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Enfants sans papiers à l'école - Serveur suisse de documents pour l ...

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situation. Pour résoudre <strong>de</strong>sproblèmes concrets, ce sont surtoutles collectifs <strong>de</strong> soutien aux <strong>sans</strong><strong>papiers</strong>qui <strong>pour</strong>ront interveniret fournir une ai<strong>de</strong>. Le <strong>de</strong>rnierchapitre contient une liste <strong>de</strong> cesorganisations avec leur adresse.Toutes les réactions, expériences,et conseils que les lectrices etlecteurs nous transmettront enlien avec la scolarisation et laformation <strong>de</strong>s enfants <strong>sans</strong>-<strong>papiers</strong>constitueront une ai<strong>de</strong> précieuse:ils nous permettront <strong>de</strong> continuerà développer notre brochure. Mercid’avance <strong>pour</strong> votre ai<strong>de</strong>.2. Bases légales etcontexte politiqueDepuis la fin <strong>de</strong>s années 80,la scolarisation d’enfants <strong>sans</strong><strong>papiers</strong>est une pratique couranteet plus ou moins explicitementgarantie par <strong>de</strong>s directives émanant<strong>de</strong>s départements <strong>de</strong> l’instruction«Ma mère travaille en tant quefemme <strong>de</strong> ménage. Chaque jour,je vais à l’école avec la peur <strong>de</strong> neplus la revoir le soir lorsque jerentre chez moi.» Pedro, 12 anspublique <strong>de</strong> la plupart <strong>de</strong>s cantons.Dans ses recommandations, laConférence <strong>suisse</strong> <strong>de</strong>s directeurscantonaux <strong>de</strong> l’instruction publique(CDIP) a affirmé à plusieurs reprisesle principe selon lequel tous (!) lesenfants vivant en Suisse doiventêtre intégrés dans l’enseignementet ce, indépendamment <strong>de</strong> leurstatut légal (Niklaus, 2007, p. 141).Pour appuyer sa position, elle seréfère à la Constitution <strong>suisse</strong> etaux conventions internationalesl’école primaire aussi bien qu’auxécoles professionnelles et auxhautes écoles.La Convention <strong>de</strong>s NationsUnies relative aux droits <strong>de</strong>l’enfant (la «Convention <strong>de</strong>s droits<strong>de</strong> l’enfant», entrée en vigueurle 26 mars 1997) comprendtrois principes fondamentaux:l’interdiction <strong>de</strong> toutes formes <strong>de</strong>discrimination (art. 2), l’intérêtsupérieur <strong>de</strong> l’enfant en tant queconsidération primordiale (art. 3) etl’obligation d’écouter les opinions<strong>de</strong> l’enfant (art. 12). En outre,l’art. 28 <strong>de</strong> la Convention <strong>de</strong>s droits<strong>de</strong> l’enfant – au contenu similaire àcelui <strong>de</strong> l’art. 13 du Pacte <strong>de</strong>s NationsUnies sur les droits sociaux – stipuleun droit explicite à l’éducation,à l’enseignement scolaire et à laformation professionnelle.Alors que la fréquentation<strong>de</strong>s écoles <strong>de</strong> formation générale,même au-<strong>de</strong>là <strong>de</strong> la scolaritéobligatoire, est possible parprincipe <strong>pour</strong> les enfants et jeunes<strong>sans</strong>-<strong>papiers</strong> en Suisse, l’accès à laformation professionnelle leur esten revanche barré en raison <strong>de</strong>sdispositions relevant du droit <strong>de</strong>sétrangers. En effet, comme <strong>pour</strong>tout contrat <strong>de</strong> travail – et le contratd’apprentissage est considérécomme tel par le droit <strong>suisse</strong> –,il est indispensable <strong>de</strong> disposerd’une autorisation <strong>de</strong> séjour <strong>pour</strong>signer un contrat d’apprentissage.De sorte que selon les dispositionslégales en vigueur – qui vontvraisemblablement à l’encontre dudroit international public –, il estactuellement impossible <strong>pour</strong> lesjeunes <strong>sans</strong>-<strong>papiers</strong> <strong>de</strong> s’engagerpar contrat <strong>de</strong> travail dans le cadred’un apprentissage (état: mai 2011).En 2010, le Conseil national et leConseil <strong>de</strong>s Etats ont adopté unemotion <strong>de</strong> Luc Barthassat (PDC)<strong>de</strong>mandant au Conseil fédéral <strong>de</strong>d’accé<strong>de</strong>r à un apprentissageet d’élaborer à cet effet lesréglementations nécessaires.Pour renforcer cette initiative, laMunicipalité <strong>de</strong> Lausanne a prisles <strong>de</strong>vants et a décidé, en tantqu’employeur, d’accepter <strong>de</strong>s jeunes<strong>sans</strong>-<strong>papiers</strong> comme apprenti‐e‐s àla Ville. Malgré ces initiatives, l’accèsà l’apprentissage reste bloqué. Il estdonc absolument nécessaire <strong>de</strong>continuer à exercer une pressionsur le plan politique <strong>pour</strong> quela Confédération remplisse sonobligation et concrétise enfin lamotion Barthassat sous forme <strong>de</strong>règlementations contraignantes.Sécurité <strong>de</strong>s donnéesLe droit à l’éducation garantipar la Constitution <strong>suisse</strong>ainsi que par <strong>de</strong>s conventionsinternationales entre en conflitavec la Loi sur les étrangers envigueur: c’est notamment cetteloi qui fait peser la menace d’unepeine <strong>de</strong> prison non seulement surles <strong>sans</strong>-<strong>papiers</strong>, mais égalementsur toute personne qui les ai<strong>de</strong> àimmigrer ou à séjourner en Suisse.Ainsi, <strong>de</strong> fait, on criminalise aussipotentiellement les autoritésscolaires et les enseignant-e-s quiveillent à l’application du droità l’éducation. Afin d’éviter <strong>de</strong>remettre en question ce droit àl’éduction <strong>de</strong>s enfants <strong>sans</strong>-<strong>papiers</strong>,les écoles ne doivent en aucun cascommuniquer les données <strong>de</strong> cesenfants aux autorités responsablesdu contrôle <strong>de</strong>s habitants ou àl’Office <strong>de</strong> la migration. En réalité,la protection <strong>de</strong>s données est réglée<strong>de</strong> manière très différente d’uncanton à l’autre et elle présenteparfois une série <strong>de</strong> lacunes(cf. Wintsch, 2008, p. 185 ss.)Dans ce domaine, les cantonsdu Jura et <strong>de</strong> Fribourg sont exemplairespuisqu’ils protègent les2 les <strong>de</strong>grés <strong>de</strong> l’enseignement: àpermettre aux jeunes <strong>sans</strong>-<strong>papiers</strong>3signées par la Suisse.Pour notre analyse, les articlessuivants <strong>de</strong> la Constitution <strong>suisse</strong>jouent un rôle essentiel:- Art. 11 al. 1: « Les enfants et lesjeunes ont droit à une protectionparticulière <strong>de</strong> leur intégritéet à l’encouragement <strong>de</strong> leurdéveloppement.»- Art. 19: « Le droit à un enseignement<strong>de</strong> base suffisant et gratuitest garanti.»- Art. 62 al. 2: « Les cantons<strong>pour</strong>voient à un enseignement<strong>de</strong> base suffisant ouvert à tous lesenfants. Cet enseignement estobligatoire et placé sous la directionou la surveillance <strong>de</strong>s autorités publiques.Il est gratuit dans les écolespubliques.»Contrairement à la Déclarationuniverselle <strong>de</strong>s droits <strong>de</strong> l’homme<strong>de</strong>s Nations Unies (ONU), lesconventions sur les droits <strong>de</strong> lapersonne <strong>de</strong> l’ONU – comme lePacte international relatif aux droitséconomiques, sociaux et culturelset la Convention relative aux droits<strong>de</strong> l’enfant – sont <strong>de</strong>s textes quiengagent la Suisse sur le planlégal. Dans le cadre <strong>de</strong> ces <strong>de</strong>uxconventions, <strong>de</strong>s comités vérifientque les droits garantis sont respectéspar les pays signataires. Uneprocédure prévoyant la soumissionobligatoire <strong>de</strong> rapports périodiqueséta blis par le gouvernementconcerné contraint la Suisse àrendre <strong>de</strong>s comptes à ces comités:les rapports doivent faire état <strong>de</strong> ceque le gouvernement entreprend<strong>pour</strong> garantir le droit à l’éducation<strong>pour</strong> tous les enfants.Le Pacte international relatifaux droits économiques, sociauxet culturels <strong>de</strong> l’ONU (entré envigueur en Suisse le 18 septembre1992) reconnaît dans son article13 le droit <strong>de</strong> toute personne àl’éducation, à savoir le droit <strong>de</strong>pouvoir accé<strong>de</strong>r par principe à tous

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