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Bordet News 99 - Institut Jules Bordet Instituut

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14Nouvelle technique thérapeutiquepour les patients atteints de tumeursneuro-endocrinesProf. Patrick Flamen, Chef du Service de Médecine Nucléaire, <strong>Institut</strong> <strong>Jules</strong> <strong>Bordet</strong>Les tumeurs neuro-endocrines (TNE) sont des tumeursrares pouvant se développer dans différents organesdu système digestif et respiratoire. L’incidence estrelativement faible, avec environ 200 nouveaux cas paran en Belgique.<strong>Bordet</strong> news - mars 2012La plupart des TNE sont malignes etproduisent des métastases surtoutdans les glandes lymphatiques et lefoie, et moins fréquemment dans lesos, les poumons ou le cerveau. Lamaladie n’est généralement pas agressiveet nécessite un traitement adaptéde longue durée, associant souventla chirurgie, l’hormonothérapie (somatostatine)et des médicaments.Dans certains cas, la maladie devientagressive et une chimiothérapie doitêtre mise en œuvre, souvent avec unrésultat moyen seulement.Ces tumeurs se caractérisent par uneprésence accrue des récepteurs de lasomatostatine (RSS) au niveau desmembranes cellulaires. Cette caractéristiquepeut être utilisée pour appliquerune thérapie ciblée avec desmolécules dirigées spécifiquement surces récepteurs, comme la somatostatine.Les plaintes diminuent chez 70%des patients ayant des métastases etune réponse biochimique (valeurssanguines améliorées) est observéechez 50% d'entre eux. Cette réponsepeut être prédite par scintigraphieaprès injection d’une variante radioactive(ex. octréotate Gallium68). Unediminution de la taille de la tumeurest cependant rarement obtenue etla maladie devient souvent résistanteà la thérapie.Un nouveau traitement très prometteurpour ces patients est la 'peptidereceptor radionuclide therapy' (PRRT)où l’équivalent de la somatostatine(octréate) est couplé à un radio-isotopeà émission ß (Lutetium-177).Après injection intraveineuse, le produitva se fixer sur les récepteurs desomatostatine en libérant des électronsémis par le radionuclide. Le plussouvent, 3 à 4 administrations sontnécessaires, avec un intervalle de 6 à 8semaines pour un effet maximal, avecune réponse mesurable chez plus de50% des patients, et une stabilisationde la maladie de plus de 2 ans. Uneamélioration de la qualité de la vie aen outre déjà été démontrée chez lespatients ainsi traités. Le traitement estrelativement simple : il se composed’une injection intraveineuse aprèsperfusion préalable d’un acide aminépour prévenir les dommages au niveaudes reins. Le patient doit rester enisolement pendant 2 à 3 jours dansune chambre thérapeutique métaboliquespéciale de protection contre lesradiations.Ce traitement n’est encore commercialisénulle part au monde, parceque le groupe cible est trop réduit(les tumeurs neuro-endocrines sontrares) et le coût de commercialisationdu traitement est élevé : il y adonc peu de chance que le traitementsoit commercialisé à court terme.Actuellement, il n’est mis en œuvreque par certains centres académiques(Pays-Bas, Suisse, Allemagne, Italie),qui préparent eux-mêmes le produitdans leurs propres laboratoires. Lespatients belges sont actuellementadressés à ces centres étrangers.Prof. Patrick Flamen,Chef du Service de Médecine Nucléaire,<strong>Institut</strong> <strong>Jules</strong> <strong>Bordet</strong>Grâce à un subside des 'Amis', cettetechnique sera disponible en 2012à l’<strong>Institut</strong> <strong>Jules</strong> <strong>Bordet</strong> également.Ce sera une primeur en Belgique. Cedéveloppement ne sera possible quegrâce à une collaboration multidisciplinaireapprofondie entre les servicesde Médecine Nucléaire et d’Oncologiedigestive. Le 'hot lab', laboratoire depréparation des radio-isotopes duservice de Médecine Nucléaire, seraéquipé de modules de synthèse spécialiséset d’armoires de préparationpermettant la synthèse du produitselon les normes de qualité les plusstrictes (GMP). Tous les patients serontinclus dans un protocole d’étudeconçu pour prouver l’efficacité decette thérapie par rapport aux traitementsstandard. Les chercheurs seconcentreront surtout sur les indicateursprédisant une bonne réponse àcette thérapie (notamment l’imageriemoléculaire PET-CT).

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