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Leibniz, Akademie-Ausgabe, Transkriptionen, Reihe III

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<strong>Leibniz</strong>: Sämtliche Schriften und Briefe, <strong>Reihe</strong> <strong>III</strong>, Mathematischer, naturwissenschaftlicher<br />

und technischer Briefwechsel, <strong>Transkriptionen</strong> Januar 1699<br />

bis November 1716<br />

Es wird nachdrücklich darauf hingewiesen, dass es sich bei der Präsentation von<br />

<strong>Transkriptionen</strong> um sehr vorläufige Ergebnisse handelt, bei denen bis zur<br />

Drucklegung mit Sicherheit noch erhebliche Änderungen und Korrekturen notwendig<br />

werden. Bitte beachten Sie die Bemerkung zum Copyright.<br />

Diese <strong>Transkriptionen</strong> wurden von Fabio Bosinelli, Alexander Meister, Florin Morar,<br />

Fabrizio Ottaviani, Dr. Regina Stuber und Renate Essi erstellt.<br />

Inhaltsverzeichnis:<br />

2. 3. 2010


Itis emphatically pointed out that the presentation of these transcriptions represents<br />

highly provisional results from volumes in preparation for which, before final publication<br />

in print, substantial changes will be necessary.<br />

This electronic presentation of <strong>Leibniz</strong>: Sämtliche Schriften und Briefe, <strong>Reihe</strong> I (representing<br />

work in progress) may not be used, either in part or in total, for publication<br />

or commercial purposes without express written permission. All rights of responsible editors<br />

and publishers are reserved. Contact address: <strong>Leibniz</strong>-Archiv, Waterloostr. 8, 30169<br />

Hannover, Germany; telephone: +49 511 1267 328; fax: +49 511 1267 202; e-mail: leibnizarchiv@gwlb.de<br />

Es wird nachdrücklich darauf hingewiesen, dass es sich bei der Präsentation <strong>Transkriptionen</strong><br />

um sehr vorläufige Ergebnisse handelt, bei denen bis zur Drucklegung mit<br />

Sicherheit noch erhebliche Änderungen und Korrekturen notwendig werden.<br />

Diese elektronische Präsentation von <strong>Leibniz</strong>: Sämtliche Schriften und Briefe, <strong>Reihe</strong> I<br />

(in Arbeit befindlich) darf ohne ausdrückliche schriftliche Genehmigung weder ganz<br />

noch teilweise zur Veröffentlichung oder für kommerzielle Zwecke verwendet werden.<br />

Alle Rechte der Bearbeiter und Herausgeber vorbehalten. <strong>Leibniz</strong>-Archiv, Waterloostr. 8,<br />

30169 Hannover, Deutschland. Telefon: +49 511 1267 328; Fax: +49 511 1267 202; e-mail:<br />

leibnizarchiv@gwlb.de<br />

2. 3. 2010


68 ii. allgemeiner und gelehrter briefwechsel 1702–1716 N. 55<br />

55. PH. NAUDÉ AN LEIBNIZ<br />

Berlin, 30. Oktober 1711.<br />

Überlieferung: K Abfertigung:<br />

de Berlin ce 30. Oct. 1711<br />

5 Monsieur<br />

Depuis que j’ay eu l’honneur d’estre connu de vous, et que j’ay eprouvé l’extreme<br />

plaisir et le grand profit qu’on goute dans vôtre trop rare conversation; j’ay mille fois<br />

souhaité, d’oser prendre la liberté d’en pouvoir profiter par ecrit, lorsque cela ne se<br />

pouvoit plus de bouche, et de pouvoir vous ecrire; mais en verité, la craite de vous<br />

10 importuner Monsieur, et de faire perdre des momens, qui sont aussi chers à vous même,<br />

par le grand nombre d’affaires importantes, dont vous estes toujours chargé, qu’ils doivent<br />

l’estre à toute la Republique des Lettres, par les fruits qu’elle en a retiré depuis si<br />

longtems, cette crainte, dis-je, l’a justement emporté, sur toute l’envie que j’aurois eue<br />

de me donner cet honneur.<br />

15 Mais depuis que j’apprends, que vous avez trouvé bon Monsieur, qu’on me conferâ<br />

l’honneur aussi peu attendu que merité, de me vouloir bien admettre, et de me faire<br />

membre de l’illustre Corps de la Societé Royale des Sciences de Berlin, je passe sur toute<br />

crainte, et dans l’alternative où je me trouve à present, ou de vous importuner par un<br />

mot de lettre, ou de manquer à devoir, j’aime mieux vous estre peut-estre incommode<br />

20 par cette mauvaise lettre, plûtôt que de vous paroitre capable d’un defaut qui marque<br />

presque toujours un esprit mal fait, ou bien un couer gâté, je veux dire, d’ingratitude.<br />

C’est donc pour vous temoigner Monsieur combien je suis sensible à vôtre bonté, et pour<br />

vous faire mes tres humbles remercimens, de cet honneur si inesperé que vous me faites,<br />

que je prends la liberté de vous adresser cette lettre.<br />

25 Car en effet, je dois cet honneur, à cet rare bonté, que vous m’avez souvent fait<br />

eprouver, aussi bien qu’à cette juste condescendance, qui fait si bien le caractere des<br />

Genies du premier ordre, et qui les rendant equitables estimateurs de chaque chose, fait,<br />

qu’ils ne refusent pas de donner quelque estime meme a des choses, fort au dessous de leur<br />

sphere; ce qui est tout opposé, au charactere des savans du commun, lesquels, incapables<br />

30 de cette sublime generosité, meprisent souvent des choses qui ont leur prix, parce qu’ils<br />

agissent ou en Juges corrompus, qui croyent, qu’il y iroit trop du leur en rendant justice.<br />

2. 3. 2010


N. 55 ii. allgemeiner und gelehrter briefwechsel 1702–1716 69<br />

Car enfin, Monsieur, je ne puis m’empêcher de le redire, l’honneur que vous venenz de<br />

me conferer, m’estoit bien inesperé, et quoique, j’aye eu le bonheur d’avoir en quelque<br />

sorte satisfait à ce que vous souhaitiez de moi, je ne m’attendois pas, que vous dûssiez<br />

le reconnoitre, d’une maniere aussi eclatante que vous avez bien voulu faire; Au moins,<br />

me connois-je assez pour dire que je croy en estre venu au vrai point de vüe, où il faut 5<br />

estre, pour bien reconnoitre la foiblesse de mes petites lumieres, et que jamais, je ne me<br />

suis trouvé plus confirmé dans la connoissance de ma mediocrité, que lors que je venois<br />

de profiter de l’honneur de vos instructives conversations. En effet, Monsieur, lorsque je<br />

me les rapelle, et qu’en me considerant, je jette la vüe sur vous, par quelque côté que<br />

je me regarde, je vois que je ne devois m’attendre à rien moins qu’a estre un membre 10<br />

du Celebre Corps dont vous estes le Chef. Mais enfin, comme c’est à vous, à qui je suis<br />

principalement redevable de ce rang distingué dans la Republique des Lettres, en me<br />

plaçant dans un Corps dont vous estes l’illustre Chef, Monsieur, il faut que vôtre equité<br />

vous ayt apparemment fait souvenir, que si tout est oeil, où sera le flaire? et que bien<br />

qu’un membre ne soit pas l’oeil, il peut pourtant estre un membre du corps, pourvû 15<br />

qu’il fasse les fonctions auxquelles il est destiné. Que si telle a esté vôtre pensée, je vous<br />

prie d’estre persuadé, que c’est bien ma resolution aussi de satisfaire en mon endroit,<br />

et selon mes forces, aux fonctions où m’appelle l’honneur que vous me conferez. Car je<br />

regarde en verité, la Patente dont on m’a honoré, bien mois comme une preuve que je<br />

sois digne d’estre de ce Celebre Corps, que comme un encouragement à le devenir, et je 20<br />

vous supplie, Monsieur, de me faire cette justice de croire, que je n’oublierai rien, et que<br />

je ne perdray aucune occasion de justifier de plus en plus le choix qu’il vous a plû de<br />

faire à cet egard, autant que mon temps et mon peu de talents me le pourront permettre.<br />

Je souhaite au reste de tout mon couer, que cette lettre vous trouve en parfaite santé,<br />

et je prie Dieu avec ardeur qu’il veuïlle vous accorder encor longtems aux vouex ardens 25<br />

de tout ce qu’il y a de personnes qui aiment et qui songent à toutes les choses qui sont<br />

aimables, à toutes les choses qui sont honorable, et à toutes les choses qui sont de bonne<br />

renomée. Ce sont les miens en particulier Monsieur, aussi bien que ceux de mon Pere,<br />

qui m’a chargé de vous faire ses complimens tres humbles. Au reste, il m’a dit aussi<br />

Monsieur, de vous supplier, d’avoir la bonté de vous resouvenir de ses sections Coniques 30<br />

du Marquis de l’Hôpital que vous avies pris pour vous occuper pendant le voyage, à la<br />

premier occasion que vous trouverez commode pour le lui renvoyer, s’il ne vous sert plus;<br />

Mais je crains d’avoir abusé de vostre loisir, et je finis en demeurant avec une parfaite<br />

reconnoissance et un tres-profond respect<br />

2. 3. 2010


70 ii. allgemeiner und gelehrter briefwechsel 1702–1716 N. 56<br />

Monsieur Vôtre tres humble et tres obeïssant serviteur Phil. Naudé fils<br />

56. LEIBNIZ AN BUCHTA<br />

Hannover, 21. Dezember 1711.<br />

Überlieferung: L Konzept:<br />

5 Hanover 21 Xbre 1711<br />

Monsieur<br />

l’absence premierement de la Cour puis d’une partie de Messieurs les Ministres,<br />

& autres empechemens, ont fait que l’affaire dont j’ay eu l’honneur de vous entretenir<br />

n’a pû etre entamee plus tot. Cependent elle a eté et on attend une lettre de Mons. Le<br />

10 president Baron de Goritz<br />

Mais comme quelques uns, qui ont peu etre d’autres venes, ont insinué icy, que<br />

vous aviés, Monsieur, des pretentions outrees, Madame la Princesse Electorale prevenue<br />

pour vous voudroit pouvoir detruire ces impressions, et seroit bien aise que vous vous<br />

expliquassiés un peu dans une lettre pour moy quoyque ce ne sera pas par ce canal<br />

15 qu’on poura conclure. votre prudence vous dictera ce qu’il y faudra metre. La meilleure<br />

maniere à mon avis d’insinuer la chose sera un recit fidele et circonstancie du pouvoir<br />

qu’on vous avoit accordé à Zeiz; en adjoutant pourtant la clause salutaire qui vous laisse<br />

juge combien cela sera practicable icy. pour moy je ne trouve point etrange que vous<br />

soyés le maitre de la bourse et ayies un [ample] pouvoir sur le [?] et [sur][l’ensamble] des<br />

20 [gens]. Mais on m’a dit que vous ne voulies pas meme que le pere et la mere se melassent<br />

de l’affaire, cependent vous juges bien que cela ne se peut point stipuler, & il y aura<br />

tousjours moyen de bien conclure les choses avec eux, puisque leur intentions sont les<br />

meilleures & les plus raisonnables du monde. Au reste il me semble que vous avés sujet<br />

de ne vouloir pas etre controllé facilement.<br />

25 Puisque vous retournerés a francfort, je juge bien que Monsieur le Baron de Goritz<br />

vous parlera, et je n’ay point besoin de vous instruire de ce que vous aures a luy dire,<br />

apres ce que j’ay dit. Et en attendant l’honneur de votre reponse, je suis avec zele<br />

Monsieur votre<br />

A Monsieur Buchta Conseiller de la Cour de Monsgr. le duc Zeiz ou bien où il sera<br />

2. 3. 2010


N. 58 ii. allgemeiner und gelehrter briefwechsel 1702–1716 71<br />

57. LEIBNIZ AN HERZOG MORITZ WILHELM VON SACHSEN-ZEITZ<br />

Hannover, 21. Dezember 1711.<br />

Überlieferung: L Konzept:<br />

hochgnadigster durchleuchtigster herzog g[nadig]ster He[rr]<br />

E. hochfl. d. habe nicht allein bey dieser jahreszeit ein beglucktes freudenvolles 5<br />

Christfest, sondern auch zu dem bevorstehenden Neuen Jahr und vielen folgenden samt<br />

der gemahlin Sophie, Printzessin durchl. und ganze hohen haus bey vollkommener gesundheit<br />

alles bestendige vergnügung [anwunschen], und dabey in unterthanige freude zu<br />

vernehmen geben sollen, daß des Bodini opus vor selbige abgeschrieben werde, wiewohl<br />

es so geschwind nicht zugeht, als ich gern sehe, ich treibe es aber angelegt. Wunsche stets 10<br />

meine devotion bezeigen zu konnen, und verbleibe lebenszeit<br />

E. hochfl. durchl. unterthanigster diener<br />

hanover 21 Xbris 1711<br />

58. (?) AN (?)<br />

, 1711. 15<br />

Überlieferung: K Abfertigung:<br />

Il a paru Etonnant que la poudre que Monsieur de Leibenitz a receu de Monsieur<br />

Homberg apres la preparation qui lui a eté indiquée n’ayt pas fait l’effet qu’elle fait icy:<br />

C’est a dire de brune qu’elle est, a l’air dans une minute elle fume rougit et s’enflame, Ce<br />

jourd’huy matin dans le laboratoire de M r Le Duc D’orlean apres la prise de Chocolat 20<br />

Mons r Homberg m’a fait part d’une pettite partie de la Masse de laquelle on a envoyé<br />

a Mons r de Lebenitz, il m’a fait voire et lire une Copie de ce qu’il en a ecrit a Mondit<br />

Sieur, j’ay fait l’operation, et laditte poudre refroidie je l’ay exposé a l’air sur un papier<br />

plié, et dans le meme moment elle y a mis le feu en flame,<br />

2. 3. 2010


72 ii. allgemeiner und gelehrter briefwechsel 1702–1716 N. 60<br />

59. GOUFFIER DE BONNIVET DE VILLIERS AN LEIBNIZ<br />

Hannover, 12. Januar 1712.<br />

Überlieferung: K Abfertigung:<br />

Monsieur<br />

5 je ne sourois vous rendre assés d’actions de graces, de l’honneur de votre souvenir,<br />

et de la bonté avec laquelle vous voulés bien me faire entrer en Commerce avec le celebre<br />

monsieur Scheuchzer: mais comme la lettre que vous m’avez fait la grace de m’ecrire<br />

est dattée du 11 Janvier, qui étoit hier, jour de poste, et que je ne l’ay receue que ce<br />

matin, je ne sçay si la votre pour monsieur Scheuchzer ne sera point desja partie, ou s’il<br />

10 est encore temps que je prenne la liberté de vous envoyer celle que je viens de lui ecrire.<br />

permettés, Monsieur, que je vous prie de me le faire savoir. je n’ay point vu Monsieur<br />

Le berghauptman, depuis que j’ay eu l’honneur de vous parler. je say qu’il vous devoit<br />

communiquer mon memoire, je vous serois infiniment obligé, si vous me finisiez la grace<br />

de m’apprendre s’il l’a desja fait. J’attens respectuesement ce qu’il vous plaira de me<br />

15 faire paraillement dire sur cet article, et suis avec une extreme veneration.<br />

Monsieur Votre tres humble et tres obeissant serviteur De Bonnivet De Villiers<br />

Hannover le 12 Janvier 1712<br />

A Monsieur Monsieur Leibnitz<br />

60. COLLAS AN LEIBNIZ<br />

20 Königsberg, 22. Januar 1712.<br />

Überlieferung: K Abfertigung:<br />

Monsieur,<br />

Quoique je n’ai pas l’honneur de Vous connoitre, Vôtre reputation et les beaux<br />

1 〈Bemerkung von <strong>Leibniz</strong>’ Hand:〉 il s’appele Gouffier de Bonnivet, sieur de Villiers<br />

Capitaine et ingenieur de S.A.E.<br />

2. 3. 2010


N. 60 ii. allgemeiner und gelehrter briefwechsel 1702–1716 73<br />

ouvrages de Vôtre Excellence me font prendre la liberté de vous ecrire, et comme President<br />

de nôtre Societé de venir payer mes respects par lettre que l’eloignement m’empeche<br />

de faire personnellement. J’ay deja envoyé à Mons r le Secretaire Jablonsky 20 plans<br />

marqués par l’Alphabet de A jusqu’a V, et un alphabet entier et la premiere lettre d’une<br />

autr in 4 t o ; qui est la description des dits Plans. En dernier lieu j’ay donné un essai 5<br />

aussi curieux qu’utile sur la charpente qui servira d’échantillon de ma methode de la<br />

traiter, que je poursuivrai avec l’aide de DIEU dans le Grand folio que je compose sur<br />

les Architectures tant Civile Militaire que Navale. Cet essai ni étant pas inseré merite<br />

de l’être dans les miscellanea; Il sera utile à tout mathematicien et mecanique, m’ayant<br />

couté beaucoup de peine, puis qu’il m’a fallu rompre la glace, ne pouvant trouver aucun 10<br />

Auteur qui en ait parlé (autant que mes petites lumieres m’ont pû fournir). Les Archtectes<br />

ayant negligé cette partie pour s’attacher aux repetitions des colonnes, cependant<br />

sans hesiter j’affirme que s’il ne faut pas tant de memoire, il ne faut pas moins de penetration<br />

d’Esprit et de peine pour bien traiter cet Art que de faire un Cours entier en<br />

Droit. 15<br />

Je communiquerai au premier jour à la Societé mes experiences Physiques et anatomiques<br />

que j’ay si souvent promis Mons r Jablonsky en ayant envoyé l’autonne passe une<br />

bonne partie à la societé de londre avec les experiences reelles dans de l’esprit de vin et<br />

une boite où il y avoit plus de mille Insectes la pluspart vivant dans des boutteilles avec<br />

de !!! selon leurs elemens et nature, et plus de 2000 oeufs d’Insectes la plus part eclos et 20<br />

eleves dans ma chambre ou Maison. J’ay envoyé aussi nouvellement la Generation des<br />

Mouches tant sur le chairs, leurs excremens faisant la putrefaction, que sur des Excremens,<br />

Pâtes, liqueurs, Excrescences d’Arbres etc. avec leurs vers Thecas où Chrysalis et<br />

les diverses excrescences que j’espere vous auront ête communiqués. J’ay aussi demontré<br />

la raison en quoi consiste le venin de vipere, guepes, froilons, etc. et je tacherai de de- 25<br />

montrer et decider par des experiences (une maniere bien épineuse), à Vôtre Societé la<br />

raison genuine et anatomiques pourquoi la Feme à ses ordinaires et ses vuidances apres<br />

les couches, et les bêtes pas. Je donnerai aussi un nouveau systeme qui prouve que Dieu<br />

ne c’est servi dans la creation que d’un simple et unique mecanisme, en l’expansion des<br />

sublunaires où Stamina (leur donnant pour conserver leurs Etres, et la grande circulation 30<br />

pour maintenir le tout une vertue plastique) qui compossent nôtre Planête. Je prendrai<br />

aussi la liberte de banir de la republique de lettre les Cures sympatiques, Transplantations<br />

de maladies, Cures magnetiques et autres fadesses, de cette trempe, qui n’ont pour<br />

fondement que la prevention et maladie d’Esprit des Credules, Ignorans et Superstitieux,<br />

2. 3. 2010


74 ii. allgemeiner und gelehrter briefwechsel 1702–1716 N. 61<br />

DIEU donnant efficace d’Erreur pour croire au mensoge et cela par mille de mes propres<br />

experiences ligitimes qui denient absolument toutes les recirculation des corpuscules<br />

excremens où parties ôtés du Corp humain et mortes avec les dits corps humains.<br />

Cette maladie d’esprit est commune avec celle des Hypocondres, Sorciers, Fantosme<br />

5 (pour l’ordinaire), reveries astrologiques d’influence d’Astres et mille autres prejugés<br />

dont on veut être seduit; ce que j’ay demontré passagerement par ma carte de l’Empire<br />

des Bêtes nommés raisonnables que j’ay envoyé a m r Jablonsky a la Societe, (l’hiver<br />

passe de Samrodt). Je m’ecarte des bornes de ma lettre, en vous ennuyant peut être,<br />

pour donc la finir je vous dirai Monsieur que j’envie le bonheur de faire connoisance avec<br />

10 un personne si renomé dans la Republique de lettre et si bon mathematicien que vous,<br />

ce qui ne peut être qu’avantageux à un Jeune Icare qui veut commencer à parroitre sur<br />

le Theatre comme moi, qui ayant vôtre protection et puissante approbation, joüera son<br />

rolet plus hardiment et se declarera avec profond respect et sincerité<br />

De Votre Excellence<br />

15 Monsieur<br />

Le tres devoüé tres humble et affectione serviteur de Collas Phil. Med. et J U D<br />

Cönigsberg ce 20 Janv[ier] 1712<br />

Ps Excusé ceste lette ecrite a la hatte, ne pouvant pas la relire<br />

61. BUCHTA AN LEIBNIZ<br />

20 Eisenach, 27. Januar 1712.<br />

Überlieferung: K Abfertigung:<br />

Monsieur<br />

Vôtre Excell: ne trouvera pas mauvais, que je reponds un peu tard à la lettre du 20 e<br />

du mois passé, qu’Elle m’a fait l’honneur de m’écrire, je ne l’ai trouvée qu’aujourd’hui<br />

25 en passant, à Eisenach où elle m’avoit attendu plus de huit jours.<br />

Je Vous dirai dons Mr. pour Vous donner un recit fidele et circonstancié de quelle<br />

maniere je me suis engagé à Zeiz et quel pouvoir on m’y avoit accordé, que je n’avois<br />

pas la moindre connoisance à cette Cour. Le Duc mon Maître me fit venir de Berlin,<br />

non obstant qu’il y avoit une douzaine de Personnes qui pretendoient à ce poste, et qui<br />

30 avoient des Parens ou des bons amis à la Cour, et que pour mes gages m’etant remis à<br />

2. 3. 2010


N. 61 ii. allgemeiner und gelehrter briefwechsel 1702–1716 75<br />

la Generosité de S. Altesse comme je fais toujours, servant plus tôt par honneur que par<br />

interêt, on m’offrit à proportion des gages que j’avois auparavent 500 écus, quelque tems<br />

aprés on me donna aussi un bon logement et l’entretien pour un laquais sans comter les<br />

presents que je recevois de tems en tems. Un an avant la mort du Prince S.A. mon Maître<br />

me promit le premier Canonicat vacant a Zeitz, et aprés la mort de ce cher Prince, on me 5<br />

donna une place à la Regence, mais tout cela à mon inscu et sans avoir perdu une parole.<br />

L’on m’avoit confié la conduite et la direction entiere de feu le Prince, dont je me suis<br />

acquité quelques années selon mon peu Capacité. Mais je Vous avoüe Monsieur que cela<br />

ne m’empechoit pas de rechercher souvent les ordres de Leurs Altesses pour corriger ma<br />

conduite, en cas qu’Elles y trouvassent à redire. Je les souhaitois même bien fort pour 10<br />

me debarrasser d’une partie de choses dont j’avois à repondre. J’ai recommandé un de<br />

mes amis pour m’assister à l’informa[ti]on et parcequ’il a trouvé l’approbation de nôtre<br />

Cour, j’ai obtenu aussi que l’on a donné pour Gouverneur un de mes meilleurs amis, avec<br />

lequel j’ai toujours communiqué mes desseines. Je laisse à juger à V.E. ce que je ferois<br />

si j’avois l’honneur de servir à une Cour plus elevée. Pour m’expliquer plus clairement 15<br />

si je souhaite quelque autorité c’est pour étre en état de mieux faire mon devoir et pour<br />

n’étre pas exposé à de certaines Gens, qui se mêlent de juger de tout, et qui traversent<br />

souvent les meilleurs desseines. V.E. tombera d’accord que peu de personnes sont propres<br />

à favoriser l’education d’un Prince mais que les moindres Gens le peuvent gâter, de sorte<br />

qu’on ne sauroit prendre trop de precautions pour eloigner d’un Prince les personnes 20<br />

dangereuses et inutiles.<br />

Je ne me suis pas donné l’honneur de salüer S.E. Mr. le Baron de Göritz à Francfort<br />

pendant le temps du Couronnem[en]t ou mon sejour a eté petit, et où il doit avoir eté fort<br />

occupé de peur que je ne semblasse rechercher un employ pour lequel je ne possede pas<br />

toutes les qualités requisses. Je suplie aussi V.E. de ne pas pousser trop cette affaire, afin 25<br />

que je ne m’attire pas un blâme. Je n’envie pas le bonheur d’un autre honnête homme<br />

qui a plus de lumieres que moi dans ce metier, et je me rejoüirai de tout mon coeur si je<br />

puis entendre que Vôtre trés-aimable Prince a trouvé des personnes qui sont plus capable<br />

que moi de Lui rendre de bons services, encore que je m’estimerois le plus heureux du<br />

monde d’avoir un semblable poste. Je souhaite seulement de savoir dans peu la resolution 30<br />

pour pouvoir prendre mes mesures.<br />

Au reste je prie V.E. d’étre persuadée qu’il n’y a personne au monde qui soit avec<br />

plus zele que moi<br />

Monsieur<br />

2. 3. 2010


76 ii. allgemeiner und gelehrter briefwechsel 1702–1716 N. 62<br />

De Votre Excell. Le trés-humble et trés-obeïssant serviteur<br />

Buchta<br />

Eisenach le 27 Janv: 1712<br />

P.S. J’espere de me rendre dans 4 jours à Zeitz<br />

5 62. F. E. SCHENCK AN LEIBNIZ<br />

Utrecht, 2. Februar 1712.<br />

Überlieferung: K Abfertigung:<br />

Resp.<br />

Monsieur<br />

10 J’ai bien reçu la lettre que votre Excellence m’a fait l’honneur de m’ecrire. Je suis<br />

confus de touttes les bontes que vous m’y marquez Monsieur, et je tacherai de me conserver<br />

votre puissante protection par une attention parfaitte à tout ce qui pourra faire<br />

plaisir à votre Excellence.<br />

Si j’avois le bonheur d’etre auprès de votre Excell ce je ne doute pas que suivant ses<br />

15 lumières, je n’exécutasse ce dessein qu’il lui a plû de me communiquer d’une représentation<br />

générale de toutes les choses les plus considérables de la nature et de l’art. J’ai<br />

fait dans cette vüe un receuil de tout ce qu’il y a dans les mathématiques appliquées<br />

ou pratiques, je metterai demain ce livre au chariot de poste qui va d’Amsterdam à<br />

Hannover, espérant qu’il sera bien rendu à votre Excellence. En attendant son arrivée,<br />

20 vous pourriez Monsieur, voir de mes ouvrages qui sont déja à votre Cour, j’ai eu l’honneur<br />

de presenter un petit Traité de fortification à S.A.S. le jeune Prince Hereditaire, il y a<br />

près de deux ans, que je l’ai fait par approbation et le moyen de S.E ce Mr. le Baron de<br />

Bothmer. C’est lui qui m’a presenté aussi à Mr. Prince Ministre de S.M. Prussienne,<br />

et depuis deux mois il m’a confié la Conduite de ses neveux les fils de Mr. le General<br />

25 Major de Bothmer, avec lesquels je suis presentement ici dans l’academie d’Utrecht.<br />

Votre Excell ce verra par le travail du receuil dont j’ai parlé, que j’aime passionement<br />

les belles sciences, et si je n’y ai pas fait encore plus de progres, c’est faute de moyens,<br />

etant destitué des biens de la fortune, et quoique j’aye eû occasion de voyager trois fois<br />

en France, j’etois toujours surchargé des affaires d’autrui, de sorte que je n’ai pas pû en<br />

30 tirer tout le profit, que j’aurois pû avoir si j’eusse eté libre.<br />

2. 3. 2010


N. 63 ii. allgemeiner und gelehrter briefwechsel 1702–1716 77<br />

Votre Excellence m’assure si genereusement de Sa bienveillance que j’ose lui parler<br />

avec confiance. Les Princes font bien voyager des Musiciens et des Peintres, pourquoi<br />

n’accorderoient ils pas la méme grace à un homme qui pourroit faire des recherches bien<br />

plus utiles et necessaires? Si votre Excellence vouloit s’interresser pour moi à cet Egard,<br />

j’obtiendrois bien permission de faire un tour en Allemagne et je pourrois alors montrer 5<br />

ce que j’ai deja fait aussi touchant les modeles dont j’ai parlé dans mon projet; et votre<br />

Excellence verroit par Elle méme si je suis capable d’executer ce que je promes.<br />

Je remets mes interrests entre vos mains Monsieur, et en attendant vos ordres, je<br />

suis avec tout le respect que je vous dois<br />

Monsieur de votre Excellence 10<br />

le treshumble et tresobeissant Serviteur F.E. Schenck<br />

à Utrecht ce 2. fev: 1712.<br />

P. S. Je supplie votre Excellence de me faire Savoir Si Elle juge à propos que j’ecrive<br />

à S.E. Mr: Prince, pour le faire souvenir de moi.<br />

63. F. E. SCHENCK AN LEIBNIZ 15<br />

Utrecht, 1. März 1712.<br />

Überlieferung: K Abfertigung: LBr 808 Bl. 3–4. Bemerkung von <strong>Leibniz</strong>’ Hand: ” resp.‘‘<br />

Monsieur<br />

Je viens de recevoir la lettre que Votre Excellence m’a fait l’honneur de m’ecrire du<br />

26. fevr: et je ne saurois assez exprimer touttes les obligations que je lui aurai toutte ma 20<br />

vie, de tant de bonté qu’Elle temoigne à un homme qui n’a pas l’honneur d’étre bien<br />

connu d’Elle. Cela me rends hardi d’adresser<br />

à votre Excellence les lettres qu’Elle m’a conseillé d’ecrire à Mr. le Baron de Prince<br />

et à Mr. le Resident Heusch, suppliant treshumblement votre Excellence de vouloir les<br />

appuyer par Son grand Credit et de me continuer l’honneur de Sa puissante Protection. 25<br />

Mon livre ne sauroit être en meilleures mains qu’entre les votres Monsieur, et si S.A.S me<br />

Mgr le Prince Hereditaire l’agreoit j’aurois obtenu le bût que j’ai eu en partie quand je<br />

l’ai entrepris. Je remets mes Interrets de nouveau entre les mains de votre Excellence<br />

et je la supplie d’être bien persuadée de la reconnoissance parfaitte et tres respectueuse<br />

avec laquelle je serai toutte ma vie 30<br />

2. 3. 2010


78 ii. allgemeiner und gelehrter briefwechsel 1702–1716 N. 64<br />

Monsieur de votre Excellence<br />

le treshumble et tres obeissant serviteur F.E. Schenck<br />

à Utrecht ce 1.Mars 1712<br />

64. LEIBNIZ AN COLLAS<br />

5 Hannover, 17. März 1712.<br />

Überlieferung: L Konzept:<br />

Monsieur<br />

Je suis bien fâché de n’avoir point sû plus tost, que notre societé avoit à Konigsberg<br />

un membre si curieux et même si profond dans les recherches. Ainsi je vous suis<br />

10 obligé, Monsieur, de vôtre lettre, qui me fait esperer, que vous pourrés contribuer à leur<br />

avancement et aux desseines de la societé au de là de l’ordinaire.<br />

Vous avés raison, Monsieur, de presser la connoisance de la charpente dans l’Architecture.<br />

Les Architectes ordinairement s’attachent trop au formel, et negligent le materiel.<br />

La charpente a donné moyen de faire des ponts de bois, et des grandes sales sans aucun<br />

15 soûtien du milieu; et j’ay trouvé que Philibert de l’Orme n’avoit pas mal reussi là dedans.<br />

La consideration aussi de la Maçonerie de devroit point étre negligée.<br />

Vos observations Physiques semble promettre quelque chose de considerable, tant sur<br />

les insectes, que sur d’autres matieres. Vous avés raison de dire, que dans la generation<br />

des corps organiques il y a une Expansion des Stamina. Mais quant à ce qu’on appelle<br />

20 vertu plastique, je crois que c’est l’effect mecanique d’une preformation. J’en ay dit<br />

quelque chose dans mon systeme de l’harmonie preétablie, dont M. Bayle parle dans<br />

son Dictionnaire 2de Edition, article de Rorarius. J’en ay parlé aussi un peu dans ma<br />

Theodicée. Vous avés raison de bannir les Cures sympathetique ou Magnetiques; elles<br />

ont coutume d’ètre fondées sur des contes. Si ce que feu Mr. le Chevalier [Digby] nous a<br />

25 conté des sympathies, étoit vray, nous serions malheureux et exposés à mille maux, que<br />

la malice d’autruy nous pourroit causer, en obtenant quelque particule detachée de nôtre<br />

corps. Toutes ces choses sont fort de mon gout, et je seray ravi d’en apprendre plus de<br />

particularités. Quand le second Tome de nos Miscellanea paroitra, j’espere, que nous y<br />

pourrons profiter de Vos belles communications, particulierement dans le Physique, où<br />

30 nous ne sommes pas trop bien pourveus.<br />

2. 3. 2010


N. 65 ii. allgemeiner und gelehrter briefwechsel 1702–1716 79<br />

Enfin, Monsieur, Vous me ferés tousjours beaucoup de plaisir par vos lettres, et par<br />

la communication de vos pensées et observations, et je voudrois étre en estant, de Vous<br />

étre utile à quelque chose à mon tour.<br />

Je ne say, si Vous avés fait des observations sur la declination horizontale et l’inclination<br />

verticale de l’aiguille aimantée. Je voudrois qu’on en fit dans plusieurs endroits 5<br />

des Estants fort étendus du Roy; et si Vous en aviés le loisir, les votres nous serviroient<br />

pour la Prusse, qui en est une extremité. Je suis avec passion<br />

Hannover ce 17 de Mars 1712<br />

A Monsieur<br />

Monsieur de Colas docteur en droit et en Medecine à Konigsberg 10<br />

65. LEIBNIZ AN SCHENCK<br />

[Hannover], 23. März 1712.<br />

Überlieferung: L Konzept:<br />

ma reponse<br />

j’ay receu l’honneur de votre lettre; j’ay parlé aussi avec M. Scheele, qui m’a salué 15<br />

de votre part. Et je tacheray de faire ce qui est conforme à votre intention.<br />

j’ay envoyé votre lettre a M. Heusch, et je l’ay accompagnée de la mienne. j’ay dit<br />

que vous pourries preparer des beaux et utiles desseins; et quand votre projet seroit bien<br />

avancé dans quelques années, le petit prince de Prusse pourroit etre en etat d’en profiter<br />

En attendant j’en ay parlé aussi à Mgr notre Prince Electoral et à Madame la 20<br />

princesse Electorale, et je leur ay envoyé votre livre. Mais il m’est venu dans l’esprit une<br />

pensée, qui a eu leur approbation. On a une maniere de Geometrie Empirique; qui montre<br />

la verité de plusieurs propositions geometriques par des petits modelles, en coupant une<br />

figure en parties, et composant une autre figure de ces mêmes parties, pour montrer<br />

l’egalité des figures. C’est ainsi qu’on peut prouver que trois angles d’un triangle sont 25<br />

egaux a deux droits, et que le quarré de l’Hypotenuse est egal aux deux quarrés des cotés<br />

d’un Triangle rectangle. Joachimus Jungius Recteur de Hambourg, un des plus excellens<br />

hommes de son temps a fait un petit traité sous le titre de Geometria Empirica, où il<br />

explique la chose. Or j’ay crû qu’on feroit bien de faire de tels petits models demonstratifs;<br />

qui feraient apprendre en jouant les principaux theoremes de la Geometrie Elementaire 30<br />

2. 3. 2010


80 ii. allgemeiner und gelehrter briefwechsel 1702–1716 N. 66<br />

avec leur raisons, Ces modelles pourraient etre des lames de [—]coton qui se mettroient<br />

dans des tiroirs de bois, comme il y a de tels tiroirs pour les medailles. la place dans le<br />

tiroir aurait la figure de la lame, et il y aurait sur le bois des traits qui marqueroient les<br />

sections de la lame, et la maniere d’en rejoindre les parties. or comme je n’ay pas icy<br />

5 le loisir de penser à faire faire quelque chose de cette nature, outre qu’on manque icy<br />

d’ouvriers, j’ay crû, Monsieur, que ce seroit une chose dont vous vous pourriés charger.<br />

j’en ay parlé à la susdite principauté, à qui cela a plû: on en payera la depense, et on en<br />

témoignera encore de l’agrement. En cas que cela vous plût, Monsieur, je vous prierois<br />

de le faire le double. L’un pour la principauté, l’autre pour moy. Si vous ne trouvés pas<br />

10 à Utrecht la Geometria Empirica de Jungius, je vous l’envoyeray.<br />

66. F. E. SCHENCK AN LEIBNIZ<br />

Utrecht, 2. April 1712.<br />

Überlieferung: K Abfertigung:<br />

Monsieur<br />

15 L’obligeante lettre que votre Excellence m’a fait l’honneur de m’ecrire du [—] 23.<br />

Mars, m’a été bien rendue. J’accepte avec beaucoup de Satisfaction la Commission que<br />

votre Excellence me donne, et je souhaitterois fort d’avoir le livre de Jungius; je l’ai<br />

cherché mais je ne l’ai pas encore trouvé. Il y a trois ans, que j’ai fait de petits models<br />

de Carton pour l’intelligence de la Geometrie du P. Pardies, et je me donne l’honneur<br />

20 d’envoyer à votre Excellce la 47me du premier livre d’Euclide, decoupée selon ma maniére.<br />

Le Quarre de l’Hypotenuse est decoupé et les morceaux otés et appliqués chacun sur son<br />

semblable dans le moyen et le petit quarré, demontrent ce beau Theoréme d’une manière<br />

charmante. Je supplie votre Excell ce de me dire son sentiment la dessus, et si Elle ne seroit<br />

pas d’avis, que je fisse le Systeme entier de Carton d’abord; La chose meriteroit bien un<br />

25 voyage pour conferer avec votre Excell ce la dessus avant qu’on l’executa. Si je pouvois<br />

vendre mon grand livre, j’employerois l’argent à plusieurs belles inventions, pour mieux<br />

faire connoitre l’utilité de mon projet.<br />

J’ai porté la lettre à Mgr le Comte de Sinzendorf et j’ai été tous les jours à sa maison<br />

pour avoir les ordres de S.E. ce on m’a remis à aujourd’hui, si j’apprens quelque chose<br />

30 avant le depart de la poste je le joindrai ici. Mr. le Gen. Schulenbourg et Mr. Opperman<br />

2. 3. 2010


N. 67 ii. allgemeiner und gelehrter briefwechsel 1702–1716 81<br />

sont à la Haïe, et je crois qu’ils y resteront jusqu’au depart du P. Eugene, je n’oublirai<br />

pas d’aller chez Mr: Opperman des que je saurai qu’il est ici. Les plenipotentiairs françois<br />

n’ont pas donné leur reponce en ecrit, ils ont declaré que Le Roi leur ordonnoit d’entrer<br />

en Negotiation sur les propositions données de part et d’autre. Les alliés ont tenu une<br />

Conference particuliére la dessus, et aujourdhuy on conviendra dans le Congres general 5<br />

de quelle maniére les negotiations se feront. Je supplie votre Excellence de me conserver<br />

l’honneur de sa puissante protection et d’étre persuadée de la reconnoissance respectueuse<br />

avec laquelle je serai toutte ma vie<br />

Monsieur<br />

de votre Excell ce le treshumble et tresobeissant Serviteur F.E. Schenck 10<br />

à Utrecht ce 2. avril 1712.<br />

67. F. E. SCHENCK AN LEIBNIZ<br />

Utrecht, 15. April 1712.<br />

Überlieferung: K Abfertigung: LBr 808 Bl. 7–8. Bibliotheksvermerk: ” Schenck‘‘<br />

Monsieur 15<br />

Je viens de recevoir la lettre que Votre Excell ce m’a fait l’honneur de m’écrire, avec<br />

l’incluse pour Mr: Oudin; j’yrai au premier jour à Leyde et je tacherai de trouver Mr:<br />

Oudin et de lui remettre moi rnéme la lettre.<br />

Je me donne l’honneur d’envoyer ici à votre Excellence ma maniére de faire la<br />

mechanique des deux propositions dont vous faites mention Monsieur, dans vos deux 20<br />

derniéres lettres. J’y joins un Probleme de reduire les Triangles ou de les metamorphoser<br />

en Rectangles, d’une maniére que le probleme est le Theoreme ou la demonstration de<br />

la même proposition. je prouve par là aussi que les quatres Triangles, construits sur des<br />

bases egales entre memes paralleles sont egaux entre eux. Je ne l’es ai pas fait sur du<br />

Carton ni decoupé crainte de grossir trop le paquet; mais si L.A.S mes agreoient mon 25<br />

travail je commencerois le grand ouvrage ou en carton ou en lammes de Cuivre, et il ne<br />

me resteroit rien dans[tout] Euclide qui ne soit bien expliqué, savoir ce qui regarde les<br />

angles, les Surfaces et les Solides. I1 y auroit moyen de rendre aisé aussi, ce qui est dit<br />

dans notre auteur des nombres et des proportions.<br />

Mais il faudroit qu’on fut assuré de ne pas travailler pour rien. I1 sera facile à 30<br />

2. 3. 2010


82 ii. allgemeiner und gelehrter briefwechsel 1702–1716 N. 68<br />

votre Excellence d’obtenir quelques avances, à moins que je ne vendit mon livre, je<br />

pourrois alors en faire la depence moi même, pour avoir ce petit tresor de Geometrie,<br />

en ordre et de suite. Il est admirable que ces mechaniques, composées Geometriquement<br />

comme je les fais, emontrent les propositions non Seulement empiriquement mais aussi<br />

5 selon les veritables principes de Geometrie d’une maniére plus courte que celle dont la<br />

pluspart des auteurs s’est servi jusqu’ici. Votre Excellence m’obligeroit infiniment si ses<br />

occupations lui permettoi[en]t de me chercher le livre de Jungius et de me l’envoyer.<br />

J’attends les Ordres de L.A.S mes et de votre Excellence, et je suis avec un respect egal à<br />

la Reconnoissance avec laquelle je serai toutte ma vie<br />

10 Monsieur de votre Excellence<br />

le tres humble et tres obeissant Serviteur F.E. Schenck<br />

à Utrecht ce 15. Avril 1712.<br />

68. SCHELHAMMER AN LEIBNIZ<br />

[Kiel], Mai 1712.<br />

15 Überlieferung: K Abfertigung:<br />

Perillustris vir.<br />

Ambas quas adme dedisti literas recte accepi et quaein mei favoremmolitus es per<br />

Dr.DuCros, perspexi. Responsum vero distuli, quid eventus habeat tantae benevolentiae<br />

improbus conatus prius experire. Cujus post expectationem satis diuturno Tu quidem,Ill.<br />

20 vir, ex Ducrosii sui literis adrem ipsem et intelexisti, quod superest, jam percipies ea me<br />

uberique. Primum 200 illos anuos in alterius decessum mihi esse promissos fateor,et ad<br />

Te etiam, mi valde fallor, perscripsi egomet. Verum post integri decennii expectationem<br />

eo res meas pervenisse, ut diutius stipendio meo vivere non possim, illevero succedere<br />

debebam, quamvis jam 80. annum supergressu est,ita valet,ut ad hue vel 2o.possit vivere:<br />

25 dum interim ego annis et laboribus fractus, morti longe propior esse videor. Itaque illud<br />

rogabam, ut repraesentantur tandem hoc est ante id tempus mihi assignantur illud salarii<br />

augmentum. Quod tanto aequius esse existimabam quoniam ille praeesse muneri, cui<br />

destinatus sum amplius nequidam illudque adeo vacat. Respondit DB. de Görtz idque<br />

recusavit penitus, nisi quod promisit, tum, ubi casus extiterit, id futurum: interim seda-<br />

30 turum esse operam ut si quid librorum editioni paracum habeam, ut serenissimi sumtibus<br />

2. 3. 2010


N. 68 ii. allgemeiner und gelehrter briefwechsel 1702–1716 83<br />

exseribatur typis. Interim demea vel victitandi cura. vel remunerandi amplius nihil. et<br />

dum in elaborando opere desudo, unde subveniatur indigentiae meae, ne verbulum quidem.<br />

Vides, quam plane nihil ergo obtinuerim, praeter vana promissa, quae qui aulae<br />

genium non ignorat, facile sibi persuaderi patietur, impleta forte nunquam iri. Interea<br />

non neglexi quod jusseris, et ambobis viris illustribus prolias egi gratias. Ceterum quid 5<br />

porro ditum sit, et quam egregie ac suculenter erudition atque quae tibi celebrare ac<br />

commendare placuit, meritorii meorum,(quaetamen in nenulla agnosco) habeatur ratio,<br />

ex adnexa literarum, quas nuper ad Academiam misit Görkius, copia judcabis.Id negotium<br />

scisse habet:Schassius quidam, Batavus perle tum dedit. Academia 4000 imperiales,<br />

utere reditibus stipendia bonarum literarum cultoribus dispensaret, : Administratore ejus 10<br />

legati nos solos constituit.Hoc Aula hodierna resciscens, pecuniam possit, causata, illam<br />

certius et lucrosius colocaturamse. Nostrum interim aliquot,partem aliquam ejus mutuo<br />

acceperamus immobilia item, et securissima vendere, nummos ibidem illi solvere Cunctati<br />

sumus, forse non sine causa, ut facile existimas. Mandatum acepimus,intra 6. hebdomadas,<br />

executive ut Academia ab omnibus exigat.In his ego, ut vides, Tambrevi temporis 15<br />

spatio, eo tempore quo nemo elocat, numerare non possum rogo veniam, et Dilationem<br />

aliqua Loco responsi, haec rursum mandata mittuntur. Vides quantis in aerumnis verser,<br />

quanto rigore, atque si dicere lecet, immisericordia me cum agatur.<br />

Hoc ne 28 annorum stipendio merui, ut, cum 600.et plures imperiale demeo hic<br />

perdidi senex tandem hanc experiar gratiam? Facile ex 1 judicas, quam sit idoneum in- 20<br />

genium meum, praeclari aliquid scriber aut cogitare, dum ex iis qui patrocinium mihi<br />

debent pernicies imminet. Nam quod ad sumtus, exprimendi typis ea attinet, in longum<br />

ibi est, neque ad me redundat commodi quicquam, nisi Bibliopola id compenset; quod<br />

valde incertum,dum ego ineptus sum ad lucrum captandum, eo pacisci cum istis hominibus<br />

morosissimis, et versutissimis. Ite cepi quidem opus elaborare, et cap.II de natura 25<br />

artis Medicae absolvi, quod tres fere plagulas occupo; alterum incepi, de origine et progressu<br />

ejus, et sectis medicorum.Verum hoc perculus fulmine totus restiti, nec quicquam<br />

promittere amplius audeo. Mori desidei nihil enim reliquum est spei. Te, meque, delus<br />

doleo. Sic agitur nobiscum: Alter deponitur ab offici(o), alteri praescinditur viver occasio.<br />

Optarem avo... hinc, aut avelli gnovis pretio; sed uxor obstat, et g....... geminae, quarum 30<br />

bene notarum et, virtuosissime educat .......miseret. Pereundum enim nobis ad restim,<br />

redactis, nisi deus ex machinai Sed sic fata volunt? Utinam postrema instarent! Tu vale<br />

Vir perillustris, et bonopublico diu vive, dum ego aerumni his opprimor.<br />

T. nominis cultor et venerator indefessus Sch.<br />

2. 3. 2010


84 ii. allgemeiner und gelehrter briefwechsel 1702–1716 N. 70<br />

quatuor ex nostro ordine salario nuper privati fuere: peregrino l000. Imperiales promissi<br />

annui, artis saltatoriae magister ultra 200. tulio, neplura dicam.<br />

69. F. E. SCHENCK AN LEIBNIZ<br />

Meiningen, 23. Juli 1712.<br />

5 Überlieferung: K Abfertigung: LBr 808 Bl. 10–11. Bibliotheksvermerk: ” Schenk‘‘.<br />

Monsieur<br />

Votre Excellence Sçaura deja que S.A.S. me Mgr le Prince Electoral a fait entendre<br />

que ce seroit contre son Gré si l’on me mettoit auprès de S.A.S me le jeune Prince. Je suis<br />

donc entré au service de mon Souverain, qui m’a fait la grace de me faire son Conseiller<br />

10 et Gouverneur de S.A.S. me le Prince Hereditaire de cette Maison. Mon Prince a son<br />

Precepteur et ses Maitres de sorte qu’il me reste des moments de satisfaire à ma passion<br />

pour les Mathematiques. Je supplie votre Excell ce de vouloir m’honorer de son Souvenir<br />

et de me faire part de ses decouvertes. Si j’ai la permission de lui écrire quelques fois je<br />

m’estimerai tres heureux [faissant] voeux d’etre toutte ma vie avec une reconnoissance<br />

15 tres respectueuse<br />

Monsieur de Votre Excellence<br />

le treshumble et tresobeissant Serviteur F.E. Schenck<br />

à Meinunguen ce 23. Juillet 1712<br />

70. COLLAS AN LEIBNIZ<br />

20 Wulffsdorf, Juli 1712.<br />

Überlieferung: K Abfertigung:<br />

Monsieur<br />

Je Vous demande mille excuses de n’avoir pas repondu plutôt à l’honneur de la<br />

Vôtre; une maladie que j’ay souffert, le mauvais tems, et mes occupations en la pratique<br />

25 de l’Architecture Civile m’ayant detourné de faire les observations desirés que je Vous<br />

2. 3. 2010


N. 70 ii. allgemeiner und gelehrter briefwechsel 1702–1716 85<br />

envoye a present. Par plusieures observations reitérés tant avec un quart de Cercle de<br />

8 pieds de Demi-diametre, et des aiguilles aimantées l’une de 10, l’autre de 6, et la 3 e<br />

de 4 pouces 1/2 de longueur; que par un arbre de 50 pied de haut, et 5 à 6 pouces<br />

de diametre, et élevé perpendiculairement; (dans le Jardin que je tracois alors entre la<br />

maison que je fais batir (en pleine campagne à Wulfsdorff) pour Son Excell. Mons r le 5<br />

Conte Boguslaus de Donhof et son parc), le Gunters Quadrant, les azimuths du [—] et de<br />

l’aiguille, l’altitude de [ — ] meridiene, l’amplitude au lever et coucher etc. J’ay trouvé<br />

que la variation etoit occidentale 11 o , 37’, 10” à Wulffsdorff qui est environ 8 à 9 mille<br />

d’Almagne à l’orient de Cönigsberg et quelque minutes vers le Sud, et 11 o , 35’, 40” sur<br />

ma terre Dommelleim qui est environ trois quart de mille au West et un mille et demie 10<br />

au Nord de Cönigsberg.<br />

Cette Variation de l’aiguille ne sera pas generale par toute la Prusse, car sa partie<br />

la plus orientale aura quelque minutes plus de Variation vers le West que les côtes de la<br />

mer Baltique ce qu’on voit entre Wulffsdorff et Dommelkeim qui sont à environ un degré<br />

de Longitude, et cependant la variation differt d’une minute et demie. Elle augmente 15<br />

aussi encore si je ne me trompe vers le West tous les ans, n’êtant pas encore devenus<br />

stationaire pour retrograder son cours, car il y a cinq ans que je l’ay trouves moindre.<br />

Je ne manquerai point Mons r de Vous envoyer la variation de l’aiguille pour Cönigsberg<br />

et divers autres endroits de la Prusse, allant a present arpenter pour sa Majesté la<br />

Prusse Lithuaniene, où en même tems par divers azimuths pris avant et apres midi, et 20<br />

l’altitude ⊙ meridienne, je chercherai le vrai Meridien, la variation et la latitude de ces<br />

divers endroits.<br />

C’est une chose tres difficile, (si non impossible) de vouloir rendre en un systeme<br />

regulier les cours des variations, quand même nous supposerions outre nos deux poles<br />

exterieurs, encore quatre autres differents poles dans la terre qui ayent des differentes 25<br />

rotations, dans la diurne de la coquille terrestre evuidé et spherique de la notre. Ce<br />

qui embrouille d’avantage ce systeme, c’est que les veines d’Aimant se trouve en ligne<br />

d’Est en Ouest et non de Nord en Sud, où selon le Meridien magnetique. C’est une chose<br />

encore fort dubieuse si l’aimant en une certaine revolution ne change point ses poles dans<br />

la pierre même. 30<br />

L’inclination dans mon aiguille de 10 pouces à Dommelkeim êtoit d’environ 3 o dans<br />

celle de six, de 8 et dans la petite plus de 10 o ; mais ayant renouvellé les forces de la grande<br />

aiguille avec ma pierre d’aimant, elle eut d’abord 12 degre d’inclination, et 3 jours après<br />

seulem[en]t 9 o ; tellement qua proportion que l’aiguille est forte où foible et qu’elle a receu<br />

2. 3. 2010


86 ii. allgemeiner und gelehrter briefwechsel 1702–1716 N. 70<br />

dans ces pores plus ou moins des corpuscules de l’aimant ainsi elle augmente son poid et<br />

incline plus ou moins.<br />

Cruger[us] trouva à Dantzig l’anné 1597 la variation de l’aiguille 8 o et 30’ Est,<br />

Hevelius anno 1628 1 o W et l’an 1642 3 o 5’ W et Linemarus à Cönigsberg l’an 1670 7 o 20’<br />

5 W. M r Burr en l’an 1580 trouva à Londre la variation 11 o 15’ E. M r Gunter l’an 1622<br />

5 o 36’20” E. M r Gellibrand l’an 1634 4 o 3’30” E. M r Bond l’an 1657 sans variation. M r<br />

Edm. Halley l’an 1672 2 o 30’ W. M r Flamsted l’an 1683 4 o 30’ W. et M r Halley l’an 1692<br />

6 o W. tellem[en]t qu’en 112 ans la variation avoit parcouru de 11 o 15’ E à 6 o W.<br />

L’an 1683 à Brest la variation étoit 1 o 3/4 W et alors a Londre 4 o 1/2 et a Conigsberg<br />

10 8 o 1/4.<br />

En l’Amerique septentrionale, à Baffin bay on a veüe la variation de l’aiguille de 57 o<br />

a 60 o vers le W et pas tres loin de la une variation de 20 o 1/2 vers l’Est.<br />

I1 est certain que la variation de l’aiguille ne se change pas par saut, mais graduelement,<br />

ayant un cour regulier; Cependant quoique toute l’Europe ait apresent la variation<br />

15 W, et les parties orientales de l’Europe une plus grande variation W que les occidentales,<br />

neanmoins cela ne se fait pas si regulierem[en]t puisque Paris a 1 o 30’ moins de variation<br />

que londre.<br />

J’ay quantité de choses tres curieuses à communiquer à la Societé Royale de Berlin,<br />

mais ce qui me decourage, c’est que je ne recois jamais de reponce si on recois mes oeuvres<br />

20 ou non. Ainsi Mons r Je prierai Vôtre Excellence comme President de Notre Societé et<br />

mon Puissant Protecteur, de me faire la grace de Vous faire donner les matieres suivantes<br />

que j’aye envoyé à Mr Jablonsky Secretaire de Nôtre Societé.<br />

Les Plans notés Alphabetiquement envoye à la Societé<br />

A Voyage ou cour d’un Vaisseau par Mer de [lizard] en Angleterre à Barbade formé<br />

25 sur un Journal<br />

B Carte des Terres de leurs E. Messeig[neurs] les Bourg-graves et Comtes de Dohna.<br />

C L’Empire des Bêtes nommés Raisonnables par laquelle je montre les veritables<br />

manieres de lever les Cartes et d’Arpenter, choses tres utile au Publique joint a une<br />

Critique Morale.<br />

30 D Nivellement et la Carte des environ du Balliage de Johansbourg, d’ou je devois<br />

mener un canal à Cönigsberg<br />

E et F Cartes de [Quiteinen] et [Dobern] qu’on pourra reduire en petit montrant<br />

une nouvelle maniere d’Arpenter.<br />

G et H Plusieures delineations de mes operations Anatomiques<br />

2. 3. 2010


N. 70 ii. allgemeiner und gelehrter briefwechsel 1702–1716 87<br />

I et K deux Plan du toit de Dommelkeim montrant l’Art de la Charpente.<br />

L et M et N L’Art de la Charpente reduit en regles et pratiqué sur un toit que j’ay<br />

fait faire à Fridrichstein<br />

O Plan d’un oêuf a deux jaunes, des dents de vipers, de l’aiguillon de guepes et<br />

abeilles, et en quoi consiste leur venin, comme aussi la generation exacte de toute sortes 5<br />

de Mouches<br />

P Une tres grande carte des Terres de [ — ]<br />

Q Regles pour la coupe et l’assemblage des bois d’un toit<br />

R Plan de la maison que je batis à Wulfsdorff pour S.E. M r le C de Donhof.<br />

S Plan et profil d’un navire de 96 pieces de canon. 10<br />

T Regles d’Assemblage de charpente et construction d’une Sonnette et d’une grue.<br />

V Calendrier perpetuel qui commence en [ — ]<br />

Les Feuilles notés Alphabetiquem[en]t envoye anno 1711 à la Societé<br />

A d’une Femme grosse d’un male 2 ans 1/2, du Fils du [?] mort de Phthisi. la Cure<br />

d’un Epileptique, d’une fille leucoplegmatique, et avec plusieurs figures. 15<br />

B La maniere de faire les vers à la Lampe et [ ] de construire des Baro-Thermo et<br />

Higrometres, figures et à la Lampe. Le poids de l’air par un tuyau, un monstre de [ — ],<br />

de la maniere de faire croitre les semences sans terre et d’autres operations anatomiques<br />

avec les fig.<br />

D,E,F,G,H,I L’explication de la Carte de l’Empire des Bêtes nommés raisonnables, 20<br />

avec l’art de lever les Cartes.<br />

K,L,M Nouvelle methode pour arpenter les terres.<br />

N d’un Oeuf à 3 coques, d’un perversion total de la matrice d’une vache et l’Anatomie<br />

de l’arriere faix des Jumeaux d’une femme etc.<br />

O d’un pierre trouvé et crue sur le cordon d’un enfant dans la matrice etc. 25<br />

P.Q Continuation sur la Generation<br />

R d’un oeuf avec deux jaunes, d’une perversion de la matrice, du venin de vipere<br />

etc.<br />

S,T,V,W,X,Y,Z et aa L’Art de la charpente reduit en regles, oeuvre [—] tres utille<br />

aux Architectes et Ingenieurs, avec la coupe et l’Assemblage de la charpente, trace de 30<br />

l’Epure et la construction d’une Sonnette et d’une Grue<br />

bb, cc, dd, ee, ff, La Generation entiere et tres exacte des mouches avec les fig.<br />

Je vous supplierai Mons r d’examiner tout cela et les feuilles que vous ne trouverés<br />

pas propre à être inseré dans les Miscelanea ou où il y a à redire, je vous prie de m’en<br />

2. 3. 2010


88 ii. allgemeiner und gelehrter briefwechsel 1702–1716 N. 70<br />

avertir et je les corrigerai, et on me fera plaisir de les donner a M r Bachelés de Berlin qui<br />

me les revoyera ou par M r Cardan de Cönigsberg me les renvoyer. J’ay encore de pret à<br />

envoyer à la S. de Berlin des matieres aussi curieuses qu’aucune qui ait paru en aucune<br />

des Societés des scavans de l’Europe depuis longtems, scavoir (en langue latine)<br />

5 gg,hh,ii Continuation de la generation des mouches par [—] dans la [—], le ventricule<br />

des chevaux etc avec quantite d’Experiment<br />

1 De la circulation des Animaux et Vegetaux et des sub-lunaires dans notre Planete.<br />

2 La maniere avec laquelle on se doit conduire en la recherche de la Generation des<br />

Insectes.<br />

10 3 De la Generation des Hanetons et d’[ — ] et de [ — ] des araignes [ — ]tres et [ —<br />

]tiques. Moucherons [ — ] et [ — ]tiques, sauterelles, vers de [ — ] ec. et leur proprietes<br />

et manieres que DIEU leurs a imprimé por maintenir leurs êtres.<br />

4 La maniere et ou les hirondelles hiberne en hiver, et l’explication d’un Calendrier<br />

perpetuel.<br />

15 5 De la generation quivoque des vegetaux refuté et fondé sur un grand nombre<br />

d’experiences, la degeneration et augmentation n’etant qu’un analogie.<br />

6 De la sympathie où la la recirculation des excremens et particules séparés du corps<br />

avec le corps humain, réfuté et réduit en maladie d’esprit, et cela fonde sur un grand<br />

nombre d’expérience, avec les cures véritables des fievres et autres maladies inexplicables<br />

20 7 Les véritables démonstrations anatomiques et Physiques démontrant les véritables<br />

raisons pourquoi les femmes ont leurs ordinaires et leurs vuidances apres les couches et<br />

les botes et autres animaux pas.<br />

8 De la Peste qui a rogné parmi les hommes et mes bes- tiaux.<br />

9 Jusqu’ou on peut parvenir sans maitre en conduisant bien sa raison et ayant de<br />

25 [l’ana — ] sans maitre apres avoir servis à Londre sept ans d’aprentissage chez un marchand,<br />

avant Page de 30 ans (que j’ay passé apresent) j’ay disputé et rocou le Doctorat<br />

en trois facultés, J’ay apris les langues Latine Francoise alemande et les orientales sans<br />

maitre, comme aussi les Nathematiques l’Architecture et presque tous les me-tiers qui en<br />

dépendent, ainsi qu’à la campagne je suis oeconome et campagnar avec les marchands<br />

30 je suis marchand avec les Gens de guerre je suis soldat, avec les architectes architecte,<br />

avec les artisans artisan (puisque je suis maitre maçon, charpentier, menuisier, serurier,<br />

peintre, Gipseur, Jardinier, fontenier, sculpteur &c. de tous les batimens que je fais batir)<br />

et avec les scavans je suis admirateur et aprentis des Sciences.<br />

10 La cure et restitution parfaite d’une entiere perversion total de [ — ] de la matrice<br />

2. 3. 2010


N. 70 ii. allgemeiner und gelehrter briefwechsel 1702–1716 89<br />

d’une de mes vaches au [ — ] et la restitution et entiere cure de la perversion total de la<br />

matrice de la femme du dit cabaretier que je remis en meme tems<br />

11 L’entiere cure que j’ay fait sur Mr Montan[us] Geometre du Roy (desquelles je<br />

suis directeur), d’une paralysie inveteré et delaisse de plus de la 1/2 droite du corps et<br />

extremites et des terribles obstructions des [Lochies] avec urinem[en]t de sang en M. de 5<br />

Reymer.<br />

12 d’une grosse pierre croissant dans un Tilieu et plusieurs jeux de nature dans les<br />

Vegetaux<br />

13 de la copulation de vers de [ — ] des limacons de [ — ] et [ — ], et l’anatomie de<br />

l’oeil d’une chouette et de plusieurs sorte d’insectes. 10<br />

14 de la veritable nature et proprieté avec l’anatomie exacte de toute sorte et tout<br />

[ — ] de grenouille et crapaut, aussi en quoi consiste leur venin et les [ — ]<br />

15 Anatomie de la matrice d’une femme de [ — ] dans la trompe de laquelle j’ay<br />

trouvé un foet[us] de [5] mois et des oeufs trouve dans les trompes d’une chienne et d’un<br />

[ — ] 15<br />

16 L’Anatomie exacte des serpens, viperes et lesards avec leur nature et ayant gardé<br />

en vie plusieures annés été et hiver et en ayant encore apresent avec des petites<br />

17 L’Anatomie exacte des chauve souris, belettes, taupes, erisons, chouettes, poules,<br />

eperviers, chattes, souris etc.<br />

18 Nouvelle et véritable méthode de tenir les livres pour les negotians. D’une chatte 20<br />

qui a couvé des oeufs de poule a perfection. De la diminution général des eaux des lacs<br />

séchés, des bois crues en 100 ans éloignes de tout bois, des terres que retienent le froid<br />

Voila Monset ce que j’ay de Aret à l’avenir le tems en produira d’avantage, du<br />

reste je supplie Votre Excellence de m’honorer souvent de vos lettres et commissions ici<br />

les-quelles j’exécuterai de bon coeur étant avec profond respect et sincerité 25<br />

Monsieur Vôtre tres devoüe soumis et tres affectione serviteur<br />

De Collas<br />

Wulffsdorff de July 1712<br />

P.S. J’ay a moitié envie de faire un voyage pour voir la Cour d’Hanover, je suis bien<br />

fache de la division de mes compatriotes, et des sentimens pervers de la partie des [ — ] 30<br />

qui amenent au galop l’esclavage et le papisme<br />

P.S. Quelque milles Insects et plusieurs milles oeufs d’Insects avec plusieurs de mes<br />

operations anatomiques dans de [ — ] de Vin avec leurs descriptions et figures, que j’avois<br />

envoyé à la societé R de Londre ont été malheureusem[en]t pris par un Capre Francois<br />

2. 3. 2010


90 ii. allgemeiner und gelehrter briefwechsel 1702–1716 N. 71<br />

et mené a [ — ]<br />

71. SCHELHAMMER AN LEIBNIZ<br />

[Kiel], 20. August 1712.<br />

Überlieferung: K Abfertigung:<br />

5 Perillustris vir,<br />

Eruditionis omnis Praesidium et decus grande.<br />

Ex quo postremas Tuas literas accepi, optavi saepius, sed frustra de Görz colloquendi<br />

occasionem: itaque scriptionem distuli, sperans futurum, ut simul novi quid de rebus meis<br />

qua Tibi curae sunt, et laeti quidem tibi referre possim: interim promissi per Dr. duCros<br />

10 subsidii fiducia inductus, non distuli quem a me postulas laborem, sed initium [ei] dare,<br />

atque inchoamentum, nonnihil laetior coepi, ursique negotium,ita ut jam ex prolegomenis,<br />

quibus universa medicinae historiam a primordio ad nostra tempora perducerim<br />

sectarumque et sententiarum varietatem, etiam nunc regnantium exposuerim, indeque<br />

emerserim ad Physiologiam, absolutis plagulis duodecim, et ultra, inque ea re quotidie<br />

15 aliquos facio progressus: ne majores, in causa est perpetua adhuc sollicitudo, dum nihil<br />

certi habeam; quo firmiter spes mea niti queat. Interim non possum satis depraedicare<br />

Dr.duCros sincerum atque propensum animi favorem, modo ille quantum vellet tantum<br />

de etiam obtinere posset, mihique perfuere.<br />

Sed longe secus esse, quotidie magis magisque comperio. Tantum enim abest, ut,<br />

20 quod Tute ipse, Illustris vir, conatus istos in nihilum redigere posses existimabas revocatum,<br />

et mitigatum sit, ut nihil potius responsi ad oblatum ad me, aut petitum, quo<br />

mora mihi indulgeatur tulerim. Interim quaestor redituum quibus sustentatur academia,<br />

cum ab ipso rogarem, ut, (quod solemus si quae necessitas nos urget) mihi repraesentaret<br />

aliquam salarii partem, mihi mandati Ser.mi copiam fecit, qua illud totum mihi deinceps<br />

25 ereptum,et retentum fore significatur: Wenn Curfürstl.Gn. wille, daß Dr.Schelhammerus<br />

besoldung künftig zurückbehalten, und an den jederzeit seyenden Prorectorem - von dir<br />

ausgezahlet worden, so hast du bey straffe der doppelten Zahlung dich hiernach zu achten.<br />

Quod sane idem est ac si mihi diceretur: Abi cito et suspende te! Unde enim cum<br />

uxore et puellis meis, quae binae supersunt, illaque propediem, nisi me premeret egestas,<br />

30 elocandae, vivendum sit, dum hoc unum est subsidium, eo subtracto, vivam, hercle non<br />

2. 3. 2010


N. 72 ii. allgemeiner und gelehrter briefwechsel 1702–1716 91<br />

video. Idque ex peculiari erga me odio omne procedere,ut pessundet penitus, ex eo apparet,<br />

quod Collegae mei [propitii] haeredibus,qui ibidem debebat academiae ultra mille<br />

Vallenses, rogantibus,ut pars maxima ab iis solveretur demum eodem quo ego rogaveram<br />

tempore, complacitum est, ego vero repulsim tuli. Quam pulchre ergo processurum sit<br />

opus, et quam ad eam rem sim jam idoneus, facile, Amplissime vir, inde judicare pote- 5<br />

ris,dum (Ennii verbis) pavor et contremiscentia et animi agritudo mihi sapientiam omnem<br />

ex animo expectorat. Quod non in id scribo, ut D.B. apud Vos jam degenti de querelis<br />

meis quicquam innotescat, verendum enim, ne illud a me ad exteros emanasse, aegerrime<br />

ferrar. (ut est et suspicio sus, et acerrimus, videturque jamtum comperisse academiam<br />

subtalibus quae plurima patimur, fama alibi laborare) meque eo magie premeret,sed ut, 10<br />

si tarde progrediar in opere, aut suspendere cogam totum illud,au ingenii habetudo mihi<br />

tandem silentium imponat (qui enim talibus no penitus obtunderetur tandem?) ne id<br />

mihi imputes aut negligentiae meae.<br />

Omnes quibus bona mens est, nec conruptus adulatione anim.......indigne ferunt rigorem<br />

illa ....... Dr. DuCros id suotempore significabo ubique, ......atrone successum per- 15<br />

scribam. Sed Tu interim.......vides quantum molestiae sibi parant, qui...infelicibus..., cum<br />

infortunatis societatem ineunt? De in tubo Torric. descendente de me jam nihil expectas<br />

credo. Ceterum, quis sit ille Ilgen, quotitulo utendum mihi sit, et quo dirigendae literae<br />

ad eum, obsecro mihi imperti, jam enim finitum iri propediem opusculum de Affectibus,spero,<br />

quod,si fert occasio, et non frustra futurus, ab eo comperiam, Mj. tati Boruss. 20<br />

dicare est animus,et mendicari, cum honeste amplius vivere non hic. Nam in naufragio<br />

quidvis arripere quam perire Heu mihi! hic fructus Diligentiae meae, hic suscepti laboris,<br />

totque itinerat tot exhausterit molestiarum, ut ingratissimis hic jam per annos prope<br />

viginti inserviens, ingravescente aetate sic peream! Vale Vir perquam illustris, et ignosce<br />

dolori meo, qui talia apud Te effundere coegit. 25<br />

Scr. 20. Augusti Tuus omni officio ac studio Sch. MDCCXII<br />

72. LEIBNIZ AN SCHENCK<br />

[Hannover], August 1712.<br />

Überlieferung: L Konzept:<br />

Extr. de ma reponse 30<br />

2. 3. 2010


92 ii. allgemeiner und gelehrter briefwechsel 1702–1716 N. 73<br />

je suis bien aise d’avoir sujet de vous feliciter de votre nouvel employ et je souhaite de<br />

tout mon coeur, que vous y trouviés toute la satisfaction que je ne doute point que vous<br />

ne donnés à Monsgr. le Duc et â son prince quoyque je ne puisse point avoir l’avantage<br />

de vous voir de prés je seray tousjours bien aise d’avoir celuy de votre correspondance<br />

5 et de profiter de vos belles considerations et adresses tout a fait propres à faire aimer les<br />

sciences aux personnes de distinction<br />

Et vous feres bien meme, Monsieur, de publier quelque echantillon là dessus de temps<br />

en temps.<br />

73. LEIBNIZ AN BUCHTA<br />

10 Hannover, 10. Oktober 1712.<br />

Überlieferung: L Konzept:<br />

Hanover 10 Oct. 1712<br />

Monsieur<br />

l’Esperance de vous ecrire quelque chose de substantiel, m’a fait differer de temps<br />

15 en temps; et je crois de n’a-voir point attendu inutilement. On songe tout de bon, à<br />

pourvoir au jeune prince; et comme mon zele fait que je souhaitte qu’il soit elevé aussi<br />

avantageusement qu’il sera possible, je n’ay point manqué de parler de vous, Monsieur,<br />

à la principauté et aux Ministres et de les faire souvenir de ce qui en avoit deja eté dit.<br />

Et ma grande raison a eté, que le plus sur dans une affaire de cette importance étoit<br />

20 d’y employer une personne qui avoit deja bien reussi dans un cas pareil. Ainsi je suis<br />

d’opinion, que l’affaire est dans une situation à se pou-voir conclure apparemment. Si<br />

vous etiés icy, Mgr l’Electeur et Mgr le Prince Electoral seront bien aises de vous voir;<br />

et messieurs les Ministres paroissent etre dans une disposition favorable. Ainsi je vous<br />

conseillerois de venir faire un tour icy vers la fin de l’annee. La Cour va tout presentement<br />

25 au Ghörde, et ne reviendra que lors que les gelées commenceront a gater la chasse. un<br />

voyage en Hollande, ou a Utrecht, ou quelque autre raison vous servira de pretexte pour<br />

passer icy,et je seray ravi de vous revoir dans l’esperance de vous [acquerir]. vous aurés<br />

la bonté de me repondre, et pour moy je seray tousjours avec Zele<br />

Monsieur<br />

30 a Monsieur Buchta Conseiller de la Cour de S.A.S. de Saxe-Zeiz<br />

2. 3. 2010


N. 74 ii. allgemeiner und gelehrter briefwechsel 1702–1716 93<br />

74. F. E. SCHENCK AN LEIBNIZ<br />

Meiningen, 25. Oktober 1712.<br />

Überlieferung: K Abfertigung: LBr 808 Bl. 12–13. Bibliotheksvermerk: ” Schenck‘‘.<br />

Monsieur<br />

J’ai tardé de repondre à la lettre que votre Excell ce m’a fait l’honneur de m’ecrire 5<br />

il y a deja quelques semaines, parceque je croyois toujours de trouver un home capable<br />

d’entreprendre la Machine d’arithmetique que votre Excellence medite. J’en ai trouvé<br />

un à la vente qui a la main fort artiste, mais c’est un grand yvrogne et par consequent<br />

pas notre homme.<br />

J’ai depuis reçu l’honneur de votre deuxiéme lettre monsieur, avec l’incluse de Mr: 10<br />

Schele. Je rends grace à votre Excellence de la bonté qu’Elle a de me conserver sa bienveillance.<br />

J’ai parcouru le petit livre des Micrometres qu’un professeur et Medecin à [Christian<br />

Erlang] a rendu public. Il y en a entre autre un qui seroit d’un grand usage pour<br />

les Arpenteurs et les Ingenieurs, parcequ’il facilite fort la methode de lever et mesurer 15<br />

les angles d’une seule station Il en applique un autre aux microscopes, mais cela n’est<br />

pas nouveaux, j’en ai vu l’invention deja. dans les memoires de science de France, où<br />

l’on applique le micrometre aux microscopes pour la juste dimension des instrumens de<br />

Mathematique<br />

L’Usage des micrometres dans les Niveaux est sans contredit ce qui a manqué aux 20<br />

anciens, mais Mr: Harzouker qui a publié cette année deux nouveaux Niveaux s’y en sert<br />

quoique un peu differement, des autres micrometres ordinaires. L’usage que l’on en fait<br />

ordinairement en France se trouve expliqué tout au long dans un traité que Bion a donné<br />

des Instruments de Mathematique, ce livre est traduit en Allemand.<br />

Je continue à composer les demonstrations Empiriques d’Euclide et je voudrois que 25<br />

votre Excellence vit ce que j’ai deja fait dans le Second Livre.<br />

L’axiome que deux droites ne peuvent avoir un segment comun est bien demontré<br />

dans le<br />

P. Tacquet. Je supplie votre Excellence de jetter les yeux dessus et de me camuniquer<br />

Ses sentiments. 30<br />

Je ne me souviens plus de la definition que Mr: Jung!!! donne de la ligne droite;<br />

Tacquet repette tout ce que les anciens ont dit la dessus. Un Hollandois Coets s’en tient<br />

2. 3. 2010


94 ii. allgemeiner und gelehrter briefwechsel 1702–1716 N. 75<br />

à la definition d’Archimede et prouve que cette definition demontre par elle meme la XX.<br />

Prop: du 1. liv: d’Euclide.<br />

Si votre Excellence jugeoit mes petites observations dignes d’etre mises au jour, je<br />

pourrois pour le comencement donner Six differentes demonstrations de la 47. du 1. liv:<br />

5 d’Euclide. En suite je pourrois donner quelques choses sur la fortification ou plûtot sur<br />

l’art de la Guerre. Sur l’art de batir des fortresses je ne ferois qu’une seule remarque;<br />

mais sur l’attaque et sur la defense, il a bien des choses à dire. Mais le tout revient à la<br />

chicane et à se disputer le terrain. Cela se fait par les mines et les contremines; J’ai là<br />

dessus un petit traité et je l’eclaircirois par des figures, si l’on me payoit ma peine. Si<br />

10 non, je serois recompensé si l’on me reçevoit membre de la Societé.<br />

Je tacherai de faire gouter à quelques habiles gens à Nuremberg ou à Augsbourg,<br />

ou à Francfort le [soing] pour la description des Metiers, mais il faudroit auparavant<br />

savoir ce que l’on a deja fait en France la dessus. Votre Excellence pourra le voir dans<br />

l’histoire de l’academie de Mr: Fontenelle et me le comuniquer s’il se peut. Quoique Mgr.<br />

15 maitre m’employe aussi dans son cabinet et que l’instruction du Jeune Prince soit le<br />

travail de son Precepteur, je menage pourtant autant que je puis le teins de lui montrer<br />

les choses qui ouvrent l’Esprit, et quand je raisonnais l’autre jour avec lui sur ce que<br />

notre continent nagoit pour ainsi dire dans l’air, et qu’il n’étoit soutenû de rien, j’ai<br />

bien remarqué qu’il ne cornprennoi pas mes raisons. Cela m’a fait naitre une pensée, de<br />

20 demontrer cela visiblement, fondée sur un principe de physique; si je [reuissi] j’en ferai<br />

part à votre Excellence.<br />

Je prie le Seigneur de vous conserver Monsieur et je suis avec un attachement sincere<br />

Monsieur<br />

de votre Excellence<br />

25 le treshumble et tres obeissant Serviteur F.E. Schenck<br />

à Meininguen ce 25. Oct: 1712.<br />

75. BUCHTA AN LEIBNIZ<br />

Wien, 19. November 1712.<br />

30 Monsieur<br />

Überlieferung: L Konzept:<br />

2. 3. 2010


N. 76 ii. allgemeiner und gelehrter briefwechsel 1702–1716 95<br />

Vôtre Excellence peut étre persuadée que depuis mon se-jour de quatre mois ici, rien<br />

n’a pû me causer plus de joye, que le souvenir dont V.E. m’honore par sa derniere lettre du<br />

11 8bre. Je serois trés-heureux, si j’etois digne de la bonne intention que V.E. a pour moi;<br />

neantmoins j’obeirai avec plaisir à Ses ordres, et j’irai me presenter trés-humblem[en]t<br />

à Monseigneur l’Electeur et à S.A. le Prince Electoral, je ne pourrai pourtant partir 5<br />

d’ici, que dans 15 jours, étant obligé d’attendre la permission de S.A. mon Maître et<br />

d’assister auparavent à l’homage de la Ligne Ernestine, au nom de S.A. mon Maître et<br />

de Messeigrs ses Freres. Si dans ce tems là V.E. vouloit bien me reiterer l’honneur de<br />

ses commandemens, ce me seroit un surcroit de joye et d’obliga[ti]ons, puisque je suis et<br />

serai le reste de mes jours avec un profond respect 10<br />

Monsieur De Vôtre Excellence<br />

le trés-humble et trés-obeïssant serviteur Buchta<br />

Vienne le 19 9bre 1712<br />

76. COLLAS AN LEIBNIZ<br />

Trakehnen, 20. November 1712. 15<br />

Überlieferung: K Abfertigung:<br />

Monsieur<br />

La tres agreable Vôtre me trouva en arpentant à 6 Lieües d’Insterbourg par un tems<br />

fort rude, ayant ordre de fonder ici trois ou quatre Meteries pour sa Majesté, c’est aussi ce<br />

qui m’a empeché de continuer à envoyer à la Societé le choses promises; ayant ête presque 20<br />

toute l’Eté en la Lithuanie Prussienne à reparer les desordres que la derniere contagion y<br />

a causé et principalement en faisant la repartition de leurs champs et limites; j’y ay deja<br />

me-sure et divisé plus de 2000 arpens et j’y ay encore de l’ouvrage pour longtems. J’ay<br />

envoyé aussi depuis peu un Projet à Berlin (sur une Carte des beaux endroits deserts)<br />

pour 2 Meteries et une Milch Bud. avec les plans de leur batimens et elevations; j’espere 25<br />

aussi au premier jour d’en envoyer pour 4 Meteries et un Plan comment on pourra<br />

dessécher un grand marais qui se forme dans le plat pais par plusieurs branches et le<br />

debordement de la riviere Bissa le tout pour en avoir la confirmation et aprobation de la<br />

Cour. J’ay aussi entrepris une ouvrage tres penible qui est de lever la Carte de la Prusse<br />

en quatre feuilles de la grandeur ordinaire des Cartes afin de les pouvoir relier dans un 30<br />

2. 3. 2010


96 ii. allgemeiner und gelehrter briefwechsel 1702–1716 N. 76<br />

Atlas et en les collant ensemble faire une grande Carte de toute la Prusse Prussienne,<br />

j’en ay même finis deja quatre ou cinq Balliages et espere l’Ete qui vient de la donner<br />

à la Presse. J’y ajouterai aussi quel-que belle taille douce pour orner le Titre et je ne<br />

scais si je dois envoyer cette Carte à Berlin à Nôtre Societé pour la presenter au Roy ou<br />

5 bien si je l’envoye en Holan-de pour la faire imprimer, c’est sur cela Monsieur que je prie<br />

Vôtre Excellence de m’honorer de ses bons conseilles. Parcourant ainsi toute la Prusse,<br />

examinant ces Colleges tant des Domaines, Chasses, chambre de guerre que Douanes et<br />

ses differentes Cours de Justices et Buraux je me suis mis à faire mes observations sur<br />

l’Etat Present de la Prusse<br />

10 trois feuilles desquelles j’ay deja communiqué à Son Excellence Mons r le Conte Alexandre<br />

de Dohna qui est à Berlin, et quelqu’uns de mes sentimens à Mons r le President de<br />

la Chambre des Domaines de Prusse von Osten, et j’ay intention de communiquer mes<br />

pensés touchant l’Oeconomie à Nôtre Societé afin qu’on voye que dans ce College il y a<br />

des personnes qui l’entende. J’ay refuté la grande difficulté qui est qu’on veut que ce qui<br />

15 se pratique en un pais se puisse pratiquer dans l’autre, et quoique je ne scais si je suis le<br />

premier qui ait mis cela sur le tapis, il ne me parroit pas moins veritable, qu’environ le<br />

milieu de la Zone tempere ou un peu plus vers le chaud c’est la ou le terrain à sa plus<br />

grande excellence, et le plus on s’en ecarte vers l’Equateur où les Poles le plus cette bonté<br />

diminue, c’est ce que doivent considerer les Entrepreneurs qui veulent temerem[en]t re-<br />

20 former au lieu de suivre ce qu’une longue suite d’experiences ont introduit dans chaque<br />

climat ou parties qui le compose. Tellement que j’affirme que dans le 45e degré les terres<br />

sont plus fertiles generalement parlant que dans le 48e et dans le 48e plus que dans le<br />

50 o , 52, 53, 53 et 54 et ainsi dans le 54 e que dans le 60 e etc. Ainsi le 42 o vaut mieux<br />

que le 40 e . Ce 40 e plus que le 38, 37, 35 etc. Cependant il faut prendre cette precaution<br />

25 de bien comparer et toujours avec la même qualité du terrain car il est certain qu’une<br />

bonne terre grasse du 60 e degré vaut mieux qu’un sable volant du 45 e . I1 faut faire aussi<br />

grand[e] difference entre les terres Maritimes et Mediteranées les premieres étant plus<br />

chaudes par le grand nombre des vapeurs qui s’y ellevent, la colonne d’air la étant plus<br />

grande quoiqu’également où moins pesante, mais plus rarifié ce qui fait que l’Angleterre<br />

30 est beaucoup plus temperé que des endroits plus Meridionaux de l’Europe et de l’Asie;<br />

Quoique le froid et le Chaud soyant opposés il est Certain que l’un et l’autre consume<br />

le fumier et que les terres au milieu de la Zone temperé retienent sa force plus longtems<br />

(ayant egard à la qualité du terrain) et le plus on s’en eloigne le plus tot il est consumé.<br />

On peut aussi admirer la Prudence Divine qui a voulu que cette excellence de bonté de<br />

2. 3. 2010


N. 76 ii. allgemeiner und gelehrter briefwechsel 1702–1716 97<br />

terrain s’étendisse aussi sur ces Inhabitans et Bêtes, (avant cependant égard à l’adresse,<br />

le commerce et principalement l’éducation et la forme du Gouvernement), car le milieu<br />

de la Temperé est la mieux habité, la plus opulente, la plus polie, et ou les arts et sciences<br />

sont le plus en vigueur, au lieu que seloignant vers l’Equateur la paresse et vers le Nord<br />

le travail augmente, comme aussi vers l’un et l’autre côté la Misere et le Barbarisme. Sa 5<br />

Sagesse inéfable neanmoins à reparé en partie cela par l’obliquité du Zodiaque et le Cour<br />

spirale, ou plutôt la rotation de la Terre autour du soleil, leur participant également sa<br />

clareté, quoique moins de sa chaleur selon l’Obliquité des rayons formés par la forme Globuleuse<br />

de cette Planete, et s’il prive de sa clarté en hiver à proportion qu’on s’approche<br />

des Poles, il repare cela en Eté afin de faire croitre les biens de la terre dont il comble 10<br />

les habitans plus précipitément, se semant à proportion beaucoup plus tard, et cette<br />

inegalité plus grande au Printems, que dans les recoltes et semence de grains d’hiver qui<br />

se font plutôt. C’est aussi cela seul qui rend les Zones Froides et la Torride habitable.<br />

Je ne manquerai pas d’envoyer mes observations sur la Peste qui a regné en Prusse en<br />

ayant fait plusieurs, non seulement sur celle qui a regné sur les hommes, mais aussi sur 15<br />

celle qui regne encore sur les Boeufs et Vaches, en ayant perdu moi même l’hiver passe<br />

80 sur mes Terres, je tacherai d’expliquer quoique tres foiblem[en]t ce que c’est que cet<br />

air infesté, ou vapeur qui se transporte et communique de l’un a l’autre qui n’attaque<br />

et qui n’a de force que sur des esprits vitaux d’un espece d’Animaux, car celui qui fait<br />

succomber si tôt le genre humain, peut être supporté des Bêtes; et celui des Chevaux ne 20<br />

fait rien aux Vaches, celui des Vaches aux autres animaux etc.<br />

Même mes Paisans ont mangés mes Boeufs pestiferés et se porte pourtant bien. Les<br />

Chiens Loups et Corbeau de même. I1 y a aussi des pestes de poissons Volaile et Insectes.<br />

La peur que vous me marqué ne fait rien sinon en ouvrant les pores et affectant les nerves,<br />

ce qui les rend plus susceptibles à recevoir cette vapeur contagieuse qui attaquant 25<br />

les esprits Animaux des divers animaux selon leur especes, cause un fermentation putride<br />

et sphacelique dans leur sang qu’on appele fievre maligne et Pestilentielle. Quant<br />

à la charpente des Ponts qui sont grands a proportion du segment de cercle qu’on leur<br />

donne, à continuer à envoyer mes Insectes, et autres de mes Operations anatomiques et<br />

Physiques, je Vous contenterai d’abord que j’aurai le tens de respirer, en attendant je 30<br />

suis parfaitement et avec respect<br />

Monsieur<br />

Vôtre tres devoüé tres soumis et affectione serviteur De Collas<br />

Du Village [ — ] 20 Nov[embre] 1712 [ — —- ]<br />

2. 3. 2010


98 ii. allgemeiner und gelehrter briefwechsel 1702–1716 N. 77<br />

Vous aves raison Monsieur de dire, que mes veües sont vastes, Ex omnib[us] aliquid<br />

et in toto nihil, Comme il faut faire la folie entiere je disputerai et me ferai recevoir dans<br />

la derniere faculté qui est la Theologique à quoi Mess. les Theologiens me convie et alors<br />

je serai omnium Facultatam doctor et pas docte, mais comme je suis jeune et sen joug<br />

5 conjugale ce que je ne scais pas je tacherai de l’apprendre et serai cependant avec les<br />

Marchand Marchands ayant au commencement apris le Negoce auquel on m’avoit destine<br />

etant bourgois de Londre.<br />

P.S. Je ne suis pas de l’avis de mes compatriotes et desaprouve beaucoup ce qui ce<br />

fait en Angleterre contre nos Privileges et Loix fondamentales du Royaume invitant au<br />

10 Gallop le Papisme et l’Esclavage, même si Vôtre Excellence le trouve à propos ma plume<br />

s’excitera en la Langue anglaise ou Francoise pour le Partis des Wits<br />

77. LEIBNIZ AN COLLAS<br />

[Dresden], nach 20. November 1712.<br />

Überlieferung: L Auszug:<br />

15 ex mea responsio<br />

il n’est que trop vray que les qualités du terroir en differens pays ne se ressenblent<br />

point, si cette différence va selon les climats, [caeteris paribus], cela merite une plus exacte<br />

recherche. Feu M. Rudbeck suedois a voulu calculer les antiquités en considérant la<br />

hauteur de la terre noire qui s’amasse insensiblement par la de-position de l’air; ayant<br />

20 pris pour fondement certaines expériences c’est a dire des endroits dont on connoissoit<br />

l’antiquité mais on a trouvé qu’en Thuringue cette terre noire c’est accrue plus promptement<br />

qu’en suédé.<br />

il faudroit donc faire des observations la dessus en plusieurs pays. Les hommes dans<br />

les pays ne vont pas toujours comme les bêtes. Les hommes sont asses grands en suédé,<br />

25 mais les boeufs y sont petits, peut estre cela vient il de ce que les suedois sont une<br />

colonie Germanique au lieu que les Lappons habitans originaires de la scandinavie, qui y<br />

ont habité apparemment avant l’entre des estonies Germaniques et sont retirées sur leur<br />

arrivée vers le Nord, sont petits comme leur animaux, il est vray cependant que les ours<br />

de l’extreme septentrion sont plus grand que les notres<br />

30 Le Roy de Prusse est le plus [–] d’apres la nation Angloise et la Maison d’Hannover<br />

2. 3. 2010


N. 78 ii. allgemeiner und gelehrter briefwechsel 1702–1716 99<br />

[–] soutenir le bon parti en Angleterre. Et si la postérité du prince Electoral de Bronsvic<br />

cessoit, la succession d’Angleterre établie selon les loix appartiendroit au prince Royal<br />

de prusse & sa posterité. Aussi je crois, Monsieur, que vous travailleres fermement aux<br />

interests du roy en appuyant par un bon discours en Anglois les raisons des Wigs contre la<br />

miserable paix que le Ministere d’Angleterre propose, et qui met la sucsession protestante 5<br />

en danger. Mais il en faudroit communiquer avec M. le Comte Alexandre de Dona, qui<br />

est chez vous et [ — ] les affaires à fond.<br />

78. LEIBNIZ AN SCHENCK<br />

Dresden, 21. November 1712.<br />

Überlieferung: L Konzept: 10<br />

Dresde, ce 21 de Novembre 1712<br />

A Monsieur Schenck Conseiller de S.A.S. de saxe-Meinung. à Meinungen<br />

Monsieur<br />

J’espere d’avoir vers la fin de l’hyver un garçon horloger dont on a bonne opinion,<br />

et qu’on croit assés diligent et industrieux pour executer ma machine Arithmetique. 15<br />

Cependant je vous suis obligé, Monsieur, de la bonté, que vous aves eu, de me chercher<br />

un ouvrier.<br />

Mons. Picard a déja bien expliqué l’usage de la dioptre [armée] par un telescope pour<br />

les niveaux, et on en peut tirer des usages semblables encor pour d’autres mensurations.<br />

Si le livre du P. Taquet se trouve à Wolfenbutel j’y verray la demonstration de 20<br />

l’Axiome que deux droites ne peuvent point avoir un segment commun ny (ce qu’il faut<br />

adjouster) comprendre un espace, ou se r[n]contrer plus d’une fois; mais je ne voy pas<br />

comment<br />

il y ait pû reussir, sans se servir ou de quelque definition intelligible de la ligne droite<br />

(qu’Euclide ne donne point) ou de quelque autre Axiome. Clavius apporte la demonstra- 25<br />

tion de Proclus qui suppose une autre [enontiation] qu’Euclide a fourré obrepticement<br />

dans une definition, savoir que la droite qui passe par le centre du cercle le coupe en deux<br />

parties congruentes.<br />

il est vray que le méme Proclus (si je m’en souviens bien) rapporte une demonstration<br />

de cette bisection, qu’il attribue à Thales de Milet. Mais apres avoir consideré 30<br />

2. 3. 2010


100 ii. allgemeiner und gelehrter briefwechsel 1702–1716 N. 78<br />

attentivement cette demonstration, j’ay trouvé qu’elle suppose tacitement quelque chose<br />

qui [devoit] etre prouvé savoir qu’ ABC et AßC<br />

[Zeichnung]<br />

sont congruantes, ou qu’on peut transposer ABC en AßC, sans changer la situation<br />

5 d’AC, ce qui ne reusseroit point si AC etoit une ligne courbe comme ADC. Ainsi Thales<br />

devoit demontrer la possibilité de cette transposition puisqu’elle ne [reussit] que dans [le]<br />

cas qu’AC est droite<br />

Or je la prouve par la Definition de la droite, dont j’ay coutume de me servir entre<br />

autres ([et] que je juge une des meilleures) ,qui est que la droite n’a pas des faces diffe-<br />

10 rentes, comme la courbe, qui en a une concave et l’autre convexe. D’où il est manifeste,<br />

que pourveu que la ligne ABC soit congruente à la ligne la figure plane ABC sera congruente<br />

à la figure plane AßC. Ainsi je crois d’avoir suppléé par cette consideration, ce qui<br />

manquoit aux demonstrations de ces Axiomes. j’ay trouvé encor d’autres defauts dans<br />

les demonstrations d’Euclide. Par exemple dans sa prop. premiere du premier livre, il<br />

15 suppose que les deux cercles se rencontrent, sans l’avoir prouvé, ou sans en avoir fait un<br />

axiome.<br />

La definition de la Ligne droite, que je viens de donner, paroit estre la plus propre à<br />

faire le supplement des Elemens. Celle qui a plu à Archimede ne paroist pas avoir plû à<br />

Euclide, autrement il n’auroit point entrepris de prouver que dans un triangle rectiligne<br />

20 un costé est tousjours moindre que les deux autres, ce qui n’est qu’un corollaire de la<br />

definition [ou propriete] d’Archimede. je trouve qu’il sera utile à la perfection de l’Analyse<br />

de la science, de donner le moyen, de prouver les proprietés par chacune des differentes<br />

definitions du sujet, qu’on peut donner; ou bien de pouvoir prouver chaque proprieté<br />

reciproque d’un sujet, par quelque autre proprieté reciproque que ce soit du meme sujet.<br />

25 Et tant qu’on ne peut pas cela, on doit tenir pour asseuré, que le sujet n’est pas encor<br />

assés approfondi. C’est un des preceptes de ma Logique, bien differente de la Logique<br />

ordinaire. Si ce M. Coets, auteur Hollandois, dont vous parlés, Monsieur, tire les Axiomes<br />

d’Euclide de la definition d’Archimede, il fait une bonne oeuvre, et aide à la perfection<br />

de la science.<br />

30 Vos six differentes demonstrations Empiriques de la 47me du premier des Elemens,<br />

meriter[on]t sans doute d’etre publiées et pourront etre inserées dans les Miscellanea de<br />

Berlin. En voilà une, que j’ay fabriquée autres fois, et vous verres si elle est comprise<br />

parmy les votres<br />

[Zeichnung]<br />

2. 3. 2010


N. 79 ii. allgemeiner und gelehrter briefwechsel 1702–1716 101<br />

Je ne doute point que vos observations sur la construction defense et attaque, des<br />

places ne soyent utiles et curieuses. il seroit bon que quelcun comparat les differentes<br />

manieres de fortifier, et marquât sincerement les avantages et desavantages de chacune,<br />

comme dans une balance.<br />

j’auray soin, Monsieur, de proposer votre reception dans la société des Sciences de 5<br />

Berlin, et je voudrois que tous ceux qui en sont le meritassent autant.<br />

Le dessein de faire la description des Metiers seroit des plus utiles. A Paris l’Academie<br />

a voulu commencer par l’imprimerie, mais ce n’est point suivre l’ordre naturel. Les arts<br />

qui manient le fer, le bois et la pierre, meritent la preference. je crois qu’il faudroit<br />

commencer un tel travail en Allemagne, sans attendre les autres [nations], car chaque 10<br />

pays donnera des choses utiles, et aura besoin d’expliquer les termes des metiers dans sa<br />

langue.<br />

il n’est pas aisé de faire comprendre a des personnes [pre]occupées par les prejugés<br />

d’enfance sur la pesanteur, comment la terre se soutient dans l’air. Dans la verité, elle<br />

se soutient par la force qui la meut, comme une bombe jettée, ou comme une tuile que 15<br />

le vent emporte. Mais ceux qui doutent comment la terre se peut soûtenir, si on leur<br />

en donnoit la veritable raison, seroient jettés d’une difficulté, qu’ils se font, dans une<br />

autre qui leur paroitra encor plus grande, qui est le mouvement de la terre: Ainsi pour<br />

les satisfaire entierement, il faut attendre qu’ils soyent capables de devenir Coperniciens,<br />

cependant on peut trouver des moyens de soulager leur imagination, et je ne doute point 20<br />

que le moyen, dont vous vous etes avisé ne soit utile.<br />

je suis etc.<br />

79. F. E. SCHENCK AN LEIBNIZ<br />

Meiningen, 4. Dezember 1712.<br />

Überlieferung: K Abfertigung: LBr 808 Bl. 16–17. Bibliotheksvermerk: ” Schenck‘‘. 25<br />

Monsieur<br />

Il n’y a que trois jours que j’ai reçu la lettre que vous m’avez fait l’honneur de<br />

1 〈 Am oberen Rand von <strong>Leibniz</strong>’ Hand:〉: semiresp.<br />

2. 3. 2010


102 ii. allgemeiner und gelehrter briefwechsel 1702–1716 N. 80<br />

m’ecrire de Dresde du 21. 9br. Je suis ravi d’apprendre que votre Excellence aura<br />

quelqu’un qui pourra executer sa Machine Arithmetique: Et je la remercie treshumblement<br />

des Eclaircisemens qu’Elle me donne sur des Axiomes et des Definitions de<br />

Geometrie.<br />

5 Je prens la libert[é] d’adresser à votre Excellence les six differentes mechaniques de<br />

la 47 me du 1. des El: J’y joins sept differentes combinaisons de celle que Vous m’avez<br />

communiqué Monsieur, dans votre derniere lettre. Votre Excellence fera d[é]s uns et des<br />

autres tel usage qu’Elle jugera apropos. Je n’ai point mis d’explication à mes demonstrations,<br />

parce[-] qu’il me semble que les couleurs les rendent deja intelligibles, excepté<br />

10 la 4 éme mais come elle ne suppose que l’effet de la diagonale et de la ligne qui la coupe<br />

au milieu dans un parallelogramme, je serai dispensé de l’expliquer davantage.<br />

Si votre Excellence les fait mettre dans les miscellanea de Berlin, il faudroit tacher<br />

de faire enluminer les figures apres l’impression; ou du moins y distinguer les couleurs de<br />

rapport par des traits differents, comme on fait dans la Heraldique.<br />

15 Je vous promets Monsieur que j’irai le Printems qui vient à Nuremberg, pour y faire<br />

comencer la recherche des Metiers, et je suivrai votre plan. J’ai des amis opulents en<br />

cette ville qui pourront faire reuissir l’affaire. Le depart de la Poste m’oblige de finir, et<br />

de vous prier seulement Monsieur de me conserver votre affection. Je serai toujours avec<br />

attachement<br />

20 Monsieur de votre Excellence<br />

le treshumble et tres obeissant Serviteur F. E. Schenck<br />

à Meiningue ce 4. Dec: 1712.<br />

80. BUCHTA AN LEIBNIZ<br />

Wien, 13. Dezember 1712.<br />

25 Überlieferung: K Abfertigung:<br />

Wohlgebohrener Herr<br />

Gesonders Hochzuehrendre Herr Geheimbder Rath<br />

Die inligende 4 Paquet Brieffe sind mir von meinem gnädigsten Hertzog zugeschickt<br />

worden, weil ich aber nicht weiß ob Ew: Excell. vor meiner Ankunfft in Hanover etwan<br />

30 sicher gehen könten, habe ich selbige meinem getreuesten diener überlassen. Ich erwarte<br />

2. 3. 2010


N. 81 ii. allgemeiner und gelehrter briefwechsel 1702–1716 103<br />

Ew. Excell. Befehl an wehn ich mich in Hanover zu addressiren habe und verharre mit<br />

allem Respect<br />

Ew: Wohlgeb. Excellz:<br />

gehorsamster diener Buchta<br />

Wien d. 13 Xbre 1712 5<br />

81. BUCHTA AN LEIBNIZ<br />

Zeitz, 29. Dezember 1712.<br />

Überlieferung: K Abfertigung:<br />

Wohlgebohrener Herr<br />

Gesonders Hochzuehrender Herr Geheimbder Rath 10<br />

Auff Ew: Excell: Schreiben vom 11 8bre habe gleich von Wien aus geantwortet und<br />

geglaubt mein Schreiben werde von dem H. Hoffprediger Teuber an Ew: Excell: nach<br />

Hannover gesendet worden seyn bey meiner hiesigen Ankunfft aber muß ich erfahren<br />

daß der Herr HoffRath Münch mein Schreiben an Ew: Excell: wieder nach Wien zurück<br />

gesendet hat, weiß also nicht wie ich mich wegen meiner Reiß nach Hanover verhalten 15<br />

soll, Unkosten habe ich mir schon gemacht und die beschwerlichste Reise durch Böheims<br />

überstanden, in Hannover aber weiß ich außer Ew: Excell: niemand an den ich mich<br />

addressiren könte. Wollen also Ew: Excell: mir die Gnade erweisen und so bald es immer<br />

möglich ist, befehlen, wie ich mich hierein verhalten solle, so werden Sie denjenigen höchst<br />

verbinden welcher nebst Anwünschung aller glückseligkeiten zu dem Eintritt des Neuen 20<br />

Jahres und vieler folgenden, beständigst verharren wird<br />

Ew: Wohlgeb. Excell:<br />

Meines Gesonders Hochzuehrenden Herrn Geheimbden Rathes unterthänigster gehorsamster<br />

diener<br />

Buchta 25<br />

Zeitz d. 29 Xbre 1712<br />

2. 3. 2010


104 ii. allgemeiner und gelehrter briefwechsel 1702–1716 N. 82<br />

82. LEIBNIZ AN HEUSCH<br />

[Hannover], 1712.<br />

Überlieferung: L Abfertigung:<br />

A Monsieur Heusch Conseiller et Resident de S.A E. de Brunsvic à Berlin<br />

5 Monsieur<br />

Vous connoissés Monsieur Schenck, et même vous m’en aves donné la connoissance.<br />

Depuis il m’a écrit quelques fois, et m’a envoyé un Essay de ses travaux. L’on voit qu’il<br />

a de l’erudition, qu’il connoist tres bien la Mathematique practique, et qu’il a un talent<br />

particulier de mettre en dessein ce qu’il a vu et conçu. Or il a formé un projet tres digne<br />

10 d’étre aidé, et executé.<br />

il voudroit mettre en figures la plus part des belles productions de la nature et de<br />

l’art; rien ne seroit plus utile pour rendre les sciences agreables, et aisées à apprendre;<br />

et comme cela pourroit servir particulierement à des jeunes princes, quand même ils<br />

seroient encore dans l’enfance, par ce que les enfans aiment les figures, et apprennent en<br />

15 jouant ce qu’elles contiennent; j’ay cru que le dessein de Mr. Schenck meriteroit d’être<br />

favorisé aupres du Roy. Dans quelques années, quand il sera achevé, il pourra servir au<br />

petit prince de prusse et d’orange; et ce prince merite bien qu’on luy prepare quelque<br />

chose de longue main. Si vous en vouliés parler eff[ic]acement, Monsieur, à Monsieur le<br />

Baron de Prinzen, je crois que vous feriés une oeuvre meritoire, et son Excellence la feroit<br />

20 aussi, en recommandant ce dessein au Roy, à fin de procurer à M. Schenck un avantage,<br />

qui le mette en etat de pousser ce qu’il a si bien commencé. Je vous envoye la lettre cy<br />

jointe pour cet effect.<br />

La guerre et la paix sont encor equivoques par tout: il paroist que la paix n’est pas<br />

encor prête a etre conclue à Utrecht; et que la guerre n’est pas encor entierement resolue<br />

25 à la porte. On croit qu’Azof sera maintenant rendu aux Turcs, mais on craint aussi que<br />

cela ne les encourage à pousser d’autres demandes. Si le czar a fait cette demande sans<br />

stipuler qu’elle suffira, il y a lieu de croire pourtant que le czar aura su par M. Schaffirof<br />

son Ministre à la porte, que par ce moyen la paix se pourra conserver de ce coté la. Il<br />

est à craindre cependant que cela meme ne fasse renouveller la guerre en Pomeranie; ou<br />

30 le czar et le czarewiz ont dessein de faire la campagne, si les Turcs ou la paix avec la<br />

suede ne les en empechent, comme ils l’ont temoigné hautement à Torgau. Cependant Sa<br />

M té czarienne a temoigné aussi qu’elle viendroit volontiers à la paix avec la suede meme,<br />

2. 3. 2010


N. 83 ii. allgemeiner und gelehrter briefwechsel 1702–1716 105<br />

s’il y avoit moyen de s’accorder. Les Ministres des puissances maritimes y travaillent<br />

en effect à la porte, mais on craint que la cour de Suede n’ecoute trop les insinuations<br />

de Mons. des Alleures. Mais je vous parle Monsieur, des choses dont vous me pourriés<br />

parler mieux. Monsieur de Botmar a envoyé les duplicata des depeches qu’on a prises à<br />

son valet, qui les portoit à la poste, et j’ay oui dire, que si ce vol vient de la curiosité de 5<br />

quelcun, elle ne sera gueres payée, puisqu’elles ne contenoient rien de fort secret<br />

Au reste je suis etc.<br />

83. F. E. SCHENCK AN LEIBNIZ<br />

Meiningen, 8. Februar 1713.<br />

Überlieferung: K Abfertigung: 10<br />

communiqué à la societé de Berlin<br />

Monsieur<br />

Je viens de recevoir la lettre que vous m’avez fait l’honneur de m’ecrire et je suis<br />

bien aise d’apprendre, que ce que j’ai pris la liberté d’adresser à votre Excellence, sur<br />

la 47. du 1. des El: ta soit bien rendu. L’eclaircissement de la quatriéme figure se trouve 15<br />

dans le developpement des trois quarrès qui sont mis l’un sur l’autre, alors ils auront la<br />

figure de celle que votre Excellence m’a comunique[e] et qui est la marne de celles encore<br />

que j’ai multipliées par la combinaison.<br />

Je reitere ma promesse pour ce qui regarde la description des Arts mechaniques ou<br />

Metiers, devant faire s’il plait à Dieu un voyage à Nuremberg au Printems prochain. 20<br />

Je joins ici tout ce que le P. Taquet dit sur l’axiome: Duae rectae lineae nequeunt<br />

habere segmentum comune [etc.]<br />

Je me reserve avec votre permission Monsieur, ce que je pourrois dire sur l’Art<br />

Militaire; Non pas pour vous; mais pour le public jusqu’à ce que je sois sûr que l’on<br />

m’en sçut grè. parceque l’on en a deja tant dit, que ce que je pourrois dire, (etant encore 25<br />

inconnu dans le paiis des gens de lettres) ne seroit peut être pas lû.<br />

Berlin<br />

1 〈 Bemerkung von <strong>Leibniz</strong>’ Hand:〉 semiresp. NB. communiqué à la Société de<br />

2. 3. 2010


106 ii. allgemeiner und gelehrter briefwechsel 1702–1716 N. 84<br />

Votre Excellence se souviendra des Effets de mon Miroir à l’angle Saillant. J’en<br />

pourrois donner les demonstrations, ne sachant point qu’aucun Autheur en ait jamais<br />

parlé.<br />

Dieu vous augmente vos jours<br />

5 je suis avec attachement Monsieur de votre Excellence<br />

le treshumble et tres obeissant Serviteur F.E. Schenck<br />

à Meininguen ce 8. fev: 1713.<br />

84. SCHENCK FÜR LEIBNIZ<br />

Abschrift einer Erörterung von Taquet.<br />

10 [Meiningen], 8. Februar 1713.<br />

Überlieferung: K Abfertigung:<br />

Axioma<br />

Duae rectae lineae nequeunt habere segmentum commune: et omnes rectae punctualiter<br />

se intersecant.<br />

15 [Zeichnung]<br />

Rectae AX occurat recta QD, ea si producatur non perget per DA, sed in E, sic<br />

ut rectam XA non nisi punctualiter intersecet. Axioma ex notione ipsa rectae lineae<br />

evidentissimum est. Tamen quia nonnulli tam subtiliter philosophantur, ut credant rectas<br />

lineas aliqua sui parte comisceri posse, lubet in eorum gratiam hoc axioma amplius<br />

20 declarare.<br />

Habeant, si fieri potest, duae rectae AX AQ partem communem, AD. Centro A<br />

describatur circulus, secans rectas in B, et C tum accipiatur arcus BE, aequalis arcui<br />

BC, intelligatur ducta esse recta FA. Rectae igitur CA et FA eundem prorsus situm habent<br />

respectu rectae BA. Sect recta CA cum recta BA habere dicitur comune segmentum<br />

25 DA, ergo etiam recta FA habet cum BA comune segmentum DA.<br />

Tres jam igitur rectae CA, BA, FA, commune DA segmentum habent.<br />

[Zeichnung]<br />

Sumatur rursum Arcus FG aequalis prioribus BF et CA, et intelligatur ducta recta<br />

esse GA. Rursum liquet rectas BA, GA, eundem habere situm respectu rectae FA. Sed<br />

30 jam ostensum est, rectam BA, habere cum recta FA comune segmentum DA. Ergo etiam<br />

2. 3. 2010


N. 85 ii. allgemeiner und gelehrter briefwechsel 1702–1716 107<br />

recta GA, cum FA, comune habet segmentum cum DA.<br />

Jam ergo rectae quatuor CA, BA, GA, FA, comune DA segmentum habent. Eodem<br />

prorsus modo ostendam si per totam circuli circumferentiam sumantur arcus prioribus<br />

aequales, ornes simul circum qua, rectas lineas ductas ad A unum idemque habituras<br />

B comune segmentum DA. Hoc tam imane absurdum sequitur ex eo, quod ponerentur 5<br />

[b]inae rectae CA, BA, habere segmentum comune. Impossibile est igitur, ut duae rectae<br />

segmentum comune habeant.<br />

In hoc axiomate vis tota nititur illius celebrati in Scholis argumenti, quod demonstratur,<br />

magnitudinem ex punctis omnino indivisibilibus numero finitis componi non posse:<br />

et est ejusmodi. Cons[t]ent si fieri potest, magnitudines ex punctis. Circa idem centrum 10<br />

descriptae intelligantur quot[cum]que Circumferentiae circulares, et ponatur extima seu<br />

maxima componi ex centries mille punctis, à quibus singulis ad centrum commune ductae<br />

intelligantur rectae lineae.<br />

Ex axiomate jam explicat[o] certum est, rectas illas nusquam comisceri, nisi in centro<br />

solo. quare dam omnes medias peripherias pert[r]anseunt, in iis aeque multa designant 15<br />

puncta ac erant in extima. Omnes igitur circumferentiae concentriae aeque multis punctis<br />

constant, ac proinde omnes inter se aequales erunt. Atque ita circumferentia, hac in<br />

carta descripta aequalis probabitur, circumferentiae firmamenti. Aliis prop[e] innumeris<br />

demonstrationibus hic error obvietur. Sed unam illam hoc loco attuli prae c[ae]teris, quod<br />

passim sit decantata, et ex presenti axiomate immediate pendeat. 20<br />

85. SCHELHAMMER AN LEIBNIZ<br />

[Kiel], 13. Februar 1713.<br />

Überlieferung: K Abfertigung:<br />

Perilustris vir, Patrone colendissime.<br />

Jamdudum a me responsum expectas; quod mittere nouli, antequam compertum 25<br />

haberem, quo tandem rerum mearum conditio sit evasura, quaetandem eo pervenit, ut<br />

praestitu cautione, eaque durissima, solutionis causa quotannis de salario meo retinentur<br />

100. Imperiales per sexennium, solutio praeterea faenore: Itaque nunc in vicem augmenti<br />

200. imp. tantum quotanis detrimenti et ultra pati jussus sim. Quo ergo animo laboribus<br />

incumbere possim quos subire voluisti vides, Vir illustrissime. Accedunt belli incomoda, 30<br />

2. 3. 2010


108 ii. allgemeiner und gelehrter briefwechsel 1702–1716 N. 85<br />

quae curas, impensus, et sollicitudine mirum in modum augent interim, Tuum secutus<br />

consilium suspectum opus non penitus omitto: sed tarde procedit, tanto magis quod<br />

prorectoratus munus 15. Octobris gero, ubi continuae interuptiones vix mei me compotem<br />

esse sinunt. Adhuc ergo in Physiologicis occupor, (nam omnia multo amplius explico<br />

5 quam antea a me factum erat, ut novum plane id opus videatur) quibus plagulas jam XL<br />

implevi, tot ac .... pars ad XLV<strong>III</strong> excrescet, et ultra, sed tale erit, ut ad perfectione non<br />

multum sit abfuturum, quantum ingenii mediocritas permittet. Ceterum dubitationem<br />

Tuam, an aulam vel ministerium offenderim, dudum sustulerit arbitror Dr, duCros, cujus<br />

viri favorem, et curam quam gerit mearum rerum, satis depraedicare non possum: ut de<br />

10 meo tamen aliquid addam maximum quod commisi peccatum, erit forte, quod frequentem<br />

me sistere neglexerim cum omni nostro coetu, quoniam nulla prorsus nostri habetur ratio,<br />

alotque contemnimum supercillio.<br />

Opusculum, quod Regi Borussiae destinavi, dudum quidem absolutum sed nunc<br />

demum publicabitur, scripsi ad Dr.Gundelsheimerum qui respondit, cum a multis an-<br />

15 nis incredibilis librorum numerus quotannis Regi obferratur, tandem numisma aureum<br />

XX.aut XXX.uncialium argentearum pretio honorarii loco concedi.<br />

Perstiti ergo in proposito, et jam compingendum librum, sericoque villoso obtegendum<br />

tradidi, propediem missurus, modo occasic reperiri tuta possit. Constitui autem<br />

fere, uni Gundelsheimero committere negotium, nec literas seorsim ad Regem dare:nisi<br />

20 Tu, Vir perillustris, aliter censeas. Hoc ergo de negotio, obsecro me instruas, et num<br />

censeas etiam Dr.Baroni ab Ilgen scribendum, illique potius oblationem munusculi committendam<br />

esse. Nam Tuum in hoc consilium idque si faciundum, quo dirigendae dae<br />

sint literae: an Berolinum? sequar. Quodsi et ipse advorsum ilium mei mentionem facere<br />

dignatus fueris, si id commodam videtur, mirifice me obnoxium habebis. Certe ut<br />

25 hactenus, ita et postea prudentissimis tuis monitis obsecundabo.<br />

Ser. Administrator Hamburgum abiit cum D.B. deGörz. ceterisque intimioribus consiliariis<br />

expectans, ut tempestas, cui innoxii implicati sumus desaeviat. Infacili fuerit<br />

aulae, si placeat, me haut parum sublevare: nam D.Martini, cujus ego in convictoria<br />

priricipali inspectione successor sum destinatus, propediem ad plures abiturus est.<br />

30 Quodsi promissis, nuper adhuc .... Strasserio mihi iteratis serio, ingens solatium<br />

riis..... meis accedet. Interim Academia diffluit...gravissim is temporibus novi hospites<br />

nulli succedunt.<br />

Vale, Vir maxime atque aestumatissime, et de Regis negotio propediem fac Tuam<br />

mentem cognoscam. De Bibliopola qui sumtus faciat Institutionibus nondum circumspi-<br />

2. 3. 2010


N. 86 ii. allgemeiner und gelehrter briefwechsel 1702–1716 109<br />

ciendi tempus esse, facile intellegis.<br />

Scr. 13. Februar 1713<br />

Tui perill.is Nominis devotissimus Cultor G. C. Schelhammer<br />

P.S.<br />

Praeses Societ. nostrae Leopoldinae nuperis literis haec subjunxit: Ea. quae nuper 5<br />

Ramazzini ad me scripsit: Elegantissimum e doctissimum Dr.Schelhameri opus de nitro<br />

accepi: pro quo gratias reddo: avide legi et perlegi. Nam revera omni ex parte est laude<br />

dignum, et tale habitum ab iis, quibus illud legendum tradidi. Hoc non jactabundus<br />

scribo, sed ut vides solatium me e longinquo capere, dum hic nihili habeor.<br />

86. BUCHTA AN LEIBNIZ 10<br />

Zeitz, 27. Februar 1713.<br />

Überlieferung: K Abfertigung: LBr 124 Bl. 13–14. Bibliotheksvermerk: ” Buchts‘‘.<br />

Monsieur<br />

Il est de mon trés-humble devoir de faire de nouveaux remerciments à V. Excell. du<br />

bon accueil que toute la Cour d’Hanover m’a fait à la recommandation. J’ai eu l’honneur 15<br />

de faire la reverence aux Altesses Electorales et ser[enissi]mes aussi bien qu’aux Ministres.<br />

S.E. Monsieur de Bernstorff m’a principalement fait connoître la bonne intention qu’il<br />

a pour moi. Il m’a fait des propositions assez avantageuses au nom de S.A. Electorale,<br />

et j’ai en-gagé ma parole de me vouloir rendre à Hanovre aprés la foire de Pâques,<br />

à condition que S.A. mon Maître y consent, à l’heure qu’il est, il ne veut pas encore 20<br />

agreer mon changement, j’espere pourtant qu’il le fera dans peu de jours, et qu’il ne<br />

m’empechera pas de rendre mes tréshumbles services au plus aimable Prince de l’Europe.<br />

J’ai encore une seule chose sur le coeur, c’est que Mr. le Conseiller Coch m’a dit, qu’on<br />

lui avoit promis ce poste, et que toute sa fortune seroit ruiné, si la Cour vouloit changer<br />

de sentiment, j’ai suplié S.E. Mr. de Bernstorff de vouloir songer à ce bon homme et 25<br />

j’espere qu’il tachera de le consoler d’une autre maniere.<br />

Si Madame Miller ne peut pas rendre l’argent que V.E. a eu la bonté de prêter à<br />

1 〈 〉: resp. j’ay écrit sur M. Teuber et sur M. Schubart<br />

2. 3. 2010


110 ii. allgemeiner und gelehrter briefwechsel 1702–1716 N. 87<br />

mon Valet, je le rendrai ici ou à Hanover; Cependant j’en suis fort obligé, et je m’offre à<br />

tous les services imaginables etant du meilleur de mon coeur<br />

De V. Excell. le trés-humble et trés-obeïssant serviteur Buchta<br />

Zeitz le 27 Fevr: 1713<br />

5 87. BUCHTA AN LEIBNIZ<br />

Zeitz, 31. März 1713.<br />

Überlieferung: K Abfertigung:<br />

Monsieur<br />

J’espere de me pouvoir degager de la Cou de Zeits de la meilleure maniere du<br />

10 monde, conservant les bonnes graces de Monseigr. le Duc et de S.A. Royale avec une<br />

petite pension.<br />

S.E. le Premier Ministre d’Hanovre m’a mandé que l’on songera de consoler Mr.<br />

Coch. Je ne manquerai pas d’addresser à Mr. Mencken[?] ce que V.E. m’enverra avec<br />

mes hardes. Si Madame Miller ne peut pas rendre les 20 écus que V.E. a eu la bonté de<br />

15 prêter a mon valet, je les rendrai infailliblement ici ou à Hanovre.<br />

L’Incluse de Mr. Schubart fera connoître que je me suis acquitté de ma commission.<br />

Je ne sai rien de tout ce qui se passe à Hannovre n’ayant autre correspondance que<br />

celle de S.E. Mr. de Bernstorff, qui n’a pas le tems de me mander autre chose, que le<br />

plus necessaire.<br />

20 L’Horloger n’est pas encore arrivé, sans cela Mr. Teuber auroit prit toutes les mesures<br />

convenables pour executer la commission V.E. me fera la grace de faire rendre l’in-cluse<br />

à Madame Pistorius et agreera que je suis avec une veritable et respectueuse passion<br />

De Vôtre Excellence Le trés-humble et trés-obeïssant Serviteur Buchta<br />

Zeitz le 31 Mars 1713<br />

2. 3. 2010


N. 89 ii. allgemeiner und gelehrter briefwechsel 1702–1716 111<br />

88. FRIEDRICH SAAL AN LEIBNIZ<br />

Zeitz, 23. Mai 1713.<br />

Überlieferung: K Abfertigung:<br />

Hochwohlgebohrener Herr Hoch Zu Ehrender Herr Geheimbder Rath<br />

Es läßt der H. Hoffrath Buchta durch mich unterthänigst berichten, daß alß er ges- 5<br />

tern Abens von leipzig hierher gereißet des vorhabens diesen morgen um 9 uhr Zeitz<br />

völlig zu verlaßen und nach Hanover zu gehen, er eine halbe stund von hier mit einem<br />

Pferdt gefallen den linken unterarm gantz gebrochen und wegen vieller Schmertzen in<br />

der Achsel und auf der Brust, sehr incomodirt ist, läst derohalben in vergebung bitten<br />

daß er nicht mit eigener Handt selbst geschrieben weil er sich gestern an den rechten 10<br />

arm zur Ader gelaßen und den selben durch etliche [zeithen], so Er an Ihro Excellens<br />

den H. von Bernßdorff seines zustandts wegen geschrieben, sehr ermüdet hat, von des<br />

H. Geheimbden Rath seinen Sachen, hat mein H. noch nichts empfangen alß einen blau<br />

gefutterten beltz. es ist zwar ein [ ? ] angekommen, welchen aber H. Dietz in leipzig<br />

nicht außhendigen wil biß er weiß ob er dem H. geheimbden Rath zugehoret, weil kein 15<br />

zeichen drauf stehet, von Ungarischen wein ist auch noch nichts angekommen, wenn sich<br />

der H. Geheimbde Rath die mühe machen wil seine frau Tisch und Hauß wirdin nebst<br />

wertten angehörigen meines H. Treuster ergebenheit zu versichern, wird er ihn unentlich<br />

verbünden, ich verharre mit allen gezümbden respect<br />

Ew. Excellens unterthänigster [ Knecht ] Friedrich Saal 20<br />

Zeitz den 23 May 1713<br />

89. SCHELHAMMER AN LEIBNIZ<br />

[Kiel], Mai 1713.<br />

Überlieferung: K Abfertigung:<br />

Illustris vir 25<br />

Patrone incomparabilis<br />

Literas Tuas Vienna ad me datas, quibus et consolari calamitates nostras, et con-<br />

2. 3. 2010


112 ii. allgemeiner und gelehrter briefwechsel 1702–1716 N. 89<br />

sulere malis meis instituis, grato animo, debitaque observantia perlegi: sed serum erat,<br />

consilium illud sequi. Nam et typis exscripta erat jam turn dedicatio ad Regem defunctum,<br />

et ipsa die qua obiit transmissa tria exempla libri quorum unum serico purpureo<br />

involutum erat, ad D.Gundelsheimerum: itaque res non amplius erat integra: neque hic<br />

5 finis mali, sed utrum acceperit nec ne, ignorare cogor, nullo accepto responso. scripsi<br />

ad eum altera vice, jam dies sunt plurimi, neque nunc rescripsit. Interim qui curavit,<br />

Wedelius est, Collegae olim mei Jenensis filius, qui Lubecae dequisque et se transmissum<br />

testatur, vir probus et dignus paternarum virtutum pugnax. Demiror silentium Gundelsheimeri,<br />

nec quid factum sit scripto infelici, augurari possum. Interim ex infelici exteris<br />

10 hoc ducatu transiit ad Vos egregius vir, Steurwaldus quidam, Duci Ploenensi huc usque a<br />

Secretis, cui exemplar ad Te, Vir illustris, nisi fallor, commisi; nisi fallor inquam, nam intanta<br />

rerum quatum eram, perturbatione certum non scio. Dr.Du Cros etiam misi unum,<br />

qui suo et gentis suae more humanissime, multisque elogiis illud excepit. Ceterum, quantis<br />

cum miseriis, fluctuationibus, sollicitudinibus conflictati sim, ex aliquo tempore, dici<br />

15 non potest, Poposcit enim Rex anobis, cum civibus reliquis una, belli sumtus solvamus<br />

sub comminatione demolitionis oedium. Ingens eo nomine pecunia exigebatur, et ame<br />

quidem 230. Imperiales. Restitimus fortiter per bimestre spatium, tandem nobis gratia<br />

facta est, post sumtus ingentes, ad l000. libras Gallicas, quas itineribus et supplicationibus<br />

impendere opus erat. Obtinuim vero veniam interpreto tandem Kortholto nostro, qui<br />

20 incredibili constantia extorsit eam,potius quam obtinuit. Non dubito, eum ipsum Tibi Ill.<br />

vir, id propediem expositurum. Perniciosissimum consilium Tonningae reddendae totam<br />

hanc provinciam desolavit atque exhausit, quod rex Daniae Ser.nisimus aegerrime, ut<br />

par est, tulit, et D.B.de Görz pessime dicitur cupere. Nos in omnium rerum expectatione<br />

atque incertitudine sumus itaque nihil moliri quisquam audet multo minus ego, qui tam<br />

25 facile peccare possem.<br />

Opus meum, ut facile conjectas, non multum sumit incrementi: ad quaterniones XL-<br />

V<strong>III</strong> tamen perductum est, ususque partium absolutus, restat agam de Humoribus et<br />

Spiritibus, ut Physiolo- perducatur ad finem: sed de his non ita multa dicenda sunt. Qua<br />

id possit fieri alcritate animi, ex eo judicabis, quod in summa paupertate et academia<br />

30 laborat, et spes omnis insuer salarii decolat, Bordesholmio per milites et redeuntes devastato,Principe<br />

absente Rege opibus immensis indigente. In tanta rerum desperatione,<br />

quo me vertam, nescio. Unus mihi adhuc thesaurus est:Herbarium vivum, per Belgium,<br />

Angliam, Galliam, Italiam, Germaniam omnem in itineribus olim collectum, et continuatum,trium<br />

millium arbiter herbarum, non vulgari modo Chartis agglinatarum, decem<br />

2. 3. 2010


N. 90 ii. allgemeiner und gelehrter briefwechsel 1702–1716 113<br />

grandibus voluminibus complendis idoneum, sed incompactum, quo ad quamvis methodum<br />

aptari possit, (quod eo factum, quia in tantis devera dissidiis cuilibet) sit idoneum.<br />

Hoc vendere cuperem si possem. Simile nusquam extare scio, soli Principali bibliotheca<br />

dignum est, qui id viderunt,facile mille imperialium pretium ipsi dant: sed minoris facile<br />

veniret, si invenire posset emtorem: nec commodiorem nunc scio nisi vel vestran Hano- 5<br />

veram aulam, vel Guelferbytanam. Nam Kaarius videtur jam mihi multum de amore<br />

rei literariae remisisse, et praeterea qui ad eum aditum inveniam, non video.Quid Tibi<br />

videatur, Patrone Illustris, ea de re, quaeso Te, fac sciam et, si opus quod mihi injunxisti,<br />

perfectum cupis, quantum potes, adjuva<br />

Dr.Du Cros ab exactione Danica liberatus est Gratia Regis, ut audio, Dr.B.Görzii 10<br />

aedes destructae magnam partem, quaetamen<br />

D.Comite de Keventlaw dominum potius agnoscunt. Vale, et audaciae meae qua<br />

Tibi tantum obstrepo, da veniam, fortunae inclementiam et vices miseri Tui Schelhameri,<br />

undique miseri! ole.<br />

Scr. Illustrissimi Tui nominis cultoris ac veneratoris perpetui, atque unici. 15<br />

90. LEIBNIZ AN VARIGNON<br />

Wien, 28. Juni 1713.<br />

Überlieferung: A Auszug: UB Basel L I a 670 N 112, fol.2v. Auszug von Varignons Hand.<br />

Que dites vous, Monsieur, (me dit il) du chien parlant? Un Prince Regent considerable<br />

de l’empire, me fait l’honneur de m’ecrire d’avoir vu deux fois ce printems à la 20<br />

derniere foire de Leipsik, & éxaminé avec soin, un chien qui parle. Ce chien a prononcé<br />

distinctement plus de 50 mots, respondant même assez à propos à son maistre. Il a aussi<br />

prononcé tout l’Alphabet, excepté les lettres M, N, X.<br />

2. 3. 2010


114 ii. allgemeiner und gelehrter briefwechsel 1702–1716 N. 92<br />

91. BUCHTA AN LEIBNIZ<br />

Zeitz, 7. Juli 1713.<br />

Überlieferung: K Abfertigung:<br />

Monsieur<br />

5 Je ne scai pas encore quand je serai remis, il faut que je me serve des eaux de<br />

Carlsbad, et j’ai deja la permission de S.A.E. pour faire ce voyage, mais me trouvant<br />

encore extremem[en]t mal, j’enverrai demain mon valet pour me faire avoir quelques<br />

bouteilles.<br />

Les hardes de Votre Excellence sont en bonnes mains à Lipzig, j’aurai soin de la<br />

10 robbe fourrée. Je rendrai exactement ce que V.E. a paié à Madame Muller, quand j’aurai<br />

l’honneur de revoir V.E. On dit ici que V.E. sera engagé auprés de S.M. Imperiale, si<br />

cela est, je la felicite de tout mon coeur.<br />

Je suis avec tout le respect imaginable<br />

De Vôtre Excellence<br />

15 le trés-humble et trés-obeïssant serviteur Buchta<br />

Zeitz le 7 Juillet 1713<br />

92. BUCHTA AN LEIBNIZ<br />

Zeitz, 4. August 1713.<br />

Überlieferung: K Abfertigung:<br />

20 Monsieur<br />

La longueur de ma maladie est cose que S.A.E. a changé de resolution à mon egard<br />

et je crois qu’on a deja nommé une autre personne en ma place; Cependant j’espere que<br />

Mon Maître ne m’abandonnera pas, et que j’aurai une charge convenable à ma santé<br />

qui est encore fort foible. Toutes les hardes de V.E. sont en bonnes mains Mr. Richter<br />

25 est honnête homme, j’ai parlé avec lui, et il m’a dit que tout est bien conservé, je baise<br />

les mains à Madame et Mad lle Muller et je suis leur trés-humble serviteur. L’Horloger<br />

est bien arrivé à Lipzig, mais pas encore ici. Le pauvre Mr. Teuber est presentement<br />

2. 3. 2010


N. 93 ii. allgemeiner und gelehrter briefwechsel 1702–1716 115<br />

incommodé de la pierre, il m’a chargé de faire ses compliments à V.E. et de l’assurer<br />

qu’il fera tout son possible pour le travail de la Machine Mathematique dont V.E. fait<br />

mention dans sa derniere lettre. Mr. Teuber sait garder le secret et il en parlera aussi à<br />

Mr. Has. Je souhaite que le bon Dieu preserve V.E. de toutes les maladies contagieuses<br />

et que nous aions bientôt le plaisir de le feliciter la dessus. Madame Pistorius priera peut- 5<br />

étre V.E. de prendre un petit paquet pour moi, si Vôtre Excell. Lui veut rembourser ce<br />

qu’Elle en a paié, je rendrai ici l’argent avec remerciments.<br />

Nous souhaitons touts de revoir bientôt V.E. et moi en particulier pour avoir l’honneur<br />

de Lui dire de bouche que je suis<br />

De V. Excell. 10<br />

le trés-humble et trés-obeïssant serviteur<br />

Buchta<br />

Zeitz le 4 d’Août 1713.<br />

93. PIERRE DE VARIGNON AN LEIBNIZ<br />

Paris, 9. August 1713. 15<br />

Überlieferung: K<br />

Monsieur,<br />

J’ay reçeu deux de vos lettres (l’une et l’autre sans date) presqu’un même tems:<br />

la premiere me fut rendue à l’Academie le 19. Juillet par le P. Malbranche de part du<br />

P. Lelong; et la seconde me fut envoyée le 28. du même mois par M. Martine Resident 20<br />

ici de Geneve.<br />

Vous me marquiez dans la premiere m’avoir envoyé la patente de ma reception dans<br />

votre celebre Academie de Berlin: je ne l’ay point reçue et j’en suis surpris, vû que<br />

M. König libraire de Basle, qui est ici en commerce de livres depuis pres de deux ans, y<br />

reçoit de tems en tems de nouvelles de votre libraire de Berlin. Vous ajoutiez dans votre 25<br />

premiere lettre que vous y aviez écrit pour en avoir une autre Patente à m’envoyer: je<br />

vous en suis fort obligé, tres faché de vous tant importuner pour cela; mais comme c’est<br />

de vous que je tiens cette agreable reception, j’espere que vous voudrez bien me mettre<br />

en état de m’en faire honneur: P e r f i c e q u o d i n c e p i s t i. Sur tout n’aprehendez<br />

2. 3. 2010


116 ii. allgemeiner und gelehrter briefwechsel 1702–1716 N. 93<br />

pas, je vous prie, de me faire coûter le port de cette patente par la poste: quel qu’il soit,<br />

je le payray avec un plus grand plaisir que j’en aye jamais payé aucun.<br />

L’histoire du chien parlant a causé ici d’autant plus de surprise qu’elle seroit incroyable<br />

si vous n’asseuriez l’avoir aprise d’un Prince qui l’a entendu parler dans une<br />

5 Foire, où une infinité d’autres personnes en doivent avoir été lemoins: sans doute que le<br />

maitre de ce chien ne manquera pas de le promener par toutte l’Europe : s’il vient ici,<br />

il en remportera seurement beaucoup d’argent, quoyque ce chien ne parle qu’Allemand<br />

que peu de gens de ce pais ci entendent, lui suffisant pour la curiosité dont on est ici, que<br />

son chien y prononce les lettres de l’Alphabet que vous me dites qu’il scait prononcer.<br />

10 M. de la Hire m’a encore repeté qu’il n’a rien trouvé de la dimension du cone oblique<br />

dans les papiers de M. de Roberval, qui lui ont été mis entre les mains apres la mort de<br />

cet Auteur.<br />

Vous me chargiez aussi dans votre premiere lettre de chapitrer fort de votre part<br />

M. Des Bilettes sur sa mauvaise modestie: je le fis presque sur le champ, et de la bonne<br />

15 maniere; mais sans rien gagner sur son opiniatreté.<br />

Dans votre seconde lettre vous m’en adressiez une pour lui, dans laquelle apparemment<br />

vous le chapitriez aussi vous même: je la lui ay donnée, et voici la Reponse qu’il<br />

vous y fait; je souhaite qu’il y soit converti, et que vous ayez enfin rendu sa modestie<br />

raisonnable.<br />

20 Quant à l’art de travailler le Fer, et à la Mecanique, que vous dites que M rs Buot<br />

et Mariotte avoient promis, M. de la Hire m’a aussi dit n’en avoir rien trouvé parmi<br />

les papiers qui lui ont été remis; qu’il ne croit pas que M. Mariote ait rien fait de cette<br />

Mecanique que ce qui s’en trouve repandu dans son traité du mouvement des Eaux; et<br />

qu’à l’égard de M. Buot il n’a jamais entendu dire qu’il eust rien fait sur l’art de travailler<br />

25 le Fer.<br />

On travaille toujours à l’Academie sur l’Histoire des Arts dont il y en a desja un<br />

grand nombre de descriptions faites; mais la guerre, qui dure toujours, nous tient toujours<br />

hors d’état de faire la depense de leurs impressions: depense qu’il n’y a que le Roy qui<br />

puisse faire.<br />

30 Je suis tres faché du mauvais procês que M. Keill vient de vous susciter en Angleterre:<br />

on en est ici d’autant plus surpris que M. Newton lui même, dans les les Princ. Math.<br />

vous reconnoist aussi pour l’Inventeur de calcul en question, et que depuis pres de 30. ans<br />

vous jouissez paisiblement de cette Gloire que vous vous êtes jusqu’ici reciproquement<br />

accordée avec une civilité qui édifioit tous les honnêtes gens: gloire aussi grande pour<br />

2. 3. 2010


N. 94 ii. allgemeiner und gelehrter briefwechsel 1702–1716 117<br />

chacun de vous deux que s’il étoit le seul inventeur de ce calcul. C’est ce qui fait qu’on<br />

ne cesse point ici de vous en rendre honneur comme à M. Newton.<br />

M. Bernoulli m’écrivit il y a quelque tems de vous envoyer ce que M rs de Lagny et<br />

Parent ont fait de nouveau. Il n’y a rien de nouveau de M. de Lagny: ll nous prepare<br />

de nouvelles series fort ingenieuses pour la quadrature du cercle approchée: ce sera un 5<br />

ouvrage assez considerable dont le manuscrit m’a passé par les mains de la part de<br />

M. l’Abbé Bignon pour l’examiner à la priere de l’Auteur. Pour ce qui est de M. Parent,<br />

il vient de faire raficher ses Journaux intitulés R e c h e r c h e s d e P h y s i q u e e t<br />

d e M a t h e m a t i q u e , en trois vol. in 12. augmentés de plusieurs pieces qu’il a lues en<br />

differens tems à l’Academie, et qu’elle n’a pas jugé à propos d’inserer dans ses Memoires. 10<br />

II y a à la fin de ces volumes des E r r a t a et des corrections de la valeur d’un d’entr’eux:<br />

ils sont aussi obscurs et aussi embroüillés dans le texte et dans les figures, que les<br />

elemens de Mecanique de l’Auteur, dont les corrections se trouvent aussi en tres grand<br />

nombre dans ces Journaux; de maniere que je les ay abandonnés dès la premiere lecture<br />

sans pouvoir me resoudre à les dechifrer. Si vous les souhaitez, indiquez moy une voye 15<br />

seure de vous les faire tenir avec les mem. de 1710. et la connoissance des tems de 1713.<br />

que j’ay pour vous, et que je vous garderay jusqu’à ce que j’en trouve quelqu’une, ainsi<br />

que vous me l’ordonnez, et que je l’ay écrit à M. Bernoulli. Nous avons eu ici pendant<br />

quelque tems un nommé M. Goldbach qui se disoit fort de vos amis: Lorsqu’il est parti<br />

d’ici, je l’ay voulu charger de ces Mem. de 1710. et de cette connoissance des tems de 1713. 20<br />

pour vous les rendre; mais il m’a dit qu’il alloit d’ici en Italie, d’où il retournera droit chez<br />

lui en Prusse sans avoir l’honneur de vous voir. Si la Paix étoit faite avec l’Allemagne,<br />

il se pouroit trouver ici quelqu’un de vos quartiers, lequel pouroit vous porter ce paquet<br />

en retournant chez lui. Je suis toujours avec un tres respecteux attachement,<br />

Monsieur, Votre treshumble et tres obéissant serviteur Varignon. 25<br />

A Paris le 9. Aoust 1713<br />

94. LEIBNIZ AN CHRISTOPH ENOCH BUCHTA<br />

Wien, 13. September 1713.<br />

Überlieferung: L<br />

Monsieur 30<br />

2. 3. 2010


118 ii. allgemeiner und gelehrter briefwechsel 1702–1716 N. 94<br />

Je suis faché que notre Cour d’Hanover est privée de l’avantage de vous avoir, et que<br />

j’y perds en mon particulier. Madame et M lle Muller vous remercient de votre souvenir<br />

obligeant, Madame Pistorius m’a chargé pour vous de la lettre cy jointe. J’espere de<br />

recevoir encor quelque argent avant mon depart, si je suis en etat de le faire, je ne<br />

5 manqueray pas de payer par elle ce que vous attendés icy, et de vous l’apporter.<br />

J’espere, Monsieur, que vous serés bien remis, mais je suis touché du mal facheux de<br />

M. Taüber, esperant cependant qu’il en aura eu du soulagement. On dit qu’une nouvelle<br />

racine des Indes, appellée (ce me semble) Radix Acmellae fait des merveilles contre le<br />

mal de pierre. Dieu veuille qu’il soit soulagé par la nature et par les remedes.<br />

10 J’espere que le jeune Horloger Haaz sera arrivé et que Monsieur Teüber luy aura<br />

donné des ordres non obstant son incommodité. S’il n’estoit point venu encore, je souhaiterois<br />

qu’il fut pressé. J’ay peur que son frere à Leipzig, qui est garçon horloger mais<br />

en petit, et qui a refusé de se mettre à la même machine, ne l’en detourne.<br />

Je voudrois apprendre bientost ce que j’en dois attendre. Car il a receu de moy de<br />

15 l’argent pour le voyage sur la parole de son frere professeur du Gymnase d’Augsbourg: à<br />

qui j’ecrirois si ce garçon ne me tenoit point parole. Ainsi je vous supplie de faire en sorte<br />

Monsieur que je sache bientost ce qui en est. Le mal contagieux parmy les pauvres gens<br />

est allé assés loin; cependant il commence à baisser, et l’Empereur demeure ferme icy et<br />

demeurera selon toutes les apparences, et tout ce qu’il a voulu qu’on fit par rapport à la<br />

20 Cour a eté de mettre des ordres que tout le monde ne puisse point courir à la Cour, sans<br />

examen ou fede.<br />

J’apprends que M. Neubauer qui est Secretaire de l’Ambassade en Hollande, a esté<br />

nommé pour étre aupres du jeune Prince d’Hanover.<br />

On doute encore avec raison si les Turcs attaqueront la Pologne. Il semble qu’ils ont<br />

25 esperé quelque revolution, et outre cela qu’ils ont voulu faire par leur montre ou mine<br />

quelque diverson en faveur du Roy de Suede; ne voyant point de bon oeil sans doute, que<br />

le Czar se rende trop puissant. Tant que les Turcs sont embarassés de ce coté là on n’en<br />

a rien à craindre icy. Je vous supplie de faire mes complimens à Monsieur et Madame<br />

Teüber et je suis avec passion<br />

30 Monsieur Votre tres humble et tres obeissant serviteur <strong>Leibniz</strong>.<br />

Vienne ce 13 Septembre 1713.<br />

2. 3. 2010


N. 95 ii. allgemeiner und gelehrter briefwechsel 1702–1716 119<br />

95. SCHELHAMMER AN LEIBNIZ<br />

[Kiel], 15. September 1713.<br />

Überlieferung: K Abfertigung:<br />

Perillustris vir, Patrone summe.<br />

Quid de libro meo, quem Te suasore et instigatore conscripsi, actum sit, et quam 5<br />

indigne mecum egerit Gleditschius, inducens me primum ut eum sibi mitterem, deinde<br />

destituens, credo memineris. Cujus rei causam, quae animum suum mutaverit, adhuc dum<br />

ignoro. Neque verbum de libro audivi, una spes est, in manibus esse Dr. D.Schmidii, viri<br />

ut confido, bonae fidei, cui ante aliquot hebdomadas scripsi, videat, si possit instantibus<br />

nundinis mihi perficere negotium, sin minus, remittat. quid futurum sit nescio neque 10<br />

enim ille, rogatus licet, quicquam rescripsit: Interim, quid desideres, et quas sententias<br />

inseri velis Kortholtus noster, tum mihi significavit. Pleraque jam inser[-], sed tecte potius,<br />

et non nominatis auctoribus: Neque enim consultum videbatur, viventibus adhuc<br />

auctoribus, controversias illas agitare palam, ne protervus, ne praesumtuosus videar, si<br />

non rogatus, judicis officium sumeret. Interim ita me gessi, ut rem ipsam vel nomina- 15<br />

tim tetigerim, vel adversas sententias, measque, iis firmaverim argumentis, ut facile istas<br />

concisuras de sponte evanituras existimem. Sed quia aliqua ad memoriam, Perillustris literarum<br />

stator, revocasti, percensui interim, dum libro destituor, Pitcarnii dissertationes,<br />

quem defunctum esse video, Stahlii de spasmo, aliasque opiniones novas, Sanctorum, Bellinum.<br />

Nam Eschmullerum, Sylvium, Willisium, Baillium dudum examinaveram. Regius, 20<br />

Philosophus, de quo nihil medicinalium scriptorum mihi innotuit. Bontekoe vero indignus<br />

est visus, quem rejicerem, homo indoctus, etsi Electoralis medicus, non suo merito. Helvetii<br />

junioris opera non satis apud nos (mihi saltim) innotuere. Quod si, quae digna censeas,<br />

significes, et hujus memor ero. Uti et Listeri, Beverovicium possideo, verum Ille mihi ad<br />

exornandum scripta, non dogmata examinanda haec congessisse videtur. Ego vero brevi- 25<br />

tati mihi quam maxime studendum esse putavi, quod in tanta novorum copia contrahendi<br />

sint. Labores quantum potest, ne nimium increscat volumen: quod jam ad XX. alphabeta<br />

accedens, Sennerto par, longeque jamtum amplius videtur quam ut juvenes nostri<br />

fundamenta doctrinae inde petere non abhorreamus. Nosti, Clarissime vir, quam refrixerit<br />

ardor studiosorum. Bibliopolae autem, quid non causabuntur, cum jamtum querantur 30<br />

temporum iniquitatem, qua non liceat tantos impendere sumtus: praesertim ni libros medicos?<br />

Expecto ergo anxie, quid Tournesius responderit. D.duCros in Hollandiam abiit,<br />

2. 3. 2010


120 ii. allgemeiner und gelehrter briefwechsel 1702–1716 N. 96<br />

ubi curae ipsi futurum sollicitus est, ut inveniat mihi quendam propediem rediturum<br />

spero. Scripsi in Sueciam, ad Dr.Hierne, qui mihi bene vult. Serenissimus autem noster<br />

in tanta ipse miseria constitutus est, ut subvenire necessitati meae non possit.<br />

Vale, vir Maxime, et tui foetus memor, laboranti in partu ut succurras, vide.<br />

5 P.S. Addidi etiam de pulsu scriptum demonstrativum olim editum, appendicem,et<br />

Examen D. Floyeri, Angli.<br />

Scr. Idib. Sept. 1715<br />

T. perill. Excell.ae cultor officiosissimus Schelhamerus<br />

96. J. J. MARINONI AN LEIBNIZ<br />

10 Pottenbrunn, 30. September 1713.<br />

Überlieferung: K Abfertigung:<br />

Monsieur<br />

Je n’aurai pas peut étre le bonheur de vous rendre en persone mes treshumbles<br />

services, et de vous feliciter sur votre voyage, puisqu’icy, et dans des autres Seigneuries<br />

15 je serai occupé jusqu’a la St. Martin. Je vous le suhaite donque Monsieur avec mill<br />

prosperités, et si je suis capable de solliciter quelque chose en votre absence, je vous<br />

prie Monsieur de me laisser vos ordres en la main de Mons r Schöttl J’attendrai avec<br />

impacience votre retour pour profitter de votre tres-digne conversation. Ce pendent je<br />

vous rende mil graces pour la bontée, que vous avés eu de corriger, et d’embelir mon<br />

20 petit ouvrage, com’ aussy pour les remarques, que vous m’avés communiqués dans votre<br />

fort bell Epitre, a la quell je me donerai l’honeur de répondre apres mon retour dans la<br />

ville. Le bon Dieu face la grace au gens des lettres de vous conserver pour longue tem en<br />

bon santée, come je vous le suhaite de tout mon coeur, en souspirant quelque rencontre<br />

de peuvoir fair conoitre, que je suis, come avec une profonde reverence je me proteste<br />

25 Monsieur vot. treshumb. et tres obeiss t Ser eur<br />

J. J. Marinoni<br />

Pottenbrunn chez le dern. de 7bre 1713<br />

2. 3. 2010


N. 98 ii. allgemeiner und gelehrter briefwechsel 1702–1716 121<br />

97. LEIBNIZ AN JOH. JAC. VON MARINONI<br />

Wien, 2. Oktober 1713.<br />

Überlieferung: L Konzept:<br />

Vienne ce 2 d’octobre 1713<br />

je vous remercie Monsieur de votre souvenir obligeant et de vos bons souhaits. je 5<br />

tache tousjours de me depecher pour commencer mon voyage avant la mauvaise saison.<br />

Le R.P. Augustin et moy nous communiquons quelques fois sur des problemes<br />

d’Arithmetique à la façon de Diophante, ou il paroist bien versé. Cette maniere d’Analyse<br />

est encor fort eloignée de sa perfection. dans la Geometrie ordinaire l’art de donner de<br />

bonnes constructions ne l’est pas moins, je ne say si depuis quelque temps vous avés eu 10<br />

des nouvelles Monsieur de Monsieur le Comte de Herberstein; je m’imagine qu’il ne sera<br />

plus dans prague: j’avois pensé de passer par la Boheme, et d’avoir l’honneur de le voir;<br />

mais depuis que la contagion s’y est glissee, sur tout à prague, je suis obligé de prendre<br />

la route de Nuremberg. En cas que vous luy escrivés, je vous supplie de luy faire mes<br />

recommendations. je me serviray de vos offres obligeans, si l’occasion s’en presente, et on 15<br />

pourroit concerter les choses avec M. Heraeus a son retour, pour entretenir l’Empereur et<br />

quelques uns de Mess. les Ministres dans leur bonnes intentions pour avancer le dessein<br />

de la Societé des Sciences.<br />

je suis<br />

98. LEIBNIZ AN CHRISTOPH ENOCH BUCHTA 20<br />

Wien, 7. Oktober 1713.<br />

Überlieferung: L<br />

Monsieur<br />

Je suis en peine de ne rien apprendre ny de vous, ni de Monsieur Teüber; d’autant<br />

plus que vous m’aviés mandé qu’il etoit incommodé de la pierre ou gravelle. Je souhaite de 25<br />

tout mon coeur, qu’il soit bien retabli, non seulement pour mon interest, mais encor pour<br />

2. 3. 2010


122 ii. allgemeiner und gelehrter briefwechsel 1702–1716 N. 99<br />

celuy des sciences curieuses et utiles, où il pourroit donner encor des choses considerables.<br />

Je vous supplie donc Monsieur, de me tirer de l’incertitude tant à son egard, qu’aussi à<br />

votre egard. Car votre malheureux accident m’a aussi mis en peine: J’espere cependant<br />

d’apprendre que vous estes gueri entierement, sans qu’il y ait des suites à craindre.<br />

5 Je suis aussi surpris de ne point apprendre si le garçon horloger arrivé à Leipzig<br />

s’est rendu à Zeiz suivant sa promesse; ayant receu de moy de l’argent pour cela. S’il<br />

est un trompeur et frippon, il fera peu d’honneur à son frere, professeur à Augsbourg et<br />

honneste homme sans doute.<br />

J’espere avant que de partir d’icy d’etre en estat de payer à Madame Pistorius ce<br />

10 qu’il faut pour avoir ce qui vous est destiné: mais le temps de mon depart n’est pas encor<br />

bien fixé. Au reste en attendant de vos nouvelles au plus tot suivant mes souhaits; je suis<br />

avec Zele<br />

Monsieur vostre tres humble et tres obeissant serviteur <strong>Leibniz</strong>.<br />

Vienne ce 7 d’Octobre 1713.<br />

15 99. LEIBNIZ AN TROGN É<br />

Wien, 16. Oktober 1713.<br />

Überlieferung: L Konzept: LBr. 914 Bl. 1. 4. 1 1<br />

S. — Gedr.: Bodemann, <strong>Leibniz</strong>-Briefwechsel.,<br />

2<br />

S. 344 f. (teilw.).<br />

Vienne ce 16 d’[octobr] 1713<br />

20 A Monsieur le Baron de Trogné<br />

Je vous supplie Monsieur quand vous repondees à Mons. Le General de Tolet, de<br />

luy marquer que je luy suis obligé de la bonté de son souvenir et de la connoissance<br />

qu’il nous donne des progres des belles mines de vif argent. Il seroit bon de savoir si<br />

d’autres metaux se trouvent melés et se decouvrent dans ce qui reste quand on le distille<br />

25 de la mine ou du cinabre. Item si le vif argent se trouve quelques fois dans la terre tout<br />

courant ce qu’on appelle m e r c u r i u s v i r g i n e u s. Il seroit bon aussi de savoir si<br />

21 Tolet: vermutlich Fr. A. Graf Jörger zu Tollet. († 1738, 1706 Oberst in der kaiserlichen Armee.)<br />

2. 3. 2010


N. 99 ii. allgemeiner und gelehrter briefwechsel 1702–1716 123<br />

cette mine va par veines et si elle est bien avant dans la terre, ou presqu’ au jour quand<br />

à l’or qui se lave des sables il est a considerer s’il y a de l’argent et de cuivre melé et<br />

combien ordinairement ou a quel titre cet or coutume d’etre, s’il se tire du sable des<br />

petits ruisseaux ou des grandes rivières et s’il y a aussi des veines de plomb et de cuivre.<br />

Item si l’on trouve des anciens puits ou S c h a c h t e on Allemand ou des anciens 5<br />

aqueducts qui penetrent horizontalement dans la montagne, ce que les Allemands appellent<br />

S t o l l e n; si l’on sçait asses le lieu de Z a r m i z e g e t u s a, ou étoient les a u r<br />

a r i a e des anciens Romains.<br />

Opiz le plus habile des poetes Allemands qui a ete —a parle d’un lieu— dans le pays;<br />

parle d’un lieu appelle S l a t n a, ce qui en Esclavon si je ne me trompe veut dire o r . On 10<br />

m’a dit qu’une certaine nouvelle secte des pietistes fait du bruit en Transylvanie. Je serois<br />

bien aise de savoir ce qui en est. Nous autres avons coutume de distinquer chez nous; si<br />

ces gens accuses de pietisme, enseignent des doctrines fanatiques comme ce de royaume<br />

de mille ans pris grossierement et choses semblables, contraires aux livres symboliques<br />

de nos Eglises et tendent a une separation nous ne les souffrons pas dans les charges 15<br />

Ecclesiastiques ou Scholastiques. Mais s’il pressent simplement la practique de la piete,<br />

et blament le relachement, (ce que la calomnie a coutume de confondre avec les doctrines<br />

fanatiques qui se servent aussi du manteau de la pieté) bien loin de les maltraiter nous<br />

jugeirons bon de les favoriser.<br />

10 o r . o r .(1) on parle icy du progres d’une nouvelle secte quelq (2) On L 19 favoriser.<br />

favoriser. | Et il seroit a souhaiter que tout le monde fut pietiste dans ce sens là gestr.| L<br />

10 parle: Vgl. Martin Opitz, Zlatna, 1623, S. 19-25, insbesondere S. 19-20.<br />

2. 3. 2010


124 ii. allgemeiner und gelehrter briefwechsel 1702–1716 N. 100<br />

100. CHRISTOPH ENOCH BUCHTA AN LEIBNIZ<br />

Zeitz, 20. Oktober 1713.<br />

Überlieferung: K<br />

Monsieur<br />

5 J’ai fait un petit tour à Nuremberg et en revenant delà je reçois la dernière lettre de<br />

Vôtre Excell. du 7 e de ce mois à laquelle je me donne l’honneur de répondre presentem t .<br />

Le bon Monsieur Teuber a été tout à fait retabli, mais il y a deja 8 jours que son mal<br />

recommanca à le traiter fort rudement, c’est pourquoi il m’a prié de l’excuser auprés de<br />

V. E. de ce qu’il n’est pas en état de Lui écrire. Le garçon horloger est arrivé à Lipzig,<br />

10 mais parcequ’il pretend que M r Teuber lui avance l’argent pour touts ses instruments,<br />

qu’il lui paie la table et outre cela encore 3 écus toutes les semaines, M r Teuber ne lui a<br />

rien accordé avant que de savoir si V. E. est content de ces pretensions. Si V. E. le veut<br />

comme ça, je lui donnerai tout ce qui lui sera necessaire. Je rendrai aussi les 18 écus<br />

que M r Teuber a paié pour V. E. pourvû qu’Elle me fasse la grace de contenter Madame<br />

15 Pistorius avec une million de remerciments et de se faire donner les pieces d’argent qui<br />

me sont destinées. Au reste je souhaite à Madame Muller et Mademoiselle sa fille toute<br />

sorte de contentement, et je suis du fond de mon coeur<br />

De Vôtre Excellence le tres-humble et trés-obeissant Valet Buchta<br />

Zeitz le 20 e 8 bre 1713<br />

20 à Son Excellence Monsieur de <strong>Leibniz</strong> Conseiller intime de S. M. Czarienne et de<br />

S. A. E. de Braunswig Lunebourg à Vienne<br />

2. 3. 2010


N. 102 ii. allgemeiner und gelehrter briefwechsel 1702–1716 125<br />

101. LEIBNIZ AN CHRISTIAN WOLFF<br />

Wien, 1. November 1713.<br />

Überlieferung: L<br />

Sero respondeo, quod indies hinc discedere parabam, et quae petebas non facile per<br />

literas conficere possum, sed ne nunc quidem me hic absolvere potui. Consilio tuo in- 5<br />

struendae Bibliothecae Hebraeae merito applaudo. Bibliothecam Oppenheimeri Judaei<br />

in urbe Hanoverana latere ignorabam. Quod si quid inde speras, putem optime te facturum,<br />

si literas des ad summum Virum, eumque humanissimum Gerhardum Molanum,<br />

Abbatem Luccensem, Primatem Statuum Consiliarium Serenissimi Electoris Ecclesiarum<br />

Electoralium Directorem, cujus non mediocris est etiam apud Judaeos auctoritas. Cae- 10<br />

terum circa rem Judaeorum librariam etiam celeberrimum Virum Hermannum von der<br />

Hardt, utiliter consuli posse putem. Insignem plane Virum Johannem Albertum Fabricium<br />

a me data occasione officiosissime salutari peto.<br />

Hebraeis absolutis, te, ad historiam Philosophiae ac Theologiae gentilis illustrandam,<br />

rediturum spero: Ipsum Fabricium nostrum aliquando de Sexto Empirico recuendo 15<br />

cogitare intellexi, utilis labor praesertim si etiam res ipsae expendantur. Memini, me olim<br />

in librum primum Notatiunculas conjicere in chartam. Quod superest, vale et fave. Ita<br />

petit etc.<br />

Dabam Viennae Austriae 1. Nov. 1713.<br />

102. LEIBNIZ AN GEORG FRIEDRICH VON TSCHIRNHAUS 20<br />

[Wien, nach 8. November 1713].<br />

Überlieferung: L<br />

Wohlgebohrner, hochg. H.<br />

Nachdem ihren H. Vater seel. billig hochgeschazet, und deßen Freündschafft viele<br />

jahre genoßen, ist mir leid auß M. h. H. Schreiben zuvernehmen daß es mit der ver- 25<br />

laßenschafft nicht zum besten stehe. Mich wundert, da der seelige Cavallier soviel zu<br />

2. 3. 2010


126 ii. allgemeiner und gelehrter briefwechsel 1702–1716 N. 103<br />

dienst des Koniges und des gemeinen wesens gethan, daß sich niemand unter den großen<br />

patronen gefunden der sich ins mittel geschlagen, damit die sach ncht so weit kommen.<br />

Mochte wundschen daß mir von allen ehe part gegeben worden, so hatte vielleicht dienen<br />

konnen. Inzwischen was M. h. H en verlangen zu kriegesdiensten betrifft, schreibe ich<br />

5 aniezo an den H. Baron von Schulenburg, der bey des Konigs zu Pohlen M t als General<br />

von der infanterie gewesen und ihren H n Vater seel. nach deßen wurden zu schazen<br />

gewußt, und zwar iezo außer diensten, doch so bekand und beglaubt, daß er leicht zu Hannover<br />

(da seiner H. Vettern einer General ist) oder anderswo M. h. H. wird unterhelffen<br />

können.<br />

10 Schließlichen wurde mir lieb seyn zu vernehmen, ob etwa unter den Schrifften,<br />

büchern und Mobilien etwas aus des seel. Herrn von Tsch. schohnen erfindungen vorhanden,<br />

so vielleicht vor M. h. H. mit Nuzen anzubringen; item ob von deßen handlungern<br />

noch leüte vorhanden, deren man sich zu dergleichen, insonderheit zu verfertigung deßen<br />

großen brenngläßern sicher bedienen kondte. Es ziehet iezo ein Teutscher in Italien her-<br />

15 umb, der sich dergleichen zuschreibet, aber wohl alles von dem seel. H. von Tschirnhaus<br />

haben wird.<br />

Weil ich iezo in Wien köndte M. h. H. die antwort gerad hiehehr richten, und darauff<br />

sezen.<br />

Wien im Federle-Hof etc.<br />

20 103. PIERRE DE VARIGNON AN LEIBNIZ<br />

Paris, 23. November 1713.<br />

Überlieferung: K<br />

Monsieur<br />

Une visite que je viens de recevoir de M. Treuer de votre pays et de votre con-<br />

25 noissance, me fournit enfin l’occasion de vous envoyer par lui un paquet de nos Mem. de<br />

1710. et de la connoissance des tems de 1713. que je vous garde depuis longtems suivant<br />

votre ordre. En me fesant des complimens de votre part, d’en s’offrant obligeamment<br />

d’être. Le porteur de ce que j’aurois à vous envoyer, il m’a fait voir une de vos lettres où<br />

j’ay reconnu qu’il est fort de votre connoissance; ce qui m’a determiné à lui donner ce<br />

2. 3. 2010


N. 103 ii. allgemeiner und gelehrter briefwechsel 1702–1716 127<br />

paquet qu’il me promet de vous rendre exactement. S’il eust tardé ici davantage, j’auroit<br />

peut être pu lui donner aussi pour vous Les Mem. de 1711. qui seront bien tost achevés<br />

d’être imprimés, et la connoissance des tems de 1714. qu’on nous distribura sans doute<br />

aussi dans peu; mais il m’a dit qu’il part apres demain d’ici pour retour dans votre pays,<br />

et que pour cela il faut qu’il fasse demain visiter ses hardes et ses balots à la doüane: je lui 5<br />

vas envoyer cette lettre avec votre paquet. Je vous remercie avec bien de la reconnoissance<br />

de l’honneur de votre souvenir auquel je suis toujours tres sensible. Ce M r Treuer m’a<br />

dit qu’il avoit aussi des complimens à faire de votre part à M. des Billetes: je m’en suis<br />

chargé, et je ne manqueray pas de m’en aquiter exactement.<br />

Je ne scais rien ici de nouveau que des contestations Theologiques touchant les refle- 10<br />

xions morales du P. Quesnel sur le Nouveau Testament, les quelles sont condannées par<br />

une Constitution du Pape arrivée ici depuis un mois, et qui y fait beaucoup de bruit. Il y<br />

paroist aussi depuis ce tems-là un livre nouveau intitulé, L ’ a c t i o n d e D i e u s u r<br />

l e s C r e a t u r e s , dans lequel l’Auteur (inconnu) prétend prouver la predetermination<br />

physique par le seul raisonnement fondé sur des principes metaphysiques où il paroist 15<br />

Malbranchiste, quoyqu’il en tire des consequences que le P. Malbranche n’aprouve pas:<br />

ce livres fait aussi grand bruit, et on dit qu’on le va denoncer en Sorbone.<br />

Les Journalistes de Trevoux ont anoncé le C o m m e r c i u m e p i s t o l i c u m en<br />

disant seulement ce qu’on vous y conteste, et cela en peu de mots, ausquels ils ajoutent<br />

qu’il ne leur appartient pas de juger entre deux aussi grands hommes que vous et que 20<br />

M. Newton; mais que c’est un grand prejugé pour la bonté de votre cause d’en avoir<br />

pris vos parties mêmes pour Juges. Je reçu il y a trois jours une lettre de M. Bernoulli,<br />

dans laquelle il me dit que vous lui écrivez de Vienne que vous meditez une Reponse a<br />

ce f a c t u m ; mais qu’il faut etre de retour chez vous pour y travailler: on la souhaite<br />

ici avec empressement, sur tout moy qui suis plus que je ne saurois dire. 25<br />

Monsieur Votre tres humble et tres obéissant serviteur Varignon<br />

A Paris le 23. Nov. 1713.<br />

A Monsieur Monsieur <strong>Leibniz</strong>, Conseiller Aulique de la Cour Imperiale, Membre de<br />

l’Academie Royale des Sciences à Berlin à Hanover.<br />

2. 3. 2010


128 ii. allgemeiner und gelehrter briefwechsel 1702–1716 N. 104<br />

104. GEORG FRIEDRICH VON TSCHIRNHAUS AN LEIBNIZ<br />

Dresden, 11. Dezember 1713.<br />

Überlieferung: K<br />

Hochwohlgebohrner Herr Insonders hochzuehrender Herr Geheimter Rath<br />

5 Das von Excellenz an mich abgelaßene höchst angenehme Schreiben habe mit aller<br />

Devotion erhalten, und mich sonderlich erfreuet, nachdem aus selbigen zu großer consolation<br />

erfahre, wie das Euer Excellenz sich sowohl meines seeligen Vaters annoch güttigst<br />

erinnern, als auch in egard deßelben den unglücklichen Zustand welchen Euer Excellenz<br />

zu proponiren mich unterstanden, dermaßen in genädige consideration gezogen, daß<br />

10 Euer Excellenz so gar zu wünschen beliebet ehere Nachricht von diesen eingerißenen übel<br />

zuvernehmen.<br />

Und muß ich gestehen daß zu Euer Excellenz hohen protection schon längst mein<br />

unterthäniges refugium würde genommen haben, wofern mich nicht genöthiget befunden,<br />

wegen meiner Abwesenheit, und der wohlmeinenden Versicherungen meines Herrn Cura-<br />

15 toris alles auf selbigen ankommen zulaßen. Meine Erfahrenheit war dazumahlen noch zu<br />

geringe, daß ich unter einen Vorhaben so von jemanden alleine oder andern zugleich dependiret,<br />

den unterscheit machen können. Es ist zwar nicht zu zweifeln daß gemelter Herr<br />

Vormund in betrachtung meiner rechtmäßigen pretension zum wenigsten inetwas würde<br />

reussiret haben, wann an hiesigen Hofe nur einig solche hohe Patrone wie Euer Excellenz<br />

20 anzutreffen gewesen. Den ohngeachtet Ihro Durchlaucht der Fürst von Fürstenberg sich<br />

noch als der eintzige unter denen Ministres befunden, welcher Ihm unser äuserstes Elend<br />

zu gemüthe führenlaßen; so hat doch Derselbige wegen vieler contraminirer es nicht so<br />

weit zu bringen vermocht, daß es zu etwas reellen kommen konnen; und obschon auch<br />

Ihro Majestät selbst uns den ersten Lehnsfall allergenädigst zuerkennet; so wird uns sol-<br />

25 ches dennoch dermaßen schwehr gemacht daß ob wir auch 2 gantzer Jahre nacheinander<br />

sollicitiret, damit solches Rescript in die lehns Curiam möchte einverläubet werden, uns<br />

daßelbige doch bis diese Stunde nicht abgefolget worden. Woraus Euer Excellenz wie es<br />

mit allen andern Affairen ergangen leicht abnehmen werden.<br />

Bey allen diesen wiedrigen Umständen aber muß ich mich dennoch, wegen der von<br />

30 Euer Excellenz genadigst ertheilten Versicherung, mich bey den Herrn General Schulenburg<br />

zu recommendiren, vor sehr glücklich halten. aldieweil auser diesen leicht zu einer<br />

2. 3. 2010


N. 104 ii. allgemeiner und gelehrter briefwechsel 1702–1716 129<br />

extremitat gebracht werden können, wodurch in grösten Ruin gesetzet worden, dannenhero<br />

nehme dieses hohe Anerbiethen mit gehorsambsten danck an, wünschte auch nichts<br />

mehr als daß vor wercklicher engagirung die große Ehre Euer Excellenz aufzuwarten<br />

haben solte; so würden vielleicht dieselbigen noch mehr convinciret, daß wegen dieser<br />

unverdienten recommendation denenselbigen mit Göttlicher Hülffe kein Nachtheil zuste- 5<br />

hen würde. Weswegen mich denn auch was zu diesen Metier gehöret beßer zu excoliren<br />

befleißigen werde. Was die scripturen und curiosa, so mein Vater seeliger hinterlaßen,<br />

anbetrifft; so hat zwar ein alter Domesticus deßelbigen und meines seeligen Bruders gewesener<br />

Informator mit Nahmen Steinbrück, gleich nach geschener Inventur den Vorsatz<br />

gefaßet diejenigen Manuscripta so ausgearbeitet in ordnung zu bringen; weilen er aber 10<br />

bald darauf hieher zur Inspection derer neuen Porcellain Manufacturen beruffen worden;<br />

so hat er es unterlaßen müßen; und unterdeßen ist nicht allein ein königlicher Befehl<br />

kommen, daß man von dergleichen Sachen bis Ihro Majestaet was Sie davon verlangten<br />

erhalten, nichtes veralieniren solte, sondern es sind selbige auch vor expedirung dieses<br />

aller genädigsten willens bey entstandenen Concursu von denen Creditoren versiegelt 15<br />

worden; in welchen Zustande sie sich auch dato befinden. Es versichert aber obernandter<br />

Steinbrück, daß mir ohne sonderliche schwierigkeit wann die resignation erfolgen, und per<br />

commissarios worunter er zu seyn verhofft ein selectus gemachet werden würde, die sublimiora<br />

mathemata als die Analysin weilen hieselbst niemand der solche estimirte zutheile<br />

werden könten. Auf welchen fall selbige niemand von mir als Euer Excellenz bekommen 20<br />

sollen, weswegen ich den nicht unterlaßen werde diesen Herrn Steinbrück zu ersuchen,<br />

daß diese Manuscripta von ihm auch in abwesenheit meiner in gutte verwahrung genommen<br />

werden. Auserdem leben zwar noch einige Personen welche meinen Vater sowohl<br />

mit Pollirung der Gläser als andern Mechanischen Arbeit an die Hand gehen müßen.<br />

Nachdem aber die Gütter verkaufft worden, so befinden dieselbigen sich anjetzo unter 25<br />

der neuen herrschaft, und wie selbige bey Abfoderung eines dergleichen Arbeiters von<br />

Dresden zimmliche Difficultaeten gemacht, also fürchte Sie werden ebenfals nicht leicht<br />

dazu zubringen seyn, Leuthe so in ihren würklichen diensten stehen abfolgen zu laßen;<br />

doch konte hierzu vermittelst Abtragung des gewohnlichen Lytri wohl Rath werden, wenn<br />

die Personen nur so beschaffen daß man etwas reelles von Ihnen versprechen könte. weil 30<br />

ihn aber es an genugsamer habilité fehlet, und Euer Excellenz keine satisfaction von ihr<br />

bekommen würden, also kan von diesen passu nichts weiter sagen, alß daß es mir leid sey,<br />

daß Euer Excellenz mit dergleichen Leuthen nicht versehen kann. Ubrigens recommendire<br />

Euer Excellenz mich ferner zu genädigen Andencken und verharre zeit lebens<br />

2. 3. 2010


130 ii. allgemeiner und gelehrter briefwechsel 1702–1716 N. 105<br />

Euer Excellenz unterthäniger Diener George Friedrich von Tschirnhaus<br />

Dresden den 11 december 1713.<br />

105. CHRISTIAN WOLFF AN LEIBNIZ<br />

Halle, 11. Dezember 1713.<br />

5 Überlieferung: K<br />

Vir Perillustris atque Excellentissime Patrone maxime<br />

Controversiae de inventione calculi differentialis mentio facta est tum in Diario Parisino,<br />

tum in Novis litterariis, quae idiomate Gallico Hagae Comitum ab aliquo tempore<br />

eduntur; sed ita ut in hac Analyseos parte et scriptis recentioribus versati judicare<br />

10 debeant, E. V. sibi attribuisse inventum alienum, quod per litteras Oldenburgii communicatum<br />

fuerat. Scribunt E. V. magnam controversiam hactenus extitisse cum Newtono<br />

circa hoc inventum, sed cum inter vos convenire non potueritis, E. V. provocasse ad judicium<br />

Societatis, quasi in ejus sententia acquietura, quae vero re examinata pronunciaverit<br />

Newtonum esse primum inventorem et E. V. ab iis pro inventore habitam fuisse, quibus<br />

15 non visae sint litterae, in quibus hoc inventum per Oldenburgium a Collinsio communicatum<br />

fuit. Haec etiam in Diaria gemina Germanica (den BücherSaal und die deutschen<br />

Acta Eruditorum) translata sunt. Exemplaria schediasmatis, quod jussu Tuo dudum imprimendum<br />

curavi, nonnisi ad eos misi, quos in Germania accepisse scriptum Anglorum<br />

acceperam. Nescio tamen, qui factum fuerit, ut Lipsiae Actis Eruditorum Germanicis<br />

20 fuerit insertum quasi ante sententiam decretoriam Societatis editum. Multi desiderant<br />

controversiae hujus expositionem et cum ad Menckenium, tum ad me ea de re scripserunt.<br />

Ego igitur consultum judicarem ut vera enarratio ejusdem occasione scripti Anglici<br />

fieret atque ex illo schediasmate adjungerentur, quae contrarium ostendunt. Antequam<br />

tamen id facerem, ad E. V. scribendum esse duxi, ut pace Tua id fieret. Spero me paucas<br />

25 intra hebdomades novam editionem Newtoniani operis accepturum: amicus enim quidam<br />

in vicinia, qui in Angliam ejus gratia scripsit, propediem id expectat mihique promisit,<br />

se ubi acceperit statim ad me missurum. In ea demonstratum esse ajunt a Newtono,<br />

gravitatem esse vim primitivam, nec per ullas rationes mechanicas explicabilem. Vale<br />

Vir Excellentissime et fave E. T. Clienti devotissimo C. Wolfio.<br />

2. 3. 2010


N. 106 ii. allgemeiner und gelehrter briefwechsel 1702–1716 131<br />

Halae Saxonum d. 11 Dec. 1713.<br />

106. CHRISTOPH ENOCH BUCHTA AN LEIBNIZ<br />

Zeitz, 14. Dezember 1713.<br />

Überlieferung: K<br />

Monsieur 5<br />

Je viens aujourd’hui de Lipzig, d’où j’ai amené avec moi le garçon horloger. Vôtre<br />

Excellence verra par sa lettre, qu’il pretend 3 florins toutes les semaines, outre cela<br />

encore la table, le bois, le lit et la chandelle, ce qui coutera au moins un ecus 16 gros par<br />

semaine. Si V. E. en est content, j’avancerai 25 écus pour les instruments, et je fournirai<br />

aussi toutes les semaines l’argent qu’il lui faut. Monsieur Teuber aura soin du reste. 10<br />

M r Richter m’a envoyé le Coffre de V. E. je lui ai rendu ce qu’il a deboursé pour le<br />

coffre et pour un tonneau de Vin, savoir 13 ecus et 12 gros. Les 18 écus que V. E. doit<br />

à M r Teuber, ont été donné à M r Ruhlmann pour pouvoir faire son voyage de Jena à<br />

Wolffenbuttel.<br />

Je partirai demain pour Berlin, mais je serai de retour, s’il plait à Dieu dans 15 jours. 15<br />

Au reste je me recommande à la grace de V. E. et je suis avec beaucoup de respect et<br />

d’attachement<br />

De V. Excell. le trés- humble et tres- obeïssant Valet Buchta<br />

Zeitz le 14 e X bre 1713.<br />

2. 3. 2010


132 ii. allgemeiner und gelehrter briefwechsel 1702–1716 N. 107<br />

107. LEIBNIZ AN CHRISTOPH ENOCH BUCHTA<br />

Wien, 15. November 1713.<br />

Überlieferung: L<br />

Monsieur<br />

5 Votre silence et celuy de M. Teuber m’avoit mis en peine, maintenant je suis bien<br />

aise que vous avés eté en estat de faire un voyage, mais faché que M. Teuber est retombé.<br />

Il auroit eté à souhaiter que le garçon horloger eût pû etre employé plustost, et déja<br />

pendant l’eté, mais apparemment l’indisposition de M. Teuber y a mis obstacle. Je luy<br />

ay deja donné plein pouvoir, et je luy avois marqué, que mon avis etoit de donner à<br />

10 ce garçon sa subsistance et quelque chose de plus, par exemple la table, et un écu de<br />

plus par semaine, les autres deux écus luy seroient donnés aprés, lorsqu’il auroit donné<br />

satisfaction à M. Teuber. Il faut le faire faire en perfection quatre chifres avant que de le<br />

laisser aller plus avant. Car s’il en embrasse trop, il ne sera pas si seur de l’achever. Si on<br />

luy avance de l’argent pour des instrumens, il est juste qu’ils nous restent. Je ne crois pas<br />

15 qu’il aura besoin de beaucoup et quelques grosses pieces necessaires pourront peut étre<br />

se trouver à Zeiz pour son usage. Mais je laisse ces choses au jugement de M. Teuber, et<br />

le supplie de faire en un mot, comme il feroit si c’etoit sa propre affaire. Je ne puis pas<br />

me souvenir maintenant en quoy consistent les dixhuits écus qu’il a déja avancés pour<br />

moy, comme vous me le mandés, Monsieur: mais il est juste qu’il en soit remboursé. Je<br />

20 ne manqueray point d’apporter les pieces d’argent que Mad. Pistorius vous a destinées<br />

et de la contenter; et d’ailleurs de mettre ordre à payer M. Teuber de temps en temps de<br />

ce qu’il avancera. Le garçon horloger a deja receu de moy de l’argent pour pouvoir mieux<br />

faire son voyage; ainsi je ne crois pas que M. Teuber ne luy ait rien donné jusqu’icy: mais<br />

dans la suite il en usera le mieux qu’il jugera à propos, suivant les principes que j’ay<br />

25 marqués.<br />

Au reste je suis avec Zele<br />

Monsieur votre tres humble et tres obeissant serviteur <strong>Leibniz</strong>.<br />

Vienne ce 15. de Novembre 1713.<br />

P. S. Madame Mullerin et M lle sa fille vous rendent tres humbles graces de votre bon<br />

30 souvenir.<br />

2. 3. 2010


N. 108 ii. allgemeiner und gelehrter briefwechsel 1702–1716 133<br />

P. S. Donnant de l’argent au garçon pour les instrumens necessaires, il sera bon de<br />

ne luy pas donner trop à la fois, mais à la mesure qu’il les apporte ou donne ordre à un<br />

ami à Leipzig de les payer et envoyer ce qui seroit le plus seur.<br />

Comme mon cofre est encore entre les mains de Mons. Richter; j’ay pensé que le<br />

meilleur seroit de le faire venir à Zeiz et qu’il y soit chez vous, Monsieur, ou chez Monsieur 5<br />

Teüber. Et comme Monsieur Richter aura avancé pour moy quelque chose tant pour la<br />

voiture du cofre, qu’il a rendu à M. Diez, que pour quelque autre voiture, je vous supplie,<br />

Monsieur de le luy faire rendre, et de retirer ce cofre; je luy écris pour cela la lettre cy<br />

jointe.<br />

108. CHRISTIAN WOLFF AN LEIBNIZ 10<br />

Halle, 21. Dezember 1713.<br />

Überlieferung: K<br />

Vir Per-illustris atque Excellentissime Patrone maxime<br />

Pervenere ad me Andalae Dissertationes Philosophicae, in quarum prima definitionem<br />

substantiae vulgarem contra ea vindicare nititur, quae E. T. in Actis Eruditorum de 15<br />

emendanda prima Philosophia dudum edidit simulque vim activam impugnat. Affectibus<br />

magis quam veritati litat et sub finem vehementer optat, ut viri istiusmodi celebres solas<br />

res mathematicas meditentur, materias autem mere physicas aut metaphysicas, quibus<br />

ingenium ipsorum (ipsa Andalae verba recito) minus forte est aptum vel assuetum, aliis<br />

tractandas committerent, non enim omnia possumus omnes. Dn. Menckenius mallet, in 20<br />

recensione placita Autoris non notari; sed per modum epistolae Actis inserere suadet,<br />

quae contra hominem semidoctum dicenda. Mearum itaque partium esse judicavi mentem<br />

E. T. ea de re exquirere. Quodsi non dignus videatur, cui Vir summus respondeat;<br />

ego ipsi respondebo, communicata tamen prius tum recensione, tum responsione. Gratum<br />

igitur erit quantocyus rescire, quid ea de re videatur E. T. Gundlingius noster judicium 25<br />

E. T. de Puffendorfio in collegiis traducit et thesibus suis typo descriptis quaedam ea de<br />

re inseruit, sed more suo sine probatione. Missu Dn. Hermanni accepi librum Poleni de<br />

vorticibus coelestibus ab Autore mihi destinatum; sed nullas addidit literas suntque qui<br />

ajunt, eum ad amplectendam Professionem Francofurtanam non venturum: quod omnino<br />

2. 3. 2010


134 ii. allgemeiner und gelehrter briefwechsel 1702–1716 N. 109<br />

mirarer. Certe nec Academiae nec Aulae placet, quod adventum minime maturet. Rumor<br />

his diebus percrebuit de valetudine E. T. non satis firma, qui me valde anxium tenet:<br />

sed opto et spero falsum fuisse. Supplex enim veneror supremum Numen, ut E. T. per<br />

plurima lustra salvum ac incolumem servet, ut de tanto Patrono adhuc gloriari possim<br />

5 Perillustris E. T. cultor devotissimus C. Wolfius.<br />

Dabam Halae Saxonum d. 21 Dec. 1713.<br />

109. CHRISTOPH ENOCH BUCHTA AN LEIBNIZ<br />

Zeitz, 23. Januar 1714.<br />

Überlieferung: K<br />

10 Monsieur<br />

Le jeune garçon horloger est arrivé, et commencera son ouvrage dans deux ou trois<br />

jours, je lui ai paié deux écus pour la premiere semaine et je continuerai selon les ordres<br />

de V. E. J’espere que la nouvauté dont M r Teuber fait mention dans sa lettre, agreera<br />

baucoup V. E. Je me donne aussi la liberté d’addresser à V. E. une lettre pour M r Heraeus,<br />

15 elle vient de la part d’un de mes amis, nommé Grundman, j’espere que V. E. me fera le<br />

plaisir d’envoier cette lettre à M r Heraeus en lui faisant en même tems mes baise-mains.<br />

Les Muses n’ont plus leur residence à Berlin, les lettres critiques de Hollande en<br />

parlent plus amplement. J’ai fait connoissance avec un fort habile homme nommé Richter,<br />

je crois qu’il seroit fort propre pour la Cour de Vienne.<br />

20 Votre Excellence aura la bonté pour moi de s’informer combien qu’il faut paier à la<br />

Cour Imperiale pour étre annobli, un de mes amis qui fera en peu de tems un voyage avec<br />

un jeune Prince, m’a chargé de cette commission, s’il étoit possible de pouvoir obtenir<br />

cette grace de S. M. Imperiale gratis, j’en aurois beaucoup de joye.<br />

Au reste je suis<br />

25 de V. E. le trés-humble et trés-obeïssant serviteur Buchta<br />

Zeitz le 23 e Janvier 1714<br />

P. S. Dans ce moment M r Hand Pasteur de la Cour de S. A. Royale m’envoye une<br />

lettre pour M r Son beau Pere, et je suis obligé d’en charger V. E.<br />

2. 3. 2010


N. 110 ii. allgemeiner und gelehrter briefwechsel 1702–1716 135<br />

110. CHRISTIAN WOLFF AN LEIBNIZ<br />

Halle, 6. Februar 171[4].<br />

Überlieferung: K<br />

Vir Per-illustris atque Excellentissime, Patrone venerande.<br />

Animadversionem Gallicam in controversiam de inventore calculi differentialis ad 5<br />

editorem novi Diarii, quod Hagae Comitum edi coepit, misi, simulque Lipsiam versionem<br />

Diario Germanico inserendam. Mitto jam recensionem et exerpta uberiora ex Commercio<br />

Epistolico, ex quibus satis constabit, Societatem Regiam litem prorsus suam fecisse:<br />

unde et in Diario Hagiensi disertis verbis monetur, sententiam pro Newtono latam tanquam<br />

ipsius Societatis accipiendam esse. Accedit, quod Societas non modo sumtu suo 10<br />

Commercium Epistolicum imprimi curaverit, sed et (ut singulis exemplaribus adscriptum<br />

est) ex dono Societatis per Galliam, Italiam, Bataviam et Germaniam distributum.<br />

Immo quorum nomina Societati cognita fuere, illa quoque libello praemissa fuere. Ita ex.<br />

gr. in Gallia singulis Academiae Regiae Scientiarum membris nominatim distributa sunt<br />

ex dono Societatis exemplaria, et ego quoque unum accepi, cui adscriptum est nomen 15<br />

meum. Habeo quoque penes me exemplar E. V. reddendum, quod obtinui a Cl. Vatero,<br />

cui cura libellum inter Mathematicos Germaniae distribuendi erat commissa. Ego sane<br />

valde necessarium judico, ut aliqua hujus controversiae in Actis mentio fiat, neque enim<br />

deesse video etiam apud nostros, qui calumniantur, Actorum Collectores non optime<br />

sibi conscios esse et tacentes agnoscere, quod E. T. plus tribuerint, quam par erat. Sed 20<br />

qualia reponi debeant, ex iis quae mitto excerptis, abunde constabit. Novam editionem<br />

Principiorum Newtoni vidi et cum priore contuli, sed parum eandem a priore differre deprehendi,<br />

ut fere dubitem, an pretio 5 thalerorum quod eidem statuitur, redimi meratur.<br />

Quodsi tamen E. T. voluerit, ut emam, faciam id quam lubentissime. Sum enim eroque<br />

Per-Illustris Excell. T. cultor devotissimus Wolfius. 25<br />

Halae Saxonum d. 6 Febr. 1713.<br />

A Monsieur Monsieur de <strong>Leibniz</strong>, Conseiller privé de S. A. E. de Bronswic etc. Wien<br />

Federle-Hoff. Franco.<br />

2. 3. 2010


136 ii. allgemeiner und gelehrter briefwechsel 1702–1716 N. 111<br />

111. CHRISTOPH ENOCH BUCHTA AN LEIBNIZ<br />

Wien, 21. Februar 1714.<br />

Überlieferung: K<br />

Monsieur Vienne 21 Fevrier 1714.<br />

5 Je n’ay point manqué de faire rendre les lettres que vous m’avés recommandées, et<br />

voicy la reponse que M. Heraeus m’a envoyée.<br />

Je vous suis obligé, Monsieur du soin que vous avés, de payer mon Machiniste.<br />

J’espere qu’il fera son devoir sous la direction de M. Teuber, qui a la bonté de s’y interesser.<br />

Je payeray icy Madame Pistorius, et me chargeray de ce que vous appartient. Vous<br />

10 ne m’avés point marqué Monsieur, precisement, combien je dois payer à Mad. Pistorius:<br />

Ainsi si vous n’en ordonnés autrement, je me regleray sur elle.<br />

Qui est ce Monsieur Richter que vous dites estre habile homme, et avec qui vous<br />

avés fais connoissance? Est-ce un auteur, et de quelle profession?<br />

Il n’y a point d’apparence d’obtenir icy gratis de choses qui dependent de la Chan-<br />

15 celerie de l’Empire. Je ne trouve point apresent parmi mes papiers la note de la et<br />

je vous l’envoyeray par la prochaine.<br />

Mons. le Comte de Dona est venu hier icy. Je souhaite que son sejour etablisse une<br />

parfaite correspondance entre les deux Cours qui pourroit etre le salut de l’Empire.<br />

Nous sommes encor incertains si nous aurons la paix ou la guerre. Il faut se bien<br />

20 preparer à l’une pour avoir l’autre comme il faut. Je suis avec zele<br />

Monsieur votre tres humble et tres obeissant serviteur <strong>Leibniz</strong>.<br />

P. S. Je ne saurois croire que le Mouvement perpetuel mecanique soit possible. J’en<br />

parle plus amplement à M. Teuber. Si l’inventeur pouvoit prouver par des temoins que<br />

sa Machine peut agir avec force durant 24 heures seulement ce seroit beaucoup.<br />

2. 3. 2010


N. 112 ii. allgemeiner und gelehrter briefwechsel 1702–1716 137<br />

112. BOUQUET AN LEIBNIZ<br />

Hannover, 28. Februar 1714.<br />

Überlieferung: K Abfertigung:<br />

Monsieur<br />

Il y a longtems que Je devrois m’etre acquité de mon devoir en felicitant votre 5<br />

excellence sur la charge que sa majestée Imperialle a donné à son grand merite mais<br />

un Rhumatisme quy m’a Tenu plus [d’un] mois perclus dans le lit, m’a empeché de luy<br />

Themogner Toute la Joye que cette noüvelle m’a donnay et Je la suplie Tres humblement<br />

d’accepter quoy que Tard cette petite marque de la Recognoissance que J’auray Toute<br />

ma vie de Toute les Bontez et de Toutes les amitiez qu’elle m’a Toujours fait la grace de 10<br />

me Themogner la supliant de me continüer ces effects de sa generosité, l’assurant que Je<br />

ne m’en Rendray Jamais Indigne, et que Toute ma vie Je feray des voeux Tres ardant au<br />

ciel pour sa santé et prosperité le Bon monsieur de Fardel que Je Regarde avec veneration<br />

comme un Intime amy, est Il à Viene ne pouray je pas par quelques moyens savoir de<br />

ses cheres nouvelles, ma femme et moy prenons la liberté de vous prïer qu’il soit icy 15<br />

assuré de nos Tres humbles Respects. Je demande pardon à v.E. sy Je prend la hardiesse<br />

de luy paroitre icy Interressé et Je la prie de ne pas croire que le doute dans lequel Je<br />

suis soit l’ocasion de la presente, ce doute est au sujet des petits services que Je luy ay<br />

Rendu à Hannover lors qu’elle avoit mal a la Jambe et de quelques Remedes que J’ay<br />

eu l’honneur de luy fournir Je soubçonne (cognoissant votre generosité) qu’elle a donné 20<br />

ordre a quelqu’uns de ses Jens de me faire quelque gratification et que cela n’est pas<br />

parvenu Jusqu’à moy; ce quy m’a fait venir cette penssée c’est que J’ay esté plu-sieurs<br />

fois Trompé de cette maniere par des domestiques cela m’a fait prendre la liberté d’en<br />

Toucher icy un mot a v.E.;<br />

Toutefois sy elle n’a Rien ordonné pour moy Je suis Tres content mais sy elle l’avoit 25<br />

fait I1 me seroit Bien facheux d’etre frustré de sa generosité et de ne l’en avoir pas<br />

Remercié, et surtout dans un Tems où ma maladie m’a mis dans une grande disette<br />

ayant de plus eté obligé, pour ne pas perdre 600 ecus d’argen emprunté que J’avois<br />

mis en hypotheque sur la maison où Je demeure dans l’esperance d’y Rester plusieurs<br />

annees, mais J’ay eté oblige de l’achepterlles creanciers voulant faire vendre la maison 30<br />

et moy etant le dernier J’aurois perdus mon argen, la maison etant endebtée plus qu’elle<br />

ne valoit, mais ce n’est pas Tout d’achepter Il faut payer et mon credit n’est pas assez<br />

2. 3. 2010


138 ii. allgemeiner und gelehrter briefwechsel 1702–1716 N. 113<br />

grand pour Troüver a emprunter pres de 3000 ecus que cette maison me coute ainssy<br />

Je me Trouve dans un Terrible embaras, J’ay Recour à la Bonté de S.A.S monseigneur<br />

le duc Maximilien et le prie de me faire la grace de m’accorder le capital des 50 ecus<br />

de la penssion annuelle qu’elle a eu la Bonté de m’accorder. Je ne scay sy mes prieres<br />

5 seront exaucees; comme vous avez Beaucoup d’acendant sur son esprit, Je vous suplie<br />

Tres humblement d’avoir la Bonté d’interceder pour moy. Je vous demande pardon de<br />

Toute les libertés que Je prend mais cognoissant votre Bon coeur J’espere que vous ne<br />

les prendrez pas de maüvaise part non plus que celle de prendre avec un Tres profond<br />

Respect la qualite monsieur de votre Excellence le Tres humble et Tres obeïssant serviteur<br />

10 Bouquet<br />

à Hannover ce 28e fevrier 1714<br />

à Son Excellence Monsieur de Leipnits Consseiller prive de sa majestée Imperiale à<br />

Viene<br />

113. LEIBNIZ AN CHRISTOPH ENOCH BUCHTA<br />

15 Wien, 21. März 1714.<br />

Überlieferung: L<br />

Monsieur<br />

J’ay receu de Madame Pistorius l’argenterie qu’elle avoit pour vous et pour cela je<br />

luy ay payé suivant sa quittance cent trente et huit florins cinquante creuzer. Et comme<br />

20 une voiture part aujourdhuy d’icy pour Leipzig, et que je m’en sers pour envoyer un cofre<br />

à Leipzig, à fin d’étre moins chargé dans mon voyage, j’ay mis dans ce cofre ces pieces<br />

d’argenterie, qui sont un pot à Thee, quatre chandeliers d’argent, une mouchette, et la<br />

platine pour mettre dessus. Ce cofre est adressé à M. Thomas Benoist Richter Marchand<br />

à Leipzig. J’espere d’y etre avant la Pentecoste, au plus tard, et de vous delivrer alors ce<br />

25 qui vous appartient. Comme dans la même voiture plusieurs marchandises de prix sont<br />

envoyées à Leipzig; j’ay crû que je ne hazardois rien et M. Reck qui envoye du vin, et<br />

encor une caisse par la meme voye a approuvé mon sentiment.<br />

Quoyque je n’aye rien appris depuis quelque temps de notre garçon Horloger, j’espere<br />

pourtant qu’il fait son devoir, que vous avés la bonté de continuer son payement, et<br />

2. 3. 2010


N. 114 ii. allgemeiner und gelehrter briefwechsel 1702–1716 139<br />

Monsieur Teüber, celuy de le diriger et de l’animer à la diligence, et je vous supplie,<br />

Monsieur de m’en faire donner quelques nouvelles.<br />

Je souhaiterois que vous Monsieur ou Monsieur Teuber, ou quelque autre ami seur<br />

et inteligent, pût étre sur que la Machine de M. Oropaeus au village de Drascowiz, peut<br />

continuer avec force au moins vingt et quatre heures. Car quand ce ne seroit pas le 5<br />

mouvement perpetuel (ce qu’en effect je ne saurois croire), cela ne laisseroit pas d’etre<br />

une chose de consequence. Je vous supplie, Monsieur, d’y penser, la chose en vaut la<br />

peine. Ayés la bonté d’en parler aussi avec M. Teuber.<br />

Tout le monde est rejoui ici de la paix. Dieu veuille que la joye soit durable et<br />

universelle. 10<br />

Je vous supplie aussi d’encourager M. Teuber à me donner quelque information sur<br />

ma Machine. Je luy en seray bien obligé et à vous aussi, et je suis avec zele<br />

Monsieur votre tres humble et tres obeissant serviteur <strong>Leibniz</strong>.<br />

Vienne ce 21 de Mars 1714.<br />

114. BARTHÉLEMY DES BOSSES AN LEIBNIZ 15<br />

Köln, 22. März 1714.<br />

Überlieferung: K<br />

Fidem in nuperis meis datam libero tardius quod speraveram indies certi quidpiam<br />

de Theodicaeae recensione posse nunciare, nec me mea spes usquequaque fefellit, nam<br />

quamvis Diarium Trivultianum nondum ad me pervenerit, binas tamen a Tournamino 20<br />

nostro litteras accepi, ex quarum excerptis in paginam posteriorem rejectis, apud Gallos<br />

in pretio sit Theodicaea Tua, facile colliges. Animos mihi fecit quod Versionem quoque<br />

latinam egregii operis Tui non ingratam fore auguratur. Memineris opinor non nisi<br />

praeliminarem dissertationem et partem primam a Te hucusque fuisse recensitas, alias<br />

duas partes paulo post discessum Tuum Hannoveram missas. Praefatio una cum duabus 25<br />

appendicibus adhuc penes me est nutumque Tuum expectat.<br />

Perplacet temperamentum Tuum quo statuis, si quod detur realizans phaenomena<br />

id fore non minus perpetuum quam ipsam monada compositi dominatricem; consonat<br />

cogitatio illa tua sententiae philosophorum plurimorum qui cum Averroe dimensionem<br />

2. 3. 2010


140 ii. allgemeiner und gelehrter briefwechsel 1702–1716 N. 115<br />

interminatam materiae coaevam statuunt, licet contrarium sentiat S. Thomas Aquinas,<br />

magis consequenter ille quidem fortasse quam Averroes, sed nixus tamen principio quod<br />

certum non est nec a Te admittitur, nempe accidentia, quale est dimensio, subjectari in<br />

toto composito, atque adeo eadem intereunte composito interire. Si compositum semper<br />

5 manere censuisset S. Thomas, ut Tu Monada et animal ipsum, nil dubium qui etiam<br />

dimensiones manere posuisset.<br />

De caetero ahuc sentio realizans illud phaenomena supervenire composito sive animali<br />

jam sufficienter constituto per vincula modalia, nam talia vincula admitti debere<br />

mihi persuadent Metaphysicae rationes quas quominus hic deducam prohibet inopinatum<br />

10 impedimentum. De his proxime.<br />

Si quid Parisienses Theodicaeae editores monitos voles, aut si quid de caetero sit<br />

quod Diario dignum sit, ad me mittere quaeso ne graveris.<br />

Vive, Illustrissime Domine, et vale.<br />

Dabam Coloniae Agrippinae 22 Martii 1714.<br />

15 115. LEIBNIZ AN LOUIS BOURGUET<br />

Wien, 22. März 1714.<br />

Überlieferung: L<br />

J’ay appris plus d’une fois qu’on a eu des nouvelles de ma mort. La même chose est<br />

arrivée à M. Magliabecchi, qui s’en fachoit. Le peuple dit en Allemagne que cela signifie<br />

20 une longue vie. Je le tiens fort indifferent et sans aucune signification: mais il ne m’est<br />

point indifferent de voir que vous, Monsieur, et le celebre M. Vallisnieri, y avés pris tant<br />

de part. Je vous en suis bien obligé, et je ne voudrois que vous ne m’eussiés point regretté<br />

pour rien.<br />

Je souhaite fort qu’on puisse approfondir davantage le grand point de la generation<br />

25 des Animaux, qui doit avoir de l’Analogie avec celle des plantes. Mons. Camerarius de<br />

Tubingen a crû que la graine y etoit comme l’ovaire, et le pollen (quoyque dans la meme<br />

plante) comme le sperme du mâle. Mais quand cela seroit vray, la question resteroit<br />

toujours, si la base de la transformation ou le vivant preformé est dans l’ovaire, suivant<br />

M. Vallisnieri, ou dans le sperme suivant Leeuwenhoek. Car je tiens qu’il faut toujours<br />

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N. 115 ii. allgemeiner und gelehrter briefwechsel 1702–1716 141<br />

un vivant preforme, soit plante soit animal, qui soit la base de la transformation, et que<br />

la meme Monade dominante y soit: personne n’est plus propre à éclaircir ce doute que<br />

M. Vallisnieri, et je souhaite extremement de voir bientot sa dissertation; sa dédicace me<br />

feroit plus d’honneur que je ne merite.<br />

Lorsque je tiens qu’il n’y a point de Chaos, je n’entends point que nostre globe 5<br />

ou d’autres corps n’ayent jamais esté dans un estat de confusion exterieure: car cela<br />

seroit dementi par l’experience: La masse que le Vesuve jette (par exemple) est un tel<br />

chaos; mais j’entends que celuy qui auroit les organes sensitifs assés penetrans pour<br />

s’aperercevoir des petites parties des choses, trouveroit tout organisé. Et s’il pouvoit<br />

augmenter sa penetration continuellement selon le besoin, il verroit tousjours dans la 10<br />

meme masse des organes nouveaux qui y etoient imperceptibles par son degré precedant<br />

de penetration. Car il est impossible qu’une creature soit capable de tout penetrer à<br />

la fois dans la moindre parcelle de la matiere, puisque la sous-division actuelle va à<br />

l’infini. Ainsi le Chaos apparent n’est que dans une espece d’eloignement, comme dans<br />

un reservoir plein de poissons, ou plustost comme dans une armée vue de loin, où l’on 15<br />

ne sauroit distinguer l’ordre qui s’y observe. Je crois donc que notre globe a esté un jour<br />

dans un etat semblable à celuy d’une montagne ardente; et c’est alors que les mineraux<br />

qui se decouvrent aujourdhuy, et qu’on peut imiter dans nos fourneaux, ont eté formés.<br />

Vous trouverés ma conjecture expliquée plus amplement dans un vieux Schediasma mis<br />

dans les Actes de Leipzig, sous le titre de Protogaea; et je souhaiterois d’en apprendre 20<br />

votre sentiment, et aussi celui de M. Vallisnieri. Les rochers qui sont (pour ainsi dire)<br />

les ossemens de la terre, sont des scories ou vitrifications de cette ancienne fusion: le<br />

sable n’est que du verre de cette vitrification pulverisé par le mouvement. L’eau de la<br />

Mer est comme un Oleum per deliquium, fait par le refroidissement, apres la calcination.<br />

Voila trois matieres fort etendues sur la superficie de nostre globe (savoir la mer, les 25<br />

rochers et la sable) expliquées assés naturellement par le feu, dont il ne sera point facile<br />

de rendre raison par une autre hypothese. Cette eau a couvert un jour tout le globe, et<br />

y a causé bien des changemens avant même le deluge de Noé. Je panche donc assez vers<br />

le sentiment ou de M r Descartes, qui juge que nostre terre a eté autres fois une étoile<br />

fixe, ou vers celuy de mon cru, qu’elle pourroit avoir eté partie d’une etoile fixe, car il 30<br />

pourroit avoir eté une piéce fondue ou grande macule jettée hors du Soleil, où elle tache<br />

tousjours de retomber.<br />

Je souhaiterois d’apprendre toute la procedure du Mercure tiré du fer, quand ce<br />

ne seroit que d’un fer d’une certaine espece, où il y eût de l’etain. Cette experience<br />

2. 3. 2010


142 ii. allgemeiner und gelehrter briefwechsel 1702–1716 N. 115<br />

meriteroit d’etre repetée plusieurs fois, surtout celle de l’attraction qu’on y doit avoir<br />

remarquée. Si le Mercure étoit déja dans cette masse, c’est beaucoup que le feu ne l’en<br />

avoit chassé auparavant quand ce fer a passé par le feu. Et l’attraction de ce Mercure<br />

par le feu que M. Zanichelli rapporte me paroist considerable. J’avoue que jusqu’icy je<br />

5 n’ay rien vû de la transmutation des metaux; cependant je n’ose point dire qu’elle soit<br />

impossible; je seray ravi d’apprendre d’avantage de vos pensées et observations sur les<br />

Mineraux.<br />

Je viens à ce que vous dites, Monsieur, du R. P. Malebranche. S’il croit veritablement<br />

qu’il y a quelque chose d’actif en nous, qui determine nostre volonté, pourquoy ne veut il<br />

10 rien admettre d’Analogique dans les autres substances? Mais j’ay peur qu’il n’admette<br />

en nous ce principe determinant que pour se tirer de quelques difficultés Theologiques.<br />

Quand je parle de la force et de l’Action des Creatures, j’entends que chaque Creature<br />

est presentement grosse de son etat futur, et qu’elle suit naturellement un certain train,<br />

si rien ne l’empeche; et que les Monades, qui sont les veritables et unique substances, ne<br />

15 sauroient etre empechées naturellement dans leur determinations interieures, puisqu’elles<br />

enveloppent la representation de tout externe. Mais je ne dis pas pour cela que l’estat<br />

futur de la Creature suive de son etat present sans le concours de Dieu, et je suis plustôt<br />

dans le sentiment que la conservation est une creation continuelle avec un changement<br />

conforme à l’ordre. Ainsi le P. Malebranche pourroit peutetre approuver l’Harmonie<br />

20 preetablie, sans renoncer à son hypothese, qui veut que Dieu soit le seul Acteur; il est<br />

vray que d’ailleurs elle ne me paroist point fondée. On a publié depuis peu à Paris un<br />

livre contre luy sur l’Action des Creatures; et il a repondu. Je n’ay pas encor vû ce livre,<br />

ny sa reponse. J’ay peur que ce ne soit un combat semblable à celuy qui agitoit autresfois<br />

les esprits en France sur le pur Amour. Une bonne definition (comme j’ay donné celle de<br />

25 l’Amour) les auroit tirés d’affaire.<br />

Certamina tanta<br />

Pulveris exigui jactu compressa quiescunt<br />

Mais quand on ne fixe point les idées, on a grand champ de raisonner pour et contre.<br />

Je m’imagine que lors que le P. Malebranche dit que nous voyons tout en Dieu, il<br />

30 entend la perception de l’esprit, non seulement par rapport aux qualités visibles, comme<br />

sont les figures et les couleurs, mais encor par rapport aux sons et aux autres qualités<br />

sensibles. Vous avés fort bien marqué que ce Pere reconnaissant toutes les mouches à<br />

miel enveloppées en quelque façon dans celle dont elles sont descendues, pouvoit que<br />

les perceptions suivantes d’une ame peuvent naitre du developpement de sa perception<br />

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N. 115 ii. allgemeiner und gelehrter briefwechsel 1702–1716 143<br />

totale presentée. Et je crois qu’il le pouvoit reconnoitre d’autant plus facilement, qu’il<br />

admet dans l’ame certaines pensées, qui naissent les unes des autres.<br />

Je suis de votre sentiment, Monsieur, qu’on ne sauroit expliquer ce que c’est l’existence<br />

d’une substance, en luy refusant l’action; mais on ne s’attache pas communement<br />

à donner des definitions des termes, et on parle confusement de la substance, dont la 5<br />

connaissance pourtant est la clef de la Philosophie interieure. C’est la difficulté qui s’y<br />

trouve, qui a tant embarassé Spinosa et M. Lock.<br />

D’autres encor m’ont parlé comme vous avec estime de M. l’Abbé Conti, et je<br />

seray bien aise de voir votre Commerce Literaire, où je pourrois faire quelques petites<br />

remarques, qu’il seroit bon de luy communiquer. 10<br />

Pourveu qu’il nous donne un jour quelque chose de beau de son chef, il faut luy<br />

laisser cet eguillon de gloire de vouloir etre original. M. des Cartes vouloit qu’on crût<br />

qu’il n’avoit gueres lû. C’etoit un peu trop. Cependant il est bon d’etudier des découvertes<br />

d’autruy d’une maniere qui nous découvre la source des inventions, et qui nous les rende<br />

propres en quelque façon à nous memes. Et je voudrois que les Auteurs nous donnassent 15<br />

l’Histoire de leur decouvertes, et les progres par lesquels ils y sont arrivés. Quand ils ne<br />

le font point, il faut tacher de les deviner, pour mieux profiter de leur ouvrages. Si les<br />

Journalistes le faisoient par le rapport qu’il font des livres, ils rendroient un grand service<br />

au public.<br />

Je suis bien aise aussi d’apprendre ce que vous me dites, Monsieur, de M. Tomaso 20<br />

Cataneo, Grec sçavant et excellent Platonicien, qui ne meprise pas mes sentimens. Je ne<br />

say, si je ne vous ay déja dit, qu’il y a aussi à Paris un excellent homme, du Conseil de<br />

M. le Duc d’Orléans, nommé M. Remond, qui est grand Platonicien, et qui a extremement<br />

gouté ma Theodicée, comme il me l’a temoigné par une lettre fort obligante, et m’a<br />

envoyé depuis de beaux vers Latins de M. l’Abbé Fraguier, Philosophe et grand Poete, 25<br />

qui parlent favorablement de mes meditations. En effect, de tous les Anciens Philosophes<br />

Platon me revient le plus par rapport à la Metaphysique. On publie maintenant de bons<br />

Livres Grecs à Venise; je voudrois savoir qui est le directeur de ces editions.<br />

Vous m’avés fait plaisir en remarquant la difference entre la necessité aveugle, comme<br />

dans le nombre des trois dimensions, et entre la necessité morale ou de convennce, comme 30<br />

dans les loix du mouvement; et c’est par là apparemment que Spinosa a manqué, et que<br />

de Bredembourg s’est embarassé; comme vous jugés tres bien. Les loix du Mouvement ont<br />

quantité de beautés. Il s’y conserve non seulement la meme quantité de la force absolue,<br />

ce que M. des Cartes a bien veu (quoyqu’il l’ait mal expliqué, confondant le mouvement<br />

2. 3. 2010


144 ii. allgemeiner und gelehrter briefwechsel 1702–1716 N. 115<br />

avec la force), mais aussi la meme force respecitive, ou la meme force de la direction.<br />

M. des Cartes a crû que l’intervention des Ames ne doit point violer la premiere loy, c’est<br />

à dire la conservation de la force absolue; j’y adjoute que cette intervention ne doit pas<br />

plus violer la seconde loy, c’est à dire la conservation de la direction. Et si M. des Cartes<br />

5 avoit eu connoissance de cette seconde conservation, il seroit tombé dans l’Harmonie<br />

préetablie. J’ay encor demonstré une proposition curieuse, qui est, qu’il y a non pas<br />

autant de mouvement (comme des Cartes le prend), mais autant d’action motrice dans<br />

le Monde durant un meme intervalle de temps, par exemple, autant dans une heure que<br />

dans une autre. Aussi la quantité de d’Action Motrice uniforme se peut estimer per vim<br />

10 ductam in tempus, comme elle se peut estimer encor per quantitatem effectus simplicis<br />

(vel indifferentis) ductam in celeritatem efficiendi. L’équation entre ses deux estimes est<br />

un bel echantillon de quelque chose de Mathematique dans la Metaphysique. Effectum<br />

simplicem (velut translationem in eodem horizonte) oppono violento, veluti sublationi<br />

gravis in altum.<br />

15 Il est vray, Monsieur, que les excellens Auteurs modernes de l’Art de penser, de la<br />

Recherche de la Verité, et des Essais sur l’Entendement, ne se sont point attachés à fixer<br />

leurs idées par des definitions; en quoy ils ont trop suivi l’exemple de M. des Cartes, qui<br />

meprisoit la definition des termes connus, que tout le monde, à son avis, entend, et qu’on<br />

definit en effect ordinairement per aeque obscurum. Mais ma maniere de definir est toute<br />

20 autre, et on n’entend communement ces termes que d’une maniere confuse et insuffisante<br />

pour raisonner. On n’a point besoin pour y remedier d’aller par toutes les combinaisons,<br />

il suffit de bie expliquer les termes dont on se sert. J’ay fabriqué quantité de definitions,<br />

que je souhaite de pouvoir ranger un jour; mais le mal est, que là où je suis, je manque<br />

de la conversation et assistance des personnes propres à entrer dans mes veues.<br />

25 La Logique de Syllogismes est veritablement demonstrative, tout comme l’Arithmetique<br />

ou de la Geometrie. J’ay demontré dans ma jeunesse, non seulement qu’il y a<br />

veritablement quatre figures, ce qui est aisé, mais aussi que chaque Figure a six modes<br />

utiles, et n’en sauroit avoir ny plus ny moins: au lieu qu’ordinairement on n’en donne<br />

que quatre à la premiere et à la seconde, et cinq à la quatriéme. J’ay prouvé aussi,<br />

30 que la seconde et la troisieme figures sont derivées immediatement de la premiere, sans<br />

l’intervention des conversions qui se demonstrent elles memes par la seconde ou troisieme<br />

figure; mais que la quatrieme est d’un degré plus bas et a besoin de l’intervention de la<br />

seconde ou de la troisieme, ou (ce qui est la même chose) des conversions. L’art de<br />

conjecturer est fondée sur ce qui est plus ou moins facile, ou bien plus ou moins faisable,<br />

2. 3. 2010


N. 116 ii. allgemeiner und gelehrter briefwechsel 1702–1716 145<br />

car le latin facilis derivé a faciendo veut dire faisable mot à mot: par exemple, avec deux<br />

dés, il est aussi faisable de jetter douze points, que d’en jetter onze, car l’un et l’autre ne<br />

se peut faire que d’une seule maniere; mais il est trois fois plus faisable d’en jetter sept,<br />

parce que cela se peut fair en jettant 6 et 1, 5 et 2, et 4 et 3; et une combinaison icy est<br />

aussi faisable que l’autre. Le Chevalier de Meré (Auteur du livre des Agremens) fut le 5<br />

premier qui donna l’occasion à ces meditations, que Messieurs Pascal, Fermat et Hugens<br />

poursuivirent. Monsieur le Pensionaire de Wit et Monsieur Hudde ont aussi travaillé là<br />

dessus depuis. Feu Monsieur Bernoulli a cultivé cette maniere sur mes exhortations. On<br />

estime encore les vraisemblances a posteriori, par l’experience, et on y doit avoir recours<br />

au défaut des raisons a priori: par exemple, il est egalement vraisemblable que l’enfant 10<br />

qui doit naistre soit garçon ou fille, parceque le nombre des garçons et des filles se trouve<br />

à peu près egal dans ce Monde. L’on peut dire que ce qui se fait le plus ou le moins<br />

est aussi le plus ou le moins faisable dans l’etat present des choses, mettant toutes les<br />

considerations ensemble qui doivent concourir à la production d’un fait.<br />

Je vous supplie de laisser là les Excellences; elles ne siéent pas bien dans une lettre 15<br />

de Philosophie. M. Herrman m’ecrit de Francfort sur l’Oder, qu’il attend ma volonté<br />

pour m’envoyer vos remarques sur ma Theodicée. Comme je pretends de partir bientôt<br />

d’icy, je les trouveray à hannover. Il fera imprimer en Hollande sur le mouvement des<br />

eaux; mais mes Meditations Dynamiques n’y seront pas; je luy ay écrit qu’il sera plus à<br />

propos d’en faire un petit ouvrage à part. Je suis avec zéle etc. 20<br />

P. S. Quoyque je pens à partir, j’espere pourtant d’apprendre icy que ma lettre vous<br />

ait eté rendue. Il seroit bon que vous me marquassiés mieux votre addresse.<br />

Vienne ce 22. de Mars 1714.<br />

116. GOTTLIEB SAMUEL TREUER AN LEIBNIZ<br />

Helmstedt, 23. März 1714. 25<br />

Überlieferung: K<br />

Monseigneur<br />

Il y a un mois environ, que j’eus l’honneur, de vous envoyer par la Poste de Prague<br />

deux Lettres. L’une de P. Le Long, L’Autre de M r L’Abbé Varignas. Voi ci une de M r de<br />

2. 3. 2010


146 ii. allgemeiner und gelehrter briefwechsel 1702–1716 N. 117<br />

Billettes qu’on m’a envoyée de Paris. Si vous voulés faire des reponses à ces Messieurs,<br />

vous n’avés qu’à me les envoyer, si vous me jugés digne de vous rendre ce petit service.<br />

M r Eccard est tout prêt à quitter nôtre Academie et c’est celui, qui vous donnera toutes<br />

les nouvelles de ce Païs ci. Je n’ai donc rien à ajouter, que l’assûrance, que je suis avec<br />

5 un prefond respect<br />

Monseigneur Vôtre trés humble Serviteur G. S. Treuer<br />

A Helmstedt Le 23 e du Mars 1714.<br />

117. GERARD DAGLY AN LEIBNIZ<br />

Herten, 25. März 1714.<br />

10 Überlieferung: K Abfertigung:<br />

Monsieur<br />

J’ay eu l’honneur de rencontrer chez Mr le Comte de Nesselrode de Reichenstein<br />

Monsr le Marquis de Nomittz, qui m’a appris des nouvelles de vottre illustre personne,<br />

lesquels m’on etté tant plus agreables d’avoir appris, que vous aviez quitté les branches<br />

15 pour vous attacher a la tige c’ett a dire a nottre supreme souverain, de quoy je vous en<br />

félicitte de tout mon coeur. Quant a mon sort il est si bigaré, que je ne scauroit encor<br />

vous en donner des nouvelles positives, Mr le Marquis vous en donneras une partie, et<br />

comme je scait que vous correspondez avec ce Seigneur vous aurez la bonté de mettre<br />

celle dont vous me voudrez honorer dans la sience, qui la feras tenir a Mr le Comte de<br />

20 Nesselrode, lequel scaurat ou je pouras ettre ayant l’honneur de correspondre avec luy.<br />

En attendant l’honneur des vos commandemens je suis avec respects<br />

Monsieur<br />

Vottre tres humble et tres Obeisant Serviteur Gerard Dagly<br />

Hertten ce 25 Mars 1714<br />

2. 3. 2010


N. 119 ii. allgemeiner und gelehrter briefwechsel 1702–1716 147<br />

118. BARTHÉLEMY DES BOSSES AN LEIBNIZ<br />

Köln, 3. April 1714.<br />

Überlieferung: K<br />

D. Henricus Sulli, Automatopoeus Anglus, Theoria non minus quam praxi praestans, 5<br />

Tibi cupit innotescere qualicumque commendatione mea qua non indiget. Tradidissem<br />

illi versionem Praefationis Tuae et geminarum appendicum, de quibus nuper, si certus<br />

essem Te etiamnum Viennae commorari.<br />

Prodiit in Gallia liber duobus voluminibus constans in 4 o , Thomistarum de praemotione<br />

physica doctrinam subtiliter et ingeniose instaurans, si fides novello Diario in 10<br />

Batavis cudi coepto, cui titulus: Journal litteraire. Duo illa volumina inscribuntur: De<br />

l’Action de Dieu sur les creatures, Traité dans lequel on prouve la premotion physique<br />

par le raisonnement. Où l’on examine plusieurs questions qui ont rapport à la nature des<br />

Eprits et à la grace. Vale etc.<br />

Dabam raptim Coloniae 3 Aprilis 1714. 15<br />

119. CHRISTOPH ENOCH BUCHTA AN LEIBNIZ<br />

Zeitz, 15. April 1714.<br />

Überlieferung: K<br />

Monsieur<br />

Je Vous suis infiniment obligé de ce que Vous m’avez fait la grace de paier à Madame 20<br />

de Pistorius la somme de 138 f. et je suplie V. E. de songer un peu à ce qui pourra<br />

faire plaisir à Madame pour lui en faire present, parce que’Elle a eu la bonté pour moi<br />

d’attendre si long tems, je rendrai le tout avec beaucoup de remerciments quant j’aurai<br />

le bonheur de faire mes baiser-mains à V. E. dans ce Paï s ci. Le garçon Horloger fait<br />

son devoir comme il faut, M r Teuber en est satifait, et V. E. verra ses sentiments dans 25<br />

une lettre qu’il écrira la semaine prochaine. Je ne manque pas de Lui donner exactement<br />

2. 3. 2010


148 ii. allgemeiner und gelehrter briefwechsel 1702–1716 N. 119<br />

au commencement de toutes les semaines ce que V. E. Lui a promis, je Lui avance le<br />

tems en tems aussi quelque peu de chose et je continuerai de même jusqu’au retour de<br />

V. E. que nous souhaitons touts, qu’il soit heureux et se fasse bientôt M r Oropaeus ne<br />

fera point de difficulté de faire continuer son perpetuum mobile 4 semaines de suite pour<br />

5 l’examiner, mais il m’a dit qu’il vouloit bien savoir si V. E. a envie de l’acheter peut-étre<br />

pour quelque grand Seigneur. C’est un homme un peu particulier et il merite la peine<br />

que V. E. l’aille voir quand Elle viendra chez nous, ce n’est qu’une heure de Zeitz. J’ai<br />

fait tenir à M r Grundman la lettre que V. E. m’a adressée, comme on pourra connoître<br />

par la reponse presente.<br />

10 Je plains V. E. de tout mon Coeur à cause de la perte qu’Elle vient de faire par la<br />

mort de S. A. S. Monseig r le Duc de Wolffenbuttel. On m’a mandé que S. A. est morte<br />

avec une constance veritablement Chrétienne et une fermeté heroique assisté par des<br />

Prétres de trois Religions. Elle envoya à Brounswic pour faire venir auprez d’Elle certain<br />

Ministre Lutherien appellé Lampe, à cause, comme Elle dit, qu’il avoit si bien consolé au<br />

15 lit de la mort feu Monseig r le Duc Rodolph Auguste son Frere, mais celui ci se trouvant<br />

malade il a falu faire venir d’autres. S. A. S. a parlé jusqu’à sa mort avec une eloquence<br />

fort edifiante, citant à tout propòs les plus beaux et les plus confortants passages de<br />

l’Ecriture sainte et plusieurs hymnes, que Mess rs les Catholiques chanterent avec. Cela<br />

fit fondre en larmes touts ceux qui se trouverent dans sa Chambre en assez grand nombre,<br />

20 parceque l’entrée par Ses ordres en fut permise à tout le monde. S. A. doit avoir dictée peu<br />

de jours avant sa mort une confession de foy, je suis curieux de la voir. Elle chargea aussi<br />

Madame la Princesse Heriditaire de faire par écrit ses compliments d’adieu à Madame<br />

l’Electrice d’une maniere, qui fit assez voir son amitié et sa consideration et en même<br />

tems la presence d’esprit, qui ne le quita qu’avec la vie. Il ne regrette rien tant que de<br />

25 n’avoir pas eu encore assez de force pour répondre de main propre à Sa derniere lettre,<br />

ce qui pouvoit s’appeller d’etre fort peu galant en quitant le monde.<br />

Je prie Dieu qu’il conserve V. E. encore plusieurs annés dans une parfaite santé et<br />

que j’aie la satisfaction de Lui marquer mon zele par mille tréshumbles services étant<br />

jusqu’à la mort<br />

30 de V. E. le trés-humble et trés obeïssant serviteur Buchta<br />

Zeitz le 15 e d’Avril 1714.<br />

2. 3. 2010


N. 120 ii. allgemeiner und gelehrter briefwechsel 1702–1716 149<br />

120. CHRISTIAN WOLFF AN LEIBNIZ<br />

Halle, 20. April 1714.<br />

Überlieferung: K<br />

Non dubito, quin E. T. acceperit exempla uberiora ex Commercio Collinsiano epis- 5<br />

tolico, quae ante festum Paschatos ver veredarium publicum Viennam misi. Nunc cum<br />

juvenis quidam eo tendat, qui hactenus apud nos studiis operam dedit, Commercium<br />

ipsum mitto. Diarii Hagiensi Collectores non modo schedam Gallicam, sed et Latinam,<br />

quam anno superiore ab E. T. acceptam imprimi curavi, in Gallium idioma translatam,<br />

mutatis tamen in utroque dictionibus acerbioribus, quae Anglos irritare posse ipsis vis 10<br />

sunt. Promiserunt enim mihi, quod nec ex Anglia quicquam accipere decreverint nisi sub<br />

eadem conditione. Versio tamen prioris Germanica inserta est Actis Eruditorum, quae ab<br />

aliquo tempore lingua Germanica Lipsiae eduntur. Animos Anglorum adversus Germanos<br />

valde exacerbatos esse nonnemo ex Anglia redux mihi significavit, qui cum pluribus<br />

Sociis Societatis Regiae collocutus: quod quidem eo facilius fidem meam meruit, quia 15<br />

etiam Hagiensis Diarii collectores scribunt, Anglos hanc controversiam non tractare ut<br />

controversiam inter Anglum et Germanum, sed ut inter Britanniam et Germaniam. Cum<br />

nunc Amstelodami recudatur nova editio Principorum Philosophiae naturalis Newtoni,<br />

exemplaria editionis Anglicae a bibliopolis Batavis et nostris non comparantur. Puto<br />

itaque, E. T. perinde futurum, sive editione Batava sive Anglica potiatur. Quamprimum 20<br />

itaque prodierit (quod mox fieri debere confido), librum emam et occasione data ad E. T.<br />

mittam. Quas hactenus adversitates nullo meo merito ab hominibus perfidis expertus<br />

fuerim, flagitiorum quodvis genus non invita aula impune perpetrantibus, juvenis ille<br />

coram edisseret, qui has reddit. Quod superest, E. T. me plurimum commendo, futurus<br />

usque ad cineres etc. 25<br />

Dabam Halae Saxonum d. 20. April. 1714.<br />

2. 3. 2010


150 ii. allgemeiner und gelehrter briefwechsel 1702–1716 N. 121<br />

121. LEIBNIZ AN CHRISTIAN WOLFF<br />

Wien, nach 20. April 1714.<br />

Überlieferung: L<br />

5 Diligentem libelli Collinsiani lectionem differe cogor in reditum ad chartas meas, ubi<br />

conferre potero. Nihil in rem afferunt qui edidere, ut probent calculum differentialem<br />

prius innotuisse quam mihi, nec fere nisi seriebus infinitis occupantur, quarum inventionem<br />

libenter etiam Nicolao Mercatori Germano eripere vellent, si possent. Mea serierum<br />

infinitarum cognitio admodum tenuis initio fuit, aliis intento, praesertim cum vix Geome-<br />

10 triam interiorem attingere coepissem. Sed mox inveni viam illam quae calculo differentiali<br />

nixa multis post annis in Actis Eruditorum a me edita est, quae longissime alias Methodus<br />

Mercatori, Newtono et Gregorio notas post se relinquit, cum sit universalis. Fortasse<br />

ego ipse Commercii mei Epistolici volumen edam, cui literae non tantum quas publicaverunt<br />

Wallisius et editor Collinsianorum, sed et aliae inserentur. Et poterunt accedere<br />

15 nonnulla ad vanas cavillationes hujus editoris elidendas, quantum operae pretium videbitur.<br />

Non omnes Angli, imo nec omnes ex Societate Londinensi ineptias Collinsianorum<br />

et sophismata colludentium probant, exterorum autem nemo mihi notus. Si quis Anglis<br />

vicem reddere vellet in Germanos iniquis, uberem inveniret materiam, ostensurus quam<br />

male adulatores Roberti Boylii egerint cum insigni viro, Ottone Gerikio, indubitato au-<br />

20 tore Machinae vacui, et quam ipse Boylius in Germanos parum gratus fuerit, quibus in<br />

Chemicis integrorum libellorum sublegit, ut alia id genus taceam, velut quae contra Hugenium<br />

et Heuratium sunt moliti. Collectores Lipsienses Actorum Eruditorum semper<br />

faciles ac pene nimii fuere in Anglis aliisque exteris laudendis, sed mala gratia redditur.<br />

Significatum mihi est ex Gallia, credo ex Dn. Hermanni communicatis, confectum a<br />

25 Te esse scriptum Germanicum de anima, in qua a meis sententiis non abhorreas. Quid<br />

ejus sit, a Te discere potero.<br />

Thomasium suadeo ut amicum habere studeas, neque enim refert quod fortasse in<br />

dogmatibus dissidetis, id enim<br />

incolumi licuit semper amicitia.<br />

30 Habet acumen, doctrinam, dignitatem, quae omnia faciunt ut favorem ejus Tibi<br />

conciliatum velim. Et vero cum ipse aderam, a Te ornando non alienus videbatur. Quid<br />

2. 3. 2010


N. 122 ii. allgemeiner und gelehrter briefwechsel 1702–1716 151<br />

agit Hofmannus, quid Superintendens vester, quid Ludovicus et Gundlingius? Stahlium<br />

ajunt Gundelshemio absente et favente Berolini sanitatis Principum curam habere debere.<br />

Vale.<br />

Dabam Viennae.<br />

122. GOTTFRIED TEUBER AN LEIBNIZ 5<br />

Zeitz, 26. April 1714.<br />

Überlieferung: K<br />

Per-Illustris ac Excellentissime, Domine ac Patrone aetatem colende,<br />

Qvid Inventor Machinae, perpetuum mobile dictae, de probatione illius motus polliceatur,<br />

quod nempe non tantum per viginti quatuor horarum spatium, sed per integrum 10<br />

mensem etc. continuationem et perpetuitatem ipsius exhibere possit ac velit, ultimae D ni<br />

Consiliarii Buchtae significarunt literae. Sane! Machina illa non est de nihilo licet non<br />

divinare nedum determinare possim, quo nitatur fundamento, hoc autem certo scio, quod<br />

neutiquam incluso et compresso aëre moveatur, multis enim hiantibus rimis etc. gaudet.<br />

Multiplicatio potentiae motricis pendet a multiplicatione diametri. Modulus, quem vidi, 15<br />

et adhuc in pago Draswizensi videre licet, constat ex diametro 10 pedum, et tantum<br />

valet, quantum potentia centenarii, centupondium enim movere et tollere potest. Sed<br />

ad nostram Machinam arithmeticam, in cujus constructione eo pervenimus, ut quinque<br />

cochlidia cum rotis annexis, non solum circum circa; sed et antrorsum et retrorsum, pro<br />

ut l: multiplicator l. divisor exigit, moveri possent. Restant adhuc rotae et vertica- 20<br />

liter et horizontaliter illis incumbentes, cum adjunctis pentagonis et rotis numeratricibus,<br />

in quorum elaboratione automatopoeus hoc tempore versatur.<br />

Dominus Consiliarius Buchta, qui adhuc apud nos agit, optime sese commendat.<br />

Dabam Cizae d. � 26 April A o 1714<br />

Per-Illustris Excellentiae V. addictissimus M. Gottfried Teüber. 25<br />

2. 3. 2010


152 ii. allgemeiner und gelehrter briefwechsel 1702–1716 N. 123<br />

123. NICOLE REMOND AN LEIBNIZ<br />

Paris, 5. Mai 1714.<br />

Überlieferung: K<br />

Je vous envoye la reponse de Monsieur l’abbé Fraguier. Nous avons esté charméz de<br />

5 vos excellens vers, et de voir qu’au milieu des plus grandes affaires et des plus sublimes<br />

speculations, vous saviez conserver ce beau feu et cet agrement qui suffiroit seul pour<br />

faire le merite et la reputation d’un autre. Si j’en avois eu la permission, ils seroient deja<br />

imprimez, mais je suis si religieux que je n’oserai meme en accorder des copies sans avoir<br />

receu vos ordres auparavant.<br />

10 Ou l’amitié me seduit ou vous serez fort content de ces vers cy, dans lesquels je ne<br />

trouve à redire que les louanges qu’on m’y donne: mais je le prends pour une exhortation:<br />

aussi bien est ce l’ordinaire des poëtes de porter les hommes à la vertu par les mesmes<br />

pieces qu’ils destinent à la louange de Dieu où de Heros. A cela près l’ouvrage me paroit<br />

si achevé, ut in arce pone possit quasi illa Minerva Phidiae. Je me suis souvenu en le<br />

15 relisant de Platon qui dit dans le Phédrus, que si la Sagesse pouvoit estre aperceue par les<br />

yeux du corps, elle exciteroit des amours infinis; il me sembloit que la poesie de Monsieur<br />

l’abbé Fraguier faisoit le mesme effet sur moi et d’une façon mesme encore plus vive,<br />

puisqu’en elevant l’imagination et eclairant en mesme tems intelligence, elle s’empare de<br />

toutes less facultez de l’ame pour la porter à l’amour de la verité et à l’admiration de<br />

20 celui qui est capable d’y conduire les hommes. Il m’a paru autant au dessus de Pindare<br />

que son Heros est au dessus des vainqueurs aux jeux de la Grece, et que les sciences<br />

de l’esprit sont plus excellentes que les qualitez corporelles. Recevez donc ces couronnes<br />

que les Muses elles mesmes et les Graces ont composées à l’envie pour en orner la teste<br />

du plus sage et du plus eclairé de tous les mortels, et qu’elles ne vous en soient pas<br />

25 moins agreables pour vous estre presentées par un homme dont tout le merite consite à<br />

connoitre une partie du vostre.<br />

Au reste, Monsieur l’abbé Fraguier me disoit encore hier qu’en effet il n’estoit pas<br />

assez instruit sur vostre systeme pour oser en parler, mais que s’il en avoit jamais une idée<br />

bien nette, il se feroit un plaisir de traiter un sujet si particulier et si grand. Jusqu’icy,<br />

30 me disoit-il, les poëtes n’ont travaillé avec succez que sur ses sujets tres sensibles et<br />

presque connus de tous les hommes: et ils n’ont reussi qu’autant qu’ils les ont rendus<br />

plus sensibles encore et qu’ils les ont fait connoistre par plus d’endroits; mais ici tout<br />

2. 3. 2010


N. 123 ii. allgemeiner und gelehrter briefwechsel 1702–1716 153<br />

seroit nouveau, et affecteroit peu les sens, à moins qu’à force de posseder sa matiere, on<br />

ne trouvast le secret de s’expliquer tres clairement et de mettre sous les sens ce qu’on<br />

auroit parfaitement bien compris, cui lecta potenter erit res etc. Il faudroit pour cela<br />

avoir chaque proposition exprimée dans la dernier justesse, sans metaphore, et comme<br />

les axiomes des Geometres; il faudroit en avoir les consequences les plus immediates et 5<br />

les plus esloignées, et en user pour expliquer les passions et les effets naturels. Mais je<br />

suis bien esloigné d’en estre là, et mon esprit ne me fournit presque que des objections<br />

que je ne demesle pas bien, parceque je ne sais pas encor assez les positions.<br />

Enfin il me fit convenir qu’il avoit parlé juste, quand il avoit comparé la connoissance<br />

que nous avons de vostre Systeme des Monades, à celle qu’on auroit du Soleil par des 10<br />

simples rayons echappez des nuages qui le couvriroient.<br />

Nous avons icy Monsieur l’abbé Conti, noble Venetien, homme d’une grande naissance<br />

et d’un merite encore plus grand. Il a un amour infini pour les sciences, et apres<br />

avoir medité sur ce que vous avez laissé voir de vostre Systeme, il a proposé ses pensées<br />

à M. Wolfius dans une lettre envoyée à M. Hermann, sous lequel je crois qu’il a estudié 15<br />

à Padoue. Il est extremement de nos amis. Je souhaiterois bien que cette lettre parvint<br />

jusqu’à vous.<br />

On m’a dit que M. Wolfius a fait une petite dissertation sur l’Ame en Allemand.<br />

Je m’imagine qu’il aura travaillé sur vos principes: pourveu seulement que vous ne la<br />

desapprouviez pas, je vous serois bien obligé de la faire traduire exactement en Latin ou 20<br />

en François et de me l’envoier.<br />

Monsieur le Card. de Polignac a paru tres sesible à l’honneur vous luy faites dans<br />

vos vers dont il a eté charmé: il m’a chargé de vous en remercier de sa part, et vous prie<br />

d’accepter desapresent un exemplaire de son poëme qu’il vous enverra par moi dès qu’il<br />

l’aura fait imprimer. 25<br />

Mons. Coste qui est encore ici pour quelques mois et qui me plait fort par la douceur<br />

de ses moeurs et par la justesse de son esprit, m’a promis de me faire un extrait en<br />

françois de ce qui peut vous regarder dans les lettres posthumes de M. Lock; il juge aussi<br />

que ce qui y est rapporté de vos jugemens est tout ce qu’il y a de bon dans ce recueil.<br />

Je vous offre toutes les brochures nouvelles du P. Daniel, si M. Martine a une voye 30<br />

pour les faire tenir commodement, et soit pour avoir les livres qui pourront exciter votre<br />

curiosité, soit pour toute autre chose, je vous supplie tres instamment de m’honnorer de<br />

vos commissions et de vos ordres qui seront executez avec beaucoup d’exactitude.<br />

Le bon pere de Mallebranche paroist un peu rebuté du mestier d’autheur. Les Je-<br />

2. 3. 2010


154 ii. allgemeiner und gelehrter briefwechsel 1702–1716 N. 124<br />

suites et les Jansensites le harcelent egalement. Je tache à le soutenir de mon mieux<br />

contre le degoust, qui joint à l’age et aux infirmitez pourroit le reduire au silence. Je<br />

lui recommande toujours l’action de Dieu etc. Il y aura du plaisir à voir, comment un<br />

philosophe qui soutient l’inefficacité des causes secondes, s’y prendra pour detruire la<br />

5 prémotion physique . Il y a longtems que les auteurs de systemes ont eu de la peine à<br />

en ajuster toutes les parties à tous égards: temoin Gascendi, que vous me nommez dans<br />

votre lettre et sur lequel je voudrois bien avoir votre jugement un peu étendu, comme<br />

je le sais sur Descartes, pour l’avoir veu ces jours cy dans une de vos lettres à Monsieur<br />

l’abbé Nicaise, inserée dans le Journal des Savans 13 d’Avril 1693. Je l’ai releue bien<br />

10 des fois avec un plaisir que je ne puis vous exprimer. Comme j’aime fort la personne de<br />

M. Gassendi, je suis bien aise de soumettre mon inclination à vos lumieres.<br />

Du reste, je vous dirai à l’honneur de nostre nation que l’on y blasme tout à fait le<br />

procedé des Anglais à vostre esgard, et que toutes les personnes qui en peuvent juger en<br />

sont indignées. Comptez donc, Monsieur, que ce siecle n’est point ingrat; jugez là dessus<br />

15 de ce que seront les autres.<br />

Je n’ajouterai rien ici aux complimens que Monsieur l’abbé Fraguier vous fait dans<br />

ses beaux vers. Je vous dirai seulement que nos sentimens à l’un et à l’autre les surpassent<br />

encore de beaucoup. Je suis avec bien du respect etc.<br />

à Paris ce 5 de May 1714.<br />

20 Mon frere de Montmaur m’a prié de vous presenter de sa part la nouvelle edition<br />

de son analyse etc. Mons. l’abbé de St. Pierre m’a promis de vous le faire rendre par un<br />

gentilhomme Allemand de sa connoissance qui s’en retourne à Vienne.<br />

Quand vous serez rendu à Hanover, je ne manquerai pas de vous faire souvenir de<br />

votre parole. J’ai rendu exactement vos lettres aux personnes à qui elles etoient adressées.<br />

25 124. CHRISTIAN WOLFF AN LEIBNIZ<br />

Hamburg, 23. Mai 1714.<br />

Überlieferung: L<br />

Vir Illustris Patrone omni animi cultu prosequende.<br />

2. 3. 2010


N. 124 ii. allgemeiner und gelehrter briefwechsel 1702–1716 155<br />

Gravissima Tua negotia denuo his literis interturbare audeo, singulari Tua humanitate<br />

et gratia innixus, quam novo eoque luculento argumento superiores Tuae testatam<br />

mihi fecerunt. Interea temporis infesta, quam nosti, lues nos adflixit, quae etiam prohibuit,<br />

quo minus Bibliotheca Oppenheimeriana, quae Hanoverae adservatur, sed ipsi<br />

quoque Venerabili Abbati Molano cognita non erat, adiri a me non potuerit. Nunc vero, 5<br />

posteaquam libera commeandii facultas vindicata, et Amplissimi Andersonii, Syndici<br />

Hamburgensis, qui res civitatis nostrae hacdum in Aula Hanoverana moderatus est, cura<br />

et opera aditus mihi ad illam Bibliothecam patefactus est, crastina luce, Deo annuente,<br />

eo me conferre constitui. Ceterum a publica illa calamitate animum nonnihil avocare<br />

conatus sum cogitationibus ad Karaeorum res aliquantulum illustrandas conversis, prae- 10<br />

cipue cum copia mihi fieret commentationis Historicae de origine, fatis ac Scriptoribus<br />

hujus Sectae praecipuis, ad Triglandium quondam ex Russia ab ipsis Kareis exaratae,<br />

quam lingua Hebraica cum versione mea latina notulisque qualibuscunque in lucem protuli,<br />

addita in calce ipsa Triglandii de Karaeis diatriba, quae ex hoc potissimum fonte<br />

deducta mihi videbatur. Hujus exemplum, Vir Illustris, aequissimae Tuae, quam mihi 15<br />

polliceor, censurae subjiciam, simulac commoda, cujus spes mihi facta est, occasio recte<br />

curandi se obtulerit.<br />

Quesnelli in N. Foedus animadversiones Lipsiae in Linguam nobis vernaculam converti<br />

fama fert: Fenelonii, ArchiEpiscopi Cameracensis demonstratio existentiae Dei apud<br />

nos eadem lingua lucem adspexit cum praefatione Celeb. Fabricii nostri, Collegae mei 20<br />

conjunctissimi, cum quo frequens mihi de incredibili doctrina Tua et insignibus in rem<br />

literariam meritis sermo intercedit. Nomen suum commemorandum is non censuit vel<br />

modestiae, vel alia quacunque causa. Ejusdem novus Tomus Bibliothecae Graecae, in<br />

quo de Scriptoribus Byzantinis et Eroticis potissimum disseritur, prelum reliquit: inserta<br />

illi est ipsius laudatissimi Fabricii dissertatio de Cruce a Constantino M. quondam visa, 25<br />

seorsim olim edita, et epistola Amicissimi eruditissimique La Croze ad me quondam exarata,<br />

quae de Erotico Athenagorae exponit, et fabulam hanc ab impostore non ex Graeco<br />

conversam, sed Gallice consignatam esse novis et omni exceptione majoribus argumentis<br />

evincit. Cl. Pfaffius, qui Hagae nunc commoratur, aliquot Irenaei ��������, quae VV. CC.<br />

Grabii et Massueti industriam effugerunt, imprimi nunc cum dissertationibus duabus suis 30<br />

curat, quarum altera ad oblationem Eucharistiae ex antiquitate Ecclesiae ultima illustrandam<br />

refertur. Qvis has Tibi, Vir Illustris, reddit, Widowius, Juris Licentiatus est, a<br />

varia doctrina et honestissimis moribus jampridem mihi cognitus, qui virtutum Tuarum<br />

meritorumque fama excitatus Vindobonam sibi adeundam censuit, postquam in Gallia<br />

2. 3. 2010


156 ii. allgemeiner und gelehrter briefwechsel 1702–1716 N. 125<br />

et aliis apud exteros terris per aliquot annos eruditionis provehendae causa versatus est.<br />

Eum Tibi etiam atque etiam commendarem, nisi tanta Tua esset humanitas, ut bonarum<br />

literarum studiosos, atque adeo doctrinae Tuae admiratores sponte Tua ornandos<br />

suscipere consueveris. Ita vale, et in Germaniae decus ac certissimum Literati Orbis<br />

5 praesidium, omni felicitatis genere cumulatus constanti valetudine fruere, et eodem, quo<br />

hucdum, favore prosequendum perpetuo cense.<br />

Illustris Nominis Tui cultorem obsequiosissimum Jo. Christoph. Wolfium.<br />

Dabam Hamburgi X Kal. Junias An. MDCCX<strong>III</strong>I.<br />

A l’Illustre Monsieur le Baron de Leibnitz à Wien<br />

10 125. BUCHTA AN LEIBNIZ<br />

Zeitz, 1. August 1714.<br />

Überlieferung: K Abfertigung:<br />

Monsieur<br />

Le retour de V. Excellence se traîne de semaine en semaine que je perde l’esperance<br />

15 de l’embrasser ici, parceque je dois partir dans 15 jours pour un endroit où je m’arreterai<br />

quelque tems.<br />

L’Horloger a receu exactement toutes les semaines ses deux écus, et à la fin du<br />

semestre 27, en tout 85 écus, depuis le 15 Janvier jusqu’au 4 d’aoust, j’ai paié aussi<br />

à Mr. Richter 14 écus pour V.E. de la maniere que j’espere que la somme de l’argent<br />

20 que V.E. a eu la bonté, d’avancer pour moi, sera bientôt rendue. V.E. me fera la grace<br />

de me faire savoir au plus-tôt, ce que je Lui dois encore, et en cas que son depart se<br />

doit differer encore quelque tems, il sera necessaire d’envoyer une lettre de change à<br />

Mr. Richter à Lipzig afin que nôtre horloger puisse tirer son argent toutes les semaines,<br />

parceque je ne crois pas qu’il finira si tôt son ouvrage. Je suis obligé de Lui faire de<br />

25 tems en tems des reproches voyant qu’il depense son argent inutilement et Mr. Teuber le<br />

gronde aussi quelque fois, mais l’amour est une chose qui ne se soucie pas de toutes nos<br />

remonstrations. S’il étoit possible de savoir de Madame de Pistorius ce qui lui pourroit<br />

faire plaisir, V.E. me feroit un plaisir extrême de Lui offrir un present de ma part, ayant<br />

receu mille honnêtetes d’Elle et de Mr. Son Frere pendant mon sejour à Vienne. Je suis<br />

2. 3. 2010


N. 126 ii. allgemeiner und gelehrter briefwechsel 1702–1716 157<br />

avec beaucoup d’Estime<br />

De Vôtre Excellence<br />

le trés-humble et trés-obeïssant serviteur<br />

Buchta<br />

Zeitz le 1 d’Aoust 1714 5<br />

126. LEIBNIZ AN GOTTFRIED TEUBER<br />

Hannover, 23. September 1714.<br />

Überlieferung: L<br />

Vir Maxime Reverende et Celeberrime, Fautor Honoratissime<br />

Discessi a Vobis plurimum obstrictus Tuae curae in promovendo publico bono, quam 10<br />

in machina Arithmetica perficienda quaero: sed mihi ipsi indignatus sum paulo post<br />

discessum, quod rem necessariam dicere neglexi. Sed hoc faciunt aulicae distractiones,<br />

quarum tamen non poenit ob summam summi ducis humanitatem, magnamque qui ex<br />

eius consuetudine capitur fructum. Sed quod admoneri necesse duco, etsi adhuc differe<br />

potuerit nonnihil, observandum autem crit, quam primum ad partem mobilem accedetur, 15<br />

hoc est: ” necesse omnino esse, ut pars immobilis plane sit ad primum machinae statum<br />

reducta, antequam fiat promotio, ita nempe ut pars promovenda eandem nempe immobilem<br />

semper ad omnia indifferentem inveniat. Hinc sequitur, apicem et dentem transportatorium,<br />

qui post circuitum rotae numeratricis pentagona ad futuram transportandi<br />

actionem disponit, in parte immobili axeque rotae a cochlidio immediate circumagendae 20<br />

esse non debere, sed dependere ab ipsa rota numeratrice parti mobili affixa.‘‘<br />

” Esto rota verticalis a cochlidio circumagenda A, ea agit rotam horizontalem numeratricem<br />

B. Ad est praeterea rota pentagona transportationes futuras praeparans C. dico<br />

hanc non a rota A, sed a rota B disponi debere, si non immediate, saltem interveniente<br />

alio veluti horizontali, ut d vel simili, prout situa optime docebit.‘‘ 25<br />

” His suppositis, si tantum curam habemus, ut transportationes imperfectas ante<br />

promotionem partis mobilis absolvamus ope pentagoni prominentis; efficiemus, ut pars<br />

immobilis semper ante promotionem redeat ad statum priorem per omnia sibi similem.<br />

Haec observatio modum nobis praebet tegendi artem machinae, subducendique perfec-<br />

2. 3. 2010


158 ii. allgemeiner und gelehrter briefwechsel 1702–1716 N. 127<br />

tam eius notitiam ipsis automatopocis quos adhibemus, si tantum apicem sive dentem<br />

transportatorium relinquemus in axe rotae A, ubi esse non debet, et postea ipso ignaro<br />

transferamus ad axem rotae B, ubi esse decibit.‘‘<br />

Scripsit ad me noster juvenis postulatque additiones vel solutiones antecedaneas<br />

5 nescio quas. Ego etiam judicare posse visus sum, sufficientem esse ipsius praebendam.<br />

Tuo autem arbitrio relinquo, an ipsi vestis habendae caussa succurendum putes. Velim<br />

autem pecuniam non ipsi dari, sed vestis negotium per Fridericum D ni Consiliarii Buchtae<br />

curari. Interim satis persuasus esse debet juvenis noster, si bene rem gerat et diligentiam<br />

industriamque paulo magis ostendat, non defore non tantum necessaria, sed et uberiora,<br />

10 ne ulla ratione queri possit, ita tamen qua licet agendum est, ut semper nonnihil in aere<br />

eius simus, ne improvisus abeat aliquando.<br />

D no Consiliario Buchtae alia vice scribam paulo ad omnia instructior. Summo Duci<br />

me data occasione summisse commendari peto. Vale et fave. Dabam Herrenhusae apud<br />

Hannoveram in Aula summae principis Regiae 23. Sept. 1714.<br />

15 P. S. Dn. Orffyreum optem hortatu et gratia Summi Ducis liberari a nexu, quo aliis<br />

obstrictus est, a quibus parum opis sentit. Ita putem deinde ipsi succurri posse pro merito<br />

inventi. Itaque velim in Cizense territorium cum sua Machina transferri possit, quo facto<br />

omnia putem futura in vado. Rogo ut ea de re cum Dn. Consiliario Buchta deliberes<br />

eumque a me officiosissime salutes. Res circumspecte tractanda est cum homine suspicioso<br />

20 ac timido, et aliis obnoxio, qui parum ad ipsum, multum ad se respicere videntur.<br />

127. LEIBNIZ AN GOTTFRIED TEUBER<br />

Hannover, 7. Oktober 1714.<br />

Überlieferung: L<br />

Vir Maxime Reverende et Celeberrime, Fautor Honoratissime!<br />

25 Spero meas Tibi redditas, quibus exposui, quod coram dicere oblitus eram, prorsus<br />

autem observandum est, ut machina nostra scopo satisfacere possit; nempe non axes inferiores<br />

sive immobiles, sed superiores sive mobiles, quibus rotae numeratrices affiguntur,<br />

dentem transportatorem gerere debere. Ita inferiora illa sive immobilia omnia semper,<br />

antequam promotio fit, in statum primo aequivalentem restituuntur, cum imperfecta,<br />

2. 3. 2010


N. 128 ii. allgemeiner und gelehrter briefwechsel 1702–1716 159<br />

quae supersit transmutatio, ipsa manu (prominentibus pentagonis ad libellam redactis)<br />

ante promotionem absolvatur.<br />

Observavi etiam hinc viam haberi efficiendi, ut Automatopoeus, qui machinam claborat,<br />

artificium ejus non agnoscat, si nempe dens transmutatorius in speciem relinquatur,<br />

ubi nunc male locatus est, tollatur, et in altero illo loco alius substituatur. Hoc 5<br />

quoque in prioribus literis attigi.<br />

De D no Orffyreo repeto, optare me, ut inventum qualecunque, certe non spernendum,<br />

in usum publicum transferatur, libereturque vir bonus ab illo nexu, quo illi Camerae<br />

Consiliario, parum ni fallor in ipsum aequo, est obstrictus, simulque a desperatione prohibeatur,<br />

ne inopia pressus, forte se decipi, et in alium locum fraudi obnoxium allici 10<br />

patiatur, quae omnia obtinebuntur, si summus Dux sustentationi ejus honestae in breve<br />

tempus generose prospiceret, donec modum inveniamus, inventum cum ipsius fructu in<br />

usum transferendi, quod mox fieri posse vix dubito. Ego ipsi summo Duci in eundem sensum<br />

scribo, et ut Tecum consultet suadeo. Quod superest vale et fave. Dabam Hanoverae<br />

7. Oct br. 1714. 15<br />

deditissimus G. G. Leibnitius.<br />

128. LEIBNIZ AN CHRISTOPH ENOCH BUCHTA<br />

Hannover, 7. Oktober 1714.<br />

Überlieferung: L<br />

Monsieur 20<br />

Je suis arrivé icy en bonne santé graces à Dieu, comme j’ay deja ecrit à M. Teuber,<br />

maintenant je me donne l’honneur de vous ecrire, pour vous dire que je me suis informé<br />

un peu de l’affaire ou vous avés quelque part. Le jeune Prince restera encor dans le pays.<br />

Il est fort joli, et je crois qu’il ne profite pas mal. Cependant il est impossible que des<br />

personnes qui n’avoient pas encore fait le métier de former un jeune Prince puissent le 25<br />

faire aussi bien qu’une personne qui en a deja l’experience, et qui a tres bien reussi. On<br />

ne sait pas bien encor, si les choses demeureront tousjours sur le même pied. Cela se<br />

decidera au retour du Roy qu’on attend icy l’été qui vient, le dessein de Sa M té etant de<br />

boire les eaux de Pyrmont sur le lieu, les trouvant utiles à sa santé.<br />

2. 3. 2010


160 ii. allgemeiner und gelehrter briefwechsel 1702–1716 N. 129<br />

Madame la Princesse Royale (qui partira d’icy vendredi prochain) m’a fait la grace<br />

de me dire qu’une de vos lettres avoit fait juger que même apres avoir eté remis de votre<br />

cheute, vous n’avoies pas grande envie de venir icy; et que c’estoit apres cela qu’on avoit<br />

pris une autre resolution. Je ne say quelle a pû étre cette lettre. Monsieur Koch va au<br />

5 service du Duc Administrateur de Holstein pour etre aupres du jeune Prince.<br />

J’ay écrit à Mg r le Duc et à Monsieur, qu’il me semble bon de delivrer M. Orifraeus de<br />

l’engagement où il est, qui le rend miserable, et que S. A. S. pourroit suivant sa generosité<br />

ordinaire luy donner une honnête sustentation pour un peu de temps, en attendant qu’on<br />

mette ordre à faire valoir son affaire pour l’utilité publique et la sienne. Car quelque que<br />

10 puisse etre son invention, elle ne paroist pas à mépriser. Par ce moyen on empechera<br />

aussi que d’autres qui le pourroient tromper et faire prendre le fruit de ses travaux ne<br />

l’attirent, ce qui pourroit étre une suite du mauvais état où il se trouve.<br />

Au reste je vous supplie, Monsieur; de dresser votre compte, à fin d’apprendre combien<br />

je vous reste encor apres avoir deduit ce que j’ay payé à Mad. Pistorius, et je suis<br />

15 avec Zele<br />

Monsieur votre tres humble et tres obeissant serviteur <strong>Leibniz</strong>.<br />

129. LOTHAR ZUM BACH VON KOESFELD AN LEIBNIZ<br />

Kassel, 6. Dezember 1714.<br />

Überlieferung: K<br />

20 Excellentissime Vir.<br />

Traditae sunt mihi honoratissimae literae tuae, quarum argumento ut ocyus satisfacerem<br />

quantum quidem temporis brevitas permittit, responsoriae praesentes testabuntur:<br />

Ssr mus Princeps Landgravius proximo quidem post discessum tuum die sabbathi, una cum<br />

Ssr mo Landgravio Darmstadiensi huc reversus fuit, quae est ratio quod difficilis ad suam<br />

25 Serenitatem datus sit mihi accessus, jam vero post discessum Principiis Ssr mus noster<br />

variis distrahitur negotiis, cum omnia jam praeparentur pro itinere principis haereditarii<br />

jam instante: Heri tamen data est mihi occasio alloquendi Ssr mum Principem haereditarium,<br />

cui petitionem et officia Excel. tuae proposui, et merita laudabiliter defuncti<br />

D ni Tschirnhausii exposui; petebat autem a me an D. Tschirnhaus junior jam servitia<br />

2. 3. 2010


N. 129 ii. allgemeiner und gelehrter briefwechsel 1702–1716 161<br />

militaria exercuerit, deinde promisit se desuper cum Ssr mo patre suo collaturum: Interea<br />

polliceor Exc. V rae me proxima occasione oblata ipsimet Ssr mo Regenti petitionem tuam<br />

propositurum.<br />

Caeterum nihil mihi molestius accidit quam praeceps nimium Exc. tuae discessus,<br />

quo rescissa est mihi omnis gratissimo et doctissimo colloquio tuo diutius fruendi occasio; 5<br />

atque inprimis desiderabam Exc. tuae coram intentum meum proponere et recommendare,<br />

cum Novellae nuperrimae spem dederint te in Angliam profecturum (quamvis ex<br />

literis tuis aliter erudior) cum enim famosi illius problematis (de invenienda Longitudine<br />

in Mari) cupido resolvendi me per multos tenuerit annos, ac nunc novissime partim per<br />

generosam expositionem magni praemii ab Illss mo Angliae Parlamento factam, partim 10<br />

per aemulationem tot doctissimorum et acutissimorum Angliae virorum praeeuntium<br />

denuo excitatus essem, resumpta inventione olim encepta, tandem illam Deo sint laudes<br />

perfeci: adeo ut comparata mea cum illis Anglorum aliorumque quotquot mihi hactenus<br />

innotuerunt, sine ulla haesitantia ausim illam Illss mo Angliae Parlamento Dedicare<br />

et ad examinandam Nobilissimis Commissariis Examinatoribus submittere, sola hucus- 15<br />

que mihi defuit occasio unum Exemplar Typis impressum ad fidum aliquem in anglia<br />

Amicum transmittendi: Scripsi desuper l ma Octobris ad D num Doctorem Steigerthal, sed<br />

hactenus responsum necdum accepi, tumum ergo Vir Excellentissime desuper humillime<br />

requiro consilium. Quoad alteram Methodum inveniendi longitudines terestres per quatuor<br />

observationes lunares, sciendum est quod ab aliquo tempore integrum de ista mate- 20<br />

ria meditatus fuerim tractatulum, sed quia mihi desunt requisita observationes, atque in<br />

dies exspectaverim perfectionem hujatis Observatorii quo mihi desideratas procurarem<br />

observationes, hinc irritus fuit tantisper conatus meus: Theoria quidem hujus inventionis<br />

neque adeo prolixa nec difficilis est, at vero haec desiderat per exempla et praxim<br />

illustrari atque certa reddi, quod prolixam paulo reddit tracationem. 25<br />

Interea quo antedictum Tractatum paro, ne ingratus videar esse Societati Regiae<br />

Scientiarum Borussiacae pro Honore mihi praestitio, communicabo Methodum novam<br />

Inveniendi Parallaxes Lunae fere quotidie quoties luna apparet hucusque quantum scio<br />

ignotam.<br />

Pro humanissia praesentatione descriptionis Verborum Mariotte de Coloribus gratias 30<br />

ago maximas, si tamen locus ille aut in Actis Eruditorum Galliae, aut in Transactionibus<br />

Philosophicis Angliae aut in Actis Lipsiensibus contingatur, potero hic illum mihi bene<br />

comparare: Interea inveni adhuc unum Exemplar disquisitionis meae PhysicoMathematicae<br />

de Coloribus integrum quidem et nihil mutilatum, sed tamen nonnihil maculatum<br />

2. 3. 2010


162 ii. allgemeiner und gelehrter briefwechsel 1702–1716 N. 130<br />

(erat enim mei Filii) quodsi ausim illud Exc. Vrae presentare, mandare dignetur, ut et<br />

(si fieri possit) opportunam transmittendi occasionem mihi nominare.<br />

Exspecto in dies etiam responsum ex Anglia ab Amico quodam Architecto nempe<br />

Bellico nostri Ssrmi Principis super presenti satu et progressu Inventionis longitudinis in<br />

5 mari, quando ei rescribens mentionem faciem de statu praesenti Dni Papini, aliarumque<br />

rerum.<br />

Dnus Hofmanus et D. Doct. Wolfart sua humanissima quoque Excellentissiae Vrae offerunt obsequia. Deus dignetur te Vir Excellentissime in Gloriam nominis sui, et ad<br />

augmentum Scientiarum et Artium bonarum quam diutissime sospites conservare, quibus<br />

10 se humillime recommendatum vult<br />

Excellentiae Vestrae Paratissimus Servus L. Zum Bach de Koesfeld<br />

Cassellis 6 Decembris 1714.<br />

A Son Excellence Monsieur le Baron de Leibnitz Conseiller Intime de Sa Majesté<br />

Britannique et Prussien. et Grand praesident de la Societé Royal Prussienne des Sciences<br />

15 à Hannover.<br />

130. LEIBNIZ AN CHRISTOPH ENOCH BUCHTA<br />

Hannover, 9. Dezember 1714.<br />

Überlieferung: L<br />

Monsieur<br />

20 Je suis bien arrivé icy, graces à Dieu. Mais je n’ay point trouvé la Cour à Cassel,<br />

elle estoit à la chasse, et je n’ay point voulu attendre son retour.<br />

Je vous remercie, Monsieur, aussi bien que Mons. Teuber le Concionateur de la Cour,<br />

de toutes vos bontés et vous supplie de tenir la main afin que nostre Küntschtler avance<br />

autant qu’il est possible. L’Hyver est le temps le plus propre pour travailler. Il a pour<br />

25 cela tous les agrémens qu’il peut raisonnablement souhaiter.<br />

Si vous voyés, Monsieur le Grand Prevost de Griesheim et Monsieur le Conseiller<br />

privée Zollmann, faites moy la faveur, Monsieur de leur faire mes recommendations. Le<br />

jeune Mons. Zollmann sur la lettre de Monsieur son pere m’a assisté à Jena. Je voulus<br />

2. 3. 2010


N. 130 ii. allgemeiner und gelehrter briefwechsel 1702–1716 163<br />

y acheter une bonne quantité de disputations, que je marquay dans le Catalogue ecrit<br />

à la main. Mais le temps ne me permit pas de les faire chercher et le fardeau auroit eté<br />

trop pesant pour le porter avec moy. Ainsi j’ay chargé le jeune Monsieur Zollmann de<br />

les marchander, de les faire mettre ensemble; et de les faire envoyer à Leipzig à la foire<br />

prochaine, et de me faire savoir où on les y doit trouver, et à combien il en a fixé le prix; à 5<br />

fin que je puisse donner ordre à un ami à Leipzig de les payer, de les prendre, et de me les<br />

envoyer. Ayés la bonté, Monsieur, d’en parler avec Mons. le Conseiller privé Zolman, et<br />

de le prier de ma part, qu’il veuille faire savoir cela à Monsieur son fils à Jena; mais si on<br />

y vouloit absolument l’argent avant que d’envoyer les disputations à Leipzig, je pourrois<br />

y mettre ordre par votre faveur; et M. Zolman, le jeune pourroit envoyer les disputations 10<br />

à Leipzig à une personne seure, qui les delivreroit à celuy que j’en chargerois, et à qui<br />

rendrois aussi les frais du transport de Jena à Leipzig.<br />

Je serois curieux d’apprendre comment il en va avec notre Mons. Orifraeus, qui<br />

trouvera des difficultés à mon avis de montrer l’utilité de son invention en grand. Et j’ay<br />

peur qu’un jour la Cour de Dresde ne s’en rendu un jour le maitre malgré luy. Votre 15<br />

Landsbaumeister m’a dit qu’il y a entendu raisonner sur ce pied là<br />

J’espere que Mons. Teüber ne trouvera plus aucune difficulté, et que notre artisan<br />

executera bien ses intentions.<br />

Le grand point sera, qu’il observe toute l’exactitude requise afin que les pieces qui<br />

doivent etre transportées repondent où elles doivent aller. 20<br />

Les Suedois ou Suedisés font grand bruit du retour du Roy. le Prince est passé en<br />

Suede, et pretend d’en amener des trouppes pour pousser ses ennemis en Allemagne.<br />

Mais le transport ne sera pas sans difficulté et cependant la Suede même sera en danger<br />

du coté des Moscovites. Il semble qu’il n’y apprehende rien. Mais s’il veut renouveller les<br />

troubles dans l’Empire, il court risque de perdre entierement ce qu’il y possede, et fera 25<br />

bien du plaisir à ses ennemis. Pour moy je crois sans un accident extraordinaire on n’a<br />

pas grand sujet de l’apprendre; pourveu que Mess. les Saxons se mettent en etat de bien<br />

soutenir le Roy de Dannemarc, car autrement ils pourroient etre attrappés eux mémes.<br />

Je suis avec Zele<br />

Monsieur votre tres humble et tres obeissant serviteur <strong>Leibniz</strong>. 30<br />

Hanover ce 9 decembre 1714<br />

2. 3. 2010


164 ii. allgemeiner und gelehrter briefwechsel 1702–1716 N. 131<br />

131. ADOLF THEOBALD OVERBECK AN LEIBNIZ<br />

Wolfenbüttel, 13. Dezember 1714.<br />

Überlieferung: K<br />

Regiae Majestatis Britannicae Dominae Consiliarie Intime Vir Illustrissime<br />

5 Amplissime Consultissime Excellentissime, Domine Gratiosissimi<br />

Propositum a Vestra Excellentia computum ita executus sum ut insigni cum admiratione<br />

perspexerim, omnia ita succedere veluti in designatione Problematis erat praedictum.<br />

Solutionem una cum dicta designatione remitto his literis inclusa. Interim illud<br />

quod coram verbis non satis exequi potui, per literas plenius praestandum agnosco, sci-<br />

10 licet ut gratias agam observantissimas, pro insigni quondam aureo dono, quod largita<br />

est Vestre Excell: mihi valde indigno, item pro gratiosa indulgentia, qua eadem Vestra<br />

Excellentia mihi viam aperuit tandem ex anere scholastico emergendi, et solidioris sapientiae<br />

adyta penetrandi, quam viam adhuc inire nullus dubito, quam primum Vestra<br />

Excell. me jusserit praesentis loci functiones resignare. Interea mihi jam prospexi de li-<br />

15 centia reculas meas alio transferendi, sine suspicione de pleno quem in animo habeam<br />

discessu, nam indicavi saltem me domicilium in alium urbis hujus locum translaturum.<br />

a Vestra Excellentia peto, ne displiceat, nihi indicaro utrum consultis sit, librorum praecipuos<br />

in aedibus Balkenianis sub nomine Leibnitianae possessionis occultare, an potius<br />

Brunsvigam, vel plane Hannoveram transferre. Si quid interim hic loci praestare possim<br />

20 in pignus fidei, vel in certum experimentum meae in LEIBNITIANI negotiis constantis<br />

sedulitatis, (quam me praestiturum promitto) de talibus quacunque occasione absolutum<br />

a Vestra Excell. imperium expecto, etiam dum praesentis adhuc muneris nexibus astringor.<br />

Sive quid ad Historias in posterum edendas e monumentis eruendum Tuis auspiciis<br />

commonstraveris, sive alio quocunque pacto subministrare queam iis quae boni publici<br />

25 causa a Vestra Excell: intenduntur. Ad minimum nunquam committano ut Hamanno<br />

segniorem in novam clientelam adoptaveris. Ovocunque autem rerum statu, Vestra Excellentia<br />

vivente, ac incolumi corpore florente, nil mihi deese arbitrabor. Sin quod Deus in<br />

longos annos avertat, denuo ad alios confugiendum sit, saltem in Britanniam usque Tuis<br />

auspiciis ubi hoc necesse fuerit me spero deductum iri, ut inter Americanos delitescam;<br />

30 vel, quod Deus faxit interim Hannoverae aut in coenobio Lockumensi spero paratum iri<br />

locum quo in senectut possim confugere. Interim, Vestrae Excellentiae fidem ita sequor,<br />

2. 3. 2010


N. 132 ii. allgemeiner und gelehrter briefwechsel 1702–1716 165<br />

ut divinae directionis vestigia huic mutationi subesse plane confidam. Faxit Deus ut in<br />

seriore mea senectute etiam persistero possim<br />

Vestrae Excellentiae fide ac Subjectione devotissime obstrictus servus Adolph.<br />

Theobald Overbeck<br />

Wolffenb. Idibus Decembris Anno 1714. quo die opto 5<br />

Instans ut festum faustis affulgeat horis<br />

LEIBNITIO, laetum Janus quoque pandat ut annum.<br />

132. CHRISTIAN WOLFF AN LEIBNIZ<br />

Halle, 30. Dezember 1714.<br />

Überlieferung: K 10<br />

Vir PerIllustris Atque Excellentissime Patrone maxime.<br />

Multum jam temporis praeterlapsum est, ex quo ad E. V. epistolam Keilianam Diarie<br />

Hagiensi insertam misi; quamvis nondum acceperim, utrum reddita sit, nec ne. Videtur<br />

non pro illis qui rem non satis ponderant, aliquid momenti habere: sed eo magis optandum,<br />

ut ad argumenta Anglorum specialius respondeatur. Ego nunc mutationem meditor: 15<br />

oblata enim mihi est Professio Mathematum Superiorum Wittebergensis cum salarie et<br />

emolumentis in schedula adjecta annotatis. Hic quidem ultra 700 thaleros lucrari non<br />

licuit per annum, etiamsi multum temporis Collegiis impenderim. quid Wittebergae ex<br />

collegiis sperandum, ignoro: spem tamen exiguo pretio redimerem, qui numerus studiosorum<br />

exiguus et studiosi plerique pauperes. Multum igitur hac in re mihi proderit E. V. 20<br />

consilium: quod quidem dudum exoptavi, sed efflagitare non licuit, quia nunc demum<br />

ex Dn. Gazalie, viro juvene, in studiis Mathematico et historico cum laude versato, intellexi,<br />

E. V. adhuc Hannoverae commorari. Quod superest, Deum T. O. M. eo, quo par<br />

est, ardore compello, ut sub auspicium novi anni vires cum corporis, tum animi E. V.<br />

redintegret omniaque bonorum genera in E. V. largiter effundat. Rogo simul, ut E. V. me 25<br />

quoque in posterum favore solito complectatur, qui semper futurus<br />

Illustrissimi Nominis Cultor perennis C. Wolfius<br />

Halae Saxonum D. 30 Dec. 1714<br />

2. 3. 2010


166 ii. allgemeiner und gelehrter briefwechsel 1702–1716 N. 133<br />

133. LOTHAR ZUM BACH VON KOESFELD AN LEIBNIZ<br />

Kassel, 7. Januar 1715.<br />

Überlieferung: K<br />

Excellentissime Vir. Patrone Colendissime.<br />

5 Omnigenam verorum Bonorum et felicitatis copiam a fonte omnis Boni Deo in limine<br />

renascentis hujus Anni animitus Exll ae suae apprecatur subscriptus. alia destitutus<br />

occasione cooetus fui desideratum et promissum tractatulam per Currum ordinarium<br />

Ex ae V rae transmittere, cui adjunxi et alterum specimen exercitationum nostrarum Carolinorum<br />

in Materia quidem minime nova Tyronibus tamen magis accommodata: Apo-<br />

10 graphum etiam novae nostrae Methodi inveniendi frequentissime Parallaxes Lunae per<br />

observationem prout descriptum est ex Exemplari nuperrime ad Cl. D. Hoffmannum Berolini<br />

transmissum cum Exl a vr a amice communico, ut suo tempore cum reliquis Actis<br />

Diarii Scientiarum Societatis Regia typis detur. Pro benevola oblatione mittendi Inventum<br />

nostrum de marinis Longitudinis in Angliam ut tradatur D. D. Commissariis<br />

15 singulariter me Exll ae vr ae devinctum profiteor, eamque oblationem grato et lubentii recipio<br />

animo, interea paulisper adhuc mihi exspectandum erit, donec 7 novos tractatulos<br />

de novissimis ilis modis Inveniendi longitudines marinas ex Anglia receperim a quodam<br />

Amico Casselano tunc ibi degente, sed nunc reduce, qui nuper etiam mihi responsum<br />

scripsit ad petitionem meam, quod tale erat: se mei causa accessisse Exll m D. Comi-<br />

20 tem de Pembrook principalem Commissarium in materia de Inventionibus longitudinum,<br />

ab eoque rogasse quo modo Illss ma illa deputatio jubeat Inventiones istas longitudinum<br />

marinarum sibi proponi ex exhiberi. Tunc eum respondisse: scribe Amico tuo, si ipsius<br />

modus Inveniendi longitudines marinas non sit melior nec certior iis qui nobis hactenus<br />

fuerunt exhibiti, tunc non opus esse ut impensas pro itinere huc conficiendo insumat,<br />

25 quodsi autem videatur sibi possidere meliorem modum, tunc curet illum typis inprimi,<br />

mittatque nobis aliqua exemplaria distribuenda, et ego curam habeo ut Inventio ejus sincere<br />

examinetur, et si vera deprehendatur atque approbata, persolvetur ipsi praemium<br />

expositum ad obolum usque, debet tamen inventur etiam praevie se munire testimoniis<br />

validis ubi et quando inventionem istam suam perfecerit, ut si forte alius quispiam in<br />

30 simile Inventum incidisset, constet quis prior fuerit: maxime ergo necessarium est mihi<br />

ut prius cognoscam Inventiones Anglorum hactenus productas, easque ex ipsis tractati-<br />

2. 3. 2010


N. 134 ii. allgemeiner und gelehrter briefwechsel 1702–1716 167<br />

bus, nam pauculis quae de hisce scripserunt Novellae, ut de Whistonio, Dittonio, Hobbs,<br />

Watson etc. non satis fido. Quodsi forte interea Exll a vr a Hannovera discedat, rogo ut<br />

mihi indicet, quem in locum literae meae mittendae sint ad Exl am vr am .<br />

Amicus iste de quo dixi cum sit ad Hassiam redux in itinere, cum primum reversus<br />

fuerit, resciam forte quomodo se habeat Inventio ista elevandi aquas per Ignem, tum et 5<br />

an et quo loco, quoque in statu vivat D. Papinus.<br />

Ante 2 Septimanas etiam SSr mo nostro Principi submissima Exll ae vr ae detuli praesens<br />

officia, atque exposui illi petitionem de Juniore D. Tschirnhause ad Vexillum promovendo,<br />

responsit mihi Ssr mus se dolere, quod tunc temporis non fuerit Cassellis praesens,<br />

et se libenter voluisse Exll ae vr ae loqui et de variis consulere, quod ego quoque summopere 10<br />

doleo non fuisse factum.<br />

Et cum in praesenti plura non habeam quae scribam, hoc unicum mihi superest ut<br />

rogem, dignetur me suo favori habere recommendatum qui sum.<br />

Excellentissime Vestrae Deditissimus Servus L. Zum Bach de Koesfeld.<br />

Cassellis 7 Januarii 1715. 15<br />

134. KARL LUDOLPH VON DANCKELMANN AN LEIBNIZ<br />

?, 9. Januar 1715.<br />

Überlieferung: K<br />

Viro Illustri et Excellentissimo D. Godefrido Guilielmo de Leibnitz C. L. von 20<br />

Danckelman S. D. P.<br />

Etsi nihil libentius facio quam ad Te scribere, tamen saepius scribentem impedit cura<br />

et timor ne Tibi tot et tantis occupationibus detento. meis litterulis molestus, sim, quae<br />

ratio et hoc tempore propemodum impedimento mihi fuisset, nisi in mentem venisset me<br />

non modo in suspicionem negligentiae verum etiam inhumanitatis invisurum si omitte- 25<br />

rem Tibi de felici hujus anni introitu gratulari. Gratulor itaque Tibi, Vir Illustris, et ex<br />

animo opto ut Numen supremum Te adhuc per plures annos salvum atque incolumen<br />

conservet, et quae in votis Tibi sunt Te impertiat: quo litterarum studiis porro summa<br />

2. 3. 2010


168 ii. allgemeiner und gelehrter briefwechsel 1702–1716 N. 135<br />

Tua eruditione inservire possis omnibusque musarum cultoribus in perpetuum exemplum<br />

floreas. Me vero et hoc anno et sequentibus benevolentia Tua ornes enixe precor.<br />

Rumore auctore dicitur celebrem nostrum Matheseos Profess. D. Wolfium sollicitari<br />

ut se Wittebergam conferat, cui rogationi temperavit, non parvo id detrimento<br />

5 Fridericianae fore nemo dubitat.<br />

Ceterum Potentiss. Magnae Britanniae Regi, ipso natali panegyricum dicere inanen<br />

est, nec dubito quin multa habebis observatione digna et rariora ad historiam hujus<br />

Dignissimi Principis pertinentia. Te Vir Excellentissime, adgredior et enixe etiam atque<br />

etiam precor, si absque Tuo incommodo fieri potest, quibusdam ex his me adjuves, quo<br />

10 beneficio Te in perpetuum me Tibi obligatorum persuadeas velin. Parens Cariss. Tibi<br />

salutem dicit plurimam, doletque Te Vindobona revertentem, non refectum esse apud<br />

nos ex labore itineris, interim Tibi faustum ac felicem hinc annum adprecatur. Vale<br />

A. d. V. Id. Januarias MDCCXV.<br />

135. GEORG EBERHARD VON RECK AN LEIBNIZ<br />

15 Wien, 12. Januar 1715.<br />

Überlieferung: K<br />

Monsieur Vienne ce 12 Janv. 1715<br />

J’ay eu l’honneur de recevoir votre derniere lettre sans date et je n’ay pas manqué<br />

de faire tenir incontinent à M r Schmid celle qui y étoit jointe. Voicy une reponce du<br />

20 Houissier de la chambre de S. M. Imp le le S r Diepholt le quel quoyqu’incommodé de la<br />

goute ne laisse pas de solliciter fortement vos interets par son fils.<br />

L’autre enclose est de Mad me de Bothmer et de sa fille dont M r le B. de Beer est<br />

eperdument amoureux. Sed hoc sub rosa Mess. les Suedois sont passés par icy avec tant<br />

d’ordre que tout le monde a eté charmé de leur conduite; M r Gerbrand ayant eu deux<br />

25 officiers de distinction avec plus de 30 cheveaux à son moulin en quartier sans qu’ils luy<br />

aient causé la moindre incommodité. Le General Spaar et le Colonel Grothausen sont<br />

fort assidus aupres du Prince Eugene et M r le Chancellier Mullern a laissé icy une idée<br />

tres favorable des sentiments de Son Roy.<br />

Je ne doute pas que vous ne regrettiés avec l’Empereur la grande perte que nous<br />

2. 3. 2010


N. 136 ii. allgemeiner und gelehrter briefwechsel 1702–1716 169<br />

venons de faire par la mort du Chancellier Comte de Seylern. On dit qu’il a laissé en<br />

argent contant 400 m florins.<br />

Je vous souhaite reciproquement une heureuse année accompagnée de toutes sortes<br />

de prosperités avec une longue suite d’autres pareilles années à venir.<br />

Tout le monde souhaite l’honneur de vous revoir bientôt icy. J’en suis le premier et 5<br />

avec beaucoup de respect<br />

Monsieur Votre tres humble serviteur Reck<br />

136. GOTTFRIED TEUBER AN LEIBNIZ<br />

Zeitz, 15. Januar 1715.<br />

Überlieferung: K 10<br />

Per-Illustris ac Excellentissime, Domine ac Patrone aetatem devenerande,<br />

Etsi hactenus non scripserim, tamen tuto credas, Patrone Excellentissime, quod Tibi<br />

semper sim et permaneam a servitiis, proque incolumistate Tua precibus meis coram Deo<br />

vigilem. Vaco enim ab omni facultate scribendi propter ferias, ubi automatopoeus (der<br />

Künschtler) a labore vacabat. Finitus vero illis, jamjam occupatus est circa totius ma- 15<br />

chinae externam structuram (dem Gerüste). Duodecim axes, quorum antea tantummodo<br />

sex erant, cum suis rotulis in parte superiore, pro tympanis numeratricibus, fulcris suis<br />

imposuit, partem inferiorem mobilem quamprimum adjungendam. Venit nuper ad me<br />

Mechanicus quidam, qui licet a nullo Magistro artem didicerit, egregius tamen est artifex,<br />

promisitque Machinam illam arithmeticam, vel aliam, pro dimidio pretii, quod 20<br />

automatopoeo nostro hebdomadatim solvitur, elaborare. Id quod nostro significavi, quo<br />

perterritus et experge factus, majoram promisit diligentiam. Suaserim sane, si inposterum<br />

aliae plures sint elaborandae machinae, ut ipsi committeretur negotium, duxit enim<br />

hic uxorem, et apud nos permansurus, operam seduto dabit labori: Interim huic novo,<br />

Meridianum ambidextrum, de quo nuperrime collocuti sumus, speciminis loco, quid prae- 25<br />

stare possit, tradidi elaborandum. Quod super est, Deum precor, ut Excellentiae Tuae in<br />

omnibus benedicat! Dabam Cizae d. ♂15. Januar: 1715<br />

Perillust: Excell: Tuae addictissimus M. G. Teüber<br />

2. 3. 2010


170 ii. allgemeiner und gelehrter briefwechsel 1702–1716 N. 137<br />

137. CHRISTOPH ENOCH BUCHTA AN LEIBNIZ<br />

Zeitz, 18. Januar 1715.<br />

Überlieferung: K<br />

Monsieur<br />

5 Il y a plusieurs raisons d’importance, qui m’ont empeché de répondre à la lettre de<br />

V. E. du 9 x bre de l’année passée, et je suplie de me pardonner ce delais selon sa bonté<br />

ordinaire. S. A. mon Maître fera raport à V. E. touchant Mr. Orifraeus, je suis incapable<br />

d’y ajouter une seule parole.<br />

A l’égard du Küntschler V. E. trouvera deux lettres sous mon couvert, l’une de<br />

10 Mr. Teuber et l’autre de Mr. Hass, qui feront assez connoître jusqu’où le Küntschler est<br />

avancé. Je partirai s’il plait à Dieu par ordre de S. A. mon Maître la semaine prochaine<br />

pour Dresden, c’est pourquoi j’ai prié Mr. Teuber d’avoir soin pour le paiement et d’écrire<br />

à Mr. Richter parceque j’ai donné 34 écus à ce Mr. Hasse, c’est justement la somme que<br />

V. E. a avancé pour moi. Je rends encore mille graces pour cette bonté, et je m’offre<br />

15 à toutes les services dont V. E. me veut charger. J’ai fait aussi les compliments de la<br />

part de V. E. à Mr. de Griesheim et à Mr. de Zollman qui font reciproquement Leurs<br />

recommendations. J’ai paié les disputations que le jeune Mr. Zollman a acheté à Jena,<br />

et j’espere qu’elles seront arrivé à Hanover. S’il je passe quelque chose de nouveau à<br />

Dresden je ne manquerai pas d’en avertir. V. E. et si Elle me croit capable de Lui rendre<br />

20 service, je La prie de m’en donner commission et de croire que je suis avec Zele<br />

de Vôtre Excellence le trés-humble et trés obeïssant serviteur Buchta.<br />

Zeitz le 18 Janv. 1715.<br />

2. 3. 2010


N. 139 ii. allgemeiner und gelehrter briefwechsel 1702–1716 171<br />

138. SCHELHAMMER AN LEIBNIZ<br />

[Kiel], 1. Februar 1715.<br />

Überlieferung: K Abfertigung:<br />

Perillustris vir,<br />

Eruditionis omnis stator et patrone colendissime. 5<br />

Ex quo ad umbilicum perductum a me est, quod desideraveras, Medicum opus,<br />

(factum id vero mense octobris anni emensi) per universum orbem Te perquisivimus,<br />

invenimus nusquam, donec Hanoveram reversum, fama primum, mox amicorum literae<br />

ad nos pertulerunt. Binas interim ad Te, Perillustris vir, literas dederam, quarum vel<br />

unas ad manus Tuas pervenisse, nullum dubito. Nunc enim peropus est, quod dum labo- 10<br />

ris exantlatvi praemium feram, quod et aequitas ipsa flagitat, et indigentia summa, qua<br />

premor. Tanto magis, quod uno hoc anno filiae binae mihi elocandae sint, quarum major<br />

natu Nuptias celebravit, altera mox celebratura est. Itaque Tuam opem, auxilium, consilium<br />

imploro, et quid fieri de libro meo jubeas, expectas Sciagraphiam Dr.Kortholtus<br />

ad Te mittere recepit. Eam spero acceperis. Nihil restat, quam ut foetui tuo jussu nato 15<br />

obstretices porrigas manus, aut qui porrigat, a Te indicetur. Dris. DuCros operam suam<br />

pollicitus est largissime: sed expectandam censuimus sententiam tuam, antequam ordiamur<br />

quicquam. Eam nobis expedi promtum, Vir illustrissime, et salutarem, et bibliopolam<br />

qui recipiat in se editionem, justum que pretium ponat labori, procura. Quod si feceris,<br />

aeternam gratiam habiturus sum. Vale! et placidam atque Aquilae senectutem age. 20<br />

Scr. Kilonii ipsis Kalendis [Februis] MDCCXV<br />

T.C. devotissimus cultor GC Schelhamerus.<br />

139. LOTHAR ZUM BACH VON KOESFELD<br />

Kassel, 4. Februar 1715.<br />

Überlieferung: K 25<br />

Excellentissime et Celeberrime Vir.<br />

2. 3. 2010


172 ii. allgemeiner und gelehrter briefwechsel 1702–1716 N. 140<br />

Quem ante mensem cum veredario curru ad te Vir Exls me misi fasciculum, spero esse<br />

tibi recte traditum: nunc denuo humanissima tua in nuperis literis tuis mihi facta oblatione<br />

permotus et excitatus audeo alterum ad te transmittere literarum fasciculum, continentum<br />

quinque Exemplaria Methodi nostrae inveniendi Longitudines marinas, quorum<br />

5 quatuor submisse rogo ut in Angliam quanto cyus transmittas tradenda Excellentissimis<br />

D nis Commisariis, uno saltem retento pro Exll ae tuae correspondente.<br />

Interea judicum tuum doctissimum super hoc meo invento anxie expecto, quod cum<br />

ab animo non tantum aequo et prorsus indifferenti, sed etiam plurimis egregiis doctrinis<br />

supra morem ordinarium insigniter ornato procedere nullus dubitem, idcirco, si Exll a<br />

10 tua assensum praebuerit, tutus satis ero et confidens in veritate meae Inventionis: si<br />

negaveris? censurae tamen tuae ut ut molestae prorsus acquiesco.<br />

Si tamen forte quaedam obscura aut nonnihil dubia in nostra inventione occurrant<br />

assensum tantisper remorantia, quaeso mihi gratiose indicare dignetur Exll a tua, quibus<br />

ut satisfaciam nullis conatibus.<br />

15 Recepi ante 14 dies septem tractatulos ex Anglia preponentes varios Longitudinis<br />

maritimae inveniendae modos, sed quia mihi prorsus indigni visi fuerunt qui exhiberentur<br />

tam Excellentissimo et doctissimo Examinatorum Collegio, ideo ausus fui meam methodum<br />

publico typo Doctis proponere. Judicium etiam tuum Vir Excellentissime tam super<br />

disquisitione nostra physico Mathematica de Coloribus, quam super nova methodo in-<br />

20 veniendi frequentius Lunae parallaxes, si otium haecce examinandi tibi permissent suo<br />

tempore expecto. Proxima posta quaedam etiam exemplaria Berolinum ad Cl. Dn um Hoffmannum<br />

mittam distribuenda inter doctos quibus me favori tuo recommendatum habe<br />

et vale<br />

Excellentiae tuae Deditissimus Servus L. Zum Bach de Koesfeld.<br />

25 Cassellis 4. Februarii 1715<br />

140. LOTHAR ZUM BACH VON KOESFELD AN LEIBNIZ<br />

Kassel, 14. März 1715.<br />

Überlieferung: K<br />

2. 3. 2010


N. 140 ii. allgemeiner und gelehrter briefwechsel 1702–1716 173<br />

Excellentissime et Doctissime Vir Cassellis 14 Martii 1715.<br />

Exigebat officium meum et Gratitudo honoratissimis literis tuis Vir Excellentissime<br />

citius respondere, sed cum per 14 dies Febris me corripuerit, torpui nonnihil in studiis,<br />

qua nunc (Deo sint laudes) feliciter profligata, tanto alacrius resumo calamum ad satisfaciendum<br />

officio meo: Atque inprimus gratias tibi ago quam maximas pro benevolentia 5<br />

summa mihi praestita in transmittendis ad Angliam exemplaribus Inventiones meae, rogoque<br />

humillime, ut si quid ulterius per Cl. D. Woodwardum aliosve ex Anglia de varia<br />

censura et judicio Doctorum super Methodo nostra Inveniendi Longitudines marinas resciveris,<br />

mecum gratiose communicare digneris: gratulor interea mihi summopere quod<br />

Exll a tua olim quoque easdem fere de Longitudinis Inventione cogitationes nutriverit, 10<br />

atque talem de nostra methodo censuram pronuntiaverit, quae spem meam de desiderato<br />

successu non prorsus pessumdet. Quod attinet justum Exll ae vr ae metum, an non forte<br />

et alii in Anglia similia Inventioni nostrae proposerint; a ipsa fuit ratio quare tam diu<br />

cunctatus fuerim, donec certo scirem quos qualesque progressus ista Inventio in Anglia<br />

fecisset; at vero ex tractatulis illis ab Amico sub initium mensis Decembris elapsi ex An- 15<br />

glia ad me transmissis et inter reliquos pro praecipuis habitis, nihil perfecte inventioni<br />

nostrae simile reperi: inter inventores autem illos unicus occurrit Jeremii Thacker: qui<br />

praeter horologium vitro inclusum in medio Aeris interni per antliam condensati utitur<br />

thermometro sed non Campade; sed dicit se confecisse Tabulam mediante qua scire possit<br />

pro quovis spiritus thermometri altitudinis gradu, quanto horologium citius aut tardius 20<br />

moveatur, quod ego judico magno errori esse obnoxium. Cl. D. Haartsoeker in literis ad<br />

me Dusseldorpii datis aliter de mea Longitudines methodo sentit, quam Exll a vr a nam<br />

primo, negat spiritum thermometricum exacte in eodem altitudinis gradu per regimen<br />

lampadis servari posse, rationem tamen ejus impossibilitatis non reddit. 2 do , putat motum<br />

rotularum automati tandem magis magisque retardari propter incrassationem et 25<br />

exsiccationem olei quocum credit axiculos rotularum illimiri, cum tamen in istis minoribus<br />

portabilibus horologiis tale Linimentum sit prorsus nocivum, et ego non requiro<br />

aliud horologium quam paulo saltem majus isto portabili: 3 tio , censet, si axiculi rotularum<br />

aliaque non illinantur oleo, quod tunc et segnius moveantur et citius atterantur: ego<br />

autem habeo horologium portabile, quo usus fui per 22 Annos, quod adhuc hodie tam 30<br />

exacte et prompte movetur uti ante 22 annos. Denique putat non posse horologium elasticum<br />

confici quod per integrum Annum cum requisita exactitudine, progrediatur: ego,<br />

hoc deficiente, dico negotium etiam posse confici mediante automato periodum octiduam<br />

habente. Perlegi etiam summa cum satisfactione schediasma Gallicum transmissum de<br />

2. 3. 2010


174 ii. allgemeiner und gelehrter briefwechsel 1702–1716 N. 140<br />

regimine horologiorum ex sententia Exll ae tuae (quodnunc etiam cum gratiarum actione<br />

remitto) consului etiam le Journal des scavans Anni 1675, ubi proponis mechanicam<br />

tuam motus aequabilis rationem; quae omnia Luculentum praebant testimonium Exll ae<br />

vir. conatuum tuorum, in perficiendis horologiis, et methodi in longitudinibus marinis<br />

5 inveniendis: miror quod hactenus a nullo Automatopaeo ista ratio motus aequabilis mechanica<br />

fuerit praxi accommodata: forte illa nimis prolixa et composita ipsis videtur,<br />

cum illa vulgata per spiralem elaterem sit implicior: vel fortassis displicet illis alterna<br />

quaedam inaequalitas a duobus diversis elateribus inaequalium forte virium, ut et ab<br />

inaequali pressione elateris in initio et fine (dum unum elatusculum iterum evolvitur,<br />

10 succedente alterius graduali intensione) oriunda.<br />

Nunc quod concernit doctrinam Newtonianam de Coloribus, certe asseverare possum<br />

me et olim et adhuc nuperrime repetito per duo Prismate experimento constanter<br />

deprehendisse quod Lumen coloratum ab anteriore prismate versus solem splendentem<br />

uno sui angulo obverso emissum, illudque exceptum alio prismate cum obliquo incen-<br />

15 dentiae angulo ex. gr. 30 grad. prorsus non transmutetur in alios colores, sed si una<br />

superficies posterioris prismatis tegatur crassiore charta (ad evitandam confusionem luminis<br />

in diversas regiones tum reflexi tum refracti) et sinatur solum lumen purpureum<br />

incidere in alteram posterioris prismatis superficiem observabis facta refractione eundem<br />

purpureum colorem constanter permanere: si sinas solum rubrum colorem incidere in su-<br />

20 perficiem prismatis posterioris oblique obversam, videbis Lumen illud post refractionem<br />

manere rubrum, et sic de reliquis: Imo et colores isti a superficie tum externa tum interna<br />

reflexi et refracti, observantur immutati; et quod amplius est, dum in tali situ prismatis<br />

fig. 8. (in nostra Disq) expresso nullum producitur lumen coloratum, esto radii lucis per<br />

vitrum transeant, tamen si alterum prisma in tali situ lumen coloratum ex anteriore pris-<br />

25 mate elapsum excipiat, colores manent iidem posteaquam illud lumen coloratum prisma<br />

pertransiit: Accedit insuper quod per hanc doctrinam Phaenomena radiationum et colorum<br />

in aliis quoque corporibus diaphanis polyedris comicis, sphaericis, adeoque et guttis<br />

pluvialibus, consequenter in Iride utraque, tam exactum subeant rationem, et ad amussim<br />

ubique conspirent, ut nihil in tota rerum natura superesse videatur, quod exactius<br />

30 omnibus istis phaenomenis satisfacere valeat: videtur forte Mariottus ex Invidia novitatis<br />

facto negligentius experimento (quia aliqua opus est attentione propter colores in diversis<br />

locis multiplicatos et in quibusdam situ everso exhibitis) incidisse in istam contradicendi<br />

rei alias manifeste opinionem; interea quia phaenomenorum istorum in coloribus apparentibus<br />

magnus satis est numerus, et demonstratio illorum in Disqu. n ra tradita valde<br />

2. 3. 2010


N. 141 ii. allgemeiner und gelehrter briefwechsel 1702–1716 175<br />

prolixa est et composita, aliquo tempore et patientia opus est, ut ratio omnium phaenomenorum,<br />

et rationum ubique consensus ac convenientia perfecte intelligatur.<br />

A quo tempore Ssr mus princeps noster Stralsundae redivit, necdum concessus mihi<br />

fuit ad ipsum privatus aditus, nec nisi transeuntem alloqui potui, et videtur praesens<br />

rerum Status aliqualem in plerisque rebus Mathematicis torporem illi superinduxisse: 5<br />

Deus det meliora tempora et meliores atque saniores Principibus propensiones: haec est<br />

etiam ratio quare non potuerim denuao recommendare D. Tschirnhusium: In mense Decembri<br />

cum transeuntem Ssr mum alloquerer, et inter caetera D. Tschirnhusium juniorem<br />

recommendarem praeter reliqua (quae nuper scripsi) Ssr mus quasi Scoptice dicebat ad me,<br />

istius Tschirnhusii pater voluit novam Religionem facere, deinde aliorsum translatus est 10<br />

discursus. An ergo haec Ssr mi verba pro aliqua indignationis nota haberi debeant nescio:<br />

Caeterum in similibus negotiis ut verum fatear nullam habeo suadendi Authoritatem, sed<br />

optandum esset ut Exll a vr a istam rem alicui consiliariorum bellicorum nostri Principis<br />

posset proponere, ubi D no Klante, qui est etiam Vir Doctus, imo consultum magis esset<br />

pro isto scopo, et (quod ego pro me et pro Bone publico Scientiarum Physico Mathemati- 15<br />

carum exoptarem, eumque in finem Exll ae tuae et domum meam et mensam tenuem<br />

offero) ut si negotia Exll ae tuae permittant, ipsa, iter denuo huc conficiat et Ssr mo nostro<br />

coram istum Amici veteris filium recommendet, ac una novos stimulos novosque animos<br />

erga scientias physico Mathematicos inprimis erga Astronomiam (ante aliquot quidem<br />

Annos a Ssr mo gratiose et quasi cum gaudio exceptam, nunc autem fere contemptam ac 20<br />

tantum non tum tamen major pars sumptuum necessariorum sit impensa) ipsi suggerere<br />

dignetur, pro quanto officio universa physicorum et Mathematicorum Respublica<br />

sese multum Exll ae tuae devinctum fatebitur, et ego dinceps sum atque ero:<br />

Exll ae tuae Obstrictissimus Servus L. Zum Bach de Koesfeld<br />

141. LEIBNIZ AN [DIED. DOBLER] 25<br />

Hannover, 15. März 1715.<br />

Überlieferung: L<br />

HochEdler etc. insonders hochg. H.<br />

Meines hochg. H. fleiß und Eruditio Astronomica ist mir wohl bekand. Den locum<br />

2. 3. 2010


176 ii. allgemeiner und gelehrter briefwechsel 1702–1716 N. 141<br />

Nostradami, der auff den iezigen König aus Groß Britannien sich so wohl schicket, habe<br />

noch nicht gesehen.<br />

Daß ein blinder bißweilen trifft, ist kein wunder; und vergleiche ich dergleichen mit<br />

den lusibus naturae, da man Städte, auch einiger maßen personen auf Steinen siehet.<br />

5 Denn daß Nostradamus einen prophetischen Geist gehabt habe, oder daß die Astrologia<br />

einigen Grund habe, ist nicht zu glauben. Inzwischen wird meines hochg. H. decouverte im<br />

Nostradamo billig so angenehm seyn, und so hoch geschäzet werden, als wenn M. h. H.<br />

unter einer menge ungestalter steine einen gefunden, darinn die Natur eine vornehme<br />

Person durch ungefährliche schickung wohl abgebildet.<br />

10 Poniatoviam, Drabitum und dergleichen falsche und neüe Propheten, wolte ich rahten<br />

davon zu laßen. Es sind theils närrische, theils übelgesinnete Leüte gewesen.<br />

Daß H. la Hire als ein Mann bey jahren M. h. H. geantwortet wie er gethan, wundert<br />

mich nicht, als der sich die mühe nicht geben wollen. Hatte M. h. H. ihn etwa in einem<br />

buch refutiret, und darinn zugleich die aequationem temporis gegeben, würde er vielleicht<br />

15 ex principio honoris die untersuchung vorgenommen haben. Das wäre eine pia fraus<br />

gewesen. Sonst will niemand gern in honorem laterius arbeiten, wenn ihn nicht eine<br />

sonderbare Ursach dazu treibet.<br />

Ich glaube daß H. Abbé Bignon noch allezeit die Academie Royale des Sciences zu<br />

Paris dirigire. Mit der censura librorum ist eine enderung vorgenommen worden, und<br />

20 halte nicht dafur daß die Academi oder deren glieder M. h. H. gramm seyen, aber sie<br />

wollen sich nicht gern bemühen. Die Sand uhren sind sonst viel fehlern unterworffen, wie<br />

Tycho und Keplerus gefunden. Wenn man eine Uhr hätte, die so richtig zur See wäre wie<br />

die großen Pendul-Uhren zu lande, würde sich das übrige schohn finden.<br />

Weil das Parlament von groß Britannien Commissarios wegen der Longitudinum<br />

25 verordnet, so bedünket mich das beste sey sich bey der Commission anzugeben, denn an<br />

der H. Pariser Urtheil würde sich dort die Englische Commission nicht binden.<br />

Ich verbleibe iederzeit Meines insonders hochg. H. dienstergebenster<br />

G. W. v. <strong>Leibniz</strong>.<br />

Hanover den 15 Martij<br />

2. 3. 2010


N. 142 ii. allgemeiner und gelehrter briefwechsel 1702–1716 177<br />

142. JOBST DIETRICH BRANDSHAGEN AN LEIBNIZ<br />

London, 4./15. März 1715.<br />

Überlieferung: K<br />

Hoch Wollgebohrner, Hochzuehrender vndt H. Geheime Rath.<br />

London den 4 ten Marty 1715 5<br />

Ew. Excellentz höchstgeehrtes schreiben vom 12 ten Febr. habe erst den 21 sten ejusdem<br />

nebenst den einschlüßen erhalten; hoffe Ew. Excellentz werden zwischen der zeit<br />

mein letztes auch empfangen haben, in welchen ich wegen Ihrer Bücher so bey der Gräfin<br />

von Bückebürg stehen, meldung gethan. 10<br />

Daß H. Doct. Zumbachs project de Longitudine habe den sämbtlichen dazuverordneten<br />

Herrn Commissarien in ihrer Versamblung überreichen wollen, alleine ich köndte mit<br />

allen meinen fleiß nicht erfahren wo selbige zusammenkunfft war, vndt ob sie jemahls<br />

geseßen hätten; ich resolvirte deswegen mich an die Mitglieder selbiger zu appliciren<br />

vndt zwar an den Vornembsten nemblich den H. Staats Secretario Stanhope, welcher 15<br />

mir sagete daß noch kein orth wegen ihrer Versambling ernennt were, entschuldigte sich<br />

auch die 3 exemplaria anzunehmen, weilen seine itzige affairen ihme nicht zulaßen wolten<br />

sich in diese sachen zu méliren. Ich ging darauf nach zwey andern Commissarien,<br />

welche sich gleichfals weigerten es anzunehmen, vorwendent, daß sie solches vor sich en<br />

particulier nicht thun köndten, sondern die commissarien müsten sämbtlich bey einan- 20<br />

der seyn, welches sie nicht müsten wenn es geschehen würde. Endtlich ging ich nach S r<br />

Isaac Newton (auch einer von den Commissarien, welchen ich zwar am besten kennete,<br />

aber auß gewißen ursachen nicht erst zu ihm gehen wolte) der weigerte sich auch solches<br />

anzunehmen mit derselben entschuldigung alß die andern, ich fragte waß die ursache<br />

dieser weigerung seyn möchte? Er antwortete mir daß die Commissarien noch einmahlen 25<br />

geseßen hätten, weren auch nicht willens solches zu thun, vndt ob er so gar deutlich es<br />

nicht außagete so verstundt doch so viel, daß das Parlament zwar eine recompence von<br />

20 000 �auf die Invention gesetzet, doch aber keine provision vor die Commissarien gemachet,<br />

welche dan die mühe es zuuntersuchen nicht ehe auf sich nehmen wollen biß das<br />

Parlament darin einige regulation gemacht hätte. Endtlich vereinigten wir unß so weit, 30<br />

2. 3. 2010


178 ii. allgemeiner und gelehrter briefwechsel 1702–1716 N. 142<br />

daß er die 3 Exemplaria versiegelt in seine verwahrung nehmen, oben darauf geschrieben<br />

waß es war vndt welchen tag es geliefert, mit der bedingung daß bey erster Session der<br />

Commissarien solches zuüberliefern, oder mir solches zu einigen Zeiten wen es verlanget<br />

würde, wieder zustellen solte, vndt hat mir darauf beykommenden schein gegegeben.<br />

5 Weilen der H. Newton ein exemplar davon in meiner gegenwart durchlaß, nahm ich<br />

die gelegenheit sein sentiment davon zuvernehmen, er sagete daß er das fundament worauf<br />

es gestellet approbirte, vndt weren viele so woll in Engelandt alß andern Ländern welche<br />

solches gleichfals durch Uhrwercke wolten werckstellig machen, wen nun unser H Author<br />

oder die andern ein recht accurates Uhrwerck köndten zuwege bringen, glaubete er woll<br />

10 daß es dadurch geschehen möchte; Allein bey den ordinairen Uhrwercken so alß man sie<br />

heutiges tages hätte, weren vielen ungelegenheiten unterworffen, nemblich erstlich wegen<br />

der hitze und kälte so woll des Wetters alß des Climats, weilen in solcher verenderung<br />

die federn im Uhrwercker entweder schlapper, oder mehr eingezogen seyn, vndt also irregular<br />

gehen, würden. Zum andern so würden die Räder sich allgemählig abnützen vndt<br />

15 nicht mehr glatter oder polirter werden, deswegen sich alßdan geschwinder bewegen den<br />

anfangs. Zum dritten das Öhl womit die bewegungen müßen geschmieret werden, würde<br />

von zeit zu zeit dicker werden, vndt also die motion langsahmer machen. Diesen letzten<br />

abzuhelfen sagte er, es hätte ein Uhrmacher allhie nahmens Tompion, die Taschen Uhren<br />

zuverbeßern, ausgefunden, daß die Spindeln der Köcher in sehr woll polirten Edelgestei-<br />

20 nen umblieffen, vndt hätte sonderlich die Rubinen am bequemsten dazu befunden, worauf<br />

man dan keinen öhl nötig zu gebrauchen hätte, es weren sage er ferner noch andere kleine<br />

beschwehrlichkeiten dabey, welche ihm nicht gleich wolten einfallen. Vndt ob woll dieses<br />

alles schiene alß wen es nur delicatessen vndt der Haubtsache eben nicht groß nachtheilig<br />

weren, so würde es doch bey langen reisen ein considerables austragen. Weilen er es auch<br />

25 sehr schwer hielte alle diese angelegenheiten der Uhrwercke zu remediieren, vermeinete<br />

er daß man auf diesen fundament alleine kein recht accurates werck köndte zu wege bringen,<br />

ohne daß man die betrachtung des firmaments mit zu hülffe nehme, vndt alle 3 oder<br />

4 wochen einmahl mit den instrumenten die höhe observirte wo man were, vndt durch<br />

dieses das Uhrwerck stellete oder corrigirte alß es nötig befunden würde.<br />

30 Ob ich nun mit der Überlieferung der Papiere recht vndt zu vergnügung Ew. Excellentz<br />

vndt des H. Dr Zumbachs procediret, weiß ich nicht, ich verwardte aber Ew. Excellentz<br />

weitern befehl hierin, da ich dan nicht manquiren werde solchen gehorsambst<br />

zuvollziehen.<br />

Ich habe kein wordt von Ew. Excellentz bey der überlieferung noch sonsten bey<br />

2. 3. 2010


N. 143 ii. allgemeiner und gelehrter briefwechsel 1702–1716 179<br />

jemandt gemeldet.<br />

Es sint diese zeit hero viele tractaten von dieser Materie heraus kommen, auch anitzo<br />

noch eines unter der Preße mit dem titul Dorothei limari Mathematici Veneti Longitudinis<br />

aut Mari investigandiae Methodus, adjectis insuper demonstrationibus et instrumentorum<br />

Iconismis Londini. Weilen ich aber das tractat selbsten noch nicht gesehen, weiß 5<br />

nicht auf was fundament es gehet.<br />

Monsieur Einhart habe sinder empfangung Ew. Excellentz Schreiben noch nicht<br />

sprechen können.<br />

Monsieur Zollmann welcher Hoffmeister bey den Jungen H. Baron von Bothmer ist,<br />

läßet Ew. Excellentz unterdienstlich grüßen, er sagete er habe die ehre nicht Sie Persöhn- 10<br />

lich zukennen, den brieff aber davon Ew. Excellentz gedruket hätte er nicht bekommen,<br />

er hat Ihre Excellentz dem H. Baron von Bothmer deswegen gefraget, welcher sich auch<br />

nichts davon zuerinnern weiß.<br />

Des Hobbesy tractat habe noch nicht außem lande erhalten, wovon ich in meinen<br />

vorigen gemeldet. 15<br />

Die wahl der Parlaments Herrn ist diese woche im gantzen königreiche zum ende<br />

kommen, vndt sint in general zu rechnen zwey whigs gegen einen Tory erwehlet worden.<br />

Mein Schwiegersohn vndt Tochter sint vor etlichen wochen glücklich von Augspurg<br />

allhie wieder angelanget, welche sich in Ew. Excellentz faveur unterdienstlich recommendiren.<br />

20<br />

Ubrigens weiß dieses mahl nichts zu berichten alß daß ich Ew. Excellentz in den<br />

Schutz Gottes vndt mich in der beständigen gewogenheit empfehle der ich stets bleibe.<br />

Ew. Excellentz Unterdienstlich gehorsamster vndt verbundenster knecht<br />

J. Brandshagen<br />

143. LEIBNIZ AN CHRISTOPH ENOCH BUCHTA 25<br />

Hannover, 16. März 1715.<br />

Überlieferung: L<br />

Monsieur<br />

Je ne say si vous étes revenue de Dresde. Quoyque le Roy n’y soit point la Cour<br />

2. 3. 2010


180 ii. allgemeiner und gelehrter briefwechsel 1702–1716 N. 144<br />

ne laisse pas d’estre digne de quelque sejour. Il y des personnes de merite, et qui ont<br />

des lumieres même parmy les plus grands. M. le Prince Gouverneur a des connoissances<br />

fort etendues, on dit qu’il a formé une societé de curieux extraordinaires. Je ne say ce<br />

que fait le Baron dit Adeptus autres fois, et si l’on poursuit des choses dont une partie<br />

5 avoit eté commencée par M. de Tschirnhaus. On m’a dit qu’il y a un homme habile<br />

et entreprenant nommé M. Wenzel qui reforme bien des choses aux mines et salines, et<br />

aillaurs. Je m’imagine que votre curiosité vous aura porté, Monsieur à vous informer de<br />

ces choses. Et je vous supplie de me faire quelque part de vos informations. Au reste je<br />

suis avec zele<br />

10 Monsieur votre tres humble et tres obeissant serviteur <strong>Leibniz</strong><br />

Hanover ce 16 de Mars 1715<br />

Voila une vielle lettre, Monsieur, adressé à vous que mes gens viennent de me donner.<br />

Je n’en savois pas un mot.<br />

144. SCHELHAMMER AN LEIBNIZ<br />

15 [Kiel], 21. März 1715.<br />

Überlieferung: K Abfertigung:<br />

Perillustris vir.<br />

Responsum tuum, quo me ultra meritum longe extollis, per Kortholtum nostrum<br />

mihi traditum est. Idem si sentient eruditi caeteri, erit quo supra modum mihi gratuler,<br />

20 sed prope magis adhuc, si bibliopolae, e quorum arbitrio et libri fatum, et mea non tantum<br />

gloria, sed res quoque pendebit. Existimabam Te, Vir maxime, ex enarratione summorum<br />

capitum de opere ipso judicaturum, et aliquid forte admoniturum: itaque argumenta per<br />

eundem Kortholtum transmiseram, sed ista me expectatio fefellit. Jdem interim compendium<br />

denuo confeci, ad Gleditschium, Lipsiam mihi jam sunt elapsi ultra viginti dies:<br />

25 binas uncialias pro plagula pretium laboris statui: sed nondum tuli responsum. Ex ejus,<br />

et Dr.Mensenii judicio pendebit spes mea, qua si excido, oleum atque operam perdidero,<br />

dum ex aula nostra jam dudum dissipata, nil expectari amplius potest. Itaque actum<br />

erit de me, qui prope quadriennum illi impendi operi, vires ingenii detrivi, senectutem<br />

in miseria et egestate transigere cogar. Quod ergo unum superest, summis a Te preci-<br />

2. 3. 2010


N. 145 ii. allgemeiner und gelehrter briefwechsel 1702–1716 181<br />

bus, Excell: vir contendo, te obsecro te obtestor, subvenias laboranti, et illis pro tua in<br />

ea re auctoritate, opus commendes, quo voti compos fiam. Tuus est foetus, te auspice<br />

ceptu, aequum est, obstetrices quoque menus ipsi commodes, quo in lucem prodeat, nec<br />

in partu suffocetur, et matrem simul tradat interitui. DuCros, generosissimus mortalium,<br />

et cujus in me benevolentiam satis laudare non possum, non consilio modo, sed re juvit. 5<br />

Itaque ei quamplurimum debeo. Quae paulo sunt intricatio, describenda curo, nec relegere<br />

quae describuntur, renuo, quo emendatius prodeat typis exscriptum, aut ne erroris<br />

aliquod mea culpa irrepat. Labor est maximus: verum et hunc recte positum, si obtineo<br />

percommendationem Tuam, quod cupio, et cujus mihi spem olim fecisti, putabo. Vale<br />

Vir eruditorum princeps, et me tuo quodam responso solare 10<br />

Excell.entium vir.cultor devotissimus Schelhamerus<br />

Kilia, 21. Martii 1715.<br />

145. LEIBNIZ AN LOTHAR ZUM BACH VON KOESFELD<br />

Hannover, 8. April 1715.<br />

Überlieferung: L 15<br />

Vir Celeberrime Fautor Honoratissime<br />

Ecce Tibi responsionem ex Anglia, unde videbis Tuam meditationem de perficiendis<br />

pro usu Marino horologiis uni ex Commissariis a parlamento examinandarum methodorum<br />

ad longitudines gratia constitutis esse redditam, et quae ratio sit cur nihil hactenus<br />

egerint Commissarii, vel facile acturi videantur (parlamentum scilicet) inventori non 20<br />

ipsis providit, et gratis poenitet esse probum. Addo etiam schedam qua ille redditum sibi<br />

scriptum Tuum fatetur. Literas ipsas amici, rogo ut ad me remittas.<br />

Quod in illis habetur de adhibendis gemmis in horologiis, in quibus vertantur axiculi<br />

rotularum; jam dudum observavit Hugenius in opere de pendulis, ubi axiculo verticali<br />

substernit tantillum adamantis, ipsum autem axiculum ex chalybe durato sumit. 25<br />

Non video cur Cl. Hartsoekerus neget ope thermometri et lampadis servari posse<br />

eundem fere gradum caloris.<br />

Mea ratio aequalitatem conciliandi horologiis ideo nondum ad praxin traducta est,<br />

qui fundamentum dare contentus commodam rationem applicandi non publicaveram. Ex<br />

2. 3. 2010


182 ii. allgemeiner und gelehrter briefwechsel 1702–1716 N. 146<br />

cogitaveram quidem jam dudum, sed Automatopeei defuerunt qui executionem in se suscipere<br />

aut vellent aut possent. In magis urbibus vellut Parisiis, Londini, talia commodius<br />

exequi licet: nisi quis artificem in id unum peculariter accersere velit, quod sine magnis<br />

incommodis facile fieri nequit.<br />

5 Mariottus erat vir egregrius, et amans veritatis, itaque crediderim non ex invidia<br />

sed praeoccupatione animi circa colores haesisse. Rem tamen ut scribis sese habere non<br />

dubito.<br />

S mum Vestrum incolumem redisse gavisus sum et tanto solidae Doctrinae patrono<br />

prospera omnia apprecor, et spero quae nunc animum ejus a nostris studiis distrahunt<br />

10 mature compositum iri, ut liberius eis delectari possit. Ego nunc valde occupatus sum,<br />

spero tamen aliquando ad vos excurrere posse, et pro humanissima oblatione multas<br />

gratias ago. quod de Patris Tschirnhusii religione dixit Serenissimus Landgravius magis<br />

jocantis fuisse arbitror. Quod superest vale et me ama. Dabam Hanoverae 8. April 1715<br />

Deditissimus G. G. Leibnitius.<br />

15 A Monsieur Zum Bach professor en Mathematique à Cassel<br />

146. GOTTFRIED TEUBER AN LEIBNIZ<br />

Zeitz, 14. April 1715.<br />

Überlieferung: K<br />

Per-Illustris ac Excellentissime, Domine et Patrone aetatem devenerande,<br />

20 Noli irasci, Patrone Excellentissime, de cunctatione responsionis meae ad ultimas<br />

Tuas de dato 12 Mart: quas demum d: 26 ejusd: accepi . Scripsi quidem d: 15 Januar:<br />

ast vereor ut literae illae ad manus Tuas pervenerint. Machina nostra eo perducta, ut uti<br />

spero quam primum Excell: T. satisfaciat. Ultima quidem manus plus difficultatis, quam<br />

opinabar, detegit, et impedimenti loco fuit, quo citius totum perfici haut potuerit opus.<br />

25 Ubi tamen diffiteri non possum, quod automatopoeus noster aliquantulum degenerare<br />

videatur, cum non solum cum automatario publico, Häneln, causam communem fecerit,<br />

et quidem contra illum Mechanicum, artem suam exacte callenteni, de quo in ultimis<br />

meis mentionem feci, privilegiumque quoddam de prohibendo, a Serenissimo nostro quasi<br />

extorserit; sed et exinde nimium quantum sibi indulgeat, aes alienum contrahat, et res<br />

2. 3. 2010


N. 147 ii. allgemeiner und gelehrter briefwechsel 1702–1716 183<br />

suas negligentius tractet. Admonui illum saepissime cum comminatione, rem Excell: Tuae<br />

significare. A D no Richtero d: 4 April: 30 Imperial: accepi. D nus Cons: Buchta adhuc non<br />

reversus, ast quam primum reversurus. De Orifireo altum est silentium, quid faciat et<br />

ubi degat, nescio, credo quod male sibi prospexerit. Dab: Cizae d: ⊙14. April: 1715.<br />

Per-Illustris et Excell: Tuae additissimus M. G. Teuber 5<br />

147. LOTHAR ZUM BACH VON KOESFELD AN LEIBNIZ<br />

Kassel, 13. Mai 1715.<br />

Überlieferung: K<br />

Excellentissime et Doctissime Vir Fautor ac Patrone colendissime.<br />

Agnosco et veneror magnitudinem officiorum tuorum erga me, et utinam non verbis 10<br />

tantum sed etiam operibus gratitudinem illis debitam testari possem: quod vero interea<br />

conatus tui Vir Exll e mei causa suscepti non plenarie ex voto successerint casui, non<br />

voluntati tuae, aut Amici tui Londinensis tribuendum est: videtur tamen spes omnis necdum<br />

esse irrita, quamdiu aliqualis superest ratio Angliae parlamentum a nobili et perutili<br />

suo proposito non facile destiturum, exspectandum ergo mihi est donec Parlamentum 15<br />

D. Commissariis et praemium dignum laboribus eorum et locum conventus assignaverit:<br />

Effecisti interea Vir Ell me per Amicum tuum (nisi me fallat opinio) ut frustra alius in<br />

Anglia sibi meam inventionem vendicare ausit.<br />

Judicium Celeberrimi Domini Isaaci Newtoni super inventione mea, fundatum est in<br />

nimis superficiaria et non intellecta satis descriptione mea ejusque praecipuo fundamento, 20<br />

ubi ipsa Exll a tua procul dubio etiam advertit, frustra enim objectiones adducit quibus<br />

in isto tractatulo jam satisfactum est.<br />

Amico suo Londinensi cum rescripserit Exll a tua, ut Viro illi Nobilissimo praeter<br />

humanissimam salutationem et tenuium servitiorum meorum praesentationem gratum<br />

animum meum nomine meo illi testari dignetur rogatum velim, de reliquo vota mea et 25<br />

commoda istam inveniendae longitudinis nostram rationem concernentia, arbitrio tuo et<br />

dispositioni prorsus committo, ac spero quod Amicus tuus Vir Exll e Londini invigilabit<br />

ut inventio illa mea in proximo DD. Commissariorum consessu decenter proponatur ac<br />

examinetur, et quidquid de illa conclusum fuerit tecum mox communicet. Ne graveris<br />

2. 3. 2010


184 ii. allgemeiner und gelehrter briefwechsel 1702–1716 N. 148<br />

autem rogo vir Exll e quod adeo tarde tibi respondeam atque literas amici tui remittam,<br />

invito enim me ipso hoc factum fuit, quandoquidem enim partem officii mei esse censens,<br />

literas illas Ssr mo Principi Landgravio aliisque magnatibus (ad quos tardus saepe datur<br />

accessus) successive exhibere (quod ausum sperem non indigne feres) idcirco plurimi dies<br />

5 elapsi sunt.<br />

Nupera quae contigit Eclipsis solis non satis fausto et propitio caelo a nobis fuit observata<br />

in novo observatorio praesente Ssr mo Principe Wilhelmo et Anhaltino plurimisque<br />

Nobilibus Doctis et studiosis (Ssr mus enim Landgravius per aliquot dies male habuit). Initium<br />

Eclipseos cum prioribus phasibus caelum nubilum nobis eripuit, circa medium intra<br />

10 nubes densiores sol subinde quidem micabat, sed adeo interrupte ut mora non pateretur<br />

Heliometrum applicare, ita ut sola aestimatione oculari judicaremus obscurationem<br />

maximam (quae accidit circa Decimam matutinam) circiter esse II digitorum quia figura<br />

et magnitudo residua lucis solaris prorsus aequabat et similis erat figurae illae in Typo<br />

ex calculo Tabularum Clss mi D. de la Hire per me praevie delineato et publice affixo,<br />

15 post medium eclipseos (conjunctum cum mediocri aeris (sed satis frigidi propter ventum<br />

etiam septentrionalem) obscuritate) caelum subinde apparebat serenius adeo ut applicato<br />

heliometro plurimas phases feliciter observare potuerimus, praeterquam momentum<br />

Finis, a quo tamen non putamus nos per integrum minutum primum aberrasse, ita ut<br />

illud visum nobis sit contigisse II minutis primis post Undecimam, quod proxime accedit<br />

20 ad Tabulas de la Hire. nunc superest ut rogem Exll am tuam, digneris aliqua occasione<br />

me beare qua per quantulacunque servitia mea testari valeam me esse<br />

Excellentiae Tuae Obligatissimum Famulum L. Zum Bach de Koesfeld.<br />

Cassellis 13 maji 1715.<br />

P. S. Capitaneus ille (de quo olim mentionem feci) jam ex Anglia redux parat ma-<br />

25 chinam suam mediante qua vi Ignis Aquam sursum pellere nititur, de cujus successu<br />

proxime scribam.<br />

148. JOHANN CHRISTIAN LEHMANN AN LEIBNIZ<br />

Leipzig, 22. Mai 1715.<br />

Überlieferung: K<br />

2. 3. 2010


N. 149 ii. allgemeiner und gelehrter briefwechsel 1702–1716 185<br />

Patron<br />

Hochgebohrner etc. Insonders hochzuehrender Herr Geheimter Rath Hoher<br />

Ew. Excellenz als meinem Praesidi sende einige Exemplaria von meinem theils beschriebenen,<br />

theils inventirten adminiculis des bergbohrens, it. den Nuzen eines Inventirten<br />

Pochwerckes, welches beschreibung innerhalb 4. Wochen durch Gottes hülffe in den 5<br />

druck kommen soll. Andere dinliche Media ad architecturam et Mechanicam Metallurgicam,<br />

habe bereits die Inventiones auch ausgesonnen, daß mann alle Auffschlage Waßer,<br />

auch Pferde Göpel weiter nicht nöthig habe so in Ungarn bey dem Graff Fellenbach anzubringen<br />

hoffe, it. alle geringhaltige Sohle von 2 Loth mit Nuzen auszusieden habe auch<br />

ausgefunden. Nur ist das Unglücke vor mich daß ich lauter Undanck in fine laborum ver- 10<br />

diene, und dießwegen weder Unkosten wiederbekomme, sondern auch gedrucket werde;<br />

Erweiße übrigens auch meinen fleiß in vegetatione et Maturatione plantarum, da ich zu<br />

weynachten vor dem Jahre und heuer die schonsten bluhmen und Gewächße vorgebracht,<br />

so mann im Julius kaum natur. zeigen kann. Wie baldt ich mit meinen laboribus satis<br />

praetiosis werde auffhören mußen, weil meine media künfftig solches nicht ausdaurn wol- 15<br />

len, weiß zwahr nicht, doch hoffe ich der Allmächtige Schöpffer, werde mir aus genaden<br />

hoher Potentaten assistence zuwenden, worzu Ew. Excellenz recommendation mir ein<br />

großes dienen wirdt. Hoffe Sie werden als mein hoher Praeses mit meinem Fleiße, und<br />

daß ich utilitates Physicas suche zufrieden seyn, und in güttigen Andencken erhalten<br />

Meines hochgebohrnen, und Insonders hochzuehrenden Hern Geheimbden Raths 20<br />

und hohen Patrons schuldigsten Knecht D. Johann Christian Lehmann<br />

Phys. P. P. et Med. Institut. Extr. Acad. Leopol. et Soc. Pruss. M.<br />

Leipzig d. 22 May 1715.<br />

149. CHRISTIAN WOLFF AN LEIBNIZ<br />

Halle, 25. Mai 1715. 25<br />

Überlieferung: K<br />

Vir Per-illustris atque Excellentissime, Patrone venerande.<br />

Cum collega meus Dn. Spenerus Hannoveram abeat paucis significare volui, me lit-<br />

2. 3. 2010


186 ii. allgemeiner und gelehrter briefwechsel 1702–1716 N. 149<br />

teras E. V. accepisse hestero die, quamvis eas ea, qua par est, attentione legere nondum<br />

potuerim. Problematis de ducenda minima ex puncto dato extra curvam algebraicam ab<br />

eandem generaliter solvi in terminis differentialibus in Elementis meis; sed ope solius parabolae<br />

methodum illustravi, ubi quoque dedi constructionem admodum simplicem per<br />

5 parabolam datam atque circulum: quae an eadem sit cum Hugeniana mihi judicare non<br />

licet, quia istam ignoro. Memini cum elementa ista conscriberem, me incidisse in locum<br />

ad hyperbolam intra asymptotos, qui cum hyperbola data vel ellipsi conjunctus dabat<br />

quaesitum satis simplici modo: sed cum problema sit solidum adeoque per circulum et<br />

curvam datam construi possit, tunc temporis autem festimanti praesertim non liceret; lo-<br />

10 cum ad circulum reperire, qui cum curva data combinari posset, constructiones per duas<br />

sectiones conicas omisi, ne quis culparet me vitium commisisse. Hyperbolae aequilaterae<br />

constructionen per tangentes et secantes dedi in elementis meis. sed illa constructio<br />

nihi non adeo facilis videtur, quemadmodum ista, de qua nuper scripseram. Cum enim ibi<br />

portiones secantium extra circulos sint applicandae ad tangentes; in mea constructione<br />

15 nonnisi arcus concentrici per axem ducendi et intervallis per ipsos determinatis utrimque<br />

ex foco determinandi: quod sane facilium multo praestatur, ita ut eandem hyperbolae<br />

descriptionem faciliorem judicem descriptione parabolae ex foco, quae supponit ordinatas<br />

ad axem normales. Quod vero hyperbolae admodum concinnas saepissime probat problematum<br />

constructiones expertus sum. Exempli loco adduco constructionem problematis<br />

20 de inveniendis duabus mediis continue proportinalibus, inter ab a et b quam diversam<br />

ab iis, quas alii tradidere, hanc reperi, si omnia recte memini. [Zeichnung]<br />

�iat H A = 1/2 a + 1/2 b et A G = 1/2 a - 1/2 b; super H G descripto semicirculo,<br />

erit C A dimidius axis transversus hyperbolae aequilaterae. �iat porro A I = A C et ex C<br />

centro radio (I describatur semicirculus, eunt Tet �foci oppositarum sectionem: quibus<br />

25 datis per methodum meam describo hyperbolam A L M. �iat (K = | S et erecta ex K<br />

perpendiculari K L hyperbolae in L occurente ducatur L g axi indeterminato parallela et<br />

ex (per L recta C L continuanda in R, donec L R = L C.<br />

Tandem ex R intervallo R L intersecetur hyperbola in M: erunt M g et g L mediae<br />

proportionales quaesitae. De reliquis in posterum scribam, quia jam non vacat. Quod<br />

30 superest, E. V. valere jubeo semper futurus<br />

Per-Illustris E. V. cultur perpetuus C. Wolffius.<br />

Halae d. 25. Maji 1715.<br />

2. 3. 2010


N. 151 ii. allgemeiner und gelehrter briefwechsel 1702–1716 187<br />

150. GUINIGI AN LEIBNIZ<br />

Wien, 29. Mai 1715.<br />

Überlieferung: K Abfertigung:<br />

Monsieur<br />

Un de mes amis d’Italie m’a prié de faire voir a quelque sçavant Mathematicien ses 5<br />

observations de l’Eclipse cy jointes. J’ay cru que je ne pourrois pas le mieux servir qu’en<br />

m’adressant à vous qui etes tres capable par vos sciences et par vos lumieres d’en juger, et<br />

qui seres apparemment en commerce avec bien d’habiles connoisseurs. Vous m’obligeres<br />

donc infiniment, Monsieur, de me mander ce que vous pensés de ces observations, aussi<br />

bien que le jugement et l’avis d’autres a qui vous aurrés la bonté de les communiquer; 10<br />

et s’il vous est venu en main quelque observation pareille je vous seray tres redevable<br />

s’il vous plait de me l’envoyer pour en faire part a cet ami l’obligeantes marques qu’il<br />

vous a plu de me donner de votre souvenir par le moyen de Mr. le Comte de Corvarein,<br />

me font prendre la liberté de vous donner cette peine, et l’estime que j’ay conçeue pour<br />

votre rare merite me fait saisir l’occasion volontier, de vous marquer mon respect, et de 15<br />

vous protester que je suis<br />

Monsieur<br />

De Vienne le 29 May 1715<br />

Votre tres humble et tres obeiss t serv t Guinigi Envoyé de Luques<br />

151. LOTHAR ZUM BACH VON KOESFELD AN LEIBNIZ 20<br />

Kassel, 13. Juni 1715.<br />

Überlieferung: K<br />

Excellentissime et Doctissime Domine Consiliarie Fautor ac Patrone<br />

colendissime<br />

Mitto hic descriptionem effectuum Machinae illius hydraulicopyreumaticae quam 25<br />

inventionem nuper ex Anglia secum contulit D. Capitaneus et Ingeniarius Weber. est-<br />

2. 3. 2010


188 ii. allgemeiner und gelehrter briefwechsel 1702–1716 N. 152<br />

que multis modis perfectior illa D. C. Saverii, noster Ssr mus Landgravius examinavit ipse<br />

illam Machinam fuitque oculatus testis effectuum illius: Rogavit me antedictus Capitaneus<br />

ut illam descriptionem Exll ae v rae mitterem simulque rogarem ut Metallifodinarum<br />

Hannoverensium Directoribus ejus rei notitiam praebere dignetur. Idem Capitaneus ut et<br />

5 alii retulerunt mihi D num Papinium nunc Hagae Comitum in angusto satis morari statu<br />

praeceptorem agens puerorum, Clss mus D nus Doctor Wolfartius nuper edidit Tractatulum<br />

de Thermis et Aquis Embsensibus quas praeterito Anno ex commissione Ssr mi Principis<br />

Landgravii eo missus jussus est examinare, eumque publicae disputationi in Auditorio<br />

Carolino subjecit, data occasione Exemplar unum transmittet Exll ae v rae ; de reliquo me<br />

10 refero ad antecedentes meas literas, petoque humillime ut si quid novi circa negotium<br />

inveniendae longitudinis resciverit Exll a Vr a mecum communicare gratiose dignetur, si<br />

forte Exll mi D ni Commissarii quasdam difficultates in mea Methodo invenirent quibus<br />

satisfieri desiderarent, dabo operam (si modo mihi eas indicare dignati fuerint) ut iis<br />

quantocyus satisfaciam. In nupera diei 3 Maji Eclipsi Solari, caelum densius tectum cum<br />

15 vento frigido Boreali initium Eclipseos invisum reddidit: circa medium per vagas nubes<br />

conjiciebatur obscuratio maxima circiter II digitorum quia facies Eclipseos apprime<br />

conveniebat cum Typo in Charta delineato juxta Tabulas Clss mi D ni de la Hire, tunc Lumen<br />

Aeris circiter erat simile illi quod percipitur mox ante ortum ⊙ vel post occasum ⊙ ,<br />

Aere mediocriter nubibus obducto: post medium Eclipseos (quod circa horam 10 contigit)<br />

20 deinceps caelum reddebatur serenius, ita ut ope Telescopii in Camera obscura per varias<br />

phases Eclipsis exactius observari potuerit, finis contigit Hora II minutis IIl. Scripsit mihi<br />

etiam Amicus Parisiis, quod ibi initium Eclipseos fuerit observatum Hora 8. 15’. 37’’. et<br />

finis hora 10. 31’. 29’’. obscuratio maxima II digit. 6 minut. hisce me favori Exll ae vr ae<br />

recommendatum habeo, qui sum et maneo<br />

25 Excellentiae Vestrae Servus humillimus L. Zum Bach de Koesfeld.<br />

Cassellis 13 Junii 1715.<br />

152. CHRISTOPH ENOCH BUCHTA AN LEIBNIZ<br />

Zeitz, 26. Juni 1715.<br />

Überlieferung: K<br />

30 Monsieur<br />

2. 3. 2010


N. 153 ii. allgemeiner und gelehrter briefwechsel 1702–1716 189<br />

Parceque Monsieur Weck à Dresden m’a assuré d’avoir fait un exact détail de tout ce<br />

que Vous avez desiré de savoir de moi, je n’ai pas voulu Vous incommoder par mon raport,<br />

sachant que les expressions de M r Weck ont cent fois plus de grace que les miennes; Mais<br />

comme M r Marperger Conseiller de la Cour de S. M. le Roy de Pologne m’a envoié un<br />

abregé des oeuvres de M r Gärtner, le plus habile homme dans la science des Machines qui 5<br />

a été peut étre aprés Archimede, selon le sentiment de M r Teuber, et à qui touts les grands<br />

Seigneurs doivoient baiser les mains et les pieds selon les sentiments de M r Marperger,<br />

je n’ai pas voulu manquer de Vous en faire part, et de Vous avertir en même tems, que<br />

M r le Baron de Walter m’a écrit sur l’avis que V. E. a eu la bonté de lui donner de moi,<br />

peut-étre aurai je l’honneur de m’aboucher bientôt avec lui, et de donner des nouvelles 10<br />

à V. E. de nôtre Entretien.<br />

On dit que M r Orifraeus commence à agrandir sa machine, il demeure presente nt<br />

à Mersebourg, et est toujours dans un pauvre état. Dans ce moment S. A. Royale me<br />

fait dire qu’on lui mande de Berlin que M r Gundelsheimer est mort. C’est une mort que<br />

M r Hoffman ne regretera guere. Si M r Gundelsheimer ne regretera guere. Si M r Gundels- 15<br />

heimer qui étoit autrefois de mes amis, c’étoit souvenu de moi avant sa mort, il m’auroit<br />

pu mettre dans un heureux état, parcequ’il laisse au moins cent mille écus à ses amis,<br />

n’aiant ni femme ni enfant.<br />

Au reste je me recommande à la bienveillance de V. E. et suis de toute mon ame<br />

Monsieur de Vôtre Excellence le trés-humble et trés-obeïssant serviteur 20<br />

M r Zollman et M r Teuber font leurs Compliments à Vôtre Excellence.<br />

Zeitz le 26 Juin 1715.<br />

Buchta<br />

153. GUINIGI AN LEIBNIZ<br />

Wien, 6. Juli 1715. 25<br />

Überlieferung: K Abfertigung:<br />

Monsieur<br />

Je vous demande mille excuses de vous avoir adresse ma premiere lettre en termes<br />

peu convenants. J’étois parfaitement informé de vôtre merite, mais non pas de vos char-<br />

2. 3. 2010


190 ii. allgemeiner und gelehrter briefwechsel 1702–1716 N. 154<br />

ges honorables, et j’eus le malheur de prendre avis sur la dite adresse des gens que je<br />

crus bien informés et qui comme j’ay veu ne l’etoient gueres mieux que moy. Je vous<br />

remercie infiniment Monsieur, de la bonté que vous aves eu de communiquer à des bons<br />

connoisseurs les observations que je pris la liberté de vous envoyer, et vous m’obligerés<br />

5 sensiblement de me mander à son temps le jugement qu’on en aura fait, aussi bien que<br />

tout ce qui vous sera venu en main de pareilles observations. Un de mes amis d’Italie m’a<br />

fait cette recherche avec empressement ce qui m’a porté a vous donner cette peine; Je regarderay<br />

comme un bonheur pour moy une telle occasion si vous voules bien m’accorder<br />

que j’en tire l’avantage d’entrer en commerce avec vous. Ce me sera une grace que je pri-<br />

10 seray a mesure de l’estime que j’ay pour votre excellent merite, et que je m’empresseray<br />

de vous temoigner en toute occasion qu’il vous plaira de m’employer pour votre service.<br />

Je suis Mons.<br />

De Vienne ce 6 juillet 1715<br />

Votre tres humble et tres obeiss t servit r Guinigi.<br />

15 154. GUINIGI AN (?)<br />

Lucca, 12. Juli 1715.<br />

Überlieferung: A Auszug:<br />

extrait d’une lettre de Lucques de M. de Guinigi en date du 12 juill.<br />

on est fort embarassé à la cour de Rome pour l’affaire de la constitution par rapport<br />

20 à la France<br />

vous scavés que le pape pretend que ses demarches en fait de religion sont irrevocables,<br />

et là dessus il n’y a pas de milieu à prendre, cependant comme vous scavés les<br />

Evêques opposants appuiés par le parlement et la sorbonne se roidissent de plus en plus.<br />

nous voirrons dans peu quel succés aurra l’expedient proposé à Rome par l’abbé Mura-<br />

25 tier, on dit qu’il est chargé de demander que puis qu’on a refusé d’expliquer la bulle, on<br />

veuille du moins declarer qu’elle n’est pas contraire a telle, et telle propositions on les<br />

ignore encore, mais il y a apparence qu’on prend ce biais pour aller au meme but. comme<br />

Mr. le conseiller Schmidt et curieux de voir des nouvelles qu’il ne scavoit pas trouvés bon<br />

s’il vous plait Monsieur que je luy aye laissé cette lettre ouverte pour vous l’envoier sous<br />

30 son enveloppe. Monsieur<br />

2. 3. 2010


N. 155 ii. allgemeiner und gelehrter briefwechsel 1702–1716 191<br />

Monsieur le Baron de Leibnitz du conseil Imperial aulique<br />

155. JOBST DIETRICH BRANDSHAGEN AN LEIBNIZ<br />

London, 10. (21.) Juli 1715.<br />

Überlieferung: K<br />

Hochwollgebohrner Hochzuehrender vndt Gebietender Herr Geheimbte Rath 5<br />

London den 10 ten July 1715<br />

Ew. Excellentz Hochgeehrtes vom 17 May habe ich wollerhalten, vndt sage unterdienstlich<br />

danck dafür, ich hätte selbiges ehe beantwordtet, wenn mich H. Ker nicht<br />

verhindert hätte, alß welchen ich nirgent finden kan; sein logament habe weder ich noch<br />

sonst jemant gewust, daß ich erfahren kan, wie dann hier solches bey vielen Persoh- 10<br />

nen nichts neues ist, vndt in das Coffee Hauß da man sonsten mit ihm sprach, ist er<br />

in etlichen Monahten nicht gewesen, habe auch niemandt finden können der mir einige<br />

nachricht noch zur zeit von ihme geben können, so daß ich Ew. Excellentz brieff an ihme<br />

noch bey mir habe, ob entlich noch einige Nachricht von ihme köndte, wo nicht werde<br />

denselben auf Ew. Excellentz befehl wieder zurucke senden. Des H. Burnet seinen brief 15<br />

habe gleich zu ihme mit den meinigen begleitet nach Schottlandt gesendet, aber noch<br />

keine antwordt erhalten. H. Einart wie ich vernehme hat seine tour nach<br />

Franckreich gethan, wird aber balt wieder hier erwartet.<br />

Es ist mir sehr lieb, daß Ew. Excellentz so woll alß der H D r Zumbach so weit<br />

vergnüget sint, mit meiner weinigen verrichtung in überlieferung des tractas de Longitu- 20<br />

dine es ist noch nichts weiteres in dieser Sache vorgenommen worden so balt alß etwas<br />

darin passiret, werde solches Ew. Excellentz unterdienstlich berichten. Das Parlament<br />

ist anietzo mit andern Sachen beschäfftiget, unter andern auch bey untersuchung des<br />

conducts des vorigen Ministery, vndt weilen der bericht von der geheimen Commission<br />

neulig gedrucket vndt fast eine Recapitulation der letzten Regierung ist, es fehlt das blat 25<br />

oder halbe bogen so das letzte ohne nehmlich p. 93.94 habe nicht unterlaßen<br />

können solches Ew. Excellentz zusenden, wie auch eine Liste der Parlaments Glieder. Die<br />

vom Ober Hause, so mit größern Buchstaben gedrucket, sind High Church oder Tories,<br />

deren nahmen aber mit kleinen Buchstaben gedrucket, sind Low-Church oder Whigs. Die<br />

2. 3. 2010


192 ii. allgemeiner und gelehrter briefwechsel 1702–1716 N. 155<br />

Glieder vom Untern Hause kan man so woll nicht wißen waß sie seyn, sonsten würde in<br />

dieser Liste auch eine distinction davon gemacht seyn, die Vielheit so woll alß verenderungen,<br />

vndt daß viele unter ihnen ihre rechte principia dissimuliren, verhindert solches.<br />

Ein Catalogus der Bücher so dieses Jahr gedrucket, vndt annoch heraus kommen,<br />

5 kombt gleichfals hiebey, die andern so noch nicht gedrucket, werde nicht manquiren bey<br />

gelegenheit an Ew. Excellentz zusenden. Ob auch Ew. Excellentz Hochgeneigt belieben<br />

wollen, mir wißen zulaßen, waß ihnen an den Phliosophical Translationen selbst, werde ich<br />

selbige übersenden, bitte auch zugleich zuberichten, ob die Royal Societät nicht schuldig<br />

ist, Ew. Excellentz alß ein Mitgliedt davon, sie zugeben, denn die letzten so ich übersen-<br />

10 dete habe vor mein Gelt kauffen müßen, weilen sie mir solche sonsten weigerten, ob ich<br />

schon dero nahmen gebrauchte.<br />

Ich habe müßen herzlich lachen daß die H. Engeländer Ew. Excellentz haben zum<br />

Hannoverschen Professor machen wollen, ich kenne nur einen eintzigen von denen so die<br />

Martyrologiam machen wollen, nemblich den H. D. Braye.<br />

15 Der H. Obriste Leyser (davon ich glaube Ew. Excellentz schon vorm Jahre geschrieben<br />

zuhaben) welcher die Leute wolte 8 biß 10 Stunden unter Waßer halten vndt<br />

arbeiten, ist sinder der Zeit in hamburg gewesen, vndt hat daselbst ein gantz Ledern<br />

Schiff gebauet, mit welchem er soll auf der Reise vndt schon zu Rotterdam angelanget<br />

seyn. Sonsten höre anitzo von keinen neuen inventionen.<br />

20 H. Bartels des damahligen Richters im Grunde sein Sohn, hat an mir geschrieben,<br />

daß er Latitudinem (pro Longitudine) zur See habe ausgefunden, auch daß er Menschen<br />

kan unter waßer erhalten, wie obengemeldter H. Obrister, vndt hat mich gebethen bericht<br />

zu geben, ob er einigen Vortheil hier in England damit machen köndte; Weilen ich aber<br />

glaube, daß er wegen der ersten Sache nicht recht informiret waß es sey, vndt die andern<br />

25 haben mir schon auf verschiedene Manieren so habe ihme meine meinung geschrieben,<br />

vndt gebethen sich beßer zuerklären, wegen des ersten so woll alß des andern Puncts,<br />

vndt waß seine machinen den letzten vor Vortheil vor den schon bekanndten hätten;<br />

Ich bitte Ew. Excellentz undienstlich umb Verzeihung, daß ich die Freyheit nehme deßen<br />

brieff alhier mit einzuschließen, ob Ew. Excellentz belieben möchten selbigen auf die Post<br />

30 geben zulaßen.<br />

Ich höre gleich itzo daß beyde Hauser des parlaments gestern abent fertig geworden<br />

sint, mit 11 Anklagungstituln of High Treason gegen den H. Graffen von Oxford vndt<br />

daß selbiger soll gefangen genommen werden, er ist aber anitzo nicht in der Stadt.<br />

Ich habe denen Teutschen Herrn Geheimbten Rähten einen Bericht von den Eng-<br />

2. 3. 2010


N. 155 ii. allgemeiner und gelehrter briefwechsel 1702–1716 193<br />

lischen Bergwercken übergeben, womit Sie vndt sonderlich der H. Cammer Praesident<br />

von Görtz woll zufrieden sind; ich habe in selbigen Bericht unter andern Sachen auch<br />

der hiesigen SchmeltzOfen, wie gleichfals der machung des Miny gedacht, vndt weil eben<br />

umb die zeit der H. Cammer Secretarius Singman von Wolffenbüttel, wie auch der Contrahente<br />

von Goßlar H. Rüling alhier kahmen, ließe sich jener sehr angelegen seyn, wegen 5<br />

der Ofen so woll alß das Minium zumachen, zu promoviren. Der H. Cammer Praesident<br />

hat auch bereits vor 9 Wochen solche Proposition nach Hannover gesendet, deren<br />

meinung nachmahlen davon zuvernehmen, waß nun daraus werden wird, muß die Zeit<br />

lehren, Ob Ew. Excellentz etwa waß davon hören solte, bitte unterdienstlich mir davon<br />

einige Nachricht zucommuniciren, wie auch der Hoffnung lebe, Sie werden Ihr bestens zu 10<br />

beforderung so guter Sachen mit contribuiren. Ich habe nichts mehr verlanget als meine<br />

vndt zweyer Arbeiter Reise kosten, wie auch die kosten des Ofens, vndt dieser Leute so<br />

woll alß meine Unterhaltung, biß ich die Probe davon gemacht habe, welches ich mit<br />

dem H. Cammer Secretario alhier überschlagen, welches alles sich ohngefehr auf 800 thlr<br />

belauffen möchte, hat das werck guten Success so erwarte eine Ergetzlichkeit, nach dem 15<br />

man den profit dabey finden wird, solte es aber wieder vermuhten nicht den erwartenden<br />

effect thun, so verlange nichts alß eine freye rückreise wieder mit meinen beyden leuten.<br />

Ich habe mit dem H. Baron von Imhoff auch wegen dieser Sache gesprochen, welcher<br />

auch mit dem H. Cammer Praesidenten darüber communicireret, er sagte mir daß man<br />

schon vor 4 Jahren an Wolffenbüttelscher Seite geneigt genug gewesen were, den Vorschlag 20<br />

der Ofen anzunehmen, es hätte sich aber an Hannöverscher Seite tardiret. Er befürchtete<br />

auch daß der H. Berghaubtmann (als welcher der eintzige Man were den Sie zu Hannover<br />

hätten, welcher die Sachen verstünde, vndt der eigensinnigkeit der Hartzer, alß von nichts<br />

neues zu wißen sehr zugethan were) alles verwerffen würde, vndt hätte er den H. Cammer<br />

Praesidenten gebehten, es so zu ordnen, daß die Sache nicht möchte aufs Judicium der 25<br />

BergLeute alleinn ankommen, er hat mir auch sonsten allem müglichen Vorschub an<br />

ihren Hofe darin versprochen, er wird diese woche noch von hier nach Franckreich reisen,<br />

wohin der H. Cammer Secretarius vndt H. Rüling vor 14 tagen schon voran gangen sint.<br />

Ich habe auch mit dem H. von Busch (alß welchen ich gebehten dieses vor Ew. Excellentz<br />

mitzunehmen) von meinen Vorschlagen geredet, welcher mir dann versprochen, 30<br />

solches bey seinem H. Bruder den H. Berghaubtman zurecommendiren.<br />

Ich hätte meinen Bericht von den hiesigen Bergwercken Ew. Excellentz mit übersenden<br />

wollen, die Zeit fält mir aber zu kurtz als es abzuschreiben, indeme der H. von<br />

Busch morgen von hier reisen wird. Wegen der Ofen habe schon damahlen einen bericht<br />

2. 3. 2010


194 ii. allgemeiner und gelehrter briefwechsel 1702–1716 N. 156<br />

an Sie gesendet, deswegen werde solches anitzo übergeben , vndt nur berichten waß<br />

ich wegen des Miny gedacht habe. Im übrigen recommendire mich in dero beständige<br />

wollgewogenheit, alß der ich verbleibe<br />

Ew. Excellentz Unterdienstlich gehorsahmster und treuster Diener<br />

5 J. Brandshagen.<br />

156. JOBST DIETRICH BRANDSHAGEN AN LEIBNIZ<br />

London, 21. Juli 1715.<br />

Überlieferung: K<br />

Extract auß den Bericht von den Englischen Bergwercken.<br />

10 Hiebey habe nicht unterlaßen können zumelden, daß ein gewißer Man hier in London,<br />

ein Werck aufgesetzet Minium zumachen, vndt weilen er das Bley dazu nothwendig erst zu<br />

Glödt verbrennen muß, schicket er das Silber vorhero von dem Bley, es mag so armfältig<br />

seyn alß es will, den er hat keinen mehreren Verlust im diesem großen wercke, alß die<br />

Asche davon der Test in den Treib Ofen fein gemacht ist, welche das Silber reichlich<br />

15 bezahlet, die davon kommende Glödte brennet er in einen andern Ofen völlig zu Minium.<br />

Weilen wir nun aufm Hartze, den grösten theil unserer Glödte wieder zu Bley<br />

schmeltzen oder anfrischen müßen, wodurch wir zum weinigsten den 5 ten theil verlieren,<br />

so gebe allerunterthänigst zu consideriren, ob nicht rathsam were, ein guth theil<br />

dieser Frisch Glödte zu Minium zubrennen, worin dan der 20 te theil so viel abgang nicht<br />

20 ist, alß wann es wieder zu Bley geschmoltzen wird, vndt doch vor einen viel höhern<br />

Preiß, auch in großer quantität kan verkauffet werden, weilen es anitzo an allen orten<br />

der welt häuffig im gebrauch ist. Den Vortheil kan man auch gar leicht ermeßen man<br />

consideriret, daß andere Leute das Bley kauffen, solches erst zu Glödte, und hernach zu<br />

Minium brennen vndt verarbeiten müßen, dagegen wir aufm Hartze, haben solches schon<br />

25 über die Helfte bereitet, nemblich die Glödte, in Händen, welche wir mit verlust wieder<br />

zu Bley schmeltzen, aus welchem Bley dann wann es verführet wird, andere Leute von<br />

neuen wieder Glödte, vndt entlich das Minium machen, da wir doch daßelbe mit viel<br />

weiniger mühe, vndt noch weiniger kosten selbst machen köndten, zu großem Nutzen<br />

Ihrer Königl. Mayt. so woll, alß der sämbtlichen Gerwercken.<br />

2. 3. 2010


N. 157 ii. allgemeiner und gelehrter briefwechsel 1702–1716 195<br />

157. CHRISTIAN WOLFF AN LEIBNIZ<br />

Halle, 28. Juli 1715.<br />

Überlieferung: K<br />

Vir Per-illustris Atque Excellentissime, Patrone Venerande.<br />

Ex litteris E. T. quas ante aliquot dies accepi apparere mihi videtur, ultimas meas 5<br />

non fuisse redditas. qui factum fuerit, ut interciderint, nescio. Schedam adjectam ad<br />

Dn. Menckenium Lipsiam misi, quamvis responsum nondum tulerim. Vocem probationis,<br />

etsi minus Latinam, ideo adhibui in Elementis meis, quia eadem usi sunt alii. Ego<br />

§ 94 insinuavi me per probationem intelligere modum ostendendi, quod regulae ad casum<br />

singularem rite fuerint applicatae. Unde examen fallax displicuit et certum incerto 10<br />

praetuli. Hinc examen multiplicationis per divisionem instituere malui, quam per abjectionem<br />

novenarii. Immo in examinanda additione subductionem praetulissem abjectioni<br />

novenarii, nisi prolixa nimis foret. Quomodo fieri possit, ut aequalibus per aequalia divisis<br />

quoti sint aequales, non video, Si sermo fuerit de numeris determinatis vel etiam inter<br />

se homogeneis, qui nempe ad eandem unitatem referuntur. Quod si vero quantitates seu 15<br />

numeri indeterminati assumantur et ad diversas unitates referantur, cum sit ut unitas<br />

ad quotum ita divisor ad dividendum, unitatibus positis inaequalibus lineis, quoti etiam<br />

erunt lineae inaequales.<br />

Farenheitius Lipsiae commoratur et litteras Dn. Menckenius curare potest. Scripsit<br />

etiam aliquot ante menses ad me, significans se in perpetuo mobili adornando insignes 20<br />

progressus fecisse: Sed id unicum adhuc restare, ut aequilibrium, quo machina ad quietem<br />

redigitur, tollatur. quodsi mihi placeat rem examinare et conjunctis viribus eo laborare, ut<br />

defectui huic medeatur; se ad me venturum et machinam secum allaturum. Ego rescripsi,<br />

defectum hunc tollere perinde esse ac perpetui mobilis ideam fere novam excogitare,<br />

adeoque me de successu dubitare. quodsi tamen Halam venire velit, mihi pergratum fore 25<br />

ejus adventum et me animi mei sensa libere eidem expositurum. Sed responsum nullum<br />

tuli. In thermometris et barometris construendis multum et cum laude hactenus desudavit;<br />

sed Mathematum parum admodum peritus casui plus, quam meditationi tribuit in<br />

inveniendo.<br />

Keilius consueta rusticitate in Transactionibus Anglicanis suggillat solutionem Ber- 30<br />

noullianam problematis inversi de vi centrali, quam in commentariis Academiae Re-<br />

2. 3. 2010


196 ii. allgemeiner und gelehrter briefwechsel 1702–1716 N. 158<br />

giae Scientiarum A. 1711 exhibuit, narrante amico. Insolescere videtur, postquam sibi<br />

persuadet, ipsi respondere non posse: responsionem enim postulaverunt a me Diarii Hagiensis<br />

Collectores. Unde consultum judicarem, si cui novitio tela suppeditarentur, quae<br />

in hominem insulsum vibraret.<br />

5 Quae de perfectione rerum ad me scripsit E. T., ea nondum satis digerere potui.<br />

Unde de iis alias. Quod superest, favori E. T. me commendo ad cineres usque futurus<br />

Per-Illustris Excellentiae Tuae Cultor Wolfius.<br />

Halae Saxonum d. 28 Jul. 1715.<br />

10 158. LEIBNIZ AN CHRISTIAN WOLFF<br />

Hannover, nach 28. Juli 1715.<br />

Überlieferung: L<br />

Ex responione<br />

15 Nescio an mihi conveniat respondere Keilio, qui scribit ruditer et inciviliter. Cum<br />

talibus conflictari meum non est. Volo Antagonistam ita scribere, ut disputatio inter nos<br />

sit cum voluptate conjuncta. Si qui ex silentio meo sinistrum judicium capiunt, eorum<br />

judicium parum moror.<br />

Suppeditavi modum ostendendi demonstrationem Keilii pro vacuo esse inananem.<br />

2. 3. 2010


N. 159 ii. allgemeiner und gelehrter briefwechsel 1702–1716 197<br />

159. GOTTFRIED TEUBER FÜR LEIBNIZ<br />

[Zeitz], 1. August 1715.<br />

Überlieferung: K Auszug aus der Leipziger Postzeitung, 18. Stück, 1715, S. 419.<br />

Ob zwar der Bekante Mathematico=Mechanic[us], Msr. Orffreus, durch einige ihm<br />

zugestoßene Indisposition verhindert worden, daß er die anderweit verfertigte neue und 5<br />

größere Machine des von ihm inventirten Veritablen Perpetui mobilis währender Leipziger<br />

Oster=meße [vor Wochen] hin seinem Wunsche gemäß, nicht völlig adjoustiren können;<br />

so dienet doch dem Publico hiermit zur glaubwürdigen Nachricht, daß wohlgedachter<br />

Inventor nun bemeldete neue Machine in seiner, Bey Merseburg an dem Sixti Thor,<br />

im so genannten Grünen Hofe habenden Wohnung, kurtz vor denen jüngst verfloßenen 10<br />

Pfingst=ferien durch Gottl. gnade zum erwünschten Stande gebracht habe. Selbiges bestehet,<br />

gleich demjenig[en], so derselbe vorm jahre in Draschwitz ausgesetzt gehabt, in<br />

einem einzigen Circulrunden Rade, iedoch ist das itzige etwas größer, und halt der Diameter<br />

davon 6 leipziger Ellen, die dicke beträgt eine halbe Elle, und die Axis, woran es<br />

hanget und befestiget ist, im durchschnitte 6 Zoll, und 6 Schuh an der völligen Länge. 15<br />

Anlangend den Motu proprium ac perpetuum dieses Höchst nützlich[en] und verwunderungs=würdigen<br />

Werckes, so dependiret derselbe von keiner äußerlich[en] fremden und erborgeten<br />

hülfe, gewalt und triebe sondern es wird angeregtes Perpetuum mobile nach der<br />

ersten unterm 3 Nov vorigen Jahres durch die Leipziger Gazette davon bekant gemachten<br />

warhaftigen Description (als worauf sich in genere bezogen wird) ohn die geringste dabey 20<br />

zu bestehende Tromperie,bloß allein durch seine eigene krafft und kunst beweget,und in<br />

einen schnellen egalen, und starck reißenden Laufe, so lange als die Materia, an holtz, metall<br />

und der gleichen, woraus die Machine gefertiget ist, dauert, erhalten, muß auch mit<br />

ziemlicher Force gehemmet und zum stillstehen gebracht werden. Das pond[us] so selbige<br />

pro nunc, außer der bewegung ihres eigenen cörpers, zu bewältigen, zu heben, od[er] in 25<br />

die höhe zu ziehen vermögend ist, wird nahe einen Centner betragen, und sind vor itzo<br />

zu einiger demonstration des Effects 4 Stangen von ziemlichen gewicht dabey befindlich,<br />

welche, weil die welle 8 armen hat, so offt die Machine im Laufe ein mahl herum kommt,<br />

doppelt geheben werden; zu geschweigen was dieses Perpetuum mobile erst als dem thun<br />

muß, wann künfftig solches vergrößert, mehrere dergleichen räder zur multiplication der 30<br />

Force combiniret, oder an andre mathematische mechanische inventionen appliciret wer-<br />

2. 3. 2010


198 ii. allgemeiner und gelehrter briefwechsel 1702–1716 N. 159<br />

den. [Immassen] der mehrere effect samt den unbeschreiblich[en] nutzen und gebrauch alle<br />

erfahrnen Mathematicorum reifer überlegung anheim gegeben wird. Und ist bey diesem<br />

neuen Perp: mob: als etwas sonderbahres und Höchst nützliches, so bey dem draschwitzer<br />

Modell sich nicht befinden zu erinnern, daß solches so wohl vor sich, als rückwarts, wie es<br />

5 verlanget, oder bogen auf= und ab[winden] gewißer lasten, rechter und lincker hand, vor<br />

nöthig befunden wird, lauffet, jedoch anfänglich zu beförderung des Schwungs eine mit<br />

d[er] Hand gegeben hülfe od[er] Stoß erfordert. Mehrere und umständliche Nachricht von<br />

der sachen warhaftig[en] Existenz, deren Würckung, und bey künfftiger klugen application<br />

gewiß zu verhoffen habenden unendlich[en] nutzen, überlaßet der Autor et Inventor<br />

10 dem davon zu nehmenden augenscheine, womit Hohe Standes auch ander Kunst= und<br />

Weisheit liebende Personen derselbe zu bedienen sich willigst offeriret, anbey aber sich<br />

dieses mit geziemender Modestie ausbittet und reserviret, daß wegen eines dem großen<br />

Gott vor die gnädige verleihung dieses, der Welt vorher gäntzlich unbekandten, von so<br />

vielen andern Künstlern biß auff den heutigen tag, vergebens gesuchten, auch schlechter<br />

15 dings vor unmöglich gehaltenen Secreti, geleisteten Gelübdes, er an denen Sonntagen, wie<br />

auch Festen, welche denen Sonntagen gleich gefeyert werden, mit zeigung des laufs von<br />

seinem Perpet: Mob: verschonet werden möge. Damit aber [mehr bemeldeten] He[rr]n<br />

Orffrei Inventum bey Soupconneusen gemüthern durch diesen vorbehalt nicht etwan discreditiret<br />

werde, so ist derselbe erböthig, wenn Personen von Distinction daßelbe einen<br />

20 gantzen oder mehrern tage im beständig[en] lauff zu observiren, oder observiren zu laßen<br />

begierig, er denenselben hierunter, jedoch gegen gebührende Contentionung, nicht entstehen,<br />

absonderlich aber, wenn der lauff länger als 6 tage, und biß zu einbrechenden [Sonnoder]<br />

fest=tage continuiren solle, geschehen laßen solle, daß den [Sonn-oder]festtag über<br />

das Zimmer und die Machine zu [meidung] alles verdachts, versiegelt, od[er] mit wache<br />

25 umstellet, auch sonst zu vorher alles von außen in genaue ocular inspection gezogen<br />

werden möchte.<br />

Es müßte außgedrücket werden nicht nur (1) was vor ein gewicht, als etwa einen<br />

zentner, die Machina in einem umbgang des Rades hebe sondern auch (2) wie hoch sie<br />

solchen zentner bey jedem umbgang hebe, als etwa ein baar schuch, und (3) wie offt<br />

30 der umbgang des Rades dergestalt [nehmlich] in wehrender [solcher] hebung, etwa in<br />

einer stunde geschehe; dergestalt könndte man die krafft dieses kunstwerks mit denen<br />

gebräuchlicher vergleichen.<br />

2. 3. 2010


N. 160 ii. allgemeiner und gelehrter briefwechsel 1702–1716 199<br />

160. LEIBNITZ AN RUDOLF CHRISTIAN WAGNER<br />

Hannover, 22. August 1715.<br />

Überlieferung: L<br />

Vir Nobilissime et. Experientissime Fautor et Amice Honoratissime<br />

Gratias ago pro cura librorum, si in nundinis affuissent, potuissent a Dn. Eccardo 5<br />

huc afferri, sed nihil est quod premat.<br />

Peto etiam gratias agi celeberrimo Domino Professori Weidlero pro erudito munere.<br />

Merito notat veritates subtiliores quarum usus practicus non statim apparet, usum habere<br />

theoreticum ad perficiendam magis magisque artem cogitandi qua ipsa deinde nihil<br />

etiam dari potest ad praxin utilius. Citat suas vindicias Mathematum, quas vidisse non 10<br />

recordor.<br />

Disquisitio de causa lucis Hydrargyri concussi etsi a me nimis distracto satis diligenter<br />

expendi non possit, percurrenti tamen multa continere videtur consideratione digna.<br />

Operae pretium foret hanc lucem conferri cum cognata quae oritur ex saccari confricta,<br />

vel ex agitatione aquae marinae. 15<br />

Videtur Vir Cl. inclinare ad Vacui defensionen, sed nulla sunt argumenta, quibus<br />

id probari possit, et dudum a me notatum est paralogistica esse quae Angli quidam<br />

proferunt. Et parum esset dignum divina sapientia spatium aliquod inutile relictum esse.<br />

Inclinat etiam V. Cl. ad atomos; sed mihi videtur non nisi miraculo effici posse, ut corpus<br />

aliquod sit infrangibile, ac proinde corpora summae firmitatis sine perpetuo miraculo 20<br />

proprie dicto seu concursu supernaturali defendi non posse. Quod superest vale et fave.<br />

Dabam Hanoverae 22 Aug. 1715<br />

deditissimus G. G. Leibnitius<br />

Summe reverendum D n Praelatum Hamerslebiensem et Nobilissimum Lyserum nostrum<br />

a me officiosissime salutari peto. 25<br />

P. S. Oblitus sum sententiam meam dicere de Cogitatione ingeniosa circa Tormenta.<br />

Sed vellem ante omnia ipsam rem facti extra dubitationem collocari. Vereor enim ut vera<br />

sit; et ejus inter alias hanc rationem habeo quod posito globum tormento perpendiculariter<br />

ejectum post terga manere tanto intervallo, consequens est, globum non perpendiculariter,<br />

sed angulo 45 gradium, vel alio obliquo excussum, nonnihil saltem, et sensibiliter 30<br />

2. 3. 2010


200 ii. allgemeiner und gelehrter briefwechsel 1702–1716 N. 161<br />

quidem, a tergo relinqui debere, quod tamen compertum non est, sed potius leges a Galilaeo<br />

praescriptae motui projectorum, satis accurate observantur. Et licet res apparatus<br />

non privati sit experimentum sumi Tormentis majoribus perpendiculariter erectis; putem<br />

tamem facillime sumi posse sclopetis mediocribus, cavendo ne globulus recidens nocere<br />

5 possit, neque enim dubito quin sit recasurus. Porro ratio cur globi tormento excussi a<br />

globo terrae non relinquantur post terga, sed eodem fere modo decident, ac si globus<br />

terrae diurno motu destitueretur haec est, quam Gassendus optime exposuit, in diss. de<br />

motu impresso a motore translato, nam impetus ille quo movetur superficies globi terreni<br />

circa axem, est etiam in globo antequam tormento exeat, itaque ubi in liberum aerem<br />

10 profectus est ex tormento, duplici impetu fertur, uno horizontali, quem impressit globus<br />

terrae, et quo sequitur ipsum globum, altero perpendiculari, quo est excussus.<br />

Et hoc perinde fit, ac videmus lapillum ex summo malo demissum eodem modo ad<br />

pedem mali cadere, sive navis quiescat, sive quam celerrime feratur, quia motus navis<br />

etiam lapillo impressus est antequam e summitate mali decidere incipiat. Haec fortasse<br />

15 autori ingeniosae cogitationis non inutiliter indicabuntur.<br />

In utroque crure vulnusculo laboro, inde ab hyeme, paulo supra calceum in sinistra<br />

parte; nec possum obtinere ut claudatur, etsi Dn. Bouquet Chirurgus Gallus S mae Electricis<br />

operam in id navet. Efficit hoc malum etiam aliquem pedum tumorem. Judicium<br />

tuum de hoc malo mihi gratum erit.<br />

20 A Monsieur Monsieur Wagner Docteur en Medecine et professeur celebre à Helmstät<br />

franco<br />

161. BUCHTA AN LEIBNIZ<br />

Zeitz, 3. September 1715.<br />

Überlieferung: K Abfertigung:<br />

25 Monsieur<br />

Je suis de retour à Zeitz et je viens de recevoir une lettre de V. Excellence par<br />

l’adresse de Mr. Weck. Mr. le Baron de Walther ne m’a repondu qu’une seule fois. Mr.<br />

Orffreg a parlé avec Mr. de Franckenberg et avec moi d’une maniere fort honnête de V.E.<br />

et il est faché de ce qu’il n’a pas accepté ce que V.E. Lui a offert en ma presence, il me<br />

2. 3. 2010


N. 162 ii. allgemeiner und gelehrter briefwechsel 1702–1716 201<br />

dit en confidence que des gens malintentionés l’ont disposé à refuser la genereuse offerte.<br />

A l’heure qu’il est Lui et ses compagnions m’ont dit, que si V.E. veut étre dans Leur<br />

societé, ils seront bien aises, il feront même voir et examiner la machine comme il plaira<br />

à Vôtre Excellence, à condition qu’Elle fasse un serment de ne la vouloir pas contrefaire<br />

et de paier 3000 écus pour lesquels Vôtre Excellence recevra 9000 écus quand la machine 5<br />

sera vendue. Je fus à Mersebourg jeudi passé, et j’ai vû avec mes yeux en presence de<br />

Mr. le Professeur Wolf, Mr. Hofmann de Halle, Mr. Mencke de Lipzig, le Conseille privé<br />

Bose de Mersebourg, le Conseiller de la Cour Leidenfrost, et avec Mr. Lohr, Assesseur<br />

du Conseil de la Cour de Mersebourg, (qui avoit Commission d’examiner la machine par<br />

dehors,) que Mr. Orffreg a transporté toute la Machine 5 ou 6 pas, oté les poteaux, et 10<br />

planté deux autres, sur lesquels il remit la machine et fit la demonstration ad oculum,<br />

que tout ce que Mr. Gärtner a dit et écrit contre lui, ne sont que des sottises.<br />

V.E. trouvera ici encore une fois l’extrait d’une lettre que Mr. Orffreus a ecrit à Mr.<br />

Gärtner.<br />

Mr. Ritter est Gendre du celebre Carpzov Pasteur de la Cour de Dresden, il a eté 15<br />

autre fois et sur tout du tens de Mr. de Beichling fort dans les graces du Roy. J’espere<br />

qu’il me communiquera ses observations sur l’art combinatoire de V.E. quand j’aurai<br />

l’honneur de le revoir à Dresden.<br />

Mr. Farenheut est à Dresden, et s’imagine qu’il fera merveille par ses inventions qu’il<br />

a en tête. Je souhaite qu’il reüssisse. Mr. le Comte de Flemming est encore en Pologne, 20<br />

il a eté dangereusement malade il y a quelque tems, mais à present on dit qu’il se trouve<br />

mieux. Si V.E. a songé à mon invention à l’égard du jeu je la suplie de m’en dire ses<br />

sentimens. Si j’en pouvois tirer quelque profit je voudrois emploier tout pour le bien<br />

publique<br />

Je suis de toute mon ame Monsieur 25<br />

de Votre Excellence le trés-humble et trés-obeïssant serviteur<br />

Buchta<br />

Zeitz le 3 9bre 1715<br />

162. LEIBNIZ AN RUDOLF CHRISTIAN WAGNER<br />

Helmstedt, 29. Oktober 1715. 30<br />

Überlieferung: L<br />

2. 3. 2010


202 ii. allgemeiner und gelehrter briefwechsel 1702–1716 N. 162<br />

Vir Nobilissime et Experientissime<br />

Gratias ago quod negotium librorum a me Helmestadii redemtorum curasti. Maxime<br />

Reverendi Weissii Apocham accepi. Grata etiam fuit Max. Rev. Domini Abbatis Schmidii<br />

Scheda de arte parcilignia. Res tota distincte in usum publicum explicari mereretur. Sed<br />

5 vellem nosse an non Tu ipse et ille quaedam in lectione libelli de Mechanica ignis utilia<br />

observaveritis.<br />

Dn. Schmidius apud vos juvenis pyrobolicae meditationis autor suam ulteriorem<br />

deductionem cum literis ad me misit, quibus per adjunctas respondeo, rogoque ut eas<br />

ad ipsum curare velis. Scripsi ipsi me vereri, ne fundamentum de globo perpendicaliter<br />

10 emisso, nec recadente; sit commentitium, neve Petitus Cartesium haud amans, Mersenno<br />

et per eum Cartesio, fictitia relatione studio illuserit.<br />

Non dubito quin subinde pergas in egregiis Tuis opticis laboribus. Si specula satis<br />

perfecte reflectentia haberi possent, valde contrahi posset res dioptrica per catoptricam.<br />

Ni fallor nuper dictum fuit (nescio an in Actis Eruditorum) quendam specula metallica<br />

15 sic polire posse, ut non cedant vitreis. Id non exiguum foret. Quod superest vale et fave.<br />

Ac data occasione Dn. Abbatem Schmidium a me officiose saluta. Dabam Hanoverae 29<br />

Octob. 1715<br />

deditissimus G. G. Leibnitius<br />

P. S. His scriptis Tuas gratissimas accipio: ignoscamus juveni praeconceptum Suum<br />

20 inventum tuenti et qui se non libenter ex somnio jucundo excuti patitur. Saltem me non<br />

nominat. Respondeo etiam, ut vides, ejus nuperis ad me literis, quibus sua adjunxerat.<br />

Sed plura non addam. Nam si rationi allatae nihil defert, frustra plura addidero. Fecisset<br />

haud dubie sapientius, si rem fuisset meditatus attentius, antequam iterum in publicum<br />

prosiluisset. Atque hoc meum judicium data occasione ei insinuari potest, cujus etiam<br />

25 vestigia apparent in mea responsione.<br />

A Monsieur Monsieur Wagner Docteur en Medecine et professeur celebre à Helmstät<br />

franco<br />

2. 3. 2010


N. 163 ii. allgemeiner und gelehrter briefwechsel 1702–1716 203<br />

163. LEIBNIZ AN AUGUST MATTHIAS SCHMID<br />

Hannover, 29. Oktober 1715.<br />

Überlieferung: L<br />

Vir doctissime.<br />

Dissertationem Tuam una cum deductione ulteriore recepi, et gratias ago. Fateor 5<br />

me etiamnum de veritate experimenti cui inniteris dubitare. Sed quia de ea persuasus videris,<br />

res ulterioribus experimentis relinquenda est. Quod ad rationes attinet, non video<br />

quomodo de Motus impressione dubitari possit. Moto aliquo corpore moventur omnes<br />

ejus partes, et quicquid semel est in motu directionem suam retinet, nisi impediatur.<br />

Hinc si totum forte sistatur, praeter aliquam partem, pars illa pergit. Ex. g. si navicula 10<br />

ad ripam appulsa subito sistatur, homo stans in navi, ni caveat, antrorsum cadet. Item,<br />

si pars aliqua a toto moto sejuncta novum motum proprium acquirat, movebitur motu<br />

composito et novo proprio et priore communi. Itaque si navis concitatissime, sed aequabiliter<br />

feratur, et pondus demittatur ex summo malo, cadet eodem fere modo ad pedem<br />

mali, ac si quiesceret navis, quia motus communis in proprio nil mutat. At spectanti 15<br />

ex ripa videbitur pondus moveri in linea curva ob compositionem motus ex horizontali<br />

navis, et verticali gravitatis. Et ludo etiam pilae in tali navi ludere licebit, aliosque motus<br />

exercere tanquam quiesceret. Eadem de terra tanquam maxima navi, aequabilissimeque<br />

mota cogita. Difficultates tuae omnes ni fallor evanescent, ubi de natura et compositione<br />

motuum satis attente meditatus fueris. 20<br />

Ita fiet ut ad alia etiam studium utiliter proferas, neque uni praeconcepto nimis<br />

diu immorere. Caeterum vereor ne Petitus rei tormentariae curator Mersenno et per<br />

eum Cartesio arratione studio illuserit; nam Cartesio eum non admodum favisse scripta<br />

ostendunt. Vale. Dabam Hannoverae 29 Octob. 1715<br />

A Monsieur Monsieur August Matthieu Smid à Helmstät 25<br />

2. 3. 2010


204 ii. allgemeiner und gelehrter briefwechsel 1702–1716 N. 164<br />

164. JOHANN ERNST ELIAS BESSLER (ORFFYREUS) AN G ÄRTNER<br />

, 3. November 1715.<br />

Überlieferung: A Auszug:<br />

Extract und Copie eines an H. Modell M[ei]ster Gärtnern geschriebenen Briefes<br />

5 Monsieur<br />

Nachdem es dem herrn Modell Meister gefallen, nicht nur das von mir inventirte<br />

und verfertigte Perpetuum Mobile, so viel an ihm gewesen, mit allerhand falschen Anschuldigungen<br />

zu beschmizen, sondern auch über dieses meinen ehrlichen Nahmen und<br />

Christenthum, ob wäre ich nehmlich ein böser Mensch, indem ich mich auf den Nahmen<br />

10 und Beystand Gottes, zu bemäntelung meines betrugs fälschlich bezöge, unverantwortlich<br />

anzugreiffen und zu beurtheilen, als worüber mir gebührende ahntung zu seiner Zeit<br />

expressè vorbehalte.<br />

So wird mir kein Mensch verüblen können, daß ich genöthiget die Feder zu ergreiffen,<br />

ihme sein unchristlich und unbilliges bezeigen mit mehrern Glimpf als von ihm gesche-<br />

15 hen, vor Augen stellen, und dafern anders einige Liebe und verträglichkeit gegen den<br />

Nechsten, in seinem Gemüthe Platz finden kan, zu reiffern nachsinnen seines übereylten<br />

Vornehmens, anleitung geben muß.<br />

Ich seze anfänglich zum Vorauß, daß ein wahres Perpetuum Mobile seinem eignen<br />

gegen viele bekandte Personen gethanen Geständniße nach, darinne bestehe, daß solches<br />

20 durch seine eigne innerliche und natürliche, keines weges aber von außen erborgte Krafft,<br />

Zug, triebe oder hülffe beweget, und in solchen eignen und natürlichen motu, solange<br />

die materie worauß es bestehet dauret, continuirlich erhalten wird. Weil nun der herr,<br />

die verfertigung eines solchen Perp: Mobilis schlechter dings vor unmöglich hällt, und<br />

solche einbildung (ohne genugsame überlegung, wie viele vormahls ganz vor unglaublich<br />

25 geurtheilte künste in diesen zeiten entdecket worden) öffentlich zu behaupten getrachtet,<br />

so hat ihm freylich wohl dieses nicht allerdings wohl gefallen können, daß ein bißher<br />

unbekandter, welcher weder selbst noch durch andere viel rühmens von sich machet,<br />

durch Göttliche Gnade (deren allein aller Preiß gebühret) dieses ihme Gärtnern vielleicht<br />

auß weisen Rathschluß des allerhöchsten verborgen gebliebene hochnüzliche geheimniß<br />

30 der Natur entdecket hat;<br />

Dieses aber hätte mir zum wenigsten nicht träumen laßen, daß man mein Inventum<br />

2. 3. 2010


N. 164 ii. allgemeiner und gelehrter briefwechsel 1702–1716 205<br />

vor der welt, durch die so einfältige Objection, ob würde daßelbe vermittelst eines in<br />

denen Pfosten, worauf die welle der Machine ruhet, verborgenen, in ein anders zimmer<br />

gehenden strickes gezogen, und könne also gedachte meine Machine sonder offenbahrung<br />

des vermeinten Betrugs, nicht auf einen andern Orth versezet werden, in verachtung<br />

und Miß-Credit zusezen, auch zu vergrößerung des zugedachten Schimpfs, einen durch 5<br />

dergleichen strick gezogenen hölzernen mit Sand und Kitt überkleideten so genandten<br />

Schleiffsteine zu verfertigen und selbigen dem publico durch die beygefügte umbschrifft<br />

nicht viel beßer als andere Perpet: mobilia auch davon in den Gazetten gemachte romanische<br />

beschreibung als etwas so die bißher ans licht gebrachte Inventiones des Perp:<br />

Mobilis noch überträffe anzupreisen, hätte zu Sinn nehmen sollen. 10<br />

Der herr Gärtner sage mir doch, wenn er in der wegbringung meines Perp: Mob:<br />

von einem Ort zum andern so eine große Probe der Wahrheit oder des Betrugs meiner<br />

Sachen zu berufen sich beredet, warumb er solchen Scrupel bey seiner anwesenheit nicht<br />

entdecket oder genau untersuchet, warumb er (gleich andere berühmte Mathematici und<br />

künstler, ja so gar Personen von hohen stande, willigst gethan) sich nicht zuerkennen ge- 15<br />

geben, und meine Conversation so übel ich mich auch damahls befand, verlanget, warumb<br />

er zu meiner so viel an ihm ist, intendirten höchsten Verkleinerung so gar seinen lehrlinge<br />

Hansen die beschehene Entdeckung, worinne meine betrügerey wegen des verborgenen<br />

strickgens oder Seils bestehen solle, zugeschrieben, mir aber als hätte ich bey seiner<br />

anwesenheit gedachten strick selber ziehen, und die Machine dadurch bewegen müßen, 20<br />

folglich nicht zum Vorschein kommen können, ungescheut auffgebürdet, ja warumb hat<br />

er dann, falls er eine solche leichtfertigkeit warhafftig von mir geglaubet, und nicht vielmehr<br />

auß andern Neben absichten will nicht sagen, Neyd oder Mißgunst, diese diffamation<br />

außgebracht, sich nicht getrauet, mit dem herrn R.I. welcher sich meiner Unschuld als<br />

eines abwesenden angenommen, die über diesen diffamations-Punct von ihm auffgefo- 25<br />

derte Wette an 100 Ducaten zu schließen. Er prüfe sich selbst vor Gott dem allwißenden,<br />

ob sein Verfahren gegen mich, der schuldigen Christen pflicht, der begierde zur wahren<br />

Weisheit, und der liebe gegen seinen Nechsten im geringsten gemäß sey. Er überlege doch<br />

mit beyseit stellung aller passionirten Eigen Liebe, ob ich mit meinem Invento einigen<br />

Menschen betrogen, oder von großen herren und Republiquen zu Verfertigung deßelben, 30<br />

will nicht sagen große Geld Summen, sondern nur einen einzigen Groschen abgefordert,<br />

viel weniger empfangen, des gleichen ob ich jemanden die Verhandlung dieses bißher vor<br />

unglaublich gehaltenen Inventi auf gedrungen. Man erwege ferner, was mich die betrügerey<br />

eines gerühmten Perpetui Mobilis helffen würde, wenn von einem oder dem andern<br />

2. 3. 2010


206 ii. allgemeiner und gelehrter briefwechsel 1702–1716 N. 164<br />

Potentaten ich die verlangte Summam, so groß sie immer sey, heut erhielte, morgen aber<br />

bey eröfneter Machine und entdeckten Betrug das Geld zusamt dem Kopffe (als welchen<br />

ich dem Richter Schwerdte auf solchen Fall willig darstrecke) verliehren müste.<br />

Rasend würde ich ja seyn, wenn ohne den geringsten Nuzen ich mich und die Mei-<br />

5 nigen, durch schandbahre äffung großer herren und anrühmung einer falschen Sache, in<br />

das euserste Elend und verderben muthwillig stürzen wolte. Es sind ja der herr Geh.<br />

Rath Leubniz nebst denen meisten in Sachßen und andern Orthen sich befindenden<br />

berühmtesten Mathematicis, welche nicht ein, sondern sehr viele mahl, nicht mit so übel<br />

wollenden Gemüthe als der Herr gethan, sondern fein gründlich und unpartheiich mein<br />

10 Perpetuum Mobile in vollen langwierigen lauffe gesehen, bewundert, und vor das wahre<br />

Principium der eigenen innerlich verborgenen natürlichen über[wucht] und bewegungs<br />

krafft erkandt, nicht von so geringer Vorsichtigkeit, daß sie von seinen Lehrlingen sich<br />

gleichsam beschämen und Blamiren laßen solten. Hätte er nun es wie jene gemacht, und<br />

wann er so dann von der Wahrheit meines Werkes keine<br />

Überzeugung bey sich emp-<br />

15 funden, wenigstens jedoch seinen Thomaitischen zweifel biß zu seiner zeit, wenn nach<br />

Göttlichen Willen dieses mein Perpet: Mobile der Welt einverleibet seyn wird, ohne mich<br />

öffentlich prostituiren und in Schande sezen zu wollen, im Verborgenen behalten, würde<br />

ich mich gern beruhiget, und alle hochachtung vor ihn, er aber seinen wenigen Credit<br />

erhalten haben.<br />

20 Nun aber, da er es auf ungescheuete öffentliche bekränckungen hat ankommen laßen,<br />

anbey aber nicht einmahl auff die, wieder oberwehnte beymeßung ihm angetragene Wette<br />

sich einzulaßen getrauet, folglich dadurch schon revociret, so fodere hiermit auch öffentliche<br />

genungthuung vor diesen Schimpff verlange, genungsamen Beweiß, oder aber revocation<br />

der außgestreueten anschuldigung, ob müste ich mein Perpetuum Mobile am stricke<br />

25 selber ziehen oder ziehen laßen, wie er seinen Schleiffstein, könne auch solches nicht von<br />

einem Orth zum andern versezen. Ich pratendire hiernechst, er soll der welt dieses, daß<br />

vielmehr sein gemachter Schleiffstein ein solches, (wie er und die seinigen selbst bekandt)<br />

mit stricken gezogenes blend werck, mithin nichts weniger, als ein Perp: Mob: sey, entdecken,<br />

und in zukunfft von Personen, die vielleicht beßer seyn als er glaubet, bescheidener<br />

30 und bedächtiger urtheilen. Geschiehet dieses nicht, so wird nicht allein der Allerhöchste,<br />

deßen unermeßlichen Güte allein ich unwürdiger dieses Geheimniß zu dancken habe, seine<br />

durch die gebrauchte Verunglimpfung beleydigte Ehre nebst meiner Unschuld zurächen<br />

und zu retten wißen, sondern es werden sich auch Richter auf Erden finden, welche den<br />

schuldigen Theil unter uns beyden mit gebührender straffe ansehen sollen.<br />

2. 3. 2010


N. 165 ii. allgemeiner und gelehrter briefwechsel 1702–1716 207<br />

Schließlich sage dieses: hülfft mir Gott (wie ich zu Ihm hoffe) von meinen jezigen<br />

Lager wieder auff; so sollen und werden bald berühmte Mathematici auch Obrigkeitliche<br />

Personen, der versezung meines Perp: Mob: beywohnen, deßen langwierigen und<br />

umbtrüglichen Lauff ansehen, und so dann unverwerffliche Zeugniße ertheilen, wie wenig<br />

Grund der Gärtnerische ungrund habe, es wird auch so es Gott gefält, durch diese je- 5<br />

zige auch andere Machinen mit nechsten dar zuthun seyn, daß weder strick noch ein auf<br />

zu ziehendes Uhrwerck noch eine andere euserliche Gewalt, Zug oder Trieb das Principium<br />

motus perpetui veruhrsache, oder nur auf etliche Tage einschrencke, ich auch in der<br />

That derjenige sey, der als Inventor des wahren Perpetui Mobilis sich, wiewohl sonder<br />

Ruhmräthigkeit nennet. 10<br />

Orffreus<br />

165. LEIBNIZ AN RUDOLF CHRISTIAN WAGNER<br />

Hannover, 5. November 1715.<br />

Überlieferung: L<br />

Vir Nobilissime et Experimentissime 15<br />

Negligentia amici factum est, ut Auctionis Werlovianae plane sim oblitus; et vereor<br />

ne nunc sero scribam. Deest praetera cui rem Helmestadij committam, nisi Tuo favore<br />

mihi sucurri potest. Sed cum TE adesse assidue non posse facile intelligam, fortasse ope<br />

amicorum sublevabimur; rogoque ut cum Duo D. Schrammio hac de re conferas; multamque<br />

ei a me salutem nunties, et auxilium ejus meo nomine requiras. Est ille officiosus et 20<br />

intelligens et mihi favet.<br />

Videbis in adjecta quos notarium libros in folio et quarto. Sed Foliares dudem distractos<br />

suspicor. Circa Quartanos, eorum certe partem puto rem adhuc in integro. Octaviani<br />

et reliqui proximo Tabellario sequentur.<br />

Pretium simpliciter arbitris amici comitto qui favebit. Satis est, si aget quasi in rem 25<br />

tuam. Certe nullas est ex libris, quem valde, aut incommodo pretio desiderem. Si tamen<br />

quos notavi signo + paulo magis quam caeteri a me desiderantur. De caetero me ad<br />

priores refero. Quod superest vale et fave. Dabam Hanoverae 5. Novemb. 1715<br />

deditissimus G. G. Leibnitius<br />

2. 3. 2010


208 ii. allgemeiner und gelehrter briefwechsel 1702–1716 N. 166<br />

A Monsieur Monsieur Wagner Docteur en Medecine et Professeur celebre franco à<br />

Helmstät<br />

166. SCHELHAMMER AN LEIBNIZ<br />

[Kiel], vor 19. November 1715.<br />

5 Überlieferung: K Abfertigung:<br />

Perillustris vir.<br />

Quibus verbis Tibi gratias agam, quod meam ignorantiam subinde sublevare non<br />

gravaris, non reperio. Etenim care et publicam de medicam rem egregie adiuvas, et meae<br />

existimationi studes diligenter: sed grave imponis onus, dum nihil in cibro meo desiderari<br />

10 posse cupis. Cui rei neque par ingenium est, nec vires sufficiunt; non quod corpori sit<br />

male, sed quod animo laboro vehementer. Henrici Regii Philosophico olim operam dedi,<br />

unde ejus ratio mihi non ignota est. Cranii quoque nomen fama celebratum, non potuit<br />

me fugere, sed quia Cartesianos esse totos noveram, tuto negligi? posse putavi, quoniam<br />

ex illa disciplina parum vel nihil ad res nostras utilitatis expectari potest, cum illa solis<br />

15 conjecturis, nos autem experientia et rerum proprietatibus nitamur. Quapropter impense<br />

gavisus sum, cognoscens quod de his eadem Tibi, Vir maxime, sententia est, quae mihi<br />

semper fuit, qui, rejectis ex conjecturis structis systematibus, nihil eas habendas puto, et<br />

de mechanicis idem per omne opus meum moneo, naturam longe alia, et imperceptibili<br />

plerumque uti, et in causis morborum et medicamentorum ad sensibilia potissimum esse<br />

20 respiciendum, neque ad prima usque, et Philosophica principia remere excurrendum, sed<br />

propiora, et viscera: reliqua Philosophis, de quibus alter census, esse relinquenda, diligenter<br />

inculcavi, ut monuit probe Pitcarnius: licet postea sui oblitus, id non ubique<br />

observavet. Helvetii junioris historia typis publicis exscripta non minus perspecta mihi,<br />

cujus immensas non possunt satis depredicare: sed eum ille versetur in nieris particula-<br />

25 ribus, verbo monuisse forte sufficiet. Nam talia omnia in generali quod ajunt, medicina<br />

recensere, non erit congruum.<br />

Itaque a talibus abstinui: Habenda etiam est ratio et Lectorum, et Bibliopolarum,<br />

quibus taedio est nimis prolixus liber.<br />

Nam id causarum etiam Batavi, quibus in itinere suo eum obtulit excudendem op-<br />

30 timus et officiosissimus Dr. DuCros, eaque non postrema re [ — ]. Restat unus Listerus,<br />

2. 3. 2010


N. 166 ii. allgemeiner und gelehrter briefwechsel 1702–1716 209<br />

cujus opera perlustrabo. Et jam fuisset id factum nisi novum negotium fecisset qui nuper<br />

adeo librum publicavit [ — quetus] Gallus, De purganda medicina a curarum sordibus,<br />

ubi dejecto evacuantium suco, purgationum fraudes et impotuere scandalo artis et artificis<br />

opprobrio futurae relevantur.<br />

Statim ex titulo judicabis hominis fastum, insolentissimum anim Gallicam fiduciam 5<br />

sui, et ignorantiam neglectum casti sermonis.<br />

In opere ipso tam barbaro utitur dicendi genere ut nauseam moveat, tamque est<br />

intellectu difficilis, ut sola lectura, lectorem summa fatiget: par vero rerum obscurita Occillatio<br />

tritus,insuccatio, confusaneum, tractabilitas, tarditudo, colliquium, formatura,<br />

invitamenta, ejectamenta, illectamenta, aequilibritas, et millena talia omnes implevit pa- 10<br />

ginas et conspureant. Is autem quoque mechanicus est, omnem derogans humoribus vim,<br />

sola solida crepans, et occillationes (inauditum omnibus seculis verbum, hoc sensu, Nam<br />

occare agros dicitur, non homines) extremorum et fibrillarum perpetuo jactitans, omnem<br />

curationem delirantibus hisce a modulatione sua et determinationibus suis deflectentibus<br />

deberi contendens interdum non plane spernenda immiscens, sed turgido adeo stylo, ut 15<br />

vix ferendus sit. Hic quis sit si nosti, Vir maxime, quaeso impertias. Hanc parum negotii<br />

mihi facesset, satis quippe intelligo, occilationes istas, quas Baglivus, oscillationes vocans<br />

non minus barbare, primus peperit, nunc et Stahlius inculcavit, et infinitus numerus discipulorum<br />

ejus amplectuntur, et communis turba medicorum applausu excipit, totas mihi<br />

exstirpantas esse, nisi praevaricari velim veritati: et posse me arbitror, si modo otium et 20<br />

tranquillitas conced[ —- ] Sed quid? quis tandem finis? quod praemium [ — ]rum erit?<br />

Quod lucrum a bibliopolis sper[ — ] eo excido, reditus ser. principis, qui sumtus re dere<br />

promisit, nulla spes, nec Car. Friderici adventus ulla affulget. Per triennium prope salario<br />

caremus, siquid solvetur, parum id erit, Interim ego summa indigenti vitam traho filia<br />

elocanda est, 200 imperiales nummos ea res possit; nihil suppetit: sollictavi et exhausi 25<br />

omnes meos, omnes amicorum oculos. Nundinae prae foribus, ubi reddenda omnia: nihil<br />

autem habeo. Itaque, nisi Deus ex machina, perii funditus, et infamiae periculum incurro,<br />

heu! quamnon culpa mea! qui publice me stulte addixi bono.<br />

Interim cum Gletischio denuo in negotiationem ingressus sum ad 1 1<br />

ses. pretium pro<br />

2<br />

plagula descendi, quid futurum sit, nescio. Vale incomparabilis vir, et miseratus mearum 30<br />

infortunarum, res meas Tibi commendatissimas habe.<br />

Perillustris nominis Tui observantissimus cultor Schelhamerus.<br />

2. 3. 2010


210 ii. allgemeiner und gelehrter briefwechsel 1702–1716 N. 167<br />

167. AUGUST MATTHIAS SCHMID AN LEIBNIZ<br />

Helmstedt, 25. November 1715.<br />

Überlieferung: K<br />

Brevis et genuina sententiae meae Explicatio cum uberiori confirmatione<br />

5 De Motus impressione nunquam dubitavi, sed num Motus rerum inconnexarum,<br />

motui Terrae obsequentes, a motu continuato, a Terra mota impresso, dependeant; nec<br />

potius a motu vehiculi, quo atmosphaera aërea una cum terra rapitur? Terrae enim non<br />

nisi motum vectionis hactenus concedo, cujus longe contrariae mihi videntur affectiones.<br />

Motus scilicet vectiones rem motam indesinenter contingit, motus impressionis unico<br />

10 tantum oculi nictu: Ab illo nullam impressionem saltem sentimus, ab hoc semper evidentissime:<br />

Ille etiam tardissime propulsus res movet, hic non nisi concitatissimus esse<br />

debet. etc. Vid. rat. 8 § . IV Deduct. ult.<br />

Effectum igitur in his phaenomenis semper concedo, quin ipse urgeo, imprimis § IV<br />

Tentam. 1. Sed de Causa dubito: quamvis etiam inter effectus discrimen faciendum sit,<br />

15 et proportio graduum hic observanda. Vid. § V fin. Deduct. ult. quod ibi insuper de<br />

sclopetis allegatur, hoc pari modo de sagittis compertum est, de quibus ipse Gassendus<br />

in cit. Physiol. Epicuri Cap. ubi de motu Terrae Copern. agitur, fatetur, omnes objicere,<br />

sagittam verticaliter excussam post navim relabi, se vero contrarium reperisse.<br />

Nec mirum mihi videtur, hominem in navicula antrorsum cadere, cum ea nunquam<br />

20 sine insigni successione (unde demum motus impressionis dependet) subito sisti possit:<br />

Idem de curru et similibus exemplis valet; licet quoque in talibus bene attendendum sit,<br />

annon etiam ab aëre deferente haec dependere queant?<br />

Spero interim, quod, siquidem res ulterioribus experimentis relinquenda concedatur,<br />

motus a terra impressus, tantum ut hypothesis, qua hactenus phaenomena optime solvi<br />

25 posse visa sunt, defendatur: Cum si de eo plane non dubitari possit, de ulterioribus<br />

experimentis ne quidem cogitandum foret.<br />

Ego certe, quo magis et attentius, pro tenuitate studiorum praesenti, de natura<br />

motum (horis succisivis, et quantum reliqua ordinaria studia permiserunt) meditatus<br />

sum, tanto plura argumenta et experimenta reperi, quibus in mea hypothesi confirmarer:<br />

30 Sic ex. g. novissime sequentia se mihi adhuc obtulerunt.<br />

Si motus impressionis pro sola ac genuina causa recipiatur, nunquam, ut mihi quidem<br />

2. 3. 2010


N. 167 ii. allgemeiner und gelehrter briefwechsel 1702–1716 211<br />

videtur, poterit conceptibilis idea aut schema formari, quomodo e. g. ictus tormentorum<br />

aut sclopetarum horizontales Occidentem versus directi, ab uno et eodem plane puncto<br />

contactus seu impressionis (in quo ipso praecipuum fundamentum totius difficultatis<br />

latet) motum utrumque plane contrarium versus Orientem et Occidentem cum positiva et<br />

maxima efficacia suscipere queant? cum sola retardatio hic inefficax esset (Conf. Sturmii 5<br />

Math. Juven. Scient. Cosm. Cap. IV. quaest. II pag. m. 235).<br />

Quod tamen supposito raptu vorticis atmosphaerici, et quod linea directionis ictus<br />

conto rigido aequipolleat, cui objectum percussum quasi occurrat; mea quidem opinione,<br />

facile fieri possit, talisque explicatio etiam ad similes motus accommodari.<br />

2. Hoc mihi omnium gravissimum argumentum videtur: Omnis motus impressionis 10<br />

numero et efficacia plane idem, corpora tamen mole et gravitate diversa, secundum talem<br />

proportionem semper propius vel remotius projicit, licet etiam talia corpora penitus inter<br />

se mixta sint; ex. g. Ventilabrum: Et imprimus ictus tormentorum ac sclopetorum globos<br />

longe remotius projiciunt, quam papyrum vel stupam simul excussam: Ad talium unanime<br />

exemplum sequeretur, res levissimas ac rarissimas, e. g. plumas, utpote motum terrae 15<br />

rapidissimum pari passu assequi non valentes, longissima distantia, saltem apparenter<br />

conversus Occidentem relabi debere; cum e contrario in propositis a me experimentis, in<br />

rebus solum gravissimis ac solidissimis, hoc contingere possit. etc. Vid. § V<strong>III</strong> Tentam. 1.<br />

Silentio praetereo alia argumenta forte leviora, vel quorum demonstratio adhuc ambigua<br />

foret: Ex. g. Vix satis posse concipi, quomodo in rebus verticaliter excussis, jamque 20<br />

perpendiculariter relabentibus, solus motus horizontalis a terra impressus adhuc persistat,<br />

dum alter verticalis, cui ille prius ex uno et eodem contactus puncto admixtus<br />

erat, jam penitus exspiraverit. It. Corpus motum corpori imprimens, hoc longius solere<br />

projicere, quam ipsum hoc comitatur etc.<br />

Quod denique ad fidem historicam experimenti Mersenniani attinet, ex illa quidem 25<br />

excusandus forem, si vel maxime illusio Petito deprehensa fuerit: nec tamen hujusque<br />

de eo facile metuerem, cum in solis meis allegatis § <strong>III</strong> Tentam. 1. jam reperiantur illa<br />

verba: Mersenus enim Petito saepius instituerat. It. experimentum a Te ipso factum, et<br />

de quo etiam alii nonnulli scripserunt. etc.<br />

2. 3. 2010


212 ii. allgemeiner und gelehrter briefwechsel 1702–1716 N. 169<br />

168. LEIBNIZ AN AUGUST MATTHIAS SCHMID<br />

Hannover, 29. November 1715.<br />

Überlieferung: L<br />

Ex responsione 29 Novemb. 1715 ad Dn. Aug. Matthiam Schmid, Helmestadium<br />

5 Alteras Tuas recte accepi, sed mihil habeo quod prioribus meis addere necesse sit,<br />

nisi quod svadeo ut omnia attentius consideres, antequam rursus aliquid de iis in lucem<br />

edas. Optimam autem in subtilioribus probe meditandi rationem reperj, ut argumenta in<br />

formam syllogisticam reducantur, nec syllogismi tantum, sed et prosyllogismi, et prosyllogismi<br />

prosyllogismorum adhibeantur, donec nulla amplius probatione indigeamus; ita<br />

10 sponte se nobis detegunt, quae alij admonere possunt certe in scripto quod nunc misisti,<br />

pleraque talia sunt ut admonitione indigeant. Valde enim errant, qui formas syllogisticas<br />

ad detegendam veritatem inutiles putant etc.<br />

169. JOHANN CHRISTIAN LEHMANN AN LEIBNIZ<br />

Leipzig, 2. Dezember 1715.<br />

15 Überlieferung: K<br />

Patron<br />

Leipzig d. 2. X r 1715.<br />

Hochgebohrner etc. Insonders hochzuehrender Herr Geheimbder Rath Hoher<br />

Ew. Excellenz geehrtes Antwort Schreiben vom 16. Augusti habe wohl erhalten, und<br />

20 dancke vor das güttige Andencken, so Ew. Excellenz annoch vor mich, von so langen<br />

Zeïten, bezeigen wollen. Nehme zugleich die mir gethane güttige promesse, dero hohe<br />

Assistence bey diversen höffen durch recommendation mir zuthun mit schuldigen dancke<br />

an, und bitte an keyßer. hoffe, und an den Rußischen hoffe, bey einem hohen Ministre<br />

mir einige attresse und Correspondence zuschaffen, damit ich Gelehenheit finden möge,<br />

25 einige Utilitates Physicas zuzeigen, und wenn ich ein sostrum verdienen solches durch<br />

2. 3. 2010


N. 169 ii. allgemeiner und gelehrter briefwechsel 1702–1716 213<br />

dießelbe erlangen könne.<br />

Nach Heßen Cassel nach Ew. Excellenz Vorschlage zureißen, hatt mich die Unterhanden<br />

habende Verbeßerung der Saltz Coctur verhindert, deßen probe in Großen noch<br />

vor Weynachten in Schönebeck, 2 meihlen von Magdeburg, mit Gott auszuführen gedencke,<br />

Ihro König. Maj. in Preußen, als ein Membrum Societatis gutte dienste zuthun, 5<br />

die auch allergnadigst nach befindung der Sache uns zubegnadigen versprochen. durch<br />

welche Intention auch ein brunnen von Böthiger Sohle mit Ausbeuthe zuversieden ist, so<br />

wohl winters als Sommers, und zwahr mit großer Menage von saltz, so auff gleichfals<br />

zu appliciren, und brauche hierzu die kostbahren Beckwerck gantz nicht.<br />

Die jenige Personen so Ew. Excellenz gemeldet, so in Sachßen hierinne was thun 10<br />

wollen, sindt von der so genandten Sächßischen Societät, sollen aber in Adern gar schlechte<br />

probe abgeleget haben, weil solches werck nunmehro bey nahe einhalbes Jahr wüste<br />

stehen soll. Meine schlechte dienste habe zwahr durch verschiedene Memoriale meinem<br />

AllerGnädigsten Landesherrn dem Könige Augusto offeriret, allein ohngeacht daß Ihro<br />

König. Maj. es allergnädigst bewilliget haben, so habe doch diverse hinderungen bey 15<br />

unßren Ministerio gefunden, und beklage herz. daß meinem Vaterlande die dienste nicht<br />

habe thun können.<br />

Uber dießes habe vor 2. Iahren ein Pochwerck inventiret, da ich mit einem einzigen<br />

Oberschlächtigen WaßerRade, 48. Stempel, jeden à 2 1/2 z. schwer treibe, und sehr<br />

wänig Auffschlage Waßer bedarff, wie gemeinig. in denen Gebürgischen Orthen befind. 20<br />

Es ist bereits der volkommene Riß in Kupffer gestochen, und hoffe es izige NeuJahrsmeße<br />

dem publico zumbesten zubeschreiben. Solches hatt Ihro Konig. Maj. in Pohlen 40 000<br />

th. Capital erspahret, weil Sie vor ein Pochwerck so 16 z. heben sollen, solche Summa<br />

haben geben wollen. habe es zwahr gewießen aber leider nichts davor erhalten. Solches<br />

diente am Kayßer. und Rußischen auch hannoverischen Hoff, da es einem Starcken Zehn- 25<br />

den einbringen kann, und viele Erzte die biß dato aus Mangel der kleinen auffschlage<br />

Wäßer nicht haben zugutte gemachet werden können, eher zuzersezen, auffzuschmelzen,<br />

und reichere ausbeuthe und zehenden zuschutten. Welches im specimen meiner wänigen<br />

bergwißenschafft seyn köndte, wozu dero hohe recommendation mir ausbitte, an beriemte<br />

hoffe. 30<br />

In Ungarn wie Ew. Excellenz melden, sindt die Pferde Göpel bräuchlich. Darüber<br />

binn auch bißanhero geweßen, und habe dem Herrn Baron 1 von Hellenbach in Preßbourg,<br />

1 Unterstrichen von L e i b n i z ’ Hand: 〈Baron ... Preßbourg〉<br />

2. 3. 2010


214 ii. allgemeiner und gelehrter briefwechsel 1702–1716 N. 169<br />

so ein großer Intressente auff dem Windtschachte in Gemnitz ist correspondiret, auch<br />

vorgeschlagen von denen 576. Pferden, so Sie täg. brauchen 3. quart, oder auch alle<br />

abzuschaffen, wenn mann mir nur auff 3. Iahre die Unkosten geben wolte, so die Pferde<br />

täg. erforderten, ja ich will es praestiren, wenn mir nur noch einmahl so viel Manschafft<br />

5 zugestanden wirdt, als die Pferde izo wollen und treiben, so will die Wäßer halten, und<br />

die Erzte zutage ausfordern, wir können aber noch nicht einig werden.<br />

Die Mechanica Ignis so in Franckreich raus kommen, und ich den Theil von denen<br />

Caminen biß an dato gesehen, ist passable, aber nicht zum Saltzfinden dienlich.<br />

Dem Herrn Orffreo hatt H. Gärtner, so mich selbst gesprochen wohl gewalt gethan,<br />

10 weil er bey seiner lezten Probe am 31. Oktob. doch soll alles haben visitiren laßen, auch so<br />

gar das Radt von einer Stelle zu der andern gebracht, dahero es in denen Säulen<br />

durch eine Schnure keinsweges kann von außen gezogen werden. Wie H. Gärtner zwahr<br />

gemeinet daß er es gesehen, und dem H n Graff Lesconandt in Dreßden gegeben. Ob es<br />

aber ein veritable perpetuum mobile kann nicht eher judiciren biß ich alle Partes gesehen,<br />

15 von außen ist es curieux anzusehen, und beklaget der H. Orffreus, daß er Ew. Excellenz<br />

vorschlage nicht gefolget. Aber daß solche Grosen effect thun solle, scheinnet mir Orffreus<br />

traue ihr solches selbst nicht zu. In Maturatione et Vegetatione plantarum habe sonst<br />

auff dießen Winter fernere Experimenta zumachen, meine anstalt gemacht, und bereits<br />

allerhandt bluhmen an Nelcken, Roßen, Jonquillen, Tacetten, Hyacinthen, Tritillarien,<br />

20 Tulipanen etc.etc. würcklich anitzo vorgebracht, hoffe auch biß Ostern damit zucontinuiren,<br />

um zuerweisen, daß ein großer herr, wenn er Unkosten auffwenden wil, alles zur zeit<br />

oder zu Unzeit zwingen könne. Allein leider es absorbiren dergleichen Utilitates Physicae<br />

mein vermögen, die recompence bleiben aus, und also werde ich coactus auffhören müßen<br />

zu experimentiren.<br />

25 Sobaldt mein Puchwerck fertig werde ich mit einem Exemplar auffwarten. bitte mir<br />

einige attresse nochmahls auch an den Casselschen Hoff zumachen.<br />

Ew. Excellenz Maladie belangendt, und die offnung derer Schenckel über denen Schuhen,<br />

so will nach meiner wänigen Wißenschafft soviel rathen, als mir mögl. die Galmey<br />

ein zustreien und das Olibanum auffzulegen mit honig an statt eines Emplastri thut gutte<br />

30 dienste. Ubrigens ist solche Offnung Ew. Exc. Gesundtheit, und bitte die Offnungen ja<br />

nicht eher zugehen zulaßen, biß Sie sich an beyden Schenckeln ein Fontanell sezen laßen,<br />

durch dieße Fontanelle kann selbe vielleicht geschloßen werden, schließen Sie solche aber<br />

eher, so können Sie in Gefahr des Lebens gerathen.<br />

Ubrigens will vor dießes mahl Ew. Excellenz nicht länger auffhalten, um mein langes<br />

2. 3. 2010


N. 170 ii. allgemeiner und gelehrter briefwechsel 1702–1716 215<br />

stillschweigen um Vergebung bitten, daß ich beyde brieff an den Herrn Wecken und<br />

Fahrenheit abgeben laßen melden, mich zu dero gutten Andencken recommendiren, und<br />

verharre<br />

Ew. Excellenz schuldigster diener D. Johann Christian Lehmann<br />

Phys. P. P. et Med. Ext. Acad. Leopold. et Soc. Pruss. M. 5<br />

170. LEIBNIZ AN JOHANN CHRISTIAN LEHMANN<br />

Hannover, 2. Dezember 1715.<br />

Überlieferung: L<br />

Ex responsione.<br />

Was sonst Puchwercke betrifft kan man Calculo determiniren was damit zu thun. 10<br />

Man darf nur das wasser messen, so in ein oder andern Umgang des Rades herunter laufft,<br />

und auch dazu rechen, wie hoch es fallet. Gesetzt daß das oberschlachtige Rad oder der<br />

fall trage ohngefehr 10. Schuh, und das wasser, so in einem Umgang des Rades herab falle<br />

wären 2. Zentner, so hat man eine Krafft, bey jedem Umgang 2. Zentner einen Schuh<br />

hoch, oder einen Zentner 20. Schuh hoch zu heben. Gesetzt nun es wären 50. Stampel in 15<br />

jedem Umgang zu heben, und zwar jeder einen Schuh hoch, und jeder wege 2. Zentner, so<br />

ists so viel als wenn man 100. Zentner einen Schuh hoch zu heben hätte, und daher wenn<br />

das Rad 10. Schuh hoch, müssen mehr als 10. Zentner wasser vor jedem Umgang aufs<br />

Rad geschlagen werden. Und muß man dahin sehen daß so viel thunlich nichts von der<br />

Krafft verlohren, oder unnütz angewendet werde. Verlohren geht das wasser das neben 20<br />

den Schauffeln hinfället, oder vor der Zeit heraus läufft. Übel wird es angewendet, wenn<br />

die Däumlinge nicht einen besondern Schnitt haben, der ihnen zukomt, denn sonst giebt<br />

es eine Zwengung. Doch wenn am Rad und Stängeln anstatt eines Däumlings Zähne oder<br />

Triebe wären, hätte man solches Schnidts nicht nöthig. Alleine es ist nicht so beständig.<br />

Die Ursache warum sie sich bey den bergwercken nicht leicht resolviren wo die Pferde 25<br />

gebraucht werden, eine änderung zutreffen, ehe sie gantz versichert, deren entbehren zu<br />

können, ist weil sie nicht leicht eine grosse quantität Pferde ab und wieder anschaffen<br />

können, wenn man aber deßen nicht von nöhten hat, ist es desto beßer, und wundsche<br />

ich den guhten success zu Schönebeck bald zu vernehmen. Es würde zu Halle selbst eine<br />

2. 3. 2010


216 ii. allgemeiner und gelehrter briefwechsel 1702–1716 N. 171<br />

große holzspahrung geben, und folglich auch zu Lüneburg dienen.<br />

171. LEIBNIZ AN BUCHTA<br />

Hannover, 3. Dezember 1715.<br />

Überlieferung: K Abfertigung:<br />

5 A Monsieur de Buchta Conseiller de la Cour de S.A.S. Zeitz<br />

Monsieur<br />

Je vous suis obligé de la part que vous me faites de votre heureux retour, (dont je<br />

vous felicite) et de la signification de la declaration de Mr. Orifréus. Comme j’estime<br />

fort son invention, je seray bien aise d’en connoitre le fond, et je m’obligeray volontiers<br />

10 de la tenir secrete, et de ne la point contrefaire; et je renonce même à la part du profit<br />

qu’on m’offre, excepte une portion de celuy que je pourrois procurer moy même. Mais<br />

aussi je ne donneray point d’argent pour en avoir la connoissance, et je crois que je<br />

payeray la communication par les moyens que je pourray peut être donner de rendre la<br />

chose plus utile et plus acceptable. Je n’avois pas encore vû la lettre de M. Orifrus à Mr.<br />

15 Gärtner, ce-pendant il me semble que vous parlés Monsieur, comme si vous me l’aviés<br />

deja envoyée; En quel cas il faut qu’une de vos lettres se soit perdüe. Comme M. Gärtner<br />

avoit vû la machine de M. Orifrus je m’etonne que le premier a pu s’imaginer que l’autre<br />

la tiroit ou la faisoit tirer par quelque corde. je suis bien aise aussi d’apprendre que M.<br />

Orifrus parle de moy comme il faut, car on m’a dit ou écrit, qu’il s’etoit plaint comme<br />

20 si j’avois taché de luy excroquer son secret.mais je crois qu’il y a eu du mesentendu. je<br />

pense a certaines applications considerables, mais je n’en puis pas assés bien juger sans<br />

connoitre le fond et par consequent la portée de l’invention, laquelle merite sans doute<br />

de ne point demeurer comme ensevelie et inutile. Et comme l’inventeur paroist maladif,<br />

il mente qu’on luy procure bientost une digne recompense afin qu’ il puisse jouir encor<br />

25 pendant sa vie du fruit de son travail; et l’inclination que j’ay à procurer à chacun ce qui<br />

luy est du, autant qu’il depend de moy m’a porté à penser aux moyens de faire valoir<br />

son invention<br />

Au reste je suis avec Zele<br />

Monsieur votre tres humble et tres obeissant serviteur<br />

30 <strong>Leibniz</strong><br />

2. 3. 2010


N. 172 ii. allgemeiner und gelehrter briefwechsel 1702–1716 217<br />

Hanover ce 3 de Xbre 1715<br />

P.S. Votre pensée sur le jeu m’a paru certes tres ingenieuse: mais ne voulant point<br />

empieter sur vos droit, je ne l’ay point voulu approfondir. Quelcun pourroit trouver à<br />

redire à l’execution, et il est seur que si les gens soubçonnoient de l’artifice, on auroit<br />

facilement des affaires. Ainsi la chose paroist un peu problematique et demander un peu 5<br />

plus de discussion. Et il faudra considerer si l’application au bien public peut rectifier ce<br />

qui autrement paroist sujet à quelque difficulté.<br />

M.Teuber est un peu trop menager de son temps, car depuis long temps il ne m’a<br />

rien fait savoir, et le Künschtler ne m’a point écrit non plus. Comme je suis bien aise de<br />

me flatter je donne à cela une bonne interpretation, comme si l’on me vouloit surprendre 10<br />

par une bonne nouvelle. Quoiqu’il en soit, vous m’obligerés, Monsieur, en me donnant<br />

quelques lumieres la dessus, en faisant en même temps mes complimens à Monsieur<br />

Teuber. il y a maintenant un an passé, que j’ay eu l’honneur de vous voir à Zeiz tous<br />

deux. Ruit Hora.<br />

172. LEIBNIZ AN AUGUSTINUS THOMAS A SANCTO JOSEPHO 15<br />

Hannover, nach 8. Dezember 1715.<br />

Überlieferung: L<br />

Gratulor Tibi de Cubo Magico non imparium tantum (ut Salvator fecit, etsi non<br />

ostenderit), sed et parium cellarum invento. 20<br />

Mittam Tuum problema Parisios, sed fastuosa (ut aliquibus videri possit) inscriptione<br />

omissa, nempe: quod omnibus Arithmeticis proponatur; et praesertim quod proponatur<br />

ipsi Regiae Academiae Scientiarum aut ejus Arithmeticis. Nam neque vacat<br />

neque lubet omnibus Arithmeticis hoc agere, etsi possent (quanquam fateor pauci possint)<br />

et ipsi Academiae Regiae aut ejus membris tanquam membris problemata proponi 25<br />

non solent. Illius est potius judicare de solutionibus, quam suo publico nomine aggredi<br />

solutiones.<br />

Inscribam ergo si pateris:<br />

P r o b l e m a A r i t h m e t i c u m C u r i o s i s e t I n t e l l i g e n t i b u s<br />

2. 3. 2010


218 ii. allgemeiner und gelehrter briefwechsel 1702–1716 N. 173<br />

i n t e r i o r u m S c i e n t i a e N u m e r i c a e i n s t r e n a m A n n i 1 7 1 6<br />

p r o p o s i t u m<br />

Quia ais in N u m e r i s r a t i o n a l i b u s , non vero addis i n t e g r i s , judicabitur<br />

satisfieri etiam per fractiones rationales. Itaque quaero an non et in integris possit;<br />

5 quo posito id addere operae pretium foret.<br />

173. J. J. MARINONI AN LEIBNIZ<br />

Wien, 18. Dezember 1715.<br />

Überlieferung: K Abfertigung:<br />

Monsieur<br />

10 C’est une des meilleurs nouvelles celle que Vous m’avés donée sur l’Etat, graces<br />

à Dieu, passable de votre santé, et c’est une bonté particuliere d’honorer avec<br />

votr’agreement l’offerte des mes tresheumbles services.<br />

Puisque vous étes ancor occupé Monsieur à achever vos tres louables travaux, j’en<br />

felicite le Publique; et dans les immens fètes de Noël, et dans la neuvell’année, qui<br />

15 s’aprochet, je Vous suhaite mil prosperités. Monsieur je Vous remercie pour votre favorable<br />

jugement sur ma solution du Probleme Italien que je fis pour obeïr au R.P. Augustin,<br />

et je ne sçavois qu’elle se trouvat che Vous. Vos dispositions me seront autant des Loix;<br />

mais je conois mes foiblesses pour y paroitre entre les sçavans. Je tacherai de m’en qualifier<br />

par l’étude don je fais mon plaisir. Je reconois quelque profit des écrits du Monsieur<br />

20 Volfius, et je serai aise d’avoir sa corespondence. quand Vous y serés icy je Vous prierai<br />

incessentement d’occuper, et d’appliquer mes petis talens.<br />

Le R.P. Vols jesuite a publié icy ses trois livres Institutionum Mathematicarum selon<br />

l’ancienne methode. L’Empereur posera bien tôt la premiere pierre pour l’Eglise de S.<br />

Charle, qui sera batie proche de la Favorite selon le modele du Monsieur Fischer. Sa<br />

25 Majesté montre tousjours plus d’affection pour les sciences, et les beaux Artes, ayant eté<br />

deux fois voir sa Bibliotheque, et sa Gallerie.<br />

J’espere, que le projet de l’Academie y reussira, et que cette Ville en sera redevable à<br />

vos mentes, et à vos soins. On croit, que ce Prince Maxim en d’Hannover sera fait Evéque<br />

d’Osnabrug. Je vous prie pour la continuation des vos graces, et<br />

2. 3. 2010


N. 174 ii. allgemeiner und gelehrter briefwechsel 1702–1716 219<br />

je suis avec toute ma soùmission<br />

Monsieur Vot. tresh. et tresobligé serviteur J.J. Marinoni<br />

Vienne chez 18 me X bre 1715<br />

A Monsieur Monsieur G.G. de Leibnitz Conseiller Imp l Aulique de S.M.Imp. et Cath.<br />

pr. à Hanover 5<br />

174. CHRISTIAN WOLFF AN LEIBNIZ<br />

Halle, 19. Dezember 1715.<br />

Überlieferung: K<br />

Vir Per-Illustris Atque Excellentissime, Patrone Venerande.<br />

Aderam omnino, cum Orffyraeus machinam, quam construxit, conspiciendam adhi- 10<br />

beret, ut malevolos confunderet, qui fraudem subesse publice sparserant. Nimirum Gärtnerus,<br />

artifex ille Dresdensis, multis inventionibus mechanicis celebris, schedam cum figura<br />

aeri incisa in publicum emiserat, in qua calumniabatur, Orffyraeum machinam suam<br />

movere vi externa, fune intra fulcrum abscondito et in contiguum conclave traducto. Ostensurus<br />

itaque, se ab impostura istiusmodi procul abesse, in presentia ab aula Principis 15<br />

deputatorum aliorumque hospitum, interea dum machina moveretur, conclavia contigua,<br />

aperuit tandemque machinam ipsam, fulcro prorsus remoto, conspiciendam praebuit. Ne<br />

tamen quis structuram internam forte intueretur, intestina abstulit: quod dum faceret,<br />

non dissimulavit, principium motus a ponderibus pendere, pondera enim aliqua muccinio<br />

involuta ad aestimandam magnitudinum exhibuit, quae quatuor circiter librarum 20<br />

judicabantur. Figura dubio procul erat cylindrica. Non solum inde, sed etiam ex aliis<br />

circumstantiis colligo, pondera esse brachiis mobidibus, aut potius elasticis affixa. In peripheria<br />

enim hinc inde affixae erant trabeculae normales, ad quas in circumactione rotae<br />

allidi pondera satis clare percipiebatur. Trabeculas illas per rimam intuens adverti, quamvis<br />

e longinquo. Cum novis fulcris imponeret rotam, ita ut axis non amplius tegeretur, 25<br />

atque pondera ablata restitueret, aliquid in terram decidit, quod instar elateris in altum<br />

resiliebat, ut ex sono edito erat manifestum. Puto itaque, nullum esse dubium quin rota<br />

a principio interno circumagatur, quamvis nondum liqueat, an sit perennis. Praeterea<br />

exigui usus fore machinam in vita humana, nisi perficiatur, certum nihi videtur, quia<br />

2. 3. 2010


220 ii. allgemeiner und gelehrter briefwechsel 1702–1716 N. 175<br />

pondus quidem 60 librarum attollebat, quod tamen trochlearum ope ad subquadruplum<br />

ante reducebatur, ut ascensus esset admodum tardus. Praeterea ad minuendum affrictum<br />

axis ferreus erat valde exiguus, ita ut diameter vix quartam digiti, imo vix sept am ejus<br />

partem adaequaret; Signeus vero nunnisi ex asseribus tenuibus compactus.<br />

5 Multis adhuc negotiis impedior, ut de resolutione problematis cogitare non possim.<br />

Tentavi equidem eandem duobus modis et in aliquam incidi; sed in utraque methodo<br />

prodeunt duae aequationes locales ad hyperbolam. Per duas autem hyperbolas constructionem<br />

elegantem jam dedit van Kinckhuysen. Interea animadverti, perpendicularem ex<br />

puncto dato ad lineam quamcunque in plano descriptam ductam esse omnium minimam,<br />

10 quod de recta sola ostenditur in elementis, atque adeo reduxi problema ad inventionem<br />

normalis a puncto dato ad sectionem conicam datam ducendae: quo in casu calculo differentiali<br />

opus non est. Sed, ut dixi, eadem hic prodeunt quas obtineo aequationes, dum<br />

E. T. methodo de maximis et minimis utor. Quamprimum vero vacabit (id quod tamen<br />

ante finem Januarii vix accidet), serio de resolutione cogitabo.<br />

15 Rogatus ab Hermanno, monueram et ego me circa demonstrationem theoremati de<br />

gravitate massae proportionali haerere. Rescripsit ille, se mordicus eam defendere nolle,<br />

quamvis non deessent, quae si adderentur, probationem saltem probabilitatis summae<br />

speciem qhabituram. Addam tamen, quae in posterum, ubi ad lectionem operis redire<br />

licebit, dubia alia mihi suboritura, cum ea sibi grata fore ultro significaverit.<br />

20 Quod E. T. elementa mea pariter ac officia, quae a me proficisci possunt, sane tenuia<br />

non displiceant, grata mente agnosco et praedico, tantum abest ut me aliquam gratiam<br />

mereri arbitrer. Vale igitur et fave<br />

Vir Per-Illustris atque Excellentissime Cultori ad obsequia quaevis parato<br />

C. Wolffio.<br />

25 Halae Saxonum d. 19 Dec. 1715.<br />

P. S. Schediasmata Actis inserentur. Litteras postae commisi.<br />

175. LEIBNIZ AN CHRISTIAN WOLFF<br />

Hannover, 23. Dezember 1715.<br />

Überlieferung: L<br />

2. 3. 2010


N. 175 ii. allgemeiner und gelehrter briefwechsel 1702–1716 221<br />

Domino Christiano Wolfio professori Hallensi<br />

Vir Nobilissime et Celeberrime Fautor et Amice Honoratissime.<br />

Gratias ago quod de inspectione Machinae Orfyraeanae ad me retulisti. Fateor eam<br />

mihi permiram videri. Vellem aliquis magnus Princeps condignum viro honorarium constitueret,<br />

ut publicari posset: Meretur enim profecto, etsi usus magnos non praestaret. Et 5<br />

fortasse intellecta inventionis ratione perfici utiliterque applicari posset. Gärtnerum ab<br />

inventionibus suis laudant. Vellem nosse quid potissimum praestiterit aliis minus notum.<br />

Sibi ipsi nocuit, dum Orfyraeum malae fidei insimulavit.<br />

Ita est ut observas: perpendiculares ad curvam sunt certo sensu minimae ex puncto<br />

dato. Certo sensu, inquam, non absolute, ut ad rectam. Nam opus est ut punctum sit 10<br />

extra curvam, seu a parte convexa; alioqui potius maximae sunt. Et ne sic quidem res absolute<br />

efferri potest: nam sunt quidem maximae minimaeve sui ordinis, seu inter vicinas,<br />

sed non omnium quae ad curvam duci possunt. Nam cum curva habet plures ordines, seu<br />

quando eae quae ad ipsam duci possunt ex puncto dato plus semel crescunt vel decrescunt,<br />

plures maximae minimaeve duci possunt; Et rem ita acceptam putem demonstrari 15<br />

posse. Veteres quam nos non male perpendicularem vel etiam Maximo-miniman dicimus,<br />

appellabant �������, unicam seu solitariam, ubi geminae, vel etiam plures in unam<br />

evanescunt. Cui considerationi suam de radicibus aequalibus Methodum Cartesius inaedificavit.<br />

Miror cur Kinkhusius problema de Maximo-minima ad Conicam, per binas Hyper- 20<br />

bolas solverit, cum facillime solvatur per unicam Hyperbolam combinatam cum Conica<br />

data, quae eam secet in illo ipso puncto aut potius (persaepe) in illis ipsis punctis, in<br />

quo aut quibus Minimae ex puncto dato Conicae datae occurrunt, sed deprehendere mihi<br />

olim visus sum, non posse dari generali constructione circulum qui curvam conicam datam<br />

secet in omnibus illis punctis, ubi ex puncto dato eductae minimae ipsi occurrunt. 25<br />

Et hoc est quod problema reddit paulo difficilius. Nihilominus puto problema solvi posse<br />

per Circulum et Conicam datam. At puncta in quibus circulus conicae occurret, non<br />

erunt illa ipsa in quibus Conicae occurrunt Minimae ex puncto dato, sed quae inservient<br />

tamen ad illas determinandas.<br />

In propositionibus Dn. Hermanni admitto ego gravitates ad sensum esse massae pro- 30<br />

portionales in corporibus homogeneis, sed non inde sequitur quamlibet partem gravis,<br />

seu in ejus volumine comprehensam esse gravem; sufficit enim partes graves et nongraves<br />

esse aequabiliter distributas per volumen. Dn. Hermannus hic nimis Anglis obsecutus<br />

videtur. Sed illi hoc parum grate agnoscunt. Ajunt enim jam Keilium nescio quas in eum<br />

2. 3. 2010


222 ii. allgemeiner und gelehrter briefwechsel 1702–1716 N. 176<br />

stricturas edidisse. Isti homines alios ferre non possunt. Urit eos quod responsione ipsos<br />

non dignor. Itaque crambem commercii in Transactionibus recoxerunt et versionem transactionis<br />

inseri curarunt Diario Hagiensi literario. Et quo magis me ad respondentum<br />

permoverent, etiam mea principia Philosophica ibidem agressi sunt; ut audio. Sed ibi<br />

5 quoque dentem solido illident. Serenissima Princeps Walliae quae Theodicaeam meam<br />

legit cum attentione animi, eaque delectata est, nuper pro ea cum quodam Anglo Ecclesiastici<br />

ordinis accessum in aula habente disputavit, ut Ipsa mihi significat. Improbat<br />

illa, quod Newtonus cum suis vult, Deum subinde opus habere correctione suae machinae<br />

et reanimatione. Meam sententiam, qua omnia ex praestabilito bene procedunt, nec opus<br />

10 est correctione, sed tantum sustentatione Divina, magis perfectionibus Dei congruere<br />

putat. Ille dedit Serenitati Suae Regiae schedam Anglico sermone a se conscriptam,<br />

qua Newtoni sententiam tueri conatur meamque impugnare; libenter mihi imputaret Divinam<br />

gubernationem tolli, si omnia per se bene procedant, sed non considerat Divinam<br />

gubernationem circa naturalia in ipsa sustentatione consistere, nec debere eam sumi<br />

15 ������������. Respondi nuperrime et responsionem meam ad Principem misi. Videbimus<br />

an ille sit replicaturus. Gratum est quod materiam antagonista attigit, quae non<br />

resolvitur in considerationes Matematicas, sed de qua ipsa Princeps facile judicium ferre<br />

potest. Vale et fave.<br />

Dabam Hannoverae 23 Decemb. 1715.<br />

20 P. S. Felicia festa precor.<br />

176. SCHELHAMMER AN LEIBNIZ<br />

[Kiel], vor 24. Dezember 1715.<br />

Überlieferung: K Abfertigung:<br />

Perillustris Vir, Eruditionis Princeps.<br />

25 Grave onus imposuisti, cum Listerum recenseri cupis. Prolixus is est, sub humorum<br />

nomine totam pene Physiologiam complexus, eruditione non vulgari in veterum dogmatis<br />

haut parum versatus, nec ignarus experimentorum recentis seculi, sententiis densus<br />

copiosus, quod olim perspexeram, sed quia praeter argumenta probabilia raro aliquid<br />

profert, contemsi hominem: nunc a Te monitus, relegi, non sine taedio: dietae causa.<br />

2. 3. 2010


N. 176 ii. allgemeiner und gelehrter briefwechsel 1702–1716 223<br />

Non spernenda ea quidem, dudum ab Arist. diebus, quoniam viam sternunt ad apodixin,<br />

et veritatem, attamen non ultra admittenda arbitror. Etenim hic alia, alter alia argum.<br />

talia profert; unde in dubio restat veritas, et fluctuat animus inter tot nova, quotidie<br />

subnascentia, qui verus status noster hodiernus. De quo sic sentio: nisi desinamus conjecturari<br />

et ex similitudine argumenta ducere,nec illud Quemadmodum veluti, item Finge, 5<br />

concipe, credibile est, et talia plura missae faciamus, nunquam solidis et certis utemur<br />

dogmatis. Listeras autem, omnium istorum coryphaeus, ita verosimilibus utitur, ut quicquid<br />

lubet, afferat, et sanissima omnia per totam de Corp.Hum.doctrinam subvert at et<br />

obruat. Quae tamen defendere, in facili foret: sed omnibus confutandis non parvus labor,<br />

sed ingens volumen impendendum foret, Audacter, quod lubet, afferit. si quid occurrit, 10<br />

quod obstare videtur experimentorum medacium, fabulas, figmenta appellat.ita nemo<br />

est omnium quem non vel falli vel mentiri ait; Borellum, Lowerum, Bellini, Stenonem,<br />

Ruyschius quoties hoc crimine reum facit? ipse interim malta fingit, multa obscura et<br />

dubia pro veris affert. Prae ceteris displicet, quod Leuwenhoekium summus habet, et<br />

via ipsius vera putat, cum homo sit minime dignus sui fidas. Non humana enim sunt, 15<br />

quae se vidisse microscopii sui beneficio, sed mera miracula et monstra: ut de vermiculis<br />

in semine multis millibus in una guttula: ut sanguinis globulo tam exiles, ut centena<br />

millia myriadum non aequent unam arenulam, et tamen unumque nemque horum globulorum<br />

ex aliis 6. globulis constatare vidit, in Chylovero incredibilem globulorum copiam<br />

multis vicibus minorum iis qui sextam partem globulorum sanguinis constituant. Quis 20<br />

talia ajenti credat? quis non impudentissime mentiri eum putet? Computum ineant mathematici<br />

refractionum in vitris, an valibus sufficant! Contra, Ruyschii in dubium vocat<br />

experimenta, quem tam eruditum medicum non esse scio, sed de assertis suis res loquitur:<br />

quotidie occulis usurpanda, et quae egomet nudis oculis perspecta habeo. An non ergo<br />

Listerum ipsum accusem, ejusque fidem suspectam habeam? 25<br />

Cartesiani in Phil.nat.multa conati, quae supponi debent in medicina, non doceri aut<br />

expendi. In hac nostra arte pauci aggressi sunt, ipseque Craane et Regius fere dogmata<br />

recepta sequuntur, praeterea in singularibus versantur, ut medicinae generali inferri sine<br />

metodo docendi laesione non possim. Nam et hos nunc iterum perlustravi.<br />

De conjecturis perplacet: scilicet ubi veritatis certitudo desinit, ibi locum inveniunt 30<br />

tales et aplectendae sust tantisper dum illa appareat. Nec de solidorum morbis a Te, Vir<br />

magne, dissentio: at Listerus, qui influxum per nervos nullum credit fieri, aliter sentit.<br />

Febrim excusam in his esse, ego jam olim in libr. de febribus suspicatus sum: Mirum in<br />

modum placent quae de Stahlio dicis: ita profecto est, ejus sententias hinc inde, suppresso<br />

2. 3. 2010


224 ii. allgemeiner und gelehrter briefwechsel 1702–1716 N. 176<br />

ejus nomine, examinavi in opere meo.<br />

De cortice Peruviano mea sententia exposita est Diss.inaug. Jenae habita de febrifugorum<br />

natura, agendi modo et efficacia. Arsenicum ventriculum rodit, et sic in vomitum<br />

sollicitat, Cortex nauseosus duntaxat, non arodit, sed agit tota substantia, ut loquitur<br />

5 Galenus h. e. compositis et in unum coeuntibus variis potestatibus sapidorum quod pace<br />

tua dixerim.<br />

Empiricam esse magnam partem medicinae, certissimum est. Et possumus in ea<br />

acquiescere, si causas non sunt in aperto, in multis saltim. Ea incipit, sequitur hanc ratio,<br />

dequus nisi de principiis conveniat, alius aliter non potest non sentire. Itaque Baglivus<br />

10 illam maxime urget, et pene praefert.<br />

Purgantia saepe ita operantur, ut arbitrare, Vir oculatissime: suntque ex hoc genere<br />

acria omnia, quae intestina levi spasmo sollicitant: aliqua tamen mitius agunt, fermentando<br />

nonnihil sanguinem, ut dulcia: aliqua etiam incidunt tenacem pituitam, sanguinemque<br />

crassum et viscidum Digestionem in stomacho trituratione fieri, valde ineptum,<br />

15 cum parietes ejus se tangere non possint. Pitcarinium et Peierum auctores habet: qui<br />

ex avium quarundam ventriculis conjecturam fecere: a particulari, ut Logici loquuntur,<br />

ad universale. Solide hanc rationem refutavit Listerus cap.xvii. Sed e Scilla in Charibdin<br />

incidit, dum per putrefactionem fieri coctionem ventriculi, copiose demonstrare satagit:<br />

fermentationem, ut inchoamentum ejus, innuens. Hequetus ex Pitcarnio suam trituratio-<br />

20 nem hausit.<br />

Quod de oscillationis verbo me doces, gratiam habeo maximam. Longe petitum mihi<br />

videtur, et de fibrillis corporis falso dici. Tenuissimum et invisibile nervorum fluidum agitari<br />

vix posse, nisi affectibus, et removendo impedimenta viarum, Tecum sentio. Discussi<br />

de his multa in nupera dissertatione de humani animi affectibus. Scitum illud Deludea<br />

25 Deluders! Tot sunt hodie plures, qui seipsos fallunt, magnifice sentientes de se: et scriptis,<br />

etiam suis doctos vel semidoctos potius fallunt. Listerus Molinum quendam laudat, multi<br />

alii etiam Friend, sed qui Anglice videtur sua edidisse,et nunc in existimatione est. De<br />

his plura cognoscere cuperem. Sed quid opus est tot labores subire, ut librum exori aut<br />

perficiam aeternis tenebris damnandum. Nam hoc tue iterato deluserit Gleditschius ex<br />

30 Kortholto nostro intellexeris. Et nunc nulla amplius spes superest. Cogitavi de Fritschio,<br />

sed occupatum ejus animum jam tum esse praevideo, et quod aemulus recusavit, ilium<br />

suscepturum non esse. Videntur Lipsienses minus mihi favere, cujus rei et alia document<br />

expertus sum, praesertim Menkenius, Gleditschii gener, qui nunquam me responso dignatus<br />

est.An ex invidia id sit, an ex fastu, non dixerim, Novi autem eorum animos,<br />

2. 3. 2010


N. 177 ii. allgemeiner und gelehrter briefwechsel 1702–1716 225<br />

omnes alios spernunt se solos sapere persuasi, contemtim itaque habent peregrina quae<br />

sunt, Interim ego langueo, et ad summam miseriam sum redactus, vere alieno obrutus,<br />

et appropinquant nundinae: ante quas elevanda est filia, et instructa quidem vestimentis,<br />

mundo mulebri, supellectili. Ex quo fit, ut annui salarii summa per parum juverit me, ita<br />

ut Creditoribus satisfacere non liceat. Curia itaque confectus, pene stupeo, somnumque 5<br />

vix capeo amplius. Tot res in praesentia circumvallant, unde emergi non potest, postquam<br />

apes certa, libri mei editionem me salvum constituram, integro anno praeterito,<br />

me tandem fefellit. O me miserum! Haeccine sunt premia qualiscunque eruditionis, ut senectutem<br />

sollicitam et ignominiosam agam! post satis gloriosam juventutem! Sed desino.<br />

Tu, illustre Europae sidus, ignosce dolori meo, et quando tam male sucessit opus, vel 10<br />

unus Fave, et Vale<br />

Tui perillustis nominis admiratori et cultori assiduo Schelhammero.<br />

P.S. Video Listerum tandem, ad vim magneticam attractricem in secretione humorum<br />

confugere, et in ea acquiescere, Newtoni auctoritate persuasus. Diss. xxx.mae<br />

scholiis ad appendicem. Obsecro, de ea re tuam, Vir in eo studio versatissime, ut explo- 15<br />

rare liceat sententiam. Item de immutabilitate, ut loquuntur,specierum: quam illa dicit<br />

certissimam tue, sed fallitur mea quidem. Sententia, egoque in Diss. Chemicis oribus de<br />

resolutione per ignem contrarium ostendi.<br />

177. RUDOLF CHRISTIAN WAGNER AN LEIBNIZ<br />

Helmstedt, 31. Dezember 1715. 20<br />

Überlieferung: K<br />

Illustrissime atque Excellentissime Domine, Domine Gratiosissime,<br />

Postulat pietas, uti ultimis hisce, quibus humillima obsequia mea denuo significo, pro<br />

inusitatae erga clientem clementiae tot argumentis testatissimis minificas agam habeamque<br />

gratias. Qui enim post D. E. V. M. omnia fortunarum salutisque incrementa Illmae Excell ae V rae commendationi et debeo, et debeo ad ultimum usque spiritum vitaeque<br />

halitum, illud occupationum mearum maximam semper partim aestimo, uti eam, quam<br />

semel sum Ill mae Excell ae V rae gratiam constanter retineam, nihilque unquam committam,<br />

qua, merito meo, hac queam excidere. Reddet vicem meam autem DEUS, quem<br />

2. 3. 2010<br />

25


226 ii. allgemeiner und gelehrter briefwechsel 1702–1716 N. 177<br />

dies noctesque posco, et efflagito, ut, Ill mae Excell ae V rae quae res meas tam clementer<br />

dispensat, dies vitae ad longissima spatia adhuc extendat, atque Eandem omni gloriae,<br />

felicitatis, rerumque secundam genere nunquam non adficiat.<br />

De reliquo nescio an ex litteris CL mi atque industrii observatoris Regii Hoffmanni<br />

5 Berolino ad me datis sequentia humillime retulerim: V a r p e r p e t u u m m o b i l e<br />

welcher von einem physico bey Leipzig erfunden worden, befält noch alle Zeit das Lob,<br />

daß es das seinige thue, und sollen des Herrn Geh. Raths von Leibnitz Excellentz bey<br />

der Durch Reiße daßselbe zu unterschiedenen mahlen in Hohen Augen Schein genommen<br />

haben. Ietzo ist der Inventor occupiret, diese machine in Leipzig selbst aufzurichten, und<br />

10 soll als dann eine Zeit lang verschloßen werden, daß niemand dazu kommen kan, üm zu<br />

sehen, ob sie ihren motum allezeit beständig fortsetze. Cum autem de hoc momento inter<br />

Venerabilem Hamerslebiensem Irusalem et me saepius sennones sint habiti, ipseque semper<br />

sustinuerim, mobile tale perpetuum tam diu quaesitum dari non posse, cum, quod<br />

ab Ill. Exc. V rae placitis ingeniosissimus Act. Erudit. Lips. ann. 1686 p. 161. insertis, gra-<br />

15 tiosissime sum edoctus, nulla machina, ac proinde ne integer quidem mundus (tanquam<br />

DEI artificum tantum, cujus machinae singulae organis constant prorsus infinitis) suam<br />

vim intendere possit, sine novo externo impulsu: tum non semel summe venerabilis vir, me<br />

rogavit, uti, nuntiata salute sua perquam officiosissima, de hoc argumento Ill mae Excell ae<br />

Vestrae gratiosissimam sententiam exquirerim situe verum, quod ab Hoffmanno relatum<br />

20 est nec ne. Distuli hoc, bene sciens. Ill mae Exc. ae V rae occupationes gravissimas. Sed cum<br />

denuo, invitatus, ad venerab. virum hunc excursum ad breve tempus mediter, volui hoc<br />

ulterius protrahere.<br />

De libris ex auctione publica pro Ill ma Exc. V ra emtis humillime retulisse Dn. Schrammium,<br />

prorsus confido. Illud enim in se receperat Idem. Opto et specto, eosdem pretio,<br />

25 Ill mae Exc. ae V rae non displicenti esse coemtos, si quidem sententiam et jussa Ill mae Exc. ae<br />

V rae , quae ad me gratiosissime venerant, non modo sollicite exposui ipsi, sed et cui<br />

id negotii dederat. Schrammius, praesens negotium hoc tactantem, observavi, atque in eadem<br />

gratiosissima mandata curate ex praescripto exequenda, induxi. Professorum enim.,<br />

quas notaverum saepius, licitationes, uti nominantur, statim per delegatos studiosos co-<br />

30 chebantur, id quod et damno meo sum expertus,<br />

Illustrissimae Excellentiae Vestrae<br />

Helmstadt pridie cultor devotus R. C. Wagner<br />

Calend. Jan. MDCCXVI.<br />

2. 3. 2010


N. 178 ii. allgemeiner und gelehrter briefwechsel 1702–1716 227<br />

178. MARINONI AN LEIBNIZ<br />

Wien, 29. Januar 1716.<br />

Überlieferung: K Abfertigung:<br />

Monsieur<br />

Je n’ose pas interompre souvant vos incomparables travaux et je ne pretend de Vous 5<br />

engager à des reponses, que pour y recevoir l’honeur des vos commendemens.<br />

L’Empereur a resolu de faire achever le batiment (sur le manege) destiné pour la<br />

Bibliotheque. Monsieur Gentilotti en fait faire le dessein par Monsieur Fischer: il y a<br />

un double ordre des fenètres, on n’en faira pourtant qu’un vase bien haut avec des<br />

communications a l’entour. On projete d’y ajouter deux chambres en bas pour les M.S., 10<br />

et deux autres en haut, qui pouront aussi servir pour les assemblées de votr’Academie.<br />

Votre pensée Monsieur de faire icy dans l’Eglise de S. Etienne un Gnomon Astronomique<br />

est tres louable. Il ne sera empeché ny par les Tours, ny par l’Eglise de S te<br />

Madalaine située tout proche vers mydi. C’est vrai, qu’étant l’elevation du soleil seulement<br />

de 18 degrés et quelques minutes dans le solstice d’hyver, et la section horizontel du 15<br />

meridien, qui passe obliquement à travers de l’Eglise, de 25 Toises environs, ce Gnomon<br />

ne poura pas etre si haut, que celuy de Rome dans l’Eglise de Sta Maria alli Angeli<br />

aux Termes de Diocletien, qui est de 750 pouces de Paris, et encor moin, que celuy de<br />

S. Petrone à Bologne, qui est des 1000 pouces, sans s’engager à faire une partie de la<br />

Meridiene vertical, c’est a dire dans la muraille opposée. Le rayon pourtant poura étre 20<br />

passablement grand pour le diviser en 100.000 parties, et faire toute la meridiene horizontel.<br />

On y poura meme ajouter un Gnomon boreal pour mesurer la hauteur du pole,<br />

à l’exemple de celuy de Monsieur Bianchini, qui est haut 960 pouces, sur la meme meridiene.<br />

Il les fit achever, com’aussi la meridiene avec grande propreté et diligence l’an<br />

1702 ayant été assisté par Monsieur Maraldi neveu du celebre Monsieur Cassini. L’anne 25<br />

suivante il publia deux dissertationes de Kalendario, et Cyclo Csaris, et il y ajouta (in<br />

Epistola ad Amicum) sa description de nummo, et Gnomone Clementino, dans la quelle<br />

j’ay trovée un grand erudition, et toute l’exactitude necessaire pour un ouvrage si delicat,<br />

et si achevé. Il a inserées meme plusieurs observationes faites sur la dite meridienne. La<br />

description du Gnomon de Bologne ne m’est pas encor tombée entre les maines, mais ell’ 30<br />

a été le modelle de celle de celuy de Rome. Je tacherai de l’avoir, et je repasserai aussi<br />

il giornale de Letterati de Venise, pour chercher celle de ce particulier Italien.<br />

2. 3. 2010


228 ii. allgemeiner und gelehrter briefwechsel 1702–1716 N. 179<br />

Monsieur Müller a été dernierement en Moravie pour faire quelque correction dans sa<br />

Carte; il etoit près de passer à Nürenberg pour la faire imprimer, d’abord, que j’entendrai<br />

ou il se trouvet, je luy signifierai vos sentimens. Monsieur de Sirendorf vous fait ses tresheumbles<br />

complimens; il m’a fait voir le plan, et le projet du Carlshof in dem Neügebaü;<br />

5 il espere qu’on viendra à quelque execution.<br />

Le R.P. Vols demeuret icy. il a fait venir tous ses instrumens de Lintz, pour continuer<br />

a embelir son Museum dans le College de la Compagnie. Il a des pratiques curieuses dans<br />

l’Optique, et Dioptrique, pour la deformation des figures, par des veres polygonairs. Il<br />

suhaite l’honeur de votr’ Amitié. il est aussi des mes amis, j’ay taché de le faire entrer<br />

10 dans l’Analyse dont il ne parle pas dans ses ouvrages. Dans les Pays hereditaires le Peres<br />

Jesuites ne peuvent exceller dans quelque Profession corn’ il l’avouent eux meines, parce<br />

qu’on ne les laisset continuer, et on leurs donet des autres Professions ou des autres<br />

employes en disant qu’ils ont peu des sujetes à l’egard des offices. Le Peres de La Cour,<br />

come vous sçavés sont tres louablement appliqués aux sciences. Le R.P. Henric à Breslau<br />

15 en Slesie est fort renomé meme on me dit qu’il a fait un Gnomon dans leur Eglise, qu’il<br />

est bon Mathematicien, et bon Astronome. Le R.P. Augustin est aussi bien versé dans la<br />

Theorie Astronomique, et dans le calcul. j’aurois aussi du plaisir à faire des observations<br />

ayant quelque conoissence du dit calcul, dont j’en fit imprimer quelque Digression l’an<br />

1703.<br />

20 Je voie que le dit P. Augustin fait des belles decouvertes dans les cubes magiques.<br />

je ne suis pas entré en cette matiere hor des quarés magiques com’ ils sont exposées par<br />

le P. Kircher dans son Oedippe Agiptiaque. Au reste je vous prier de me conserver une<br />

place dans vos bones grace, et avec tous mes respecte je suis toujours<br />

Monsieur vot. tresheumble et tres obligé Servit teur Marinoni<br />

25 Vienne chez le 29 de Jenvier 1716<br />

179. PIERRE DE VARIGNON AN LEIBNIZ<br />

Paris, 27. Februar 1716.<br />

Überlieferung: K<br />

Monsieur A Paris Le 27. fevrier 1716.<br />

30 J’ay receu vos deux lettres du 14. Octob. et du 22. Decembre 1715. peu de tems<br />

2. 3. 2010


N. 179 ii. allgemeiner und gelehrter briefwechsel 1702–1716 229<br />

l’une apres l’autre: la premiere me fut envoyée par M. l’Abbé Bignon, et la seconde par<br />

M. Martine. M. l’Abbé Bignon envoya aussi de votre part à l’Academie le cube magique<br />

de 27 celules que vous lui aviez envoyé: il fut donné à M. de La Hire pour l’examiner,<br />

lequel peu de jours apres dist à l’assemblée l’avoir trouvé vray sans rien decouvrir de la<br />

methode; l’Abregé que vous m’en aviez envoyé dans la premiere de vos lettres, m’a aussi 5<br />

paru tel. Quant à celui que vous m’aviez dit dans la seconde, de proposer pour étrenes,<br />

chacun s’excuse de s’y appliquer, disant qu’il a autres choses à faire: il en couteroit trop<br />

à une teste échaufée et pleine d’autres matieres, pour s’appliquer à celle ci. M. Sauveur<br />

qui la doit avoir plus presente que personne, m’avoit paru d’abord s’y devoir appliquer;<br />

mais peu de jours apres il m’envoya lettre que voici de lui pour s’en excuser: cependant 10<br />

quelque jours apres cette lettre il me donna le cube que voici, lequel n’est que de 27<br />

celules, encore n’est il que croqué.<br />

J’ay rendu au P. le Long la lettre que vous m’aviez adressée pour lui dans la premiere<br />

des deux precedentes: peut être vous y a t-il desja repondu. Il est encore chargé des mem.<br />

de 1711. et 1712. que je lui avois donné pour vous avec la connoissance des tems de 1716. 15<br />

et un projet d’une nouvelle espece de lotterie que M. Des Billetes vous envoye avec mil<br />

complimens; Mais l’Etranger qui avoit promis au P. Lelong de vous porter le tout, a<br />

trouvé le paquet des memoires de l’Academie trop gros, et ne s’est chargé que d’un petit<br />

où est celui de M. Des Billetes avec la connoissance des tems. J’ay dit au P. Le Long que<br />

vous m’avez ecrit que M. Martine voudra peut être bien se charger de ce gros paquet: ce 20<br />

Pere passa il y a quelques jours par chez moy en allant chez M. Martine pour cela: je ne<br />

l’ay pas revu depuis; ainsi je ne vous peux dire ce que M. Martine lui aura repondu.<br />

Les Mem. de 1713. sont encore sous la presse, l’imprimeur avançant si peu qu’il a<br />

été depuis Noel jusqu’à Samedy dernier à imprimer un Memoire d’environ 6. feuilles de<br />

moy, ne m’en donnant de nouvelles epreuves qu’en 10. ou 15. jours, même quelques fois 25<br />

plus tard, l’une apres l’autre: ce Memoire est sur le nombre des racines égales qu’exigent<br />

les courbes en differens points, selon qu’elles y sont contournées ou rebroussées. Entre les<br />

rebroussées en même sens j’en trouve de trois sortes: les unes dont le cercle osculateur en<br />

leur point de rebroussement, passe entierement au dedans de leurs branches; les autres<br />

où il passe entierement en dehors; et d’autres enfin où il passe entre ces branches, et le 30<br />

seul qui puisse y passer ainsi à travers l’angle qu’elles font entr-elles. Je trouve que de<br />

ces trois especes de courbes rebroussées en même sens, le cercle osculateur au point de<br />

rebroussement des deux premieres, exige cinq racines egales pour la determination de<br />

son rayon osculateur; et quatre seulement au point de rebroussement de la troisieme, de<br />

2. 3. 2010


230 ii. allgemeiner und gelehrter briefwechsel 1702–1716 N. 179<br />

même qu’au point de rebroussement des rebroussées en sens contraires. Quant à tous<br />

les autres points de courbes quelconques, memes aux point de contour ou d’inflexion, le<br />

cercle osculateur n’y exige que trois racines egales, lesquelles en ces points d’inflexion<br />

sont toujours infiniment grandes ou infiniment petites, et finies par par tout ailleurs dans<br />

5 les endroits d’une seule concavité ou convexité. Ces nombres et ces longueurs de racines<br />

egales serviront à distinguer tous ces differens points des courbes; ce que je demontre<br />

par les developemens qui les engendrent. Je demontre aussi en general que chaque cercle<br />

touchant d’une courbe en quelque point que ce soit, y exige toujours autant de racines<br />

egales plus une, qu’il y touche de branches d’un même coté de ce point: desorte que si<br />

10 l’on prend n pour le nombre de ces branches placées d’un même coté de ce point où ce<br />

cercle les touche touttes, je veux dire pour le moindre nombre des branches rebroussées<br />

que la courbe eust d’un même coté, si elle en avoit de part et d’autre de ce point de<br />

rebroussement; le cercle qui les y toucheroit touttes, y exigeroit n + 1 de racines egales<br />

pour la position d’une perpendiculaire en ce point de rebroussement, sur laquelle son<br />

15 centre se trouvast. C’est ainsi que les cercles touchant des courbes non rebroussées, torses<br />

ou non, n’y exigent par tout que deux racines egales, ainsi qu’on le pense d’ordinaire,<br />

ces courbes n’ayant jamais qu’une branche de chaque coté de chacun de leurs points.<br />

Par la meme raison les courbes rebroussées à deux branches, soit en même sens où en<br />

sens contraires, les ayant touttes deux d’un même coté de leur point de rebroussement;<br />

20 le cercle touchant en ce point, y exigera trois racines égales. Il y en exigeroit quatre<br />

si ces courbes étoient rebroussees en trois branches d’un même coté de leur point de<br />

rebroussement; cinq, si elles l’etoient en quatre; six, si elles l’étoient en cinq; et toujours<br />

autant de racines égales plus une, que la courbe auroit de branches rebroussées d’un<br />

même coté, en quelques sens que les convexités ou concavités de ces branches fussent<br />

25 tournées. Voila pour la position du rayon osculateur, et le surplus de racines egales qu’il<br />

exige pour sa determination totale, est pour la determination de sa longueur. Pardon,<br />

Monsieur: je ne scais comment ma teste encore echaufée de ces matieres, m’a mené si<br />

loing.<br />

Il est vray, Monsieur, que Monseigneur le Duc d’Orleans, Regent du Royaume, a bien<br />

30 voulu se declarer le Protecteur et le chef de l’Academie Royale des Sciences, laquelle avec<br />

les autres Academies et touttes les Universités du Royaume, se trouvoit dans le Distric<br />

et sous la direction de M. le Duc d’Autin comme chef du conseil des affaires interieures<br />

de ce Royaume. On dit que Mg r le Duc Regent lui avoit dit qu’il se reservoit l’Academie<br />

des Sciences, aimant les matieres ausquelles elle s’applique; ajoutant (dit on) que ce sera<br />

2. 3. 2010


N. 179 ii. allgemeiner und gelehrter briefwechsel 1702–1716 231<br />

pour l’occuper apres qu’il aura remis le Royaume entre les mains du Roy: il a engagé M.<br />

l’Abbé Bignon à continuer d’en prendre soin, et à lui en rendre compte du moins tous<br />

les 15. jours: M. l’Abbé Bignon nous a dit à l’Academie qu’il n’est pas concevable avec<br />

quel plaisir et avec quelle vivacité ce Prince l’en entend parler. Il y a environ deux mois<br />

qu’il voulut nous voir tous: comme personne de nous n’en étoit averti que M. l’Abbé 5<br />

Bignon et M. de Fontenelle à qui il l’avoit dit, nous allames à l’Academie à l’ordinaire,<br />

les uns en vieilles perruques, les autres en manteaux de campagne, acause d’une pluye<br />

continuelle qu’il fist tout ce jour là. Nous élumes d’abord M. le Cardinal de Polignac<br />

pour Honoraire en la place de feu le Pere Malebranche; apres quoy M. l’Abbé Bignon<br />

nous dist que M. le Duc Regent souhaitoit nous voir tous. Nous y allame donc tous au 10<br />

Palais Royal, fait comme nous étions, crotés et moüillés comme des Babets. La Gallerie<br />

ordinairement pleine de monde, y étoit fermée avec ordre de ne laisser entrer que nous,<br />

qu’un de nous fesoit discerner au garde de la porte à mesure que nous nous presentions,<br />

repoussant tous ceux qui vouloient se mêler avec nous. Nous ne fumes pas plus tost entrés<br />

tous qu’un des valets de chambre du Prince, vint nous dire que Son Altesse alloit nous 15<br />

parler: un moment apres il nous fist entrer dans une autre Galerie qui sert de vestibule ou<br />

d’Antichambre au Cabinet du Prince qui nous y reçut le plus gratieusement du monde,<br />

en disant qu’il étoit ravi de voir tant d’habiles gens ensemble: nous étions plus de 50. Sur<br />

cela M. l’Abbé Bignon lui dist qu’il pouvoit juger de là de nostre assiduité à l’Academie,<br />

vû le mauvais tems qu’il avoit tout le jour, et que personne de nous n’etoit averti de cet 20<br />

honneur; ce qui nous attira de Son Altesse des expressions des plus obligeantes. Les effets<br />

suprennans de son grand verre bulant (de la façon de M. Tschirnausen) étant venus, je<br />

ne scais comment, dans le Courant de la conversation: il nous en dist mil belles choses<br />

qu’il nous expliqua en tres habile physicien et chimiste, avec une facilité et une netteté<br />

d’expression surprenantes: De maniere qu’en sortant, chacun de nous disoit qu’il n’avoit 25<br />

jamais entendu si bien parler sur ces matieres, lesquelles dans l’air et dans la vivacité<br />

avec laquelle ce Prince en parloit, paroissoient lui faire beaucoup de plaisir: aussi nous fist<br />

il l’honneur de nous retenir environ demi heure. Il l’oüa fort le choix que nous venions de<br />

faire de M. le Cardinal de Polignac, disant que non seulement la naissance et la dignité<br />

de ce Prelat, fera beaucoup d’honneur à l’Academie; Mais encore que ce sera un excelent 30<br />

Academicien, l’ayant trouvé fort habile en physique dans l’Anti-Lucrece qu’il a fait en<br />

fort beaux vers latins. Cela est vray: nous eprouvons tous les jours que ce prelat est fort<br />

habile physicien, et qu’il aime passionnement la physique et les mathematiques: aussi est<br />

il des plus assidus à l’Academie où il dit toujours merveille, soit qu’il explique ou qu’il<br />

2. 3. 2010


232 ii. allgemeiner und gelehrter briefwechsel 1702–1716 N. 180<br />

fasse des difficultés: il a encore tout l’esprit et toutte la facilité imaginable de s’enoncer.<br />

Je suis toujours avec beaucoup de respect,<br />

Monsieur, Votre tres humble et tres obéissant serviteur Varignon.<br />

M. Ozanam vit encore, mais il est fort cassé. On vient d’augmenter de quatre le<br />

5 nombre des Associées de l’Academie: de ces places deux sont remplies par le P. Reyneau<br />

de L’Oratatoire, et par M. de Montmort. Les deux autres par M. de Chirac, M. de la<br />

Faye.<br />

180. CHRISTIAN WOLFF AN LEIBNIZ<br />

Halle, 29. März 1716.<br />

10 Überlieferung: K<br />

Vir Per-Illustris Atque Excellentissime Patrone Venerande.<br />

Ipsemet tradidi Dn. Gundlingio responsiones E. T. ad objectiones ipsius, quas se<br />

perlecturum promisit facturus deinde, quod conveniens judicaturus sit. Interea salutem<br />

suam E. T. nunciari voluit.<br />

15 Professionem Physicae ideo obtinui, quia Rex noluit, Stahlium sibi servare Professiones,<br />

siquidem in aula degere velet. Unde etiam Medica in odium Hoffmanni Stahlio<br />

Successore collata est ipsius asseclae, homini satis rudi, cui Alberti est nomen. Sed me<br />

salarium Hoffmanni augeretur, ipsemet retinuit 100 thaleros, et successori assignati sunt<br />

200, quali stipendio fruitur etiam Hoffmannus. Saepius in votis habui, ut mihi legenda<br />

20 darentur quae inter E. T. et Stahlium disputata sunt. Promiserat Thomasius; sed promissis<br />

non stetit. Gratissimum itaque erit, si E. T. munere ea obtinuero. Hoffmannus saepius<br />

a me petiit, ut eadem ipsi legenda procurarem.<br />

Inprimis etiam rogo, ut E. T. mecum communicare dignetur, quae Leeuwenhoekius<br />

singularia circa vegetationem observavit. Quae ego ante biennium annotavi, haec sunt.<br />

25 In horto, qui juxta aedes est, ubi habito, duo grana avenae terrae commisi, tali in loco,<br />

qui Soli meridiano expositus erat, visurus num plures sint inde germinaturae aristae, ut<br />

inde judicium ferre liceret de methodis, quos pro multiplicatione frugum commendaverat<br />

Abbas de Vallemont. Voto respondit eventus, ut, quamvis inter zizaria excesserent, nec<br />

ulla cultura singularis accederet, plures tamen aristas proferrent.<br />

2. 3. 2010


N. 180 ii. allgemeiner und gelehrter briefwechsel 1702–1716 233<br />

Sane ex mico granulo provenerent 19, quorum longitudo erat trium pedum regiorum<br />

Parisinorum, et juxta eas memorabantur 6, quae ad maturitatem non pervenerant. Numerus<br />

granorum in una arista erat 104, in quibusdam 127, et singulis more consueto<br />

adhaerebant totidem minores. In bilance admodum exacta, qua in experimentis uti soleo,<br />

inter 52 minores et 30 majores aequilibrium notabatur, cum utraque cortice fuissent 5<br />

denudata: quale etiam deprehensum inter 28 majora meae vegetationis et 30 majora avenae,<br />

quae in agris ad maturitatem pervenerat et optimae notae praedicabatur. Alterius<br />

grani vegetationem terrae adhuc commisi, etiamsi ad maturitatem pervenissent aristae.<br />

Postquam igitur post mensem pluvia deciderat, 18 aristae progerminarunt recentes granis<br />

onustae, cumque paulo ante festum D. Michaelis denuo plueret, ex his 18 pronascebantur 10<br />

aliae 13 grana in abdito adhuc continentia, cum plantam ex terra evellerem. Ultimae et<br />

ipsae jam progerminare incipiebant eo modo, quo avenae grana in agro germinare solent,<br />

horumque germinum numerus erat 14. Observavi vero singulas aristas prodiisse ex<br />

nodo aliquo anterioris cujusdam. Duos essim articulos in radice unius cujuslibet aristae<br />

observavi, nodis suis interstinctos, quales in caule notantur, et ex his tum radices, tum 15<br />

aristae novae provenerant, quae a matre sua separatae eandem speciem mentiebantur,<br />

ac si ex avenae granulo progerminassent. Vidi itaque, ut ex uno granulo plures aristae<br />

proveniant, non opus esse peculiari quodam liquore ad explicandum intus latentia in semine<br />

necessario, sed tantum requiri, ut nodi articulorum caulis terram contingant. Quae<br />

sententia ut magis comfirmetur, placet per hanc aestatem nodos caulis studio ad terram 20<br />

demittere, et vegetationem ad arbitrium augere.<br />

Promissis Ratisbonensibus subesse aequivocationes, mihi fere certum videtur. Cum<br />

enim in una gemma contineantur, quae unica aestate inde progerminant, ac praeterea<br />

gemma quaelibet radicula instruatur, unde primum nutrimentum attrahit; facile concedo,<br />

vi caloris et alicujus materiae, quae vegetationem promovet, forsan alicujus salis 25<br />

aut olei ex cornibus ac ungulis animantium extracti, vegetationem accelerari posse: sed<br />

nego, arbores produci posse ramis instructos; nego etiam Surculos illos, etsi radicibus instructus,<br />

tuto terrae posse committi, quia ob maturitatem nondum adeptam nec calorem<br />

Solis aestivi, nec frigus hibernum ferre possunt. Videmus sane vegetationes ad calorem<br />

fornacis factas subito excrescere in molem insolitam, sed in aërem liberum delatae non 30<br />

subsistere, quia deest maturitatis fibrarum conveniens gradus. In negando autem andacior<br />

sum, quia ex responsionibus Agricolae ad quasdam objectiones ipsi motas apparet,<br />

ipsum non experimentiae in omnibus confidere, sed rationibus suis, quas emtori arcani,<br />

praestito tamen juramento haerendo, se communicarum promittit.<br />

2. 3. 2010


234 ii. allgemeiner und gelehrter briefwechsel 1702–1716 N. 180<br />

De Sanitate tuenda et reparanda jam aliquoties cogitare coepi; sed displicet auctorum<br />

lectio, quod sine fundamento aedificent. Quilibet enim, prout his vel aliis hypothesibus<br />

innutritus fuerit, Suo modo de morbis loquitur, nec discernit, quae experientiae<br />

accepter refert ab iis, quae ratociniis suis debet. In Jacobaei compendio nudas reperio<br />

5 assertiones Walaeum et Waldschmidium nondum vidi.<br />

Accuratas optarem morborum historias, quales vero hactenus reperire non potui.<br />

Saepius jam animum meum subiit cogitatio de experimento, quo cibus propositus, immo<br />

consueto more masticatus, eodem, quo in ventriculo, modo digeri posset, ut chylum inde<br />

exprimere liceret, sicque de alimentorum qualitate et conjunctione in usu certius judicare<br />

10 daretur; sed cum alia negotia mentem aliorsum averterint, rem perficere nondum licuit.<br />

Convenientem calorem facile reperiam ope thermometri vel in fimo, vel in balneo Mariae<br />

Saliva forsan praestabit vicem liquoris gastrici, nec compressio a motu ventriculi pendens<br />

imitationem sui recusabit. Forsan nec inutile erit examen gravitatis specificae urinae sub<br />

certis circumstantiis variantis, immo et variationis qualitatum salivae et quae hujusmodi<br />

15 alia sunt.<br />

Sengverdus edidit nuper connubium Rationis et Experimentae; sed nihil in hoc libro<br />

singulare reperio. Describit experimenta de aëre, aequilibrio fluidorum, gravitatae specifica<br />

quorundam, una cum thermometris et baroscopiis, satis nota, ita ut ad incrementum<br />

Scientiae naturalis parum aut nihil contulerit. Rationes ejus non semper mihi visae sunt<br />

20 optimae.<br />

Apparuit apud nos d. 16. Mart. meteoron aliquod ignitum singulare, simillimum ei,<br />

quod in Miscellaneis Berolinensibus sub nomine luminis borealis describitur. Audio etiam<br />

Brunsvigae, immo in Westphalia passim, ipsa etiam Borussia-Nantisci et Regiomonti tale<br />

quid eodem tempore visum. Explicavi illud, quantum facere licet, in lectione publica:<br />

25 ubi tantus erat confluxus tum studiosorum, tum litteratorum nonnullorum, tum etiam<br />

civium quorundam, ut auditorium majus non caperet, qui post auditam horam demum<br />

adveniebant.<br />

Vale, Vir Illustrissime, et fave<br />

Per-Illustris Excellentiae Tuae Cultori perpetuo C. Wolfio<br />

30 Halae Saxonum D. 29 Mart. 1716<br />

2. 3. 2010


N. 181 ii. allgemeiner und gelehrter briefwechsel 1702–1716 235<br />

181. LEIBNIZ AN AUG. MATTH. SCHMID<br />

Hannover, 3. April 1716.<br />

Überlieferung: L<br />

Vir Doctissime<br />

Ut formae disputandi insistamus, dico primo mihi obscura videri tua verba: m o t u s 5<br />

c o n t i n u a t u m m o t u m i m p r i m e n s. Si intelligis motum post impressionem<br />

continuari, inutilis est continuationis mentio, nam omnis motus semel impressus continuatur,<br />

nisi novum impedimentum superveniat. Omissa ergo continuatione, quae per se<br />

patet Majorem tuam possem negare simpliciter, quia tuae probationes ab experimentia<br />

non sunt universales; sed malo dorendi causa limitare majorem distinguendo inter 10<br />

Vectionem et percussionem. Quicquid percussione motum dat, velocitatem inaequaliter<br />

imprimit, pro recipientis mole et soliditate concedo; sed si det vectione, nego. Et lucis<br />

causa rationem addo, nam quando vectum in vehente quiescere nec a loco quem in eo<br />

habet discedere ponitur tantumque cum ipso fertur, eisdem semper ejus partibus adhaerens;<br />

tunc utique vehens (velut Tellus, navis currus) dum vectione dat motum vecto, 15<br />

velocitatem illi parem dat ei, quam ipsum habet, nempe qua celeritate moventur terra<br />

(in loco cui incumbit, mobile) navis, currus ea etiam mobile ab iis vectum movetur. Ergo<br />

corpus mobile cum a vehente dimittitur, veluti grave dimissum ex summitate mali, motum<br />

tunc habet, quem vehens, velut ipsa mali summitas, eumque post dimissionem (si<br />

nihil impediat) retinet et cum novo a gravitate motu componit. Et in hoc nihil refert 20<br />

lapis, lignum an pluma demittatur; etsi per accidens eveniat, ut corpus quale pluma est,<br />

post demissionem, ab aëre vel alio medio retardetur, nam in vacuo aeque celeriter caderet<br />

ac lapis. At aëris atmosphaerici vectio perfecta non procedit; mobile enim non praecise<br />

sequitur motum vehentis liquidi velut aëris, sed multum pro mole et soliditate tardat,<br />

et a tergo remanet ut cum navis a flumine defertur. Sed perfecta vectio etiam est cum 25<br />

sagitta expellitur a chorda arcus, aut lapis a funda; nam mobile in momento separationis,<br />

habet celeritatem, quam vehens chorda vel funda, sive sit lapis sive lignum, sive pluma.<br />

Sed post emissionem differentia celeritatis oritur a resistentia aëris. Ipsum vehens ergo<br />

in separatione nihil innovat. Innovatio oritur non a vehente seu motore communi sed a<br />

motore peculari quale est tormentum projiciens globum, vel homo serans filum a quo 30<br />

pendebat grave summitati mali adhaerens; vel casus sistens navium aut currum, rem<br />

2. 3. 2010


236 ii. allgemeiner und gelehrter briefwechsel 1702–1716 N. 182<br />

autem ei libere insistentem aut incumbentem non sistens; vel similis causa separationis.<br />

Vides autem non esse opus huc modo recurri ad peculiarem Dei voluntatem, cum omnia<br />

ex certissimis mechanices legibus procedant. Caetera quae ad argumentationem hanc<br />

proprie non pertinent, non attingo, ne a formae legibus recedam. Potes ea alteri inclu-<br />

5 dere syllogismo. Ego adhuc valde dubito de experimenti fundamentalis veritate, imo pene<br />

persuasus sum de falsitate; dubito etiam multo magis de repetito saepius experimento,<br />

nec memini ante Mersennum vel Cartesium memorari, quanquam parum referret, cum<br />

invalescant interdum hujusmodi opiniones falsae; et potuit Petitus ejus confirmationem<br />

simulasse. Nec refert quod Cartesius nullam hypothesin peculiarem forte superstruxerit,<br />

10 potuit enim Petitus sperare ut superstrueret, et se irridendum daret. Experimentum in<br />

contrarium non dari, non obstat, quia experimentum illud jactatum per rationes rerum<br />

praesumitur falsum, nisi contrarium probetur. Et tunc quaerenda foret nova ratio, non<br />

quidem tollens considerationem quam attuli de vectione, quae omnino tolli nequit, sed<br />

aliquid adjiciens. Re vera tamen nihil tale vereor. Vale. Dabam<br />

15 Hanoverae Aprilis 1716.<br />

182. J. J. MARINONI AN LEIBNIZ<br />

Wien, 4. April 1716.<br />

Überlieferung: K Abfertigung:<br />

Monsieur<br />

20 Je Vous suhaite mil prosperité dans les fétes prochaines, et sur tout de la santé.<br />

J’espere d’entendre bien tòt la resolution prise sur votre voyage puisqu’on Vous attend<br />

icy avec de l’impatience. La moitié du mon quartier est tousjours à votre disposition.<br />

[Zeichnung]<br />

Monsieur Gentilotti vous fait ses complimens. il m’a ordoné de Vous envoyer cet ecrit<br />

25 pour etre soumis à votre tres sçavant jugement. je n’ai pas encor veue la nev. methode<br />

Geom que de M. Doria imprimée en Anverse; mais je trouve le present écrit fort juste, et<br />

premierement, que le poins H, I, F ne soyent pas dans la pretendue ligne droite tirée de<br />

A je le preuve ainsi. Par la construction le parametre a : CL = CA : CH; et a : DM =<br />

DA : DI, l’ordonée DM > CL, donc a : CL > a : DM, et CA : CH > DA : DI, par<br />

2. 3. 2010


N. 183 ii. allgemeiner und gelehrter briefwechsel 1702–1716 237<br />

conseq. le point I n’est pas dans la ligne droite tirée de A par H, mais il est dessu de la<br />

meme ligne, et les poins A, H, I sont dans une courbe qui tourne sa concavité du coté de<br />

AL perpend. à AE.<br />

[ — ] soit AC = OH = x, CL = y, ainsi par la constr. CH = AO = xy : a;<br />

puisque a : y = y : x = x : (xy : a), x2 = xy2 : a, x3 = x2 : y2 : a = a.(x2y2 : a2 ) 5<br />

qui est un’ equation a la 1<br />

parabole cubical, parce que le cube de l’ordonée est egale au<br />

2<br />

parallelepipede contenu sous le param. et sous le quaré de l’abscisse.<br />

Monsieur quand il Vous sera commode j’attendrai la dessus votre sentiment, que<br />

Mons r Gentilotti aura le plaisir d’envoyer à Naples a l’amis qui l’en a prié, cependant je<br />

vous prie de me continuer l’honeur des vos bones graces, et d’agreer, que je me proteste 10<br />

avec tout mon respect<br />

Monsieur vot. tresh. et tresob ent ser eur J.J. Marinoni<br />

Vienne chez le 4 me d’Avril 1716<br />

A Monsieur Monsieur G.G. de Leibnitz Conseiller Imp. Aulique de S.M.Imp. et<br />

Cath que pres t à Hannover 15<br />

183. CHRISTIAN WOLFF AN LEIBNIZ<br />

Halle, 13. Mai 1716.<br />

Überlieferung: K<br />

Vir PERILLUSTRIS ATQUE EXCELLENTISSIME, Patrone venerande.<br />

Legi, quae Leeuwenhoekius sibi observasse visus est, et pleraque placent, nisi quod 20<br />

suspicer, circa formationem pyrorum ex particulis succi ex arteriis prosilientis aliquid<br />

fictitii imaginationi esse tribuendum, quae dum figuras non in abstracto, sed in concreto<br />

considerat, ob aliquam similitudinem externam animadversam in casuanterioris praesenti<br />

facile pyri figuram in memoriam revocavit. Quod si mentem ejus assecutus fuerim,<br />

organica a Natura mechanice producuntur ipsius opinione, nec praedelineata existunt: 25<br />

quod sane mihi quoque dudum probabile visum est. Nimirum etsi non negem, in semine<br />

prima plantae stamina latera, quae in vegetatione tantum explicantur, videntur tamen<br />

mihi stamina ista non integra plantae rudimenta, sed aliqua saltem continere, ipsa que<br />

mechanice producta esse, non in sola planta matre, verum simul ab aliis forte innumeris<br />

2. 3. 2010


238 ii. allgemeiner und gelehrter briefwechsel 1702–1716 N. 183<br />

causis, antequam eam ingrederentur. Ratio potissima haec est, quia tota plantarum substantia<br />

ex fistulis atque utriculis composita, singulis autem annis nova fistularam series<br />

intermissis utriculis arboribus superaccedit, quas ex succo formari, ideo mihi probabile<br />

videtur, quia succus inter corticem et pulpam tempore verno ascendit, ut facile separatio<br />

5 fieri possit, ibidem vero deincepo novae fibrae formentur hisque formatis corticis a pulpa<br />

separatio difficilior evadet: unde manifestum, novas fibras aeque cum cortice atque cum<br />

pulpa cohaerere, nec commode dici posse illas a fibris anni anterioris 〈—〉uantum esse separatas.<br />

In hoc enim casu succus potius inter fibras jam explicatas et nondum explicatas<br />

copiosus ascendere deberet, secus enim ratio daretur nullo, cur non potius fibrae omnium<br />

10 extima explicarentur, quam intermediae. Ea tamen, fateor, inquisitione ulteriori habent<br />

opus. Judicium Leeuwenhoekii de Hartsoekero probo, nihil enim in scriptis ejus physicis<br />

reperio solidi et quod animo sciendi cupido satis faciat. In semine animalium animalcula<br />

ipsemet aliquoties non sine voluptate vidi, usus autem sum sphaerulo Muschenbroekiano,<br />

quae minimo proximo, et seminis particulam tubulo capellari indici. Hujus autem animal-<br />

15 culi explicationem, in qua foetus formationem consistera arbitror, fieri non posse statuo,<br />

nisi in cicatriculam ovuli ingrediatur, quomiam in ovis gallinarum videmus pullum inde<br />

formari, quae tamen nonnisi a coitu foecunda fiunt. Cur vero tot animalculorum myriades<br />

in uno coitu cum semine immittantur, rationem hanc reddo, quia alias ob difficultatem,<br />

qua animalculam in cicatriculam ovuli cujusdam pertingere potest, vix possibilis foret<br />

20 conceptio. Caeterum per ea, quae paulo ante de plantis dixi, probabile mihi videtur,<br />

ipsum etiam animalculum non continere integram animalis inde formandi structuram;<br />

sed posse ope organorum, quae adsunt, in utero tum nova quaedam formari, tum ipsa<br />

praeexistentia immutari: exempla sint muli diversam utriusque sexus parentum naturam<br />

participantes.<br />

25 Problema Bernoullianum in Actis jam typis descriptum et Calendis Maji publicatum.<br />

Quae Bernoullius ad me perscripsit de structuris Keilianis, ad E. T. per Dn. Foersterum<br />

mitto Tuoque, Vir Perspicacissime, judicio permitto, qualis eorundem in Actis mentio<br />

fieri debeat, cum etiam ipse Bernoullius nonnisi Tuo consensu quicquam publicari velit.<br />

Remitto etiam caetera, quae penes me fuere ex Schedis E. T. Opto videre eas, quae<br />

30 controversias cum Stahlio concernunt.<br />

Nos non aliam habere ideam spatii ac temporis, quam quae est ordinis simultaneorum<br />

et successivorum, mihi per intuitum manifestum videtur. Neque enim in mente mea<br />

quicquam perspicio nisi perceptiones praesentes et subsequentes. Praesentes dum a me<br />

percipiente distinguo, ideam extraneitatis habeo, quae si distincta fieri debet, utique<br />

2. 3. 2010


N. 183 ii. allgemeiner und gelehrter briefwechsel 1702–1716 239<br />

ideas identitatis et diversitatis supponit. Dum multa a se invicem distincta coëxistentia<br />

considero spatium repleo extra me: dum vero successiva a se invicem distinguo, temporis<br />

idea animo meo obversatur. Nulla igitur in his difficultas,siquidem animus a praejudicis<br />

liber. Enimvero cum hominibus pertinaciter aliorum opiniones defendentibus si negotium<br />

fuerit; tum utique E. T. demonstratio, in axiomate illo generalissimo, quod nihil sine 5<br />

ratione sufficiente existat, fundata, necessaria est mihique perplacet. Quae ego hactenus<br />

de Clarkii scriptis vidi, ea mihi non persuadent, quod ea, qua par est, profunditate<br />

argumenta physica et metaphysica meditetur: immo in philosophicis puris (quibus nihil<br />

cum Geometria commercii est) ipse Newtonus admodum superficiarie mihi procedere<br />

videtur, profunditatis, qua in Geometricis utitur, quasi oblitus. Idem cum aliis Geometris 10<br />

praeclaris accidere observem; Geometriae studium tum demum vere acuere judicium, si<br />

quis in rationes evidentiae methodi Geometrarum cum cura inquirat.<br />

Frumenti quaedam grana terrae commisi, quae ante aliquot hebdomades jam progerminarunt,<br />

videorque mihi in secati jam duplicis aristae indicium observare. Favente<br />

tempestate segetem quoque in agris curatius contemplabor. Vale Vir Per-Illustris, atque 15<br />

fave<br />

Excellentiae Tuae Cultori maxime devoto Christiano Wolfio.<br />

Halae Saxonum, D. X<strong>III</strong> Maji 1716.<br />

P. S. Ubi E. T. legerit litteras Bernoullii, rogo ut mihi remittantur. Commoda forte<br />

occasio foret, cum Dr. Vogtii Praefectus Erzensis filius, post festum Pentecostes Querfur- 20<br />

tum redibit, tumque addi possent, si ita visum fuerit, schedae ad controversiam Stahlianam<br />

spectantes. Realis de Vienna Berolini in carcere detinetur ob publicatum contra<br />

Stahlium scriptum, quod libello famoso haud dissimile esse dicitur<br />

P. S. Observationem eclipseos remitto, quia tota jam in Actis extat, Schemate excepto,<br />

quod tamen aeri incidere renuit Menckenius. Puto itaque, quod commodum lo- 25<br />

cum in Miscellaneis Beroliensibus reperiret. Memini enim, Dr. Counonem ante obitum<br />

suum mihi significasse, multa ad Tomi secundi editionem jam suppetere. Siphonem meum<br />

anatomicum, cujus descriptionem cum experimentis nonnullis ante aliquot annos E. T.<br />

communicavi, ut eidem inseretur probat Anatomicus Lipsiensis Dr. Pauli et in Anatomia<br />

publica, praeterito hieme, experimenta fecit, quae in Programmate mentione mei 30<br />

honorifica facta, indicaverat.<br />

2. 3. 2010


240 ii. allgemeiner und gelehrter briefwechsel 1702–1716 N. 185<br />

184. LEIBNIZ AN CHRISTIAN WOLFF<br />

?, nach 13. Mai 1716.<br />

Überlieferung: L<br />

5 Ex responsione: Cum de praedelinatione quadam vel praeformatione in seminibus<br />

locutus sum, nunquam intellexi omnimodam, quae sit compendium futuri, sed quandam<br />

praeorganisationem, consistentem jam in vera aliqua planta veroque animali quod tamen<br />

in transmutatione argumentationeque multis modis variari possit, alioqui non orientur<br />

tot monstra per vim imaginationis maternae. Interim fistulas plantarum aliaque organica<br />

10 arbitror non oriri ex chao seu non organico, sed si ex succis proficiscuntur esse aliquid<br />

organici latens in succis<br />

185. JOHANN BERNOULLI AN LEIBNIZ<br />

Basel, 20. Mai 1716.<br />

Überlieferung: K<br />

15 Basil. a. d. 20. Maj 1716.<br />

Vir Amplissime atque Celeberrime Fautor Honoratissime,<br />

Bene se habet, quod Newtonus ipse tandem in arenam descenderit pugnaturus sub<br />

proprio suo nomine et seposita larva: Credo enim Newtonum semper fuisse Tuum Antagonistam<br />

sub nomine et persona Keilii qui ait nisi calamum suum praebuerit. Quicquid<br />

20 sit spero nunc veritatem Historicam melius detectum iri, siquidem Newtonus pro suo<br />

quem habere suppono et confido candore, res gestas fideliter enarrabit, eorumque quae<br />

a Te producentur veritatem publice agnoscet. Ex Gallia nihil adhuc intellexi, nisi quod a<br />

Dn. Montmortio (Fratre ni fallor Remondi qui Tecum in commercio est) Agnatus meus litteras<br />

accepit, in quibus aliquid de ea re commemorat, confirmatque idem quod de Contio<br />

25 hebes, qui nimirum perscripsit Anglos exemplum hyperbolarum ad angulos rectos secundarum<br />

solvisse, quod equidem non miror quia exemplum facillimum et a Filio quoque<br />

2. 3. 2010


N. 185 ii. allgemeiner und gelehrter briefwechsel 1702–1716 241<br />

meo solutum: addit vero Anglos jactare generalem solutionem problematis, sed dubito solutionem<br />

fore talem qualem desideramus; nam si per solvere intelligant exhibere utcunque<br />

aequationem aliquam differentialem ex indeterminatis invicem permixtis complicatam,<br />

eorum solutio non erit perfecta quia nulla constructio inde deduci potest, concessis licet<br />

figurarum quadraturis. Ideoque cum forte pro solutione exempli postremo a me transmissi 5<br />

dederint aliquam aequationem, in qua indeterminatas cum suis differentialibus sibi mutuo<br />

intricatas observaveris, nullo modo acquiescendum erit sed insistendum et urgendum, ut<br />

quod superest absolvant separentque a se invicem indeterminatas, sine quo gloriari non<br />

queant, se solvisse exemplum hoc, est enim ex eorum numero ubi separatio ista succedit,<br />

si rite tractetur, sed hic singulari quadam arte opus est. Taylorum, subjungit Montmor- 10<br />

tius, etiam solvisse prius exemplum hyperbolarum, tum etiam jactasse, se quoque habere<br />

exempla quaedam quae Tibi vicissim propositurus sit; refertque unum a Tayloro parscriptum,<br />

quod hoc est D e t e r m i n a r e t r a j e c t o r i a s n o r m a l i t e r s e c a n t e s<br />

c u r v a s q u i b u s r e s p o n d e t h a e c a e q u a t i o z z d d x = 2 x d z 2 i n<br />

q u a s u p p o n i t u r d z c o n s t a n s ; e t d e f i n i r e n a t u r a m h a r u m 15<br />

c u r v a r u m q u i b u s i s t a a e q u a t i o r e s p o n d e t : Post brevem applicationem<br />

solvi hoc problema et postea etiam solvit Agnatus meus; amboque invenimus quod<br />

triplex species curvarum satisfaciat aequationi isti zzddx = 2xdz 2 , nempe parabolas,<br />

hyperbolas et curvas quasdam quae sunt trium dimensionum. Quod si nunc Parabolae<br />

illae normaliter sunt secandae erit trajectoria aliqua Ellipsis, si vero hyperbolae illae ha- 20<br />

bebimus pro trajectoris alias hyperbolas prioribus similes et concentricas; si curvae illae<br />

trium dimensionum sint secandae, erit etiam trajectoria altioris ordinis. Sic itaque pars<br />

posterior problematis triplicem solutionem admittit, prior vero etiam triplicem nisi per<br />

conditionem aliquam, qualem Taylorus addit quam vero non satis intelligo, restringatur<br />

ad unam aliquam simplicem. 25<br />

Miror quomodo Newtonus scire potuerit me Auctorem esse epistolae illius quam inseri<br />

curasti chartae illi contra Newtonum publicatae, cum tamen nemo mortalium sciverit<br />

me eam scripsisse nisi Tu ad quem scripta est et ego a quo scripta est: Fortassis antem expressio<br />

ista p a r u n M a t h e m a t i c i e n o u p r e t e n d u M a t h e m a t i c i e n<br />

alium habet sensum quam putas, potest enim etiam ita sumi, quasi Newtonus credi- 30<br />

derit Epistolam illam esse supposititiam et tanquam a Mathematico quodam conficto<br />

exaratam, revera tamen ab ipso Auctore chartae inventam et intrusam; quod si rem<br />

ita sumas, videbis p a r u n p r e t e n d u M a t h e m a t i c i e n intelligendum esse<br />

M a t h e m a t i c u m c o n f i c t u m e t n u s q u a m e x i s t e n t e m.<br />

2. 3. 2010


242 ii. allgemeiner und gelehrter briefwechsel 1702–1716 N. 186<br />

Vellem Arnoldus locum indicasset in Transactionibus ubi Keilius dicit me quoque<br />

ignorare Calculum differentialem; interim parum me moveret, quod Keilius ex ira furiosus<br />

contra me deblaterat, etsi crederem verum quod Arnoldus retulit; sed cum nec ex Gallia<br />

nec aliunde simile quid audiverium, Arnoldus forte deceptus est eo quod intellexerit Kei-<br />

5 lium alicubi dicere me usum Serierum convergentium Newtoni non satis intelligere: Alias<br />

enim Keilius si me dicere vellet calculi differentialis ignarum sibi ipsimet turpiter contradiceret,<br />

quippe qui in Diario Gallico Hagiensi ubi contra chartam illam, de qua supra,<br />

disputans ad me provocat tanquam ad Judicem idoneum et calculi differentialis callentissimum,<br />

quique adeo quam optime decidere possim annon problema illud D a t a a r e a<br />

10 c u r v a e i n v e n i r e e j u s a p p l i c a t a m (quod Newtonus jam dudum solverit)<br />

idem sit quam hoc D a t a e q u a n t i t a t i s i n v e n i r e d i f f e r e n t i a l e m ;<br />

praeterea alia in me cumulat elogia, quae omnia ejus sunt naturae, ut me necessario<br />

calculi differentialis peritissimum credicerit, adeo ut vel calumniator vel mente captus<br />

rensendus esset, si nunc contrarium diceret.<br />

15 Misi ad Cl. Wolfium Epistolam aliquam Actis Lips. inseri curandam sed tanquam ab<br />

Anonymo scriptam, in qua multa continentur in defensionem causae communis, inprimis<br />

respondetur ad ea quae Keilius contra me scripsit in Diario Hagiensi, ostenditurque per<br />

argumenta quibus utitur nihil aliud efficere quam ut magis confirmet conjecturas nostras<br />

de Newtono nondum callente modum differentiandi differentialia eo tempore quo Princi-<br />

20 pia sua phil. nat. scribebat. Ea occasione narratur aliquid de ortu et progressu calculorum<br />

differentialis et integralis, quantum inprimis de posterioris inventione et propagatione<br />

mihi attribuere possim: Rogavi Cl. Wolfium, ut Tecum communicaret antequam ederet<br />

epistolam, ne quid prodiret quod Tibi displicere posset, spero id factum fore. Vale et fave<br />

Amplit. T. Devotissimo J. Bernoullj<br />

25 P. S. Scripsi ad Filium Venetias, ut de Horologicis Turbinatoriis inquirat. Schulenburgius<br />

scribente Michelotto ne verbulum quidem de vocatione Patavina locutus est cum<br />

Proceribus Venetis.<br />

186. BUCHTA AN LEIBNIZ<br />

Zeitz, 23. Mai 1716.<br />

30 Überlieferung: K Abfertigung:<br />

2. 3. 2010


N. 187 ii. allgemeiner und gelehrter briefwechsel 1702–1716 243<br />

Monsieur<br />

J’ai eu l’honneur de recevoir une lettre de Vôtre Excellence pendant que je faisois<br />

mon sejour à Dresden pour assister à la Diête de la part de S.A. mon Maître, mais le<br />

tems m’y étoit si court, qu’il m’étoit impossible d’avoir assez de soins pour toutes les<br />

curiosités dont V. Excellence vouloit étre instruite, j’ai prié Mr. Weck de s’en donner 5<br />

la peine et je ne sais s’il s’est acquité de son devoir. J’étois extremement étonné de ce<br />

que Mr. le Baron de H. n’avoit rien répondu sur ce que V.E. Lui a proposé sur ma<br />

priere, si sa peine avoit reussie, il n’auroit pas manqué de recevoir une considerable<br />

reconnoissance. S.A. mon Maître est parti avanthier pour le Carlsbad où S. Eminence de<br />

Saxe se rendra aussi avec nôtre Prince de Neustad. Il y a des divers discours en Saxe de 10<br />

plusieurs changemens de nôtre Cour, mais je souhaite que V.E. les sache plus-tôt d’autres<br />

mains que des miennes. En cas qu’il arrive quelque changement qui me pourroit rendre<br />

en quelque maniere malheureux, je me flatte que V.E. me fera la grace d’avoir un peu<br />

de soin pour moi, et de me dire, quand Elle me fera la grace de me répondre, en quel<br />

endroit je pourrois trouver ma fortune. 15<br />

Monsieur Teuber mandera demain ou aprés-demain infailliblement ce qui se passe<br />

avec nôtre pauvre Orifrus, que je plains de tout mon coeur. Je me recommande à la grace<br />

de V.E. et suis avec un Zele ardent<br />

Monsieur Vôtre trés-humble et trés-obeïssant serviteur<br />

Buchta 20<br />

Zeitz le 23 Mais 1716<br />

187. CHRISTIAN WOLFF AN LEIBNIZ<br />

Halle, 24. Mai 1716.<br />

Überlieferung: K<br />

Vir Per-Illustris atque Excellentissime, Patrone Venerande. 25<br />

Cum ex litteris E. T. intelligam, non improbari quod prima stamina non omnimodam<br />

contineant foetus futuri praedelineationem; id me audariorem reddit in conjectura<br />

quadam de coloribus permanentibus corporum opacorum proponenda, eam ulterius expoliturus,<br />

si quidem E. T. assensum merebitur. 1. Theoriam luminis Newtonianam probo,<br />

2. 3. 2010


244 ii. allgemeiner und gelehrter briefwechsel 1702–1716 N. 187<br />

quod nempe sit commixtis radiorum colorificiorum, et ad objectionem Mariotti mihi<br />

jam respondisse videor in Element. Dioptr. § . 198. Nova etiam quaedam experimenta<br />

institui pro ea confirmanda, quae expectationi meae responderunt, alio tamen tempore<br />

majori cum cura iterande. Scilicet prisma vitreum cavum variis liquoribus coloratis im-<br />

5 plevi et in lumine refracto pro diversitate liquoris nunc hos, nunc alios colores evanescere<br />

notavi: unde forsan hac via experiri liceret, ex quibusnam coloribus simplicibus datus<br />

aliquis compositus componatur. 2. Observationes microscopiae me convincunt, exiguas<br />

corporum moleculas esse cavas et convexas. Unde 3. infero radios in ingressu refringi;<br />

intra moleculam reflecti et in egressu denuo refringi; atque hinc 4. probabile mihi vide-<br />

10 tur per refractionem primam fieri radiorum calorificorum separationem, quorum saltem<br />

simplices, vel uniis, vel diversi coloris reflectuntur in anteriora et per secundam refractionem<br />

invicem permiscentur. Sane in pulvisculis farinae soli expositis per microscopiam<br />

observavi colores, quales per refractionem in prismate factam gignuntur, notavique pulvisculos<br />

illos esse sphaerulas pellucidas cavas et lumen coloratum intra eas reflecti. Quod<br />

15 vero nudo oculo nulli appareant colores, rationem ex theoria Neutoniana reddo, quia<br />

scilicet radii colorifici tum confunduntur.<br />

Litteras Bernoullianas cum Leeuwenhoekianis Dn. Foersterus serum afferet. Fasciculo<br />

addidi tum Schediasma de lumine boreali, quod dubitem, an exemplar E. T. destinatum<br />

redditum fuerit, tum indiculum librorum ex officino Regereana desideratum. Grata<br />

20 est phaenomeni observatio Cassiniana; quae non 27 Martii, sed mense demum Aprili<br />

facta: unde evidentius constat, ipsum non fuisse cum nostro numero idem. Quod vero<br />

sit tempestas quaedam (ut sic loquar) embryonata (ein gewitter); circumstantiae<br />

singulares Dantisci annotatae a Paulo Patre et Kirchio filio confirmare videntur: ibi enim<br />

quaedam fulgura et fulgetra fere ad maturitatem pervenisse deprehensa. Ex iisdem, ni<br />

25 fallor, geometrica demonstratione evinci potest, Dantiscanum licet eodem tempore observatum<br />

non fuisse cum nostro numero idem.<br />

Realis de Vienna negat, se esse virum hujus nominis, et hac ratione inquisitoribus<br />

illudit. Dubitant etiam Berolinenses, quia ibi sub Weilii nomine degit, quo etiam<br />

per aliquot annos aliis in locis usus, ubi se fuisse et hominibus notum esse contestatur.<br />

30 Num ex carcere jam dimissus sit, ignoro. Vidi aliquod scriptum pro Imperatore contra<br />

Status imperii sub titulo Anmerckungen über die Wahl Capitulation Caroli VI. etc. eo<br />

editum suppresso tamen nomine, in quo Status imperii, nostrum imprimis Regem, eadem<br />

acerbitate tractat, qua in Thomasium, Buddeum aliosque usus. Offerri mihi curavit<br />

hac conditione, ut singulas, plagulas singulis nummis aureis redimerem; sed nollem esse<br />

2. 3. 2010


N. 188 ii. allgemeiner und gelehrter briefwechsel 1702–1716 245<br />

possessor scripti tam periculosi.<br />

Vegetatio frumenti expectationi hactenus plene respondet; nec dubito, fore ut veras<br />

multiplicationis causas hinc detegam. Mittam suo tempore accuratam totius experimenti<br />

descriptionem, quae Miscellaneis Berolinensibus, si quidem ante finem aestatis praelo non<br />

submittentur, inseri poterit, se digna videtitur. 5<br />

Taylorii Cibrum diu jam habui: ursit recensionem Menckenius, sed ego minus lubens<br />

eam adornans hactenus distuli. Gratias itaque habeo, quas possum, maximas, quod E. T.<br />

eum laborem in se suscipere voluerit.<br />

Offraeus machinam suam destruxit, quod ipsi repetitis edictis regiis injunctum fuerit,<br />

sub poena corporis, ut quotidie solveret 16 grossos, siquidem eam amplius hominibus cu- 10<br />

riosis ostenderet. Nuperrime me invisit Architectus quidam Landgrafii Hassiae, qui Cassellis<br />

Merseburgum profectus fuerat machinae videndae gratia, et ea retulit, quae modo<br />

scripsi. Addidit tamen, inventorem decrevisse ejus descriptionem exactam cum publico<br />

communicare, ne pereat inventum, sed nemo Principum pretium quoddam constituere<br />

velit. Fama etiam apud nos percrebuerat, quod in delirium inciderit; sed tum temporis 15<br />

falsam fuisse certo cognovi:<br />

Vale et fave<br />

Per illustris Excellentiae Tuae cultor devotus Christianus Wolfius<br />

Dabam Halae d. 24. Maji 1716.<br />

188. MARIONI AN LEIBNIZ 20<br />

Wien, 27. Mai 1716.<br />

Überlieferung: K Abfertigung:<br />

Monsieur<br />

1 〈 Am oberen Rand von <strong>Leibniz</strong>’ Hand:〉 ob die kirch zu S. Charles hoch und lang<br />

genug ich bitte umb nachricht; umb deswegen an die Kayserin Amalie zu schreiben. ob<br />

die seulen nichts verhindern ob<br />

der grund bey dem Stall zulenglich ein observatorium darauff zu sezen es solle seyn, wie<br />

die Mulgrube, oder vielmehr wie das observatorium zu Berlin. bitte p. Vols, h. Fischer,<br />

h. Garelli, h. Gentilotti, h. Schirendorff zu grüßen ! Es müße gar viel aufgesuchet<br />

werden, so wäre es desto beßer<br />

2. 3. 2010


246 ii. allgemeiner und gelehrter briefwechsel 1702–1716 N. 188<br />

C’est à cause de mon absence presque continuelle particulierment pour les presentes<br />

disputes sur les confins entre l’Autriche, et l’Hongrie, meme pour la Morte de notr’<br />

Eveque, qu’il m’a pas été possible d’executer jusqu’a cette heure vos commandemens du<br />

29me de mars passé, et d’en parler à Son Excellence Monsieur le Comte de Sinzendorff<br />

5 sur la matiere du Gnomon puisque chaque sollicitation seroit inutil avant que de faire<br />

les preliminaires, pour le lieu, et pour les depenses. Le nouvau Eveque Monseigneur de<br />

Collonitz est vraiment porté à la belle curiosité; il a apris de moy avant 3 ans quelque<br />

partie de la Geometrie je me flatte qu’il ne seroit pas difficil à l’en disposer; mais pour<br />

Messieurs les Chanoins c’est la question s’il y en a beaucoup qui entendent qu’est que<br />

10 veut dir Gnomon, et meridiene. Leurs revenues sont fort mediocres, et ils feroient mil<br />

protestes.<br />

J’ay songé que l’affaire reussira mieu dans la neuvell’ Eglise de S. Charle qu’on batit<br />

maintenant; j’en ay parlé à Monsieur Fischer qui en est l’Architecte, et qui de son coté<br />

contribuera à cet embellissement. La situation est fort favorable puisque le Choeur regard<br />

15 a peu près le Midy, et au premier jour je sortirai pour examiner si les colomnes du millieu<br />

n’empecheront pas le rayon du Soleil. Ainsi si la chose est faisable il sera sans comparaison<br />

plus aisé de persuader à S.M. cette depense et j’espere qu’on en viendra à bout. Monsieur<br />

de Garelli le jeune en sollicitera aussi. Il n’y a long temp qui m’a doné lieu d’esperer,<br />

qu’on songera à un observatoire, et puisqu’on le voudroit avoir proche de la cour je luy ay<br />

20 insinué, qu’en achevant le batiment de la bibliotheque sur le manege, avec peu d’elevation<br />

on en poura faire un passable. En ce cas ce sera a Vous Monsieur à doner des conseilles.<br />

La Meridiene faite dans une Sale d’Italie est à Siene. on l’apelle l’Eliometro Fisiocritico,<br />

ovvero la meridiana sanete del Nob. Sig. [Dott:] Pirro Maria Gabrielli Lettoi primario di<br />

Medicina, et di Bottanica, Fondatore dell’Academia Fisiocritica nell’ Università di Siena,<br />

25 e Collegas Imp. le dell Acada Leopoldina 1705 in Siena.<br />

Cette Meridiene a eté fait au depense du Monsieur Jerom. Landi avec l’assistence<br />

de l’Abée Lelio Cosati. Sa longueur est sur une verge de fer de 24 aulnes d’Italie.<br />

Le Rev. P. Vols vous remercie Monsieur des vos graces. il sera fort aise de vous faire<br />

ses complimens à Vienne, com’ aussi Monsieur de Schirendorf. on dit maintenent qu’on<br />

30 faira à Neügebaü un batiment pour l’Empereur. Monsieur Miller m’a ecrit de Moravie,<br />

il vous fait mil complimens pour la memoire, que Vous avés de luy, il est infiniment faché<br />

de n’avoir eu le bonheur de recevoir votre lettre, et il Vous prie de Luy conserver vos<br />

bones graces, et de l’honorer avec vos commandemens.<br />

Le Bagage du Prince Eugene est prest pour partir. Son Alt. le suivra le mois qui<br />

2. 3. 2010


N. 189 ii. allgemeiner und gelehrter briefwechsel 1702–1716 247<br />

vient. Sans le corp qui est en Transilvanie, il y a 61 Regimens en Hongrie, et plus de 12<br />

[mille] homes doivent ancor y descendre. on tien la Guerre pour asseurée; pourtant on<br />

n’a pas ancor le dernier courrier de Constantinople.<br />

Monsieur j’auray tout le soin possible de pousser selon vos ordres le Gnomon de<br />

Vienne, et bien tot je me donerai l’honeur des vous envoyer quelqu’autre relation sur 5<br />

cette matiere. Monsieur Gentilotti Vous fait ses complimens, et il Vous remercie pour la<br />

reponse sur l’Ecriture de Naples. Je vous prie de me continuer votre Protection, votre<br />

grace, et votre affection puisque je suhaite de meriter d’etre<br />

Monsieur vot. tresheumble et tresobeiss t Serviteur J. J. Marinoni<br />

Vienne chez 27 de Mai 1716 10<br />

189. LEIBNIZ AN JOHANN BERNOULLI<br />

?, 7. Juni 1716.<br />

Überlieferung: L<br />

Vir Nobilissime et Celeberrime Fautor Honoratissime<br />

Solutionem Trajectoriarum perpendicularium ad Hyperbolas Domini filij Tui re- 15<br />

peries in Actis Lipsiensibus. Adjectum est inservire ad intellectum problematis generalis<br />

quod ad explicandos progressus in Calculo infinitesimali inservire possit. Equidem dictum<br />

non est, per se tamen intelligitur in Generali illo saltem effiriendum esse ut res reducatur<br />

ad aequationem differentialem primi gradus; et in specialibus reducendam rem ad<br />

quadraturas, quoties per notas hactenus artes licet. Misi Contio problema Tuum spe- 20<br />

ciale, et videbimus quid Taylorus vel alij in eo sint praestituri. Accepi Taylori Methodum<br />

quam vocat incrementorum. Est applicatio Calculi differentialis et integralis ad Numero<br />

vel potius ad magnitudines Generales. Ita Angli equos, ut in proverbio est adjungunt<br />

post currum. Ego incepi calculum differentialem a numerorum seriebus, eoque utiliter<br />

usus sum ad summas serierum numericarum, et postea animadverteus, in Geometria dif- 25<br />

ferentias dare Tangentes, et summas dare Quadraturas, et multa ob incomparabilitatem<br />

evanescere in lineis; via naturali perveni a calculo generali vel Numeris, ad specialem<br />

Geometricum seu infinitesimalem. Isti contra procedunt, nempe quod veram inveniendi<br />

methodum non habuerunt. In toto suo libello neminem citat nisi Newtonum. Scriptus<br />

2. 3. 2010


248 ii. allgemeiner und gelehrter briefwechsel 1702–1716 N. 189<br />

est satis obscure et cum ad usum venit suarumque artium specimen exhibere vult, vix<br />

habet nisi jam dicta.<br />

Dominus Wolfius mihi misit Epistolam Tuam, non possum non probare, quemadmodum<br />

dudum publice agnovi Tibi attribuis, Te sine alterius ope et artem summandi vel<br />

5 integrandi pervenisse; agnoscendum etiam est Tua potissimum opera calculum infinitesimalem<br />

celebrem redditum fuisse. Caeterum paucula addenda putavi, ut intelligatur,<br />

mihi quoque aliquam summandi integrandive, atque etiam Exponentiales adhibendi artem<br />

jam antea non defuisse. Petij etiam ut omitteretur mentio controversiae cum Keilio<br />

meae, imo svasi ut pro Keilio simpliciter nominaretur Antagonista tuus, magis enim<br />

10 uremus hominem non nominando. Et nondum mentio controversiae meae in Actis facta<br />

est.<br />

Serram etiam philosophicam nunc cum Newtono vel quod eodem redit cum ejus<br />

Hyper aspita Clarkio Regis Eleemosynario me reciprocare fortasse jam intellexeris. Scis<br />

Keilium, et Praefatorem novae editionis principiorum Newtoni philosophiam meam pun-<br />

15 gere voluisse. Scis Keilium, et Praefatorem novae editionis principiorum Newtoni philosophiam<br />

meam pungere volusse.<br />

Itaque scripseram ego forte Serenissimae Principi Regiae Walliae, pro excellenti ingenio<br />

suo Narum rerum non incuriosae, degenerare nonnihil apud Anglos philosophiam<br />

vel potius Theologiam naturalem. Lockium et simile dubitare de immaterialitate Anime,<br />

20 Newtonum Deo tribuere sensorium, quasi spatio tanquam organo sensationis opus habeat,<br />

inde alicui in mentem venire posse, quasi non sit nisi Anima mundi secundum<br />

veteres Stoicos. Eundem autorem Dei sapientiae et perfectionibus derogare, dum velit<br />

mundum esse machinam non minus imperfectum quam Morologia nostrorum artificum,<br />

quae saepe re - tendi debent, aut alias corrigi; ita machinam mundi secundum Newtonum<br />

25 et asseclas correctione quadam extraordinaria subinde indigere, quod parum sit dignum<br />

Deo autre. Mea sententia Deum omnia tam spienter ab initio roustituisse, ut correctione<br />

non sit opus, quae imprudentibus arguat. Serenissima Princips Walliae excerpta hujus<br />

Epistolae Clarkio communicavit. Is scriptum contra Anglico sermone ipsi dedit, quod illa<br />

ad me misit; respondi, replicavit, duplicavi, triplicavit, Ego novissime quadruplicavi, seu<br />

30 ad tertium ejus scriptum respondi: inter alia improbat, formulam a me in Theodicaea<br />

usurpatam quod Deus sit i n t e l l i g e n t i a s u p r a m u n d a n a , tanquam a me a<br />

mundi gubernatione excludatur. Ego quaesivi, an ergo velit Deum nihil aliud esse quam<br />

intelligentiam mundanam seu animam Mundj? Male excusat doctrinam Newtonianam<br />

de spontanea virium activarum diminutione et tandem cessatione in mundo, nisi a Deo<br />

2. 3. 2010


N. 190 ii. allgemeiner und gelehrter briefwechsel 1702–1716 249<br />

reparentur, ex quo intelligitur. Newtonum ejusque asseclas veram scientiam rei dynamicae<br />

nondum habere. Ex nostris enim principiis semper servatur eadem quantitas virium.<br />

Male etiam excusat phrasin Newtonianam de Spatio sensorio DEi. Et quia spatium hodie<br />

est idolum Anglorum, ego ipsi ostendo, spatium non esse aliquid reale absolutum, non<br />

magis quam tempus, sed ordinem quendam generalem coëxistendi, uti tempus est ordo 5<br />

existendi successive. Itaque esse aliquid ideale, quod si creaturae tollerentur, non futurum<br />

esset nisi in ideis Dei. Ostendo etiam secundum Newtonum crebis miraculis ad sustentandum<br />

naturae cursum opus esse; et ex Clarkij excusationibus deprehendo ipsum non<br />

habere bonam notionem miraculi. Ipsi enim miracula tantum secundum nos a naturalibus<br />

differe videntur, tamquam minus usitata. Sed secundum Theologos et veritatem mira- 10<br />

cula (saltemea quae sunt superioris ordinis, velut creare, annihilare, transcedunt omnes<br />

naturae creatae vires. Itaque quicquid ex naturis rerum inexplicabile est, quemadmodum<br />

attractio generalis materiae Newtoniana, aliaque ejus hujusmodi, vel miraculosum est,<br />

vel absurdum. Fortasse nonnihil adhuc continuabitur nostra collatio, in qua absunt quae<br />

offendere jure possint, et videbo quo res sit evasura. Hujusmodi enim collationes mihi 15<br />

ludus jocusque sunt, qui in philosophia:<br />

Omnia praecepi atque animo mecum ante peregi.<br />

Facile crediderim, quod Dn. Michelottus ad Te scripsit Dn. Comitem Schulenburgium<br />

nondum cum Proceribus Venetis de re nostra locutum. Nam ut scis brevis ejus mora in<br />

urbe fuit, et summae occupationes, et vereor ut occasio illi fuerit cum eis colloquendi ad 20<br />

quos ea res pertinet. Itaque (ni fallor) rogaveram Dn. Michelottum; ut ea in re ipsum<br />

consilio juvaret atque occasionem admoneret. Libentissime enim facturum quae rogavi,<br />

certo scio.<br />

Gratum erit aliquando intelligere, Tibi innotuisse structuram Horologiorum turbinatoriorum<br />

jam usitatorum: ni fallor olim Romae Campanus (frater ejus qui vitris terendis 25<br />

excellebat) talia parabat.<br />

190. CHRISTIAN WOLFF AN LEIBNIZ<br />

Halle, 22. Juli 1716.<br />

Überlieferung: K<br />

Vir perillustris atque Excellentissime, Patrone venerande. 30<br />

2. 3. 2010


250 ii. allgemeiner und gelehrter briefwechsel 1702–1716 N. 190<br />

Misit ad me Zümerus quidam, meus olim Lipsiae in Mathematicis discipulus, nunc<br />

Pastor in pago quodam Misniae, aliquot mappas geographicas, quae singulari ratione<br />

autoritate Regis Poloniarium ipso duce construuntor. Artificium in eo potissimum consistit,<br />

ut ope quorundam characterum pleraque notatu digna in quolibet pago et oppido<br />

5 annotentur, e. gr. num ecclesia loci sit mater, an filia, cuinam competat jus patronatus,<br />

quantus sit numerus clericorum, num pagus pertineat ad Electorem, an ad nobilem,<br />

an ibi sit faber ferrarius caupona, molendinum etc. Ipsa autem loca, supposita longitudine<br />

et latitudine, ope angulorum positionis in mappam transferuntur. Fecit etiam<br />

copiam Rescriptorum Regiorum, quae ea de causa ad ipsum pervenere, una cum litteris<br />

10 virorum eruditorum, quibus institutum ipsius valde probatur. Praeterea significavit, se<br />

aliquot exempla ad Societatem Scientiarum Berolinensem misisse ejusque de ea judicium<br />

expetiisse, quae ante ut videtur institutum ejus non improbaverat et Specimina desideraverat.<br />

Dubius autem est, num ea acceperit, quod nullum responsum tulerit. Quantum<br />

colligo, optaret in numerum Sociorum recipi: quod an consultum sit, de eo judicabit E. T.<br />

15 Quodsi ergo mapparum specimina nondum sint visa, ea, quae significabitur occasione,<br />

mittam aliquod, unde de instituto judicium fieri poterit. Addam Rescripta Regia et litteras<br />

eruditorum ad Autorem. Reperi etiam duas dissertationes Boysii, Philosophiae apud<br />

nos Magistri, quem nuper dixi in humanioribus praestantem haberi. Eas ma mittam, ut,<br />

quales sint ejus progressus, ipsamet judicet? E. T.<br />

20 Adsunt hic Halae duo ex Russia viri, Merseburgum abituri, ut cum Orsyreo nomine<br />

Imperatoris sui de redimendo arcano machinae suae agant, quem Cassellis reducem<br />

propediem exspectant. Unus eorum penes me fuit et petiit, ut una cum ipsis inventorem<br />

adirem ipsosque consilio juvarem contractum inituros. Obiter jam mentem meam<br />

ipsis explicui; nec disciplinere, quae monui. Decreverunt etiam Ratisbonam proficisci, ut<br />

25 de invento Agricolae certiora resciscant. Qui penes me fuit, multum mihi commendavit<br />

Imperatoris sui in eruditos propensionem, ut adeo putem non prorsus abjiciendas esse<br />

cogitationes de mutanda statione Halensi cum Russica, siquidem tale salarium constituatur,<br />

quod reditus hujus loci superat: hic enim multo mihi per diem labore opus est,<br />

ut quotannis 1200 imperiales lucrari liceat: sunt enim in solvendo didactro negligentiores<br />

30 studiosi nostri. Vale et fave. Dabam Halae Saxonum. D. 22. Jul. 1716.<br />

Per-Illustrius Excellentiae Tuae servus obsequentissimus C. Wolffius.<br />

2. 3. 2010


N. 192 ii. allgemeiner und gelehrter briefwechsel 1702–1716 251<br />

191. LEIBNIZ AN CHRISTIAN WOLFF<br />

[Hannover, nach 22. Juli] 1716.<br />

Überlieferung: L<br />

Ex responsione<br />

Te pergratum Russis fore non est dubitandum. Ergo in ea re nihil suadere vel dissua- 5<br />

dere ausim, nam et commodis Tuis magnopere studeo, et reipublicae quoque literariae<br />

incrementa cordi habeo; et in fortuitis ubi alea jacenda est unumquemque sibi ipsi optime<br />

consulere posse arbitror. Comparanda sunt ab una parte incrementa proventuum, ab altera<br />

casus qui subiri commoda quae deseri debent. Et multa apud nos non suo tantum,<br />

sed et affectionis pretio constant, quod ex cujusque privato affectu pendet. 10<br />

192. DANGICOURT AM LEIBNIZ<br />

, Juli 1716.<br />

Überlieferung: K Abfertigung:<br />

Monsieur<br />

Pardonnez moi s’il vous plait la liberté que je prens de m’adresser a vous pour 15<br />

etre eclairci sur un doute philosophique. Deux raisons m’obligent a vous causer cette<br />

importunité l’une qu’on ne peut consulter un oracle plus seur que vous, l’autre que ce<br />

doute est sur le sens qu’on doit donner a vos paroles. Voici le fait. Il y a deja longtems<br />

que j’avais apercu que la nature de ce qu’on apelle la Substance etendüe impliqueroit<br />

contradiction si les parties originelles dont elle est composée etoient etendues comme 20<br />

Epicure Aristote et DesCartes le suposent. C’est pourquoi apres bien des meditations<br />

repetées plusieurs fois pendant diverses années j’ay été contraint malgré mes anciens<br />

prejugez de reconnoitre qu’elles ne diferent en rien des points geometriques. Sur ce pié<br />

là la realité actuelle des corps n’est pas aussi absolüe ni aussi pleine qu’on le croit. Je<br />

ne sai pas precisem[en]t qu’elle est votre opinion là dessus Mais ce que j’ay lu de vous 25<br />

que la matiere seule ne peut constituer une veritable unité; qu’elle est non seulem[en]t<br />

2. 3. 2010


252 ii. allgemeiner und gelehrter briefwechsel 1702–1716 N. 192<br />

divisible mais meme divisée a l’infini, que les corps n’ont rien en eux memes qui les<br />

puisse preserver de l’aneantissem[en]t me fait presumer que si vous me desavouez et me<br />

corrigez en quelque chose vous ne me serez pas du moins tout a fait aussi contraire que<br />

le sont ceux qui sont totalem[en]t infatuez du sisteme ordinaire. Quoiqu’il en soit je<br />

5 prens la liberté de vous dire que depuis que j’ay communiqué mes demonstrations en<br />

manuscrit, les uns s’en sont laissé persuader les autres y ont resisté non pas disent-ils<br />

qu’ils les trouvent vicieuses mais parcequ’ils ne les peuvent digerer et qu’ils ne peuvent<br />

pas comprendre qu’une infinité de points geometriques puisse composer la plus petite des<br />

grandeurs actuelles. Mr Naudé qui du commencem[en]t ne m’avoit fait que des objections<br />

10 faciles a resoudre est celui qui a present me fait le plus de peine, non pas parceque ce<br />

qu’il allegue consideré en lui meme me paroisse sans replique Mais c’est parcequ’il l’apuie<br />

de votre autorité. Voici ou la chose en est. Sur la fin de notre dispute quoiqu’il ne fut<br />

nullem[en]t question des principes du calcul diferentiel il s’est avisé d’employer quelques<br />

unes de ses pratiques pour me combattre. Comme les principes de ce calcul me sont<br />

15 beaucoup plus favorables qu’a lui il m’a êté facile de retorquer contre lui tout ce qu’il<br />

alleguoit contre moi et de l’obliger d’avouer qu’il s’étoit trop haté dans cette objection.<br />

Mais en meme tems qu’il me fait cet aveu il tache de rejetter son mauvais succez sur le<br />

vice qu’il pretend y avoir dans ce calcul dont il croit les principes si contraires a la raison<br />

et au bon sens qu’il les tient propres a prouver egalem[en]t le pour et le Contre. Comme<br />

20 par exemple qu’une grandeur donnée et l’infini meme est egal a zero. Car dit il soit b<br />

une grandeur donnée et [ — ] l’infini. Selon ce calcul si on multiplie la grandeur b par<br />

zero on aura [ — ] ce que je lui ay avoué. Or continüe-t-il [ — ] est [ — ] donc divisant<br />

cette derniere egalité par 0 on aura b = 0 de sorte que voila la grandeur donnee egale a<br />

zero. Ce qui est une des absurditez qu’il pretend suivre necessairem[en]t des principes de<br />

25 ce calcul. En voici encor un autre selon ce calcul [ — ] Je 0 la lui ai avoué or continue-t-il<br />

multipliant de part et d’autre par [ — ] on aura [ — ] ensuite mettant au lieu de [ — ] sa<br />

valeur [ — ] on aura [ — ], et divisant par [ — ] on aura [ — ] or mettant au lieu de [ — ]<br />

sa valeur [ — ] on aura [ — ] Voila donc l’infini egal a zero ce qui est une autre absurdité<br />

qu’il dit suivre necesserem[en]t des principes de ce calcul. Par une semblable metode il<br />

30 trouve [ — ] de laquelle derniere equation il se sert pour prouver demonstrativem[en]t a<br />

son avis que ma these est fausse. J’ay voulu lui remontrer que sa maniere de calculer n’est<br />

pas legitime mais il m’arrete tout court en me disant qu’il a fait toutes les operations<br />

precedentes en votre presence et que vous les avez toutes aprouvées et que vous lui avez<br />

avoué qu’il avoit raison en tout cela et que toutes ces absurditez suivent legitimem[en]t<br />

2. 3. 2010


N. 192 ii. allgemeiner und gelehrter briefwechsel 1702–1716 253<br />

et necessairem[en]t des principes du calcul des infinis. Pour moi il me semble qu’il se<br />

trompe et qu’il faut qu’il n’ait pas bien compris votre Pensée. Vous nous rendrez un<br />

grand service si vous avez la bonté de nous dire ce qui en est et surtout si vous croiez que<br />

cette equation soit veritable [ — ] Car pour moi il me semble que bien que les infiniment<br />

petits soient en quelque sorte divisibles cependant le pur zero ne l’est pas et qu’ainsi [ 5<br />

— ] doit etre absurde et non pas egal a zero. Je suis tellem[en]t persuade de cela que je<br />

lui ay voulu prouver que dans la division ordinaire [ — ] a proprem[en]t parler n’a pas<br />

le [ — ] zero pour quotien mais il soutient lui que [ — ] et [ — ] sont des veritez exactes<br />

ayez la bonté s’il vous plait m r d’en decider<br />

A l’egard de ma these si j’y avoit trouvé une occasion commode pour vous faire 10<br />

tenir une copie de mon manuscrit, j’aurois poussé mon importunité jusques a vous prier<br />

de l’examiner. Mais comme je ne l’ay pas encor trouvée et que d’ailleurs un genie tel<br />

que le votre et qui sans doute a deja examiné la chose en elle meme peut bien sans<br />

avoir vu mes demonstrations juger si je suis ou ne suis pas dans l’erreur je vous suplie<br />

d’avoir la bonté de me dire ce qui en est, en attendant je prens la liberté de vous dire 15<br />

qu’il ne me semble pas que ce qui est etendu puisse etre originairement composé ni des<br />

atomes d’Epicure ni de parties toujours etendues quoique divisibles a l’infini comme<br />

Aristote et Descartes le suposent a cause qu’en ces deux cas sa nature impliqueroit de<br />

telles contradictions qu’il seroit impossible de les couvrir non pas meine du pretexte de<br />

l’incomprehensibilité. Or ces deux hipotheses etant rejettées il ne reste plus que celle 20<br />

des points geometriques qui a la venté n’est pas tout a fait sans dificulté puisqu’il n’est<br />

pas aisé de comprendre qu’une infinité de points geometriques puisse composer la plus<br />

petite des grandeurs reelles. Mais a cette incomprehensibilité pres non seulem[en]t elle<br />

n’a rien d’absurde ni qui implique contradiction, mais de plus elle quadre parfaitem[en]t<br />

bien avec tous les phenomenes. Il est vrai que Mr Baile qui ne la pouvoit gouter croioit 25<br />

que plutot que de la recevoir il vaudroit mieux nier l’existence actuelle de l’etendue. Mais<br />

il me semble que cet expedient tel qu’il l’entend ne remedie a rien. Car bien que j’avoue<br />

que l’actualité de l’etendue n’est pas autant absolue ni autant pleine qu’on le croit je ne<br />

voi pourtant pas que quand meme on la nieroit totalem[en]t on put par là se dispenser<br />

d’avoir recours aux points geometriques a cause que son existence ideale ne pouvant se 30<br />

nier on sera toujours obligé de chercher une hipothese qui explique les phenomenes d’une<br />

maniere qui n’implique pas contradiction. C’est Monsr ce que d’un seul coup d’oeil vous<br />

voiez dans toute son etendue et infiniment mieux que moi. J’attens avec respect votre<br />

jugement et vos corrections. Je suis avec une devotion profonde<br />

2. 3. 2010


254 ii. allgemeiner und gelehrter briefwechsel 1702–1716 N. 193<br />

Monsieur Votre tres humble et obeïssant serviteur P. Dangicourt<br />

Permettez m r de mettre ici quelques unes des remontrances que j’ay faite a mr Naudé<br />

Je lui ay dit que son egalite<br />

[ — ] ne pouvoit pas etre veritable puisqu’elle se reduit a cette progression [ — ] qui<br />

5 est manifestem[en]t absurde puisque l’infini seroit egal a zero mais il se fonde sur votre<br />

autorité car il pretend que puisque vous aviez un si grand interet a soutenir votre calcul<br />

vous n’auriez pas manqué de lui montrer son tort mais qu’au contraire vous l’avez en<br />

tout et partout aprouvé<br />

MMonsieur Monsieur le Baron de <strong>Leibniz</strong> Conseiller aulique etc a Hanover<br />

10 193. JOBST DIETRICH BRANDSHAGEN AN LEIBNIZ<br />

London, 28. August (8. September) 1716.<br />

Überlieferung: K<br />

London den 28 ten Aug. 1716.<br />

Hochwollgebohrner Hochzuehrender v. gebietender H. Geheimbte Rath.<br />

15 Ew. Excellentz höchstgeehrte Schreiben vom 6 ten Iulio vndt 4 ten Augusto habe woll<br />

erhalten, vndt mit meiner Antwordt solange verzögert, daß ich Ew. Excellentz etwas<br />

rechtes schreiben köndte wegen meiner Commission nach Schottlandt, (wovon in meinem<br />

letzten erwehnet). Das ende davon habe von tage zu tage erwartet, ich werde aber nun<br />

künfftige woche so Gott will von hier gehen, nur das Bergwerck in Augenschein zunehmen<br />

20 vndt dem Gouvernement davon bericht abstatten. Ob es sich so verhält wie unß hier<br />

berichtet, möchte ich vielleicht eine beständige Bestallung daselbst erhalten.<br />

Ich danke Ew. Excellentz sehr unterdienstlich daß Sie die gütigkeit haben wollen<br />

meine Hartzische Propositiones bey Ihre Excellentz den H. Cammer Praesidenten zuerinnern<br />

vndt zu recommendiren, vndt bin Ew. Excellentz zum höchsten obligiret vor die<br />

25 mühe so Sie schon in diesen affairen meinethalben gehabt haben. Ich hatte in willen diese<br />

Post an den H. Cammer Praesidenten zuschreiben, will aber solches verspahren bis ich<br />

Ihre Excellentz kan einen Bericht wegen des Schottischen Bergwercks thun, wie Sie mir<br />

dann solches befohlen haben.<br />

Ich habe den Catalogum der Bücher welche Ew. Excellentz verlangen, noch nicht<br />

2. 3. 2010


N. 193 ii. allgemeiner und gelehrter briefwechsel 1702–1716 255<br />

von H. Zollman empfangen, er hat mich immer vertröstet den Brieff deswegen auszusuchen,<br />

ist aber darüber mit dem H. Graffen v. Bothmer nach Hamptoncourt gereiset,<br />

alwo der Printz vndt Prinzeßin anitzo seyn, vndt täglich öffentlich speisen, zu großer<br />

vergnügung der Engeländer, welche täglich fast bey tausendten dahin kommen sollen,<br />

ich werde vor meiner Abreise auch noch eine tour dahin thun, von meinen Freunden ab- 5<br />

scheidt zunehmen, da ich dann ferner mit H. Zollman abrede nehmen werde, daß so balt<br />

er den Catalogum von Ew. Excellentz verlangeten büchern findet, selbigen an meinen<br />

Schwieger Sohn zugeben, welcher das gelt wird auslegen, vndt H. Zollman hat mir schon<br />

versprochen, daß er ihme in den einkauff will behülfflich seyn.<br />

Wegen des Windthaltenden Leders habe bis dato noch nichts rechtes erfahren kön- 10<br />

nen; der Mann welcher vermeinete solches zuwege zubringen, vndt davon ich in vorigen<br />

brieffen geschrieben, hat es nicht zuwege bringen können, vndt sint nur seine speculationes<br />

gewesen. Ich habe davon discuriret mit einem curieusen Medico nahmens Kerger, welcher<br />

meiner meinung war, daß es möchte mit einem Verniß geschehen, der nicht brüchig würde,<br />

schlug deswegen das Oleum Terebinthini vor, vndt meinete wenn solches mit Lithargy- 15<br />

rio vndt Sale alcali abgekochet were vndt warm in das Leder gerieben, würde seinem<br />

vermuhten nach den effect thun; ich habe ihme vndt andern curieuse Freunde zuwercke<br />

gesetzet, in meiner abwesenheit allen fleiß anzuwenden, ob sie etwas davon erfahren<br />

können, vndt entweder mir selber in Schottlandt davon nachricht zugeben, oder an meinem<br />

Schwiegersohn zucommuniciren, der dann nicht fehlen wird, solches Ew. Excellentz 20<br />

zuberichten. Ich werde auch nicht fehlen mich in Schottlandt deswegen zuerkündigen,<br />

vndt werde Ew. Excellentz davon völlige nachricht wie auch von anderen sachen geben.<br />

Ich werde anfangs meinen wohnplaz in Edenburg nehmen, nachmahls aber zu Sterling,<br />

welches nur 3 oder 4 Meilen von den Bergwercken ist. H. Burnet ist zu Aberdeen vndt<br />

fast 100 Meilen von dannen, ich werde aber gute correspondence mit ihme halten. 25<br />

Des sehl. H. Obristen Beckers Sohn welcher mit der Tauchungs Machine ist nach<br />

America gangen, wird hier täglich wieder erwartet, welches ein schlechtes zeichen ist, ob<br />

er hier kombt ehe ich wegreiste, werde ich mich bey ihme erkundigen, ob er etwas von<br />

dieser Leder praeparirung weiß, wo er nicht kombt, werde deswegen andere darin zur<br />

arbeit setzen. Ob ich zur gesetzeten Stelle komme, da ich dann auch gelegenheit haben 30<br />

werde, will ich selber handt anlegen experimente dieses Leders wegen zumachen, hier in<br />

Londen hat mir solches gefehlet.<br />

Ich höre der H. Baron von Schack, Ihrer Zarischen Mayt. Envoy alhier wird seine<br />

Charge quitiren, vndt in Ihre Konigl. Mayt. Dienste zu Hannover treten, da sie dan von<br />

2. 3. 2010


256 ii. allgemeiner und gelehrter briefwechsel 1702–1716 N. 194<br />

einem curieusen vndt sonderlich in Chymicis erfahrnen Mann haben werden.<br />

Es ist sieder mein letztes sonsten nichts weder in Literaturis noch Curiosis vorgefallen,<br />

ob etwas vor meiner Abreise zu meiner wißenschafft kommen solte, werde solches<br />

noch von hier aus berichten, wo nicht, werde mir die ehre geben Ew. Excellentz mit<br />

5 einem briefe von Schottlandt unterdienstlich aufzuwarten, indeßen befehle ich mich in<br />

dero beharliche gewogenheit, der ich stets lebens bin<br />

Ew. Excellenz<br />

Unterdienstlich gehorsamster vndt treuester Diener<br />

J. Brandshagen<br />

10 194. JOBST DIETRICH BRANDSHAGEN AN LEIBNIZ<br />

?, 8. September 1716.<br />

P.S.<br />

Überlieferung: K<br />

Nachdeme ich diesen brieff versiegelt umb selbigen diesen abent mit der Post fortzu-<br />

15 senden, schickete S r Isaac Newton zu mir mit ihme zuspeisen, (Er ist einer von den<br />

vornembsten Commissarien in untersuchung des Schottischen SilberBergwercks) vndt<br />

weilen gar keine Compagnie da war, den wir beyden alleine, fiele mir ein ihme die Puls<br />

ein weinig zufühlen, wegen Ew. Excellentz vndt seinen disput, kam deswegen mit umbschweiffung<br />

davon zureden, vndt will solches Ew. Excellentz in die natürliche Sprache<br />

20 geben: daß nachdem ich ein weinig praeambulum gemacht, sagte S r Isaac zu mir. I have<br />

lately given Mons r de Leibnitz a fair opportunity to speak what he has to say for himself,<br />

but instead of giving good reason, he is altogether scolding, and gives bad linguages. I<br />

told him that I should admire of that for I did know Mons r de Leibnitz to be a Gentleman<br />

of the most modest beheaviour in the World, and a very good Man; Yes quoth he, he is of<br />

25 good Compagnie, because he can speak pretty well, but in the mean, he is a vain glorious<br />

Man. Whereupon I asked him if he ever did see and conversed with Your Excellency, he<br />

told me of no; well sayed I S r : if you did see and have some discourse with him, you would<br />

have quite an other opinion of this brave Man and it is onely his Ennemies that have<br />

informed you of the contrary. Worauf er aber nichts antwordte sich auch hernach nicht<br />

2. 3. 2010


N. 195 ii. allgemeiner und gelehrter briefwechsel 1702–1716 257<br />

weiter in diesen discours wolte einlaßen, sondern kahm auf andere Materie zureden. Er<br />

hat vor diesen mit dem grösten respect von Ew. Excellentz geredet, vndt ist dieses das<br />

erste mahl daß ich das wiedrige gehöret habe; vndt weilen ich mich obligieret befinde,<br />

Ew. Excellentz sowoll das gute als Böse zuberichten, so hoffe Sie werden dieses nicht in<br />

übeln aufnehmen. 5<br />

Ich habe vergeßen Ew. Excellenz noch folgende worte wißen zulaßen: Mons r de Leibnitz<br />

must be mightely concerned, that his own Letters show him his great Error.<br />

195. LEIBNIZ AN ADOLF THEOBALD OVERBECK<br />

?, 9. Oktober 1716.<br />

Überlieferung: L 10<br />

Ex Epistola ad Dn. Overbekium 9 Octob. 1716<br />

Rebus expensis inter omnes Rectae definitiones, quas complures habeo, ea mihi simplicissima,<br />

et ad caeteras ex ipsa ducendas visa est aptissima, quae a perpetua similitudine<br />

ducitur. Inde enim sequitur duas rectas sibi plus semel occurere non posse, seu rectam<br />

esse locum Unicorum ad duo puncta. Et rectam in omne latus se eodem moda habere, 15<br />

adeoque carere cavo et convexo; quin etiam partes ejus eodem se moda ubique habere ad<br />

distantium suorum punctarum (extremorum) atque adeo distantiam per ipsammet rectam<br />

interceptam mensurari, seu ipsam minimam esse. Hinc etiam statim sequitur latera<br />

similium Triangulorum proportionalia esse; nec spernendum est congruentiam reduci ad<br />

aliquid simplicius nempe similitudinem. Est quidem et in circumferentia circuli, et in he- 20<br />

lice cylindri quaedam uniformitas, quae et in plano, et in toto spatio solido deprehenditur<br />

ut puncto in iis moto unum situm in quo procedit ab alio decernere non possis. Unde fit<br />

ut duae talis extensi partes inter se aequales, si extrema habeunt congruentia, sint inter<br />

se congruentes. Discrimen tamen senties, si progressus puncti non praesentaneos tantum,<br />

sed integros per tractum, inter se conferas, neque enim in circumferentia aut helice illa 25<br />

pars parti haud aequali similis est, quod verum est in recta linea eaque sola.<br />

2. 3. 2010


258 ii. allgemeiner und gelehrter briefwechsel 1702–1716 N. 196<br />

196. LEIBNIZ AN JAKOB HERMANN<br />

Hannover, 2. November 1716.<br />

Überlieferung: L Abfertigung:<br />

Vir Celeberrime, fautor Honoratissime,<br />

5 Quanquam non dubitem Te subinde praeclara meditari ad progressus Scientiarum<br />

profundiorum, et rescire quid alii in eo genere agant; quae duo nunc mihi fere negata sunt,<br />

aliis plane laboribus distracto; non ideo tamen a Te petere audeo, ut meis defectibus hac<br />

in re nonnunquam succurrere velis, quem satis aliunde occupatum judico.<br />

Angli (ut accepi) solutionem quandam problematis Bernoulliani de lineis ad alias<br />

10 perpendicularibus (cujus Tibi quoque solutionem notam esse intelligo) suis Transactionibus<br />

hujus anni inseruere, generalem quidem quamvis nonnihil vagam; sed haud qualem<br />

oportet. Et perinde est ac si quis problema planum per conicas construat. Nam descendunt<br />

ad differentias secundas, cum (ut scis) res praestari possit in differentiis primi gradus.<br />

Itaque cum hic sint aliqua quae ipsos adhuc morantur, e re est, ut nostrae artes ipsis non<br />

15 prorsus detegantur. Quanquam etiam alia non desint, in quibus fortasse aqua ipsis haerebit.<br />

Hoc ideo significare volui, ne aut ipsis aut aliis qui eis perscriberent suggeras quae<br />

in hanc rem nosti.<br />

Cum nuper mihi nimis impedito succurreris calculi opera, audeo adhuc ad Tuam<br />

opem confugere, si pateris. Res quidem festinatione non eget; sed promittit tamen ali-<br />

20 quid utilitatis. Suis quam adhuc imperfecta sit Methodus qua problemata tractantur<br />

quae Diophantea appellare soleo. Et venit nuper in mentem via quaedam hanc methodum<br />

nonnihil promovendi, nescio an jam usurpata. Applicavi ad exemplum quoddam<br />

in adjecta scheda; sed non licuit absolvere coepta. Tu optime judicabis, et si meretur,<br />

calculum absolves.<br />

25 Gaudeo Dn. Nic. Bernoullii negotium Patavinum esse confectum, ut mihi Venetiis<br />

nuntiatur. Ejus rei fundamenta cum Tu jeceris, gratiae etiam Tibi eo nomine debentur.<br />

Litem inter Dn. Riccatum et Dn. Nic. Bernoullium tandem quieturam spero.<br />

Diu nihil accepi a Dn. Varignonio, vereor ne adversa valetudine impediatur.<br />

Videris Taylori Methodum incrementorum quam vocat. Equos ille possit post cur-<br />

30 rum. Ego per methodum incrementorum in seriebus Numerorum perveni ad Methodum<br />

differentiarum inassignabilium, ut postulat natura rerum. Angli, qui istam methodum<br />

non nisi mutuo sumtam habent, contra procedunt. Caeterum vix quiquam affert ali-<br />

2. 3. 2010


N. 197 ii. allgemeiner und gelehrter briefwechsel 1702–1716 259<br />

cujus momenti, quo specimen artis suae ostendat; superciliosus interim omnium practer<br />

Newtonum contemtor. Quod superest vale et fave.<br />

Dabam Hanoverae 2 Novembr. 1716.<br />

deditissimus<br />

Godefridus Guilielmus Leibnitius. 5<br />

Veniam peto, quod schedam male scriptam adjicio ut meditata in chartam conjicere,<br />

cum describere vix vacaret.<br />

197. BUCHTA AN LEIBNIZ<br />

Zeitz, 6. November 1716.<br />

Überlieferung: K Abfertigung: 10<br />

Monsieur<br />

Mon absence et quelques petites affaires m’ont empeché de m’informer de l’Etat de<br />

Vôtre Excellence, c’est pourquoi je la supplie de m’excuser. Je n’entends plus parler de<br />

Mr. Orifrus ni de sa machine. L’incluse marquera jusqu’ où la belle invention de V.E. est<br />

avancée. 15<br />

Je partirai dans peu de jours pour Ratisbonne et Nuremberg, ainsi si V.E. me veut<br />

honorer de ses ordres pour ces endroits là je m’acquiterai de mon devoir autant qu’il me<br />

sera possible. Mais parceque personne ne sait pas où j’irai, excepté S.A. mon Maître, je<br />

suplie V.E. de mettre sur le couvert où il est, la lettre sera demandé de Mr. teuber et<br />

envoyé au lieu où je m’arreterai. Au reste je me recommande à la bienveillande de V.E. 20<br />

et suis avec tout le respect imaginable.<br />

De Vôtre Excellence le trés-humble et trés-obeïssant serviteur Buchta<br />

Zeitz le 6 9bre 1716<br />

P.S. Comment va l’Education du Prince de Cornwal ?<br />

2. 3. 2010

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