06.02.2016 Views

NOUVELLES

LN4_fr

LN4_fr

SHOW MORE
SHOW LESS

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.

HISTOIRE<br />

une spécialisation accrue des exploitations<br />

agricoles avec comme corollaire<br />

une réduction considérable des superficies<br />

consacrées aux légumineuses.<br />

Cette spécialisation des exploitations,<br />

synonyme de diminution du panel de spéculations<br />

entreprises, a permis aux secteurs<br />

amont et aval du complexe agricole<br />

des économies d’échelle. Elle a également<br />

permis aux agriculteurs d’être plus performants<br />

en maîtrisant mieux les techniques<br />

de production et l’organisation du travail,<br />

pour ne citer que ces aspects-là.<br />

En 2014, le SPF Économie (direction<br />

générale de la Statistique) a enregistré<br />

pour la Belgique une superficie de moins<br />

de 2 000 ha de légumineuses récoltées<br />

en grains secs avec une légère domination<br />

des fèves et féveroles et une superficie<br />

à peine supérieure à 3 000 ha pour les<br />

légumineuses fourragères dominées par<br />

la luzerne. En un peu plus de cinquante<br />

ans, la superficie consacrée aux légumineuses<br />

récoltées en grains secs a été<br />

divisée par cinq et celle dédiée aux légumineuses<br />

fourragères a été divisée par<br />

plus de dix. Les pays voisins ont connu<br />

une évolution similaire.<br />

Cependant, il est à noter que la superficie<br />

de légumineuses cultivées en Wallonie<br />

représente plus de 80 % du total belge,<br />

et ce depuis un quart de siècle au moins.<br />

En 2014, 278 exploitations agricoles<br />

cultivaient des légumineuses récoltées<br />

en grains secs pour une surface totale<br />

de 1 489 ha et 943 avaient des légumineuses<br />

fourragères pour une superficie<br />

totale de 2 884 ha. La superficie moyenne<br />

par exploitation des premières était de<br />

5,4 ha et de 3,1 ha pour les secondes. Les<br />

légumineuses fourragères représentent<br />

actuellement le double des légumineuses<br />

récoltées en grains secs en termes de<br />

superficies mises en culture.<br />

Si l’on observe bien une contraction<br />

des superficies consacrées aux légumineuses<br />

au cours des cinquante dernières<br />

années, on relève toutefois une progression<br />

de celles-ci en Wallonie depuis une<br />

quinzaine d’années.<br />

Ce regain d’intérêt, certes encore timide,<br />

pour les légumineuses est sans doute à<br />

mettre en rapport avec l’avènement ou<br />

la remise en lumière de thématiques<br />

telles que l’agriculture durable, l’autonomie<br />

fourragère, le mode biologique<br />

de production, le maintien/respect/restauration<br />

de la biodiversité. Il est à souligner<br />

à ce dernier propos que les légumineuses<br />

sont très présentes dans les<br />

écosystèmes naturels et ce sous quasiment<br />

toutes les latitudes.<br />

Les légumineuses présentent des atouts<br />

de choix. Elles sont en effet une source<br />

de protéines végétales pour l’alimentation<br />

humaine et/ou animale. Plantes<br />

fixatrices d’azote, les légumineuses sont<br />

économes en intrants azotés et sont susceptibles<br />

de s’intégrer harmonieusement<br />

dans les systèmes de culture en<br />

tant que cultures de diversification et<br />

pourquoi pas en tant que têtes de rotation<br />

puisqu’elles sont bénéfiques aux<br />

cultures qui les suivent.<br />

À l’échelon microéconomique, une comparaison<br />

menée dans les exploitations<br />

bovines spécialisées entre celles qui<br />

cultivent des légumineuses fourragères<br />

et celles qui n’en cultivent pas n’a pas<br />

permis de mettre en évidence de différence<br />

sur le plan statistique quant à la<br />

marge brute par vache ou par hectare<br />

de superficie agricole utilisée. On relève<br />

toutefois un différentiel en faveur des<br />

exploitations cultivant des légumineuses<br />

fourragères dans les charges d’alimentation<br />

(notamment beaucoup moins d’aliments<br />

concentrés et de fourrages grossiers<br />

achetés), dans celles liées aux<br />

engrais et amendements ainsi que dans<br />

celles pour les produits de lutte.<br />

Si l’on s’en tient à la stricte performance<br />

économique, on serait tenté de penser<br />

que les exploitations avec légumineuses<br />

« ne valent pas mieux » que les autres.<br />

Si l’on introduisait dans le concept de<br />

performance les aspects énergétiques<br />

et environnementaux, la sentence « ne<br />

valent pas mieux » ne serait sans doute<br />

plus pertinente…<br />

© David Knoden<br />

8 | LES <strong>NOUVELLES</strong> DE L'AGRICULTURE | 1 er TRIMESTRE 2016

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!