OCS HAITI

cycle moribond où l’état demeure dépendant, où la société civile et les bailleurs se méfient
l’un de l’autre, où la capacité est faible, où les statistiques ne sont pas fiables, et où la
reconstruction continue à ignorer les voix et les aspirations des plus vulnérables.
Malgré ce climat largement négatif, la société civile Haïtienne et le secteur privé sont
progressivement motivés à atténuer, se préparer et donner réponse aux désastres, comme
la création d’AJERKAH (un réseau du secteur privé de réponse aux urgences) et de
nombreux groupes au niveau communautaire peuvent en témoigner. Edifier un cadre plus
résilient pour le pays ancré dans ces expériences locales et nationales constituera le défi de
l’avenir.
Contexte Transfrontalier
La frontiѐre entre Haïti et la République Dominicaine est une région caractérisée par des
niveaux élevés de pauvreté et de conditions marginales d’existence (57.8 du côté
dominicain sont pauvres, tandis qu’en Haïti 80% vivent en dessous de la ligne de pauvreté
et que deux tiers dépendent de l’agriculture, la pêche et le marché informel 12 ). Bien qu’il
existe de nombreux contrastes entre les deux pays dûs à leurs caractéristiques et contextes
économiques, politiques, socio-culturels et environnementaux différents, les populations de
la zone frontaliѐre confrontent des problѐmes et défis communs liés à la dégradation de
l’environnement, la pénurie d’opportunités économiques, les violations de droits humains, et
leur exposition à des menaces naturelles ou humaines accentuées par la virulence des
effets de changement climatique.
La pénurie d‘engagement et d’investissement de l’Etat, la corruption, l’extorsion, la pénurie
d’infrastructures et la porosité de la frontiѐre rendent le contexte frontalier entre la
République Dominicaine et Haïti trѐs difficile. De plus, la distance de leurs centres de
pouvoir respectifs dans leurs capitales (respectivement Santo-Domingo et Port-au-Prince)
peut être perҫue comme un facteur aggravant, rendant ainsi l’impact des politiques
publiques limité face au niveau élevé de pauvreté et les niveaux négligeables de
développement humain.
La migration illégale et le taux élevé de violence contre les femmes et les enfants est un
autre aspect qui doit être pris en compte, vu qu’ils créent un environnement inadéquat vis-àvis
des droits et Conventions ratifiés tant à un niveau international qu’entre les deux pays.
Un nombre élevé des personnes affectées se retrouve parmi les femmes et les hommes qui
subissent la violence, la coercition et la privation des autorités civiles et militaires à la
frontiѐre.
Les relations binationales entre les deux pays sont influencées par un paysage
géographique commun composé de 5 bassins versants dont le plus important est le Bassin
Versant de l’Artibonite, (le plus grand de l’île d’Hispaniola et de la Caraïbe). Il s’étire
presqu’entiѐrement en Haïti, couvrant 9,600 km², mais prend naissance sur le territoire de la
République Dominicaine.
12 Perfiles estadisticos provincials, 2014 – ONE e informe Nacional sobre Desarollo Humano 2008 del PNUD
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