1 900 joyaux en petite couronne

Les élèves du lycée Galilée nous proposent régulièrement la rédaction
d’articles. Comme souvent, il s’agit ici du compte rendu d’une conférence
donnée dans leur amphithéâtre.
lycée Galilée
Un génocide méconnu du public
Le 1 er février, les élèves de premières S et ES du lycée
Galilée assistaient à une conférence sur le génocide
des Tutsis, au Rwanda. Celle-ci était animée par
Paul Morin, le directeur exécutif de l’EGAM*, Benjamin
Abtan, Alain Ngirinshuti, un rescapé tutsi du génocide,
ainsi que par un journaliste, Patrick de Saint-Exupéry.
Le Rwanda est un pays africain devenu
indépendant en 1962 après une
colonisation belge. Cette colonisation
séparait les ethnies en catégories sociales
et cela resta ainsi après l’indépendance.
En effet, les Tutsis étaient des éleveurs de
vaches et les Hutus travaillaient la terre.
Après l’indépendance, le coup d’État du
Hutu Habyarimana, en 1973, imposa une
politique de discrimination envers les
Tutsis qui les poussa à l’exil vers des pays
limitrophes tels que la Tanzanie et
l’Ouganda.
Le 6 avril 1994, le président meurt suite à
un bombardement causé par des extrémistes
hutus, qui refusent les accords de
paix avec les Tutsis. C’est ainsi que le génocide
commence. On peut le qualifier de
génocide car il y a intention d’exterminer
totalement un groupe particulier, en l’occurrence
les Tutsis dans ce cas précis.
Il a eu lieu du 7 avril 1994 au 15 juillet 1994
(soit 3 mois) et a causé environ 800 000 à
1 400 000 morts (près de 91 % de la population
tutsi). C’est incontestablement un
massacre, un crime contre l’humanité et
une extermination effroyable, dans la
mesure où 10 000 à 50 000 Tutsis ont été
assassinés par jour.
Un trop long silence
Patrick de Saint-Exupéry, auteur de la
bande dessinée « La fantaisie des Dieux »,
définit le terme « génocide » comme étant
une volonté d’exterminer un groupe
désigné. Il raconte qu’à son arrivée au
Rwanda, bon nombre de rescapés pouvaient
témoigner mais personne ne les
croyait étant donné l’atrocité des actes.
Il parle alors d’un « silence qui dure et qui
est difficile à briser. »
Les intervenants ont tous insisté sur la
façon erronée dont le ministère français
des Affaires étrangères a qualifié ce génocide
pendant plus de 14 ans.
Parler de « génocide rwandais » n’est pas
rigoureux, ce génocide n’est pas contre
toute la population rwandaise mais contre
les Tutsis du Rwanda.
L’intervention se termine sur le témoignage
d’Alain Ngirinshuti. Ce dernier a marqué
les esprits des élèves en contant son histoire.
Les détails apportés d’un homme qui
a survécu à l’oppression et aux massacres
perpétrés en 1994 donnent à la conférence
un côté authentique. Il était âgé de 15 ans
quand la discrimination des Tutsis fut
officielle.
Une lecture d’un extrait des « 10 commandements
des Hutus » a provoqué l’incompréhension
ainsi que l’indignation des
élèves.
Le temps de questions-réponses, en fin de
conférence, témoignait de l’intérêt porté
par les lycéens du lycée Galilée.
• Les élèves de 1 re 4S du lycée Galilée
* EGAM - European Grassroots Antiracist Movement
à Kigali
Une délégation d’élus français, toutes
tendances politiques confondues, se
rend en mission à Kigali, la capitale du
Rwanda, à partir du 7 avril. Parmi eux,
Zineb Zouaoui, adjointe au maire de
Gennevilliers. Où il sera évidemment
question de la reconnaissance du
génocide des Tutsis…
AVRIL 2016 k 11