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Haiti Liberte 10 Decembre 2014

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Editorial<br />

Une déclaration scélérate d’une rare gravité!<br />

Par Berthony Dupont<br />

Les griffes de l’aigle viennent une fois de plus blesser les racines<br />

profondes de notre histoire en tant que peuple dont les<br />

ancêtres avaient combattu le colonialisme. L’impérialisme est<br />

sorti de sa cachette et vient de nous montrer son hideux visage à<br />

travers les ordres de l’ambassadrice des Etats-Unis Pamela White<br />

à savoir que: «Martelly doit terminer son mandat. Nous croyons<br />

qu’il était élu pour une période de temps. Il doit rester jusqu’à<br />

ce que son mandat prenne fin ». Ce n’est pas une surprise.<br />

C’était déjà inscrit dans la logique des faits depuis le coup d’état<br />

électoral de l’impérialisme en 2011 pour nous imposer Martelly.<br />

Ce n’est pas un incident ou un accident diplomatique, mais bien<br />

une énième provocation américaine justifiant leur domination,<br />

leur oppression et leur volonté d’établir la terreur dans le pays.<br />

Pourtant, Mme White, le gouvernement américain en<br />

1991 et en 2004 n’avait-il pas empêché qu’un président haïtien<br />

démocratiquement élu par son peuple finisse son mandat en<br />

appuyant deux coups d’état violents et sanglants ? On ne saurait<br />

encore moins oublier le coup d’état raté au Venezuela contre<br />

Hugo Chavez en 2002. Au Honduras, sous l’administration<br />

d’Obama, le président Manuel Zelaya n’a-t-il pas été destitué<br />

sous les applaudissements des Etats-Unis le 28 juin 2009 ? «<br />

C’est peut-être un salaud, mais c’est notre salaud », disait Roosevelt<br />

de Somoza père. À propos de Saddam Hussein : « c’est un<br />

fils de pute, mais c’est notre fils de pute » avait déclaré Ronald<br />

Reagan. Martelly est votre laquais, vous revendiquez donc<br />

qu’il finisse son mandat ! Bravo !<br />

Mouillé jusqu’au cou dans cette crise sordide, paniqué par<br />

le vent de changement en cours, Washington ne sait plus comment<br />

s’en sortir pour désamorcer la bombe populaire. Ainsi, par<br />

cette déclaration de Mme White, l’impérialisme américain ne fait<br />

que battre le tambour de la guerre contre le peuple haïtien. Justement,<br />

c’est verser de l’huile sur le feu. L’administration d’Obama<br />

à l’instar de toutes les autres montre qu’elle reste toujours<br />

tolérante à l’égard de ses restavèk sans influence réelle et qu’elle<br />

protège. Par contre, elle est intransigeante et acharnée à l’égard<br />

des nationalistes, des progressistes qu’elle juge irréductibles et<br />

dangereux, sans doute à juste titre. N’est ce pas là une preuve<br />

tangible d’un terrorisme psychologique que l’impérialisme veut<br />

à tout prix entretenir dans le pays !<br />

C’est vraiment se ficher de notre intelligence quand Pamela<br />

White ose déclarer « ce n’est pas du tout la position des Etats-<br />

Unis si le premier ministre reste ou s’il s’en va, c’est une question<br />

qui concerne complètement les Haïtiens ». Mais pourquoi<br />

faut-il alors que ce soit aux Etats-Unis de décider que Martelly<br />

doit rester ? Le statut de Martelly tout comme celui de Lamothe<br />

ne concerne-t-il pas les Haïtiens ? L’attitude de l’impérialisme<br />

américain ne peut avoir qu’une simple explication : Washington<br />

a peur qu’un soulèvement populaire ne vienne détruire ses intérêts<br />

et ne soit un exemple contagieux qui stimulerait d’autres<br />

peuples en lutte contre leur domination hégémonique. En vérité,<br />

c’est la situation du sultan aux abois qui craint pour son trône et<br />

est prêt à tout pour le conserver.<br />

Conscient ou non de cette situation de crise grave et multiforme<br />

que traverse le pays, le régime Martelly/Lamothe ne fait<br />

rien pour la surmonter ; sauf l’aggraver, surtout avec cette commission<br />

présidentielle de consultation qui lui a remis un rapport<br />

que le Parlement ne saurait agréer, mais qui va envenimer beaucoup<br />

plus les choses. Il faut en passant souligner l’incapacité des<br />

forces occupantes et de l’ambassade des Etats-Unis à formuler<br />

pour le régime en place, le leur, une ligne de conduite et des<br />

objectifs susceptibles de mieux répondre même à leurs propres<br />

affaires. Aussi, se prenant pour un habile manœuvrier, Martelly<br />

sous les diktats de l’impérialisme est pris à son propre piège.<br />

Les acrobaties de Pamela White disant « s’il y a des manifestations<br />

devant nos ambassades, c’est le droit des manifestants,<br />

c’est la démocratie » ne trompent guère et ne peuvent<br />

plus cacher le pourquoi de la formation de la Commission présidentielle.<br />

Martelly et Lamothe n’étant plus sûrs de leurs arrières,<br />

depuis le déclenchement de l’opération « Burkina Faso »,<br />

les inquiétudes étant grandes dans le camp du régime et également<br />

dans celui qui les ont propulsés au pouvoir, l’impérialisme<br />

a voulu à tout prix sauver sa marionnette Micky.<br />

Les récentes déclarations de Pamela White sont révélatrices<br />

et elles ont été mal perçues, suscitant des protestations sur<br />

les réseaux sociaux. Un compatriote concerné a réagi ainsi, et<br />

c’est la pure vérité : « Madame White, pourquoi ne pas dire tout<br />

simplement : C’est moi la gouverneure d’<strong>Haiti</strong>. Ç’aurait été plus<br />

simple. Cependant, c’est une honte de voir un ambassadeur<br />

étranger décider qui sera président et qui sera limogé ; quand<br />

un ambassadeur haïtien aux USA n’a même pas le droit de<br />

franchir les escaliers du Sénat, voire la Maison Blanche, sans<br />

une invitation formelle et protocolaire. Si cela devait arriver, il<br />

serait arrêté, et vu les tendances actuelles aux USA, il serait<br />

peut être battu à mort ou flingué par les membres du service<br />

secret ».<br />

Dans cette perspective, aucune moitié solution à la crise<br />

haïtienne n’est concevable. Que Lamothe démissionne ou pas,<br />

la crise reste entière ! La situation ne changera pas tant que<br />

Martelly et Lamothe resteront au pouvoir. Avec leur présence, la<br />

situation demeure figée. La position populaire étant irréversible,<br />

les deux compères doivent partir, c’est la stricte vérité !<br />

Le secrétaire d’état américain John Kerry visitera le pays, le<br />

12 décembre prochain, sans doute pour renforcer les ordres de<br />

Pamela White. Qu’il soit accueilli avec la manifestation la plus<br />

militante, la plus révolutionnaire qui exprimera la véritable volonté<br />

des masses populaires : Martelly et Lamothe doivent partir !<br />

Il s’agit de sauver la patrie en danger en bousculant le néo-colonialisme<br />

américain et ses suppôts locaux. Non à Martelly ! Non à<br />

Lamothe ! Non à Clinton ! Non à Kerry et à Pamela White ! Cette<br />

lutte est nôtre…C’est tout ou rien pour sauvegarder la dignité du<br />

peuple haïtien.<br />

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