09.08.2016 Views

Haiti Liberte 10 Decembre 2014

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.

Suite de la page (12)Entriten... Suite de la page (12)Google..<br />

lancent des alertes ?<br />

ES : Nous sommes une démocratie<br />

représentative. Mais comment sommes-nous<br />

arrivés à ce résultat ? Nous y<br />

sommes parvenus par l’action directe.<br />

Et cela est inscrit au plus profond de<br />

notre Constitution et de nos valeurs.<br />

Nous avons le droit de nous révolter,<br />

de faire la révolution. La révolution ne<br />

se fait pas nécessairement toujours par<br />

les armes et la lutte armée. Elle a aussi<br />

à voir avec les idées révolutionnaires.<br />

Elle a à voir avec les principes que<br />

nous estimons être représentatifs du<br />

type de monde dans lequel nous voulons<br />

vivre. Un ordre politique donné<br />

peut, à un moment donné, ne plus être<br />

capable de représenter ces valeurs, et<br />

même travailler contre elles. Je pense<br />

que c’est la dynamique à laquelle nous<br />

assistons aujourd’hui. Nous sommes<br />

face à des partis politiques traditionnels<br />

qui répondent de moins en moins<br />

aux besoins de la population ; c’est<br />

pourquoi les gens sont à la recherche<br />

de leurs propres valeurs. Si le gouvernement<br />

ou les partis n’apportent<br />

plus de réponses à nos demandes, alors<br />

c’est ce que nous ferons. Ce sera<br />

l’action directe ou même la désobéissance<br />

civile. De son côté l’État nous<br />

dit : « Bien, pour que nous puissions<br />

légitimer l’idée de désobéissance civile,<br />

alors vous devez suivre par ailleurs<br />

ces règles ». Il découpe notre<br />

liberté d’expression en « zones contrôlées<br />

». Il nous dit : « Vous ne pouvez<br />

la pratiquer qu’à tel moment et<br />

que de cette façon, et vous ne pouvez<br />

pas interrompre le fonctionnement du<br />

gouvernement ». Il restreint l’impact<br />

que peut avoir la désobéissance civile.<br />

Nous devons nous rappeler que<br />

la désobéissance civile doit être une<br />

désobéissance si on veut qu’elle ait<br />

quelque efficacité. Si nous nous contentons<br />

de suivre les règles que nous<br />

impose un État lorsque cet État agit<br />

à l’encontre de l’intérêt général, nous<br />

ne faisons pas vraiment progresser les<br />

choses. Nous ne changeons rien.<br />

The Nation : Quelle est la<br />

dernière fois où la désobéissance civile<br />

a engendré un changement ?<br />

ES : Occupy Wall Street.<br />

The Nation : L’un de nous<br />

pourrait ne pas être d’accord. On peut<br />

dire qu’Occupy a été une initiative très<br />

importante, mais elle est vite retombée.<br />

Es : Je suis intimement persuadé<br />

qu’Occupy Wall Street s’est retrouvé<br />

confronté à ces limites parce que les<br />

autorités ont été capables d’imposer<br />

à notre imagination une image de<br />

ce qu’est la désobéissance civile —<br />

une forme de désobéissance qui est<br />

tout simplement inefficace. Tous ces<br />

gens qui sont descendus dans la rue<br />

n’avaient pas de travail, ne touchaient<br />

pas de salaire. C’étaient des hommes<br />

et des femmes qui étaient déjà victimes<br />

des effets de l’inégalité ; aussi<br />

n’avaient-ils pas grand-chose à perdre.<br />

Et alors, ceux qui criaient plus<br />

Venus<br />

RESTAURANT<br />

Specializing in<br />

Caribbean &<br />

American Cuisine<br />

We do Catering<br />

Available for all<br />

Occasions<br />

Fritaille etc..<br />

670 Rogers Avenue<br />

(Corner of Clarkson Ave)<br />

Brooklyn, NY 11226<br />

“Venus, l’entroit idéal”<br />

718-287-4949<br />

fort, qui étaient davantage perturbateurs<br />

et, très souvent, parvenaient<br />

plus efficacement à attirer l’attention<br />

sur leurs problèmes ont été immédiatement<br />

réprimés par les autorités. Ils ont<br />

été encerclés par la police, dispersés au<br />

gaz lacrymogène, jetés en prison.<br />

The Nation : Mais pensez-vous<br />

quand même qu’Occupy a eu un impact<br />

?<br />

ES : Occupy a eu un impact<br />

sur la prise de conscience. Il n’a pas<br />

réussi, en revanche, à devenir un<br />

acteur opérationnel du changement.<br />

Mais trop souvent, on oublie que les<br />

mouvements politiques et sociaux ne<br />

se réalisent pas du jour au lendemain.<br />

Ils n’apportent pas tout de suite le<br />

changement — il faut d’abord susciter<br />

une prise de conscience critique des<br />

problèmes et des enjeux. Mais rendre<br />

les gens conscients des inégalités<br />

a été une chose importante. Tous les<br />

ténors de la politique qui évoquent<br />

aujourd’hui des élections de <strong>2014</strong> et<br />

de 2016 parlent des inégalités.<br />

AMBIANCE<br />

EXPRESS<br />

• Restaurant<br />

• Fritaille<br />

• Patés<br />

2025 Nostrand Avenue<br />

(just off Farragut Road)<br />

Brooklyn, NY<br />

General Manager: Marie S<br />

718.434.4287<br />

The Nation : Vous avez parlé<br />

ailleurs de l’obligation de rendre des<br />

comptes. Sommes-nous face à la fin<br />

de cette obligation dans notre pays ?<br />

Ceux qui ont causé la crise financière<br />

sont à nouveau aux commandes.<br />

Ceux qui nous ont apporté le désastre<br />

de la guerre d’Irak sont les mêmes qui<br />

aujourd’hui conseillent Washington et<br />

influencent l’opinion publique sur la<br />

politique étrangère américaine. Autre<br />

illustration : comme vous l’avez souligné,<br />

James Clapper ment au Congrès<br />

sans même se faire taper sur les doigts.<br />

ES : Les révélations sur la surveillance<br />

de masse sont absolument<br />

fondamentales parce qu’elles ont indiqué<br />

que nos droits sont en train d’être<br />

redéfinis en secret par des institutions<br />

secrètes dont ce n’est pas la vocation.<br />

Cela se fait de surcroît sans le<br />

consentement du peuple, sans même<br />

que la majorité de nos élus soit au<br />

courant. Cependant, même si cela est<br />

très important, je ne crois pas que ce<br />

soit là l’essentiel. Je crois que le point<br />

majeur est le fait que le directeur des<br />

services de renseignement de la nation<br />

ait fait devant le Congrès — et sous<br />

serment — une fausse déclaration,<br />

ce qui est un crime (contre l’État). Si<br />

nous permettons à nos dirigeants officiels<br />

de bafouer sciemment et publiquement<br />

la loi, nous instaurons une<br />

culture de l’impunité. Pour moi, c’est<br />

ce point qui sera considéré, au regard<br />

de l’histoire, comme la plus grave déception<br />

des années de l’administration<br />

Obama. Je ne pense pas que ce seront<br />

les politiques sociales ou économiques<br />

qui produiront le plus cette déception.<br />

Ce qui sera en cause, c’est le fait qu’il<br />

aura dit : il faut aller de l’avant, ne pas<br />

retourner en arrière sur les violations<br />

de la loi qui se sont produites sous<br />

l’administration Bush. Il y avait un<br />

vrai choix à faire lorsqu’il est devenu<br />

président. C’était un choix très difficile<br />

: soit dire « Nous n’allons pas demander<br />

aux hauts responsables politiques<br />

de rendre des comptes en leur<br />

appliquant les mêmes lois que celles<br />

auxquelles sont soumis tous les autres<br />

citoyens de ce pays » ou « Nous sommes<br />

une nation qui croit en l’État de<br />

droit ». Et l’État de droit signifie que<br />

c’est à la police de le garantir, mais<br />

que nous sommes tous assujettis aux<br />

mêmes lois.<br />

The Nation : Pensez-vous que<br />

ceux qui faisaient partie des commissions<br />

chargées des services de<br />

renseignement au Congrès [il y a 2<br />

commissions : une au Sénat et une<br />

à la Chambre des représentants] en<br />

savaient plus que d’autres élus au Sénat<br />

ou à la Chambre des représentants<br />

? Qu’ils savaient qu’on leur mentait et<br />

qu’ils se sont tus ?<br />

ES : Les présidents des commissions<br />

le savaient à coup sûr. Ils font<br />

partie du « Gang des huit » (Gang of<br />

Eight » [2]). Ils sont informés de tout<br />

programme d’action secrète et autres<br />

opérations de ce genre. Ils savent<br />

où tous les cadavres sont enterrés…<br />

Ils reçoivent aussi beaucoup plus de<br />

fonds pour leurs campagnes électorales<br />

que tous les autres candidats de<br />

la part des entreprises qui travaillent<br />

pour la défense, des firmes du renseignement<br />

et des entreprises militaires<br />

privées [qui procurent à l’État des services<br />

de sécurité armée].<br />

Notes<br />

[1] Edward Joseph Snowden est<br />

né le 21 juin 1983. Cet ancien consultant<br />

des services secrets américains a<br />

été l’employé de la CIA et de la National<br />

Security Agency (NSA) — Agence<br />

nationale de sécurité —. Il a révélé les<br />

détails de plusieurs programmes de<br />

surveillance de masse américains et<br />

britanniques. A la suite de ses révélations,<br />

Edward Snowden est inculpé<br />

le 22 juin 2013 par le gouvernement<br />

américain sous les chefs d’accusation<br />

d’espionnage, de vol et d’utilisation<br />

illégale de biens gouvernementaux.<br />

Exilé à Hong Kong en juin 2013, puis<br />

à Moscou, Edward Snowden a obtenu<br />

le 31 juillet 2013 l’asile temporaire en<br />

Russie. Le 1er août <strong>2014</strong>, il obtient le<br />

droit de résidence pour trois ans dans<br />

ce pays. (Source : Wikipédia). Sur le<br />

sujet, lire Christophe Ventura, « La bataille<br />

du cyberespace ».<br />

[2] Le gang des huit (Gang of<br />

Eight) est un groupe au sein du Congrès<br />

de huit responsables qui sont tenus<br />

informés des dossiers classés du<br />

renseignement par l’exécutif (conformément<br />

à l’article 50 §413-1) de la<br />

Constitution). Il comprend : les dirigeants<br />

des deux partis au Sénat et à<br />

la Chambre des représentants et les<br />

présidents et représentants des partis<br />

minoritaires des commissions du renseignement<br />

du Sénat et de la Chambre<br />

des représentants (source : Wikipédia).<br />

Mémoire des luttes 25 novembre<br />

<strong>2014</strong><br />

KATOU<br />

RESTAURANT<br />

5012 Ave M<br />

(Entre E. 51 et Utica)<br />

<strong>10</strong>h am – <strong>10</strong>h pm<br />

Une innovation dans la cuisine<br />

haïtienne à Brooklyn<br />

Tous les plats haïtiens réalisés par une<br />

équipe de cordons bleus recrutés sous<br />

la supervision de Katou<br />

Griots – Poissons – Poissons Gros Sel<br />

– Dinde – Poulet – Cabri<br />

– Boeuf – Légumes<br />

Bouillon le samedi – Soupe le<br />

dimanche – Bouillie de banane le soir<br />

Appelez le 718-618-0920<br />

Livraison à domicile<br />

Si vous avez du goût, vous ne<br />

lâcherez pas Katou Restaurant<br />

quand nous naviguons sur Internet<br />

avec la candeur de celui qui se<br />

croit plus libre que jamais. Attention<br />

!, nous dit Assange, Comme le Petit<br />

Poucet, vous laissez derrière vous des<br />

traces de votre vie privée que certaines<br />

firmes, comme Google, recueillent avec<br />

le plus grand soin et archivent secrètement.<br />

Un jour, elles s’en serviront contre<br />

vous…<br />

Pour nous entretenir de tout cela<br />

et de bien d’autres sujets, nous avons<br />

rencontré Julian Assange, lucide et fatigué,<br />

à Londres, le 24 octobre dernier,<br />

dans un petit salon accueillant de<br />

l’Ambassade de l’Equateur. Il est arrivé,<br />

pâle et souriant, avec une barbe blonde<br />

de plusieurs jours, avec sa tête d’ange<br />

préraphaélite, de longs cheveux, des<br />

traits fins, des yeux clairs… Il est grand<br />

et mince ; parle d’une voix basse et<br />

lente. Ce qu’il dit est profond et pensé,<br />

on sent que cela lui vient du fond<br />

de lui-même. Il a quelque chose d’un<br />

gourou… Nous avions prévu parler une<br />

demi-heure, pour ne pas le fatiguer,<br />

mais la conversation devenant de plus<br />

en plus intéressante, nous avons finalement<br />

conversé pendant plus de deux<br />

heures et demie…<br />

Ignacio Ramonet (IR) : Le<br />

cœur de ton nouveau livre — « Quand<br />

Google rencontra WikiLeaks » — est<br />

ta rencontre, en juin 2011, avec Eric<br />

Schmidt, le président exécutif de<br />

Google. A un certain moment tu dis : «<br />

Google est la société la plus influente du<br />

monde ». Qu’entends-tu par « la plus<br />

influente » ?<br />

Julian Assange (JA) : Ce que<br />

j’essaie de dire est que le monde vit<br />

actuellement un changement très profond,<br />

et que Google est l’entité qui a<br />

le plus d’influence sur l’essence de ce<br />

changement et peut-être aussi sur sa<br />

vitesse. Nous pouvons même nous demander<br />

si Google n’est pas, en termes<br />

absolus, l’entreprise la plus influente. Je<br />

n’en suis pas sûr. Il y a plusieurs mégaentreprises<br />

qui pourraient occuper cette<br />

position, celle d’être la plus influente en<br />

termes absolus.<br />

Mais au moins parmi les entreprises<br />

de communication, oui, Google<br />

est, absolument, la plus influente. Il y<br />

en a d’autres qui peuvent avoir aussi<br />

une très grande influence, comme General<br />

Electric, ou Raytheon, ou Booz<br />

Allen Hamilton, ou Exxon Mobil, ou<br />

Chevron, mais elles répondent toutes<br />

plus ou moins à un modèle d’affaires<br />

stabilisé et le genre d’influence qu’elles<br />

peuvent exercer n’est pas si évident.<br />

Elles sont très grandes, c’est sûr, mais<br />

elles sont statiques. Google, en revanche,<br />

est en constante évolution ;<br />

elle a doublé sa valeur en Bourse entre<br />

2011 et aujourd’hui, passant de 200<br />

milliards de dollars à 400 milliards… Et<br />

sa pénétration dans la société globale,<br />

en termes d’interaction avec les individus,<br />

a augmenté plus que toute autre<br />

entreprise de même envergure.<br />

IR : Plus que les firmes financières…<br />

?<br />

JA : Oui, sans aucun doute.<br />

IR : Tu écris que « le progrès de la<br />

technologie de l’information, incarnée<br />

1738 Flatbush Avenue<br />

(b/t Aves I & J)<br />

718.258.0509<br />

par Google, annonce la mort de la vie<br />

privée pour la plupart des personnes et<br />

ramène le monde vers l’autoritarisme ».<br />

N’es-tu pas trop pessimiste ?<br />

JA : Je ne crois pas que l’on<br />

puisse regarder le monde et décider si<br />

nous voulons des faits optimistes ou<br />

pessimistes. Les faits sont ce qu’ils<br />

sont. D’autres phénomènes sont en<br />

cours et nous pouvons considérer qu’ils<br />

sont optimistes, mais pas ce que Google<br />

est en train de faire. Il s’agit d’autres<br />

processus en cours.<br />

IR : Nous en parlerons plus tard.<br />

Maintenant je voudrais te demander :<br />

sur quoi te fondes-tu pour affirmer que<br />

« les technologies de la Silicon Valley<br />

sont un instrument au service de la<br />

politique étrangère des Etats-Unis ? ».<br />

JA : Sur plusieurs données que je<br />

décris dans le livre. En premier lieu, la<br />

longue histoire de collaboration entre le<br />

complexe militaro-industriel des Forces<br />

Armées des Etats-Unis et la Silicon<br />

Valley. Toute personne ayant fait des<br />

recherches sur la Silicon Valley le sait.<br />

Noam Chomsky a dénoncé avec force<br />

ce qui s’y est passé dans les décennies<br />

de 1970 et 1980 [2]. En fait, si nous<br />

regardons en arrière et songeons à la<br />

conception que l’on avait à l’époque<br />

des ordinateurs, c’étaient des machines<br />

énormes que les militaires mettaient au<br />

service des grandes entreprises américaines.<br />

L’idée que les gens se faisaient<br />

du superpouvoir des ordinateurs se<br />

reflète dans des films comme, par exemple,<br />

Colossus [3]. En tout cas, à<br />

l’époque c’étaient les militaires qui pilotaient<br />

le développement de l’Etat : en<br />

aidant à aller sur la Lune, à construire<br />

des armes atomiques, à dessiner des<br />

missiles ICBM [4], à accélérer la vitesse<br />

des sous-marins nucléaires, en aidant<br />

le Service des Impôts à surveiller la fiscalité<br />

de chaque personne… Tout cela a<br />

changé dans les années 1990, quand<br />

la Silicon Valley a commencé à développer<br />

un marché de consommation, à<br />

mettre les progrès de la technologie informatique<br />

à la portée du grand public.<br />

C’est à ce moment là que commença à<br />

se créer ce qu’on pourrait appeler une «<br />

bulle de perception » qui présentait les<br />

entreprises de la Silicon Valley comme<br />

« amies » des gens, « amies » des consommateurs.<br />

Apple, Google, Amazon<br />

et plus récemment Facebook, ont encouragé<br />

cette vision et en ont profité.<br />

Et tout cela a créé une illusion… qui a<br />

permis d’oblitérer la vision précédente,<br />

négative, celle que la plupart des universitaires<br />

avaient de la Silicon Valley,<br />

une Sillicon Valey qui collaborait avec<br />

les militaires.<br />

En deuxième lieu, ces nouvelles<br />

sociétés, comme Google, que je décris<br />

dans mon livre, ont établi des liens<br />

étroits avec l’appareil d’Etat, à Washington,<br />

en particulier avec les responsables<br />

de la politique étrangère. Cette<br />

relation est devenue une évidence.<br />

C’est celle des dirigeants de Google, Eric<br />

Schmidt [5], Jared Cohen [6]... Ils ont<br />

les mêmes idées politiques et partagent<br />

une vision du monde identique. Et, au<br />

bout du compte, les liens étroits et la<br />

vision du monde commune de Google<br />

Suite à la page (19)<br />

CATERING &<br />

TAKE-OUT<br />

Now 2 Locations in Brooklyn<br />

2816 Church Avenue<br />

(b/t Nostrand & Rogers Aves.)<br />

718.856.2<strong>10</strong>0<br />

16 <strong>Haiti</strong> Liberté/<strong>Haiti</strong>an Times<br />

Vol. 8 • No. 22 • du <strong>10</strong> au 16 décembre <strong>2014</strong>

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!