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Haiti Liberte 4 Fevrier 2015

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Vol. 8 • No. 30 • Du 4 au 10 <strong>Fevrier</strong> <strong>2015</strong> <strong>Haiti</strong> 20 gdes/ USA $1.50/ France 2 euros/ Canada $2.00<br />

HAÏTI LIBERTÉ<br />

JUSTICE • VÉRITÉ • INDÉPENDANCE<br />

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GRÈVE : ENTENTE DE LA HONTE !<br />

Web: www.haitiliberte.com<br />

Yon polisye k<br />

ap maltrete yon<br />

sitwayen !<br />

Page 6<br />

English<br />

Page 9<br />

Voir page 4<br />

L’IJDH dénonce<br />

l’ambassadrice US<br />

aux Nations Unies<br />

Samantha Power<br />

Page 8<br />

Le ministre de la Communication, Rotchill François Junior flanqué de trois des syndicalistes des transports publics qui ont trouvé un<br />

accord de la honte sur le prix de l’essence à la pompe<br />

UN ACCORD POUR LA LEVÉE DE<br />

LA GRÈVE DES ENSEIGNANTS<br />

Rencontre avec une<br />

grande résistante<br />

vietnamienne !<br />

Page 11<br />

Voir page 4<br />

Le Ministre Manigat recontre les syndicats enseignants autour de la grève. Signature de l’accord avec CNEH et la Plateforme des<br />

Organisations éducatives.<br />

Syriza transforme<br />

la Grèce en « place<br />

to be »<br />

Page 17


Editorial<br />

Liquidation de la résistance<br />

populaire par les capitulards !<br />

Par Berthony Dupont<br />

Nous ne pouvons pas ignorer qu’un climat de résistance politique<br />

intense règne dans le pays contre le pouvoir en place. Il s’illustre<br />

par de vastes mobilisations populaires où les masses ne cessent de demander<br />

le départ des agents impériaux placés à la Haute Magistrature de<br />

l’Etat haïtien. Si des manifestations sont encore lancées pour les 4, 5 et<br />

7 février prochain, est ce dans le but unique de remplir les rues ou bien<br />

de forger une stratégie pour combattre cet Etat de voyous, de corrupteurs<br />

et d’exploiteurs au service des multinationales ?<br />

Ce pouvoir exploiteur vient de commettre l’ultime erreur de ne pas<br />

diminuer le prix du carburant qui est considérablement à la baisse dans<br />

le monde ; un acte qui a suscité une prise de conscience de toute une<br />

population et ressuscité les syndicats qu’on croyait inexistants dans le<br />

pays. Indignés, les syndicats avaient appelé à une grève générale pour<br />

forcer le gouvernement à fixer un nouveau prix pour le carburant. Pour<br />

la première grève contre ce gouvernement, elle a été respectée puisque le<br />

peuple était prêt à la tenir jusqu’au bout pour trouver satisfaction. Mais<br />

les syndicats n’ont pas su tenir tête aux négociations qu’ils ont entreprises<br />

avec un pouvoir manipulateur et corrupteur. Ils auraient dû refuser<br />

l’offre qui leur a été offerte, refuser cette humiliante pitance. Ont-ils été<br />

achetés ? Si oui, quelle honte !<br />

Il ne s’agit pas seulement de juger les syndicats pour leur naïveté<br />

et leurs limites politiques. La responsabilité de cet échec revient amplement<br />

aux partis politiques appelés à prendre le pouvoir, surtout ceux<br />

qui s’amusent à dire qu’ils luttent pour renverser ce régime. Pourquoi<br />

n’avoir pas exploité une telle aubaine : tenir le pays entier en grève. Si<br />

ces partis voulaient réellement le départ de Martelly, ils auraient renforcé<br />

les syndicats en les encadrant dans leurs revendications. « Si les dirigeants<br />

syndicaux, nous dit Rosa Luxemburg, devaient rester en marge du<br />

mouvement, ou même s'y opposer, leur attitude n'aurait qu'une seule<br />

conséquence : ils seraient laissés de côté par la vague des événements,<br />

et les luttes économiques ou politiques de la masse se poursuivraient<br />

sans eux ».<br />

Propos qui dans la conjoncture présente s’adresse de façon opportune<br />

aux politiciens, aux partis politiques qui ont laissé les syndicats<br />

œuvrer seuls, comme l’indique la note de la table de concertation stipulant<br />

: « nous supportons les deux jours de grève », sans pour autant<br />

avoir la capacité et la vision politiques d’exploiter ce moment opportun<br />

pour mettre Martelly le dos au mur. Voilà comment nous sommes arrivés<br />

à cette entente de la honte qui exprime une certaine incohérence dans<br />

la lutte et l’absence d’une idéologie claire et conséquente de la part des<br />

organisateurs et des partis politiques restés sur la touche.<br />

En vérité, à partir de ce faux pas, il faut se demander : est-ce que<br />

cette opposition qui regroupe le Mopod, Pitit Desalin et Fanmi Lavalas<br />

milite réellement de façon sincère pour le départ de Martelly ? Si oui,<br />

pourquoi n’a-t-elle pas profité de cette grève même quand les intérêts des<br />

syndicats n’étaient que financiers ? En somme, il n’y a aucune différence<br />

entre la lutte économique et la lutte politique. Au contraire, l’économie<br />

détermine la politique. Une grève de cette ampleur réclamait, exigeait la<br />

participation des syndicats autant que celle des partis politiques concernés.<br />

Y avait-il des rencontres préparatoires entre les représentants des<br />

syndicats et ceux des partis ? Si non, toutes les déclarations entendues ici<br />

et là n’étaient que de la démagogie politique pure. Cruelle ironie, certains<br />

membres de la direction de la grève sont des militants de partis.<br />

Comme ils ont peut être autre chose en tête, ils ne peuvent même<br />

pas défendre leurs propres intérêts. C’est assurément du sous développement<br />

politique. En fait cela nous renvoie à demander si cette capitulation<br />

n’a pas été préméditée, compte tenu de l’absence de toute planification et<br />

synchronisation de la grève de la part de partis qui en majorité n’œuvrent<br />

que pour la réalisation des élections, au lieu d’enrayer la crise, de freiner<br />

l’inflation dont les répercussions sont énormes pour les faibles revenus<br />

incapables de faire face à la hausse incessante des produits de première<br />

nécessité. N’est ce pas la preuve par quatre que ces partis ne font simplement<br />

que de la propagande de pacotille pour vendre leur marchandise de<br />

candidat aux prochaines élections, de façon à continuer la même politique<br />

de Martelly au service des puissances capitalistes ?<br />

Ce n’est point leur souci légitime le départ de Martelly. Prenons<br />

en compte par exemple les récentes déclarations de Fanmi Lavalas par<br />

l’entremise de deux de ses dirigeants, la coordonnatrice Maryse Narcisse<br />

et Louis Gérald Gilles au sujet du nouveau CEP : « Nous attendons de<br />

les voir à l’œuvre avant de faire un jugement objectif. Depuis 2013,<br />

nous avons demandé des élections libres, honnêtes, démocratiques et<br />

inclusives et récemment, dans une note de presse, nous avons renouvelé<br />

cette demande… » Pour couronner le tout, sur les ondes de Radio<br />

Magik 9, l’ancien sénateur Louis Gérald Gilles a indiqué « que le parti<br />

donne acte au président Martelly qui a accepté la logique de la formation<br />

du CEP selon l’esprit de l’article 289 de la Constitution. Fanmi Lavalas<br />

ira aux élections. On nous a exclus depuis 11 ans des élections de ce<br />

pays. Aujourd’hui, on est plus que jamais décidés et déterminés à aller<br />

aux élections que nous aurons à remporter. » De telles déclarations ne<br />

mettent pas du tout Martelly en question. Au contraire, elles le rassurent<br />

face aux revendications populaires qui demandent son départ.<br />

Turneb Delpé, l’un des dirigeants du MOPOD pour sa part, n’a pas<br />

tout à fait dénoncé le nouveau CEP, mais il dit « attendre l’institution<br />

électorale au pied du mur. Le comportement de ce CEP déterminera s’il<br />

va rester ou pas. Et si le CEP montre qu’il veut organiser de bonnes élections,<br />

le président Martelly s’en ira et le CEP restera. Mais, dans le cas<br />

contraire, les deux s’en iront », a-t-il affirmé. Delpé et ses pareils disent<br />

des mots, encore des mots, toujours des mots, il y en a tant, il y en a<br />

même trop…<br />

Pourtant les avocats André Michel et Newton Louis St-Juste ont<br />

dans une note de presse exprimé clairement une position plus combative<br />

« nous reconnaissons que certains membres de ce CEP jouissent d'une<br />

certaine crédibilité et honnêteté qui devraient rassurer la population dans<br />

une certaine mesure! Cependant, nous restons persuadés que la solution<br />

à la crise politique actuelle passe nécessairement par une grande<br />

mobilisation populaire pour obtenir la démission du président Martelly et<br />

la mise sur pied d' un gouvernement de transition avec la participation<br />

de tous les acteurs du pays en vue d' arriver à l'organisation d' élections<br />

crédibles à la fin de cette année. »<br />

Certes, la lutte du peuple doit continuer ; mais le mouvement qui<br />

l’accompagne semble n’être pas encore prêt à montrer qu’il est à la<br />

hauteur de l’événement, sans doute parce qu’il est préoccupé par autre<br />

chose, par des gains personnels ? Qu’on sache que le peuple ne sera<br />

jamais vaincu. Aussi longtemps que le pays sera occupé et dominé par<br />

les forces impérialistes, le combat libérateur continuera !<br />

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Vol. 8 • No. 30 • Du 4 au 10 <strong>Fevrier</strong> <strong>2015</strong>


A Travers <strong>Haiti</strong><br />

Haïti, chronique d’une crise électorale (38)<br />

5e CEP de l’ère Martelly, retour de Pierre-Louis Opont !<br />

Par Catherine Charlemagne<br />

Pierre-Louis Opont<br />

Tous les records ont été battus sous<br />

la présidence de Michel Martelly. En<br />

tout cas, en matière de crise préélectorale.<br />

Depuis la promulgation de la Constitution<br />

de 1987 suivie de son amendement en<br />

2011, jamais elle n’aura suscité autant<br />

de débats toujours en ce qui concerne son<br />

fameux article 289 relatif à la formation<br />

du Conseil Electoral Provisoire (CEP).<br />

Le CEP permanent n’a, malheureusement,<br />

toujours pas droit de cité malgré<br />

la tentative avortée qu’avait effectuée le<br />

Président Martelly en 2012. Le premier<br />

record réalisé par le régime Martelly dans<br />

ce domaine est sans conteste le nombre<br />

d’années passées à la tête du pays sans<br />

arriver à organiser la moindre élection.<br />

Plus de quatre années au pouvoir, sans<br />

un scrutin au compteur, est non seulement<br />

un record, mais aussi un exploit<br />

dans la mesure où selon la Constitution,<br />

il doit avoir au moins un scrutin tous les<br />

deux ans pour renouveler le mandat du<br />

tiers du Sénat de la République.<br />

Outre cet incontestable manquement<br />

qui ne fait pas nécessairement honneur<br />

à cette Administration, le Président<br />

de la République cumule aussi le record<br />

de la plus longue crise préélectorale de<br />

toute l’histoire de la démocratie naissante<br />

haïtienne. Près de cinq années ! Pourtant,<br />

contrairement aux autres régimes<br />

post-Duvalier, il a tenu bon. Il a réussi<br />

à se maintenir au pouvoir malgré une<br />

contestation massive et des manifestations<br />

quasi journalières de l’opposition<br />

dite radicale depuis trois ans. Cependant,<br />

il faut le reconnaître, le chef de l’Etat a<br />

aussi cédé sur beaucoup de points et a<br />

fait d’énormes concessions politiques<br />

afin de pouvoir garder les rênes du Palais<br />

national. Sur le plan politique, le Président<br />

Martelly s’est montré beaucoup<br />

plus intelligent et plus pragmatique que<br />

l’ensemble de ses prédécesseurs. Mais<br />

parmi tous les records recensés durant<br />

ces cinq dernières années, c’est son<br />

entêtement à mettre en place à tout prix<br />

un collège électoral à son image.<br />

Déjà il a réussi l'exploit de constituer<br />

en tant que chef du pouvoir exécutif,<br />

cinq CEP (Conseil Electoral Provisoire)<br />

en moins de cinq ans, à raison d’un CEP<br />

par an. Chacun des quatre premiers CEP<br />

a eu une histoire rocambolesque et particulière<br />

sur sa formation et les membres<br />

qui l’ont constitué. Les quatre CEP ont eu<br />

aussi un destin éphémère. Le Président<br />

Martelly a même voulu passer en force<br />

en formant un Conseil Electoral Permanent<br />

selon le vœu de la Constitution en<br />

imposant l’ancien ministre éphémère<br />

de la justice, Josué Pierre-Louis, comme<br />

son Président. L’affaire, on le sait, a vite<br />

pris l’eau et l’intéressé a du s’exiler volontairement<br />

en Europe à titre de Chargé<br />

d’Affaires d’Haïti à Bruxelles. Aucun<br />

de ces CEP n’a pu organiser une élection,<br />

alors que la crise préélectorale qui<br />

n’a cessé de s’amplifier allait déboucher<br />

sur plusieurs Accords politiques mais qui<br />

n’ont jamais été respectés par aucun des<br />

protagonistes.<br />

Suite à la synthèse de divers<br />

pourparlers ayant eu lieu durant ces<br />

quatre années entre le chef de l’Etat et<br />

l’opposition, un énième accord a finalement<br />

été trouvé pour une sortie de crise<br />

dont la formation d’un nouveau CEP<br />

selon l’article 289. Prévu dans le Cahier<br />

des charges du Rapport de la Commission<br />

consultative présidentielle à laquelle<br />

le Premier ministre de facto Evans Paul<br />

faisait partie, cela n’a pas empêché la<br />

constitution du 5e Conseil Electoral Provisoire<br />

de l’ère Martelly d’être très laborieuse.<br />

En fait, cette dernière version<br />

du CEP, si l’on part du principe que le<br />

gouvernement de facto doive aller à son<br />

terme, est le résultat d’un compromis de<br />

divers partis politiques qui ont accepté<br />

une sorte de paix des braves avec le chef<br />

de l’Etat. C’est à la suite de deux, voire<br />

trois accords ayant eu lieu entre décembre<br />

2014 et janvier <strong>2015</strong> entre les différents<br />

acteurs de l’opposition dite modérée<br />

et le Président Martelly que ce CEP<br />

cinquième version a vu le jour.<br />

L’accord final du 11 janvier<br />

<strong>2015</strong> qui devait empêcher le dysfonctionnement<br />

du Parlement avait confirmé<br />

les modalités de la désignation des membres<br />

du CEP comme l’avait prévu le Rapport<br />

de la Commission consultative qui<br />

stipulait qu’un CEP devrait être constitué<br />

selon l’article 289 de la Constitution de<br />

1987, ce qui a toujours été une revendication<br />

de l’opposition dans sa globalité.<br />

Rappelons que selon l’Accord du 11 janvier<br />

<strong>2015</strong>, ce sont les différents secteurs<br />

de la Société civile qui devaient désigner<br />

leurs représentants au CEP dit de consensus<br />

à raison de deux personnalités par<br />

liste qu’ils devaient envoyer au chef de<br />

l’Etat. Celui-ci, une fois l’ensemble des<br />

listes reçu, devait nommer par arrêté présidentiel<br />

les neufs membres qui allaient<br />

constituer le Conseil Electoral Provisoire.<br />

Finalement, ce que les signataires de<br />

l’Accord pensaient qui allait être un jeu<br />

d’enfant a été plus compliqué que prévu.<br />

A part un ou deux secteurs qui n’ont pas<br />

eu de mal à désigner leurs représentants,<br />

tous les autres se sont livrés à une vraie<br />

foire d’empoigne.<br />

Les secteurs des Cultes réformés,<br />

femme, syndical, paysan et vaudou, etc,<br />

tous ou presque se sont entredéchirés<br />

avant de se mettre d’accord sur le ou les<br />

noms à envoyer au Président de la République.<br />

Sans oublier une sorte de confusion<br />

et de cacophonie qu’on a relevée<br />

au sein du secteur vaudou. L’Ati National<br />

du vaudou, Max Beauvoir, qui n’avait<br />

pas compris l’agencement de l’affaire a,<br />

dès le premier jour, désigné deux personnes<br />

et envoyé leurs noms au Président.<br />

Sauf qu’il fallait d’abord discuter<br />

avec le secteur paysan afin de désigner<br />

d’un commun accord les personnes. Finalement,<br />

ils se sont mis d’accord non<br />

sans mal. D’ailleurs, le patron des vodouisants<br />

haïtiens n’a pas compris pourquoi<br />

les négociateurs ont adossé son secteur<br />

avec les paysans. Alors que pour lui,<br />

tous les haïtiens sont les fils et filles ou<br />

descendants des fils et filles du vaudou,<br />

l’un des éléments fondateurs et fédérateurs<br />

de la nation. Le secteur des Cultes<br />

réformés non plus n’a pas été à l’unisson<br />

dans son choix. Une partie de ce secteur<br />

a contesté Max Mathurin, deux fois Président<br />

du CEP, sous prétexte qu’il n’est<br />

pas l’un des leurs. Finalement, celui-ci a<br />

été écarté de la liste.<br />

Mais le pugilat a été plutôt au<br />

sein du nébuleux secteur femmes. Dès le<br />

début, une branche de ce secteur montait<br />

au créneau pour dénoncer ce qu’elle appelle<br />

« la main mise d’une seule catégorie<br />

de femmes » dans les affaires du pays.<br />

D’autres branches reprochent à Anne<br />

Valérie Thimothé Milfort, Coordinatrice<br />

générale du Parti Haïtien Tèt Kale (PHTK)<br />

et chef du cabinet du Président Martelly,<br />

d’accaparer le dossier en désignant une<br />

femme de sa mouvance. Bref, c’est aux<br />

forceps que le secteur femme a fini par<br />

accoucher de Yolette Mengual qui était<br />

déjà membre du CEP sortant. Les femmes<br />

du Président ont gagné. L’ancienne<br />

représentante du Conseil Supérieur du<br />

Pouvoir Judiciaire (CSPJ), qui était déjà<br />

très contestée par l’opposition, a été reconduite<br />

dans ses fonctions au nouveau<br />

CEP sans l’accord de la SOFA (Solidarite<br />

Fanm Ayisyèn) qui dénonçait au passage<br />

la manière dont le processus de vote du<br />

représentant du secteur des femmes au<br />

Conseil Electoral Provisoire (CEP), Mme<br />

Yolette Mengual, s’est déroulé. Du coup,<br />

la SOFA s’est désolidarisée de ce choix<br />

et déclare n’être nullement concernée<br />

par Mme Mengual. Cette militante de<br />

longue date du secteur femme représente<br />

ses congénères et peut-être le Président<br />

Martelly.<br />

Elle est l’une des rares à retrouver<br />

son siège, avec Me Néhémie Joseph qui<br />

a été lui-même désigné par les secteurs<br />

paysans/vaudou. Sinon, sept places ont<br />

été renouvelées. Le secteur presse a jeté<br />

son dévolu sur un journaliste très connu<br />

de la place, Pierre Manigat junior, un ancien<br />

rédacteur en chef du quotidien Le<br />

Nouvelliste. Après bien des polémiques<br />

publiques et de dénonciations réciproques,<br />

les syndicats ont désigné celle qui<br />

apparemment a fait l’unanimité, Lourdes<br />

Judith Joseph, syndicaliste dans le milieu<br />

enseignant. C’est une fonctionnaire<br />

du ministère de l’Education Nationale.<br />

Comme d’habitude, le secteur catholique<br />

s’est rangé derrière ses représentants de<br />

la Conférence Episcopale d’Haïti (CEH)<br />

qui ont fait choix de M. Ricardo Augustin.<br />

Tout comme le secteur des Droits<br />

humains qui n’a pas trop hésité avec<br />

Jaccéus Joseph très peu connu du grand<br />

PAR CES MOTIFS, sur les conclusions conformes du Ministère Public, maintient le<br />

défaut déjà accordé à l’audience du 13 octobre 2014 pour le profit, admet la<br />

demande, tant en la forme qu’au fond ; en conséquence, prononce la dissolution des<br />

liens matrimoniaux existant entre les époux David Hercule la femme née Clermencia<br />

Pierre, pour les motifs susdits ; renvoie la demanderesse par devant l’Officier<br />

d’Etat Civil de la commune d’Aquin, pour le surplus des formalités légales ;<br />

compense les dépens, commet, enfin l’Huissier Fritz Bernard pour la signification du<br />

présent jugement.<br />

Ainsi jugé et prononcé par nous, Michel Claude, doyen; en présence de<br />

Me. Vana Mane, Substitut commissaire du Gouvernement de ce ressort, avec<br />

l’assistance de Jean Claude Novembre, Greffier du siège, en audience ordinaire<br />

civile publique de ce jour 27 Octobre 2014 ; An 211e de l’Indépendance.<br />

Il est ordonné à tous huissiers, sur ce requis, de mettre le présent<br />

jugement en exécution. Aux Officiers du Ministère Public près les tribunaux civils d’y<br />

tenir la main, à tous commandants et autres Officiers de la force publique d’y prêter<br />

main forte lorsqu’ils en seront légalement requis.<br />

En foi de quoi, la minute de la présente décision fut signée du Doyen et<br />

du greffier susdit. Collationnée pour Expédition conforme à la minute.<br />

Maxene Appollon<br />

Officier d’Eta civil de la commune d’Aquin<br />

public.<br />

Comme nous le disons plus haut,<br />

les Cultes réformés, après bien des palabres,<br />

se sont mis d’accord pour présenter<br />

un membre de leur secteur en la personne<br />

de Vijonet Demero connu du milieu protestant.<br />

Pour une fois, le secteur université<br />

ne s’est pas déchiré. En plus, ce secteur<br />

a désigné l’une des personnalités les<br />

plus respectées du secteur universitaire<br />

haïtien. En proposant l’ancienne Ministre<br />

de l’éducation nationale, Lucie Marie<br />

Carmelle Paul Austin, ce choix était incontesté<br />

et incontestable. Tout au moins<br />

sur le plan éthique et moral. Enfin le patronat<br />

haïtien, dans un premier temps,<br />

hésitait entre deux ténors du cercle politique<br />

et mondain de Port-au-Prince. Tout<br />

d’abord Jacques Bernard le tristement<br />

célèbre Directeur du CEP ayant organisé<br />

l’élection présidentielle de 2006. Ensuite<br />

l’incontournable Pierre-Louis Opont, ancien<br />

Directeur et bras droit du non moins<br />

célèbre Gaillot Dorsainvil, Président du<br />

CEP des élections de 2010-2011.<br />

En fin de compte, c’est Pierre-Louis<br />

Opont qui devait représenter le secteur<br />

patronal. Neuf membres au total pour<br />

un organisme électoral qui a toujours<br />

été à l’origine de toute crise politique en<br />

Haïti depuis près de trente ans. Et cette<br />

dernière version sous la présidence du<br />

pouvoir Tèt Kale, par le fait même qu’elle<br />

est encore provisoire et mise en place<br />

dans cette conjoncture de crise, ne lui garantit<br />

point un avenir meilleur. Pour commencer,<br />

on a vu combien il était difficile<br />

pour les acteurs de parvenir à ce CEP que<br />

certains refusent de qualifier de consensus.<br />

Le cafouillage du mercredi 21 et du<br />

jeudi 22 janvier <strong>2015</strong> de la présidence<br />

de la République sur l’installation des<br />

membres du CEP est le signe de la tension<br />

existant entre le Président Martelly<br />

et les partis politiques partenaires qui ont<br />

négocié avec lui. Trois à quatre communiqués<br />

du Service de communication et<br />

de presse de la présidence de la République<br />

sur le même sujet soit pour inviter,<br />

soit pour annuler, soit pour confirmer la<br />

cérémonie de l’installation des membres,<br />

cela porte à se poser des questions. Il y<br />

a aussi la méfiance de certains secteurs<br />

qui n’ont pas été sollicités pour désigner<br />

de représentants. Mais même parmi les<br />

secteurs qui ont œuvré pour ce CEP, le<br />

doute persiste.<br />

La présence de certains Conseillers<br />

au sein de cet organisme très fragile sur<br />

le plan institutionnel demeure aussi un<br />

handicap et favorise la suspicion et le<br />

doute sur la partialité de certains. Si tous<br />

ont été désignés par un secteur bien identifié<br />

de la société, la plupart d’entre eux<br />

ont eu leur sésame grâce à la volonté<br />

du Président de la République qui avait<br />

la charge de faire un tri sur les listes qui<br />

comportaient deux noms. Mais la surprise<br />

vient de l’élection de Pierre-Louis<br />

Opont à la tête de ce CEP. En effet, tout<br />

juste après l’installation officielle des 9<br />

membres par le Premier ministre de facto,<br />

Evans Paul, le vendredi 23 janvier <strong>2015</strong>,<br />

les Conseillers ont procédé à la formation<br />

de la direction du CEP. Ainsi, Pierre<br />

Manigat Junior a été élu vice-Président,<br />

Vijonet Demero se voit confier le secrétariat<br />

général, Ricardo Augustin en devient<br />

trésorier, une place stratégique. C’est<br />

lui et le Président du Collège électoral qui<br />

auront la charge de la gestion de tous les<br />

fonds destinés au fonctionnement et surtout<br />

à la réalisation de tous les scrutins y<br />

compris l’élection présidentielle au cours<br />

de l’année <strong>2015</strong>. Enfin, la présidence du<br />

Conseil Electoral Provisoire.<br />

Si l’élection de M. Opont n’a pas<br />

été contestée, elle n’est néanmoins pas<br />

passée inaperçue dans les milieux politiques<br />

en particulier et du pays en général.<br />

Pierre-Louis Opont que la rumeur<br />

laisse entendre être un pion de la Communauté<br />

internationale fut l’un des hommes<br />

forts du CEP dirigé par Gaillot Dorsainvil<br />

connu pour être au cœur d’un vaste<br />

mouvement de corruption et de fraudes<br />

électorales au sein de cet organisme durant<br />

la période de 2010-2011. A l’époque<br />

Directeur général, donc très proche du<br />

Président de l’institution, Pierre-Louis<br />

Opont était au cœur du système Gaillot et<br />

d’une élection qui n’a point fait honneur<br />

ni à l’ex-Président ni à l’ex-Directeur ni<br />

même à l’institution électorale. Certes,<br />

les accusations contre Gaillot Dorsainvil<br />

ne concernaient pas directement l’ex-Directeur<br />

du CEP. Néanmoins, sa présence<br />

à divers moments au Palais de justice de<br />

Port-au-Prince dans le cadre de cette affaire<br />

de corruption et d’élections truquées<br />

n’est vraiment pas passée inaperçue.<br />

Pourtant, malgré les soupçons<br />

qui pèsent sur l’ex-responsable des<br />

Opérations Electorales, non seulement<br />

les patrons haïtiens ont porté leur confiance<br />

sur lui, mais il réussit l’exploit<br />

de se faire élire par ses pairs Président<br />

de l’institution électorale. En tout cas,<br />

vu que Pierre-Louis Opont n’a jamais<br />

été condamné et même s’il ne bénéficie<br />

d’aucun non lieu non plus, le nouveau<br />

Président du Conseil Electoral Provisoire<br />

demeure blanc comme neige devant<br />

une justice haïtienne dont on connaît la<br />

légendaire lenteur avec l’enquête qui se<br />

poursuit perpétuellement. Une lourde responsabilité<br />

repose donc sur les épaules<br />

de cet homme qui, en dépit de tout, a une<br />

parfaite connaissance des rouages de cet<br />

Suite à la page (6)<br />

PAR CES MOTIFS, le Tribunal après en avoir délibéré au vœu de la loi, dit que<br />

la dame Noeline Georges a été effectivement troublée dans sa possession ;<br />

ordonne en conséquence son maintien possessoire immédiat sur les trois<br />

portions de terre envahies, situées à Abraham, zone Batado, 4e section<br />

communale de Miragoâne ; accusant une superficie d’un carreau et<br />

soixante-seize centième de carreau de terre ; Fait injonction aux cités de ne<br />

plus troubler tant à présent qu’à l’avenir la possession de la dame Noeline<br />

Georges ; condamne les défendeurs solidairement à 20.000 gourdes de<br />

dommages et intérêts et les condamne aux frais et dépens ; commet l’huissier<br />

Mikerlange Pierre pour la signification de la présente sentence.<br />

Ainsi jugé et prononcé par nous, Me. Mozau Josier, Juge en audience Civile<br />

et publique du jeudi neuf (09) octobre deux mille quatorze (2014) avec<br />

l’assistance du sieur Jean Jude Scipion, Greffier du siège ; Il est ordonné à<br />

tous huissiers sur ce requis de mettre la présente sentence à exécution ; aux<br />

Officiers du Ministère Publique près le Tribunal de Première Instance de<br />

Miragoâne d’y tenir la main, à tous commandants et autres Officiers de la<br />

force publique d’y prêter main forte lorsqu’ils en seront légalement requis.<br />

En foi de quoi, cette présente sentence est signée de me.<br />

Mozau Josier et du sieur Jean Jude Scipion, greffier du siège.<br />

Me. Jean Jude Scipion, Greffier<br />

Me Anthony PETIT-FRERE, Av.<br />

Vol. 8 • No. 30 • Du 4 au 10 <strong>Fevrier</strong> <strong>2015</strong><br />

<strong>Haiti</strong> Liberté/<strong>Haiti</strong>an Times<br />

3


Grève :<br />

Entente de la honte !<br />

Un accord pour la levée de<br />

la grève des enseignants<br />

Par Thomas Péralte<br />

Par Isabelle L. Papillon<br />

La grève a été respectée totalement, les rues vides<br />

sans les voitures de transportation<br />

La baisse des prix des produits pétroliers<br />

sur le marché international,<br />

depuis un certain temps, n’a eu aucun<br />

effet positif sur le marché national<br />

haitien. Au moment où l’on est en<br />

train de rédiger ce papier, le prix d’un<br />

baril de pétrole qui se vendait à 115<br />

dollars US est passé à 40 dollars sur<br />

le marché international, notamment<br />

les Etats-Unis. Dans le cas d’Haïti,<br />

le pays fournisseur n’est autre que<br />

le Venezuela où le baril de pétrole se<br />

vend à 39.54 dollars. Selon l’Accord<br />

Pétro-Caribe signé le 14 mai 2006 entre<br />

le président d’alors René Préval,<br />

fraichement installé à son poste et le<br />

Venezuela, celui-ci acceptait de vendre<br />

à Haïti du carburant à un tarif préférentiel,<br />

mais également à crédit, allant<br />

sur une période de 25 ans avec 2<br />

ans de grâce. Le peuple haïtien, parait-il,<br />

le peuple le plus appauvri aux<br />

yeux du monde entier, victime d’une<br />

catastrophe naturelle et humaine, ne<br />

bénéficie toujours pas des avantages<br />

accordés par le projet Pétro-Caribe.<br />

Le gallon d’essence qui se<br />

vend à moins de 2 dollars aux Etats-<br />

Unis, à moins d’un dollar au Venezuela<br />

et à moins de 3 dollars en République<br />

Dominicaine, pays limitrophe<br />

d’Haïti, se vend en Haïti à 5 dollars.<br />

Au cours de l’année 1995, un accord a<br />

été conclu entre les acteurs concernés<br />

et les autorités d’alors, relatif au tarif<br />

des produits pétroliers. Les clauses de<br />

l’accord ont clairement indiqué que<br />

lorsque le prix du carburant baisse sur<br />

le marché international, il subit également<br />

une baisse sur le marché national.<br />

Mais voici que les détenteurs<br />

du pouvoir en Haïti aujourd’hui ne le<br />

respectent pas.<br />

C’est la raison pour laquelle<br />

la Coalition Nationale des Syndicats<br />

des Transporteurs Haïtiens (CNSTH)<br />

a lancé deux journées de grève<br />

d’avertissement, le lundi 2 et mardi 3<br />

février <strong>2015</strong> pour forcer le gouvernement<br />

de facto Martelly-Paul à réviser<br />

à la baisse les prix des produits pétroliers<br />

sur le marché local. Ce mot<br />

d’ordre de grève baptisé « la rue<br />

blanche », qui a trouvé l’appui de la<br />

majorité de la population a été un succès<br />

total le premier jour. Toutes les activités<br />

ont été paralysées à la capitale<br />

et dans plusieurs villes de province,<br />

surtout dans le secteur du transport en<br />

commun. Des bandits légaux tètkale<br />

rose intégrés dans des unités de la Police<br />

Nationale d’Haïti ont ouvert le feu<br />

à hauteur d’homme sur des passants<br />

au bord de la rue et qui observaient.<br />

Plusieurs personnes ont été victimes.<br />

La Police a procédé à plusieurs arrestations,<br />

surtout à Delmas 33, au<br />

niveau de Gerald Bataille.<br />

A la surprise de tout le monde,<br />

sans faire le bilan de la journée de la<br />

grève, des responsables syndicaux qui<br />

avaient lancé ce mot d’ordre de grève<br />

de deux jours sont allés s’asseoir avec<br />

le gouvernement dans la soirée même<br />

du lundi. Selon ce qu’ils rapportent,<br />

une entente a été trouvée entre les<br />

responsables syndicaux et le gouvernement<br />

qui a consenti à baisser le<br />

prix du gallon d’essence de seulement<br />

quelques gourdes. Ainsi, le gallon de<br />

gazoline qui se vendait à 215 G passe<br />

maintenant à 195 G, une diminution<br />

de 20G ; le diesel passe de 177 G à<br />

157 G, une diminution de 20 G ; le<br />

kérosène passe de 171 G passe à 156<br />

G, une diminution de 15 G. Alors que<br />

les responsables syndicaux et la population<br />

revendiquaient une baisse de<br />

100 G sur tous les produits. Le gallon<br />

de gazoline qui se vendait à 215<br />

G devrait passer à 120 G ; le diesel de<br />

177 G à 77 G et le kérosène de 171<br />

G à 71 G. Selon le gouvernement, les<br />

dispositions de cette entente seront effectives<br />

le vendredi 6 février prochain.<br />

Cette négociation maladroite et<br />

méchante a jeté beaucoup de confusion<br />

et d’émoi au sein de la population<br />

et soulève des mécontentements dans<br />

divers secteurs de la population. Dire<br />

que la grève a été largement observée<br />

dans la matinée du mardi avec ralentissement<br />

des activités. Les écoles ne<br />

fonctionnaient pas et la circulation des<br />

véhicules a été très fluide tout au cours<br />

de la journée de ce mardi. La population<br />

était bien décidée à se serrer les<br />

reins pour observer ce mot d’ordre<br />

de grève un deuxième jour. Mais les<br />

responsables des syndicats jaunes cédant<br />

aux faveurs et à la corruption en<br />

ont décidé autrement.<br />

C’est regrettable, une fois de<br />

plus, pour ceux d’un certain secteur<br />

qui se faisaient passer comme leaders,<br />

notamment dans la diaspora. De<br />

toute façon, la mobilisation se poursuit<br />

pour forcer le gouvernement de<br />

facto Martelly-Paul à baisser les prix<br />

des produits pétroliers sur le marché<br />

pour que les prix des autres produits<br />

baissent. Quand les prix du carburant<br />

baissent sur le marché, cela entraine<br />

automatiquement une baisse du coût<br />

de la vie et produit un impact positif<br />

sur l’environnement du pays déjà dégradé<br />

avec une couverture végétale de<br />

moins de 2%.<br />

De plus, la loi de l’offre et de la<br />

demande qui fait croire que c’est le<br />

marché qui détermine les prix n’a pas<br />

été respectée en Haïti, à un moment<br />

où le néo-libéralisme arrive même à<br />

supplanter la souveraineté nationale<br />

dans son application.<br />

On doit se rappeler qu’en<br />

2002, sans l’accord Petro-Caribe, le<br />

pouvoir Lavalas acceptait de réduire<br />

les marges de profits réalisés sur les<br />

produits pétroliers, pour porter le gallon<br />

de l’essence à se vendre à 35<br />

gourdes. Ce que le pouvoir tètkale<br />

néo-duvaliériste-GNBiste, Martelly-<br />

Paul a refusé de faire. Il a voulu à tout<br />

prix, maintenir le prix du carburant<br />

à un niveau élevé, 215 gourdes sur<br />

le marché, en dépit de la baisse considérable<br />

sur le marché international<br />

et malgré l’accord Pétro-Caribe. En<br />

tant que produit transversal, le prix<br />

du carburant, en hausse ou en baisse<br />

joue un rôle important dans la vie<br />

quotidienne de la population toute<br />

entière et de son environnement.<br />

Haïti importe du Venezuela 14<br />

milliers de Barils de Pétrole par jour,<br />

pour alimenter plus de 500 mille véhicules,<br />

des centrales électriques, des<br />

milliers de génératrices entre autres.<br />

Ce pétrole constitue également une alternative<br />

au charbon de bois servant<br />

à la cuisson familiale. Par conséquent,<br />

la baisse du prix du carburant a un<br />

impact positif sur l’environnement<br />

du pays, notamment en diminuant<br />

la coupe d’arbres pour faire du charbon.<br />

Donc, la baisse du prix des<br />

Depuis le début du mois de janvier,<br />

une grève des enseignants ravageait<br />

les écoles publiques du pays.<br />

Pour mettre un terme à ce mouvement,<br />

le ministre de l’éducation nationale et<br />

de la formation professionnelle (Menfp)<br />

Nesmy Manigat vient de signer avec les<br />

dirigeants des syndicats d’enseignants<br />

un accord de 13 points pour la levée de<br />

leur grève, le 30 janvier écoulé ; mais<br />

cet accord n’a pas fait l’unanimité ; vu<br />

que certains syndicats sont toujours insatisfaits.<br />

Josué Mérilien le coordonnateur<br />

de l’Union des normaliens haïtiens<br />

(Unnoh) a signalé : avec la signature de<br />

cet accord de 13 points « les membres de<br />

la plateforme haïtienne des organisations<br />

éducatives devraient recommencer à dispenser<br />

les cours »<br />

Il a été convenu entre les membres<br />

de la plateforme qu’une trêve sera<br />

observée moyennant que l’État communique<br />

des délais clairs pour la satisfaction<br />

de leurs revendications, explique<br />

Mérilien. Les syndicats d’enseignants, le<br />

ministère de l’éducation et les observateurs<br />

qui étaient présents au cours de la<br />

rencontre devront se rencontrer chaque<br />

mois pour évaluer l’application des différents<br />

arrêtés.<br />

Dans le cadre de l’application de<br />

l’accord, beaucoup d’actions devraient<br />

être posées au cours du mois de février.<br />

D’abord le ministère doit procéder à la régularisation<br />

de la situation de 2 500 personnes<br />

dont 2 200 enseignants et 300<br />

membres du personnel de soutien ayant<br />

leurs lettres de nomination en main. Ces<br />

derniers recevront leurs chèques au mois<br />

de mars.<br />

Les enseignants nommés, mais<br />

qui ne reçoivent pas leurs chèques seront<br />

intégrés au fur et à mesure à raison de<br />

500 par mois. Au total, ils sont 6 000 enseignants<br />

et personnels de soutien. Ceux<br />

qui exercent sans lettre de nomination<br />

seront régularisés également.<br />

Ensuite, la carte avantage enseignant<br />

sera disponible dès le mois de<br />

février. Celle-ci devrait permettre aux<br />

enseignants d’avoir accès au crédit à des<br />

taux préférentiels. Cette initiative marche<br />

de pair avec la création d’un fonds de garantie<br />

aux crédits.<br />

Dans un délai de 8 jours à partir de<br />

la signature de l’accord, la grille salariale<br />

actuellement acceptée par les syndicats<br />

sera transmise au gouvernement pour<br />

suites administrative et légale.<br />

Tout agent du Menfp devra disposer<br />

d’une carte lui donnant accès à<br />

des soins de santé de qualité. Ce sera une<br />

démarche interinstitutionnelle regroupant<br />

également des représentants de syndicats.<br />

Autre initiative à entreprendre :<br />

l’intégration de nouveaux enseignants<br />

produits pétroliers sur le marché national<br />

proportionnellement à celle<br />

du prix sur le marché international,<br />

c’est-à-dire entre 50 à 60% est une<br />

nécessité pour soulager la misère<br />

du peuple haïtien et la protection de<br />

l’environnement. Par contre, le pouvoir<br />

anti-peuple Martelly-Paul tente<br />

d’abaisser la grogne de la population<br />

en soudoyant quelques syndicats<br />

jaunes représentés par des magouilleurs<br />

de grand chemin à savoir :<br />

Montès Joseph, directeur de Services<br />

Plus, placé sous tutelle du Ministère<br />

de l’Economie et des Finances, Paul<br />

Loulou Chéry, employé du gouvernement<br />

tètkale à travers divers<br />

ministères, notamment le Ministère<br />

des affaires Sociales et du Travail et<br />

ex-membre de la Commission consultative<br />

présidentielle, coordonnée par<br />

Réginald Boulos, un politicien traditionnel<br />

réactionnaire (rat-dokale),<br />

Evans Paul à la tête d’un gouvernement<br />

de facto et Fignolé Saint-Cyr,<br />

patron de la CATH, sont les meilleurs<br />

outils de combines avec les patrons<br />

et l’Etat pour maintenir les ouvriers<br />

haïtiens dans un système d’esclavage<br />

déguisé grâce à un salaire de misère.<br />

Mais quel a été le rôle de Duclos<br />

Benissoit, membre influent de Fanmi<br />

Le ministre de l’éducation nationale<br />

et de la formation professionnelle<br />

Nesmy Manigat<br />

Josué Mérilien le coordonnateur<br />

de l’Union des normaliens haïtiens<br />

(Unnoh)<br />

dans le système en fonction des besoins<br />

d’heures de cours en salle de classe dans<br />

les écoles publiques. Ceci sera précédé<br />

d’un inventaire du nombre d’heures<br />

de cours effectivement presté dans ces<br />

établissements.<br />

Les signataires du présent document<br />

auront à s’assurer que les heures<br />

de cours payées par le Menfp soient<br />

réellement dispensées, et travailler à<br />

l’établissement et l’exécution d’un plan<br />

de renforcement du secteur et des syndicats.<br />

Le Ministère devra trouver des ressources<br />

financières additionnelles, dans<br />

un délai ne dépassant pas un mois, pour<br />

répondre aux revendications des éducateurs.<br />

Tous les accords paraphés avec les<br />

divers syndicats d’enseignants viendront<br />

former un seul corpus.<br />

Les parties seront présentes dans<br />

toutes les négociations liées au suivi<br />

et veilleront à définir les modalités de<br />

l’application de chaque point de l’entente.<br />

Par ailleurs, le ministère a, dans un<br />

communiqué, annoncé qu’il va organiser<br />

des cours de rattrapage pour tous les<br />

élèves qui n’ont pas pu suivre des cours<br />

pendant la grève des enseignants. Ainsi,<br />

le ministère fera appel aux jeunes terminant<br />

dans les universités publiques et<br />

privées à s’impliquer dans cet immense<br />

mouvement patriotique. Il a aussi lancé<br />

le 30 janvier <strong>2015</strong> un cri d’alarme dans<br />

une lettre ouverte aux parents intitulée :<br />

« Sauvons l’année scolaire »<br />

Lavalas, l’un des signataires de la<br />

note conjointe des syndicats appelant<br />

à deux journées de grève des transports<br />

dans le pays les lundi et mardi 2<br />

et 3 Février pour forcer l’Etat haïtien<br />

à consentir une baisse substantielle<br />

sur le prix de l’essence à la pompe ?<br />

Il était également présent à la Primature,<br />

négociant avec le pouvoir qui<br />

finalement tard dans la nuit du lundi,<br />

peu avant minuit a accouché de cette<br />

« entente de la honte » au détriment<br />

du peuple haïtien ? Bénissoit, vous<br />

avez la parole.<br />

De toute façon la population<br />

a pris acte. Le peuple commence à<br />

identifier tous ses ennemis d’ici et<br />

d’ailleurs : dans les partis politiques,<br />

les organisations dites populaires,<br />

les syndicats et également dans les<br />

medias. Les forces réactionnaires et<br />

anti-changements sont partout. Le<br />

moment est donc venu pour que le<br />

peuple prenne son destin en main<br />

afin de changer l’ordre injuste des<br />

choses. Il ne faut pas compter sur les<br />

faux leaders et les faux démocrates,<br />

l’on ne doit compter que sur ses propres<br />

forces. En avant ! En avant ! En<br />

avant !<br />

Mobilisons-nous contre cette<br />

entente de la honte !<br />

4 <strong>Haiti</strong> Liberté/<strong>Haiti</strong>an Times<br />

Vol. 8 • No. 30 • Du 4 au 10 <strong>Fevrier</strong> <strong>2015</strong>


Twa Fèy, Twa Rasin O!<br />

De l’homo erectus à l’homo politicus bacouloutus<br />

Par Fanfan la Tulipe<br />

Le politicien véreux est un animal<br />

dont il faudrait décidément soit étudier<br />

le fonctionnement cérébral, grâce<br />

aux informations fournies par des<br />

électrocardiogrammes répétés, soit<br />

décrypter le génome, pour tenter de<br />

comprendre la complexité cérébro-chromosomale<br />

d’un tel hominidé. Cet humanoïde<br />

pas mal bizarre semble avoir<br />

échappé au développement normal de<br />

l’évolution qui a fait progresser l’espèce<br />

humaine du stade d’australopithecus<br />

afarensis à celui d’homo sapiens sapiens.<br />

Il est tout à fait possible que juste<br />

avant le stade d’homo erectus, une anomalie<br />

de l’embryogénèse ait conduit à<br />

un éclatement de la séquence des acides<br />

aminés entrant dans la formation des<br />

gènes humains, ce qui à travers les<br />

siècles aurait donné naissance à cette<br />

forme humanoïde aberrante : l’homo<br />

politicus bacouloutus. On peut supposer<br />

que glycine, alanine, cystéine, histidine,<br />

leucine, méthionine, proline, pyrrolysine,<br />

valine, sérine et autres acides aminés<br />

dont l’«érectine« et la «politicine»,<br />

ont dû se combiner de façon anarchique<br />

et aberrante pour produire une variante<br />

assez bizarre de l’espèce humaine : l’homo<br />

politicus bacouloutus.<br />

Une telle aberrante anomalie de<br />

l’embryogenèse expliquerait l’impossibilité<br />

pour l’animal politicien de se tenir<br />

erectus, de se tenir droit, moralement<br />

droit. Il lui faut toujours gesticuler, mentir,<br />

faire semblant, donner le change, se<br />

contorsionner, bluffer, duper, tromper,<br />

mystifier. Il lui arrive souvent de s’aplatir,<br />

de se punaiser pour donner un sens<br />

à son existence. Galvaudant, prostituant<br />

la formule latine forgée par le philosophe<br />

René Descartes : Cogito, ergo<br />

sum (Je pense, donc je suis), le bacouloutus<br />

préfère la formule : je gesticule,<br />

donc je suis ; je mens, donc je suis ; je<br />

mystifie, donc je suis ; je m’aplatis, donc<br />

je suis ; je bacouloute, donc je suis.<br />

Les prototypes de cette forme humaine<br />

inaccomplie, très imparfaite, ont<br />

des caractéristiques assez particulières.<br />

L’une d’entre elles est la dolichodactylie,<br />

un terme scientifique pour dire que<br />

les bacoulouti ont les doigts longs. Les<br />

doigts sont assez longs qu’ils peuvent<br />

traverser la frontière haïtiano-dominicaine<br />

pour aller tripatouiller les fonds et<br />

bas-fonds maffieux de la république voisine.<br />

Souvent, à l’état dolichodactylique<br />

s’ajoute la polydactylie, la présence<br />

anormale de doigts surnuméraires, auquel<br />

cas il s’agit d’une dolichopolydactylie<br />

tripatouillante. Plus il y a de doigts,<br />

plus le tripatouillage s’avère profitable,<br />

avantageux, rémunérateur.<br />

Un autre trait distinctif de l’homo<br />

politicus bacouloutus c’est justement…<br />

la bacoulouterie. Le bacoulou, ou la<br />

bacouloute, n’a pas froid aux yeux. Par<br />

exemple, quoique ignorant tout de la<br />

paysannerie, et en complicité avec des<br />

fèzè, il forgera de toute pièce un pseudo<br />

parti politique qu’il n’hésitera pas à affubler<br />

du nom de Zafè peyizan. Ala zafè !<br />

Un pays latino-américain frère donnet-il<br />

un avantage pétrolier fiscal sous le<br />

parapluie régional de GAZOCARIBE, le<br />

voilà qui se met à siphonner l’argent<br />

pour le partager avec ses petits copains<br />

et petites copines. Il passe le plus<br />

clair de son temps entre des voyages<br />

dispendieux et des carnavals de pacotille<br />

pour la plus grande satisfaction de son<br />

ego, ce qui lui donne l’excuse de n’avoir<br />

pas le temps d’organiser les élections<br />

selon …les vœux de la Constitution.<br />

Un ministre bacouloutus peut<br />

avoir reçu de l’argent provenant d’un<br />

autre pays frère, à titre de dédommagement<br />

pour abus de toutes sortes faits à<br />

des Haïtiens par ses ressortissants. Le<br />

mec, faisant usage de ses doigts surnuméraires,<br />

commence par diriger le magot<br />

vers une destination inappropriée<br />

que gère un complice dolichodactyle.<br />

Puis, dissimulé dans l’ombre opaque de<br />

la corruption, il trouve un alibi pour détourner<br />

le pognon de façon «légitime».<br />

En effet, il y a tout près de sa villa, sur<br />

les hauteurs, une favela nommée Persiennes.<br />

Que fait-il ?<br />

Il décide d’apporter de la couleur,<br />

de la joie, de la lumière à ce bidonville<br />

maudit. Il fait peindre les maisons aux<br />

mille couleurs d’un arc-en-ciel de bacoulouterie.<br />

Chaque marmite de peinture<br />

coûtant la bagatelle de… cinq mille<br />

dollars, on peut imaginer que l’argent<br />

du dédommagement n’a même pas<br />

suffi. Le ministre bon papa, au risque<br />

même de s’appauvrir, pousse la générosité<br />

jusqu’à sacrifier deux mois de son<br />

salaire pour poursuivre la campagne de<br />

«peinturage» jusqu’au bout et ainsi illuminer<br />

l’existence des riverains de Persiennes.<br />

Ala yon bon minis !<br />

Le bacouloutus n’a pas son pareil<br />

dans l’art de se faufiler. Dans le domaine<br />

de la faufilanterie, il passe d’un parti<br />

politique à l’autre, comme il change de<br />

chemise. Il ira jusqu’à ramper, s’abaisser,<br />

s’aplatir, se punaiser, s’écraser, juste<br />

pour plaire au chef. Du haut de sa médiocrité<br />

morale, il peut se lâcher et traiter<br />

les petites gens de n’importe quoi :<br />

bestiole, bèt limon, punaise, chétif insecte,<br />

blatte, excrément de la terre. On<br />

a l’impression qu’il se regarde chaque<br />

matin dans un miroir. Il voit ce à quoi il<br />

ressemble, il l’intériorise. Dès lors, il est<br />

assuré que s’il ressemble à une ravèt,<br />

d’autres doivent lui ressembler forcément.<br />

Ce sont là de sales «ravetteries»<br />

propres au bacouloutus.<br />

L’audace du bacouloutus est<br />

sans bornes. Il peut être du gouvernement,<br />

très proche du cercle intime du<br />

chef. C’est un goinfre pareil aux autres<br />

bâfreurs qui s’alimentent à la mangeoire<br />

de l’État. Il peut même être de mèche<br />

avec un voyou, pour des affaires très<br />

louches, sous couvert d’être le copropriétaire<br />

d’un restaurant huppé. Pourtant,<br />

un beau matin, de concert avec son<br />

clan d’imposteurs et de menteurs, on le<br />

trouve dans les rangs de l’opposition.<br />

Comme un cheveu sur la soupe, haut<br />

en gueule, il déambule par les rues de<br />

la capitale au sein d’une grande manifestation.<br />

«Caméléonnement», il devient<br />

opposant et demande la tête d’un grand<br />

vaurien, le Premier parmi d’autres vauriens.<br />

On ne s’en étonne guère puisqu’il<br />

appartient à l’espèce politicus, sous-espèce<br />

cameleonus. L ap regle zafè l.<br />

Le labyrinthe mental de l’homo<br />

politicus est assurément impénétrable<br />

d’autant qu’on risquerait de s’y perdre.<br />

Ainsi, pour protester et pester contre les<br />

agissements du pouvoir, de la classe<br />

politique, de la société civile qu’il juge<br />

timorés, pusillanimes, kazwèl, un<br />

politicus fringant et «brigand» décide<br />

de lever le défi, de se démarquer de la<br />

kazwèltude ambiante. Il commence une<br />

grève de la faim. De leur côté, les gens<br />

au pouvoir se réjouissent de cette bravade<br />

qui – ils en sont certains – finira en<br />

queue de poisson.<br />

La presse est sur les dents, le parlement<br />

est en émoi, l’homme perd du<br />

poids, il occupe un lit d’hôpital, il est<br />

sous perfusion glucosée-vitaminée, curieusement<br />

les défenseurs des droits de<br />

l’homme ne s’en émeuvent guère, d’autant<br />

que les mauvaises langues disent<br />

que le gréviste mange en cachette, un<br />

médecin complaisant se prête au jeu,<br />

le pouvoir pour sa part attend la fin de<br />

tous les denden, pour ne pas dire la fin<br />

de celui qui est à leurs yeux un sendenden.<br />

Finalement, le mec se rend compte<br />

que son truc politicus n’a pas marché :<br />

il enfile son pantalon devenu trop grand<br />

pour lui, se retire sur la pointe des pieds,<br />

amaigri, dekrenmen, la queue du poisson<br />

sous les bras.<br />

L’homo politicus peut étonner<br />

plus d’un par ses attributs presque<br />

mystiques. Ainsi, il peut disparaître,<br />

comme cela a été le cas pour un type<br />

bien connu du milieu bacouloutus. C’est<br />

un don assez rare, celui de la disparition<br />

spontanée, par opposition à la disparition<br />

provoquée. Le «disparu» n’a laissé<br />

aucune trace. On croit l’avoir aperçu à<br />

l’arrière d’un taxi-moto, près d’une station<br />

d’essence, au détour d’une route<br />

poussiéreuse menant à un houmfort,<br />

mais ce ne sont racontars, commérages,<br />

bavardages, clabaudages. La police ne<br />

mène même pas d’enquête compte tenu<br />

de la troublante «mysticité» de la disparition,<br />

d’autant que «le mal existe».<br />

L’homo politicus peut avoir une<br />

marotte, une idée fixe, un dada, un violon<br />

d’Ingres, une trompette de Jéricho,<br />

un tanbou asotò, un lanbi de rassemblement,<br />

bref, une obsession dont il<br />

n’arrive pas à s’en défaire. Ainsi : conférence<br />

nationale des partis politiques,<br />

troisième voie, chef de file de l’opposition<br />

modérée, tabula rasa, renmen Ayiti<br />

sont autant d’expressions qui traduisent<br />

l’obsession marottante : tout un malêtre<br />

en vérité. Mais quand deux cordes<br />

du violon sont cassées, que la trompette<br />

n’arrive à faire tomber aucun mur, que<br />

le cuir du tambour est tout défripé, le<br />

lanbi de plus en plus lugubre ne rassemble<br />

plus personne.<br />

Récemment, on a vu avec stupeur<br />

un homo politicus bacouloutus<br />

pris d’un soudain accès de grandeur<br />

premier-ministérielle. Il s’agit manifestement<br />

d’une crise de folie, parce qu’on ne<br />

se débarrasse pas, d’un revers de main,<br />

d’un passé politique de combat pour se<br />

faire le paillasson d’une bête sauvage<br />

encore mal apprivoisée. Le couillon s’est<br />

jeté dans la gueule d’un animal pourvu<br />

de fausses dents, d’un râtelier made in<br />

USA. Déjà il commence à se faire broyer,<br />

car il ne peut pa pip tabak.<br />

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Le comble c’est l’homo politicus<br />

bacouloutus qui profite de son pouvoir<br />

de chef pour harasser les femmes<br />

qui travaillent dans l’institution qu’il<br />

dirige. La rumeur veut que tel forcené<br />

circule dans l’établissement dont il est<br />

le directeur avec une pantalèt rouge à<br />

dentelles blanches entre les dents : sa<br />

façon d’exprimer des pulsions kadéjaquantes<br />

inassouvies. On rapporte<br />

même que l’animal aurait un jour pris<br />

le mors aux dents, à la vue d’une toute<br />

jeune employée portant jupe courte et<br />

corsage entrouvert exposant ses deux<br />

belles sapotilles. Pris d’un rut politicus,<br />

le cochon se précipita, tête baissée, en<br />

direction de «la chose».<br />

La fille, vive comme l’éclair,<br />

esquiva la «tête chercheuse» du malotru<br />

qui alla cogner un des murs de la<br />

salle. Éclat de rires joyeux de ces dames,<br />

branle-bas de joie dans l’institution, zen<br />

fusant à bâbord et à tribord, quolibets<br />

salaces, plaisanteries grivoises, bosse<br />

dégoulinant du sang au front du cochon,<br />

honte à peine voilée du délinquant, bref,<br />

un spectacle tout à fait digne du théâtre<br />

de Languichatte Débordus, Jessifra ou<br />

Tonton Bicha.<br />

La mésaventure cognante fut rapportée<br />

au chef qui éclata d’un grand rire<br />

gras. Un rire fou, un rire de bacoulou,<br />

un rire de voyou, comme pour dire : un<br />

taureau pareil, je le garde près de moi. Il<br />

va être mon meilleur conseiller…<br />

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Vol. 8 • No. 30 • Du 4 au 10 <strong>Fevrier</strong> <strong>2015</strong><br />

<strong>Haiti</strong> Liberté/<strong>Haiti</strong>an Times<br />

5


Kwonik Kreyòl<br />

Ki valè dwa demokratik an Ayiti?*<br />

Toujou gen rapò ant dwa demokratik<br />

akrejim politik ki tabli anndan yon<br />

sosyete. An Ayiti , kont revolisyon oktòb<br />

1806 la te vire do bay tout valè demokratik<br />

revolisyon 1791-1804 la t ap<br />

charye. Depi lè sa a, oligachi ayisyen<br />

an, pandan de syèk, amize l ap fotokopye<br />

konstitisyon demokratik peyi<br />

kapitalis endistriyèl yo, anndan yon<br />

ekonomi ki gen yon karaktè feyodal,<br />

pandan mas popilè yo anba yon rejim<br />

apatèd. Nan lespas de syèk, oligachi a<br />

fè vennsis konstitisyon swadizan demokratik<br />

ki te sèvi dekorasyon sou<br />

devanti systèm feyodal la. Ositou ,anvan<br />

16 desanm 1990, pa janm genyen<br />

yon grenn eleksyon demokratik an<br />

Ayiti.<br />

Nou konnen kisa lame an Ayiti te<br />

fè ak eleksyon desanm 1990 la! Poutan,<br />

te gen konstitisyon “demokratik” 1987<br />

la ki, menm jan ak konstitisyon anvan<br />

yo, te aliyen tout dwa fondamantal sitwayen<br />

ayisyen yo: dwa pou yo viv epi<br />

viv an sante, dwa pou yo gen libète endividyèl,<br />

dwa pou yo pale ak ekri lib e libè,<br />

dwa pou yo pratike relijyon yo vle selon<br />

konsyans yo, dwa pou yo reyini osnon<br />

san antrav, dwa pou yo travay, dwa pou<br />

yo jwenn edikasyon nan bon jan lekòl,<br />

dwa pou mennen aktivite yo an sekirite,<br />

dwa pou yo posede pwopriyete.<br />

Vennkat lane apre koudeta 30 septann<br />

1991 la bagay yo pa chanje. Lennmi<br />

anndan kou deyò angaje nan yon<br />

ofansiv san pran souf pou demantibile<br />

mouvman popilè ki te mennen dechoukaj<br />

diktati a. Jounen jodi a tout endikatè<br />

politik yo ap voye siyal pou di nou fachis<br />

yo ap repran grad anndan nouvo<br />

pouvwa a, pandan majorite moun nan<br />

popilasyon an toujou nan malsite. Pi fò<br />

sitwayen pa kapab jwenn laswenyay<br />

avèk yon doktè pou di mil moun.Yo pa<br />

jwenn bon kalite ansèyman pou pitit<br />

yo paske sa koute chè, volim travayè<br />

ki nan chomaj tèlman wo li difisil anpil<br />

pou mezire ak presizyon, ensekirite<br />

blayi toupatou, sektè ekonomi kriminèl<br />

la ap fonksyone san mas lan figi, lajistis<br />

tounen yon machandiz deliks. Patriyòt<br />

pa fouti manifeste san lapolis pa benyen<br />

yo ak gaz toksik osnon bat yo, arete yo<br />

tire sou yo. Antretan, pouvwa a ap kreye<br />

nouvo bidonvil ak refijye 12 janvye yo.<br />

Kidonk, kous pou demokrasi zansèt<br />

nou te tanmen nan mwa dawou 1791<br />

sou bitasyon Bwakayiman an, nou poko<br />

fini l an 2014. Popilasyon ayisyen an ap<br />

reklame eleksyon demokratik, men sa yo<br />

wè depi twa lane se mannèv dilatwa ak<br />

deriv antikonstitisyonèl pou prepare lagè<br />

elektoral.<br />

Guy-Gérald Ménard<br />

Sekretè Jeneral POHDH<br />

* Editoryal Se Mèt Kò ki Veye Kò<br />

oktòb 2014, bilten Plate-Forme des Organisations<br />

Haïtiennes des Droits Humains<br />

(POHDH)<br />

Pozisyon kèk òganizasyon sou pri gaz<br />

la ak pri transpò a, parapò ak pri petwòl<br />

la sou mache entènasyonal la<br />

Yon polisye k ap maltrete<br />

yon sitwayen !<br />

Daniel Tercier/<strong>Haiti</strong> Liberté<br />

Pri petwòl la bese sou mache<br />

entènasyonal la, men pri gaz la<br />

pa desann sou mache nasyonal la<br />

Nou menm, manm MODEP,<br />

AKP ak SEK GRAMSCI, n ap suiv ak<br />

2 nawè nou, konpòtman reyaksyonè<br />

otorite peyi Dayiti yo genyen sou<br />

dosye gaz la. Depi lanne 2014, galon<br />

gazolin nan ap vann 215 goud sou<br />

mache nasyonal la. Nan moman gaz<br />

la t ap vann 200 goud sou mache a,<br />

pri barik petwòl la te koute anviwon<br />

100 dola vèt sou mache entènasyonal<br />

la. Alòske jounen jodi a, Barik petwòl<br />

la desann jouk nan 43 dola sou mache<br />

entènasyonal la. Se nan moman<br />

sa a, Leta kriminèl pouvwa tèt kale a<br />

ap dirije a, chwazi kenbe galon gaz la<br />

nan pri 215 goud.<br />

Pou memwa ak pou listwa<br />

- Nan mwa jen 2007, pouvwa LESP-<br />

WA a te monte pri gazolin 95 lan a<br />

209 goud, nan yon moman kote grangou<br />

t ap kòde trip popilasyon an.<br />

Alòske, barik petwòl la t ap vann ant<br />

53 rive 92 dola sou mache entènasyonal<br />

la. Savle di se pa premye fwa dirijan<br />

ki nan tèt Leta pèpè a, ap tòde kou<br />

popilasyon an nan dosye gaz la<br />

- Nan lane 2008, nan moman<br />

gwo kriz ki t ap brase bil sistèm<br />

kapitalis la, kote baril petwòl la te<br />

rive jouk nan 133 dola 40 sou mache<br />

entènasyonal la, pri gaz la pat menm<br />

rive nan 200 goud sou mache nasyonal<br />

la.<br />

- Se nan mwa mas 2011, anvan<br />

prestasyon sèman ekip Tèt Kale<br />

a, pouvwa antipèp Preval-Bellerive<br />

la ta pral remete gazolin 95 lan nan<br />

200 goud, sou pretèks Leta paka<br />

sipòte sibvansyon li bay sou gaz la.<br />

Anpil moun te konsidere desizyon sa<br />

a tankou yon kado pouvwa Preval la<br />

te bay ekip Mateli a.<br />

Jounen jodi a, pouvwa Tèt Kale<br />

a vin mete apse sou klou, lè li kenbe<br />

pri galon gaz la nan 215 goud epi<br />

nan mete taks tribò babò sou do mas<br />

popilè yo, pandan li pran plezi nan<br />

piye richès peyi a ansanm ak akolit<br />

entènasyonal li yo. N ap raple, gaz la<br />

se yon pwodui estratejik ki gen konsekans<br />

sou yon bann lòt pwodui, lè<br />

li monte sou mache nasyonal la. Nou<br />

pa dwe bliye grangou klowòks 2008<br />

la, ki se konsekans politik neyoliberal<br />

la ak wotè pri gaz la nan peyi a. Sa ki<br />

fè, nou oblije ap poze tèt nou kesyon,<br />

pou ki rezon pouvwa anplas la kontinye<br />

kenbe pri gaz la nan nivo li ye<br />

jounen jodi a, malgre y ap aplike yon<br />

politik neyoliberal ki vle pou mache a<br />

kontwole pri yo. Menm jan pouvwa<br />

monte pri gaz la lè pri petwòl la monte<br />

sou mache entènasyonal la, se konsa<br />

tou, yo gen pou desann pri gaz la, lè<br />

pri petwòl la desann.<br />

Poutèt tout rezon sa yo, MODEP,<br />

SEK GRAMSCI ak AKP, ap pwofite<br />

moman sa a pou li mande gouvènman<br />

defakto Mateli/Evans Paul la,<br />

pou li pran dispozisyon prese prese<br />

pou desann pri gaz la ak pri transpò a<br />

san pèdi tan. N ap pwofite okazyon sa<br />

a tou, pou nou mande popilasyon an<br />

ak tout òganizasyon konsekan nan<br />

peyi a, pou yo rete mobilize, pou tout<br />

inisyativ k ap pran pou fòse otorite<br />

defakto yo desann pri gaz la ak pri<br />

transpò a.<br />

Viktwa, se pou pèp k ap<br />

goumen !<br />

Pou MODEP : GUY NUMA;<br />

SEK GRAMSCI : FEGUENSON<br />

HERMOGĒNE; AKP : MACĖNAT<br />

ANDRĖ<br />

Aksyon sa a polisye yo ap fè la a pa gen lòt siyifikasyon, se yon zak<br />

makoutik rejim tètkale kaletèt peyi a tou woz la ap mete pou fè pèp la pè<br />

pran lari pou mande pou Martelly demisyone<br />

TÈK POU TAP<br />

nouvèl monte<br />

nouvèl desann<br />

ateri sou boulva<br />

tankou plon gaye<br />

nouvèl kouri tèt bese<br />

fè wout katòz chemen<br />

kote l prale ?<br />

li pa konnen<br />

radyodyòl nan dyakout bidonvil<br />

bato petwokaribe sou dlo<br />

nou mèt chante jesuizere<br />

plas lendepandans<br />

krab malzòrèy sot nan twou<br />

antre nan kous ak koulèv madlèn<br />

dlo kowonpi anvayi machpye leta<br />

grantoryan danse dans petwodola<br />

aloufa dwèt long deside<br />

fèmen pòt sou nou<br />

nou elèv lekòl vant vid<br />

timachann kout ponya denenfle<br />

bòs mason san tiwèl san filaplon<br />

malere malerèz k ap trimen<br />

pou moso pen<br />

pen kotidyen<br />

chofè ap defann dèyè yon bwa volan<br />

toutlasentjounen<br />

pri gazolin monte mezi mizè n<br />

lage n nan demele youn ak lòt<br />

jwèt tèk pou tap pou ANADIP<br />

ti dife boule pou Ministè Titintyèt<br />

nan malè nou ye jouk nan prèl je n<br />

dezagreman monte taptap<br />

Delmas-Centreville<br />

refize pye l touche tè<br />

kafou aviyasyon<br />

kousikui fè nou fè tolalito<br />

dan chofè kamyonèt kase<br />

nan chemen dekoupe<br />

kontravansyon se pou leta<br />

pwoblèm nou<br />

yon lòt jan pou l rezoud<br />

yon moun sonnen pou mwen souple<br />

mèsi chofè mwen rive<br />

Guy-Gérald Ménard<br />

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Suite de la page (3)<br />

organisme convoité par les uns et les<br />

autres. Certains auraient préféré un<br />

Me. Néhémie Joseph à la tête du CEP<br />

par rapport à ses prises de position<br />

vis-à-vis du pouvoir.<br />

D’autres vont même à regretter<br />

l’absence de l’ancien Conseiller<br />

Léopold Berlanger pour son indépendance<br />

vis-à-vis du pouvoir dans ce<br />

CEP qui, sauf imprévu, devrait pouvoir<br />

organiser enfin les élections<br />

pour combler tous les postes électifs<br />

vacants de la République. La normalisation<br />

de la situation politique et institutionnelle<br />

d’Haïti passerait forcément<br />

par ces femmes et ces hommes<br />

sur qui tous les acteurs comptent<br />

pour ramener la paix et la stabilité<br />

dans le pays avec des élections inclusives,<br />

justes et honnêtes. Souhaitons<br />

que leur rêve ne se transforme en<br />

cauchemar comme il en fut pour les<br />

élections de 2011 dont l’actuel Président<br />

du CEP était l’un des maitres<br />

d’œuvre avec son ami Gaillot Dorsainvil.<br />

C.C<br />

6 <strong>Haiti</strong> Liberté/<strong>Haiti</strong>an Times<br />

Vol. 8 • No. 30 • Du 4 au 10 <strong>Fevrier</strong> <strong>2015</strong>


Perspectives<br />

Jonas Attis, Carnaval : Fòk AYITI chanje<br />

Par J. Fatal Piard<br />

Gason tonbe<br />

Gason leve<br />

San nou koule<br />

Pou libète<br />

Lè n pèdi fòs<br />

Frape tanbou<br />

Bagèt marye<br />

Fòs nou double<br />

Extrait du carnaval de Jonas Attis.<br />

Brève présentation de Jonas Attis<br />

Jonas Attis talentueux comme<br />

par naturel est un rescapé du naufrage<br />

du Bateau Neptune L’artiste occupait<br />

longtemps déjà les scènes d’Haïti<br />

quand par un heureux hasard il a fait la<br />

connaissance de celui qui allait devenir<br />

son manager. Peter Ronald Berlus ainsi<br />

se nomme celui qui va accompagner Jonas<br />

Attis afin de l’aider dans le cadre de<br />

la matérialisation de son sacerdoce qui<br />

consiste à défendre la culture ainsi que<br />

l’identité de l’être Haïtien<br />

Avec son nouveau mentor, Jonas<br />

est devenu un messager qui interpelle<br />

la conscience de tout un chacun. En<br />

outre, il exhorte les autorités à œuvrer<br />

en faveur d’un Etat fort qui priorise les<br />

ressources culturelles, capable d’aider<br />

les couches défavorisées à vivre dans la<br />

dignité. Pour ce faire, lui et son mentor<br />

ont recours à plusieurs types de médiums<br />

notamment la plume, le micro, les<br />

instruments de musique, les articles, les<br />

caméras etc.<br />

Il convient cependant de signaler<br />

que ce texte est un vibrant plaidoyer<br />

en faveur de la culture authentique et<br />

Peter Ronald Berlus en est l’un des coauteurs.<br />

Peter Ronald Berlus a pris tout<br />

son temps pour le préparer avec Jonas<br />

Attis à l’occasion d’une récente tournée<br />

du groupe à Miami en Floride. Au final,<br />

ce texte vise essentiellement à stimuler<br />

la conscience de chaque compatriote<br />

qui aurait commis l’impair de cracher<br />

sur sa propre culture. Ainsi Jonas Atis<br />

et Peter Ronald Berlus auraient fait<br />

œuvre qui vaille.<br />

Le capitalisme mondial, dans sa<br />

phase terminale d’effondrement imminent<br />

cherche à tout emporter avec lui.<br />

A l’instar du serpent venimeux sentant<br />

le dard de la mort s’approcher de<br />

lui inexorablement, il est déterminé<br />

à tout empoisonner sur son passage.<br />

Une analyse sociologique lucide nous<br />

permet de déceler que dans le cadre<br />

de la matérialisation de ses objectifs<br />

d’anéantissement des ces pays exploités<br />

à outrance, l’empire vampire<br />

compte sur plusieurs atouts.<br />

Ses principaux agents, ayant<br />

infiltré toutes les structures sociales,<br />

ne se font jamais prier pour accomplir<br />

avec une excessive passion leur sale<br />

besogne. Parmi ces virus qui ont pour<br />

mission de détruire Haïti, cette oligarchie<br />

financière de métèques qui se<br />

confortent dans leur inconscience est la<br />

plus redoutable.<br />

Certains leaders politiques véreux,<br />

des intellectuels aliénés, des<br />

médias d’extrême droite et surtout<br />

l’église, figurent en première ligne parmi<br />

les sous-fifres sur lesquels compte<br />

l’impérialisme pour remettre les chaines<br />

de l’esclavage, mais cette fois ci, dans<br />

notre cerveau. Vous convenez avec<br />

nous que cet espace trop restreint ne<br />

nous permettra pas de faire ressortir la<br />

responsabilité de chacun de ces agents<br />

du sous-développement dans cette insoutenable<br />

situation dans laquelle sont<br />

confinées les masses exploitées humiliées<br />

et parfois tout simplement oubliées.<br />

Cependant quand l’impérialisme<br />

à la faveur de complices locaux parvient<br />

à brader le patrimoine économique,<br />

il nous reste un dernier rempart, notre<br />

Culture. Elle englobe un nombre infini<br />

d’arts ainsi que d’autres aspects de la<br />

vie nationale liés à nos us et coutumes.<br />

Le Vodou l’une des formes les plus vivantes<br />

d’expression de cette culture qui<br />

nous est propre dérange plus d’un autant<br />

par sa haute dimension spirituelle<br />

que par son caractère revendicatif et<br />

anticonformiste.<br />

Les religions occidentales, courroies<br />

de transmission de l’esclavage<br />

mental, sont strictement programmées<br />

pour imposer aux masses populaires<br />

l’aliénation culturelle. Haïti Liberté, à<br />

travers ses colonnes se fait volontiers<br />

l’écho de ces avant-gardistes déterminés<br />

à défendre la culture authentique<br />

Jonas Attis<br />

contre toute forme d’agression venant<br />

des minables suppôts de l’impérialisme.<br />

C’est dans cette démarche que se situe<br />

Jonas Attis.<br />

Fòk AYITI chanje, ainsi s’intitule<br />

la merengue <strong>2015</strong> exécutée sur un<br />

rythme racine par le groupe Jonas Attis<br />

Music qui porte le nom de celui qui en<br />

est le principal initiateur. Ce texte bien<br />

travaillé où fusent les revendications<br />

relatives à la protection du Vodou est<br />

chanté sur un rabòday soutenu par des<br />

instruments authentiques. Les mélodies<br />

envoûtantes des cornets s’harmonisent<br />

avec le rythme entrainant des tambours<br />

bien accordés interpellant la conscience<br />

de tous ceux qui feignent que le Vodou<br />

et la langue Ayisyen ne constituent pas<br />

les deux éléments fondamentaux de<br />

notre patrimoine culturel. Et pourtant,<br />

les deux sont les assises inébranlables<br />

de notre être, de notre haïtianité.<br />

Kenbe KILTI nou<br />

Tradisyon nou<br />

Idantite nou<br />

Pou nou vanse<br />

Se fyète nou<br />

Mizik Nanm nou<br />

Se Zantray nou<br />

Pou n devlope<br />

Jonas Attis sur scène en compagnie d’une chanteuse<br />

Historiquement, le Vodou tout<br />

aussi bien que la langue haïtienne ont<br />

largement contribué à provoquer une<br />

révolte de la conscience. C’est d’ailleurs<br />

ce qui a abouti à l’indépendance de<br />

notre pays en déliant nos mains et nos<br />

pieds des chaines de l’esclavage inhumain.<br />

Par la suite, l’occident, pour compenser<br />

cette défaite indigeste s’est rabattu<br />

sur cette institution pour distiller<br />

cette douce violence.<br />

C’est pour prendre sa revanche à<br />

travers l’évangile de la résignation répandue<br />

dans l’alambic de l’aliénation<br />

tout en brandissant le spectre de l’enfer,<br />

que cet Occident va tenter de nous contraindre<br />

à mépriser notre propre culture<br />

pour adopter la sienne. Si se pa sa se<br />

nan bib yo a na wè paradi aloral sa<br />

a blan an yo envante pou nou an.<br />

D’aucuns estiment à raison que c’est<br />

ce qui a entrainé notre pays jusqu’aux<br />

confins insondables de ce sous-développement<br />

chronique dans lequel il est<br />

rivé depuis deux siècles.<br />

Li fin ban nou libète<br />

Nou kalonnen l<br />

Pwòp KILTI nou anba pye<br />

N ap pilonnen l<br />

Yo kenbe ANPERÈ a<br />

Y asasinen l<br />

Ce paragraphe suffit pour nous<br />

donner une idée des pulsions criminelles<br />

inlassables des tenants de l’oligarchie<br />

plus que jamais déterminés à assassiner<br />

aussi la culture authentique de la même<br />

façon qu’ils l’on fait sur le père fondateur<br />

de la Nation Haïtienne. L’appel<br />

incessant au rejet de notre culture<br />

participe de la démarche de l’occident<br />

pour nous anéantir définitivement. A<br />

quelque chose malheur est parfois bon<br />

fort heureusement, l’hypocrisie, la corruption,<br />

le vol et l’immoralité constituant<br />

le fondement de la religion, passent<br />

pour être ce créneau qu’il utilise pour<br />

diffuser la haine contre les serviteurs<br />

qui pratiquent le Vodou.<br />

Pour une performance optimale<br />

de son texte musical, Jonas a pu bénéficier<br />

des services de Lolo et de Mirla<br />

de Boukmann Eksperyans. D’un autre<br />

coté, Peterson Joseph et James Carrier<br />

se sont chargés d’exécuter les notes en<br />

sifflant dans des cornets ; tandis que<br />

Jean Baptiste Ostine, Woulele Marcelin<br />

et Lion gardaient la vitesse sur les percussions.<br />

L’artiste n’a pas cessé de le<br />

chanter et de façon lancinante il nous<br />

interpelle:<br />

M pa wè Tanbou<br />

M pa wè VODOU<br />

M pa wè Lakou<br />

M pa wè Rasin<br />

Yo pa entegre KILTI lakay<br />

\Woy, nan kanaval (Bis)<br />

Le procès de Félix Bautista se poursuit en République Dominicaine !<br />

Le procès de Félix Bautista se poursuit<br />

en République Dominicaine.<br />

Le Sénateur Bautista est poursuivi<br />

pour détournement de fonds, blanchiment<br />

d'argent, escroquerie et faux<br />

contre les Etats Dominicain et Haïtien.<br />

Après l'audience de ce jeudi 29<br />

janvier <strong>2015</strong>, trois autres audiences<br />

sont prévues mardi, mercredi et jeudi<br />

prochains. Selon la Justice dominicaine,<br />

Félix Bautista et consorts sontnotamment<br />

poursuivis pour blanchiment<br />

d'argent.<br />

Les entreprises de Félix Bautista<br />

Hadom, (DOCE) et ROFI exécutent<br />

des contrats de construction en Haïti<br />

pour près de 800 millions de dollars<br />

américains provenant des Fonds du<br />

Petro Caribe avec la complicité de<br />

René Préval, Michel Martelly, Jean<br />

Max Bellerive et de Laurent Lamothe.<br />

Le 31 mars 2012, la journaliste<br />

dominicaine Nuria avait présenté<br />

à la télévision dominicaine les relevés<br />

bancaires, les numéros de compte des<br />

entreprises dominicaines de construction<br />

indiquant des transferts d'argent<br />

de 2, 587.000 US à Michel Martelly<br />

jusqu' au mois de novembre 2011,<br />

après son investiture à titre de potsde-vin.<br />

Ces relevés bancaires exhibés<br />

par la journaliste dominicaine sont des<br />

justificatifs irréfutables des virements<br />

de fonds faits entre la Banco Reservas,<br />

la Banco Popular en République<br />

Dominicaine et la Unibank en Haïti au<br />

compte de Michel Martelly.<br />

Félix Bautista<br />

La justice haïtienne se tait quand<br />

Félix Bautista, Michel Martelly,<br />

René Préval, Laurent Lamothe et<br />

Jean Max Bellerive sont dans le<br />

viseur de la Justice dominicaine pour<br />

détournement et blanchiment des<br />

fonds du Petro Caribe<br />

D'après des sources dominicaines<br />

proches des services de renseignement<br />

de la République dominicaine,<br />

les autorités de ce pays disposent<br />

de vidéos montrant Michel Martelly<br />

à la banque en train d'encaisser ses<br />

chèques.<br />

En date du 2 avril 2013, l'avocat<br />

Newton Louis St Juste, assisté de son<br />

confrère André Michel, a déposé une<br />

plainte dénonciatoire au Parquet de<br />

Port-au-Prince contre le Président<br />

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Martelly pour les 2.5 millions de dollars<br />

américains reçus de Félix Bautista<br />

en novembre 2011 après son investiture.<br />

Malgré la diligence de la Justice<br />

dominicaine pour faire la lumière sur<br />

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le blanchiment présumé des Fonds du<br />

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Haïtien, la Justice Haïtienne se tait.<br />

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Vol. 8 • No. 30 • Du 4 au 10 <strong>Fevrier</strong> <strong>2015</strong><br />

<strong>Haiti</strong> Liberté/<strong>Haiti</strong>an Times<br />

7


Perspectives<br />

L’IJDH dénonce l’ambassadrice US aux<br />

Nations Unies Samantha Power<br />

Remémoration 100 ans<br />

d’occupation d’Haïti !<br />

Les propos de l’ambassadrice Samantha<br />

Power : « le pouvoir aux<br />

mains d’une seule personne est constitutionnel<br />

en Haïti», est incorrect<br />

et dangereux.»<br />

L<br />

’Institut pour la Justice et la Démocratie<br />

en Haïti (IJDH) a réagi<br />

à la déclaration faite par l’ambassadrice<br />

américaine aux Nations<br />

Unies Samantha Power à savoir que<br />

le fait par le Président Martelly de<br />

gouverner par décret sans un Parlement<br />

est «autorisé par la Constitution<br />

d’Haïti». L’IJDH dit qu’elle «est<br />

incorrecte de fait, et dangereuse<br />

en tant que fondement de politique.<br />

L’ambassadrice Power a fait<br />

cette déclaration le 29 Janvier, lors<br />

d’un briefing à l’ONU à propos de<br />

la mission du Conseil de sécurité<br />

des Nations Unies en Haïti, du 23<br />

au 25 janvier. Des élections n’ont<br />

pas eu lieu en Haïti depuis plus de<br />

trois ans, entraînant des vacances<br />

au niveau de tous les sièges au Parlement<br />

; sauf dix sièges au Sénat,<br />

ainsi que de tous les bureaux élus<br />

locaux. Le même jour de l’exposé<br />

de l’Ambassadrice Power, vingt<br />

groupes haïtiens de droits humains<br />

ont dénoncé l’installation inconstitutionnelle<br />

d’un gouvernement sans<br />

l’approbation du Parlement.<br />

«<br />

Rien dans la Constitution d’Haïti<br />

ne permet le pouvoir d’exercer<br />

par une seule personne. La Constitution<br />

a clairement exigé des élections<br />

législatives en 2011 et 2014,<br />

ce à quoi le gouvernement a failli,<br />

créant ce vide inconstitutionnel », a<br />

déclaré Nicole Phillips, une avocate<br />

du staff de l’IJDH. L’avocate Phillips<br />

a averti qu’«une mauvaise interprétation<br />

d’un fait aussi fondamental<br />

pourrait conduire à de dangereuses<br />

pratiques de mauvaise information.<br />

Considérant le grand rôle joué par<br />

l’ONU et les Etats-Unis en Haïti,<br />

l’enjeu est grand.» Le Conseil de sécurité<br />

des Nations Unies contrôle la<br />

MINUSTAH, la Mission de maintien<br />

de la paix en Haïti, qui dépensera<br />

plus de 500 millions de dollars cette<br />

année.<br />

L’IJDH a noté que la déclaration<br />

de l’ambassadrice Power<br />

a reconnu les dangers potentiels<br />

d’un pouvoir présidentiel sans un<br />

contrôle de l’action gouvernementale,<br />

et a vivement exhorté<br />

à ce que se tiennent «des élections<br />

libres, justes et inclusives, dès que<br />

possible.» Mais le Directeur exécutif<br />

de l’IJDH, Brian Concannon, a averti<br />

L’ambassadrice américaine aux Nations Unies Samantha Power<br />

que «la pression que ces propos ont<br />

placé sur l’Exécutif haïtien a été<br />

minée par l’échec de la déclaration à<br />

placer les responsabilités sur le président<br />

Martelly qui en premier lieu<br />

a créé la crise.»<br />

L’ONU et le gouvernement<br />

des Etats-Unis ont été critiqués en<br />

Haïti et à l’étranger pour le soutien<br />

aveugle offert au Président Martelly.<br />

Bien que les causes de la crise<br />

soient complexes, la plupart des<br />

observateurs conviennent qu’un un<br />

rôle important revient à la mise en<br />

place par le Président Martelly d’une<br />

série de conseils électoraux qui<br />

n’ont pas réussi à se conformer à la<br />

Constitution et qui ont maximisé son<br />

influence sur les élections. L’avocate<br />

Phillips a ajouté que «la crise politique<br />

en Haïti a été générée par un<br />

non-respect de la Constitution. Si<br />

Brian Concannon<br />

la communauté internationale veut<br />

contribuer à une solution à la crise,<br />

il lui faut critiquer les pratiques illégales,<br />

non les cautionner.»<br />

Pour plus d’informations sur les<br />

questions juridiques liées à la crise<br />

politique en Haïti, voir le document<br />

de l’IJDH : Assurer des élections équitables<br />

en Haïti: analyse juridique<br />

d’événements récents.<br />

Contact:<br />

Nicole Phillips, Avocate. Institute<br />

for Justice & Democracy in <strong>Haiti</strong><br />

(San Francisco), nicole@ijdh.org,<br />

Tél. 510-715-2855<br />

Brian Concannon, Jr., Avocat.<br />

Institute for Justice & Democracy<br />

in <strong>Haiti</strong> (Boston), brian@ijdh.<br />

org, Tél.1-617-652-0876-2630029<br />

(English, French, Creole)<br />

Boston 30 Janvier <strong>2015</strong><br />

L'ambassade des Etats-Unis en <strong>Haiti</strong><br />

Dans le cadre de la remémoration du<br />

centenaire de l’occupation américaine<br />

du 28 juillet 1915 au 28 juillet <strong>2015</strong>,<br />

plusieurs organisations de la société civile<br />

et du mouvement social et populaire<br />

ont lancé diverses activités pour sensibiliser<br />

le peuple haïtien sur la question de<br />

l’occupation et exiger le départ de la Mission<br />

des Nations Unies pour la Stabilisation<br />

en Haïti (MINUSTAH). L’occupation<br />

américaine en Haïti a duré 19 longues<br />

années (1915-1934). La MINUSTAH<br />

compte déjà 11 ans sur le territoire national<br />

sous les yeux d’une élite politique<br />

et économique dégoutante et répugnante<br />

qui ne lutte que pour le contrôle du pouvoir<br />

politique. Elle se fout de la souveraineté<br />

nationale et de la dignité du peuple<br />

haïtien.<br />

Il est écrit dans l’Acte de<br />

l’Indépendance d’Haïti, proclamée le<br />

premier Janvier 1804 : « de renoncer<br />

à jamais à la France, de mourir plutôt<br />

que de vivre sous sa domination et de<br />

combattre jusqu’au dernier soupir pour<br />

l’Indépendance, » donc pour la sauvegarde<br />

de la souveraineté de la première<br />

République nègre du monde. Qui lutte<br />

aujourd’hui pour préserver l’Indépendance<br />

acquise dans le sang de nos ancêtres et la<br />

souveraineté nationale ?<br />

Dans cet ordre d’idées, le Mouvement<br />

de Liberté, l’Egalité des Haïtiens<br />

pour la Fraternité (MOLEGHAF) et le<br />

Mouvement de Développement National<br />

(MODENA) se sont mis d’accord pour<br />

organiser une série d’activités pour marquer<br />

le centenaire de ce premier affront à<br />

l’indépendance et la souveraineté d’Haïti.<br />

Ils comptent organiser un sit-in devant<br />

l’ambassade des Etats-Unis en Haïti, sise<br />

à Tabarre, le 28 de chaque mois, jusqu’au<br />

28 juillet <strong>2015</strong> pour continuer de dénoncer<br />

non seulement la présence des soldats<br />

des Nations Unies sur la terre de Dessalines,<br />

mais également l’ingérence des<br />

grandes puissances étrangères dans les<br />

affaires internes d’Haïti.<br />

Le Premier sit-in a été réalisé<br />

le mercredi 28 janvier dernier devant<br />

l’ambassade Yankee. « A bas occupation<br />

! A bas impérialisme ! A bas ingérence<br />

étrangère ! A bas Pamela Ann White ! A<br />

bas Sandra Honoré ! Le pays n’est pas à<br />

vendre. » Tels sont les cris des militants<br />

anti-occupations et anti-impérialistes. Il<br />

est important de savoir que l’occupation<br />

étrangère d’un territoire, n’a d’autre objectif<br />

que de piller les ressources naturelles<br />

du pays hôte. Il faut lutter assidûment<br />

pour la combattre, selon le secrétaire général<br />

du MOLEGHAF, Oxygène David. Le<br />

prochain sit-in est fixé pour le vendredi<br />

27 février <strong>2015</strong> devant l’ambassade des<br />

Etats-Unis à Port-au-Prince, a-t-il annoncé.<br />

Ces activités ont besoin de la solidarité<br />

de nos compatriotes tant en Haïti qu’à<br />

l’étranger. La lutte pour la désoccupation<br />

du territoire est l’affaire de tous les Haïtiens<br />

conséquents ici et ailleurs. An n pote<br />

kole pou n mete MINUSTAH deyò nan<br />

peyi a. An n pote kole pou di gwo peyi<br />

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8 <strong>Haiti</strong> Liberté/<strong>Haiti</strong>an Times<br />

Vol. 8 • No. 30 • Du 4 au 10 <strong>Fevrier</strong> <strong>2015</strong>


This Week in <strong>Haiti</strong><br />

Portrait of an Uprising:<br />

After Quake’s Fifth Anniversary,<br />

Political Aftershocks Continue Rocking <strong>Haiti</strong><br />

On Feb. 2, a national transport strike left streets around <strong>Haiti</strong> empty, with occasional<br />

protest pyres of burning tires. This scene is from Port-au-Prince.<br />

Thousands marched through the capital on Jan. 11, <strong>2015</strong> to demand Martelly resign<br />

and UN troops leave. They were met by tear-gas, rubber bullets, and water cannon.<br />

by Kim Ives<br />

Port-au-Prince’s hilltop slum of Fort National<br />

offers a perfect example of the<br />

irony, agony, and struggle that grip <strong>Haiti</strong><br />

today.<br />

Its rocky moonscape is littered with<br />

piles of dirt, debris, and garbage. Untold<br />

hundreds of residents died here when<br />

the Jan. 12, 2010 earthquake destroyed<br />

eight out of ten of the closely-packed cinderblock<br />

and tin shacks which crowded<br />

– and today again crowd – dark narrow<br />

corridors down which sewage runs. Flies<br />

and rats cohabit this grim warren with<br />

large families whose children in doorways<br />

(often barricaded by no more than a curtain)<br />

squat like frogs, leaping away when<br />

a stranger passes.<br />

Looking out across Fort National’s<br />

patchwork of tin rooftops, tendrils of<br />

twisted rusting iron rebar reach out of<br />

unfinished cinderblock walls, like fingers<br />

beseeching the heavens for manna.<br />

At the top of this neighborhood<br />

perched on top of the capital’s highest<br />

downtown hill is a giant billboard that<br />

once showed an architect’s vision of a<br />

leafy flowered apartment complex with<br />

wide walkways and well-dressed people.<br />

This construction project, to be carried out<br />

by a Dominican construction firm under a<br />

contested no-bid contract, was to be funded<br />

with $174 million of the more than<br />

$13 billion in international aid pledged to<br />

<strong>Haiti</strong> after the earthquake. The sign, along<br />

with its promise, has long since faded,<br />

like so many projects trumpeted in <strong>Haiti</strong><br />

after the earthquake. Less than half of the<br />

$13 billion has ever been dispersed, and<br />

beyond a few luxury hotels and a giant<br />

assembly park in the north, far from the<br />

earthquake area, it is hard to see much<br />

change in <strong>Haiti</strong>’s harsh realities after the<br />

world’s outpouring of support.<br />

Where did Fort National’s $174<br />

million go?<br />

Daniel Tercier/Haïti Liberté<br />

Kim Ives/Haïti Liberté<br />

“We were told by Martelly’s officials<br />

that about $44 million of it supposedly<br />

went to build about 3000 small<br />

homes out in the remote desert by Morne<br />

à Cabri,” said former Sen. Moïse Jean-<br />

Charles. “But when I asked Martelly’s Finance<br />

Minister in a Senate hearing where<br />

the rest of the money went, he just smiled.<br />

At least, I thought, that was honest.”<br />

The Fort National neighborhood<br />

is also home to Fort National, a fortress<br />

built by <strong>Haiti</strong>’s founding father Gen. Jean-<br />

Jacques Dessalines to guard against feared<br />

French, English, or Spanish reprisals or<br />

recolonization attempts after <strong>Haiti</strong>’s Jan.<br />

1, 1804 independence proclamation, the<br />

first in Latin America.<br />

However, today, this garrison built<br />

to repel foreign invaders is occupied by<br />

them: troops of the hated United Nations<br />

Mission to Stabilize <strong>Haiti</strong> or MINUSTAH.<br />

Deployed in <strong>Haiti</strong> since Jun. 1, 2004, the<br />

Brazilian-led force, now about 7,500, has<br />

been responsible for massacres, rapes,<br />

sexual abuse, and, most notoriously, the<br />

import of cholera in October 2010. Outhouses<br />

leaking Nepalese UN soldiers’<br />

feces infected <strong>Haiti</strong>’s largest river and set<br />

off the world’s worst cholera epidemic,<br />

which has now claimed about 9,000 <strong>Haiti</strong>an<br />

lives. Despite three lawsuits being<br />

brought against it in New York, the UN refuses<br />

any responsibility for the outbreak.<br />

The faded sign announcing neverbuilt<br />

housing and the machine-gun toting<br />

silhouettes of UN soldiers atop the walls<br />

of Dessalines’ fortifications are among the<br />

constant goads that make Fort National’s<br />

residents among the most militant, organized,<br />

and mobilized in Port-au-Prince.<br />

The neighborhood is home to the Movement<br />

for Liberty, Equality, and Fraternity<br />

among <strong>Haiti</strong>ans (MOLEGHAF), a popular<br />

organization which is central in the<br />

political party Dessalines Coordination<br />

(KOD), formed last February. Greeted by<br />

residents like the neighborhood’s mayor,<br />

Oxygène David, 40, is a leader of both<br />

organizations and lives in an earthquakedamaged<br />

one-room hovel buried deep<br />

within Fort National’s winding corridors.<br />

A former telephone-pole wire-splicer for<br />

the state telephone company TELECO,<br />

Oxygène lost his job in 2008 when the<br />

public enterprise was privatized under<br />

former President René Préval. Oxygène<br />

became a leader of <strong>Haiti</strong>’s anti-neoliberal<br />

mobilization, organizing weekly picketlines<br />

in front of the Social Affairs Ministry<br />

demanding back pay and reparations. For<br />

his militancy, he was twice thrown in jail<br />

for months – without trial – under both<br />

Presidents Préval and Martelly.<br />

Throughout the night of Jan. 11<br />

until 5 a.m., to mark the earthquake’s<br />

fifth anniversary, hundreds of Fort National<br />

residents thronged around a stage<br />

erected in a vacant lot near the top of the<br />

neighborhood. The event was organized<br />

by several local “baz” – small associations<br />

of young people – but the principal<br />

one was “Baz Rezistans”, the Resistance<br />

Base, whose members are part of MO-<br />

LEGHAF. Most of the night consisted<br />

of <strong>Haiti</strong>an musicians performing rasin<br />

(roots) and rap music with a sharply political<br />

theme. But there were also political<br />

speeches.<br />

“We have to remain mobilized to<br />

fight against the (s)elections they are<br />

going to try to foist upon us,” Oxygène<br />

told the crowd. “There can be no free, fair,<br />

and sovereign elections unless Martelly<br />

resigns and the MINUSTAH leaves. The<br />

coming electoral fever is going to intoxicate<br />

and corrupt many people, making<br />

them ready to accept anything. But we<br />

must stand firm and not let them hand us<br />

another bogus election like that of 2011.”<br />

In 2011, Washington, the Organization<br />

of American States (OAS), and<br />

MINUSTAH intervened in <strong>Haiti</strong>’s sovereign<br />

elections to push out of the run-off<br />

Préval’s favored presidential candidate,<br />

Jude Céléstin, and replace him with former<br />

konpa singer and right-wing cheerleader<br />

Martelly, who eventually won the race.<br />

As the then OAS Ambassador to <strong>Haiti</strong><br />

Ricardo Seitenfus later put it: “Washington<br />

and its allies didn’t just overrule<br />

<strong>Haiti</strong>’s electoral council; they overruled<br />

the <strong>Haiti</strong>an electorate.” He called the pollings,<br />

held on Nov. 28, 2010 and Mar. 20,<br />

2011, “an electoral coup.”<br />

<strong>Haiti</strong>ans, by and large, also saw<br />

this power-play but, still reeling from the<br />

earthquake, resigned themselves to it,<br />

generally saying: “Let’s see what Martelly<br />

can do.” What he did over the next<br />

three and a half years, since his May 14,<br />

2011 inauguration, was establish a neo-<br />

Duvalierist regime whose hallmarks were<br />

blatant corruption, impunity, repression,<br />

intimidation, ineffectiveness, and waste,<br />

all smothered in the most shameless<br />

and expensive propaganda proclaiming<br />

everywhere that “<strong>Haiti</strong> is advancing.”<br />

Scheduled parliamentary and municipal<br />

elections were never held (although three<br />

carnivals annually were), resulting in Parliament’s<br />

expiration on Jan. 12. As demonstrations<br />

grew in size and frequency in<br />

the months leading up to the date, so did<br />

repression, swelling the next demonstration,<br />

and <strong>Haiti</strong> entered a political vicious<br />

circle.<br />

Martelly’s opposition has three<br />

principal currents which remain, until<br />

now, basically united. First, there is the<br />

Patriotic Movement of the Democratic Opposition<br />

(MOPOD), a coalition led mostly<br />

by traditional “political class” leaders like<br />

Turneb Delpé, Martelly’s 2011 challenger<br />

Mirlande Manigat, and former deputy<br />

Serge Jean-Louis. Then there is former<br />

president Jean-Bertrand Aristide’s Lavalas<br />

Family Political Organization, whose current<br />

nominal leader, Dr. Maryse Narcisse,<br />

most recently characterized the party as<br />

the “moderate opposition.” Finally, there<br />

is the Dessalinien current, which is composed<br />

of KOD and the Platform of Dessalines’<br />

Children (PPD), led by former Sen.<br />

Moïse Jean-Charles. (MOPOD recently<br />

changed its “D” to signify Dessalines too.)<br />

The opposition-led nationwide<br />

uprising resulted in the Dec. 13 resignation<br />

of Prime Minister Laurent Lamothe<br />

(Martelly’s long-time business partner) as<br />

well as the freeing of political prisoners,<br />

the replacement of a Martelly pawn who<br />

headed the Supreme Court, and the naming<br />

of a new electoral council.<br />

Despite these concessions, the<br />

weekly, and sometimes daily, demonstrations<br />

of thousands continue, although<br />

met by teargas, rubber bullets, and water<br />

cannon. Every concession the government<br />

is forced to make seems like a provocation<br />

given <strong>Haiti</strong>’s revolutionary mood.<br />

Just this week, on Feb. 2 and 3,<br />

general transport strikes paralyzed the<br />

country, leaving usually vehicle-choked<br />

streets eerily empty, with burning-tire<br />

barricades along major thoroughfares.<br />

Last week, a gallon of gas in <strong>Haiti</strong> still cost<br />

a government-fixed 215 gourdes ($4.58)<br />

per gallon while the U.S. average is $2 a<br />

gallon. On the night of Feb. 2, the government<br />

of Martelly’s new Prime Minister<br />

Evans Paul signed an agreement with<br />

transport unions lowering the gas price to<br />

195 gourdes ($4.15) per gallon. But the<br />

deal has made the population hopping<br />

mad.<br />

“The strike was a complete success<br />

nationwide, the streets without cars<br />

everywhere, and all we got was a 43 cent<br />

reduction?” said one irate demonstrator.<br />

“That’s crazy. This is exactly why Martelly<br />

has to go.”<br />

Every week, another delegation<br />

of officials from North America or Europe<br />

arrives to bring their support to the<br />

embattled Martelly regime. At the end of<br />

January, it was the UN Security Council<br />

and the Club of Madrid which made threeday<br />

visits. It is no surprise that former<br />

Bolivian President and Club of Madrid<br />

Vice-President Jorge Quiroga, on leaving<br />

<strong>Haiti</strong> on Jan. 28, called on MINUSTAH to<br />

“strengthen its presence in <strong>Haiti</strong>” and invited<br />

the UN, OAS, and European Union<br />

to send an "on-site mission to observe the<br />

electoral process." Imperialist “observer”<br />

missions of this nature have intervened<br />

and screwed up <strong>Haiti</strong>an elections in 2000,<br />

2006, and 2011.<br />

“<strong>Haiti</strong>’s deliverance will not come<br />

from the so-called international community,”<br />

said Henriot Dorcent, another<br />

Dessalines Coordination leader. “In fact,<br />

<strong>Haiti</strong>’s deliverance from poverty, injustice,<br />

and political instability will only come<br />

when the <strong>Haiti</strong>an people stop them from<br />

meddling in our internal affairs. That is<br />

what we in KOD, and most of the <strong>Haiti</strong>an<br />

people, are fighting for today.”<br />

On Jan. 28, militants of MO-<br />

LEGHAF and the Movement of National<br />

Development (MODENA) held a picket<br />

line in front of the U.S. Embassy in<br />

Tabarre on the outskirts of the capital. It<br />

was the first of seven monthly anti-imperialist<br />

actions leading up to Jul. 28, <strong>2015</strong>,<br />

the 100th anniversary of the first U.S.<br />

Marine occupation of <strong>Haiti</strong> from 1915 to<br />

1934. The demonstrators had great difficulty<br />

getting to the embassy, having to<br />

beg for and borrow even car fare to travel<br />

there.<br />

“Our struggle today is much like<br />

that of Jean-Jacques Dessalines two centuries<br />

ago or of [anti-occupation guerilla<br />

leader] Charlemagne Péralte fighting the<br />

Americans a century ago,” said Oxygène<br />

David. “The empire has put Martelly<br />

in power as a puppet to carry out their<br />

agenda and surrounded him with an occupation<br />

army for protection. But like our<br />

ancestors, we will continue fighting until<br />

both the puppet and his protectors are<br />

gone. This is the kind of determination the<br />

<strong>Haiti</strong>an people have shown in the past,<br />

and it is the same determination we will<br />

show again today.”<br />

Vol. 8 • No. 30 • Du 4 au 10 <strong>Fevrier</strong> <strong>2015</strong><br />

<strong>Haiti</strong> Liberté/<strong>Haiti</strong>an Times<br />

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10 <strong>Haiti</strong> Liberté/<strong>Haiti</strong>an Times<br />

Vol. 8 • No. 30 • Du 4 au 10 <strong>Fevrier</strong> <strong>2015</strong>


RENCONTRE AVEC UNE GRANDE<br />

RÉSISTANTE VIETNAMIENNE !<br />

Par Kaj Falkman*<br />

Le 27 janvier 1973, les accords de<br />

Paris mettent fin à la guerre américaine<br />

au Vietnam. Parmi les représentants<br />

vietnamiens et seule femme à la<br />

table des négociations, Mme Nguyen<br />

Thi Binh, qu’avait alors rencontrée Kaj<br />

Falkman, diplomate suédois chargé des<br />

affaires vietnamiennes au ministère<br />

des affaires étrangères. L’été dernier, ils<br />

se sont retrouvés à Hanoï.<br />

Lorsque j’ai rencontré Mme Nguyen<br />

Thi Binh à Hanoï au cours de l’été<br />

2014, cela faisait quarante ans que<br />

nous ne nous étions pas vus. C’était à<br />

Paris, lors de la signature de l’accord de<br />

paix en 1973, alors qu’elle était négociatrice<br />

en chef du gouvernement révolutionnaire<br />

provisoire du Sud-Vietnam<br />

(GRP). Seule femme participant aux<br />

négociations entre les Etats-Unis et le<br />

gouvernement de Saïgon d’une part, la<br />

République démocratique du Vietnam et<br />

le GRP d’autre part, elle en était l’étoile<br />

brillante grâce à l’élégance de son français<br />

et à sa rigueur convaincante.<br />

A Hanoï, l’été dernier, Mme Binh<br />

m’a rappelé son expérience personnelle.<br />

A la fin de 1946, à l’âge de dix-neuf<br />

ans, elle abandonna ses études à Saïgon<br />

pour participer au « Mouvement de résistance<br />

aux cheveux longs », une association<br />

féminine pour l’indépendance<br />

nationale. Des centaines de milliers de<br />

femmes manifestèrent dans les grandes<br />

villes du Sud-Vietnam contre la puissance<br />

coloniale française. Co-dirigeante<br />

du mouvement, Mme Binh fut arrêtée<br />

en 1951 et passa trois ans en prison.<br />

Soumise à la torture, elle refusa de<br />

donner les noms d’autres membres de<br />

l’association.<br />

Plus tard, elle décrira sa détention<br />

comme une école révolutionnaire où<br />

elle rencontra des femmes de caractère<br />

qui devinrent ensuite ses « sœurs révolutionnaires<br />

» dans le Front national de<br />

libération (FNL), mouvement de résistance<br />

armée — créé en 1960 — contre<br />

l’occupation américaine et le régime du<br />

premier ministre vietnamien Ngo Dinh<br />

Diem.<br />

Mme Binh, qui a maintenant quatre<br />

vingt-quatre ans, me reçoit dans une<br />

ancienne villa coloniale française qui<br />

sert de bureau au Comité pour la paix<br />

au Vietnam, dont elle est la présidente<br />

: « Nous ne comprenons toujours pas<br />

pourquoi Washington a envoyé deux<br />

millions et demi de jeunes Américains<br />

de l’autre côté du Pacifique pour tuer<br />

trois millions de Vietnamiens, des civils<br />

pour la plupart. Nous ne comprenons<br />

pas non plus, pourquoi vous, les Suédois,<br />

cousins de l’Amérique, avez choisi,<br />

bien avant n’importe quel autre pays<br />

occidental, de soutenir la lutte du peuple<br />

vietnamien pour la liberté, et d’ouvrir<br />

des relations diplomatiques avec Hanoï<br />

[dès 1969]. Nous nous souvenons<br />

particulièrement d’Olof Palme et de son<br />

courage lorsqu’il condamna plus fermement<br />

qu’aucun autre gouvernement<br />

occidental les bombardements américains,<br />

et de Jean-Christophe Öberg, votre<br />

diplomate engagé qui a établi très tôt<br />

d’étroits contacts avec nous et Hanoï. »<br />

« Personne ne pouvait croire à la<br />

théorie des dominos communistes »<br />

«Mme Binh poursuit, après m’avoir<br />

versé du thé vert dans des tasses bleu<br />

et blanc : « Nous ne voulions pas être<br />

entraînés dans la politique mondiale,<br />

nous Vietnamiens qui avons vécu ici<br />

depuis des milliers d’années et cultivé<br />

notre riz. Mais lorsque l’Amérique nous<br />

a embarqués dans son conflit de grande<br />

puissance avec la Chine et l’Union soviétique,<br />

nous avons été contraints de<br />

participer comme champ de bataille face<br />

aux ambitions géopolitiques américaines.<br />

Personne ne pouvait vraiment<br />

croire à la prétendue théorie des dominos,<br />

selon laquelle toute l’Asie céderait<br />

au communisme, uniquement parce que<br />

nous luttions pour notre indépendance<br />

après cent ans de colonialisme français<br />

et d’impérialisme américain. »<br />

La résistante vietnamienne n’a pas<br />

tort : les mémoires des chefs de guerre<br />

L’ancienne vice-présidente du<br />

Vietnam, Mme Nguyên Thi Binh<br />

américains montrent que pas même les<br />

présidents ne croyaient à la doctrine des<br />

dominos, bien que le président Lyndon<br />

B. Johnson (1963-1968) eut déclaré à<br />

plusieurs occasions qu’il « valait mieux<br />

se battre contre le communisme au Vietnam<br />

qu’à San Francisco ! »<br />

Dwight D. Eisenhower fut le premier<br />

chef d’Etat (1953-1961) à formuler<br />

la théorie des dominos après la défaite<br />

française à Dien Bien Phu, au printemps<br />

1954. Lors de son dernier échange en<br />

tant que président en janvier 1961 avec<br />

son successeur John F. Kennedy (1961-<br />

1963) il déclara : « Si le Laos tombe<br />

aux mains des communistes, le reste de<br />

l’Asie du Sud-Est [Vietnam, Cambodge,<br />

Birmanie, Thaïlande, Malaisie] tombera<br />

comme des dominos, sera perdu pour le<br />

monde libre et deviendra une menace<br />

pour la sécurité des Etats-Unis. » Lors<br />

de sa dernière conférence de presse en<br />

novembre 1963, à la question de savoir<br />

si les Etats-Unis allaient abandonner le<br />

Sud-Vietnam, Kennedy répondit : « Le<br />

plus important c’est notre sécurité nationale.<br />

Notre objectif est de ramener nos<br />

soldats à la maison et laisser les Vietnamiens<br />

se défendre eux-mêmes comme<br />

un pays libre et indépendant. »<br />

« Kennedy était déjà dans<br />

le tunnel »<br />

Lorsque je mentionne cette déclaration<br />

à Mme Binh, celle-ci n’y croit guère. Elle<br />

estime que « Kennedy était déjà dans<br />

le tunnel. Il a inondé le Sud-Vietnam<br />

d’armes américaines de haute technologie<br />

et envoyé dix-huit mille prétendus<br />

conseillers qui étaient des instructeurs<br />

militaires pour enseigner l’utilisation des<br />

armes. En réalité, les pilotes américains<br />

dirigeaient leurs hélicoptères de combat<br />

contre nos guérilleros tandis que les soldats<br />

du régime de Saïgon étaient assis à<br />

l’arrière et regardaient. On les a décrits<br />

comme apathiques et moralement las,<br />

parce qu’ils ne voulaient pas participer à<br />

une guerre fratricide. » Pour Mme Binh,<br />

« la grosse erreur des Etats-Unis a été<br />

de croire qu’une partition du Vietnam diviserait<br />

aussi le peuple. Le peuple vietnamien<br />

est une entité historique avec<br />

des liens de sang communs. Le mouvement<br />

de résistance existait dans tout le<br />

Vietnam, même si son emprise était plus<br />

forte dans le Nord-Vietnam. »<br />

Lors de la conférence de Genève sur<br />

l’Indochine, au printemps 1954, peu<br />

après la défaite française, il fut décidé<br />

que le Vietnam serait séparé le long du<br />

17e parallèle par une ligne de démarcation<br />

provisoire entre les zones nord et<br />

sud — comme en Corée. Un référendum<br />

devait avoir lieu deux ans plus tard dans<br />

tout le Vietnam afin que le peuple puisse<br />

décider de son avenir. Eisenhower en<br />

repoussa l’idée car il craignait que le<br />

leader charismatique du Nord-Vietnam,<br />

Hô Chi Minh, gagne avec 80 % des voix<br />

et réunifie le Vietnam.<br />

Neuf moines bouddhistes<br />

tués, à Hué<br />

« Les Américains voulaient établir un<br />

bastion anti-communiste dans le sud.<br />

Ils choisirent un catholique, Ngo Dinh<br />

Diem, comme leader du Sud Vietnam<br />

bouddhiste, car ils le considéraient fidèle<br />

et avec des valeurs occidentales », explique<br />

mon interlocutrice. Lorsque Diem<br />

limita la liberté religieuse, les moines<br />

bouddhistes protestèrent par des manifestations.<br />

Les soldats du gouvernement<br />

ouvrirent le feu et en tuèrent neuf lors<br />

d’une procession à Hué le 8 mai 1963.<br />

Des manifestations de masse contre<br />

le régime eurent lieu dans tout le Sud<br />

Vietnam. Les troupes gouvernementales<br />

arrêtèrent mille quatre cents moines<br />

Mme Nguyen Thi Binh, chef adjoint de la délégation du Front de libération<br />

nationale du Vietnam aux pourparlers de paix de Paris, salue la foule<br />

rassemblée à Trafalgar Square de Londres, le 7 Avril, 1969. (AP Photo)<br />

et mirent le feu à des pagodes, ce qui<br />

provoqua de fortes réactions aux Etats-<br />

Unis. Un exil en Amérique fut proposé à<br />

Diem s’il démissionnait, mais il refusa.<br />

Un groupe de généraux s’empara de lui<br />

et de son frère, et ils furent exécutés le<br />

2 novembre 1963. Vingt jours plus tard,<br />

le président Kennedy était assassiné à<br />

Dallas.<br />

Le chaos régnait alors à Saïgon, une «<br />

guerre civile dans la guerre civile », écrivit<br />

le secrétaire américain à la défense<br />

Robert McNamara dans ses mémoires.<br />

« C’était le moment de se retirer ». Mais<br />

il fit le contraire : sur ordre du nouveau<br />

président Johnson, McNamara entraîna<br />

la plupart des militaires américains, en<br />

particulier les forces aériennes et navales,<br />

au Vietnam. Objectif : aider le<br />

Sud-Vietnam à « gagner son combat<br />

contre la conspiration communiste dirigée<br />

et soutenue de l’extérieur ». En<br />

langage clair, cela signifiait que Hanoï<br />

et le FNL du Sud-Vietnam étaient considérés<br />

comme dirigés et soutenus par<br />

une conspiration communiste fomentée<br />

par la Chine et l’Union soviétique. La<br />

CIA à Saïgon avait une opinion différente<br />

: les véritables racines des forces du<br />

FLN se trouvaient dans le Sud-Vietnam.<br />

McNamara organisa le transfert de cinq<br />

cent cinquante mille soldats américains<br />

pendant la présidence de Johnson.<br />

« Les Américains ne reconnaissent<br />

pas leur culpabilité »<br />

« Après les accords de paix, rappelle<br />

Mme Binh, de nombreux livres ont été<br />

écrits sur le Vietnam, surtout américains<br />

et français, mais ils ne racontent<br />

pas toute la vérité. Ils reconnaissent<br />

leur erreur dans la guerre, mais pas leur<br />

culpabilité. » Dans le film documentaire<br />

d’Errol Morris, The Fog of War<br />

(Brumes de guerre, 2003), à la question<br />

: « Reconnaissez-vous votre culpabilité<br />

? » McNamara répond : « Je refuse de<br />

répondre. La question est trop complexe.<br />

La guerre est tellement complexe<br />

que la raison humaine est incapable de<br />

comprendre toutes ses variables. (…) La<br />

guerre est dans la nature de l’homme.<br />

Nous tuons des gens inutilement. Nous<br />

sommes rationnels, mais la raison a ses<br />

limites. » Dans cette brume illusoire,<br />

McNamara tentait de dissimuler sa culpabilité<br />

et sa responsabilité.<br />

L’offensive du Têt constitua le tournant<br />

de la guerre : le FNL et la République<br />

démocratique du Vietnam (RDV) organisèrent<br />

une rébellion dans une quarantaine<br />

de villes du Sud-Vietnam pendant<br />

la nuit de la nouvelle année vietnamienne<br />

en 1968, attaquèrent des objectifs<br />

militaires et administratifs et occupèrent<br />

notamment l’ambassade américaine à<br />

Saïgon. « Avant, vous vous plaigniez<br />

que l’ennemi était invisible, maintenant<br />

il est partout ! » s’écria, choqué, le président<br />

Johnson, qui se rendait compte que<br />

tous les rapports optimistes de Saïgon<br />

avaient été mensongers. Il congédia le<br />

général William Westmoreland, commandant<br />

en chef des forces américaines<br />

au Vietnam, et le secrétaire à la défense<br />

McNamara, déclara un arrêt partiel des<br />

bombardements sur le Nord, proposa<br />

l’ouverture de négociations de paix<br />

avec Hanoï et annonça son retrait de la<br />

course présidentielle.<br />

Richard Nixon (1969-1974) gagna<br />

l’élection contre la promesse de retirer<br />

les troupes américaines du Vietnam.<br />

Finie la doctrine des dominos de Johnson.<br />

Le nouveau président formula une<br />

nouvelle illusion : le retrait avec « honneur<br />

et dignité ».<br />

Ce qui, aujourd’hui encore, fait rire Mme<br />

Binh : « Personne ne comprenait comment<br />

cette équation allait fonctionner,<br />

encore moins le régime de Saïgon qui<br />

avait réalisé qu’il ne pouvait vaincre<br />

la RDV et le GRP sans la poursuite du<br />

soutien des troupes américaines. » Pour<br />

la résoudre, Nixon engagea comme conseiller<br />

à la sécurité nationale le politologue<br />

Henry Kissinger. Celui-ci constata<br />

que le manque de succès des négociations<br />

de paix quadripartite à Paris était<br />

dû à un blocage entre « les idéologues<br />

fanatiques de Hanoï et les idéalistes inexpérimentés<br />

de Washington. » Il reprit<br />

les négociations avec un membre du<br />

politburo de Hanoi, Lê Duc Tho. Les<br />

entretiens secrets débutèrent à Paris<br />

en février 1969 [[Daniel Roussel y a<br />

consacré un documentaire — avec des<br />

archives inédites —, qui a reçu le prix<br />

du jury au Festival international du film<br />

de Pessac en 2014, lequel devrait être<br />

diffusé sur Arte — nous y reviendrons).<br />

L’accord de paix entre Washington et<br />

Hanoï fut paraphé en octobre 1972.<br />

Mais le président Thieu, du gouvernement<br />

de Saïgon, refusa de signer un accord<br />

qui stipulait le retrait de toutes les<br />

troupes américaines du Sud-Vietnam.<br />

Sans ces troupes, Thieu ne pouvait pas<br />

survivre !<br />

« Le premier ministre suédois<br />

compare l’administration Nixon<br />

aux nazis »<br />

Nixon et Kissinger prirent une décision<br />

fatale qui allait complètement surprendre<br />

les Vietnamiens et étonner le monde<br />

entier : les bombardements de Noël sur<br />

Hanoï et Haïphong. Des vagues de B-52<br />

bombardèrent cette zone pendant douze<br />

jours et nuits entre Noël 1972 et le nouvel<br />

an. La gare ferroviaire de Hanoï,<br />

l’hôpital « suédois » de Bach Maï, des<br />

pagodes et des églises furent indistinctement<br />

touchés par un déluge de bombes.<br />

Plus de mille six cent civils furent tués.<br />

Les Vietnamiens rompirent les négociations<br />

mais les reprirent au début de<br />

l’année suivante. Un accord de paix fut<br />

signé entre les quatre parties à Paris, le<br />

27 janvier 1973. Quinze jours après la<br />

signature, Kissinger se rendit à Hanoi,<br />

invité par Lê Duc Tho pour discuter de<br />

l’aide américaine à la reconstruction<br />

(promise par Nixon mais stoppée par le<br />

Congrès). Dans ses mémoires, Kissinger<br />

se dit déçu que « pas un seul Etat allié<br />

de l’OTAN ne nous ait soutenus ou n’ait<br />

fait preuve de compréhension pour notre<br />

position — particulièrement douloureux<br />

de la part de pays comme le Danemark,<br />

la Belgique et les Pays-Bas qui fondent<br />

leur propre défense sur une stratégie qui<br />

implique des attaques américaines massives<br />

contre des objectifs civils. »<br />

Lorsque Kissinger fait le compte des<br />

gouvernements étrangers qui condamnèrent<br />

les bombardements de Noël, il<br />

mentionne en premier le gouvernement<br />

suédois qui « compara l’administration<br />

Nixon aux nazis. » Dans l’énumération<br />

du premier ministre d’alors Olof Palme,<br />

parmi les sept noms de lieux associés<br />

aux atrocités de l’histoire moderne figurait<br />

Treblinka, (le camp d’extermination<br />

nazi en Pologne en 1942-1943), auquel<br />

il ajouta « Hanoï — Noël 1972. »<br />

Kissinger punit la Suède en rétrogradant<br />

avec effet immédiat les relations diplomatiques<br />

à un niveau sans ambassadeurs.<br />

Par la suite, Kissinger écrivit que Nixon<br />

n’avait pas d’autre alternative que de<br />

bombarder Hanoi pour que Thieu signe<br />

l’accord. Une excuse étonnante ! Une<br />

alternative naturelle eut été que Nixon<br />

révoque Thieu et installe un nouveau<br />

président prêt à signer l’accord et à dire<br />

adieu aux troupes américaines. Le Sud-<br />

Vietnam se serait ainsi épargné sa propre<br />

guerre civile dévastatrice entre 1973<br />

et 1975.<br />

L’agent orange poursuit ses<br />

ravages<br />

Mme Binh rappelle : « La guerre américaine<br />

continue aujourd’hui pour la<br />

quatrième génération de Vietnamiens.<br />

Les nouveau-nés sont touchés par<br />

l’herbicide agent orange/dioxine, qui se<br />

transmet de génération en génération<br />

par les gènes. Quinze jours seulement<br />

après sa prise de fonction en 1961, Kennedy<br />

approuva la demande de l’armée<br />

d’utiliser l’agent orange pour défolier la<br />

forêt où se cachait la guérilla. Répandue<br />

dans les rivières et les rizières, la<br />

dioxine fut utilisée plus tard contre la<br />

population. (…) plus de trois millions de<br />

Vietnamiens en ont été victimes. Toutes<br />

les demandes d’indemnisation ou d’aide<br />

économique aux familles touchées ont<br />

été refusées par les Etats-Unis. »<br />

«Le poison contaminait par inhalation,<br />

par la peau, l’ingestion de nourriture<br />

et d’eau. Il a provoqué des décès et de<br />

graves blessures physiques et mentales.<br />

Malgré les protestations internationales<br />

pour arrêter d’utiliser cette arme<br />

chimique de destruction massive en<br />

violation du droit international, Johnson<br />

et Nixon continuèrent de l’employer<br />

jusqu’en 1971, c’est-à-dire pendant dix<br />

ans !<br />

Dans la pagode Chua Thien Mu à<br />

l’extérieur de Hué, le siège du bouddhisme<br />

au Vietnam, le leader bouddhiste<br />

Thich Hai An me reçoit, vêtu<br />

d’une longue robe gris clair : « En raison<br />

de notre position apolitique durant<br />

la révolte bouddhiste contre Diem, le<br />

peuple a eu confiance en nous. Nous<br />

n’étions ni communistes ni catholiques,<br />

nous n’avions aucun intérêt à préserver,<br />

seulement la volonté morale que la<br />

violence cesse, ce que souhaitait aussi<br />

la population. Nous étions considérés<br />

comme une troisième force. Nous<br />

n’agissons pas politiquement, mais nos<br />

actes peuvent avoir, comme ce fut le<br />

cas, une signification politique. »<br />

Quelle était la proportion de bouddhistes<br />

pratiquants dans la population ? « Peutêtre<br />

jusqu’à 70 %, mais il y a aussi tous<br />

les bouddhistes passifs dont la foi est<br />

tissée dans les croyances traditionnelles<br />

que sont le taoïsme et le confucianisme.<br />

Si l’on tire sur un fil, toute la trame se<br />

défait. (…) Le culte des ancêtres comme<br />

créateurs de la famille et de la communauté<br />

villageoise est toujours présent<br />

chez les Vietnamiens » ajoute Thich.<br />

L’escalier qui mène au ciel<br />

M. Kissinger résume ses souvenirs<br />

de la guerre du Vietnam par ces mots<br />

: « Il ne nous reste plus qu’à espérer<br />

que le Vietnam tombe dans l’oubli de<br />

notre conscience nationale. » Et c’est<br />

un professeur d’histoire qui s’exprime<br />

! Apparemment il espère oublier — et<br />

l’Amérique avec lui — sa coresponsabilité<br />

dans les atrocités commises au<br />

Vietnam. Au contraire, il est de notre<br />

devoir de révéler la vérité historique<br />

avant que nous-mêmes disparaissions<br />

de l’histoire.<br />

Un Vietnamien témoigne de la<br />

profonde réalité de la guerre du Vietnam<br />

par ces trois vers :<br />

La maison de Grand-Mère bombardée<br />

Il n’en reste que l’escalier<br />

qui mène au Ciel.<br />

* Kaj Falkman était chargé des<br />

affaires vietnamiennes au ministère<br />

suédois des affaires étrangères entre<br />

1968 et 1973. Son dernier ouvrage<br />

s’intitule Ekot från Vietnam (L’Echo du<br />

Vietnam, en suédois), Carlsson Bokförlag,<br />

Stockholm, 2014.<br />

Les blogs du Diplo<br />

22 janvier <strong>2015</strong><br />

Vol. 8 • No. 30 • Du 4 au 10 <strong>Fevrier</strong> <strong>2015</strong><br />

<strong>Haiti</strong> Liberté/<strong>Haiti</strong>an Times<br />

11


Perspectives<br />

Discours du président russe Vladimir Poutine<br />

à la Journée Internationale du Souvenir<br />

de l’Holocauste<br />

Intervention de Raul Castro,<br />

au IIIème sommet de la<br />

CELAC, San José, Costa Rica !<br />

Lors de la Journée internationale du<br />

souvenir de l’Holocauste et du 70e<br />

anniversaire de la libération du camp<br />

de concentration d’Auschwitz par<br />

l’armée soviétique, Vladimir Poutine<br />

a visité le Musée juif et le Centre de<br />

la tolérance à Moscou. Le président a<br />

visité l’exposition « Homme et catastrophe<br />

» dédiée à l’extermination massive,<br />

par les nazis, des détenus dans les<br />

camps de concentration. M. Poutine<br />

était accompagné du Grand rabbin de<br />

Russie, Berel Lazar, et du président de<br />

la Fédération des communautés juives,<br />

Alexandre Boroda.<br />

L’Assemblée générale des Nations<br />

unies a déclaré le 27 janvier,<br />

date à laquelle les troupes soviétiques<br />

ont libéré le camp de concentration<br />

d’Auschwitz en 1945, Journée internationale<br />

du souvenir de l’Holocauste.<br />

Discours au Musée juif et Centre<br />

de la tolérance de Moscou du président<br />

de la Russie Vladimir Poutine :<br />

Mes amis,<br />

Il y a 70 ans, les troupes soviétiques<br />

ont libéré le camp de concentration<br />

d’Auschwitz, où les nazis ont<br />

massacré des millions de personnes.<br />

Par la décision de l’Organisation des<br />

Nations unies, ce jour, le 27 janvier, a<br />

été déclaré Journée internationale du<br />

souvenir de l’Holocauste. L’Holocauste,<br />

l’un des crimes les plus meurtriers contre<br />

l’humanité, est devenu un symbole<br />

de deuil et de douleur contre la cruauté<br />

déchaînée et le mépris de la vie humaine.<br />

Il est difficile d’imaginer que dans<br />

ces usines de la mort, les fusillades de<br />

masse et les déportations ont été une<br />

réalité du XXe siècle ; elles furent organisées<br />

de sang-froid dans ce qui semblait<br />

alors être une Europe civilisée. Oui, elles<br />

ont été planifiées et organisées de sangfroid.<br />

Nous avons vu l’exposition – que<br />

vous avez vue aussi –, c’était prévu, une<br />

opération délibérée d’extermination.<br />

Incroyablement simple.<br />

Cependant, comme l’Histoire<br />

l’a montré, là où les idées de l’origine<br />

ethnique ou de la suprématie raciale<br />

sont inculquées aux individus, là où les<br />

graines de la haine inter-ethnique sont<br />

semées, là où les valeurs traditionnelles<br />

humaines sont détruites et foulées au<br />

pied, la civilisation cède inexorablement<br />

et rapidement sa place à la barbarie, et<br />

la paix cède elle-même la place à des<br />

conflits cruels, à la guerre et à l’agression.<br />

Les nazis ont menacé de réduire<br />

en esclavage les peuples de notre État<br />

multi-ethnique. Ceux-ci devaient être<br />

assimilés par la force ou réduits au rang<br />

d’esclaves, sinon ils étaient éliminés afin<br />

de créer un espace vital pour la soi-disant<br />

race supérieure.<br />

Selon les documents du procès de<br />

Nuremberg, six millions de juifs ont été<br />

tués en Europe durant la Shoah. L’horreur<br />

de ces chiffres est insondable. Ils ne<br />

sont pas morts au combat, mais ont été<br />

tout simplement exterminés, gazés puis<br />

brûlés dans les fours ou abattus. Parmi<br />

ces millions, il y avait des centaines de<br />

milliers de nos compatriotes.<br />

Ces crimes ne sont pas et ne<br />

devront jamais être prescrits. Ils ne<br />

peuvent être ni pardonnés, ni oubliés.<br />

Toutes les tentatives pour faire taire ces<br />

événements, les déformer ou réécrire<br />

l’Histoire sont inacceptables et immorales.<br />

Souvent, ces tentatives masquent<br />

le désir de dissimuler un comportement<br />

honteux -– de lâcheté, d’hypocrisie et de<br />

trahison –, afin de justifier une collusion<br />

silencieuse, directe ou indirecte, avec<br />

les nazis dans la mise en œuvre de leur<br />

politique criminelle.<br />

Cependant, les faits historiques<br />

sont irréfutables. Ainsi, ils montrent que<br />

Le président russe Vladimir Poutine<br />

a qualifié d'« inacceptable » toute<br />

« tentative de réécrire l'Histoire<br />

», lors d'une cérémonie à Moscou<br />

au musée du Judaïsme pour le 70e<br />

anniversaire de la libération du<br />

camp d'Auschwitz.<br />

les Banderistes [disciples de Bandera,<br />

leader nazi en Ukraine dans les années<br />

40, NdT] et d’autres collaborateurs et<br />

sbires d’Hitler étaient eux-mêmes impliqués<br />

dans la destruction du peuple juif,<br />

dans la destruction des juifs de Lvov,<br />

d’Odessa, de Kiev et d’autres villes et<br />

villages ukrainiens, pendant que les<br />

nazis conduisaient dans les États baltes<br />

le nettoyage ethnique de Vilnius, Riga et<br />

Tallinn [capitales des États baltes, NdT].<br />

En cette tragique journée, nous<br />

rendons hommage à la mémoire de tous<br />

ceux qui ont été torturés par les nazis<br />

et leurs complices dans les camps de<br />

concentration et les ghettos. Nous pleurons<br />

pour les millions de personnes qui<br />

sont mortes dans les flammes de la plus<br />

sanglante des guerres de toute l’histoire<br />

de l’humanité.<br />

Je tiens à noter que, à l’initiative<br />

d’organisations publiques et religieuses,<br />

et pas seulement d’organisations juives,<br />

la Russie effectue des recherches pour<br />

essayer de retrouver les noms des victimes<br />

dans les fosses communes de<br />

l’Holocauste. Cet effort mérite un soutien<br />

spécial et va certainement se poursuivre.<br />

Aujourd’hui, nous rendons hommage<br />

au courage de ceux qui ont survécu<br />

aux horreurs de l’occupation, à<br />

la violence et à l’humiliation du travail<br />

forcé, ceux qui ont survécu à ces actions<br />

inhumaines et sont restés intacts.<br />

À cet égard, je ne peux m’empêcher<br />

de rappeler une autre date : aujourd’hui,<br />

nous marquons l’anniversaire de la<br />

libération de Leningrad du blocus nazi.<br />

Ce fut encore un autre exemple des<br />

massacres organisés par les nazis, qui<br />

étaient en train de détruire de sang-froid<br />

la population civile de Leningrad par des<br />

bombardements et des tirs d’artillerie.<br />

Nous nous inclinons devant<br />

l’exploit héroïque de l’Armée rouge, des<br />

officiers et des hommes qui ont vaincu<br />

le nazisme et ont arrêté la terrible machine<br />

d’anéantissement. Ce n’était pas<br />

seulement leur patrie qu’ils protégeaient<br />

contre les agresseurs. Leur grande mission<br />

de libération est devenue un acte<br />

d’honneur pour l’ensemble de notre<br />

peuple.<br />

À cet égard, je voudrais dire que,<br />

comme nous venons de le rappeler, les<br />

Russes portaient le poids de la bataille<br />

contre le nazisme. Soixante-dix pour<br />

cent de tous les officiers de l’Armée<br />

rouge et de ses hommes étaient des<br />

Russes, et le peuple russe a fait le plus<br />

grand sacrifice au nom de la victoire.<br />

Cependant, ici, dans l’enceinte du<br />

Musée juif et Centre de la tolérance, je<br />

voudrais rappeler que les citoyens juifs<br />

de l’Union Soviétique ont apporté une<br />

énorme contribution à la victoire sur<br />

notre ennemi. Plus d’un demi-million de<br />

juifs ont combattu dans l’Armée Rouge,<br />

plus de quarante mille étaient des<br />

membres des unités de partisans. Près<br />

d’un tiers d’entre eux étaient des volontaires.<br />

Près de deux cent mille ont été<br />

tués dans les batailles pour leur patrie.<br />

L’héroïsme des représentants de<br />

tous les groupes ethniques, leur amour<br />

désintéressé pour leur patrie, leur état de<br />

préparation pour l’auto-sacrifice resteront<br />

toujours dans notre mémoire, dans<br />

la mémoire reconnaissante des peuples<br />

de la Russie.<br />

Alors que nous célébrons cette<br />

année le 70e anniversaire de la Grande<br />

victoire, nous allons, encore et encore,<br />

adresser nos plus chaleureux remerciements<br />

à nos chers anciens combattants,<br />

y compris ceux qui sont présents ici,<br />

ceux qui ont tout donné d’eux-mêmes<br />

pour la liberté et l’indépendance de leur<br />

patrie.<br />

Amis, alors que nous rendons<br />

hommage, nous devons regarder l’avenir.<br />

Des crimes semblables à l’Holocauste<br />

ne doivent pas être répétés. C’est<br />

notre devoir commun qui, sans exagération,<br />

est le devoir le plus important et le<br />

plus urgent pour l’ensemble de la communauté<br />

mondiale.<br />

C’est vrai, il y a eu des changements<br />

significatifs sur la scène mondiale<br />

au cours des dernières décennies.<br />

Cependant, nous voyons que les idées<br />

inhumaines sont toujours là.<br />

Nous continuons à faire face à<br />

des tentatives pour diviser l’humanité<br />

sur des motifs d’appartenance ethnique,<br />

raciale ou religieuse, à faire face aussi à<br />

des manifestations d’antisémitisme, de<br />

russophobie et à l’intolérance agressive<br />

des autres groupes ethniques, culturels<br />

et traditionnels.<br />

Les nazis ont fait usage de ces<br />

instincts primitifs en leur temps, tandis<br />

que maintenant ils sont utilisés par des<br />

néo-nationalistes, des extrémistes et des<br />

terroristes dans un certain nombre de<br />

pays et de régions.<br />

Nous devons faire face à ces menaces<br />

ensemble, pour protéger la paix<br />

et la liberté du peuple, défendre le droit<br />

des États et des peuples de choisir leur<br />

propre voie de développement.<br />

L’Histoire a montré dans quel terrible<br />

abîme la prétention à la suprématie<br />

mondiale peut conduire l’humanité ; et<br />

quelles tragédies peuvent entraîner les<br />

tentatives visant à faire pression sur des<br />

États souverains ou le non-respect de<br />

leurs droits.<br />

Nous savons tous à quel point<br />

sont dangereuses les attitudes du deux<br />

poids deux mesures ainsi que l’indifférence<br />

aux autres. Prenez, par exemple,<br />

la tragédie que vit actuellement le sudest<br />

de l’Ukraine, où les populations<br />

pacifiques de Donetsk, de Lugansk et<br />

d’autres villes sont assaillies depuis des<br />

mois, et cela de sang-froid.<br />

Je tiens à répéter que, aujourd’hui,<br />

au XXIe siècle, il est important d’améliorer<br />

l’efficacité du système de sécurité<br />

collective et de promouvoir les valeurs<br />

de l’humanisme, de la coopération, et de<br />

toujours garder à l’esprit les leçons que<br />

nous apprenons de l’Histoire.<br />

En conclusion, chers amis, je<br />

ne peux m’empêcher de partager mes<br />

propres impressions sur le film que nous<br />

avons vu. Bien sûr, nous connaissons<br />

tous ces camps de la mort et nous avons<br />

souvent à utiliser des mots tels que inhumain<br />

et criminel, et nous savons ce<br />

qu’est l’Holocauste. Cependant, aussi<br />

cruel que cela puisse paraître, ces mots<br />

sont parfois instrumentalisés et perdent<br />

leur sens premier.<br />

Et quand vous voyez tant de<br />

preuves documentées, elles nous envahissent<br />

avec une force renouvelée. Certains<br />

commencent alors à réaliser ce que<br />

nous avons enduré, ce à quoi l’humanité<br />

a dû faire face à l’époque. Nous rendons<br />

hommage à tous ceux qui sont morts et<br />

à tous ceux qui ont mis un terme à ce<br />

massacre.<br />

Je vous remercie.<br />

Traduit par Toma relu par jj et<br />

Diane pour le Saker Francophone<br />

Source news.kremlin<br />

27 janvier <strong>2015</strong><br />

De gauche à droite le ministre cubain des Affaires étrangères Bruno<br />

Rodriguez et le président Raul Castro Ruiz<br />

Intervention de M. Raul Castro Ruz,<br />

président du conseil d’état et du conseil<br />

des ministres de la république de<br />

Cuba, au troisième sommet de la communauté<br />

des états latino-américains<br />

et caribéens, tenu à San José de Costa<br />

Rica, le 28 janvier <strong>2015</strong>.<br />

Cher président Luis Guillermo<br />

Solís ;<br />

Chers chefs d’État ou de gouvernement<br />

d’Amérique latine et des Caraïbes<br />

;<br />

Chers chefs de délégations et invités<br />

qui nous accompagnent<br />

Notre Amérique, qui s’est engagée<br />

dans une époque nouvelle, a, depuis<br />

la création de la Communauté des<br />

États latino-américains et caribéens,<br />

progressé vers ses objectifs : indépendance,<br />

souveraineté sur les ressources<br />

naturelles, intégration, mise en place<br />

d’un nouvel ordre mondial, justice<br />

sociale et démocratie du peuple, par le<br />

peuple et pour le peuple. L’attachement<br />

à la justice et au droit des peuples est<br />

supérieur à celui de n’importe quelle<br />

autre période historique.<br />

Ensemble, nous sommes la troisième<br />

économie mondiale, nous possédons<br />

les deuxièmes plus grandes<br />

réserves de pétrole, la plus grande biodiversité<br />

de la planète, et concentrons<br />

une bonne part des ressources minières<br />

mondiales.<br />

Développer l’unité dans la diversité,<br />

agir à l’unisson, respecter nos différences<br />

resteront nos premiers objectifs<br />

et une nécessité incontournable ; car les<br />

problèmes du monde s’aggravent, tandis<br />

que persistent de grands dangers et<br />

de terribles problèmes qui dépassent les<br />

capacités nationales, voire sous-régionales.<br />

Les politiques économiques et<br />

sociale, la croissance soutenue de<br />

notre région nous ont permis cette dernière<br />

décennie de faire face à la crise<br />

économique mondiale et de réduire la<br />

pauvreté, le chômage et la distribution<br />

inéquitable de la richesse.<br />

Les profondes transformations<br />

politiques et sociales opérées dans plusieurs<br />

pays de la région ont apporté la<br />

dignité à des millions de familles, enfin<br />

sorties de la pauvreté.<br />

Pourtant, l’Amérique latine et les<br />

Caraïbes restent la région la plus inéquitable<br />

de la planète. Ainsi, 20 p. 100<br />

des foyers à plus bas revenu possèdent<br />

5 p. 100 des revenus totaux ; 167 millions<br />

de personnes souffrent encore<br />

de la pauvreté ; 1 enfant de moins de<br />

quinze ans sur 5 vit dans l’indigence, et<br />

plus de 35 millions de personnes sont<br />

analphabètes.<br />

La moitié de nos jeunes ne<br />

conclut pas le deuxième cycle du<br />

second degré, ce chiffre montant<br />

jusqu’à 78 p. 100 dans le secteur à<br />

plus bas revenu. Les deux tiers de la<br />

Suite à la page (16)<br />

Director: Florence Comeau<br />

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12 <strong>Haiti</strong> Liberté/<strong>Haiti</strong>an Times<br />

Vol. 8 • No. 30 • Du 4 au 10 <strong>Fevrier</strong> <strong>2015</strong>


Perspectives<br />

Conversation avec le Président syrien Bachar al-Assad !<br />

1ère partie<br />

Le 20 janvier <strong>2015</strong>, à Damas, le Président<br />

syrien Bachar al-Assad a accordé<br />

une entrevue à M. Jonathan Tepperman,<br />

Rédacteur en chef du Foreign Affairs<br />

Magazine. Voici le texte intégral<br />

publié simultanément le lundi 26 janvier<br />

<strong>2015</strong>, en anglais et en arabe, par le<br />

magazine newyorkais, le site de la Présidence<br />

syrienne et l’Agence Arabe Syrienne<br />

d’Information SANA. Nous l’avons<br />

traduit à partir de la version anglaise.<br />

[NdT].<br />

1. M. Jonathan Tepperman :<br />

J’aimerais commencer par vous interroger<br />

sur la guerre. Elle dure depuis près de<br />

quatre années et vous en connaissez les<br />

statistiques : selon l’ONU, plus de deux<br />

cent mille personnes tuées, un million de<br />

blessés et plus de trois millions de Syriens<br />

ayant fui le pays. Vos forces ont aussi subi<br />

de lourdes pertes. La guerre ne peut durer<br />

éternellement. Comment en voyez-vous<br />

la fin ?<br />

Bachar al-Assad : Partout dans<br />

monde, toutes les guerres se sont toujours<br />

soldées par une solution politique parce<br />

que la guerre, en elle-même, n’est pas<br />

la solution. La guerre est l’un des instruments<br />

de la politique. Ainsi vous finissez<br />

par une solution politique. Globalement,<br />

c’est ainsi que nous la voyons.<br />

2. M. Jonathan Tepperman: Vous<br />

ne pensez pas que cette guerre se réglera<br />

militairement?<br />

Bachar al-Assad : Non. Toute<br />

guerre se termine par une solution politique.<br />

3. M. Jonathan Tepperman :<br />

Votre pays est de plus en plus divisé. On<br />

pourrait parler de trois mini-états : l’un<br />

contrôlé par le gouvernement, l’autre<br />

contrôlé par l’EIIL et Jabhat al-Nousra,<br />

puis un autre contrôlé par l’opposition<br />

sunnite et kurde plus laïque. Comment<br />

allez-vous faire pour rassembler et réunifier<br />

la Syrie ?<br />

Bachar al-Assad : Tout d’abord,<br />

cette image n’est pas exacte, parce que<br />

vous ne pouvez parler de mini-états sans<br />

parler des gens qui y vivent. Le peuple syrien<br />

est toujours pour l’unité de la Syrie et<br />

soutient toujours son gouvernement. Les<br />

factions que vous avez citées contrôlent<br />

certaines régions, mais se déplacent d’une<br />

région à une autre. Elles sont instables,<br />

sans lignes de démarcation claires entre<br />

les différentes forces. Parfois, elles s’associent<br />

avant de se déplacer. La question<br />

principale concerne la population. Et la<br />

population soutient toujours l’État indépendamment<br />

de son soutien, ou non, à<br />

sa politique. Je veux dire que la population<br />

soutient l’État en tant que représentant de<br />

l’unité de la Syrie. Donc, tant que le peuple<br />

syrien croit en l’unité, tout gouvernement<br />

et tout représentant officiel peuvent unifier<br />

la Syrie. En revanche, si le peuple est<br />

divisé en deux, trois ou quatre groupes,<br />

nul ne peut unifier le pays. Voilà comment<br />

nous voyons les choses.<br />

4. M. Jonathan Tepperman :<br />

Vous pensez vraiment que les sunnites<br />

et les Kurdes croient encore en une Syrie<br />

unifiée ?<br />

Bachar al-Assad : Si vous vous<br />

rendiez à Damas aujourd’hui, vous<br />

constateriez que les différentes couleurs<br />

de notre société -disons le-ainsi- vivent<br />

ensemble. En Syrie, les divisions ne se<br />

fondent pas sur des bases confessionnelles<br />

ou ethniques. Même dans la région<br />

kurde dont vous parlez, nous avons deux<br />

couleurs différentes : les Arabes étant plus<br />

nombreux que les Kurdes. Il ne s’agit donc<br />

pas d’une question d’ordre ethnique, mais<br />

de factions qui contrôlent, militairement,<br />

certaines zones du pays.<br />

5. M. Jonathan Tepperman : Il y<br />

a un an, l’opposition ainsi que les gouvernements<br />

étrangers soutenaient que votre<br />

destitution était la condition préalable aux<br />

négociations. Ce n’est plus le cas. Les diplomates<br />

sont maintenant à la recherche<br />

d’une solution intermédiaire qui vous<br />

permettrait de garder un rôle. Aujourd’hui<br />

même, le New York Times a publié un<br />

article concernant le soutien appuyé des<br />

États-Unis en faveur des initiatives de<br />

paix russe et onusienne. L‘article souligne<br />

que : « L’Occident n’exige pratiquement<br />

plus que le président de la Syrie quitte<br />

immédiatement le pouvoir ». Vu ce changement<br />

d’attitude de la part de l’Occident,<br />

êtes-vous désormais plus ouvert à une<br />

solution négociée du conflit menant à une<br />

transition politique ?<br />

Bachar al-Assad : Dès le tout<br />

début nous étions ouverts. Nous nous<br />

sommes engagés dans un dialogue avec<br />

chaque partie en Syrie, qu’il s’agisse d’un<br />

parti, d’un courant, d’une personnalité et<br />

de n’importe quelle entité politiques. Nous<br />

avons modifié la Constitution et nous<br />

sommes ouverts à toutes les discussions.<br />

Mais quand vous voulez agir, vous ne le<br />

faites pas en fonction de l’opposition ou<br />

du gouvernement, mais en fonction des<br />

Syriens. Il se trouve parfois que vous ayez<br />

affaire à une majorité qui n’appartient à<br />

aucun courant. Donc, aussi longtemps<br />

que vous vous attaquez à un problème<br />

national et que vous voulez le changement,<br />

chaque Syrien a son mot à dire.<br />

Ainsi, le dialogue ne peut se résumer au<br />

gouvernement et à l’opposition, mais doit<br />

s’instaurer entre les différentes parties et<br />

entités syriennes. Voilà comment nous envisageons<br />

le dialogue. C’est là un premier<br />

point. Le deuxième est que, quelle que soit<br />

la solution que vous adoptiez, vous devrez<br />

finalement revenir vers le peuple par voie<br />

de référendum, parce que vous parlez de<br />

Constitution ou de modification d’un système<br />

politique. Vous devrez consulter le<br />

peuple syrien. Ce n’est pas la même chose<br />

que de s’engager dans un dialogue et de<br />

prendre des décisions. Le dialogue ne peut<br />

se faire uniquement entre le gouvernement<br />

et l’opposition.<br />

6. M. Jonathan Tepperman :<br />

Donc, vous êtes en train de dire que vous<br />

n’accepterez aucune sorte de transition<br />

politique qui n’ait été soutenue par voie<br />

référendaire ?<br />

Bachar al-Assad : Exactement.<br />

C’est au peuple de prendre la décision et à<br />

personne d’autre.<br />

7. M. Jonathan Tepperman : Estce<br />

que cela signifie qu’il n’y a pas place<br />

pour les négociations ?<br />

Bachar al-Assad : Non, nous<br />

irons en Russie, nous nous rendrons à ces<br />

négociations, mais la question qui se pose<br />

est : avec qui négocierons-nous ? En tant<br />

que gouvernement, nous avons des institutions,<br />

nous avons une armée, et nous<br />

avons une influence, positive ou négative,<br />

dans n’importe quelle direction et à tout<br />

moment ; alors que les gens avec lesquels<br />

nous allons négocier : qui représentent-ils<br />

? Là est la question. Parler d’opposition<br />

implique d’en préciser le sens. En général,<br />

l’opposition dispose de représentants<br />

dans l’administration locale, au parlement,<br />

dans les institutions, et ses représentants<br />

doivent s’appuyer sur des racines<br />

populaires qui les délèguent. Dans la crise<br />

actuelle, vous devez vous poser des questions<br />

quant à l’influence de l’opposition<br />

sur le terrain. Vous devez vous rappeler ce<br />

que les rebelles ont déclaré publiquement<br />

et à plusieurs reprises : « l’opposition ne<br />

nous représente pas ». Si donc, vous envisagez<br />

un dialogue fructueux, il devra être<br />

entre le gouvernement et les rebelles. Par<br />

ailleurs, l’opposition signifie qu’elle est nationale,<br />

c’est-à-dire de travailler dans l’intérêt<br />

du peuple syrien. Il ne peut s’agir de<br />

marionnettes du Qatar, de l’Arabie saoudite,<br />

ou de n’importe quel pays occidental<br />

dont les États-Unis, payés par l’étranger.<br />

Elle doit être syrienne. Nous avons une<br />

opposition nationale. Je ne l’exclue pas ; je<br />

ne dis pas que toute opposition est illégitime.<br />

Mais vous devez distinguer entre le<br />

national et les marionnettes. Tout dialogue<br />

n’est pas fructueux.<br />

8. M. Jonathan Tepperman :<br />

Est-ce que cela signifie que vous ne voulez<br />

pas rencontrer les forces de l’opposition<br />

soutenues par des pays étrangers ?<br />

Bachar al-Assad : Nous allons<br />

De gauche à droite M. Jonathan Tepperman, Rédacteur en chef du Foreign<br />

Affairs Magazine et Dr Bachar al-Assad Président de<br />

la République arabe syrienne<br />

rencontrer tout le monde. Nous n’avons<br />

pas posé de conditions.<br />

9. M. Jonathan Tepperman : Pas<br />

de conditions ?<br />

Bachar al-Assad : Pas de conditions.<br />

10. M. Jonathan Tepperman :<br />

Vous rencontrerez tout le monde ?<br />

Bachar al-Assad : Oui, nous allons<br />

rencontrer tout le monde. Mais il faudra<br />

demander à chacun : « Qui représentez-vous<br />

? ». C’est ce que je veux dire.<br />

11. M. Jonathan Tepperman : Si<br />

je ne me trompe, l’adjoint de l’Émissaire<br />

spécial de l’ONU Staffan de Mistura est<br />

actuellement en Syrie. Comme mesure<br />

provisoire, ils proposent un cessez-le feu<br />

et un gel des combats à Alep. Accepteriezvous<br />

cette proposition ?<br />

Bachar al-Assad : Oui, bien sûr.<br />

Nous l’avons pratiquée bien avant que<br />

de Mistura n’ait pris ses fonctions. Nous<br />

l’avons mise en œuvre à Homs, une autre<br />

grande ville, et l’avons aussi expérimentée<br />

à plus petite échelle dans différentes<br />

banlieues, villages ou autres. Elle a réussi.<br />

L’idée est donc très bonne, mais dépend<br />

des détails. De Mistura est venu en Syrie<br />

avec de gros titres. Nous en avons accepté<br />

certains et attendons son calendrier ou<br />

son plan détaillé de A à Z. Nous en discutons<br />

avec son adjoint.<br />

12. M. Jonathan Tepperman :<br />

Dans le passé, vous avez exigé, comme<br />

condition préalable au cessez-le-feu, que<br />

les rebelles déposent leurs armes ; ce qui,<br />

de leur point de vue, est évidemment<br />

inacceptable. Est-ce toujours votre précondition<br />

?<br />

Bachar al-Assad : Nous choisissons<br />

différents scénarios ou différentes<br />

réconciliations. Dans certaines régions,<br />

nous leur avons permis de quitter les<br />

zones habitées afin d’éviter des victimes<br />

parmi les civils. Ils ont quitté en emportant<br />

leurs armements. Dans d’autres régions,<br />

ils ont déposé leurs armes avant de quitter.<br />

Cela dépend de ce qu’ils offrent et de ce<br />

que vous leur proposez.<br />

13. M. Jonathan Tepperman :<br />

Je ne suis pas sûr d’avoir compris votre<br />

réponse. Exigez-vous qu’ils déposent<br />

leurs armes ?<br />

Bachar al-Assad : Non. Je n’ai<br />

pas dit cela. J’ai dit que dans certaines<br />

régions, ils ont abandonné le terrain sans<br />

déposer leurs armes.<br />

14. M. Jonathan Tepperman :<br />

Êtes-vous optimiste sur les négociations<br />

de Moscou ?<br />

Bachar al-Assad : Ce qui se passe<br />

à Moscou ne correspond pas à des négociations<br />

sur la solution ; ce ne sont que les<br />

préparatifs en vue de la conférence.<br />

15. M. Jonathan Tepperman :<br />

Donc, des négociations vers les négociations<br />

?<br />

Bachar al-Assad : Exactement,<br />

ou comment se préparer aux négociations.<br />

S’agissant d’une conférence, il s’agit d’en<br />

déterminer les principes. Je reviens vers<br />

le même point sur lequel vous me permettrez<br />

d’être franc : comme je l’ai déjà dit,<br />

certains groupes sont des marionnettes<br />

manipulées par d’autres pays et doivent<br />

mettre en œuvre leur agenda. Je sais<br />

que nombre de pays, telle la France par<br />

exemple, n’ont pas intérêt à ce que cette<br />

conférence réussisse. Ils donneront donc<br />

des ordres pour qu’elle échoue. Vous avez<br />

d’autres personnalités qui ne représentent<br />

qu’eux-mêmes. Ils ne représentent personne<br />

en Syrie, certains n’ayant jamais<br />

vécu au pays ne connaissent rien de la<br />

Syrie. Et, bien sûr, vous avez d’autres<br />

personnalités qui travaillent pour l’intérêt<br />

national. Donc, quand vous parlez de<br />

l’opposition comme d’une seule entité, il<br />

s’agit de savoir qui va influencer l’autre.<br />

Là est la question. Ce n’est pas clair pour<br />

le moment. Par conséquent, l’optimisme<br />

serait exagéré. Je ne dirais pas que je suis<br />

pessimiste. Je dirais que nous avons espoir<br />

dans chaque action.<br />

16. M. Jonathan Tepperman : Il<br />

semble que ces derniers temps les Américains<br />

soient devenus plus favorables aux<br />

pourparlers de Moscou. Au départ, ils<br />

ne l’étaient pas. Hier, le secrétaire d’État<br />

Kerry a laissé entendre que les États-Unis<br />

espéraient que les négociations avancent<br />

et qu’elles réussissent.<br />

Bachar al-Assad : Ils disent toujours<br />

des choses, mais il s’agit de ce qu’ils<br />

vont faire. Et vous savez qu’il y a de la<br />

méfiance entre les Syriens et les Etats-<br />

Unis. Il suffit donc d’attendre ce qui se<br />

passera lors de la conférence.<br />

17. M. Jonathan Tepperman :<br />

Selon vous, quel serait le meilleur moyen<br />

pour conclure un accord entre toutes les<br />

parties intervenant en Syrie ?<br />

Bachar al-Assad : Ce serait de<br />

traiter directement avec les rebelles, en<br />

sachant que vous avez deux types de<br />

rebelles. La majorité est représentée par<br />

Al-Qaïda, c’est-à-dire l’EIIL, Jabhat al-<br />

Nousra et d’autres factions similaires,<br />

moins importantes ; mais qui appartiennent<br />

aussi à Al-Qaïda. Le reste correspond<br />

à ce qu’Obama a désigné par « fantasy »<br />

et qu’il a qualifié d’opposition modérée.<br />

Ce n’est pas une opposition. Ce sont des<br />

rebelles. La plupart d’entre eux ont rejoint<br />

Al-Qaïda et, récemment, certains<br />

ont rejoint l’Armée. La semaine dernière,<br />

beaucoup ont quitté leurs groupes pour la<br />

rejoindre.<br />

18. M. Jonathan Tepperman :<br />

Ceux qui sont revenus étaient des déserteurs<br />

?<br />

Bachar al-Assad : Oui, ils sont<br />

revenus vers l’armée en disant : « Nous<br />

ne voulons plus nous battre ». Ainsi, ceux<br />

qui restent de ce groupe sont peu nombreux.<br />

Au bout de ce compte, pouvezvous<br />

négocier avec Al-Qaïda et ceux-là ?<br />

Eux ne sont pas prêts à négocier. Ils ont<br />

leur propre plan. La réconciliation que<br />

nous avions initiée et que M. de Mistura<br />

va continuer est la solution pratique sur le<br />

terrain. Ceci est un premier point. Le deuxième<br />

est que vous devez appliquer la Résolution<br />

du Conseil de sécurité N° 2170,<br />

adoptée il y a quelques mois, et relative à<br />

Jabhat al-Nousra et à l’EIIL. Cette résolution<br />

est très claire et interdit à quiconque<br />

de soutenir ces factions militairement,<br />

financièrement ou logistiquement ; alors<br />

que la Turquie, l’Arabie saoudite et le Qatar<br />

le font encore. Si elle n’est pas mise en<br />

œuvre, nous ne pourrons pas parler d’une<br />

véritable solution, car les obstacles persisteront<br />

tant qu’ils dépenseront leur argent.<br />

C’est d’ailleurs par là qu’il faudrait commencer.<br />

Le troisième point est que les pays<br />

occidentaux doivent ôter le parapluie couvrant<br />

ceux qu’ils présentent comme une<br />

opposition modérée. Ils savent que nous<br />

avons principalement affaire à Al-Qaïda, à<br />

l’EIIL et à Al- Nousra.<br />

19. M. Jonathan Tepperman :<br />

Seriez-vous prêt à prendre des mesures<br />

pouvant renforcer la confiance avant<br />

les pourparlers [de Moscou] ? Par exemple<br />

: échanges de prisonniers, arrêt de<br />

l’utilisation de bombes à canon, libération<br />

de prisonniers politiques, dans le but de<br />

prouver au camp adverse que vous êtes<br />

prêt à négocier de bonne foi ?<br />

Bachar al-Assad : Il ne s’agit pas<br />

d’une relation personnelle, mais de mécanismes.<br />

En politique, on ne parle que<br />

des mécanismes. Il n’est pas nécessaire<br />

d’avoir confiance en quelqu’un pour agir.<br />

Si le mécanisme est clair, vous pouvez<br />

parvenir à un résultat. C’est ce que veut le<br />

peuple. La question est : quel mécanisme<br />

pouvons-nous mettre en place ? Ce qui<br />

nous ramène au même questionnement.<br />

Qui sont-ils ? Qui représentent-ils ? Quelle<br />

influence ont-ils ? Sur quel point construire<br />

la confiance avec des gens sans influence<br />

?<br />

20. M. Jonathan Tepperman :<br />

Quand deux parties se rejoignent, il est<br />

souvent très utile que l’une des deux<br />

montre à l’autre partie qu’elle souhaite<br />

vraiment avancer, en prenant des mesures<br />

unilatérales pour tenter de réduire la fièvre.<br />

Les mesures que j’ai décrites auraient cet<br />

effet.<br />

Bachar al-Assad : Vous disposez<br />

d’une chose concrète, et c’est la réconciliation.<br />

Ils ont abandonné leurs armes, nous<br />

leur avons donné l’amnistie, ils mènent<br />

une vie normale. C’est un exemple réel<br />

et c’est une mesure de confiance. D’autre<br />

part, quel rapport y’a-t-il entre cette opposition<br />

et les prisonniers ? Il n’y en a<br />

aucun. De toute façon, ces prisonniers ne<br />

sont pas des leurs et c’est donc une toute<br />

autre question.<br />

21. M. Jonathan Tepperman :<br />

Ainsi, vous avez offert l’amnistie aux<br />

combattants ?<br />

Bachar al-Assad : Oui, bien sûr,<br />

et nous l’avons fait à plusieurs reprises.<br />

22. M. Jonathan Tepperman :<br />

Combien ? Avez-vous des chiffres ?<br />

Bachar al-Assad : Je n’ai pas de<br />

chiffres précis, mais il s’agit de milliers de<br />

combattants et non de quelques centaines.<br />

23. M. Jonathan Tepperman :<br />

Êtes-vous prêt à dire à l’opposition, toute<br />

entière, que si elle déposait les armes, elle<br />

serait hors de danger ?<br />

Bachar al-Assad : Oui. Je l’ai dit<br />

publiquement dans un de mes discours.<br />

24. M. Jonathan Tepperman :<br />

Comment pouvez-vous garantir qu’ils seront<br />

en sécurité ? Parce qu’ils ont des raisons<br />

de se méfier de votre gouvernement.<br />

Bachar al-Assad : Vous ne pouvez<br />

pas. Mais, en fin de compte, nous<br />

avons ainsi obtenu plus de 50% de réussites,<br />

ce qui est un succès dans de telles<br />

circonstances. C’est ainsi. Rien n’est<br />

absolu. Vous devez vous attendre à certains<br />

aspects négatifs, mais ce n’est pas<br />

l’essentiel.<br />

25. M. Jonathan Tepperman :<br />

Permettez-moi de passer à un autre sujet.<br />

Le Hezbollah, la Force Al-Qods d’Iran et<br />

les milices chiites entraînées par les Iraniens<br />

jouent désormais un rôle important<br />

dans la lutte contre les rebelles ici, en<br />

Syrie. Compte tenu de ce fait, êtes-vous<br />

inquiet de l’influence de l’Iran sur le pays<br />

? Après tout, l’Irak et même le Liban montrent<br />

qu’une fois une puissance militaire<br />

étrangère installée dans un pays, il peut<br />

être très difficile de lui demander de repartir.<br />

Bachar al-Assad : L’Iran est<br />

un pays important dans cette région et<br />

Suite à la page (18)<br />

Vol. 8 • No. 30 • Du 4 au 10 <strong>Fevrier</strong> <strong>2015</strong><br />

<strong>Haiti</strong> Liberté/<strong>Haiti</strong>an Times<br />

13


Perspectives<br />

L’Equateur dénonce le cas<br />

de Julian Assange !<br />

Le gouvernement de ’Equateur dénonce<br />

le cas de Julian Assange durant<br />

l’examen périodique de la Suède<br />

au Haut Commissariat aux Droits de<br />

l’Homme de l’ONU<br />

Le gouvernement équatorien<br />

a réalisé plusieurs recommandations<br />

pour que le gouvernement de la Suède<br />

puisse progresser dans la défense et la<br />

protection des droits de l’homme, dans<br />

le cadre du Second cycle de l’Examen<br />

Périodique Universel. La délégation<br />

équatorienne a mentionné plus particulièrement<br />

les difficultés existantes<br />

dans le système de justice suédois qui<br />

ont eu un impact négatif sur la pleine<br />

jouissance des droits fondamentaux<br />

du citoyen australien Julien Assange,<br />

qui bénéficie de l’asile politique dans<br />

l’ambassade de l’Equateur à Londres.<br />

Après avoir félicité la Suède pour<br />

les avancées en matière de droits de<br />

l’homme depuis la présentation de son<br />

dernier EPU, l’ambassadeur Maria Fernanda<br />

Espinoza, lors de sa première<br />

intervention en tant que Représentante<br />

permanente de l’Equateur auprès des<br />

Nations Unies à Genève, a transmis,<br />

durant la session du Conseil des Droits<br />

de l’Homme, la recommandation du<br />

Afrique : Les agro-impérialistes font<br />

main basse sur les terres agricoles<br />

Par Lyès Menacer<br />

Le Continent africain, qui possède à<br />

lui seul un quart des terres fertiles<br />

mondiales, concentre 41% des transactions<br />

foncières, sur un nombre total de<br />

1 515 transactions à travers le monde,<br />

selon un récent rapport de l’ONG Action<br />

Aid International, datant de fin<br />

mai 2014. « Depuis l’an 2000, plus de<br />

1 600 transactions de grande échelle<br />

ont été documentées, soit une superficie<br />

totale de 60 millions d’hectares<br />

», a avancé l’ONG qui a précisé qu’«<br />

aussi, il est probable que bon nombre<br />

d’acquisitions de moyenne ou grande<br />

envergure demeurent à ce jour ni<br />

documentées, ni quantifiées ». Ce rapport<br />

d’une vingtaine de pages, intitulé<br />

« Hold-up sur les terres : comment le<br />

monde ouvre la voie aux accaparements<br />

des terres par les entreprises »,<br />

L’ambassadrice Maria<br />

Fernanda Espinoza<br />

Gouvernement équatorien consistant à<br />

limiter le temps de la prison préventive<br />

ou situations équivalentes de privation<br />

de liberté sans que des charges soient<br />

formulées ; et aussi de faciliter les mécanismes<br />

de coopération internationale<br />

entre organes judiciaires et du ministère<br />

public, afin de pouvoir mettre en place<br />

une procédure régulière, spécifiquement<br />

quand la personne en question est protégée<br />

par une décision d’asile politique<br />

ou bien par le statut de réfugiée.<br />

Avec cette recommandation, le<br />

gouvernement équatorien promeut le<br />

plein respect des droits de l’homme de<br />

Julian Assange, qui fait face à un procès<br />

entamé par le Parquet suédois et à un<br />

mandat d’emprisonnement préventif<br />

nous révèle en effet l’ampleur de ce<br />

phénomène qui menace, non seulement<br />

la survie de millions de personnes<br />

dans le monde, mais également les écosystèmes,<br />

les forêts et les espèces animales<br />

en danger de disparition.<br />

L’ONG s’est énormément intéressée<br />

à l’Afrique, car ce continent est devenu<br />

la nouvelle attraction des multinationales,<br />

des fonds de pensions et des grands<br />

groupes agro-alimentaires qui ont acquis,<br />

avec les complicités des gouvernements<br />

locaux, des millions d’hectares de terres<br />

arables.<br />

Des Etats se sont aussi mis à<br />

acheter les terres fertiles pour satisfaire<br />

leurs besoins alimentaires et fabriquer<br />

les biocarburants. L’Arabie saoudite, le<br />

Qatar, l’Inde sont souvent cités dans les<br />

rapports de ces ONG qui ont identifié<br />

aussi les grandes puissances, comme les<br />

Etats-Unis, certains Etats membres de<br />

l’Union européenne (France, Allemagne,<br />

depuis deux ans et demi ; alors qu’il<br />

n’a pas été formellement accusé d’avoir<br />

commis un délit et qu’il n’a pas eu accès<br />

aux preuves utilisées contre lui.<br />

La délégation de l’Argentine a<br />

aussi souligné la nécessité de prendre<br />

des mesures concrètes qui permettent<br />

d’offrir des garanties de non-renvoi<br />

pour les personnes considérées comme<br />

réfugiées par un Etat tiers. La délégation<br />

de Cuba a insisté sur la nécessité<br />

de garantir l’accès aux preuves pour<br />

tous les régimes de détentions, pendant<br />

que la délégation de l’Uruguay a insisté<br />

sur la nécessité de garantir le droit à<br />

une procédure juste. La délégation du<br />

Nicaragua a recommandé à la Suède<br />

d’octroyer sans discrimination les garanties<br />

de protection judiciaire aux détenus<br />

en conformité avec ses compromis<br />

internationaux. A ce sujet, la délégation<br />

de la Slovaquie a recommandé à la<br />

Suède que les individus privés de liberté<br />

aient accès à toutes les garanties [juridiques]<br />

nécessaires.<br />

Ministère des affaires étrangères<br />

de l'Equateur 26 janvier <strong>2015</strong><br />

Traduction : Luis<br />

Alberto Reygada<br />

Le Grand Soir 30 janvier <strong>2015</strong><br />

Grande-Bretagne, Pays-Bas), et, depuis<br />

quelques années, la Chine qui veut avoir<br />

sa part en Afrique pour satisfaire sa demande<br />

locale. En Afrique subsaharienne,<br />

région à forte instabilité politique et sécuritaire,<br />

l’accaparement du peu de terres<br />

fertiles s’est fait par les autorités qui ont<br />

privé des milliers de paysans de leur principale<br />

ressource de survie.<br />

La saisie des terres a été facilitée<br />

par l’absence des actes de possessions<br />

que ces paysans n’ont jamais pu établir,<br />

dans une région où les biens sont gérés<br />

par les chefs de tribus.<br />

États en guerre, pays à vendre ?<br />

En Afrique subsaharienne, 10% de ces<br />

terres arables sont inscrites aux registres<br />

officiels. Sous-couvert de relance<br />

de l’agriculture pour éradiquer la famine<br />

qui ravage régulièrement des millions<br />

de personnes dans cette zone<br />

Suite à la page (15)<br />

Bouleversement des<br />

intérêts US au Levant<br />

Alors que viennent de se tenir à Moscou, sous la présidence de Sergei Lavrov,<br />

deux jours de consultation entre le gouvernement syrien et 32 responsables<br />

de son opposition, presque tout le monde à Washington souhaite une victoire<br />

de Bachar el-Assad. Seuls les partis qui soutiennent le principe de la lutte<br />

contre les jihadistes pourront participer au futur gouvernement d’union<br />

nationale<br />

Par Thierry Meyssan<br />

Alors que la guerre contre la Syrie<br />

avait été décidée en 2001 pour<br />

briser « l’Axe de la Résistance », pour<br />

faire main basse sur ses réserves de<br />

gaz, et remodeler le « Moyen-Orient<br />

élargi », les priorités de Washington ont<br />

été bouleversées. Le nouvel objectif est<br />

de stopper la contagion terroriste que<br />

tous les États impliqués alimentent et<br />

qu’aucun ne parvient plus à contrôler.<br />

Le complexe militaro-industriel, les notables<br />

de Washington et de grands médias<br />

espèrent désormais la victoire de la<br />

Syrie de Bachar el-Assad.<br />

La situation au Levant est susceptible<br />

d’évoluer rapidement d’une<br />

part en raison de la crise d’autorité à<br />

Washington et d’autre part à cause de<br />

l’accession du prince Salman au trône<br />

saoudien. Cette évolution pourrait être<br />

facilitée par une alternance politique en<br />

Israël.<br />

En premier lieu, la crise d’autorité<br />

qui paralyse les États-Unis continue à<br />

mobiliser la classe dirigeante. Après<br />

l’appel du président honoraire du Council<br />

on Foreign Relations (CFR) pour<br />

que le président Obama s’entoure de<br />

personnalités expérimentées des deux<br />

camps [1], le New York Times a consacré<br />

un éditorial [2] à un rapport publié<br />

en octobre par la Rand Corporation<br />

[3].<br />

Le principal think tank dédié<br />

aux questions militaires a opéré un<br />

retournement à 180° en un an. Selon<br />

lui, la victoire de la République arabe<br />

syrienne est désormais « l’option la<br />

plus souhaitable » pour les États-Unis,<br />

tandis que sa chute serait « la pire des<br />

issues ». Les groupes armés ont perdu<br />

tout soutien au sein de la population urbaine,<br />

les défections se sont interrom-<br />

La multinationale Chevron<br />

gagne le « super-prix<br />

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L’organisation Amazon Watch a nominé l’entreprise Chevron pour les<br />

continuelles violations des droits humains et environnementaux dans la<br />

région septentrionale de l’Amazonie équatorienne.<br />

Par Sergio Ferrari<br />

La Déclaration de Berne et Greenpeace<br />

a décerné à Chevron le «<br />

super-prix de la honte ». Les 64.000<br />

votants par Internet ont choisi le géant<br />

pétrolier nord-américain comme la pire<br />

entreprise de la planète, responsable entre<br />

autres du désastre écologique dans<br />

la forêt vierge au nord de l’Equateur.<br />

Ce prix décerné vendredi 23 janvier,<br />

dans la localité alpestre de Davos<br />

(Suisse) marque l’adieu de « Public Eye<br />

on Davos » (Œil public sur Davos),<br />

après 15 ans d’existence. Le regard citoyen,<br />

critique du pouvoir économique<br />

et politique mondial, considère que ce<br />

forum ne représente plus l’endroit le<br />

plus adéquat, et que le prix n’est plus<br />

14 <strong>Haiti</strong> Liberté/<strong>Haiti</strong>an Times<br />

Vol. 8 • No. 30 • Du 4 au 10 <strong>Fevrier</strong> <strong>2015</strong>


pues depuis plus d’un an, et l’armée<br />

syrienne poursuit sa libération du pays.<br />

Au demeurant, poursuit la Rand, la victoire<br />

syrienne ne profitera pas à l’Iran<br />

tant que Daesh restera présent en Irak.<br />

L’institut pronostique que les États qui<br />

ont jusqu’à présent alimenté les jihadistes<br />

vont cesser de le faire. En effet, ils<br />

ne peuvent plus espérer vaincre la Syrie<br />

de cette manière et craignent désormais<br />

que les jihadistes ne se retournent<br />

contre eux. Par conséquent, conclue la<br />

Rand, il n’y aura pas de solution négociée<br />

avec les États sponsors, mais une<br />

claire victoire du « régime » à laquelle<br />

les États-Unis devraient être associés.<br />

On observera le changement<br />

radical de position du complexe militaro-industriel.<br />

Il y a un an, la Rand préconisait<br />

de bombarder la Syrie comme<br />

la Libye, et de mener une action limitée<br />

au sol en créant des zones protégées,<br />

administrées par les « révolutionnaires<br />

». Aujourd’hui, elle admet implicitement<br />

qu’il n’y a jamais eu de révolution<br />

en Syrie et, qu’après un long moment<br />

d’hésitation sur son avenir, la majorité<br />

sunnite soutient à nouveau la République<br />

laïque.<br />

L’ambiance aujourd’hui à Washington<br />

ressemble à celle du début 2006,<br />

lorsque l’armée de Terre était enlisée en<br />

Afghanistan et en Irak et que Donald<br />

Rumsfeld tentait de cacher la défaite.<br />

À l’époque, le Congrès créa la Commission<br />

Baker-Hamilton. Celle-ci, à l’issue<br />

de huit mois de travaux conclut que les<br />

Forces US ne parviendraient pas à stabiliser<br />

les pays qu’elles occupaient sans<br />

l’aide de l’Iran et de la Syrie. Le tableau<br />

de la situation militaire qu’elle dressa<br />

était si effrayant que les États-uniens<br />

sanctionnèrent George W. Bush aux<br />

élections de mi-mandat. Le président<br />

sacrifia alors Rumsfeld et le remplaça<br />

par un membre de la Commission,<br />

Robert Gates. Le nouveau secrétaire à<br />

la Défense conclut des accords de terrain<br />

avec Téhéran et Damas, acheta les<br />

principaux groupes de la Résistance<br />

irakienne (la carotte) et augmenta le<br />

nombre de troupes sur place (le bâton)<br />

jusqu’à stabiliser la situation.<br />

Deuxièmement, en Arabie, le<br />

nouveau roi Salman a d’abord tenté de<br />

limoger tous les anciens partisans de<br />

son prédécesseur, allant même jusqu’à<br />

congédier le prince Miteb et le secrétaire<br />

général du palais deux heures après la<br />

mort du roi Abdallah. Puis, il est revenu<br />

sur ses décisions après avoir reçu les<br />

condoléances de son suzerain étatsunien.<br />

En définitive, Miteb sera le seul<br />

survivant de l’ère précédente, tandis<br />

que le prince Bandar a été renvoyé. Or,<br />

Bandar entretenait Daesh, avec l’aide<br />

de la CIA, de manière à faire pression<br />

sur le roi Abdallah dans l’intérêt du clan<br />

des Sudeiris.<br />

Son éviction, exigée par le président<br />

Obama, marque probablement la<br />

fin de la prédominance saoudienne sur<br />

le terrorisme international. Cette fois —<br />

la quatrième— devrait être la bonne :<br />

en 2010, le prince avait été banni<br />

pour avoir tenté d’organiser un coup<br />

d’État, mais il était revenu à la faveur<br />

de la guerre contre la Syrie ;<br />

en 2012, il avait été victime d’un<br />

attentat en rétorsion de l’assassinat des<br />

membres du Conseil syrien de sécurité<br />

nationale, mais il était revenu aux affaires<br />

un an plus tard, affaibli et obsessionnel<br />

;<br />

en 2014, John Kerry exigeait à<br />

nouveau son renvoi, mais il revenait<br />

sur le devant de la scène à la faveur de<br />

la crise égyptienne ;<br />

il vient d’être sacrifié par son<br />

propre clan ce qui ne lui laisse pas de<br />

perspective de retour à court ou moyen<br />

terme.<br />

Troisièmement, l’attaque du Hezbollah<br />

par Israël suivie de la riposte<br />

du Hezbollah contre Israël met paradoxalement<br />

en évidence la faiblesse<br />

de Benjamin Netanyahu en pleine<br />

période électorale. Le Premier ministre<br />

sortant espérait que la Résistance libanaise<br />

serait incapable de riposter à son<br />

agression et qu’il sortirait auréolé de<br />

cet affrontement. Son erreur de calcul<br />

pourrait lui coûter son poste, pour la<br />

plus grande joie de la Maison-Blanche<br />

qui ne masquait plus depuis longtemps<br />

son exaspération devant son fanatisme.<br />

Des évolutions à Washington, à<br />

Riyad et peut-être bientôt à Tel-Aviv,<br />

on peut raisonnablement conclure que<br />

dans les mois à venir, les États-Unis<br />

vont concentrer leurs efforts pour exclure<br />

Daesh du Levant et le projeter,<br />

hors de leur zone d’influence, contre la<br />

Russie et la Chine. De son côté, l’Arabie<br />

saoudite devrait essayer à la fois de<br />

sauver son autorité chez ses voisins, au<br />

Bahrein et au Yémen, tout en apportant<br />

son aide au grand perdant de la guerre<br />

contre la Syrie, le président Recep<br />

Tayyip Erdoğan, que les États-Unis ont<br />

décidé de faire chuter. Cette évolution<br />

sera plus ou moins longue selon les résultats<br />

électoraux à Tel-Aviv. Bien que<br />

les jihadistes soient devenus une menace<br />

pour la stabilité de tous les États du<br />

Levant, y compris Israël, M. Netanyahu<br />

pourrait continuer à mettre son aviation<br />

et ses hôpitaux à leur service. Mais on<br />

imagine mal qu’il persiste lorsque tous<br />

les autres États de la région les combattront.<br />

Au contraire, dans le cas où le<br />

Suite de la page (14) Afrique...<br />

aride, les gouvernements locaux ont<br />

cédé presque à un prix symbolique des<br />

centaines de milliers d’hectares aux<br />

fabricants de biocarburants, ont dénoncé<br />

de nombreuses ONG, dont Grain<br />

qui fait constamment l’objet d’attaques<br />

de la part de certains pays acheteurs de<br />

ces terres.<br />

Il est aisé de constater que les<br />

pays ciblés par ceux qui se font passer<br />

pour des investisseurs sont les mêmes<br />

qui sont actuellement secoués par les<br />

conflits politiques et les guerres ethniques<br />

et confessionnelles. L’on peut<br />

citer le Soudan du Sud, la République<br />

démocratique du Congo (RDC ou<br />

Congo-Kinshasa), le Soudan, la Sierra<br />

Leone, le Mozambique, le Liberia, la<br />

Tanzanie, le Kenya, le Zimbabwe, le<br />

Nigeria et la République congolaise<br />

(Congo-Brazzaville). L’île rouge (Madagascar)<br />

qui a vécu une crise politique<br />

en 2009, suite à une protestation contre<br />

la vente de 300 000 hectares de<br />

terres à la firme sud-coréenne Daewoo,<br />

reste une cible des prédateurs de terres<br />

fertiles.<br />

Autrement dit, outre la guerre<br />

autour du contrôle des gisements pétroliers<br />

et miniers dans ces pays, une<br />

autre guerre se déroule loin des regards<br />

et de la curiosité des médias qui ne<br />

voient souvent en la révolte des pauvres<br />

en Afrique que les violences tribales<br />

autour de l’exploitation des points<br />

d’eau et des zones de pâturages. Pourtant,<br />

des dizaines de personnes, entre<br />

agriculteurs et éleveurs, subissent la<br />

répression de leurs gouvernements<br />

qui les chassent à coup de poudre et<br />

de bulldozers de leurs territoires qu’ils<br />

occupent depuis des lustres. Des territoires<br />

qui ne sont pas seulement des<br />

espaces de vie économique, mais de<br />

cultures ancestrales. Les émeutes de la<br />

faim qui ont secoué Maputo en 2010<br />

n’ont pas empêché le gouvernement à<br />

céder 6,6 millions d’hectares aux Etats-<br />

Unis et à des compagnies étrangères.<br />

Le Mozambique dispose de 36 millions<br />

d’hectares de terres arables, soit 46%<br />

de son territoire, qui sont propres à la<br />

culture, et dont seulement 10% sont<br />

exploitées.<br />

Premier ministre perdrait les élections,<br />

son successeur prêterait immédiatement<br />

main forte aux États-Unis contre<br />

les jihadistes.<br />

Une fois encore, Damas, la plus<br />

vieille ville habitée au monde, aura<br />

survécu aux barbares qui voulaient la<br />

détruire.<br />

Au lieu de mettre en place une<br />

politique agricole vivrière qui lui garantirait<br />

la sécurité alimentaire, le gouvernement<br />

de Maputo préfère céder ses<br />

terres à la destructrice industrie des<br />

biocarburants. Pendant ce temps, 40%<br />

des Mozambicains souffrent de malnutrition,<br />

selon les chiffres officiels des<br />

ONG onusiennes.<br />

La République démocratique<br />

du Congo (RDC) n’a pas dérogé à la<br />

règle puisque 50% de ses terres fertiles<br />

sont passées sous le contrôle<br />

des pays étrangers et des firmes internationales<br />

qui sont plus intéressés<br />

par l’exploitation du sous-sol que par<br />

l’agriculture, sans payer la moindre<br />

taxe ou redevance.<br />

Et quand ils doivent payer, les<br />

sommes sont dérisoires et profitent<br />

plutôt aux membres du clan au pouvoir.<br />

C’est le cas aussi chez le voisin<br />

de la République congolaise qui a cédé<br />

46% de ses terres fertiles aux mêmes<br />

prédateurs qui sont à l’affût de la<br />

moindre parcelle de terrain cultivable,<br />

que ce soit pour l’industrie agroalimentaire<br />

ou pour nourrir la population du<br />

pays acheteur, comme dans le cas de<br />

l’Arabie saoudite et du Qatar, deux<br />

pays désertiques qui importent toute<br />

leur nourriture. Ces deux pays ont acquis,<br />

au prix de la répression menée<br />

par le gouvernement d’Addis-Abeba<br />

contre les paysans et les éleveurs, des<br />

dizaines de milliers d’hectares pour<br />

satisfaire leur demande intérieure en<br />

fruits et légumes. Les dénonciations<br />

des massacres orchestrés par l’armée<br />

éthiopienne pour défricher le terrain<br />

aux « investisseurs » sont restées lettre<br />

morte.<br />

Qui sont les acheteurs ?<br />

« Les États-Unis sont à l’origine de la<br />

plupart des investissements conclus<br />

(7,09 millions d’hectares), suivis par<br />

la Malaisie (3,35 m ha), les Émirats<br />

Arabes Unis (2,82 m ha), le Royaume<br />

Uni (2,96 m ha), l’Inde (1,99 m ha),<br />

Singapour (1,88 m ha), les Pays-Bas<br />

(1,68 m ha), l’Arabie saoudite (1,57 m<br />

ha), le Brésil (1,37 m ha), et la Chine<br />

(1,34 m ha) », énumère le document<br />

Notes<br />

[1] « Washington se révolte contre<br />

Obama », par Thierry Meyssan, Réseau<br />

Voltaire, 26 janvier <strong>2015</strong>.<br />

[2] “Shifting Realities in Syria”,<br />

The Editorial Board, The New York<br />

Times Sunday Review, 24 janvier<br />

<strong>2015</strong>.<br />

rendu public par ActionAid International<br />

qui cite Land Matrix, un organisme<br />

indépendant qui dispose d’une<br />

riche base de données concernant les<br />

transactions foncières enregistrées à<br />

travers le monde.<br />

En plus des Etats acheteurs,<br />

les organismes financiers, les fonds<br />

d’investissements et les groupes industriels<br />

qui ont été lourdement touchés<br />

par la crise économique de 2008, ont<br />

orienté leur intérêt vers ce marché. «<br />

Une étude menée par la Deutsche Bank<br />

Research met en lumière l’existence<br />

de trois grands groupes d’acteurs<br />

économiques impliqués dans le secteur<br />

des terres agricoles : les gouvernements<br />

cherchant à acquérir de la terre à<br />

l’étranger pour sécuriser leurs réserves<br />

en nourriture et en énergie, les entreprises<br />

agricoles qui cherchent soit à accroître<br />

leur production, soit à intégrer la<br />

chaîne d’approvisionnement, et des investisseurs<br />

financiers », ajoute le même<br />

texte. Les acteurs influents des industries<br />

minières, les entreprises de tourisme<br />

et les concessions sylvicoles ne<br />

sont pas restés à l’écart de cette bataille<br />

qui va provoquer, à long terme, une<br />

grande explosion sociale sur le continent.<br />

« L’étude montre que ces acteurs<br />

n’agissent pas de façon isolée. En faisant<br />

pression sur la terre, les intérêts<br />

d’un des groupes d’acteurs motiveront<br />

les actions des autres groupes », ajoute<br />

le rapport d’ActionAid International.<br />

Les paysans des pays africains<br />

essayent de s’organiser, aidés par les<br />

ONG qui tentent tant bien que mal<br />

d’alerter l’opinion publique internationale<br />

et les hautes instances onusiennes.<br />

Un combat qui, pour le moment,<br />

est compromis dans bien des cas<br />

où les dictatures locales répriment et<br />

emprisonnent tous ceux qui osent se<br />

mettre face à ce qui est appelé projet<br />

d’investissement, développement durable,<br />

relance économique, etc.<br />

Titre originel : Afrique : Les<br />

paysans africains livrés aux agroimpérialistes<br />

Source : Afriques en lutte<br />

Investig’Action 27 janvier <strong>2015</strong><br />

[3] Alternative Futures for Syria.<br />

Regional Implications and Challenges<br />

for the United States, Andrew M. Liepman,<br />

Brian Nichiporuk, Jason Killmeyer,<br />

Rand Corporation, October 22,<br />

2014.<br />

Réseau Voltaire International |<br />

Damas (Syrie)<br />

la méthode la plus effective de dénonciation.<br />

Dès mai <strong>2015</strong>, les organisateurs<br />

de « Public Eye » lanceront avec<br />

50 autres organisations (développement,<br />

écologie, environnement, droits<br />

humains et syndicats) une campagne<br />

politique en faveur de l’initiative populaire<br />

« Pour des multinationales responsables<br />

».<br />

Cette initiative, qui doit recueillir<br />

100.000 signatures en 18 mois, tentera<br />

d’obtenir l’appui populaire à une loi<br />

obligeant les multinationales suisses à<br />

respecter à l’étranger – particulièrement<br />

au Sud et à l’Est – les droits humains et<br />

les normes environnementales qu’elles<br />

doivent respecter en Suisse.<br />

Un géant « inhumain »<br />

L’organisation Amazon Watch a nominé<br />

l’entreprise Chevron – dont le siège<br />

se trouve à San Francisco (Etats-Unis<br />

d’Amérique du Nord) pour les continuelles<br />

violations des droits humains<br />

et environnementaux dans la région<br />

septentrionale de l’Amazonie équatorienne.<br />

Selon l’ONG, en 50 ans de<br />

prospection dans cette zone (qui ont<br />

débuté en 1964), Chevron détient un<br />

record en pratiques immorales et nonéthiques<br />

qui ont affecté de manière<br />

directe les populations résidentes des<br />

provinces de Orellana et Sucumbíos,<br />

dans la forêt équatorienne.<br />

Amazon rappelle que Chevron<br />

Corp. fut déjà condamné par la justice<br />

équatorienne à payer 9,5 milliards<br />

de dollars en raison des dommages à<br />

l’environnement provoqués par ses<br />

opérations, avec des impacts néfastes<br />

sur la santé et le bien-être des populations<br />

vivant dans les zones affectées,<br />

en plus des implications directes sur le<br />

réchauffement climatique global et sur<br />

la destruction de l’Amazonie. « Malgré<br />

tout, Chevron a utilisé tout son pouvoir<br />

économique et politique pour échapper<br />

à la justice mondiale et mettre en<br />

marche tout le système d’impunité pour<br />

les abus commis par les multinationales.<br />

Une situation qui à poussé les militants<br />

indigènes et paysans équatoriens<br />

à recourir auprès des tribunaux argentin,<br />

canadien, brésilien et y compris à la<br />

Cour pénale internationale de La Haye<br />

», rappelle l’organisation accusatrice.<br />

Yoka Brandt, directrice<br />

adjointe de l’UNICEF<br />

Davos : entre le pouvoir et la<br />

dénonciation citoyenne<br />

De nombreux pays affectent moins de<br />

dépenses publiques à l’éducation des<br />

enfants des secteurs les plus pauvres<br />

de la population qu’à celle des enfants<br />

appartenant aux classes les plus favorisées,<br />

révèle une étude du Fonds des<br />

Nations Unies pour l’enfance (UNI-<br />

CEF).<br />

Dans certains cas, l’attribution<br />

de budgets d’éducation aux 20 % les<br />

plus riches arrive à des montants supérieurs<br />

à ceux destinés aux 20 % les<br />

plus pauvres, explique cette étude récente,<br />

présentée dans le cadre du Forum<br />

économique mondial de Davos,<br />

tenu en Suisse du 21 au 24 janvier. Ce<br />

forum réunit annuellement les grands<br />

patrons de l’économie mondiale et les<br />

représentants des gouvernements et<br />

des institutions financières internationales.<br />

Le rapport de l’UNICEF plaide<br />

donc en faveur de dépenses plus équitables<br />

dans l’éducation, et appelle les<br />

gouvernements à prioriser les besoins<br />

des enfants les plus marginalisés.<br />

Yoka Brandt, directrice adjointe<br />

de l’UNICEF, signale qu’il existe<br />

aujourd’hui au monde 1 milliard<br />

d’enfants en âge de fréquenter les<br />

écoles primaires ou secondaires et que<br />

beaucoup d’entre eux ne reçoivent<br />

pas une éducation de qualité en raison<br />

de la pauvreté, des conflits et de<br />

la discrimination pour raison de genre,<br />

d’inaptitude ou d’ethnie. « Pour changer<br />

cette situation, nous devons réviser<br />

fondamentalement nos pratiques en<br />

accordant davantage de ressources et<br />

en les distribuant de manière égalitaires<br />

», relève Yoka Brandt. UNICEF indique<br />

qu’il manquerait 26 milliards de dollars<br />

pour assurer l’éducation universelle de<br />

base dans 46 pays à faibles revenus<br />

et que, depuis 2009, l’aide officielle à<br />

l’éducation a diminué de 10 %. Elle appelle<br />

donc les gouvernements, les donateurs<br />

et le secteur privé à augmenter<br />

le budget de l’éducation et à garantir<br />

l’utilisation de ces fonds de manière intelligente<br />

et équitable.<br />

La concentration brutale de la<br />

richesse<br />

Le document critique de<br />

l’UNICEF s’ajoute à d’autres voix dénonçant<br />

la mauvaise distribution des<br />

ressources naturelles et de la richesse<br />

dans le monde.<br />

En effet, quelques heures à peine<br />

avant le début de la 45e session<br />

du Forum économique mondial, OX-<br />

FAM International avait présenté, à<br />

l’intention des personnalités présentes<br />

à Davos, une étude indiquant qu’en<br />

2016 1 % de la population mondiale<br />

accumulera plus de richesse que le 99<br />

% restant.<br />

Ce rapport – intitulé « Insatiable<br />

richesse : toujours plus pour ceux qui<br />

ont déjà tout » - montre que le patrimoine<br />

mondial possédé par 1 % des<br />

plus riches de la planète est passé de 44<br />

% en 2009 à 48 % en 2014 et dépassera<br />

50 % en 2016. En 2014, chaque adulte<br />

de cette élite internationale possède en<br />

moyenne 2,7 millions de dollars.<br />

Dès 2016, ce petit groupe disposera<br />

de plus de la moitié de l’argent<br />

planétaire, dans un cadre international<br />

préoccupant où une personne sur neuf<br />

manque aujourd’hui de nourriture en<br />

suffisance et où 1 milliard de personnes<br />

vivent avec moins de 1,25 dollar par<br />

jour.<br />

L’année passée, un rapport<br />

d’OXFAM avait stupéfié Davos. Il révélait<br />

que les 85 personnes les plus riches<br />

disposaient d’une richesse égale à la<br />

moitié la plus pauvre de la population<br />

mondiale. En <strong>2015</strong>, 80 multimillionnaires<br />

ont le même patrimoine que 3,5<br />

milliards de personnes. Il est significatif<br />

de rappeler qu’en 2010 il s’agissait<br />

de 388 multimillionnaires. En termes<br />

nominaux, la richesse des 80 personnes<br />

les plus riches du monde a doublé<br />

de 2009 à 2014, souligne OXFAM.<br />

L’ONG appelle les Etats à adopter<br />

un plan en 7 points pour lutter contre<br />

les inégalités croissantes. Quelques<br />

propositions :<br />

- mettre fin à l’évasion fiscale des<br />

grandes entreprises et des grandes fortunes<br />

;<br />

- investir dans la gratuité et<br />

l’universalité des services publics, comme<br />

la santé et l’éducation ;<br />

- répartir justement la charge fiscale<br />

;<br />

- instaurer un salaire minimum et<br />

œuvrer en faveur d’un salaire décent ;<br />

- instaurer une législation sur<br />

l’égalité salariale ;<br />

- promouvoir une politique<br />

de protection sociale en faveur des<br />

secteurs les plus appauvris ;<br />

- internationaliser et généraliser<br />

la lutte contre l’inégalité.<br />

Sergio Ferrari (en collaboration<br />

avec E-CHANGER/Comundo, organisation<br />

suisse de coopération solidaire<br />

membre de l’association « Droit sans<br />

frontières ».<br />

Source : Agencia Latinoamericana<br />

de Noticias, Alainet<br />

Traduction de l’espagnol : Hans-<br />

Peter Renk<br />

Investig’Action 28 janvier <strong>2015</strong><br />

Vol. 8 • No. 30 • Du 4 au 10 <strong>Fevrier</strong> <strong>2015</strong><br />

<strong>Haiti</strong> Liberté/<strong>Haiti</strong>an Times<br />

15


Suite de la page (12)<br />

nouvelle génération n’entrent pas à<br />

l’université.<br />

Les victimes de la criminalité<br />

organisée et de la violence, lesquelles<br />

menacent la stabilité et le progrès des<br />

nations, ne cessent de croître.<br />

Que penseront les dizaines de millions<br />

de marginaux de la démocratie et des<br />

droits de l’homme ? Comment jugeront-ils<br />

les modèles politiques ? Que penserontils<br />

des lois électorales ? Est-ce donc cela<br />

la société civile dont tiennent compte les<br />

gouvernements et les organisations internationales<br />

? Que diraient-ils des politiques<br />

économiques et monétaires si on leur demandait<br />

leur avis ?<br />

Dans ce domaine, nombre des<br />

États industrialisés n’ont pas grand-chose<br />

à montrer à notre région, eux dont la<br />

moitié des jeunes sont au chômage, qui<br />

font retomber la crise sur les travailleurs<br />

et les étudiants qu’ils répriment tout en<br />

protégeant les banquiers, qui entravent la<br />

syndicalisation, qui paient des salaires inférieurs<br />

aux femmes pour un travail égal,<br />

qui recourent à des politiques inhumaines<br />

contre les immigrants, où croissent le<br />

racisme, la xénophobie, la violence extrémiste<br />

et les tendances néofascistes, dont<br />

les citoyens ne votent pas parce qu’ils<br />

ne voient pas de solution à la corruption<br />

des politiciens ou parce qu’ils savent que<br />

ceux-ci oublient très vite leurs promesses<br />

électorales.<br />

Pour instaurer ce qu’on appelle<br />

l’inclusion sociale et la durabilité environnementale,<br />

nous devrons créer notre<br />

vision à nous des systèmes économiques,<br />

des modèles de production et de consommation,<br />

du rapport entre croissance économique<br />

et développement et des modèles<br />

politiques efficaces. Nous devons combler<br />

les écarts structurels, garantir une éducation<br />

gratuite et de grande qualité, une couverture<br />

de santé universelle et complète,<br />

la sécurité sociale pour tous, des chances<br />

égales, et la jouissance de tous les droits<br />

humains à toutes les personnes.<br />

Dans le cadre de ces efforts, la<br />

solidarité avec les pays caribéens, en particulier<br />

avec Haïti, et la défense de leurs<br />

intérêts constitueront un devoir élémentaire.<br />

Il faut instaurer un nouvel ordre économique,<br />

financier et monétaire international,<br />

qui tienne compte, en priorité, des<br />

intérêts et des besoins des pays du Sud et<br />

des majorités, et où ceux qui imposent la<br />

concentration du capital et le néolibéralisme<br />

ne l’emporteront pas. Le Programme<br />

de développement pour l’après-2105 doit<br />

offrir des solutions aux problèmes structurels<br />

des économies de notre région et<br />

engendrer des changements qui conduiront<br />

au développement durable. Il est tout<br />

aussi indispensable de bâtir un monde de<br />

paix, sans lequel le développement sera<br />

impossible et où régiront les principes de<br />

la Charte des Nations Unies et du droit<br />

international.<br />

La signature par les chefs d’État ou<br />

de gouvernement de la Proclamation de<br />

l’Amérique latine et des Caraïbes comme<br />

Zone de paix a constitué un pas historique<br />

et nous sert de référence pour nos relations<br />

entre nos pays et avec le reste du monde.<br />

La solidarité dans Notre Amérique<br />

sera décisive pour faire progresser nos intérêts<br />

communs. Nous condamnons énergiquement<br />

les sanctions inacceptables et<br />

injustifiables imposées unilatéralement à<br />

la République bolivarienne du Venezuela,<br />

et l’ingérence extérieure permanente qui<br />

vise à créer un climat d’instabilité dans<br />

cette nation sœur. Cuba, qui connaît par<br />

cœur toutes ces histoires parce qu’elle<br />

en a souffert pendant plus de cinquante<br />

ans, réitère son appui le plus résolu à la<br />

Révolution bolivarienne et à son gouvernement<br />

légitime conduit par le président<br />

Nicolás Maduro Moros.<br />

Nous joignons notre voix à celle<br />

de la République argentine quand elle<br />

réclame la restitution des îles Malvinas,<br />

Georgia du Sud et Sandwich du Sud, et des<br />

espaces maritimes environnants. Nous<br />

appuyons cette nation sud-américaine et<br />

sa présidente Cristina Fernández quand<br />

elles font face aux attaques de fonds spéculatifs<br />

et aux sentences de cours vénales<br />

qui violent sa souveraineté.<br />

Nous réaffirmons notre solidarité<br />

avec le peuple et le gouvernement équatoriens,<br />

que préside Rafael Correa, quand ils<br />

réclament des indemnisations à la transnationale<br />

Chevron pour les dommages<br />

environnementaux qu’elle a provoqués<br />

dans l’Amazonie équatorienne. N o t r e<br />

Communauté sera incomplète, je l’ai déjà<br />

dit, tant qu’il lui manquera Porto Rico dont<br />

la situation coloniale est inadmissible, et<br />

dont le caractère latino-américain et caribéen<br />

ne fait aucun doute.<br />

En ce qui concerne les conversations<br />

visant à instaurer la paix en Colombie,<br />

les accords obtenus par le gouvernement<br />

et les Forces armées révolutionnaires<br />

de Colombie/Armée du peuple à La Havane<br />

sont significatifs : jamais on n’était<br />

allé aussi loin sur la voie de la paix. Cuba,<br />

en tant que garant et siège de ces conversations,<br />

continuera de fournir toutes les<br />

facilités requises et de contribuer dans<br />

toute la mesure du possible à la cessation<br />

du conflit et à l’édification d’une paix juste<br />

et durable dans cette nation sœur.<br />

Nous continuerons d’appuyer résolument<br />

la juste réclamation des pays caribéens<br />

qui demandent de réparations pour<br />

les dommages que leur ont causés l’esclavage<br />

et le colonialisme, et nous opposerons<br />

tout aussi fermement à la décision de<br />

les priver de ressources financières indispensables<br />

sous le prétexte technocratique<br />

qu’il s’agirait censément de pays à revenu<br />

intermédiaire. Nous nous félicitons des<br />

excellents progrès faits au Forum CELAC-<br />

Chine et du renforcement des liens de<br />

notre région avec le groupe BRICS.<br />

Nous redisons notre inquiétude<br />

devant les dépenses militaires énormes<br />

et croissantes imposées au monde par les<br />

États-Unis et l’OTAN, ainsi que devant<br />

leur tentative d’étendre leur présence<br />

agressive jusqu’aux frontières de la Russie,<br />

un pays avec lequel nous avons des<br />

relations historiques, fraternelles et mutuellement<br />

avantageuses. Nous nous opposons<br />

résolument aux sanctions injustes<br />

qui lui ont été imposées unilatéralement.<br />

L’agressivité croissante de la doctrine<br />

militaire de l’OTAN et le déroulement<br />

de guerres non classiques, qui ont déjà<br />

eu des conséquences dévastatrices et de<br />

graves séquelles, menacent la paix et la<br />

sécurité internationales.<br />

Aux yeux de Cuba, l’égalité souveraine<br />

des États-Unis et l’autodétermination<br />

des peuples sont des principes<br />

incontournables. L’Assemblée générale<br />

de l’Organisation des Nations Unies doit<br />

utiliser ses facultés pour préserver la paix<br />

et la sécurité internationales face au deux<br />

poids deux mesures, aux excès et aux<br />

omissions du Conseil de sécurité.<br />

On ne saurait attendre plus longtemps<br />

pour reconnaître comme membre<br />

de plein droit la Palestine à laquelle je<br />

transmets la solidarité du peuple et du<br />

gouvernement cubains. C’en est assez<br />

de recourir au veto pour garantir que les<br />

crimes d’Israël restent impunis. L’Afrique,<br />

où se trouvent aussi nos racines, n’a pas<br />

besoin de conseils ni d’ingérence, mais<br />

du transfert de ressources financières, de<br />

technologie et d’un traitement juste. Nous<br />

défendrons toujours les intérêts légitimes<br />

des nations avec lesquelles nous avons<br />

lutté coude à coude contre le colonialisme<br />

et l’apartheid et avec lesquelles nous<br />

avons des relations de coopération fraternelles.<br />

Nous nous rappellerons toujours<br />

leur solidarité et leur appui invariables.<br />

Cuba défendra sans relâche les<br />

causes justes et les intérêts des pays du<br />

Sud et sera loyale à leurs objectifs et à<br />

leurs positions communes, car elle sait<br />

que la patrie est l’humanité. La politique<br />

extérieure de la Révolution cubaine reste<br />

fidèle à ses principes.<br />

Chers collègues,<br />

Le 17 décembre dernier, les militants<br />

antiterroristes cubains Gerardo<br />

Hernández, Ramón Labañino et Antonio<br />

Guerrero, qui sont pour nous un motif<br />

de fierté et un exemple de fermeté, sont<br />

rentrés dans leur patrie. Le président des<br />

États-Unis a reconnu l’échec de la politique<br />

cubaine appliquée pendant plus de<br />

cinquante ans et l’isolement absolu qu’elle<br />

a provoqué pour son pays, ainsi que les<br />

préjudices que le blocus a causés à notre<br />

peuple ; et il a ordonné de revoir l’inscription<br />

de toute évidence injustifiable de<br />

notre pays sur la liste des États parrainant<br />

le terrorisme international. Il a également<br />

annoncé, ce même jour, sa décision de<br />

renouer les relations diplomatiques avec<br />

notre pays.<br />

Ces changements sont le fruit de<br />

presque un demi-siècle de lutte héroïque<br />

du peuple cubain et de fidélité à ses principes.<br />

Mais ils ont été aussi possibles grâce<br />

à la nouvelle époque que vit notre région<br />

et à la demande résolue et courageuse<br />

des gouvernements et des peuples de la<br />

CELAC.<br />

Notre Amérique l’a réclamé en<br />

union étroite à l’Organisation des Nations<br />

unies et dans toutes les instances. Précédés<br />

par le Sommet de l’Alliance bolivarienne<br />

de Notre Amérique (ALBA) à Cumaná<br />

(Venezuela), les débats soutenus en<br />

2009 au Sommet des Amériques de Portof-Spain<br />

(Trinité-et-Tobago) ont poussé le<br />

président Obama, récemment élu, à parler<br />

de repartir du bon pied avec Cuba.<br />

À Cartagena (Colombie), en 2012,<br />

de vives discussions ont conduit à une<br />

prise de position unanime et catégorique<br />

contre le blocus – ce qui poussa un<br />

important dirigeant étasunien à parler du<br />

gros échec ou, plus exactement, du grand<br />

« désastre » de Cartagena. Les débats ont<br />

aussi porté sur l’exclusion de Cuba de ces<br />

Sommets. L’Équateur avait déjà exprimé<br />

sa protestation en n’y assistant pas. Le<br />

Venezuela, le Nicaragua et la Bolivie ont<br />

fait savoir qu’ils n’assisteraient pas au<br />

prochain si Cuba n’y était pas ; attitude<br />

soutenue par le Brésil, l’Argentine et<br />

l’Uruguay. La Communauté des Caraïbes<br />

a adopté la même attitude. Le Mexique et<br />

les autres nations ont fait le même genre<br />

de déclarations.<br />

Le président panaméen, Juan Carlos<br />

Varela, a fait savoir, dès avant son<br />

investiture, qu’il inviterait Cuba sur un<br />

pied d’égalité au Septième Sommet des<br />

Amériques. Ce qu’il a fait. Cuba a aussitôt<br />

déclaré qu’elle y assisterait.<br />

Martí avait vu juste en disant qu’<br />

« un principe juste du fond d’une caverne<br />

peut plus qu’une armée ». (Applaudissements.)<br />

Au nom de Cuba, je vous exprime<br />

à tous ma plus profonde gratitude. Je remercie<br />

aussi sincèrement, au nom de la<br />

nation, les cent quatre-vingt-huit États<br />

qui votent contre le blocus aux Nations<br />

Unies, à ceux qui ont appuyé cette même<br />

demande à l’Assemblée générale, aux<br />

Sommet et aux conférences internationales,<br />

et à l’ensemble des mouvements<br />

populaires, des forces politiques, des parlements<br />

et des personnalités qui se sont<br />

mobilisés sans relâche dans ce but.<br />

Je réitère notre gratitude et nos sentiments<br />

amicaux au peuple étasunien qui<br />

n’a cessé de s’opposer toujours plus à une<br />

politique de blocus et d’hostilité datant de<br />

plus de cinquante ans. C e s<br />

résultats prouvent que, malgré leurs profondes<br />

différences, des gouvernements<br />

peuvent, au profit de leurs nations respectives,<br />

trouver une solution à des problèmes<br />

grâce à un dialogue respectueux et<br />

à des échanges fondés sur l’égalité souveraine<br />

et sur la réciprocité.<br />

Comme je n’ai cessé de le dire,<br />

Cuba et les États-Unis doivent apprendre<br />

l’art de coexister d’une manière civilisée,<br />

en respectant les différences entre leurs<br />

gouvernements et en coopérant sur des<br />

points d’intérêt commun, ce qui contribuera<br />

à régler les problèmes communs<br />

que connaissent le continent et le monde.<br />

Mais qu’on ne prétende pas que<br />

Cuba renonce pour autant à ses idéaux<br />

d’indépendance et de justice sociale, ni<br />

qu’elle renie un seul de ses principes ni<br />

qu’elle cède d’un iota dans la défense de<br />

sa souveraineté nationale. N o u s<br />

ne nous laisserons pas provoquer ; mais<br />

nous n’accepterons pas non plus qu’on<br />

prétende, en opportunistes, nous conseiller<br />

ou exercer des pressions sur nous en<br />

matière de questions intérieures. Nous<br />

avons gagné ce droit souverain au prix de<br />

grands sacrifices et de pires risques.<br />

Imagine-t-on que les relations<br />

diplomatiques puissent se rétablir sans<br />

que la Section des intérêts de Cuba et son<br />

office consulaire à Washington retrouvent<br />

leurs services financiers coupés à cause du<br />

blocus financier ? Comment rétablir des<br />

relations diplomatiques sans que Cuba<br />

soit ôtée de la liste des États parrainant<br />

le terrorisme international ? Quelle sera<br />

la conduite des diplomates étasuniens à<br />

La Havane, quant au respect des normes<br />

qu’établissent les conventions internationales<br />

relatives aux relations diplomatiques<br />

et consulaires ? C’est ce que notre délégation<br />

a dit au département d’État, lors des<br />

conversations bilatérales de la semaine<br />

dernière, et d’autres réunions à venir devront<br />

aborder ces points.<br />

Nous avons affirmé au président<br />

des États-Unis notre disposition de travailler<br />

à la normalisation des relations<br />

bilatérales, une fois rétablies les relations<br />

diplomatiques, ce qui implique l’adoption<br />

de mesures réciproques pour améliorer le<br />

climat entre nos deux pays, régler d’autres<br />

problèmes en souffrance et progresser en<br />

matière de coopération.<br />

La situation actuelle offre une modeste<br />

occasion à notre continent de trouver<br />

des formes de coopération nouvelles<br />

et supérieures qui conviennent aux deux<br />

Amériques, ce qui permettrait de régler<br />

des problèmes brûlants et de frayer de<br />

nouvelles voies.<br />

La Proclamation de l’Amérique<br />

latine et des Caraïbes comme Zone de paix<br />

constitue dans ce sens une plateforme<br />

incontournable, y compris la reconnaissance<br />

que chaque État a le droit inaliénable<br />

de choisir son système politique,<br />

économique, social et culturel sans ingérence,<br />

de quelque sorte qu’elle soit, d’un<br />

autre État, ce qui est là un principe imprescriptible<br />

du droit international.<br />

Toutefois, le problème principal se<br />

maintient : le blocus économique, commercial<br />

et financier, qui cause d’énormes<br />

dommages humains et économiques et<br />

qui viole le droit international, doit être<br />

levé.<br />

Je me rappelle le mémorandum du<br />

sous-secrétaire Mallory, d’avril 1960, qui,<br />

faute d’une opposition politique réelle,<br />

proposait de provoquer à Cuba de la faim<br />

et des souffrances pour liquider le Gouvernement<br />

révolutionnaire. Tout semble<br />

indiquer maintenant que l’objectif est de<br />

fomenter artificiellement une opposition<br />

politique par des moyens économiques,<br />

politiques et de communication.<br />

Le rétablissement des relations<br />

diplomatiques marque le début d’un acheminent<br />

vers la normalisation des relations<br />

bilatérales, mais ce ne sera pas possible<br />

tant que le blocus persistera, tant que le<br />

territoire occupé illégalement par la base<br />

navale dans la baie de Guantánamo ne<br />

nous sera pas rendu (applaudissements),<br />

tant que les émissions de radio et de télévision<br />

qui violent les normes internationales<br />

se poursuivront, tant que des réparations<br />

justes ne seront pas accordées à<br />

notre peuple pour les dommages humains<br />

et économiques qu’il a endurés.<br />

Il ne serait ni moral ni juste ni<br />

acceptable qu’on demande quoi que ce<br />

soit en échange à Cuba. Si ces questions<br />

n’étaient pas réglées, ce rapprochement<br />

diplomatique entre Cuba et les États-Unis<br />

n’aurait pas de sens.<br />

Qu’on n’attende donc pas que Cuba<br />

négocie ces points en échange de questions<br />

internes qui relèvent de notre souveraineté<br />

absolue.<br />

Si nous avons pu progresser lors<br />

des récentes négociations, c’est parce que<br />

nous nous sommes traités réciproquement<br />

avec respect, sur un pied d’égalité. Pour<br />

continuer d’avancer, il faudra qu’il en soit<br />

ainsi.<br />

Nous avons suivi avec attention<br />

l’annonce que le président des États-Unis<br />

adoptera des décisions exécutives à même<br />

de modifier certains aspects pratiques du<br />

blocus.<br />

Suite à la page (18)<br />

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16 <strong>Haiti</strong> Liberté/<strong>Haiti</strong>an Times<br />

Vol. 8 • No. 30 • Du 4 au 10 <strong>Fevrier</strong> <strong>2015</strong>


A travers le monde<br />

Syriza transforme la Grèce en<br />

"place to be"<br />

Par Camille Neveux<br />

Qui sont les principales<br />

forces en présence en<br />

Libye?<br />

Au pouvoir depuis une semaine, le<br />

parti de la gauche radicale Syriza<br />

suscite la curiosité. A termes,<br />

c’est toute la "Grèce alternative"<br />

d'Alexis Tsipras qui pourrait en<br />

profiter.<br />

L’anecdote en dit long. En<br />

voyage à New-York pour une conférence,<br />

il y a quinze jours, le professeur<br />

de sciences politiques grec<br />

Michalis Spourdalakis a reçu un<br />

appel inopiné : une sexagénaire<br />

domiciliée dans le New-Jersey souhaitait<br />

lui proposer un rendez-vous<br />

dans un café de Greenwich Village,<br />

après l’avoir entendu s’exprimer à<br />

la radio. "Elle est arrivée avec une<br />

enveloppe contenant l’équivalent<br />

de 1000 euros en liquide, sourit-il.<br />

Elle a été touchée par ce que vivait<br />

la Grèce, elle voulait faire un don à<br />

Syriza…<br />

Le parti suscite de l’intérêt<br />

partout dans le monde." La forte<br />

présence de la gauche européenne<br />

à Athènes, dimanche 25 janvier,<br />

pour fêter la victoire, lui donne raison.<br />

Ce gouvernement issu du communisme<br />

- le premier depuis plus<br />

quarante ans - attise la curiosité,<br />

en plus de soulever l’espoir chez<br />

une partie de la population. Décidé<br />

à tenir tête à Bruxelles, jamais<br />

avare de bonnes formules, le truculent<br />

Premier ministre Alexis Tsipras<br />

a propulsé la Grèce en Une de la<br />

presse européenne. Plus de 500<br />

journalistes étrangers avaient fait<br />

le déplacement le soir de la victoire.<br />

Mais aussi des anonymes venus<br />

prendre le pouls du changement,<br />

avec le sentiment de vivre une<br />

période historique pour la république<br />

hellénique et pour l’Europe.<br />

Athènes sera-t-elle la destination<br />

incontournable des années à venir?<br />

Une capitale en crise, mais<br />

vivante<br />

Le tourisme, en hausse de 22%<br />

l’année dernière avec 24 millions<br />

de visiteurs, pourrait profiter de<br />

ce coup de projecteur "alternatif",<br />

après une longue période de crise.<br />

Hasard ou coïncidence, quelques<br />

frémissements se sont déjà faits<br />

sentir en décembre, avec un bond<br />

Dans les rues d'Athènes, une semaine après la victoire de Syriza (Eric<br />

Dessons/JDD)<br />

de 14,5% des taux d’occupation<br />

des hôtels dans la capitale... Si<br />

Athènes est une ville en crise, elle<br />

est aussi irrémédiablement vivante,<br />

avec des centaines de graffitis poétiques<br />

ou provocateurs, toujours<br />

inspirés. Entre deux rideaux de fer<br />

baissés pour cause de faillite, des<br />

lieux alternatifs ont éclos, comme<br />

le café Nosotros, doté au sous-sol<br />

d’un dispensaire médical autogéré.<br />

Des initiatives publiques ou citoyennes<br />

ont pris le pas pour conjurer<br />

les 30% d’espaces commerciaux à<br />

l’abandon. Sur l’ancien aéroport<br />

Hellinikon, vendu à un groupe<br />

touristique et transformé en camp<br />

de résistance proche de Syriza, des<br />

jardins partagés ont remplacé les<br />

friches...<br />

Dans le quartier contestataire<br />

d’Exarcheia, la symbolique Ecole<br />

Polytechnique, haut lieu anarchiste<br />

recouvert de tags, sera bientôt un<br />

passage obligé. "C’est ici qu’Alexis<br />

Tsipras a fait ses classes comme ingénieur<br />

civil, avant de se jeter dans<br />

le bain de la politique", rappelle en<br />

maître des lieux Kleanthis Antoniou,<br />

24 ans, qui suit le même cursus.<br />

C’est ici aussi, en pleine grève<br />

générale de 2008, qu’éclatèrent des<br />

échauffourées, tuant un adolescent<br />

de 15 ans. C’est ici encore que<br />

se rêve une nouvelle "génération<br />

polytechnique", en écho à celle qui<br />

précipita la fin du régime des Colonels,<br />

en 1974, après une sanglante<br />

répression… "Syriza s’est construit<br />

à partir de la société civile, ses idées<br />

ont infusé petit à petit, rappelle le<br />

politologue Michalis Spourdalakis.<br />

Le mouvement plait car il montre à<br />

la société qu’il est important d’être<br />

impliqué en politique."<br />

La fin des hôtels "allinclusive"?<br />

Conscient de cet héritage, le gouvernement<br />

a envoyé dès les premiers<br />

jours de son mandat un<br />

signal à l’industrie touristique,<br />

"un des piliers de la reconstruction<br />

économique", selon ses mots,<br />

qui représente 17% du PIB. La<br />

ligne est fidèle à ses idées : Alexis<br />

Tsipras taxera davantage les hôtels<br />

"all-inclusive" pour favoriser<br />

la consommation locale en dehors<br />

des complexes hôteliers, souvent<br />

détenus par des étrangers. Le processus<br />

de privatisation, lancé par<br />

ses prédécesseurs pour rembourser<br />

une partie de la dette, devrait aussi<br />

être gelé. Les touristes qui emprunteront<br />

cet été le port du Pirée fouleront<br />

donc un bitume 100% grec,<br />

l’accord passé avec le chinois Cosco<br />

devant être renégocié… Les plages<br />

et autres joyaux nationaux également<br />

en vente, suscitant la colère<br />

de divers artistes et associations,<br />

pourraient aussi rester sous pavillon<br />

grec. Des vacances "Made in<br />

Syriza", en somme!<br />

Le Journal du Dimanche<br />

2 février <strong>2015</strong><br />

Des forces pro-gouvernementales, dimanche à Benghazi (Libye). (Reuters)<br />

Par Antoine Malo<br />

La guerre civile oppose quatre<br />

groupes armés qui sont :<br />

1. L'armée nationale libyenne<br />

Elle agrège à la fois les forces spéciales<br />

(Saïqa), les hommes fidèles au<br />

général Haftar, et des militaires de<br />

l'ancien régime Kadhafi. Certaines<br />

milices s'y sont ralliées, comme<br />

celle, pro-laïque, de Zintan.<br />

2. L'Aube de la Libye ou Fajr<br />

Libya<br />

Coalition de brigades islamistes, née<br />

durant l'été 2014. Elle contrôle la<br />

capitale Tripoli, où elle dispose d'un<br />

gouvernement et d'un parlement<br />

dominés par les Frères musulmans,<br />

et la plupart des villes de l'Ouest<br />

libyen dont son fief, Misrata.<br />

3. Ansar Al-Charia<br />

Organisation salafiste djihadiste,<br />

née en juin 2012 et liée à Al-Qaida.<br />

Elle est aujourd'hui présente à<br />

Benghazi, Syrte et Derna.<br />

4. Organisation de L'État<br />

islamique en Libye<br />

Elle a fait son apparition en Libye<br />

à Derna, dans l'est, en octobre<br />

2014. Le groupe Majilis Choura<br />

Chabab Al-Islam (Conseil consultatif<br />

de la jeunesse islamique) lui<br />

a fait allégeance et a établi un<br />

émirat. D'autres cellules existent<br />

dans le pays, notamment à Tripoli,<br />

où l'organisation a revendiqué<br />

l'attaque contre l'hôtel Corinthia qui<br />

fait 9 morts mardi dernier.<br />

Le Journal du Dimanche<br />

2 février <strong>2015</strong><br />

PAR CES CAUSES ET MOTIFS, le Tribunal après en avoir délibéré au vœu de la loi et sur l’avis favorable<br />

du Ministère public; accueille l’action des héritiers de feu Louisius Louis, savoir Julice Louis,<br />

Charles Louis, Franckel Louis, Rosemène Bien-Aime ayant pour mandataire spécial Haudentz Marcel<br />

pour être juste et fondée ; maintient le défaut requis et octroyé à l’audience précitée; reconnaît que<br />

c’est sans droit ni qualité que les sieurs et dames Juliette Barthe, Menant Albert, Maurice Pierre et<br />

Marie Frédérique occupent la propriété des requérants ; déclare les requérants sont propriétaires<br />

de cette portion de terre située sur l’habitation Corail, Santo section communale de Jonc, commune<br />

de Pétion-Ville d’une contenance de cinquante et un mille six cent mètres carrés, bornée au Nord<br />

par Elias Moustache, par sénateur Fombrun ainsi connu, à l’Est et au Sud par Antoine Diègue ;<br />

suivant plan et procès-verbal d’arpentage de l’arpenteur, Roger Avin et Arnold Léonard ; ordonne en<br />

Conséquence, le déguerpissement des assignés et tous autres occupants illégaux trouvés sur la<br />

propriété des requérants et la démolition de toutes les constructions généralement quelconque ;<br />

ainsi que la réintégration des requérants ; accorde l’exécution provisoire sans caution du jugement<br />

à sortir; vu qu’il y a titre authentique ; reconnait la faute des assignés et les préjudices qui y sont<br />

résultées contre les requérants ; les condamne aux frais et dépens de l’instance ; commet l’Huissier<br />

Romuald Grand-Pierre pour la signification du jugement.<br />

Donné de Nous, Me Lamarre Belizaire, juge en audience civile, ordinaire et publique du jeudi huit<br />

(08) janvier deux mille quinze (<strong>2015</strong>) en présence de Me Clame Ocnam DAMEUS, Ministère public,<br />

avec l’assistance de Fréderic GEDEON, Greffier du siège.<br />

Il est ordonné à tous huissiers sur ce requis de mettre le présent jugement à exécution, aux Officiers<br />

du Ministère Public près les tribunaux civils d’y tenir la main, à tous commandants et autres<br />

Officiers de la force publique d’y prêter main forte lorsqu’ils en seront légalement requis.<br />

En foi de quoi, la minute du présent jugement est signée du juge et du greffier susdits. Ainsi signé,<br />

Me Lamarre Bélizaire, juge et Frédéric GEDEON, greffier.<br />

Pour expédition conforme collationnée.<br />

Me. Jean Ronald AZOR, Av<br />

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Vol. 8 • No. 30 • Du 4 au 10 <strong>Fevrier</strong> <strong>2015</strong><br />

<strong>Haiti</strong> Liberté/<strong>Haiti</strong>an Times<br />

17


Suite de la page (13)<br />

il était influent avant la crise. Cette influence<br />

n’est donc pas liée à la crise. Elle est<br />

liée à son rôle et à son positionnement<br />

politique général. Différents facteurs font<br />

qu’un pays donné est influent. Au Moyen-Orient,<br />

notre région, vous avez une<br />

même société, les mêmes idées, beaucoup<br />

de choses qui se ressemblent, et<br />

les mêmes tribus qui vont et viennent à<br />

travers les frontières. Donc, si vous pouvez<br />

influer sur un facteur, votre influence<br />

franchira les frontières. Cela fait partie de<br />

notre nature et n’est pas source de discorde.<br />

Mais, il est évident qu’en cas de<br />

conflits et d’anarchie, un autre pays peut<br />

exercer un surcroit d’influence sur le vôtre.<br />

C’est ce qui arrive lorsque vous n’avez pas<br />

la volonté d’être un pays souverain. Ceci<br />

étant dit, la réponse à votre question est<br />

que l’Iran n’a aucune ambition en Syrie<br />

et nous, en tant que pays, nous ne permettrons<br />

jamais à n’importe quel autre<br />

pays d’influer sur notre souveraineté.<br />

Nous ne l’accepterions pas et les Iraniens<br />

ne le souhaitent pas non plus. Nous<br />

acceptons la coopération. Si nous acceptions<br />

de subir l’influence de n’importe quel<br />

pays, pourquoi refuserions-nous celle des<br />

États-Unis ? Là est le problème avec les<br />

Américains et avec l’Occident : ils veulent<br />

l’influence, non la coopération.<br />

26. M. Jonathan Tepperman :<br />

Permettez-moi de vous pousser un peu<br />

plus loin. La semaine dernière, un commandant<br />

des forces aérospatiales des<br />

Gardiens de la Révolution islamique, le<br />

général Hajizadeh, a déclaré que le Guide<br />

suprême de l’Iran a ordonné à ses forces<br />

de construire et d’exploiter des usines de<br />

missiles en Syrie. Ceci suggère que l’Iran<br />

est en train de jouer un rôle plus important<br />

et le fait de son propre chef.<br />

Bachar al-Assad : Non, non.<br />

Jouer un rôle par coopération est différent<br />

de jouer un rôle par hégémonie.<br />

27. M. Jonathan Tepperman :<br />

Donc, tout ce que l’Iran est en train de<br />

faire ...?<br />

Bachar al-Assad : Bien sûr... c’est<br />

en pleine coopération avec le gouvernement<br />

syrien, comme toujours.<br />

28. M. Jonathan Tepperman :<br />

L’Iran est un pays, mais vous avez des<br />

milices qui sont des acteurs sub-étatiques<br />

plus compliqués à gérer. Le problème<br />

lorsqu’on travaille avec ces groupes est<br />

que, contrairement à un gouvernement,<br />

ils peuvent ne pas être disposés à coopérer<br />

et il n’est pas toujours clair à qui s’adresser.<br />

N’êtes-vous pas inquiet de ne pouvoir les<br />

contrôler et les freiner, s’il le fallait ? Une<br />

Suite de la page (16)<br />

Pour le moment, les mesures annoncées<br />

à ce sujet sont très limitées. L’interdiction<br />

d’octroyer des crédits et d’utiliser le dollar<br />

dans nos transactions financières internationales<br />

persiste ; les voyages individuels<br />

d’Étatsuniens dans le cadre de la permission<br />

relative aux « échanges interpersonnels<br />

» restent interdits, car ces derniers<br />

visent des fins subversives, tout comme<br />

sont interdits les voyages par voie maritime<br />

; il nous est toujours interdit d’acheter<br />

sur des marchés tiers des équipements<br />

et des technologies contenant plus de 10<br />

p. 100 de composants étasuniens, tandis<br />

deuxième question étroitement liée : cette<br />

semaine, Israël a attaqué les forces du Hezbollah<br />

dans le Golan, les Israéliens suggérant<br />

qu’ils l’ont fait parce que le Hezbollah<br />

préparait une attaque contre Israël à<br />

partir du territoire syrien. Est-ce que cela<br />

ne met pas aussi en évidence le danger<br />

de laisser des milices ayant leurs propres<br />

agendas, pas nécessairement les vôtres,<br />

intervenir dans la guerre ?<br />

Bachar al-Assad : Vous parlez de<br />

milices syriennes ou, plus généralement,<br />

de toutes les autres ?<br />

29. M. Jonathan Tepperman : Je<br />

parle, plus particulièrement, du Hezbollah<br />

et des milices chiites irakiennes<br />

Bachar al-Assad : Disons que,<br />

normalement, seules les institutions gouvernementales<br />

et étatiques sont la garantie<br />

de la stabilité et de l’ordre. Mais, dans<br />

certaines circonstances, tout autre facteur<br />

qui jouerait un rôle parallèle pourrait se<br />

révéler positif et bénéfique, en sachant<br />

qu’il y aura toujours des effets secondaires<br />

négatifs. Les milices qui soutiennent le<br />

gouvernement sont un effet secondaire de<br />

la guerre. C’est dans la nature des choses.<br />

Elles sont là et vous tentez de contrôler<br />

leurs effets, parce que tout le monde sera<br />

plus tranquille si elles coopèrent avec les<br />

institutions gouvernementales, l’Armée,<br />

la police... Ce qui s’est passé à Quneitra<br />

est complètement différent. Depuis le<br />

cessez-le feu de 1974, il n’y a jamais eu<br />

d’opération contre Israël à partir du Golan.<br />

Ce n’est jamais arrivé. Donc, qu’Israël<br />

prétende avoir agi contre une opération<br />

planifiée est fort loin de la vérité, juste une<br />

excuse parce que les israéliens ont voulu<br />

assassiner quelqu’un du Hezbollah.<br />

30. M. Jonathan Tepperman :<br />

Pourtant, depuis le début de la guerre, les<br />

Israéliens ont été très attentifs à ne s’impliquer<br />

que s’ils considéraient que leurs<br />

intérêts étaient directement menacés.<br />

Bachar al-Assad : Ce n’est pas<br />

vrai, car ils lancent des attaques contre la<br />

Syrie depuis près de deux années, sans<br />

aucune raison.<br />

31. M. Jonathan Tepperman :<br />

Dans chaque cas, ils ont déclaré que<br />

c’était à cause des armes offertes au Hezbollah<br />

par l’Iran et acheminées à travers<br />

la Syrie.<br />

Bachar al-Assad : Ils ont attaqué<br />

les positions de l’Armée [syrienne]. Quel<br />

rapport entre le Hezbollah et l’Armée ?<br />

32. M. Jonathan Tepperman:<br />

Dans ces cas, l’armée aurait été accidentellement<br />

bombardée...<br />

Bachar al-Assad : Ce sont de<br />

que les importations par des Étatsuniens<br />

de marchandises contenant des matières<br />

premières cubaines le restent aussi, parmi<br />

bien d’autres prohibitions.<br />

Le président Barack Obama pourrait<br />

utiliser avec détermination ses vastes<br />

prérogatives exécutives pour modifier<br />

en profondeur l’application du blocus,<br />

puisque cela est entre ses mains sans<br />

avoir à passer par le Congrès. Tout ce<br />

qu’il a autorisé en matière de télécommunications,<br />

dans un but évident d’exercer<br />

une influence politique à Cuba, il pourrait<br />

l’autoriser dans d’autres secteurs de<br />

fausses allégations.<br />

33. M. Jonathan Tepperman :<br />

Selon vous, quel serait l’agenda d’Israël ?<br />

Bachar al-Assad : Ils soutiennent<br />

les rebelles en Syrie. C’est très clair. À<br />

chaque fois que nous progressons quelque<br />

part, ils lancent une attaque dans le but de<br />

saper l’armée. D’où la blague de certains<br />

Syriens : « Comment pouvez-vous dire<br />

qu’Al-Qaïda ne dispose pas d’une armée<br />

de l’air ? Elle dispose de la force aérienne<br />

israélienne ».<br />

34. M. Jonathan Tepperman :<br />

Pour revenir à ma question sur les milices,<br />

êtes-vous sûr que vous serez capable de<br />

les contrôler quand cette guerre prendra<br />

fin. Après tout, la souveraineté effective<br />

de n’importe quel gouvernement exige<br />

qu’il ait ce que l’on appelle le monopole<br />

de la force ; ce qui est très difficile quand<br />

vous avez ces groupes armés indépendants<br />

dans les parages ?<br />

Bachar al-Assad : C’est évident<br />

: l’État ne peut s’acquitter de ses obligations<br />

envers la société, s’il n’est pas le seul<br />

maître de l’ordre.<br />

35. M. Jonathan Tepperman :<br />

Pourtant, vous avez constaté combien<br />

c’est devenu difficile, pour le gouvernement<br />

irakien, de contrôler toutes les milices<br />

chiites qui se sont renforcées pendant<br />

la guerre.<br />

Bachar al-Assad : En Irak, il y a<br />

une raison très importante à cela : Paul<br />

Bremer n’a pas créé une Constitution pour<br />

l’État ; il l’a créée pour les factions. Alors<br />

qu’en Syrie, si l’armée a tenu bon pendant<br />

quatre années en dépit de l’embargo et de<br />

la guerre menée par des dizaines de pays<br />

à travers le monde, lesquels l’ont attaquée<br />

et ont soutenu les rebelles, c’est parce<br />

qu’elle dispose d’une réelle et véritable<br />

Constitution laïque. En Irak, la Constitution<br />

est sectaire. C’est dire que ce n’est pas<br />

une Constitution.<br />

36. M. Jonathan Tepperman :<br />

Mais que ferez-vous face à ces milices,<br />

une fois la guerre terminée ?<br />

Bachar al-Assad : Les choses<br />

devraient revenir à la normale, comme<br />

avant la guerre.<br />

37. M. Jonathan Tepperman : Et<br />

vous êtes confiant... ?<br />

Bachar al-Assad : Oui. Nous<br />

n’avons pas d’autre choix. C’est le rôle du<br />

gouvernement. Cela va de soi.<br />

Texte traduit de l’anglais<br />

par Mouna Alno-Nakhal<br />

Source: Foreign Affairs Magazine<br />

26/01/<strong>2015</strong><br />

l’économie. Il est important qu’il ait décidé<br />

d’engager un débat au Congrès en vue de<br />

supprimer le blocus.<br />

Les porte-parole de l’administration<br />

étasunienne n’ont pas caché que les<br />

méthodes changent, mais non les objectifs<br />

de cette politique, et que l’ingérence dans<br />

nos affaires intérieures se poursuivra, ce<br />

que nous n’accepterons pas. Les contreparties<br />

étasuniennes ne devraient pas<br />

se proposer d’entrer en relations avec la<br />

société cubaine comme s’il n’existait pas<br />

de gouvernement souverain à Cuba !<br />

Suite à la page (19)<br />

¡Hasta siempre<br />

Comandante!<br />

,Chavez pour toujours!<br />

Cuentos del arañero* /<br />

Histoires** du vendeur de<br />

gâteaux<br />

RÉVOLUTIONNAIRES<br />

7. 2002, ils voulaient me tuer<br />

Mes pauvres parents étaient<br />

au Palais présidentiel ce soir-là et<br />

ma mère me transmit un message de<br />

courage de quelques minutes avant<br />

que je sois fait prisonnier. J’ai dit à<br />

Marisabel [1] :« Va à Barquisimeto<br />

[2], lorsque les choses prenaient<br />

une tournure très délicate. Elle est<br />

partie avec Rosinés, Raulito, sa<br />

maman. Et mes enfants les plus<br />

grands, Rosa, Maria et Hugo avec<br />

un groupe d’officiers amis. Ils les ont<br />

emmenés aussi pour les cacher à un<br />

autre endroit. Et moi je n’avais plus<br />

de nouvelles de personne. Alors, on<br />

m’a prêté un téléphone, mais je ne<br />

connaissais pas les numéros. J’ai dit :«<br />

Écoute, rends-moi un vrai service,<br />

trouve-moi les numéros de ma famille.»<br />

«Mais où ?» «Eh bien, appelle<br />

quelqu’un là-bas au Palais».<br />

Le colonel me prête un portable<br />

pour une ou deux minutes. Et là à<br />

moitié caché je commence à faire le<br />

numéro : je ne tombe ni sur Marisabel,<br />

ni sur ma mère ni sur mon père.<br />

Les portables fonctionnaient très mal.<br />

Le numéro n’était pas correct et je suis<br />

tombé dans une famille de l’État de Barinas<br />

; ils doivent se rappeler de mon<br />

appel. Ou peut-être qu’ils ne m’ont<br />

tout simplement pas cru. J’ai dit :« Je<br />

suis le président prisonnier ; qui est à<br />

l’appareil ?» Mais au bout du fil, un<br />

«non» qui se répète. Je pense qu’ils<br />

ne croyaient pas que c’était vraiment<br />

moi. Ensuite, j’ai réussi à appeler Maria<br />

Gabriela. Elle était chez des amis,<br />

sur une plage par ici, cachés avec son<br />

frère et sa sœur. Je lui ai dit :« Dieu te<br />

bénisse. Comment vas-tu ? Moi je suis<br />

de nouveau prisonnier.»<br />

Maria a beaucoup de caractère et<br />

elle m’a dit :« Bon, que Dieu te protège<br />

papa. Fais attention. Nous allons bien.<br />

Qu’est-ce que je peux faire ?» Je lui ai<br />

dit :» Maria, tout ce que je te demande<br />

c’est d’abord que tu fasses attention<br />

et deuxièmement ma fille, appelle le<br />

monde, appelle qui tu veux, je ne sais<br />

pas, un journaliste, dis au monde ou…<br />

s’il m’arrive quelque chose et que je<br />

ne peux plus jamais te parler, dis-leur<br />

que je n’ai jamais renoncé au pouvoir<br />

Hugo Chávez Frías<br />

que le peuple m’a confié. Dis-leur que<br />

je suis un président prisonnier.» et la<br />

pipiolita [3] a commencé à appeler<br />

des gens et la nouvelle s’est répandue<br />

à travers le monde.<br />

Quelques minutes plus tard, j’ai<br />

pu parler à Marisabel, elle était à Barquisimeto,<br />

cachée chez des amis, en<br />

banlieue. Et les enfants se reposaient.<br />

« Nous allons bien, ne t’inquiète pas,<br />

nous sommes juste inquiets pour toi»,<br />

ci et ça, puis un baiser. Je lui ai dit :«<br />

Prends soin de toi, des enfants, reste<br />

calme, je vais bien, mais je n’ai aucune<br />

garantie de quoi que ce soit. Je ne sais<br />

pas ce qui va se passer ce soir.» J’avais<br />

le sentiment et la certitude que ce soirlà<br />

ils allaient m’emmener ailleurs –<br />

mais je ne savais pas pourquoi – en<br />

tout cas les forces des diables étaient<br />

lâchées. Je me suis même confessé devant<br />

Dieu, parce que j’étais sûr qu’ils<br />

allaient me tuer.<br />

[1] Marisabel Rodriguez, épouse<br />

d’Hugo Chavez e 1997 à 2004.<br />

[2] Barquisimeto : capitale de<br />

l’État de Lara, à environ 300 km au<br />

sud-est de Caracas.<br />

[3] pipiolita : terme populaire<br />

et affectueux pour désigner une petite<br />

fille.<br />

Ndlr.<br />

* Arañero: vendeur de gâteaux<br />

(en forme d’araignée) [du mot araña :<br />

araignée].<br />

** Histoires racontées par<br />

Chávez au cours de ses allocutions<br />

télévisées «Allô Presidente !» pendant<br />

ses 14 années au pouvoir, dont 300<br />

ont été collectées par deux journalistes<br />

cubains et traduites par Karine<br />

Alvarez<br />

Joel H. Poliard<br />

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18 <strong>Haiti</strong> Liberté/<strong>Haiti</strong>an Times<br />

Vol. 8 • No. 30 • Du 4 au 10 <strong>Fevrier</strong> <strong>2015</strong>


Informer et faire découvrir Cuba<br />

Pr. Claude Morin<br />

Dans un ouvrage récent, Salim<br />

Lamrani (2013), auteur de<br />

plusieurs études sur Cuba, analyse<br />

la manière dont le quotidien<br />

espagnol El País rend compte de<br />

la réalité cubaine. Ce quotidien,<br />

certainement l’un des plus actifs<br />

sur Cuba, est un bon représentant<br />

de ce qui s’écrit sur l’île. Ses<br />

articles et reportages sont souvent<br />

cités ou repris par d’autres journaux<br />

et contribuent à influencer<br />

le regard porté sur l’actualité<br />

cubaine. Lamrani s’emploie à déconstruire<br />

le discours médiatique.<br />

Il montre à quel point El País<br />

sélectionne l’information qu’il<br />

offre à ses lecteurs, s’attardant sur<br />

les « problèmes » qu’il présente<br />

hors contexte, en les amplifiant,<br />

sinon en les créant de toute pièce,<br />

alors qu’il passe sous silence les<br />

éléments positifs, les réussites.<br />

Les sujets abordés, les titres<br />

qui coiffent les articles, les faits<br />

rapportés, les témoignages retenus<br />

démontrent un net parti-pris chez<br />

ses journalistes et attestent de la<br />

ligne éditoriale de ce quotidien dit<br />

« libéral ». Nous sommes très loin<br />

d’une présentation équilibrée qui<br />

inviterait les lecteurs à un jugement<br />

nuancé. Lamrani montre, à l’aide<br />

Cuba. Les médias face<br />

au défi de l’impartialité<br />

d’autres sources, que ce quotidien<br />

n’hésite pas, pour alimenter ses<br />

interprétations tendancieuses<br />

toujours défavorables à Cuba, à<br />

pratiquer les mensonges délibérés,<br />

les omissions coupables, les<br />

silences complices.<br />

Ce qui vaut pour El País<br />

vaut malheureusement pour l’ensemble<br />

des grands journaux, des<br />

agences de presse et des médias<br />

écrits et audio-visuels. Lamrani<br />

(2009) avait déjà commis un<br />

autre ouvrage dans lequel il débusquait<br />

nombre de mensonges et<br />

de silences. L’évidence s’impose:<br />

s’agissant de Cuba, l’équilibre et<br />

la nuance ne font pas partie des<br />

devoirs que s’imposent les journalistes.<br />

C’est comme s’ils ignoraient<br />

l’histoire de l’île, qu’ils se permettaient<br />

de rendre compte de l’actualité<br />

sans aucun recul et de juger<br />

des événements en dehors de tout<br />

contexte, le plus déterminant étant<br />

l’hostilité invétérée des États-Unis<br />

envers cette expérience originale<br />

dans leur voisinage immédiat. Ils<br />

s’affranchissent de l’éthique journalistique<br />

qui devrait orienter leur<br />

pratique.<br />

La Cuba révolutionnaire est<br />

ainsi depuis ses origines la cible<br />

d’un journalisme éloigné de l’objectivité,<br />

comme voué à faire mal<br />

paraître les décisions de ses dirigeants,<br />

à ajouter encore plus de<br />

couleurs sombres à un tableau qui<br />

met l’accent sur les manquements,<br />

les pénuries, les frustrations. Notre<br />

vision de Cuba est amplement affectée<br />

par l’image que façonnent<br />

journaux et médias de toute sorte,<br />

y compris maintenant Internet et<br />

toutes les formes de communications<br />

qui s’y rattachent.<br />

Préface d’Eduardo Galeano<br />

Paris, Editions Estrella,<br />

2013, 230 pages, 18€<br />

Suite de la page (1 8)<br />

(Applaudissements.)<br />

Peut-on imaginer que malgré<br />

cette nouvelle politique annoncée,<br />

les États-Unis acceptent l’existence<br />

d’une révolution socialiste à cent quarante<br />

kilomètres de la Floride ?<br />

On veut que la société civile<br />

soit présente au Sommet du Panama,<br />

et Cuba a toujours été d’accord.<br />

Mais pas comme à la Conférence de<br />

l’Organisation mondiale du commerce<br />

à Seattle, pas comme aux Sommets<br />

des Amériques de Miami et de Québec,<br />

ou au Sommet sur les changements<br />

climatiques à Copenhague, ou<br />

lors des réunions du G-7 ou du FMI,<br />

autrement dit derrière des palissades<br />

d’acier, soumise à la répression brutale<br />

des forces antiémeutes, confinée<br />

à des dizaines de kilomètres des réunions<br />

!<br />

La société civile cubaine assistera,<br />

bien entendu, et j’espère qu’il n’y<br />

aura pas de restrictions à l’encontre<br />

des organisations non gouvernementales<br />

cubaines qui n’ont aucun statut<br />

auprès de l’OEA et qui ne tiennent pas<br />

à en avoir un, mais qui l’ont auprès<br />

de l’ONU.<br />

J’espère voir au Panama les<br />

mouvements populaires et les ONG qui<br />

prônent le désarmement nucléaire, les<br />

écologistes, les anti-néo-libéralisme,<br />

les Occupy Wall Street et les Indignés<br />

de notre région, les étudiants et les<br />

lycéens, les paysans, les syndicats,<br />

les communautés autochtones, les<br />

organisations qui s’opposent à la fracturation<br />

hydraulique, les défenseurs<br />

des droits des immigrants, les associations<br />

qui dénoncent la torture, les<br />

exécutions extrajudiciaires, les brutalités<br />

de la police, les pratiques racistes,<br />

celles qui réclament un salaire<br />

égal à travail égal pour les femmes,<br />

celles qui demandent des réparations<br />

aux transnationales.<br />

Néanmoins, la communauté<br />

internationale s’est félicitée de ces annonces<br />

du 17 décembre. Aux États-<br />

Unis mêmes, le président Obama a<br />

reçu un très vaste soutien. Mais de<br />

puissantes forces aux États-Unis s’efforceront<br />

de faire avorter ce processus<br />

qui vient de s’enclencher. Ce sont ces<br />

mêmes ennemis qui s’opposent à des<br />

relations justes entre les États-Unis<br />

et l’Amérique latine et les Caraïbes,<br />

qui entravent les relations bilatérales<br />

de nombreux pays de notre région<br />

avec cette nation-là. Ce sont ceux<br />

qui ne cessent de faire du chantage et<br />

d’exercer des pressions.<br />

Nous savons que la levée du<br />

blocus sera un processus long et difficile<br />

qui exigera le soutien, la mobilisation<br />

et l’action résolue de tous les<br />

gens de bonne volonté aux États-Unis<br />

et dans le monde, ainsi que l’adoption<br />

à la prochaine session de l’Assemblée<br />

générale des Nations Unies de la résolution<br />

qui en demande la levée et,<br />

tout particulièrement, l’action concertée<br />

de Notre Amérique.<br />

Chers chefs d’État ou de gouvernement<br />

;<br />

Chers amis,<br />

Je félicite le Costa Rica, le président<br />

Solís et son gouvernement pour<br />

le travail qu’ils ont réalisé à la tête de<br />

la CELAC. Nous souhaitons la bienvenue<br />

à l’Équateur et au président Correa<br />

qui présidera notre Communauté<br />

en <strong>2015</strong>, et<br />

Je vous remercie.<br />

(Applaudissements.)<br />

Raul Castro Ruiz<br />

Traduction par Jacques-François<br />

BONALDI, à la Havane<br />

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Dr. Matthew Anderson qui avait travaillé en Haïti dans les années 70, et<br />

travaille maintenant comme médecin et professeur à l’hôpital Montefiore<br />

dans le Bronx est co-auteur du chapitre sur l’épidémie de choléra en Haïti<br />

dans le livre “Global Health Watch 4."<br />

Le “Global Health Watch,” est maintenant dans sa quatrième édition, et est<br />

perçu largement comme la voix définitive pour une alternative sur la santé.<br />

Ce livre intègre une analyse rigoureuse, des propositions et des histoires<br />

alternatives sur les luttes et les changements afin de présenter des arguments<br />

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20 <strong>Haiti</strong> Liberté/<strong>Haiti</strong>an Times<br />

Vol. 8 • No. 30 • Du 4 au 10 <strong>Fevrier</strong> <strong>2015</strong>

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