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Haiti Liberte 28 Janvier 2015

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Vol. 8 • No. 29 • du <strong>28</strong> janvier au 3 février <strong>2015</strong> <strong>Haiti</strong> 20 gdes/ USA $1.50/ France 2 euros/ Canada $2.00<br />

HAÏTI LIBERTÉ<br />

JUSTICE • VÉRITÉ • INDÉPENDANCE<br />

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Email: editor@haitiliberte.com<br />

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QUEL A ÉTÉ L’OBJECTIF DE LA VISITE<br />

DU CONSEIL DE SÉCURITÉ DES<br />

NATIONS-UNIES ?<br />

Premye son klòch<br />

represyon <strong>2015</strong> lan<br />

sonnen<br />

Page 6<br />

English<br />

Page 9<br />

Les manifestations<br />

doivent<br />

continuer !<br />

Page 8<br />

Voir page 4<br />

De gauche à droite : Cristian Pedro Barros président du Conseil de sécurité des Nations unies et Michel Martelly, président haïtien, le<br />

23 janvier <strong>2015</strong> sous les ruines du palais national à Port-au-Prince<br />

UN CONSEIL ÉLECTORAL<br />

SUR MESURE !<br />

Nigeria : Comment<br />

Boko Haram<br />

prospère sur<br />

les inégalités,<br />

l’analphabétisme,<br />

la corruption et<br />

l’arbitraire ?<br />

Page 11<br />

Voir page 4<br />

Alexis Tsipras,<br />

nouveau Premier<br />

ministre grec, a<br />

prêté serment !<br />

Page 17<br />

Le Premier ministre de facto Evans Paul procédant à l’installation des membres du Conseil électoral provisoire (CEP), au siège de l’institution à<br />

Pétion-Ville le vendredi 23 janvier <strong>2015</strong>


Editorial<br />

L’heure de la résistance face<br />

à la bombe électorale !<br />

Par Berthony Dupont<br />

Toutes les délégations internationales qui se croisent dans<br />

le pays n’ont qu’une seule mission: consolider fermement<br />

l’emprise américaine qui reste fidèle et solidaire au régime<br />

d’imposteurs qu’elle a mis en place. Elles prennent fait et<br />

cause en sa faveur de façon à renforcer la déstabilisation de<br />

nos institutions. Le gouvernement de Martelly-Paul ne devrait<br />

pas exister. Et pourtant, il existe encore. Tout ce que nous<br />

pouvons attendre de lui est l’intensification de l’exploitation,<br />

dans l’intérêt des sociétés multinationales qui profitent de nos<br />

souffrances<br />

Or, la classe politique haïtienne ne demande pas mieux<br />

puisqu’elle a reçu ces invités internationaux avec honneur<br />

et parfait respect sans oser les mettre au pied du mur<br />

pour leur dire les quatre vérités sur ce 12 janvier <strong>2015</strong><br />

qui a donné lieu à des événements dont il est encore difficile<br />

de mesurer la portée et les suites à venir. Événements<br />

qui témoigneront de l’évidence de la faillite de la politique<br />

conduite par l’international qui occupe le pays depuis onze<br />

années.<br />

Les Nations-unies au service des Etats-Unis en Haïti<br />

ont fait totalement échec et de façon ironique, ce sont eux<br />

qui continuent à défiler pour venir nous dicter la « bonne<br />

gouvernance » et le « vivre ensemble ». Encore plus ironique,<br />

les 15 membres du Conseil de Sécurité des nations<br />

unies ont pu trouver audience au sein de la classe politique.<br />

L’Ambassadeur chilien a déclaré qu’il « a demandé<br />

aux acteurs politiques haïtiens à coopérer afin de rendre<br />

possible au plus vite des élections crédibles et transparentes<br />

conformément à la Constitution haïtienne ». Comme si<br />

le verdict des urnes dans cette conjoncture allait changer<br />

quelque chose aux souffrances du peuple, sauf les amplifier.<br />

Mais de quelles élections parlent-ils ? Ne sont-ce pas<br />

les élections que nous ne cessons de dénoncer dans ces<br />

colonnes ! Des élections fondées sur l’élimination de la résistance<br />

populaire et progressiste !<br />

Il en a toujours été ainsi. Dès que les forces impies de<br />

Washington claquent les doigts, l’ambiance politique se décontracte<br />

contre toute attente. Certains, en toute mauvaise<br />

conscience, cèdent aux pressions extérieures, et sont prêts<br />

à sacrifier les intérêts du peuple, trahir la cause noble de<br />

changement, mettant ainsi au pas la résistance populaire<br />

haïtienne.<br />

Dans les prochains jours ou mois à venir, il faut encore<br />

nous attendre à d’autres revirements spectaculaires,<br />

d’autres défections surtout dans le secteur qui se déclare «<br />

modéré ». Des politiciens sans principes vont se jeter tête<br />

basse dans la course électorale, bradant ainsi la révolte<br />

populaire. Ils s’y prendront sans gêne aucune en nous faisant<br />

avaler des pilules amères fabriquées dans les laboratoires<br />

diplomatiques des yankees et d’autres grandes puissances<br />

impérialistes.<br />

Faut-il pour autant désespérer ? Nous pensons que<br />

Non. Les jeux ne sont pas entièrement faits, bien que le<br />

complot ourdi contre les intérêts du peuple ne fait guère de<br />

doute.<br />

Il ne faut pas nous étonner, si demain, d’autres dirigeants<br />

ou personnalités de l’opposition se jettent dans la<br />

course électorale pour être députés, sénateurs et même président<br />

; oubliant leur position précédente face au gouvernement<br />

et à la force d’occupation. On pourra bien arrêter<br />

ce complot, sauf qu’il nous faut nous préparer à cet effet.<br />

La bombe d’une élection organisée à l’avance est déjà en<br />

place. Aussi, la mobilisation aura besoin de vrais militants,<br />

révolutionnaires conséquents pour la désamorcer.<br />

Il faut s’y attendre. Dans les mois à venir, le secteur<br />

populaire sera mis à l’index et isolé par certaines radios qui<br />

ne vont même plus passer ses mots d’ordre. Déjà le réseau<br />

national de défense des droits humains condamne les actes<br />

de violences perpétrés lors des manifestations antigouvernementales.<br />

«Le RNDDH déplore le fait que des citoyens<br />

qui ne participent pas à ces mouvements de rues soient<br />

victimes de vol et que des véhicules aient été vandalisés. Il<br />

appelle les autorités à prendre les mesures qui s'imposent<br />

en vue de sévir contre les fauteurs de troubles, d'assurer la<br />

sécurité des vies et des biens et aussi de garantir la sécurité<br />

du local du parti Fusion ». (allié du pouvoir)<br />

Certes, dans les colonnes de ce journal, nous ne nous<br />

sommes jamais fait d’illusions. Les seules conditions préalables<br />

au déroulement d’élections démocratiques sont, à<br />

notre avis, la démission de Martelly et d’Evans Paul de<br />

toutes leurs charges gouvernementales pour les remplacer<br />

par un gouvernement de transition.<br />

Le peuple haïtien ne devra compter pour sa libération<br />

que sur ses propres organisations, non pas sur les partis<br />

vides de programme et sur des promesses fallacieuses. Pas<br />

d’élections crédibles et honnêtes avec Martelly et Evans<br />

Paul ! Pas d’élections démocratiques et inclusives dans un<br />

pays occupé !<br />

L’avenir reste dans la résistance et le combat. Cela doit<br />

être très clair ! Il faut soit agir pour obliger le régime à capituler<br />

et dégager, soit le combattre jusqu’à la victoire finale.<br />

HAITI<br />

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2 <strong>Haiti</strong> Liberté/<strong>Haiti</strong>an Times<br />

Vol. 8 • No. 29 • du <strong>28</strong> janvier au 3 février <strong>2015</strong>


A Travers <strong>Haiti</strong><br />

Haïti, chronique d’une<br />

crise électorale (37)<br />

Gouvernement de facto, un suicide collectif !<br />

Grève des enseignants:<br />

Les lycéens dans les rues !<br />

Par Thomas Péralte<br />

PAR CES MOTIFS<br />

Edmonde Supplice Bauzile<br />

L’ancien député de Desdunes<br />

Levaillant Louis-Jeune fait partie<br />

de ceux qui contribuent à sauver le<br />

Président Martelly de la débâclea<br />

Même les opposants les plus déterminés<br />

du pouvoir Tèt Kale reconnaissent<br />

que le Président Michel Martelly<br />

a remporté une bataille décisive<br />

sur ses adversaires politiques même si<br />

la guerre se poursuit de plus belle sur le<br />

terrain et dans les officines nationales<br />

et internationales. Ils reconnaissent<br />

aussi que cette victoire déterminante<br />

n’est pas l’œuvre du seul chef de l’Etat.<br />

Celui-ci a eu le soutien d’une partie de<br />

l’opposition, et non des moindres, au<br />

moment le plus crucial de la contestation.<br />

Sans cette « trahison » de certains<br />

leaders politiques, il n’aurait pas<br />

remporté cette première manche. Le<br />

MOPOD et ses alliés qui comptent des<br />

désistements dans leur rang ont fait un<br />

premier bilan. Le coup est rude. Ils ont<br />

perdu des poids lourds et surtout des<br />

dirigeants politiques qui ont pignon sur<br />

rue et une visibilité incontestables sur le<br />

plan national et international.<br />

L’ancienne sénatrice du Centre,<br />

Mme. Edmonde Supplice Bauzile de<br />

la Fusion des Sociaux démocrates en<br />

est un exemple. L’ancien ministre de<br />

la justice de René Préval, Paul Denis<br />

n’en est pas moins. Mais K-Plim en demeure<br />

le symbole parmi les symboles<br />

de ces personnalités qui ont abandonné<br />

l’opposition en pleine course. La Plateforme<br />

politique Inite de l’ex-Président<br />

René Préval et ses dirigeants étaient des<br />

alliés qui comptent pour l’opposition<br />

dans sa lutte contre le Président Martelly.<br />

L’on connaît la position radicale<br />

de l’un des chefs de ce parti, le député<br />

Levaillant Louis-Jeune, vis-à-vis de la<br />

présidence de la République. Ancien<br />

Président de la Chambre des députés,<br />

celui-ci, tout au cours de son mandat,<br />

n’a cessé de décrire un Martelly arrogant<br />

et sans manière. L’on se souvient<br />

du grand déballage public et médiatique<br />

qui a eu lieu entre ce responsable de<br />

Inite et la présidence de la République<br />

pour une sombre affaire d’argent pour<br />

une fête patronale. Jamais, personne<br />

n’aurait, même en rêve, imaginé que<br />

l’ancien député de Desdunes ferait partie<br />

de ceux qui contribuent à sauver le<br />

Président Martelly de la débâcle.<br />

Certes, pas grand monde n’a<br />

vu venir le coup. N’empêche, certains<br />

observateurs politiques haïtiens<br />

s’interrogeaient déjà sur l’attitude de<br />

l’un des fondateurs de cette Plateforme<br />

politique. Il s’agit de l’ancien sénateur<br />

du Sud-Est, Joseph Lambert. Du jour au<br />

lendemain, l’ancien Président du Sénat<br />

de la République et à l’époque Président<br />

de Inite qui avait déclaré que « Martelly<br />

est un éléphant dans un magasin<br />

de porcelaines » passa avec armes et<br />

bagages dans le camp du régime. Il en<br />

est devenu, à la surprise générale, l’un<br />

des plus assidus et fidèles Conseillers du<br />

chef de l’Etat. Sans explication aucune,<br />

celui qui s’autoproclame « bête politique<br />

» en Haïti avait déjà montré le chemin à<br />

ses petits ex-camarades : dans ce pays<br />

singulier, tous les chemins mènent au<br />

pouvoir, pourvu qu’on accepte de perdre<br />

son âme et sa dignité. En abandonnant<br />

tous les principes auxquels l’on<br />

croyait. Et en reniant naturellement ses<br />

convictions.<br />

La plateforme Inite (Unité) qui<br />

a succédé à Espwa (Espoir) qui n’a<br />

jamais fait rêver grand monde sur le<br />

plan idéologique et de principes politiques,<br />

poursuit la longue tradition des<br />

groupuscules politiques haïtiens dont le<br />

seul objectif demeure : aider leurs dirigeants<br />

à avoir un plat chaud chaque<br />

jour même s’il sort du ventre de la bête<br />

immonde. Inite, en bouée de sauvetage<br />

pour un Président dont le pays réclame<br />

à corps et à crie la démission, ne doit et<br />

ne peut choquer les gens qui aspirent à<br />

une vraie démocratie et un changement<br />

véritable pour ce pays victime de deux<br />

siècles d’opportunistes et de fabulateurs<br />

qui occupent les avenues du pouvoir à<br />

Port-au-Prince. Dans cette cavalcade de<br />

Le tribunal sur les conclusions conformes du Ministère Public, maintient le défaut déjà<br />

octroyé à l’audience du six novembre deux mille quatorze, pour le profit, se déclare<br />

compétent à connaitre de cette espèce, accueille favorablement cette action pour être<br />

conforme tant en la forme qu’au fond ; en conséquence, prononce la dissolution des liens<br />

matrimoniaux existant entre la dame Sony BRUTUS née Clermencia DESSOURCES d’avec son<br />

époux Sony BRUTUS pour injures graves et publiques. En outre, renvoie la demanderesse<br />

par devant l’officier de l’Etat Civil d’Aquin pour rédaction de l’acte de divorce et la transcription<br />

du dispositif du jugement à sortir sur les registrres destinés à cet effet ; ordonne la<br />

publication de ce jugement dans l’un des quotidiens s’éditant à la capitale (Port-au-Prince)<br />

; compense les dépens, commet l’huissier Ducerlus NATHAN de ce siège pour la signification<br />

de la présente décision.<br />

Ainsi jugé et prononcé par nous Me Louis FILS Joseph, en présence de Me Vanamane,<br />

Substitut Commissaire du Gouvernement de ce ressort avec l’assistance du citoyen Paulin<br />

CIVIL, greffier du siège, en audience ordinaire, publique et en ses attributions civiles et de<br />

divorce de ce jeudi vingt sept novembre deux mille quatorze An 211ème de l’indépendance.<br />

Il est ordonné à tous huissiers sur ce requis de mettre ce présent jugement à exécution ; aux<br />

officiers du Ministère public, près les Tribunaux Civils d’y tenir la main ; à tous commandants<br />

et autres officiers de la force publique d’y prêter main forte lorsqu’ils en seront<br />

légalement requis.<br />

En foi de quoi la minute du présent jugement est signée du juge et du greffier susdits. Avec<br />

trois mots rayés nuls.<br />

Me Louis Fils Joseph, Av. Mgt<br />

Signature du Greffier du Tribunal<br />

Depuis le mardi 13 <strong>Janvier</strong> dernier,<br />

les enseignants des établissements<br />

scolaires publics observent un<br />

mot d’ordre de grève illimitée pour<br />

contraindre le ministre de l’Education<br />

nationale du gouvernement de facto<br />

d’Evans Paul, l’économiste Nesmy<br />

Manigat à respecter leurs engagements<br />

envers le corps professoral. Ces<br />

engagements pris lors d’un accord<br />

sont les suivants : remise des lettres<br />

de nomination à tous les professeurs,<br />

paiement des arriérés de salaire des<br />

années de travail ; conditions acceptables<br />

de travail, ajustement de<br />

salaire, cartes d’assurance, relèvement<br />

salarial pour les inspecteurs des cours<br />

du soir et l’EFACAP, paiement des arriérés<br />

de salaire des professeurs du<br />

Programme de Scolarité Universelle et<br />

Gratuite Obligatoire (PSUGO).<br />

Au lieu de prendre toutes les dispositions<br />

nécessaires pour satisfaire les<br />

revendications des professeurs, le<br />

ministre Manigat a préféré chercher à<br />

corrompre certains responsables syndicaux<br />

tels que : Lourdes Edithe Joseph<br />

de la Confédération Nationale des<br />

Educateurs Haïtiens (CNEH), l’actuelle<br />

représentante du secteur syndical au<br />

Conseil Electoral Provisoire (CEP) et<br />

le patron de l’Union Nationale des<br />

Normaliens d’Haïti (UNNOH), Josué<br />

Mérilien. Chacun de son côté a reçu<br />

un minibus coûtant à l’Etat haïtien<br />

plus de 8 millions de gourdes et des<br />

avantages et privilèges au niveau de<br />

ce ministère, de l’inspection et de la<br />

direction des lycées.<br />

Il faut rappeler toutefois que la<br />

situation dans les écoles publiques<br />

a commencé à se détériorer, selon<br />

certains spécialistes en éducation,<br />

depuis l’arrivée de l’ex-ministre de<br />

l’Education nationale, Gabriel Bien-<br />

Aimé, représentant de l’Organisation<br />

du Peuple en Lutte (OPL) au gouvernement<br />

Préval-Alexis. Il a intégré plus<br />

de 13 mille professeurs dans le système<br />

éducatif sans provision budgétaire.<br />

L’ex-ministre du gouvernement<br />

Martelly-Lamothe, Vaneur Pierre a<br />

embauché plus de 7 mille professeurs<br />

dans les mêmes conditions. Alors que<br />

la corruption tous azimuts ne cesse<br />

de gangrener le système éducatif. Le<br />

pouvoir tètkale Martelly-Lamothe dit<br />

avoir fait de l’éducation l’une de leurs<br />

priorités. A cet effet, il a prélevé des<br />

taxes sur les transferts d’argent et les<br />

appels téléphoniques en provenance<br />

des Haïtiens vivant en diaspora. Ces<br />

fonds servent à autre chose, sûrement<br />

pas à l’éducation.<br />

Voilà que les écoliers manifestent<br />

dans les rues à travers le pays pour exiger<br />

la présence des professeurs dans<br />

remise en selle du Président Martelly,<br />

en Haïti il y a pires parmi les pires, sur<br />

le plan politique bien entendu. Il y a,<br />

en effet, ceux qui se réclament du socialisme,<br />

sinon de la sociale démocratie.<br />

Ces prétendus socialistes haïtiens<br />

se regroupent depuis quelques<br />

années sous l’appellation de Fusion des<br />

Sociaux Démocrates couramment appelée<br />

: Fusion. En contradiction totale<br />

avec les vœux de changement de la<br />

population, les dirigeants de ce parti se<br />

livrent à une sorte de prostitution politique.<br />

On a du mal à comprendre leur<br />

jeu. En se ralliant au Président Martelly<br />

à ce moment difficile pour le pouvoir,<br />

les responsables de Fusion apportent<br />

une sorte de respectabilité, d’assurance,<br />

voire une nouvelle légitimité à un<br />

groupe de femmes et d’hommes que la<br />

communauté nationale décrit comme<br />

des gens se livrant à une sorte de coupe<br />

réglée du pays. La Direction de la Fusion<br />

tente depuis sa participation au<br />

gouvernement de facto de Evans Paul<br />

En signe de protestation les élèves du Lycée Oratius Laventure ont<br />

détruit des bancs et tableaux des salles de classe<br />

Le ministre de l’Education<br />

nationale Nesmy Manigat<br />

les salles de classe. « Nous ne sommes<br />

pas en politique, nous réclamons<br />

la présence des professeurs dans les<br />

salles de classe. Nous ne voulons pas<br />

de carnaval, nous voulons l’éducation<br />

», lancent les écoliers dans les rues<br />

un peu partout à travers le pays. Le<br />

salaire moyen d’un professeur est estimé<br />

à environ 11 mille gourdes (soit<br />

239,13 dollars US ou 200 Euros par<br />

mois, à raison de 46 gourdes pour un<br />

dollar). Puisque le paiement ne se fait<br />

pas régulièrement, on leur doit des années,<br />

alors que le coût de la vie augmente<br />

constamment. L’essence baisse<br />

sur le marché international, en Haïti,<br />

elle augmente. Le gallon qui se vend<br />

actuellement à environ deux (2) dollars<br />

aux Etats-Unis, se vend à 5 dollars<br />

en Haïti. Le dollar qui s’échangeait<br />

au taux de 40 gourdes en 2011, à<br />

l’arrivée de monsieur Martelly au<br />

pouvoir, s’échange aujourd’hui à 48<br />

gourdes. Le salaire des professeurs et<br />

celui des ouvriers entretemps sont restés<br />

les mêmes.<br />

A travers les rues des grandes<br />

villes du pays, on observe des affiches<br />

de jouer sur deux tableaux. A entendre<br />

les déclarations de la Présidente de cette<br />

formation politique, madame Edmonde<br />

Supplice Bauzile, on aurait pu croire<br />

qu’elle est encore dans l’opposition<br />

contre le Président Martelly.<br />

Alors même que son parti occupe<br />

plusieurs postes importants dans<br />

le cabinet ministériel post-Lamothe.<br />

Aujourd’hui, et la plateforme Inite, et<br />

la Fusion, et le minuscule parti Ayisyen<br />

Pou Ayiti (Haïtien Pour Haïti)<br />

même s’ils ne sont représentés que par<br />

quelques individus au sein du gouvernement<br />

de facto, sont obligatoirement<br />

solidaires des actes du pouvoir et partageront<br />

les actifs et les passifs du régime.<br />

Il est clair pour tout le monde,<br />

ces partis politiques ne sont plus dans<br />

l’opposition. Il ne devrait avoir aucun<br />

doute ni équivoque sur la présence<br />

de ces organisations politiques à côté<br />

d’autres éléments au pouvoir Tèt<br />

Kale. Ils seront tous liés au résultat de<br />

l’Administration Martelly et à son sort<br />

géantes sur lesquelles s’inscrivent des<br />

slogans vides de sens, tels : « Lekòl<br />

gratis Ayiti ap vanse. yon milyon 4 mil<br />

timoun al lekòl. » Ces affiches coûtent<br />

à l’Etat haïtien plusieurs milliers de<br />

dollars, alors que les professeurs ne<br />

touchent pas leur dû. Une fois de<br />

plus, la réalité dément les propagandes<br />

mensongères et abusives du pouvoir<br />

tètkale néo-duvaliériste.<br />

Les budgets de la Présidence et<br />

de la Primature s’élèvent à plusieurs<br />

milliards de gourdes qui servent à corrompre<br />

les gens. La presse n’y échappe<br />

pas. Des millions de gourdes ont été<br />

affectés à la corruption des journalistes<br />

à la fin de l’année. Les professeurs<br />

ne touchent pas. Le responsable de<br />

l’Union des Parents et Elèves Progressistes<br />

(UPEP), Léo Lutholu propose<br />

aux responsables de l’Etat d’utiliser<br />

les fonds disponibles au Trésor public,<br />

alloués aux parlementaires dont le<br />

mandat arrive à terme pour acquitter<br />

les arriérés de salaire des professeurs.<br />

Une proposition parait-il acceptable,<br />

mais uniquement pour des dirigeants<br />

responsables. Quand on a affaire à des<br />

dirigeants irresponsables, insouciants<br />

des revendications populaires, on voit<br />

qu’ils préfèrent utiliser la corruption et<br />

la stratégie de la force pour tenter de résoudre<br />

le problème des professeurs. Ça<br />

ne marche pas. Cette semaine encore,<br />

des milliers d’écoliers sont descendus<br />

dans les rues à travers le pays pour exiger<br />

la présence des professeurs dans<br />

les salles de classe. Les professeurs de<br />

leur côté ont fait savoir que tant que<br />

les responsables du pouvoir tetkale de<br />

facto Martelly-Paul n’assumeront pas<br />

leurs responsabilités envers eux, ils ne<br />

se présenteront pas dans les salles de<br />

classe, malgré l’appel lancé a la trêve<br />

par le ministre Manigat.<br />

aussi. L’histoire retiendra les noms des<br />

partis et des personnalités ayant appartenu<br />

à cette période donnée à un<br />

gouvernement où il n’existe ni Sénat<br />

ni Chambre des députés. Ils font partie<br />

d’un pouvoir exécutif qui est l’unique<br />

pouvoir existant sur le territoire national,<br />

par conséquent endossent<br />

l’ensemble des actes commis au nom<br />

du gouvernement de facto.<br />

Haïti reste vraiment un pays<br />

curieux sur le plan politique. Pendant<br />

près de trois, quatre années, ces deux<br />

principales formations politiques Inite<br />

et Fusion des Sociaux Démocrates,<br />

sans oublier Ayisyen Pou Ayiti, étaient<br />

dans la rue et manifestaient contre<br />

un régime qu’ils qualifiaient de tous<br />

les noms. Ils faisaient même partie,<br />

voire étaient membres fondateurs<br />

du MOPOD (Mouvement Patriotique<br />

de l’Opposition Démocratique) ce<br />

qu’on appelle « Table de Concertation<br />

». Du jour au lendemain, ces partis<br />

Suite à la page (15)<br />

Vol. 8 • No. 29 • du <strong>28</strong> janvier au 3 février <strong>2015</strong><br />

<strong>Haiti</strong> Liberté/<strong>Haiti</strong>an Times<br />

3


Quel a été l’objectif de la<br />

visite du Conseil de Sécurité<br />

des Nations-Unies ?<br />

De gauche à droite Mme Samantha Power, Ambassadrice des États-Unis<br />

aux Nations Unies et l’ambassadeur chilien Cristian Barros Melet qui<br />

assure la Présidence tournante au Conseil de Sécurité pour le<br />

mois de janvier<br />

Par Marie Laurette Numa<br />

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Les 15 membres du conseil de sécurité en <strong>Haiti</strong><br />

Le vendredi 23 janvier écoulé est arrivée<br />

dans le pays une délégation du<br />

Conseil de Sécurité de l'organisation des<br />

Nations Unies. Cette délégation composée<br />

de représentants des 15 états membres<br />

du conseil de sécurité est co-présidée par<br />

le Chili et les Etats-Unis en l’occurrence,<br />

l’ambassadeur chilien Cristian Barros<br />

Melet qui assure également la Présidence<br />

tournante au Conseil de Sécurité pour le<br />

mois de janvier et Mme Samantha Power,<br />

Ambassadrice des États-Unis aux Nations<br />

Unies.<br />

Cette délégation au cours de son<br />

périple de 3 jours a rencontré l’exécutif<br />

de facto, les membres du gouvernement<br />

Michel Martelly et Evans Paul, le président<br />

de facto du sénat, Andris Riché,<br />

des acteurs de la société civile et certains<br />

partis politiques tels que Fanmi Lavalas<br />

comme l’a souligné un membre du Directoire<br />

de ce parti, Dr Schiller Louidor<br />

au cours d’une interview le dimanche 25<br />

janvier, sur Radyo pa nou.<br />

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En réalité, après un coup d’état flagrant<br />

contre la démocratie dans le pays, quel a<br />

été l’objectif de cette visite se demandent<br />

plus d’un ! Ce n’est pas sans aucune importance<br />

que cette mission a planifié sa<br />

visite dans un moment crucial, sur fond<br />

de manifestation, où le peuple exige le<br />

départ du président Martelly et également<br />

des forces occupantes de la Minustah.<br />

Comme indiqué dans leur feuille de route,<br />

le but de la mission consistait à évaluer la<br />

situation politique pré-électorale. Y avaitt-il<br />

une crise électorale en <strong>Haiti</strong> ? Non, pas<br />

réellement ! C’était une façon suspecte de<br />

réduire plutôt les revendications populaires<br />

demandant le changement à une<br />

simple crise électorale. Bien que le régime<br />

en place, en accord avec les forces de stabilisation<br />

de l’ONU n’ait jamais réalisé aucune<br />

élection depuis quatre ans, ce n’est<br />

pas nouveau pour les Nations-Unies vu<br />

que les forces de stabilisation des Nations<br />

Unies ont toujours été présentes pour<br />

consolider le pouvoir.<br />

C’eût été plus honnête de la part de<br />

la mission de dire qu’elle était venue constater<br />

l’échec cuisant de la MINUSTAH<br />

qui occupe le pays depuis environ 11 ans<br />

(2004-<strong>2015</strong>) ? Alors que cette force qui<br />

prétendait maintenir une certaine stabilité<br />

en Haïti n’arrive jamais à le faire. Sauf<br />

qu’au contraire, elle est présente pour<br />

maintenir le statu quo, facilitant ainsi le<br />

pillage des ressources du pays. Grâce à<br />

elle, voilà que le régime tètkale néo-duvaliériste<br />

représenté par Michel Martelly<br />

et consorts bénéficie encore du support<br />

des puissances étrangères et organisations<br />

mondiales et régionales, malgré<br />

ses multiples dérives, ses violations des<br />

droits humains, son refus systématiques<br />

d’organiser des élections depuis plus de<br />

4 ans, la violence exercée à l’endroit du<br />

peuple haïtien, la corruption qui gangrène<br />

l’administration publique, la persécution<br />

politique, le démantèlement des institutions<br />

républicaines et le non-respect des<br />

deux autres pouvoirs publics. Malgré tout<br />

ces protecteurs étrangers qui se présentent<br />

toujours comme les chiens de garde<br />

de la démocratie bourgeoise représentative<br />

et continuent de nous leurrer sur le<br />

chapitre du respect des droits humains.<br />

La visite de cette mission<br />

n’avait d’autre objectif que de renforcer<br />

l’occupation du pays et le régime pourri<br />

vomi par le peuple. Leurs déclarations<br />

sont très tendancieuses comme celle de<br />

Samantha Power, l’ambassadrice des<br />

Un conseil électoral sur mesure !<br />

Par Isabelle L. Papillon<br />

Ce cinquième Conseil Electoral de<br />

Martelly arrivera-t-il à organiser des<br />

élections libres, transparentes et inclusives<br />

comme les délégations étrangères<br />

le souhaitent sous l’administration corrompue<br />

de Martelly et le gouvernement<br />

de facto d’Evans Paul ?<br />

C’est sur fond de protestation<br />

qu’ont eu lieu la prestation de serment<br />

et l’installation des 9 membres du nouveau<br />

Conseil Electoral Provisoire (CEP)<br />

du nouveau gouvernement de facto<br />

d’Evans Paul alias K-Plim.<br />

Cette formation du CEP soulève<br />

déjà des contestations légitimes de la<br />

part de plusieurs secteurs impliqués<br />

dans ce processus. Les responsables<br />

de certains secteurs dénoncent les<br />

manœuvres du pouvoir tètkale pour<br />

avoir le contrôle du CEP à travers les<br />

représentants des secteurs de la femme,<br />

des syndicats, de l’église protestante,<br />

du secteur patronal, entre autres.<br />

De toute façon, ce 5e CEP inspiré<br />

de l’article <strong>28</strong>9 de la Constitution<br />

de 1987, comme exige l’Opposition<br />

est composé de : Ricardo Augustin,<br />

représentant de l’église catholique ;<br />

Vijionet Demero, des Cultes reformés<br />

(protestante) ; Néhémie Joseph du<br />

secteur paysan. Il était le représentant<br />

du Parlement sur la proposition des<br />

patrons des médias d’Haïti au précédent<br />

CEP. Yolette Mengual du secteur<br />

des femmes, contestée par SOFA et<br />

d’autres organisations de femmes. Elle<br />

était également la représentante du<br />

Parlement. Jaccéus Joseph du secteur<br />

des droits humains, l’un des représentants<br />

des prisonniers politiques et des<br />

victimes du régime dictatorial des<br />

Duvalier, notamment celles de Jean<br />

Claude Duvalier. Opont Pierre-Louis,<br />

ex-directeur général de l’ancien CEP<br />

de Gaillot Dorsainvil qui a plié l’échine<br />

sous le diktat de l’ONU, de l’OEA et<br />

Etats Unis au Conseil de Sécurité qui a<br />

exprimé « la déception des Nations Unies<br />

de voir que malgré les efforts du président<br />

Martelly, le parlement est devenu dysfonctionnel<br />

». Quel mensonge éhonté !<br />

L’Ambassadeur chilien Cristian<br />

Barros Melet a pour sa part indiqué que<br />

« Nous n’avons pas une idée spécifique.<br />

Mais nous essayons maintenant de<br />

maintenir notre appui au gouvernement<br />

haïtien avec pour but l’organisation des<br />

élections avec les caractéristiques déjà<br />

mentionnées. Il est trop tôt pour dire<br />

si c’est nécessaire de continuer avec la<br />

même configuration ou pas. Nous aurons<br />

le temps pour cela. Sans compter que c’est<br />

un processus complexe au plan politique.<br />

Mais je vous assure que nous prenons<br />

ceci très au sérieux et que le Conseil de<br />

Sécurité est très attaché à la situation en<br />

Haïti ». Dimanche, lors de la visite<br />

de la délégation du Conseil de Sécurité<br />

des Nations-Unis à l’Académie de Police<br />

(Frères), le nouveau Ministre de facto de<br />

la Justice Pierre Richard Casimir, sans<br />

même se gêner, a demandé de maintenir<br />

et de renforcer les effectifs de la Minustah<br />

en ces termes : « Au nom du Président,<br />

du Chef du gouvernement et de moimême,<br />

je réitère au Conseil de sécurité<br />

des Nations Unies notre demande de ne<br />

pas réduire l'effectif des troupes de la Minustah<br />

pendant le processus électoral. Au<br />

contraire, il est nécessaire de renforcer les<br />

contingents de la mission onusienne en<br />

Haïti, comme d’ailleurs, la période électorale<br />

est quelquefois marquée par des<br />

tensions et des troubles. » Voilà le genre<br />

d’hommes, de mercenaires, de bandits<br />

légaux que les puissances impérialistes<br />

veulent à la tête de l’Etat ; des vendeurs<br />

de patrie qui parlent pour eux et font leur<br />

affaire, comme l’avait indiqué Bill Clinton:<br />

« c’est le gouvernement le plus cohérent<br />

et le plus décisif avec lequel j’ai eu à travailler<br />

sur un large éventail de questions.<br />

»<br />

En somme, cette visite du Conseil<br />

de Sécurité n’est pas venue évaluer une<br />

décennie d’échec, de massacres de nos<br />

concitoyens, de l’implantation de Choléra<br />

par la MINUSTAH, qui a déjà fait plus de<br />

9000 morts et de la faillite de la démocratie<br />

importée qu’on veut imposer à travers<br />

un régime néo-duvaliériste, mais bien<br />

pour rétablir la dictature dans le pays,<br />

passant par la consolidation du régime<br />

Les élections ne sont pas possibles avec Martelly au pouvoir ! déclare la<br />

Coordination Dessalines (KOD)<br />

de l’ambassade des Etats-Unis pour<br />

placer Michel Joseph Martelly au second<br />

tour de l’élection présidentielle<br />

de 2010. Ce CEP était transformé en<br />

un vaste marché où l’on vendait des<br />

postes de député et de sénateur au<br />

plus offrant. Les espèces sonnantes et<br />

trébuchantes faisaient la loi au sein de<br />

ce Conseil. Lourdes Edithe Joseph, du<br />

CNEH, représentante du secteur syndical,<br />

contestée par ses pairs. Il lui est<br />

reproché de se laisser corrompre par<br />

l’actuel ministre de l’Education nationale,<br />

Nesmy Manigat. Elle a reçu<br />

de lui un minibus évalué à plus de 4<br />

millions de gourdes. Pierre Manigat du<br />

secteur des medias : il était le rédacteur<br />

en chef du quotidien Le Nouvelliste. Et<br />

enfin, Lucie Marie Carmelle Paul Austin,<br />

représentante de la Conférence des<br />

recteurs des Universités d’Haïti, mais<br />

contestée par le Conseil de l’Université<br />

et le rectorat de l’UEH. Elle est professeure<br />

à l’université et elle était ministre<br />

de l’éducation nationale du gouvernement<br />

Lavalas ; en automne 2003, elle a<br />

remis sa démission pour aller rejoindre<br />

le mouvement GNB anti-Lavalas.<br />

L’Opposition revendique un CEP<br />

inspiré de l’article <strong>28</strong>9, certes ; mais elle<br />

exige que cet organisme électoral soit<br />

constitué de personnalités crédibles,<br />

honnêtes, capables de résister à toutes<br />

formes de tentations et sur lesquelles<br />

ne plane aucun doute. Ce n’est pas le<br />

cas pour ces représentants-là, tout au<br />

moins pour le secteur des femmes, syndical,<br />

patronal, protestant, entre autres.<br />

Ce 5e CEP en 5 ans ayant à sa tête<br />

les représentants du secteur patronal,<br />

Opont Pierre-Louis président ; des médias,<br />

Pierre Manigat vice-président ; de<br />

l’église catholique, Ricardo Augustin,<br />

trésorier ; de l’église protestante, Vijionet<br />

Demero, secrétaire, parviendrait-il à<br />

réaliser des élections libres et inclusives<br />

sous un gouvernement de facto et une<br />

force d’occupation ? Quel sort lui est-il<br />

réservé? L’histoire dira le reste.<br />

Les masses populaires doivent<br />

éviter de faire le jeu de l’ennemi. Il nous<br />

faut appeler à un boycottage total de la<br />

course électorale ; vu que tout est déjà<br />

mis en place pour orienter les élections<br />

vers le pouvoir en place pour confirmer<br />

sa continuité. Déjà Martelly annonce<br />

qu’il souhaite avoir un premier tour<br />

des élections au mois de mai <strong>2015</strong>.<br />

Rencontre du Conseil de Sécurité avec les forces d’occupation la Minustah<br />

néo-duvaliériste et corrompu de Martelly.<br />

Aucun des partis politiques n’a<br />

critiqué l’arrogance de Samantha Power,<br />

l’ambassadrice des Etats-Unis quand,<br />

pour nous faire la leçon, elle a osé déclarer<br />

ces propos hypocrites : « Nous sommes<br />

encore plus convaincus de l’importance<br />

du compromis. Il est sûr que tout le monde<br />

en Haïti n’obtiendra pas exactement ce<br />

qu’il ou elle veut dans les prochains jours<br />

ou dans les années à venir. Il est toutefois<br />

important que tous les acteurs priorisent<br />

<strong>Haiti</strong> et le bien-être général sur des intérêts<br />

personnels. »<br />

Sandra Honoré, la Représentante<br />

spéciale du Secrétaire général des Nations<br />

Unies et les autres membres de la communauté<br />

internationale en Haïti représentés<br />

dans le « Core Group » (les ambassadeurs<br />

du Brésil, du Canada, d’Espagne,<br />

de France, des États-Unis d'Amérique,<br />

de l'Union européenne, et le Représentant<br />

spécial de l'Organisation des États<br />

américains) saluent l’installation du Premier<br />

Ministre Evans Paul, la formation<br />

du Gouvernement, ainsi que la constitution<br />

du Conseil Électoral Provisoire (CEP).<br />

Ils encouragent le nouveau Gouvernement<br />

à créer les conditions politiques et<br />

sécuritaires nécessaires pour garantir<br />

l’organisation d’élections équitables,<br />

crédibles et inclusives. En outre, la Communauté<br />

Internationale, se réjouit que le<br />

CEP avec ses nouveaux membres, puisse<br />

continuer ses activités en toute indépendance,<br />

en vue de garantir la transparence<br />

et l’impartialité du processus électoral.<br />

Le « Core Group » confirme son<br />

soutien aux efforts de toutes les parties<br />

prenantes pour le renforcement de la stabilité,<br />

la consolidation de la démocratie et<br />

le rétablissement du plein fonctionnement<br />

des institutions du pays.<br />

Nous ne sommes pas tout à fait<br />

étonnés, quand le Conseil de Sécurité des<br />

Nations-Unies, tout comme l’OEA, qui<br />

ne sont que des instruments au service<br />

de Washington, apportent leur soutien à<br />

l’inacceptable en <strong>Haiti</strong>. Et pour couronner<br />

le tout, le Club de Madrid va mener du 27<br />

au 29 janvier <strong>2015</strong> sa 4ème mission qui<br />

sera conduite par l'ex-Président mexicain,<br />

Felipe Calderon, et l'ex-Président bolivien<br />

et Vice-Président du Club de Madrid, Jorge<br />

Kiroga. Les objectifs du Club ne seront<br />

pas différents de ceux du Conseil de Sécurité<br />

de l'organisation des Nations Unies.<br />

Il s’agira de :<br />

• Plaider pour la tenue d'élections<br />

justes, transparentes et inclusives en<br />

<strong>2015</strong>, et partager une analyse comparative<br />

du système électoral;<br />

• Analyser les implications de la<br />

situation politique actuelle et favoriser le<br />

dialogue politique et la recherche de consensus<br />

entre les parties, afin de réduire les<br />

risques d'aggravation de la crise politique<br />

actuelle.<br />

Quand bien même les alliés du<br />

pouvoir et les partis politiques collabos<br />

ne cessent de demander les élections, ils<br />

sont clairs sur leurs objectifs et prennent<br />

leur position. Il reste au secteur populaire<br />

de ne pas démordre de ses revendications<br />

afin de contrecarrer les projets ténébreux<br />

des ennemis d’Haïti.<br />

4 <strong>Haiti</strong> Liberté/<strong>Haiti</strong>an Times<br />

Vol. 8 • No. 29 • du <strong>28</strong> janvier au 3 février <strong>2015</strong>


Twa Fèy, Twa Rasin O!<br />

Manifestants de tous les coins du pays, unissez-vous !<br />

Tous devant les ambassades des pays «amis» !<br />

Par Fanfan la Tulipe<br />

Depuis déjà deux années, une majorité<br />

de la population haïtienne, excédée<br />

par l’irresponsabilité, les dérives,<br />

les excès et les «abracadabrances» de<br />

Martelly, a gagné les rues de façon régulière<br />

et constante, pacifiquement, en très<br />

grand nombre, encouragée et conduite<br />

par des organisations et partis politiques<br />

réclamant le départ du premier mandataire<br />

de la nation. Au moment d’écrire ce<br />

texte, les plus récentes mobilisations correspondent<br />

aux dates suivantes : samedi<br />

17, mardi 20, jeudi 22 et vendredi 23<br />

janvier <strong>2015</strong>.<br />

Compte tenu du manque de volonté<br />

politique d’importants partis politiques,<br />

d’organisations dans le giron de la société<br />

civile et de personnalités politiques<br />

de premier plan de faire cause commune<br />

avec la mouvance d’opposition exigeant<br />

la démission de Martelly pour que le pays<br />

reprenne son angle de fonctionnement<br />

normal et démocratique; compte tenu<br />

aussi de la complicité de l’oligarchie<br />

locale et de la communauté internationale<br />

qui soutiennent ouvertement ou<br />

enchattement l’impudent Martelly, il ne<br />

reste que la mobilisation populaire organisée,<br />

sous l’égide de dirigeants unis,<br />

démocrates, déterminés, efficients, de façon<br />

à créer un état subversif de tension<br />

politique qui force finalement les pays<br />

«amis» à lâcher leur créature, comme ce<br />

fut le cas le 7 février 1986.<br />

Certes, nous comprenons le désir<br />

des composantes agissantes de<br />

l’opposition d’en finir avec le néo-duvaliériste<br />

Martelly, nous comprenons<br />

leur bonne foi de faire avancer la cause<br />

populaire en mobilisant les masses selon<br />

un calendrier défini à l’avance, ce qui<br />

semble être témoin de leur détermination<br />

à mener la bataille d’opposition jusqu’au<br />

bout, jusqu’à la satisfaction de leur revendication<br />

première, soit la reddition de<br />

Martelly dont la chute devrait entraîner<br />

le départ du gouvernement de facto dirigé<br />

par le Premier Ministre opportuniste,<br />

patatiste et «boulchitiste», Evans Paul.<br />

Sans aucun doute, nous sommes<br />

partisans de la poursuite de la mobilisation<br />

sanpransouf des différents secteurs<br />

de la nation, responsables, conscients<br />

des enjeux, déterminés à ne pas laisser<br />

rouler le pays dans l’abîme où veut le<br />

précipiter Martelly et ses complices locaux<br />

et internationaux. Quatre années<br />

de corruption sur grande échelle, quatre<br />

années passées à traîner la nation<br />

dans les ornières d’une collaboration<br />

écœurante avec l’étranger venu saquer<br />

les richesses du sous-sol haïtien, quatre<br />

années de dilapidation du trésor public,<br />

quatre années d’imposture passées à<br />

mentir systématiquement, quatre années<br />

de turpitude morale dans l’ambiance<br />

de petits et grands barons locaux de la<br />

drogue ne peuvent être sanctionnées que<br />

par une mobilisation concertée, tenace,<br />

efficace des forces vives de la nation.<br />

Nonobstant la volonté affichée<br />

des dirigeants de l’opposition à balancer<br />

Martelly et son régime, nous ne pouvons<br />

nous empêcher de constater au moins<br />

deux handicaps à leurs initiatives successives<br />

de mobilisation populaire. Ces<br />

deux obstacles doivent être surmontés de<br />

façon ordonnée et pressante, autrement<br />

l’opposition au pouvoir finira par manquer<br />

de souffle, par s’effriter et s’épuiser,<br />

d’autant qu’elle n’aura pas affiché un<br />

programme minimum de transition pour<br />

combler le vide laissé par le départ éventuel<br />

de Martelly. Et c’est justement ce sur<br />

quoi compte le mal élu du 11 mai 2010<br />

pour «ouvrir ses ailes» et se mettre à gouverner<br />

par décrets.<br />

Le premier handicap se rapporte<br />

au fait qu’il n’y a pas encore une ligne<br />

d’action politique de base, concertée,<br />

crédible qui ait été offerte à la nation<br />

par toutes les composantes de l’opposition<br />

qui réclament le départ de Martelly,<br />

malgré l’existence d’une «table de<br />

concertation». La communauté haïtienne<br />

est intéressée à connaître les modalités<br />

de la phase de transition et comment<br />

elles déboucheront sur un CEP crédible…<br />

et des élections non moins crédibles.<br />

Autrement, elle risque de rester sceptique,<br />

d’autant qu’elle a été tellement déçue par<br />

les contorsions, pirouettes, cabrioles,<br />

crocs-en-jambe et autres magouilles du<br />

monde politicien.<br />

Nous savons que l’organisation<br />

populaire KOD a déjà fait une proposition<br />

en 18 points dans ce sens (Haïti<br />

Liberté. V8, No 27, du 14 au 21 janvier<br />

<strong>2015</strong>). Nous en relèverons quelques<br />

passages importants : le rétablissement<br />

de la Constitution de 1987, tout en<br />

programmant une date pour une assemblée<br />

constituante ; l’annulation de l’arrêté<br />

présidentiel sur le Fond national de<br />

l’éducation, annulation des prélèvements<br />

illégaux sur les transferts venant des<br />

Haïtiens vivant à l’étranger et sur les appels<br />

entrants en Haïti ; retrait des soldats<br />

et de la police de la MINUSTAH, dans un<br />

délai de trois mois ; annulation de tous<br />

les “memorandums of understanding”,<br />

toutes les autorisations sur les prélèvements<br />

d’échantillon des produits miniers<br />

et minéraux ; révocation immédiate de<br />

tous les agents exécutifs intérimaires,<br />

audit immédiate de leur administration<br />

par la Cour des comptes ; organisation<br />

des élections générales dans 3 à 6 mois,<br />

avec la formation d’un CEP conformément<br />

à l’article <strong>28</strong>9 de la Constitution de<br />

1987.<br />

Le deuxième handicap concerne<br />

le parcours et le point d’aboutissement<br />

des mobilisations. Qu’elles démarrent<br />

à partir de St. Jean Bosco et du Bel-Air,<br />

nous n’y voyons aucun inconvénient,<br />

aucun problème, d’autant que ces deux<br />

points de départ des manifestations charrient<br />

une charge à la fois symbolique<br />

et historique. Là où, à notre avis, il y a<br />

un problème logistique, c’est cet entêtement<br />

des organisateurs soit d’aboutir<br />

devant le palais national, soit, à défaut<br />

de cette satisfaction de terminer la manif<br />

au Champ-de-Mars. Même, une ou deux<br />

fois, il était question de faire le tour du<br />

palais national un certain nombre de<br />

fois ; cette dernière initiative nous paraît<br />

inutile, puérile, si ce n’est infantile et<br />

sans aucun impact réel sur l’objet même<br />

des mobilisations.<br />

Il nous a semblé que les organisateurs<br />

et leaders de ces manifs devraient<br />

prêter l’oreille à ce proverbe haïtien tellement<br />

illustratif de la réalité actuelle,<br />

à savoir pa kite mò a pou n ale kriye<br />

nan pye sèkèy. En l’occurrence, le palais<br />

national, symbole du pouvoir de Martelly<br />

est «le pied du cercueil». Et qui est le<br />

cadavre, qui est mò a ? Il est celui dont<br />

il faut bien en tenir compte, d’autant que<br />

le peuple haïtien, les progressistes, les<br />

démocrates, les vrais patriotes haïtiens<br />

l’ont déjà bien identifié. Paradoxalement,<br />

c’est un mò bien vivant, puisque c’est lui<br />

qui manigance les magouilles déstabilisatrices,<br />

source de nos malheurs. Il se<br />

terre dans l’ambassade cinquante-étoilée.<br />

Bien avant Pamela White, depuis<br />

1915 en fait, ce nid de scorpions qu’est<br />

l’ambassade états-unienne est la source<br />

des déstabilisations de la scène politique<br />

haïtienne qu’elle manipule dans le sens<br />

des intérêts du Grand Malfini.<br />

Au cours de ces dernières années,<br />

et particulièrement depuis les années<br />

2003-2004, la bête étoilée s’est laissé<br />

pousser deux ailes de malfaisance : la<br />

France et le Canada. C’est justement cette<br />

trinité scélérate qui a concouru en 2004<br />

à mettre un terme brutal au mandat d’un<br />

président légitimement élu, indépendamment<br />

de ce qu’on a pu reprocher à ce<br />

président. C’est elle qui a parachuté un<br />

certain Gérard Latortue, alias Gwo Jera,<br />

au poste de Premier ministre. C’est elle<br />

qui, en la personne des époux Clinton,<br />

a organisé «chanpwellement» le premier<br />

tour (novembre 2010) et le deuxième<br />

tour (mars 2011) des élections présidentielles<br />

qui ont catapulté Martelly sur la<br />

«chaise bourrée».<br />

Mò sa a, c’est «un mort» tricéphale<br />

dont la plus grosse et la plus hideuse tête<br />

est celle des Etats-Unis. C’est dire qu’il<br />

n’y a pas lieu pour les manifestants d’aller<br />

kriye devant le palais national, nan<br />

pye sèkèy la. Le mot d’ordre doit être<br />

plus que jamais : devant les ambassades<br />

amies ! Devant l’ambassade américaine,<br />

nan tèt mò a ! Devant l’ambassade de<br />

France ! Devant l’ambassade du Canada,<br />

nan de pye mò a ! Il faut montrer le<br />

«mort», dénoncer sa puante complicité.<br />

Les yeux du monde entier seront tournés<br />

vers ces ambassades chanpwèl, pour<br />

bien montrer que c’est dans leur ventre<br />

fécond que remuent tous les plans macabres<br />

destinés à garder Martelly au<br />

pouvoir, à bénir ses pulsions morbides<br />

à gouverner par décrets dans le sens de<br />

leurs intérêts.<br />

Le grand avantage de cette «stratégie<br />

du cercueil», c’est de faire pression sur<br />

ces ambassades. Il faut les «coincer dans<br />

la diagonale» d’une dénonciation permanente,<br />

montrer ce qu’elles représentent :<br />

des lieux de complots contre la sûreté et<br />

le bien-être de la nation, des repaires de<br />

fieffés hypocrites qui prêchent la démocratie,<br />

le développement, la paix, l’ordre,<br />

mais qui en fait font tout le contraire. Les<br />

pancartes doivent exprimer clairement<br />

que la population est consciente que c’est<br />

l’ambassade états-unienne qui protège,<br />

guide, conseille Martelly, de connivence<br />

avec ses deux ailes de malheur, de connivence<br />

avec la MINUSTAH, bref, avec les<br />

forces des ténèbres.<br />

L’idée de cette stratégie «cercueillante»<br />

c’est de faire en sorte que la dynamique<br />

de mobilisation soit constamment<br />

dirigée vers le «mort» tricéphale, vers<br />

les protecteurs de Martelly : l’ambassade<br />

états-unienne principalement, les<br />

ambassades française et canadienne, de<br />

façon accessoire ; les forcer à demander<br />

à leur marionnette de faire disperser la<br />

foule. Ainsi la presse en sera témoin et<br />

devra les dénoncer sans prendre souffle.<br />

Les organisateurs de manifestations ont<br />

le devoir de créer ce climat constant<br />

d’effervescence sociale et politique, pareil<br />

à celui qui a abouti au 7 février 1986,<br />

jusqu’au départ de Martelly.<br />

Dans cette perspective, la presse<br />

devra jouer un rôle important. Elle ne<br />

doit plus se cantonner dans son attitude<br />

frileuse d’«objectivité», de pseudoneutralité,<br />

d’«impartialité», de «tenir la<br />

balance égale», parce que Martelly est<br />

une menace à l’existence même de la<br />

DENNIS MULLIGAN,<br />

Attorney-at-Law<br />

All aspects of Immigration Law<br />

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Nous parlons français<br />

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Mme Narcisse à la manifestation du 29 Novembre 2013 : coordonnatrice<br />

du directoire de Fanmi Lavalas ou porte-voix d’une voix en coulisse ? Et<br />

que défend-elle vraiment ?<br />

nation, un danger ambulant qu’il faut<br />

dénoncer sans désemparer, san pran<br />

souf ; parce que le mec est un fieffé<br />

jouisseur sans état d’âme, prêt à vendre<br />

le pays. N’avait-il pas, une fois, dans un<br />

langage sibyllin, souhaité voir Haïti et la<br />

République dominicaine devenir un seul<br />

pays ?<br />

Dans cette perspective, il est important<br />

que les «modérés» parmi les manifestants<br />

réclamant le départ de Martelly<br />

ne soient pas intimidés, ne soient pas<br />

politiquement terrorisés à l’idée d’aller<br />

devant ou le plus près possible des ambassades<br />

«amies». Certains des modérés<br />

seraient peut-être tentés de voir la stratégie<br />

prônée ici comme «radicale», «de<br />

gauche». Ils ne doivent pas «succomber<br />

à la tentation», à cette tentation, mais<br />

bien aider le peuple souffrant à se «délivrer<br />

du mal» (mickiste). Ainsi soit-il. Il<br />

faut mettre le maximum de pression sur<br />

les ambassades, sur l’ambassadrice du<br />

Grand Malfini, et non pas sur Martelly.<br />

Car Martelly n’est rien, Pamela White<br />

est tout. Martelly n’est rien, sauf un petit<br />

vaurien ambitieux, sans scrupule, sans<br />

décorum, sans aucun sentiment d’appartenance<br />

à la nation dessalinienne. Il doit<br />

donc partir.<br />

Nous souhaitons fortement que<br />

les «baz lavalas» choisissent leur camp :<br />

celui d’un peuple écrasé par un régime<br />

aux ordres des impérialistes, ou celui d’un<br />

pseudo-directoire lavalas pusillanime,<br />

timoré, ambivalent, changeant, laloz,<br />

Menez Jean-Jerome<br />

Attorney at Law<br />

Real Estate<br />

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4512 Church Avenue<br />

Brooklyn, NY 11203<br />

Nou pale kreyòl!<br />

(718) 462-2600<br />

(914) 643-1226 cell<br />

indécis. Les «baz lavalas» doivent<br />

enfin réaliser que le courage politique<br />

n’est pas dans une commémoration<br />

magouilleusement intéressée (trop<br />

tardive) du massacre à la ruelle Vaillant<br />

où il n’y avait aucun risque, mais bien<br />

dans une détermination d’approcher la<br />

bête devant sa tanière et de la forcer à<br />

montrer son hideux visage.<br />

D’ailleurs, pourquoi, au moment<br />

de la confusion qui a régné au sein de<br />

Lavalas autour de la marche du 29<br />

novembre 2013, le directoire de Fanmi<br />

Lavalas, armé de sagesse politique,<br />

n’avait-il pas, «anfanmiment», choisi<br />

de se recueillir d’abord autour de la<br />

mémoire des victimes de la ruelle Vaillant<br />

et ensuite aller manifester devant<br />

l’ambassade U.S ? Le directoire avait-il<br />

calbindé ? Avait-t-il eu quelque complicité,<br />

tacite ou explicite, avec l’ambassade<br />

états-unienne ? La rumeur à l’époque<br />

n’avait-elle pas rapporté qu’un haut<br />

placé de cette ambassade, la veille, était<br />

allé rencontrer le seul et vrai dirigeant de<br />

Fanmi Lavalas ? Maryse Narcisse est-elle<br />

la coordonnatrice du directoire de Fanmi<br />

Lavalas ou le porte-voix d’une voix en<br />

coulisse ?<br />

Alors, manifestants de tous les<br />

coins du pays, unissez-vous ! Tous<br />

devant les ambassades des pays<br />

«amis» ! Tous devant ou le plus<br />

près possible de l’ambassade américaine<br />

! Fòk sa kaba ! Il faut que ça soit<br />

kaba. Amen.<br />

PAUL J. JOURDAN<br />

ATTORNEY AT LAW<br />

107 Kenilworth Place<br />

Brooklyn, NY 11210<br />

Phone:<br />

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Vol. 8 • No. 29 • du <strong>28</strong> janvier au 3 février <strong>2015</strong><br />

<strong>Haiti</strong> Liberté/<strong>Haiti</strong>an Times<br />

5


Kwonik Kreyòl<br />

Aksyon patriyotik:<br />

yon mouvman politiko kiltirèl<br />

Twazyèm pati<br />

Feblès mouvman an<br />

Konbinezon mouvman kiltirèl<br />

ak mouvman politik Mouvement Haïtien<br />

d’Action Patriotique (MHAP) la,<br />

ki te ka konte sou motivasyon manm<br />

li yo ki te trè aktif, te youn nan rezon<br />

ki fè li rive mobilize anpil ayisyen aletranje<br />

nan yon ti bout tan. Sepandan<br />

mouvman sila a te vin pèdi frechè li jou<br />

an jou. Hing hang ant diferan gwoup<br />

pwovoke yon bann joure ak yon pakèt<br />

divizyon. Men, si aksyon patriyotik la<br />

te fè bèk atè se sitou paske mouvman<br />

sa a te limite depi anpatan. Apa kòd<br />

lonbrit li pa t mare ak Ayiti, li te gen<br />

yon enfliyans tiboujwa ki te fò sou li.<br />

Li enpòtan pou nou ajoute lefèt gouvènman<br />

Divalye a te enfiltre mouvman<br />

patriyotik la atravè konsila li gen aletranje,<br />

ki te achte sèvis senkyèm kolonn<br />

pou espyone militan, menase yo<br />

epi destabilize mouvman an.<br />

1. Reyaksyon emosyonèl<br />

popilasyon imigre ayisyen yo<br />

Baz sosysal aksyon patriyotik la se te<br />

popilasyon ayisyen ki te emigre. Pi fò<br />

lan moun sa yo te soti nan tiboujwazi a<br />

e yo te rete ak mantalite yo. Reyaksyon<br />

yo te bay devan nouvo sitiyasyon politik<br />

ki te parèt an 1971la, lavèy, pandan<br />

e apre lanmò Franswa Divalye, pa<br />

t rezilta yon konsyans politik ki te fin<br />

mi. Kòm nou te di deja se emosyon ki<br />

t ap pouse yo. Pou yo se sèl Divalye<br />

ki te reskonsab tout malè peyi a. Yo pa<br />

t janm voye je yo sou chapant ekonomik<br />

ak sosyal rejim nan. Se sa k fè yo<br />

te tonbe kritike tout krim ak malvèsasyon<br />

gouvènman reyaksyonè a san yo<br />

pa makònen ansanm egzaksyon sa yo<br />

ak politik ekonomik ak sosyal rejim<br />

pouri a. Akoz konsyans politik yo ki<br />

te wòwòt e poutèt mantalite tiboujwa<br />

a te toujou kaye nan sèvo yo, foul ayisyen<br />

aletranje yo te reyaji sitou anfas<br />

mezi fachis makout yo ak evennman<br />

ki te pwovoke lakay yo endiyasyon ak<br />

revòlt tankou : desizyon Papadòk pou li<br />

kreye yon pouvwa ereditè, prestasyon<br />

sèman Janklod, fòmasyon kò Leyopa 1 ,<br />

konmès san ak kadav 2 . Yo te mete yo<br />

anbranl chak fwa gwoup patriyotik yo<br />

te lanse yon apèl: swa pou manifestasyon<br />

kiltirèl, swa pou miting politik.<br />

Sepandan, malgre kominote ayisyen<br />

yo t ap sipòte mouvman patriyotik<br />

la selon konsyans yo, yo pa t janm<br />

gen opòtinite pou patisipe yon fason pi<br />

aktif nan devlopman li. Yo te toujou lan<br />

yon sitiyasyon kote sèl wòl ki te rete<br />

pou yo jwe se wòl piblik, asavwa : lektè,<br />

oditè osnon espektatè. Yon piblik ki<br />

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PA NOU<br />

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te rete la sou pinga l, ape tann ak yon<br />

antouzyas k ap bese firamezi ilizyon<br />

l ap tounen lafimen. Fòk nou di tou,<br />

moun yo te kwè di kou fè mouvman sa<br />

a ta pral jete Divalye. Se lè yo te koumanse<br />

rann yo kont jou an jou rejim<br />

nan gèlè t ap reprann ekilib li san yo pa<br />

pran sant ankenn delivrans, yo te vin<br />

pentad epi rale dèyè yo grenn pa grenn.<br />

Se konsa mouvman patriyotik la te tonbe<br />

nan fè lakilbit. Se chak fwa gen yon<br />

evennman ki pase, tankou debakman<br />

refijye nan Miyami, kidnaping anbasadè<br />

meriken Klintonn Nòks 3 oubyen<br />

arestasyon an mas sitwayen an Ayiti,<br />

si se pa lè sanginè yo touye kèk patriyòt,<br />

enpe moun te rasanble nan manifestasyon<br />

osnon lan reyinyon ki te deja<br />

kou grenn pwa anfouraye lan diri. Apa<br />

sa kominote a te chita sou blòk glas li<br />

ap gade. Malgre anpil batay patriyòt yo<br />

te mennen kont lide ansyen yo, lespwa<br />

yon jou kon sa yon koudeta te ka fèt<br />

osnon Depatman Deta te ka rebrase kat<br />

la e mete yon lidè pwovidansyèl nan<br />

palè nasyonal la, te toujou limen kou<br />

lanp bòbèch nan kwen sèvèl yo. Se sa<br />

ki esplike chak fwa yon nonm tankou<br />

Kola 4 , Fòd 5 osnon Maglwa 6 te pile beton<br />

Nouyòk la fò, yo te toujou jwenn<br />

yon etamajò ki tou pare ak twoup rezèv<br />

k ap tann siyal raliman. Menm lè anpil<br />

moun te koumanse wè klè nan jwèt fo<br />

pwofèt sa yo, yo te kanmenm anmezi<br />

pou rasanble omwen 800 moun lan<br />

reyinyon yo, alòske se lan redi patriyòt<br />

konsekan yo t ap rale 200 moun<br />

dèyè yo.<br />

2. Konpòtman tiboujwa ak sektè<br />

« lidè » yo<br />

Si anbyans eksitasyon premye jou<br />

aksyon patriyotik la te yon bèl opòtinite<br />

pou rasanble kominote ayisyen<br />

yo, « lidè » yo te pral montre enkapasite<br />

yo pou pwofite sa. Sètadi prezante<br />

yon pwogram travay byen balanse ki<br />

ta pèmèt yo itilize posibilite patriyòt<br />

ki pa t òganize yo, an konsiderasyon<br />

ak nivo politik yo ak kondisyon y ap<br />

viv aletranje. Pi wo a nou te montre<br />

karaktè tiboujwa popilasyon imigre<br />

ayisyen yo, si nou fouye pi plis n ap<br />

konstate avangad mouvman patriyotik<br />

la te fè pati fraksyon entelektyèl<br />

tiboujwazi sa a. Kòm se sitou pòsyon<br />

entelektyèl sa a ki te gen inisyativ<br />

aktivite kiltirèl ak politik yo, se nòmal<br />

pou ou te vin jwenn li nan tèt mouvman<br />

an. Lè nou voye je sou Nouyòk<br />

nou pran egzanp Komite Mobilizasyon,<br />

ki sa nou wè ? Li te gen ladan<br />

manm l’Heure Haïtienne (etidyan,<br />

avoka, pwofesè), Twoup Kwidò<br />

(etidyan, powèt, ekriven), Sèk Kiltirèl<br />

Mapou (menm bagay) … Tousuit apre<br />

fòmasyon komite mobilizasyon an gen<br />

FEHEU (Fédération des Etudiants<br />

<strong>Haiti</strong>ens aux Etats-Unis) ki te suiv li<br />

pye pou pye. Estati gwoup sa a kole l<br />

danble nan menm fraksyon entelektyèl<br />

la. E divès gwoup aksyon patriyotik ki<br />

pral parèt pi ta yo pral pote menm mak<br />

fabrik la piske lan fonnman yo n ap<br />

jwenn epapiye : ansyen manm Komite<br />

Mobilizasyon, ansyen manm federasyon<br />

etidyan an, kèk grenn lòt entelektyèl<br />

ak yon valè inivèsitè ki te soti tou<br />

fre an Ewòp.<br />

Mak fabrik sa a pral negatif pou<br />

mouvman an. Sektaris, zizànri, anbisyon<br />

pèsonèl te pral jwe yon gran wòl<br />

nan relasyon gwoup yo. Plizyè ladan<br />

yo t ap pale sou inite men yo chak te<br />

vle pou inite sa a te fèt anba labanyè<br />

pa yo. Yo t ap fè mannèv pou kontwole<br />

yon mouvman ki pa t menm ko chita.<br />

Divèjans politik yo pa t debat apati yon<br />

liy politik klè men pito sivan ògèy ak<br />

prestij chak gwoupman. Relasyon ant<br />

gwoup òganize yo ak foul ki pa politize<br />

yo menm se te yon relasyon vant ak<br />

do.<br />

Nan premye moman aksyon<br />

patriyotik yo, gwoup yo te sitou vizaje<br />

fòmasyon ideyolojik ak politik manm<br />

yo, malgre kèk ti kontak detanzantan<br />

ak piblik la osnon distribisyon trak lè<br />

okazyon an mande sa. Pou jwenn solisyon<br />

pwoblèm Ayiti fòk militan yo te<br />

kapab sènen reyalite peyi a. Se pou<br />

sa gwoup patriyotik yo te lage kò yo<br />

nan etid teyorik. Kòm mouvman an te<br />

baze sou lit anti diktatoryal, anti enperyalis<br />

li te endispansab pou yo te fè<br />

otopsi diktati a epi etabli koneksyon l<br />

ak enperyalis la. Men priyorite yo te<br />

bay fòmasyon pèsonèl manm gwoup<br />

d aksyon patriyotik yo (G.A.P.) ak tan<br />

gwoup yo te pase ap lanbinen pou met<br />

mouvman an sou pye te lakoz yon gwo<br />

eka te gen tan egziste ant G.A.P. yo ak<br />

patriyòt ki te enterese nan mouvman<br />

an. Ositou, amezi Aksyon Patriyotik<br />

la t ap devlope se revè sa militan yo<br />

te deside fè a ki vin pase. Gwoup yo<br />

te vin konsantre tout aktivite yo nan<br />

vann jounal, òganize fèt kiltirèl, fè miting<br />

politik, distribye trak epi yo neglije<br />

fòmasyon teyorik militan yo nètalkole<br />

san pou otan sa pa t pwovoke yon<br />

rapwochman ant foul yo ak gwoup yo.<br />

Se peryòd sa a kouran 18 me a t<br />

ap simen lepouvant andidan Mouvman<br />

Aksyon Patriyotik la kit lan Etazini, kit<br />

an Ewòp osnon Kanada. Lan kouran sa<br />

a ou te jwenn MHAP ak UFHAP (Union<br />

des Femmes <strong>Haiti</strong>ennes Patriotes) ki<br />

te lan Nouyòk, Komite Patriyotik Vètyè<br />

lan Boston, Òganizasyon Revolisyonè<br />

18 me a Pari ak Komite Patriyotik 18<br />

me Monreyal. Yo te menm siyen yon<br />

kominike ankomen pou yo di ki jan yo<br />

tache ansanm kou 5 dwèt lan yon pla<br />

men.<br />

Lè En Avant te parèt sou sèn politik<br />

la an 1972, li te fè yon kritik sevè<br />

sou konpòtman gochis kouran 18 me a<br />

ak erè mouvman patriyotik la te komèt.<br />

Konsa tou li te pwopoze you nouvo<br />

oryantasyon pou aksyon patriyotik la.<br />

Se sèl gwoup ki te poze tout bon avèk<br />

fòs nesesite pou mouvman deyò a konekte<br />

ak mouvman anndan peyi a. Li<br />

te afime san detou objektif gwoup la se<br />

te devlopman mouvman patriyotik la.<br />

Kijan ? Mobilize mas ayisyen lan imigrasyon<br />

an apati pwoblèm konkrè yo<br />

t ap konfwonte. Yo te di tou bi yo se<br />

fòme patriyòt ki pi avanse yo, e dirije<br />

militan yo sou Ayiti pou ranfòse fwon<br />

enteryè a. Kouman ? Ak fòmasyon<br />

ideyolojik e politik solid epi makonnen<br />

kou krab ak mas popilè anndan peyi a<br />

pou bati pati revolisyonè travayè ayisyen<br />

an. Sepandan, sa pa t anpeche l<br />

repete menm erè gwoup li t ap kritike<br />

yo te fè anvan li. En Avant vin anfouraye<br />

lan menm pratik opòtinis kouran<br />

18 me a.<br />

Angiz konklizyon<br />

Nou sot wè ki jan ayisyen<br />

Suite à la page (18)<br />

Premye son klòch represyon<br />

<strong>2015</strong> lan sonnen<br />

Samdi maten 24 janvye <strong>2015</strong> lan, se<br />

avèk anpil chòk, anpil endiyasyon,<br />

Inisyativ MPDP aprann arestasyon<br />

ilegal, abritè, san manda Agwonòm<br />

Gérald Mathurin, manm KROS, youn<br />

nan òganizasyon manm Inisyativ<br />

MPDP. Inisyativ la denonse jan yo arete<br />

yon sitwayen sou baz akizasyon fantezis<br />

yon moun, anvan tout ankèt.<br />

Jij Elie Armand prezante l lakay<br />

agwonòm Gérald Mathurin ak sòlda<br />

MINUSTAH, fonksyonè Seksyon Dwa<br />

Moun fòs okipasyon an epi lapolis<br />

Jakmèl. Inisyativ MPDP pa konprann<br />

kouman sòlda MINUSTAH ka gen konpetans<br />

pou fè operasyon polis. Pa gen<br />

okenn sitwayen ki konn dwa yo ki ta<br />

ka aksepte fè temwayaj devan yon jij<br />

ki ankadre ak fòs MINUSTAH ki ilegal<br />

nan peyi a.<br />

Jij toudenkou Elie Armand fèk<br />

rive nan pozisyon sa a ak rekòmandasyon<br />

Joseph Lambert. Non Jij sa a pa<br />

parèt sou okenn lis ofisyèl CSPJ. Jij la<br />

ta sipoze ap fonksyone nan jiridiksyon<br />

Lamontay, li pa gen ankenn krent pou<br />

debake Jakmèl al arete Agwonòm lan<br />

dèyè do lalwa, nan yon lòt jiridiksyon.<br />

Eske jij Elie Armand gen yon jiridiksyon<br />

san limit ? Eske Jij Elie Armand<br />

vle di popilasyon an, li gen tout garanti<br />

paske se Joseph Lambert, youn nan<br />

poto mitan pouvwa defakto Martelly/<br />

Paul la ki nonmen l ? Eske jij la vle di<br />

pouvwa l san limit?<br />

Dapre tout enfòmasyon Sekretarya<br />

Inisyativ MPDP resevwa li klè se<br />

yon montaj politik ki fèt pou jete nan<br />

prizon yon sitwayen onèt e respektab<br />

ki pase yon gwo pati nan lavi l ap defann<br />

kòz peyizànri an, espesyalman<br />

kòz peyizan pòv nan Sidès yo. Akizasyon<br />

yo mete sou do agwonòm Gérald<br />

Mathurin an san fondman. Yo raple<br />

nou latriye move kou ak mannigèt ansyen<br />

senatè Joseph Lambert abitye bay<br />

pou vòlè pouvwa nan depatman Sidès<br />

la.<br />

Sa fè kèk tan, tout popilasyon<br />

an konnen Joseph Lambert te toujou<br />

vle mete tout kalite akizasyon sou do<br />

Agwonòm Gérald Mathurin. Se toujou<br />

mobilizasyon popilasyon an ki chak<br />

fwa fè li fè bak sou plan malouk li yo.<br />

Jodi a, èske Joseph Lambert santi ak<br />

nouvo gouvènman defakto a, pouvwa l<br />

ogmante ki fè li relouvri paj pèsekisyon<br />

politik li yo kont Agwonòm Gérald<br />

Mathurin? Eske gouvènman K-Plim<br />

nan ofri Lambert tout kouvèti ak garanti<br />

pou koupe rache jan li vle nan peyi a,<br />

arete moun, fè pèsekisyon politik sou<br />

moun li vle?<br />

Inisyativ MPDP di Joseph Lambert<br />

ak tout akolit li yo se byen konte<br />

Ayiti: Yon nouvo konplo kont<br />

mas popilè yo ak nasyon an<br />

Kominike plizyè<br />

oganizasyon politik<br />

Sa anpil patriyòt te prevwa epi t<br />

ap denonse depi lontan reyalize jounen<br />

jodi a. Pouvwa Martelly a ak alye li yo<br />

t ap kreye kondisyon pou chanm depite<br />

a ale, rann sena a disfonksyonèl pou l<br />

te ka dirije peyi a ak kout dekrè. Koudeta<br />

planifye sa a kont enstitisyon demokratik<br />

yo nan peyi a pèmèt patriyòt<br />

ayisyen yo dekouvri epi konprann pi<br />

byen mak fabrik gouvènman Martelly/<br />

Lamothe la pandan plis pase 3 lane<br />

pratik politik li yo. Sa ki te parèt pou<br />

sèten sektè kòm senp devyasyon ak<br />

tandans otoritè, montre vrè figi l jounen<br />

jodi a, tankou pwovokasyon jounalis<br />

ak manm pati politik, kanaval anpèmanans,<br />

alevini san rete aletranje, menas<br />

ak arestasyon ilegal opozan, negosyasyon<br />

bidon soti « El Rancho » rive «<br />

Kinam ». Tousa se te divès pyès teyàt<br />

pou te detounen atansyon tout moun<br />

Agwonòm Gérald Mathurin<br />

mal kalkile, popilasyon ayisyèn nan<br />

pap kite kou sa yo pase ankò. Kouraj,<br />

detèminasyon, presyon ak mobilizasyon<br />

KROS, òganizasyon Defans Dwa<br />

Moun yo, laprès ak tout òganizayon<br />

patriyotik yo te rive fè yo libere Agwonòm<br />

Gérald Mathurin menm jou a<br />

nan aswè. Men lapolis Jakmèl mande l<br />

pou l ale nan yon swadizan entèwogatwa<br />

lendi maten, alòske yo pa genyen<br />

okenn dosye sou li, ni pa gen plent ki<br />

pote kont li!<br />

Arestasyon ilegal sa a se yon<br />

gwo siyal ki montre fòs fè nwa yo pare<br />

pou fè tout kalite manti, manipilasyon,<br />

montaj epi prepare tout kalite move<br />

kou pou eseye bloke fòs demokratik ak<br />

popilè yo pou anpeche peyi a reyalize<br />

eleksyon lib, onèt, transparan ak patisipativ<br />

nan lane <strong>2015</strong> lan.<br />

Inisyativ MPDP lanse yon apèl<br />

vijilans toupatou nan peyi a ! Veye<br />

anwò veye anba ! Defakto yo ap prepare<br />

tout vye konplo makab pou demobilize<br />

popilasyon an, kite l kwoupi nan<br />

lamizè, fè l panike. Fòk tout òganizasyon<br />

patriyotik, demokratik ak popilè<br />

yo pare yo pou yo kanpe anfas konplo<br />

sa yo.<br />

Inisyativ MPDP a rete kwè se<br />

nan goumen fòs patriyotik, demokratik<br />

ak popilè yo ap devlope plis kapasite<br />

pou kontinye defann dwa ak enterè<br />

popilasyon an. Inisyativ la rete kwè lajistis<br />

ap fini pa pote laviktwa. Men pou<br />

sa fòk fòs òganize pwogresis ak popilè<br />

yo pa lache, fòk nou rete mobilize, ranfòse<br />

òganizasyon nou yo, pou nou pare<br />

pou kwape tout move je, tout pouvwa<br />

abitrè, tout pisans etranje ki vle enpoze<br />

peyi a dikta yo.<br />

100 tan okipasyon sou divès fòm<br />

se twòp atò! Viktwa, se pou pèp k ap<br />

goumen!<br />

Pou otantifikasyon : Ernst<br />

MATHURIN /GRML ; Eveline LAR-<br />

RIEUX / SOFA ; Ollery SAINT LOUIS<br />

/ Ayiti Djanm ; Guy NUMA / MODEP ;<br />

Pierre André GEFFRARD / KRPBB<br />

Pòtoprens, 25 janvye <strong>2015</strong><br />

sou nesesite òganizasyon eleksyon pou<br />

renouvle tyè sena a ak chanm depite a.<br />

Anreyalite, pouvwa Martelly/Lamothe<br />

la te vle plonje peyi a nan yon<br />

kriz grav pou te anpeche enstitisyon<br />

demokratik yo renouvle nòmalman.<br />

Koudeta kont enstitisyon demokratik<br />

yo pa rive akouche jan yo te pwograme<br />

l la akòz rezistans sèten sektè<br />

popilè ak demokratik nan divès fòm<br />

manifestasyon. Mobilizasyon nan lari<br />

a pote ale Premye minis Lamothe, li<br />

fòse KEP koupyon an demisyone epi<br />

li fè Prezidan japwouv Kou Kasasyon<br />

an rale kò l. Men sa pa rive anpeche<br />

vid enstitisyonèl 12 janvye a, malgre<br />

akò 23 desanm, akò chanpwèl<br />

11 janvye, nominasyon yon premye<br />

minis defakto ak yon kabinè ministeryèl<br />

defakto. Enstans dekorasyon<br />

defakto sa yo pa anpeche Prezidans<br />

lan rete jodi a sèl enstans ki gen pouvwa<br />

deside. Gouvènman defakto a pral<br />

Suite à la page (15)<br />

6 <strong>Haiti</strong> Liberté/<strong>Haiti</strong>an Times<br />

Vol. 8 • No. 29 • du <strong>28</strong> janvier au 3 février <strong>2015</strong>


Perspectives<br />

Haïti gouvernance : Les jérémiades d’Himmler Rébu<br />

Par J. Fatal Piard<br />

Avec l’excision de la première corne<br />

de malheur du nom de Loran Gagòt,<br />

qui en deux ans de gouvernance a<br />

décroché un doctorat en corruption, le<br />

peuple haïtien se retrouve à un premier<br />

bout du tunnel du désespoir dressé sur<br />

son chemin par l’administration Martelly<br />

/Lamothe. Contre toute attente,<br />

personne ne sait à quel prix Loran Gagòt<br />

a reçu le prix de leader latino-américain<br />

le plus innovant. Chalmas !!!!!!<br />

Sans prétendre pour autant contester<br />

ce prix ordinaire, le peuple haïtien<br />

vient de décerner à Loran Gagòt le<br />

prix spécial de leader mondial le plus<br />

innovant en corruption et en vol. Les<br />

révélations d’Himmler Rébu, quoique<br />

tardives, viennent étayer la thèse selon<br />

laquelle aux dernières compétitions<br />

mondiales de la corruption à grande<br />

échelle l’équipe de Loran Gagòt est<br />

sortie championne.<br />

Certains d’entre eux se sont enrichis<br />

et sont retournés d’où ils étaient<br />

venus, soit des Etats-Unis ou du Canada.<br />

Cependant, ce Rébu est est le seul<br />

compatriote qui ignore magistralement<br />

ce proverbe Ayisyen qui stipule : « Depi<br />

w al nan resepsyon kay makomè koukou<br />

se tou nòmal pou w manje okabine<br />

chwal vant deboutonnen ». Cependant<br />

sa tentative maladroite de se disculper<br />

justifie pleinement cette mise au point<br />

que nous estimons salutaire.<br />

Campons Rébu<br />

Campons brièvement cet individu qui<br />

se nomme Himmler Rébu gendarme<br />

sous le régime féroce des Duvalier. Entendez<br />

par gendarme, un psychopathe<br />

sans foi ni loi, qui rien qu’avec son<br />

révolver s’octroie le droit de vie ou de<br />

mort sur quiconque aurait l’intention<br />

de revendiquer une vie digne pour les<br />

opprimés. Rébu commandait le Corps<br />

des Léopards, une horde de sauvages<br />

entrainés par les vétérans de la Guerre<br />

du Vietnam qui leur ont appris les<br />

dernières techniques de torture.<br />

Cela va sans dire que Rébu, même par<br />

personne interposée est l’auteur de<br />

milliers d’exactions. Pas une fois, il n’a<br />

senti aucun sentiment de culpabilité<br />

d’avoir fait partie de cette armée qui a<br />

broyé des milliers d’âmes, juste pour<br />

permettre à la dictature des Duvalier de<br />

se perpétuer au pouvoir. Sans avoir eu<br />

la décence de présenter ses excuses à<br />

la population et plus particulièrement<br />

aux familles des victimes, Rébu siège<br />

parmi les défenseurs des droits humains.<br />

Si Lik Dezi te la ap mande pou<br />

l gen plas pa l tou fòk ou bijo ba li l.<br />

Bien au contraire même au moment<br />

de ses ébats vespéraux, Rébu<br />

s’accoutre encore fièrement de ses<br />

épaulettes de colonel. Pourtant, ces<br />

épaulettes sont maculées de sang des<br />

opposants au régime sanguinaire des<br />

Duvalier qu’il a ingurgité à grandes<br />

lampées. Paske sou Divalye, depi de<br />

pat men w pa tranpe nan san kamoken<br />

rive jis nan zèpòl, grad ou pa fouti<br />

depase kaporal nan lame d Ayiti.<br />

Si Hitler avait pu se payer les<br />

services de Rébu dans le cadre de son<br />

entreprise d’extermination des juifs, il<br />

aurait pu s’assurer qu’il n’en resterait<br />

aucun aujourd’hui. Dans la galerie des<br />

faiseurs de coups d’Etat en Haïti, Rébu<br />

reste et demeure le seul et l’unique<br />

gendarme à ne pas trouver de place.<br />

Car, il a raté le sien qu’il a tenté contre<br />

son frère d’arme Prosper Avril. Permettez<br />

nous une toute petite digression<br />

pour rappeler que ce même Posper<br />

Avril s’était complu à torturer en personne<br />

trois militants « politiques » Jean<br />

Auguste Mèsyeux, Marino Etienne et<br />

K Plim.<br />

Pour montrer au monde entier<br />

qu’il n’est pas disposé à plaisanter<br />

avec les opposants, Avril, en bon héritier<br />

des Duvalier s’était rendu à la Télévision<br />

Nationale et avait ordonné que<br />

ses martyrs fussent exhibés à l’écran.<br />

Avril te bezwen fè tout moun pè. 26<br />

longues années après, cette séance de<br />

torture a servi à légitimer K Plim pour<br />

son poste de Premier Ministre. Gad jis<br />

ki lè K Plim vin benefisye kèk kout<br />

baton vendik kriminèl yo rele Avril la<br />

te ba l.<br />

Kesyon pou n ta poze jounen jodi<br />

a èske se pat plan yo ? Avril ta matirize<br />

yon moun pou l pa ta mouri tèt nwè?<br />

Rete tande !!! Revenons à ce Rébu, qui<br />

est notre sujet principal. Non satisfait<br />

de son grade de colonel, Rébu au fait<br />

de sa mégalomanie hypertrophiée<br />

comme tout ses collègues jandam était<br />

hanté par ce brûlant désir de se hisser à<br />

la magistrature suprême par n’importe<br />

quel moyen.<br />

Pour y parvenir, dans la nuit du<br />

31 mars au 1 er avril 1989 cet obsédé<br />

Himmler Rébu<br />

de pouvoir et de gloire a tenté un coup<br />

d’Etat contre son matchòpwèl un autre<br />

téméraire du nom de Prosper Avril, militaire<br />

tout comme lui. « Batay Rebi ak<br />

Avril se te batay kòn ak zago », aurait<br />

commenté notre collègue Wilhem<br />

Cadet. Sa vle di Rebi ak Avril se menm<br />

Salopri yo. Se menm kabrit Tomazo<br />

yo. Menm kòn menm zago.<br />

Rébu n’ayant rien réussi dans<br />

sa vie, a cru pouvoir réparer toutes<br />

ses vilénies en l’espace d’un cillement.<br />

Cependant il n’a pas pris le temps de<br />

peser les retombés d’une entreprise<br />

aussi délicate qu’un coup d’Etat auquel<br />

l’ambassade étasunienne n’avait pas<br />

jugé nécessaire de donner son aval.<br />

Kouman Rebi fè te pèmèt li met nan<br />

tèt li, l gen dwa fè yon koudeta san<br />

anbasad meriken pa ba l dwa ?<br />

Nonm Rebi sa a se sèl grenn<br />

kretyen vivan ki fèk sòti sou yon lòt<br />

planèt ki pa konnen pèsonn pa gen<br />

dwa fè yon koudeta nan okenn peyi<br />

san anbasad Etazini pa ba l dwa<br />

pou l fè sa. Ne pouvant se permettre<br />

d’abattre son compère Avril comme il<br />

le faisait d’habitude pour les Kamoken<br />

ainsi que les autres opposants au<br />

régime des Duvalier, Rébu a trimbalé<br />

dans toute la capitale haïtienne avec<br />

son prisonnier.<br />

Le coup d’Etat ayant échoué,<br />

Rébu a dû fuir en toute hâte la fureur<br />

d’Avril son compagnon d’arme qui en<br />

signe de revanche a dissous le Corps<br />

des Léopards ainsi que celui des forces<br />

tactiques des Casernes Dessalines : de<br />

kò kriminèl san fwa ni loi. La fuite irréfléchie<br />

de Rébu l’a conduit aux Etats-<br />

Unis. Les autorités de ce pays détenant<br />

le monopole des coups d’Etat, jetèrent<br />

Rébu en prison pour punir sévèrement<br />

cet affront à l’hégémonie de la république<br />

étoilée.<br />

Men, kòm jandam se bèt seren<br />

sa pa di l anyen. Rébu va se rattraper<br />

en prenant une part active au massacre<br />

de la population des bidonvilles<br />

à l’occasion du sanglant coup d’Etat<br />

du 29/30 septembre 1991 contre le<br />

Président Jean Bertrand Aristide qu’on<br />

lui a appris à haïr irrémédiablement.<br />

Moins de dix ans après, Rébu va récidiver<br />

en s’infiltrant comme conseiller<br />

du Front sous la commande de Guy<br />

Philippe.<br />

Plusieurs réunions ont été organisées<br />

à l’initiative de l’ambassade<br />

étasunienne pour planifier le massacre<br />

des militants du mouvement populaire<br />

dans le cadre des chambardements<br />

ayant conduit au coup d’Etat kidnapping<br />

du 29 février 2004. L’un de leurs<br />

agents, un certain André Apaid n’avait<br />

pas apprécié la présence inopportune<br />

de ce Rébu. Avec des mots ronflants,<br />

Rébu fut invité à vider les lieux.<br />

« Ou pa bezwen vin nan reyinyon<br />

an, ou konnen byen anbasad<br />

meriken pap dakò avè w ». N’était-ce<br />

l’intervention de K Plim, Rébu n’aurait<br />

pas eu l’opportunité de prendre<br />

une nouvelle fois une part active<br />

aux massacres des populations des<br />

quartiers que les intellectuels aliénés<br />

du Collectif Non qualifiaient de Zone de<br />

Non Droit.<br />

« Kolonèl Rebi vin wè m nan<br />

Sendomeng li di m li pap ka ban m<br />

kout men kote m ye la a. Men li ban<br />

m garanti kou m travèse fwontyè a<br />

rantre Ayiti m ap mete anpil moun ak<br />

gwo zam a dispozisyon w pou touye<br />

dènye grenn militan Lavalas nan peyi<br />

a ». a avoué Philippe. Mais, astucieux<br />

comme lui seul, Rébu a osé y apporter<br />

des démentis tout en admettant avoir<br />

rencontré Guy Philippe dans la capitale<br />

dominicaine. Se croyant intelligent, il a<br />

volontairement omis la teneur le leur<br />

entretien. Nan tèt Rebi se li ki pi entelijan<br />

, men menm yon ti kou Deta li<br />

pa ka fè.<br />

Analysons la lettre de Rébu<br />

Dans cette lettre ouverte à Lilianne<br />

Pierre Paul les lamentations déchirantes<br />

de ce Rébu ne sont qu’un<br />

indicateur du niveau de naïveté du<br />

plus grand hâbleur de toute l’histoire<br />

d’Haïti qui se prend pour un intellectuel<br />

òt pòte. Pour s’attirer les bonnes<br />

grâces de Miki, Rébu disait toujours<br />

sur les ondes des stations de radio de<br />

la capitale. « Pouvwa sa se pouvwa pa<br />

m ». il ne saurait y avoir de meilleures<br />

preuves d’adhésion à l’équipe kale<br />

tèt.<br />

Ainsi, l’on se demande à raison,<br />

comment se fait-il que Rébu puisse<br />

venir se plaindre aujourd’hui de découvrir<br />

que l’ombre de la corruption puisse<br />

hanter chacun de ses pas, même après<br />

avoir été renvoyé malhonnêtement par<br />

celui que hier encore il couvrait de flatteries<br />

répugnantes. Bèt yo rele jandam<br />

sa a !!! En principe la lettre devrait être<br />

adressée à tous les journalistes qui ont<br />

eu le courage de faire écho à ce nouvel<br />

échec de Rébu.<br />

Rébu s’en veut amèrement<br />

d’avoir entrainé sa fille de 30 ans avec<br />

lui jusqu’aux confins des abimes de la<br />

corruption. Or, sa progéniture ne s’en<br />

est sentie nullement gênée. Se Rebi wi<br />

ki jennen pou pitit fi l la ki li menm<br />

pa gen okenn pwoblèm ak sa. Enben<br />

monchè se pou w pann tèt ou. Prétextant<br />

ses droits de réserve auquel le<br />

contraint sa profession de gendarme,<br />

Rébu en bon roublard n’a pas eu le<br />

courage de mentionner les noms de<br />

ces champions de la corruption qu’il<br />

a voulu pourtant dénoncer. Poukisa<br />

nonm Rebi sa a pran moun menm ?<br />

Pou jandam parèy li ??? Enben pesonn<br />

pat bezwen voye pitit yo lekòl.<br />

Voici le coup vindicte qui assomma<br />

le Koukou le plus résistant avant de<br />

déclarer que le dossier est clos, tout en<br />

laissant son poste la tête encore plus<br />

basse que lorsqu’il y faisait son entrée<br />

à quatre pattes. « Je n’avais aucune<br />

idée de l’état de pourrissement de mon<br />

pays » Ki pawòl salami sa a Rebi ap<br />

vin ba moun kenbe la a ? Kòm si Rebi<br />

pat janm konnen kouman lame d Atiti<br />

te pouri ak dilè dwòg ak vòlè ak kriminèl.<br />

Enben monchè al mennen yon ti<br />

ankèt nan Trezò Piblik pou w konnen<br />

kiyès nan lame a ki te fin vòlè lajan<br />

pansyon ti jandam yo. Rebi pa fout<br />

pran karaktè moun sèvi bwa dan w<br />

tande. Jandam kote w te ye.<br />

Protestations de Radio Kiskeya contre des actes de corruption<br />

au Palais National à l’endroit d’un groupe de journalistes<br />

Port-au-Prince, le jeudi 22 janvier <strong>2015</strong><br />

M. Lucien JURA<br />

Porte-parole de la Présidence<br />

Monsieur le porte-parole,<br />

Par la présente, Radio Télé<br />

KISKEYA tient à protester auprès du<br />

président de la République et auprès<br />

de vous en particulier, contre<br />

l’acte ignoble de corruption dont, de<br />

concert, vous vous êtes rendus responsables<br />

le 23 décembre dernier<br />

quand, à l’issue d’une réception à<br />

laquelle vous avez convié des journalistes<br />

accrédités au Palais National,<br />

vous leur avez remis des enveloppes<br />

contenant respectivement cinquante<br />

mille gourdes (50.000.00 Gdes) et<br />

quarante mille gourdes (40.000.00<br />

Gdes).<br />

Selon les informations recueillies<br />

auprès des concernés, le président<br />

de la République, Michel Joseph<br />

Martelly, leur a personnellement offert<br />

« un petit cadeau pour la modicité<br />

duquel ils ne devraient pas se formaliser.<br />

» Il les a par la suite, référés<br />

à son porte-parole, Lucien JURA, et à<br />

Esther FATAL, responsable du Bureau<br />

de Communication de la Présidence,<br />

qui ont personnellement remis à chacun<br />

d’eux l’ignoble cachet sous les<br />

feux des caméras du Palais.<br />

L’affaire est d’autant plus<br />

scandaleuse et choquante que<br />

vous, M. JURA, journaliste de carrière,<br />

avez directement pris part à<br />

cet acte d’avilissement de la profession<br />

à laquelle vous devez d’être<br />

aujourd’hui à une aussi haute fonction.<br />

Pour la gouverne du chef de<br />

l’Etat, de la vôtre et de celle du public,<br />

sachez, Monsieur le porte-parole,<br />

que les trois journalistes de KISKEYA<br />

qui ont commis l’impair de souscrire<br />

à cette ignominie, ont été sévèrement<br />

sanctionnés après que leur acte fut<br />

analysé et condamné non seulement<br />

par la Direction Générale de la station,<br />

mais aussi par le reste du personnel.<br />

Il leur a même été conseillé<br />

de restituer au Palais National ces «<br />

malheureux deniers » qui ne leur appartiennent<br />

pas en propre, mais qui<br />

sont ceux de l’Etat et donc du public.<br />

Une telle recommandation est<br />

d’autant plus indiquée que, depuis sa<br />

fondation, en 1994, Radio Kiskeya a<br />

survécu à toute tentative de corruption<br />

sous différents régimes.<br />

Ce « cadeau empoisonné » constitue<br />

un acte flagrant de corruption<br />

perpétré au détriment du Trésor Public.<br />

Il est un exemple patent du gas-<br />

M. Lucien JURA<br />

pillage systématique et désinvolte des<br />

deniers publics par les autorités, les<br />

fonds mis à leur disposition ne devant<br />

pas servir à octroyer des largesses à<br />

des fins bassement politiciennes et de<br />

manipulation.<br />

Pour leur part, les journalistes<br />

qui en ont été les bénéficiaires ont<br />

violé une règle cardinale d’éthique et<br />

de déontologie professionnelles consistant<br />

en la préservation absolue de<br />

l’intégrité, de l’indépendance et de la<br />

crédibilité du journaliste.<br />

Liliane PIERRE-PAUL et<br />

Marvel DANDIN<br />

Remettre des « enveloppes<br />

chargées » à des journalistes disposés<br />

à la file indienne devant des caméras<br />

constitue un acte que même les<br />

pires dictatures qu’a connues le pays<br />

n’ont pas osé perpétrer. Cela reflète<br />

le niveau de dégradation générale<br />

des valeurs morales tant au niveau<br />

de l’Etat que dans l’ensemble de la<br />

société auquel le secteur de la presse<br />

n’a malheureusement pas échappé.<br />

Radio KISKEYA condamne énergiquement<br />

de telles pratiques et<br />

encourage l’ensemble de la corporation<br />

à les combattre avec la plus<br />

vigoureuse détermination. En aucune<br />

manière, les problèmes réels de traitement<br />

et de conditions de travail dans<br />

les médias, dont Radio KISKEYA est<br />

consciente, ne peuvent les justifier.<br />

Un gouvernement qui prétend vouloir<br />

instaurer l’Etat de droit devrait plutôt<br />

veiller à l’existence de conditions juridiques,<br />

administratives et fiscales<br />

favorables à l’essor de médias puissants<br />

et techniquement performants,<br />

en mesure de répondre tant aux exigences<br />

du public qu’à celles de leur<br />

personnel.<br />

L’acte déshonorant du 23<br />

décembre s’inscrivant dans le cadre<br />

ambiant de la corruption institutionnalisée,<br />

Radio KISKEYA condamne la<br />

corruption en général et appelle à une<br />

gestion rigoureuse et judicieuse des<br />

ressources publiques.<br />

Vous présentant tout de même<br />

ses salutations et espérant que vous<br />

vous ressaisirez, Radio KISKEYA réitère,<br />

Monsieur le porte-parole, son<br />

engagement en faveur d’une presse<br />

démocratique, libre, indépendante,<br />

crédible, responsable et prestigieuse !<br />

Marvel DANDIN<br />

Directeur Général<br />

Trésorier du<br />

Conseil d’Administration<br />

Liliane PIERRE-PAUL<br />

Directrice de Programmation<br />

Vice-Présidente du<br />

Conseil d’Administration<br />

Stéphane PIERRE-PAUL<br />

Directeur de l’Information<br />

Vol. 8 • No. 29 • du <strong>28</strong> janvier au 3 février <strong>2015</strong><br />

<strong>Haiti</strong> Liberté/<strong>Haiti</strong>an Times<br />

7


Perspectives<br />

Les manifestations doivent continuer !<br />

Par Isabelle L. Papillon<br />

Si d’un côté la classe dirigeante<br />

traditionnelle réactionnaire et<br />

la communauté internationale,<br />

ennemis traditionnels et conjoncturels<br />

du peuple haïtien se regroupent<br />

contre les intérêts supérieurs de<br />

la Nation. De l’autre, les masses populaires<br />

fourbissent leurs intelligences<br />

et leur courage pour faire trembler<br />

les ennemis du peuple. Comment la<br />

solution durable et fiable pourraitelle<br />

venir de l’Internationale ? A la<br />

coalition fictive composée des Duvaliériste-macoutes,<br />

des GNBistes,<br />

de l’équipe tètkale, de INITE, de la<br />

Fusion des Sociaux- Démocrates et<br />

de leurs alliés, il faut se joindre une<br />

large volonté populaire pour leur<br />

couper court ?<br />

L’Opposition qui regroupe<br />

la Plateforme Pitit Dessalines,<br />

le Mouvement Patriotique de<br />

l’Opposition démocratique (MO-<br />

POD), l’organisation politique Fanmi<br />

Lavalas et autres alliés se mobilisant<br />

régulièrement dans les rues<br />

croit qu’aucune solution n’est possible<br />

avec tous ceux qui contribuent<br />

à plonger le pays dans cette crise. «<br />

Le problème c’est Martelly et la solution<br />

n’est autre que son départ du<br />

Palais national, » C’est ainsi que les<br />

manifestants résument la situation<br />

actuelle en Haïti.<br />

Entre-temps la mobilisation<br />

se poursuit pour exiger le départ de<br />

Michel Martelly à la tête du pays.<br />

Le jeudi 22 et vendredi 23 janvier<br />

dernier 2 journées de manifestation<br />

ont eu lieu à Port-au-Prince dans le<br />

même objectif. Celle du vendredi 23<br />

voulait aller accueillir les membres<br />

du Conseil de Sécurité à l’aéroport<br />

International Toussaint Louverture,<br />

mais elle en a été empêchée par des<br />

agents de la Police national d’Haïti<br />

(PNH) au niveau de la route de Delmas<br />

33, conduisant à sa destination.<br />

Les manifestants ont été contraints<br />

de se diriger vers Delmas 31, route<br />

de l’aéroport, route de Delmas, Sans-<br />

Fil en direction du Perpétuel secours<br />

où ils ont mis fin à cette manifestation<br />

pacifique, après la tentative de<br />

la Police d’évacuer une autre fois la<br />

manifestation.<br />

La mobilisation doit prendre<br />

toutes les formes. C’est dans cette<br />

perspective que nous insistons qu’il<br />

faut qu’il y ait une certaine discipline<br />

au sein de la mobilisation.<br />

Le peuple doit rejoindre les étudiants<br />

en agronomie et des cadres<br />

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Le problème c’est Martelly et la solution n’est autre que son départ du<br />

Palais national, » C’est ainsi que les manifestants résument la situation<br />

actuelle en Haïti<br />

du ministère de l'agriculture, continuer<br />

de protester contre la nomination<br />

de Jean François Thomas,<br />

Fednel Monchéry et Pierre André<br />

Gedeon, respectivement ministre de<br />

l'Agriculture, secrétairerie d'état à la<br />

Réforme agraire et secrétaire d'état à<br />

la Relance agricole. Aujourd’hui, la<br />

mobilisation a pris une grande ampleur<br />

au ministère de l'agriculture et<br />

à la faculté d'agronomie où des barricades<br />

de pneus enflammées ont été<br />

dressées à l'entrée de ces deux institutions<br />

situées à Damien, paralysant<br />

ainsi la circulation sur la route nationale<br />

numéro un.<br />

La grève des chauffeurs et<br />

celle des professeurs doit faire partie<br />

prenante des revendications populaires.<br />

A ce stade, quid de la République<br />

? Selon le sénateur Wetsner<br />

Polycarpe, il n’y a que 10 élus, en<br />

l’occurrence 10 sénateurs de la République<br />

qui ne peuvent rien faire<br />

sans une majorité. Pour le sénateur<br />

Stevens Benoit, le pays se trouve<br />

sous l’empire des faux amendements<br />

de la Constitution de 1987,<br />

un faux budget, un gouvernement<br />

de facto et des ministres qui ne<br />

répondent pas aux prescrits de la<br />

Constitution ; quand la justice est<br />

vassalisée et décriée. L’éducation<br />

est en grève, les élèves sont dans<br />

les rues pour exiger la présence des<br />

professeurs dans les salles de classe.<br />

La corruption fait rage, alors que le<br />

peuple haïtien se trouve une fois<br />

de plus face à l’histoire après 211<br />

ans d’indépendance, comme c’était<br />

le cas de 1915 à 1934 et de 1957<br />

à 1986. Autant de raisons pour<br />

n’avoir d’autre choix que de prendre<br />

son destin en main, en maintenant<br />

le flambeau de la mobilisation<br />

jusqu’à la victoire finale.<br />

Haïti, cinq ans après : de la<br />

catastrophe humanitaire au<br />

désastre social<br />

Par Frédéric Thomas*<br />

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Le 12 janvier 2010, un séisme<br />

ravageait Haïti. L’élan médiatique et<br />

émotionnel, la mobilisation mondiale<br />

convergèrent dans la conférence internationale<br />

du 31 mars à New York annonçant<br />

10 milliards de dollars pour «<br />

reconstruire en mieux ». Occasion manquée.<br />

La faillite de la reconstruction est<br />

d’abord le fruit d'un triple échec : humanitaire,<br />

international et politique.<br />

L'échec humanitaire<br />

« Reconstruire en mieux » ? Peu a été<br />

reconstruit, souvent de manière précaire,<br />

les Haïtiens ne vivent pas mieux<br />

qu’auparavant et le pays demeure<br />

vulnérable aux aléas climatiques.<br />

Sans compter l'épidémie de choléra introduite<br />

par les casques bleus en octobre<br />

2010. De plus, les 10 milliards de<br />

dollars mêlaient en fait des promesses,<br />

des réductions ou annulations de dette,<br />

de l'argent déjà budgété et des engagements<br />

effectifs, qui, de toutes les<br />

façons, ont principalement servi à financer<br />

les interventions des donateurs<br />

eux-mêmes. Enfin, les « dysfonctionnements<br />

» habituels de l'aide internationale<br />

sont réapparus : manque de coordination,<br />

usage de l'anglais, substitution<br />

des acteurs haïtiens.<br />

Si des séismes de plus grande<br />

ampleur ont fait nettement moins de<br />

dégâts ailleurs, c'est que ce sont les<br />

conditions sociales préexistantes qui<br />

transforment un tremblement de terre<br />

en fait divers ou en catastrophe. Or,<br />

le 12 janvier 2010 avait été précédé<br />

par une catastrophe sociale : manque<br />

d’infrastructures et de mécanismes de<br />

prévention des risques, pauvreté, etc.<br />

La catastrophe naturelle faisait écran,<br />

confondant les effets et les causes,<br />

l'action compassionnelle et l'urgence du<br />

changement pour sortir Haïti du cycle<br />

de catastrophes et de dépendance. En<br />

réalité, l’humanitaire agit davantage<br />

en fonction de sa propre logique que du<br />

contexte où il intervient.<br />

L'échec de la « communauté »<br />

internationale<br />

Le récit est convenu : l’État haïtien,<br />

faible et corrompu, serait venu à bout<br />

du zèle et de la bonne volonté occidentale.<br />

Mais le président Michel Martelly,<br />

au pouvoir depuis avril 2011, jouit toujours<br />

du soutien international, même<br />

si le pays s'enfonce dans la crise, suite<br />

au report répété des élections. Ainsi,<br />

le 12 janvier <strong>2015</strong> marque à la fois<br />

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le cinquième anniversaire du séisme<br />

et le terme du mandat des députés et<br />

d’un tiers des sénateurs (un tiers a déjà<br />

achevé son mandat, sans être renouvelé),<br />

faisant planer la menace d’un<br />

tournant (plus) autoritaire du régime.<br />

La nature de l’État haïtien est le<br />

fruit de l’histoire, de rapports sociaux et<br />

de politiques néolibérales. Économiquement<br />

– son budget dépend à plus de<br />

60% de financements extérieurs – et<br />

politiquement – via notamment la<br />

présence, depuis 2004, de quelques<br />

8000 soldats et policiers des Nations<br />

unies (MINUSTAH) –, l’État est assujetti<br />

à la communauté internationale, en général,<br />

et aux États-Unis, en particulier.<br />

Cela ne l’empêche pas d'exercer un réel<br />

pouvoir de domination sur son peuple.<br />

Les Haïtiens ont certes un problème<br />

avec leur État. Mais les ONG et<br />

instances internationales ne sont pas<br />

la solution à ce problème. Au contraire<br />

même, elles y participent. D’où un<br />

double discours : en appeler au renforcement<br />

de l’État haïtien et à la lutte<br />

contre la corruption, tout en contribuant<br />

à l’affaiblissement des institutions publiques<br />

et à la consolidation d’une élite<br />

au pouvoir, qui alimente et se nourrit<br />

des inégalités, de la corruption et de la<br />

servitude de l’État.<br />

La condamnation morale et les<br />

solutions avancées par la communauté<br />

internationale viennent buter sur cette<br />

realpolitik. Le drame de Haïti est que les<br />

deux principaux acteurs institutionnels<br />

– l’État haïtien et l’ONU –, censés assurer<br />

et orienter la reconstruction, sont<br />

discrédités : le premier pour son autoritarisme<br />

et sa corruption, le second pour<br />

son refus de reconnaître sa responsabilité<br />

dans l’introduction du choléra, les<br />

deux pour leur ultralibéralisme et leur<br />

mépris du peuple.<br />

L’échec politique<br />

La reconstruction est devenue dans le<br />

même temps une machine à dépolitiser<br />

et le cache-sexe d’une politique déterminée.<br />

D’un côté, la catastrophe et la<br />

Reconstruction ont été vidées de toute<br />

interrogation gênante. La politique divise,<br />

l’humanitaire rassemble. Mais il<br />

rassemble les Haïtiens sous le statut<br />

de population victime et passive, qui<br />

doit être soignée et administrée par la<br />

communauté internationale. D’un autre<br />

côté, le choc et l’urgence ont servi de<br />

catalyseur à des politiques ultralibérales<br />

dont la zone franche de Caracol constitue<br />

le modèle, et le « Haïti is open for<br />

busisness » le slogan.<br />

La prétendue neutralité politique<br />

de la reconstruction revenait à la mettre<br />

au service de l’institution la moins<br />

neutre et la plus politique de toutes :<br />

le marché. Les Haïtiens eurent droit à<br />

tout : à l’humanitaire et au marché. Et<br />

même au marché humanitaire. Mais<br />

pas à décider par eux-mêmes, à faire<br />

valoir leurs expertises et leurs droits,<br />

fût-ce à l’encontre de l’humanitaire et<br />

du marché.<br />

Haïti ne constitue pas un cas exotique.<br />

L’usage des crises et des chocs<br />

pour avancer des mesures impopulaires,<br />

sous le double masque du marché et de<br />

l’efficacité, et la réduction de la liberté à<br />

la tenue d’élections devant entériner le<br />

« bon » gouvernement, pour mettre en<br />

place les politiques « adéquates » (déjà<br />

définies par les institutions internationales),<br />

rappellent le traitement de la crise<br />

grecque. Au final, la reconstruction de<br />

Haïti a fait converger l’humanitaire,<br />

l’État et la communauté internationale<br />

dans une même politique de dépossession<br />

des Haïtiens, échangeant le hasard<br />

d’une catastrophe naturelle contre la fatalité<br />

d’une catastrophe sociale.<br />

* Politologue, chargé d’études au<br />

Centre tricontinental - CETRI (www.<br />

cetri.be, Louvain-la-Neuve), auteur<br />

notamment de L’échec humanitaire. Le<br />

cas haïtien (Bruxelles, 2012).<br />

8 <strong>Haiti</strong> Liberté/<strong>Haiti</strong>an Times<br />

Vol. 8 • No. 29 • du <strong>28</strong> janvier au 3 février <strong>2015</strong>


This Week in <strong>Haiti</strong><br />

Why Did the UN Security Council Visit <strong>Haiti</strong>?<br />

by Marie Laurette Numa<br />

On Jan. 23, a delegation of the<br />

United Nations Security Council<br />

arrived in <strong>Haiti</strong> for a three day visit.<br />

The delegation, consisting of representatives<br />

of 15 member states currently<br />

on the Security Council, was<br />

co-chaired by Chilean ambassador<br />

Cristian Barros Melet, who holds the<br />

rotating Security Council presidency<br />

for January, and Samantha Power,<br />

the U.S. Ambassador to the UN.<br />

During its visit, the delegation<br />

met with President Michel<br />

Martelly and de facto Prime Minister<br />

Evans Paul, as well as the de facto<br />

president of the Senate, Andris Riché.<br />

It also met with “civil society”<br />

representatives and political parties<br />

such as the Lavalas Family (FL),<br />

as highlighted an by FL Executive<br />

Board member, Dr. Schiller Louidor<br />

during a Jan. 25 interview on Radio<br />

Panou’s program “Haïti en Ondes.”<br />

Many are questioning the purpose<br />

of this visit, which comes on<br />

the heels of Martelly carrying out a<br />

virtual coup d’état in <strong>Haiti</strong>. Because<br />

Martelly managed to hold no elections<br />

for over three years, Parliament<br />

expired on Jan. 12, and he<br />

now rules by decree. Meanwhile,<br />

several huge demonstrations take<br />

place every week in the capital and<br />

across <strong>Haiti</strong> demanding that Martelly<br />

resign and the UN military<br />

occupation, known as MINUSTAH,<br />

leave.<br />

<strong>Haiti</strong> is the UN’s only military<br />

mission in the Western Hemisphere,<br />

and clearly the Security<br />

Council sees the situation in <strong>Haiti</strong><br />

as critical. As a cover, the Security<br />

Council said they came to <strong>Haiti</strong> to<br />

“assess the pre-election political situation.”<br />

Does <strong>Haiti</strong> have a mere<br />

“electoral crisis” ? No, <strong>Haiti</strong> has a<br />

much deeper political crisis where<br />

the <strong>Haiti</strong>an masses are mobilized<br />

to demand Martelly’s resignation,<br />

a new provisional government to<br />

hold free, fair, and sovereign elections,<br />

and an immediate end to UN<br />

military occupation of <strong>Haiti</strong> by some<br />

7,500 troops.<br />

It would have been more<br />

honest if the Security Council delegation<br />

said that it came to “assess”<br />

the utter failure over the past almost<br />

11 years of MINUSTAH, which has<br />

been deployed in <strong>Haiti</strong> since Jun. 1,<br />

MINUSTAH<br />

U.S. Ambassador to the UN Samantha Power shakes hands with <strong>Haiti</strong>an<br />

police officers.<br />

2004. Although called the UN Mission<br />

to Stabilize <strong>Haiti</strong>, the occupation<br />

force has never done that. On<br />

the contrary, the MINUSTAH helped<br />

to unconstitutionally overrule <strong>Haiti</strong>’s<br />

electoral council in 2011 to place<br />

Martelly in power and then has<br />

backed him up as he has engaged<br />

in flagrant corruption, arbitrary repression,<br />

political arrests, and the<br />

dismantling and abuse of <strong>Haiti</strong>an<br />

democratic institutions, including<br />

the judiciary and the Parliament.<br />

Then these foreign patrons have the<br />

gall to present themselves as the<br />

watchdogs of representative democracy<br />

and of human rights.<br />

Clearly, the UN delegation had<br />

no other purpose than to reinforce<br />

Martelly’s crumbling regime. As the<br />

Miami Herald said in its Jan. 26 editorial:<br />

“UN diplomats did their best<br />

to put a smiley face on the grim picture<br />

in <strong>Haiti</strong> during a weekend visit,<br />

but no amount of diplomatic artistry<br />

can conceal the ugly truth: <strong>Haiti</strong> is<br />

back to one-man rule, and no one<br />

can say how long it will last.”<br />

Samantha Power articulated<br />

this cynicism when she stated that<br />

“we informed President Martelly<br />

and his ministers of our disappointment<br />

that he was not able to find<br />

a compromise and avoid the departure<br />

of parliamentarians.” How absurd!<br />

Over more than three years,<br />

he couldn’t find a compromise?<br />

The Chilean Ambassador Cristian<br />

Barros Melet added to the charade<br />

by expressing “our appreciation<br />

for the efforts he made to find<br />

a consensus to keep the Parliament<br />

functional and to facilitate the voting<br />

of the electoral law.”<br />

But the Chilean Ambassador<br />

acknowledged the fluidity of the political<br />

situation when he added that<br />

“we are now trying to maintain our<br />

support for the <strong>Haiti</strong>an government<br />

with the aim of organizing elections<br />

with the features already mentioned,<br />

but it is too early to tell if it is<br />

necessary to continue with the same<br />

configuration or not. We will have<br />

time for that. Not to mention that<br />

it is a complex process politically.<br />

But I assure you that we take this<br />

very seriously and that the Security<br />

Council is very attached to the situation<br />

in <strong>Haiti</strong>.” It is shocking that he<br />

finds it normal that the UN should<br />

meddle in <strong>Haiti</strong>an elections and suggest<br />

what the proper electoral “configuration”<br />

should be.<br />

On Jan. 25, the delegation<br />

visited the Police Academy off the<br />

Frères Road in Port-au-Prince, during<br />

which the new de facto Justice<br />

Minister Pierre Richard Casimir unabashedly<br />

asked for MINUSTAH to<br />

increase its forces.”On behalf of the<br />

President, the Head of Government,<br />

and myself, I reiterate to the United<br />

Nations Security Council our request<br />

not to reduce the number of troops<br />

of MINUSTAH during the electoral<br />

process,” Casimir said. “Rather, it is<br />

necessary to increase the quotas of<br />

the UN mission in <strong>Haiti</strong>, since the<br />

election period is sometimes marked<br />

by tensions and unrest.”<br />

Martelly, Paul, and Casimir<br />

MINUSTAH<br />

At the <strong>Haiti</strong>an Police Academy on Jan. 25, the UN Security Council<br />

delegation watches a demonstration of how a rolling water cannon<br />

breaks up <strong>Haiti</strong>an protests<br />

are the kind of officials the imperialists<br />

want to see running <strong>Haiti</strong>,<br />

mercenaries and “legal bandits,” as<br />

the old Sweet Micky song says. The<br />

current de facto government is made<br />

up mostly of retreads from the government<br />

of Martelly’s former prime<br />

minister Laurent Lamothe. One<br />

understands why Bill Clinton said<br />

of Lamothe’s government in the<br />

days before popular demonstrations<br />

forced its departure on Dec. 13:<br />

“This is the most consistent and decisive<br />

government I’ve ever worked<br />

with across a broad range of issues.”<br />

In short, the UN Security<br />

Council did not come to evaluate a<br />

decade of failure, the massacres of<br />

our fellow citizens, or the unleashing<br />

of cholera in <strong>Haiti</strong> by MINUS-<br />

TAH troops, which has claimed<br />

more than 9,000 lives. Instead it<br />

came to reinforce a neo-Duvalierist<br />

regime, which has now become a<br />

patent dictatorship.<br />

Unfortunately, no political<br />

party criticized the arrogance of<br />

Ambassador Samantha Power when<br />

she lectured us about compromise.<br />

“We are even more convinced of<br />

the importance of compromise,” she<br />

said. “It is sure that everybody in<br />

<strong>Haiti</strong> will not get exactly what he<br />

or she wants in the coming days or<br />

in the years to come. It is important<br />

that all the actors put <strong>Haiti</strong> and the<br />

general welfare ahead of their personal<br />

interests.”<br />

Sandra Honoré, MINUSTAH’s<br />

chief and the Special Representative<br />

of the UN Secretary-General, along<br />

with other members of the so-called<br />

“Core Group” (the ambassadors<br />

of Brazil, Canada, Spain, France,<br />

the United States, the European<br />

Union, and the Special Representative<br />

of the Organization of American<br />

States) welcomed the installation of<br />

Prime Minister Paul Evans, the formation<br />

of a new government, and<br />

the establishment of a new Provisional<br />

Electoral Council (CEP). They<br />

encouraged the new government<br />

to create the political and security<br />

conditions “necessary to ensure the<br />

holding of fair, credible and inclusive<br />

elections.”<br />

It is not surprising that the<br />

UN Security Council, like the Organization<br />

of American States, both<br />

of which are simply instruments<br />

of Washington’s foreign police,<br />

are supporting the unacceptable in<br />

<strong>Haiti</strong>. To top it off, the Club of Madrid,<br />

an imperialist pressure group<br />

of former world leaders, will send its<br />

fourth delegation to <strong>Haiti</strong> from Jan.<br />

27 to 29, <strong>2015</strong>. This delegation will<br />

be led by former Mexican President<br />

Felipe Calderón and former Bolivian<br />

President and Club of Madrid Vice-<br />

President, Jorge Kiroga. Like the UN<br />

Security Council, the Club of Madrid<br />

will be asking for elections under the<br />

aegis of President Martelly and the<br />

MINUSTAH.<br />

The <strong>Haiti</strong>an people, however,<br />

have made and continue to make<br />

their demands clear: that free, fair,<br />

and sovereign elections will only<br />

be possible without Martelly or MI-<br />

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10 <strong>Haiti</strong> Liberté/<strong>Haiti</strong>an Times<br />

Vol. 8 • No. 29 • du <strong>28</strong> janvier au 3 février <strong>2015</strong>


NIGERIA : COMMENT BOKO HARAM PROSPÈRE<br />

SUR LES INÉGALITÉS, L’ANALPHABÉTISME,<br />

LA CORRUPTION ET L’ARBITRAIRE ?<br />

Par Rachel Knaebel *<br />

Au Nigeria, <strong>2015</strong> a commencé<br />

avec un massacre, probablement<br />

le plus meurtrier jamais perpétré<br />

par la secte islamiste Boko Haram.<br />

Plus de quinze villages totalement<br />

détruits, des centaines<br />

de personnes tuées. Le groupe né<br />

au début du 21ème siècle dans le<br />

nord-est du pays va toujours plus<br />

loin dans la violence. Au-delà de<br />

la religion, il prospère sur le terreau<br />

d’une zone de grande pauvreté,<br />

délaissée par le pouvoir central<br />

et qui ne profite pas de la manne<br />

pétrolière. Face à Boko Haram, les<br />

forces de sécurité sont elles aussi<br />

dénoncées pour leur brutalité arbitraire<br />

et leurs pratiques de la<br />

torture.<br />

L<br />

’attaque a débuté le 3 janvier et<br />

a duré plusieurs jours. Au moins<br />

15 villages de l’agglomération de<br />

Baga, dans l’extrême-Nord-est du<br />

Nigeria, ont été rasés. La commune<br />

abritait le siège d’une force armée<br />

régionale. Selon les récits des témoins<br />

du dernier massacre perpétré<br />

par le groupe armé islamiste<br />

Boko Haram, des centaines de personnes<br />

ont été tuées. Des rumeurs<br />

faisaient même état de milliers de<br />

victimes possibles. « Il semble que<br />

l’attaque contre Baga et les localités<br />

alentour pourrait être la plus<br />

meurtrière à ce jour d’une série<br />

d’actions de plus en plus haineuses<br />

menées par le groupe », écrit Amnesty<br />

International quelques jours<br />

plus tard. Le samedi 10 janvier,<br />

une bombe posée sur une fillette<br />

explose dans un marché de l’État<br />

de Borno. Sans revendication, mais<br />

tous les regards sont à nouveau<br />

tournés vers la secte islamiste.<br />

Les attaques de civils par le<br />

groupe armé Boko Haram se multiplient<br />

ces derniers mois dans cette<br />

région du nord-est du Nigeria. En<br />

juillet 2014, l’ONG Human Rights<br />

Watch comptabilisait 2 053 victimes<br />

civiles de Boko Haram pour<br />

les seuls six premiers mois de<br />

l’année, au cours de 95 attaques.<br />

Ces violences ne se dirigent pas<br />

uniquement contre les chrétiens de<br />

la région.<br />

Boko Haram pratique aussi<br />

les enlèvements. En avril 2014,<br />

le rapt de plus de 200 adolescentes<br />

dans leur école de Chibok avait<br />

choqué le monde entier. Ce n’était<br />

pas un cas isolé. « Ce groupe a enlevé<br />

plus de 500 femmes et filles<br />

depuis 2009 et a intensifié les<br />

enlèvements depuis mai 2013,<br />

déclarait Human Rights Watch en<br />

octobre 2014. « Les femmes et les<br />

filles enlevées par le groupe armé<br />

sont contraintes de se marier, de se<br />

convertir et sont victimes d’abus<br />

physiques et psychologiques, de<br />

travail forcé et de viol en captivité<br />

», soulignait aussi l’ONG. Le mouvement<br />

qui était à l’origine une<br />

secte islamiste semble aller toujours<br />

plus loin dans la violence.<br />

Enfants réfugiés nigérians du<br />

camp de Gagamari au Niger où<br />

16 000 réfugiés sont pris en<br />

charge par les Nations Unies et le<br />

programme humanitaire européen<br />

Echo (European Commission<br />

humanitarian aid and civil<br />

protection department) / CC ECHO<br />

Des exactions qui augmentent<br />

avec l’état d’urgence<br />

Mais d’où vient cette secte qui<br />

s’est muée en groupe armé ? Boko<br />

Haram est né au début des années<br />

2000 dans le nord-est du Nigeria,<br />

une région proche des frontières du<br />

Niger, du Tchad et du Cameroun,<br />

pays aujourd’hui eux aussi touchés<br />

par le phénomène. Le groupe devient<br />

plus particulièrement violent<br />

à partir de 2009, quand son leader,<br />

Mohammed Yusuf, est exécuté<br />

par la police sans autre forme de<br />

procès. Boko Haram s’est d’abord<br />

attaqué à des policiers et à des<br />

prisons. En 2011, le mouvement<br />

revendique un attentat à la bombe<br />

contre le bâtiment des Nations<br />

Unis à Abuja, la capitale fédérale<br />

du Nigeria. C’est à partir de là qu’il<br />

attire l’attention internationale.<br />

Sa violence s’est encore accrue<br />

avec l’instauration de l’état<br />

d’urgence en mai 2013 dans trois<br />

États du nord-est du pays, Yobe,<br />

Adamawa et Borno. Depuis, les<br />

agressions massives et répétées<br />

se multiplient contre les populations<br />

civiles, dans des écoles,<br />

des marchés, des lieux de prières.<br />

Human Rights Watch en dénombre<br />

plusieurs centaines ces deux<br />

dernières années. Il s’agit souvent<br />

d’attaques contre des villages<br />

suspectés d’avoir collaboré avec<br />

les forces de sécurité. En 2014,<br />

le nord-est du Nigeria est ainsi<br />

devenu la région la plus meurtrière<br />

du pays « alors qu’avant 2009,<br />

le Nord était paisible et les<br />

violences se concentraient dans<br />

le Sud », note le dernier rapport<br />

du groupe d’étude sur la violence<br />

au Nigeria Nigeriawatch. Le Sud,<br />

où le groupe armé du Mouvement<br />

pour l’émancipation du Delta du<br />

Niger (MEDN) était par exemple<br />

actif dans les années 2000, et<br />

s’attaquait principalement aux<br />

installations pétrolières.<br />

Pauvreté massive en pays<br />

pétrolier<br />

Les régions du nord du Nigeria<br />

font surtout partie des plus<br />

pauvres. Dans le pays le plus<br />

peuplé d’Afrique (178 millions<br />

d’habitants aujourd’hui), deuxtiers<br />

de la population vivent avec<br />

moins d’un dollar par jour [1]. Le<br />

Nigeria dispose pourtant d’un riche<br />

sous-sol. C’est le cinquième pays<br />

exportateur de pétrole au monde<br />

[2] ! Mais c’est aussi l’un des pays<br />

les plus corrompus de la planète :<br />

il est classé à la 136ème place sur<br />

175 par Transparency International.<br />

Pour comparaison, l’Afrique du<br />

sud se trouve au 67ème rang.<br />

La manne pétrolière ne profite donc<br />

pas à tout le monde, loin de là, et<br />

surtout pas aux États du nord du<br />

pays, puisque les puits de pétrole<br />

se trouvent dans le Sud. Résultat :<br />

70% de la population du nord-est<br />

vivent avec moins de 1 dollar par<br />

jour, contre moins de 60% dans le<br />

sud. Moins d’un quart des femmes<br />

et seulement la moitié des hommes<br />

savent lire dans le nord-est, contre<br />

80 et 90% dans le Sud.<br />

Manifestation contre l’enlèvement des femmes<br />

et des filles par le groupe armé<br />

La secte islamiste Boko Haram<br />

Human Rights Watch comptabilisait 2 053 victimes civiles de Boko Haram<br />

pour les seuls six premiers mois de l’année, au cours de 95 attaques<br />

Records nationaux<br />

d’analphabétisme<br />

C’est dans ce contexte de grande<br />

pauvreté, de fortes inégalités régionales<br />

et d’analphabétisme<br />

que prospère Boko Haram depuis<br />

quinze ans. Un terreau qui explique<br />

aussi en partie son refus de<br />

l’éducation. Le fondateur de la<br />

secte, Mohammed Yusuf, demandait<br />

en effet à ses fidèles « de renoncer<br />

à fréquenter les établissements<br />

privés d’inspiration occidentale<br />

et les écoles publiques nigérianes<br />

héritées du système colonial britannique<br />

», explique Marc-Antoine<br />

Pérouse de Montclos, chercheur à<br />

l’université Paris 8 et spécialiste du<br />

Nigeria [3].<br />

Il ajoute : « La critique de Boko<br />

Haram contre le monde moderne<br />

se rattache donc à un courant de<br />

pensée anticolonial, et pas seulement<br />

islamiste et obscurantiste. En<br />

effet, l’échec du modèle éducatif<br />

occidental est particulièrement flagrant<br />

dans le Borno. À l’échelle du<br />

Nigeria, le Nord-Est est l’une des<br />

régions les moins bien pourvues<br />

en la matière, avec des records<br />

nationaux d’analphabétisme et<br />

d’absentéisme : près de la moitié<br />

des enfants n’y sont jamais allés<br />

à l’école primaire et plus d’un<br />

tiers n’y suivent pas non plus<br />

d’enseignements coraniques. »<br />

Violences systématiques de la<br />

police et de l’armée<br />

Boko Haram est souvent<br />

qualifiée de « secte » islamiste.<br />

L’une des premières revendications<br />

du mouvement est l’application intégrale<br />

de la Charia, déjà en partie<br />

appliquée dans le nord du Nigeria.<br />

Mais, « lorsqu’elle s’enracine<br />

à Maiduguri au début des années<br />

2000, la secte est d’abord et avant<br />

tout un mouvement de protestation<br />

sous l’égide d’un leader spirituel »,<br />

souligne Marc-Antoine Pérouse de<br />

Montclos.<br />

Le groupe armé se développe-t-il<br />

avec l’aide de groupes<br />

terroristes islamistes internationaux<br />

tels qu’Al-Qaïda ? « Il faut être<br />

très prudent sur l’existence de liens<br />

structurels entre Boko Haram et<br />

Al-Qaïda dans le nord du Nigeria.<br />

D’une part, nous n’en avons pas<br />

de preuve. D’autre part, il existe<br />

des divergences doctrinaires très<br />

importantes entre les deux mouvements.<br />

Le cœur de cible de Boko<br />

Haram, ce sont les forces de sécurité<br />

nigérianes et les « mauvais<br />

» musulmans alors qu’Al-Qaïda<br />

cible les Occidentaux », analysait<br />

le chercheur dans une interview au<br />

Monde il y a quelques mois. Marc-<br />

Antoine Pérouse de Montclos souligne<br />

plutôt le rôle des violences<br />

arbitraires de l’armée à l’encontre<br />

des populations civiles. « À force<br />

d’exactions, l’armée s’est mis à<br />

dos la population : de nombreux<br />

habitants refusent de dénoncer<br />

les membres de Boko Haram, certains<br />

ont même rejoint ses rangs.<br />

»<br />

Les violences systématiques<br />

de la police et de l’armée sont de<br />

plus en plus dénoncées par les<br />

organisations internationales. «<br />

Human Rights Watch et d’autre<br />

groupes nationaux et internationaux<br />

de protection des Droits de<br />

l’homme ont documenté des abus<br />

des forces de sécurité nigérianes<br />

perpétrés depuis 2009 dans leur<br />

réponse aux attaques de Boko Haram<br />

», note ainsi l’ONG. Des exactions<br />

telles que « des incendies<br />

des habitations, abus physiques,<br />

exécutions extrajudiciaires des<br />

personnes suspectées de soutenir<br />

Boko Haram ». Les forces de sécurité<br />

sont par exemple accusées<br />

par Amnesty International d’avoir<br />

exécuté des centaines de détenus<br />

pour la plupart non armés qui<br />

s’étaient enfuis d’une prison suite<br />

à une attaque de Boko Haram en<br />

mars 2014 à Giva Barracks dans<br />

l’État de Borno.<br />

Tortures de suspects et «<br />

chasse aux sorcières du<br />

Moyen-Âge »<br />

En septembre 2014, Amnesty<br />

publiait par ailleurs un rapport accablant<br />

sur la pratique de la torture<br />

par les forces de sécurité du<br />

Nigeria. « Les soldats arrêtent des<br />

centaines de personnes, cherchant<br />

celles qui ont des liens avec Boko<br />

Haram, puis torturent les suspects<br />

durant un processus de « tri » qui<br />

ressemble à une chasse aux sorcières<br />

du Moyen-Âge », déclarait le<br />

directeur de recherche d’Amnesty<br />

Netsanet Belay.<br />

Dans ce contexte, Human<br />

Rights Watch demandait cet été au<br />

gouvernement nigérian de « reconnaître<br />

qu’il doit protéger sa population<br />

tout à la fois de Boko Haram<br />

et des membres de ses propres<br />

forces militaires et de police qui se<br />

rendent coupable d’abus ». Au moment<br />

où les attaques sanglantes du<br />

groupe islamiste se font quasi-quotidiennes<br />

dans le nord-est et où le<br />

président Goodluck Jonathan vient<br />

de lancer sa campagne pour sa<br />

réélection au scrutin de mi-févier,<br />

l’appel de l’ONG sera-t-il entendu ?<br />

Ndlr. *Rachel Knaebel.<br />

Journaliste basée à Berlin.<br />

Notes<br />

[1] Selon les chiffres de Human<br />

Rights Watch. Voir “Spiraling<br />

Violence. Boko Haram Attacks and<br />

Security Force Abuses in Nigeria”,<br />

Human Rights Watch, 2012.<br />

[2] Voir Organisation des<br />

pays exportateurs de pétrole,<br />

“Monthly Oil Market Report”, décembre<br />

2014.<br />

[3] Dans une étude de 2012,<br />

“Boko Haram et le terrorisme islamiste<br />

au Nigeria : insurrection religieuse,<br />

contestation politique ou<br />

protestation sociale ?”<br />

Basta 16 janvier <strong>2015</strong><br />

Vol. 8 • No. 29 • du <strong>28</strong> janvier au 3 février <strong>2015</strong><br />

<strong>Haiti</strong> Liberté/<strong>Haiti</strong>an Times<br />

11


L’UNITÉ LATINOAMÉRICAINE COMME<br />

PROJET HISTORIQUE !<br />

Par Monica Bruckmann*<br />

La plupart des journalistes occidentaux<br />

ignorant le mouvement historique<br />

incarné récemment par l’inauguration<br />

du siège de l’UNASUR en Équateur,<br />

puis par le sommet de la CELAC (Communauté<br />

des États Latinoaméricains<br />

et des Caraïbes) avec la Chine et son<br />

plan d’investissements massifs pour<br />

<strong>2015</strong>-2019, nous livrons l’éclairage<br />

de Monica Bruckmann, Docteur en<br />

science politique, professeure du<br />

Département de Science Politique de<br />

l’Université Fédérale de Rio de Janeiro<br />

et Directrice de Recherche de la chaire<br />

UNESCO sur l’Économie globale et le<br />

Développement Durable.<br />

La conjoncture latinoaméricaine<br />

contemporaine est marquée par de<br />

grandes avancées dans les projets et<br />

processus d’intégration régionale (1).<br />

C’est la première fois dans l’histoire que<br />

la région a une densité diplomatique<br />

aussi dynamique, un ensemble si vaste<br />

et divers de mécanismes d’échange et<br />

d’action politique conjointe. À la dynamique<br />

complexe d’intégration des<br />

nations, se joint également l’intégration<br />

des peuples et des mouvements populaires,<br />

avec un pouvoir croissant de<br />

pression sociale et de participation à<br />

l’élaboration des politiques publiques<br />

qui reflètent l’affirmation du mouvement<br />

démocratique. Dans ce contexte,<br />

il est un principe qui demande toujours<br />

plus de centralité, c’est celui de<br />

la souveraineté, comme la capacité<br />

d’autodétermination des États, des nations,<br />

des peuples et des communautés.<br />

Le débat actuel autour de<br />

l’intégration régionale et de ses perspectives<br />

possède de forts antécédents<br />

qui montrent la profondeur de l’unité<br />

latino-américaine comme projet historique.<br />

Sans nous attarder plus longuement<br />

sur le développement de ces antécédents,<br />

nous cherchons à présenter<br />

quelques exemples de ce qui constitue<br />

les bases doctrinaires de l’actuel processus<br />

d’intégration régionale. Cette approche<br />

montre surtout les limites d’une<br />

tentative de conversion de ce processus<br />

d’intégration en un simple échange<br />

commercial.<br />

Intégration régionale et projet<br />

stratégique<br />

La géopolitique de l’intégration régionale<br />

latino-américaine est profondément<br />

affectée par une dispute des<br />

intérêts entre le projet hégémonique<br />

des États-Unis, exprimé dans une<br />

stratégie complexe de domination et<br />

d’appropriation des ressources naturelles<br />

considérées ’« vitales », ce qui convertit<br />

l’accès à ces ressources, qui se<br />

trouvent essentiellement hors du territoire<br />

continental et d’outre-mer des<br />

États-Unis, en un sujet de « sécurité<br />

nationale » pour ce pays. D’autre part,<br />

des processus d’intégration régionale<br />

se développent hérités des luttes continentales<br />

pour l’indépendance pendant<br />

le 19ème siècle, qui rencontrent dans<br />

la rénovation du bolivarianisme un<br />

projet d’affirmation souveraine qui a<br />

avancé et s’est approfondi au cours des<br />

Inauguration du siège de l’UNASUR en Équateur (5 décembre 2014)<br />

en présence notamment des chefs d’État Horacio Cartes (Paraguay),<br />

Dési Bouterse (Surinam), José Mujica (Uruguay), Dilma Roussef<br />

(Brésil),Cristina Fernandez (Argentine), Rafael Correa (Équateur),<br />

Juan Manuel Santos (Colombie), Evo Morales (Bolivie), Nicolas Maduro<br />

(Venezuela), Michele Bachelet (Chili) ainsi que d’Ernesto Samper, ex-<br />

Président de la Colombie et Secrétaire Général de l’organisme.<br />

dernières années.<br />

Cependant, le renforcement de<br />

l’intégration régionale exige une nouvelle<br />

vision stratégique élaborée à<br />

partir d’une vaste discussion sur la dynamique<br />

et les tendances du système<br />

mondial, l’émergence des nouvelles<br />

puissances à l’échelle globale, et le<br />

développement d’une vision géopolitique<br />

qui articule les intérêts en jeu et<br />

la conformation de nouvelles territorialités<br />

à partir d’un grand mouvement<br />

social du ’« bas vers le haut ». Ce moment<br />

d’élaboration de la pensée régionale<br />

a pour défi la construction d’une<br />

stratégie de réappropriation sociale des<br />

ressources naturelles et de leur gestion<br />

économique et scientifique, ce qui exige<br />

une rediscussion approfondie de la<br />

notion-même de développement, du<br />

concept-même de souveraineté et de la<br />

position de l’Amérique Latine dans la<br />

géopolitique mondiale.<br />

L’analyse des diverses dimensions<br />

qu’implique la dispute globale<br />

pour les ressources naturelles considérées<br />

stratégiques, requiert un bilan<br />

de l’histoire mondiale récente qui a<br />

pour aspect fondamental, l’émergence<br />

de la Chine. La nouvelle centralité de<br />

la Chine dans l’économie et la politique<br />

mondiale nous conduit à souligner<br />

l’importance de l’approche de longue<br />

durée (du point de vue Braudélien) et<br />

des processus de civilisation dans la<br />

construction des instruments théoricométhodologiques<br />

pour l’analyse de la<br />

conjoncture. Dans ce contexte, et avec<br />

une approche qui s’efforce de capturer<br />

la complexité du monde contemporain,<br />

la question stratégique transcende<br />

largement le cadre de la politique de sécurité<br />

et de la défense nationale, pour<br />

s’insérer dans l’analyse des processus<br />

historiques de longues durées et de la<br />

dimension civilisatrice des visions stratégiques.<br />

L’Amérique Latine a, en relation<br />

avec la Chine, une opportunité<br />

historique de développer une coopération<br />

stratégique à long terme, visant<br />

à rompre la relation de dépendance<br />

qui marqua son insertion dans le système<br />

mondial. Il convient à la région<br />

de profiter de cette opportunité ou<br />

de reproduire la logique de la dépendance<br />

et la dynamique d’exportation<br />

des matières premières à faible valeur<br />

ajoutée, qui a pour base la logique de<br />

ce qu’on appelle l’extractivisme, qui<br />

Forum CELAC-Chine, les 8 et 9 janvier <strong>2015</strong> à Beijing<br />

étranger à tout projet national, restreint<br />

notre horizon économique aux intérêts<br />

des économies centrales et des entreprises<br />

transnationales qui deviennent<br />

les agents économiques de ces intérêts.<br />

De l’hégémonie unipolaire à<br />

l’hégémonie partagée<br />

Pendant la dernière décennie, le débat<br />

théorique et politique a été profondément<br />

marqué par la crise de<br />

l’hégémonie unipolaire et par la configuration<br />

d’un espace global avec<br />

hégémonie partagée, ou multipolaire.<br />

L’importance économique et politique<br />

croissante des puissances émergentes,<br />

ceux que l’on nomme « BRICS » (Brésil,<br />

Russie, Inde, Chine et, récemment,<br />

Afrique du Sud), posent des éléments<br />

nouveaux afin de repenser la dynamique<br />

économique et politique d’un<br />

monde multipolaire, où les processus et<br />

projets d’intégration régionale se convertissent<br />

en mécanismes nécessaires<br />

pour la compartimentation du pouvoir<br />

mondial et régional et pour le renforcement<br />

des projets de développement par<br />

et pour le Sud.<br />

La collaboration sud-sud puise<br />

son inspiration plus profonde dans<br />

l’affirmation de la lutte anticoloniale<br />

du tiers monde et dans l’apparition<br />

des pays non-alignés. La Conférence<br />

de Bandung, qui s’est tenue en avril<br />

1955, représenta un des moments les<br />

plus importants de ce processus. Ce<br />

rassemblement, auquel participèrent 23<br />

pays asiatiques et 5 africains, se nourrit<br />

des principes de la lutte anticoloniale<br />

et anti-impérialiste, élaborant un<br />

vaste appel d’autodétermination et de<br />

développement des peuples basé sur la<br />

solidarité et la coopération économique<br />

et culturelle et cherchant à créer un<br />

espace politique indépendant quant<br />

aux blocs militaires et la confrontation<br />

entre États-Unis et l’Union Soviétique<br />

durant la période de la Guerre Froide.<br />

Le thème principal était porté sur les<br />

luttes nationales pour l’indépendance,<br />

l’éradication de la pauvreté et le développement<br />

économique, au travers des<br />

organisations régionales et des politiques<br />

économiques de coopération entre<br />

les pays du tiers monde.<br />

Sommet de Bandung (1955)<br />

L’esprit de Bandung a permis de créer<br />

un vaste consensus entre les principaux<br />

leaders et les peuples d’Asie,<br />

d’Afrique et de l’Amérique Latine par<br />

rapport à l’affirmation de la paix et les<br />

principes de coexistence pacifique, à un<br />

moment où le monde vivait une situation<br />

d’extrême tension et de menace<br />

de guerre : l’invasion du Guatemala<br />

organisée par les États-Unis pour renverser<br />

le président Jacobo Árbenz, le<br />

déplacement de la Septième Flotte des<br />

États-Unis vers la mer de Chine, la<br />

substitution des troupes françaises par<br />

les troupes états-uniennes dans la région<br />

sud du Vietnam, après la défaite<br />

française à Dien Bien Phu en 1954 et la<br />

guerre de Corée (1950-1953).<br />

Les cinq principes de coexistence<br />

pacifique, proposés par le premier ministre<br />

chinois Chou En-lai et ratifiés par<br />

le premier ministre hindou Jawaharlal<br />

Neru en 1954 : pas d’agression, pas<br />

d’intervention dans les affaires internes<br />

d’autres États, égalité et avantages mutuels<br />

et coexistence pacifique, ont été<br />

repris par la Conférence de Bandung<br />

comme partie des dix principes généraux,<br />

qui incluaient :<br />

Le respect des droits fondamentaux<br />

en accord avec la Charte de l’ONU<br />

de 1948<br />

Respect de la souveraineté et de<br />

l’intégrité territoriale de toutes les nations<br />

Reconnaissance de l’égalité de<br />

toutes les races et nations, indépendamment<br />

de leur taille<br />

Pas d’intervention et ni<br />

d’ingérence dans les affaires internes<br />

d’autres pays<br />

Respect des droits de chaque nation<br />

à se défendre, individuellement ou<br />

collectivement en accord avec la Charte<br />

de l’ONU<br />

Refus de participer aux préparatifs<br />

de défense destinés à servir les intérêts<br />

particuliers des superpuissances<br />

Abstention de tout acte ou<br />

menace d’agression ou emploi de<br />

force contre l’intégrité territoriale ou<br />

l’indépendance politique d’autres pays<br />

Solution pacifique des conflits internationaux,<br />

en accord avec la Charte<br />

de l’ONU<br />

Encouragement des intérêts communs<br />

de coopération<br />

Respect de la justice et des obligations<br />

internationales<br />

Le Mouvement des non-alignés<br />

a donné du contenu diplomatique, aux<br />

Nations Unies, à ses lignes d’action.<br />

Sous influence latino-américaine se<br />

crée la United Nations Conference on<br />

Trade and Development (UNCTAD).<br />

Émergent également des expressions<br />

radicales de la lutte politique révolutionnaire,<br />

comme l’organisation Trilatérale,<br />

qui se crée à La Havane, en<br />

1973. L’émergence de gouvernements<br />

comme celui de Velasco Alvarado au<br />

Pérou, de Juan José Torres en Bolivie,<br />

de Omar Torrijos au Panamá, de Salvador<br />

Allende au Chili, et le retour d’Eva<br />

Peron en Argentine, conduisent à des<br />

initiatives de l’État qui s’expriment<br />

dans la transformation de la ALALC<br />

en ALADI (Association Latino-américaine<br />

d’Intégration). Le Système<br />

Économique Latino-américain et de la<br />

Caraïbe (SELA) est également créé en<br />

Siège de l’UNASUR, inauguré en Équateur le 5 décembre 2014<br />

1975, destiné à l’étude de l’intégration<br />

régionale et à la formulation de ses<br />

politiques. Cependant, l’organisation<br />

interétatique la plus forte se créé en<br />

1960 avec l’Organisation des Pays<br />

Exportateurs de Pétrole (OPEP). Dans<br />

le même temps, le vote de la « Charte<br />

des Droits et Devoirs Économiques des<br />

États », en 1972, promue par le président<br />

mexicain Luis Echeverría, consacre<br />

les principes du non-alignement<br />

aux Nations Unies.<br />

Les initiatives internationales<br />

qui forment partie de cette offensive<br />

du tiers monde sont diverses, qui voit<br />

dans la victoire de la révolution vietnamienne<br />

et la libération du Laos et<br />

du Cambodge une épopée de la lutte<br />

anti-impérialiste mondiale. La réponse<br />

du centre impérial à cette offense commence<br />

à s’articuler autour de la formation<br />

de la Commission Trilatérale<br />

(Trilateral Commission) en 1973, qui<br />

réunit les États-Unis, l’Europe et le<br />

Japon avec pour stratégie la récupération<br />

du pouvoir mondial. Cette stratégie<br />

atteindra ses résultats dans la décennie<br />

de 1980, pendant les gouvernements<br />

de Margaret Thatcher et Ronald Reagan,<br />

et s’exprime dans l’établissement<br />

de l’hégémonie de la pensée unique qui<br />

réussit, à transformer le Glanost et la<br />

Perestroika, commencés par les soviétiques,<br />

grâce à dissolution de l’Union<br />

Soviétique.<br />

Pendant la décennie de 1990<br />

débutent de forts mouvements de restructuration<br />

de l’offensive des gouvernements<br />

et des mouvements du<br />

tiers monde, qui voit dans la réussite<br />

économique de la Chine et de l’Inde et,<br />

en partie, du Brésil au début du 21ème<br />

siècle, une recherche de formes institutionnelles<br />

qui expriment cette nouvelle<br />

situation.<br />

Si dans la décennie de 1970 se<br />

créa le Groupe des 7 principaux pays<br />

développés (G7), dans les années<br />

2000, en plus de l’incorporation de<br />

la Russie, sont inclus également plusieurs<br />

pays émergents composant le<br />

groupe des 20 (G20). Le principe de<br />

l’hégémonie partagée est ainsi consacré<br />

comme successeur des désastres causés<br />

par la politique de l’unilatéralisme qui a<br />

été imposée avec le gouvernement de<br />

Bush fils.<br />

L’héritage historique des luttes<br />

du tiers monde se révèle de grande<br />

utilité pour une stratégie d’affirmation<br />

d’un système multipolaire et pour orienter,<br />

d’un point de vue stratégique, le<br />

processus d’intégration latino-américaine<br />

et son impact sur la géopolitique<br />

mondiale contemporaine.<br />

L’Amérique Latine et la<br />

construction de l’unité<br />

continentale<br />

Dans le même temps, l’Amérique Latine<br />

vit un processus à travers duquel la<br />

diplomatie régionale acquiert une densité<br />

inconnue jusqu’alors. Un ensemble<br />

de nouvelles articulations se traduit en<br />

institutions sous-régionales, régionales<br />

et continentales, qui transforment le<br />

processus d’intégration en une réalité<br />

complexe qui implique des chefs d’État,<br />

ministères des relations étrangères et<br />

diverses autres agences nationales, qui<br />

en même temps, est accompagné d’un<br />

processus d’intégration des peuples<br />

et des mouvements sociaux, incluant<br />

les syndicats et les mouvements des<br />

Suite à la page (20)<br />

12 <strong>Haiti</strong> Liberté/<strong>Haiti</strong>an Times<br />

Vol. 8 • No. 29 • du <strong>28</strong> janvier au 3 février <strong>2015</strong>


Perspectives<br />

Je Suis Gaza: Nous et les Autres<br />

2ème partie<br />

Par Alexandra Panaguli<br />

Les effets néfastes potentiels de postures<br />

opportunistes dont nous parlions<br />

dans la première partie, notamment<br />

les exemples du président français<br />

François Hollande et de l’ex-premier<br />

ministre espagnol José María Aznar<br />

au Moyen-Orient, n’empêchent pas les<br />

politiciens traditionnels de faire preuve<br />

d’irresponsabilité et de jeter de l’huile<br />

sur le feu. Juste avant l’attaque contre<br />

Charlie Hebdo, le sénateur étatsunien<br />

Rand Paul avait présenté un projet de<br />

loi visant à couper l’aide étatsunienne<br />

aux Palestiniens si leur demande de<br />

rejoindre la Cour pénale internationale<br />

n’était pas retirée. Ce droit de l’Etat<br />

palestinien lui a pourtant été reconnu,<br />

entre autres, par le secrétaire général de<br />

l’ONU, Ban Ki-moon.<br />

Outre l’arrogance classique du<br />

gendarme mondial, Robert Naiman, directeur<br />

politique au Just Foreign Policy,<br />

dit que Paul a fait “un calcul politique<br />

cynique. Un bon moyen de s’inoculer<br />

contre les accusations des néocons<br />

[néo-conservateurs] selon lesquelles<br />

il serait trop faible dans son soi-disant<br />

«soutien à Israël» et d’être «plus ‘proisraélien’<br />

que toi» en bottant le derrière<br />

des Palestiniens. C’est-à-dire que le<br />

sénateur Paul semble croire que cogner<br />

sur les Palestiniens, encore plus que Netanyahu<br />

et l’AIPAC ne le font, est sans<br />

danger – que personne d’important ne<br />

prendra la peine de se plaindre”.<br />

En effet, Rand Paul est intéressé par<br />

la présidence étatsunienne et il prend<br />

déjà position un an et demi avant la<br />

campagne électorale. On enfonce une<br />

ou d’autres personnes afin de s’élever<br />

soi-même. Phénomène classique. Tout<br />

comme Hollande qui tonitrue dans le<br />

vide contre l’Iran pour tenter de se donner<br />

une stature internationale depuis<br />

longtemps irrémédiablement perdue. Ils<br />

ont raison, qui veut défendre les pestiférés<br />

iraniens? Qui se préoccupe de<br />

milliers de morts palestiniens ou nigérians?<br />

Surtout s’ils sont musulmans. On<br />

vient d’en prendre la mesure.<br />

Au contraire, on réinterprète<br />

l’histoire. Dixit Bill Maher, présentateur<br />

de télévision et satiriste étatsunien<br />

vient de pondre ceci au lendemain de<br />

l’attaque contre ses confrères parisiens:<br />

«Nous sommes Américains ainsi nous<br />

ne voulons pas pointer le doigt vers<br />

un peuple, mais quand vous regardez<br />

cette liste, rien que depuis 9/11, et nous<br />

avons eu les attentats de Madrid en<br />

‘04, Londres en ‘05, Mumbai, le centre<br />

commercial du Kenya, Benghazi, qui<br />

était l’une des 20 villes qui ont éclaté<br />

lorsque ce film ‘Innocence des musulmans’<br />

était sur Internet, ISIS, Boko<br />

Haram qui a tué un village entier cette<br />

semaine, le Pakistan l’année dernière<br />

tuant tous ces enfants à l’école, le Parlement<br />

canadien, l’Australie».<br />

«Ce que nous avons dit sans répit<br />

– et ce pourquoi on nous a appelés sectaires<br />

– c’est que quand il y a tant de<br />

pommes pourries c’est qu’il y a quelque<br />

chose de mauvais avec le verger»<br />

Selon cette logique, nous pourrions<br />

tout aussi bien annihiler l’ensemble<br />

de la dite humanité, pétrie dans la violence<br />

éternelle. Les guerres médiques<br />

entre Grecs et Perses (5e et 4e siècles<br />

avant notre ère) – apprise sur les bancs<br />

d’école athéniens je me rappelle que<br />

l’histoire ancienne de Grèce n’était<br />

qu’une succession ininterrompue de<br />

batailles et de guerres entre villes<br />

grecques, notamment Athènes, Sparte<br />

et Thèbes, pour ensuite être soumises<br />

aux Macédoniens de Philippe et Alexandre,<br />

le règne sanglant de Rome<br />

avec ses armées d’esclaves, les brutales<br />

croisades organisées par les papes<br />

catholiques au nom du christ contre<br />

les turcs seljukides, les arabes fatimides<br />

et les chrétiens byzantins (10e-<br />

13e siècles) (*), la guerre de 100 ans<br />

entre la France et l’Angleterre (1337-<br />

1453), l’Inquisition (13e-16e siècles)<br />

tout particulièrement à l’encontre des<br />

Juifs sefaraddim qui furent accueillis<br />

par ... l’empire ottoman, Christophe<br />

Colomb qui réprima les autochtones<br />

dans les Amériques et favorisa la<br />

traite d’esclaves (15ème siècle), les<br />

conquistadores ibériques qui anéantirent<br />

la brillante civilisation des Indiens<br />

d’Amérique latine, accompagnés<br />

de prêtres, la croix catholique en main<br />

tout comme les croisés l’avaient cousue<br />

sur leur uniforme (16ème siècle), les<br />

guerres de religion en France (1562-<br />

1598) entre protestants et catholiques,<br />

dont les massacres de Wassy (1562)<br />

et de la Saint Barthélémy (1572), les<br />

tueries des Anglais, des Hollandais et<br />

des Français dans leurs colonies asiatiques,<br />

l’extermination par les colons<br />

européens des bisons et des dits Peaux-<br />

Rouges dont ils gardent à ce jour les<br />

quelques descendants parqués dans de<br />

tristes réserves, les camps de concentration<br />

nazis dans l’Allemagne wagnérienne,<br />

le barbarisme des Français durant<br />

la guerre de libération de l’Algérie<br />

(1954-1962), le sanglant conflit entre<br />

catholiques et protestants en Irlande<br />

au début du siècle passé et en Irlande<br />

du nord, pendant trente ans de 1968 à<br />

1998, les boucheries en Yougoslavie à<br />

la fin du 20ème siècle toujours en plein<br />

coeur de l’Europe dite civilisée et moderne,<br />

les nombreux abus étatsuniens<br />

de ce millénaire en Irak et Afghanistan,<br />

les assassinats de médecins pratiquant<br />

l’avortement aux Etats-Unis par des<br />

fondamentalistes chrétiens. Ceci pour<br />

ne citer que les méfaits les plus connus<br />

des ancêtres de ceux qui ont la mémoire<br />

courte et qui jettent maintenant la pierre<br />

aux autres et s’indignent de la bestialité<br />

des meurtriers de Charlie Hebdo.<br />

(*) Soit dit en passant, quiconque<br />

se joignait aux croisades recevait le pardon<br />

de ses péchés par le pape Urbain<br />

II, un moyen de s’assurer une place au<br />

paradis tout à fait similaire aux martyrs<br />

musulmans actuels... Ces croisés<br />

– parmi lesquels certains n’étaient que<br />

des enfants – croyaient pareillement au<br />

pouvoir miraculeux de leur foi.<br />

La bestialité et la médiocrité ne<br />

sont pas l’apanage des dirigeants ou<br />

des médias. La plume participe pleinement<br />

en cette ère de sensationnalisme.<br />

En particulier ce Michel Houellebecq à<br />

l’enfance torturée et dont le succès est<br />

né déjà en 2008 du fait qu’il ne faisait<br />

que mettre sur le papier la haine qu’il<br />

avait accumulée en soi et ses fantasmes<br />

dans lesquels un certain public<br />

se retrouve. Dangereux de mettre des<br />

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Classique matraquage de l’opinion publique au lendemain des assassinats<br />

de Charlie Hebdo. Médiocrité, courte vue et bestialité dans les médias<br />

comme chez les dirigeants.<br />

idées de haine dans la tête du public.<br />

Comme le décrit Laurent Joffrin, chef<br />

de rédaction à Libération à propos de<br />

son dernier ouvrage, “Soumission”, où<br />

il imagine une France gouvernée par la<br />

Fraternité musulmane, et qui est rapidement<br />

devenu un best-seller en France:<br />

«Ce roman a une connotation politique<br />

évidente» qui marque «l’éruption des<br />

thèses des extrémistes d’extrême-droite<br />

dans la littérature sérieuse».<br />

Même sonnette d’alarme chez<br />

Pierre Assouline, critique littéraire au<br />

Monde: “Notant que Houellebecq a<br />

toujours insisté que les artistes ont le<br />

devoir d’être «irresponsables», le critique<br />

se demande ironiquement: ‘Quoi<br />

de plus irresponsable que de jouer avec<br />

le feu tandis que le fantasme de la<br />

guerre civile plane sur la France?’”<br />

Les propos du Monde et de l’Humanité<br />

sont commentés dans un article intitulé:<br />

“Les intellectuels français ont-ils<br />

un problème avec les musulmans?” par<br />

Robert Zaretsky, auteur et professeur<br />

d’histoire à la University of Houston<br />

et spécialiste d’Albert Camus et de “la<br />

recherche d’un sens”...<br />

Un autre professeur d’histoire,<br />

cette fois sur place à la Tel Aviv University,<br />

Shlomo Sand, expert de l’histoire<br />

du nationalisme et de l’intellectualisme<br />

français, bâtit un parallèle inquiétant<br />

avec le phénomène de l’antisémitisme,<br />

codifié par la publication, en 1886,<br />

d’un autre livre ayant pareillement<br />

“bénéficié d’une large et chaleureuse<br />

réception journalistique”: “La France<br />

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à New York<br />

juive”, du politicien et journaliste français<br />

Edouard Drumont, véritable « bestseller<br />

» de la fin du 19ème siècle. Peu<br />

après commençait la persécution des<br />

juifs dans le pays voisin.<br />

Notamment avec la publication,<br />

dans les années trente, de<br />

l’hebdomadaire Der Stürmer, dirigé<br />

par un Julius Streicher. “Ce dont tout<br />

le monde se souvient à propos de Der<br />

Stürmer était ses caricatures morbides<br />

de Juifs, ce peuple était à l’époque confronté<br />

à une discrimination et persécution<br />

généralisées. Ses caricatures reprenaient<br />

tous les stéréotypes communs<br />

sur les Juifs - un nez crochu, avide,<br />

gourmand», raconte Norman Finkelstein,<br />

professeur étatsunien de science<br />

politique à la Sakarya University en<br />

Turquie, activiste et auteur notamment<br />

de “The Holocaust Industry” où il accuse<br />

les juifs d’exploiter la mémoire de<br />

l’holocauste à des fins politiques.<br />

«Supposons que ... au milieu de<br />

toutes ces mort et destruction, deux<br />

jeunes juifs font irruption au siège de<br />

la rédaction de Der Stürmer, et tuent le<br />

personnel pour les avoir humiliés, dégradés,<br />

insultés. Comment réagirais-je<br />

à cela ?» se demande Finkelstein qui<br />

est le fils de survivants de l’holocauste.<br />

Il ajoute: “Charlie Hebdo c’est du sadisme.<br />

Ce n’est pas de la satire».<br />

Il mentionne en passant<br />

l’hypocrisie occidentale. «Lorsque les<br />

Européens sont arrivés en Amérique<br />

du Nord, la chose qu’ils ont dit sur les<br />

indigènes américains était qu’ils étaient<br />

tellement barbares [et arriérés] du fait<br />

qu’ils se promenaient nus. Les femmes<br />

européennes portaient trois couches de<br />

vêtements. Et maintenant, nous nous<br />

promenons nus, et nous disons que les<br />

musulmans sont arriérés parce qu’ils<br />

portent tellement de vêtements».<br />

Malgré qu’il n’a jamais porté<br />

l’uniforme, Julius Streicher a été jugé<br />

à côté des dirigeants nazis au fameux<br />

procès de Nuremberg mené par les<br />

Alliés, et pendu pour avoir “infecté<br />

l’esprit allemand avec le virus de<br />

l’antisémitisme [par ses discours et ses<br />

articles], et incité le peuple allemand à<br />

la persécution active” des juifs.<br />

Quelle différence y a-t-il entre<br />

“La France juive” d’Edouard Drumont<br />

et le présent livre “Soumission”? poursuit<br />

Shlomo Sand. “Houellebecq sait<br />

qu’au début du 21ème siècle, il est interdit<br />

d’agiter une menace juive, mais<br />

qu’il est bien admis de vendre des livres<br />

faisant état de la menace musulmane”,<br />

un livre “qui participe à la diffusion de<br />

la haine et de la peur [...]”.<br />

Et tous de se ruer à la curée. Bien<br />

qu’au lendemain des événements de<br />

Paris l’éditeur de Houellebecq ait annoncé<br />

la suspension de sa tournée, les<br />

librairies ont affiché “Soumission” en<br />

pleine devanture. «C’est leur façon de<br />

faire écho au slogan désormais soutenu<br />

par des dizaines de milliers de manifestants<br />

à travers la France: ‘Nous sommes<br />

tous Charlie Hebdo’”. J’ajouterais<br />

que c’est aussi le moyen de faire de<br />

l’argent en profitant d’une publicité<br />

inespérée et en disséminant des livres<br />

baignant dans la haine, tout comme les<br />

sociétés pharmaceutiques et de tabac<br />

remplissent leurs coffres en vendant<br />

même des produits dangereux pour la<br />

santé physique du public.<br />

Faut-il alors s’étonner face au<br />

désarroi de la population, qui perd toute<br />

notion de cause à effet et se trouve confrontée<br />

à des événements dont elle ne<br />

comprend ni la cause ni le mécanisme?<br />

Et qui alors ne fait que répéter les messages<br />

et clichés distillés dans les médias.<br />

Fameux pour leurs slogans forts,<br />

les anarchistes athéniens écrivent sur<br />

les murs du berceau de la démocratie:<br />

“La police vous parle à travers les bulletins<br />

d’info”.<br />

Ce manque de conscience historico-politique<br />

est le fruit d’un apoliticisme<br />

cultivé dès l’école et dans les<br />

médias, couplé à une culture de la<br />

peur – renforcée par la militarisation<br />

décidée par les pouvoirs publics et le<br />

langage de sécurisation, alertes vigipirate<br />

orange, rouge, rouge écarlate,<br />

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Vol. 8 • No. 29 • du <strong>28</strong> janvier au 3 février <strong>2015</strong><br />

<strong>Haiti</strong> Liberté/<strong>Haiti</strong>an Times<br />

13


Perspectives<br />

Washington se révolte contre Obama !<br />

Par Thierry Meyssan<br />

La crise qui traverse l’appareil d’État<br />

états-unien menace directement la<br />

survie de l’Empire. Ce n’est désormais<br />

plus simplement l’avis de Thierry<br />

Meyssan, mais le sujet qui fait trembler<br />

la classe dirigeante à Washington<br />

au point que le président honoraire<br />

du Council on Foreign Relations<br />

réclame la démission des principaux<br />

conseillers du président Obama et la<br />

nomination d’une nouvelle équipe. Ce<br />

conflit n’a rien à voir avec l’opposition<br />

démocrates/républicains, ni même<br />

avec celle des colombes/faucons. Ce<br />

qui est en cause, c’est le leadership<br />

aux États-Unis et à l’Otan.<br />

Depuis plusieurs mois, je souligne<br />

qu’il n’y a plus de politique<br />

étrangère à Washington, mais deux<br />

factions qui s’opposent en toutes choses<br />

et conduisent séparément des politiques<br />

contradictoires et incompatibles<br />

[1].<br />

Le paroxysme de cette situation<br />

a été atteint en Syrie où la Maison-<br />

Blanche a d’abord organisé la mue<br />

de Daesh et l’a envoyé nettoyer ethniquement<br />

l’Irak, puis l’a combattu<br />

alors même que la CIA continue de le<br />

soutenir. Cette incohérence a progressivement<br />

gagné les Alliés. Ainsi, la<br />

France s’est-elle jointe à la coalition<br />

anti-Daesh alors que certains de ses légionnaires<br />

font partie de l’encadrement<br />

de Daesh [2]. Lorsque le secrétaire<br />

à la Défense, Chuck Hagel, a<br />

demandé une clarification écrite, non<br />

seulement il n’a pas reçu de réponse,<br />

mais il a été renvoyé [3].<br />

Le désordre s’est bientôt<br />

étendu à l’Otan, une alliance créée pour<br />

combattre l’URSS et maintenue contre<br />

la Russie, lorsque le président turc,<br />

Recep Tayyip Erdoğan, a signé de gigantesques<br />

accords économiques avec<br />

Vladimir Poutine [4].<br />

Sortant de son silence, le<br />

président honoraire du Council on Foreign<br />

Relations [5], Leslie H. Gelb, a<br />

tiré la sonnette d’alarme [6]. Selon lui,<br />

« l’équipe Obama n’a pas les instincts<br />

de base et le jugement nécessaires pour<br />

conduire la politique de sécurité nationale<br />

dans les deux prochaines années<br />

». Et de poursuivre, au nom de<br />

la classe dirigeante états-unienne dans<br />

son ensemble : « Le président Obama<br />

doit remplacer son équipe par des personnalités<br />

fortes et des stratèges expérimentés.<br />

Il doit également placer de<br />

nouvelles personnes comme conseillers<br />

principaux des secrétaires à la Défense<br />

et d’État. Et il doit enfin mettre en place<br />

des consultations régulières avec Bob<br />

Corker, le président de la Commission<br />

des relations étrangères, et John Mc-<br />

Cain [7], le président de la Commission<br />

des Forces armées. »<br />

Jamais depuis sa création, en<br />

1921, le Council on Foreign Relations<br />

n’avait pris une telle position. C’est que<br />

les divisions au sein de l’appareil d’État<br />

conduisent directement les États-Unis à<br />

leur perte.<br />

Énumérant les principaux conseillers<br />

qui, selon lui, doivent partir, M.<br />

Gelb cite quatre personnes très proches<br />

intellectuellement et affectivement du<br />

président : Susan Rice (conseillère de<br />

sécurité nationale), Dennis McDonough<br />

(directeur de cabinet de la Maison-<br />

Blanche), Benjamin Rhodes (chargé<br />

de communication) et Valérie Jarrett<br />

(conseillère de politique étrangère). La<br />

classe dirigeante à Washington leur reproche<br />

de ne jamais faire de propositions<br />

originales au président, et encore<br />

moins de le contredire, mais de toujours<br />

le conforter dans ses préjugés.<br />

Seule personnalité à trouver<br />

grâce aux yeux du Council on Foreign<br />

Relations, Anthony Blinken, nouveau<br />

n°2 du secrétariat d’État, un « faucon<br />

libéral ».<br />

Le Council on Foreign Relations<br />

étant un organe bipartisan, M. Gelb propose<br />

que le président Obama s’entoure<br />

de quatre démocrates et de quatre républicains<br />

correspondant au profil qu’il<br />

a décrit. D’abord les démocrates Thomas<br />

Pickering (ancien ambassadeur aux<br />

Nations unies), Winston Lord (ancien<br />

assistant d’Henry Kissinger), Frank<br />

Wisner (officieusement un des patrons<br />

de la CIA et accessoirement le beaupère<br />

de Nicolas Sarkozy) et Michèle<br />

Flournoy (la présidente du Center for a<br />

New American Security) [8]. Puis, les<br />

républicains Robert Zoellick (ancien patron<br />

de la Banque mondiale) [9], Richard<br />

Armitage (ancien assistant de Colin<br />

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Powell) [10], Robert Kimmitt (probable<br />

prochain patron de la Banque mondiale),<br />

et Richard Burt (ancien négociateur<br />

sur la réduction des armes nucléaires).<br />

Au secrétariat à la Défense, M.<br />

Gelb propose le rabbin Dov Zakheim<br />

pour gérer les réductions budgétaires<br />

[11], l’amiral Mike Mullen (ancien chef<br />

d’état-major interarmes) et le général<br />

Jack Keane (ancien chef d’état-major<br />

de l’Armée de Terre). E n f i n ,<br />

M. Gelb propose que la stratégie de<br />

sécurité nationale soit élaborée en concertation<br />

avec quatre « sages » : Henry<br />

Kissinger [12], Brent Scowcroft, Zbigniew<br />

Brzezinski [13], et James Baker<br />

[14].<br />

En examinant de plus près cette<br />

liste, on comprend que le Council on<br />

Foreign Relations n’a pas souhaité<br />

trancher entre les deux groupes qui<br />

s’opposent au sein de l’administration<br />

Obama, mais qu’il entend remettre de<br />

l’ordre dans le système par en haut.<br />

À ce sujet, il n’est pas indifférent dans<br />

un pays jusqu’ici dirigé par des WASPs<br />

(White Anglo-Saxon Protestant) de<br />

constater que deux des conseillers dont<br />

on exige le renvoi sont des femmes<br />

noires, tandis que quatorze des quinze<br />

noms entrants sont des mâles blancs,<br />

soit protestants, soit ashkénazes. La remise<br />

en ordre politique est donc aussi<br />

une reprise en main ethnique et religieuse.<br />

Notes<br />

[1] Lire par exemple : « Obama<br />

a-t-il encore une politique militaire ? »,<br />

par Thierry Meyssan, Réseau Voltaire,<br />

1er décembre 2014.<br />

[2] « D’"anciens" militaires français<br />

parmi les jihadistes de Daesh », Réseau<br />

Voltaire, 21 janvier <strong>2015</strong>.<br />

[3] « Contre qui le Pentagone se<br />

bat-il en Syrie ? », Réseau Voltaire, 1er<br />

novembre 2014.<br />

[4] « Comment Vladimir<br />

Suite à la page (19)<br />

<strong>2015</strong> et la marée montante<br />

des guerres !<br />

Par Bill Van Auken<br />

Dans son discours mardi soir, sur<br />

l’état de l’Union, le président<br />

Barack Obama a affirmé qu’après une<br />

décennie et demi du nouveau siècle, les<br />

Etats-Unis ont « tourné la page » sur<br />

13 années de guerre ininterrompue, et<br />

qu’ils ont appris les « coûteuses leçons<br />

» de leurs interventions en Irak et en<br />

Afghanistan.<br />

Cette déclaration a aussi peu<br />

à voir avec la réalité que ses affirmations<br />

délirantes et mensongères que<br />

l’« ombre de la crise est passée » pour<br />

l’économie américaine, que grâce à son<br />

« industrie en pleine effervescence »,<br />

l’Amérique est « sortie de la récession<br />

» avec une « reprise » touchant de «<br />

plus en plus de vies » et des salaires<br />

« enregistrant finalement une nouvelle<br />

hausse. »<br />

Les affirmations surannées<br />

d’Obama sur le reflux de la guerre<br />

furent démenties par son propre discours.<br />

Il a sommé le Congrès de lui accorder<br />

une autorisation illimitée pour<br />

l'usage de la force militaire (Authorization<br />

for Use of Military Force, AUMF)<br />

couvrant la nouvelle guerre que la Maison<br />

Blanche a lancée il y cinq mois en<br />

Irak et en Syrie.<br />

Le président a fait la remarque<br />

douteuse que les services de renseignement<br />

américains ne pratiquaient plus<br />

la torture, alors même que les tortionnaires<br />

qui ont agi sous le gouvernement<br />

Bush s’étaient vus garantir une<br />

totale impunité. Aussitôt après, il s'est<br />

vanté de son utilisation « correctement<br />

encadrée » des frappes de drone, basées<br />

sur des « listes de mort » établies lors de<br />

réunions à la Maison Blanche, connues<br />

sous le nom de « mardis de la terreur ».<br />

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Le président Barack Obama<br />

Une récente analyse de ces assassinats<br />

ciblés a montré qu’au cours de tentatives<br />

de meurtre visant 41 individus<br />

au Pakistan, les drones américains ont<br />

massacré 1.147 personnes.<br />

Reprenant les thèmes de son<br />

prédécesseur, George W. Bush, l’ancien<br />

champion « de l’espoir et du changement<br />

» a déclaré : « Nous continuerons<br />

de traquer les terroristes et de démanteler<br />

leurs réseaux, et nous nous réservons<br />

le droit d’agir unilatéralement<br />

comme nous l’avons fait sans relâche<br />

depuis que j’ai pris mes fonctions pour<br />

débusquer les terroristes qui constituent<br />

une menace directe pour nous et nos<br />

alliés. » En clair, l’impérialisme américain<br />

s’arroge toujours le droit d'attaquer<br />

n'importe qui, n’importe où dans le<br />

monde, peu importe la loi !<br />

Une des toutes premières paroles<br />

d'Obama – que « pour la première fois<br />

depuis le 11 Septembre, notre combat<br />

en Afghanistan est terminé » – étaient<br />

un mensonge. Avec près de 15.000<br />

hommes dans le pays, les forces américaines<br />

effectuent toujours des descentes<br />

pour liquider des adversaires du régime<br />

pro-américain à Kaboul. Le haut commandant<br />

américain en Afghanistan a<br />

annoncé qu’il gardait en réserve la possibilité<br />

de « prolonger la mission » des<br />

forces d’occupation américaines.<br />

Vu la situation mondiale,<br />

l’affirmation d’Obama qu'il tourne la<br />

page signifie non pas une avancée vers<br />

une nouvelle ère de paix, mais plutôt<br />

une régression vers les tensions mondiales<br />

qui ont plongé l’humanité dans<br />

une guerre mondiale cataclysmique il y<br />

a un siècle. Sur presque tous les continents,<br />

l’impérialisme américain lance<br />

des interventions militaires qui risquent<br />

de déclencher une nouvelle guerre<br />

mondiale. Les premières semaines de<br />

<strong>2015</strong> n'ont fait qu'intensifier ces menaces.<br />

Alors que des combats reprennent<br />

en Ukraine orientale entre le régime<br />

pro-américain à Kiev et ses adversaires<br />

pro-russes, le Pentagone a<br />

annoncé l’envoi de troupes en Ukraine<br />

pour former et conseiller la nouvelle<br />

Garde nationale, une force dominée par<br />

les milices fascistes. Obama a rejeté les<br />

propositions de la Russie en vue d’un<br />

règlement pacifique de ce conflit qui,<br />

depuis avril, a coûté la vie à près 5.000<br />

personnes, les qualifiant de « plan<br />

d’occupation russe. »<br />

Dans son discours, Obama s’est<br />

réjoui des ravages produits en Russie<br />

par les sanctions imposées par les<br />

Etats-Unis, l’Union européenne et<br />

l’OTAN. Il s'est félicité du fait que « la<br />

Russie est isolée et son économie est<br />

en lambeaux. » Washington est résolu<br />

que la guerre doit continuer en Ukraine<br />

afin d’infliger une défaite géopolitique<br />

décisive à la Russie. Ils voient en cela<br />

une étape clé dans le but d’asseoir leur<br />

hégémonie sur le continent eurasien<br />

– même au risque de déclencher une<br />

guerre nucléaire.<br />

En Asie, l’impérialisme américain attise<br />

délibérément les tensions avec la<br />

Suite à la page (19)<br />

14 <strong>Haiti</strong> Liberté/<strong>Haiti</strong>an Times<br />

Vol. 8 • No. 29 • du <strong>28</strong> janvier au 3 février <strong>2015</strong>


Suite de la page (6)<br />

tounen yon jiwèt.<br />

Malgre sa, misyon enperyalis la<br />

ak oligachi lokal la bay Martelly pou<br />

l egzekite a panko fini. Martelly gen<br />

pou l kreye kondisyon legal pou miltinasyonal<br />

yo ansanm ak lòt gwo antrepriz<br />

nasyonal kou etranje yo piye<br />

richès peyi a, eksplwate fòs kouraj<br />

travayè yo pou granmesi, fè dappiyanp<br />

sou tè peyizan ak sou ti lajan pèp la<br />

nan vann yo machandiz ak sèvis byen<br />

chè. Pou sa, fòk Martelly voye jete<br />

Konstitisyon 1987 la epi vini ak fotokopi<br />

nouvo konstitisyon pisans etranje<br />

yo deja genyen nan valiz yo, tankou sa<br />

te fèt an 1918, nan tan premye okipasyon<br />

meriken.<br />

Si ti pwojè rakèt pa reyisi andyoze<br />

sifizàmman konsyans politik mas yo,<br />

si pa gen ase divizyon nan mitan aktè<br />

Suite de la page (3 )<br />

découvrent sans aucune auto critique<br />

qu’ils pouvaient rejoindre le Président<br />

Martelly sur la base des accords dénoncés<br />

d’ailleurs par la majorité des autres<br />

partis politiques de l’opposition et des<br />

organismes de la Société civile. Mais le<br />

plus incompréhensible dans ce revirement<br />

à 180 degrés en dehors de deux ou<br />

trois postes importants, ces partis n’ont<br />

pas obtenu ce qu’ils espéraient. Certes,<br />

l’on sait aujourd’hui que l’ex-Président<br />

René Préval est l’une des têtes pensantes<br />

ayant négocié avec le Président Martelly<br />

la place de Inite au gouvernement de facto,<br />

entre autres, le poste du ministre de<br />

l’Intérieur et des Collectivités Territoriales.<br />

Mais ce partage inégal du gâteau<br />

pose problème dans la mesure où le gouvernement<br />

de facto de Evans Paul n’est<br />

en fait que de nom. Puisque l’on a assisté<br />

à une prolongation du gouvernement de<br />

l’ex-Premier ministre Laurent Lamothe.<br />

Ce gouvernement est tout sauf de consensus<br />

selon la quasi-totalité des leaders<br />

politiques qui ont signé l’Accord du 11<br />

janvier <strong>2015</strong> au Kinam. D’ailleurs, même<br />

les partis qui en sont membres contestent<br />

ce qualificatif, préférant parler de gouvernement<br />

d’ouverture. En effet, personne<br />

ne peut dire que l’actuel cabinet ministériel<br />

qui compte 20 ministres et 17 Secrétaires<br />

d’Etat, dont plus de ¾ sont des<br />

ministres reconduits en plus des membres<br />

qui ont été ministres du gouvernement<br />

de Lamothe 1 ou responsables au Palais<br />

national ou connus pour être des proches<br />

du chef de l’Etat, est différent des deux<br />

gouvernements précédents. Aujourd’hui,<br />

il n’y a pas de gouvernement d’Evans<br />

Paul. Tout au plus un Cabinet ministériel<br />

dont K-Plim n’est autre qu’un Secrétaire<br />

général. Un gouvernement dans ce contexte<br />

dont la quasi-totalité de ses membres<br />

relève directement de la présidence<br />

de la République avec un pouvoir sans<br />

partage ni contre-pouvoir n’aura aucun<br />

égard pour celui qui se croit être le premier<br />

d’entre eux.<br />

Justement quid du Premier ministre<br />

Evans Paul ? Il ne serait pas vain<br />

d’essayer de cerner ce qui a poussé Evans<br />

Paul à devenir un Premier ministre<br />

de facto. L’on ne renie pas du jour au<br />

lendemain sa famille politique, ses compagnons<br />

de route sans raison. Il faut être<br />

motivé soit par quelque chose, soit pour<br />

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Lapolis ak atoufè pouvwa a ap genyen<br />

pou ogmante nivo represyon an kont<br />

mas popilè yo. Kidonk konplo ak koudeta<br />

antidemokratik enperyalis la ak<br />

gouvènman Martelly a ap deplòtonnen<br />

kont pèp ayisyen an e kont nasyon an<br />

pral kontinye vanse ak lòt vitès.<br />

Sitwayen ak sitwayèn peyi d Ayiti,<br />

sitiyasyon an vrèman kritik, men lit<br />

la dwe kontinye!<br />

Lit mas yo dwe kontinye kont<br />

vòl ak koripsyon nan Leta a ki vin<br />

anvlimen pi plis sitiyasyon moun ki pi<br />

pòv yo epi ogmante dèt peyi a nan fè<br />

gaspiyaj ak gagòt. Nou dwe goumen<br />

pou bon jan ankèt fèt sou lajan Petwo<br />

Karibe ak lajan Fon Nasyonal pou ledikasyon<br />

an. Fòk nou fòse Lakou Siperyè<br />

Kont fè travay li kòmsadwa sou jesyon<br />

quelque chose. L’on ne renie pas ce que<br />

l’on est et a toujours été sans qu’il y est<br />

une bonne raison. La première question<br />

qu’on se pose, c’est où se situe politiquement<br />

K-Plim ? Depuis toujours, un<br />

flou existe sur la cas de cet ancien militant<br />

politique, sur son positionnement<br />

idéologique. Sur cette sorte de « trou noir<br />

» K-Plim qui, paraît-il, est respecté par<br />

tout le monde dans le pays, surfe sur une<br />

ambiguïté idéologique. Cette situation<br />

devient possible grâce à cet espace politique<br />

dans lequel la confusion règne. Il<br />

ne fait pas de doute, K-Plim est un vieux,<br />

très vieux militant pour la cause de la<br />

démocratie et de la liberté en Haïti. Il a été<br />

victime à maintes fois des forfaits des régimes<br />

dictatoriaux et sanguinaires. Certains<br />

diraient qu’il n’a pas toujours été du<br />

bon côté et parfois se trompe d’ennemis<br />

et de cibles.<br />

Néanmoins, Evans Paul fait partie<br />

du camp des démocrates, en tout cas<br />

pour certains, jusqu’à sa participation<br />

dans l’administration du Président Martelly<br />

à titre de Premier ministre de facto.<br />

Au début de la Présidence Martelly, il a<br />

été membre de l’opposition et pestait<br />

comme tout le monde de cette manie<br />

du pouvoir exécutif haïtien à communiquer<br />

en pleine nuit. K-Plim a été l’un des<br />

premiers leaders politiques à critiquer ce<br />

qu’il a l’habitude d’appeler les gouvernements<br />

« chanpwèl » qui prenaient un<br />

malin plaisir à annoncer les grandes décisions<br />

du gouvernement ou du pouvoir<br />

aux environs de minuit, sinon au moment<br />

où la population est déjà au lit. Or<br />

il se trouve que c’est K-Plim, comme un<br />

singulier retour de l’histoire, qui se met à<br />

fonctionner comme des chauves-souris.<br />

Tout se passe comme si le Premier ministre<br />

de facto sait qu’il a quelque chose<br />

à cacher donnant l’impression qu’il est<br />

conscient de son reniement des causes<br />

pour lesquelles il s’est tant battu. Quarante<br />

ans de vie politique qui partiront<br />

sans aucun doute dans la poubelle de<br />

l’histoire. Et pourquoi ?<br />

Le K-Plim respecté de ses pairs,<br />

adulé par une partie de la population<br />

pour ses combats antérieurs contre<br />

les dictatures, choyé par certains pays<br />

étrangers qui le considèrent comme un<br />

symbole de résistance face aux pouvoirs<br />

autocratiques joue depuis le 25<br />

décembre 2014 dans la cour de ceux<br />

qu’il combattait dès son plus jeune âge.<br />

Quelle ironie de l’histoire que ce soit ce<br />

militant politique connu pour ses prises<br />

de position on ne peut plus louables en<br />

faveur des causes justes qui, aujourd’hui,<br />

s’apprête à prendre le même chemin que<br />

ses ennemis d’antan ? Nous ne sommes<br />

pas psychologues, on a du mal à cerner<br />

la personnalité de cette grande figure de<br />

la lutte pour la démocratie qui, volontairement,<br />

accepte de passer du rang de<br />

Evans Paul, K-Plim militant modeste à<br />

Premier ministre de facto juste pour un<br />

titre honorifique qui est déjà pour lui un<br />

fardeau qu’il s’apprête à traîner comme<br />

un boulet pour le restant de sa vie. Nous<br />

l’avons aussi souligné dans une de nos<br />

chroniques, mêmes ses anciens camarades<br />

de luttes, des anciens collègues<br />

des prisons ne le soutiennent pas dans<br />

cette aventure vouée à l’échec même s’il<br />

devait rester en fonction jusqu’aux élections.<br />

En s’accrochant désespérément<br />

à un poste de Premier ministre de facto<br />

où il ne pourra sauver la République<br />

comme il le prétend, politiquement, il ne<br />

rend service à personne ni à lui-même.<br />

Le Président Michel Martelly dont il devient<br />

le plus fidèle défenseur ne pourra<br />

non plus bénéficier de son prestige déjà<br />

terni pour sortir idem du malheur dans<br />

lequel il continue de s’enfoncer avec le<br />

pays. Pourtant, malgré les courbettes et<br />

les remerciements à n’en plus finir de Evans<br />

Paul à l’égard de l’ancien maestro de<br />

Sweet Micky et l’épouse de celui-ci pour<br />

l’avoir fait « chef » Premier ministre de<br />

facto, certains veulent croire que K-Plim<br />

peut encore s’en sortir pendant qu’il en<br />

est encore temps. Ces leaders politiques<br />

qui ont fréquenté K-Plim dans des circonstances<br />

plus honorables croient que celuici<br />

finira par prendre conscience du pétrin<br />

dans lequel il s’est fourré. Il est assez intelligent,<br />

pensent-ils, pour jeter l’éponge<br />

afin de sauver ce qui lui reste de dignité et<br />

de prestige. Mais d’autres se posent des<br />

questions sur le revirement de K-Plim.<br />

L’homme qui connaît mieux que<br />

quiconque le terrain politique haïtien<br />

pour avoir été un leader radical du paysage<br />

politique au contraire d’un Michel<br />

Martelly, pourquoi vient-il s’emparer<br />

d’une patate chaude sans lendemain et<br />

décharger le Président de la République<br />

de ses erreurs ? Est-ce par intérêt personnel<br />

? A-t-il souhaité rattraper le temps<br />

perdu ? Enfin, l’ancien leader OP chercherait-il<br />

à préparer une retraite confortable<br />

en voyant le temps se profiler devant lui<br />

? Bien des interrogations sur cet éternel<br />

opposant qui a décidé de prendre le<br />

dernier train Martelly sans savoir dans<br />

quelle direction il se dirige. Le rôle de conciliateur<br />

et de sauveur de la patrie, à la<br />

lumière de Nelson Mandela que prétend<br />

jouer K-Plim en venant donner un coup<br />

de pouce à un pouvoir au bord de la faillite<br />

ne convainc pas grand monde. Même<br />

pas ses anciens partenaires politiques<br />

d’hier et d’aujourd’hui. Cette mission<br />

impossible ressemble plus à une opération<br />

de survie politique si ce n’est de survie<br />

tout court. En tout cas, quelque soit<br />

l’explication que peut donner l’ensemble<br />

des dirigeants politiques qui ont pris part<br />

avec l’ancien Président de la Convention<br />

Unité Démocratique ou Konvansyon<br />

Inite Demokratik (KID), Evans Paul devenu<br />

Premier ministre d’un gouvernement<br />

de facto d’un régime totalement<br />

discrédité et en fin de vie, personne ne<br />

comprendra leur saut dans l’inconnu qui<br />

s’apparente davantage à une opération<br />

de suicide politique collectif. L’avenir<br />

nous le dira.<br />

C.C<br />

kès Leta a ak fonksyonnman administrasyon<br />

piblik la.<br />

Lit mas yo dwe kontinye pou<br />

peyi a rive òganize nan bon kondisyon<br />

eleksyon jeneral antisipe ki pa anba<br />

kontwòl pouvwa a ni anba lòd kominote<br />

entènasyonal la. Kote souvrènte<br />

popilè a ka eksprime l epi vòt pèp la<br />

respekte.<br />

Lit mas yo dwe kontinye kont<br />

volonte pouvwa a ak kèk pisans etranje<br />

pou amande konstitisyon 1987 la san<br />

respè pyès prensip ki anndan konstitisyon<br />

an. Sa y ap rapouswiv se fè pèp<br />

ayisyen an pèdi tout konkèt demokratik<br />

li te fè nan mouvman 1986 yo epi fè<br />

peyi a tounen yon savann kote yo ka fè<br />

ak defè jan yo vle.<br />

Lit mas yo dwe kontinye nan<br />

mete kanpe Komite Vijilans Patriyotik<br />

nan katye yo, nan vil yo ak nan<br />

seksyon kominal yo, pou batay kont<br />

tout fòm gwo ponyèt, abi, enjistis ak<br />

krazezo gouvènman Martelly/K-Plim/<br />

Defakto a. Se konsa n ap rive pwoteje<br />

an granmoun divès espas peyi a ak tout<br />

richès ki gen ladan yo.<br />

An nou angaje nou pou mete<br />

kanpe yon « Fwon politik pou di NON<br />

» kont tout fòm pouvwa defakto, kont<br />

titèl-okipasyon ekonomik, politik, sosyal<br />

ak ideyolojik pisans etranje yo mete<br />

sou peyi a.<br />

Objektif tout lit sa yo se rive<br />

konstwi ansanm yon pwojè politik<br />

altènatif ki ranmase enterè tout Ayisyèn<br />

ak tout Ayisyen. Yon pwojè politik<br />

altènatif k ap pèmèt peyi a reprann<br />

DÉCÈS<br />

dwa grandèt majè li. Yon pwojè politik<br />

altènatif ki chita sou yon modèl devlopman<br />

fòs pwodiktiv yo ki respekte<br />

lanati, ki respekte dwa moun epi k ap<br />

fè kreyasyon ak redistribisyon richès<br />

nasyonal yo san fòs kote.<br />

Pòtoprens, 20 janvye <strong>2015</strong><br />

Pati ak òganizasyon politik ki<br />

siyen pozisyon sa a:<br />

Junot Felix / Aksyon pou Konstwi<br />

yon Ayiti Òganize - AKAO ; John Blot /<br />

Ayiti Djanm ; Ernst Mathurin / Gwoup<br />

Refleksyon Moïse Louverture – GRML<br />

; Fritz Pérard / Komite Rezistans Popilè<br />

Benoit Batraville - KRPBB ; Marc Arthur<br />

Fils Aimé / Pati Rasin Kan Pèp la<br />

AlterPresse 20 janvye <strong>2015</strong><br />

Nous annonçons la nouvelle de la mort de Madame Marie Yvonne Cyriac survenue à<br />

lʼâge de 97 ans à Berth Israel Hospital le lundi 19 <strong>Janvier</strong> <strong>2015</strong><br />

après une brève défaillance de santé.<br />

Née à Port-au Prince le 7 Mai de lʼannée 1917, Marie Yvonne y a grandi, pour<br />

devenir une femme de talent qui a excellé dans la cuisine jusquʼà entrainer dans lʼart<br />

cullinaire nombre de nos femmes dans la pratique de ce noble métier qui leur ont fait<br />

hautement gagner leur vie dans ce pays.<br />

Madame Yvrose , femme joviale, dʼune beauté attrayante, honnête et respectueuse,<br />

nʼest pas partie sans laisser derrière elle une famille nombreuse qui a rempli son coeur<br />

de complaisance retrouvée dans ses nombreux enfants et petits enfants dont 13 qui lʼont<br />

tellement comblée; vrai bouquet de fleurs fait de: Rose Marie Philippe, son époux, leurs<br />

enfants et petits enfants; Marie Marthe Dufresne, ses enfants et petits enfants; des<br />

neveux et nièces dont Raymonde Francois, Robert, Michel, Jean, Anne Marie et Véronique<br />

Antoine; tout comme les parents ainsi que les nombreux amies-is qui ont jalonné sa vie.<br />

Fervente chrétienne catholique, elle a finalement fait le grand voyage pour rencontrer<br />

son Dieu, satisfaite dʼavoir servi de bon exemple au milieu de son monde.<br />

La dépouille mortelle de Madame Marie Yvrose Cyriac sera exposée le Vendredi 30<br />

<strong>Janvier</strong> en cours, de 4h à 9 h P.M, à Toregrossa Funeral Home 2265 Flatbush. Ses<br />

funérailles vont être chantées en lʼEglise Saint Jérôme, coin de Nostrand et New-Kirk<br />

Avenues; puis, la mise en terre au Cyprès Cemetery, à Brooklyn, NY.<br />

Paix à son âme !<br />

Anons lanmò Hermann Moss!<br />

Doulè anvayi kè nou.Dlo plen je nou. Se avèk anpil lapenn n ap anonse<br />

lanmò yon gran patriyòt pwogresis, yon militan dwa moun, yon gason<br />

vanyan ki goumen tout vi li pou lit pèp la vanse, kanmarad nou Herman<br />

Moss (TiMàn) ki kite nou vandredi 23 janvye a 7:30 nan maten nan<br />

Lopital Brookdale nan Brooklyn. Li te gen 62 lane. Kanmarad la te lite<br />

anpil pandan dèzane pou l kanpe Konpè Lanmò lwen; sanble li te fè<br />

gran mye nan dènye mwa yo. Men…<br />

TiMàn te yon militan ak konviksyon e detèminasyon, ki pa t fè bak<br />

devan kikonk ak sakrifis nan batay pou l te ede pèp Ayisyen an batay<br />

pou Libète. Nan Monreyal li te nan gwoup Zenglen nan ane 70 yo; apre<br />

sa, li t al fonde Drapo Wouj nan fen 70 yo, de òganizasyon ki te ankre<br />

nan mouvman patriyotik la.<br />

Li te fè tout preparasyon nesesè anvan l al kapote an Ayiti nan fen lane<br />

80 yo pou l al ede dechouke rejim Divalye a. Li t al kanpe sou teren an<br />

ankò apre koudeta 1991 la pou l te goumen kont lame ak makout yo:<br />

li te kont retou Aristid ak lame Meriken an. Li te vle se ak fòs pèp la pou<br />

l tounen.<br />

Ou p ap janm ka bliye l, si ou te rankontre l, si ou te tande l nan radyo<br />

k ap di : Se pou nou met gason sou nou pou n al kraze leta gangstè,<br />

bandi, kowonpi k ap dirije Ayiti a. Se yon jenerasyon militan ki pèdi yon<br />

manm li. Li mouri, men l ap viv nan lit k ap kontinye an Ayiti kounye a<br />

pou souverènte ak liberasyon Ayiti ak mas popilè yo.<br />

N ap voye yon kondoleyans espesyal bay madanm li Monique Fanfan<br />

Moss: lanmou san kondisyon li te ba li a, se gwo remèd ki te fè<br />

l viv pi long.<br />

N ap salye pitit li Stephanie Claire Moss, Akisha Berette Moss, Faradia<br />

Berette Moss.<br />

Frè l Enjenyè Edgar Moss ak fanmi l. Sè l Shirley Moss ak fanmi l. Neve<br />

ak nyès: Michael Shaw, Christian Moss, Frederick Moss, Dominique<br />

Moss. Monnonk li Garmanuel Arty ak fanmi l. Kouzen ak kouzin li Ketty<br />

Smith, Denise Edmond, Fernand Arty, Gontrand Arty, Raymond Augustin,<br />

Irma Augustin, Enjenyè Reynold Augustin, Irmide Augustin ak fanmi<br />

yo. Mme Ela Leroy ak fiy li Ruth Leroy ak fanmi yo. Bòfrè ak Bèlsè l:<br />

Mme Evelyne Fanfan, Jean-Robert Fanfan, Dr. Joseph Fanfan, Dr Paule<br />

Marie Fanfan, Enjenyè Lesly Fanfan, Dr. Elsy Fanfan,<br />

Dr. Michelle Fanfan ak fanmi yo.<br />

Y ap fè ekspozisyon an Vandredi 30 Janvye <strong>2015</strong> sòti 4 è pou 9 è<br />

nan aswè nan Caribe Funeral Home, 1922 Utica Avenue, Brooklyn,<br />

NY 11234, Tel.: (718) 444-1818.<br />

Sèvis finèb: Samdi 31 Janvye <strong>2015</strong> a 9è nan maten nan<br />

Caribe Funeral Home.<br />

Antèman: Samdi apre sèvis la nan Simityè Cypress Hills, 833<br />

Jamaica Ave, Brooklyn, NY 11208, Tel.: (718) 235-6<strong>28</strong>9. Fanmi an<br />

ap anonse pi devan ki kote y ap fè resepsyon an.<br />

Mèsi anpil!<br />

Vol. 8 • No. 29 • du <strong>28</strong> janvier au 3 février <strong>2015</strong><br />

<strong>Haiti</strong> Liberté/<strong>Haiti</strong>an Times<br />

15


Suite de la page (13)<br />

etc – et un individualisme qui a relégué<br />

toute solidarité à de très brefs moments<br />

comme celui de dimanche dernier à<br />

Paris. Pas besoin d’une manifestationspectacle<br />

qui sera aussi vite oubliée<br />

qu’une mode passagère, ni d’acheter<br />

un des trois millions d’exemplaires de<br />

Charlie Hebdo dont le tirage normal est<br />

de 60.000 – aspects tout à fait superficiels.<br />

C’est un long travail d’éducation<br />

et d’introspection qui est demandé aux<br />

citoyens de bonne volonté, afin ne<br />

plus etre surpris mais de voir plus clair<br />

et dépasser ce raisonnement simpliste<br />

exemplifié par ce jeune couple belge<br />

qui avait décidé d’aller à Paris ce 11<br />

janvier: “Nous étions anéantis par les<br />

meurtres, nous avions peur aussi. Il y<br />

a des moments dans la vie où on doit<br />

s’exprimer, et lutter”.<br />

Il faut aussi éviter une polarisation<br />

vers un autre côté tout aussi simpliste,<br />

produit du lavage de cerveau du<br />

système tel que représenté par cette<br />

enseignante française qui vitupère<br />

sur l’internet contre les immigrés musulmans<br />

qui viendraient de “pays de<br />

singes, pays de merde, pays à la con”:<br />

“Et vous comptez importer toute votre<br />

merde chez nous?”<br />

De tout temps, de par le monde<br />

entier, les sociétés ont été brassées et<br />

ainsi évolué. L’anthropologue français<br />

Charles Gardou affirme que “nul n’a<br />

l’exclusivité du patrimoine humain et<br />

social”. Il parle d’une “société inclusive”<br />

dont la caractéristique essentielle<br />

serait “d’offrir le droit de cité à<br />

tous ceux qui viennent au monde [...]<br />

Chacun a le droit d’être différent et<br />

d’habiter avec les autres”. Une autre<br />

caractéristique de cette société serait<br />

d’organiser “des institutions qui ne<br />

donnent pas l’occasion aux citoyens<br />

de se sentir humiliés ou d’en humilier<br />

d’autres”.<br />

Soit dit en passant, l’hypocrisie<br />

et la désinformation font partie d’un<br />

même ensemble visant en fin de<br />

compte à l’exploitation et la soumission<br />

de l’être humain. Ainsi, tout pareil<br />

est le message de Diana Filippova, une<br />

représentante de la jeune génération<br />

de travailleurs, dans une “Lettre ouverte<br />

aux élus, dirigeants, syndicats,<br />

philosophes, économistes et tous les<br />

autres”, où elle dénonce la fausseté des<br />

dirigeants et énumère la longue série<br />

d’atteintes au bien-être et à la dignité<br />

humaine, non pas cette fois sur le plan<br />

politique mais économique. Incidemment,<br />

cette même indignation pourrait<br />

s’élever contre les décideurs nationaux<br />

et internationaux de la Grèce en<br />

crise. “Vous dites que le travail est la<br />

clef de notre épanouissement et du<br />

vivre-ensemble. Nous ne parvenons<br />

pas à trouver le moindre signe de bonheur<br />

dans l’enchaînement des tâches<br />

répétitives, la pression hiérarchique et<br />

l’insécurité psychologique latente [...]<br />

Aujourd’hui, votre discours a perdu le<br />

ton enjoué du siècle dernier et s’est<br />

teinté d’intonations culpabilisantes,<br />

moralisatrices, prescriptrices. Il faut<br />

travailler à tout prix, dites-vous, car<br />

l’effort mène au salut psychologique<br />

et social tandis que l’inactivité condamne<br />

notre société à l’assistanat<br />

permanent [...] Votre voix devient<br />

rauque lorsque vous nous rappelez<br />

publiquement que nous devons purger<br />

notre dette à l’égard de la société et<br />

de l’Etat – dette originelle dont nous<br />

avons hérité dès notre naissance [...]<br />

Votre jeu est vieux comme le monde et<br />

il est si simple d’y voir clair: la moralisation<br />

du travail est – et a toujours<br />

été – le meilleur instrument de contrôle<br />

physique, psychologique et social<br />

des hommes. Vous vantez l’effort<br />

dans la tradition judéo-chrétienne:<br />

l’effort soigne la paresse, détourne<br />

des tentations et enseigne l’humilité.<br />

L’érection du plein emploi en objectif<br />

millénaire vous permet de rationaliser<br />

le déséquilibre des rapports de force<br />

entre employeur et employé, tout en<br />

fournissant un formalisme juridique<br />

à l’aliénation des moyens de production.<br />

[...] Arrêtez votre cinéma, car<br />

nous ne croyons plus à vos discours<br />

et vous dénions toute autorité morale<br />

[... La valeur purement économique<br />

du travail n’a jamais autant stagné,<br />

ravivant des inégalités que les sociétés<br />

occidentales n’ont pas connues depuis<br />

le début du siècle dernier. Aujourd’hui,<br />

nous avons besoin de vous pour définir<br />

un système satisfaisant de valorisation<br />

de notre production, car si le<br />

travail n’est pas notre seul salut, il est<br />

encore notre principal gagne-pain”.<br />

Ainsi, il y a des lueurs. Certains<br />

se rendent compte qu’on est solidaire<br />

sur la planète, et que ce qui arrive aux<br />

autres finira par Nous toucher aussi,<br />

comme en Allemagne nazie par exemple<br />

où on a commencé par les juifs,<br />

puis les gitans, puis les communistes,<br />

et pour finir tout le monde y est passé<br />

dans une véritable boucherie humaine.<br />

Plusieurs voix s’élèvent – et<br />

pas les moindres juives – pour faire<br />

ces connexions, mais elles se font peu<br />

entendre dans le fracas des medias<br />

commerciaux.<br />

Dans un article intitulé, “Comment<br />

les politiques de Netanyahu<br />

alimentent l’antisémitisme”, Alon<br />

Ben-Meir professeur à la New York<br />

University et auteur et négociateur<br />

au Moyen-Orient, montre du doigt la<br />

clé du problème: “Il incombe tout particulièrement<br />

à Israël de faire la juste<br />

chose et cesser de jeter de l’huile sur le<br />

feu. “Ce n’est pas par pur hasard que<br />

le monde entier, y compris l’ami et allié<br />

le plus proche d’Israël – les États-<br />

Unis – rejette le plan de colonisation<br />

et la continuation de l’occupation, et<br />

ce n’est pas un hasard s’il y a des<br />

pics dans les incidents antisémites<br />

au niveau mondial chaque fois que le<br />

conflit israélo-palestinien s’embrase.<br />

“Netanyahu doit accepter le<br />

fait que l’occupation est l’une des<br />

causes principales (mais pas la<br />

source) derrière la hausse récente de<br />

l’antisémitisme. Au lieu de se concentrer<br />

sur la manière d’y mettre fin, il<br />

appelle les juifs français à immigrer en<br />

Israël où ils ‘deviendront les oppresseurs’<br />

des Palestiniens».<br />

Ben-Meir nous fait également<br />

remarquer que “80 fois plus<br />

d’Israéliens ont été tués en Israël par<br />

des kamikazes et actes de violence<br />

au cours des 20 dernières années que<br />

tous les Juifs tués par des terroristes<br />

en Europe sur la même période de<br />

temps”. Les tueries du Moyen-Orient<br />

et celles de Paris sont les deux faces<br />

de la même monnaie. Hollande voulait<br />

nous le faire oublier en dissociant ces<br />

événements.<br />

Dans un entretien à l’Humanité,<br />

un autre juif, Pierre Stambul de<br />

l’Union juive française pour la paix,<br />

nous montre la vraie face des personnages<br />

que j’ai cités en 1ère partie: “On<br />

a été horrifié par ces actes. Mais aussi<br />

choqué, dimanche, par le fait de voir<br />

défiler, à Paris, Benyamin Netanyahou,<br />

Avigdor Liberman [ministre des<br />

affaires étrangères] et Naftali Bennett<br />

[ministre de l’économie], trois criminels<br />

de guerre, qui auraient dû être<br />

jugés depuis longtemps par la Cour<br />

pénale internationale pour les crimes<br />

commis à Gaza. Dans la foulée, le<br />

même Netanyahou a dit aux juifs<br />

de France : « La seule solution pour<br />

vous, c’est de partir. » C’est insupportable.<br />

La question de l’antisémitisme<br />

en France n’a certes jamais été réglée.<br />

Mais appeler au départ des juifs de<br />

France vers Israël, c’est tenter de la<br />

régler sur le dos des Palestiniens, en<br />

allant coloniser encore un peu plus la<br />

Palestine”...<br />

Shlomo Sand confirme, lui aussi,<br />

ce que nous disions à propos de la politique<br />

française et en général occidentale<br />

au Moyen-Orient. Il commence<br />

par établir son “antipathie fondamentale<br />

envers les bases oppressives des<br />

trois grandes religions monothéistes<br />

occidentales”, et relève dans Charlie-<br />

Hebdo “une haine manipulatrice destinée<br />

à séduire davantage de lecteurs,<br />

évidemment non-musulmans. [...]<br />

Déjà, en 2006, j’avais perçu comme<br />

une pure provocation, le dessin de<br />

Mahomet coiffé d’un turban flanqué<br />

d’une grenade. Ce n’était pas tant une<br />

caricature contre les islamistes qu’une<br />

assimilation stupide de l’islam à la terreur<br />

; c’est comme si l’on identifiait le<br />

judaïsme avec l’argent !<br />

“On fait valoir que Charlie s’en<br />

prend, indistinctement, à toutes les<br />

religions, mais c’est un mensonge.<br />

Certes, il s’est moqué des chrétiens, et,<br />

parfois, des juifs ; toutefois, ni le journal<br />

danois, ni Charlie ne se seraient<br />

permis, et c’est heureux, de publier<br />

une caricature présentant le prophète<br />

Moïse, avec une kippa et des franges<br />

rituelles, sous la forme d’un usurier à<br />

l’air roublard, installé au coin d’une<br />

rue. Il est bon, en effet, que dans la<br />

civilisation appelée, de nos jours, «<br />

judéo-chrétienne », il ne soit plus possible<br />

de diffuser publiquement la haine<br />

antijuive, comme ce fut le cas dans un<br />

passé pas très éloigné. Je suis pour la<br />

liberté d’expression, tout en étant opposé<br />

à l’incitation raciste” (traduit de<br />

l’hébreu).<br />

De toute façon nous parlons<br />

d’une très illusoire liberté d’expression<br />

à la définition caméléonesque. J’ai<br />

des interlocuteurs aux Etats-Unis qui<br />

m’ont demandé il y a déjà longtemps<br />

de ne plus communiquer avec eux sur<br />

des sujets du Moyen-Orient car “on”<br />

écoute et ils craignent d’être mis sur<br />

des listes noires... Et je parle uniquement<br />

de commentaires et d’échange<br />

d’idées. Ces mêmes quatre partis belges<br />

qui trouvaient il y a quelques mois<br />

que Charlie Hebdo jetait de l’huile sur<br />

le feu se sont retrouvés à Paris pour<br />

protester contre cette atteinte à la liberté<br />

d’expression...<br />

Shlomo Sand établit ensuite<br />

clairement la responsabilité de ces<br />

malheureux événements. “Les dirigeants<br />

occidentaux, loin d’encourager<br />

les « voltairiens et les rousseauistes<br />

» au Moyen-Orient, apportent tout<br />

leur soutien aux régimes religieux les<br />

plus répressifs. [...] comment ne pas<br />

s’interroger sur le fait que, depuis plus<br />

d’un an, tant de soldats français sont<br />

présents en Afrique pour « combattre<br />

contre les djihadistes », alors même<br />

qu’aucun débat public sérieux n’a eu<br />

lieu en France sur l’utilité où les dommages<br />

de ces interventions militaires<br />

? Le gendarme colonialiste d’hier, qui<br />

porte une responsabilité incontestable<br />

dans l’héritage chaotique des frontières<br />

et des régimes, est aujourd’hui «<br />

rappelé » pour réinstaurer le « droit » à<br />

l’aide de sa force de gendarmerie néocoloniale.<br />

Avec le gendarme américain,<br />

responsable de l’énorme destruction<br />

en Irak, sans en avoir jamais émis<br />

le moindre regret, il participe aux bombardements<br />

des bases de « daesch ».<br />

Allié aux dirigeants saoudiens « éclairés<br />

», et à d’autres chauds partisans de<br />

la « liberté d’expression » au Moyen-<br />

Orient, il préserve les frontières du<br />

partage illogique qu’il a imposées, il y<br />

a un siècle, selon ses intérêts impérialistes.<br />

Il est appelé pour bombarder<br />

ceux qui menacent les précieux puits<br />

de pétrole dont il consomme le produit,<br />

sans comprendre que, ce faisant, il invite<br />

le risque de la terreur au sein de la<br />

métropole”...<br />

Sur une radio belge, dans le<br />

cadre d’une émission culturelle sur<br />

Ramzi Abou Redouane j’ai entendu un<br />

exposé très poétique d’une personne<br />

qui demandait: “Peut-on s’indigner<br />

tous de tout?” Et il mentionnait un<br />

cas d’euthanasie d’un malade psychiatrique.<br />

“Quel est le rapport avec Charlie?<br />

C’est un cas de société. Il faut être<br />

attentif à toute minute, à tout moment<br />

[...] La réaction des pouvoirs n’est pas<br />

du tout appropriée – restreindre encore<br />

plus les libertés civiles. Il faut restaurer<br />

la beauté”.<br />

Nul n’est censé ignorer la loi,<br />

est un principe reconnu. Nul n’est innocent<br />

dis-je. Nous devons devenir<br />

conscient de la portée de nos actes.<br />

Solidaires de ce qui se passe au sein<br />

de la société mondiale. Nous achetons<br />

un lainage fait au Bangladesh,<br />

nous traitons à terme des marchés de<br />

cacao péruvien, nous exportons nos<br />

déchets nucléaires et autres, nous buvons<br />

du café angolais, nous apportons<br />

des produits de l’autre bout du monde<br />

dans des bateaux-containers immenses<br />

(voir les images saisissantes du<br />

documentaire Le Syndrome du Titanic<br />

de Nicolas Hulot qui ajoute un “élément<br />

explosif” au drame écologique:<br />

l’humiliation des populations), nous<br />

servons du jus fait avec des oranges<br />

brésiliennes cueillies par des ouvriers<br />

saisonniers qui font 3.000 kilomètres<br />

pour aller récolter deux tonnes par jour<br />

s’ils veulent gagner le salaire minimum<br />

de neuf euros quotidiens, nous allons<br />

en vacances en Thaïlande, j’achète de<br />

la citronelle élevée en Israël, tu votes<br />

pour un parti d’extrême-droite. Nos<br />

actions touchent directement une personne<br />

de l’autre côté du globe...<br />

... ou à côté de Nous... Nous<br />

pouvons être aveugles, ou simplement<br />

fermer les yeux. “Un vent fétide<br />

de racisme dangereux flotte sur<br />

l’Europe”, dit Shlomo Sand, qui note<br />

qu’“en France ou au Danemark, en Allemagne<br />

ou en Espagne où vivent des<br />

millions de travailleurs musulmans,<br />

le plus souvent affectés aux tâches<br />

les plus pénibles, au bas de l’échelle<br />

sociale, il faut faire preuve de la plus<br />

grande prudence avant de critiquer<br />

l’islam, et surtout ne pas le ridiculiser<br />

grossièrement. Aujourd’hui, et tout<br />

particulièrement après ce terrible massacre,<br />

ma sympathie va aux musulmans<br />

qui vivent dans les ghettos adjacents<br />

aux métropoles, qui risquent fort<br />

de devenir les secondes victimes des<br />

meurtres perpétrés à Charlie Hebdo et<br />

dans le supermarché Hyper casher”.<br />

Dernières nouvelles à l’Agence<br />

France Presse de ce 24 janvier: “l’ONU<br />

accuse Israël de raser les habitations<br />

de 77 Palestiniens”. “Certaines de<br />

ces structures démolies avaient été<br />

fournies par la communauté internationale<br />

pour soutenir des familles vulnérables”,<br />

précise le Bureau des Nations<br />

Unies pour la coordination des<br />

affaires humanitaires (OCHA).<br />

«Les démolitions qui aboutissent<br />

à des expulsions forcées et des<br />

déplacements vont à l’encontre des<br />

obligations d’Israël en vertu du droit<br />

international et créent de la souffrance<br />

et des tensions inutiles [...] En 2014,<br />

selon les chiffres d’OCHA, les autorités<br />

israéliennes ont détruit 590 structures<br />

appartenant à des Palestiniens dans<br />

la zone C et à Jérusalem-Est, déplaçant<br />

1177 personnes - le plus haut<br />

niveau de déplacement en Cisjordanie<br />

depuis qu’OCHA a commencé à surveiller<br />

systématiquement la question<br />

en 2008.<br />

“Israël affirme que ces démolitions<br />

ont lieu parce que les structures<br />

ont été construites sans les permis de<br />

construction nécessaires. Les Palestiniens<br />

et les groupes de défense des<br />

droits humains disent que de telles<br />

autorisations sont systématiquement<br />

refusées, forçant des constructions<br />

sans permis.<br />

«Les politiques d’aménagement<br />

appliquées par Israël dans la zone C et<br />

à Jérusalem discriminent à l’égard des<br />

Palestiniens, leur rendant extrêmement<br />

difficile l’obtention d’un permis<br />

de bâtir», a déclaré OCHA.<br />

Une telle attitude ne peut<br />

qu’aggraver la polarisation des deux<br />

camps. Le bulldozer de la municipalité<br />

de Jérusalem a détruit le rêve de ces<br />

Palestiniens en leur sein, et peut-être<br />

celui de dix innocents à l’autre bout<br />

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Vol. 8 • No. 29 • du <strong>28</strong> janvier au 3 février <strong>2015</strong>


A travers le monde<br />

Alexis Tsipras, nouveau Premier ministre<br />

grec, a prêté serment !<br />

Par Thomas Liabot<br />

Le leader de Syriza, Alexis Tsipras, a<br />

été désigné lundi Premier ministre<br />

de la Grèce après avoir prêté serment<br />

en présence du président de la République.<br />

Arrivé en tête des législatives<br />

grecques dimanche, Alexis Tsipras, le<br />

leader de la gauche radicale Syriza, a<br />

été désigné lundi Premier ministre de la<br />

Grèce après avoir prêté serment auprès<br />

du président de la République Carolos<br />

Papoulias. "Je servirai toujours la Grèce<br />

et l'intérêt du peuple grec", a-t-il déclaré<br />

en costume bleu, sans cravate comme<br />

à son habitude, lors d'une prestation<br />

civile de serment, une première en<br />

Grèce, pays orthodoxe, où cette cérémonie<br />

revêt d'ordinaire un caractère<br />

religieux.<br />

"Une route abrupte nous attend",<br />

avait déclaré Alexis Tsipras un peu plus<br />

tôt, lors d'un bref échange avec le chef<br />

de l'Etat. Président de Syriza depuis<br />

2008 et vice-président de la Gauche<br />

européenne depuis 2010, Tsipras est le<br />

plus jeune Premier ministre depuis 150<br />

ans en Grèce. Juste après sa prestation<br />

de serment, il est allé se recueillir au<br />

mur des fusillés de Kesariani, commune<br />

proche d'Athènes, où 200 communistes<br />

ont été exécutés en 1944 par<br />

les nazis.<br />

Alliance avec les Grecs<br />

Indépendants<br />

Sans majorité absolue au Parlement,<br />

Alexis Tsipras a du trouver un accord<br />

Bolivie : Evo Morales accuse la CIA d’avoir<br />

infiltré son parti, le MAS<br />

Alexis Tsipras a prêté serment en présence du président<br />

grec Carolos Papoulias.<br />

avec le petit parti nationaliste des Grecs<br />

indépendants, un parti de droite souverainiste.<br />

Les deux formations vont<br />

cumuler une majorité de 162 sièges<br />

(149+13) sur 300 sans que la répartition<br />

des postes au sein du futur gouvernement<br />

soit encore connue. Le parti<br />

souverainiste des Grecs Indépendants<br />

développe une rhétorique anti-austérité<br />

très ferme, comme celle de Syriza<br />

; mais défend des positions nationalistes<br />

et conservatrices sur le plan des<br />

mœurs. Il avait déjà indiqué avant les<br />

élections son intention de s'allier avec<br />

Syriza pour mettre fin "aux mesures de<br />

rigueur".<br />

Le président de la Bolivie, Evo Morales,<br />

a déclaré dimanche dernier<br />

que l’Agence Centrale d’Intelligence<br />

(CIA) des États-Unis avait réussi<br />

à infiltrer son parti, le Mouvement<br />

vers le Socialisme (MAS) dans le<br />

but de créer des divisions internes.<br />

« La CIA est présente à l’intérieur<br />

du MAS ; comme ils ne peuvent pas<br />

provoquer un coup d’État depuis les<br />

États-Unis (parce que) le peuple se<br />

soulèverait, comme ils ne peuvent<br />

pas gagner démocratiquement, alors<br />

ils s’infiltrent et tentent de nous retourner<br />

les uns contre les autres »,<br />

a assuré le président durant un entretien<br />

donné aux médias nationaux.<br />

Le président a précisé que<br />

cette infiltration, au sujet de laquelle<br />

il n’a pas apporté plus de détail,<br />

s’est traduite par la démission de<br />

dirigeants régionaux de son parti<br />

qui prétendaient être candidats aux<br />

élections de gouverneurs et maires,<br />

prévues pour le mois de mars. « En<br />

plus des infiltrations de la droite, il<br />

faut ajouter l’ambition de certains<br />

militants, qui son tentés ou achetés,<br />

ce qui les pousse à la trahison », a-<br />

t-il affirmé.zLe président Morales<br />

espère néanmoins que cette année<br />

les relations [diplomatiques] entre la<br />

Les bulletins de vote n'ont été totalement<br />

dépouillés qu'à 14h lundi, au<br />

moment où Alexis Tsipras a été nommé<br />

Premier ministre. Syriza a finalement<br />

obtenu 36,34% des suffrages, avec<br />

8,53 points d'avance sur Nouvelle<br />

Démocratie (27,81%), le parti conservateur<br />

du Premier ministre sortant Antonis<br />

Samaras, qui a obtenu 76 sièges.<br />

Le parti des Grecs indépendants, souverainiste<br />

de droite, que Syriza a choisi<br />

comme allié, est arrivé sixième avec<br />

4,75% des voix et 13 députés, contre<br />

7,51% et 20 députés en 2012.<br />

Le JDD 26 janvier <strong>2015</strong><br />

Evo Morales, le président<br />

de la Bolivie<br />

Bolivie et les États-Unis puissent se<br />

normaliser ; lesquelles ont été affectées<br />

en 2008 lorsque la Bolivie a or-<br />

Un commissaire de police qui<br />

enquêtait sur l'attentat de<br />

Charlie Hebdo trouvé mort<br />

Par Stéphane Hugues<br />

donné l’expulsion de l’ambassadeur<br />

étasunien Philip Goldberg, accusé<br />

d’ingérence.<br />

Le Ministre bolivien des affaires<br />

étrangères, David Choquehuanca,<br />

a informé en décembre dernier<br />

que la Bolivie avait sollicité une<br />

réunion entre Morales et le président<br />

des États-Unis, Barack Obama, afin<br />

de renommer des ambassadeurs à La<br />

Paz et à Washington.<br />

Le commissaire Helric Fredou, souschef<br />

de la police judiciaire (PJ) de<br />

Limoges, fut trouvé avec une balle dans<br />

la tête quelques heures seulement après<br />

l'attaque terroriste contre Charlie Hebdo.<br />

Fredou faisait partie d'une équipe qui<br />

enquêtait sur les événements du 7 janvier.<br />

Les hommes qui ont tué une partie<br />

de la rédaction de Charlie Hebdo, Saïd<br />

et Chérif Kouachi, avaient fréquenté un<br />

collège et un lycée professionnel près de<br />

Limoges dans le Limousin.<br />

Le soir de l'attentat de Charlie<br />

Hebdo, Fredou avait envoyé des enquêteurs<br />

de son équipe interviewer la<br />

famille d'une des victimes de l'attentat.<br />

Il attendait leur retour pour entendre<br />

leur compte rendu. Il a commencé à préparer<br />

son rapport tout de suite après le<br />

compte-rendu. Il est resté tard à son bureau<br />

de la police judiciaire pour le finir.<br />

Un collègue l'a trouvé mort à une heure<br />

du matin le jeudi et le rapport qu’il rédigeait<br />

n'a jamais été trouvé.<br />

Pascal Cayla, du syndicat policier<br />

Alliance police nationale a dit: « Nous<br />

sommes tous abattus. C’était quelqu’un<br />

de très humain et proche des gens. »<br />

Originaire de Limoges, cet homme de<br />

44 ans avait débuté sa carrière en 1997<br />

comme officier de police judiciaire à la<br />

direction régionale de la PJ à Versailles,<br />

avant de revenir à Limoges. Il était devenu<br />

commissaire en 2007 après deux<br />

ans à l’école Saint-Cyr du Mont-Dore,<br />

avant d'être nommé chef de la sûreté<br />

départementale de la Haute-Vienne. En<br />

septembre 2010, il avait rejoint la ville<br />

de Cherbourg (Manche) pour y assurer<br />

les fonctions de commissaire central,<br />

avant de revenir à Limoges en août<br />

2012 pour être nommé directeur adjoint<br />

du service régional de la PJ.<br />

Les porte-paroles de la police affirment<br />

que c'était un suicide et qu'il<br />

s’est tué avec sa propre arme de ser-<br />

Helric Fredou, commissaire, souschef<br />

de la police judiciaire<br />

de Limoges<br />

vice. Dans les rapports initiaux sur la<br />

mort de Fredou, la police de Limoges<br />

avait déclaré que les raisons de son acte<br />

étaient pour l’instant inconnues. Toutefois,<br />

des rapports subséquents ont cité<br />

les responsables de la police disant<br />

que Fredou était déprimé et au bord<br />

de l’épuisement professionnel. Une<br />

autopsie a été pratiquée à l'Hôpital de<br />

l'Université de Limoges qui a confirmé<br />

un suicide. La police française a déclaré<br />

qu’il n’était pas possible d’établir un<br />

rapport avec les évènements relatifs à<br />

l’attentat contre Charlie Hebdo.<br />

Un an plus tôt, Fredou avait<br />

lui-même apparemment découvert le<br />

troisième policier en importance de la<br />

police judiciaire de Limoges mort dans<br />

des circonstances semblables. Cette mort<br />

avait également été qualifiée de suicide.<br />

Curieusement, les médias français n’ont<br />

virtuellement pas fait état de la mort de<br />

Fredou. Seuls trois ou quatre articles en<br />

ont parlé dans la presse française, tous<br />

dans de petits journaux régionaux ou à<br />

la télévision régionale. Dans la presse<br />

nationale, seul Le Parisien a publié un<br />

petit article. En revanche, des dizaines<br />

d'articles ont été publiés sur le sujet<br />

dans la presse anglaise, allemande, et<br />

dans les médias turcs, entre autres, dont<br />

beaucoup qualifient de suspectes les circonstances<br />

de la mort de Fredou.<br />

Wsws 17 janvier <strong>2015</strong><br />

Morales, qui a appuyé les gestions<br />

de son ministre, a assuré qu’il<br />

ne regrettait pas d’avoir expulsé de<br />

son pays le représentant diplomatique<br />

des États-Unis. (...)<br />

Source : La Jornada 5 janvier<br />

<strong>2015</strong><br />

Traduit de l’espagnol par Luis<br />

Alberto Reygada<br />

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Vol. 8 • No. 29 • du <strong>28</strong> janvier au 3 février <strong>2015</strong><br />

<strong>Haiti</strong> Liberté/<strong>Haiti</strong>an Times<br />

17


Cuba, Nicaragua, Panama : vers une<br />

nouvelle architecture géopolitique<br />

de l’Amérique latine<br />

Par Emir Sader<br />

Il a suffi qu’intervienne la normalisation<br />

des relations diplomatiques entre<br />

Cuba et les Etats-Unis – qui laisse entrevoir<br />

la fin de l’embargo imposé par<br />

Washington à La Havane – pour que<br />

bougent les pièces sur l’échiquier commercial<br />

et géopolitique de l’Amérique<br />

latine. Dans ce contexte, le port de<br />

Mariel, rénové et élargi, ainsi que sa «<br />

zone spéciale de développement » [1],<br />

sont appelés à jouer un rôle stratégique<br />

majeur. Mariel sera l’un des nœuds par<br />

lesquels passeront les nouveaux flux<br />

commerciaux qui s’intensifient dans<br />

le monde et qui comptent parmi leurs<br />

acteurs les plus importants la Chine et<br />

l’Amérique latine.<br />

Toutefois, d’autres dynamiques<br />

régionales contribuent à façonner la<br />

nouvelle configuration de la géopolitique<br />

mondiale. Le canal de Panama<br />

avait changé celle du monde lorsqu’il<br />

fut inauguré il y a un peu plus d’un<br />

siècle. A cette époque, les États-Unis<br />

avaient repris le projet, qui avait<br />

échoué et avorté, la construction du<br />

canal par la France. Cela mettait fin à<br />

une étape du commerce mondial, pour<br />

en ouvrir une nouvelle.<br />

Avant l’ouverture du canal de Panama,<br />

la totalité du commerce et de la circulation<br />

entre l’Atlantique et le Pacifique se<br />

réalisait en effet par le Cône Sud, avec<br />

tout ce que cela représentait de perte de<br />

temps et de ressources. En reprenant<br />

en main le projet en 1903 après son<br />

abandon par la France, Washington a<br />

poussé à la séparation du Panama avec<br />

la Colombie pour donner naissance à<br />

un pays qui existerait autour du canal,<br />

placé sous tutelle nord-américaine.<br />

C’est ainsi que le canal devint la chasse<br />

gardée des Etats-Unis durant cent ans.<br />

C’est également de cette manière<br />

que surgit ce que les Panaméens appellent<br />

« l’avenue du monde », la seule<br />

voie de communication entre les deux<br />

océans les plus importants de la planète,<br />

entre les deux plus importantes<br />

régions du monde. Malgré la volonté<br />

manifestée par les États-Unis de faire<br />

avec la zone du canal ce qu’ils font<br />

encore aujourd’hui avec la base de<br />

Guantanamo à Cuba, c’est-à-dire en<br />

prolonger indéfiniment l’occupation,<br />

le dirigeant nationaliste panaméen<br />

Omar Torrijos avait exigé le respect<br />

de l’accord (Carter- Torrijos- [2]) et<br />

obtenu que le canal passe sous contrôle<br />

du gouvernement panaméen le<br />

31 décembre 1999. Ce qui n’empêche<br />

nullement Washington de continuer à<br />

jouer un rôle de surveillance militaire<br />

de la zone.<br />

A mesure que le commerce maritime<br />

s’est accru, de même que la taille<br />

des bateaux, le canal de Panama s’est<br />

révélé insuffisant pour assurer les communications<br />

maritimes entre les deux<br />

océans. Le 22 octobre 2006, le pays<br />

approuvait, par référendum national,<br />

un projet de modernisation du canal<br />

(conclu avec une entreprise espagnole),<br />

soit pratiquement la construction<br />

d’un autre canal dont l’inauguration<br />

est prévue fin <strong>2015</strong>. La date initiale a<br />

dû être repoussée suite à de difficiles<br />

renégociations liées à l’augmentation<br />

des coûts des travaux.<br />

pe un autre, beaucoup plus ambitieux<br />

en termes de communication<br />

maritime et de redistribution des cartes<br />

stratégiques. Il s’agit de la construction<br />

par le Nicaragua d’un nouveau canal<br />

entre les deux océans. Le projet, encouragé<br />

depuis longtemps par la géographie<br />

même du Nicaragua – un pays<br />

qui dispose de grands lacs pouvant être<br />

utilisés pour la construction d’un tel<br />

ouvrage – va finalement se concrétiser<br />

[3].<br />

La responsabilité de sa construction<br />

et de son financement a été confiée<br />

à un milliardaire chinois et à sa<br />

société de travaux publics. Le projet a<br />

été élaboré en peu de temps et a recueilli<br />

l’approbation du gouvernement<br />

du président Daniel Ortega, mais il est<br />

confronté à des difficultés dans sa mise<br />

Port de Mariel-Cuba | Crédits photo : cubadebate.cu<br />

en œuvre.<br />

D’une part, la construction de<br />

ce canal changera l’avenir du Nicaragua.<br />

Avec lui, le pays disposera de son<br />

principal instrument de développement<br />

économique grâce à son important trafic,<br />

d’autant que s’y ajouteront d’autres<br />

constructions annexes, entre autres un<br />

nouvel aéroport, et une zone franche.<br />

D’autre part, des mouvements populaires<br />

se sont organisés contre le projet<br />

pour protester contre les conséquences<br />

qu’entraînera sa réalisation. Il a en effet<br />

été conçu sans élaboration d’un<br />

plan de réglementation des dommages<br />

environnementaux et sans réelles négociations<br />

avec les quelque trente mille<br />

paysans qui seront déplacés de leurs<br />

terres. Le gouvernement et l’entreprise<br />

chinoise ont simplement indiqué qu’ils<br />

recevront une juste indemnisation. Au<br />

moment où devaient commencer les<br />

travaux, se sont produites de grandes<br />

mobilisations, non seulement dans les<br />

zones concernées, mais aussi dans la<br />

capitale, Managua, donnant lieu à des<br />

affrontements avec la police et à des<br />

dizaines d’arrestations.<br />

Un projet de cette envergure,<br />

avec toutes ses retombées potentielles,<br />

est mis en œuvre avec une absence<br />

quasi totale de mesures de prévention<br />

des effets que sa construction va<br />

entraîner, et il provoque l’hostilité au<br />

lieu de susciter la fierté de posséder une<br />

telle infrastructure. Le gouvernement<br />

peut continuer à répondre aux mobilisations<br />

en les faisant réprimer par la<br />

police, mais l’occupation par une partie<br />

des paysans des territoires sur lesquels<br />

devraient commencer les travaux en<br />

rend concrètement l’ouverture difficile.<br />

Cette situation oblige le gouvernement<br />

à d’épineuses négociations de dernière<br />

minute avec les paysans qui disent<br />

refuser les indemnisations et vouloir<br />

rester sur leurs terres.<br />

La construction du canal du<br />

Nicaragua aura de nombreuses conséquences,<br />

à commencer par la fin du<br />

monopole du canal de Panama et de la<br />

tutelle des États-Unis sur la circulation<br />

maritime interocéanique. En synergie<br />

avec le port de Mariel, il va faciliter les<br />

flux impliquant des pays qui connaissent<br />

une expansion à la fois de leur<br />

commerce et de leur influence politique,<br />

comme c’est le cas de la Chine<br />

et du Brésil.<br />

Les transformations du paysage<br />

international, qui seront accélérées par<br />

les très importants accords des BRICS<br />

signés à Fortaleza au Brésil en juillet<br />

2014 [4], trouvent une expression régionale<br />

avec l’inauguration du port de<br />

Mariel et les travaux de construction<br />

du canal du Nicaragua.<br />

Notes<br />

[1] Situé à 40 kilomètres de La<br />

Havane, ce port est destiné à recevoir<br />

les porte-conteneurs « post-panamax »<br />

qui peuvent transporter jusqu’à 13 000<br />

conteneurs (ou boîtes). Il vise à placer<br />

Cuba au cœur des nouvelles routes<br />

commerciales maritimes Atlantique/<br />

Pacifique.<br />

[2] Signé en 1977 entre Omar<br />

Torrijos et Jimmy Carter, cet accord a<br />

organisé la restitution du canal au 31<br />

décembre 1999. Il est désormais placé<br />

sous la responsabilité exclusive de<br />

l’Autorité du canal de Panama, agence<br />

du gouvernement panaméen.<br />

[3] Le projet de canal interocéanique<br />

du Nicaragua (278 kilomètres<br />

de long) reliera l’océan Atlantique à<br />

l’océan Pacifique en utilisant le lac du<br />

Nicaragua (ou lac Cocibolca). Il devrait<br />

permettre le transit des « post-postpanamax<br />

» de 250 000 tonnes mesurant<br />

jusqu’à 450 mètres de long et pouvant<br />

transporter plus de 14 000 boîtes.<br />

Pour la réalisation des ces travaux, le<br />

gouvernement de Daniel Ortega a octroyé,<br />

en juin 2013, une concession<br />

de cinquante ans (renouvelable une<br />

fois) à Hongkong Nicaragua Development<br />

Investment (HKND), une société<br />

dirigée par l’homme d’affaires chinois<br />

Wang Jing.<br />

Sur l’ensemble du sujet, lire<br />

François Musseau, « Fièvre des<br />

canaux en Amérique centrale », Le<br />

Monde diplomatique, septembre 2014<br />

(http://www.monde-diplomatique.<br />

fr/2014/09/MUSSEAU/50759 ).<br />

[4] Lire « Les BRICS passent à<br />

la vitesse supérieure », Mémoire des<br />

luttes (http://www.medelu.org/Les-<br />

BRICS-passent-a-la-vitesse ).<br />

Source : Página 12<br />

Traduction et annotations :<br />

Mireille Azzoug<br />

Edition et annotations : Mémoire<br />

des luttes 14 janvier <strong>2015</strong><br />

Suite de la page (6)<br />

nan dyaspora a te leve kanpe,<br />

nan okazyon lanmò diktatè<br />

Franswa Divalye ak prestasyon<br />

sèman pitit li Janklod kòm prezidan<br />

avi, pou mete sou pye yon<br />

gwo mouvman pwotestsasyon<br />

ak rezistans. Pou denonse rejim<br />

ereditè a ak sipò peyi enperyalis<br />

yo t ap ba li kont enterè pèp ayisyen<br />

an e pou pote kole ak lit ki<br />

t ap mennen anndan peyi a pou<br />

dechouke gouvènman makout<br />

sanginè a. Nou te siyale kouman<br />

mouvman an te limite depi<br />

li parèt, akoz karaktè tiboujwa li<br />

epi koneksyon li pa t genyen ase<br />

ak mouvman revolisyonè anndan<br />

peyi a ki dayè te trè fèb. Sa<br />

pèmèt nou konstate aksyon patriyotik<br />

la pa t ka rive lwen toutotan<br />

yon mouvman revolisyonè<br />

pa t rive devlope ann Ayiti. Nou<br />

admèt sepandan, gen kèk bon<br />

bagay ki te reyalize pandan eksperyans<br />

sa a. Gen yon pakèt lide<br />

ki te diskite. Gen yon bann lide<br />

reyaksyonè moun te bije foure<br />

nan pòch dèyè yo. Gen yon pakèt<br />

lide pwogresis tou patriyòt yo te<br />

atrap e aksepte pou yo vanse pi<br />

devan. Pi gwo verite a se te rive<br />

admèt : chanjman veritab ki pou<br />

fèt nan enterè mas popilè yo, se<br />

Ayiti pou li fèt e se ayisyen ki<br />

pou fè l. Gen anpil lòt tèm ki ta<br />

merite debat, anpil lòt aspè lan<br />

mouvman an pou nou ta sènen.<br />

Men, kad travay sa a pa pèmèt<br />

nou grandi demach la plis toujou.<br />

Li lè li tan pou espesyalis<br />

syans sosyal yo al fouye zo nan<br />

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pan istwa sa a anpil moun ap<br />

tann pou dekouvri. Dayè istwa<br />

rejim Divalye yo poko fin ekri e<br />

li poko janm ap fin ekri.<br />

Nòt<br />

(Endnotes)<br />

1 Kò represif militè konseye<br />

ameriken ede gouvènman<br />

Janklod Divalye a mete kanpe<br />

pou pwoteje prezidan an epi<br />

konbat kominis.<br />

2 Biznis Minis Enteryè<br />

Lucner Cambronne monte pou<br />

vann plasma ak kadav ayisyen<br />

bay inivèsite ameriken.<br />

3 Twa patriyòt ayisyen<br />

(2gason, yon fi) kidnape anbasadè<br />

ak konsil ameriken an<br />

(Clinton Knox ak Ward Christensen)<br />

23 janvye 1973. Kòmando<br />

Champosin, se te non<br />

gwoup la, te boukante diplomat<br />

yo kont liberasyon 12 prizonye<br />

politik.<br />

4 Politisyen chalatan ki<br />

fè gwo bwi lan Nouyòk pandan<br />

detwa mwa lan dezyèm mwatye<br />

ane 70 yo, monte gouvènman<br />

an egzil pou sifonnen lajan<br />

konpatriyòt ayisyen nan bi pou<br />

rantre sang rate tèt an Ayiti epi<br />

ranplase Janklod Divalye ak sipò<br />

depatman deta meriken.<br />

5 Ibid.<br />

6 Jeneral Paul Eugène<br />

Magloire, prezidan Ayiti 1950-<br />

1956.<br />

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18 <strong>Haiti</strong> Liberté/<strong>Haiti</strong>an Times<br />

Vol. 8 • No. 29 • du <strong>28</strong> janvier au 3 février <strong>2015</strong>


Suite de la page (14)<br />

Corée du Nord en avançant des accusations<br />

sans fondement que la Corée<br />

du Nord a piraté Sony, et tout en recherchant<br />

une confrontation avec la<br />

Chine. Le département d’Etat américain<br />

a repoussé l’appel au dialogue<br />

lancé par la Corée du Nord et attise les<br />

tensions sur la péninsule coréenne en<br />

prévoyant au printemps des exercices<br />

militaires conjoints avec la Corée du<br />

Sud. Ils alimentent simultanément les<br />

conflits avec la Chine en Mer de Chine<br />

du Sud.<br />

Dans sa course à la guerre,<br />

l’impérialisme américain n’est pas<br />

seul. Les puissances impérialistes plus<br />

faibles avancent leurs propres intérêts.<br />

L’Allemagne et le Japon se sont tous<br />

deux débarrassés de leurs prétentions<br />

pacifistes d’après la Seconde guerre<br />

mondiale au profit d’une résurgence<br />

ouverte du militarisme. La France<br />

s’est saisie de la récente attaque terroriste<br />

à Paris pour justifier une escalade<br />

des interventions impérialistes au<br />

Moyen-Orient, en Afrique et ailleurs.<br />

Des troupes canadiennes échangent<br />

des tirs avec l'EI en Irak, tandis que<br />

l’Australie s'offre en partenaire agressif<br />

du « pivot vers l’Asie » de Washington.<br />

Pendant qu’Obama prétend<br />

mener une lutte contre le « terrorisme<br />

» en Syrie et en Irak, Israël, le principal<br />

allié des Etats-Unis au Moyen-Orient,<br />

est en train d’armer et d’assister la<br />

filiale d’al Qaïda en Syrie – comme<br />

Washington l’avait fait auparavant<br />

– tout en commettant des attaques<br />

provocatrices visant à déclencher une<br />

guerre dans toute la région.<br />

Comme en 1914 et en 1939, ce<br />

qui conduit à cette éruption mondiale<br />

du militarisme est la crise systémique<br />

prolongée du capitalisme mondial dans<br />

laquelle chaque puissance impérialiste<br />

cherche à s’en tirer aux dépens de ses<br />

rivaux.<br />

Comme l’expliquait Léon<br />

Trotsky, le co-dirigeant de la Révolution<br />

russe, dans sa brochure célèbre<br />

écrite il y a un siècle, La Guerre et<br />

l’Internationale, la cause fondamentale<br />

de la guerre se trouvent dans les<br />

contradictions du système capitaliste<br />

mondial et surtout entre le caractère<br />

mondial de la production capitaliste<br />

et le système des Etats-nation dans<br />

lequel sont enracinés le capitalisme et<br />

la propriété privé des moyens de production.<br />

La guerre mondiale qui a éclaté<br />

en 1914, écrivait Trotsky, est «<br />

l’effondrement le plus colossal dans<br />

l’histoire d’un système économique<br />

détruit par ses propres contradictions<br />

internes. » Elle a démontré « la banqueroute<br />

historique » de tous ceux «<br />

qui eurent pour mission de guider la<br />

société bourgeoise, de parler en son<br />

nom et de l’exploiter ».<br />

Alors que la guerre est « la<br />

méthode par laquelle le capitalisme,<br />

à l’apogée de son développement,<br />

cherche à résoudre ses contradictions<br />

insolubles, » Trotsky poursuit en disant,<br />

la classe ouvrière doit y opposer<br />

« sa propre méthode, la méthode de la<br />

révolution socialiste. »<br />

Cent ans après que ces lignes<br />

furent écrites, le système capitaliste<br />

confronte l’humanité à la menace<br />

d’une catastrophe encore plus grande<br />

: une troisième guerre mondiale nucléaire.<br />

Ceci donne aux alternatives<br />

énoncées par Trotsky en 1914 une<br />

puissance et une urgence encore plus<br />

grandes. Le seul moyen d’éviter la<br />

catastrophe que prépare le capitalisme<br />

mondial est la construction d'un<br />

mouvement anti-guerre de masse par<br />

la classe ouvrière internationale sur la<br />

base de l’internationalisme socialiste.<br />

Wsws 23 janvier <strong>2015</strong><br />

Suite de la page (14) Washington se révolte contre Obama !<br />

Poutine a renversé la stratégie de<br />

l’Otan », par Thierry Meyssan, Оdnako<br />

(Russie), Réseau Voltaire, 8 décembre<br />

2014.<br />

[5] « Comment le Conseil des<br />

relations étrangères détermine la diplomatie<br />

US », Réseau Voltaire, 25 juin<br />

2004.<br />

[6] « This Is Obama’s Last Foreign<br />

Policy Chance », Leslie Gelb, The<br />

Daily Beast, January 14, <strong>2015</strong>.<br />

[7] « John McCain, le chef<br />

d’orchestre du « printemps arabe », et le<br />

Calife », par Thierry Meyssan, Réseau<br />

Voltaire, 18 août 2014.<br />

[8] « Le CNAS, version démocrate<br />

de l’impérialisme conquérant », par<br />

Thierry Meyssan, Réseau Voltaire, 6<br />

janvier <strong>2015</strong>.<br />

[9] « Robert B. Zoellick, maître<br />

d’œuvre de la globalisation », Réseau<br />

Voltaire, 10 mars 2005.<br />

[10] « Richard Armitage, le baroudeur<br />

qui rêvait d’être diplomate »,<br />

Réseau Voltaire, 8 octobre 2004.<br />

[11] « Dov Zakheim, la caution<br />

du Pentagone », par Paul Labarique,<br />

Réseau Voltaire, 9 septembre 2004.<br />

[12] « Le retour d’Henry Kissinger<br />

», par Thierry Meyssan, Réseau<br />

Voltaire, <strong>28</strong> novembre 2002.<br />

[13] « La stratégie anti-russe de<br />

Zbigniew Brzezinski », par Arthur Lepic,<br />

Réseau Voltaire, 22 octobre 2004.<br />

[14] « James A. Baker III, un ami<br />

fidèle », Réseau Voltaire, 16 décembre<br />

2003.<br />

Réseau Voltaire International<br />

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Vol. 8 • No. 29 • du <strong>28</strong> janvier au 3 février <strong>2015</strong><br />

<strong>Haiti</strong> Liberté/<strong>Haiti</strong>an Times<br />

19


Résultats et Classements de<br />

la CAN <strong>2015</strong><br />

La saint Valentin en poésie et en chanson!<br />

Groupe A<br />

Cl Equipe Pts<br />

1 Congo 7 points<br />

2 Guinée EQ 5 points<br />

3 Gabon 3 points<br />

4 Burkina Faso 1 point<br />

Groupe B<br />

1 Tunisie 5 points<br />

2 Rd COngo 3 points<br />

3 Cap Vert 3 points<br />

4 Zambie 2 points<br />

Suite de la page (12)<br />

agriculteurs et des étudiants qui avaient<br />

déjà une certaine tradition de l’intégration<br />

régionale.<br />

Quant aux sciences sociales, un<br />

processus croissant d’intégration régionale<br />

s’est développé avec de nouvelles<br />

institutions d’étude, des universités et<br />

des réseaux académiques qui permettent<br />

d’avancer vers l’étude de la problématique<br />

régionale, en renforçant une vision<br />

d’ensemble. Peut-être que certains des<br />

exemples les plus remarquables de ce<br />

processus sont le Conseil Latinoaméricain<br />

Groupe C<br />

Cl Equipe Pts<br />

1 Ghana 6<br />

2 Algérie 6<br />

3 Sénégal 4<br />

4 Afrique du Sud 1<br />

Groupe D<br />

Cl Equipe Pts<br />

1 Cameroun 2<br />

2 Cote d’ivoire 2<br />

3 Mali 2<br />

4 Guinée 2<br />

de Sciences Sociales (CLACSO), dont la<br />

première session s’est organisée à Lima,<br />

en 1968 ; ou la Faculté Latinoaméricaine<br />

de Sciences Sociales (FLACSO), qui se<br />

créé en 1954, au Chili, et ensuite, s’étend<br />

à l’Argentine, au Mexique, au Brésil, à<br />

l’Équateur et à l’Amérique Centrale.<br />

Dans le domaine de la recherche se<br />

sont créés, après la Commission économique<br />

pour l’Amérique Latine (CEPAL),<br />

le Centre Latinoaméricain et Caribéen<br />

de Démographie (CELADE), au Chili<br />

(1957) ; la Escolatina (master à l’uni-<br />

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versité du Chili), dans le secteur de l’économie<br />

(Chili) ;l’Institut Latinoaméricain<br />

de Planification Économique et Sociale<br />

(ILPES) ; la Maîtrise Latinoaméricaine de<br />

l’Administration Publique de la Fondation<br />

Getulio Vargas, au Brésil ; le Conseil<br />

Supérieur Universitaire Centre-Américain<br />

(CSUCA), qui coordonne les universités<br />

de cette sous-région ; la Coordination des<br />

Universités du Cône Sud et, plus récemment,<br />

le Forum Universitaire du Mercosur<br />

(FOMERCO) et l’Université d’Intégration<br />

Latinoaméricaine (UNILA), qui<br />

a son siège dans la ville aux trois frontières,<br />

Foz de Iguaçu (Brésil). Parmi les<br />

diverses associations professionnelles qui<br />

se sont constituées au fil des dernières<br />

décennies se distinguent l’Association<br />

d’Économistes d’Amérique Latine et de<br />

la Caraïbe (AEALC) et l’Association Latinoaméricaine<br />

de Sociologie (ALAS). Cela<br />

montre que sont en train de se créer des<br />

conditions pour une intégration à long<br />

terme par l’intermédiaire d’un réseau<br />

d’institutions qui permettent la coopération<br />

et l’échange sur divers domaines de<br />

la connaissance.<br />

Un bilan historique minimum<br />

informé montre la densité croissante de<br />

l’intégration régionale, contrairement à ce<br />

que les défenseurs du panaméricanisme<br />

plaident, qui disqualifient systématiquement<br />

les avancées de ce processus.<br />

Les parlements latinoaméricains<br />

du Mercosur, de la Communauté Andine,<br />

du Traité de Coopération Amazonienne,<br />

sont également des mécanismes de développement<br />

du processus d’intégration.<br />

Ce cadre institutionnel croissant ouvre<br />

le chemin pour le débat sur une stratégie<br />

commune sudaméricaine et latinoaméricaine,<br />

avec des possibilités de se convertir<br />

en des politiques concrètes. Le renforcement<br />

du Mercosur et la création postérieure<br />

de l’Alliance Bolivarienne pour les<br />

Amériques (ALBA) ; l’impact croissant<br />

sous-régional de la Communauté et Marché<br />

Commun de la Caraïbe, qui actuellement<br />

porte le nom de Communauté Caribéenne<br />

(Caricom) et plus récemment, la<br />

création de l’Union des Nations Suraméricaines<br />

(UNASUR) et celle de la Communauté<br />

d’États latinoaméricains et caraïbes<br />

(CELAC), sont l’expression de la densité<br />

croissante et du dynamisme de l’intégration<br />

régionale, contrairement à ce que les<br />

défenseurs du panaméricanisme plaident,<br />

qui disqualifient systématiquement les<br />

avancées de ce processus et qui persistent<br />

dans leurs tentatives visant à déstabiliser<br />

et à affaiblir un projet historique d’unité<br />

des peuples de la région qui se révèle, en<br />

dernier ressort, comme un projet historique<br />

de longue durée.<br />

*Monica Bruckmann est Docteure<br />

en science politique, professeure<br />

du Département de Science Politique de<br />

l’Université Fédérale de Rio de Janeiro,<br />

Brésil. Directrice de Recherche de la<br />

chaire UNESCO sur l’Économie globale<br />

et le Développement Durable – REGGEN.<br />

Membre du Conseil de l’ALAI. Ce texte<br />

fait partie de la Revue Amérique Latine<br />

en Mouvement, Nº500 de décembre<br />

2014 qui traite du thème « América Latina<br />

: Cuestiones de fondo »<br />

Note :<br />

Voir «Les BRICS, l’UNASUR et la<br />

CELAC créent la carte d’un monde nouveau<br />

et multipolaire»<br />

ALAI, América Latina en<br />

Movimiento 13 janvier <strong>2015</strong><br />

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Dr. Matthew Anderson qui avait travaillé en Haïti dans les années 70, et<br />

travaille maintenant comme médecin et professeur à l’hôpital Montefiore<br />

dans le Bronx est co-auteur du chapitre sur l’épidémie de choléra en Haïti<br />

dans le livre “Global Health Watch 4."<br />

Le “Global Health Watch,” est maintenant dans sa quatrième édition, et est<br />

perçu largement comme la voix définitive pour une alternative sur la santé.<br />

Ce livre intègre une analyse rigoureuse, des propositions et des histoires<br />

alternatives sur les luttes et les changements afin de présenter des arguments<br />

les plus convaincants et impératifs pour une transformation radicale de la<br />

façon dont nous abordons les actions et politiques sur la santé.<br />

Dr. Anderson fera sa présentation en créole !<br />

Vous êtes tous invités<br />

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20 <strong>Haiti</strong> Liberté/<strong>Haiti</strong>an Times<br />

Vol. 8 • No. 29 • du <strong>28</strong> janvier au 3 février <strong>2015</strong>

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