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66 >> Chroniques Sud-est<br />
CHARLIE O. : Marguerite (Autoproduit)<br />
JJJJ J<br />
Un disque à ne pas mettre<br />
entre toutes les mains…<br />
Après des collaborations<br />
avec Cédric Klapisch (musiques<br />
de film) ou Philippe<br />
Katerine et Peter Von Poehl<br />
(expérimentations sonores),<br />
Olivier O. a jeté son dévolu sur l’orgue de<br />
l’Eglise Sainte Marguerite de Marseille et nous<br />
propose une lecture moderne d’un répertoire<br />
populaire ou contemporain avec un instrument<br />
de tradition, aux charmes uniques tant à sa finesse<br />
qu’à ses qualités sonores. Un voyage au<br />
pays de Jacques Tati, du jazz, de l’Orient ou de<br />
François de Roubaix. Il faut accepter de se laisser<br />
emporter par ce son si particulier, associé à<br />
l’acoustique d’une église et alors ce disque sera<br />
merveilleux, sinon oubliez-le. Bravo pour le challenge<br />
et merci de valoriser un instrument attaché<br />
à la liturgie catholique. Certains morceaux<br />
me rappellent le son des tourneurs d’orgues de<br />
barbarie qui enchantent les rues de certaines<br />
grandes villes.<br />
Jean-Luc Thibault<br />
Nouvelle Vague - novembre 2016<br />
ELVAS : Lisbonne Marseille Kingston<br />
(Maraboo Records) JJJ JJ<br />
Quand on suit un artiste<br />
dans la durée et qu’on<br />
ressent pour lui sympathie<br />
et proximité, plus que de<br />
répondre à nos propres<br />
envies, nous attendons de<br />
lui qu’il trouve l’expression<br />
artistique la plus juste de son univers intérieur.<br />
Elvas, que j’ai connu comme guitariste du<br />
groupe Gang Jah Mind puis comme chanteur<br />
des Sons of Gaia proposant une couleur entre<br />
reggae et chanson, est le genre d’artiste qui ressent<br />
le besoin de se raconter et de nous emporter<br />
avec lui dans son for intérieur. Lui, qui<br />
s’est trouvé lorsqu’il a rencontré le reggae et<br />
l’œuvre d’Augustus Pablo, a ensuite cherché à<br />
explorer ses racines portugaises grâce à la musique,<br />
reste un amoureux contemplatif de<br />
l’ambiance cosmopolite Marseillaise. Avec cet<br />
album, Il se met à nu et nous livre avec force<br />
sincérité et sensibilité toute la poésie de son histoire<br />
personnelle.<br />
Emmanuel Truchet<br />
RENE PEREZ ZAPATA TRIO : Phasme (ACM Jazz Label) JJJJJ<br />
Notre région a la chance d’avoir des labels indépendants (musique de jazz) de<br />
très grande qualité. ACM Jazz Label en est un et nous propose un nouveau<br />
disque exceptionnel avec celui du René Perez Zapata Trio, composé pour moitié<br />
d’enregistrements datant de 2003 (avec Rudy Piccinelli/batterie et Guillaume<br />
Lys/contrebasse) et de 2013 (avec Fabien Leroy/batterie et Christian Brazier/<br />
contrebasse). René Perez Zapata excelle au piano et au synthé, porte un jeu<br />
moderne, chaleureux et énergique, parfaitement mis en valeur par les deux<br />
autres membres du trio (notamment la contrebasse de Christian Brazier si discrète mais terriblement<br />
efficace). Une heure de bonheur à l’état pur, sans fioritures, de beauté qui réchauffe le cœur. Je ne<br />
connaissais pas ce pianiste, ce disque est une vraie découverte.<br />
Jean-Luc Thibault