LYcée

ORIENTATION /////////////////////////////////////////////////////////////
MICHEL BOXBERGER, ARTISAN-HORLOGER
Les montres ne sont pas des objets comme les autres. Est-ce parce que leur tic-tac leur confère
quelque chose de l’être vivant ? En tout cas, Michel Boxberger les a toujours aimées.
Cet artisan-horloger raconte
en souriant qu’à quinze ans,
quand son père lui a offert
sa première LED (à affichage
cristaux-liquides, une merveille
de la technologie moderne,
à l’époque) il n’a pas
pu s’empêcher... de la désosser...
et qu’il n’a jamais réussi
à la remonter.
Il jure que les deux événements
n’ont aucun lien, mais
quelques années plus tard,
après avoir obtenu un BTS
de micromécanique, il s’est
retrouvé embauché dans
une grande entreprise suisse.
C’est là, explique-t-il, qu’il a
contracté le virus. Quand le
jeune homme a commencé
à s’ennuyer parce qu’il n’apprenait
plus rien, il a décidé
de travailler successivement
pour plusieurs employeurs,
histoire de parfaire sa formation.
Il a terminé « prototypiste
» pour une grande
marque, mais a finalement
voulu rentrer en France pour
p17/32 VAL n°83 Décembre 2016
y ouvrir sa propre structure,
qu’il a appelée « Espace-temps
».
Prenez le
temps d’aller
en Suisse
Il adore manifestement son
métier, et se réjouit de partager,
de transmettre sa passion
à ses clients. « On n’a pas, chez
nous, de vraie culture dans
le domaine. Les gens s’imaginent
que s’ils investissent
500 euros, la mécanique fonctionnera
forcément pendant
vingt ans. Mais une montre,
c’est comme une automobile,
ça s’entretient, sinon, ça ne
dure pas. »
Pour lui, la demande est
stable : il y a toujours des gens
pour qui une belle montre
est importante et qui seront
prêts à y consacrer un budget
conséquent. En tout cas, son
carnet de commandes est
plein. Michel est certain que le
métier a de l’avenir pour qui
saura faire ses preuves.
Pour cela, répète-t-il, après
des études spécialisées
(quelques écoles préparent
au métier en France, notamment
à Paris, Morteaux et
Nantes) il est impératif de travailler
plusieurs années dans
des entreprises différentes.
« Il faut dix ans, après l’obtention
de son diplôme, pour devenir
un vrai horloger ». Temps
qu’on mettra aussi à profit
pour se constituer un réseau,
se faire connaître et apprécier
par le public et les autres professionnels.
Quand on lui demande un
conseil pour un jeune qui voudrait
suivre ses traces, il sourit
et explique qu’un séjour
en Suisse - où les horlogers
français sont appréciés pour
leur façon de faire - est absolument
conseillé !
En savoir plus :
www.lhorlogiste.com