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BEST WESTERN PREMIER Le Swann

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Octave<br />

Octave est un jeune homme riche et désoeuvré, rencontré par le narrateur<br />

à Balbec où il joue au golf et fréquente les «jeunes filles en fleurs» chères au<br />

jeune Marcel.<br />

On le retrouve à la fin du roman devenu un auteur célèbre dont le narrateur<br />

salue le génie et la modernité, avec quelques traits inspirés par son ami Jean<br />

Cocteau :<br />

«Ce jeune homme fit représenter des petits sketches, dans des décors et avec<br />

des costumes de lui qui ont amené dans l’art contemporain une révolution<br />

au moins égale à celle accomplie par les Ballets russes. Bref les juges les<br />

plus autorisés considérèrent ses oeuvres comme quelque chose de capital,<br />

presque des oeuvres de génie, et je pense d’ailleurs comme eux. (...)<br />

Certes, rien ne laissait soupçonner cette hypothèse quand je le rencontrai<br />

à Balbec, où ses préoccupations me parurent s’attacher uniquement à la<br />

correction des attelages et à la préparation des cocktails.»<br />

Albertine disparue (Livre de Poche, p. 313-314)<br />

Octave is a young and idle fellow the narrator meets in Balbec, where he plays<br />

golf and frequents the «budding young maidens» so dear to the young Marcel.<br />

At the end of the novel, he becomes a famous author honoured by the<br />

narrator for his genius and modernity, with some traits inspired by his friend<br />

Jean Cocteau:<br />

«Ce jeune homme fit représenter des petits sketches, dans des décors et avec<br />

des costumes de lui qui ont amené dans l’art contemporain une révolution<br />

au moins égale à celle accomplie par les Ballets russes. Bref les juges les<br />

plus autorisés considérèrent ses oeuvres comme quelque chose de capital,<br />

presque des oeuvres de génie, et je pense d’ailleurs comme eux. (...)<br />

Certes, rien ne laissait soupçonner cette hypothèse quand je le rencontrai<br />

à Balbec, où ses préoccupations me parurent s’attacher uniquement à la<br />

correction des attelages et à la préparation des cocktails.»<br />

Albertine disparue (Livre de Poche, p. 313-314)<br />

Céleste Albaret<br />

De 1913 à la mort de Marcel Proust en 1922, Céleste Albaret fut sa gouvernante<br />

dévouée et fidèle. Elle raconte avec tendresse leur vie quotidienne et les<br />

moments privilégiés passés avec l’écrivain dans «Monsieur Proust» (Robert<br />

Laffont, 1973).<br />

<strong>Le</strong> narrateur en fait un portrait savoureux et authentique dans «Sodome et<br />

Gomorrhe» et raconte un peu plus loin l’anecdote des fameuses paperoles<br />

qui lui ont permis de corriger son oeuvre et dont elle est à l’origine ; elle est<br />

nommée Françoise dans le récit :<br />

«À force de coller les uns aux autres ces papiers, que Françoise appelait mes<br />

paperoles, ils se déchiraient çà et là.<br />

Au besoin Françoise pourrait m’aider à les consolider, de la même façon<br />

qu’elle mettait des pièces aux parties usées de ses robes ou qu’à la fenêtre<br />

de la cuisine, en attendant le vitrier comme moi l’imprimeur, elle collait un<br />

morceau de journal à la place d’un carreau cassé.<br />

Elle me disait, en me montrant mes cahiers rongés comme le bois où l’insecte<br />

s’est mis : « C’est tout mité, regardez, c’est malheureux, voilà un bout de<br />

page qui n’est plus qu’une dentelle» et – l’examinant comme un tailleur – «je<br />

ne crois pas que je pourrai la refaire, c’est perdu. C’est dommage, c’est peutêtre<br />

vos plus belles idées. Comme on dit à Combray, il n’y a pas de fourreurs<br />

qui s’y connaissent aussi bien comme les mites. Elles se mettent toujours<br />

dans les meilleures étoffes.»<br />

<strong>Le</strong> temps retrouvé (Livre de Poche, p. 425-426).<br />

From 1913 until the death of Marcel Proust in 1922, Céleste Albaret was his<br />

devoted and faithful governess. She describes with tenderness their daily life<br />

and the privileged moments she spent with the writer in «Monsieur Proust»<br />

(Robert Laffont, 1973).<br />

The narrator portrays her with flavour and authenticity in «Sodome et Gomorrhe»<br />

and a little later tells the anecdote of the famous paper appendages she came<br />

up with so he could correct his work; in the novel, she’s named Françoise:<br />

«À force de coller les uns aux autres ces papiers, que Françoise appelait mes<br />

paperoles, ils se déchiraient çà et là.<br />

Au besoin Françoise pourrait m’aider à les consolider, de la même façon<br />

qu’elle mettait des pièces aux parties usées de ses robes ou qu’à la fenêtre<br />

de la cuisine, en attendant le vitrier comme moi l’imprimeur, elle collait un<br />

morceau de journal à la place d’un carreau cassé.<br />

Elle me disait, en me montrant mes cahiers rongés comme le bois où l’insecte<br />

s’est mis : « C’est tout mité, regardez, c’est malheureux, voilà un bout de<br />

page qui n’est plus qu’une dentelle» et – l’examinant comme un tailleur – «je<br />

ne crois pas que je pourrai la refaire, c’est perdu. C’est dommage, c’est peutêtre<br />

vos plus belles idées. Comme on dit à Combray, il n’y a pas de fourreurs<br />

qui s’y connaissent aussi bien comme les mites. Elles se mettent toujours<br />

dans les meilleures étoffes.»<br />

<strong>Le</strong> temps retrouvé (Livre de Poche, p. 425-426).<br />

Chambre 208<br />

Chambre 209<br />

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