22.02.2017 Views

ON AIR MAGAZINE #22

Create successful ePaper yourself

Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.

Tradition<br />

Il est 6h du matin. Le soleil se lève gentiment sur<br />

Anse Dufour, au Sud-Ouest de la Martinique. Sur<br />

la plage, plusieurs hommes discutent devant leur<br />

verre de ti-punch – le décollage - avant que la<br />

pêche commence…<br />

1<br />

1-2-3. Pêche à la senne sur les rivages martiniquais<br />

4. Anse d'Artlet au crépuscule<br />

Crédits photos : Baptiste Paris pour le Comité Martiniquais du Tourisme ; T photography et Crobard pour Shutterstock<br />

2<br />

Tradition<br />

poche cen trale et d’ailes permettant de<br />

rabattre le filet et de le remonter à bord<br />

des bateaux, et la senne tournante et<br />

coulissante qui peut être fermée par le<br />

fond afin de rete nir la totalité des poissons<br />

attrapés).<br />

Outre la senne, d’autres techniques tra d i -<br />

tionnelles de pêche – dont certaines ont<br />

été héritées des Indiens Caraïbes - sont<br />

régulièrement pratiquées en Marti nique<br />

à bord de yoles ou de flotilles :<br />

■ Les filets maillants constitués d’une<br />

nappe rectangulaire déployée verticale -<br />

ment dans l'eau et laissant les poissons<br />

trop petits s'échapper ;<br />

Dans les villages littoraux marti -<br />

niquais – dont Anse Dufour,<br />

Saint-Pierre, Le Carbet, Case-<br />

Pilote et dans les criques voisines - la<br />

journée démarre tôt… Nombreux sont<br />

les pêcheurs réunis sur le sable tandis<br />

que les premiers rayons de l’astre jaune<br />

font déjà briller la mer, chaude et calme,<br />

de mille et une étincelles. L’atmosphère<br />

est décontractée… Et c’est dans la<br />

bonne humeur que l’on déroule les<br />

sennes, ces vastes filets (entre 200 et<br />

600 mètres) que l’on déplie à la surface<br />

de l’eau pour encercler maquereaux,<br />

sar dines et anchois (NDLR : le plus sou -<br />

vent, pêcheurs et éventuels touristes<br />

forment deux groupes distincts qui tirent<br />

les extré mités du filet, formant alors un<br />

U dans la baie, sous les ordres du maître<br />

senneur qui dirige les opérations depuis<br />

sa yole naviguant plus au large, et sous<br />

la vigi lan ce de plongeurs en apnée qui<br />

s’assurent que le filet ne reste pas<br />

coincé au fond).<br />

Traditionnelle et quasi sacrée, cette<br />

pratique – déjà utilisée dit-on par les<br />

Egyptiens plus de 2500 avant JC -<br />

s’inculque en famille et peut durer<br />

jusqu’à trois heures, tout dépend bien<br />

sûr des prises qui s’avèrent aléatoires :<br />

d’une semaine à l’autre, il est possible<br />

de capturer seulement quelques kilos de<br />

poissons jusqu’à plusieurs centai nes,<br />

explique un participant coutumier de<br />

ces rassemblements "artisanaux" avant<br />

de conclure : ce que nous aimons surtout<br />

dans cette pratique, c'est le lien<br />

social et donc la solidarité qu'elle génère<br />

régulièrement entre nous ; le propriétaire<br />

de la senne va repartir chez lui<br />

avec la moitié du poisson pêché et le<br />

reste sera partagé entre tous les participants<br />

(NDLR : sur les côtes méditer -<br />

ranéen nes, les pêcheurs professionnels<br />

montent la senne sur deux ralingues,<br />

l’une garnie de flotteurs et l’autre d’un<br />

lest ; on différencie ainsi la senne tournante<br />

non coulissante constituée d’une<br />

■ La pêche à la nasse (cage de bois<br />

et de fer), que l’on leste de pierres et<br />

que l’on alimente de chair de poisson<br />

ou de noix de coco ; coulée entre dix<br />

et trente mètres au large des côtes,<br />

elle appâte vivaneaux, sardes,<br />

chatrous, tourteaux et langoustes ;<br />

■ La palangre de fond composée d’un<br />

hameçon pour pêcher sardes, caran -<br />

gues, thazards et mérous et la palangre<br />

dérivante dont les hame çons sont<br />

immergés à diverses profondeurs ;<br />

■ La ligne à la traîne ou pêche<br />

à Miquelon strictement utilisée au<br />

large, essentiellement pour la dorade,<br />

le marlin, le barracuda et le thon.<br />

Le saviez-vous ?<br />

■ Les Martiniquais sont de très gros<br />

consommateurs de poissons (près<br />

de 49 kilos par habitant et par an) ;<br />

■ La pêche des espèces pélagi ques<br />

représente en Martinique environ<br />

60% des apports en poissons et<br />

une exploitation rationnelle est en<br />

cours de mise en place.<br />

3<br />

4<br />

Pour les infos et photos contenues<br />

dans ces pages, nous remercions :<br />

Dès l'aube<br />

avec les pêcheurs martiniquais<br />

■ le Comité Martiniquais du<br />

Tourisme (CMT) ;<br />

www.martiniquetourisme.com<br />

■ l'Office de Tourisme du Carbet ;<br />

Tèl. : 05 96 76 61 42<br />

■ le restaurant La Datcha ;<br />

Tèl. : 05 96 52 98 60<br />

32 Le Bon Air. Septembre /Octobre 2014<br />

Le Bon Air. Septembre /Octobre 2014 33

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!