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Histoire - Fondation de la France Libre

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postes du BM24 et ceux du BIMP. Les Allemands montent vers le nord-est, le<br />

long du canal du Rhin au Rhône. Les observateurs français reconnaissent <strong>la</strong><br />

198e division du général Schiel accompagnée <strong>de</strong> <strong>la</strong> « Feldhernhalle », briga<strong>de</strong><br />

<strong>de</strong> Panther al<strong>la</strong>nt en direction <strong>de</strong> <strong>la</strong> zone <strong>de</strong> Krafft, vil<strong>la</strong>ge <strong>de</strong>rnier obstacle<br />

naturel avant Strasbourg. Schiel a pour mission <strong>de</strong> s’emparer <strong>de</strong> tous les points<br />

<strong>de</strong> passage sur l’Ill.<br />

Les Allemands progressent dans le dos <strong>de</strong>s hommes <strong>de</strong> Raynal. Le BM24 <strong>de</strong><br />

Coffinier et les commandos <strong>de</strong> <strong>la</strong> briga<strong>de</strong> « Alsace-Lorraine » commandés par<br />

André Malraux alias colonel Berger se retrouvent rapi<strong>de</strong>ment coincés entre<br />

Rhin et canal, <strong>la</strong> 3e compagnie <strong>de</strong> Tencé et <strong>la</strong> 1re <strong>de</strong> Charlet à Boofzheim ; <strong>la</strong> 2e <strong>de</strong> Pochat à Obenheim qui reçoit déjà <strong>de</strong>s obus venus du nord !<br />

A midi, Coffinier qui a fait replier ses avant-postes sud est isolé. Autour <strong>de</strong> lui<br />

s’étend un espace en entonnoir où l’ennemi s’active et mène <strong>la</strong> bataille <strong>de</strong>s<br />

écluses. Il n’a plus <strong>de</strong> liaison avec Raynal dont le PC est à Matzenheim. En fin<br />

<strong>de</strong> matinée, le 305e régiment <strong>de</strong> Panzergrenadiers surprend <strong>la</strong> 3e batterie du<br />

1er RA à Herbsheim, les chasseurs allemands prennent pied dans le vil<strong>la</strong>ge où<br />

le pont d’accès a été détruit par le BIMP, interdisant momentanément <strong>la</strong> route<br />

<strong>de</strong> Strasbourg aux Panther. L’arrivée <strong>de</strong>s chars légers <strong>de</strong> l’enseigne <strong>de</strong> vaisseau<br />

Bokanowski fixent les Allemands pris à partie par <strong>la</strong> 2e compagnie du<br />

BIMP. Garbay, sans réserves, rameute <strong>de</strong>s sections d’unités diverses pour<br />

contenir l’investissement du vil<strong>la</strong>ge et surtout dégager le BM24 impuissant, en<br />

mauvaise posture. Toutes les tentatives d’éléments du BM11 et du CC5 pour<br />

sortir <strong>la</strong> 1re compagnie échouent. Le BM24 se regroupe à Obenheim, livré à ses<br />

seules forces avec <strong>de</strong>s possibilités <strong>de</strong> résistance nulles ; le vil<strong>la</strong>ge ne peut ni<br />

être dégagé, ni renforcé, ni ravitaillé.<br />

Les Allemands inon<strong>de</strong>nt les défenseurs <strong>de</strong> tracts – chance <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>de</strong>rnière heure<br />

– qui invitent à <strong>la</strong> reddition.<br />

De Lattre maintient son ordre <strong>de</strong> résister entre canal et Rhin, sans esprit <strong>de</strong><br />

recul.<br />

A Rossfeld et à Herbsheim, le BIMP est lui aussi encerclé <strong>de</strong>puis le 9 janvier au<br />

matin. Le froid est si vif que les mitrailleuses à eau sont gelées. Détachée au<br />

BIMP, <strong>la</strong> 4e compagnie du 22e BMNA perd son <strong>de</strong>rnier officier musulman, le<br />

sous-lieutenant Bel Hadj qui saute sur une mine. Les bombar<strong>de</strong>ments intensifs<br />

<strong>de</strong>s Allemands sont incessants.<br />

Dans <strong>la</strong> journée, avec hardiesse une petite colonne <strong>de</strong> fusiliers-marins tirant<br />

avec toutes ses pièces <strong>de</strong> chars et <strong>de</strong> scout-cars, brise l’encerclement, délivre<br />

<strong>de</strong>s munitions et <strong>de</strong>s vivres au BIMP, récupère les blessés et s’en retourne à<br />

Benfeld par le même chemin, <strong>la</strong>issant les assail<strong>la</strong>nts sans réaction.<br />

Mais le BIMP est vite à bout <strong>de</strong> forces, Garbay déci<strong>de</strong> alors <strong>de</strong> le remp<strong>la</strong>cer par<br />

le 1er BLE. Pour réaliser cette relève, il crée un groupement mixte aux ordres <strong>de</strong><br />

Barberot qui à nouveau faisant irruption, désorganise le dispositif allemand. Le<br />

BIMP rentre à Benfeld sans inci<strong>de</strong>nt. De Sairigné prend en main les canons<br />

anti-chars et les mitrailleuses <strong>la</strong>issés sur p<strong>la</strong>ce avec leurs munitions. Le 11 au<br />

matin, le BIMP est regroupé en réserve à 5 km dans l’ouest <strong>de</strong> Krafft. La ligne<br />

<strong>de</strong> défense française <strong>de</strong> l’Ill tient bon. Les Allemands qui ne sont pas parvenus<br />

à l’enfoncer ne peuvent maintenant <strong>la</strong>isser sur leurs arrières, le vil<strong>la</strong>ge<br />

d’Obenheim qui résiste toujours aux bombar<strong>de</strong>ments <strong>de</strong> l’artillerie et aux rugissements<br />

<strong>de</strong>s <strong>la</strong>nce-roquettes <strong>de</strong> <strong>la</strong> 198e division. Les parachutages alliés en<br />

vivres, munitions et médicaments et les attaques <strong>de</strong>s chasseurs-bombardiers<br />

ne sont pas décisifs et contrarient à peine le p<strong>la</strong>n du général Schiel qui fait<br />

donner le 308e régiment <strong>de</strong> panzergrenadiere et 9 chars.<br />

Le 11 au soir, les chars allemands sont sur <strong>la</strong> p<strong>la</strong>ce centrale d’Obenheim, toute<br />

résistance organisée a cessé. Les maisons brûlent ; munitions épuisées,<br />

Coffinier a fait détruire les véhicules, les postes radio et les armes lour<strong>de</strong>s. Le<br />

cessez-le-feu est ordonné vers 23h00, le BM24 anéanti n’est plus que 20% <strong>de</strong><br />

lui-même, ses rescapés encore vali<strong>de</strong>s sont rassemblés sur <strong>la</strong> p<strong>la</strong>ce du vil<strong>la</strong>ge ;<br />

seuls le lieutenant Vi<strong>la</strong>in, l’aspirant Cailleau et le caporal Uginet ont pu se faufiler<br />

jusqu’aux postes du BM21 à Osthouse, tandis que <strong>de</strong>s vil<strong>la</strong>geois courageux<br />

ont pris <strong>la</strong> lour<strong>de</strong> responsabilité <strong>de</strong> cacher 5 hommes et le fanion du<br />

bataillon.<br />

Les pertes infligées au commandant Mesche<strong>de</strong> et ses SS sont à <strong>la</strong> hauteur <strong>de</strong><br />

<strong>la</strong> résistance acharnée <strong>de</strong>s FFL pour « un simple vil<strong>la</strong>ge au bord du Rhin »<br />

dira plus tard un Allemand. Libéré par <strong>la</strong> chute d’Obenheim, Schiel reprend ses<br />

attaques sur les points d’appui du 1er BLE, du BIMP et du BM11 ; isolés à l’est<br />

<strong>de</strong> l’Ill, ils risquent <strong>de</strong> connaître le même sort que le BM24, d’autant que les<br />

IV<br />

renseignements d’état-major annoncent l’arrivée en renfort <strong>de</strong> 2 nouvelles<br />

divisions alleman<strong>de</strong>s. De Lattre ordonne le repli <strong>de</strong>rrière l’Ill. Les trois briga<strong>de</strong>s<br />

sont engagées côte à côte, Raynal à Erstein, De<strong>la</strong>nge à Kerzfeld et Bavière à<br />

Dambach-<strong>la</strong>-Ville. En face, séparée <strong>de</strong>s Français par <strong>de</strong>s ponts coupés,<br />

l’infanterie adverse s’installe défensivement, épuisée aussi par les combats<br />

et les agressions d’un froid sibérien. Le 13 janvier 1945, l’opération<br />

« Sonnenwen<strong>de</strong> » a échoué. La DFL a interdit <strong>la</strong> montée vers Strasbourg par<br />

le sud. Ses pertes - du 1 er au 17 janvier - s’élèvent à 1337 hommes mis hors<br />

<strong>de</strong> combat dont 99 tués, 50 disparus et <strong>de</strong> nombreux brûlés par le froid.<br />

Au nord <strong>de</strong> Strasbourg ne parvenant pas à ouvrir <strong>la</strong> route <strong>de</strong> Saverne, Hitler va<br />

mettre un terme à l’opération « Nordwind ». Ce sera fait le 25 janvier. La tentative<br />

alleman<strong>de</strong> a coûté 20 000 hommes. La reprise <strong>de</strong> Strabourg par les nazis<br />

est désormais inenvisageable, Hitler n’aura pas cette capitale <strong>de</strong> l’est <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

<strong>France</strong> en ca<strong>de</strong>au pour l’anniversaire <strong>de</strong> son accession au pouvoir (30 janvier).<br />

Le 9 janvier le général Leclerc avait envoyé au général Garbay, commandant <strong>la</strong><br />

division, le mot suivant :<br />

« Bravo mon vieux, en somme <strong>la</strong> 1 re DFL aura probablement conservé<br />

français Strasbourg après que <strong>la</strong> 2 e DB l’ait prise. J’espère que ce<strong>la</strong> ne<br />

t’a pas couté trop cher. Félicite tout le mon<strong>de</strong> <strong>de</strong> notre part et n’hésite<br />

pas à faire connaitre <strong>la</strong> vérité ».<br />

Probabilité <strong>de</strong>venue maintenant une certitu<strong>de</strong>, mais à quel prix ?<br />

La Poche <strong>de</strong> Colmar<br />

Pendant que les combats font rage dans <strong>la</strong> forêt d’Hagueneau, <strong>de</strong> Lattre déci<strong>de</strong><br />

<strong>de</strong> réduire sans dé<strong>la</strong>i <strong>la</strong> Poche <strong>de</strong> Colmar avec ses <strong>de</strong>ux CA. Béthouard prend<br />

<strong>la</strong> partie sud et Monsabert le nord. La faça<strong>de</strong> ouest étant l’apanage <strong>de</strong>s<br />

Français <strong>de</strong> Billotte et <strong>de</strong>s Américains <strong>de</strong> Milburn. Garbay hérite d’une zone <strong>de</strong><br />

60 km2 . Une zone difficile, marécageuse et découpée par <strong>de</strong> nombreuses<br />

rivières aux bras multiples, cloisonnés par <strong>de</strong>s bois <strong>de</strong> taillis qui se présentent<br />

perpendicu<strong>la</strong>irement au sens <strong>de</strong> progression <strong>de</strong> <strong>la</strong> DFL, créant <strong>de</strong>s espaces en<br />

faveur <strong>de</strong>s défenseurs allemands nombreux, à cette distance <strong>de</strong> Colmar. Les<br />

propositions <strong>de</strong> Garbay pour changer l’axe d’attaque n’aboutiront pas.<br />

La priorité est donnée à sa fonction <strong>de</strong> f<strong>la</strong>nqueur <strong>de</strong> gauche <strong>de</strong> <strong>la</strong> 3e DI US du<br />

général O’Daniel. Il <strong>de</strong>vra progresser par l’entrée du couloir Illhaeusern -<br />

Guémar entre l’Ill et le canal.<br />

Face à <strong>la</strong> DFL, le long <strong>de</strong> l’Ill, 2 divisions alleman<strong>de</strong>s se partagent le front : <strong>la</strong><br />

198e et <strong>la</strong> 208e . Ces Français qui repartent au combat, manquent <strong>de</strong> tout. Les<br />

bataillons sont incomplets. Depuis les Vosges, il manque 3300 hommes dont<br />

114 officiers. Les unités sont toujours privées <strong>de</strong> tenues pour combattre par<br />

moins vingt ; les vêtements chauds, les chaussures adéquates et les effets<br />

spéciaux font défaut.<br />

Qu’à ce<strong>la</strong> ne tienne ! Le 18 janvier c’est une DFL à <strong>de</strong>ux briga<strong>de</strong>s qui à partir <strong>de</strong><br />

Rhinau, glisse vers le sud pour prendre son poste <strong>de</strong> f<strong>la</strong>nqueur. Au sud <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

Poche, le 20, Béthouard est parti à l’attaque sous <strong>la</strong> tempête <strong>de</strong> neige. Le 22<br />

Garbay est en p<strong>la</strong>ce. Il établit son PC à Scherwiller-lès-Sélestat. Les 1re et 2e briga<strong>de</strong>s<br />

sont organisées en groupes <strong>de</strong> combat (RCT), le RCT1 à De<strong>la</strong>nge, le RCT2<br />

à Bavière. Chacun reçoit l’appui <strong>de</strong> 2 groupes d’artillerie. La 4e briga<strong>de</strong> Raynal<br />

détachée <strong>de</strong> <strong>la</strong> division, est p<strong>la</strong>cée dans le secteur défensif « Rhin-Sélestat »<br />

sous les ordres <strong>de</strong> Leclerc.<br />

Un groupement tactique <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

2e DB, le GTV commandé par le<br />

colonel Vésinet est posté dans<br />

le secteur d’Obernai aux ordres<br />

<strong>de</strong> Garbay.<br />

C’est De<strong>la</strong>nge qui a été<br />

chargé <strong>de</strong> l’effort principal<br />

avec ses 3 bataillons <strong>de</strong><br />

légionnaires et le BM11, renforcés<br />

<strong>de</strong>s chars du RFM et<br />

d’un escadron <strong>de</strong> chars TD<br />

du 8e chasseurs.<br />

Carte n° 1 - zone <strong>de</strong> responsabilité <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

DFL – Poche <strong>de</strong> Colmar

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