PERLE DU LEMAN NUMERO 9

Rites funéraires
Désaffectation
du cimetière de Rolle
Monique Carole Denoréaz
M. Marc Leyvraz, adjoint de la sécurité publique de
Rolle, m’a expliqué quelques éléments par rapport à la
désaffectation d’un cimetière qui n’est pas un acte anodin.
La famille restante doit être au courant. Pour cela
un avis parait, entre autres, dans la FAO (feuille des avis
officiels), 6 mois avant cet acte. La réglementation est
régie par le canton, reprise par la commune. Il faut savoir
que les tombes en lignes ont une durée de maintien
de 30 ans pour les adultes et de 40 ans pour un enfant
et ne sont pas renouvelables. Le règlement se trouve à
la commune.
Une nouveauté est à signaler au « Jardin du souvenir » :
une pierre avec une plaque dédiée est prévue pour l’inscription
de l’être cher disparu.
C’est dans la chapelle de Beausobre à Morges que M.
Edmond Pittet, Directeur des Pompes Funèbres de
Gaillard et Pittet m’a reçue.
Exhumer les ossements d’un être cher, est un acte qui
ne se doit pas anodin pour nous, personnes vivantes.
M. Pittet avec ses 40 ans d’expérience et deux livres écris
sur le sujet par rapport à la mort, a pu me décrire trois
cas de figure concernant l’exhumation.
Le premier : la famille souhaite garder le souvenir de
l’être aimé dans son cœur et « abandonne » toute trace
physique dans le cimetière.
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Le 2ème cas de figure : les ossements du corps exhumé
sont placés dans une nouvelle tombe, seuls, ou avec
d’autres êtres chers de la famille. Ils peuvent aussi rejoindre
un autre cimetière. Le nom sera inscrit sur la
stèle et le souvenir sera perpétué. D’autres familles laisseront
l’être aimé dans le jardin du souvenir, lieu rassurant
pour la personne partie et celles restantes, car ce
sont des endroits toujours fleuris et entretenus.
La 3ème possibilité qui peut paraître la plus extrême
pour nous vivants, mais avec un arrêt sur le sujet et de
la réflexion, elle prend toute sa signification. Une personne
pour une raison inhérente à sa volonté, n’a pas
pu dire au revoir à l’être aimé, et n’a pas pu assister à
son enterrement. Il persiste dans sa vie et dans son processus
de deuil un « acte manqué », un moment inachevé.
La personne n’est pas « guérie » de ce décès et se
retrouve en déséquilibre.
Le fait d’assister à l’exhumation des ossements et
comme dans l’exemple cité par M. Pittet, dire à l’accompagnant
des pompes funèbres : « retrouvez-moi
la chaînette que ma petite fille portait lors de son accident
» permet de recréer le lien avec ce jour terrible.
La chaînette a été retrouvée et enfin cette maman a pu
redonner à son enfant un enterrement et une cérémonie
qu’elle n’avait pas pu vivre ce jour-là. Cet acte a enfin
comblé ce « manque » et cette maman a pu retrouver un
équilibre 30 ans après.
Cet entretien a été difficile sur le plan émotionnel et je
remercie M. Pittet de m’avoir orientée sur cette phase
de vie qui peut tous nous toucher.
Chapelle de Beausobre
Edmond Pittet
Bernard Kursner
Michel Monnard
Salvatore Bonfiglio
Dominique Bolay
Jacques Ponnaz
021 801 23 43
Avenue de Vertou 8 - Morges
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