Ami de la Nature 3 | 2017

EN ROUTE | GRISONS
Plaisir dès l’accès: courbe ouverte
du RhB près de Brusio,
tracé spectaculaire devant le
glacier de Palü.
Marcher encore plus?
Les visiteurs de Suisse alémanique qui souhaitent
rejoindre l’Alpe San Romerio en perdant le
moins de temps resteront assis encore quelques
minutes dans le train après Poschiavo (1014 m)
et arriveront à Le Prese, se laisseront bercer le
long du Lago di Poschiavo et ne descendront
qu’en gare de Brusio. C’est ici que le petit chemin
de fer rouge de la Bernina assure un nouveau
coup de maître étonnant: dans un virage
ouvert (au lieu d’un tunnel hélicoïdal dans la
montagne), il passe sous son propre viaduc.
Brusio est également le lieu qui accueillera le 15
octobre prochain la plus grande fête de Suisse
vouée aux châtaignes.
Mais revenons-en à l’accès à l’alpage sans trop
d’efforts de marche: un petit car postal jaune
conduit les passagers de Brusio (780 m) en une
douzaine de lacets extrêmement serrés jusqu’en
haut de Viano (1281 m). Malgré le peu de
kilomètres parcourus, cela correspond à plus
de 500 mètres de dénivellation. Moyennant un
supplément payé au chauffeur, vous pourrez
continuer la route jusqu’à Piaz (1678 m). Il restera
un peu moins d’une demi-heure de marche
pour rejoindre l’Alp San Romerio (1793 m).
En revanche, ceux qui désirent combiner la
visite de l’Alpe San Romerio avec une marche
plus ou moins longue, prendront pour point
de départ soit Poschiavo (avec une montée en
pente douce), soit près de la station ferroviaire
de Miralago (montée plutôt raide). Mais la voie
impérative menant à l’Alpe San Romerio passe
par la Via Alpina (rouge): il s’agit d’un sentier
de grande randonnée qui relie en 161 étapes
Trieste à Monaco en passant par l’Alpe San
Romerio.
Parmi le grand nombre de chemins, certains
sont ancestraux et remontent à l’église de San
Romerio évoquée pour la première fois au
XIe siècle. Les historiens attestent qu’au lieu
d’emprunter le fond boueux de la vallée, le sentier
muletier a relié dès le Moyen-Age le sud,
donc Tirano, respectivement la Valteline, et le
nord en franchissant la saillie rocheuse de San
Romerio. Cela expliquerait selon eux la construction
à cette époque d’un monastère ainsi que
d’une auberge de pèlerins, sans oublier évidemment
la petite église.
Détente et pause
San Romerio n’est pas tout à fait interdit à la
circulation. Le propriétaire de l’alpage dispose
d’un droit d’accès depuis Piaz par une route
non goudronnée très étroite. Le droit est
également accordé à son frère vivant à côté
ainsi qu’à l’un ou l’autre paysan actif dans la
région. Cela ne pèse toutefois pas lourd dans la
balance. Les hôtes actuels de San Romerio sont
loin du stress. Le regard survole la vallée: on se
Photo: Rhätische Bahn
Photo: Peter Donatsch © Rhätische Bahn
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