Salle de consommation à moindre risque à Liège
C’est une évidence qu’il faut regarder en face : la toxicomanie est un vrai problème dans les villes et Liège, par sa proximité avec les Pays-Bas, est particulièrement concernée. Avec l'appui unanime du Conseil communal, la Ville de Liège travaille pour apporter des solutions innovantes.
C’est une évidence qu’il faut regarder en face : la toxicomanie est un vrai problème dans les villes et Liège, par sa proximité avec les Pays-Bas, est particulièrement concernée. Avec l'appui unanime du Conseil communal, la Ville de Liège travaille pour apporter des solutions innovantes.
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<strong>Salle</strong> <strong>de</strong> Consommation <strong>à</strong> Moindre Risque<br />
pour usagers toxicomanes<br />
Dossier <strong>de</strong> presse<br />
Hôtel <strong>de</strong> Ville <strong>de</strong> <strong>Liège</strong><br />
31 août 2018
Dossier liégeois <strong>de</strong> <strong>Salle</strong> <strong>de</strong> Consommation <strong>à</strong> Moindre Risque<br />
Contexte :<br />
<strong>Liège</strong> a un problème géographique (voisinage <strong>de</strong> Maastricht) avec l’usage <strong>de</strong> drogues. Cela<br />
se traduit notamment par une <strong>consommation</strong> régulière sur l’espace public, très visible pour<br />
les citoyens.<br />
Depuis les années 90, la Ville <strong>de</strong> <strong>Liège</strong>, les hôpitaux et les associations ont développé une<br />
expertise et participé <strong>à</strong> <strong>de</strong> nombreux projets novateurs en matière <strong>de</strong> Réductions <strong>de</strong>s<br />
Risques : méthadone, échanges <strong>de</strong> seringues, Traitement Assisté par Diacétylmorphine.<br />
L’ « état <strong>de</strong> nécessité » <strong>de</strong> la lutte contre la toxicomanie <strong>à</strong> <strong>Liège</strong> en quelques chiffres :<br />
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Selon l’étu<strong>de</strong> TADAM, la prévalence <strong>de</strong> la dépendance <strong>à</strong> l’héroïne varie entre 13 et<br />
17/1000 habitants (soit <strong>de</strong> 1.600 <strong>à</strong> 2.100 individus).<br />
En 2015, 140.000 seringues ont été distribuées <strong>à</strong> près <strong>de</strong> 550 usagers différents,<br />
avec un taux <strong>de</strong> récupération <strong>de</strong> 95 %. 300 usagers consomment en rue,<br />
régulièrement ou occasionnellement.<br />
A partir <strong>de</strong> ces chiffres, on estime <strong>à</strong> +/‐1.000 actes <strong>de</strong> <strong>consommation</strong> en rue par jour.<br />
L’Institut <strong>de</strong> Mé<strong>de</strong>cine légale <strong>de</strong> <strong>Liège</strong> a enregistré, entre 2011 et 2013, 39 cas<br />
d’intoxication mortelle par stupéfiants, dont 35 pour la ville <strong>de</strong> <strong>Liège</strong>.<br />
L’injection <strong>de</strong> drogues reste responsable <strong>de</strong> 1,5 % <strong>de</strong>s nouveaux cas dépistés <strong>de</strong> VIH,<br />
<strong>de</strong> 1,2 % <strong>de</strong> tuberculoses et <strong>de</strong> 85 % pour l’hépatite C.<br />
Répression policière :<br />
Augmentation du nombre <strong>de</strong> PV initiaux pour faits <strong>de</strong> stupéfiants et saisies <strong>de</strong> la police<br />
locale :<br />
2016 2017<br />
PV 1.745 2.197 soit une augmentation <strong>de</strong> 25.9%<br />
Saisies (héroïne) 3.881 g 10.403 g<br />
1
Quel cadre politique pour pouvoir mettre en œuvre une salle <strong>de</strong> <strong>consommation</strong> <strong>à</strong> <strong>moindre</strong><br />
<strong>risque</strong> (SCMR) ?<br />
- Décembre 2013 : dépôt d’une proposition <strong>de</strong> Loi permettant l’ouverture <strong>de</strong> SCMR en<br />
Belgique (modification art 3 Loi 1921)<br />
- Fin 2015 : Avis positif <strong>de</strong> l’Académie Royale <strong>de</strong> Mé<strong>de</strong>cine sur les dispositifs SCMR<br />
(avis rendu <strong>à</strong> la Commission « Santé » <strong>de</strong> la Chambre – voir ci‐après)<br />
- Mars 2016 : l’Organe International <strong>de</strong> Contrôle <strong>de</strong>s Stupéfiants précise<br />
- qu’une SCMR n’est plus en infraction avec les traités internationaux<br />
- les conditions <strong>à</strong> respecter en vertu <strong>de</strong>s conventions internationales !<br />
- Octobre 2016 : le Comité <strong>de</strong> concertation interministériel « Drogues » confie <strong>à</strong><br />
BELSPO l’étu<strong>de</strong> sur la faisabilité <strong>de</strong> SCMR en Belgique (UCL – UGent) dans les 5<br />
gran<strong>de</strong>s villes.<br />
- 2017 : l’actualisation du Plan antidrogue <strong>de</strong> l’UE (2017‐2020) qui prévoit le recours<br />
aux SCMR.<br />
Contexte liégeois : un consensus confirmé<br />
- Définition du projet liégeois <strong>de</strong> SCMR en concertation Inter‐sectorielle (2014)<br />
- Présentation <strong>de</strong>s résultats <strong>de</strong> l’étu<strong>de</strong> BELSPO (janvier 2018)<br />
- Présentation du dossier au Conseil zonal <strong>de</strong> Sécurité (janvier 2018)<br />
- Collège <strong>de</strong> Police thématique (19 janvier 2018)<br />
- Conseil <strong>de</strong> Police avec les membres du Conseil communal (27 janvier 2018)<br />
- Conseil communal (29 janvier 2018)<br />
o Mandat du Conseil communal du 29 janvier 2018 pour avancer dans les<br />
différents contacts nécessaires <strong>à</strong> la mise en œuvre d’une SCMR <strong>à</strong> <strong>Liège</strong>.<br />
- Rencontre avec le Procureur général et le Procureur du Roi <strong>de</strong> <strong>Liège</strong> le 5 février<br />
o Accord <strong>de</strong> principe<br />
- Rencontre avec la Ministre régionale <strong>de</strong> la Santé le 1 er mars<br />
o Soutien au projet – Dépôt d’une motion <strong>de</strong> soutien <strong>de</strong> 3 Députés régionaux<br />
- Rencontre avec la Ministre fédérale <strong>de</strong> la Santé le 9 avril<br />
- Rencontre avec le Ministre <strong>de</strong> la Justice le 16 mai<br />
- Vote d’une résolution au Parlement wallon pour la création <strong>de</strong> <strong>Salle</strong>s <strong>de</strong><br />
Consommation dans les gran<strong>de</strong>s villes.<br />
Effets <strong>de</strong> la 6 ème Réforme <strong>de</strong> l’Etat :<br />
Depuis la 6 ème réforme <strong>de</strong> l’Etat, ce sont les entités fédérées qui sont désormais<br />
compétentes en ce qui concerne l’harmonisation <strong>de</strong>s politiques <strong>de</strong> prévention, en<br />
l’occurrence la prise en charge <strong>de</strong>s toxicomanies.<br />
2
La SCMR <strong>de</strong> la Ville <strong>de</strong> <strong>Liège</strong> en quelques faits et chiffres<br />
Såf ti (Protège‐toi), c’est :<br />
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Une Ville trop confrontée aux effets nuisibles <strong>de</strong>s assuétu<strong>de</strong>s, connaissant un état <strong>de</strong><br />
nécessité et qui n’en pouvait plus d’attendre.<br />
Un consensus local réfléchi, <strong>de</strong> longue date et, qui plus est, le plus large, qui rallie autant les<br />
autorités que <strong>de</strong>s citoyens.<br />
Un opérateur qui ne craint pas l’innovation, la Fondation privée Tadam.<br />
Un partenaire reconnu pour sa gran<strong>de</strong> expérience, l’asbl Alfa, en particulier Accueil Drogues,<br />
son service <strong>de</strong> réduction <strong>de</strong>s <strong>risque</strong>s.<br />
Un réseau local d’ai<strong>de</strong> et <strong>de</strong> soin diversifié pour les usagers <strong>de</strong> drogues, qui vient en appui<br />
actif du projet.<br />
Un public potentiel <strong>de</strong> plus <strong>de</strong> 300 usagers <strong>de</strong> rue problématiques et une file active<br />
attendue <strong>de</strong> 150 actes <strong>de</strong> <strong>consommation</strong> par jour.<br />
Un lieu choisi, directement voisin d’un commissariat <strong>de</strong> police, qui a déj<strong>à</strong> fait la<br />
démonstration <strong>de</strong> sa pertinence.<br />
Une infrastructure adaptée et spécialement équipée pour accueillir tous les mo<strong>de</strong>s <strong>de</strong><br />
<strong>consommation</strong> <strong>de</strong> drogues.<br />
Une équipe expérimentée et spécialement formée <strong>de</strong> 2 mé<strong>de</strong>cins, 7 infirmiers, 6 travailleurs<br />
sociaux et 3 agents <strong>de</strong> sécurité, soit 18 professionnels.<br />
Un budget annuel prévu <strong>de</strong> 830.000 €.
Les SCMR au regard du droit international en 2018<br />
OICS ‐ INCB – Rapport annuel 2017 (Publication 2018)<br />
« 840. L’OICS réaffirme que, pour que le fonctionnement <strong>de</strong>s “salles <strong>de</strong> <strong>consommation</strong> <strong>de</strong> drogues”<br />
soit conforme aux conventions internationales relatives au contrôle <strong>de</strong>s drogues, certaines<br />
conditions doivent être respectées. Il faut avant tout que ces structures aient pour objectif ultime<br />
<strong>de</strong> réduire les conséquences néfastes <strong>de</strong> l’abus <strong>de</strong> drogues, sans cautionner ni favoriser leur abus<br />
ou leur trafic.<br />
Recommandation 4: L’OICS appelle tous les États qui ont autorisé la création <strong>de</strong> telles structures <strong>à</strong><br />
veiller <strong>à</strong> ce qu’elles proposent <strong>de</strong>s services <strong>de</strong> traitement, <strong>de</strong> réadaptation et <strong>de</strong> réinsertion sociale<br />
aux patients ou qu’elles les orientent vers ce type <strong>de</strong> services, qui ne doivent pas remplacer les<br />
programmes <strong>de</strong> réduction <strong>de</strong> la <strong>de</strong>man<strong>de</strong>. »<br />
Remarque :<br />
L'Organe international <strong>de</strong> contrôle <strong>de</strong>s stupéfiants (OICS) est un organe d'experts, indépendant et<br />
quasi judiciaire qui a été établi par la Convention unique sur les stupéfiants <strong>de</strong> 1961. Il est chargé <strong>de</strong><br />
contrôler le respect <strong>de</strong>s conventions (1961, 1971 et 1988) <strong>de</strong> l’ONU réglementant les stupéfiants et<br />
leurs précurseurs. Son siège est établi <strong>à</strong> Vienne. Il est composé <strong>de</strong> treize membres, experts<br />
indépendants élus au départ <strong>de</strong> listes proposées par l’OMS et par les Gouvernements.<br />
L’OICS veille <strong>à</strong> la bonne application <strong>de</strong>s restrictions liées aux stupéfiants et aux psychotropes. Son<br />
rôle est considéré comme « quasi‐juridique » du fait que son avis peut conduire <strong>à</strong> <strong>de</strong>s sanctions <strong>à</strong><br />
l’égard <strong>de</strong>s pays ne respectant pas les conventions. Il <strong>de</strong>man<strong>de</strong> <strong>de</strong>s justifications en cas <strong>de</strong> violation<br />
apparente et privilégie d’abord le dialogue. S’il constate que les mesures nécessaires n’ont pas été<br />
adoptées, il peut porter le problème <strong>à</strong> l’attention <strong>de</strong> la Commission <strong>de</strong>s stupéfiants (CDS) et du<br />
Conseil économique et social <strong>de</strong>s Nations Unies (ECOSOC).<br />
L’OICS publie un rapport annuel <strong>de</strong>vant rendre compte <strong>de</strong> son activité et <strong>de</strong> la situation mondiale en<br />
termes <strong>de</strong> drogue. C’est <strong>de</strong> cette manière, entre autres, que l’Organisation encourage les Etats <strong>à</strong><br />
renforcer leur législation.<br />
SCMR DE LA VILLE DE LIEGE – Conférence <strong>de</strong> presse du 31 août 2018 – Document <strong>de</strong> référence
ACADÉMIE ROYALE DE MÉDECINE DE BELGIQUE<br />
Établissement public fondé en 1841<br />
Sous le Haut Patronage <strong>de</strong> Sa Majesté le Roi<br />
Avis<br />
sur <strong>de</strong>ux propositions <strong>de</strong> loi concernant l'usage <strong>de</strong> drogues<br />
1. Introduction<br />
La commission <strong>de</strong> la Santé publique, <strong>de</strong> l'Environnement et du Renouveau <strong>de</strong> la<br />
Société <strong>de</strong> la Chambre <strong>de</strong>s représentants a fait parvenir, en date du 20 mai 2015,<br />
une <strong>de</strong>man<strong>de</strong> d'avis écrit aux Académies royales <strong>de</strong> Mé<strong>de</strong>cine sur <strong>de</strong>ux propositions<br />
<strong>de</strong> loi :<br />
Premièrement, la proposition <strong>de</strong> loi complétant la loi du 24 février 1921 concernant le<br />
trafic <strong>de</strong>s substances vénéneuses, soporifiques, stupéfiantes, psychotropes,<br />
désinfectantes ou antiseptiques et <strong>de</strong>s substances pouvant servir <strong>à</strong> la fabrication<br />
illicite <strong>de</strong> substances stupéfiantes et psychotropes, visant <strong>à</strong> la reconnaissance légale<br />
<strong>de</strong>s lieux d'usage supervisés pour usagers <strong>de</strong> drogues.<br />
Deuxièmement, la proposition <strong>de</strong> loi complétant la loi du 24 février 1921 concernant<br />
le trafic <strong>de</strong>s substances vénéneuses, soporifiques, stupéfiantes, psychotropes,<br />
désinfectantes ou antiseptiques et <strong>de</strong>s substances pouvant servir <strong>à</strong> la fabrication<br />
illicite <strong>de</strong> substances stupéfiantes et psychotropes, visant <strong>à</strong> la reconnaissance légale<br />
du traitement assisté par diacétylmorphine.<br />
Les 2 propositions <strong>de</strong> loi sont traitées successivement dans cet avis.<br />
Comme organe d'avis au service <strong>de</strong> la santé publique, les Académies désirent se<br />
limiter <strong>à</strong> la base médico-scientifique <strong>de</strong> ces sujets. Elles ne se prononcent pas sur<br />
leur aspect éthique, criminologique et économique. Elles ne se positionnent pas plus<br />
sur la dépénalisation <strong>de</strong> l'usage <strong>de</strong> produits illégaux.<br />
2. Avis sur la reconnaissance légale <strong>de</strong>s lieux d'usage supervisés pour usagers <strong>de</strong><br />
drogues<br />
Le commentaire qui accompagne le projet <strong>de</strong> loi explique que les lieux d'usage<br />
supervisés sont <strong>de</strong>s structures médicalisées qui permettent aux usagers <strong>de</strong> drogues<br />
illicites souffrant d’addiction <strong>de</strong> consommer, sous contrôle <strong>de</strong> personnel qualifié et<br />
dans <strong>de</strong>s conditions <strong>de</strong> bonne hygiène, leurs produits achetés en rue. Ces structures<br />
se sont développées dans <strong>de</strong>s endroits où l'utilisation publique <strong>de</strong> drogues pose <strong>de</strong>s<br />
problèmes pour la santé <strong>de</strong>s utilisateurs et une gêne pour les riverains.<br />
Eurotox et La Vereniging voor Alcohol- en an<strong>de</strong>re Drugproblemen (VAD) soulignent<br />
dans leurs publications respectives « Les salles d’injection supervisées » <strong>de</strong> 2013<br />
1
(1) et "Visietext Gebruiksruimtes" du 2 septembre 2014 (2) <strong>de</strong>s arguments pour<br />
intégrer ces lieux d'usage dans un programme d’approche global <strong>de</strong>s drogues. La<br />
preuve scientifique se base sur <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s et <strong>de</strong>s expériences <strong>à</strong> l'étranger, telles<br />
décrites, entre autres, dans le European Monitoring Centre for Drugs and Drug<br />
Addiction (EMCDDA)(3) et aussi sur <strong>de</strong>s données chiffrées propres <strong>à</strong> notre pays,<br />
dont le questionnaire annuel du projet Spuitenruil (2). Les chiffres les plus récents et<br />
les résultats peuvent être consultés sur le site web <strong>de</strong> l'EMCDDA qui est consacré <strong>à</strong><br />
ces "drug consumption rooms" (http://www.emcdda.europa.eu/topics/pods/drugconsumption-rooms).<br />
Eurotox et la VAD énumèrent quatre effets positifs <strong>de</strong>s lieux d'usage :<br />
1. Amélioration <strong>de</strong> l'état <strong>de</strong> santé <strong>de</strong>s usagers <strong>de</strong> drogues via un monitoring et une<br />
éducation, et la prévention <strong>de</strong>s (ré-)infections par maladies transmises par le sang<br />
2. Diminution du nombre d'overdoses (fatales) (cause du décès en rapport avec<br />
l'usage <strong>de</strong> drogues chez 39 % <strong>de</strong> ces usagers en Flandre, entre 1998 et 2010)<br />
3. Accès <strong>à</strong> d'autres types d'ai<strong>de</strong>s, comme aux soins <strong>de</strong> santé et aux ai<strong>de</strong>s pour<br />
usagers <strong>de</strong> drogues illicites<br />
4. Impact positif sur l’espace public via une diminution <strong>de</strong> l'usage <strong>à</strong> <strong>risque</strong> en public,<br />
et une diminution <strong>de</strong>s seringues usagées dans l’espace public.<br />
Des désavantages et <strong>de</strong>s <strong>risque</strong>s <strong>de</strong> ces lieux d'usage sont également cités.<br />
Néanmoins, il n'y a pas eu d'augmentation <strong>de</strong> l'usage <strong>de</strong> drogues, ni d'une initiation<br />
<strong>de</strong> nouveaux usagers, et il y a peu d'évi<strong>de</strong>nce d'une banalisation <strong>de</strong> l'usage <strong>de</strong><br />
drogues, ni d'une attirance d'usagers venant d'une autre ville/quartier ou <strong>de</strong> <strong>de</strong>alers.<br />
En plus, les questionnaires du projet Spuitenruil <strong>de</strong> 2014 indiquent qu'il existe chez<br />
les usagers <strong>de</strong> drogues un intérêt pour <strong>de</strong> telles structures: 77 % <strong>de</strong>s 254 personnes<br />
interrogées ont signalé vouloir utiliser <strong>de</strong> telles structures.<br />
Eurotox et le VAD concluent que les lieux d'usage sont un complément utile au<br />
réseau d’ai<strong>de</strong> pour les usagers <strong>de</strong> drogues. Ces lieux d'usage doivent être intégrés<br />
dans l'approche locale et globale du phénomène <strong>de</strong>s drogues.<br />
Il y a actuellement dans l'Union européenne 86 lieux d'usage, dont 31 aux Pays-Bas<br />
et 24 en Allemagne. En France, ils ont été acceptés et vont être mis en service en<br />
2015, ceci pour une pério<strong>de</strong> d'essai <strong>de</strong> 6 ans. Devant l'absence <strong>de</strong> cadre légal pour<br />
l'organisation <strong>de</strong>s lieux d'usage, leur mise en place est actuellement illégale en<br />
Belgique.<br />
Tenant compte <strong>de</strong>s nombreuses preuves scientifiques en faveur <strong>de</strong>s lieux d'usage,<br />
les Académies concluent qu'elles peuvent se rallier <strong>à</strong> la proposition <strong>de</strong> compléter la<br />
loi du 24 février 1921 concernant le trafic <strong>de</strong>s substances vénéneuses, soporifiques,<br />
stupéfiantes, psychotropes, désinfectantes ou antiseptiques et <strong>de</strong>s substances<br />
pouvant servir <strong>à</strong> la fabrication illicite <strong>de</strong> substances stupéfiantes et psychotropes, en<br />
vue <strong>de</strong> la reconnaissance légale <strong>de</strong>s lieux d'usage supervisés pour usagers <strong>de</strong><br />
drogues, tant et si bien qu'il ne serait plus interdit ni punissable pour les<br />
organisateurs et praticiens <strong>de</strong> ces lieux d’usage <strong>de</strong> faciliter <strong>à</strong> autrui l’usage <strong>de</strong>s<br />
substances stupéfiantes visées, soit en procurant <strong>à</strong> cet effet un local, soit par tout<br />
autre moyen.<br />
Les Académies ajoutent qu'il y a lieu <strong>de</strong> développer un règlement légal qui libère les<br />
soignants, actifs dans les lieux d'usage, <strong>de</strong> responsabilité si <strong>de</strong>s complications<br />
2
durables survenaient après utilisation <strong>de</strong> drogues dont la qualité est inconnue.<br />
3. Avis sur la reconnaissance légale du traitement assisté par diacétylmorphine<br />
La proposition <strong>de</strong> loi a pour objet d'assurer la reconnaissance légale du traitement<br />
assisté par diacétylmorphine (DAM, héroïne pharmaceutique) pour les patients<br />
toxicomanes sévèrement dépendants et résistants aux traitements existants. L'objet<br />
<strong>de</strong> ce projet <strong>de</strong> loi diffère fondamentalement <strong>de</strong> celui <strong>de</strong>s lieux d'usage supervisés.<br />
Alors que les lieux d'usage offrent un premier accueil aux usagers <strong>de</strong> drogues, il<br />
s'agit ici d'un traitement médical <strong>de</strong> 2e ligne d'une petite population d'héroïnomanes<br />
qui ne peut être contrôlée avec <strong>de</strong>s traitements <strong>de</strong> substitution existants, comme la<br />
méthadone, la buprénorphine ou la buprénorphine/naloxone.<br />
La preuve scientifique d'une efficacité du traitement par DAM est résumée dans 2<br />
revues publiées sur le sujet.<br />
D'abord, une méta–analyse récente et une revue systématique <strong>de</strong>s essais contrôlés<br />
randomisés sur l'efficacité du traitement par héroïne injectée sous contrôle médical<br />
dans The British Journal of Psychiatry (4). Les essais contrôlés randomisés ont été<br />
i<strong>de</strong>ntifiées dans les bases <strong>de</strong> données. Finalement, 6 essais contrôlés randomisés<br />
remplissaient les conditions d'inclusion. Dans toutes les étu<strong>de</strong>s, le traitement par<br />
héroïne injectable a amélioré les résultats thérapeutiques : avant tout une diminution<br />
<strong>de</strong> l'utilisation d’héroïne <strong>de</strong> rue illégale, ceci en comparaison avec le groupe contrôle,<br />
qui recevait un traitement d'entretien par méthadone. L'évaluation globale a montré<br />
que l'administration d'héroïne par injection est efficace pour le traitement <strong>de</strong><br />
dépendance <strong>à</strong> l'héroïne qui ne répond pas aux métho<strong>de</strong>s thérapeutiques existantes.<br />
Ce traitement nécessite toutefois plus d'encadrement clinique <strong>de</strong>vant le <strong>risque</strong><br />
d'effets indésirables sévères, comme la dépression respiratoire et <strong>de</strong>s convulsions.<br />
Les auteurs insistent dans leur conclusion qu’il s'agit d'un traitement intensif d'une<br />
population spécifique :<br />
« This intensive intervention is for a patient population previously consi<strong>de</strong>red<br />
unresponsive to treatment. Inclusion of this low-volume, high-intensity treatment can<br />
now improve the impact of comprehensive healthcare provision ».<br />
La secon<strong>de</strong> revue est une revue Cochrane <strong>de</strong> 8 essais contrôlés et randomisés sur<br />
l'efficacité <strong>de</strong> l'administration médicalement contrôlée d'héroïne injectée, avec ou<br />
sans traitement par méthadone, en comparaison avec le traitement standard par<br />
méthadone (5). Les évi<strong>de</strong>nces disponibles suggèrent une petite plus–value <strong>de</strong><br />
l'administration d'héroïne injectée en comparaison avec <strong>de</strong>s doses ajustables <strong>de</strong><br />
méthadone pour <strong>de</strong>s consommateurs <strong>de</strong> longue durée d'opiacés qui ne répon<strong>de</strong>nt<br />
pas aux métho<strong>de</strong>s thérapeutiques existantes. Ceci se traduit par une diminution <strong>de</strong><br />
l'utilisation d'héroïne <strong>de</strong> rue et d'autres substances illégales, ainsi que par une<br />
diminution du <strong>risque</strong> <strong>de</strong> détention pénitentiaire, et finalement par une augmentation<br />
<strong>de</strong> la rétention en traitement. À nouveau, les auteurs mettent en gar<strong>de</strong> <strong>de</strong>vant le<br />
<strong>risque</strong> d'effets indésirables sérieux, ce qui implique que ce type <strong>de</strong> traitement doit<br />
être réservé comme traitement <strong>de</strong> sauvetage ultime pour <strong>de</strong>s personnes dont la<br />
dépendance <strong>à</strong> l'héroïne ne peut être contrôlée par le traitement <strong>de</strong> substitution<br />
standard.<br />
Le volumineux dossier du VAD « Medisch Gecontroleer<strong>de</strong> Heroïneverstrekking (6) »<br />
qui se base sur ces <strong>de</strong>rnières étu<strong>de</strong>s, conclut que les améliorations se déclinent<br />
3
principalement comme suit:<br />
1. Augmentation du taux <strong>de</strong> rétention en traitement<br />
2. Diminution <strong>de</strong> l'utilisation d'héroïne <strong>de</strong> rue, diminution <strong>de</strong> l'utilisation d'autres<br />
moyens illégaux comme la cocaïne, et <strong>moindre</strong> <strong>consommation</strong> d’alcool<br />
3. Amélioration <strong>de</strong> l'état <strong>de</strong> santé en général, du bien-être psychologique et du<br />
fonctionnement social<br />
4. Diminution d’implication dans <strong>de</strong>s activités criminelles et diminution <strong>de</strong> détention<br />
en milieu carcéral<br />
5. Mortalité diminuée<br />
6. Diminution <strong>de</strong>s menaces sur la santé publique et la sécurité.<br />
Ces étu<strong>de</strong>s n’ont pas été effectuées en Belgique. La présente proposition <strong>de</strong> loi<br />
reprend les résultats <strong>de</strong> l'étu<strong>de</strong> liégeoise TADAM (Treatment–Assisted by DAM), la<br />
première et unique étu<strong>de</strong> contrôlée randomisée belge (7). L'efficacité <strong>de</strong><br />
l'administration médicale contrôlée d'héroïne a été comparée avec l'efficacité <strong>de</strong>s<br />
traitements <strong>de</strong> substitution par méthadone orale, chez <strong>de</strong>s personnes sévèrement<br />
dépendantes <strong>de</strong> l'héroïne, et avec <strong>de</strong>s antécé<strong>de</strong>nts d'échec thérapeutique par<br />
méthadone. La durée <strong>de</strong> l'étu<strong>de</strong> était <strong>de</strong> 12 mois, avec multiples temps d’évaluation.<br />
Contrairement aux étu<strong>de</strong>s étrangères, dans lesquelles l'héroïne était injectée, 93 %<br />
du groupe expérimental a été traité par DAM par inhalation (sur choix <strong>de</strong> la personne<br />
traitée), alors que seulement 7 % du groupe expérimental a été traité par DAM<br />
injectée. Malgré <strong>de</strong>s résultats favorables <strong>à</strong> tous les temps d’évaluation (usage<br />
d’héroïne <strong>de</strong> rue, état <strong>de</strong> santé, délinquance), la différence entre le groupe contrôle<br />
et le groupe expérimental n'était plus statistiquement différente <strong>à</strong> la <strong>de</strong>rnière mesure,<br />
après 12 mois.<br />
L’étu<strong>de</strong> TADAM ne peut pas être utilisée comme seule référence pour élaborer une<br />
directive.<br />
Les Académies voudraient souligner que le traitement du petit groupe<br />
d'héroïnomanes chroniques, difficile <strong>à</strong> atteindre et souvent peu fidèle, implique plus<br />
que la simple administration médicalement contrôlée d’héroïne. La mise sur pied et<br />
l'organisation <strong>de</strong> centres pour le traitement assisté par DAM nécessite un<br />
engagement important <strong>de</strong> personnel et <strong>de</strong> moyens. Ce personnel doit être disponible<br />
7 j sur 7. Le coût journalier du traitement par patient dans le centre DAM liégeois<br />
était en moyenne <strong>de</strong> 133 euros (si plus <strong>de</strong> patients avaient été traités, ce montant<br />
aurait été <strong>moindre</strong>). Par contre, le coût journalier d'un patient traité par méthadone se<br />
situe entre 9 et 14 euros (8).<br />
Néanmoins, concernant le traitement assisté par DAM, les Académies remarquent et<br />
recomman<strong>de</strong>nt :<br />
–comme démontré dans les étu<strong>de</strong>s étrangères, le traitement assisté par DAM<br />
injectable offre une plus–value en comparaison avec le traitement oral par<br />
méthadone, ceci pour la petite population <strong>de</strong> toxicomanes sévèrement dépendants et<br />
résistants aux traitements <strong>de</strong> substitution existants<br />
–en vue d’une implémentation opérationnelle du traitement assisté par DAM en<br />
Belgique, il y a nécessité d’un consensus sur l'algorithme <strong>de</strong>s soins (sélection <strong>de</strong>s<br />
patients, enregistrement. .) dans tous les centres concernés<br />
– <strong>de</strong>vant le <strong>risque</strong> d'effets indésirables sérieux, comme une dépression respiratoire<br />
et <strong>de</strong>s convulsions, les lieux où la DAM est administré doivent faire partie d’une unité<br />
<strong>de</strong> soins médicaux, et doivent être intégrés dans le réseau d’institutions d’ai<strong>de</strong> et <strong>de</strong><br />
soins en assuétu<strong>de</strong>s. Ces lieux ne peuvent être utilisés que pour l'administration <strong>de</strong><br />
4
DAM sur prescription médicale, et uniquement pour cette population spécifique (et<br />
non aux utilisateurs <strong>de</strong> méthadone).<br />
–Lors <strong>de</strong> la mise en route éventuelle d'un traitement assisté par DAM il y aura lieu <strong>de</strong><br />
mettre en place une évaluation scientifique et indépendante <strong>de</strong>s résultats, pour<br />
ajuster le projet si nécessaire.<br />
–De toute évi<strong>de</strong>nce, l'opportunité d'une telle initiative, qui ne concerne qu'un petit<br />
nombre <strong>de</strong> drogués résistants, mais qui nécessite un budget considérable, doit être<br />
mise en balance avec <strong>de</strong>s projets <strong>de</strong> prévention et <strong>de</strong> soins <strong>de</strong> base au groupe cible<br />
plus important <strong>de</strong>s dépendants <strong>à</strong> la drogue.<br />
Références<br />
1. Rubwu M, Hogge M. Les salles d’injection supervisées. Dans : L’usage <strong>de</strong><br />
drogues en Fédération Wallonie-Bruxelles, Rapport 2011-2012, Eurotox asbl, mars<br />
2013, 101-124.<br />
2. Vereniging voor Alcohol- en an<strong>de</strong>re Drugproblemen. Gebruiksruimtes: visie vanuit<br />
het gezondheidsperspectief, <strong>de</strong>finitie, doelstellingen, modaliteiten. September 2014.<br />
URL:<br />
http://www.vad.be/media/2091806/visietekst%20gebruiksruimte%202014.pdf<br />
3. Hedrich D, Kerr T en Dubois-Arber F. ‘Drug consumption facilities in Europe and<br />
beyond’, in Rho<strong>de</strong>s, T. and Hedrich, D. (eds), Harm reduction: evi<strong>de</strong>nce, impacts and<br />
challenges, EMCDDA Scientific Monograph Series No. 10, Publications Office of the<br />
European Union, Luxembourg, 2010, pp. 305–31. URL:<br />
http://www.emcdda.europa.eu/attachements.cfm/att_157300_EN_emcddaharm%20red-mon-ch11-web.pdf<br />
4. Strang J, Groshkova T, Uchtenhagen A, van <strong>de</strong>n Brink W, Haasen C, Schechter<br />
MT, Lintzeris N, Bell J, Pirona A, Oviedo-Joekes E, Simon R, Metrebian N. Heroin on<br />
trial: systematic review and meta-analysis of randomised trials of diamorphineprescribing<br />
as treatment for refractory heroin addiction. The British Journal of<br />
Psychiatry 2015;207:5-14.<br />
5. Ferri M, Davoli M, Perucci CA. The Cochrane Collaboration: Heroin maintenance<br />
for chronic heroin-<strong>de</strong>pen<strong>de</strong>nt individuals. The Cochrane Library 2012, 5.<br />
6. Vereniging voor Alcohol- en an<strong>de</strong>re Drugproblemen. Dossier Medisch<br />
Gecontroleer<strong>de</strong> Heroïneverstrekking. 2014. URL: http://www.vad.be/alcohol-enan<strong>de</strong>re-drugs/on<strong>de</strong>rzoek/dossiers/medisch-gecontroleer<strong>de</strong>-heroineverstrekking.aspx<br />
7. Demaret I, Quertemont E, Litran G, Magoga C, Deblire C, Dubois N, De Roubaix<br />
J, Charlier C, Ansseau M. Efficacy of Heroin-Assisted Treatment in Belgium: A<br />
Randomised Controlled Trial. European Addiction Research 2015;21:179-187.<br />
8. Demaret I, Litran G, Magoga C, Deblire C, De Roubaix J, Quertemont E, Van<br />
Caillie D, Dubois N, Lemaitre A, Ansseau M. Projet TADAM, rapport final, 2007-<br />
2013.Octobre 2013. URL: https://www.ulg.ac.be/upload/docs/application/pdf/2013-<br />
12/tadam.rapportfinal.pdf<br />
5
DOC 54 0259/001<br />
DOC 54 0259/001<br />
BELGISCHE KAMER VAN<br />
VOLKSVERTEGENWOORDIGERS<br />
CHAMBRE DES REPRÉSENTANTS<br />
DE BELGIQUE<br />
BUITENGEWONE ZITTING 2014 SESSION EXTRAORDINAIRE 2014<br />
16 september 2014 16 septembre 2014<br />
WETSVOORSTEL<br />
tot aanvulling van <strong>de</strong> wet van<br />
24 februari 1921 betreffen<strong>de</strong> het<br />
verhan<strong>de</strong>len van gifstoffen, slaapmid<strong>de</strong>len<br />
en verdoven<strong>de</strong> mid<strong>de</strong>len, psychotrope<br />
stoffen, ontsmettingsstoffen en antiseptica<br />
en van <strong>de</strong> stoffen die kunnen gebruikt<br />
wor<strong>de</strong>n voor <strong>de</strong> illegale vervaardiging van<br />
verdoven<strong>de</strong> mid<strong>de</strong>len en psychotrope stoffen,<br />
met het oog op <strong>de</strong> wettelijke erkenning<br />
van gecontroleer<strong>de</strong> verbruiksruimtes voor<br />
druggebruikers<br />
(ingediend door <strong>de</strong> heer Willy Demeyer c.s.)<br />
PROPOSITION DE LOI<br />
complétant la loi du<br />
24 février 1921 concernant le trafic <strong>de</strong>s<br />
substances vénéneuses, soporifiques,<br />
stupéfiantes,psychotropes, désinfectantes<br />
ou antiseptiques et <strong>de</strong>s substances pouvant<br />
servir <strong>à</strong> la fabrication illicite <strong>de</strong> substances<br />
stupéfiantes et psychotropes, visant <strong>à</strong> la<br />
reconnaissance légale <strong>de</strong>s lieux d’usage<br />
supervisés pour usagers <strong>de</strong> drogues<br />
(déposée par M. Willy Demeyer et consorts)<br />
KAMER 1e ZITTING VAN DE 54e ZITTINGSPERIODE 2014<br />
CHAMBRE<br />
0267<br />
1e SESSION DE LA 54e LÉGISLATURE
2 DOC 54 0259/001<br />
N-VA : Nieuw-Vlaamse Alliantie<br />
PS : Parti Socialiste<br />
MR : Mouvement Réformateur<br />
CD&V : Christen-Democratisch en Vlaams<br />
Open Vld : Open Vlaamse liberalen en <strong>de</strong>mocraten<br />
sp.a : socialistische partij an<strong>de</strong>rs<br />
Ecolo-Groen : Ecologistes Confédérés pour l’organisation <strong>de</strong> luttes originales – Groen<br />
cdH : centre démocrate Humaniste<br />
VB : Vlaams Belang<br />
PTB-GO! : Parti du Travail <strong>de</strong> Belgique – Gauche d’Ouverture<br />
FDF : Fédéralistes Démocrates Francophones<br />
PP : Parti Populaire<br />
Afkortingen bij <strong>de</strong> nummering van <strong>de</strong> publicaties:<br />
DOC 54 0000/000: Parlementair document van <strong>de</strong> 54 e zittingsperio<strong>de</strong> +<br />
basisnummer en volgnummer<br />
QRVA:<br />
Schriftelijke Vragen en Antwoor<strong>de</strong>n<br />
CRIV:<br />
Voorlopige versie van het Integraal Verslag<br />
CRABV:<br />
Beknopt Verslag<br />
CRIV:<br />
Integraal Verslag, met links het <strong>de</strong>finitieve integraal verslag<br />
en rechts het vertaald beknopt verslag van <strong>de</strong> toespraken<br />
(met <strong>de</strong> bijlagen)<br />
PLEN:<br />
COM:<br />
MOT:<br />
Plenum<br />
Commissieverga<strong>de</strong>ring<br />
Moties tot besluit van interpellaties (beigekleurig papier)<br />
Abréviations dans la numérotation <strong>de</strong>s publications:<br />
DOC 54 0000/000: Document parlementaire <strong>de</strong> la 54 e législature, suivi<br />
du n° <strong>de</strong> base et du n° consécutif<br />
QRVA:<br />
Questions et Réponses écrites<br />
CRIV:<br />
Version Provisoire du Compte Rendu intégral<br />
CRABV:<br />
Compte Rendu Analytique<br />
CRIV:<br />
Compte Rendu Intégral, avec, <strong>à</strong> gauche, le<br />
compte rendu intégral et, <strong>à</strong> droite, le compte rendu<br />
analy tique traduit <strong>de</strong>s interventions (avec les annexes)<br />
PLEN:<br />
Séance plénière<br />
COM:<br />
Réunion <strong>de</strong> commission<br />
MOT:<br />
Motions déposées en conclusion d’interpellations<br />
(papier beige)<br />
Officiële publicaties, uitgegeven door <strong>de</strong> Kamer van volksvertegenwoordigers<br />
Bestellingen:<br />
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Fax : 02/549 82 74<br />
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De publicaties wor<strong>de</strong>n uitsluitend gedrukt op FSC gecertifi ceerd papier<br />
Publications officielles éditées par la Chambre <strong>de</strong>s représentants<br />
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KAMER 1e ZITTING VAN DE 54e ZITTINGSPERIODE 2014<br />
CHAMBRE<br />
1e SESSION DE LA 54e LÉGISLATURE
DOC 54<br />
0259/001<br />
3<br />
TOELICHTING<br />
DÉVELOPPEMENTS<br />
DAMES EN HEREN,<br />
Dit voorstel neemt <strong>de</strong> tekst over van het in <strong>de</strong> Senaat<br />
ingedien<strong>de</strong> voorstel 5-2436/1.<br />
De bedoeling van dit wetsvoorstel is te zorgen voor<br />
een wettelijke erkenning van <strong>de</strong> gecontroleer<strong>de</strong> verbruiksruimtes<br />
voor drugsgebruikers, die doorgaans<br />
“risicobeperken<strong>de</strong> verbruiksruimtes” of “gecontroleer<strong>de</strong><br />
spuitruimtes” wor<strong>de</strong>n genoemd.<br />
De indieners van dit wetsvoorstel zijn zich ervan bewust<br />
dat <strong>de</strong> oprichting van dit soort diensten voortaan<br />
afhangt van <strong>de</strong> financiering door <strong>de</strong> bevoeg<strong>de</strong> <strong>de</strong>elregeringen<br />
en <strong>de</strong> bijzon<strong>de</strong>re voorwaar<strong>de</strong>n die zij hieraan<br />
koppelen. Toch blijft <strong>de</strong> fe<strong>de</strong>rale overheid, in casu <strong>de</strong><br />
minister en <strong>de</strong> diensten van Volksgezondheid (fe<strong>de</strong>rale<br />
overheidsdienst (FOD) Volksgezondheid en het<br />
Fe<strong>de</strong>raal Agentschap voor geneesmid<strong>de</strong>len), bevoegd<br />
voor het vergunningsstelsel om voorwerpen, toestellen,<br />
stoffen en medicijnen af te leveren die in die diensten<br />
zullen wor<strong>de</strong>n gebruikt. Bovendien is zij bevoegd voor <strong>de</strong><br />
opheffing van het verbod en <strong>de</strong> straffen die momenteel<br />
op grond van <strong>de</strong> wet van 24 februari 1921 kunnen wor<strong>de</strong>n<br />
opgelegd voor <strong>de</strong>rgelijke gezondheidspraktijken.<br />
In verschillen<strong>de</strong> lan<strong>de</strong>n maken risicobeperken<strong>de</strong><br />
verbruiksruimtes of gecontroleer<strong>de</strong> spuitruimtes al heel<br />
wat jaren onvoorwaar<strong>de</strong>lijk <strong>de</strong>el uit van <strong>de</strong> strategieën<br />
om drugsverslaving te behan<strong>de</strong>len en <strong>de</strong> risico’s te<br />
beperken, net als <strong>de</strong> bepalingen inzake spuitenruil en<br />
<strong>de</strong> behan<strong>de</strong>ling met vervangingsmid<strong>de</strong>len voor opiumhou<strong>de</strong>n<strong>de</strong><br />
stoffen.<br />
Die ruimtes zijn geneeskundige structuren die<br />
drugsverslaaf<strong>de</strong>n in staat stellen <strong>de</strong> producten die<br />
ze op straat kochten te gebruiken on<strong>de</strong>r toezicht van<br />
opgeleid personeel en in goe<strong>de</strong> hygiënische en veilige<br />
omstandighe<strong>de</strong>n.<br />
De werking is gereglementeerd. Beginnen<strong>de</strong> gebruikers<br />
zijn niet toegelaten. Elke vorm van han<strong>de</strong>l is verbo<strong>de</strong>n.<br />
Min<strong>de</strong>rjarigen, zwangere vrouwen, verslaaf<strong>de</strong>n<br />
of personen die niet wettelijk in <strong>de</strong> regio verblijven, kan<br />
<strong>de</strong> toegang wor<strong>de</strong>n ontzegd.<br />
In die structuren brengen gebruikers hun producten<br />
mee en <strong>de</strong>len mee wat ze gaan verbruiken. Bijgevolg<br />
is het mogelijk om via een interne regeling van toegelaten<br />
stoffen en controles aan <strong>de</strong> ingang, een bepaal<strong>de</strong><br />
doelgroep te <strong>de</strong>finiëren die beperkt kan wor<strong>de</strong>n tot<br />
MESDAMES, MESSIEURS,<br />
La présente proposition reprend le texte <strong>de</strong> la proposition<br />
5-2436/1 déposée au Sénat.<br />
La présente proposition <strong>de</strong> loi a pour objet d’assurer<br />
la reconnaissance légale <strong>de</strong>s lieux d’usage supervisés<br />
pour usagers <strong>de</strong> drogues, plus communément appelés<br />
“salles <strong>de</strong> <strong>consommation</strong> <strong>à</strong> <strong>moindre</strong> <strong>risque</strong>” ou “salles<br />
d’injection supervisées”.<br />
Les auteurs <strong>de</strong> la présente proposition <strong>de</strong> loi<br />
n’ignorent pas que la mise en place <strong>de</strong> tels services<br />
dépend désormais du financement et <strong>de</strong>s conditions<br />
particulières qui y seront mises par les autorités fédérées<br />
compétentes. Néanmoins, l’autorité fédérale, et<br />
en l’occurrence le ministre et les services <strong>de</strong> la Santé<br />
publique (service publique fédéral (SPF) Santé publique<br />
et Agence fédérale <strong>de</strong>s médicaments), reste compétente<br />
en ce qui concerne le régime d’autorisation<br />
<strong>de</strong> la délivrance <strong>de</strong>s objets, appareils, substances et<br />
médicaments qui seront utilisés dans ces services. Il lui<br />
incombe, <strong>de</strong> plus, <strong>de</strong> lever les interdictions et pénalités<br />
que la loi du 24 février 1921 fait encore actuellement<br />
peser sur <strong>de</strong> telles pratiques sanitaires.<br />
Depuis <strong>de</strong> nombreuses années, les salles <strong>de</strong><br />
<strong>consommation</strong> <strong>à</strong> <strong>moindre</strong> <strong>risque</strong> ou salles d’injection<br />
supervisées font partie intégrante dans plusieurs pays<br />
<strong>de</strong>s stratégies <strong>de</strong> traitement <strong>de</strong> la dépendance aux<br />
drogues et <strong>de</strong> réduction <strong>de</strong>s <strong>risque</strong>s, au même titre que<br />
les dispositifs d’échange <strong>de</strong> seringues et les traitements<br />
<strong>de</strong> substitution aux opiacés.<br />
Ces salles sont <strong>de</strong>s structures médicalisées qui permettent<br />
<strong>à</strong> <strong>de</strong>s usagers <strong>de</strong> drogues souffrant d’addiction<br />
<strong>de</strong> consommer leurs produits <strong>de</strong> rue sous la supervision<br />
d’un personnel qualifié et dans <strong>de</strong> bonnes conditions<br />
d’hygiène et <strong>de</strong> sécurité.<br />
Leur fonctionnement est réglementé. Les usagers<br />
débutants y sont exclus. Toute forme <strong>de</strong> trafic y est<br />
prohibée. La possibilité existe d’en interdire l’accès aux<br />
mineurs, aux femmes enceintes, aux personnes intoxiquées<br />
ou aux personnes ne résidant pas légalement<br />
dans la région.<br />
Dans ces structures, les usagers amènent leurs produits<br />
et déclarent ce qu’ils vont consommer. Dès lors,<br />
par une réglementation interne <strong>de</strong>s substances autorisées<br />
et par <strong>de</strong>s contrôles aux entrées, il est possible<br />
<strong>de</strong> définir une population-cible, qu’on peut soit limiter<br />
KAMER 1e ZITTING VAN DE 54e ZITTINGSPERIODE 2014<br />
CHAMBRE<br />
1e SESSION DE LA 54e LÉGISLATURE
4 DOC 54 0259/001<br />
heroïnegebruikers of kan wor<strong>de</strong>n uitgebreid tot an<strong>de</strong>re<br />
vormen van verbruik: cocaïne, morfine.<br />
Ook voor <strong>de</strong> verbruikswijze kunnen regels gel<strong>de</strong>n:<br />
in <strong>de</strong> gecontroleer<strong>de</strong> injectieruimtes is <strong>de</strong> verbruikswijze<br />
beperkt tot injecties, die bijzon<strong>de</strong>r problematisch<br />
zijn op het vlak van hygiëne. An<strong>de</strong>re verbruiksruimtes<br />
maken an<strong>de</strong>re keuzes zoals bijvoorbeeld <strong>de</strong> inname<br />
via inhaleren aangezien het aantal spuiters on<strong>de</strong>r verslaaf<strong>de</strong>n<br />
daalt.<br />
In Europa zijn er vierentachtig verbruiksruimtes in zesenvijftig<br />
ste<strong>de</strong>n in zeven lan<strong>de</strong>n (Ne<strong>de</strong>rland, Zwitserland,<br />
Luxemburg, Duitsland, Spanje, Denemarken,<br />
Noorwegen). De ste<strong>de</strong>n Vancouver in Canada en Sidney<br />
in Australië beschikken ook over <strong>de</strong>rgelijke risicobeperken<strong>de</strong><br />
voorzieningen.<br />
De oprichting van die structuren streeft verschillen<strong>de</strong><br />
doelstellingen van openbaar belang na:<br />
— inzake volksgezondheid bie<strong>de</strong>n zij een omgeving<br />
aan waar een veiliger drugsgebruik wordt aangemoedigd.<br />
Door <strong>de</strong> aanwezigheid van materiaal en personeel<br />
dat eerste hulp kan verlenen, kunnen fatale overdosissen<br />
wor<strong>de</strong>n voorkomen. Door steriele spuiten aan te<br />
bie<strong>de</strong>n en hygiëne bij het inspuiten aan te moedigen,<br />
kunnen het aantal infecties en overige verwikkelingen<br />
(abcessen, endocarditis, …) wor<strong>de</strong>n vermin<strong>de</strong>rd, net als<br />
risicogedrag dat HIV en hepatitis C kan overbrengen;<br />
— inzake openbare or<strong>de</strong> zorgen risicobeperken<strong>de</strong><br />
verbruiksruimtes voor een vermin<strong>de</strong>ring van <strong>de</strong> overlast<br />
die gepaard gaat met drugsgebruik in openbare of bijna<br />
openbare ruimtes. Dankzij die ruimtes daalt het verbruik<br />
in het openbaar, net als het aantal achtergelaten spuiten.<br />
De risicobeperken<strong>de</strong> verbruiksruimtes kunnen zeker<br />
niet alle maatschappelijke problemen rond drugsverslaving<br />
verhelpen. Ze zijn vooral van belang door hun<br />
specificiteit en complementariteit met het overige aanbod<br />
aan hulp- en zorgnetwerken:<br />
— ze zijn complementair aan preventie, aangezien<br />
er personeel aanwezig is dat informatie, advies en<br />
richtlijnen kan geven — waardoor ook sociale ban<strong>de</strong>n<br />
in stand wor<strong>de</strong>n gehou<strong>de</strong>n en situaties van uitsluiting<br />
wor<strong>de</strong>n beperkt;<br />
aux consommateurs d’héroïne, soit étendre <strong>à</strong> d’autres<br />
types <strong>de</strong> <strong>consommation</strong>: cocaïne, morphine.<br />
Le mo<strong>de</strong> <strong>de</strong> <strong>consommation</strong> lui-même peut être soumis<br />
<strong>à</strong> réglementation: les salles d’injection supervisées<br />
font le choix <strong>de</strong> limiter le mo<strong>de</strong> <strong>de</strong> <strong>consommation</strong> <strong>à</strong> la<br />
prise par injection, celle-ci étant particulièrement problématique<br />
d’un point <strong>de</strong> vue sanitaire. Mais d’autres<br />
salles <strong>de</strong> <strong>consommation</strong> opèrent d’autres choix, comme<br />
par exemple, eu égard au recul du nombre d’injecteurs<br />
dans la population toxicomane, celui d’inclure la prise<br />
par inhalation.<br />
En Europe, on dénombre quatre-vingt-quatre salles<br />
<strong>de</strong> <strong>consommation</strong> dans cinquante-six villes <strong>de</strong> sept<br />
pays (Pays-Bas, Suisse, Luxembourg, Allemagne,<br />
Espagne, Danemark, Norvège). Les villes <strong>de</strong> Vancouver<br />
au Canada et <strong>de</strong> Sidney en Australie ont également<br />
recours <strong>à</strong> <strong>de</strong> tels dispositifs <strong>de</strong> réduction <strong>de</strong>s <strong>risque</strong>s.<br />
La mise en place <strong>de</strong> ces structures poursuit plusieurs<br />
objectifs d’intérêt public:<br />
— en matière <strong>de</strong> santé publique, l’environnement<br />
qu’elles fournissent donne lieu <strong>à</strong> la promotion d’un<br />
usage plus sécurisé <strong>de</strong>s drogues. La présence <strong>de</strong><br />
matériels et <strong>de</strong> personnels capables d’apporter les premiers<br />
secours permet d’éviter la survenue d’overdoses<br />
fatales. La mise <strong>à</strong> disposition <strong>de</strong> seringues stériles, la<br />
promotion <strong>de</strong> l’hygiène <strong>de</strong> l’injection, permettent <strong>de</strong><br />
réduire les infections et autres complications (abcès,<br />
endocardites, …), <strong>de</strong> même que les comportements <strong>à</strong><br />
<strong>risque</strong> <strong>de</strong> transmission du VIH et <strong>de</strong> l’hépatite C;<br />
— en matière d’ordre public, les salles <strong>de</strong> <strong>consommation</strong><br />
<strong>à</strong> <strong>moindre</strong> <strong>risque</strong> entraînent une diminution <strong>de</strong>s<br />
nuisances associées <strong>à</strong> l’usage <strong>de</strong>s drogues dans les<br />
lieux publics et semi-publics. Elles permettent <strong>de</strong> diminuer<br />
le nombre d’actes <strong>de</strong> <strong>consommation</strong> réalisés sur<br />
l’espace public, <strong>de</strong> même que le nombre <strong>de</strong> seringues<br />
abandonnées sur celui-ci.<br />
Les salles <strong>de</strong> <strong>consommation</strong> <strong>à</strong> <strong>moindre</strong> <strong>risque</strong> n’ont<br />
certes pas la prétention d’apporter une réponse <strong>à</strong> l’ensemble<br />
<strong>de</strong>s problèmes publics rencontrés en matière <strong>de</strong><br />
toxicomanie. Leur grand intérêt procè<strong>de</strong> plutôt <strong>de</strong> leurs<br />
spécificités et <strong>de</strong> leur complémentarité avec les autres<br />
offres <strong>de</strong>s réseaux d’ai<strong>de</strong> et <strong>de</strong> soins:<br />
— complémentarité avec la prévention, étant donné<br />
la présence d’un personnel capable <strong>de</strong> fournir <strong>de</strong> l’information,<br />
<strong>de</strong>s conseils et <strong>de</strong>s possibilités d’orientation —<br />
ce qui favorise aussi le maintien du lien social et limite<br />
les situations d’exclusion;<br />
KAMER 1e ZITTING VAN DE 54e ZITTINGSPERIODE 2014<br />
CHAMBRE<br />
1e SESSION DE LA 54e LÉGISLATURE
DOC 54<br />
0259/001<br />
5<br />
— ze zijn complementair aan therapie, aangezien<br />
<strong>de</strong> meest gemarginaliseer<strong>de</strong> drugsgebruikers gemakkelijker<br />
toegang krijgen tot verschillen<strong>de</strong> soorten<br />
behan<strong>de</strong>lingen;<br />
— ze zijn ten slotte complementair aan alle schakels<br />
van een algemeen en geïntegreerd drugsbeleid<br />
aangezien <strong>de</strong> risicobeperken<strong>de</strong> verbruiksruimtes sterk<br />
geïsoleer<strong>de</strong> verbruikers kunnen bereiken die weinig<br />
contact hebben met hulp- en zorgcentra en die meer<br />
gezondheids- en infectierisico’s, alsook maatschappelijke<br />
en gerechtelijke risico’s lopen.<br />
Er bestaan heel wat publicaties in <strong>de</strong> internationale<br />
wetenschappelijke literatuur over verbruiksruimtes, in<br />
Europa en wereldwijd, die aantonen dat <strong>de</strong> doelstellingen<br />
van die structuren gehaald wor<strong>de</strong>n. Die publicaties<br />
vormen een <strong>de</strong>gelijke wetenschappelijke basis<br />
die aantoont dat <strong>de</strong> voor<strong>de</strong>len van risicobeperken<strong>de</strong><br />
verbruiksruimtes groter zijn dan <strong>de</strong> vrees die ze inci<strong>de</strong>nteel<br />
kunnen oproepen.<br />
Gelet op die elementen, beschouwen <strong>de</strong> indieners<br />
van dit voorstel <strong>de</strong> risicobeperken<strong>de</strong> verbruiksruimtes<br />
als een realistische en pragmatische stap om <strong>de</strong> risico’s<br />
en scha<strong>de</strong> die gepaard gaan met intensief drugsgebruik<br />
te vermin<strong>de</strong>ren, zowel voor <strong>de</strong> gebruikers zelf als voor<br />
<strong>de</strong> gemeenschap in het algemeen.<br />
Deze opvatting is overigens officieel erkend aangezien<br />
ze ondubbelzinnig on<strong>de</strong>r <strong>de</strong> achtenvijftig<br />
maatregelen valt van het “HIV-Plan 2014-2019” dat op<br />
15 oktober 2013 werd voorgesteld door alle ministers<br />
van Volksgezondheid. Actie 22 van dit nationale plan<br />
bepaalt immers: “Het verbeteren van <strong>de</strong> toegang van<br />
intraveneuze druggebruikers tot naal<strong>de</strong>n en het geheel<br />
van preventiemateriaal en materiaal dat <strong>de</strong> risico’s<br />
vermin<strong>de</strong>rt, alsook het inrichten van gebruikersruimtes<br />
met min<strong>de</strong>r risico’s.”.<br />
— complémentarité avec la thérapie, étant donné que<br />
l’accès <strong>de</strong>s consommateurs <strong>de</strong> drogues les plus marginalisés<br />
<strong>à</strong> divers types <strong>de</strong> traitements peut être facilité;<br />
— complémentarité enfin avec l’ensemble <strong>de</strong>s maillons<br />
d’une politique globale et intégrée en matière <strong>de</strong><br />
drogues, étant donné la capacité <strong>de</strong>s salles <strong>de</strong> <strong>consommation</strong><br />
<strong>à</strong> <strong>moindre</strong> <strong>risque</strong> d’atteindre <strong>de</strong>s consommateurs<br />
fortement désocialisés, qui ont peu <strong>de</strong> contacts avec les<br />
centres d’ai<strong>de</strong> et <strong>de</strong> soins et qui accumulent les <strong>risque</strong>s<br />
sanitaires, infectieux, sociaux et judiciaires.<br />
Il existe <strong>de</strong> nombreuses publications dans la littérature<br />
scientifique internationale, qui prennent comme<br />
objet d’étu<strong>de</strong> les salles <strong>de</strong> <strong>consommation</strong>, en Europe et<br />
dans le mon<strong>de</strong>, et qui attestent que les objectifs <strong>de</strong> ces<br />
structures se traduisent positivement. Ces publications<br />
constituent une base scientifique valable, mettant en<br />
évi<strong>de</strong>nce que les bénéfices <strong>de</strong>s salles <strong>de</strong> <strong>consommation</strong><br />
<strong>à</strong> <strong>moindre</strong> <strong>risque</strong> dépassent les craintes qu’elles<br />
peuvent inci<strong>de</strong>mment évoquer.<br />
Eu égard <strong>à</strong> ces éléments, les auteurs <strong>de</strong> la présente<br />
proposition considèrent les salles <strong>de</strong> <strong>consommation</strong><br />
<strong>à</strong> <strong>moindre</strong> <strong>risque</strong> comme une démarche réaliste et<br />
pragmatique pour réduire les <strong>risque</strong>s et les dommages<br />
associés <strong>à</strong> la <strong>consommation</strong> intensive <strong>de</strong> drogues,<br />
aussi bien pour les usagers eux-mêmes que pour la<br />
communauté en général.<br />
Cette considération a désormais trouvé une reconnaissance<br />
officielle puisqu’elle ressort sans ambiguïté<br />
parmi les cinquante-huit mesures déclinées dans le<br />
“Plan HIV 2014-2019” présenté le 15 octobre 2013 par<br />
tous les ministres ayant la santé dans leurs attributions.<br />
L’action 22 <strong>de</strong> ce Plan national prétend, en effet, “améliorer<br />
l’accès <strong>de</strong>s personnes qui s’injectent <strong>de</strong>s drogues<br />
aux seringues et <strong>à</strong> l’ensemble du matériel <strong>de</strong> prévention<br />
et <strong>de</strong> réduction <strong>de</strong>s <strong>risque</strong>s et développer <strong>de</strong>s lieux <strong>de</strong><br />
<strong>consommation</strong> <strong>à</strong> <strong>moindre</strong> <strong>risque</strong>.”.<br />
KAMER 1e ZITTING VAN DE 54e ZITTINGSPERIODE 2014<br />
CHAMBRE<br />
1e SESSION DE LA 54e LÉGISLATURE
6 DOC 54 0259/001<br />
BESPREKING VAN DE ARTIKELEN<br />
Artikel 2<br />
De wettelijke erkenning van <strong>de</strong> “risicobeperken<strong>de</strong><br />
verbruiksruimtes” of “gecontroleer<strong>de</strong> injectieruimtes”<br />
houdt in dat voor <strong>de</strong> organisatoren en beoefenaars<br />
van geneeskun<strong>de</strong> in die verbruiksruimtes,<br />
in vastgestel<strong>de</strong> omstandighe<strong>de</strong>n, het verbod en <strong>de</strong><br />
straffen vastgesteld in artikel 3, § 2, van <strong>de</strong> wet van<br />
24 februari 1921, wor<strong>de</strong>n opgeheven voor zij die, on<strong>de</strong>r<br />
bezwaren<strong>de</strong> titel of niet, voor een an<strong>de</strong>r het gebruik<br />
van bedoel<strong>de</strong> verdoven<strong>de</strong> stoffen gemakkelijker maken<br />
door het verschaffen daartoe van een lokaal of door<br />
enig an<strong>de</strong>r mid<strong>de</strong>l.<br />
De wet voorziet reeds in een <strong>de</strong>rgelijke uitzon<strong>de</strong>ring<br />
om het inruilen van spuiten en an<strong>de</strong>r steriel materiaal<br />
voor verslaaf<strong>de</strong>n mogelijk te maken.<br />
In geen enkel geval mag <strong>de</strong> aldus vrijgestel<strong>de</strong> beoefenaar<br />
van geneeskun<strong>de</strong> echter aanzetten tot het gebruik<br />
van <strong>de</strong> in <strong>de</strong> wet van 24 februari 1921 gespecificeer<strong>de</strong><br />
stoffen. De organisatie en het on<strong>de</strong>rhoud van <strong>de</strong>rgelijke<br />
verbruiksruimtes moeten in ie<strong>de</strong>r geval preventief werken<br />
tegen besmettelijke ziekten of, in het algemeen, <strong>de</strong><br />
drugsgerelateer<strong>de</strong> risico’s vermin<strong>de</strong>ren.<br />
Die doelstelling houdt in dat die gecontroleer<strong>de</strong> verbruiksruimtes<br />
gemachtigd zijn door <strong>de</strong> overhe<strong>de</strong>n. De<br />
voorwaar<strong>de</strong>n voor opvang en professionele begeleiding<br />
moeten door <strong>de</strong> Koning wor<strong>de</strong>n vastgesteld op voorstel<br />
van <strong>de</strong> minister van Volksgezondheid.<br />
COMMENTAIRE DES ARTICLES<br />
Article 2<br />
La reconnaissance légale <strong>de</strong>s “salles <strong>de</strong> <strong>consommation</strong><br />
<strong>à</strong> <strong>moindre</strong> <strong>risque</strong>” ou “salles d’injection supervisées”<br />
implique que pour les organisateurs et praticiens <strong>de</strong><br />
ces lieux d’usage soient levées, dans <strong>de</strong>s conditions<br />
déterminées, les interdictions et peines prévues <strong>à</strong><br />
l’article 3, § 2, <strong>de</strong> la loi du 24 février 1921 <strong>à</strong> l’encontre<br />
<strong>de</strong>s personnes qui auront facilité <strong>à</strong> autrui l’usage <strong>à</strong> titre<br />
onéreux ou <strong>à</strong> titre gratuit <strong>de</strong>s substances stupéfiantes<br />
visées, soit en procurant <strong>à</strong> cet effet un local, soit par<br />
tout autre moyen.<br />
Une telle exception est déj<strong>à</strong> prévue par la loi <strong>de</strong><br />
manière <strong>à</strong> permettre l’échange <strong>de</strong> seringues et autres<br />
matériels stériles en faveur <strong>de</strong>s toxicomanes.<br />
En aucun cas toutefois, il n’est question <strong>de</strong> permettre<br />
aux praticiens ainsi exemptés d’inciter <strong>à</strong> l’usage <strong>de</strong>s<br />
substances spécifiées par la loi du 24 février 1921, et<br />
dans tous les cas, l’organisation et l’entretien <strong>de</strong> tels<br />
lieux d’usage <strong>de</strong>vra avoir un but <strong>de</strong> prophylaxie contre<br />
les maladies contagieuses ou, plus généralement, <strong>de</strong><br />
réduction <strong>de</strong>s <strong>risque</strong>s liés <strong>à</strong> l’usage <strong>de</strong>s drogues.<br />
Ce but implique <strong>à</strong> son tour que ces lieux d’usage<br />
supervisés soient dûment autorisés par les autorités<br />
publiques et fonctionnent dans <strong>de</strong>s conditions d’accueil<br />
et d’encadrement professionnel qui <strong>de</strong>vront être déterminées<br />
par le Roi sur proposition du ministre qui a la<br />
Santé publique dans ses attributions.<br />
Willy DEMEYER (PS)<br />
Karine LALIEUX (PS)<br />
Özlem ÖZEN (PS)<br />
Eric MASSIN (PS)<br />
KAMER 1e ZITTING VAN DE 54e ZITTINGSPERIODE 2014<br />
CHAMBRE<br />
1e SESSION DE LA 54e LÉGISLATURE
DOC 54<br />
0259/001<br />
7<br />
WETSVOORSTEL<br />
PROPOSITION DE LOI<br />
Artikel 1<br />
Deze wet regelt een aangelegenheid als in artikel<br />
74 van <strong>de</strong> Grondwet. bedoel<strong>de</strong><br />
Article 1 er<br />
La présente loi règle une matière visée <strong>à</strong> l’article<br />
74 <strong>de</strong> la Constitution.<br />
Art. 2<br />
Artikel 3, § 2, van <strong>de</strong> wet van 24 februari 1921 betreffen<strong>de</strong><br />
het verhan<strong>de</strong>len van gifstoffen, slaapmid<strong>de</strong>len<br />
en verdoven<strong>de</strong> mid<strong>de</strong>len, psychotrope stoffen,<br />
ontsmettingsstoffen en antiseptica en van <strong>de</strong> stoffen die<br />
kunnen gebruikt wor<strong>de</strong>n voor <strong>de</strong> illegale vervaardiging<br />
van verdoven<strong>de</strong> mid<strong>de</strong>len en psychotrope stoffen, wordt<br />
aangevuld door een lid, lui<strong>de</strong>n<strong>de</strong>:<br />
“Vallen niet on<strong>de</strong>r <strong>de</strong> toepassing van het eerste lid,<br />
zij die, voor een an<strong>de</strong>r het gebruik van <strong>de</strong> in artikel 2bis<br />
gespecificeer<strong>de</strong> stoffen gemakkelijker hebben gemaakt,<br />
zon<strong>de</strong>r hen hiertoe aan te zetten en met het oog op <strong>de</strong><br />
preventie van besmettelijke ziekten of, in het algemeen,<br />
risicobeperkend gebruik, in gecontroleer<strong>de</strong> ruimtes en<br />
volgens <strong>de</strong> voorwaar<strong>de</strong>n die door <strong>de</strong> Koning zijn bepaald<br />
op voorstel van <strong>de</strong> minister tot wiens bevoegdheid <strong>de</strong><br />
Volksgezondheid behoort.”.<br />
Art. 2<br />
L’article 3, § 2, <strong>de</strong> la loi du 24 février 1921 concernant<br />
le trafic <strong>de</strong>s substances vénéneuses, soporifiques,<br />
stupéfiantes, psychotropes, désinfectantes ou antiseptiques<br />
et <strong>de</strong>s substances pouvant servir <strong>à</strong> la fabrication<br />
illicite <strong>de</strong> substances stupéfiantes et psychotropes est<br />
complété par un alinéa rédigé comme suit:<br />
“Ne sont pas soumis <strong>à</strong> l’application du premier alinéa,<br />
ceux qui auront facilité l’usage par autrui, sans incitation<br />
et dans un but <strong>de</strong> prophylaxie contre les maladies<br />
contagieuses ou, plus généralement, <strong>de</strong> réduction <strong>de</strong>s<br />
<strong>risque</strong>s liés <strong>à</strong> cet usage, <strong>de</strong>s substances spécifiées <strong>à</strong><br />
l’article 2bis, dans <strong>de</strong>s lieux supervisés et aux conditions<br />
déterminées par le Roi sur proposition du ministre qui a<br />
la Santé publique dans ses attributions.”.<br />
9 september 2014<br />
9 septembre 2014<br />
Willy DEMEYER (PS)<br />
Karine LALIEUX (PS)<br />
Özlem ÖZEN (PS)<br />
Eric MASSIN (PS)<br />
KAMER 1e ZITTING VAN DE 54e ZITTINGSPERIODE 2014<br />
CHAMBRE<br />
1e SESSION DE LA 54e LÉGISLATURE<br />
Centrale drukkerij – Imprimerie centrale
1070 (2017-2017) — N° 3 1070 (2017-2017) — N° 3<br />
PARLEMENT WALLON<br />
SESSION 2017-2018<br />
23 MAI 2018<br />
RÉSOLUTION<br />
relative <strong>à</strong> la mise en place d’expériences-pilotes <strong>de</strong> dispositifs intégrés en réduction<br />
<strong>de</strong>s <strong>risque</strong>s liés aux assuétu<strong>de</strong>s et <strong>à</strong> la toxicomanie dans les gran<strong>de</strong>s villes wallonnes *<br />
TEXTE ADOPTÉ EN SÉANCE PLÉNIÈRE<br />
5 e session <strong>de</strong> la 10 e législature site internet : www.parlement-wallonie.be<br />
* Voir Doc. 1070 (2017-2018) — N os 1 et 2 courriel : courriel@parlement-wallonie.be
TEXTE ADOPTÉ EN SÉANCE PLÉNIÈRE<br />
RÉSOLUTION<br />
relative <strong>à</strong> la mise en place d’expériences-pilotes <strong>de</strong> dispositifs intégrés en réduction<br />
<strong>de</strong>s <strong>risque</strong>s liés aux assuétu<strong>de</strong>s et <strong>à</strong> la toxicomanie dans les gran<strong>de</strong>s villes wallonnes<br />
Le Parlement <strong>de</strong> Wallonie,<br />
A. Vu la loi du 24 février 1921 concernant le trafic <strong>de</strong>s<br />
substances vénéneuses, soporifiques, stupéfiantes,<br />
psychotropes, désinfectantes ou antiseptiques et <strong>de</strong>s<br />
substances pouvant servir <strong>à</strong> la fabrication illicite <strong>de</strong><br />
substances stupéfiantes et psychotropes;<br />
B. Considérant la proposition <strong>de</strong> loi du 16 septembre<br />
2014 <strong>de</strong> Monsieur Demeyer et Consorts complétant<br />
la loi du 24 février 1921 concernant le trafic <strong>de</strong>s<br />
substances vénéneuses, soporifiques, stupéfiantes,<br />
psychotropes, désinfectantes ou antiseptiques et <strong>de</strong>s<br />
substances pouvant servir <strong>à</strong> la fabrication illicite <strong>de</strong><br />
substances stupéfiantes et psychotropes, visant <strong>à</strong> la<br />
reconnaissance légale <strong>de</strong>s lieux d’usage supervisés<br />
pour usagers <strong>de</strong> drogues et les discussions parlementaires<br />
qui s’en sont suivies;<br />
C. Considérant l’avis favorable rendu en janvier 2016<br />
par l’Académie royale <strong>de</strong> mé<strong>de</strong>cine relatif <strong>à</strong> la proposition<br />
<strong>de</strong> loi précitée;<br />
D. Considérant le rapport annuel 2016 <strong>de</strong> l’Organe international<br />
<strong>de</strong> contrôle <strong>de</strong>s stupéfiants (OICS) établi <strong>à</strong><br />
Vienne (Autriche) stipulant que les salles <strong>de</strong> <strong>consommation</strong><br />
sont conformes aux traités internationaux;<br />
E. Considérant le rapport <strong>de</strong> décembre 2016 d’Eurotox<br />
concernant les bonnes pratiques en réduction <strong>de</strong>s<br />
<strong>risque</strong>s;<br />
F. Considérant les recommandations <strong>de</strong> l’Organisation<br />
mondiale <strong>de</strong> la santé (OMS), <strong>de</strong> l’ONU et du Conseil<br />
<strong>de</strong> l’Union européenne en matière <strong>de</strong> réduction <strong>de</strong>s<br />
<strong>risque</strong>s;<br />
G. Considérant la création d’une première salle <strong>de</strong><br />
<strong>consommation</strong> <strong>à</strong> <strong>moindre</strong> <strong>risque</strong> (SCMR) <strong>à</strong> Genève<br />
dès 1986;<br />
H. Considérant l’existence et l’évaluation positive en<br />
Europe <strong>de</strong> 90 SCMR, dans 64 villes <strong>de</strong> 8 pays différents;<br />
I. Considérant la position unanime du Conseil communal<br />
<strong>de</strong> <strong>Liège</strong> du 29 janvier 2018, favorable <strong>à</strong> la<br />
création dans les meilleurs délais d’une SCMR;<br />
J. Considérant l’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> faisabilité <strong>de</strong>s salles <strong>de</strong><br />
<strong>consommation</strong> <strong>à</strong> <strong>moindre</strong> <strong>risque</strong> (SCMR) en Belgique<br />
<strong>de</strong> la Politique scientifique fédérale (Belspo), publiée<br />
le 6 février 2018 et présentant 18 recommandations;<br />
K. Considérant le débat qui s’est tenu en Commission<br />
<strong>de</strong> l’action sociale, <strong>de</strong> la santé et <strong>de</strong> la fonction<br />
publique le 6 février 2018 concernant les salles <strong>de</strong><br />
<strong>consommation</strong> <strong>à</strong> <strong>moindre</strong> <strong>risque</strong> et les interventions<br />
convergentes <strong>de</strong> parlementaires issus <strong>de</strong> tous les<br />
Groupes;<br />
L. Considérant la nécessité impérieuse, dans les<br />
gran<strong>de</strong>s villes wallonnes, <strong>de</strong> compléter par la mise<br />
en place d’expériences-pilotes <strong>de</strong> dispositifs intégrés<br />
en réduction <strong>de</strong>s <strong>risque</strong>s liés aux assuétu<strong>de</strong>s et <strong>à</strong> la<br />
toxicomanie les dispositifs existants en matière <strong>de</strong><br />
prévention, <strong>de</strong> répression, <strong>de</strong> thérapie et <strong>de</strong> réduction<br />
<strong>de</strong>s <strong>risque</strong>s (quatre piliers), tant pour intégrer les<br />
toxicomanes concernés dans un trajet médical, social<br />
et d’insertion dans la société, que pour lutter contre<br />
les scènes <strong>de</strong> rue et les nuisances qu’elles génèrent;<br />
M. Considérant les dispositifs intégrés en réduction <strong>de</strong>s<br />
<strong>risque</strong>s liés aux assuétu<strong>de</strong>s et <strong>à</strong> la toxicomanie ne<br />
constituent qu’un élément parmi d’autres dispositifs<br />
<strong>de</strong>s quatre piliers précités et qu’elles n’augmentent<br />
pas la <strong>consommation</strong> <strong>de</strong> drogue mais, au contraire,<br />
contribuent <strong>à</strong> la canaliser;<br />
N. Considérant les dispositifs intégrés en réduction<br />
<strong>de</strong>s <strong>risque</strong>s liés aux assuétu<strong>de</strong>s et <strong>à</strong> la toxicomanie<br />
comme <strong>de</strong>vant être basées sur une concertation avec<br />
les différents acteurs impliqués et <strong>de</strong>vant offrir <strong>de</strong>s<br />
garanties <strong>de</strong> sécurité suffisantes pour les consommateurs,<br />
en impliquant les professionnels <strong>de</strong> la santé<br />
formés aux usages <strong>de</strong> consommateurs <strong>de</strong> drogues <strong>de</strong><br />
rue, mais aussi les riverains, les autorités communales<br />
et la police;<br />
O. Considérant l’importance d’un accompagnement<br />
individualisé <strong>de</strong>s consommateurs au sein <strong>de</strong>s SCMR;<br />
P. Considérant le rôle <strong>de</strong>s pouvoirs publics d’empêcher<br />
les personnes <strong>de</strong> tomber dans la dépendance et d’ai<strong>de</strong>r<br />
les toxicomanes <strong>à</strong> sortir <strong>de</strong> la toxicomanie en les<br />
accompagnants vers le sevrage;<br />
Q. Considérant le respect du bien-être et du bien-vivre<br />
ensemble <strong>de</strong>s citoyens wallons;<br />
2
Deman<strong>de</strong> au Gouvernement wallon,<br />
1. d’intervenir auprès du Gouvernement fédéral en<br />
suite <strong>de</strong> l’étu<strong>de</strong> du 6 février 2018 sur la faisabilité <strong>de</strong><br />
salles <strong>de</strong> <strong>consommation</strong> <strong>à</strong> <strong>moindre</strong> <strong>risque</strong> (SCMR)<br />
en Belgique réalisée par Belspo (Politique scientifique<br />
fédérale) afin <strong>de</strong> prendre les dispositions<br />
nécessaires pour permettre la mise en place concrète<br />
et encadrée d’expériences-pilotes <strong>de</strong> dispositifs intégrés<br />
en réduction <strong>de</strong>s <strong>risque</strong>s liés aux assuétu<strong>de</strong>s et<br />
<strong>à</strong> la toxicomanie dans les gran<strong>de</strong>s villes en Région<br />
wallonne;<br />
2. <strong>de</strong> mettre tout en œuvre, notamment au travers du<br />
soutien financier <strong>de</strong> la Wallonie, pour que la mise<br />
en place d’expériences-pilotes <strong>de</strong> dispositifs intégrés<br />
en réduction <strong>de</strong>s <strong>risque</strong>s liés aux assuétu<strong>de</strong>s et<br />
<strong>à</strong> la toxicomanie puisse venir compléter la panoplie<br />
<strong>de</strong>s réponses nécessaires <strong>à</strong> cette grave problématique<br />
qu’est celle <strong>de</strong> l’usage <strong>de</strong>s drogues, en cohérence<br />
avec l’ensemble <strong>de</strong>s politiques <strong>de</strong> prévention,<br />
<strong>de</strong> répression, <strong>de</strong> thérapie et d’autres initiatives en<br />
matière <strong>de</strong> réduction <strong>de</strong>s <strong>risque</strong>s;<br />
3. d’améliorer les politiques préventives et curatives<br />
dans la lutte contre la toxicomanie :<br />
– en tendant <strong>à</strong> engranger d’importants progrès en<br />
termes <strong>de</strong> santé publique;<br />
– en garantissant la présence et le suivi <strong>de</strong> professionnels<br />
compétents dans les expériences-pilotes<br />
<strong>de</strong> dispositifs intégrés en réduction <strong>de</strong>s <strong>risque</strong>s liés<br />
aux assuétu<strong>de</strong>s et <strong>à</strong> la toxicomanie afin que, outre<br />
une <strong>consommation</strong> « sur place » supervisée, ces<br />
structures puissent également être le terrain <strong>de</strong><br />
traitements médicaux (<strong>de</strong> plaies particulièrement),<br />
d’orientation vers <strong>de</strong>s traitements <strong>de</strong> substitution,<br />
<strong>de</strong> dépistages <strong>de</strong> maladies infectieuses et plus largement,<br />
<strong>de</strong> consultations sanitaires et d’entretiens<br />
sociaux;<br />
4. <strong>de</strong> procé<strong>de</strong>r annuellement <strong>à</strong> l’évaluation <strong>de</strong>s expériences-pilotes<br />
<strong>de</strong> dispositifs intégrés en réduction<br />
<strong>de</strong>s <strong>risque</strong>s liés aux assuétu<strong>de</strong>s et <strong>à</strong> la toxicomanie<br />
dans les gran<strong>de</strong>s villes en Région wallonne et d’en<br />
faire rapport au Parlement <strong>de</strong> Wallonie.<br />
3