Revue T #9 - revue-t-9-web.pdf
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Jour 1 : Mazzia le locavore<br />
Pour Alexandre Mazzia, chef du restaurant<br />
AM à Marseille, « il est indispensable<br />
de travailler de façon intelligente,<br />
écologique et économique. Je<br />
privilégie la pêche de petit bateau et<br />
à la ligne, parce que, aujourd’hui nous<br />
devons savoir ce qu’on mange, et pour<br />
cela nous devons aller au plus près du<br />
produit ». Il n’hésite pas à plonger ses<br />
mains dans la terre auprès des permaculteurs<br />
qu’il côtoie : « Nous devons<br />
aller partout, même vers les choses<br />
qu’on aime le moins, pour perpétuellement<br />
former son palais. »<br />
Jour 2 : Ledeuil et ses agrumes<br />
Pour le chef des restaurants Ze<br />
Kitchen Galerie, Kitchen Galerie Bis<br />
et Kitchen Ter(re) à Paris, William<br />
Ledeuil, tisser la relation avec ses<br />
artisans, ses maraîchers et ses producteurs<br />
« est un travail de longue<br />
haleine ». « J’ai beaucoup voyagé en<br />
Asie avant de bien intégrer les différentes<br />
techniques, les ingrédients et<br />
les produits. Le plus long a ensuite été<br />
de mettre en œuvre un réseau. Cette<br />
démarche est indispensable. J’ai mis<br />
presque sept ans avant de comprendre<br />
les différentes familles, les différentes<br />
variétés et les saisons des agrumes<br />
(produit de prédilection du chef), mais<br />
il faut trouver quelque chose d’original.<br />
Par exemple, l’année dernière, la<br />
mode était plutôt au citron caviar. »<br />
Jour 3 : Marchand et Londres<br />
Gregory Marchand, partagé entre son<br />
activité des deux côtés de la Manche<br />
(les Frenchie de « sa » rue du Nil à<br />
Paris, et Frenchie Covent Garden à<br />
Londres), s’est demandé : « Pourquoi<br />
un cuisinier français comme moi<br />
a choisi Londres ? Je voulais juste<br />
retourner dans une ville, où j’ai vécu<br />
des moments exceptionnels. Je ne me<br />
voyais pas me contenter de la rue du<br />
Nil. Il fallait que j’aille expérimenter<br />
ma cuisine ailleurs. » Dans son<br />
adresse londonienne, le chef applique<br />
les mêmes principes qu’à Paris : « Ce<br />
que j’achète à 9 heures est à midi sur<br />
la carte. Je m’approvisionne auprès<br />
de producteurs locaux et je m’adapte<br />
aux produits qui arrivent plutôt que<br />
l’inverse. » Et Gregory Marchand de<br />
conclure : « Depuis quelques années<br />
on est passé du “french bashing”<br />
au “french loving” à Londres. »<br />
T #09 LA REVUE TRANSGOURMET CULTIVÉE PAR OMNIVORE / 31