04.10.2018 Views

Syndicaliste octobre 2018

Create successful ePaper yourself

Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.

sein d’une même famille. Indépendamment<br />

de la justice de ce système, je<br />

me demande comment on va évaluer son<br />

efficacité sociale.<br />

Revenons-en à l’assurance autonomie…<br />

À l’initiative de la CSC, le Conseil économique<br />

et social bruxellois a émis<br />

l’avis que la dépendance était un sujet<br />

important et a identifié certains points<br />

où le système social était insuffisant.<br />

Il s’agit notamment de la garde de<br />

personnes dépendantes à domicile.<br />

Nous plaidons pour que ce besoin soit<br />

rencontré dans une logique de sécurité<br />

sociale, c’est-à-dire sans enquête<br />

sur les ressources. Faut-il pour autant<br />

distinguer ce risque de la politique de<br />

la santé en général, voire de l’ensemble<br />

de la politique sociale (il y a<br />

des dépendances qui ne proviennent<br />

pas d’un problème médical)? Faut-il<br />

autrement dit créer un dispositif spécifique<br />

intitulé «assurance autonomie»<br />

qui prendrait en charge une partie<br />

finalement limitée de ce risque? Sans<br />

l’exclure, nous avons des doutes. Et en<br />

tout cas, nous plaidons pour ne pas<br />

perdre son temps dans des symboles.<br />

Quels sont à vos yeux les principaux<br />

sujets de la prochaine<br />

législature?<br />

Sur le plan social, il faudra travailler sur<br />

le congé-éducation payé et sur les<br />

titres-services. Il faudra finaliser une<br />

réflexion en cours sur l’emploi de proximité,<br />

le rôle des communes, des CPAS,<br />

des ALE, etc. Et bien entendu, le travail<br />

sur tout le reste continue.<br />

Bruxelles est venue plusieurs<br />

fois dans l’actualité pour les<br />

problèmes de mobilité, les tunnels…<br />

La mobilité est un sujet sur lequel le<br />

bilan de la législature est mitigé, y compris<br />

d’ailleurs pour l’écoute de ce qu’ont<br />

à dire les interlocuteurs sociaux. Le gouvernement<br />

a fini par accoucher d’un<br />

«plan de mobilité», dit «Good Move»,<br />

dont il faudra voir comment il va se<br />

concrétiser. À ce stade, je dirais deux<br />

choses.<br />

veut rester économiquement active et<br />

attirer les travailleurs et les entreprises.<br />

Mais le modèle des autoroutes urbaines<br />

qui déchirent le tissu social n’est plus<br />

adapté à une ville européenne du 21 ème<br />

siècle. Même les villes américaines lui<br />

tournent le dos. Ce modèle est désormais<br />

celui des mégalopoles du tiersmonde<br />

et pas celui de Bruxelles.<br />

La seconde, c’est que les problèmes de<br />

mobilité à Bruxelles, comme d’ailleurs<br />

dans d’autres villes comme Anvers, proviennent<br />

essentiellement des voitures<br />

qui entrent ou sortent de la ville dans le<br />

cadre des déplacements domicile-travail.<br />

Or, l’offre de transports en commun<br />

vers la banlieue est restée en gros celle<br />

des chemins de fer vicinaux de quand<br />

j’étais petit, dans les années 1960. Une<br />

augmentation substantielle de cette<br />

offre, notamment sur l’axe de la Nationale<br />

4 et de l’A12, est indispensable. Et<br />

je ne reparle pas du RER, ni de l’utilisation<br />

des lignes SNCB à l’intérieur de la<br />

Région. Bref, les problèmes de mobilité<br />

de Bruxelles ne pourront pas se résoudre<br />

par la Région bruxelloise seule.<br />

On parle beaucoup du «millefeuilles»<br />

bruxellois, de la complication<br />

des institutions<br />

Bruxelles est intrinsèquement compliquée.<br />

Ses limites sont définies sur la<br />

© Jean-Luc Flémal/Belpress.com<br />

base de la situation linguistique d’il y<br />

a près de soixante ans, et pas en fonction<br />

de la réalité urbaine d’aujourd’hui.<br />

Ensuite, le destin de Bruxelles, capitale<br />

de la Belgique, est d’assumer son<br />

bilinguisme, même si l’usage du néerlandais<br />

est en diminution parmi les<br />

habitants. Même dans les instances<br />

de la CSC bruxelloise, je ne crois pas<br />

que nous aurions une majorité pour<br />

attribuer à la Région toutes les ma -<br />

tières gérées par les Communautés. À<br />

partir de là, il faut vivre avec le fait que<br />

des matières comme la santé, par<br />

exemple, peuvent être gérées par sept<br />

niveaux de pouvoirs différents. Com -<br />

me organisation sociale, nous ne voulons<br />

pas trop nous mêler de ces questions<br />

spécifiquement institutionnelles.<br />

Il nous appartient d’interpeller<br />

sur les besoins concrets et de favoriser<br />

dans toute la mesure du possible<br />

une bonne interaction entre toutes les<br />

institutions.<br />

Certains voient aussi une complication<br />

dans l’existence de 19 communes, 6<br />

zones de police, etc. Ici aussi, comme<br />

organisation syndicale, nous préférons<br />

nous concentrer sur notre métier.<br />

Par exemple, nous réfléchissons à une<br />

meilleure structuration de la politique<br />

en matière d’emploi de proximité.<br />

15 | syndicaliste 890 | 10 <strong>octobre</strong> <strong>2018</strong> |<br />

La première, c’est que Bruxelles n’a<br />

nulle envie de devenir un musée. Elle<br />

En matière de mobilité, le bilan de la législature est mitigé.

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!