LA GAZETTE DE NICOLE 009
LA GAZETTE DE NICOLE ESTEROLLE N°9 AVEC : ADRIAN COX, SILVIO CADELO, DAMIAN MICHAELS,,FRANCK LUNDANGUI, FRITZ BORNSTRUCK, JIM NUTT, MARC JALLARD, MARGAUX SALMI, ODDNER DRUM, MARIE-CHRISTINE JALADON, SOPHIE HERNIOU, TOUIS.
LA GAZETTE DE NICOLE ESTEROLLE N°9 AVEC : ADRIAN COX, SILVIO CADELO, DAMIAN MICHAELS,,FRANCK LUNDANGUI, FRITZ BORNSTRUCK, JIM NUTT,
MARC JALLARD, MARGAUX SALMI, ODDNER DRUM, MARIE-CHRISTINE JALADON, SOPHIE HERNIOU, TOUIS.
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La<br />
THE NEWS OF MADAME ESTEROLLE<br />
N<br />
U<br />
M<br />
É<br />
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O<br />
9<br />
<strong>DE</strong>Nicole<br />
ADRIAN COX SILVIO CA<strong>DE</strong>LO DAMIAN MICHAELS<br />
FRANCK LUNDANGUI FRITZ BORNSTRUCK JIM NUTT<br />
MARC JAL<strong>LA</strong>RD MARGAUX SALMI ODDNER DRUM<br />
MARIE-CHRISTINE JA<strong>LA</strong>DON SOPHIE HERNIOU TOUIS
Une alternative aux ban<br />
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ksignolades pognonesques.<br />
Que Banksy détruise ses œuvres, ça n’est pas<br />
grave et ça n’est pas une grosse perte pour le patrimoine<br />
de l’humanité (l’œuvre en l’occurrence, n’étant pas le tableau<br />
en soi et nul en soi, mais sa destruction-même)…<br />
Car ce qu’il y a de « stupéfiant » (au sens Léasalaméen<br />
du terme), de divin ou de miraculeux avec la véritable<br />
connerie, telle qu’elle se manifeste avec l’affaire Banksy,<br />
c’est bien cette capacité qu’elle possède à se perpétuer<br />
par auto-ridiculisation, auto-fellation ou auto-destruction<br />
permanentes... Le rien ne risquant rien, en effet, à s’autoanéantir,<br />
au contraire, puisque c’est pour lui une façon<br />
d’être cohérent avec lui-même.<br />
Les artistes présentés ici nous offrent une alternative aux<br />
grotesqueries banksiennes, koonsiennes, buréniennes,<br />
cattelanienne, etc… qui sont toutes dans ce même registre de<br />
l’auto-dérision cynique et putasso-médiatique.<br />
Ceci dit… Nous vous offrons ici des images d’œuvres<br />
merveilleusement libres, avec un minimum de texte…<br />
À vous de taper (délicatement), sur Google, le nom de<br />
l’artiste qui vous a séduit, pour en savoir plus sur lui…<br />
C’est ça le miracle internet : c’est que cela nous<br />
facilite la tâche.<br />
e_nicole_esterolle<br />
Nicole<br />
Estérolle<br />
Et puis je vous suggère d’aller faire un tour sur mon site<br />
www.schtroumpf-emergent.com
Adrian Cox
Border Creatures<br />
« Mes Border Creatures sont des êtres<br />
hybrides qui vivent dans la nature verdoyante<br />
des Borderlands. Elles existent en harmonie<br />
symbiotique avec le monde naturel, mais sont<br />
souvent contrariées par les Spectres, des<br />
êtres d’énergie pure qui brûlent le paysage<br />
sur lequel ils marchent. Lorsque ces esprits<br />
sont apparus pour la première fois, la<br />
destruction qu’ils ont causée à l’écosystème<br />
luxuriant des Borderlands a conduit les<br />
créatures à se cacher et les a obligées à<br />
dissimuler leur nature hybride et non binaire<br />
pour survivre.<br />
Mais il y a le Guérisseur, chef et sauveur<br />
des créatures frontalières, qui, en revêtant la<br />
robe surnaturelle de la mariée, peut devenir à<br />
la fois mère et père des créatures. Cependant,<br />
il y a encore des spectres qui hantent les coins<br />
les plus sombres des Terres limitrophes, et les<br />
témoins spectraux qui ont vu la transfiguration<br />
du guérisseur errent toujours dans la forêt.<br />
Dans cette mythologie personnelle, je cherche<br />
à poser des questions fondamentales pour une<br />
expérience humaine contemporaine.<br />
Dans les régions frontalières, les qualités<br />
qui pourraient être mal comprises comme<br />
grotesques ou monstrueuses sont synonymes<br />
de beauté. »<br />
Adrian Cox (né en 1988) est un peintre qui vit<br />
et travaille à Los Angeles, en Californie.
Visionnaire haïtien<br />
Paradoxe. Damian Michaels, né en Virginie<br />
en 1969, adolescent à San Francisco, vit<br />
en Australie depuis 1994. Chrétien, il avait<br />
perçu la présence de sa défunte cousine,<br />
Annie. Elle lui parle de l’intérieur de son<br />
propre corps.<br />
Le parallèle vaudou-Damian Michaels n’a<br />
rien d’insolite ou d’incongru.<br />
L’influence des visionnaires haïtiens est<br />
patente, car le rôle du culte vaudou est de<br />
« rendre vivable des situations atroces, la<br />
déportation, l’esclavage ».<br />
C’est en effet aussi la fonction de l’art.<br />
Damian<br />
Michaels
Une Afrique imaginaire<br />
« C’est une Afrique imaginaire, territoire<br />
du rêve et du souvenir, qui prend corps<br />
spontanément dans les images éclatantes de<br />
Lundangi, un univers graphique et pictural<br />
d’une simplicité pleine d’élégance, où la nature,<br />
les corps, le mouvement sont schématisés dans<br />
des raccourcis audacieux d’une grande force et<br />
d’une grande beauté. », a écrit notre regretté<br />
ami Laurent Danchin, qui avait hébergé, au<br />
début des années 90, Franck Lundangui, alors<br />
sans papiers, parti de son Angola natal où il<br />
était footballeur dans l’équipe nationale.<br />
Franck<br />
Lundangui
Fritz Bornstück
Un espace<br />
comme aimanté<br />
Cette peinture vient « après » : après l’histoire de la<br />
peinture, dont elle brasse les références, après l’événement<br />
qui a donné lieu à l’abandon de lieux et d’objets, après<br />
l’intervention humaine qui a mis définitivement à mal l’état de<br />
nature. C’est une peinture qui rassemble ce qui est épars et<br />
ravive les débris.<br />
Dans ce monde se promène parfois un étrange personnage,<br />
fait lui aussi d’un assemblage de bric-et-de-broc. Figure<br />
errante, à la physionomie de guingois, il semble chercher<br />
son chemin dans ce nouveau monde sans lieu ni temps. Peutêtre<br />
est-il la figure du peintre, sinon celle du spectateur, avec<br />
le regard duquel le tableau ne cesse de s’amuser.<br />
La peinture de Fritz Bornstück est ainsi un monde total qui<br />
convoque obsessions, souvenirs, histoire de l’art, qualités<br />
tactiles, éliminant la frontière entre le réel et l’imaginaire.<br />
Et l’artiste ne sait rien de ce qui va advenir avant<br />
d’entreprendre la traversée jusqu’à l’achèvement de la<br />
toile.<br />
L’espace, dans la peinture de Fritz Bornstück, est comme<br />
aimanté. C’est un « champ magnétique » qui attire ce qui<br />
vient à lui, ces éléments multiples dont la confrontation<br />
donnera un résultat étrange, instable.<br />
Extraits de la préface de son expo<br />
à la galerie Maia Muller-Paris.
Jim Nutt
Freaking out<br />
J’ai trouvé ce magnifique texte assez<br />
foutraque pour convenir je crois à l’œuvre<br />
de Jim Nutt, artiste très reconnu aux USA.<br />
« Les détails étranges abondent : la femme<br />
à sourcils fantastiques évocateurs de peau<br />
de vison électrifiée, et son nez est recouvert<br />
d’un moule pourpre qui pourrait avoir été<br />
volé dans une armoire de Joan Mirò. Mais<br />
caresser du Nutt est tellement cool avec ces<br />
ornements aussi loufoques que sinistres ou<br />
impénétrables, que dans les versions de badrêve<br />
avec portraits de femme fatale.<br />
Ce sentiment est seulement intensifié par les<br />
sujets en recherche, comme sur les totems<br />
aztèque , des yeux du poisson mort dans sa<br />
tête. Jouer outrageusement avec la forme<br />
féminine a été l’occupation de Nutt depuis<br />
l’âge d’or de l’Agent Orange et du LSD, dans<br />
les années 1960. Il a produit aussi des visions<br />
psychédéliques dans lesquelles les corps de<br />
l’héroïne se compose de goo lampe à lave<br />
rose couvert par un proto-Beavis Pompadour<br />
avec dégringolade dans la tête d’une personne<br />
à la fois excitée et freaking out. »
Marc Jallard
J’ai cessé de regarder le beau<br />
« J’ai toujours rêvé de dessiner les personnages<br />
trash de Robert Crumb à la manière de Botticelli »<br />
dit-t-il. De l’illustration à la BD, de la narration<br />
graphique aux portraits léchés, Marc Jallard sonde<br />
le grotesque avec audace, souligne les ambiguïtés,<br />
les non-dits, les perversités, les fantasmes et<br />
des libidos volontairement mal cachées. Pour lui,<br />
raconter une histoire, c’est accumuler les codes<br />
en leur laissant leur indépendance. C’est renvoyer<br />
ses propres ambiguïtés dans le regard des autres.<br />
Aussi, des enluminures kitch des photographes<br />
Pierre et Gilles aux scènes troublantes des peintres<br />
Klossowski ou Balthus, Jallard met ses références<br />
au service d’alibis et d’incertitudes. Dans l’onirisme<br />
discret d’un allumeur de réverbère à la Saint-<br />
Exupéry, il étouffe les cris d’une Belle de jour à la<br />
Buñuel.<br />
Christophe Averty (extrait d’un texte paru dans<br />
Artension n° 100)
Médiumnique et anti-ministérielle<br />
« C’est presque une sorte de<br />
liturgie personnelle. L’impression<br />
d’accomplir un rituel mystique en<br />
achevant un dessin, comme une<br />
mission divine fantasmée.<br />
Je découvre moi-même ce que<br />
j’ai fait à la fin, parfois étonnée.<br />
Et quand je veux décider, ce que<br />
je fais m’échappe toujours. »,<br />
dit la belle Margaux.<br />
Ce qui prouve que le création<br />
artistique n’est pas le résultat<br />
d’une injonction ministérielle…<br />
Mais de bien autre chose de<br />
beaucoup plus mystérieux .<br />
Margaux<br />
Salmi
Mes tableaux sont comme<br />
Marie-Christine<br />
Jaladon
des haïkus<br />
Le graphisme est sec, tranchant. Trames<br />
linéaires, fragments géométriques, croix<br />
rouges et blanches, symboles de barrage<br />
et d’interdiction.<br />
La couleur éclate : pure, intense, irradiante.<br />
Séduisante.<br />
Les duos s’épousent et s’opposent : brillance<br />
et matité, transparence et opacité.<br />
Puis on dépasse le choc visuel ; les formes<br />
ciselées, soigneusement quadrillées, croisent<br />
d’autres masses plus mouvantes, aux<br />
contours indistincts et brumeux.<br />
On découvre les fissures secrètes, les taches<br />
délicates, les teintes diluées, comme à<br />
l’aquarelle. Rêverie douce, excluant la<br />
figuration…<br />
« L’Abstraction me permet d’avancer plus<br />
de choses, sans les dire vraiment ; chacun<br />
est libre de son interprétation. D’ailleurs, je<br />
ne donne pas de titre, aucune piste. Mes<br />
tableaux sont des sortes de citations, un<br />
peu comme des haïkus », ces courts<br />
poèmes japonais.<br />
Marion Kling (texte paru dans Artension n° 129 )
La fille du tambour-major<br />
«J’ai de vieux souvenirs de mon père, qui<br />
était tambour-major au Carnaval de Nantes.<br />
J’ai donc connu des grosses têtes dès mon<br />
plus jeune âge »… Alors, est-ce cela qui a<br />
déterminé sa brillante carrière de conceptrice<br />
de personnages de carnaval à la mords-moi<br />
l’oreille ? On se le demande. Plus sans doute<br />
que la fréquentation de l’école des Beaux-Arts<br />
de Nantes, mais qu’importe. Il y a dans ce<br />
défilé de voraces, un vivifiant cannibalisme et<br />
de l’exquise auto-dévoration .<br />
Sophie Herniou est née à Nantes en 1971 et<br />
vit et travaille à Guéméné-Penfao en Loire<br />
Atlantique<br />
Sophie<br />
Herniou
Odd Nerdrum
Vivons caché<br />
Né en 1944 en Suède, où sa mère avait<br />
fui l’Allemagne nazie, il a étudié l’art dans<br />
les académies de Stockholm et d’Oslo,<br />
puis aux Beaux-arts de Düsseldorf,<br />
auprès de Josef Beuys qui n’a pas su<br />
le détourner de son envie de peindre<br />
des sujets inquiétants, oniriques et<br />
existentiels, à la manière des maîtres<br />
anciens. Célèbre en Europe du Nord et<br />
de l’Est, au Royaume-Uni et aux Etats-Unis<br />
(où ses toiles valent plus de 200 000 $ en<br />
ventes publiques) Nerdum vit solitaire, en<br />
Islande, en Norvège et depuis trois ans en<br />
France, à Maisons-Laffitte, où il a acquis<br />
une étrange demeure néoclassique, dans<br />
un pays où il demeure parfaitement<br />
inconnu.<br />
C’est là que nous l’avons rencontré, grâce<br />
à la complicité de l’un de nos lecteurs,<br />
le peintre Jérôme Delépine. Si l’artiste<br />
a refusé – comme toujours - d’être<br />
photographié de face, il nous a parlé. Fait<br />
exceptionnel, car il a rompu tout lien avec<br />
la presse depuis plus de vingt ans, tant il<br />
était déçu par les articles, lui reprochant<br />
de ne pas être moderne.<br />
L’important est de préserver, au<br />
cœur du monde qui est ce qu’il est,<br />
sa propre liberté, sur une petite île<br />
que personne ne peut perturber. Mes<br />
peintres préférés sont Jean-François<br />
Millet et Eugène Carrière, parce qu’ils<br />
représentent la chose importante : la<br />
famille, cultivant son petit jardin. L’intimité.<br />
C’est ça, mon idéal. Je peins des soldats,<br />
mais je peins aussi ma femme, mes<br />
enfants, et parfois l’un de mes élèves,<br />
auquel je trouve une étrangeté<br />
particulière. Plutôt que mes cauchemars,<br />
c’est cela que j’aimerais peindre, de<br />
manière universelle, intemporelle et<br />
anonyme, comme l’ont fait Leonard de<br />
Vinci et Rembrandt. Peindre comme<br />
eux, encore et encore, des êtres qui<br />
pourraient tout aussi bien être des<br />
empereurs grecs que des moines<br />
asiatiques, jusqu’à la mort... Je n’aime pas<br />
les pays, je n’aime pas les drapeaux.<br />
Quand j’étais à l’Académie, le Pop-Art était<br />
à la mode. J’écrivais des vers, voulais<br />
suivre mes désirs. Mon père m’a mis<br />
en garde : attention, si tu veux aller au<br />
Paradis, il faut suivre la mode. C’est le<br />
seul moyen d’atteindre le succès. C’est<br />
vrai que lorsqu’on est médiocre, on a<br />
beaucoup d’amis. J’ai compris qu’il existait<br />
deux mondes. Et qu’à cette époque,<br />
revendiquer l’héritage gréco-romain, la<br />
beauté, était jugé démoniaque. Il fallait<br />
liquider les vieilles choses. C’était<br />
politique, pas spirituel. Moi, le diable est<br />
mon meilleur ami. Choisir la liberté, la<br />
fantaisie, échapper au consensus, c’est<br />
effectivement dangereux. Il faut être<br />
inconscient, ou masochiste.<br />
Naître artiste, talentueux, en réalité,<br />
c’est catastrophique. Les critiques<br />
m’ont assassiné lorsqu’ils ont vu mes<br />
premières toiles. Ils pensaient qu’ils<br />
allaient voir des femmes, superficielles,<br />
comme celles que peignaient Warhol, et<br />
je leur montrai la condition humaine. J’ai<br />
vraiment été persécuté. J’ai fait beaucoup<br />
d’expositions mais j’ai rencontré beaucoup<br />
de gens me disant qu’elles n’étaient ni<br />
bonnes, ni correctes, kitsch tout au plus.<br />
C’était du racisme. La plupart des<br />
historiens d’art ne valent pas mieux que<br />
certains soldats américains.<br />
Ce sont des tueurs. Programmés. En<br />
revanche, dès l’âge de dix-neuf ans, j’ai<br />
commencé à avoir des élèves.
S<br />
O<br />
Y<br />
O<br />
N<br />
S<br />
C<br />
<strong>LA</strong>IRS<br />
RIGOLE, PICOLE, BR<br />
C’est au cours d’une fouille au corps archéologique<br />
dans les sous-sols d’une ville marchande européenne, qui connut<br />
son heure de gloire lorsque ses aînés n’y étaient pas encore, que<br />
l’on a retrouvé cette Nicole en céramique indatable, mais encore<br />
pimpante. Les spécialistes s’y sont penchés, les experts ont tranchés<br />
quelques têtes de contradicteurs, les chercheurs n’ont rien trouvé<br />
mais ont écrit, en résumé, que la dite Nicole était authentique,<br />
certifiant ainsi cette (re)découverte d’un cachet de sainteté scientifique<br />
qui imposait son vulgum pecus avec une longueur d’avance sur les<br />
américains et les chinois. La chose est aujourd’hui cajolée par des<br />
restaurateurs trés qualifiés qui lui redonnent une nouvelle jeunesse<br />
pour les siècles et les siècles.<br />
En apprenant cette importante nouvelle scientifique, j’ai fondu en<br />
larmes d’extase à l’idée que je pourrais la toucher un jour et, du<br />
coup, j’ai décidé sur un coup de tête et de taille de vous présenter<br />
non pas un, mais deux artistes, que j’aime en secret mais eux le<br />
savent. C’est Byzance, profitez-en, car ça ne survivra sans doute pas<br />
à la politique d’austérité culturelle hivernale qui s’annonce pour les<br />
prochaines décennies.<br />
75% de<br />
copinage,<br />
100%<br />
d’informations<br />
Jean-Jacques Tachdjian
ICOLE ET <strong>NICOLE</strong> !!!
LE P<strong>LA</strong>STIQUE <strong>DE</strong>S FEMMES<br />
TOUÏS, de son vrai nom belge Vivian Miessen, a ravi les pupilles de<br />
milliers de jeunes et moins jeunes lecteurs du journal Pilote dans les années<br />
1970. J’étais jeune, j’étais fou, je sentais bon le sable mou et les caramels<br />
de la même résistance, et, chaque semaine, je me ruais tout d’abord sur le<br />
« Sergent Laterreur », série popissime et délicacieusement graphique que<br />
Touïs dessinait sur des scénarii de son compatriote Friedman.<br />
C’est sans nul doute cette série magique qui m’a donné un goût immodéré<br />
pour le dessin trés graphique, furieusement pop et popeusement maniéré<br />
dans le minimalisme luxuriant.<br />
Aprés ses années Pilote, Touis a officié dans le dessin animé, celui des<br />
Rodhoid et des in-between dessinés à la main un par un. Un sacré boulot!<br />
Aujourd’hui, Touïs fait de la peinture, de la gravure et toujours plein<br />
d’images, son sujet de prédilection, (comme on le comprend), c’est les<br />
femmes. Mais les femmes de Touïs n’ont pas la froideur sexy chic des<br />
Manara et consorts, elles sont plastiques et en plastique!<br />
Du plastique mou ou dur c’est selon, elle flottent, elles baignent dans un<br />
océan de couleurs joyeuses et poilantes. Vénusiennes tentatrices aux jambes<br />
sans fin ou aux culs colossaux, elles sont bandantes et nous font rire en<br />
même temps.<br />
Touïs est le maître du sexe joyeux. !<br />
TOUÏS
La stratégie fœtale<br />
Fidèle lecteur de Métal Hurlant, de ses débuts<br />
à son dernier souffle humanoïde, j’ai eu la joie<br />
d’y découvrir une série bizarrétrange, qui me<br />
fascinait autant qu’elle me procurait un indiscible<br />
malaise : La Saga d’Alandor.<br />
Sur un scénario d’Alejandro Jodorowski, les<br />
dessins étaient signés Cadelo, on y croisait des<br />
personnages beaux et effrayants à la fois, dans<br />
une sorte de Fantasy surrealiste qui mélangeait<br />
vengeance et parcours initiatique.<br />
La claque magistrale !<br />
Avec un nombre d’albums impressionnant au<br />
compteur, Silvio Cadélo est un maître de la bande<br />
dessinée bizzare et érotique à la fois.<br />
Aujourd’hui, il se consacre presque<br />
exclusivement à la peinture où il magnifie encore<br />
son univers si particulier, peuplé de personnages<br />
mutants androgynes et foetaux.<br />
Un régal de poésie visuelle ennivrante et<br />
hallucinée,<br />
merci maestro !<br />
Silvio Cadelo
UNE BONNE ACTION SANS ACHETER D’ACTIONS !<br />
COMME<br />
PINAUARNAU<br />
SAATCHI<br />
ACCÉ<strong>DE</strong>Z AU<br />
STATUT QUASI DIVIN<br />
<strong>DE</strong> PROTECTEUR<br />
<strong>DE</strong>S ARTS<br />
ZET <strong>DE</strong>S<br />
LETTRES!<br />
<strong>DE</strong>VENEZ<br />
MÉCÈNE<br />
SANS DI<strong>LA</strong>PI<strong>DE</strong>R<br />
VOTRE FORTUNE !<br />
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