LA GAZETTE DE NICOLE 040
QUARANTIÈME GAZETTE DE NICOLE ESTEROLLE AVEC : FABIEN BOITARD, GILLES BARBIER, GUY FERRER, JOSEF KURHAJEC, MARIO GOMEZ, MATHIEU WEEMAELS, NOBODY JUNIOR, VINCENT PRIEUR, YANNIS MARKANTONAKIS, ARNUS, SARAH FISTHOLE
QUARANTIÈME GAZETTE DE NICOLE ESTEROLLE AVEC : FABIEN BOITARD, GILLES BARBIER, GUY FERRER, JOSEF KURHAJEC, MARIO GOMEZ, MATHIEU WEEMAELS, NOBODY JUNIOR, VINCENT PRIEUR, YANNIS MARKANTONAKIS, ARNUS, SARAH FISTHOLE
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FABIEN BOITARD GILLES BARBIER GUY FERRER
JOSEF KURHAJEC MARIO GOMEZ MATHIEU WEEMAELS
NOBODY JUNIOR VINCENT PRIEUR YANNIS MARKANTONAKIS
ARNUS SARAH FISTHOLE
POURQUOI LA
CI-PRÉSENTE
GAZETTE DE
NICOLE EST-ELLE
LE MAGAZINE D’ART
LE PLUS REDOUTÉ
DES RÉSEAUX
CONCEPTUALO-
BIDULARISTES
INSTITUTIONNELS
FRANÇAIS
???????????????????
POUR NE RATER
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DE LA GAZETTE DE NICOLE
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https://www.yumpu.com/fr/la_gazette_d
Parce que les artistes de tous pays qui y figurent sont d’une
liberté et d’une gaîté insolentes, d’une inventivité, d’une
diversité, d’une sensualité, d’une universalité, d’une générosité
évidentes, d’une intelligence du cœur et de la main, qui
s’opposent totalement à la tristesse répétitive, à l’intellectualité
aussi foncièrement malhonnête qu’arrogante et artistiquement
indigente de la plupart des artistes choisis pour grossir les
collections de FRAC ou MAC.
Parce que ces artistes de la Gazette représentent les 6500 autres
de la même trempe, réunis dans le nicolemuseum.fr et ainsi
solidarisés pour mieux proposer une alternative à l’esthétique
de plus en plus débile et délirante de la mafia bureaucraticofinancière
toujours au pouvoir.
https://nicolemuseum.fr/marcos-carrasquer/
e_nicole_esterolle
Nicole
Estérolle
Et puis je vous suggère d’aller faire un tour sur mon site
www.schtroumpf-emergent.com
Défigurantes figurations
Non, les peintures de Fabien Boitard ne sont pas
là pour dénoncer les violences policières et ne sont
pas des « gueules de bavures », comme un certain
critique d’art sociétalement engagé le croit pour en
tartiner trois pages sur le sujet.
Non, plus simplement, l’artiste ici « dévisage
le visage », le scrute, le gratouille, l’interroge
en même temps qu’il explore le regard et la
représentation peinte… comme il le fait quand
il traite de paysages ou de scènes du quotidien…
C’est un courageux travail de recherche de la vérité
interne de ce que l’on voit.
FABIEN BOITARD
De la schizo-analyse très émulsive
Chouchou des circuits conceptualo-bidulaires institutionnels,
cet artiste peut apparaître comme une incongruité par rapport
à ceux-ci, comme un contre-exemple, une anomalie, tant il
y a de l’inventif chez lui et du jubilatoire… (du poétique, ce
serait beaucoup dire.)… Mais bon, ce Gilles Barbier est un cas
d’école de contre-emploi à signaler.
« J’essaie d’alcooliser le langage ; j’essaie de le bourrer, le faire
brouter, le mâchouiller. Dans mes dessins ou mes sculptures, j’aime
l’idée d’émulsion » déclare l’artiste. Ce qui me semble assez
pertinent de sa part et à mettre à son crédit. D’autant qu’il
dit aussi se réclamer des analyses développées par Deleuze et
Guattari dans Capitalisme et Schizophrénie au sujet de la schizoanalyse.
Ce qui vous en bouche un coin, non ?
GILLES BARBIER
Incarné par la terre
pour porter une étoile
Peintre et sculpteur d’une élégance, d’une intelligence
et d’une sensibilité rares.
« Le corps comme vecteur naturel et incontournable
pour l’envol de l’esprit… Travailler sur le temps long, des
décennies déjà, sans recherche d’effet immédiat mais avec
constance. Le temps dira ce qui a compté, ceux qui ont
compté.
Travailler tant la forme que le fond, la surface que le
dedans, le visible que le secret.
Travailler sans calcul, au-delà des masques, au service
des œuvres et de soi-même, car tout est lié : on naît
tous les jours un peu plus, idéalement un peu mieux
et la pierre brute à tailler, c’est soi-même. Bien sûr,
évidemment.
La main conduit l’esprit, l’esprit conduit la main, et
parfois quelques révélations se présentent à la porte
étroite de l’intelligible.
L’engagement véritable des artistes s’étaye d’un besoin de
créer d’autres vérités, d’amplifier le réel, d’ouvrir d’autres
espaces.
C’est difficile et périlleux d’être artiste, incarné par la
terre pour porter une étoile. »
Guy Ferrer
GUY FERRER
Témoins d’une future
civilisation primitive
imaginaire
« Injecter du spirituel dans mon travail …
débusquer la présence du sacré et de la magie
dans l’art », dit-il.
« Ses collages d’éléments reptiliens sur fonds
post-apocalyptiques ou anté-diluviens
semblent la métaphore inquiétante des
régressions cosmiques qui se préparent. »
Laurent Danchin
Joseph Kurhajec partage son temps entre
son atelier parisien, sa maison-musée de
Treadwell, au nord de New York, et sa
demeure mexicaine de Mérida, au Yucatan,
où il avait étudié dans sa jeunesse la culture
maya et pratique aujourd’hui la sculpture
sur pierre.
JOSEF
KURHAJEC
Réalisme magique
Totale libération de l’imaginaire, mais toujours
portée par la forte matérialité des matériaux,
des couleurs et de la figuration…
C’est de cette réalité sensuelle que surgit
cette joyeuse et roborative magie… tellement
latino, tellement libre et en pleine santé.
MARIO GOMEZ VARGAS
La contemplation des choses
simples
« Le véritable sujet de mes tableaux est la
contemplation de ces choses simples auxquelles la
lumière du nord de Belgique donne un brin de
nostalgie. » dit l’artiste
Voilà ce qu’il m’avait répondu, quand je lui ai dit
que j’aimais sa peinture :
« Ah, c'est génial ça ! " Ta peinture m' apaise et
me fait fondre", me dis-tu… Tu ne peux pas me
faire plus plaisir. J'ai essayé d'être plus noir, plus
dur à certaines époques, comme tu as pu voir
probablement si tu as regardé mon site, mais le
naturel est revenu au galop. Et c'est au final, je
crois dans cette douceur que je trouve mon véritable
moyen d'expression.
Je te joins l’image d’une toile, qui est pour moi
assez emblématique, car je l'ai peinte dans un état
de transe totale et merveilleuse. Ce qui ne m'était
pas arrivé jusque-là pendant toutes ces années de
peinture. C'est une toile que j'ai décidé de garder
pour moi, justement pour cette raison. »
MATHIEU WEEMAELS
NOBODY
U
ne magistrale auto-réification
«Ce n’est pas forcément de l’anti-selfie,
c’est du masque numérique », explique
l’artiste, de son vrai nom, David Henry
Brown. « Je développe depuis plusieurs
années le concept évolutif de ce “Monsieur
Personne”. L’idée est simple, tout
simplement : ne pas avoir de corps dans
le contexte de la réalité virtuelle et des
médias sociaux. Être juste une conscience
habitant un masque numérique sans
incarnation.»
Il a travaillé au Musée de cire Madame
Tussauds où il se faisait passer pour
un mannequin de cire dans un
environnement qui lui évoquait « La
société du spectacle » de Guy Debord
où « les représentations médiatisées
de l’interaction sociale remplacent
l’interaction sociale réelle, une réification
complète de soi ».
Une video pas piquée des charençons :
https://www.facebook.com/
DidThatJustHappenDM/
videos/2067673720191819
JUNIOR
Un pinseyeur autodidacte
« Je ramasse quantité de bois flottés, et je
trouve toujours parmi eux quelques éléments
inattendus et intéressants. Débarrassé de
ses scories, le plus souvent imputrescible
et imprégné d'une odeur subtile de
parfums de la mer, le pinsé enfièvre mon
imagination. Loin d'être un déchet mort, il
peut être porteur de vie. Ma démarche est
instinctive. »
La plupart des véhicules et attelages ainsi
fabriqués sont remis « en situation » sur la
plage, pour la photo.
VINCENT PRIEUR
YANNIS
Évidents et mystérieux
navires
Yannis affirme qu’il peint la même chose, en l’occurrence
des gros bateaux « pour se débarrasser du sujet et pour ne
pas perdre l’énergie à savoir quoi peindre »…
Bon, OK, mais ça ne résout pas le mystère de cette flotte
sans flottabilité aucune, autre qu’imaginaire.
D’autant que, par ailleurs, il possède une collection d’une
centaine de vieux appareils photo, et une merveilleuse
collection de maquettes de navires improbables bricolées
par des fous de la marine à moteur.
Mais il est vrai que pour Yannis, l’important dans
cette répétition de masses flottantes, semble bien
de désincruster de la matière, qu’elle soit peinture,
assemblage de bouts de bois vissés ou agrafés, ou même
sculpture en bronze, un sentiment de liberté, une idée de
voyage global autour du monde des humains.
Sur cette video, on voit la fabrication de ses bateaux en
bronze chez son ami Couffignal.
https://www.youtube.com/watch?v=2SgUjJioYtk
MARKANTONAKIS
R I G O L E , P I C O L E , B R
SWEET CHARITY !
(air pas asssez connu de Mr Bungle)
De plus en plus fréquents sont les raouts mondains ou semi mondains, où les zartisses,
qu'ils soient patentés ou du dimanche, vont exposer leur trucs à des fins officiellement
charitables, le bénéfice des ventes allant en partie à de nobles causes desquelles il n'est
pas possible de se détourner sous peine d'anathème, de bûcher social et de picotements
derrière les oreilles.
Bon, ok, tout le monde se donne bonne conscience, il y a là de la notoriété éthique,
du pince-fesse étiqueté et du business facile, de la pensée bio recyclable durablement
monnayable et un brassage de fric décent-concientisable (prononcez zai-beule).
Personne ne remettra en question que ces conneries, pardon, ces "salons", sont
organisées par des spécialisssses de l'événementiel et que le pognon dépensé va
surtout aux organisateurs en grande proportion, car ça a un coût, il ne faut pas
l'oublier. À la fin tout le monde est content, les artisses qui ont eu un coup de
phare, les consommateurs qui ont acheté éthique (et un peu moins cher qu'en
galerie) et les organisateurs qui préparent déjà le suivant.
C'est marrant, mais les artisses que je connais (et reconnais) sont plutôt du genre
à avoir besoin de coup de main des assos qui filent à bouffer aux plus démunis que
le contraire et pourtant, ils ont bien plus de choses merveilleuses dans leur travail
que les artisssses peintres des salons et des galeries. C'est ainsi, la guerre sociale
se niche même dans les pensées les plus pures en les pervertissant sous prétexte
d'avoir versé son écho à la bonne conscience de classe une fois par an.
Je repense aux femmes de médecins et aux époux de cadres sup' qui peuvent
jouer les créateurs dans des ateliers chauffés en paradant auréolés de la lumière
divine de l'artisssse, ça me fout la gerbe, mais c'est comme ça que ça se passe,
c'est la société de 2021, les boules!!! On recommence toujours les mêmes
trucs, la société fonctionne par tranches non perméables et ça me fout la haine !
Heureusement que la haine c'est plein de vitamines et que les vitamines, ça aide
à continuer à vivre et créer au quotidien, car on a que ça, nous, les misérables
créateurs sans réseau ni fortune.
ET en plus, si ça vous plaît pas, je vous emmerde!
Jean-Jacques Tachdjian
VIVE LA RÉVOLUTION
PERMACULTURISTURITURELLE
GLOBALE!
I C O L E E T N I C O L E ! ! !
S
O
Y
O
N
S
C
LAIRS
Ci-dessus
« SIGNATURE D'ARTISTE »
par Jean-Jacques T. (2021)
Retrouvé sur un site de fouille archéologique au Groinland en 2019, cette signature gravée dans un bois décoratif d'un
drakkar ancien échoué, livide, vétu de pauvres bêtes, est le témoignage le plus ancien de signature d'artiste scandinavique
atavien. On remarquera la moue lippue et l'œil torve attribués au dieu des salons de charity business de l'époque, un must !
ah! ben c'est beau!
Moche depuis 1982, le dessinateur Arnus est un sacré rigolo.
Il n'hésite pas à broyer et mixer histoires personnelles et pop
culture, pour en sortir des personnages espiègles et terrifiants
comme des écoliers qui auraient mal appris leurs leçons...
Ne vous méprenez pas, ils sont, certes, parfois disgracieux et
repoussants, mais, tapie sous les traits d'un démon souriant,
une bonne blague n'est jamais loin de faire irruption... Et
puis y a de la couleur quoi quand même, merde !
Fan de rock expérimental, il officie d'abord au début des
années 2000 en tant qu'illustrateur pour des affiches de
concert, puis se retrouve invité à participer à divers ouvrages
internationaux du vaste monde de la micro-édition.
On retrouve son travail çà et là, aux détours d'une ruelle
en Lettonie, sur la couverture d'un Komikaze en Croatie,
sur la porte d'un squat à Berlin, sur
la porte d'un ascenseur à Nice (enfin,
presque, sa fresque vient d'être poncée
par le nouveau propriétaire des lieux) ou
dans quelques fanzines et artbooks tels
que Hey! magazine ou sur le site de Hi-
Fructose.
Il expose régulièrement partout où on
veut bien de lui, en France, voire en
Europe, et vous dit bonjour.
ARNUS
GONZINESSE
Sarah Fisthole est née en 1977 et est diplômée
de l’École Estienne (2000).
Elle vit et travaille à Paris. Artiste polymorphe
(dessin, peinture, écriture, gravure, reliure…),
elle édite ses propres ouvrages. Des livres
qu’elle façonne à la main de manière
artisanale et unique. Elle publie aussi les
autres comme avec la revue Gonzine qu’elle
dirige depuis 2011.
www.sarahfisthole666.wordpress.com
SARAH FISTHOLE