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Vercorin: amoureuX et aVenturierS Comprendre, c’est compliquer. C’est enrichir en profondeur. Lucien Febre Suite à plusieurs expéditions en contrées entièrement dévolues au monde sauvage (Ouest canadien, Nouvelle-Zélande), la soif de découverte pousse deux passionnés de la vie de bohème sur les chemins d’altitude européens à la rencontre du monde agro-pastoral qui tente de survivre. L’âge aidant, les rêves de hauteur font place aux rêves tout en longueur. Un été de traversée pédestre de Bayonne sur la côte atlantique française jusqu’à Vienne la capitale autrichienne pour appréhender la faune, la flore et les habitants de l’alpe. Ainsi, Yvan et Frédérique Schaffner ont parcouru 2500 kilomètres afin d’explorer un terroir d’une variété inouïe. Une dénivellation avoisinant treize ascensions de l’Everest pour lier connaissance avec le charme des reliefs des Pyrénées, des Cévennes et de l’arc alpin en entier, en passant par les Dolomites italiennes. Une escapade à quatre pattes, un récit à deux plumes, qui tout comme leur vie et leur passion, se mêlent pour ne plus faire qu’une histoire. Les 4 saisons d’Anniviers ont rencontré ces aventuriers de notre vallée qui ont fait de la randonnée un art de vivre et qui viennent de publier « Les Hauts Chemins de l’Europe ». comment tout a-t-il commencé ? Y.S : je travaillais l’été sur les chantiers avec Hervé Portmann, un grand ami aujourd’hui disparu. Un vendredi soir, il me propose de venir randonner avec lui. Le lendemain, nous avons pris un aller simple pour Nice et sommes revenus à Zinal à pied, par les sommets. Tout cela m’a donné l’envie de faire quelque chose qui n’avait jamais été fait. J’ai rencontré Frédérique. Nous avons monté un projet en collaboration avec le Nouvelliste et le Quotidien Jurassien. La série « Les Hauts Chemins de l’Europe » nous a permis de partager notre épopée durant trois étés : de Bayonne à Vienne en 2000 puis de Vienne à Erevan l’été suivant et enfin d’Italie au Cap Nord. Notre livre raconte la première partie de cette aventure. des surprises en chemin ? F.S : Oui, chaque endroit amène son lot de surprises… Les Grisons nous ont particulièrement marqués par leur accueil, leur terroir et leur dénivelé démentiel. Que rapportez-vous de votre aventure ? Y.S/F.S : La conviction que les gens sont généreux et accueillants partout. 36 Nous avons envie de dire : « Allez voir ailleurs comment ça fonctionne »! Nous avons traversé des régions qui ont misé sur la rando, la raquette et le ski et qui travaillent huit à neuf mois par an ! Et nous n’avons rien à leur envier du point de vue des paysages. Ici, les saisons touristiques durent six mois. C’est une question de mentalité. On a été très touché par des contrées qui ont su miser sur d’autres priorités, comme la Vallée de la Clarée à côté de Briançon. Elle a privilégié la randonnée en toute saison et vit de ce tourisme « doux ». Elle a conservé son authenticité et le sens de l’accueil. Dans le massif des Ecrins en France, c’est bourré de monde toute l’année... Ici, hors saison, l’offre est restreinte. Durant notre traversée alpine, on croisait du monde sur les chemins. En remontant le Valais en plein été, les promeneurs étaient plutôt rares, à part le long des bisses. Juste après Gampel, dans le district de Loèche, les sentiers étaient à nouveau bien fréquentés. L’été chez nous est sous-utilisé. On table trop sur l’hiver… Pourquoi avoir attendu si longtemps avant de publier votre livre ? Y.S : Nous avions envie de prendre un peu de recul afin d’être vraiment
objectifs vis-à-vis des régions que nous avions connues sous un mauvais jour (météo, accueil, forme physique…). Si nous nous étions précipités pour rédiger notre ouvrage, nous aurions certainement lésé certaines contrées où nous avions vécu des galères. Cela nous a permis de digérer le voyage. « Les hauts chemins de l’europe » aux éditions amalthée, sont disponibles sur commande en librairie via albert le grand à Fribourg, chez les auteurs ou sur www.amazon.fr. Propos recueillis par ibg 37 Bivouac devant le Glacier du Rhône
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