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N°1 Octobre 2019<br />
SUPPLÉMENT GRATUIT<br />
BIMESTRIEL<br />
POUR NE RIEN MANQUER DE LA NOUVELLE MOBILITÉ<br />
30,50, 70,<br />
80 km/h…<br />
Tant de limitations,<br />
tant de bonnes intentions ?<br />
VOITURES<br />
AUTONOMES<br />
Pas encore pour demain.<br />
Mais les navettes ?<br />
CHINE ZÉRO<br />
ÉMISSION<br />
L’offensive Maxus<br />
CNG-GNL<br />
127 stations en Belgique<br />
XAVIER SIMÉON<br />
S’électrifie et s’amuse…<br />
Ça vire<br />
au vert !<br />
ESSAIS<br />
Nouvelle<br />
Renault Zoé<br />
Nissan<br />
Leaf e+
2<br />
seat.be<br />
SEAT Arona TGI.<br />
Rouler au gaz naturel : plus avantageux que jamais.<br />
Le gaz naturel (CNG) est une alternative durable pour remplacer<br />
l’essence ou le diesel. Il vous permet de réduire vos émissions de CO 2<br />
de 27 % tout en n’émettant quasiment pas de particules fines.<br />
Vous payez de plus 30 % en moins à la pompe par rapport au diesel.<br />
En plus de la SEAT Arona, les SEAT Ibiza et Leon sont également<br />
disponibles avec un moteur TGI économique<br />
et efficace. Rouler au gaz naturel est plus que jamais une belle solution<br />
pour une mobilité durable.<br />
Découvrez tout ce qu’il faut savoir sur la technologie<br />
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3,8-4,2 kg/100 km 104 - 115 g/km (WLTP)<br />
Modèle présenté équipé d’options. Tous les modèles SEAT sont homologués WLTP; situation au 23/09/2019 sur base des motorisations approuvées à cette date. Contactez votre concessionnaire<br />
pour toute information relative à la fiscalité de votre véhicule. Toutes les données environnementales sont disponibles sur fr/seat.be/ environnement (AR 19/03/2004).<br />
OCTOBRE 2019
3<br />
Sommaire<br />
N°1 — Octobre 2019<br />
ROUTES DU FUTUR<br />
4 Zones 30 & Co<br />
6 Navya véhicules autonomes<br />
E-MARKET<br />
8 Essai Renault Zoé<br />
10 Les compactes, un bon plan ?<br />
11 X-Press test : Nissan Leaf e+<br />
12 Welcome Maxus<br />
14 Autoscopie Volvo<br />
15 Alter-news<br />
STRATEGY-E<br />
16 Porsche Lohner v/s Taycan<br />
18 Interview Frédéric Héran<br />
20 #<strong>WAM</strong> on tour<br />
22 Michelin Movin’On<br />
24 Le CNG en Belgique<br />
26 Mitsubishi Dendo Drive House<br />
ECO-TIPS<br />
28 Comparatif vélos pliables<br />
30 Osez la moto !<br />
E-RACING<br />
32 Xavier Siméon, des étincelles !<br />
E-PLANET<br />
34 Overview<br />
Mais qu’est-ce qui<br />
nous tracasse ?<br />
EDITO<br />
C’est comme un requiem qu’on nous passerait en boucle… Rien ne<br />
va plus ! Notre planète tournerait à la catastrophe, avec l’absolue<br />
nécessité de prendre de bonnes et radicales résolutions pour<br />
adoucir la facture. Puisqu’il paraît qu’il faudra<br />
inéluctablement payer la note. Et qu’elle sera, on<br />
nous le promet, bigrement salée ! Bref, l’ambiance<br />
est plombée, le discours souvent défaitiste.<br />
Changeons d’attitude ! Au-delà des mots, prenons<br />
les chemins qui permettent de ralentir un processus<br />
dont nous croyons qu’il n’est pas aussi entamé que<br />
certains se plaisent - et se complaisent - à l’annoncer.<br />
Alors, la voici, notre première contribution : ces quelques pages<br />
pour faire l’inventaire des initiatives qui se multiplient dans<br />
l’immense sphère de la mobilité. Car des solutions existent pour<br />
redresser la barre, améliorer une situation qui ne satisfait personne.<br />
Ni les usagers, régulièrement piégés par un trafic saturé. Ni les<br />
constructeurs, bien conscients de l’urgence à proposer des modèles<br />
plus propres et mieux adaptés. Ni les pouvoirs publics, qui mesurent<br />
combien des aménagements s’imposent pour remettre de l’harmonie<br />
dans un environnement qui doit désormais favoriser la multiplicité<br />
des transports, en donnant à chacun la part qui lui revient.<br />
Ne vous étonnez donc pas de retrouver dans notre #<strong>WAM</strong> aux<br />
idées larges des vélos hybrides cohabitant avec des microcars, des<br />
navettes autonomes rivalisant de silence avec des motos électriques.<br />
Mais aussi des camionnettes zéro émission, des gyropodes<br />
clignotant dans la nuit... Et même des voitures volantes en gestation<br />
dans les rêves d’ingénieurs peut-être pas si fous que ça !<br />
La révolution de la mobilité, c’est maintenant.<br />
Bonne lecture !<br />
DENIS ASSELBERGHS<br />
Mise en page<br />
Extra Bold — Philippe Dieu<br />
Bimestriel<br />
Edité par LMPW<br />
Chaussée de Louvain 431<br />
1380 Lasne<br />
Tél 0032 2 652 00 20<br />
www.wearemobility.be<br />
Rédacteur en chef<br />
Denis Asselberghs<br />
Advertising Sales<br />
Carlo Bonhomme<br />
carlo@autotrends.be<br />
Ont collaboré à ce numéro :<br />
Stéphane Lémeret<br />
Joost Bolle<br />
Pierre Capart<br />
Philippe de Barsy<br />
Nicolas Morlet<br />
Maxime Pasture<br />
Laurent Zilli<br />
Photos<br />
iStock, Huffpost, Maxppp et<br />
Avintia Esponsorama<br />
Editeur responsable<br />
Alexandre Squartini
4<br />
ROUTES DU FUTUR<br />
Zones 30 & Co<br />
Bonne ou fausse bonne idée ?<br />
Suivant l’élan de nombreuses villes<br />
européennes, Bruxelles prévoit de généraliser<br />
les zones 30. En France, la diminution de 90 à<br />
80 km/h fait débat. Les ministres eux-mêmes<br />
ne semblent pas convaincus et font marche<br />
arrière… Alors, diminuer la vitesse sur les<br />
routes pour tendre vers une mobilité meilleure : bonne ou<br />
mauvaise idée ? Par MAXIME PASTURE<br />
À<br />
peine en place, le nouveau<br />
gouvernement bruxellois<br />
a décidé de prendre des<br />
mesures radicales en matière<br />
de mobilité : d’ici 2021, les rues de<br />
Bruxelles - hors voies structurantes<br />
dont les grandes artères et certains<br />
tunnels - seront limitées à 30 km/h.<br />
Lille, Bègles (en Gironde), Grenoble,<br />
Paris en 2020 et bien d’autres villes<br />
françaises ont déjà franchi le pas,<br />
tout comme Madrid en Espagne.<br />
Chez nous, Liège ne cesse d’agrandir<br />
le territoire réservé aux zones<br />
30. On ne parle donc pas d’un cas<br />
isolé, loin de là !<br />
Certains objectifs sont compréhensibles<br />
: « apaiser la ville » en<br />
diminuant le nombre d’accidents<br />
(graves) et en laissant davantage de<br />
place à la mobilité douce (piétons,<br />
vélos, trottinettes, scooters électriques).<br />
D’autres visées sont, sinon<br />
plus contestables, en tout cas moins<br />
établies, telles que la réduction des<br />
nuisances et la diminution de la<br />
pollution.<br />
Rien d’évident<br />
On peut retourner le problème dans<br />
tous les sens. Selon les experts<br />
interrogés, qu’ils soient scientifiques,<br />
docteurs ès mobilité, écologistes<br />
ou pro-bagnoles, tous auront<br />
des arguments différents… qui se<br />
rejoindront. Ou non. Voici ce qu’on<br />
peut en retenir.<br />
Pour réussir à faire respecter le<br />
30 km/h, l’installation d’infrastructures<br />
adaptées est nécessaire.<br />
Celles-ci vont énormément coûter<br />
aux communes et, indirectement,<br />
au contribuable. Puis, si l’on parle<br />
de casse-vitesse et autres dos d’âne,<br />
ceux-ci ne vont pas diminuer le<br />
bruit dû aux ralentissements, qui<br />
existeront toujours, et ce, que l’on<br />
soit à 50 ou 30 km/h. La solution ?<br />
Rétrécir les voies, utiliser des panneaux<br />
de limitation intelligents,<br />
augmenter les contrôles (qui eux<br />
aussi doivent être intelligents !).<br />
Ou, plus radicalement encore, ne<br />
plus rouler en voiture (à moteur<br />
thermique, du moins). Mais faut-il<br />
en arriver là ?<br />
Ensuite, vient l’argument pollution.<br />
Il a été prouvé par différentes<br />
études françaises 1 qu’en plus de ne<br />
pas réduire les nuisances sonores,<br />
rouler à 30 km/h ne diminue pas<br />
la consommation des voitures à<br />
moteur thermique, au contraire.<br />
Ce n’est pas nouveau : c’est lors<br />
d’accélérations comprises entre<br />
0 et 45 km/h qu’on consomme le<br />
plus. Ensuite, la courbe en U atteint<br />
son niveau le plus bas (voir graphique)<br />
à vitesse stable, entre 45 et<br />
75 km/h, pour remonter au-delà<br />
de ces vitesses. Sans compter qu’à<br />
30 km/h, ceux qui disposent encore<br />
d’une boîte manuelle risquent de<br />
rester sur les 2 e et 3 e rapports. Pas<br />
idéal pour la consommation… et<br />
la pollution ! À cela, il faut ajouter<br />
que parfois (souvent ?) les encombrements<br />
ne permettent même pas<br />
de circuler à 50 km/h.<br />
1 Réalisées par l’ADEME (Agence de l’environnement<br />
et de la maîtrise de l’énergie), mais aussi le Setra<br />
(Service d’études sur les transports, les routes et leurs<br />
aménagements).<br />
↑<br />
Dans l’étranglement<br />
des villes, difficile<br />
de tenir le 50…<br />
et parfois même le 30 !<br />
↓<br />
Il est loin le temps<br />
où les zones<br />
30 concernaient<br />
essentiellement les<br />
sorties d’écoles.<br />
Enfin, parmi les politlique et les<br />
anti-voitures, certains estiment sans<br />
doute qu’une arrivée massive des<br />
zones 30 pourrait faire « fuir » de<br />
nombreux automobilistes… ce qui<br />
ne serait pas fait pour leur déplaire.<br />
France, Suède, Allemagne...<br />
qui a raison ?<br />
Venons-en au débat français du<br />
80 km/h. Après une année de tests et<br />
OCTOBRE 2019
5<br />
←<br />
80 ou 90 km/h ?<br />
Après la reculade<br />
d’Edouard Philippe,<br />
la France, dans<br />
l’indécision, s’en remet<br />
à la pertinence des<br />
autorités locales.<br />
ÉMISSION EN G/KM POUR<br />
UN VÉHICULE MOYEN<br />
1,4<br />
1,2<br />
1,0<br />
0,8<br />
0,6<br />
0,4<br />
0,2<br />
0<br />
Émissions en fonction de la vitesse<br />
10 20 30 40 50 60 70 80 90 100 110 120 130<br />
VITESSE EN KM/H<br />
2007 / 2015 / 2020 / 2025<br />
On peut retourner<br />
le problème dans tous<br />
les sens. Selon les<br />
experts interrogés,<br />
qu’ils soient<br />
scientifiques, docteurs<br />
ès mobilité, écologistes<br />
ou pro-bagnoles,<br />
tous auront des<br />
arguments différents…<br />
qui se rejoindront.<br />
Ou non.<br />
↓<br />
Trop, c’est trop. Sur certains<br />
axes totalement saturés de<br />
son centre-ville, Londres<br />
a mis le paquet : plus<br />
de voitures particulières<br />
sauf autorisation.<br />
Uniquement des bus et des<br />
taxis. Et une batterie de<br />
caméras pour épingler les<br />
resquilleurs…<br />
de grosses dépenses pour installer<br />
les nouveaux panneaux, le Premier<br />
ministre Edouard Philippe a décidé<br />
de laisser la possibilité aux maires<br />
et aux responsables de département<br />
de rester à 80 km/h ou de rétablir<br />
le 90 km/h. Les routes nationales<br />
restent bien sûr sous contrôle gouvernemental,<br />
mais ceci prouve<br />
combien il est difficile de trancher.<br />
Et d’imposer. Car d’aucuns diront<br />
que, dans tous les cas, diminuer la<br />
vitesse freine les activités et, donc,<br />
la croissance et l’emploi. D’autres<br />
affirmeront qu’avec de bonnes<br />
infrastructures et des contrôles de<br />
police intelligents, on peut réduire<br />
la vitesse et sauver des vies. Et les<br />
plus pragmatiques rappeleront à<br />
nos voisins français qu’en Flandre,<br />
70 km/h est devenu la norme. Vu<br />
la densité de population dans ces<br />
zones, personne ne semble s’en<br />
plaindre…<br />
En Suède, les limitations de<br />
vitesse sont également très basses<br />
(70 km/h sur les voies extraurbaines<br />
et 110 km/h sur autoroute),<br />
mais accompagnées d’investissements<br />
massifs pour des infrastructures<br />
adaptées. De quoi permettre<br />
à la Suède de se maintenir dans<br />
le Top 3 des pays les plus sûrs<br />
d’Europe. Pour autant, l’Allemagne<br />
n’est pas beaucoup plus accidentogène.<br />
Et cepandant, elle n’a pas<br />
- encore - supprimé ses portions<br />
d’autoroutes sans limitation de<br />
vitesse. Mais avec un chiffre, en<br />
2017, de 38 morts par million d’habitants<br />
contre 49 pour la moyenne<br />
europénne, l’Allemagne brouille les<br />
cartes et nous rappelle la complexité<br />
du dossier…<br />
Permettez-nous de conclure sur<br />
une certitude : bien au-delà de la<br />
vitesse, une plus grande concentration<br />
au volant permettrait d’éviter<br />
de nombreux accidents... ■
6<br />
ROUTES DU FUTUR<br />
Véhicules autonomes<br />
Ne pas confondre. Et ne pas diaboliser !<br />
Les navettes autonomes<br />
s’installent peu à peu<br />
dans le paysage. Navya<br />
était en démonstration au<br />
Berlaymont en avril dernier<br />
pour achever de convaincre<br />
ces messieurs-dames de la Commission<br />
Européenne : leur démontrer la sécurité<br />
et l’efficacité de ces drôles d’engins<br />
qui roulent sans chauffeur. L’occasion<br />
pour nous d’en apprendre un peu plus sur<br />
l’un des leaders mondiaux du secteur.<br />
Et comprendre comment se profile l’avenir<br />
de ces véhicules qui intriguent autant<br />
qu’ils effrayent. Par DENIS ASSELBERGHS<br />
E<br />
ntreprise essentiellement française<br />
créée en 2014, Navya a<br />
lancé son premier shuttle<br />
autonome dès l’année suivante.<br />
Aujourd’hui, ils sont 113, opérationnels<br />
dans 20 pays et une soixantaine<br />
de sites. « Comme nous bénéficions<br />
d’une couverture mondiale, précise<br />
Pierre Chehwan, en charge<br />
des alliances stratégiques, nous<br />
pouvons confronter nos navettes<br />
à des environnements aussi différents<br />
que le Japon, l’Australie et le<br />
Moyen-Orient. »<br />
Deux visions, deux timings<br />
En l’état actuel de sa production,<br />
Navya n’envisage pas de mettre<br />
les pieds dans le méga chantier,<br />
très aventureux, des voitures autonomes.<br />
Non, car celles qui font le<br />
buzz et inquiètent beaucoup le<br />
badaud, suivent un cheminement<br />
très différent. « Google, Uber, Tesla<br />
et quelques autres entretiennent<br />
volontiers la confusion. Mais<br />
shuttles et voitures autonomes<br />
ne sont pas du tout dans le même<br />
timing. Pour le véhicule individuel,<br />
explique Pierre Chehwan, le processus<br />
technologique et législatif est<br />
encore très long. Sans les homologations<br />
et l’aménagement des voies<br />
de circulation avec tout ce que cela<br />
implique comme infrastructures, la<br />
voiture autonome est condamnée<br />
Quand on<br />
sait qu’un<br />
véhicule<br />
autonome doit<br />
être réglé au<br />
centimètre<br />
près, on<br />
mesure mieux<br />
l’importance de<br />
la connectivité.<br />
↓<br />
Une navette Navya<br />
en phase-test à Val<br />
Thorens pour relier<br />
pistes et station.<br />
Aujourd’hui, c’est<br />
purement expérimental,<br />
avec opérateur. Mais<br />
demain, ce sera en<br />
totale autonomie.<br />
à patienter. » Puis, elle a un autre<br />
souci : calmer l’opinion publique,<br />
avec un gros travail de communication,<br />
pour rassurer sur la capacité<br />
qu’elle aurait à se rendre d’un point<br />
A à un point B sous son seul contrôle<br />
et à des vitesses conséquentes<br />
(jusqu’à 130 km/h). « Toute la question<br />
est de savoir si, dans sa conception<br />
actuelle, la voiture autonome<br />
a une faculté d’analyse suffisante<br />
pour pouvoir anticiper les obstacles,<br />
appréhender les imprévus… ce dont<br />
je ne suis pas persuadé. »<br />
Bien cadrées et sans interférence<br />
Pour les navettes, tout est infiniment<br />
plus simple. « Effectivement.<br />
Comme elles évoluent dans un<br />
espace bien délimité et parfaitement<br />
configuré dont elles ne sortent pas,<br />
on sait toujours à quoi s’attendre,<br />
sauf, évidemment, situation exceptionnelle.<br />
L’usager a encore une<br />
petite part d’angoisse, mais elle<br />
se dissipe une fois embarqué pour<br />
un trajet relativement court à une<br />
allure n’excédant pas 30 km/h. »<br />
Ainsi, très vite, les passagers<br />
oublient le spectre de la machinerobot<br />
preneuse d’otages… puisqu’il<br />
paraît que ce genre de scénario<br />
hante certains esprits très (très !)<br />
imaginatifs, Pierre Chehwan s’empressant<br />
d’ajouter : « Je vous rassure,<br />
la navette ne se contrôle pas à<br />
distance. On pourrait, mais Navya<br />
se l’interdit… » Parce que d’aucuns<br />
craignent les dérives, terroristes<br />
notamment ? Oui, sans doute.<br />
Trois éléments expliquent<br />
le développement rapide que<br />
connaissent les shuttles sans opérateur<br />
: l’essor de l’électromobilté<br />
et la recherche qui va de pair, la<br />
diminution du prix des sensors<br />
(le hardware d’un lidar fixé sur le<br />
toit ne coûte plus « que » 500.000 €)<br />
et les performances accrues des<br />
réseaux lnternet/GPS. Quand on sait<br />
qu’un véhicule autonome doit être<br />
réglé au centimètre près, on mesure<br />
mieux l’importance de la connectivité.<br />
« C’est un paramètre essentiel.<br />
Sans l’appui d’une batterie de<br />
satellites, dont Galileo, pour nous,<br />
rien n’est possible. » Paradoxale,<br />
quand même, cette autonomie…<br />
très dépendante ! On peut d’ailleurs<br />
s’interroger : que se passe-t-il en cas<br />
de panne, si une batterie dysfonctionne<br />
ou si le réseau ne répond<br />
plus ? « Nous avons obligatoirement<br />
un deuxième système en couverture,<br />
prêt à prendre le relais. Et si,<br />
au pire, même ce plan B flanche, on<br />
demande l’arrêt. »<br />
Le mapping ne suffit pas<br />
On s’étonne d’apprendre que sans<br />
GPS, la navette est incapable de se<br />
mouvoir. N’a-t-elle pas une mémoire<br />
qui puisse contenir toutes les caractéristiques<br />
du parcours ? « Oui et<br />
non… Nous réalisons toujours le<br />
mapping détaillé de l’itinéraire et de<br />
son pourtour. Le véhicule l’intègre<br />
dans son soft, mais, pour autant, il<br />
doit pouvoir repérer les imprévus, les<br />
objets dynamiques qui viendraient<br />
lui barrer la route. » Et ça - CQFD -<br />
ce n’est pas inscrit dans le mapping.<br />
Aspirateur, svp<br />
Une fois rentrée au garage après sa<br />
journée de travail, la navette Navya<br />
s’autodiagnostique, vérifie tous ses<br />
capteurs… Bientôt, elle pourra même<br />
se brancher seule au chargeur. Par<br />
contre, il faut quelqu’un pour passer<br />
l’aspirateur et nettoyer les vitres. Ça,<br />
elle n’y arrive pas encore seule… ■<br />
OCTOBRE 2019
JAGUAR I-PACE 100 % ÉLECTRIQUE<br />
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E-MARKET<br />
Essai<br />
Renault Zoé<br />
La voiture électrique tient-elle<br />
sa première GTI ?<br />
Après sept belles années<br />
de succès exponentiel,<br />
la pionnière des citadines<br />
électriques entre déjà dans sa<br />
seconde génération et devient<br />
de plus en plus attirante,<br />
même pour ceux qui ont de l’essence<br />
dans les veines. Par LAURENT ZILLI<br />
S<br />
oyons francs, il est peut-être<br />
un peu exagéré de présenter<br />
cette Zoé comme une<br />
« toute nouvelle génération ».<br />
D’ailleurs, un seul regard permet<br />
de le comprendre. Il est vrai qu’actuellement,<br />
le constructeur français<br />
se montre un peu conservateur au<br />
moment de renouveler ses modèles.<br />
On le voit par exemple avec la nouvelle<br />
Clio, presque jumelle de celle<br />
qu’elle remplace. Sauf que, sous la<br />
carrosserie, tout est nouveau ! Dans<br />
le cas de la Zoé, les changements<br />
esthétiques sont encore plus ténus<br />
(nouveau capot, nouveaux parechocs,<br />
nouveaux blocs optiques…<br />
et c’est à peu près tout). Même sa<br />
plateforme n’est qu’une évolution<br />
de la précédente. Certes, une<br />
évolution qui donne des résultats<br />
intéressants, mais une évolution<br />
quand même… Cela dit, on ne peut<br />
pas accuser Renault de se contenter<br />
du minimum syndical : il est clair<br />
qu’en dépit des bonnes ventes de<br />
la Zoé, les quelque 160.000 exemplaires<br />
livrés depuis 2012 ne suffisent<br />
pas à rentabiliser les investissements<br />
énormes consentis pour la<br />
concevoir. Il est donc logique que<br />
l’amortissement soit étendu au-delà<br />
d’une seule génération. D’autant que<br />
la plateforme n’a finalement pas<br />
vieilli et qu’elle a encore de beaux<br />
jours devant elle.<br />
+<br />
AUTONOMIE<br />
IRRÉPROCHABLE<br />
PERFORMANCES DU<br />
MOTEUR 135CH<br />
INTÉRIEUR RECYCLÉ<br />
ET CHIC<br />
QUALITÉ EN PROGRÈS<br />
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LOOK INCHANGÉ<br />
TEMPS DE RECHARGE<br />
UN PEU LONGS<br />
Eco-responsable<br />
La nouvelle Zoé ne se contente pas<br />
de minimiser son empreinte écologique<br />
en étant électrique. Pour cette<br />
nouvelle génération, on a pensé plus<br />
loin, jusque dans l’habitacle. Un<br />
habitacle entièrement renouvelé<br />
pour le coup, avec une toute nouvelle<br />
planche de bord, un nouveau<br />
combiné d’instruments digital, un<br />
nouveau levier de vitesses électronique<br />
et, surtout, un nouvel écran<br />
central multimédia 9,3’’ disposé<br />
verticalement. Il donne accès aux<br />
fonctions connectées du système<br />
EasyLink parmi lesquelles la localisation<br />
et la disponibilité en temps<br />
réel des bornes de rechargement.<br />
Mais ce qu’on retiendra principalement<br />
de cet intérieur, en plus de<br />
la qualité en net progrès, c’est qu’il<br />
fait la part belle aux matériaux issus<br />
de l’économie circulaire. Tous les<br />
plastiques apparents sont des plastiques<br />
recyclés et Renault introduit<br />
un nouveau revêtement intérieur<br />
qui habille la planche de bord, la<br />
console centrale, les panneaux de<br />
porte et les sièges ; revêtement lui<br />
aussi constitué de matériaux recy-<br />
Voilà donc la nouveauté<br />
la plus intéressante<br />
de la Zoé : des batteries<br />
à l’agencement<br />
réorganisé et à la chimie<br />
interne améliorée.<br />
clés. En l’occurrence, cette étoffe<br />
est faite de déchets de ceintures de<br />
sécurité et de tissus de sièges… et<br />
de bouteilles en plastique. Ce matériau<br />
a encore deux atouts : il est<br />
100% made in France, n’a dès lors<br />
pas traversé les océans par cargo<br />
diesel, et il est d’un gris chamarré<br />
terriblement élégant (plus même,<br />
à notre avis, qu’un intérieur tout<br />
simili cuir).<br />
Architecture revue<br />
Revenons à cette plateforme dont<br />
les «petites» modifications produisent<br />
de grands résultats. Les<br />
changements portent principalement<br />
sur l’architecture électrique.<br />
Ils permettent, d’une part, d’adopter<br />
de nouveaux équipements élec-<br />
OCTOBRE 2019
9<br />
Tenue en virage,<br />
changements d’appuis<br />
soudains, la Zoé<br />
encaisse sans broncher<br />
et relance comme une<br />
diablesse en sortie<br />
de courbe.<br />
Moteur<br />
Tension<br />
Transmission<br />
Boîte<br />
Batteries<br />
LA RENAULT ZOÉ E135 EN QUELQUES<br />
CHIFFRES<br />
Recharge maxi<br />
Durée de charge<br />
Durée de charge rapide<br />
Conso mixte<br />
Autonomie mixte<br />
électrique synchrone 135ch / 245Nm<br />
400 Volt<br />
aux roues avant<br />
auto monoréducteur<br />
lithium-ion 52 kWh<br />
50 kW<br />
0-100% Wallbox 32A : 9h25<br />
0-80% : 1h10<br />
17,7 kW/100 km<br />
386 km<br />
L/l/h (mm) 4.084/1.730/1.562<br />
Poids à vide (kg) 1.502<br />
Volume du coffre (l) 338 – 1.225<br />
0 à 100 km/h (sec.) 9,5<br />
Vitesse maxi (km/h) 140<br />
Prix (TVAC) À partir de 32.600€<br />
troniques comme l’éclairage full<br />
LED ou l’aide active au maintien<br />
de voie. D’autre part, ils autorisent<br />
l’utilisation de batteries plus performantes.<br />
Voilà donc la nouveauté<br />
la plus intéressante de la Zoé : des<br />
batteries à l’agencement réorganisé<br />
et à la chimie interne améliorée. En<br />
clair, la petite citadine peut désormais<br />
embarquer un pack de batteries<br />
de 52 kWh pour une autonomie<br />
officielle selon les normes WLTP<br />
de 386 à 395 km selon la motorisation<br />
choisie. C’est en effet la dernière<br />
nouveauté à mentionner : la<br />
Zoé est proposée en deux versions<br />
de puissance, la 110 ch lancée il y<br />
a quelques mois et une nouvelle<br />
configuration de 135 ch.<br />
Recharge, peut faire mieux<br />
Reste à dire que, s’agissant d’une<br />
voiture à vocation urbaine et périurbaine,<br />
non d’une grande voyageuse,<br />
Renault n’a pas été très loin en<br />
matière de recharge. La Zoé accepte<br />
les branchements jusqu’à 50 kW, ce<br />
qui autorise une recharge (relativement)<br />
rapide de 0 à 80% en un peu<br />
plus d’une heure. Sur une Wallbox<br />
domestique de 7,4 kW 32 ampères,<br />
une recharge complète est effectuée<br />
en 9 heures 25.<br />
Je veux !<br />
C’est sur les routes de Sardaigne,<br />
tortueuses et riches en relief, que<br />
Renault nous a fait découvrir la<br />
nouvelle Zoé 135 ch. Et nous nous<br />
sommes tout simplement éclatés !<br />
Comme toute voiture électrique, la<br />
Zoé revendique des accélérations<br />
instantanées, des reprises grisantes.<br />
Mais toutes les électriques<br />
n’ont pas un châssis signé Renault.<br />
Et même si celui de la Zoé est avant<br />
tout conçu pour le confort, il est<br />
loin de lâcher prise facilement lorsqu’on<br />
le malmène sur des routes de<br />
montagne. Tenue en virage, changements<br />
d’appuis soudains, la Zoé<br />
encaisse sans broncher et relance<br />
comme une diablesse en sortie de<br />
courbe. Avec un peu plus de raideur<br />
dans les suspensions, on aurait l’impression<br />
d’avoir une des premières<br />
GTI de l’ère électrique. Bref, nous<br />
avons pris énormément de plaisir !<br />
Mais vous objecterez qu’on parle<br />
ici d’une voiture électrique, raisonnable<br />
par définition, et que vous<br />
dire comment elle se comporte en<br />
conduite sportive n’a aucun sens.<br />
Détrompez-vous ! Car le traitement<br />
de conducteur maniaque que nous<br />
lui avons fait subir met en lumière<br />
son autonomie, donnée principale<br />
pour toute voiture électrique. En<br />
effet, la moitié de notre parcours<br />
de 230 km a été menée comme si<br />
nous fuyions la police après un<br />
braquage de banque. Nous y allions<br />
vraiment très fort. Au moment de<br />
rendre les clés de la Zoé, une rapide<br />
addition entre la distance parcourue<br />
et ce que le tableau de bord<br />
annonçait d’autonomie restante<br />
donnait encore un chiffre supérieur<br />
à 300 ! On peut donc dire très<br />
clairement que, oui, l’autonomie<br />
réelle de la Zoé, en conditions normales,<br />
dépasse (très) largement les<br />
300 km ! A tout le moins, en été. En<br />
hiver, Renault annonce une autonomie<br />
moyenne réelle de 240 km.<br />
C’est certes beaucoup moins, mais<br />
c’est encore plus qu’il n’en faut pour<br />
un véhicule comme celui-ci, à vocation<br />
urbaine ou/et seconde voiture<br />
d’une famille.<br />
Conclusion<br />
Avec ses nouvelles batteries<br />
«longue durée» et son nouvel intérieur<br />
éco-chic, la Renault Zoé est<br />
plus que jamais celle qui donne du<br />
sens à la voiture électrique. ■
10<br />
E-MARKET<br />
Investir dans des<br />
voitures compactes :<br />
le bon plan ?<br />
À quelques exceptions près, les constructeurs<br />
nous sortent des voitures de plus en<br />
plus grandes ! Cela a-t-il un sens lorsque<br />
les embouteillages se font de plus en plus<br />
nombreux et que les places de parking sont<br />
de plus en plus rares ? Eléments de réponse.<br />
Par MAXIME PASTURE<br />
L<br />
a VW Polo actuelle<br />
est quasiment aussi<br />
longue que la… Golf<br />
de 1997 ! Et comparée<br />
à ses débuts, la Golf a quasiment<br />
gagné… 50 cm ! Que dire de<br />
la Mini qui n’a plus de mini que<br />
le nom ?! À l’heure où les voitures<br />
n’ont jamais été si nombreuses en<br />
Belgique et même en Europe, est-il<br />
bien raisonnable de construire des<br />
modèles toujours plus imposants ?<br />
Question de confort et de<br />
sécurité<br />
Pour Jean-Marc Ponteville,<br />
porte-parole du groupe Volkswagen,<br />
il y a plusieurs raisons à cela :<br />
« Aujourd’hui, le confort à bord<br />
est bien meilleur qu’auparavant.<br />
Pour être bien assis, il faut donc<br />
de l’espace. Mais pour être aux<br />
normes, les constructeurs doivent<br />
aussi trouver de la place pour loger<br />
les éléments de sécurité. » Il ajoute :<br />
« Je ne pense pas que revoir à la<br />
baisse la taille des voitures permettra<br />
de réduire les embouteillages.<br />
Pour cela, il faudrait repenser l’organisation<br />
du trafic. » Sur ce plan, il<br />
est rejoint par Pierre Lannoy, socio-<br />
↑<br />
Bel exemple : la Golf,<br />
depuis 1974, n’a cessé<br />
de grandir, grandir,<br />
grandir…<br />
logue à l’ULB, spécialisé en<br />
mobilité : « Que les véhicules<br />
soient petits ou non,<br />
s’ils sont trop nombreux<br />
pour la capacité du réseau routier.<br />
Je pense que les embouteillages<br />
subsisteront. »<br />
Acheter ou louer selon<br />
l’usage<br />
En revanche, nos deux experts sont<br />
revenus sur un point essentiel :<br />
l’usage que l’on a de sa voiture.<br />
Si vous vous déplacez seul tous<br />
les jours ou presque, pourquoi ne<br />
pas envisager l’achat d’une microcar<br />
(voir encadré) dont l’impact<br />
environnemental est moindre, en<br />
louant éventuellement une voiture<br />
familiale pour les vacances ? De<br />
plus, il ne faut pas être grand savant<br />
pour comprendre qu’un véhicule<br />
compact est beaucoup plus simple<br />
à garer, surtout quand on sait que<br />
les places de parking n’ont pas évolué<br />
proportionnellement à la taille<br />
des voitures. Pire : le nouveau gouvernement<br />
bruxellois compte bien<br />
supprimer 65.000 emplacements de<br />
parking d’ici 2030 ! Voilà de quoi<br />
nous faire réfléchir… ■<br />
À contre-courant du<br />
XXL : les Renault Twizy<br />
et Seat Minimó<br />
En 2011, Renault en a surpris plus d’un en dévoilant le<br />
Twizy, ce quadricycle biplace 100 % électrique. Même<br />
si, depuis, il n’a jamais été vraiment plébiscité par le<br />
public, son ambition est bel et bien de révolutionner la<br />
mobilité. Il est vrai qu’avec sa version limitée à 45 km/h,<br />
il peut concurrencer les voiturettes « sans permis »,<br />
beaucoup plus chères : toujours commercialisé, le<br />
Twizy coûte entre 11.490 et 13.190 € TVAC. Large de<br />
1m90 m, long de 2m40, il facilite grandement le stationnement<br />
en ville et, dans sa version 80 km/h, devient<br />
même beaucoup plus polyvalent. Problème : mettre les<br />
portes et fenêtres en option peut paraître impensable -<br />
et peu pratique - pour certains. En Europe, Renault en<br />
a écoulé 2.164 Twizy l’an dernier. Sa production vient<br />
d’ailleurs de déménager de Valladolid, en Espagne,<br />
vers la Corée du Sud où il fait un carton ! Avec son<br />
Minimó, encore à l’état de concept, Seat voudrait se<br />
lancer dans le même créneau. Mais côté espagnol, on<br />
affirme clairement que ce produit a été étudié pour la<br />
mobilité partagée. En photo, il semble plus abouti que<br />
le Twizy et son système de batteries interchangeables<br />
(afin d’éviter d’attendre durant une recharge) est un<br />
gros atout. Si la sauce prend, il pourrait être commercialisé<br />
dès 2021. ■<br />
Le Twizy, pionnier,<br />
révolutionnaire et…<br />
mal perçu ? C’est<br />
souvent le prix à<br />
payer quand on<br />
ouvre de nouvelles<br />
voies.<br />
Avec ses petits<br />
plus, le Minimó<br />
peut-il faire mieux<br />
et, qui sait, donner<br />
des idées à d’autres<br />
constructeurs ?<br />
OCTOBRE 2019
11<br />
X-Press test<br />
Nissan Leaf e+<br />
De plus en plus loin<br />
Lancée dans sa seconde génération il y a<br />
un peu moins de deux ans, la pionnière de<br />
l’électrique «grand public» élargit sa gamme<br />
et tâche ainsi de contrer deux critiques<br />
généralement adressées aux voitures à<br />
batteries. Par LAURENT ZILLI<br />
P<br />
as de mystère, ces critiques<br />
sont un prix élevé et une autonomie<br />
souvent qualifiée - à<br />
tort ou à raison - d’anxiogène.<br />
Personne n’ayant encore réussi à<br />
résoudre la quadrature du cercle de<br />
la voiture à 20.000 euros et 1.000 km<br />
sur une charge, c’est en introduisant<br />
deux nouvelles configurations de la<br />
Leaf que Nissan s’attaque séparément<br />
à ces critiques.<br />
Moins chère<br />
Sur le front du prix, la nouvelle<br />
arme du constructeur est une version<br />
de base de la Leaf. Celle-ci est,<br />
en effet, désormais proposée en<br />
finition Acenta qui fait l’impasse<br />
sur certaines aides à la conduite et<br />
quelques équipements de confort,<br />
mais conserve tout de même l’essentiel,<br />
comme la pompe à chaleur<br />
de climatisation, le connecteur pour<br />
charge rapide 50 kW, l’aide active<br />
au maintien de voie, etc. La Leaf<br />
40 kWh Acenta (270 km d’autonomie<br />
selon les normes WLTP) démarre<br />
à 36.540 euros, soit quelques<br />
2.000 euros de moins que la Leaf la<br />
moins chère jusque-là.<br />
Plus endurante<br />
Le front du rayon d’action est confié<br />
à la Leaf e+, équipée de nouvelles<br />
batteries 62 kWh qui font bondir<br />
l’autonomie à 385 km selon les<br />
normes WLTP. La e+ reçoit aussi<br />
un moteur sensiblement plus puissant<br />
: 217ch et 340Nm, contre 150ch<br />
et 310Nm pour la Leaf 40 kWh. La<br />
e+ embarque un chargeur de 6,6 kW<br />
et accepte la charge rapide jusqu’à<br />
100 kW. Citons encore des petits plus<br />
côté équipement, avec entre autres<br />
un nouveau module multimédia<br />
encore plus connecté et les systèmes<br />
de conduite semi-autonome<br />
ProPilot. La Leaf e+ est disponible<br />
à partir de la finition N-Connecta<br />
au prix de 45.000 euros, soit à peu<br />
près 6.500 de plus qu’une 40 kWh de<br />
même niveau.<br />
350 km sur une seule charge ?<br />
La question éternelle est : que restet-il<br />
dans la vraie vie de l’autonomie<br />
théorique ? C’est cet été, en pleine<br />
canicule, que nous avons essayé<br />
la Leaf 62 kWh sur un parcours<br />
presqu’exclusivement autoroutier.<br />
↑<br />
Légère remise à jour<br />
stylistque, mais de bon<br />
aloi. C’est classique et<br />
ça devrait plaire si l’on<br />
se réfère aux ventes de<br />
la version précédente.<br />
↙<br />
L’habitacle a peu<br />
évolué, sobre et<br />
confortable, mais doté<br />
d’un tout nouveau<br />
systeme multimédia<br />
hyper connecté.<br />
+<br />
AUTONOMIE EN NETTE<br />
PROGRESSION ET ASSEZ<br />
RÉALISTE.<br />
RECHARGE RAPIDE<br />
JUSQU’À 100 KW.<br />
PUISSANCE<br />
CONFORTABLE.<br />
-<br />
SYSTÈMES DE SÉCURITÉ<br />
«SUSCEPTIBLES»<br />
ET INTRUSIFS<br />
Les deux ennemis majeurs de l’autonomie<br />
électrique étaient donc<br />
réunis : les grosses chaleurs et<br />
les hautes vitesses. Malgré la clim<br />
à 22° par une température extérieure<br />
de 35° et un cruise control<br />
calé à 125 km/h, la Leaf a affronté<br />
ces conditions défavorables la tête<br />
haute. Entre les kilomètres parcourus<br />
dans ces conditions et l’autonomie<br />
restante qu’affichait l’ordinateur<br />
de bord, elle aurait aisément<br />
pu parcourir entre 330 et 350 km<br />
sur une seule charge. On en déduira<br />
que dans des conditions un peu plus<br />
favorables, comprenez en ville et<br />
par des températures plus «normales»,<br />
on peut réellement frôler,<br />
voire atteindre, l’autonomie annoncée.<br />
D’autant qu’en ville, contrairement<br />
à l’autoroute, on profite de<br />
nombreuses phases de recharge en<br />
décélération, domaine dans lequel<br />
la Leaf excelle.<br />
En conclusion…<br />
La Leaf e+ démontre les progrès<br />
constants de la voiture électrique.<br />
Petit à petit, elle fait son nid. Et s’il<br />
n’y a pas encore de quoi convaincre<br />
les plus sceptique, il y a en tout cas<br />
de quoi encourager les curieux. ■<br />
LA NISSAN LEAF E+ EN QUELQUES CHIFFRES<br />
Moteur<br />
Tension<br />
Transmission<br />
Boîte<br />
Batteries<br />
Chargeur embarqué<br />
Durée de charge<br />
Durée de charge rapide<br />
Conso mixte<br />
Autonomie mixte/ville<br />
électrique synchrone 217ch / 340Nm<br />
350 Volt<br />
aux roues avant<br />
auto monoréducteur<br />
lithium-ion 62 kWh<br />
6,6 kW<br />
0-100% Wallbox 32A : 10h<br />
20-80% : 24 min<br />
18,5 kW/100 km<br />
385/508 km<br />
L/l/h (mm) 4.490/1.788/1.545<br />
Poids à vide (kg) 1.605<br />
Volume du coffre (l) 400 – 1.176<br />
0 à 100 km/h (sec.) 7,1<br />
Vitesse maxi (km/h) 157<br />
Prix (TVAC)<br />
45.000 € en finition N-Connecta
12<br />
E-MARKET<br />
Welcome Maxus !<br />
Herman Claes – Maxomotive s.a.<br />
« Convaincu que<br />
l’utilitaire électrique<br />
est promis à<br />
un grand avenir »<br />
Herman Claes préside depuis quelques mois<br />
à la destinée de Maxomotive, filiale du holding<br />
Alcopa (Moorkens), qui importe la marque<br />
chinoise Maxus dans le Benelux et en Suisse.<br />
Un challenge de plus pour celui qui est aussi<br />
le boss de SsangYong ! Par STÉPHANE LÉMERET<br />
Pouvez-vous nous présenter<br />
Maxus ?<br />
HC : Maxus est un constructeur<br />
chinois qui appartient à SAIC<br />
(Shanghai Automotive Industry<br />
Corporation), le plus gros groupe<br />
automobile du pays, propriétaire<br />
également de Rover et MG. Cette<br />
marque propose toute une gamme<br />
de véhicules, mais nous n’importons<br />
pour l’instant que le EV 80.<br />
↓<br />
Le EV 80 pour<br />
commencer, mais déjà<br />
la suite se profile et elle<br />
est prometteuse.<br />
de promotion pour ce véhicule,<br />
nous enregistrons beaucoup de<br />
demandes de la part d’importantes<br />
firmes, intéressées par l’achat d’un<br />
grand nombre de camionnettes.<br />
Nous sommes également approchés<br />
par des communes qui voient<br />
dans le EV 80 un véhicule polyvalent,<br />
surtout dans sa déclinaison<br />
châssis-cabine, unique sur le marché.<br />
On peut, dès lors, y greffer une<br />
benne ou tout équipement spécifique<br />
destiné aux tâches d’entretien<br />
ou aux petits travaux.<br />
Qui va distribuer Maxus ?<br />
HC : Nous avons contacté les meilleurs<br />
distributeurs de notre réseau<br />
qui compte environ 400 concessionnaires<br />
toutes marques confondues.<br />
Notre but est de créer une vingtaine<br />
de points de vente et de service à<br />
Quelle est la particularité du<br />
EV 80 ?<br />
HC : C’est un utilitaire électrique<br />
qui existe en un seul empattement,<br />
mais avec deux hauteurs de toit<br />
disponibles. Ce fourgon développe<br />
125 chevaux et possède une autonomie<br />
de 200 km à mi-charge (500 kg)<br />
grâce à sa batterie de 56 kW. De par<br />
sa conception, il est parfaitement<br />
adapté aux livraisons qui se font en<br />
ville et dans les zones urbaines. Sa<br />
vitesse de pointe de 100 km/h y est<br />
amplement suffisante.<br />
A qui s’adresse-t-il ?<br />
HC : Nous visons les sociétés de<br />
livraison, celles qui acheminent les<br />
colis commandés sur le web. Alors<br />
que nous ne faisons pas encore<br />
OCTOBRE 2019
13<br />
Le Maxus EV 80 est<br />
parfaitement adapté aux<br />
livraisons en ville et<br />
dans les zones urbaines.<br />
Sa vitesse de pointe<br />
de 100 km/h y est<br />
amplement suffisante.<br />
travers la Belgique, deux par province<br />
en moyenne.<br />
L’autonomie du EV 80 n’est-elle<br />
pas un problème pour se rendre au<br />
garage ?<br />
HC : Pour les plus grandes provinces,<br />
nous allons ajouter quelques points<br />
de services supplémentaires !<br />
Vous vous chargez de l’importation<br />
de Maxus uniquement en Belgique ?<br />
HC : Non, nous sommes également<br />
importateur pour le Luxembourg, la<br />
Suisse et les Pays-Bas depuis peu.<br />
Quel est, selon vous, le meilleur<br />
marché pour un utilitaire électrique<br />
?<br />
HC : Les Pays-Bas, incontestablement.<br />
Là-bas, ce genre de véhicule<br />
est très à la mode, même s’il n’y a<br />
pas spécialement d’incitants fiscaux.<br />
Sensibles à la question environnementale,<br />
les Néerlandais ne<br />
veulent plus de diesel en ville !<br />
Par rapport à la concurrence, quelle<br />
est la force du EV 80 ?<br />
HC : Notre batterie de grande capacité<br />
nous permet d’avoir la meilleure<br />
autonomie. Vendu à partir de<br />
54.990 € HTVA, le EV 80 est jusqu’à<br />
15.000 € moins cher que ses principaux<br />
concurrents ! Notre batterie<br />
est garantie 8 ans, alors que le véhicule<br />
est totalement couvert pour<br />
une durée de 5 ans.<br />
Imposer une marque chinoise en<br />
Europe ne vous fait pas peur ?<br />
Certaines tentatives se sont révélées<br />
infructueuses…<br />
HC : Le EV 80 a été développé sur<br />
la base d’un van vendu sous la<br />
marque LDV (Leyland-Daf Vehicles)<br />
dans les pays avec volant à droite.<br />
C’est donc un VU étudié par Daf,<br />
gage de qualité. Seule la technique<br />
électrique est chinoise. SAIC, via sa<br />
filiale Maxus, est le premier grand<br />
↑<br />
Même dans les<br />
utilitaires, le confort à la<br />
chinoise a beaucoup<br />
progressé.<br />
LES<br />
GARANTIES<br />
DU MAXUS<br />
Le véhicule<br />
est<br />
totalement<br />
couvert<br />
pour une<br />
durée de<br />
5 ANS<br />
–<br />
La batterie<br />
est<br />
garantie<br />
8 ANS<br />
↓<br />
Formes modernes<br />
et gabarit compact<br />
pour le EV 30, d’ores<br />
et déjà très attendu.<br />
groupe chinois qui arrive sur le<br />
Vieux Continent avec une stratégie<br />
clairement définie. Il veut mettre<br />
tous les atouts de son côté, en se<br />
faisant notamment distribuer par<br />
un importateur comme Moorkens,<br />
installé depuis de très nombreuses<br />
années et bénéficiant d’une excellente<br />
réputation.<br />
Comment se passent vos relations<br />
avec les Chinois de Maxus ?<br />
Après les Coréens de SsangYong,<br />
c’est pour vous une nouvelle expérience…<br />
HC : Une expérience extrêmement<br />
enrichissante, mais je vous avoue<br />
que les négociations n’ont pas été de<br />
tout repos ! Nous avions tous beaucoup<br />
de choses à apprendre. Les<br />
Chinois se sont montrés à l’écoute<br />
et réactifs. Cependant, leur volonté<br />
de mieux connaître le marché européen<br />
au travers de nombreuses<br />
questions a prolongé les discussions<br />
pendant près d’un an. Aujourd’hui,<br />
Maxomotive a l’entière confiance<br />
de Maxus et nous travaillons main<br />
dans la main.<br />
Quelles sont vos ambitions ?<br />
HC : Nous sommes dans une phase<br />
initiale de découverte de ce marché<br />
qui n’en est encore qu’à ses<br />
balbutiements. Il est donc difficile<br />
pour nous d’avancer des chiffres,<br />
puisque nous ne savons pas vraiment<br />
où nous allons. Je peux juste<br />
vous dire que nous importerons<br />
d’autres modèles. A l’été 2020, on<br />
rajoutera un nouveau modèle à<br />
notre line-up LCV, modèle qui visera<br />
le Ford Transit et ses concurrents.<br />
Cette camionnette sera disponible<br />
dans de nombreuses variantes de<br />
carrosseries et pourra parcourir<br />
300 km grâce à sa batterie de<br />
72 kWh. Elle sera également proposée<br />
en diesel Euro 6 dans sa version<br />
DV 90. Par ailleurs, nous distribuerons<br />
le EV 30, un petit fourgon compact<br />
électrique disposant lui aussi<br />
d’une autonomie de 300 km. Viendra<br />
ensuite un camion électrique de<br />
6,5 tonnes, idéal pour les tâches<br />
lourdes en ville. Enfin, Maxus va<br />
lancer un MPV 7 places, à propulsion<br />
électrique également.<br />
Vous n’avez vraiment pas un chiffre<br />
en tête ?<br />
HC : Pour l’année 2020, nous serions<br />
déçus si nous ne franchissions pas<br />
la barre des 300 véhicules vendus.<br />
Quand débutent vos premières<br />
livraisons ?<br />
HC : Les 75 premiers exemplaires du<br />
EV 80 seront livrés dans le courant<br />
du mois de novembre. Nous allons, à<br />
partir de ce moment, promouvoir la<br />
marque en faisant une grande campagne<br />
dans les médias. ■
14<br />
E-MARKET<br />
Autoscopie<br />
Volvo<br />
L’hybride Plug-In<br />
en attendant l’électrique<br />
Volvo est l’un des constructeurs<br />
les plus ambitieux en matière<br />
de véhicules électrifiés,<br />
proposant déjà la quasi-totalité<br />
de sa gamme en motorisation<br />
hybride rechargeable.<br />
Et le premier modèle tout<br />
électrique est annoncé pour cette année<br />
encore. Par NICOLAS MORLET<br />
A<br />
lors que d’autres l’ont devancé<br />
dans la commercialisation de<br />
modèles électriques, Volvo<br />
a pourtant été l’un des premiers<br />
à s’y investir dès 2010 avec sa<br />
C30 BEV (Battery Electric Vehicle) :<br />
un modèle-test grandeur nature que<br />
le constructeur n’a jamais souhaité<br />
porter en concessions, mais qui<br />
lui a permis de tirer de nombreux<br />
enseignements.<br />
Twin-Engine, le fer de lance<br />
Pour Volvo, l’électrification passe<br />
tout d’abord par l’hybridation.<br />
Si l’on excepte la V40 dont seuls<br />
quelques exemplaires de stock<br />
restent à écouler, tous les modèles<br />
du constructeur suédois sont proposés<br />
en version Twin-Engine.<br />
Derrière cette appellation se<br />
cachent de puissantes motorisations<br />
hybrides rechargeables, de 262 ch<br />
pour le T5 Twin Engine du XC40 à<br />
390 ch pour le T8 Twin Engine des<br />
berlines S60 et S90, breaks V60 et<br />
« Nous<br />
étudions de<br />
près la manière<br />
dont chacun<br />
utilise sa<br />
voiture avec<br />
pour ambition<br />
d’offrir une<br />
alternative<br />
réelle à cette<br />
expérience. »<br />
B O D I L<br />
ERIKSSON<br />
↙<br />
Très attendue fin<br />
2019, le XC40 100%<br />
électrique.<br />
↗<br />
La C30 BEV de 2010 :<br />
un laboratoire<br />
riche d’enseignements.<br />
V90 et SUV XC60 et XC90. Ces versions<br />
sont devenues le fer de lance<br />
de Volvo grâce à l’attractivité de<br />
leurs faibles rejets de CO2.<br />
L’électrique en fin d’année<br />
Dès la fin 2019, la gamme s’étoffera<br />
avec la commercialisation du<br />
XC40 100% électrique. Une première<br />
pour un SUV premium; première<br />
qui a nécessité l’adaptation<br />
de l’usine de Gand où il sera produit<br />
en exclusivité. Mais surtout<br />
une première qui ouvre une ère<br />
nouvelle. Volvo annonçait, en effet,<br />
dès 2017 « préparer l’ère post-moteur<br />
à combustion interne » et son<br />
intention de réaliser la moitié de ses<br />
ventes en électrique dès le milieu de<br />
la prochaine décennie. Un objectif<br />
ambitieux qui ne pourra se faire<br />
sans la Chine. Håkan Samuelsson,<br />
président de Volvo Cars, déclarait<br />
sans ambages en 2018 : « Le futur<br />
électrique de la Chine constitue le<br />
futur électrique de Volvo Cars ».<br />
Parallèlement, le constructeur suédois<br />
continuera le déploiement de sa<br />
marque « performance » Polestar<br />
dont le modèle 1 – qui tarde à<br />
atteindre nos routes – devrait être<br />
rejoint par le 2 l’an prochain.<br />
« M » pour une mobilité<br />
intelligente<br />
En plus de ses véhicules électriques,<br />
Volvo s’implique dans les nouvelles<br />
solutions de mobilité à travers sa<br />
marque M. On peut présenter M<br />
comme un observatoire interactif<br />
qui développe une technologie<br />
d’apprentissage brevetée : ne se<br />
contentant d’informer l’utilisateur<br />
sur le lieu où récupérer une voiture,<br />
il l’interroge sur ses besoins précis.<br />
« Les services actuellement disponibles<br />
sont, pour l’essentiel, des<br />
propositions d’alternatives au taxi<br />
ou aux transports publics, explique<br />
Bodil Eriksson, CEO de Volvo Car<br />
Mobility. Nous étudions de près<br />
la manière dont chacun utilise sa<br />
voiture avec pour ambition d’offrir<br />
une alternative réelle à cette expérience<br />
». Le déploiement de M sur<br />
d’autres marchés se fera de manière<br />
progressive en fonction des résultats<br />
obtenus dans deux pays-test. ■<br />
S60<br />
S90<br />
V60<br />
V90<br />
XC40<br />
XC60<br />
XC90<br />
LA E-GAMME VOLVO<br />
OCTOBRE 2019
15<br />
Alter-news<br />
Mercedes EQV<br />
LE MONOSPACE PREMIUM ENTIÈREMENT ÉLECTRIQUE<br />
La version définitive du<br />
grand monospace électrique<br />
de Mercedes-Benz. Baptisé<br />
EQV pour s’inscrire dans<br />
la nouvelle dénomination<br />
des véhicules électriques<br />
du groupe Daimler (EQC,<br />
Smart EQ, etc), il revendique<br />
une autonomie de 405 km grâce à sa batterie de 90 kWh ;<br />
laquelle accepte la charge rapide pour passer, par ex., de 10 à<br />
80% en moins d’une heure. Le moteur de 150 kW (204 ch)<br />
devrait assurer une belle aisance en toute condition de<br />
roulage, mais sa vitesse maximale a été volontairement<br />
bridée à 160 km/h pour épargner l’autonomie. Comme les<br />
autres Classe V, l’EQV est proposé en deux empattements.<br />
L’habitabilité est maximale grâce au placement de la batterie<br />
sous le plancher. De 6 à 8 occupants peuvent prendre<br />
place en profitant, suivant les configurations, de sièges<br />
indépendants. Cet EQV reçoit également le nouveau système<br />
multimédia d’info-divertissement connecté MBUX spécifique<br />
aux véhicules EQ, avec commande vocale ‘Hey Mercedes’.<br />
Commercialisation courant 2020. ■<br />
Hyundai et Kia<br />
RECRUES DE POIDS POUR<br />
IONITY<br />
Né en 2016 de la volonté de<br />
cinq constructeurs allemands<br />
(Audi, BMW, Ford, Mercedes<br />
et Porsche) d’unir leurs<br />
forces pour développer<br />
un réseau de bornes de<br />
charges ultra rapides (jusqu’à<br />
350 kW), Ionity GmbH vient<br />
de recruter deux nouveaux<br />
partenaires de poids :<br />
Hyundai et Kia. Les modèles<br />
coréens peuvent désormais<br />
se charger sur les 140 bornes<br />
du consortium, réparties dans<br />
14 pays d’Europe (dont 4 en<br />
Belgique). ■<br />
Škoda Klement<br />
RETOUR AUX SOURCES<br />
On avait presque oublié<br />
le vélo électrique… Škoda<br />
le plébiscite, opérant une<br />
sorte de retour aux sources,<br />
l’entreprise ayant entamé<br />
son histoire voici 124 ans<br />
par la production de cycles.<br />
Dans le cas présent, il est<br />
toutefois plus correct de<br />
parler de 2-roues, car s’il<br />
prend bien l’allure d’un<br />
vélo, le nouveau venu est<br />
dépourvu de pédales. En<br />
lieu et place se trouvent<br />
deux repose-pieds pivotants<br />
qui permettent de contrôler<br />
un moteur de 4 kW capable<br />
d’emmener l’engin jusqu’à<br />
45 km/h, façon cyclomoteur !<br />
Deux batteries lithium-ion<br />
assurent une autonomie de<br />
62 kilomètres. ■<br />
ON EN REPARLERA<br />
Dans la surabondance des<br />
hybrides et électriques dévoilées<br />
ces dernières semaines, une<br />
attention particulière pour ces<br />
deux nouveautés-soeurs : la VW<br />
ID.3 (ci-dessus) et la Seat el-Born<br />
(ci-dessous). L’allemande auquel<br />
Volkswagen prédit le destin d’un<br />
Golf ou d’une Coccinelle, excusez<br />
du peu, est le premier modèle de<br />
la marque à être livré au client<br />
avec un bilan carbone neutre.<br />
L’intérieur, doté d’une habitabilité<br />
de classe supérieure, établit des<br />
normes inédites. La sécurité<br />
est maximale via de nombreux<br />
systèmes d’aide à la conduite.<br />
Autonomie jusqu’à 550 kilomètres.<br />
Prix : moins de 30 000 € en<br />
entrée de gamme. Quant à<br />
l’espagnole, encore à l’état de<br />
concept-car, elle est, comme<br />
l’ID.3, basée sur la plateforme<br />
MEB du Groupe Volkswagen. Il<br />
y a d’ailleurs entre elles comme<br />
un air de ressemblance. La<br />
batterie à haute densité peut<br />
être rechargée en seulement<br />
47 minutes, permettant à l’el-Born<br />
de parcourir jusqu’à 420 km.<br />
AUDI AI:TRAIL QUATTRO<br />
L’AVENTURIÈRE<br />
ZÉRO ÉMISSION<br />
Esthétiquement, elle se situe<br />
entre Mad Max et l’Oeuf de<br />
Karamazout… Un drôle d’animal<br />
tout-terrain qui préfigure la<br />
mobilité durable hors des sentiers<br />
battus. Présenté au Salon IAA<br />
de Francfort, ce prototype offre<br />
une conduite automatisée.<br />
Sa surface vitrée se prolonge<br />
jusqu’au sol, garantissant une<br />
vision périphérique inégalée.<br />
Impressionnant !<br />
Hyundai et<br />
BMW<br />
A CHACUN<br />
SA TROTTINETTE<br />
ÉLECTRIQUE<br />
Comme nombre<br />
d’autres constructeurs<br />
avant eux, BMW (ci-dessus)<br />
et Hyundai (ci-dessous)<br />
proposent leur solution<br />
« du dernier kilomètre »<br />
en commercialisant chacun<br />
une trottinette électrique<br />
(ou e-Scooter pour<br />
faire tendance). La marque<br />
munichoise a choisi de<br />
coopérer avec Micro, un<br />
spécialiste du secteur.<br />
Sa trottinette pèse 9 kilos,<br />
dispose d’un moteur de 150 W<br />
et assure une autonomie de<br />
12 kilomètres. La sécurité a<br />
été renforcée par un système<br />
de freinage sur les deux roues<br />
et par des feux avant / arrière.<br />
Les Coréens ont, eux, opté<br />
pour une approche différente<br />
de celle habituellement<br />
retenue, avec une roue arrière<br />
motrice. Leur modèle a la<br />
particularité de se recharger<br />
automatiquement une fois<br />
installé dans un véhicule<br />
en mouvement. Grâce à<br />
une batterie au lithium de<br />
10,5 Ah, la petite dernière<br />
de Hyundai dispose d’une<br />
autonomie d’environ 20 km<br />
et pèse à peine 7,7 kg. L’une<br />
et l’autre limitent leur<br />
vitesse maximale à 20 km/h.<br />
La trottinette badgée BMW<br />
est tarifée 812,43 € en<br />
Belgique tandis que le prix<br />
de la Hyundai n’a pas encore<br />
été communiqué. ■
16<br />
STRATEGY-E<br />
Ça ne date pas d’aujourd’hui<br />
Porsche<br />
Lohner Semper Vivus 1900 v/s Taycan<br />
→<br />
Ferdinand Porsche ici<br />
avec Alfred Neubauer<br />
à la Targa Florio<br />
en 1924. Porsche AG<br />
Electrique, électrification, batteries… Ces mots sont<br />
omniprésents aujourd’hui. Mais la science de l’électricité,<br />
l’automobile électrique ou hybride, ce n’est franchement<br />
pas nouveau ! La production d’électricité remonte<br />
au XVII e siècle et la maîtrise du sujet s’esquissa au début<br />
du… XVIII e . Par PHILIPPE DE BARSY<br />
E<br />
n 1800, le comte Alessandro<br />
Volta (Côme 1745-1827) publie<br />
ses travaux sur la pile à<br />
colonne, dite « voltaïque »<br />
(zinc-électrolyte-cuivre). S’ouvre<br />
alors un siècle de développement<br />
accéléré.<br />
Ferdinand Porsche est né en<br />
1875, trois ans avant que l’Américain<br />
Thomas Edison n’invente la lampe<br />
électrique à incandescence (avec<br />
des filaments de carbone) qui reste<br />
allumée 45 heures. Existait déjà :<br />
la bobine (Heinrich Ruhmkorff),<br />
l’accumulateur (Gaston Planté) et<br />
la dynamo (Wilde puis Gramme)…<br />
La prime jeunesse de Ferdinand<br />
Porsche est bien une époque exceptionnelle<br />
au cours de laquelle se<br />
développe tant l’électricité que le<br />
haut<br />
La voilà, cette<br />
« Semper Vivus »<br />
Lohner-Porsche,<br />
première hybride au<br />
monde… en 1900 !<br />
bas<br />
Issue du concept<br />
Mission E révélé<br />
en 2015, la Taycan,<br />
première Porsche<br />
100% électrique.<br />
Commercialisée à partir<br />
de 2019, cette berline<br />
4 places est plutôt<br />
grande (4,96 m) avec<br />
un plancher totalement<br />
plat qui abrite<br />
33 modules de batterie.<br />
La transmission<br />
4x4 est régulée<br />
automatiquement.<br />
Et les performances<br />
sont à la hauteur…<br />
260 km/h, le 0 à<br />
100 km/h en 2,8 s et<br />
la barre des 200 km/h<br />
franchie après<br />
seulement 9,8 s.<br />
moteur à combustion et l’automobile…<br />
Eduqué à la dure par Anton<br />
Porsche, un père autoritaire qui ne<br />
veut voir en lui qu’un successeur à<br />
la tête de l’entreprise familiale (une<br />
forge !), le jeune Ferdinand développe<br />
en cachette ses connaissances<br />
en électricité et ne doit qu’à la compréhension<br />
de sa mère de pouvoir<br />
échapper à l’emprise paternelle,<br />
d’étudier, puis, très vite, d’entrer<br />
dans une manufacture viennoise<br />
de pièces électriques où ses talents<br />
seront appréciés.<br />
A la même époque les limites<br />
de la traction chevaline incitent les<br />
constructeurs de carrioles comme<br />
de carrosses à « motoriser » leurs<br />
engins. Moteur à explosion ou moteur<br />
électrique ? A la fin du 19 e siècle, ce<br />
dernier est plus discret. L’entreprise<br />
viennoise de Jakob Lohner recherche<br />
quelqu’un maîtrisant le sujet. Une<br />
opportunité que saisit Ferdinand<br />
Porsche qui avait conçu une roue à<br />
moteur électrique intégré. Sa création<br />
est mise en valeur dès 1898 dans<br />
l’Egger-Lohner C.2 Phaeton, dite<br />
« P1 » (Porsche n°1), dotée d’un<br />
moteur électrique de 130 kg dans<br />
chaque roue avant et d’une batterie<br />
de 453 kg procurant une autonomie<br />
de 80 km, la vitesse maximale étant<br />
de 35 km/h. C’était largement assez<br />
pour que la P1, qui pesait 977 kg,<br />
s’impose avec 18’ d’avance dans une<br />
épreuve disputée sur 40 km à l’Exposition<br />
de Berlin en 1899.<br />
Logiquement, Ferdinand Porsche<br />
chercha à perfectionner ses créations<br />
avec quatre roues motrices et<br />
l’ajout d’un moteur à combustion<br />
faisant office de générateur, créant<br />
ainsi une lignée de Lohner-Porsche<br />
hybrides.<br />
Malgré tout, la bataille « électrique-moteur<br />
à combustion »<br />
tourna en quelques années à<br />
l’avantage de ce dernier. Le Belge<br />
Camille Jenatzy (1868-1913) fut l’un<br />
des acteurs de cet affrontement, le<br />
premier à dépasser les 100 km/h,<br />
le 29 avril 1899, à bord d’une voiture<br />
de sa conception, « La Jamais<br />
Contente », destinée à promouvoir<br />
les fiacres électriques qu’il construisait<br />
à Paris.<br />
Chacun sait que l’automobile<br />
à moteur à combustion a écrit la<br />
suite de l’histoire. Rares sont les<br />
constructeurs qui ont persévéré<br />
comme Detroit Electric (Michigan,<br />
USA) dont la production totalisa<br />
environ 13.000 unités en 22 ans<br />
(1907-1939).<br />
Pendant la deuxième guerre<br />
mondiale, il y eut bien - principalement<br />
en France et brièvement -<br />
diverses conversions d’automobiles<br />
en voitures électriques (Duriez,<br />
Mildé-Krieger, etc) ou la petite<br />
Peugeot V.L.V. (400 unités), mais<br />
c’est anecdotique.<br />
C’est à Toyota que revient le<br />
mérite d’avoir relancé l’hybride<br />
en 1997 avec la Prius, compacte et<br />
urbaine.<br />
Depuis, la politique s’en est<br />
mêlée en Europe avec des mesures<br />
prises sans logique ni vision à long<br />
terme. Mais, dans l’ensemble, les<br />
constructeurs ont bien réagi et<br />
diversifié l’offre (mild hybrid, full<br />
hybrid, plug-in hybrid), tandis que<br />
« l’électrique » se prépare à exploser<br />
en raison de la pression exercée<br />
par l’Europe, mais certainement pas<br />
en réponse à une demande libre du<br />
marché… Parce que, ironie de la<br />
situation : jamais auparavant, les<br />
moteurs à combustion n’ont atteint<br />
des rendements si élevés, ni des<br />
émissions si réduites ! ■<br />
OCTOBRE 2019
17<br />
La nouvelle ID.3 1 ST<br />
100% électrique.<br />
L’ID.3 1 st , la «Limited Edition» de l’ID.3, annonce l’entrée dans une nouvelle ère.<br />
Elle se distingue par son dynamisme, son autonomie, son design révolutionnaire<br />
et sa connectivité totale. Elle est prête à vous offrir une nouvelle expérience de<br />
conduite durable sans le moindre compromis. L’avenir commence aujourd’hui.<br />
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Informations environnementales (A.R. 19/03/2004) : www.volkswagen.be.<br />
volkswagen.be
18<br />
STRATEGY-E<br />
L’interview<br />
« Dès le début des<br />
années 70, on a compris<br />
qu’il fallait remettre<br />
la voiture à sa juste<br />
place, qu’elle garde un<br />
créneau pour ceux qui<br />
en ont réellement besoin,<br />
mais qu’elle ne soit plus<br />
la priorité absolue. »<br />
Frédéric Héran<br />
Quelle solution<br />
pour nos villes<br />
sous perfusion ?<br />
Aaah, l’heure de pointe…<br />
C’était le bon temps. Jadis,<br />
elle constituait le seul<br />
vrai pic de fréquentation<br />
automobile dans nos villes.<br />
Chaque jour, c’était le même<br />
manège, le matin, puis en fin d’aprèsmidi,<br />
et chacun s’en accommodait,<br />
sachant quand cela commençait… et<br />
quand cela finirait. Les embouteillages<br />
étaient d’une gestion, sinon simple,<br />
en tout cas bien cadrée. Or, on n’en<br />
plus là. Désormais, à tout moment, ça<br />
coince. Les bouchons sont permanents<br />
et l’usager frôle l’overdose. Comment<br />
sortir de ce chaos ? Nous avons<br />
interrogé Frédéric Héran, un chercheur<br />
français dont les études font autorité.<br />
Par DENIS ASSELBERGHS<br />
Vous êtes économiste, urbaniste et<br />
maître de conférence à l’université<br />
de Lille 1. Quelle teneur ont exactement<br />
vos travaux ?<br />
FH : Je m’intéresse à la mobilité<br />
urbaine, tous les modes de déplacement,<br />
la voiture, les deux roues<br />
motorisées, les transports publics,<br />
mais aussi le vélo et la marche. Ce<br />
que je cherche à comprendre, c’est<br />
comment aller vers des politiques<br />
plus cohérentes qui préservent<br />
mieux l’environnement des villes.<br />
L’environnement en terme d’occupation<br />
d’espace, mais aussi, cela va<br />
de soi, l’environnement naturel et<br />
atmosphérique qui exige une réduction<br />
des gaz à effet de serre.<br />
La situation des villes dépasse-telle<br />
toutes les prévisions établies<br />
dans les années 80/90 ?<br />
FH : Honnêtement, non. Des signaux<br />
annonçaient déjà les gros problèmes<br />
que nous connaissons aujourd’hui.<br />
Dès le début des années 70, on a<br />
compris qu’il fallait remettre la voiture<br />
à sa juste place. Qu’elle garde<br />
un créneau pour ceux qui en ont<br />
réellement besoin, mais qu’elle ne<br />
soit plus la priorité absolue. Ce mouvement<br />
s’est enclenché dans deux<br />
régions fortement urbanisées, avec<br />
des villes très anciennes. L’Italie<br />
du Nord et, surtout, les Pays-Bas où<br />
l’on tournait à l’époque autour de<br />
400 habitants au km 2 (ndlr - 488 en<br />
2019 !). Quand la voiture a déboulé<br />
dans ces agglomérations structurellement<br />
mal adaptées, elle a causé<br />
pas mal de dégâts. Pas seulement<br />
de la pollution, également beaucoup<br />
d’accidents, donc un danger<br />
pour la population. C’était tellement<br />
flagrant qu’à Amsterdam, en<br />
1972, les habitants ont décidé de<br />
manifester. Ils voulaitent mettre<br />
fin à cet envahissement. C’est alors<br />
que, pour la première fois, un gouvernement<br />
a accepté de limiter la<br />
circulation automobile. Certaines<br />
municipalités hollandaises ont<br />
inventé le « quartier résidentiel »<br />
(« woonerf »), sorte d’îlot protégé<br />
où l’on ne peut circuler qu’à vitesse<br />
très réduite et sans utiliser ces rues<br />
comme raccourci. Avec, bien sûr,<br />
un accès autorisé aux riverains,<br />
aux livraisons, aux secours et aux<br />
moins valides.<br />
Apparemment, cette poltique<br />
n’a pas essaimé ? Sauf erreur, en<br />
Belgique comme en France, il a<br />
fallu patienter longtemps encore<br />
avant qu’apparaissent les zones 30.<br />
FH : Ça a peut-être traîné chez nous,<br />
mais l’Allemagne a très vite emboîté<br />
le pas, avec énormément de centresvilles<br />
totalement en zone 30. La voiture<br />
n’y est pas interdite, mais elle<br />
est « remise à sa place », comme je<br />
le disais précédemment. Le cas de<br />
l’Allemagne est d’ailleurs intéressant<br />
quand on sait combien l’industrie<br />
automobile occupe une place<br />
prépondérante dans son économie.<br />
OCTOBRE 2019
19<br />
Désormais, cette stratégie s’étend<br />
à toute l’Europe ?<br />
FH : Pratiquement. Pour parler de<br />
mon pays, Grenoble, Strasbourg<br />
et Lorient ont pris des mesures de<br />
modération exemplaires, comme<br />
bientôt Anger et, dès 2020, une<br />
grande partie de Paris. Avec, chaque<br />
fois, les mêmes objectifs. Empêcher<br />
l’asphyxie des villes et encourager<br />
une mobilité qui privilégie la cohabitation<br />
entre les divers moyens de<br />
transport, y compris les piétons. Et<br />
ça fonctionne.<br />
Néanmoins, s’il fallait hiérarchiser,<br />
pensez-vous que la mobilité soit le<br />
problème majeur des villes quand<br />
on se met à la place de ceux qui<br />
sont censés les réguler ?<br />
FH : Dans ce dossier, chacun à son<br />
avis. Pour les uns, c’est la sécurité,<br />
lutter contre la délinquance. Pour les<br />
autres, la pollution sous toutes ses<br />
formes. Et, effectivement, pour une<br />
frange de plus en plus importante<br />
d’observateurs, c’est l’engorgement<br />
généralisé des voies de circulation<br />
qui devient un véritable fléau... Ce<br />
qu’il faut comprendre, c’est que la<br />
voiture est constamment bloquée<br />
en ville parce qu’elle consomme un<br />
espace gigantesque. Même trouver<br />
de quoi se garer tient de l’exploit.<br />
Les chiffres sont hélas très clairs.<br />
Dans un stationnement automobile<br />
le long du trottoir, vous pouvez<br />
mettre 10 vélos et jusqu’à 30 vélos<br />
dans un parking où manœuvrer une<br />
voiture nécessite un dégagement<br />
d’environ 25 m 2 . En mouvement, la<br />
proportion est différente, c’est une<br />
auto pour 4 ou 5 vélos.<br />
Et la moto ?<br />
FH : Elle prend deux fois moins d’espace<br />
qu’une auto. Mais comme elle<br />
est plus rapide en ville, quasiment<br />
du double, cette avantage s’annule…<br />
Je vais nuancer ma réponse. La<br />
moto ne va pas deux fois fois plus<br />
vite qu’une voiture, elle va deux fois<br />
trop vite. La faute aux utilisateurs.<br />
Conduite avec un peu de raison et de<br />
retenue, elle a de réels atouts, même<br />
si elle n’est pas encore assez propre.<br />
↑<br />
La photo parlent<br />
d’elle-même : entre<br />
autos, vélos, piétons<br />
et canaux, harmoniser<br />
la circulation à<br />
Amsterdam n’est pas<br />
une cynécure !<br />
« Il faut mieux<br />
communiquer,<br />
mieux<br />
informer,<br />
en donnant<br />
des bonus à<br />
ceux qui jouent<br />
le jeu, y<br />
compris les<br />
constructeurs<br />
qui s’attèlent<br />
à faire évoluer<br />
la mobilité. »<br />
Morale de l’histoire : Avec un peu<br />
d’éducation, de civilité, on s’en tire<br />
à meilleur compte. Tout est là ?<br />
FH : Ça ne suffit pas, mais pour<br />
autant, je vous l’accorde, il faut<br />
mieux communiquer, mieux informer,<br />
en donnant des bonus à ceux<br />
qui jouent le jeu, y compris les<br />
constructeurs qui s’attèlent à faire<br />
évoluer la mobilité.<br />
Dans votre essai « Le retour de la<br />
bicyclette » 1 , vous évoquez peu -<br />
ou pas - la trottinette. Parce qu’elle<br />
n’était pas encore à la mode ? Ou<br />
parce que vous la jugez comme<br />
quantité négligeable ?<br />
FH : Simplement parce qu’elle était<br />
encore marginale. Mais là aussi, il<br />
faut nuancer. La trottinette pliable a<br />
connu un premier engouement dans<br />
les années 90, quand elle n’était pas<br />
encore électrique. Pourtant, elle<br />
posait déjà beaucoup de problèmes<br />
de sécurité, principalement des<br />
traumatismes façiaux à cause de la<br />
position de conduite et des petites<br />
roues. Il suffit d’un nid de poule<br />
et vous basculez vers l’avant. Les<br />
chutes, en se multipliant, ont causé<br />
la disparition de la trottinette. La<br />
voilà maintenant de retour, sans<br />
doute mieux pensée, mais je crains<br />
que ses faiblesses endémiques ne<br />
freinent ou ne stoppent à nouveau<br />
son essor.<br />
Dans le même registre, vous vous<br />
posez en adversaire du libre<br />
service pour les vélos ou les trottinettes.<br />
Pourquoi ?<br />
FH : Je ne suis pas contre. Je constate<br />
juste que ça coûte cher. N’oubliez<br />
pas que je suis économiste… A Lille,<br />
ça représentait 6 millions d’euros<br />
par an. Quand même, 3.056 euros<br />
par vélo ! C’est beaucoup et ça ne<br />
laisse pratiquement pas de budget<br />
pour d’autres investissements aussi<br />
importants, voire plus, comme amé-<br />
1 Paru en 2014, Le retour de la bicyclette (aux éditions<br />
La Découverte) analyse les déplacements urbains en<br />
Europe de 1817 à 2050.<br />
nager des pistes cyclables ou former<br />
les scolaires. Aujourd’hui, la municipalité<br />
a remis un peu d’ordre dans<br />
ses dépenses dédiées à la mobilité.<br />
C’est plus équilibré et plus équitable<br />
pour les Lilllois.<br />
Pour conclure… le tableau n’est pas<br />
très heureux. Le trafic urbain s’organise,<br />
mais lentement, et, malgré<br />
les efforts de diversification, il<br />
continue à se densifier. Alors, quel<br />
avenir ? Comment agir pour rectifier<br />
ce qui peut l’être encore ?<br />
FH : Il faut aller vers la ville<br />
durable, c’est indispensable, avancer<br />
progressivement et accepter les<br />
contraintes. Prenez Paris, c’est l’agglomération<br />
la plus vaste et la plus<br />
chargée d’Europe, avant Londres et<br />
Berlin. Si vous voulez vous déplacer<br />
dans Paris sans contrainte,<br />
alors rasez la ville. Vous pourrez<br />
mettre des parkings et des voiries<br />
partout… Mais non, on n’y arrivera<br />
pas comme ça. Il faut procéder<br />
par étape. Proposer des solutions<br />
viables d’abord pour les centresvilles,<br />
puis les proches banlieues et<br />
enfin les grandes périphéries. Ces<br />
solutions ne passent évidemment<br />
plus par le « tout-automobile »,<br />
mais par un usage plus ciblé de la<br />
voiture. Pour ça, il faut changer<br />
certains comportements. Trop de<br />
gens se contentent de beaux discours<br />
sans jamais passer à l’action.<br />
Pour mesurer les bénéfices de l’intermodalité,<br />
il faut s’extraire de la<br />
sédentarité automobile et essayer<br />
des alternatives.<br />
Adopter une attitude plus libre (… ou<br />
moins dépendante) pour améliorer<br />
les déplacements, ce serait effectivement<br />
un bon début. On commence<br />
demain ? ■
20<br />
STRATEGY-E<br />
Events<br />
#<strong>WAM</strong> on tour…<br />
La Semaine Européenne de la Mobilité 2019<br />
s’est achevée le 22 septembre par le traditionnel<br />
dimanche sans voiture à Bruxelles.<br />
O<br />
rganisée depuis 2002, la<br />
Semaine de la Mobilité est<br />
l’occasion de proposer de<br />
nombreuses activités partout<br />
dans le pays à l'initiative des entreprises,<br />
mais aussi des villes et des<br />
communes. #WeAreMobility était<br />
bien entendu de la partie, déployant<br />
le matériel de son #WeAreMobility<br />
Tour notamment lors des deux<br />
journées sans voiture, à Anvers le<br />
15 septembre et à Bruxelles pour<br />
la clôture.<br />
« Mais, kesaco, le Tour ? »… Une<br />
plateforme itinérante qui offre la<br />
possibilité d’essayer gratuitement<br />
des engins issus de la micro-mobilité<br />
(trottinette, monoroue, mini<br />
scooter électrique, gyropode, etc),<br />
le tout accompagné de quelques<br />
infos sur les bonnes pratiques et les<br />
règles en vigueur, avec toujours un<br />
focus sur la sécurité.<br />
L'idée derrière l'aspect ludique<br />
est d'éveiller les consciences à<br />
de nouveaux comportements de<br />
mobilité en prenant le consommateur<br />
par la main, tel un guide, pour<br />
répondre au mieux aux questions<br />
qu’il se pose.<br />
C'est également pour cette raison<br />
que l'initiative Start2Ride y<br />
était intégrée, afin de promouvoir<br />
les 2-roues motorisés et le permis<br />
de conduire.<br />
Lors des deux journées sans<br />
voiture, environ 350 tests d'engins<br />
ont été réalisés sur la piste, ce<br />
qui atteste d'une réelle curiosité à<br />
l'égard d’un mode de déplacement<br />
qui, aujourd’hui plus que jamais,<br />
mérite d’être valorisé.<br />
Autre temps fort de la Semaine :<br />
le Maestromobile City Game dont<br />
#WeAreMobility était à nouveau<br />
partenaire. Le 19 septembre, ce jeu<br />
grandeur nature a mis en compétition<br />
des équipes de 4 personnes<br />
d'une même entreprise. Leur<br />
challenge : relier un point A à un<br />
point B en utilisant un maximum de<br />
moyens de déplacements. Pendant<br />
la partie, #WeAreMobility accompagnait<br />
les concurrents dans l'utilisation<br />
de la micro-mobilité.<br />
Bref, un programme chargé<br />
confirmant que le message de toutes<br />
les activités #WeAreMobility est<br />
définitivement centré sur la comodalité,<br />
à savoir la combinaison des<br />
différents modes de transport en<br />
fonction de ce qui convient le mieux<br />
à chacun à un instant T. ■<br />
La possibilité<br />
d’essayer gratuitement<br />
des engins issus<br />
de la micro-mobilité<br />
L’icône de la campagne<br />
ScanMobility.<br />
En quelques clics,<br />
il comprendra qu’avoir<br />
la forme pour se<br />
déplacer, c’est bien…<br />
mais mettre en forme<br />
ses déplacements<br />
(et dans un style moins<br />
déjanté !), c’est mieux.<br />
Scan Mobility, dis-moi qui tu es…<br />
DU PUR AWARENESS POUR UNE MEILLEURE<br />
SENSIBILISATION.<br />
Le concept est né de la volonté d’interroger la population sur sa manière de<br />
se déplacer, tout en l’éveillant au fait qu’il y a peut être d’autres moyens qui lui<br />
conviendraient aussi bien, sinon mieux, en allant dans le sens d’une mobilité<br />
plus respectueuse de l’environnement et des autres.<br />
Concrètement, le Scan Mobility consiste à répondre à une dizaine de<br />
questions pour mieux cerner le profil de chacun. Cela se fait tout simplement<br />
à partir de notre website : www.wearemobility.be. Et, cerise sur le gâteau, à la<br />
fin du processus, on peut tenter sa chance à une « roue de la fortune » ciblée<br />
mobilité pour gagner des activations chez certains partenaires #<strong>WAM</strong> (par ex.<br />
des crédits chez Poppy).<br />
OCTOBRE 2019
21<br />
NISSAN LEAF<br />
TECHNOLOGIES AVANCÉES.<br />
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(1) Remise (3.500 €) offerte sur toutes les Nissan LEAF 40kWh MY19. (2) Wallbox gratuite (hors coûts d’installation et contrôle de conformité). Les offres (1) et (2) sont valables uniquement pour les<br />
particuliers du 01/10/2019 au 31/10/2019, chez les concessionnaires participants. (3) ProPILOT est une technologie avancée d’assistance au conducteur, mais ne peut empêcher les collisions.<br />
ProPILOT ne peut être activé que sur autoroute (séparation des chaussées par des glissières de sécurité), en surveillant la circulation et en conservant les mains sur le volant. Le conducteur<br />
demeure responsable du véhicule et doit rester vigilant, conduire prudemment et pouvoir reprendre le contrôle à tout moment. Annonceur : Nissan Belux s.a. (Importateur), Bist 12, 2630 Aartselaar -<br />
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22<br />
STRATEGY-E<br />
Michelin Movin’On<br />
La voiture n’a pas dit son dernier mot !<br />
Pour la troisième année consécutive, Michelin<br />
organisait au début de l’été son sommet de la mobilité<br />
durable : Movin’On. Réunis à Montréal, les experts du<br />
monde entier ont partagé des idées, esquissé des plans<br />
et tenté de dresser les grandes lignes de l’avenir de<br />
notre mobilité. Par NICOLAS MORLET<br />
M<br />
atière primordiale, la mobilité<br />
est un sujet sensible<br />
sur de nombreux points.<br />
Aux nécessités économiques<br />
et aux urgences environnementales<br />
se mêlent les réalités<br />
quotidiennes des utilisateurs et les<br />
contraintes politiques, quel qu’en<br />
soit le niveau. Avec son Movin’On,<br />
Michelin tente de rassembler dans<br />
un dialogue commun l’ensemble de<br />
ces groupes aux enjeux divers pour<br />
dégager des discussions constructives<br />
pouvant déboucher sur des<br />
actions concrètes. Parmi les grands<br />
noms ayant accepté l’invitation du<br />
manufacturier se trouvaient représentées<br />
toutes les branches de la<br />
mobilité mais aussi de l’énergie, du<br />
monde économique et de la sphère<br />
politique. Citons entre autres Engie,<br />
Thalès, Deloitte, UPS, BNP Paribas,<br />
Total et Audi, sans oublier Valérie<br />
Plante, maire de Montréal, et Jean<br />
Todt, Président de la FIA.<br />
La voiture fera toujours partie<br />
de la solution<br />
Vous imaginez qu’avec un tel panel<br />
d’intervenants, les sujets discutés<br />
étaient des plus divers. Mais ce qui<br />
nous a particulièrement frappé,<br />
c’est une présence bien plus importante<br />
de l’automobile dans les discussions<br />
que lors de la première édition<br />
voilà deux ans. Une présence<br />
qui semble marquer une sorte de<br />
retour à la logique après l’euphorie<br />
de ces dernières années où l’on nous<br />
vendait les transports alternatifs<br />
comme une clé à tous nos problèmes<br />
de mobilité, d’aucuns allant jusqu’à<br />
←<br />
Montréal, nous y voilà. !<br />
L’exemple-type d’une<br />
ville nord-américaine<br />
que ne cesse de<br />
s’étendre avec tous<br />
les problèmes qui<br />
cela suppose : réseau<br />
routier saturé, chantiers<br />
à gogo, pollution… Mais<br />
la volonté d’en sortir<br />
est là.<br />
« Il y a un<br />
réel risque<br />
de divisions<br />
sociétales<br />
si on ne<br />
parvient pas<br />
à connecter<br />
les villes<br />
et les<br />
campagnes. »<br />
T H I E R R Y<br />
MALLET<br />
(TRANSDEV)<br />
nous promettre l’autonomie totale<br />
pour demain, Une phrase prononcée<br />
par Thierry Mallet, Président<br />
du groupe Transdev spécialisé dans<br />
les transports en commun, suffit à<br />
résumer cette situation : « La voiture<br />
fera toujours partie de la solution<br />
», prônant la généralisation des<br />
parkings de dissuasion à l’entrée<br />
des grandes villes pour les automobilistes<br />
venant des banlieues ou des<br />
zones rurales.<br />
Repenser la ville<br />
La campagne, généralement grande<br />
oubliée lorsqu’on aborde le sujet<br />
de la mobilité, était donc enfin<br />
évoquée. Thierry Mallet pointait<br />
d’ailleurs le danger de laisser ces<br />
territoires déconnectées: « Il y a un<br />
réel risque de divisions sociétales si<br />
on ne parvient pas à connecter les<br />
deux, les villes et les campagnes. »<br />
Voilà qui est dit. Il est toutefois clair<br />
que les zones rurales ne représenteront<br />
qu’une minorité des investissements<br />
à venir. Et pour cause :<br />
si l’on en croit l’avis quasi unanime<br />
des experts, plus des deux tiers de<br />
la population mondiale habitera en<br />
ville d’ici 2050 ! Il est, par conséquent,<br />
primordial de repenser les<br />
déplacements urbains, au risque de<br />
voir la congestion des mégapoles<br />
s’aggraver dangereusement. Sans<br />
compter que cette hyper-attractivité<br />
des villes va souvent de paire<br />
avec une gentrification chassant littéralement<br />
des centres urbains les<br />
populations les moins aisées. Or,<br />
c’est essentiellement dans les villes<br />
que se trouve l’emploi tertiaire, ce<br />
qui augmente les mouvements pendulaires<br />
et sature les transports<br />
existants.<br />
Méfiance sur l’automatisation<br />
Présentée comme désormais<br />
incontournable lors du précédent<br />
Movin’On, la voiture autonome<br />
semble aujourd’hui susciter bien<br />
plus de réserves. Il suffit pour s’en<br />
convaincre de jeter un œil aux<br />
modules de conférences proposés<br />
lors de cette édition. L’un d’eux<br />
s’intitulait « Restaurer la confiance<br />
en l’intelligence artificielle ». Sans<br />
équivoque. De manière générale,<br />
l’ensemble des participants reconnaissaient<br />
à demi-mot que l’arrivée<br />
de véhicules entièrement autonomes<br />
OCTOBRE 2019
23<br />
(niveau 5), voire même partiellement<br />
(niveau 4), prendrait plus de temps<br />
que prévu et que les délais initialement<br />
annoncés, prédisant la mise en<br />
place d’un tel modèle dès le début de<br />
la prochaine décennie, ne pourraient<br />
vraisemblablement pas être tenus.<br />
« Les voitures<br />
électriques<br />
ne sont pas<br />
naturelles pour<br />
les conducteurs<br />
d’aujourd’hui. »<br />
M A T H I E U<br />
LANÉELLE<br />
(TOTAL)<br />
↙<br />
L’hydrogène n’a<br />
plus la grosse cote ?<br />
Oui mais… Toyota y<br />
croit : première du<br />
genre, la Mirai est<br />
disponible chez les<br />
concessionnaires<br />
(moyennant 80.000 €<br />
quand même).<br />
d’ici 2026 ! « Le LNG a vingt belles<br />
années devant lui » prédit d’ailleurs<br />
Philippe Montantême, ajoutant<br />
toutefois que « la transition<br />
vers l’électricité sur les bus va aller<br />
très vite » vu les conditions propices<br />
dans lesquelles ils évoluent (trajets<br />
urbains, kilométrage quotidien plutôt<br />
faible, etc).<br />
Le Movin’On, à l’issue de ces<br />
3 jours, nous a permis de constater<br />
que la mobilité sous toutes ses<br />
formes est plus que jamais un sujet<br />
en ébullition. Mais la nécessité de<br />
coordonner les efforts se précise,<br />
comme le confirme Darwin Moosavi<br />
de la California State Transportation<br />
Agency (CalSTA) : « Tant qu’on<br />
développera des solutions dans<br />
son coin, on ne pourra pas avoir de<br />
réponse globale ». ■<br />
Quels carburants ?<br />
Autre grande question autour de<br />
l’automobile : quels carburants pour<br />
demain, élargissant de facto la discussion<br />
à tout l’univers du transport<br />
routier. L’électricité fera partie de la<br />
solution pour les voitures, personne<br />
ne semble vouloir le nier. Mais<br />
pour cela, il faudra faire évoluer<br />
les mentalités. « Les voitures électriques<br />
ne sont pas naturelles pour<br />
les conducteurs d’aujourd’hui »<br />
expliquait notamment Mathieu<br />
Lanéelle, EV charging strategy chez<br />
Total. « Les gens confondent souvent<br />
l’autonomie (la distance qu’il<br />
est possible de parcourir sur une<br />
charge - NDLR) et le rayon d’action<br />
(le point le plus éloigné que peut<br />
atteindre une voiture, puis retour<br />
au point de départ) » poursuivait<br />
Gilles Le Calvez, Vehicle Program<br />
Director chez Vedecom 1 . A l’évidence,<br />
de nombreuses solutions<br />
doivent encore se mettre en place<br />
pour faciliter l’usage de l’électricité,<br />
notamment par des bornes de<br />
charge - enfin - accessibles via un<br />
identifiant unique.<br />
L’hydrogène n’a pas sa place<br />
Alors qu’elle est souvent présentée<br />
comme « LA » réponse par excellence<br />
pour un futur à long ou moyen<br />
terme et que la Chine a décidé d’enga-<br />
1 Vedecom, Institut du véhicule décarboné.<br />
ger toutes ses forces dans son développement<br />
et sa promotion, la pile à<br />
combustible ne fait pourtant pas que<br />
des adeptes. « L’hydrogène n’a pas<br />
sa place dans la voiture en raison de<br />
son faible rendement énergétique,<br />
sauf pour les taxis qui n’ont pas le<br />
temps de recharger » assène Philippe<br />
Montantême, Senior Vice President<br />
Strategy Marketing Research chez<br />
Total. Une affirmation que cautionne<br />
tacitement la start-up Symbio, filiale<br />
du groupe Michelin depuis février<br />
2019 et qui commercialise des piles<br />
à combustibles sur mesure pour tous<br />
types de véhicules : voitures, bus,<br />
camionnettes, poids-lourds, etc. En<br />
se posant comme équipementier,<br />
l’entreprise française entend réduire<br />
les coûts de conception et de production,<br />
de manière à en démocratiser<br />
rapidement l’usage. Or, Symbio a<br />
fait du marché des taxis l’une de ses<br />
priorités.<br />
Le CNG a vingt belles années<br />
devant lui<br />
Les chiffres en attestent : dans sa<br />
version liquide LNG, le CNG semble<br />
tenir la corde pour supplanter le<br />
diesel sous le capot des poids lourds,<br />
notamment aux Etats-Unis. Les<br />
ventes confondues de CNG et LNG<br />
y ont augmenté de quelque 50% en<br />
2018. Et UPS, leader de la livraison,<br />
vient de signer pour 170 millions de<br />
gallons de gaz naturel renouvelable<br />
Le pneu du futur<br />
Comment ça marche ?<br />
Michelin a profité du Movin’On Summit pour dévoiler<br />
une nouvelle génération de pneus « airless » : le Uptis.<br />
Encore à l’état de prototype, il est en phase de tests<br />
avec GM, partenaire sur ce programme, et ne sera<br />
réellement opérationnel qu’en 2024. Mais on connaît<br />
déjà ses caractéristiques majeures et surtout les<br />
motivations de Michelin. Totalement increvable, Uptis<br />
est biodégradable, connecté et muni d’une bande<br />
de roulement rechargeable. A base de matériaux<br />
composites, iI s’inscrit dans la mobilité de demain en<br />
garantissant plus de sécurité, plus de longévité et moins<br />
d’impact sur l’environnement. Il faut savoir qu’environ<br />
200 millions de pneus dans le monde sont mis au rebut<br />
prématurément chaque année pour des dommages<br />
causés par l’état des routes ou une usure irrégulière<br />
liée à une pression mal adaptée. Des aléas que Uptis<br />
permettra d’éviter, tout en offrant des performances<br />
identiques à n’importe quelle enveloppe classique.<br />
On se souvient qu’en 2017, Michelin avait présenté un<br />
pneu-concept baptisé Vision. Sans air comprimé et<br />
connecté lui aussi, imprimable en 3D et 100% durable,<br />
il est toujours en cours de développement. Clairement,<br />
Uptis est son proche cousin. En mieux. ■
24<br />
STRATEGY-E<br />
Another way<br />
Didier Hendrickx,<br />
Public Affairs Manager de Gas.be<br />
Le CNG,<br />
une technologie<br />
intéressante<br />
à tout niveau<br />
Tous les constructeurs n’ont pas abandonné<br />
le gaz naturel comprimé, loin de là.<br />
Ils sont plusieurs à avouer qu’à l’avenir,<br />
l’électricité ne sera pas la seule solution. De<br />
quoi faire le point avec un spécialiste du<br />
CNG, Didier Hendrickx. Par MAXIME PASTURE<br />
On parle beaucoup d’électrification<br />
aujourd’hui, mais pouvez-vous<br />
nous rappeler les atouts du CNG ?<br />
DH : Il y en a beaucoup ! Tout<br />
d’abord, le prix à la pompe, nettement<br />
plus attractif, puisque<br />
pas soumis aux accises ni, forcément,<br />
aux fluctuations du cours<br />
du pétrole. Ensuite, le confort de<br />
conduite, identique à celui des voitures<br />
à moteur essence ou diesel. Et<br />
enfin, la propreté : sur un moteur à<br />
puissance/cylindrée comparable, le<br />
CNG rejette 20% de CO2 en moins,<br />
95% de particules en moins et 70%<br />
d’oxydes d’azote (NOx) en moins<br />
que les carburants traditionnels.<br />
Bientôt, nous pourrons même faire<br />
le plein de gaz renouvelable : le<br />
biométhane. Quand sera-t-il disponible<br />
en Belgique ?<br />
DH : Les premières injections dans<br />
le réseau ont eu lieu en Flandre en<br />
novembre 2018. Par conséquent,<br />
dans les prochains mois, aux alentours<br />
de 2020, certaines stations<br />
pourront fournir du biométhane de<br />
manière directe ou indirecte via le<br />
label d’origine contrôlée.<br />
NOMBRE<br />
DE VÉHICULES<br />
CNG EN<br />
BELGIQUE<br />
650<br />
en 2013<br />
–<br />
17.000<br />
en 2019<br />
Son intérêt ?<br />
DH : Le biométhane permet de<br />
réduire encore considérablement<br />
les émissions de CO2, surtout dans<br />
la production.<br />
Il y a également des avantages au<br />
niveau fiscal…<br />
DH : En Flandre, on laisse tomber la<br />
taxe de mise en circulation (TMC) et<br />
la taxe de circulation annuelle, du<br />
moins jusqu’en 2020. En Wallonie<br />
comme à Bruxelles, il n’y a pas de<br />
mesures spécifiques, si ce n’est une<br />
prime de 500 € décernée par les gestionnaires<br />
du réseau Ores-Resa aux<br />
acheteurs d’un véhicule CNG. Mais<br />
il faut ajouter qu’avec la différence<br />
de prix à la pompe, l’acheteur récupère<br />
très rapidement le surcoût d’un<br />
véhicule CNG à l’achat ; surcoût qui<br />
est en moyenne de 2.000 €.<br />
On oublie souvent que le rendement<br />
énergétique du CNG est<br />
bien meilleur que celui du LPG, de<br />
l’essence et même du diesel.<br />
DH : Si on parle du gaz H (high<br />
gaz, soit le gaz le plus « qualitatif<br />
» - ndlr), 1 kg de CNG équivaut<br />
à 1,3 litre de diesel et 1,6 litre<br />
d’essence, ce qui accentue encore<br />
l’attrait du CNG à la pompe, mais<br />
aussi lorsqu’on est attentif au coût<br />
par kilomètre parcouru.<br />
Le CNG est-il contraignant quand<br />
on se rend à l’entretien, autant<br />
pour les utilisateurs que pour les<br />
concessionnaires ?<br />
DH : Le garage doit être agréé avec<br />
des mécaniciens formés, ce qui est<br />
également le cas pour travailler sur<br />
des véhicules électrifiés. Les réservoirs<br />
doivent être vérifiés, au minimum<br />
visuellement, tous les 4 ans<br />
afin d’être en ordre avec le contrôle<br />
technique. J’en profite d’ailleurs<br />
pour encourager les concessionnaires<br />
à se positionner comme<br />
ambassadeurs du CNG et de mettre<br />
en avant cette technologie intéressante<br />
à tout niveau.<br />
« Il existe au moins<br />
un véhicule CNG pour<br />
tout type d’utilisateur, ce<br />
qui est positif. »<br />
OCTOBRE 2019
25<br />
STATIONS DE RAVITAILLEMENT EN CNG/GNL EXISTANTES/PRÉVUES<br />
« Une centaine<br />
de communes en<br />
Belgique ont déjà<br />
fait le choix d’investir<br />
dans une flotte<br />
au CNG, ce qui prouve<br />
les bienfaits de ce<br />
carburant. »<br />
Stations de ravitaillement en CNG existantes<br />
Stations de ravitaillement en CNG prévues<br />
Stations de ravitaillement en GNL existantes<br />
Stations de ravitaillement en GNL prévues<br />
Stations de ravitaillement en L-CNG existantes<br />
Le saviez-vous ?<br />
Etudiée dans une approche de mobilité durable,<br />
l’Audi A3 roule au CNG en configuration<br />
Sportback g-tron. Les ingénieurs ont adapté<br />
son bloc 4-cylindres en modifiant la culasse, le<br />
turbocompresseur, l’injection et le catalyseur. Le<br />
gaz naturel présentant la plus faible teneur en<br />
carbone de tous les hydrocarbures, sa combustion<br />
rejette près de 25 % de CO2 de moins que l’essence.<br />
Les émissions de particules restent également<br />
très faibles. La conception des réservoirs de<br />
l’A3 Sportback g-tron permet une autonomie en<br />
mode CNG pur d’environ 400 kilomètres.<br />
Comment évolue la demande pour<br />
des voitures au CNG des deux<br />
côtés du pays ? Car depuis l’arrivée<br />
de la procédure d’homologation<br />
des consommations WLTP, l’offre<br />
s’est réduite, non ?<br />
DH : C’est vrai, l’arrivée des homologations<br />
WLTP a un peu bousculé le<br />
marché. Mais en Europe, tout type<br />
de véhicule confondu (autrement<br />
dit, les voitures, les utilitaires légers<br />
et lourds, en plus des camions), on<br />
compte une septantaine d’offres. Il<br />
existe au moins un véhicule CNG<br />
pour tout type d’utilisateur, ce qui<br />
est positif. En 2013, on dénombrait<br />
environ 650 véhicules CNG sur les<br />
routes belges. Aujourd’hui, ils sont<br />
plus de 17.000. Ça témoigne d’une<br />
progression réelle et importante,<br />
même si l’on reste dans un marché<br />
de niche. Au niveau wallon, un plan<br />
soumis à validation prévoit une part<br />
de marché de 18% du CNG en 2030,<br />
soit 350.000 véhicules, alors qu’il y<br />
en a seulement 2.000 aujourd’hui<br />
(et, donc, 15.000 en Flandre - ndlr !).<br />
La Wallonie table également sur<br />
220 points de ravitaillement à l’horizon<br />
2030. En Flandre, il n’y a pas<br />
d’objectifs chiffrés, mais, historiquement,<br />
on connait l’intérêt de<br />
cette région pour le CNG.<br />
D’après nos derniers chiffres, le<br />
CNG pointe à 0,4% sur le marché<br />
fleet, juste derrière les véhicules<br />
électriques (0,5%).<br />
DH : Oui, ceci s’explique par l’offre<br />
de plus en plus abondante de véhicules<br />
électriques. Mais le TCO (total<br />
cost of ownership - « coût total de<br />
possession » en français) d’une voiture<br />
propulsée par le CNG est très<br />
compétitif comparé à celui d’un<br />
véhicule électrique. Dans tous les<br />
cas, il faut souligner qu’une centaine<br />
de communes en Belgique<br />
ont déjà fait le choix d’investir dans<br />
une flotte au CNG, ce qui prouve les<br />
bienfaits de ce carburant.<br />
De plus en plus, on est surpris de<br />
voir des stations CNG « fleurir »<br />
près de chez soi, sauf peut-être au<br />
sud du sillon Sambre-et-Meuse. Où<br />
en est-on dans l’agrandissement<br />
du réseau de distribution ?<br />
DH : Aujourd’hui, on compte 123 stations<br />
CNG en Belgique et une cinquantaine<br />
de projets vont se concrétiser<br />
endéans les 2 ans. De plus, les<br />
constructeurs qui investissent dans<br />
le CNG, comme Fiat et le groupe<br />
Volkswagen ou encore SsangYong,<br />
continuent leur Recherche et<br />
Développement pour améliorer les<br />
réservoirs de CNG. Concrètement,<br />
en optimisant le stockage, on peut<br />
encore agrandir l’autonomie des<br />
véhicules propulsés au CNG, ce qui<br />
est tout bon pour l’avenir ! ■
26<br />
STRATEGY-E<br />
Soyons vertueux<br />
deux fois plutôt qu’une…<br />
Mitsubishi Dendo Drive House<br />
Fort d’un très haut savoir-faire technologique, incontestable,<br />
incontesté, Mitsubishi rappelle volontiers que son bureau<br />
R&D s’est intéressé dès 1966 aux modes de propulsion<br />
s’émancipant partiellement ou totalement des combustibles<br />
fossiles. Conjoncture aidant, cette tendance n’a évidemment<br />
cessé de s’affirmer, à tel point qu’aujourd’hui la marque<br />
a complètement reconfiguré sa stratégie autour de l’électro-mobilité.<br />
Par DENIS ASSELBERGHS<br />
A<br />
vec son Outlander PHEV,<br />
Mitsubishi relève un nouveau<br />
défi combinant mobilité<br />
propre et énergie domestique<br />
: le DDH (pour « Dendo Drive<br />
House »).<br />
On sait combien l’Outlander<br />
PHEV joue un rôle essentiel dans<br />
l’approche environnementale du<br />
constructeur aux trois diamants.<br />
Ce SUV hybride rechargeable a<br />
entamé sa carrière commerciale<br />
aux Pays-Bas en 2013. Depuis, il<br />
est le modèle le plus vendu de la<br />
gamme, avec à ce jour pas loin de<br />
126.000 exemplaires immatriculés<br />
sur notre continent pour un total<br />
approchant 200.000 unités à travers<br />
le monde (autre record !). C’est<br />
du reste le plug-in hybride le plus<br />
populaire d’Europe. Il est bon de<br />
se souvenir que, contrairement à<br />
la majorité de ses concurrents qui<br />
ont été conçus autour d’un moteur<br />
thermique, le plus souvent diesel,<br />
sur lequel s’est greffé un dispositif<br />
hybride, le Outlander PHEV est<br />
d’abord un véhicule électrique se<br />
complétant d’un bloc thermique.<br />
Bonne pioche, ce 4 cylindres carbure<br />
à l’essence, ce qui constitue<br />
un atout supplémentaire en terme<br />
de « salubrité publique ». Pour<br />
↓<br />
Son 4 cylindres<br />
carbure à l’essence :<br />
un atout face au<br />
désaveu dont souffre<br />
désormais le diesel.<br />
mémoire, Mitsubishi n’a jamais<br />
accordé une place de choix au<br />
diesel… et grand bien lui fasse<br />
quand on mesure le désaveu dont<br />
souffre le diesel depuis que la Cour<br />
de Justice de Maastricht a accepté<br />
qu’il puisse être banni des centresvilles<br />
européens (Copenhague dès<br />
cette année, Barcelone et Londres<br />
en 2020, Rome et Paris en 2024,<br />
etc). Bref, le Outlander PHEV réunit<br />
une somme d’atouts qui devraient<br />
conforter son succès, en tout cas<br />
tant que les SUV feront recette<br />
(jusqu’en 2025 paraît-il).<br />
Une véritable intégration<br />
Dans tous les départements<br />
Recherche et Développement normalement<br />
constitués, on a compris<br />
- enfin ! - que l’industrie automobile<br />
entre dans une période de transition<br />
majeure. Tout y participe : le<br />
changement climatique, des clients<br />
aspirant à des véhicules plus clean.<br />
Puis, surtout, la fluctuation des prix<br />
de l’énergie avec un doublement<br />
probable des coûts du pétrole et de<br />
l’électricité d’ici 2050. D’où l’émergence<br />
des énergies renouvelables<br />
dont la part devrait tripler durant<br />
la même période (de 22% en 2012 à<br />
64% en 2050). Une situation inédite<br />
qui poussent certains constructeurs,<br />
les plus high-tech, à prendre<br />
de l’avance en allant au-delà de la<br />
mobilité pour littéralement intégrer<br />
Le modèle le plus<br />
vendu de la gamme,<br />
avec à ce jour pas loin de<br />
200.000 exemplaires<br />
immatriculés<br />
à travers le monde<br />
OCTOBRE 2019
27<br />
l’automobile dans le quotidien des<br />
usagers. Mitsubishi est l’un de ces<br />
précurseurs et sa solution « Dendo<br />
Drive House » (DDH) s’inscrit dans<br />
cette démarche. Le principe ? Relier<br />
la voiture, l’habitation et le réseau<br />
électrique grâce à un écosystème<br />
complet dont l’Outlander PHEV est<br />
l’un des piliers.<br />
Repos rentable<br />
Statistiquement, les voitures<br />
dans nos régions ne circulent en<br />
moyenne que 5% du temps dans le<br />
cours normal d’une journée de travail.<br />
Il s’agit donc de convertir les<br />
95% d’immobilisme en capacité de<br />
stockage. Pour ce faire, Mitsubishi<br />
a conçu un ensemble énergétique<br />
all-in : le véhicule électrique ou<br />
hybride rechargeable, un chargeur<br />
bidirectionnel, des panneaux<br />
solaires, une batterie stationnaire<br />
pour la maison et le Home Energy<br />
Management System (HEMS, gestionnaire<br />
de l’énergie domestique).<br />
↑<br />
Chef de projet, Takaski<br />
Hiromatsu en pleine<br />
démonstration sur<br />
le stand Mitsubishi à<br />
Genève.<br />
↗<br />
Objectif : permettre<br />
aux usagers de<br />
charger leur véhicule<br />
à domicile en utilisant<br />
l’énergie solaire tout<br />
en alimenter leur<br />
foyer à partir de<br />
l’Outlander PHEV, le<br />
modèle désigné par<br />
Mitsubishi Motors pour<br />
entamer cet étonnant<br />
processus.<br />
↓<br />
L’Outlander surfe sur<br />
la vague du succès et<br />
des évolutions sont<br />
prévues.<br />
nution de la facture énergétique via<br />
le chargeur bidirectionnel qui alimentera<br />
le foyer depuis le véhicule<br />
électrique ou hybride rechargeable.<br />
Au final, vous l’aurez compris, c’est<br />
tout bénéfice pour l’empreinte carbone.<br />
Et l’on pourra même revendre<br />
les watts excédentaires si le cadre<br />
légal s’y prête.<br />
Le payback pour handicap<br />
Dévoilé au Salon de Genève en mars<br />
dernier, l’écosystème Mitsubishi<br />
Dendo Drive House a été étudié à<br />
l’attention des particuliers, mais<br />
il peut aussi s’adapter aux locaux<br />
d’entreprise, voire à l’industrie.<br />
Nissan, désormais proche de<br />
Mitsubishi à travers la fameuse<br />
Alliance, travaille sur un chantier<br />
similaire, mais sans agenda précis.<br />
Le DDH, lui, est prêt à être lancé au<br />
Japon. En 2020, ce sera chose faite.<br />
L’Allemagne et l’Australie (deux<br />
pays phares pour le photovoltaïque)<br />
devraient suivre<br />
Le DDH sera lancé<br />
au Japon en 2020.<br />
L’Allemagne et l’Australie<br />
suivront. La Belgique<br />
viendra dans la troisième<br />
vague.<br />
très bientôt. La Belgique… ce sera<br />
pour plus tard, mais l’importateur<br />
Beherman y travaille, établissant<br />
déjà des contacts avec des fournisseurs<br />
d’électricité. Ah oui, le prix ?<br />
D’un marché à l’autre, il variera<br />
entre 20 et 27.000€ (chargeur bidirectionnel,<br />
panneaux solaires, batterie<br />
domestique et HEMS). Le payback<br />
semble assez long : 6 ans dans<br />
le meilleur des cas. C’est sans doute<br />
le principal handicap du Mitsubishi<br />
DDH. Mais les communicateurs de<br />
la marque laissent entendre que des<br />
upgrades aideront à régler ce menu<br />
problème… On le leur souhaite, car<br />
l’idée est belle. ■<br />
Mode d’emploi<br />
Du peu que l’on sache (car le<br />
constructeur demeure assez évasif),<br />
le DDH sera présenté en concession<br />
sous la forme d’une offre complète<br />
comprenant la vente, le placement<br />
et la maintenance. Concrètement,<br />
une fois installé, le package DDH<br />
contribuera à réduire la consommation<br />
de gaz ou de fuel en profitant<br />
des watts produits par les panneaux<br />
solaires ; panneaux qui, avec l’énergie<br />
stockée pendant la journée, permettront<br />
de charger la batterie du<br />
Outlander PHEV et celle de la maison.<br />
Petit bonus la nuit : une dimi-
28<br />
ECO-TIPS<br />
Multimodalité<br />
Jamais sans mon<br />
Brompton !...<br />
Comme il ne faudrait pas que le succès de la<br />
trottinette lui fasse de l’ombre, (re)mettons le<br />
vélo pliable à l’honneur. Il le mérite. Avec lui,<br />
vous pourrez couvrir bien plus que le fameux<br />
« dernier kilomètre » menant au travail. Même<br />
sans suspension, il est confortable, on prend un<br />
minimum de chocs dans les bras. Il est aisément repérable<br />
dans la circulation, donc plus sécurisant. Et en digne<br />
descendant du vélo-sacoche de nos parents, il se replie en<br />
deux temps trois mouvements pour devenir étonnamment<br />
compact et se glisser sans problème sous votre bureau une<br />
fois arrivé à destination. Petit comparatif et témoignage<br />
d’une adepte convaincue. Par DENIS ASSELBERGHS<br />
Frédérique Galliot<br />
« Il combine toutes les<br />
qualités »<br />
Française établie à<br />
Bruxelles, « Fred » s’est<br />
offerte un Brompton<br />
il y a plus d’un an. Un<br />
achat 100% satisfaisant<br />
pour cette kiné qui,<br />
jusqu’alors, circulait en<br />
VTC. « Je le trouvais<br />
trop encombrant<br />
pour la conduite en<br />
ville. Mais surtout, en<br />
cas d’intempéries, je<br />
me sentais coincée,<br />
puisque ça reste quand<br />
même une sacrée galère<br />
d’embarquer un cadre<br />
fixe dans les transports<br />
en commun. Comme c’est encombrant, forcément<br />
ça gêne les autres passagers, surtout à l’heure de<br />
pointe. Or, je voulais pouvoir prendre le tram, le bus<br />
ou le métro avec mon vélo si soudain la pluie ou la<br />
neige m’obligeait à mettre pied à terre. Voilà pourquoi<br />
je me suis tournée vers le Brompton et je n’ai pas eu<br />
à le regretter. Il combine toutes les qualités. C’est un<br />
véritable outil de mobilité, d’une fluidité extraordinaire.<br />
Dans les embouteillages, il est très agile, on se glisse<br />
sans problème entre les voitures, ce qui est nettement<br />
plus compliqué avec un VTC vu la largeur du guidon.<br />
Ensuite, le Brompton est d’une excellente ergonomie,<br />
en ayant pris soin évidemment de régler la hauteur de<br />
selle et de choisir la bonne potence. Question poids,<br />
rien à redire. Pourtant, je ne suis ni très grande ni très<br />
costaude, mais, une fois plié, je le transporte sans<br />
problème. Si vous le mettez dans le coffre d’une voiture,<br />
il prend peu de place. Et au travail, je le case dans un<br />
coin et ça n’ennuie personne. En plus, quand j’ai besoin<br />
de m’aérer, je le prends pour faire le tour du bloc entre<br />
deux patients. Ça me fait un bien fou. Il faut d’ailleurs<br />
insister sur ce point, car le vélo, même lorsqu’on s’en<br />
sert comme moyen de transport, aide à entretenir la<br />
condition physique, à évacuer le stress, à se dépenser<br />
harmonieusement. Vous n’aurez jamais cette valeur<br />
ajoutée avec la trottinette que je trouve dangereuse,<br />
instable et néfaste pour les articulations. » Terminons<br />
par un conseil précieux : quels accessoires prévoir pour<br />
circuler dans les meilleures conditions possibles ? « Il<br />
faut être vu et entendu. Donc, disposer d’une sonnette…<br />
Je sais, ça peut paraître idiot, mais c’est indispensable.<br />
Avoir aussi un petit éclairage additionnel sur le casque.<br />
Et pouvoir monter un sac ou des fontes sur la cadre.<br />
Mieux vaut éviter de les fixer au guidon, car ça alourdit<br />
la direction. » Bonne route, Fred ! ■<br />
OCTOBRE 2019
29<br />
Arïv<br />
Une toute jeune marque. Nous avons<br />
sélectionné dans la gamme, encore très<br />
restreinte, le modèle Merge. D’allure<br />
moderne, il est exclusivement électrique.<br />
General Motors, partenaire - ou propriétaire<br />
? – d’Arïv (ce n’est pas très clair…),<br />
a conçu le moteur. Celui-ci, très vif, avec<br />
un couple de 75 Nm, offre quatre niveaux<br />
de pédalage et se recharge en un peu<br />
plus de trois heures pour une autonomie<br />
moyenne de 64 km. Reconnaissable à sa<br />
forme cintrée et ses LED intégrés, l’Arïv<br />
Merge est muni d’un support Quad Lock,<br />
l’un des meilleurs systèmes du marché<br />
pour fixer un smartphone. Un port USB<br />
maintient le téléphone en charge pendant<br />
les déplacements, ce qui est bienvenu<br />
puisqu’une application, accessible<br />
via Bluetooth, fournit toute une série<br />
de données telles que la vitesse, la distance,<br />
le niveau de batterie… et bien plus<br />
encore. Le pliage du Merge s’effectue en<br />
3 étapes, très simples, et une poignée<br />
permet de le faire rouler tel un chariot<br />
dans le train, le métro ou le bus. Deux<br />
coloris : rouge et noir. ■<br />
Brompton<br />
Celui par qui le concept est né. Osons<br />
la comparaison : il est au vélo pliable ce<br />
que le Frigo est au frigidaire, puisque<br />
son nom est entré dans le langage courant<br />
! Que dire du très british Brompton ?<br />
Qu’il est fabriqué pratiquement à la main<br />
dans une usine londonienne. Profitant<br />
d’une très longue expérience, les ingénieurs<br />
maison ne cessent d’améliorer<br />
le matériel sans forcément le révolutionner.<br />
Hardware et matériaux, tout<br />
est parfait. Esthétiquement, ça reste<br />
un grand classique : il n’a rien de très<br />
design, ce qui ravit la clientèle, très<br />
attachée au look de cet engin qui, une<br />
fois replié, offre des dimensions très<br />
réduites (585 x 565 x 270 mm). En entrée<br />
de gamme : le B75 à 2 ou 3 vitesses, alors<br />
que d’autres versions possèdent jusqu’à<br />
6 rapports. Pointons aussi le Superlight<br />
qui fait appel au titane (mais c’est plus<br />
cher !). Sans oublier, vive le progrès, une<br />
nouvelle génération de Brompton électriques.<br />
Comme quoi, tout arrive… ■<br />
Ahooga<br />
Notre choix : le Folding, un pliable hyper<br />
léger. Ses caractéristiques : électrique<br />
(ou pas), dessin pur et élégant, roues de<br />
20”, 7 vitesses/pignons, cadre rigide et<br />
durable sans aucune charnière, disponible<br />
dans… 215 coloris ! Il peut se compléter<br />
en option d’un frein à disque. Sur<br />
la version e-bike, le moteur vous est proposé<br />
en 24 ou 36V. Un écran OLED affiche<br />
en temps réel les informations utiles à la<br />
conduite. Le fabricant souligne que dans<br />
la configuration électrique, contrairement<br />
à la plupart de ses concurrents,<br />
l’Ahooga Folding reste un vélo léger<br />
lorsque l’assistance est coupée. Avec ses<br />
treize tout petits kilos, il demeure facile<br />
et agréable à conduire : un bel exemple<br />
d’autonomie « étirable »… Enfin, sachez<br />
qu’il ne faut pas plus de 10 secondes pour<br />
plier le vélo dont le volume devient alors<br />
particulièrement réduit (85 x 74 x 30 cm).<br />
Pas mal, même si le Brompton fait un<br />
peu mieux. Un solide sac de transport<br />
est vendu séparément. ■<br />
3.386 €<br />
www.arivmobility.com<br />
À partir de 1.185 € en manuel<br />
De 2.995 à 3.145 € en électrique<br />
www.brompton.com<br />
À partir de 1.269 € en manuel<br />
De 2.099 à 2.379 € en électrique<br />
www.ahooga.bike
30<br />
ECO-TIPS<br />
En mode pluri<br />
Osez la moto!<br />
Automobiliste convaincu, vous ignorez<br />
tout ou presque tout de la moto. Vous avez<br />
pour habitude de profiter du cocon chauffé<br />
que vous offre votre habitacle. Parfois,<br />
c’est le conditionnement d’air qui vous aide<br />
à supporter la canicule. Cela étant, vous<br />
ne comprenez pas ce type qui, en hiver, se les gèle sur<br />
son scooter… Par PIERRE CAPART<br />
N<br />
on, vous n’y comprenez rien.<br />
Et peut-être cela vous étonne<br />
plus encore de vous faire<br />
dépasser par des motards qui<br />
affrontent des pluies diluviennes.<br />
Par ailleurs, sans doute ignorez-vous<br />
qu’une canicule, une vraie,<br />
une qui atteint ou dépasse les 30°,<br />
est également désagréable à supporter<br />
sur un deux roues motorisé.<br />
Ces motards sont-ils un peu<br />
maso, très courageux ou complètement<br />
fous ? Peut-être un peu de tout<br />
cela. Mais quand vous saurez que<br />
ces « malheureux » sont presque<br />
tous très heureux de leur situation,<br />
vous comprendrez encore moins.<br />
Celui qui conduit un scooter ou<br />
une moto, même lorsqu’il évolue<br />
dans une circulation très dense,<br />
garde généralement un sentiment<br />
de liberté. Il est vrai qu’avec un<br />
deux roues motorisé, il est extrêmement<br />
rare de rester complètement<br />
immobilisé durant plusieurs<br />
minutes.<br />
Un deux roues n’a pas son pareil<br />
pour se faufiler dans les embouteillages.<br />
Et s’il s’agit d’un deux roues<br />
motorisé (2RM), au moindre espace<br />
libre, un petit coup de gaz le propulsera<br />
en avant et sans effort. Ce<br />
que l’automobiliste à peine à comprendre,<br />
c’est que, dans n’importe<br />
quelle circonstance, le motard<br />
s’amuse. Il est content de conduire<br />
son engin. Et cette conduite occupe<br />
son esprit, ce qui signifie aussi que<br />
cette attention de chaque instant<br />
libère l’esprit des petits soucis et<br />
tracas journaliers.<br />
Autres avantages du 2RM ?<br />
Sur la surface au sol occupée par<br />
une voiture, on place quatre 2RM<br />
Super Soco : le bruit<br />
en moins…<br />
Elles nous viennent de Chine. Elles ont le look<br />
moto en plein, mais sans les décibels. Les<br />
Super Soco commencent à scorer chez nous<br />
auprès d’une clientèle recherchant des petits<br />
cubes maniables et… électriques. Les TS et TC<br />
équivalent à des 50cc. Bridées à 45 km/h, elles<br />
ont une autonomie de 65 km (et près de 150 km<br />
avec une seconde batterie optionnelle). Leur<br />
prix tourne aux alentours de 3000 €. Quant à<br />
la TC Max, elle se positionne comme une 125cc.<br />
Vendue moins de 5.000 €, elle est agréée pour<br />
les permis A1 et B, approche 100 km/h et n’exige<br />
une racharge qu’après 110 km.<br />
Ce que l’automobiliste<br />
à peine à comprendre,<br />
c’est que, dans<br />
n’importe quelle<br />
circonstance, le motard<br />
s’amuse.<br />
OCTOBRE 2019
31<br />
Ces motards<br />
sont-ils un peu maso,<br />
très courageux<br />
ou complètement<br />
fous?<br />
motorisés qui peuvent remonter<br />
entre les files de voitures « à vitesse<br />
modérée » (ce qui n’est pas, il faut<br />
l’admettre, toujours respecté).<br />
↑<br />
La moto mérite<br />
d’attirer une clientèle<br />
plus large, mais il ne<br />
faudrait pas qu’un<br />
jour on en arrive là…<br />
Arrivé à destination,<br />
le scooter ou<br />
la moto trouveront<br />
facilement<br />
un emplacement<br />
pour se garer sans gêner les autres<br />
usagers de la voie publique.<br />
Parce qu’il ne reste pas à l’arrêt<br />
dans les embouteillages, parce qu’il<br />
est désormais équipé d’un moteur<br />
propre, parce que sa consommation<br />
en essence est raisonnable, le 2RM<br />
moderne pollue sensiblement moins<br />
qu’une auto.<br />
Oui mais... Comme on le pense<br />
souvent, la moto comme le scooter<br />
seraient des engins excessivement<br />
dangereux. A cette réflexion, le<br />
motard aguerri répondra : pas du<br />
tout, ce n’est pas la moto qui est dangereuse,<br />
mais celui qui la conduit…<br />
ou ceux qu’il croise !<br />
Il y a dans cette réponse, un part<br />
de vérité accompagnée d’un zeste<br />
de mauvaise fois. Mais il est vrai que<br />
bien conduire une moto, cela s’apprend<br />
et qu’au mieux on la contrôle,<br />
plus on a de plaisir à la piloter et<br />
moins on se trouve en danger. Parce<br />
que si un 2RM ne dispose pas d’une<br />
carrosserie en guise de protection,<br />
bien conduit, non seulement il se<br />
faufile partout, mais, en outre, avec<br />
un expert au guidon, là où la voiture<br />
ne peut passer, la moto ou le scooter,<br />
pour éviter un accident, passent<br />
par le chas d’une aiguille! C’est une<br />
manière d’éviter l’accident.<br />
Bon, il vous reste à acheter un<br />
équipement adéquat et, le cas<br />
échéant, apprendre à parfaitement<br />
maîtriser le pilotage d’un deux<br />
roues motorisé... ■<br />
Are you « Start2Ride » ?<br />
A noter l’action de FEBIAC en<br />
faveur des 2-roues motorisés<br />
lors de la Semaine Européenne<br />
de la Mobilité organisée en<br />
septembre. La Fédération belge et luxembourgeoise de<br />
l’automobile et du cycle avait choisi de mettre en avant<br />
les 125 cc pour lesquels un permis B suffit. Lors d’un<br />
« We Are Mobility Tour » passant par Anvers et Bruxelles,<br />
plusieurs stands d’information présentaient les atouts<br />
de divers moyens de transport complémentaires<br />
à la voiture. Parmi lesquels la moto et le scooter.<br />
L’occasion de découvrir le projet « Start2Ride » initié<br />
par FEBIAC. Objectif : agir comme un déclencheur dans<br />
la décision d’essayer cette alternative à l’automobile.<br />
Une alternative particulièrement intéressante « s’il n’y<br />
a pas de gare à proximité, si vous habitez trop loin de<br />
votre travail pour vous y rendre à vélo ou si vous devez<br />
combiner bus, tram, train et cycle », comme le souligne<br />
Stijn Vancuyck, conseiller en 2-roues motorisés chez<br />
FEBIAC. La Fédération entend faire passer le message<br />
auprès des propriétaires des quelque 500.000 motos<br />
et scooters immatriculés dans notre pays. D’un usage<br />
essentiellement récréatif, pourquoi ne pas leur donner<br />
une vraie valeur ajoutée en les utilisant comme<br />
un moyen de transport à part entière, pratique et<br />
économique ? Car un 125 cc offre de réels avantages<br />
financiers. Le prix d’achat est intéressant, avec des<br />
modèles neufs à moins de 2.000 € (jusqu’à 4.500).<br />
Quant aux frais de fonctionnement, ils sont peu élevés<br />
avec une exonération de la taxe de circulation (vous ne<br />
payez qu’une seule fois la taxe de mise en circulation)<br />
et des frais de carburant minimes. Sans oublier les<br />
avantages fiscaux applicables à cette cylindrée : une<br />
déductibilité à 100 % des frais démontrables pour les<br />
déplacements professionnels (notamment domicile-lieu<br />
de travail) et ceux destinés à l’équipement de la moto<br />
ou du scooter. Alors… Start2Ride ? ■ ■<br />
Pour un bon départ, une seule adresse :<br />
www.start2ride.be
32<br />
E-RACING<br />
Xavier Siméon<br />
Des étincelles !<br />
Après une saison très difficile en MotoGP,<br />
Xavier Siméon a retrouvé bon mental et grosse<br />
attaque. Il fait des étincelles en MotoE, la<br />
Coupe du Monde FIM qui se dispute en lever<br />
de rideau des Grands Prix. Car oui, sur 2 roues,<br />
les motorisations électriques sont aussi<br />
capables de performances impressionnantes. Du sport,<br />
vrai de vrai, comme le confirme le pilote bruxellois.<br />
Par DENIS ASSELBERGHS<br />
XS : Quand j’ai annoncé durant<br />
l’hiver que je me tournais vers le<br />
MotoE, mes supporters trouvaient<br />
ça ridicule. Mais avec Zelos qui<br />
m’épaule dans ma carrière, on a<br />
pris cette orientation, convaincu<br />
qu’il fallait être présent dès le lancement<br />
de cette discipline qui allait<br />
sûrement connaître des développements<br />
et attirer à moyen terme<br />
de plus en plus de partenaires<br />
importants, exactement comme la<br />
Formule-E. A condition, évidemment,<br />
que l’électricité qu’on met à<br />
toutes les sauces aujourd’hui ne soit<br />
pas qu’une mode. D’autres technologies<br />
vont peut-être apparaître et on<br />
devra rebattre les cartes. Mais ça,<br />
seul l’avenir nous le dira.<br />
voiture pour l’écrasante majorité<br />
des utilisateurs est en priorité un<br />
véhicule pratique qui les conduit<br />
chaque matin au travail et les<br />
ramène le soir à la maison. Il y a une<br />
sacrée nuance. Donc, je confirme,<br />
les motards sont moins regardant<br />
sur l’environnement.<br />
↑<br />
La même moto pour<br />
tous : cette Energica<br />
qui a l’allure d’une<br />
machine de course,<br />
mais dont le cadre<br />
et la partie-cycle<br />
ont été adaptés à un<br />
poids très élevé.<br />
↓<br />
Bon mental et<br />
grosse attaque,<br />
Xavier a la cote en<br />
MotoE.<br />
Dernière<br />
minute<br />
Coup dur pour Xavier. Le pauvre<br />
a chuté lors d’essais privés au<br />
Castellet alors qu’il préparait le<br />
Bol d’Or, la plus convoitée des<br />
endurances moto. Relevé avec<br />
une épaule luxée et une main<br />
fracturée, le voilà au repos forcé.<br />
Mauvaise pioche, lui qui avait<br />
de réelles chances d’enlever la<br />
timbale en MotoE. La finale aura<br />
lieu le 17 novembre à Valence.<br />
On lui souhaite un prompt<br />
rétablissement pour pouvoir<br />
s’aligner en pleine possession<br />
de ses moyens. Mais oui, il faut<br />
y croire !<br />
On a l’impression que le milieu de la<br />
moto est moins sensible à la transition<br />
énergétique. Tu confirmes ?<br />
XS : Je pense que c’est lié à l’usage<br />
qu’on a habituellement d’un deux<br />
roues motorisé. Il faut le considérer<br />
avant tout comme un engin<br />
de loisir et ceux qui s’y adonnent<br />
sont généralement des passionnés.<br />
Forcément, dans cette approche, on<br />
est moins pragmatique, alors que la<br />
« Quand j’ai annoncé<br />
durant l’hiver<br />
que je me tournais<br />
vers le MotoE, mes<br />
supporters trouvaient<br />
ça ridicule. »<br />
OCTOBRE 2019
33<br />
↑<br />
Le champagne,<br />
ça fait du bien<br />
après un passage<br />
à vide en MotoGP<br />
sur une Ducati<br />
complètement<br />
dépassée.<br />
Le MotoE va améliorer leur perception<br />
?<br />
XS : Ça va dans ce sens. J’espère en<br />
tout cas que les spectateurs nous<br />
trouvent crédibles et que nous<br />
participons à rendre les courses<br />
attractives.<br />
On n’est qu’au début du projet,<br />
tout va encore évoluer ?<br />
XS : Ce que la Dorna (l’organisateur)<br />
voulait prouver cette année,<br />
c’est la compétitivité des machines<br />
dans des épreuves volontairement<br />
courtes où elles donnent le maximum<br />
de leur potentiel. Et montrer<br />
également aux sponsors, aux<br />
constructeurs, qu’il y a de l’intérêt<br />
pour les retransmissions télé.<br />
Maintenant, on peut passer à l’étape<br />
suivante, faire évoluer le règlement,<br />
améliorer l’autonomie des batteries,<br />
étoffer le plateau et peaufiner tout<br />
ce qui vient en périphérie.<br />
Tu n’as jamais eu le sentiment<br />
de disputer un championnat au<br />
rabais ?<br />
XS : Absolument pas ! C’est du<br />
haut de gamme. L’Energica se règle<br />
et se pilote comme une moto de<br />
course. Elle peut même prendre un<br />
peu plus d’angle que ma Yamaha<br />
d’Endurance 1 . Ceci dit, le rapport<br />
poids-puissance en MotoE n’est pas<br />
idéal (140 chevaux pour 260 kilos),<br />
mais les pneus et le châssis s’en<br />
accomodent. Pour le reste, à nous,<br />
les pilotes, de trouver le mode<br />
d’emploi. C’est en réalité le seul<br />
véritable problème… Nous devons<br />
nous adapter, changer nos repères,<br />
repenser les zones de freinage<br />
et les trajectoires, bien enrouler<br />
les virages et réaccélérer le plus<br />
tôt possible. Nous devons oublier<br />
nos réflexes habituels. C’est assez<br />
stressant mais ça ne manque pas<br />
de piment. Et personnellement, ça<br />
me convient très bien.<br />
On te sent assez épanoui. Je me<br />
trompe ?<br />
XS : Sincèrement, je suis surpris.<br />
J’avais loupé tous les essais hivernaux<br />
et je ne savais pas à quoi<br />
m’attendre. A la première course,<br />
j’avais une pression de dingue, il<br />
fallait que je m’adapte le plus vite<br />
possible pour combler mon retard.<br />
Et, au fond, ça m’a aidé. J’ai très vite<br />
1 Xavier dispute aussi cette année le Championnart<br />
du Monde d’Endurance avec une Yamaha R1 (à essence<br />
celle-là !) du team Viltais.<br />
« Nous devons<br />
oublier nos réflexes<br />
habituels. C’est<br />
assez stressant<br />
mais ça ne manque<br />
pas de piment.<br />
Et personnellement,<br />
ça me convient très<br />
bien. »<br />
appris et maintenant je m’amuse,<br />
je réussis de bonnes choses. Je suis<br />
monté deux fois sur le podium et, à<br />
2 courses de la fin du championnat,<br />
je ne suis qu’à 2 points du leader.<br />
Rien n’est joué… Je connais le circuit<br />
de Valence comme ma poche, j’y ai<br />
fait mes classes quand je roulais en<br />
Espagne à mes débuts. Mais je dois<br />
garder la tête froide. Le contexte<br />
MotoE est tellement différent. Il faut<br />
être à 100% pour espérer bien figurer.<br />
Le moindre couac et tu perds<br />
toute chance… Je ne ferai pas de<br />
pronostics. On verra.<br />
Et nous, Xavier, on croise les<br />
doigts. ■
34<br />
E-PLANET<br />
Overview<br />
+7°, ÇA VOUS<br />
DIRAIT ?<br />
Le réchauffement climatique s’annonce plus prononcé que<br />
prévu. Et pas qu’un peu ! Le GIEC n’y a pas été par quatre<br />
chemins, fin septembre, au Sommet Action Climat de<br />
l’ONU. Dans le pire des scénarios, si l’hyper croissance se<br />
poursuit à grand renfort d’énergies fossiles, alors la hausse<br />
de température moyenne globale atteindra 6 à 7° en 2100.<br />
Insupportable. Dans le scénario le plus optimiste, donnant<br />
la priorité au développement durable (y compris en Chine,<br />
en Amérique du Nord et en Russie…), on peut espérer se<br />
maintenir, mais de justesse, sous les 2° d’augmentation.<br />
Supportable. A condition toutefois d’atteindre la<br />
neutralité carbone à l’échelle de la planète en 2060. Nous<br />
voilà prévenus.<br />
Le ramassage<br />
scolaire<br />
selon Pro Vélo<br />
Vous en avez assez des<br />
embouteillages à l’entrée des<br />
écoles ? Et vous-mêmes, parents,<br />
vous aimeriez laisser plus<br />
d’autonomie à votre enfant pour ne<br />
plus avoir à le déposer en voiture<br />
tous les matins… et le rechercher<br />
tous les soirs ? Que diriez-vous<br />
de cette solution sympa initiée par<br />
l’association Pro Vélo ? Les élèves<br />
d’un même quartier et d’un même<br />
établissement se regroupent à une<br />
heure donnée pour se rendre aux<br />
cours, à vélo évidemment, sous la<br />
conduite d’un accompagnateur<br />
formé. Idem en fin de journée<br />
pour le retour au bercail. Le trajet<br />
est étudié préalablement et<br />
toutes les consignes de sécurité<br />
sont régulièrement rappelées à vos<br />
chères petites têtes blondes.<br />
www.provelo.org<br />
Impératif : la neutralité<br />
carbone en 2060.<br />
TRUE dit vrai ?<br />
Un nouveau rapport vient contredire<br />
les constructeurs soutenant que<br />
les moteurs diesel les plus récents<br />
n’ont rien à envier aux mécaniques<br />
à essence réputées « propres ».<br />
Les auteurs de l’étude TRUE, après<br />
avoir multiplé les mesures, rejettent<br />
catégoriquement cette affirmation<br />
avec des relevés d’émissions peu<br />
flatteurs. Ils enfoncent encore<br />
le clou en notant que le diesel<br />
aggrave les pics de pollution à<br />
l’ozone pendant la période estivale<br />
bien au-delà des précédentes<br />
estimations. Quand le thermomètre<br />
dépasse 30°, c’est une<br />
catastrophe. On attend la<br />
réplique du lobby adverse… car<br />
dans cette affaire, chacun dénonce<br />
les mensonges de l’autre.<br />
Les moteurs<br />
diesel,<br />
indéfendables ?<br />
OSLO, PREMIER<br />
DE CLASSE<br />
Où l’implantation de la voiture électrique est-elle la<br />
plus importante ? En Norvège. Au pays des fjords, une<br />
immatriculation sur deux en 2019 concerne ce type de<br />
véhicules. Et même trois sur quatre à Oslo. Comment justifier<br />
un tel engouement ? Par une politique d’aide (subventions,<br />
primes), mais pas que : la qualité des infrastructures y<br />
contribue également (un réseau de bornes très dense), tout<br />
comme certaines mesures incitatives - ou dissuasives, c’est<br />
selon - puisque l’accès aux motorisations traditionnelles est<br />
tout simplement interdit dans les centres urbains les plus<br />
fréquentés.<br />
Norvège, la plus avancée<br />
avec une immatriculation électrique<br />
sur deux !<br />
Paré à décoller ?<br />
Place aux voitures volantes !<br />
Un vieux rêve. Dans les années<br />
50/60, d’innombrables machines<br />
bizarroïdes avaient vu le jour, sans<br />
que jamais aucune ne réussisse à<br />
cumuler efficacement le double<br />
déplacement, routier et aérien.<br />
Pas un seul de ces prototypes,<br />
en tout cas, n’a débouché sur<br />
une production en série. Or, la<br />
donne va peut-être changer. Des<br />
dizaines d’entreprises, dont Airbus,<br />
planchent sur des projets tout ce<br />
qu’il y a de plus sérieux. A tel point<br />
que les premières voitures volantes<br />
pourraient apparaître sur le marché<br />
durant la prochaine décennie.<br />
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d’Armel Le Cléac’h à la Route du<br />
Rhum… sauf qu’ici, il s’agit d’une<br />
sorte de bateau-mouche<br />
destiné à desservir la<br />
Seine ou la Tamise à<br />
30 km/h. Equipée de<br />
foils à plan porteur, cette<br />
embarcation, en cours de<br />
certification, pourra transporter<br />
plusieurs dizaines de passagers<br />
et venir en soutien des transports<br />
publics traditionnels.<br />
OCTOBRE 2019
35<br />
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OCTOBRE 2019