LA GAZETTE DE NICOLE 022
la vingt deuxième gazette , mazette !!
la vingt deuxième gazette , mazette !!
Create successful ePaper yourself
Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.
ZEU
OF
Nicole
N
U
M
É
R
O
2
2
Eddie Stevens
ANDRÉ CERVERA ANTOINE RIGAL CATHERINE LEGRAND
LEONARDO CREMONINI DAVIDNICOLASDJORDJEVIC1
EDDIE STEVENS IGOR SAMSONEV JEAN MARC CALVET
PETER SAUL VINCENT LACROIX LAURENT ZIMNY POLE KA
La gazette de Nicole
bientôt d’« intérêt
national » ?
POUR NE RATER
AUCUN NUMÉRO
DE LA GAZETTE DE NICOLE
SUIVEZ-NOUS EN VOUS ABONNANT LÀ
https://www.yumpu.com/fr/la_gazette_d
Pourquoi pas, puisqu’ y est présentée dans
ce numéro-ci la rétrospective déclarée « d’intérêt
national 2019 », qui a lieu au Musée Les Abattoirs
de Toulouse, du « Pop, Funk, Bad painting and
More artist » Peter Saul, jusque là méprisé, par la
haute officialité artistique conceptualo-bidulaire,
caractéristique de ce lieu ?
Peter Saul, jusque -là non regardable, deviendraitil
brusquement bankable ? Et sa bankabilité
indiquerait-elle une inflexion dans la radicalité
idéologique duchampo-bureaucratico-financière
dominante ?
Cette gazette deviendrait-elle dans la foulée, elle
aussi, « d’intérêt national » et les artistes qui y sont
montrés deviendraient-ils aussi bankables ?
e_nicole_esterolle
Nicole
Estérolle
Et puis je vous suggère d’aller faire un tour sur mon site
www.schtroumpf-emergent.com
D’« intérêt national 2019 »
Tiens, que se passe-t-il ? Le Pop, Funk, Bad painting
and More artist Peter Saul, jusque-là non regardable,
deviendrait-il brusquement bankable ? Et sa bankibilité
indiquerait-elle une inflexion dans l’idéologie bureaucraticofinancière
dominante ? C’est la question que l’on peut se
poser avec la rétrospective déclarée d’intérêt national
2019 qui lui est consacrée au Musée Les Abattoirs,
lieu pourtant de haute officialité artistique conceptualobidulaire…
et de haute intellectualité esthétique.
Peter Saul a dit : « La soi-disant “bonne peinture“ est
comme une parade de penseurs intelligents. Je suis
content d’être en dehors de ça. Traitez-moi de cinglé si
vous voulez ». Alors vous mesurez ce que cette expo aux
Abattoirs (Toulouse) a de surprenant.
Peter Saul avait fait la couverture du magazine Artension,
à l’époque où celui-ci était traité de facho-ringard par les
intellos de l’officialité, à l’occasion d’une expo de Saul à la
galerie du Centre de mon ami Matarasso.
Peter
SAUL
Une vigoureuse empoignade avec le monde
Du Maroc au Mali, du Sénégal à l'Espagne,
de la Croatie aux confins de l'Inde, et depuis
quatre ans, jusqu'à l'immense Chine, André
Cervera, ami d’Hervé Di Rosa, arpente le
monde. Ses séries de peintures témoignent
de ces croisements multipolaires intenses. Il
recycle ds vieux papiers peints, des affiches
publicitaires, des dessins académiques et,
avec la régularité d'un métronome, il dessine,
colle, détoure, tamponne, peint, faisant se
rencontrer et se juxtaposer les gens, les
histoires, les modes de vie et les symboles.
Philippe Saulle (extrait)
André Cervera va exposer bientôt à l’excellente
et libre Maison des Arts de Bagneux.
André
Cervera
Antoine Rigal
L’art de la portraiture
C’était dans les années 80. Mon ami Louis
Chabaud surveillait l’expo qu’il avait dans une salle
municipale du côté de Nantes, je crois. Il voit
arriver, poussant une brouette municipale, un
jeune garçon (probablement en TUP, travail d’utilité
public suite à petite délinquance, genre vol de
bicyclette), qui fait le tour de l’expo, et dit à l’artiste
son admiration pour son travail… Il rajoute que lui
aussi fait de la peinture.
Ah bon ! dit lui Chabaud, tu pourrais me montrer…
Et c’est ainsi qu’Antoine Rigal est propulsé par l’ami
Louis, dans le réseau des artistes singuliers, et
qu’ensuite il devient une référence incontournable
dans le néo-pop funk punk delinkent–art français,
après s’être fait tatouer dans le dos un dessin de
Stani Nitkowski qu’il vénérait.
Allez voir son site : il fait aussi des dessins
d’animation énergiquement animés.
David Nicolas
Un fabuleux champ
de bataille
« Dès mes débuts, mes œuvres ont
toujours été le théâtre d'une bataille,
menée tambour battant, alimentée
par un flux constant d'émotions...
Bien que dans un premier temps
abstraites, mes batailles intérieures
ont rapidement pris une forme plus
figurative afin de donner un visage
à mes tourments…C'est donc à une
peinture chargée de ressentiments que
je donne vie. Tel le dieu d'un instant,
j'ai la sensation de transcender mon
existence pour toucher du doigt la
force divine créatrice. »
DJORDJEVIC
Des insondables mystères
de la tête humaine
Rien de tel que de confronter une tête
(éventuellement montée sur un corps)
avec l’incongruité d’un objet du quotidien
(ou de l’hebdomadaire) pour lui faire
avouer sa vérité.
Eddie Stevens est le plasticien belge
champion du monde toute catégorie de
cet exercice.
Eddie Stevens
Un visionnaire post-soviétique
Il avait opté au départ pour une carrière de
mathématicien… et puis il a découvert Van
Gogh, des artistes de la Renaissance et des
post-impressionnistes…
Alors il s’est mis dare dare à étudier la
peinture pour obtenir, en 1997, un diplôme
comparable au doctorat en beaux-arts
du temps du système soviétique…
Vive le soviétisme éclairé !
Igor Samsonov
Catherine
La réponse
au bout du chemin
« Mon travail parle de l'errance des
peuples, de notre errance... de mon
errance. Mes personnages sont en
perpétuels déplacements, sont-ils en fuite
ou bien en quête ? La question est posée...
La réponse est peut-être au bout, tout au
bout du chemin...
L'errance est au centre de mes obsessions
d'artiste, elle en est étrangement le fil, elle
me fait me perdre et me retrouver sans
cesse. J'ai eu très tôt l'envie irrépressible
d'aller à la rencontre de l'art en milieu de
soin psychiatrique. Tout au long de ma vie,
la question de la maladie mentale et des
souffrances psychiques s'est posée à moi.
Au sortir de l'enfance, j'ai cru partir vers
ce que l'on nommait la folie. Intuitivement,
je me suis enfermée dans la création, je
ne savais pas que cela me sauverait. »
Legrand
Leonardo
« Je crois qu’un artiste
est un criminel raté »
« Je dis très souvent, qu’il faut faire comprendre aux autorités que plus on
encourage les Beaux-Arts, moins on laisse se produire des criminels. Parce
qu’en réalité la force débordante de la singularité dans l’artiste, est cette même
force qui fait déborder les criminels. Seulement l’artiste a le privilège de
pouvoir donner forme à cette force. Le criminel n’a pas cette force… Cependant
il serait criminel de ne plus croire à l’utilité de l’art. »
Leonardo Cremonini
Peintre emblématique des scènes artistiques française et italienne des années 1950
à 2000, Leonardo Cremonini (1925-2010) fut l’un des peintres les plus admirés de sa
génération. Francis Bacon, Roberto Matta ou encore Cartier-Bresson encensaient sa
peinture. Les plus grands écrivains, à l’instar d’Alberto Moravia, Italo Calvino, Umberto
Eco, Louis Althusser, Michel Butor, Pierre Emmanuel ou Régis Debray, ont écrit sur lui.
Son œuvre est représentée dans les plus grands musées…
Mais il n’a pas encore eu sa rétrospective au Centre Pompidou…
Cremonini
Jean-Marc
Nous sommes faits
de détails… en couleurs
«Je peins par nécessité... sans penser,
par une espèce d'automatisme libre. Je
laisse mon inconscient diriger ma main.
Je cultive mes obsessions, me sers de
mes démons, de mes fantômes pour
en tirer une énergie créatrice. Je crois
qu'un artiste est avant tout une antenne,
un récepteur d'émotions, un passage vers
un monde différent.
Dans ma peinture, chaque personnage est
rempli d'histoires. C’est un mouvement
permanent de mort, d'amour, de sexe...
de vie tout simplement…
Nous sommes faits de détails. Notre
vie est rythmée par eux... sans eux,
nous n'existerions pas. On deviendrait
transparents… Au-dehors, nous ne
sommes que des mots, des paroles, à
l'intérieur nous sommes couleurs... »
Calvet
Au bonheur de l’anti-conceptuel
« Je suis en opposition totale avec le courant actuel de l'art
conceptuel. Ma peinture cherche à répondre aux attentes
esthétiques et éthiques qui sont restées souvent sans
réponse depuis les années cinquante. Le sens esthétique
naît surtout du plaisir sensuel, mais il s'enrichit aussi avec
la signification et la narration. L'éthique est ce qui règle (ou
devrait régler!) le sens de nos rapports aux autres et au
monde. Éthique et esthétique se fécondent mutuellement :
le Radeau de la Méduse ou Guernica offrent les plaisirs
esthétiques des réussites picturales avec un impact
amplifié par les messages qu’ils portent. Réciproquement,
ces derniers seraient sans retentissement sans le plaisir
visuel qui les accompagne. »
Vincent
Lacroix
R I G O L E , P I C O L E , B
C'est une Nicole diaphane, évaporée,
vaporeuse et légèrement translucide qui nous a été donnée à voir
ce mois-ci dans le grand aquarium de la réalité, et donc, pas dans
l'art, qui n'est, hélas, bien souvent, qu'un exutoire pour l'aspiration à
sublimer le quotidien de nos contemporains petit-bourgeois nantis et
jamais satisfaits. Une sorte de réponse aux aspirations du consommariat
frustré qui a, malgré tout, besoin de se sentir membre de l'élite
fantasmée d'un corps social malfoutu et branlant, par la reconnaissance
d'une culture commune au dessus de la mélée*. Donc, répétons-le
encore et encore « L'art est une construction ethnocentrique que vous
n'êtes pas obligé de partager! ».
VIVE LA RÉVOLUTION
PERMACULTURISTURITURELLE GLOBALE !
* alors imaginez donc ce qu'est l'art dit "contemporain" d'État, au
regard de cet égarement, on est pas rendu !
PEACE !
Jean-Jacques Tachdjian
R I C O L E E T N I C O L E ! ! !
S
O
Y
O
N
S
C
LAIRS
La Nicole fantôme flotte sur la marmite (École de Paris, 1945/1962)
« Elle avait la lumière dans la bouche! » (C. Wédier, 1991)
CHIRURGIE
PLASTIQUE
Avec la précision d'une chirurgienne, Pole Ka dessine
des corps, les dissèque, les écorche et, d'une main
d'artisan besogneux, compose ses images acérées.
Elle égare ses personnages étranges dans des paysages
imaginaires, des scènes grotesques. Des visions tout
droit sorties d’un cabinet de curiosités prennent
corps ; ici se mêlent animaux, insectes, végétaux,
personnages hybrides et monstrueux, convoquant la
médecine et la religion, l'Encyclopédie et les bestiaires
anciens, évoquant les tableaux de Bosch et de Cranach,
les collages surréalistes de Ernst ou Štyrský et les
enluminures anonymes du Moyen-Âge.
Par ailleurs, les moines-compagnons de micr0lab,
éparpillés aux quatre vents, sont des partenaires fidèles
de Pole Ka pour éditer et colporter fanzines déviants,
jeux impossibles, vinyles qui craquent, et organiser
d'épiques soirées de musique noyse.
Anatomies extravagantes, pathologies disparues, paysages
désolés : Pole Ka grave sa propre histoire de la Femme
et de ses souffrances, dessine une taxonomie habitée de
fantômes androgynes à la sexualité trouble et sérigraphie
les plans d’un monde qui s’effondre.
Pole Ka
aka BIGZIM
Laurent Zimny – aka BIGZIM – est un illustrateur et
artiste autodidacte Francais originaire de Meurchin
dans le Pas de calais. Il a découvert la BD américaine
dans son enfance en lisant les Comics Pocket trouvés
sur les braderies. Aprés des études techniques, il
devient graphiste et architecte. En 2015, encouragé
par un ami libraire, il arrête son activité d'architecte
pour se consacrer au dessin et se lance dans un projet
d'illustrations de super héros, appelé simplement
« SUPER » dans un style minimaliste influencé par le
pop art et les peintures de Davis Hockney.
L'exposition « SUPER » tourne depuis dans le cadre de
festivals de bande dessinées un peu partout en France.
Il participe aussi au projet « KIRBY& ME », ouvrage
regroupant plus de 200 artistes qui rendent hommage
au maître de la bande dessinée américaine, Jack Kirby.
Un projet de BD est actuellement en cours en réalisation.
LAURENT
ZIMNY
DIRECTEMENT DANS
VOTRE BOÎTE AUX LETTRES!
WOW! COOL!
LA CLASSE
NESTOR !
TOUS LES DEUX MOIS UN JOURNAL 30X40
AVEC UNE SÉLECTION DE BELLES IMAGES.
PARTICIPEZ POUR 5 EUROS MENSUELS SUR
http://patreon.com/jeanjacquestachdjian
DÉMARRE UNE COLLECTION, DANS 300 ANS TU FERAS FORTUNE SUR EBAY