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Ineffable Magazine n°12

VIVRE DE SON ART : LA VALEUR ÉCONOMIQUE DE LA CULTURE Magazine algérien d'art et de culture ISSN : 2602-6562

VIVRE DE SON ART : LA VALEUR ÉCONOMIQUE DE LA CULTURE
Magazine algérien d'art et de culture
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LA VALEUR ÉCONOMIQUE DE LA CULTURE

DJAM OU L’ESPRIT AFRICAIN

Auteure : Nélia Salem

L’art est un don à la portée de tous, mais

les artistes se font rares. L’un pourrait-il

réellement exister sans l’autre ? Appelle-t-on

un artiste toute personne ayant la capacité

de produire, d’innover ou même de créer ? N’est

ce pas le résultat de tout un processus de beauté,

d’efforts, d’inspirations venant d’un monde tout

aussi incroyable qu’imaginaire, d’influençable d’une

part par notre personnalité et d’influencé d’une

autre, par nos penchants et notre vécu ? Vivre de

son art est chose aisée dans de nombreux pays, le

faire en Algérie, relève d’une certaine obstination

et passion. Il est parfois dur de se frayer un chemin

dans ce labyrinthe artistique quand l’issue change

de camp. Mais il y a toujours ceux qui s’y attachent

et ne lâchent rien par amour de leur passion.

1 – Le début d’une carrière :

Il y a des chants qui nous hantent, d’autres qui nous

guident, d’autres qui nous tracent le chemin de

la liberté et de la découverte : la découverte de

soi mais aussi de l’autre, la découverte de notre

culture et de celle de notre prochain, d’autrui, de

celui que l’on croit connaitre.

Djamil ! Ton chant résonne comme un écho dans

les montagnes du Djurdjura, ta révolte est comme

une oasis au milieu du Sahara, métissage culturel

venant des fins fonds de l’Afrique à la recherche

de ce temple perdu au fil des ans, que seule ta

voix appelle puis apaise les âmes en quête de

quiétude et de ressourcement. Abreuve-toi esprit

africain, bois à ton aise les paroles de ton pays, de

ta terre, de ton continent ; que la liberté soit ton

seul dessein.

Il y a des destins auxquels on ne peut échapper, il y

a un temps pour rêver et un temps pour vivre mais

il y a surtout un temps pour vivre son rêve. Djamil

Ahmed Ghouli, plus connu sous son nom de scène

Djam (ou Zdeldel) est un auteur, compositeur

et interprète de musique algérienne, mais aussi

africaine ; un mélange de tous genres qui offre un

spectacle des plus ahurissants. Il s’est intéressé à la

musique très jeune grâce à la voix mélodieuse de

sa mère qui berçait ses nuits étoilées. Après avoir

intégré une école de musique classique araboandalouse,

les circonstances font qu’il chante

dans son université lors d’un tremplin, et c’est là

que Djmawi Africa voit le jour. Un groupe à travers

lequel on sent la touche algérienne rebondir sur

des tabous, des problèmes sociaux auxquels fait

face la société ou le jeune algérien : entre vécu et

misère, rester ou partir, soumission ou liberté ; le

groupe ne nous laisse guère sur notre faim.

Mais l’artiste ne s’arrête pas là, il joue dans le film

«Les terrasses » ainsi que dans la sitcom « Dar

Bob» qui a vu un retour en 2019 sous le titre de

«Bob la star».

Une carrière qui décolle, des expériences

mondiales font leurs apparitions : Brésil, France,

Burkina Faso, Italie, Tunisie, Cameroun, Sénégal et

autres.

Après avoir tout partagé, l’idée d’une carrière

solo prend forme. L’homme est au service de

l’art et quand ce dernier vous appelle, vous ne

pouvez que répondre présent. Il y a un temps

pour tout, et un penchant pour d’autres horizons,

qui, parfois, ne sont pas partagés par tous. L’esprit

africain rappelle son enfant, et lui trace le chemin

de la découverte : le 14 novembre 2018, l’album

« #ZDELDEL » voit le jour avec une variété

linguistique énorme. Djamil chante en plusieurs

langues et transporte son public au-delà des

frontières à travers des chants ensorcelants.

36 Février • Mars • Avril 2020 - ineffable

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