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Rapport d'activité Scan-R 2019

Rapport d'activité Scan-R 2019

Rapport d'activité Scan-R 2019

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RAPPORT

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SOMM-R

p.27

Paroles de journalistes

p.5

p.6

p.9

p.13

Scan-R : les chiffres !

Passer au Scan-R des vies et son temps

Remonter le fil de 2019

Booster Scan-R avec 8.000 euros

p.27

p.28

p.29

p.31

p.32

p.33

L’éciture, presqu’une révélation

Transmettre la parole des oubliés

À l’écoute de grands témoins

Se regarder vivre

Sortir de ma bulle

Paroles de partenaires

p.15

p.16

p.17

p.18

Faire le pari de l’écriture

Plus qu’écrire…

S’apprivoiser

Des contraintes et des opportunités

p.33

p.34

p.36

p.37

p.38

Scan-R dans le journal

Des décrocheurs accrochent

Un réel espace d’expression

Un projet dans nos missions

Personne n’aurait soupçonné l’aboutissement

p.19

p.21

Détecter nos publics au Scan-R

Paroles de jeunes

p.39

p.39

p.40

Des lieux inhabituels

Prisons, IPPJ

Hôpital psychiatrique

p.21

p.22

p.25

Écrire pour structurer mes pensées et apaiser mon mental

Écrire pour faire exemple

J’ai repris confiance en moi

p.42

p.43

Des sujets à foison…

Que disent les jeunes ?



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Gilles Ernoux

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LA RÉDACTION

100% BENEVOLE !



EDITO

PASSER AU SCAN-R DES VIES

ET SON TEMPS

Publiés les uns après les autres, les uns à côté des autres, les

témoignages de la jeunesse plurielle de 12 à 30 ans de la Fédération

Wallonie-Bruxelles nous offrent, chaque jour davantage, un fabuleux

récit sur les jeunes générations. Ces textes sont à découvrir sur

notre site internet et sur celui de nos partenaires.

L’histoire en train de s’écrire ne peut, en aucun cas, se limiter à la narration d’épisodes de la

vie quotidienne. Notre démarche est plus ambitieuse : elle veut également redonner confiance

aux jeunes dans leur capacité à prendre la parole et à être entendus. Elle veut encore valoriser

la singularité et l’intérêt de leur parcours personnel. Le jeune n’écrit donc pas pour lui-même,

un récit intime, mais il écrit pour être lu par le plus grand nombre possible.

Offrir aux 12 à 30 ans de prendre la plume et de s’installer confortablement pour raconter

à quoi ressemble notre époque, voilà le projet de Scan-R, avec et pour les jeunes. 250

jeunes, issus de toute la Fédération Wallonie-Bruxelles, ont, en 2019, accepté l’invitation

de journalistes et de professionnels de l’action sociale. La rédaction de Scan-R s’est donc

installée à une dizaine d’endroits ; elle y a proposé des ateliers de deux, trois, voire quatre

séances totalisant un minimum de six heures. Nos équipes, 100% bénévoles et non défrayées,

ont mené un formidable travail d’éducation permanente et d’écriture journalistique.

L’écoute active et la bienveillance ont été au cœur de ce dispositif médiatique innovant.

En discutant avec les jeunes, en déconstruisant leurs idées préconçues, nous les avons

accompagnés dans l’apprentissage de l’écriture en « je », nous les avons aidés à dire « Je suis ».

Leurs récits font sens pour eux, et plus largement pour leurs lecteurs. Ces textes éclairent, de

manière plus ou moins profonde, de façon grave, mais aussi, heureusement, humoristique,

notre époque et ses moments lourds, incertains et parfois, heureusement, burlesques. Nous

ne sommes ni travailleurs sociaux, ni éducateurs, ni psy-chologues-chiatres, nous sommes là

pour aider le jeune à se raconter, à s’exprimer et à écrire. Nous pensons que l’écriture permet de

prendre de la distance par rapport à soi, à son histoire. Nous sommes dans l’accompagnement,

pas dans la commande journalistique et ce qui importe, c’est ce que le jeune souhaite dire et non

ce qu’on souhaiterait lui faire dire.

Les jeunes nous parlent tant du climat que de leur rapport à la spiritualité, des difficultés

familiales, de l’expérience de la précarité ou encore de la vaste question de leur scolarité.

Nous rencontrons aussi souvent des jeunes qui se racontent pour aider les autres à les

comprendre et surtout, peut-être aussi, à nous comprendre.

Dans le climat actuel de défiance vis-à-vis de la politique et plus largement encore des

médias, Scan-R tente, à sa manière, avec une méthodologie propre, de recréer un lien de

confiance avec la démarche journalistique. Nos partenaires médiatiques, tels que La Libre

et la RTBF, attestent de cet intérêt et de la nécessité de créer de nouveaux ponts avec cet

univers, journalistique, qui semble étranger et souvent aussi hostile à toute cette jeunesse.

6

7



Enfin, ne l’oublions pas, Scan-R doit, et devra, encore et toujours, permettre aux jeunes de

se dévoiler sur des sujets dont ils sont acteurs ou témoins. La force de notre projet est de

les associer à des journalistes professionnels et de leur offrir une certaine visibilité via des

médias nationaux.

Ce travail avec la jeunesse s’inscrit à la frontière entre l’éducation aux médias et l’Aide à la

jeunesse, à travers un dispositif médiatique et journalistique spécifique et surtout innovant.

Chaque jeune a, selon nous, le droit à la parole et nous avons le devoir de lui en donner les

moyens. C’est notre mandat. Scan-R est donc plus qu’un projet médiatique, c’est avant tout un

véritable projet de prévention sociale et donc, de société.

FRANÇOIS NEMETH, Président de l’ASBL Scan-R.

LE FIL DE 2019

Il est 16h30, le 24 décembre 2019, lorsque nous voyons apparaitre sur le compte bancaire de

Scan-R un nombre à 5 chiffres. C’est Noël avant l’heure pour les amis de Scan-R. 2020 sonnera

l’heure de l’engagement de salariés : un.e coordinateur.trice, un.e animateur.trice et un.e

rédacteur.trice en chef.fe !

C’est la fête, mais aussi le point de départ d’un nouveau chapitre.

Flashback dans nos têtes…

Le 01 janvier 2019, notre association s’appelait encore La ZEP, La Zone d’Expression Prioritaire,

à l’instar de l’association française qui porte le même nom. Un hasard ? Non. Les fondateurs

de ce projet nous ont inspirés, conseillés et poussés à devenir ce que nous sommes

aujourd’hui. Quoique...

Le 09 mai 2019, La ZEP est devenue Scan-R. Un changement de nom, de paradigme aussi.

Cela nous paraissait une évidence. Au bout de quelques mois de contacts avec l’association

française, nous nous sentions déjà à l’étroit dans une appellation qui n’était pas la nôtre

et ne signifiait rien aux jeunes et moins jeunes Belges… Surtout, ce nom nous empêchait

d’exister véritablement à notre image. Après plusieurs interminables discussions d’avocats

entre la France et la Belgique, oui, vous ne le saviez sans doute pas, mais Scan-R est passé

par là, nous avons finalement décidé, sereinement et de commun accord, de prendre des

chemins différents. Cela nous a paru une opportunité formidable. Nous voulions notre

indépendance, car nous souhaitions voir refléter, dans notre dispositif médiatique innovant,

le vécu de la jeunesse francophone belge sous notre prisme, avec la diversité et la richesse

bien de chez nous comme parfois aussi avec la complexité de notre beau pays.

8

9



L’aventure Scan-R a donc été freinée dans son élan par ces longues discussions, et ce, durant

plusieurs mois. Et oui, autant de temps ! Le moral des troupes a en effet été impacté comme

la motivation et l’investissement des uns et des autres. L’équipe s’est renouvelée en partie.

Normal sans doute, nous ne savions pas où nous allions, mais nous avons tenu bon. Une

fois les obstacles enjambés, journalistes et professionnels de l’action sociale se sont mis au

boulot sans relâche. Les ateliers se sont multipliés. Une dizaine de rencontres, de minimum

six heures, se sont vite mises en place, et ce, dans les cinq provinces wallonnes et à Bruxelles.

En quelques mois, elles ont rassemblé plus d’une centaine de jeunes de 12 à 30 ans. Sans

oublier notre présence dans des festivités estivales, telles (que) le festival Lasemo à Enghien.

Nous n’avons jamais perdu de vue que chaque jeune avait droit à la parole et que nous nous

engagions à lui en donner les moyens. Et ces derniers, nous les avions reçus de la Fédération

Wallonie-Bruxelles depuis décembre 2018 : 8.000 euros.

Nous sommes allés en prison, en IPPJ, en hôpitaux psychiatriques, en maisons de jeunes,

au sein des communes,… Là où la jeunesse avait envie de s’exprimer, nous avons répondu

présents ! Comme nous l’espérions, ce travail avec la jeunesse s’est inscrit au fil des jours

à la frontière entre l’éducation aux médias et l’aide à la jeunesse à travers un dispositif

médiatique et journalistique spécifique, grâce à une méthodologie propre à Scan-R.

La fin de l’été 2019 approche. Nous nous rappelons que nous nous étions engagés auprès

de la Fédération Wallonie-Bruxelles, et en particulier envers le Centre de Ressources et

d’Appui du Réseau de prise en charge des extrémismes et des radicalismes violents de la

Fédération (CREA), à organiser avec 100 jeunes, avant la fin octobre, un moment d’échanges

et de confrontations d’idées, à travers l’écriture. En quelques jours, nous avons mis en place

notre premier grand « Laboratoire Social et Médiatique ». Il a eu lieu le 19 octobre 2019. Plus

question cette fois d’aller vers les jeunes, les jeunes sont venus à nous dans un lieu culturel

emblématique, tout juste inauguré : le Delta, à Namur.

Nous avons réussi ce pari presque inimaginable de rassembler une centaine de jeunes

de 12 à 30 ans ! Eh oui, le jour J, ils étaient présents, arrivés des quatre coins de la

Fédération Wallonie-Bruxelles. L’objectif de cet évènement était de dresser un panorama

inédit des idées et opinions de la jeunesse francophone de Belgique ! À nous, un

embryon de la jeunesse plurielle francophone est venu se raconter par écrit autour d’une

thématique choisie qui les concernait, les intéressait ou les passionnait. Pour alimenter

leur réflexion, Scan-R avait invité une trentaine de personnalités qui ont marqué la

Belgique les dernières années : Procureur fédéral, Directrice d’un musée, Directrice de

maison d’édition/ancienne ministre de la Culture française, scientifiques, explorateurs,

Secrétaire générale de syndicat, Présidente de fédération d’employeurs, Directeur de

ressources humaines, artistes, etc. Tous ont répondu présents. Ils ont témoigné de

leur parcours autour de grandes thématiques (Crises, climat, entreprenariat, sexualité,

migration, spiritualité et culture) chères aux jeunes. Ces dernières avaient été choisies

par les jeunes eux-mêmes, via des sondages durant nos différents ateliers.

Tout au long de cette journée extraordinaire pour Scan-R, une vingtaine de journalistes

professionnels (RTBF, La Libre, Nostalgie, LN24, l’Avenir, etc.) et d’animateurs bénévoles

ont accompagné les jeunes dans un grand travail d’écriture. Ces jeunes ont ensuite

été invités à partager leur texte avec les autres participants et avec des représentants

politiques, médiatiques, académiques ou encore institutionnels. La ministre de la

Jeunesse en Fédération Wallonie-Bruxelles était présente, ainsi qu’un représentant

des principaux partis politiques belges francophones. Durant une heure et demie, les

témoignages émouvants, drôles, crus, incroyables des jeunes se sont succédé au-devant

de la scène. Des artistes, tels Grandgeorges, Charlotte et Youssef Swatt’s se sont partagé

la scène pour rythmer cette restitution inédite durant laquelle tous les jeunes de la

Fédération Wallonie-Bruxelles qui le souhaitaient ont pu s’exprimer. Un plus pour nous,

non négligeable, la radio Vivacité (RTBF) a installé un studio dans les lieux et a retransmis

notre aventure en direct (02h00), un samedi après-midi (1ère radio en termes d’écoute

entre 16h00 et 18h00). Plusieurs médias locaux nous ont également couverts.

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Si nous accordons autant d’importance à cet évènement, c’est qu’il s’agit d’un

moment clé dans l’histoire de notre association. Ce jour-là, nous avons eu le

sentiment de commencer à exister sur la scène « politico-médiatico-sociale » de

Belgique francophone. Nous étions parvenus à convaincre, sans le lui demander

explicitement, la ministre de la Jeunesse de nous subventionner. Elle nous l’a promis en

quittant notre grand laboratoire social et médiatique. Personne ne savait, ni se doutait,

qu’elle voyait déjà Scan-R en Grand. Nous n’imaginions pas encore que nous allions

engager du personnel en 2020 et que ce projet ne serait plus une petite initiative

100% bénévole mais un véritable projet novateur qui se donnerait, quelques mois plus

tard, l’ambition de devenir un dispositif incontournable aux confins de l’éducation aux

médias et de l’Aide à la jeunesse, en Fédération Wallonie-Bruxelles.

Les semaines passent. Les rendez-vous et les échanges mails avec le cabinet de la

ministre de la Jeunesse, Valérie Glatigny, se suivent. Le dossier avance et semble se

concrétiser. Il ne restait plus que l’aval de l’inspection des finances, du ministre du

Budget et du Ministre-Président de la Fédération Wallonie-Bruxelles. Des formalités, nous

disait-on en off. Le 24 décembre 2019, l’argent était sur le compte ! Bref, nous devons

l’avouer, pendant les derniers mois de l’année 2019, démarches administratives et

formalités diverses nous ont quelque peu éloignés de cette jeunesse qui nous passionne.

Mais nous revoici plus forts et plus déterminés en 2020 !

Les fondateurs et bénévoles de Scan-R sont juste formidables. Let’s go 2020 !

BOOSTER SCAN-R

AVEC 8.000 EUROS !

En 2019, Scan-R était une structure 100% bénévole. Des journalistes et d’autres

professionnels de l’action sociale ont uni leurs forces, aux quatre coins de la Fédération

Wallonie-Bruxelles, pour rendre ce projet - un petit peu ambitieux pour être bénévole,

avouons-le - opérationnel sur le terrain.

Ayant toutefois pu compter sur un soutien de 8.000 euros de la Fédération Wallonie-

Bruxelles, nous avons pu développer notre site internet. Notre ASBLa alors commencé à

diffuser tant les témoignages des jeunes que nos outils de communication. Nous avons

également mis en place une journée de rencontre pour 100 jeunes Wallons et Bruxellois,

créant ainsi un premier grand laboratoire social et médiatique.

Ce soutien financier a été obtenu dans le cadre d’un appel à projets 2018 du Centre de

ressources du Réseau de prise en charge des extrémismes et des radicalismes violents

de la Fédération Wallonie-Bruxelles (CREA). Les projets devaient soutenir des actions de

prévention de la polarisation sociale tournées vers les jeunes et en particulier dans les

secteurs de l’enseignement, du sport et de l’éducation permanente.

Scan-R a rencontré le coordinateur du CREA, Patrick Liebermann, en octobre 2019.

Scan-R : Monsieur Liebermann, que représente, à vos yeux, le travail mené par notre

ASBLà travers la Fédération Wallonie-Bruxelles ?

M. Liebermann : L’idée de Scan-R, c’est de travailler sur la confiance des jeunes envers

les médias dans une démarche tout à fait innovante puisqu’il s’agit de faire travailler

les jeunes avec des journalistes. Et par là, de leur faire comprendre les choix et les

contraintes de la liberté et les limites d’un papier ou d’une production journalistique.

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FAIRE LE PARI DE L’ÉCRITURE

Scan-R : En quoi le projet Scan-R peut-il être considéré comme une action de prévention de

la polarisation sociale et entrer dans le champ de votre appel à projets ?

M. Liebermann : De quoi parle-t-on lorsqu’on fait référence à la polarisation sociale ?

Brièvement dit, il s’agit de renfermement sur soi et de rejet d’un certain nombre de valeurs ou

du scepticisme vis-à-vis de ces valeurs fondamentales pour assurer la cohésion sociale dans

une société démocratique. Dans le cadre de cet appel à projets, nous avons voulu soutenir

des associations, comme Scan-R, qui s’engageaient par des actions innovantes à prévenir ces

phénomènes de polarisation.

Scan-R : Et concrètement pourquoi Scan-R ?

M.Liebermann : Il est évident qu’à partir du moment où, d’une part, l’on n’a plus confiance

en l’information que donne le média et, d’autre part, qu’on n’a pas les moyens de développer

un esprit critique vis-à-vis des flux quotidiens d’informations via médias et réseaux sociaux,

on est un petit peu dégouté de la chose publique. Et donc, renforcer la compréhension

du traitement journalistique de l’information, comme le fait Scan-R, c’est aussi renforcer

la capacité des jeunes et des moins jeunes à adhérer à un certain nombre de valeurs qui

fondent nos sociétés démocratiques.

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S’APPRIVOISER

Quand nous avons lancé l’ASBL et que le projet est devenu réalité, nous avons parié, à la

lumière de nos amis français de la ZEP, que l’écriture permettait l’ouverture à soi-même et

l’ouverture aux autres.

Quand un jeune participe à un atelier, notre pédagogie lui permet de se questionner sur

son histoire, son parcours, de fréquenter ses zones d’ombre. Sur les 250 jeunes qui,

jusqu’ici, ont participé aux ateliers, ceux qui n’ont pas joué le jeu se comptent sur les

doigts d’une main.

Quand l’atelier se termine, ces jeunes sont plus constructifs, plus heureux et positifs

qu’avant ces quelques heures… Travaillant leur parcours à l’écrit, ils s’ouvrent de

nouvelles portes, et ce, même si leur quotidien est d’une grande souffrance.

Notre travail d’accompagnement, notre méthode de travail - sans cesse en cours

d’amélioration - permettent aux jeunes de réfléchir et d’inventer de nouveaux demains.

Notre pari, c’est celui que l’écriture est émancipatrice.

Quand un jeune écrit pour Scan-R, il sait que ce ne sera pas que pour lui, il sait que

d’autres découvriront sa réflexion. Nous lui offrons une tribune, un Speakers’ Corner.

Notre dispositif va donc plus loin que l’écriture puisque, souvent, elle se poursuit par la

publication. Cette publication permet à nos lecteurs et à ceux de nos médias partenaires

de découvrir les voix peu entendues de la jeunesse.

Six heures… Voilà le temps nécessaire pour créer un lien de confiance jeune-animateur.

Lors de chaque atelier, l’animateur et le journaliste découvrent un nouveau groupe, de

nouveaux jeunes avec leurs histoires, parcours, vécus, blessures, rêves et envies…

Nous avons donc deux fois trois heures pour les amener à se raconter, se livrer et à s’ouvrir

à nous qu’ils ne connaissent pas.

Dans un premier temps, nous brisons la glace ensemble : chacun se présente et très vite, une

animation dynamique est mise en place. Ce moment est précieux parce qu’il nous permet de

casser les codes et les usages scolaires ; nous créons alors une ambiance de jeu plutôt que

de travail, du moins c’est comme cela que les jeunes semblent le vivre. Rapidement, plusieurs

exercices d’écriture les amènent à réveiller leur imagination, à jouer avec les sens, à utiliser

des mots imposés. Les consignes sont : liberté totale d’écrire ce qu’ils veulent, liberté totale

de le partager ou non, liberté totale quant au respect de l’orthographe.

Dans un second temps, une fois ces exercices d’échauffement terminés, les jeunes vont être

amenés à trouver leur sujet à l’aide de divers outils pédagogiques pour finalement se lancer

dans la rédaction. C’est principalement à ce moment-là que les participants rentrent, avec

nous, dans une relation de confiance-confidence. En effet, c’est à ce moment-là qu’il nous

est possible de passer de manière individuelle auprès que chaque jeune pour l’encourager, le

lire, le questionner, le « challenger,… »

Ces allers-retours sont de réels moments d’échanges entre le jeune et l’animateur. Bien

souvent la discussion s’éloigne de leur texte. Et, sans être thérapeutes, nous les écoutons, les

questionnons.

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CONTRAINTES

ET OPPORTUNITÉS

Ce lien de confiance s’inscrit très logiquement dans une relation égalitaire, bienveillante, faite

d’écoute active et de mise en avant de leurs qualités intrinsèques comme de leur singularité.

La plus grande difficulté rencontrée dans les ateliers n’est ni orthographique ni syntaxique.

C’est de faire comprendre à nos participants qu’ils ont tous des choses à dire et que ce qu’ils

diront intéressera d’autres personnes. Souvent, nous entendons “Je n’ai rien à dire”, “Je ne

suis personne”, “Je ne sais rien faire”… À croire, parfois, que depuis bien longtemps, la parole

de ces jeunes a été bridée. Lorsqu’on dépasse cette étape du “Je n’ai rien à dire”, on trouve

souvent des récits posés, mesurés et justes.

Quand l’atelier se termine et qu’arrive l’évaluation finale, les participants remercient souvent

et disent, parfois, qu’ils ont, grâce à l’atelier, un peu repris confiance en eux, un peu repris du

poil de la bête…

DÉTECTER NOS PUBLICS AU SCAN-R

Comme nous l’observons sur le terrain et aimons le dire : il n’y a pas

qu’une seule jeunesse ! Nous parlons donc de la jeunesse plurielle.

Toutefois, nous ne souhaitons pas uniquement atteindre les jeunes

entre 12 et 30 ans. Nous avons aussi pour mission de faire entendre

leur voix dans et à travers toute la société. Nous nous efforçons donc

de toucher toutes les strates de la population… Un fameux défi, pour le

moins passionnant !

Au sein de Scan-R, nous distinguons, d’une part, les publics qui répondent à notre

proposition pédagogique et participent à nos ateliers et d’autre part, ceux qui vont

réceptionner, lire, découvrir, tenter de comprendre, analyser les témoignages des jeunes.

Tout d’abord, en 2019, nous avons rencontré des jeunes, beaucoup de jeunes, pour

cette première année d’activités sur le terrain. Des jeunes d’âges différents, de profils

différents, de parcours différents, d’attentes et peut-être aussi de besoins différents.

Tantôt, ils étaient hyper motivés à participer et, à d’autres endroits, contraints à être des

nôtres. À travers nos ateliers – en IPPJ, prisons, hôpitaux psychiatriques, MJ, SAS, Services

Jeunesses Communaux, etc. – nous avons donné la parole à tous ces jeunes en partant

du principe que peu importe où ils se trouvent dans la société, leurs âges, ils ont des

choses à dire, à raconter, à exprimer. Nous nous sommes donné le mandat de devenir ce

vecteur d’expression tant dans le fond – accompagnement de la construction du message,

déconstruction des idées préconçues sur soi et sur les autres, travail d’éducation aux

médias… via une pédagogie propre – mais aussi dans la forme en répercutant la parole

singulière de cette jeunesse plurielle au-delà des espaces propices à la réflexion, à

l’écriture et à l’écoute que sont nos ateliers.

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Si nous sommes les premiers témoins pour savoir que l’écriture chez les jeunes n’est souvent

pas leur passion première, nous constatons aussi la distanciation, par choix ou faute de

ressources, entre les jeunes et l’univers des médias. En ce sens, les jeunes vont-ils aller lire

la production des autres jeunes ? Nous ne le savons pas, mais nous émettons l’hypothèse

qu’ils ne le feront pas suffisamment. Pourtant, nous ne pouvons que croire que les récits des

uns et des autres pourraient être vecteurs d’émancipation, tant individuelle que collective.

Les jeunes peuvent se retrouver dans ces textes, à la fois singuliers et universels, et rebondir

par mimétisme et prise de conscience à travers les expériences des uns et des autres, plus ou

moins positives, réussies, et, in fine, partagées par d’autres jeunes. Nous devons donc jouer

sur la créativité pour tenter, coûte que coûte de les toucher en tant que publics multiples.

Scan-R ne s’arrête toutefois pas à cette jeunesse plurielle, en tout cas d’un point de vue de

la diffusion des témoignages de jeunes. L’ASBLest en effet convaincue, depuis ses débuts,

que les messages de ces jeunes générations doivent pouvoir être lus, entendus par d’autres

publics : les parents qui souvent ne comprennent pas, pas toujours ou plus leurs enfants. Les

décideurs politiques, parfois loin du terrain, qui pourraient ainsi se nourrir des expériences et

des vécus relatés par cette jeunesse pour faire des choix de société importants et, finalement,

voter des lois qui ont du sens et qui répondent aux attentes et surtout, le plus possible, aux

besoins de la jeunesse plurielle. Pour y parvenir, nous souhaitons également sensibiliser les

institutions, la société civile et les chercheurs qui font aussi le lien entre la société et les élus.

Nous souhaitons en effet qu’ils puissent faire le trait d’union entre la jeunesse et les autres

sphères de la société. C’est pour ces raisons qu’il nous parait essentiel de diffuser le contenu

des textes des jeunes dans les pages et sur le site internet de médias tels que La Libre et La

RTBF, et, pour ce dernier, également sur les supports tournés vers la jeunesse avec lesquels

nous travaillons au quotidien.

PAROLES DE JEUNES

ALICE : ÉCRIRE POUR STRUCTURER MES PENSÉES

ET APAISER MON MENTAL

J’ai toujours bien aimé écrire. Déjà petite, j’avais un journal intime où j’écrivais ce que je

faisais de mes journées. Maintenant, ça m’arrive régulièrement d’écrire lorsque je sens qu’il

se passe trop de choses dans ma tête. Ça me permet de structurer mes pensées et de les

‘déposer’ sur une feuille pour un peu apaiser mon mental. J’aime bien aussi réfléchir à une

thématique d’actualité ou de société, faire des recherches et écrire un petit résumé personnalisé

que je partage parfois à des proches qui sont intéressés. Le fait de l’écrire, ça m’éclaire

souvent sur certaines choses et j’ai plus de facilités à en parler après. J’aimerais bien de plus

en plus écrire pour les autres, mais je ne sais pas encore sous quel format, j’ai toujours peur

de passer pour la moralisatrice ou la fille qui pense tout savoir mieux que les autres. Le fait

d’écrire sur Scan-R, c’est un bon exercice sans trop de pression, car je ne sais pas qui le lira

et les lecteurs ne savent pas qui je suis. C’est aussi toujours intéressant d’avoir un retour de

l’équipe qui est plus expérimentée que nous.

Ouvrir les champs de diffusion des témoignages des jeunes, via les médias traditionnels,

colloques et autres dispositifs, est pour nous une priorité première. C’est une priorité pour

l’année 2020 où l’expérience Scan-R va se démultiplier.

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BENJAMIN : ÉCRIRE POUR FAIRE EXEMPLE

Difficile de savoir où nos pas nous conduisent, Scan-R n’est qu’une étape

parmi tant d’autres… Pour Benjamin qui se définit, au début de son

récit pour Scan-R, comme un « gamin de cité », il passera d’une face à

l’autre, de la destruction à la réparation, à la reconstruction. Après avoir

baigné dans une violente délinquance et être passé en IPPJ, il a décidé de

s’engager positivement pour le reste de sa vie. Scan-R l’a rencontré dans

un atelier alors qu’il réalisait son Service Citoyen.

Scan-R : Pourquoi était-ce important pour toi de raconter ton histoire?

Benjamin : Mon histoire, c’est malheureusement le quotidien de beaucoup de jeunes. Je

ne veux pas que mon histoire se répète. Je veux dire que d’autres jeunes prennent le même

chemin que moi. Comme je le raconte dans mon texte, à 13 ans, j’ai fait des conneries dont je

ne suis pas fier. À l’époque, j’étais dans une bande de copains. Avec eux, je me suis battu, j’ai

cassé des voitures et bien d’autres choses de « jeunes de cités ». Un jour tout a basculé.

J’ai été interrogé durant de longues heures par la police, ça n’en finissait pas. Je niais des faits

que je savais pourtant bien avoir commis. Je gardais la tête haute. C’est ce qu’on dit tous, pour

faire les durs, mais il faut dire, et c’est ça que j’ai voulu exprimer dire dans mon récit, que l’on

ne tient pas très longtemps face au juge. Ce que les gens ne savent généralement pas, et que

j’ai exprimé, ça a été véritablement le déclic. J’explique dans mon texte que j’ai été placé en

garde à vue et j’ai passé la nuit au poste. Je parle aussi de mon parcours en IPPJ et puis, je

termine positivement en disant que la page sombre de mon existence est aujourd’hui définitivement

tournée. Maintenant, je suis secouriste 112, animateur chez les scouts et producteur

de films dans une maison de jeunes. C’est ça, pour moi, la force de mon témoignage. Je veux

montrer que quand on veut, on peut changer le cours de son histoire et que j’y suis arrivé,

même si ce n’est pas facile tous les jours.

Scan-R : Qu’est-ce que cela t’a procuré de raconter ton histoire?

Benjamin : Je ne l’aurais jamais cru, mais cela m’a fait du bien. C’était une forme

de libération. Au début, j’étais très inquiet. L’écriture et tout, ce n’est pas trop mon

truc. Et puis, j’ai pris confiance au fil de l’atelier. Les journalistes étaient sympas et

à l’écoute. Je crois que cela a aidé. J’ai osé aussi aborder ma vie, toute ma vie, et des

questions personnelles.

Au début, c’était le brouillard. Je n’y voyais pas clair parce qu’il y a des choses que je

ne voulais moi-même pas accepter et donc pas à dévoiler. Petit à petit, j’ai osé.

J’ai écrit des mots et les animateurs m’ont aidé à faire des phrases. Je me suis

remémoré les moments les plus difficiles : les menottes, le cachot et puis, l’IPPJ…

que je compare dans mon texte à un camp de vacances, car le cadre n’était pas

très sévère. En racontant mon histoire, je me suis souvenu aussi avoir vu, pour la

première fois, ma mère pleurer. J’ai pris conscience que je devais me calmer. J’ai

ensuite dû expliquer ce que j’étais devenu quelques années après.

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Et finalement, j’ai pris conscience que ce n’est pas si mal. Comme j’ai dit dans mon

témoignage : « J’ai des projets ! ». J’ai surtout aussi un rêve : ouvrir une ASBLpour partager

avec d’autres jeunes ma passion pour la création de vidéos. Je suis fier finalement d’avoir

pu raconter mon histoire, car j’ai pris conscience que j’étais capable, moi aussi, d’écrire. J’ai

surtout vu, à ce moment-là, que j’avais repris ma vie en main tout en découvrant là où je

pouvais encore m’améliorer. C’est essentiel pour moi.

Scan-R : Était-ce facile pour toi de te confier comme tu l’as fait au cours d’un atelier de deux

jours?

Benjamin : Je n’aurais pas cru que ce serait aussi facile. Comme je disais, l’écriture ce

n’est pas mon truc et j’ai une histoire compliquée. Mais j’ai rencontré une équipe super, à

l’écoute et qui ne me jugeait pas. Je pouvais témoigner anonymement et être moi-même

finalement. C’était pour moi un moment assez rare dans mon histoire. Je ne sais plus son

nom, mais un journaliste de la RTBF m’a aidé à mettre des mots sur mon histoire, car au

départ, j’ai eu un blocage parce que je n’arrivais pas à m’exprimer, surtout par écrit. Je ne

te cache pas que j’étais à deux doigts de craquer, mais les journalistes ont été patients et

bienveillants. C’est rare. J’avais un peu honte par moment et surtout je ne savais pas par

où commencer. Il m’a dit d’écrire : « Je suis benjamin, j’ai 19 ans et j’habite Liège.

J’ai aujourd’hui envie de vous partager mon histoire. Mon histoire commence quand j’ai

13 ans... ». C’est vrai, cela a fonctionné. On a retiré cette longue phrase pour la publication

finale de l’article, mais ça m’a débloqué. L’atelier Scan-R, c’était une belle expérience.

J’ai appris à mettre mes sentiments sur le papier et à raconter une histoire que je pense

touchante. J’ai rencontré des journalistes très sympas qui m’ont donné envie d’évoluer et

d’avancer. J’aimerais peut-être rejoindre le projet, mais cela ne s’est pas encore fait….

M’MAH : J’AI REPRIS CONFIANCE EN MOI

M’mah nous raconte son expérience de la journée du 19 octobre

durant laquelle elle a participé à notre grand laboratoire social

et médiatique.

La journée a commencé tout doucement. Je ne savais pas vraiment à quoi m’attendre, mais

mon instinct me disait que j’allais m’éclater. Et je ne m’étais pas trompée. Ma journée a

été riche en rencontres et très instructive sur le plan personnel et sur l’étendue de mes

compétences. J’ai toujours, toujours, aimé écrire, mais pour une raison que j’ignore, je n’ai

jamais pu achever les textes sur lesquels je travaillais. Serait-ce le stress? Un manque de

confiance en moi? Un manque d’inspiration? Je ne peux me l’expliquer.

Ce que je peux dire c’est que Scan-R m’a offert un environnement dans lequel j’étais très

à l’aise. J’étais encadrée par des personnes extrêmement bienveillantes, qui m’ont mise

dans une confiance remarquable et qui m’ont guidée tout au long de l’écriture, tout en

m’offrant une liberté incroyable notamment à propos du sujet que je voulais aborder. Le

contexte était idéal pour trouver l’inspiration et affronter mes doutes. Dans ce sens, mon

expérience avec Scan-R a été plutôt libératrice. À la fin de l’atelier, je me suis dist: « Mais

oui, moi aussi je peux y arriver ! ».

Mon expérience a été enrichissante et inspirante; mes rencontres l’ont été tout autant.

Pendant la lecture des textes, à la fin de la journée, je me suis rendu compte que j’étais entourée

de gens pleins de talents et cela m’a réellement inspirée. Les sujets abordés étaient

divers. Ça allait d’un coup de gueule contre le sexisme au témoignage du parcours d’un

migrant. Non seulement leurs textes m’ont touchée, mais j’ai aussi pu me rendre compte

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que ma génération avait beaucoup à dire sur notre société et qu’on était tous ensemble

dans ce combat contre les injustices qui pouvaient y exister.

Cette journée, je ne l’oublierai jamais. Notamment parce qu’elle m’a ouvert une porte

que je pensais fermée pour encore longtemps. Voir mon texte être publié dans La Libre

Belgique était si inattendu ! Je pense que ma participation à la journée Scan-R et, ensuite,

la publication de mon texte dans un quotidien m’ont redonné une certaine confiance en

moi. J’ai également le sentiment d’avoir acquis une certaine légitimité d’être moi-même et

surtout la force d’atteindre mes objectifs personnels. C’est donc avec un coeur rempli de

gratitude que je vous dis : Merci!

PAROLES DE

JOURNALISTES

GUILLAUME : L’ÉCRITURE PRESQUE UNE RÉVÉLATION

Ce qui me plait dans les ateliers de Scan-R, c’est de voir certains jeunes

s’ouvrir, s’épanouir, au fur et à mesure de l’atelier. Parfois certains jeunes,

au début de l’atelier, ne veulent pas du tout écrire. Une phrase revient

d’ailleurs souvent : « Je n’ai rien à raconter ». Puis, petit à petit, avec les

exercices et les discussions, ils se mettent à écrire. Une fois la timidité

surmontée ou la méfiance mise de côté, le bruit des bavardages laisse

place au grattement des stylos. Parfois l’idée du texte (ou son angle

d’approche, comme nous apprenons au jeune à le découvrir, le décider),

ne vient pas directement. Il faut parfois repasser par la case discussion

pour affiner le sentiment, l’histoire ou l’idée que le jeune veut écrire, mais

on y parvient dans la plupart des cas. Pour certains, c’est presque une

révélation et je pense personnellement que l’on a tous quelque chose à

dire, qu’on soit jeune ou moins jeune.

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LOUISE : TRANSMETTRE LA PAROLE DES OUBLIÉS

Le projet de Scan-R a ceci d’original et de nécessaire qu’il s’agit de l’un des

rares si pas de l’unique dispositif dont disposent les jeunes de la Fédération

Wallonie-Bruxelles pour s’exprimer par l’écrit. Raconter sans frontière et

sans tabou un sujet choisi dans un cadre qui ne se veut pas trop formel.

Mais il faut parfois un peu d’aide pour libérer l’écriture de ces jeunes

qui n’ont pas nécessairement l’habitude de poser des mots sur ce qu’ils

ressentent et ainsi décrire leur vision du monde. Les accompagner dans

cette aventure et faire jaillir de leurs crayons, bics et stylos, des suites de

phrases qui racontent une histoire, parfois la leur, parfois pas : c’est ce défi

qui m’a poussée à rejoindre l’aventure Scan-R. Quoi de plus intéressant,

pour eux comme pour moi, de les accompagner dans la construction de

leurs textes, de répondre à leurs questions. À toutes leurs questions, sans

tabou de nouveau. Ces ateliers d’écriture, c’est du donnant-donnant. Les

soutenir dans leur projet, croire en leurs capacités à structurer leurs

pensées, à coucher sur le papier leurs idées et puis, à choisir les mots les

plus justes pour y arriver. Lors des différents ateliers d’écriture auxquels

j’ai pu participer en tant que journaliste, j’ai souvent été surprise par la

qualité des textes qui en sont ressortis, par les histoires racontées avec

brio par des jeunes qui, pour certains, n’avaient jamais eu l’occasion

de se prêter à l’exercice. Le projet Scan-R s’adresse à tous les jeunes,

mais va principalement à la rencontre de ceux qu’on a oubliés. Des

enfants et adolescents issus d’un milieu social plus fragile, ou qui sont

psychologiquement et émotionnellement instables. En bref, ceux dont on

ne parle jamais. Et c’est bien cela la plus belle force de Scan-R : mettre

enfin sur un piédestal et transmettre la parole des jeunes oubliés.

MARCEL LEROY : À L’ÉCOUTE DE GRANDS TÉMOINS

Rare, elle l’était, la rencontre qui s’est déroulée le samedi 19 octobre à Namur. C’était au Delta,

un bâtiment tout neuf voué à la culture, à l’éducation et aux échanges de points de vue. Il

pleuvait comme vache qui pisse, mais pas loin de cent jeunes étaient quand même au rendezvous,

avec les témoins devant leur parler de notre monde, selon leurs expériences respectives.

L’ASBL Scan-R, “Média d’expressions, individuelles et collectives, destiné aux jeunes en

Fédération Wallonie-Bruxelles”, avait demandé à des journalistes d’assister à un des ateliers

du jour, pour donner un coup de main aux jeunes devant écrire ensuite un texte.

Pour l’un des groupes, intitulé “Crises”, Marie-Hélène Ska, cheffe de file de la CSC; Christian

Panier, juriste, artiste, ancien magistrat et professeur ; Benoît Ramacker, porte-parole du

Centre de crise (fédéral) et Frédéric Van Leeuw, procureur fédéral, ont d’abord retracé leurs

parcours. En se prêtant à cet exercice, ces personnalités ont communiqué aux jeunes la

passion pour le fait de s’engager. De lutter pour une idée, un projet, un modèle de société, bref,

autrui. Les heures passèrent trop vite, vu l’ampleur des champs couverts par les témoignages.

L’essentiel était peut-être dans le ton. Sans familiarité ni hiérarchie, de manière simple,

humaine, comme on discuterait avec des copains, passant en revue des infos qui ont marqué

les esprits. Vint le moment où les témoins retournèrent à leurs activités, et celui, pour les

jeunes, d’écrire. D’où les inquiétudes tournant autour de l’interrogation: que dire aux autres,

qui n’ont pas eu la chance d’écouter?

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Ils étaient dans une salle avec vue sur la ville et les nuages lourds de drache, unis

dans leur volonté d’expression, en recourant à ces outils de base que sont le bic et

le carnet, et aussi un ordinateur portable. Dès la première lecture, quelque chose

se dégagea de l’ensemble des textes. Un fil rouge mettant en lumière, chez chaque

témoin, chez chaque jeune, la volonté de ne pas subir mais d’échanger pour étoffer

leurs connaissances, de chercher à comprendre pour s’impliquer. Peu importe la

manière, la démarche étant primordiale.

Une jeune femme a parlé de solidarité active au travers d’un service civil. Il faut donner

corps à ce grand projet qui permet à des gens d’horizons divers de se croiser. Un jeune

homme de Bruxelles, qui travaille dans la sécurité, a balancé un texte fort où la Terre

s’adresse aux humains. Passionnants, tous voyaient leurs ressentis, relayant ceux

recueillis durant la matinée, prendre forme. Avec un peu de recul, on voit bien que

ces adultes à qui ont été confiées de hautes responsabilités auront fait passer une

forme d’énergie à des jeunes en recherche de points de repère. Comme un grand

soleil balayant les nuages après la grisaille. (Texte à retrouver sur le blog de M.Leroy :

www.entreleslignes.be)

THÉRÈSE : SE REGARDER VIVRE

Écrire plus que quelques mots, même pas une phrase ?! Pour

beaucoup de jeunes, voilà une pratique oubliée en dehors du

travail scolaire. Et s’il s’agit de celui-ci, rédiger un texte n’est

guère un plaisir. Et pourtant, en atelier Scan-R, les jeunes

écrivent ! Les jeunes s’écrivent, se décrivent, en toute liberté.

Ils parlent d’eux en sachant que leurs textes pourront être

diffusés et donc lus. Voilà bien des différences avec le sujet

imposé qui sera lu par un unique prof, mais aussi corrigé

et noté. Difficile de se lancer les yeux fermés pour écrire à

propos de soi. Il faut d’abord s’arrêter, obligatoirement, se

donner du temps pour s’écouter, découvrir, se découvrir.

Et puis, comment dire, comment décrire ce vécu, ces

expériences ? Comment trouver les bons mots, les mots

justes ? Pour cela, Il faut prendre distance, se regarder vivre

d’un peu loin… Bien sûr, on peut se limiter à effleurer une

réalité, un sentiment… On peut aussi vouloir aller au fond,

décortiquer un souvenir, préciser une impression d’abord

floue ou retenir un sentiment fugitif… Et quand on y arrive,

on se comprend sans doute un peu mieux…Pour avancer

dans la vie, c’est un atout ! À mes yeux, ce recul, cette prise

de distance vis-à-vis du vécu offerte aux jeunes par l’écriture

est incontestablement un grand atout des ateliers Scan-R.

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ÉMILIE : SORTIR DE MA BULLE

“De notre fenêtre, on ne voit que les grillages. Et le sommet des

arbres. C’est tout. Sans jamais en voir le tronc”. Cette phrase, elle a

été prononcée par un des jeunes de l’atelier réalisé en IPPJ l’année

dernière. Elle m’a marquée et j’y repense très souvent. Peut-être

parce qu’elle est très concrète, et qu’elle m’a permis d’un peu mieux

comprendre la réalité de ces jeunes. Mais plus probablement, parce

qu’elle m’a rappelé que même lorsqu’on a l’impression de ne rien voir,

de ne rien vivre, on a des choses à raconter. Et ces jeunes, tout comme

ceux en décrochage scolaire que j’ai eu la chance de rencontrer lors

d’un autre atelier, en avaient des choses à raconter ! Des histoires,

des réalités, extrêmement touchantes, intéressantes et même

parfois très drôles. Des réalités, qui grâce aux ateliers, à leur texte,

mais surtout à leur bonne volonté, ont pu être partagées, d’abord

avec nous, pour mon plus grand plaisir, et puis avec nos lecteurs.

Cette phrase m’a aussi marquée, moi qui ai de nombreuses fenêtres,

parce que les ateliers réalisés avec Scan-R m’ont permis d’en ouvrir

bien d’autres... en moi ! Des fenêtres parfois insoupçonnées qui ont

vue sur de tout autres réalités.

Ces jeunes m’ont permis de sortir de ma bulle. J’espère, très

modestement, leur avoir permis d’en faire autant, au moins pour

quelques heures…

PAROLES DE

PARTENAIRES

Scan-R dans le journal !

"La Libre", à travers ses pages Débats, a débuté avec intérêt, en 2019, une collaboration

avec Scan-R. Une fois par mois dans le journal papier, et plus régulièrement sur LaLibre.be,

la rédaction propose donc à ses lecteurs des textes rédigés par des jeunes grâce à Scan-R.

Ceci répond à un souhait du journal d’ouvrir ses colonnes à des jeunes qui y sont peu

représentés et qui ont pourtant la grande capacité, à travers leurs mots et leurs attentions,

d’aider le lectorat à poser son regard sur des thématiques, des dynamiques, des sujets de

sociétés eux aussi peu évoqués. Les premiers textes publiés répondaient parfaitement à ce

souhait initial.

Bosco d’Otreppe. Journaliste à " La Libre", Responsable des pages " Débats”.

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Des décrocheurs

accrochent !

Chaque atelier est un véritable défi. Parfois, la jeunesse nous attend avec

impatience comme en IPPJ ou en prison, car les jeunes n’y ont rien de bien

passionnant pour s’occuper. Il y a ces autres lieux où les 12-30 ans nous ont

contactés et ont parfois dû attendre plusieurs semaines avant que notre

équipe puisse se libérer et mettre en place un atelier. Enfin, il y a ces jeunes

qui ne savent même pas que l’on va passer six heures avec eux et qui ne

sont pas motivés du tout, car l’écriture n’est pas du tout leur fort. C’est le

cas dans les SAS, les Services d’accrochage Scolaire. Rencontre avec Emilie

Dewaelheyns, enseignante au SAS Compas Format de Seraing.

Scan-R : Racontez-nous, comment s’est passé l’Atelier Scan-R au sein de votre SAS ?

Emilie Dewaelheyns : L’équipe Scan-R est venue deux matinées chez nous. Il y avait 7

jeunes de notre SAS en moyenne. Il y a toujours bien l’un ou l’autre absent... Pour Scan-R,

nous avons collaboré avec Thomas, un super formateur bénévole de l’association et

Thérèse une journaliste pensionnée, bienveillante avec tous nos jeunes. Le travail avec

l’ASBL Scan-R s’est très bien déroulé. La communication tant avant que pendant les

activités a été fluide et efficace.

Scan-R : Comment les jeunes ont-ils vécu l’atelier en compagnie de nos animateurs ?

Emilie Dewaelheyns : Thomas est une personne à l’écoute qui n’hésite pas à s’adapter en

fonction des besoins de chacun. En ce qui concerne les activités, les animateurs entrent

facilement en contact avec les jeunes et créent le lien rapidement ce qui permet un échange

optimal dans la confiance. Les activités variées ont permis aux jeunes de notre service de

s’échauffer afin de produire un écrit plus construit par la suite.

Scan-R : Le public d’un Service d’Accrochage Scolaire n’est pas, par essence, toujours des

plus faciles. Pourtant, vous vous êtes lancés dans l’aventure Scan-R…

Emilie Dewaelheyns : Le public du service d’accrochage scolaire de Seraing n’était malheureusement

pas toujours réceptif aux efforts de l’équipe de Scan-R, ce qui ne l’a pourtant

pas empêché de fournir un écrit final. N’était-ce pas le but ultime de chacun après tout ? Je

ne pense pas que ce manque de motivation était dû au travail des intervenants, mais plutôt à

un effet de groupe négatif. De plus, le manque de régularité de certains jeunes n’a pas permis

l’aboutissement de leur écrit qui semblait pourtant prometteur.

Scan-R : Comment avez-vous vécu cet atelier ? Et que retenez-vous de cette expérience ?

Emilie Dewaelheyns : Plutôt bien ! Je tiens également à souligner que l’équipe de Scan-R

n’hésite pas à valoriser les efforts des jeunes ainsi que leur écrit. Cela leur a permis de se

sentir grandis suite à ces deux journées d’atelier et d’avoir l’impression d’un travail accompli.

L’équipe du Service d’Accrochage Scolaire de Seraing n’hésitera pas à réitérer l’expérience

afin d’en faire profiter un maximum de jeunes.

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Un réel espace

d’expression

Un projet dans nos missions

Grâce au projet d’écriture, plusieurs axes ont pu être travaillés

avec les jeunes. D’une part, l’aspect « scolaire » a pu être

rencontré par le fait de poser un stylo sur une feuille ; d’écrire

tout simplement. En effet, nous accueillons en partie des

jeunes n’ayant plus aucune approche depuis quelques mois,

parfois quelques années, avec une structure scolaire. D’autre

part, l’aspect imagination et le lâcher prise que les jeunes ont

pu avoir grâce à l’écriture m’ont paru très intéressants.

Au départ, certains jeunes se montraient timides, parfois

pessimistes. Avec du temps et de l’accompagnement, ils ont pu

gagner de la confiance en eux et lâcher leur plume. Nous avons

pu observer certains d’entre eux prendre une certaine liberté

quant à une expression de leur histoire de vie. Pour d’autres, un

lâcher-prise dans l’écriture quant à un futur, un avenir.

Beaucoup de jeunes que nous rencontrons au sas aiment écrire

leurs émotions, leurs pensées, parfois difficiles à supporter.

Travailler avec Scan-R permet, en partie, à certains d’entre eux

de pouvoir s’exprimer davantage librement et de publier leurs

écrits ce qui amène une valorisation de leur travail. Les jeunes

ont à leur disposition un réel espace d’expression.

M. LAHAYE, éducatrice spécialisée Compas-Format Espace-Tremplin

(SAS Waremme)

PointCulture a eu la chance de participer à la journée Scan-R, appelée : le laboratoire social

et médiatique, au Delta en octobre 2019. Ce fut pour nous l’occasion de découvrir cette ASBL et

ses missions.

D’un point général, ce fut très agréable de voir le tout jeune Delta, envahi par de nombreux

jeunes, ce genre d’évènement est très vivifiant. En particulier, à PointCulture, nous avons

accueilli durant la matinée un groupe de discussion sur la thématique de la migration. Ce

choix de thématique avait tout son sens puisqu’il s’agissait aussi de la thématique d’année de

notre institution (Migrer).

Nous pouvons mettre en exergue la diversité des participants et des invités, ainsi que la

richesse des échanges d’expériences. PointCulture a filmé une bonne partie des discussions

afin de garder une trace de cette matinée. L’après-midi était consacré à la rédaction et

plusieurs jeunes studieux et appliqués ont pu profiter de notre lieu pour se consacrer à

l’écriture.

J’ai trouvé cette approche très intéressante, alliant partages et échanges, mélangeant les

publics et enfin, permettant la restitution de ces ateliers à travers un travail rédactionnel.

Je garde également un excellent souvenir de la clôture à la salle tambour avec de la musique

et des lectures, le tout dans une ambiance chaleureuse.

Ce genre d’évènement rentre parfaitement dans les missions que PointCulture souhaite

remplir et c’est avec plaisir que nous participerons à l’édition 2020 !

Stéphane MARTIN, responsable de Point Culture de Namur.

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Personne n’aurait soupçonné

l’aboutissement

L’atelier avec les journalistes de Scan-R durant deux matinées a été une expérience dont

personne n’aurait soupçonné l’aboutissement. Les jeunes se sont complètement ouverts et

ont parlé de choses très difficiles par rapport à leur vécu et leur vie en général. Une grande

confiance et un immense respect des uns par rapport aux autres ont été les maitres mots

durant les activités. Beaucoup ont parlé de véritables drames et nous étions stupéfaits de

voir à quel point les jeunes s’ouvraient pour parler de ce type de situation. Il y a eu des rires,

des larmes, mais surtout, beaucoup d’empathie de la part de chacun. Ce furent des moments

très forts qui ont aidé à consolider le groupe. Les journalistes ont su rapidement montrer

qu’ils étaient dignes de confiance et les jeunes ont rapidement été à l’aise pour s’exprimer

librement. La collaboration entre nos deux services s’est très bien passée et nous espérons

pouvoir continuer dans ce sens lors des divers projets à venir avec nos jeunes.

Baptiste REUTER - Travailleur de rue - Chaudfontaine (Vaux-sous-Chèvremont)

DES LIEUX

INHABITUELS

PRISONS, IPPJ

Et puis, il y a tous ces lieux improbables, où l’on découvre les codes et les usages comme en

IPPJ ou en Prisons, où nous avons appris à nos dépens qu’accepter une embrassade d’une

détenue, qui est sortie de cette expérience transformée, nous était formellement interdit.

Nous avons fait trembler, à cette occasion, les murs de la prison. Scan-R, ce n’est pas faire

n’importe quoi, mais nos équipes doivent pouvoir faire ce qu’elles veulent lors de ces ateliers.

À nous de trouver le juste équilibre. Nous avons passé de nombreuses heures, dans ce type de

structure, à baliser le cadre afin de s’assurer de ne pas mettre en danger les journalistes et les

animateurs tout en garantissant la liberté d’expression des jeunes participants. En effet, tout

ce qu’un jeune pourrait dire en atelier doit théoriquement figurer dans son dossier personnel,

y compris judiciaire. Ce n’est pas notre objectif.

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HÔPITAL PSYCHIATRIQUE

Nous vous proposons de découvrir maintenant un atelier dans un hôpital

psychiatrique, avec une dizaine de jeunes qui présentent des troubles

alimentaires. Pour nous, ce fut un atelier comme un autre, avec de nouveaux

jeunes face à nous. Là où un jeune a dit aux journalistes : « J’en peux plus

d’être perçue par ma famille comme une personne malade. À mes yeux, je suis

une future soignée ». Retour d’expérience par Vinciane Moeschler qui anime

des ateliers d’expression dans un service psychiatrique pour jeunes.

Deux journalistes (dont l’un ayant une formation de sociologue) sont venus

passer une journée en aout 2019 avec le groupe de jeunes, dans le but de

les faire écrire sur eux-mêmes, à partir de jeux, déclinés sur le thème : « Nos

histoires ont du sens ».

Après une brève introduction sur leur métier et les questions qui en ont

découlé, ils ont amené les jeunes à parler d’eux en lançant un dé en mousse,

de l’un à l’autre. Chacun devait alors répondre à des questions personnelles,

mais en rien intrusives. Les jeunes se sont bien amusés et ont pris plaisir à

cette première initiation.

Puis, progressivement, les deux animateurs les ont amenés à rédiger de petits

textes par exemple : présenter les activités qu’ils aiment faire, en y mettant un

intrus afin de le faire deviner aux autres jeunes.

Ensuite, ils sont passés au travail individuel d’écriture où chacun des

journalistes allait à la rencontre des jeunes pour leur donner des pistes

d’écriture. Finalement, et malgré les réticences de certains, ils ont tous

finalisé un texte.

Les jeunes ont été conquis, tant par l’animation que par le contact

respectueux des deux journalistes.

En fin d’activité, ceux-ci ont posé la question au groupe, à savoir lesquels

d’entre eux seraient intéressés par la publication de leurs textes sur les pages

web que la Libre Belgique et la RTBF mettent à la disponibilité de l’ASBL? Trois

jeunes se sont montrés partant.

Le principe de publication est pour l’ASBL, « de restaurer, légitimer et de

diffuser la parole des jeunes ».

Chaque texte reste anonyme. Si toutefois il y a trop d’indications

d’identification personnelle, celles-ci peuvent être modifiées. Les textes

sont publiés après que l’institution ait donné son accord (NDLR : c’était une

demande de l’équipe médicale de l’institution afin d’empêcher le jeune de

s’exprimer directement sur sa maladie et sa manière de la gérer. Ce qui a posé

beaucoup de questions à Scan-R) et que le rédacteur en chef de l’ASBL ait lui

aussi validé la publication.

De mon point de vue d’animatrice, ayant assisté à la journée, je dirais que

l’atelier s’est déroulé dans un respect total des jeunes présents et que ceux-ci

nous ont fait des retours positifs, allant dans ce sens.

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DES SUJETS

À FOISON...

De quoi parlent les jeunes ? Quelles sont les thématiques qui les interrogent, les

questionnent ?

Dans les différents ateliers, ce qui entraine le plus grand nombre de lignes, c’est

l’avenir, celui de la planète, qu’on nous promet difficile, celui de la famille, le

travail à venir, l’avenir personnel.

Un des angles pour parler de cet avenir, c’est l’amour et toutes les réalités

qu’il peut couvrir. Autre angle, celui de l’espoir d’un monde plus juste pour les

migrants, pour les femmes, pour les adolescent.e.s. Sujet récurrent, celui de la

spiritualité, l’importance de la religion, la place de la foi.

D’autres sujets, plus anecdotiques, sont parfois pointés par exemple, le rêve de

devenir une star ou un Youtuber connu...

Quels que soient les sujets abordés, l’important pour Scan-R est et reste de

partager les reflets multiples de toutes les jeunesses.

Que disent les jeunes ?

Pour vous mettre l’eau à la bouche, voici les chapeaux d’une dizaine de

textes publiés en 2019.

Il y a six ans, Wilfried a quitté le Cameroun. Il est venu en Belgique pour rejoindre

sa mère. Elle est arrivée en Europe, avant lui, pour sortir de la misère et trouver

un meilleur avenir. Wilfried se sent chargé d’une mission : s’occuper de ceux qui

sont restés au pays. C’est ce qui l’aide au quotidien pour passer au-dessus du

racisme, des discriminations.

WILFRIED, 16 ANS.

Regard blasé et paroles “cash”, Mélissa nous parle comme à un pote, tout en

nous faisant comprendre que la boss…. c’est elle ! Elle l’affirme et s’affirme

d’ailleurs : elle est adulte. Pas de quoi tromper tout le monde cependant.

Sous son maquillage, ses piercings et son attitude, son visage poupin pointe.

Un physique qui reflète son sentiment, sentiment d’être parfois prise entre

deux mondes : celui des responsabilités, le monde des adultes, et celui où

on l’infantilise. Comment se construire et grandir lorsque les fondations

s’effritent ? La solution ? Elle vient avec un logement à elle, un « chez soi ».

MELISSA, 16 ANS.

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Wema vient du Congo. Élisabeth vient d’Ouganda. Elles sont des MENA, des mineures étrangères

non accompagnées. Avec 85 autres filles, femmes et jeunes garçons, elles habitent dans un

Centre d’accueil pour demandeuses d’asile à Bruxelles. Une constance dans leur témoignage :

l’absolue importance de la famille, celle qu’on a laissée au pays, celle qu’on rêve. Elles confient

leurs espoirs, doutes et envies.

WEMA, 14 ANS, ÉLISABETH, 13 ANS.

Il y a des couronnes pour les reines, pour les rois. Pour les grands d’Angleterre et d’ailleurs, elle

est sertie de diamants, de pierres précieuses. Pour Moctezuma, souverain des Aztèques, elle

était à plumes. Pour le Pape, elle se fait tiare et ne sort plus du Vatican… Pour l’épiphanie, elle se

fait galette des Rois… Mais l’histoire de la couronne de M’mah est d’une tout autre dimension !

M’MAH, 21 ANS.

Après avoir consommé et vendu de la drogue dans les rues de Bruxelles, Nini a été arrêtée

et condamnée à une première peine de prison. Après, très précisément, 29 jours derrière les

barreaux, elle nous offre son témoignage.

NINI, 19 ANS.

Ce que les psys n’ont pas su réaliser avec Sismi, la nature, les animaux et son travail avec

les enfants s’en sont chargé. Il y a deux mois encore, Sismi était bourré de tocs, de stress et

d’angoisses. Aujourd’hui, c’est un jeune homme qui s’épanouit grâce à son engagement au

Service Citoyen.

SISMI, 17 ANS.

Après des années et des mois très compliqués, après une enfance vécue dans un climat

familial violent lié à l’alcoolisme de son père. Dylan retrouve une famille apaisée, mais

meurtrie par la maladie.

DYLAN, 16 ANS.

Zilan aime beaucoup la photographie. Quand elle passe du temps dans sa famille de

Turquie, elle aime prendre le temps de regarder tout ce qui se passe autour d’elle. Elle

nous emmène avec elle et nous propose de la suivre dans la confection d’une recette

typique de soupe au yaourt.

ZILAN, 25 ANS.

Dans ce texte, Sara nous parle porno et masturbation. Si cela devait choquer l’une

ou l’un, on l’invite à lire un autre article tout de suite ! Vu et su, ce qui se passe

ailleurs sur internet, nous estimons que cette expression intime, sur ce sujet qu’on

voile parfois de prude pudeur, est à la fois intéressante, rare, violente peut-être, mais

aussi précieuse.

SARA, 23 ANS.

Nana, c’est la « The Voice » de sa famille, de son quartier. Mais son manque de confiance

en elle fait qu’elle est persuadée que, jamais, elle ne pourra faire se retourner les célèbres

fauteuils rouges. Pourtant, tout pourrait encore changer…

NANA, 18 ANS.

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Toutes les mauvaises blagues, toutes les humiliations petites et grandes, il les a connues…

Sa rousseur aurait pu être un fardeau, aujourd’hui, Quentin se rend compte qu’elle a eu un

impact considérable sur son parcours !

QUENTIN, 20 ANS.

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LES PERSONNALITÉS

QUI SOUTIENNENT

SCAN-R

(De gauche à droite) Adrien Joveneau, Altay Manço, Benoît Ramacker, Bernard Guillemain, Bertrand

Piccard, Bosco d’Otreppe, Cécile Ghymers, Christian Panier, Dominique Bourg, Françoise Nyssen,

Frédéric Van Leeuw, Fred Gérand, GrandGeorge, Jean Jouzel, Laurence Tubiana, Marc Pecsteen de

Buytswerve, Marianne Streel, Marie-Hélène Ska, Marie–Suzanne Gilleman, Patrick Liebermann, Pierre

Verbeeren, Romain Troublé, Sebastien Libert, Valérie Glatigny, Youssef Swatt’s.

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