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Rapport d'activité Scan-R 2019

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BENJAMIN : ÉCRIRE POUR FAIRE EXEMPLE

Difficile de savoir où nos pas nous conduisent, Scan-R n’est qu’une étape

parmi tant d’autres… Pour Benjamin qui se définit, au début de son

récit pour Scan-R, comme un « gamin de cité », il passera d’une face à

l’autre, de la destruction à la réparation, à la reconstruction. Après avoir

baigné dans une violente délinquance et être passé en IPPJ, il a décidé de

s’engager positivement pour le reste de sa vie. Scan-R l’a rencontré dans

un atelier alors qu’il réalisait son Service Citoyen.

Scan-R : Pourquoi était-ce important pour toi de raconter ton histoire?

Benjamin : Mon histoire, c’est malheureusement le quotidien de beaucoup de jeunes. Je

ne veux pas que mon histoire se répète. Je veux dire que d’autres jeunes prennent le même

chemin que moi. Comme je le raconte dans mon texte, à 13 ans, j’ai fait des conneries dont je

ne suis pas fier. À l’époque, j’étais dans une bande de copains. Avec eux, je me suis battu, j’ai

cassé des voitures et bien d’autres choses de « jeunes de cités ». Un jour tout a basculé.

J’ai été interrogé durant de longues heures par la police, ça n’en finissait pas. Je niais des faits

que je savais pourtant bien avoir commis. Je gardais la tête haute. C’est ce qu’on dit tous, pour

faire les durs, mais il faut dire, et c’est ça que j’ai voulu exprimer dire dans mon récit, que l’on

ne tient pas très longtemps face au juge. Ce que les gens ne savent généralement pas, et que

j’ai exprimé, ça a été véritablement le déclic. J’explique dans mon texte que j’ai été placé en

garde à vue et j’ai passé la nuit au poste. Je parle aussi de mon parcours en IPPJ et puis, je

termine positivement en disant que la page sombre de mon existence est aujourd’hui définitivement

tournée. Maintenant, je suis secouriste 112, animateur chez les scouts et producteur

de films dans une maison de jeunes. C’est ça, pour moi, la force de mon témoignage. Je veux

montrer que quand on veut, on peut changer le cours de son histoire et que j’y suis arrivé,

même si ce n’est pas facile tous les jours.

Scan-R : Qu’est-ce que cela t’a procuré de raconter ton histoire?

Benjamin : Je ne l’aurais jamais cru, mais cela m’a fait du bien. C’était une forme

de libération. Au début, j’étais très inquiet. L’écriture et tout, ce n’est pas trop mon

truc. Et puis, j’ai pris confiance au fil de l’atelier. Les journalistes étaient sympas et

à l’écoute. Je crois que cela a aidé. J’ai osé aussi aborder ma vie, toute ma vie, et des

questions personnelles.

Au début, c’était le brouillard. Je n’y voyais pas clair parce qu’il y a des choses que je

ne voulais moi-même pas accepter et donc pas à dévoiler. Petit à petit, j’ai osé.

J’ai écrit des mots et les animateurs m’ont aidé à faire des phrases. Je me suis

remémoré les moments les plus difficiles : les menottes, le cachot et puis, l’IPPJ…

que je compare dans mon texte à un camp de vacances, car le cadre n’était pas

très sévère. En racontant mon histoire, je me suis souvenu aussi avoir vu, pour la

première fois, ma mère pleurer. J’ai pris conscience que je devais me calmer. J’ai

ensuite dû expliquer ce que j’étais devenu quelques années après.

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