LUX 306 - L'art de la lumière en muséographie
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PERSPECTIVES / INNOVATION
INNOVATION / PERSPECTIVES
© Signify
CONNECTIVITÉ ET MOBILITÉ
Le LiFi prend son envol
C’est une nouvelle avancée de Signify qui va faire date. Cette fois, dans le domaine des transports, secteur
où le géant hollandais cherche à déployer sa solution de communication par la lumière, Trulifi. L’objectif :
une connectivité continue en mobilité. D’où sa collaboration avec l’opérateur britannique Vodafone, qui vise
à associer le réseau 5G et le LiFi pour offrir aux voyageurs une connexion haut débit sans interruption
pendant leurs déplacements : dans le bus ou le train qui les mène à l’aéroport, dans l’aérogare en attendant
leur avion et à bord, pendant le vol.
Le LiFi à bord des avions,
des bus et des trains,
permettra aux passagers
de profiter d’une
connexion rapide, stable
et sécurisée, insensible
aux déplacements
et à la vitesse, ce que
le WiFi et le réseau 4G
ne permettent pas.
38 LUX 306
En octobre dernier, Signify a signé un partenariat de deux ans avec
Latécoère. L’équipementier aéronautique va proposer Trulifi aux
compagnies aériennes et se dit confiant dans le succès de cette solution
« parce qu’elle est portée par un leader mondial, capable de faire
entrer une technologie dans le quotidien et d’être en capacité de la faire
évoluer ». Le premier avion équipé de Trulifi est prévu fin 2020, avec
Air France. Parallèlement à cette entrée dans l’aéronautique, un projet
pilote est à l’étude avec l’équipementier italien Ellamp SpA pour
l’intégrer dans des bus et des trains.
À ce stade, il s’agit d’un réseau intranet avec des contenus média hébergés
sur un serveur local embarqué, de quoi garantir la connexion
même si le bus passe sous un tunnel ou si l’avion survole des zones
non couvertes par les radiofréquences, comme les zones militaires.
Les échanges de ce serveur avec l’extérieur seront assurés soit par antenne
satellite soit par antenne ATG (Air-to-Ground), avec des réseaux
séparés pour les informations liées au transport – sécurité oblige – et
celles destinées aux voyageurs. D’ici trois à cinq ans, selon Latécoère,
les passagers pourront connecter leurs terminaux personnels et bénéficier
d’une connexion à Internet sans subir l’extrême lenteur et
les latences actuelles.
DES SERVICES EN PLUS, DU POIDS EN MOINS
Concrètement, chaque siège passager disposera d’une lampe LED
équipée d’un capteur IR pour pouvoir se connecter sans que la
«
Le LiFi fait appel à la fibre
optique et réduit le câblage
dans les avions. Un atout
dans ce secteur où tout
»
est fait pour alléger les
appareils afin de moins
consommer de carburant.
lampe soit obligatoirement allumée. Le point
d’accès (« dongle ») sera positionné dans l’appui-tête,
et l’écran, intégré dans le dossier
du fauteuil. L’architecture a été pensée pour
fournir un point de connexion LiFi « en visibilité
directe » : chaque passager aura un réseau
LiFi individualisé et sécurisé. Grâce à cette
technologie, le voyageur pourra adapter le
confort (niveau de l’éclairage et de la climatisation),
commander de quoi se restaurer,
profiter d’une expérience immersive avec
des lunettes 3D ou de Netflix pour visionner
un film en 4K, ou encore, participer à un
jeu vidéo avec d’autres passagers… avec une
connexion rapide, stable, sécurisée et insensible
aux déplacements.
Au-delà de l’atout concurrentiel qu’il va apporter
aux compagnies de transport, le LiFi
présente un autre avantage : il fait appel à
la fibre optique et réduit significativement
le câblage dans les avions. Un atout majeur
dans ce secteur où tout est fait pour alléger
les appareils afin de moins consommer de
carburant.
Pour finir, que le système Trulifi n’est pas basé
sur la norme de l’IEEE 1 , mais sur sa « concurrente
», celle de l’ITU G.9991 2 . Pour autant,
Michel Germe, à la tête de la division LiFi
chez Signify, l’assure : « Ce système est ouvert
et évolutif ; il n’y aura pas de problème d’interopérabilité
avec le standard LiFi qui sera défini et
doit être publié en 2021. » Pascale Renou
1. ITU : International Telecommunication Union
2. Institute of Electrical and Electronics Engineers
© Osram
De nouvelles interfaces
comme Dexal, d’Osram ;
Sensor Ready (« SR »), de
Signify, ou encore po4a,
de Tridonic, reposent
sur une technologie
de communication
sans fil comme Zigbee
ou Bluetooth mesh
et le protocole Dali.
Les drivers, luminaires
et capteurs intégrés
disposant de ce type
de technologie peuvent
être tous interconnectés
pour former un réseau
« indépendant ». Très
pratique en rénovation
pour faire évoluer une
installation on/off vers
du smart lighting sans
câble de communication
ou de passerelles
supplémentaires.
Paramétrage et contrôle
commande s’effectuent
généralement via une
appli mobile.
DRIVERS LED
Toujours plus de connectivité
et de fonctionnalités
En février dernier, La Lettre Lux 1 portait sur les drivers et plus particulièrement
sur l’évolution électrique de cet équipement considéré par certains comme « le maillon
faible » d’un système d’éclairage LED. Si des progrès ont été faits par les industriels pour
améliorer sa robustesse et sa fiabilité, c’est au niveau de ses capacités fonctionnelles
que son évolution est la plus spectaculaire, grâce en particulier à la connectivité.
En dehors de quelques rares points techniques (effet flicker, capacité
de gradation, compatibilité avec l’installation), il semble que
la technologie des drivers ne suscite guère d’intérêt, surtout en éclairage
intérieur tertiaire, où l’enjeu de sécurité lié aux contraintes de
l’environnement de fonctionnement est moindre comparé à l’éclairage
extérieur. Pourtant, des avancées ont particulièrement favorisé l’évolution
de cet appareillage qui mérite une meilleure attention car elles
en font bien plus qu’un simple « gestionnaire » de courant. Sa technologie
avancée lui confère aujourd’hui une intelligence qui ouvre de
nouvelles perspectives dans l’approche d’un projet d’éclairage.
L’EFFET BOOSTER DU DALI-2 ET D4I
Le Dali est un élément clé de cette progression. Ce protocole dédié
à l’éclairage permet depuis plus de 20 ans de collecter des informations
et d’envoyer des consignes de pilotage au driver qui se charge
de les appliquer. En 2015, l’arrivée du Dali-2 a apporté deux changements
significatifs :
- la certification tierce partie des composants : jusqu’à présent, la
conformité d’un driver Dali reposait sur une autodéclaration du
«
Un driver D4i est
capable de fournir
les 16 V nécessaires
au fonctionnement
du Dali, avec, en sortie,
55 mA a minima.
Consommant 2 mA,
il peut donc alimenter
le luminaire LED dans
»
lequel il est installé
et un ou plusieurs
capteurs intégrés.
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