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Haiti Liberte 16 Septembre 2020

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Vol 14 # 11 • Du <strong>16</strong> au 22 <strong>Septembre</strong> <strong>2020</strong><br />

LES POLICIERS DE FANTÔME<br />

509 À L’ŒUVRE<br />

Chapo ba pou<br />

Osaka<br />

Page 6<br />

The Battle for Barbancourt<br />

Inside the Family Fight to Control<br />

<strong>Haiti</strong>’s Cherished Brand<br />

Page 9<br />

Manifestation<br />

étudiante<br />

Page 7<br />

Les policiers du groupe Fantôme 509 à motos et armes aux poings<br />

ARRESTATION DE<br />

VILPIQUE DUNÈS<br />

Voir page 3<br />

Mexique : Un<br />

séisme politique<br />

ébranle la structure<br />

politique<br />

Page 10<br />

Voir page 3<br />

Etats-Unis : Les<br />

multinationales<br />

font appel aux<br />

experts<br />

du<br />

renseignement<br />

pour<br />

attaquer les<br />

syndicats<br />

Vilpique Dunès serait un employé du palais national, est-cela qui a forcé le commissaire du gouvernement,<br />

Me Ducarmel Gabriel à déclarer « même s’il travaillait au ciel, nous l’arrêterions. C’est zéro tolérance<br />

dans le cadre de cette enquête. »<br />

Page 17


Editorial<br />

Le sens d’un anniversaire<br />

HAITI<br />

1583 Albany Ave<br />

Brooklyn, NY 11210<br />

Tel: 718-421-0<strong>16</strong>2<br />

Fax: 718-421-3471<br />

3, 2ème Impasse Lavaud<br />

Port-au-Prince, <strong>Haiti</strong><br />

LIBERTÉ<br />

Par Berthony Dupont<br />

Dimanche 20 <strong>Septembre</strong> <strong>2020</strong>. Une journée qui ne sera pas<br />

différente des autres, sauf que ce jour-là ramènera le 262ème<br />

anniversaire de naissance de Jean-Jacques Dessalines, le Grand,<br />

le Fondateur de nation, le révolutionnaire, l’avant-gardiste de<br />

l’héroïque révolution haïtienne de 1804 anti-esclavagiste et<br />

anticoloniale qui a conduit les esclaves de Saint-Domingue à<br />

l’indépendance.<br />

Quel sens donner à cet anniversaire, quand le pays qu’il<br />

nous a légué, soyons clairs, vit encore dans un long cauchemar<br />

politique tout en s’enfonçant dans des ténèbres de malheur<br />

? Les forces rétrogrades de la classe dominante, héritières des<br />

traitres et criminels qui avaient accepté de concocter le parricide<br />

de Pont-Rouge pour sauvegarder leurs privilèges, détiennent<br />

encore le pouvoir et continuent à nous imposer des gouvernements<br />

illégitimes, arrogants, immoraux, incompétents et antipopulaires<br />

pour leur faciliter la tâche de continuer non seulement<br />

à piller, dilapider les richesses et ressources du pays mais à le<br />

déstabiliser au profit des puissances dominantes internationales.<br />

Présentement, le gouvernement en place comme beaucoup<br />

d’autres avant lui ont préféré asseoir leur pouvoir sur<br />

deux mythes pour combattre les masses populaires : celui de la<br />

domination coloniale par les grandes puissances impérialistes<br />

et une alliance entre les deux forces locales d’anti-changement<br />

: les grands propriétaires fonciers féodaux et la bourgeoisie financière<br />

import-export.<br />

C’est dans ce contexte de cauchemar que ce gouvernement<br />

détenteur d’un record d’échecs politiques, par son imposture<br />

fondamentale a provoqué plus de questions que d’apporter de<br />

réponses au pays. Il est le fruit d’un système sans projets fondamentaux<br />

et qui ne fait que privilégier davantage l’éphémère<br />

par rapport au durable.<br />

Son palmarès laisse à désirer puisque l’autorité de l’Etat ne<br />

cesse de décliner alors que son irresponsabilité est en hausse.<br />

C’est le comble du désespoir, de l’angoisse et des déchirements<br />

du cœur dans tous les quartiers populaires.<br />

L’exploitation et l’oppression du peuple par l’impérialisme<br />

en accord concerté avec ces cliques gouvernantes ont atteint<br />

leur paroxysme.<br />

Tous les projets de ces gouvernements fantoches, valets<br />

des puissances impérialistes sont contraire à l’idéal Dessalinien<br />

et ce sont leurs agressions qui se multiplient et enfoncent le<br />

pays dans l’incertitude et le doute.<br />

Ce n’est là un secret pour personne, c’est en optant résolument<br />

pour la voie capitaliste et en coopérant étroitement avec<br />

l’impérialisme que les dirigeants du pays, fiers d’être des valets<br />

soumis, des laquais serviles, des courroies de transmission<br />

veules se sont donnés les instruments de sous-développé qu’ils<br />

affichent au pays, trahissant par là l’idéal Dessalinien..<br />

Dessalines, vous avez déclaré le 28 Avril 1804 : « J’ai<br />

vengé l’Amérique » pour signifier que la libération d’Haïti est<br />

celle de toute l’Amérique. Dans cette optique, vous aviez initié<br />

un bel exemple de solidarité qui a abouti à la libération de la<br />

Grande Colombie, ce projet de Francisco Miranda repris avec<br />

succès par Pétion et Bolivar et qui a réussi à galvaniser des<br />

masses de l’Amérique latine jusqu’à éliminer les régimes esclavagistes.<br />

Aujourd’hui les oligarques haïtiens se comportent en bourreau<br />

de ce pays frère, le Venezuela, une façon d’effacer toutes<br />

vos prouesses, tout ce que vous aviez entrepris pour faire de<br />

nous une puissante force révolutionnaire qui pulvérisa le bras<br />

militaire esclavagiste de Napoléon, et qui forgea une terre de<br />

liberté pour tous les opprimés.<br />

En ce qui concerne les masses défavorisées du pays qui luttent<br />

pour un changement radical, les élections et les transitions<br />

à n’en plus finir ne changeront en rien à la réalité du complot<br />

que les dirigeants ont toujours tramé sur le dos du peuple. Le<br />

problème de fond a toujours été escamoté à savoir : c’est tout<br />

le système d’exploitation, pièce maitresse du capitalisme qui y<br />

règne et dont on doit se débarrasser de façon à transformer l’appareil<br />

d’État.<br />

Le sens de cet anniversaire devrait mener à nous défaire<br />

d’un long cauchemar qui nous étreint. Mais y arriver ne se réalisera<br />

pas du jour au lendemain. Le moment viendra où les masses<br />

défavorisées des ghettos, prendront toutes leurs responsabilités<br />

pour recouvrer tous leurs droits dont elles ont été spoliées.<br />

Nous ne sortirons jamais de ce long cauchemar que lorsque<br />

les principes dessaliniens caractérisés par une conviction révolutionnaire<br />

sincère et profonde serviront de modèle. Car Dessalines<br />

fut homme du refus, d’organisation, de l’ordre, du courage,<br />

de l’unité des masses, défenseur de l’intégrité nationale,<br />

parangon revendicateur des droits à l’égalité, internationaliste<br />

et héros de l’anti-colonialime.<br />

Comme ils sont nombreux ceux qui se réclament du libérateur,<br />

uniquement pour créer la confusion puisqu’ils sont pour la<br />

plupart des corrompus, des réformistes, des collabos, des vassaux<br />

au service de l’ennemi de classe, il convient alors nécessaire<br />

de redire : ils ne sont qu’une toile d’araignée tissée pour<br />

retenir dans leurs mailles la marche ascensionnelle du peuple,<br />

aider ainsi le camp impérialiste adversaire des masses et du pays<br />

de façon à faciliter les riches à devenir plus riches et faire en<br />

sorte que les pauvres deviennent plus pauvres.<br />

La voie dessalinienne est de passer de la phase du spontanéisme<br />

émotionnel à celle de l’organisation sous une direction<br />

politique homogène, honnête, conséquente, sérieuse et légitime<br />

de sorte que les exploités du pays, ouvriers, paysans, chômeurs,<br />

sans-logis développent une conscience de classe pour qu’enfin<br />

nous arrivions à démasquer les fossoyeurs, dans l’espoir de ne<br />

plus avoir de mercenaires, de trafiquants et de bandits légaux<br />

à la tête du pays. C’est là le sens de célébrer l’anniversaire du<br />

fondateur de la nation.<br />

Encore une fois : Longue vie et Bon Anniversaire à notre<br />

Empereur Jean-Jacques Dessalines ! Que vive la mémoire de ce<br />

grand et immortel révolutionnaire !<br />

Email :<br />

editor@haitiliberte.com<br />

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www.haitiliberte.com<br />

DIRECTEUR<br />

Berthony Dupont<br />

RÉDACTEUR EN CHEF<br />

Dr. Frantz Latour<br />

RÉDACTION<br />

Berthony Dupont<br />

Wiener Kerns Fleurimond<br />

Kim Ives<br />

Frantz Latour<br />

Guy Roumer<br />

CORRESPONDANTS<br />

EN HAITI<br />

Daniel Tercier<br />

Bissainthe Anneseau<br />

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Marie-Célie Agnant<br />

J. Fatal Piard<br />

Catherine Charlemagne<br />

Pierre L. Florestal<br />

Yves Camille<br />

Jacques Elie Leblanc<br />

Roger Leduc<br />

Claudel C. Loiseau<br />

Henriot Dorcent<br />

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Jackson Rateau<br />

Eddy Toussaint<br />

Ray Laforest<br />

Edmond Bertin<br />

Robert Garoute<br />

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2 <strong>Haiti</strong> Liberté/<strong>Haiti</strong>an Times<br />

Vol 14 # 11 • Du <strong>16</strong> au 22 <strong>Septembre</strong> <strong>2020</strong>


A Travers <strong>Haiti</strong><br />

Arrestation de Vilpique Dunès<br />

Par Marie Laurette Numa<br />

C<br />

’est au cours d’une conférence de<br />

presse dans le cadre de l’enquête<br />

sur l’assassinat du Bâtonnier Monferrier<br />

Dorval que le commissaire du<br />

gouvernement de Port-au-Prince, Me<br />

Ducarmel Gabriel a annoncé qu’un certain<br />

Vilpique Dunès a été mis sous les<br />

verrous par la police haïtienne. « Nous<br />

Mackender Fils-Aimé<br />

avons recueilli des témoignages qui<br />

nous ont permis de mettre la main au<br />

collet du nommé Vilpique Dunès dans<br />

l’après-midi du jeudi 10 septembre<br />

<strong>2020</strong>, à Delmas 75 » a-t-il fait savoir.<br />

Dunès serait en quelque sorte<br />

le présumé auteur de cet assassinat et<br />

selon le chef du parquet près le tribunal<br />

de première instance de Port-au-Prince<br />

c’est « un pas très important vers<br />

l’aboutissement de l’enquête qui vient<br />

d’être franchi avec l’arrestation de<br />

Vilpique Dunès. Grâce aux nouveaux<br />

éléments d’information, il sera moins<br />

difficile d’identifier ceux qui ont pris<br />

part à ce crime odieux »<br />

Vilpique Dunès<br />

Le Commissaire a révélé que le<br />

soir même de l’assassinat du Bâtonnier,<br />

l’un des bras armés de Vilpique Dunès,<br />

en la personne de Alex surnommé<br />

« Black », a été abattu à Juvénat vers les<br />

huit heures du soir.<br />

Cela signifie, selon les révélations<br />

du commissaire Ducarmel Gabriel, que<br />

le présumé auteur matériel de l’assassinat<br />

de Me Monferrier Dorval, « Black »<br />

aurait été lui aussi assassiné pour couvrir<br />

la piste. Mais qui a assassiné le présumé<br />

assassin, est-ce le présumé auteur<br />

intellectuel qu’on a vraiment arrêté ou<br />

le sous-présumé auteur ?<br />

Cependant, d’après le journaliste<br />

Garry Pierre Paul Charles de Scoop Fm,<br />

l’assassinat du nommé Black n’a rien à<br />

voir selon des témoignages des riverains<br />

avec la mort du Bâtonnier, puisque son<br />

assassinat est survenu juste après une<br />

altercation dans un match de football<br />

où il (Black) a tiré quelqu’un au pied<br />

et plus tard les partisans de celui qu’il<br />

avait tiré au pied ont mis fin à sa vie.<br />

Deux situations totalement opposées et<br />

pourtant le gouvernement semble utiliser<br />

la mort de Black pour sans doute<br />

cacher la vraie piste.<br />

Selon d’autres rumeurs Vilpique<br />

Dunès serait un employé du palais<br />

national, est-cela qui a forcé le commissaire<br />

du gouvernement de Port-au-<br />

Prince, Me Ducarmel Gabriel à déclarer<br />

« même s’il travaillait au ciel, nous<br />

l’arrêterions. C’est zéro tolérance dans<br />

le cadre de cette enquête. »<br />

Le ministre de la Justice et de la<br />

Sécurité publique Rockfeller Vincent,<br />

lui-même s’enfile dans la même lignée<br />

en déclarant : « Le ministre de la Justice,<br />

de concert avec la DCPJ, remonte<br />

les filières. Si cela doit arriver chez<br />

nous, nous l’accepterons. S’il doit arriver<br />

à la résidence du Premier ministre<br />

et au Palais national, le peuple aura<br />

Les 5 policiers des Unités Départementales de Maintien de l’Ordre<br />

(UDMO)<br />

des résultats satisfaisants. Tous ceux<br />

qui sont impliqués de près ou de loin<br />

dans l’assassinat du bâtonnier Dorval,<br />

y ap rive sou yo kanmenm. Personne<br />

ne sera épargné »<br />

Toujours dans le cadre de cette<br />

enquête déjà cousue de fil blanc 5 policiers<br />

des Unités Départementales de<br />

Maintien de l’Ordre (UDMO), qui faisaient<br />

la garde à la maison du Bâtonnier<br />

après son assassinat ont été incarcérés<br />

au Pénitencier national sur ordre du<br />

commissaire du gouvernement, Me<br />

Ducarmel Gabriel. Suite à leur incarcération,<br />

le groupe policier identifié comme<br />

Fantôme 509 a, samedi matin, saccagé<br />

la capitale en solidarité avec leurs<br />

collègues tout en exigeant leur libération<br />

immédiate.<br />

Faisant d’une pierre deux coups,<br />

les policiers ordonnent également la<br />

libération du policier national Jean Pascal<br />

Alexandre, qui fait partie du Bureau<br />

de lutte contre le trafic des stupéfiants<br />

(Blts), incarcéré à la prison civile de<br />

Port-au-Prince, depuis le 14 mai <strong>2020</strong>,<br />

sous l’accusation d’ « assassinat, actes<br />

de vandalisme, de destruction de biens<br />

publics, d’atteinte à la sûreté de l’État »<br />

Pris de panique, le Premier ministre<br />

Jouthe Joseph sur les ondes de<br />

Signal FM sollicite la paix dans la capitale<br />

et a également fait savoir qu’il<br />

vient d’ordonner la libération des 5 qui<br />

sont : Mackenson Cléus, Dodley Pierre,<br />

Markenson Prévil, Angou M. Orcel et<br />

Sénèque Jean-Louis. Selon lui « ces policiers,<br />

en aucun cas, ne sont impliqués<br />

dans l’assassinat de Me Dorval […]<br />

s’ils ont commis des fautes administratives,<br />

ils doivent répondre devant<br />

l’inspection générale, ils devront être<br />

transférés du pénitencier national<br />

à l’IGPNH pour être placés en isolement<br />

»<br />

Suite à cette décision, Me Ducarmel<br />

Gabriel, Commissaire du Gouvernement<br />

de Port-au-Prince s’est vu<br />

obligé de faire marche arrière en libérant<br />

les policiers le jour même pour essayer<br />

de calmer les mouvements de protestations<br />

violentes des policiers liés au<br />

groupe Fantôme 509.<br />

Ce faux pas des acteurs de la<br />

Justice, a permis à Renan Hédouville,<br />

directeur de l’Office de la Protection du<br />

Citoyen (OPC) dans un communiqué<br />

daté du 13 septembre <strong>2020</strong> d’exprimer<br />

« ses inquiétudes à l’endroit des actes<br />

de violence enregistrés dans la matinée<br />

du samedi du 12 <strong>Septembre</strong> <strong>2020</strong> qui<br />

ont non seulement provoqué de nombreux<br />

dégâts matériels dont l’incendie<br />

de plusieurs véhicules de l’Administration<br />

Publique mais aussi paralysé les<br />

activités dans plusieurs zones ».<br />

L’Office de la Protection du Citoyen<br />

« condamne l’attitude du Commissaire<br />

du Gouvernement de Port-auprince,<br />

Me Gabriel Ducarmel, qui, selon<br />

lui, n’a pas fait preuve de professionnalisme<br />

dans le traitement de ce dossier en<br />

n’ayant pas eu la perspicacité de transférer<br />

celui-ci au cabinet d’instruction et<br />

en décidant de décerner des mandats de<br />

dépôt à l’encontre des policiers ayant<br />

commis une faute administrative. Il<br />

en profite également pour remettre en<br />

cause le fonctionnement de la Justice<br />

tout en indexant particulièrement le<br />

titulaire du Ministère en la personne de<br />

Rockfeller Vincent.<br />

Le Barreau de Port-au-Prince<br />

pour sa part ne voie pas d’un bon œil<br />

les réactions du Premier ministre et Protecteur<br />

du citoyen. Ainsi, dans une note<br />

« Le conseil de l’ordre proteste de façon<br />

la plus énergique contre l’intrusion du<br />

Premier Ministre, Joseph JOUTHE et du<br />

Protecteur du citoyen, Me Renan HE-<br />

DOUVILLE , dans l’enquête judiciaire<br />

ouverte dans le cadre de l’assassinat<br />

de Me Dorval »<br />

Le gouvernement parle de trois arrestations<br />

dans ce dossier, mais jusqu’à<br />

présent on en a connu que deux officiellement<br />

: Mackender Fils-Aimé et<br />

Vilpique Dunès tous deux proches du<br />

gouvernement et du parti PHTK.<br />

En somme, le gouvernement<br />

n’est-il pas en train de chercher un bouc<br />

émissaire pour faire porter le fardeau,<br />

une façon de ne jamais permettre à la<br />

population de connaitre le vrai assassin,<br />

celui qui a commandité l’assassinat<br />

du Bâtonnier de la capitale, Monferrier<br />

Dorval.<br />

Les policiers de Fantôme<br />

509 à l’œuvre<br />

Par Thomas Peralte<br />

Des voitures incendiées au cours de la manif des policiers<br />

Les policiers du groupe Fantôme 509 à motos et armes aux poings<br />

C<br />

’est à la suite de la décision du commissaire<br />

du Gouvernement de Portau-Prince<br />

Me Ducarmel Gabriel d’incarcérer<br />

les 5 policiers qui surveillaient<br />

la maison du Bâtonnier que la moutarde<br />

est montée au nez des policiers<br />

particulièrement ceux qui font partie du<br />

syndicat de la police nationale.<br />

Ces policiers étaient déjà remontés<br />

contre des autorités irresponsables,<br />

du fait de leurs conditions de travail<br />

et pour n’avoir pas reçu un salaire<br />

adéquat pouvant répondre à leurs besoins.<br />

Ils en ont profité pour faire d’une<br />

pierre plusieurs coups à savoir : exiger<br />

la libération des 5 policiers affectés à<br />

l’UDMO, puis celle de leur frère d’armes<br />

Pascal Alexandre incarcéré depuis le<br />

13 mai dernier sur ordre de Jack Lafontant<br />

le Commissaire du Gouvernement<br />

d’alors du Tribunal de Première Instance<br />

de Port-au-Prince.<br />

C’était au petit matin du samedi<br />

12 septembre <strong>2020</strong>. Flanqués de certains<br />

cadres d’organisations populaires<br />

et étudiantes, ils se sont livrés à nombre<br />

de tapages, manifestations violentes, y<br />

compris des barricades de pneus enflammés<br />

et des véhicules incendiés.<br />

Le gouvernement s’est vu obligé<br />

de céder aux exigences du groupe<br />

Fantôme 509 en libérant rapidement<br />

du Pénitencier les 5 policiers Doddley<br />

Pierre, Mackenson Cléus, Angou Orcel,<br />

Mackenson Pierre et Sénèque Jean-Louis<br />

pensant que tout allait s’arrêter là.<br />

Juste après la manif du Samedi,<br />

les policiers du groupe Fantôme 509<br />

ont pris un ferme rendez-vous pour le<br />

lundi 14 septembre <strong>2020</strong> dans la région<br />

métropolitaine de Port-au-Prince<br />

pour exiger la libération de l’agent de<br />

la Brigade de lutte contre le trafic des<br />

stupéfiants (BLTS), Pascal Alexandre.<br />

Tout au cours de la journée du<br />

lundi, ils ont perturbé les activités<br />

économiques, la circulation et porté<br />

les activités du transport en commun à<br />

fonctionner au ralenti. Les policiers du<br />

groupe Fantôme 509 à motos et armes<br />

aux poings ont tenté en maintes occasions<br />

de prendre la route pour se rendre<br />

à Pèlerin 5 ou habitent le président de<br />

la République, ils ont été contraints de<br />

rebrousser chemin par d’autres forces<br />

de la police, plus importantes en nombre.<br />

Enfin, ils donnent un ultimatum<br />

aux autorités judiciaires qu’elles ont<br />

jusqu’à 8h PM ce lundi soir pour libérer<br />

Pascal Alexandre.<br />

Cette fois-ci, le gouvernement<br />

n’a pas cédé puisque malgré la panique<br />

dans la zone métropolitaine le policier<br />

Jean Pascal Alexandre est toujours incarcéré<br />

au Pénitencier national.<br />

Vol 14 # 11 • Du <strong>16</strong> au 22 <strong>Septembre</strong> <strong>2020</strong><br />

<strong>Haiti</strong> Liberté/<strong>Haiti</strong>an Times<br />

3


A Travers <strong>Haiti</strong><br />

La Fondasyon Je Klere (FJKL) rectifie et s’excuse<br />

Par Thomas Peralte<br />

Des membres de la Fondation Je Klere<br />

La Fondasyon Je Klere dans un communiqué<br />

en date du 9 septembre <strong>2020</strong> vient de rectifier<br />

son accusation faite à l’endroit de l’inspecteur divisionnaire<br />

Ezéchiel Alexandre appartenant à l’unité<br />

départementale de maintien d’ordre (UDMO) comme<br />

quoi il était lié à des activités de gangs armés<br />

dans le pays.<br />

L’inspecteur général en chef de la PNH, Hervé<br />

Julien vient de remettre cette attestation d’honneur<br />

à Ezéchiel Alexandre pour enlever toutes les suspicions<br />

selon lesquelles il est le chef de gang de la Base<br />

Pilate comme l’avait mentionné le rapport daté du<br />

22 juin <strong>2020</strong> de la Fondasyon Je Klere.<br />

« L’Inspection Générale de la Police Nationale<br />

d’Haïti atteste, par la présente, que Monsieur Ezechiel<br />

ALEXANDRE identifié au numéro 11 – PP –<br />

0689, de grade d’Inspecteur Divisionnaire, affecté<br />

à I’UDMO / Ouest, fait partie de la Police Nationale<br />

depuis 1995. Après les recherches effectuées dans<br />

les archives et sur ses bases de données, l’Inspection<br />

Générale certifie que le policier Ezechiel ALEX-<br />

ANDRE n’est l’objet d’aucune recommandation de<br />

sanction jusqu’à date. Ce certificat lui est délivré pour<br />

servir et valoir ce que de droit ».<br />

La Fondasyon Je Klere pour sa part qui avait<br />

gratuitement non seulement accusé le policier mais<br />

L’inspecteur divisionnaire Ezéchiel<br />

Alexandre<br />

l’avait humilié aussi par devant la société et sa famille<br />

profite de cette occasion pour faire savoir<br />

qu’elle « regrette qu’une confusion ait été relevée<br />

dans son rapport relatif au matricule de ce policier.<br />

La présente note vaut rectification »<br />

Nous espérons que d’autres victimes de ces<br />

types d’erreurs trouvent justice et réparations puisque<br />

ces accusations graves peuvent gâcher l’avenir<br />

de beaucoup de nos citoyens.<br />

Joel H. Poliard<br />

M.D., M.P.H.<br />

Family and Community<br />

Medicine<br />

Public health and Pediatrics<br />

5000 N.E. Second Ave,<br />

Miami FL, 33137<br />

tel. (305) 751-1105<br />

PAR CES MOTIFS<br />

Le Tribunal après avoir délibéré au vœu de la loi et sur les conclusions conformes<br />

du Ministère public, accueille l'action du demandeur, le sieur Pierre Louis RICHÉ en<br />

la forme maintient le défaut faute de comparaitre octroyé à l'audience du vendredi<br />

dix-sept juillet deux mille vingt contre la dame née Mariette DÉSAUGUSTE.<br />

Admet en conséquence le divorce du dit sieur Pierre Louis RICHÉ, contre son<br />

épouse née Mariette DÉSAUGUSTE pour incompatibilité de caractères et injures<br />

graves et publiques faits prévus à l'article 217 du code civil Haïtien ; prononce la<br />

dissolution des liens matrimoniaux ayant existé entre eux, aux torts exclusif de<br />

l'épouse ; Ordonne à l'officier de l'état civil de la section Sud de Port au Prince , à<br />

transcrire sur les registres à ce destinés le dispositif du présent jugement dont un<br />

extrait sera publié dans l'un des quotidiens s'éditant à la Capitale sous peine de<br />

dommages intérêts ; Compense les dépens vu la qualité des parties ; Commet<br />

l'huissier Clerbrun FAURE pour la signification du présent jugement. Rendu de<br />

nous Legroise AVRIL, en audience Publique et ordinaire du vendredi dix-sept juillet<br />

deux mille vingt, en présence du substitut commissaire du gouvernement, Me Luc<br />

PASCAL faisant office du Ministère public et avec l'assistance de Me jean Serge<br />

DUVERT, Greffier du siège<br />

Il est ordonné .........etc......... En foi de quoi.......etc<br />

PAR CES MOTIFS<br />

Le Tribunal, après avoir délibéré au vœu de la loi et sur les conclusions du Ministère<br />

public, accueille l'action du demandeur le sieur Wilquin FONTILUS en la forme ;<br />

maintient le défaut faute de comparaitre sollicité et octroyé à l'audience ordinaire et<br />

publique du vendredi vingt huit juin deux mille dix neuf contre la dame née Saradienne<br />

JOSEPH, admet en conséquence, le divorce des époux Wilquin FONTILUS , la<br />

dame née Saradienne JOSEPH pour causes d'incompatibilité de caractère pour<br />

injures graves et publiques conformément aux dispositions de l'article 217 du code<br />

civil Haïtien, prononce en conséquence, la dissolution des liens matrimoniaux<br />

existant entre eux aux torts de l'épouse ; ordonne à l'officier de l'état civil de la<br />

section sud de Port au Prince, de transcrire sur les registres à ce destinés le dispositif<br />

du présent jugement dont un extrait sera publié dans l'un des quotidiens s'éditant à<br />

la capitale sous peine de dommages intérêts envers les tiers s'il y échet. Commet<br />

l'huissier Johnny JEAN immatriculé au greffe du Tribunal civil de Port au Prince pour<br />

la signification du jugement ;<br />

Donné de nous, Jean Osner PETIT PAPA, juge en audience ordinaire et publique du<br />

vendredi vingt huit juin deux mille dix neuf (28/06/2019) en présence de Roger<br />

SIMPLICE, substitut du commissaire du gouvernement de ce ressort et avec<br />

l'assistance du sieur Jean Serge DUVERT, greffier du siège.<br />

Il est ordonné ....... etc...... En foi de quoi........etc.......<br />

Me Bertin VILLASSON Avocat.<br />

PAR CES MOTIFS<br />

Le Tribunal après examen et sur les conclusions conformes du Ministère<br />

public, maintient le défaut octroyé contre la partie defenderesse à la susdite<br />

audience, pour le profit, déclare fondée ladite action, admet en<br />

conséquence le divorce du sieur Néhémie MOÏSE d'avec son épouse née<br />

Georgette CADET, pour incompatibilité de caractères et infidélité prononce<br />

la dissolution des liens matrimoniaux existant entre les dits époux, ordonne<br />

à l'officier de l'état civil de Fond des Nègres de transcrire sur les registres à<br />

ce destinés le dispositif du présent jugement, dont un extrait sera inséré<br />

dans l'un des quotidiens s'éditant à la Capitale sous peine de dommages<br />

intérêts envers les tiers s'il y échet. Commet l'huissier Coder GESTE de ce<br />

Tribunal pour la signification du présent jugement, Compense les dépens.<br />

Ainsi jugé et prononcé par nous, Me Nerva VILMONT, juge doyen en<br />

audience civile ordinaire et publique en date du mercredi seize octobre<br />

deux mille dix neuf, en présence de Me Raynold DUBOS, substitut du<br />

commissaire du gouvernement et avec l'assistance du sieur Willy BERNABE,<br />

greffier du siège. Il est ordonné ......etc.....etc...... En foi de quoi.....etc......<br />

PAR CES MOTIFS<br />

Le Tribunal après avoir délibéré au vœu de la loi et sur les conclusions conformes<br />

du Ministère public accueille l'action du demandeur, Dieusam Fils GARÇON, en la<br />

forme; Maintient le défaut faute de comparaitre octroyé à l'audience du vendredi<br />

dix-sept juillet deux mille vingt contre la dame née Daphfline JUPITER; Admet en<br />

conséquence le divorce des époux Dieusam Fils GARÇON d'avec son épouse née<br />

Daphfline, pour injures graves et publiques faits prévus à l'article 217 du code civil<br />

Haïtien; prononce la dissolution des liens matrimoniaux ayant existé entre eux<br />

aux torts exclusif de l'époux ; Ordonne à l'officier de l'état civil de Port au Prince<br />

de la section sud de transcrire sur les registres à ce destinés le dispositif du présent<br />

jugement dont un extrait sera publié dans l'un des quotidiens s'éditant à la<br />

Capitale sous peine de dommages intérêts envers les tiers; Compense les dépens vu<br />

la qualité des parties ;Commet l'huissier Clerbrun FAURE de ce siège pour la signification<br />

du présent jugement<br />

Rendu de nous Legroise AVRIL, juge au Tribunal de première instance du ressort de<br />

Port au Prince en audience civile et publique et ordinaire du vendredi dix-sept<br />

juillet deux mille vingt en présence du substitut du commissaire du gouvernement.<br />

Me Luc PASCALE, faisant office du Ministère public et avec l'assistance de Me Jean<br />

Serge DUVERT, greffier du siège.<br />

Il est ordonné etc........ En foi de quoi......etc......<br />

PAR CES MOTIFS<br />

Le Tribunal après examen Le Ministère public entendu, maintient le<br />

défaut octroyé contre le défendeur à l'audience précitée pour le profit<br />

déclare fondée ladite action. Admet en conséquence le divorce des<br />

époux la dame Guetjens Virgile, née Jasmine Francesca François<br />

contre Guetjens Virgile pour injures graves et publiques aux torts de<br />

l'époux. Prononce la dissolution des liens matrimoniaux existant<br />

entre les dits époux; ordonne à l'officier de l'état civil de Carrefour<br />

transcrire sur les registres à ce destinés le dispositif du présent<br />

jugement dont un extrait sera inséré dans l'un des quotidiens<br />

s'éditant à la Capitale sous peine de dommages intérêts envers les<br />

tiers s'il y échet. Commet l'huissier Jean Donald Joseph CADET pour la<br />

signification de ce jugement, Compense les dépens. Ainsi jugé et<br />

prononcé par nous Guy AUGUSTIN, juge en audience civile ordinaire,<br />

et publique du mercredi vingt deux juillet deux mille vingt en<br />

présence de Me Paul WESLEY, substitut du commissaire de ce ressort<br />

et avec l'assistance du sieur Junior Sauvens THELEMAQUE greffier du<br />

siège. Il est ordonné.......... etc......,.. En foi de quoi.......etc...... .<br />

PAR CES MOTIFS<br />

Le Tribunal après examen. Le Ministère public entendu maintient le défaut<br />

octroyé contre le défendeur à l'audience précitée pour le profit déclare<br />

fondée ladite action, admet en conséquence le divorce des époux Edouard<br />

Ambroise la femme née Lusmene Désamour pour injures graves et<br />

publiques aux torts de l'époux. Prononce la dissolution des liens matrimoniaux<br />

existant entre les dits époux. Ordonne à l'officier de l'état civil de<br />

Pétion ville à transcrire sur les registres à ce destinés le dispositif du présent<br />

jugement dont un extrait sera inséré dans l'un des quotidiens s'éditant à la<br />

Capitale sous peine de dommages intérêts envers les tiers s'il y échet.<br />

Commet l'huissier Jean Marc Augustin pour la signification de ce jugement<br />

; Compense les dépens<br />

Ainsi jugé et prononcé par nous Guy AUGUSTIN, juge en audience civile<br />

ordinaire et publique du mercredi vingt neuf juillet deux mille vingt en<br />

présence de Me Paul Wesley, substitut du commissaire de ce ressort et avec<br />

l'assistance du sieur Junior Sauvens THELEMAQUE greffier du siège. Il est<br />

ordonné .......... etc..... En foi de quoi......etc..... Jacques Coriolan Avocat<br />

PAR CES MOTIFS<br />

Le Tribunal rejette la demande du rabat de défaut à l'audience<br />

du lundi 23 janvier <strong>2020</strong> , et invite par la partie<br />

défaillante a suivre la voie tracé par la loi et maintient le<br />

défaut octroyé à la barre l'autre partie, commet l'huissier<br />

Jean Wilner Pierre pour signification de la présente<br />

sentence.<br />

Donné de nous, Me Roosevens Massenat Desmornes en<br />

audience civile, publique et ordinaire du jeudi 23 janvier<br />

<strong>2020</strong> An 217ème de l’indépendance à douze heures cinq<br />

minutes, et avec l'assistance de Marie Elsie Ernest.<br />

Greffier du siège. Il est ordonné........ etc....., en foi de<br />

quoi.....,etc.... Marie Elsie Ernest Greffier.<br />

PAR CES MOTIFS<br />

Le Tribunal, après examen et sur les conclusions conformes du Ministère<br />

public, maintient le défaut octroyé contre la partie défenderesse à la<br />

susdite audience, pour le profit, déclare fondée ladite action ,admet en<br />

conséquence le divorce du sieur Francky OLIAM d'avec son épouse née<br />

Elourde CADET, pour injures graves et publiques aux torts de l'épouse,<br />

prononce la dissolution des liens matrimoniaux existant entre les dits<br />

époux, ordonne à l'officier de l'état civil de Saint Michel du Sud de<br />

transcrire sur les registres à ce destinés le dispositif du présent jugement<br />

dont un extrait sera inséré dans l'un des quotidiens s'éditant à la Capitale<br />

sous peine de dommages intérêts envers les tiers s'il y échet ;Commet<br />

l'huissier Coder GESTE de ce Tribunal pour la signification du présent<br />

jugement Compense les dépens .<br />

Ainsi jugé, et prononcé par nous, Me Nerva VILMONT, juge doyen en<br />

audience civile ordinaire et publique en date du mardi quatre février<br />

deux mille vingt, en présence de Me Raynold DUBOS, substitut du commissaire<br />

du gouvernement de ce ressort et avec l'assistance du sieur Willy<br />

BERNABE greffier du siège. Il est ordonné ....... etc...... En foi de<br />

quoi......etc.....<br />

PAR CES MOTIFS<br />

Le Tribunal après examen. Le Ministère public entendu maintient le<br />

défaut octroyé contre le défendeur à l'audience précitée pour le profit<br />

déclare fondée la dite action ; Admet en conséquence le divorce des<br />

époux Harold Denis la femme née Loly Albert pour injures graves et<br />

publiques aux torts de l'époux. Prononce la dissolution des liens<br />

matrimoniaux existant entre les dits époux ; Ordonne à l'officier de<br />

l'état civil de Pétion ville à transcrire sur les registes à ce destinés le<br />

dispositif du présent jugement dont un extrait sera inséré dans l'un<br />

des quotidiens s'éditant à la Capitale sous peine de dommages<br />

intérêts envers les tiers s'il y échet . Commet l'huissier Jean Marc<br />

Augustin pour la signification de ce jugement ; Compense les dépens.<br />

Ainsi jugé et prononcé par nous, Guy Augustin, Juge en audience<br />

civile, ordinaire et publique du mercredi vingt neuf juillet deux mille<br />

vingt en présence de Me Paul Wesley substitut du commissaire du<br />

gouvernement de ce ressort et avec l'assistance du sieur Junior<br />

Sauvens THELEMAQUE greffier du siège..... Me Jacques Coriolan<br />

Avocat<br />

PAR CES MOTIFS<br />

Le Tribunal après avoir délibéré au vœu de la loi et sur les conclusions conformes du<br />

Ministère public, accueille l'action du demandeur, le sieur Lunique Robert CHARLES en<br />

la forme maintient le défaut faute de comparaitre octroyé à l'audience du vendredi<br />

vingt quatre juillet deux mille vingt contre la dame née Rosenie Pierre. Admet en<br />

conséquence le divorce du dit sieur Lunique Robert CHARLES contre son épouse née<br />

Rosenie Pierre pour incompatibilité de caractères et injures graves et publiques faits<br />

prévus à l'article 217 du code civil Haïtien; prononce la dissolution des liens matrimoniaux<br />

ayant existé entre eux aux torts exclusif de l'épouse; ordonne à l'officier de<br />

l'état civil de la section sud de Port au Prince, transcrire sur les registres à ce destinés<br />

le dispositif du présent jugement dont un extrait sera publié dans l'un des quotidiens<br />

s'éditant à la Capitale sous peine de dommages intérêts envers les tiers compense les<br />

dépens vu la qualité des parties; Commet l'huissier Clerbrun FAURE pour la signification<br />

du présent jugement<br />

Rendu de Nous Jean Osner PETIT PAPA, juge au Tribunal de première instance du<br />

ressort de Port au Prince, en la chambre du conseil en audience publique et ordinaire<br />

du vendredi vingt quatre juillet deux mille vingt en présence du substitut du commissaire<br />

du gouvernement. Me, Enide LEGERME, faisant office du Ministère public et avec<br />

l'assistance de Me. Jean Serge DUVERT. Greffier du siège<br />

Il est ordonné...... etc...... En foi de quoi.....etc......<br />

4 <strong>Haiti</strong> Liberté/<strong>Haiti</strong>an Times<br />

Vol 14 # 11 • Du <strong>16</strong> au 22 <strong>Septembre</strong> <strong>2020</strong>


A Travers <strong>Haiti</strong><br />

Quelles étiquettes trompeuses !<br />

La réduction du taux d’échange est une politique de Jovenel Moise avec les<br />

banques pour gagner l’opinion nationale<br />

Par Berthony Dupont<br />

Une erreur technique a été enregistrée<br />

à la publication de l’Editorial<br />

de la semaine dernière (Vol. 14<br />

No.10). Nous voulons nous excuser<br />

auprès de nos fidèles lecteurs en<br />

publiant la vraie version cette semaine.<br />

On ne devrait se faire aucune illusion<br />

sur la situation actuelle du<br />

pays qui laisse tout le monde perplexe<br />

surtout avec la monnaie haïtienne,<br />

la gourde, qui est en train de<br />

prendre force face à la devise américaine<br />

et qui a poussé le président<br />

de la République Jovenel Moise à<br />

déclarer triomphalement la victoire<br />

« Ce n’est pas le fruit d’un hasard<br />

que la gourde se valorise ces derniers<br />

jours par rapport au dollar »<br />

En fait, qu’est-ce qui a changé<br />

et qui a permis soudainement ou en<br />

un clin d’œil que le taux de change<br />

soit passé spectaculairement au<br />

cours d’une semaine de plus de 122<br />

gourdes à moins de 90 gourdes pour<br />

un dollar? A Port-au Prince, par exemple,<br />

le dollar s’achète déjà à 70<br />

ou 80 gourdes et se vend justement<br />

à 90 gourdes.<br />

Alors, par quel miracle cela<br />

a pu arriver ? Est-ce une augmentation<br />

de la production nationale,<br />

le développement de l’industrie du<br />

tourisme ou sont-ce les initiatives<br />

macro-économiques qui ont affiché<br />

un taux de progrès de l’économie<br />

haïtienne et facilitent le renforcement<br />

de la gourde ? Non, puisque<br />

rien de structurel n’a changé, tout<br />

continue à décliner. Les choses<br />

s’empirent davantage et les conditions<br />

de vie de la population haïtienne<br />

ne cessent de se détériorer de<br />

plus en plus.<br />

Les hommes du pouvoir et de<br />

la bourgeoisie néolibérale se font<br />

d’appréciables fortunes en pillant le<br />

pays tout en exploitant les masses<br />

populaires. Ce qui vient d’arriver<br />

est le résultat d’une entente contre<br />

les masses existant au sein de la<br />

classe dominante haïtienne. Classe<br />

composée de deux factions oligarchiques<br />

rivales: les grands propriétaires<br />

fonciers (Grandons) et les<br />

compradores capitalistes de la bourgeoisie<br />

revendeuse, import-export<br />

dont un bon nombre d’entre eux<br />

sont des banquiers et s’adonnent<br />

également à la sous-traitance.<br />

L’étiquette trompeuse est que :<br />

la Banque de la République d’Haïti<br />

(BRH) a injecté 150 millions de dollars<br />

de façon à soi-disant stabiliser le<br />

marché des changes. Mais ce n’est<br />

pas la première fois qu’on injecte<br />

des millions dans notre économie<br />

et rien n’a jamais bougé, le dollar<br />

américain a toujours poursuivi son<br />

chemin. Si quant à présent, il y a<br />

un traitement différent, ce n’est pas<br />

un bond avant puisque les objectifs<br />

restent les mêmes, maintenir en<br />

place un régime corrompu pour perpétuer<br />

la domination capitaliste et<br />

l’exploitation de la classe ouvrière.<br />

Nous ne devons pas oublier<br />

que les réactionnaires sont capables<br />

de tous les coups, et de tous<br />

les crimes. Le taux réel de la gourde<br />

face à la monnaie américaine ne<br />

devrait pas dépasser au maximum<br />

les 60.00 gourdes pour un dollar<br />

selon les trouvailles de l’économiste<br />

Jacob Jonas Jean François.<br />

Cette dégringolade scélérate serait<br />

la résultante d’une entente, d’une<br />

complicité entre les deux têtes des<br />

classes dominantes contre les classes<br />

laborieuses.<br />

Cette politique rétrograde et<br />

machiavélique est celle qui a conduit<br />

notre pays à la banqueroute<br />

totale dans tous les domaines de la<br />

vie politique, économique et sociale.<br />

Cette politique avait bloqué et continuera<br />

à bloquer les énergies des<br />

masses populaires exploitées dans<br />

le seul dessein de servir à jamais le<br />

grand capital impérial.<br />

Cette entente des fantoches<br />

féodaux, duvaliéristes macoutiques<br />

que représente le pouvoir PHTKiste<br />

d’avec leur frère de classe représentant<br />

authentique de la bourgeoisie<br />

impérialiste, était pour la présidence<br />

une façon d’assurer une<br />

marge d’action économique plus<br />

importante pouvant l’aider si possible<br />

à redorer son blason. Maintenant,<br />

le récit de Jovenel Moise à<br />

savoir, la bourgeoisie veut le renverser<br />

et utilise le taux d’échange<br />

pour le faire, est un faux argument.<br />

Et pourtant, tout ce qui a été fait à<br />

la Banque centrale de sorte qu’elle<br />

soit prisonnière de la bourgeoisie<br />

financière était en parfaite communion<br />

avec la clique gouvernementale.<br />

Un quelconque conciliabule<br />

entre les deux protagonistes des<br />

classes dominantes pour qu’ils<br />

deviennent plus riches aux dépens<br />

des travailleurs dont la dépréciation<br />

de la gourde faisait leur bonheur<br />

et en même temps le malheur des<br />

classes défavorisées.<br />

L’autre étiquette trompeuse<br />

est cet accord conjoncturel, un<br />

deal consommé entre le pouvoir<br />

et le secteur privé des Affaires.<br />

C’est celui là que Jovenel présente<br />

maintenant comme un combat gagné,<br />

une rupture, une brouille avec<br />

l’oligarchie n’est que pour jeter de<br />

la poussière aux yeux des naïfs,<br />

quand il déclare : « Si vous m’avez<br />

financé, aujourd’hui je vous demande<br />

de couper la main qui m’a<br />

donné l’argent. La politique qui<br />

doit prévaloir dans le pays est celle<br />

du peuple, celle des démunis »<br />

A présent, le pouvoir Phtkiste<br />

des propriétaires fonciers<br />

féodaux ne fait que renforcer leur<br />

accointance avec la bourgeoisie<br />

compradore et financière de sorte<br />

que l’Exécutif trouve moyen pour<br />

amadouer l’opinion publique avec<br />

ses projets d’électricité et autres.<br />

La réduction du taux d’échange est<br />

une politique de trompe l’œil pour<br />

gagner l’opinion nationale dans<br />

l’optique de se faire accepter, qu’il<br />

reste au pouvoir pour organiser<br />

les élections comme le veulent les<br />

puissances impérialistes.<br />

Cette appréciation de la gourde<br />

est une réaction cosmétique, une<br />

duperie, de vaines rodomontades ;<br />

déjà le taux de référence de la BRH<br />

pour ce mardi 8 septembre <strong>2020</strong><br />

est de 101,21 gourdes pour un dollar.<br />

Cela indique dans les prochains<br />

mois les usurpateurs vont marcher,<br />

s’il le faut, sur des cadavres du peuple<br />

pour les faire respecter la légalité<br />

des taux telle qu’ils l’entendront.<br />

Le seul moyen susceptible de<br />

faire décoller l’économie et de parvenir<br />

à un résultat au profit du pays<br />

et des masses populaires reste la<br />

lutte des classes. Il faut coûte que<br />

coûte que les classes prolétariennes<br />

combattent à la fois les deux têtes<br />

néolibérales de cette classe dominante<br />

marchande de pays pour<br />

liquider leurs vestiges et contribuer<br />

sérieusement à la libération nationale.<br />

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Vol 14 # 11 • Du <strong>16</strong> au 22 <strong>Septembre</strong> <strong>2020</strong><br />

<strong>Haiti</strong> Liberté/<strong>Haiti</strong>an Times<br />

5


Kwonik Kreyòl<br />

Kilès k ap di yon mo<br />

pou elèv yo?<br />

Chapo ba pou Osaka<br />

J. Fatal Pya<br />

“Mwen remèsye ak tout kè m tout<br />

zansèt mwen yo chak fwa m sonje<br />

se gout san yo tou cho ki kouri<br />

tout boulin nan tout longè venn<br />

mwen. E, pa gen anyen, anyen,<br />

anyen menm ki ka janm rive fè<br />

m bliye sa”.<br />

Bissainthe Anneseau<br />

Elèv lekòl yo nan lari pou fè<br />

pase revandikasyon pa yo tou,<br />

nan okazyon gwo van panik ensekirite<br />

k ap soufle nan peyi a.<br />

Manifestasyon polisye, pwofesè<br />

ki pa vin fè klas k ap manifeste<br />

pou yon bon kondisyon travay,<br />

Sifonnen gaz gen gwo danje<br />

ladann<br />

Se yon pratik doktè pa rekòmande ki<br />

kapab koze gwo pwoblèm sante<br />

Gen kèk moun ki gen pratik itilize<br />

yon tiyo pou rale gaz nan tank yon<br />

machin oubyen nan yon resipyan pou<br />

mete nan yon lòt. Lè konsa, moun sa yo<br />

mete tiyo a nan bouch yo pou rale gaz<br />

la, apresa, yo mete tiyo a kote yo bezwen<br />

an epi yo krache detwa gout gaz ki te<br />

monte nan bouch yo a, konsa tou yo ka<br />

gentan vale kèk gout. Se pratik sa a ki<br />

rele sifonnen gaz oswa esans la.<br />

Gen plizyè rezon ki konn mennen<br />

yon moun sifonnen esans. Pafwa se<br />

paske moun sa a gen yon gaz move kalite<br />

nan tank machin li ki konn fè machin<br />

nan pa ka fonksyone jan sa dwe fèt.<br />

Gen lòt fwa se kapab pou ede<br />

yon lòt pwochen sou wout la ki ka gen<br />

pwoblèm gaz alòske pa gen ponp tou<br />

prè kote l ye a. Konsa tou, gen moun se<br />

akoz de biznis yo ki fè yo sifonnen gaz<br />

toutan. Moun k ap vann gaz nan lari yo<br />

konn gen pratik sa a pou pran gaz nan<br />

doum mete nan galon. Men tou, se konn<br />

yon mannèv yon moun itilize pou vòlè<br />

gaz nan machin yon lòt.<br />

Pou kèlkeswa rezon ki ta mennen<br />

yon moun sifonnen esans la, espesyalis<br />

nan domèn lasante pa rekòmande pratik<br />

sa a. Esans la se yon pwodui derive<br />

petwòl ki genyen ladann « hydrocarbure<br />

» ki li menm fòme ak atom idwojèn plis<br />

kabòn.<br />

Lè yon moun an kontak ak sibstans<br />

sa yo sa ka lakoz gwo konsekans<br />

sou sante l. Doktè Louis Charles ki se<br />

nemològ epi youn nan responsab lopital<br />

Sanatorium fè konnen pèsonn pa ta dwe<br />

gen yon kontak dirèk ak gaz alevwa pou<br />

ta rale l ak bouch yo. « Lè moun nan rale<br />

gaz la, vapè a ale dirèkteman nan poumon<br />

l. Alòske poumon an son enpas,<br />

li pa bay pasaj pou tout sa ki ap rantre<br />

ladann soti », sa a se pawòl doktè a ki<br />

gen espesyalite nan maladi respiratwa.<br />

Poumon an ap abime<br />

Selon doktè a, lè yon sibstans antre<br />

nan poumon an, se swa li pase nan<br />

san, oubyen poumon an fè l remonte<br />

nan bouch, men konsa, tout sa a moun<br />

nan te respire a gendwa pa ka remonte.<br />

Daprè espesyalis la, lè se yon sibstans<br />

nosif tankou gaz ki rete nan ògàn sa a,<br />

li kapab abime l. « Menmsi poumon an<br />

gen mwayen defans li, lè li abime li vin<br />

pèdi kapasite li te genyen pou defann tèt<br />

li a. Lè konsa a poumon an vin frajil »,<br />

toujou doktè Louis Charles k ap pale.<br />

Daprè doktè a, sifonnen gaz la<br />

sa te lakoz lekòl pat louvri, biznis<br />

pat mache. Soti vandredi 11 pou<br />

rive madi 14 Septanm <strong>2020</strong> an<br />

tansyon lari a te wo anpil. Bagay<br />

sa a te fòse anpil elèv nan plizyè<br />

vil peyi a te pwofite pran lari tou<br />

pou fè pase revandikasyon pa yo :<br />

Nou bezwen pwofesè nan klas yo !<br />

Peye pwofesè yo !<br />

ka kite moun ki pratike l yo ak gwo<br />

pwoblèm sante. Moun ki gen gen pratik<br />

sa kapab esoufle anpil pou nenpòt ti<br />

distans li ale a epi li ka menm rive fè kriz<br />

kadyak.<br />

Sifonnen gaz la toujou daprè doktè<br />

a, kapab bay moun ki konn fè l la yon<br />

bwonchit ki se lè bwonch yon moun<br />

anfle. Bwonch la, selon espesyalis la, se<br />

yon tib ki pèmèt lè pase al nan poumon<br />

an. Lè bwonch la atake, sa vin fè kanal<br />

li a vin pi piti pwogresivman. Lè konsa<br />

moun nan vin pa ka respire kantite lè li<br />

konn abitye respire deja. « Moun nan ka<br />

vin gen yon bwonchit kwonik sa vle di li<br />

li vin gen maladi a pandan twò lontan. Si<br />

li pa trete, bwonchit la ka vin irevèsib, sa<br />

vle di la pa ka geri ankò », deklarasyon<br />

doktè Louis Charles.<br />

Si moun nan fè opresyon menm<br />

doktè a deklare pratik sifonnen gaz la ka<br />

fè plane gwo danje sou sante l.<br />

Louis Charles pale sou lòt maladi<br />

yon moun k ap sifonnen gaz ka vin<br />

devlope aprè kèk tan tankou kansè nan<br />

poumon. Si moun sa a fimen tou, ka a<br />

vin pi grav pou li selon doktè a paske<br />

yon kote li gen nikotin nan k ap aji sou<br />

poumon li, yon lòt kote, li gen gaz la ki<br />

ap abime poumon an.<br />

Se mèt kò ki veye kò !<br />

Daprè espesyalis nan maladi respiratwa<br />

a, sifonnen gaz la konn irite nen moun<br />

ki fè l souvan yo. Konsa tou moun nan<br />

kapab gen yon alèji ak gaz la san li pa<br />

konnen epi l al rale ki ka vin koz gwo<br />

dega sou sante l.<br />

Aparèy respiratwa a frajil anpil. Se<br />

pou sa a yon moun sipoze evite ekspoze<br />

ak tout sitiyasyon ki ka lakoz aparèy sa<br />

a afekte. Doktè a raple pèsonn pa ta dwe<br />

ap viv kote ki pre gaz nonsèlman paske<br />

li ka mete dife men tou paske vapè gaz<br />

ka irite poumon an. « Pèsonn pa sipoze<br />

respire gaz pou kèlkeswa rezon an.<br />

Menmsi an jeneral, moun lan pa mouri<br />

tousuit, men sa ka lakoz gwo dega sou<br />

sante respiratwa li », pawòl doktè Louis<br />

Charles sou yon ton ki fèm.<br />

Daprè doktè a si yon moun sipoze<br />

rale yon esans, li ta dwe itilize ponp ki la<br />

pou sa a. « Gen moun ki ka jis di se twòp<br />

pou yo al achte ponp, men yo dwe raple<br />

yo sante yo koute pi chè pase sa. » Doktè<br />

a rekòmande tout moun ki ap touse<br />

oswa ki gen nenpòt pwoblèm respiratwa<br />

pou pran chimen lopital.<br />

Laura Louis<br />

AyiboPost<br />

Gwo deklarasyon Manzè Nawomi<br />

Osaka fè, lè l te fin<br />

savonnen nan final gwo chanpyona<br />

tenis nan peyi Etazini ki<br />

rele Youwès Openn (U.S Open)<br />

nan pati ki fèt pou fanm yo. Final<br />

sa a te fèt jou dimanch ki te13<br />

septanm nan, Nawomi te savonen<br />

yon ti Manzè ki rele Viktorya Azakarenyen<br />

(Azarenka) ki se yon<br />

fanm ki jwe tenis ki soti jis nan<br />

peyi Byelorisi.<br />

Nawomi Ozaka ki sèmante<br />

plizyè 77 fwa 7 fwa pou l pa<br />

janm bliye l san Papa Desalin nan<br />

tout longè venn li paske kòd lonbrik<br />

papa l ki rele Mouche Lewona<br />

Franswa antere anba yon gwo<br />

pye mapou nan mitan vil Jakmèl.<br />

Byen pre pa lakay<br />

Ti manzè ki rele Azarenka a te fè<br />

yon radiyès monte mal sou Osaka<br />

nan premye sèt la kote l te kouri<br />

avè l 6/l. Azarenka ki te wè<br />

2 b te konprann se byen bon te<br />

konprann li fin bon e l te menm<br />

koumanse fete nan kè l. Men se<br />

te byen konte mal kalkile paske<br />

ti manzè pat konnen si Osaka<br />

se pitit pitit pitit Papa Desalin<br />

ak Sanit Bèlè. Lwa Papa Desalin<br />

monte Osaka, epi sa w tande a li<br />

bap li pran ti manzè a nan kolèt li<br />

pati a bòt li 6/3 6/3.<br />

Sa vle di se lave Manman<br />

Penmba ki rele Nawomi OZAKA a<br />

lave ti manzè yo bay pou Viktorya<br />

a. Epitou viktwa sa a fè OZA-<br />

KA 3zyèm gwo chanpyona kote l<br />

a mache savonnen tout lòt fanm<br />

Jovenel Moise: prezidan kimelem<br />

Bissainthe Anneseau<br />

An Ayiti anpil moun ap mouri<br />

akoz zak ensekirite ki gaye<br />

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ki te gen malè pèdi kat grann yo<br />

vin tonbe anba ponyèt dwat li.<br />

Lamayòl sa a tou fè Osaka ki te<br />

limewo 4 nan tout fanm sou tout<br />

latè ki maton anpil nan voye kout<br />

rakèt adwatagoch vin monte kòm<br />

nimewo 3.<br />

Nawomi Osaka yon<br />

revolisyonè nan domèn tenis.<br />

Fòk nou sonje di tou Nawomi<br />

Osaka pa yon ti fanm tèt bese jan<br />

n ta vle konprann nan. Nawomi<br />

ki te konnen l gen 7 match pou<br />

l jwe nan chanpyona a li pote 7<br />

mas nwa yo chak gen non yon<br />

kò l tribòbabò, tout kouch sosyal<br />

pase nan moul lanmò sa a. Kesyon<br />

tout moun ap poze tèt yo ta<br />

sanble se rejim pouvwa anplas la<br />

Jovenel Moïse prezidan kimelem<br />

Nawomi Osaka<br />

Nawomi Osaka ak Viktorya Azarenka<br />

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Ayibobo pou Nawomi Osaka<br />

paske batay pou respekte moun<br />

tout koulè a, li pwofite sou enfliyans<br />

li nan espò ki rele tenis lan<br />

pou mennen l san gadedèyè.<br />

Yon ti mo sou Byelorisi<br />

Byelorisi se yon peyi nan pati<br />

Lès Lewòp ki chaje ak pwoblèm<br />

politik menmjan ak nou an Ayiti.<br />

Manifestasyon nan lari chak jou<br />

apre rezilta yon eleksyon pèp la<br />

estime ki fèt nan magouy.<br />

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6 <strong>Haiti</strong> Liberté/<strong>Haiti</strong>an Times<br />

Vol 14 # 11 • Du <strong>16</strong> au 22 <strong>Septembre</strong> <strong>2020</strong>


Perspectives<br />

Manifestation étudiante<br />

L’exceptionnalisme Haïtien<br />

Des responsables d’établissements scolaires privés ont été contraints de<br />

relâcher prématurément leurs élèves en signe de solidarité avec la cause<br />

des écoliers du secteur public.<br />

Par Isabelle L. Papillon<br />

Dans plusieurs villes du pays<br />

telles que Jacmel, Jérémie, Gonaïves,<br />

Miragôane, Port-au Prince et<br />

Saint-Marc, des élèves ont marché<br />

dans les rues le lundi 14 septembre<br />

pour dénoncer la conjoncture dans<br />

laquelle ils vivent dans le pays.<br />

Les étudiants manifestants<br />

particulièrement des lycéens réclament<br />

de meilleures qualités d’enseignement<br />

et le retour des enseignants<br />

dans les salles de classe. Au cours<br />

de leur mobilisation, des propos<br />

hostiles ont été lancés à l’endroit<br />

du pouvoir et surtout du ministre de<br />

l’Éducation nationale et de la Formation<br />

professionnelle, Pierre Josué<br />

Agénor Cadet.<br />

Selon certains étudiants,<br />

le ministère doit cesser de persécuter<br />

les syndicats des professeurs. Ils<br />

font référence au dernier mandat<br />

d’arrestation du Commissaire du<br />

gouvernement à l’endroit des syndicalistes<br />

et militants politiques Josué<br />

Mérilien, Jeanty Manis, Georges Wilbert<br />

Franck, Magalie Georges et autres.<br />

À Jérémie et aux Gonaïves,<br />

les élèves en quête de solidarité se<br />

sont rendus dans d’autres lycées et<br />

institutions privées pour forcer d’autres<br />

élèves à les rejoindre dans leur<br />

mouvement de protestation. Des<br />

responsables d’établissements scolaires<br />

privés ont été contraints de<br />

relâcher prématurément leurs élèves<br />

en signe de solidarité avec la cause<br />

des écoliers du secteur public.<br />

À Jacmel, des enseignants se<br />

sont joints aux manifestants pour<br />

exiger des ajustements de salaire<br />

et des arriérés de paiement et de<br />

bonnes conditions de fonctionnement.<br />

À Miragôane, des enseignants<br />

Josué Mérilien<br />

ont organisé un sit-in en vue de demander<br />

au ministre de l’éducation<br />

nationale de se pencher sur leurs<br />

revendications.<br />

À Mirebalais, devant les locaux<br />

de l'école fondamentale d'application<br />

et centre d'appui pédagogique,<br />

des enseignants ont manifesté pour<br />

exiger de meilleures conditions de<br />

travail.<br />

À Port-au Prince, des casseurs<br />

ont, la semaine dernière, saccagé le<br />

local et brisé des matériels scolaires<br />

au Collège Canado haïtien, le lycée<br />

Fritz Pierre Louis, le collège Le Normalien<br />

et le collège Roger Anglade.<br />

À part les lycéens, des étudiants<br />

de la Faculté de Droit et des<br />

Sciences économiques et ceux de<br />

la Faculté d’Ethnologie ont, depuis<br />

l’assassinat du Bâtonnier de l’ordre<br />

des avocats de Port-au-Prince,<br />

Monferrier Dorval, maintenu une<br />

mobilisation permanente pour obtenir<br />

justice et réparation pour la famille<br />

Dorval. Ainsi, à la rue Oswald<br />

Durand, des barricades formées de<br />

pierres, de troncs d’arbres et de mobiliers<br />

scolaires entravent la circulation<br />

obligeant les agents de la Police<br />

Nationale de faire usage de gaz<br />

lacrymogènes, pour les disperser et<br />

les étudiants ont vite répliqué avec<br />

des jets de pierres.<br />

« Le régime du PHTK est<br />

paniqué », c’est dans ces termes<br />

que le coordonnateur de l’Union nationale<br />

des normaliennes et normaliens<br />

haïtiens (Unnoh), Josué Mérilien,<br />

a qualifié les actes de violences<br />

policières exercées sur les étudiantes<br />

et étudiants de l’UEH.<br />

Par ailleurs, le parquet près le<br />

tribunal civil de Port-au-Prince avait<br />

émis un mandat d’amener contre<br />

le professeur et syndicaliste, Josué<br />

Mérilien, et juste après, le ministre<br />

de l’éducation nationale et de la formation<br />

professionnelle lui a adressé<br />

Par Boaz Anglade<br />

Lorsqu’on qualifie Haïti de pays « exceptionnel<br />

», c’est rarement dans le<br />

sens positif du terme. Une Haïti exceptionnelle<br />

fait souvent référence à<br />

un endroit étrange et énigmatique où<br />

les théories et pratiques applicables à<br />

d’autres sociétés échouent de manière<br />

inexplicable.<br />

Dans les études littéraires haïtiennes,<br />

ce concept porte un nom<br />

: « l’exceptionnalisme haïtien », une<br />

expression popularisée par le professeur<br />

Michel-Rolph Trouillot dans<br />

son brillant essai intitulé « The Odd<br />

and the Ordinary ». Dans cet essai,<br />

datant de 1990, Trouillot souligne<br />

qu’Haïti est beaucoup trop souvent<br />

représentée comme un pays grotesquement<br />

unique, bizarre, erratique,<br />

et donc inexplicable. Dans ce même<br />

essai, Trouillot se révolte contre l’exceptionnalisme<br />

haïtien et encourage<br />

les adeptes des études haïtiennes à<br />

outrepasser cette idéologie qu’il a<br />

d’ailleurs qualifiée de « fiction » [1].<br />

Selon Trouillot, une telle idéologie non<br />

seulement occulte la place d’Haïti dans<br />

le monde, mais la propulse aussi audelà<br />

du domaine de l’analyse ou de<br />

la comparaison. Il voit également en<br />

cette idéologie un bouc émissaire qui<br />

atténue la responsabilité des puissances<br />

occidentales dans la condition<br />

d’Haïti, ce qui révèle une forme de<br />

musellement de l’histoire [2]. De plus,<br />

dans sa forme la plus répugnante,<br />

d’après Trouillot, cette idée impliquerait<br />

que le malheur d’Haïti serait dû à<br />

une maladie congénitale de l’esprit<br />

haïtien qui priverait, par exemple, les<br />

dilemmes politiques d’une explication<br />

rationnelle et, par défaut, de solutions<br />

pratiques.<br />

Considérant l’appel de Trouillot<br />

à outrepasser la fiction de l’exceptionnalisme<br />

haïtien tel que reconnu<br />

dans la littérature, cet essai vise à<br />

réinventer à se réapproprier le terme<br />

comme moyen d’affirmer la juste place<br />

d’Haïti dans l’histoire du monde.<br />

Par « exceptionnalisme haïtien »,<br />

nous entendons non pas l’idée qu’Haïti<br />

est exceptionnellement étrange, incompréhensible<br />

et énigmatique, mais<br />

plutôt qu’elle occupe une place particulière<br />

parmi les nations et est disposée<br />

à une « destinée manifeste »<br />

une lettre l’invitant à prendre part<br />

à une rencontre programmée pour<br />

le lundi 14 septembre au local de<br />

l’inspection Générale de l’Éducation.<br />

Rencontre qui n’a pas eu lieu.<br />

Jeudi 17 septembre prochain,<br />

FRANTZ DANIEL JEAN<br />

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qui consiste à s’engager aux côtés des<br />

plus vulnérables tout en défendant la<br />

liberté des peuples opprimés.<br />

Cette manifestation d’exceptionnalisme<br />

positif trouve son double dans<br />

l’exceptionnalisme américain, une<br />

doctrine qui soutient que les États-<br />

Unis incarnent la forme la plus pure de<br />

la liberté politique et de la démocratie<br />

et incite ainsi ceux-ci à s’octroyer<br />

la mission unique de transformer le<br />

monde. Notre idéologie d’une Haïti<br />

exceptionnelle ne reflète en aucun cas<br />

une telle éthique de supériorité sur<br />

les autres nations ; elle tire plutôt ses<br />

racines dans une vocation humaniste<br />

superlative. Cette vision d’une Haïti<br />

exceptionnelle n’est pas nouvelle. Elle<br />

a été partagée par des penseurs pionniers<br />

tels que le Baron de Vastey, chroniqueur<br />

et secrétaire du roi Christophe,<br />

qui a vu dans la lutte des esclaves africains<br />

une manifestation de la volonté<br />

de Dieu lui-même [3]. Dans son livre,<br />

Le Système Colonial Dévoilé, il écrit :<br />

« Grand Dieu ! Que tes œuvres sont<br />

grandes ! C’est du sein d’un troupeau<br />

d’esclaves que ta toute-puissance<br />

forma les éléments nécessaires pour<br />

venger tes divines lois [4]. »<br />

Une histoire aussi exceptionnelle<br />

implique nécessairement des<br />

responsabilités exceptionnelles. En effet,<br />

depuis son indépendance obtenue<br />

grâce à la première révolte d’esclaves<br />

réussie du monde moderne, Haïti a<br />

toujours assumé un rôle de défenseur<br />

de la liberté et servi de refuge pour les<br />

affligés du monde. Il était même inscrit<br />

dans la première constitution datant de<br />

1805 : « celui qui est esclave devient<br />

ipso facto libre en foulant le sol haïtien<br />

». D’ailleurs, en 1815, lorsque Simón<br />

Bolívar touche le fond dans sa lutte<br />

pour la libération de l’Amérique latine,<br />

c’est dans les bras de la jeune république<br />

haïtienne qu’il se réfugie ; et du<br />

président haïtien Alexandre Pétion,<br />

il reçoit alors le soutien nécessaire<br />

pour poursuivre son combat contre les<br />

troupes espagnoles. En retour, Pétion<br />

ne fait qu’une seule demande : l’abolition<br />

de l’esclavage partout où Bolívar<br />

commandera. En 1822, le président<br />

Boyer embrasse la lutte de libération<br />

du peuple grec en jugeant qu’Haïti ne<br />

devrait pas y rester indifférent. Il voit<br />

en Haïti et la Grèce une longue histoire<br />

d’oppression similaire et promet<br />

de faire tout ce qui est en son pouvoir<br />

pour aider la cause des Hellènes. Au<br />

les étudiants de la Faculté de Droit<br />

et des Sciences économiques vont<br />

essayer une seconde fois de marcher<br />

jusqu’à la maison du Bâtonnier à<br />

Pèlerin 5 pour lui rendre un hommage<br />

avec le dépôt d’une gerbe de<br />

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début du XXe siècle, face à la montée<br />

du nazisme, Haïti a non seulement renié<br />

le régime d’Adolf Hitler, mais elle a<br />

également ouvert ses portes aux Juifs<br />

d’Europe persécutés. Ainsi, même face<br />

à ses propres défis, Haïti a toujours assumé<br />

sa responsabilité morale en tant<br />

que défenseur de la justice et protecteur<br />

des opprimés, accomplissant ainsi<br />

son destin manifeste.<br />

Aujourd’hui, la discrimination<br />

raciale et les inégalités sociales dans<br />

le monde continuent de limiter les opportunités<br />

pour beaucoup. Aux États-<br />

Unis, plus de cinquante ans après la<br />

lutte pour les droits civiques, les Afro-Américains<br />

se retrouvent à devoir<br />

rappeler que « les vies noires comptent<br />

». Face à ces situations, Haïti ne peut<br />

rester indifférente. Elle doit continuer<br />

à tout prix à secouer le joug de la<br />

servitude et de l’oppression partout<br />

où elle le peut et à exprimer son soutien<br />

inconditionnel aux opprimés de<br />

ce monde. En conséquence, ce pays<br />

« exceptionnel » a besoin de plus<br />

d’hommes et de femmes courageux<br />

qui croient, en leur âme et conscience,<br />

à cette « grandeur haïtienne » et à la<br />

mission universelle de ce peuple élu.<br />

Le moment est enfin venu pour nous<br />

d’être à la hauteur de notre histoire et<br />

de revendiquer notre place parmi les<br />

nations. Il est de notre devoir d’accomplir<br />

notre destin manifeste, de<br />

continuer à inspirer les nations et de<br />

porter haut le flambeau de la liberté<br />

des peuples opprimés.<br />

Boaz Anglade<br />

Notes:<br />

[1] Trouillot, M. R. (1990). The<br />

Odd and the Ordinary : <strong>Haiti</strong>, the Caribbean,<br />

and the World. Cimarrón :<br />

New Perspectives on the Caribbean,<br />

2(3), 3.<br />

[2] Trouillot, M. R. (1995). Silencing<br />

the past : Power and the production<br />

of history. Beacon Press<br />

[3] Charles, A. (2002). <strong>Haiti</strong>an<br />

exceptionalism and Caribbean consciousness.<br />

Journal of Caribbean Literatures,<br />

3(2), 115-130.<br />

[4] Vastey, B. P. V. (1814). Le<br />

système colonial dévoilé. Cap-Henry :<br />

P. Roux Imprimerie du Roi. Print.<br />

LGS 11 <strong>Septembre</strong> <strong>2020</strong><br />

fleurs.<br />

Les autorités concernées<br />

finiront-elles par entendre la voix de<br />

ces manifestants en colère, la voix<br />

de cette jeunesse qui est l’avenir du<br />

pays ? C’est à se demander.<br />

Vol 14 # 11 • Du <strong>16</strong> au 22 <strong>Septembre</strong> <strong>2020</strong><br />

<strong>Haiti</strong> Liberté/<strong>Haiti</strong>an Times<br />

7


2<br />

La Tribune de Catherine Charlemagne (133)<br />

Réforme constitutionnelle ou élections générales,<br />

le flou persiste !<br />

Le Président Jovenel Moïse en train de supplier pour qu’on le facilite à<br />

monter son Conseil Electoral Phtkiste<br />

(Dernière partie)<br />

Ces dernières semaines les choses<br />

semblent s’accélérer. Depuis l’assassinat<br />

sauvage de l’éminent juriste<br />

et Bâtonnier du Conseil de l’Ordre des<br />

avocats de Port-au-Prince, le plus<br />

ancien des Caraïbes, Me Monferrier<br />

Dorval, dans la soirée du vendredi<br />

28 août <strong>2020</strong>, le Président de la République,<br />

Jovenel Moïse, passe à une<br />

vitesse supérieure sur les deux dossiers.<br />

Ce meurtre qui a ébranlé tout<br />

le pays dont l’écho parvient dans le<br />

monde entier serait le catalyseur de la<br />

marche forcée du chef de l’Etat quand<br />

on observe en même temps une<br />

levée de bouclier de l’opposition et<br />

d’une partie de la Société civile contre<br />

le locataire du Palais national. Si<br />

des deux côtés les acteurs politiques<br />

font tout pour récupérer cyniquement<br />

cet odieux assassinat afin d’attirer<br />

les sympathies de la population et<br />

des futurs partisans dans leur camp,<br />

personne ne peut avoir la certitude<br />

laquelle des deux parties remporterait<br />

la manche. Dans la mesure où le feu<br />

professeur n’était l’homme d’aucun<br />

secteur particulier ni lié à aucune<br />

mouvance idéologique compte tenu<br />

de sa haute estime pour la « Res Publica<br />

» (les choses publiques) et son<br />

amour immodéré pour la démocratie<br />

en Haïti.<br />

D’où une campagne farouche<br />

de récupération du pouvoir et de<br />

l’opposition en général pour s’accaparer<br />

ou approprier le cadavre de l’illustre<br />

avocat en lui rendant les plus<br />

dignes hommages de la République.<br />

N’empêche que dans ce combat pour<br />

attirer les bénéfices politiques et sociaux<br />

sur le corps encore chaud de cette<br />

énième victime de cette transition<br />

politique qui perdure, ironiquement,<br />

chaque partie compte mobiliser sa<br />

troupe pour la bataille qui s’annonce<br />

inéluctable dans les mois suivants<br />

peut-être dans les semaines à venir<br />

selon certaines confidences en provenance<br />

du Palais national. D’une part,<br />

la quasi-totalité des leaders politiques<br />

de l’opposition multiforme annonce<br />

des mobilisations populaires contre le<br />

régime PHTK en profitant du choc et<br />

de l’émoi qu’a provoqué dans l’opinion<br />

la mort brutale de Me Monferrier<br />

Dorval qui suscite encore bien des<br />

interrogations même avec l’arrestation<br />

de quelques lampistes. D’autre<br />

part, c’est le Président Jovenel Moïse<br />

en personne qui monte en première<br />

ligne pour dénoncer et condamner cet<br />

horrible assassinat.<br />

Après avoir décrété trois jours<br />

de deuil national en mémoire du<br />

feu Bâtonnier de l’Ordre qui a été<br />

assassiné une seconde fois dans la<br />

mesure où sa résidence, le lieu du<br />

crime, mal protégée par les autorités<br />

judiciaires et policières a été vandalisée<br />

quelques jours après et où sa<br />

bibliothèque a été saccagée et que le<br />

fameux Bâton St Nicolas, symbole<br />

de la basoche, a lui aussi disparu, le<br />

Président relance d’une façon spectaculaire<br />

le dossier sur les deux sujets<br />

qui font plus que jamais l’actualité :<br />

la réforme constitutionnelle et le CEP<br />

(Conseil Electoral Provisoire). En effet,<br />

dans les multiples prises de positions<br />

et de condamnations de part et<br />

d’autre sur l’horrible crime dont pratiquement<br />

tout le monde est persuadé<br />

qu’il s’agit d’un assassinat commandité,<br />

la présidence de la République<br />

surprend tout le monde en annonçant<br />

pour les semaines prochaines deux<br />

grandes initiatives, en l’occurrence :<br />

la publication des noms des nouveaux<br />

membres du Conseil Electoral<br />

Provisoire et dans la foulée la constitution<br />

d’une Commission devant<br />

travailler sur la formation de la très<br />

contestée Assemblée Constituante.<br />

Le moins qu’on puisse dire est<br />

que ces deux annonces sont très attendues<br />

par tout le monde, mais pas<br />

pour les mêmes raisons. En fait, ce<br />

n’est même pas une attente, c’est de<br />

curiosité qu’il s’agit ; puisque ni l’une<br />

ni l’autre des deux décisions qui seraient<br />

prises n’aura la bénédiction ou<br />

le soutien, et ne sera pas acceptée par<br />

aucun Parti politique de l’opposition<br />

voire des acteurs de la Société civile.<br />

Curiosité, disons-nous, dans la mesure<br />

où aucun des Secteurs pourvoyeurs<br />

habituels des membres au CEP<br />

n’a accepté officiellement, en tout<br />

cas jusqu’à l’heure, de répondre positivement<br />

à la sollicitation ou à l’invitation<br />

de la présidence d’envoyer<br />

des représentants. Une situation qui<br />

agace énormément le chef de l’Etat et<br />

qui le désespère même.<br />

Puisque, selon des informations<br />

qui courent au sein de la « République<br />

de Port-au-Prince », le Président<br />

Jovenel Moïse a dû s’adresser à des<br />

Secteurs insignifiants peu crédibles et<br />

qui n’ont aucun impact ni influence<br />

sur la population pour monter son<br />

organisme électoral qui sera forcément<br />

contesté comme nous venons<br />

de l’écrire. On sait que la Fédération<br />

des Barreaux d’Haïti, présidé par Me<br />

Jacques Létang dont Me Monferrier<br />

Dorval était membre ayant été<br />

sollicité par le Palais national pour<br />

désigner un membre au CEP avait<br />

décidé de bouder l’appel du chef de<br />

l’Etat. « La Fédération des Barreaux<br />

d’Haïti avait décidé de ne donner<br />

aucune suite à cette correspondance<br />

de la présidence. Le contexte ne s’y<br />

prête pas. Les conditions ne sont pas<br />

réunies pour qu’il y ait des élections.<br />

La population a d’autres préoccupations<br />

» estime le Président de cet<br />

organisme de la Société civile.<br />

À voir ce prosélytisme du pouvoir<br />

auprès d’autres secteurs du pays,<br />

on savait déjà que le Président Jovenel<br />

Moïse chercherait à contourner<br />

l’obstacle et voudrait court-circuiter<br />

les organismes fréquemment sollicités<br />

par le Pouvoir Exécutif depuis<br />

la Constitution de 1987 pour former<br />

l’organisme électoral provisoire.<br />

Même s’il y a toujours eu des frictions<br />

entre le pouvoir et les responsables<br />

des partis politiques, bon gré mal gré,<br />

tous les Secteurs concernés ont toujours<br />

répondu à la sollicitation du Palais<br />

national. Aujourd’hui, la crise est si<br />

profonde, si clivant que plus rien ne<br />

semble possible donc pouvant pousser<br />

les secteurs sociaux à renouveler<br />

leurs représentants au CEP. Ainsi,<br />

les observateurs locaux et étrangers<br />

de la politique haïtienne s’impatientent<br />

donc de découvrir les visages<br />

et les têtes des nouveaux membres<br />

de ce CEP devant organiser les nouvelles<br />

élections générales souhaitées<br />

uniquement par la Communauté internationale.<br />

Il reste enfin la mise en<br />

place de cette Commission qui aura<br />

pour mission de faire des propositions<br />

et de constituer ou de nommer les<br />

membres qui devraient former la très<br />

attendue Assemblée constituante qui,<br />

si elle parvient à entrer en fonction<br />

sous l’Administration de Jovenel<br />

Moïse, serait un nouvel élément de<br />

conflit dans la discorde entre le pouvoir<br />

et l’opposition plurielle.<br />

Or, selon une source confidentielle<br />

au Palais national du quotidien<br />

Le Nouvelliste daté du 4 septembre<br />

<strong>2020</strong> qui a rapporté la nouvelle « La<br />

semaine prochaine, nous allons publier<br />

la composition du Conseil Electoral<br />

Provisoire et mettre sur pied<br />

une Commission qui aura à former<br />

l’Assemblée constituante » a indiqué<br />

l’anonyme du Palais. Là où l’affaire<br />

devient intéressante, on constate que<br />

si l’information s’est révélée juste<br />

c’est que le Président Jovenel Moïse a<br />

décidé de prendre les taureaux par les<br />

cornes tout en forçant la nature. Puisque,<br />

sachant que de toute manière ses<br />

deux initiatives vont être contestées<br />

par l’opposition, il a décidé de passer<br />

en force avec « yon sèl kout kle »<br />

comme l’aurait dit l’ancien Président<br />

du Sénat de la République, Dieuseul<br />

Simon Desras. Certes, pour temporiser<br />

un peu le mouvement de contestation<br />

qui ne tardera pas à se mettre<br />

en marche, le Président n’a pas osé<br />

nommer ou désigner coup sur coup<br />

les membres de la Constituante comme<br />

il va certainement le faire pour le<br />

CEP. D’ailleurs, à travers les sources<br />

de Le Nouvelliste, Jovenel Moïse s’en<br />

défend : « Ce n’est pas nous l’Exécutif<br />

qui allons former l’Assemblée constituante<br />

», a rajouté cette source qui<br />

serait proche du Président.<br />

Mais c’est tout comme puisque<br />

les membres de la Commission<br />

seront bien nommés par le chef de<br />

l’Etat. Et, pour accepter de faire partie<br />

de cette Commission, il faudrait<br />

au moins partager l’avis du Président<br />

sur ce dossier de la réforme<br />

constitutionnelle. Tout comme l’était<br />

le constitutionnaliste, Me Monferrier<br />

Dorval, convaincu que l’actuelle Constitution<br />

a vécu et qu’il faudra passer<br />

à quelque chose de mieux structurée<br />

capable de fédérer la Nation et sortir<br />

le pays du piège de la « Transition<br />

permanente » et de l’instabilité politique<br />

et institutionnelle. Alors, la curiosité<br />

et l’attente sont de mises. Tout<br />

corps social, chaque entité, chaque<br />

observateur, chaque leader politique<br />

et d’opinion guette, sans grand espoir<br />

de sortir de la crise, l’arrivée de<br />

ces femmes et hommes qui auront à<br />

désigner les membres de l’Assemblée<br />

constituante. Une chose est certaine,<br />

le Président Jovenel Moïse est un spécialiste<br />

des « Commissions » sans lendemain.<br />

Il en a déjà beaucoup à son<br />

palmarès depuis 2017.<br />

Très peu, sinon aucune n’a servi<br />

à quelque chose ou n’a apporté une<br />

réponse concrète à la problématique<br />

pour laquelle elle avait été formée ;<br />

sauf peut-être à faire oublier le sujet<br />

en question ou le dossier controversé<br />

comme ce sera encore le cas<br />

aujourd’hui. En tout cas, la mort<br />

téléguidée de Me Monferrier Dorval<br />

semble précipiter les choses. Le chef<br />

de l’Etat ne veut plus perdre de temps<br />

dans ces deux dossiers bien qu’il ne<br />

soit pas convaincu de la véracité des<br />

élections en temps de crise et de conflit<br />

aigu avec l’opposition. On l’a vu si<br />

le Président trouve maintes difficulté<br />

à constituer un organisme électoral<br />

composé de neuf membres depuis<br />

la démission collégiale de l’équipe<br />

du CEP de 20<strong>16</strong>, on voit bien qu’il<br />

cherche le soutien des Organisations<br />

Populaires (OP), d’autres organismes<br />

et acteurs sociaux qui recouvrent<br />

le pays pour son projet de nouvelle<br />

Constitution. Le jeudi 20 août <strong>2020</strong><br />

passé, c’est au Palais national que le<br />

chef de l’Etat a reçu avec « honneur »<br />

ces innombrables associations venues<br />

de différents endroits du pays afin<br />

de partager les réflexions que ces organisations<br />

ont eu avec le pays profond<br />

dans le cadre des débats ayant<br />

eu lieu sur la nouvelle Constitution.<br />

Selon un des responsables<br />

d’une des organisations qui ont pris<br />

part à cette audience au Palais national,<br />

il est même urgent que Haïti<br />

se dote d’une nouvelle Loi mère afin,<br />

dit Coraslin Josué, que le pays sorte<br />

de l’instabilité politique et institutionnelle.<br />

Ce Porte-parole croit que c’est le<br />

souhait de tous les Haïtiens : « C’est<br />

ce que veut la population. C’est ce<br />

qu’elle attend. Le changement passera<br />

par une nouvelle loi mère. Elle<br />

devra définir les droits et les devoirs<br />

de tous les Haïtiens. Cette nouvelle<br />

Constitution devra ouvrir la porte à<br />

tout le monde y compris aux femmes<br />

et à la diaspora dans les affaires<br />

du pays. Celle-ci devra garantir la<br />

démocratie dans le respect de la<br />

loi, renforcer la justice et mettre un<br />

terme à l’impunité » récite celui qui<br />

parle au nom de toutes les Organisations<br />

Populaires qui ont organisé<br />

plusieurs Forums publics sur le sujet<br />

et en ont fait un Rapport. Ce jeudi<br />

20 août, le Président Jovenel Moïse<br />

était aux anges parmi les membres<br />

de ces dizaines d’associations, organisations<br />

de base et autres structures<br />

favorables à son idée de doter le pays<br />

d’une nouvelle Constitution.<br />

Il a annoncé que plusieurs<br />

initiatives de ce genre sont en cours<br />

dans le pays pour accompagner son<br />

projet. Ainsi, le chef de l’Etat a laissé<br />

entendre qu’« Il y a eu plusieurs Forums<br />

réunissant des intellectuels,<br />

des journalistes, des écrivains, des<br />

hommes de loi. À Port-au-Prince<br />

comme dans les villes de province.<br />

Ils parlent tous d’un même sujet.<br />

Une nouvelle Constitution. J’ai demandé<br />

à mes conseillers de contacter<br />

tous ces intellectuels. J’ai reçu<br />

des invitations pour prendre part à<br />

l’ouverture ou à la fermeture de ces<br />

Forums. Je ne m’y suis pas rendu par<br />

contrainte de temps certes. Mais je<br />

pense que la nouvelle Constitution<br />

ce n’est pas l’affaire du Président<br />

de la République, ou de son équipe,<br />

mais du peuple haïtien, de la capitale,<br />

comme des villes de province<br />

ou de la diaspora. Tout ceci doit se<br />

faire dans la nouvelle Constitution<br />

qui doit être indépendante. » Toujours<br />

prêt à appuyer là où ça fait mal,<br />

Jovenel Moïse a profité de la présence<br />

de ces citoyens engagés qui militent<br />

en faveur d’une nouvelle Constitution<br />

et venus de partout pour lancer une<br />

nouvelle fois un pic à l’encontre de<br />

ce qu’il appelle un « Petit groupe qui<br />

prend le pays en otage » pour préciser<br />

Le président de la Fédération des Barreaux d’Haïti, Me Jacques Létang<br />

sa volonté de réformer le pays avant<br />

de quitter le pouvoir en 2022.<br />

Le chef de l’Etat appelle toute<br />

la population à soutenir son idée de<br />

remplacer la Constitution de 1987. Il<br />

a remercié par avance tous ceux de<br />

la Société civile ayant contribué et<br />

qui contribuent à alimenter le débat<br />

sur le sujet. Et ce n’est pas le Coordonnateur<br />

général du Rassemblement<br />

des Associations Visionnaires<br />

pour le Développement et le Progrès<br />

(RAVIDEP), Coraslin Josué, qui<br />

s’en plaindra. Puisque, avant même<br />

l’ouverture de la fameuse rencontre à<br />

la présidence de la République, il avait<br />

déclaré : « Nous avons pris l’initiative<br />

d’initier des réflexions avec tous<br />

les secteurs, de toutes les tendances<br />

politiques, sur la nouvelle Constitution<br />

réclamée par la majorité de la<br />

population. Nous avons écouté leurs<br />

revendications.<br />

Après les réflexions, nous<br />

avons organisé plusieurs conférences<br />

de presse afin de nous adresser<br />

directement à la population. Nous<br />

nous sommes rencontrés récemment<br />

à l’hôtel Karibe dans une grande<br />

conférence débat sur la question.<br />

Après la conférence, ces 10 organisations<br />

ont jugé nécessaire de<br />

signer une pétition que nous allons<br />

remettre au Président de la République<br />

». Tous ces mouvements prouvent<br />

que c’est le projet constitutionnel<br />

du chef de l’Etat qui demeure sa<br />

priorité même si l’éventail électoral<br />

est mis en avant pour camoufler le<br />

vrai objectif de l’homme qui veut être<br />

le dernier Président de la transition<br />

post-Duvalier.<br />

C.C<br />

8 <strong>Haiti</strong> Liberté/<strong>Haiti</strong>an Times<br />

Vol 14 # 11 • Du <strong>16</strong> au 22 <strong>Septembre</strong> <strong>2020</strong>


This week in <strong>Haiti</strong><br />

The Battle for Barbancourt<br />

Inside the Family Fight to Control<br />

<strong>Haiti</strong>’s Cherished Brand<br />

For 27 years, Thierry Gardère (above) directed Barbancourt until his<br />

death in March 2017, leading to a power struggle between his only child<br />

and his siblings<br />

by Sam Bojarski<br />

Garry Pierre-Pierre<br />

Jean-Marc Gardère, Thierry’s<br />

brother, said Barbancourt’s<br />

majority shareholders collectively<br />

never approved Delphine Gardère<br />

as company head and that receiving<br />

her mother’s shares did not confer<br />

such authority<br />

For more than 150 years, <strong>Haiti</strong>’s most<br />

cherished spirit, the rum produced by<br />

Société du Rhum Barbancourt, has been<br />

a part of many <strong>Haiti</strong>an family gatherings<br />

and traditions. And when <strong>Haiti</strong>an<br />

families began migrating throughout the<br />

world, they brought the distinctive brand<br />

of smooth sugar cane rum as a staple for<br />

their households abroad.<br />

Marie St. Louis, 39, of South Carolina,<br />

said her mother, her grandmother,<br />

and her great-grandmother imbibed the<br />

rum on special occasions and used it in<br />

herbal remedies.<br />

“It’s in our jokes, it’s in our rhymes,<br />

in our nursery lullabies,” said St. Louis, a<br />

U.S. Army medical operations officer, of<br />

Rhum Barbancourt. “It is something that<br />

we hold very, very dear.”<br />

But in recent years, legal battles for<br />

leadership of the Port-au-Prince company<br />

have threatened to destabilize the family-owned<br />

operation. As of June, Nathalie<br />

Delphine Gardère, 36, the only child<br />

of the late Thierry Gardère, controls the<br />

enterprise as general director.<br />

She is the fifth in the Gardère family<br />

line to run the company, founded by<br />

Duprè Barbancourt in 1862. Barbancourt’s<br />

wife, Nathalie Gardère, took control<br />

when he died in 1907, later passing<br />

the company to her nephew. Since 1946,<br />

company directors have passed on leadership<br />

through their children in the Gardère<br />

family.<br />

Barbancourt, an $18 million business,<br />

has survived <strong>Haiti</strong>’s tumultuous<br />

history of coups, embargoes, and natural<br />

disasters. Even after the 2010 magnitude<br />

7.0 earthquake halted bottling and shipping,<br />

the company resumed operations<br />

just four months later.<br />

The company’s rise through the<br />

rubble of the post-earthquake period<br />

capped General Director Thierry Gardère’s<br />

27 years of successful leadership. His<br />

death in March 2017 led to the latest tumult<br />

for Barbancourt: a family legal battle<br />

for company control that pitted his only<br />

child and his siblings against one another.<br />

All in the family: Tit-for-tat legal<br />

challenges<br />

When Thierry Gardère died, his wife<br />

Muriel Gardère passed on the 37.25%<br />

of Barbancourt’s shares she inherited to<br />

their daughter in October 2017.<br />

These shares became effective in<br />

June 2018, giving Delphine Gardère control<br />

of the company at that time, Delphine<br />

Gardère’s personal attorney Salim Succar<br />

said, speaking to The <strong>Haiti</strong>an Times on<br />

her behalf. The transfer meant she could<br />

break the two-thirds majority needed for<br />

company decisions to pass, he said.<br />

But three other shareholders ‒<br />

Thierry Gardère’s siblings Françoise Gardère<br />

and Jean-Marc Gardère and cousin<br />

Michel Gardère, who collectively own a<br />

62.75% stake ‒ did not see it that way.<br />

By the end of August 2018, they ousted<br />

Delphine Gardère, and Michel and Jean-<br />

Marc Gardère subsequently became general<br />

partners.<br />

In a letter published in <strong>Haiti</strong>an media,<br />

Jean-Marc Gardère said the majority<br />

shareholders collectively never approved<br />

Delphine Gardère as company head and<br />

that receiving her mother’s shares did not<br />

A Barbancourt booth at an event in Port-au-Prince. Since the family feud<br />

began, Barbancourt had some production problems but has maintained its<br />

sterling reputation<br />

UnionSuite<br />

Chokarella<br />

confer such authority.<br />

Attorney Aviol Fleurant, who<br />

counseled Michel and Jean-Marc Gardère,<br />

said via email that he required authorization<br />

from Barbancourt’s partners in order<br />

to comment. He did not respond to subsequent<br />

requests.<br />

Succar said that company bylaws<br />

provide for effective minority control,<br />

noting that Thierry Gardère led the company<br />

with a minority of its shares.<br />

Michel and Jean-Marc Gardère also<br />

used illegal means to regain control of the<br />

company, Succar said. They pressured<br />

Thierry Gardère’s widow into admitting<br />

she was not of sound mind when she<br />

passed on her shares to her daughter.<br />

Then, Michel and Jean-Marc Gardère secured<br />

a judgment that allowed them to<br />

reinstate the widow as a shareholder and<br />

subsequently take over control in September<br />

2018.<br />

In response, Delphine Gardère sued<br />

her mother in July 2019 to regain control.<br />

“What we did is we went to arbitration,<br />

and we attacked the mother<br />

based on her false statements and won,”<br />

Le Nouvelliste<br />

Nathalie Delphine Gardère briefly<br />

took control of Barbancourt in<br />

2018 before being ousted by her<br />

uncles and cousin. After a bitter<br />

legal fight, she is back in control as<br />

of June.<br />

Succar said.<br />

In March <strong>2020</strong>, the Chamber<br />

of Conciliation and Arbitration of <strong>Haiti</strong><br />

(CCAH) issued a decision giving Delphine<br />

Gardère full responsibility to manage the<br />

company, allowing her to officially take<br />

control on Jun. 4, <strong>2020</strong>.<br />

However, between the time of the<br />

decision and the new leader stepping<br />

into the role, the former general partners<br />

mounted a new legal challenge in April<br />

<strong>2020</strong> over alleged fraud and embezzlement.<br />

They claimed that the late Thierry<br />

Gardère and his widow Muriel Gardère<br />

allegedly signed a contract, without the<br />

other shareholders’ knowledge, that<br />

would have allowed the couple to earn<br />

commissions. Fleurant also called out<br />

Delphine Gardère for not acknowledging<br />

the existence of this alleged contract.<br />

Succar said there was no proof for<br />

this claim, so that court challenge never<br />

reached a judge.<br />

By July, the family members had<br />

agreed to sell their shares to Delphine<br />

Gardère. If the sale and purchase agreement<br />

goes through, Succar said, Delphine<br />

Gardère will own 100% of Barbancourt’s<br />

shares in October <strong>2020</strong>.<br />

“At the end of the day, there was<br />

no way out but for [the other shareholders]<br />

to find a settlement,” Succar said.<br />

The company did not return multiple<br />

requests for comment made via its<br />

website and public social media pages.<br />

An indispensable brand<br />

As one of <strong>Haiti</strong>’s oldest and most loved<br />

brands, Barbancourt is renowned for its<br />

taste and quality, economic impact, and<br />

role as a cultural ambassador abroad.<br />

Barbancourt has won numerous<br />

awards over the years. In 2012, it was<br />

dubbed a Special Category Rum of the<br />

Year by Rum Journal. In 2017, it ranked<br />

second on the rating website Alcohol Aficionado’s<br />

list of the 10 best silver rum<br />

brands.<br />

In 2018, Barbancourt won USA<br />

Today’s Best Rum Distillery in the Caribbean<br />

award, beating out such better-known<br />

brands as Bacardi and Mount<br />

Gay.<br />

As an economic engine,<br />

the Financial Times has reported<br />

suite à la page(<strong>16</strong>)<br />

Appeals Court Rules in<br />

Favor of Trump<br />

Administration Bid to<br />

Cut-Off TPS<br />

by Kim Ives<br />

On Mon., Sep. 14, <strong>2020</strong>, the Ninth<br />

Circuit Court of Appeals overruled a<br />

preliminary injunction issued by a lower<br />

court that had preserved Temporary<br />

Protective Status (TPS) for individuals<br />

from <strong>Haiti</strong>, Nicaragua, El Salvador,<br />

and Sudan. This was a victory for the<br />

Trump administration, which seeks to<br />

cinch off TPS.<br />

In a 2-1 decision (two Republican-appointed<br />

judges, one Democrat-appointed),<br />

the court found that<br />

the lower court had acted outside of its<br />

authority when it sided with plaintiffs<br />

arguing that the administration's decision<br />

to end their TPS violated the Administrative<br />

Procedure Act. The Ninth<br />

Circuit opinion pointed out that the TPS<br />

statute says there is no judicial review<br />

of the secretary of Homeland Security's<br />

determination "with respect to the designation,<br />

or termination or extension<br />

of a designation, of a foreign state" for<br />

TPS.<br />

In Miami, the Family Action Network<br />

Movement (FANM) protested the<br />

ruling, saying that “in the wake of the<br />

decision on the current injunction in<br />

the case Ramos v. Nielsen, TPS holders,<br />

their families and communities…<br />

condemn the negative decision. In Miami<br />

alone, it is estimated that 23,000<br />

TPS recipients will be affected by this<br />

decision, many of which have been<br />

in the United States for more than 20<br />

years.”<br />

“This is terrible news!” said<br />

Marleine Bastien, FANM’s Executive<br />

Director. “The court’s decision today<br />

leaves nearly 300,000 TPS holders<br />

vulnerable to one of the biggest mass<br />

deportations in our country’s history.<br />

These hardworking taxpayers, many<br />

of whom have resided in the United<br />

States for over 20 years, could be forced<br />

to return during a global pandemic to<br />

vulnerable nations still struggling from<br />

political turmoil, violence, and unrest.<br />

In addition, their over 275,000 U.S.<br />

citizen children would have to make<br />

the heart-wrenching decision whether<br />

to leave their home or be separated<br />

from their families. How can we be a<br />

nation of life, liberty, and the pursuit of<br />

happiness if we continue to allow for<br />

family separation?! How can we profess<br />

to be a nation of immigrants if we<br />

continually disdain and disregard those<br />

who are black and brown? We demand<br />

U.S. Senators to rebuke this disgusting<br />

decision and to immediately pass ‘The<br />

Dream and Promise Act’ passed by<br />

the House of Representatives in 2019<br />

protecting TPS recipients. Since 1990,<br />

TPS holders have only been protected<br />

temporarily. They are completely unprotected<br />

now. Congress must protect<br />

Demonstration for TPS in Miami, FL.<br />

Joe Raedle/Getty Images<br />

Wilfredo Lee/AP<br />

FANM’s Marleine Bastien: “The<br />

court’s decision today leaves<br />

nearly 300,000 TPS holders<br />

vulnerable to one of the biggest<br />

mass deportations in our country’s<br />

history.”<br />

them! We must all protect them! It is<br />

our moral duty as Americans and as<br />

people.”<br />

Thousands across the U.S. are<br />

rallying against the decision on the<br />

injunction, seeking to underline that<br />

TPS holders and their families deserve<br />

and urgently need a path to permanent<br />

residency and citizenship in the U.S..<br />

“TPS holders have laid down<br />

roots in the United States,” explained<br />

Maria Rodriguez, Executive Director<br />

of the Florida Immigrant Coalition.<br />

“They’ve created families, businesses,<br />

and in the middle of a pandemic, nearly<br />

130,000 of essential TPS working in<br />

the frontlines across the country have<br />

kept us safe. This negative decision is<br />

cruel, exposing families and making<br />

them vulnerable to family separations.<br />

Now, more than ever, we need to stand<br />

with our immigrant communities. We<br />

will continue working to transform existing<br />

legislation and public policies in<br />

order to ensure that they are inclusive,<br />

equitable, and just to the hundreds of<br />

thousands of TPS holders and DACA<br />

recipients, and the millions of immigrants<br />

who reside in the U.S..”<br />

There are over 400,000 people<br />

living in the United States with TPS<br />

and over 200,000 U.S. citizen children<br />

of TPS holders. In the wake of<br />

disasters in foreign countries, the U.S.<br />

government granted humanitarian<br />

relief (in the form of TPS) to people<br />

from affected countries already living<br />

in the United States. For the countries<br />

at issue in the lawsuit, the U.S.<br />

government extended TPS repeatedly<br />

— for at least eight years, and in the<br />

case of most countries for more than<br />

15 years — based on repeated findings<br />

that it remains unsafe to return.<br />

In the past year, the Trump administration<br />

announced the termination of TPS<br />

for over 98% of TPS holders, from six<br />

countries. The lawsuit Ramos v. Nielsen<br />

concerns the first four of the terminations<br />

— of Sudan, Nicaragua, <strong>Haiti</strong>,<br />

and El Salvador. This is the first time<br />

any TPS termination has been enjoined<br />

by a federal court.<br />

Vol 14 # 11 • Du <strong>16</strong> au 22 <strong>Septembre</strong> <strong>2020</strong><br />

<strong>Haiti</strong> Liberté/<strong>Haiti</strong>an Times<br />

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MEXIQUE : UN SÉISME POLITIQUE ÉB<br />

Par Manuel Aguilar Mora*<br />

Au milieu de la pandémie de Covid-19<br />

qui n’a pas pu être maîtrisée (avec<br />

plus de 60’000 morts, le Mexique se<br />

trouve malheureusement à la troisième<br />

place après les États-Unis et le Brésil),<br />

d’une crise économique dévastatrice<br />

avec au moins une hausse d’un million<br />

de chômeurs et de la tendance<br />

irrépressible à la violence criminelle<br />

qui se poursuit sans relâche, le pays<br />

vit aujourd’hui un séisme politique qui<br />

secoue de fond en comble sa structure<br />

politique dominante.<br />

Décomposition politique<br />

Les éléments annonciateurs de cette<br />

tempête politique étaient déjà présents<br />

il y a deux ans. La victoire électorale<br />

écrasante d’Andrés Manuel López Obrador<br />

(AMLO), largement forgée par<br />

lui-même avec sa campagne d’agitation<br />

féroce pendant plusieurs années<br />

contre la «mafia du pouvoir» du PRI<br />

(Parti révolutionnaire institutionnel)<br />

et du PAN ( Parti action nationale) –<br />

leur jonction dans la pratique a abouti<br />

à l’acronyme: le PRIAN – a conduit à la<br />

pulvérisation politique et organisationnelle<br />

des deux partis, piliers du régime<br />

mexicain traditionnel pendant la majeure<br />

partie du XXe siècle et jusqu’au<br />

début du XXIe.<br />

C’est ainsi que le parti d’AMLO,<br />

Morena (Movimiento de Regeneración<br />

Nacional) s’est imposé comme le rouleau<br />

compresseur des chambres législatives<br />

(à l’échelle de l’Etat et des entités<br />

fédératives). En fait, dans la dernière<br />

étape avant les élections présidentielles<br />

de 2018 qui ont conduit à son triomphe,<br />

AMLO a commencé à diluer de<br />

façon palpable son vin «contre la mafia<br />

du pouvoir». AMLO a bien montré la<br />

raison de ce tournant dans son discours<br />

politique, qui est devenu beaucoup plus<br />

modéré depuis son arrivée au Palais national.<br />

Bien que de manière chaotique,<br />

Corruption au Mexique<br />

L’entreprise transnationale brésilienne Odebrecht, qui a apporté en 2012<br />

d’importantes ressources financières à la campagne présidentielle de la<br />

première entreprise en échange de contrats juteux par la suite.<br />

son cours de politique économique<br />

centré sur la lutte contre la corruption<br />

ne diffère pas substantiellement des<br />

réglementations macroéconomiques<br />

néolibérales qui ont prévalu ces trente<br />

dernières années: soutien total aux entreprises<br />

capitalistes, en particulier les<br />

plus importantes; accent mis sur les<br />

privatisations; austérité extrême du<br />

budget public; renforcement de l’appareil<br />

répressif et subordination complète à<br />

l’économie du puissant voisin du nord.<br />

Même dans les objectifs favoris<br />

de son gouvernement, AMLO ne se<br />

distingue pas de ses prédécesseurs en<br />

subordonnant d’énormes ressources<br />

économiques à des projets pharaoniques<br />

particuliers qui ne répondent<br />

pas aux besoins urgents du moment,<br />

tels que l’aéroport de Santa Lucia (de<br />

Mexico), le train «Maya» [projet de<br />

chemin de fer de 1525 kilomètres qui<br />

traverserait la péninsule du Yucatán]<br />

et la raffinerie de Tres Bocas de Tabasco.<br />

Son objectif «les pauvres d’abord»<br />

est resté un slogan sans réelle concrétisation<br />

comme le montre la situation<br />

d’abandon dans laquelle se trouve<br />

l’écrasante majorité populaire dans la<br />

pandémie.<br />

De toute évidence, les circonstances<br />

de la crise capitaliste mondiale<br />

aiguë déjà annoncée depuis 2019<br />

et déclenchée de manière féroce avec<br />

l’apparition de la pandémie ont tendu<br />

les conflits, aiguisant fortement toutes<br />

les contradictions, ne laissant que peu<br />

ou pas de place au compromis. Cela<br />

se passe dans le monde entier et cela<br />

ne pouvait que s’exprimer également<br />

au Mexique, d’autant plus que depuis<br />

2018, il est évident que les grandes<br />

masses populaires ont exprimé, avec<br />

32 millions de voix, le plus grand vote<br />

de l’histoire du pays, leur répudiation<br />

du système PRIAN faussement<br />

présenté comme «démocratique», en<br />

réalité un régime de décadence, de violence<br />

et de corruption généralisée. Le<br />

tremblement de terre politique qui secoue<br />

actuellement le Mexique a sans<br />

aucun doute mis en évidence cette situation.<br />

Emilio Lozoya Austin [ex-PDG<br />

de Pemex de décembre 2012 à février<br />

20<strong>16</strong>; la firme géante brésilienne<br />

Odebrecht déploya alors ses «bienfaits»<br />

corrupteurs] est le personnage qui est<br />

devenu la source du plus important<br />

scandale de pouvoir du gouvernement<br />

d’AMLO jusqu’à présent. Il est le principal<br />

accusé par le système judiciaire de<br />

crimes majeurs. Mais aussi, en raison<br />

des vicissitudes du système juridique<br />

en vigueur, il agit comme témoin, collaborateur<br />

et dénonciateur. Directeur de<br />

Pemex pendant la plus grande partie<br />

du gouvernement d’Enrique Peña Nieto<br />

(1er décembre 2012–30 novembre<br />

2018, membre du PRI), il a fui à<br />

l’occasion de l’arrivée d’AMLO à la<br />

présidence et a été arrêté en Espagne.<br />

Extradé au Mexique en juillet <strong>2020</strong>,<br />

Emilio Lozoya est (était) le membre<br />

classique des plus hauts niveaux des<br />

gouvernements du PRIAN en tant<br />

qu’héritier d’une dynastie familiale de<br />

l’élite du pouvoir, destiné et éduqué<br />

pour être un haut fonctionnaire du régime.<br />

En tant que représentant international<br />

de Peña Nieto, Emilio Lozoya<br />

était directement chargé de traiter avec<br />

l’entreprise transnationale brésilienne<br />

Odebrecht, qui a apporté en 2012<br />

d’importantes ressources financières<br />

à la campagne présidentielle de la<br />

première entreprise en échange de contrats<br />

juteux par la suite. Le lien du gouvernement<br />

avec cette entreprise – qui<br />

a également fourni les ressources financières<br />

utilisées dans les pots-de-vin<br />

nécessaires pour approuver la «réforme<br />

énergétique» qui aurait lieu en 2013-<br />

14 – était déjà présent durant l’administration<br />

de Felipe Calderón (2006-<br />

2012, menbre du PAN). Il représentait<br />

un exemple vivant de la complicité entre<br />

l’administration de Felipe Calderón<br />

et celle de Peña Nieto, entre le PAN<br />

et le PRI. La dénonciation de ces faits<br />

(un document de plus de 60 pages)<br />

déposée devant le Bureau du procureur<br />

général (FGR – Fiscalía General de la<br />

Republíca) par Emilio Lozoya, le 11<br />

août, et diffusée de manière juridiquement<br />

irrégulière une semaine plus tard,<br />

est le récit de rencontres, d’accords,<br />

de sommes d’argent versées à titre<br />

de pots-de-vin, de relations entre des<br />

personnalités du monde politique des<br />

groupes dominants avec le président de<br />

l’époque, Peña Nieto, et Luis Videgaray<br />

Caso, qui était ministre des Finances<br />

puis des Affaires étrangères dans le<br />

dernier gouvernement. Outre la fuite<br />

de la dénonciation susmentionnée,<br />

une vidéo a également été diffusée.<br />

On y voit des membres du PAN de la<br />

Chambre des députés qui distribuaient<br />

dans des valises les piles de billets qui<br />

se trouvaient dans de grands sacs sur<br />

une table.<br />

Dans le récit détaillé de sa plainte,<br />

Emilio Lozoya nomme trois anciens<br />

présidents de la République – Carlos Salinas<br />

de Gortari (1988-1994, du PRI),<br />

Peña Nieto et Felipe Calderón – comme<br />

auteurs et exécuteurs de nombreuses<br />

d’opérations pour des milliards de dollars<br />

et qui ont rapporté des superprofits<br />

à la société brésilienne Odebrecht par le<br />

biais de contrats léonins, d’innombrables<br />

subventions et de crédits de la banque<br />

d’État (Nafinsa et Bancomext). S’y<br />

ajoutent: deux anciens candidats à la<br />

présidence (le candidat du PAN Ricardo<br />

Anaya et le candidat désigné par le<br />

PRI, José Antonio Meade Kuribreña qui<br />

a également occupé deux fois le poste<br />

de secrétaire d’État dans le cabinet de<br />

Peña Nieto); une sorte de vice-président<br />

exécutif pendant le mandat de<br />

Peña Nieto: Luis Videgaray Caso: le<br />

cerveau du gouvernement pendant le<br />

sexennat 2012-2018 de Peña; le dauphin<br />

raté de Calderon pour la candidature<br />

présidentielle du PAN en 2012:<br />

Ernesto Cordero qui est maintenant<br />

sénateur; deux membres du PAN qui<br />

sont maintenant gouverneurs: Francisco<br />

Garcia Cabeza de Vaca de l’Etat de<br />

Tamaulipas et Francisco Dominguez de<br />

l’Etat de Querétaro; plusieurs politiciens<br />

spécifiquement liés au calderonisme:<br />

Salvador Vega Casillas et Jorge Luis Lavalle<br />

Maury; le beau-frère de Carlos Salinas<br />

de Gortari: José Antonio González<br />

Anaya, qui était secrétaire au Trésor et<br />

directeur de Pemex pendant la période<br />

du Peña Nieto; et 70 autres personnes<br />

liées à ces opérations dans le législatif<br />

et à Pemex, entre autres.<br />

Le rôle d’AMLO<br />

Dans ses conférences de presse quotidiennes<br />

du mois d’août, en référence<br />

au scandale de Lozoya, AMLO à plus<br />

d’une fois fait écho au cri si souvent<br />

entendu dans les manifestations populaires:<br />

«Les gens sont fatigués de ce<br />

putain de trafic». Il n’a cessé de parler,<br />

de commenter, de souligner et de<br />

recommander à tous de lire le témoignage<br />

de Lozoya, qu’il considère, non<br />

sans raison, comme une preuve concluante<br />

de la faillite des gouvernements<br />

«néolibéraux», c’est-à-dire de ses opposants<br />

politiques bourgeois.<br />

Cette lutte contre la corruption,<br />

centrée sur les couches supérieures,<br />

l’a amené à dire que la dénonciation<br />

d’Emilio Lozoya soulève la nécessité<br />

de demander des comptes aux anciens<br />

présidents de la République qui y sont<br />

mentionnés. Quelque chose d’inédit<br />

dans les annales politiques du pays<br />

qui, pour la première fois, rapproche les<br />

présidents mexicains omnipotents et<br />

intouchables du destin plus terre à terre<br />

de représentants du pouvoir exécutif en<br />

Amérique du Sud.<br />

Cette série de pillages des finances<br />

publiques, de pots-de-vin et de corruption<br />

opérés par Odebrecht dans le<br />

sous-continent a touché 21 présidents:<br />

trois au Guatemala, un au Salvador,<br />

quatre au Pérou (dont un s’est suicidé,<br />

Alan Garcia), deux en Colombie, deux<br />

en Équateur et cinq au Brésil. Cela a<br />

finalement touché trois personnages<br />

au Mexique. Une leçon qui postule<br />

sans équivoque que la corruption est<br />

inhérente au système, car elle découle<br />

logiquement et nécessairement de l’exploitation<br />

capitaliste. Une vérité que<br />

l’«obradorisme» (AMLO) élude et nie<br />

avec véhémence, considérant qu’à l’intérieur<br />

des frontières nationales «il n’y<br />

a pas de lutte des classes». Une conception<br />

idéologique sous-jacente à l’origine<br />

de «l’obradorisme» dans la petite<br />

bourgeoisie dont la constitution en tant<br />

Le président du Mexique Andrés Manuel López Obrador (AMLO)<br />

que force politique hégémonique de<br />

l’État bourgeois au Mexique l’a rendue<br />

complètement dépendante du Capital.<br />

La lutte acharnée entre ces<br />

groupes de pouvoir, eux-mêmes<br />

représentants bourgeois d’intérêts très<br />

puissants, a pris toute sa virulence en<br />

cette troisième semaine d’août. Le 17<br />

Emilio Lozoya Austin ex-PDG de Pemex de décembre 2012 à février 20<strong>16</strong><br />

août, la vidéo susmentionnée a été<br />

présentée, produisant une véritable agitation<br />

nationale, mais trois jours plus<br />

tard, d’autres vidéos ont suivi, dans<br />

lesquelles il y avait également des sacs<br />

et des enveloppes pleins de billets qui<br />

ont été remis à Pío, frère du président<br />

Andrés Manuel López Obrador. Ce<br />

dernier a immédiatement réagi, le 22<br />

10 <strong>Haiti</strong> Liberté/<strong>Haiti</strong>an Times<br />

Vol 14 # 11 • Du <strong>16</strong> au 22 <strong>Septembre</strong> <strong>2020</strong>


RANLE LA STRUCTURE POLITIQUE<br />

Le système ne peut pas lutter contre la corruption car la corruption est le système même<br />

août, en montrant le contrat du gouvernement<br />

de Peña avec Odebrecht<br />

concernant l’entreprise Etileno XXI,<br />

qui impliquait un vol chiffré à 15 milliards<br />

de pesos (environ 750 millions<br />

de dollars). Et il n’a pas évité la comparaison<br />

des sacs reçus par son frère<br />

Pio aux autres sacs de billets: «Mes<br />

opposants ont pris des vidéos de mon<br />

frère recevant de l’argent dans le but de<br />

collaborer avec Morena, en 2005. En<br />

tout cas, c’est de l’argent qu’ils lui ont<br />

donné.» Pour lui, c’est très différent de<br />

l’argent de la corruption d’Odebrecht.<br />

«Celui d’Odebrecht est de la corruption,<br />

l’autre est de la coopération (La Jornada,<br />

23.08.<strong>2020</strong>). Il a reconnu que son<br />

frère et la personne qui lui a donné l’argent<br />

doivent faire l’objet d’une enquête<br />

et il a dit qu’il était prêt à témoigner.<br />

Et sa veine fréquente de s’exprimer par<br />

des dictons populaires s’est conclue par<br />

l’expression suivante: «Le bon juge<br />

commencera par sa maison et celui qui<br />

ne doit rien ne craint rien.»<br />

Le panorama de la politique<br />

bourgeoise au Mexique est désolant.<br />

Un ancien conseiller de l’Institut<br />

fédéral électoral, Alfredo Figueroa,<br />

souligne crûment les conséquences<br />

de ces événements sur la structure<br />

des partis au Mexique. Les partis ont<br />

détourné des millions du Trésor public<br />

pour acheter des votes et de la publicité.<br />

Des députés et des sénateurs ont<br />

été soudoyés pour voter en faveur de<br />

réformes qui ont privatisé l’énergie et<br />

l’éducation. Les instances de contrôle<br />

des élections n’ont jamais remarqué<br />

que les plafonds pour les dépenses<br />

des campagnes étaient dépassés. Le<br />

Bureau supérieur d’audit n’a jamais<br />

établi des liens entre la signature de<br />

contrats publics et des pots-de-vin<br />

privés. Tout cela était placé sous l’emprise<br />

d’une «élite» qui ne se disputait<br />

pas pour des idées mais pour des potsde-vin<br />

(les fameux «moches»). Ainsi,<br />

l’expression politique de la transition<br />

vers la démocratie n’était, au contraire<br />

de ce qu’ont dit leurs biographes,<br />

ni démocratique ni libérale. C’est vers<br />

une démocratie de «moches» qu’a été<br />

produite «une présidence frauduleuse,<br />

celle de Peña Nieto dont l’illégalité est<br />

une des conséquences possibles du<br />

scandale actuel» («Efecto Odebrecht.<br />

PRI y Verde en riesgo de desaparecer»,<br />

Proceso, 23 août <strong>2020</strong>).<br />

L’impasse officielle<br />

Le scandale d’Emilio Lozoya, d’Odebrecht<br />

et de leurs annexes, qui englobe<br />

et éclabousse toute la hiérarchie<br />

de la caste officielle du PRIAN mais<br />

aussi du PRD [Parti de la révolution<br />

démocratique créé en 1989 suite à<br />

une rupture du PRI, conduite par Cuauthémoc<br />

Cárdenas] et si l’on gratte<br />

un peu pour mettre au jour les groupes<br />

qui se sont introduits dans la Morena,<br />

il y a là la preuve palpable de la décomposition<br />

de la politique bourgeoise<br />

au Mexique.<br />

Les preuves des crimes et<br />

délits de toutes sortes commis par les<br />

représentants de cette bourgeoisie –<br />

depuis ses plus hautes personnalités,<br />

comme les trois anciens présidents<br />

mentionnés, jusqu’à ses agents mineurs<br />

– ne laissent aucun doute sur<br />

le fait qu’ils méritent d’être punis. La<br />

prison devrait être leur destin pour<br />

payer les crimes monstrueux commis<br />

par ces représentants sous l’autorité<br />

intellectuelle des plus hauts responsables<br />

civils et, bien sûr, militaires.<br />

La connivence des hauts<br />

niveaux de pouvoir avec la pègre est<br />

une autre preuve qui a été plus que<br />

prouvée sous l’administration de Felipe<br />

Calderon avec l’emprisonnement<br />

du super flic de son gouvernement,<br />

Genaro Garcia Luna, aux États-Unis,<br />

accusé de complicité avec les délinquants<br />

de la drogue. C’est bien sûr le<br />

cas de la disparition des 43 étudiants<br />

(de l’école normale rurale) d’Ayotzinapa<br />

(dans la ville d’Iguala, état<br />

de Guerrero). Une affaire sur laquelle<br />

s’est imposée une discrétion officielle<br />

ATANSYON!<br />

Pou tout manm kominote<br />

Ayisyen nan<br />

Nouyòk, espesyalman<br />

nan Brooklyn,<br />

<strong>Haiti</strong> Cultural Exchange,<br />

Brooklyn Community Foundation,<br />

Make Brooklyn Count,<br />

ak<br />

Brooklyn Borough Hall<br />

vle fè nou sonje enpòtans<br />

pou nou ranpli<br />

Sansis <strong>2020</strong> an<br />

nan census.gov.<br />

la plus complète après que de nombreux<br />

progrès ont déjà été réalisés il<br />

y a quelques semaines, lorsque les<br />

enquêtes ont souligné la nécessité<br />

inévitable d’examiner les dossiers et<br />

les ressources de toutes sortes de militaires<br />

de la caserne d’Iguala et encore<br />

d’autres sources concernant leur implication<br />

dans la nuit d’Iguala, le 26<br />

septembre 2014.<br />

Submergé par la triple crise de<br />

la pandémie sanitaire, la chute catastrophique<br />

de l’économie et la violence<br />

criminelle qui ne cède pas, AMLO est<br />

entré en conflit avec ses prédécesseurs<br />

au pouvoir dans le Zócalo (place où<br />

réside le Palais national), un conflit<br />

dont l’issue est improbable. Bien que<br />

réalisés dans l’atmosphère mouvante<br />

d’aujourd’hui, les sondages sont favorables<br />

à sa position dans la situation<br />

criminelle qui a été révélée par<br />

Emilio Lozoya. Combien de temps<br />

cela va-t-il durer?<br />

C’est un test décisif dont dépendra<br />

une grande partie de la durée de<br />

son gouvernement, c’est-à-dire la plus<br />

longue période. La lutte inter-bourgeoise<br />

entre AMLO et ses opposants<br />

Les récentes révélations de l'ancien directeur de Petróleo Mexicano<br />

(Pemex) Emilio Lozoya ont mis le feu à l'arène politique nationale en<br />

impliquant les anciens présidents Enrique Peña Nieto (2012-2018) et<br />

Felipe Calderón (2006-2012) dans de graves actes de corruption.<br />

ne sera pas la source de la justice<br />

qu’exige la situation de criminalité et<br />

de délinquance qui sévit au Mexique.<br />

La date des élections de mi-mandat de<br />

2021 est déjà à l’horizon et de nombreux<br />

comptes seront réglés. Le destin<br />

de Morena compte pour AMLO, même<br />

s’il ne dépend pas entièrement de son<br />

parti. Les semaines et les mois à venir<br />

seront cruciaux. Face à la débâcle<br />

des formations bourgeoises traditionnelles,<br />

la scène est ouverte pour les<br />

nouvelles alternatives réformistes ou<br />

un gouvernement fort. Dans le panorama<br />

bourgeois, aucun réformisme<br />

n’est perçu à l’horizon; au contraire,<br />

les signes de solutions militaires se<br />

multiplient, comme on l’a vu de plus<br />

en plus au cours du gouvernement<br />

d’Obrador. AMLO, par conséquent,<br />

aspire à continuer à se renforcer en<br />

tant qu’homme fort du système.<br />

Pendant ce temps, alors que de<br />

larges pans du peuple veulent et attendent<br />

la punition des criminels qui<br />

ont été dénoncés lors des scandales<br />

actuels, d’autres pans de ces mêmes<br />

masses n’attendront pas les voies tordues<br />

de la justice bourgeoise. La lutte<br />

des classes, dans une certaine mesure<br />

freinée par la pandémie, émergera<br />

avec force au moindre signe de fissures<br />

et d’opportunités.<br />

Un travail de clarification politique,<br />

une organisation indépendante,<br />

la délimitation de perspectives libertaires<br />

et émancipatrices et une vocation<br />

à lutter pour le socialisme comme<br />

alternative à tant de décadence et de<br />

décomposition capitaliste, voilà ce<br />

qui attend tous les secteurs démocratiques,<br />

révolutionnaires et socialistes<br />

qui émergent et se multiplient dans<br />

tout le Mexique. La grande tâche à<br />

court terme est l’organisation de ces<br />

forces, encore modestes aujourd’hui,<br />

mais que la crise profonde que nous<br />

traversons va transformer, avec la volonté<br />

et l’intelligence de ses membres,<br />

en une force accrue.<br />

*Manuel Aguilar Mora, professeur<br />

à l’Université autonome de Mexico<br />

(UACM), il a été membre du Comité<br />

de lutte de la philosophie et des lettres<br />

aux côtés de José Revueltas en 1968.<br />

Auteur de nombreux livres sur l’histoire<br />

politique et sociale du Mexique.<br />

A l’Encontre 30 août <strong>2020</strong><br />

Vol 14 # 11 • Du <strong>16</strong> au 22 <strong>Septembre</strong> <strong>2020</strong><br />

<strong>Haiti</strong> Liberté/<strong>Haiti</strong>an Times<br />

11


III. La Terre sera Chine<br />

Perspectives<br />

Inoculation contre la variole à Paris en 1807, tableau de Louis-Léopold<br />

Boilly à la Wellcome Library, Londres. Le premier vaccin contre un virus<br />

a été inventé en Chine au moins au 15ème siècle, c’était la variolisation.<br />

Il a fallu 400 ans pour qu’il arrive en Europe, via la route de la Soie et<br />

Constantinople, et que les Européens acceptent ce qu’ils qualifiaient de<br />

“folklore” alors que la variole faisait des dizaines de milliers de morts par<br />

an sur le vieux continent<br />

Par Alexandra Panaguli<br />

(Quatrième partie)<br />

Chine<br />

3) La Chine, finalement, et son<br />

dirigeant. Le 11 mars 2018 l’Assemblée<br />

nationale populaire a voté en faveur de<br />

la proposition du Comité central du Parti<br />

communiste chinois de mettre fin à<br />

la limite de deux mandats présidentiels,<br />

ouvrant la voie à la présence illimitée de<br />

Xi Pining à la tête de la Chine. Quelque<br />

chose, à propos, que Trump et ses acolytes<br />

républicains aimeraient beaucoup<br />

copier. D’ailleurs, celui-ci a commenté:<br />

«Président à vie ... Je pense que c’est<br />

génial. Peut-être que nous devrons essayer<br />

cela un jour».<br />

De plus, les délégués ont approuvé<br />

d’ajouter à la constitution que «La<br />

direction du Parti communiste chinois<br />

[soit Xi Jinping] est la caractéristique<br />

déterminante du socialisme aux caractéristiques<br />

chinoises» (le titre complet<br />

est «la pensée de Xi Jinping sur<br />

le socialisme avec des caractéristiques<br />

chinoises pour la nouvelle ère»). Finalement,<br />

Xi se donne le pouvoir absolu<br />

d’éliminer ses adversaires en donnant<br />

pleins pouvoirs aux commissions de<br />

contrôle qui “exerceront indépendamment<br />

leur pouvoir de contrôle et ne<br />

seront soumises à aucune ingérence<br />

de la part d’un organe administratif,<br />

d’un organisme public ou d’un individu.»<br />

«Le vote a été largement considéré<br />

comme un exercice d’approbation.<br />

Deux délégués ont voté contre le<br />

changement et trois se sont abstenus,<br />

sur 2.964 voix ». Exactement comme<br />

au Sénat des Etats-Unis où tous les<br />

Républicains ont voté pour exonérer<br />

Trump lors de la procédure d’“impeachment”,<br />

à l’exception d’un seul, Mitt<br />

Romney.<br />

A première vue, cela semble<br />

en contradiction avec la philosophie<br />

chinoise pour laquelle le monde et<br />

la nation sont au-dessus de tout et<br />

doivent régner en suprême. L’esprit<br />

oriental “propose l’homme en offrande<br />

au monde...”. “Le bonheur de chaque<br />

personne est conditionné par celui du<br />

pays et de la nation”, a renchéri Xi<br />

Jinping.<br />

Il faut prendre en compte les relativement<br />

récents développements, soit<br />

le chaos de la révolution culturelle qui<br />

a abattu le père même de Xi Jinping,<br />

et deux décennies plus tard l’effondrement<br />

de l’Union soviétique – mené<br />

par le naïf Gorbachev – qui a fait une<br />

grande impression sur Xi et toute la<br />

Chine. Ainsi, Xi Jinping pense que “le<br />

développement et les réformes dont le<br />

pays a encore besoin ne pourront être<br />

menés à bien si la sécurité et la stabilité<br />

sociales ne sont pas garanties [...]<br />

les menaces intérieures et extérieures<br />

doivent être traitées de la même manière”<br />

et il souligne l’importance du<br />

“socialisme à la chinoise”.<br />

Les Occidentaux craignent évidemment<br />

qu’un homme fort comme Xi<br />

Jinping – ou Putin – dirige leur principal<br />

rival. Nul doute que Xi Jinping veuille<br />

terminer – et se considère comme le<br />

mieux à même de le faire (*) – ce qu’il<br />

a commencé: développement économique,<br />

mais aussi lutte contre la corruption,<br />

contre la pollution, contre la<br />

pauvreté, contre la désunion: Hong<br />

Kong, Xinjiang, Tibet – tâches gigantesques<br />

nécessitant une forte cohésion<br />

et direction, de la stabilité, pas d’extrêmes,<br />

un équilibre, de la modération<br />

(pan metron ariston – dans la vie, pas<br />

en politique), et du labeur, c’est ce qui<br />

a maintenu la Chine en vie pendant des<br />

millénaires alors que toutes les autres<br />

puissances - les États-Unis ces derniers<br />

temps - ont suivi ce que Jared Diamond<br />

appelle: “Comment les sociétés<br />

choisissent d’échouer” [titre partiel].<br />

Comme le dit Raffarin, “C’est donc bien<br />

la stratégie chinoise qui a fait émerger<br />

Xi Jinping plutôt que l’inverse, contrairement<br />

à ce que l’on entend souvent”,<br />

comme avec Trump.<br />

(*) Pareil avec son homologue et<br />

ami russe. «Putin se considère comme<br />

un leader mondial et il est très difficile<br />

pour lui de se dissocier du rôle de<br />

président», a déclaré Gleb Pavlovsky,<br />

conseiller du Kremlin de 2000 à 2011.<br />

Et il semble que Xi Jinping mène<br />

le pays dans la bonne direction – la<br />

lutte contre la corruption, la pollution,<br />

la pauvreté, sont tous points<br />

que la population apprécie, et le<br />

gouvernment est à son écoute.<br />

Comme l’a dit Michael Bloomberg,<br />

candidat Démocrate à la présidence<br />

des Etats-Unis et ancien maire de New<br />

York, «Quand le public dit que je ne<br />

peux pas respirer, Xi Jinping n’est pas<br />

un dictateur. Il doit satisfaire ses électeurs<br />

sinon il ne survivra pas. Aucun<br />

gouvernement ne survit sans la volonté<br />

de la majorité de son peuple ».<br />

Je reviens sur un point que Xi<br />

Jinping souligne lui aussi: les droits<br />

économiques et sociaux semblent plus<br />

importants que les droits politiques. Et<br />

pas seulement en Chine ou en Grèce<br />

comme je l’ai esquissé plus haut. De<br />

retour à Liège, Christine, la jeune employée<br />

de la banque ING, a été changée<br />

de branche et diminuée de rang. Depuis<br />

un an on les terrorise, dit-elle, “et cela<br />

va recommencer dans 2-3 ans, les justifications<br />

pour les changements ne<br />

font aucun sens”.<br />

Développement économique<br />

mais pas n’importe comment ni à n’importe<br />

quel degré. Les marchés ne peuvent<br />

pas être laissés en totale liberté.<br />

On voit partout dans le monde comment<br />

le populisme dévoie la démocratie<br />

bourgeoise. Car le néolibéralisme lui a<br />

préparé le terrain en élargissant les fossés<br />

à l’extrême.<br />

Une vie déséquilibrée<br />

Le déséquilibre occidental pointait déjà<br />

dans les années 1980 quand le réalisateur<br />

étatsunien Godfrey Reggio produisait<br />

(avec l’aide de Francis Ford Coppola)<br />

Koyaanisqatsi, le premier film<br />

d’une trilogie montrant l’interraction de<br />

la nature et des êtres humains infléchie<br />

par la technologie. Le titre Koyaanisqatsi<br />

vient du langage des Indiens<br />

Américains Hopis et signifie “Une vie<br />

déséquilibrée», mais également «une<br />

vie de corruption morale et d’agitation»<br />

et littéralement: «vie chaotique», «vie<br />

en ébullition», «vie qui se désagrège» et<br />

«un état de vie qui appelle à une autre<br />

façon de vivre». Le film mentionne une<br />

prophétie hopi: «Si on retire des choses<br />

précieuses de la terre, cela invitera au<br />

désastre».<br />

Des épidémiologistes expliquent<br />

les pandémies – y compris le COVID-19<br />

actuel – par la détérioration de l’environnement<br />

causée par l’être humain,<br />

rapprochant physiquement celui-ci des<br />

espèces animales porteuses de virus. Il<br />

a été démontré que c’est la percée des<br />

colons belges dans la jungle centroafricaine<br />

à la fin du 19ème siècle qui a mis<br />

en contact le singe macaque avec l’être<br />

humain, lui passant son lentivirus qui<br />

est devenu le VIH à la base du Sida.<br />

Une bonne cinquantaine d’années<br />

auparavant, au début du 19ème, en<br />

plus de forcer les agriculteurs indiens à<br />

produire du pavot afin de droguer les<br />

Chinois, les Anglais “ont empiété sur<br />

l’immense zone humide des Sundarbans<br />

au Bengale pour développer la<br />

riziculture, exposant les habitants aux<br />

bactéries aquatiques [...] désormais<br />

connues sous le nom de choléra”, avec<br />

la septième pandémie ayant survenu<br />

en Haïti en 2010... Pareil pour l’Ebola<br />

véhiculé par des chauves-souris et le<br />

paludisme par les moustiques, qui se<br />

retrouvent beaucoup plus nombreux<br />

dans les zones déboisées que dans les<br />

forêts demeurées intactes.<br />

Un personnage duquel Godfrey<br />

Reggio s’est inspiré est Guy Debord,<br />

le philosophe marxiste français connu<br />

pour son livre La Société du spectacle,<br />

où il parle entre autres de la marchandisation<br />

de presque tous les aspects<br />

de la vie, ayant refondu l’idée d’«être<br />

en avoir». Ce qu’il appelle «la phase<br />

actuelle d’occupation totale de la vie<br />

sociale par les résultats cumulés de<br />

l’économie» a conduit à «un glissement<br />

généralisé de l’avoir en apparence, d’où<br />

tout réel ‘avoir’ “doit tirer son prestige<br />

immédiat et sa fonction ultime”.<br />

Paru en 1967 il annonce la dérive<br />

néolibérale globale. Celle-ci étant en totale<br />

opposition à un souci d’équilibre<br />

qui remonte loin dans le temps. Déjà<br />

les Anciens Grecs prônaient par-dessus<br />

tout le Pan Metron Ariston, la modération<br />

dans tout, tandis que les Chinois<br />

prisaient la stabilité.<br />

Mais il y a plus que cela, l’idée<br />

même de démocratie. L’économiste et<br />

politicien grec Yannis Varoufakis, qui<br />

a été ostracisé par l’Union Européenne<br />

alors qu’il était brièvement ministre des<br />

finances en 2015 quand la Grèce était<br />

mise au piloris pour son déficit budgétaire,<br />

rapporte: «On m’a dit sans ambiguïté<br />

que le processus démocratique<br />

de notre nation - nos élections - ne<br />

pouvait pas être autorisé à interférer<br />

avec les politiques économiques mises<br />

en œuvre en Grèce. À ce moment-là,<br />

j’ai senti qu’il ne pouvait y avoir de<br />

plus grande justification de Lee Kuan<br />

Yew, ou du Parti communiste chinois,<br />

en fait de certains de mes amis récalcitrants<br />

qui ne cessaient de me dire<br />

que la démocratie serait interdite si elle<br />

menaçait de changer quoi que ce soit<br />

». Soit un concept purement décoratif.<br />

Incidemment, Lee Kuan Yew,<br />

qui a été premier ministre de Singapour<br />

pendant trois décennies, “a soutenu<br />

que des mesures disciplinaires<br />

étaient nécessaires à la stabilité politique<br />

qui, avec l’état de droit, étaient<br />

essentielles au progrès économique,<br />

disant: ‘Quiconque décide de m’attaquer<br />

doit mettre des coups de poing<br />

américains. Si vous pensez que vous<br />

pouvez me faire plus de mal que je ne<br />

peux vous faire de mal, essayez. Il n’y<br />

a pas d’autre moyen de gouverner une<br />

société chinoise’».<br />

De son côté, Varoufakis conclut:<br />

«Il y a beaucoup d’hypocrisie. Dans<br />

nos démocraties libérales, nous avons<br />

un semblant de démocratie. C’est parce<br />

que nous avons confiné la [...] démocratie<br />

à la sphère politique, tout en<br />

laissant la sphère où se situe toute<br />

l’action - la sphère économique [qu’il<br />

appelle également: le monde de l’entreprise]<br />

- une zone sans aucune démocratie<br />

«. Et il parle spécifiquement de<br />

la Chine: «John Stuart Mill était particulièrement<br />

sceptique quant au processus<br />

démocratique. Donc, ce que vous voyez<br />

maintenant en Chine est un processus<br />

très similaire à celui que nous avons<br />

eu en Grande-Bretagne pendant la<br />

révolution industrielle, en particulier la<br />

transition du premier au deuxième. Et<br />

fustiger la Chine pour avoir fait ce que<br />

l’Occident a fait au XIXe siècle, ça sent<br />

l’hypocrisie ».<br />

Et il ajoute : « Vous êtes-vous<br />

demandé pourquoi les politiciens ne<br />

sont plus ce qu’ils étaient ? Ce n’est<br />

pas parce que leur ADN a dégénéré.<br />

C’est plutôt parce qu’on peut être au<br />

gouvernement aujourd’hui et non au<br />

pouvoir, parce que le pouvoir a migré<br />

de la sphère politique à la sphère<br />

économique, qui est distincte ».<br />

Mais pour l’avenir de la Chine<br />

peut-être que rien de tout cela n’est<br />

important, puisque c’est le pays qui<br />

chapeaute tout. “La Chine est éternelle”,<br />

a dit en 1935 le vieux diplomate<br />

à Kazantzakis lors d’un banquet-spectacle<br />

pour fêter les 90 ans de<br />

la notable Laou-Li. “Le communisme<br />

est éphémère. Le Japon est éphémère.<br />

La Chine est éternelle”, a complété<br />

Kung Ta-Hen, l’ancien ambassadeur,<br />

quand Kazantzakis lui avait demandé<br />

s’il n’avait pas peur des communistes<br />

qui avançaient au Sichuan en direction<br />

du nord vers Beijing, ou des Japonais<br />

qui descendaient de Mandchourie, eux<br />

aussi avec Beijing pour objectif.<br />

La Chine a laissé l’Europe loin<br />

derrière et dépasse rapidement les<br />

États-Unis, tous deux concentrés sur<br />

eux-mêmes, freinés par leur démocratie<br />

dévoyée menant à l’immobilisme chez<br />

les uns, à la dictature – d’un homme<br />

ou des finances – chez les autres. La<br />

Chine avec sa population, son travail,<br />

son unité. L’avenir est prometteur mais<br />

tout dépend de Xi et des nouvelles<br />

générations urbaines. Comme toujours,<br />

l’érosion vient de l’intérieur.<br />

Et de l’extérieur. A l’Astor-Hôtel<br />

de Shanghai où il habitait, le noble<br />

vieillard Wang-Loh parle au caractère<br />

européen de Malraux, A.D., de “la<br />

maladie dont souffre la Chine: la perte<br />

de son esprit. La Chine est en train de<br />

mourir de la même mort que l’Europe”.<br />

Il parlait de la vieille Chine.<br />

* * *<br />

Mise à jour: de la variole au<br />

coronavirus<br />

Lieou Ngo (1854-1906) était un ingénieur<br />

hydraulicien connu pour avoir<br />

combattu avec succès, au 19ème siècle,<br />

les inondations, non pas du Yangtze,<br />

mais du fleuve Jaune (Huang Ho, 5500<br />

km de long) – les crues des fleuves<br />

chinois sont un grave problème car ils<br />

sont très longs et reçoivent beaucoup<br />

d’eaux de torrents en amont, tel que le<br />

fleuve de l’Ouest (Hsi-Kiang, 2100 km)<br />

avec un débit qui peut passer de 9.000<br />

m3/seconde à 60.000, celles du fleuve<br />

Jaune, de 1.000 m3/seconde à 58.000,<br />

et du fleuve Bleu (Yangtze, 6300 km)<br />

de 2.000 m3/seconde à 110.000 !<br />

Étonnament, Lieou Ngo était né<br />

dans une famille de lettrés. Mais il était<br />

curieux, intéressé par plusieurs domaines<br />

(il a étudié les mathématiques,<br />

astronomie, médecine, philosophie,<br />

Xian, décembre 1994. De nombreux cyclistes portaient un masque il y a<br />

déjà un quart de siècle. La pandémie du coronavirus va accélérer l’écart<br />

entre une Chine organisée, disciplinée et responsable, et rompue aux<br />

actions collectives, et un Occident négligeant et individualiste.<br />

Photo par Alexandra Panaguli.<br />

poésie, musique et été tenté par le commerce),<br />

et rebelle, ce qui n’était pas indiqué<br />

pour suivre son père dans le service<br />

impérial. Au contraire, sa solution<br />

contre les inondations était à l’opposé<br />

de celles des bureaucrates mandarins,<br />

“trop souvent bornés, incapables ou<br />

cupides”.<br />

En fait, il décrit “la décadence, la<br />

pourriture de la dynastie mandchoue<br />

à la fin du XIXe siècle; sa paralysie<br />

politique, économique; la corruption<br />

de la magistrature” dans son livre<br />

L’Odysée de Lao Ts’an (également<br />

traduit comme “Pérégrinations d’un<br />

digne clochard”). Si cet ouvrage est un<br />

haut point de la littérature chinoise du<br />

dernier siècle impérial, son auteur l’a<br />

écrit – en 1903 – avec “le cœur plein<br />

d’amertume” (Shakespeare aussi était<br />

pessimiste quant à la société dans son<br />

vieil âge) comme “le cri d’angoisse<br />

d’un homme qui voit son pays sombrer<br />

sous un pouvoir inepte. Il a été<br />

conçu avant tout comme une mise en<br />

accusation du mandarinat”. Hmmm,<br />

on attend quelqu’un pour écrire pareil<br />

ouvrage sous l’administration actuelle<br />

des Etats-Unis.<br />

Lao Ts’an était un guérisseur<br />

ambulant au 19ème siècle. Il ne se<br />

faisait pas d’illusions sur l’efficacité<br />

de son métier, mais il connaissait les<br />

vertus de la médecine traditionnelle<br />

chinoise. A l’occasion du coronavirus<br />

actuel, saviez-vous que le premier<br />

vaccin contre un virus a été inventé<br />

en Chine au 15ème siècle, et peutêtre<br />

même avant? La variole était un<br />

fléau redoutable jusqu’à ce que l’on<br />

applique la variolisation, soit “inoculer<br />

une forme espérée peu virulente de la<br />

maladie en mettant en contact la personne<br />

à immuniser avec le contenu de<br />

la substance suppurant des vésicules<br />

d’un malade”. Trois siècles plus tard<br />

suite à la page(<strong>16</strong>)<br />

12 <strong>Haiti</strong> Liberté/<strong>Haiti</strong>an Times<br />

Vol 14 # 11 • Du <strong>16</strong> au 22 <strong>Septembre</strong> <strong>2020</strong>


Notre Mémoire se Souvient!<br />

La mémoire au service des luttes : Ataï<br />

Par FUIQP et Alain Saint-Victor<br />

Il y a 142 ans, le 1er septembre 1878,<br />

le chef kanak Ataï était tué au combat<br />

contre le colonisateur français. Rappelons<br />

que le pays des Kanaks fut renommé<br />

la Nouvelle Calédonie par l’explorateur<br />

britannique James Cook, une<br />

pratique courante dans l’implantation<br />

du colonialisme.<br />

Ataï fut le dirigeant de la plus<br />

grande insurrection kanak contre les<br />

colonisateurs.<br />

À partir de 1853, l’armée coloniale<br />

française commence la dépossession<br />

des terres, d’abord autour de la<br />

presqu’île de Noumea puis, à partir de<br />

1858, dans le reste du pays.<br />

Le vol des terres passe ainsi de<br />

27 000 ha en 1862 à 78 000 ha en<br />

1870 et à 150 000 ha en 1877. Outre<br />

ces spoliations foncières, le système<br />

oppressif de l’indigénat, la marginalisation<br />

sociale suscitent un profond mécontentement<br />

dans les tribus.<br />

C’est dans ce contexte qu’un des<br />

chefs kanaks, Ataï, rencontre le gouverneur<br />

français, Léopold de Pritzbuer,<br />

pour lui faire part des revendications<br />

kanakes.<br />

Lors de cette rencontre il déverse<br />

un sac de terre et déclare : « Voilà ce<br />

que nous avions ». Il déverse ensuite<br />

un sac de pierres et dit : « Voici ce que<br />

tu nous laisses. »<br />

Cette démarche pacifique n’ayant<br />

conduit à aucun résultat, Ataï décide<br />

d’organiser la lutte armée. L’objectif initial<br />

était l’attaque surprise de Nouméa<br />

préparée dans le plus grand secret. La<br />

date initialement choisie était le 24 septembre,<br />

soit la date de l’anniversaire<br />

de la prise de possession de l’île. Un<br />

événement imprévu va malheureusement<br />

précipiter les choses.<br />

Le 19 juin 1878, un colon est assassiné<br />

par des Kanaks. En représailles,<br />

10 chefs de tribu sont emprisonnés. La<br />

colère populaire se transforme alors en<br />

insurrection. Les propriétés des colons<br />

sont attaquées dans plusieurs régions<br />

et en particulier dans celle de la Foa,<br />

la plus importante région de la colonisation.<br />

Dès le 25 juin les combats<br />

touchent tout le centre-ouest de la<br />

Grande île.<br />

La contre-offensive française<br />

subit d’abord de nombreuses défaites<br />

face à la guérilla. Le 3 juillet le commandant<br />

des troupes françaises Gally<br />

est tué dans une embuscade. Son successeur<br />

met en place une politique de la<br />

« terre brûlée » en incendiant villages<br />

et récoltes.<br />

Les Français décident alors de diviser<br />

les clans kanaks en promettant à<br />

un des chefs, Gélina, de multiples concessions.<br />

Celui-ci trahit l’insurrection<br />

et aide les soldats français à combattre<br />

les insurgés. Sans la connaissance du<br />

terrain de ce traître, l’insurrection était<br />

à plus ou moins long terme victorieuse<br />

compte-tenu du temps nécessaire pour<br />

faire venir des renforts de Paris.<br />

Le premier septembre 1878, Ataï<br />

est surpris dans son campement par un<br />

détachement de l’armée coloniale accompagnée<br />

de guerriers des clans alliés<br />

au colonisateur. Ataï se bat courageusement<br />

mais est tué. Sa tête est coupée et<br />

envoyée en trophée à Paris. Malgré la<br />

mort du chef, l’insurrection continue<br />

mais est déstabilisée.<br />

En août 1878, des renforts arrivent<br />

d’Indochine et le rapport des<br />

forces se transforme. En décembre<br />

1878, les derniers combattants sont<br />

vaincus lors du combat de la forteresse<br />

kanak d’Adio.<br />

La répression est bien sûr féroce.<br />

Les estimations évaluent à 5% de la<br />

population le nombre de morts. Tous<br />

les chefs de clan insurgés sont exécutés<br />

sans jugement. On estime que 1000<br />

kanaks ont été tués sur une population<br />

totale de 24 000.<br />

Le vol des terres s’accéléra et des<br />

clans entiers de la population sont déplacés<br />

dans le Sud et à l'île des Pins.<br />

A la fin du XIXème siècle, la politique<br />

des réserves est enclenchée causant<br />

une crise démographique. Traumatisée<br />

par la colonisation, décimée par<br />

les guerres et le choc épidémiologique,<br />

la communauté kanake se réduit dangereusement.<br />

En 1921, elle ne compte<br />

plus qu’environ 27000 personnes. Elle<br />

aurait ainsi perdu la moitié, voire les<br />

2/3, de ses effectifs depuis la prise de<br />

possession.<br />

C’est cela la colonisation. Soutenons<br />

la lutte du peuple kanak pour son<br />

indépendance.<br />

Repose en paix Ataï. Ton combat<br />

n’a pas été vain.<br />

Texte : FUIQP (Modifications et<br />

ajouts ASV)<br />

Le génocide indonésien de 1965 : comment les USA ont<br />

utilisé le meurtre de masse pour vaincre le communisme<br />

Soldats indonésiens arrêtant des villageois lors de la purge des<br />

communistes en 1965-66 / Vannessa Hearman.<br />

Par Daniel Larison*<br />

Selon le récit dominant de la Guerre<br />

froide, si le communisme a été vaincu<br />

dans nombre de pays, c’était<br />

avant tout dû au modèle civilisationnel<br />

supérieur qu’offre le capitalisme,<br />

avec son accent sur les libertés<br />

individuelles et la responsabilité<br />

personnelle. Un regard sur l’histoire<br />

révèle une réalité beaucoup plus<br />

sombre et expéditive.<br />

La dénommée « Longue Paix »,<br />

après 1945, était couverte de<br />

sang d’innocents. Les Américains<br />

préfèrent généralement se souvenir<br />

de la Guerre froide comme d’un<br />

triomphe essentiellement pacifique<br />

ponctué d’une poignée de débâcles,<br />

mais pour beaucoup de personnes<br />

vivant dans des pays non alignés et<br />

nouvellement indépendants après la<br />

Seconde Guerre mondiale, l’expérience<br />

de la Guerre froide a été marquée<br />

par l’horreur et la dévastation.<br />

Les nations qui avaient le<br />

malheur d’être considérées comme<br />

importantes dans la lutte contre le<br />

communisme ont enduré les pires<br />

souffrances. Le fanatisme anticommuniste<br />

a fait des millions de victimes<br />

pendant la Guerre froide. Les<br />

atrocités commises contre ces peuples<br />

ont souvent été oubliées en Occident,<br />

quand elles étaient connues<br />

tout court. C’est surtout vrai aux<br />

États-Unis, puisque notre gouvernement<br />

a souvent encouragé et aidé<br />

des acteurs locaux dans leurs crimes<br />

contre leur propre peuple.<br />

Nous ignorons généralement<br />

cet aspect de la Guerre froide parce<br />

qu’il est laid et parce que notre gouvernement<br />

porte une responsabilité<br />

considérable dans ce qui est arrivé<br />

à ces pays. Il ne correspond pas<br />

à la fable de « l’ordre libéral » que<br />

nos dirigeants se racontent et nous<br />

racontent. Il ne correspond pas à<br />

nos évaluations flatteuses de notre<br />

rôle de bienfaiteurs dans le monde,<br />

mais c’est une partie importante de<br />

l’histoire de notre politique étrangère<br />

que nous ne pouvons pas nous<br />

permettre d’oublier. Lorsque des<br />

hommes politiques et des experts<br />

menacent allègrement aujourd’hui<br />

d’une nouvelle Guerre froide contre<br />

la Chine, nous devons comprendre<br />

les destructions que cela entraînerait<br />

pour des personnes innocentes dans<br />

de nombreux autres pays. Nous ne<br />

devons pas commettre de nouveau<br />

des erreurs aussi coûteuses en vies<br />

humaines.<br />

L’Indonésie était considérée<br />

comme un pays crucial dans les<br />

années 1960, car c’était l’un des<br />

principaux pays non alignés, avec<br />

le plus grand parti communiste en<br />

dehors de l’URSS et de la Chine. Les<br />

responsables américains y voyaient<br />

un « atout » bien plus précieux que<br />

le Sud-Vietnam, et en 1965-66, elle<br />

a été violemment annexée à l’orbite<br />

américaine à travers des massacres.<br />

L’armée indonésienne, sous la direction<br />

de Suharto et de ses auxiliaires,<br />

a perpétré des meurtres de masse<br />

contre des communistes et des personnes<br />

présumées communistes, et<br />

elle a assassiné jusqu’à un million<br />

d’innocents sans autre raison que<br />

leur affiliation politique présumée.<br />

Ces meurtres de masse et leurs<br />

conséquences pour le reste du monde<br />

font l’objet d’un ouvrage exceptionnel<br />

de Vincent Bevins, The Jakarta<br />

Method (La méthode Jakarta). Bevins<br />

est un correspondant international<br />

qui a travaillé d’abord au Brésil,<br />

puis en Indonésie. Pendant son séjour<br />

dans ce pays, il a commencé à<br />

enquêter sur l’histoire du massacre<br />

de 1965-66, qui est toujours officiellement<br />

nié par le gouvernement. En<br />

fouillant les histoires des survivants<br />

et en suivant les conséquences de<br />

l’« Operation Annihilation » (le nom<br />

interne de l’armée de la campagne<br />

d’extermination), il a trouvé des<br />

liens entre ce qui s’était passé en Indonésie<br />

au milieu des années 60 et<br />

les campagnes brutales menées en<br />

Amérique latine par les dictatures<br />

alignées sur les États-Unis dans les<br />

décennies qui ont suivi. Dans ces autres<br />

pays, « Jakarta » est devenu un<br />

mot-code pour désigner les massacres<br />

d’ennemis des fanatiques anticommunistes,<br />

et le meurtre de masse<br />

perpétré en Indonésie a été présenté<br />

comme un modèle à suivre.<br />

Non seulement le gouvernement<br />

américain était au courant<br />

du massacre en Indonésie, mais il<br />

l’avait activement encouragé et avait<br />

fourni aux tueurs des listes de noms.<br />

Bevins écrit :<br />

« Mais après sept ans d’étroite<br />

coopération avec Washington,<br />

l’armée était déjà bien équipée. Vous<br />

n’avez pas non plus besoin d’un<br />

armement avancé pour arrêter des<br />

civils qui n’opposent presque aucune<br />

résistance. Mais ce dont les responsables<br />

de l’ambassade des USA et de<br />

la CIA avaient décidé que l’armée<br />

avait vraiment besoin était d’informations.<br />

En collaboration avec les<br />

analystes de la CIA, le responsable<br />

politique de l’ambassade, Robert<br />

Martens préparait des listes avec les<br />

noms de milliers de communistes<br />

et de présumés communistes, et les<br />

remettaient à l’armée, afin que ces<br />

personnes puissent être assassinées<br />

et « radiées » de la liste. »<br />

Un autre million de personnes<br />

ont été rassemblées dans des camps<br />

de concentration, où elles ont été<br />

soumises à la famine, au travail<br />

forcé, à de la torture et à de la rééducation<br />

idéologique. Ce fut une «<br />

victoire » ignoble dont personne ne<br />

voulait se souvenir.<br />

Bevins raconte cette histoire de<br />

manière objective et dépassionnée,<br />

et il tisse soigneusement les histoires<br />

des survivants qu’il a rencontrés au<br />

cours de son enquête. Il nous emmène<br />

sur les sites des massacres de<br />

Bali, où se trouvent aujourd’hui des<br />

hôtels touristiques. Il nous présente<br />

des Indonésiens qui ont perdu leur<br />

famille et leurs amis dans ces massacres,<br />

et il montre comment les<br />

survivants sont toujours ostracisés<br />

et considérés avec suspicion, toutes<br />

ces décennies plus tard. L’une des<br />

survivantes qu’il a rencontrées, une<br />

femme âgée nommée Magdalena, vit<br />

aujourd’hui dans la pauvreté après sa<br />

libération de prison. Il raconte qu’elle<br />

a été « marquée à vie » à cause de<br />

son passé, et qu’elle n’a aucun lien<br />

avec sa famille, car tous ces liens<br />

ont été coupés après qu’elle ait été<br />

accusée d’être communiste. Comme<br />

le note Bevins, cette « situation est<br />

extrêmement fréquente chez les survivants<br />

de la violence et de la répression<br />

de 1965 ». En plus de ceux qui<br />

ont été tués dans les massacres, il y<br />

a des dizaines de millions de victimes<br />

et de parents de victimes encore en<br />

vie aujourd’hui.<br />

Il retrace également l’utilisation<br />

des tactiques employées contre<br />

des innocents Indonésiens au Brésil,<br />

au Chili, en Argentine et ailleurs en<br />

Amérique latine, et nous rappelle que<br />

les habitants de ces pays vivent toujours<br />

dans l’ombre des dictatures soutenues<br />

par les États-Unis qui étaient<br />

au pouvoir dans les années 1970 et<br />

1980. La dictature brésilienne qui<br />

s’était emparée du pouvoir avant la<br />

prise de pouvoir de Suharto a ensuite<br />

cherché à imiter ce qui s’était passé<br />

en Indonésie. Le gouvernement chilien<br />

de Pinochet l’a fait, bien qu’à plus<br />

petite échelle, et la « sale guerre » en<br />

Argentine a suivi. La piste se poursuit<br />

en Amérique centrale jusqu’à<br />

la fin de la Guerre froide. Beaucoup<br />

d’éléments individuels de l’histoire<br />

de Bevins sont peut-être connus,<br />

mais il a établi entre eux des liens<br />

que la plupart des Américains ne<br />

connaissent pas.<br />

Alors qu’il essaie de donner<br />

un sens aux horribles événements<br />

qu’il a décrits dans le livre, Bevins<br />

Prisonniers de l’armée indonésienne lors des massacres de 1965. Photo DR<br />

nous offre cette sinistre mais juste<br />

conclusion : « Si l’on considère les<br />

choses sous cet angle, les grands<br />

perdants du XXe siècle ont été ceux<br />

qui croyaient trop sincèrement en<br />

l’existence d’un ordre international<br />

libéral, ceux qui faisaient trop confiance<br />

à la démocratie, ou trop à ce<br />

que les États-Unis disaient soutenir,<br />

plutôt qu’à ce qu’ils soutenaient<br />

réellement – à ce que les pays riches<br />

disaient, plutôt qu’à ce qu’ils faisaient.<br />

Ce groupe a été anéanti. »<br />

Lorsqu’il a parlé à Winarso, le<br />

chef du Sekretariat Bersama ’65, l’organisation<br />

qui défend les intérêts des<br />

survivants du massacre, Bevins lui<br />

suite à la page(18)<br />

Vol 14 # 11 • Du <strong>16</strong> au 22 <strong>Septembre</strong> <strong>2020</strong><br />

<strong>Haiti</strong> Liberté/<strong>Haiti</strong>an Times<br />

13


Les États-Unis face à la double crise du COVID-19 et de la<br />

contestation contre le racisme systémique<br />

Par Tontongi<br />

5 ème partie et fin<br />

Justice, réparation, révolution :<br />

l’interconnectivité des griefs et<br />

des demandes<br />

Dans un récent et excellent essai dans<br />

le quotidien New York Times, Nikole<br />

Hannah-Jones a fait un tour d’horizon<br />

sur les 400 ans d’histoire des<br />

Noirs aux États-Unis, leurs péripéties<br />

dans l’univers esclavagiste autant<br />

que leurs luttes, leurs victoires, leurs<br />

déboires et leurs espoirs. L’impunité<br />

accordée aux policiers brutaux et homicidaires<br />

n’est point une aberration<br />

ou débordement du système, mais<br />

bien une politique cultivée et consolidée<br />

au cours des ans, à chaque fois<br />

réinventée dans des configurations<br />

nouvelles. Hannah-Jones a montré<br />

ce cheminement à travers tout l’essai,<br />

qu’elle ouvre avec une épigraphe<br />

fort axiomatique : « Si la vraie justice<br />

et l’égalité devraient jamais être réalisées<br />

aux États-Unis, le pays doit<br />

enfin prendre au sérieux ce qu’il doit<br />

aux Noirs Américains. »<br />

Puis, elle étale la longue tradition<br />

de luttes de ceux-ci pour<br />

faire respecter leurs droits, souvent,<br />

comme on le voit, face à l’opposition<br />

farouche et violente des Blancs.<br />

Des luttes qui emportent de temps en<br />

temps de petites victoires. En 1968,<br />

suite à l’assassinat de Martin Luther<br />

King, après des émeutes enflammées<br />

dans plus de 100 villes étatsuniennes,<br />

le Congrès vote en faveur de la loi sur<br />

le logement équitable — Fair Housing<br />

Act —, qui interdit la discrimination<br />

basée sur la race, le sexe et la religion<br />

dans l’obtention du logement public,<br />

une loi qui moisissait jusque-là dans<br />

les tiroirs du Congrès. « Sept jours<br />

seulement après la mort de King, le<br />

président Lyndon B. Johnson promulgue<br />

la loi dans la capitale en feu<br />

», nous rappelle Hannah-Jones. Une<br />

courte échéance qui montre que les<br />

luttes portent souvent des fruits,<br />

même si « la plupart du temps, ces<br />

soulèvements produisent des épouvantes<br />

et de la consternation, mais<br />

peu de changements structurels nécessaires<br />

».<br />

Nikole Hannah-Jones a observé<br />

que les multiples luttes des Noirs au<br />

cours des siècles et décennies pour obtenir<br />

la reconnaissance totale de leurs<br />

droits sont toujours plus ou moins déçues<br />

ou refroidies par l’Establishment<br />

blanc qui finit toujours par trouver<br />

des moyens de contourner, ignorer,<br />

minimiser et souvent même inverser<br />

les acquis : « L’inclination à appliquer<br />

des pansements [aux problèmes] et à<br />

aller de l’avant est une caractéristique<br />

américaine bien notable en ce qui<br />

concerne le racisme anti-noir et ses<br />

effets sociaux et matériels », dit Hannah-Jones.<br />

L’aboutissant de cette inclination<br />

est de croire que le problème<br />

racial est résolu et dépassé. Elle cite<br />

une étude du Département de psychologie<br />

et de l’Institut d’études sociales<br />

et politiques de l’Université Yale<br />

qui en a fait le constat en 2019 : «<br />

Nous croyons fermement et de façon<br />

persistante que notre honte nationale<br />

en matière d’oppression raciale a été<br />

surmontée — même si c’est dans la<br />

lutte — et que l’égalité raciale a été<br />

largement atteinte. »<br />

Hannah-Jones semble penser<br />

que cette fois-ci est différente, comparée<br />

aux autres conjonctures de lutte<br />

: « Les semaines de protestations depuis<br />

le meurtre de George Floyd ont<br />

poussé les législateurs à interdire les<br />

techniques d’étranglement par les policiers,<br />

à envisager de supprimer l’application<br />

de la loi de l’immunité qualifiée<br />

qui rend presque impossible la<br />

détention d’officiers qui tuent, et de<br />

discuter de la possibilité de transférer<br />

une partie importante des budgets des<br />

services de police dans le financement<br />

des services sociaux », avance-t-elle.<br />

Comme tant d’autres observateurs,<br />

Hannah-Jones a relevé le caractère<br />

multiracial et multigénérationnel<br />

des protestations et le potentiel révolutionnaire<br />

qu’elles comportent :<br />

« Contrairement à tant d’autres fois<br />

dans le passé où les Noirs le plus<br />

souvent marchaient et protestaient<br />

seuls pour exiger la reconnaissance<br />

de leur pleine humanité et citoyenneté,<br />

une armée multiraciale et multigénérationnelle<br />

est descendue dans<br />

les rues au cours du mois dernier. Les<br />

protestataires se sont répandus dans<br />

les 50 États dans des endroits grands<br />

et petits, y compris des villes historiquement<br />

blanches comme Vidor, au<br />

Texas, où, en 1993, un juge fédéral a<br />

dû ordonner l’intégration de ses logements<br />

publics. Peu de temps après, les<br />

suprématistes blancs ont chassé de la<br />

ville la poignée de Noirs qui y avaient<br />

emménagé. Cette Vidor, au Texas, qui<br />

reste 91% de blancs et 0,5% de noirs,<br />

a organisé un rassemblement Black<br />

Lives Matter début juin. »<br />

L’auteur a souligné deux pratiques<br />

du passé qui continuent d’avoir<br />

des conséquences malheureuses sur<br />

le présent. La première, même remontant<br />

à plus d’un siècle et demi, continue<br />

d’influencer les comportements et<br />

réflexes : les patrouilles de chasse des<br />

esclaves fugitifs. « Cela fait 150 ans,<br />

nous rappelle Hannah-Jones, que les<br />

Américains blancs ne peuvent appliquer<br />

des lois sur les esclaves selon<br />

lesquelles les Blancs agissant dans<br />

l’intérêt de la classe des planteurs ne<br />

seront pas punis pour le meurtre d’un<br />

Noir, même pour l’infraction alléguée<br />

la plus mineure. Ces lois se sont<br />

transformées en codes noirs, adoptés<br />

par les politiciens blancs du Sud à la<br />

fin de la guerre civile pour criminaliser<br />

des comportements, comme le fait de<br />

ne pas avoir un emploi. »<br />

L’autre pratique a deux volets :<br />

d’un côté l’exclusion des Noirs dans<br />

le partage de la richesse du pays et,<br />

de l’autre, les avantages et concessions<br />

économiques accordés aux<br />

Blancs, qui accroissent les privilèges<br />

dont ils jouissaient déjà en tant que<br />

Blancs. Nikole Hannah-Jones cite<br />

l’économiste William Darity Jr, l’auteur<br />

principal d’un rapport de l’Université<br />

Duke publié en 2018 intitulé<br />

« What We Get Wrong About Closing<br />

the Racial Wealth Gap (Ce que nous<br />

ne comprenons pas dans la réduction<br />

de l’écart de richesse entre les races)<br />

» dans lequel les auteurs cherchent<br />

à localiser et passer en grille les institutions<br />

étatiques, les agissements,<br />

comportements, habitudes réflexes<br />

qui conditionnent et déterminent la<br />

situation actuelle des Noirs, les brimades<br />

et autres freins ostracisants<br />

qui continuent d’opérer <strong>16</strong>.<br />

Hannah-Jones est d’avis que<br />

les réparations doivent être au centre<br />

de toute initiative et mesure de redressement<br />

des injustices raciales<br />

aux États-Unis : « Darity m’a dit que<br />

«le processus de création de l’écart<br />

de la richesse raciale commence par<br />

l’incapacité de fournir aux anciens<br />

enslavés les 40 acres [de terre] qui<br />

leur avaient été promises ... Donc,<br />

la restitution n’a jamais été faite, et<br />

elle est en retard de 155 ans». » Les<br />

richesses passent de parents aux enfants,<br />

et aussi, dans le cas des Blancs<br />

étatsuniens, de l’État fédéral aux immigrants<br />

blancs dont le Homestead<br />

Act (Loi sur la propriété) est un cadeau<br />

providentiel à ceux et celles des<br />

« Aryens » qui veulent créer leur petit<br />

univers d’Apartheid.<br />

Elle nous rappelle que les privilèges<br />

ont une antériorité : « Tout juste<br />

après avoir décidé que les Noirs ne<br />

méritent pas la restitution, le gouvernement<br />

fédéral commençait à accorder<br />

des millions d’acres dans l’Ouest<br />

aux Américains blancs en vertu de<br />

la Homestead Act, tout en incitant<br />

les étrangers blancs à immigrer avec<br />

l’offre de terres gratuites. » Bien que<br />

les Noirs fussent éligibles à la Southern<br />

Homestead Act promulguée en<br />

1866, ils en étaient empêchés par les<br />

discriminations de facto et d’autres<br />

obstacles institutionnels, et le peu de<br />

terres qu’ils recevaient ou leur étaient<br />

offertes étaient pour la plupart improductives<br />

et difficiles à gérer.<br />

Il en est résulté une condition<br />

d’inégalité socio-économique qui perdure<br />

et qui est au cœur des revendications<br />

des manifestants Black Lives<br />

Matter : « Les disparités de revenu<br />

entre les races ne sont pas différentes<br />

aujourd’hui de ce qu’elles étaient la<br />

décennie précédant la Marche sur<br />

Washington. En 1950, selon une<br />

étude à venir dans le Journal of Political<br />

Economy par les économistes<br />

Moritz Schularick, Moritz Kuhn et<br />

Ulrike Steins, le revenu médian des<br />

ménages noirs était environ la moitié<br />

de celui des Américains blancs, et<br />

c’est toujours le cas aujourd’hui. »<br />

C’est à la fin de son essai que<br />

Nikole Hannah-Jones résume l’essentiel<br />

des enjeux, des objectifs et<br />

des aspirations pour lesquels luttent<br />

les manifestants Black Lives Matter :<br />

« Pour que les vies noires comptent<br />

vraiment aux [États-Unis d’]Amérique,<br />

cette nation doit aller au-delà<br />

des slogans et du symbolisme. Les<br />

citoyens n’héritent pas seulement<br />

la gloire de leur nation, mais aussi<br />

ses fautes. Un pays vraiment grand<br />

n’ignore ni n’excuse ses péchés. Il les<br />

confronte puis s’efforce de les corriger.<br />

Si nous voulons être rachetés, si<br />

nous voulons être à la hauteur des<br />

magnifiques idéaux sur lesquels nous<br />

avons été fondés, nous devons faire<br />

ce qui est juste. Il est temps que ce<br />

pays paie sa dette. Il est temps qu’on<br />

procède aux réparations. 17 »<br />

Le pouvoir exécutif est en<br />

train de plonger le pays dans le précipice,<br />

et la classe politique n’en fait<br />

pas une urgence, préférant attendre<br />

les scrutins de novembre <strong>2020</strong>. C’est<br />

une forme de lâcheté et de démission<br />

politiques. Le président Trump sait<br />

bien que le pouvoir présidentiel lui<br />

donne les moyens de faire beaucoup<br />

de choses, y compris pardonner et<br />

commuer la peine de ses complices<br />

comme il l’a fait pour Roger Stone —<br />

et même révoquer les procureurs qui<br />

s’occupent des cas qui touchent aux<br />

affaires de sa famille et de ses amis. Il<br />

aurait fallu prévoir — et il est toujours<br />

possible de fonder — un mécanisme<br />

institutionnel qui soit prêt à contrecarrer<br />

tout tyranneau de président qui<br />

est acquitté de destitution (impeachment)<br />

et qui croit avoir la voie libre<br />

pour « déconstruire » l’État de droit,<br />

tout en incitant un état général d’animosités<br />

raciales et d’isolement tribaliste<br />

au sein de la population.<br />

L’élection de Donald Trump,<br />

son mandat présidentiel, son acquittement<br />

de l’impeachment, le pouvoir<br />

qu’on lui concède de répondre ou<br />

non à la pandémie de COVID-19, sa<br />

continuation au pouvoir après l’incompétence<br />

et l’indifférence dont il<br />

a fait montre vis-à-vis des ravages<br />

de la maladie dans le pays, ses incitations<br />

et exhortations de la population<br />

à la haine raciale — ou encore<br />

la toute-puissance et l’impunité totale<br />

dans lesquelles il a pu faire tout ce<br />

qu’il a fait —, tout cela dit plus et autant<br />

sur le caractère du pays que sur<br />

celui de Donald Trump. Le système<br />

capitaliste dominant qui gouverne<br />

le pays l’a trouvé acceptable et bon<br />

pour les affaires. Wall Street l’a trouvé<br />

acceptable, ainsi que les puissants<br />

sénateurs de la majorité républicaine<br />

au Sénat, parmi eux l’ancien sénateur<br />

de l’Alabama, Jeff Sessions, raciste réputé,<br />

et l’actuel leader de la majorité<br />

sénatoriale Mitch McConnell, dont la<br />

femme, Elaine Chao, est la ministre<br />

aux Transports de l’administration<br />

Trump — à remarquer qu’elle a été la<br />

ministre au Travail de l’administration<br />

de George W. Bush de 2001 à 2009...<br />

Bien avant l’apparition du coronavirus<br />

et sa déstabilisation des<br />

calculs électoraux de Trump, j’avais<br />

réalisé avec horreur combien probable<br />

était une réélection de Donald<br />

Trump, malgré ses méchancetés contre<br />

les migrants, malgré ses propos accommodants<br />

envers le Ku Klux Klan,<br />

malgré son racisme et ses mensonges<br />

en série, malgré son dépouillement<br />

et sa subornation des institutions de<br />

l’État, malgré son impeachment —<br />

même si éventuellement acquitté —<br />

pour abus de pouvoir et obstruction<br />

au Congrès, et malgré la souillure de<br />

l’image du pays. Malgré tout ça, ses<br />

cotes de popularité restaient à l’entour<br />

de 44%-46%. Dans un sondage<br />

d’opinion du 24 janvier <strong>2020</strong> par<br />

ABC News et le Washington Post,<br />

une majorité de 56% d’Étatsuniens<br />

se disaient satisfaits de la gestion de<br />

l’économie par Donald Trump, une<br />

hausse de 10 points par rapport à<br />

septembre. Le sondage des électeurs<br />

inscrits donnait 50% à Joe Biden, son<br />

concurrent présumé, et 46% à Trump<br />

; quelques mois avant, c’était 56%<br />

et 39%, donc un gain de sept points<br />

pour Trump.<br />

Naturellement, le coronavirus et<br />

son exécrable gestion par Trump ont<br />

grandement changé cette statistique,<br />

aujourd’hui (fin juillet <strong>2020</strong>), les<br />

sondages donnent à Biden une plus<br />

grande et bien meilleure chance de<br />

gagner l’élection de novembre <strong>2020</strong>.<br />

Ça me pince le cœur de voir les<br />

États-Unis tant souffrir, en proie à un<br />

soudain désastre et désarroi dus pour<br />

la plupart à un leadership national<br />

incompétent, opportuniste et lâche.<br />

Le choc économique est d’autant désastreux,<br />

spécialement pour la masse<br />

des semi-employés du secteur informel<br />

et des services de consommation<br />

et de divertissement, y compris pour<br />

les arts et les activités culturelles en<br />

général.<br />

Des travailleurs et travailleuses<br />

sont licenciés en masse. Les<br />

plus chanceux peuvent collecter une<br />

prestation de chômage pour quelques<br />

mois, mais tant pis pour ceux et celleslà<br />

qui n’avaient pas un boulot ou dont<br />

la prestation est terminée. Beaucoup<br />

de gens des classes laborieuses, trouvés<br />

soudainement au chômage, n’ont<br />

pas assez à manger et ne peuvent pas<br />

payer leur loyer ou leur hypothèque.<br />

Certaines municipalités ont décrété un<br />

moratoire sur l’éviction pour cause de<br />

non-paiement, mais il dure seulement<br />

quelques mois. Beaucoup d’évictions<br />

et de forclusions commencent déjà, on<br />

en attend encore en grande quantité.<br />

La pandémie offre aux patrons une<br />

belle occasion et prétexte d’outrepasser<br />

leurs obligations contractuelles,<br />

donc ils licencient et « réorganisent<br />

» à gogo. Les gens sont malheureux,<br />

d’autres au bord du désespoir.<br />

La multiplicité ethnique, raciale,<br />

sociale et générationnelle des<br />

manifestants Black Lives Matter, leur<br />

écrasante majorité de jeunes de toutes<br />

les classes sociales, l’interconnectivité<br />

de leurs griefs et demandes — qui<br />

incluent l’injustice systémique du<br />

droit pénal, le racisme institutionnel,<br />

les inégalités et disparités socioéconomiques<br />

et politiques, les discriminations<br />

sexuelle et sexiste, le chômage<br />

endémique, la sous-rémunération du<br />

travail, la détérioration climatique,<br />

etc. —, nous convient à penser que<br />

c’est un nouveau mouvement que<br />

nous avons là, un mouvement qui<br />

est sorti et nourri des entrailles vivantes<br />

de la nation étatsunienne. Il<br />

fait désormais partie de la biopolitique<br />

critique et décisionnelle des forces<br />

agissantes du pays, il est là pour<br />

durer, sous une forme ou sous une<br />

autre aussi longtemps que ces griefs<br />

et demandes ne soient pas satisfaits ;<br />

il est là pour refaçonner, rééquilibrer,<br />

restructurer, redresser, révolutionner<br />

et humaniser les sociétés d’exclusion<br />

et d’injustice qui abêtissent l’être humain<br />

et qui n’ont que trop duré, parce<br />

que camouflées sous l’apparente normalité<br />

de l’horreur institutionnelle.<br />

Notes<br />

<strong>16</strong>. Toutes les citations de ces<br />

passages sont tirées de l’essai de Nikole<br />

Hannah-Jones, « What is owed?<br />

(Qu’est-ce qui est dû ?) » paru dans le<br />

New York Times, 20 juin <strong>2020</strong> [ces<br />

passages sont traduits de l’anglais par<br />

nous]: https://www.nytimes.com/<br />

interactive/<strong>2020</strong>/06/24/magazine/<br />

reparations-slavery.html<br />

17. Cf. The Samuel Dubois Cook<br />

Center on Social Equity « What We<br />

Get Wrong About Closing the Racial<br />

Wealth Gap » : https://socialequity.<br />

duke.edu/portfolio-item/what-weget-wrong-about-closing-the-racialwealth-gap/<br />

-Tontongi<br />

[Extraits de mon livre en préparation<br />

Deuils et délires chez l’Oncle<br />

Sam<br />

(Chroniques méditatives sur<br />

l’Empire, le 11-<strong>Septembre</strong>, Covid-19<br />

et le racisme systémique,<br />

Boston <strong>2020</strong>.]<br />

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14 <strong>Haiti</strong> Liberté/<strong>Haiti</strong>an Times<br />

Vol 14 # 11 • Du <strong>16</strong> au 22 <strong>Septembre</strong> <strong>2020</strong>


Qui est derrière la juge qui préside le procès contre Assange ?<br />

Par Manlio Dinucci<br />

Impliquée dans plusieurs conflits d'intérêts en<br />

raison de ses liens familiaux, la juge qui décide<br />

du sort d'Assange est mariée à un gros bonnet de<br />

l'industrie militaire et des services secrets.<br />

Emma Arbuthnot est la juge en chef qui, à Londres,<br />

a instruit le procès pour l’extradition de<br />

Julian Assange aux USA, où l’attend une condamnation<br />

à 175 ans de prison pour “espionnage”,<br />

c’est-à-dire pour avoir publié, en tant que journaliste<br />

d’investigation, des preuves des crimes de<br />

guerre usaméricains, parmi lesquels des vidéos sur<br />

les massacres de civils en Irak et Afghanistan. Aux<br />

audiences préliminaires, confiées à la juge Vanessa<br />

Baraitser, toute requête de la défense a été rejetée.<br />

En 2018, après qu’est tombée l’accusation<br />

suédoise de violence sexuelle, la juge Arbuthnot a<br />

refusé d’annuler le mandat d’arrêt, de sorte qu’Assange<br />

ne puisse pas obtenir asile en Équateur.<br />

Arbuthnot a rejeté les conclusions du Groupe de<br />

travail des Nations Unies sur la détention arbitraire<br />

d’Assange. Elle n'a pas écoutée non plus celles<br />

rapporteur de l'ONU sur la torture : “Assange,<br />

détenu dans des conditions extrêmes d’isolement<br />

non justifiées, présente<br />

les symptômes typiques<br />

d’une exposition prolongée<br />

à la torture psychologique”.<br />

En <strong>2020</strong>, alors que<br />

des milliers de détenus<br />

ont été transférés aux<br />

arrêts domiciliaires dans<br />

le cadre des mesures anti-coronavirus,<br />

Assange<br />

a été maintenu en prison,<br />

exposé à la contagion<br />

dans des conditions<br />

physiques affaiblies. Au<br />

tribunal Assange ne peut<br />

pas se consulter avec<br />

ses avocats, il est gardé<br />

isolé dans une cage en<br />

verre blindé, et menacé<br />

PAR CES MOTIFS<br />

d’expulsion s’il ouvre la<br />

bouche. Qu’y a-t-il derrière<br />

cet acharnement ?<br />

Arbuthnot a le<br />

titre de “Lady”, étant<br />

l’épouse de Lord James<br />

Arbuthnot, un notoire<br />

“faucon” tory (conservateur),<br />

ancien ministre<br />

des marchés publics de<br />

la Défense, lié au complexe<br />

militaro-industriel<br />

et aux services secrets.<br />

Lord Arbuthnot est notamment<br />

président du<br />

comité consultatif britannique<br />

de Thalès,<br />

multinationale française<br />

spécialisée dans les systèmes<br />

militaires aérospatiaux,<br />

et membre de<br />

Lady Emma et Lord James Arbuthnot of Edrom en 2017<br />

Le Tribunal de première instance de Port au Prince, à rendu en<br />

ses attributions civiles de divorce le 21 janvier 2018 le<br />

jugement suivant entre la dame Wildlyne Jean Baptiste contre<br />

son époux Frantzsiou Innocent.<br />

Le Tribunal, après examen et sur les conclusions du Ministère<br />

public, ordonne le divorce de la dame Wildlyne Jean Baptiste<br />

contre son époux Frantzsiou Innocent, du même coup, autorise<br />

l'officier d'état civil de la section Sud de Port au Prince, à<br />

transcrire sur les registres à ce destinés, le dispositif du dit<br />

jugement, Commet l'huissier Betelson Joseph pour la signification<br />

de cette décision. Ainsi jugé et prononcé par nous Jean<br />

Osner PETIT PAPA, juge, assisté du Greffier Mozart TASSY. Pour<br />

ordre de publication;<br />

Chenet Sanon Avocat<br />

Emma Arbuthnot<br />

est la juge en chef<br />

qui, à Londres, a<br />

instruit le procès<br />

pour l’extradition de<br />

Julian Assange aux<br />

USA<br />

celui de la société Montrose Associates, spécialisée<br />

en renseignement stratégique (charges grassement<br />

rétribuées). Lord<br />

Arbuthnot fait partie de<br />

la Henry Jackson Society<br />

(HJS), influent think<br />

tank transatlantique lié<br />

au gouvernement et au<br />

renseignement des USA.<br />

En juillet dernier,<br />

le secrétaire d’État US<br />

Mike Pompeo est intervenu<br />

à Londres à une<br />

table-ronde de la HJS :<br />

depuis qu’il était directeur<br />

de la CIA en 2017,<br />

il accuse WikiLeaks,<br />

fondée par Assange,<br />

d’être “un service d’espionnage<br />

de l’ennemi”.<br />

Même campagne conduite<br />

par la Henry Jackson<br />

Society, qui accuse Assange de “semer des<br />

doutes sur la position morale des gouvernements<br />

démocratiques occidentaux, avec l’appui de régimes<br />

autocratiques”.<br />

PAR CES MOTIFS<br />

Sur les conclusions conformes du Ministère public le Tribunal maintient<br />

le défaut requis et octroyé à la barre contre la partie défenderesse ;<br />

Admet le divorce des époux la dame Louis NELSON femme née<br />

Horline PETION d'avec son époux Louis NELSON pour injures graves<br />

et publiques ; prononce en conséquence la dissolution des liens matrimoniaux<br />

existant entre eux ; ordonne à l'officier de l'état civil de la<br />

Croix des Bouquets de transcrire sur les registres à ce destinés le<br />

dispositif du présent jugement dont un extrait sera publié dans l'un<br />

des quotidiens s'éditant à la Capitale sous peine de dommages<br />

intérêts envers les tiers s'il y échet ; Commet l'huissier Mathieu<br />

Dauphin de ce siège pour la signification de la présente décision<br />

Compense les dépens. Ainsi jugé et prononcé par nous, PLUVIOSE<br />

Silien, juge en audience Civile ordinaire et publique du Lundi treize<br />

(13) juillet deux mille vingt (<strong>2020</strong>) ; en présence de Eddy DERICE<br />

faisant office du Ministère public et avec l'assistance du citoyen David<br />

ALEXIS, notre greffier. Il est ordonné....... etc....... En foi de<br />

quoi.......etc......<br />

Dans le conseil politique de la HJS, aux côtés<br />

de Lord Arbuthnot, se trouvait jusqu'à récemment<br />

Priti Patel, l’actuelle secrétaire d'État à l'Intérieur du<br />

Royaume-Uni, à qui revient l’ordre d’extradition<br />

d’Assange. Lady Arbuthnot est fortement liée à ce<br />

groupe de pression qui mène une campagne martelante<br />

pour l’extradition d’Assange, sous la régie<br />

de Lord Arbuthnot et autres influents personnages.<br />

Elle a été nommée par la Reine magistrat en chef<br />

en septembre 20<strong>16</strong>, après que WikiLeaks avait<br />

publié en mars les documents les plus compromettants<br />

pour les USA. Parmi ceux-ci se trouvaient les<br />

courriels de la secrétaire<br />

d’État Hillary Clinton<br />

révélant le véritable<br />

objectif de la guerre de<br />

l'OTAN contre la Libye<br />

: empêcher que celle-ci<br />

usât ses réserves d’or<br />

pour créer une monnaie<br />

panafricaine alternative<br />

au dollar et au franc<br />

CFA, la monnaie imposée<br />

par la France à 14<br />

ex-colonies africaines.<br />

Le véritable<br />

“crime” pour lequel<br />

Assange est jugé est<br />

celui d’avoir ouvert<br />

une brèche dans le<br />

mur d’omertà politico-médiatique<br />

qui couvre<br />

les intérêts réels de<br />

puissantes élites qui,<br />

opérant dans l’”État<br />

profond”, jouent la carte<br />

de la guerre. C’est ce<br />

pouvoir occulte qui soumet<br />

Julian Assange à<br />

un procès, instruit par<br />

Lady Arbuthnot, qui, en<br />

matière de traitement de<br />

l’accusé, rappelle ceux<br />

de la Sainte Inquisition.<br />

S’il était extradé aux<br />

USA, Assange serait<br />

soumis à des “mesures<br />

administratives spéciales” beaucoup plus dures<br />

que les britanniques : il serait isolé dans une petite<br />

cellule, ne pourrait pas contacter sa famille ni<br />

parler, pas même par l’intermédiaire de ses avocats<br />

qui, s’ils transmettaient un de ses messages,<br />

seraient incriminés. En d’autres termes, il serait<br />

condamné à mort.<br />

Ilmanifesto 15 septembre <strong>2020</strong><br />

Traduit par Marie-Ange Patrizio<br />

Tlaxcala 15 septembre <strong>2020</strong><br />

NOTICE OF HEARING<br />

State of Michigan, Circuit Court,<br />

County of Kent. File No.<br />

20-27624-AB<br />

In the matter of Moise Guerrier. To ALL<br />

INTERESTED PERSONS including: Parents<br />

of Moise Guerrier (Names Unknown)<br />

whose address(es) is/are unknown and<br />

whose interest in the matter may be<br />

barred or affected by the following:<br />

TAKE NOTICE: A hearing will be held on<br />

September <strong>16</strong>, <strong>2020</strong> at 3:30 pm at Kent County<br />

Circuit Court, Grand Rapids, MI - via Zoom<br />

before Judge Kathleen A. Feeney (P40614)<br />

for the following purpose: Adoption<br />

Hearing.<br />

August 25, <strong>2020</strong><br />

Attorney: Ginny K. Mikita/Mikita Kruse Law<br />

Center (P45305), 6411 Bella Vista Drive,<br />

NE - Unit 1, Rockford, MI 49341, (6<strong>16</strong>)<br />

866-1218.<br />

Petitioner: Dennis & Rebecca Graham<br />

PAR CES MOTIFS<br />

Le Tribunal après en avoir délibéré conformément à la loi et sur les conclusions<br />

conformes du Ministère public accueille l'action en divorce intentée<br />

par le sieur Fritzner MARTEL pour être régulière en la forme, en se déclarant<br />

compétent, maintient le défaut accordé à l'audience du (22) juin deux<br />

mille dix huit contre la dame née Marie Florence OPONT pour défaut de<br />

comparaitre et quant au fond admet et prononce la dissolution des liens<br />

matrimoniaux existant entre le sieur Fritzner MARTEL et de la dame Marie<br />

Florence OPONT pour injures graves et publiques ; Ordonne qu'un extrait<br />

du dispositif dudit jugement soit, à la diligence du requérant, transcrit sur<br />

les registres à ce destinés de l'officier de l'état civil de la Section Est de Port<br />

au Prince après que toutes les formalités légales auront été remplies.<br />

Compense les dépens en raison de la qualité des parties. Commet enfin<br />

l'huissier du siège Vilneret Gabriel pour la signification de ce présent<br />

jugement.<br />

Ainsi jugé et prononcé par nous Me. Widner THEANO, juge en audience<br />

publique et civile en ses attributions de divorce, ce vendredi (24) août deux<br />

mille dix huit, en présence de Me Quebex JEAN, faisant office du Ministère<br />

public, avec l'assistance du sieur Joseph Jean Josué, notre greffier.<br />

PAR CES MOTIFS<br />

Le Tribunal après en avoir délibéré au vœu de la loi et sur les conclusions<br />

conformes du Ministère public accueille l'action du demandeur, le sieur Salnave<br />

BRUNY, en la forme, maintient le défaut faute de comparaitre octroyé à<br />

l'audience du vendredi cinq juillet deux mille dix neuf contre la femme née<br />

Melicie DORILAS; Admet en conséquence le divorce des époux Salnave BRUNY,<br />

contre son épouse née Mélicie DORILAS, pour injures graves et publiques, faits<br />

prévus à l'article 217 du code civil Haïtien, prononce la dissolution des liens<br />

matrimoniaux ayant existé entre eux, aux torts exclusif de l'épouse; ordonne à<br />

l'officier de l'état civil de Port au Prince. Section Sud de transcrire sur les<br />

registres à ce destinés le dispositif du présent jugement dont un extrait sera<br />

publié dans l'un des quotidiens s'éditant à la Capitale sous peine de dommages<br />

intérêts envers les tiers s'il y échet ; Compense les dépens vu la qualité des<br />

partie. Commet l'huissier Clerbrun FAURE de ce siège pour la signification du<br />

présent jugement.<br />

Rendu de nous Me, Berge O SUPRIS, juge au Tribunal de première instance du<br />

ressort de Port au Prince en audience civile, publique et ordinaire du vendredi<br />

Cinq juillet deux mille dix neuf, en présence du substitut commissaire du gouvernement<br />

Roger SIMPLICE, faisant office du Ministère public et avec l'assistance de<br />

Me jean Serge DUVERT greffier ,du siège. Il est ordonné........ etc...... En foi de<br />

quoi.......etc......<br />

PAR CES MOTIFS<br />

Sur les conclusions du Ministère public, maintient le défaut accordé du deux<br />

Août deux mille vingt huit et pour salué profit se déclare fondée pour<br />

connaitre cette en divorce du par le sieur MEROLD HIROTTE , reconnaît<br />

l'abandon de toit conjugal pour l'épouse dans les circonstances sus-décrites<br />

prononce la dissolution des liens matrimoniaux ayant existé entre les<br />

époux MEROLD HIROTTE et la femme née FRANSS BOUCICAUT, pour les<br />

causes sus énoncées, ordonne à l'officier de l'état civil d'Aquin de transcrire<br />

et de rédiger l’acte de divorce des dits époux dans les registres à ce destinés<br />

à cet effet, le dispositif du jugement dont un extrait sera publié dans l'un<br />

des quotidiens s'éditant à la Capitale sous peine de dommages intérêts<br />

envers les tiers s'il y échet , compense les dépens commet l'huissier Fritz<br />

Bernard de ce siège pour la signification de la présente décision<br />

Ainsi jugé et prononcé par nous, JEAN EMMANUEL ZEPHIR doyen a.i en<br />

présence de Me NUMA FRAZIL substitut commissaire du gouvernement de<br />

ce ressort, avec l'assistance de PAULIN CIVIL, greffier du siège en audience<br />

ordinaire civile et publique de ce jour seize août deux mille dix huit, An<br />

215ème de l'indépendance.<br />

Il est ordonné....... etc....... En foi de quoi........etc<br />

PAR CES MOTIFS<br />

Le Tribunal, après examen sur les conclusions du Ministère public maintient<br />

le défaut octroyé contre Cécile Rémy à l'audience précitée ; pour le profit,<br />

déclare fondée ladite action ; Admet en conséquence le divorce de Joseph<br />

Giovanni Chevalier d'avec Cécile Rémy pour injures graves et publiques<br />

prononce en conséquence la dissolution des liens matrimoniaux ayant<br />

existé entre les dits époux ; ordonne à l'officier de l'état civil de la<br />

commune de Cavaillon de transcrire sur les registres à ce destinés le dispositif<br />

du présent jugement dont un extrait sera inséré dans l'un des quotidiens<br />

s'éditant à la Capitale, sous peine de dommages intérêts envers les tiers, s'il<br />

y échet, Compense les dépens. Ainsi jugé et prononcé par nous Me Jean<br />

Emmanuel ZEPHIR, Av, juge en audience civile ordinaire et publique en date<br />

du sept janvier deux mille dix neuf en présence de Me Vanna Manne Substitut<br />

du commissaire du gouvernement de ce ressort avec l'assistance du<br />

greffier jean Claude Novembre. Il est ordonné ...... . etc......... En foi de<br />

quoi......etc...... Offficier d'etat civil ......Robert RENOUS<br />

PAR CES MOTIFS<br />

Le Tribunal après examen sur les conclusions du Ministère public,<br />

maintient le défaut octroyé contre le défendeur à l'audience<br />

précitée pour le profit déclare fondée la dite action; Admet en<br />

conséquence le divorce de Kerlange RICHE d'avec son époux<br />

DECEUS, pour abandon du toit marital. Prononce la dissolution<br />

des liens matrimoniaux ayant existé entre les dits époux. Ordonne<br />

à l'officier de l'état civil de Saint Marc de transcrire sur les<br />

registres à ce destinés le dispositif du présent jugement dont un<br />

extrait sera inséré dans l'un des quotidiens s'éditant à la<br />

Capitale sous peine de dommages intérêts envers les tiers envers<br />

s'il y échet .Compense les dépens. Ainsi jugé et prononcé par<br />

nous Me Phemond DAMICY, jugé en audience civile et publique<br />

en date du huit mai deux mille dix neuf en présence de Me<br />

Grand Pierre ESTIME , Substitut commissaire du gouvernement<br />

de ce ressort avec l'assistance du greffier Feronel FILS AIME.<br />

M, Ulrick JOSEPH, Av<br />

PAR CES MOTIFS<br />

Le tribunal, après examen le Ministère public, entendu maintient le<br />

défaut octroyé contre la défenderesse à l'audience précitée, pour le<br />

profit déclare fondée ladite action ; Admet le divorce du sieur JOHN<br />

BRADLEY CHANLATTE d'avec son épouse née NATACHA LAMBRE pour<br />

abandon du toit marital aux torts de l'épouse. Prononce la dissolution<br />

des liens matrimoniaux ayant existé entre les dits époux ; ordonne à<br />

l'officier de l'état civil de grande Saline de transcrire sur les registres<br />

à ce destinés le dispositif du présent jugement dont un extrait sera<br />

inséré dans l'un des quotidiens s'éditant à la Capitale sous peine de<br />

dommages intérêts envers les tiers s'il y échet ; Commet l'huissier<br />

FECONDE VERTUS de ce Tribunal pour la signification de ce jugement ;<br />

Compense les dépens. Donné de nous PHEMOND DAMICY, Juge en<br />

audience civile et publique en date du vingt cinq septembre deux mille<br />

quinze, en présence de SOIDIEU TOUSSAINT, substitut commissaire du<br />

gouvernement de ce ressort avec l'assistance du greffier MARIO<br />

DORSAINVIL. Il est ordonné etc...... En foi de quoi......etc.....<br />

PAR CES MOTIFS<br />

Le Tribunal après examen, le Ministère public entendu, maintient le défaut<br />

octroyé contre la défenderesse à l'audience précitée, pour le profit déclare<br />

fondée ladite action. Admet en conséquence, le divorce du sieur Rodrigue<br />

Antoine SIME , d'avec son épouse née Marie Yrlande DUCHET pour injures<br />

graves et publiques aux torts exclusif de l'épouse. Prononce la dissolution<br />

des liens matrimoniaux existant entre les dits époux. Ordonne à l'officier<br />

de l'état civil de la section Est de Port au Prince de transcrire sur les registres<br />

à ce destinés, le dispositif du présent jugement dont un extrait sera inséré<br />

dans l'un des quotidiens s'éditant à la Capitale sous peine de dommages<br />

intérêts envers les tiers s'il y échet; Commet l'huissier Canal GABRIEL pour<br />

la signification de ce jugement ; Compense les dépens.<br />

Ainsi jugé et prononcé par nous Annie FIGNOLE, juge en audience civile<br />

ordinaire et publique du jeudi vingt trois juillet deux mille vingt, en<br />

présence de Me. Jean Rolex MEROVE substitut commissaire du gouvernement<br />

de ce ressort et avec l'assistance du sieur Mozart TASSY greffier du<br />

siège. Il est ordonné....... etc..... En foi de quoi.......etc....... Me. Kedma<br />

DERIVAL, avocat.<br />

PAR CES MOTIFS<br />

Après examen et sur les conclusions du Ministère public, maintient<br />

le défaut octroyé contre Daniel SOUFFRANT à l'audience<br />

précitée pour le profit déclare fondée ladite action ; Admet en<br />

conséquence le divorce du sieur Dominique ROSSEAU d'avec son<br />

épouse née Daniel SOUFFRANT, pour incompatibilités de<br />

caractères. Prononce la dissolution des liens matrimoniaux ayant<br />

existé entre les dits époux. Ordonne à l'officier de l'état civil de<br />

Saint Marc de transcrire sur les registres à ce destinés le dispositif<br />

du présent jugement dont extrait sera inséré dans l'un des quotidiens<br />

s'éditant à la Capitale sous peine de dommages intérêts<br />

envers les tiers s'il y échet. Compense les dépens. Ainsi jugé et<br />

prononcé par nous. Me Gabnel FRANÇOIS, juge en audience<br />

civile et publique en date du quatorze février deux mille dix neuf<br />

en présence de Me Grand PIERRE ESTIME, substitut commissaire<br />

du gouvernement de ce ressort avec l'assistance du greffier<br />

Huguens D'HAÏTI. Me, Cadet Vincent, Av<br />

Vol 14 # 11 • Du <strong>16</strong> au 22 <strong>Septembre</strong> <strong>2020</strong><br />

<strong>Haiti</strong> Liberté/<strong>Haiti</strong>an Times<br />

15


Suite de la page (12)<br />

la pratique est arrivée, via la route de<br />

la Soie, à Constantinople, où un médecin<br />

italien a appliqué pour la première<br />

fois la variolisation en 1701.<br />

Mais il a fallu encore un siècle avant<br />

que les Européens n’acceptent ce<br />

qu’ils qualifiaient de “folklore” alors<br />

que la variole faisait des dizaines de<br />

milliers de morts par an sur le vieux<br />

continent. (Un peu comme Trump se<br />

moquant actuellement du coronavirus).<br />

La pratique de la quarantaine<br />

et du confinement contre la variole<br />

existait encore dans les années 1970<br />

en Europe, avant son éradication en<br />

1980. Incidemment, ce coronavirus<br />

attaque principalement les poumons,<br />

et cette fois, c’est à un Arabe que<br />

l’on doit la découverte de la circulation<br />

pulmonaire, par Ibn al-Nafis,<br />

médecin à Damas au 12ème siècle.<br />

Mais également un féru de jurisprudence,<br />

littérature et théologie, et<br />

auteur de plus de 110 volumes d’ouvrages<br />

médicaux.<br />

Lieou Ngo, le créateur du personnage<br />

autobiographique de Lao<br />

Ts’an, a été envoyé à Urumqi, capitale<br />

du Xinjiang quand celui-ci était<br />

la terre d’exil des Mandchous qui y<br />

gardaient des garnisons frontalières,<br />

et il y est mort à l’âge de 52 ans.<br />

Il “ne se contentait pas de corriger<br />

le cours du fleuve Jaune [...]; il entendait<br />

endiguer les débordements<br />

de la société chinoise; cela, c’était<br />

impardonnable. Toutes les sociétés<br />

haïssent les écrivains qui aiment la<br />

vérité; beaucoup de sociétés tuent<br />

ceux qui l’écrivent. Lieou Ngo mourut<br />

donc en exil, en bon ‘fou de justice’”.<br />

Mais la dynastie mandchoue<br />

disparut à la même époque que son<br />

dénonciateur, 1911 alors que celui-ci<br />

l’avait prévue pour 1908.<br />

Bien plus proche de nous, «Un<br />

citoyen étatsunien de 36 ans de Cupertino,<br />

en Californie, s’est rendu<br />

à Kunming, en Chine, à près de 1<br />

000 miles au sud-ouest de Wuhan,<br />

où le coronavirus est né, le 25 janvier<br />

[...] il a vu les habitants et les<br />

autorités chinoises conscients de la<br />

gravité de l’éclosion et prendre des<br />

mesures de sécurité. Cela contrastait<br />

fortement avec l’attitude blasée<br />

de ses collègues aux États-Unis et<br />

une expérience désordonnée à l’aéroport<br />

international de San Francisco<br />

à son retour», où «’Ils n’avaient<br />

littéralement aucune idée de ce qu’ils<br />

faisaient’, a-t-il déclaré, ajoutant<br />

qu’un responsable de l’aéroport<br />

avait même admis que parce que les<br />

choses avaient dégénéré si rapidement,<br />

ils étaient en plein désarroi’».<br />

«Sur la base de son expérience<br />

en Chine et aux États-Unis<br />

à mesure que le coronavirus s’est<br />

propagé, sa famille envisageait en<br />

fait de retourner en Chine car ils s’y<br />

sentaient plus en sécurité».<br />

Pareil pour Shasta Grant d’Indianapolis,<br />

aux Etats-Unis, une écrivaine<br />

de 44 ans qui se félicite d’être<br />

restée à Singapour où elle vit depuis<br />

huit ans, «C’est très bizarre de dire<br />

que je me sens plus en sécurité ici<br />

que dans mon pays d’origine».<br />

Heureusement, à l’encontre<br />

de la variolisation, il n’a pas fallu<br />

des siècles avant que les Européens<br />

ne copient la méthode chinoise de<br />

confinement qui a stoppé net le coronavirus<br />

dans leur pays. Quant aux<br />

Etats-Unis c’est plus grave. On sait<br />

maintenant que Trump connaissait<br />

dès janvier le danger du coronavirus<br />

mais l’a minimisé le plus longtemps<br />

possible afin de ne pas endommager<br />

sa campagne électorale – il continue<br />

à éructer des inepties racistes ou du<br />

genre que le mur sur la frontière<br />

mexicaine protégera les Etats-Unis<br />

contre le coronavirus – mais les Démocrates<br />

n’avaient pas plus de solutions.<br />

«Hervé Lemahieu, expert sur<br />

l’Asie au Lowy Institute, un groupe<br />

de réflexion australien, a fait des<br />

comparaisons avec l’ouragan Katrina,<br />

une autre urgence catastrophique<br />

qui a mis à nu les fissures du<br />

système politique étatsunien et les<br />

inégalités croissantes dans la société<br />

étatsunienne. “C’était la première<br />

fois que le monde voyait des images<br />

diffusées depuis les États-Unis<br />

qui ressemblaient à celles d’un pays<br />

en voie de développement, et c’est<br />

quelque chose qui, pour la plupart<br />

d’entre nous, était surprenant”, a<br />

déclaré Lemahieu. “Ce genre de moments<br />

a un impact psychologique<br />

sur la façon dont les États-Unis sont<br />

perçus à l’étranger.”<br />

Puis, de nombreux utilisateurs<br />

de Weibo (le réseau de médias sociaux<br />

chinois) «ont exprimé leur<br />

surprise qu’un pays qui se présente<br />

comme la première démocratie<br />

au monde ait du mal à gérer une<br />

épidémie comme celle-ci, et que son<br />

système de santé ne soit pas équipé<br />

pour traiter le nombre croissant de<br />

cas, et facture de gros montants pour<br />

les tests et le traitement des coronavirus<br />

qui sont gratuits en Chine» et<br />

ailleurs.<br />

De l’autre côté, les Occidentaux<br />

copient ce que les Chinois ont<br />

fait depuis des mois et dont on se<br />

moquait, malgré que les «Les experts<br />

de l’Organisation mondiale de<br />

la Santé louent les efforts de confinement<br />

apparemment draconiens<br />

de la Chine».<br />

Le monde commence – ou<br />

plutôt continue – à voir la réalité<br />

derrière le “Rêve américain”, mais<br />

à nouveau l’engouement, les habitudes<br />

ont la vie dure, les gens<br />

continuent à croire en l’«Amérique».<br />

«De nombreux dirigeants asiatiques<br />

restent convaincus que les États-<br />

Unis parviendront à maîtriser leur<br />

épidémie une fois que les ordres de<br />

distanciation sociale et les mesures<br />

de santé accélérées prendront racine,<br />

ce qui leur permettra de reprendre<br />

une position de leader dans la riposte<br />

mondiale”.<br />

«Les États-Unis ont<br />

d’énormes ressources à leur disposition»,<br />

a déclaré la semaine dernière<br />

à CNBC, le ministre singapourien des<br />

Affaires étrangères, Vivian Balakrishnan.<br />

«Il s’agit de les organiser<br />

et de les mettre à la disposition des<br />

gens. Alors, attendons donc. Vous<br />

savez, je compterai toujours sur les<br />

Etatsuniens».<br />

Eh bien, en termes de ressources<br />

... «Entre le 18 janvier et le<br />

10 mars, il y a eu 11.079 tests pour<br />

COVID-19 aux États-Unis. En comparaison,<br />

la Corée du Sud a effectué<br />

plus de 100.000 tests et le Royaume-Uni<br />

a testé près de 25.000 personnes».<br />

«Le nombre de médecins aux<br />

États-Unis pour 1 000 habitants<br />

n’est que de 2,6, selon Deutsche<br />

Global Bank Research, World Development<br />

Indicators et Haver Analytics.<br />

Cela se classe loin derrière<br />

les autres principaux pays, comme<br />

la Suède (5,4), l’Allemagne (4,2),<br />

l’Italie (4,1) et le Royaume-Uni<br />

(2,8). (Aux États-Unis, 1 famille<br />

sur 3 ne va pas chez le médecin à<br />

cause du coût, selon un sondage auprès<br />

de 2596 adultes ce mois-ci de<br />

Bankrate.)<br />

«De toute évidence, nous ne<br />

sommes pas préparés, et Trump ne<br />

fait qu’exacerber la crise», a déclaré<br />

le sénateur Bernie Sanders.<br />

Ce n’est pas seulement une<br />

question de ressources, mais de système<br />

et de choix politiques. Comme<br />

dit encore Sanders: «Lorsque nous<br />

dépensons deux fois plus par habitant<br />

en soins de santé que dans tout<br />

autre pays, on pourrait s’attendre à<br />

ce que nous ayons suffisamment de<br />

médecins dans tout le pays. On pourrait<br />

s’attendre à ce que nous ayons<br />

des médicaments à prix abordables.<br />

On pourrait s’attendre à ce que nous<br />

nous préparions efficacement à une<br />

pandémie, que nous soyions prêts<br />

avec des ventilateurs, avec des<br />

unités de soins intensifs, avec des<br />

kits de test dont nous avons besoin.<br />

Nous ne le sommes pas”.<br />

Tout doucement pourtant<br />

l’image se clarifie. Le Dr David Ho,<br />

directeur du Aaron Diamond AIDS<br />

Research Center du Columbia University<br />

Irving Medical Center de<br />

New York, qui dirige une équipe à<br />

la recherche de traitements pour le<br />

COVID-19, a récemment dénoncé la<br />

gestion du virus par le pays: «Il n’y<br />

a pas de stratégie nationale, pas de<br />

leadership national et il n’y a pas<br />

d’incitation pour le public à agir à<br />

l’unisson et à appliquer les mesures<br />

ensemble. C’est ce qu’il faut mais<br />

ce que nous avons complètement<br />

abandonné en tant que nation».<br />

“De nombreux Européens<br />

pointent fièrement vers leurs systèmes<br />

de santé nationaux qui non<br />

seulement testent mais traitent le<br />

COVID-19 gratuitement, contrairement<br />

au système étatsunien où la<br />

crise du virus n’a fait qu’exacerber<br />

les inégalités raciales et de revenus<br />

dans l’accès aux soins de santé. ‘Le<br />

coronavirus a brutalement mis<br />

à nu la vulnérabilité d’un pays<br />

qui décline depuis des années’”,<br />

conclut l’auteur italien Massimo<br />

Gaggi dans son nouveau livre «Crack<br />

America» (Broken America) sur les<br />

problèmes étatsuniens qui ont longtemps<br />

précédé le COVID.<br />

Quant à moi, je vois certainement<br />

les Chinois plus organisés et<br />

disciplinés, et habitués aux actions<br />

collectives, les ingrédients d’un pouvoir<br />

stable, par rapport aux Etatsuniens<br />

négligeant et individualistes,<br />

ou aux Européens se reposant sur<br />

leurs lauriers, et en général des<br />

Occidentaux arrogants et égoïstes.<br />

Quand on voit des Californiens ou<br />

des Floridiens faisant la fête et s’enivrant<br />

sur les plages, ou des Italiens et<br />

des Espagnols rebelles et moqueurs<br />

s’embrassant sauvagement lors<br />

d’événements de masse, tandis que<br />

les Chinois portent tous un masque<br />

(même s’il n’est pas entièrement<br />

protecteur), on peut voir vers où on<br />

va. Des Européens inconscients et<br />

indulgents versus des Asiatiques déterminés<br />

et responsables.<br />

Tout récemment confirmé par<br />

le patron de Tesla, le constructeur<br />

automobile étatsunien de voitures<br />

électriques, Elon Musk. «La Chine<br />

marche à fond, à mon avis. L’énergie<br />

en Chine est formidable ... il y a<br />

beaucoup de gens intelligents et qui<br />

travaillent dur. Et vraiment - ils ne<br />

se croient pas tout dû, ils ne sont pas<br />

complaisants envers eux-mêmes».<br />

“Je vois aux États-Unis de<br />

plus en plus de complaisance et de<br />

sentiment que tout nous est dû [...]<br />

Quand on gagne trop longtemps, on<br />

prend les choses pour acquises. [on]<br />

devient complaisant et [on] commence<br />

à perdre”.<br />

Confirmé également par l’intellectuel<br />

et écrivain français Michel<br />

Houellebecq, qui lie ceci au coronavirus:<br />

“Je ne crois pas une demi-seconde<br />

aux déclarations du genre<br />

‘rien ne sera plus jamais comme<br />

avant’. Au contraire, tout restera<br />

exactement pareil. Le déroulement<br />

de cette épidémie est même remarquablement<br />

normal. L’Occident<br />

n’est pas pour l’éternité, de droit<br />

divin, la zone la plus riche et la plus<br />

développée du monde; c’est fini, tout<br />

ça, depuis quelque temps déjà, ça<br />

n’a rien d’un scoop”.<br />

Fin<br />

Suite de la page (9)<br />

from 2015 figures that Barbancourt<br />

employs 400 people, draws global<br />

sales of $18 million per year, and uses<br />

small farmers to supply roughly 80%<br />

of the sugar cane it purchases. Most<br />

sales, 70%, came from inside <strong>Haiti</strong>.<br />

And the U.S. is its most important<br />

export market, according to its<br />

marketing agency.<br />

The roughly 400 people Barbancourt<br />

employs swells to 500<br />

during the busier harvesting season<br />

and the company has purchased sugar<br />

cane from more than 100 farmers<br />

annually.<br />

Since the family feud began,<br />

avid Barbancourt consumers reported<br />

having difficulty finding the rum at<br />

times on shelves in Port-au-Prince.<br />

Succar acknowledged that the dispute<br />

has affected Barbancourt’s productivity<br />

and stability, but he did not provide<br />

specific details. Despite the issues, he<br />

said, Barbancourt has maintained its<br />

sterling reputation.<br />

Consumers, partners, and supporters<br />

alike agree.<br />

Charles Edouard-Denis, a seafood<br />

export business owner based in<br />

Pétion-ville, said Barbancourt plays<br />

an important role in supporting agricultural<br />

producers in <strong>Haiti</strong>. Demand<br />

for it appears to be strong from both<br />

suppliers and consumers.<br />

“Most people, when they travel<br />

from <strong>Haiti</strong>, buy a case or a bottle of<br />

Rhum Barbancourt to give as a gift to<br />

the people they are going to meet,”<br />

Edouard-Denis said.<br />

For fans like St. Louis, the<br />

South Carolina resident, the important<br />

thing is keeping the spirits company<br />

alive for generations to come.<br />

“Your kitchen is not complete<br />

unless you have a bottle of Barbancourt,”<br />

St. Louis said. “Almost every<br />

<strong>Haiti</strong>an carries or has a bottle in their<br />

home.”<br />

This article was first published<br />

on the site of the <strong>Haiti</strong>an Times.<br />

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<strong>16</strong> <strong>Haiti</strong> Liberté/<strong>Haiti</strong>an Times<br />

Vol 14 # 11 • Du <strong>16</strong> au 22 <strong>Septembre</strong> <strong>2020</strong>


A Travers le monde<br />

Etats-Unis : Les multinationales font<br />

appel aux experts du renseignement<br />

pour attaquer les syndicats<br />

Jamaïque : Le parti<br />

travailliste conserve le pouvoir<br />

Par Meagan Day<br />

Amazon a récemment été pris la<br />

main dans le sac. L’entreprise embauchait<br />

des experts du renseignement<br />

pour espionner ses salarié·e·s. La pratique<br />

est malheureusement courante.<br />

La plupart des grandes sociétés multinationales<br />

ont des divisions de surveillance<br />

qui se superposent aux agences<br />

gouvernementales de renseignement.<br />

Cela crée un système unique et puissant<br />

de sécurité, à la disposition du<br />

gouvernement fédéral comme des entreprises<br />

privées pour être utilisé contre<br />

les travailleuses et les travailleurs.<br />

Ce 1er septembre, Vice a rapporté<br />

qu’Amazon avait mis en ligne deux<br />

offres d’emploi pour des analystes du<br />

renseignement qui auraient à surveiller<br />

les menaces contre l’entreprise parmi<br />

lesquelles la syndicalisation. La société<br />

a immédiatement retiré les offres, affirmant<br />

qu’il s’agissait d’une erreur. Mais<br />

les captures d’écran montrent qu’Amazon<br />

est explicitement à la recherche<br />

d’experts qui collectent des «renseignements<br />

exploitables» concernant notamment<br />

«les syndicats, les groupes militants,<br />

les dirigeants politiques hostiles».<br />

Les salarié·e·s d’Amazon ne sont<br />

pas syndiqués. Et l’entreprise veut qu’il<br />

en reste ainsi. Jeff Bezos ne serait pas<br />

l’homme le plus riche du monde si les<br />

principes fondamentaux de la maximisation<br />

des profits, de la réduction du<br />

«prix du travail», et, évidemment, de la<br />

manipulation des lois et des règlements<br />

ne lui étaient pas familiers.<br />

Le syndicat, c’est le contraire de<br />

ces objectifs. Par sa seule existence,<br />

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il exprime la volonté d’améliorer les<br />

salaires et les prestations sociales, d’assurer<br />

la sécurité, et la santé au travail,<br />

toutes choses qui augmentent pour les<br />

patrons «le coût du travail» au détriment<br />

des profits. Si Bezos peut faire ce<br />

qu’il veut, aucun entrepôt d’Amazon<br />

ne sera jamais syndiqué.<br />

L’opposition d’Amazon au syndicalisme<br />

comme à toute forme d’activisme<br />

ouvrier est bien connue. Amazon<br />

ne se donne aucun mal pour s’en cacher.<br />

Ainsi, plutôt cette année, il a licencié<br />

Christian Smalls, directeur adjoint d’un<br />

entrepôt, pour avoir organisé les salarié·e·s<br />

à se protéger, sur le lieu de travail,<br />

face aux pratiques dangereuses<br />

relatives à la diffusion du coronavirus.<br />

La direction d’Amazon a élaboré un<br />

plan secret pour «le présenter comme<br />

l’incarnation de l’organisation syndicale»,<br />

pour le salir comme «n’étant ni<br />

intelligent ni articulé» et, étrange inversion<br />

de la logique, pour l’accuser<br />

d’avoir mis ses collègues en danger en<br />

retournant dans le bâtiment au risque<br />

de les exposer au Covid-19.<br />

Grève à Shakopee dans le Minnesota<br />

Christian Smalls, directeur adjoint d’un entrepôt, a été licencié pour<br />

avoir organisé les salarié·e·s à se protéger, sur le lieu de travail, face aux<br />

pratiques dangereuses relatives à la diffusion du coronavirus.<br />

***<br />

Faut-il s’étonner qu’une entreprise<br />

à ce point hostile au mouvement<br />

ouvrier dépense de l’argent pour espionner<br />

des militant·e·s et des personnalités<br />

politiques critiques (comme Alexandra<br />

Ocasio-Cortes et Bernie Sanders).<br />

Dès l’aube du capitalisme industriel des<br />

firmes ont embauché des enquêteurs<br />

privés et des milices pour surveiller et<br />

briser les efforts d’organisation des travailleuses<br />

et des travailleurs. En 1907,<br />

le sténographe d’un infiltré du syndicat<br />

Pinkerton [agence privée américaine de<br />

détectives et de sécurité créée en 1850]<br />

a écrit un livre révélateur, The Pinkerton<br />

Labor Spy (L’espion des syndicats<br />

de Pinkerton), exposant les activités de<br />

son ancien patron. La couverture du<br />

livre dépeint un loup déguisé en mouton.<br />

Les activités qui y sont détaillées<br />

sont à la hauteur de la situation – le seul<br />

détail exceptionnel est que quelqu’un a<br />

dû se déguiser en voyou pour les divulguer.<br />

Les services d’espionnage des<br />

entreprises se sont professionnalisés à<br />

la fin de la guerre froide, lorsque des<br />

agents secrets au chômage provenant<br />

de la CIA, du FBI et de la NSA (National<br />

Security Agency) ont créé des associations<br />

professionnelles pour prendre pied<br />

dans le secteur privé. Les premières entreprises<br />

multinationales à embaucher<br />

ces experts du renseignement formés<br />

par le gouvernement se sont centrées<br />

sur la collecte d’informations visant<br />

les entreprises concurrentes. Cela s’est<br />

transformé en une course aux armements<br />

pour l’espionnage d’entreprises,<br />

dans laquelle les firmes ont été de plus<br />

en plus obligées de créer des divisions<br />

similaires pour se défendre et rester<br />

compétitives.<br />

La prolifération dans les grandes<br />

entreprises de ces experts du renseignement<br />

formés par le gouvernement<br />

a accru leur capacité à espionner<br />

quiconque menacerait leurs<br />

résultats, les groupes de défense de l’environnement<br />

et de défense des droits<br />

suite à la page(18)<br />

Le Premier ministre réélu Andrew Holness<br />

Les autorités électorales jamaïcaines<br />

ont annoncé que le Parti travailliste<br />

jamaïcain (JLP) avait remporté les<br />

18e élections parlementaires depuis<br />

l'octroi du suffrage universel en 1944.<br />

Avec ces résultats, rendus publics<br />

dans l'île des Caraïbes, le Premier<br />

ministre Andrew Holness aurait un<br />

nouveau mandat consécutif. Cela ne<br />

s'est pas produit depuis 1967, lorsque<br />

le JLP lui-même a enregistré des victoires<br />

successives lors d'une élection<br />

générale contestée depuis 1967 et a<br />

conservé le pouvoir, après l'avoir remporté<br />

en 1962.<br />

Le décompte préliminaire a montré<br />

que le JLP aurait remporté quelque<br />

49 sièges contre 14 pour le PNP. Cette<br />

victoire a confirmé le résultat des<br />

sondages d'opinion préélectoraux, qui<br />

avaient prédit une large victoire du parti<br />

au pouvoir.<br />

Les données confirment que le<br />

JLP a obtenu 57,1 % des voix alors que<br />

le PNP en a obtenu 42,8 %, bien que<br />

la manière dont les sièges parlementaires<br />

ont été répartis reflète une plus<br />

grande différence. Ces élections ont été<br />

marquées par la plus faible participation<br />

électorale de l'histoire, avec seulement<br />

37 % des personnes appelées aux<br />

urnes.<br />

Depuis le siège du Parti Travailliste<br />

Jamaïcain, Holness a déclaré qu'il<br />

était honoré par cette victoire. Il a<br />

ajouté que cette victoire était "pour le<br />

peuple jamaïcain", tout en confirmant<br />

qu'il ne tolérera pas la corruption au<br />

sein de son gouvernement et que "le<br />

parti qui a présenté le meilleur programme<br />

a gagné".<br />

Traduction: Romain Migus<br />

Telesur 5 septembre <strong>2020</strong><br />

Guatemala : Assassinats de<br />

paysans et d'indigènes<br />

L'International Land Coalition (ILC) a dénoncé le meurtre de défenseurs<br />

des droits à la terre au Guatemala, une situation qu'elle a qualifiée de «<br />

préoccupante ».<br />

Dans une déclaration publiée mercredi,<br />

l'ILC a exprimé « sa préoccupation<br />

quant à la grave situation de criminalisation<br />

et de violation des droits de<br />

l'homme des organisations paysannes et<br />

indigènes au Guatemala dans l'exercice<br />

de leur rôle dans la défense pacifique de<br />

leurs terres et territoires.<br />

Jusqu'à présent, quatre défenseurs<br />

d'organisations faisant partie de l'ILC ont<br />

été assassinés et l'un d'eux est porté disparu<br />

(...) En outre, cinq tentatives d'expulsion<br />

extrajudiciaire de communautés<br />

indigènes ont été faites, ce qui montre<br />

l'insécurité du régime foncier que vivent<br />

les paysans et les indigènes dans le pays<br />

», ajoute le document.<br />

La déclaration a rappelé que cette<br />

situation s'est aggravée, depuis 2018 ;<br />

plusieurs organisations internationales<br />

telles que Front Line Defenders et Civicus<br />

ont lancé des avertissements à ce<br />

sujet.<br />

En outre, selon l'ILC, les dernières<br />

mesures prises par le gouvernement<br />

pour éliminer le Secrétariat des affaires<br />

agraires (SAA), la Commission présidentielle<br />

pour la coordination de la<br />

politique exécutive en matière de droits<br />

de l'homme (Copredeh) et le Secrétariat<br />

pour la paix (Sepaz) constituent un pas<br />

en arrière dans la construction d'un État<br />

plus démocratique et respectueux des<br />

droits de l'homme.<br />

Pour ces raisons, l'ILC exhorte le<br />

gouvernement guatémaltèque à trouver<br />

une solution aux problèmes agraires du<br />

pays et à reconnaître le droit légitime à<br />

la terre des paysans et des peuples indigènes,<br />

entre autres revendications<br />

contenues dans le document.<br />

D'autre part, l'Unité pour la protection<br />

des défenseurs des droits de<br />

l'homme du Guatemala (Udefegua), a<br />

indiqué que 677 agressions contre des<br />

défenseurs des droits de l'homme ont été<br />

signalées dans le pays jusqu'à présent<br />

en <strong>2020</strong>. De même, Global Witness<br />

place le Guatemala parmi les pays les<br />

plus dangereux de la région pour cette<br />

catégorie de population.<br />

Traduction: Romain Migus<br />

Telesur 9 seotembre <strong>2020</strong><br />

Vol 14 # 11 • Du <strong>16</strong> au 22 <strong>Septembre</strong> <strong>2020</strong><br />

<strong>Haiti</strong> Liberté/<strong>Haiti</strong>an Times<br />

17


US Open: Naomi Osaka honore les victimes noires de<br />

violences policières<br />

Naomi Osaka, star haitiano-japonaise<br />

du tennis, a fait preuve<br />

d’engagement et de solidarité humaine<br />

avec son masque lors de sa participation<br />

aux demi-finales de l'US Open :<br />

pour chaque tour, elle porte un nouveau<br />

masque arborant le nom d'une<br />

victime noire de la police ou de violences<br />

racistes aux États-Unis. Elle a ainsi<br />

honoré cinq des plus récentes violences<br />

policières exercées aux États-Unis par<br />

des policiers blancs contre des Afro-Américains.<br />

Voici leurs histories:<br />

Breonna Taylor<br />

Le 13 mars, des policiers de<br />

Louisville, dans le Kentucky, utilisent<br />

un bélier pour enfoncer la porte<br />

de l'appartement de Breonna Taylor<br />

qu’ils soupçonnent être utilisé pour<br />

recevoir de la drogue par un gang<br />

basé à une adresse différente, à environ<br />

<strong>16</strong> km de là. Breonna Taylor<br />

Elle n'était pas le sujet principal de<br />

l'enquête. Il s’en est suivi une série<br />

d'événements chaotiques et un barrage<br />

de tirs de la police qui a laissé<br />

Mme Taylor - une technicienne<br />

médicale d'urgence de 26 ans, non<br />

armée - mortellement blessée. Les<br />

policiers impliqués dans la fusillade<br />

n'ont été ni arrêtés ni inculpés.<br />

Elijah McClain<br />

Elijah McClain un homme<br />

noir de 23 ans marchait, sans arme,<br />

lorsqu'il a été arrêté par trois policiers<br />

blancs et mis en garde à vue<br />

à Aurora, une banlieue de Denver,<br />

Colorado, le 24 août 2019. Il y a<br />

eu une lutte alors que les policiers<br />

tentaient de le fouiller pour trouver<br />

une arme. Après avoir mis Mc Clain<br />

à terre les flics lui appliquent une<br />

prise d’étranglement.<br />

Libéré de l'étranglement après<br />

avoir perdu conscience, Mc Clain<br />

aurait recommencé à se débattre.<br />

Les officiers ont appelé à l'aide.<br />

Après administration d’un sédatif,<br />

McClain a été emmené à l’hôpital..<br />

Il a été déclaré en état de mort<br />

cérébrale le 27 août. Les trois officiers<br />

impliqués ont été placés en<br />

congé administratif payé. Trois<br />

mois plus tard, les procureurs ont<br />

annoncé qu'ils n'engageraient pas<br />

de poursuites contre les agents,<br />

et ceux-ci ont alors repris leurs<br />

fonctions normalement.<br />

Ahmaud Arbery<br />

Ahmaud Arbery, 25 ans, faisait<br />

son jogging à Brunswick, en<br />

Géorgie, le 23 février, lorsqu'il a été<br />

abattu par deux hommes blancs -<br />

un père et son fils, Gregory McMichael,<br />

64 ans, et Travis, 34 ans qui<br />

l’avaient poursuivi à bord d'une camionnette,<br />

pensant que Arbery ressemblait<br />

au suspect d'une série de<br />

cambriolages commis dans la zone.<br />

Le 5 mai, une vidéo de 36 secondes<br />

tournée par un autre homme,<br />

William Bryan qui conduisait derrière<br />

M. Arbery, a fait l'objet d'une<br />

fuite, provoquant un tollé national<br />

qui a rapidement été suivi de mises<br />

en accusations pour meurtre. La<br />

video a montré une bagarre entre<br />

le jeune McMichael et M. Arbery,<br />

qui est tombé ensuite par terre. Les<br />

trois accusés n'ont été inculpés que<br />

plus de deux mois après le meurtre<br />

de M. Arbery.<br />

Ce n'est que lorsque les images<br />

du meurtre sont devenues virales<br />

que la police d'État a commencé à<br />

enquêter. Travis McMichael, son<br />

fils Greg et William Bryan ont été<br />

inculpés par le Grand Jury du comté<br />

de Glynn pour des crimes incluant<br />

la malveillance et le meurtre. Ils ont<br />

plaidé non coupable et sont en attente<br />

de leur procès.<br />

Travis McMichael, son fils<br />

Greg et William Bryan ont été inculpés<br />

par le Grand Jury du comté<br />

de Glynn pour des crimes incluant<br />

la malveillance et le meurtre. Ils<br />

ont plaidé non coupable et sont<br />

en attente de leur procès. Dans un<br />

message adressé à Osaka, le père<br />

de M. Arbery, Marcus Arbery Sr,<br />

l’a remerciée pour “le soutien à ma<br />

famille”.<br />

Trayvon Martin<br />

Trayvon Martin, 17 ans, venait<br />

de se rendre au magasin pour<br />

acheter des Skittles et une boisson<br />

gazeuse lorsque le bénévole<br />

George Zimmerman, qui surveillait<br />

le quartier, l'a repéré et s'est attaqué<br />

à l'adolescent désarmé, le 26 février<br />

2012. Personne n'a été témoin<br />

de ce qui s'est passé entre eux,<br />

mais l'appel d'un voisin aux services<br />

d'urgence a capté des appels<br />

à l'aide, suivis du coup de feu fatal.<br />

L'avocat de M. Zimmerman<br />

a soutenu que son client avait été<br />

sauvagement agressé par Martin.<br />

Selon lui, son client ayant estimé<br />

qu’il risquait d'être tué ou gravement<br />

blesse, a tire, en légitime<br />

défense, couvert par les lois sur<br />

les armes à feu aux États-Unis.<br />

L'acquittement de Zimmerman, le<br />

samedi 13 juillet 2012, - a donné<br />

naissance au mouvement Black<br />

Lives Matter.<br />

La mère de Trayvon Martin,<br />

Sybrina Fulton, a déclaré dans un<br />

message à Osaka : "Je veux juste<br />

dire merci à Naomi Osaka pour<br />

avoir représenté Trayvon Martin<br />

sur vos masques personnalisés,<br />

ainsi que Ahmaud Arbery et Breonna<br />

Taylor”.<br />

George Floyd<br />

George Floyd, âgé de 46 ans,<br />

a été arrêté par la police le 25 mai<br />

à Minneapolis. Les policiers enquêtaient<br />

sur un achat de cigarettes<br />

avec de la fausse monnaie.<br />

Des images, qui ont ensuite<br />

été largement diffusées en ligne,<br />

ont montré l'arrestation de M. Floyd<br />

- au cours de laquelle un officier l'a<br />

cloué au sol. Un policier blanc, Derek<br />

Chauvin, s'est agenouillé sur son<br />

cou pendant près de neuf minutes.<br />

Dans les vidéos on peut entendre<br />

M. Floyd le supplier à plusieurs reprises<br />

de s'arrêter, en disant "Je ne<br />

peux pas respirer."<br />

La mort de Floyd a été constatée<br />

à l'hôpital vers lequel il avait<br />

été transporté.<br />

Modifications de la rédaction.<br />

*BBC NEWS AFRIQUE 10<br />

septembre <strong>2020</strong>.<br />

Suite de la page (13)<br />

a demandé qui avait gagné la<br />

Guerre froide. Winarso lui répondit<br />

que les États-Unis avaient gagné.<br />

Lorsqu’il lui a ensuite demandé<br />

comment, Winarso a répondu simplement<br />

: « Vous nous avez tués ».<br />

De plus, ces gens ont été tués<br />

pour rien. On ne soulignera jamais<br />

assez que les victimes en Indonésie<br />

et dans les autres pays dont Bevins<br />

parle étaient des innocents. Elles<br />

ont été tuées en masse uniquement<br />

parce qu’elles avaient ou étaient<br />

censées avoir certaines convictions<br />

politiques. Bevins écrit : « Ils ont<br />

été condamnés à l’anéantissement,<br />

et presque tous ceux qui les entouraient<br />

ont été condamnés à une<br />

vie entière de culpabilité, de traumatisme,<br />

et à se faire dire qu’ils<br />

avaient impardonnablement péché<br />

à cause de leur association avec<br />

Suite de la page (17)<br />

de l’homme, les lanceurs d’alerte, les<br />

journalistes et, bien sûr, les syndicats<br />

et les salarié·e·s qui pourraient donner<br />

à penser qu’ils voudraient se syndiquer.<br />

Qu’un individu ou qu’une organisation<br />

milite ouvertement pour<br />

des salaires plus élevés ou des réglementations<br />

plus strictes, et ils seront<br />

surveillés par les plus grandes firmes<br />

du monde qui font appel aux anciens<br />

espions du gouvernement.<br />

les espoirs les plus sincères de la<br />

politique de gauche ». Ils n’avaient<br />

rien fait de mal. Ils ont eu l’horrible<br />

malchance d’être pris au milieu<br />

d’une rivalité internationale pour<br />

le pouvoir et l’influence qui n’avait<br />

rien à voir avec eux, et ils ont été<br />

écrasés parce qu’il était avantageux<br />

pour notre gouvernement et ses<br />

pays-clients qu’ils soient écrasés.<br />

Il y a quelques mois, Hal<br />

Brands [de Bloomberg, NdT] a écrit<br />

un article dans lequel il suggérait<br />

que les États-Unis pourraient soutenir<br />

des changements de régime<br />

secrets dans le cadre d’une rivalité<br />

avec la Chine. D’un côté, il citait la<br />

conquête de Suharto en Indonésie<br />

comme un exemple de réussite «<br />

rentable », et de l’autre, il en reconnaissait<br />

le coût humain effroyable,<br />

qui se mesure en centaines de<br />

***<br />

De nombreuses compagnies<br />

transnationales disposent désormais<br />

de leurs propres divisions mondialisées<br />

de sécurité, qui concurrencent<br />

les agences de renseignement de nombreux<br />

pays. Des entreprises comme<br />

Amazon, Coca Cola, Walmart, McDonald’s<br />

et Monsanto puisent toutes dans<br />

le vivier d’experts en surveillance<br />

formés par le gouvernement pour se<br />

pourvoir en personnel de telles divisions.<br />

Par exemple, l’unité de renseignement<br />

de Walmart, qui emploie<br />

quatre cents personnes, est composée<br />

en grande partie d’anciens agents de<br />

renseignement du gouvernement et<br />

est sous la direction d’un ancien agent<br />

du FBI. L’unité travaille également<br />

avec le fabricant d’armes Lockheed<br />

Martin pour surveiller l’activité des<br />

salarié·e·s, tandis que Lockheed Martin<br />

est, à son tour, connu pour faire<br />

équipe avec le FBI, la CIA et la NSA<br />

sur des opérations de surveillance.<br />

En fin de compte, nous ne sommes<br />

pas seulement en train de regarder<br />

une plaque tournante entre le secteur<br />

public et le secteur privé. Il s’agit<br />

d’un appareil de sécurité unique et<br />

nébuleux, qui est au service du gouvernement<br />

américain et des transnationales,<br />

parfois simultanément. Les<br />

organisateurs syndicaux sont naturellement<br />

dans la ligne de mire de cet appareil,<br />

car les syndicats existent pour<br />

représenter les intérêts des salarié·e·s,<br />

milliers de vies. Voici comment il a<br />

décrit la complicité des États-Unis<br />

dans les massacres : « Le soutien<br />

de la CIA a aidé l’armée indonésienne<br />

à consolider son pouvoir<br />

après qu’elle ait renversé un Sukarno<br />

de plus en plus anti-américain<br />

en 1965, évitant ainsi la perspective<br />

de voir le plus important pays<br />

d’Asie du Sud-Est devenir hostile<br />

aux USA ». Il reconnaît que cela a<br />

impliqué les États-Unis dans une<br />

« violence horrible », mais il reste<br />

très vague sur ce que les États-Unis<br />

ont fait là-bas. Si l’Indonésie est<br />

considérée comme une « victoire »<br />

pour les partisans des changements<br />

de régime, alors l’idée de promouvoir<br />

des changements de régime est<br />

absolument honteuse et ne devrait<br />

plus jamais avoir droit de cité.<br />

Si une stratégie repose sur<br />

intérêts qui sont diamétralement opposés<br />

aux intérêts des capitalistes: plus<br />

les travailleurs produisent et moins ils<br />

sont payés, plus les bénéfices des entreprises<br />

sont élevés. Les entreprises<br />

ont donc toujours cherché à saper et<br />

à contrecarrer les efforts des syndicats.<br />

Elles le feront toujours, et l’espionnage<br />

fait partie intégrante de cet effort.<br />

Les offres d’emploi sur Amazon<br />

attirent beaucoup l’attention de<br />

la presse. C’est la bonne nouvelle. La<br />

mauvaise nouvelle, c’est qu’elles ne<br />

sont que la partie émergée de l’iceberg.<br />

Meagan Day est journaliste à Jacobin.<br />

Elle est co-auteure de Bigger than<br />

Bernie: How We Go from the Sanders<br />

Campaign to Democratic Socialism<br />

(Jacobin Series, avril <strong>2020</strong>).<br />

Jacobin 2 septembre <strong>2020</strong><br />

Traduction A l’Encontre 8<br />

septembre <strong>2020</strong><br />

des politiques qui conduisent au<br />

meurtre gratuit de tant de personnes<br />

innocentes, il est temps de la rejeter<br />

et d’en trouver une autre. Soutenir<br />

un changement de régime dans un<br />

autre pays est souvent présenté<br />

comme une solution rapide à un<br />

problème que les États-Unis ont<br />

dans le monde, mais la plupart du<br />

temps, cela finit par échouer. Même<br />

lorsque les changements de régime<br />

« fonctionnent » à court terme, ils<br />

infligent un terrible tribut aux habitants<br />

du pays visé. Les États-<br />

Unis feraient bien de rejeter tout<br />

changement de régime, secret ou<br />

non, et de respecter la souveraineté<br />

et l’indépendance des autres États.<br />

Les États-Unis devraient également<br />

éviter une nouvelle Guerre froide<br />

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avec une grande puissance rivale<br />

qui conduirait à des crimes aussi<br />

monstrueux que le massacre en Indonésie.<br />

*Daniel Larison est rédacteur<br />

en chef de l’American Conservative.<br />

Il a été publié dans le New<br />

York Times Book Review, Dallas<br />

Morning News, World Politics Review,<br />

Politico Magazine, Orthodox<br />

Life, Front Porch Republic, The<br />

American Scene et Culture11, et a<br />

été chroniqueur pour The Week. Il<br />

est titulaire d’un doctorat en histoire<br />

de l’université de Chicago.<br />

Traduction et note d’introduction<br />

Corinne Autey-Roussel pour<br />

Entelekheia<br />

Entelekheia 17 Aout <strong>2020</strong><br />

Director: Florence Comeau<br />

Interlink Translation<br />

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18 <strong>Haiti</strong> Liberté/<strong>Haiti</strong>an Times<br />

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Vol 14 # 11 • Du <strong>16</strong> au 22 <strong>Septembre</strong> <strong>2020</strong><br />

<strong>Haiti</strong> Liberté/<strong>Haiti</strong>an Times<br />

19


Pleins Feux Sur Jean Claude « Kòk » Jean (P.V - ?}<br />

Par Ed Rainer Sainvill « Le guitariste des accords et de la mesure»<br />

Jean Claude Jean<br />

Un autre artéfact parmi les adeptes<br />

des cordes qui ont germé sur<br />

les collines de P.V durant les années<br />

1960. C’est au comble de tant de<br />

prospections et de variations que Jean<br />

Claude Jean s’est distingué ; dans la<br />

clameur d’une filiation de guitaristes<br />

solistes. Tout en s’adonnant à être le<br />

guitariste des accords et de la mesure,<br />

l’accompagnateur. Celui qui apporte le<br />

soutien nécessaire au soliste afin qu’il<br />

puisse voguer à ses créativités. Pendant<br />

que lui Kòk, pratique le travail<br />

de l’ombre, en fournissant la texture<br />

rythmique de l’équilibre et de la complémentarité.<br />

Des facultés qui vont le<br />

propulser sous les feux de la rampe.<br />

Pour dire que les sollicitations ne vont<br />

pas tarder.<br />

De plus, il y a les amis du coin,<br />

dont ses potes Albert et Herman qui<br />

se démènent pour un recrutement<br />

plus convaincant. A ce stade, Jean<br />

Claude est partie prenante des « Incognitos<br />

», après le passage des : Michelot<br />

Benjamin, Gregory Roc, Rico<br />

Mazarin, Victor Desgrottes, Paul Gonel<br />

etc. il est le nouveau chaperon de<br />

Albert Chancy qui ne badine pas avec<br />

les cordes. Bien que novice dans<br />

l’arène des guitaristes dont les inspirateurs<br />

sont : Tit, Michel Corvington,<br />

Michel Laraque, Fito Joassaint et autres.<br />

De même que les instigateurs<br />

du mouvement ye-ye local. Mais,<br />

lorsque ces ‘’inconnus’’ se sont sentis<br />

prêts et dispos. Ils se sont rebaptisés<br />

« Tabou Combo ». A ce carrefour, on<br />

est en plein démarrage de la génération<br />

mini.<br />

C’est donc à partir de là que<br />

Jean Claude a commencé à étaler<br />

ses accords ponctués au sein d’un<br />

« Tabou Combo » émergent auquel<br />

il a infusé son flair et sa touche à<br />

travers douze morceaux de diverses<br />

tendances, dans une ferme riposte à<br />

Albert Chancy ; prouvant même sa<br />

capacité de compositeur dans le premier<br />

album :’’Haïti’’. Pourtant le<br />

règne du groupe fut éphémère du fait<br />

de l’atmosphère de ‘’sauve qui peut’’<br />

qui s’installait. Persuadant les parents<br />

de mettre leurs rejetons en âge<br />

de devenir adultes à l’abri des tontons-macoutes.<br />

Donc, après Albert<br />

pour le Canada, c’est Guerrier, Kòk et<br />

Herman qui viennent s’établir à NY à<br />

la fin des sixties. De là, flanqués d’un<br />

jeune virtuose du nom de Dadou ; ils<br />

essaient de raviver les flammes sous<br />

un autre nom, en attendant Kapi,<br />

Fanfan, Shoubou, puis Dòf.<br />

Et dès 1972, plus de deux ans<br />

après leur dissolution au pays ; pour<br />

ce qui ressemblait plus à un hiatus.<br />

Kok était encore de mèche avec Dadou<br />

Pasquet dans le premier disque du<br />

groupe à l’extérieur : ‘’Tabou Combo<br />

à la Canne à Sucre’’ ; façonnant<br />

des nids eurythmiques pour un soliste<br />

qui sait comment majorer le ton. Une<br />

prépondérance qu’il va maintenir à<br />

travers les œuvres successives du<br />

groupe : Respect, 8th sacrement.<br />

Mais abandonne l’ensemble dans<br />

l’album The masters, en guise de<br />

revendication. Il fut dit, du fait qu’il<br />

n’était pas accrédité de ses compositions.<br />

Laissant le soin alors au versatile<br />

Doudou Ciné à prendre le relais.<br />

Juste le temps d’un album. Car il revient<br />

tout juste à la prochaine étape<br />

pour accompagner Elysée Pyronneau<br />

dans : ‘’Indestructible…’’, pendant<br />

que Dadou prenait le large.<br />

Puis, le disque :’’ L’an X’’ qui a<br />

marqué la première décennie d’existence<br />

du groupe. Suivi de : The music<br />

machine, Bolewo jouk li jou,<br />

Bese ba, Pataje et Kitem fè zafèm.<br />

Lequel il a récidivé juste après ; en<br />

abandonnant le groupe pour donner<br />

son allégeance à son acolyte Tidòf qui<br />

venait d’être expulsé du « Tabou ».<br />

Et subséquemment, Kòk a passé plus<br />

de deux années à ronger son frein au<br />

sein d’un « Super Stars » diminutif<br />

par rapport au méga stars du « Tabou<br />

» qui entretemps avait maintenu<br />

le cap avec les productions :’’Aux<br />

Grand Prix et Fandmonium : Awo pour Belo<br />

Antilles’’ et ‘’Zap-Zap’’ qui a vu<br />

aux barres Gary Résil qui y a agrémenté<br />

les cordes convenues pour un<br />

konpa authentique. Puis ‘’ koukou le<br />

revwalou …’’, Jean Claude est revenu<br />

dans l’album :’’Rasanble’’, pendant<br />

que Shoubou a exhorté Elysée de ‘’…<br />

Kite ‘l …’’.<br />

Des retrouvailles sans embauches<br />

pour Kòk qui est au galop<br />

dans les productions qui s’enchainent<br />

: Référence, 360 degré,<br />

Sans limites, et Taboulogy ;<br />

faisant à cette étape partie des quatre<br />

originaux avec Kapi, Fanfan et<br />

Shoubou, toujours en selle. Jusqu’à<br />

l’ultime : ‘’Konpa to the world’’,<br />

un peu pour la galerie, sans sommation.<br />

En tout cas, autant d’œuvres<br />

que Kòk a estampillées de son empreinte<br />

dense qui a sillonné une carrière<br />

de plus cinquante années avec le<br />

« Tabou » (sans oublier trois années<br />

de fugues passagères), et toujours<br />

au poste. Pour s’imposer comme le<br />

partenaire idéal de « Albert Chancy,<br />

Dadou Pasquet, Elysée Pyronneau,<br />

Ralph Condé, Gary Josama, Dener<br />

Ceide et autres. Dans son jeu de décantation<br />

harmonique et de régularité<br />

des pouls.<br />

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calme et sérénité. D’autant plus que, j’ai<br />

le pressentiment que ces informations<br />

intéressantes allaient faire plaisir à la<br />

population haïtienne, surtout en cette<br />

période troublante ou Haïti vit quotidiennement<br />

des moments de trouble ».<br />

C’est qu’a eu à faire savoir notre cher<br />

compatriote Belo, doublement gagnant<br />

de ce concours de musique international.<br />

Une voix pour les modulations, une<br />

guitare bien accordée, des paroles sentimentales<br />

sur une chanson d’amour pour<br />

EDA sa dulcinée qui lui a tout inspiré.<br />

Eda aida l’interprète de “Lakou<br />

trankil” à se distinguer parmi plus<br />

de 700 artistes candidats provenant<br />

de 109 pays à travers le monde e ki t<br />

ap mayimoulen kò yo pou yo wè si ya<br />

pote lamayòl la. Yo te konprann se te<br />

piyay13 jen. Mais, contre attente, Eda<br />

fut la chanson qui a déclenché le charme<br />

chez les membres du jury qui n’ont pas<br />

hésité à accorder deux prix à son auteur.<br />

Le talentueux musicien haïtien de son<br />

nom de baptême Jean Belony Murat,<br />

mieux connu de son nom d’artiste Belo<br />

aidé par Eda vient de rafler deux prix simultanément<br />

ce 8 septembre. Qui ne se<br />

souvient encore qu’en 2006, soit 14 ans<br />

déjà, l’auteur, le compositeur et l’interprète<br />

de Lakou Trankil, avait décroché<br />

le prix Découverte organisé à l’initiative<br />

de RFI.<br />

Au tout début de ce mois, Belo<br />

vient tout juste de remporter deux nouveaux<br />

prix simultanément. 8 septembre<br />

<strong>2020</strong>, Eda vient d’aider notre Belo<br />

national à décrocher deux prix internationaux.<br />

Belo fè 2 kabès dans le Grand<br />

Prix du Concours de musique organisé<br />

par Unsigned Only et le Fandemonium<br />

grâce à sa chanson titrée Eda. A travers<br />

Eda Belo épris d’amour exprime ses sentiments<br />

san filtè pour celle qui fait vibrer<br />

les battements de son cœur qui frétille de<br />

désirs ardents.<br />

Eda, cette musique originale tirée<br />

du cru de ce sanba lakay pitit kay a<br />

largement contribué à ce que Haïti à travers<br />

Belo parvienne à obtenir ces deux<br />

nouvelles distinctions dans un même<br />

concours. Et, d’une seule pierre Belo<br />

vient de faire deux coups, en remportant<br />

du même coup le grand prix et le<br />

fandemonium à la huitième édition du<br />

concours de musique organisé par Unsigned<br />

Only.<br />

Parmi ces artistes qui concouraient<br />

au grand prix cette année, Jean<br />

Bélony Murat est celui qui a doublement<br />

impressionné les juges de la Unsigned<br />

Only Compétition. Une réalisation remarquable<br />

qui permet à Haïti de remporter<br />

le palme grâce à cet artiste chevronné<br />

et aux innombrables votes qu’il a<br />

pu accumuler sur internet.<br />

Depuis 8 ans, ce prestigieux concours<br />

en quête de grands talents a pris<br />

l’engagement de permettre aux artistes<br />

émergents ou encore, dotés d’expériences,<br />

de trouver un label pour les signer.<br />

Pour Bélo, remporter ce prix paraissait<br />

possible voir même évident, puisqu’il<br />

croyait déjà en sa grande victoire, tout<br />

en s’assurant du support de ses compatriotes<br />

haïtiens pour l’aider à réaliser l’incomparable,<br />

en matière de votes.<br />

Bélo a toujours été un artiste confirmé,<br />

grâce à ses multiples compositions<br />

qui resteront incontestablement des<br />

chefs-d’œuvre de la musique haïtienne,<br />

dont le titre EDA, figuré sur son dernier<br />

album “Motivation”, sorti le 10 juillet<br />

2019, et Ari lui ont permis d’être grand<br />

gagnant à ce concours international.<br />

Pour celui qui est connu comme<br />

l’une des figures représentatives de la<br />

musique haïtienne contemporaine, c’est<br />

une victoire nationale, et la voix de<br />

“Haïti debout” voit cette nouvelle comme<br />

un rafraîchissement pour la nation<br />

haïtienne. D’autre part, le chanteur socialement<br />

engagé, ne laisse jamais passer<br />

une occasion sans se faire identifier<br />

aux côtés des sans-voix. Sur le site du<br />

concours, les organisateurs ont décrit<br />

la brillante participation de Bélo comme<br />

celle qui illumine la société quand<br />

il s’agit de défendre les démunis. « Son<br />

activisme social est particulièrement important<br />

durant ces moments difficiles, il<br />

met en lumière les énormes contradictions<br />

et inégalités qui gangrènent nos<br />

sociétés », peut-on lire sur le site du concours<br />

Unsigned Only.<br />

Cette voix haut perchée a toujours<br />

été porteuse d’une parole consciente.<br />

Bélo est parmi ceux qui, même<br />

en prenant la mesure des risques liés<br />

au désengagement des plus hautes autorités<br />

manfouben, s’engage à travers<br />

ses œuvres. Cette victoire artistique est<br />

une raison de plus pour que Bélo soit<br />

foncièrement engagé dans la dénonciation<br />

de l’inégalité manifeste incrustée<br />

dans chaque millimètre de la société<br />

haïtienne.<br />

20 <strong>Haiti</strong> Liberté/<strong>Haiti</strong>an Times<br />

Vol 14 # 11 • Du <strong>16</strong> au 22 <strong>Septembre</strong> <strong>2020</strong>

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