LUX 308 novembre_décembre 2020
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RENCONTRE / FLASH
© Dietal
© Dietal
LA FILIÈRE SE STRUCTURE
Pour répondre, tout à la fois, à l’enjeu
sanitaire et à la maîtrise de la mise en
œuvre en toute sécurité, la filière éclairage
se structure. Citons principalement :
- au sein du Syndicat de l’éclairage,
la création d’un groupe de travail
spécifique, animé par Sébastien Flet
Reitz, par ailleurs directeur technique
du syndicat ;
- la mondiale GLA (Global Lighting
Association), travaille à des directives
de sécurité UV-C, tandis que Lighting
Europe invite à intégrer la désinfection
UV-C dans la politique européenne de
rénovation des bâtiments ;
- le Cluster Lumière se mobilise après avoir
lancé un groupe de travail collaboratif
« lumières non visibles, applications
des UV-C » ;
- le LGE (Lighting Grand Est), en
partenariat avec le Cluster Lumière,
organisera son 2 e Webinaire
« l’expérience UV-C », le 2 décembre
prochain (de 10 h 30 à 11 h 30).
Enfin, dans un communiqué publié en
mai dernier, l’AFE souligne une réflexion
du D r Peter Blattner, président de la
CIE (Commission internationale de
l’éclairage) : « Le rayonnement UV a un
grand rôle à jouer dans la désinfection de
l’eau, de l’air intérieur et des surfaces. »
Toutefois, prévient-il, « il peut être
dangereux s’il est utilisé de manière
inappropriée ».
Darsy, « l’atténuation de la propagation de toute
maladie infectieuse se traduit par un impact positif
tant au niveau de la santé de chacun qu’à celui
des intérêts sociaux et financiers ».
POUR QUELLES APPLICATIONS ?
Les technologies de désinfection par la lumière
UV-C sont appliquées à 3 principales solutions
de mise en œuvre :
- la désinfection de surfaces par des luminaires
fixes tel l’Optimo UV-C hybride développé par
Dietal ;
- la désinfection d’objets à l’aide d’un caisson de
désinfection tel le Bioshift de Signify ;
- la désinfection de l’air via, par exemple, le plafonnier
de désinfection aérienne, installé au
niveau de faux plafond, proposé par Signify.
Mais prudence ! Ces trois solutions imposent
d’indispensables précautions d’usage car,
prévient Jean-Pierre Cercley, « ces dispositifs produisent
des irradiances supérieures aux limites
d’exposition humaine, classées groupe 3 parmi les
risques ». En conséquence, poursuit-il, « il est impératif
de ne pas pouvoir activer ces dispositifs si des
personnes sont présentes dans les locaux… a fortiori
s’il s’agit d’établissements recevant du public ».
Le 12 octobre dernier, Laurent Wauquiez, président
de la région Auvergne-Rhône-Alpes, a lancé un plan
d’investissement de 10 millions d’euros pour équiper les lycées
et écoles de systèmes de purification de l’air. Trois innovations,
uniquement développées par 9 entreprises de la région, ont
été sélectionnées : ozone, photocatalyse et rayonnement UV-C,
solution proposée par Dietal, actuellement testée dans les
locaux du lycée polyvalent Lafayette de Clermont-Ferrand.
POUR UNE MISE EN ŒUVRE SÉCURISÉE
DES PRODUITS QUI PEUVENT EXPOSER
LES PERSONNES
Deux méthodes permettent de garantir une mise
en œuvre sécurisée :
- passive, consistant en une consignation des locaux
équipés de dispositifs UV-C, supposant un
verrouillage d’accès physique et un contrôle systématique
d’absence préalable à la désinfection.
Cette méthode nécessite un protocole strict d’information
et de gestion des accès, ces derniers ne
devant pas être trop complexes à gérer (exemple,
plusieurs portes). La mise en route ne doit être
possible que depuis un interrupteur à clef ;
- active, portant, pour les zones complexes, sur
l’utilisation d’au moins deux méthodes complémentaires
de coupure des UV-C par les
dispositifs eux-mêmes. Ces méthodes peuvent,
par exemple, être des capteurs de présence (au
moins deux en série), un capteur et des horloges,
etc., afin de garantir que les utilisateurs
ne puissent être exposés accidentellement lors
d’une intrusion. Le réglage de ces dispositifs ne
doit pas être possible sans mot de passe.
En complément de ces méthodes de protection,
il est impératif, pour les fabricants et les installateurs,
d’avertir et de former leurs clients et les
utilisateurs finaux aux risques induits par ces
techniques de désinfection. Il est également indispensable
qu’un signalement de mise en route
des dispositifs soit clairement visible par les utilisateurs,
le rayonnement UV-C n’étant pas visible
(ajout de LED de couleur, de panneau « danger
UV-C », etc.). À noter que ces informations, en
grande partie, présentes sur les documentations
et notices des fabricants, ne sont pas toujours
prises en compte par les utilisateurs finaux.
« En conséquence, ces précautions, indispensables
aux usages des sources UV-C, impliquent qu’elles ne
sont pas destinées, par nature, au marché grand
public. Elles sont exclusivement réservées à des
marchés professionnels, installés par des personnels
avertis et formés aux risques et usages des ultraviolets
», conclut Jean-Pierre Cercley. Jacques Darmon
1. Respectivement chef des marchés « bureaux et industries »
chez Signify-France et responsable « développement technique »
chez Dietal.
2. Dans la plage 100 nm-280 Nm, le plus souvent à un niveau
de longueur d’onde centrées sur 265 Nm (pic d’absorption
des nucléolites).
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