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LUX 308 novembre_décembre 2020

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RÉNOVATION EXTÉRIEURE / DOSSIER

MÊME TENUE MÉCANIQUE

POUR ACIER ET ALUMINIUM

En matière de tenue mécanique

par rapport à la règlementation

en vigueur (ELS de l’Eurocode

1991-1-4), les indices de gravité

(IG) obtenus, qui déterminent les

résultats des contrôles réalisés,

sont très proches pour les mâts

en acier et en aluminium :

- IG1 82 %, IG2 : 10 %, soit

92 % d’ouvrages conformes

avec pour les IG2 des défauts

majoritairement liés au système

de fixation du candélabre

(liaison écrous-tiges de

scellement-rondelles).

- IG3 <1 % ; IG4 : 5 % et

IG5 : 2 %, soit environ 8 %

d’ouvrages non-conformes.

Les IG3 portent surtout sur

des installations récentes

et mettent majoritairement

en évidence des problèmes

de sous-dimensionnement

de massif ou de compactage de

sol. Les IG4 et IG5 caractérisent

les ouvrages sous dimensionnés

(par rapport à leur utilisation

ou leur mise en œuvre) ou en fin

de vie : le matériau n’a plus les

caractéristiques nécessaires pour

être maintenu en état de service.

Les IG5, environ 2 % des mâts

contrôlés présentaient un risque

de chute imminente.

Grace aux essais non destructifs,

mais sécurisés, cela représente

5 000 accidents potentiels qui ont

été évités ces dernières années.

L’aspect visuel des mâts est un

critère pour définir s’ils doivent

faire l’objet d’une surveillance

particulière mais ne doit pas

être à l’origine des décisions de

remplacement. Plus de 80 %

des supports en acier avec de

la corrosion sont conformes et

peuvent être maintenus en état

de service. En ce qui ce qui

concerne les contrôles de

conformité mécanique réalisés sur

les autres matériaux, ils montrent

de bonnes performances du béton

et de la fonte.

Au pied de la Tour Eiffel, la nouvelle mise en lumière menée par

l’Agence ON s’appuie sur un total de huit mâts imaginés par et

le fabricant TMC Innovation. Réalisés en acier Corten, quatre

d’entre eux mesurent 12 mètres et reçoivent une soixantaine de

projecteurs, les autres de 2,75 mètres en comptent deux.

© TMC Innovation

compte les charges additionnelles potentielles (panneaux,

kakémonos, jardinières, décorations de Noël,

caméras ou autres capteurs…). Là encore, l’acier et

l’aluminium présentent des garanties. « Notre choix

se porte désormais le plus souvent sur des modèles en

acier de 4 mm d’épaisseur de tôle, afin de permettre

l’ajout de charges additionnelles sans difficultés ou de

pouvoir répondre à des projets de mutualisation »,

indique Christophe Demesmay, chef du service

Systèmes et réseaux de la communauté urbaine

de Besançon. Sur ce territoire, comme sur bien

d’autres, 99 % des besoins sont couverts avec des

mâts en acier et quelques-uns en aluminium (la

communauté urbaine renouvelle au total un millier

de points lumineux par an, dont la moitié sur

mâts). « Nous nous penchons sur d’autres matériaux

uniquement dans le cadre d’un aménagement particulier

ou du souhait d’un architecte », poursuit-il.

Dans le Calvados, le SDEC (Syndicat départemental

de l’énergie) ne procède pas autrement. Pour les

73 000 luminaires publics qu’il entretient (sur les

450 communes adhérentes), il sélectionne le plus

souvent des mâts droits cylindro-coniques en acier

galvanisé peint. « Nous ne remplaçons que les mâts

de plus de 30 ans, ce qui nous a conduits à acheter

près de 2 000 mâts par an ces trois dernières années »,

explique Wilfried Kopec, en charge de l’éclairage

public et président du centre régional AFE de Normandie,

« l’acier galvanisé répond à tous nos critères

de résistance, parallèlement nous avons aussi fait

quelques opérations avec des mâts en bois pour des

endroits bien précis, mais cela reste exceptionnel d’autant

plus que la maintenance est plus exigeante ». Le

SDEC installe le plus souvent des mâts en acier traditionnel

de 3 mm d’épaisseur, voire plus s’il existe

des projets d’installations de jardinières ou de capteurs

par exemple. Tout cela dans le strict respect

de la norme EN 40 (voir encadré) car le vent peut

souffler fort dans le Calvados, sur les bords de mer !

PEINTURES ET SUBLIMATION

« Incontestablement, l’acier et l’aluminium sont aujourd’hui

les matériaux majeurs, les plus prescrits

et acceptés par la maîtrise d’ouvrage », confirme le

concepteur lumière Roger Narboni, « nous travaillons

parfois avec du bois mais toujours après une grosse

bataille pour vaincre les réticences ». En revanche, les

mâts mixtes peuvent susciter l’intérêt des collectivités,

par exemple un mât en bois rehaussé en métal.

« Si le choix se porte le plus souvent sur l’acier ou l’aluminium,

il nous reste fort heureusement la possibilité

de donner des formes spéciales, des couleurs spécifiques,

à nos réalisations », explique Roger Narboni.

En effet, même les points faibles de l’acier et de

l’aluminium, à savoir un manque d’esthétisme et

de singularité, peuvent être en partie gommés par

divers procédés. Par exemple, les mâts en aluminium

fluoformés (travaillés par écrasement avec

des galets) peuvent prendre diverses formes. Côté

couleurs, l’éventail de peintures adaptées est aujourd’hui

très large et décliné pour plusieurs types

d’environnement (les peintures spéciales bord de

mer sont particulièrement résistantes). La sublimation

permet aussi de marquer une différence. Il

s’agit de films plastiques appliqués sur les mâts qui

permettent de leur donner n’importe quel aspect.

« Mais finalement, en termes d’esthétisme, la question

est de savoir si l’on veut que les mâts soient visibles ou

pas », tranche Marc Aurel, designer et créateur de luminaires

(notamment en céramique), « cela peut être

intéressant de mettre en évidence des mâts sur un lieu

que l’on cherche à valoriser, mais sur les boulevards ou

le long des routes la répétition des mâts conduit souvent

les décideurs à opter pour des couleurs neutres ».

Hervé Reynaud

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