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Haiti Liberte 10 Fevrier 2021

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Vol 14 # 32 • Du <strong>10</strong> au 16 Février <strong>2021</strong><br />

Deklarasyon<br />

kèk Òganizasyon<br />

feminis yo sou<br />

atak pouvwa a<br />

COUP D'ÉTAT OU COUP DU PHTK ?<br />

Page 6<br />

Mounting <strong>Haiti</strong>an<br />

Deportations Belie Biden<br />

Administration Posturing<br />

Page 9<br />

Haïti : la mémoire<br />

perdue de la<br />

révolution<br />

haïtienne<br />

Page 7<br />

Voir page 3<br />

Les 23 personnes arrêtées au Village Petit Bois par la police de Jovenel Moise, accusées de coup d'Etat<br />

ou coup du PHTK sont maintenant emprisonnées<br />

QUI A FAIT CHOIX DE JOSEPH<br />

MÉCÈNE JEAN LOUIS<br />

Derrière le coup<br />

d'État du Myanmar :<br />

suivez l’argent !<br />

Page <strong>10</strong><br />

Voir page 3<br />

Le juge le plus ancien à la Cour de Cassation, Me. Joseph Mécène Jean-Louis, 72 ans, président<br />

provisoire de l'Opposition<br />

L'arrêt de La<br />

Haye sur Israël<br />

est une source<br />

d'espoir<br />

Page 17


Quel marché de dupes!<br />

Par Berthony Dupont<br />

Editorial<br />

Avec de tels politiciens, rien d’étonnant sous le ciel<br />

d’Haïti où le grotesque et le burlesque continuent de fleurir.<br />

En effet, tout ce qui s’est déroulé le 7 février <strong>2021</strong> n’est<br />

tout simplement qu’une farce. Un rideau destiné à mieux<br />

camoufler la réalité et tenter une fois de plus de l’occulter,<br />

tout en modifiant la physionomie politique du pays dans le<br />

sens du pire.<br />

N’est-il pas juste de dire que c’est une constante chez<br />

les principaux acteurs de la classe dirigeante haïtienne de<br />

mêmes affinités idéologiques, de tendance capitaliste, de<br />

conceptions réactionnaires, antipopulaires, de s’effondrer<br />

dans le désarroi, la panique et l’impuissance quoique continuant,<br />

malgré tout, à jouer le rôle de chien de garde de<br />

l’impérialisme pour avoir droit à sa gratitude ?<br />

Le masque des dirigeants de l’opposition et de celui du<br />

pouvoir se trouve derrière le scénario burlesque, grotesque,<br />

monté à l’habitation Petit Bois. Cette mascarade grossière<br />

n’illustre que trop le dessein caché et inavoué des démagogues<br />

mal intentionnés. Monter une telle comédie, c’est<br />

rendre un fier service aux forces obscures de l’impérialisme<br />

américain dont l’intérêt primordial est de déstabiliser le pays<br />

davantage.<br />

Il n’y a rien là de très nouveau, à cette différence près<br />

que cette fois la confrontation est plus ouverte ; mais c’est<br />

une lutte interne pour le pouvoir au sein des deux fractions<br />

de la classe dominante bourgeoise pour le contrôle de l’appareil<br />

d’Etat qu’elles ont totalement pourri et corrompu.<br />

Comment aurait-il pu en être autrement, quand les<br />

deux protagonistes n’ont aucun souci des intérêts véritables<br />

du pays et du peuple en général. Et ce qu’il nous faut<br />

comprendre dans toutes ces gymnastiques et piteuses acrobaties,<br />

c’est que ce n’est pas une lutte des contraires, le choc<br />

de deux conceptions qui se fait entre le pouvoir et l’opposition<br />

plurielle. Bien au contraire. Certes, les divergences ne<br />

manquent pas, mais l’absence de contradictions fondamentales<br />

entre ces fossoyeurs de la nation explique clairement<br />

le comportement de ces assoiffés de richesses, dépourvus<br />

de toute dignité mais qui se laissent habilement manœuvrer<br />

par les puissances exploiteuses.<br />

Ce n’est là qu’une preuve de plus démontrant une certaine<br />

politique hypocrite erronée à dessein d’affaiblir les<br />

mouvements populaires et tous ceux qui combattent pour<br />

la libération totale du pays. Sur ce point-là, ils s’entendent<br />

convenablement dans des complots les plus machiavéliques<br />

pour créer la confusion et l’amalgame. Et c’est dans ce contexte<br />

qu’il faut comprendre la dynamique de cette crise, entre<br />

les acteurs, amis et anciens amis de la classe dirigeante<br />

contre les masses laborieuses vivant dans des conditions<br />

humiliantes qui rêvent elles-mêmes à une vie meilleure.<br />

Il est évident que les masses ont clairement rejeté le<br />

pouvoir, mais le constat est flagrant que l’opposition ne leur<br />

inspire aucune confiance. Que le peuple ne se laisse influencer<br />

par les sirènes trompeuses et les sinistres mascarades<br />

pour le tenir indéfiniment en état de subordination vis-à-vis<br />

des puissances capitalistes et du gouvernement de la République<br />

voisine. Il y a des solutions qui ne sont que des<br />

façades trompeuses, des solutions cosmétiques, du déjà vu,<br />

qui n’ont rien de concret sauf que de continuer à poignarder<br />

dans le dos les masses populaires de sorte que chacun des<br />

laquais aille jusqu’au bout de sa logique détractrice pour<br />

tenter d’imposer sa loi, de façon à défendre ses intérêts<br />

personnels et de son clan politique. De telles opérations de<br />

coup d’état déjoué et de président provisoire de transition<br />

semblent relever de la politique-fiction, peu soucieuse des<br />

intérêts véritables du peuple et détourner son attention,<br />

seule compte pour eux la préservation des intérêts capitalistes.<br />

Le désastre qui frappe le pays représente une lourde<br />

menace pour sa survie et l’existence même des masses défavorisées.<br />

Il réclame des solutions urgentes, efficaces et<br />

résolument révolutionnaires. Aucun changement n’est concevable,<br />

sans le renversement de cette classe politique, tentacules<br />

de la domination impérialiste dans le pays,<br />

Nous estimons que l’urgence reste à l’ordre du jour ; il<br />

s’agit de chasser Jovenel Moise et sa clique pour ouvrir la<br />

voie à un gouvernement populaire, un gouvernement de<br />

la jeunesse et de la classe ouvrière et paysanne organisée.<br />

Seul un gouvernement de défense des intérêts du peuple<br />

peut nous amener et nous rassurer vers une vraie rupture de<br />

système et de la transformation de l’appareil d’Etat.<br />

Face au marché de dupes que vient d’offrir les tenants<br />

du pouvoir aux mases, le peuple doit prendre ses responsabilités<br />

historiques tout en restant persuadé que la vigilance<br />

des forces laborieuses progressistes et révolutionnaires<br />

saura déjouer les machinations des deux camps inféodés à<br />

Washington, Paris et Ottawa.<br />

Sa volonté doit être inébranlable, de ne jamais céder,<br />

mais de résister à tous les plans mesquins sinon criminels<br />

de l’impérialisme, de dénoncer et démasquer ses desseins<br />

et ses conspirations contre les masses populaires à travers<br />

ses deux agents, l’opposition traditionnelle et le pouvoir en<br />

place.<br />

L’impératif vital du présent et de l’avenir est celui d’un<br />

peuple qui doit s’organiser pour s’affirmer et d’une Révolution<br />

qui se développe et qui doit coûte que coûte triompher.<br />

HAITI<br />

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RÉDACTION<br />

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2 <strong>Haiti</strong> Liberté/<strong>Haiti</strong>an Times<br />

Vol 14 # 32 • Du <strong>10</strong> au 16 Février <strong>2021</strong>


A Travers <strong>Haiti</strong><br />

Coup d’état ou coup<br />

du PHTK ?<br />

Conférence de presse du Conseil supérieur de la Police nationale (CSPN)<br />

Par Isabelle L. Papillon<br />

Le dimanche 7 février <strong>2021</strong>, alors<br />

que la population haïtienne dans<br />

sa grande majorité est restée chez<br />

elle devant ses récepteurs de radio,<br />

de télévision ou sur les réseaux sociaux<br />

attendant que l’opposition<br />

constate la fin du mandat constitutionnel<br />

du président Jovenel Moise,<br />

c’est lui au contraire, qui a fait l’actualité<br />

quand, avant de se rendre à<br />

Jacmel pour les festivités carnavalesques<br />

de cette ville, il annonçait<br />

sur le Tarmac de l’aéroport International<br />

Toussaint Louverture que sa<br />

vie avait été menacée par un projet<br />

de coup d’état pour l’assassiner,<br />

tentative déjouée, heureusement<br />

a-t-il dit, par les services de renseignement<br />

du Palais National de concert<br />

avec la Police nationale.<br />

Dans l’après-midi de cette<br />

journée, le Conseil supérieur de la<br />

Police nationale (CSPN), en son<br />

entier s’est réuni à la Primature<br />

pour une Conférence de Presse. Le<br />

président du CSPN Joseph Jouthe a<br />

été le premier à prendre la parole.<br />

Juste après une courte introduction,<br />

il annonce l’opération menée en catastrophe<br />

à savoir que « plus d’une<br />

vingtaine de personnes dont un<br />

juge et un haut gradé de la PNH,<br />

une inspectrice générale, accusés<br />

de complot contre la sûreté de<br />

l’État ont été arrêtées par les autorités<br />

haïtiennes au village Petit<br />

Bois. Des armes, des munitions et<br />

de l’argent ont été confisqués. ».<br />

Pour ajouter ensuite : « Il y a eu 23<br />

interpellations, des pièces à conviction,<br />

de l’argent, des téléphones, le<br />

discours du nouveau président provisoire<br />

».<br />

Le Premier ministre a été suivi<br />

au micro par le ministre de la Justice<br />

Maître Rockfeller Vincent qui<br />

pour sa part a annoncé sans citer<br />

de noms « que le Juge de la Cour<br />

de Cassation impliqué dans le dossier<br />

de complot ne jouira d’aucune<br />

immunité de fonction, car pris en<br />

flagrant délit, la loi joue contre lui. »<br />

Et ce fut le tour du chef de la<br />

police Nationale Léon Charles qui<br />

dans son exposé, sans le vouloir,<br />

a parfaitement démenti le Premier<br />

ministre qui, lui, avait annoncé tout<br />

un lot d’armes et de munitions. Or,<br />

Charles lui-même, a donné la liste<br />

des armes recueillies : 2 fusils M14,<br />

un mini-Uzi et 3 pistolets de calibre<br />

9mm alors que Jouthe parlait<br />

comme s’il s’agissait d’un véritable<br />

arsenal.<br />

Le nom du juge de la cour de<br />

Cassation en question n’a jamais été<br />

révélé publiquement par le gouvernement.<br />

Cependant à la faveur d’une<br />

bande enregistrée d’une supposée<br />

interview antérieure entre l’Inspectrice<br />

générale de la police nationale,<br />

Mme Marie Louise Gauthier, et du<br />

Le juge Ivickel Dabrésil<br />

chef de la sécurité du Palais national<br />

Dimitri Hérard, on a pu deviner que<br />

c’était celle-là qui avait été arrêtée<br />

à Petit Bois, accusée par le gouvernement<br />

de tentative de coup d’Etat.<br />

Par ailleurs, ce juge de la Cour<br />

de cassation en question n’a été autre<br />

que l’un des 3 juges sous la liste<br />

de l’Opposition pour succéder provisoirement<br />

à Jovenel Moise, Ivickel<br />

Dabrésil.<br />

Des lumières commencent à<br />

se faire, il semblerait que ce ne fut<br />

pas vraiment un coup d’état mais<br />

un coup bien fomenté par le pouvoir<br />

pour piéger certaines personnalités<br />

de l’opposition. Selon les déclarations<br />

de plusieurs hommes de loi, le<br />

juge Dabrésil a été bel et bien enlevé<br />

de chez lui, alors qu’il dormait<br />

à une heure très avancée de la nuit.<br />

« Nous apprenons que la<br />

Police nationale d’Haïti enquête<br />

sur les 23 personnes appréhendées<br />

durant le week-end. La situation<br />

est floue et nous attendons les résultats<br />

de l’enquête de la police »,<br />

a rapporté la journaliste Sandra<br />

Lemaire de la Voix de l’Amérique,<br />

citant le Département d’Etat américain<br />

qui a été présenté comme le<br />

principal instigateur de ce coup.<br />

Par ailleurs, un certain Daniel<br />

Whitman, est évoqué comme la tête<br />

pensante travaillant au service du<br />

Département d’Etat pour préparer<br />

la transition annoncée. Il a été l’interlocuteur<br />

de l’inspectrice de police<br />

Marie Louise Gauthier et de Dimitri<br />

Hérard.<br />

Au grand étonnement de plus<br />

d’un, grâce à une interview de la<br />

même Sandra Lemaire de VOA à<br />

un ancien diplomate américain du<br />

nom de Daniel Whitman, ce dernier<br />

a tout bonnement déclaré qu’il<br />

« n’a rien à voir avec le coup d’Etat<br />

en Haïti. Il ne connait personne de<br />

l’opposition, il n’est jamais revenu<br />

en Haïti depuis 20 ans et n’a aucun<br />

contact avec des gens dans le pays<br />

» a rapporté Sandra Lemaire.<br />

Il se peut que ce soit le pouvoir<br />

de Jovenel Moise en putréfaction<br />

qui, lui-même, a créé son propre<br />

coup à la manière de la dictature<br />

duvaliériste pour piéger ses adversaires<br />

politiques et entamer une certaine<br />

répression contre eux.<br />

L'Arrêté du 9 février <strong>2021</strong> mettant à la retraite<br />

les trois juges de la Cour de Cassation<br />

n'est qu'un papier destiné à la poubelle<br />

Par Me Jacceus JOSEPH<br />

A l’expiration de son mandat constitutionnel,<br />

l’ex-Président Jovenel<br />

Moïse a mis à la retraite les trois<br />

juges - Yvikel D. Dabrézil, Windelle<br />

Coq Thélot et Joseph Mécène Jean<br />

Louis, pressentis pour le remplacer<br />

le 7 février <strong>2021</strong>.L’un de ces juges -<br />

Joseph Mécène Jean Louis, a même<br />

déjà été désigné par l’opposition et la<br />

société civile, comme Président provisoire<br />

de la transition. Quelle est la<br />

portée juridique d’un tel Arrêté?<br />

Deux points seront développés pour<br />

analyser cet Arrêté.<br />

1er) Un Arrêté nul et de nul effet<br />

qui vise à saper l’indépendance du<br />

pouvoir judiciaire<br />

2e) Un arrêté nul puisqu’il est<br />

initié par un ex- Président.<br />

1er) Un Arrêté nul et de nul effet<br />

En vertu de la Constitution et de la Loi<br />

portant Statuts de la Magistrature, cet<br />

Arrêté est nul et de nul effet. Il n’est<br />

pas de nature à produire des effets de<br />

droit. Vu sur cet angle, ce papier vise à<br />

saper l’indépendance du pouvoir judiciaire<br />

et par ricochet il n’est qu’un papier<br />

destiné à la poubelle. En effet, en<br />

1987, l’un des signes de victoire sur la<br />

dictature sanguinaire des Duvalier est<br />

celui de l’indépendance du pouvoir judiciaire<br />

comme pouvoir à part entière<br />

par rapport à l’Exécutif.<br />

Plusieurs articles ont consacré<br />

cette indépendance. Les articles 60 et<br />

60.1 disposent que “ chaque pouvoir<br />

est indépendant des deux autres dans<br />

ses attributions qu’il exerce séparément.<br />

Aucun d’eux ne peut, sous aucun<br />

motif, déléguer ses attributions en<br />

tout ou en partie, ni sortir des limites<br />

qui sont fixées par la Constitution. “.<br />

La Constitution prévoit également<br />

l’inamovibilité des juges pour<br />

éviter qu’ils soient renvoyés, ni virés<br />

sans motifs légaux ou sous les caprices<br />

de l’Exécutif”.<br />

A l’article 177, la Constitution<br />

de 1987 prévoit que “ Les juges de la<br />

Cour de Cassation, des Cours d’Appel<br />

et des Tribunaux de Première Instance<br />

sont inamovibles. Ils ne peuvent être<br />

destitués que pour forfaiture légalement<br />

prononcée ou suspendus qu’à<br />

la suite d’une inculpation. Ils ne peuvent<br />

être l’objet d’affectation nouvelle,<br />

sans leur consentement, même en cas<br />

de promotion. Il ne peut être mis fin à<br />

leur service durant leur mandat qu’en<br />

cas d’incapacité physique ou mentale<br />

Qui a fait choix de Joseph Mécène Jean Louis ?<br />

Par Marie Laurette Numa<br />

Dans la soirée de la journée controversée<br />

du 7 février <strong>2021</strong>, dans un<br />

court discours qui semble-t-il n’a pas<br />

été à l’avance écrit à l’instar de celui<br />

du juge en détention Ivickel Dabrésil, le<br />

juge le plus ancien à la Cour de Cassation,<br />

Me. Joseph Mécène Jean-Louis,<br />

72 ans, a évoqué la résolution du<br />

Conseil supérieur du pouvoir judiciaire<br />

(Cspj), qui avait dans un communiqué<br />

signé par 4 de ses membres constaté<br />

la fin du mandat constitutionnel de Jovenel<br />

Moïse, le 7 février <strong>2021</strong>. Sur ce,<br />

il déclare dans un message-vidéo sur<br />

les réseaux sociaux : avoir accepté ce<br />

choix de l’opposition et de la société civile,<br />

pour qu’il puisse servir son pays<br />

comme président provisoire durant la<br />

transition de rupture.<br />

Mais la question qui revient à<br />

se poser maintenant, qui a réellement<br />

La juge Windelle Coq Thélot<br />

permanente dûment constatée. “<br />

Ainsi pour garantir l’indépendance<br />

du pouvoir judiciaire, l’administration<br />

de ce pouvoir est confiée<br />

au CSPJ qui a le mandat de gérer ses<br />

ressources humaines et matérielles en<br />

recrutant ses propres membres et en<br />

acceptant leur retraite dans les conditions<br />

prévues par la loi.<br />

En effet, il ne revient qu’au CSPJ<br />

de recruter, de renvoyer et de mettre à<br />

la retraite les membres du pouvoir judiciaire<br />

en vertu des articles 60, 60.1<br />

et 177 de la Constitution et l’article<br />

51 de la loi du 27 novembre 2007.<br />

L’exécutif n’a aucune provision<br />

légale qui l’autoriserait à prendre un<br />

Arrêté pour mettre à la retraite les trois<br />

juges de la Cour de Cassation.<br />

Cet Arrêté, au lieu de respecter<br />

la Constitution, applique l’article 20<br />

du Décret du 22 Août 1995, inconstitutionnel<br />

et abrogé par l’article 51 de<br />

la loi du 27 novembre 2007 portant<br />

Statuts de la Magistrature. Selon l’article<br />

20 du Décret du 22 Aout 1995 “<br />

Les juges des Cours et Tribunaux pourront<br />

être mis à la retraite à l’âge de 60<br />

ans.” Par ce Décret, à l’âge de 60 ans,<br />

ces juges peuvent être mis à la retraite.<br />

Par ce Décret, à l’âge de 60 ans,<br />

ces juges pourraient être mis à la retraite.<br />

Me Boniface Alexandre, en sa<br />

qualité de Président de la République,<br />

ancien juge de la Cour de Cassation,<br />

avait mis à la retraite cinq juges de la<br />

Cour de Cassation après le scandale de<br />

“corruption” dans le dossier du candidat<br />

à la présidence Ciméus, écarté par<br />

le CEP d’alors à cause de sa nationalité<br />

étrangère et admis par la Cour en vertu<br />

d’un Arrêt que celle-ci avait prononcé<br />

en faveur du candidat.<br />

Cependant, ce Décret est abrogé<br />

par la loi du 27 novembre 2007 portant<br />

Statuts de la Magistrature en son<br />

article 51, qui prévoit que “”La limite<br />

d’âge est fixée à 65 ans pour qu’un<br />

juge voit son nom porté sur une liste<br />

de nomination. Les juges sont maintenus<br />

en fonction jusqu’au terme de leur<br />

mandat. Ils sont admis à faire valoir<br />

leurs droits à leur retraite à l’âge de<br />

55 ans révolus après avoir fourni 25<br />

années de service “.<br />

Ainsi, l’âge pour que le juge<br />

demande sa retraite est de 65 ans.<br />

L’initiative de la retraite ne revient<br />

qu’au juge concerné. Même lorsque<br />

le juge aurait atteint l’âge de la retraite,<br />

il n’aurait pas pu être mis à la<br />

retraite sans son consentement et en<br />

dehors des prescrits de la Constitution<br />

de 1987. Par conséquent, l’article 20<br />

du Décret du 22 Août 1995 est inapplicable,<br />

puisqu’il est abrogé. De plus,<br />

les articles 60 et 60.1 in fine déclarent<br />

qu’” Aucun d’eux - les 3 pouvoirs- ne<br />

peut sortir des limites qui sont fixées<br />

par la Constitution et par la loi.”.<br />

Or, l’exécutif a agi de manière à<br />

empiéter sur les attributions du pouvoir<br />

judiciaire. Cet Arrêté doit être<br />

rejeté pour avoir violé la Constitution<br />

et la loi du 27 novembre 2007 en vigueur,<br />

abrogeant le Décret de 1995 en<br />

son article 20. Les juges doivent être<br />

maintenus en fonction jusqu’au terme<br />

de leur mandat en vertu de l’article 51<br />

de la loi du 27 novembre 2007.<br />

Il faut ajouter à cette violation<br />

des droits des juges mis à la retraite,<br />

la décision a été prise par un ex-Président,<br />

incapable d’agir au nom de la<br />

société.<br />

2e) Un arrêté nul initié par un ex-<br />

Président<br />

Il est clair que l’Arrêté de la mise à la<br />

retraite a été pris par un ex Président<br />

dont le mandat a expiré. L’ex Président<br />

Jovenel ne peut pas initier des Arrêtés<br />

sans un statut légal. Son mandat a pris<br />

fin depuis le 7 février <strong>2021</strong> aux termes<br />

de l’article 134-2 de la Constitution de<br />

1987. Les décisions ainsi prises n’engagent<br />

pas la nation, ne sont pas non<br />

plus opposables aux tiers.<br />

En conclusion, l’Arrêté est pris<br />

en vue d’asseoir la dictature en Haïti.<br />

Des arrestations illégales d’un juge<br />

de la Cour de Cassation, la plus haute<br />

instance judiciaire, d’une inspectrice<br />

générale de la police et d’autres citoyens<br />

paisibles, les persécutions politiques<br />

et les kidnappings présagent des<br />

jours sombres pour Haïti. Il n’appartient<br />

qu’à nous pour mettre fin à cette<br />

machine criminelle du Gouvernement<br />

contre la population haïtienne.<br />

Me Jacceus JOSEPH,<br />

Coordonnateur général du BODDH<br />

Où sont les 15 membres de la Commission Nationale pour la mise en place<br />

de la Transition (CNT) ?<br />

fait ce choix puisque selon l’Accord<br />

Politique de l’Opposition sur la Gouvernance<br />

de la Transition de Rupture<br />

publié la semaine écoulée, il s’agissait<br />

d’une certaine Commission Nationale<br />

pour la mise en place de la<br />

Transition (CNT), une structure de<br />

suite à la page(15)<br />

Vol 14 # 32 • Du <strong>10</strong> au 16 Février <strong>2021</strong><br />

<strong>Haiti</strong> Liberté/<strong>Haiti</strong>an Times<br />

3


On continue<br />

de bien se protéger !<br />

Toussez dans<br />

votre coude<br />

Lavez<br />

vos mains<br />

Obligatoire pour les<br />

personnes âgées de <strong>10</strong> ans<br />

et plus dans les transports<br />

en commun et la plupart<br />

des lieux publics fermés<br />

et partiellement couverts.<br />

Gardez vos<br />

distances<br />

Couvrez<br />

votre visage<br />

Québec.ca/coronavirus<br />

1 877 644-4545<br />

20-2<strong>10</strong>-232W<br />

204 <strong>Haiti</strong> Liberté/<strong>Haiti</strong>an Times<br />

Vol Vol 14 14 # 32 # • 27 Du • <strong>10</strong> Du au 6 au 1612 Février Janvier <strong>2021</strong> <strong>2021</strong><br />

Vol 20-2<strong>10</strong>-232W-Pubs_port-masque_14sept_fr_.indd 4 14 <strong>Haiti</strong> # 23 • Liberté/<strong>Haiti</strong>an Du 9 au 15 Décembre Times 1 2020<br />

Vol 14 # 25 <strong>Haiti</strong> • Du Liberté/<strong>Haiti</strong>an 23 au 29 Décembre Times 20-09-14 2020 11:22 11<br />

20 <strong>Haiti</strong> Liberté/<strong>Haiti</strong>an Times<br />

Vol 14 # 21 • Du 25 Novembre au 1er Décembre 2020<br />

Vol 14 # 18 • Du 4 au <strong>10</strong> Novembre 2020<br />

<strong>Haiti</strong> Liberté/<strong>Haiti</strong>an Times 11


Perspectives<br />

Face à l'international, faisons<br />

l'histoire que nous voulons !<br />

Par Me Sonet St. Louis<br />

Haïti : Non au soutien du<br />

gouvernement canadien à<br />

la dictature en Haïti<br />

Pourquoi une déclaration de la<br />

diplomatie américaine provoque-t-elle<br />

autant de panique dans<br />

l'opposition haïtienne, et de la jubilation,<br />

dans le camp du pouvoir ? La<br />

raison est que le « Blanc » est chez<br />

nous à la fois le Pouvoir et l'Opposition.<br />

Le pays est tellement délaissé<br />

par les nationaux que l’étranger devient<br />

le personnage qui oppose et qui<br />

gouverne à notre place et aussi celui<br />

qui suggère et impose des solutions,<br />

souvent inadaptées au cas d’Haïti.<br />

C’est un véritable problème<br />

aussi bien pour notre évolution en<br />

tant que peuple que pour le développement<br />

moral, technique et<br />

économique de notre pays. C’est la<br />

raison pour laquelle pour sortir de<br />

ce stade infantile dans lequel nous<br />

sommes bloqués, il faut changer de<br />

paradigme ou imposer une autre vision<br />

d’Haïti.<br />

Pour y arriver, il faut un peuple<br />

debout, avec des dirigeants qui ont le<br />

sens de l'intérêt national. Une nouvelle<br />

vision des relations internationales<br />

doit nous amener à élargir nos<br />

cadres de discussions. Par exemple,<br />

nous devons dialoguer avec les universités<br />

américaines, les sociétés civiles<br />

des pays avancées, notamment<br />

le monde des artistes, les organisations<br />

de foi et caritatives, les ONGs,<br />

les multinationales, les organisations<br />

des droits humains, car la mondialisation<br />

à créé d'autres pôles de pouvoir<br />

que ceux qui avaient traditionnellement<br />

le levier sur tout, comme<br />

les États.<br />

Dans les États modernes,<br />

les barrières du racisme et de l'intolérance<br />

sont en train d’être<br />

abattues. Le monde se découvre dans<br />

sa diversité culturelle et linguistique.<br />

Le milieu rural s'urbanise, tout un<br />

chacun réclame son « droit à la ville<br />

». C'est un tournant ! Une reconversion.<br />

Le monde est tout autre, comme<br />

le sont devenus le droit et les relations<br />

internationales à notre époque.<br />

C'est la pluralité. L'avènement de la<br />

post-modernité. Nous devons prendre<br />

le train en marche et participer<br />

intelligemment à ce vaste ensemble<br />

global afin de pouvoir cerner un nouveau<br />

futur pour Haïti dont les populations<br />

locales ressentent l’impérieuse<br />

nécessité.<br />

Malheureusement, nous agissons<br />

mal. Égoïstement. Dans l’espace<br />

politique, nous nous battons tous les<br />

jours pour rester en position hégémonique<br />

et pour uniquement conserver<br />

nos intérêts et nos privilèges. Mais<br />

jamais nous n’avions eu pour objectif<br />

le triomphe du bien commun, toute<br />

chose qui passe par la mise à mort<br />

du système traditionnel en décomposition<br />

au sein duquel l’étranger est<br />

évidemment le maître.<br />

À chaque fois, brutalement les<br />

États-Unis nous taclent. Que de fois<br />

le puissant voisin du Nord nous a<br />

imposé un système de gouvernement<br />

antinational ! La mainmise internationale<br />

sur Haïti est totale parce que<br />

ceux qui sont au-devant de la scène<br />

ne sont pas toujours dignes pour<br />

défendre Haïti et les intérêts nationaux.<br />

Avec des représentants aussi<br />

indignes, il n’est guère étonnant<br />

que nous ayons le plus grand mal à<br />

bannir le régime inhumain aux commandes<br />

chez nous depuis environ<br />

une décennie.<br />

Les rapports entre Haïti et les<br />

États-Unis, comme l’a noté avec<br />

raison le professeur Leslie Manigat,<br />

ont été historiquement toujours caractérisés<br />

d'un côté par la domination<br />

brutale, et de l'autre la soumission<br />

Ned Price, le nouveau porte-parole du département d’État<br />

à cause de nos niveaux de développement<br />

inégal mais surtout à cause<br />

de l’indignité nationale dans laquelle<br />

nous sommes confortablement installés.<br />

Nous ne pouvons pas sortir<br />

de notre grave situation sans un minimum<br />

de patriotisme, de grandeur et<br />

de courage.<br />

Les juges auraient dû prendre<br />

position<br />

Beaucoup s’étonnent que les juges de<br />

la Cassation, membres d'un pouvoir<br />

d'État co-dépositaire de la souveraineté<br />

nationale, faisaient ouvertement<br />

campagne pour la présidence<br />

provisoire de la transition alors qu'ils<br />

avaient refusé en tant que protecteurs<br />

de la Constitution de se prononcer sur<br />

la fin du mandant du Président Moise<br />

? C'est le cas de dire que le niveau<br />

d'engagement et de courage de ceux<br />

qui ont le pouvoir de décider ou de<br />

faire bouger les choses est décidément<br />

on ne peut plus insignifiant.<br />

C'est ce manque de courage<br />

qui a conduit l'Exécutif défunt à<br />

procéder à l'arrestation du magistrat<br />

Ivikel Dabresil, juge à notre Cour suprême,<br />

en violation des articles 186<br />

de la Constitution et 380 du Code<br />

d’instruction criminelle pour complot<br />

contre la sûreté intérieure de l’État.<br />

En tant que membres d'un pouvoir<br />

d’État indépendant fondé sur le principe<br />

de la séparation des pouvoirs, les<br />

juges de la Cour de Cassation dans<br />

leur rôle de sauvegarde de l'autorité<br />

de la Constitution sont couverts par<br />

l'immunité judiciaire tant pour leurs<br />

œuvres que pour leur propre personne.<br />

Cette immunité est la principale<br />

garantie de la protection des<br />

droits des citoyens. Cet acte abominable<br />

est l'exemple que nous avons<br />

atteint le tréfonds de l’abîme. C'est la<br />

suprême indécence !<br />

Qu’est-ce qui explique cette<br />

prise de position tardive du Conseil<br />

supérieur du pouvoir judiciaire<br />

dans la crise ? Comme l'a bien rappelé<br />

Docteur Chéry Blair, depuis des<br />

mois, on a parlé, écrit des articles et<br />

on ne nous a pas écoutés. Dans leur<br />

silence face aux dérives dictatoriales<br />

de Jovenel Moise, les juges sont<br />

complices. La Cour de cassation ne<br />

voulait pas jouer son rôle de gardienne<br />

du respect de la constitution,<br />

de la loi et des droits fondamentaux<br />

des citoyens. Les juges ne doivent et<br />

ne peuvent pas s'indigner puisqu'ils<br />

se préparaient à appliquer les décrets<br />

liberticides et répressifs du pouvoir «<br />

tèt kale » contre la population et les<br />

opposants politiques. Il y a certainement<br />

trop à en redire mais la gravité<br />

de la situation exige la mise en commun<br />

des énergies positives pour tenter<br />

de faire front à l'inacceptable.<br />

Ce moment est à l'unité. Or<br />

ce qui choque le bon sens, c'est que<br />

nous assistons à une guerre de caciques<br />

qui empêche la nation de retrouver<br />

son unité historique pour faire<br />

face à cette adversité. On a marre des<br />

chamailleries, de l'orgueil mal placé<br />

des uns et le comportement calculeux<br />

des autres. Le problème est en partie<br />

là. On a l’impression que ces gens-là<br />

ne comprennent le danger du maintien<br />

du statu quo qui brise les vies<br />

et gâche les potentialités des générations<br />

futures. Par manque de patriotisme<br />

et de détermination, ils sont en<br />

train de jouer avec l'avenir du pays.<br />

Nous avons besoin d’un<br />

partenariat pluriel<br />

Je ne cesse de répéter que l’antiaméricanisme<br />

est stérile et contreproductif.<br />

Les États-Unis comptent dans<br />

le monde et doivent aussi compter<br />

pour Haïti. Ce qu’il nous faut, c’est<br />

de construire un nouveau partenariat<br />

avec les Américains, les Canadiens,<br />

les Français, les Russes et<br />

les Chinois, bref tous ceux qui sont<br />

sensibles au cas haïtien et à notre<br />

détresse et qui sont prêts à nous aider<br />

pour sortir le pays de la pauvreté<br />

et du sous-développement. Mais il y<br />

a certes à l'étranger comme en Haïti<br />

des Haïtiens compétents et valables à<br />

même de définir le schéma directeur<br />

du développement chez nous et de<br />

proposer, mieux même que l'étranger<br />

le plus intentionné, les meilleures<br />

solutions à nos problèmes. Cette orientation<br />

nouvelle ne peut être que<br />

celle des modernes.<br />

Je n'encourage pas l'exclusion.<br />

Les élites politiques économiques et<br />

sociales se renouvellent de partout. À<br />

partir de l’analyse du passé, elles projettent<br />

un futur qui prend en compte<br />

les valeurs fondamentales de leurs<br />

sociétés. Ce n’est pas une bataille de<br />

jeunes contre les vieux, mais il s’agit<br />

de pourvoir à des idées neuves. Pour<br />

ce faire, une bonne analyse du passé<br />

s’impose. Aujourd'hui, nous avons<br />

besoin d'hommes et de femmes qui<br />

peuvent participer à une nouvelle<br />

communication politique au sens<br />

habermasien du terme, mais aussi<br />

à un nouvel engagement politique,<br />

pour répéter mon ami philosophe Kela<br />

Vales, ancien camarade en philosophie<br />

à l'École normale supérieure.<br />

Il est vrai que nous avons été<br />

victimes pendant plus d'un siècle du<br />

comportement dominateur des États-<br />

Unis. Mais il n'existe pas de fatalité<br />

dans les rapports entre les deux pays.<br />

L'avenir des relations haïtiano-américaines<br />

sera ce que nous voulons<br />

qu'elles soient, à condition que nous<br />

acceptions de faire l'histoire comme<br />

nous l’entendons. Nous devons bien<br />

admettre que de tous temps, dans les<br />

relations internationales, ce ne sont<br />

pas forcément les solutions les plus<br />

justes et équitables qui triomphent<br />

mais celles du plus fort. Et si la raison<br />

est toujours là, elle n’est pas toujours<br />

nécessairement la meilleure. C'est<br />

pourquoi un pays comme Haïti, dans<br />

Par REHMONCO<br />

Le REHMONCO dénonce et condamne<br />

avec vigueur le soutien inconditionnel<br />

des pays dits amis d’Haïti,<br />

notamment le Canada, à l’établissement<br />

d’une dictature en Haïti.<br />

Ce 7 février <strong>2021</strong> constitue formellement<br />

la fin du mandat constitutionnel<br />

du gouvernement de Jovenel<br />

Moise. Différentes organisations nationales,<br />

tant de la société civile que des<br />

partis politiques ont exprimé clairement<br />

et sans ambages cet état de fait. Mais<br />

Jovenel Moise refuse de se soumettre<br />

aux prescrits de la constitution 1987<br />

amendée et aux dispositions de la loi<br />

électorale. Il choisit de préférence la<br />

voie de la dictature en transformant le<br />

pays en une véritable poudrière.<br />

S’appuyant sur le soutien aveugle<br />

de l’international, il entend instituer<br />

la dictature, consolidant ainsi le pouvoir<br />

du régime PHTK. À travers l’unité<br />

de sécurité générale du palais national<br />

(USGPN), une campagne de terreur est<br />

lancée tôt le matin du 7 février avec,<br />

notamment, l’arrestation arbitraire et<br />

illégale du juge de la cour de cassation<br />

Yvickel Dabrezil. Au même moment,<br />

près d’une vingtaine de personnes<br />

sont enlevées dans le village du Bois,<br />

près de l’ambassade américaine par<br />

des hommes lourdement armés sous le<br />

commandement de Dimitri Herald (chef<br />

de la sécurité du palais national).<br />

De surcroit, comme cela arrive<br />

généralement dans la mise en œuvre<br />

des pouvoirs dictatoriaux, une purge<br />

est en cours au sein de l’institution<br />

policière : Louise Gauthier, directrice de<br />

la police nationale est arrêtée arbitrairement,<br />

pendant que les gangs armés à la<br />

solde du pouvoir sèment le chaos dans<br />

les principaux centres urbains du pays.<br />

ses relations avec les puissances de<br />

l'heure, doit aligner des dirigeants<br />

extrêmement compétents, sérieux<br />

et patriotes pour qu'elle ne soit pas<br />

toujours et nécessairement et éternellement<br />

la grande victime. Il faut<br />

d’ailleurs que nous cessions de nous<br />

placer dans la position victimaire<br />

mais de nous imposer plutôt, notre<br />

histoire glorieuse pouvant nous servir<br />

de catalyseur. Nous devons réaliser<br />

que nous sommes des hommes<br />

et des femmes capables de façonner<br />

l’histoire. Dans cette perspective, les<br />

jeunes qui sont bien formés et qui<br />

ont une conscience sociale élevée,<br />

doivent s’impliquer davantage dans<br />

les luttes politiques en réalisant que<br />

le passé a été tout ce qui était un jour<br />

humainement possible.<br />

Éviter tout excès de nationalisme<br />

Ce que finalement on doit retenir, c’est<br />

que la position américaine, qu’elle<br />

soit fausse, truquée, déformée ou<br />

intéressée, importe peu. En relations<br />

internationales, les Américains, dans<br />

leur pragmatisme, n'ont pas d'amis<br />

ni d'ennemis permanents. Dans chaque<br />

situation, ils déterminent avant<br />

tout les intérêts des États-Unis. Il n'y<br />

a pas de débat sur la date de la fin<br />

de mandat du président Moïse. Le<br />

porte-parole du département d’État<br />

fraîchement arrivé à ce poste et mal<br />

imbu de la question haïtienne, reprend<br />

un verset tiré des rapports de<br />

Madame Michèle Sison et de Madame<br />

Hélène Lalime de l'ère Trump.<br />

Nous devons réfléchir froidement<br />

en évitant tout excès de nationalisme<br />

primaire, débridé et incontrôlé,<br />

qui pourrait, à cause de notre<br />

incompétence, exacerber inutilement<br />

les tensions entre les deux pays. Une<br />

L’objectif visé par le pouvoir et ses sbires<br />

est de créer un climat de terreur afin<br />

d’étouffer dans l’œuf tout mouvement<br />

de protestations et de dénonciation de<br />

l’ordre dictatorial.<br />

Dans ce contexte difficile marqué<br />

par le spectre d’une répression sauvage<br />

et le retour du duvaliérisme, nous appelons<br />

les secteurs communautaires,<br />

les organisations progressistes et populaires<br />

canadiennes et québécoises, à<br />

dénoncer la politique du gouvernement<br />

Trudeau en Haïti. Après avoir soutenu<br />

à bout de bras l’autocrate Jovenel Moise<br />

qui a perpétré de nombreux massacres<br />

dans les bidonvilles, criminalisé à coup<br />

de décrets tout mouvement de protestation,<br />

le gouvernement canadien continue,<br />

malgré de nombreuses protestations,<br />

à appuyer ce régime criminel.<br />

Sans cet appui et celui de la « communauté<br />

internationale », le pouvoir de<br />

Jovenel Moise tombera comme un château<br />

de cartes.<br />

Le REHMONCO renouvelle son<br />

soutien au peuple haïtien qui résiste<br />

courageusement aux assauts de cette<br />

dictature. Après avoir été durement<br />

éprouvé par les actes de kidnapping,<br />

des gangs armés et par la répression<br />

de la police politique de Jovenel Moise,<br />

il fait face aujourd’hui à la consolidation<br />

d’une dictature qui montre déjà les<br />

signes d’une férocité rappelant l’ère des<br />

militaires putschistes et des Duvalier.<br />

Non à la dictature en Haïti !<br />

Vive la lutte du peuple haïtien !<br />

Pour authentification,<br />

Renel Exentus,<br />

Ricardo Gustave<br />

Montréal, le 7 février <strong>2021</strong><br />

Contact: rehmoncohaiti1915@<br />

gmail.com<br />

situation qui, en raison de la faiblesse<br />

d’Haïti, pourrait lui être préjudiciable<br />

à bien des égards. La coopération internationale<br />

est utile. Nous en avons<br />

terriblement besoin pour faire face au<br />

dilemme haïtien. Certes nous ne pouvons<br />

pas nous en sortir sans l'effort<br />

national mais compte tenu de nos<br />

retards technologiques, la solidarité<br />

internationale sera toujours la bienvenue.<br />

C'est le rapport de forces sur le<br />

terrain et le développement des situations<br />

intérieures qui détermineront<br />

la position finale des États-Unis dans<br />

la crise actuelle. Donc, il faut faire<br />

bouger les lignes internes en mettant<br />

en confiance les masses rurales et urbaines<br />

pour recadrer la lutte et lancer<br />

la bataille finale. Le monde a évolué<br />

et continue de changer.<br />

En conséquence, aucun empire,<br />

aucune puissance étrangère, quelle<br />

que soit son importance tant au<br />

niveau global que régional, ne peut<br />

garder un gouvernement en vie contre<br />

la volonté de son peuple ; notre<br />

époque étant irrémédiablement celle<br />

de la démocratie, de l’État de droit<br />

et l'égalité de droit comme finalité de<br />

l'histoire. De même, l’histoire nous a<br />

montré qu’aucune armée au monde<br />

n'est jamais arrivée à vaincre la résistance<br />

de son peuple. Nos hommes<br />

au pouvoir se trompent d'époque. Au<br />

bout de ce petit bout de chemin qui<br />

nous reste à faire, à chacun sa contribution.<br />

La dictature n'a pas de limite<br />

et doit être maîtrisée. Mettons-nous<br />

ensemble pour la combattre !<br />

Sonet Saint-Louis av.<br />

Professeur de droit<br />

constitutionnel<br />

Université d'État d'Haïti<br />

Montréal, 6 février <strong>2021</strong><br />

Vol 14 # 32 • Du <strong>10</strong> au 16 Février <strong>2021</strong><br />

<strong>Haiti</strong> Liberté/<strong>Haiti</strong>an Times<br />

5


Kwonik Kreyòl<br />

Deklarasyon kèk Òganizasyon feminis yo sou<br />

atak pouvwa a<br />

Deklarasyon Konbit Ayisyen<br />

pou Lojman Altènatif (KAYLA)<br />

Nan lannuit 6 pou rive 7 fevriye<br />

<strong>2021</strong>, pouvwa a bay<br />

lòd pou dappiyanp 18 pèsonalite.<br />

Sèten ladan yo soti nan<br />

enstitisyon kle, tankou majistrati<br />

ak polis nasyonal. Yo arete<br />

yo, malmennen yo epi mete yo<br />

nan detansyon. Pami moun yo<br />

arete yo, genyen : Madan Marie<br />

Louise Gauthier, ki se Enspektris<br />

jeneral lapolis, yon moun ki angaje<br />

pou gen plis fanm nan lapolis<br />

la epi pou fè respekte dwa<br />

prizonyèz yo; Mèt Yvikel Dabresil,<br />

ki jij nan Kou Kasasyon an,<br />

ki se pi gwo entans nan lajistis<br />

peyi a; epi Misye Louis Buteau,<br />

yon agwonòm ki byen koni nan<br />

milye a.<br />

Dapre Konstitisyon 1987<br />

ki amande a, manda Misye Jovenel<br />

Moïse lan bout 7 fevriye<br />

sa a. Poutan, se latriye arestasyon<br />

k ap fèt sou pretèks te gen<br />

tantativ « Koudeta ak ansasinay<br />

». Sa a, se atak pou fè entimidasyon<br />

ak represyon. Se ajisman<br />

yon Ekzekitif, ki derefize<br />

admèt manda li fini epi k ap<br />

chache tout jan pou li rete sou<br />

pouvwa a. Pou fè sa, li sèvi ak<br />

dekrè kriminèl sou koze sekirite<br />

ak ransèyman, li te adopte nan<br />

mwa novanm 2020 an. Dekrè<br />

sila yo ap chache kraze gany<br />

demokratik yo.<br />

Òganizasyon ak pèsonalite<br />

feminis, ki siyen nòt sa a, pa<br />

manke endiye fas ak arestasyon<br />

politik sa yo. Sa fè sonje abi, ki<br />

te konn fèt sou rejim Duvalier<br />

yo ak sou gouvènman militè ki<br />

te vinn annapre yo. Feminis yo<br />

denonse fason ilegal yo arete<br />

sitwayèn ak sitwayen yo. Yo<br />

ekzije pou dwa yo respekte, epi<br />

pou gen bon jan transparans sou<br />

kondisyon arestasyon ak detansyon<br />

yo.<br />

Non ak diktati ! Wi pou rèv<br />

demokrasi pèp ayisyen an !<br />

Deklarasyon Konbit Ayisyen pou Lojman<br />

Altènatif (KAYLA) lanse yon<br />

apèl nasyonal pou yon dezobeyisans<br />

sivil ak yon rebelyon kont diktati fachis<br />

ansyen prezidan Jovnèl Moyiz ak<br />

PHTK vle table nan peyi a.<br />

KAYLA pran nòt, depi samdi 6 fevriye<br />

<strong>2021</strong> an, a minui, manda<br />

konstitisyonèl prezidan Jovèl Moyiz<br />

fini, daprè atik 134-2 konstitisyon 29<br />

mas 1987 amande a ak atik 239 dekrè<br />

lwa elektoral 2015 lan. Nan sans sa a,<br />

KAYLA lanse yon apèl nasyonal bay<br />

tout popilasyon an, pou fè yon dezobeyisans<br />

sivil. Sa vle di, depi 8 fevriye<br />

nou dwe mennen yon operasyon<br />

fèmen pòt tout biwo Leta. Okenn moun<br />

nan administrasyon piblik la pa dwe<br />

egzekite lòd Jovnèl Moyiz, Jozèf Jout<br />

ak okenn lòt moun defakto ki nan tèt<br />

ministè yo. KAYLA kwè, Kou Siperyè<br />

dè Kont ak Kontansye Administratif la,<br />

(CSCCA) ap pran nòt, pou okenn depans<br />

gouvènman defakto Jovnèl Moyiz<br />

ak Jozèf Jout la, pa angaje Leta. Epi pou<br />

moun ki fè depans sa yo, vin rann kont<br />

devan lajistis, lè peyi a retounen nan<br />

wout lalwa. Paske, depi dimanch 7 fevriye<br />

a minui yon minit, Jovnèl Moyiz<br />

se yon ansyen prezidan. Jovnèl Moyiz,<br />

dominant yo, direksyon polis nasyonal<br />

la ak konplisite kò gwoup la, fè yon<br />

koudeta pou l kenbe pouvwa a, pou<br />

retounen ak rejim diktati retwograd ak<br />

fewòs makout yo, ki te pase 29 lane ap<br />

bwè san nan pèp Ayisyen.<br />

N ap raple, 7 fevriye 1986, pèp<br />

Ayisyen te dechouke diktati makout<br />

Divalye yo. Se domaj, 7 fevriye <strong>2021</strong>,<br />

35 lane aprè, Jovnèl Moyiz anvi tabli<br />

yon lòt rejim diktati. Nou konstate, depi<br />

menm jou koudeta 7 fevriye <strong>2021</strong> an,<br />

rejim PHTK a arete yon ventèn moun<br />

ak menm vye metòd monte dosye pou<br />

chache akizasyon mete sou do viktim<br />

yo. KAYLA denonse kalite tretman ki<br />

pa fèt pou moun, polisye DCPJ yo bay<br />

viktim yo, lè lapolis mete yo kouche<br />

atè sou vant yo. Zak sa a, se yon<br />

gwo vyolasyon dwa moun. KAYLA<br />

denonse zak represyon ak ansasinay<br />

direktè lapolis la, Leyon Chal ap fè<br />

kont popilasyon an. Malerezman, nou<br />

wè lapolis la tounen yon kò tonton<br />

makout ki mare sosis li ak gang G9 la,<br />

pou ansasinen tout moun k ap batay<br />

pou chanje peyi a. Yon lòt fwa ankò,<br />

KAYLA mande polisye ki onèt, ki pa<br />

kriminèl, idantifye tout polisye kriminèl<br />

yo, polisye manm gang yo, ki anndan<br />

lapolis la, pou fè non yo rive nan òganizasyon<br />

dwa moun yo. Yon fason pou<br />

yo jije epi jwenn sanksyon pou krim yo<br />

fè. Pou Leyon chal, sa deja klè, li pral<br />

jije pou krim kont limanite, menm ak<br />

patwon l, Jovnèl Moyiz.<br />

Tankou n ap di sa nan KAYLA<br />

depi anviwon 5 lane, rejim bandi legal<br />

PHTK a, fè Leta tounen yon gwo<br />

òganizasyon kriminèl. Jounen jodi a,<br />

tout moun wè aklè, rejim diktati fachis<br />

la byen tabli kò l nan peyi a. Sèl chwa<br />

nou genyen, se kontinye mobilize nan<br />

<strong>10</strong> depatman peyi a, pou n dechouke<br />

pouvwa sanginè ak kowonpi sa a.<br />

Lè nou nan yon Leta ki pa<br />

chita anba lalwa, dezobeyisans sivil, se<br />

yon devwa sitwayen ak sitwayèn.<br />

Reyneld SANON, Sekretè Egzekitif<br />

Pòtoprens, 8 fevriye <strong>2021</strong>.<br />

Siyatè yo :<br />

1. Kay Fanm<br />

2. Solidarite fanm ayisyèn<br />

(Sofa)<br />

3. Nègès Mawon<br />

4. Fanm Deside<br />

5. Rezo fanm nan radyo kominotè<br />

ayisyen (Refraka)<br />

6. Fanm Yo La<br />

7. Gwoup api pou devlopman<br />

Sid (Gades)<br />

8. Asosyasyon Fanm Solèy d<br />

Ayiti (Afasda)<br />

9. Fondasyon Toya<br />

<strong>10</strong>. Marijàn<br />

11. Dantò<br />

12. Sabine Manigat, feminis endepandant<br />

13. Antoinette Duclair, feminis<br />

endepandant<br />

The Law Offices of<br />

YOLETTE M. SAINTINY, ESQ<br />

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Pòtoprens : polisye Patrick Anozard<br />

mouri Vandredi 5 fevriye a<br />

Direktè Jeneral Polis la Léon<br />

Charles fè konnen omwen 5<br />

ofisye lapolis te jwenn lanmò yo<br />

nan Kapital la Pòtoprens jou ki te<br />

Vandredi 5 fevriye a nan yon konfli<br />

vyolan ant manm inite SWAT la ak<br />

polisye gwoup Fantom 509 yo.<br />

Youn nan polisye ki viktim<br />

nan afwontman ak Fantom 509 yo,<br />

se Anozard Patrick ki te tonbe devan<br />

komisarya Kanapevè a.<br />

Patrick Anozard<br />

Ochan pou Frank Lwisen<br />

Yon apremidi san konnen<br />

Yon vandredi san sonnen<br />

Yon apremidi san kònen<br />

Yon apremidi san benyen<br />

Nanm Frank pran flannen<br />

Nanm Frank pran senyen<br />

Nanm Frank fin grennen<br />

Souf Frank te fèk tenyen<br />

Souf Frank te fin fennen<br />

Kè l sispann penpennen<br />

Lespwa l te pran plenyen<br />

Mezanmi ooo hm ala hen<br />

5 fevriye de mil ventenyen<br />

5 fevriye se te gwo plenyen<br />

Pòt lavi Frank te fèk fèmen<br />

Wout lavi l te mangonmen<br />

Souf Frank friz kou ke pen<br />

Kè Frank plat kou de gouden<br />

Nanm li neye ak swè plenyen<br />

5 fevriye de mil ventenyen<br />

Plim penso Frank deplimen<br />

Rès plim penso l penpennen<br />

Koulè penti Frank fin fennen<br />

Kreyon Frank tchwipe desen<br />

Pwent Kreyon Frank flannen<br />

Koulè penti Frank fin tenyen<br />

Yon apremidi san konnen<br />

Souf Frank pat tann denmen<br />

Yon apremidi san konenn<br />

Frank te retounen nan Ginen<br />

Yon apremidi san konnen<br />

Frank kase penso l ennayen<br />

Plim penso Frank al flannen<br />

Plim penso Frank fin fennen<br />

Plim penso Frank deplimen<br />

Lanmò l ak lavi l te ennayen<br />

Lanmò l ak lavi l pat konnen<br />

Lanmò ak lavi men nan men<br />

5 fevriye de mil ventenyen<br />

San Frank pat menm konnen<br />

5 fevriye de mil ventenyen<br />

Hmmm, si Frank te konnen ?<br />

5 fevriye de mil ventenyen<br />

Hm Frank travèse an byen<br />

J. Fatal PYA<br />

6 <strong>Haiti</strong> Liberté/<strong>Haiti</strong>an Times<br />

Vol 14 # 32 • Du <strong>10</strong> au 16 Février <strong>2021</strong>


Perspectives<br />

Haïti : la mémoire perdue de la révolution haïtienne<br />

Par Eduardo Grüner<br />

schools.nyc.gov/elections<strong>2021</strong><br />

Department of<br />

Education<br />

EDUCATION COUNCILS<br />

La révolution haïtienne a provoqué un bouleversement mondial aux<br />

proportions gigantesques, dont nous avons oublié la vraie dimension<br />

aujourd'hui, puisque ce qui nous est montré d'Haïti est sa situation<br />

actuelle, d'extrême misère et de dégradation.<br />

La révolution haïtienne fut la<br />

première à déclarer l'indépendance<br />

de toute l'Amérique latine, mais elle<br />

fut aussi la plus radicale en termes<br />

sociaux et politiques car ce furent<br />

les classes les plus exploitées, les<br />

esclaves noirs, qui la dirigèrent, expulsant<br />

le pouvoir colonial et fondant<br />

une nouvelle nation sur la base<br />

d'une transformation profonde des<br />

rapports de production. Peut-être<br />

à cause de ces singularités, analyse<br />

Grüner, le capitalisme mondial<br />

semble avoir voulu se venger très<br />

violemment contre Haïti et la culture<br />

dominante a tenté d'effacer son<br />

histoire, qui pourtant est encore vivante<br />

dans tous les genres de culture<br />

critique et résistante.<br />

La barbarie de l'occupation d'Haïti<br />

par les forces de la Minustah n'est<br />

que le dernier acte (pour l'instant) de<br />

la tragédie historique permanente que<br />

ce pays a subie. Juste pour rester au<br />

XXe siècle, il faut se souvenir que ce<br />

n'est pas la première fois qu'Haïti est<br />

occupée par des troupes étrangères<br />

«impériales». Déjà en 1915/16 (il<br />

tourne un siècle), les États-Unis l'ont<br />

occupé pendant deux longues décennies.<br />

Plus tard, le peuple haïtien a<br />

dû subir la longue et féroce dictature<br />

proto-fasciste des Duvalier, bien sûr<br />

également soutenue par l'impérialisme<br />

américain. Il y a quelques années,<br />

on s'en souviendra, un terrible<br />

tremblement de terre a frappé Haïti,<br />

le nombre exact de victimes encore<br />

inconnu, mais qui doit être compté<br />

à peut-être des centaines de milliers.<br />

Etcetera, etc.<br />

En d'autres termes, Haïti vit<br />

dans un état de catastrophe humaine<br />

permanente. C'est une société embourbée<br />

dans la misère, l'exploitation<br />

et la dégradation les plus extrêmes,<br />

qui est absolument impuissante à<br />

faire face à des «catastrophes naturelles»<br />

qui, dans d'autres sociétés,<br />

peuvent être parfaitement contrôlables.<br />

Cela doit avoir quelque chose à<br />

voir avec l'histoire d'un capitalisme<br />

mondial qui semble vouloir prendre<br />

une violence violente contre ce que<br />

l'on peut appeler la singularité «anormale»<br />

d'une nation dont la propre<br />

histoire est le témoignage extrême du<br />

développement de l'impérialisme colonialiste,<br />

capitaliste sur le continent<br />

américain. Plus que «singularité»,<br />

nous dirions des singularités, car il y<br />

en a plusieurs.<br />

D'abord, une singularité historico-politique.<br />

Dans l'histoire de<br />

l'Amérique latine et des Caraïbes, la<br />

première déclaration d'indépendance<br />

- d'ailleurs en ce qui concerne sa propre<br />

puissance coloniale, la France -<br />

remonte à 1804, et c'était l'Haïtien.<br />

En 2004, personne, à l'exception<br />

de Cuba, n'a célébré ce bicentenaire.<br />

Cet «oubli», en plus d'être attribué à<br />

un «glissement» résolument raciste<br />

(comme on le sait, la majorité des<br />

Haïtiens sont des descendants d'esclaves<br />

qui ont été «importés» de force<br />

d'Afrique pour remplacer les peuples<br />

originels de l'île alors appelés Saint-<br />

Domingue, qui avait été totalement<br />

exterminée), la révolution haïtienne<br />

était non seulement la première,<br />

mais la plus radicale au sens social<br />

et politique, car elle était la seule où<br />

les classes (et les «ethnies») étaient<br />

exploitées par excellence, esclaves<br />

noirs, ont réussi à prendre le pouvoir,<br />

à chasser l'occupation coloniale<br />

et à fonder une nouvelle nation sur<br />

la base d'une transformation profonde<br />

des rapports de production, qui<br />

bien sûr ne pouvait pas conduire à<br />

quelque chose comme le socialisme<br />

(en 1804, nulle part dans le monde,<br />

encore moins en Haïti, étaient les<br />

conditions pour une telle utopie),<br />

mais oui, au moins programmatiquement,<br />

dans une sorte de «république<br />

sociale» - probablement la plus égale<br />

ria du monde de cette époque - de petits<br />

propriétaires paysans, très semblable<br />

à celui dont rêve Rousseau<br />

dans Le Contrat social. L'Haïtien<br />

était donc, en plus d'une révolution<br />

politique et anticoloniale, une révolution<br />

sociale sur toute la ligne, contrairement<br />

aux autres mouvements<br />

indépendantistes, qui se limitaient à<br />

un remplacement des autorités coloniales<br />

par les bourgeoisies «criollo»<br />

émergentes (et presque créant toujours<br />

une nouvelle dépendance vis-àvis<br />

d'une autre puissance coloniale,<br />

par exemple l'Angleterre), et où les<br />

masses n'étaient pas les véritables<br />

protagonistes du processus - comme<br />

elle l'a fait en Haïti. Sans compter<br />

qu'Haïti a été le seul cas dans l'histoire<br />

de l'humanité d'une rébellion<br />

triomphante d'esclaves.<br />

L'expérience n'a pas duré longtemps,<br />

et non pas à cause de la responsabilité<br />

exclusive du leadership<br />

politique haïtien, qui existait également,<br />

mais en grande partie à cause<br />

du blocus féroce auquel elle a été<br />

soumise par le monde occidental, y<br />

compris le versement d'une gigantesque<br />

indemnité à l'État français au<br />

titre de pertes immobilières (c'est-àdire<br />

celle des esclaves), qui fut finalement<br />

réglée ... en 1947 ! ruinant<br />

à jamais l'économie haïtienne et la<br />

transformant en l'une des sociétés<br />

les plus injustes et misérables du<br />

monde entier. C'est-à-dire: quel que<br />

soit l'échec de «l'expérience» à long<br />

terme, cette révolution «impossible»<br />

(impensable, l'appelle le grand historien<br />

haïtien Michel-Rolph Truillot)<br />

avait réussi, et le capitalisme ne pouvait<br />

en aucun cas admettons que ce<br />

«mauvais exemple», qui à l'époque<br />

provoqua une véritable vague de terreur<br />

dans les puissances impériales,<br />

restât impuni. Et sans oublier, d'ailleurs,<br />

que c'est grâce à l'aide décisive<br />

du gouvernement haïtien (en argent,<br />

en hommes, en armes et en protection<br />

personnelle) que Simón Bolívar<br />

a pu mener sa propre campagne<br />

d'émancipation.<br />

Le fait est que la révolution<br />

haïtienne a provoqué un bouleversement<br />

mondial aux proportions gigantesques,<br />

dont nous avons oublié<br />

la vraie dimension aujourd'hui, puisque<br />

ce qui nous est montré d'Haïti<br />

est sa situation actuelle, d'extrême<br />

misère et de dégradation. Mais en<br />

1804, le monde entier parlait d'Haïti.<br />

Pensez-y: en dehors de ce qui a<br />

déjà été dit, c'était le premier pays<br />

américain à abolir l'esclavage, bien<br />

avant même qu'il n'accède à l'indépendance.<br />

En effet, en 1794 la<br />

Révolution haïtienne avança avec<br />

une telle force qu'elle finit par contraindre<br />

l'Assemblée nationale<br />

française à émettre un décret, signé<br />

par Robespierre lui-même, abolissant<br />

l'esclavage dans toutes les colonies<br />

françaises (l'esclavage fut rétabli en<br />

1802 par Napoléon, sauf précisément<br />

en Haïti , où «l'empereur bourgeois»<br />

a envoyé une force militaire gigantesque<br />

qui a subi une défaite ignominieuse<br />

aux mains de ces esclaves en<br />

lambeaux, armés d'un peu plus que<br />

des machettes: jusqu'au Vietnam, un<br />

événement aussi extraordinaire ne se<br />

reproduirait plus).*<br />

Ce qui mérite, d'ailleurs, une réflexion<br />

« historiographique » critique.<br />

Depuis l'école primaire, on nous a dit<br />

mille fois que l'influence de l'idéologie<br />

de la Révolution française était décisive<br />

pour nos indépendances américaines<br />

: le slogan Liberté / Égalité /<br />

Fraternité serait donc quelque chose<br />

comme un article d'export philosophico-politique<br />

du Centre Civilisé vers<br />

les périphéries «barbares». Et dans<br />

de nombreux cas, cette influence est<br />

indéniable. Mais avec le cas d'Haïti,<br />

nous sommes, bien que cela semble<br />

invraisemblable, devant une influence<br />

inverse. Parce que la Révolution<br />

française - qui avait publié ce grand<br />

document appelé la Déclaration universelle<br />

des droits de l'homme et du<br />

citoyen - n'avait à l'origine aucune<br />

intention d'abolir l'esclavage dans ses<br />

colonies, et encore moins en Haïti,<br />

pour la simple raison que (et est une<br />

autre chose qui semble aujourd'hui<br />

invraisemblable) Haïti, qui était de<br />

loin la colonie la plus riche de toutes<br />

les colonies américaines, a fourni à<br />

la France plus d'un tiers de ses revenus,<br />

grâce à la surexploitation de<br />

la main-d'œuvre esclave. C'est alors<br />

la révolution haïtienne qui, pour<br />

ainsi dire, a contraint les Français<br />

à se conformer à ses propres principes<br />

«universalistes», qui avaient été<br />

tronqués (bien que, d'ailleurs, sans<br />

pour autant accorder à la colonie son<br />

indépendance, pour laquelle Nous<br />

devions attendre 1804, lorsque l'indépendance<br />

ne fut pas «accordée»,<br />

mais arrachée par la révolution, au<br />

prix de quelque 200 000 esclaves<br />

morts: le prix en vies de loin le plus<br />

élevé que toute révolution d'indépendance<br />

ait dû payer: une autre «singularité<br />

", alors, cette fois sinistre).<br />

C'est pourquoi j'ai osé écrire une fois<br />

que la révolution haïtienne est plus<br />

française que française… mais parce<br />

qu'elle est haïtienne.<br />

Il y a, d'autre part, une double<br />

singularité historico-philosophique.<br />

En 1807 (trois ans après l'indépendance<br />

haïtienne) un ouvrage absolument<br />

fondamental pour la<br />

philosophie européenne moderne, la<br />

Phénoménologie de l'Esprit de Hegel,<br />

fut publié. Ce travail comprend une<br />

quatrième section célèbre sur la soidisant<br />

« dialectique maître et esclave<br />

», qui au cours des deux derniers siècles<br />

a produit des bibliothèques entières<br />

d'exégèse et d'interprétations.<br />

Eh bien, il a déjà été démontré de<br />

manière exhaustive - surtout à partir<br />

de ce texte pionnier qu'est Hegel<br />

et Haïti, de Susan Buck-Morss - que<br />

Hegel s'est inspiré de la révolution<br />

haïtienne, qu'il a connue et étudiée,<br />

et d'où d'ailleurs son raisonnement<br />

la haute abstraction philosophique<br />

sur la «lutte pour la reconnaissance»<br />

entre le maître et l'esclave était devenue<br />

réalité matérielle, anticipant<br />

sa spéculation théorique dans l'histoire<br />

concrète. Inutile de dire que le<br />

texte de Hegel a eu beaucoup d'influence<br />

sur Marx, mais bien sûr,<br />

Marx voulait aussi se plonger dans<br />

l'histoire matérielle, et pas seulement<br />

dans la philosophie. Là où il aborde<br />

la question plus systématiquement,<br />

c'est dans le chapitre XXIV du Capital,<br />

dans lequel il analyse le rôle<br />

très important de l'exploitation de la<br />

main-d'œuvre esclave ou semi-esclave<br />

en Amérique pour la soi-disant<br />

«accumulation originale du capital»<br />

dans le monde niveau.<br />

Et puis nous avons une singularité<br />

littéraire et culturelle de<br />

première importance, qui découle<br />

directement de la révolution. Tout au<br />

long du XIXe siècle, et à partir de la<br />

décennie qui a suivi l'indépendance,<br />

on trouve partout - bien que pour<br />

des raisons évidentes notamment<br />

en France - des romans, des nouvelles,<br />

des pièces de théâtre et de la<br />

poésie qui d'une manière ou d'une<br />

autre font référence à l'esclavage noir<br />

et à la révolution haïtienne, et non<br />

sous la plume de n'importe qui: Victor<br />

Hugo, Prosper Merimée, Eugéne<br />

Sue, Arthur Rimbaud, etc. Au XXe<br />

siècle, cette tendance se poursuit, à<br />

la fois en Europe et maintenant aussi<br />

en Amérique latine: nous avons<br />

(pour ne citer que quelques exemples<br />

parmi tant d'autres) des romans<br />

célèbres tels que El Reino de Este<br />

Mundo ou El Siglo de las Luces, par<br />

suite à la page(19)<br />

Vol 14 # 32 • Du <strong>10</strong> au 16 Février <strong>2021</strong><br />

<strong>Haiti</strong> Liberté/<strong>Haiti</strong>an Times<br />

7


2<br />

La Tribune de Catherine Charlemagne (154)<br />

7 février <strong>2021</strong>, chronique d’un échec attendu !<br />

Jovenel Moïse dans un message à la Nation le 7 février <strong>2021</strong><br />

C<br />

’est un échec. Nous sommes le <strong>10</strong><br />

février <strong>2021</strong>, soit trois jours après la<br />

date fatidique. Jovenel Moïse est toujours<br />

Président d’Haïti. Il n’est pas en fuite.<br />

Pire, Jovenel Moïse demeure officiellement<br />

au Palais national. Un affront pour<br />

les opposants au pouvoir ! L’opposition<br />

haïtienne a échoué. Certes, elle a réédité<br />

le coup de Me. Gérard Gourgue de 2001,<br />

avec la nomination de Me Joseph Mécène<br />

Jean-Louis comme « Président » provisoire<br />

de la Transition. Une scène qui a<br />

fait rigoler beaucoup de monde en Haïti<br />

et dans la diaspora comme il y a 20<br />

ans. Incontestablement, l’opposition n’a<br />

pas pu instaurer son gouvernement de<br />

transition. Une nouvelle « Année zéro »<br />

pour les leaders de l’opposition plurielle<br />

qui juraient de pendre « haut et court »<br />

l’un des chefs d’Etat le plus détesté par<br />

la classe politique haïtienne. L’An I de la<br />

Transition, ce sera pour plus tard. Jovenel<br />

Moïse, une fois encore, n’a pas cédé. «<br />

Il restera au pouvoir jusqu’au 7 février<br />

2022 » dit-il dans un message diffusé sur<br />

les réseaux sociaux ce même dimanche<br />

7 février.<br />

Il a su déjouer tous les pièges et<br />

résister aux manifestations de l’opposition.<br />

Depuis la mi-janvier <strong>2021</strong>, tous les<br />

dirigeants de l’opposition sont vent debout.<br />

Il faut qu’il parte et doit partir le 7<br />

février, disaient-ils. Du Secteur Démocratique<br />

et Populaire (SDP) à Pitit Dessalines<br />

en passant par la Direction Politique de<br />

l’Opposition Démocratique (DIRPOD) et<br />

le Mouvement Troisième Voix (MTV),<br />

chacun de son côté se mobilise, tantôt<br />

ensemble, tantôt seul. L’objectif : faire plier<br />

le Président coûte que coûte le 7 février<br />

<strong>2021</strong>. Avec quelques ratages à l’allumage<br />

pour cause de division, la machine à<br />

mobiliser s’était mise en marche. Mais,<br />

très tôt aussi, le pouvoir avait pris très au<br />

sérieux la menace. La riposte est donnée<br />

par le principal intéressé lui-même. En effet,<br />

face à la menace de destitution pour<br />

cause de fin de mandat, Jovenel Moïse<br />

avait pris à témoin le pays, tout au moins<br />

une partie de la population, dans une<br />

Déclaration faite à la Nation en date du<br />

25 janvier <strong>2021</strong>.<br />

Prétextant une communication<br />

sur l’insécurité et le kidnapping qui deviennent<br />

des faits divers dans la région<br />

métropolitaine de Port-au-Prince, le chef<br />

de l’Etat avait vite bifurqué sur le sujet<br />

qui l’intéresse et dont tout le monde<br />

attendait sa version sur la date de la fin<br />

de son mandat au Palais national. Après<br />

avoir abordé des points, certes cruciaux<br />

sur la conjoncture sociopolitique, Jovenel<br />

Moïse était revenu sur la thématique de<br />

l’heure : 7 février <strong>2021</strong>. En tant qu’« ingénieur<br />

», il s’est rapidement converti en<br />

professeur de mathématiques pour laisser<br />

comprendre qu’il est entré en fonction un<br />

7 février 2017 et que la fin de son mandat<br />

de cinq années ne peut être que le<br />

7 février 2022. Article 134.1, selon les<br />

prescrits de la Constitution. Point barre !<br />

Comme pour donner une fin de non-recevoir<br />

à ceux réclamant son départ avant<br />

cette date, selon l’article 134.2, il déclare<br />

: quelqu’un qui pense le contraire non<br />

seulement se trompe de date mais il rêve.<br />

Car, il n’avait nullement l’intention de<br />

satisfaire les vœux de ses adversaires. Il<br />

faut dire qu’à la vérité, en Haïti, pas grand<br />

monde n’avait imaginé une minute que le<br />

pouvoir allait changer de main le 7 février<br />

<strong>2021</strong>.<br />

Aucun risque de se tromper, pas<br />

même les dirigeants de l’opposition plurielle<br />

ne l’avaient pensé. Certes, beaucoup<br />

le souhaitaient. Mais, en vérité, ils<br />

savaient que c’était mission impossible ;<br />

dans la mesure où ils avaient mal jugé la<br />

force non pas politique de Jovenel Moïse<br />

mais son audace politicienne. Si pour<br />

l’opposition de la branche la plus radicale<br />

et ceux qui seraient prêts à accepter<br />

le compromis avec le régime Tet Kale, la<br />

date du 7 février <strong>2021</strong> était celle pouvant<br />

booster un peu la mobilisation populaire<br />

contre l’élu du parti PHTK, pour celui qui<br />

n’a jamais fait grand cas de cette opposition<br />

disparate, 7 février <strong>2021</strong> n’était en<br />

fait qu’une date comme les autres dans<br />

le cheminement inéluctable vers la conclusion<br />

de son mandat de 5 années en<br />

2022. Plus mature politiquement que<br />

la quasi-totalité des dirigeants et leaders<br />

des oppositions qui, par manque d’arguments,<br />

s’en prennent même à la Communauté<br />

internationale, Jovenel Moïse a fini<br />

par démontrer que le courage en politique<br />

et surtout l’intelligence se paient.<br />

Sur cette affaire de date de fin de<br />

mandat, dès le départ, l’occupant du Palais<br />

national savait que tout allait se jouer<br />

là-dessus vu que jamais l’opposition<br />

n’allait s’unir pour présenter ce fameux<br />

front commun qui aurait pu le déstabiliser,<br />

voire le renverser. Après les deux<br />

épisodes de « Peyi Lock », périodes durant<br />

lesquelles il a su garder un profil bas,<br />

terré chez lui à Pèlerin 5, histoire de faire<br />

le mort et de laisser passer la tempête,<br />

Jovenel Moïse a réalisé que plus rien ni<br />

personne, en tout cas en Haïti, ne pourra<br />

l’empêcher de poursuivre son petit bonhomme<br />

de chemin jusqu’aux prescrits des<br />

articles 134.1 et 134.2 de la Constitution<br />

de 1987 qui fixe son mandat à 5 ans à<br />

partir de la date de son entrée en fonction.<br />

Sauf cas contraire à ses prévisions. Au<br />

moment où l’opposition dans sa globalité<br />

tire à boulet rouge sur le Core Group et la<br />

Communauté internationale en général,<br />

Jovenel Moïse, lui, malin, en fin lecteur<br />

des « Œuvres essentielles » d’un certain<br />

Dr François Duvalier, cageole cette Communauté<br />

internationale dont, en Haïti,<br />

sauf les myopes et les malentendants ne<br />

voient et n’entendent sa puissance dans<br />

les affaires internes haïtiennes.<br />

D’ailleurs, un article fort intéressant<br />

et enrichissant de celui qui est devenu<br />

un spécialiste de la politique haïtienne,<br />

le brésilien Ricardo Seitenfus, paru dans<br />

le quotidien Le Nouvelliste de la semaine<br />

du 29 janvier <strong>2021</strong> nous enseigne plein<br />

de choses sur la problématique des fins<br />

de mandat présidentiel en Haïti. Surtout<br />

que cet ex-diplomate apporte, comme il<br />

le fait depuis un certain temps, la preuve<br />

que finalement ni l’opposition ni les dirigeants<br />

haïtiens ne contrôlent pas grand<br />

chose s’agissant de grandes décisions<br />

politiques à chaque fois que la situation<br />

sociopolitique devient compliquée pour le<br />

pays. Dans son « Papier » intitulé : « Les<br />

Dés sont jetés, Exhumer Haïti n’est pas à<br />

la portée des simples amateurs » l’ancien<br />

Représentant spécial de l’OEA en Haïti<br />

entre 2009 et 2011 et auteur de plusieurs<br />

ouvrages de références sur les crises politiques<br />

dans ce pays un peu particulier<br />

dans l’hémisphère nord américain, Ricardo<br />

Seitenfus, dessine avec brio le scénario<br />

qui attend les acteurs de l’opposition.<br />

Une analyse d’un fin connaisseur<br />

du milieu politique haïtien qui corrobore<br />

ce que nous avons déjà et à maintes reprises<br />

écrit tendant à démontrer que les<br />

deux protagonistes - opposition et pouvoir<br />

- ne maîtrisent point les données<br />

qui se précisent de plus en plus et au fur<br />

et à mesure que nous avançons dans le<br />

processus électoral et la fin du mandat du<br />

chef de l’Etat. Ricardo Seitenfus multiplie<br />

les exemples et les faits démontrant que le<br />

Core Group et la Communauté internationale<br />

finiront par imposer leur verdict aux<br />

deux entités comme ils l’ont toujours fait<br />

depuis la transition de 2004 avec la chute<br />

et le départ en exil du Président Jean-Bertrand<br />

Aristide. Or, c’est ce que les oppositions<br />

en Haïti n’ont toujours pas compris<br />

pour leur malheur dans le sens qu’à chaque<br />

fois les « amis d’Haïti » tranchent<br />

toujours en faveur de la continuité par<br />

peur d’un lendemain chaotique. C’est-àdire<br />

en faveur du pouvoir sortant même<br />

si le personnel du Palais national change<br />

de tête d’affiche.<br />

Peine est de constater qu’aucun<br />

des leaders de l’opposition dite radicale<br />

et même au sein de la branche la plus<br />

modérée, par peur d’être taxée pro-Jovenel,<br />

ne s’aperçoit que c’est le même<br />

scénario qui est en train de se mettre en<br />

place avec un Jovenel Moïse qui, longtemps,<br />

a compris le jeu de ses amis de<br />

l’Internationale. En effet, le locataire du<br />

Palais national a vite remarqué que même<br />

quand le Core Group émet discrètement<br />

une note de presse truffée d’incohérences<br />

sur sa gouvernance, c’est juste pour l’inciter<br />

à apporter un petit correctif dans les<br />

décisions qu’il prend, mais rien de grave.<br />

Les critiques un peu sournoises des membres<br />

du Core Group vis-à-vis du Président<br />

de la République sur les multiples décrets<br />

et arrêtés présidentiels de l’année écoulée<br />

ne sont en réalité destinées qu’à endormir<br />

les plus radicaux au sein de l’opposition<br />

et modérer l’appétit d’un Président devenu<br />

grand consommateur de décrets et<br />

arrêtés qui ne sont soumis à aucun contrôle<br />

et dont les signatures des membres<br />

du Conseil des ministres ne servent que<br />

de paravent.<br />

Sans aucune alternative qui aurait<br />

pu susciter un débat ou tout au moins<br />

semer le doute au sein des membres du<br />

Core Group durant toute l’année dernière,<br />

l’opposition haïtienne n’avait aucune<br />

chance de dérouter ces diplomates en<br />

poste dans la capitale haïtienne de leur<br />

mission qui est de maintenir le statu<br />

quo afin d’empêcher un vrai soulèvement<br />

populaire qui est synonyme de<br />

changement de régime politique comme<br />

en 1986 sous la dictature de feu Jean-<br />

Claude Duvalier. Ce que l’opposition doit<br />

avoir à l’esprit, c’est que la Communauté<br />

internationale, à travers le Core Group,<br />

craint comme la peste que le pays ne vire<br />

à l’anarchie incontrôlable pour que les<br />

grandes puissances via l’ONU ou l’OEA<br />

ne se trouvent dans l’obligation de monter<br />

une nouvelle fois un autre Corps expéditionnaire<br />

pour se positionner en Haïti.<br />

Une décision gravissime qui signifierait<br />

leur échec en Haïti depuis leur arrivée fin<br />

des années 90. Constatant que l’opposition<br />

n’est pas en mesure de comprendre<br />

cela, l’ONU, l’OEA et l’OIF (Organisation<br />

Internationale de la Francophonie) jouent<br />

finalement franc jeu en soutenant ouvertement<br />

et sans vergogne la partition que<br />

le Président Jovenel Moïse leur a soumise.<br />

Elle consiste, en fait, à les faire<br />

accepter, peut-être en désespoir de cause,<br />

l’alternative qui lui parait le plus consensuelle<br />

et sans doute qui fait l’unanimité<br />

au sein de ces trois institutions internationales<br />

: la réforme constitutionnelle tant<br />

souhaitée par tous mais jamais concrètement<br />

entamée et les élections générales<br />

au cours de cette année <strong>2021</strong> pour renouveler<br />

le personnel politique. C’est tout<br />

ce que demandent le Secrétaire général de<br />

l’ONU, Antonio Guterres, celui de l’OEA,<br />

Luis Almagro et celle de l’OIF, Louise Mushikiwabo.<br />

Et comme un présage, on a le<br />

sentiment que le Président Jovenel Moïse,<br />

sur ces deux thématiques, tiendrait parole.<br />

Il sait aussi qu’il n’a pas le choix.<br />

D’où, finalement et en toute logique, l’envoi<br />

à Port-au-Prince dès la fin de l’année<br />

2020 en soutien à ces deux décisions,<br />

d’émissaires et deux Conseillers chargés<br />

de guider et d’orienter le pouvoir sur ces<br />

sujets très controversés pour l’opposition<br />

qui a réalisé qu’elle s’est fait piéger par Jovenel<br />

Moïse qui est sur le point de réaliser<br />

le plus grand holdup politique et institutionnel<br />

depuis 1987 : une nouvelle Constitution<br />

avec un referendum populaire à<br />

la clé et des élections générales et ceci à<br />

lui tout seul.<br />

Puisque, en l’absence du Parlement<br />

et sans accord politique avec l’opposition<br />

sur la composition du Conseil<br />

Electoral Provisoire (CEP) et le Comité<br />

Consultatif Indépendant (CCI), il arrive<br />

à faire avaler son plan de la « Nouvelle<br />

Haïti » aux deux instances internationales<br />

les plus engagées politiquement<br />

et institutionnellement en Haïti depuis<br />

plus de trente ans. Devant tous ces faits<br />

marquants où le chef de l’Etat ne cesse<br />

de renforcer ses assises, que fait l’opposition<br />

ou que propose-t-elle en guise<br />

d’alternative au pouvoir qu’elle voulait<br />

remplacer le 7 février <strong>2021</strong>, rien ? Sinon<br />

de la chamaillerie avec une « Ribambelle<br />

» de propositions de sortie de crise<br />

dont aucune ne porte le sceau de l’unanimité<br />

encore moins de soutien collectif<br />

de l’ensemble de cette grande famille<br />

très divisée même au moment où elle<br />

devrait serer les rangs pour gagner contre<br />

un pouvoir, certes non populaire, mais<br />

suite à la page(13)<br />

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8 <strong>Haiti</strong> Liberté/<strong>Haiti</strong>an Times<br />

Vol 14 # 32 • Du <strong>10</strong> au 16 Février <strong>2021</strong>


This week in <strong>Haiti</strong><br />

Mounting <strong>Haiti</strong>an Deportations Belie Biden<br />

Administration Posturing<br />

Detained <strong>Haiti</strong>an immigrants, with their children, praying in a U.S. federal<br />

detention center.<br />

by Albert St. Jean<br />

ICE summarily deported Paul<br />

Pierrilus (above) to <strong>Haiti</strong> on Feb.<br />

2 after he lived in the U.S. for 35<br />

years. He is not a <strong>Haiti</strong>an citizen.<br />

On Feb. 9, Immigration and Customs<br />

Enforcement (ICE) sent yet another<br />

planeload of <strong>Haiti</strong>ans back to <strong>Haiti</strong>. The<br />

day before, 72 <strong>Haiti</strong>ans were deported,<br />

including 22 kids. Deportation analysts<br />

believe there will be additional <strong>Haiti</strong><br />

flights on Feb. 11 and 12, two each<br />

day. Each ICE flight to <strong>Haiti</strong> is estimated<br />

to carry roughly 135 persons.<br />

Last week, deportation flights to<br />

<strong>Haiti</strong> resumed as a Trump-appointed<br />

judge in Texas defied the Biden administration's<br />

<strong>10</strong>0-day deportation moratorium.<br />

On Feb. 2, the same day Biden issued<br />

an executive order to "establish a<br />

task force to reunite families separated<br />

at the border under the Trump administration,"<br />

ICE sent a planeload of detainees<br />

to <strong>Haiti</strong>, seemingly in defiance.<br />

But the mass deportations to<br />

<strong>Haiti</strong> by a Democratic administration in<br />

the past few weeks are nothing new. In<br />

fact, not coincidentally, they look very<br />

similar to <strong>Haiti</strong>ans' stepped-up deportation<br />

in the last year of the Obama administration.<br />

Those deportations in 2016 happened<br />

so covertly that they went largely<br />

unreported, even by <strong>Haiti</strong>an-American<br />

media, by and large. After <strong>Haiti</strong>’s<br />

devastating 20<strong>10</strong> earthquake, the U.S.<br />

had suspended deportations to the<br />

country. They were partly resumed a<br />

year later by sending back people convicted<br />

of “serious crimes.” Typically,<br />

they would deport about 50 people per<br />

month to <strong>Haiti</strong>.<br />

However, in the final months of<br />

the Obama administration, there was<br />

an abrupt move subjecting any new<br />

<strong>Haiti</strong>ans entering the U.S. to “expedited<br />

removals.” On Sep. 22, 2016, Jeh Johnson,<br />

Secretary of Homeland Security,<br />

issued a directive to apprehend, detain,<br />

and deport <strong>Haiti</strong>an nationals arriving<br />

in the U.S., starting the next day. As<br />

a result, deportations to <strong>Haiti</strong> increased<br />

1,700% when, a few months later, the<br />

Trump administration began adding<br />

to the expulsion rolls the 30,000-plus<br />

<strong>Haiti</strong>ans who had orders of removal<br />

prior to the earthquake.<br />

<strong>Haiti</strong>an migrants had previously<br />

triggered U.S. immigration crackdowns.<br />

The practice of keeping immigrants detained<br />

indefinitely started with <strong>Haiti</strong>an<br />

refugees<br />

in 1981. Previously, since 1954,<br />

undocumented immigrants were “paroled”<br />

into American society. Only people<br />

deemed a “risk,” either for health<br />

or public safety reasons, would be detained.<br />

The indefinite detainment of <strong>Haiti</strong>an<br />

immigrants, initiated under the<br />

Reagan administration, was, without<br />

a doubt, racially motivated. As often<br />

happens under capitalism, a blatantly<br />

racist policy reserved for the most reviled<br />

soon became common practice,<br />

applied to all. This was the genesis of<br />

what would become the “Immigration<br />

Detention Industry,” necessitating the<br />

construction of the massive immigration<br />

detention centers and networks of<br />

municipal jails.<br />

Many in the general public, including<br />

the <strong>Haiti</strong>an community, are<br />

shocked to learn that the bulk of today’s<br />

deportations to <strong>Haiti</strong> stem from<br />

migration to the U.S./Mexico border<br />

and includes families with children and<br />

infants.<br />

After the 20<strong>10</strong> earthquake, Brazil<br />

and Chile began taking in displaced<br />

<strong>Haiti</strong>an migrants. Their populations<br />

surged to over 90,000 in Brazil and<br />

150,000 migrated to Chile from 2016<br />

to 2018. “Brazil needed the cheap labor<br />

to build stadiums, hotels, and other<br />

structures to receive people for the<br />

2014 World Cup and then later the<br />

2016 Summer Olympics,” said Ninaj<br />

Raoul of the Brooklyn-based <strong>Haiti</strong>an<br />

Women for <strong>Haiti</strong>an Refugees (HWHR).<br />

“They were taking advantage of the<br />

low wage labor, by welcoming the<br />

earthquake survivors into their country.”<br />

Soon anti-<strong>Haiti</strong>anism, political<br />

instability, and joblessness began sending<br />

many <strong>Haiti</strong>an migrants north to<br />

the United States, where they hoped to<br />

either reconnect with relatives or start<br />

over. “Once the Olympics were over in<br />

2016, there was political turmoil and<br />

an economic downturn in Brazil, which<br />

led to <strong>Haiti</strong>ans being no longer welcome,”<br />

Ninaj explained. “In fact they<br />

were being pushed out. Basically they<br />

were no longer needed there.”<br />

Having made the perilous journey<br />

through jungles and regions hostile<br />

to Black people, tens of thousands<br />

of <strong>Haiti</strong>ans and African immigrants<br />

reached Tijuana, Mexico in hopes of<br />

entering the United States. “The canopy<br />

in the jungles was so thick,” said<br />

one <strong>Haiti</strong>an migrant who made it to<br />

San Diego, CA with his pregnant wife,<br />

“that we didn’t see the sun for weeks.”<br />

I met such migrants when I visited<br />

the <strong>Haiti</strong>an Bridge Alliance in San<br />

Diego in 2017, interviewing survivors<br />

of the journey who described people<br />

getting killed by panthers in the Brazilian<br />

and Colombian jungles, pregnant<br />

women being denied medical help in<br />

Central America because of their race,<br />

hiding from police and armed men in<br />

Nicaragua, and receiving help from indigenous<br />

people who recognized that<br />

they posed no threat.<br />

The migrants had to pass through<br />

nine or ten countries to get to Mexico.<br />

I met a man who survived getting shot<br />

in the head in Nicaragua. I met women<br />

who were raped by local officials,<br />

soldiers, and coyotes [smugglers] who<br />

were supposed to be assisting them on<br />

the treacherous journey. Some were<br />

attacked by wild animals. If there was<br />

a family member that died, people had<br />

to press on, and there was no time for<br />

proper burials.<br />

Violence, sickness, injuries, starvation<br />

and dehydration were common<br />

causes of death on the journeys. “There<br />

was a young child, 14, whose leg was<br />

injured,” said one <strong>Haiti</strong>an interviewee<br />

in a <strong>Haiti</strong>an Bridge Alliance report.<br />

“It became infected and got worse.<br />

The mom had to stay behind until he<br />

passed away.”<br />

In the same report, 29 of the 30<br />

women interviewed stated they went<br />

3-15 days without eating during the<br />

journey. For pregnant women, the<br />

trip was an even higher risk. “ I was<br />

scared the entire time that I would give<br />

birth in the bushes,” said one woman.<br />

“I went five days without eating while<br />

pregnant.”<br />

Ninaj became aware of the transcontinental<br />

migration in February 2016<br />

when some <strong>Haiti</strong>an men began showing<br />

up at her office with ankle bracelets.<br />

“That was the first time I had seen<br />

<strong>Haiti</strong>an people who just entered the<br />

country with these electronic monitor<br />

bracelets, going straight from ‘decarceration<br />

to E-carceration’... In fact, there<br />

were instances where some had two<br />

ankle bracelets, one assigned by ICE,<br />

the other by a private company [Libre<br />

by Nexus].” Those paroled with ankle<br />

bracelets would get check-ups twice<br />

a week. Often, the check-ups would<br />

consist of a phone call demanding that<br />

they go nowhere. The penalty for not<br />

being at a designated location could be<br />

redetainment or deportation.<br />

According to Ninaj, bond companies<br />

that had access to the jails would<br />

sign up immigrants for the ankle bracelet<br />

program, in which they had to pay<br />

$420 a month. “They approach you in<br />

jail like they’re hooking you up and doing<br />

you a favor,” she explained. “And<br />

you believe it, because you want to get<br />

out. Sometimes they even give them<br />

a cell phone so they can keep track of<br />

them and pressure them to make the<br />

monthly payments.”<br />

The San Diego Alliance, another<br />

immigrant rights group, began notifying<br />

Ninaj that an influx of <strong>Haiti</strong>an<br />

migrants was heading her way. Soon,<br />

for <strong>Haiti</strong>ans who had crossed over the<br />

U.S./Mexico border, HWHR became the<br />

default assistance organization, not just<br />

for New York, but for the entire Northeast<br />

United States. Ninaj noted that<br />

most of the people had more formal<br />

education than previous groups with<br />

which she had worked. They left <strong>Haiti</strong><br />

because of political persecution, lack of<br />

economic opportunity, or state-sponsored<br />

gang and gender-based violence.<br />

She pointed out that, since 1992 when<br />

the HWHR was founded, typically 50<br />

<strong>Haiti</strong>ans a month would be deported<br />

<strong>Haiti</strong>an migrants at the U.S./Mexico border.<br />

from the U.S..<br />

But on Sep. 23, 2016, as previously<br />

noted, the Obama/Biden administration<br />

began deporting 270 people a<br />

week. She believes the increase was for<br />

“political reasons,” to deprive then Republican<br />

presidential candidate Donald<br />

Trump of another immigration talkingpoint<br />

against Democratic candidate Hillary<br />

Clinton. Trump infamously branded<br />

Central Americans and Mexicans as<br />

“bad hombres” and rapists and in 2017<br />

reportedly told aides that <strong>Haiti</strong>ans<br />

“all have AIDS.” Obama officials had<br />

hoped the uptick in deportations would<br />

stop the flow of migrants north, but it<br />

didn’t. In spite of the obstacles, more<br />

<strong>Haiti</strong>an and African migrants continued<br />

to make the journey, regardless of the<br />

odds.<br />

In addition to those arriving at<br />

the U.S./Mexico border, there are others<br />

who were detained and deported<br />

after living in the U.S. for many years.<br />

Among this group is Paul Pierrilus, 40,<br />

a long-time Spring Valley, NY resident<br />

who was born in St. Martin to <strong>Haiti</strong>an<br />

parents. He is not a <strong>Haiti</strong>an citizen and<br />

had never been to <strong>Haiti</strong>, having come<br />

to the U.S. at age five. He’d been making<br />

routine check-ins with ICE since<br />

2006. On his Jan. 11 check-in, he was<br />

detained, then deported on Feb. 2.<br />

Trump is not alone in creating today’s<br />

crisis surrounding the deportation<br />

of <strong>Haiti</strong>ans. Former Secretary of State<br />

Hillary Clinton contributed to <strong>Haiti</strong>’s<br />

current political instability and economic<br />

woe by facilitating President Michel<br />

Martelly’s election following the 20<strong>10</strong><br />

earthquake. Washington also abetted<br />

the controversial election of Martelly’s<br />

protégé, Jovenel Moïse, in 2016.<br />

Since July 2018, the <strong>Haiti</strong>an<br />

people have been trying to rid themselves<br />

of Jovenel Moïse, whom they see<br />

as Washington’s puppet. Last week,<br />

the Biden administration adopted the<br />

Trump administration’s policy of full<br />

support for Moïse, even endorsing his<br />

refusal to step down on Feb. 7, <strong>2021</strong> as<br />

the <strong>Haiti</strong>an Constitution dictates. The<br />

U.S. thus creates more political turmoil,<br />

economic collapse, and human migration.<br />

<strong>Haiti</strong> is today still caught in a<br />

vicious cycle which has repeated itself<br />

since the first U.S. military invasion of<br />

the country in 1915: Washington destabilizes<br />

the country politically and<br />

economically, installs and props up<br />

corrupt repressive puppets, then mass<br />

A <strong>Haiti</strong>an Women for <strong>Haiti</strong>an Refugees demonstration at Pennsylvania’s<br />

Berks County Family Detention Center, one of three federal detention<br />

centers for immigrant families.<br />

exodus ensues.<br />

“These <strong>Haiti</strong> expulsions of virtually<br />

anyone who crosses the border<br />

seem to be very intentional Biden-team<br />

policy, not rogue ICE behavior, with the<br />

purpose of sending a deterrent message<br />

to <strong>Haiti</strong>ans in Mexico – ‘if you cross<br />

the border, you will be put on an airplane<br />

to <strong>Haiti</strong>" – in the period of weeks<br />

or months while the Biden team crafts<br />

new protocols for dealing with the<br />

border,” said Steve Forester, the Immigration<br />

Policy Coordinator for the Institute<br />

for Justice and Democracy in <strong>Haiti</strong><br />

(IJDH). “Expelling an estimated 1,800<br />

<strong>Haiti</strong>ans to <strong>Haiti</strong> – including hundreds<br />

of infants and children – during Black<br />

History Month and an extreme political<br />

crisis in <strong>Haiti</strong> remains inhumane<br />

and completely inappropriate. This<br />

should not be happening from an administration<br />

pledged to racial equity in<br />

every agency decision and permitting<br />

migrants access to asylum protections.”<br />

“We at <strong>Haiti</strong>an Women<br />

for <strong>Haiti</strong>an Refugees are outraged by<br />

the discriminatory deportations that<br />

continue to be carried out by ICE in<br />

the midst of this global coronavirus/<br />

COVID-19 pandemic and while there<br />

is serious political crisis in <strong>Haiti</strong>, and a<br />

surge in kidnapping terrorism by government-backed<br />

gangs,” the HWHR<br />

said in a Feb. 9 statement. “In the<br />

same week that President Biden signed<br />

an executive order to launch a task<br />

force to reunite families separated by<br />

the Trump administration, this administration<br />

is deporting <strong>Haiti</strong>ans, including<br />

children and infants, in record<br />

numbers. This is a cruel contradiction<br />

that will further separate many families.<br />

It is simply careless and inhumane<br />

suite à la page(16)<br />

Vol 14 # 32 • Du <strong>10</strong> au 16 Février <strong>2021</strong><br />

<strong>Haiti</strong> Liberté/<strong>Haiti</strong>an Times<br />

9


DERRIÈRE LE COUP D'ÉTAT DU<br />

MYANMAR : SUIVEZ L’ARGENT !<br />

Le chef militaire du Myanmar, le général Min Aung Hlaing, dispose de vastes<br />

ressources économiques. Photo : Sefa Karacan / Agence Anadolu via l'AFP<br />

Par Richard S. Ehrlich<br />

Le général Min Aung Hlaing avait de<br />

grosses motivations économiques et<br />

financières pour organiser son putsch<br />

mettant la démocratie entre parenthèses<br />

BANGKOK - En s'emparant du pouvoir<br />

absolu, le général Min Aung Hlaing,<br />

leader du coup d'Etat au Myanmar, a<br />

protégé ses intérêts financiers et ceux<br />

de sa famille, ainsi que la domination<br />

économique de l'armée, qui échappe à<br />

tout contrôle.<br />

Min Aung Hlaing a passé une<br />

grande partie de sa carrière militaire en<br />

tant qu'officier discret, peu enclin à la<br />

publicité, régulièrement promu à des<br />

postes élevés avant de s'emparer du pouvoir<br />

absolu à l'aube du 1er février, cinq<br />

mois avant sa retraite obligatoire à 65<br />

ans le 3 juillet.<br />

Entre autres objectifs, le commandant<br />

en chef de l'armée espère apparemment<br />

s’être protégé, ainsi que sa<br />

famille et ses collègues militaires, contre<br />

d'éventuelles enquêtes sur leurs vastes<br />

et lucratives transactions financières et<br />

leurs avoirs économiques, selon certaines<br />

sources. « Ses intérêts financiers doivent<br />

être considérés comme un motif pour<br />

son coup d'État », a déclaré le groupe de<br />

militants de la campagne Justice pour le<br />

Myanmar dans un communiqué.<br />

« Le général Min Aung Hlaing<br />

a l'autorité suprême sur les deux conglomérats<br />

militaires du Myanmar -<br />

Myanmar Economic Corporation (MEC)<br />

et Myanmar Economic Holdings Limited<br />

(MEHL) », a noté le groupe.<br />

MEC et MEHL seraient investis<br />

dans l'activité portuaire commerciale du<br />

Myanmar, les dépôts de conteneurs, l'extraction<br />

de jade et de rubis, l'immobilier, la<br />

construction et d'autres secteurs lucratifs.<br />

Le fils de Min Aung Hlaing, Aung<br />

Pyae Sone, exploite une « entreprise de<br />

fournitures médicales, A&M Mahar, qui<br />

vend des autorisations de la Food and<br />

Drug Administration et négocie les importations,<br />

ainsi que le commerce et la<br />

commercialisation de produits pharmaceutiques<br />

et de technologie médicale »,<br />

poursuit le communiqué. « Aung Pyae<br />

Sone possède également Azura Beach<br />

Resort, qui se présente comme la ‘plus<br />

grande station balnéaire de Chaung<br />

Tha’ », une zone balnéaire de la région<br />

d'Ayeyarwady populaire auprès des élites<br />

de Yangon.<br />

Sky One Construction a reçu l'autorisation,<br />

il y a quelques années, de «<br />

construire une station sur un terrain de<br />

9 hectares loué au gouvernement... Sky<br />

One Construction est la propriété d'Aung<br />

Pyae Sone », ajoute le communiqué. « La<br />

femme d'Aung Pyae Sone, Myo Yadanar<br />

Htaik, est également dans les affaires,<br />

notamment en tant que directrice de la<br />

Nyein Chan Pyae Sone Manufacturing<br />

Un manifestant tient une banderole à l'effigie du chef militaire du Myanmar,<br />

le général Min Aung Hlaing, et d'un dinosaure, lors d’une manifestation<br />

condamnant le coup d'État militaire devant l'ambassade du Myanmar à<br />

Bangkok, le 4 février <strong>2021</strong>. Photo : AFP/Lillian Suwanrumpha<br />

& Trading Company avec son mari. « La<br />

fille de Min Aung Hlaing, Khin Thiri Thet<br />

Mon, possède Seventh Sense, une entreprise<br />

de production médiatique qui réalise<br />

des films à gros budget et a des contrats<br />

d'exclusivité avec Nay Toe et Wut Hmone<br />

Shwe Yi », toujours selon le communiqué.<br />

La liste des avoirs de la famille<br />

est longue et large. Un rapport des Nations<br />

unies de 2019 indique que MEC<br />

et MEHL « contribuent à soutenir la capacité<br />

financière de la Tatmadaw [Forces<br />

armées] ».<br />

Ce rapport indique que ces conglomérats<br />

militaires présentent un « risque<br />

élevé d’être épinglés pour contribuer<br />

ou être liés à des violations des droits<br />

humains et du droit humanitaire international<br />

». Le chef du coup d’État bénéficie<br />

du soutien de ses collègues officiers, dont<br />

ceux qui ont bénéficié des diverses activités<br />

commerciales de l'armée.<br />

On rapporte qu’il a également<br />

fait plaisir à la base de l’armée avec les<br />

récents achats d'armes et d'équipements<br />

coûteux en provenance de Chine, de<br />

Russie, d'Israël et d'autres pays, des contrats<br />

qui ont traditionnellement permis<br />

aux généraux de haut rang de toucher<br />

de juteuses commissions sur des factures<br />

gonflées.<br />

Transparency International, l'organisme<br />

de surveillance de la corruption,<br />

a régulièrement classé le Myanmar parmi<br />

les pays les plus délinquants au monde,<br />

selon son indice de perception de la corruption.<br />

Mais c'est le contrôle étroit dont<br />

Min Aung Hlaing, sa famille et ses camarades<br />

militaires bénéficient qui rend leurs<br />

activités financières particulièrement<br />

problématiques à mesurer sans examen<br />

public ni comptabilité sur leurs profits et<br />

leurs transferts de propriété.<br />

Si Min Aung Hlaing avait pris sa<br />

retraite au lieu de lancer son coup d'État<br />

du 1er février, il aurait été potentiellement<br />

vulnérable aux enquêtes financières<br />

menées par le nouveau gouvernement<br />

d'Aung San Suu Kyi, dirigé par la Ligue<br />

nationale pour la démocratie (LND), qui a<br />

remporté une victoire écrasante contre le<br />

parti servant de cache-sexe à l’armée lors<br />

des élections de novembre dernier. « Lorsque<br />

Suu Kyi a de nouveau remporté une<br />

élection avec brio, [cela] a créé le risque<br />

d’une véritable démocratisation - même<br />

si elle est de nature libérale - qui pourrait<br />

miner la position de l'armée pendant<br />

longtemps », a écrit Avinash Paliwal, un<br />

auteur qui enseigne à l'École des études<br />

orientales et africaines de l'Université de<br />

Londres.<br />

Ce que l'on comprend encore<br />

moins, c'est comment Min Aung Hlaing<br />

et les militaires ont perçu les relations<br />

commerciales croissantes de Suu Kyi et<br />

de la LND avec la Chine, qui a de vastes<br />

intérêts dans le développement des infrastructures<br />

au Myanmar dans le cadre de<br />

son initiative « Belt and Road ».<br />

On ne sait pas très bien quelle part<br />

de ces contrats à gros budget, concernant<br />

des routes, des chemins de fer et des<br />

ports, était guidée et contrôlée par la LND<br />

et si les militaires partageaient les richesses<br />

contractuelles correspondantes.<br />

La pression internationale contre<br />

Min Aung Hlaing s'est accrue depuis la<br />

répression brutale de l'armée contre la<br />

minorité Rohingya et on s'attendait à ce<br />

qu'elle la cible plus intensément dans les<br />

mois à venir.<br />

Suu Kyi, lauréate du prix Nobel<br />

de la paix, est immensément populaire<br />

au Myanmar malgré le fait qu'elle ait été<br />

déshonorée et dépouillée de plusieurs<br />

de ses prix internationaux pour son<br />

rôle passé d'icône pro-démocratique ces<br />

dernières années, en raison de sa réaction<br />

à la crise rohingya.<br />

Les enquêteurs de l'ONU ont déclaré<br />

que l'armée devrait être poursuivie<br />

pour « génocide » lorsqu'elle a massacré,<br />

violé et expulsé les Rohingyas de l'ouest<br />

du Myanmar en 2016-2017. Plus de 730<br />

000 Rohingyas ont fui vers le Bangladesh<br />

voisin, à majorité musulmane, où<br />

ils continuent de languir dans des camps<br />

de réfugiés misérables.<br />

Suu Kyi et l'armée ont nié les accusations<br />

de génocide et ont déclaré que les<br />

forces de sécurité du Myanmar avaient<br />

lancé des attaques d'autodéfense contre<br />

des « terroristes ». En 2019, les USA ont<br />

imposé des sanctions contre Min Aung<br />

Hlaing et trois autres chefs militaires pour<br />

leur rôle dans les abus contre les Rohingyas.<br />

Ces sanctions ont été prises dans<br />

le cadre du Global Magnitsky Human<br />

Rights Accountability Act et ont gelé tous<br />

les avoirs détenus par Min Aung Hlaing<br />

et trois autres officiers aux USA. Les relations<br />

commerciales usaméricaines avec<br />

eux ont été déclarées illégales par ces<br />

sanctions.<br />

Le président US Joe Biden a immédiatement<br />

condamné le coup d'État<br />

et a menacé de nouvelles sanctions si<br />

celui-ci n'était pas annulé. Mais aucune<br />

nouvelle mesure punitive usaméricaine,<br />

quelle qu’elle soit, ne devrait pas éjecter<br />

Min Aung Hlaing et l'armée du pouvoir.<br />

Les militaires ont gouverné le pays<br />

pendant des décennies, en commençant<br />

par un coup d'État en 1962, puis en s'appuyant<br />

sur un putsch en 1988, avant de<br />

permettre une transition quasi-démocratique<br />

qui a vu Suu Kyi et la LND remporter<br />

les élections en 2015 et 2020.<br />

L'armée a néanmoins conservé<br />

son rôle politique grâce à des députés<br />

nommés par les militaires et ayant un<br />

droit de veto au Parlement et le contrôle<br />

des puissants ministères de l'Intérieur, de<br />

la Défense et des Affaires frontalières.<br />

Les régimes militaires précédents<br />

ont fait chuter l'économie, qui était l'une<br />

des plus prospères de la région, jusqu'à<br />

son inégalité grotesque actuelle, aggravée<br />

par des décennies de sanctions internationales.<br />

Il reste à voir comment réagiront<br />

les investisseurs étrangers qui sont entrés<br />

dans le pays sous le gouvernement élu<br />

de Suu Kyi. Nombre d'entre eux ont déjà<br />

vu leur image ternie pour avoir continué<br />

à s'impliquer dans le pays après les atrocités<br />

commises contre les Rohingyas.<br />

Les investisseurs étrangers pourraient,<br />

s'ils le souhaitent, faire tomber<br />

certains des piliers économiques et financiers<br />

dont Min Aung Hlaing et ses<br />

collègues auront besoin pour maintenir<br />

l'économie à flot pendant leur régime<br />

d'urgence, qu'ils ont promis de lever au<br />

bout d'un an.<br />

La pression des groupes de défense<br />

des droits se fait déjà sentir sur les entreprises<br />

étrangères opérant dans le pays.<br />

« Votre entreprise finance-t-elle les abus<br />

militaires au Myanmar ? » est le titre d’un<br />

rapport publié par Human Rights Watch<br />

(HRW), basé à New York, mercredi. HRW<br />

s'en est pris en particulier à la société japonaise<br />

Kirin Holdings, spécialisée dans<br />

la bière et les boissons, pour ses activités<br />

dans deux brasseries liées à l'armée.<br />

La société a annoncé vendredi<br />

qu'elle abandonnait son partenariat avec<br />

MEHL dans la brasserie du Myanmar<br />

et la brasserie Mandalay en réponse au<br />

coup d'État. « Les risques en matière de<br />

droits humains, de réputation et de droit<br />

qu’il y a à continuer à faire des affaires<br />

avec l'armée du Myanmar sont immenses<br />

», écrit Aruna Kashyap, avocat principal<br />

de HRW.<br />

L'armée « a été accusée de génocide<br />

et de crimes contre l'humanité contre<br />

les musulmans rohingyas, et de crimes<br />

de guerre contre d'autres minorités ethniques.<br />

Et maintenant, elle a renversé<br />

un gouvernement civil qui a remporté<br />

une réélection massive, avec plus de 80<br />

% des voix, en novembre 2020 », écrit<br />

Kashyap.<br />

En Thaïlande, l’entreprise Amata a<br />

temporairement interrompu ses travaux<br />

Des soldats du Myanmar défilent en formation lors d'un défilé pour marquer<br />

la 74ème journée des forces armées du pays à Naypyidaw, le 27 mars 2019.<br />

Photo : AFP/Thet Aung<br />

de développement de zones industrielles<br />

d'un milliard de dollars au Myanmar,<br />

craignant que de nouvelles sanctions ne<br />

rendent le projet tabou pour les investisseurs<br />

internationaux. « Nous et nos clients<br />

sommes préoccupés par un éventuel<br />

boycott commercial des pays occidentaux<br />

», a déclaré mardi le directeur du marketing<br />

d'Amata, Viboon Kromadit.<br />

Suzuki Motor, quant à elle, a arrêté<br />

ses deux usines de fabrication de<br />

voitures au Myanmar jusqu'à ce que la<br />

Aung San Suu Kyi, du Myanmar, et le chef militaire Min Aung Hlaing. Photo<br />

: AFP via EPA<br />

situation après le coup d'Etat se stabilise.<br />

Les intérêts commerciaux croissants de la<br />

Chine au Myanmar devraient être moins<br />

affectés, puisque Pékin a déjà avalisé de<br />

fait le coup d'État.<br />

Asiatimes 05 Février <strong>2021</strong><br />

Traduit par Fausto Giudice<br />

Tlaxcala 07 Février <strong>2021</strong><br />

Le fabricant japonais de bière Kirin a annoncé qu'il quittait son partenariat<br />

avec l’armée après le coup d'Etat<br />

<strong>10</strong> <strong>Haiti</strong> Liberté/<strong>Haiti</strong>an Times<br />

Vol 14 # 32 • Du <strong>10</strong> au 16 Février <strong>2021</strong>


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Vol 14 # 32 • Du <strong>10</strong> au 16 Février <strong>2021</strong><br />

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11


Perspectives<br />

Équateur : Yaku Perez, « l'éco-socialisme indigéniste »<br />

au service de la CIA<br />

Yaku Pérez Guartambel ira au<br />

second tour aux présidentielles<br />

équatoriennes face au jeune<br />

économiste de gauche, Andres<br />

Arauz<br />

Par Ben NORTON<br />

Le candidat équatorien à la présidence,<br />

Yaku Perez, a soutenu des<br />

coups d’État en Bolivie, au Brésil, au<br />

Venezuela et au Nicaragua. La campagne<br />

de son parti écologiste Pachakutik,<br />

soutenu par les États-Unis et<br />

supposé “de gauche”, est promue par<br />

des lobbyistes d’entreprise de droite.<br />

L<br />

’élection présidentielle du 7 février<br />

en Équateur s’est terminée sur une<br />

surprise : le décompte rapide publié par<br />

le Conseil national électoral du pays<br />

semblait montrer qu’un candidat peu<br />

connu nommé Yaku Pérez Guartambel<br />

occupait la deuxième place, remportant<br />

une courte victoire sur le candidat<br />

de droite Guillermo Lasso, un banquier<br />

ayant une grande influence dans le<br />

pays.<br />

La plupart des sondages avaient<br />

prédit une course présidentielle qui<br />

se résumait à deux candidats, qui ne<br />

pouvaient être plus différents : d’un<br />

côté, le banquier conservateur Lasso,<br />

qui avait le soutien des élites équatoriennes<br />

et des États-Unis, qui s’étaient<br />

déjà présentés, sans succès, à deux reprises<br />

à la présidence avant celle-ci ; de<br />

l’autre, un jeune économiste de gauche,<br />

Andres Arauz, qui suit les traces de<br />

l’ancien président socialiste Rafael Correa<br />

et qui veut revenir à sa Révolution<br />

citoyenne.<br />

Mais alors que les sondages le<br />

plaçaient régulièrement en troisième<br />

position, Yaku Pérez est resté dans la<br />

course jusqu’à la fin. Et, contrairement<br />

à Lasso, Pérez n’a jamais fait preuve de<br />

loyauté envers la droite ; il se présentait<br />

à ce qui avait été présenté comme une<br />

campagne progressiste et écologiste.<br />

Pérez, un leader indigène du parti<br />

Pachakutik, prétendant être la véritable<br />

option de gauche aux élections, critique<br />

Arrauz et le mouvement correiste<br />

qu’il représente comme n’étant pas<br />

assez pur. Mais la trajectoire politique<br />

de Pérez suggère qu’il est un cheval de<br />

Troie pour les ennemis les plus implacables<br />

de la gauche.<br />

Perez a attaqué avec virulence<br />

d’autres mouvements d’Amérique<br />

latine, il a soutenu les coups d’État<br />

américains [ou tentatives, NdT] contre<br />

la Bolivie, le Brésil, le Venezuela et le<br />

Nicaragua, tout en accusant ces gouvernements<br />

d’être “racistes”.<br />

Sa vision politique fusionne les<br />

critiques anarchistes d’ultra-gauche des<br />

gouvernements de gauche existants<br />

avec un programme politique objectivement<br />

de droite. Et son opposition au<br />

pouvoir de l’État est profondément opportuniste.<br />

Si M. Perez est très critique<br />

à l’égard de la Chine, il a également<br />

déclaré qu’il “n’y réfléchira pas à deux<br />

fois” avant de signer un accord commercial<br />

avec les États-Unis.<br />

L’idéologie apparemment progressiste<br />

de Perez est pleine de contradictions.<br />

Alors qu’Arauz, le candidat<br />

correiste, a proposé de donner des<br />

chèques de 1 000 dollars à un million<br />

de familles ouvrières, Perez a attaqué ce<br />

plan au motif que les citoyens pauvres<br />

dépenseraient tout l’argent en bière le<br />

même jour. Pachaktik, le parti de Perez,<br />

s’identifie comme “écosocialiste” et<br />

prétend représenter les communautés<br />

indigènes d’Equateur. Mais comme le<br />

candidat qui la dirige, elle emploie une<br />

rhétorique de gauche qui est pleine<br />

d’objectifs régressifs.<br />

Pachakutik est étroitement lié<br />

aux ONG financées par Washington<br />

et les États membres de l’Union européenne<br />

(UE). Les dirigeants du parti<br />

ont été formés par le National Democratic<br />

Institute (NDI), une filiale de la<br />

CIA opérant sous les auspices du NED.<br />

Pachakutik est le bras politique du<br />

groupe indigène CONAIE, qui avaient<br />

participé aux protestations contre l’ancien<br />

président Correa, formant une alliance<br />

non déclarée avec l’aile droite oligarchique<br />

du pays dans une tentative<br />

de déstabiliser et de renverser le président<br />

socialiste. En fait, Pachakutik et la<br />

CONAIE ont joué un rôle majeur dans la<br />

tentative de coup d’État de 20<strong>10</strong> (avec<br />

Pachakutik au centre, est étroitement lié aux ONG financées par<br />

Washington et les États membres de l'Union européenne (UE).Ici avec les<br />

ambassadeurs de la France et de l’Allemagne.<br />

le soutien des États-Unis), qui a failli<br />

entraîner la destitution violente et antidémocratique<br />

de Correa.<br />

Le principal candidat de la droite<br />

aux élections de <strong>2021</strong>, le riche banquier<br />

Lasso, ne s’est pas senti menacé par<br />

la rhétorique “écosocialiste” de Peŕez<br />

et Pachakutik. Il semble bien conscient<br />

que le label n’est qu’un stratagème de<br />

marketing. Lasso a déclaré publiquement<br />

que si Pérez parvenait d’une<br />

manière ou d’une autre à se qualifier<br />

pour le second tour, il le soutiendrait<br />

volontiers pour vaincre les correistes.<br />

Le soutien du banquier n’a surpris<br />

personne quand on sait qu’en<br />

2017, avant de changer son nom de<br />

Carlos à Yaku, Perez lui-même a soutenu<br />

la candidature de Lasso. Les liens<br />

de Pachakutik avec Washington sont<br />

très étendus. L’un de ses anciens membres<br />

les plus éminents est Fernando<br />

Villavicencio, un journaliste qui a soutenu<br />

une campagne de désinformation<br />

contre le journaliste Julian Assange,<br />

diffusant des accusations discréditées<br />

mais profondément préjudiciables sur le<br />

rédacteur en chef de WikiLeaks par le<br />

biais du journal britannique The Guardian.<br />

L’activisme anti-Correa de Villavicencio<br />

semble également avoir été<br />

financé par le NED.<br />

Villavicencio a été conseiller de<br />

Cléver Jiménez, l’adjoint de Pachakutik<br />

à l’Assemblée nationale, qui a aidé<br />

à diriger la tentative de coup d’État de<br />

20<strong>10</strong>.<br />

Yakú Pérez a organisé des manifestations<br />

de soutien à Villavicencio et<br />

Jiménez lorsque Correa les a accusés<br />

de diffamation pour avoir répandu de<br />

fausses nouvelles à son sujet. Les tactiques<br />

de Pérez et de Pachakutk sont le<br />

reflet d’autres tactiques en Amérique<br />

du Sud qui ont exploité les forces,<br />

théoriquement de gauche, pour faire<br />

avancer les objectifs de droite.<br />

Au cours du processus qui a<br />

conduit au coup d’État contre le gouvernement<br />

démocratiquement élu de la<br />

Bolivie en 2019, des ONG prétendant<br />

soutenir les causes environnementales<br />

se sont engagées dans une opération<br />

de désinformation visant à diaboliser<br />

le président de l’époque, Evo Morales,<br />

premier président indigène de l’histoire<br />

de la Bolivie, lui-même puissant promoteur<br />

de la protection de l’environnement.<br />

Les militants du changement de<br />

régime issus d’organisations financées<br />

par les gouvernements américain et européen<br />

ont accusé l’administration Morales<br />

d’avoir déclenché des incendies<br />

dans la forêt amazonienne, principalement<br />

concentrés au Brésil, où Jair Bolsonaro,<br />

le président d’extrême droite,<br />

s’est fait fièrement appeler “Capitaine<br />

Tronçonneuse”.<br />

Yaku Perez et Pachakutik jouent<br />

un rôle similaire en Équateur, en attaquant<br />

les forces populaires de gauche<br />

par la gauche elle-même, ouvrant ainsi<br />

un espace pour la droite d’avancer. Les<br />

partisans du mouvement socialiste de<br />

Correa ont accusé Pérez et Pachakutik<br />

de diviser le vote pour empêcher une<br />

victoire de ce camp le 7 février.<br />

Comme en Bolivie, où des<br />

groupes environnementaux comme<br />

Extinction Rebellion ont collaboré en<br />

soutenant le coup d’État de 2019 sur<br />

la base de préoccupations écologiques,<br />

les anarchistes autoproclamés de l’organisation<br />

soi-disant progressiste font<br />

l’éloge de Perez.<br />

Extinction Rebellion a été rejointe<br />

dans les louanges de la pseudo-figure<br />

marginale de gauche par des<br />

groupes de pression d’entreprises comme<br />

l’American Society and Council of<br />

the Americas (AS/COA), financés par<br />

des entreprises de combustibles fossiles<br />

qui détruisent la planète, des fabricants<br />

d’armes et des banques qui ont intérêt<br />

à empêcher le retour au pouvoir des<br />

correistes.<br />

Le soutien “de gauche” aux coups<br />

d’État de droite en Amérique latine<br />

Yaku Pérez Guartambel dit qu’il veut<br />

que les Équatoriens utilisent moins de<br />

voitures et plantent plus d’arbres. Il a<br />

proposé de mettre fin à l’exploitation<br />

minière dans le pays et de restreindre<br />

l’extraction du pétrole. Pérez critique le<br />

mouvement correiste pour sa dépendance<br />

à l’égard de l’extraction. Avec des<br />

photos de campagne qui le montrent<br />

souvent arrivant aux rassemblements à<br />

vélo, l’image de Perez semble faite sur<br />

mesure pour plaire aux sensibilités des<br />

militants écologistes occidentaux.<br />

L’Équateur est un pays anciennement<br />

colonisé et en voie de développement,<br />

et donc relativement pauvre<br />

par rapport aux nations impérialistes<br />

du Nord global. Mais elle a un avantage<br />

: de grandes réserves de pétrole<br />

et de minéraux. Ces ressources ont<br />

été la clé des programmes politiques<br />

et économiques de Correa et de ses<br />

disciples, qui les ont utilisées pour dynamiser<br />

le développement du pays,<br />

financer des programmes sociaux et<br />

investir des milliards de dollars dans<br />

l’accès universel aux soins de santé, à<br />

une éducation de qualité et à des infrastructures<br />

de pointe.<br />

Pourtant, l’apparence soi-disant<br />

progressiste du programme politique<br />

de Perez se termine avec ses politiques<br />

environnementales. En matière de politique<br />

internationale, il s’est révélé être<br />

profondément de droite. Et alors que M.<br />

Perez utilise son héritage indigène pour<br />

prétendre représenter les communautés<br />

indigènes de l’Équateur, beaucoup de<br />

leurs membres sont en fait catégoriquement<br />

contre lui et son parti. L’indignation<br />

des indigènes contre M. Pérez en<br />

particulier s’est accrue lorsqu’il a soutenu<br />

le coup d’État en Bolivie en novembre<br />

2019.<br />

En octobre 2020, la majorité<br />

indigène du parti du Mouvement vers<br />

le socialisme (MAS) d’Evo Morales a<br />

remporté les élections. Plusieurs leaders<br />

indigènes équatoriens ont été invités à<br />

l’inauguration du président Luis Arce,<br />

mais Perez n’était pas l’un d’entre eux.<br />

Lorsqu’on lui a demandé pourquoi, il<br />

a été clairement indiqué que M. Pérez<br />

n’avait pas été invité parce qu’il avait<br />

soutenu le coup d’État.<br />

Avant même l’opération violente<br />

de changement de régime, Pérez critiquait<br />

sévèrement Morales, l’accusant,<br />

ainsi que Correa, d’”autoritarisme, de<br />

machisme, d’extractivisme et de populisme”.<br />

Pérez a catégoriquement refusé<br />

de reconnaître la légitimité du gouvernement<br />

d’Evo.<br />

En 2017, Perez avait attaqué<br />

Evo en tweetant une fois de plus : “Encyclopédique<br />

son ignorance Evo (sic)<br />

est biologiquement indigène, mais sur<br />

le blanc identitaire il s’est blanchi, il est<br />

colonisé, il ne se sent pas ou ne comprend<br />

pas la cosmovision indienne”.<br />

Après avoir soutenu le coup<br />

d’Etat, Perez est resté silencieux sur<br />

la Bolivie, ne disant pas un mot sur<br />

la junte, dirigée par des extrémistes<br />

chrétiens racistes qui ont massacré des<br />

manifestants indigènes.<br />

Mais le coup d’État en Bolivie<br />

n’est pas la seule campagne de changement<br />

de régime en Amérique latine<br />

assistée par les États-Unis que Yaku a<br />

soutenue. En novembre 2016, M. Perez<br />

a fait l’éloge du coup d’État en douceur<br />

qui a chassé le gouvernement du<br />

Parti des travailleurs du Brésil du pouvoir,<br />

tout en se rangeant du côté d’une<br />

campagne de droite qui a attaqué la<br />

présidente progressiste de l’Argentine,<br />

Cristina Fernandez de Kirchner.<br />

M. Perez a également lancé des<br />

appels au renversement de Correa et<br />

du président socialiste du Venezuela,<br />

Nicolas Maduro. « La corruption a<br />

fait tomber le gouvernement de Dilma<br />

Rousseff et Cristina », a tweeté M. Perez<br />

avec approbation. “Maintenant, il<br />

ne reste plus qu’à faire tomber Correa<br />

Le candidat progressiste Andres Arauz, qui suit les traces de l'ancien<br />

président socialiste Rafael Correa<br />

et Maduro. Ce n’est qu’une question de<br />

temps.<br />

Un mois plus tard, en décembre<br />

2016, Perez a condamné les gouvernements<br />

de Correa et Maduro comme<br />

étant “coloniaux, ethnocidaires et racistes”.<br />

Dans la même veine, M. Pérez a<br />

soutenu la tentative de coup d’État brutal<br />

au Nicaragua en 2018, également<br />

soutenue par les États-Unis. Après que<br />

les extrémistes de droite, avec le soutien<br />

de Washington, ont passé des mois<br />

à assassiner, torturer et terroriser les<br />

partisans du Front sandiniste, Perez a<br />

réagi en rejetant sur le gouvernement<br />

élu la responsabilité de toute la violence<br />

au Nicaragua. « Qui pourrait penser<br />

que les sandinistes qui luttaient contre<br />

la dictature tirent maintenant sur leur<br />

peuple », écrivait-il en octobre 2018.<br />

Liens amicaux avec le<br />

gouvernement des États-Unis<br />

Alors que Yaku Perez Guartambel n’a<br />

aucun problème à diaboliser les gouvernements<br />

révolutionnaires de gauche<br />

en Amérique latine en les qualifiant de<br />

“coloniaux, ethnocidaires et racistes”, il<br />

reste curieusement silencieux sur les violations<br />

massives des droits de l’homme<br />

des gouvernements étatsuniens.<br />

En effet, M. Perez a entretenu des<br />

liens d’amitié avec Washington, tout en<br />

faisant progresser l’agenda de ce dernier<br />

dans son pays. Avant de se présenter<br />

à la présidence, M. Perez était préfet<br />

(gouverneur) de la province d’Azuay,<br />

dont la capitale, Cuenca, est devenue<br />

un centre important pour les expatriés<br />

américains.<br />

Il y a des communautés entières<br />

de Nord-Américains à Cuenca, où ils<br />

ne parlent que l’anglais et paient tout<br />

en dollars (qui est la monnaie officielle<br />

de l’Équateur depuis la dollarisation en<br />

2000, suite à une crise économique<br />

supervisée par l’ancien ministre de<br />

l’économie Guillermo Lasso, aujourd’hui<br />

principal candidat de droite aux<br />

suite à la page(16)<br />

12 <strong>Haiti</strong> Liberté/<strong>Haiti</strong>an Times<br />

Vol 14 # 32 • Du <strong>10</strong> au 16 Février <strong>2021</strong>


Notre Mémoire se Souvient!<br />

La mémoire au service des luttes : Cacique Hatuey<br />

Par FUIQP et Alain Saint-Victor<br />

Il y a 509 ans, le 2 février 1512, le<br />

chef taïno Hatuey résistant à la conquête<br />

espagnole est sauvagement exécuté<br />

par les envahisseurs.<br />

Né à Hispaniola, dans la région<br />

de Guahaba (près de la ville actuelle<br />

de Limbé, Haïti), Hatuey fait partie des<br />

chefs les plus respectés et influents de<br />

l’île. Il maintenait l’harmonie sociale<br />

au sein de son groupe et résistait à<br />

toutes tentatives d’invasion, notamment<br />

contre celles des Caribes qui<br />

n’ont jamais pu le vaincre.<br />

Lors de l’invasion espagnole<br />

et la mise en esclavage des Amérindiens<br />

dans les mines d’or, Hatuey<br />

organise et dirige une rébellion contre<br />

les troupes de Nicolas de Ovendo,<br />

proclamé gouverneur de l’île par les<br />

autorités espagnols. Après une résistance<br />

héroïque qui met en déroute les<br />

envahisseurs, ces derniers reviennent<br />

avec plus de forces et d’armes et prennent<br />

possession de Guahaba. Hatuey<br />

se réfugie dans la forêt avec ses guerriers.<br />

Plus tard, en canots, avec 400<br />

Amérindiens, il est contraint de fuir et<br />

arrive à Maisi, à l’extrême extrémité<br />

sud de Cuba.<br />

Là-bas, malgré les difficultés,<br />

Hatuey réussit à convaincre les habitants<br />

de Maisi de se préparer à la<br />

lutte. Il savait que les envahisseurs<br />

espagnols ne reculaient devant rien<br />

pour s’accaparer des “petites pierres<br />

dorées”, déjà considérées, par lui, comme<br />

une malédiction pour son peuple.<br />

En 1511, Diego Velasquez<br />

arrive à Cuba avec une force expéditionnaire<br />

composée de 300 soldats. Il<br />

y fonda la ville de Baracoa, située dans<br />

la même région que Maisi.<br />

Hatuey et ses hommes ne tardèrent<br />

pas à attaquer les envahisseurs.<br />

Voici comment l’historien cubain Oscar<br />

F. Carbonell décrit ce moment tragique<br />

dans l’histoire de l’île : « Hatuey ordonna<br />

de jeter tout l’or dans la rivière,<br />

pensant avec une certaine innocence,<br />

que l’absence de ce métal (...)<br />

apaiserait l’ambition et la méchanceté<br />

des Espagnols. Les femmes et les<br />

enfants sont amenés dans la forêt.<br />

Avec leurs arcs, leurs flèches et leurs<br />

lances, les hommes du brave cacique<br />

se sont préparés au combat (...) qui<br />

s’est produit peu de temps après le<br />

débarquement (des Espagnols). Mais<br />

rapidement les arquebuses se sont<br />

imposés aux armes primitives des rebelles.<br />

»<br />

Hatuey perdit plusieurs guerriers<br />

tandis que quelques Espagnols furent<br />

légèrement blessés.<br />

Devant la supériorité des armes<br />

des envahisseurs, Hatuey change de<br />

stratégie. Il opte pour la guérilla qui<br />

semble porter fruit: elle consiste à attaquer<br />

par petits groupes et monter<br />

des embuscades. Les Espagnols sont<br />

contraints d’arrêter leur avance, leurs<br />

attaques contre des groupes de rebelles<br />

dispersés s’avérant inefficaces.<br />

Un Amérindien capturé et torturé<br />

fournit des informations qui permettent<br />

la capture de Hatuey.<br />

Emmené devant Velasquez qui<br />

lui promit la vie sauve s’il dévoilait<br />

l’endroit où se trouvait l’or, Hatuey<br />

répondit qu’il préférait mourir que<br />

d’être l’esclave des Blancs. Il fut condamné<br />

à être brûlé vif sur un bûcher.<br />

Au moment de sa mort, le père<br />

Juan de Tesin, un franciscain qui<br />

faisait partie de l’expédition espagnole,<br />

lui propose le baptême pour<br />

soi-disant effacer ses péchés. Bartolomé<br />

de La Casas raconte le dialogue<br />

suivant suite à cette proposition :<br />

« Et les Espagnols, où vont-ils après<br />

la mort ? » demande Hatuey.<br />

« S’ils sont baptisés, évidemment,<br />

ils vont au paradis. »<br />

« Ah ! dit Hatuey, les Espagnols vont<br />

au paradis... Dans ce cas, je ne veux<br />

pas y aller. Ne me baptise pas. Je serai<br />

mieux en enfer qu’avec des êtres aussi<br />

cruels. »<br />

La résistance héroïque de Hatuey<br />

à la conquête espagnole marqua<br />

à jamais la mémoire populaire des<br />

peuples antillais. Hatuey est célébré<br />

chaque 2 février comme l’un des principaux<br />

résistants à la conquête coloniale.<br />

Aujourd’hui, bon nombre de<br />

pèlerins se rendent chaque année sur<br />

le lieu de son exécution près de la ville<br />

de Bayamo.<br />

Connaître les résistances d’hier<br />

aide à construire celles d’aujourd’hui.<br />

Repose en paix frère et camarade.<br />

Merci pour cette leçon de dignité<br />

et de résistance à l’oppression!<br />

Texte: FUIQP et Alain Saint-Victor<br />

Suite de la page (8)<br />

vachement efficace grâce à ses soutiens<br />

de l’extérieur et certains gangs armés qui<br />

prennent fait et cause pour lui.<br />

Dans ces conditions, il parait évident<br />

qu’il ne pouvait se passer quoique<br />

ce soit qui pût menacer sérieusement le<br />

Président Jovenel Moïse le 7 février <strong>2021</strong>.<br />

Bien sûr les manifestations organisées par<br />

l’ensemble de l’opposition dans la capitale<br />

ont drainé du monde. Bien sûr, les<br />

semaines précédant le 7 février, on sentait<br />

une certaine nervosité et effervescence<br />

politique à travers le pays : Gonaïves,<br />

Les Cayes, Miragoâne, Cap-Haïtien,<br />

Hinche, etc. Mais, honnêtement rien de<br />

bien méchant. Bien sûr Me André Michel,<br />

Porte-parole du « Secteur Démocratique et<br />

Populaire » avait annoncé qu’un Accord<br />

politique entre les différentes forces politiques<br />

de l’opposition et de la Société civile<br />

pour la gestion de la Transition avait été<br />

signé dans l’après-midi du samedi 30 janvier<br />

<strong>2021</strong>. La fameuse CNT (Commission<br />

Nationale de la Transition). Un Accord,<br />

rappelons-le, dont on a déjà fait écho dans<br />

l’une de nos Tribunes.<br />

Bien sûr le nouveau Président de<br />

ce qui reste des sénateurs (<strong>10</strong>), Joseph<br />

Lambert, s’est érigé en sauveur du dernier<br />

recours et a tenté en vain d’organiser<br />

son « Grand dialogue national » à Tara’s<br />

La Sapinière les 3 et 4 février <strong>2021</strong> pour<br />

finalement annoncer son annulation faute<br />

de participants. Bien sûr quelques journalistes<br />

étrangers curieux et avides d’événements<br />

sensationnels étaient arrivés dans<br />

la capitale. Ils ont assisté, incrédules, à<br />

l’échec d’une opposition qui, à aucun moment,<br />

n’avait pris conscience non pas de<br />

ses forces mais de ses faiblesses face à un<br />

régime qui était en 2019 à deux doigts de<br />

rendre son tablier. Mais, rapidement avait<br />

compris qu’en définitive, derrière tout ce<br />

tohu-bohu, il n’y avait pas vraiment une<br />

alternative crédible pour convaincre personne,<br />

surtout pas le Core Group et à travers<br />

lui la Communauté internationale et<br />

encore moins Washington.<br />

D’ailleurs, en pleine discussion<br />

sur le départ ou non de Jovenel Moïse, le<br />

Porte-parole du Département d’Etat américain<br />

(Affaires étrangères), Ned Price, a<br />

comme sonné la fin de la récréation en<br />

déclarant « Conformément à la position<br />

de l’Organisation des Etats Américains<br />

sur la nécessité de poursuivre le transfert<br />

démocratique du pouvoir exécutif, un<br />

nouveau Président élu devra succéder au<br />

Président Jovenel Moïse au terme de son<br />

mandat, le 7 février 2022 ». Ce soutien<br />

publiquement assumé par la nouvelle<br />

Administration américaine au processus<br />

électoral de Jovenel Moïse arrivait comme<br />

par hasard 24h avant la date que<br />

les oppositions au pouvoir considéraient<br />

comme étant le dernier jour de l’élu du<br />

PHTK au Palais national. Le lendemain de<br />

cette prise de position des officiels américains,<br />

six congressmen de Washington ont<br />

choisi eux d’attirer l’attention du nouveau<br />

Secrétaire d’Etat US, Anthony Blinken,<br />

sur les dérives anti-démocratiques de<br />

l’Administration haïtienne. Mais, on<br />

imagine qu’il était déjà trop tard pour ce<br />

Jour-J.<br />

Puisque à ce moment l’on avait<br />

retrouvé le Président de la République en<br />

plein cœur du Carnaval de Jacmel pendant<br />

que ses opposants étaient en train de<br />

s’épuiser dans une chaleur insupportable<br />

d’une salle d’hôtel de la capitale pour donner<br />

une conférence de presse juste pour<br />

annoncer qu’ils ont constaté que le pays<br />

n’avait plus de Président de la République.<br />

Quel contraste ! Quant à la population,<br />

face aux hésitations des leaders de l’opposition,<br />

elle préfère rester sur ses gardes et<br />

manifester suivant son humeur, peu convaincue<br />

que Jovenel Moïse devrait partir<br />

avant que l’opposition ne soit en ordre<br />

de marche. La Transition politique peut<br />

donc encore attendre. Combien de temps<br />

encore ? Un, deux, trois mois ? En vérité,<br />

seule l’opposition détient la réponse. Finalement,<br />

7 février <strong>2021</strong> n’était qu’un rêve<br />

pour l’opposition jamais une réalité encore<br />

moins une conviction.<br />

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Vol 14 # 32 • Du <strong>10</strong> au 16 Février <strong>2021</strong><br />

<strong>Haiti</strong> Liberté/<strong>Haiti</strong>an Times<br />

13


Perspectives<br />

Des progressistes<br />

dominicains manifestent pour<br />

soutenir le peuple haïtien<br />

Qui est ce maire chilien que beaucoup<br />

voudraient voir président ?<br />

Par Isabelle Vanbrabant<br />

Sit-in de solidarité des progressistes de la République dominicaine à la<br />

lutte du peuple haïtien<br />

Un grand nombre de progressistes<br />

de la République voisine issus du<br />

Parti Communiste du Travail, de l'Assemblée<br />

des Peuples des Caraïbes-RD,<br />

de la Confédération Nationale de l'Unité<br />

Syndicale, du Mouvement Patrie pour<br />

Tous et Tous, de l'Articulation Paysanne<br />

Nationale, Fenatrano, L'Action<br />

Afro-Dominicaine, le Bloque Popular<br />

Jesús Adón et l'Agenda Solidaridad-RD<br />

et du Frente Amplio ont participé le<br />

vendredi 5 février <strong>2021</strong>, devant l'Ambassade<br />

d'Haïti, située rue Juan Sánchez<br />

Ramírez, près de la zone universitaire,<br />

à <strong>10</strong> heures du matin, à un «<br />

sit-in de solidarité » à l’endroit de la<br />

lutte des masses populaires haïtiennes<br />

non seulement pour exiger le départ<br />

du président Jovenel Moise mais aussi<br />

pour un changement fondamental, un<br />

avenir meilleur pour le peuple haïtien.<br />

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Daniel Jadue est le maire de Recoleta,<br />

une commune de Santiago, la capitale<br />

du Chili. Il est populaire partout<br />

dans le pays et est parvenu à mettre<br />

en place des initiatives citoyennes impressionnantes.<br />

« Vous montrez aux<br />

gens qu’il est possible d’organiser un<br />

pays autrement. »<br />

Petit-fils de migrants palestiniens,<br />

Daniel Jadue était d’abord engagé<br />

dans le mouvement de solidarité<br />

avec la Palestine avant d’adhérer au<br />

Parti communiste chilien (PCCh). Aujourd’hui,<br />

il est l’un des candidats à la<br />

présidentielle de 2022 les plus populaires.<br />

Et c’est directement lié à la politique<br />

qu’il mène à Recoleta, opposée à<br />

l’idéologie de la constitution chilienne,<br />

qui est profondément néolibérale. Les<br />

citoyens chiliens n’ont plus de droits<br />

fondamentaux, tout doit être acheté,<br />

même les choses les plus élémentaires<br />

telles que l’eau, la santé, etc. À Recoleta,<br />

tout n’est pas une marchandise.<br />

Beaucoup de Chiliens considèrent Daniel Jadue, maire communiste, comme<br />

le candidat le plus populaire pour les élections présidentielles de 2022.<br />

Alors qu’il n’est pas candidat...<br />

Isabelle Vanbrabant : Quelles<br />

mesures avez-vous prises concrètement<br />

à Recoleta ?<br />

Daniel Jadue : Nous avons créé<br />

une pharmacie cie municipale communautaire,<br />

qui propose des médicaments<br />

jusqu’à 50 % moins chers que la concurrence<br />

privée. Entre temps, 144 communes<br />

ont adopté ce système. Nous<br />

avons également lancé un programme<br />

de production d’électricité à partir de<br />

panneaux solaires, afin de ne plus<br />

dépendre de fournisseurs privés. Il y a<br />

encore d’autres initiatives citoyennes :<br />

un opticien communal, une librairie, un<br />

magasin de disques, la location d’appartements,<br />

l’université pour tous, une<br />

structure de soins de santé communale.<br />

Tout cela fait partie du programme « La<br />

commune dans nos quartiers », qui est<br />

réalisé en collaboration avec les conseils<br />

de quartiers. Dans les « écoles pour<br />

tous », c’est la collectivité qui prend<br />

en charge les infrastructures. Ainsi,<br />

cela fait 8 ans que nous sortons de la<br />

logique du marché certains produits importants<br />

tels que les médicaments, les<br />

lunettes, les livres ou le logement.<br />

Isabelle Vanbrabant : Selon<br />

vous, d’où est parti le vaste mouvement<br />

social qui secoue le Chili depuis<br />

octobre 2019 ?<br />

Daniel Jadue : Tout a commencé<br />

par l’augmentation de 30 pesos<br />

du prix du ticket de métro à Santiago,<br />

en déconnexion totale avec la réalité<br />

des travailleurs chiliens. Beaucoup de<br />

gens passent des heures à se rendre au<br />

travail ou à l’école dans un réseau de<br />

métro parmi les plus chers du monde,<br />

proportionnellement au niveau de vie<br />

du pays. Le problème fondamental, ce<br />

ne sont pas ces 30 pesos, mais bien 30<br />

ans de politiques qui ne tiennent pas<br />

compte des problèmes des gens. Le<br />

coût de la vie augmente chaque année,<br />

mais pas les salaires.<br />

Ces vingt dernières années, le<br />

taux de chômage a augmenté de 3 %,<br />

passant de 6 à 9 %. Avec la pandémie,<br />

la situation s’aggrave et en juin, le<br />

taux de chômage explosait à 11 %....<br />

De plus en plus de Chiliens n’arrivent<br />

plus à joindre les deux bouts. De plus,<br />

le système politique est corrompu et la<br />

justice inexistante. Une personne issue<br />

d’une famille riche commet un vol ? On<br />

lui donne une petite leçon d’éthique.<br />

Par contre, une personne pauvre qui<br />

se fait attraper volant un téléphone risque<br />

trois ans de prison. La résistance<br />

est partie des actions de protestation<br />

des étudiants, pour culminer en octobre<br />

2019 avec des manifestations de<br />

grande ampleur dans tout le pays. Environ<br />

<strong>10</strong> % de la population chilienne<br />

(qui est de plus de 18 millions, NdlR)<br />

est descendue dans la rue.<br />

Isabelle Vanbrabant : Quel rôle<br />

joue la pandémie dans tout cela ?<br />

Daniel Jadue : Notre gouvernement<br />

a fait face à cette crise sanitaire<br />

comme le ferait un chef d’entreprise : en<br />

minimisant le danger, en faisant passer<br />

les intérêts économiques avant la santé<br />

et en n’aidant pas les familles dans le<br />

besoin. Les gens ont commencé à s’organiser.<br />

On a vu se mettre en place des<br />

cuisines populaires, des distributions<br />

de nourriture et des aides en porte à<br />

porte. Nous avons constaté une très<br />

grande participation des jeunes générations.<br />

C’est nouveau pour le Chili.<br />

Auparavant, les jeunes ne voyaient pas<br />

quel rôle ils auraient pu jouer dans ce<br />

changement. Mais aujourd’hui bien.<br />

Isabelle Vanbrabant : En octobre,<br />

à un référendum demandant<br />

au peuple chilien s’il estimait ou non<br />

14 <strong>Haiti</strong> Liberté/<strong>Haiti</strong>an Times<br />

Vol 14 # 32 • Du <strong>10</strong> au 16 Février <strong>2021</strong>


Ayiti : Installation d’une dictature et<br />

chasse aux progressistes!<br />

PAR CES MOTIFS<br />

Le tribunal après examen, le ministère public entendu, maintient le défaut<br />

octroyé contre la défenderesse à l'audience précitée, pour le profit déclare<br />

fondée la dite action .Admet en conséquence le divorce du sieur Abner LORVIUS,<br />

dʼavec son épouse, née Edeline DADE pour injures graves et publiques aux torts<br />

de lʼépouse. Prononce la dissolution des liens matrimoniaux existant entre les<br />

dits époux ; ordonne à l'officier de l'Etat civil de la commune de Carrefour à<br />

transcrire sur les registres à ce destinés le dispositif du présent jugement dont<br />

un extrait sera inséré dans l' un des quotidiens s'éditant à la capitale sous peine<br />

de dommages et intérêts envers les tiers s'il y échet . Commet l'huissier Johnny<br />

JEAN pour la signification de ce jugement ; compense les dépens.<br />

Ainsi jugé et prononcé par nous, Guy AUGUSTIN, juge en audience civile,<br />

ordinaire et publique du mercredi vingt- sept janvier deux mille vingt et un en<br />

présence de Me Paul WESLEY substitut du commissaire de ce ressort et avec<br />

l'assistance du sieur Junior Sauvens THELEMAQUE , Greffier du siège.<br />

Il est ordonné..........<br />

Me Kesny LEON<br />

PAR CES MOTIFS<br />

Le Tribunal, après examen sur les conclusions du Ministère public<br />

maintient le défaut octroyé contre Frantzcise MARQUIS, à l'audience<br />

précitée, pour le profit déclare fondée la dite action; Admet en<br />

conséquence le divorce de Trouillot COPHY d'avec Frantzcise MARQUIS,<br />

pour incompatibilité de caractères, prononce la dissolution des liens<br />

matrimoniaux ayant existé entre les dits époux, ordonne à l'officier de<br />

l'état civil de Liancourt Commune des Verrettes de transcrire sur les<br />

registres à ce destinés le dispositif du présent jugement dont un extrait<br />

sera inséré dans l'un des quotidiens s'éditant à la Capitale, sous peine de<br />

dommages intérêts envers les tiers, s'il y échet. Compense les dépens<br />

Ainsi jugé et prononcé par nous Me. Gabnel FRANÇOIS, juge en audience<br />

civile ordinaire et publique en date du treize Mars deux mille dix neuf en<br />

présence de Me Grand Pierre Estimé substitut du commissaire du gouvernement<br />

de ce ressort avec l'assistance du greffier Pascal Toussaint<br />

Il est ordonné. .....etc.. En foi de quoi. ....etc<br />

Le rassemblement des révolutionnaires<br />

Haïtien.ne.s (RARA), chapitre Montréal<br />

condamne le climat de répression sauvage et<br />

la chasse aux militant.e.s progressistes du régime<br />

PHTK et proteste contre les arrestations<br />

illégales et les sévices infligés aux victimes.<br />

RARA renouvelle son soutien et sa solidarité<br />

à la population et aux camarades en difficulté.<br />

En effet, ce 7 février <strong>2021</strong>, date où le mandat<br />

du gouvernement de Jovenel Moise prend fin<br />

d’après la constitution 1987 amendée et les lois<br />

électorales d’Ayiti, le régime en place a déployé<br />

sa machine répressive pour garder le pouvoir.<br />

Ce, avec l’appui des puissances occidentales<br />

dont le Canada.<br />

Dans cette folle lancée pour asseoir la dictature<br />

renaissante, brandissant les fantômes du<br />

duvaliérisme, plusieurs camarades et personnalités<br />

de la société Haïtienne ont été brutalement<br />

arrêté.e.s et de manière illégale (ravi.e.s<br />

de leur maison à 2 :00 AM). Des camarades du<br />

RARA ont été arrêtés et plusieurs autres ont été<br />

obligé.e.s de se mettre à couvert. RARA tient le<br />

pouvoir en place responsable de la vie de nos<br />

deux camarades arrêtés illégalement à Saint<br />

Marc et aux Cayes ainsi que les autres qui sont<br />

obligé.e.s de prendre le maquis.<br />

RARA alerte l’opinion internationale sur<br />

cette dérive totalitaire qui utilise les mêmes pratiques<br />

duvaliéristes et branle un passé révolu<br />

de chasse aux progressistes avec la création<br />

d’un service de renseignement qui ne manque<br />

pas de nous rappeler le fameux SD duvaliérien.<br />

Beaucoup de vies ont été sacrifiées pour nous<br />

sortir des affres de la dictature et nous n’allons<br />

pas baisser les bras et livrer notre jeunesse et<br />

une autre génération en pâture.<br />

RARA dénonce le soutien inconditionnel<br />

du gouvernement canadien au régime PHTK et<br />

sa complicité à l’installation d’une dictature en<br />

Ayiti qui réduit au silence toute voix dissidente,<br />

en particulier celle de la gauche. À titre illustratif,<br />

soulignons la fermeture de la Cour Suprême<br />

du pays (Cour de cassation) et la fermeture de<br />

l'école de la magistrature.<br />

RARA interpelle le peuple canadien et<br />

le peuple québécois en particulier, les organisations<br />

progressistes, de droits humains et de<br />

gauche afin de soutenir la lutte du peuple haïtien<br />

trop longtemps éprouvé et d’aider à déjouer<br />

ce plan macabre totalitaire en plein XXIe siècle.<br />

À bas la dictature en Ayiti!<br />

Vive la lutte des masses haïtiennes pour<br />

leur autodétermination!<br />

Pour authentification :<br />

Réginald Germain<br />

Montréal, le 8 février <strong>2021</strong><br />

nécessaire une refonte de la constitution, qui remonte à l’époque de la dictature de Pinochet, 78 % ont<br />

répondu « oui »...<br />

Daniel Jadue : Cette refonte de la constitution était l’une des revendications centrales du mouvement<br />

de résistance sociale. C’est la seule façon pour le pays de modifier radicalement sa législation<br />

néolibérale. C’est donc une victoire fantastique pour les mouvements sociaux. Il s’agit aussi d’un hommage<br />

à ceux qui se sont battus pour cela et qui ne sont plus là. Un hommage également aux centaines<br />

de Chiliens qui sont toujours en prison un an après le début des manifestations. Les jeunes d’aujourd’hui<br />

ont poursuivi le combat de 1988 (cette année-là, le dictateur Pinochet avait organisé un référendum<br />

pour tenter de prolonger de huit ans son mandat de « président ». La proposition avait été rejetée avec<br />

55,99 % des votes, marquant la fin du régime militaire, NdlR).<br />

PAR CES MOTIFS<br />

Le Tribunal après examen sur les conclusions du Ministère public, maintient<br />

le défaut octroyé contre Micarline ALBERT à l'audience précité; pour le<br />

profit, déclare fondée la dite action ; Admet en conséquence le divorce de<br />

Lionel JEAN d'avec Micarline ALBERT pour incompatibilité de caractère ;<br />

prononce en conséquence la dissolution des liens matrimoniaux ayant<br />

existé entre les dits époux Ordonne à l'officier de l'état civil de Port de Paix<br />

de transcrire sur les registres à ce destinés le dispositif du présent jugement<br />

dont un extrait sera inséré dans l'un des quotidiens à la Capitale ,sous<br />

peine de dommages et intérêts envers les tiers, s'il y échet. Compense les<br />

dépens<br />

Ainsi jugé et prononcé par nous Me Max Wilbert JOSE doyen juge en<br />

audience civile, ordinaire et publique en date du mercredi dix sept juin<br />

deux mille en présence de Kerly DUBREUS , Av, substitut du commissaire du<br />

gouvernement de ce ressort avec l'assistance du greffier Me Thony<br />

CHARLES<br />

Il est ordonné. .... etc.. En foi de quoi.... etc .....<br />

Theoric CETOUTE<br />

PAR CES MOTIFS<br />

Le Tribunal, après avoir délibéré au vœu de la loi, maintient<br />

le défaut octroyé à l'audience du 30 juillet 2019 contre la<br />

dame Mireille Fédé. Ordonne l'expulsion de la dame Mireille<br />

Fédé de la maison occupée à haut Damier un banlieue de la<br />

Commune de Cabaret. Accorde sur chef, l'exécution provisoire<br />

sans caution de la présente sentence et commet l'huissier<br />

Frisner Joseph François de ce siège pour la signification<br />

de la présente sentence.<br />

Donné de nous, Me Lanot, juge en audience ordinaire, civile<br />

et publique du mardi six Août deux mille dix neuf, à dix<br />

heures du matin avec l'assistance de monsieur Joseph<br />

Vivens Degene, greffier en siège<br />

Il est ordonné. ....etc...... En foi de quoi.... etc......<br />

Ayiti pèpèrize<br />

Eleksyon pèpè<br />

Enstitisyon pèpè<br />

Espwa pèpè<br />

Kandida pèpè<br />

Kochon pèpè<br />

Konsyans pèpè<br />

Lajan pèpè<br />

Jandam pèpè<br />

Lapolis pèpè<br />

Legliz pèpè<br />

Lekòl pèpè<br />

Leta pèpè<br />

Suite de la page (3)<br />

15 membres, soit 8 des partis, groupements et regroupements<br />

politiques de l’opposition et 7 autres<br />

de la Société civile et du Comité Suivi qui devrait<br />

avoir l’amabilité de le choisir, ainsi que le Premier<br />

ministre, un cabinet ministériel, sans oublier l’Organe<br />

de Contrôle de la Transition (OCT)?<br />

Alors où sont les 15 membres, dans quel<br />

monastère sont-ils logés ? Qui sont-ils ces 15<br />

membres ? Sont-ils déjà nommés ou non ? Pourquoi<br />

ils ne sont pas publics, de sorte que la population<br />

sache qui est les principaux responsables qui<br />

charpentent cette structure ? Leurs noms doivent<br />

être publiés de sorte que ces membres de la CNT<br />

ne puissent pas faire partie du gouvernement de<br />

transition, comme l’avait précisé le document.<br />

Isabelle Vanbrabant : Qui sont les gagnants et les perdants de ce vote ?<br />

Daniel Jadue : Le « non » ne l’a emporté que dans cinq communes du pays. Et dans trois de ces<br />

communes, on observe une concentration de gens riches. Les perdants, ce sont eux. Ce résultat reflète<br />

une opinion largement répandue : il faut en finir avec le système actuel. Cela va de pair avec une grande<br />

méfiance quant à la manière dont l’élite politique va<br />

gérer le reste du processus. La population est largement<br />

consciente que la mobilisation doit se poursuivre<br />

après le référendum. Par exemple, l’accord<br />

ERRATA<br />

initial entre le gouvernement et le peuple ne prévoyait<br />

pas de parité hommes-femmes dans le cadre<br />

Dans l’article de notre collaborateur Robert Lodimus paru<br />

la semaine dernière (V. 14, No. 31) et intitulé 7 février<br />

de l’élection de l’Assemblée constituante. Mais cette<br />

revendication a été approuvée sous la pression du<br />

<strong>2021</strong> : Que la volonté du peuple haïtien soit faite ! deux<br />

mouvement de protestation.<br />

erreurs s’y sont malencontreusement glissées, l’une à la<br />

page 12, au 3è paragraphe. Il fallait lire : ‘‘Jean Robert<br />

Isabelle Vanbrabant : Le processus constitutionnel<br />

va-t-il réellement changer les choses ? Robert Cius, Mackenson Michel, Gabriel Ismaël. L’autre<br />

Cius, Mackenson Michel, Daniel Israël ’’, au lieu de : Jean<br />

Daniel Jadue : Il s’agit d’un processus qui est à la page 16 (suite de l’article). Il fallait lire : ‘‘ Grâce à<br />

a ses limites. Par exemple, la convention constitutionnelle<br />

pour laquelle nous allons voter en avril<br />

Donald Trump, nous avons découvert les cadavres<br />

dissimulés dans les placards politiques de la Maison<br />

<strong>2021</strong> ne peut pas modifier les traités internationaux<br />

ou de libre-échange qui « protègent les investissements<br />

étrangers ». Les multinationales étrangères, découverts les cadavres…’’. Le journal s’excuse auprès du<br />

Blanche …’’ au lieu de : Grâce à Donald Trump, nous a<br />

associées à des hommes d’affaires chiliens, sont in-<br />

collaborateur Lodimus.<br />

touchables. Leurs investissements dans les pensions, la santé, l’enseignement, les ressources naturelles<br />

et stratégiques ne peuvent être affectés par la convention constitutionnelle. Mais je suis optimiste, ce<br />

processus constitutionnel est une première étape dans la construction du pays dont nous rêvons. Une<br />

fois la nouvelle constitution en place, la lutte devra se poursuivre au Parlement et, bien sûr, dans la rue.<br />

Isabelle Vanbrabant : Vous êtes très bien positionné dans la liste des candidats à la course présidentielle<br />

de 2022. Qu’en pensez-vous ?<br />

Daniel Jadue : Je ne suis pas candidat officiel du Parti communiste du Chili à la présidence et je<br />

n’en ai pas l’ambition. Et pourtant, dans les sondages, j’obtiens 24 % et je suis le candidat le plus populaire.<br />

Un communiste ! Vous savez pourquoi ? Parce que beaucoup de Chiliens voient ce qui se passe<br />

à Recoleta. Ils voudraient également que ce genre d’initiative se prenne au niveau national. Ce que le<br />

peuple chilien demande, ce sont des écoles, des médicaments et des soins de santé abordables et un<br />

gouvernement qui se soucie de lui et le laisse participer aux décisions. L’exemple de Recoleta prouve que<br />

ce n’est pas une utopie.<br />

Solidaire 3 Février <strong>2021</strong><br />

PAR CES MOTIFS<br />

Le Tribunal après examen, le Ministère public entendu, maintient le défaut<br />

octroyé contre la défenderesse à l'audience précitée, pour le profit déclare<br />

fondée la dite action. Admet en conséquence le divorce du sieur Yvon<br />

LEANDRE, d'avec son épouse née Clairtha Lonucienne JOSEPH pour injures<br />

graves et publiques aux torts de l'épouse. Prononce la dissolution des liens<br />

matrimoniaux existant entre les dits époux; Ordonne à l'officier de l'état<br />

civil de la Section Est de Port au Prince à transcrire sur les registres à ce<br />

destinés le dispositif du présent jugement dont un extrait sera inséré dans<br />

l'un des quotidiens s'éditant à la Capitale sous peine de dommages intérêts<br />

envers les tiers s'il y échet. Commet l'huissier Johnny JEAN pour la signification<br />

de ce jugement; Compense les dépens<br />

Ainsi jugé et prononcé par nous, Guy AUGUSTIN, juge en audience civile,<br />

ordinaire et publique du mercredi vingt sept janvier deux mille vingt et un<br />

en présence de Me. Paul WESLEY , substitut du commissaire de ce ressort et<br />

avec l'assistance du sieur Junior Sauvens THELEMAQUE, Greffier du siège.<br />

Il est ordonné. ...etc..... En foi de quoi. ...etc .....<br />

AVIS JUDICIAIRE PAR CES MOTIFS<br />

Le Tribunal après avoir délibéré au vœu de la loi et le ministère public entendu, maintient le défaut<br />

octroyé aux requérants en la forme, au fond dit et déclare les requérants sont propriétaires de la dite<br />

propriété comme le prouve les plans et procès-verbal d'arpentage en date du vingt-quatre Janvier<br />

mille neuf cent quatre-vingt-cinq, dressé par l'arpenteur Jean Champagne, Arpenteur public,<br />

commissionné pour la commune de gressier, assisté de son confrère Charles Dorfeuille de la<br />

commune de Port-au-Prince et la déclaration de vente passée en l'étude du Notaire Me Maurice Avin<br />

en la résidence de Port-au-Prince en date du 02 février 1949, enregistré et transcrit; ordonne le<br />

déguerpissement de la dame Angelina Célestin de ladite propriété ainsi que toutes autres personnes<br />

placées sous sa dépendance; ordonne également la démolition de toutes constructions illégalement<br />

érigées par cette dernière; condamne l'assignée à payer aux requérants la somme de cent mille<br />

gourdes à titre dommage intérêt; la condamne enfin aux frais et dépens de l'instance; accorde<br />

l'exécution provisoire sans caution sur le chef du déguerpissement, vu qu'il y a titre authentique;<br />

commet l'huissier Joselito Thelémaque du dit tribunal pour la signification dudit jugement.<br />

Ainsi jugé. et prononcé par nous, Me Legroise Avril, juge au tribunal de première instance de<br />

Port-au-Prince à l'audience publique ordinaire et civile du mercredi quatre novembre deux mille<br />

vingt, et en présence du MAG, Me Paul Wesley, substitut commissaire du gouvernement, représentant<br />

du ministère public, assisté du citoyen Junior Sauvens Thelémaque, greffier.<br />

Il est ordonné à tous huissier sur ce requis de mettre le présent jugement à exécution; aux officiers<br />

du ministère public près les tribunaux de T.P.I d'y tenir la main; à tous commandants et autres<br />

officiers de la force publique d'y prêter la main forte lorsqu'ils en seront légalement requis.<br />

En foi de quoi la minute du présent jugement est signée du juge et du greffier.<br />

Ainsi signé du juge Avril Legroise et du greffier Junior Sauvens Thelémaque.<br />

Me Daniel Jean Julien AV.<br />

PAR CES MOTIFS<br />

Desizyon pèpè<br />

Lide timoun pèpè<br />

Manje pèpè<br />

Misyonè pèpè<br />

ONG pèpè<br />

Pati politik pèpè<br />

Plan devlopman pèpè<br />

Premye minis pèpè<br />

Prezidan pèpè<br />

Pwodui pèpè<br />

Pwojè devlopman pèpè<br />

Le tribunal, après examen, sur les conclusions du Ministère public,<br />

maintient le défaut octroyé contre Silianie ORELIEN, à l'audience précitée;<br />

pour le profit déclare fondée la dite action ; Admet en conséquence le<br />

divorce de Jean Etude Marc d'avec Silianie ORELIEN, pour injures graves<br />

et publiques. Prononce la dissolution des liens matrimoniaux ayant<br />

existé entre les dits époux ; Ordonne à l'officier de l'état civil de la<br />

Commune de Cavaillon de transcrire sur les registres à ce destiné, le<br />

dispositif du présent jugement dont un extrait sera inséré dans l'un des<br />

quotidiens s'éditant à la Capitale sous peine de dommages intérêts envers<br />

les tiers s'il y échet .Compense les dépens<br />

Ainsi jugé et prononcé par nous Me Jean Emmanuel ZEPHYR juge en<br />

audience civile, ordinaire et publique du trente janvier deux mille dix<br />

neuf, en présence de Me Vanna MANE, Substitut du commissaire du<br />

gouvernement de ce ressort avec l'assistance du greffier Mr Jean Claude<br />

NOVEMBRE<br />

Il est ordonné. ....etc...... En foi de quoi... etc .....<br />

Rad pèpè<br />

Rèv moun pèpè<br />

Soulye pèpè<br />

Tout bagay pèpè…<br />

Elas!<br />

Ayiti ap viv<br />

nan pèpèrizasyon!<br />

Kilè l va depèpèrize?<br />

(E. W. VEDRINE)<br />

«Kri pou liberasyon»<br />

25-7-2005<br />

Si les 15 membres ne sont pas encore installés,<br />

de quelle manière alors avait-t-on procédé<br />

aux choix du juge Mécène Jean-Louis ?<br />

Voilà des personnalités politiques qui se disent<br />

pour une Transition de rupture et qui à l’aube<br />

de leur expérience n’ont exercé aucun brin de<br />

transparence à l’égard de la population pour ne<br />

pas dire, n’a pas jusqu’à preuve du contraire respecté<br />

l’accord dont ils ont eux-mêmes accouché.<br />

La rupture mentionnée était-ce pour souffler<br />

de la poussière aux yeux de la population,<br />

ou bien pour faire dormir le peuple de sorte que<br />

vous autres de la dite Opposition continue à agir<br />

comme bon vous semble. Est-cela le changement<br />

annoncé ?<br />

PAR CES MOTIFS<br />

Le tribunal, après examen, sur les conclusions du Ministère public,<br />

maintient le défaut octroyé contre Filomène ST JEAN à l'audience précitée;<br />

pour le profit, déclare fondée la dite action ; Admet en conséquence le<br />

divorce de Juno JN BAPTISTE d'avec Filomène ST JEAN, pour injures<br />

graves et publiques aux torts. Prononce la dissolution des liens matrimoniaux<br />

ayant existé entre les dits époux; Ordonne à l'officier de l'état civil<br />

de la Commune d'Aquin de transcrire sur les registres à ce, destinés, le<br />

dispositif du présent jugement dont un extrait sera inséré dans l'un des<br />

quotidiens s'éditant à la Capitale sous peine de dommages intérêts envers<br />

les tiers s'il y échet. Compense les dépens.<br />

Ainsi jugé et prononcé par nous Me Jean Emmanuel ZEPHYR ,av. juge en<br />

audience civile, ordinaire et publique en date du quatorze mars deux dix<br />

huit, en présence de Me Vana MANE, Substitut du commissaire du gouvernement<br />

de ce ressort avec l'assistance du greffier Jean Claude NOVEM-<br />

BRE. Il est ordonné. ....etc..... En foi de quoi ....etc.......<br />

PAR CES MOTIFS<br />

Le Tribunal, après examen sur les conclusions du Ministère public entendu,<br />

maintient le défaut octroyé contre la défenderesse à l'audience précitée, pour le<br />

profit, déclare fondée la dite action. Admet en conséquence le divorce du sieur Gols<br />

Myth ALEXANDRE d'avec son épouse Marie Tabita BEAUZIER, pour injures graves et<br />

publiques, aux torts de l'épouse ; Prononce la dissolution des liens matrimoniaux<br />

existant entre les dits époux; Ordonne à l'officier de l'état civil de Cavaillon de<br />

transcrire dans ses registres à ce destinés le dispositif du présent jugement dont un<br />

extrait sera inséré dans l'un des quotidiens s'éditant à la Capitale sous peine de<br />

dommages intérêts envers les tiers s'il y échet; commet l'huissier Jean Louis<br />

OCTAVE, de ce siège pour la signification de ce jugement. Compense les dépens.<br />

Ainsi jugé et prononcé par nous Me Osnon CASTOR juge en audience civile ordinaire<br />

du quatorze mai deux mille vingt, en présence de Me Vanna MANE, Substitut du<br />

commissaire du gouvernement de ce ressort avec l'assistance du greffier Jean<br />

Claude NOVEMBRE<br />

Il est ordonné. ....etc..... En foi de quoi.... etc ....<br />

Me Robert RENOUS OFFICIER DE L'ÉTAT CIVIL<br />

PAR CES MOTIFS<br />

Le tribunal après examen, le Ministère public entendu, maintient le défaut octroyé<br />

contre la défenderesse à l'audience précitée, pour le profit déclare fondée la dite<br />

action. Admet en conséquence le divorce du sieur ROCK FREDEAU RAYME contre<br />

son épouse née MIMOSE JOSEPH pour injures graves et publiques aux torts de<br />

l'époux Prononce la dissolution des liens matrimoniaux existant entre les dits<br />

époux; Ordonne à l'officier de l'état civil de Delmas de transcrire sur les registres<br />

à ce destinés le dispositif du présent jugement dont un extrait sera inséré dans l'un<br />

des quotidiens s'éditant à la Capitale sous peine de dommages intérêts envers les<br />

tiers s'il y échet. Commet l'huissier CANAL GABRIEL de ce siège pour la signification<br />

de ce jugement ;Compense les dépens<br />

Ainsi jugé et prononcé par nous Nelson CILIUS, juge en audience civile et publique<br />

et ordinaire du jeudi dix neuf (19) Novembre deux mille vingt (2020) en<br />

présence de Me JEAN ROLEX MEROVE Substitut du commissaire du gouvernement<br />

de ce ressort et avec l'assistance du sieur Me. Mozart Tassy, greffier du siège<br />

Il est ordonné. ....etc....... En foi de quoi....... etc ....<br />

Me. Jean Bazelais BEAUVOIR<br />

Avocat<br />

Vol 14 # 32 • Du <strong>10</strong> au 16 Février <strong>2021</strong><br />

<strong>Haiti</strong> Liberté/<strong>Haiti</strong>an Times<br />

15


Suite de la page (12)<br />

Cela a sapé le soutien d’une certaine Correa qu’il a publiquement appelé les<br />

gauche à l’extérieur du pays et a conduit<br />

États-Unis à imposer des sanctions<br />

Suite de la page (9)<br />

élections de <strong>2021</strong>).<br />

à la critique de son mouvement, à l’Équateur pour punir son gouver-<br />

En juin 2019, au moment où la Révolution citoyenne.<br />

nement, et a déclaré qu’il ferait pression<br />

Michael J. Fitzpatrick remettait ses Ce que la CONAIE n’a pas reconnu<br />

sur le Sénat américain pour qu’il<br />

lettres de créance en tant que nouveau<br />

dans ses attaques constantes le fasse. (Cela a conduit Correa à qual-<br />

représentant de l’administration contre Correa, c’est que son aile politique<br />

ifier Villavicencio de “vendu”).<br />

Trump en Équateur, M. Perez a rendu<br />

est fortement soutenue par le En 2018, Villavicencio a enifier<br />

publique sa rencontre avec l’ambassadeur<br />

gouvernement américain. En effet, le suite co-signé un rapport très dou-<br />

des États-Unis à Cuenca. parti Pachakutik est le bras politique teux dans le journal à grand tirage<br />

Un mois plus tard, M. Perez a de la Conaie, dont le candidat à la Guardian, avec les journalistes Luke<br />

assisté à la célébration de la fête de présidence est Yaku Pérez.<br />

Harding et Dan Collyns, qui faisaient<br />

l’indépendance des États-Unis, accueillant<br />

Lors du soulèvement de 20<strong>10</strong>, la promotion de la Russie, accusant le<br />

le nouvel ambassadeur. Il Pachakutik a lancé un appel public rédacteur en chef de WikiLeaks, Ju-<br />

était représenté souriant devant un pour le renversement de Correa, exprimant<br />

lian Assange, d’avoir eu des réunions<br />

drapeau américain illuminé. Pendant<br />

son soutien aux déserteurs de secrètes avec l’ancien directeur de<br />

sa campagne présidentielle, malgré l’armée et de la police.<br />

campagne de Donald Trump, Paul<br />

le peu de soutien du public, Perez a La journaliste Eva Golinger a Manafort. Wikileaks a catégoriquement<br />

trouvé un public enthousiaste auprès ensuite démontré comment Pachakutik<br />

nié ce rapport, le qualifiant de<br />

des ambassadeurs français et allemand.<br />

avait été soutenu par le National pure fabrication et lançant une col-<br />

Democratic Institute (NDI), la filiale lecte de fonds pour porter plainte contre<br />

du NED, qui est largement affiliée au<br />

le Guardian pour cette histoire.<br />

Les “écosocialistes” s’allient à la Parti démocratique et qui agit en tant Le Guardian a retiré la signature<br />

droite dans la tentative de coup qu’intermédiaire de la CIA.<br />

de Villavicencio de l’article, alors<br />

d’Etat contre Rafael Correa<br />

Un document du NDI de 2007 a même que l’activiste équatorien se<br />

Le déploiement de conventions ostensiblement<br />

noté que Pachakutik avait été directe-<br />

vantait sur Twitter d’être le co-augistes”<br />

progressistes et “écoloment<br />

formé par l’entité gouvernementeur<br />

et la source apparente des allé-<br />

visant à déstabiliser les gouvernements<br />

tale américaine, avec des militants gations douteuses. Villavicencio gère<br />

de gauche en Bolivie, au des partis d’opposition anti-Chávez également un site web où il publie<br />

Venezuela, au Mexique et au-delà a du Venezuela, Acción Democrática constamment du matériel douteux diabolisant<br />

été mis au point il y a un peu plus de et Primero Justicia, ainsi que du Parti<br />

Correa et Wikileaks. Ce site<br />

dix ans pour saper le gouvernement d’action nationale (PAN) du Mexique. s’appelle La Fuente - le journalisme<br />

démocratiquement élu de l’ancien Dans un rapport de 2019, d’investigation.<br />

président socialiste de l’Équateur, Rafael<br />

l’écrivain équatorien-canadien Joe Cette publication semble être fi-<br />

Correa.<br />

Emersberger a exposé le rôle de la nancée par le NED, un front de la CIA<br />

Pour saper Correa, les États- CONAIE en tant que cheval de Troie fondé par l’administration Reagan<br />

Unis et d’autres gouvernements occidentaux<br />

de la droite. Virgilio Hernández, un pour promouvoir le changement de<br />

ont financé des groupes de leader du mouvement Correiste qui a régime dans les pays socialistes.<br />

la société civile prétendant soutenir été forcé de demander l’asile à l’ambassade<br />

mexicaine face à la persé-<br />

NED a affiché une subvention annu-<br />

NEW YORK:<br />

Dans sa base de données, le<br />

les causes environnementales et les<br />

droits des autochtones qui servent en cution du gouvernement de Lenín elle de 65 000 dollars à un média en<br />

fin de compte de tentacules à l’opposition<br />

de droite.<br />

« Depuis la fin des années 1990 et le d’investigation”, en utilisant une de-<br />

Moreno, a expliqué à Emersberger : Équateur qui “promeut le journalisme<br />

Tout au long de leur mandat, début de ce siècle, on peut déjà dire scription presque identique à celle de<br />

Correa et Morales ont été confrontés ce qui est évident dans la CONAIE, “qui nous sommes” sur le site web de<br />

à une forte opposition à leurs ambitieuses<br />

initiatives en matière d’infra-<br />

nous appelons “indigénisme conser-<br />

Villavicencio s’est séparé de<br />

un courant devenu dominant que Villavicencio, La Fuente.<br />

structures. Des groupes indigènes et vateur ». Un courant qui a tout mis Pachakutik en 2017. Aux élections<br />

environnementaux, dont beaucoup en œuvre en faveur de ce qu’ils appellent<br />

“la cause ethnique” et a laissé didat à l’Assemblée nationale avec<br />

de <strong>2021</strong>, il se présente comme can-<br />

sont soutenus par les États-Unis,<br />

ont lancé de vastes manifestations de côté les causes des mouvements le Parti socialiste de l’Équateur, un<br />

en 2011 pour tenter d’empêcher la sociaux et de la gauche dans le pays. autre groupe marginal anti-correa<br />

qui revendique une allégeance<br />

construction d’une grande autoroute Cela explique ... pourquoi, lors de la<br />

en Bolivie, et des manifestations dernière campagne présidentielle, ils idéologique à la gauche mais qui est<br />

similaires pour entraver les projets ont ouvertement soutenu Guillermo généralement allié à la droite.<br />

miniers en Équateur en 2012.<br />

Lasso, le candidat de l’oligarchie et<br />

En septembre 20<strong>10</strong>, des des banques. Il est très clair que pendant<br />

près de deux décennies, ils ont promeut la candidature de Yaku<br />

Le Conseil des Amériques<br />

groupes d’opposition ont tenté de<br />

renverser le président Correa lors perdu le leadership et ont été utiles Perez<br />

d’une tentative de coup d’État. Avec aux groupes oligarchiques qui ont Les articles écrits par des organisations<br />

environnementales américaines<br />

le soutien des déserteurs de la police toujours été farouchement opposés à<br />

qui ont occupé le parlement, bloqué Rafael Correa et à la Révolution citoyenne”tion<br />

Rebellion, laissent aux lecteurs<br />

à vocation anarchiste, comme Extinc-<br />

les principales avenues et saisi les institutions<br />

de l’État, l’opposition équatorienne<br />

a failli chasser le président digène (membre d’un parti indigène) tambel est le meilleur choix pour la<br />

Le militant anti-Correa non in-<br />

l’impression que Yaku Perez Guar-<br />

du pouvoir.<br />

qui diffuse des informations contre Julian<br />

Assange Fernando Villavicencio, Mais un coup d’œil sur les bail-<br />

gauche en Équateur.<br />

L’une des principales organisations<br />

impliquées dans le soulèvement l’un des cofondateurs de Pachakutik leurs de fonds de Perez, dont de puissants<br />

groupes de pression d’entre-<br />

était la Confédération des nationalités a joué un rôle important mais peu reconnu<br />

dans la conspiration du Rusprises,<br />

illustre un programme secret.<br />

indigènes de l’Équateur (CONAIE). La<br />

CONAIE est une organisation indigène siagate qui a agité le tout-Washington Le 1er février, le quotidien américain<br />

qui prétend promouvoir des politiques pendant l’ère Trump.<br />

Americas Quarterly a publié un article<br />

de gauche mais qui considère l’État et Villavicencio est un militant de promotionnel vantant les mérites du<br />

le développement industriel avec suspicion,<br />

même si ce gouvernement est naliste qui a consacré des années de “Yaku Pérez : le nouveau visage de la<br />

l’opposition équatorienne et un jour-<br />

candidat à la troisième place, intitulé<br />

dirigé par un socialiste démocratiquement<br />

élu.<br />

Correa. En plus de son travail avec L’article encourage la désinfor-<br />

sa vie à essayer de détruire Rafael gauche en Équateur ?<br />

La CONAIE a adopté une ligne Pachakutik, Villavicencio a créé un mation et la diffamation de Correa,<br />

dure contre Correa, l’attaquant constamment<br />

et exigeant sa démission. désinformation contre le président. fre à ces électeurs une alternative à<br />

média anti-correa pour diffuser la se vantant que “Perez a dit qu’il of-<br />

Villavicencio détestait tellement la gauche “corrompue et autoritaire”<br />

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putting innocent people, who have<br />

migrated to survive, in harm’s way.<br />

These deportations are wrongheaded,<br />

and current plans to deport 1,800 more<br />

<strong>Haiti</strong>ans to <strong>Haiti</strong> in the next two weeks<br />

must be stopped now.”<br />

Note: Anyone interested in helping<br />

<strong>Haiti</strong>an migrants fight deportation,<br />

here are some frontline organizations:<br />

de Correa”.<br />

Americas Quarterly a également<br />

déclaré avoir mené un sondage auprès<br />

d’une douzaine d’analystes qui “placent<br />

Pérez plus à gauche qu’Arauz”.<br />

Le site web a également noté avec joie<br />

que “en matière de politique étrangère,<br />

M. Pérez s’est dit ouvert à un accord<br />

commercial avec les États-Unis et a<br />

dénoncé la politique agressive de la<br />

Chine en matière d’extractivisme et<br />

de droits de l’homme. Son auteur,<br />

Brendan O’Boyle, a partagé la pièce<br />

en vantant la “gauche écologique anti-corréenne<br />

qu’il représente”.<br />

Mais qu’est-ce qu’Americas<br />

Quarterly? Est-ce une publication de<br />

la gauche libérale qui promeut l’environnement<br />

et les droits des peuples<br />

autochtones ? Au contraire : Americas<br />

Quarterly est une branche de l’Americas<br />

Society/Council of the Americas<br />

(AS/COA), un groupe de lobbying<br />

financé par de nombreuses grandes<br />

entreprises américaines.<br />

L’AS/COA a joué un rôle majeur<br />

en soutenant à la fois les coups<br />

d’État contre les gouvernements progressistes<br />

d’Amérique latine et les<br />

régimes néolibéraux impopulaires. La<br />

liste des membres corporatifs de l’AS/<br />

COA est un who’s who des entreprises<br />

les plus puissantes de la planète, dont<br />

beaucoup s’enrichissent en détruisant<br />

l’environnement et en faisant la<br />

guerre, notamment Amazon, Apple,<br />

BlackRock, Boeing, Caterpillar, Chevron,<br />

Chiquita, Exxon Mobil, Ford,<br />

General Electric, Goldman Sachs,<br />

Google, JP Morgan, Lockheed Martin,<br />

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295.1253, Info@<strong>Haiti</strong>anbridge.org<br />

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Raytheon et Walmart.<br />

Alors pourquoi une organisation<br />

financée par des méga-corporations,<br />

qui normalement soutiendrait<br />

des politiciens de droite dans toute<br />

l’Amérique latine, promouvrait-elle<br />

soudainement un candidat de gauche<br />

en Équateur ? Et pourquoi devrions-nous<br />

être amenés à croire que<br />

Yaku Perez est en fait encore plus à<br />

gauche qu’Andres Arauz et le mouvement<br />

correiste !<br />

La réponse est que Perez ne<br />

représente pas réellement la gauche<br />

; qu’il est un véhicule insidieux pour<br />

les intérêts de Washington en Équateur.<br />

L’AS/COA a faussement cherché<br />

à le présenter comme l’alternative de<br />

gauche au Correisme, parce qu’elle<br />

sait qu’il servirait leurs intérêts d’une<br />

certaine manière s’il devait gagner, et<br />

qu’il divise la gauche en restant simplement<br />

dans l’élection, ce qui rend<br />

un second tour plus probable. C’est<br />

pour cette même raison que le banquier<br />

Guillermo Lasso a déclaré qu’il<br />

soutiendrait M. Perez.<br />

Les États-Unis cherchent<br />

désespérément à empêcher le retour<br />

de la vague socialiste qui a déferlé<br />

sur l’Amérique latine au cours de la<br />

première décennie du XXIe siècle. Et<br />

dans la tentative de Washington de<br />

l’arrêter, les figures “écosocialistes”<br />

comme Yaku Perez sont de parfaites<br />

marionnettes.<br />

The GrayZone 8 Février <strong>2021</strong><br />

Traduction: Romain Migus<br />

Les 2 rives 9 Février <strong>2021</strong><br />

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16 <strong>Haiti</strong> Liberté/<strong>Haiti</strong>an Times<br />

Vol 14 # 32 • Du <strong>10</strong> au 16 Février <strong>2021</strong>


A Travers le monde<br />

L'arrêt de La Haye sur Israël est une<br />

source d'espoir<br />

Par Gideon Levy<br />

Les syndicats poussent à la<br />

ratification de la Convention<br />

190 de l’OIT<br />

Enfin, après 53 ans. La Cour pénale internationale est compétente pour<br />

enquêter sur les crimes de guerre présumés commis par Israël dans la<br />

bande de Gaza et en Cisjordanie.<br />

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Tout Israélien décent devrait être heureux<br />

d'apprendre la bonne nouvelle<br />

venue de La Haye vendredi : La Cour<br />

pénale internationale est compétente<br />

pour enquêter sur les crimes de guerre<br />

présumés commis par Israël dans la<br />

bande de Gaza et en Cisjordanie. Enfin,<br />

après 53 ans.<br />

Il est vrai que le chemin vers la poursuite<br />

des auteurs des crimes est encore<br />

long, et peut-être impossible, mais<br />

un nouveau langage - impossible à ignorer<br />

- apparaît dans le ronron de rouleurs<br />

de mécaniques d'Israël, qui fait un<br />

pied de nez au droit international.<br />

Un certain nombre d'Israéliens<br />

dans l'armée et l’establishment politique<br />

vont commencer à transpirer dans<br />

les mois à venir. Des avocats chevronnés<br />

seront engagés pour les défendre.<br />

Certains d'entre eux auront peur de se<br />

rendre à l'étranger par crainte d'être<br />

arrêtés. C'est une bonne nouvelle.<br />

Peut-être qu’ainsi, ils commenceront<br />

à penser différemment à leurs actions.<br />

Peut-être que la crainte d'être poursuivis<br />

les contraindra à l'avenir. Peut-être<br />

qu'au cours de la prochaine saison électorale,<br />

un candidat « centriste » comme<br />

Benny Gantz ne se bombera " plus<br />

le torse pour se vanter du nombre de<br />

tombes au Liban dont il est responsable.<br />

Peut-être qu'un autre candidat «<br />

centriste », Moshe Ya'alon, qui a assassiné<br />

Khalil al Wazir (Abou Jihad)<br />

dans son lit et qui, en tant que ministre<br />

de la Défense, a mené l'opération «<br />

Bord de protection » dans la bande de<br />

Gaza à l'été 2014, commencera à avoir<br />

un peu honte de ses actes.<br />

L'inquiétude exprimée après la<br />

décision - à savoir que l'enquête prévue<br />

pourrait avoir un effet paralysant sur<br />

les forces de défense israéliennes qui<br />

dissuaderait les officiers de s'impliquer<br />

dans les colonies juives de Cisjordanie<br />

et les pousserait peut-être à y réfléchir<br />

à deux fois avant la prochaine attaque<br />

aérienne contre Gaza - n'est pas une<br />

source de peur, mais le début d'un espoir.<br />

Le premier test est la réponse de<br />

l'establishment politique et des médias<br />

en Israël à la décision. Jusqu'à présent,<br />

ils ont prouvé que - comme toujours<br />

lorsqu'il s'agit de soutenir l'occupation<br />

- il n'y a pas de différence entre<br />

la gauche et la droite, et qu'il n'existe<br />

pas de médias équitables et courageux<br />

: Israël s'est rassemblé presque comme<br />

un seul homme pour jouer la victime<br />

et pour attaquer, les choses qu'il<br />

aime faire par-dessus tout. Au lieu de<br />

se soumettre au tribunal, de le remercier<br />

de chercher la vérité - après tout,<br />

Israël n'a rien à cacher - et d'annoncer<br />

qu'il coopérera à l'enquête, un torrent<br />

de cris, de lamentations et de menaces<br />

s’est déversé.<br />

Oublions la droite, qui ne comprend<br />

certainement pas la question.<br />

Mais le chef de l'opposition [de «<br />

gauche », NdT], Yair Lapid, a qualifié<br />

la décision de « honteuse » et a déclaré<br />

qu'elle « encouragerait la résistance<br />

palestinienne ». Pardon ? La résistance<br />

palestinienne ? Lapid, le défenseur du<br />

système judiciaire, se prononce contre<br />

la Cour ? « Je suis fier des soldats et des<br />

officiers de l'armée israélienne qui nous<br />

protègent », a récité Lapid, comme un<br />

garçon de Bar Mitzvah. Qui a besoin<br />

de Gideon Sa'ar [concurrent de Netanyahou,<br />

sur sa droite, comme tête de<br />

console du Likoud, qu’il vient de quitter<br />

pour créer Tikva Hadasha , « Nouvel<br />

Espoir », NdT] quand on a quelqu'un<br />

comme Lapid.<br />

Yair Golan, de l'aile gauche du<br />

Meretz, évite d'avoir besoin d’une droite.<br />

« Israël n'a commis aucun crime de<br />

guerre dans les territoires », a déclaré le<br />

général, qui en connaît un rayon sur les<br />

crimes de guerre, comme le soi-disant<br />

protocole de voisinage, où les soldats<br />

emmènent des Palestiniens avec eux<br />

dans les rafles et perquisitions, comme<br />

boucliers humains – le legs de Golan à<br />

l'armée israélienne. Avec une gauche<br />

comme celle-là, nous n'avons pas besoin<br />

que Gilad Erdan, l'ambassadeur<br />

d'Israël aux USA et aux Nations unies,<br />

hurle à l' « antisémitisme » à Washington.<br />

Les médias israéliens aussi, dont<br />

une majorité décisive a exhorté les militaires<br />

à attaquer de plus en plus pendant<br />

l'opération Bord de protection, ne<br />

comprennent pas non plus ce que le<br />

monde attend soudainement d'un Israël<br />

pur et innocent, qui ne fait que se<br />

protéger de l'annihilation.<br />

Le président philippin Rodrigo<br />

Duterte a retiré son pays de la CPI suite<br />

à l'enquête de la Cour sur sa guerre<br />

sanglante contre les trafiquants de<br />

drogue. Israël n'a jamais rejoint la Cour,<br />

de peur qu'une enquête ne soit menée<br />

sur lui. C’est vrai, ce tribunal n'est pas<br />

parfait. Il s'en prend aux faibles : seuls<br />

des criminels de guerre africains ont été<br />

poursuivis jusqu'à présent. Mais nous<br />

ne pouvons pas nous en passer. Face<br />

à un pays comme Israël, qui n'a jamais<br />

sérieusement enquêté sur les soupçons<br />

de crimes de guerre de son armée et de<br />

son gouvernement, il n'y a pas d'autre<br />

choix que de se tourner, avec espoir,<br />

vers La Haye.<br />

Au moins 1 000 civils innocents<br />

ont été tués au cours de l'opération<br />

Bord de protection ; plus de 200 manifestants<br />

non armés ont été tués à la barrière<br />

frontalière de Gaza ; chaque colonie<br />

est un crime de guerre. Ces vérités<br />

claires n'ont jamais pénétré le discours<br />

israélien mensonger et au cerveau lavé.<br />

Peut-être que maintenant, une procureure<br />

de Gambie, un juge du Bénin et<br />

un juge de France feront ce que notre<br />

estimée Cour suprême tant exaltée n'a<br />

jamais osé faire, à sa grande honte.<br />

Haaretz 06 Février <strong>2021</strong><br />

Traduit par Fausto Giudice<br />

Tlaxcala 07 Février <strong>2021</strong><br />

Fast Refund<br />

Non à la violence et du harcèlement dans le monde du travail<br />

Depuis le début de l’année <strong>2021</strong>, trois<br />

pays se sont prononcés en faveur de<br />

la ratification de la Convention 190<br />

sur l’élimination de la violence et du<br />

harcèlement dans le monde du travail.<br />

Les syndicats latino-américains continuent<br />

à œuvrer pour la ratification<br />

de la C190. Le 17 janvier, l’Équateur<br />

s’est prononcé pour la ratification de la<br />

C190. La centrale syndicale équatorienne<br />

CEOSL a déclaré que la campagne<br />

de son affilié, le Syndicat national des<br />

travailleurs domestiques et assimilés,<br />

ainsi que le Conseil national pour l’égalité,<br />

ONU Femmes Équateur et l’Université<br />

andine Simón Bolívar ont joué un rôle<br />

fondamental.<br />

Le 26 janvier, le Chili a approuvé<br />

un projet d’accord demandant que<br />

des mesures soient prises pour ratifier<br />

la C190 et adopter la recommandation<br />

206 de l’OIT. Il s’agit d’un grand pas en<br />

avant, qui fait suite à la campagne de la<br />

CUT, #TrabajoSinViolencia, avec la participation<br />

de la Confédération syndicale<br />

internationale et de la Fondation Friedrich<br />

Ebert (FES Chili).<br />

D’autres pays sont en passe de<br />

ratifier la C190. Le 11 janvier, le Président<br />

sud-africain Cyril Ramaphosa<br />

s’est engagé à ratifier la convention. La<br />

violence dans le monde du travail touche<br />

une grande partie des femmes travailleuses<br />

du pays. Une étude de 2018<br />

a estimé que 30 % des femmes étaient<br />

victimes d’avances sexuelles non souhaitées<br />

sur leur lieu de travail. Les affiliés<br />

d’IndustriALL font campagne pour<br />

la ratification de la C190, qui a été reprise<br />

par le Président et le Parlement.<br />

Les statistiques montrent que la<br />

violence domestique a explosé pendant<br />

la pandémie, avec des informations faisant<br />

état d’une augmentation mondiale de<br />

la violence domestique. Les conséquences<br />

sociales de l’épidémie, et les confinements<br />

en découlant, qui ont entraîné une<br />

perte d’interaction sociale, peuvent avoir<br />

accru les tensions inhérentes à la cohabitation<br />

forcée et augmenté les risques de<br />

violence domestique.<br />

Des syndicats ont signalé des cas<br />

où des femmes ont été sollicitées pour<br />

des faveurs sexuelles en échange de<br />

matériel de protection contre la Covid-19.<br />

Le passé montre que les femmes courent<br />

un risque élevé d’abus et de harcèlement<br />

sexuel en période de ralentissement<br />

économique et lorsque les emplois se<br />

font rares. « Avec la pandémie actuelle<br />

et ses conséquences économiques, il est<br />

encore plus urgent de lutter contre la<br />

violence à l’égard des femmes. Les syndicats<br />

doivent poursuivre leurs efforts<br />

pour la ratification de la C190 dans leur<br />

pays. Dans les pays où la convention a<br />

été ratifiée, ce sont les syndicats et leurs<br />

campagnes qui ont fait la différence<br />

», a indiqué Armelle Seby, Coordinatrice<br />

d’IndustriALL pour les questions de<br />

genre.<br />

Industriall 4 février <strong>2021</strong><br />

Vol 14 # 32 • Du <strong>10</strong> au 16 Février <strong>2021</strong><br />

<strong>Haiti</strong> Liberté/<strong>Haiti</strong>an Times<br />

17


Art et Culture<br />

Arts Plastiques : Franck Louissaint nous a quittés<br />

Par J. Fatal Piard<br />

'La Communauté Aquinoise vient<br />

de perdre dans l`après-midi du vendredi<br />

5 février l'un de ses fils qui l'ont<br />

valablement représentée tant au niveau<br />

national qu'au niveau international. Le<br />

talentueux artiste-peintre et professeur<br />

d’arts plastiques, Franck LOUISSAINT<br />

alias Franky a pris le chemin de l'Éternité<br />

Glorieuse après plus de 5 décennies<br />

bien remplies de précieux services à la<br />

société haïtienne, en particulier, et à<br />

l'humanité en général.<br />

Franck a vu le jour à Aquin le<br />

22 octobre 1949 et est reparti au terme<br />

de 71 ballades annuelles en compagnie<br />

des siens et des amants/es des arts<br />

plastiques. Francky fut l’ainé de Madame<br />

Dieudonné PROCHETTE et fut<br />

élevé aux bons soins de son beau-père.<br />

Ce dernier venait de convoler en douces<br />

noces avec celle-là. L’on est encore<br />

à établir avec précision l’identité du<br />

père biologique de cet artiste hors-pair.<br />

Cependant d’aucuns prétendent qu’il fut<br />

un Etasunien de passage en Haïti.<br />

La famille s’était établie à la rue<br />

Le talentueux artiste-peintre<br />

et professeur d’arts plastiques,<br />

Franck LOUISSAINT alias Franky<br />

Jean-Jacques Dessalines, juste à proximité<br />

de l‘église Armée du Salut. Dans<br />

sa commune natale, Franck a bouclé<br />

son cycle primaire à l’Ecole Nationale<br />

des Garçons d’Aquin. Au tout début de<br />

1960, il rentra à Port-au-Prince pour<br />

poursuivre ses études secondaires sur<br />

les bancs du Lycée Anténor Firmin. En<br />

1967, Franck Louissaint s’initia aux<br />

arts plastiques en suivant des cours par<br />

correspondance à l’Ecole ABC de Paris.<br />

Des cours qu’il allait abandonner une<br />

année après.<br />

Ensuite, il s’est inscrit au Centre<br />

d'Art en 1969, et s’inculqua les techniques<br />

du dessin et la composition des<br />

couleurs ainsi que la façon de les appliquer<br />

sur la toile. Franki s’est marié<br />

à Marie Ange DUMOULIN, elle aussi<br />

originaire d’Aquin. Il convient toutefois<br />

de mentionner que dès sa plus tendre<br />

enfance il cultivait déjà une forte passion<br />

pour les arts plastiques tout aussi<br />

bien que les arts martiaux et le football.<br />

Depuis son séjour à Aquin, Frank, en<br />

bon autodidacte pensait déjà à s’enseigner<br />

le dessin et la peinture. Sa première<br />

œuvre fut le portrait de Mademoiselle<br />

Sousoul. Cette dernière, professeur de<br />

carrière fut la fondatrice d’une petite<br />

école pour débutants et fut probablement<br />

son professeur.<br />

Franck, débuta sa longue et interminable<br />

carrière de peintre par une<br />

série d’œuvres aux touches primitives.<br />

Au fil du temps son style évolue pour se<br />

porter vers la tendance naïve, peignant<br />

des paysages. Il compte à son palmarès<br />

la représentation de l’église catholique<br />

d’Aquin. De progrès en progrès, d’évolution<br />

en évolution Franki va adopter<br />

son style propre. Ce qui fera de lui le<br />

père incontesté de l’Hyper Réalisme.<br />

Dans son adolescence, passionné<br />

des sports, il fut simultanément<br />

membres des Vulcains, F.C d'Aquin (le<br />

club de football du quartier de Poste-<br />

Gaille des années 1960-1970) et de la<br />

sélection aquinoise de football, du club<br />

de karaté de la zone de Poste-Gaille/<br />

Croix Missions, du club de tennis-de-table<br />

d'Aquin. Et, juste une année avant<br />

que la maladie eut raison de ses forces,<br />

il jouait au tennis régulièrement au Club<br />

de Tennis de Jacquet Toto. Lè w ap gade<br />

yon tablo Frank yo fò w ta di se yon<br />

kout kamera tèlman l san fot. Li tèlman<br />

pèse nannan reyalite a san mank.<br />

Se kòm si kout penso yo kòche sijè a<br />

pou l rale tout ti detay met deyò san<br />

manke youn ti zing. Non Franki ekri<br />

an gran jan nan gwo gwo liv ki rele «<br />

l'art contemporain ».<br />

En 1979, nous allons retrouver<br />

Franck Louissaint comme professeur de<br />

dessin et de peinture au Centre d'Arts où<br />

il fut, lui-même étudiant <strong>10</strong> ans plutôt.<br />

En 1983, il commença à enseigner à<br />

l'École Nationale des Arts (ENARTS)<br />

qui venait d’ouvrir ses portes et au<br />

G.O.C (une faculté de génie civil et d'architecture).<br />

Franck fut le professeur qui<br />

a passé le plus de temps à enseigner<br />

à l’ENARTS : de 1983 jusqu’au terme<br />

de son odyssée terrestre. Personnage<br />

sérieux, honnête, gentil, serviable, il<br />

s'attira l'admiration de tous par sa force<br />

de caractère et son talent de pédagogue.<br />

Franki a participé à de nombreuses<br />

expositions tant en Haïti qu’à<br />

l'étranger. Ses œuvres ont connu un<br />

grand succès en Belgique, au Canada<br />

et aux États-Unis'. Tous les grands<br />

collectionneurs à travers le monde qui<br />

sont entichés d’œuvres au fini remarquable<br />

détiennent ses tableaux'. Sa<br />

toute dernière exposition au bercail remonte<br />

au mois de mars 2008, lors de<br />

la première édition du Festival Destination<br />

Aquin. Outre le fait qu’il figurait<br />

au nombre des exposants, il présentait<br />

Pitcho : « Notre rôle d’artistes est de faire bouger les choses,<br />

pas de plaire à des marques ou des nobles »<br />

Pitcho : « On a de nombreuses luttes à mener contre les inégalités et une<br />

convergence, comme celle entre hommes et femmes, est nécessaire. »<br />

Par Mario Franssen<br />

À l'âge de six ans, le rappeur et acteur<br />

Pitcho est arrivé dans notre pays. Nous<br />

l'avons rencontré pour parler des personnages<br />

historiques qui l'inspirent.<br />

Patrice Lumumba, le premier Premier<br />

ministre du Congo indépendant, est<br />

l'un d'entre eux. Pitcho lui a consacré<br />

un spectacle.<br />

Laurent Womba Konga, plus connu<br />

sous le patronyme Pitcho, arrive en<br />

Belgique à l’âge de 6 ans. Son père est<br />

opposant au dictateur Mobutu et la famille<br />

doit s’exiler. La transition de Kinshasa<br />

à Bruxelles n’est pas évidente,<br />

à l’image de ce que vivent tant de réfugiés<br />

fuyant un régime... ami de l’élite<br />

économique et politique belge.<br />

Pour la famille de Pitcho, un arrêt<br />

au Petit Château, centre pour réfugiés<br />

situé le long du canal bruxellois, est imposé.<br />

Se tournant d’abord vers le rap,<br />

il se dirige vers le théâtre au début des<br />

années 2000. Ses « modèles » ? Public<br />

Enemy, NTM, IAM mais aussi le premier<br />

Premier ministre de la République<br />

indépendante du Congo Patrice Lumumba,<br />

les militants américains Martin<br />

Luther King et Malcolm X ou encore<br />

Kwame Nkrumah, un des acteurs de<br />

l’indépendance du Ghana dont il sera<br />

le Premier ministre puis le président.<br />

« Il y a un lien entre ces hommes : ils<br />

se révoltaient contre le racisme, mais<br />

aussi et surtout contre un système. Et<br />

ils voulaient proposer une alternative.<br />

C’est d’ailleurs pour cela qu’ils ont été<br />

tués... » Il est vrai qu’à part Nkrumah,<br />

renversé par la CIA et mort durant son<br />

exil, les autres ont directement reçu une<br />

balle forgée par les détenteurs du pouvoir<br />

américains... et belges dans le cas<br />

de Lumumba.<br />

Le discours de Lumumba, du hiphop<br />

en 3 langues<br />

En 2017, il crée son premier spectacle :<br />

« Kuzikiliza ». Le sujet ? Le pillage, les<br />

massacres par les forces colonisatrices<br />

belges. Particularité : c’est un show<br />

collectif. Trois artistes se partagent en<br />

effet la scène. Karim Kalonji s’exprime<br />

via le breakdance, Joost Maaskant fait<br />

du beatbox et Pitcho, du rap. Tout ça<br />

en trois langues (français, néerlandais<br />

et anglais).<br />

Le hip-hop pour remettre en lumière<br />

le fameux discours que Patrice<br />

Lumumba prononce le jour de la proclamation<br />

d’indépendance de son pays,<br />

le 30 juin 1960, l’idée est originale. Et<br />

couronnée de succès : le spectacle voyage<br />

et fait voyager. Pourquoi ce discours<br />

? « Il portait un message fort en défendant<br />

l’égalité. Ce qui était une folie pour<br />

l’époque... Il est d’ailleurs mort en représailles,<br />

les dirigeants belges n’ayant pas<br />

apprécié ses mots et le pouvoir qu’il<br />

avait auprès du peuple congolais. »<br />

Est-ce son discours qui l’a condamné<br />

? « Si le monde fonctionne comme<br />

une pyramide, avec quelques-uns<br />

en haut et le reste de la population en<br />

bas, Lumumba voulait aplatir le plus<br />

possible cette pyramide. Ce qui était<br />

problématique pour ceux qui étaient<br />

au sommet et qui ne voulaient pas<br />

cette égalité avec la population. Il a été<br />

tué aussi pour ce qu’il représentait, un<br />

peuple dont on ne pouvait même pas<br />

imaginer qu’il puisse se mettre debout.<br />

Lumumba dérangeait tous ceux qui<br />

venaient avec leurs grandes vérités,<br />

qui ont dû se rendre compte qu’en face<br />

d’eux, il y avait quelqu’un à la peau<br />

noire qui remettait en question leur<br />

domination. Cette volonté d’égalité fait<br />

que son discours a toujours une portée<br />

actuelle. »<br />

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Bien plus large que la<br />

décolonisation<br />

Pour Pitcho, le discours que prononce<br />

Lumumba en présence du roi de Belgique<br />

d’alors, Baudouin Ier – qui ne<br />

s’attendait pas à une telle humiliation –<br />

dépasse les frontières du Congo. « Parler<br />

d’égalité comme le faisait Lumumba est<br />

bien plus large que la décolonisation.<br />

On a de nombreuses luttes à mener contre<br />

les inégalités et une convergence,<br />

comme celle entre hommes et femmes,<br />

est nécessaire. Même si chacun a ses<br />

spécificités, on doit trouver des points<br />

communs. Nous devons essayer de<br />

comprendre les problématiques des uns<br />

et des autres pour trouver des solutions<br />

ensemble. »<br />

La conversation dérive vers une<br />

figure connue de l’élite économique<br />

belge : Etienne Davignon. Ce comte<br />

est un nostalgique de la colonisation<br />

(« l’œuvre inachevée que nous avions<br />

laissée ») et est sous le coup d’une<br />

plainte introduite par la famille de<br />

Patrice Lumumba pour crime de guerre.<br />

Il préside aujourd’hui Bozar, le Palais des<br />

Beaux-Arts de Bruxelles. Ce qui pose de<br />

sérieux problèmes quand des artistes<br />

comme Pitcho veulent y présenter leur<br />

œuvre. « Quand je suis venu présenter<br />

“Congolisation”, festival autour de<br />

la colonisation, en 2015, il ne voulait<br />

pas entendre parler de Lumumba, quelle<br />

que soit la manière (images, textes,<br />

speechs…). L’événement se déroulait le<br />

17 janvier 2015, date anniversaire de<br />

sa mort. Nous avons réalisé des t-shirts<br />

pour contourner le problème. C’est dire<br />

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l’aversion et l’obsession de Davignon<br />

pour les figures décoloniales... »<br />

Destituer Davignon de ses<br />

fonctions, et repenser nos<br />

institutions culturelles<br />

De plus en plus de voix se font entendre<br />

pour que Davignon quitte ses fonctions<br />

très vite. « Je suis d’accord évidemment,<br />

Davignon doit démissionner. C’est une<br />

priorité. Et nous devons repenser les<br />

institutions culturelles de notre pays.<br />

Quelle place accorder aux minorités, par<br />

exemple ? C’est un vieux débat, il est<br />

temps de le mener sérieusement. Les<br />

dirigeants des institutions culturelles<br />

daignent nous accorder un peu de place<br />

et nous la prenons. Ces structures sont<br />

là non pour faciliter le travail de l’artiste,<br />

mais pour le contrôler plutôt, pour<br />

l’orienter dans le sens qu’ils veulent. En<br />

tant qu’artiste, notre rôle est de changer<br />

la donne, pas de plaire à des mécènes, à<br />

de grandes marques, ou à des nobles...<br />

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18 <strong>Haiti</strong> Liberté/<strong>Haiti</strong>an Times<br />

Vol 14 # 32 • Du <strong>10</strong> au 16 Février <strong>2021</strong>


une conférence, chez les sœurs de la<br />

Charité-de-Saint d'Aquin, conjointement<br />

avec Ludovic BOOZ, un autre<br />

artiste-peintre et sculpteur lui aussi<br />

aquinois et lui aussi de renommée mondiale.<br />

Mais BOOZ, quant à lui a précédé<br />

Franki dans l’au-delà depuis le 2 février<br />

2015, et a rendu son dernier souffle<br />

alors qu’il était à Miami.<br />

Tous les Professeurs, Etudiants/<br />

es, le Personnel de l’Enarts, ses coéquipiers,<br />

amis du Club de Tennis de Jacquet<br />

Toto et l’Hebdomadaire Haïti Liberté<br />

unissent leur voix pour souhaiter à<br />

notre Franki National et International<br />

une Bonne et Heureuse Traversée. En<br />

outre, à l’occasion de cette insoutenable<br />

affliction causée par sa disparition physique,<br />

nous faisons part de nos sincères<br />

condoléances à son épouse Marie-Ange<br />

Dumoulin Louissaint, ses enfants<br />

Frankmay Louissaint Saint-Hilaire et<br />

son époux Alain Saint-Hilaire, Geneviève<br />

Louissaint Boncy et son époux<br />

Jean-Marc Boncy, Angeanie Louissaint<br />

Hyppolite et son époux Jean-Edouard<br />

Hyppolite, Sarah Louissaint Remarais<br />

et son époux Richy Remarais, ses petits-enfants:<br />

Aaliyah et Yann-Nicholas<br />

Saint-Hilaire, sa fille de cœur : Rachelle<br />

Dumoulin,<br />

A ses sœurs, Raymonde Lucien<br />

et Immacula Louissaint, son frère de<br />

cœur, Augustin Laguerre, ses neveux<br />

et nièces, Marie Carmelle Lefèvre et famille,<br />

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Florence Laguerre, Christle Laguerre,<br />

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Hyppolite, Remarais, Laguerre, Lefèvre,<br />

Anglade, Lucien, Duperval, Cadet et<br />

Dessources. À tous les autres parents,<br />

cousins et cousines, filleuls et amis affectés<br />

par ce deuil.<br />

Franki, que ton âme d’artiste<br />

hors pair repose dans une paix…profonde<br />

conformément à ton caractère.<br />

Mais parallèlement, dans ton séjour<br />

dans l’au-delà infini, que tes habiles<br />

doigts de génial créateur continuent<br />

à jamais de conter ta version personnelle<br />

de la vie d’outre-tombe…bien<br />

évidemment en formes et en couleurs,<br />

mais uniquement décodables par des<br />

prunelles d’initiés.<br />

Les funérailles de M. Franck Louissaint<br />

seront chantées le vendredi 12<br />

février <strong>2021</strong> à 8 hres. 30 a.m au Parc<br />

du Souvenir où les salutations se feront<br />

à 8hres am. L’inhumation se fera<br />

au Parc du Souvenir. La famille reçoit<br />

au Salon l’Ange Bleu de l’Entreprise<br />

Celcis, le jeudi 11 février <strong>2021</strong> de 7<br />

hres. 30 a.m à 9 hres a.m. Allez donc<br />

en paix, toi notre professeur, frère, ami,<br />

coéquipier et partenaire de tennis, notre<br />

inoubliable Franki. Nous te rassurons<br />

qu’Haïti toute entière et particulièrement<br />

les amateurs de beaux-arts se<br />

souviendront de Toi.<br />

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Alejo Carpentier, avec ses références<br />

explicites à la révolution haïtienne.<br />

De plus, à partir des années 20 et 30<br />

du 20e siècle, le grand débat sur le<br />

concept de négritude s'est déchaîné à<br />

Paris - lancé par le grand poète noir<br />

d'origine antillaise Aimé Césaire - qui<br />

à son tour provient directement de<br />

la première Constitution haïtienne<br />

de 1805, où apparaît ce curieux article<br />

14 qui décrète que tous les citoyens<br />

haïtiens, quelle que soit la<br />

couleur de leur peau, seront appelés<br />

noirs (claque ironique à la Déclaration<br />

de la Révolution française, pour<br />

laquelle, comme on l'a vu, l '«universalité»<br />

des droits de l'homme, avait<br />

une limite très particulière, au point<br />

que cette limite avait une couleur: le<br />

noir, précisément).<br />

La controverse sur la «noirceur»<br />

- en tant que revendication<br />

culturelle, esthétique, littéraire et<br />

politique - se poursuivra tout au long<br />

du siècle: à la fin des années 1940,<br />

une grande anthologie de poètes<br />

noirs (africains et afro-américains) a<br />

été publiée, avec une préface de Jean<br />

Paul Sartre, qui soulève également la<br />

valeur esthétique et politique de la<br />

«noirceur» et où la révolution haïtienne<br />

est discutée. Sartre reprendra la<br />

question dans un autre prologue, encore<br />

plus célèbre, aux Damnés de la<br />

Terre de Frantz Fanon. Au cours des<br />

années 1960, le thème de la «noirceur»<br />

associé à la révolution haïtienne<br />

était un axe central des luttes<br />

du Black Power et des Black Panthers<br />

aux États-Unis (où il survit à ce jour<br />

dans le mouvement Black Lives<br />

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Matter), et de nombreux musiciens<br />

de jazz noirs adoptent la «noirceur»<br />

comme drapeau, rendant parfois leur<br />

relation à la révolution haïtienne explicite<br />

(comme cela arrive, par exemple,<br />

dans la suite de jazz <strong>Haiti</strong>an<br />

Fight Song de Charles Mingus). Au<br />

début des années 1970, un roman<br />

important du lauréat du prix Nobel<br />

anglais Graham Greene, The Comedians,<br />

se déroule en Haïti et comprend<br />

des références à la persistance<br />

de la mémoire de la révolution sous<br />

la dictature Duvalier (il a été transformé<br />

en un film avec Richard Burton<br />

et Elizabeth Taylor). Vers la même<br />

époque, Queimada, un célèbre film<br />

de Gillo Pontecorvo, mettant en vedette<br />

Marlon Brando, et qui est une<br />

allégorie évidente de la révolution<br />

haïtienne, est sorti. Au cours des<br />

deux dernières décennies, un nouveau<br />

chapitre de la discussion est apparu<br />

dans la culture afro-caribéenne<br />

qui confronte la négritude à l'idée de<br />

créolité, sous des noms tels que ceux<br />

du philosophe martiniquais Edouard<br />

Glissant et du Nobel de 1994 Prix ​<br />

de Littérature Derek Walcott, auteur<br />

d'une trilogie dramatique sur le chef<br />

de la révolution haïtienne Toussaint<br />

L'Ouverture (à qui, d'ailleurs, le<br />

musicien mexicain Carlos Santana<br />

a dédié un album), ainsi que son<br />

poème épique monumental Omeros,<br />

une transposition de l'Iliade à l'histoire<br />

de l'esclavage noir et de la révolution<br />

haïtienne.<br />

Comme on peut le voir, dans<br />

tous les genres de culture critique et<br />

résistante, l'histoire de la première et<br />

la plus radicale de nos révolutions<br />

est encore bien vivante. Ce n'est que<br />

dans la culture dominante (c'est-àdire<br />

celle des classes dirigeantes et<br />

de l'impérialisme) que cette histoire<br />

a tenté d'être «rayée de la carte», et<br />

qu'elle tente d'amputer cette image<br />

et ce souvenir de la catastrophe actuelle.<br />

La signification profonde de<br />

cette histoire doit être rétablie pour<br />

que la fierté et la combativité puissent<br />

être réactivées.<br />

« Maintenant, nous sommes<br />

tous noirs » (1995) de Juan Carlos<br />

Romero. Avec cette œuvre graphique,<br />

l'artiste argentin Juan Carlos Romero<br />

(1931-2017) a rendu hommage à la<br />

Révolution haïtienne, la plus radicale<br />

de toutes, dans le contexte des<br />

bicentenaires de l'indépendance latino-américaine.<br />

Eduardo Gruner est sociologue,<br />

essayiste et critique culturel. Docteur<br />

en sciences sociales de l'UBA. Il est<br />

l'auteur de La Oscuridad y las Luces<br />

(2011), un livre de thèse sur la révolution<br />

haïtienne.<br />

Ndlr.<br />

*Encore faut-il souligner<br />

que le Vietnam n’était pas une colonie<br />

de la France peuplée d’esclaves.<br />

Que ce fût pendant la guerre de<br />

libération qui aboutit à défaite des<br />

Français lors de la bataille de Diên<br />

Biên Phu ou celle, plus tard, qui conduisit<br />

à l’humiliante défaite américaine,<br />

ces deux guerres de libération<br />

ont été largement des guérillas prolongées<br />

qui ont bénéficié de l’aide<br />

militaire de la Chine et de l’URSS.<br />

Ce qui n’enlève absolument rien au<br />

caractère héroïque et glorieux de ces<br />

deux batailles historiques.<br />

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Vol 14 # 32 • Du <strong>10</strong> au 16 Février <strong>2021</strong><br />

<strong>Haiti</strong> Liberté/<strong>Haiti</strong>an Times<br />

19


Art et Culture<br />

Pleins Feux Sur : George Alan Cavé<br />

(NY, 27 Fév.- 1966)<br />

« Une voix distinctive et artiste d’entrailles »<br />

Par Ed Rainer Sainvill<br />

Emanation du syncrétisme musical<br />

qui a caractérisé les années<br />

1970, Alan Cavé a d’abord<br />

eu ses premières intuitions bourdonnantes<br />

dans son lieu d’extraction.<br />

A New-York, qui est le<br />

creuset culturel de toutes les sonorités<br />

imaginables. Avec toutes<br />

les ramifications qui s’impliquent.<br />

Avant d’être introduit enfant dans<br />

sa terre d’origine, Haïti. Alors,<br />

en proie à tant d’expérimentations<br />

musicologiques. Donc, à<br />

la croisée de tant de paramètres<br />

à la fois autochtones et allochtones<br />

; lesquels vont constituer la<br />

genèse d’une nouvelle vague de<br />

canevas. Entamée dans l’arène<br />

ambiante par le groupe « Zèklè »<br />

dont le talentueux leader et musicien<br />

versatile Joël Widmaïer va<br />

être son inspiration. Notamment<br />

au niveau vocal, avec un timbre<br />

d’orientation féline qui va amplement<br />

l’influencer.<br />

Dès qu’il s’est installé en<br />

terre parentale, Alan a eu l’avantage<br />

d’évoluer dans une atmosphère<br />

didactique, imbibée de musique<br />

et de prosodie. Spécialement<br />

dans un encadrement où son père<br />

tient la renommée de poète du<br />

milieu. Ce qui lui donne l’opportunité<br />

de fréquenter artistes et musiciens<br />

établis du pays. Lesquels<br />

l’adoptent et lui permettent de<br />

faire des apprentissages qui vont<br />

majorer son atout vocal. De même<br />

que son initiation à la guitare ;<br />

l’habilitant de mieux cultiver son<br />

sens musical. La deuxième partie<br />

des années 1980 le repère à New-<br />

York complétant ses études à Jamaïca<br />

High. Tout en entretenant<br />

ses aptitudes artistiques autour<br />

d’un groupe restreint d’aspirants<br />

artistes composé de son frère ainé<br />

Sito Jr., Wuydens, Zshéa parmi<br />

d’autres.<br />

C’est l’époque marquée<br />

par tant de tendances nouvelle<br />

vague ; transformant le milieu<br />

ambiant en un vrai grenier<br />

d’explorations. Avec chacune,<br />

prospectant sa propre résonance.<br />

Dont l’une est élaborée par un<br />

jeune instigateur nommé Alex<br />

Abellard dans son propre studio<br />

de fortune à Brooklyn. C’est là<br />

que Alan va lui être introduit ainsi<br />

que son frère ainé Sito Jr, par<br />

Wuydens Joseph qui de son côté<br />

va s’imposer à la tête du groupe<br />

« Papash ». De toute façon pour<br />

Alan, les premiers signes ne sont<br />

pas encourageants dans son nouveau<br />

campement. N’ayant pas fait<br />

l’unanimité au sein de l’ensemble<br />

qui pense que sa voix drolatique<br />

ne va pas être tolérée par l’auditoire<br />

haïtien. Pas si vite ! leur a dit<br />

le maestro Alex qui pense qu’au<br />

contraire ; qu’il a le timbre qui<br />

peut bouleverser les orientations<br />

vocales conventionnelles. Spécialement<br />

avec la dominance des<br />

voix félines à la Michael Jackson<br />

Le chanteur George<br />

Alan Cavé<br />

qui était le chouchou de cette<br />

génération.<br />

C’est ainsi que le jeune vocaliste<br />

a fini par convaincre tout<br />

le monde. Jusqu’à s’approprier<br />

le premier tube de l’œuvre introductive<br />

du groupe « Zin », ‘’ Fèm<br />

vole’’, préalablement chanté<br />

par son compositeur, le guitariste<br />

et chanteur Eddy Saint-Vil.<br />

Un succès phénoménal charrié<br />

par un gosier hors commun qui<br />

a complètement conquis le cœur<br />

des aficionados de la nouvelle<br />

génération musicale. Un début<br />

convaincant pour cet artiste d’entrailles<br />

qui a fini par édicter son<br />

falsetto créole dans un environnement<br />

qui y était un peu hostile.<br />

Dans la foulée, le « Zin » s’est<br />

aussi établi comme groupe phare<br />

de sa filiation. Gratifiant des opus<br />

à la queue leu leu, avec le timbre<br />

de Cavé en porte-orchestre, enluminant<br />

les morceaux : fèm vole,<br />

konpa Zin, nou tout ansanm,<br />

pa dekouraje, vini, opa, tou<br />

kale, men paw, tou piti, chalatan,<br />

manyen w, pataje, macho<br />

siwo, ou se, zonbi, kat la<br />

bat, pale palew, etc.<br />

Sur cette lancée, il va apporter<br />

sa marque toute personnelle<br />

de vedette à part entière,<br />

dans son premier album, Alan<br />

+Zin: ‘’Lage m’’, contenant les<br />

titres : pou ou, kwele kwekwe,<br />

ma rose, nan nannan,<br />

rablabla, sa, move van, lap<br />

tann mwen. S’attribuant en<br />

même temps du statut de sexe<br />

symbole et de musicien jovial;<br />

lequel va lui assurer une audience<br />

loyale. Qui le supportera<br />

ainsi que le groupe « Zin », même<br />

durant les creux de la vague. Et<br />

conjointement, il va s’accoutumer<br />

dans une double carrière avec le<br />

« Zin », à travers les disques : ’’Yo<br />

pou Zin’’, Sa Zin gen la a ?’’,<br />

‘’Kanpe sou yon bit’’, ‘’3 lèt<br />

sèlman’’, ‘’Pi Rèd’’ ; toujours en<br />

délivrant les tubes tels :yo pou<br />

Zin,konesans, w ale, konpa<br />

nou, kanpe, toi, mennem<br />

ale, banm tikal, kouraj,woule<br />

ou,bad boy, vakans, i don’t<br />

know (sa Zin gen la a ?),<br />

kanpe sou yon bit, ti randevou,<br />

souke dada w, chofe, all<br />

i want, 3 lèt sèlman, chokola,<br />

pa okipe l, (en duo), di papi<br />

wi, boubout, gansta etc. qui le<br />

campent comme la voix fétiche du<br />

groupe, ainsi que celle d’une ascendance<br />

qui lui est bien acquise.<br />

Tandis qu’en solitaire, il<br />

livre l’opus : ‘’Se pa pou dat’’,<br />

muni des méga-hits : 365 jou,<br />

please baby, je t’aimerai toujours,<br />

ban mwen lanmou,<br />

manman mia, menm jan, m’<br />

tonbe, selebre qui le propulse<br />

au rang de star du music-hall<br />

antillais. Et va l’exposer à une<br />

plus large audience que celle du<br />

groupe. De même que : ‘’Collabo’’<br />

doté de : yèreswa, j’ai<br />

besoin de toi, fanm dous<br />

mwen, vye frè, falling, lapèsonn,<br />

beauté cachée, ban<br />

mwen lanmou entre autres.<br />

Une kyrielle de refrains alternant<br />

les allures de cadence compassée<br />

aux ballades rythmées qui vont<br />

perpétuer son timbre au murmure<br />

de l’aube, dans l’esprit d’une multitude.<br />

Tout en contribuant à tant<br />

d’autres réalisations avec : Malavoi,<br />

Mario de Volcy, Haïti Twoubadou,<br />

Mini All Stars entre autres.<br />

En plus d’avoir influencé une<br />

lignée de suivistes tels : Daan Junior<br />

son sosie vocal, Krys Pierre,<br />

Kenny Desmangles, Richard Cavé<br />

etc. Tout en montrant ses facettes<br />

de compositeur et de producteur<br />

qui vont l’autoriser à mieux gérer<br />

son avenir de musicien.<br />

Ainsi que d’autres dimensions<br />

plurielles qui ont fait voler<br />

en éclats son image de mou et de<br />

baladin impénitent. Notamment<br />

comme partenaire idéal de l’équipe<br />

de foot du « Zin » à laquelle<br />

j’ai pris part au milieu des années<br />

1990. Projetant son côté vaillant,<br />

lorsque des voisins anglophones :<br />

Jamaïcains, Trinidadiens, Guyanais<br />

et autres ont voulu nous<br />

intimider pour nous faire déguerpir<br />

du terrain sur lequel on jouait.<br />

Ce qui l’a mis en état de combat<br />

et, dispos à octroyer des coups de<br />

pied au cul de ces énergumènes.<br />

Lesquels ont dû battre en retraite ;<br />

réalisant qu’ils avaient affaire à<br />

des durs. Je me souviens aussi de<br />

sa douleur profonde, lors du décès<br />

de sa mère ; montrant sa façade<br />

de fils prodigieux. Il y a aussi sa<br />

renommée de radin. Celui qui tient<br />

au prix de quelques accrochages<br />

dévastateurs à faire respecter<br />

jusqu’aux derniers centimes<br />

les termes d’un contrat. Ce dont<br />

on ne peut lui en tenir rigueur ;<br />

sachant combien il tient à honorer<br />

son devoir de père de famille et<br />

ses responsabilités de pourvoyeur<br />

financier.<br />

Ce qui l’a poussé au début<br />

de ce millénaire à montrer des<br />

signes d’indépendance par rapport<br />

au « Zin ». Auquel les aléas<br />

de la compétition et plus d’une<br />

décade dominante avaient fait<br />

bien des rides. De plus, son statut<br />

d’homme marié réclamait plus<br />

d’émoluments. Pendant que ses<br />

autres partenaires Alex et Eddy<br />

munis de leur haut degré professionnel,<br />

pouvaient bien se passer<br />

de musique pour vivre. Ce qui l’a<br />

emmené à demander une trêve,<br />

pour se lancer dans une carrière<br />

de soliste. C’est ainsi qu’il a continué<br />

depuis, persistant dans<br />

cette démarche qui lui va comme<br />

un gant. Ayant le charisme<br />

et le talent pour s’y accrocher.<br />

Bien qu’il soit resté disponible<br />

pour les tournées de réunion annuelle<br />

avec le « Zin ». Prouvant<br />

sa fidélité et sa reconnaissance à<br />

Alex Abellard d’avoir cru en lui,<br />

et aussi à Eddy Saint-Vil pour son<br />

support. Ceux qui l’ont découvert,<br />

façonné et révélé au grand public.<br />

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