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L A FEMME ES T L’AV ENIR DU SP O RT
N°20 Avril - Mai - Juin 2021 4,90 €
ENQUÊTE
LA COVID-19
A-T-ELLE TUÉ
LE VIRUS DU
SPORT ?
MÉDECINE
NATURELLE
L’ETIOPATHIE D’UN
PEU PLUS PRÈS
EUGÉNIE
LE SOMMER
COMME VOUS NE L’AVEZ
JAMAIS VUE !
CHRISTOPHE
LICATA
LE COURS DE SALSA EXCLUSIF
DU DANSEUR STAR DE TF1
L 12919 - 20 - F: 4,90 € - RD
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le premier média
100 % femmes et sport !
en france et dans 26 pays d’afrique francophone
20 MILLIONS
DE LECTRICES
grâce à des partenariats
de diffusion avec
20 fédérations françaises
et 28 institutions
internationales !
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ÉDITORIAL
WOMEN SPORTS POURSUIT SON EXPANSION INTERNATIONALE
AVEC ONU FEMMES AFRIQUE ET PEACE AND SPORT
ONU Femmes Afrique et Peace and Sport ont rejoint le club des partenaires
de Women Sports et Women Sports Africa. Deux prestigieux partenaires
internationaux que nous sommes très honorés d’accueillir, pour défendre à leurs
côtés ces belles valeurs qui nous tiennent à cœur : l’égalité femmes/hommes,
la lutte contre les violences faites aux femmes, le combat pour la paix dans le
monde et pour l’égalité des chances par le sport.
Pour en savoir plus sur les actions d’ONU Femmes Afrique à travers le sport,
rendez-vous page 8. Pour découvrir Marlène Harnois, représentante des
« Champions de la Paix » Peace and Sport, rendez-vous page 16.
www.unwomen.org/fr
www.peace-sport.org
D.R.
ONU Femmes Afrique et Peace and Sport rejoignent le club des partenaires de diffusion de Women Sports aux côtés de nos
20 FÉDÉRATIONS PARTENAIRES
Women Sports est édité par
Sport & Sponsoring Media Group
16, avenue Hoche - 75008 Paris
FONDATEURS / ASSOCIÉS
BRUNO LALANDE,
DAVID TOMASZEK,
LORRAINE DELOISON,
DAVID DONNELLY,
DJEDJIGA KACHENOURA,
PHILIPPE DARDELET,
LAURIE CHAMPIN
DIRECTEUR DE LA PUBLICATION
ET RÉDACTEUR EN CHEF
DAVID TOMASZEK
dtomaszek@womensports.fr
DIRECTEUR ARTISTIQUE
XAVIER CHAMBON
RÉDACTION
LÉA BORIE, VANESSA MAUREL,
BASTIEN GUY, RUBEN DIAS,
DAVID TOMASZEK
SECRÉTARIAT DE RÉDACTION
CAPUCINE LAZARE
PARTENARIATS / PUBLICITÉ
NAÏMA EL GUERMAH
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BRUNO LALANDE
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EN SAVOIR PLUS SUR WWW.WOMENSPORTS.FR N°20 • Avril-Mai-Juin 2021 WOMEN SPORTS 3
N°20 Avril - Mai - Juin 2021 4,90 €
52
SOMMAIRE
WOMEN SPORTS N° 20
L A FEMME ES T L’AV ENIR DU SP O RT
ENQUÊTE
LA COVID-19
A-T-ELLE TUÉ
LE VIRUS DU
SPORT ?
MÉDECINE
NATURELLE
L’ETIOPATHIE D’UN
PEU PLUS PRÈS
EUGÉNIE
LE SOMMER
COMME VOUS NE L’AVEZ
JAMAIS VUE !
CHRISTOPHE
LICATA
LE COURS DE SALSA EXCLUSIF
DU DANSEUR STAR DE TF1
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06 CLUB WOMEN SPORTS
Women Sports sur les réseaux
08 ONU FEMMES AFRIQUE
Nouveau partenaire Women Sports
10 COUPS DE CŒUR /
COUPS DE GUEULE
12 BAROMÈTRE
FEMMES D’INFLUENCE
14 NATHALIE
PÉCHALAT
et Monsieur Doute...
16 MARLÈNE
HARNOIS
« Dans le sport il n’y a
pas de barrière, pas de
religion, pas de
catégorie sociale »
SPORT PLAISIR ET DÉCOUVERTE
18 RANDO EN FRANCE
3 spots que vous allez adorer
24 J’AI TESTÉ
« THIS IS ARNOLD »
Le sport de la coolitude en
crop-top !
SPORT INSIDE STORY
30 BÉATRICE EDWIGE
« Je prépare l’après-handball avec
une formation à distance »
LA QUESTION QUI TUE
32 FAUT-IL PORTER SON
LEGGING DE SPORT SANS
CULOTTE ?
C’EST BON POUR MOI !
34 CARNET PRATIQUE
Le cours de salsa de Christophe Licata
38 RECETTE COLLATION
Billes gourmandes de chocolat
aux cacahuètes
40 LE MATCH
DES FRUITS SECS
Oléagineux vs fruits déshydratés
4 WOMEN SPORTS N°20 • Avril-Mai-Juin 2021 EN SAVOIR PLUS SUR WWW.WOMENSPORTS.FR
42 30
38
18
24
42 L’ÉTIOPATHIE
Médecine complémentaire
46 RENCONTRE
« Chouchou, c’est le cheval de
ma vie ! »
ENQUÊTE
52 LA COVID-19
La pandémie a-t-elle tué notre
motivation à faire du sport ?
CHAMPIONNES
62 EUGÉNIE
LE SOMMER
comme vous ne l’avez
jamais vue !
68 DIANDRA
TCHATCHOUANG
Genou à terre, point levé
SHOPPING
74 LINGERIE SPORTIVE
Ces marques de lingerie proposent
des sous-vêtements de sport
DÉTENTE
78 BALLET TROCKADERO
Des Drag Queens danseuses étoile !
82 LIVRE
Mon corps en équilibreibre
83 BONS PLANS
72
70 ESTELLE PORET
Entrepreneuse et jet-skieuse
72 DISTRIA KRASNIQI
La perle du Kosovo
EN SAVOIR PLUS SUR WWW.WOMENSPORTS.FR N°20 • Avril-Mai-Juin 2021 WOMEN SPORTS 5
LE CLUB
#WOMEN
SPORTS
LES TOP TWEETS DE LA RÉDACTION
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WS VOUS
GÂTE !
6 WOMEN SPORTS N°20 • Avril-Mai-Juin 2021 EN SAVOIR PLUS SUR WWW.WOMENSPORTS.FR
LA TEAM WS
SE MET
AU PILATES !
Merci à
Amandine, Charlotte,
Floriane et Clara d’avoir joué
le jeu avec nous.
Vous aussi, envoyez-nous
vos photos de pratique
pilates WS via nos
réseaux sociaux !
© paffy / Shutterstock
Retrouvez toutes les démos de Pilates de Léa sur
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CLUB WOMEN SPORTS
ONU Femmes Afrique, nouveau partenaire
de Women Sports et Women Sports Africa
LE SPORT, UNE VOIE POUR
L’ÉMANCIPATION DES JEUNES FILLES
ET DES FEMMES EN AFRIQUE
Le sport est à la fois
un moyen d’émancipation
pour les
où des efforts sont
encore à faire pour la parité
et la sécurité des femmes.
Le monde du sport est désormais
un champ d’action
incontournable pour nombre
d’entre nous, qui œuvrons
en faveur des droits des
d’une part, de faire évoluer
les pratiques et les mentalités
d’un monde sportif
en professionnalisant les
disciplines féminines et en
sique
et une représentation
paritaire dans les clubs et
les fédérations. D’autre part,
l’impact positif du sport-loisir
centes
n’est plus à démontrer.
Grâce au sport, elles
en elles pour rompre les
barrières, les stéréotypes, et
cer
les violences dont elles
font encore trop souvent
l’objet.
C’est pour cela qu’ONU
Femmes travaille en parte-
international olympique et
de nombreuses fédérations
et clubs sportifs. Des pro-
sportives sont, par exemple,
centes
dans les zones dé-
reçoivent un meilleur accès
à la formation, à l’emploi, et
développent le rapport à leur
corps.
Durant les championnats
nationaux et internationaux,
riats
avec des sponsors pour
battre en brèche le sexisme,
les stéréotypes et promouvoir
des valeurs de mixité,
2018, lors de la Coupe fémi-
au Cameroun, ONU Femmes
a dénoncé le manque criant
d’infrastructures adéquates
pour faciliter une bonne hy-
meure
un frein à la pratique
sportive.
« L’IMPACT POSITIF DU
SPORT-LOISIR SUR LES
FILLETTES ET ADOLESCENTES
N’EST PLUS À DÉMONTRER. »
Le temps constitue un autre
facteur limitant le sport et
les loisirs des femmes. Dans
nombre de pays, elles dé-
la famille et aux enfants, ce
qui restreint leur temps libre.
Bien que le sport soit un puissant
vecteur d’émancipation,
ces obstacles demeurent des
freins qu’il faut adresser à
tous les niveaux : individuel
et collectif, public et privé,
local et international, fédérations
et clubs, politiques publiques,
médias et sponsors,
semble,
faisons en sorte que
le monde du sport devienne
WS
Florence Raes
Directrice Régionale
Adjointe
ONU Femmes Afrique de
l’ouest et du centre
D.R.
3
8 WOMEN SPORTS N°20 • Avril-Mai-Juin 2021 EN SAVOIR PLUS SUR WWW.WOMENSPORTS.FR
Femmes, Sport et Paix
en Centrafrique
En septembre 2020, ONU Femmes et ses
partenaires ont organisé la semaine de la
paix avec des activités sportives et culturelles.
Dans les contextes politiquement délicats et
en conflits, le sport est un puissant véhicule de
dialogue intercommunautaire.
1
D.R.
Une victoire mène à l’autre
2
Un an après le démarrage du programme « Une victoire
mène à l’autre », partenariat entre ONU Femmes et le CIO,
qui favorise l’accès au sport dans les périphéries urbaines,
63 % des adolescentes se considèrent de meilleurs leaders,
91 % affirment savoir comment prévenir une grossesse non
désirée, 33 % affirment désormais connaître une personne
avec qui parler de leur santé sexuelle et 94 % des filles se
reconnaissent une caractéristique dont elles sont fières.
D.R.
4
Initiatives d’ONU Femmes
pour le sport
D.R.
Génération Égalité
Le sport aura une place particulière lors du
Forum Génération Égalité organisé par ONU
Femmes en partenariat avec la France et qui se
tiendra à Paris en juin 2021. Le sport a en effet le
pouvoir de mobiliser les jeunes sur les thèmes de
l’égalité des sexes et les droits des femmes. Le
partenariat souscrit récemment entre le bureau
Afrique de l’ouest et du centre d’ONU Femmes
et Women Sports s’inscrit dans cette trajectoire.
forum.generationequality.org
4
La stratégie Genre et Sport
d’ONU Femmes
Pour combattre les discriminations et les inégalités femmeshommes,
ONU Femmes soutient des politiques favorisant la
participation et le leadership des femmes, des programmes
pour l’accès des jeunes filles au sport et à la formation, et
des campagnes de communication avec des sportives qui
dépassent les stéréotypes, comme Marta Vieira da Silva,
footballeuse professionnelle et ambassadrice d’ONU Femmes.
EN SAVOIR PLUS SUR WWW.WOMENSPORTS.FR N°20 • Avril-Mai-Juin 2021 WOMEN SPORTS 9
BUZZ
⊲
Pour la première fois,
une femme a arbitré
le Super Bowl
Sarah Thomas a été choisie
par la Ligue nationale de
football américain (NFL) pour
officier lors de sa grand-messe
annuelle : le Super Bowl,
le 7 février dernier. Elle est
une habituée des premières.
En 2015, elle e était déjà
devenue la première femme
arbitre à plein temps en NFL,
avant de devenir en 2019 la
première femme à officier lors
d’un match de play-off.
© Susa / Icon Sport
10 WOMEN SPORTS N°20 • Avril-Mai-Juin 2021 EN SAVOIR PLUS SUR WWW.WOMENSPORTS.FR
LES
COUPS DE
CŒUR!
⊲
© PA Images / Icon Sport
Historique ! Deux femmes arbitrent rent en Challenge
européen
L’Anglaise Sara Cox et l’Ecossaise Hollie Davidson sont devenues les
deuxième et troisième femmes à arbitrer des hommes en Challenge
européen de rugby lors d’Agen-Trévise et Newcastle-Castres, tres,
les 15
et 16 janvier derniers. Elles ont succédé à l’Irlandaise landai
Joy Neville, le, qui
était devenue dès 2017 la toute première femme e à arbitrer rer un match
européen masculin de rugby, la rencontre entre e Bordeaux-Bègles
es
et les Russes d’Enisey (36-27).
⊲
Historique : Lydia Tadesse, première femme me arbitre du CHAN
Le Championnat at d’Afrique des nations (CHAN) a écrit son histoire. En effet, à l’occasion de la rencontre entre
la Namibie et
la Tanzanie le 23 janvier dernier, la jeune arbitre éthiopienne Lydia Tadesse est devenue la première femme
me à officier ier lors
d’un match d’une compétition officielle de la Confédération n africaine de football (CAF).
Bikinigate : Les volleyeuses font plier le Qatar
© Newspix / Icon Sport
⊲
LE
COUP DE
GUEULE
!
Le Qatar accueillait son premier tournoi majeur féminin de beach-volley du 8 au 12 mars dernier... er. et est
passé tout près du bad buzz ! La paire vedette allemande Karla Borger/Julia Sude a en effet menacé de
boycotter l’événement, en raison d’une interdiction de porter des bikinis sur le terrain, les joueuses étant
obligées de jouer
en tee-shirt et pantalon long, tenue parfois utilisée en compétition lorsque la météo est
moins clémente. La Fédération internationale de volley (FIVB) a été contrainte de réagir en urgence pour
modifier le règlement du tournoi et assurer que les bikinis ne seront pas interdits lors de cette étape de Doha.
© Icon Sport
EN SAVOIR PLUS SUR WWW.WOMENSPORTS.FR N°20 • Avril-Mai-Juin 2021 WOMEN SPORTS 11
BAROMÈTRE
BAROMÈTRE
WOMEN SPORTS
Femmes de sport les plus citées
dans la presse web sportive janvier / février 2021
1
Corinne Diacre
21 points
De haut en bas : © Anthony Dibon/Icon Sport - © Anthony Dibon/Icon Sport - © Sandra Ruhaut/Icon Sport - D.R.
2
Roxana
Maracineanu
12 points
Brigitte
Henriques
3points
3
Carole Force
3points
12 WOMEN SPORTS N°20 • Avril-Mai-Juin 2021 EN SAVOIR PLUS SUR WWW.WOMENSPORTS.FR
10 sportives les plus citées
janvier / février 2021
1
Naomi Osaka
55 points
4 Serena Williams .....................................41 pts
5 Julia Simon ...............................................40 pts
6 Anaïs Chevalier-Bouchet .................25 pts
7 Caroline Garcia .......................................24 pts
2
Ashleigh Barty
51 points
3
Tessa Worley
50 points
8 Simona Halep ..........................................22 pts
9 Alizé Cornet...............................................19 pts
10 Mikaela Shiffrin ...................................19 pts
De gauche à droite : © : Sydney Low/CSM/Sipa USA/ Icon Sport - © SUSA / Icon Sport - © Gepa / Icon Sport
Clubs de sports collectifs français
les plus cités dans la presse web sportive
1
Brest Bretagne Handball
35 points
4 Metz handball .........................................32 pts
5 Basket-Landes.........................................15 pts
6 Mulhouse Volley ....................................14 pts
7 Bourges Basket .......................................13 pts
2
OL Féminin
34 points
3
ASVEL
33 points
8 RC Cannes ..................................................12 pts
9 PSG Féminin ..............................................12 pts
10 Béziers volley ........................................10 pts
MÉTHODOLOGIE :
• Analyse réalisée par les équipes de Sport Business Consulting sur un échantillon significatif de la presse web sportive :
1 point pour chaque titre d’article mentionnant le nom d’une sportive et/ou d’une équipe féminine
• L’analyse a été réalisée sur les sept sites sportifs suivants :
EN SAVOIR PLUS SUR WWW.WOMENSPORTS.FR N°20 • Avril-Mai-Juin 2021 WOMEN SPORTS 13
FEMMES D’INFLUENCE
Interview
Nathalie Péchalat
et Monsieur Doute :
une histoire d’amour tumultueuse
Nathalie Péchalat est une femme accomplie. Star de la danse sur glace devenue présidente de la
Fédération française des sports de glace, elle s’est aussi essayée à l’écriture. Dans son livre, elle
parle de ce qui l’a toujours épaulée et guidée : le doute. Vu comme une véritable faiblesse pour
certains, Nathalie Péchalat en a fait une force. Rencontre. PROPOS RECUEILLIS PAR VANESSA MAUREL
WOMEN SPORTS : LE DOUTE A-T-IL
TOUJOURS ÉTÉ PRÉSENT DURANT
VOTRE CARRIÈRE SPORTIVE ?
NATHALIE PÉCHALAT : Quand j’étais
enfant, je n’avais pas de doute, je voyais le
patinage comme un jeu, c’était exclusivement
du plaisir. Adolescente, plus le temps
passait, plus il y avait de l’enjeu et donc le
doute est arrivé, mais pas de manière sympathique
! C’était une véritable angoisse.
Et puis à la vingtaine, je me suis aperçue
de plusieurs choses. Premièrement, j’ai
pu le nommer. Deuxièmement, j’ai réussi
m’en suis servie. J’ai transformé ma relation
avec ce Monsieur Doute. Je ne me
laissais plus avoir par lui. On a une relation
d’égal à égal. J’ai désormais le dessus,
c’est moi qui décide à quel moment il peut
intervenir, quand on peut discuter et surtout
à quel moment il dégage…
Alors bien sûr, ça a mis du temps avant que
j’arrive à cet état d’esprit. Mais quand on y
n’est pas si mauvais. Mieux encore, on se
dit qu’il peut être un super allié ! On nous
fait souvent croire que les grands champions
sont des espèces de machines de
guerre, sortes de corps surpuissants mais
ce n’est pas le cas. Tous doutent mais ils
savent gérer leurs doutes aussi bien qu’ils
savent gérer leurs émotions.
COMMENT UTILISEZ-VOUS LE DOUTE
AU QUOTIDIEN ?
Il est là pour me conforter dans mes choix,
me faire changer de décision. C’est un vrai
point d’appui. Si je ne le vois pas pendant
quelques jours ou pire encore quelques
semaines, ça m’inquiète ! Il me permet de
me secouer, de ne pas m’endormir sur des
idées préconçues, sur des décisions qui
tardent à être prises… On peut prendre le
temps de discuter, Monsieur Doute et moi,
mais à un moment donné il faut trancher !
Mais pour être sûre de moi, j’ai besoin de
cette discussion avec le doute.
EN FAIT, MONSIEUR DOUTE A LE
POUVOIR DE TOUT TRANSFORMER EN
POSITIF…
Exactement ! On veut souvent nous faire
croire que douter est une faiblesse. En
réalité, c’est complètement faux. On a
tous et toutes des doutes dans nos vies,
personnelles, professionnelles. Souvent
on le vit mal mais en vérité nous devrions
nous féliciter de douter. Quelqu’un
C’est un long cheminement pour avoir des
Ça n’arrive pas du jour au lendemain.
Monsieur Doute permet de faire le bilan
et de relativiser. On passe tous par des
épreuves, on a tous des coups durs dans
nos vies respectives, mais il faut prendre
un peu de hauteur et de recul sur ces situations
et le doute aide à se décentrer.
« QUELQU’UN QUI N’A JAMAIS DE
DOUTES, C’EST FLIPPANT ! »
QUE CONSEILLEREZ-VOUS AUX JEUNES
SPORTIFS QUI ONT CE DOUTE ?
Je peux dire quantités de fois à un sportif de
15 ans : « T’as le droit de douter c’est normal
», mais… il n’en tiendra pas compte. L’important
est de raconter des événements de
ma carrière précis pour que cela fasse écho
chez celui qui me lit ou m’écoute, que ce soit
un sportif, une ménagère, un chef d’entreprise…
Il faut que cela fasse écho à son expérience
pour qu’il puisse se l’approprier. C’est
une sorte de déclic qui nous aide à faire en
sorte d’aimer ce doute.
14 WOMEN SPORTS N°20 • Avril-Mai-Juin 2021 EN SAVOIR PLUS SUR WWW.WOMENSPORTS.FR
« Tous les grands
champions doutent
mais ils savent
gérer leurs doutes
et leurs émotions. »
© Anthony Dibon - Icon Sport
À FORCE DE L’APPRIVOISER, PENSEZ-
VOUS QUE MONSIEUR DOUTE PEUT
DISPARAÎTRE ?
Je n’espère pas ! Maintenant c’est mon
ami. Si je n’avais pas le doute pour avan-
en moi. J’ai besoin d’avoir des doutes pour
WS
Associée à Fabian Bourzat, Nathalie Péchalat
a été accompagnée toute sa vie par le doute.
Dans son livre paru le 4 novembre 2020, qui
accompagne ses conférences, la présidente
de la Fédération française des sports de
glace « délivre les clés pour apprivoiser ce
doute ».
Les bénéfices du doute,
Editions Marabout, 173 pages, 17,90 ¤
EN SAVOIR PLUS SUR WWW.WOMENSPORTS.FR N°20 • Avril-Mai-Juin 2021 WOMEN SPORTS 15
FEMMES D’INFLUENCE
Interview
Marlène Harnois :
« Dans le sport il n’y a pas de barrière, pas
de religion, pas de catégorie sociale »
Marlène Harnois est une médaillée olympique de Taekwondo philanthrope ! Passionnée et
rêveuse, la jeune femme nommée chevalier de l’ordre national du Mérite et figure emblématique
de Peace and Sport (voir édito) nous révèle avec philosophie sa manière de voir la vie dans un
entretien exclusif. PROPOS RECUEILLIS PAR VANESSA MAUREL
WOMEN SPORTS : LA PHILOSOPHIE
FAIT ENTIÈREMENT PARTIE DE
VOTRE VIE. A-T-ELLE AUSSI JOUÉ
UN RÔLE DANS VOTRE PRATIQUE
SPORTIVE ?
MARLÈNE HARNOIS : L’art martial
est à la base philosophique puisqu’il y
a cette notion de hiérarchie et de respect.
D’ailleurs, lorsque j’ai commencé
le taekwondo à 4 ans, ma mère m’y a
inscrite pour que j’apprenne la discipline
et les valeurs éducatives du sport, qui
sont fondamentales. Dans n’importe
quel pays du monde, aujourd’hui, quand
j’ouvre les portes d’un club de taekwondo,
je me sens à la maison. Chacun des
pratiquants partage les mêmes codes,
les mêmes valeurs et le même état d’esprit.
DEPUIS LA JOURNÉE MONDIALE
DE LA PHILOSOPHIE 2018 AU
SIÈGE DE L’UNESCO, VOUS ÊTES
AMBASSADRICE DE PHILOJEUNES.
LE BUT DE CE PROGRAMME EST-
IL DE FAIRE EN SORTE QUE LES
VALEURS DU SPORT DEVIENNENT
UNE NORME DANS LA SOCIÉTÉ ?
Philojeunes est implanté dans plusieurs
académies françaises et belges et s’inspire
de programmes canadiens. Le but
est de toucher les jeunes via des tables
« QUAND SON VOISIN EXPRIME SA
CROYANCE ET QUE L’ON N’A PAS LE
DROIT DE LE CRITIQUER, ON EST OBLIGÉ
D’ESSAYER DE COMPRENDRE. »
transmettre des concepts positifs. Les
valeurs structurantes du sport sont les
valeurs de base de la société. Je me dis
du dialogue et de la compréhension pour
qu’on puisse tous vivre ensemble de
manière harmonieuse. Et comme disait
Nelson Mandela, « le sport a le pouvoir
de changer le monde, le sport a le pouvoir
d’inspirer, il a le pouvoir d’unir les
gens de manière unique, de parler à la
jeunesse un langage qu’il comprend et
le sport peut créer de l’espoir là où il n’y
a que du désespoir ». Dans le sport il n’y
a pas de barrière, pas de religion, pas de
catégorie sociale. On est une équipe, on
est ensemble. J’adorerais que cela soit
la norme dans la société.
À QUI S’ADRESSE PHILOJEUNES ?
Philojeunes promeut la philosophie auprès
de la jeunesse (6-16 ans). Dans les
écoles, les élèves sont invités à débattre
autour de tables rondes sur différents
thèmes. Dans ce groupe de parole organisé
par des éducateurs, les jeunes ont
des règles. Ils doivent s’écouter, n’ont
pas le droit de critiquer, de répondre,
etc. Ce système crée de la compréhension
entre camarades. Quand son voisin
exprime sa croyance sans qu’on
puisse le critiquer, on est obligé
d’essayer de comprendre. En fait,
on leur apprend la différence
entre croire quelque chose et
savoir quelque chose. Je pense
très sincèrement que ce programme
devrait faire partie
de l’Éducation nationale. Si
certains sujets étaient abordés
de manière pédagogique
dans un contexte très encadré,
peut-être que dans la forme,
l’intégration et la compréhension
se passeraient mieux. WS
16 WOMEN SPORTS N°20 • Avril-Mai-Juin 2021 EN SAVOIR PLUS SUR WWW.WOMENSPORTS.FR
En tant
qu’ambassadrice
de Philojeunes,
Marlène aide les
enfants à mieux
comprendre la
différence pour
mieux l’accepter.
© Amandine Noël
EN SAVOIR PLUS SUR WWW.WOMENSPORTS.FR N°20 • Avril-Mai-Juin 2021 WOMEN SPORTS 17
PORTFOLIO
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18 WOMEN SPORTS N°20 • Avril-Mai-Juin 2021 EN SAVOIR PLUS SUR WWW.WOMENSPORTS.FR
LES MONTS D’ARRÉE
BRETAGNE
Dépaysement garanti ! Situés dans le Finistère, les monts d’Arrée sont
un massif montagneux.
Composés de roches sédimentaires et métamorphiques, ils font penser
aux côtes irlandaises. Pourtant, ils font partie du massif armoricain.
EN SAVOIR PLUS SUR WWW.WOMENSPORTS.FR N°20 • Avril-Mai-Juin 2021 WOMEN SPORTS 19
SPORT PORTFOLIO PLAISIR ET DÉCOUVERTE
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20 WOMEN SPORTS N°20 • Avril-Mai-Juin 2021 EN SAVOIR PLUS SUR WWW.WOMENSPORTS.FR
LES CALANQUES
DE MARSEILLE
LE
Constituées d’une succession de criques
réparties sur le littoral des massifs s de
Marseilleveyre et du Puget, les Calanques sont
un incontournable des Bouches-du-Rhône.
EN SAVOIR PLUS SUR WWW.WOMENSPORTS.FR N°20 • Avril-Mai-Juin 2021 WOMEN SPORTS 21
SPORT PORTFOLIO PLAISIR ET DÉCOUVERTE
PUY PARIOU
AUVERGNE
Situé
à 10km de Clermont-Ferrand, le Puy Pariou
est un
volcan de la chaîne des Puys, dans le
Massifcentral, culminant à 1200m d’altitude.
22 WOMEN SPORTS N°20 • Avril-Mai-Juin 2021 EN SAVOIR PLUS SUR WWW.WOMENSPORTS.FR
EN SAVOIR PLUS SUR WWW.WOMENSPORTS.FR N°20 • Avril-Mai-Juin 2021 WOMEN SPORTS 23
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SPORT PLAISIR ET DÉCOUVERTE
J’AI TESTÉ
« THIS IS
ARNOLD »,
LE SPORT DE LA COOLITUDE
EN CROP-TOP !
Au sein de l’équipe Women Sports, on traversait l’hiver avec moins d’entrain
qu’habituellement (et pourtant, normalement, ça déménage). Ras-le-bol des
cours classiques en ligne, par perte de vitesse, d’envie. En brainstorming,
on s’est alors creusé la tête pour savoir quel sport vraiment fun vous faire
découvrir. C’est là que le concept « This is Arnold » nous est apparu, comme
une évidence. Allez, je vous raconte la suite sans plus tarder !
PAR LÉA BORIE
DToujours en mal de nouveautés
sportives vraiment
différentes, amusantes,
qui font bosser
sans en avoir l’air, je suis
tombée un peu par hasard sur « This
is Arnold ». Le concept ? Un cours de
danse aérobic ambiance années 80
dispensé par une prof pleine de pep’s
et de dérision. J’adhère ! « 50 minutes
de fun, de sensualité et d’énergie ! »
Je trépigne d’impatience…
« This is Arnold » à la loupe :
à la pêche aux infos
Avant de me jeter à l’eau, pour une fois,
je me rencarde un peu sur mon projet
sportif du moment. « This is Arnold »
- TIA pour les intimes, (ça m’a tout de
suite fait penser à mes cours de LIA,
les vraies savent…) – va aux antipodes
des séances dispensées en salle de
de danse mais de « Wahoo Sessions ».
Ces dernières combinent danse, aé-
marche active (dite « Walk in tonic » * ).
Le tout revisité en mode playlist rétro
décalée.
-
vous dire : je suis trop jalouse du corps
de Josia, la fondatrice et coach !
24 WOMEN SPORTS N°20 • Avril-Mai-Juin 2021 EN SAVOIR PLUS SUR WWW.WOMENSPORTS.FR
Qui n'a jamais rêvé
de se déhancher sur
des sons eighties tout
en renforçant ses
cuisseaux et sa bonne
humeur ?
© Antoine Guilloteau
EN SAVOIR PLUS SUR WWW.WOMENSPORTS.FR N°20 • Avril-Mai-Juin 2021 WOMEN SPORTS 25
SPORT PLAISIR ET DÉCOUVERTE
La créatrice
du concept
Josia N., c’est ce genre de personne ultra lumineuse
et dynamique, qui remonte le moral des
copines en soirée, et les tire sur la piste de danse,
poussée par la passion. A l’arrivée de sa fille,
Josia se met au sport, à base de boot camp, de
cardio trainning et de boxe, mais elle trouve que
l’offre fitness manque de coolitude. C’est comme
ça qu’elle imagine créer un « social sport club ».
« J’ai toujours été athlétique, mais étant plus jeune,
mon sport favori, je le pratiquais en club à 6h du
mat’ en Louboutin façon fièvre du samedi soir ! »
« J’ai décidé de rassembler tout ce
que j’aimais »
D.R.
Mais je ne lâche
rien… Ou plutôt si, je lâche...
prise ! Déchaînement dant 50 minutes. « Les
penadeptes
de TIA veulent
faire un sport cool, et pas
s’enchaîner 30 pompes au no’. » Au départ, TIA se voulait
chro-
pendant un temps, rendez-vous
D.R.
était donné dans des hô-
tels pour s’affranchir du
look standard des cours de
ces salles à l’odeur
aseptisée, marquées par
le
bruit des machines »,
explique Josia), depuis le
dispose d’un studio, où elle
a
pu commencer à proposer
ses cours en visio. WS
Avec son bagage en stylisme, audiovisuel et
merchandising, elle s’oriente vers un CQP d’animateur
sportif et crée « This is Arnold » en 2018.
« J’aime me challenger, j’avais l’impression de tourner
en rond. C’est pourquoi j’ai décidé de rassembler
tout ce que j’aimais ». On retrouve dans son
concept tout un tas d’ingrédients qui ont marqué
son enfance : les souvenirs de sa maman dansant
sur Véronique et Davina, les cassettes audio
de Jane Fonda ramenées des Etats-Unis par son
oncle, les vinyles achetés avec son grand-frère,
et bien sûr Arnold Schwarzenegger. « Pour moi, il
représente le culte du sport et du cool des eighties.
J’aime tous ses blockbusters, de Terminator au Tiquet
Magique en passant par True Lies ». Elle nous
confie même qu’elle aurait dû s’appeler Beverly !
Et c’est avec cette atmosphère que Josia compte
à chaque session emmener ses participants à Venice
Beach. Mais Josia aussi s’enjaille elle-même
de cette ambiance.
Ce qui la fait vibrer ? La musique et ce côté toujours
fun quoi qu’il arrive. Un truc qu’elle transmet
à ses participants comme à sa famille d’ailleurs. La
preuve : sa fille passe en boucle les Spice Girls et
Madona !
J’ai testé This is Arnold :
me déchaîner sur le dancefloor
depuis mon salon
J
e me rencarde sur les prochains
cours, il y en a un samedi à 10h.
Josia nous met tout de suite dans
l’ambiance avec en fond musical un
petit Footloose de Kenny Loggins qui
nous transporte direct !
tout à l’air simple ! Je vous jure, elle
smile tout aussi musclé que le reste, et
encore, je parle pas de sa répartie et
de ses punchlines ! Bref, une femme
débordante d’énergie qui donne la
faire du cardio au passage. Un volet
non négligeable après tous ces mois
prostrés chez soi ! Bref, un moment
Reste à pouvoir le tester en salle, il me
tarde !
CORNER INFOS
THIS IS ARNOLD
thisisarnold.com. En salle à la
réouverture : Studio Nilanthi,
Paris 19 e
Instagram : @thisisarnold
et @josia_n with Energy
Si vous avez encore une envie,
il y a même une boutique, avec
t-shirt, cotton-bag et sweat à l’effigie
de votre session de dance 80’s
préférée !
(*) Walk-in Tonic by This Is Arnold, méthode de remise en forme imaginée pendant le confinement du printemps 2020 tel un programme anti-stress et amusant. Un enchaînement d’exercices toniques associés à de la
marche active adapté à tous types d’espaces.
26 WOMEN SPORTS N°20 • Avril-Mai-Juin 2021 EN SAVOIR PLUS SUR WWW.WOMENSPORTS.FR
Interview flash
de Josia
Tu as quel âge ?
Dis-toi que je n’ai pas d’âge, toi, moi, on est pareil !
Quant à mes participantes, ça va de 23 à 55 ans.
Ce que tu dirais à une personne qui vient
découvrir ton cours ?
Bien sûr que tu vas travailler, 400 à 600 calories dépensées,
mais sans t’en rendre compte ! Tu vas travailler ton booty, l’air
de rien !
C’est quoi un cours réussi selon toi ?
Quand les participants repartent transpirant avec le smile. Si
tu pars à droite quand je vais à gauche, je ne t’en veux pas au
contraire, je veux juste que tu gardes le sourire et
que tu bouges. On n’est pas dans le sport performance,
on ne se juge pas !
Tes 3 musiques rétro préférées ?
• Arnold, de Luke Million, 2011
«QUITTE À TRANSPIRER,
AUTANTLE FAIRE DANS LA
BONNE HUMEUR ! »
© Antoine Guilloteau
EN SAVOIR PLUS SUR WWW.WOMENSPORTS.FR N°20 • Avril-Mai-Juin 2021 WOMEN SPORTS 27
SPORT PASSION AVEC
J’ai testé pour
vous un nouveau
challenge du
Livret Sport 2000 !
En début d’année, j’ai été frappée par une
grande décision : je me remets au sport ! Pour
me motiver, je me suis appuyée sur le
challenge « À fond la neige avec Dynastar »
lancé par le Livret Sport 2000. Du 9 janvier
au 28 février, l’enseigne proposait de faire
15 heures de sport pour tenter de remporter
une paire de skis de la marque. Je me suis
lancée tout schuss dans ce défi !
PAR VANESSA MAUREL, JOURNALISTE ET COBAYE !
“
Un bon protagoniste est un protagoniste préparé et pour
ce rôle, on vous demande au moins 15 heures de sport
dans le mois. En place… Action ! » Le décor est planté.
Mais… 15 heures de sport en si peu de temps ? Cela me
que je marche, et les minutes s’accumulent rapidement. 15 minutes
-
Faire du sport partout… et en toutes circonstances !
WS
D.R.
© Rido / Shutterstock
LIVRET SPORT
BY SPORT 2000,
EN BREF
Avec le Livret Sport, Sport 2000 passe
d’un programme fidélité traditionnel à un
programme relationnel à cinq volets !
Récompense : la pratique sportive me
fait gagner des points sur tous les sports
et ce dès le 1 er km ou la 1 ère minute de ma
pratique !
La motivation : je suis incitée à pratiquer
plus souvent et à me dépasser pour atteindre
les objectifs fixés lors des challenges qui me
sont proposés chaque mois.
L’animation en local : le championnat des
magasins permet d’animer les membres en
local pour renforcer la proximité et créer des
communautés proches de chez moi !
La personnalisation de l’offre : je reçois
des offres commerciales spécifiques aux
sports que je pratique.
L’accompagnement : une rubrique
magazine avec des articles sur l’équipement,
la préparation, la pratique, etc.
28 WOMEN SPORTS N°20 • Avril-Mai-Juin 2021 EN SAVOIR PLUS SUR WWW.WOMENSPORTS.FR
• RCS Évry 421 925 918 Sport 2000 FRANCE SAS • © Getty • 03/2021
PARCE QUE LE SPORT EST
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À chaque femme sa pratique.
Avant, pendant et après le sport,
quel que soit votre niveau ou votre objectif,
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et sélectionnent le meilleur des marques.
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D.R.
SPORT INSIDE STORY
Portrait
Béatrice Edwige :
« Je prépare l’après-handball avec
une formation à distance »
Béatrice Edwige a un parcours sportif hors du commun. Médaillée d’argent avec l’équipe de France
de handball aux Jeux Olympiques de 2016 mais aussi médaillée d’or aux championnats du monde
(2017) et aux championnats d’Europe (2018), la jeune femme de 32 ans a une vie bien remplie !
Malgré cela, Béatrice Edwige n’en oublie pas les études. Et c’est avec emlyon qu’elle a décidé de
préparer son futur. PROPOS RECUEILLIS PAR VANESSA MAUREL
D.R.
COMMENT ET QUAND AVEZ-VOUS
DÉCIDÉ DE REPRENDRE LES ÉTUDES ?
J’ai commencé en mars 2020, à peu près
POURQUOI AVOIR CHOISI EMLYON ?
COMMENT S’ORGANISENT LES
COURS ?
se passent de manière assez tradition
« JE VEUX ME DONNER LES MOYENS
DE POUVOIR CHOISIR UN BOULOT QUI
ME PLAÎT ! »
N’EST-IL PAS DIFFICILE DE
CONCILIER ÉTUDES ET SPORT DE
HAUT NIVEAU ?
POUR POUVOIR SUIVRE CES ÉTUDES,
VOUS AVEZ UN MÉCÈNE, QUELLE
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30 WOMEN SPORTS N°20 • Avril-Mai-Juin 2021 EN SAVOIR PLUS SUR WWW.WOMENSPORTS.FR
Béatrice Edwige a
profité de la période
de crise sanitaire
pour se pencher sur
l’après-carrière
sportive.
D.R.
D.R.
EN SAVOIR PLUS SUR WWW.WOMENSPORTS.FR N°20 • Avril-Mai-Juin 2021 WOMEN SPORTS 31
LA QUESTION QUI TUE
ON VOUS EXPLIQUE
FAUT-IL PORTER
SON LEGGING
DE SPORT
SANS CULOTTE ?
Faut-il obligatoirement
mettre à l’abri ses
petites fesses et le reste
pendant sa séance de
sport ?
Tout est parti d’une remarque entendue
à la sortie du vestiaire, entre un groupe
de filles bien vues sur Instagram : « Ah !
Mais tu ne portes pas de culotte sous
ton legging toi non plus ?! » Une phrase
captée au vol qui a de quoi retenir
l’attention. Rares sont les personnes
qui se vantent d’être nues sous leur
pantalon de sport. Mais allez, ne faites
pas la fausse étonnée... Si ça ne vous
est jamais passé par la tête, en tout cas,
vous n’avez certainement pas pu passer
à côté dans les vestiaires des salles de
fitness !
Le problème n°1 à éradiquer : la
culotte visible ?
Soyons honnête : qui n’a jamais regardé
dans le miroir le dessin de son arrièretrain
avec la grosse marque de culotte
sous son legging de sport bien moulant ?
Ça casse toute l’harmonie de cette
jolie forme bombée d’après certaines
personnes. Et à la fois, soyons honnête,
encore une fois, pour éviter ça, est-ce
que le port d’une « ficelle » est plus
appropriée/confortable dans tout sport ?
(Ce n’est pas forcément ultra confort de
porter un string échancré dans les cours
de fitness ou de gym par exemple).
C’est vrai qu’entre les reliefs de la
dentelle, la couleur sur un legging pas
toujours assez opaque parce que pas de
très bonne qualité, ce n’est pas toujours
évidant de bien porter la culotte sous un
legging. C’est peut-être pour ça qu’ont
été conçus des leggings avec coutures
croisées à l’entrejambes, ce qui les rend
plus conforts sans culotte.
Déculottée : des sports plus ou
moins propices
« Le déculotté » peut être plus ou
moins plébiscité par les sportives
selon l'activité pratiquée. Dans tous les
sports debout (type course à pied, jeux
de balles), il y a moins d’inconvénient.
Néanmoins, pour les pratiques sportives
qui nécessitent de s’assoir sur des
machines par exemple, un nettoyage
méticuleux de celles-ci est primordial
avant toute utilisation !
Précisions sur les usages du « no
panties »
Certaines sportives la préconisent
avec short, car celui-ci peut comporter
un sous-vêtement intégré (cf. notre
shopping lingerie en pages 74-75).
D’ailleurs, la blogueuse fitness
newyorkaise Evann Clingan était allée en
ce sens dans une interview pour Greatist,
affirmant le faire souvent pour courir,
« surtout en été, quand il fait très chaud
et que le short que je porte a un sousvêtement
intégré. C'est plus confortable
sans la double couche de vêtements. »
Un moyen qui permettrait, selon
certaines, de limiter les irritations et
frottements. Cela se discute cependant,
car ce type de sous-vêtement, à condition
que la taille et la matière soient « no
panties », permet de protéger cette zone
où la peau est sensible (notamment à
cause des irritations et microcoupures
dues aux rasages et/ou épilations).
La règle d’or si on opte pour la « no
panties » est de choisir un legging épais
pour qu’il fasse au maximum barrière aux
bactéries. Et cela nécessite, évidemment,
de laver son legging systématiquement
après sa séance, si ce n’était pas déjà le
cas avant.
Ceci étant, pour celles qui préfèrent
continuer de porter la culotte, il existe
de la belle lingerie sans couture ultra
confortable et discrète (on vous renvoie
une nouvelle fois aux pages dédiées à
la lingerie sportive !). A condition d’avoir
recours à une matière douce, en coton
de préférence. WS
32 WOMEN SPORTS N°20 • Avril-Mai-Juin 2021 EN SAVOIR PLUS SUR WWW.WOMENSPORTS.FR
En matière de
confort, chacune
son truc, mais il
est bon de savoir
ce qui existe pour
mieux choisir.
© insta_photos / Shutterstock
EN SAVOIR PLUS SUR WWW.WOMENSPORTS.FR N°20 • Avril-Mai-Juin 2021 WOMEN SPORTS 33
CARNET PRATIQUE
PAS À PAS
La salsa se compte
de la manière
suivante :
1-2-3 (rien sur
le 4), 5-6-7
(rien sur le 8)
Danseur emblématique de
l’émission « Danse avec
les Stars » depuis 2011,
Christophe Licata, 35 ans,
a accompagné dans cette
émission Rossy de Palma,
Nâdya, Amel Bent,
Laëtitia Milot, Ophélie Winter,
Nathalie Péchalat,
Prisicilla Betti, Sylvie Tellier,
Tatiana Silva... Aujourd’hui,
c’est pour vous, chères lectrices
de Women Sports, que
Christophe Licata décortique
les pas de base de la salsa !
PAR VANESSA MAUREL
LE COURS
DE SALSA DE
CHRISTOPHE
LICATA
© Danse avec les Stars - TF1
34 WOMEN SPORTS N°20 • Avril-Mai-Juin 2021 EN SAVOIR PLUS SUR WWW.WOMENSPORTS.FR
1
© DR
2
Placer la jambe gauche en avant en levant
légèrement le pied arrière
3
Reposer le pied arrière
© DR
Rien sur le 4
© DR
4
Revenir en position initiale
EN SAVOIR PLUS SUR WWW.WOMENSPORTS.FR N°20 • Avril-Mai-Juin 2021 WOMEN SPORTS 35
CARNET PRATIQUE
6
7
Reposer le pied avant
© DR
© DR
Revenir en position initiale
5
Placer la jambe droite en arrière en levant
légèrement le pied avant
© DR
Rien sur le 8
8
Retrouvez la vidéo complète du cours de danse de Christophe Licata en ligne
womensports.fr/VIDEO
36 WOMEN SPORTS N°20 • Avril-Mai-Juin 2021 EN SAVOIR PLUS SUR WWW.WOMENSPORTS.FR
VARIANTE : LE SUZIE Q
1
2 3
La jambe gauche passe en
croisant devant la droite, pied
de derrière légèrement levé
Reposer le pied arrière en
levant celui de devant
Reposer le pied avant en
levant celui de derrière
4
Rien sur
le 4
8
7
6
5
Rien sur
le 8
© DR
Reposer le pied avant en
levant celui de derrière
Reposer le pied arrière en
levant celui de devant
Passer la jambe droite devant
la gauche, pied de derrière
légèrement levé
Trois questions à Christophe Licata :
© DR
1
QUELLE A ÉTÉ VOTRE DANSE
PRÉFÉRÉE DANS « DANSE AVEC
LES STARS »?
Difficile de départager… Mais s’il fallait en
choisir une, je dirai la Rumba avec Nathalie
Péchalat, qui est un souvenir poignant.
2 3
À CONTRARIO, QUELLE
EST VOTRE PLUS GRANDE
DÉCEPTION ?
C’est de ne jamais avoir gagné.
Mais j’espère que ça va vite changer !
Rendez-vous à la prochaine édition.
POUR CONCLURE, UNE
STAR AVEC LAQUELLE VOUS
AIMERIEZ-VOUS DANSER ?
En France, je dirais Jennifer. Et
à l’étranger ce serait Beyoncé,
évidemment !
EN SAVOIR PLUS SUR WWW.WOMENSPORTS.FR N°20 • Avril-Mai-Juin 2021 WOMEN SPORTS 37
C’EST BON POUR MOI !
RECETTE COLLATION
BIL L ES
GOURMANDES
DE CHOCOL AT
AUX CACAHUETES
,
Après nous avoir donné la marche à suivre pour un bon
petit-déj salé dans le précédent numéro, la nutrithérapeute
Geneviève Mahin nous emmène cette fois à l’heure du goûter,
pour une collation savoureuse, coupe-faim et gourmande.
(AVEC LÉA BORIE)
Les ingrédients :
• 150 g de beurre de cacahuète
• 75 g de dattes séchées
• 60 ml d’eau
• 25 g de graines de chia
• 100 g de chocolat noir
• une pincée de fleur de sel
• quelques cacahuètes salées
Préparation :
B Mixez au blender le beurre de
cacahuète, l’eau et les dattes.
C Ajoutez les graines de chia, les
cacahuètes et une pincée de fleur de sel.
D Laissez reposer 15 minutes à
température ambiante.
E Faites fondre le chocolat.
F Réalisez de petites billes.
G Trempez les billes dans le
chocolat fondu.
H Laissez reposer 20 minutes au frigo
et dégustez.
Le conseil prise de collation
de notre cheffe du moment
J’ajoute à ma collation d'une ou deux
billes de chocolat un fruit de saison pour
apporter une touche de gourmandise à
mon goûter mais sans exagérer.
38 WOMEN SPORTS N°20 • Avril-Mai-Juin 2021 EN SAVOIR PLUS SUR WWW.WOMENSPORTS.FR
EN CADEAU
Lectrices de Women Sports,
soyez gâtées : en plus de votre
commande de livre, recevez
en cadeau un supplément de
recettes avant, pendant,
après le sport :
bit.ly/livre-womensports
© Jehanne Moll
L’ÉCLAIRAGE DE
GENEVIÈVE MAHIN
“ Les graines de chia sont riches en
oméga-3. Et les dattes sont une chouette
alternative au sucre. Elles sont riches en
nutriments et en fibres ! ”
L’AVIS DE LÉA, DE
WOMEN SPORTS :
Le beurre de cacahuète, on s’en fait tout
une montagne et on aurait tendance
à le bannir, comme la pâte à tartiner.
Alors que bien utilisée, et consommée
raisonnablement, la pâte de cacahuètes
s’avère ne pas être le démon en personne
finalement (à condition de s’être assuré
au préalable de ne pas être allergique,
évidemment !). Elle contient de « bons »
gras, des protéines et des fibres, et reste
moins sucrée que la pâte à tartiner.
En grand bec sucré que je suis, je raffole
de ces petits goûters intempestifs, mais
j’ai rarement l’idée de les faire moi-même
et je me rue parfois sur des collations
industrielles pas recommandables. Donc
là, je sais ce que je mets dedans, ce qui
me permets de « craquer » un peu plus en
conscience.
On peut s’amuser à varier les goûts en
sélectionnant de bons chocolats noirs bio
70, 80 voire 90 % et plus !
© Sabine Alphonsine
POUR ALLER PLUS LOIN
Pour plus de
conseils food et
plein d’autres
recettes époustouflantes
et inventives,
c’est vers
l’ouvrage de Geneviève
Mahin qu’on
vous guide ! « Mon
assiette et moi,
Comment apaiser
ma relation à
l’alimentation », 50 recettes sans lait et sans
gluten, paru aux Editions Racine, 29,95 €
N°20 • Avril-Mai-Juin 2021 WOMEN SPORTS 39
C’EST BON POUR MOI !
LE MATCH DES
FRUITS SECS
Oléagineux VS fruits déshydratés
Les fruits secs sont souvent les produits phare des sportifs, notamment en grimpe et
en ultra-trail, parce que pratiques et très riches. Attendez déjà qu’on y voit clair. On
parle souvent de fruits secs, et on met tout le monde dans le même panier. Pourtant,
on est bien d’accord qu’il y a deux équipes dans cette grande famille : les fruits dits
« à coque », qui sont naturellement secs, et les fruits frais séchés. Qu’est-ce qui vaut le
mieux, pourquoi on les mélange ? On s’est interrogé tout en les goûtant… Parce que,
pour bien les consommer, il faut bien les connaître, pas vrai ? PAR LÉA BORIE
40 WOMEN SPORTS N°20 • Avril-Mai-Juin 2021 EN SAVOIR PLUS SUR WWW.WOMENSPORTS.FR
TEAM FRUITS
DÉSHYDRATÉS
Ce sont les petits mélanges stars au rayon
fruits secs : ananas, banane, raisin sec…
S’ils perdent leur vitamine C en séchant,
les fruits déshydratés sont de vrais boosters
d’énergie. Leur apport calorique reste
raisonnable, de 200 à 300 cal.
ON RECOMMANDE : les abricots secs,
contre la fatigue et l’hypertension ; ainsi
LE POINT DE VIGILANCE : le sucre.
Les fruits dont l’eau s’est évaporée ont
déjà une concentration en fructose plus
importante, mais en plus, bien souvent, on
vient à ajouter du sucre en usine pour la
diabétiques !
LE MIEUX : opter pour les fruits secs
marché sécher en début d’automne, ou
déshydrateur électrique !
TEAM FRUITS
À COQUE
Bon, ici, on nous ment un peu quand
nous parle de fruits. En réalité, il s’agit
d’amandes, de noix, de noisettes, de
cacahuètes. On vous voit venir d’ici :
« Oui, mais c’est hyper calorique. »
Alors ce n’est pas faux, à coup de
600 cal les 100 g environ, on ne recommande
pas de s’enfiler 300 g de
noix de cajou avant sa séance, c’est
certain. Mais ces petites choses sont
autant des bombes caloriques que
des bombes de nutriments ! On y
trouve plein de vitamines, minéraux,
oméga-3... Les études ont par ailleurs
démontré qu’ils pouvaient jouer un
rôle dans la réduction des risques de
maladies cardiaques et dans la prévention
de maladies inflammatoires.
ON RECOMMANDE : la noisette,
pour la contraction musculaire, et la
noix.
LE POINT DE VIGILANCE : les allergies,
fréquentes dans cette famille
d’aliment, notamment en cas de
présence d’arachide (comme la cacahuète).
Ainsi que la teneur en sel (et
parfois le sucre), car souvent ils ne sont
LE MIX AND
MATCH
encore de combiner les deux, si vous
de diabète. C’est comme l’alimentation
en général, plus c’est varié et mieux
bitude
de manger. Dans les magasins
sachet et faire votre propre mélange. Il
existe aussi des sachets mélangés tout
prêts. On conseille d’en manger une petite
poignée par jour. WS
© nadianb / Shutterstock
EN SAVOIR PLUS SUR WWW.WOMENSPORTS.FR N°20 • Jvril-Mai-Juin 2021 WOMEN SPORTS 41
C’EST BON POUR MOI !
MÉDECINE COMPLÉMENTAIRE
QUID DE
L’ÉTIOPATHIE
On connait bien l’ostéopathie, un peu la chiropractie (nous avions réalisé un dossier en 2019), mais
l’étiopathie, pas suffisamment. On a tâché d’en apprendre plus sur cette méthode manuelle et de
vous en expliquer les bienfaits pour les sportifs. Et quoi de mieux pour ça que d’aller rencontrer
un professionnel officiant dans une région reconnue pour sa pratique sportive ? On vous emmène
à Grenoble (38), dans le cabinet de l’étiopathe Yann Ollivier, en compagnie d’une de ses patientes,
capitaine de l’équipe de France de touch rugby, Charline Montagnat. PAR LÉA BORIE
L’étiopathie, quésaco ?
En préambule, on comprend que
l’étiopathie est une méthode d’analyse
qui cherche à établir une relation
de causalité entre des symptômes
présentés par un patient et la/les causes
qui les ont entraînés. Elle recherche
la cause, à laquelle est appliqué un
traitement manuel, pour rendre le
corps libre de ses mouvements, et
ainsi récupérer d’une pathologie afin
d’améliorer ses performances. Cette
thérapie dite manuelle vise à rétablir
l’intégrité des systèmes articulaires,
viscéraux et circulatoires d’une personne
pour faire disparaître les symptômes qui
en dépendent.
UN PEU D’HISTOIRE
ÉTIOPATHIQUE
Yann Ollivier nous explique que ce
concept occidental déposé en 1963
a été initié par Christian Trédaniel,
lui-même guidé par le médecin
André de Sambucy, pionnier de la
42 WOMEN SPORTS N°20 • Avril-Mai-Juin 2021 EN SAVOIR PLUS SUR WWW.WOMENSPORTS.FR
Une thérapie
manuelle à la
recherche d’une
perturbation
mécanique.
médecine manuelle en France. S’il est
le fruit d’un travail théorique nourri par
la biologie, la médecine et l’approche
systémique, il est l’héritage des
rebouteux de campagne. Aujourd’hui,
© Microgen / Shutterstock
© Adam Gregor / Shutterstock
pour devenir étiopathe, il existe
quatre facultés libres en France, et
cela nécessite six ans d’études. Le
temps nécessaire pour apprendre
les principes fondamentaux de
l’étiopathie, l’anatomie, la physiologie,
le diagnostic étiopathique et l’acte
thérapeutique.
L’étiopathe traite les troubles
d’ordre fonctionnel et répond à des
pathologies d’origine mécanique. C’est
pourquoi on dit de l’étiopathe qu’il est
le mécanicien du corps humain. « On
traite plus que la simple biomécanique,
détaille Yann Ollivier. Notre travail
touche aussi les troubles bénins
digestifs, pelviens et la sphère ORL».
Chez les sportifs précisément, il s’agit
le plus couramment de soins de
petites traumatologies type entorse/
foulure, ou un problème chronique
lié à une activité physique tel que la
tendinalgie ou la tendinopathie. Des
problèmes ciblés genoux, coiffes des
rotateurs, chevilles, mollets… avec
un regard sur l’ensemble du système
locomoteur.
« On s’intéresse à l’événement qui
cause la dysfonction mécanique
quand il est traumatique car il peut
donner des informations précieuses.
Mais en cas de problème mécanique
sans cause traumatique, on vient se
focaliser sur la dysfonction qui génère
les symptômes ». L’étiopathe nous
explique cela avec l’exemple d’une
tendinalgie : « La douleur du tendon
rotulien peut être la conséquence
d’une dysfonction vertébrale lombaire.
A cause de cette dernière, le tendon
devient sensible à la manière d’un
coup de soleil sur la peau. Ainsi,
rétablir la mobilité vertébrale, c’est
faire disparaître cette hypersensibilité
tendineuse. »
LE SUIVI ÉTIOPATHIQUE
Le nombre de séances à prévoir et
leur durée dépendront de la pathologie
et de la date de son apparition. Mais il
n’est pas préconisé de prendre rendezvous
pour un « check-up ». « On ne
nous consulte pas pour du confort mais
pour résoudre un problème. On prendra
alors en charge la personne jusqu’à ce
qu’elle récupère ses capacités initiales.
D.R.
EN CONSULTATION
JOURNALISTIQUE
AVEC YANN OLLIVIER
Yann Ollivier a découvert cette
thérapie manuelle un peu comme
Christian Trédaniel. Après plusieurs
années à souffrir de problèmes de
dos suite à une mauvaise chute au
judo, il ne trouve pas de réponse
claire et efficace dans la médecine
traditionnelle. Ce Breton d’origine
commence alors à s’intéresser à
d’autres techniques. C’est par le
bouche à oreille qu’il se penche
sur l’étiopathie et commence sa
formation à Rennes.
Après une première année d’exercice
dans le Finistère, Yann Ollivier
s’installe en Isère - à Saint-Egrève
et Grenoble - en 2013. Il s’est
notamment fait connaître en étant
intervenant bénévole lors de courses
régionales (Marathon du Mont-Blanc,
Cross du Pain, Semi-marathon
Grenoble-Vizille, Ekiden Grenoble, Trail
des Passerelles du Monteynard…).
Lors de ces évènements, il est
souvent accompagné d’une
masseuse.
« La plupart du temps, à la fin d’une
course, un coureur passe d’abord voir
l’étiopathe pour des douleurs précises,
avant d’aller se détendre sur la table
de massage. Mais cela peut s’inverser.
Un coureur sans douleur apparente
peut arriver en massage avec un
nœud. Le masseur lui conseille alors
de venir me voir ». Enfin et surtout, il
accompagne l’équipe de France mixte
de touch rugby !
EN SAVOIR PLUS SUR WWW.WOMENSPORTS.FR N°20 • Avril-Mai-Juin 2021 WOMEN SPORTS 43
C’EST BON POUR MOI !
On ne veut pas faire entrer
dans la tête des gens qu’il faut venir
nous consulter périodiquement de
manière indispensable : on soigne des
douleurs dont il n’est pas possible de
prévoir l’arrivée. Au contraire, on sera
plus minimaliste dans le traitement
pour qu’il soit le mieux toléré
possible. »
Yann Ollivier identifie deux types de
profils chez les sportifs : ceux pour qui
l’étiopathie est quelque chose d’acquis,
qui ont eu la preuve d’une solution
par une thérapie manuelle. Et ceux qui
recherchent une réponse à un problème
sans connaître l’étiopathie.
LA PARTICULARITÉ DE
L’ÉTIOPATHIE
Cette profession de santé en
libéral hors d’un cadre réglementé
est en cours de reconnaissance.
Contrairement à l’ostéopathie, qui
est portée par de nombreux courants
et méthodes d’approches différents,
l’enseignement étiopathique
tourne autour d’une seule méthode
thérapeutique, et son travail poursuit un
but : résoudre des problèmes bénins du
système locomoteur.
Par ailleurs, en termes de statut,
l’étiopathe est assujetti à la TVA,
contrairement aux ostéopathes qui
en sont exonérés. Ce qui explique en
partie qu’il y ait bien moins d’étiopathes
officiels dans les registres : nombreux
sont ceux qui ont obtenu le diplôme
et sont allés grossir les rangs des
ostéopathes parce que plus intéressant
financièrement. Pourtant, Yann Ollivier
en est persuadé, c’est une vraie force
d’être étiopathe. Déjà parce que la
concurrence est moindre, notamment
dans les centres urbains, de quoi
davantage se démarquer sur le territoire
paramédical local. Mais surtout parce
que cette méthode est rigoureuse. Et
puis parce que tout reste à faire pour
qu’elle soit reconnue, un challenge qui
motive notre spécialiste ! WS
DOUBLE ENTRETIEN SOIGNANT / SOIGNÉE
Nous avons eu la
chance de conduire
un entretien
entre l’étiopathe
Yann Ollivier et
une sportive de
haut niveau suivie
par celui-ci. Une
interview croisée
passionnée, riche en
rebondissements et en
anecdotes chargées
d’humour et d’amour.
Charline Montagnat, 27 ans,
1m68, capitaine d’équipe de
France mixte de touch rugby
a entendu parler d’étiopathie
par une amie en train de
se former à ce métier,
et a choisi de présenter
Yann Ollivier à son équipe
pour qu’il fasse partie de
l’équipe médicale lors de
leurs matches. C’est comme
ça que, quelques années
plus tard, il a fait partie
du staff de l’équipe mixte
open de touch rugby pour
la coupe du monde 2019 en
Malaisie !
WOMEN SPORTS :
COMMENT S’EST FAITE
VOTRE RENCONTRE ?
Charline : J’ai commencé
à consulter Yann pour
d’importantes migraines
ophtalmiques, sans doute
accentuées par des chocs
au rugby étant plus jeune.
Bien sûr, on n’a pas fait
disparaître mes migraines
d’un coup de baguette
magique, mais aujourd’hui,
j’arrive à mieux les gérer.
Yann : Le lien entre
migraines et douleurs
cervicales est fréquent. Ces
maux de tête sont souvent
associés à des tensions
dans la nuque et les
trapèzes. On cherche alors
une solution mécanique pour
réduire leur fréquence, voire
pour les faire disparaître.
Charline : Et toi Yann, tu le
fais toujours avec pédagogie
pour m’expliquer tes
manipulations.
COMMENT S’EST MONTÉE
CETTE COLLABORATION
ÉTIOPATHIE X
TOUCH RUGBY ?
Charline : En équipe
de France, on part avec
D.R.
un coach, un manager,
et une personne de
l’équipe médicale. Cette
dernière nous accompagne
bénévolement, car nous
avons peu de moyens car
peu de sponsors ; cette
pratique demande un
investissement financier et
en temps. C’est le pari que
Yann était prêt à relever !
Yann : Et aujourd’hui, j’ai
vraiment l’impression de
faire partie de la « famille
du touch ». Il a fallu que je
fasse mes preuves. Mais
cela a été assez rapide,
car l’état d’esprit des
joueurs fait qu’ils ont le
contact facile. Même les
plus réticents finissent
par venir me voir, bien
que ce soit parfois après
avoir enduré la douleur
trop longtemps. Je suis
intervenu au-delà du simple
rôle d’étiopathe lors de
précédents matches :
remplir les gourdes, jouer
les cameramans, proposer
des étirements en soirée,
des méditations au réveil,
faire la police avec les
plus jeunes de l’équipe…
44 WOMEN SPORTS N°20 • Avril-Mai-Juin 2021 EN SAVOIR PLUS SUR WWW.WOMENSPORTS.FR
Charline et son
équipe sont
suivies de près
par Yann Ollivier
pendant les
matches !
D.R.
« LE LIEN ENTRE MIGRAINES
ET DOULEURS CERVICALES
EST FRÉQUENT. »
Cette expérience me
change du cabinet et
m’enrichit, notamment pour
mes consultations. Les
compétitions, ce ne sont
pas des vacances pour moi
non plus, c’est éprouvant.
On finit par se prendre au
jeu, à vouloir que « son »
équipe gagne !
Charline : Tu nous
assistes, mais tu vis aussi
les matches avec nous
! Pour que ça marche,
il a fallu que tu rendes
pleinement disponible. On
peut frapper à ta porte à
22h avant un match pour
se plaindre d’une douleur.
Tu nous as déjà strappés
dans le car… On est une
quinzaine de joueurs quand
on est en déplacement,
et tu as toujours tout fait
pour notre bien-être, pour
qu’on soit en posture de
réussite…
YANN, TU CONNAISSAIS
CE SPORT POUR LE
TRAITER ?
Yann : Non, mais
aujourd’hui, j’arrive à
identifier les types de
douleurs symptomatiques
du touch rugby - qui
s’apparentent plus à celles
du foot ou du basket
finalement que du rugby.
Avec les changements
de direction, les hanches
et les genoux sont
particulièrement touchés.
LA PARTICULARITÉ DE
CE SPORT EST QUAND-
MÊME LA MIXITÉ DES
ÉQUIPES...
Yann : Il faut savoir
s’occuper des sportifs
hommes et femmes
simultanément en effet :
pour elles, prendre en
compte les cycles et leur
impact sur l’état global
des joueuses avant match.
C’est aussi un bon moyen
d’observer les tactiques de
jeux de chacun.
On leur souhaite de
pouvoir vite se retrouver
sur les terrains quand la
situation permettra de
reprendre sérieusement
les rencontres !
D.R.
EN SAVOIR PLUS SUR WWW.WOMENSPORTS.FR N°20 • Avril-Mai-Juin 2021 WOMEN SPORTS 45
C’EST BON POUR MOI !
RENCONTRE
« CHOUCHOU,
C’EST LE CHEVAL
DE MA VIE ! »
La relation cheval-cavalier est-elle aussi unique que ce que
racontent les légendes ? Si l’on croit Agathe, 19 ans, cela ne fait
aucun doute. Depuis le 29 mai 2020, la jeune cavalière file une
relation parfaite avec Choupidam de Bourbon, 8 ans.
Une histoire d’amour particulière mais si belle. PAR VANESSA MAUREL
Après 18 ans d’équitation
et un an de recherches
acharnées, Agathe Martin
a rencontré Choupidam de
Bourbon, plus régulièrement
appelé « Chouchou ». Une évidence
dirait-elle. « Quand je l’ai vu j’ai directement
su que c’était lui. » Le destin aura
joué en leur faveur. « C’est fou car ce
n’était pas mon meilleur essai avec un
cheval, mais je sentais qu’on ferait un
bout de chemin ensemble. Beaucoup ont
pensé que je l’avais choisi car il était beau
ou parce que j’étais en détresse après un
an de recherches. Mais non, c’était plus
fort que moi. C’était mon intuition. » Un
sentiment qui n’a jamais quitté la jeune
femme. « Le même jour, je suis allée essayer
une autre jument mais je n’arrivais
pas à m’enlever Chouchou de la tête. »
« Il fait entièrement partie de
ma famille, je ne vois pas ma
vie sans lui »
« J’APPELLE MON
CHEVAL "MON
FILS". IL FAIT
ENTIÈREMENT
PARTIE DE MA
FAMILLE, JE NE
VOIS PAS MA VIE
SANS LUI. »
À 19 ans, Agathe devient donc propriétaire
de cheval. Le début d’une longue
et belle histoire d’amour. « C’est un
achat assez récent mais on a déjà tissé
des liens très forts, raconte-t-elle. Il
me différencie des autres personnes,
est content de me voir. Quand je vais le
chercher au près il reconnaît ma voix. »
Il n’a fallu que quelques semaines au
duo pour se créer une routine, que nous
détaille Agathe : « Je vais le voir tous les
jours. On commence nos retrouvailles
par dix longues minutes de bisous et de
câlins, puis on fait une heure d’entraînement.
46 WOMEN SPORTS N°20 • Avril-Mai-Juin 2021 EN SAVOIR PLUS SUR WWW.WOMENSPORTS.FR
C'était lui et pas
un autre cheval
qu'Agathe a choisi,
comme une évidence
qui ne la quitte pas
aujourd'hui.
© Mlr Pictures
EN SAVOIR PLUS SUR WWW.WOMENSPORTS.FR N°20 • Avril-Mai-Juin 2021 WOMEN SPORTS 47
C’EST BON POUR MOI !
Je prends ensuite le temps
d’emmener Chouchou au pré pour le
l’entretien. Je lui applique de la crème
sur ses bobos, je lui procure des soins
et… on refait une séance de bisous ! »
Une routine dont notre future vétérinaire
ne pourrait plus se passer. « C’est une relation
complètement différente de celle
qu’on pourrait avoir avec un animal de
compagnie « lambda ». Pour tout vous
Il fait entièrement partie de ma famille,
je ne vois pas ma vie sans lui. Je serais
prête à tout pour Chouchou. »
Entre doutes, craintes et
révélations
La communication entre le cavalier et le
cheval est primordiale. « Si on n’arrive
«SI ON
N’ARRIVE PAS À
COMMUNIQUER,
ON PEUT VITE
ARRIVER À DES
SITUATIONS
DANGEREUSES. »
Un lien fort s'est créé
entre Agathe et son
cheval, à tel point
qu'ils ont développé
un vrai mode de
communication !
© Mlr Pictures
48 WOMEN SPORTS N°20 • Avril-Mai-Juin 2021 EN SAVOIR PLUS SUR WWW.WOMENSPORTS.FR
D.R.
« IL NE FAUT PAS
OUBLIER QU’EN
FACE ON A UNE
BÊTE DE 600 KG ! »
© Mlr Pictures
pas à communiquer, on peut vite arriver
à des situations dangereuses. Il ne faut
pas oublier qu’en face on a une bête de
600 kg ! » Agathe n’a pas toujours été
sereine concernant l’arrivée d’un cheval
dans sa vie. « J’ai eu peur que ça chamboule
tout, que je n’arrive plus à gérer à
la fois mes études, mon travail et mon
si je l’avais toujours eu. »
Heureusement, elle a pu compter sur
le soutien sans faille de sa famille.
« Même si mes parents m’ont laissé voler
de mes propres ailes lorsque j’ai pris
mon indépendance, ils n’étaient jamais
très loin, Ils étaient un peu
réticents et se demandaient comment
j’allais assumer ça seule à 19 ans. Mais
bizarrement, quand j’ai trouvé Chouchou,
ma mère était là. C’est le seul
essai où elle est venue. Elle s’est beaucoup
investie. Elle m’a aidé à établir le
budget mensuel de Chouchou. »
Tout était en fait une évidence. « C’est
drôle mais je pense que Chouchou est
vraiment le cheval de ma vie. Je ne devais
pas me poser 15 000 questions.
C’est lui et pas un autre ». WS
LES RÉSEAUX
SOCIAUX, REFLETS
DE LEUR COMPLICITÉ
« J’ai commencé sur Youtube pour
raconter mon expérience dans les
recherches de chevaux et garder
une trace de mon parcours. J’ai
énormément de photos mais il y a
un inconvénient : elles se perdent.
Donc l’alternative était de faire
ce journal de bord sur Youtube
avec mes péripéties, mes échecs,
mes réussites. Instagram était la
suite logique. Au départ, je postais
de manière « ludique » mais
aujourd’hui c’est devenu plus sérieux.
Je m’applique à poster régulièrement
du joli contenu. »
Agathe Mrtn Rider
@agathemrtn.rider
D.R.
EN SAVOIR PLUS SUR WWW.WOMENSPORTS.FR N°20 • Avril-Mai-Juin 2021 WOMEN SPORTS 49
We Men
Sports
Les hommes soutiennent le sport au féminin
LAURENT MAZAURY :
« Il faut veiller à développer le
sport au féminin sans nuire à
la mixité ! »
Comment les politiques publiques en faveur du sport au féminin sont-elles mises en œuvre
sur le terrain ? Comment en éviter les effets indésirables ? Nous avons posé ces questions à
Laurent Mazaury, vice-président délégué aux sports de l’agglomération de Saint-Quentin-en-
Yvelines. Un entretien instructif. PROPOS RECUEILLIS PAR DAVID TOMASZEK
Quel est le point commun entre
le Golf National, qui a accueilli
la Ryder Cup en 2018, et la ville
de Trappes ? Réponse : ils se situent
tous deux dans l’agglomération
de Saint-Quentin-en-Yvelines (SQY) !
La collectivité regroupe douze communes :
Coignières, Élancourt, Guyancourt, La Verrière,
Les Clayes-sous-Bois, Magny-les-Hameaux,
Maurepas, Montigny-le-Bretonneux,
Trappes, Plaisir, Villepreux et Voisins-le-Bretonneux.
Les réalités socio-économiques
sont hétérogènes. Les réalités sportives
aussi… Or le sport est un axe majeur de la
politique de l’agglomération. Son territoire
accueillera pas moins de cinq épreuves
olympiques lors des JO de Paris 2024 (cyclisme
sur piste, BMX, golf, VTT, l’épreuve
d’escrime du pentathlon moderne), ainsi
que l'épreuve paralympique de cyclisme
sur piste. Dans ce contexte, comment animer
une politique sportive ambitieuse en
faveur des femmes, qui soit compatible
avec une grande diversité de pratique, du
sport de quartier jusqu’au sport d’élite ?
Et comment s’assurer que cette politique
volontariste soit réellement efficace sur le
terrain ?
« Notre stratégie est d’en faire plus pour
les associations qui oeuvrent au développement
du sport au féminin, explique Laurent
Mazaury. Des subventions sont accordées
en fonction de critères spécifiques tels que
la part de femmes parmi les adhérents du
club ou la volonté de créer une section féminine
lorsqu’elle n’existe pas. » Jusqu’ici
tout va bien. Mais la réalité est plus complexe.
« Nous rajoutons des subventions
dans les quartiers sensibles, pour les associations
sportives de Trappes ou La Verrière,
par exemple. Mais attention, il y a un écueil
à éviter : ne pas inciter les associations à
créer des sections féminines coupées des
sections masculines. Toujours veiller à promouvoir
la parité et jamais la séparation ! »
Le diable se niche dans les détails. « Nous
vérifions notamment que les associations
entrent dans le cadre de la laïcité. Par
exemple dans les piscines, la mixité est la
règle. Il n’y a pas de créneaux horaires réservés
aux femmes. » Comment éviter ce
type d’écueils ? « Avec des équipes en prise
avec le terrain et surtout pas une politique
de chiffres aveugle, nous précise l’élu. L’objectif,
c’est l'égalité, plus encore que la parité.
Qu’il n’y ait aucune différence de traitement
entre les femmes et les hommes, mais
au-delà : que la collaboration soit naturelle. »
Inciter les femmes à s’impliquer dans la
gestion des associations sportives est une
« NE PAS INCITER LES ASSOCIATIONS À
CRÉER DES SECTIONS FÉMININES COUPÉES
DES SECTIONS MASCULINES »
autre ambition de l’agglomération. Mais là
encore, attention à ne pas confondre la fin
et les moyens. « Les dirigeants bénévoles
sont devenus une denrée rare. Il y a peu de
candidats pour s'occuper des associations.
Notre rôle est de motiver et de susciter des
vocations. Qui mieux qu'une femme peut
apporter le sport à d'autres femmes ? Le
club de foot d'Elancourt est dirigé par une
50 WOMEN SPORTS N°20 • Avril-Mai-Juin 2021 EN SAVOIR PLUS SUR WWW.WOMENSPORTS.FR
D.R.
femme depuis plus de 10 ans. Elle prend
sa voiture tous les week-ends pour emmener
les gamins aux matches. A nous de la
montrer en exemple pour que davantage
de femmes deviennent dirigeantes associatives
! » L’exemplarité est la clé. Le
quota est son ennemi. « Il faut éviter les
procès en incompétence. Nous l’avons expérimenté
dans le monde politique, avec la
parité sur les listes électorales. Les clubs
doivent se choisir des femmes dirigeantes
dans leur intérêt, pas parce qu’ils y sont
contraints par un quota. »
LE SPORT
FÉMININ
À SQY
46 assos sportives
subventionnées en 2020,
16 % dirigées par
une femme (soit 9
associations).
39 % d’adhérentes
dans les clubs sportifs de
SQY (soit 10 510 femmes
sur 26 728).
8 clubs soutenus
en 2020 pour leurs
actions en faveur
du développement
de la pratique
féminine.
5 équipes
féminines sont
soutenues au titre du
haut niveau par équipe.
15 femmes sont
présentes sur les listes
ministérielles du sport
Laurent Mazaury en
compagnie de
Marie José-Pérec lors
de l’Open de France, au
Golf National de Saint-
Quentin-en-Yvelines.
L’agglomération subventionne également
le sport de haut niveau féminin, en club
et à titre individuel, et veille à créer « un
écosystème autour de la pratique du sport
féminin ». Cela passe par des choses
simples et concrètes : du matériel, des
lots pour les compétitions, de la communication…
L’élu nous apprend également
que la chaîne locale TV78 a choisi de
parrainer un club sportif féminin, le Paris
92 Handball. « L’objectif, c’est Liberté, Egalité,
Fraternité, et pas seulement équité »,
insiste Laurent Mazaury ! WS
D.R.
de haut niveau et sont
soutenues par SQY
(vs 32 hommes) parmi
lesquelles des sportives
pressenties pour
représenter la France
aux Jeux Olympiques et
Paralympiques de Tokyo,
comme :
- la cycliste
Clara Copponi,
- la boxeuse Maïva
Hamadouche,
- la para-pongiste
Florence Sireau.
VIS MA VIE D’ÉLU
LOCAL AVEC
LAURENT MAZAURY !
Laurent Mazaury, 55 ans, n’est
pas un homme politique à temps
plein. Il a un job, un vrai : directeur
de l'offre et du développement
chez Clear Channel France. Il doit
donc composer avec un emploi
du temps chargé. « L'élu local est
l'antithèse de l'élu national : il ne
cherche pas se mettre en avant »,
nous glisse-t-il avec un sourire
en coin. Pourtant, Laurent Mazaury
est confronté aux mêmes
combats politiques qu’un élu
national. L’aménagement de la
colline d’Elancourt, « le point le
plus haut d’Ile-de-France », est
son dossier-phare du moment.
Le site sera l’un des théâtres des
Jeux Olympiques 2024, mais aussi
un héritage pour les habitants de
l’agglomération et pour la Fédération
française de cyclisme. « On
veut que les JO ne troublent pas
la vie des Saint-Quentinois mais
au contraire qu'ils se les accaparent.
» Ce qui passe par beaucoup
de concertation. Notamment
avec l’opposition écologiste.
« Quand vous abattez un arbre, il
faut expliquer pourquoi, bien évidemment.
Je dois convaincre que
cette colline est actuellement une
friche et qu’elle deviendra un site
aménagé idéal pour les populations,
pour le VTT et la promenade.
» Un parallèle entre le sport
et la politique ? Laurent Mazaury
se lance : « On a réussi quand
même un sport individuel, devient
un sport collectif ! »
EN SAVOIR PLUS SUR WWW.WOMENSPORTS.FR N°20 • Avril-Mai-Juin 2021 WOMEN SPORTS 51
ENQUÊTE
ENQUÊTE
LA COVID-19
A-T-ELLE TUÉ
NOTRE MOTIVATION
À FAIRE
DU SPORT ?
L’année 2020 et le premier
trimestre 2021 nous ont
prouvé qu’avec la pandémie,
il fallait lutter contre
isolement et sédentarité, deux
maux que le sport parvient
habituellement à canaliser.
Brutalité des annonces de
fermetures des gymnases,
rideaux métalliques des
salles de sport descendus,
emportant avec eux parfois la
motivation des pratiquants.
Le printemps est d’ordinaire
le moment de l’année où l’on
note un vrai regain d’énergie
et de bonnes résolutions
sportives. Mais avec tous ces
changements, sommes-nous
encore motivés à faire du
sport ? PAR LÉA BORIE
1
(RE)BOND SPORTIF
PENDANT LE
CONFINEMENT
TOUT BEAU TOUT NEUF
Premier constat, avant le confinement,
le taux de participation et le
nombre d’abonnements des Français
n’ont fait qu’augmenter ces trois dernières
années, comme nous l’explique
Laurent David, directeur Europe Icon
Health & Fitness, producteur américain
de produits connectés. « Running,
fitness, marche nordique, cyclisme…
Ces pratiques n’ont fait qu’augmenter
pendant les confinements, et le marché
continue d’être en croissance. À aucun
moment on a pu penser que le sport serait
mis de côté par les Français. »
Si l’on observe les chiffres au 2 e trimestre
2020, on constate une participation
massive à la pratique du sport.
Chacun a réagi comme
il a pu face aux
incertitudes : certaines
personnes peu sportives
ont commencé une routine
en ligne quand d’autres,
parfois férues de sport,
n’ont pas réussi
à maintenir
leur activité.
Parce qu’on avait peur de prendre du
poids à être confiné chez soi toute la
journée, parce qu’on avait plus de temps
libre sans le temps pour se rendre sur
son lieu de travail… En se penchant sur
les données recensées par l’application
Strava, on note une augmentation
de 33 % de téléchargements de l’appli
par rapport à l’année précédente, et une
communauté agrandie de 2 millions de
nouveaux athlètes chaque mois. Celle-ci
« a su se mobiliser, s’adapter et inventer
de nouvelles façons de se soutenir, de
progresser et de se mesurer aux autres,
même à distance », détaille le communiqué
de presse. Les sportifs déjà enregistrés
ont quant à eux augmenté leur
fréquence d’entraînement de 13,3 %.
Le sport en solitaire a aussi connu une
52 WOMEN SPORTS N°20 • Avril-Mai-Juin 2021 EN SAVOIR PLUS SUR WWW.WOMENSPORTS.FR
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progression, évidemment : 44 % des
distances marathons ont été courues
en solo contre 14 % en 2019.
LE FITNESS DIGITAL : LE ROI DU MONDE
Le jour où mon salon est devenu ma
salle de sport
« Il y a eu une vraie accélération du digital
au premier confinement. Nombre de
Français ont découvert la routine sportive
pendant ces confinements et n’ont
plus l’intention d’arrêter », détaille Arthur
Benhamou, fondateur de LaSèche,
plateforme de remise en forme.
Dès le mois de mars 2020, ICON
Health & Fitness a constaté une accélération
incroyable de ses ventes,
« LA COMMUNAUTÉ A SU S’ADAPTER ET
INVENTER DE NOUVELLES FAÇONS DE SE
SOUTENIR, DE PROGRESSER ET DE SE
MESURER AUX AUTRES, MÊME À DISTANCE »
COMMUNIQUÉ STRAVA
« un volume incomparable sur ces
cinq dernières années, on a presque
triplé nos ventes ». L’explication, selon
le responsable Laurent David ?
« La frustration des salles de sport fermées,
qui ont laissé les adeptes sans
activité, et les ont obligé à chercher
des solutions alternatives. Et même au
2 e confinement, beaucoup ont compris
que ça allait s’installer et qu’il fallait trouver
un moyen d’échapper à cette monotonie
par une pratique à la maison. On
le ressent car les prévisions de vente se
maintiennent. »
EN SAVOIR PLUS SUR WWW.WOMENSPORTS.FR N°20 • Avril-Mai-Juin 2021 WOMEN SPORTS 53
ENQUÊTE
Durant cette année écoulée,
cette accélération de la pratique sportive
à domicile s’est traduite par la multiplication
d’offres non structurées - des
coaches sur les réseaux sociaux qui
dispensent des cours à leur communauté
- mais aussi le développement massif
d’applications. Les Français ont découvert
une nouvelle approche de l’activité
sportive : le sport à la demande depuis
son salon. Certaines applications entendent
même entretenir l’esprit d’équipe
et le lien social. Elles se donnent le pari
de garder les communautés sportives
soudées, même en dehors du terrain.
Par exemple, le concept Squadeasy permet
aux collaborateurs d’une même entreprise
de relever des défis sportifs en
équipe, même à distance. « Vous obtenez
des points en effectuant des activités,
pour ensuite faire gagner votre équipe,
nous explique Claire Vargel, responsable
marketing de Squadeasy. Des challenges
solidaires ont été mis en place à distance
pour resolidariser les équipes et permettre
de s’engager pour un projet qui fait sens,
comme celui où chaque pas effectué par
un salarié est monétisé en don pour l’AP-
HP (le CHU d’Ile-de-France). Ou sous une
forme similaire avec Pure Projet pour lutter
contre la déforestation ».
Mais ces solutions innovantes n’ont pas
pu pallier à toutes les formes de démotivation
et éviter le décrochage chez
d’autres sportifs.
2
DÉMOTIVATION COVID
QUAND LES SPORTIFS
DÉCROCHENT
SÉDENTARITÉ ET DÉMOTIVATION
CRESCENDO
Dans son analyse, l’Observatoire des
publics et des pratiques de la FFEPGV
(Fédération française d’éducation physique
et de gymnastique volontaire) a
révélé qu’entre les confinements, les
restrictions liées à la pratique sportive
et le télétravail imposé, la sédentarité
a augmenté. Les clubs EPGV ont lancé
des programmes sportifs en ligne.
Seulement, encore faut-il être réceptif à
cette méthode et assez initié numériquement
pour pratiquer via un écran.
Il y a eu aussi un effet soufflé qui retombe
après l’excitation des débuts.
« Après la première vague de Covid-19,
tout a commencé à revenir à peu près
à la normale », d’après le communiqué
Strava. Aussi parce que le digital a
probablement ses limites. Au bilan, le
baromètre sport santé FFEPGV / Ipsos -
10 ème édition - résultat d’une enquête
menée en décembre 2020
- fait état d’une pratique sportive
en recul chez les femmes.
« La crise sanitaire creuse d’avantage les
inégalités d’accès à la pratique sportive
(…), 67 % de femmes déclarent avoir eu
plus de difficultés à pratiquer une activité
physique », ajoute le communiqué.
« Il faut dire aussi qu’il y a eu un amalgame
entre cette situation sanitaire et un
engagement un peu à la va-vite, pose Nicolas
Hauw, maître de conférences spécialisé
dans les sciences et techniques des
activités physiques et sportives. On pourrait
même parler d’instrumentalisation de
la pratique de l’activité physique dans un
contexte anxiogène, avec une pression notamment
sur les personnes fragiles, dites
à risque. On a vu la différence entre les
confinements. Au premier confinement, les
Français avaient une heure d’activité physique
par jour et en profitaient pour sortir
se dépenser, mais beaucoup ont arrêté
cette routine après coup ».
EXPLIQUER LA BAISSE DE MOTIVATION
Quand un processus infernal
s’enclenche
Le manque de motivation s’observe sur
trois critères d’après Ludovic Savariello,
expert en performance : tout d’abord lors
de baisses d’énergie, qui nous font rentrer
dans un cercle vicieux. Ce qui engendre
des pensées négatives : les participants
relèvent davantage ce qui les empêche
plus que ce qu’ils peuvent y gagner. Et
dernièrement s’installe la procrastination.
Une idée appuyée par Christel Abbate
psychologue clinicienne spécialisée dans
le suivi de sportifs : « Moins on est motivé,
moins on en fait et cela diminue notre
sentiment d’auto-efficacité. À la reprise, on
n’a plus les mêmes capacités physiques.
Un processus tel une spirale descendante
se met alors en place. On se sent en échec
et on perd son estime de soi sur le plan
physique. »
« La crise sanitaire
creuse d’avantage les
inégalités d’accès à la
pratique sportive »,
baromètre sport santé
FFEPGV / Ipsos
DÉMOTIVATION À L’ÈRE DE LA PANDÉMIE
L’incertitude est reine
« Jusqu’à présent, avec cette crise, on
avait la capacité de se dire qu’on allait
s’en sortir. Maintenant, on entend davantage
de discours de désespoir. On
ne sait plus vraiment quand on va s’en
sortir, les risques nous menacent, ce
qui rend la situation confuse », analyse
Arthur Benhamou de LaSèche. L’éclairage
apporté par les neurosciences
américaines cette dernière décennie
nous a prouvé que le cerveau est un
système prédictif, comme nous l’explique
Ludovic Savariello. « Or, la crise
sanitaire nous a plongé dans une incertitude
totale, ce qui épuise les cerveaux
avant même de savoir s’ils sont motivés.
Quantité de gens s’attendent à ce que
la situation redevienne comme avant,
que la carotte soit mise au même endroit.
Mais c’est sans prendre en considération
le changement de situation.
Le manque de motivation va de pair
avec le manque de repères, alors qu’il
faut trouver ces repères en nous, et
non dans le monde extérieur ». La psychologue
Christel Abbate l’a constaté
chez les jeunes sportifs qu’elle accompagne
: « ça questionne le sens
qu’ils mettent dans leur sport. Quand il
y a une perte de sens, la motivation se
54 WOMEN SPORTS N°20 • Avril-Mai-Juin 2021 EN SAVOIR PLUS SUR WWW.WOMENSPORTS.FR
« LE MANQUE DE MOTIVATION VA DE PAIR
AVEC LE MANQUE DE REPÈRES »
LUDOVIC SAVARIELLO
perd aussi. Mon travail, en partenariat
avec les entraîneurs, est de les aider à
mettre en lumière leur raison d’être, ce
pour quoi ils font tel sport. Et si malgré
cela, il y a décrochage, c’est peut-être
que ce sport n’avait pas tant de sens
que ça pour eux. Souvent c’est ce qu’il
se passe. On parle alors de motivation
extrinsèque, issue du regard de l’autre
© Drazen Zigic / Shutterstock
(quand on fait du sport pour faire plaisir
à ses parents, son conjoint, qu’on
va s’entraîner pour ses amis, qu’on pratique
pour son apparence, pour gagner
une coupe et être valorisé…). Cela fragilise
le processus d’engagement ; ces
motivations externes sont beaucoup
plus sensibles au stress et à l’anxiété. »
Il y a aussi les occasions manquées.
Christel Abbate accompagne l’équipe
de France de short-track (patineurs de
vitesse sur courte piste). « La question
qui se pose pour les joueurs avec
l’arrêt des compétitions est de savoir
comment s’accrocher sans rivalité ni
combativité pour évaluer les effets de
leur entraînement ». La psychologue
pense également à des jeunes en pôle
espoir de ski freestyle au lycée climatique
et sportif Pierre de Coubertin de
Font-Romeu : « Ils ont vu les vidéos de
figures de leurs concurrents en Suisse,
à l’époque autorisés à pratiquer et pas
eux, et avaient l’impression de ne pas
faire ce qu’il fallait pour garder le niveau
». Le processus motivationnel
est très puissant dans le sport de
compétition, comme nous le détaille
Nicolas Hauw, de l’Institut de formation
en éducation physique et sportive
d’Angers : « Chez le compétiteur,
il n’y a que la compétition sur laquelle
s’appuyer pour obtenir ce feedback qui
l’aide dans sa préparation. De plus, en
confinement, les sportifs se sont retrouvés
seuls à gérer leurs entraînements.
Tout ceci a généré de l’anxiété chez
les athlètes, comme le démontre une
étude de l’Insep, en particulier chez
les femmes. De plus, celle-ci a révélé
une augmentation du temps sédentaire
chez ces sportifs de haut niveau, eux
qui habituellement se déplacent en
mode doux pour leurs activités. Avec
cette sensation d’avoir été enfermés,
contrôlés, ils ont été davantage à la recherche
d’opportunités d’activités, ce
qui a pu révéler blessures, addictions
et mauvaise gestion des émotions. »
L’autre risque aussi à moins pratiquer
est de générer des frustra-
QU’EST-CE QUE
LA MOTIVATION ?
ECLAIRAGE DE NICOLAS
HAUW , MAÎTRE DE
CONFÉRENCES EN STAPS
« On différenciera motivation
contrôlée et autonome. La
première fait référence à la
culture de son corps, à la
comparaison sociale, à l’image,
mais aussi aux problèmes de
santé qui nous contraignent
à pratiquer pour éviter
l’aggravation d’une maladie,
qui induit souvent l’injonction
du corps médical et/ou de
la famille. La seconde réside
dans le plaisir de l’activité,
de meilleures connaissances
de celle-ci, un mode de
vie actif, pour développer
un accomplissement sans
attendre de reconnaissance
sociale. Et même si tous les
individus ont des motivations
contrôlées, il s’agit de
positionner le curseur du bon
côté pour maintenir à flot les
motivations du pratiquant. »
L’origine de la motivation
« Jean Piaget parle de période
sensori-motrice (de 0 à 3
ans) où l’enfant prend plaisir
à se déplacer, à découvrir
son environnement et à
manipuler des objets. Mais
des enfants s’avèrent petit à
petit un peu plus curieux et en
mouvement que d’autres. On
a donc une base intrinsèque
de « motivation à bouger »,
qui va ensuite s’alimenter
plus ou moins en fonction
de son évolution dans un
environnement familial,
scolaire et extra-scolaire
moteur d’engagement dans
l’activité physique.
Le risque à outrance est
d’instrumentaliser l’activité
sportive jeune, en plaçant
l’enfant dans un sport ultracompétiteur,
ce peut être
notamment le cas des activités
pré-pubertaires ; une réflexion
menée dans les années
80/90. »
Place aux « habits »
« Il faudrait baser l’activité
physique sur une habitude, au
même titre que le brossage
de dents. Seulement pour
le faire, il faudrait réussir à
ne dépendre de rien d’autre,
comme un collègue pour aller
courir, une météo au rendezvous,
ou un matériel à installer.
Ça reste difficile mais il serait
profitable de tendre vers une
action naturelle, comme ces
personnes qui ont besoin
de faire de l’activité pour se
sentir bien. »
EN SAVOIR PLUS SUR WWW.WOMENSPORTS.FR N°20 • Avril-Mai-Juin 2021 WOMEN SPORTS 55
ENQUÊTE
tions, qui s’accompagnent de
négativité. « Chez les sportifs appartenant
à un club, à une équipe, on a vu
aussi des états dépressifs apparaître.
L’identité sociale, l’appartenance à un
groupe est liée au soutien social. Or, les
personnes qui se sont retrouvées isolées
sans pouvoir pratiquer avec leur
équipe en ont souffert ».
COURT TERME ET PLAISIR
Comment je rapproche mes
objectifs
« On passe son temps à réfléchir à ce
qu’on va faire tout de suite, comme
lorsqu’on déplie son pied pour marcher.
Ce qui demande d’avoir des objectifs
à court terme pour s’accrocher, étaye
Ludovic Savariello. Quand Camille Lacourt
nageait six heures par jour pour
éventuellement gagner les JO dans
quatre ans, ce n’était pas cette compétition
qui le sortait du lit le matin. Il n’y
a rien de plus barbant que de se lever
à 6h pour nager des heures dans une
piscine olympique. Le schéma à court
« MON OBJECTIF EST DE PROGRESSER,
PAS FORCÉMENT DE GAGNER »
CHRISTEL ABBATE
terme ‘‘motivation = récompense’’ tient
si le nageur trouve du plaisir. Son truc à
Camille, c’était le plongeon du dauphin
à la fin de sa séance de nage ».
stratégies. Si l’objectif est de faire les
JO, on va transformer ça en petits objectifs
à courts termes pour cibler ce
sur quoi travailler chaque semaine ».
préambule ce qui leur plait, pour leur
apprendre à réfléchir au plaisir qu’ils
trouvent dans leur sport. « Quelqu’un
qui sait comment il fonctionne ne
perdra pas sa motivation. C’est ainsi
que certains sportifs ont su tirer leur
épingle du jeu durant la pandémie ».
UN CADEAU POUR CHACUN
Du temps pour se recentrer
Explication qu’on retrouve chez la psychologue
clinicienne Christel Abbate.
« Les jeunes sportifs sont formatés,
conditionnés depuis qu’ils sont petits
à avoir dans le viseur les prochaines
compétitions. Le sens de leur sport
devient ces compétitions. Ce qui est intéressant
pendant cette crise, c’est de
comprendre que leur sport, ce n’est pas
seulement de performer pendant une
compétition, mais de savoir pourquoi
on se lève à 6h pour être au bassin à 7
et aller en cours à 8. C’est un engagement
si lourd que s’ils n’y mettent pas
plus de sens que simplement de gagner
des compétitions, ils perdront leur motivation.
(…) On met alors en place des
3
TROUVER
SA FORCE
FAIRE LA PLACE À SA VRAIE
MOTIVATION
« Avant covid, l’entraînement quotidien
était motivé par la perspective de compétition
et de résultat de médaille potentielle,
relate Ludovic Savariello. Il
faut retrouver du pur plaisir à s’entraîner
». Une dimension qui peut amener
les sportifs plus loin. Sa solution pour
faire revenir les décrocheurs : travailler
à l’envers, et leur demander en
Sans compétition, pas d’élément de
comparaison. D’où ce sentiment de
« végéter » dans son sport. « Mais on
peut palier à ça, argumente la psychologue
du sport, en représentant sur
une échelle graduée ce que le sportif a
mis en place, lister les stages, les blocs
d’entraînements et les techniques apprises
qui s’y réfèrent. Ce qui fait comprendre
aux sportifs que ce n’est pas
du temps perdu. Mieux, ça les aide à
remettre du sens, de l’estime de soi, de
la confiance en soi, de l’engagement.
Et on a le temps de le faire, ce qui ne
serait pas le cas sur une saison normale.
Des sportifs ont par exemple pu
se concentrer sur des vidéos de leur
56 WOMEN SPORTS N°20 • Avril-Mai-Juin 2021 EN SAVOIR PLUS SUR WWW.WOMENSPORTS.FR
discipline pour en apprendre davantage
sur leur sport, et ont gardé en tête cette
phrase : ‘‘Mon objectif est de progresser,
pas forcément de gagner’’. »
© Zephyr_p / Shutterstock
« Mieux encore, des études post-confinement
ont prouvé que des sportifs de
haut niveau avaient obtenu de meilleurs
résultats avec des entraînements
moins intensifs pendant la période de
Covid-19. La charge d’entraînement est
parfois tellement lourde que cela empêche
le processus de performance.
On a le sentiment que c’est avec la
quantité uniquement qu’on va performer,
mais en réduisant cette dose
d’entraînement, cela peut permettre
d’avoir une approche plus globale de
son activité, ce qui peut être probant
chez certains. »
D’autres avantages sont relevés par
Nicolas Hauw : « On l’a vu chez certains
sportifs autonomes avec un faible
niveau d’anxiété, ils ont pu profiter de
cette période pour différentes raisons :
souffler, se donner du temps pour réfléchir,
aller vers des pratiques douces et
méditatives… Certains sont même allés
voir des sports totalement opposés
à leur pratique, pour s’initier, se stimuler,
prendre toutes les expériences corporelles
possibles, non pas pour absolument
rester en forme, comme dans le
grand réflexe du premier confinement,
mais pour la qualité de l’expérience
sportive. Une chose rendue possible
grâce à la créativité de certains clubs
pour rendre leur activité plus accessible
malgré des conditions sanitaires
strictes. Ce qui est très motivant pour
la personne qui s’essaye à un nouveau
sport, car lorsqu’on débute une activité,
la répétition génère l’apprentissage.
Si on ne vise pas trop haut, on se retrouve
vite en posture de réussite. Si on
accepte de n’avoir rien à perdre et de
montrer notre incompétence, cela génère
à moyen terme un engagement ! »
LA PASSION, MEILLEURE DES ACTIONS
Identifier ses propres ressources
Il est grand temps de retrouver une
motivation intrinsèque à pratiquer
son sport la passion, la progression,
pour se réapproprier son activité. «
Cela passera peut-être par une redéfinition
de son projet sportif, prévient
Christel Abbate. Savoir pour quelle
raison précise s’entraîner permet de
cibler de quelle façon on va le faire.
En répondant à cette première question,
il faudra se demander ce dont on
a besoin pour y parvenir, afin d’identifier
les ressources intérieures et
extérieures nécessaires, ainsi que
les freins. Une démarche qui doit
permettre de contourner les difficultés
et de s’engager dans un nouveau
processus qui aide à avancer. Ce qui
est très important en cette période de
pandémie car cela aide la personne à
reprendre le pouvoir et à être actrice
de son projet malgré les interdictions
et les incertitudes. » WS
Documentations
et ressources
⊲ Théorie de la motivation et pratiques
sportives. Etat des recherches, Philippe
Sarrazin, François Cury, édition PUF,
2001
⊲ Comment remettre la performance
sportive en marche lorsqu’elle s’est mise
en pause ?, article sur le blog ludovic-savariello.com
⊲ Profil motivationnel et performance
sportive, N. Gillet, S. Berjot , B. Paty,
Laboratoire de psychologie appliquée,
2009
⊲ Post-confinement : une reprise progressive,
maîtrisée et adaptée à l’Insep,
Insep le mag N°39 - juin/juillet/août 2020
⊲ La pratique physique et sportive des
Français sous le signe du premier confinement,
Injep Analyses & Synthèses,
n°45, février 2021
Remerciements
Christel Abbate, psychologue clinicienne
spécialisée dans le suivi des
sportifs, préparatrice mentale de
sportifs de haut niveau au CREPS
(Centre de ressources, d’expertise
et de performance sportive)-CNEA (Centre national
d’entraînement en altitude) de Font-Romeu.
Ludovic Savariello, expert en
performance, coach professionnel
accompagnant les sportifs de haut
niveau. Maitre praticien en hypnose
ericksonienne, hypnose et sport et
programmation neurolinguistique, professeur de
yoga, éducateur sportif et ingénieur centralien.
Nicolas Hauw, maître de conférences
en STAPS (sciences et techniques
des activités physiques et
sportives) à l’IFEPSA-UCO (Institut
de formation en éducation physique
et en sports d’Angers – Université catholique
de l’Ouest).
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#GoodVibes
Top 3 des comptes
Instagram « penser positif »
@LOI_DE_LATTRACTION - LE QUOTIDIEN
Pour égayer ses réveils !
@LOPTIMISME_OFFICIEL - LE FAMILIAL
Pour se rebooster !
@ATTIRELEPOSITIF - LE PHILOSOPHIQUE
Pour « réveiller l’optimisme qui est en nous » !
EN SAVOIR PLUS SUR WWW.WOMENSPORTS.FR .FR N°20 • Jvril-Mai-Juin i-Juin in 2021 WOMEN SPORTS 59
RENCONTRE(S)
POUR MASTERCARD,
LA PARITÉ N’A PAS DE PRIX !
Focus sur la stratégie de communication responsable et engagée de la marque Mastercard, qui a notamment initié un
partenariat avec l’Olympique Lyonnais Féminin afin de faire vivre des expériences « Priceless » (qui n’ont pas de prix)
aux fans du club le plus titré de l’histoire du football féminin. Promouvoir la parité et l’égalité femmes/hommes est dans
l’ADN du groupe Mastercard. La preuve avec cette interview croisée… et paritaire, bien sûr ! PROPOS RECUEILLIS PAR DAVID TOMASZEK
Alison Giordano :
« Je suis fière que la mission de Mastercard
soit de faire tomber les barrières »
D.R.
L’ Américaine Alison Giordano, vice-présidente
de Mastercard en charge du
marketing et du sponsoring (Global
Consumer Marketing and Sponsorships),
nous éclaire sur les engagements portés
par son groupe sur le plan mondial pour
promouvoir la place de la femme dans la
société, notamment à travers le sponsoring
sportif.
MASTERCARD EST UN SPONSOR
MAJEUR DU FOOTBALL FÉMININ DANS
LE MONDE DEPUIS DE NOMBREUSES
ANNÉES. QU’EST-CE QUI A INITIÉ CE
CHOIX STRATÉGIQUE ?
Notre cœur de marque est de connecter les
gens à des possibilités inestimables (« Priceless
»), de créer des opportunités pour soutenir
leurs passions. Le football est un environnement
aussi riche parce qu’il rassemble
des gens du monde entier, d’horizons diffé-
sion.
En étant l’un des principaux sponsors
D.R.
du football féminin, nous sommes en mesure
de soutenir le sport, d’aider et d’inspirer les
femmes, mais aussi de créer des moments
inestimables (« Priceless ») qu’aucune autre
marque que Mastercard ne peut créer.
QUELS SONT LES PRINCIPAUX
PARTENARIATS DE MASTERCARD
DANS LE MONDE DU FOOTBALL
FÉMININ ?
Nous avons à ce jour un certain nombre de
partenariats comme l’Olympique Lyonnais
Féminin, Arsenal Women, l’équipe nationale
du Brésil (CBF), la Copa America féminine
de CONMEBOL, Wendie Renard, Ada Hegerberg,
Saki Kumagai, Kadeisha Buchanan,
Sam Kerr, Pernille Harder et bien sûr Alex
Scott. Nous espérons continuer à voir grandir
l’enthousiasme et l’intérêt pour le football
féminin.
EN FRANCE, VOUS SOUTENEZ
L’OLYMPIQUE LYONNAIS. COMMENT
ACTIVEZ-VOUS CE PARTENARIAT ?
riat
avec l’Olympique Lyonnais, car il a des
valeurs similaires à Mastercard dans la
conception d’un monde tenant compte des
femmes. Nos activations avec le club comprennent
des activités d’engagement des
fans, des programmes pour les jeunes qui
lient le football à notre programme d’études
« Girls4Tech » et des expériences numériques
et physiques avec les joueuses. Notre
partenariat s’avère très collaboratif !
SUR LE PLAN PERSONNEL, PRATIQUEZ-
VOUS LE FOOTBALL OU BIEN UN
AUTRE SPORT ?
Je n’ai jamais pratiqué le football mais
j’aime le ski, la course et le cyclisme. Je
suis également entraîneuse de lacrosse
EN TANT QUE LEADER FÉMININ
ET PERSONNALITÉ INSPIRANTE,
ALISON, ÊTES-VOUS FIÈRE DE
DIRIGER CE PARTENARIAT ?
Notre partenariat avec l’OL me rend ex-
soit capable de jouer un rôle en donnant
de la visibilité à ces incroyables joueuses,
et au football féminin en général, tout en
PENSEZ-VOUS QUE LE MONDE
A CHANGÉ CONCERNANT LES
QUESTIONS D’ÉGALITÉ, DE
DIVERSITÉ ET D’ÉMANCIPATION DES
FEMMES, EN PARTICULIER DEPUIS
LE MOUVEMENT #MEETOO ?
Une trop grande partie de notre monde a
été conçue sans penser aux femmes et
sans impliquer les femmes. Aujourd’hui
encore, les inégalités ainsi que l’exclusion
freinent encore les femmes, et le
monde du sport a encore du chemin à
Mastercard soit de faire tomber les barrières,
en poussant nos réseaux et en
forgeant des partenariats ambitieux avec
des organisations qui partagent notre
engagement à bien faire tout en faisant
le bien. Je crois que notre portefeuille
de propriétés et nos partenariats avec
des ambassadeurs créent l’opportunité
d’avoir un réel impact. WS
60 WOMEN SPORTS N°20 • Avril-Mai-Juin 2021 EN SAVOIR PLUS SUR WWW.WOMENSPORTS.FR
Laurent Mathis :
« Les femmes de l’entreprise gagnent les
mêmes salaires que les hommes »
© Damien LG_OL
mixité n’est plus un sujet. Dans le football,
il est vrai qu’il y a encore un enjeu à donner
plus de visibilité aux féminines. Avec
des ambassadrices très charismatiques
comme Wendie Renard ou Ada Hegerberg,
l’objectif est clairement de mettre en avant
des « role models » pour inspirer la jeune
génération, combattre les préjugés, orien-
au niveau de la rémunération. Les femmes
de l’entreprise gagnent les mêmes salaires
que les hommes. Nous avons également
été précurseurs sur le congé parental,
créé un groupe interne baptisé « European
Women Leadership Network » pour accompagner
la promotion des femmes dans le
groupe.
D.R.
Le Français Laurent Mathis, directeur
marketing & communication de
Mastercard France, revient sur le partenariat
initié avec l’Olympique Lyonnais
Féminin, mais aussi sur les bonnes
pratiques de son groupe en matière de
parité et d’égalité femmes/hommes.
LES PARTENARIATS DE
SPONSORING INITIÉS PAR
MASTERCARD DANS LE SPORT
FÉMININ SONT-ILS MOTIVÉS PAR
DES QUESTIONS SOCIÉTALES ?
Absolument. Il y un engagement de la part
de Mastercard pour défendre la parité et
l’égalité entre les sexes. On doit se retrouver
dans les partenariats que l’on mène. Nous
sommes partenaires du football masculin
comme féminin depuis de nombreuses an-
en France avec l’Olympique Lyonnais Féminin.
Nous sommes aussi partenaires notamment
du tennis à Roland-Garros, où la
EN QUELQUES MOTS, QUELLES
SONT LES ACTIONS MENÉES EN
PARTENARIAT AVEC L’OL FÉMININ ?
Nous permettons aux fans de football féminin
de vivre des expériences exclusives, qui
« n’ont pas de prix » (« Priceless »), comme
des rencontres avec des joueuses, la possibilité
d’assister à des entraînements ou
participer à des challenges. Nous travaillons
par ailleurs sur les valeurs de parité
et d’inclusion avec les ambassadrices
Wendie, Ada, Saki et Kadeisha qui participent
à des forums ou rendez-vous, vont
parler et partager leur expérience et leur
crédo dans des écoles et des organismes
spécialisés. Notamment en lien avec notre
programme « Girls4Tech » qui vise à ouvrir
les métiers de la technologie aux jeunes
CETTE POLITIQUE DE PARITÉ
ET D’ÉGALITÉ SE TRADUIT-ELLE
ÉGALEMENT PAR DE « BONNES
PRATIQUES » AU SEIN DU GROUPE
MASTERCARD ?
Il y a une vraie politique d’inclusion et de
diversité mise en place depuis très longtemps.
Au sein de Mastercard France, il y
a une parité femmes/hommes au niveau
des équipes. Il y a également une parité
LAURENT, PETITE QUESTION
PERSONNELLE POUR CONCLURE :
QUI EST VOTRE SPORTIVE PRÉFÉRÉE ?
Je vais choisir la tenniswoman japonaise
Naomi Osaka. On la suit de près depuis
plusieurs années. Elle est aussi ambassadrice
chez Mastercard. C’est une joueuse
et une personnalité exceptionnelle. Elle incarne
toutes les valeurs de performance et
d’engagement sociétal auxquelles j’adhère
pleinement ! WS
D.R.
© FFGym
EN SAVOIR PLUS SUR WWW.WOMENSPORTS.FR N°20 • Avril-Mai-Juin 2021 WOMEN SPORTS 61
CHAMPIONNES
Eugénie
Le Sommer
comme vous ne
l’avez jamais vue !
Trois fois meilleure buteuse du championnat de France
(2010, 2012 et 2017), puis de la Ligue des champions (2012),
Eugénie Le Sommer détient à son palmarès pas moins de sept
Ligues des champions, huit Coupes de France, dix Championnats
de France et un Trophée des championnes. Maisau-delàdeces
au-delà titres, qui est vraiment la joueuse de l’Olympique Lyonnais et de
l’équipe de France ? Découvrez-là comme vous ne l’avez jamais
vue dans un questions-réponses croustillant !
PROPOS RECUEILLIS PAR VANESSA MAUREL
QUESTIONS
PERSONNELLES
QUELLE EST TA CITATION PRÉFÉRÉE ?
« Ne fais pas aux autres ce que tu n’aimerais
pas qu’on te fasse. » Si l’on pense comme
ça, on ne fait pas de mal aux gens.
TON STYLE DE MUSIQUE ?
J’écoute de tout mais si je dois citer un
groupe que j’aime bien, ce serait Coldplay.
Quand c’est pour faire du sport, j’écoute évidemment
des musiques plus dynamiques,
je mets souvent des playlists toutes faites
sur les plateformes.
QUELLES SONT LES
PERSONNALITÉS QUI T’INSPIRENT ?
Ce sont particulièrement les sportifs. Je
peux particulièrement citer Tony Parker. J’ai
récemment regardé le documentaire retraçant
sa carrière et j’ai adoré le sportif qu’il
a été avec tout son palmarès, tout le travail
qu’il a fourni, ainsi que sa persévérance. J’ai
aussi apprécié l’homme qu’il était et qu’il est
devenu. C’est une belle personne, il est intelligent
et c’est un réel businessman !
QUEL EST TON FOOTBALLEUR
PRÉFÉRÉ ?
tous les grands joueurs, ceux qui jouent la
Ligue des champions, la Coupe du monde,
les Coupes d’Europe. J’ai grandi avec Zinédine
Zidane comme idole, mais aujourd’hui,
j’adore Lionel Messi, Cristiano Ronaldo, Kylian
Mbappé, Antoine Griezmann, Neymar,
Mohamed Salah, Sadio Mané, Harry Kane…
Bref, tous ceux qui accomplissent de
grandes choses.
TON CLUB PRÉFÉRÉ ?
J’en ai deux ! D’abord le FC Lorient, parce
que je suis originaire de là-bas, mais aussi
logiquement Lyon. Attention, ça ne m’empêche
pas d’adorer regarder tous les championnats
- français, espagnols, anglais. Je ne
peux évidemment pas regarder l’ensemble
des matches, mais j’essaye de regarder
« les big games ».
TON PÉCHÉ MIGNON ?
Les galettes bretonnes ! Je n’en mange
pas souvent, mais dès que je rentre en
62 WOMEN SPORTS N°20 • Avril-Mai-Juin 2021 EN SAVOIR PLUS SUR WWW.WOMENSPORTS.FR
J’adore aussi le Kouign-Amann. Une
pâtisserie bretonne également, exclusi-
vement cuisinée à base de sucre et de
beurre… Ça ne peut que donner envie !
TON MEILLEUR SOUVENIR AVEC
L’OLYMPIQUE LYM LYONNAIS ?
C’est la première Ligue des champions
que nous avons remportée en
2011. C’était ma première saison à
l’Olympique Lyonnais et mon rêve se réa-
aussi, mais la première a une saveur particulière.
TON MEILLEUR SOUVENIR AVEC
L’ÉQUIPE DE FRANCE ?
Il y en
a deux qui me viennent en tête.
Le premier est notre victoire en quarts
On a gagné contre l’Angleterre, après
une séance de tirs aux buts, ce qui est
toujours particulier avec la tension et le
stress. C’était la première fois qu’on passait
les poules dans cette compétition.
Le second grand souvenir est la Coupe
du monde 2019, en France. Le premier
match restera à jamais gravé dans ma
mémoire, pour plusieurs raisons. Tout
d’abord, le contexte. L’arrivée au bus, les
supporters qui nous attendent, la foule
dans les stades, la première Marseillaise…
On a gagné ce match face à la Corée
du Sud et j’ai marqué le premier but.
La footballeuse
nous parle avec
nostalgie de ses
débuts, de son
enfance, de l’avantcovid-19...
TON RÊVE ABSOLU ?
La seule chose qui me manque dans
ma carrière est de gagner un titre avec
l’équipe de France… Et j’ai bien sûr des
rêves pour ma vie personnelle, mais je
préfère les garder pour moi.
SI TU POUVAIS VOYAGER DANS
LE TEMPS, À QUELLE ÉPOQUE
REMONTERAIS-TU ?
J’aimerais bien revenir aux années 90,
à mes débuts, pour apprécier chaque
moment de ma vie pleinement et me
rappeler tout ce que j’ai vécu. J’adorerais
revivre cette période insouciante.
© Susa / Icon Sport
SI TU AVAIS UNE BAGUETTE
MAGIQUE, QUEL VOEU FERAIS-TU ?
C’est assez facile et sûrement banal en
ce moment. Ce serait tout simplement
qu’on puisse tous retrouver notre vie
d’avant.
EN SAVOIR PLUS SUR WWW.WOMENSPORTS.FR N°20 • Avril-Mai-Juin 2021 WOMEN SPORTS 63
CHAMPIONNES
Portrait
chinois
SI TU ÉTAIS UN
PERSONNAGE DE
DESSIN ANIMÉ ?
Je serais le Roi Lion. Je
suis une grande fan de
Disney, et il est sans
conteste mon préféré.
Mais c’est aussi le premier
dessin animé que
j’ai vu au cinéma, c’est
un moment précieux.
SI TU ÉTAIS
UN FILM ?
« Maman j’ai raté
l’avion !
marquée quand j’étais
jeune. Je m’identi-
j’aurais adoré être à
sa place et chasser les
cambrioleurs !
SI TU ÉTAIS UN
ANIMAL ?
Le lion. Déjà parce
que c’est le roi de la
savane, mais aussi
parce que je suis une
joueuse de Lyon et que
c’est l’insigne du club.
J’aime beaucoup les
singes aussi. J’adore
les regarder, ils sont
passionnants et
tellement intelligents.
SI TA VIE ÉTAIT UN
HASHTAG ?
Sans trop hésiter, ce
serait le hashtag que j’ai
là
d’être composé de
mes initiales, il fait référence
à George Clooney,
« Qu’est-ce qu’on peut
faire de plus ? »
SI TU ÉTAIS UNE
VOITURE ?
J’aime beaucoup les
Royce Royce. Elles sont
à la fois élégantes et
puissantes.
SI TU ÉTAIS UN
MÉTIER ?
Pour moi, le métier que
j’exerce est le métier de
sinon, je dirais inventeur.
Ça doit être incroyable
de créer des choses qui
n’existent pas.
SI TU ÉTAIS UN JEU
DE SOCIÉTÉ OU UN
JEU VIDÉO ?
J’aime beaucoup les
jeux vidéo, mais les
jeux de société ont
marqué mon enfance
donc je choisirais le
Monopoly. J’y jouais
avec mes frères et
sœurs. Des parties
interminables, qui
s’étendaient parfois
sur plusieurs jours !
Il nous arrivait même
de cacher nos cartes
et nos billets durant la
nuit pour les ressortir
le lendemain !
SI TU ÉTAIS UN
VÊTEMENT ?
Le maillot de bain !
J’adore l’été, la plage,
la piscine et surtout…
Ça rappelle les
vacances, et le simple
SI TU ÉTAIS UN
INSTRUMENT DE
MUSIQUE ?
La cornemuse. Elle
me fait penser à la
Bretagne. Certes ce
ne sont pas des sons
que nous avons l’habitude
d’entendre, mais
j’adore. J’avais même
demandé à un groupe
de venir nous en jouer
pour mon mariage !
SI TU ÉTAIS
UN PAYS ?
Je vais répondre assez
logiquement… la
France. Pas seulement
parce que c’est
le mien, mais aussi
parce que c’est un
pays fantastique,
qui offre une grande
variété de paysages.
On a la montagne, la
mer, les terres, les
vignes…
QUESTIONS
QUI TUENT
Les footballeurs sont-ils vraiment
des machos ?
Oui en partie, on peut dire que c’est vrai. Mais est-ce que ce sont
seulement les footballeurs ? Je ne pense pas. C’est juste qu’ils
sont mis en lumière. Mais personnellement j’ai l’impression que
c’est la population en général qui l’est. Soyons optimistes, les
choses commencent à changer. Aujourd’hui, à l’Olympique Lyonnais
par exemple, les joueurs pro s’intéressent à ce qu’on fait,
nous regardent et nous soutiennent.
Le PSG est-il le pire ennemi
de l’OL en D1 Arkema ?
Clairement oui ! C’est notre principal rival, que ce soit au niveau
français ou même européen. Chaque année, on joue le titre face
aux Parisiennes. On peut dire qu’on est les deux équipes les plus
compétitives du championnat avec deux gros effectifs.
© Icon Sport
64 WOMEN SPORTS N°20 • Avril-Mai-Juin 2021
© Icon Sport
J’AIME /
J’AIME PAS
© Icon Sport
Es-tu plutôt soirée TV
ou soirée boîte ?
Plutôt Bob Marley
ou ACDC ?
Plutôt films ou séries ?
Plutôt baskets ou
talons ?
Soirée TV. Je n’ai jamais
trop été discothèque.
J’aime bien être chez
moi tranquille, à regarder
Netflix.
Es-tu plutôt shopping
sur internet ou entre
copines dans les
magasins ?
Shopping sur internet, sans
hésiter. Je n’aime pas trop
me retrouver dans la foule,
faire les soldes, etc.
Plutôt Messi
ou Ronaldo ?
Impossible à choisir. Ils sont
tous les deux incroyables,
bien que très différents.
Ronaldo représente la
persévérance, le travail.
Messi, de son côté, c’est
plus le talent pur.
Bob Marley.
Plutôt mer ou
montagne ?
Mer, évidemment. La
montagne, c’est différent,
mais j’ai moins eu l’occasion
d’y aller puisqu’on n’a pas
le droit de skier avec notre
statut de footballeuse.
Plutôt sucré ou salé ?
Salé.
Plutôt thé ou café ?
Café.
Séries. Mes séries
préférées sont : « Game
of Thrones », « Scandal »,
« Murder », « The Crown ».
Plutôt champagne
ou Champomy ?
Champagne. C’est
évidemment à titre
exceptionnel, mais on le
savoure d’autant plus.
Plutôt aventurière ou
farniente ?
C’est difficile à dire… Je
suis les deux. Pendant la
saison, je suis plutôt du
style farniente, parce que
les vacances, c’est sacré
et j’ai juste envie de me
reposer et recharger les
batteries. Mais j’adore aussi
découvrir de nouvelles
choses, de nouveaux pays,
de nouvelles cultures.
Baskets en général mais
talons pour les occasions !
Plutôt MAC ou PC ?
Mac, à 100 %.
Plutôt chat ou chien ?
Je n’en ai pas mais à choisir,
je prendrais un chien. J’ai
l’impression qu’il y a plus de
relation qu’avec un chat.
ENVIE DE
MIEUX CONNAÎTRE
EUGÉNIE
LE SOMMER ?
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De gauche à droite et de haut en bas : © r.classen - McLittle Stock - SUSA / Icon Sport - Grey82 - Don Pablo - Larisa Sadomtseva - Fotokvadrat - TheCreativeBrigade - Alex from the Rock - jazz3311 - Krisda - Przemek Iciak / Shuuterstock
EN SAVOIR PLUS SUR WWW.WOMENSPORTS.FR N°20 • Avril-Mai-Juin 2021 WOMEN SPORTS 65
CHAMPIONNES
Eugénie
BALANCE
sES DOSSIERS !
La joueuse du
vestiaire (OL
et Équipe de
France) la plus…
drôle ?
Melvine Malard,
la joie de vivre
incarnée. Elle a des
phases pendant lesquelles
elle fait rire
tout le monde.
La plus…
« ambianceuse »
de l’équipe ?
Viviane Asseyi.
Elle aussi, c’est un
boute-en-train. Elle
est toujours prête
à ambiancer les
coéquipières !
La plus…
mauvaise
perdante ?
n’aime vraiment pas
perdre. Mais je dois
avouer que je peux
aussi me compter
dans les plus mauvaises
perdantes de
l’équipe. Après une
défaite, je rumine
pendant bien 10
minutes avant de
redescendre.
La plus…
bordélique ?
Amel Majri sans hésiter.
Elle laisse toujours
traîner ses affaires.
D’ailleurs, dès
que je vois quelque
chose qui n’est pas
rangé je lui demande
directement si ça lui
appartient.
La joueuse que tu
appelles le plus
souvent ?
Ada Hegerberg.
Avez-vous des
surnoms entre
coéquipières ?
La plupart du temps,
on utilise des diminutifs
pour aller plus
vite sur le terrain.
Moi c’est Eug’. C’est
plus facile pour
les étrangères qui
peinent à prononcer
mon prénom.
Une anecdote
avec Jean-
Michel Aulas ?
Il y en a plusieurs !
Une fois, je ne saurais
me rappeler la
date, mais nous venions
d’être sacrées
championnes de
France. Le président
nous avait invité à
un repas. Il était
tellement heureux
de notre victoire qu’il
avait été le premier à
rejoindre la piste de
danse !
La seconde illustre
vraiment la relation
que nous entretenons,
nous, l’équipe
féminine, avec
Jean-Michel Aulas.
Le président de
l’OL nous a invitées
dans sa maison à
Saint-Tropez, juste
pour partager un moment
privilégié. Ce
n’est pas seulement
du paraître. Jean-Michel
Aulas est toujours
là pour nous,
très impliqué. Il est
au courant de tout
ce qu’il se passe,
vient aux matches
dès qu’il en a la
possibilité. Ce n’est
pas quelqu’un qui dit
juste « je veux que
vous gagniez et basta
». Il est toujours là
pour nous soutenir,
et ne s’échappe pas
s’il y a des soucis.
66 WOMEN SPORTS N°20 • Avril-Mai-Juin 2021 EN SAVOIR PLUS SUR WWW.WOMENSPORTS.FR
En matière
d’égalité des sexes
et de gestion
de la notoriété,
Eugénie Le Sommer
a un avis bien
tranché !
FOOTBALL
BUSINESS
CELA FAIT 10 ANS QUE TU JOUES À
L’OL : QUELLES ÉVOLUTIONS AS-TU
PU CONSTATER DANS LE FOOTBALL
FÉMININ PROFESSIONNEL ?
QUE PENSES-TU DE L’ÉGALITÉ
SALARIALE AVEC LES JOUEURS
MASCULINS ? DÉMAGO OU
RÉALISTE ?
J’ai vécu cette transition de manière progressive.
J’ai eu le statut amateur, semi-pro
puis professionnel. Pour autant, nous ne
sommes toujours pas considérées comme
des footballeuses professionnelles puisque
nous sommes sous contrats fédéraux. Très
peu de joueuses du championnat français
(D1 Arkema, NDLR) peuvent vivre de
leur sport. Il doit y avoir seulement quatre
équipes dont les joueuses sont toutes sous
contrat. Dans les autres clubs, beaucoup
de joueuses sont amateures, étudiantes,
ou doivent travailler à côté.
La plus grosse évolution que j’ai pu constater
a été au niveau des infrastructures.
Quand je suis arrivée à l’Olympique Lyonnais,
on devait s’entraîner sur les terrains
de la ville, et on utilisait leurs vestiaires.
On ne pouvait pas laisser nos crampons ou
autres équipements par exemple. Ce sont
des petits détails mais qui font toute la différence.
IL Y A AUSSI EU LES DROITS TV…
Passer à la TV, c’est très récent puisque le
championnat n’est 100 % télévisé que depuis
2018. C’est extraordinaire parce que
cela nous apporte une visibilité énorme. En
revanche, il y a encore du chemin à parcourir.
On joue parfois dans des stades qui ne
rendent pas « beau » à la télévision. Il faut
qu’on arrive à motiver le spectateur à rester
devant son écran.
On parle de deux mondes différents…
Et moi, j’ai plutôt tendance à dire que ce
sont les garçons qui sont arrivés à un niveau
de salaire bien trop élevé. Pourquoi ce ne serait
pas eux qui donneraient un peu d’argent
on instaure l’égalité de salaires, on ne va
par mois qu’elle gagnera désormais 4 millions,
ça n’a pas de sens. Il faudrait déjà
que toutes les joueuses du championnat
D1 Arkema soient professionnelles. De plus,
sur quel salaire se baserait-on pour l’égalité
mêmes il y a d’énormes disparités…
COMMENT GÈRES-TU LA
NOTORIÉTÉ ?
La notoriété arrive progressivement. En
marge des matches, cela ne me dérange
pas du tout d’être accostée. Dans l’intimi-
plus bizarre quand quelqu’un me demande
une photo, ça fait partie du jeu quand on
veut être médiatisé. Jamais je ne refuserai
c’est plus compliqué et dérangeant quand
les gens font une photo sans demander, ou
qu’ils ne disent même pas bonjour… Parfois
on a l’impression que les valeurs humaines
se perdent. Mais je veux donner l’exemple
niveau, à transmettre les valeurs positives
du sport. Le sourire en fait partie !
© Bradley Collyer / PA Images / Icon Sport
EN SAVOIR PLUS SUR WWW.WOMENSPORTS.FR N°20 • Avril-Mai-Juin 2021 WOMEN SPORTS 67
CHAMPIONNES
Portrait
Diandra
Tchatchouang,
genou à terre, point levé
67 sélections en équipe nationale, triple médaillée d’argent aux championnats d’Europe avec les
Bleues, double championne de France… À 29 ans, Diandra Tchatchouang a une belle carrière dans
le basket. Mais pourquoi se reposer sur ses acquis quand certaines choses ont besoin de changer ?
C’est la question que la jeune femme s’est posée. Basketteuse engagée, la numéro 93 n’a pas peur
d’assumer ses idées. Native du 93, la Gazelle, capitaine du Basket Lattes Montpellier Association
(BLMA) sait monter au front pour des causes qui lui tiennent à cœur. Sur le parquet, dans les
quartiers, dans ses pensées comme dans ses actions, Diandra interpelle le système en place pour
faire bouger les lignes et les consciences. Rencontre. PAR RUBEN DIAS
Mercredi 3 juin 2020,
Montpellier. Elles sont
noires et blanches,
sportives de haut niveau,
mais avant tout
citoyennes. Amassée dans les rues
hommage à Adama Traoré et George
Floyd. Parmi elle, une certaine Diandra
Tchatchouang. Genou au sol, pancarte
à la main, la Gazelle du BLMA a décidé
de se mobiliser contre les violences
policières. « On n’est pas insensibles aux
injustices quelles qu’elles soient. (…) Je
que j’ai su qu’il y avait cette manifestation.
»
Ce jour-là, touchée par les incidents de
Minneapolis, la jeune femme n’a pas hésité
à sortir dans la rue. « C’était important
pour moi d’y être. C’était un signe fort
mais les combats sont les mêmes… » La
remarque en devient encore plus pertinente
quand, à Paris, un producteur de
novembre 2020. 15 minutes de coups et
d’insultes racistes… « -
pas de traces… en images du moins. »
Mais alors comme en NBA, devrait-on en
faire plus en France, le genou au sol avant
les deux
sont supportés par la grande majorité de
la nation et reconnus au niveau national.
peur d’être jugés s’ils soutiennent le mouvement.
» Une peur qu’il faut « respecter »
selon l’internationale tricolore.
Le 93 dans les veines
En Seine-Saint-Denis, celle qui prend
comme idole Mohammed Ali a créé l’opération
«». Une expression
que l’on pourrait traduire par « tente ta
chance ». Ainsi, de jeunes basketteuses
du 93 (11 à 15 ans) peuvent rencontrer
des personnalités féminines issues de
tous les milieux (sport, arts, mode, entreprise,
politique, ect.), pour partager
conseils et expériences avec leurs aînés.
Oui, la Seine-Saint-Denis fait partie de
« LES PLUS GRANDES CHAMPIONNES
DE LA DISCIPLINE ONT LE NIVEAU DES
DIX PREMIERS GARÇONS AU MONDE. »
68 WOMEN SPORTS N°20 • Avril-Mai-Juin 2021 EN SAVOIR PLUS SUR WWW.WOMENSPORTS.FR
mars dernier -, elle donne la parole à des
sportifs à la trajectoire chaotique. Comme
son premier témoin Aristide Barraud,
ex-rugbyman du Stade Français, grièvement
blessé lors des attentats de Paris le
13 novembre 2015, ou la tenniswoman
Marion Bartoli et son parcours exceptionnel.
«
-
» WS
TROIS QUESTIONS
BONUS POUR MIEUX
CONNAÎTRE DIANDRA
TCHATCHOUANG
Comment avez-vous
commencé le basket ?
La basketteuse
engagée n’a pas
peur de défendre
ses idées, que ce
soit dans la rue ou
sur le terrain.
Quand j’avais 8 ans, avec ma petite
sœur on observait nos cousins jouer
au basket. C’était des garçons, donc
pas évident de leur prendre la balle
(rires) ! Alors, on a demandé à notre
maman de nous inscrire, et comme
chez nous le sport est primordial,
elle a accepté. C’est comme cela que
l’histoire a commencé.
Quelle est votre meilleure
expérience en carrière ?
D.R.
l’internationale tricolore. Inscrit sur le
maillot, le numéro du département est
surtout gravé dans son cœur.
« J’aime cet endroit et j’essaye de l’aider.
Je tente de lui rendre tout ce qu’il m’a
donné (rires). » Parce que c’est à la Courneuve
qu’elle a grandi. C’est là-bas aussi
qu’elle a posé ses premiers dribbles.
Alors, « Study Hall 93 », c’est son bébé.
Une association qu’elle a créée de toutes
soutien scolaire aux jeunes licenciés des
clubs sportifs locaux. Une heure d’étude
est ainsi proposée gratuitement, entre
ment
aux sportifs. Le but est d’éviter l’errance
entre l’école et le gymnase. « J’ai
mes devoirs pour passer du temps avec
mes amis… (rires). »
Quel avenir ?
À 29 ans, Diandra Tchatchouang n’est
pas encore une vétérane. Disputer les
Jeux Olympiques de Paris en 2024 avec
l’Équipe de France trotte dans un coin
de sa tête. Mais elle a déjà commencé
à penser à son après-carrière. La jeune
femme prépare son futur, qui se joue
du côté de Sciences Po Paris. Mais si
elle ne se voit pas continuer dans le milieu
du basket, elle n’exclut pas de faire
quelque chose dans le journalisme. Alors
avec « Super Humains » - podcast qu’elle
D.R.
Les événements qui m’ont le plus
marquée sont les titres avec Bourges.
Les trois Coupes de France, les
deux championnats, c’était des
expériences exceptionnelles.
L’ambiance et la communion quand
on gagne avec les filles, c’est génial.
Le basket français est dans le
dur à cause du coronavirus.
Votre avis sur la situation ?
Aujourd’hui, et bien au-delà du basket
féminin, c’est le sport français qui
est touché. Il faudra du temps pour
se relever. Et pour nous les sportifs,
la frustration est vraiment présente.
Mais on relativise très vite quand
on prend en compte la situation
actuelle, au-delà du monde du sport.
En ce moment, il y a clairement plus
important… la santé par exemple.
EN SAVOIR PLUS SUR WWW.WOMENSPORTS.FR N°20 • Avril-Mai-Juin 2021 WOMEN SPORTS 69
CHAMPIONNES
Estelle Poret,
entrepreneuse et jet-skieuse
« Dans mon sport, les filles n’ont
rien à envier aux garçons ! »
Aussi à l’aise sur l’eau que sur terre, Estelle Poret est une jeune femme accomplie. Entourée d’une
famille de champions, elle brille à bord de son jet-ski et ne cesse de collectionner les trophées
depuis son plus jeune âge. Estelle possède un parcours atypique. A 24 ans, l’athlète diplômée en
ingénierie en bâtiment conjugue sa passion, les compétitions aux quatre coins du globe et sa vie
d’entrepreneuse. Partons à la découverte d’une discipline méconnue du grand public. A la rencontre
d’une professionnelle constamment en quête de challenges et de sensations fortes. PAR BASTIEN GUY
D.R.
WOMEN SPORTS : COMMENT LE
VIRUS DU JET-SKI T’A-T-IL ÉTÉ
TRANSMIS ?
ESTELLE PORET : C’est une histoire de
famille ! Mon père est un passionné de
moto et malheureusement, un grave accident
l’a contraint d’arrêter. Toujours en
recherche d’adrénaline, il s’est donc lancé
dans le jet-ski, un sport aux sensations
semblables, beaucoup moins dangereux
en cas de chute. Ma maman l’a suivi.
Mes deux parents ont participé à de nombreuses
épreuves. Mon père a également
géré une base nautique dans la région
lyonnaise puis ouvert un magasin de jet
où il préparait des machines pour des
compétiteurs. Il accompagnait ensuite
ses clients sur les courses et je le suivais
en tant que spectatrice. Par la suite, mes
trois grands frères se sont également mis
à la compétition donc tout s’est fait naturellement
pour moi.
LE FREERIDE, LE FREESTYLE ET LA
VITESSE SONT LES TROIS ÉPREUVES
QUI COMPOSENT LE JET-SKI À
BRAS. QUELLE EST TA SPÉCIALITÉ
ET POURQUOI T’ÊTRE LANCÉE DANS
CELLE-CI ?
Mon domaine de prédilection, c’est la
vitesse. L’épreuve se compare à la Formule
1 ou au moto cross. On est admis
sur une grille de départ et on s’élance
sur un circuit tracé à l’aide de bouées. Le
choix de la vitesse s’est fait aussi naturellement
grâce à mon environnement familial.
Le fait de me confronter aux autres,
de me frotter à vingt autres pilotes, l’envie
d’être la meilleure possible… Ce sont
des sensations qui n’ont rien à voir avec
le freestyle et le fait d’être jugé par un
jury.
A QUOI RESSEMBLE LE CALENDRIER
DES COMPÉTITIONS DE JET-SKI ?
vid-19,
la saison se déroule de mars à
décembre. Sur une saison, on va avoir
généralement cinq à sept épreuves du
Mondial dont deux en Europe. En parallèle,
il y a également une dizaine d’autres
courses, nationales ou internationales. La
« LES PLUS GRANDES CHAMPIONNES
DE LA DISCIPLINE ONT LE NIVEAU DES
DIX PREMIERS GARÇONS AU MONDE. »
70 WOMEN SPORTS N°20 • Avril-Mai-Juin 2021 EN SAVOIR PLUS SUR WWW.WOMENSPORTS.FR
Estelle Poret fait le
pari de jongler entre
vie pro et sportive,
et trouve sa place
en compétition au
milieu des garçons.
D.R.
à Dubaï en décembre. Il y a aussi une des
plus grosses courses de la planète qui est
une course de renommée mondiale où
tous les plus grands pilotes se retrouvent.
On peut comparer ça aux X Games, une
course hors championnat très prestigieuse.
Quand on la gagne, c’est presque
comme si on était champion du monde.
LE JET-SKI EST-IL MIXTE AU NIVEAU
PROFESSIONNEL ?
C’est un peu particulier. Car le jet est à
la fois mixte et divisé. Le championnat
du monde élite se décline en quatre ca-
à bras « ladies » et « men ». Nous sommes
en élite avec des garçons dans une catégorie
séparée. Mais si on le souhaite,
on peut concourir avec les garçons, alors
qu’à l’inverse, eux ne peuvent pas venir
s’est énormément professionnalisée et
grandes championnes de la discipline
ont le niveau des dix premiers garçons au
monde !
EN TANT QU’ENTREPRENEUSE, IL
EST IMPORTANT POUR TOI DE NE
PAS TE CONSACRER UNIQUEMENT
AU JET-SKI ?
Le sport dure un temps, pas toute la vie.
Aujourd’hui, on ne peut pas vivre du jetski,
c’est pourquoi j’ai choisi de me consacrer
sérieusement à mes études. C’est
également une passion de famille que
de s’accomplir dans l’entrepreneuriat. On
est des sportifs, on aime se challenger et
on retrouve un peu la même chose dans
ce domaine. Après mon école d’ingénieur,
j’avais pour but de construire ma vie professionnelle
autour de mes objectifs sportifs.
Je n’aurais pas forcément pu faire
ça si j’avais été salariée. Aujourd’hui, il
m’arrive parfois de travailler le week-end
parce que je me suis pris des heures pour
pratiquer le jet durant la semaine. Ce type
d’organisation me donne beaucoup de
liberté.
QUELS SONT TES OBJECTIFS POUR
CETTE NOUVELLE SAISON ?
Remporter le championnat du monde en
catégorie féminine élite. J’ai coché aussi
la Thaïlande. Je vais également concourir
avec les garçons en élite pro aux championnats
du France et je vise un Top 10.
Niveau professionnel, je souhaite que
l’entreprise fonctionne au mieux, que
tout le monde y trouve sa place et que
les personnes qui y travaillent se sentent
bien ! WS
LE PALMARÈS
D’ESTELLE EN
CATÉGORIE FÉMININE
• Triple championne de France
(2012, 2013, 2020)
• Double vice-championne du
monde (2014 et 2017)
EN SAVOIR PLUS SUR WWW.WOMENSPORTS.FR N°20 • Avril-Mai-Juin 2021 WOMEN SPORTS 71
CHAMPIONNES FRANCOPHONES
Distria
Krasniqi,
la perle du Kosovo
Médaille d’or en judo mi-légère (plus de 48 kg et jusqu’à 52 kg)
lors des VIII es Jeux de la Francophonie (Abidjan, 2017),
Distria Krasniqi est la nouvelle star du judo kosovar.
Elle vient de remporter en janvier le Doha masters 2021.
Elle est classée numéro 1 (moins de 48 kg) au niveau mondial.
RÉALISÉ EN PARTENARIAT AVEC L’ORGANISATION INTERNATIONALE DE LA FRANCOPHONIE (OIF)
Distria Krasniqi, 25 ans,
fait, par ses exploits sur
Kosovo - un pays de moins
de 2 millions d’habitants.
Sacrée d’abord championne du monde
chez les juniors de moins de 52 kg en
2015 puis deux fois championne d’Europe
U23 en 2016 et 2017, Distria s’est
illustrée cette même année 2017 lors
des Jeux de la Francophonie organisés
à Abidjan, en Côte d’Ivoire. L’année
suivante, elle devient vice-championne
d’Europe. Puis elle décide de descendre
dans la catégorie des moins de 48 kg
des championnats du monde à Tokyo
en 2019, troisième des championnats
d’Europe à Prague en 2020, une victoire
dans le dernier Doah Master en
début d’année et une première place
mondiale ! Le prochain objectif de Dis-
WS
D.R. D.R.
La judoka Distria Krasniqi , sur sa lancée depuis 6 ans, ne compte pas s’en arrêter là !
72 WOMEN SPORTS N°20 • Avril-Mai-Juin 2021 EN SAVOIR PLUS SUR WWW.WOMENSPORTS.FR
EN SAVOIR PLUS SUR WWW.WOMENSPORTS.FR N°20 • Avril-Mai-Juin 2021 WOMEN SPORTS 73
D.R.
SHOPPING
lingerie
sportive :
Ces marques de lingerie
qui proposent des
sous-vêtements
de sport
On n’y pense pas forcément, parce que chez ces
marques de lingerie, on y va pour acheter un joli push-up
nude ou un tanga dentelle à tomber ! Mais les marques de
lingerie prêt-à-porter s’ouvrent de plus en plus au sport.
On a fait un tour en boutique pour vous dénicher les plus
jolies pièces. On vous épingle notre sélection WS en 8 produits,
le chiffre parfait, la preuve que vous êtes belles mesdames !
PAR LÉA BORIE
1 / ASSEMBLAGES CHIC CHOC
Etam lingerie s’est donné le pari d’allier confort et style
avec cette récente
gamme de coordonnés brassières
et leggings pour les
entraînements à impacts modérés.
Une bande de maintien sous poitrine, c’est une chose.
Mais surtout des bretelles croisées dos à tomber de son
Swissball ! Deux coloris au choix : noir et roses, ou dans
les tons vert clair / gris
Beverly Brassière de training, Etam lingerie,
XS à L, 35,99 €
etam.com
2 / TOUT COMME MES SOUTIENS-
GORGE !
La brassière Darjeeling est taillée
comme un soutien-gorge pour le choix
de
la taille. Et dispose d’ailleurs d’un
très
large choix de tailles, notamment
en bonnets. Conçu pour sport intensif
dit «
high impact », elle dispose
d’armatures et de coques. Option
intéressante selon les préférences
et les
tenues : des agrafes pour un
dos
croisé ou sans pour des bretelles
droites type soutien-gorge.
Soutien-gorge à armatures sport,
noir, Darjeeling, 85 D à 100 G, 60 €
darjeeling.fr
3 / SPORT DOUCEUR
Un air de Dim Sport tout doux
avec cette brassière ampliforme
microfibre impact modéré +,
adaptée aux pratiques avec impacts,
sans perdre en confort et en
harmonie de silhouette. Une note
esthétique assurée par des coutures
non apparentes et un design
assumé.
Brassière impact modéré +,
Dim Sport, coloris noir ou rose
amande, 30,50 €
dim.fr
74 WOMEN SPORTS N°20 • Avril-Mai-Juin 2021 EN SAVOIR PLUS SUR WWW.WOMENSPORTS.FR
4 / IMPRESSIONS FLORALES
RougeGorge a lancé une nouvelle collection sport
en février dernier. Des coloris tout doux. Parce
que oui, on peut marier performance/technicité
et style ! N’en déplaisent aux adeptes de l’uni
sobre ! On reconnait bien l’ADN travaillé de
chez RougeGorge ! Aération, maintien seconde
peau, maintien médium : tout ce qu’il faut pour
s’adonner à sa pratique sportive. Une gamme de
taille resserrée, du S au L.
Brassière imprimée, RougeGorge, 3 coloris -
motif gris/vert, carbone, sapin, 39,90 €
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5 / MAINTIEN FORT,
TOUCHER DOUX
Une coupe qui permet
au soutien-gorge de tenir
en place grâce à une
large bande élastique
sous poitrine. Maintien
renforcé grâce à l’option
dos nageur et aux
agrafes trois rangées. Et
surtout, must du confort :
de larges bretelles
rembourrées et réglables.
Très large choix de tailles
et grands bonnets (80 D
à 110 G).
Soutien-gorge de sport,
Chantelle, coloris blanc
ou noir, 65 €
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6 / ALLIANCE CONFORT,
LOOK ET TECHNIQUE DANS LE
PANTALON !
Le partenariat entre Simone
Pérèle et la coach et influenceuse
Lucile Woodward a donné lieu à
des parures bien-être féminines.
Cette culotte noire en maille
douceur et dentelle de la ligne
de sous-vêtements Harmony en
est un bel exemple. Finitions sans
couture, taille haute, elle ne lésine
pas sur le maintien pour autant !
Culotte, Simone Pérèle x
Lucile Woodward,
taille 1 à 5, 39 €
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7 / LA COOL ATTITUDE, TU LA VOIS ?
Brassière Inspire qui respire grâce à sa coupe aérée.
Et qui fout la paix un temps à la planète, avec ses
fils recyclables. Deux coloris au choix, lagoon ou
tomette (un genre de vert ou de rose doux, voyez ?).
Le sport chic a trouvé sa silhouette !
Brassière Inspire, Seamless Aere,
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maisonlejaby.com
8 / EN SHORT PAR TOUT
TEMPS…
Modibodi est la marque
décomplexée spécialiste des bas
adaptés aux périodes de règles et
à la transpiration. Alors forcément,
on a pensé au short respirant et
imperméable designé en Australie,
allié du jogging. Avec son extérieur
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EN SAVOIR PLUS SUR WWW.WOMENSPORTS.FR N°20 • Avril-Mai-Juin 2021 WOMEN SPORTS 75
BUSINESS
La lingerie
en mode
sportive
En se tournant vers des marques de lingerie pour trouver un sous-vêtement technique, on
croit peut-être que ce sera moins à la pointe parce que ce n’est pas leur article phare. Eh
bien détrompez-vous, elles s’en sortent plutôt bien ! Et l’avantage en prime (et oui, c’est
important), c’est le style et la coupe, qui savent nous mettre en valeur, parce que c’est bien
leur cœur de métier ! L’élégance est de mise pour suer avec style… PAR LÉA BORIE
On voit fleurir dans les
rayons et sur les sites
de marques de lingerie
quelques corners sport,
discrets certes, mais qui
gagnent du terrain depuis quelques années,
notamment depuis l’avènement
du yoga, du pilates, et du style cocooning.
Il faut dire aussi que les tenues
évoluent avec le temps : il n’est pas rare
de voir porter un top de sport échancré
laissant apparaître franchement la
brassière, voire de porter une brassière
seule avec un legging taille haute.
Chez RougeGorge, le lancement de la
2 e collection sport de leur histoire fin février
(après une première début 2020) a
été motivé par une demande des clientes
fidèles, en s’appuyant sur des retours de
vendeuses. Passer de la parure glamour
en tulle brodé à la brassière de sport
est une manière pour l’enseigne d’avoir
une gamme plus étendue, et ainsi d’être
plus proche des attentes des clientes.
« Adjoindre ce nouveau segment de collection
est une façon pour nous de leur
apporter du confort tout en touchant des
registres différents de leur vie, étaye Séverine
Dhellemmes, directrice de l’offre
chez RougeGorge. On est une enseigne
de corseterie au départ, et il nous semblait
important d’en balayer tous les
usages ».
En parlant d’usage, côté brassière low
impact, on a vu aussi naître une tendance
: « le besoin de produits plus
hybrides, pouvant être portés toute la
journée et non plus seulement réservés
à la pratique d’un sport », explique Ophélie
Rivière, chef de produit senior corseterie
chez Chantelle Lingerie.
L’expertise extérieure
comme soutien
Le marketing de ces marques ne va pas
dans la technique pure, comme pourraient
le faire à juste titre des marques
purement sportives. « On n’est pas
dans le sport performance », précise
Séverine Dhellemmes. Ceci étant, ça
reste un marché spécifique, avec un savoir-faire
particulier. RougeGorge s’est
entouré d’une modéliste expérimentée
en interne pour la coupe. Quant aux matières,
un ingénieur qualité extérieur est
intervenu car « l’extension de la matière
est une caractéristique importante à tester
pour un maintien adéquat. »
Les collaborations fleurissent chez ces
marques, pour la caution expertise
justement. Dim s’est par exemple associée
à la fratrie Manaudou (Laure et
Florent) pour proposer une ligne Dim
Sport mixte qui va de la brassière aux
chaussettes en passant par les t-shirts
et même les leggings homme. La maison
Simone Pérèle en a fait de même
avec Lucile Woodward, coach sportif et
influenceuse, en proposant, après plus
d’un an de travail en collaboration, des
looks modernes dans les moindres détails,
jusqu’au lurex doré et à la dentelle
fantaisie. Une gamme qui s’adresse à
une majorité de femmes grâce à deux
76 WOMEN SPORTS N°20 • Avril-Mai-Juin 2021 EN SAVOIR PLUS SUR WWW.WOMENSPORTS.FR
propositions pour la brassière : avec
armature pour poitrines généreuses et
sans armature pour un porté souple.
Plus surprenant encore en matière de
collab’, Aubade s’était associée en
2018 au Stade français pour proposer
une gamme de lingerie de sport au
masculin en mettant en avant le club de
rugby francilien ! Plusieurs joueurs dont
Djibril Camara et Sylvain Nicolas avaient
pris la pose pour mettre en scène cette
collection de six boxers et un slip, sous
le slogan « L’audace est capitale… ». Si
vous n’avez pas froid aux yeux, on vous
invite à retrouver le teasing de l’époque
sur YouTube.
Entre confort et style,
mon cœur balance
Souvent, le choix des tailles de brassière
est plus réduit qu’en corseterie
quand on parle en lettres simples.
Fréquemment, ça va du S au L. Mais
certaines marques, comme Chantelle
pour son modèle armaturé, proposent
le même taillage qu’en corseterie. Ce
qui a pour avantage d’aider la cliente à
trouver la bonne taille puisque ce sera
la même que ses soutien-gorges.
Les sous-vêt
vêtements
de sport
ont su trouver
leur plac
lace dans
les rayons
linger
gerie
en misant
sur le
style
et le confor
fort.
« La cliente de lingerie féminine est une
femme sensible au style. C’est pourquoi
on propose des dos travaillés, détaille
la directrice de l’offre chez RougeGorge.
Sans négliger le confort et le bien allé,
avec une douceur des matières, des
élastiques épaules ajustés, des supports
rembourrés et une facilité d’entretien.
Pour la suite, on réfléchit à proposer une
brassière qui s’attacherait dans le dos
ou sur le côté pour éviter aux personnes
à forte poitrine d’avoir à l’enfiler par le
haut. »
Les marques portent aussi leur effort
sur la matière, pour assurer une bonne
respirabilité. Chantelle par exemple intègre
des mousses respirantes type
Spacer ou des mailles ajourées. Et bien
sûr, reste la place de la couleur. Les
entrées couleur racontent des choses.
Dans le colorflow de début de saison
de RougeGorge, nous explique Séverine
Dhellemme, « les tons froids prédominants
appellent à être rehaussés de couleurs
plus chaudes, comme un écru meringué,
qui viennent flatter le teint ». WS
© yurok / Shutterstock
EN SAVOIR PLUS SUR WWW.WOMENSPORTS.FR N°20 • Avril-Mai-Juin 2021 WOMEN SPORTS 77
INSOLITE
BALLET
TROCKADERO
DES DRAG QUEENS
DANSEUSES ÉTOILE !
Fondé en 1967, le Trockadero n’a rien à envier aux grands spectacles
« classiques ». Mêlant à la fois chorégraphie, technique et surtout
humour, ce ballet est devenu un incontournable dans le monde de
la danse. Alors… prêts au décollage ? On vous emmène tout droit
direction le monde enchanté des Drag Queens à New York !
PROPOS RECUEILLIS PAR VANESSA MAUREL
D.R.
DES DRAG QUEENS DANSEUSES
ÉTOILES : L’ÉCLAIRAGE DU DIRECTEUR
ARTISTIQUE
Tory Dobrin (directeur du Trockadero
et metteur en scène) :
« Je ne veux pas qu’on prétende être des
femmes, puisqu’on ne l’est pas. Nous
sommes des hommes qui dansons des
classiques en Drag pour faire de la comédie.»
D.R.
78 WOMEN SPORTS N°20 • Avril-Mai-Juin 2021 EN SAVOIR PLUS SUR WWW.WOMENSPORTS.FR
Ce qui unit les
comédiennes, audelà
de la danse,
c'est avant tout
l'humour et l'amour
de la technique.
© Zoran Jelenic
LE BALLET TROCKADERO,
QUÉSACO ?
« Le ballet Trockadero est un savoureux
mélange entre danse classique,
expertise et humour qui se produit
dans le monde entier. Au-delà de la
performance artistique durant laquelle
la troupe reprend les classiques des
plus grands ballets - Casse-noisette,
Paquita, Le lac des cygnes - les
Drag Queens sont de véritables
comédiennes. »
Ugo Cirri, 22 ans (alias Minnie Van
Driver, nom de Drag Queen donné
par la compagnie, NDLR) :
« Avant d’arriver au Trockadero, durant
toutes mes études et dans différentes
troupes, on m’imposait logiquement des
rôles de garçon. Mais j’en avais marre
de rester cloîtré dans des répertoires
classiques.» À New York, Ugo se
retrouve en tutu à devoir exercer des
« variations de filles », des pas inédits
pour lui, que la vingtaine de danseur
maîtrise désormais à la perfection.
« Quand la compagnie a commencé,
c’était surtout la blague qui primait. Les
garçons avaient des poils sous les bras,
se maquillaient de manière grotesque…
Mais aujourd’hui, ça n’a rien à voir ! On
se maquille pour apparaître comme de
vraies femmes, avec de belles lignes.
Notre but est de donner l’impression au
spectateur de voir une vraie danseuse
sur scène. »
À QUI S’ADRESSE CE BALLET ?
Ugo Cirri : « Ce mélange entre danse
et humour permet à notre public d’être
hétérogène. Notre spectacle peut être
apprécié par les connaisseurs qui vont
pouvoir juger et regarder de la qualité,
mais aussi par les amateurs qui voient
un ballet pour la première fois et qui
pourront s’amuser des blagues. »
Tory Dobrin : « N’importe qui ouvert
d’esprit ! Nous avons parmi nos
spectateurs autant de femmes que
d'hommes, autant de jeunes que de
personnes âgées. Il y a des passionnés de
danse comme des personnes simplement
curieuses. »
EN SAVOIR PLUS SUR WWW.WOMENSPORTS.FR N°20 • Avril-Mai-Juin 2021 WOMEN SPORTS 79
MANGER SAIN
L E BUDDHA
BOWL
DE SAISON
Star des photos instagram et
des réseaux sociaux, le Buddha
Bowl est un incontournable.
Voici la solution pour manger
sain et gourmand. Il permet de
se nourrir de légumes de saison
tout en étant délicieusement
craquant.
Les ingrédients :
Pour la base
• 1 verre de riz
• 1/2 avocat
• 1/2 carotte
• 1/2 concombre
• 1/4 d’oignon
• 1 tranche de saumon fumé
Pour la sauce
• 25 ml de crème liquide
Fleurette
• 1/2 citron
• 2 brins de ciboulette
• poivre
La préparation
étape par étape :
B Salez et faites cuire le riz, puis coupez sa
cuisson à l’eau froide.
C Une fois le riz froid, disposez-le au fond d’un
bol.
D Coupez l’ensemble des légumes puis disposez-les
sur votre base, tout comme le saumon.
E Dans un autre bol, mélangez les 25 ml de crème liquide
Fleurette au 1/2 citron.
F Ajoutez-y la ciboulette et le poivre à votre convenance.
G Versez la sauce sur votre base de légume. À déguster froid !
Les entreprises du Groupe SILL se mobilisent pour nous aider à combiner nutrition, santé
et plaisir : dans chaque numéro, découvrons ensemble une recette saine et originale qui
améliorera, à coup sûr, nos habitudes alimentaires.
© Anna Shepulova/ Shutterstock
80 WOMEN SPORTS N°20 • Avril-Mai-Juin 2021 EN SAVOIR PLUS SUR WWW.WOMENSPORTS.FR
LIVRES PAR LÉA BORIE
Mon corps en équilibre,
Guide de naturopathie pour renouer
avec son corps et la planète
Caroline Florentin et Géraldine Pezet - Tana Editions,
2020 - 24 €
Quand on commence à feuilleter le guide, stylo et
calepin ou surligneur à la main pour faire le plein d’idées,
on a du mal à le refermer tant il contient d’anecdotes
surprenantes ! Une mine d’informations santé en tout
genre, bien organisées et bien rangées dans des sousparties
intrigantes. Une bible de la naturopathie, ce n’est
rien de le dire, car il pèse son poids ce guide !
Ce qu’on en retient de majeur avant tout : qu’il faut renouer
avec notre corps et la planète. « Nous avons érigé des frontières
entre nous et le monde, entre nos vies intérieure et extérieure ».
C’est pourquoi il nous faut « retrouver un équilibre émotionnel
et physique ». C’est pour atteindre ce but que le livre nous guide
pas à pas pour, en un mot, « honorer le vivant » en reliant corps,
esprit et nature. On remercie pour ça les deux auteures formées
à la naturopathie, adeptes pour l’une de danse-thérapie et pour
l’autre de photothérapie. En résulte des pages chargées de
good vibes, de quoi donner envie au lecteur de se retrousser les
manches pour enfin se pencher sur son corps. Surtout avec une
plume légère, pimpée, et pédagogique sans être simpliste, avec
des sous-titres accrocheurs du style : « Quand le cœur fait
boom », « Célébrons la vie en grande pompe », « Restons
(g)lucides »… Le tout animé en guide illustré façon « Il était une
fois… La vie » grâce à des schémas inspirés de nos cours de SVT
avec un petit atout charme en plus.
Au fil des pages, on arrive enfin à tirer au clair les spécificités
des médecines conventionnelle et traditionnelle. On s’interroge
au passage sur les grands maux de nos sociétés, du diabète au
burn-out, en passant par le déséquilibre du microbiote. Ce qui
permet de mettre à mal un bon nombre de mythes, en matière
d’alimentation notamment, que ce soit au sujet des lipides,
du cholestérol, ou encore des vitamines. On parle même de
mycothérapie, de cuisson, etc.
On s’est forcément arrêté plus longuement sur la partie
« Bouger, les bienfaits du corps en mouvement », pour, là aussi,
tordre le cou à bons nombres de croyances qui planent encore
dans l’imaginaire collectif. On décortique alors l’expression
« exercice physique », qui revêt une notion d’effort mais aussi
de plaisir. On comprend aussi l’intérêt de mettre le corps
en mouvement pour stimuler ses capacités adaptatives, et
pourquoi on développe une sensibilité sur le plan écoplanétaire
puisque notre corps interagit directement avec l’environnement.
Avec toutes ces infos et ces bons conseils appuyés d’études
et de preuves, on a qu’une envie : en mettre un maximum en
pratique pour se sentir bien dans notre corps et à notre place
dans notre environnement ! WS
© fizkes / Shutterstock
82 WOMEN SPORTS N°20 • Avril-Mai-Juin 2021 EN SAVOIR PLUS
SUR WWW.WOMENSPORTS.FR
SAVOIR .FR PLUS SUR WWW.WOMENSPORTS.FR N°20 • Avril-Mai-Juin 2021 WOMEN SPORTS 82
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EN SAVOIR PLUS SUR WWW.WOMENSPORTS.FR N°20 • Avril-Mai-Juin 2021 WOMEN SPORTS 83