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WS20

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L A FEMME ES T L’AV ENIR DU SP O RT

N°20 Avril - Mai - Juin 2021 4,90 €

ENQUÊTE

LA COVID-19

A-T-ELLE TUÉ

LE VIRUS DU

SPORT ?

MÉDECINE

NATURELLE

L’ETIOPATHIE D’UN

PEU PLUS PRÈS

EUGÉNIE

LE SOMMER

COMME VOUS NE L’AVEZ

JAMAIS VUE !

CHRISTOPHE

LICATA

LE COURS DE SALSA EXCLUSIF

DU DANSEUR STAR DE TF1

L 12919 - 20 - F: 4,90 € - RD

www.womensports.fr


le premier média

100 % femmes et sport !

en france et dans 26 pays d’afrique francophone

20 MILLIONS

DE LECTRICES

grâce à des partenariats

de diffusion avec

20 fédérations françaises

et 28 institutions

internationales !

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ÉDITORIAL

WOMEN SPORTS POURSUIT SON EXPANSION INTERNATIONALE

AVEC ONU FEMMES AFRIQUE ET PEACE AND SPORT

ONU Femmes Afrique et Peace and Sport ont rejoint le club des partenaires

de Women Sports et Women Sports Africa. Deux prestigieux partenaires

internationaux que nous sommes très honorés d’accueillir, pour défendre à leurs

côtés ces belles valeurs qui nous tiennent à cœur : l’égalité femmes/hommes,

la lutte contre les violences faites aux femmes, le combat pour la paix dans le

monde et pour l’égalité des chances par le sport.

Pour en savoir plus sur les actions d’ONU Femmes Afrique à travers le sport,

rendez-vous page 8. Pour découvrir Marlène Harnois, représentante des

« Champions de la Paix » Peace and Sport, rendez-vous page 16.

www.unwomen.org/fr

www.peace-sport.org

D.R.

ONU Femmes Afrique et Peace and Sport rejoignent le club des partenaires de diffusion de Women Sports aux côtés de nos

20 FÉDÉRATIONS PARTENAIRES

Women Sports est édité par

Sport & Sponsoring Media Group

16, avenue Hoche - 75008 Paris

FONDATEURS / ASSOCIÉS

BRUNO LALANDE,

DAVID TOMASZEK,

LORRAINE DELOISON,

DAVID DONNELLY,

DJEDJIGA KACHENOURA,

PHILIPPE DARDELET,

LAURIE CHAMPIN

DIRECTEUR DE LA PUBLICATION

ET RÉDACTEUR EN CHEF

DAVID TOMASZEK

dtomaszek@womensports.fr

DIRECTEUR ARTISTIQUE

XAVIER CHAMBON

RÉDACTION

LÉA BORIE, VANESSA MAUREL,

BASTIEN GUY, RUBEN DIAS,

DAVID TOMASZEK

SECRÉTARIAT DE RÉDACTION

CAPUCINE LAZARE

PARTENARIATS / PUBLICITÉ

NAÏMA EL GUERMAH

nelguermah@womensports.fr

BRUNO LALANDE

blalande@womensports.fr

ABONNEMENTS

MEENA CHANOINE

mchanoine@womensports.fr

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Imprimé par Rotimpres

17181 Girona - Espagne

Couverture : © Lyubov Levitskaya / Shutterstock

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EN SAVOIR PLUS SUR WWW.WOMENSPORTS.FR N°20 • Avril-Mai-Juin 2021 WOMEN SPORTS 3


N°20 Avril - Mai - Juin 2021 4,90 €

52

SOMMAIRE

WOMEN SPORTS N° 20

L A FEMME ES T L’AV ENIR DU SP O RT

ENQUÊTE

LA COVID-19

A-T-ELLE TUÉ

LE VIRUS DU

SPORT ?

MÉDECINE

NATURELLE

L’ETIOPATHIE D’UN

PEU PLUS PRÈS

EUGÉNIE

LE SOMMER

COMME VOUS NE L’AVEZ

JAMAIS VUE !

CHRISTOPHE

LICATA

LE COURS DE SALSA EXCLUSIF

DU DANSEUR STAR DE TF1

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06 CLUB WOMEN SPORTS

Women Sports sur les réseaux

08 ONU FEMMES AFRIQUE

Nouveau partenaire Women Sports

10 COUPS DE CŒUR /

COUPS DE GUEULE

12 BAROMÈTRE

FEMMES D’INFLUENCE

14 NATHALIE

PÉCHALAT

et Monsieur Doute...

16 MARLÈNE

HARNOIS

« Dans le sport il n’y a

pas de barrière, pas de

religion, pas de

catégorie sociale »

SPORT PLAISIR ET DÉCOUVERTE

18 RANDO EN FRANCE

3 spots que vous allez adorer

24 J’AI TESTÉ

« THIS IS ARNOLD »

Le sport de la coolitude en

crop-top !

SPORT INSIDE STORY

30 BÉATRICE EDWIGE

« Je prépare l’après-handball avec

une formation à distance »

LA QUESTION QUI TUE

32 FAUT-IL PORTER SON

LEGGING DE SPORT SANS

CULOTTE ?

C’EST BON POUR MOI !

34 CARNET PRATIQUE

Le cours de salsa de Christophe Licata

38 RECETTE COLLATION

Billes gourmandes de chocolat

aux cacahuètes

40 LE MATCH

DES FRUITS SECS

Oléagineux vs fruits déshydratés

4 WOMEN SPORTS N°20 • Avril-Mai-Juin 2021 EN SAVOIR PLUS SUR WWW.WOMENSPORTS.FR


42 30

38

18

24

42 L’ÉTIOPATHIE

Médecine complémentaire

46 RENCONTRE

« Chouchou, c’est le cheval de

ma vie ! »

ENQUÊTE

52 LA COVID-19

La pandémie a-t-elle tué notre

motivation à faire du sport ?

CHAMPIONNES

62 EUGÉNIE

LE SOMMER

comme vous ne l’avez

jamais vue !

68 DIANDRA

TCHATCHOUANG

Genou à terre, point levé

SHOPPING

74 LINGERIE SPORTIVE

Ces marques de lingerie proposent

des sous-vêtements de sport

DÉTENTE

78 BALLET TROCKADERO

Des Drag Queens danseuses étoile !

82 LIVRE

Mon corps en équilibreibre

83 BONS PLANS

72

70 ESTELLE PORET

Entrepreneuse et jet-skieuse

72 DISTRIA KRASNIQI

La perle du Kosovo

EN SAVOIR PLUS SUR WWW.WOMENSPORTS.FR N°20 • Avril-Mai-Juin 2021 WOMEN SPORTS 5


LE CLUB

#WOMEN

SPORTS

LES TOP TWEETS DE LA RÉDACTION

Rejoignez

la communauté Women Sports,

agissez et réagissez avec nous

sur les réseaux sociaux avec les

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Facebook et Instagram :

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WS VOUS

GÂTE !

6 WOMEN SPORTS N°20 • Avril-Mai-Juin 2021 EN SAVOIR PLUS SUR WWW.WOMENSPORTS.FR


LA TEAM WS

SE MET

AU PILATES !

Merci à

Amandine, Charlotte,

Floriane et Clara d’avoir joué

le jeu avec nous.

Vous aussi, envoyez-nous

vos photos de pratique

pilates WS via nos

réseaux sociaux !

© paffy / Shutterstock

Retrouvez toutes les démos de Pilates de Léa sur

www.womensports.fr/video


CLUB WOMEN SPORTS

ONU Femmes Afrique, nouveau partenaire

de Women Sports et Women Sports Africa

LE SPORT, UNE VOIE POUR

L’ÉMANCIPATION DES JEUNES FILLES

ET DES FEMMES EN AFRIQUE

Le sport est à la fois

un moyen d’émancipation

pour les

où des efforts sont

encore à faire pour la parité

et la sécurité des femmes.

Le monde du sport est désormais

un champ d’action

incontournable pour nombre

d’entre nous, qui œuvrons

en faveur des droits des

d’une part, de faire évoluer

les pratiques et les mentalités

d’un monde sportif

en professionnalisant les

disciplines féminines et en

sique

et une représentation

paritaire dans les clubs et

les fédérations. D’autre part,

l’impact positif du sport-loisir

centes

n’est plus à démontrer.

Grâce au sport, elles

en elles pour rompre les

barrières, les stéréotypes, et

cer

les violences dont elles

font encore trop souvent

l’objet.

C’est pour cela qu’ONU

Femmes travaille en parte-

international olympique et

de nombreuses fédérations

et clubs sportifs. Des pro-

sportives sont, par exemple,

centes

dans les zones dé-

reçoivent un meilleur accès

à la formation, à l’emploi, et

développent le rapport à leur

corps.

Durant les championnats

nationaux et internationaux,

riats

avec des sponsors pour

battre en brèche le sexisme,

les stéréotypes et promouvoir

des valeurs de mixité,

2018, lors de la Coupe fémi-

au Cameroun, ONU Femmes

a dénoncé le manque criant

d’infrastructures adéquates

pour faciliter une bonne hy-

meure

un frein à la pratique

sportive.

« L’IMPACT POSITIF DU

SPORT-LOISIR SUR LES

FILLETTES ET ADOLESCENTES

N’EST PLUS À DÉMONTRER. »

Le temps constitue un autre

facteur limitant le sport et

les loisirs des femmes. Dans

nombre de pays, elles dé-

la famille et aux enfants, ce

qui restreint leur temps libre.

Bien que le sport soit un puissant

vecteur d’émancipation,

ces obstacles demeurent des

freins qu’il faut adresser à

tous les niveaux : individuel

et collectif, public et privé,

local et international, fédérations

et clubs, politiques publiques,

médias et sponsors,

semble,

faisons en sorte que

le monde du sport devienne

WS

Florence Raes

Directrice Régionale

Adjointe

ONU Femmes Afrique de

l’ouest et du centre

D.R.

3

8 WOMEN SPORTS N°20 • Avril-Mai-Juin 2021 EN SAVOIR PLUS SUR WWW.WOMENSPORTS.FR


Femmes, Sport et Paix

en Centrafrique

En septembre 2020, ONU Femmes et ses

partenaires ont organisé la semaine de la

paix avec des activités sportives et culturelles.

Dans les contextes politiquement délicats et

en conflits, le sport est un puissant véhicule de

dialogue intercommunautaire.

1

D.R.

Une victoire mène à l’autre

2

Un an après le démarrage du programme « Une victoire

mène à l’autre », partenariat entre ONU Femmes et le CIO,

qui favorise l’accès au sport dans les périphéries urbaines,

63 % des adolescentes se considèrent de meilleurs leaders,

91 % affirment savoir comment prévenir une grossesse non

désirée, 33 % affirment désormais connaître une personne

avec qui parler de leur santé sexuelle et 94 % des filles se

reconnaissent une caractéristique dont elles sont fières.

D.R.

4

Initiatives d’ONU Femmes

pour le sport

D.R.

Génération Égalité

Le sport aura une place particulière lors du

Forum Génération Égalité organisé par ONU

Femmes en partenariat avec la France et qui se

tiendra à Paris en juin 2021. Le sport a en effet le

pouvoir de mobiliser les jeunes sur les thèmes de

l’égalité des sexes et les droits des femmes. Le

partenariat souscrit récemment entre le bureau

Afrique de l’ouest et du centre d’ONU Femmes

et Women Sports s’inscrit dans cette trajectoire.

forum.generationequality.org

4

La stratégie Genre et Sport

d’ONU Femmes

Pour combattre les discriminations et les inégalités femmeshommes,

ONU Femmes soutient des politiques favorisant la

participation et le leadership des femmes, des programmes

pour l’accès des jeunes filles au sport et à la formation, et

des campagnes de communication avec des sportives qui

dépassent les stéréotypes, comme Marta Vieira da Silva,

footballeuse professionnelle et ambassadrice d’ONU Femmes.

EN SAVOIR PLUS SUR WWW.WOMENSPORTS.FR N°20 • Avril-Mai-Juin 2021 WOMEN SPORTS 9


BUZZ

Pour la première fois,

une femme a arbitré

le Super Bowl

Sarah Thomas a été choisie

par la Ligue nationale de

football américain (NFL) pour

officier lors de sa grand-messe

annuelle : le Super Bowl,

le 7 février dernier. Elle est

une habituée des premières.

En 2015, elle e était déjà

devenue la première femme

arbitre à plein temps en NFL,

avant de devenir en 2019 la

première femme à officier lors

d’un match de play-off.

© Susa / Icon Sport

10 WOMEN SPORTS N°20 • Avril-Mai-Juin 2021 EN SAVOIR PLUS SUR WWW.WOMENSPORTS.FR


LES

COUPS DE

CŒUR!

© PA Images / Icon Sport

Historique ! Deux femmes arbitrent rent en Challenge

européen

L’Anglaise Sara Cox et l’Ecossaise Hollie Davidson sont devenues les

deuxième et troisième femmes à arbitrer des hommes en Challenge

européen de rugby lors d’Agen-Trévise et Newcastle-Castres, tres,

les 15

et 16 janvier derniers. Elles ont succédé à l’Irlandaise landai

Joy Neville, le, qui

était devenue dès 2017 la toute première femme e à arbitrer rer un match

européen masculin de rugby, la rencontre entre e Bordeaux-Bègles

es

et les Russes d’Enisey (36-27).

Historique : Lydia Tadesse, première femme me arbitre du CHAN

Le Championnat at d’Afrique des nations (CHAN) a écrit son histoire. En effet, à l’occasion de la rencontre entre

la Namibie et

la Tanzanie le 23 janvier dernier, la jeune arbitre éthiopienne Lydia Tadesse est devenue la première femme

me à officier ier lors

d’un match d’une compétition officielle de la Confédération n africaine de football (CAF).

Bikinigate : Les volleyeuses font plier le Qatar

© Newspix / Icon Sport

LE

COUP DE

GUEULE

!

Le Qatar accueillait son premier tournoi majeur féminin de beach-volley du 8 au 12 mars dernier... er. et est

passé tout près du bad buzz ! La paire vedette allemande Karla Borger/Julia Sude a en effet menacé de

boycotter l’événement, en raison d’une interdiction de porter des bikinis sur le terrain, les joueuses étant

obligées de jouer

en tee-shirt et pantalon long, tenue parfois utilisée en compétition lorsque la météo est

moins clémente. La Fédération internationale de volley (FIVB) a été contrainte de réagir en urgence pour

modifier le règlement du tournoi et assurer que les bikinis ne seront pas interdits lors de cette étape de Doha.

© Icon Sport

EN SAVOIR PLUS SUR WWW.WOMENSPORTS.FR N°20 • Avril-Mai-Juin 2021 WOMEN SPORTS 11


BAROMÈTRE

BAROMÈTRE

WOMEN SPORTS

Femmes de sport les plus citées

dans la presse web sportive janvier / février 2021

1

Corinne Diacre

21 points

De haut en bas : © Anthony Dibon/Icon Sport - © Anthony Dibon/Icon Sport - © Sandra Ruhaut/Icon Sport - D.R.

2

Roxana

Maracineanu

12 points

Brigitte

Henriques

3points

3

Carole Force

3points

12 WOMEN SPORTS N°20 • Avril-Mai-Juin 2021 EN SAVOIR PLUS SUR WWW.WOMENSPORTS.FR


10 sportives les plus citées

janvier / février 2021

1

Naomi Osaka

55 points

4 Serena Williams .....................................41 pts

5 Julia Simon ...............................................40 pts

6 Anaïs Chevalier-Bouchet .................25 pts

7 Caroline Garcia .......................................24 pts

2

Ashleigh Barty

51 points

3

Tessa Worley

50 points

8 Simona Halep ..........................................22 pts

9 Alizé Cornet...............................................19 pts

10 Mikaela Shiffrin ...................................19 pts

De gauche à droite : © : Sydney Low/CSM/Sipa USA/ Icon Sport - © SUSA / Icon Sport - © Gepa / Icon Sport

Clubs de sports collectifs français

les plus cités dans la presse web sportive

1

Brest Bretagne Handball

35 points

4 Metz handball .........................................32 pts

5 Basket-Landes.........................................15 pts

6 Mulhouse Volley ....................................14 pts

7 Bourges Basket .......................................13 pts

2

OL Féminin

34 points

3

ASVEL

33 points

8 RC Cannes ..................................................12 pts

9 PSG Féminin ..............................................12 pts

10 Béziers volley ........................................10 pts

MÉTHODOLOGIE :

• Analyse réalisée par les équipes de Sport Business Consulting sur un échantillon significatif de la presse web sportive :

1 point pour chaque titre d’article mentionnant le nom d’une sportive et/ou d’une équipe féminine

• L’analyse a été réalisée sur les sept sites sportifs suivants :

EN SAVOIR PLUS SUR WWW.WOMENSPORTS.FR N°20 • Avril-Mai-Juin 2021 WOMEN SPORTS 13


FEMMES D’INFLUENCE

Interview

Nathalie Péchalat

et Monsieur Doute :

une histoire d’amour tumultueuse

Nathalie Péchalat est une femme accomplie. Star de la danse sur glace devenue présidente de la

Fédération française des sports de glace, elle s’est aussi essayée à l’écriture. Dans son livre, elle

parle de ce qui l’a toujours épaulée et guidée : le doute. Vu comme une véritable faiblesse pour

certains, Nathalie Péchalat en a fait une force. Rencontre. PROPOS RECUEILLIS PAR VANESSA MAUREL

WOMEN SPORTS : LE DOUTE A-T-IL

TOUJOURS ÉTÉ PRÉSENT DURANT

VOTRE CARRIÈRE SPORTIVE ?

NATHALIE PÉCHALAT : Quand j’étais

enfant, je n’avais pas de doute, je voyais le

patinage comme un jeu, c’était exclusivement

du plaisir. Adolescente, plus le temps

passait, plus il y avait de l’enjeu et donc le

doute est arrivé, mais pas de manière sympathique

! C’était une véritable angoisse.

Et puis à la vingtaine, je me suis aperçue

de plusieurs choses. Premièrement, j’ai

pu le nommer. Deuxièmement, j’ai réussi

m’en suis servie. J’ai transformé ma relation

avec ce Monsieur Doute. Je ne me

laissais plus avoir par lui. On a une relation

d’égal à égal. J’ai désormais le dessus,

c’est moi qui décide à quel moment il peut

intervenir, quand on peut discuter et surtout

à quel moment il dégage…

Alors bien sûr, ça a mis du temps avant que

j’arrive à cet état d’esprit. Mais quand on y

n’est pas si mauvais. Mieux encore, on se

dit qu’il peut être un super allié ! On nous

fait souvent croire que les grands champions

sont des espèces de machines de

guerre, sortes de corps surpuissants mais

ce n’est pas le cas. Tous doutent mais ils

savent gérer leurs doutes aussi bien qu’ils

savent gérer leurs émotions.

COMMENT UTILISEZ-VOUS LE DOUTE

AU QUOTIDIEN ?

Il est là pour me conforter dans mes choix,

me faire changer de décision. C’est un vrai

point d’appui. Si je ne le vois pas pendant

quelques jours ou pire encore quelques

semaines, ça m’inquiète ! Il me permet de

me secouer, de ne pas m’endormir sur des

idées préconçues, sur des décisions qui

tardent à être prises… On peut prendre le

temps de discuter, Monsieur Doute et moi,

mais à un moment donné il faut trancher !

Mais pour être sûre de moi, j’ai besoin de

cette discussion avec le doute.

EN FAIT, MONSIEUR DOUTE A LE

POUVOIR DE TOUT TRANSFORMER EN

POSITIF…

Exactement ! On veut souvent nous faire

croire que douter est une faiblesse. En

réalité, c’est complètement faux. On a

tous et toutes des doutes dans nos vies,

personnelles, professionnelles. Souvent

on le vit mal mais en vérité nous devrions

nous féliciter de douter. Quelqu’un

C’est un long cheminement pour avoir des

Ça n’arrive pas du jour au lendemain.

Monsieur Doute permet de faire le bilan

et de relativiser. On passe tous par des

épreuves, on a tous des coups durs dans

nos vies respectives, mais il faut prendre

un peu de hauteur et de recul sur ces situations

et le doute aide à se décentrer.

« QUELQU’UN QUI N’A JAMAIS DE

DOUTES, C’EST FLIPPANT ! »

QUE CONSEILLEREZ-VOUS AUX JEUNES

SPORTIFS QUI ONT CE DOUTE ?

Je peux dire quantités de fois à un sportif de

15 ans : « T’as le droit de douter c’est normal

», mais… il n’en tiendra pas compte. L’important

est de raconter des événements de

ma carrière précis pour que cela fasse écho

chez celui qui me lit ou m’écoute, que ce soit

un sportif, une ménagère, un chef d’entreprise…

Il faut que cela fasse écho à son expérience

pour qu’il puisse se l’approprier. C’est

une sorte de déclic qui nous aide à faire en

sorte d’aimer ce doute.

14 WOMEN SPORTS N°20 • Avril-Mai-Juin 2021 EN SAVOIR PLUS SUR WWW.WOMENSPORTS.FR


« Tous les grands

champions doutent

mais ils savent

gérer leurs doutes

et leurs émotions. »

© Anthony Dibon - Icon Sport

À FORCE DE L’APPRIVOISER, PENSEZ-

VOUS QUE MONSIEUR DOUTE PEUT

DISPARAÎTRE ?

Je n’espère pas ! Maintenant c’est mon

ami. Si je n’avais pas le doute pour avan-

en moi. J’ai besoin d’avoir des doutes pour

WS

Associée à Fabian Bourzat, Nathalie Péchalat

a été accompagnée toute sa vie par le doute.

Dans son livre paru le 4 novembre 2020, qui

accompagne ses conférences, la présidente

de la Fédération française des sports de

glace « délivre les clés pour apprivoiser ce

doute ».

Les bénéfices du doute,

Editions Marabout, 173 pages, 17,90 ¤

EN SAVOIR PLUS SUR WWW.WOMENSPORTS.FR N°20 • Avril-Mai-Juin 2021 WOMEN SPORTS 15


FEMMES D’INFLUENCE

Interview

Marlène Harnois :

« Dans le sport il n’y a pas de barrière, pas

de religion, pas de catégorie sociale »

Marlène Harnois est une médaillée olympique de Taekwondo philanthrope ! Passionnée et

rêveuse, la jeune femme nommée chevalier de l’ordre national du Mérite et figure emblématique

de Peace and Sport (voir édito) nous révèle avec philosophie sa manière de voir la vie dans un

entretien exclusif. PROPOS RECUEILLIS PAR VANESSA MAUREL

WOMEN SPORTS : LA PHILOSOPHIE

FAIT ENTIÈREMENT PARTIE DE

VOTRE VIE. A-T-ELLE AUSSI JOUÉ

UN RÔLE DANS VOTRE PRATIQUE

SPORTIVE ?

MARLÈNE HARNOIS : L’art martial

est à la base philosophique puisqu’il y

a cette notion de hiérarchie et de respect.

D’ailleurs, lorsque j’ai commencé

le taekwondo à 4 ans, ma mère m’y a

inscrite pour que j’apprenne la discipline

et les valeurs éducatives du sport, qui

sont fondamentales. Dans n’importe

quel pays du monde, aujourd’hui, quand

j’ouvre les portes d’un club de taekwondo,

je me sens à la maison. Chacun des

pratiquants partage les mêmes codes,

les mêmes valeurs et le même état d’esprit.

DEPUIS LA JOURNÉE MONDIALE

DE LA PHILOSOPHIE 2018 AU

SIÈGE DE L’UNESCO, VOUS ÊTES

AMBASSADRICE DE PHILOJEUNES.

LE BUT DE CE PROGRAMME EST-

IL DE FAIRE EN SORTE QUE LES

VALEURS DU SPORT DEVIENNENT

UNE NORME DANS LA SOCIÉTÉ ?

Philojeunes est implanté dans plusieurs

académies françaises et belges et s’inspire

de programmes canadiens. Le but

est de toucher les jeunes via des tables

« QUAND SON VOISIN EXPRIME SA

CROYANCE ET QUE L’ON N’A PAS LE

DROIT DE LE CRITIQUER, ON EST OBLIGÉ

D’ESSAYER DE COMPRENDRE. »

transmettre des concepts positifs. Les

valeurs structurantes du sport sont les

valeurs de base de la société. Je me dis

du dialogue et de la compréhension pour

qu’on puisse tous vivre ensemble de

manière harmonieuse. Et comme disait

Nelson Mandela, « le sport a le pouvoir

de changer le monde, le sport a le pouvoir

d’inspirer, il a le pouvoir d’unir les

gens de manière unique, de parler à la

jeunesse un langage qu’il comprend et

le sport peut créer de l’espoir là où il n’y

a que du désespoir ». Dans le sport il n’y

a pas de barrière, pas de religion, pas de

catégorie sociale. On est une équipe, on

est ensemble. J’adorerais que cela soit

la norme dans la société.

À QUI S’ADRESSE PHILOJEUNES ?

Philojeunes promeut la philosophie auprès

de la jeunesse (6-16 ans). Dans les

écoles, les élèves sont invités à débattre

autour de tables rondes sur différents

thèmes. Dans ce groupe de parole organisé

par des éducateurs, les jeunes ont

des règles. Ils doivent s’écouter, n’ont

pas le droit de critiquer, de répondre,

etc. Ce système crée de la compréhension

entre camarades. Quand son voisin

exprime sa croyance sans qu’on

puisse le critiquer, on est obligé

d’essayer de comprendre. En fait,

on leur apprend la différence

entre croire quelque chose et

savoir quelque chose. Je pense

très sincèrement que ce programme

devrait faire partie

de l’Éducation nationale. Si

certains sujets étaient abordés

de manière pédagogique

dans un contexte très encadré,

peut-être que dans la forme,

l’intégration et la compréhension

se passeraient mieux. WS

16 WOMEN SPORTS N°20 • Avril-Mai-Juin 2021 EN SAVOIR PLUS SUR WWW.WOMENSPORTS.FR


En tant

qu’ambassadrice

de Philojeunes,

Marlène aide les

enfants à mieux

comprendre la

différence pour

mieux l’accepter.

© Amandine Noël

EN SAVOIR PLUS SUR WWW.WOMENSPORTS.FR N°20 • Avril-Mai-Juin 2021 WOMEN SPORTS 17


PORTFOLIO

© Oligo22 / Shutterstock

18 WOMEN SPORTS N°20 • Avril-Mai-Juin 2021 EN SAVOIR PLUS SUR WWW.WOMENSPORTS.FR


LES MONTS D’ARRÉE

BRETAGNE

Dépaysement garanti ! Situés dans le Finistère, les monts d’Arrée sont

un massif montagneux.

Composés de roches sédimentaires et métamorphiques, ils font penser

aux côtes irlandaises. Pourtant, ils font partie du massif armoricain.

EN SAVOIR PLUS SUR WWW.WOMENSPORTS.FR N°20 • Avril-Mai-Juin 2021 WOMEN SPORTS 19


SPORT PORTFOLIO PLAISIR ET DÉCOUVERTE

© Gaspar Janos / Shutterstock

20 WOMEN SPORTS N°20 • Avril-Mai-Juin 2021 EN SAVOIR PLUS SUR WWW.WOMENSPORTS.FR


LES CALANQUES

DE MARSEILLE

LE

Constituées d’une succession de criques

réparties sur le littoral des massifs s de

Marseilleveyre et du Puget, les Calanques sont

un incontournable des Bouches-du-Rhône.

EN SAVOIR PLUS SUR WWW.WOMENSPORTS.FR N°20 • Avril-Mai-Juin 2021 WOMEN SPORTS 21


SPORT PORTFOLIO PLAISIR ET DÉCOUVERTE

PUY PARIOU

AUVERGNE

Situé

à 10km de Clermont-Ferrand, le Puy Pariou

est un

volcan de la chaîne des Puys, dans le

Massifcentral, culminant à 1200m d’altitude.

22 WOMEN SPORTS N°20 • Avril-Mai-Juin 2021 EN SAVOIR PLUS SUR WWW.WOMENSPORTS.FR


EN SAVOIR PLUS SUR WWW.WOMENSPORTS.FR N°20 • Avril-Mai-Juin 2021 WOMEN SPORTS 23

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SPORT PLAISIR ET DÉCOUVERTE

J’AI TESTÉ

« THIS IS

ARNOLD »,

LE SPORT DE LA COOLITUDE

EN CROP-TOP !

Au sein de l’équipe Women Sports, on traversait l’hiver avec moins d’entrain

qu’habituellement (et pourtant, normalement, ça déménage). Ras-le-bol des

cours classiques en ligne, par perte de vitesse, d’envie. En brainstorming,

on s’est alors creusé la tête pour savoir quel sport vraiment fun vous faire

découvrir. C’est là que le concept « This is Arnold » nous est apparu, comme

une évidence. Allez, je vous raconte la suite sans plus tarder !

PAR LÉA BORIE

DToujours en mal de nouveautés

sportives vraiment

différentes, amusantes,

qui font bosser

sans en avoir l’air, je suis

tombée un peu par hasard sur « This

is Arnold ». Le concept ? Un cours de

danse aérobic ambiance années 80

dispensé par une prof pleine de pep’s

et de dérision. J’adhère ! « 50 minutes

de fun, de sensualité et d’énergie ! »

Je trépigne d’impatience…

« This is Arnold » à la loupe :

à la pêche aux infos

Avant de me jeter à l’eau, pour une fois,

je me rencarde un peu sur mon projet

sportif du moment. « This is Arnold »

- TIA pour les intimes, (ça m’a tout de

suite fait penser à mes cours de LIA,

les vraies savent…) – va aux antipodes

des séances dispensées en salle de

de danse mais de « Wahoo Sessions ».

Ces dernières combinent danse, aé-

marche active (dite « Walk in tonic » * ).

Le tout revisité en mode playlist rétro

décalée.

-

vous dire : je suis trop jalouse du corps

de Josia, la fondatrice et coach !

24 WOMEN SPORTS N°20 • Avril-Mai-Juin 2021 EN SAVOIR PLUS SUR WWW.WOMENSPORTS.FR


Qui n'a jamais rêvé

de se déhancher sur

des sons eighties tout

en renforçant ses

cuisseaux et sa bonne

humeur ?

© Antoine Guilloteau

EN SAVOIR PLUS SUR WWW.WOMENSPORTS.FR N°20 • Avril-Mai-Juin 2021 WOMEN SPORTS 25


SPORT PLAISIR ET DÉCOUVERTE

La créatrice

du concept

Josia N., c’est ce genre de personne ultra lumineuse

et dynamique, qui remonte le moral des

copines en soirée, et les tire sur la piste de danse,

poussée par la passion. A l’arrivée de sa fille,

Josia se met au sport, à base de boot camp, de

cardio trainning et de boxe, mais elle trouve que

l’offre fitness manque de coolitude. C’est comme

ça qu’elle imagine créer un « social sport club ».

« J’ai toujours été athlétique, mais étant plus jeune,

mon sport favori, je le pratiquais en club à 6h du

mat’ en Louboutin façon fièvre du samedi soir ! »

« J’ai décidé de rassembler tout ce

que j’aimais »

D.R.

Mais je ne lâche

rien… Ou plutôt si, je lâche...

prise ! Déchaînement dant 50 minutes. « Les

penadeptes

de TIA veulent

faire un sport cool, et pas

s’enchaîner 30 pompes au no’. » Au départ, TIA se voulait

chro-

pendant un temps, rendez-vous

D.R.

était donné dans des hô-

tels pour s’affranchir du

look standard des cours de

ces salles à l’odeur

aseptisée, marquées par

le

bruit des machines »,

explique Josia), depuis le

dispose d’un studio, où elle

a

pu commencer à proposer

ses cours en visio. WS

Avec son bagage en stylisme, audiovisuel et

merchandising, elle s’oriente vers un CQP d’animateur

sportif et crée « This is Arnold » en 2018.

« J’aime me challenger, j’avais l’impression de tourner

en rond. C’est pourquoi j’ai décidé de rassembler

tout ce que j’aimais ». On retrouve dans son

concept tout un tas d’ingrédients qui ont marqué

son enfance : les souvenirs de sa maman dansant

sur Véronique et Davina, les cassettes audio

de Jane Fonda ramenées des Etats-Unis par son

oncle, les vinyles achetés avec son grand-frère,

et bien sûr Arnold Schwarzenegger. « Pour moi, il

représente le culte du sport et du cool des eighties.

J’aime tous ses blockbusters, de Terminator au Tiquet

Magique en passant par True Lies ». Elle nous

confie même qu’elle aurait dû s’appeler Beverly !

Et c’est avec cette atmosphère que Josia compte

à chaque session emmener ses participants à Venice

Beach. Mais Josia aussi s’enjaille elle-même

de cette ambiance.

Ce qui la fait vibrer ? La musique et ce côté toujours

fun quoi qu’il arrive. Un truc qu’elle transmet

à ses participants comme à sa famille d’ailleurs. La

preuve : sa fille passe en boucle les Spice Girls et

Madona !

J’ai testé This is Arnold :

me déchaîner sur le dancefloor

depuis mon salon

J

e me rencarde sur les prochains

cours, il y en a un samedi à 10h.

Josia nous met tout de suite dans

l’ambiance avec en fond musical un

petit Footloose de Kenny Loggins qui

nous transporte direct !

tout à l’air simple ! Je vous jure, elle

smile tout aussi musclé que le reste, et

encore, je parle pas de sa répartie et

de ses punchlines ! Bref, une femme

débordante d’énergie qui donne la

faire du cardio au passage. Un volet

non négligeable après tous ces mois

prostrés chez soi ! Bref, un moment

Reste à pouvoir le tester en salle, il me

tarde !

CORNER INFOS

THIS IS ARNOLD

thisisarnold.com. En salle à la

réouverture : Studio Nilanthi,

Paris 19 e

Instagram : @thisisarnold

et @josia_n with Energy

Si vous avez encore une envie,

il y a même une boutique, avec

t-shirt, cotton-bag et sweat à l’effigie

de votre session de dance 80’s

préférée !

(*) Walk-in Tonic by This Is Arnold, méthode de remise en forme imaginée pendant le confinement du printemps 2020 tel un programme anti-stress et amusant. Un enchaînement d’exercices toniques associés à de la

marche active adapté à tous types d’espaces.

26 WOMEN SPORTS N°20 • Avril-Mai-Juin 2021 EN SAVOIR PLUS SUR WWW.WOMENSPORTS.FR


Interview flash

de Josia

Tu as quel âge ?

Dis-toi que je n’ai pas d’âge, toi, moi, on est pareil !

Quant à mes participantes, ça va de 23 à 55 ans.

Ce que tu dirais à une personne qui vient

découvrir ton cours ?

Bien sûr que tu vas travailler, 400 à 600 calories dépensées,

mais sans t’en rendre compte ! Tu vas travailler ton booty, l’air

de rien !

C’est quoi un cours réussi selon toi ?

Quand les participants repartent transpirant avec le smile. Si

tu pars à droite quand je vais à gauche, je ne t’en veux pas au

contraire, je veux juste que tu gardes le sourire et

que tu bouges. On n’est pas dans le sport performance,

on ne se juge pas !

Tes 3 musiques rétro préférées ?

• Arnold, de Luke Million, 2011

«QUITTE À TRANSPIRER,

AUTANTLE FAIRE DANS LA

BONNE HUMEUR ! »

© Antoine Guilloteau

EN SAVOIR PLUS SUR WWW.WOMENSPORTS.FR N°20 • Avril-Mai-Juin 2021 WOMEN SPORTS 27


SPORT PASSION AVEC

J’ai testé pour

vous un nouveau

challenge du

Livret Sport 2000 !

En début d’année, j’ai été frappée par une

grande décision : je me remets au sport ! Pour

me motiver, je me suis appuyée sur le

challenge « À fond la neige avec Dynastar »

lancé par le Livret Sport 2000. Du 9 janvier

au 28 février, l’enseigne proposait de faire

15 heures de sport pour tenter de remporter

une paire de skis de la marque. Je me suis

lancée tout schuss dans ce défi !

PAR VANESSA MAUREL, JOURNALISTE ET COBAYE !

Un bon protagoniste est un protagoniste préparé et pour

ce rôle, on vous demande au moins 15 heures de sport

dans le mois. En place… Action ! » Le décor est planté.

Mais… 15 heures de sport en si peu de temps ? Cela me

que je marche, et les minutes s’accumulent rapidement. 15 minutes

-

Faire du sport partout… et en toutes circonstances !

WS

D.R.

© Rido / Shutterstock

LIVRET SPORT

BY SPORT 2000,

EN BREF

Avec le Livret Sport, Sport 2000 passe

d’un programme fidélité traditionnel à un

programme relationnel à cinq volets !

Récompense : la pratique sportive me

fait gagner des points sur tous les sports

et ce dès le 1 er km ou la 1 ère minute de ma

pratique !

La motivation : je suis incitée à pratiquer

plus souvent et à me dépasser pour atteindre

les objectifs fixés lors des challenges qui me

sont proposés chaque mois.

L’animation en local : le championnat des

magasins permet d’animer les membres en

local pour renforcer la proximité et créer des

communautés proches de chez moi !

La personnalisation de l’offre : je reçois

des offres commerciales spécifiques aux

sports que je pratique.

L’accompagnement : une rubrique

magazine avec des articles sur l’équipement,

la préparation, la pratique, etc.

28 WOMEN SPORTS N°20 • Avril-Mai-Juin 2021 EN SAVOIR PLUS SUR WWW.WOMENSPORTS.FR


• RCS Évry 421 925 918 Sport 2000 FRANCE SAS • © Getty • 03/2021

PARCE QUE LE SPORT EST

UN PLAISIR AVANT TOUT !

À chaque femme sa pratique.

Avant, pendant et après le sport,

quel que soit votre niveau ou votre objectif,

les conseillers Sport 2000 vous accompagnent

et sélectionnent le meilleur des marques.

Retrouvez le magasin le plus proche

de chez vous sur sport2000.fr

D.R.


SPORT INSIDE STORY

Portrait

Béatrice Edwige :

« Je prépare l’après-handball avec

une formation à distance »

Béatrice Edwige a un parcours sportif hors du commun. Médaillée d’argent avec l’équipe de France

de handball aux Jeux Olympiques de 2016 mais aussi médaillée d’or aux championnats du monde

(2017) et aux championnats d’Europe (2018), la jeune femme de 32 ans a une vie bien remplie !

Malgré cela, Béatrice Edwige n’en oublie pas les études. Et c’est avec emlyon qu’elle a décidé de

préparer son futur. PROPOS RECUEILLIS PAR VANESSA MAUREL

D.R.

COMMENT ET QUAND AVEZ-VOUS

DÉCIDÉ DE REPRENDRE LES ÉTUDES ?

J’ai commencé en mars 2020, à peu près

POURQUOI AVOIR CHOISI EMLYON ?

COMMENT S’ORGANISENT LES

COURS ?

se passent de manière assez tradition

« JE VEUX ME DONNER LES MOYENS

DE POUVOIR CHOISIR UN BOULOT QUI

ME PLAÎT ! »

N’EST-IL PAS DIFFICILE DE

CONCILIER ÉTUDES ET SPORT DE

HAUT NIVEAU ?

POUR POUVOIR SUIVRE CES ÉTUDES,

VOUS AVEZ UN MÉCÈNE, QUELLE

RELATION ENTRETENEZ-VOUS AVEC

LUI ?

WS

Pour en savoir plus sur les formations dédiées

aux sportifs de haut niveau à l’emlyon, ainsi

que les contrats de mécénats permettant

à une entreprise d’accompagner un sportif

dans sa démarche, contactez :

Mickaël ROMEZY, Directeur Sport Makers

emlyon Business School

ROMEZY@em-lyon.com

+33 (0)4 78 33 78 70

https://sportinstitute.em-lyon.com

30 WOMEN SPORTS N°20 • Avril-Mai-Juin 2021 EN SAVOIR PLUS SUR WWW.WOMENSPORTS.FR


Béatrice Edwige a

profité de la période

de crise sanitaire

pour se pencher sur

l’après-carrière

sportive.

D.R.

D.R.

EN SAVOIR PLUS SUR WWW.WOMENSPORTS.FR N°20 • Avril-Mai-Juin 2021 WOMEN SPORTS 31


LA QUESTION QUI TUE

ON VOUS EXPLIQUE

FAUT-IL PORTER

SON LEGGING

DE SPORT

SANS CULOTTE ?

Faut-il obligatoirement

mettre à l’abri ses

petites fesses et le reste

pendant sa séance de

sport ?

Tout est parti d’une remarque entendue

à la sortie du vestiaire, entre un groupe

de filles bien vues sur Instagram : « Ah !

Mais tu ne portes pas de culotte sous

ton legging toi non plus ?! » Une phrase

captée au vol qui a de quoi retenir

l’attention. Rares sont les personnes

qui se vantent d’être nues sous leur

pantalon de sport. Mais allez, ne faites

pas la fausse étonnée... Si ça ne vous

est jamais passé par la tête, en tout cas,

vous n’avez certainement pas pu passer

à côté dans les vestiaires des salles de

fitness !

Le problème n°1 à éradiquer : la

culotte visible ?

Soyons honnête : qui n’a jamais regardé

dans le miroir le dessin de son arrièretrain

avec la grosse marque de culotte

sous son legging de sport bien moulant ?

Ça casse toute l’harmonie de cette

jolie forme bombée d’après certaines

personnes. Et à la fois, soyons honnête,

encore une fois, pour éviter ça, est-ce

que le port d’une « ficelle » est plus

appropriée/confortable dans tout sport ?

(Ce n’est pas forcément ultra confort de

porter un string échancré dans les cours

de fitness ou de gym par exemple).

C’est vrai qu’entre les reliefs de la

dentelle, la couleur sur un legging pas

toujours assez opaque parce que pas de

très bonne qualité, ce n’est pas toujours

évidant de bien porter la culotte sous un

legging. C’est peut-être pour ça qu’ont

été conçus des leggings avec coutures

croisées à l’entrejambes, ce qui les rend

plus conforts sans culotte.

Déculottée : des sports plus ou

moins propices

« Le déculotté » peut être plus ou

moins plébiscité par les sportives

selon l'activité pratiquée. Dans tous les

sports debout (type course à pied, jeux

de balles), il y a moins d’inconvénient.

Néanmoins, pour les pratiques sportives

qui nécessitent de s’assoir sur des

machines par exemple, un nettoyage

méticuleux de celles-ci est primordial

avant toute utilisation !

Précisions sur les usages du « no

panties »

Certaines sportives la préconisent

avec short, car celui-ci peut comporter

un sous-vêtement intégré (cf. notre

shopping lingerie en pages 74-75).

D’ailleurs, la blogueuse fitness

newyorkaise Evann Clingan était allée en

ce sens dans une interview pour Greatist,

affirmant le faire souvent pour courir,

« surtout en été, quand il fait très chaud

et que le short que je porte a un sousvêtement

intégré. C'est plus confortable

sans la double couche de vêtements. »

Un moyen qui permettrait, selon

certaines, de limiter les irritations et

frottements. Cela se discute cependant,

car ce type de sous-vêtement, à condition

que la taille et la matière soient « no

panties », permet de protéger cette zone

où la peau est sensible (notamment à

cause des irritations et microcoupures

dues aux rasages et/ou épilations).

La règle d’or si on opte pour la « no

panties » est de choisir un legging épais

pour qu’il fasse au maximum barrière aux

bactéries. Et cela nécessite, évidemment,

de laver son legging systématiquement

après sa séance, si ce n’était pas déjà le

cas avant.

Ceci étant, pour celles qui préfèrent

continuer de porter la culotte, il existe

de la belle lingerie sans couture ultra

confortable et discrète (on vous renvoie

une nouvelle fois aux pages dédiées à

la lingerie sportive !). A condition d’avoir

recours à une matière douce, en coton

de préférence. WS

32 WOMEN SPORTS N°20 • Avril-Mai-Juin 2021 EN SAVOIR PLUS SUR WWW.WOMENSPORTS.FR


En matière de

confort, chacune

son truc, mais il

est bon de savoir

ce qui existe pour

mieux choisir.

© insta_photos / Shutterstock

EN SAVOIR PLUS SUR WWW.WOMENSPORTS.FR N°20 • Avril-Mai-Juin 2021 WOMEN SPORTS 33


CARNET PRATIQUE

PAS À PAS

La salsa se compte

de la manière

suivante :

1-2-3 (rien sur

le 4), 5-6-7

(rien sur le 8)

Danseur emblématique de

l’émission « Danse avec

les Stars » depuis 2011,

Christophe Licata, 35 ans,

a accompagné dans cette

émission Rossy de Palma,

Nâdya, Amel Bent,

Laëtitia Milot, Ophélie Winter,

Nathalie Péchalat,

Prisicilla Betti, Sylvie Tellier,

Tatiana Silva... Aujourd’hui,

c’est pour vous, chères lectrices

de Women Sports, que

Christophe Licata décortique

les pas de base de la salsa !

PAR VANESSA MAUREL

LE COURS

DE SALSA DE

CHRISTOPHE

LICATA

© Danse avec les Stars - TF1

34 WOMEN SPORTS N°20 • Avril-Mai-Juin 2021 EN SAVOIR PLUS SUR WWW.WOMENSPORTS.FR


1

© DR

2

Placer la jambe gauche en avant en levant

légèrement le pied arrière

3

Reposer le pied arrière

© DR

Rien sur le 4

© DR

4

Revenir en position initiale

EN SAVOIR PLUS SUR WWW.WOMENSPORTS.FR N°20 • Avril-Mai-Juin 2021 WOMEN SPORTS 35


CARNET PRATIQUE

6

7

Reposer le pied avant

© DR

© DR

Revenir en position initiale

5

Placer la jambe droite en arrière en levant

légèrement le pied avant

© DR

Rien sur le 8

8

Retrouvez la vidéo complète du cours de danse de Christophe Licata en ligne

womensports.fr/VIDEO

36 WOMEN SPORTS N°20 • Avril-Mai-Juin 2021 EN SAVOIR PLUS SUR WWW.WOMENSPORTS.FR


VARIANTE : LE SUZIE Q

1

2 3

La jambe gauche passe en

croisant devant la droite, pied

de derrière légèrement levé

Reposer le pied arrière en

levant celui de devant

Reposer le pied avant en

levant celui de derrière

4

Rien sur

le 4

8

7

6

5

Rien sur

le 8

© DR

Reposer le pied avant en

levant celui de derrière

Reposer le pied arrière en

levant celui de devant

Passer la jambe droite devant

la gauche, pied de derrière

légèrement levé

Trois questions à Christophe Licata :

© DR

1

QUELLE A ÉTÉ VOTRE DANSE

PRÉFÉRÉE DANS « DANSE AVEC

LES STARS »?

Difficile de départager… Mais s’il fallait en

choisir une, je dirai la Rumba avec Nathalie

Péchalat, qui est un souvenir poignant.

2 3

À CONTRARIO, QUELLE

EST VOTRE PLUS GRANDE

DÉCEPTION ?

C’est de ne jamais avoir gagné.

Mais j’espère que ça va vite changer !

Rendez-vous à la prochaine édition.

POUR CONCLURE, UNE

STAR AVEC LAQUELLE VOUS

AIMERIEZ-VOUS DANSER ?

En France, je dirais Jennifer. Et

à l’étranger ce serait Beyoncé,

évidemment !

EN SAVOIR PLUS SUR WWW.WOMENSPORTS.FR N°20 • Avril-Mai-Juin 2021 WOMEN SPORTS 37


C’EST BON POUR MOI !

RECETTE COLLATION

BIL L ES

GOURMANDES

DE CHOCOL AT

AUX CACAHUETES

,

Après nous avoir donné la marche à suivre pour un bon

petit-déj salé dans le précédent numéro, la nutrithérapeute

Geneviève Mahin nous emmène cette fois à l’heure du goûter,

pour une collation savoureuse, coupe-faim et gourmande.

(AVEC LÉA BORIE)

Les ingrédients :

• 150 g de beurre de cacahuète

• 75 g de dattes séchées

• 60 ml d’eau

• 25 g de graines de chia

• 100 g de chocolat noir

• une pincée de fleur de sel

• quelques cacahuètes salées

Préparation :

B Mixez au blender le beurre de

cacahuète, l’eau et les dattes.

C Ajoutez les graines de chia, les

cacahuètes et une pincée de fleur de sel.

D Laissez reposer 15 minutes à

température ambiante.

E Faites fondre le chocolat.

F Réalisez de petites billes.

G Trempez les billes dans le

chocolat fondu.

H Laissez reposer 20 minutes au frigo

et dégustez.

Le conseil prise de collation

de notre cheffe du moment

J’ajoute à ma collation d'une ou deux

billes de chocolat un fruit de saison pour

apporter une touche de gourmandise à

mon goûter mais sans exagérer.

38 WOMEN SPORTS N°20 • Avril-Mai-Juin 2021 EN SAVOIR PLUS SUR WWW.WOMENSPORTS.FR


EN CADEAU

Lectrices de Women Sports,

soyez gâtées : en plus de votre

commande de livre, recevez

en cadeau un supplément de

recettes avant, pendant,

après le sport :

bit.ly/livre-womensports

© Jehanne Moll

L’ÉCLAIRAGE DE

GENEVIÈVE MAHIN

“ Les graines de chia sont riches en

oméga-3. Et les dattes sont une chouette

alternative au sucre. Elles sont riches en

nutriments et en fibres ! ”

L’AVIS DE LÉA, DE

WOMEN SPORTS :

Le beurre de cacahuète, on s’en fait tout

une montagne et on aurait tendance

à le bannir, comme la pâte à tartiner.

Alors que bien utilisée, et consommée

raisonnablement, la pâte de cacahuètes

s’avère ne pas être le démon en personne

finalement (à condition de s’être assuré

au préalable de ne pas être allergique,

évidemment !). Elle contient de « bons »

gras, des protéines et des fibres, et reste

moins sucrée que la pâte à tartiner.

En grand bec sucré que je suis, je raffole

de ces petits goûters intempestifs, mais

j’ai rarement l’idée de les faire moi-même

et je me rue parfois sur des collations

industrielles pas recommandables. Donc

là, je sais ce que je mets dedans, ce qui

me permets de « craquer » un peu plus en

conscience.

On peut s’amuser à varier les goûts en

sélectionnant de bons chocolats noirs bio

70, 80 voire 90 % et plus !

© Sabine Alphonsine

POUR ALLER PLUS LOIN

Pour plus de

conseils food et

plein d’autres

recettes époustouflantes

et inventives,

c’est vers

l’ouvrage de Geneviève

Mahin qu’on

vous guide ! « Mon

assiette et moi,

Comment apaiser

ma relation à

l’alimentation », 50 recettes sans lait et sans

gluten, paru aux Editions Racine, 29,95 €

N°20 • Avril-Mai-Juin 2021 WOMEN SPORTS 39


C’EST BON POUR MOI !

LE MATCH DES

FRUITS SECS

Oléagineux VS fruits déshydratés

Les fruits secs sont souvent les produits phare des sportifs, notamment en grimpe et

en ultra-trail, parce que pratiques et très riches. Attendez déjà qu’on y voit clair. On

parle souvent de fruits secs, et on met tout le monde dans le même panier. Pourtant,

on est bien d’accord qu’il y a deux équipes dans cette grande famille : les fruits dits

« à coque », qui sont naturellement secs, et les fruits frais séchés. Qu’est-ce qui vaut le

mieux, pourquoi on les mélange ? On s’est interrogé tout en les goûtant… Parce que,

pour bien les consommer, il faut bien les connaître, pas vrai ? PAR LÉA BORIE

40 WOMEN SPORTS N°20 • Avril-Mai-Juin 2021 EN SAVOIR PLUS SUR WWW.WOMENSPORTS.FR


TEAM FRUITS

DÉSHYDRATÉS

Ce sont les petits mélanges stars au rayon

fruits secs : ananas, banane, raisin sec…

S’ils perdent leur vitamine C en séchant,

les fruits déshydratés sont de vrais boosters

d’énergie. Leur apport calorique reste

raisonnable, de 200 à 300 cal.

ON RECOMMANDE : les abricots secs,

contre la fatigue et l’hypertension ; ainsi

LE POINT DE VIGILANCE : le sucre.

Les fruits dont l’eau s’est évaporée ont

déjà une concentration en fructose plus

importante, mais en plus, bien souvent, on

vient à ajouter du sucre en usine pour la

diabétiques !

LE MIEUX : opter pour les fruits secs

marché sécher en début d’automne, ou

déshydrateur électrique !

TEAM FRUITS

À COQUE

Bon, ici, on nous ment un peu quand

nous parle de fruits. En réalité, il s’agit

d’amandes, de noix, de noisettes, de

cacahuètes. On vous voit venir d’ici :

« Oui, mais c’est hyper calorique. »

Alors ce n’est pas faux, à coup de

600 cal les 100 g environ, on ne recommande

pas de s’enfiler 300 g de

noix de cajou avant sa séance, c’est

certain. Mais ces petites choses sont

autant des bombes caloriques que

des bombes de nutriments ! On y

trouve plein de vitamines, minéraux,

oméga-3... Les études ont par ailleurs

démontré qu’ils pouvaient jouer un

rôle dans la réduction des risques de

maladies cardiaques et dans la prévention

de maladies inflammatoires.

ON RECOMMANDE : la noisette,

pour la contraction musculaire, et la

noix.

LE POINT DE VIGILANCE : les allergies,

fréquentes dans cette famille

d’aliment, notamment en cas de

présence d’arachide (comme la cacahuète).

Ainsi que la teneur en sel (et

parfois le sucre), car souvent ils ne sont

LE MIX AND

MATCH

encore de combiner les deux, si vous

de diabète. C’est comme l’alimentation

en général, plus c’est varié et mieux

bitude

de manger. Dans les magasins

sachet et faire votre propre mélange. Il

existe aussi des sachets mélangés tout

prêts. On conseille d’en manger une petite

poignée par jour. WS

© nadianb / Shutterstock

EN SAVOIR PLUS SUR WWW.WOMENSPORTS.FR N°20 • Jvril-Mai-Juin 2021 WOMEN SPORTS 41


C’EST BON POUR MOI !

MÉDECINE COMPLÉMENTAIRE

QUID DE

L’ÉTIOPATHIE

On connait bien l’ostéopathie, un peu la chiropractie (nous avions réalisé un dossier en 2019), mais

l’étiopathie, pas suffisamment. On a tâché d’en apprendre plus sur cette méthode manuelle et de

vous en expliquer les bienfaits pour les sportifs. Et quoi de mieux pour ça que d’aller rencontrer

un professionnel officiant dans une région reconnue pour sa pratique sportive ? On vous emmène

à Grenoble (38), dans le cabinet de l’étiopathe Yann Ollivier, en compagnie d’une de ses patientes,

capitaine de l’équipe de France de touch rugby, Charline Montagnat. PAR LÉA BORIE

L’étiopathie, quésaco ?

En préambule, on comprend que

l’étiopathie est une méthode d’analyse

qui cherche à établir une relation

de causalité entre des symptômes

présentés par un patient et la/les causes

qui les ont entraînés. Elle recherche

la cause, à laquelle est appliqué un

traitement manuel, pour rendre le

corps libre de ses mouvements, et

ainsi récupérer d’une pathologie afin

d’améliorer ses performances. Cette

thérapie dite manuelle vise à rétablir

l’intégrité des systèmes articulaires,

viscéraux et circulatoires d’une personne

pour faire disparaître les symptômes qui

en dépendent.

UN PEU D’HISTOIRE

ÉTIOPATHIQUE

Yann Ollivier nous explique que ce

concept occidental déposé en 1963

a été initié par Christian Trédaniel,

lui-même guidé par le médecin

André de Sambucy, pionnier de la

42 WOMEN SPORTS N°20 • Avril-Mai-Juin 2021 EN SAVOIR PLUS SUR WWW.WOMENSPORTS.FR


Une thérapie

manuelle à la

recherche d’une

perturbation

mécanique.

médecine manuelle en France. S’il est

le fruit d’un travail théorique nourri par

la biologie, la médecine et l’approche

systémique, il est l’héritage des

rebouteux de campagne. Aujourd’hui,

© Microgen / Shutterstock

© Adam Gregor / Shutterstock

pour devenir étiopathe, il existe

quatre facultés libres en France, et

cela nécessite six ans d’études. Le

temps nécessaire pour apprendre

les principes fondamentaux de

l’étiopathie, l’anatomie, la physiologie,

le diagnostic étiopathique et l’acte

thérapeutique.

L’étiopathe traite les troubles

d’ordre fonctionnel et répond à des

pathologies d’origine mécanique. C’est

pourquoi on dit de l’étiopathe qu’il est

le mécanicien du corps humain. « On

traite plus que la simple biomécanique,

détaille Yann Ollivier. Notre travail

touche aussi les troubles bénins

digestifs, pelviens et la sphère ORL».

Chez les sportifs précisément, il s’agit

le plus couramment de soins de

petites traumatologies type entorse/

foulure, ou un problème chronique

lié à une activité physique tel que la

tendinalgie ou la tendinopathie. Des

problèmes ciblés genoux, coiffes des

rotateurs, chevilles, mollets… avec

un regard sur l’ensemble du système

locomoteur.

« On s’intéresse à l’événement qui

cause la dysfonction mécanique

quand il est traumatique car il peut

donner des informations précieuses.

Mais en cas de problème mécanique

sans cause traumatique, on vient se

focaliser sur la dysfonction qui génère

les symptômes ». L’étiopathe nous

explique cela avec l’exemple d’une

tendinalgie : « La douleur du tendon

rotulien peut être la conséquence

d’une dysfonction vertébrale lombaire.

A cause de cette dernière, le tendon

devient sensible à la manière d’un

coup de soleil sur la peau. Ainsi,

rétablir la mobilité vertébrale, c’est

faire disparaître cette hypersensibilité

tendineuse. »

LE SUIVI ÉTIOPATHIQUE

Le nombre de séances à prévoir et

leur durée dépendront de la pathologie

et de la date de son apparition. Mais il

n’est pas préconisé de prendre rendezvous

pour un « check-up ». « On ne

nous consulte pas pour du confort mais

pour résoudre un problème. On prendra

alors en charge la personne jusqu’à ce

qu’elle récupère ses capacités initiales.

D.R.

EN CONSULTATION

JOURNALISTIQUE

AVEC YANN OLLIVIER

Yann Ollivier a découvert cette

thérapie manuelle un peu comme

Christian Trédaniel. Après plusieurs

années à souffrir de problèmes de

dos suite à une mauvaise chute au

judo, il ne trouve pas de réponse

claire et efficace dans la médecine

traditionnelle. Ce Breton d’origine

commence alors à s’intéresser à

d’autres techniques. C’est par le

bouche à oreille qu’il se penche

sur l’étiopathie et commence sa

formation à Rennes.

Après une première année d’exercice

dans le Finistère, Yann Ollivier

s’installe en Isère - à Saint-Egrève

et Grenoble - en 2013. Il s’est

notamment fait connaître en étant

intervenant bénévole lors de courses

régionales (Marathon du Mont-Blanc,

Cross du Pain, Semi-marathon

Grenoble-Vizille, Ekiden Grenoble, Trail

des Passerelles du Monteynard…).

Lors de ces évènements, il est

souvent accompagné d’une

masseuse.

« La plupart du temps, à la fin d’une

course, un coureur passe d’abord voir

l’étiopathe pour des douleurs précises,

avant d’aller se détendre sur la table

de massage. Mais cela peut s’inverser.

Un coureur sans douleur apparente

peut arriver en massage avec un

nœud. Le masseur lui conseille alors

de venir me voir ». Enfin et surtout, il

accompagne l’équipe de France mixte

de touch rugby !

EN SAVOIR PLUS SUR WWW.WOMENSPORTS.FR N°20 • Avril-Mai-Juin 2021 WOMEN SPORTS 43


C’EST BON POUR MOI !

On ne veut pas faire entrer

dans la tête des gens qu’il faut venir

nous consulter périodiquement de

manière indispensable : on soigne des

douleurs dont il n’est pas possible de

prévoir l’arrivée. Au contraire, on sera

plus minimaliste dans le traitement

pour qu’il soit le mieux toléré

possible. »

Yann Ollivier identifie deux types de

profils chez les sportifs : ceux pour qui

l’étiopathie est quelque chose d’acquis,

qui ont eu la preuve d’une solution

par une thérapie manuelle. Et ceux qui

recherchent une réponse à un problème

sans connaître l’étiopathie.

LA PARTICULARITÉ DE

L’ÉTIOPATHIE

Cette profession de santé en

libéral hors d’un cadre réglementé

est en cours de reconnaissance.

Contrairement à l’ostéopathie, qui

est portée par de nombreux courants

et méthodes d’approches différents,

l’enseignement étiopathique

tourne autour d’une seule méthode

thérapeutique, et son travail poursuit un

but : résoudre des problèmes bénins du

système locomoteur.

Par ailleurs, en termes de statut,

l’étiopathe est assujetti à la TVA,

contrairement aux ostéopathes qui

en sont exonérés. Ce qui explique en

partie qu’il y ait bien moins d’étiopathes

officiels dans les registres : nombreux

sont ceux qui ont obtenu le diplôme

et sont allés grossir les rangs des

ostéopathes parce que plus intéressant

financièrement. Pourtant, Yann Ollivier

en est persuadé, c’est une vraie force

d’être étiopathe. Déjà parce que la

concurrence est moindre, notamment

dans les centres urbains, de quoi

davantage se démarquer sur le territoire

paramédical local. Mais surtout parce

que cette méthode est rigoureuse. Et

puis parce que tout reste à faire pour

qu’elle soit reconnue, un challenge qui

motive notre spécialiste ! WS

DOUBLE ENTRETIEN SOIGNANT / SOIGNÉE

Nous avons eu la

chance de conduire

un entretien

entre l’étiopathe

Yann Ollivier et

une sportive de

haut niveau suivie

par celui-ci. Une

interview croisée

passionnée, riche en

rebondissements et en

anecdotes chargées

d’humour et d’amour.

Charline Montagnat, 27 ans,

1m68, capitaine d’équipe de

France mixte de touch rugby

a entendu parler d’étiopathie

par une amie en train de

se former à ce métier,

et a choisi de présenter

Yann Ollivier à son équipe

pour qu’il fasse partie de

l’équipe médicale lors de

leurs matches. C’est comme

ça que, quelques années

plus tard, il a fait partie

du staff de l’équipe mixte

open de touch rugby pour

la coupe du monde 2019 en

Malaisie !

WOMEN SPORTS :

COMMENT S’EST FAITE

VOTRE RENCONTRE ?

Charline : J’ai commencé

à consulter Yann pour

d’importantes migraines

ophtalmiques, sans doute

accentuées par des chocs

au rugby étant plus jeune.

Bien sûr, on n’a pas fait

disparaître mes migraines

d’un coup de baguette

magique, mais aujourd’hui,

j’arrive à mieux les gérer.

Yann : Le lien entre

migraines et douleurs

cervicales est fréquent. Ces

maux de tête sont souvent

associés à des tensions

dans la nuque et les

trapèzes. On cherche alors

une solution mécanique pour

réduire leur fréquence, voire

pour les faire disparaître.

Charline : Et toi Yann, tu le

fais toujours avec pédagogie

pour m’expliquer tes

manipulations.

COMMENT S’EST MONTÉE

CETTE COLLABORATION

ÉTIOPATHIE X

TOUCH RUGBY ?

Charline : En équipe

de France, on part avec

D.R.

un coach, un manager,

et une personne de

l’équipe médicale. Cette

dernière nous accompagne

bénévolement, car nous

avons peu de moyens car

peu de sponsors ; cette

pratique demande un

investissement financier et

en temps. C’est le pari que

Yann était prêt à relever !

Yann : Et aujourd’hui, j’ai

vraiment l’impression de

faire partie de la « famille

du touch ». Il a fallu que je

fasse mes preuves. Mais

cela a été assez rapide,

car l’état d’esprit des

joueurs fait qu’ils ont le

contact facile. Même les

plus réticents finissent

par venir me voir, bien

que ce soit parfois après

avoir enduré la douleur

trop longtemps. Je suis

intervenu au-delà du simple

rôle d’étiopathe lors de

précédents matches :

remplir les gourdes, jouer

les cameramans, proposer

des étirements en soirée,

des méditations au réveil,

faire la police avec les

plus jeunes de l’équipe…

44 WOMEN SPORTS N°20 • Avril-Mai-Juin 2021 EN SAVOIR PLUS SUR WWW.WOMENSPORTS.FR


Charline et son

équipe sont

suivies de près

par Yann Ollivier

pendant les

matches !

D.R.

« LE LIEN ENTRE MIGRAINES

ET DOULEURS CERVICALES

EST FRÉQUENT. »

Cette expérience me

change du cabinet et

m’enrichit, notamment pour

mes consultations. Les

compétitions, ce ne sont

pas des vacances pour moi

non plus, c’est éprouvant.

On finit par se prendre au

jeu, à vouloir que « son »

équipe gagne !

Charline : Tu nous

assistes, mais tu vis aussi

les matches avec nous

! Pour que ça marche,

il a fallu que tu rendes

pleinement disponible. On

peut frapper à ta porte à

22h avant un match pour

se plaindre d’une douleur.

Tu nous as déjà strappés

dans le car… On est une

quinzaine de joueurs quand

on est en déplacement,

et tu as toujours tout fait

pour notre bien-être, pour

qu’on soit en posture de

réussite…

YANN, TU CONNAISSAIS

CE SPORT POUR LE

TRAITER ?

Yann : Non, mais

aujourd’hui, j’arrive à

identifier les types de

douleurs symptomatiques

du touch rugby - qui

s’apparentent plus à celles

du foot ou du basket

finalement que du rugby.

Avec les changements

de direction, les hanches

et les genoux sont

particulièrement touchés.

LA PARTICULARITÉ DE

CE SPORT EST QUAND-

MÊME LA MIXITÉ DES

ÉQUIPES...

Yann : Il faut savoir

s’occuper des sportifs

hommes et femmes

simultanément en effet :

pour elles, prendre en

compte les cycles et leur

impact sur l’état global

des joueuses avant match.

C’est aussi un bon moyen

d’observer les tactiques de

jeux de chacun.

On leur souhaite de

pouvoir vite se retrouver

sur les terrains quand la

situation permettra de

reprendre sérieusement

les rencontres !

D.R.

EN SAVOIR PLUS SUR WWW.WOMENSPORTS.FR N°20 • Avril-Mai-Juin 2021 WOMEN SPORTS 45


C’EST BON POUR MOI !

RENCONTRE

« CHOUCHOU,

C’EST LE CHEVAL

DE MA VIE ! »

La relation cheval-cavalier est-elle aussi unique que ce que

racontent les légendes ? Si l’on croit Agathe, 19 ans, cela ne fait

aucun doute. Depuis le 29 mai 2020, la jeune cavalière file une

relation parfaite avec Choupidam de Bourbon, 8 ans.

Une histoire d’amour particulière mais si belle. PAR VANESSA MAUREL

Après 18 ans d’équitation

et un an de recherches

acharnées, Agathe Martin

a rencontré Choupidam de

Bourbon, plus régulièrement

appelé « Chouchou ». Une évidence

dirait-elle. « Quand je l’ai vu j’ai directement

su que c’était lui. » Le destin aura

joué en leur faveur. « C’est fou car ce

n’était pas mon meilleur essai avec un

cheval, mais je sentais qu’on ferait un

bout de chemin ensemble. Beaucoup ont

pensé que je l’avais choisi car il était beau

ou parce que j’étais en détresse après un

an de recherches. Mais non, c’était plus

fort que moi. C’était mon intuition. » Un

sentiment qui n’a jamais quitté la jeune

femme. « Le même jour, je suis allée essayer

une autre jument mais je n’arrivais

pas à m’enlever Chouchou de la tête. »

« Il fait entièrement partie de

ma famille, je ne vois pas ma

vie sans lui »

« J’APPELLE MON

CHEVAL "MON

FILS". IL FAIT

ENTIÈREMENT

PARTIE DE MA

FAMILLE, JE NE

VOIS PAS MA VIE

SANS LUI. »

À 19 ans, Agathe devient donc propriétaire

de cheval. Le début d’une longue

et belle histoire d’amour. « C’est un

achat assez récent mais on a déjà tissé

des liens très forts, raconte-t-elle. Il

me différencie des autres personnes,

est content de me voir. Quand je vais le

chercher au près il reconnaît ma voix. »

Il n’a fallu que quelques semaines au

duo pour se créer une routine, que nous

détaille Agathe : « Je vais le voir tous les

jours. On commence nos retrouvailles

par dix longues minutes de bisous et de

câlins, puis on fait une heure d’entraînement.

46 WOMEN SPORTS N°20 • Avril-Mai-Juin 2021 EN SAVOIR PLUS SUR WWW.WOMENSPORTS.FR


C'était lui et pas

un autre cheval

qu'Agathe a choisi,

comme une évidence

qui ne la quitte pas

aujourd'hui.

© Mlr Pictures

EN SAVOIR PLUS SUR WWW.WOMENSPORTS.FR N°20 • Avril-Mai-Juin 2021 WOMEN SPORTS 47


C’EST BON POUR MOI !

Je prends ensuite le temps

d’emmener Chouchou au pré pour le

l’entretien. Je lui applique de la crème

sur ses bobos, je lui procure des soins

et… on refait une séance de bisous ! »

Une routine dont notre future vétérinaire

ne pourrait plus se passer. « C’est une relation

complètement différente de celle

qu’on pourrait avoir avec un animal de

compagnie « lambda ». Pour tout vous

Il fait entièrement partie de ma famille,

je ne vois pas ma vie sans lui. Je serais

prête à tout pour Chouchou. »

Entre doutes, craintes et

révélations

La communication entre le cavalier et le

cheval est primordiale. « Si on n’arrive

«SI ON

N’ARRIVE PAS À

COMMUNIQUER,

ON PEUT VITE

ARRIVER À DES

SITUATIONS

DANGEREUSES. »

Un lien fort s'est créé

entre Agathe et son

cheval, à tel point

qu'ils ont développé

un vrai mode de

communication !

© Mlr Pictures

48 WOMEN SPORTS N°20 • Avril-Mai-Juin 2021 EN SAVOIR PLUS SUR WWW.WOMENSPORTS.FR


D.R.

« IL NE FAUT PAS

OUBLIER QU’EN

FACE ON A UNE

BÊTE DE 600 KG ! »

© Mlr Pictures

pas à communiquer, on peut vite arriver

à des situations dangereuses. Il ne faut

pas oublier qu’en face on a une bête de

600 kg ! » Agathe n’a pas toujours été

sereine concernant l’arrivée d’un cheval

dans sa vie. « J’ai eu peur que ça chamboule

tout, que je n’arrive plus à gérer à

la fois mes études, mon travail et mon

si je l’avais toujours eu. »

Heureusement, elle a pu compter sur

le soutien sans faille de sa famille.

« Même si mes parents m’ont laissé voler

de mes propres ailes lorsque j’ai pris

mon indépendance, ils n’étaient jamais

très loin, Ils étaient un peu

réticents et se demandaient comment

j’allais assumer ça seule à 19 ans. Mais

bizarrement, quand j’ai trouvé Chouchou,

ma mère était là. C’est le seul

essai où elle est venue. Elle s’est beaucoup

investie. Elle m’a aidé à établir le

budget mensuel de Chouchou. »

Tout était en fait une évidence. « C’est

drôle mais je pense que Chouchou est

vraiment le cheval de ma vie. Je ne devais

pas me poser 15 000 questions.

C’est lui et pas un autre ». WS

LES RÉSEAUX

SOCIAUX, REFLETS

DE LEUR COMPLICITÉ

« J’ai commencé sur Youtube pour

raconter mon expérience dans les

recherches de chevaux et garder

une trace de mon parcours. J’ai

énormément de photos mais il y a

un inconvénient : elles se perdent.

Donc l’alternative était de faire

ce journal de bord sur Youtube

avec mes péripéties, mes échecs,

mes réussites. Instagram était la

suite logique. Au départ, je postais

de manière « ludique » mais

aujourd’hui c’est devenu plus sérieux.

Je m’applique à poster régulièrement

du joli contenu. »

Agathe Mrtn Rider

@agathemrtn.rider

D.R.

EN SAVOIR PLUS SUR WWW.WOMENSPORTS.FR N°20 • Avril-Mai-Juin 2021 WOMEN SPORTS 49


We Men

Sports

Les hommes soutiennent le sport au féminin

LAURENT MAZAURY :

« Il faut veiller à développer le

sport au féminin sans nuire à

la mixité ! »

Comment les politiques publiques en faveur du sport au féminin sont-elles mises en œuvre

sur le terrain ? Comment en éviter les effets indésirables ? Nous avons posé ces questions à

Laurent Mazaury, vice-président délégué aux sports de l’agglomération de Saint-Quentin-en-

Yvelines. Un entretien instructif. PROPOS RECUEILLIS PAR DAVID TOMASZEK

Quel est le point commun entre

le Golf National, qui a accueilli

la Ryder Cup en 2018, et la ville

de Trappes ? Réponse : ils se situent

tous deux dans l’agglomération

de Saint-Quentin-en-Yvelines (SQY) !

La collectivité regroupe douze communes :

Coignières, Élancourt, Guyancourt, La Verrière,

Les Clayes-sous-Bois, Magny-les-Hameaux,

Maurepas, Montigny-le-Bretonneux,

Trappes, Plaisir, Villepreux et Voisins-le-Bretonneux.

Les réalités socio-économiques

sont hétérogènes. Les réalités sportives

aussi… Or le sport est un axe majeur de la

politique de l’agglomération. Son territoire

accueillera pas moins de cinq épreuves

olympiques lors des JO de Paris 2024 (cyclisme

sur piste, BMX, golf, VTT, l’épreuve

d’escrime du pentathlon moderne), ainsi

que l'épreuve paralympique de cyclisme

sur piste. Dans ce contexte, comment animer

une politique sportive ambitieuse en

faveur des femmes, qui soit compatible

avec une grande diversité de pratique, du

sport de quartier jusqu’au sport d’élite ?

Et comment s’assurer que cette politique

volontariste soit réellement efficace sur le

terrain ?

« Notre stratégie est d’en faire plus pour

les associations qui oeuvrent au développement

du sport au féminin, explique Laurent

Mazaury. Des subventions sont accordées

en fonction de critères spécifiques tels que

la part de femmes parmi les adhérents du

club ou la volonté de créer une section féminine

lorsqu’elle n’existe pas. » Jusqu’ici

tout va bien. Mais la réalité est plus complexe.

« Nous rajoutons des subventions

dans les quartiers sensibles, pour les associations

sportives de Trappes ou La Verrière,

par exemple. Mais attention, il y a un écueil

à éviter : ne pas inciter les associations à

créer des sections féminines coupées des

sections masculines. Toujours veiller à promouvoir

la parité et jamais la séparation ! »

Le diable se niche dans les détails. « Nous

vérifions notamment que les associations

entrent dans le cadre de la laïcité. Par

exemple dans les piscines, la mixité est la

règle. Il n’y a pas de créneaux horaires réservés

aux femmes. » Comment éviter ce

type d’écueils ? « Avec des équipes en prise

avec le terrain et surtout pas une politique

de chiffres aveugle, nous précise l’élu. L’objectif,

c’est l'égalité, plus encore que la parité.

Qu’il n’y ait aucune différence de traitement

entre les femmes et les hommes, mais

au-delà : que la collaboration soit naturelle. »

Inciter les femmes à s’impliquer dans la

gestion des associations sportives est une

« NE PAS INCITER LES ASSOCIATIONS À

CRÉER DES SECTIONS FÉMININES COUPÉES

DES SECTIONS MASCULINES »

autre ambition de l’agglomération. Mais là

encore, attention à ne pas confondre la fin

et les moyens. « Les dirigeants bénévoles

sont devenus une denrée rare. Il y a peu de

candidats pour s'occuper des associations.

Notre rôle est de motiver et de susciter des

vocations. Qui mieux qu'une femme peut

apporter le sport à d'autres femmes ? Le

club de foot d'Elancourt est dirigé par une

50 WOMEN SPORTS N°20 • Avril-Mai-Juin 2021 EN SAVOIR PLUS SUR WWW.WOMENSPORTS.FR


D.R.

femme depuis plus de 10 ans. Elle prend

sa voiture tous les week-ends pour emmener

les gamins aux matches. A nous de la

montrer en exemple pour que davantage

de femmes deviennent dirigeantes associatives

! » L’exemplarité est la clé. Le

quota est son ennemi. « Il faut éviter les

procès en incompétence. Nous l’avons expérimenté

dans le monde politique, avec la

parité sur les listes électorales. Les clubs

doivent se choisir des femmes dirigeantes

dans leur intérêt, pas parce qu’ils y sont

contraints par un quota. »

LE SPORT

FÉMININ

À SQY

46 assos sportives

subventionnées en 2020,

16 % dirigées par

une femme (soit 9

associations).

39 % d’adhérentes

dans les clubs sportifs de

SQY (soit 10 510 femmes

sur 26 728).

8 clubs soutenus

en 2020 pour leurs

actions en faveur

du développement

de la pratique

féminine.

5 équipes

féminines sont

soutenues au titre du

haut niveau par équipe.

15 femmes sont

présentes sur les listes

ministérielles du sport

Laurent Mazaury en

compagnie de

Marie José-Pérec lors

de l’Open de France, au

Golf National de Saint-

Quentin-en-Yvelines.

L’agglomération subventionne également

le sport de haut niveau féminin, en club

et à titre individuel, et veille à créer « un

écosystème autour de la pratique du sport

féminin ». Cela passe par des choses

simples et concrètes : du matériel, des

lots pour les compétitions, de la communication…

L’élu nous apprend également

que la chaîne locale TV78 a choisi de

parrainer un club sportif féminin, le Paris

92 Handball. « L’objectif, c’est Liberté, Egalité,

Fraternité, et pas seulement équité »,

insiste Laurent Mazaury ! WS

D.R.

de haut niveau et sont

soutenues par SQY

(vs 32 hommes) parmi

lesquelles des sportives

pressenties pour

représenter la France

aux Jeux Olympiques et

Paralympiques de Tokyo,

comme :

- la cycliste

Clara Copponi,

- la boxeuse Maïva

Hamadouche,

- la para-pongiste

Florence Sireau.

VIS MA VIE D’ÉLU

LOCAL AVEC

LAURENT MAZAURY !

Laurent Mazaury, 55 ans, n’est

pas un homme politique à temps

plein. Il a un job, un vrai : directeur

de l'offre et du développement

chez Clear Channel France. Il doit

donc composer avec un emploi

du temps chargé. « L'élu local est

l'antithèse de l'élu national : il ne

cherche pas se mettre en avant »,

nous glisse-t-il avec un sourire

en coin. Pourtant, Laurent Mazaury

est confronté aux mêmes

combats politiques qu’un élu

national. L’aménagement de la

colline d’Elancourt, « le point le

plus haut d’Ile-de-France », est

son dossier-phare du moment.

Le site sera l’un des théâtres des

Jeux Olympiques 2024, mais aussi

un héritage pour les habitants de

l’agglomération et pour la Fédération

française de cyclisme. « On

veut que les JO ne troublent pas

la vie des Saint-Quentinois mais

au contraire qu'ils se les accaparent.

» Ce qui passe par beaucoup

de concertation. Notamment

avec l’opposition écologiste.

« Quand vous abattez un arbre, il

faut expliquer pourquoi, bien évidemment.

Je dois convaincre que

cette colline est actuellement une

friche et qu’elle deviendra un site

aménagé idéal pour les populations,

pour le VTT et la promenade.

» Un parallèle entre le sport

et la politique ? Laurent Mazaury

se lance : « On a réussi quand

même un sport individuel, devient

un sport collectif ! »

EN SAVOIR PLUS SUR WWW.WOMENSPORTS.FR N°20 • Avril-Mai-Juin 2021 WOMEN SPORTS 51


ENQUÊTE

ENQUÊTE

LA COVID-19

A-T-ELLE TUÉ

NOTRE MOTIVATION

À FAIRE

DU SPORT ?

L’année 2020 et le premier

trimestre 2021 nous ont

prouvé qu’avec la pandémie,

il fallait lutter contre

isolement et sédentarité, deux

maux que le sport parvient

habituellement à canaliser.

Brutalité des annonces de

fermetures des gymnases,

rideaux métalliques des

salles de sport descendus,

emportant avec eux parfois la

motivation des pratiquants.

Le printemps est d’ordinaire

le moment de l’année où l’on

note un vrai regain d’énergie

et de bonnes résolutions

sportives. Mais avec tous ces

changements, sommes-nous

encore motivés à faire du

sport ? PAR LÉA BORIE

1

(RE)BOND SPORTIF

PENDANT LE

CONFINEMENT

TOUT BEAU TOUT NEUF

Premier constat, avant le confinement,

le taux de participation et le

nombre d’abonnements des Français

n’ont fait qu’augmenter ces trois dernières

années, comme nous l’explique

Laurent David, directeur Europe Icon

Health & Fitness, producteur américain

de produits connectés. « Running,

fitness, marche nordique, cyclisme…

Ces pratiques n’ont fait qu’augmenter

pendant les confinements, et le marché

continue d’être en croissance. À aucun

moment on a pu penser que le sport serait

mis de côté par les Français. »

Si l’on observe les chiffres au 2 e trimestre

2020, on constate une participation

massive à la pratique du sport.

Chacun a réagi comme

il a pu face aux

incertitudes : certaines

personnes peu sportives

ont commencé une routine

en ligne quand d’autres,

parfois férues de sport,

n’ont pas réussi

à maintenir

leur activité.

Parce qu’on avait peur de prendre du

poids à être confiné chez soi toute la

journée, parce qu’on avait plus de temps

libre sans le temps pour se rendre sur

son lieu de travail… En se penchant sur

les données recensées par l’application

Strava, on note une augmentation

de 33 % de téléchargements de l’appli

par rapport à l’année précédente, et une

communauté agrandie de 2 millions de

nouveaux athlètes chaque mois. Celle-ci

« a su se mobiliser, s’adapter et inventer

de nouvelles façons de se soutenir, de

progresser et de se mesurer aux autres,

même à distance », détaille le communiqué

de presse. Les sportifs déjà enregistrés

ont quant à eux augmenté leur

fréquence d’entraînement de 13,3 %.

Le sport en solitaire a aussi connu une

52 WOMEN SPORTS N°20 • Avril-Mai-Juin 2021 EN SAVOIR PLUS SUR WWW.WOMENSPORTS.FR


© vectorfusionart / Shutterstock

progression, évidemment : 44 % des

distances marathons ont été courues

en solo contre 14 % en 2019.

LE FITNESS DIGITAL : LE ROI DU MONDE

Le jour où mon salon est devenu ma

salle de sport

« Il y a eu une vraie accélération du digital

au premier confinement. Nombre de

Français ont découvert la routine sportive

pendant ces confinements et n’ont

plus l’intention d’arrêter », détaille Arthur

Benhamou, fondateur de LaSèche,

plateforme de remise en forme.

Dès le mois de mars 2020, ICON

Health & Fitness a constaté une accélération

incroyable de ses ventes,

« LA COMMUNAUTÉ A SU S’ADAPTER ET

INVENTER DE NOUVELLES FAÇONS DE SE

SOUTENIR, DE PROGRESSER ET DE SE

MESURER AUX AUTRES, MÊME À DISTANCE »

COMMUNIQUÉ STRAVA

« un volume incomparable sur ces

cinq dernières années, on a presque

triplé nos ventes ». L’explication, selon

le responsable Laurent David ?

« La frustration des salles de sport fermées,

qui ont laissé les adeptes sans

activité, et les ont obligé à chercher

des solutions alternatives. Et même au

2 e confinement, beaucoup ont compris

que ça allait s’installer et qu’il fallait trouver

un moyen d’échapper à cette monotonie

par une pratique à la maison. On

le ressent car les prévisions de vente se

maintiennent. »

EN SAVOIR PLUS SUR WWW.WOMENSPORTS.FR N°20 • Avril-Mai-Juin 2021 WOMEN SPORTS 53


ENQUÊTE

Durant cette année écoulée,

cette accélération de la pratique sportive

à domicile s’est traduite par la multiplication

d’offres non structurées - des

coaches sur les réseaux sociaux qui

dispensent des cours à leur communauté

- mais aussi le développement massif

d’applications. Les Français ont découvert

une nouvelle approche de l’activité

sportive : le sport à la demande depuis

son salon. Certaines applications entendent

même entretenir l’esprit d’équipe

et le lien social. Elles se donnent le pari

de garder les communautés sportives

soudées, même en dehors du terrain.

Par exemple, le concept Squadeasy permet

aux collaborateurs d’une même entreprise

de relever des défis sportifs en

équipe, même à distance. « Vous obtenez

des points en effectuant des activités,

pour ensuite faire gagner votre équipe,

nous explique Claire Vargel, responsable

marketing de Squadeasy. Des challenges

solidaires ont été mis en place à distance

pour resolidariser les équipes et permettre

de s’engager pour un projet qui fait sens,

comme celui où chaque pas effectué par

un salarié est monétisé en don pour l’AP-

HP (le CHU d’Ile-de-France). Ou sous une

forme similaire avec Pure Projet pour lutter

contre la déforestation ».

Mais ces solutions innovantes n’ont pas

pu pallier à toutes les formes de démotivation

et éviter le décrochage chez

d’autres sportifs.

2

DÉMOTIVATION COVID

QUAND LES SPORTIFS

DÉCROCHENT

SÉDENTARITÉ ET DÉMOTIVATION

CRESCENDO

Dans son analyse, l’Observatoire des

publics et des pratiques de la FFEPGV

(Fédération française d’éducation physique

et de gymnastique volontaire) a

révélé qu’entre les confinements, les

restrictions liées à la pratique sportive

et le télétravail imposé, la sédentarité

a augmenté. Les clubs EPGV ont lancé

des programmes sportifs en ligne.

Seulement, encore faut-il être réceptif à

cette méthode et assez initié numériquement

pour pratiquer via un écran.

Il y a eu aussi un effet soufflé qui retombe

après l’excitation des débuts.

« Après la première vague de Covid-19,

tout a commencé à revenir à peu près

à la normale », d’après le communiqué

Strava. Aussi parce que le digital a

probablement ses limites. Au bilan, le

baromètre sport santé FFEPGV / Ipsos -

10 ème édition - résultat d’une enquête

menée en décembre 2020

- fait état d’une pratique sportive

en recul chez les femmes.

« La crise sanitaire creuse d’avantage les

inégalités d’accès à la pratique sportive

(…), 67 % de femmes déclarent avoir eu

plus de difficultés à pratiquer une activité

physique », ajoute le communiqué.

« Il faut dire aussi qu’il y a eu un amalgame

entre cette situation sanitaire et un

engagement un peu à la va-vite, pose Nicolas

Hauw, maître de conférences spécialisé

dans les sciences et techniques des

activités physiques et sportives. On pourrait

même parler d’instrumentalisation de

la pratique de l’activité physique dans un

contexte anxiogène, avec une pression notamment

sur les personnes fragiles, dites

à risque. On a vu la différence entre les

confinements. Au premier confinement, les

Français avaient une heure d’activité physique

par jour et en profitaient pour sortir

se dépenser, mais beaucoup ont arrêté

cette routine après coup ».

EXPLIQUER LA BAISSE DE MOTIVATION

Quand un processus infernal

s’enclenche

Le manque de motivation s’observe sur

trois critères d’après Ludovic Savariello,

expert en performance : tout d’abord lors

de baisses d’énergie, qui nous font rentrer

dans un cercle vicieux. Ce qui engendre

des pensées négatives : les participants

relèvent davantage ce qui les empêche

plus que ce qu’ils peuvent y gagner. Et

dernièrement s’installe la procrastination.

Une idée appuyée par Christel Abbate

psychologue clinicienne spécialisée dans

le suivi de sportifs : « Moins on est motivé,

moins on en fait et cela diminue notre

sentiment d’auto-efficacité. À la reprise, on

n’a plus les mêmes capacités physiques.

Un processus tel une spirale descendante

se met alors en place. On se sent en échec

et on perd son estime de soi sur le plan

physique. »

« La crise sanitaire

creuse d’avantage les

inégalités d’accès à la

pratique sportive »,

baromètre sport santé

FFEPGV / Ipsos

DÉMOTIVATION À L’ÈRE DE LA PANDÉMIE

L’incertitude est reine

« Jusqu’à présent, avec cette crise, on

avait la capacité de se dire qu’on allait

s’en sortir. Maintenant, on entend davantage

de discours de désespoir. On

ne sait plus vraiment quand on va s’en

sortir, les risques nous menacent, ce

qui rend la situation confuse », analyse

Arthur Benhamou de LaSèche. L’éclairage

apporté par les neurosciences

américaines cette dernière décennie

nous a prouvé que le cerveau est un

système prédictif, comme nous l’explique

Ludovic Savariello. « Or, la crise

sanitaire nous a plongé dans une incertitude

totale, ce qui épuise les cerveaux

avant même de savoir s’ils sont motivés.

Quantité de gens s’attendent à ce que

la situation redevienne comme avant,

que la carotte soit mise au même endroit.

Mais c’est sans prendre en considération

le changement de situation.

Le manque de motivation va de pair

avec le manque de repères, alors qu’il

faut trouver ces repères en nous, et

non dans le monde extérieur ». La psychologue

Christel Abbate l’a constaté

chez les jeunes sportifs qu’elle accompagne

: « ça questionne le sens

qu’ils mettent dans leur sport. Quand il

y a une perte de sens, la motivation se

54 WOMEN SPORTS N°20 • Avril-Mai-Juin 2021 EN SAVOIR PLUS SUR WWW.WOMENSPORTS.FR


« LE MANQUE DE MOTIVATION VA DE PAIR

AVEC LE MANQUE DE REPÈRES »

LUDOVIC SAVARIELLO

perd aussi. Mon travail, en partenariat

avec les entraîneurs, est de les aider à

mettre en lumière leur raison d’être, ce

pour quoi ils font tel sport. Et si malgré

cela, il y a décrochage, c’est peut-être

que ce sport n’avait pas tant de sens

que ça pour eux. Souvent c’est ce qu’il

se passe. On parle alors de motivation

extrinsèque, issue du regard de l’autre

© Drazen Zigic / Shutterstock

(quand on fait du sport pour faire plaisir

à ses parents, son conjoint, qu’on

va s’entraîner pour ses amis, qu’on pratique

pour son apparence, pour gagner

une coupe et être valorisé…). Cela fragilise

le processus d’engagement ; ces

motivations externes sont beaucoup

plus sensibles au stress et à l’anxiété. »

Il y a aussi les occasions manquées.

Christel Abbate accompagne l’équipe

de France de short-track (patineurs de

vitesse sur courte piste). « La question

qui se pose pour les joueurs avec

l’arrêt des compétitions est de savoir

comment s’accrocher sans rivalité ni

combativité pour évaluer les effets de

leur entraînement ». La psychologue

pense également à des jeunes en pôle

espoir de ski freestyle au lycée climatique

et sportif Pierre de Coubertin de

Font-Romeu : « Ils ont vu les vidéos de

figures de leurs concurrents en Suisse,

à l’époque autorisés à pratiquer et pas

eux, et avaient l’impression de ne pas

faire ce qu’il fallait pour garder le niveau

». Le processus motivationnel

est très puissant dans le sport de

compétition, comme nous le détaille

Nicolas Hauw, de l’Institut de formation

en éducation physique et sportive

d’Angers : « Chez le compétiteur,

il n’y a que la compétition sur laquelle

s’appuyer pour obtenir ce feedback qui

l’aide dans sa préparation. De plus, en

confinement, les sportifs se sont retrouvés

seuls à gérer leurs entraînements.

Tout ceci a généré de l’anxiété chez

les athlètes, comme le démontre une

étude de l’Insep, en particulier chez

les femmes. De plus, celle-ci a révélé

une augmentation du temps sédentaire

chez ces sportifs de haut niveau, eux

qui habituellement se déplacent en

mode doux pour leurs activités. Avec

cette sensation d’avoir été enfermés,

contrôlés, ils ont été davantage à la recherche

d’opportunités d’activités, ce

qui a pu révéler blessures, addictions

et mauvaise gestion des émotions. »

L’autre risque aussi à moins pratiquer

est de générer des frustra-

QU’EST-CE QUE

LA MOTIVATION ?

ECLAIRAGE DE NICOLAS

HAUW , MAÎTRE DE

CONFÉRENCES EN STAPS

« On différenciera motivation

contrôlée et autonome. La

première fait référence à la

culture de son corps, à la

comparaison sociale, à l’image,

mais aussi aux problèmes de

santé qui nous contraignent

à pratiquer pour éviter

l’aggravation d’une maladie,

qui induit souvent l’injonction

du corps médical et/ou de

la famille. La seconde réside

dans le plaisir de l’activité,

de meilleures connaissances

de celle-ci, un mode de

vie actif, pour développer

un accomplissement sans

attendre de reconnaissance

sociale. Et même si tous les

individus ont des motivations

contrôlées, il s’agit de

positionner le curseur du bon

côté pour maintenir à flot les

motivations du pratiquant. »

L’origine de la motivation

« Jean Piaget parle de période

sensori-motrice (de 0 à 3

ans) où l’enfant prend plaisir

à se déplacer, à découvrir

son environnement et à

manipuler des objets. Mais

des enfants s’avèrent petit à

petit un peu plus curieux et en

mouvement que d’autres. On

a donc une base intrinsèque

de « motivation à bouger »,

qui va ensuite s’alimenter

plus ou moins en fonction

de son évolution dans un

environnement familial,

scolaire et extra-scolaire

moteur d’engagement dans

l’activité physique.

Le risque à outrance est

d’instrumentaliser l’activité

sportive jeune, en plaçant

l’enfant dans un sport ultracompétiteur,

ce peut être

notamment le cas des activités

pré-pubertaires ; une réflexion

menée dans les années

80/90. »

Place aux « habits »

« Il faudrait baser l’activité

physique sur une habitude, au

même titre que le brossage

de dents. Seulement pour

le faire, il faudrait réussir à

ne dépendre de rien d’autre,

comme un collègue pour aller

courir, une météo au rendezvous,

ou un matériel à installer.

Ça reste difficile mais il serait

profitable de tendre vers une

action naturelle, comme ces

personnes qui ont besoin

de faire de l’activité pour se

sentir bien. »

EN SAVOIR PLUS SUR WWW.WOMENSPORTS.FR N°20 • Avril-Mai-Juin 2021 WOMEN SPORTS 55


ENQUÊTE

tions, qui s’accompagnent de

négativité. « Chez les sportifs appartenant

à un club, à une équipe, on a vu

aussi des états dépressifs apparaître.

L’identité sociale, l’appartenance à un

groupe est liée au soutien social. Or, les

personnes qui se sont retrouvées isolées

sans pouvoir pratiquer avec leur

équipe en ont souffert ».

COURT TERME ET PLAISIR

Comment je rapproche mes

objectifs

« On passe son temps à réfléchir à ce

qu’on va faire tout de suite, comme

lorsqu’on déplie son pied pour marcher.

Ce qui demande d’avoir des objectifs

à court terme pour s’accrocher, étaye

Ludovic Savariello. Quand Camille Lacourt

nageait six heures par jour pour

éventuellement gagner les JO dans

quatre ans, ce n’était pas cette compétition

qui le sortait du lit le matin. Il n’y

a rien de plus barbant que de se lever

à 6h pour nager des heures dans une

piscine olympique. Le schéma à court

« MON OBJECTIF EST DE PROGRESSER,

PAS FORCÉMENT DE GAGNER »

CHRISTEL ABBATE

terme ‘‘motivation = récompense’’ tient

si le nageur trouve du plaisir. Son truc à

Camille, c’était le plongeon du dauphin

à la fin de sa séance de nage ».

stratégies. Si l’objectif est de faire les

JO, on va transformer ça en petits objectifs

à courts termes pour cibler ce

sur quoi travailler chaque semaine ».

préambule ce qui leur plait, pour leur

apprendre à réfléchir au plaisir qu’ils

trouvent dans leur sport. « Quelqu’un

qui sait comment il fonctionne ne

perdra pas sa motivation. C’est ainsi

que certains sportifs ont su tirer leur

épingle du jeu durant la pandémie ».

UN CADEAU POUR CHACUN

Du temps pour se recentrer

Explication qu’on retrouve chez la psychologue

clinicienne Christel Abbate.

« Les jeunes sportifs sont formatés,

conditionnés depuis qu’ils sont petits

à avoir dans le viseur les prochaines

compétitions. Le sens de leur sport

devient ces compétitions. Ce qui est intéressant

pendant cette crise, c’est de

comprendre que leur sport, ce n’est pas

seulement de performer pendant une

compétition, mais de savoir pourquoi

on se lève à 6h pour être au bassin à 7

et aller en cours à 8. C’est un engagement

si lourd que s’ils n’y mettent pas

plus de sens que simplement de gagner

des compétitions, ils perdront leur motivation.

(…) On met alors en place des

3

TROUVER

SA FORCE

FAIRE LA PLACE À SA VRAIE

MOTIVATION

« Avant covid, l’entraînement quotidien

était motivé par la perspective de compétition

et de résultat de médaille potentielle,

relate Ludovic Savariello. Il

faut retrouver du pur plaisir à s’entraîner

». Une dimension qui peut amener

les sportifs plus loin. Sa solution pour

faire revenir les décrocheurs : travailler

à l’envers, et leur demander en

Sans compétition, pas d’élément de

comparaison. D’où ce sentiment de

« végéter » dans son sport. « Mais on

peut palier à ça, argumente la psychologue

du sport, en représentant sur

une échelle graduée ce que le sportif a

mis en place, lister les stages, les blocs

d’entraînements et les techniques apprises

qui s’y réfèrent. Ce qui fait comprendre

aux sportifs que ce n’est pas

du temps perdu. Mieux, ça les aide à

remettre du sens, de l’estime de soi, de

la confiance en soi, de l’engagement.

Et on a le temps de le faire, ce qui ne

serait pas le cas sur une saison normale.

Des sportifs ont par exemple pu

se concentrer sur des vidéos de leur

56 WOMEN SPORTS N°20 • Avril-Mai-Juin 2021 EN SAVOIR PLUS SUR WWW.WOMENSPORTS.FR


discipline pour en apprendre davantage

sur leur sport, et ont gardé en tête cette

phrase : ‘‘Mon objectif est de progresser,

pas forcément de gagner’’. »

© Zephyr_p / Shutterstock

« Mieux encore, des études post-confinement

ont prouvé que des sportifs de

haut niveau avaient obtenu de meilleurs

résultats avec des entraînements

moins intensifs pendant la période de

Covid-19. La charge d’entraînement est

parfois tellement lourde que cela empêche

le processus de performance.

On a le sentiment que c’est avec la

quantité uniquement qu’on va performer,

mais en réduisant cette dose

d’entraînement, cela peut permettre

d’avoir une approche plus globale de

son activité, ce qui peut être probant

chez certains. »

D’autres avantages sont relevés par

Nicolas Hauw : « On l’a vu chez certains

sportifs autonomes avec un faible

niveau d’anxiété, ils ont pu profiter de

cette période pour différentes raisons :

souffler, se donner du temps pour réfléchir,

aller vers des pratiques douces et

méditatives… Certains sont même allés

voir des sports totalement opposés

à leur pratique, pour s’initier, se stimuler,

prendre toutes les expériences corporelles

possibles, non pas pour absolument

rester en forme, comme dans le

grand réflexe du premier confinement,

mais pour la qualité de l’expérience

sportive. Une chose rendue possible

grâce à la créativité de certains clubs

pour rendre leur activité plus accessible

malgré des conditions sanitaires

strictes. Ce qui est très motivant pour

la personne qui s’essaye à un nouveau

sport, car lorsqu’on débute une activité,

la répétition génère l’apprentissage.

Si on ne vise pas trop haut, on se retrouve

vite en posture de réussite. Si on

accepte de n’avoir rien à perdre et de

montrer notre incompétence, cela génère

à moyen terme un engagement ! »

LA PASSION, MEILLEURE DES ACTIONS

Identifier ses propres ressources

Il est grand temps de retrouver une

motivation intrinsèque à pratiquer

son sport la passion, la progression,

pour se réapproprier son activité. «

Cela passera peut-être par une redéfinition

de son projet sportif, prévient

Christel Abbate. Savoir pour quelle

raison précise s’entraîner permet de

cibler de quelle façon on va le faire.

En répondant à cette première question,

il faudra se demander ce dont on

a besoin pour y parvenir, afin d’identifier

les ressources intérieures et

extérieures nécessaires, ainsi que

les freins. Une démarche qui doit

permettre de contourner les difficultés

et de s’engager dans un nouveau

processus qui aide à avancer. Ce qui

est très important en cette période de

pandémie car cela aide la personne à

reprendre le pouvoir et à être actrice

de son projet malgré les interdictions

et les incertitudes. » WS

Documentations

et ressources

⊲ Théorie de la motivation et pratiques

sportives. Etat des recherches, Philippe

Sarrazin, François Cury, édition PUF,

2001

⊲ Comment remettre la performance

sportive en marche lorsqu’elle s’est mise

en pause ?, article sur le blog ludovic-savariello.com

⊲ Profil motivationnel et performance

sportive, N. Gillet, S. Berjot , B. Paty,

Laboratoire de psychologie appliquée,

2009

⊲ Post-confinement : une reprise progressive,

maîtrisée et adaptée à l’Insep,

Insep le mag N°39 - juin/juillet/août 2020

⊲ La pratique physique et sportive des

Français sous le signe du premier confinement,

Injep Analyses & Synthèses,

n°45, février 2021

Remerciements

Christel Abbate, psychologue clinicienne

spécialisée dans le suivi des

sportifs, préparatrice mentale de

sportifs de haut niveau au CREPS

(Centre de ressources, d’expertise

et de performance sportive)-CNEA (Centre national

d’entraînement en altitude) de Font-Romeu.

Ludovic Savariello, expert en

performance, coach professionnel

accompagnant les sportifs de haut

niveau. Maitre praticien en hypnose

ericksonienne, hypnose et sport et

programmation neurolinguistique, professeur de

yoga, éducateur sportif et ingénieur centralien.

Nicolas Hauw, maître de conférences

en STAPS (sciences et techniques

des activités physiques et

sportives) à l’IFEPSA-UCO (Institut

de formation en éducation physique

et en sports d’Angers – Université catholique

de l’Ouest).

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#GoodVibes

Top 3 des comptes

Instagram « penser positif »

@LOI_DE_LATTRACTION - LE QUOTIDIEN

Pour égayer ses réveils !

@LOPTIMISME_OFFICIEL - LE FAMILIAL

Pour se rebooster !

@ATTIRELEPOSITIF - LE PHILOSOPHIQUE

Pour « réveiller l’optimisme qui est en nous » !

EN SAVOIR PLUS SUR WWW.WOMENSPORTS.FR .FR N°20 • Jvril-Mai-Juin i-Juin in 2021 WOMEN SPORTS 59


RENCONTRE(S)

POUR MASTERCARD,

LA PARITÉ N’A PAS DE PRIX !

Focus sur la stratégie de communication responsable et engagée de la marque Mastercard, qui a notamment initié un

partenariat avec l’Olympique Lyonnais Féminin afin de faire vivre des expériences « Priceless » (qui n’ont pas de prix)

aux fans du club le plus titré de l’histoire du football féminin. Promouvoir la parité et l’égalité femmes/hommes est dans

l’ADN du groupe Mastercard. La preuve avec cette interview croisée… et paritaire, bien sûr ! PROPOS RECUEILLIS PAR DAVID TOMASZEK

Alison Giordano :

« Je suis fière que la mission de Mastercard

soit de faire tomber les barrières »

D.R.

L’ Américaine Alison Giordano, vice-présidente

de Mastercard en charge du

marketing et du sponsoring (Global

Consumer Marketing and Sponsorships),

nous éclaire sur les engagements portés

par son groupe sur le plan mondial pour

promouvoir la place de la femme dans la

société, notamment à travers le sponsoring

sportif.

MASTERCARD EST UN SPONSOR

MAJEUR DU FOOTBALL FÉMININ DANS

LE MONDE DEPUIS DE NOMBREUSES

ANNÉES. QU’EST-CE QUI A INITIÉ CE

CHOIX STRATÉGIQUE ?

Notre cœur de marque est de connecter les

gens à des possibilités inestimables (« Priceless

»), de créer des opportunités pour soutenir

leurs passions. Le football est un environnement

aussi riche parce qu’il rassemble

des gens du monde entier, d’horizons diffé-

sion.

En étant l’un des principaux sponsors

D.R.

du football féminin, nous sommes en mesure

de soutenir le sport, d’aider et d’inspirer les

femmes, mais aussi de créer des moments

inestimables (« Priceless ») qu’aucune autre

marque que Mastercard ne peut créer.

QUELS SONT LES PRINCIPAUX

PARTENARIATS DE MASTERCARD

DANS LE MONDE DU FOOTBALL

FÉMININ ?

Nous avons à ce jour un certain nombre de

partenariats comme l’Olympique Lyonnais

Féminin, Arsenal Women, l’équipe nationale

du Brésil (CBF), la Copa America féminine

de CONMEBOL, Wendie Renard, Ada Hegerberg,

Saki Kumagai, Kadeisha Buchanan,

Sam Kerr, Pernille Harder et bien sûr Alex

Scott. Nous espérons continuer à voir grandir

l’enthousiasme et l’intérêt pour le football

féminin.

EN FRANCE, VOUS SOUTENEZ

L’OLYMPIQUE LYONNAIS. COMMENT

ACTIVEZ-VOUS CE PARTENARIAT ?

riat

avec l’Olympique Lyonnais, car il a des

valeurs similaires à Mastercard dans la

conception d’un monde tenant compte des

femmes. Nos activations avec le club comprennent

des activités d’engagement des

fans, des programmes pour les jeunes qui

lient le football à notre programme d’études

« Girls4Tech » et des expériences numériques

et physiques avec les joueuses. Notre

partenariat s’avère très collaboratif !

SUR LE PLAN PERSONNEL, PRATIQUEZ-

VOUS LE FOOTBALL OU BIEN UN

AUTRE SPORT ?

Je n’ai jamais pratiqué le football mais

j’aime le ski, la course et le cyclisme. Je

suis également entraîneuse de lacrosse

EN TANT QUE LEADER FÉMININ

ET PERSONNALITÉ INSPIRANTE,

ALISON, ÊTES-VOUS FIÈRE DE

DIRIGER CE PARTENARIAT ?

Notre partenariat avec l’OL me rend ex-

soit capable de jouer un rôle en donnant

de la visibilité à ces incroyables joueuses,

et au football féminin en général, tout en

PENSEZ-VOUS QUE LE MONDE

A CHANGÉ CONCERNANT LES

QUESTIONS D’ÉGALITÉ, DE

DIVERSITÉ ET D’ÉMANCIPATION DES

FEMMES, EN PARTICULIER DEPUIS

LE MOUVEMENT #MEETOO ?

Une trop grande partie de notre monde a

été conçue sans penser aux femmes et

sans impliquer les femmes. Aujourd’hui

encore, les inégalités ainsi que l’exclusion

freinent encore les femmes, et le

monde du sport a encore du chemin à

Mastercard soit de faire tomber les barrières,

en poussant nos réseaux et en

forgeant des partenariats ambitieux avec

des organisations qui partagent notre

engagement à bien faire tout en faisant

le bien. Je crois que notre portefeuille

de propriétés et nos partenariats avec

des ambassadeurs créent l’opportunité

d’avoir un réel impact. WS

60 WOMEN SPORTS N°20 • Avril-Mai-Juin 2021 EN SAVOIR PLUS SUR WWW.WOMENSPORTS.FR


Laurent Mathis :

« Les femmes de l’entreprise gagnent les

mêmes salaires que les hommes »

© Damien LG_OL

mixité n’est plus un sujet. Dans le football,

il est vrai qu’il y a encore un enjeu à donner

plus de visibilité aux féminines. Avec

des ambassadrices très charismatiques

comme Wendie Renard ou Ada Hegerberg,

l’objectif est clairement de mettre en avant

des « role models » pour inspirer la jeune

génération, combattre les préjugés, orien-

au niveau de la rémunération. Les femmes

de l’entreprise gagnent les mêmes salaires

que les hommes. Nous avons également

été précurseurs sur le congé parental,

créé un groupe interne baptisé « European

Women Leadership Network » pour accompagner

la promotion des femmes dans le

groupe.

D.R.

Le Français Laurent Mathis, directeur

marketing & communication de

Mastercard France, revient sur le partenariat

initié avec l’Olympique Lyonnais

Féminin, mais aussi sur les bonnes

pratiques de son groupe en matière de

parité et d’égalité femmes/hommes.

LES PARTENARIATS DE

SPONSORING INITIÉS PAR

MASTERCARD DANS LE SPORT

FÉMININ SONT-ILS MOTIVÉS PAR

DES QUESTIONS SOCIÉTALES ?

Absolument. Il y un engagement de la part

de Mastercard pour défendre la parité et

l’égalité entre les sexes. On doit se retrouver

dans les partenariats que l’on mène. Nous

sommes partenaires du football masculin

comme féminin depuis de nombreuses an-

en France avec l’Olympique Lyonnais Féminin.

Nous sommes aussi partenaires notamment

du tennis à Roland-Garros, où la

EN QUELQUES MOTS, QUELLES

SONT LES ACTIONS MENÉES EN

PARTENARIAT AVEC L’OL FÉMININ ?

Nous permettons aux fans de football féminin

de vivre des expériences exclusives, qui

« n’ont pas de prix » (« Priceless »), comme

des rencontres avec des joueuses, la possibilité

d’assister à des entraînements ou

participer à des challenges. Nous travaillons

par ailleurs sur les valeurs de parité

et d’inclusion avec les ambassadrices

Wendie, Ada, Saki et Kadeisha qui participent

à des forums ou rendez-vous, vont

parler et partager leur expérience et leur

crédo dans des écoles et des organismes

spécialisés. Notamment en lien avec notre

programme « Girls4Tech » qui vise à ouvrir

les métiers de la technologie aux jeunes

CETTE POLITIQUE DE PARITÉ

ET D’ÉGALITÉ SE TRADUIT-ELLE

ÉGALEMENT PAR DE « BONNES

PRATIQUES » AU SEIN DU GROUPE

MASTERCARD ?

Il y a une vraie politique d’inclusion et de

diversité mise en place depuis très longtemps.

Au sein de Mastercard France, il y

a une parité femmes/hommes au niveau

des équipes. Il y a également une parité

LAURENT, PETITE QUESTION

PERSONNELLE POUR CONCLURE :

QUI EST VOTRE SPORTIVE PRÉFÉRÉE ?

Je vais choisir la tenniswoman japonaise

Naomi Osaka. On la suit de près depuis

plusieurs années. Elle est aussi ambassadrice

chez Mastercard. C’est une joueuse

et une personnalité exceptionnelle. Elle incarne

toutes les valeurs de performance et

d’engagement sociétal auxquelles j’adhère

pleinement ! WS

D.R.

© FFGym

EN SAVOIR PLUS SUR WWW.WOMENSPORTS.FR N°20 • Avril-Mai-Juin 2021 WOMEN SPORTS 61


CHAMPIONNES

Eugénie

Le Sommer

comme vous ne

l’avez jamais vue !

Trois fois meilleure buteuse du championnat de France

(2010, 2012 et 2017), puis de la Ligue des champions (2012),

Eugénie Le Sommer détient à son palmarès pas moins de sept

Ligues des champions, huit Coupes de France, dix Championnats

de France et un Trophée des championnes. Maisau-delàdeces

au-delà titres, qui est vraiment la joueuse de l’Olympique Lyonnais et de

l’équipe de France ? Découvrez-là comme vous ne l’avez jamais

vue dans un questions-réponses croustillant !

PROPOS RECUEILLIS PAR VANESSA MAUREL

QUESTIONS

PERSONNELLES

QUELLE EST TA CITATION PRÉFÉRÉE ?

« Ne fais pas aux autres ce que tu n’aimerais

pas qu’on te fasse. » Si l’on pense comme

ça, on ne fait pas de mal aux gens.

TON STYLE DE MUSIQUE ?

J’écoute de tout mais si je dois citer un

groupe que j’aime bien, ce serait Coldplay.

Quand c’est pour faire du sport, j’écoute évidemment

des musiques plus dynamiques,

je mets souvent des playlists toutes faites

sur les plateformes.

QUELLES SONT LES

PERSONNALITÉS QUI T’INSPIRENT ?

Ce sont particulièrement les sportifs. Je

peux particulièrement citer Tony Parker. J’ai

récemment regardé le documentaire retraçant

sa carrière et j’ai adoré le sportif qu’il

a été avec tout son palmarès, tout le travail

qu’il a fourni, ainsi que sa persévérance. J’ai

aussi apprécié l’homme qu’il était et qu’il est

devenu. C’est une belle personne, il est intelligent

et c’est un réel businessman !

QUEL EST TON FOOTBALLEUR

PRÉFÉRÉ ?

tous les grands joueurs, ceux qui jouent la

Ligue des champions, la Coupe du monde,

les Coupes d’Europe. J’ai grandi avec Zinédine

Zidane comme idole, mais aujourd’hui,

j’adore Lionel Messi, Cristiano Ronaldo, Kylian

Mbappé, Antoine Griezmann, Neymar,

Mohamed Salah, Sadio Mané, Harry Kane…

Bref, tous ceux qui accomplissent de

grandes choses.

TON CLUB PRÉFÉRÉ ?

J’en ai deux ! D’abord le FC Lorient, parce

que je suis originaire de là-bas, mais aussi

logiquement Lyon. Attention, ça ne m’empêche

pas d’adorer regarder tous les championnats

- français, espagnols, anglais. Je ne

peux évidemment pas regarder l’ensemble

des matches, mais j’essaye de regarder

« les big games ».

TON PÉCHÉ MIGNON ?

Les galettes bretonnes ! Je n’en mange

pas souvent, mais dès que je rentre en

62 WOMEN SPORTS N°20 • Avril-Mai-Juin 2021 EN SAVOIR PLUS SUR WWW.WOMENSPORTS.FR


J’adore aussi le Kouign-Amann. Une

pâtisserie bretonne également, exclusi-

vement cuisinée à base de sucre et de

beurre… Ça ne peut que donner envie !

TON MEILLEUR SOUVENIR AVEC

L’OLYMPIQUE LYM LYONNAIS ?

C’est la première Ligue des champions

que nous avons remportée en

2011. C’était ma première saison à

l’Olympique Lyonnais et mon rêve se réa-

aussi, mais la première a une saveur particulière.

TON MEILLEUR SOUVENIR AVEC

L’ÉQUIPE DE FRANCE ?

Il y en

a deux qui me viennent en tête.

Le premier est notre victoire en quarts

On a gagné contre l’Angleterre, après

une séance de tirs aux buts, ce qui est

toujours particulier avec la tension et le

stress. C’était la première fois qu’on passait

les poules dans cette compétition.

Le second grand souvenir est la Coupe

du monde 2019, en France. Le premier

match restera à jamais gravé dans ma

mémoire, pour plusieurs raisons. Tout

d’abord, le contexte. L’arrivée au bus, les

supporters qui nous attendent, la foule

dans les stades, la première Marseillaise…

On a gagné ce match face à la Corée

du Sud et j’ai marqué le premier but.

La footballeuse

nous parle avec

nostalgie de ses

débuts, de son

enfance, de l’avantcovid-19...

TON RÊVE ABSOLU ?

La seule chose qui me manque dans

ma carrière est de gagner un titre avec

l’équipe de France… Et j’ai bien sûr des

rêves pour ma vie personnelle, mais je

préfère les garder pour moi.

SI TU POUVAIS VOYAGER DANS

LE TEMPS, À QUELLE ÉPOQUE

REMONTERAIS-TU ?

J’aimerais bien revenir aux années 90,

à mes débuts, pour apprécier chaque

moment de ma vie pleinement et me

rappeler tout ce que j’ai vécu. J’adorerais

revivre cette période insouciante.

© Susa / Icon Sport

SI TU AVAIS UNE BAGUETTE

MAGIQUE, QUEL VOEU FERAIS-TU ?

C’est assez facile et sûrement banal en

ce moment. Ce serait tout simplement

qu’on puisse tous retrouver notre vie

d’avant.

EN SAVOIR PLUS SUR WWW.WOMENSPORTS.FR N°20 • Avril-Mai-Juin 2021 WOMEN SPORTS 63


CHAMPIONNES

Portrait

chinois

SI TU ÉTAIS UN

PERSONNAGE DE

DESSIN ANIMÉ ?

Je serais le Roi Lion. Je

suis une grande fan de

Disney, et il est sans

conteste mon préféré.

Mais c’est aussi le premier

dessin animé que

j’ai vu au cinéma, c’est

un moment précieux.

SI TU ÉTAIS

UN FILM ?

« Maman j’ai raté

l’avion !

marquée quand j’étais

jeune. Je m’identi-

j’aurais adoré être à

sa place et chasser les

cambrioleurs !

SI TU ÉTAIS UN

ANIMAL ?

Le lion. Déjà parce

que c’est le roi de la

savane, mais aussi

parce que je suis une

joueuse de Lyon et que

c’est l’insigne du club.

J’aime beaucoup les

singes aussi. J’adore

les regarder, ils sont

passionnants et

tellement intelligents.

SI TA VIE ÉTAIT UN

HASHTAG ?

Sans trop hésiter, ce

serait le hashtag que j’ai

d’être composé de

mes initiales, il fait référence

à George Clooney,

« Qu’est-ce qu’on peut

faire de plus ? »

SI TU ÉTAIS UNE

VOITURE ?

J’aime beaucoup les

Royce Royce. Elles sont

à la fois élégantes et

puissantes.

SI TU ÉTAIS UN

MÉTIER ?

Pour moi, le métier que

j’exerce est le métier de

sinon, je dirais inventeur.

Ça doit être incroyable

de créer des choses qui

n’existent pas.

SI TU ÉTAIS UN JEU

DE SOCIÉTÉ OU UN

JEU VIDÉO ?

J’aime beaucoup les

jeux vidéo, mais les

jeux de société ont

marqué mon enfance

donc je choisirais le

Monopoly. J’y jouais

avec mes frères et

sœurs. Des parties

interminables, qui

s’étendaient parfois

sur plusieurs jours !

Il nous arrivait même

de cacher nos cartes

et nos billets durant la

nuit pour les ressortir

le lendemain !

SI TU ÉTAIS UN

VÊTEMENT ?

Le maillot de bain !

J’adore l’été, la plage,

la piscine et surtout…

Ça rappelle les

vacances, et le simple

SI TU ÉTAIS UN

INSTRUMENT DE

MUSIQUE ?

La cornemuse. Elle

me fait penser à la

Bretagne. Certes ce

ne sont pas des sons

que nous avons l’habitude

d’entendre, mais

j’adore. J’avais même

demandé à un groupe

de venir nous en jouer

pour mon mariage !

SI TU ÉTAIS

UN PAYS ?

Je vais répondre assez

logiquement… la

France. Pas seulement

parce que c’est

le mien, mais aussi

parce que c’est un

pays fantastique,

qui offre une grande

variété de paysages.

On a la montagne, la

mer, les terres, les

vignes…

QUESTIONS

QUI TUENT

Les footballeurs sont-ils vraiment

des machos ?

Oui en partie, on peut dire que c’est vrai. Mais est-ce que ce sont

seulement les footballeurs ? Je ne pense pas. C’est juste qu’ils

sont mis en lumière. Mais personnellement j’ai l’impression que

c’est la population en général qui l’est. Soyons optimistes, les

choses commencent à changer. Aujourd’hui, à l’Olympique Lyonnais

par exemple, les joueurs pro s’intéressent à ce qu’on fait,

nous regardent et nous soutiennent.

Le PSG est-il le pire ennemi

de l’OL en D1 Arkema ?

Clairement oui ! C’est notre principal rival, que ce soit au niveau

français ou même européen. Chaque année, on joue le titre face

aux Parisiennes. On peut dire qu’on est les deux équipes les plus

compétitives du championnat avec deux gros effectifs.

© Icon Sport

64 WOMEN SPORTS N°20 • Avril-Mai-Juin 2021


© Icon Sport

J’AIME /

J’AIME PAS

© Icon Sport

Es-tu plutôt soirée TV

ou soirée boîte ?

Plutôt Bob Marley

ou ACDC ?

Plutôt films ou séries ?

Plutôt baskets ou

talons ?

Soirée TV. Je n’ai jamais

trop été discothèque.

J’aime bien être chez

moi tranquille, à regarder

Netflix.

Es-tu plutôt shopping

sur internet ou entre

copines dans les

magasins ?

Shopping sur internet, sans

hésiter. Je n’aime pas trop

me retrouver dans la foule,

faire les soldes, etc.

Plutôt Messi

ou Ronaldo ?

Impossible à choisir. Ils sont

tous les deux incroyables,

bien que très différents.

Ronaldo représente la

persévérance, le travail.

Messi, de son côté, c’est

plus le talent pur.

Bob Marley.

Plutôt mer ou

montagne ?

Mer, évidemment. La

montagne, c’est différent,

mais j’ai moins eu l’occasion

d’y aller puisqu’on n’a pas

le droit de skier avec notre

statut de footballeuse.

Plutôt sucré ou salé ?

Salé.

Plutôt thé ou café ?

Café.

Séries. Mes séries

préférées sont : « Game

of Thrones », « Scandal »,

« Murder », « The Crown ».

Plutôt champagne

ou Champomy ?

Champagne. C’est

évidemment à titre

exceptionnel, mais on le

savoure d’autant plus.

Plutôt aventurière ou

farniente ?

C’est difficile à dire… Je

suis les deux. Pendant la

saison, je suis plutôt du

style farniente, parce que

les vacances, c’est sacré

et j’ai juste envie de me

reposer et recharger les

batteries. Mais j’adore aussi

découvrir de nouvelles

choses, de nouveaux pays,

de nouvelles cultures.

Baskets en général mais

talons pour les occasions !

Plutôt MAC ou PC ?

Mac, à 100 %.

Plutôt chat ou chien ?

Je n’en ai pas mais à choisir,

je prendrais un chien. J’ai

l’impression qu’il y a plus de

relation qu’avec un chat.

ENVIE DE

MIEUX CONNAÎTRE

EUGÉNIE

LE SOMMER ?

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EN SAVOIR PLUS SUR WWW.WOMENSPORTS.FR N°20 • Avril-Mai-Juin 2021 WOMEN SPORTS 65


CHAMPIONNES

Eugénie

BALANCE

sES DOSSIERS !

La joueuse du

vestiaire (OL

et Équipe de

France) la plus…

drôle ?

Melvine Malard,

la joie de vivre

incarnée. Elle a des

phases pendant lesquelles

elle fait rire

tout le monde.

La plus…

« ambianceuse »

de l’équipe ?

Viviane Asseyi.

Elle aussi, c’est un

boute-en-train. Elle

est toujours prête

à ambiancer les

coéquipières !

La plus…

mauvaise

perdante ?

n’aime vraiment pas

perdre. Mais je dois

avouer que je peux

aussi me compter

dans les plus mauvaises

perdantes de

l’équipe. Après une

défaite, je rumine

pendant bien 10

minutes avant de

redescendre.

La plus…

bordélique ?

Amel Majri sans hésiter.

Elle laisse toujours

traîner ses affaires.

D’ailleurs, dès

que je vois quelque

chose qui n’est pas

rangé je lui demande

directement si ça lui

appartient.

La joueuse que tu

appelles le plus

souvent ?

Ada Hegerberg.

Avez-vous des

surnoms entre

coéquipières ?

La plupart du temps,

on utilise des diminutifs

pour aller plus

vite sur le terrain.

Moi c’est Eug’. C’est

plus facile pour

les étrangères qui

peinent à prononcer

mon prénom.

Une anecdote

avec Jean-

Michel Aulas ?

Il y en a plusieurs !

Une fois, je ne saurais

me rappeler la

date, mais nous venions

d’être sacrées

championnes de

France. Le président

nous avait invité à

un repas. Il était

tellement heureux

de notre victoire qu’il

avait été le premier à

rejoindre la piste de

danse !

La seconde illustre

vraiment la relation

que nous entretenons,

nous, l’équipe

féminine, avec

Jean-Michel Aulas.

Le président de

l’OL nous a invitées

dans sa maison à

Saint-Tropez, juste

pour partager un moment

privilégié. Ce

n’est pas seulement

du paraître. Jean-Michel

Aulas est toujours

là pour nous,

très impliqué. Il est

au courant de tout

ce qu’il se passe,

vient aux matches

dès qu’il en a la

possibilité. Ce n’est

pas quelqu’un qui dit

juste « je veux que

vous gagniez et basta

». Il est toujours là

pour nous soutenir,

et ne s’échappe pas

s’il y a des soucis.

66 WOMEN SPORTS N°20 • Avril-Mai-Juin 2021 EN SAVOIR PLUS SUR WWW.WOMENSPORTS.FR


En matière

d’égalité des sexes

et de gestion

de la notoriété,

Eugénie Le Sommer

a un avis bien

tranché !

FOOTBALL

BUSINESS

CELA FAIT 10 ANS QUE TU JOUES À

L’OL : QUELLES ÉVOLUTIONS AS-TU

PU CONSTATER DANS LE FOOTBALL

FÉMININ PROFESSIONNEL ?

QUE PENSES-TU DE L’ÉGALITÉ

SALARIALE AVEC LES JOUEURS

MASCULINS ? DÉMAGO OU

RÉALISTE ?

J’ai vécu cette transition de manière progressive.

J’ai eu le statut amateur, semi-pro

puis professionnel. Pour autant, nous ne

sommes toujours pas considérées comme

des footballeuses professionnelles puisque

nous sommes sous contrats fédéraux. Très

peu de joueuses du championnat français

(D1 Arkema, NDLR) peuvent vivre de

leur sport. Il doit y avoir seulement quatre

équipes dont les joueuses sont toutes sous

contrat. Dans les autres clubs, beaucoup

de joueuses sont amateures, étudiantes,

ou doivent travailler à côté.

La plus grosse évolution que j’ai pu constater

a été au niveau des infrastructures.

Quand je suis arrivée à l’Olympique Lyonnais,

on devait s’entraîner sur les terrains

de la ville, et on utilisait leurs vestiaires.

On ne pouvait pas laisser nos crampons ou

autres équipements par exemple. Ce sont

des petits détails mais qui font toute la différence.

IL Y A AUSSI EU LES DROITS TV…

Passer à la TV, c’est très récent puisque le

championnat n’est 100 % télévisé que depuis

2018. C’est extraordinaire parce que

cela nous apporte une visibilité énorme. En

revanche, il y a encore du chemin à parcourir.

On joue parfois dans des stades qui ne

rendent pas « beau » à la télévision. Il faut

qu’on arrive à motiver le spectateur à rester

devant son écran.

On parle de deux mondes différents…

Et moi, j’ai plutôt tendance à dire que ce

sont les garçons qui sont arrivés à un niveau

de salaire bien trop élevé. Pourquoi ce ne serait

pas eux qui donneraient un peu d’argent

on instaure l’égalité de salaires, on ne va

par mois qu’elle gagnera désormais 4 millions,

ça n’a pas de sens. Il faudrait déjà

que toutes les joueuses du championnat

D1 Arkema soient professionnelles. De plus,

sur quel salaire se baserait-on pour l’égalité

mêmes il y a d’énormes disparités…

COMMENT GÈRES-TU LA

NOTORIÉTÉ ?

La notoriété arrive progressivement. En

marge des matches, cela ne me dérange

pas du tout d’être accostée. Dans l’intimi-

plus bizarre quand quelqu’un me demande

une photo, ça fait partie du jeu quand on

veut être médiatisé. Jamais je ne refuserai

c’est plus compliqué et dérangeant quand

les gens font une photo sans demander, ou

qu’ils ne disent même pas bonjour… Parfois

on a l’impression que les valeurs humaines

se perdent. Mais je veux donner l’exemple

niveau, à transmettre les valeurs positives

du sport. Le sourire en fait partie !

© Bradley Collyer / PA Images / Icon Sport

EN SAVOIR PLUS SUR WWW.WOMENSPORTS.FR N°20 • Avril-Mai-Juin 2021 WOMEN SPORTS 67


CHAMPIONNES

Portrait

Diandra

Tchatchouang,

genou à terre, point levé

67 sélections en équipe nationale, triple médaillée d’argent aux championnats d’Europe avec les

Bleues, double championne de France… À 29 ans, Diandra Tchatchouang a une belle carrière dans

le basket. Mais pourquoi se reposer sur ses acquis quand certaines choses ont besoin de changer ?

C’est la question que la jeune femme s’est posée. Basketteuse engagée, la numéro 93 n’a pas peur

d’assumer ses idées. Native du 93, la Gazelle, capitaine du Basket Lattes Montpellier Association

(BLMA) sait monter au front pour des causes qui lui tiennent à cœur. Sur le parquet, dans les

quartiers, dans ses pensées comme dans ses actions, Diandra interpelle le système en place pour

faire bouger les lignes et les consciences. Rencontre. PAR RUBEN DIAS

Mercredi 3 juin 2020,

Montpellier. Elles sont

noires et blanches,

sportives de haut niveau,

mais avant tout

citoyennes. Amassée dans les rues

hommage à Adama Traoré et George

Floyd. Parmi elle, une certaine Diandra

Tchatchouang. Genou au sol, pancarte

à la main, la Gazelle du BLMA a décidé

de se mobiliser contre les violences

policières. « On n’est pas insensibles aux

injustices quelles qu’elles soient. (…) Je

que j’ai su qu’il y avait cette manifestation.

»

Ce jour-là, touchée par les incidents de

Minneapolis, la jeune femme n’a pas hésité

à sortir dans la rue. « C’était important

pour moi d’y être. C’était un signe fort

mais les combats sont les mêmes… » La

remarque en devient encore plus pertinente

quand, à Paris, un producteur de

novembre 2020. 15 minutes de coups et

d’insultes racistes… « -

pas de traces… en images du moins. »

Mais alors comme en NBA, devrait-on en

faire plus en France, le genou au sol avant

les deux

sont supportés par la grande majorité de

la nation et reconnus au niveau national.

peur d’être jugés s’ils soutiennent le mouvement.

» Une peur qu’il faut « respecter »

selon l’internationale tricolore.

Le 93 dans les veines

En Seine-Saint-Denis, celle qui prend

comme idole Mohammed Ali a créé l’opération

«». Une expression

que l’on pourrait traduire par « tente ta

chance ». Ainsi, de jeunes basketteuses

du 93 (11 à 15 ans) peuvent rencontrer

des personnalités féminines issues de

tous les milieux (sport, arts, mode, entreprise,

politique, ect.), pour partager

conseils et expériences avec leurs aînés.

Oui, la Seine-Saint-Denis fait partie de

« LES PLUS GRANDES CHAMPIONNES

DE LA DISCIPLINE ONT LE NIVEAU DES

DIX PREMIERS GARÇONS AU MONDE. »

68 WOMEN SPORTS N°20 • Avril-Mai-Juin 2021 EN SAVOIR PLUS SUR WWW.WOMENSPORTS.FR


mars dernier -, elle donne la parole à des

sportifs à la trajectoire chaotique. Comme

son premier témoin Aristide Barraud,

ex-rugbyman du Stade Français, grièvement

blessé lors des attentats de Paris le

13 novembre 2015, ou la tenniswoman

Marion Bartoli et son parcours exceptionnel.

«

-

» WS

TROIS QUESTIONS

BONUS POUR MIEUX

CONNAÎTRE DIANDRA

TCHATCHOUANG

Comment avez-vous

commencé le basket ?

La basketteuse

engagée n’a pas

peur de défendre

ses idées, que ce

soit dans la rue ou

sur le terrain.

Quand j’avais 8 ans, avec ma petite

sœur on observait nos cousins jouer

au basket. C’était des garçons, donc

pas évident de leur prendre la balle

(rires) ! Alors, on a demandé à notre

maman de nous inscrire, et comme

chez nous le sport est primordial,

elle a accepté. C’est comme cela que

l’histoire a commencé.

Quelle est votre meilleure

expérience en carrière ?

D.R.

l’internationale tricolore. Inscrit sur le

maillot, le numéro du département est

surtout gravé dans son cœur.

« J’aime cet endroit et j’essaye de l’aider.

Je tente de lui rendre tout ce qu’il m’a

donné (rires). » Parce que c’est à la Courneuve

qu’elle a grandi. C’est là-bas aussi

qu’elle a posé ses premiers dribbles.

Alors, « Study Hall 93 », c’est son bébé.

Une association qu’elle a créée de toutes

soutien scolaire aux jeunes licenciés des

clubs sportifs locaux. Une heure d’étude

est ainsi proposée gratuitement, entre

ment

aux sportifs. Le but est d’éviter l’errance

entre l’école et le gymnase. « J’ai

mes devoirs pour passer du temps avec

mes amis… (rires). »

Quel avenir ?

À 29 ans, Diandra Tchatchouang n’est

pas encore une vétérane. Disputer les

Jeux Olympiques de Paris en 2024 avec

l’Équipe de France trotte dans un coin

de sa tête. Mais elle a déjà commencé

à penser à son après-carrière. La jeune

femme prépare son futur, qui se joue

du côté de Sciences Po Paris. Mais si

elle ne se voit pas continuer dans le milieu

du basket, elle n’exclut pas de faire

quelque chose dans le journalisme. Alors

avec « Super Humains » - podcast qu’elle

D.R.

Les événements qui m’ont le plus

marquée sont les titres avec Bourges.

Les trois Coupes de France, les

deux championnats, c’était des

expériences exceptionnelles.

L’ambiance et la communion quand

on gagne avec les filles, c’est génial.

Le basket français est dans le

dur à cause du coronavirus.

Votre avis sur la situation ?

Aujourd’hui, et bien au-delà du basket

féminin, c’est le sport français qui

est touché. Il faudra du temps pour

se relever. Et pour nous les sportifs,

la frustration est vraiment présente.

Mais on relativise très vite quand

on prend en compte la situation

actuelle, au-delà du monde du sport.

En ce moment, il y a clairement plus

important… la santé par exemple.

EN SAVOIR PLUS SUR WWW.WOMENSPORTS.FR N°20 • Avril-Mai-Juin 2021 WOMEN SPORTS 69


CHAMPIONNES

Estelle Poret,

entrepreneuse et jet-skieuse

« Dans mon sport, les filles n’ont

rien à envier aux garçons ! »

Aussi à l’aise sur l’eau que sur terre, Estelle Poret est une jeune femme accomplie. Entourée d’une

famille de champions, elle brille à bord de son jet-ski et ne cesse de collectionner les trophées

depuis son plus jeune âge. Estelle possède un parcours atypique. A 24 ans, l’athlète diplômée en

ingénierie en bâtiment conjugue sa passion, les compétitions aux quatre coins du globe et sa vie

d’entrepreneuse. Partons à la découverte d’une discipline méconnue du grand public. A la rencontre

d’une professionnelle constamment en quête de challenges et de sensations fortes. PAR BASTIEN GUY

D.R.

WOMEN SPORTS : COMMENT LE

VIRUS DU JET-SKI T’A-T-IL ÉTÉ

TRANSMIS ?

ESTELLE PORET : C’est une histoire de

famille ! Mon père est un passionné de

moto et malheureusement, un grave accident

l’a contraint d’arrêter. Toujours en

recherche d’adrénaline, il s’est donc lancé

dans le jet-ski, un sport aux sensations

semblables, beaucoup moins dangereux

en cas de chute. Ma maman l’a suivi.

Mes deux parents ont participé à de nombreuses

épreuves. Mon père a également

géré une base nautique dans la région

lyonnaise puis ouvert un magasin de jet

où il préparait des machines pour des

compétiteurs. Il accompagnait ensuite

ses clients sur les courses et je le suivais

en tant que spectatrice. Par la suite, mes

trois grands frères se sont également mis

à la compétition donc tout s’est fait naturellement

pour moi.

LE FREERIDE, LE FREESTYLE ET LA

VITESSE SONT LES TROIS ÉPREUVES

QUI COMPOSENT LE JET-SKI À

BRAS. QUELLE EST TA SPÉCIALITÉ

ET POURQUOI T’ÊTRE LANCÉE DANS

CELLE-CI ?

Mon domaine de prédilection, c’est la

vitesse. L’épreuve se compare à la Formule

1 ou au moto cross. On est admis

sur une grille de départ et on s’élance

sur un circuit tracé à l’aide de bouées. Le

choix de la vitesse s’est fait aussi naturellement

grâce à mon environnement familial.

Le fait de me confronter aux autres,

de me frotter à vingt autres pilotes, l’envie

d’être la meilleure possible… Ce sont

des sensations qui n’ont rien à voir avec

le freestyle et le fait d’être jugé par un

jury.

A QUOI RESSEMBLE LE CALENDRIER

DES COMPÉTITIONS DE JET-SKI ?

vid-19,

la saison se déroule de mars à

décembre. Sur une saison, on va avoir

généralement cinq à sept épreuves du

Mondial dont deux en Europe. En parallèle,

il y a également une dizaine d’autres

courses, nationales ou internationales. La

« LES PLUS GRANDES CHAMPIONNES

DE LA DISCIPLINE ONT LE NIVEAU DES

DIX PREMIERS GARÇONS AU MONDE. »

70 WOMEN SPORTS N°20 • Avril-Mai-Juin 2021 EN SAVOIR PLUS SUR WWW.WOMENSPORTS.FR


Estelle Poret fait le

pari de jongler entre

vie pro et sportive,

et trouve sa place

en compétition au

milieu des garçons.

D.R.

à Dubaï en décembre. Il y a aussi une des

plus grosses courses de la planète qui est

une course de renommée mondiale où

tous les plus grands pilotes se retrouvent.

On peut comparer ça aux X Games, une

course hors championnat très prestigieuse.

Quand on la gagne, c’est presque

comme si on était champion du monde.

LE JET-SKI EST-IL MIXTE AU NIVEAU

PROFESSIONNEL ?

C’est un peu particulier. Car le jet est à

la fois mixte et divisé. Le championnat

du monde élite se décline en quatre ca-

à bras « ladies » et « men ». Nous sommes

en élite avec des garçons dans une catégorie

séparée. Mais si on le souhaite,

on peut concourir avec les garçons, alors

qu’à l’inverse, eux ne peuvent pas venir

s’est énormément professionnalisée et

grandes championnes de la discipline

ont le niveau des dix premiers garçons au

monde !

EN TANT QU’ENTREPRENEUSE, IL

EST IMPORTANT POUR TOI DE NE

PAS TE CONSACRER UNIQUEMENT

AU JET-SKI ?

Le sport dure un temps, pas toute la vie.

Aujourd’hui, on ne peut pas vivre du jetski,

c’est pourquoi j’ai choisi de me consacrer

sérieusement à mes études. C’est

également une passion de famille que

de s’accomplir dans l’entrepreneuriat. On

est des sportifs, on aime se challenger et

on retrouve un peu la même chose dans

ce domaine. Après mon école d’ingénieur,

j’avais pour but de construire ma vie professionnelle

autour de mes objectifs sportifs.

Je n’aurais pas forcément pu faire

ça si j’avais été salariée. Aujourd’hui, il

m’arrive parfois de travailler le week-end

parce que je me suis pris des heures pour

pratiquer le jet durant la semaine. Ce type

d’organisation me donne beaucoup de

liberté.

QUELS SONT TES OBJECTIFS POUR

CETTE NOUVELLE SAISON ?

Remporter le championnat du monde en

catégorie féminine élite. J’ai coché aussi

la Thaïlande. Je vais également concourir

avec les garçons en élite pro aux championnats

du France et je vise un Top 10.

Niveau professionnel, je souhaite que

l’entreprise fonctionne au mieux, que

tout le monde y trouve sa place et que

les personnes qui y travaillent se sentent

bien ! WS

LE PALMARÈS

D’ESTELLE EN

CATÉGORIE FÉMININE

• Triple championne de France

(2012, 2013, 2020)

• Double vice-championne du

monde (2014 et 2017)

EN SAVOIR PLUS SUR WWW.WOMENSPORTS.FR N°20 • Avril-Mai-Juin 2021 WOMEN SPORTS 71


CHAMPIONNES FRANCOPHONES

Distria

Krasniqi,

la perle du Kosovo

Médaille d’or en judo mi-légère (plus de 48 kg et jusqu’à 52 kg)

lors des VIII es Jeux de la Francophonie (Abidjan, 2017),

Distria Krasniqi est la nouvelle star du judo kosovar.

Elle vient de remporter en janvier le Doha masters 2021.

Elle est classée numéro 1 (moins de 48 kg) au niveau mondial.

RÉALISÉ EN PARTENARIAT AVEC L’ORGANISATION INTERNATIONALE DE LA FRANCOPHONIE (OIF)

Distria Krasniqi, 25 ans,

fait, par ses exploits sur

Kosovo - un pays de moins

de 2 millions d’habitants.

Sacrée d’abord championne du monde

chez les juniors de moins de 52 kg en

2015 puis deux fois championne d’Europe

U23 en 2016 et 2017, Distria s’est

illustrée cette même année 2017 lors

des Jeux de la Francophonie organisés

à Abidjan, en Côte d’Ivoire. L’année

suivante, elle devient vice-championne

d’Europe. Puis elle décide de descendre

dans la catégorie des moins de 48 kg

des championnats du monde à Tokyo

en 2019, troisième des championnats

d’Europe à Prague en 2020, une victoire

dans le dernier Doah Master en

début d’année et une première place

mondiale ! Le prochain objectif de Dis-

WS

D.R. D.R.

La judoka Distria Krasniqi , sur sa lancée depuis 6 ans, ne compte pas s’en arrêter là !

72 WOMEN SPORTS N°20 • Avril-Mai-Juin 2021 EN SAVOIR PLUS SUR WWW.WOMENSPORTS.FR


EN SAVOIR PLUS SUR WWW.WOMENSPORTS.FR N°20 • Avril-Mai-Juin 2021 WOMEN SPORTS 73

D.R.


SHOPPING

lingerie

sportive :

Ces marques de lingerie

qui proposent des

sous-vêtements

de sport

On n’y pense pas forcément, parce que chez ces

marques de lingerie, on y va pour acheter un joli push-up

nude ou un tanga dentelle à tomber ! Mais les marques de

lingerie prêt-à-porter s’ouvrent de plus en plus au sport.

On a fait un tour en boutique pour vous dénicher les plus

jolies pièces. On vous épingle notre sélection WS en 8 produits,

le chiffre parfait, la preuve que vous êtes belles mesdames !

PAR LÉA BORIE

1 / ASSEMBLAGES CHIC CHOC

Etam lingerie s’est donné le pari d’allier confort et style

avec cette récente

gamme de coordonnés brassières

et leggings pour les

entraînements à impacts modérés.

Une bande de maintien sous poitrine, c’est une chose.

Mais surtout des bretelles croisées dos à tomber de son

Swissball ! Deux coloris au choix : noir et roses, ou dans

les tons vert clair / gris

Beverly Brassière de training, Etam lingerie,

XS à L, 35,99 €

etam.com

2 / TOUT COMME MES SOUTIENS-

GORGE !

La brassière Darjeeling est taillée

comme un soutien-gorge pour le choix

de

la taille. Et dispose d’ailleurs d’un

très

large choix de tailles, notamment

en bonnets. Conçu pour sport intensif

dit «

high impact », elle dispose

d’armatures et de coques. Option

intéressante selon les préférences

et les

tenues : des agrafes pour un

dos

croisé ou sans pour des bretelles

droites type soutien-gorge.

Soutien-gorge à armatures sport,

noir, Darjeeling, 85 D à 100 G, 60 €

darjeeling.fr

3 / SPORT DOUCEUR

Un air de Dim Sport tout doux

avec cette brassière ampliforme

microfibre impact modéré +,

adaptée aux pratiques avec impacts,

sans perdre en confort et en

harmonie de silhouette. Une note

esthétique assurée par des coutures

non apparentes et un design

assumé.

Brassière impact modéré +,

Dim Sport, coloris noir ou rose

amande, 30,50 €

dim.fr

74 WOMEN SPORTS N°20 • Avril-Mai-Juin 2021 EN SAVOIR PLUS SUR WWW.WOMENSPORTS.FR


4 / IMPRESSIONS FLORALES

RougeGorge a lancé une nouvelle collection sport

en février dernier. Des coloris tout doux. Parce

que oui, on peut marier performance/technicité

et style ! N’en déplaisent aux adeptes de l’uni

sobre ! On reconnait bien l’ADN travaillé de

chez RougeGorge ! Aération, maintien seconde

peau, maintien médium : tout ce qu’il faut pour

s’adonner à sa pratique sportive. Une gamme de

taille resserrée, du S au L.

Brassière imprimée, RougeGorge, 3 coloris -

motif gris/vert, carbone, sapin, 39,90 €

rougegorge.com

5 / MAINTIEN FORT,

TOUCHER DOUX

Une coupe qui permet

au soutien-gorge de tenir

en place grâce à une

large bande élastique

sous poitrine. Maintien

renforcé grâce à l’option

dos nageur et aux

agrafes trois rangées. Et

surtout, must du confort :

de larges bretelles

rembourrées et réglables.

Très large choix de tailles

et grands bonnets (80 D

à 110 G).

Soutien-gorge de sport,

Chantelle, coloris blanc

ou noir, 65 €

chantelle.com

6 / ALLIANCE CONFORT,

LOOK ET TECHNIQUE DANS LE

PANTALON !

Le partenariat entre Simone

Pérèle et la coach et influenceuse

Lucile Woodward a donné lieu à

des parures bien-être féminines.

Cette culotte noire en maille

douceur et dentelle de la ligne

de sous-vêtements Harmony en

est un bel exemple. Finitions sans

couture, taille haute, elle ne lésine

pas sur le maintien pour autant !

Culotte, Simone Pérèle x

Lucile Woodward,

taille 1 à 5, 39 €

simone-perele.com

7 / LA COOL ATTITUDE, TU LA VOIS ?

Brassière Inspire qui respire grâce à sa coupe aérée.

Et qui fout la paix un temps à la planète, avec ses

fils recyclables. Deux coloris au choix, lagoon ou

tomette (un genre de vert ou de rose doux, voyez ?).

Le sport chic a trouvé sa silhouette !

Brassière Inspire, Seamless Aere,

Maison Lejaby, S/M ou L/XL, 45 €

maisonlejaby.com

8 / EN SHORT PAR TOUT

TEMPS…

Modibodi est la marque

décomplexée spécialiste des bas

adaptés aux périodes de règles et

à la transpiration. Alors forcément,

on a pensé au short respirant et

imperméable designé en Australie,

allié du jogging. Avec son extérieur

lycra doublure laine de mérinos,

spandex et polyester, il combine

short et sous-vêtement !

Running shorts, Modibody,

XS au 2XL, 38 €

eu.modibodi.com

EN SAVOIR PLUS SUR WWW.WOMENSPORTS.FR N°20 • Avril-Mai-Juin 2021 WOMEN SPORTS 75


BUSINESS

La lingerie

en mode

sportive

En se tournant vers des marques de lingerie pour trouver un sous-vêtement technique, on

croit peut-être que ce sera moins à la pointe parce que ce n’est pas leur article phare. Eh

bien détrompez-vous, elles s’en sortent plutôt bien ! Et l’avantage en prime (et oui, c’est

important), c’est le style et la coupe, qui savent nous mettre en valeur, parce que c’est bien

leur cœur de métier ! L’élégance est de mise pour suer avec style… PAR LÉA BORIE

On voit fleurir dans les

rayons et sur les sites

de marques de lingerie

quelques corners sport,

discrets certes, mais qui

gagnent du terrain depuis quelques années,

notamment depuis l’avènement

du yoga, du pilates, et du style cocooning.

Il faut dire aussi que les tenues

évoluent avec le temps : il n’est pas rare

de voir porter un top de sport échancré

laissant apparaître franchement la

brassière, voire de porter une brassière

seule avec un legging taille haute.

Chez RougeGorge, le lancement de la

2 e collection sport de leur histoire fin février

(après une première début 2020) a

été motivé par une demande des clientes

fidèles, en s’appuyant sur des retours de

vendeuses. Passer de la parure glamour

en tulle brodé à la brassière de sport

est une manière pour l’enseigne d’avoir

une gamme plus étendue, et ainsi d’être

plus proche des attentes des clientes.

« Adjoindre ce nouveau segment de collection

est une façon pour nous de leur

apporter du confort tout en touchant des

registres différents de leur vie, étaye Séverine

Dhellemmes, directrice de l’offre

chez RougeGorge. On est une enseigne

de corseterie au départ, et il nous semblait

important d’en balayer tous les

usages ».

En parlant d’usage, côté brassière low

impact, on a vu aussi naître une tendance

: « le besoin de produits plus

hybrides, pouvant être portés toute la

journée et non plus seulement réservés

à la pratique d’un sport », explique Ophélie

Rivière, chef de produit senior corseterie

chez Chantelle Lingerie.

L’expertise extérieure

comme soutien

Le marketing de ces marques ne va pas

dans la technique pure, comme pourraient

le faire à juste titre des marques

purement sportives. « On n’est pas

dans le sport performance », précise

Séverine Dhellemmes. Ceci étant, ça

reste un marché spécifique, avec un savoir-faire

particulier. RougeGorge s’est

entouré d’une modéliste expérimentée

en interne pour la coupe. Quant aux matières,

un ingénieur qualité extérieur est

intervenu car « l’extension de la matière

est une caractéristique importante à tester

pour un maintien adéquat. »

Les collaborations fleurissent chez ces

marques, pour la caution expertise

justement. Dim s’est par exemple associée

à la fratrie Manaudou (Laure et

Florent) pour proposer une ligne Dim

Sport mixte qui va de la brassière aux

chaussettes en passant par les t-shirts

et même les leggings homme. La maison

Simone Pérèle en a fait de même

avec Lucile Woodward, coach sportif et

influenceuse, en proposant, après plus

d’un an de travail en collaboration, des

looks modernes dans les moindres détails,

jusqu’au lurex doré et à la dentelle

fantaisie. Une gamme qui s’adresse à

une majorité de femmes grâce à deux

76 WOMEN SPORTS N°20 • Avril-Mai-Juin 2021 EN SAVOIR PLUS SUR WWW.WOMENSPORTS.FR


propositions pour la brassière : avec

armature pour poitrines généreuses et

sans armature pour un porté souple.

Plus surprenant encore en matière de

collab’, Aubade s’était associée en

2018 au Stade français pour proposer

une gamme de lingerie de sport au

masculin en mettant en avant le club de

rugby francilien ! Plusieurs joueurs dont

Djibril Camara et Sylvain Nicolas avaient

pris la pose pour mettre en scène cette

collection de six boxers et un slip, sous

le slogan « L’audace est capitale… ». Si

vous n’avez pas froid aux yeux, on vous

invite à retrouver le teasing de l’époque

sur YouTube.

Entre confort et style,

mon cœur balance

Souvent, le choix des tailles de brassière

est plus réduit qu’en corseterie

quand on parle en lettres simples.

Fréquemment, ça va du S au L. Mais

certaines marques, comme Chantelle

pour son modèle armaturé, proposent

le même taillage qu’en corseterie. Ce

qui a pour avantage d’aider la cliente à

trouver la bonne taille puisque ce sera

la même que ses soutien-gorges.

Les sous-vêt

vêtements

de sport

ont su trouver

leur plac

lace dans

les rayons

linger

gerie

en misant

sur le

style

et le confor

fort.

« La cliente de lingerie féminine est une

femme sensible au style. C’est pourquoi

on propose des dos travaillés, détaille

la directrice de l’offre chez RougeGorge.

Sans négliger le confort et le bien allé,

avec une douceur des matières, des

élastiques épaules ajustés, des supports

rembourrés et une facilité d’entretien.

Pour la suite, on réfléchit à proposer une

brassière qui s’attacherait dans le dos

ou sur le côté pour éviter aux personnes

à forte poitrine d’avoir à l’enfiler par le

haut. »

Les marques portent aussi leur effort

sur la matière, pour assurer une bonne

respirabilité. Chantelle par exemple intègre

des mousses respirantes type

Spacer ou des mailles ajourées. Et bien

sûr, reste la place de la couleur. Les

entrées couleur racontent des choses.

Dans le colorflow de début de saison

de RougeGorge, nous explique Séverine

Dhellemme, « les tons froids prédominants

appellent à être rehaussés de couleurs

plus chaudes, comme un écru meringué,

qui viennent flatter le teint ». WS

© yurok / Shutterstock

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INSOLITE

BALLET

TROCKADERO

DES DRAG QUEENS

DANSEUSES ÉTOILE !

Fondé en 1967, le Trockadero n’a rien à envier aux grands spectacles

« classiques ». Mêlant à la fois chorégraphie, technique et surtout

humour, ce ballet est devenu un incontournable dans le monde de

la danse. Alors… prêts au décollage ? On vous emmène tout droit

direction le monde enchanté des Drag Queens à New York !

PROPOS RECUEILLIS PAR VANESSA MAUREL

D.R.

DES DRAG QUEENS DANSEUSES

ÉTOILES : L’ÉCLAIRAGE DU DIRECTEUR

ARTISTIQUE

Tory Dobrin (directeur du Trockadero

et metteur en scène) :

« Je ne veux pas qu’on prétende être des

femmes, puisqu’on ne l’est pas. Nous

sommes des hommes qui dansons des

classiques en Drag pour faire de la comédie.»

D.R.

78 WOMEN SPORTS N°20 • Avril-Mai-Juin 2021 EN SAVOIR PLUS SUR WWW.WOMENSPORTS.FR


Ce qui unit les

comédiennes, audelà

de la danse,

c'est avant tout

l'humour et l'amour

de la technique.

© Zoran Jelenic

LE BALLET TROCKADERO,

QUÉSACO ?

« Le ballet Trockadero est un savoureux

mélange entre danse classique,

expertise et humour qui se produit

dans le monde entier. Au-delà de la

performance artistique durant laquelle

la troupe reprend les classiques des

plus grands ballets - Casse-noisette,

Paquita, Le lac des cygnes - les

Drag Queens sont de véritables

comédiennes. »

Ugo Cirri, 22 ans (alias Minnie Van

Driver, nom de Drag Queen donné

par la compagnie, NDLR) :

« Avant d’arriver au Trockadero, durant

toutes mes études et dans différentes

troupes, on m’imposait logiquement des

rôles de garçon. Mais j’en avais marre

de rester cloîtré dans des répertoires

classiques.» À New York, Ugo se

retrouve en tutu à devoir exercer des

« variations de filles », des pas inédits

pour lui, que la vingtaine de danseur

maîtrise désormais à la perfection.

« Quand la compagnie a commencé,

c’était surtout la blague qui primait. Les

garçons avaient des poils sous les bras,

se maquillaient de manière grotesque…

Mais aujourd’hui, ça n’a rien à voir ! On

se maquille pour apparaître comme de

vraies femmes, avec de belles lignes.

Notre but est de donner l’impression au

spectateur de voir une vraie danseuse

sur scène. »

À QUI S’ADRESSE CE BALLET ?

Ugo Cirri : « Ce mélange entre danse

et humour permet à notre public d’être

hétérogène. Notre spectacle peut être

apprécié par les connaisseurs qui vont

pouvoir juger et regarder de la qualité,

mais aussi par les amateurs qui voient

un ballet pour la première fois et qui

pourront s’amuser des blagues. »

Tory Dobrin : « N’importe qui ouvert

d’esprit ! Nous avons parmi nos

spectateurs autant de femmes que

d'hommes, autant de jeunes que de

personnes âgées. Il y a des passionnés de

danse comme des personnes simplement

curieuses. »

EN SAVOIR PLUS SUR WWW.WOMENSPORTS.FR N°20 • Avril-Mai-Juin 2021 WOMEN SPORTS 79


MANGER SAIN

L E BUDDHA

BOWL

DE SAISON

Star des photos instagram et

des réseaux sociaux, le Buddha

Bowl est un incontournable.

Voici la solution pour manger

sain et gourmand. Il permet de

se nourrir de légumes de saison

tout en étant délicieusement

craquant.

Les ingrédients :

Pour la base

• 1 verre de riz

• 1/2 avocat

• 1/2 carotte

• 1/2 concombre

• 1/4 d’oignon

• 1 tranche de saumon fumé

Pour la sauce

• 25 ml de crème liquide

Fleurette

• 1/2 citron

• 2 brins de ciboulette

• poivre

La préparation

étape par étape :

B Salez et faites cuire le riz, puis coupez sa

cuisson à l’eau froide.

C Une fois le riz froid, disposez-le au fond d’un

bol.

D Coupez l’ensemble des légumes puis disposez-les

sur votre base, tout comme le saumon.

E Dans un autre bol, mélangez les 25 ml de crème liquide

Fleurette au 1/2 citron.

F Ajoutez-y la ciboulette et le poivre à votre convenance.

G Versez la sauce sur votre base de légume. À déguster froid !

Les entreprises du Groupe SILL se mobilisent pour nous aider à combiner nutrition, santé

et plaisir : dans chaque numéro, découvrons ensemble une recette saine et originale qui

améliorera, à coup sûr, nos habitudes alimentaires.

© Anna Shepulova/ Shutterstock

80 WOMEN SPORTS N°20 • Avril-Mai-Juin 2021 EN SAVOIR PLUS SUR WWW.WOMENSPORTS.FR



LIVRES PAR LÉA BORIE

Mon corps en équilibre,

Guide de naturopathie pour renouer

avec son corps et la planète

Caroline Florentin et Géraldine Pezet - Tana Editions,

2020 - 24 €

Quand on commence à feuilleter le guide, stylo et

calepin ou surligneur à la main pour faire le plein d’idées,

on a du mal à le refermer tant il contient d’anecdotes

surprenantes ! Une mine d’informations santé en tout

genre, bien organisées et bien rangées dans des sousparties

intrigantes. Une bible de la naturopathie, ce n’est

rien de le dire, car il pèse son poids ce guide !

Ce qu’on en retient de majeur avant tout : qu’il faut renouer

avec notre corps et la planète. « Nous avons érigé des frontières

entre nous et le monde, entre nos vies intérieure et extérieure ».

C’est pourquoi il nous faut « retrouver un équilibre émotionnel

et physique ». C’est pour atteindre ce but que le livre nous guide

pas à pas pour, en un mot, « honorer le vivant » en reliant corps,

esprit et nature. On remercie pour ça les deux auteures formées

à la naturopathie, adeptes pour l’une de danse-thérapie et pour

l’autre de photothérapie. En résulte des pages chargées de

good vibes, de quoi donner envie au lecteur de se retrousser les

manches pour enfin se pencher sur son corps. Surtout avec une

plume légère, pimpée, et pédagogique sans être simpliste, avec

des sous-titres accrocheurs du style : « Quand le cœur fait

boom », « Célébrons la vie en grande pompe », « Restons

(g)lucides »… Le tout animé en guide illustré façon « Il était une

fois… La vie » grâce à des schémas inspirés de nos cours de SVT

avec un petit atout charme en plus.

Au fil des pages, on arrive enfin à tirer au clair les spécificités

des médecines conventionnelle et traditionnelle. On s’interroge

au passage sur les grands maux de nos sociétés, du diabète au

burn-out, en passant par le déséquilibre du microbiote. Ce qui

permet de mettre à mal un bon nombre de mythes, en matière

d’alimentation notamment, que ce soit au sujet des lipides,

du cholestérol, ou encore des vitamines. On parle même de

mycothérapie, de cuisson, etc.

On s’est forcément arrêté plus longuement sur la partie

« Bouger, les bienfaits du corps en mouvement », pour, là aussi,

tordre le cou à bons nombres de croyances qui planent encore

dans l’imaginaire collectif. On décortique alors l’expression

« exercice physique », qui revêt une notion d’effort mais aussi

de plaisir. On comprend aussi l’intérêt de mettre le corps

en mouvement pour stimuler ses capacités adaptatives, et

pourquoi on développe une sensibilité sur le plan écoplanétaire

puisque notre corps interagit directement avec l’environnement.

Avec toutes ces infos et ces bons conseils appuyés d’études

et de preuves, on a qu’une envie : en mettre un maximum en

pratique pour se sentir bien dans notre corps et à notre place

dans notre environnement ! WS

© fizkes / Shutterstock

82 WOMEN SPORTS N°20 • Avril-Mai-Juin 2021 EN SAVOIR PLUS

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LES BONS PLANS

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