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Programme de soirée - Les étés souterrains

Programme de soirée de la pièce de théâtre Les étés souterrains, présentée du 30 mars au 8 mai 2021 au Théâtre La Licorne.

Programme de soirée de la pièce de théâtre Les étés souterrains, présentée du 30 mars au 8 mai 2021 au Théâtre La Licorne.

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THÉÂTRE LA LICORNE ⁂ LES ÉTÉS SOUTERRAINS<br />

REGARDS<br />

CROISÉS<br />

C’EST<br />

BOULEVERSANT,<br />

LES<br />

CALANQUES<br />

Professeure, auteure et figure incontournable<br />

du féminisme contemporain, Martine Delvaux<br />

est l’invitée du projet Regards croisés, lancé<br />

l’an <strong>de</strong>rnier par La Manufacture. L’objectif :<br />

donner la parole à une voix extérieure au<br />

milieu théâtral, afin d’approfondir notre<br />

réflexion sur les thématiques abordées dans<br />

certaines pièces <strong>de</strong> la saison. Elle nous offre<br />

ce texte, fort et pertinent, sur ce monologue<br />

<strong>de</strong> Steve Gagnon.<br />

© VALÉRIE LEBRUN<br />

D’abord, il y a eu <strong>Les</strong> filles et les garçons <strong>de</strong> Dennis<br />

Kelly. Puis, le Théâtre La Licorne a accueilli la lecture<br />

publique du livre Je n’en ai jamais parlé à personne,<br />

montage <strong>de</strong> témoignages produits pendant le<br />

mouvement #moiaussi. Aujourd’hui, c’est la pièce<br />

<strong>Les</strong> <strong>étés</strong> <strong>souterrains</strong> qui naît sur les planches. Trois<br />

œuvres qui font résonner, à l’intérieur <strong>de</strong> ce théâtre,<br />

<strong>de</strong>s voix <strong>de</strong> femmes liées entre elles par la douleur.<br />

La douleur, inimaginable, d’une mère dont les<br />

enfants ont été assassinés par leur père. La douleur,<br />

personnelle et collective, née d’un climat <strong>de</strong> violence<br />

sexuelle envers les femmes. La douleur d’une femme<br />

libre dont le corps peu à peu l’enferme, altérant la<br />

manière dont elle est capable <strong>de</strong> mener sa vie.<br />

Une nuit, entre le moment où j’ai lu <strong>Les</strong> <strong>étés</strong> <strong>souterrains</strong><br />

et celui où j’ai commencé à écrire ce texte, j’ai fait un<br />

rêve. C’était un rêve embrouillé, décousu, <strong>de</strong>s images<br />

pêle-mêle <strong>de</strong> soleil et <strong>de</strong> pierres rouges, la mer<br />

turquoise, et sa silhouette au loin. Je sais que c’est elle<br />

qui marche sur les Calanques. Je reconnais la teinte et<br />

la soie <strong>de</strong> ses cheveux. Je reconnais sa façon <strong>de</strong> bouger,<br />

entre la force et l’élégance. La nuit m’a rapporté, encore<br />

une fois, <strong>de</strong>s restes d’amour, les restes d’un amour<br />

fou vécu à toute vitesse. Un amour fulgurant qui m’a<br />

donné l’impression d’être capable <strong>de</strong> tout, jusqu’à<br />

ce que je me ren<strong>de</strong> compte qu’il était en train <strong>de</strong> me<br />

tuer. Je ne dormais plus, je maigrissais à vue d’œil, je<br />

sauvais les meubles <strong>de</strong> ma vie. <strong>Les</strong> Calanques, c’était<br />

au début, pendant un voyage <strong>de</strong> son côté du mon<strong>de</strong>.

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