Programme de soirée - Fils manqués?

FILS
MANQUÉS?
Du 2 au 19 avril 2024
CRÉDIT PHOTO RICHMOND LAM
T E X T E E T M I S E E N S C È N E J - F N A D E A U
A V E C
R E N É B A Z I N E T E T D A V I D - A L E X A N D R E D E S P R É S
E T L A C O L L A B O R A T I O N S P É C I A L E D E L A V O I X
D ’ H U B E R T « D U M B L E D O R E » F I E L D E N

FILS
MANQUÉS?
MOT DE J-F NADEAU,
AUTEUR ET METTEUR EN SCÈNE
Ma relation aux clowns a débuté avec une simple image en papier
glacé. Du temps où l’on devait attendre que nos photos soient
développées pour les regarder, on donnait des affiches de clowns chez
DirectFilm. Je désirais avoir celle du clown androgyne aux couleurs
chaudes, mais on m’a plutôt donné le vieux clown bleuté, triste et bien
barbu. Mes parents ont posé le poster derrière ma porte de chambre,
de sorte que le jour, la porte ouverte, je ne le voyais pas, mais la nuit, la
porte fermée, il ne suffisait que d’un rayon de lune pour que je pousse
des plaintes. Quelques crises nocturnes plus tard, mon père a bondi
dans ma chambre avec une impatience qui n’eût d’égal que l’ampleur
de son geste de déchirage du poster.
Je suis alors entré dans un cycle de haine des clowns qui a duré 10
ans. Puis, je suis passé de la haine à la fascination, grâce à la lecture de
Ça de Stephen King...Et une autre décennie plus tard, après avoir
compris que les clowns n’avaient pas nécessairement des airs de
Patof, la fascination a laissé sa place à l’amour avec ma rencontre de
David-Alexandre Després, un extraordinaire camarade de classe au
Conservatoire. Il ne savait pas encore qu’il était un clown et nous non
plus. Tout ce qu’on savait, c’est qu’il venait de la course automobile et
qu’à chaque fois qu’il bougeait, on était médusé.
Il aura fallu que j’attende 2018, pour qu’au comptoir d’un resto souvent
garant de magie, je fasse la conversation avec le mythique clown René
Bazinet. Après avoir fait la paix avec lui (il m’avait inconsciemment
humilié dans un stage de clown début 2000), il m’a fait voir ce soir-là
que l’art du clown n’était ni plus ni moins qu’une connexion haute
vitesse avec son système nerveux primitif...et surtout, qu’il était un
clown parce qu’il n’avait pas eu de papa. J’ai alors pensé à mon ami
David-Alexandre qui a la même condition d’orphelin que René...et dans
le miroir du bar est apparût quelque chose d’aussi beau que rare: la
nécessité.
CRÉDIT PHOTO PATRICE LAMOUREUX
Voilà six ans que nous marchons vers Fils manqués? Merci à Philippe
Lambert et à toute l’équipe de La Licorne pour l’accueil et la confiance.
Merci spécial à Camille Robillard, «ma» directrice de production. Merci
aussi à toutes celles et tous ceux qui apprécieraient voir leur nom écrit
ici. Et merci à vous qui êtes là, dans la salle, peu importe où vous en
êtes dans votre relation clownesque! Ne perdez pas votre temps
comme moi à passer du mal au bien...
Maintenant qu’on se connait un peu mieux, voici, en guise de
conclusion plus complice, un essentiel avertissement de transparence:
Après avoir reçu de l’argent à son étape de recherche et d’écriture, Fils
manqués? n’a reçu aucune aide en production de la part du Conseil des
arts et des lettres du Québec (principale source de financement logique
à demander). Nous sommes restés convaincus de la pertinence, de la
beauté et de la puissance de ce projet, mais les moyens devenus
possibles pour Fils manqués? ont dû être harmonisés à des choix
artistiques financièrement réaliste

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MANQUÉS?
ÉQUIPE DE CRÉATION
Assistance à la mise en scène et régie Amélie-Claude Riopel
Décor et accessoire Clélia Brissaud
Musique Yves Morin
Éclairages Mathieu Roy
Costumes Linda Brunelle
Direction de production Camille Robillard
Direction technique Nicolas Jalbert
Traduction Brett Watson
Une production de La Tourbière
en codiffusion avec La Manufacture
CRÉDIT PHOTO PATRICE LAMOUREUX
L’UNIVERS
Présenté pour la première fois sur scène, ce projet expose les
songes de deux clowns orphelins de père qui tentent de combler le
vide filial en faisant rire. Un conte tragique et hilarant sur la
souffrance de l’abandon et le désir de plaire. Sur la surabsence et
la surprésence.
Mais encore… à quoi ça peut ressembler ? Peut-être à Pierre
Richard et Jean-Louis Barrault prisonniers chez Samuel Beckett ou
à Sol et Gobelet attablés chez Janette Bertrand ! Bref, c’est une
mise à nu pour se taper sur les cuisses et avoir froid dans le dos.
Pour parler du mal-être des hommes sans papas et pour faire un
doigt d’honneur à la croyance psycho-pop voulant que les pères
manquants aient engendré des fils manqués! Sans nez rouge,
encore moins de chien en ballounes, et surtout sans cérémonial de
chapiteau.
La Tourbière est chargée de créer des spectacles intimes et
révolutionnaires. Après P.R.O.U.N (Licorne, 2004), Le Chaperon
est-il si rouge que ça? (Espace Libre, 2012). Tungstène de bile
(CTDA, 2015) et Nos ghettos (CTDA, FTA, 2018), La Tourbière
poursuit, avec cette cinquième pièce, l’exploration du terrain des
pratiques hybrides et la popularisation des mystères.
CRÉDIT PHOTO PATRICE LAMOUREUX

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LES ARTISTES
J-F NADEAU
Artiste multidisciplinaire principalement actif comme
acteur, J-F Nadeau est aussi auteur, metteur en scène,
scénariste et directeur artistique de La Tourbière.
Comme auteur de théâtre, il a entre autres écrit
P.R.O.U.N. (La Petite Licorne et Ô Patro Vys,
2004-2005), Sac à sacs (Le Petit Théâtre Du Nord,
2009), Le Chaperon est-il si rouge que ça? (avec
David-Alexandre Després, Aux Écuries/OFFTA et
Espace Libre, 2012), AVALe (en collaboration avec le
collectif Joe Jack et John, Aux Écuries, 2013),
Tungstène de bile (de son recueil de poésie du même
nom, CTDA, 2015) et Nos ghettos (FTA/CTDA, 2018).
Il a également écrit pour la télévision de 2009 à 2013
(Tactik à TQ, Les Étoiles du dodo à Yoopa et Dieu
Merci I-II-III à TVA) et un jeu philosophique pour
plateformes mobiles (Le Cancer du temps, ONF, 2014).
Autrement, il a été membre du groupe d'humour
politique Les Zapartistes de 2011 à 2022 et «enfant de
l’impro», il a joué 14 saisons à la LNI et il y a fait un
retour en 2023 comme entraîneur de la nouvelle
équipe des Violets. Finalement, il enseigne ce «jeu sans
texte» depuis 2015, avec son complice Simon
Rousseau, au même Conservatoire où il a gradué en
2002.
CRÉDIT PHOTO JULIE PERREAULT

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LES ARTISTES
RENÉ BAZINET
Depuis les trente dernières années, René Bazinet a
mis ses talents au profit des plus grands théâtres d’ici
et d’Europe. Il a mis en scène trois éditions de Molière
en plein air au TNM, donné des centaines d’ateliers sur
le mime, le mouvement et le jeu physique après sa
formation à l’École Jacques Lecoq, joué sur les scènes
du Circus Roncalli et du Wintergarten en Allemagne,
chanté à l’Opéra de Paris et celui de Venise et brillé
comme clown au Festival Juste pour Rire et au Cirque
du Soleil où ses numéros Baseball et Western ont fait
le tour du monde avec le spectacle Saltimbanco
(1992-2012).
CRÉDIT PHOTO RICHMOND LAM

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LES ARTISTES
DAVID-ALEXANDRE DESPRÉS
De 2019 à 2023, David-Alexandre Després a fait
partie de la distribution du spectacle A drawn to life du
Cirque du Soleil, présenté à Orlando. Avant «la
Floride», il était coach de jeu sur X Land of Fantasy
présenté en Chine (2019, mise en scène Hugo
Bélanger, toujours avec le Cirque du Soleil), au TNM
dans Les Fourberies de Scapin (2018, mise en scène
de Carl Béchard), au Palais des Sports de Paris dans
Les Trois mousquetaires (2017, mise en scène
Dominic Champagne et René-Richard Cyr), puis dans
l’opéra Another Brick in the Wall et la tournée du
Baron de Münchasen de la compagnie Tout-À-Trac.
Les créations de ses numéros de clown dans le
spectacle Kurios (2014, Cirque du Soleil) furent un
retentissant succès mondial, sorte de climax à une
série de singuliers et salués spectacles montréalais
signés de sa plume : VROOM! (2008, La Petite
Licorne), La Mort de Kubrick (2012, La Chapelle) et Le
Chaperon est-il si rouge que ça? (co-écrit avec J-F
Nadeau, 2012, Aux Écuries/OFFTA et Espace Libre).
Finalement, il a été animateur et récipiendaire de trois
Gémeaux avec l’émission jeunesse Banzaï (de 2003 à
2005 à Télé-Québec) et après une vingtaine de
déménagements depuis sa sortie du Conservatoire
d’art dramatique de Montréal en 2002, il se pose enfin
pour de bon au Québec, pour notre plus grand
bonheur.
CRÉDIT PHOTO RÉBECCA LAURIER

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CRÉDIT PHOTO PATRICE LAMOUREUX
BON SPECTACLE