Le Royaume d'Alguirnaram - L'Envers
Le royaume d'Alguirnaram est en liesse. Tous se réjouissent de l'union prochaine de la princesse Hélénora avec l'héritier des Terres Froides. Tous ? Pas vraiment... Ce mariage n'augure rien de bon pour Algana qui a l'impression de livrer sa soeur à des loups de la pire espèce. Les prêtresses du Temple, servantes de la Grande Déesse Mer, auraient-elles perdu le don de voir ? Personne ne veut la croire et pourtant... Même seule contre tous, Algana est déterminée à agir. Les ennemis d'hier seront-ils réellement les alliés de demain ?
Le royaume d'Alguirnaram est en liesse.
Tous se réjouissent de l'union prochaine de la princesse Hélénora avec l'héritier des Terres Froides. Tous ? Pas vraiment...
Ce mariage n'augure rien de bon pour Algana qui a l'impression de livrer sa soeur à des loups de la pire espèce.
Les prêtresses du Temple, servantes de la Grande Déesse Mer, auraient-elles perdu le don de voir ? Personne ne veut la croire et pourtant...
Même seule contre tous, Algana est déterminée à agir.
Les ennemis d'hier seront-ils réellement les alliés de demain ?
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corsèques à triple pointe apparut, les obligeant à bifurquer. La femme
et l’enfant coururent aussi vite qu’ils le purent, mais les hommes des
Terres Froides étaient des combattants entraînés.
Comprenant qu’ils n’avaient aucune chance, Esmée fit face à
l’ennemi et, poussant un cri de rage, fonça sur eux. Alguir, lui, courait
toujours. Il atteignit le patio avec, dans le cœur, un espoir miraculeux.
— Esmée, que faisons-nous maintenant ? demanda le garçon
d’une voix angoissée en se retournant. Esmée !? répéta-t-il.
Il s’aperçut soudain qu’il était seul, qu’elle n’était plus avec
lui. Les larmes firent place à la panique quand il perçut des bruits
de pas se diriger vers lui. Il regarda de tous côtés, puis se glissa
dans le lac intérieur où il se cacha parmi les roseaux qui le
peuplaient. Les battants de verre qui menaient aux jardins s’ouvrirent,
laissant entrer des serviteurs pensant trouver refuge dans ce lieu
sacré. Alguir allait appeler à l’aide, mais des cris rauques et les
cliquetis infernaux des armures des assaillants l’en dissuadèrent.
Les soldats ennemis avaient repéré les malheureux qui n’eurent pas
le temps de s’enfuir. Le garçon se retint de hurler lorsqu’un laquais
se fit trancher la tête et que cette dernière roula aux abords du lac.
Il en fut ainsi tout le jour.
Au coucher du soleil, il se retrouva seul dans le silence. Gelé
jusqu’aux os, il osa enfin sortir de sa cachette et ce qu’il vit l’horrifia :
le palais était méconnaissable, il ne restait rien du château qui
l’avait vu grandir. La sanglante attaque de l’ennemi avait emporté la
splendeur du lieu avec elle. Le patio, auparavant si somptueux,
n’était plus que désolation. Le topaze des murs s’était noirci au
contact de la fumée des feux de joie allumés par l’envahisseur,
les précieuses mosaïques qui décoraient le sol étaient jonchées de
corps inertes et le sang s’était répandu partout, formant d’immenses
flaques. Chose étrange, seul le lac avait été épargné. Aucune victime
de l’assaut ne s’y trouvait. Nulle âme et nul objet n’avaient profané
ses eaux.
Terrifié, mais heureux d’être encore en vie, Alguir s’assit sur les
marches de marbre rose et libéra sa peine. Ses larmes brillaient sous
l’éclat de la lune dont les faisceaux traversaient, depuis la coupole
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