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Hello

Marko

PAGE 40 - LE GRAND ENTRETIEN

AVEC MARKO KLACAR

PAGE 06

DOSSIER AGRICULTURE

De la Terre à la terre

PAGE 54

DOSSIER ENTREPRENDRE

Tellement de raisons

d’agir !

#15


FLEXIBLE ET

ESTHÉTIQUE – LE

MONTE-VOITURES

SANS CONTRAINTE

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par téléphone au numéro : 400896 ou par email :

luxembourg@tkelevator.com

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Terra

incognita

Etymologiquement, une terra incognita (du latin signifiant

« terre inconnue ») est un territoire qui n’a pas encore

été exploré par l’Homme, ou les grands découvreurs,

conquérants, voyageurs et marchands européens.

Cette expression est liée à la découverte et aux

grands espaces, elle est fréquemment utilisée dans le

domaine de la connaissance et de la recherche.

Éditeur responsable

4×3 SARL SIS

1B, Um Woeller

L-4410 Soleuvre

Tél. : 55 13 08

En partenariat avec infogreen.lu

Direction

Frédéric Liégeois

Tél. : 55 13 08 14

frederic@infogreen.lu

Régie publicitaire

Cécile Gadé

Tél. : 55 13 08 15

cecile@infogreen.lu

Rédaction

Alain Ducat

alain@infogreen.lu

Sébastien Yernaux

sebastien@infogreen.lu

Marie-Astrid Heyde

marie-astrid@infogreen.lu

Mélanie Trélat

melanie@infogreen.lu

Layout et mise en page

Camille Servais

Tél. : 55 13 08 13

studio@infogreen.lu

Photographie

Fanny Krackenberger

Tél. : 55 13 08 09

studio@infogreen.lu

Coordination

Sara Liégeois

Tél. : 55 13 08 11

coordination@infogreen.lu

Impression

Imprimerie Centrale

3, rue Emile Bian

L-1235 Luxembourg

Tirage

5 000 exemplaires

Parution

4 numéros / an

Abonnement gratuit

abonnement4x3@infogreen.lu

Tous droits réservés.

Toute reproduction totale

ou partielle sans autorisation

préalable de l’éditeur interdite.

Pour notre rédaction, dans cette nouvelle édition de 4x3 magazine,

notre terra incognita est tout autant à nos pieds, qu’en nous.

À nos pieds d’abord, vous le comprendrez très vite avec notre

premier dossier. Nous vivons sur cette Terre, si familière, si proche

et, néanmoins, nous (nos sociétés) ne savons plus en prendre

soin, la chérir, la soutenir, la protéger. Nous avons perdu le lien à

la terre, ce sol fertile qui nous nourrit depuis des millénaires.

Nous vous proposons de vous reconnecter, car oui, il existe

des pratiques, des solutions pour être et vivre en harmonie

à la fois sur Terre et à ses côtés, on vous en parle… ici.

En nous, ensuite, cette terra incognita l’est tout autant. Pour citer

Charlie Chaplin, « Il faut tendre vers l'impossible: les grands exploits à

travers l'histoire ont été la conquête de ce qui semblait impossible. »

Ces grands espaces intérieurs font aussi partie de notre ADN, la

terre si fertile qui nous constitue. Travailler, activer, produire… des

propositions, des concepts, sortir de sa zone de confort, et découvrir

qu’au final, en son for intérieur, on peut aller bien plus loin.

On peut innover, porter des idées bouleversantes pour le bien

commun, injecter cette énergie au cœur de nos réalisations,

de nos entreprises, de nos ONG… Elle est d’abord en soi, cette

terre promise pour ceux qui espèrent changer les choses. Et

si ce sujet vous parle alors oui, feuilletez ces quelques pages

et inspirez-vous d’un dossier dédié… aux raisons d’agir.

Enfin, de cette terra incognita, Marko Klacar, jeune startupper

que j’ai eu la chance de rencontrer, y puise toute son énergie,

il nous rappelle fondamentalement que, de l’intérieur à

l’extérieur, il n’y a qu’un pas à faire pour connecter nos deux

mondes, aux crépitements naissant d’un projet innovant…

Alors, pour la quinzième fois de l’histoire de 4x3 magazine,

je vous souhaite bonne lecture et bon voyage.

climatiquement neutre

natureOffice.com | LU-319-KLGEQ5J

Impression

4x3 déclaré d'utilité publique par arrêté ministériel

en date du 11/12/2017 réf 2017-10

FRÉDÉRIC LIÉGEOIS

4×3 – NUMÉRO 15 – TRIMESTRIEL – JUILLET 2021

3


06

DOSSIER

AGRICULTURE

De la Terre

à la terre

54

DOSSIER

ENTREPRENDRE

Tellement de

raisons d’agir !

4 INFOGREEN.LU


40

Hello Marko

LE GRAND ENTRETIEN

AVEC MARKO KLACAR

EN + :

Merci pour votre générosité ! p.90

NOUS REMERCIONS POUR LEUR SOUTIEN

4×3 – NUMÉRO 15 – TRIMESTRIEL – JUILLET 2021

5


De la Terre

à la terre

Un travail, des valeurs ......................................................

Le bio, de la politique au terrain .....................................

Plongée au cœur du système Sol / Plante ! ...................

Les sols, base fertile de notre sécurité alimentaire......

L’agriculture urbaine, un levier multifonctionnel..........

Retour à l’agriculture durable ..........................................

Les valeurs de l’« agri-culture » ! .....................................

Un champ… d’action..........................................................

Ces aliments imparfaits mais parfaitement

consommables ...................................................................

Concilier transition énergétique et exploitation

agricole ................................................................................

Semer des idées et les faire pousser ..............................

Ceci n’est pas une serre… c’est bien plus ! .....................

Un soutien durable aux petits exploitants agricoles

dans le monde....................................................................

FRUGAL, l’anti gaspi pour la production locale .............

Réussir ses projets participatifs ! ....................................

De la ferme à la fourchette… et retour ! .........................

p.08

p.10

p.12

p.14

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p.22

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p.28

p.30

p.32

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p.36

p.38


« Tout ce que nous

faisons à la terre de

bien ou de mal, c’est

par conséquent à nous

que nous le faisons »

PIERRE RABHI


DOSSIER AGRICULTURE

Un travail,

des valeurs

La Terre... beaucoup la

chérissent, la cultivent, la

mettent en valeur pour que

nous puissions vivre en parfaite

harmonie et manger à notre

faim. Mais il y a un revers à

ce tableau idyllique. Certains,

beaucoup moins scrupuleux,

pensent « business et profits ».

Au détriment, bien entendu,

du monde qui les entoure.

Faisant fi de la faune, de la flore

ainsi que de leur habitat.

Et des photos valent mieux qu’un

long discours. Celles de Thomas

Pesquet, prises à 450 kilomètres

au-dessus de nos têtes à bord

de l’ISS, sont assez parlantes.

« L’éducation, la protection de

l’environnement et la coopération

internationale sont trois domaines

qui me tiennent particulièrement

à cœur », expliquait-il à nos

collègues de National Geographic

au retour de sa première mission.

« J’ai vu depuis la station spatiale

la beauté de la Terre mais aussi

sa fragilité. J’ai observé les effets

des catastrophes naturelles et des

problèmes majeurs que rencontre

notre société. Tout ça m’a donné

envie d’aider les gens sur Terre

qui n’ont pas la chance comme

moi de vivre leur rêve ou d’être

né dans de bonnes conditions. »

Heureusement pour la planète

bleue, des femmes et des hommes,

présents partout dans le monde,

cherchent et trouvent des solutions

pour prendre soin de notre

environnement tout en y puisant

des ressources insoupçonnées.

Si les avancées technologiques et

scientifiques sont significatives, il ne

faut certainement pas placer sous

l’éteignoir les travailleurs de l’ombre

appartenant au secteur agricole.

Du 1 er janvier au 31 décembre, ils

sont dehors pour s’occuper de leurs

terres et nous proposer ce que la

nature nous offre de meilleur.

« J’ai vu depuis la

station spatiale

la beauté de la

Terre mais aussi

sa fragilité. »

Un travail indispensable, souvent

ingrat. Toutefois, collaborations,

partenariats de recherches et

autres belles synergies permettent

à d’autres secteurs de mettre au

point des innovations orientées

vers la planète. Il ne faut pas

oublier que le Luxembourg est

toujours plus orienté vers la culture

biologique, en étant notamment le

premier pays européen à interdire

les glyphosates. Des fertilisants

naturels aux panneaux solaires

révolutionnaires, en passant

par l’économie circulaire ou une

meilleure gestion des produits

cultivés, le secteur primaire a

des connexions infinies avec le

monde qui l’entoure. Et ce jusqu’au

cœur des villes, terrains de

diversification pour la production

locale, comme le prône et le

pratique l’Urban Farming.

De la Terre à la terre, il n’y a

qu’un pas que nous pouvons

franchir ensemble pour que

chacune et chacun puisse

y vivre harmonieusement.

Le défi est évidemment de

taille mais la récompense

n’en sera que plus belle.

CULTIVÉ PAR SÉBASTIEN YERNAUX

8 INFOGREEN.LU


PACKAGINGS ALIMENTAIRES,

LA MAUVAISE SURPRISE.

Les températures estivales s’installent enfin et permettent à

nouveau, de concours avec la décroissance de la pandémie,

de pouvoir profiter des commerces et des espaces extérieurs

avec une liberté relative.

Bien que des mesures de prudence soient encore actives,

les consommateurs peuvent à nouveau profiter des terrasses,

mais aussi des espaces verts, pour un repas sur le pouce

avant de retourner au travail ou en fin de journée.

TESTEZ !

La pandémie a vu l’essor de la vente à emporter, un moyen

pour les restaurateurs d’apaiser en partie leur manque

d’activité de ces derniers mois. Avec ce regain d’activité, nous

avons vu arriver en masse de nouveaux produits destinés à

l’emballage de ces repas à emporter, qui posent aujourd’hui

certaines questions.

La technique présentée permet au premier coup

d’œil, à l’utilisateur ou au consommateur, de voir à

quel type d’emballage il a affaire. Une réaction en

particulier indique la présence de produits nocifs,

voyez plutôt :

Ces nouveaux produits, à base de pulpe végétale ou de

feuilles de palmier (pour la vaisselle) et en papier et/ou en

carton (pour les pailles), qui remplacent les produits en plastique,

désormais interdits, sont sous le feu des projecteurs

de nombreuses ONG.

Le problème de ces nouveaux packagings ?

La présence de composés perfluorés (utilisés pour que la

vaisselle résiste à l’eau et aux graisses sans se déliter, mais

dont certains sont cancérigènes et toxiques pour le développement

et/ou sont des perturbateurs endocriniens) est

au-delà des recommandations, parfois largement d’après

l’association UFC – Que Choisir.

Comment choisir le bon papier pour ses produits ?

À défaut d’avoir pour l’heure des informations précises des

fournisseurs (qui sont aussi en train de chercher des solutions

si leurs produits sont incriminés), nous pouvons procéder à

un test simple pour vérifier le traitement subi par l’emballage.

Il s’agit de déposer sur le papier que l’on souhaite tester une

simple goutte d’huile (végétale, type tournesol, olive, pépins

de raisins etc.) et d’en observer sa réaction au contact de

l’emballage.

SOAK

La gouttelette a été en grande partie absorbée par

l’emballage, ce qui indique l’absence de PFAS.

SPREAD

Ici la gouttelette d’huile s’est répandue en partie sur

l’emballage. La surface n’a donc pas été traitée avec

des produits perfluorés.

BEAD

La gouttelette reste bien en place et ne se déforme pas

après plusieurs secondes. Cette perle d’huile indique

la présence d’un emballage qui a été traité chimiquement,

et révèle donc la présence de FPAS.

Nos experts vous accompagnent pour trouver un emballage sain

et respectueux de l’environnement. #toxicfree #ecofriendlysolutions

#unegoutteplusdedoute

IMPRIMERIE CENTRALE SOCIÉTÉ ANONYME • 3, RUE ÉMILE BIAN • L-1235 LUXEMBOURG

T +352 48 00 22-1 • WWW.IC.LU • MESSAGE@IC.LU • @IMPRIMERIECENTRALE


DOSSIER AGRICULTURE

“Nous comptons sur le rôle

exemplaire des nouveaux

porteurs de projets qui

développent la filière bio”

ROMAIN SCHNEIDER

Le bio, de la

politique

au terrain

On fait le point avec le

ministre Romain Schneider

et le nouveau président de la

Centrale paysanne, Christian

Wester. Interview croisée.

Le plan d’action national de

promotion de l’agriculture

biologique « PAN-Bio 2025 »

a pour objectif d’atteindre

20 % des surfaces agricoles

exploitées en biologique à

l’horizon 2025. Où en est-on ?

Romain Schneider : Aujourd’hui,

le mode agriculture biologique

représente 5,18 % de la surface

agricole exploitée nationale.

Nous observons une progression

linéaire moyenne de 7 % sur les

dernières années. Notre objectif

gouvernemental est certes un défi

très ambitieux, mais nous allons

dans la bonne direction ! Le PAN-Bio

2025 et les projets pilotes élaborés

avec le secteur portent leurs fruits

à moyen terme, de la fourche à

la fourchette. Les exploitations

agricoles qui ont entamé leur

conversion reflètent presque toute

la palette des secteurs agricoles,

viande, fruits, légumes, viticulture,

céréales, apiculture. Nous faisons

aussi tout pour conseiller et

accompagner les agriculteurs dans

ce processus vers la production

primaire biologique. Notre

coordinateur « Bio » est en dialogue

permanent avec les agriculteurs

et représentants du secteur.

Christian Wester : Le “PAN-Bio

2025” veut atteindre environ

25.000 ha cultivés en biologique.

Pour le moment, la surface agricole

utilisable en bio représente

6324 ha, y inclus les surfaces des

exploitations encore en conversion.

Cela veut dire que la surface

réellement cultivée et certifiée est

inférieure au nombre proclamé

par le ministre. Pour atteindre les

objectifs du plan, il faudrait que

plus de 200 exploitations agricoles

commencent la conversion dans les

mois à venir. Honnêtement je n’y

crois pas. Et s’il y avait suffisamment

d’agriculteurs prêts à la conversion,

je doute que les services de

consultation aient assez de capacité

à traiter toutes les demandes.

Les réalités du monde

agricole et des marchés

économiques traditionnels

semblent être un

frein. Pourquoi ?

C.W : L’agriculture respecte, plus

que tout autre secteur économique,

des valeurs civiles et sociales

plutôt traditionnelles. Le respect

de la nature et de nos animaux a

de fortes racines dans le monde

agricole. Le rêve de chaque paysan

est de pouvoir transmettre une

exploitation saine, en tous sens,

à la prochaine génération. Pour

pouvoir garantir le bien-être de

la ferme et des exploitants, il

faudra parfois des investissements

qui ne sont pas compatibles

10 INFOGREEN.LU


“Sachant que chaque

méthode de production

a des avantages et

désavantages, nous

aimerions une politique

moins idéologique”

DOSSIER AGRICULTURE

CHRISTIAN WESTER

avec les doctrines économiques

d’aujourd’hui. Le monde rural a

toujours connu des changements et

des développements de production.

Ces adaptations se font en continu,

mais lentement. Si on force le

monde agricole à se modifier plus

vite que d’habitude, on crée des

restrictions envers le but qu’on veut

atteindre. C’est ce qui se passe pour

le moment. L’agriculture biologique

n’a pas que des avantages. Mais

la politique n’en parle pas ! Il faut

voir notamment la réalité de la

production et du marché, des

fruits et légumes, ainsi que pour

les vignobles. Les agriculteurs

se rendent parfaitement compte

de ces contraintes, mais la

politique ne propose pas de

solutions suffisantes pour la

plupart des exploitants.

R.S. : Je ne pense pas qu’il y ait

lieu de parler de frein, mais je suis

conscient des particularités de

notre agriculture luxembourgeoise,

fortement axée sur la production

laitière, du fait que la conversion

d’une exploitation vers l’agriculture

biologique peut prendre jusqu’à

3 ans, et que cette année de crise

COVID-19 n’encourage pas la

prise de risques. Cependant, nous

constatons que de plus en plus de

surfaces agricoles sont certifiées

bio au niveau national, européen

et mondial et que le secteur de

la transformation alimentaire est

également en train d’évoluer. Le

bio est dans l’air du temps et les

ménages augmentent d’année en

année leurs dépenses pour des

produits agricoles biologiques. Je

suis donc confiant: l’agriculture

bio et de manière générale les

produits agricoles durables et de

qualité ont de belles perspectives

de développement devant eux. Le

consommateur en est demandeur !

Comment fédérer davantage

autour des projets

d’agriculture biodynamique,

résiliente, durable ?

Le secteur est-il prêt à

changer les modèles ?

R.S. : C’est justement l’approche

holistique du plan « PAN-Bio 2025 »

qui va nous aider à augmenter la

cadence pour accompagner de

s projets agricoles durables, afin

de mettre en rapport l’offre et la

demande de produits bio. Il est vrai

qu’il faut tendre la main à tous les

acteurs de la chaîne de production,

mais nous constatons que le

secteur agricole s’oriente déjà

vers la résilience et la durabilité.

Nous comptons aussi sur le rôle

exemplaire des nouveaux porteurs

de projets qui développent la filière

bio, et sur le succès de nos fermes

de démonstration biologiques

ouvertes aux agriculteurs et

professionnels intéressés. Enfin,

en restant à l’écoute des attentes

sociétales, notre agriculture

s’oriente de manière dynamique

vers une approche globale de

durabilité et de résilience.

C.W. : La jeune génération

d’agriculteurs se rend bien compte

que tout ne peut plus continuer

comme par le passé. Par contre,

nous refusons une politique qui

polarise, entre les exploitants

traditionnels et les agriculteurs

biologiques. Les agriculteurs sont

prêts à s’adapter aux défis de notre

société, ils voudraient aussi lutter

contre le changement climatique

par exemple. Mais la politique

bloque certaines technologies

vraiment utiles à l’agriculture.

Sachant que chaque méthode de

production a des avantages et

désavantages, nous aimerions une

politique moins idéologique. Nous

avons besoin d’une politique qui fait

avancer le secteur, en se servant

des avantages de chaque méthode

de production pour supprimer le

plus possible les désavantages

de chacune d’entre elles.

RÉCOLTÉS PAR ALAIN DUCAT

4×3 – NUMÉRO 15 – TRIMESTRIEL – JUILLET 2021

11


DOSSIER AGRICULTURE

Plongée au cœur

du système

Sol / Plante !

Fertilux propose des solutions innovantes de

fertilisation éco-productive permettant aux éléments

nutritifs d’être pleinement assimilés par les plantes.

Partons à la découverte d’un secteur indispensable

au développement du monde agricole.

« Notre métier est de fabriquer

des éco-fertilisants à partir de

matières premières d’origine

naturelle produites localement

par des agro-industries

européennes », explique Sébastien

David, Ingénieur Commercial et

Marketing chez Fertilux. « Nos

solutions ont un effet positif sur

l’activité biologique des sols grâce

à notre technologie d’inoculation

de micro-organismes dans nos

formules. Nous avons d’ailleurs

obtenu un brevet et plusieurs

homologations pour ce savoir-faire,

nous permettant de proposer une

offre complète d’éco-fertilisants.

Eco, comme économiques

et comme écologiques. »

Fertilux propose des solutions

innovantes pour améliorer

l’agriculture. « Nous sommes des

acteurs de l’économie circulaire

car nous travaillons des produits

naturels qui viennent d’autres

industries. La valeur ajoutée

de nos solutions innovantes

par rapport à la chimie et aux

solutions de synthèse se trouve

dans l’augmentation de l’efficacité

des unités fertilisantes et dans

l’amélioration de la fertilité des sols.

Pour nos clients, c’est une meilleure

rentabilité de leur production

en étant plus respectueux de

notre environnement. »

Le monde plus fertile, le

Luxembourg plus bio

Le Luxembourg a fait le choix de

promouvoir l’agriculture biologique.

« C’est le premier pays européen

à avoir dit stop aux glyphosates.

Les objectifs nationaux sont les

plus ambitieux en termes de

transformation des exploitations.

Derrière, il y a une politique

agricole qui engage vers plus

de respect de l’environnement

et de la santé humaine. »

Le vrai challenge pour la profession,

c’est qu’il va falloir trouver les

moyens techniques pour produire

toujours autant, tout en diminuant

progressivement le recours à la

chimie. « Il y a eu de nombreuses

enquêtes indiquant que la chaîne

alimentaire au Luxembourg doit

favoriser ses agriculteurs ».

12 INFOGREEN.LU


DOSSIER AGRICULTURE

Ces solutions ont

un effet positif sur

l’activité biologique

des sols

4 pour 1000, une

initiative importante !

L’initiative « 4 pour 1000 » (lire

par ailleurs dans ce dossier) vise

à montrer que l’agriculture et,

en particulier, les sols agricoles,

peuvent jouer un rôle crucial dans

la lutte contre le réchauffement

climatique tout en garantissant

la sécurité alimentaire.

« Si on rentre un peu dans la

technique de nos produits, on

constate que nous travaillons avec

des matières premières d’origine

naturelle et des micro-organismes.

L’un avec l’autre, cela permet

d’augmenter l’activité biologique

des sols. Celle-ci est intimement

liée au développement de l’activité

racinaire. Plus les plantes vont

se développer, plus leurs racines

vont grandir. En poussant, ces

racines vont exsuder des acides

organiques, c’est-à-dire du substrat

qui va nourrir la vie du sol. »

vivants du sol et le milieu racinaire

des plantes, appelé aussi la

rhizosphère. « Plus on a de racines,

plus on a d’activités biologiques

qui entraînent encore plus de

racines. C’est un cercle vertueux.

La recherche a prouvé que pour

lutter contre le réchauffement

climatique, il faudrait incorporer

le CO 2

, présent dans l’air, dans les

sols afin de séquestrer le carbone.

Le système qui obtient le meilleur

rendement de stockage, c’est donc

le système «sol-plante». Et par les

fonctions de nos solutions écofertilisantes,

on stocke davantage

de carbone que quand on ne

les utilise pas. C’est prouvé ! »

FERTILISÉ PAR SÉBASTIEN YERNAUX

Photo: Fertilux

PARTENAIRE INFOGREEN

Il s’agit en fait d’un système

sol/plante qui comprend 2

écosystèmes : les organismes

4×3 – NUMÉRO 15 – TRIMESTRIEL – JUILLET 2021

13


DOSSIER AGRICULTURE

Les sols, base fertile

de notre sécurité

alimentaire

Suite à la COP 21 fin 2015,

la France lançait l’initiative

internationale « 4 pour 1000 ».

Elle invite tous les partenaires

à faire connaître ou à mettre

en place des actions concrètes

sur le stockage du carbone

dans les sols et le type de

pratiques pour y parvenir.

LA SUITE

L’ambition de l’initiative est

d’inciter les acteurs à s’engager

dans une transition vers une

agriculture productive, hautement

résiliente, fondée sur une

gestion adaptée des terres et

des sols, créatrice d’emplois et

de revenus, et ainsi porteuse

de développement durable.

Au départ, l’initiative « 4 pour

1000 » accueillait 160 partenaires

internationaux. 5 ans plus

tard, elle en compte 615, dont

la société Fertilux, l’unique

représentante luxembourgeoise

actuellement. Le but est que

ces partenaires s’adaptent et

échangent des informations

pour améliorer l’agriculture.

« Nous sommes actifs un peu

partout dans le monde », explique

Paul Luu, secrétaire exécutif de

l’initiative. « La base de notre

proposition est assez simple : un

taux de croissance annuel de 0,4 %

des stocks de carbone du sol, ou

4 % par an, dans les premiers 30 à

40 cm de sol, réduirait de manière

significative dans l’atmosphère

la concentration de CO 2

liée aux

activités humaines. L’effort est loin

d’être colossal et la nature nous

le rendra. Il existe de nombreuses

techniques pour y arriver. Et si

tout le monde y met du sien,

nous ne pourrons que faire du

bien à notre environnement. »

Une question de bon sens

Évidemment, tous les pays ne sont

pas logés à la même enseigne.

L’initiative « 4 pour 1000 » vise à

illustrer qu’une augmentation,

même minime, du stock de

carbone des sols agricoles et

forestiers est un levier majeur

pour améliorer la fertilité des

sols et la production agricole. Il

participe au respect de l’objectif

à long terme de limiter la hausse

des températures à +2°C, seuil

au-delà duquel les conséquences

induites par le changement

climatique seraient d’une ampleur

significative, d’après le GIEC.

« Tout tient du bon sens », poursuit

Paul Luu. « Ce n’est pas vraiment

compliqué à mettre en œuvre. Il faut

reconnaître le rôle des agriculteurs

et les former à mieux conserver le

carbone dans la terre. Cela peut se

faire sous forme de rémunérations.

Ces dernières seraient calculées par

rapport aux quantités de carbone. Il

s’agit vraiment d’une agriculture de

conservation.

14 INFOGREEN.LU


Un été ensoleillé avec Fairtrade !

Le plaisir de

savourer l'équitable

Avec le retour des belles journées, offrez-vous un petit déjeuner éthique, organisez

un pique-nique responsable ou bien célébrez la fin de votre journée avec un cocktail

au goût de la solidarité. En optant dans votre quotidien pour des produits certifiés

Fairtrade, vous renforcez votre engagement pour un développement durable auprès des

petits producteurs et travailleurs en Afrique, Asie et Amérique latine, vous contribuez à la

lutte contre la pauvreté et la réduction des inégalités sociales et vous devenez acteur

d’une économie fondée sur le respect des droits humains et de l’environnement.

Choisir des produits certifiés FAIRTRADE, c’est lier un acte d’achat responsable au plaisir.

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DOSSIER AGRICULTURE

Une augmentation

du stock de carbone

des sols agricoles et

forestiers est un levier

majeur pour améliorer

fertilité des sols et

production agricole

Nous avons largement de quoi

nourrir la population dans le monde

si nous gérons parfaitement les

ressources et les sols, en évitant

un maximum de gaspillage. »

Le continent américain est

davantage favorisé sur la gestion

des sols, du fait que les espaces

sont plus volumineux. « Aux

États-Unis, par exemple, certains

exploitants agricoles pratiquent la

technique des pâturages tournants

dynamiques, qui concerne les

ruminants. Le bétail est déplacé

progressivement d’une parcelle à

une autre, ce qui permet au reste

du terrain de se régénérer à son

rythme. Mais il faut comparer ce qui

est comparable. Je suis évidemment

conscient qu’au Luxembourg ou en

France, peu d’exploitants disposent

d’autant d’espaces. C’est pour cette

raison que nous les invitons à gérer

leurs terres intelligemment. »

RECARBONÉ PAR SÉBASTIEN YERNAUX

MASHAV ENERGIA :

SOUS LE VENT ET LE

SOLEIL DE LUXEMBOURG

Mashav Energia est une entreprise indépendante de premier plan qui produit

de l'électricité en convertissant le vent et le soleil en énergie. « Nous nous

concentrons sur le développement, la construction et l'exploitation de parcs

éoliens en Pologne. Bénéficiant de nos relations solides et bien établies avec

les plus grandes entreprises internationales de construction, fournisseurs

de turbines, cabinets d'avocats et institutions financière, nous réalisons

des investissements importants dans le domaine de l'énergie éolienne et

photovoltaïque. Notre dernier investissement, le parc éolien de Potegowo, est

le plus grand parc éolien terrestre de Pologne », explique Monika Zakrzewska,

Finance Manager au sein du staff chargé du développement à Luxembourg.

Car le groupe qui se pose en leader dans son domaine a ouvert en mars

2021 un bureau à Luxembourg. « Depuis le centre financier européen, il

assure des services de financement et de gestion innovants. La société

Mashav Energia est contrôlée par Israel Infrastructure Fund - un expert en

investissements d'infrastructure avec une expérience internationale, optimisant

la valeur à long terme de ses investissements. Ses actionnaires minoritaires

sont : CERAC (un groupe d'experts locaux expérimentés en énergie), CME

et le fonds d'investissement dans les énergies renouvelables Helios ».

Mashav Energia dispose de toutes les ressources humaines et financières

nécessaires pour construire une « usine » de production d'énergie verte

performante. « Nous croyons fermement au développement régional. Dans

nos opérations, nous respectons l'écosystème local, pour le développement

des communautés et des économies ». Le groupe se pose en partenaire

des communautés locales et en gestionnaire de projets permettant,

notamment, aux terres et aux bâtiments agricoles de fournir à la fois

de l’énergie verte et des sources de diversification économique.

A.D. AVEC MARSHAV ENERGIA

› La suite est à lire sur Infogreen.lu

PARTENAIRE INFOGREEN

16 INFOGREEN.LU


L’agriculture urbaine,

un levier

multifonctionnel

DOSSIER AGRICULTURE

Quelles stratégies de

développement proposer pour

une agriculture 2050 viable et

résiliente, adaptée aux défis

climatiques, économiques,

environnementaux et

démographiques ? Eléments

de réponse avec Jacques

Nau, administrateur délégué

d’InterAlia, bureau d’études

actif dans les domaines de la

protection des ressources en

eau et en sol, de l’agriculture

et de la bioéconomie.

LA SUITE

Quel rôle l’agriculture

classique peut-elle jouer

pour répondre aux

enjeux sociétaux, tout en

assurant sa pérennité ?

« L’agriculture fait déjà aujourd’hui

beaucoup d’efforts en termes de

protection des ressources naturelles.

Dans un contexte d’exigences

environnementales et climatiques

croissantes, ces efforts ne vont

cesser d’augmenter et inciter à un

réel changement de paradigmes. En

relation avec la pression économique

grandissante, les petites entreprises

familiales vont devoir utiliser les

principes de protection à leur

avantage et se rendre moins

dépendantes du marché mondial

fluctuant et imprévisible.

L’extensification et la diversification

des activités peuvent constituer la

clé du succès pour les entreprises

traditionnelles en permettant

de réduire charge de travail et

investissements. En guise d’exemple,

le recours à des cultures à faible

impact et le développement des

filières biosourcées y relatives vont

créer des piliers économiques

supplémentaires. Pour l’agriculteur,

mais aussi pour le Luxembourg

en tant que pays moderne

cherchant à rendre ses activités

économiques plus durables ».

Avec l’expansion des milieux

urbains, comment gérer

les zones de contact avec

les zones agricoles ?

« Les zones rurales et urbaines

ont historiquement été définies

par une grande dichotomie de

valeurs et de caractéristiques. Le

décloisonnement et la redéfinition

d’un système de relations

paritaires entre ces territoires

est aujourd’hui une priorité.

L’agriculture devrait être le moteur

principal de la gestion de ces

zones de transition, grâce à ses

potentialités pour répondre aux

nouveaux besoins de la ville :

qualité et proximité des aliments,

protection des ressources en eau

et en sol, richesse du paysage,

connectivité écologique.

Il faudrait donc concevoir un

modèle de gestion spécifique

et multifonctionnel pour les

terres périurbaines, basé sur la

diversification des activités et des

débouchés pour les entreprises

agricoles, et assurant un continuum

entre ville et campagne. »

4×3 – NUMÉRO 15 – TRIMESTRIEL – JUILLET 2021

17


Les zones rurales

et urbaines ont

historiquement été

définies par une

grande dichotomie

de valeurs et de

caractéristiques. Le

décloisonnement

et la redéfinition

d’un système de

relations paritaires

entre ces territoires

est aujourd’hui

une priorité.

Quels bénéfices attendezvous

du déploiement de

la « Stratégie nationale

Urban Farming » à court

et moyen termes ?

« L’urban farming constitue une

opportunité d’améliorer la qualité

de vie en ville. L’apport d’éléments

végétaux au cœur d’espaces bâtis

rencontre nos besoins de verdure,

de fraicheur, de détente…

Un autre atout de l’agriculture

urbaine est qu’elle réduit

certains impacts négatifs de

l’urbanisation, en jouant un rôle

‘tampon’, qui permet de réguler les

températures (îlots de chaleur) et

de temporiser les débits pluviaux.

L’agriculture urbaine est

intrinsèquement multifonctionnelle.

Elle rend de nombreux services

dits écosystémiques dans

les domaines économique

(production alimentaire,

structuration des circuits courts),

environnemental (enrichissement

des biotopes, du maillage

écologique et de la biodiversité)

et socio-culturel (détente et

loisirs, paysage, liens sociaux,

sensibilisation et vie culturelle).

Enfin, l’urban farming constitue un

levier pour renforcer les principes

de l’économie circulaire dans un

projet d’urbanisation, tout en

créant synergies et échanges, pour

une ville toujours plus vivante ! »

JACQUES NAU (INTERALIA) AVEC

L.S.C. ENGINEERING GROUP

Photo 1: InterAlia / L.S.C.

Engineering Group

Photo 2: EITFood.eu

PARTENAIRE INFOGREEN

Retour à

l’agriculture

durable

LA SUITE

Etika a été fondée en 1996. Elle

souhaite développer un produit

financier social et écologique

répondant aux besoins des

projets qui ont des difficultés

à obtenir des prêts auprès des

banques conventionnelles.

55 projets faisant du bien à

la planète ont déjà pu être

soutenus au Luxembourg.

Au milieu du 20 e siècle,

les exploitations dites

« conventionnelles » et

« biologiques » au Luxembourg

étaient, pour la plupart familiales,

et pratiquaient encore toutes une

agriculture durable. Cependant,

la modernisation du charroi a

entraîné l’arrivée de combustibles

fossiles. L’utilisation de machines

a été progressivement suivie

par une utilisation croissante

de produits chimiques.

Puis sont venues les subventions

européennes qui ont créé une

pression pour la croissance. Les

augmentations de productivité

sont devenues importantes

pour obtenir des prix bas. Ce

résultat ne pouvait être atteint

que par l’utilisation accrue de

machines et de produits.

En 1979, Jos Schanck, de

Hupperdange, est le premier

à quitter le système. Dans

les années 1980 et 1990, des

dizaines d’autres l’ont suivi. Ils

ont commencé à cultiver selon

les principes de l’agriculture

biologique, c’est-à-dire sans

produits. Aujourd’hui, on

compte 146 exploitations, qui

cultivent 5 % de la surface

agricole du Luxembourg.

18 INFOGREEN.LU


DOSSIER AGRICULTURE

De nombreux projets

soutenus

Au cours des 25 dernières années,

environ 55 projets ont reçu un

soutien financier par le biais du

mécanisme alternatif d’épargne et

de crédit avec la Spuerkeess :

19 fermes biologiques, 20 magasins

proposant des produits biologiques,

7 entreprises de transformation,

4 restaurants, 3 associations et

1 entreprise de service agricole.

En tant que consommateurs,

pouvons-nous contribuer à

atténuer la crise du climat et

de la biodiversité ? Oui, si non

seulement nous mangeons moins

de viande, mais aussi si nous

achetons davantage de produits

saisonniers, régionaux, biologiques

et équitables. De préférence

directement auprès de l’agriculteur.

Les fournisseurs de produits

agricoles sont unis par le désir d’un

revenu décent. Ils doivent donc

lutter ensemble pour des prix

justes et plus élevés. Parce que

les agriculteurs biologiques sont

soumis aux mêmes contraintes

du marché. En particulier dans la

production d’œufs et de viande.

En fin de compte, il faudrait aider

les agriculteurs conventionnels,

en particulier, à évaluer les effets

de leur passage à la norme

biologique. Les prix de leurs

produits augmenteraient, mais

il s’agirait des prix réels.

Les consommateurs devraient

soutenir le tournant agricole

en donnant la préférence

aux produits régionaux et

saisonniers, et également

augmenter la part des produits

issus du commerce équitable.

Cependant, un changement de

consommation implique bien plus.

L’importation de ces matières

premières et produits en

provenance de l’extérieur de l’UE

doit être fortement réduite, car

leur culture, leur extraction et

leur production détruisent des

habitats naturels précieux, polluent

l’eau et le sol, et consomment

d’importantes ressources en eau.

Les politiciens, les fournisseurs

et les consommateurs ont

un devoir à cet égard.

Ce sont des objectifs ambitieux,

mais nous devons suivre cette

voie. Il y a des défis psychologiques

et financiers. Deux acteurs de

la société civile peuvent être

soutenus ici : IBLA et Etika.

Un an après la mise en place du

« plan d’action biologique » par le

gouvernement luxembourgeois,

seuls quelques exploitants ont

opté pour une telle reconversion.

L’IBLA pourrait être une institution

pour développer ce processus

en accord avec les agriculteurs.

Mais c’est un processus à long

terme : pendant au moins trois

ans, il y a des risques de pertes de

revenus pendant la reconversion.

RECONVERTI PAR EKKEHARDT SCHMIDT

(ETIKA) ET SÉBASTIEN YERNAUX

Les consommateurs

devraient soutenir

le tournant agricole

4×3 – NUMÉRO 15 – TRIMESTRIEL – JUILLET 2021

19


DOSSIER AGRICULTURE

Les valeurs de

l’« agri-culture » !

L’agriculture biologique

et biodynamique est une

alternative plus écologique,

qui respecte les terres, les

animaux et les générations

futures. Le Groupe OIKOPOLIS la

soutient activement. Ce respect

fondamental de la nature et

de l’humain se retrouve dans

toute la chaîne de valeur, du

producteur au consommateur.

Et le groupe vise particulièrement

à établir des structures

économiques durables.

Le Groupe OIKOPOLIS, pionnier

au Luxembourg au niveau

de la transformation et de la

commercialisation de produits

bios et certifiés Demeter, soutient

activement l’«agri-culture». Pour lui,

c’est clair : l’agriculture biologique et

biodynamique est une alternative

plus écologique, respectueuse des

sols et de la Terre, des animaux

et, donc, des générations futures.

« Nous soutenons toutes les valeurs

qui l’accompagnent, notamment

la collaboration équitable, la

cohésion sociale et l’éducation.

Ce respect fondamental de la

Nature et de l’Homme s’implique

dans toute la chaîne de valeur, du

producteur au consommateur ».

Le Groupe OIKOPOLIS vise

particulièrement à établir

des structures économiques

durables, pour entretenir les

activités économiques afin de

garantir une situation financière

saine, tout en misant sur des

incitations positives sur les piliers

socio-écologiques. Il s’agit du

principe Triple Top Line (TTL de

William McDonough & Michael

Braungart) qui a pour objectif

de ne pas seulement minimiser

et compenser les effets négatifs

de son activité économique,

mais de créer un impact positif

par cette même activité. « Nous

voulons changer la perspective du

régime économique en passant

du ‘moins mauvais’ au ‘faire du

bien’, en ajoutant de la valeur ».

Une intégration horizontale

des exploitations agricoles

Ce changement de paradigme se

traduit également dans le principe

de l’Économie du Bien Commun,

dont le groupe OIKOPOLIS a

maintenant clôturé son 3 e bilan

avec un résultat exemplaire.

Ce mouvement veut compléter

l’approche du bilan financier par

une vision holistique des impacts

de l’économie sur la société

et l’environnement. Par cette

recherche de formes d’économie

alternatives, les entreprises du

groupe ont adopté une structure

qui relie horizontalement une

trentaine d’agriculteurs bios

luxembourgeois et, verticalement,

tout un réseau d’entreprises

enchaînant les étapes, de la

fourche à la fourchette.

Cette intégration horizontale

des fermes dans la coopérative

BIOG, créée en 1989 par une

poignée d’agriculteurs biologiques

convaincus, met l’accent sur la

solidarité entre ses membres.

20 INFOGREEN.LU


Passer du

"moins mauvais"

à "faire du bien"

en ajoutant

de la valeur

UNE MEILLEURE VIE POUR

LES INDIGÈNES GRÂCE

À L’AGROÉCOLOGIE

DOSSIER AGRICULTURE

La Fondation Partage.lu s’entretient

avec le responsable du projet de la

Fondation Fray Domingo de Vico

au Guatemala, Christoph Gempp.

BIOG est leur marque avant tout

et elle comprend plus de 300

produits. « La délocalisation

de la production des denrées

alimentaires à l’étranger et

les économies d’échelle font

baisser les prix des aliments. La

production biologique régionale

fournit des plus-values qui coûtent

plus chères, mais ces produits

ne sont pas toujours disponibles

en quantités suffisantes au

niveau régional. Ils sont donc

importés. Par conséquent,

l’achat des biens importés de la

marque BIOG aide à maintenir

l’agriculture locale, en soutenant

la structure sous-jacente ».

L’authentique, traçable

L’intégration verticale en revanche

assure la plus grande transparence

possible des produits, tout au

long de la chaîne. « Le Éisleker

Kéis, par exemple, est un produit

local authentique à la traçabilité

absolue. La transformation directe

du lait provenant des producteurs

de lait luxembourgeois a lieu

dans les deux fromageries BIOG.

En outre, un échange actif avec

tous nos fournisseurs à l’étranger

est appliqué. Nous destinons

autant de denrées alimentaires

que possibles au traitement

ultérieur par des entreprises

appartenant à notre réseau ».

Pour rappel, un grand nombre

de produits BIOG portent le

label fair&associative selon la

« Charte pour une économie

associative ». Elle suit le principe

immuable d’encourager tous les

acteurs de la chaîne à collaborer

pour promouvoir des structures

économiques durables et elle

intègre des directives pour des

relations justes et associatives,

tant avec les clients qu’avec les

partenaires commerciaux.

STRUCTURÉ PAR ALAIN DUCAT

avec OIKOPOLIS Group

PARTENAIRE INFOGREEN

Dans les années ‘90, la plupart

des jeunes de la campagne autour

de Santa María de Cahabón

(Guatemala) ne savaient ni lire

ni écrire. À cette époque, les

Dominicains en charge de la

paroisse, envisageaient d’initier

un processus de formation

plus intensif. On s’est décidé

en faveur d'une formation

théorique et pratique dans le

secteur agricole. Comme à Santa

María de Cahabón toute la vie

tourne autour de l'agriculture, il

semblait logique de concentrer

la formation sur des méthodes

agroécologiques durables.

Les jeunes mettent d'abord en

pratique leurs connaissances dans

les champs de l'école afin de se

former aux méthodes alternatives

agroécologiques. Le travail des

étudiants contribue également à

compléter les besoins alimentaires

de l'Institut. Ce processus de

formation pratique et théorique

est conçu afin de permettre

d'intérioriser l'idéologie et les

objectifs de l'agriculture durable.

Chaque mois, les étudiants

rentrent chez eux pendant

une semaine pour effectuer

des travaux spécifiques sur les

parcelles de leur famille : cultiver

des aliments de base tels que le

maïs et les haricots, pratiquer

la diversification des parcelles,

promouvoir la culture d’épices et

de légumes locaux. Nous appelons

ceci le « système d'alternance ».

Fondation Partage.lu

› La suite est à lire

sur Infogreen.lu

PARTENAIRE INFOGREEN

4×3 – NUMÉRO 15 – TRIMESTRIEL – JUILLET 2021

21


DOSSIER AGRICULTURE

Un champ…

d’action

Et si manger d’une façon plus

écologique, durable et

équitable signifiait également

manger plus sainement ?

Est-ce une pensée purement

idéaliste, est-ce même possible ?

Ce sont les questions auxquelles

les 3 partenaires co-labor,

l’IBLA (Institut de l’agriculture

biologique Luxembourg) et

natur&ëmwelt apportent des

réponses, avec la création

du projet « 2000 m² pour

notre alimentation ».

LA SUITE

L’objectif fixé est de développer

un modèle d’alimentation saine,

équitable et durable basé sur la

réalité et les sciences, tout en

montrant qu’il est possible de

satisfaire les besoins alimentaires

de base d’une personne vivant au

Luxembourg non seulement de

manière régionale et biologique,

mais aussi de manière durable. Le

projet est financé par le Ministère

de l’Environnement, du Climat

et du Développement durable.

Pourquoi le titre « 2000 m² » ?

Mathieu Wittmann, responsable

« Projets et campagnes politiques »

à natur&ëmwelt, explique : « Si

l’on divisait la surface mondiale

des terres arables par le nombre

de personnes vivant sur cette

planète, chacun d’entre nous aurait

à sa disposition 2000m². Tout ce

que nous consommons pendant

une année doit pousser sur cette

surface. On peut résumer en disant

que, pour manger sainement tout

en respectant le bien-être de

notre environnement écologique

et social, chacun de nous dispose

de 2000 m² pour se nourrir ».

Pour les partenaires du projet

luxembourgeois, l’idée est de

montrer qu’il est tout à fait

possible d’incorporer les 3 facteurs

– environnement, équité et

santé – dans son alimentation,

sous réserve de quelques

conditions indispensables.

« Tout d’abord, nous devrions

nous attaquer au gros problème

du gaspillage alimentaire, puis

nous devrions manger moins de

produits d’origine animale (car

ces produits exigent beaucoup

de ressources, entre autres de

la surface). Enfin, afin de garantir

le bien-être de l’environnement

et du climat, une alimentation

régionale et saisonnière aussi bien

qu’une production biologique/

biodynamique seraient requises ».

22 INFOGREEN.LU


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erkennen Sie

nachhaltig

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Betriebe?

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DOSSIER AGRICULTURE

Pour les partenaires du

projet luxembourgeois,

l’idée est de montrer qu’il

est tout à fait possible

d’incorporer les 3 facteurs

– environnement, équité et

santé – dans son alimentation,

sous réserve de quelques

conditions indispensables.

Un espace vivant, à visiter

Le projet est soutenu jusqu’en

2022. Et il est vivant. À côté

de la Maison de la Nature à

Kockelscheuer, en périphérie

immédiate de Luxembourg-Ville,

un terrain de 2000 m 2 a été

aménagé en tant que champ de

culture agricole. Les partenaires

du projet cultivent conjointement

le terrain et organisent divers

événements pour attirer le public.

Les personnes intéressées peuvent

visiter le champ « 2000 m² pour

notre alimentation » du lundi

au vendredi de 8h à 17h et/ou

participer à un atelier associé. On

peut aussi découvrir les possibilités

d’acheter des légumes et des

produits locaux chez co-labor ou,

par exemple, via www.solawi.lu.

SURFACÉ PAR ALAIN DUCAT,

AVEC NATUR&ËMWELT

Photos : natur&ëmwelt

PARTENAIRE INFOGREEN

Ces aliments imparfaits

mais parfaitement

consommables

LA SUITE

Chaque année, plusieurs millions

de tonnes de fruits et légumes

sont jetés simplement parce

qu’ils ne répondent pas à certains

critères esthétiques. on-perfekt

veut sensibiliser le public à

ce problème et ramener ces

aliments imparfaits sur la table.

Tout a commencé au printemps

2020, alors que nous étions

ensemble avec des amis et que

nous parlions de la quantité

importante de nourriture gaspillée.

Nous avons abordé le sujet des

normes alimentaires et cosmétiques

dans l’agriculture des fruits et

légumes. Nous avions entendu

parler d’une entreprise sociale à

l’étranger où les employés faisaient

une seconde récolte et revendaient

ces légumes à un prix inférieur.

L’idée de créer une épicerie

avec de la nourriture difforme

ou refusée venait de naître.

Mais pour savoir si le problème

existe ici au Luxembourg,

nous avons contacté quelques

agriculteurs. Nous voulions faire

l’expérience de la récolte nousmêmes

et comprendre où se

situent les problèmes. Pendant

cette phase expérimentale,

nous voulions recueillir des

contacts, des expériences et

des retours d’information.

Puis, est venu le confinement. Il

nous a obligés à arrêter notre travail.

Nous avons eu l’impression que

notre projet ne pouvait plus être

mis en œuvre. Mais ce n’était qu’une

impression ! Jamais, auparavant,

nous n’avions été aussi conscients

de notre dépendance à l’égard des

producteurs alimentaires locaux

et de la valeur des légumes et

des fruits cultivés chez nous !

24 INFOGREEN.LU


Comment soutenir

les producteurs et

consommer la plus

grande partie possible

des aliments cultivés ici ?

La résilience était le mot à la

mode. En particulier au cours

des premières semaines du

confinement. Les systèmes

alimentaires résilients ont la

capacité de fournir une alimentation

suffisante malgré diverses

perturbations imprévisibles. Dans

quelle mesure notre système

alimentaire est-il résilient ? Pour

nous, la question était de savoir

comment soutenir les producteurs

et pouvoir consommer une

aussi grande partie que possible

des aliments cultivés ici.

Tous les produits

peuvent être mangés !

Avec on.perfekt, nous voulons

contribuer à réduire les déchets

alimentaires, soutenir les

producteurs et le commerce

locaux, mais aussi informer

les consommateurs sur les

dates de durabilité minimale

et les normes alimentaires.

Notre vision est celle d’un monde

où tous les aliments produits sont

consommés, où les producteurs

reçoivent un prix décent pour leurs

produits et où les consommateurs

font des choix responsables.

Nous voulons rendre la nourriture

sauvée socialement acceptable.

Nous créons le premier magasin

on.perfekt au Luxembourg,

proposant tout ce qui a été

écarté, comme des carottes

tordues, des courgettes trop

épaisses, des aliments presque

périmés ou des produits

présentant quelques défauts.

Nous donnons une

seconde chance à la

nourriture, en commençant

par deux points :

1 Les producteurs locaux : nous

soutenons les exploitations

agricoles de fruits et

légumes soit en payant par

la main-d’œuvre, soit en

payant un prix équitable

pour les produits jetés.

2. Commerce local et régional :

nous soutenons le commerce

local et régional en ramassant

les marchandises triées et

leur offrons ainsi la possibilité

de lutter activement contre

le gaspillage alimentaire

et d’économiser les

coûts d’élimination.

Nos premières expériences et

les nombreuses conversations

avec les agriculteurs et les

producteurs de denrées

alimentaires ont confirmé que

nous sommes sur la bonne voie.

Nous travaillons actuellement

entre autres, avec 6 exploitants

agricoles que nous soutenons selon

leurs besoins lors de la récolte

auxquelles nous achetons les

produits qu’elles ne peuvent pas

vendre par les canaux traditionnels.

Les exploitations intéressées

sont invitées à nous contacter à

l’adresse : onperfekt@gmail.com.

L´ÉQUIPE DE ON.PERFEKT

PARTENAIRE INFOGREEN

4×3 – NUMÉRO 15 – TRIMESTRIEL – JUILLET 2021

25


DOSSIER AGRICULTURE

Concilier transition

énergétique et

exploitation agricole

C’est incontestable : les

agriculteurs doivent pouvoir

vivre du fruit de leur travail,

qui consiste essentiellement à

cultiver la terre et produire des

aliments. Donc une activité qui

devrait leur procurer des revenus

qui reflètent idéalement leurs

véritables investissements et

engagements. Ceci inclut avoir

recours aux meilleurs moyens

techniques, ceux qui permettent

de combiner efficacité et respect

durable de l’environnement.

Les cultivateurs se servent de

machines agricoles dont l’évolution,

au fil des années, a vu la taille

des engins exiger toujours plus

de puissance. Or, et à l’image

des voitures, bus et camions, les

moteurs aux carburants fossiles

des tracteurs et autres machines

agricoles seront obsolètes et

remplacés par des moteurs

électriques. Certains possèdent

même deux moteurs séparés : un

pour l’entraînement, l’autre pour

l’hydraulique. Leur développement

connaîtra une vraie croissance

comme en témoigne déjà leur

essor dans le secteur viticole.

Cette évolution, en combinaison

avec les nouvelles voies

qu’ouvre la loi concernant

l’autoconsommation, permettra

aux agriculteurs de profiter de

l’approvisionnement par les

sources d’énergies renouvelables,

notamment le photovoltaïque.

Un bon nombre de toitures

d’étables, de granges et autres

dépôts sont déjà couverts depuis

de nombreuses années par des

panneaux solaires. Chez certains

propriétaires, la garantie des tarifs

de rachat touche à sa fin. Profiter

de ces installations qui continuent

à produire de l’électricité à usages

multiples, permettra de charger

les engins mobiles et d’alimenter

les appareils (pompe à lisier,

machine à traire, etc) inhérents

à l’exploitation agricole.

Le potentiel d’exploitation de

toitures agricoles est loin d’être

épuisé, non seulement en nombre

de toitures, mais aussi en ce qui

concerne le dimensionnement

des lignes : souvent, des fermes,

écuries ou granges isolées sont

équipées de simples lignes de

dérivation. La faible consommation

d’énergie de ces bâtiments

agricoles était le paramètre

principal pour le dimensionnement

de ces lignes électriques.

Cependant, ce sont précisément de

tels bâtiments qui ont souvent un

grand potentiel « photovoltaïque »

dont on ne profite que de manière

limitée voire pas du tout, justement

à cause des lignes de dérivation.

Leur raccordement bidirectionnel

au réseau, en combinaison avec

des systèmes de stockage intégrés,

permet de maintenir en équilibre le

réseau, notamment en injectant en

différé l’électricité photovoltaïque

produite sur ces surfaces dans le

réseau. Par ailleurs, le producteur

d’électricité profite financièrement

aussi de cette réorientation de la

mise à disposition de l’énergie.

26 INFOGREEN.LU


De nouvelles pistes

méritent d’être

analysées dans

la conciliation du

travail agricole et

de la production

d’énergie solaire

Dans ce même ordre d’idées, de

nouvelles pistes méritent d’être

analysées dans la conciliation du

travail agricole et de la production

d’énergie solaire sur les surfaces

non-scellées. On peut s’imaginer

l’installation verticale de panneaux

bi-faciaux, en guise de clôture, ne

gênant guère le travail et protégeant

le bétail, ou bien l’effet protecteur

des terres par l’installation de

panneaux parasol, contribuant à la

prévention du dessèchement des

terres, et en hauteur, permettant

l’exploitation paysanne. Des essais

à l’étranger semblent prometteurs.

DOSSIER AGRICULTURE

Eurosolar Lëtzebuerg se dit

disposé à participer à un projet au

Luxembourg afin d’en évaluer les

effets pécuniaires, d’exploitation

et biologique, pour le plus grand

bien de la transition énergétique.

PAUL ZENS, PRÉSIDENT EUROSOLAR

LËTZEBUERG ASBL.

Photos : Next2Sun GmbH

Paul Zens/Eurosolar Lëtzebuerg

PARTENAIRE INFOGREEN

AT THE CROSS-ROAD OF

ENVIRONMENTAL AND

SOCIAL SUSTAINABILITY

Making money is central in a society where what we have defines who we are.

This culture affects everybody, and it is at the origin of the unsustainability

of modern societies. When it comes to key sectors, such as agriculture,

the pursuit of economic success and the satisfaction of shareholders’

interests become prominent motivations. Other aspects lose importance:

the quality of the products, maintaining traditional crops and methods,

caring for and respecting the rhythm of other species, land management,

protecting local habitats and workers. Not by chance the environmental

impact of agriculture grew with its turnover and industrialization.

The Intergovernmental Panel on Climate Change reports that 23% of global

emissions are from agriculture. In 2020, the European Court of Auditors evaluated

that more than 80% of the habitats in European Union are in “poor” or “bad”

condition, and the share of habitats in poor condition increased to 72%. At the

same time agriculture attracts nearly a third of the budget of the European Union

(about 344 billion from 2021 to 2027). In the past, nearly 80% of this money went

to big, industrial companies thanks to the influence exerted by their lobbies.

(...)

Environmental sustainability and quality of life require re-orienting social

and economic activities in favor of people. Here are three suggestions: first,

public support to agriculture should target social enterprises exclusively,

because they are not profit maximizers. Second, we should reduce food

losses and waste from the cradle to the grave. Finally, lobbying on key

sectors, such as agriculture, should be forbidden. At stake is our future.

FRANCESCO SARRACINO (STATEC)

› La suite est à lire sur Infogreen.lu

4×3 – NUMÉRO 15 – TRIMESTRIEL – JUILLET 2021

27


DOSSIER AGRICULTURE

Semer des idées

et les faire

pousser

La production alimentaire se réinvente,

l’urbanisation et les bâtiments aussi. L’agriculture

urbaine est un pont jeté vers un avenir

résilient et durable, avec une alimentation

produite localement et de qualité. La clé :

décloisonner les secteurs et s’appuyer sur

un bâti aux fonctions nobles et multiples.

Le Luxembourg s’est doté d’une

stratégie nationale pour la

promotion de l’Urban Farming. Il

y a 2 ans, une conférence « Living

City : urban farming & végétalisation

des bâtiments » en dressait les

contours, déjà très précis. Derrière

l’initiative étatique, on retrouvait

notamment le Conseil pour le

Développement économique

de la Construction (CDEC).

Son administrateur-directeur

général, Bruno Renders, est

toujours aux avant-postes en la

matière. « Nous sommes dans

une logique de diminution et

de maîtrise de l’impact CO 2

des

bâtiments. Quand on agit pour le

développement durable, il faut le

faire avec un esprit décloisonné

et créatif. Quand on réfléchit aux

évolutions de l’urbanisation et à

tout ce que le bâti peut apporter

à l’environnement et au bien-être

des citoyens, c’est pareil. Et il est

clair que l’on peut aisément jeter

des ponts entre les concepts

d’alimentation durable et résiliente

d’une part, de fonctions nobles des

bâtiments de l’autre. L’agriculture

urbaine fait ainsi partie des

fonctions nobles des bâtiments

au même titre que la production

et le stockage d’énergie ».

Fonctions nobles et

nouveaux modèles

Sur le plan sociétal, une

« agriculture urbaine » peut être

un levier multidimensionnel pour

créer du lien social, faire (re)vivre

des espaces, apporter un mieuxêtre

aux habitants, servir de lieu

de formation ou d’intégration... « Si

l’on considère que les méthodes

de production agricole tendent

vers un souci d’alimentation

durable, de préservation de la

biodiversité et de production

écoresponsable, on voit que faire

pousser ce dont on a besoin pour

vivre dans un quartier par exemple

remplit également de nombreuses

fonctions écologiques. Les surfaces

« vertes » participent à la régulation

du climat, à la purification de

l’air et au stockage du carbone,

améliorent la percolation des

eaux de pluies et l’écoulement…

Dans un ensemble bâti, on voit

tout de suite l’effet bénéfique

d’une isolation grâce aux murs et

toits végétalisés. Et ces surfaces

peuvent aussi être productives ».

Voici une des (multiples) fonctions

nobles des bâtiments, pensés

comme positifs. Là où d’aucuns

opposent encore l’aspect

28 INFOGREEN.LU


La problématique des

surfaces disponibles

pour la production

alimentaire dans le

pays est un argument

de plus en faveur

de l’utilisation

rationnelle des

espaces urbanisés

DOSSIER AGRICULTURE

économique à une approche

biodynamique de la production

agroalimentaire, Bruno Renders voit

« les effets bénéfiques, circulaires,

à l’échelle locale, avec une

économie stimulée par de nouvelles

activités, le développement de

circuits courts, une économie plus

endogène où la monnaie reste plus

longtemps dans le circuit local,

et avec création de valeur car les

surfaces auparavant inexploitées

sont transformées pour produire

des aliments de qualité… »

On retrouve cette idée de

stratégie intégrée du secteur de

la construction, chère à Bruno

Renders : « Dans l’émergence de

nouveaux modèles économiques

durables, le décloisonnement

des secteurs d’activités donne un

rôle-clé au bâtiment, avec pour

moteur les fonctions nobles dans

la conception de bâtiments et dans

l’interaction entre eux ». Le bâti

peut se thermoréguler, produire,

stocker et distribuer de l’énergie,

et la logique de multifonctionnalité

et de production partagée peut

aller beaucoup plus loin. Il y a

des solutions pour l’épuration de

l’air, la récupération de chaleur, la

ventilation naturelle, l’hygrométrie…

« Le bon exemple, c’est l’eau, dont

l’usage peut être domestique ou

alimentaire. On peut très bien

adapter et séparer les circuits

de distribution, de récupération,

de traitement, donc la qualité

de l’eau selon la destination que

l’on souhaite lui donner ».

Des surfaces mais

pas de cloisons !

Cette gestion intelligente et

circulaire de l’eau place le bâti

urbanisé comme source de

production alimentaire, que

l’on parle de jardins partagés à

l’échelle d’un quartier ou encore

de serres, en toiture ou adossées

aux immeubles où elles peuvent

puiser leur énergie verte.

La problématique des surfaces

disponibles pour la production

alimentaire dans le pays est un

argument de plus en faveur de

l’utilisation rationnelle des espaces

urbanisés. La culture hors sol en

hydroponie permet d’accélérer

le processus de maturation des

fruits, légumes, fleurs, plantes

médicinales… On fait pousser le

nécessaire dans un substrat autre

que la terre arable, en irriguant des

seuls nutriments indispensables à la

croissance des différents végétaux.

Cette culture régulée et qualitative

est aussi naturelle. On se fonde sur

la qualité des plants, on exploite la

présence dans le sol des différents

nutriments nécessaires et on réunit

les meilleures conditions : le taux

d’hygrométrie, la luminosité, la

température. Autant d’éléments

que peut gérer un bâtiment

durablement pensé dans toutes

ses fonctions impactantes… « Ces

fonctions nobles se placent dans un

principe de solidarité entre secteurs

économiques et ce type de projet

se justifie à la fois par ses bénéfices

circulaires et en termes d’empreinte

carbone. Le décloisonnement des

secteurs économiques est un axe

fort au profit d’une économie plus

circulaire et plus transversale ».

Oui, pour récolter davantage

de qualité pour la société, il

faut semer les bonnes idées...

et les faire pousser.

DÉCLOISONNÉ PAR ALAIN DUCAT

avec IFSB-CDEC

Photo : Fanny Krackenberger

PARTENAIRE INFOGREEN

4×3 – NUMÉRO 15 – TRIMESTRIEL – JUILLET 2021

29


DOSSIER AGRICULTURE

Ceci n’est pas

une serre…

c’est bien plus !

Plateforme technologique,

innovation socioéconomique

et environnementale,

Fresh sera, aussi, la plus

grande serre urbaine du

Luxembourg. En toiture de

l’IFSB à Bettembourg, elle a

une vocation maraîchère, mais

aussi pionnière et exemplaire.

Elle démontre la pertinence

d’une agriculture urbaine,

hors-sol, et des fonctions

nobles de bâtiments qui ont

plus d’un tour environnemental

et sociétal dans leur sac.

Elle a bien poussé au printemps...

C’est une serre, oui mais elle

a valeur d’exemple, voire de

porte-parole. Baptisée « Fresh »,

elle s’épanouit sur un toit de

Bettembourg, à l’IFSB, qui en est

le maître d’ouvrage. Partenaire du

projet Interreg NWE GROOF, l’IFSB

s’est lancé dans la conception, la

construction puis l’exploitation

de cette serre urbaine, à vocation

démonstrative et éducative.

L’investissement est cofinancé par

le Ministère de l’Environnement,

du Climat et du Développement

durable via le Fonds Climat et

Énergie ainsi que par le programme

Interreg North-Ouest Europe.

« Impliqué dans GROOF depuis le

début, l’IFSB s’y est engagé pour

plusieurs raisons », rappelle Bruno

Renders, Administrateur Directeur

Général du CDEC (conseil de

développement économique de la

construction) et qui met en œuvre

une stratégie intégrée du secteur

de la construction s’appuyant

sur des entités complémentaires,

dont l’IFSB, mais aussi sur le

décloisonnement des secteurs.

« L’avenir de notre planète ne

s’entend qu’en diminuant l’impact

CO 2

de l’homme. L’avenir de

la construction se conçoit en

rapprochant la nature et la ville.

Et l’avenir des promoteurs, des

concepteurs et des constructeurs

passe par la formation aux

nouvelles technologies. Nous

rencontrons ici les principes

fondateurs de l’IFSB ».

Dès lors, cette serre… n’est pas

une serre. Elle est bien plus :

pour l’urbanisme, l’architecture,

l’ingénierie, l’agriculture urbaine,

l’autosuffisance alimentaire,

30 INFOGREEN.LU


l’économie durable, Fresh est un

peu l’intersection idéale, voire

le chaînon manquant… qui ne

manque de rien. Une preuve

« vivante » que les fonctions nobles,

productives, des bâtiments sont

aussi productrices de valeurs. « Dès

le départ, la décision de construire

une serre sur le toit de l’IFSB s’est

fondée sur l’innovation « green »

du secteur de la construction, en

utilisant une surface « perdue »,

en augmentant la qualité du

bâti dans une conjugaison winwin,

une véritable connexion

entre le bâtiment et la serre,

permettant in fine de produire

des légumes localement. »

Si « Fresh » n’a rien d’une « serretunnel

» comme on les voit dans

les champs, une telle construction

en toiture devait avoir tous les

atouts. L’objet architectural s’intègre

au bâtiment de l’IFSB, apporte

une solide touche fonctionnelle

en apportant l’innovation qui fait

l’essence des lieux… et on a un

bénéfice carbone. La liaison entre la

serre et le restaurant d’entreprise

apporte un autre plus, mettant en

évidence la production locale. Les

collaborateurs de l’IFSB ont très vite

intégré cette idée, d’autant qu’une

petite serre de démonstration

existait déjà sur le bâtiment voisin

et que tout le monde profitait

des récoltes saisonnières (herbes

aromatiques, fraises, salades, etc).

Logiques et fonctions

transversales

Dans une stratégie nationale

Urban Farming, avec le CDEC en

partenaire pionnier au côté des

ministères parties prenantes, la

serre est comme une évidence,

une opportunité supplémentaire

de marier l’utilisation du bâtiment

à une exploitation agricole, hors

zone agricole, de valoriser les

fonctions nobles d’un bâtiment

intelligent pour, notamment,

une agriculture hors-sol,

nourricière et en circuit court.

« Les toits plats des bâtiments

industriels et tertiaires du

Luxembourg offrent 20% de

surface en plus que les terres du

pays actuellement cultivées pour

la production maraîchère. Et le

principe de la culture hors-sol

peut aussi s’adosser à un bâtiment

positif, dont les fonctions nobles

fournissent l’énergie ou les besoins

en eau par exemple. On est dans

l’économie circulaire, une logique

d’alimentation saine et locale, une

approche sociétale qui abat les

cloisons sectorielles pour mettre en

avant les bénéfices transversaux.

Fresh est un projet-pilote viable

et emblématique, une action

d’impact sur l’environnement

et le développement durable,

qui développe une série de

techniques complémentaires.

C’est aussi une illustration

supplémentaire de notre vocation

d’innovation socio-économique.

Nous souhaitons conscientiser

les maîtres d’ouvrage et les

concepteurs à la décarbonation

et au rôle proactif du secteur de

la construction, nous apportons

des solutions innovantes qui vont

optimiser à la fois des espaces

mal exploités et la production

énergétique tout en diminuant

les émissions de CO 2

. Ce type de

projet et l’Urban Farming en général

permettent de marier la production

agricole avec la ville. Intégrer une

serre de production alimentaire à

un immeuble d’entreprise ou/et à

un restaurant, c’est reconnecter

la production alimentaire

locale et les populations ! »

ENSERRÉ PAR ALAIN DUCAT

avec IFSB-CDEC

Illustrations : IFSB

PARTENAIRE INFOGREEN

C’es un peu

l’intersection idéale,

voire le chaînon

manquant… qui

ne manque de

rien. Une preuve

«vivante» que les

fonctions nobles

des bâtiments sont

aussi productrices

de valeurs

DOSSIER AGRICULTURE

4×3 – NUMÉRO 15 – TRIMESTRIEL – JUILLET 2021

31


DOSSIER AGRICULTURE

Un soutien

durable aux

petits exploitants

agricoles

dans le monde

Les petits producteurs dans

les pays en développement ont

besoin d’être soutenus par des

investissements ayant un impact

durable et ciblé sur leurs besoins.

ADA, une ONG luxembourgeoise

spécialisée en finance inclusive,

coordonne un projet de grande

envergure internationale.

Les petits exploitants agricoles,

dans les pays en développement,

sont confrontés à toute une

série de difficultés pour

accéder aux ressources, à

la technologie, aux intrants

(les produits nécessaires au

fonctionnement de l’exploitation

agricole), au financement et aux

informations du marché. Ils sont

aussi davantage vulnérables

aux chocs externes, tels que

les événements climatiques

extrêmes ou la volatilité des prix.

Pour pallier ces difficultés, le

Smallholder Safety Net Upscaling

Programme (SSNUP détail des

projets sur www.ssnup.org),

lancé en octobre dernier, est une

initiative qui vise à renforcer les

filets de sécurité de 10 millions

de ménages de petits exploitants

en Afrique, en Amérique latine

et en Asie, par le biais de projets

très variés d’assistance technique

et d’investissements dans les

chaînes de valeurs agricoles

(l’ensemble des acteurs et des

activités qui font passer un

produit de base du stade de la

production dans les champs à sa

consommation finale), avec pour

objectif principal d’améliorer

le bien-être de 50 millions de

personnes à faibles revenus.

Le programme se concentre

sur trois objectifs spécifiques :

1. Les petits exploitants

agricoles améliorent leur

productivité et/ou leur

résilience en utilisant des

services financiers adaptés

et de l’appui technique

leur permettant d’adopter

des pratiques agricoles

plus durables et plus

respectueuses du climat ;

2. Les chaînes de valeur

agricoles (coopératives,

semenciers, PME, etc.) sont

renforcées par l’adoption

de pratiques commerciales,

environnementales et sociales

plus durables qui génèrent

une augmentation des revenus

et des emplois, ainsi qu’une

meilleure sécurité alimentaire ;

3. Les investissements

augmentent et permettent

de financer l’expansion

des chaînes de valeurs

agricoles qui respectent

les principes mondiaux

d’investissement agricole

responsable. Ils adoptent des

normes durables au niveau

environnemental, social et

de bonne gouvernance.

32 INFOGREEN.LU


DOSSIER AGRICULTURE

Financé par la Direction de la

coopération au développement

et de l’action humanitaire

luxembourgeoise et la

Direction du développement

et de la coopération

Suisse, SSNUP permet de

cofinancer ces projets d’appui

via des investisseurs d’impact

qui interagissent au quotidien

avec des petits exploitants.

SSNUP compte aujourd’hui 2

bailleurs et 5 investisseurs d’impact

(Fondation Grameen Crédit

Agricole, Inconfin, Oikocredit,

responsAbility, Symbiotics),

mais l’inclusion d’acteurs

supplémentaires est cruciale pour

mettre en place toujours plus de

projets innovants et efficaces.

un courtier en assurance

dans plusieurs pays d’Afrique

francophone, une institution

de microfinance en Chine, des

coopératives de café au Pérou

et une PME dans la production

et la commercialisation de riz

au Sénégal via de l’assistance

technique (partage d’information

et d’expertise, formations,

conseils, etc.). L’ensemble des

projets mis en place a déjà

permis d’atteindre près de 80 000

petits exploitants agricoles.

ADA

Texte et photos: ADA (Appui au

Développement autonome)

PARTENAIRE INFOGREEN

La coordination, ainsi que la

gestion des connaissances de

ce projet de grande envergure

internationale, ont été confiées à

ADA, une ONG luxembourgeoise

spécialisée en finance inclusive.

www.ada-microfinance.org/ssnup

Depuis son lancement, l’initiative

a soutenu plusieurs projets

permettant de renforcer

localement des acteurs des chaînes

de valeurs agricoles, notamment

4×3 – NUMÉRO 15 – TRIMESTRIEL – JUILLET 2021

33


DOSSIER AGRICULTURE

FRUGAL,

l’anti gaspi

pour la

production

locale

Depuis plusieurs années

déjà, l’importance d’une

consommation locale auprès de

nos producteurs se fait sentir.

Malgré cette volonté d’agir

localement, le pouvoir du marché

met de nombreux agriculteurs face

à des surplus, pertes et invendus.

Dépendants de la loi de l’offre et

de la demande, de systèmes de

gouvernances ou encore d’ordres

systémiques établis, des surplus

sont laissés dans les champs. Ces

denrées constituent une forme de

gaspillage alimentaire en amont

de la chaîne de production, qui

soustrait de fait les consommateurs

à toutes sortes de produits

parfaitement comestibles.

La crise sanitaire n’a fait que

mettre en lumière une situation

déjà existante à une échelle

beaucoup plus impactante, aussi

bien pour le producteur que pour le

distributeur, le transformateur ou le

consommateur. Cette nouvelle prise

de conscience de la dépendance

du commerce international a

ouvert une brèche remettant en

question la logistique agricole

construite au fil des siècles. En

effet, pourquoi de telles quantités

ne peuvent-elles pas être mise à

disposition du consommateur se

situant à quelques kilomètres de

là ? « Consommer local » devrait

pouvoir inclure non seulement

les produits de nos producteurs

mais également les surplus et

invendus qu’une crise ou qu’une

loi économique peut provoquer.

Destiné aux quatre versants de la

Grande Région, le projet Interreg

FRUGAL (Favoriser la Réduction du

Gaspillage Alimentaire au moyen

de la consommation Locale) réunit

autour de la table plusieurs

partenaires issus de la production,

de la transformation et de la

distribution, et vise à la création

d’une plateforme d’échanges des

surplus et invendus. Cette forme

d’économie circulaire permettra

aux acteurs du réseau de déposer

ou récupérer des produits pour

les valoriser au lieu de les jeter.

IMS LUXEMBOURG

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PARTENAIRE INFOGREEN

34 INFOGREEN.LU



DOSSIER AGRICULTURE

Réussir

ses projets

participatifs !

Les projets en relation avec

les nouveaux usages et les

nouveaux modes de vie, tels que

les espaces partagés publics

ou privés, l’urban farming, les

maisons de quartier ou les

tiers-lieux, nécessitent une

approche participative dès

la conception afin de poser

les bases de leur succès.

Si beaucoup de bonnes volontés

entrepreneuriales souhaitent

mettre sur pied des projets

innovants et collaboratifs, leur

aboutissement n’est pas toujours

évident et la réalité des usages est

souvent loin de la vision imaginée.

En tant que porteur de projet

immobilier ou commune engagée

dans une politique de transition

climatique ou écologique, vous

pouvez vous demander si ce lieu,

que vous allez créer, sera utilisé

et entretenu et si les résultats

attendus seront au rendez-vous.

Qu’est-ce que l’urban

farming ?

L’urban farming, ou agriculture

urbaine, est de plus en plus

envisagée et promue dans les

espaces urbains. Cette pratique

peut s’implanter sur des espaces

au sol réservés ou inutilisés, ou

sur des toitures dans le cadre de

projets existants ou de projets

neufs dédiant les espaces

au sol à d’autres usages.

Les avantages d’un tel

projet sont multiples :

- la participation à une

alimentation locale, saine et

résiliente face aux crises,

- le développement des

circuits courts et de

l’économie circulaire,

- la lutte contre les îlots de

chaleur et le verdissement

des quartiers,

- la captation de CO 2

pour le climat,

- la promotion d’une

reconnexion à la nature,

- le développement de nouvelles

formes de vivre ensemble faites

de bien-être, de cohésion et

d’échanges entre les habitants,

- …

Généralement, l’implantation

de l’urban farming dans un

quartier peut être le début d’une

dynamique de connexions entre

les habitants et peut favoriser le

développement d’autres projets.

Les autorités luxembourgeoises

ont mis en œuvre une

stratégie nationale pour

booster cette dynamique.

Développez votre projet

participatif avec succès

Coévolution vous accompagne pour

clarifier le contexte, vos enjeux,

besoins et envies afin de poser

le cadre technique et juridique

adéquat en amont de votre projet

participatif et de constituer les

bases de sa réussite. Nous vous

aidons à connecter et mobiliser

les acteurs, porteurs de projet et

futurs usagers des lieux, dès la

conception du projet pour plus

de créativité et de bien-être.

Les futurs utilisateurs – qu’il

s’agisse d’habitants, d’employés

ou d’étudiants, … – ont une

expertise et une énergie

capitales pour la conception et

36 INFOGREEN.LU


Connecter et

mobiliser les

acteurs, porteurs

de projet et futurs

usagers des lieux,

dès la conception

du projet

l’adoption des usages et services

qu’ils utiliseront demain.

Nous vous aidons à relier le

projet à d’autres initiatives et

à créer les bases de solutions

systémiques pour pérenniser le

projet et générer plus de valeur

pour tous et pour la planète.

Assistance à maîtrise d’usage

Tel un assistant à maîtrise

d’usage, nous vous proposons

des outils et des démarches :

- pour poser le cadre technicojuridique

adéquat,

- pour coconstruire les

futurs modes de vie de

façon participative et en

accroître l’adoption,

- pour créer et innover,

- pour ouvrir de nouvelles

perspectives et générer

un maximum de réussite

et d’impacts positifs

dans vos projets.

Nous travaillons en partenariat avec

les autres intervenants sur le projet

(services techniques, architecte,

urbaniste, BET, …). Sur demande

et selon le besoin ou les projets,

nous pouvons vous apporter des

apports d’experts externes.

Informations : www.coevolution.lu

XAVIER DELPOSEN (COÉVOLUTION)

PARTENAIRE INFOGREEN

HOMMAGE À

LOUIS DE FUNÈS !

En 2020, la Commission européenne a présenté sa stratégie « De la ferme à

la table », une des initiatives clés du « pacte vert pour l'Europe ». Certaines

mesures méritent d’être critiquées, car elles pourraient à la fois induire en

erreur le consommateur et porter fortement préjudice aux PME artisanales.

Actuellement, il existe plusieurs systèmes, dont le « Nutriscore » adopté au

Luxembourg, sur base facultative pour les opérateurs alimentaires. Cependant,

en parcourant les rayons des supermarchés, l’absurdité du Nutriscore fait

surface. Et l’objectif des grands groupes agroalimentaires se dévoile : profiter au

maximum du nouvel outil « institutionnalisé » et augmenter le chiffre d’affaires.

Bien que le projet de loi sur les emballages et déchets d’emballages vise à

imposer au Luxembourg une interdiction d’un conditionnement en plastique

des fruits et légumes pour les quantités inférieures à 1,5 kg, le problème ne

sera pas résolu. Les acteurs du marché procéderont à un conditionnement des

produits à petite quantité, notamment avec des emballages en carton jetables,

et cela pourrait amener les commerçants à proposer plus de choix en lots de

1.5 kg, menant à un risque de surconsommation et de gaspillage alimentaire.

Par ailleurs, les multinationales agroalimentaires modifient leurs recettes

et s’adaptent à la lucrative cible « verte » à grand renfort d’additifs créés en

laboratoires pour in fine tromper le consommateur. Pour récompense, le

système octroie aux limonades « light » ou « zéro » une meilleure classification

qu’un jus de pommes bio sans sucre ajouté et les salamis « light » modifiés

chimiquement l’emportent sur les charcuteries naturelles sans additif !

Est-ce vraiment le but recherché : diriger le consommateur vers la

nourriture industrielle ? Cela me rappelle un classique du cinéma

français : « L’aile ou la cuisse » avec Louis de Funès, dans lequel le

redoutable critique Charles Duchemin qu’il incarne se bat contre la

malbouffe et la nourriture industrielle… Mais ici, personne ne rit !

GILLES REDING, DIRECTEUR DES AFFAIRES ENVIRONNEMENTALES,

TECHNOLOGIES ET INNOVATION - CHAMBRE DES MÉTIERS

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PARTENAIRE INFOGREEN

4×3 – NUMÉRO 15 – TRIMESTRIEL – JUILLET 2021

37


DOSSIER AGRICULTURE

De la

ferme

à la

fourchette…

et retour !

Le Conseil supérieur pour un

développement durable (CSDD)

travaille, entre autres, sur la

question de l’alimentation

et ses liens avec le bien-être

de la population, l’empreinte

écologique de notre société,

ainsi que les principes d’une

économie durable et résiliente...

qui inclut l’agriculture.

Tribune libre du président

du CSDD, Romain Poulles.

D’ici 2050, il faudra nourrir

2 milliards de personnes de plus

sur Terre. Mais est-ce faisable

sans repousser complètement

les limites de la planète ? L’impact

environnemental de notre système

alimentaire est déjà énorme.

Au Luxembourg, il contribue de

manière significative à l’empreinte

écologique. C’est ce qui ressort

d’une étude réalisée en 2020 par

le Conseil du développement

durable en collaboration avec

IBLA. Le système actuel encourage

les monocultures : 75 % de notre

alimentation totale est composée

de seulement 12 espèces végétales

et provient de 5 espèces animales,

dont les vaches, les porcs et les

poulets. 30 % de la nourriture

produite est jetée. L’eau est soumise

à un stress, tant en termes de

disponibilité que de pollution.

Nos sols sont dégradés et la

biodiversité est de plus en plus

réduite. Nous avons une mortalité

massive d’insectes. La principale

cause de la mort des papillons

ou des abeilles est l’agriculture

industrielle avec ses poisons

(néonicotinoïdes...), ses herbicides

(glyphosate...), sa surfertilisation

et le paysage agricole défriché et

monotone “à faible entretien». Et

le changement climatique amplifie

encore tous ces problèmes.

La stratégie européenne « de la

ferme à la fourchette » (from farm

to fork) existe. Pour décrire un

système durable et résilient, c’est

incomplet. Nous avons avancé

l’idée de la rebaptiser “ from farm

to fork AND BACK”. Cela évite un

mode de pensée linéaire, alors

que les cycles sont la base d’un

système naturel ; l’économie devrait

également être basée sur les cycles

industriels, y compris l’agriculture.

Les consommateurs européens

sont devenus plus exigeants. Ils

veulent une alimentation plus

saine et de qualité. Ils attendent

une plus grande transparence

et une meilleure traçabilité. Une

transformation radicale de notre

système alimentaire est nécessaire

pour rendre notre société plus

durable et plus résiliente. De

plus, les implications sociales,

38 INFOGREEN.LU


INFINO, DO-TANK

DOSSIER AGRICULTURE

économiques et environnementales

puissantes et complexes ne

doivent pas être négligées.

Principes pour

l’économie de la terre

Nous avons proposé 7 principes

fondamentaux pour une économie

durable, résiliente et circulaire.

Ils peuvent être facilement

appliqués à l’économie de la terre

et à notre système alimentaire.

1. Il y a création de valeur.

L’agriculture doit être

correctement récompensée

pour la contribution positive

qu’elle peut apporter à

l’atténuation du changement

climatique, à la conservation

de la biodiversité, etc.

2. Un système de récolte DOIT

être holistique. Par exemple,

une nouvelle stratégie

intersectorielle devrait éliminer

les cloisonnements en adoptant

une approche interdisciplinaire

et collaborative.

3. Les déchets doivent être abolis

en tant que concept ! Il faut

plutôt s’appuyer sur deux

cycles : le cycle biologique et

le cycle technologique. Il faut

veiller à ce que les aliments

fassent partie intégrante

d’un cycle biologique et

à ce que les nutriments

soient restitués au sol.

4. La santé et le bien-être font

partie intégrante du cycle

agricole. On doit favoriser la

création d’impacts positifs

sur les personnes et la

nature. La seule réduction

des incidences négatives

n’est pas suffisante pour le

développement durable.

5. Les systèmes circulaires et

agricoles sont régénérateurs

par nature. Ils maintiennent

et améliorent les services

écosystémiques et

favorisent la biodiversité.

6. Ces systèmes favorisent la

diversité des solutions dans

tous les aspects techniques,

économiques, socioculturels

et environnementaux.

La promotion de la

biodiversité est un élément

important du système.

7. Les solutions locales et

solidaires sont également

encouragées, les communautés

coopératives et les chaînes de

valeur locales sont favorisées.

Le lien entre l’agriculture et

l’empreinte écologique ne doit pas

être abordé dans un sens négatif,

mais plutôt en se concentrant sur

le rôle extrêmement important

de l’agriculture pour améliorer de

manière significative la biocapacité

d’un territoire donné. Elle permet

aux écosystèmes de produire

des matières biologiquement

bénéfiques et d’absorber les

déchets produits par l’homme.

Le potentiel d’amélioration de

la biocapacité est généralement

sous-estimé et certainement

pas favorisé ou récompensé. Un

système alimentaire résilient et

durable devrait non seulement

réduire l’empreinte écologique

de notre alimentation, mais aussi

apporter une contribution positive

à l’atténuation du changement

climatique. Le sol, par exemple,

est un puits de carbone très

efficace, et peut aussi contribuer

positivement à la biodiversité.

Une stratégie « de la ferme

à la fourchette et retour » ne

concerne donc pas seulement

l’agriculture, mais aussi le climat,

l’environnement, la santé, la

numérisation, la compétitivité, la

préservation des ressources et

les emplois locaux et régionaux.

ROMAIN POULLES,

PRÉSIDENT DU CSDD

PARTENAIRE INFOGREEN

Une récente conférence en

ligne intitulée « Pour un système

alimentaire résilient et durable »

a été proposée par l’association

INFINO (Initiativ fir Nohaltegkeet –

initiative pour un développement

durable) en collaboration avec

l’Université du Luxembourg

et le Conseil supérieur pour

un développement durable

(Nohaltegkeetsrot), avec le soutien

de l’Œuvre Nationale de Secours

Grande-Duchesse Charlotte.

INFINO est une association

citoyenne issue du CSDD. Ce

dernier a pour mission de conseiller

le Gouvernement et ainsi d’agir

en tant que « Think-Tank ». INFINO

a pris un rôle complémentaire et

poursuit une approche « Do-Tank »,

pour promouvoir des actions et

réaliser des projets concrets.

Face aux nombreuses

volontés d’agir en faveur d’un

développement pour une société

plus juste dans le respect de

notre environnement, immédiat

et global, INFINO veut constituer

une plateforme pour réunir

des expertises de différents

domaines et explorer comment

poursuivre ensemble la mise

en œuvre des ODD. Son conseil

d’administration, idéologiquement

indépendant, rassemble des

figures engagées, comme Francis

Schartz (président), Claudine

Lorang et Norry Schneider (viceprésidents),

Raymond Schadeck

(trésorier) et Marguy Kohnen.

Ces axes d’action prévoient

notamment des campagnes

de sensibilisation, des appels à

projets, l’animation de plateformes

de discussion et des projets de

recherche ou la mise en réseau

d’acteurs afin de soutenir le

CSDD dans l’implémentation

de ses idées et initiatives.

A.D.

› La suite est à lire sur

Infogreen.lu

4×3 – NUMÉRO 15 – TRIMESTRIEL – JUILLET 2021

39



Hello

Marko

PAR FRÉDÉRIC LIÉGEOIS

PHOTOS DE FANNY KRACKENBERGER

Être ? Telle est la question ? Exister,

telle doit être la réponse. Car à quoi

bon vivre sans exister ? Exister,

c’est penser, créer, imaginer,

sa vie, la société, aujourd’hui,

demain ; exister c’est innover,

sans cesse, c’est un état d’esprit,

une énergie qui vous prend aux

tripes. C’est comme ça, certaines

personnes sont ainsi faites pour

vivre et d’autres pour exister.

Oui mais… car il y a

toujours un « mais »...

L’esprit d’innovation, comme la

créativité, s’entretient, se cultive, se

développe, se déploie dans un cadre

adapté et se diffuse librement. Pour

cela, il faut une volonté : comme dit le

proverbe,

« là où il y a une

volonté, il y a un

chemin »

Il faut une implication sans faille

dans son idée, son projet de vie.

Rencontre avec un « innov’acteur »,

digne représentant de cette nouvelle

génération de startupper, celle

qui imagine le monde de demain,

un monde meilleur, avec non

seulement une idée qui bouscule les

habitudes, mais avant tout un projet

porteur de sens. Hello Marko !


LE GRAND ENTRETIEN

La Suède,

un état… d’esprit

Lorsqu’on parle de cadre propice à la réflexion,

à la prise de conscience de la fragilité du monde

et à la mise en œuvre de solutions pour réduire

l’impact de notre société de consommation sur

l’environnement, la Suède fait figure d’exemple, de

précurseur, c’est sûr, même si tout n’y est pas parfait.

Marko Klacar, d’origine serbe, passe toute son enfance

dans ce fantastique pays scandinave. Comme pour

tout Suédois, la nature et le respect de celle-ci lui

sont essentiels ; il suffit de voir ces paysages pour

le comprendre… des milliers de lacs, des forêts, des

montagnes, la Laponie… Nul besoin d’en dire plus.

il en fait partie. Lorsqu’il s’engage, c’est toujours

à 100%. Il est entier, c’est rare et ça fait du bien.

Après des études réussies en informatique, il

cherche en Europe un pays aux hivers moins rudes,

un territoire peut-être plus « méridional », pour

lancer sa carrière professionnelle… C’est le Grand-

Duché de Luxembourg qui retient son attention

pour sa diversité culturelle et sa place financière.

Comme il le dit « chaque pays a sa culture, son

identité » et ce qui lui plaît ici au Luxembourg,

c’est justement le multiculturalisme.

Marko naît nature, vit nature, pratique la nature,

pour ses loisirs, son sport, sa réflexion. Il y a parfois

des personnes qui transmettent un message et

portent intrinsèquement des valeurs au monde,

42 INFOGREEN.LU


LE GRAND ENTRETIEN

« Ici, vous croisez dans la même journée

des Français, des Allemands, des Belges, des Anglais,

des Hollandais et bien entendu, des Luxembourgeois ;

tout cela forme un melting-pot incroyablement

riche et unique en Europe »

2015, Wëlkomm

zu Lë tzebuerg

Marko découvre le Luxembourg en complétant son

cursus avec une formation en Wealth Management

à la Luxembourg School of Finance. En 2015, il a 30

ans et, c’est décidé, il ouvre un nouveau chapitre

de sa vie en s’installant au Luxembourg. Il est

embauché comme prévu dans le secteur bancaire.

Dès le troisième jour, il y rencontre la personne

qui devient sa femme… quel beau présage.

La vie est différente de celle qu’il connaît à Stockholm,

tout lui paraît plus confortable qu’ailleurs en

Europe, même s’il constate un retard au niveau

environnemental et empreinte carbone…

Alors qu’en Suède, il vit dans cette culture

écologique très poussée et applique au quotidien

des actions de recyclage maximal et de réduction

des déchets, il découvre ici une approche moins

avancée et se demande dès le départ de quelle

façon il lui est possible d’importer ce « mindset »

nordique en cette contrée d’adoption.

4×3 – NUMÉRO 15 – TRIMESTRIEL – JUILLET 2021

43


LE GRAND ENTRETIEN

44 INFOGREEN.LU


2020, Covid oui…

mais d’abord

‘co-vivre’

LE GRAND ENTRETIEN

Nous sommes à l’été 2020, Marko est touché

par le virus du Covid-19, contraint à une mise en

quarantaine, son cerveau tourne à plein régime.

Il prend conscience que c’est une parenthèse

idéale pour passer à l’action, il veut se rendre utile,

apporter sa pierre à l’édifice d’un monde durable.

Cette année 2020 pour le moins complètement

dingue avec cette pandémie avive la flamme,

celle qui sommeille en lui depuis son arrivée.

« A posteriori, je me dis que

j’avais finalement attendu

toute ma vie ce moment

pour monter un tel projet »

La notion d’économie circulaire résonne à ses

oreilles. Il se dit que dans un contexte que l’on

sait alarmant, où l’accumulation des déchets

et la raréfaction des ressources naturelles ne

cessent de croître, la voie de l’économie circulaire

semble être un chemin incontournable, que l’on

soit consommateur ou entreprise d’ailleurs.

Il s’agit pour lui de trouver une solution qui peut à la

fois être vertueuse pour l’environnement, l’économie,

la société en général et qui permet de conserver un

niveau de vie correct mais en œuvrant différemment,

le tout en s’impliquant dans l’économie locale… un

beau programme. Rien ne se perd, tout se transforme,

une devise qu’il entend dorénavant appliquer.

Il veut inverser la chaîne de production, sortir de

l’économie linéaire qui consiste à produire, consommer

puis jeter, il est convaincu de vouloir fermer la

boucle pour entrer dans une spirale vertueuse.

Waste is

money

Les mentalités peuvent évoluer, on peut tous

changer nos habitudes, aujourd’hui c’est même

une obligation. Convertir des déchets et en tirer

une richesse… c’est son postulat de départ.

En isolement, un souvenir remonte à la surface, celui

du jour où, alors qu’il déguste son café dans une

brasserie, il voit le barman jeter son marc à la poubelle.

La façon de réutiliser ce déchet, ça il connaît, en

fertiliseur par exemple. Il a déjà vu aussi une entreprise

anglaise en faire des petits « boudins » compressés

comme de grosses briquettes de chauffage, le tout

centralisé sur un site de production industriel.

Mais lui veut aller plus loin. Il la tient son idée, voilà,

c’est sûr, et il veut créer un nouveau concept.

Pour faire simple, il entend mettre en place et multiplier

des mini-sites de production de briquettes à base

de marc de café compacté, dans un premier temps,

utilisables comme combustible pour barbecue ou

foyer et ensuite, dès que possible, transformer aussi

ce même déchet initial en pellets de chauffage…

Ancrer cela dans l’économie locale au maximum avec

des petits sites de production intégrés à la chaîne

de distribution. Faire en sorte que ces producteurs

et distributeurs de café soient en même temps les

collecteurs du déchet -sur le site de consommation,

en l’occurrence les bars, hôtels et restaurants- les

transformateurs et les (re)distributeurs du produit

transformé… Au final, ceci optimise toute la chaîne,

permet de faciliter et rentabiliser le transport,

sensibilise les parties prenantes au volume de déchet

généré, à l’existence de solution clef en main et en

même temps procure un revenu supplémentaire.

4×3 – NUMÉRO 15 – TRIMESTRIEL – JUILLET 2021

45


LE GRAND ENTRETIEN

Coffee…

what else ?

Comment aller encore plus loin et pousser au

maximum la durabilité de son idée ? Marko décide,

non pas de garder son idée pour lui, comme

on pourrait l’imaginer, mais, bien au contraire, il

en parle, prend des contacts, se lance comme

à son habitude à 100% dans son initiative.

Il se donne les moyens d’aller au bout de ses ambitions.

La méthode américaine. En souriant il déclare :

« Tous les efforts que

tu mets dans un projet

paieront, d’une manière ou

d’une autre, tôt ou tard. »

Le café, on en raffole, la production mondiale ne

cesse d’augmenter, les pays d’Europe du Nord sont

les plus grands consommateurs de café au monde

par habitant, il y a des circuits de production, de

distribution, une filière pour le café équitable, bio,

aussi bien implantée. Donc il imagine tout simplement

utiliser ces canaux en se rapprochant des acteurs

luxembourgeois. En effet, quoi de mieux justement

que de réutiliser des marcs de café bio et Fairtrade…

Sk y is the limit

En se connectant aux restaurateurs, torréfacteurs,

distributeurs et livreurs, tout en nouant des relations

avec le milieu de l’innovation et le monde des

start-up luxembourgeois, en poussant toutes les portes

possibles, en jonglant entre sa vie professionnelle

dans le secteur bancaire, en se coupant en trois pour

ne rien lâcher… Marko court et Marko entre dans la

lumière, c’est une véritable ovation, une « inn-ovation ».

Son champ lexical se remplit de « LuxInnovation, circular

by design challenge , Fairtrade, Nyuko, mouvement

de la transition… ». Actif sur les réseaux

sociaux, ses hashtags préférés sont maintenant

#Circulareconomy , #esg, #sustainability… ça y

est, il le sent, il le sait, le mouvement est lancé.

46 INFOGREEN.LU


LE GRAND ENTRETIEN

4×3 – NUMÉRO 15 – TRIMESTRIEL – JUILLET 2021

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LE GRAND ENTRETIEN

Pas à pas…

Au sens littéral comme au figuré, ce qui au départ

n’est qu’une réflexion prend corps et, comme dans

toute initiative, il doit maintenant au quotidien

faire face à une multitude d’imprévus.

Dans ce cas de figure, Marko a sa propre méthode.

Grand amateur d’air libre, ses idées cheminent

au gré de promenades inspirantes dans sa région

d’attache à proximité de Lorentzweiler. Il aime faire

venir les solutions à lui en marchant dans la nature

environnante. Il résout ses problèmes non pas en se

concentrant obstinément dessus mais en laissant

venir à lui les solutions au gré de chemins forestiers.

… Et ça marche !

Au fil des jours et de ses rencontres, une

personnalité se démarque dans ses contacts, il

s’agit d’Alfons Schramer, le dirigeant et fondateur

engagé, passionné, de l’entreprise Mondo Del Caffè.

« Torref’acteur responsable » dans l’âme, Alfons

l’accueille à bras ouverts et ensemble ils travaillent

rapidement sur un concept qui permet de convertir

ce fameux marc en briquettes combustibles…

L’outil de production se base sur un système existant

qui est destiné à produire initialement des briquettes

à base de déchets de bois. Il s’agit en fait de travailler

le produit « café » en adaptant les réglages de la

machine… Après de multiples efforts, oui il peut le dire,

ça fonctionne, le système est aujourd’hui au point.

Une mini centrale de production autonome est née,

complètement adaptée à un marché local, à la chaîne

de production/distribution de café luxembourgeoise.

Comme il aime le dire “start small, start realistic“.

48 INFOGREEN.LU


Maintenant ?

LE GRAND ENTRETIEN

Passionné depuis toujours d’équitation, il crée son

entreprise qu’il baptise en italien « Capriole », pour

cabriole, qui n’est autre que la figure la plus compliquée

à apprendre à un cheval… tout un symbole.

L’étape suivante est de monter en cadence et activer

la production pour, dès le 18 juin 2021, mettre en

vente son produit fini, histoire de ne pas manquer

la période estivale propice aux barbecues. Pour

info, à l’heure où cet article est en écriture, ces

fameuses briquettes combustibles ont déjà un

premier point de vente au City Concorde…

Marko sait qu’il ne peut mener un projet de si grande

ampleur seul dans son coin. Il définit, après une étude

de marché, un prix de vente qui au final est tout à

fait compétitif au regard de la concurrence. Situé

juste entre celui du bois brut et celui du charbon…

Il veut aussi travailler sur son packaging, le plus

écologique possible bien entendu et idéalement

faire appel à des ateliers protégés pour favoriser

l’inclusion de personnes en situation de handicap.

Il est d’ores et déjà en contact avec un restaurateur

pour la matière première, mais au regard de la situation

et pour se jeter dans le bain le plus rapidement possible,

il reçoit des marcs de café d’un partenaire allemand.

La suite

« Tout va très vite, il

s’agit de poursuivre cette

évolution dans la bonne

direction et achever ce qui

est commencé, aller au

bout ».

Son concept au point, il pense déjà à dupliquer la

solution. Louer, vendre, aussi bien l’outil de production,

que ses propres briquettes. Il espère créer de l’emploi

au niveau régional et viabiliser son entreprise.

Au-delà de tout cela, c’est l’impact sur l’environnement

- écologique, économique et social - qu’il veut positif.

En associant l’ensemble de la filière, en optimisant

les transports, en générant de nouveaux revenus,

c’est vraiment une équation gagnante. Rien

d’étonnant qu’il ait reçu l’Award « Product design »

des mains du ministre de l’Économie Franz Fayot

et de Fabrice Roth, directeur du Lycée des Arts et

Métiers de Luxembourg, à l’occasion du Circular by

Design Challenge organisé par LuxInnovation et le

Luxembourg Creative Industries Cluster en avril 2021.

Marko bénéficie dès lors de 12 semaines de

coaching par son mentor Jan Walter d’Oslo

pour optimiser encore plus son projet.

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LE GRAND ENTRETIEN

« Start small,

start realistic »

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LE GRAND ENTRETIEN

4×3 – NUMÉRO 15 – TRIMESTRIEL – JUILLET 2021

51


LE GRAND ENTRETIEN

All’s well that

ends well

« Quel que soit le but, ce

n’est jamais simple »

Pour Marko, faire sa part consiste aussi

à donner l’exemple, montrer que c’est

possible, transmettre son énergie.

Il espère susciter des vocations, être l’étincelle qui

allume des idées tout aussi innovantes dans l’esprit

de jeunes gens d’ici. Pour lui, le véritable challenge

pour les prochaines générations est d’abord de se

retrouver en « réel », sortir du digital, pour renouer

des rapports humains sans interface, sans filtre.

Pour revenir sur la notion d’initiative et de green

business, il aime rappeler qu’« un entrepreneur est un

solutionneur ». Et de poursuivre : « Au Luxembourg, il

y a de superbes initiatives engagées et durables, il faut

les accompagner, les porter, les faire réussir ». Il pense à

son ami suédois Filip Westerlund qui lance actuellement

la première sneaker issue de l’économie circulaire

avec son entreprise « Our Choice » au Luxembourg…

Tout est question de timing, aujourd’hui c’est le

bon moment, les mentalités évoluent, les regards

changent. Les entreprises, institutions, particuliers,

réalisent qu’ils ont tous une part à jouer et espèrent

réduire leur impact, voire avoir un impact positif.

En cela, le message porté par cette nouvelle génération

d’entrepreneurs est beau, fort, sensé et inspirant.

Merci pour cette énergie, pour ce don de soi, pour les

générations actuelles et futures, pour notre planète.

52 INFOGREEN.LU


Et, cher Marko, pour citer le poète René Char :

« Impose ta chance,

serre ton bonheur et va vers

ton risque. À te regarder,

ils s’habitueront »

LE GRAND ENTRETIEN

4×3 – NUMÉRO 15 – TRIMESTRIEL – JUILLET 2021

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Tellement de

raisons d’agir !

C’est dans leur ADN ...........................................................

« Un projet motivant, au service d’un engagement »

« Les enfants ont beaucoup à nous apprendre » .........

Briser la dépendance à l’aide alimentaire ! ....................

Renforcer l’autonomie entrepreneuriale .......................

+ImpaKT : « Les premières solutions sont là,

il est temps d’agir ! » ..........................................................

Innovation et… action ! .....................................................

Voici une solution d’avenir ! .............................................

Pour les générations futures, avec des technologies

centrées sur l’humain .......................................................

« Remettez-vous en question constamment » ..............

Quand durabilité et finance ne font qu’un ....................

Pour la qualité de l’air qu’on respire ! .............................

Quand les satellites prennent le relais ...........................

A global reference in the world of start-ups .................

A relational antidote to over-consumption ...................

p.56

p.58

p.60

p.62

p.64

p.66

p.70

p.72

p.74

p.76

p.78

p.80

p.84

p.86

p.88


«La folie consiste

à trouver normal

le fonctionnement

de notre société.

Pas à essayer de

l’améliorer».

BERTRAND PICCARD


DOSSIER ENTREPRENDRE

C’est dans

leur ADN

« La folie consiste à trouver

normal le fonctionnement de

notre société. Pas à essayer de

l’améliorer », nous souffle le

« savanturier » Bertrand Piccard.

Essayer d’améliorer la société

et son fonctionnement, ce n’est

pas un programme, et encore

moins un vœu pieux. C’est une

mission, c’est une entreprise.

« Point n’est besoin d’espérer

pour entreprendre, ni de réussir

pour persévérer », dit la citation

(curieusement attribuée aussi

bien à Lamartine qu’à Guillaume

d’Orange) érigée en proverbe.

Et pourtant… Pourtant, ne pas

entreprendre, c’est risquer de ne

rien faire. Et ne rien faire, c’est subir.

Agir est un leitmotiv en soi.

L’action, la bonne, la pertinente,

c’est quelque chose qui se travaille

mais qu’il est bon d’avoir dans

le sang. Dans son ADN ? Y a-t-il

un gène qui pousse des êtres

à faire bouger les lignes et cela

en fait-il des êtres spéciaux ?

Ou alors – en sus ? – il faut de

bonnes raisons. Et avoir un moteur

pour agir, c’est avoir ce besoin

d’aller plus loin, de lancer des

pistes, d’essayer des solutions,

de bousculer les certitudes.

Et d’actionner les leviers.

Les grandes avancées sont

probablement le fruit de ces

mélanges qui font les cocktails

réussis, avec parfois quelques

ingrédients mystère, un zeste

de chance, une dose de hasard,

un soupçon de folie peut-être.

Mais les petits pas sont aussi

cohérents, surtout lorsqu’on

arpente les chemins les plus

courts, qui peuvent mener loin,

par étapes. Pour « produire » un

monde meilleur, vivable et durable,

la route est encore longue et il

ne faut donc ni louper le départ,

ni oublier de monter dans le

train lorsqu’il est à quai. L’enjeu

n’est pas de crier gare, c’est de

mener le convoi à destination, en

choisissant la bonne voie quand

les aiguillages surviennent !

Mais au fond, qu’est-ce qui

motive des entrepreneurs, ONG,

associations, chercheurs de

mieux-être pour les vivants de

la planète, pour aujourd’hui en

préparant demain ? Où vontils

puiser leur énergie vitale,

leurs idées ? Et pourquoi, dans

quel but, avec quel objectif ?

Tous les jours, Infogreen et sa

communauté grandissante essaient

de montrer que la réalité peut

se rapprocher de l’utopie, au

travers de ces projets concrets,

de ces initiatives vertueuses, de

ces possibilités qui s’offrent à qui

peut les cueillir. « Informer pour

agir », c’est la devise d’Infogreen,

votre média qui aime aussi

rappeler – et démontrer à chaque

occasion, actions à l’appui –

qu’ensemble, on va plus loin. Si

on prolongeait dans ce magazine

4x3 ? Si on y allait alors, avec ces

gens qui ont envie d’avancer ? Il

y a tellement de raisons d’agir !

ENTREPRIS PAR ALAIN DUCAT

56 INFOGREEN.LU


La Tech au service

du bien commun

Acteur de la transformation

numérique, nous soutenons

les projets à impact social,

environnemental et solidaire

pour développer les solutions

de demain.

#développement-sur-mesure

#écoute

#innovation

#confiance

#RSE

Conseil, expertise, développement IT

www.intech.lu


DOSSIER ENTREPRENDRE

« Un projet

motivant, au

service d’un

engagement »

InTech met ses compétences

et ses ressources au service de

l’ONG We are NOT Weapons of

War. BackUp, outil numérique

qui vient en aide aux victimes

de violences sexuelles liées

aux conflits armés, collecte de

précieuses données et peut

donner valeur de preuves légales

aux témoignages et signalements

recueillis. Lancé à l’échelle

internationale, c’est un outil

très technique par nature, mais

mû par des enjeux humains.

We are NOT Weapons of War -

WWoW - est une ONG dédiée à la

question des violences sexuelles

liées aux conflits armés. « Nous

voulons porter cette question et

en faire un enjeu public mondial »,

explique Céline Bardet, juriste et

enquêtrice internationale, fondatrice

de l’ONG française, accompagnée

de sa consœur Léa-Rose Stoian.

« Nous voulons faire exister ces

victimes de viol érigé en arme

d’épuration, les faire reconnaître

et les accompagner. Avec des soins

physiques et psychologiques mais

aussi, enjeu fondamental, avec une

expertise judiciaire, pour lutter

contre l’impunité. Pour cela, il

faut des outils adaptés, sécurisés,

qui permettent de recueillir des

témoignages, d’identifier des

victimes, d’apporter des preuves

devant les tribunaux compétents».

L’outil, c’est BackUp, plateforme

applicative pour le recueil des

témoignages sur le terrain et leur

traitement. Un véritable couteau

suisse… made in Luxembourg.

« Nous avons voulu mesurer tous les

tenants et proposer des solutions

adaptées », explique Nicolas André,

développeur chez InTech, qui s’est

lancé avec ardeur dans ce défi,

humain avant d’être technique.

« Oui, nous y tenons, et ce n’est

pas une image pour l’image. Chez

InTech, nous sommes motivés par

l’innovation sous toutes ses formes

mais ce n’est pas une démarche

naïve, c’est vital. L’exploration

technique et la maîtrise de nouveaux

outils constituent le cœur de

notre activité. Les projets humains

nous permettent d’explorer de

nouveaux horizons techniques,

et c’est également fondamental

pour nos équipes d’être impliquées

dans les enjeux éthiques des

projets. WWoW, c’est passionnant

et enrichissant. Nous avons eu

beaucoup de rencontres avec Céline

et son équipe… Il ne s’agissait pas

pour nous d’amener une touche

de ‘Tech for Good’ mais d’apporter

les réponses techniques précises,

pensées pour la cause, réfléchies

et développées sur mesure ».

« Nous nous sommes rencontrés

par l’intermédiaire d’un incubateur

parisien », confirme Céline

Bardet. « Nous avons beaucoup

échangé ; ce qui m’a frappée, c’est

d’abord leur capacité d’écoute,

leur intérêt, leur appétit de

comprendre une problématique

complexe et d’apporter leur

contribution concrète. Ils ont

pris le temps, ils ont donné

58 INFOGREEN.LU


à gauche: Nicolas ANdré (InTech)

à droite: Céline Bardet (WWoW)

DOSSIER ENTREPRENDRE

Nous voulons un outil

qui serve d’alerte à la

société, d’appui pour les

programmes d’aide, de

soutien aux enquêteurs

et aux tribunaux

internationaux

du temps, pro bono ! Et ils ont

exploré des pistes auxquelles

nous n’avions pas pensé. »

BackUp franchit les étapes et

les développeurs, partenaires

impliqués à fond, entendent bien

précéder le mouvement de toutes

les innovations nécessaires. L’outil va

passer à la phase d’implémentation

à l’échelle internationale, prévue

en octobre prochain. Pour WWoW,

c’est crucial et porteur d’espoirs :

« Ces violences sexuelles sont des

crimes de masse. On sait qu’elles

existent. Mais on n’entend pas les

victimes. Au stade actuel, nous

pouvons sensibiliser, informer,

tenter d’aider. Mais nous avons

aussi besoin de témoignages, de

signalements, de preuves, et de

données. De plus, avec des chiffres,

on pourrait cibler les aides, les

zones, les communautés de victimes,

les auteurs présumés qui pourraient

devenir des coupables ». L’ONU

aimerait disposer d’informations

en temps réel, l’Union européenne

s’y intéresse aussi, de même

que les programmes de terrain,

de l’Unicef par exemple. « Enfin,

c’est un outil qui redonne de

la dignité aux victimes, celle de

pouvoir dire ‘’je suis là et j’existe’’.

C’est essentiel pour elles ».

La version viable de base de BackUp

s’apprête à recueillir les premiers

témoignages lors d’une phase

de test sur le terrain. La version

Beta a déjà permis d’enregistrer le

témoignage d’hommes violés dans

des prisons libyennes, et de déposer

une plainte recevable à Paris, grâce

à la compétence universelle. InTech

anticipe les prochaines étapes.

La Blockchain permet aujourd’hui

de conférer aux témoignages

une valeur légale durable pour

espérer porter des dossiers devant

les institutions judiciaires (inter)

nationales. L’Intelligence artificielle

et plus généralement l’exploration

de la vaste quantité de données

permettront peut-être d’anticiper,

de prévenir et de réagir aux mieux.

« Nous souhaitons nous appuyer sur

les technos Data pour cartographier

les faits, cibler les actions, croiser

les témoignages... Nous voulons un

outil qui serve d’alerte à la société,

d’appui pour les programmes

d’aide, de soutien aux enquêteurs

et aux tribunaux internationaux ».

WWoW veut aller aussi loin que

possible. Soutenue par l’Agence

Française de Développement,

l’ONG salue aussi le Luxembourg :

« Il y a une vraie culture de l’aide au

développement, une bienveillante

attention aux besoins, des

techniciens remarquables, des

soutiens importants », souligne

Céline Bardet. WWoW avait

d’ailleurs co-organisé aux côtés

notamment du Dr Denis Mukwege,

le Prix Nobel « qui répare les

femmes » et à l’initiative de SAR La

Grande-Duchesse Maria Teresa

le forum #StandSpeakRiseUp,

en mars 2019 à Luxembourg.

« Avec WWoW, il reste beaucoup

à accomplir pour lutter contre

ces crimes de guerre », conclut

Céline Bardet. « Cela commence

par comprendre, informer,

sensibiliser et agir. Et tous les

soutiens sont bienvenus».

L’équipe d’InTech bondit : « Nous

en sommes et c’est une fierté

autant qu’une motivation. De tels

projets nous poussent à agir ».

DÉVELOPPÉ PAR ALAIN DUCAT

Photos : InTech / WWoW /

© Cour grand-ducale_Sophie Margue

PARTENAIRE INFOGREEN

4×3 – NUMÉRO 15 – TRIMESTRIEL – JUILLET 2021

59


DOSSIER ENTREPRENDRE

« Les enfants

ont beaucoup à

nous apprendre »

Lorsque nous

lançons un nouveau

projet, nous

incluons toujours

les bénéficiaires

dans le débat

Créée en 1967, Aide à l’Enfance de

l’Inde et du Népal (AEIN) œuvre

à la construction d’une société

plus juste dans ces deux pays.

Elle s’engage également en faveur

de relations plus équitables

entre les pays du Nord et du

Sud. Partons à l’aventure avec

Françoise Binsfeld, la directrice.

« Tout a commencé avec des

familles luxembourgeoises qui

ont adopté des enfants dans

un home d’une congrégation à

Mumbai - anciennement Bombay.

Ils ont ensuite financé cette

structure avant de s’occuper

d’autres projets un peu partout

en Inde. » Évidemment, cette

solidarité a un coût. Pour assurer le

financement, ces familles vendaient

des gâteaux ou organisaient de

petits événements. Presque 55

ans plus tard, cette philosophie n’a

pas changé avec le Bazar Inde-

Népal qui a permis de récolter

en 2020 28 000 euros ! « C’est un

événement énorme. Pendant toute

une journée, nous accueillons plus

de 700 visiteurs, et une centaine

de bénévoles se mobilisent. Outre

nos activités de fundraising, nous

nous rendons également dans

les écoles, nous organisons des

conférences, pour sensibiliser

le plus de monde possible à nos

actions, mais surtout aux conditions

de vie en Inde et au Népal. »

Car l’aide s’est étendue au Népal

dans les années 1990. Deux

bénévoles ont d’abord travaillé dans

une école sur place, entraînant

d’autres projets pour soutenir

des personnes plus vulnérables,

dans des régions reculées.

« Nous sommes soutenus, au

Luxembourg, par une quinzaine

de bénévoles très actifs répartis

dans différents groupes de

travail (sensibilisation, projets,

communication et fundraising) et

par de nombreux autres présents

lors de nos manifestations. Nos

besoins sont énormes car ces deux

pays sont violemment touchés

par la seconde vague de Covid.

Chaque euro et chaque geste sont

les bienvenus pour soutenir nos

actions sur le terrain. Nous avons

vraiment de la chance de recevoir

un cofinancement du ministère de

la Coopération au Développement

pour le Népal (80%) et l’Inde (60 %).

Ainsi, tous les dons sont multipliés

par 5 pour les projets au Népal.

Nous travaillons directement avec

nos partenaires sur place. Il y a

donc une grande transparence. »

Des leçons quotidiennes

Les projets sont riches et variés,

surtout en ce qui concerne les

enfants. « Ils représentent le

60 INFOGREEN.LU


DOSSIER ENTREPRENDRE

futur. Ils ont toujours un message

important à nous transmettre. Ici,

avec le Covid, nous avons constaté

des problèmes de scolarité. En

Inde, cela fait plus d’un an qu’ils ne

vont plus à l’école. Et contrairement

au Luxembourg, ils n’ont pas eu

la chance de pouvoir suivre leurs

cours à distance vu le manque de

numérisation. Nous constatons

tout de même que nous avons

beaucoup à apprendre d’eux, d’où

la mise en place de nombreux

échanges entre les jeunes d’ici

et de là-bas. Les jeunes sont les

acteurs du changement quel que

soit l’endroit où ils vivent. »

Et pour que tout fonctionne, le

dialogue est de mise. « Lorsque

nous lançons un nouveau projet,

nous incluons toujours les

bénéficiaires dans le débat. Leur

expérience sur place nous permet

d’aller dans la bonne direction. Ce

sont leurs vies qui vont changer.

Actuellement, nous gérons 18

projets, ce qui représente un

budget d’1,4 million d’euros.

Les gens pensent que l’Inde est

développée économiquement,

mais il y a encore beaucoup de

travail pour diminuer les inégalités

entre les populations riches et

pauvres. Et le Covid n’a rien arrangé

car beaucoup de familles ont

été impactées par l’obligation de

confinement strict alors qu’elles

ont besoin de travailler tous les

jours pour survivre. Le Covid a

également eu un impact chez nos

partenaires sur place. Beaucoup

ont été infectés et ont donc dû

interrompre leurs missions dans

les villages. Les risques sont élevés

et les communautés villageoises

ont peur de se faire vacciner du

fait d’une mauvaise information.

Et les maisons étant relativement

petites pour de grandes familles,

les distanciations sociales sont

difficiles à faire respecter. »

Les membres d’AEIN restent

malgré tout optimistes et sont

conscients que leurs projets

transforment des vies – tout en

générant de nombreux sourires.

COOPÉRÉ PAR SÉBASTIEN YERNAUX

avec AEIN

Photos : AEIN

PARTENAIRE INFOGREEN

4×3 – NUMÉRO 15 – TRIMESTRIEL – JUILLET 2021

61


DOSSIER ENTREPRENDRE

Briser la

dépendance

à l’aide

alimentaire !

Le Kenya est mondialement

connu comme destination

touristique ou encore comme

producteur de légumes et

de fleurs vendus dans nos

supermarchés. Par contre, peu

de gens ont connaissance des

inégalités qui sévissent au sein

de ce pays. Contrairement au

centre et au sud-est du pays,

qui connaissent une certaine

activité économique, la région du

Turkana au nord-ouest du Kenya

est d’une pauvreté extrême. La

Fondation Partage y intervient.

LA SUITE

Cette région aride, habitée par

des populations à tradition

nomade, subit des périodes

de grandes sécheresses. Suite

au changement climatique, ces

périodes de sécheresses sont de

plus en plus fréquentes et sont

souvent suivies par des crises

de famines lors desquelles de

nombreuses familles deviennent

malheureusement dépendantes

de l’aide alimentaire distribuée

par les organisations locales.

C’est la raison principale pour

laquelle nous avons choisi

d’intervenir dans cette région

du Kenya. Non pas en apportant

de l’aide alimentaire, mais en

augmentant la résilience du

peuple Turkana face aux périodes

de sécheresse répétitives. Notre

partenaire sur place, Caritas

Lodwar, a élaboré un programme

qui vise soit le développement de

la production de nourriture, soit

l’augmentation des revenus des

ménages afin que ces derniers

puissent acheter leurs aliments.

Concrètement cela se fait par :

• L’installation de puits qui

permettent de faire de

l’agriculture familiale même

en période de sécheresse.

• La mise à disposition de

semences résistantes

à la sécheresse.

• Des formations sur des

méthodes agricoles

adaptées à la région.

• Le croisement d’une nouvelle

race de chèvre avec les chèvres

locales. Il en résulte une

chèvre adaptée au climat local

et qui donne 3 fois plus de

lait que les chèvres locales.

• L’octroi de microcrédits pour

commencer ou développer

un petit commerce.

Avec un budget annuel d’environ

140 000 euros, le projet soutenu

par partage.lu cible annuellement

950 ménages ! Après un an de

soutien intensif, ces ménages

sont capables de continuer leurs

activités de façon autonome avec

62 INFOGREEN.LU


Avec un budget

annuel d’environ

140 000 euros, le

projet soutenu par

partage.lu cible

annuellement

950 ménages !

tout au plus un petit suivi ponctuel

de la part de la coordinatrice du

projet. Chaque année, le projet

reproduit ces mêmes activités

auprès de nouveaux bénéficiaires.

Le but ultime du projet est

d’améliorer la sécurité alimentaire

des bénéficiaires de façon à ce

qu’ils soient moins vulnérables

lors des périodes de grande

sécheresse et ne soient plus

dépendants de l’aide alimentaire.

Lors de ma dernière visite au Kenya

en 2019, j’ai rencontré Ngoroi, une

jeune femme bénéficiaire du projet.

Elle était très contente, parce qu’elle

peut désormais nourrir sa famille

grâce au puits installé dans le cadre

du projet. Elle nous raconte : « Il y

a quelques mois, quand il y avait la

famine ici, une voisine qui habite de

l’autre côté de la colline est venue

me rendre visite. Elle m’a demandée

comment nous faisions pour avoir

de la nourriture même avec cette

longue période de sécheresse. Je

lui ai montré nos champs et le puits

installé par Caritas Lodwar … »

L’expérience des 5 dernières

années a prouvé que le projet

donne d’excellents résultats et

a donc toute sa raison d’être. En

effet, nous avons constaté que

lors de la dernière famine qui a

sévit dans la région Turkana, les

bénéficiaires du projet n’ont pas eu

besoin d’aide alimentaire et ont pu

être rayés des listes officielles de

demandeurs d’aide alimentaire.

TÉMOIGNAGE DE DENISE RICHARD ,

DIRECTRICE DE LA FONDATION

PARTAGE LUXEMBOURG

Photos : Fondation Partage Luxembourg

PARTENAIRE INFOGREEN

LA RSE AU CŒUR DE

LA STRATÉGIE DU

CABINET WILDGEN

Wildgen, cabinet d’avocats d’affaires établi au Luxembourg depuis 1923, est,

depuis de nombreuses années, fortement engagé dans des démarches éthiques

et environnementales, et a obtenu le label Entreprise Socialement Responsable,

décerné par l’INDR en 2019 et le label Great Place to Work en 2020.

Stéphanie Leclercq, CMO et Coordinatrice RSE, explique: « Wildgen organise des

projets fédérateurs et a même déposé sa marque RSE W4 - Wildgen 4 ». Via Wildgen

4 Children, le cabinet a financé une étude menée par l’UNICEF sur le respect des

droits de l’enfant à Luxembourg et chaque année, depuis 8 ans, il organise une

grande action caritative au niveau de la Grande Région au profit d'une dizaine

d'associations. Une trentaine de sociétés luxembourgeoises collaborent à ce projet.

“Wildgen 4 Women montre à quel point le cabinet est engagé dans la lutte

pour les droits des femmes et le respect de la parité, principe illustré par

le fait que de nombreuses femmes occupent un poste à la direction du

cabinet. Ce projet, qui se définit comme un cercle vertueux, regroupe des

femmes de tous horizons et les encourage à investir dans leur éducation

et dans leur carrière, à gagner en confiance et en compétences afin

d’atteindre leurs objectifs et de devenir, à leur tour, modèles et mentors”.

Wildgen 4 Environment a débuté en 2010. Ont suivi l’obtention du

label SDK, l’installation de ruches d’abeilles au sein du jardin et la

signature du manifeste de l’IMS « Zéro plastique à usage unique ».

Stéphanie Leclercq conclut : « En tant que société au rayonnement international,

nous reconnaissons notre responsabilité envers la société et souhaitons montrer

le chemin. Nous plaçons la RSE au cœur de nos préoccupations et nous nous

engageons sur tous les plans : environnemental, sociétal, humain et économique.

Notre démarche soutient la vision, les valeurs, et la stratégie du cabinet».

WILDGEN

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PARTENAIRE INFOGREEN


DOSSIER ENTREPRENDRE

Renforcer l’autonomie

entrepreneuriale

ADA est une ONG

luxembourgeoise qui joue un rôle

de premier plan dans le secteur

de la finance inclusive au niveau

international. Depuis 1994, elle

travaille au développement de

services de microfinance en faveur

des populations exclues des

circuits bancaires classiques. Son

action vise à renforcer l’autonomie

et les capacités d’institutions

de microfinance (IMF), des

associations professionnelles et

des réseaux. Rencontre avec Axel

de Ville, Conseiller à la direction.

« Notre ADN est dans notre

acronyme Appui au Développement

Autonome. Nous ne cherchons

pas à réaliser les projets à la place

des autres, mais plutôt à offrir un

élément déclencheur. Nous essayons

de contribuer à l’amélioration des

conditions de vie des populations

pauvres, tout en apportant une

certaine autonomie. Si une personne

arrive à s’en sortir dans son projet,

elle va prendre confiance en ses

capacités et quitter progressivement

sa situation de précarité. »

Une évolution positive constante.

« Je suis assez satisfait du lien

que nous avons pu créer entre le

secteur financier et la lutte contre

la pauvreté. Au départ, ce sont

des concepts antinomiques. Mais

on a pu convaincre de nombreux

décideurs grâce à de petits projets

qui ont porté leurs fruits. Même si

nous sommes une petite ONG, nous

sommes précurseurs dans l’Impact

Investing. Il y a 20 ans, quand des

ONG effectuaient les démarches

pour garantir des prêts d’une

centaine d’euros à des personnes

sans revenus, c’était presque

utopique ! Aujourd’hui, il y a une

réelle évolution. Nous sommes partis

d’un programme subsidié de 400.000

euros. Aujourd’hui, il existe un

fonds, le Luxembourg Microfinance

and Development Fund (LMDF),

qui pèse 40 millions d’euros. »

ADA conseille le LMDF dans le

financement d’institutions de

microfinance (IMF) à forte mission

sociale. Au 31 décembre 2020, 51

IMF ont été conseillées par ADA

et financées par ce fonds dans 24

pays. 55 721 micro-entrepreneurs

ont directement été atteints,

dont 72% de femmes. Le prêt

moyen est de 1 338 euros.

ADA soutient les jeunes

entrepreneurs âgés de 18 à 35 ans

en termes de création d’emplois, de

développement économique et de

résilience au sein des communautés

locales. Le programme « financement

des jeunes entrepreneurs », en cours

depuis 2011, a un double objectif

économique et social : lutter contre

le chômage des jeunes à travers

l’entrepreneuriat et améliorer la

portée et les performances sociales

64 INFOGREEN.LU


Les jeunes

représentent

l’économie de demain.

Il est primordial de

les rendre autonomes

via une activité

professionnelle

des IMF en leur permettant de mieux

cibler les jeunes entrepreneurs grâce

à une offre de produits adaptés.

Un programme assez positif puisque

plus de 15000 jeunes ont accès à un

service d’épargne, alors que 4300

d’entre eux ont accès à un crédit.

Le financement moyen est de 500

euros par jeune. Enfin, plus de 3000

jeunes entrepreneurs ont accès à un

accompagnement non-financier.

« Les jeunes représentent l’économie

de demain. Il est primordial de les

rendre autonomes via une activité

professionnelle. Cependant, ils

n’ont pas beaucoup d’expérience et

manquent de background financier.

Il leur est donc difficile d’obtenir

des crédits pour se lancer. Notre

idée est qu’au lieu de leur faire un

don directement, nous mettons

en place un projet qui leur permet

d’accéder à un financement. Ensuite,

les jeunes pourront rembourser en

fonction de l’évolution de leur chiffre

d’affaires. Nous leur permettons

de mettre un pied à l’étrier. Ils

pourront prouver qu’ils peuvent

rembourser des crédits et donc, que

ce sont des personnes fiables. »

DOSSIER ENTREPRENDRE

APPUYÉ PAR SÉBASTIEN YERNAUX

avec ADA

Photos: ADA

PARTENAIRE INFOGREEN

ENGAGER LES ACTEURS

ÉCONOMIQUES À

ÊTRE ACTEURS DU

CHANGEMENT !

Catalyseur d’innovation sociale, IMS Luxembourg est depuis presque 15 ans

le réseau leader de la RSE - Responsabilité Sociétale des Entreprises - au

Grand-Duché. Notre savoir-faire porte particulièrement sur la sensibilisation

aux enjeux de développement durable appliqué aux entreprises, la mise en

contact des parties prenantes et l’élaboration collective de solutions durables.

Agir en faveur d’une société plus prospère, soucieuse et respectueuse de

l’environnement et du bien-être de toutes et tous est au cœur de nos actions.

Nous le mettons en application sur la réduction du plastique à usage

unique en entreprise. Quelques raisons d’agir ? Longtemps ignoré, l’impact

dévastateur et considérable des plastiques à usage unique sur notre

écosystème et notre santé est connu, reconnu et en première ligne des

programmes environnementaux, tant aux niveaux national qu’international.

6 à 8,5 millions de tonnes de plastique rejoignent les océans chaque année à un

rythme si effréné qu’en 2050, les mers contiendront plus de masse plastique

que de poissons. Plus d’un million d’animaux en meurent chaque année.

72% de l’eau potable est contaminée en Europe et 83% dans le monde.

IMS LUXEMBOURG

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PARTENAIRE INFOGREEN

4×3 – NUMÉRO 15 – TRIMESTRIEL – JUILLET 2021

65


DOSSIER ENTREPRENDRE

+ImpaKT : « Les premières

solutions sont là,

il est temps d’agir ! »

Nous voulons

être artisans

de cet impact

positif, nous

voulons agir et

pousser à l’action

L’économie circulaire, c’est un

modèle économique à vision

systémique. Avec PROgroup et

leurs engagements personnels,

Romain Poulles et Jeannot

Schroeder sont des portedrapeaux

de cette (r)évolution

systémique. Pour propager le

discours, convaincre le plus

largement possible et, surtout,

agir et pousser à l’action, les

deux entrepreneurs ont lancé,

il y a 5 ans, une structure

entièremen dédiée à l’économie

circulaire : +ImpaKT.

« Le développement durable,

comme il est pratiqué

majoritairement, à savoir l’approche

du ”moins mauvais”, n’est pas une

solution suffisante et ne fait que

reporter les échéances des défis qui

se posent à nous. Mais même une

économie circulaire qui ne cherche

pas à générer des effets positifs

de manière systématique n’est pas

suffisante. On oublie les aspects

sociaux, environnementaux, si le

seul but est de ”faire tourner les

molécules” à l’infini». Romain Poulles

se définit comme un « Happy

Circular Economy Officer (CEO) ».

Pour lui, l’économie circulaire

est une évidence, qui permet de

donner une réelle perspective à

l’avenir de l’humanité. « D’ailleurs,

quel que soit le nom qu’on donne

à ce nouveau modèle économique,

l’économie circulaire est plutôt

un concept parapluie dans lequel

se retrouve l‘économie bleue,

l’économie de performance, et bien

d’autres. Depuis presque 25 ans, je

suis convaincu qu’il faut aller dans

le sens du développement durable

et je travaille à la transposition ».

Quand Jeannot Schroeder a rejoint

PROgroup, les deux hommes

ont prolongé la réflexion, remis

en question les pratiques de

l’entreprise et poussé le curseur

vertueux plus loin. « Nous voulons

à présent générer des impacts

positifs multiples », appuie Jeannot

Schroeder. « Les défis qui se

présentent à nous, pour améliorer

l’environnement, la biodiversité,

le climat, sont historiques mais

ce n’est pas “mission impossible”.

Cela nous concerne tous ». Romain

Poulles souligne : « Avec +ImpaKT, le

message est clair, nous savons qu’il

y a des solutions et que l’économie

circulaire est incontournable

pour une économie résiliente,

66 INFOGREEN.LU


DOSSIER ENTREPRENDRE

régénératrice, et porteuse d’espoir.

Alors nous voulons être artisans

de cet impact positif, nous voulons

agir et pousser à l’action. Il est

plus que temps ! » Au cours de

l’année passée, Anne-Christine

Ayed a rejoint l’actionnariat.

Elle y apporte tout son savoirfaire

et une expertise dans le

développement et l’implémentation

d’une stratégie circulaire dans

un grand groupe industriel.

C’est pour ça que +ImpaKT est

né. Le nom dit tout: « créer des

impacts positifs et ne pas se limiter

à réduire les impacts négatifs qui

visent au mieux le zéro impact.

L’économie circulaire, ce n’est pas

une nouvelle technologie, ce n’est

pas un nouveau procédé, c’est tout

simplement un nouveau modèle

économique, un changement

de paradigme, une révolution

systémique. On doit repenser le

système dans son entièreté ; on a

donc créé +ImpaKT pour s’occuper

de ces questions systémiques mais

aussi des enjeux de l’économie

circulaire, qui vont bien au-delà

du secteur de la construction ».

Il fallait cette structure, à la

fois indépendante du groupe

bâtisseur et liée à ses missions et

à son objet social, pour clarifier

la communication et donner une

approche cohérente et des signaux

forts à l’extérieur, comme ceux que

l’entreprise donne en interne.

« Nous étions les premiers à parler

d’économie circulaire sur la place

publique luxembourgeoise. Au

début, beaucoup nous prenaient

pour des fous. Maintenant, les

regards ont changé et tout le

monde en parle. Un vrai travail

de conviction prend du temps.

Il faut d’abord sensibiliser puis

proposer des solutions avant

une mise en place. Aujourd’hui,

nous sommes assez fiers de

notre travail ». Les deux pionniers

soulignent que le politique a bien

embrayé : « Dans l’avant-dernier

accord de coalition, l’économie

circulaire était mentionnée une

seule fois. Dans le dernier accord

ainsi que dans le programme

du Gouvernement, il y avait 39

références à l’économie circulaire !

On a créé un véritable débat et,

pour nous, c’était très important ».

+ImpaKT se réjouit ainsi des

initiatives enclenchées, comme

la stratégie « Zéro déchets »

développée en grande partie

par +ImpaKT pour le ministère

du développement durable.

« On l’aurait volontiers appelée

“Gestion des Ressources”. Si

vous lisez les recommandations,

on parle beaucoup plus de la

gestion des ressources que

de jeter et traiter les déchets

comme c’était le cas avant ».

C’est le genre de « switch » dans

la façon d’aborder les choses que

prône +ImpaKT. « On a besoin

d’actes et de gestes forts. Ils sont

logiquement précédés d’une prise

de conscience et de stratégies à

mettre en place ». « On a aussi

développé une stratégie pour

mieux valoriser le cycle de l’eau

dans cette dynamique. Là aussi,

l’État y travaille. Cela ne passe pas

forcément par des aides financières,

mais plus par des projets-pilotes.

Il y a eu un travail de fond, et là

nous sommes entrés dans une

phase d’implémentation ».

Romain Poulles, à différents niveaux

de la société civile, plaide pour

cette économie circulaire. « Mais

LA SUITE

PCDS a une

envergure

internationale que

l’on mesurera d’ici

quelques années

4×3 – NUMÉRO 15 – TRIMESTRIEL – JUILLET 2021

67


DOSSIER ENTREPRENDRE

+ImpaKT dispose

de plus de 1000

exemples de mises en

place d’innovation

on en est encore loin dans la

réalité quotidienne. La BEI (Banque

européenne d’investissement) a

déjà classé l’économie linéaire, le

modèle actuel, comme le modèle

à risque, compte tenu de sa

dépendance à des ressources non

renouvelables et en grande partie

non disponibles en Europe. Je pense

qu’il y aura un point d’inflexion dans

les prochaines années, un point

de « non-retour » où les choses

vont s’accélérer. Mais d’abord, il

faut des bases solides. Il faut des

compétences ! » Et donc que le

système de formations s’adapte

aux réalités et aux besoins. « On a

vraiment besoin de personnes qui

comprennent le modèle, savent

réfléchir et arrivent à transmettre

leurs connaissances. Cela touche

tous les secteurs, partout où

le modèle peut évoluer. L’étape

suivante, c’est créer un cadre fiscal

et réglementaire. Il faut des textes

qui soient aussi stimulants et

incitatifs, pour la transposition du

nouveau modèle économique. Le

secteur financier doit aussi entrer

dans le jeu. Le marché circulaire

est rassembleur par nature : il

faut des acteurs institutionnels,

étatiques, associatifs, privés… ».

Le côté militant de +ImpaKT

peut pousser aussi le lobbying.

« Le gouvernement a développé

une stratégie circulaire solide

mais, aujourd’hui, on attend des

moyens humains et financiers

sérieux, à la hauteur des enjeux,

pour concrétiser cette réflexion

stratégique. Il faut mettre en

place un fonds spécial pour

transposer l’économie circulaire ».

Les pilotes de +ImpaKT agitent

les coulisses et entendent

continuer à taper du pied dans la

fourmilière. « Les différents projets

que nous avons suivis apportent

un grand retour d’expérience.

Nous voulons dispatcher les

connaissances emmagasinées.

D’ailleurs, nous sommes en train

d’écrire un livre ensemble. Il sortira

probablement d’ici 6 à 7 mois ».

exemple pour le secteur de la

construction. On est à la finalisation

de la conception mais le prototype

a été testé lors des phases de

démontage et de remontage, et on

sait que cette solution fonctionne. »

Autre projet phare pensé chez

+ImpaKT, la fiche de données de

circularité des produits (Product

Circularity Data Sheet ou PCDS),

qui est devenue une norme

internationale ISO 59040 : « En

format open-source, on a des

données circulaires standardisées,

des informations sur la circularité

des produits à tous les acteurs

impliqués dans la chaîne de

valeur. C’est la base de l’Internet

des matériaux. Il s’agit d’éviter

les erreurs du passé, où chacun

développait sa solution dans son

coin. S’il n’y a pas de standardisation

et de normes reconnues et

utilisables par tous, il n’y a pas de

solution systémique. Or, l’économie

circulaire, c’est tout un système

ancré dans le développement

durable. PCDS a une envergure

internationale que l’on mesurera

d’ici quelques années ».

Romain Poulles évoque encore le

travail de veille technologique sur

les solutions circulaires mené ces

dernières années. « Aujourd’hui,

+ImpaKT dispose de plus de

1000 exemples de mises en place

d’innovation. Forts de ces multiples

exemples et de notre expertise,

nous sommes capables de

conseiller efficacement nos clients

dans la mise en pratique d’une

démarche circulaire. La veille est

d’une importance fondamentale

car elle permet de démontrer

que le futur a déjà commencé ».

L’économie sera circulaire ou

ne sera pas. Et c’est bien le

combat que mène +ImpaKT :

« Les premières solutions sont

là, il est temps d’agir ! »

SOLUTIONNÉ PAR SÉBASTIEN YERNAUX

Car des projets qui font référence,

il y en a. Comme le LoopPark, qui

sera le premier parking 100%

démontable ET remontable.

« Beaucoup de collaborateurs

et partenaires y ont participé.

Cela a nécessité des recherches,

des brevets, la construction d’un

prototype, … Doté d’un « material

passport », ce projet est un bel

68 INFOGREEN.LU


POUR UNE SOCIÉTÉ PLUS

JUSTE EN INDE ET AU NÉPAL

AEIN est une ONGD agréée par le Ministère des Affaires Etrangères

et Européennes. Depuis 1967, ce sont plus de 650 projets que nous

avons menés à bien en Inde et au Népal.

5 DOMAINES

Education | Santé | Agriculture | Droits | Revenus

BÉNÉFICIAIRES

Enfants et adolescents | Femmes et jeunes filles | Tribaux et fermiers

29, bvd. Prince Henri, L-1724 Luxembourg

+352 47 21 55 | info@aein.lu | www.aein.lu

/aeinlux


DOSSIER ENTREPRENDRE

Innovation

et… action !

Notre mission est

d’anticiper les

problématiques

de demain, en

apportant des

solutions aujourd’hui

Les techniques de construction pour concevoir

des bâtiments à haute efficacité énergétique

sont aujourd’hui maîtrisées mais le secteur

doit continuer à innover pour anticiper les

problématiques de demain. Gilles Christnach

et David Determe, Managing Directors de Betic

Ingénieurs-Conseils, reviennent sur ce défi

en dévoilant leur vision entrepreneuriale.

David Determe le dit d’emblée :

« Concevoir des bâtiments verts,

c’est dans notre ADN. Bâtiments

passifs, à haute efficacité

énergétique… nous maîtrisons ces

techniques, à l’image de la maison

relais à Angelsberg, pensée par tous

les acteurs pour être neutre en CO 2

grâce à un fort niveau d’utilisation

de matériaux renouvelables,

écologiques et recyclés ou du Lycée

Technique pour Professions de

Santé à Ettelbrück, un bâtiment à

énergie positive.» Gilles Christnach

enchaîne: « Mais ce n’est pas

suffisant. C’est pourquoi depuis

plusieurs années nous développons

un service spécialisé en conception

durable, qui dessine les lignes d’une

construction inscrite dans une

approche circulaire à tous niveaux».

L’économie circulaire est donc au

centre du processus de conception.

« Extraire, fabriquer, consommer

et jeter, c’est dépassé ! Mais ça

existe encore même si beaucoup

d’efforts sont conduits par tous

pour développer une démarche

de conception vertueuse. La

maîtrise d’œuvre, architectes et

ingénieurs-conseils, travaille de plus

en plus de concert. La méthode

de travail « MOAI » les appuie

d’ailleurs dans cette démarche

collaborative pour intégrer les

principes d’économie circulaire

dès les prémices du projet».

« Choix des matériaux, maintenance,

déconstruction, recyclage,

upcycling… Nous tâchons d’insuffler

à l’équipe cette approche pour

qu’elle intègre l’ensemble du cycle

de vie des projets dans son travail.

Et quelle fierté de voir qu’elle s’inscrit

pleinement dans cette logique en

imaginant les bâtiments de demain.

Le projet mixte dans le quartier du

Grünewald, mené en co-création

selon une approche cradle-to-cradle

l’illustre bien. L’équipe contribue

ainsi à cette transition vers un

nouveau modèle de conception,

au service du bien-être des

utilisateurs finaux » . « C’est d’ailleurs

pourquoi nous développons notre

expertise dans des domaines

peu présents à Luxembourg qui

peuvent y contribuer comme

l’acoustique ou la gestion de l’eau…

Nous offrons ces services avec

l’appui des experts du Groupe

VK Architects et Engineers, dont

nous faisons partie, et comptons

à terme les proposer localement

via la montée en compétences de

notre équipe au Luxembourg ».

70 INFOGREEN.LU


LA RÉCUPÉRATION,

UN SERVICE

DOSSIER ENTREPRENDRE

Pour demain, les ingénieursconseils

comptent bien anticiper

l’impact sur l’environnement

de notre mode de vie actuel, et

notamment la dématérialisation à

tout-va. « La pollution numérique

est une réalité qui est encore

peu considérée : selon une étude

parue en ce début d’année et

menée conjointement par plusieurs

universités américaines, une

heure de visioconférence avec la

caméra allumée, c’est entre 150

et 1000 grammes de CO 2

qui sont

dégagés, l’équivalent moyen de

9km en voiture ! Chaque entreprise

doit en prendre pleinement

conscience et agir dès à présent

en adoptant des politiques

internes “green” qui s’appliquent

aussi à l’usage des technologies ».

« Nous devons également inclure

ces paramètres de fait dans nos

concepts techniques ! Regardez

par exemple un data center…

C’est un gouffre à énergie et un

énorme consommateur d’eau,

mais nous savons techniquement

agir dessus. La chaleur qu’il

produit ne doit en effet plus

être une ressource perdue

mais au contraire valorisée,

pour chauffer ou climatiser des

bureaux, des logements, des

serres, des piscines… Les énergies

renouvelables, doivent, elles, être

systématiquement déployées

pour compenser la consommation

de telles infrastructures… Ces

nouveaux modes de consommation

et leur impact doivent absolument

être pensés dans la conception ».

Conclusion? « Clairement,

notre mission est d’anticiper

les problématiques de demain,

en apportant des solutions

aujourd’hui. C’est ainsi que nous

appréhendons tous nos projets».

ACTIVÉ PAR ALAIN DUCAT

avec Betic Ingénieurs-Conseils

Photo : Marie De Decker / Betic

PARTENAIRE INFOGREEN

Crée en 2011, Concept 4 permet

à ses clients de se libérer de

tâches annexes pour mieux se

concentrer sur leur tâche principale.

Les sociétés de construction, les

entreprises de second œuvre et

même les particuliers, peuvent

faire appel à notre savoirfaire

pour réaliser leurs travaux

de démolition, de déconstruction

et de fermeture provisoire.

Un service est dédié à l’entretien et

l’aménagement des espaces verts.

Nous travaillons essentiellement

avec les promoteurs immobiliers,

les entreprises de constructions et

de travaux publics, les particuliers,

les communes et les Ponts &

Chaussées. Soit nous travaillons

avec le client sur sa demande et nos

conseils pour réaliser un croquis

paysager, soit nous travaillons en

collaboration avec SM Paysage

qui réalise des plans 3D et une

vidéo de votre futur jardin.

Le Service Clôture propose l’une

des plus larges gammes du marché

en protection périmétrique : du

simple rouleau ou panneau de

clôture aux solutions de haute

sécurité, notre société fournit

et pose la marque Betafence.

Enfin, notre nouveau service

Récupération a exclusivement

un but écologique et social. Nous

l’avons ouvert suite à nos quelques

années d’expérience dans le

domaine de la démolition intérieure

et dans le déblayage. Cela nous a

fait ouvrir les yeux sur le gâchis du

matériel jeté à la benne. Et nous y

avons remédié en créant ce service,

et en engageant du personnel,

formé, en collaboration avec l’Adem.

Concept 4

› La suite est à lire

sur Infogreen.lu

PARTENAIRE INFOGREEN

4×3 – NUMÉRO 15 – TRIMESTRIEL – JUILLET 2021

71


DOSSIER ENTREPRENDRE

Voici une

solution

d’avenir !

JuuNoo, c’est une solution

qui va permettre de réduire

considérablement les déchets liés

à la pose et dépose de cloisons

de séparation de bureaux. Une

approche circulaire, proposée

par BAMOLUX. Présentation.

Dans le cadre de l’atténuation

du changement climatique, les

autorités misent sur une réduction

de 55% des émissions de CO 2

ainsi

qu’une réduction de 40 à 44%

de la consommation d’énergie

d’ici 2030. « Nous devons tous

promouvoir une consommation

et une production durables »,

s’engage-t-on chez BAMOLUX.

Saviez-vous que 99 % de toutes les

cloisons de séparations de bureaux

fabriquées dans le monde sont

mises au rebut? En raison du défi

climatique, des matières premières

limitées et des montagnes de

déchets sans fin, le marché de la

construction doit se réinventer.

Il est dès lors crucial que les

produits lancés sur le marché soient

circulaires, c’est-à-dire conçus en vue

d’une reprise et d’une réutilisation.

C’est précisément ce que

BAMOLUX vous propose

avec sa solution JuuNoo.

Cette solution permet de réduire

considérablement les déchets liés

à la pose et dépose de cloisons

de séparation de bureaux. Avec la

cloison de séparation JuuNoo de

BAMOLUX, vous subdivisez votre

espace de bureau de manière

simple et rapide. Cette cloison est

circulaires et élégante. Car elle se

pose et se déplace très facilement

; elle se démonte avec autant de

facilité. Et, à la fin de sa vie, elle

n’est pas démolie mais démontée

et peut donc être réutilisée. « Nous

voulons ainsi changer le monde de la

construction en un marché durable,

où la réutilisation est la norme. Il faut

repenser l’utilisation des espaces

et de la création de séparation

de bureaux habituelles (cloisons

en plaques de plâtre, cloisons

amovibles vitrées ou pleine). »

La cloison de séparation JuuNoo

de BAMOLUX apporte dès

aujourd’hui les solutions d’avenir :

Rapide

Une cloison JUUNOO se place au

minimum 5 fois plus rapidement

qu’une cloison en plaque de

plâtre enduite et peinte ordinaire.

Subdivisez votre bureau en une

seule journée, sans travaux

d’envergure ni saletés !

Élégante

Faites votre choix parmi un large

éventail de matériaux de finition.

Vous avez envie de quelque chose de

nouveau ? « Keep the body, change

the skin ». Remplacez les panneaux

et conférez un nouveau look à

votre pièce en un tour de main.

Circulaire

La cloison JuuNoo de BAMOLUX

peut se placer et se déplacer

à l’infini. Déclipsez les cloisons

et modifiez la subdivision de

votre bureau. Bénéfique pour

l’environnement et votre portefeuille.

Transformez votre intérieur avec

BAMOLUX, une nouvelle norme où

la durabilité devient le choix logique.

Vous n’avez plus besoin de vos

cloisons JuuNoo ? BAMOLUX

vous les reprend ! C’est 100%

sans déchets pour vous ! Fini,

les frais de démolition et tous

les inconvénients liés !

Contactez-nous sans plus attendre

pour plus d’informations ou

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BAMOLUX

PARTENAIRE INFOGREEN

72 INFOGREEN.LU


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BAMOLUX allie le durable à la modularité, à l’infini

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pose et dépose de cloisons de séparation de bureaux. Des cloisons circulaires

élégantes et qui se posent et se déplacent très facilement. Avec la cloison de

séparation JuuNoo de BAMOLUX, subdivisez votre espace de bureau de manière

simple et rapide. Elle se démonte avec autant de facilité pour être ensuite réutilisée.

Cette cloison réutilisable à la fin de sa vie, n’est pas démolie mais démontée et

réutilisée. Nous voulons ainsi changer le monde de la construction en un marché

durable, où la réutilisation est la norme. Il faut repenser l’utilisation habituelle des

espaces et la création de séparation de bureaux (cloisons en plaques de plâtre,

cloisons amovibles vitrées ou pleines).Transformez votre intérieur avec BAMOLUX,

une nouvelle norme où la durabilité devient le choix logique.

Contactez-nous sans plus attendre pour plus d’informations ou pour une démonstration.

Bamolux 48 42 14-1 ou par mail à info@bamolux.lu


DOSSIER ENTREPRENDRE

Pour les

générations

futures, avec

des technologies

centrées sur

l’humain

Viessmann, c’est d’abord une

entreprise familiale. Et cet

ADN se retrouve dans le souci

permanent de développer des

produits et services permettant

une gestion intelligente de

l’énergie. « Nous créons

des espaces de vie pour les

générations futures » : plus

qu’un slogan, c’est une devise

à laquelle souscrit le managing

director de Viessmann

Luxembourg, Günter Krings.

« We create living spaces for

generations to come ». Affichée

comme une baseline, la phrase est

plus qu’un slogan pour Viessmann,

c’est une matérialisation de l’ADN

familial de l’entreprise. « Dans

l’histoire de l’Humanité, tout a

commencé par la chaleur ». La

définition du foyer, c’est à la fois

le feu et la famille ! La chaleur est

un besoin humain et Viessmann

le satisfait avec succès depuis

quatre générations. « Mais notre

responsabilité aujourd’hui va

bien au-delà », souligne Günter

Krings, managing director de

Viessmann Luxembourg. « Le

monde est confronté à un défi sans

précédent : modifier durablement

notre approvisionnement en

énergie et notre approche de la

consommation. Viessmann est une

entreprise familiale, et préserver

la planète pour maintenir des

espaces de vie sains et confortables

pour les générations futures,

c’est un engagement naturel ».

Pour Viessmann, plus de

12.000 employés dans 74

pays du monde développent

et fabriquent des solutions

climatiques et énergétiques

intégrées pour les consommateurs

et les entreprises. « Ce n’est

qu’ensemble que nous pourrons

passer d’une maison confortable

à une planète habitable ».

La technologie au service de

l’humain, c’est un levier d’action.

Viessmann conçoit des systèmes

adaptés aux besoins des occupants,

particuliers ou professionnels :

chaudières, panneaux solaires

thermiques et photovoltaïques,

pompes à chaleur, climatiseurs,

etc. « Au Luxembourg, tout ce

qui est alimenté par les énergies

renouvelables est fortement

encouragé », rappelle Günter Krings.

Viessmann propose un panel de

solutions éligibles, chaudières bois,

panneaux solaires thermiques,

cellules photovoltaïques

couplées à des pompes à chaleur

électriques à haut rendement…

Pour accompagner les clients

dans la transition énergétique,

l’entreprise va au-delà de la

fabrication de systèmes de

chauffage, elle s’engage aussi

sur la gestion de l’énergie, avec

des solutions numériques et

domotiques dédiées. « L’energy

manager met par exemple en

relation la production d’électricité

photovoltaïque ou de la pile à

combustible et la consommation

de chaleur et d’électricité pour

74 INFOGREEN.LU


DOSSIER ENTREPRENDRE

tirer parti de manière optimale de

l’énergie écologique et gratuite. Et

donc, avoir un minimum recours au

réseau public de gaz ou d’électricité.

Connecté, il peut tenir compte

des prévisions météorologiques

et s’y adapter. Si une journée

ensoleillée est prévue, il videra la

batterie électrique en amont en

déclenchant le fonctionnement du

sèche-linge, et profitera ensuite du

soleil pour recharger ma batterie ».

Dans une vision de réseau

intelligent, les solutions digitales

peuvent déjà communiquer à

distance avec le client final et

l’installateur ; elles pourront

demain avoir accès à des

informations provenant du

distributeur d’énergie sur les

tarifs ou les pics de production

et de consommation. « L’intérêt

du consommateur rejoint celui de

l’économie et de la planète ! »

La technologie n’est donc pas

une fin en soi, mais un tremplin

pour le bien-être humain et la

préservation de l’environnement.

« Il est important que chaque

projet parte de l’utilisateur, et c’est

dans ce sens que travaillent nos

conseillers-experts. Il faut examiner

tout, le contexte, les besoins, les

souhaits: une maison neuve ou

une rénovation en profondeur,

remplacer un système de chauffage,

réduire les coûts énergétiques,

chauffer, refroidir, ventiler,

produire de l’électricité de manière

responsable… Tout entre en ligne de

compte et il existe un large éventail

de possibilités. Il faut donc une

vue d’ensemble sur les différents

systèmes et leurs avantages ».

Pour Günter Krings, « nous devons

préserver l’avenir et les prochaines

générations, et ça passe par une

utilisation parcimonieuse des

ressources, une meilleure efficacité

énergétique, un recours accru aux

énergies renouvelables. C’est notre

expertise et notre expérience,

nous devons les partager ».

VENTILÉ PAR ALAIN DUCAT

avec Viessmann Luxembourg

Photos : Fanny Krackenberger /

Viessmann

PARTENAIRE INFOGREEN

Ce n’est qu’ensemble

que nous pourrons

passer d’une maison

confortable à une

planète habitable

4×3 – NUMÉRO 15 – TRIMESTRIEL – JUILLET 2021

75


DOSSIER ENTREPRENDRE

« Remettez-vous

en question

constamment »

Implantée au Luxembourg depuis

1986, la société TK Elevator

occupe actuellement près de 50

salariés, dont trois quarts sur le

terrain. La direction et la gérance

ont été confiées à Clément

Wampach en 2005. Depuis

lors, le chiffre d’affaires a

quadruplé. Un résultat positif

dû à une philosophie de vie qui

regarde toujours vers l’avant

et partagée par l’ensemble

du staff. Rencontre avec un

manager pas comme les autres.

Quelle est votre

philosophie de travail ?

Nous essayons d’être exemplaires

dans les domaines dans lesquels

nous nous engageons. Pour

l’engagement social, nous avons

travaillé sur le référentiel de l’INDR

pour obtenir le label « Entreprise

Responsable ». Cela fait longtemps,

par exemple, que nous avons mis

en place une politique de gestion

des déchets récompensée par

le label SuperDrecksKëscht©.

Beaucoup d’efforts ont également

été réalisés en matière de

sécurité, santé et bien-être au

travail. Dans ce contexte, nous

avons obtenu le label « Sécher

a Gesond mat System » de

l’Association d’Assurance Accident.

Au niveau qualité, nous nous

sommes efforcés de répondre

aux référentiels proposés par le

« Mouvement Luxembourgeois

de la Qualité et de l’Excellence »

(MLQE) et avons remporté le « prix

luxembourgeois de la qualité et de

l’excellence » dont nous sommes

très fiers. Enfin, je peux citer le

label « Made in Luxembourg » ou

encore notre engagement sociétal

avec la signature de la « Charte

de la Diversité ». Là aussi, nous

voulons donner l’exemple car la

diversité est une richesse, dans

l’entreprise comme dans la société

luxembourgeoise en général.

Qu’en pensent les employés ?

Je crois que, pour beaucoup d’entre

eux, c’est une raison de fierté. Nous

sommes le seul ascensoriste à

avoir obtenu tous ces labels qui ont

l’ambition de se référer toujours aux

meilleures pratiques dans chaque

domaine. Je pense notamment au

label de l’AAA qui n’a été attribué qu’à

46 entreprises au Luxembourg. Nous

avons donc pris des engagements

assez exceptionnels à l’égard de tous

les salariés. Ils savent que nous nous

efforçons vraiment de tout mettre

en œuvre pour leur santé, sécurité

et bien-être. En même temps, il s’agit

aussi d’une question de respect

vis-à-vis de chaque collaborateur.

Nous prenons très au sérieux leur

environnement de travail, les outils

mis à leur disposition, etc. Ils suivent

des formations régulières, qu’elles

soient propres à leurs spécialisations,

mais également concernant les

premiers secours, l’usage des

extincteurs, l’habilitation électrique, le

port de charges ou encore la gestion

du stress. Nous avons organisé des

ateliers de bien-être où chacun a pu

participer à des entretiens qualitatifs

réalisés par une société experte qui

ont mené à un certain nombre de

conclusions. Celles-ci ont directement

influencé le design et l’aménagement

de nos nouveaux bureaux à Contern.

Est-ce que vous encouragez

d’autres entreprises à se

lancer dans cette voie ?

La prise en compte accrue

du bien-être des salariés est

indispensable. Quand on analyse

les causes des arrêts-maladie au

Luxembourg, on constate que les

problèmes psychosociaux arrivent

en tête. Et ce n’est certainement

pas le confinement qui a aidé à

améliorer cette situation. Beaucoup

de gens ont été profondément

affectés sur le plan psychique.

Ils ont dû apprendre à gérer

simultanément leurs responsabilités

professionnelles et éducatives,

notamment le « home schooling ».

Et ce dans un même espace alors

qu’un quotidien traditionnel, c’est

d’avoir un lieu d’habitation et un

lieu professionnel séparés. La

route parcourue entre ces deux

endroits permet de changer de

casquette avant de retrouver

ses proches. C’est vraiment une

frontière psychologiquement

importante. La gestion du temps

a donc été bouleversée pour

beaucoup de personnes.

76 INFOGREEN.LU


DOSSIER ENTREPRENDRE

D’autres projets en vue ?

Nous venons de réaliser un bilan

carbone. Ce n’était pas obligatoire

vu la taille de notre société au

Luxembourg, mais cela nous a

permis de nous positionner sur

les potentiels leviers d’action,

notamment au niveau de la flotte

automobile, un sujet essentiel dans

une société de service comme la

nôtre. Depuis lors, nous avons

encore participé à une initiative du

service Santé&Travail en Industrie

en réalisant un audit de tous les

aspects Covid dans l’entreprise.

Je suis notamment satisfait de

l’aménagement de nos nouveaux

bureaux à Contern qui ont permis,

par exemple, à chacun de manger

sereinement tout en gardant une

distance de sécurité confortable.

Je suis également très satisfait que

nous n’ayons jusqu’à présent eu

aucun collaborateur contaminé

directement dans l’entreprise.

La prise en

compte accrue du

bien-être des

salariés est

indispensable

D’où viennent toutes

ces idées ?

J’aime me dépasser. Même dans

ma vie privée, durant mes congés,

je souhaite toujours apprendre, je

lis beaucoup, j’aime en connaître

davantage. C’est peut-être dans

mon ADN car ma grand-mère

s’était encore inscrite à l’Université

de Barcelone, à plus de 60 ans.

Une femme luxembourgeoise de

cet âge qui s’inscrit à des études

universitaires à l’étranger, c’était

assez exceptionnel. En tout

cas, cette volonté personnelle

de dépassement déteint sur

l’ensemble du staff et nous

avons donc une culture de la

remise en question permanente

pour toujours faire mieux.

QUESTIONNÉ PAR SÉBASTIEN YERNAUX

Photo : Fanny Krackenberger

PARTENAIRE INFOGREEN

4×3 – NUMÉRO 15 – TRIMESTRIEL – JUILLET 2021

77


DOSSIER ENTREPRENDRE

« Il est indispensable

d’agir en cohérence

avec nos valeurs tout

en restant au plus près

des besoins de nos

clients, toujours plus

soucieux de l’impact

de leur argent »

Quand

durabilité et finance

ne font qu’un

LAURENT ZAHLES, MEMBRE DU COMITÉ

DE DIRECTION DE BANQUE RAIFFEISEN

En accord avec sa démarche

citoyenne et responsable,

Banque Raiffeisen renforce

son engagement actif en

faveur de l’environnement et

du climat en plantant un arbre

pour chaque 200 e transaction

réalisée à l’aide de ses nouvelles

cartes de crédit Visa, durables

et exclusives au Luxembourg.

Entretien avec Laurent Zahles,

membre du Comité de Direction

de Banque Raiffeisen.

Il y a peu, Banque Raiffeisen

lançait sur le marché un

nouveau concept de cartes

Visa durables. Quel a été le

moteur de cet engagement ?

Si nous avons mis en place cette

initiative, c’est d’abord parce que

nous sommes le premier groupe

financier coopératif luxembourgeois

et que notre mission première est

de répondre aux besoins de nos

clients et de leur environnement

économique et social. Ensuite, en

tant que signataire des « Principles

for Responsible Banking (PRB) »

du Programme des Nations Unies

pour l’environnement (PNUE),

nous nous sommes engagés sur

des objectifs de développement

durable particulièrement ambitieux.

Avec ces cartes Visa durables, nous

franchissons donc une nouvelle

étape importante, pleinement

inscrite dans notre ADN.

En quoi le client a été pris

en compte pour la mise

en place de l’action ?

Pour offrir un maximum de confort

à nos clients, le principe a été

pensé de manière à s’intégrer

dans une utilisation tout à fait

normale d’une carte bancaire.

La seule chose que nos clients

ont à faire pour contribuer à

la plantation d’arbres, c’est

d’utiliser leur carte Visa durable

Raiffeisen comme ils le font

habituellement. Le montant par

transaction est sans importance,

seul compte le nombre total de

transactions effectuées. Ils n’ont

pas besoin de s’inscrire et il n’y

a pas de frais supplémentaires.

S’ils souhaitent renforcer

leur contribution, nos clients

peuvent également échanger

leurs points OPERA (points

accumulés grâce à des opérations

d’épargne ou de financement

de projets) contre la plantation

d’arbres supplémentaires.

Pour la mise en pratique de la

plantation d’arbres, nous avons

choisi la Fondation Hëllef fir

d’Natur de natur&ëmwelt ainsi

que Friendship Luxembourg,

2 partenaires sérieux et de

grande qualité, garants de la

valeur écologique de notre

initiative. Depuis son lancement,

l’opération rencontre un vrai

succès, en témoignent notamment

les nombreux retours positifs

que nous avons déjà reçus

de la part de nos clients.

78 INFOGREEN.LU


D’autres produits et

services durables proposés

par Banque Raiffeisen ?

En accord avec nos valeurs

fondamentales et notre approche

ESG, nous nous engageons à

combattre les problèmes causés

par le changement climatique et

à répondre aux besoins de nos

clients en proposant toute une

gamme de services et produits

durables : fonds d’investissement,

Exchange Traded Funds (ETFs),

produits structurés, obligations,

gestion discrétionnaire ou encore

plan d’épargne. Et en faisant en

sorte d’élargir en permanence

cette gamme, nous affirmons

notre position de partenaire

bancaire éthique, référent en

matière de finance durable au

Luxembourg. Par exemple, nous

avons l’intention de faire de notre

offre d’investissements durables

l’offre standard pour nos clients

dans les deux prochaines années.

Durable (ODD). Nous faisons donc

en sorte de limiter le plus possible

notre impact environnemental via

différents leviers permettant de

réduire notre consommation en

énergie et en eau (optimisation

des systèmes de chauffage, de

ventilation et de climatisation,

installation de bornes de recharge

pour les véhicules électriques,

gestion des déchets, sensibilisation

de nos employés à l’utilisation de

transports en commun, aux écogestes

et aux bonnes pratiques

de réduction des déchets, etc.).

Mais notre engagement ne se

limite pas à l’environnement. Nous

plaçons l’humain au cœur de

nos préoccupations, que ce soit

en favorisant l’épanouissement

professionnel et personnel de

nos employés, en soutenant

l’économie locale via des

contributions sociales ou encore

en utilisant les réseaux sociaux

pour maintenir un dialogue régulier

et simplifier l’expérience client.

DOSSIER ENTREPRENDRE

Est-il indispensable

aujourd’hui d’être une banque

différente, qui défend un

modèle coopératif et qui

répond aux besoins qui

dépassent le cadre financier ?

DURABILISÉ PAR ALAIN DUCAT

Photos : © Banque Raiffeisen

PARTENAIRE INFOGREEN

Ce que nous jugeons indispensable,

c’est avant tout d’agir en cohérence

avec nos valeurs tout en restant

au plus près des besoins de nos

clients, toujours plus soucieux

de l’impact de leur argent. Pour

Banque Raiffeisen, être au cœur

de la société implique une grande

responsabilité. Cette responsabilité

dans la préservation de notre

environnement et dans ce que

nous souhaitons transmettre aux

générations futures, que ce soit en

termes environnementaux mais

également en termes de valeurs

sociétales, dépasse effectivement

largement le cadre financier.

Quels leviers actionner pour

avoir un impact positif en

tant qu’organe bancaire ?

Au-delà des solutions durables que

nous proposons à nos clients, nous

souhaitons nous imposer comme

un acteur direct de la transition,

conformément avec les dispositions

de l’Accord de Paris sur le Climat

et les Objectifs de Développement

« Banque Raiffeisen

affirme son ambition

de s’imposer en

tant que partenaire

bancaire éthique,

référent en matière

de finance durable

au Luxembourg »

4×3 – NUMÉRO 15 – TRIMESTRIEL – JUILLET 2021

79


DOSSIER ENTREPRENDRE

Pour la

qualité de

l’air qu’on

respire !

Jeune pousse innovante au

Luxembourg, Sensilla s’engage

pour un environnement de

travail toujours plus sain et

respectueux de la santé des

occupants. Sensilla propose des

capteurs innovants, base d’un

service complet par abonnement

pour la qualité d’air intérieur. Et

il y a de solides perspectives, à

commencer par les immeubles de

bureaux… mais pas seulement.

LA SUITE

Sensilla est arrivée sur le marché

avec un objectif bien précis :

augmenter la prise de conscience

collective concernant la qualité d’air

intérieur. Société indépendante au

Luxembourg depuis un an et demi,

elle est soutenue par du venture

capital solide et l’appui du groupe

Iko. L’histoire a commencé il y a 7

ans, au travers d’une collaboration

entre une université allemande

et une start-up spécialisée dans

les bio-filtres. 6 ans de recherche

et développement ont mené

à la création d’une solution de

surveillance de la qualité de l’air

intérieur à l’aide d’une technologie

de micro-capteurs uniques.

Ingénieur qui vient des télécoms

et de l’IoT (objets connectés), Julien

Larios est Head of Product chez

Sensilla: « La qualité de l’air en

général est évidemment un enjeu

majeur à l’échelle de la planète.

Et, sur un plan plus micro, on

constate, avec l’évolution de la

quête de performance énergétique

et d’isolation, pour ne pas dire

d’étanchéité, que l’air intérieur

peut devenir un environnement

10 fois plus pollué qu’à l’extérieur.

Or, nous passons plus de 90 %

de notre vie à l’intérieur d’un

bâtiment. Comme nous respirons

jusqu’à 25.000 litres d’air par jour,

la qualité de l’air est un facteur

déterminant pour notre santé, notre

bien-être, notre productivité… »

Si l’optimisation de la ventilation est

un sujet central, Sensilla se place

plutôt au cœur d’un écosystème

de technologies innovantes, et

développe d’ailleurs une série de

partenariats avec des fabricants

de solutions technologiques pour

la purification et la dépollution

de l’air intérieur… sans négliger

les solutions de mesures à

l’extérieur des bâtiments.

Sensilla offre ses produits « as-a-

Service », ce qui inclut la location,

l’installation et la maintenance de

capteurs haut de gamme, mais

surtout la partie informatique et de

conseil. « Nos clients ne veulent pas

acheter des capteurs, ils veulent

surveiller et améliorer l’air ambiant.

Nous nous différencions aussi

par une prestation supérieure en

matière de précision et d’analyse

automatique et très fine des

données. Chaque capteur Sensilla

est soumis à un processus unique

au monde de calibration en usine

pendant 48 heures, réalisée

dans des atmosphères gazeuses

soigneusement synthétisées pour

reproduire les conditions réelles

dans lesquelles les capteurs seront

installés. Outre leur capacité à

mesurer la température, l’humidité

relative et la pression de l’air, nos

capteurs mesurent également le

taux de CO 2

, les particules fines, ainsi

que la concentration de composés

organiques volatils (COV) ».

80 INFOGREEN.LU


AVEC VOTRE CARTE VISA,

VOUS PAYEZ, VOUS PLANTEZ.

LES CARTES VISA

QUI PLANTENT DES ARBRES.

Raiffeisen, en partenariat avec la Fondation Hëllef fir d’Natur de

natur&ëmwelt et Friendship Luxembourg, s’engage à planter 1 arbre

toutes les 200 transactions réalisées avec ses nouvelles cartes

de crédit Visa durables afin de lutter contre les effets négatifs du

changement climatique.

Rejoignez notre engagement sur plantonsdesarbres.lu

LA BANQUE QUI APPARTIENT À SES MEMBRES

Banque Raiffeisen, société coopérative


DOSSIER ENTREPRENDRE

On n’en est

qu’au début de

cette approche

technologique,

qui est aussi

sociétale et

environnementale

Au-delà, Sensilla développe des

composants logiciels permettant

à ses partenaires et clients de

visualiser les mesures et d’accéder

aux données brutes à des fins

d’intégration avec d’autres systèmes

(API). De l’analyse des données au

plan de remédiation, Sensilla propose

une gamme de solutions évolutives

et durables. L’équipe d’experts

accompagne toutes les étapes. « On

se charge également de la fin de vie

des appareils, par reconditionnement

ou recyclage, et nos capteurs sont

recalibrables pour que chaque

client profite du meilleur service ».

Évolution, révolution

Pour l’heure, le premier marché

se tourne vers les entreprises. «Il

y a le grand challenge du retour

au bureau post-Covid. Surveiller

l’air que l’on respire sur le lieu de

travail, le cas échéant dans telle

ou telle zone ou à des moments

donnés de la vie de l’entreprise,

être en mesure de réagir sur base

de données en temps réel, c’est un

vrai sujet, qui participe à l’intérêt

des entreprises responsables pour

leurs ressources humaines. C’est

un facteur prépondérant, que l’on

retrouve de plus en plus dans les

préoccupations de promoteurs,

de constructeurs, de propriétaires

ou locataires d’espaces de

bureau, de lieux de coworking,

de centres commerciaux… » Dans

cet esprit, Sensilla équipera le

Well 22 à Howald, le futur siège

du groupe Iko Real Estate, qui

vise l’exigeante certification

WELL Building Standard.

«On n’en est qu’au début de

cette approche technologique,

qui est aussi sociétale et

environnementale. La fin du 19 e

siècle a connu une révolution des

systèmes d’approvisionnement en

eau potable après les épidémies

de choléra. Nous sommes à l’aube

d’une révolution concernant la

qualité d’air intérieure.», prédit

Julien Larios. La petite équipe, bien

entourée de partenaires pour le

développement des activités et

la recherche en général, travaille

déjà avec plusieurs clients et

sur plusieurs projets-pilotes en

Europe. Et des projets de R&D

se profilent, avec un centre de

recherche luxembourgeois.

Le potentiel est à la mesure du

challenge, pour les bâtiments

publics, les lieux culturels, l’air

extérieur dans les quartiers

de nos villes, les logements

particuliers... Pour que chacun

puisse mieux respirer !

AÉRÉ PAR ALAIN DUCAT

avec Sensilla

Photos © Sensilla

PARTENAIRE INFOGREEN

82 INFOGREEN.LU


LE RÔLE DES BANQUES

DANS LA DURABILITÉ

Combien de fois vous êtes-vous demandé où et comment est

investi votre argent ? Quel est l'impact de vos investissements,

positif ou négatif, pour qui et pour combien de temps ?

D'une part, nous savons que les générations X et Y constituent le groupe

principal d'investisseurs qui aspirent au changement. Ces investisseurs

cherchent à réaliser des investissements ayant un sens, un objectif, un

impact. En particulier, les investissements qui contribuent à la résolution de

problématiques environnementales ou sociales et à la diminution des impacts

négatifs. D'autre part, si l'on considère la fonction très large des établissements

de crédit qui consiste à "emprunter et prêter de l'argent", on peut comprendre

le rôle important que jouent les banques pour faire progresser et réorienter

ces actifs traditionnels vers des investissements responsables et durables.

DOSSIER ENTREPRENDRE

Dans la pratique, les banques se sont engagées stratégiquement au fil

des ans en faveur de la durabilité et de la promotion du développement

durable. C'est bien avant l'entrée en vigueur des nouvelles exigences

réglementaires de l'UE que les banques se sont souciées de la responsabilité

des entreprises et des préoccupations liées au développement

durable. Elles ont compris l'intérêt de cette démarche, même s'il leur

a fallu des années d'efforts pour intégrer concrètement les principes

de durabilité dans leur culture et leurs stratégies d’affaires.

GRANT THORNTON

› La suite est à lire sur Infogreen.lu

PARTENAIRE INFOGREEN

L’HABITAT

PARTICIPATIF : UNE

IDÉE SIMPLE CONTRE

L’ISOLEMENT

L’activité principale de Nouma est d’accompagner et de faciliter le développement

de l’habitat participatif, avec un focus sur l’habitat senior. Cette solution est

une forme de communauté intentionnelle qui réunit quelques habitants.

Ils décident de vivre selon des principes communs dont ils ont ensemble

décidé des modalités, souvent autour de valeurs éthiques, sociales et

environnementales communes. Emma Zimer, la fondatrice, en parle.

« Tout est parti d'une envie de sens, de liberté, tant au niveau professionnel

que privé. C'est mon expérience personnelle qui m'a mise sur la piste de

Nouma. Surtout le bénévolat pour la Croix-Rouge. J'ai accompagné des

personnes âgées à leur domicile, pour passer du temps avec elles et leur éviter

le sentiment d'isolement. J'ai rapidement constaté que la transition entre la

longue vie professionnelle active et la retraite n’était pas si évidente. Le concept

de Nouma est né de ces différentes rencontres. Notre société n'offre pas

vraiment de solutions sympathiques pour intégrer les seniors qui ont encore

besoin de rester actifs. Nous souhaitons développer quelque chose avec eux

qui leur ressemble – qui fasse du sens pour eux – et qui les rende acteurs.

L'esprit de l'habitat participatif partagé est que chaque bénéficiaire

conserve son indépendance grâce à son appartement mais soit

également impliqué dans la communauté selon son degré d'envie. »

S.Y.

› La suite est à lire sur Infogreen.lu

PARTENAIRE INFOGREEN

4×3 – NUMÉRO 15 – TRIMESTRIEL – JUILLET 2021

83


DOSSIER ENTREPRENDRE

Quand les

satellites

prennent

le relais

Lancée il y a un an, WEO

contribue à une meilleure

gestion des ressources en eau en

utilisant les données de l’espace

et de l’IA pour aider à construire

un avenir plus durable pour

tous, en respectant les valeurs

d’intégrité et d’innovation dans

un environnement stimulant

et amusant. Rencontre avec

Charlotte Wirion, une des deux

fondatrices de cette start-up.

« J’ai suivi un cursus universitaire

en sciences de l’environnement.

Durant cette période, j’ai effectué

mes recherches en utilisant des

images satellites pour quantifier,

par exemple, l’eau dans les villes et

analyser d’éventuelles pertes. Mon

but était de diminuer, de manière

significative, son gaspillage. C’est

durant mes années d’études que

j’ai rencontré ma future collègue,

Imeshi Weerasinghe, qui s’était plus

focalisée sur le secteur agricole. »

La rencontre s’est concrétisée

par le lancement de WEO en

2020. « Nous nous sommes

rendu compte que nous avions

beaucoup de technologies très

avancées à portée de main mais

qu’il y avait un écart significatif

entre la recherche et ce qui était

mis en place. On se sentait un

peu trop éloignées de la réalité.

Et du coup, on s’est dit que

nous allions quitter le monde

académique pour mettre en place

des technologies avec des images

satellites, proposer quelque chose

d’innovant. Nous voulions, à la

base, améliorer la gestion de l’eau

et contribuer à un monde plus

durable, autant dans les villes

que dans le secteur agricole. »

Charlotte et Imeshi profitent

alors du programme Fit 4 Start.

« Même si WEO n’était pas encore

créée, nous avons développé une

application et exposé notre idée. Ça

a fonctionné puisque nous avons

pu intégrer le groupe « Space » de

l’édition 2019. Ce fut un tremplin

incroyable au niveau des rencontres

et du développement. Nous avons

pu créer des applications pour

des projets R&D en collaboration

avec l’ESA (European Space

Agency) et la LSA (Luxembourg

Space Agency), notamment. »

Depuis, les projets se succèdent.

« L’idée est vraiment d’utiliser

les images satellites et de créer

une information utile pour les

ministères, les communes ou les

entreprises privées, pour qu’ils

puissent prendre des décisions

correctes. Nous collaborons

également avec d’autres startup. »

84 INFOGREEN.LU


Nous souhaitons

rendre nos villes

plus durables

et belles

Même si WEO n’a qu’un an

d’existence, Charlotte Wirion peut

déjà tirer un constat simple. « Nous

avons remarqué que beaucoup de

décideurs se basaient sur une seule

étude dont les résultats étaient

exploités durant des années. Ce

n’est pas la bonne méthode. Pour

que cela change concrètement,

il faut fournir une base solide,

documentée et constamment mise

à jour. Sinon, ça fausse en partie

la prise de décisions. Notre but

est de fournir ces informations

continues et évolutives, le tout à

un prix accessible. Nous utilisons

des données satellites ouvertes

venant de Copernicus, une

composante spatiale constituée

de satellites d’observation du sol,

des océans et de l’atmosphère.

Il recueille des données sur

l’ensemble de la planète. »

Une aide indispensable pour

l’évolution de notre société en

matière de gestion de l’eau. « C’est

important d’avoir des données

évolutives car il faut s’adapter au

moment présent, aux saisons et à

différents facteurs. Par exemple,

pour l’eau dans les villes, les

données prises en hiver sont

différentes de celles en été. Il faut

donc s’adapter en permanence ! »

Les deux entrepreneuses ne

comptent pas s’arrêter en si bon

chemin. « Notre rêve est d’avoir un

impact significatif sur la gestion

de l’eau dans les villes ou dans le

secteur agricole, mais également

sur la diminution de la pollution.

Nous souhaitons rendre nos

villes plus durables et belles.

Nous ne sommes qu’au début de

l’aventure WEO. Nous avançons

step by step avec la sensation

de faire partie d’une belle action

en faveur de la Planète. »

SOURCÉ PAR SÉBASTIEN YERNAUX,

avec WEO

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DOSSIER ENTREPRENDRE

« PASSONS VITE

AUX ÉNERGIES

RENOUVELABLES ! »

Rien n’a changé quant à la motivation des membres de l’asbl Eurosolar

Lëtzebuerg œuvrant depuis presque 20 ans en faveur des énergies

renouvelables, en particulier le photovoltaïque et son potentiel

incommensurable : agir pour garder cette planète habitable pour les

êtres vivants dont le genre humain. Ce qui a changé c’est la nécessité

d’augmenter la cadence de la transition énergétique: le temps presse et les

techniques, dont les avancées sont formidables, permettant de remplacer

les énergies fossiles et nucléaires par des énergies renouvelables.

La bonne nouvelle, c’est que la consommation électrique a, contre toute

attente, stagné ces dernières années. Nous avons à peine dix ans pour

troquer les énergies fossiles, certes puissantes et utiles jadis, mais polluantes

depuis toujours et de plus en plus, contre des énergies renouvelables. Cela

impose d’agir à un rythme soutenu et de manière conséquente. Cela paraît

ambitieux, mais c’est tout à fait faisable. On n’a qu’à s’y mettre. Il faut diminuer

d’abord la consommation énergétique annuelle, elle doit passer de 50.000

GWh à 10.000 GWh. Cela veut dire qu’il faut agir principalement au niveau

des bâtiments, de la mobilité et de la production électrique et d’énergie.

EUROSOLAR LËTZEBUERG

› La suite est à lire sur Infogreen.lu

PARTENAIRE INFOGREEN

4×3 – NUMÉRO 15 – TRIMESTRIEL – JUILLET 2021

85


DOSSIER ENTREPRENDRE

A global

reference in

the world of

start-ups

In 2017, the Entrepreneurship

Programme and Incubator were

both founded at the University

of Luxembourg with the aim of

teaching entrepreneurial skills

to students, researchers and

staff. Their common vision is

to champion entrepreneurship

education in Luxembourg and

mentor future leaders to create

economic and social value. Their

mission is to build a bridge

between the University and the

professional world. Meeting with

Siva Bactavatchalou, the manager

of the service «Entrepreneurship

Programme» which works

closely with Incubator.

Who are Incubator and

Entrepreneurship Programme

for? What are your projects?

Current students and graduates,

researchers and staff members

of the University can participate

in the events and initiatives

of the Entrepreneurship

Programme and Incubator.

The Entrepreneurship Programme

offers business courses,

masterclasses and entrepreneurial

workshops to the University

community developing skills beyond

core education. Since its creation,

the Entrepreneurship Programme

has channeled over 2000

participants through its different

initiatives. Its most notorious

events are “Ideation Camp” and

“Build Your Own Internship”.

«Ideation Camp» is a 72h

intensive course focusing on

students’ personal growth,

higher employability and

learning new skills.

«Build Your Own Internship» was

launched last summer due to the

cancellation of the internships

as a result of the pandemic. This

initiative consists of a 10-weeks

online course where participants

acquire entrepreneurship skills

and develop their own ventures.

The University of Luxembourg

Incubator is a place where the

University community’s startups

develop their ideas and receive

guidance from mentors until they

are able to start their own journey.

The Incubator supports their

business development through

venture mentoring, by providing

the networking opportunities and

through its accelerator. Today, it

hosts over 40 startups in BioTech,

Industry Automation, and other

areas. Since its launch three years

ago, it has supported around 60

startup ideas and created over 70

jobs. It has also created a startup

valuation of over €25M in total.

What advice should be given

to young entrepreneurs?

What was the most innovative

start-up in your eyes?

There are so many reasons

to start a business while still

being a student: putting your

learning into practice, building

an instant professional network,

gaining transversal skills.

No wonder that some students

are catching the entrepreneurial

bug. However, many of them are

afraid to make this move. Many lack

self-confidences which leaves little

room for creativity. Some are not

sure if they will be able to convince

others with the product or service.

For many of our students becoming

a female founder is still a big

concern, while for others it is a lack

of technical skills and feeling that

the world is changing so rapidly that

it’s difficult to keep up. Though the

most dreadful reason we often hear

from our students for not starting

a business is the lack of “good

enough” idea. We listen to them and

establish a firm structure of how we

could help them to better explore

entrepreneurship opportunities.

Is there a maximum number

of places available? Does

Luxembourg occupy an

important place in Europe?

Every course of the

Entrepreneurship Programme is

fully booked, and the Incubator is

currently on maximum capacity.

Which shows that Luxembourg

is a startup nation and confirms

86 INFOGREEN.LU


DOSSIER ENTREPRENDRE

a strong need for the support

and services of the University of

Luxembourg Entrepreneurship

Programme and Incubator.

We are also very lucky to be

supported by industry, corporate

entrepreneurship, and startup

ecosystems in Luxembourg

and beyond which brings

entrepreneurship experience and

network connections. Students

get more hands-on learning

experiences, and this is fantastic

for them to be surrounded by all

these experts and industry leaders.

A place where

the University

community’s startups

develop their ideas

and receive guidance

from mentors until

they are able to start

their own journey

While we would like to become

the next entrepreneurial hotspot,

what matters to us the most is

an opportunity to inspire and

empower our community to

become innovative leaders and

engaged citizens contributing

to the economic and societal

development in the region to build

together a sustainable future.

CONDUCTED BY SÉBASTIEN YERNAUX

Photo : Fanny Krackenberger

PARTENAIRE INFOGREEN

4×3 – NUMÉRO 15 – TRIMESTRIEL – JUILLET 2021

87


DOSSIER ENTREPRENDRE

A relational

antidote to

over-consumption

How can we reduce consumption

and save the planet? For

decades experts documented,

and raised awareness, about

the unsustainability of our

consumption patterns. Despite

these efforts and growing public

concern, reducing consumption

proved difficult to achieve,

even in prosperous societies.

A recent study provides new

hope by showing that people’s

need to consume is partly

associated to individuals’ poor

social experience. Investing

in social relations can be an

antidote to over-consumption.

Social comparisons, that

is people’s tendency to

compare to others, are

one of the main drivers

of consumption. Overconsumption

arises, at

least in part, from people’s

fear to miss-out, to be

inadequate, to fall behind

in the social ladder. This

fear creates formidable

consumers because the possibilities

to establish comparisons are

virtually infinite and independent

from individual position in

the income distribution.

Figures indicate that social

comparisons occupy an important

share of people’s life. Moreover,

the extensive use of online social

networks, which provide cheap

windows over alternative lifestyles,

facilitates social comparisons. We

know, for instance, that Europeans

tend to compare socially at

least once a day, and that social

comparisons are likely on the rise. A

cross-country survey documented

that nearly 70% of Chinese people

and 50% of Americans “feel under

a lot of pressure to be successful

and make money”, while nearly

75% of Europeans think that social

comparisons are important.

Some studies suggest that social

comparisons are an unchangeable

trait of human beings, rooted

in human evolution and in the

brain’s biology. For instance, social

comparisons have been identified

among primates, and studies

from neuroscience found that

social comparisons influence the

reward processing mechanism of

the brain, thus creating a sort of

addiction to comparisons. Shall

we surrender to our nature and

second the need to consume to

keep up with the Joneses? Not

necessarily. A recent study, based

on the analysis of approximately

half a million interviews from

nationally representative surveys,

showed that social relations are

negatively associated to social

comparisons. In particular, people

with thriving social lives are not

affected by social comparisons.

Conversely, isolated people are

more likely to be concerned about

whether they earn more or less

than others. In sum, having rich

and satisfactory social lives is an

antidote to one of the main drivers

of over-consumption because

social relations make people less

sensitive to social comparisons.

Reducing consumption is possible

by promoting social relations

– through, for instance, public

transport and traffic-free areas –

and regulating the sources of social

comparisons, such as advertising

and the use of online social

network. And now, take a break

and reach out to your friends.

FRANCESCO SARRACINO,

PH.D., ECONOMIST

Research Division - Statec

Photo : Fanny Krackenberger

88 INFOGREEN.LU


POUR PRENDRE SOIN,

VERTUEUSEMENT

Viviane Wirtz, d’où vient le concept de Letzwash ? Quelle est l’idée motrice ?

« J’ai importé le concept d’Italie, où j’ai vécu 12 ans. Comme beaucoup de

mes ami(e)s, je ne voulais utiliser que des produits de nettoyage et de lessive

bio et en vrac. Mais de retour au Luxembourg, j’achetais de nouveau mes

flacons en plastique classiques et cela me mettait mal à l’aise… Je voulais du

plus écologique, plus sain, plus efficient à tout point de vue. Je voulais du

sérieux, de la responsabilité locale, des produits réellement certifiés…

DOSSIER ENTREPRENDRE

J’ai parlé du concept. Mon entourage adorait l’idée. Et on parlait du temps perdu à

parcourir les rayons de supermarchés, lire les étiquettes à la recherche de produits

vertueux pour l’environnement. Souvent, on remarque que les produits ne le sont

pas vraiment et que ce n’est que de l’affichage ! Alors finalement, je me suis lancée !

Quelle est votre cible ?

Toute personne qui désire changer ses habitudes dans le domaine du

nettoyage, de la lessive et des soins corporels, quel que soit son âge. Toute

personne qui désire utiliser moins de plastique, vivre plus sainement en

respectant la nature et la santé de sa famille ; et également prendre soin

de ses animaux domestiques. Ne pas oublier aussi : faciliter le quotidien du

transport des bidons lourds ! D’ailleurs, de plus en plus de personnes font

leurs courses à vélo ou en transports en commun. Et LetzWash se charge de la

livraison à domicile de produits concentrés et sains qui dureront des mois.

A.D.

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PARTENAIRE INFOGREEN

LE VRAC, LA SOLUTION

SIMPLE POUR PRÉSERVER

LA NATURE !

Depuis le 14 avril, une petite boutique a ouvert ses portes à Strassen.

Un concept simple, le vrac, mais qui permet à tout le monde de réduire

ses déchets de manière significative. Bienvenue chez mademoiselle

Vrac Luxembourg, géré avec le sourire par Laetitia Brille.

Étiez-vous au courant que 11 millions de tonnes de déchets plastiques se

déversent dans les océans chaque année ? Pourtant, si chacun adopte

ses habitudes de consommation, il y a moyen de diminuer ce désastre.

Comment ? En éliminant notre consommation d'emballages. C'est ce que

vous propose Laetitia via son magasin Mademoiselle Vrac Luxembourg.

Un pari audacieux en cette période particulière mais qui rencontre déjà

son petit succès auprès des personnes sensibles à l'environnement.

« Nous proposons des produits cosmétiques, d'hygiène intimes et

d'entretiens. Mais aussi des gourdes et des livres. Les gourmands ne sont

pas oubliés avec des pâtes, des céréales, de l'huile d'olive, des épices,

du miel et des confiseries. » Et question nouveauté, depuis juin, Laetitia

a mis en place une collaboration avec Yolande Coop. « Chaque mardi et

jeudi, mes clients pourront retirer leur pain qu'ils auront commandé. »

Autre nouveauté : les lingettes démaquillantes et des tawashi -éponge

écologique réalisée au crochet- par Sabrina de by Little.

S.Y.

› La suite est à lire sur Infogreen.lu

PARTENAIRE INFOGREEN

4×3 – NUMÉRO 15 – TRIMESTRIEL – JUILLET 2021

89


Merci pour votre

générosit é !

Quel succès pour notre nouvelle

chaîne de solidarité ! Grâce

à votre implication, Frédéric

Liégeois (4x3 Magazine /

infogreen.lu) a pu remettre un

chèque de 1 000 euros pour

soutenir la Maison « Le Temps

des Femmes » (Mersch), gérée

par Caritas Luxembourg.

Une fois de plus, nos lecteurs,

partenaires et followers ont été

dynamiques et réactifs pour

nous permettre d’arriver très

rapidement aux objectifs fixés.

Plus de 5 000 affichages et 300

interactions (like + partages) sur

nos réseaux sociaux ainsi que

ceux de Caritas Luxembourg. Le

tout, en seulement 2 semaines !

Un bel élan de solidarité virtuelle

qui a donc permis à 4x3 Magazine

et infogreen.lu de remettre à

Caritas Luxembourg, un chèque

de 1 000 euros. Une somme

destinée à soutenir la Maison

« Le Temps des Femmes », et

venir en aide aux bénéficiaires

qui se rendent à Mersch.

Frédéric Liégeois a profité de

l’occasion pour en connaître

davantage sur le travail de Caroline

Theves, Tatiana Chambert et

Stéphanie Mertz, membres de

Caritas Luxembourg. Après la

remise du chèque, Frédéric a pu

visiter les locaux de cette maison

pas comme les autres et dont

l’importance n’est plus à démontrer.

Pour rappel, elle accueille des

femmes réfugiées et migrantes.

La Maison leur propose des

ateliers (langues, informatique,

expression artistique, sport,…) afin

qu’elles prennent confiance en leur

potentiel mais également, pour

qu’elles s’intègrent parfaitement

dans la vie luxembourgeoise.

Merci à toutes et à tous d’être

aussi présents dans le quotidien

d’infogreen.lu et de 4x3

Magazine. Vous êtes aujourd’hui

plus de 50 000 personnes

abonnées à nos différents

réseaux sociaux ! Nous félicitons

également le travail de Caritas

Luxembourg et l’aide apportée

à la population défavorisée.

L’ÉQUIPE DE 4X3 / INFOGREEN

90 INFOGREEN.LU


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