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Hello
Marko
PAGE 40 - LE GRAND ENTRETIEN
AVEC MARKO KLACAR
PAGE 06
DOSSIER AGRICULTURE
De la Terre à la terre
PAGE 54
DOSSIER ENTREPRENDRE
Tellement de raisons
d’agir !
#15
FLEXIBLE ET
ESTHÉTIQUE – LE
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Terra
incognita
Etymologiquement, une terra incognita (du latin signifiant
« terre inconnue ») est un territoire qui n’a pas encore
été exploré par l’Homme, ou les grands découvreurs,
conquérants, voyageurs et marchands européens.
Cette expression est liée à la découverte et aux
grands espaces, elle est fréquemment utilisée dans le
domaine de la connaissance et de la recherche.
Éditeur responsable
4×3 SARL SIS
1B, Um Woeller
L-4410 Soleuvre
Tél. : 55 13 08
En partenariat avec infogreen.lu
Direction
Frédéric Liégeois
Tél. : 55 13 08 14
frederic@infogreen.lu
Régie publicitaire
Cécile Gadé
Tél. : 55 13 08 15
cecile@infogreen.lu
Rédaction
Alain Ducat
alain@infogreen.lu
Sébastien Yernaux
sebastien@infogreen.lu
Marie-Astrid Heyde
marie-astrid@infogreen.lu
Mélanie Trélat
melanie@infogreen.lu
Layout et mise en page
Camille Servais
Tél. : 55 13 08 13
studio@infogreen.lu
Photographie
Fanny Krackenberger
Tél. : 55 13 08 09
studio@infogreen.lu
Coordination
Sara Liégeois
Tél. : 55 13 08 11
coordination@infogreen.lu
Impression
Imprimerie Centrale
3, rue Emile Bian
L-1235 Luxembourg
Tirage
5 000 exemplaires
Parution
4 numéros / an
Abonnement gratuit
abonnement4x3@infogreen.lu
Tous droits réservés.
Toute reproduction totale
ou partielle sans autorisation
préalable de l’éditeur interdite.
Pour notre rédaction, dans cette nouvelle édition de 4x3 magazine,
notre terra incognita est tout autant à nos pieds, qu’en nous.
À nos pieds d’abord, vous le comprendrez très vite avec notre
premier dossier. Nous vivons sur cette Terre, si familière, si proche
et, néanmoins, nous (nos sociétés) ne savons plus en prendre
soin, la chérir, la soutenir, la protéger. Nous avons perdu le lien à
la terre, ce sol fertile qui nous nourrit depuis des millénaires.
Nous vous proposons de vous reconnecter, car oui, il existe
des pratiques, des solutions pour être et vivre en harmonie
à la fois sur Terre et à ses côtés, on vous en parle… ici.
En nous, ensuite, cette terra incognita l’est tout autant. Pour citer
Charlie Chaplin, « Il faut tendre vers l'impossible: les grands exploits à
travers l'histoire ont été la conquête de ce qui semblait impossible. »
Ces grands espaces intérieurs font aussi partie de notre ADN, la
terre si fertile qui nous constitue. Travailler, activer, produire… des
propositions, des concepts, sortir de sa zone de confort, et découvrir
qu’au final, en son for intérieur, on peut aller bien plus loin.
On peut innover, porter des idées bouleversantes pour le bien
commun, injecter cette énergie au cœur de nos réalisations,
de nos entreprises, de nos ONG… Elle est d’abord en soi, cette
terre promise pour ceux qui espèrent changer les choses. Et
si ce sujet vous parle alors oui, feuilletez ces quelques pages
et inspirez-vous d’un dossier dédié… aux raisons d’agir.
Enfin, de cette terra incognita, Marko Klacar, jeune startupper
que j’ai eu la chance de rencontrer, y puise toute son énergie,
il nous rappelle fondamentalement que, de l’intérieur à
l’extérieur, il n’y a qu’un pas à faire pour connecter nos deux
mondes, aux crépitements naissant d’un projet innovant…
Alors, pour la quinzième fois de l’histoire de 4x3 magazine,
je vous souhaite bonne lecture et bon voyage.
climatiquement neutre
natureOffice.com | LU-319-KLGEQ5J
Impression
4x3 déclaré d'utilité publique par arrêté ministériel
en date du 11/12/2017 réf 2017-10
FRÉDÉRIC LIÉGEOIS
4×3 – NUMÉRO 15 – TRIMESTRIEL – JUILLET 2021
3
06
DOSSIER
AGRICULTURE
De la Terre
à la terre
54
DOSSIER
ENTREPRENDRE
Tellement de
raisons d’agir !
4 INFOGREEN.LU
40
Hello Marko
LE GRAND ENTRETIEN
AVEC MARKO KLACAR
EN + :
Merci pour votre générosité ! p.90
NOUS REMERCIONS POUR LEUR SOUTIEN
4×3 – NUMÉRO 15 – TRIMESTRIEL – JUILLET 2021
5
De la Terre
à la terre
Un travail, des valeurs ......................................................
Le bio, de la politique au terrain .....................................
Plongée au cœur du système Sol / Plante ! ...................
Les sols, base fertile de notre sécurité alimentaire......
L’agriculture urbaine, un levier multifonctionnel..........
Retour à l’agriculture durable ..........................................
Les valeurs de l’« agri-culture » ! .....................................
Un champ… d’action..........................................................
Ces aliments imparfaits mais parfaitement
consommables ...................................................................
Concilier transition énergétique et exploitation
agricole ................................................................................
Semer des idées et les faire pousser ..............................
Ceci n’est pas une serre… c’est bien plus ! .....................
Un soutien durable aux petits exploitants agricoles
dans le monde....................................................................
FRUGAL, l’anti gaspi pour la production locale .............
Réussir ses projets participatifs ! ....................................
De la ferme à la fourchette… et retour ! .........................
p.08
p.10
p.12
p.14
p.17
p.18
p.20
p.22
p.24
p.26
p.28
p.30
p.32
p.34
p.36
p.38
« Tout ce que nous
faisons à la terre de
bien ou de mal, c’est
par conséquent à nous
que nous le faisons »
PIERRE RABHI
DOSSIER AGRICULTURE
Un travail,
des valeurs
La Terre... beaucoup la
chérissent, la cultivent, la
mettent en valeur pour que
nous puissions vivre en parfaite
harmonie et manger à notre
faim. Mais il y a un revers à
ce tableau idyllique. Certains,
beaucoup moins scrupuleux,
pensent « business et profits ».
Au détriment, bien entendu,
du monde qui les entoure.
Faisant fi de la faune, de la flore
ainsi que de leur habitat.
Et des photos valent mieux qu’un
long discours. Celles de Thomas
Pesquet, prises à 450 kilomètres
au-dessus de nos têtes à bord
de l’ISS, sont assez parlantes.
« L’éducation, la protection de
l’environnement et la coopération
internationale sont trois domaines
qui me tiennent particulièrement
à cœur », expliquait-il à nos
collègues de National Geographic
au retour de sa première mission.
« J’ai vu depuis la station spatiale
la beauté de la Terre mais aussi
sa fragilité. J’ai observé les effets
des catastrophes naturelles et des
problèmes majeurs que rencontre
notre société. Tout ça m’a donné
envie d’aider les gens sur Terre
qui n’ont pas la chance comme
moi de vivre leur rêve ou d’être
né dans de bonnes conditions. »
Heureusement pour la planète
bleue, des femmes et des hommes,
présents partout dans le monde,
cherchent et trouvent des solutions
pour prendre soin de notre
environnement tout en y puisant
des ressources insoupçonnées.
Si les avancées technologiques et
scientifiques sont significatives, il ne
faut certainement pas placer sous
l’éteignoir les travailleurs de l’ombre
appartenant au secteur agricole.
Du 1 er janvier au 31 décembre, ils
sont dehors pour s’occuper de leurs
terres et nous proposer ce que la
nature nous offre de meilleur.
« J’ai vu depuis la
station spatiale
la beauté de la
Terre mais aussi
sa fragilité. »
Un travail indispensable, souvent
ingrat. Toutefois, collaborations,
partenariats de recherches et
autres belles synergies permettent
à d’autres secteurs de mettre au
point des innovations orientées
vers la planète. Il ne faut pas
oublier que le Luxembourg est
toujours plus orienté vers la culture
biologique, en étant notamment le
premier pays européen à interdire
les glyphosates. Des fertilisants
naturels aux panneaux solaires
révolutionnaires, en passant
par l’économie circulaire ou une
meilleure gestion des produits
cultivés, le secteur primaire a
des connexions infinies avec le
monde qui l’entoure. Et ce jusqu’au
cœur des villes, terrains de
diversification pour la production
locale, comme le prône et le
pratique l’Urban Farming.
De la Terre à la terre, il n’y a
qu’un pas que nous pouvons
franchir ensemble pour que
chacune et chacun puisse
y vivre harmonieusement.
Le défi est évidemment de
taille mais la récompense
n’en sera que plus belle.
CULTIVÉ PAR SÉBASTIEN YERNAUX
8 INFOGREEN.LU
PACKAGINGS ALIMENTAIRES,
LA MAUVAISE SURPRISE.
Les températures estivales s’installent enfin et permettent à
nouveau, de concours avec la décroissance de la pandémie,
de pouvoir profiter des commerces et des espaces extérieurs
avec une liberté relative.
Bien que des mesures de prudence soient encore actives,
les consommateurs peuvent à nouveau profiter des terrasses,
mais aussi des espaces verts, pour un repas sur le pouce
avant de retourner au travail ou en fin de journée.
TESTEZ !
La pandémie a vu l’essor de la vente à emporter, un moyen
pour les restaurateurs d’apaiser en partie leur manque
d’activité de ces derniers mois. Avec ce regain d’activité, nous
avons vu arriver en masse de nouveaux produits destinés à
l’emballage de ces repas à emporter, qui posent aujourd’hui
certaines questions.
La technique présentée permet au premier coup
d’œil, à l’utilisateur ou au consommateur, de voir à
quel type d’emballage il a affaire. Une réaction en
particulier indique la présence de produits nocifs,
voyez plutôt :
Ces nouveaux produits, à base de pulpe végétale ou de
feuilles de palmier (pour la vaisselle) et en papier et/ou en
carton (pour les pailles), qui remplacent les produits en plastique,
désormais interdits, sont sous le feu des projecteurs
de nombreuses ONG.
Le problème de ces nouveaux packagings ?
La présence de composés perfluorés (utilisés pour que la
vaisselle résiste à l’eau et aux graisses sans se déliter, mais
dont certains sont cancérigènes et toxiques pour le développement
et/ou sont des perturbateurs endocriniens) est
au-delà des recommandations, parfois largement d’après
l’association UFC – Que Choisir.
Comment choisir le bon papier pour ses produits ?
À défaut d’avoir pour l’heure des informations précises des
fournisseurs (qui sont aussi en train de chercher des solutions
si leurs produits sont incriminés), nous pouvons procéder à
un test simple pour vérifier le traitement subi par l’emballage.
Il s’agit de déposer sur le papier que l’on souhaite tester une
simple goutte d’huile (végétale, type tournesol, olive, pépins
de raisins etc.) et d’en observer sa réaction au contact de
l’emballage.
SOAK
La gouttelette a été en grande partie absorbée par
l’emballage, ce qui indique l’absence de PFAS.
SPREAD
Ici la gouttelette d’huile s’est répandue en partie sur
l’emballage. La surface n’a donc pas été traitée avec
des produits perfluorés.
BEAD
La gouttelette reste bien en place et ne se déforme pas
après plusieurs secondes. Cette perle d’huile indique
la présence d’un emballage qui a été traité chimiquement,
et révèle donc la présence de FPAS.
Nos experts vous accompagnent pour trouver un emballage sain
et respectueux de l’environnement. #toxicfree #ecofriendlysolutions
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DOSSIER AGRICULTURE
“Nous comptons sur le rôle
exemplaire des nouveaux
porteurs de projets qui
développent la filière bio”
ROMAIN SCHNEIDER
Le bio, de la
politique
au terrain
On fait le point avec le
ministre Romain Schneider
et le nouveau président de la
Centrale paysanne, Christian
Wester. Interview croisée.
Le plan d’action national de
promotion de l’agriculture
biologique « PAN-Bio 2025 »
a pour objectif d’atteindre
20 % des surfaces agricoles
exploitées en biologique à
l’horizon 2025. Où en est-on ?
Romain Schneider : Aujourd’hui,
le mode agriculture biologique
représente 5,18 % de la surface
agricole exploitée nationale.
Nous observons une progression
linéaire moyenne de 7 % sur les
dernières années. Notre objectif
gouvernemental est certes un défi
très ambitieux, mais nous allons
dans la bonne direction ! Le PAN-Bio
2025 et les projets pilotes élaborés
avec le secteur portent leurs fruits
à moyen terme, de la fourche à
la fourchette. Les exploitations
agricoles qui ont entamé leur
conversion reflètent presque toute
la palette des secteurs agricoles,
viande, fruits, légumes, viticulture,
céréales, apiculture. Nous faisons
aussi tout pour conseiller et
accompagner les agriculteurs dans
ce processus vers la production
primaire biologique. Notre
coordinateur « Bio » est en dialogue
permanent avec les agriculteurs
et représentants du secteur.
Christian Wester : Le “PAN-Bio
2025” veut atteindre environ
25.000 ha cultivés en biologique.
Pour le moment, la surface agricole
utilisable en bio représente
6324 ha, y inclus les surfaces des
exploitations encore en conversion.
Cela veut dire que la surface
réellement cultivée et certifiée est
inférieure au nombre proclamé
par le ministre. Pour atteindre les
objectifs du plan, il faudrait que
plus de 200 exploitations agricoles
commencent la conversion dans les
mois à venir. Honnêtement je n’y
crois pas. Et s’il y avait suffisamment
d’agriculteurs prêts à la conversion,
je doute que les services de
consultation aient assez de capacité
à traiter toutes les demandes.
Les réalités du monde
agricole et des marchés
économiques traditionnels
semblent être un
frein. Pourquoi ?
C.W : L’agriculture respecte, plus
que tout autre secteur économique,
des valeurs civiles et sociales
plutôt traditionnelles. Le respect
de la nature et de nos animaux a
de fortes racines dans le monde
agricole. Le rêve de chaque paysan
est de pouvoir transmettre une
exploitation saine, en tous sens,
à la prochaine génération. Pour
pouvoir garantir le bien-être de
la ferme et des exploitants, il
faudra parfois des investissements
qui ne sont pas compatibles
10 INFOGREEN.LU
“Sachant que chaque
méthode de production
a des avantages et
désavantages, nous
aimerions une politique
moins idéologique”
DOSSIER AGRICULTURE
CHRISTIAN WESTER
avec les doctrines économiques
d’aujourd’hui. Le monde rural a
toujours connu des changements et
des développements de production.
Ces adaptations se font en continu,
mais lentement. Si on force le
monde agricole à se modifier plus
vite que d’habitude, on crée des
restrictions envers le but qu’on veut
atteindre. C’est ce qui se passe pour
le moment. L’agriculture biologique
n’a pas que des avantages. Mais
la politique n’en parle pas ! Il faut
voir notamment la réalité de la
production et du marché, des
fruits et légumes, ainsi que pour
les vignobles. Les agriculteurs
se rendent parfaitement compte
de ces contraintes, mais la
politique ne propose pas de
solutions suffisantes pour la
plupart des exploitants.
R.S. : Je ne pense pas qu’il y ait
lieu de parler de frein, mais je suis
conscient des particularités de
notre agriculture luxembourgeoise,
fortement axée sur la production
laitière, du fait que la conversion
d’une exploitation vers l’agriculture
biologique peut prendre jusqu’à
3 ans, et que cette année de crise
COVID-19 n’encourage pas la
prise de risques. Cependant, nous
constatons que de plus en plus de
surfaces agricoles sont certifiées
bio au niveau national, européen
et mondial et que le secteur de
la transformation alimentaire est
également en train d’évoluer. Le
bio est dans l’air du temps et les
ménages augmentent d’année en
année leurs dépenses pour des
produits agricoles biologiques. Je
suis donc confiant: l’agriculture
bio et de manière générale les
produits agricoles durables et de
qualité ont de belles perspectives
de développement devant eux. Le
consommateur en est demandeur !
Comment fédérer davantage
autour des projets
d’agriculture biodynamique,
résiliente, durable ?
Le secteur est-il prêt à
changer les modèles ?
R.S. : C’est justement l’approche
holistique du plan « PAN-Bio 2025 »
qui va nous aider à augmenter la
cadence pour accompagner de
s projets agricoles durables, afin
de mettre en rapport l’offre et la
demande de produits bio. Il est vrai
qu’il faut tendre la main à tous les
acteurs de la chaîne de production,
mais nous constatons que le
secteur agricole s’oriente déjà
vers la résilience et la durabilité.
Nous comptons aussi sur le rôle
exemplaire des nouveaux porteurs
de projets qui développent la filière
bio, et sur le succès de nos fermes
de démonstration biologiques
ouvertes aux agriculteurs et
professionnels intéressés. Enfin,
en restant à l’écoute des attentes
sociétales, notre agriculture
s’oriente de manière dynamique
vers une approche globale de
durabilité et de résilience.
C.W. : La jeune génération
d’agriculteurs se rend bien compte
que tout ne peut plus continuer
comme par le passé. Par contre,
nous refusons une politique qui
polarise, entre les exploitants
traditionnels et les agriculteurs
biologiques. Les agriculteurs sont
prêts à s’adapter aux défis de notre
société, ils voudraient aussi lutter
contre le changement climatique
par exemple. Mais la politique
bloque certaines technologies
vraiment utiles à l’agriculture.
Sachant que chaque méthode de
production a des avantages et
désavantages, nous aimerions une
politique moins idéologique. Nous
avons besoin d’une politique qui fait
avancer le secteur, en se servant
des avantages de chaque méthode
de production pour supprimer le
plus possible les désavantages
de chacune d’entre elles.
RÉCOLTÉS PAR ALAIN DUCAT
4×3 – NUMÉRO 15 – TRIMESTRIEL – JUILLET 2021
11
DOSSIER AGRICULTURE
Plongée au cœur
du système
Sol / Plante !
Fertilux propose des solutions innovantes de
fertilisation éco-productive permettant aux éléments
nutritifs d’être pleinement assimilés par les plantes.
Partons à la découverte d’un secteur indispensable
au développement du monde agricole.
« Notre métier est de fabriquer
des éco-fertilisants à partir de
matières premières d’origine
naturelle produites localement
par des agro-industries
européennes », explique Sébastien
David, Ingénieur Commercial et
Marketing chez Fertilux. « Nos
solutions ont un effet positif sur
l’activité biologique des sols grâce
à notre technologie d’inoculation
de micro-organismes dans nos
formules. Nous avons d’ailleurs
obtenu un brevet et plusieurs
homologations pour ce savoir-faire,
nous permettant de proposer une
offre complète d’éco-fertilisants.
Eco, comme économiques
et comme écologiques. »
Fertilux propose des solutions
innovantes pour améliorer
l’agriculture. « Nous sommes des
acteurs de l’économie circulaire
car nous travaillons des produits
naturels qui viennent d’autres
industries. La valeur ajoutée
de nos solutions innovantes
par rapport à la chimie et aux
solutions de synthèse se trouve
dans l’augmentation de l’efficacité
des unités fertilisantes et dans
l’amélioration de la fertilité des sols.
Pour nos clients, c’est une meilleure
rentabilité de leur production
en étant plus respectueux de
notre environnement. »
Le monde plus fertile, le
Luxembourg plus bio
Le Luxembourg a fait le choix de
promouvoir l’agriculture biologique.
« C’est le premier pays européen
à avoir dit stop aux glyphosates.
Les objectifs nationaux sont les
plus ambitieux en termes de
transformation des exploitations.
Derrière, il y a une politique
agricole qui engage vers plus
de respect de l’environnement
et de la santé humaine. »
Le vrai challenge pour la profession,
c’est qu’il va falloir trouver les
moyens techniques pour produire
toujours autant, tout en diminuant
progressivement le recours à la
chimie. « Il y a eu de nombreuses
enquêtes indiquant que la chaîne
alimentaire au Luxembourg doit
favoriser ses agriculteurs ».
12 INFOGREEN.LU
DOSSIER AGRICULTURE
Ces solutions ont
un effet positif sur
l’activité biologique
des sols
4 pour 1000, une
initiative importante !
L’initiative « 4 pour 1000 » (lire
par ailleurs dans ce dossier) vise
à montrer que l’agriculture et,
en particulier, les sols agricoles,
peuvent jouer un rôle crucial dans
la lutte contre le réchauffement
climatique tout en garantissant
la sécurité alimentaire.
« Si on rentre un peu dans la
technique de nos produits, on
constate que nous travaillons avec
des matières premières d’origine
naturelle et des micro-organismes.
L’un avec l’autre, cela permet
d’augmenter l’activité biologique
des sols. Celle-ci est intimement
liée au développement de l’activité
racinaire. Plus les plantes vont
se développer, plus leurs racines
vont grandir. En poussant, ces
racines vont exsuder des acides
organiques, c’est-à-dire du substrat
qui va nourrir la vie du sol. »
vivants du sol et le milieu racinaire
des plantes, appelé aussi la
rhizosphère. « Plus on a de racines,
plus on a d’activités biologiques
qui entraînent encore plus de
racines. C’est un cercle vertueux.
La recherche a prouvé que pour
lutter contre le réchauffement
climatique, il faudrait incorporer
le CO 2
, présent dans l’air, dans les
sols afin de séquestrer le carbone.
Le système qui obtient le meilleur
rendement de stockage, c’est donc
le système «sol-plante». Et par les
fonctions de nos solutions écofertilisantes,
on stocke davantage
de carbone que quand on ne
les utilise pas. C’est prouvé ! »
FERTILISÉ PAR SÉBASTIEN YERNAUX
Photo: Fertilux
PARTENAIRE INFOGREEN
Il s’agit en fait d’un système
sol/plante qui comprend 2
écosystèmes : les organismes
4×3 – NUMÉRO 15 – TRIMESTRIEL – JUILLET 2021
13
DOSSIER AGRICULTURE
Les sols, base fertile
de notre sécurité
alimentaire
Suite à la COP 21 fin 2015,
la France lançait l’initiative
internationale « 4 pour 1000 ».
Elle invite tous les partenaires
à faire connaître ou à mettre
en place des actions concrètes
sur le stockage du carbone
dans les sols et le type de
pratiques pour y parvenir.
LA SUITE
L’ambition de l’initiative est
d’inciter les acteurs à s’engager
dans une transition vers une
agriculture productive, hautement
résiliente, fondée sur une
gestion adaptée des terres et
des sols, créatrice d’emplois et
de revenus, et ainsi porteuse
de développement durable.
Au départ, l’initiative « 4 pour
1000 » accueillait 160 partenaires
internationaux. 5 ans plus
tard, elle en compte 615, dont
la société Fertilux, l’unique
représentante luxembourgeoise
actuellement. Le but est que
ces partenaires s’adaptent et
échangent des informations
pour améliorer l’agriculture.
« Nous sommes actifs un peu
partout dans le monde », explique
Paul Luu, secrétaire exécutif de
l’initiative. « La base de notre
proposition est assez simple : un
taux de croissance annuel de 0,4 %
des stocks de carbone du sol, ou
4 % par an, dans les premiers 30 à
40 cm de sol, réduirait de manière
significative dans l’atmosphère
la concentration de CO 2
liée aux
activités humaines. L’effort est loin
d’être colossal et la nature nous
le rendra. Il existe de nombreuses
techniques pour y arriver. Et si
tout le monde y met du sien,
nous ne pourrons que faire du
bien à notre environnement. »
Une question de bon sens
Évidemment, tous les pays ne sont
pas logés à la même enseigne.
L’initiative « 4 pour 1000 » vise à
illustrer qu’une augmentation,
même minime, du stock de
carbone des sols agricoles et
forestiers est un levier majeur
pour améliorer la fertilité des
sols et la production agricole. Il
participe au respect de l’objectif
à long terme de limiter la hausse
des températures à +2°C, seuil
au-delà duquel les conséquences
induites par le changement
climatique seraient d’une ampleur
significative, d’après le GIEC.
« Tout tient du bon sens », poursuit
Paul Luu. « Ce n’est pas vraiment
compliqué à mettre en œuvre. Il faut
reconnaître le rôle des agriculteurs
et les former à mieux conserver le
carbone dans la terre. Cela peut se
faire sous forme de rémunérations.
Ces dernières seraient calculées par
rapport aux quantités de carbone. Il
s’agit vraiment d’une agriculture de
conservation.
14 INFOGREEN.LU
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DOSSIER AGRICULTURE
Une augmentation
du stock de carbone
des sols agricoles et
forestiers est un levier
majeur pour améliorer
fertilité des sols et
production agricole
Nous avons largement de quoi
nourrir la population dans le monde
si nous gérons parfaitement les
ressources et les sols, en évitant
un maximum de gaspillage. »
Le continent américain est
davantage favorisé sur la gestion
des sols, du fait que les espaces
sont plus volumineux. « Aux
États-Unis, par exemple, certains
exploitants agricoles pratiquent la
technique des pâturages tournants
dynamiques, qui concerne les
ruminants. Le bétail est déplacé
progressivement d’une parcelle à
une autre, ce qui permet au reste
du terrain de se régénérer à son
rythme. Mais il faut comparer ce qui
est comparable. Je suis évidemment
conscient qu’au Luxembourg ou en
France, peu d’exploitants disposent
d’autant d’espaces. C’est pour cette
raison que nous les invitons à gérer
leurs terres intelligemment. »
RECARBONÉ PAR SÉBASTIEN YERNAUX
MASHAV ENERGIA :
SOUS LE VENT ET LE
SOLEIL DE LUXEMBOURG
Mashav Energia est une entreprise indépendante de premier plan qui produit
de l'électricité en convertissant le vent et le soleil en énergie. « Nous nous
concentrons sur le développement, la construction et l'exploitation de parcs
éoliens en Pologne. Bénéficiant de nos relations solides et bien établies avec
les plus grandes entreprises internationales de construction, fournisseurs
de turbines, cabinets d'avocats et institutions financière, nous réalisons
des investissements importants dans le domaine de l'énergie éolienne et
photovoltaïque. Notre dernier investissement, le parc éolien de Potegowo, est
le plus grand parc éolien terrestre de Pologne », explique Monika Zakrzewska,
Finance Manager au sein du staff chargé du développement à Luxembourg.
Car le groupe qui se pose en leader dans son domaine a ouvert en mars
2021 un bureau à Luxembourg. « Depuis le centre financier européen, il
assure des services de financement et de gestion innovants. La société
Mashav Energia est contrôlée par Israel Infrastructure Fund - un expert en
investissements d'infrastructure avec une expérience internationale, optimisant
la valeur à long terme de ses investissements. Ses actionnaires minoritaires
sont : CERAC (un groupe d'experts locaux expérimentés en énergie), CME
et le fonds d'investissement dans les énergies renouvelables Helios ».
Mashav Energia dispose de toutes les ressources humaines et financières
nécessaires pour construire une « usine » de production d'énergie verte
performante. « Nous croyons fermement au développement régional. Dans
nos opérations, nous respectons l'écosystème local, pour le développement
des communautés et des économies ». Le groupe se pose en partenaire
des communautés locales et en gestionnaire de projets permettant,
notamment, aux terres et aux bâtiments agricoles de fournir à la fois
de l’énergie verte et des sources de diversification économique.
A.D. AVEC MARSHAV ENERGIA
› La suite est à lire sur Infogreen.lu
PARTENAIRE INFOGREEN
16 INFOGREEN.LU
L’agriculture urbaine,
un levier
multifonctionnel
DOSSIER AGRICULTURE
Quelles stratégies de
développement proposer pour
une agriculture 2050 viable et
résiliente, adaptée aux défis
climatiques, économiques,
environnementaux et
démographiques ? Eléments
de réponse avec Jacques
Nau, administrateur délégué
d’InterAlia, bureau d’études
actif dans les domaines de la
protection des ressources en
eau et en sol, de l’agriculture
et de la bioéconomie.
LA SUITE
Quel rôle l’agriculture
classique peut-elle jouer
pour répondre aux
enjeux sociétaux, tout en
assurant sa pérennité ?
« L’agriculture fait déjà aujourd’hui
beaucoup d’efforts en termes de
protection des ressources naturelles.
Dans un contexte d’exigences
environnementales et climatiques
croissantes, ces efforts ne vont
cesser d’augmenter et inciter à un
réel changement de paradigmes. En
relation avec la pression économique
grandissante, les petites entreprises
familiales vont devoir utiliser les
principes de protection à leur
avantage et se rendre moins
dépendantes du marché mondial
fluctuant et imprévisible.
L’extensification et la diversification
des activités peuvent constituer la
clé du succès pour les entreprises
traditionnelles en permettant
de réduire charge de travail et
investissements. En guise d’exemple,
le recours à des cultures à faible
impact et le développement des
filières biosourcées y relatives vont
créer des piliers économiques
supplémentaires. Pour l’agriculteur,
mais aussi pour le Luxembourg
en tant que pays moderne
cherchant à rendre ses activités
économiques plus durables ».
Avec l’expansion des milieux
urbains, comment gérer
les zones de contact avec
les zones agricoles ?
« Les zones rurales et urbaines
ont historiquement été définies
par une grande dichotomie de
valeurs et de caractéristiques. Le
décloisonnement et la redéfinition
d’un système de relations
paritaires entre ces territoires
est aujourd’hui une priorité.
L’agriculture devrait être le moteur
principal de la gestion de ces
zones de transition, grâce à ses
potentialités pour répondre aux
nouveaux besoins de la ville :
qualité et proximité des aliments,
protection des ressources en eau
et en sol, richesse du paysage,
connectivité écologique.
Il faudrait donc concevoir un
modèle de gestion spécifique
et multifonctionnel pour les
terres périurbaines, basé sur la
diversification des activités et des
débouchés pour les entreprises
agricoles, et assurant un continuum
entre ville et campagne. »
4×3 – NUMÉRO 15 – TRIMESTRIEL – JUILLET 2021
17
Les zones rurales
et urbaines ont
historiquement été
définies par une
grande dichotomie
de valeurs et de
caractéristiques. Le
décloisonnement
et la redéfinition
d’un système de
relations paritaires
entre ces territoires
est aujourd’hui
une priorité.
Quels bénéfices attendezvous
du déploiement de
la « Stratégie nationale
Urban Farming » à court
et moyen termes ?
« L’urban farming constitue une
opportunité d’améliorer la qualité
de vie en ville. L’apport d’éléments
végétaux au cœur d’espaces bâtis
rencontre nos besoins de verdure,
de fraicheur, de détente…
Un autre atout de l’agriculture
urbaine est qu’elle réduit
certains impacts négatifs de
l’urbanisation, en jouant un rôle
‘tampon’, qui permet de réguler les
températures (îlots de chaleur) et
de temporiser les débits pluviaux.
L’agriculture urbaine est
intrinsèquement multifonctionnelle.
Elle rend de nombreux services
dits écosystémiques dans
les domaines économique
(production alimentaire,
structuration des circuits courts),
environnemental (enrichissement
des biotopes, du maillage
écologique et de la biodiversité)
et socio-culturel (détente et
loisirs, paysage, liens sociaux,
sensibilisation et vie culturelle).
Enfin, l’urban farming constitue un
levier pour renforcer les principes
de l’économie circulaire dans un
projet d’urbanisation, tout en
créant synergies et échanges, pour
une ville toujours plus vivante ! »
JACQUES NAU (INTERALIA) AVEC
L.S.C. ENGINEERING GROUP
Photo 1: InterAlia / L.S.C.
Engineering Group
Photo 2: EITFood.eu
PARTENAIRE INFOGREEN
Retour à
l’agriculture
durable
LA SUITE
Etika a été fondée en 1996. Elle
souhaite développer un produit
financier social et écologique
répondant aux besoins des
projets qui ont des difficultés
à obtenir des prêts auprès des
banques conventionnelles.
55 projets faisant du bien à
la planète ont déjà pu être
soutenus au Luxembourg.
Au milieu du 20 e siècle,
les exploitations dites
« conventionnelles » et
« biologiques » au Luxembourg
étaient, pour la plupart familiales,
et pratiquaient encore toutes une
agriculture durable. Cependant,
la modernisation du charroi a
entraîné l’arrivée de combustibles
fossiles. L’utilisation de machines
a été progressivement suivie
par une utilisation croissante
de produits chimiques.
Puis sont venues les subventions
européennes qui ont créé une
pression pour la croissance. Les
augmentations de productivité
sont devenues importantes
pour obtenir des prix bas. Ce
résultat ne pouvait être atteint
que par l’utilisation accrue de
machines et de produits.
En 1979, Jos Schanck, de
Hupperdange, est le premier
à quitter le système. Dans
les années 1980 et 1990, des
dizaines d’autres l’ont suivi. Ils
ont commencé à cultiver selon
les principes de l’agriculture
biologique, c’est-à-dire sans
produits. Aujourd’hui, on
compte 146 exploitations, qui
cultivent 5 % de la surface
agricole du Luxembourg.
18 INFOGREEN.LU
DOSSIER AGRICULTURE
De nombreux projets
soutenus
Au cours des 25 dernières années,
environ 55 projets ont reçu un
soutien financier par le biais du
mécanisme alternatif d’épargne et
de crédit avec la Spuerkeess :
19 fermes biologiques, 20 magasins
proposant des produits biologiques,
7 entreprises de transformation,
4 restaurants, 3 associations et
1 entreprise de service agricole.
En tant que consommateurs,
pouvons-nous contribuer à
atténuer la crise du climat et
de la biodiversité ? Oui, si non
seulement nous mangeons moins
de viande, mais aussi si nous
achetons davantage de produits
saisonniers, régionaux, biologiques
et équitables. De préférence
directement auprès de l’agriculteur.
Les fournisseurs de produits
agricoles sont unis par le désir d’un
revenu décent. Ils doivent donc
lutter ensemble pour des prix
justes et plus élevés. Parce que
les agriculteurs biologiques sont
soumis aux mêmes contraintes
du marché. En particulier dans la
production d’œufs et de viande.
En fin de compte, il faudrait aider
les agriculteurs conventionnels,
en particulier, à évaluer les effets
de leur passage à la norme
biologique. Les prix de leurs
produits augmenteraient, mais
il s’agirait des prix réels.
Les consommateurs devraient
soutenir le tournant agricole
en donnant la préférence
aux produits régionaux et
saisonniers, et également
augmenter la part des produits
issus du commerce équitable.
Cependant, un changement de
consommation implique bien plus.
L’importation de ces matières
premières et produits en
provenance de l’extérieur de l’UE
doit être fortement réduite, car
leur culture, leur extraction et
leur production détruisent des
habitats naturels précieux, polluent
l’eau et le sol, et consomment
d’importantes ressources en eau.
Les politiciens, les fournisseurs
et les consommateurs ont
un devoir à cet égard.
Ce sont des objectifs ambitieux,
mais nous devons suivre cette
voie. Il y a des défis psychologiques
et financiers. Deux acteurs de
la société civile peuvent être
soutenus ici : IBLA et Etika.
Un an après la mise en place du
« plan d’action biologique » par le
gouvernement luxembourgeois,
seuls quelques exploitants ont
opté pour une telle reconversion.
L’IBLA pourrait être une institution
pour développer ce processus
en accord avec les agriculteurs.
Mais c’est un processus à long
terme : pendant au moins trois
ans, il y a des risques de pertes de
revenus pendant la reconversion.
RECONVERTI PAR EKKEHARDT SCHMIDT
(ETIKA) ET SÉBASTIEN YERNAUX
Les consommateurs
devraient soutenir
le tournant agricole
4×3 – NUMÉRO 15 – TRIMESTRIEL – JUILLET 2021
19
DOSSIER AGRICULTURE
Les valeurs de
l’« agri-culture » !
L’agriculture biologique
et biodynamique est une
alternative plus écologique,
qui respecte les terres, les
animaux et les générations
futures. Le Groupe OIKOPOLIS la
soutient activement. Ce respect
fondamental de la nature et
de l’humain se retrouve dans
toute la chaîne de valeur, du
producteur au consommateur.
Et le groupe vise particulièrement
à établir des structures
économiques durables.
Le Groupe OIKOPOLIS, pionnier
au Luxembourg au niveau
de la transformation et de la
commercialisation de produits
bios et certifiés Demeter, soutient
activement l’«agri-culture». Pour lui,
c’est clair : l’agriculture biologique et
biodynamique est une alternative
plus écologique, respectueuse des
sols et de la Terre, des animaux
et, donc, des générations futures.
« Nous soutenons toutes les valeurs
qui l’accompagnent, notamment
la collaboration équitable, la
cohésion sociale et l’éducation.
Ce respect fondamental de la
Nature et de l’Homme s’implique
dans toute la chaîne de valeur, du
producteur au consommateur ».
Le Groupe OIKOPOLIS vise
particulièrement à établir
des structures économiques
durables, pour entretenir les
activités économiques afin de
garantir une situation financière
saine, tout en misant sur des
incitations positives sur les piliers
socio-écologiques. Il s’agit du
principe Triple Top Line (TTL de
William McDonough & Michael
Braungart) qui a pour objectif
de ne pas seulement minimiser
et compenser les effets négatifs
de son activité économique,
mais de créer un impact positif
par cette même activité. « Nous
voulons changer la perspective du
régime économique en passant
du ‘moins mauvais’ au ‘faire du
bien’, en ajoutant de la valeur ».
Une intégration horizontale
des exploitations agricoles
Ce changement de paradigme se
traduit également dans le principe
de l’Économie du Bien Commun,
dont le groupe OIKOPOLIS a
maintenant clôturé son 3 e bilan
avec un résultat exemplaire.
Ce mouvement veut compléter
l’approche du bilan financier par
une vision holistique des impacts
de l’économie sur la société
et l’environnement. Par cette
recherche de formes d’économie
alternatives, les entreprises du
groupe ont adopté une structure
qui relie horizontalement une
trentaine d’agriculteurs bios
luxembourgeois et, verticalement,
tout un réseau d’entreprises
enchaînant les étapes, de la
fourche à la fourchette.
Cette intégration horizontale
des fermes dans la coopérative
BIOG, créée en 1989 par une
poignée d’agriculteurs biologiques
convaincus, met l’accent sur la
solidarité entre ses membres.
20 INFOGREEN.LU
Passer du
"moins mauvais"
à "faire du bien"
en ajoutant
de la valeur
UNE MEILLEURE VIE POUR
LES INDIGÈNES GRÂCE
À L’AGROÉCOLOGIE
DOSSIER AGRICULTURE
La Fondation Partage.lu s’entretient
avec le responsable du projet de la
Fondation Fray Domingo de Vico
au Guatemala, Christoph Gempp.
BIOG est leur marque avant tout
et elle comprend plus de 300
produits. « La délocalisation
de la production des denrées
alimentaires à l’étranger et
les économies d’échelle font
baisser les prix des aliments. La
production biologique régionale
fournit des plus-values qui coûtent
plus chères, mais ces produits
ne sont pas toujours disponibles
en quantités suffisantes au
niveau régional. Ils sont donc
importés. Par conséquent,
l’achat des biens importés de la
marque BIOG aide à maintenir
l’agriculture locale, en soutenant
la structure sous-jacente ».
L’authentique, traçable
L’intégration verticale en revanche
assure la plus grande transparence
possible des produits, tout au
long de la chaîne. « Le Éisleker
Kéis, par exemple, est un produit
local authentique à la traçabilité
absolue. La transformation directe
du lait provenant des producteurs
de lait luxembourgeois a lieu
dans les deux fromageries BIOG.
En outre, un échange actif avec
tous nos fournisseurs à l’étranger
est appliqué. Nous destinons
autant de denrées alimentaires
que possibles au traitement
ultérieur par des entreprises
appartenant à notre réseau ».
Pour rappel, un grand nombre
de produits BIOG portent le
label fair&associative selon la
« Charte pour une économie
associative ». Elle suit le principe
immuable d’encourager tous les
acteurs de la chaîne à collaborer
pour promouvoir des structures
économiques durables et elle
intègre des directives pour des
relations justes et associatives,
tant avec les clients qu’avec les
partenaires commerciaux.
STRUCTURÉ PAR ALAIN DUCAT
avec OIKOPOLIS Group
PARTENAIRE INFOGREEN
Dans les années ‘90, la plupart
des jeunes de la campagne autour
de Santa María de Cahabón
(Guatemala) ne savaient ni lire
ni écrire. À cette époque, les
Dominicains en charge de la
paroisse, envisageaient d’initier
un processus de formation
plus intensif. On s’est décidé
en faveur d'une formation
théorique et pratique dans le
secteur agricole. Comme à Santa
María de Cahabón toute la vie
tourne autour de l'agriculture, il
semblait logique de concentrer
la formation sur des méthodes
agroécologiques durables.
Les jeunes mettent d'abord en
pratique leurs connaissances dans
les champs de l'école afin de se
former aux méthodes alternatives
agroécologiques. Le travail des
étudiants contribue également à
compléter les besoins alimentaires
de l'Institut. Ce processus de
formation pratique et théorique
est conçu afin de permettre
d'intérioriser l'idéologie et les
objectifs de l'agriculture durable.
Chaque mois, les étudiants
rentrent chez eux pendant
une semaine pour effectuer
des travaux spécifiques sur les
parcelles de leur famille : cultiver
des aliments de base tels que le
maïs et les haricots, pratiquer
la diversification des parcelles,
promouvoir la culture d’épices et
de légumes locaux. Nous appelons
ceci le « système d'alternance ».
Fondation Partage.lu
› La suite est à lire
sur Infogreen.lu
PARTENAIRE INFOGREEN
4×3 – NUMÉRO 15 – TRIMESTRIEL – JUILLET 2021
21
DOSSIER AGRICULTURE
Un champ…
d’action
Et si manger d’une façon plus
écologique, durable et
équitable signifiait également
manger plus sainement ?
Est-ce une pensée purement
idéaliste, est-ce même possible ?
Ce sont les questions auxquelles
les 3 partenaires co-labor,
l’IBLA (Institut de l’agriculture
biologique Luxembourg) et
natur&ëmwelt apportent des
réponses, avec la création
du projet « 2000 m² pour
notre alimentation ».
LA SUITE
L’objectif fixé est de développer
un modèle d’alimentation saine,
équitable et durable basé sur la
réalité et les sciences, tout en
montrant qu’il est possible de
satisfaire les besoins alimentaires
de base d’une personne vivant au
Luxembourg non seulement de
manière régionale et biologique,
mais aussi de manière durable. Le
projet est financé par le Ministère
de l’Environnement, du Climat
et du Développement durable.
Pourquoi le titre « 2000 m² » ?
Mathieu Wittmann, responsable
« Projets et campagnes politiques »
à natur&ëmwelt, explique : « Si
l’on divisait la surface mondiale
des terres arables par le nombre
de personnes vivant sur cette
planète, chacun d’entre nous aurait
à sa disposition 2000m². Tout ce
que nous consommons pendant
une année doit pousser sur cette
surface. On peut résumer en disant
que, pour manger sainement tout
en respectant le bien-être de
notre environnement écologique
et social, chacun de nous dispose
de 2000 m² pour se nourrir ».
Pour les partenaires du projet
luxembourgeois, l’idée est de
montrer qu’il est tout à fait
possible d’incorporer les 3 facteurs
– environnement, équité et
santé – dans son alimentation,
sous réserve de quelques
conditions indispensables.
« Tout d’abord, nous devrions
nous attaquer au gros problème
du gaspillage alimentaire, puis
nous devrions manger moins de
produits d’origine animale (car
ces produits exigent beaucoup
de ressources, entre autres de
la surface). Enfin, afin de garantir
le bien-être de l’environnement
et du climat, une alimentation
régionale et saisonnière aussi bien
qu’une production biologique/
biodynamique seraient requises ».
22 INFOGREEN.LU
Woran
erkennen Sie
nachhaltig
handelnde
Betriebe?
Achten Sie auf das Label SDK bei Ihren Aufträgen an
Dienstleister! Das Label steht für:
l Abfallvermeidung l Ressourcenschutz l Klimaschutz
FIR EN
NOHALTEGEN ËMGANG
MAT RESSOURCEN
SDK – gelebter Klimaschutz – mehr Infos: Tel. 488 2161, www.sdk.lu und bei
Eine Aktion der SDK mit ihren Partnern:
DOSSIER AGRICULTURE
Pour les partenaires du
projet luxembourgeois,
l’idée est de montrer qu’il
est tout à fait possible
d’incorporer les 3 facteurs
– environnement, équité et
santé – dans son alimentation,
sous réserve de quelques
conditions indispensables.
Un espace vivant, à visiter
Le projet est soutenu jusqu’en
2022. Et il est vivant. À côté
de la Maison de la Nature à
Kockelscheuer, en périphérie
immédiate de Luxembourg-Ville,
un terrain de 2000 m 2 a été
aménagé en tant que champ de
culture agricole. Les partenaires
du projet cultivent conjointement
le terrain et organisent divers
événements pour attirer le public.
Les personnes intéressées peuvent
visiter le champ « 2000 m² pour
notre alimentation » du lundi
au vendredi de 8h à 17h et/ou
participer à un atelier associé. On
peut aussi découvrir les possibilités
d’acheter des légumes et des
produits locaux chez co-labor ou,
par exemple, via www.solawi.lu.
SURFACÉ PAR ALAIN DUCAT,
AVEC NATUR&ËMWELT
Photos : natur&ëmwelt
PARTENAIRE INFOGREEN
Ces aliments imparfaits
mais parfaitement
consommables
LA SUITE
Chaque année, plusieurs millions
de tonnes de fruits et légumes
sont jetés simplement parce
qu’ils ne répondent pas à certains
critères esthétiques. on-perfekt
veut sensibiliser le public à
ce problème et ramener ces
aliments imparfaits sur la table.
Tout a commencé au printemps
2020, alors que nous étions
ensemble avec des amis et que
nous parlions de la quantité
importante de nourriture gaspillée.
Nous avons abordé le sujet des
normes alimentaires et cosmétiques
dans l’agriculture des fruits et
légumes. Nous avions entendu
parler d’une entreprise sociale à
l’étranger où les employés faisaient
une seconde récolte et revendaient
ces légumes à un prix inférieur.
L’idée de créer une épicerie
avec de la nourriture difforme
ou refusée venait de naître.
Mais pour savoir si le problème
existe ici au Luxembourg,
nous avons contacté quelques
agriculteurs. Nous voulions faire
l’expérience de la récolte nousmêmes
et comprendre où se
situent les problèmes. Pendant
cette phase expérimentale,
nous voulions recueillir des
contacts, des expériences et
des retours d’information.
Puis, est venu le confinement. Il
nous a obligés à arrêter notre travail.
Nous avons eu l’impression que
notre projet ne pouvait plus être
mis en œuvre. Mais ce n’était qu’une
impression ! Jamais, auparavant,
nous n’avions été aussi conscients
de notre dépendance à l’égard des
producteurs alimentaires locaux
et de la valeur des légumes et
des fruits cultivés chez nous !
24 INFOGREEN.LU
Comment soutenir
les producteurs et
consommer la plus
grande partie possible
des aliments cultivés ici ?
La résilience était le mot à la
mode. En particulier au cours
des premières semaines du
confinement. Les systèmes
alimentaires résilients ont la
capacité de fournir une alimentation
suffisante malgré diverses
perturbations imprévisibles. Dans
quelle mesure notre système
alimentaire est-il résilient ? Pour
nous, la question était de savoir
comment soutenir les producteurs
et pouvoir consommer une
aussi grande partie que possible
des aliments cultivés ici.
Tous les produits
peuvent être mangés !
Avec on.perfekt, nous voulons
contribuer à réduire les déchets
alimentaires, soutenir les
producteurs et le commerce
locaux, mais aussi informer
les consommateurs sur les
dates de durabilité minimale
et les normes alimentaires.
Notre vision est celle d’un monde
où tous les aliments produits sont
consommés, où les producteurs
reçoivent un prix décent pour leurs
produits et où les consommateurs
font des choix responsables.
Nous voulons rendre la nourriture
sauvée socialement acceptable.
Nous créons le premier magasin
on.perfekt au Luxembourg,
proposant tout ce qui a été
écarté, comme des carottes
tordues, des courgettes trop
épaisses, des aliments presque
périmés ou des produits
présentant quelques défauts.
Nous donnons une
seconde chance à la
nourriture, en commençant
par deux points :
1 Les producteurs locaux : nous
soutenons les exploitations
agricoles de fruits et
légumes soit en payant par
la main-d’œuvre, soit en
payant un prix équitable
pour les produits jetés.
2. Commerce local et régional :
nous soutenons le commerce
local et régional en ramassant
les marchandises triées et
leur offrons ainsi la possibilité
de lutter activement contre
le gaspillage alimentaire
et d’économiser les
coûts d’élimination.
Nos premières expériences et
les nombreuses conversations
avec les agriculteurs et les
producteurs de denrées
alimentaires ont confirmé que
nous sommes sur la bonne voie.
Nous travaillons actuellement
entre autres, avec 6 exploitants
agricoles que nous soutenons selon
leurs besoins lors de la récolte
auxquelles nous achetons les
produits qu’elles ne peuvent pas
vendre par les canaux traditionnels.
Les exploitations intéressées
sont invitées à nous contacter à
l’adresse : onperfekt@gmail.com.
L´ÉQUIPE DE ON.PERFEKT
PARTENAIRE INFOGREEN
4×3 – NUMÉRO 15 – TRIMESTRIEL – JUILLET 2021
25
DOSSIER AGRICULTURE
Concilier transition
énergétique et
exploitation agricole
C’est incontestable : les
agriculteurs doivent pouvoir
vivre du fruit de leur travail,
qui consiste essentiellement à
cultiver la terre et produire des
aliments. Donc une activité qui
devrait leur procurer des revenus
qui reflètent idéalement leurs
véritables investissements et
engagements. Ceci inclut avoir
recours aux meilleurs moyens
techniques, ceux qui permettent
de combiner efficacité et respect
durable de l’environnement.
Les cultivateurs se servent de
machines agricoles dont l’évolution,
au fil des années, a vu la taille
des engins exiger toujours plus
de puissance. Or, et à l’image
des voitures, bus et camions, les
moteurs aux carburants fossiles
des tracteurs et autres machines
agricoles seront obsolètes et
remplacés par des moteurs
électriques. Certains possèdent
même deux moteurs séparés : un
pour l’entraînement, l’autre pour
l’hydraulique. Leur développement
connaîtra une vraie croissance
comme en témoigne déjà leur
essor dans le secteur viticole.
Cette évolution, en combinaison
avec les nouvelles voies
qu’ouvre la loi concernant
l’autoconsommation, permettra
aux agriculteurs de profiter de
l’approvisionnement par les
sources d’énergies renouvelables,
notamment le photovoltaïque.
Un bon nombre de toitures
d’étables, de granges et autres
dépôts sont déjà couverts depuis
de nombreuses années par des
panneaux solaires. Chez certains
propriétaires, la garantie des tarifs
de rachat touche à sa fin. Profiter
de ces installations qui continuent
à produire de l’électricité à usages
multiples, permettra de charger
les engins mobiles et d’alimenter
les appareils (pompe à lisier,
machine à traire, etc) inhérents
à l’exploitation agricole.
Le potentiel d’exploitation de
toitures agricoles est loin d’être
épuisé, non seulement en nombre
de toitures, mais aussi en ce qui
concerne le dimensionnement
des lignes : souvent, des fermes,
écuries ou granges isolées sont
équipées de simples lignes de
dérivation. La faible consommation
d’énergie de ces bâtiments
agricoles était le paramètre
principal pour le dimensionnement
de ces lignes électriques.
Cependant, ce sont précisément de
tels bâtiments qui ont souvent un
grand potentiel « photovoltaïque »
dont on ne profite que de manière
limitée voire pas du tout, justement
à cause des lignes de dérivation.
Leur raccordement bidirectionnel
au réseau, en combinaison avec
des systèmes de stockage intégrés,
permet de maintenir en équilibre le
réseau, notamment en injectant en
différé l’électricité photovoltaïque
produite sur ces surfaces dans le
réseau. Par ailleurs, le producteur
d’électricité profite financièrement
aussi de cette réorientation de la
mise à disposition de l’énergie.
26 INFOGREEN.LU
De nouvelles pistes
méritent d’être
analysées dans
la conciliation du
travail agricole et
de la production
d’énergie solaire
Dans ce même ordre d’idées, de
nouvelles pistes méritent d’être
analysées dans la conciliation du
travail agricole et de la production
d’énergie solaire sur les surfaces
non-scellées. On peut s’imaginer
l’installation verticale de panneaux
bi-faciaux, en guise de clôture, ne
gênant guère le travail et protégeant
le bétail, ou bien l’effet protecteur
des terres par l’installation de
panneaux parasol, contribuant à la
prévention du dessèchement des
terres, et en hauteur, permettant
l’exploitation paysanne. Des essais
à l’étranger semblent prometteurs.
DOSSIER AGRICULTURE
Eurosolar Lëtzebuerg se dit
disposé à participer à un projet au
Luxembourg afin d’en évaluer les
effets pécuniaires, d’exploitation
et biologique, pour le plus grand
bien de la transition énergétique.
PAUL ZENS, PRÉSIDENT EUROSOLAR
LËTZEBUERG ASBL.
Photos : Next2Sun GmbH
Paul Zens/Eurosolar Lëtzebuerg
PARTENAIRE INFOGREEN
AT THE CROSS-ROAD OF
ENVIRONMENTAL AND
SOCIAL SUSTAINABILITY
Making money is central in a society where what we have defines who we are.
This culture affects everybody, and it is at the origin of the unsustainability
of modern societies. When it comes to key sectors, such as agriculture,
the pursuit of economic success and the satisfaction of shareholders’
interests become prominent motivations. Other aspects lose importance:
the quality of the products, maintaining traditional crops and methods,
caring for and respecting the rhythm of other species, land management,
protecting local habitats and workers. Not by chance the environmental
impact of agriculture grew with its turnover and industrialization.
The Intergovernmental Panel on Climate Change reports that 23% of global
emissions are from agriculture. In 2020, the European Court of Auditors evaluated
that more than 80% of the habitats in European Union are in “poor” or “bad”
condition, and the share of habitats in poor condition increased to 72%. At the
same time agriculture attracts nearly a third of the budget of the European Union
(about 344 billion from 2021 to 2027). In the past, nearly 80% of this money went
to big, industrial companies thanks to the influence exerted by their lobbies.
(...)
Environmental sustainability and quality of life require re-orienting social
and economic activities in favor of people. Here are three suggestions: first,
public support to agriculture should target social enterprises exclusively,
because they are not profit maximizers. Second, we should reduce food
losses and waste from the cradle to the grave. Finally, lobbying on key
sectors, such as agriculture, should be forbidden. At stake is our future.
FRANCESCO SARRACINO (STATEC)
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4×3 – NUMÉRO 15 – TRIMESTRIEL – JUILLET 2021
27
DOSSIER AGRICULTURE
Semer des idées
et les faire
pousser
La production alimentaire se réinvente,
l’urbanisation et les bâtiments aussi. L’agriculture
urbaine est un pont jeté vers un avenir
résilient et durable, avec une alimentation
produite localement et de qualité. La clé :
décloisonner les secteurs et s’appuyer sur
un bâti aux fonctions nobles et multiples.
Le Luxembourg s’est doté d’une
stratégie nationale pour la
promotion de l’Urban Farming. Il
y a 2 ans, une conférence « Living
City : urban farming & végétalisation
des bâtiments » en dressait les
contours, déjà très précis. Derrière
l’initiative étatique, on retrouvait
notamment le Conseil pour le
Développement économique
de la Construction (CDEC).
Son administrateur-directeur
général, Bruno Renders, est
toujours aux avant-postes en la
matière. « Nous sommes dans
une logique de diminution et
de maîtrise de l’impact CO 2
des
bâtiments. Quand on agit pour le
développement durable, il faut le
faire avec un esprit décloisonné
et créatif. Quand on réfléchit aux
évolutions de l’urbanisation et à
tout ce que le bâti peut apporter
à l’environnement et au bien-être
des citoyens, c’est pareil. Et il est
clair que l’on peut aisément jeter
des ponts entre les concepts
d’alimentation durable et résiliente
d’une part, de fonctions nobles des
bâtiments de l’autre. L’agriculture
urbaine fait ainsi partie des
fonctions nobles des bâtiments
au même titre que la production
et le stockage d’énergie ».
Fonctions nobles et
nouveaux modèles
Sur le plan sociétal, une
« agriculture urbaine » peut être
un levier multidimensionnel pour
créer du lien social, faire (re)vivre
des espaces, apporter un mieuxêtre
aux habitants, servir de lieu
de formation ou d’intégration... « Si
l’on considère que les méthodes
de production agricole tendent
vers un souci d’alimentation
durable, de préservation de la
biodiversité et de production
écoresponsable, on voit que faire
pousser ce dont on a besoin pour
vivre dans un quartier par exemple
remplit également de nombreuses
fonctions écologiques. Les surfaces
« vertes » participent à la régulation
du climat, à la purification de
l’air et au stockage du carbone,
améliorent la percolation des
eaux de pluies et l’écoulement…
Dans un ensemble bâti, on voit
tout de suite l’effet bénéfique
d’une isolation grâce aux murs et
toits végétalisés. Et ces surfaces
peuvent aussi être productives ».
Voici une des (multiples) fonctions
nobles des bâtiments, pensés
comme positifs. Là où d’aucuns
opposent encore l’aspect
28 INFOGREEN.LU
La problématique des
surfaces disponibles
pour la production
alimentaire dans le
pays est un argument
de plus en faveur
de l’utilisation
rationnelle des
espaces urbanisés
DOSSIER AGRICULTURE
économique à une approche
biodynamique de la production
agroalimentaire, Bruno Renders voit
« les effets bénéfiques, circulaires,
à l’échelle locale, avec une
économie stimulée par de nouvelles
activités, le développement de
circuits courts, une économie plus
endogène où la monnaie reste plus
longtemps dans le circuit local,
et avec création de valeur car les
surfaces auparavant inexploitées
sont transformées pour produire
des aliments de qualité… »
On retrouve cette idée de
stratégie intégrée du secteur de
la construction, chère à Bruno
Renders : « Dans l’émergence de
nouveaux modèles économiques
durables, le décloisonnement
des secteurs d’activités donne un
rôle-clé au bâtiment, avec pour
moteur les fonctions nobles dans
la conception de bâtiments et dans
l’interaction entre eux ». Le bâti
peut se thermoréguler, produire,
stocker et distribuer de l’énergie,
et la logique de multifonctionnalité
et de production partagée peut
aller beaucoup plus loin. Il y a
des solutions pour l’épuration de
l’air, la récupération de chaleur, la
ventilation naturelle, l’hygrométrie…
« Le bon exemple, c’est l’eau, dont
l’usage peut être domestique ou
alimentaire. On peut très bien
adapter et séparer les circuits
de distribution, de récupération,
de traitement, donc la qualité
de l’eau selon la destination que
l’on souhaite lui donner ».
Des surfaces mais
pas de cloisons !
Cette gestion intelligente et
circulaire de l’eau place le bâti
urbanisé comme source de
production alimentaire, que
l’on parle de jardins partagés à
l’échelle d’un quartier ou encore
de serres, en toiture ou adossées
aux immeubles où elles peuvent
puiser leur énergie verte.
La problématique des surfaces
disponibles pour la production
alimentaire dans le pays est un
argument de plus en faveur de
l’utilisation rationnelle des espaces
urbanisés. La culture hors sol en
hydroponie permet d’accélérer
le processus de maturation des
fruits, légumes, fleurs, plantes
médicinales… On fait pousser le
nécessaire dans un substrat autre
que la terre arable, en irriguant des
seuls nutriments indispensables à la
croissance des différents végétaux.
Cette culture régulée et qualitative
est aussi naturelle. On se fonde sur
la qualité des plants, on exploite la
présence dans le sol des différents
nutriments nécessaires et on réunit
les meilleures conditions : le taux
d’hygrométrie, la luminosité, la
température. Autant d’éléments
que peut gérer un bâtiment
durablement pensé dans toutes
ses fonctions impactantes… « Ces
fonctions nobles se placent dans un
principe de solidarité entre secteurs
économiques et ce type de projet
se justifie à la fois par ses bénéfices
circulaires et en termes d’empreinte
carbone. Le décloisonnement des
secteurs économiques est un axe
fort au profit d’une économie plus
circulaire et plus transversale ».
Oui, pour récolter davantage
de qualité pour la société, il
faut semer les bonnes idées...
et les faire pousser.
DÉCLOISONNÉ PAR ALAIN DUCAT
avec IFSB-CDEC
Photo : Fanny Krackenberger
PARTENAIRE INFOGREEN
4×3 – NUMÉRO 15 – TRIMESTRIEL – JUILLET 2021
29
DOSSIER AGRICULTURE
Ceci n’est pas
une serre…
c’est bien plus !
Plateforme technologique,
innovation socioéconomique
et environnementale,
Fresh sera, aussi, la plus
grande serre urbaine du
Luxembourg. En toiture de
l’IFSB à Bettembourg, elle a
une vocation maraîchère, mais
aussi pionnière et exemplaire.
Elle démontre la pertinence
d’une agriculture urbaine,
hors-sol, et des fonctions
nobles de bâtiments qui ont
plus d’un tour environnemental
et sociétal dans leur sac.
Elle a bien poussé au printemps...
C’est une serre, oui mais elle
a valeur d’exemple, voire de
porte-parole. Baptisée « Fresh »,
elle s’épanouit sur un toit de
Bettembourg, à l’IFSB, qui en est
le maître d’ouvrage. Partenaire du
projet Interreg NWE GROOF, l’IFSB
s’est lancé dans la conception, la
construction puis l’exploitation
de cette serre urbaine, à vocation
démonstrative et éducative.
L’investissement est cofinancé par
le Ministère de l’Environnement,
du Climat et du Développement
durable via le Fonds Climat et
Énergie ainsi que par le programme
Interreg North-Ouest Europe.
« Impliqué dans GROOF depuis le
début, l’IFSB s’y est engagé pour
plusieurs raisons », rappelle Bruno
Renders, Administrateur Directeur
Général du CDEC (conseil de
développement économique de la
construction) et qui met en œuvre
une stratégie intégrée du secteur
de la construction s’appuyant
sur des entités complémentaires,
dont l’IFSB, mais aussi sur le
décloisonnement des secteurs.
« L’avenir de notre planète ne
s’entend qu’en diminuant l’impact
CO 2
de l’homme. L’avenir de
la construction se conçoit en
rapprochant la nature et la ville.
Et l’avenir des promoteurs, des
concepteurs et des constructeurs
passe par la formation aux
nouvelles technologies. Nous
rencontrons ici les principes
fondateurs de l’IFSB ».
Dès lors, cette serre… n’est pas
une serre. Elle est bien plus :
pour l’urbanisme, l’architecture,
l’ingénierie, l’agriculture urbaine,
l’autosuffisance alimentaire,
30 INFOGREEN.LU
l’économie durable, Fresh est un
peu l’intersection idéale, voire
le chaînon manquant… qui ne
manque de rien. Une preuve
« vivante » que les fonctions nobles,
productives, des bâtiments sont
aussi productrices de valeurs. « Dès
le départ, la décision de construire
une serre sur le toit de l’IFSB s’est
fondée sur l’innovation « green »
du secteur de la construction, en
utilisant une surface « perdue »,
en augmentant la qualité du
bâti dans une conjugaison winwin,
une véritable connexion
entre le bâtiment et la serre,
permettant in fine de produire
des légumes localement. »
Si « Fresh » n’a rien d’une « serretunnel
» comme on les voit dans
les champs, une telle construction
en toiture devait avoir tous les
atouts. L’objet architectural s’intègre
au bâtiment de l’IFSB, apporte
une solide touche fonctionnelle
en apportant l’innovation qui fait
l’essence des lieux… et on a un
bénéfice carbone. La liaison entre la
serre et le restaurant d’entreprise
apporte un autre plus, mettant en
évidence la production locale. Les
collaborateurs de l’IFSB ont très vite
intégré cette idée, d’autant qu’une
petite serre de démonstration
existait déjà sur le bâtiment voisin
et que tout le monde profitait
des récoltes saisonnières (herbes
aromatiques, fraises, salades, etc).
Logiques et fonctions
transversales
Dans une stratégie nationale
Urban Farming, avec le CDEC en
partenaire pionnier au côté des
ministères parties prenantes, la
serre est comme une évidence,
une opportunité supplémentaire
de marier l’utilisation du bâtiment
à une exploitation agricole, hors
zone agricole, de valoriser les
fonctions nobles d’un bâtiment
intelligent pour, notamment,
une agriculture hors-sol,
nourricière et en circuit court.
« Les toits plats des bâtiments
industriels et tertiaires du
Luxembourg offrent 20% de
surface en plus que les terres du
pays actuellement cultivées pour
la production maraîchère. Et le
principe de la culture hors-sol
peut aussi s’adosser à un bâtiment
positif, dont les fonctions nobles
fournissent l’énergie ou les besoins
en eau par exemple. On est dans
l’économie circulaire, une logique
d’alimentation saine et locale, une
approche sociétale qui abat les
cloisons sectorielles pour mettre en
avant les bénéfices transversaux.
Fresh est un projet-pilote viable
et emblématique, une action
d’impact sur l’environnement
et le développement durable,
qui développe une série de
techniques complémentaires.
C’est aussi une illustration
supplémentaire de notre vocation
d’innovation socio-économique.
Nous souhaitons conscientiser
les maîtres d’ouvrage et les
concepteurs à la décarbonation
et au rôle proactif du secteur de
la construction, nous apportons
des solutions innovantes qui vont
optimiser à la fois des espaces
mal exploités et la production
énergétique tout en diminuant
les émissions de CO 2
. Ce type de
projet et l’Urban Farming en général
permettent de marier la production
agricole avec la ville. Intégrer une
serre de production alimentaire à
un immeuble d’entreprise ou/et à
un restaurant, c’est reconnecter
la production alimentaire
locale et les populations ! »
ENSERRÉ PAR ALAIN DUCAT
avec IFSB-CDEC
Illustrations : IFSB
PARTENAIRE INFOGREEN
C’es un peu
l’intersection idéale,
voire le chaînon
manquant… qui
ne manque de
rien. Une preuve
«vivante» que les
fonctions nobles
des bâtiments sont
aussi productrices
de valeurs
DOSSIER AGRICULTURE
4×3 – NUMÉRO 15 – TRIMESTRIEL – JUILLET 2021
31
DOSSIER AGRICULTURE
Un soutien
durable aux
petits exploitants
agricoles
dans le monde
Les petits producteurs dans
les pays en développement ont
besoin d’être soutenus par des
investissements ayant un impact
durable et ciblé sur leurs besoins.
ADA, une ONG luxembourgeoise
spécialisée en finance inclusive,
coordonne un projet de grande
envergure internationale.
Les petits exploitants agricoles,
dans les pays en développement,
sont confrontés à toute une
série de difficultés pour
accéder aux ressources, à
la technologie, aux intrants
(les produits nécessaires au
fonctionnement de l’exploitation
agricole), au financement et aux
informations du marché. Ils sont
aussi davantage vulnérables
aux chocs externes, tels que
les événements climatiques
extrêmes ou la volatilité des prix.
Pour pallier ces difficultés, le
Smallholder Safety Net Upscaling
Programme (SSNUP détail des
projets sur www.ssnup.org),
lancé en octobre dernier, est une
initiative qui vise à renforcer les
filets de sécurité de 10 millions
de ménages de petits exploitants
en Afrique, en Amérique latine
et en Asie, par le biais de projets
très variés d’assistance technique
et d’investissements dans les
chaînes de valeurs agricoles
(l’ensemble des acteurs et des
activités qui font passer un
produit de base du stade de la
production dans les champs à sa
consommation finale), avec pour
objectif principal d’améliorer
le bien-être de 50 millions de
personnes à faibles revenus.
Le programme se concentre
sur trois objectifs spécifiques :
1. Les petits exploitants
agricoles améliorent leur
productivité et/ou leur
résilience en utilisant des
services financiers adaptés
et de l’appui technique
leur permettant d’adopter
des pratiques agricoles
plus durables et plus
respectueuses du climat ;
2. Les chaînes de valeur
agricoles (coopératives,
semenciers, PME, etc.) sont
renforcées par l’adoption
de pratiques commerciales,
environnementales et sociales
plus durables qui génèrent
une augmentation des revenus
et des emplois, ainsi qu’une
meilleure sécurité alimentaire ;
3. Les investissements
augmentent et permettent
de financer l’expansion
des chaînes de valeurs
agricoles qui respectent
les principes mondiaux
d’investissement agricole
responsable. Ils adoptent des
normes durables au niveau
environnemental, social et
de bonne gouvernance.
32 INFOGREEN.LU
DOSSIER AGRICULTURE
Financé par la Direction de la
coopération au développement
et de l’action humanitaire
luxembourgeoise et la
Direction du développement
et de la coopération
Suisse, SSNUP permet de
cofinancer ces projets d’appui
via des investisseurs d’impact
qui interagissent au quotidien
avec des petits exploitants.
SSNUP compte aujourd’hui 2
bailleurs et 5 investisseurs d’impact
(Fondation Grameen Crédit
Agricole, Inconfin, Oikocredit,
responsAbility, Symbiotics),
mais l’inclusion d’acteurs
supplémentaires est cruciale pour
mettre en place toujours plus de
projets innovants et efficaces.
un courtier en assurance
dans plusieurs pays d’Afrique
francophone, une institution
de microfinance en Chine, des
coopératives de café au Pérou
et une PME dans la production
et la commercialisation de riz
au Sénégal via de l’assistance
technique (partage d’information
et d’expertise, formations,
conseils, etc.). L’ensemble des
projets mis en place a déjà
permis d’atteindre près de 80 000
petits exploitants agricoles.
ADA
Texte et photos: ADA (Appui au
Développement autonome)
PARTENAIRE INFOGREEN
La coordination, ainsi que la
gestion des connaissances de
ce projet de grande envergure
internationale, ont été confiées à
ADA, une ONG luxembourgeoise
spécialisée en finance inclusive.
www.ada-microfinance.org/ssnup
Depuis son lancement, l’initiative
a soutenu plusieurs projets
permettant de renforcer
localement des acteurs des chaînes
de valeurs agricoles, notamment
4×3 – NUMÉRO 15 – TRIMESTRIEL – JUILLET 2021
33
DOSSIER AGRICULTURE
FRUGAL,
l’anti gaspi
pour la
production
locale
Depuis plusieurs années
déjà, l’importance d’une
consommation locale auprès de
nos producteurs se fait sentir.
Malgré cette volonté d’agir
localement, le pouvoir du marché
met de nombreux agriculteurs face
à des surplus, pertes et invendus.
Dépendants de la loi de l’offre et
de la demande, de systèmes de
gouvernances ou encore d’ordres
systémiques établis, des surplus
sont laissés dans les champs. Ces
denrées constituent une forme de
gaspillage alimentaire en amont
de la chaîne de production, qui
soustrait de fait les consommateurs
à toutes sortes de produits
parfaitement comestibles.
La crise sanitaire n’a fait que
mettre en lumière une situation
déjà existante à une échelle
beaucoup plus impactante, aussi
bien pour le producteur que pour le
distributeur, le transformateur ou le
consommateur. Cette nouvelle prise
de conscience de la dépendance
du commerce international a
ouvert une brèche remettant en
question la logistique agricole
construite au fil des siècles. En
effet, pourquoi de telles quantités
ne peuvent-elles pas être mise à
disposition du consommateur se
situant à quelques kilomètres de
là ? « Consommer local » devrait
pouvoir inclure non seulement
les produits de nos producteurs
mais également les surplus et
invendus qu’une crise ou qu’une
loi économique peut provoquer.
Destiné aux quatre versants de la
Grande Région, le projet Interreg
FRUGAL (Favoriser la Réduction du
Gaspillage Alimentaire au moyen
de la consommation Locale) réunit
autour de la table plusieurs
partenaires issus de la production,
de la transformation et de la
distribution, et vise à la création
d’une plateforme d’échanges des
surplus et invendus. Cette forme
d’économie circulaire permettra
aux acteurs du réseau de déposer
ou récupérer des produits pour
les valoriser au lieu de les jeter.
IMS LUXEMBOURG
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PARTENAIRE INFOGREEN
34 INFOGREEN.LU
DOSSIER AGRICULTURE
Réussir
ses projets
participatifs !
Les projets en relation avec
les nouveaux usages et les
nouveaux modes de vie, tels que
les espaces partagés publics
ou privés, l’urban farming, les
maisons de quartier ou les
tiers-lieux, nécessitent une
approche participative dès
la conception afin de poser
les bases de leur succès.
Si beaucoup de bonnes volontés
entrepreneuriales souhaitent
mettre sur pied des projets
innovants et collaboratifs, leur
aboutissement n’est pas toujours
évident et la réalité des usages est
souvent loin de la vision imaginée.
En tant que porteur de projet
immobilier ou commune engagée
dans une politique de transition
climatique ou écologique, vous
pouvez vous demander si ce lieu,
que vous allez créer, sera utilisé
et entretenu et si les résultats
attendus seront au rendez-vous.
Qu’est-ce que l’urban
farming ?
L’urban farming, ou agriculture
urbaine, est de plus en plus
envisagée et promue dans les
espaces urbains. Cette pratique
peut s’implanter sur des espaces
au sol réservés ou inutilisés, ou
sur des toitures dans le cadre de
projets existants ou de projets
neufs dédiant les espaces
au sol à d’autres usages.
Les avantages d’un tel
projet sont multiples :
- la participation à une
alimentation locale, saine et
résiliente face aux crises,
- le développement des
circuits courts et de
l’économie circulaire,
- la lutte contre les îlots de
chaleur et le verdissement
des quartiers,
- la captation de CO 2
pour le climat,
- la promotion d’une
reconnexion à la nature,
- le développement de nouvelles
formes de vivre ensemble faites
de bien-être, de cohésion et
d’échanges entre les habitants,
- …
Généralement, l’implantation
de l’urban farming dans un
quartier peut être le début d’une
dynamique de connexions entre
les habitants et peut favoriser le
développement d’autres projets.
Les autorités luxembourgeoises
ont mis en œuvre une
stratégie nationale pour
booster cette dynamique.
Développez votre projet
participatif avec succès
Coévolution vous accompagne pour
clarifier le contexte, vos enjeux,
besoins et envies afin de poser
le cadre technique et juridique
adéquat en amont de votre projet
participatif et de constituer les
bases de sa réussite. Nous vous
aidons à connecter et mobiliser
les acteurs, porteurs de projet et
futurs usagers des lieux, dès la
conception du projet pour plus
de créativité et de bien-être.
Les futurs utilisateurs – qu’il
s’agisse d’habitants, d’employés
ou d’étudiants, … – ont une
expertise et une énergie
capitales pour la conception et
36 INFOGREEN.LU
Connecter et
mobiliser les
acteurs, porteurs
de projet et futurs
usagers des lieux,
dès la conception
du projet
l’adoption des usages et services
qu’ils utiliseront demain.
Nous vous aidons à relier le
projet à d’autres initiatives et
à créer les bases de solutions
systémiques pour pérenniser le
projet et générer plus de valeur
pour tous et pour la planète.
Assistance à maîtrise d’usage
Tel un assistant à maîtrise
d’usage, nous vous proposons
des outils et des démarches :
- pour poser le cadre technicojuridique
adéquat,
- pour coconstruire les
futurs modes de vie de
façon participative et en
accroître l’adoption,
- pour créer et innover,
- pour ouvrir de nouvelles
perspectives et générer
un maximum de réussite
et d’impacts positifs
dans vos projets.
Nous travaillons en partenariat avec
les autres intervenants sur le projet
(services techniques, architecte,
urbaniste, BET, …). Sur demande
et selon le besoin ou les projets,
nous pouvons vous apporter des
apports d’experts externes.
Informations : www.coevolution.lu
XAVIER DELPOSEN (COÉVOLUTION)
PARTENAIRE INFOGREEN
HOMMAGE À
LOUIS DE FUNÈS !
En 2020, la Commission européenne a présenté sa stratégie « De la ferme à
la table », une des initiatives clés du « pacte vert pour l'Europe ». Certaines
mesures méritent d’être critiquées, car elles pourraient à la fois induire en
erreur le consommateur et porter fortement préjudice aux PME artisanales.
Actuellement, il existe plusieurs systèmes, dont le « Nutriscore » adopté au
Luxembourg, sur base facultative pour les opérateurs alimentaires. Cependant,
en parcourant les rayons des supermarchés, l’absurdité du Nutriscore fait
surface. Et l’objectif des grands groupes agroalimentaires se dévoile : profiter au
maximum du nouvel outil « institutionnalisé » et augmenter le chiffre d’affaires.
Bien que le projet de loi sur les emballages et déchets d’emballages vise à
imposer au Luxembourg une interdiction d’un conditionnement en plastique
des fruits et légumes pour les quantités inférieures à 1,5 kg, le problème ne
sera pas résolu. Les acteurs du marché procéderont à un conditionnement des
produits à petite quantité, notamment avec des emballages en carton jetables,
et cela pourrait amener les commerçants à proposer plus de choix en lots de
1.5 kg, menant à un risque de surconsommation et de gaspillage alimentaire.
Par ailleurs, les multinationales agroalimentaires modifient leurs recettes
et s’adaptent à la lucrative cible « verte » à grand renfort d’additifs créés en
laboratoires pour in fine tromper le consommateur. Pour récompense, le
système octroie aux limonades « light » ou « zéro » une meilleure classification
qu’un jus de pommes bio sans sucre ajouté et les salamis « light » modifiés
chimiquement l’emportent sur les charcuteries naturelles sans additif !
Est-ce vraiment le but recherché : diriger le consommateur vers la
nourriture industrielle ? Cela me rappelle un classique du cinéma
français : « L’aile ou la cuisse » avec Louis de Funès, dans lequel le
redoutable critique Charles Duchemin qu’il incarne se bat contre la
malbouffe et la nourriture industrielle… Mais ici, personne ne rit !
GILLES REDING, DIRECTEUR DES AFFAIRES ENVIRONNEMENTALES,
TECHNOLOGIES ET INNOVATION - CHAMBRE DES MÉTIERS
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PARTENAIRE INFOGREEN
4×3 – NUMÉRO 15 – TRIMESTRIEL – JUILLET 2021
37
DOSSIER AGRICULTURE
De la
ferme
à la
fourchette…
et retour !
Le Conseil supérieur pour un
développement durable (CSDD)
travaille, entre autres, sur la
question de l’alimentation
et ses liens avec le bien-être
de la population, l’empreinte
écologique de notre société,
ainsi que les principes d’une
économie durable et résiliente...
qui inclut l’agriculture.
Tribune libre du président
du CSDD, Romain Poulles.
D’ici 2050, il faudra nourrir
2 milliards de personnes de plus
sur Terre. Mais est-ce faisable
sans repousser complètement
les limites de la planète ? L’impact
environnemental de notre système
alimentaire est déjà énorme.
Au Luxembourg, il contribue de
manière significative à l’empreinte
écologique. C’est ce qui ressort
d’une étude réalisée en 2020 par
le Conseil du développement
durable en collaboration avec
IBLA. Le système actuel encourage
les monocultures : 75 % de notre
alimentation totale est composée
de seulement 12 espèces végétales
et provient de 5 espèces animales,
dont les vaches, les porcs et les
poulets. 30 % de la nourriture
produite est jetée. L’eau est soumise
à un stress, tant en termes de
disponibilité que de pollution.
Nos sols sont dégradés et la
biodiversité est de plus en plus
réduite. Nous avons une mortalité
massive d’insectes. La principale
cause de la mort des papillons
ou des abeilles est l’agriculture
industrielle avec ses poisons
(néonicotinoïdes...), ses herbicides
(glyphosate...), sa surfertilisation
et le paysage agricole défriché et
monotone “à faible entretien». Et
le changement climatique amplifie
encore tous ces problèmes.
La stratégie européenne « de la
ferme à la fourchette » (from farm
to fork) existe. Pour décrire un
système durable et résilient, c’est
incomplet. Nous avons avancé
l’idée de la rebaptiser “ from farm
to fork AND BACK”. Cela évite un
mode de pensée linéaire, alors
que les cycles sont la base d’un
système naturel ; l’économie devrait
également être basée sur les cycles
industriels, y compris l’agriculture.
Les consommateurs européens
sont devenus plus exigeants. Ils
veulent une alimentation plus
saine et de qualité. Ils attendent
une plus grande transparence
et une meilleure traçabilité. Une
transformation radicale de notre
système alimentaire est nécessaire
pour rendre notre société plus
durable et plus résiliente. De
plus, les implications sociales,
38 INFOGREEN.LU
INFINO, DO-TANK
DOSSIER AGRICULTURE
économiques et environnementales
puissantes et complexes ne
doivent pas être négligées.
Principes pour
l’économie de la terre
Nous avons proposé 7 principes
fondamentaux pour une économie
durable, résiliente et circulaire.
Ils peuvent être facilement
appliqués à l’économie de la terre
et à notre système alimentaire.
1. Il y a création de valeur.
L’agriculture doit être
correctement récompensée
pour la contribution positive
qu’elle peut apporter à
l’atténuation du changement
climatique, à la conservation
de la biodiversité, etc.
2. Un système de récolte DOIT
être holistique. Par exemple,
une nouvelle stratégie
intersectorielle devrait éliminer
les cloisonnements en adoptant
une approche interdisciplinaire
et collaborative.
3. Les déchets doivent être abolis
en tant que concept ! Il faut
plutôt s’appuyer sur deux
cycles : le cycle biologique et
le cycle technologique. Il faut
veiller à ce que les aliments
fassent partie intégrante
d’un cycle biologique et
à ce que les nutriments
soient restitués au sol.
4. La santé et le bien-être font
partie intégrante du cycle
agricole. On doit favoriser la
création d’impacts positifs
sur les personnes et la
nature. La seule réduction
des incidences négatives
n’est pas suffisante pour le
développement durable.
5. Les systèmes circulaires et
agricoles sont régénérateurs
par nature. Ils maintiennent
et améliorent les services
écosystémiques et
favorisent la biodiversité.
6. Ces systèmes favorisent la
diversité des solutions dans
tous les aspects techniques,
économiques, socioculturels
et environnementaux.
La promotion de la
biodiversité est un élément
important du système.
7. Les solutions locales et
solidaires sont également
encouragées, les communautés
coopératives et les chaînes de
valeur locales sont favorisées.
Le lien entre l’agriculture et
l’empreinte écologique ne doit pas
être abordé dans un sens négatif,
mais plutôt en se concentrant sur
le rôle extrêmement important
de l’agriculture pour améliorer de
manière significative la biocapacité
d’un territoire donné. Elle permet
aux écosystèmes de produire
des matières biologiquement
bénéfiques et d’absorber les
déchets produits par l’homme.
Le potentiel d’amélioration de
la biocapacité est généralement
sous-estimé et certainement
pas favorisé ou récompensé. Un
système alimentaire résilient et
durable devrait non seulement
réduire l’empreinte écologique
de notre alimentation, mais aussi
apporter une contribution positive
à l’atténuation du changement
climatique. Le sol, par exemple,
est un puits de carbone très
efficace, et peut aussi contribuer
positivement à la biodiversité.
Une stratégie « de la ferme
à la fourchette et retour » ne
concerne donc pas seulement
l’agriculture, mais aussi le climat,
l’environnement, la santé, la
numérisation, la compétitivité, la
préservation des ressources et
les emplois locaux et régionaux.
ROMAIN POULLES,
PRÉSIDENT DU CSDD
PARTENAIRE INFOGREEN
Une récente conférence en
ligne intitulée « Pour un système
alimentaire résilient et durable »
a été proposée par l’association
INFINO (Initiativ fir Nohaltegkeet –
initiative pour un développement
durable) en collaboration avec
l’Université du Luxembourg
et le Conseil supérieur pour
un développement durable
(Nohaltegkeetsrot), avec le soutien
de l’Œuvre Nationale de Secours
Grande-Duchesse Charlotte.
INFINO est une association
citoyenne issue du CSDD. Ce
dernier a pour mission de conseiller
le Gouvernement et ainsi d’agir
en tant que « Think-Tank ». INFINO
a pris un rôle complémentaire et
poursuit une approche « Do-Tank »,
pour promouvoir des actions et
réaliser des projets concrets.
Face aux nombreuses
volontés d’agir en faveur d’un
développement pour une société
plus juste dans le respect de
notre environnement, immédiat
et global, INFINO veut constituer
une plateforme pour réunir
des expertises de différents
domaines et explorer comment
poursuivre ensemble la mise
en œuvre des ODD. Son conseil
d’administration, idéologiquement
indépendant, rassemble des
figures engagées, comme Francis
Schartz (président), Claudine
Lorang et Norry Schneider (viceprésidents),
Raymond Schadeck
(trésorier) et Marguy Kohnen.
Ces axes d’action prévoient
notamment des campagnes
de sensibilisation, des appels à
projets, l’animation de plateformes
de discussion et des projets de
recherche ou la mise en réseau
d’acteurs afin de soutenir le
CSDD dans l’implémentation
de ses idées et initiatives.
A.D.
› La suite est à lire sur
Infogreen.lu
4×3 – NUMÉRO 15 – TRIMESTRIEL – JUILLET 2021
39
Hello
Marko
PAR FRÉDÉRIC LIÉGEOIS
PHOTOS DE FANNY KRACKENBERGER
Être ? Telle est la question ? Exister,
telle doit être la réponse. Car à quoi
bon vivre sans exister ? Exister,
c’est penser, créer, imaginer,
sa vie, la société, aujourd’hui,
demain ; exister c’est innover,
sans cesse, c’est un état d’esprit,
une énergie qui vous prend aux
tripes. C’est comme ça, certaines
personnes sont ainsi faites pour
vivre et d’autres pour exister.
Oui mais… car il y a
toujours un « mais »...
L’esprit d’innovation, comme la
créativité, s’entretient, se cultive, se
développe, se déploie dans un cadre
adapté et se diffuse librement. Pour
cela, il faut une volonté : comme dit le
proverbe,
« là où il y a une
volonté, il y a un
chemin »
Il faut une implication sans faille
dans son idée, son projet de vie.
Rencontre avec un « innov’acteur »,
digne représentant de cette nouvelle
génération de startupper, celle
qui imagine le monde de demain,
un monde meilleur, avec non
seulement une idée qui bouscule les
habitudes, mais avant tout un projet
porteur de sens. Hello Marko !
LE GRAND ENTRETIEN
La Suède,
un état… d’esprit
Lorsqu’on parle de cadre propice à la réflexion,
à la prise de conscience de la fragilité du monde
et à la mise en œuvre de solutions pour réduire
l’impact de notre société de consommation sur
l’environnement, la Suède fait figure d’exemple, de
précurseur, c’est sûr, même si tout n’y est pas parfait.
Marko Klacar, d’origine serbe, passe toute son enfance
dans ce fantastique pays scandinave. Comme pour
tout Suédois, la nature et le respect de celle-ci lui
sont essentiels ; il suffit de voir ces paysages pour
le comprendre… des milliers de lacs, des forêts, des
montagnes, la Laponie… Nul besoin d’en dire plus.
il en fait partie. Lorsqu’il s’engage, c’est toujours
à 100%. Il est entier, c’est rare et ça fait du bien.
Après des études réussies en informatique, il
cherche en Europe un pays aux hivers moins rudes,
un territoire peut-être plus « méridional », pour
lancer sa carrière professionnelle… C’est le Grand-
Duché de Luxembourg qui retient son attention
pour sa diversité culturelle et sa place financière.
Comme il le dit « chaque pays a sa culture, son
identité » et ce qui lui plaît ici au Luxembourg,
c’est justement le multiculturalisme.
Marko naît nature, vit nature, pratique la nature,
pour ses loisirs, son sport, sa réflexion. Il y a parfois
des personnes qui transmettent un message et
portent intrinsèquement des valeurs au monde,
42 INFOGREEN.LU
LE GRAND ENTRETIEN
« Ici, vous croisez dans la même journée
des Français, des Allemands, des Belges, des Anglais,
des Hollandais et bien entendu, des Luxembourgeois ;
tout cela forme un melting-pot incroyablement
riche et unique en Europe »
2015, Wëlkomm
zu Lë tzebuerg
Marko découvre le Luxembourg en complétant son
cursus avec une formation en Wealth Management
à la Luxembourg School of Finance. En 2015, il a 30
ans et, c’est décidé, il ouvre un nouveau chapitre
de sa vie en s’installant au Luxembourg. Il est
embauché comme prévu dans le secteur bancaire.
Dès le troisième jour, il y rencontre la personne
qui devient sa femme… quel beau présage.
La vie est différente de celle qu’il connaît à Stockholm,
tout lui paraît plus confortable qu’ailleurs en
Europe, même s’il constate un retard au niveau
environnemental et empreinte carbone…
Alors qu’en Suède, il vit dans cette culture
écologique très poussée et applique au quotidien
des actions de recyclage maximal et de réduction
des déchets, il découvre ici une approche moins
avancée et se demande dès le départ de quelle
façon il lui est possible d’importer ce « mindset »
nordique en cette contrée d’adoption.
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43
LE GRAND ENTRETIEN
44 INFOGREEN.LU
2020, Covid oui…
mais d’abord
‘co-vivre’
LE GRAND ENTRETIEN
Nous sommes à l’été 2020, Marko est touché
par le virus du Covid-19, contraint à une mise en
quarantaine, son cerveau tourne à plein régime.
Il prend conscience que c’est une parenthèse
idéale pour passer à l’action, il veut se rendre utile,
apporter sa pierre à l’édifice d’un monde durable.
Cette année 2020 pour le moins complètement
dingue avec cette pandémie avive la flamme,
celle qui sommeille en lui depuis son arrivée.
« A posteriori, je me dis que
j’avais finalement attendu
toute ma vie ce moment
pour monter un tel projet »
La notion d’économie circulaire résonne à ses
oreilles. Il se dit que dans un contexte que l’on
sait alarmant, où l’accumulation des déchets
et la raréfaction des ressources naturelles ne
cessent de croître, la voie de l’économie circulaire
semble être un chemin incontournable, que l’on
soit consommateur ou entreprise d’ailleurs.
Il s’agit pour lui de trouver une solution qui peut à la
fois être vertueuse pour l’environnement, l’économie,
la société en général et qui permet de conserver un
niveau de vie correct mais en œuvrant différemment,
le tout en s’impliquant dans l’économie locale… un
beau programme. Rien ne se perd, tout se transforme,
une devise qu’il entend dorénavant appliquer.
Il veut inverser la chaîne de production, sortir de
l’économie linéaire qui consiste à produire, consommer
puis jeter, il est convaincu de vouloir fermer la
boucle pour entrer dans une spirale vertueuse.
Waste is
money
Les mentalités peuvent évoluer, on peut tous
changer nos habitudes, aujourd’hui c’est même
une obligation. Convertir des déchets et en tirer
une richesse… c’est son postulat de départ.
En isolement, un souvenir remonte à la surface, celui
du jour où, alors qu’il déguste son café dans une
brasserie, il voit le barman jeter son marc à la poubelle.
La façon de réutiliser ce déchet, ça il connaît, en
fertiliseur par exemple. Il a déjà vu aussi une entreprise
anglaise en faire des petits « boudins » compressés
comme de grosses briquettes de chauffage, le tout
centralisé sur un site de production industriel.
Mais lui veut aller plus loin. Il la tient son idée, voilà,
c’est sûr, et il veut créer un nouveau concept.
Pour faire simple, il entend mettre en place et multiplier
des mini-sites de production de briquettes à base
de marc de café compacté, dans un premier temps,
utilisables comme combustible pour barbecue ou
foyer et ensuite, dès que possible, transformer aussi
ce même déchet initial en pellets de chauffage…
Ancrer cela dans l’économie locale au maximum avec
des petits sites de production intégrés à la chaîne
de distribution. Faire en sorte que ces producteurs
et distributeurs de café soient en même temps les
collecteurs du déchet -sur le site de consommation,
en l’occurrence les bars, hôtels et restaurants- les
transformateurs et les (re)distributeurs du produit
transformé… Au final, ceci optimise toute la chaîne,
permet de faciliter et rentabiliser le transport,
sensibilise les parties prenantes au volume de déchet
généré, à l’existence de solution clef en main et en
même temps procure un revenu supplémentaire.
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LE GRAND ENTRETIEN
Coffee…
what else ?
Comment aller encore plus loin et pousser au
maximum la durabilité de son idée ? Marko décide,
non pas de garder son idée pour lui, comme
on pourrait l’imaginer, mais, bien au contraire, il
en parle, prend des contacts, se lance comme
à son habitude à 100% dans son initiative.
Il se donne les moyens d’aller au bout de ses ambitions.
La méthode américaine. En souriant il déclare :
« Tous les efforts que
tu mets dans un projet
paieront, d’une manière ou
d’une autre, tôt ou tard. »
Le café, on en raffole, la production mondiale ne
cesse d’augmenter, les pays d’Europe du Nord sont
les plus grands consommateurs de café au monde
par habitant, il y a des circuits de production, de
distribution, une filière pour le café équitable, bio,
aussi bien implantée. Donc il imagine tout simplement
utiliser ces canaux en se rapprochant des acteurs
luxembourgeois. En effet, quoi de mieux justement
que de réutiliser des marcs de café bio et Fairtrade…
Sk y is the limit
En se connectant aux restaurateurs, torréfacteurs,
distributeurs et livreurs, tout en nouant des relations
avec le milieu de l’innovation et le monde des
start-up luxembourgeois, en poussant toutes les portes
possibles, en jonglant entre sa vie professionnelle
dans le secteur bancaire, en se coupant en trois pour
ne rien lâcher… Marko court et Marko entre dans la
lumière, c’est une véritable ovation, une « inn-ovation ».
Son champ lexical se remplit de « LuxInnovation, circular
by design challenge , Fairtrade, Nyuko, mouvement
de la transition… ». Actif sur les réseaux
sociaux, ses hashtags préférés sont maintenant
#Circulareconomy , #esg, #sustainability… ça y
est, il le sent, il le sait, le mouvement est lancé.
46 INFOGREEN.LU
LE GRAND ENTRETIEN
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LE GRAND ENTRETIEN
Pas à pas…
Au sens littéral comme au figuré, ce qui au départ
n’est qu’une réflexion prend corps et, comme dans
toute initiative, il doit maintenant au quotidien
faire face à une multitude d’imprévus.
Dans ce cas de figure, Marko a sa propre méthode.
Grand amateur d’air libre, ses idées cheminent
au gré de promenades inspirantes dans sa région
d’attache à proximité de Lorentzweiler. Il aime faire
venir les solutions à lui en marchant dans la nature
environnante. Il résout ses problèmes non pas en se
concentrant obstinément dessus mais en laissant
venir à lui les solutions au gré de chemins forestiers.
… Et ça marche !
Au fil des jours et de ses rencontres, une
personnalité se démarque dans ses contacts, il
s’agit d’Alfons Schramer, le dirigeant et fondateur
engagé, passionné, de l’entreprise Mondo Del Caffè.
« Torref’acteur responsable » dans l’âme, Alfons
l’accueille à bras ouverts et ensemble ils travaillent
rapidement sur un concept qui permet de convertir
ce fameux marc en briquettes combustibles…
L’outil de production se base sur un système existant
qui est destiné à produire initialement des briquettes
à base de déchets de bois. Il s’agit en fait de travailler
le produit « café » en adaptant les réglages de la
machine… Après de multiples efforts, oui il peut le dire,
ça fonctionne, le système est aujourd’hui au point.
Une mini centrale de production autonome est née,
complètement adaptée à un marché local, à la chaîne
de production/distribution de café luxembourgeoise.
Comme il aime le dire “start small, start realistic“.
48 INFOGREEN.LU
Maintenant ?
LE GRAND ENTRETIEN
Passionné depuis toujours d’équitation, il crée son
entreprise qu’il baptise en italien « Capriole », pour
cabriole, qui n’est autre que la figure la plus compliquée
à apprendre à un cheval… tout un symbole.
L’étape suivante est de monter en cadence et activer
la production pour, dès le 18 juin 2021, mettre en
vente son produit fini, histoire de ne pas manquer
la période estivale propice aux barbecues. Pour
info, à l’heure où cet article est en écriture, ces
fameuses briquettes combustibles ont déjà un
premier point de vente au City Concorde…
Marko sait qu’il ne peut mener un projet de si grande
ampleur seul dans son coin. Il définit, après une étude
de marché, un prix de vente qui au final est tout à
fait compétitif au regard de la concurrence. Situé
juste entre celui du bois brut et celui du charbon…
Il veut aussi travailler sur son packaging, le plus
écologique possible bien entendu et idéalement
faire appel à des ateliers protégés pour favoriser
l’inclusion de personnes en situation de handicap.
Il est d’ores et déjà en contact avec un restaurateur
pour la matière première, mais au regard de la situation
et pour se jeter dans le bain le plus rapidement possible,
il reçoit des marcs de café d’un partenaire allemand.
La suite
« Tout va très vite, il
s’agit de poursuivre cette
évolution dans la bonne
direction et achever ce qui
est commencé, aller au
bout ».
Son concept au point, il pense déjà à dupliquer la
solution. Louer, vendre, aussi bien l’outil de production,
que ses propres briquettes. Il espère créer de l’emploi
au niveau régional et viabiliser son entreprise.
Au-delà de tout cela, c’est l’impact sur l’environnement
- écologique, économique et social - qu’il veut positif.
En associant l’ensemble de la filière, en optimisant
les transports, en générant de nouveaux revenus,
c’est vraiment une équation gagnante. Rien
d’étonnant qu’il ait reçu l’Award « Product design »
des mains du ministre de l’Économie Franz Fayot
et de Fabrice Roth, directeur du Lycée des Arts et
Métiers de Luxembourg, à l’occasion du Circular by
Design Challenge organisé par LuxInnovation et le
Luxembourg Creative Industries Cluster en avril 2021.
Marko bénéficie dès lors de 12 semaines de
coaching par son mentor Jan Walter d’Oslo
pour optimiser encore plus son projet.
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LE GRAND ENTRETIEN
« Start small,
start realistic »
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LE GRAND ENTRETIEN
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51
LE GRAND ENTRETIEN
All’s well that
ends well
« Quel que soit le but, ce
n’est jamais simple »
Pour Marko, faire sa part consiste aussi
à donner l’exemple, montrer que c’est
possible, transmettre son énergie.
Il espère susciter des vocations, être l’étincelle qui
allume des idées tout aussi innovantes dans l’esprit
de jeunes gens d’ici. Pour lui, le véritable challenge
pour les prochaines générations est d’abord de se
retrouver en « réel », sortir du digital, pour renouer
des rapports humains sans interface, sans filtre.
Pour revenir sur la notion d’initiative et de green
business, il aime rappeler qu’« un entrepreneur est un
solutionneur ». Et de poursuivre : « Au Luxembourg, il
y a de superbes initiatives engagées et durables, il faut
les accompagner, les porter, les faire réussir ». Il pense à
son ami suédois Filip Westerlund qui lance actuellement
la première sneaker issue de l’économie circulaire
avec son entreprise « Our Choice » au Luxembourg…
Tout est question de timing, aujourd’hui c’est le
bon moment, les mentalités évoluent, les regards
changent. Les entreprises, institutions, particuliers,
réalisent qu’ils ont tous une part à jouer et espèrent
réduire leur impact, voire avoir un impact positif.
En cela, le message porté par cette nouvelle génération
d’entrepreneurs est beau, fort, sensé et inspirant.
Merci pour cette énergie, pour ce don de soi, pour les
générations actuelles et futures, pour notre planète.
52 INFOGREEN.LU
Et, cher Marko, pour citer le poète René Char :
« Impose ta chance,
serre ton bonheur et va vers
ton risque. À te regarder,
ils s’habitueront »
LE GRAND ENTRETIEN
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Tellement de
raisons d’agir !
C’est dans leur ADN ...........................................................
« Un projet motivant, au service d’un engagement »
« Les enfants ont beaucoup à nous apprendre » .........
Briser la dépendance à l’aide alimentaire ! ....................
Renforcer l’autonomie entrepreneuriale .......................
+ImpaKT : « Les premières solutions sont là,
il est temps d’agir ! » ..........................................................
Innovation et… action ! .....................................................
Voici une solution d’avenir ! .............................................
Pour les générations futures, avec des technologies
centrées sur l’humain .......................................................
« Remettez-vous en question constamment » ..............
Quand durabilité et finance ne font qu’un ....................
Pour la qualité de l’air qu’on respire ! .............................
Quand les satellites prennent le relais ...........................
A global reference in the world of start-ups .................
A relational antidote to over-consumption ...................
p.56
p.58
p.60
p.62
p.64
p.66
p.70
p.72
p.74
p.76
p.78
p.80
p.84
p.86
p.88
«La folie consiste
à trouver normal
le fonctionnement
de notre société.
Pas à essayer de
l’améliorer».
BERTRAND PICCARD
DOSSIER ENTREPRENDRE
C’est dans
leur ADN
« La folie consiste à trouver
normal le fonctionnement de
notre société. Pas à essayer de
l’améliorer », nous souffle le
« savanturier » Bertrand Piccard.
Essayer d’améliorer la société
et son fonctionnement, ce n’est
pas un programme, et encore
moins un vœu pieux. C’est une
mission, c’est une entreprise.
« Point n’est besoin d’espérer
pour entreprendre, ni de réussir
pour persévérer », dit la citation
(curieusement attribuée aussi
bien à Lamartine qu’à Guillaume
d’Orange) érigée en proverbe.
Et pourtant… Pourtant, ne pas
entreprendre, c’est risquer de ne
rien faire. Et ne rien faire, c’est subir.
Agir est un leitmotiv en soi.
L’action, la bonne, la pertinente,
c’est quelque chose qui se travaille
mais qu’il est bon d’avoir dans
le sang. Dans son ADN ? Y a-t-il
un gène qui pousse des êtres
à faire bouger les lignes et cela
en fait-il des êtres spéciaux ?
Ou alors – en sus ? – il faut de
bonnes raisons. Et avoir un moteur
pour agir, c’est avoir ce besoin
d’aller plus loin, de lancer des
pistes, d’essayer des solutions,
de bousculer les certitudes.
Et d’actionner les leviers.
Les grandes avancées sont
probablement le fruit de ces
mélanges qui font les cocktails
réussis, avec parfois quelques
ingrédients mystère, un zeste
de chance, une dose de hasard,
un soupçon de folie peut-être.
Mais les petits pas sont aussi
cohérents, surtout lorsqu’on
arpente les chemins les plus
courts, qui peuvent mener loin,
par étapes. Pour « produire » un
monde meilleur, vivable et durable,
la route est encore longue et il
ne faut donc ni louper le départ,
ni oublier de monter dans le
train lorsqu’il est à quai. L’enjeu
n’est pas de crier gare, c’est de
mener le convoi à destination, en
choisissant la bonne voie quand
les aiguillages surviennent !
Mais au fond, qu’est-ce qui
motive des entrepreneurs, ONG,
associations, chercheurs de
mieux-être pour les vivants de
la planète, pour aujourd’hui en
préparant demain ? Où vontils
puiser leur énergie vitale,
leurs idées ? Et pourquoi, dans
quel but, avec quel objectif ?
Tous les jours, Infogreen et sa
communauté grandissante essaient
de montrer que la réalité peut
se rapprocher de l’utopie, au
travers de ces projets concrets,
de ces initiatives vertueuses, de
ces possibilités qui s’offrent à qui
peut les cueillir. « Informer pour
agir », c’est la devise d’Infogreen,
votre média qui aime aussi
rappeler – et démontrer à chaque
occasion, actions à l’appui –
qu’ensemble, on va plus loin. Si
on prolongeait dans ce magazine
4x3 ? Si on y allait alors, avec ces
gens qui ont envie d’avancer ? Il
y a tellement de raisons d’agir !
ENTREPRIS PAR ALAIN DUCAT
56 INFOGREEN.LU
La Tech au service
du bien commun
Acteur de la transformation
numérique, nous soutenons
les projets à impact social,
environnemental et solidaire
pour développer les solutions
de demain.
#développement-sur-mesure
#écoute
#innovation
#confiance
#RSE
Conseil, expertise, développement IT
www.intech.lu
DOSSIER ENTREPRENDRE
« Un projet
motivant, au
service d’un
engagement »
InTech met ses compétences
et ses ressources au service de
l’ONG We are NOT Weapons of
War. BackUp, outil numérique
qui vient en aide aux victimes
de violences sexuelles liées
aux conflits armés, collecte de
précieuses données et peut
donner valeur de preuves légales
aux témoignages et signalements
recueillis. Lancé à l’échelle
internationale, c’est un outil
très technique par nature, mais
mû par des enjeux humains.
We are NOT Weapons of War -
WWoW - est une ONG dédiée à la
question des violences sexuelles
liées aux conflits armés. « Nous
voulons porter cette question et
en faire un enjeu public mondial »,
explique Céline Bardet, juriste et
enquêtrice internationale, fondatrice
de l’ONG française, accompagnée
de sa consœur Léa-Rose Stoian.
« Nous voulons faire exister ces
victimes de viol érigé en arme
d’épuration, les faire reconnaître
et les accompagner. Avec des soins
physiques et psychologiques mais
aussi, enjeu fondamental, avec une
expertise judiciaire, pour lutter
contre l’impunité. Pour cela, il
faut des outils adaptés, sécurisés,
qui permettent de recueillir des
témoignages, d’identifier des
victimes, d’apporter des preuves
devant les tribunaux compétents».
L’outil, c’est BackUp, plateforme
applicative pour le recueil des
témoignages sur le terrain et leur
traitement. Un véritable couteau
suisse… made in Luxembourg.
« Nous avons voulu mesurer tous les
tenants et proposer des solutions
adaptées », explique Nicolas André,
développeur chez InTech, qui s’est
lancé avec ardeur dans ce défi,
humain avant d’être technique.
« Oui, nous y tenons, et ce n’est
pas une image pour l’image. Chez
InTech, nous sommes motivés par
l’innovation sous toutes ses formes
mais ce n’est pas une démarche
naïve, c’est vital. L’exploration
technique et la maîtrise de nouveaux
outils constituent le cœur de
notre activité. Les projets humains
nous permettent d’explorer de
nouveaux horizons techniques,
et c’est également fondamental
pour nos équipes d’être impliquées
dans les enjeux éthiques des
projets. WWoW, c’est passionnant
et enrichissant. Nous avons eu
beaucoup de rencontres avec Céline
et son équipe… Il ne s’agissait pas
pour nous d’amener une touche
de ‘Tech for Good’ mais d’apporter
les réponses techniques précises,
pensées pour la cause, réfléchies
et développées sur mesure ».
« Nous nous sommes rencontrés
par l’intermédiaire d’un incubateur
parisien », confirme Céline
Bardet. « Nous avons beaucoup
échangé ; ce qui m’a frappée, c’est
d’abord leur capacité d’écoute,
leur intérêt, leur appétit de
comprendre une problématique
complexe et d’apporter leur
contribution concrète. Ils ont
pris le temps, ils ont donné
58 INFOGREEN.LU
à gauche: Nicolas ANdré (InTech)
à droite: Céline Bardet (WWoW)
DOSSIER ENTREPRENDRE
Nous voulons un outil
qui serve d’alerte à la
société, d’appui pour les
programmes d’aide, de
soutien aux enquêteurs
et aux tribunaux
internationaux
du temps, pro bono ! Et ils ont
exploré des pistes auxquelles
nous n’avions pas pensé. »
BackUp franchit les étapes et
les développeurs, partenaires
impliqués à fond, entendent bien
précéder le mouvement de toutes
les innovations nécessaires. L’outil va
passer à la phase d’implémentation
à l’échelle internationale, prévue
en octobre prochain. Pour WWoW,
c’est crucial et porteur d’espoirs :
« Ces violences sexuelles sont des
crimes de masse. On sait qu’elles
existent. Mais on n’entend pas les
victimes. Au stade actuel, nous
pouvons sensibiliser, informer,
tenter d’aider. Mais nous avons
aussi besoin de témoignages, de
signalements, de preuves, et de
données. De plus, avec des chiffres,
on pourrait cibler les aides, les
zones, les communautés de victimes,
les auteurs présumés qui pourraient
devenir des coupables ». L’ONU
aimerait disposer d’informations
en temps réel, l’Union européenne
s’y intéresse aussi, de même
que les programmes de terrain,
de l’Unicef par exemple. « Enfin,
c’est un outil qui redonne de
la dignité aux victimes, celle de
pouvoir dire ‘’je suis là et j’existe’’.
C’est essentiel pour elles ».
La version viable de base de BackUp
s’apprête à recueillir les premiers
témoignages lors d’une phase
de test sur le terrain. La version
Beta a déjà permis d’enregistrer le
témoignage d’hommes violés dans
des prisons libyennes, et de déposer
une plainte recevable à Paris, grâce
à la compétence universelle. InTech
anticipe les prochaines étapes.
La Blockchain permet aujourd’hui
de conférer aux témoignages
une valeur légale durable pour
espérer porter des dossiers devant
les institutions judiciaires (inter)
nationales. L’Intelligence artificielle
et plus généralement l’exploration
de la vaste quantité de données
permettront peut-être d’anticiper,
de prévenir et de réagir aux mieux.
« Nous souhaitons nous appuyer sur
les technos Data pour cartographier
les faits, cibler les actions, croiser
les témoignages... Nous voulons un
outil qui serve d’alerte à la société,
d’appui pour les programmes
d’aide, de soutien aux enquêteurs
et aux tribunaux internationaux ».
WWoW veut aller aussi loin que
possible. Soutenue par l’Agence
Française de Développement,
l’ONG salue aussi le Luxembourg :
« Il y a une vraie culture de l’aide au
développement, une bienveillante
attention aux besoins, des
techniciens remarquables, des
soutiens importants », souligne
Céline Bardet. WWoW avait
d’ailleurs co-organisé aux côtés
notamment du Dr Denis Mukwege,
le Prix Nobel « qui répare les
femmes » et à l’initiative de SAR La
Grande-Duchesse Maria Teresa
le forum #StandSpeakRiseUp,
en mars 2019 à Luxembourg.
« Avec WWoW, il reste beaucoup
à accomplir pour lutter contre
ces crimes de guerre », conclut
Céline Bardet. « Cela commence
par comprendre, informer,
sensibiliser et agir. Et tous les
soutiens sont bienvenus».
L’équipe d’InTech bondit : « Nous
en sommes et c’est une fierté
autant qu’une motivation. De tels
projets nous poussent à agir ».
DÉVELOPPÉ PAR ALAIN DUCAT
Photos : InTech / WWoW /
© Cour grand-ducale_Sophie Margue
PARTENAIRE INFOGREEN
4×3 – NUMÉRO 15 – TRIMESTRIEL – JUILLET 2021
59
DOSSIER ENTREPRENDRE
« Les enfants
ont beaucoup à
nous apprendre »
Lorsque nous
lançons un nouveau
projet, nous
incluons toujours
les bénéficiaires
dans le débat
Créée en 1967, Aide à l’Enfance de
l’Inde et du Népal (AEIN) œuvre
à la construction d’une société
plus juste dans ces deux pays.
Elle s’engage également en faveur
de relations plus équitables
entre les pays du Nord et du
Sud. Partons à l’aventure avec
Françoise Binsfeld, la directrice.
« Tout a commencé avec des
familles luxembourgeoises qui
ont adopté des enfants dans
un home d’une congrégation à
Mumbai - anciennement Bombay.
Ils ont ensuite financé cette
structure avant de s’occuper
d’autres projets un peu partout
en Inde. » Évidemment, cette
solidarité a un coût. Pour assurer le
financement, ces familles vendaient
des gâteaux ou organisaient de
petits événements. Presque 55
ans plus tard, cette philosophie n’a
pas changé avec le Bazar Inde-
Népal qui a permis de récolter
en 2020 28 000 euros ! « C’est un
événement énorme. Pendant toute
une journée, nous accueillons plus
de 700 visiteurs, et une centaine
de bénévoles se mobilisent. Outre
nos activités de fundraising, nous
nous rendons également dans
les écoles, nous organisons des
conférences, pour sensibiliser
le plus de monde possible à nos
actions, mais surtout aux conditions
de vie en Inde et au Népal. »
Car l’aide s’est étendue au Népal
dans les années 1990. Deux
bénévoles ont d’abord travaillé dans
une école sur place, entraînant
d’autres projets pour soutenir
des personnes plus vulnérables,
dans des régions reculées.
« Nous sommes soutenus, au
Luxembourg, par une quinzaine
de bénévoles très actifs répartis
dans différents groupes de
travail (sensibilisation, projets,
communication et fundraising) et
par de nombreux autres présents
lors de nos manifestations. Nos
besoins sont énormes car ces deux
pays sont violemment touchés
par la seconde vague de Covid.
Chaque euro et chaque geste sont
les bienvenus pour soutenir nos
actions sur le terrain. Nous avons
vraiment de la chance de recevoir
un cofinancement du ministère de
la Coopération au Développement
pour le Népal (80%) et l’Inde (60 %).
Ainsi, tous les dons sont multipliés
par 5 pour les projets au Népal.
Nous travaillons directement avec
nos partenaires sur place. Il y a
donc une grande transparence. »
Des leçons quotidiennes
Les projets sont riches et variés,
surtout en ce qui concerne les
enfants. « Ils représentent le
60 INFOGREEN.LU
DOSSIER ENTREPRENDRE
futur. Ils ont toujours un message
important à nous transmettre. Ici,
avec le Covid, nous avons constaté
des problèmes de scolarité. En
Inde, cela fait plus d’un an qu’ils ne
vont plus à l’école. Et contrairement
au Luxembourg, ils n’ont pas eu
la chance de pouvoir suivre leurs
cours à distance vu le manque de
numérisation. Nous constatons
tout de même que nous avons
beaucoup à apprendre d’eux, d’où
la mise en place de nombreux
échanges entre les jeunes d’ici
et de là-bas. Les jeunes sont les
acteurs du changement quel que
soit l’endroit où ils vivent. »
Et pour que tout fonctionne, le
dialogue est de mise. « Lorsque
nous lançons un nouveau projet,
nous incluons toujours les
bénéficiaires dans le débat. Leur
expérience sur place nous permet
d’aller dans la bonne direction. Ce
sont leurs vies qui vont changer.
Actuellement, nous gérons 18
projets, ce qui représente un
budget d’1,4 million d’euros.
Les gens pensent que l’Inde est
développée économiquement,
mais il y a encore beaucoup de
travail pour diminuer les inégalités
entre les populations riches et
pauvres. Et le Covid n’a rien arrangé
car beaucoup de familles ont
été impactées par l’obligation de
confinement strict alors qu’elles
ont besoin de travailler tous les
jours pour survivre. Le Covid a
également eu un impact chez nos
partenaires sur place. Beaucoup
ont été infectés et ont donc dû
interrompre leurs missions dans
les villages. Les risques sont élevés
et les communautés villageoises
ont peur de se faire vacciner du
fait d’une mauvaise information.
Et les maisons étant relativement
petites pour de grandes familles,
les distanciations sociales sont
difficiles à faire respecter. »
Les membres d’AEIN restent
malgré tout optimistes et sont
conscients que leurs projets
transforment des vies – tout en
générant de nombreux sourires.
COOPÉRÉ PAR SÉBASTIEN YERNAUX
avec AEIN
Photos : AEIN
PARTENAIRE INFOGREEN
4×3 – NUMÉRO 15 – TRIMESTRIEL – JUILLET 2021
61
DOSSIER ENTREPRENDRE
Briser la
dépendance
à l’aide
alimentaire !
Le Kenya est mondialement
connu comme destination
touristique ou encore comme
producteur de légumes et
de fleurs vendus dans nos
supermarchés. Par contre, peu
de gens ont connaissance des
inégalités qui sévissent au sein
de ce pays. Contrairement au
centre et au sud-est du pays,
qui connaissent une certaine
activité économique, la région du
Turkana au nord-ouest du Kenya
est d’une pauvreté extrême. La
Fondation Partage y intervient.
LA SUITE
Cette région aride, habitée par
des populations à tradition
nomade, subit des périodes
de grandes sécheresses. Suite
au changement climatique, ces
périodes de sécheresses sont de
plus en plus fréquentes et sont
souvent suivies par des crises
de famines lors desquelles de
nombreuses familles deviennent
malheureusement dépendantes
de l’aide alimentaire distribuée
par les organisations locales.
C’est la raison principale pour
laquelle nous avons choisi
d’intervenir dans cette région
du Kenya. Non pas en apportant
de l’aide alimentaire, mais en
augmentant la résilience du
peuple Turkana face aux périodes
de sécheresse répétitives. Notre
partenaire sur place, Caritas
Lodwar, a élaboré un programme
qui vise soit le développement de
la production de nourriture, soit
l’augmentation des revenus des
ménages afin que ces derniers
puissent acheter leurs aliments.
Concrètement cela se fait par :
• L’installation de puits qui
permettent de faire de
l’agriculture familiale même
en période de sécheresse.
• La mise à disposition de
semences résistantes
à la sécheresse.
• Des formations sur des
méthodes agricoles
adaptées à la région.
• Le croisement d’une nouvelle
race de chèvre avec les chèvres
locales. Il en résulte une
chèvre adaptée au climat local
et qui donne 3 fois plus de
lait que les chèvres locales.
• L’octroi de microcrédits pour
commencer ou développer
un petit commerce.
Avec un budget annuel d’environ
140 000 euros, le projet soutenu
par partage.lu cible annuellement
950 ménages ! Après un an de
soutien intensif, ces ménages
sont capables de continuer leurs
activités de façon autonome avec
62 INFOGREEN.LU
Avec un budget
annuel d’environ
140 000 euros, le
projet soutenu par
partage.lu cible
annuellement
950 ménages !
tout au plus un petit suivi ponctuel
de la part de la coordinatrice du
projet. Chaque année, le projet
reproduit ces mêmes activités
auprès de nouveaux bénéficiaires.
Le but ultime du projet est
d’améliorer la sécurité alimentaire
des bénéficiaires de façon à ce
qu’ils soient moins vulnérables
lors des périodes de grande
sécheresse et ne soient plus
dépendants de l’aide alimentaire.
Lors de ma dernière visite au Kenya
en 2019, j’ai rencontré Ngoroi, une
jeune femme bénéficiaire du projet.
Elle était très contente, parce qu’elle
peut désormais nourrir sa famille
grâce au puits installé dans le cadre
du projet. Elle nous raconte : « Il y
a quelques mois, quand il y avait la
famine ici, une voisine qui habite de
l’autre côté de la colline est venue
me rendre visite. Elle m’a demandée
comment nous faisions pour avoir
de la nourriture même avec cette
longue période de sécheresse. Je
lui ai montré nos champs et le puits
installé par Caritas Lodwar … »
L’expérience des 5 dernières
années a prouvé que le projet
donne d’excellents résultats et
a donc toute sa raison d’être. En
effet, nous avons constaté que
lors de la dernière famine qui a
sévit dans la région Turkana, les
bénéficiaires du projet n’ont pas eu
besoin d’aide alimentaire et ont pu
être rayés des listes officielles de
demandeurs d’aide alimentaire.
TÉMOIGNAGE DE DENISE RICHARD ,
DIRECTRICE DE LA FONDATION
PARTAGE LUXEMBOURG
Photos : Fondation Partage Luxembourg
PARTENAIRE INFOGREEN
LA RSE AU CŒUR DE
LA STRATÉGIE DU
CABINET WILDGEN
Wildgen, cabinet d’avocats d’affaires établi au Luxembourg depuis 1923, est,
depuis de nombreuses années, fortement engagé dans des démarches éthiques
et environnementales, et a obtenu le label Entreprise Socialement Responsable,
décerné par l’INDR en 2019 et le label Great Place to Work en 2020.
Stéphanie Leclercq, CMO et Coordinatrice RSE, explique: « Wildgen organise des
projets fédérateurs et a même déposé sa marque RSE W4 - Wildgen 4 ». Via Wildgen
4 Children, le cabinet a financé une étude menée par l’UNICEF sur le respect des
droits de l’enfant à Luxembourg et chaque année, depuis 8 ans, il organise une
grande action caritative au niveau de la Grande Région au profit d'une dizaine
d'associations. Une trentaine de sociétés luxembourgeoises collaborent à ce projet.
“Wildgen 4 Women montre à quel point le cabinet est engagé dans la lutte
pour les droits des femmes et le respect de la parité, principe illustré par
le fait que de nombreuses femmes occupent un poste à la direction du
cabinet. Ce projet, qui se définit comme un cercle vertueux, regroupe des
femmes de tous horizons et les encourage à investir dans leur éducation
et dans leur carrière, à gagner en confiance et en compétences afin
d’atteindre leurs objectifs et de devenir, à leur tour, modèles et mentors”.
Wildgen 4 Environment a débuté en 2010. Ont suivi l’obtention du
label SDK, l’installation de ruches d’abeilles au sein du jardin et la
signature du manifeste de l’IMS « Zéro plastique à usage unique ».
Stéphanie Leclercq conclut : « En tant que société au rayonnement international,
nous reconnaissons notre responsabilité envers la société et souhaitons montrer
le chemin. Nous plaçons la RSE au cœur de nos préoccupations et nous nous
engageons sur tous les plans : environnemental, sociétal, humain et économique.
Notre démarche soutient la vision, les valeurs, et la stratégie du cabinet».
WILDGEN
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PARTENAIRE INFOGREEN
DOSSIER ENTREPRENDRE
Renforcer l’autonomie
entrepreneuriale
ADA est une ONG
luxembourgeoise qui joue un rôle
de premier plan dans le secteur
de la finance inclusive au niveau
international. Depuis 1994, elle
travaille au développement de
services de microfinance en faveur
des populations exclues des
circuits bancaires classiques. Son
action vise à renforcer l’autonomie
et les capacités d’institutions
de microfinance (IMF), des
associations professionnelles et
des réseaux. Rencontre avec Axel
de Ville, Conseiller à la direction.
« Notre ADN est dans notre
acronyme Appui au Développement
Autonome. Nous ne cherchons
pas à réaliser les projets à la place
des autres, mais plutôt à offrir un
élément déclencheur. Nous essayons
de contribuer à l’amélioration des
conditions de vie des populations
pauvres, tout en apportant une
certaine autonomie. Si une personne
arrive à s’en sortir dans son projet,
elle va prendre confiance en ses
capacités et quitter progressivement
sa situation de précarité. »
Une évolution positive constante.
« Je suis assez satisfait du lien
que nous avons pu créer entre le
secteur financier et la lutte contre
la pauvreté. Au départ, ce sont
des concepts antinomiques. Mais
on a pu convaincre de nombreux
décideurs grâce à de petits projets
qui ont porté leurs fruits. Même si
nous sommes une petite ONG, nous
sommes précurseurs dans l’Impact
Investing. Il y a 20 ans, quand des
ONG effectuaient les démarches
pour garantir des prêts d’une
centaine d’euros à des personnes
sans revenus, c’était presque
utopique ! Aujourd’hui, il y a une
réelle évolution. Nous sommes partis
d’un programme subsidié de 400.000
euros. Aujourd’hui, il existe un
fonds, le Luxembourg Microfinance
and Development Fund (LMDF),
qui pèse 40 millions d’euros. »
ADA conseille le LMDF dans le
financement d’institutions de
microfinance (IMF) à forte mission
sociale. Au 31 décembre 2020, 51
IMF ont été conseillées par ADA
et financées par ce fonds dans 24
pays. 55 721 micro-entrepreneurs
ont directement été atteints,
dont 72% de femmes. Le prêt
moyen est de 1 338 euros.
ADA soutient les jeunes
entrepreneurs âgés de 18 à 35 ans
en termes de création d’emplois, de
développement économique et de
résilience au sein des communautés
locales. Le programme « financement
des jeunes entrepreneurs », en cours
depuis 2011, a un double objectif
économique et social : lutter contre
le chômage des jeunes à travers
l’entrepreneuriat et améliorer la
portée et les performances sociales
64 INFOGREEN.LU
Les jeunes
représentent
l’économie de demain.
Il est primordial de
les rendre autonomes
via une activité
professionnelle
des IMF en leur permettant de mieux
cibler les jeunes entrepreneurs grâce
à une offre de produits adaptés.
Un programme assez positif puisque
plus de 15000 jeunes ont accès à un
service d’épargne, alors que 4300
d’entre eux ont accès à un crédit.
Le financement moyen est de 500
euros par jeune. Enfin, plus de 3000
jeunes entrepreneurs ont accès à un
accompagnement non-financier.
« Les jeunes représentent l’économie
de demain. Il est primordial de les
rendre autonomes via une activité
professionnelle. Cependant, ils
n’ont pas beaucoup d’expérience et
manquent de background financier.
Il leur est donc difficile d’obtenir
des crédits pour se lancer. Notre
idée est qu’au lieu de leur faire un
don directement, nous mettons
en place un projet qui leur permet
d’accéder à un financement. Ensuite,
les jeunes pourront rembourser en
fonction de l’évolution de leur chiffre
d’affaires. Nous leur permettons
de mettre un pied à l’étrier. Ils
pourront prouver qu’ils peuvent
rembourser des crédits et donc, que
ce sont des personnes fiables. »
DOSSIER ENTREPRENDRE
APPUYÉ PAR SÉBASTIEN YERNAUX
avec ADA
Photos: ADA
PARTENAIRE INFOGREEN
ENGAGER LES ACTEURS
ÉCONOMIQUES À
ÊTRE ACTEURS DU
CHANGEMENT !
Catalyseur d’innovation sociale, IMS Luxembourg est depuis presque 15 ans
le réseau leader de la RSE - Responsabilité Sociétale des Entreprises - au
Grand-Duché. Notre savoir-faire porte particulièrement sur la sensibilisation
aux enjeux de développement durable appliqué aux entreprises, la mise en
contact des parties prenantes et l’élaboration collective de solutions durables.
Agir en faveur d’une société plus prospère, soucieuse et respectueuse de
l’environnement et du bien-être de toutes et tous est au cœur de nos actions.
Nous le mettons en application sur la réduction du plastique à usage
unique en entreprise. Quelques raisons d’agir ? Longtemps ignoré, l’impact
dévastateur et considérable des plastiques à usage unique sur notre
écosystème et notre santé est connu, reconnu et en première ligne des
programmes environnementaux, tant aux niveaux national qu’international.
6 à 8,5 millions de tonnes de plastique rejoignent les océans chaque année à un
rythme si effréné qu’en 2050, les mers contiendront plus de masse plastique
que de poissons. Plus d’un million d’animaux en meurent chaque année.
72% de l’eau potable est contaminée en Europe et 83% dans le monde.
IMS LUXEMBOURG
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PARTENAIRE INFOGREEN
4×3 – NUMÉRO 15 – TRIMESTRIEL – JUILLET 2021
65
DOSSIER ENTREPRENDRE
+ImpaKT : « Les premières
solutions sont là,
il est temps d’agir ! »
Nous voulons
être artisans
de cet impact
positif, nous
voulons agir et
pousser à l’action
L’économie circulaire, c’est un
modèle économique à vision
systémique. Avec PROgroup et
leurs engagements personnels,
Romain Poulles et Jeannot
Schroeder sont des portedrapeaux
de cette (r)évolution
systémique. Pour propager le
discours, convaincre le plus
largement possible et, surtout,
agir et pousser à l’action, les
deux entrepreneurs ont lancé,
il y a 5 ans, une structure
entièremen dédiée à l’économie
circulaire : +ImpaKT.
« Le développement durable,
comme il est pratiqué
majoritairement, à savoir l’approche
du ”moins mauvais”, n’est pas une
solution suffisante et ne fait que
reporter les échéances des défis qui
se posent à nous. Mais même une
économie circulaire qui ne cherche
pas à générer des effets positifs
de manière systématique n’est pas
suffisante. On oublie les aspects
sociaux, environnementaux, si le
seul but est de ”faire tourner les
molécules” à l’infini». Romain Poulles
se définit comme un « Happy
Circular Economy Officer (CEO) ».
Pour lui, l’économie circulaire
est une évidence, qui permet de
donner une réelle perspective à
l’avenir de l’humanité. « D’ailleurs,
quel que soit le nom qu’on donne
à ce nouveau modèle économique,
l’économie circulaire est plutôt
un concept parapluie dans lequel
se retrouve l‘économie bleue,
l’économie de performance, et bien
d’autres. Depuis presque 25 ans, je
suis convaincu qu’il faut aller dans
le sens du développement durable
et je travaille à la transposition ».
Quand Jeannot Schroeder a rejoint
PROgroup, les deux hommes
ont prolongé la réflexion, remis
en question les pratiques de
l’entreprise et poussé le curseur
vertueux plus loin. « Nous voulons
à présent générer des impacts
positifs multiples », appuie Jeannot
Schroeder. « Les défis qui se
présentent à nous, pour améliorer
l’environnement, la biodiversité,
le climat, sont historiques mais
ce n’est pas “mission impossible”.
Cela nous concerne tous ». Romain
Poulles souligne : « Avec +ImpaKT, le
message est clair, nous savons qu’il
y a des solutions et que l’économie
circulaire est incontournable
pour une économie résiliente,
66 INFOGREEN.LU
DOSSIER ENTREPRENDRE
régénératrice, et porteuse d’espoir.
Alors nous voulons être artisans
de cet impact positif, nous voulons
agir et pousser à l’action. Il est
plus que temps ! » Au cours de
l’année passée, Anne-Christine
Ayed a rejoint l’actionnariat.
Elle y apporte tout son savoirfaire
et une expertise dans le
développement et l’implémentation
d’une stratégie circulaire dans
un grand groupe industriel.
C’est pour ça que +ImpaKT est
né. Le nom dit tout: « créer des
impacts positifs et ne pas se limiter
à réduire les impacts négatifs qui
visent au mieux le zéro impact.
L’économie circulaire, ce n’est pas
une nouvelle technologie, ce n’est
pas un nouveau procédé, c’est tout
simplement un nouveau modèle
économique, un changement
de paradigme, une révolution
systémique. On doit repenser le
système dans son entièreté ; on a
donc créé +ImpaKT pour s’occuper
de ces questions systémiques mais
aussi des enjeux de l’économie
circulaire, qui vont bien au-delà
du secteur de la construction ».
Il fallait cette structure, à la
fois indépendante du groupe
bâtisseur et liée à ses missions et
à son objet social, pour clarifier
la communication et donner une
approche cohérente et des signaux
forts à l’extérieur, comme ceux que
l’entreprise donne en interne.
« Nous étions les premiers à parler
d’économie circulaire sur la place
publique luxembourgeoise. Au
début, beaucoup nous prenaient
pour des fous. Maintenant, les
regards ont changé et tout le
monde en parle. Un vrai travail
de conviction prend du temps.
Il faut d’abord sensibiliser puis
proposer des solutions avant
une mise en place. Aujourd’hui,
nous sommes assez fiers de
notre travail ». Les deux pionniers
soulignent que le politique a bien
embrayé : « Dans l’avant-dernier
accord de coalition, l’économie
circulaire était mentionnée une
seule fois. Dans le dernier accord
ainsi que dans le programme
du Gouvernement, il y avait 39
références à l’économie circulaire !
On a créé un véritable débat et,
pour nous, c’était très important ».
+ImpaKT se réjouit ainsi des
initiatives enclenchées, comme
la stratégie « Zéro déchets »
développée en grande partie
par +ImpaKT pour le ministère
du développement durable.
« On l’aurait volontiers appelée
“Gestion des Ressources”. Si
vous lisez les recommandations,
on parle beaucoup plus de la
gestion des ressources que
de jeter et traiter les déchets
comme c’était le cas avant ».
C’est le genre de « switch » dans
la façon d’aborder les choses que
prône +ImpaKT. « On a besoin
d’actes et de gestes forts. Ils sont
logiquement précédés d’une prise
de conscience et de stratégies à
mettre en place ». « On a aussi
développé une stratégie pour
mieux valoriser le cycle de l’eau
dans cette dynamique. Là aussi,
l’État y travaille. Cela ne passe pas
forcément par des aides financières,
mais plus par des projets-pilotes.
Il y a eu un travail de fond, et là
nous sommes entrés dans une
phase d’implémentation ».
Romain Poulles, à différents niveaux
de la société civile, plaide pour
cette économie circulaire. « Mais
LA SUITE
PCDS a une
envergure
internationale que
l’on mesurera d’ici
quelques années
4×3 – NUMÉRO 15 – TRIMESTRIEL – JUILLET 2021
67
DOSSIER ENTREPRENDRE
+ImpaKT dispose
de plus de 1000
exemples de mises en
place d’innovation
on en est encore loin dans la
réalité quotidienne. La BEI (Banque
européenne d’investissement) a
déjà classé l’économie linéaire, le
modèle actuel, comme le modèle
à risque, compte tenu de sa
dépendance à des ressources non
renouvelables et en grande partie
non disponibles en Europe. Je pense
qu’il y aura un point d’inflexion dans
les prochaines années, un point
de « non-retour » où les choses
vont s’accélérer. Mais d’abord, il
faut des bases solides. Il faut des
compétences ! » Et donc que le
système de formations s’adapte
aux réalités et aux besoins. « On a
vraiment besoin de personnes qui
comprennent le modèle, savent
réfléchir et arrivent à transmettre
leurs connaissances. Cela touche
tous les secteurs, partout où
le modèle peut évoluer. L’étape
suivante, c’est créer un cadre fiscal
et réglementaire. Il faut des textes
qui soient aussi stimulants et
incitatifs, pour la transposition du
nouveau modèle économique. Le
secteur financier doit aussi entrer
dans le jeu. Le marché circulaire
est rassembleur par nature : il
faut des acteurs institutionnels,
étatiques, associatifs, privés… ».
Le côté militant de +ImpaKT
peut pousser aussi le lobbying.
« Le gouvernement a développé
une stratégie circulaire solide
mais, aujourd’hui, on attend des
moyens humains et financiers
sérieux, à la hauteur des enjeux,
pour concrétiser cette réflexion
stratégique. Il faut mettre en
place un fonds spécial pour
transposer l’économie circulaire ».
Les pilotes de +ImpaKT agitent
les coulisses et entendent
continuer à taper du pied dans la
fourmilière. « Les différents projets
que nous avons suivis apportent
un grand retour d’expérience.
Nous voulons dispatcher les
connaissances emmagasinées.
D’ailleurs, nous sommes en train
d’écrire un livre ensemble. Il sortira
probablement d’ici 6 à 7 mois ».
exemple pour le secteur de la
construction. On est à la finalisation
de la conception mais le prototype
a été testé lors des phases de
démontage et de remontage, et on
sait que cette solution fonctionne. »
Autre projet phare pensé chez
+ImpaKT, la fiche de données de
circularité des produits (Product
Circularity Data Sheet ou PCDS),
qui est devenue une norme
internationale ISO 59040 : « En
format open-source, on a des
données circulaires standardisées,
des informations sur la circularité
des produits à tous les acteurs
impliqués dans la chaîne de
valeur. C’est la base de l’Internet
des matériaux. Il s’agit d’éviter
les erreurs du passé, où chacun
développait sa solution dans son
coin. S’il n’y a pas de standardisation
et de normes reconnues et
utilisables par tous, il n’y a pas de
solution systémique. Or, l’économie
circulaire, c’est tout un système
ancré dans le développement
durable. PCDS a une envergure
internationale que l’on mesurera
d’ici quelques années ».
Romain Poulles évoque encore le
travail de veille technologique sur
les solutions circulaires mené ces
dernières années. « Aujourd’hui,
+ImpaKT dispose de plus de
1000 exemples de mises en place
d’innovation. Forts de ces multiples
exemples et de notre expertise,
nous sommes capables de
conseiller efficacement nos clients
dans la mise en pratique d’une
démarche circulaire. La veille est
d’une importance fondamentale
car elle permet de démontrer
que le futur a déjà commencé ».
L’économie sera circulaire ou
ne sera pas. Et c’est bien le
combat que mène +ImpaKT :
« Les premières solutions sont
là, il est temps d’agir ! »
SOLUTIONNÉ PAR SÉBASTIEN YERNAUX
Car des projets qui font référence,
il y en a. Comme le LoopPark, qui
sera le premier parking 100%
démontable ET remontable.
« Beaucoup de collaborateurs
et partenaires y ont participé.
Cela a nécessité des recherches,
des brevets, la construction d’un
prototype, … Doté d’un « material
passport », ce projet est un bel
68 INFOGREEN.LU
POUR UNE SOCIÉTÉ PLUS
JUSTE EN INDE ET AU NÉPAL
AEIN est une ONGD agréée par le Ministère des Affaires Etrangères
et Européennes. Depuis 1967, ce sont plus de 650 projets que nous
avons menés à bien en Inde et au Népal.
5 DOMAINES
Education | Santé | Agriculture | Droits | Revenus
BÉNÉFICIAIRES
Enfants et adolescents | Femmes et jeunes filles | Tribaux et fermiers
29, bvd. Prince Henri, L-1724 Luxembourg
+352 47 21 55 | info@aein.lu | www.aein.lu
/aeinlux
DOSSIER ENTREPRENDRE
Innovation
et… action !
Notre mission est
d’anticiper les
problématiques
de demain, en
apportant des
solutions aujourd’hui
Les techniques de construction pour concevoir
des bâtiments à haute efficacité énergétique
sont aujourd’hui maîtrisées mais le secteur
doit continuer à innover pour anticiper les
problématiques de demain. Gilles Christnach
et David Determe, Managing Directors de Betic
Ingénieurs-Conseils, reviennent sur ce défi
en dévoilant leur vision entrepreneuriale.
David Determe le dit d’emblée :
« Concevoir des bâtiments verts,
c’est dans notre ADN. Bâtiments
passifs, à haute efficacité
énergétique… nous maîtrisons ces
techniques, à l’image de la maison
relais à Angelsberg, pensée par tous
les acteurs pour être neutre en CO 2
grâce à un fort niveau d’utilisation
de matériaux renouvelables,
écologiques et recyclés ou du Lycée
Technique pour Professions de
Santé à Ettelbrück, un bâtiment à
énergie positive.» Gilles Christnach
enchaîne: « Mais ce n’est pas
suffisant. C’est pourquoi depuis
plusieurs années nous développons
un service spécialisé en conception
durable, qui dessine les lignes d’une
construction inscrite dans une
approche circulaire à tous niveaux».
L’économie circulaire est donc au
centre du processus de conception.
« Extraire, fabriquer, consommer
et jeter, c’est dépassé ! Mais ça
existe encore même si beaucoup
d’efforts sont conduits par tous
pour développer une démarche
de conception vertueuse. La
maîtrise d’œuvre, architectes et
ingénieurs-conseils, travaille de plus
en plus de concert. La méthode
de travail « MOAI » les appuie
d’ailleurs dans cette démarche
collaborative pour intégrer les
principes d’économie circulaire
dès les prémices du projet».
« Choix des matériaux, maintenance,
déconstruction, recyclage,
upcycling… Nous tâchons d’insuffler
à l’équipe cette approche pour
qu’elle intègre l’ensemble du cycle
de vie des projets dans son travail.
Et quelle fierté de voir qu’elle s’inscrit
pleinement dans cette logique en
imaginant les bâtiments de demain.
Le projet mixte dans le quartier du
Grünewald, mené en co-création
selon une approche cradle-to-cradle
l’illustre bien. L’équipe contribue
ainsi à cette transition vers un
nouveau modèle de conception,
au service du bien-être des
utilisateurs finaux » . « C’est d’ailleurs
pourquoi nous développons notre
expertise dans des domaines
peu présents à Luxembourg qui
peuvent y contribuer comme
l’acoustique ou la gestion de l’eau…
Nous offrons ces services avec
l’appui des experts du Groupe
VK Architects et Engineers, dont
nous faisons partie, et comptons
à terme les proposer localement
via la montée en compétences de
notre équipe au Luxembourg ».
70 INFOGREEN.LU
LA RÉCUPÉRATION,
UN SERVICE
DOSSIER ENTREPRENDRE
Pour demain, les ingénieursconseils
comptent bien anticiper
l’impact sur l’environnement
de notre mode de vie actuel, et
notamment la dématérialisation à
tout-va. « La pollution numérique
est une réalité qui est encore
peu considérée : selon une étude
parue en ce début d’année et
menée conjointement par plusieurs
universités américaines, une
heure de visioconférence avec la
caméra allumée, c’est entre 150
et 1000 grammes de CO 2
qui sont
dégagés, l’équivalent moyen de
9km en voiture ! Chaque entreprise
doit en prendre pleinement
conscience et agir dès à présent
en adoptant des politiques
internes “green” qui s’appliquent
aussi à l’usage des technologies ».
« Nous devons également inclure
ces paramètres de fait dans nos
concepts techniques ! Regardez
par exemple un data center…
C’est un gouffre à énergie et un
énorme consommateur d’eau,
mais nous savons techniquement
agir dessus. La chaleur qu’il
produit ne doit en effet plus
être une ressource perdue
mais au contraire valorisée,
pour chauffer ou climatiser des
bureaux, des logements, des
serres, des piscines… Les énergies
renouvelables, doivent, elles, être
systématiquement déployées
pour compenser la consommation
de telles infrastructures… Ces
nouveaux modes de consommation
et leur impact doivent absolument
être pensés dans la conception ».
Conclusion? « Clairement,
notre mission est d’anticiper
les problématiques de demain,
en apportant des solutions
aujourd’hui. C’est ainsi que nous
appréhendons tous nos projets».
ACTIVÉ PAR ALAIN DUCAT
avec Betic Ingénieurs-Conseils
Photo : Marie De Decker / Betic
PARTENAIRE INFOGREEN
Crée en 2011, Concept 4 permet
à ses clients de se libérer de
tâches annexes pour mieux se
concentrer sur leur tâche principale.
Les sociétés de construction, les
entreprises de second œuvre et
même les particuliers, peuvent
faire appel à notre savoirfaire
pour réaliser leurs travaux
de démolition, de déconstruction
et de fermeture provisoire.
Un service est dédié à l’entretien et
l’aménagement des espaces verts.
Nous travaillons essentiellement
avec les promoteurs immobiliers,
les entreprises de constructions et
de travaux publics, les particuliers,
les communes et les Ponts &
Chaussées. Soit nous travaillons
avec le client sur sa demande et nos
conseils pour réaliser un croquis
paysager, soit nous travaillons en
collaboration avec SM Paysage
qui réalise des plans 3D et une
vidéo de votre futur jardin.
Le Service Clôture propose l’une
des plus larges gammes du marché
en protection périmétrique : du
simple rouleau ou panneau de
clôture aux solutions de haute
sécurité, notre société fournit
et pose la marque Betafence.
Enfin, notre nouveau service
Récupération a exclusivement
un but écologique et social. Nous
l’avons ouvert suite à nos quelques
années d’expérience dans le
domaine de la démolition intérieure
et dans le déblayage. Cela nous a
fait ouvrir les yeux sur le gâchis du
matériel jeté à la benne. Et nous y
avons remédié en créant ce service,
et en engageant du personnel,
formé, en collaboration avec l’Adem.
Concept 4
› La suite est à lire
sur Infogreen.lu
PARTENAIRE INFOGREEN
4×3 – NUMÉRO 15 – TRIMESTRIEL – JUILLET 2021
71
DOSSIER ENTREPRENDRE
Voici une
solution
d’avenir !
JuuNoo, c’est une solution
qui va permettre de réduire
considérablement les déchets liés
à la pose et dépose de cloisons
de séparation de bureaux. Une
approche circulaire, proposée
par BAMOLUX. Présentation.
Dans le cadre de l’atténuation
du changement climatique, les
autorités misent sur une réduction
de 55% des émissions de CO 2
ainsi
qu’une réduction de 40 à 44%
de la consommation d’énergie
d’ici 2030. « Nous devons tous
promouvoir une consommation
et une production durables »,
s’engage-t-on chez BAMOLUX.
Saviez-vous que 99 % de toutes les
cloisons de séparations de bureaux
fabriquées dans le monde sont
mises au rebut? En raison du défi
climatique, des matières premières
limitées et des montagnes de
déchets sans fin, le marché de la
construction doit se réinventer.
Il est dès lors crucial que les
produits lancés sur le marché soient
circulaires, c’est-à-dire conçus en vue
d’une reprise et d’une réutilisation.
C’est précisément ce que
BAMOLUX vous propose
avec sa solution JuuNoo.
Cette solution permet de réduire
considérablement les déchets liés
à la pose et dépose de cloisons
de séparation de bureaux. Avec la
cloison de séparation JuuNoo de
BAMOLUX, vous subdivisez votre
espace de bureau de manière
simple et rapide. Cette cloison est
circulaires et élégante. Car elle se
pose et se déplace très facilement
; elle se démonte avec autant de
facilité. Et, à la fin de sa vie, elle
n’est pas démolie mais démontée
et peut donc être réutilisée. « Nous
voulons ainsi changer le monde de la
construction en un marché durable,
où la réutilisation est la norme. Il faut
repenser l’utilisation des espaces
et de la création de séparation
de bureaux habituelles (cloisons
en plaques de plâtre, cloisons
amovibles vitrées ou pleine). »
La cloison de séparation JuuNoo
de BAMOLUX apporte dès
aujourd’hui les solutions d’avenir :
Rapide
Une cloison JUUNOO se place au
minimum 5 fois plus rapidement
qu’une cloison en plaque de
plâtre enduite et peinte ordinaire.
Subdivisez votre bureau en une
seule journée, sans travaux
d’envergure ni saletés !
Élégante
Faites votre choix parmi un large
éventail de matériaux de finition.
Vous avez envie de quelque chose de
nouveau ? « Keep the body, change
the skin ». Remplacez les panneaux
et conférez un nouveau look à
votre pièce en un tour de main.
Circulaire
La cloison JuuNoo de BAMOLUX
peut se placer et se déplacer
à l’infini. Déclipsez les cloisons
et modifiez la subdivision de
votre bureau. Bénéfique pour
l’environnement et votre portefeuille.
Transformez votre intérieur avec
BAMOLUX, une nouvelle norme où
la durabilité devient le choix logique.
Vous n’avez plus besoin de vos
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BAMOLUX
PARTENAIRE INFOGREEN
72 INFOGREEN.LU
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BAMOLUX allie le durable à la modularité, à l’infini
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Une solution qui va permettre de réduire considérablement les déchets liés à la
pose et dépose de cloisons de séparation de bureaux. Des cloisons circulaires
élégantes et qui se posent et se déplacent très facilement. Avec la cloison de
séparation JuuNoo de BAMOLUX, subdivisez votre espace de bureau de manière
simple et rapide. Elle se démonte avec autant de facilité pour être ensuite réutilisée.
Cette cloison réutilisable à la fin de sa vie, n’est pas démolie mais démontée et
réutilisée. Nous voulons ainsi changer le monde de la construction en un marché
durable, où la réutilisation est la norme. Il faut repenser l’utilisation habituelle des
espaces et la création de séparation de bureaux (cloisons en plaques de plâtre,
cloisons amovibles vitrées ou pleines).Transformez votre intérieur avec BAMOLUX,
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Bamolux 48 42 14-1 ou par mail à info@bamolux.lu
DOSSIER ENTREPRENDRE
Pour les
générations
futures, avec
des technologies
centrées sur
l’humain
Viessmann, c’est d’abord une
entreprise familiale. Et cet
ADN se retrouve dans le souci
permanent de développer des
produits et services permettant
une gestion intelligente de
l’énergie. « Nous créons
des espaces de vie pour les
générations futures » : plus
qu’un slogan, c’est une devise
à laquelle souscrit le managing
director de Viessmann
Luxembourg, Günter Krings.
« We create living spaces for
generations to come ». Affichée
comme une baseline, la phrase est
plus qu’un slogan pour Viessmann,
c’est une matérialisation de l’ADN
familial de l’entreprise. « Dans
l’histoire de l’Humanité, tout a
commencé par la chaleur ». La
définition du foyer, c’est à la fois
le feu et la famille ! La chaleur est
un besoin humain et Viessmann
le satisfait avec succès depuis
quatre générations. « Mais notre
responsabilité aujourd’hui va
bien au-delà », souligne Günter
Krings, managing director de
Viessmann Luxembourg. « Le
monde est confronté à un défi sans
précédent : modifier durablement
notre approvisionnement en
énergie et notre approche de la
consommation. Viessmann est une
entreprise familiale, et préserver
la planète pour maintenir des
espaces de vie sains et confortables
pour les générations futures,
c’est un engagement naturel ».
Pour Viessmann, plus de
12.000 employés dans 74
pays du monde développent
et fabriquent des solutions
climatiques et énergétiques
intégrées pour les consommateurs
et les entreprises. « Ce n’est
qu’ensemble que nous pourrons
passer d’une maison confortable
à une planète habitable ».
La technologie au service de
l’humain, c’est un levier d’action.
Viessmann conçoit des systèmes
adaptés aux besoins des occupants,
particuliers ou professionnels :
chaudières, panneaux solaires
thermiques et photovoltaïques,
pompes à chaleur, climatiseurs,
etc. « Au Luxembourg, tout ce
qui est alimenté par les énergies
renouvelables est fortement
encouragé », rappelle Günter Krings.
Viessmann propose un panel de
solutions éligibles, chaudières bois,
panneaux solaires thermiques,
cellules photovoltaïques
couplées à des pompes à chaleur
électriques à haut rendement…
Pour accompagner les clients
dans la transition énergétique,
l’entreprise va au-delà de la
fabrication de systèmes de
chauffage, elle s’engage aussi
sur la gestion de l’énergie, avec
des solutions numériques et
domotiques dédiées. « L’energy
manager met par exemple en
relation la production d’électricité
photovoltaïque ou de la pile à
combustible et la consommation
de chaleur et d’électricité pour
74 INFOGREEN.LU
DOSSIER ENTREPRENDRE
tirer parti de manière optimale de
l’énergie écologique et gratuite. Et
donc, avoir un minimum recours au
réseau public de gaz ou d’électricité.
Connecté, il peut tenir compte
des prévisions météorologiques
et s’y adapter. Si une journée
ensoleillée est prévue, il videra la
batterie électrique en amont en
déclenchant le fonctionnement du
sèche-linge, et profitera ensuite du
soleil pour recharger ma batterie ».
Dans une vision de réseau
intelligent, les solutions digitales
peuvent déjà communiquer à
distance avec le client final et
l’installateur ; elles pourront
demain avoir accès à des
informations provenant du
distributeur d’énergie sur les
tarifs ou les pics de production
et de consommation. « L’intérêt
du consommateur rejoint celui de
l’économie et de la planète ! »
La technologie n’est donc pas
une fin en soi, mais un tremplin
pour le bien-être humain et la
préservation de l’environnement.
« Il est important que chaque
projet parte de l’utilisateur, et c’est
dans ce sens que travaillent nos
conseillers-experts. Il faut examiner
tout, le contexte, les besoins, les
souhaits: une maison neuve ou
une rénovation en profondeur,
remplacer un système de chauffage,
réduire les coûts énergétiques,
chauffer, refroidir, ventiler,
produire de l’électricité de manière
responsable… Tout entre en ligne de
compte et il existe un large éventail
de possibilités. Il faut donc une
vue d’ensemble sur les différents
systèmes et leurs avantages ».
Pour Günter Krings, « nous devons
préserver l’avenir et les prochaines
générations, et ça passe par une
utilisation parcimonieuse des
ressources, une meilleure efficacité
énergétique, un recours accru aux
énergies renouvelables. C’est notre
expertise et notre expérience,
nous devons les partager ».
VENTILÉ PAR ALAIN DUCAT
avec Viessmann Luxembourg
Photos : Fanny Krackenberger /
Viessmann
PARTENAIRE INFOGREEN
Ce n’est qu’ensemble
que nous pourrons
passer d’une maison
confortable à une
planète habitable
4×3 – NUMÉRO 15 – TRIMESTRIEL – JUILLET 2021
75
DOSSIER ENTREPRENDRE
« Remettez-vous
en question
constamment »
Implantée au Luxembourg depuis
1986, la société TK Elevator
occupe actuellement près de 50
salariés, dont trois quarts sur le
terrain. La direction et la gérance
ont été confiées à Clément
Wampach en 2005. Depuis
lors, le chiffre d’affaires a
quadruplé. Un résultat positif
dû à une philosophie de vie qui
regarde toujours vers l’avant
et partagée par l’ensemble
du staff. Rencontre avec un
manager pas comme les autres.
Quelle est votre
philosophie de travail ?
Nous essayons d’être exemplaires
dans les domaines dans lesquels
nous nous engageons. Pour
l’engagement social, nous avons
travaillé sur le référentiel de l’INDR
pour obtenir le label « Entreprise
Responsable ». Cela fait longtemps,
par exemple, que nous avons mis
en place une politique de gestion
des déchets récompensée par
le label SuperDrecksKëscht©.
Beaucoup d’efforts ont également
été réalisés en matière de
sécurité, santé et bien-être au
travail. Dans ce contexte, nous
avons obtenu le label « Sécher
a Gesond mat System » de
l’Association d’Assurance Accident.
Au niveau qualité, nous nous
sommes efforcés de répondre
aux référentiels proposés par le
« Mouvement Luxembourgeois
de la Qualité et de l’Excellence »
(MLQE) et avons remporté le « prix
luxembourgeois de la qualité et de
l’excellence » dont nous sommes
très fiers. Enfin, je peux citer le
label « Made in Luxembourg » ou
encore notre engagement sociétal
avec la signature de la « Charte
de la Diversité ». Là aussi, nous
voulons donner l’exemple car la
diversité est une richesse, dans
l’entreprise comme dans la société
luxembourgeoise en général.
Qu’en pensent les employés ?
Je crois que, pour beaucoup d’entre
eux, c’est une raison de fierté. Nous
sommes le seul ascensoriste à
avoir obtenu tous ces labels qui ont
l’ambition de se référer toujours aux
meilleures pratiques dans chaque
domaine. Je pense notamment au
label de l’AAA qui n’a été attribué qu’à
46 entreprises au Luxembourg. Nous
avons donc pris des engagements
assez exceptionnels à l’égard de tous
les salariés. Ils savent que nous nous
efforçons vraiment de tout mettre
en œuvre pour leur santé, sécurité
et bien-être. En même temps, il s’agit
aussi d’une question de respect
vis-à-vis de chaque collaborateur.
Nous prenons très au sérieux leur
environnement de travail, les outils
mis à leur disposition, etc. Ils suivent
des formations régulières, qu’elles
soient propres à leurs spécialisations,
mais également concernant les
premiers secours, l’usage des
extincteurs, l’habilitation électrique, le
port de charges ou encore la gestion
du stress. Nous avons organisé des
ateliers de bien-être où chacun a pu
participer à des entretiens qualitatifs
réalisés par une société experte qui
ont mené à un certain nombre de
conclusions. Celles-ci ont directement
influencé le design et l’aménagement
de nos nouveaux bureaux à Contern.
Est-ce que vous encouragez
d’autres entreprises à se
lancer dans cette voie ?
La prise en compte accrue
du bien-être des salariés est
indispensable. Quand on analyse
les causes des arrêts-maladie au
Luxembourg, on constate que les
problèmes psychosociaux arrivent
en tête. Et ce n’est certainement
pas le confinement qui a aidé à
améliorer cette situation. Beaucoup
de gens ont été profondément
affectés sur le plan psychique.
Ils ont dû apprendre à gérer
simultanément leurs responsabilités
professionnelles et éducatives,
notamment le « home schooling ».
Et ce dans un même espace alors
qu’un quotidien traditionnel, c’est
d’avoir un lieu d’habitation et un
lieu professionnel séparés. La
route parcourue entre ces deux
endroits permet de changer de
casquette avant de retrouver
ses proches. C’est vraiment une
frontière psychologiquement
importante. La gestion du temps
a donc été bouleversée pour
beaucoup de personnes.
76 INFOGREEN.LU
DOSSIER ENTREPRENDRE
D’autres projets en vue ?
Nous venons de réaliser un bilan
carbone. Ce n’était pas obligatoire
vu la taille de notre société au
Luxembourg, mais cela nous a
permis de nous positionner sur
les potentiels leviers d’action,
notamment au niveau de la flotte
automobile, un sujet essentiel dans
une société de service comme la
nôtre. Depuis lors, nous avons
encore participé à une initiative du
service Santé&Travail en Industrie
en réalisant un audit de tous les
aspects Covid dans l’entreprise.
Je suis notamment satisfait de
l’aménagement de nos nouveaux
bureaux à Contern qui ont permis,
par exemple, à chacun de manger
sereinement tout en gardant une
distance de sécurité confortable.
Je suis également très satisfait que
nous n’ayons jusqu’à présent eu
aucun collaborateur contaminé
directement dans l’entreprise.
La prise en
compte accrue du
bien-être des
salariés est
indispensable
D’où viennent toutes
ces idées ?
J’aime me dépasser. Même dans
ma vie privée, durant mes congés,
je souhaite toujours apprendre, je
lis beaucoup, j’aime en connaître
davantage. C’est peut-être dans
mon ADN car ma grand-mère
s’était encore inscrite à l’Université
de Barcelone, à plus de 60 ans.
Une femme luxembourgeoise de
cet âge qui s’inscrit à des études
universitaires à l’étranger, c’était
assez exceptionnel. En tout
cas, cette volonté personnelle
de dépassement déteint sur
l’ensemble du staff et nous
avons donc une culture de la
remise en question permanente
pour toujours faire mieux.
QUESTIONNÉ PAR SÉBASTIEN YERNAUX
Photo : Fanny Krackenberger
PARTENAIRE INFOGREEN
4×3 – NUMÉRO 15 – TRIMESTRIEL – JUILLET 2021
77
DOSSIER ENTREPRENDRE
« Il est indispensable
d’agir en cohérence
avec nos valeurs tout
en restant au plus près
des besoins de nos
clients, toujours plus
soucieux de l’impact
de leur argent »
Quand
durabilité et finance
ne font qu’un
LAURENT ZAHLES, MEMBRE DU COMITÉ
DE DIRECTION DE BANQUE RAIFFEISEN
En accord avec sa démarche
citoyenne et responsable,
Banque Raiffeisen renforce
son engagement actif en
faveur de l’environnement et
du climat en plantant un arbre
pour chaque 200 e transaction
réalisée à l’aide de ses nouvelles
cartes de crédit Visa, durables
et exclusives au Luxembourg.
Entretien avec Laurent Zahles,
membre du Comité de Direction
de Banque Raiffeisen.
Il y a peu, Banque Raiffeisen
lançait sur le marché un
nouveau concept de cartes
Visa durables. Quel a été le
moteur de cet engagement ?
Si nous avons mis en place cette
initiative, c’est d’abord parce que
nous sommes le premier groupe
financier coopératif luxembourgeois
et que notre mission première est
de répondre aux besoins de nos
clients et de leur environnement
économique et social. Ensuite, en
tant que signataire des « Principles
for Responsible Banking (PRB) »
du Programme des Nations Unies
pour l’environnement (PNUE),
nous nous sommes engagés sur
des objectifs de développement
durable particulièrement ambitieux.
Avec ces cartes Visa durables, nous
franchissons donc une nouvelle
étape importante, pleinement
inscrite dans notre ADN.
En quoi le client a été pris
en compte pour la mise
en place de l’action ?
Pour offrir un maximum de confort
à nos clients, le principe a été
pensé de manière à s’intégrer
dans une utilisation tout à fait
normale d’une carte bancaire.
La seule chose que nos clients
ont à faire pour contribuer à
la plantation d’arbres, c’est
d’utiliser leur carte Visa durable
Raiffeisen comme ils le font
habituellement. Le montant par
transaction est sans importance,
seul compte le nombre total de
transactions effectuées. Ils n’ont
pas besoin de s’inscrire et il n’y
a pas de frais supplémentaires.
S’ils souhaitent renforcer
leur contribution, nos clients
peuvent également échanger
leurs points OPERA (points
accumulés grâce à des opérations
d’épargne ou de financement
de projets) contre la plantation
d’arbres supplémentaires.
Pour la mise en pratique de la
plantation d’arbres, nous avons
choisi la Fondation Hëllef fir
d’Natur de natur&ëmwelt ainsi
que Friendship Luxembourg,
2 partenaires sérieux et de
grande qualité, garants de la
valeur écologique de notre
initiative. Depuis son lancement,
l’opération rencontre un vrai
succès, en témoignent notamment
les nombreux retours positifs
que nous avons déjà reçus
de la part de nos clients.
78 INFOGREEN.LU
D’autres produits et
services durables proposés
par Banque Raiffeisen ?
En accord avec nos valeurs
fondamentales et notre approche
ESG, nous nous engageons à
combattre les problèmes causés
par le changement climatique et
à répondre aux besoins de nos
clients en proposant toute une
gamme de services et produits
durables : fonds d’investissement,
Exchange Traded Funds (ETFs),
produits structurés, obligations,
gestion discrétionnaire ou encore
plan d’épargne. Et en faisant en
sorte d’élargir en permanence
cette gamme, nous affirmons
notre position de partenaire
bancaire éthique, référent en
matière de finance durable au
Luxembourg. Par exemple, nous
avons l’intention de faire de notre
offre d’investissements durables
l’offre standard pour nos clients
dans les deux prochaines années.
Durable (ODD). Nous faisons donc
en sorte de limiter le plus possible
notre impact environnemental via
différents leviers permettant de
réduire notre consommation en
énergie et en eau (optimisation
des systèmes de chauffage, de
ventilation et de climatisation,
installation de bornes de recharge
pour les véhicules électriques,
gestion des déchets, sensibilisation
de nos employés à l’utilisation de
transports en commun, aux écogestes
et aux bonnes pratiques
de réduction des déchets, etc.).
Mais notre engagement ne se
limite pas à l’environnement. Nous
plaçons l’humain au cœur de
nos préoccupations, que ce soit
en favorisant l’épanouissement
professionnel et personnel de
nos employés, en soutenant
l’économie locale via des
contributions sociales ou encore
en utilisant les réseaux sociaux
pour maintenir un dialogue régulier
et simplifier l’expérience client.
DOSSIER ENTREPRENDRE
Est-il indispensable
aujourd’hui d’être une banque
différente, qui défend un
modèle coopératif et qui
répond aux besoins qui
dépassent le cadre financier ?
DURABILISÉ PAR ALAIN DUCAT
Photos : © Banque Raiffeisen
PARTENAIRE INFOGREEN
Ce que nous jugeons indispensable,
c’est avant tout d’agir en cohérence
avec nos valeurs tout en restant
au plus près des besoins de nos
clients, toujours plus soucieux
de l’impact de leur argent. Pour
Banque Raiffeisen, être au cœur
de la société implique une grande
responsabilité. Cette responsabilité
dans la préservation de notre
environnement et dans ce que
nous souhaitons transmettre aux
générations futures, que ce soit en
termes environnementaux mais
également en termes de valeurs
sociétales, dépasse effectivement
largement le cadre financier.
Quels leviers actionner pour
avoir un impact positif en
tant qu’organe bancaire ?
Au-delà des solutions durables que
nous proposons à nos clients, nous
souhaitons nous imposer comme
un acteur direct de la transition,
conformément avec les dispositions
de l’Accord de Paris sur le Climat
et les Objectifs de Développement
« Banque Raiffeisen
affirme son ambition
de s’imposer en
tant que partenaire
bancaire éthique,
référent en matière
de finance durable
au Luxembourg »
4×3 – NUMÉRO 15 – TRIMESTRIEL – JUILLET 2021
79
DOSSIER ENTREPRENDRE
Pour la
qualité de
l’air qu’on
respire !
Jeune pousse innovante au
Luxembourg, Sensilla s’engage
pour un environnement de
travail toujours plus sain et
respectueux de la santé des
occupants. Sensilla propose des
capteurs innovants, base d’un
service complet par abonnement
pour la qualité d’air intérieur. Et
il y a de solides perspectives, à
commencer par les immeubles de
bureaux… mais pas seulement.
LA SUITE
Sensilla est arrivée sur le marché
avec un objectif bien précis :
augmenter la prise de conscience
collective concernant la qualité d’air
intérieur. Société indépendante au
Luxembourg depuis un an et demi,
elle est soutenue par du venture
capital solide et l’appui du groupe
Iko. L’histoire a commencé il y a 7
ans, au travers d’une collaboration
entre une université allemande
et une start-up spécialisée dans
les bio-filtres. 6 ans de recherche
et développement ont mené
à la création d’une solution de
surveillance de la qualité de l’air
intérieur à l’aide d’une technologie
de micro-capteurs uniques.
Ingénieur qui vient des télécoms
et de l’IoT (objets connectés), Julien
Larios est Head of Product chez
Sensilla: « La qualité de l’air en
général est évidemment un enjeu
majeur à l’échelle de la planète.
Et, sur un plan plus micro, on
constate, avec l’évolution de la
quête de performance énergétique
et d’isolation, pour ne pas dire
d’étanchéité, que l’air intérieur
peut devenir un environnement
10 fois plus pollué qu’à l’extérieur.
Or, nous passons plus de 90 %
de notre vie à l’intérieur d’un
bâtiment. Comme nous respirons
jusqu’à 25.000 litres d’air par jour,
la qualité de l’air est un facteur
déterminant pour notre santé, notre
bien-être, notre productivité… »
Si l’optimisation de la ventilation est
un sujet central, Sensilla se place
plutôt au cœur d’un écosystème
de technologies innovantes, et
développe d’ailleurs une série de
partenariats avec des fabricants
de solutions technologiques pour
la purification et la dépollution
de l’air intérieur… sans négliger
les solutions de mesures à
l’extérieur des bâtiments.
Sensilla offre ses produits « as-a-
Service », ce qui inclut la location,
l’installation et la maintenance de
capteurs haut de gamme, mais
surtout la partie informatique et de
conseil. « Nos clients ne veulent pas
acheter des capteurs, ils veulent
surveiller et améliorer l’air ambiant.
Nous nous différencions aussi
par une prestation supérieure en
matière de précision et d’analyse
automatique et très fine des
données. Chaque capteur Sensilla
est soumis à un processus unique
au monde de calibration en usine
pendant 48 heures, réalisée
dans des atmosphères gazeuses
soigneusement synthétisées pour
reproduire les conditions réelles
dans lesquelles les capteurs seront
installés. Outre leur capacité à
mesurer la température, l’humidité
relative et la pression de l’air, nos
capteurs mesurent également le
taux de CO 2
, les particules fines, ainsi
que la concentration de composés
organiques volatils (COV) ».
80 INFOGREEN.LU
AVEC VOTRE CARTE VISA,
VOUS PAYEZ, VOUS PLANTEZ.
LES CARTES VISA
QUI PLANTENT DES ARBRES.
Raiffeisen, en partenariat avec la Fondation Hëllef fir d’Natur de
natur&ëmwelt et Friendship Luxembourg, s’engage à planter 1 arbre
toutes les 200 transactions réalisées avec ses nouvelles cartes
de crédit Visa durables afin de lutter contre les effets négatifs du
changement climatique.
Rejoignez notre engagement sur plantonsdesarbres.lu
LA BANQUE QUI APPARTIENT À SES MEMBRES
Banque Raiffeisen, société coopérative
DOSSIER ENTREPRENDRE
On n’en est
qu’au début de
cette approche
technologique,
qui est aussi
sociétale et
environnementale
Au-delà, Sensilla développe des
composants logiciels permettant
à ses partenaires et clients de
visualiser les mesures et d’accéder
aux données brutes à des fins
d’intégration avec d’autres systèmes
(API). De l’analyse des données au
plan de remédiation, Sensilla propose
une gamme de solutions évolutives
et durables. L’équipe d’experts
accompagne toutes les étapes. « On
se charge également de la fin de vie
des appareils, par reconditionnement
ou recyclage, et nos capteurs sont
recalibrables pour que chaque
client profite du meilleur service ».
Évolution, révolution
Pour l’heure, le premier marché
se tourne vers les entreprises. «Il
y a le grand challenge du retour
au bureau post-Covid. Surveiller
l’air que l’on respire sur le lieu de
travail, le cas échéant dans telle
ou telle zone ou à des moments
donnés de la vie de l’entreprise,
être en mesure de réagir sur base
de données en temps réel, c’est un
vrai sujet, qui participe à l’intérêt
des entreprises responsables pour
leurs ressources humaines. C’est
un facteur prépondérant, que l’on
retrouve de plus en plus dans les
préoccupations de promoteurs,
de constructeurs, de propriétaires
ou locataires d’espaces de
bureau, de lieux de coworking,
de centres commerciaux… » Dans
cet esprit, Sensilla équipera le
Well 22 à Howald, le futur siège
du groupe Iko Real Estate, qui
vise l’exigeante certification
WELL Building Standard.
«On n’en est qu’au début de
cette approche technologique,
qui est aussi sociétale et
environnementale. La fin du 19 e
siècle a connu une révolution des
systèmes d’approvisionnement en
eau potable après les épidémies
de choléra. Nous sommes à l’aube
d’une révolution concernant la
qualité d’air intérieure.», prédit
Julien Larios. La petite équipe, bien
entourée de partenaires pour le
développement des activités et
la recherche en général, travaille
déjà avec plusieurs clients et
sur plusieurs projets-pilotes en
Europe. Et des projets de R&D
se profilent, avec un centre de
recherche luxembourgeois.
Le potentiel est à la mesure du
challenge, pour les bâtiments
publics, les lieux culturels, l’air
extérieur dans les quartiers
de nos villes, les logements
particuliers... Pour que chacun
puisse mieux respirer !
AÉRÉ PAR ALAIN DUCAT
avec Sensilla
Photos © Sensilla
PARTENAIRE INFOGREEN
82 INFOGREEN.LU
LE RÔLE DES BANQUES
DANS LA DURABILITÉ
Combien de fois vous êtes-vous demandé où et comment est
investi votre argent ? Quel est l'impact de vos investissements,
positif ou négatif, pour qui et pour combien de temps ?
D'une part, nous savons que les générations X et Y constituent le groupe
principal d'investisseurs qui aspirent au changement. Ces investisseurs
cherchent à réaliser des investissements ayant un sens, un objectif, un
impact. En particulier, les investissements qui contribuent à la résolution de
problématiques environnementales ou sociales et à la diminution des impacts
négatifs. D'autre part, si l'on considère la fonction très large des établissements
de crédit qui consiste à "emprunter et prêter de l'argent", on peut comprendre
le rôle important que jouent les banques pour faire progresser et réorienter
ces actifs traditionnels vers des investissements responsables et durables.
DOSSIER ENTREPRENDRE
Dans la pratique, les banques se sont engagées stratégiquement au fil
des ans en faveur de la durabilité et de la promotion du développement
durable. C'est bien avant l'entrée en vigueur des nouvelles exigences
réglementaires de l'UE que les banques se sont souciées de la responsabilité
des entreprises et des préoccupations liées au développement
durable. Elles ont compris l'intérêt de cette démarche, même s'il leur
a fallu des années d'efforts pour intégrer concrètement les principes
de durabilité dans leur culture et leurs stratégies d’affaires.
GRANT THORNTON
› La suite est à lire sur Infogreen.lu
PARTENAIRE INFOGREEN
L’HABITAT
PARTICIPATIF : UNE
IDÉE SIMPLE CONTRE
L’ISOLEMENT
L’activité principale de Nouma est d’accompagner et de faciliter le développement
de l’habitat participatif, avec un focus sur l’habitat senior. Cette solution est
une forme de communauté intentionnelle qui réunit quelques habitants.
Ils décident de vivre selon des principes communs dont ils ont ensemble
décidé des modalités, souvent autour de valeurs éthiques, sociales et
environnementales communes. Emma Zimer, la fondatrice, en parle.
« Tout est parti d'une envie de sens, de liberté, tant au niveau professionnel
que privé. C'est mon expérience personnelle qui m'a mise sur la piste de
Nouma. Surtout le bénévolat pour la Croix-Rouge. J'ai accompagné des
personnes âgées à leur domicile, pour passer du temps avec elles et leur éviter
le sentiment d'isolement. J'ai rapidement constaté que la transition entre la
longue vie professionnelle active et la retraite n’était pas si évidente. Le concept
de Nouma est né de ces différentes rencontres. Notre société n'offre pas
vraiment de solutions sympathiques pour intégrer les seniors qui ont encore
besoin de rester actifs. Nous souhaitons développer quelque chose avec eux
qui leur ressemble – qui fasse du sens pour eux – et qui les rende acteurs.
L'esprit de l'habitat participatif partagé est que chaque bénéficiaire
conserve son indépendance grâce à son appartement mais soit
également impliqué dans la communauté selon son degré d'envie. »
S.Y.
› La suite est à lire sur Infogreen.lu
PARTENAIRE INFOGREEN
4×3 – NUMÉRO 15 – TRIMESTRIEL – JUILLET 2021
83
DOSSIER ENTREPRENDRE
Quand les
satellites
prennent
le relais
Lancée il y a un an, WEO
contribue à une meilleure
gestion des ressources en eau en
utilisant les données de l’espace
et de l’IA pour aider à construire
un avenir plus durable pour
tous, en respectant les valeurs
d’intégrité et d’innovation dans
un environnement stimulant
et amusant. Rencontre avec
Charlotte Wirion, une des deux
fondatrices de cette start-up.
« J’ai suivi un cursus universitaire
en sciences de l’environnement.
Durant cette période, j’ai effectué
mes recherches en utilisant des
images satellites pour quantifier,
par exemple, l’eau dans les villes et
analyser d’éventuelles pertes. Mon
but était de diminuer, de manière
significative, son gaspillage. C’est
durant mes années d’études que
j’ai rencontré ma future collègue,
Imeshi Weerasinghe, qui s’était plus
focalisée sur le secteur agricole. »
La rencontre s’est concrétisée
par le lancement de WEO en
2020. « Nous nous sommes
rendu compte que nous avions
beaucoup de technologies très
avancées à portée de main mais
qu’il y avait un écart significatif
entre la recherche et ce qui était
mis en place. On se sentait un
peu trop éloignées de la réalité.
Et du coup, on s’est dit que
nous allions quitter le monde
académique pour mettre en place
des technologies avec des images
satellites, proposer quelque chose
d’innovant. Nous voulions, à la
base, améliorer la gestion de l’eau
et contribuer à un monde plus
durable, autant dans les villes
que dans le secteur agricole. »
Charlotte et Imeshi profitent
alors du programme Fit 4 Start.
« Même si WEO n’était pas encore
créée, nous avons développé une
application et exposé notre idée. Ça
a fonctionné puisque nous avons
pu intégrer le groupe « Space » de
l’édition 2019. Ce fut un tremplin
incroyable au niveau des rencontres
et du développement. Nous avons
pu créer des applications pour
des projets R&D en collaboration
avec l’ESA (European Space
Agency) et la LSA (Luxembourg
Space Agency), notamment. »
Depuis, les projets se succèdent.
« L’idée est vraiment d’utiliser
les images satellites et de créer
une information utile pour les
ministères, les communes ou les
entreprises privées, pour qu’ils
puissent prendre des décisions
correctes. Nous collaborons
également avec d’autres startup. »
84 INFOGREEN.LU
Nous souhaitons
rendre nos villes
plus durables
et belles
Même si WEO n’a qu’un an
d’existence, Charlotte Wirion peut
déjà tirer un constat simple. « Nous
avons remarqué que beaucoup de
décideurs se basaient sur une seule
étude dont les résultats étaient
exploités durant des années. Ce
n’est pas la bonne méthode. Pour
que cela change concrètement,
il faut fournir une base solide,
documentée et constamment mise
à jour. Sinon, ça fausse en partie
la prise de décisions. Notre but
est de fournir ces informations
continues et évolutives, le tout à
un prix accessible. Nous utilisons
des données satellites ouvertes
venant de Copernicus, une
composante spatiale constituée
de satellites d’observation du sol,
des océans et de l’atmosphère.
Il recueille des données sur
l’ensemble de la planète. »
Une aide indispensable pour
l’évolution de notre société en
matière de gestion de l’eau. « C’est
important d’avoir des données
évolutives car il faut s’adapter au
moment présent, aux saisons et à
différents facteurs. Par exemple,
pour l’eau dans les villes, les
données prises en hiver sont
différentes de celles en été. Il faut
donc s’adapter en permanence ! »
Les deux entrepreneuses ne
comptent pas s’arrêter en si bon
chemin. « Notre rêve est d’avoir un
impact significatif sur la gestion
de l’eau dans les villes ou dans le
secteur agricole, mais également
sur la diminution de la pollution.
Nous souhaitons rendre nos
villes plus durables et belles.
Nous ne sommes qu’au début de
l’aventure WEO. Nous avançons
step by step avec la sensation
de faire partie d’une belle action
en faveur de la Planète. »
SOURCÉ PAR SÉBASTIEN YERNAUX,
avec WEO
PARTENAIRE INFOGREEN
DOSSIER ENTREPRENDRE
« PASSONS VITE
AUX ÉNERGIES
RENOUVELABLES ! »
Rien n’a changé quant à la motivation des membres de l’asbl Eurosolar
Lëtzebuerg œuvrant depuis presque 20 ans en faveur des énergies
renouvelables, en particulier le photovoltaïque et son potentiel
incommensurable : agir pour garder cette planète habitable pour les
êtres vivants dont le genre humain. Ce qui a changé c’est la nécessité
d’augmenter la cadence de la transition énergétique: le temps presse et les
techniques, dont les avancées sont formidables, permettant de remplacer
les énergies fossiles et nucléaires par des énergies renouvelables.
La bonne nouvelle, c’est que la consommation électrique a, contre toute
attente, stagné ces dernières années. Nous avons à peine dix ans pour
troquer les énergies fossiles, certes puissantes et utiles jadis, mais polluantes
depuis toujours et de plus en plus, contre des énergies renouvelables. Cela
impose d’agir à un rythme soutenu et de manière conséquente. Cela paraît
ambitieux, mais c’est tout à fait faisable. On n’a qu’à s’y mettre. Il faut diminuer
d’abord la consommation énergétique annuelle, elle doit passer de 50.000
GWh à 10.000 GWh. Cela veut dire qu’il faut agir principalement au niveau
des bâtiments, de la mobilité et de la production électrique et d’énergie.
EUROSOLAR LËTZEBUERG
› La suite est à lire sur Infogreen.lu
PARTENAIRE INFOGREEN
4×3 – NUMÉRO 15 – TRIMESTRIEL – JUILLET 2021
85
DOSSIER ENTREPRENDRE
A global
reference in
the world of
start-ups
In 2017, the Entrepreneurship
Programme and Incubator were
both founded at the University
of Luxembourg with the aim of
teaching entrepreneurial skills
to students, researchers and
staff. Their common vision is
to champion entrepreneurship
education in Luxembourg and
mentor future leaders to create
economic and social value. Their
mission is to build a bridge
between the University and the
professional world. Meeting with
Siva Bactavatchalou, the manager
of the service «Entrepreneurship
Programme» which works
closely with Incubator.
Who are Incubator and
Entrepreneurship Programme
for? What are your projects?
Current students and graduates,
researchers and staff members
of the University can participate
in the events and initiatives
of the Entrepreneurship
Programme and Incubator.
The Entrepreneurship Programme
offers business courses,
masterclasses and entrepreneurial
workshops to the University
community developing skills beyond
core education. Since its creation,
the Entrepreneurship Programme
has channeled over 2000
participants through its different
initiatives. Its most notorious
events are “Ideation Camp” and
“Build Your Own Internship”.
«Ideation Camp» is a 72h
intensive course focusing on
students’ personal growth,
higher employability and
learning new skills.
«Build Your Own Internship» was
launched last summer due to the
cancellation of the internships
as a result of the pandemic. This
initiative consists of a 10-weeks
online course where participants
acquire entrepreneurship skills
and develop their own ventures.
The University of Luxembourg
Incubator is a place where the
University community’s startups
develop their ideas and receive
guidance from mentors until they
are able to start their own journey.
The Incubator supports their
business development through
venture mentoring, by providing
the networking opportunities and
through its accelerator. Today, it
hosts over 40 startups in BioTech,
Industry Automation, and other
areas. Since its launch three years
ago, it has supported around 60
startup ideas and created over 70
jobs. It has also created a startup
valuation of over €25M in total.
What advice should be given
to young entrepreneurs?
What was the most innovative
start-up in your eyes?
There are so many reasons
to start a business while still
being a student: putting your
learning into practice, building
an instant professional network,
gaining transversal skills.
No wonder that some students
are catching the entrepreneurial
bug. However, many of them are
afraid to make this move. Many lack
self-confidences which leaves little
room for creativity. Some are not
sure if they will be able to convince
others with the product or service.
For many of our students becoming
a female founder is still a big
concern, while for others it is a lack
of technical skills and feeling that
the world is changing so rapidly that
it’s difficult to keep up. Though the
most dreadful reason we often hear
from our students for not starting
a business is the lack of “good
enough” idea. We listen to them and
establish a firm structure of how we
could help them to better explore
entrepreneurship opportunities.
Is there a maximum number
of places available? Does
Luxembourg occupy an
important place in Europe?
Every course of the
Entrepreneurship Programme is
fully booked, and the Incubator is
currently on maximum capacity.
Which shows that Luxembourg
is a startup nation and confirms
86 INFOGREEN.LU
DOSSIER ENTREPRENDRE
a strong need for the support
and services of the University of
Luxembourg Entrepreneurship
Programme and Incubator.
We are also very lucky to be
supported by industry, corporate
entrepreneurship, and startup
ecosystems in Luxembourg
and beyond which brings
entrepreneurship experience and
network connections. Students
get more hands-on learning
experiences, and this is fantastic
for them to be surrounded by all
these experts and industry leaders.
A place where
the University
community’s startups
develop their ideas
and receive guidance
from mentors until
they are able to start
their own journey
While we would like to become
the next entrepreneurial hotspot,
what matters to us the most is
an opportunity to inspire and
empower our community to
become innovative leaders and
engaged citizens contributing
to the economic and societal
development in the region to build
together a sustainable future.
CONDUCTED BY SÉBASTIEN YERNAUX
Photo : Fanny Krackenberger
PARTENAIRE INFOGREEN
4×3 – NUMÉRO 15 – TRIMESTRIEL – JUILLET 2021
87
DOSSIER ENTREPRENDRE
A relational
antidote to
over-consumption
How can we reduce consumption
and save the planet? For
decades experts documented,
and raised awareness, about
the unsustainability of our
consumption patterns. Despite
these efforts and growing public
concern, reducing consumption
proved difficult to achieve,
even in prosperous societies.
A recent study provides new
hope by showing that people’s
need to consume is partly
associated to individuals’ poor
social experience. Investing
in social relations can be an
antidote to over-consumption.
Social comparisons, that
is people’s tendency to
compare to others, are
one of the main drivers
of consumption. Overconsumption
arises, at
least in part, from people’s
fear to miss-out, to be
inadequate, to fall behind
in the social ladder. This
fear creates formidable
consumers because the possibilities
to establish comparisons are
virtually infinite and independent
from individual position in
the income distribution.
Figures indicate that social
comparisons occupy an important
share of people’s life. Moreover,
the extensive use of online social
networks, which provide cheap
windows over alternative lifestyles,
facilitates social comparisons. We
know, for instance, that Europeans
tend to compare socially at
least once a day, and that social
comparisons are likely on the rise. A
cross-country survey documented
that nearly 70% of Chinese people
and 50% of Americans “feel under
a lot of pressure to be successful
and make money”, while nearly
75% of Europeans think that social
comparisons are important.
Some studies suggest that social
comparisons are an unchangeable
trait of human beings, rooted
in human evolution and in the
brain’s biology. For instance, social
comparisons have been identified
among primates, and studies
from neuroscience found that
social comparisons influence the
reward processing mechanism of
the brain, thus creating a sort of
addiction to comparisons. Shall
we surrender to our nature and
second the need to consume to
keep up with the Joneses? Not
necessarily. A recent study, based
on the analysis of approximately
half a million interviews from
nationally representative surveys,
showed that social relations are
negatively associated to social
comparisons. In particular, people
with thriving social lives are not
affected by social comparisons.
Conversely, isolated people are
more likely to be concerned about
whether they earn more or less
than others. In sum, having rich
and satisfactory social lives is an
antidote to one of the main drivers
of over-consumption because
social relations make people less
sensitive to social comparisons.
Reducing consumption is possible
by promoting social relations
– through, for instance, public
transport and traffic-free areas –
and regulating the sources of social
comparisons, such as advertising
and the use of online social
network. And now, take a break
and reach out to your friends.
FRANCESCO SARRACINO,
PH.D., ECONOMIST
Research Division - Statec
Photo : Fanny Krackenberger
88 INFOGREEN.LU
POUR PRENDRE SOIN,
VERTUEUSEMENT
Viviane Wirtz, d’où vient le concept de Letzwash ? Quelle est l’idée motrice ?
« J’ai importé le concept d’Italie, où j’ai vécu 12 ans. Comme beaucoup de
mes ami(e)s, je ne voulais utiliser que des produits de nettoyage et de lessive
bio et en vrac. Mais de retour au Luxembourg, j’achetais de nouveau mes
flacons en plastique classiques et cela me mettait mal à l’aise… Je voulais du
plus écologique, plus sain, plus efficient à tout point de vue. Je voulais du
sérieux, de la responsabilité locale, des produits réellement certifiés…
DOSSIER ENTREPRENDRE
J’ai parlé du concept. Mon entourage adorait l’idée. Et on parlait du temps perdu à
parcourir les rayons de supermarchés, lire les étiquettes à la recherche de produits
vertueux pour l’environnement. Souvent, on remarque que les produits ne le sont
pas vraiment et que ce n’est que de l’affichage ! Alors finalement, je me suis lancée !
Quelle est votre cible ?
Toute personne qui désire changer ses habitudes dans le domaine du
nettoyage, de la lessive et des soins corporels, quel que soit son âge. Toute
personne qui désire utiliser moins de plastique, vivre plus sainement en
respectant la nature et la santé de sa famille ; et également prendre soin
de ses animaux domestiques. Ne pas oublier aussi : faciliter le quotidien du
transport des bidons lourds ! D’ailleurs, de plus en plus de personnes font
leurs courses à vélo ou en transports en commun. Et LetzWash se charge de la
livraison à domicile de produits concentrés et sains qui dureront des mois.
A.D.
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PARTENAIRE INFOGREEN
LE VRAC, LA SOLUTION
SIMPLE POUR PRÉSERVER
LA NATURE !
Depuis le 14 avril, une petite boutique a ouvert ses portes à Strassen.
Un concept simple, le vrac, mais qui permet à tout le monde de réduire
ses déchets de manière significative. Bienvenue chez mademoiselle
Vrac Luxembourg, géré avec le sourire par Laetitia Brille.
Étiez-vous au courant que 11 millions de tonnes de déchets plastiques se
déversent dans les océans chaque année ? Pourtant, si chacun adopte
ses habitudes de consommation, il y a moyen de diminuer ce désastre.
Comment ? En éliminant notre consommation d'emballages. C'est ce que
vous propose Laetitia via son magasin Mademoiselle Vrac Luxembourg.
Un pari audacieux en cette période particulière mais qui rencontre déjà
son petit succès auprès des personnes sensibles à l'environnement.
« Nous proposons des produits cosmétiques, d'hygiène intimes et
d'entretiens. Mais aussi des gourdes et des livres. Les gourmands ne sont
pas oubliés avec des pâtes, des céréales, de l'huile d'olive, des épices,
du miel et des confiseries. » Et question nouveauté, depuis juin, Laetitia
a mis en place une collaboration avec Yolande Coop. « Chaque mardi et
jeudi, mes clients pourront retirer leur pain qu'ils auront commandé. »
Autre nouveauté : les lingettes démaquillantes et des tawashi -éponge
écologique réalisée au crochet- par Sabrina de by Little.
S.Y.
› La suite est à lire sur Infogreen.lu
PARTENAIRE INFOGREEN
4×3 – NUMÉRO 15 – TRIMESTRIEL – JUILLET 2021
89
Merci pour votre
générosit é !
Quel succès pour notre nouvelle
chaîne de solidarité ! Grâce
à votre implication, Frédéric
Liégeois (4x3 Magazine /
infogreen.lu) a pu remettre un
chèque de 1 000 euros pour
soutenir la Maison « Le Temps
des Femmes » (Mersch), gérée
par Caritas Luxembourg.
Une fois de plus, nos lecteurs,
partenaires et followers ont été
dynamiques et réactifs pour
nous permettre d’arriver très
rapidement aux objectifs fixés.
Plus de 5 000 affichages et 300
interactions (like + partages) sur
nos réseaux sociaux ainsi que
ceux de Caritas Luxembourg. Le
tout, en seulement 2 semaines !
Un bel élan de solidarité virtuelle
qui a donc permis à 4x3 Magazine
et infogreen.lu de remettre à
Caritas Luxembourg, un chèque
de 1 000 euros. Une somme
destinée à soutenir la Maison
« Le Temps des Femmes », et
venir en aide aux bénéficiaires
qui se rendent à Mersch.
Frédéric Liégeois a profité de
l’occasion pour en connaître
davantage sur le travail de Caroline
Theves, Tatiana Chambert et
Stéphanie Mertz, membres de
Caritas Luxembourg. Après la
remise du chèque, Frédéric a pu
visiter les locaux de cette maison
pas comme les autres et dont
l’importance n’est plus à démontrer.
Pour rappel, elle accueille des
femmes réfugiées et migrantes.
La Maison leur propose des
ateliers (langues, informatique,
expression artistique, sport,…) afin
qu’elles prennent confiance en leur
potentiel mais également, pour
qu’elles s’intègrent parfaitement
dans la vie luxembourgeoise.
Merci à toutes et à tous d’être
aussi présents dans le quotidien
d’infogreen.lu et de 4x3
Magazine. Vous êtes aujourd’hui
plus de 50 000 personnes
abonnées à nos différents
réseaux sociaux ! Nous félicitons
également le travail de Caritas
Luxembourg et l’aide apportée
à la population défavorisée.
L’ÉQUIPE DE 4X3 / INFOGREEN
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