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I t inéraire

BIS

PAGE

34 - LE GRAND ENTRETIEN

AVEC STEVEN WEINBERG

PAGE 06 - DOSSIER

RESPONSABILITÉ SOCIÉTALE

R é S ili E nce ?

PAGE 48 - DOSSIER GREEN PLANET

Arborescence

#17


ENSEMBLE,

VERS UN AVENIR DURABLE

PEOPLE

GOVERNANCE

PLANET

PROSPERITY

LUXEMBOURG

SUSTAINABLE

BUSINESS

PRINCIPLES

NOTRE CAP 2030 COMMUN

10 PRINCIPES DIRECTEURS POUR INTÉGRER

LES ENJEUX DE DURABILITÉ AU CŒUR

DE LA STRATÉGIE DES ENTREPRISES

AU LUXEMBOURG

FARGO

Novices ou experts,

vous êtes intéressés ou impactés par le développement durable ?

La Chambre de Commerce reste à vos côtés.

Téléchargez gratuitement les 10 Principes directeurs

Business Development & CSR, rse@cc.lu

7, rue Alcide de Gasperi • L-2981 Luxembourg

SUIVEZ-NOUS : @CCLUXEMBOURG WWW.CC.LU/RSE


Des racines…

et des rêves

« Dans la vie, il y a deux catégories d’individus : ceux qui

regardent le monde tel qu’il est, et se demandent pourquoi.

Et ceux qui imaginent le monde tel qu’il devrait être, et qui

se disent : pourquoi pas ? » (George Bernard Shaw)

Éditeur responsable

4×3 SARL SIS

1B, Um Woeller

L-4410 Soleuvre

Tél. : 55 13 08

En partenariat avec infogreen.lu

Direction

Frédéric Liégeois

Tél. : 55 13 08 14

frederic@infogreen.lu

Régie publicitaire

Cécile Gadé

Tél. : 55 13 08 15

cecile@infogreen.lu

Rédaction

Alain Ducat

alain@infogreen.lu

Sébastien Yernaux

sebastien@infogreen.lu

Marie-Astrid Heyde

marie-astrid@infogreen.lu

Mélanie Trélat

melanie@infogreen.lu

Layout et mise en page

Camille Servais

Tél. : 55 13 08 13

studio@infogreen.lu

Photographie

Fanny Krackenberger

Tél. : 55 13 08 09

studio@infogreen.lu

Coordination

Sara Liégeois

Tél. : 55 13 08 11

coordination@infogreen.lu

Coordinateur junior

Lucas Liégeois

lucas@infogreen.lu

Impression

Imprimerie Centrale

3, rue Emile Bian

L-1235 Luxembourg

Tirage

5 000 exemplaires

La conduite du changement et la résilience sont interdépendantes.

La résilience implique un changement, et le changement

est un moteur de résilience. La planète et l’Homme ont

tous deux besoin de ce cercle vertueux pour durer.

Et depuis mars 2020, tous deux font face à une situation inédite,

nécessitant la mobilisation de ressources hors du commun.

Dans cette nouvelle édition, nous portons un regard pragmatique

sur la situation : Qu’avons-nous appris ? Que reste-t-il à accomplir ?

Quels sont les leviers de nos actions ? Comment être résilient face à la

crise actuelle… Sébastien Yernaux dans son édito cite Boris Cyrulnik,

pour qui la résilience est « l’art de naviguer dans les torrents ». Et de

poursuivre, « paradoxe ultime, la souffrance qui est vécue peut, à

travers un processus résilient, devenir le terreau d’une vie riche de

sens, plus intense et plus belle. » Plongez-vous dans ce dossier et

renforcez-vous… Renforçons-nous… Les clefs sont entre nos mains.

La transition est toute faite vers ce second dossier qui a tendance à

« reverdir » nos espoirs. C’est sûr, l'humain a toujours été étroitement

lié à la nature, en particulier à l'arbre. Sur le plan écologique,

outre son rôle de producteur d'oxygène par la photosynthèse

indispensable à toute vie, la forêt contribue au maintien des

espèces animales et végétales, à la régulation du cycle de l'eau, à la

protection des sols et aux grands équilibres naturel et climatique.

Mais aussi plus simplement pour l’alimentation, l’habitat de

l’humain, son confort, son bien-être... La liste est si longue.

C’est pourquoi, comme l’écrit Alain Ducat en préambule des sujets

abordés dans ce dossier « Il est plus que temps d’inverser la courbe

de la déforestation, de l’ornemental ou de la croissance rapide, en

réfléchissant à la bonne gestion et au bon usage du bois, aux essences

qui renaturent, aux bienfaits de l’espace forestier, aux ressources

multiples et renouvelables, aux bonnes pratiques pour construire des

espaces de vie durables, aux solutions pour activer le reboisement

intelligent, aux liens sociaux réactivés entre populations humaines… »

Entre ces deux grandes thématiques, un moment d’évasion, de

découverte, une autre bulle d’oxygène, une rencontre exclusive et intense

avec Steven Weinberg. Un grand entretien avec ce biologiste sousmarin,

encyclopédiste, écrivain, photographe, voyageur, romancier….

Bonne lecture et, pour le coup, véritablement, bon voyage

FRÉDÉRIC LIÉGEOIS

Parution

4 numéros / an

Abonnement gratuit

abonnement4x3@infogreen.lu

Tous droits réservés.

Toute reproduction totale

ou partielle sans autorisation

préalable de l’éditeur interdite.

4x3 déclaré d'utilité publique par arrêté

ministériel en date du 11/12/2017 réf 2017-10

4×3 – NUMÉRO 17 – TRIMESTRIEL – FÉVRIER 2022

3


06

DOSSIER

RESPONSABILITÉ

SOCIÉTALE

R é S ili E nce ?

48

DOSSIER

GREEN PLANET

Arborescence

4 INFOGREEN.LU


34

Itinéraire

BIS

LE GRAND ENTRETIEN

AVEC STEVEN WEINBERG

EN + :

Coup de projecteur à notre mécène p.92

Soutenir et aider, sur le terrain p.94

NOUS REMERCIONS POUR LEUR SOUTIEN

4×3 – NUMÉRO 17 – TRIMESTRIEL – FÉVRIER 2022

5



R é S ili E nce ?

“La résilience, c’est l’art de

naviguer dans les torrents”

BORIS CYRULNIK

Sciences et ressources humaines.............................................................

La RSE, une valeur ajoutée pour toute entreprise.................................

Sortir de « résistance », entrer en « résilience ».....................................

Comment renforcer la capacité de résilience de son entreprise ?......

Le pays à l’épreuve des chiffres ................................................................

A social vaccine to fight epidemics ...........................................................

L’ESS, levier pour l’économie circulaire en Grande Région ..................

Travail social et résilience ..........................................................................

Le Business Continuity Management (BCM) ..........................................

Le F.U.T.U.R.E se prépare ............................................................................

Le pouvoir d’achat, le pouvoir du choix ..................................................

L’écosystème Fintech luxembourgeois :

une industrie solide et solidaire ...............................................................

p.08

p.10

p.12

p.13

p.16

p.18

p.20

p.22

p.24

p.26

p.28

p.32


DOSSIER RESPONSABILITÉ SOCIÉTALE

Sciences et

ressources humaines

L’époque que nous traversons, semée d’embûches de toutes

sortes, nous invite à faire grandir en nous des graines de résilience

pour permettre l’émergence d’un monde plus équilibré.

Le jour où vous avez poussé votre

premier cri, au moment même de

cette première inspiration qui a

déplié vos poumons, vous vous

êtes confrontés à une réalité bien

différente de la chaleur bienfaisante

du ventre de votre mère. Il faisait

froid, la lumière était vive, des

sons non assourdis venaient

heurter vos jeunes tympans.

Ce n’était pourtant que la première

occurrence des nombreux

moments difficiles qui ont suivi, plus

ou moins traumatiques selon vos

parcours respectifs : échec scolaire,

disputes avec votre meilleur

ami(e), amours contrariées, perte

et/ou quête d’emploi, multiples

tracas du quotidien, maladie,

déliquescence environnementale,

pandémie de COVID-19…

Il ne s’agit pas ici de vous déprimer.

Au contraire, c’est de résilience

dont on souhaite vous entretenir.

Connue en sciences des matériaux,

la résilience illustre combien un

métal peut résister à un choc. Mais

la définition ne se limite pas à cette

vision matérialiste des choses.

Elle est passée dans le langage

des sciences sociales, puisant

dans les ressources humaines,

et nourrissant la responsabilité

sociétale de toute entreprise.

Être résilient, du point de vue

psychologique, c’est trouver en soi

la force de rebondir après avoir fait

face à une situation traumatique.

Autrement dit, c’est certes tomber

et mettre le genou en terre, mais

c’est être ensuite en mesure de

reprendre pied et de se relever. Le

brillant psychiatre Boris Cyrulnik,

spécialiste de ce domaine, se plaît

à définir ce complexe concept

comme, je le cite, « l’art de naviguer

dans les torrents ». Et, paradoxe

ultime, la souffrance qui est vécue

peut, à travers un processus

résilient, devenir le terreau d’une

vie riche de sens, plus intense

et plus belle. Nous devenons

alors pareils à la tasse de thé

brisée sublimée par le Kintsugi,

cet art traditionnel japonais qui

raccommode les porcelaines

cassées à l’aide de poudre d’or.

L’époque que nous traversons

nous invite à faire grandir en

nous des graines de résilience

pour permettre l’émergence d’un

monde plus équilibré. Si les avis

sont partagés quant au fait de

naître résilient ou pas, on peut

penser que la résilience s’apprend

et se cultive, à travers la curiosité,

la recherche constante des

apprentissages et de ce que la vie

nous propose. Nous devenons

plus perméables à la résilience.

En décidant, positivement et

proactivement, de s’intéresser

à ce que vivent les autres, la

rédaction de 4x3 et les partenaires

d’Infogreen ouvrent également, à

travers ce dossier, une porte vers le

« soi-même » en chacun de nous.

Avec cette empathie et ces idées,

quand l’épreuve se présente, nous

sommes en mesure de prendre

suffisamment soin de nous que

pour y faire face. Nous choisirons

alors avec plus de conscience

d’observer ce que cela nous

apprend, d’en faire une source de

croissance. Nous apprendrons

à mieux apprivoiser ce qui nous

blesse et à en tirer un bienfait.

RENFORCÉ PAR SÉBASTIEN YERNAUX

8 INFOGREEN.LU


Entreprise2030 est une méthode aisée

pour vous doter d’une stratégie RSE sur mesure

pour optimiser vos processus et l’utilisation des ressources

pour communiquer et valoriser votre engagement RSE

pour obtenir le label ESR de l’INDR

www.deveco.lu


DOSSIER RESPONSABILITÉ SOCIÉTALE

La RSE,

une valeur ajoutée

pour toute

entreprise

Entreprise 2030 est une méthode

pilotée par Deveco. Il s’agit

d’appréhender le développement

durable comme une réelle

opportunité économique. Car

la RSE est créatrice de valeur et

génératrice de marché à impact.

« Tous les métiers ont leur boîte

à outils ». Mike Van Kauvenbergh

est de ceux qui ont appréhendé

très tôt qu’il faut une approche

pragmatique pour avancer sur

les enjeux du développement

durable. C’est ce qui a conduit son

entreprise, Deveco, à créer dès

2017 les référentiels “Communes

2030” pour guider les autorités

locales dans leur approche

durable et ensuite” Entreprise

2030” pour accompagner toutes

les entreprises, même les plus

petites ou les plus artisanales,

dans leur quête du Graal: un label

RSE. « Mais en fait, la labellisation

n’est pas une fin en soi. Ce qui

compte le plus, c’est la valeur

ajoutée, une valeur économique

qui reste dans l’entreprise.

C’est une opportunité. Cela se

mesure comme un retour sur

investissement. Deveco a voulu

sortir des schémas et proposer

quelque chose de lisible ».

Pour Mike Van Kauvenbergh, il faut

faire passer le message-clé auprès

des décideurs : la RSE est créatrice

de valeur et génératrice de marché

à impact. C’est là qu’intervient

la méthode Entreprise 2030.

« On s’adresse à toutes les

entreprises, et même - voire

surtout - à celles qui pourraient

penser que la RSE, ce n’est pas

pour elles. On a constaté que

des PME ou des indépendantsartisans

rencontrent des difficultés

10 INFOGREEN.LU


Pour Mike Van

Kauvenbergh,

il faut convaincre le

décideur en faisant

passer le message-clé.

la RSE est créatrice de

valeur et génératrice

de marché à impact

DOSSIER RESPONSABILITÉ SOCIÉTALE

avec les référentiels classiques

de la responsabilité sociale ou

sociétale. On a donc mis en place

un processus accessible ».

« La première étape, c’est de voir où

on en est. Il est important d’avoir

une méthode valable dans tous les

secteurs de l’économie, adaptée

aussi aux petites structures » ,

explique Mike Van Kauvenbergh.

« Il faut encore convaincre mais

c’est un fait : bien assimilée, la

RSE est une création de valeur,

sociétale évidemment – impliquée

dans son environnement,

engagée pour son personnel, etc

– mais aussi économique. Et donc

stratégique ! C’est un vecteur-clé

de la pérennisation de l’activité

économique ». Les dirigeants ont

donc intérêt à s’engager dans un

processus d’amélioration, qui leur

donne une mesure d’impact. « Il

faut mettre en place la stratégie

et bien communiquer sur ses

valeurs d’engagement ».

Deveco accompagne le savoirfaire

et le faire savoir. « Le concept

de valeur partagée est tout à fait

adapté à une PME mais il faut aider

le décideur à se l’approprier. Quand

on l’accompagne, on parle son

langage, celui de son métier. C’est

comme une formation continue en

réalité. Et on regarde toute la chaîne

de valeur de l’entreprise, étape par

étape, segment par segment ». Y a-til

une conséquence pour une partie

prenante, sur un service, un produit,

un client ou un fournisseur ? Quelle

implication aurait une évolution

pour l’activité de l’entreprise,

qu’en serait-il pour la formation, la

sécurité ou la santé, les ressources

humaines, la productivité?

Comment évaluer le gain potentiel

ou mesurer le risque ? « Il y a

dans la phase de diagnostic une

série de questions à se poser

qui permettent de hiérarchiser

les priorités… et de se rendre

compte des opportunités liées

au modèle d’affaire, de possibles

ouvertures de niches de marché

par exemple. C’est du concret,

c’est de la valeur économique qui

s’additionne à la valeur sociétale ».

Un outil de résilience,

universel et local

L’agenda 2030 des Nations

Unies avec ses 17 objectifs de

développement durable fournit

le cadre de référence et pose les

jalons. « L’horizon, c’est demain. Et

il en va de la résilience de maillons

économiques incontournables.

Nous avons là un outil qui est

à la fois universel et local, par

sa déclinaison au sein du Plan

National pour un Développement

Durable Luxembourg 2030. Cet

outil permet d’être agile, d’anticiper.

Au travers de l’impulsion donnée

par les activités au sein de la

chaîne de valeur de l’entreprise,

on peut intégrer les valeurs du

développement durable et de

la RSE, sans être obnubilé par

cette notion de ‘’responsabilité’’

qui peut paraître lourde. On peut

au contraire s’insérer presque

naturellement dans un mouvement

général, sociétal, dans une

démarche qui sera mesurable

économiquement. On peut

s’appuyer sur quelque chose de

structuré, qui devient un vecteur

de communication efficace ».

Pour le leader de Deveco, il

est temps : «Il y a une certaine

pression qui vient du marché.

De plus en plus d ‘appels d’offres

intègrent les critères RSE. Des

grandes entreprises écartent des

fournisseurs ou des cocontractants

qui n’entrent pas ou plus dans les

critères. Il faut donc, en plus d’être

responsable, être ‘’ready’’, être

proactif, être performant. Il y a un

intérêt pour cette approche, qui

donne de la valeur à l’engagement

sociétal. Nous proposons une

méthode, qui peut être couronnée

par une certification indépendante

sous forme du Label INDR. Cela

devient la cerise sur le gâteau, un

gage de qualité supplémentaire

qui permet de se différencier ».

ACCOMPAGNÉ PAR ALAIN DUCAT

avec Deveco

Photo: Infogreen

PARTENAIRE INFOGREEN

4×3 – NUMÉRO 17 – TRIMESTRIEL – FÉVRIER 2022

11


DOSSIER RESPONSABILITÉ SOCIÉTALE

Sortir de

« résistance », entrer

en « résilience »

Il y a un lien entre ces mots:

résilience et résistance. Dans les

deux cas, on réagit ! La résilience

est une façon de continuer

à vivre, à suivre son chemin,

quels que soient les obstacles.

La résistance est dans toute

opposition à une contrainte

subie. La psychologie positive

nous en apprend beaucoup…

LA SUITE

La résilience, dit le Robert, est « la

capacité à vivre, à se développer, en

surmontant les chocs traumatiques,

l’adversité ». La résistance, selon le

même dictionnaire, serait « l’action

par laquelle on essaie de rendre sans

effet une action dirigée contre soi ».

Il y a, bien entendu, un lien entre

ces mots : résilience et résistance.

Dans les deux cas, on réagit ! La

résilience est une façon de continuer

à vivre, à suivre son chemin,

quels que soient les obstacles.

La résistance est dans toute

opposition à une contrainte subie.

Cette force, identifiée en tant que

telle par la psychologie positive,

nous permet de mobiliser nos

ressources internes ou externes.

Les déterminants et les facteurs

de résilience peuvent être de trois

types : individuels, familiaux et

sociaux selon les professeurs Leys

et Fossion de l’ULB. La capacité

de résilience de chacun, à la fois

innée et acquise, est corrélée à

des facteurs de protection et des

facteurs de vulnérabilité, ces derniers

augmenteraient l’ampleur des

conséquences psychologiques pour

les personnes déjà fragilisées.

5 pistes à explorer

Pour sortir de cet état « de

résistance » (être contre) et

atteindre la résilience pour

laisser le trauma derrière nous,

voici cinq pistes à explorer :

Accepter ce qui est et observer

ce qui se passe en soi. L’idée est

de s’écouter et de se demander :

que se passe-t-il en moi ? quelles

sont mes émotions ? Qu’est-ce

que cette situation m’apprend

de positif sur moi-même et sur

ma vie ? Cette distanciation sert

à identifier le besoin en lien avec

l’émotion et aussi de se mettre

déjà en projet d’avenir. Cette

dynamique permet de faire

émerger un espace de liberté dans

ce qui est en train de se passer.

Se raconter : quelle est l’histoire

que je souhaite raconter dans

10 ans au sujet de cette épreuve

de vie ? Mettre en mots ce qui

se passe est fondamental pour

accepter la réalité. Si c’est trop

difficile d’en parler à quelqu’un,

il existe des carnets personnels

pour poser sur le papier ce qui

nous arrive, avec des mots, et

laisser s’exprimer la vie en nous.

S’entourer : un environnement

bienveillant est une ressource

majeure ! Des proches disponibles

et compréhensifs, de véritables

« tuteurs de résilience » sont,

selon les mots de Boris Cyrulnik

(dans La nuit, j’écrirai des soleils),

12 INFOGREEN.LU


sont un support indispensable

pour préparer l’après.

L’environnement professionnel a

aussi son importance. Accepter

sa vulnérabilité et accepter d’avoir

besoin d’aide est un facteur capital.

Souvent, les personnes qui ont du

mal à se sortir de situations difficiles

veulent tout régler toutes seules.

Trouver du sens à notre vie :

l’altruisme et la spiritualité

peuvent représenter de puissants

facteurs de résilience. La

générosité, le soutien des autres,

l’appartenance à un groupe, le

don de temps, permettent de

vivre mieux les temps difficiles.

C’est le lien désintéressé et

l’entraide qui apportent du

réconfort et de la chaleur humaine

pour soi et pour les autres.

Apprécier la simplicité du quotidien :

se nourrir des petits bonheurs du

quotidien et contempler, ne seraitce

qu’un instant, l’excellence et la

beauté de ce qui nous entoure.

Finalement, la résilience s’exprime

certainement à travers la capacité

à accepter la réalité telle qu’elle est

dans toutes ses épreuves, à être

présent à soi et aux autres et à

apprécier et projeter notre vie dans

toute sa parfaite imperfection.

CÉLINE VEITMANN ET

JEAN-PHILIPPE WAGNON, POUR ALLAGI

PARTENAIRE INFOGREEN

DOSSIER RESPONSABILITÉ SOCIÉTALE

Comment renforcer

la capacité de

résilience de son

entreprise ?

La capacité de résilience d’une entreprise reprend bien entendu

les fondamentaux d’avoir des objectifs communs partagés

par tous, ou encore de bénéficier de ressources matérielles en

suffisance, etc... Elle intègre également des éléments moins

tangibles, qui se caractérisent par exemple par la culture de

l’organisation, l’engagement de son personnel ou la posture

de ses managers, la qualité de ses interactions sociales.

Si on considère qu’une entreprise

a besoin de technique, d’une

organisation et de personnel

pour fonctionner, en période de

crise, la variable d’ajustement est

clairement le personnel. Ainsi ce

sera la capacité et la motivation du

personnel à s’adapter, à compenser

les éléments du système fragilisé

par la crise qui va faire qu’une

entreprise va être particulièrement

et durablement résiliente.

Ainsi pour maintenir l’entreprise

à flot, voire tout simplement la

sauver, il est nécessaire pouvoir

compter sur son personnel et

limiter l’impact ressenti par les

hommes et les femmes qui chaque

jour font preuve d’ingéniosité, de

volonté et de persévérance pour

répondre à la demande de façon

satisfaisante malgré le contexte

durablement détérioré de l’activité.

s'il y avait un

facteur-clé pour

la résilience d'une

entreprise?

Ce serait donner à chaque unité

de travail, les moyens de détecter

les risques et de découvrir les

occasions d’amélioration dès

LA SUITE

4×3 – NUMÉRO 17 – TRIMESTRIEL – FÉVRIER 2022

13


DOSSIER RESPONSABILITÉ SOCIÉTALE

leur apparition, notamment en

ce qui concerne de la santé et

de l’engagement des salariés

pour bénéficier d’indicateurs

de perturbation potentielle,

pouvoir agir à leur niveau et/ou

faire remonter les informations

jugées pertinentes jusqu’à la

haute direction pour soutien

et action ou décision et donner

du sens au travail fourni.

- à ce que les solutions

apportées émanent des

personnes qui font le travail,

et bénéficient du soutien du

management et de la direction

pour permettre une réaction

plus appropriée, rapide et

garantissent une meilleure

adaptabilité de l’organisation

du travail, une meilleure

adhésion du personnel.

Comment faire ?

L’entreprise a besoin de se donner

les moyens de rester concentrée

sur l’essentiel, pour les clients, pour

l’organisation, pour le personnel.

Ainsi, pour renforcer sa résilience,

l’entreprise a besoin de se

concentrer sur le travail plutôt

que sur les à-côtés : le personnel

a besoin d’être soutenu dans son

quotidien professionnel plutôt

que de bénéficier de moments

de détente ou de paniers de

fruits (même si ceux-ci sont

forts agréables, ils n’apportent

pas aux salariés les ressources

dont ils ont besoin pour faire

face au défi du moment, à sa

durée, à son intensité).

On veillera à

- favoriser une approche

structurée et participative

qui permette d’identifier

directement, dans le quotidien

du travail, les situations

de travail qui nécessitent

une amélioration, afin de

maintenir la charge mentale,

émotionnelle et physique du

personnel à un niveau durable

autrement dit à un niveau de

qualité de vie au travail qui lui

permette d’effectuer son travail

sur la durée et d’avoir envie

de s’engager volontairement

pour son entreprise.

- renforcer les capacités

adaptatives du personnel tout

en permettant de gérer le

stress causé par les difficultés

du moment, d’accepter

la réalité : la situation et

l’anxiété qui en découle

et adopter une attitude

positive en misant sur les

capacités et les compétences

développées du personnel

Quel est le rôle de

l’ILQVT auprès des

entreprises ?

L’institut luxembourgeois de la

qualité de vie au travail accompagne

les entreprises dans le challenge

actuel au travers d’une démarche

structurée qui remet le travail

au centre et bénéficie tant à la

qualité de vie des salariés qu’à

la performance de l’entreprise.

Notre rôle est de transmettre

la compétence à l’entreprise

pour la rendre autonome dans

son processus de résilience et

de performance durable.

ODETTE SANGARÉ POUR ILQVT –

INSTITUT LUXEMBOURGEOIS DE

LA QUALITÉ DE VIE AU TRAVAIL

Photo: Fanny Krackenberger

PARTENAIRE INFOGREEN

14 INFOGREEN.LU



DOSSIER RESPONSABILITÉ SOCIÉTALE

Le pays à l’épreuve

des chiffres

Sortir de la crise et de ses

conséquences, mieux, assurer

la relance, c’est aussi un défi

politique et financier pour les

États. La résilience d’un pays

passe aussi par les moyens et la

volonté politique qu’on y met.

Annonces, mesures, données

budgétaires et pistes durables.

« Avec des performances bien

meilleures que celles anticipées,

le Luxembourg confirme sa

résilience face à cette crise

et ses conséquences ». La

phrase pourrait être celle d’un

politicien s’auto-congratulant.

Elle vient pourtant du panel

d’économistes parfois décapants

de la Fondation IDEA, se penchant

sur le budget 2022 de l’État et

sur le projet de programmation

financière pluriannuelle pour

la période 2021-2025.

Flashback. Décembre 2020 :

les dirigeants de l’Union

européenne, le Parlement

européen et la Commission

européenne, approuvent un Plan

de Relance pour aider à réparer

les dommages économiques et

sociaux causés par la pandémie

COVID-19. Une enveloppe de 2

018 milliards d’euros se dégage

pour « construire une Europe

plus verte, plus numérique et plus

résiliente ». Pour pouvoir accéder

aux fonds européens, les pays

membres soumettent un plan

national de relance et de résilience,

dans lequel au moins 37 % des

dépenses sont allouées au climat

et 20 % aux investissements et

aux réformes numériques, un plan

à mettre en œuvre pour 2026.

Le Luxembourg présente son plan,

estimé à 183,1 millions d’euros

répartis sur une vingtaine de projets

de réformes ou d’investissements,

et demande un total de 93,4

millions d’euros de subventions, au

titre de la « facilité pour la reprise et

la résilience » (FRR), pièce maîtresse

du programme NextGeneration

EU. Le plan luxembourgeois

s’appuie sur 3 piliers : cohésion

et résilience sociale, transition

verte et transition numérique,

innovation et gouvernance.

61 % de l’enveloppe totale

du plan pour les réformes et

investissements concernent

les objectifs climatiques. Le

Luxembourg cible la résilience

économique mais aussi sociale,

en mettant notamment sur la

table son « Pacte logement 2.0 »

avec les communes, qui vise à

faciliter l’accès à un logement

abordable et durable.

Mi-octobre 2021 : Xavier Bettel fait

son traditionnel « discours sur l’état

16 INFOGREEN.LU


DOSSIER RESPONSABILITÉ SOCIÉTALE

de la Nation ». Parmi les annonces à

impact sociétal, le Premier évoque

un système pour compenser

l’empreinte carbone des missions

gouvernementales. Il parle aussi

de ce « Bureau du citoyen pour le

climat » (dont il parlera aussi un peu

plus tard à la COP26), qui amènera

ses idées à débattre à la Chambre

des Députés. Dans la foulée, Xavier

Bettel promet encore une étude

sur la décarbonation de l’industrie

luxembourgeoise à l’horizon 2040 et

« de nouvelles aides pour réduire les

émissions de CO 2

de l’économie et

les ramener à zéro à moyen terme.»

Il parle également du logement,

en brisant un tabou: taxer

la spéculation de terrains

constructibles et d’appartements

non occupés, dans le cadre d’une

réforme générale de l’impôt foncier.

Dans la foulée, le (futur ex-)

ministre des Finances Pierre

Gramegna, propose un budget

2022 menant le Luxembourg

sur «la voie de la normalisation»

Pour lui, 3 axes guident

l’exercice, dont la lutte contre le

réchauffement climatique et une

composante sociale ambitieuse.

Quelques chiffres ? 765 millions

d’euros d’investissement pour lutter

contre le réchauffement climatique,

«le défi du siècle», une enveloppe

qui atteindrait 975 millions d’euros

à l’horizon 2024. Les moyens pour

atteindre les objectifs fixés dans

le Plan national intégré en matière

d’énergie et de climat (PNEC)

seront augmentés pour atteindre

1,8 milliard d’euros en 2022.

Investissements aussi, notamment

dans les réseaux ferroviaires (300

millions d’euros pour le Fonds du

rail), le tram, le développement de

la mobilité douce. Le programme

pluriannuel des investissements

atteint 1,5 milliard d’euros

sur la période 2021-2025.

Et, en matière de logement,

on annonce 228 millions

d’euros dans la construction

de logements abordables, une

enveloppe en hausse de 77 %.

Décembre 2021 : Les contributeurs

à l’étude prospective de la

Fondation IDEA - Muriel Bouchet,

Narimène Dahmani, Vincent

Hein, Michel-Edouard Ruben

et Thomas Valici - auraient

bien vu des amendements

budgétaires… et politiques.

Par exemple, « il pourrait être

opportun d’élargir le spectre des

coûts couverts par le mécanisme

d’amortissement spécial pour

les investissements réalisés

dans l’intérêt de la protection

de l’environnement et de la

réalisation d’économies d’énergie.

Cet amortissement spécial ne

couvre pas à l’heure actuelle les

investissements productifs, ni

les coûts induits en matière de

personnel et de formation. En

outre, il pourrait être réévalué à la

hausse - le taux actuel est de 80 %

des investissements réalisés ».

Le panel suggère aussi d’accélérer

la priorité au logement par le volet

fiscal. « Au Grand-Duché, l’impôt

foncier ne pèse actuellement

que 0,05 % du PIB, alors qu’il se

montait encore à 0,3 % du PIB en

1970 (...) La lutte contre la détention

improductive de biens pourrait

contribuer à améliorer la situation

en matière d’offre de logements.

(…) Il convient également de

réfléchir à l’adaptation au contexte

luxembourgeois de la ‘’bedroom

tax’’ britannique, qui concernerait

les propriétaires en situation de

sous-occupation de leur logement ».

Gageons que d’autres analyses

ou suggestions viendront, au

fil du temps. C’est à suivre.

DÉCORTIQUÉ PAR ALAIN DUCAT

Photos/Infographies : SIP,

Ministère des Finances

4×3 – NUMÉRO 17 – TRIMESTRIEL – FÉVRIER 2022

17


DOSSIER RESPONSABILITÉ SOCIÉTALE

A social vaccine to

fight epidemics

The risk of epidemics increased

in the last decades, and

outbreaks of infectious diseases

– such as Covid-19 - can happen

again. If this is the case, trust

in others and in institutions

can be a first, social vaccine.

Countries worldwide adopted

basically two models to face the

Covid-19 pandemic. The main

difference between the two

models is the role of people’s

involvement and cooperation:

the first one appeals to fear of

sanctions and coercion; the second

one focuses on cooperation and

responsibility towards others. The

first one imposed long and strict

lock-down measures, while the

second one leveraged on people’s

public spirit and responsibility.

The degree of stringency of the

adopted policies plays a major role

in shaping the social, economic

and psychological consequences of

epidemics. Although both models

were effective in limiting the

spread of the virus, they imposed

very different tolls on people’s

freedom, confidence in institutions,

and sense of social cohesion.

Interestingly, policy stringency

correlates with the level of trust

in others and in institutions (as

measured in 2016) prevailing

in a country 1 . This finding is

independent from a number of

possible confounders. Moreover,

less stringent policies did not

prevent to effectively tackling the

pandemic: high trust countries

reported lower mortality, fewer

new positive cases and the number

of new infections declined faster

(after the peak) than in countries

with less trust. Similar results have

been also confirmed in previous

studies on epidemics such as

SARS, Ebola or the Swine flu.

A study conducted by STATEC

Research, with the support of

the FNR, revealed that trust is a

robust correlate of compliance

with Covid-19 containment

policies 2 . Compliance, that

is people’s adherence to the

prescribed behaviors, is very

important to contain epidemics.

Low compliance hampers the

efficacy of public measures to limit

contagion, and leads to increased

health-care costs and substantial

delays during which viruses can

mutate. A second study by STATEC

Research, also supported by the

FNR, adds that in Luxembourg

trust in the government is a key

determinant of the adoption of

contact-tracing apps 3 . These

technologies successfully

contributed to limiting the spread

of Covid-19 in countries such as

Korea, Singapore and Taiwan.

Trust cannot prevent epidemics,

but it can improve the efficacy

of the policies to contain them 4 .

Trust is fundamental to ensure

cooperation and solve collective

problems, such as epidemics.

Except for vaccinations, the

alternative to stringent policies is

made of individual actions (social

distancing, wearing masks in

public, disinfecting hands) whose

efficacy requires a joint effort,

responsibility towards others,

and cooperation to achieve

shared goals. This is possible if

people trust that others, public

authorities, science, and media will

do their part in a collective effort.

Trust in others and in institutions

is declining in many western

countries (Luxembourg is an

exception 5 ). However, it is possible

to re-build the social fabric

that connects people by rethinking

the way education, work,

health and cities are organized.

Promoting trust in others and

in institutions can be the first,

social vaccine against epidemics.

EDITED BY FRANCESCO SARACCINO

(Senior) Happiness Economist -

Research Division of STATEC

Photo Fanny Krakenberger

18 INFOGREEN.LU


INITIATIVES

INNOVANTES:

LE LUXEMBOURG BRILLE

DANS LE MONDE

DOSSIER RESPONSABILITÉ SOCIÉTALE

La Chambre de Commerce

s’est vu attribuer la première

place dans la catégorie

« Best Resilience Project »,

lors de la World Chambers

Competition 2021, à Dubaï.

À travers sa House of

Entrepreneurship, la Chambre

de Commerce du Luxembourg a

participé à la 12ème édition de la

World Chambers Competition qui

s’est déoulée à Dubai. Elle était

nommée dans la catégorie “Best

Resilience Project”, aux côtés

de la Chambre de commerce

et d'industrie australienne, la

Chambre de commerce germanorusse

à l'étranger et Greater

Des Moines Partnership. Et

le dossier luxembourgeois a

remporté la première place !

Le pitch visait à présenter les

initiatives de résilience innovantes

qui ont été développées

pour aider les entreprises à

faire face aux conséquences

économiques et sanitaires de

la pandémie de Covid-19.

1. The paper focuses on 20 European countries during the first pandemic wave,

and it is available here: https://mpra.ub.uni-muenchen.de/105035/

2. htts://econpapers.repec.org/paper/usiwpaper/858.htm

3. https://statistiques.public.lu/en/news/enterprises/sciencetechnology/2020/12/20201201/index.html

4. The case of Sweden, a country with traditionally high levels of trust, does not contradict

the evidence summarized here, but there is no space to discuss this point here.

5. Sarracino, F. and O' Connor, K.J. "Economic growth and well-being beyond

the Easterlin paradox", in L. Bruni, D. De Rosa and A. Smerigli (eds.), A

Modern Guide to the Economics of Happiness, 162-189, 2021.

En reconnaissant le succès des

projets locaux, le concours sert

ainsi à inspirer la création de

nouvelles solutions, bénéfiques

pour l'amélioration de la

société dans son ensemble.

Chamber of Commerce

Luxembourg

› La suite est à lire sur

Infogreen.lu

PARTENAIRE INFOGREEN

4×3 – NUMÉRO 17 – TRIMESTRIEL – FÉVRIER 2022

19


DOSSIER RESPONSABILITÉ SOCIÉTALE

L’ESS, levier pour

l’économie circulaire

en Grande Région

Une étude met en évidence des

opportunités de diversification

d’activités pour l’économie

sociale et solidaire, et ce en lien

avec l’économie circulaire qui fait

partie des axes stratégiques de

résilience et de développement.

« Afin de garantir la résilience

dans un contexte de crise, nous

devons absolument accélérer le

changement vers une économie

plus sociale et circulaire, qui

saura répondre aux défis sociaux

et sociétaux actuels et futurs »

précise Dan Kersch, Ministre

du Travail, de l’Emploi et de

l’Economie sociale et solidaire

dans son préface du « Livre blanc »

qui a été récemment publié et

qui a fait l’objet d’une journée

d’échange le 17 novembre 2021.

On y définit des concepts-clés et

des actions concrètes à moyen et

long terme sont proposées pour

promouvoir l’économie sociale et

solidaire (ESS) en Grande Région.

Le but était d’identifier des axes

stratégiques de développement du

secteur de l’ESS, au Luxembourg

et au-delà des frontières.

Le livret présente les principaux

résultats et conclusions de l’étude

« L’économie sociale et solidaire

comme levier pour l’économie

circulaire en Grande Région »,

financée par le Ministère du Travail,

de l’Emploi et de l’Economie

sociale et solidaire et conduite

par EcoTransFaire SARL SIS. Dan

Kersch se dit persuadé « que

cette étude permet d’identifier

des outils innovants, facilitant

la transition vers une économie

à la fois sociale et circulaire ».

« Les résultats mettent en évidence

des opportunités de diversification

d’activités pour l’économie

sociale et solidaire, et ce en lien

avec l’économie circulaire qui fait

partie des axes stratégiques de

résilience et de développement »,

notent ensemble les ministères du

Travail, de l’Emploi et de l’Économie

sociale, et de l’Économie.

Le lien entre ESS et économie

circulaire est bien établi. L’ESS

a même été pionnière dans ce

domaine (que l’on pense seulement

à la communauté Emmaüs créée

dans la France des années 1970).

Les entreprises sociales sont

bien actives dans les modèles

circulaires et leur rôle est essentiel

pour l’emploi, l’insertion ou/et

la qualification de publics moins

avantagés. « Leur présence locale,

leur forme organisationnelle et

leur propension à innover leur

permettent d’identifier des besoins

sociétaux et économiques pour y

répondre de manière efficace ».

Changer d’échelle

L’étude menée auprès des acteurs

de la Grande Région permet

d’identifier le potentiel de filières

20 INFOGREEN.LU


DOSSIER RESPONSABILITÉ SOCIÉTALE

porteuses que des coopérations

nationales et transfrontalières

peuvent mettre en œuvre et

développer. Ces filières sont

classées en trois groupes (de

complexité croissante selon les

niveaux de coopération requis) :

réseaux de coopération, outil

de massification de filière et

structuration d’écosystèmes

en Grande Région, en lien avec

les objectifs de développement

durable (ODD). Ces secteurs et

ces activités sont également

évalués, selon leur impact social,

leur temps de préparation ou

leur facilité de mise en place,

leur dimension transfrontalière,

leur gisement d’emploi et, bien

sûr, leur impact circulaire.

Par exemple une activité de

consigne et de lavage de contenants

en verre (bouteilles, bocaux,

etc), de réutilisation d’appareils

électroménager, ou encore de

matériaux de réemploi dans la

déconstruction-construction…

Quantité d’autres pistes sont

soulevées, dans la transformation

alimentaire de surplus, le secondhand,

la construction circulaire,

la logistique et ses sous-produits

d’emballage à valoriser…

Il y a donc du pain sur la planche

et, avant cela, du grain à moudre.

Un des constats de l’étude est

que le potentiel économique

et d’innovation est encore

peu reconnu au Luxembourg,

alors que l’ESS est reconnue et

poussée au niveau européen.

L’ESS n’est pas, comme le

pensent certains interviewés par

EcoTransFaire SARL SIS, cantonnée

à un rôle de « mise à l’emploi »

ou d’« économie d’essai ». Dès

lors, il est important, comme le

recommande l’étude, de mieux

(re)connaître l’ESS, d’outiller les

entreprises, de les faire travailler

ensemble pour changer d’échelle.

« On peut favoriser un écosystème

plus ouvert à l’économie sociale,

solidaire et circulaire, faire

notamment reconnaître l’ESS

comme pourvoyeuse d’emplois

qualifiants, innovante et capable

d’apporter des solutions circulaires

répondant aux enjeux et aux

besoins. Il faut déverrouiller des

logiques et des pratiques de

travail en silo et développer une

économie en réseau, ouverte sur

les coopérations et sur des services

de proximité, circulaires, répondant

aux attentes des acteurs locaux,

des entreprises, du public ».

ÉCOSYSTÉMISÉ PAR ALAIN DUCAT,

avec le département

ESS du Ministère

Photos : Infogreen

PARTENAIRE INFOGREEN

Des opportunités

de diversification

d’activités pour

l’économie sociale

et solidaire, et

ce en lien avec

l’économie

circulaire qui fait

partie des axes

stratégiques de

résilience et de

développement

4×3 – NUMÉRO 17 – TRIMESTRIEL – FÉVRIER 2022

21


DOSSIER RESPONSABILITÉ SOCIÉTALE

Travail social

et résilience

Le Comité National de Défense

Sociale (CNDS) est un acteur du

secteur social qui, depuis plus

de 50 ans, est au service des

personnes les plus démunies de

notre société. Confronté à une

situation de pandémie associée

à des restrictions contraires

à la prise en charge humaine

des personnes qui nous sont

confiées, le sujet de la résilience

a pour nous été d’actualité dès

le début de la crise sanitaire.

LA SUITE

Une entreprise est avant tout

un système dynamique qui doit

constamment s’accommoder des

conditions de son environnement

afin d’assurer sa pérennité et son

efficacité. En tant que système

complexe, elle possède des

caractéristiques qui facilitent ou

qui limitent ses activités : des

objectifs communs, des ressources

matérielles en suffisance ou encore

des interactions sociales. Partant

de la définition de la résilience

dans le domaine de la psychologie,

ce concept fait référence à la

capacité d’une personne à fléchir

puis à retrouver un état d’équilibre

dans un contexte d’adversité.

Citons quelques exemples qui

font preuve de cette capacité

de s’adapter dans un contexte

d’adversité et même de pouvoir

se développer davantage dans

une situation de crise.

Le CNDS accompagne des

personnes éloignées du premier

marché du travail afin de leur

donner la possibilité, par le biais

de différents apprentissages et

des éléments de stabilisation,

d’augmenter leur employabilité. Un

élément-clé est le contact humain,

la prise en charge individuelle de

la personne. Privé de ce contact,

au moins pendant la période

du « lockdown », le CNDS avait

vite détecté les personnes les

plus vulnérables et en situation

d’isolation. Avec ces personnes, et

dans le strict respect des mesures

sanitaires, un projet a été mis en

place avec un double objectif : d’une

part coudre des masques pour

celles et ceux n’ayant pas d’accès

aux différents stocks tels que les

personnes vivant en situation de

sans-abri et d’autre part donner

la possibilité aux personnes en

situation de détresse sociale

d’avoir un contact régulier avec les

travailleurs sociaux. Au bout de cette

période, quelque 5000 masques

ont été distribués gratuitement.

Le restaurant du CNDS, nommé

Vollekskichen, également frappé

par les nombreuses fermetures du

secteur HORECA, a en trois jours mis

sur pied un système de « take-out »

surtout pour les bénéficiaires dont

la Vollekskichen est le seul moyen

de se nourrir convenablement.

22 INFOGREEN.LU


Vous souhaitez être accompagné

dans la réalisation de votre projet à impact sociétal?

Contactez-nous !

Maison de l’Economie sociale et de

l’innovation sociale « MeSIS »

House of Startups au 9,

rue du Laboratoire,

L-1911 Luxembourg

Tél : +352 621 828 553 ou +352 247 88 403

Rendez-vous sur notre site :

www.mesis.lu


DOSSIER RESPONSABILITÉ SOCIÉTALE

Trois exemples

parmi tant

d’autres qui

démontrent

que le CNDS a

fait preuve d’un

haut degré de

résilience dès le

début de la crise

Un dernier exemple se situe au

niveau de l’Abrigado, un centre

géré par le CNDS qui assure la

prise en charge de personnes en

addiction de drogues illicites. En

collaboration avec le Ministère de la

Santé et la Ville de Luxembourg, un

projet de permanences médicales

et de prescription de médicaments

essentiels pour usagers de drogues

dans des structures bas-seuil et

de réduction des risques a été

mis en place. Faute de logement,

de sources de revenus, d’argent

et de possibilités d’accès aux

structures permettant de subvenir

aux besoins primaires, certains

usagers de drogues sont davantage

exposés aux risques sanitaires et

en particulier aux infections virales

et autres qu’en temps normal.

Hygiène corporelle insuffisante,

manque de vêtements propres,

faim, sevrage forcé, solitude - le

confinement tendait à aggraver

ces problèmes. L’objectif primaire

de ce projet était de venir en aide

aux usagers de drogues les plus

démunis n’ayant pas ou plus accès

aux soins médicaux essentiels.

Trois exemples parmi tant d’autres

qui démontrent que le CNDS

a fait preuve d’un haut degré

de résilience et que cette crise

sanitaire a boosté en quelque sorte

les activités de notre association.

RAOUL SCHAAF, DIRECTEUR DU CNDS

Photos: CNDS

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Le Business

Continuity Management

(BCM)

LA SUITE

Ce processus de management

permet d’identifier les

conséquences de situations

d’urgence ou de crise pour une

organisation. En mettant en

place des procédures ou mesures

adaptées, les conséquences

peuvent être réduites et les

situations mieux gérées.

Une des premières étapes

dans une analyse de risques,

ou une une analyse de

processus, est la définition

des objectifs de protection :

- Garantir la sécurité et la

santé des collaborateurs et

de toute partie prenante,

- Protéger l’environnement,

- Préserver les infrastructures,

- Protéger les données

et les informations,

- Garantir le cadre juridique

ainsi que préserver la

renommée de l’organisation,

- Garantir la continuité des

activités, respectivement

la reprise dans des

délais acceptables.

Mettre en place des mesures

pour atteindre ces objectifs

influence fortement la résilience

d’une organisation.

On distingue :

Résilience organisationnelle :

Capacité d’une organisation à

s’adapter à un environnement

24 INFOGREEN.LU


changeant en analysant

et en ajustant son propre

fonctionnement. Il s’agit ici

d’une approche holistique et

transdisciplinaire (collaboration,

coordination, communication).

Réf. ISO 22316 : 2017

- Sécurité et résilience -

Résilience organisationnelle -

Principes et attributs

Résilience opérationnelle : Capacité

d’une organisation à garantir la

continuité des opérations critiques

même en cas de perturbations.

Il s’agit ici de prévenir les

perturbations opérationnelles,

de s’y adapter, d’y répondre et

de les surmonter, tout en tirant

les bonnes leçons du vécu.

Réf. ISO 22301 : 2019 - Sécurité

et résilience - Systèmes de

management de la continuité

d’activité - Exigences

Réf. ISO 31000 : 2018 - Management

du risque - Lignes directrices

Pour mieux comprendre son

organisation deux approches

complémentaires sont possibles :

Analyse d’impact

des activités d’une

organisation :

En analysant les processus

essentiels d’une organisation,

on peut identifier les ressources

critiques nécessaires au

fonctionnement du processus.

Un processus en soit n’échoue

pas, mais ce sont les ressources

indispensables à son

fonctionnement qui impactent

son fonctionnement.

Cette analyse permet de définir

les RTO (durée maximale

d’interruption admissible) et ainsi

de développer des mesures pour

protéger les ressources critiques.

Analyse des Risques :

Sur base de scénarios crédibles,

une analyse des risques pour les

ressources critiques peut être

réalisée. Des mesures peuvent alors

être identifiées pour protéger les

ressources essentielles nécessaires

également pour garantir la

continuité des processus critiques.

Le risque est finalement calculé

en fonction de la probabilité

d’occurrence et de l’impact.

Exemple d’une analyse

effectuée sur base du

scénario de l’inondation :

Pour connaître la probabilité qu’une

organisation soit exposée au risque,

une recherche historique s’avère

souvent utile. Des inondations

ont-elles déjà été rapportées

dans la zone concernée ?

Pour justifier les mesures à mettre

en place, l’impact sur l’activité par

une inondation peut être évaluée.

Si les ressources essentielles

au fonctionnement comme

l’approvisionnement en énergie, les

machines, les locaux, … sont mises

en péril, ne permettant ainsi plus

le fonctionnement de processus

critiques, l’impact peut être évalué

comme étant majeur et justifiant la

mise en place de mesures adaptées.

La stratégie mise en place

pour la gestion du risque

peut être la suivante :

- Transfert du risque

en concluant une

bonne assurance,

- Accepter le risque en

espérant qu’une inondation

ne survienne pas,

- Réduire le risque en mettant

en place des mesures

de protection, ou

Il vaut mieux

s’être préparé

hier afin

d’être prêt

aujourd’hui

pour ce qui

arrivera

demain

- Eviter le risque en déplaçant

son activité dans une zone à

probabilité d’inondation quasi

nul, tout en acceptant que

le risque nul n’existe pas.

Mais il vaut mieux s’être préparé

hier afin d’être prêt aujourd’hui

pour ce qui arrivera demain.

L’utilisation d’un outil informatique

permettant la gestion des

différentes étapes et aspects

du BCM facilite la mise en

application et la gestion. ARGEST

peut vous conseiller et vous

guider dans vos démarches.

ARGEST

PARTENAIRE INFOGREEN

4×3 – NUMÉRO 17 – TRIMESTRIEL – FÉVRIER 2022

25


DOSSIER RESPONSABILITÉ SOCIÉTALE

Le F.U.T.U.R.E

se prépare

Avec un peu

d’huile de

coude, de la

volonté et de

l’imagination,

il est possible

de construire

une société

résiliente, plus

respectueuse

du vivant, et

aussi plus juste

socialement

Forge des Utopies Tangibles,

Urbaines et Résilientes…

Imaginé par CELL, F.U.T.U.R.E

est avant tout un laboratoire

de changement dans un

carrefour multidisciplinaire. Il

se monte dans le Bâtiment IV

du site d’Esch-Schifflange, l’un

des lieux-phares de la capitale

culturelle européenne Esch 2022.

Face aux profondes mutations

sociétales qui se déroulent

sous nos yeux, F.U.T.U.R.E offre

un espace de réinvention et de

réappropriation des possibles.

« Nous vous invitons à une

véritable immersion dans des

modes de vie alternatifs, à la

découverte des savoirs populaires,

à une transition frugale en

matière d’énergie, d’alimentation

et de citoyenneté », indique CELL

(Centre for Ecological Learning

Luxembourg), animateur du

mouvement de la Transition et

instigateur du projet F.U.T.U.R.E.

(pour Forge des Utopies Tangibles,

Urbaines et Résilientes).

Une Piazza de la Transition, qui

sera construite avec les citoyens,

accueillera la rencontre des publics,

des disciplines, de l’art avec le

développement durable, de la

nature avec le post-industriel, du

high avec le low tech, etc. Cette

Piazza fait partie intégrante du

tiers-lieu « Bâtiment IV » , situé

sur le site d’Esch-Schifflange. En

liaison avec d’autres projets sociaux

et culturels, elle accueillera des

activités aussi diverses que des

festivals de musique, des pièces

de théâtre, des conférences,

des événements culinaires, des

rencontres citoyennes ou des

mini-forums, le tout associé à

l’événement multiforme Esch

2022, Capitale européenne de la

Culture, qui anime les coulisses du

Bassin minier depuis des mois.

L’ouverture officielle est prévue en

février: le Bâtiment IV sera l’un des

lieux-phares de l’événement. C’est là

que Marine et Léonard ont lancé la

conception pour CELL de ce projet

de transition unique, F.U.T.U.R.E.

La « Piazza de la Transition » , version

alternative et contemporaine

de la cité greco-romaine, lieu de

rencontres sur le parvis du bâtiment

IV, sur le domaine Schlassgoard, sera

à quelques pas de Facilitec, autre

projet de CELL. Le colossal bâtiment

de 3.000 m 2 mis à disposition par

ArcelorMittal et remis aux normes, se

veut une place forte, imaginée pour

Esch 2022… et au-delà. Réalisée par

et pour les citoyen(ne)s, avec des

matériaux empruntés, recyclables

et/ou recyclés, la Piazza veut vibrer

selon une programmation variée,

qui sera amenée à évoluer au fur et

à mesure des besoins, des envies,

des idées et des rencontres.

Comme pour tous les projets de CELL

(Facilitec, l’Aërdscheff, etc), F.U.T.U.R.E.

a pour vocation de prouver qu’avec

un peu d’huile de coude, de la volonté

et de l’imagination, il est possible

de construire une société résiliente,

plus respectueuse du vivant, et

aussi plus juste socialement.

CAPITALISÉ PAR ALAIN DUCAT,

avec CELL

Photos : CELL

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26 INFOGREEN.LU


SÉCURITÉ ET DURABILITÉ

NUMÉRIQUE

La sécurité de l'information (ou cybersécurité) a pour objectifs

de protéger les entreprises et leurs données, et de faire en sorte

qu'elles résistent aux diverses menaces par une réduction à un

niveau acceptable des risques que celles-ci engendrent.

Le changement climatique et les pandémies ont en commun qu’elles obligent

de nombreuses entreprises à mettre en place des solutions pour diminuer la

dépendance de leur fonctionnement sur le lieu physique du travail. Cela implique

que les entreprises seront de plus en plus digitalisées et qu’il sera de moins en

moins possible de concevoir des solutions de résilience sans tenir compte de

l’axe digital. Les solutions traditionnelles (site de replis, archivage, sauvegardes,

retour aux opérations sur papier…) doivent être remises en question.

DOSSIER RESPONSABILITÉ SOCIÉTALE

Photo : Grant Thornton

Les solutions de résilience de demain devront en effet être hautement

mobiles et agiles. La digitalisation avec Internet et le cloud, qui sont entrés

dans les entreprises de gré ou de force, jouera très certainement un rôle

grandissant. Il reste à les maîtriser au lieu de les subir en assurant une

bonne gouvernance, ainsi qu’une visibilité et un contrôle adéquat.

JEAN-HUBERT ANTOINE - GRANT THORNTON LUXEMBOURG

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CONTINUER À FAIRE

VIVRE L’ENTREPRISE

ET SA CULTURE

Toutes les étapes de la crise sanitaire ont été des challenges

sans précédent pour la plupart des entreprises. Des mesures

rapides et réactives ont dû être décidées afin de maintenir les

résultats et limiter les dégâts. « Chez LSC nous n’avons pas fait

exception », explique la responsable RSE Khouloud Fortas.

«Le premier volet sur lequel il a fallu être intransigeant était la mise en place

de toutes les mesures sanitaires nécessaires. Aujourd’hui, le groupe a mis

en place le régime CovidCheck dans certaines situations et encourage les

collaborateurs à utiliser leur temps de travail pour aller se faire vacciner.

Concernant nos employés, il a fallu gérer les incertitudes tout au long de la

crise. Après le premier confinement, nous avons élaboré un sondage pour

évaluer l’impact du COVID-19 et les attentes des collaborateurs concernant

le retour au bureau. Les résultats ont démontré que le télétravail à 100 %

a eu des effets tant positifs que négatifs. Les principaux avantages cités

concernaient l’absence des longs trajets, une meilleure concentration et

la proximité familiale. Les principales faiblesses concernaient la rupture

du lien social, la difficulté à gérer son temps de travail et la présence

des enfants durant la période de confinement. Néanmoins, la quasiunanimité

des répondants (95 %) était favorable à la continuité du

télétravail selon des modalités différentes (ex. fréquence moins élevée).

Aujourd’hui, bien que la situation sanitaire se stabilise, elle reste problématique.

Plusieurs points de vigilance doivent ainsi être considérés. Et d’abord

continuer à faire vivre la culture d’entreprise malgré les circonstances».

KHOULOUD FORTAS - RESPONSABLE RSE

L.S.C. ENGINEERING GROUP

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4×3 – NUMÉRO 17 – TRIMESTRIEL – FÉVRIER 2022

27


DOSSIER RESPONSABILITÉ SOCIÉTALE

Le pouvoir

d’achat,

le pouvoir

du choix

Avec sa campagne « Mieux

choisir = mieux respecter », SOS

Faim Luxembourg prolonge

l’action « Changeons de Menu ! »

pour faire prendre conscience

de l’impact de nos choix

alimentaires. Il s’agit aussi de

montrer que nos achats sont des

actes qui peuvent « soigner »

les droits humains, ici et plus

loin, et instaurer un lien direct

entre la solidarité locale et le

changement systémique global

qui ne peut plus attendre

.L’ONG SOS Faim aura 30 ans en

2023. À sa lutte contre la faim dans

le monde s’ajoute désormais un

combat contre la pauvreté rurale,

deux fléaux jumeaux qui sont aussi

liés au système agroalimentaire

industriel. Alors que la pandémie

s’attarde, la résilience espérée

devrait pouvoir s’appuyer sur un

changement systémique global:

«Soutenir l’agriculture familiale

et les petits producteurs locaux,

c’est aussi bien valable en Afrique,

qui concentre plus du tiers des

personnes sous-alimentées dans

le monde, que sous nos latitudes.

Les ravages du système agroindustriel

basé sur l’extraction des

ressources se font sentir partout»,

explique Marine Lefebvre, de

SOS Faim Luxembourg. «La faim

est moins question de quantités

produites que de répartition

des produits et des richesses.

C’est une question de pauvreté.

Et l’écart se creuse», prolonge

sa collègue Danielle Bruck.

«Dans un monde où davantage

d’enfants meurent de faim que

d’adultes du Covid, où 3 milliards

de personnes n’ont pas accès à

une alimentation saine, le système

alimentaire mondial est-il encore

crédible?» SOS Faim Luxembourg

organise aussi l’information

et la sensibilisation à travers

sa campagne «Mieux choisir =

mieux respecter». Elle s’inscrit

dans le prolongement naturel de

«Changeons de menu !» qui, depuis

2015, vise à aider le consommateur

à prendre conscience de l’impact

de ses choix alimentaires, et tente

d’aller plus loin en s’attachant à

la responsabilité systémique qui

est infiniment plus lourde que

la responsabilité individuelle.

Le droit à une

alimentation saine

«Dans des pays comme le

Luxembourg, où les habitudes

alimentaires couvrent plus que les

besoins énergétiques optimaux

et où les gens consomment

davantage d’aliments d’origine

animale que nécessaire, un

changement radical des pratiques

et du système de production

alimentaire s’impose. En 2021,

l’impact des systèmes alimentaires

sur les émissions de CO 2

reste

lourd et nous sommes toujours

confrontés aux mêmes défis. Le

système agro-industriel consomme

et consume les ressources de la

planète sans parvenir à nourrir

tous ses habitants. Et, depuis

28 INFOGREEN.LU


Dans un monde

où 3 milliards de

personnes n’ont

pas accès à une

alimentation

saine, le système

alimentaire

mondial est-il

encore crédible ?

DOSSIER RESPONSABILITÉ SOCIÉTALE

2015, le nombre de personnes

souffrant de faim dans le monde

est de nouveau en hausse».

Une des clés, c’est de renverser

la logique du système alimentaire

mondial, largement dominé par

une poignée de multinationales.

«Ce système prive les plus pauvres

d’un accès à une alimentation

suffisante et des milliards de

personnes d’une alimentation de

qualité». Faut-il rappeler que le

droit à l’alimentation adéquate

est un droit fondamental ?

SOS Faim applique le «Think Global,

Act Local»: «Les comportements

individuels peuvent renforcer

les dynamiques collectives de

transformation. Privilégier la

production alimentaire locale,

de saison et frais, c’est quelque

part casser la logique de la chaîne

d’approvisionnement mondiale et

des aliments hyper transformés.

Tout autant que la domination des

grandes multinationales, qui avec

leur marketing créent des besoins

de toutes pièces et dont nous

sommes devenus dépendants.»

C’est un peu ce que disait

Coluche, avec dérision mais

pertinence: «Il suffirait que les

gens n’en achètent pas pour

que ça ne se vende plus… »

Mais dans ce combat, il faut

aussi casser les idées reçues.

«L’idée, c’est de faire comprendre

ce qu’il y a derrière le prix et

derrière les étiquettes de la grande

consommation. Et de rappeler à

chacun qu’il a ce droit fondamental

à une alimentation saine.»

Il y a au Luxembourg de

nombreux acteurs – producteurs,

distributeurs, restaurateurs,

associations… - qui s’engagent

au quotidien pour transformer

nos systèmes alimentaires et les

rendre plus justes, durables, et

résilients aussi. Ils font écho au

message et, à chaque initiative,

élargissent la palette du choix.

Local et conscient. Car quand

on a le pouvoir d’achat, on a

aussi le pouvoir du choix.

ALIMENTÉ PAR ALAIN DUCAT

Photos/Illustrations: SOS Faim

PARTENAIRE INFOGREEN

Aider le

consommateur

à prendre

conscience

de l’impact

de ses choix

alimentaires ;

faire

comprendre

ce qu’il y a

derrière le prix

et les étiquettes

de la grande

consommation.

4×3 – NUMÉRO 17 – TRIMESTRIEL – FÉVRIER 2022

29


DOSSIER RESPONSABILITÉ SOCIÉTALE

“ON NE NAÎT PAS

RÉSILIENT, ON

LE DEVIENT”

La 5 e Semaine africaine de la microfinance a réuni plus

de 650 professionnels de 52 pays au Rwanda !

Organisée tous les deux ans par l’ONG luxembourgeoise ADA, avec le

soutien de la Direction de la Coopération au développement et de l'action

humanitaire luxembourgeoise, du Gouvernement du Rwanda et des réseaux

de microfinance africains, la SAM (Semaine africaine de la microfinance) est

un événement de 5 jours dédié au développement de l’inclusion financière

en Afrique. Les organisateurs de la SAM visent à construire une plateforme

africaine commune dans le but de faciliter les échanges et le dialogue, tout

en favorisant la collaboration entre tous les acteurs de la finance inclusive.

La conférence intitulée « On ne naît pas résilient, on le devient », a été

inaugurée par le ministre de la Coopération luxembourgeoise, Franz Fayot,

et le ministre des Finances et de la Planification économique du Rwanda,

Dr Uzziel Ndagijimana. Les deux homologues ont dévoilé le protocole

d’entente en vertu duquel sera créé le Centre financier international de

Kigali. Le rôle du Luxembourg au sein du centre consiste notamment à

faciliter la mise en place d’un environnement réglementaire favorable à

la finance numérique et à l'investissement d’impact pour l'Afrique.

ADA-AIDE AU DÉVELOPPEMENT AUTONOME

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PARTENAIRE INFOGREEN

L’ART DE LA RÉSILIENCE

INCLUSIVE

La pandémie et la crise qui en a découlé nous ont fait vivre un moment

inédit. Dans le monde professionnel, cela a été l’opportunité de réfléchir,

d’analyser, de remettre en question certains modes de fonctionnement. Et

aussi de prendre conscience des inégalités et de l’importance de la valeur

ajoutée que la diversité et l’inclusion apportent à nos organisations.

L'adoption d'une approche inclusive et non discriminatoire permet d'agir en

prenant compte de la totalité des employés d'une organisation, sans exclure

(de façon intentionnelle ou pas) certaines personnes et groupes. Pour garantir

la non-discrimination et l’inclusion du personnel tout au long de cette période

de crise (et après), le Guide Pratique de gestion de la diversité en période de

crise, de la Charte de la Diversité Lëtzebuerg, a proposé trois axes transversaux :

identifier les biais et les stéréotypes et les éviter ; lutter contre toute forme de

discrimination ; assurer une communication inclusive et non discriminatoire.

IMS LUXEMBOURG

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30 INFOGREEN.LU


IIMieux Choisir

Parce que mes choix ont des

répercussions sur les droits

des plus vulnérables …

Mieux Respecter

Je m’engage pour une utilisation des

ressources plus juste et je soutiens

la transition du système alimentaire !

www.changeonsdemenu.lu

Des milliards de personnes sont privées d’un accès à une alimentation suffisante et de qualité.

Le système agro-alimentaire actuel porte atteinte à l’environnement et aux droits des populations

vulnérables : nous devons agir au quotidien individuellement mais aussi collectivement pour

obtenir plus d’équité et de durabilité dans le secteur alimentaire.

UNE CAMPAGNE de

réalisation Bunker Palace


DOSSIER RESPONSABILITÉ SOCIÉTALE

L'écosystème Fintech

luxembourgeois : une

industrie solide et solidaire

La crise est sans

précédent et elle a, depuis

deux ans, totalement

rebattu les cartes. La

LHoFT a suivi évolutions,

adaptations et stratégies.

À la LHoFT (Luxembourg House

of Fintech), nous avons vu

comment le secteur financier

a évolué au cours de la crise,

passant de simples mécanismes

d’adaptation à de vraies nouvelles

stratégies pour faire face à la

pandémie et aux implications à

plus long terme sur la société.

À l’horizon 2022, nous marchons

collectivement vers un monde plus

digital, plus décentralisé et surtout

plus durable et responsable. La

communauté financière et Fintech

luxembourgeoise est sans nul

doute alignée sur l’idée que la

collaboration va de pair avec le

succès des affaires. De nombreuses

initiatives et solutions de résilience

ont été lancées en partenariat

avec des acteurs de l’écosystème

afin de soutenir l’industrie et la

communauté dans son ensemble

depuis plus de deux ans. Nous

avions d’ailleurs listé à la LHoFT

plusieurs de ces initiatives au plus

fort de la crise COVID-19 à travers

un article « Luxembourg Fintech

Ecosystem: A Solid(ary) Industry »

en jouant sur un jeu de mot en

anglais : « solid » et « solidary »

démontrant que l’écosystème

Fintech dans son ensemble est à

la fois solide mais aussi solidaire.

Les mois faisant, en s’éloignant un

petit peu du point le plus chaud

de la crise, il est apparu évident

que la pérennité écologique,

l’investissement responsable et

l’inclusion financière ne sont pas

en contradiction avec le profit et

la croissance, bien au contraire.

Simon Schwall, le PDG d’OKO, l’a

d’ailleurs démontré brillamment

lors du sommet ICT Spring Fintech.

OKO est un AssurTech, membre

de la LHoFT, ayant pour ambition

d’offrir une assurance agricole

inclusive sécurisant les revenus

des agriculteurs en Afrique.

D’autres très belles Fintechs

s’engagent aussi pour un monde

plus responsable et durable

à l’image de Greenomy qui a

développé des outils numériques

pour aider les entreprises et

les institutions financières à

se conformer aux nouvelles

normes de l’Union européenne

en matière de finance durable.

Ou bien encore Investre, une

Fintech luxembourgeoise, qui

est en train de développer la

première application mobile

au monde pour l’achat et la

vente de fonds d’investissement

durables digitaux, en mettant

l’accent sur les OPCVM (UCITS).

Les exemples sont multiples et

démontrent, s’il en est besoin, que

le secteur financier luxembourgeois

est robuste, et ce en grande partie

grâce à sa communauté, qui

entend passer rapidement de la

résilience à une relance complète

et responsable, au-delà de la crise.

LUXEMBOURG HOUSE OF FINTECH - LHOFT

PARTENAIRE INFOGREEN

32 INFOGREEN.LU


animaux

agriculteur,

cultivateur

transformation / production

laiterie

énergie

distribution en gros

(transport)

nature circulaire

économie circulaire

plantes

le sol

(substances nutritives)

consommateur

commerce de détail,

restauration

Services S.àr.l.


LE GRAND ENTRETIEN

34 INFOGREEN.LU


LE GRAND ENTRETIEN

I tinéraire

BIS

PAR FRÉDÉRIC LIÈGEOIS

PHOTOS DE FANNY KRACKENBERGER

Dans la vie, on aime se rassurer, faire des plans,

se fixer des objectifs, professionnels, privés ; c’est

certainement dans la nature humaine, le côté

organisé de la chose. Pour certains, effectivement,

tout se déroule comme prévu, réglé comme du

papier à musique. Pour d’autres, pour d’autres… il

y a ce facteur X, que l’on peut qualifier de qualité

exceptionnelle, qui rend une personne spéciale…

Ce facteur peut emmener ladite personne sur des

chemins surprenants, imprévus, incroyables.

Le réalisateur et scénariste Tim Burton l’a si bien écrit

« L’instant le plus heureux d’une vie est le départ vers

une terre inconnue ». Il faut croire que Steven Weinberg,

en a fait sa devise. Le voyage en terre inconnue, c’est

son dada, sa folle passion, sa passionnante folie, c’est

comme on veut… Sa fureur, son cœur battant, c’est

selon… Sa science, son étude, sa conscience aussi.

Bien plus qu’une simple invitation au voyage,

ce récit est un véritable périple à la rencontre

d’un être, très curieux de nature.

4×3 – NUMÉRO 17 – TRIMESTRIEL – FÉVRIER 2022

35


LE GRAND ENTRETIEN

Tim Burton l’a

si bien écrit :

« L’instant le

plus heureux

d’une vie est le

départ vers une

terre inconnue »

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LE GRAND ENTRETIEN

Contact

Dès le premier échange, Steven sait mettre en

confiance. Son passé d’enseignant certainement, son

ouverture d’esprit, son empathie, son humanisme aussi.

Par où commencer ?

D’abord, vous sonnez, la porte s’ouvre, un individu de

grande taille, mince, au large sourire vous accueille.

Et directement vous ressentez son sens inné de

l’hospitalité, ça ne s’invente pas, ça se ressent. Sa

poignée de main, son regard, cet environnement, une

maison chaude, spacieuse… Après quelques instants,

lorsque votre regard se pose de-ci de-là, de multiples

éléments se distinguent. On se rend très vite compte

que de nombreux objets et décorations proviennent

de loin, très loin même. On imagine des souvenirs de

voyages, des rencontres, des échanges. Cet individu, et

sa famille d’ailleurs, ont ramené un peu d’ailleurs chez

eux, certainement pour l’avoir sous les yeux, toujours

avec eux, en eux, cet ailleurs. C’est incroyable, tout ici

est tellement hétéroclite que cela donne finalement

une vraie homogénéité au lieu, une chaleur familiale.

Et puis, la discussion, ou plutôt la découverte

d’un personnage très « vrai », commence.

Un palmarès

Quel palmarès ! Quelle vie ! Et c’est loin d’être fini. Tour

à tour étudiant, chercheur, enseignant, écrivain, en

parallèle photographe, globe-trotter. Steven Weinberg

est un véritable ovni dans la galaxie luxembourgeoise.

Écrivain « écrivant », prolixe, il a publié plus de 30 livres

et quelque 600 articles pour des revues. Véritable

encyclopédiste du monde sous-marin mais aussi

romancier historique et policier même, son parcours,

ses états de services sont vraiment atypiques.

Il en a parcouru des kilomètres, pour ses missions

scientifiques et autres voyages d’études, puis aussi

certainement épris de nouveaux horizons par

amour et passion du voyage, de la rencontre.

Plus que voyager ! Entre 2004 et 2016, il se lance même

des défis… Il parcourt le monde en « Petite » comme il

l’a surnommée affectueusement, une superbe Renault

4 CV produite en 1959… En 2007-2008, ça sera un

« Paris-désert de Gobi », suivi en 2010 d’un tour du

monde de 33.500 km. Et comme si cela ne suffisait

pas, en 2016, un Tour de France, toujours en 4 CV.

En 2013, sans perdre le Nord, il effectue un tour des

« mini-États » d’Europe en « Mini » justement, de 1996… Du

Lichtenstein en Andorre, de Monaco au Vatican en passant

par Saint-Marin, Malte, il termine par le Luxembourg…

On l’a compris, Steven est un original, un spécial… Un

humain « humaniste », un vivant « existant », un peu de

ce que l’on espère tous trouver en chacun de nous… Et

d’abord, avant tout, beaucoup, énormément, lui-même.

4×3 – NUMÉRO 17 – TRIMESTRIEL – FÉVRIER 2022

37


LE GRAND ENTRETIEN

Mais qui est

Steven Weinberg ?

Pour faire simple, synthétique… pas si évident.

Steven Weinberg est né en 1946, dans le petit

village de Laren au Pays-Bas. Il passe son bac

en France à Dijon en 1966 puis s’oriente vers

des études de biologie marine. Il décroche en

1979 son doctorat à l’Université d’Amsterdam.

Il se dédie à l’étude de la biologie sous-marine

puis à l’enseignement. Pendant plus de 30

ans, il enseigne passionnément la biologie

à l’École Européenne de Luxembourg.

Lorsqu’on lui demande de se qualifier, il

répond modestement être « Curieux de

nature ». Oui, c’est ainsi qu’il se définit, en

jouant sur les mots bien entendu. Steven écrit

beaucoup, avec quelques dizaines d’ouvrages

au compteur, et des centaines d’articles de

revue… c’est peu dire qu’il est épris des mots.

Biologiste, enseignant, écrivain, mais aussi

photographe… S’il faut le résumer, on

peut dire que Steven est aussi, voire avant

tout, un témoin de son temps, un capteur.

Il relate le réel, le vivant, tant d’un point

de vue rationnel et savant qu’humain,

philanthrope, amoureux de la nature

et, plus largement, de notre planète.

Steven est « photosensible », c’est un

attribut qui le définit bien. Au sens littéral

du terme… c’est sa propriété à réagir à la

lumière, sa capacité à recevoir la lumière

pour la transformer en message, qu’il porte

à destination de qui veut bien le lire, le voir…

Certes, c’est un peu fou, mais pour autant,

tout devient très clair lorsqu’on le voit ainsi.

Il parcourt depuis sa plus tendre enfance le

monde, d’abord à la découverte de ce qui

se cache juste là, au fond du jardin, puis au

bout de la rue et très vite juste après… au

loin, derrière l’horizon… Pour le citer : « Je

voyage depuis toujours. Gamin, c’était mon

doigt qui traçait dans l’atlas paternel les

chemins qui menaient aux îles lointaines,

aux montagnes enneigées, aux déserts

brûlants, aux fleuves infranchissables… »

38 INFOGREEN.LU


LE GRAND ENTRETIEN

L’aventure,

c’est l’aventure

En mer, sur terre, au volant de tous types d’engins,

d’abord à pied, puis à vélo, en mobylette, en voitures

anciennes, il est mû par une énergie intérieure,

comme une obsession, une envie inextinguible d’aller

toujours voir plus loin, là-bas. Il veut comprendre

la vie ailleurs, certainement pour mieux vivre la

sienne, donner du sens à sa propre existence.

Comme il le dit si justement « il ne faut pas se

contenter de vivre, il faut exister ». Sentir l’air frais

ou l’air chaud peu importe, celui qui vous fouette le

visage, le corps. Il faut vivre les éléments. Se jeter

à l’eau, au sens propre comme au figuré. Fouler la

terre, l’aimer, la comprendre, l’étudier et transmettre.

Tout transmettre, avec des mots simples pour le

cœur et toute sa science pour éclairer ses pairs.

Tout est très cohérent, tellement évident, dans

cette exceptionnelle vie, c’est à en donner le vertige.

Steven est une personnalité marquante, loin de

l’aventurier, et pourtant tellement différent ; il est

sans avoir peur de l’écrire, hors du commun.

Ce n’est pas de la flatterie, il n’y a rien à gagner, au

contraire c’est un constat qui rend optimiste et permet

de continuer à croire en l’humain. Steven est un être

qui va bien souvent au-delà des limites de notre

imagination mais aussi de la sienne. Lorsqu’il s’agit de

construire sa vie, réussir à échafauder le plan de son

existence, fondamentalement, il le dit, « il suffit tout

bonnement de le vouloir, le souhaiter pour le pouvoir ».

Oui, il y a une forme de magie ici, et pourtant…

4×3 – NUMÉRO 17 – TRIMESTRIEL – FÉVRIER 2022

39


LE GRAND ENTRETIEN

Tout est si simple

et limpide…

Comme l’eau qui trouve toujours son chemin,

Steven trace toujours sa voie. Ses facultés

d’analyse, son besoin irrépressible de répertorier

et transcrire, son côté scientifique, c’est bien

plus qu’un métier, une véritable vocation.

Depuis les années 70, il parcourt les océans du

globe pour compiler les données du vivant, analyser

et réaliser les encyclopédies les plus complètes

possible afin de transmettre à la Science et à la

postérité le fruit de ses études. Au même titre qu’il

s’émerveille devant l’horizon qui se déroule sous

ses pas, il est fasciné par l’étude méthodologique

et encyclopédique de la vie sous-marine. Cette vie,

quelle qu’elle soit, se révèle d’abord être un monde à

découvrir, à comprendre pour mieux le présenter.

Lorsqu’on y regarde de plus près, on comprend que

Steven Weinberg est une personne bien plus intrigante et

originale que simplement curieuse comme il se définit.

C’est un chercheur dans tous les sens du terme.

Il cherche quelque chose, des trésors humains et

scientifiques, il est avide de découvertes. Il cherche le

Nord, le Sud, relie les points cardinaux comme d’autres

font du tricot. Les méridiens sont entre ses mains.

Encore et encore, il part et repart ; il l’écrit :

« Le but étant plutôt de

partir que d’arriver. Tracer

une ligne rouge sur la carte,

incertaine, mais pleine

de surprises et de belles

rencontres humaines. Je

n’ai rien à prouver, sauf une

chose : que je vis ! »

Chaque pas est un pas dans la bonne direction,

sa direction, sa voie personnelle.

Il est sa propre boussole, une vraie « tête

chercheuse », et ce qui paraît incroyable de

prime abord, se révèle être dans sa nature.

40 INFOGREEN.LU


LE GRAND ENTRETIEN

4×3 – NUMÉRO 17 – TRIMESTRIEL – FÉVRIER 2022

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LE GRAND ENTRETIEN

Steven est…

beau

Un être humain épanoui est toujours rayonnant.

Il se passe à son approche, à sa rencontre,

une forme d’alchimie difficilement descriptible

avec de simples mots tant cela est subjectif,

de l’ordre du ressenti. Quoi qu’il en soit, on

se sent bien à ses côtés. Échanger, discuter,

devient très vite un enrichissement.

On le dit souvent, les marins mais aussi les voyageurs,

ou encore les gardiens de phares voire les alpinistes,

ces personnes qui ont habitué leurs yeux aux

horizons ouverts et illimités, ont un regard très

spécial, différent, un regard profond. Ce regard laisse

transparaître à la fois leur humilité face à l’immensité

et à la beauté de notre Terre mais aussi et surtout

leur fragilité dans cette insondable relation à l’infini ;

ça les rend différents, beaux. Et Steven est beau.

La voie royale…

Devient-on globe-trotter par hasard ?

Éventuellement

En tout cas, pour lui, il y a un petit héritage familial

à prendre en considération. Ça, oui, il est bien le

fils de son père, un certain Edgar Weinberg.

Steven,

l’éco-logique ?

Et si on parlait un peu environnement ?

La question piège ? Du tout. Steven constate

scientifiquement. Bien entendu la biodiversité

souffre, effectivement la pollution maritime, terrestre,

aérienne, atteint des seuils jamais égalés ; et oui

l’activité humaine en est la principale responsable.

Il parle d’une mer qu’il connaît sur le bout des

doigts, la Méditerranée. Il a vu et analysé une forte

dégradation de son état entre les années 60 et 80.

Et puis, très rapidement, il pondère car selon lui,

l’état de cette mer s’améliore vraiment depuis lors.

Est-ce dû à l’éducation des plongeurs ? Une prise de

conscience générale de sa fragilité, ou encore à la

création d’aires protégées ? Il n’a pas la réponse.

Il le décrit si bien et de façon si touchante dans son récit

autobiographique de voyage « Autour du Monde, 33 500

kilomètres avec la Petite ». De son père né en 1910 à

Breslau en Allemagne, il écrit « à tour de rôle excellent

dessinateur, mécanicien, aviateur, photographe

exceptionnel, aventurier, inventeur ne sachant pas

vendre ses inventions, marin d’eau douce et d’eau salée

et écrivain ne sachant pas se faire publier, ce survivant

d’Auschwitz qui ne perdait jamais espoir et était capable,

au cœur des ténèbres, d’admirer un beau coucher de

soleil a toujours été pour moi un exemple. Et même

si je n’ai pas toutes ses qualités, il est évident que

quelques-uns de ses gènes se sont retrouvés chez moi ».

Dès lors, est-ce si évident de créer sa propre

voie, sans pour autant empiéter sur les chemins

paternels ? Seul lui peut répondre à cette question.

De l’extérieur, en tout cas, c’est incontestable.

Il est unique notre Steven.

Il a une certitude, lorsque l’Homme gère au mieux ces

ressources naturelles, on peut constater une vraie

résilience. La nature a en elle la capacité à renaître.

Pas forcément comme avant, ni aux mêmes endroits,

mais cette nature sait s’adapter pour survivre.

42 INFOGREEN.LU


« Si on laisse à la

Terre la chance de

se régénérer, elle se

régénérera »

LE GRAND ENTRETIEN

4×3 – NUMÉRO 17 – TRIMESTRIEL – FÉVRIER 2022

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LE GRAND ENTRETIEN

44 INFOGREEN.LU


« Je voyage depuis toujours.

Gamin, c’était mon doigt qui traçait

dans l’atlas paternel les chemins qui menaient

aux îles lointaines, aux montagnes enneigées,

aux déserts brûlants, aux fleuves

infranchissables… »

LE GRAND ENTRETIEN

4×3 – NUMÉRO 17 – TRIMESTRIEL – FÉVRIER 2022

45


Une bouteille

à la mer

« Il ne faut pas rêver sa vie, il faut vivre ses rêves » :

cette citation d’Augustin Cadet lui va bien. Mais

lorsqu’il s’agit de laisser un message, aux générations

actuelles et futures, ce serait plutôt, pour Steven :

« Soyez curieux et voyez la

beauté des choses »

La tendance actuelle de la société est de voir le négatif

en toute chose. D’après Steven, il faut fixer son regard

sur ce qui est noir en effet mais, pour pouvoir mieux

vivre, il faut d’abord voir le verre à moitié plein.

Le voyage fait prendre conscience de la vie sous

toutes ses formes, il permet de mieux la comprendre

dans toute sa diversité, dans tous ses extrêmes, et

participe à mieux réaliser la chance qui est nôtre

de vivre en Europe, avec notre qualité de vie, notre

confort, notre système de santé… Il cite son père :

« En Europe nous avons tendance à connaître le

prix de toute chose… mais la valeur de rien ». La

société est trop riche peut-être, trop égoïste, a

perdu le sens du partage et de l’empathie.

Mais l’aventure semble se terminer… Que d’ores

et déjà se profile à l’horizon un nouveau voyage,

un parcours inédit, avec l’espoir clairement affiché

de faire de nouvelles rencontres, avec toujours

autant de cœur, d’optimisme, de sourires, de

chaleur humaine… Tout prochainement, vous le

découvrirez au volant de la « Charmante », une

superbe Peugeot 201, un modèle de 1930, déjà

baptisée affectueusement et prête pour sillonner un

fantastique parcours, avec « 4 fleuves et 5 mers »…

Tout un programme. Alors, curieux ? Comme disent les

jeunes « stay tuned ! » et suivez sa page Facebook !

46 INFOGREEN.LU



Arborescence

« S’il fallait un jour que les forêts disparaissent, l’Homme

n’aurait plus que son arbre généalogique pour pleurer »

ALBERT EINSTEIN

Sève qui peut !.....................................................................

Les anges gardiens de la forêt .........................................

Hêtre ou ne pas être ..........................................................

1 invité = 1m 2 .......................................................................

Connaissez-vous la sylvothérapie ? ................................

Un partenaire du quotidien .............................................

Les critères PEFC pour une gestion durable .................

Vitrine suédoise ! ...............................................................

Au cœur de l’arboretum ....................................................

L’Europe veut lutter contre la déforestation .................

Focus sur le financement des forêts ...............................

Renaturer et planter, ici et dans la mangrove ...............

La reforestation, au-delà du reboisement ....................

Compensation carbone : comment y participer ? ........

Le bois durable et circulaire : choix et défis pour bâtir

« Un être vivant plus durable que l’Homme » ...............

6O.OOO arbres par an ......................................................

La construction bois : un bien-être incomparable ! .....

Le bois local pour un projet de lien social .....................

Ces arbres qui nous étonnent encore ............................

p.50

p.52

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p.76

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p.84

p.86

p.88

p.90



Sève qui peut !

L’être humain, s’il ne veille pas à rétablir le

règne de l’arbre, scie littéralement la branche

sur laquelle il est assis. Car l’arbre, c’est

l’élément vital, la source d’oxygène, le puits

de carbone, le couvert végétal, la régulation

thermique, la sauvegarde des sols trop érodés,

la biodiversité, l’intelligence du biotope…

« S’il fallait un jour que les

forêts disparaissent, l’Homme

n’aurait plus que son arbre

généalogique pour pleurer. »

Cette citation d’Albert Einstein

nous plonge aux racines du

lien entre l’Homme et l’arbre,

ce prodigieux et indispensable

végétal, inspirant par nature.

Selon la Commission européenne,

en 30 ans (entre 1990 et 2020)

le monde a perdu 420 millions

d’hectares de forêts ! C’est la

main de l’Homme qui défriche

et dénature, pour l’agriculture

intensive, l’exploitation industrielle,

la productivité à court terme,

l’efficacité des marchés mondiaux…

Il est plus que temps d’inverser

la courbe de la déforestation, de

l’ornemental ou de la croissance

rapide, en réfléchissant à la

bonne gestion et au bon usage

du bois, aux essences qui

renaturent, aux bienfaits de

l’espace forestier, aux ressources

multiples et renouvelables,

aux bonnes pratiques pour

construire des espaces de vie

durables, aux solutions pour

activer le reboisement intelligent,

aux liens sociaux retissés entre

populations humaines…

Ici, au Luxembourg, c’est le

combat quotidien de dizaines de

personnes qui, chacune à son

échelle, agissent, parfois dans

l’ombre, souvent sur le terrain.

Ils sont présents dans la gestion

durable des surfaces forestières,

dans le reboisement raisonné et

exemplaire, dans la certification

et le développement de filières

intégrées et collaboratives. Fruits

et bourgeons d’une pépinière

de talents et de réflexions, ils

pratiquent l’arboriculture et

plus encore la culture de l’arbre,

l’agroforesterie, la sylviculture,

l’intelligence des réseaux naturels…

Ils luttent contre la déforestation,

organisent des soutiens financiers

et solidaires qui contribuent autant

à la compensation de l’empreinte

carbone qu’aux liens sociaux

resserrés entre populations et

territoires, au Nord et au Sud. Ils

apprécient et font connaître les

vertus de l’arbre, l’oxygénation

du corps et de l’esprit, les plus

profonds et durables liens entre

l’être et le bien-être. Ils bâtissent

des projets en respectant l’ordre

naturel, qui sied autant aux

végétaux qu’aux habitants d’une

planète qui a plein de solutions à

offrir et des droits à reprendre.

Il y a dans cette approche du

genre humain durable toute

une arborescence collaborative,

une communauté au service de

l’espèce. Nous, vous, tous, nous

pouvons en être, nous voulons

faire partie de la solution, plus

du problème. Et nous souhaitons

faire en sorte de nourrir l’arbre

généalogique en chérissant

l’arbre génial et logique.

Il est temps de rendre à l’arbre

ses lettres de noblesse, ses

fonctions vitales. Et d’aller

au-delà des cris d’alarme et

des SOS. Sève qui peut !

ESSENTIALISÉ PAR ALAIN DUCAT

50 INFOGREEN.LU



DOSSIER GREEN PLANET

Les anges gardiens

de la forêt

Depuis le 1 er juin 1840, les

membres de l’Administration de

la nature et des forêts (ANF) sont

sur le terrain pour surveiller de

près les 91 400 hectares boisés

du territoire luxembourgeois.

Grâce à de nombreux outils,

dont beaucoup sont accessibles

au grand public, ils mènent une

gestion rigoureuse et intelligente

des nombreuses essences.

On ne l’écrira jamais assez mais le

Grand-Duché du Luxembourg est

un pays vert. Plus d’un tiers de son

territoire est recouvert de forêts et

surfaces naturelles. Cela demande

donc un travail colossal pour que

tout fonctionne en harmonie. La

sensibilisation au quotidien de

l’ANF est évidemment un élément

important dans cette gestion

rigoureuse, d’autant que 62 % des

terres forestières appartiennent

à des propriétaires privés.

Évidemment, les arbres se comptent

en dizaines de milliers. Trois essences

se distinguent, les hêtres, les

chênes et les épicéas qui occupent

75 % de l’espace forestier. Bien

implantées et adaptées à notre

type de climat, elles sont cependant

victimes des températures chaudes

qui dérèglent profondément leur

développement, un phénomène

auquel les spécialistes sont

confrontés ces dernières années… Le

hêtre, majoritaires au Luxembourg,

souffre: le taux de mortalité et

de dépérissement est passé de

1 à 12 % en à peine 4 ans !

Redresser la barre est l’un des

chevaux de bataille de l’ANF. Les

agents disposent de nombreux

outils afin d’analyser l’évolution de

la situation et adapter les mesures

à mettre en place sur le terrain.

Le but est d’améliorer la résilience

et la capacité d’adaptation aux

caprices climatiques. L’évolution

des arbres est au centre des débats

et leurs récoltes sont également

étroitement surveillées.

La rigueur est de mise. D’où

l’importance de réaliser des

inventaires réguliers, une mission

également dévolue à l’ANF. L’analyse

permet de s’inscrire dans une

politique de gestion durable des 91

400 hectares forestiers du pays.

Les feuillus occupent 60 % de

ces espaces (hêtres 30,1 %,

chênes indigènes 26,9 %). Mais le

combat pour sauver les épicéas

n’est pas près de se terminer, ces

derniers étant les plus touchés

par les conditions climatiques.

Technologie en renfort

L’ANF se base autant sur l’expérience

de ses forestiers que sur des moyens

modernes comme l’utilisation de

drones. Si la présence sur le terrain

est le meilleur atout pour un contrôle

optimal, des moyens technologiques

de pointe, partagés d’ailleurs avec

les particuliers, viennent en renfort.

52 INFOGREEN.LU


DOSSIER GREEN PLANET

La rigueur est de mise ; des inventaires

réguliers permettent de s’inscrire dans une

politique de gestion durable des 91 400

hectares forestiers du pays

Comme le “géoportail”: grâce à

de nombreuses cartes satellites

et informations chiffrées, les

utilisateurs disposent des éléments

nécessaires pour gérer, de manière

précise, n’importe quelle parcelle

luxembourgeoise dont ils sont

en charge, que cela soit dans

les domaines du tourisme, de

l’agriculture ou encore de l’eau.

Cet outil simple et efficace est

accessible sur Internet

(www.geoportail.lu) et sous la

forme d’une application. Les

mises à jour régulières évitent la

moindre erreur. Hormis certains

services réservés exclusivement

à l’ANF, l’outil permet aux

amoureux de la nature ou aux

propriétaires privés qui peuvent

se référencer et disposer des

différents renseignements pour

améliorer la gestion de leurs

parcelles et trouver certaines

alternatives aux nuisibles.

Les agents de l’ANF, en charge de la

gestion domaniale, apportent leurs

précieux conseils aux propriétaires.

Ils s’occupent également du

nettoyage et de la réparation des

chemins forestiers, coordonnent

les projets de mise en état ou de

création de nouveaux chemins…

Le forestier donne son avis

lors de l’élaboration du Plan

d’aménagement général (PAG)

ou des plans d’aménagement

particuliers (PAP). L‘ANF évalue

le respect des mesures visant la

protection de la faune et de la flore

et la conformité des plans avec la loi

sur la protection de l‘environnement.

L‘ANF a encore une fonction de

police en relation avec la loi sur la

protection de l‘environnement. Les

tournées de contrôle à travers la

zone et les différents biotopes font

partie du programme hebdomadaire

tout comme le traitement des

dossiers introduits. Enfin, elle

contrôle les constructions en “zone

verte”, constate les dommages dus

au gibier ou les décharges sauvages.

Les agents réalisent des contrôles

sporadiques des permis de chasse

et des autorisations de port d’arme.

Ils sont, en quelque sorte, les

yeux de l’autorité ministérielle.

La fibre de l’économie

circulaire

Véritables anges gardiens, les agents

de la nature et des forêts sont donc

des garants pour mettre en avant le

rôle du bois, ressource renouvelable

et locale qui contribue à la lutte

contre le dérèglement climatique en

capturant le gaz carbonique, dans

les principes de l’économie circulaire.

Lors de son utilisation, le bois

peut être transformé et utilisé de

manière multiple et variée. Grâce à

l’utilisation en cascade, la vie de ce

produit naturel peut être prolongée

également dans ses formes les

plus diverses. Ainsi, le bois d’une

charpente peut être transformé

en panneaux agglomérés,

servir à la fabrication du papier

ou générer ultérieurement de

l’énergie comme bois de chauffe.

Ressource naturelle, le bois est l’un

des matériaux pouvant retourner

à son cycle biologique initial à la

fin de son utilisation, ceci sans

générer le moindre déchet. La

gestion le plus en amont de la

filière est à la base de tout.

AMÉNAGÉ PAR SÉBASTIEN YERNAUX

Photos: Sophie Margue/ANF

PARTENAIRE INFOGREEN

4×3 – NUMÉRO 17 – TRIMESTRIEL – FÉVRIER 2022

53


DOSSIER GREEN PLANET

Hêtre ou ne

pas être…

Le hêtre est l’arbre de l’année

2022. Rencontre avec Claudine

Felten, ingénieur forestier pour

la Fondation Hëllef fir d’Natur

de natur&ëmwelt. Elle nous

explique toute l’importance des

forêts sur notre quotidien.

Le Luxembourg héberge quelque

92.000 hectares de forêts, soit

35 % de la surface nationale.

Un fameux défi quotidien pour

préserver et entretenir cet espace

ô combien important pour notre

bien-être. « Même si nous sommes

responsables de 750 hectares

seulement, c’est clair que nous ne

nous ennuyons jamais », explique

Claudine Felten, responsable

de la gestion des forêts de la

Fondation. « Cela demande

un gros travail mais c’est bien.

Les arbres sont extrêmement

importants, ils produisent

l’oxygène dont nous avons

besoin pour vivre tout en fixant

le carbone de l’air dans le bois. »

Les forêts accueillent un grand

nombre d’espèces animales

et végétales «qui composent

une biodiversité incroyable et

toujours fascinante à observer.

Les sols les remercient également

car elles les renforcent contre

l’érosion due au vent et à l’eau.

Les nappes phréatiques sont

également dépendantes des

arbres, qui filtrent parfaitement le

ruissellement des eaux pluviales. »

Il est donc important de

conscientiser les visiteurs comme

les propriétaires privés à vivre

en harmonie avec la nature et en

exploitant les bois de manière

intelligente. « Le Luxembourg

a une gestion assez douce de

ses ressources. Il n’y a plus

d’exploitation à outrance qui

pourrait perturber l’écosystème,

comme en Amérique du Sud par

exemple. Le plus gros souci, en

dehors du changement climatique,

est le gibier qui engendre de gros

dégâts, surtout en abroutissant (en

broutant les pousses des jeunes

arbres) dans les plantations. Mais

c’est évidemment un phénomène

assez compliqué à gérer. »

La Fondation Hëllef fir d’Natur

de natur&ëmwelt est donc

propriétaire de 750 hectares

de forêts. « Nous menons de

nombreuses actions pour

sensibiliser sur notre travail, sur

la forêt et les arbres en général.

Nous organisons régulièrement

des activités de plantation avec des

écoles ou des sentreprises. C’est

évidemment crucial que tout le

monde prenne conscience qu’un

arbre est un être vivant qui nous

rend énormément de services.

La sensibilisation est meilleure

quand on est sur le terrain. On

vit directement la nature. »

Les hêtraies constituent près

d’1/5 des forêts du Luxembourg,

situé au centre de l’aire de

distribution du hêtre. Une espèce

mise à l’honneur en 2022.

54 INFOGREEN.LU


92.000 ha de forêts, soit 35 %

de la surface nationale

DOSSIER GREEN PLANET

« Le hêtre est l’essence la plus

représentée au Luxembourg. Par

rapport aux autres essences il est

assez suffisant en ce qui concerne

son besoin en lumière pour se

développer. C’est d’ailleurs une des

raisons pour laquelle les autres

essences ont dû mal à partager

le sol. Sous les grandes cimes

des hêtres, le peu de luminosité

qui reste ne suffit pas aux autres

arbres pour se développer. »

En fonction des conditions

stationnelles (le sol, le relief,

l’exposition au soleil, etc.) les

hêtres peuvent tout de même être

accompagnés d’autres essences

comme les chênes ou les érables.

« Le bois du hêtre est très dur et

homogène, d’où un intérêt pour la

production de meubles massifs.

Il est également très apprécié

comme bois de chauffage. La

forte présence du hêtre dans nos

forêts est donc aussi en partie

due aux interventions sylvicoles

favorisant cette essence. »

Les forêts sont primordiales pour

notre bien-être. Il est important de

les respecter et de les utiliser de

manière responsable, pour les loisirs

ou la production de bois. « Depuis

l’apparition du Covid, davantage

de gens se ressourcent en forêt.

Malheureusement, tous n’ont pas

un comportement respectueux.

On a ainsi vu augmenter la quantité

de déchets dans les forêts.

Notamment des masques, qui ne

se dégradent pas et affectent la

diversité et la beauté des forêts. »

BOISÉ PAR SÉBASTIEN YERNAUX,

avec natur&ëmwelt

Photos : ©Fondation Hëllef fir d’Natur

PARTENAIRE INFOGREEN

LE SON DE LA FORÊT

Les forêts sont une partie intégrante de notre habitat terrestre et du

fonctionnement du cycle vital du renouvellement de notre vivant. Accepter

l'invitation à écouter les sons de la forêt du monde entier, c'est s'accorder

un espace de ressourcement pour se reconnecter à son for intérieur.

C'est s'autoriser à soulager notre anxiété, à calmer l'agitation et les

perturbations de notre mental face à la perception du monde extérieur,

à revenir en présence et en reliance dans un mouvement dynamique

aligné de notre corps, notre tête, notre cœur et de notre raison

d'être. C'est s'offrir en pleine conscience, une bouffée d'oxygène pour

pouvoir retrouver l'équilibre en ayant les pieds profondément ancrés

sur terre de façon solide. Une opportunité pour rééduquer nos sens

par les paysages sonores propres aux différents écosystèmes.

Une fois le son lancé, on entre dans un environnement immersif tantôt chez les

lémuriens de Madagascar, tantôt chez les rossignols de Slovaquie. On prépare

un prochain voyage par l'initiation et l'expérience de vos sens à la forêt d’Ankasa

au Ghana. On peut aussi écouter la pluie à la rivière Jaguari à Sao Paolo au

Brésil, entendre la faune au Denali National Park and Preserve en Alaska, dans

la forêt Kotori no Mori au Japon ou au Tamin Negara National Park en Malaisie...

ALIAS MEDIATION

› La suite est à lire sur Infogreen.lu

PARTENAIRE INFOGREEN

4×3 – NUMÉRO 17 – TRIMESTRIEL – FÉVRIER 2022

55


DOSSIER GREEN PLANET

1 invité = 1m 2

L’équipe de 4x3 Magazine est

à nouveau allée sur le terrain

pour donner un petit coup de

pouce à la nature, notamment

en plantant des arbres.

La nature et 4x3 Magazine, un

tandem qui fonctionne… Et ce

n’est pas l’agrément SIS qui dira le

contraire ; il nous inscrit dans une

démarche de réflexion sur l’impact

de nos activités. 4x3 SIS a adopté,

notamment, la compensation

carbone, le soutien d’une action

avec NatureOffice ou la mise en

place, pour la 2 e année consécutive,

du programme “1 invité=1m²”

voué à la renaturation et la

reforestation avec la Fondation

Hëllef fir d’Natur de natur&ëmwelt.

Agir localement et penser

globalement… Cela nous a

permis de planter récemment

une vingtaine d’arbres

à Bivange (commune de

Roeser), en compagnie de

membres de Médecins sans

Frontières Luxembourg et de

natur&ëmwelt, partenaires

Infogreen de longue date.

En 2019, la fondation Hëllef fir

d’Natur avait planté sur une

parcelle agricole de 49 ares, une

structure linéaire de 15 ares

(300x5m) composée de 30 arbres

et d’une haie afin d’entrecouper

un long espace ouvert et cultivé.

Malheureusement, une bonne

partie des arbres n’ont pas réussi

à surmonter les étés chauds et les

gelées tardives que nous avons

eues. Il était nécessaire, pour

le maintien de la biodiversité,

de replanter ces arbres.

Il n’en fallait pas plus pour

qu’une partie de notre équipe se

retrousse les manches, saisisse

pelles et outils, pour replanter

les arbres comme il se doit.

Une initiative appréciée par les

membres de la Fondation Hëllef

fir d’Natur de natur&ëmwelt. « Les

arbres permettent de favoriser la

biodiversité, de réduire les îlots de

chaleur, d’améliorer la qualité des

sols et de l’air et de préserver le

climat », précise Nicolas Hormain,

responsable communication &

fundraising chez natur&ëmwelt,

Fondation Hëllef fir d’Natur.

Le terrain choisi pour cette action

est une parcelle agricole, exploitée

de manière extensive comme

pré de fauche afin d’entrecouper

un long espace ouvert et cultivé.

« Les haies arborées naturelles et

les alignements d’arbres sont des

éléments linéaires essentiels au

56 INFOGREEN.LU


DOSSIER GREEN PLANET

réseau écologique dont dépend

la biodiversité en milieu agricole.

On y retrouve chênes, charmes,

ormes et mélange d’arbustes.

Les bénéfices de ce projet sont

avant tout pour la biodiversité

en milieu rural. Mais cela permet

également de structurer le

paysage et de fixer le CO 2

. »

Cette fameuse haie fournit

également de quoi se nourrir,

s’abriter et se protéger à de

nombreux insectes, reptiles et

petits mammifères. On parle

également de trame verte pour

reconnecter ensemble les

différents milieux et habitats

écologiques. Comme le trottoir

en ville, la haie permet à la faune

de se mouvoir en toute sécurité.

Les haies constituent un biotope

à elles seules, utile aussi bien

pour la faune que pour la flore.

Flyer biodégradable

Comme c’est maintenant devenu

une tradition, l’event dédicacé à

la sortie du dernier numéro de

4x3 magazine a encore permis

de conscientiser les partenaires

présents à la campagne « 1

invité = 1 m 2 » via un petit flyer

biodégradable contenant des

graines de fleurs et arbustes.

Depuis 2020, 4x3 SIS et Infogreen

ont décidé de planter 1 m 2 de

haie vive ou de forêt pour chaque

participant, ce qui représente une

enveloppe globale de 2 000 euros.

Frédéric Liégeois a donc remis,

sur le terrain, à Nicolas Hormain,

représentant de natur&ëmwelt,

un chèque de 2 000 euros afin de

confirmer notre engagement dans

les différentes actions locales.

PLANTÉ PAR SÉBASTIEN YERNAUX

Photos : natur&ëmwelt / Infogreen

Les bénéfices de

ce projet sont

avant tout pour la

biodiversité en milieu

rural. Mais cela

permet également

de structurer le

paysage et de fixer

le CO 2

4×3 – NUMÉRO 17 – TRIMESTRIEL – FÉVRIER 2022

57


DOSSIER GREEN PLANET

Connaissez-vous la

sylvothérapie ?

Qui a déjà ressenti un sentiment de plénitude

calme sur un chemin au milieu des arbres ?

D’apaisement à la vue d’une rivière qui serpente

et ruisselle sous les futaies ? De contentement,

de joie physique aussi simple que satisfaisante

au retour d’une balade en forêt ?

Souvenez-vous - ou imaginez…, les

arbres, le bruissement léger de

leurs feuilles parcourues par le vent,

l’écoulement de l’eau du ruisseau

au milieu de quelques rochers.

Sentez le parfum de la forêt qui

émane de part et d’autre du sentier,

les rayons de soleil sur votre visage.

Passez le pont qui enjambe le rieux,

ou traversez ce gué qui mène à

une clairière et écoutez-y le chant

des oiseaux qui se répondent.

Fermez les yeux, faites vivre

un instant ce paysage en

pensée. Que se passe-t-il

en vous, en écho de cette

évocation ?

Nombreux sont les écrivains,

artistes et scientifiques qui ont

partagé les bénéfices de la nature

- partant, de la forêt – pour le

corps et l’esprit. Dans une théorie

qu’il nous propose en 1984,

Edward Wilson émet le concept

de biophilie (du grec « bios », la

vie et « philos » qui aime d’amitié)

selon lequel nous, humains, avons

une tendance innée à établir une

relation avec le monde vivant et

la nature. Ce que la psychologie

environnementale mesure.

Ainsi, également au début des

années 80, Roger Ulrich (géographe

américain) montre que des

patients qui ont subi une opération

chirurgicale récupèrent mieux (i.e.

physiquement et moralement : ils

sortent plus vite de l’hôpital en

ayant moins besoin d’antidouleurs)

lorsque depuis leur chambre ils ont

une vue sur un paysage naturel.

Au travail aussi

Ce constat a été élargi à d’autres

contextes : Terry Hartig (Université

d’Upsala) expose que la proximité

ou la vue de la nature augmente

le bien-être sur le lieu de travail.

Les employés qui disposent d’une

vue sur un parc, des arbres, des

plantes ou des fleurs ont moins de

maux de tête et plus de satisfaction

que ceux qui ont une vue sur un

parking ou un bâtiment adjacent.

Et des aménagements de bureaux

comprenant des plantes, ou dans

une certaine mesure de grandes

photos de paysages (arbres,

forêts, mer, montagne…) aux

murs peuvent déjà faire l’affaire.

Apaisement, ressourcement,

concentration, créativité : il

s’agit là de quelques-unes des

expériences que chacun d’entre

nous peut faire par lui-même au

contact des arbres et de la forêt.

Une bonne raison de s’arrêter dans

sa journée pour s’imaginer arbre,

aller se promener en conscience

en forêt ou y suivre des activités de

méditation guidées entre collègues

ou en famille, la faire rentrer chez

soi ou encore en prendre soin,

pour les habitants qui y vivent,

nous-mêmes et nos enfants.

JEAN-PHILIPPE WAGNON,

coopérateur Allagi, Philo et

méditation pour petits et grands

Photo : Allagi

PARTENAIRE INFOGREEN

58 INFOGREEN.LU


Veillez au label SDK !

Même si vous avez recours à des prestations de santé et

de soins - Faites attention au label SDK ! Le label signifie:

FIR EN

NOHALTEGEN ËMGANG

MAT RESSOURCEN

l Prévention des déchets l Protection des ressources l Protection du climat

SDK – geliefte Klimaschutz – plus d‘infos sous : Tél. 488 2161, www.sdk.lu et

Une action de la SDK avec ses partenaires :


DOSSIER GREEN PLANET

Un partenaire du quotidien

Luc Koedinger est co-fondateur

de Canopée, coopérative

en Agroforesterie. Pour lui,

l’agroforesterie est une voie

royale pour permettre aux

arbres d’épauler l’être humain,

partout, tout le temps, avec fruit.

L’arboriculture, c’est une activité

humaine qui consiste à cultiver

des arbres et à les entretenir.

Et qui inclut l’étude de la

physiologie végétale, de la façon

dont les arbres réagissent à leur

environnement et interagissent

avec lui. L’agroforesterie pense

paysages en symbiose, avec la

nature et avec l’humain, sachant

que l’humain cultive et que la

nature reprendra toujours ses

droits… L’arbre devient l’acteur

végétal planté au milieu d’activités

agricoles avec lesquelles il cohabite

et participe, cultures productives,

maraîchage, élevages divers…

Luc Koedinger, maraîcher,

arboriculteur et pédagogue,

se dit volontiers « paysanformateur

». Il défend Lumbrikina,

sa microferme à Habergy

(Messancy), à deux pas belges du

Luxembourg dont il est issu. Et

il est cofondateur d’une société

coopérative en agroforesterie,

joliment baptisée Canopée.

Il propose aussi le terme

« dendroculture », pour dribbler le

rôle paysager voire décoratif auquel

l’arbre est souvent cantonné,

invitant à dépasser le cadre agricole

pour donner aussi ses lettres de

noblesse à la plantation en milieu

urbain, en zone industrielle ou

commerciale… « L’arbre est à sa

place dans presque toutes les

régions d’Europe. Avec le «climax

écologique», un certain type de

végétation reprend ses droits dès

que la nature est livrée à ellemême,

ou délivrée de l’impact

humain. La forêt de hêtres et de

chênes correspond au climax du

Luxembourg. Sans la présence

humaine, la surface forestière

s’approcherait des 100 %, alors

qu’aujourd’hui elle est réduite

à 37 %. L’agriculture occupe

quant à elle 52 % du territoire et

près de 10 % des surfaces sont

construites ou artificialisées ».

Pour Luc Koedinger, il s’agit

de permettre aux arbres de

nous épauler au quotidien. « Ils

nourrissent les sols, aident au

stockage de l’eau en profondeur

et en surface cultivée, fabriquent

de l’oxygène et capturent le

carbone… Ce sont de formidables

usines biologiques fonctionnant à

l’énergie solaire. Un chêne adulte,

par exemple, fait des racines de

plus de 120 m de profondeur,

qui permettent à l’eau de pluie

de pénétrer dans les nappes

phréatiques. Ce chêne transpire

60 INFOGREEN.LU


La forêt de hêtres et de chênes correspond au climax du

Luxembourg. Sans la présence humaine, la surface forestière

s’approcherait des 100 %

par son feuillage jusqu’à 500

litres d’eau par jour. Son ombrage

est agréable pour l’Homme et

cet arbre accueille une faune

innombrable, toute une vie, dans

le sol et dans sa partie aérienne. »

d’une association de cultures

céréalières et de peupliers. Les

peupliers seront récoltés (coupés)

après 15 ans. Une telle association

est 34 % plus productive que

les deux cultures séparées ».

L’agroforesterie serait donc à

promouvoir pour ses avantages

dans le contexte du dérèglement

climatique subi aussi par le monde

agricole. « Des recherches récentes

indiquent que la voie d’une

agriculture prenant soin des sols

en augmentant le taux de carbone

pourrait rapidement faire de

l’Europe un territoire à bilan neutre

sans rien changer au reste de nos

activités. Les mondes de la finance

et de l’industrie peuvent jouer

un rôle décisif dans ce tournant

de l’agriculture et le Luxembourg

peut devenir ce laboratoire de

l’excellence, en visant la neutralité

carbone par compensation. Investir

dans le paysage agricole à travers la

plantation d’arbres et de haies, voilà

de quoi réenchanter l’histoire ».

ASSOCIÉ PAR ALAIN DUCAT

Avec Canopée, coopérative

en agroforesterie

PARTENAIRE INFOGREEN

DOSSIER GREEN PLANET

L’agroforesterie associe les arbres

et les haies aux différents domaines

de l’agriculture et du paysage,

permet de mieux ancrer des sites

industriels ou commerciaux dans

leur environnement. « Sur un plan

économique, cette technique

permet aussi une augmentation

significative des rendements

à l’hectare. Prenons l’exemple

Autre exemple, au verger : « Les

fruitiers sont régulièrement

fragilisés par des insectes ou des

parasites. Associons-y, par exemple,

un élevage de poules. Entre autres

parce que, quand les fruits tombent,

malades ou farcis d’une larve, les

poules s’en nourrissent aussitôt,

éradiquant le pathogène ou la larve

pour les transformer en engrais ».

LA FORCE SYMBOLIQUE

DU VERT

Vert chlorophylle, vert printemps, vert sous-bois, vert émeraude… :

ces noms évocateurs nous transportent dans un univers

onirique, que l’on a envie de prolonger dans la réalité.

Depuis quelques années, cette couleur, aux multiples déclinaisons, s’invite

chez nous, dans notre déco et dans notre vestiaire. En effet, les différentes

périodes de confinement ont suscité un incroyable besoin de retour à la

nature : le vert devient le symbole par excellence du bien être qu’elle peut

nous apporter ! Il évoque la régénérescence liée au cycle des saisons.

Le secret du vert ? Il nous aide à ressentir les bienfaits de la forêt indomptée, à

travers ses gammes harmonieuses et rafraîchissantes ! On veut se connecter

à la forêt, on enlace les arbres, on nous dit qu’ils nous parlent… et si c’était

vrai ? Et si ces arbres bienveillants étaient tout simplement garants de notre

bien-être, de la qualité de notre vie et de celle des générations futures ?

Le vert est vivifiant, régénérant, dynamisant et, ne l’oublions pas, c’est la

couleur de l’espoir… Le vert, c’est notre histoire d’amour avec la nature !

BÉATRICE MANGE - COLOR-WELLNESS

› La suite est à lire sur Infogreen.lu

PARTENAIRE INFOGREEN

4×3 – NUMÉRO 17 – TRIMESTRIEL – FÉVRIER 2022

61


DOSSIER GREEN PLANET

Les critères

PEFC pour une

gestion durable

40 % des surfaces

forestières

luxembourgeoises

sont certifiées selon

les critères PEFC. Un

gage de qualité !

PEFC est un système transparent

et indépendant pour assurer une

gestion durable des forêts. PEFC est

l’acronyme pour la dénomination

anglaise «Programme for the

Endorsement of Forest Certification

Schemes», donc un «Programme

pour la reconnaissance de système

de certification forestière».

Les critères et indicateurs sont

élaborés au niveau national ou

régional, et doivent correspondre

à des minimums internationaux

définis par le Conseil PEFC à

Genève. Ces standards nationaux

ou régionaux de PEFC sont soumis

à une révision tous les 5 ans, afin

de correspondre aux exigences

à une gestion forestière durable.

A ce processus de révision,

peuvent participer toutes les

organisations intéressées.

La dernière révision au Grand-

Duché a eu lieu en 2018 et a

regroupé 15 organisations et

institutions du pays, qui ont défini

ces standards en consensus (dont,

par exemple, les propriétaires,

des ONG, des administrations).

La conformité aux standards

sur le terrain, et le chemin du

bois venant de la forêt jusqu’au

produit final sont après vérifiés

par des bureaux de certification

indépendants. Ainsi, la certification

PEFC consiste à dire ce que

l’on fait en matière de gestion

forestière durable, faire ce que

l’on dit, le contrôler et le prouver.

Voici quelques exemples,

comment PEFC s’exprime

sur le terrain :

- Respect de l’équilibre

croissance-récolte.

- Après la coupe, il faut

replanter, ou profiter de la

régénération naturelle.

- La biodiversité en forêt

est maintenue, la forêt

reste un habitat sûr pour

la faune et la flore.

62 INFOGREEN.LU


- Une forêt gérée de façon

durable aide à la protection

de l’eau, du sol et du climat.

- Une attention particulière

est prêtée à l’eau potable.

- Vous avez une garantie pour

la provenance légale du bois.

- Pendant les travaux forestiers,

les standards de la sécurité

de travail sont respectés.

- Les droits des salariés

sont respectés.

- Les travaux sont faits à l’aide

de personnel qualifié.

- Les droits des personnes,

qui vivent de la forêt ou en

dépendent, sont assurés

(ex. : peuples indigènes).

Avec l’achat de produits certifiés

PEFC, vous contribuez à une

gestion durable des forêts !

La gestion durable des forêts

est l’affaire de chacun et c’est

l’implication du plus grand nombre

d’acteurs qui fait la force de PEFC.

Grâce à leur engagement, PEFC

est devenu leader mondial de

la certification forestière : une

avancée pour les citoyens et pour

les forêts du monde entier !

Au Grand-Duché, on compte plus

que 40 % des surfaces forestières

qui sont certifiées selon les critères

PEFC, à savoir environ 37.300

hectares, soit 70.000 terrains de

foot ! A cet immense stock de

matériaux durables s’ajoutent 24

entreprises certifiées de tous les

secteurs : exploitants forestiers,

scieries, imprimeurs, producteurs

et transformateurs divers.

Quand vous achetez du bois (ex. :

des planches ou des bûches de

chauffage) ou tout autre produit

ligneux (crayons, pellets, papier,

parquet…), veillez à ce qu’il porte

le label PEFC pour assurer une

provenance légale et durable

des matières premières !

TEXTE-PHOTO : ©PEFC

PARTENAIRE INFOGREEN

DOSSIER GREEN PLANET

ARBRES MIEUX

REMARQUÉS

La loi sur la protection de la nature a été renforcée.

Son objectif premier est d’apporter plus de sécurité

juridique et plus de flexibilité, pour les citoyens

comme pour les autorités, notamment dans la

renaturation des berges, les petites activités

agricoles ou le classement d’arbres remarquables.

En effet, le législateur a voulu apporter

facilitation et cohérence dans la protection des

« arbres remarquables ». Celle-ci sera simplifiée,

puisqu’elle ne sera désormais plus couverte par

le cadre légal relatif à la protection des sites

et monuments, mais relèvera de la loi pour la

protection de la nature, modifiée dans ce sens.

Il existe des aides pour l’entretien ou la restauration

d’arbres remarquables, classes ou sur la liste établie

par l’Administration de la Nature et des Forêts.

Cette liste dans sa dernière version disponible

contient 535 arbres, alignements d’arbres et allées.

A.D.

4×3 – NUMÉRO 17 – TRIMESTRIEL – FÉVRIER 2022

63


DOSSIER GREEN PLANET

Vitrine

suédoise !

Le centre Sara est un lieu

culturel et un hôtel à la

pointe de la technologie qui

apporte une contribution

positive à la communauté

locale, tout en étant une

vitrine internationale de la

conception et de la construction

durables. Cap sur la Suède.

D’une hauteur de 75 mètres et

d’une superficie de 30 000 m²,

ce bâtiment à bilan carbone

négatif est l’une des plus hautes

tours en bois au monde. Situé à

Skellefteå, une ville qui avait une

riche tradition d’architecture en

bois avant la modernisation du

centre-ville, le centre Sara marque

la renaissance du patrimoine de la

ville ; alliant matériaux traditionnels

et technologies contemporaines, il

abrite une galerie d’art, le musée

Anna Nordlander, le théâtre régional

de Västerbotten, la nouvelle

bibliothèque municipale et l’hôtel

Wood, avec son restaurant, son

spa et son centre de conférences.

Cet hôtel de 20 étages offre une

vue spectaculaire sur la Laponie

suédoise, située juste en dessous

du cercle polaire arctique.

Le projet, qui promeut l’utilisation

du bois comme matériau

structurel durable pour les

bâtiments complexes et de grande

hauteur, représente une étape

importante pour White Arkitekter

qui entend métamorphoser

son architecture afin qu’elle soit

neutre en carbone ou mieux d’ici

2030 ; afin de gérer la statique

complexe, une série de solutions

innovantes ont été mises au point

avec les ingénieurs structurels

de Florian Kosche AS, secondés

par une industrie forestière

régionale et des connaissances

techniques locales en matière de

construction bois inspirantes.

La structure en bois - provenant

de forêts régionales durables

et transformé dans une scierie

située à une cinquantaine de

kilomètres du projet - séquestre

plus de deux fois les émissions de

carbone générées par l’énergie

de fonctionnement et le carbone

provenant de la production des

matériaux, du transport et de

la construction sur le site. Le

bâtiment est conçu pour une

durée de vie d’au moins 100 ans.

La suite est à lire sur Infogreen.lu

RÉGIS BIGOT, INNOVATION PROJECT

MANAGER CHEZ NEOBUILD

PARTENAIRE INFOGREEN

64 INFOGREEN.LU


Recycling together

for a better tomorrow…

Z.I. Gadderscheier L-4984 Sanem - Tel : 592399 - Fax : 592436

Email : ecotec@ecotec.lu - Web : www.ecotec.lu


DOSSIER GREEN PLANET

Au cœur de

l’arboretum

Trois parcs, trois environnements, mais un même

objectif : mettre en avant les beautés de la nature

tout en conservant des centaines d’espèces.

Plantes, arbres et arbustes font bon ménage

sur les 30 ha de l’arboretum du Kirchberg.

Un arboretum peut se décliner

sous trois formes : forestier,

de recherche ou de collection.

Celui du Kirchberg appartient

à la troisième catégorie. « Nous

proposons une grande variété de

ligneux, c’est-à-dire des arbres et

des arbustes, venant d’Europe »,

explique Thierry Helminger,

botaniste au Musée national

d’histoire naturelle. « Notre but

est de montrer leur diversité au

public. Nous nous focalisons sur

des essences rustiques car les

trois parcs n’ont pas de serres, ni

de protections pour l’hiver. Il faut

que les espèces puissent résister

aux basses températures. Ainsi

certaines espèces d’Europe du Sud

ne peuvent pas être montrées. »

Le Fonds Kirchberg ayant décidé de

suivre la conception de l’architecte

paysagiste Peter Latz pour installer

un arboretum dans les parcs

publics du quartier, c’est en 1993

que le parc Réimerwee ouvrait le

bal des travaux d’aménagement. « Il

accueille une très belle collection

de chênes. L’endroit permet de

s’y promener dans une certaine

quiétude. Les visiteurs pourront y

découvrir 21 espèces différentes.

Les hêtres sont également bien

représentés par de nombreuses

variétés du hêtre commun. »

En 1995, place au deuxième parc

situé au Klosegrënnchen. « J’ai

un petit faible pour ce parc »,

poursuit Thierry Helminger. « Les

66 INFOGREEN.LU


L’arboretum n’a que 27 ans. Les arbres

n’ont pas encore eu le temps de grandir

totalement. Tout sera beaucoup mieux

dans 100 ans. Un beau défi pour les

générations à venir

DOSSIER GREEN PLANET

dunes ont été modélisées avec

les excavations de la construction

du contournement Est de la ville.

Nous l’appelons l’Arboretum des

sables. Ce qui est important,

c’est que le substrat n’a pas été

amélioré ; nous n’avons pas ajouté

de terres végétales. Les matériaux

sableux et pierreux, pauvres en

nutriments et ne retenant que

peu d’eau, sont un milieu de vie

particulier qui ressemble aux

pelouses sablonneuses qui se

forment sur les plateaux de grès

du Luxembourg. Nous sommes

fiers d’avoir pu recréer ce biotope

dans le parc. Pâturé deux fois par

an par des moutons, il est peu

à peu recolonisé. On observe

notamment des orchidées et

d’autres espèces rares. »

Le parc central constitue le

dernier maillon de l’arboretum.

Son aménagement a été finalisé

au printemps de l’année 2000. « Il

comporte beaucoup d’espaces

ouverts destinés à accueillir le

public. La présence d’une aire

de jeux, d’une piste de pétanque

et du “Kyosk” attire évidemment

des visiteurs plus variés. C’est

un lieu de détente, de relaxation

et de découvertes pour les

grands comme les petits. »

La patience récompensée

Depuis 1994 quelque 40.000

arbres et arbustes ont été plantés.

A l’heure actuelle, les secteurs

ouverts au public accueillent 347

espèces, sous-espèces et variétés.

« Pour les obtenir, nous avons

beaucoup travaillé avec d’autres

jardins botaniques et arboretum

répartis en Europe. Les échanges

sont assez faciles. La suite est

plus réfléchie car comme il faut

trouver les meilleurs endroits

pour semer les graines, mais aussi

les méthodes pour entretenir

les arbustes et plantes. C’est un

processus long et compliqué qui

nous apporte un certain plaisir

quand tout prend forme. »

Présent en force au Luxembourg,

le hêtre occupe une belle

place. « Nous avons une grande

collection. Le hêtre fougère est

particulièrement beau. Mais il

faut être patient. L’arboretum n’a

que 27 ans. Les arbres n’ont pas

encore eu le temps de grandir

totalement. C’est aussi l’intérêt de

cette collection, la transmission !

Tout sera beaucoup mieux dans

100 ans, minimum. C’est un beau

défi pour les générations à venir. »

L’arboretum est une destination

librement accessible à tout le

monde. Cerise sur le gâteau,

l’étiquetage des plantes renseigne

sur le nom scientifique, la famille,

la répartition et le nom en

quatre langues (luxembourgeois,

allemand, français et anglais).

Des visites guidées de

l’arboretum sont organisées

régulièrement de mai à octobre.

www.mnhn.lu/arboretum

COLLECTIONNÉ PAR SÉBASTIEN YERNAUX

Photos: MNHN

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4×3 – NUMÉRO 17 – TRIMESTRIEL – FÉVRIER 2022

67


DOSSIER GREEN PLANET

L’Europe veut lutter

contre la déforestation

Le combat pour l’arbre est

évidemment planétaire. La

Commission a adopté de

nouvelles propositions pour

faire cesser la déforestation.

La Commission européenne a

adopté, à l’approche de la dernière

ligne droite de 2021, 3 nouvelles

initiatives, conditions pour faire

du pacte vert pour l’Europe une

réalité. Elles engagent aussi l’Europe

dans sa responsabilité globale.

Ainsi, à côté de nouvelles règles

visant à faciliter les transferts de

déchets à l’intérieur de l’Union pour

promouvoir l’économie circulaire,

à lutter contre l’exportation de

déchets illicites et les problèmes

de gestion des déchets envoyés

vers les pays tiers, la Commission

propose de nouvelles règles pour

enrayer la déforestation imputable

à l’UE. La Commission présente

également une nouvelle stratégie

en faveur des sols ayant pour

objectif que tous les sols européens

soient restaurés, résilients et

suffisamment protégés d’ici 2050.

Virginijus Sinkevičius, le

commissaire chargé de

l’environnement, des océans et

de la pêche, souligne: «Si nous

attendons de nos partenaires

qu’ils adoptent des politiques

climatiques et environnementales

plus ambitieuses, nous devrions

cesser nous-mêmes d’exporter les

sources de pollution et de soutenir

la déforestation. La réglementation

que nous présentons contient

les efforts législatifs les plus

ambitieux qui aient jamais été

fournis à l’échelle mondiale pour

résoudre ces problèmes.»

« Entre 1990 et 2020, le monde a

perdu 420 millions d’hectares de

forêts, une superficie plus vaste

que celle de l’Union européenne »,

souligne la Commission. En cause,

principalement, l’expansion

agricole liée à la production

de soja, bœuf, huile de palme,

cacao et café, certains de leurs

produits dérivés, et aussi… le bois,

des surfaces naturelles parfois

séculaires étant défrichées, pour

mieux y planter des essences à

croissance rapide, plus directement

« efficaces » sur les marchés.

Les nouvelles règles proposées

entendent garantir que les

produits achetés, utilisés ou/

et consommés par les citoyens

européens ne participent pas à la

déforestation et à la dégradation

des forêts dans le monde…

68 INFOGREEN.LU


Concrètement, l’Europe fixe les

règles d’une « diligence raisonnable

obligatoire » pour les entreprises

qui souhaitent mettre ces produits

sur le marché de l’UE, l’objectif étant

de garantir que seuls des produits

conformes et sans lien avec la

déforestation soient autorisés.

Dans le champ d’application du

règlement, il est prévu un système

comparatif pour évaluer les pays

et le risque de déforestation ou

de dégradation des forêts qui leur

est associé. On évoque aussi une

« intensification du dialogue » avec

les pays grands consommateurs de

ces produits « forest unfriendly ».

En faisant la promotion de

produits «zéro déforestation» et

en réduisant l’incidence de l’UE sur

la déforestation et la dégradation

des forêts dans le monde, les

nouvelles règles ambitionnent de

réduire les émissions de gaz à effet

de serre et la perte de biodiversité.

Et visent des retombées positives,

pour les communautés locales,

notamment les populations les

plus vulnérables qui dépendent

fortement des écosystèmes

forestiers, mais aussi pour des

filières locales européennes.

PROTÉGÉ PAR ALAIN DUCAT

Photos : WWF / Greenpeace

Garantir que les produits achetés, utilisés

ou/et consommés par les citoyens européens ne

participent pas à la déforestation et à la dégradation

des forêts dans le monde…

DOSSIER GREEN PLANET

UN PARTENAIRE

IMPORTANT POUR WILTZ

L’ANF, avec son antenne régionale de l’Arrondissement Nord, sous la

direction de Fernand Theisen, et le « Triage Wiltz » autour de Dany Klein,

sont localisés au Château de Wiltz. Avec ses six employés forestiers,

Dany Klein est responsable de la partie du territoire de Wiltz avant

la fusion avec Eschweiler et celui de la commune de Winseler.

L’administration s’occupe aussi de la gestion des forêts sur le territoire

de la commune de Wiltz. Elles s’étendent sur 1.100 hectares, soit 52 %

de la surface communale. La commune en possède 330 hectares, ce

qui correspond à environ 10.000 fois l’amphithéâtre de Wiltz.

Les travaux planifiés dans ces forêts sont budgétisés via un Plan annuel de

gestion des forêts et adopté par le conseil communal. Celui-ci comprend

d’une part la récolte du bois avec les revenus dégagés de la vente et la

reforestation ainsi que les dépenses liées à l’entretien des surfaces boisées.

Sur les 2.000 m 3 de bois abattus tous les ans par l’ANF à la demande de la

commune, la majeure partie est livrée comme copeaux destinés au chauffage

communal. Selon la qualité, le reste est vendu pour être transformé dans

les scieries, pour la production de papier ou comme bois de chauffage.

De plus, l’ANF a à charge le nettoyage et la réparation des chemins forestiers

et coordonne les projets de mise en état et de création de nouveaux

chemins. Au Bréimebierg, non loin de la Lameschmillen, un chemin forestier

a récemment été remis en état avec le déblai du chantier « Campus Géitzt »

à Wiltz. Ainsi, nul besoin de recourir à des matériaux d’une carrière éloignée

tout en économisant 60 % des coûts et en réduisant les émissions grâce à

des trajets plus courts : un exemple pratique de l’« Économie Circulaire».

S.Y.

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4×3 – NUMÉRO 17 – TRIMESTRIEL – FÉVRIER 2022

69


DOSSIER GREEN PLANET

Plus d’efforts sont attendus dans

la structuration et le financement

de fonds d’impacts pour les

écosystèmes naturels

Focus sur le

financement des forêts

Rio Impact met en avant

les biens et services fournis

par les écosystèmes

Les écosystèmes forestiers

représentent un maillon essentiel

des équilibres écologiques,

sociaux et économiques

planétaires. Ils fournissent de

nombreux biens et services

environnementaux aux

populations tels que le maintien

de la biodiversité, la lutte contre

le changement climatique, la

prévention des inondations, la

lutte contre l’érosion des sols et la

dégradation des terres, les filières

des produits forestiers ligneux

et non ligneux, parmi d’autres.

En termes institutionnels, les

forêts sont l’écosystème idoine

pour réaliser les synergies entre

les conventions de Rio sur la

biodiversité, le climat et les terres.

Par ailleurs de nombreux emplois

peuvent être générés par le

secteur forestier, comme c’est le

cas d’ailleurs au Luxembourg.

Malgré tous ces bénéfices fournis

par les forêts, elles continuent de

se dégrader sous des pressions

diverses, comme l’agriculture et

l’élevage intensifs, l’urbanisation

et les activités minières.

Heureusement des initiatives

globales comme la Décade des

Nations Unies pour la Restauration

des Ecosystèmes donnent une

lueur d’espoir, mais les besoins en

financements sont conséquents.

Une étude récente du PNUE

nous indique qu’il est nécessaire

de multiplier par 3 les aides

disponibles pour la nature

(y compris les forêts) d’ici à

2030. Différentes sources

de financement existent :

internationales, domestiques,

publiques et privées. Les fonds

globaux environnementaux

comme le Fonds pour

l’environnement mondial (GEF) et

le Fonds vert pour le climat (GCF)

sont des sources accessibles aux

pays éligibles dans les pays du

Sud. Les efforts des financements

liés à la REDD+ donnent

également une impulsion positive.

Mais il est attendu que le secteur

privé s’engage davantage. Par

exemple, le secteur financier a un

rôle clé à jouer en « verdissant »

ses pratiques, y compris à

travers la mise en œuvre d’une

taxonomie intégrant, de manière

appropriée, les enjeux forestiers.

Par ailleurs, plus d’efforts sont

attendus dans la structuration et

le financement de fonds d’impacts

pour les écosystèmes naturels.

70 INFOGREEN.LU


SOLUTIONS POUR

LES VILLES

DOSSIER GREEN PLANET

Les états peuvent rediriger des

incitations fiscales négatives, mais

également mettre en place des

fonds nationaux pour les forêts et la

biodiversité, ou encore contribuer

à réduire les risques perçus

pour attirer des investissements

dans le secteur forestier en

fournissant des subventions pour

la préparation des projets et/ou

des garanties aux investisseurs

(parmi d’autres options).

Les forêts peuvent offrir des

solutions « vertes » à de nombreux

secteurs économiques souhaitant

réduire ou compenser leur

impact sur l’environnement, ou

tirant directement profit des

services écosystémiques fournis

par les forêts. Par exemple, les

entreprises peuvent être amenées

à développer ou/et financer des

projets forestiers pour atténuer

les effets de leurs émissions de

gaz à effet de serre, ou réduire

leur empreinte sur l’eau, les sols et

la biodiversité. Il y a une solution

forestière pour toute entreprise !

Rio Impact accompagne des pays

du Sud pour le développement

de stratégies de financements

pour les forêts, la mise en place de

mécanismes de financements tels

que des fonds nationaux forestiers,

les schémas PSE, et appuie la

mobilisation des financements

via les fonds globaux pour

l’environnement (GCF, GEF, FA, CIF).

Rio Impact offre aussi des

solutions vertes aux entreprises

engagées dans la RSE, à travers

des projets forestiers et de

conservation de la biodiversité.

Plus largement, Rio Impact innove

en matière de finance durable

pour les forêts, la biodiversité,

le climat et la restauration des

écosystèmes pour accélérer la

mise en œuvre des synergies

entre les conventions de Rio.

LUDWIG LIAGRE, DIRECTEUR

DE RIO IMPACT S.À R.L

Photo : Pilar Valbuena

PARTENAIRE INFOGREEN

Pour les urbanistes, la conception

de villes capables de s’adapter à

un climat plus chaud et extrême

est un véritable défi. Avec des

milliers de kilomètres de rues et des

millions de maisons dans certaines

grandes villes, où devrait-on investir

en priorité pour faire face à ce

problème ? Heureusement, grâce

aux données satellites thermiques,

les urbanistes peuvent maintenant

dire où l’impact sera majeur et où

l’on doit intervenir en premier.

WEO possède une solution basée

sur l’intelligence artificielle, qui

aligne les mesures de température

avec les images satellites de

haute résolution pour “zoomer”

à une résolution de 10 mètres.

Résultat : une vue très claire des

différentes températures urbaines.

Les cartes peuvent être utilisées

par exemple pour identifier les

quartiers possédant un risque plus

élevé de températures extrêmes.

Cela permet également d’identifier

les surfaces les plus chaudes

pour prioriser les interventions,

comme l’installation de chaussées

spéciales qui augmentent la

réflexion du soleil, ou de toits verts

pour rafraîchir les températures

et créer de la verdure.

En les combinant avec les

informations de WEO sur la

végétation, les villes peuvent

même identifier les meilleurs

emplacements potentiels pour

planter les arbres, et suivre la

croissance de la végétation intra

urbaine. Ceci afin d’améliorer la

couverture des zones d’ombre

en été et l’évapotranspiration

pour réduire les températures.

WEO

› La suite est à lire sur Infogreen.lu

PARTENAIRE INFOGREEN

4×3 – NUMÉRO 17 – TRIMESTRIEL – FÉVRIER 2022

71


DOSSIER GREEN PLANET

EXPÉRIMENTATION

LUXEMBOURGEOISE

Les effets du changement climatique sont de plus en plus visibles en

forêts ces dernières années. Toutes les forêts du pays présentent une

ou plusieurs parcelle(s) d’arbres dont l’état sanitaire est préoccupant.

Les forestiers et les propriétaires se voient ainsi contraints de mettre en

place des mesures de gestion alternatives pour mitiger ces impacts.

Une manière d’adapter nos forêts aux changements climatiques

est d’augmenter leur résilience. Cela passe, entre autres, par une

augmentation de la diversité des essences forestières et une meilleure

adaptation des essences aux conditions climatiques actuelles et

futures. Des expériences similaires ont lieu dans les pays voisins.

Au Luxembourg, en raison du manque de disponibilité de parcelles,

peu d’expériences avaient été conduites jusqu’à présent sur ce sujet.

Cependant, dans la commune de Differdange, 12 parcelles d’une superficie

totale de 14 hectares ont pu être libérées par l’Administration Nature

et Forêt (ANF) au sein de la forêt domaniale. L’ANF a ainsi fait appel à

l’équipe forestière de Luxplan pour l’élaboration d’un projet expérimental

sur cet espace, en collaboration avec différents acteurs de terrain.

Charlotte Longrée, Coordinatrice, et Thibault Gosset, Chef de projet,

Département Études Forestières, Luxplan, membre de LSC Engineering Group

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PARTENAIRE INFOGREEN

CES GÉANTS QUI

TOMBENT

Après les océans, les forêts constituent le 2 e réservoir de carbone. Elles

séquestrent annuellement 19 % des émissions anthropiques mondiales.

La principale cause de la déforestation généralisée est la demande agroindustrielle.

Selon Mongabay, une plateforme d'information à but non lucratif

sur la conservation et les sciences de l'environnement, l'élevage de bétail

représente 65 à 70 % de la déforestation en Amazonie, suivi par l'agriculture.

Au cœur de la déforestation se trouvent les produits référencés dans

les rayons de nos supermarchés. Céréales, viande, papier, avocats,

huile de palme… D’où la nécessité de sensibiliser et d’impliquer

citoyens et acteurs privés dans les politiques de préservation des

écosystèmes forestiers. Des organismes tels que TRASE (Transparent

Supply Chains for Sustainable Economies) permettent ainsi de fournir

les informations nécessaires aux entreprises afin de comprendre les

impacts de leurs chaînes d’approvisionnement sur les forêts

Aussi, les entreprises qui souscrivent à un principe de compensation de leurs

émissions par la plantation se doivent d’aborder le sujet avec précaution

car replanter d’un côté ce que l’on a «consommé» de l’autre sans avoir

mis en place une stratégie approfondie de réduction des émissions est

une ineptie. La limitation des émissions à la source reste la première des

priorités. Une politique de replantation doit venir s’inscrire dans un dispositif

solide de développement durable de l’entreprise à tous les niveaux.

IMS Luxembourg

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72 INFOGREEN.LU


BANQUE RAIFFEISEN, société coopérative.

Avec votre carte Visa,

vous payez,

vous plantez.

Les cartes Visa qui plantent des arbres.

Raiffeisen, en partenariat avec la Fondation Hëllef fir d’Natur de natur&ëmwelt

et Friendship Luxembourg, s’engage à planter 1 arbre toutes les 200 transactions

réalisées avec ses nouvelles cartes de crédit Visa durables afin de lutter contre

les effets négatifs du changement climatique.

Rejoignez notre engagement sur plantonsdesarbres.lu

La Banque qui appartient à ses membres


DOSSIER GREEN PLANET

L’action fournit

un soutien

financier et

logistique concret

à la population

locale

Renaturer et planter,

ici et dans la mangrove

Initiée et financée par

Banque Raiffeisen, réalisée

conjointement avec la

fondation Hëllef fir d’Natur de

natur&ëmwelt et Friendship

Luxembourg au Bangladesh,

l’action de reforestation porte

ses fruits, avec l’appui de

chaque transaction effectuée

via une Visa durable.

« Pour planter un arbre ? Il suffit

de payer avec sa carte Visa ! ». La

promesse de Banque Raiffeisen

a pu surprendre quand, en mars

2021 et en première dans le pays,

la Banque au modèle coopératif

a proposé à ses clients des cartes

durables, design et avantageuses :

« Parce que prendre soin de la

forêt, c’est aussi préserver tout

l’écosystème qui l’entoure, toutes

les 200 transactions réalisées

par l’ensemble de ces cartes

Visa durables, Banque Raiffeisen

s’engage à planter 1 arbre avec

la Fondation Hëllef fir d’Natur et

Friendship Luxembourg ». Par cette

formule exclusive, en faisant comme

d’habitude, chaque client Raiffeisen

porteur de sa Visa durable

participe, à chaque utilisation,

au reboisement des forêts.

Cette première année a porté ses

fruits, et confirmé l’engagement

de la Banque de financer plus

de 15.000 arbres par an, ici au

Luxembourg et au Bangladesh,

avec ses partenaires locaux.

Grâce au financement du

ministère luxembourgeois de

l’Environnement, du Climat et du

Développement Durable dans

74 INFOGREEN.LU


le cadre du Fonds Climatique

International, Friendship

Luxembourg, avec son partenaire

au Bangladesh, développe

des plantations de mangrove,

sur une centaine d’hectares

le long des cours d’eau où ces

zones boisées ont disparu.

La participation active et l’inclusion

des communautés locales, avec

une attention particulière pour les

femmes et les plus vulnérables,

sont des éléments déterminants

pour la réussite du projet de

reboisement. Friendship explique :

« Les communautés locales sont

impliquées dans la préparation des

pépinières qui vont alimenter les

plantations en jeunes arbres. Afin

qu’ils s’approprient le projet, les

riverains participent à la plantation

des arbres et à leur protection, en

suivant les recommandations des

experts locaux. Les plantations

sont composées d’essences mixtes

favorisant la biodiversité ».

La préservation et le reboisement

des mangroves sont des mesures

d’adaptation bien connues au

Bangladesh, un excellent exemple

d’écosystèmes stabilisés par leur

biodiversité, qui sont à même

de protéger des populations

vulnérables contre les cyclones,

tempêtes tropicales ou fortes

marées qui détruisent les digues

et salinisent les sols. « En plantant

des arbres tout en s’attaquant

aux problèmes liés à la pauvreté,

Friendship contribue activement

à réduire les impacts liés au

changement climatique ».

Au Bangladesh, le coût de ce

type de plantation s’élève à 4

euros par arbre planté, ce qui

inclut la protection contre la

destruction, ainsi que l’amélioration

des moyens de subsistance

des communautés locales.

président de la Fondation. « La

plantation d’arbres – surtout

dans un pays tropical – aide à

compenser les émissions globales

de CO 2

[les mangroves sont en effet

connues pour être d’importants

puits carbone]. Et l’aspect social

est important, car cette action

donne du travail à de nombreux

habitants de la région ».

Au Luxembourg, l’action de

plantation d’arbres se concentre

principalement sur les bénéfices

pour le climat (réduction des

émissions de CO 2

) et l’amélioration

de la biodiversité en luttant contre

les dommages dans les forêts,

souvent envahies par les épicéas.

« À la différence des forêts de

feuillus, il n’y a pas de biodiversité

dans les forêts d’épicéas. Les forêts

de feuillus sont également plus

résistantes aux parasites, tels que

le scolyte. Il est urgent de reboiser

nos forêts avec des chênes et

des arbres à fleurs. Nous avons

d’abord utilisé les fonds mis à

disposition par Banque Raiffeisen

pour un projet près du Moulin

d’Asselborn, où nous protégeons

des parties de notre biotope dans

la vallée «Trëtterbaach». Il s’agit

de transformer la forêt d’épicéas

sur les deux versants en forêt de

feuillus, d’une douzaine d’espèces.

Des essences sont prévues

sur le versant sud plus chaud,

d’autres étant mieux adaptées aux

conditions du versant nord, plus

frais. De cette manière, quatre

types de forêts sont créés, chacun

avec sa propre composition. Il y a,

ici aussi, un aspect social positif :

le projet de renaturation encadré

par des ingénieurs forestiers de la

fondation est soutenu par plusieurs

initiatives pour l’emploi et contribue

ainsi à la réinsertion au travail ».

FRUCTIFIÉ PAR ALAIN DUCAT

avec Banque Raiffeisen

DOSSIER GREEN PLANET

Recréer des forêts de

feuillus

L’action de Friendship Luxembourg

fait partie de celles que soutient

la fondation Hëllef fir d’Natur.

« L’action initiée et financée

par Banque Raiffeisen, réalisée

conjointement avec la fondation

Hëllef fir d’Natur et Friendship

Luxembourg au Bangladesh,

fournit un soutien financier et

logistique concret à la population

locale », confirme Patrick Losch,

Photos : Friendship / natur&ëmwelt

PARTENAIRE INFOGREEN

4×3 – NUMÉRO 17 – TRIMESTRIEL – FÉVRIER 2022

75


DOSSIER GREEN PLANET

La reforestation,

au-delà du reboisement

Etika et ASTM soutiennent notamment des programmes

au Costa Rica et au Togo. De véritables entreprises

durables pour une restauration d’écosystèmes et une

préservation de territoires avec les populations locales.

Le reboisement et la reforestation,

ce n’est pas la même chose car

les enjeux sont différents… Pour

schématiser, le reboisement, c’est

« repiquer » des plants d’arbres

sur un terrain qui a été déboisé.

C’est une opération de restauration

ou de création de zones boisées.

La main de l’homme peut viser

à replanter pour reconstituer

un couvert végétal ou pour

reconstituer des stocks de bois,

ou encore pour stabiliser des

sols érodés par des activités de

culture ou d’élevage plus intensifs.

Souvent, la déforestation est

économique: pour faire de la place

à d’autres activités, agricoles ou

industrielles, ou pour assurer

du bois de consommation

(bois de chauffe, charbon de

bois, essences destinées à la

construction, au bardage, etc…)

« Avec le reboisement, on est

aussi dans une logique plus

économique », commente Ekkehart

Schmidt, représentant d’Etika.

« Reboiser vise principalement

une utilisation rentable des zones

précédemment dégradées et cela

correspond souvent à des besoins

à court terme. Avec la reforestation,

on vise à restaurer la forêt primaire

détruite, le plus naturellement

possible, tout en tenant compte des

besoins des populations locales, qui

sont impliquées dans le processus ».

La notion de reforestation laisse

supposer un objectif plus ambitieux

en termes de surface et de

qualité écologique ou paysagère.

Il s’agit généralement de recréer

un écosystème de type forestier

sur une superficie significative.

Rainforest.lu au Costa Rica

Etika, depuis le Luxembourg,

soutient notamment

un programme majeur

de reforestation.

Financée par des dons,

l’association rainforest.lu effectue

depuis 2013 un reboisement avec

76 INFOGREEN.LU


DOSSIER GREEN PLANET

Avec la reforestation, on vise à restaurer la forêt primaire détruite,

le plus naturellement possible, tout en tenant compte des besoins

des populations locales, qui sont impliquées dans le processus

des espèces d’arbres indigènes

sur des zones sélectionnées

au Costa Rica et l’accompagne

scientifiquement. Le groupe

luxembourgeois s’est appuyé sur

ses homologues « Rainforest of

the Austrians » emmenés par le Dr.

Anton Weissenhofer de l’Université

de Vienne. Ce botaniste tropical

travaille au Costa Rica depuis 20

ans et dirige la station tropicale du

corridor biologique «La Gamba».

L’association rainforest.lu collabore

avec les Autrichiens dans ce

programme de préservation de la

forêt tropicale, avec la population

locale, impliquée dans les projets

par la formation et l’information.

Le projet a été initialement

soutenu financièrement par le

ministère du Développement

Durable et des Infrastructures.

Etika et la Spuerkeess ont assuré

des prêts relais conséquents.

Le programme vise le long terme,

pour contrer la déforestation

massive des dernières

décennies. Guidée par la mise

en place industrielle de vastes

monocultures pour la production

de biens d’exportation (bananes,

huile de palme, ananas…) et

le développement de grands

pâturages pour la production de

viande, elle a aussi entraîné la

destruction des habitats primaires

et une fragmentation importante

des forêts restantes. Le programme

austro-luxembourgeois s’inscrit

dans le cadre d’une reforestation

réellement durable et sérieusement

supervisée. L’aide financière venue

du Luxembourg est principalement

utilisée pour l’achat de terres

agricoles, en particulier des

plantations d’huile de palme, que

les activités du projet permettront

de retransformer en forêt tropicale.

Ainsi, la forêt primaire qui a été

irrémédiablement perdue reçoit

une seconde chance, une forêt

secondaire en remplacement.

ASTM Au Togo

Un projet similaire est mené au

Togo. Également soutenu par la

coopération luxembourgeoise, ce

projet de reboisement démarré

en 2018 est porté par ASTM

qui le met en œuvre dans deux

régions avec son partenaire local,

Inades Formation Togo. Dans ce

projet aussi, la valeur ajoutée

s’appuie sur la participation

active de la population locale.

Pendant des années, les

programmes de formation

d’Inades se sont concentrés sur

les méthodes d’utilisation durable

des ressources naturelles et

les pratiques agroécologiques

pour renforcer la résilience

d’une population rurale dont

les moyens de subsistance sont

affectés par le changement

climatique. Les formations visent

notamment à responsabiliser

la population féminine, et

ainsi à renforcer les familles,

partenaires du projet local.

RESTAURÉ PAR ALAIN DUCAT

Avec Etika et la collaboration d’ASTM

Photos: rainforest.lu /

ASTM / Inades Togo

PARTENAIRE INFOGREEN

4×3 – NUMÉRO 17 – TRIMESTRIEL – FÉVRIER 2022

77


DOSSIER GREEN PLANET

Compensation

carbone : comment

y participer ?

Agir pour le climat, c’est

souvent mettre en place,

au sein de son entreprise,

un plan d’action pour

réduire ses émissions de

gaz à effet de serre. Mais il

sera cependant impossible

d’éliminer totalement les

émissions de sa société. C’est

à ce moment qu’intervient

la compensation carbone !

LA SUITE

Une action complémentaire à son

plan d’action de réduction des

émissions serait donc de compenser

en investissant dans des puits

carbones et, pourquoi pas, devenir

ainsi 100 % neutre en carbone.

Il s’agit donc d’un geste positif

et volontaire qui permettrait de

rendre à notre planète une partie

de ce que nous avons pris.

Mais alors, comment compenser ?

Un puits carbone désigne le

processus qui extrait les gaz à effet

de serre de l’atmosphère, soit en

les détruisant par des procédés

chimiques, soit en les stockant

sous une autre forme. Exemple: le

dioxyde de carbone est souvent

stocké dans l’eau des océans, les

végétaux ou les sous-sols. Les forêts

jouent donc un rôle déterminant

dans le stockage du carbone

et la stabilisation du climat.

À l’inverse, la déforestation génère

annuellement près de 20 % des

émissions anthropiques mondiales

de CO 2

et figure au troisième rang

des sources d’émissions, derrière

le charbon et le pétrole. À noter

que la déforestation est 10 fois pire

pour le climat que l’ensemble des

émissions dues à l’aviation civile…

On peut ainsi comprendre

qu’une entreprise, mettant en

place un plan de réduction de

ses émissions, va en réalité agir

sur 80 % de la problématique

du climat (ce qui est déjà

très bien !). Mais si en plus,

l’entreprise plante des arbres

et lutte contre la déforestation,

elle va s’attaquer aux 100 %

du problème climatique !

Souvent, compensation et

diminution sont mises en

compétition, au titre de ce

qui est meilleur. Comprendre

l’objectif de complémentarité

de la compensation, c’est aussi

comprendre l’importance d’agir

à tous les niveaux possibles.

78 INFOGREEN.LU


Trouvailles de nos archives :

c’est avec ces classeurs que

tout a commencé...

Initiativ

fir Alternativ Finanzéierung

etika

Nos évènements

Fin février :

Lancement de la plateforme « etiCROWD ».

Samedi 19 Mars :

Tour à vélo sur le thème du gaspillage

alimentaire. Pédaler tranquillement

à travers la nature et découvrir des

projets socio-écologiques.

26 juin au 1 er juillet 2022 :

13 ème « International Summer School

on Social Banking & Sustainable Finance »

au Luxembourg, en collaboration avec

l’Institute for Social Banking : Next steps

in sustainable finance. The time is now.

Samedi 30 Juillet :

Tour à vélo sur le thème

de l’urban gardening.

Vous êtes un entrepreneur ou un particulier qui

cherche à financer un projet écologique et/ou social.

En partenariat avec Spuerkeess, etika propose une

offre de crédit à taux réduit pour soutenir de tels

projets au Luxembourg.

etika asbl Initiativ fir Alternativ Finanzéierung | 136-138 rue Adolphe Fischer | L-1521 Luxembourg | T/F : +352 400 427 62 | www.etika.lu


DOSSIER GREEN PLANET

Planter des

arbres pour

compenser les

émissions qui ne

pourront être

réduites

Conformément au Protocole de

Kyoto (qui fêtera bientôt ses 25

ans…), la compensation carbone

devrait idéalement se faire dans

les pays en voie de développement

afin d’assurer une entraide Nord-

Sud face à ces enjeux. Cela permet

aussi de nous rappeler l’aspect

planétaire des enjeux climatiques.

En effet, quels que soient l’endroit

de nos émissions ou nos actions

de compensation, les gaz à effet

de serre sont globalement répartis

autour de notre belle planète.

Pour compenser les émissions

annuelles d’un Luxembourgeois,

il faudrait planter environ 300

arbres chaque année. Pour

l’ensemble des habitants, plus de

180 millions d’arbres devraient

être plantés chaque année…

Soit, chaque année, une forêt de

la superficie du Luxembourg.

Avec qui compenser ? Il existe

beaucoup d’acteurs qui permettent

de compenser ses émissions de

gaz à effet de serre. Un des acteurs

majeurs dans ce domaine est

l’organisation non gouvernementale

(ONG) Graine de Vie, créée sous

forme d’ASBL de droit belge et de

droit luxembourgeois. Son objectif

est la compensation de l’empreinte

écologique des habitants de nos

pays industrialisés par la plantation

d’arbres dans des pays en voie

de développement. Depuis 2009,

elle aura déjà permis la plantation

de plus de 38 millions d’arbres

avec des partenaires privés.

La compensation carbone de

l’entreprise pourra être déterminée

après avoir calculé ses émissions

de CO 2

. Le parcours idéal pour

une entreprise est donc de

mesurer son impact en réalisant

un bilan carbone de son activité

ou de son produit, mettre en

place, avec son personnel, un

plan d’action de réduction, et

de planter ensuite des arbres

pour compenser les émissions

qui ne pourront être réduites.

FRÉDÉRIC MATHOT &

ALEXANDRE MAGNETTE,

FONDATEURS CO2 STRATEGY

LUXEMBOURG

Photos: Graine de Vie

PARTENAIRE INFOGREEN

Le bois durable et

circulaire : choix et

défis pour bâtir

LA SUITE

L’utilisation du matériau

biosourcé nécessite des

approches pluridisciplinaires et

ingénieuses, le travail en équipe

ainsi que le partage de bonnes

pratiques. Le regard de Philippe

Genot, Ingénieur en chef chez

Schroeder & Associés S.A. et

spécialiste de la filière bois.

L’utilisation du matériau bois

dans la construction connaît

depuis quelques années un

réel essor au Luxembourg. Le

choix du maître d’ouvrage pour

ce matériau biosourcé est très

souvent pris dans le cadre d’une

approche plus globale et durable.

Des notions comme économie

circulaire, énergies renouvelables,

santé, régionalité, bilan carbone

ou encore utilisation de matériaux

biosourcés font souvent partie

intégrante des réflexions. Beaucoup

de projets de construction en

bois ont donc, « par nature », une

dimension durable et innovante.

Cependant, les discussions entre

le maître d’ouvrage et les équipes

de planification (architectes,

ingénieurs,…) vont bien plus loin

que la simple réalisation d’un plan

ou de calculs statiques. En effet, un

réel conseil en construction durable

s’installe et, ensemble, cette équipe

de maîtrise d’oeuvre se lance sur

un chemin souvent novateur.

80 INFOGREEN.LU


DOSSIER GREEN PLANET

Ces nouvelles « missions durables » confèrent

à ces projets innovants des nouveaux défis

à relever. Le travail en équipe et le partage de

bonnes pratiques nous semblent essentiels

L’Administration communale de

Betzdorf a choisi de se lancer sur

cette voie avec la construction d’une

nouvelle crèche à Roodt-Syre.

Un projet de construction en

bois résolument durable, qui allie

régionalité, santé et économie

circulaire. Au vu du caractère très

durable de cette construction,

ce projet innovant est soutenu

financièrement par le Ministère

de l’Environnement, du Climat

et du Développement durable

et le Ministère de l’Energie et de

l’Aménagement du territoire.

Le hêtre local et le chêne

centenaire

Le choix d’utiliser par exemple du

bois de hêtre local, issu de la forêt

communale de Betzdorf, a mis les

équipes devant de nouveaux défis:

développer des nouveaux systèmes

de cloisons/murs en utilisant

du bois de hêtre connu pour sa

«nervosité» et sa «sensibilité à

l’humidité», organiser conjointement

avec l’Administration de la Nature

et des Forêts un planning détaillé

calé sur les principes de la gestion

durable de nos forêts (périodes

de coupes, qualités de bois,

volumes,…) ou encore organiser

la chaine de valeur locale (coupe.

séchage,…) pour transformer le

bois sélectionné. (-> Photo 2)

Le choix de la commune de

réutiliser, en appliquant des

principes de l’économie circulaire,

du bois issu de projets de

déconstruction est également

une approche innovante. Ainsi

un parquet centenaire en chêne

massif issu de la déconstruction

du Café de l’Amérique à Olingen

retrouvera une nouvelle vie

au sein de la nouvelle crèche.

Les étapes de déconstruction

soigneuse, remise en état, entrestockage

ou encore la pose finale

doivent bien évidemment être

planifiées et sont accompagnées

de près par nos équipes.

Force est de constater aussi

que les solutions ne sont pas

illimitées car nous nous trouvons

bien évidemment dans le cadre

légal et réglementaire strict de

la construction, cadre qui n’est

pas forcément adapté à tous ces

nouveaux défis. Dans ce contexte,

l’OAI vient de lancer pour le compte

du Ministère de l’Energie et de

l’Aménagement du territoire une

enquête nationale : «Questionnaire

et relevé des problèmes importants

et récurrents rencontrés lors

de la réalisation de projets avec

des matériaux biosourcés ».

L’objectif est d’identifier les points

bloquants et de trouver ensemble

des solutions adaptées.

Ces nouvelles « missions durables »

confèrent à ces projets innovants

des nouveaux défis à relever. Il

s’agit bien souvent d’approches

pluridisciplinaires et ingénieuses

et le travail en équipe ainsi que

le partage de bonnes pratiques

nous semblent essentiels pour

relever ces défis importants

pour notre futur commun.

PHILIPPE GENOT,

POUR SCHROEDER & ASSOCIÉS

Photos: Valente Architectes et ZRS

Architekten / Sophie Margue pour ANF

PARTENAIRE INFOGREEN

4×3 – NUMÉRO 17 – TRIMESTRIEL – FÉVRIER 2022

81


DOSSIER GREEN PLANET

L’homme peut penser, faire des choix conscients,

réfléchir aux avantages et aux inconvénients. Les

solutions sont là, dans la nature ou inspirées des

fonctions naturelles

« Un être vivant plus

durable que l’Homme »

Dave Lefèvre (Coeba) connaît

parfois le dilemme de

l’architecte. « Le bois est plus

qu’un matériau. Il faut avoir

le respect de l’arbre. La forêt

est un microcosme complexe

mais tellement inspirant ».

Si l’on demande à Dave Lefevre quel

est son rapport personnel à l’arbre,

à la forêt ou à la nature en général,

il sourit. « Je suis parfois rejoint par

le dilemme de l’architecte, quand

on parle de projets qui misent sur

le matériau bois, en particulier

le bois massif. Je peux avoir des

scrupules sur la ‘consommation’

de la ressource ; Il faut veiller

aux bons usages ! Car à côté de

l’intérêt pour le matériau durable,

renouvelable, stockeur de carbone

et apporteur de bien-être aux

occupants, j’ai d’abord le respect

de l’arbre. C’est un être vivant,

qui a un impact clef sur l’écologie.

En considérant par exemple les

vieux arbres avec leurs couronnes

vertes impressionnantes, ils

sont des acteurs importants de

la production d’oxygène par la

photosynthèse. Ainsi chaque petite

feuille transforme le CO 2

en bois et

nous fournit de l’air à respirer ».

Dave Lefèvre est un convaincu

qui ne demande qu’à convaincre

autour de lui. « La forêt est

un microcosme complexe

que les hommes essayent de

comprendre. Considérons par

exemple la symbiose entre

plantes. Le système de racines des

champignons, qui peut s’étendre

sur plusieurs kilomètres, permet

aux arbres de communiquer et

d’échanger entre eux par rapport à

d’éventuelles attaques de chenilles

ou parasites. En contrepartie,

des échanges en nutriments se

font entre les symbiotes. Les

êtres humains ont sans doute

beaucoup de choses à apprendre

des arbres, des leçons à tirer,

de synergie, de solidarité. Il faut

prendre le temps d’observer, de

découvrir les solutions qui existent

dans la nature, et dont on peut

s’inspirer pour les transposer au

service de l’habitat humain».

82 INFOGREEN.LU


DOSSIER GREEN PLANET

Les êtres humains ont sans doute beaucoup

de choses à apprendre des arbres, des leçons à

tirer, de synergie, de solidarité

L’architecte sait qu’il faut séduire

les maîtres d’ouvrage, et que cela

passe autant par les coûts que

par la qualité des concepts. « Les

études scientifiques sont de bonnes

ambassadrices. Elles apportent

des éléments concrets, noir sur

blanc, sur ce que le bois bien utilisé

apporte ». Et de citer cette étude

autrichienne qui a comparé les

nuits de dormeurs humains dans

des chambres rigoureusement

identiques, hormis leur « habillage »

intérieur : les espaces de nuit

dont les surfaces sont de bois

de pin permettent d’enregistrer

des battements de cœur ralentis

et un sommeil apaisé, plus

réparateur, créateur de bien-être.

Sur les coûts et leur maîtrise, Dave

Lefèvre ne manque pas d’idées.

« Tout d’abord, je pense que, dans

chaque crise, on peut retirer des

effets positifs. La crise, d’ordre

économique, sur les ventes de bois

et la raréfaction du matériau, cette

crise qui a fait s’envoler les prix,

cela permet aussi de se rendre

compte que nous avons là une

matière noble et précieuse ».

Il identifie une piste intéressante:

les solutions durables et régionales,

combinées aux programmes d’aides,

comme les fonds Interreg, les

subventions de diverses instances,

les projets-pilotes… « On peut

réellement faire baisser les coûts sur

des projets bien pensés ». L’architecte

a expérimenté la chose avec ses

partenaires dans une commune

récemment: « Nous étions confrontés

à un problème de surcoûts liés à

la mise en œuvre de bois massif.

Nous nous sommes mis autour de la

table, avec pour objectif d’exploiter

l’intégralité de la chaîne de valeur,

de faire une analyse complète des

possibilités, notamment au niveau

de fournisseurs locaux. Nous

avons trouvé des synergies qui

prennent naissance dans les bois

communaux, alimentent un circuitcourt,

lequel permet de dribbler en

partie les calculs de l’import-export

et crée de nouvelles opportunités

dans la filière régionale».

Et puis il y a cet intérêt grandissant, en

urbanisme comme en architecture,

pour l’arbre vivant. «Nous avons dans

un projet proposé d’emballer un

bâtiment avec des végétaux comme

les glycines et autres arbustes. Au lieu

d’abattre pour construire, on intègre

le végétal, on crée la synergie entre

le bâti et le vivant, et bien sûr on peut

ainsi stocker du carbone, apporter de

l’oxygène, donner un coup de pouce

à la biodiversité, offrir des solutions

techniques parfaitement naturelles

au bâtiment, pour la régulation

de température par exemple».

Dans cette logique, Dave Lefèvre

évoque aussi, entre autres,

l’utilisation rationnelle des sols et

de la ressource eau ; le recyclage

des eaux grises notamment pour

les usages domestiques non

alimentaires. Ou encore, tout

simplement, en ayant encore les

souvenirs des inondations de juillet

dernier en tête, la rétention d’eau sur

des sols retrouvant leurs fonctions

naturelles, un objectif que des arbres

aident grandement à atteindre.

« L’homme peut penser, faire des

choix conscients, réfléchir aux

avantages et aux inconvénients. Les

solutions sont là, dans la nature ou

inspirées des fonctions naturelles ».

ARCHITECTURÉ PAR ALAIN DUCAT

Photo : Fanny Krackenberger

PARTENAIRE INFOGREEN

4×3 – NUMÉRO 17 – TRIMESTRIEL – FÉVRIER 2022

83


DOSSIER GREEN PLANET

6O.OOO arbres

par an

Labgroup compense sa production

de carbone grâce au financement

de programmes de plantation

Les arbres seront

plantés dans un

pays en voie de

développement

où ces derniers

ont un taux

de captation de

carbone plus élevé

La plantation d’arbres est une solution

à de nombreux problèmes. En

dehors de sa production d’oxygène,

un arbre capte du CO 2

, stabilise

les sols, favorise la pénétration de

l’eau dans les nappes phréatiques

et peut représenter une source de

nourriture autant pour les animaux

que pour les humains. Toutes ces

caractéristiques constituent des

bienfaits non-négligeables pour

l’environnement et chacun d’entre

nous peut agir et protéger la planète

en finançant la plantation d’arbres.

Dans ce contexte, Labgroup s’engage

dans un premier temps à établir un

bilan carbone de façon annuelle

afin de calculer et de suivre notre

production d’émissions de carbone.

Cela nous permet d’améliorer nos

actions environnementales et de

mettre en place des nouvelles

solutions pour réduire ces émissions.

En 2021, la production nette de

CO 2

de Labgroup s’élevait à 1.500

Tonnes. Bien que nous planifiions

une réduction de la production,

nous sommes conscients que,

premièrement, une certaine quantité

de carbone a déjà été rejetée et

que nous ne pouvons plus revenir

en arrière, et que, deuxièmement,

une partie des émissions que nous

rejetons pour le bon fonctionnement

de notre activité sera impossible

à réduire ou supprimer.

C’est pourquoi nous avons décidé

de compenser notre production de

carbone en finançant la plantation

de 60 000 arbres en 2021 pour

commencer, et ce chaque année

pendant 7 ans. Ainsi nous serons

en mesure de compenser le CO 2

de

2021 dès 2034. Grâce aux calculs

réalisés pour établir ce plan de

compensation carbone nous pouvons

en déduire qu’à partir de 2034, et en

considérant le pire scénario (c’est-àdire

celui dans lequel nos émissions

de carbone ne diminueraient pas),

les arbres plantés absorberont plus

de CO 2

que nous en produirons.

Bien sûr, la réduction de ces émissions

est particulièrement importante

pour la société, mais cela signifie

que nous aurons atteint la neutralité

carbone de l’entreprise avant

2035, même en se basant sur les

estimations les plus négatives.

Valeur économique et sociale

Labgroup s’associe à Graine de Vie

Luxembourg, une ONG dédiée à la

protection des arbres, au reboisement

et à la reforestation. Les arbres seront

plantés dans un pays en voie de

développement où ces derniers ont

un taux de captation de carbone plus

élevé que dans les pays européens,

et où ces arbres améliorent le sort

et les ressources des populations

qui sont les premières à souffrir des

effets du changement climatique.

En collaboration avec l’organisme,

un projet de plantation détaillé sera

donc élaboré et suivi : Labgroup

disposera d’un terrain dédié, les

arbres seront entretenus tout au

long de leur vie, remplacés en cas

de perte et si cela est possible,

leurs fruits seront récoltés.

En dehors du but de compensation

carbone, Labgroup souhaite suivre

ses engagements RSE et œuvrer

pour l’environnement. C’est pour

cette raison que nous avons choisi

la plantation d’arbres. Ce projet suit

les lignes directrices que nous nous

sommes fixées : non seulement

limiter nos impacts négatifs sur

l’environnement mais aussi avoir un

effet positif, être impliqué socialement

auprès de nos employés mais

également auprès des populations

que nous sommes en mesure d’aider,

et créer de la valeur économique

respectueuse des critères RSE.

LABGROUP

PARTENAIRE INFOGREEN

84 INFOGREEN.LU


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HABITATIONS,

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ACCUEILLIR, LOGER ET ACCOMPAGNER


DOSSIER GREEN PLANET

La construction bois : un

bien-être incomparable !

Parmi ses nombreux chantiers,

le Fonds du Logement construit

actuellement un bâtiment

accueillant cinq maisons bifamiliales

comprenant dix unités

d’habitations. Leur particularité ?

Le chantier est constitué de

modules réalisés en bois.

Si la grande majorité des logements

est toujours réalisée en béton,

l’utilisation du bois fait vraiment

son petit bonhomme de chemin.

Le bois, un matériau aux multiples

avantages qui n’est pas un effet de

mode. Le Fonds du Logement l’a

bien compris et propose quelques

projets dans lesquels le bois est à

l’honneur. C’est notamment le cas

pour Op der Sterz à Fentange, un

bâtiment qui sera achevé dans le

courant du second semestre 2022.

« Il s’agit d’un immeuble qui

accueillera cinq maisons bifamiliales

en duplex avec jardin »,

souligne Justin Seiler, chef de

projet au Service Construction du

Fonds du Logement. « Elles seront

surmontées de cinq appartements

avec terrasses. Quatre lots seront

destinés à la vente subventionnée

alors que les six autres seront

destinés à la location subventionnée.

Cette construction en bois massif

est rapide, saine et sèche. »

Des avantages que l’on ne retrouve

pas forcément dans la construction

traditionnelle. « L’approche est

différente car tout est planifié

à l’avance par l’architecte et

le bureau d’études », précise

Marcel Barth (Teisen – Giesler

architectes). « Nous avons tout

étudié pour que tout soit réalisé

en atelier afin qu’il n’y ait plus qu’à

poser les cloisons sur le chantier.

C’est une autre manière de travailler

mais on s’y habitue rapidement. »

Il est clair que c’est un avantage

non négligeable, notamment

pour les ouvriers en charge de la

construction sur place. « Même

quand les conditions sont difficiles

à l’extérieur, ils peuvent déjà

bénéficier d’une température

agréable à l’intérieur », poursuit

Justin Seiler. « L’isolation du bois

est remarquable et apporte

un bien-être incomparable

pour ses occupants.

Un écart compensé

Outre une isolation apportée par

la cellulose soufflée, le bâtiment

« Triple A » accueillera également

86 INFOGREEN.LU


DOSSIER GREEN PLANET

Tout est réalisé en atelier afin qu’il n’y ait plus

qu’à poser les cloisons sur le chantier. C’est

une autre manière de travailler mais on s’y

habitue rapidement.

des panneaux solaires et sera

chauffé par une pompe à chaleur. »

Il bénéficiera également de la

certification LENOZ. « Cela veut dire

que les matériaux sont écologiques,

économiques, démontables et

réutilisables en cas de besoin

dans une vie future du bâtiment.

Actuellement, la construction

bois est un peu plus chère que la

construction classique, à cause de la

crise. Mais cet écart est compensé

par des gains énergétiques et un

sentiment de bien-être inégalable.

Il y a également un gain de temps

non négligeable de l’ordre de six

mois, pour la livraison du bien. Enfin,

niveau création, le bois est nettement

plus flexible. On peut donc laisser

libre-cours à son imagination tout

en respectant l’environnement. »

Actuellement, l’Allemagne et

l’Autriche sont les pays les plus

en avance pour ce type de

constructions. « Une chose est

certaine, les gens sont demandeurs

de solutions plus en adéquation

avec l’environnement.

De plus, contrairement aux idées

reçues, les constructions en bois

ne sont pas plus dangereuses en

matière d’incendie. Elles répondent

aux mêmes normes de sécurité

que celles en béton. Idem pour les

éventuelles infiltrations. Tout est

vraiment pensé pour un confort

maximal. Enfin, l’épaisseur d’un

panneau en bois étant moindre qu’un

mur en béton, les habitants gagnent

en espace de vie. Et quand on connaît

les prix du m 2 au Luxembourg, c’est

un aspect à prendre en compte. »

Même si l’écart est encore

important pour rejoindre les

chantiers « béton », la solution

bois est, clairement, un succès.

SOLUTIONNÉ PAR SÉBASTIEN YERNAUX

Photos : Fonds du Logement/Infogreen

PARTENAIRE INFOGREEN

4×3 – NUMÉRO 17 – TRIMESTRIEL – FÉVRIER 2022

87


DOSSIER GREEN PLANET

Le bois local pour un

projet de lien social

Un projet-pilote pour la

construction d’un internat

« Pro Familia » à Dudelange,

où l’on privilégie l’utilisation

de matière première locale, le

bois de hêtre du Grünewald.

Situé à Dudelange, entre la route

de Zoufftgen et la rue Antoine

Zinnen, se trouve un bâtiment de

« Pro Familia » qui abrite le « Foyer

pour Femmes ». Afin de libérer

de l’espace pour y construire un

nouvel internat, il a fallu démolir

le bâtiment de l’ancien CNA. Le

nouveau bâtiment d’une longueur

de 50m et d’une largeur de 9m a

été implanté quasiment au même

endroit tout en respectant les

reculs imposés. Cette implantation

permettra d’aménager une cour

intérieure avec des espaces de jeux.

La structure du bâtiment se

compose de deux matériaux. Le

béton, pour les cages d’escaliers

et les couloirs pour la stabilisation

de la bâtisse, et principalement

le bois pour les espaces de vie.

Cette construction est un projet

pilote pour les bâtiments publics

et les bureaux d’études. Pedro

De Matos, Architecte-Associé du

bureau BENG: « Construire en bois

n’est plus très innovant de nos

jours, mais la particularité ici est de

privilégier l’utilisation de matière

première locale, en l’occurrence

le bois de hêtre du Luxembourg,

issu de la forêt du Grünewald ».

L’ingénieur a privilégié des dalles

composées de solives en bois. Un

tripli également en bois de hêtre est

posé sur ces solives. Une attention

particulière a été apportée à ce

plafond qui restera visible dans les

chambres. Protéger le bois contre les

intempéries et l’utilisation de chapes

sèches sont quelques exemples

du soin qui a dû être apporté pour

garantir le résultat souhaité.

Les murs extérieurs sont construits

avec des panneaux pleins en

bois massif, tandis que les murs

intérieurs sont pour la plupart

construits en ossature bois.

L’ossature bois et les poutres en

bois (dans les zones non-visibles)

facilitent la planification et la

mise en œuvre des installations

techniques et favorisent un meilleur

niveau d’isolation acoustique.

Comme la structure du

bâtiment, la conception des

façades diffère également.

Sur les élévations de la

structure bois on retrouve une

composition d’éléments de

type TJI avec des panneaux en

fibre de bois dans lesquels on

vient insuffler de la cellulose.

88 INFOGREEN.LU


DOSSIER GREEN PLANET

La particularité ici est de privilégier

l’utilisation de matière première locale,

en l’occurrence le bois de hêtre du

Luxembourg, issu de la forêt du Grünewald

Une sous construction en bois

vient supporter le bardage

vertical en bois torréfié.

Espaces de vie

Deux cages d’escaliers sont aux

extrémités du bâtiment, dont la

principale, positionnée au sud,

est équipée d’un ascenseur pour

PMR desservant les 4 niveaux. Ces

escaliers sont reliés par des couloirs

implantés le long de la limite nordouest.

Toutes les pièces de vie sont

orientées au sud-est, vers la cour.

Au rez-de-chaussée, on retrouve

l’entrée principale avec son hall

d’entrée, un vestiaire, un bloc

sanitaire avec WC PMR, une cuisine,

et les espaces communs sous forme

d’une salle à manger divisible en deux

et de la grande salle de séjour. Cette

pièce est la seule à être traversante et

coupe le couloir en deux. On retrouve

aussi sur ce niveau les espaces dédiés

à l’administration dont une salle de

réunion des parents, un bureau du

responsable, un grand bureau pour

3 employés et un local copieur.

Aux 1 er et 2 e étages, on a une

salle de séjour qui sert de « salon

privé » et de salle de petit-déjeuner

pour les résidents, une chambre

d’éducateur communicante avec

la salle de séjour et qui dispose

de sa propre salle de bain, 6

chambres doubles équipées de

placards, de lits simples, d’un plan

de travail et d’un lavabo. Entre

les séjours et les chambres, se

trouvent les sanitaires pour filles et

garçons. Une buanderie permet le

rangement des chariots du service

d’entretien. Ce qui différencie les

deux étages est qu’au premier

niveau une chambre double a été

remplacée par une chambre PMR

avec sa salle de bain attenante.

Depuis la cage d’escalier

secondaire du 2 e étage, on

peut accéder à la toiture

plate pour garantir l’entretien

de la toiture verte et des

panneaux photovoltaïques.

Le sous-sol accueille les

locaux techniques ainsi qu’un

local de rangement.

Afin de prononcer la verticalité de

la façade, les fenêtres horizontales

des chambres sont scindées par le

bardage vertical en bois torréfié qui

permet de laisser passer la lumière

naturelle. Sur la façade arrière, un

enduit a été exécuté avec la même

composition que les façades en bois.

La jonction des façades se fait au

niveau des pignons. Afin d’animer

la façade arrière, des boîtes en

aluminium avec une face perforée

viennent se poser aléatoirement

devant certaines fenêtres des

couloirs. Pour se protéger du

soleil, toutes les fenêtres sont

équipées de stores à lamelles.

Le chantier est en phase de

parachèvement et les travaux

devraient se terminer mi-2022.

PEDRO DE MATOS

BENG ARCHITECTES ASSOCIÉS

Photos: Julien Swol / BENG

PARTENAIRE INFOGREEN

4×3 – NUMÉRO 17 – TRIMESTRIEL – FÉVRIER 2022

89


DOSSIER GREEN PLANET

Ces arbres qui nous

étonnent encore…

Vraiment très vieux, très grands, très forts

ou très surprenants, ils sont tous vénérables.

Tour du monde en quelques minutes.

Le plus grand

Il serait le plus haut du monde, avec

ses 116 mètres… et ses plus de 800 ans

selon les estimations : Hyperion est

un séquoia à feuilles d’if de Californie

du Nord, découvert en 2006 dans

une zone reculée du parc national de

Redwood en Californie. L’emplacement

exact de l’arbre n’a pas été rendu public,

pour éviter qu’un afflux touristique ne

détruise l’écosystème environnant.

Vieux sages

Giant Sequoias - Licence

CC BY-SA 3.0 - Crd637

Old Tjykko – Licence

CC_Karl Brodowsky

L’aïeul

Baptisé Archaeopteris, c’est le premier

arbre connu sur terre. Il date du

Dévonien et aurait donc vécu il y a 370

millions d’années. Pendant la période du

« Carbonifère », une période au climat

chaud et humide, de grandes forêts

s’étendaient sur la surface du globe.

Old Tjikko fait encore 4 m de haut et vit à

900m d’altitude sur une colline suédoise.

En 2004, la datation au Carbone 14 a

donné 9550 ans aux racines enfouies de

cet épicéa (pas si) commun (que ça) ! Sa

partie visible, relativement plus récente,

serait un des clones de la plante mère

ayant germé après la dernière période

glaciaire. Cette longévité viendrait de son

étonnante capacité à se cloner lui-même.

90 INFOGREEN.LU


D’autres « vieux sages » étonnent la

planète. Mathusalem, un pin Bristlecone

des White Mountains en Californie, a été

estimé scientifiquement à 4.773 ans… en

1957. Depuis, d’autres pins du secteur ont

démontré qu’ils avaient plus de 5000 ans.

Tree» non loin de Santa Cruz. Sa collection a

été rachetée et a connu une seconde vie dans

les années 1980, transplantée en Californie

dans un parc thématique, Gilroy’s Gardens.

Art japonais

DOSSIER GREEN PLANET

L’if de Llangernyw, un petit village du

Pays de Galles, aurait germé il y a quelque

4000 ans, ce qui en ferait un contemporain

du site mégalithique de Stonehenge.

L’olivier de Vouves, en Crète, avoisinerait

les 3000 ans et fait toujours la joie des

habitants du coin qui récoltent ses fruits à

la main et lui vouent un véritable culte.

La France a aussi son olivier millénaire, à

Roquebrune-Cap-Martin. Ce vieux trapu (23,5 m

de circonférence pour 15 m de haut) aurait

entre 1 800 et 2200 ans. Arbre remarquable

depuis 2016, sauvé de l’abattage au début du XX e

siècle, Il donne encore de petites olives noires.

On peut encore citer le Jomon Sugi, dans une

forêt de cèdres séculaires au Japon : les experts

lui donnent plus de 2000 ans, les habitants au

moins 7000... Ou encore cet autre séquoia géant

qui a crû sous le climat californien : General

Sherman a environ 2 200 ans. Ou encore,

comme un symbole, Te Tane Mahuta (le père

de la forêt en Maori) : ce conifère austral de

Nouvelle-Zélande aurait plus de 2000 ans et

semble être un des derniers survivants de la forêt

humide subtropicale de North Aukland, victime

d’une déforestation intense au XIXe siècle...

Sculptures vivantes

Axel Erlandson – Licence

CC-Santa Cruz Library / Gilroys

Gardens_ImagesofCalifornia

Axel Erlandson est mort en avril 1964, à

près de 80 ans, en emportant le secret de

sa technique… Ce Texan d’origine suédoise

avait pour hobby de façonner les arbres pour

en faire de véritables sculptures vivantes. En

1947, il a ouvert un parc touristique, le «Circus

Le Niwaki est un art ancestral japonais

dont les fondements remontent au culte

Shinto. Il se transmet entre moines jardiniers

bouddhistes depuis le 12 e siècle. La taille

artistique devait évoquer l’empreinte des

éléments naturels sur la végétation ou les

animaux. Les jardins japonais représentent

encore des nuages accrochés à la forêt, un

arbre isolé à l’aplomb d’une falaise, pour

montrer tout un paysage naturel dans un

petit espace, afin d’en sublimer la beauté.

Le bruit qui calme

Écouter les arbres est un exercice de

relaxation, de méditation ou de communion

avec le végétal, selon la façon dont on

veut l’entendre. Bruissement de feuilles,

vent dans les branches, animaux dans

les cimes ou le tronc, voire les vibrations

transmises du plus profond de l’arbre

pour les plus connectés… C’est en tout

cas un moyen de prêter plus d’attention

à ce qui nous entoure, de se concentrer

plus clairement et d’accorder son oreille.

Wood Wide Web

Les feuillus émettent des substances

odorantes par lesquelles ils communiquent.

Certains sont capables d’avertir leurs

congénères de l’arrivée d’un prédateur

en envoyant une odeur chimique dans

leur feuillage. Ils communiquent aussi

grâce à des filaments blancs, sous

terre, qui fonctionnent comme un

réseau, sorte d’ «Internet végétal»

surnommé le Wood Wide Web…

ENRACINÉ PAR ALAIN DUCAT

Niwaki : Licence CC

4×3 – NUMÉRO 17 – TRIMESTRIEL – FÉVRIER 2022

91


COUP DE PROJECTEUR À NOTRE MÉCÈNE

DEMY SCHANDELER :

UNE TRANSITION VERS

L’ÉLECTROMOBILITÉ

GRÂCE À BIL LEASE

Laurent et Gast Schandeler, Raoul Schmit (BIL) et Joël Zangerlé (Demy Schandeler).

Entreprise indépendante au caractère familial,

Demy Schandeler a su maintenir une croissance

constante grâce à l’aide de la Banque Internationale

à Luxembourg, société anonyme (BIL) et sa filiale

Société Luxembourgeoise de Leasing BIL-Lease,

société anonyme (BIL Lease). Un soutien qui

permet à l’entreprise d’entamer sereinement

sa transition vers l’électromobilité.

92 INFOGREEN.LU


Laurent et Gast Schandeler,

Raoul Schmit (BIL) et Joël

Zangerlé (Demy Schandeler).

En 1949, Dominique (Demy)

Schandeler, fort d’une expérience

de 30 ans dans le secteur des

bus, reprend l’entreprise de son

employeur et crée la société

Demy Cars. Celle-ci, grâce à ses

deux autobus, dessert les villages

de Keispelt, Meispelt, Nospelt,

Capelle et Mamer avant de faire

son entrée dans la capitale en se

voyant confier plusieurs lignes. Si

les premières liaisons permettent

d’assurer le transport des ouvriers

vers leur lieu de travail et les

élèves vers l’école, l’envie de

voyager se fait sentir. Dans les

années 50, l’entreprise acquiert

alors de nouveaux véhicules et

construit un nouveau garage.

Les années 1960 voient l’émergence

des premiers voyages organisés

à l’étranger. Au même moment,

l’entreprise change de nom et

de génération pour devenir

Demy Schandeler et fils. Depuis,

la société ne cesse de grandir,

avec l’ouverture de six agences

de voyages, d’une succursale à

Eischen et la construction d’un

nouveau bâtiment administratif.

Depuis 2008, la 3 e génération

composée des cousins Laurent,

Joël et Gast a pris la relève. « Demy

Schandeler possède aujourd’hui

une flotte d’environ 250 bus et

minibus réalisant chaque jour un

total de 14.700 km et plus de 400

salariés », précise ce dernier.

Un virage vers plus de durabilité

Avec cette 3 e génération, Demy

Schandeler investit davantage en

faveur de la durabilité et a de ce

fait été labellisée RSE. L’entreprise

veille non seulement à la qualité des

emplois et à l’inclusion sociale mais

souhaite aussi soutenir l’économie

locale et opter pour des véhicules

le moins polluants possible.

« Notre bâtiment administratif est

écoresponsable et nous collaborons

avec la SuperDrecksKëscht pour

nos déchets. Nous veillons en outre

à réduire nos courses à vide pour

diminuer nos émissions carbone ».

D’ici 2025, le transport public

luxembourgeois sera électrique à

hauteur de 80%. Cette transition

vers l’électromobilité représente

donc un défi important pour

l’entreprise et s’accompagne de

divers investissements : véhicules,

bornes de recharge, nouveaux

dépôts. « BIL Lease est l’un de

nos plus importants partenaires

pour cette transition grâce à l’aide

fournie pour le leasing des bus

et la construction d’un dépôt à

proximité de Steinfort accueillant

une douzaine de véhicules ».

BIL Lease, permet depuis 30

ans aux entreprises d’utiliser

un véhicule, une machine ou

un équipement moyennant un

loyer et d’en devenir propriétaire

au bout de plusieurs années.

Une relation de confiance

depuis 25 ans

Si Demy Schandeler a fait appel

à cette offre de leasing financier

auprès de BIL Lease, c’est parce

qu’une relation spéciale unit ces

acteurs depuis de nombreuses

années. « Nous avons pris

l’habitude de communiquer

et de nous transmettre des

données, ce qui permet de

trouver rapidement des solutions

à un problème. Nous soutenons

régulièrement les investissements

de Demy Schandeler en

participant à l’acquisition de

matériel notamment », explique

le responsable de relation

commerciale. Une aide qui a rendu

possible l’acquisition de cinq bus

hybrides par Demy Schandeler lui

permettant ainsi de réaliser un

premier pas dans sa transition.

« Nous avons devant nous

d’importants projets communs

pour l’achat de nouveaux véhicules.

En raison des investissements

prévus pour les deux années à

venir, nous souhaitons poursuivre

cette collaboration fructueuse

avec la BIL et pouvoir continuer à

compter sur l’offre BIL Lease ». A

l’occasion du 30 e anniversaire de

cette dernière, Demy Schandeler

et BIL Lease entendent toutes

deux continuer cette relation de

confiance sur le long-terme et

recourir à ce soutien financier

pour les projets futurs.

Chiffre : 5 : avec l’acquisition en

2021 de cinq bus hybrides grâce à

BIL Lease, Demy Schandeler entame

sa démarche vers l’électromobilité

BIL Lease

Depuis 30 ans, la Société

Luxembourgeoise de Leasing BIL

Lease, société anonyme, filiale de la

BIL, est active dans le financement

d’un large éventail d’équipements

professionnels moyennant la

technique du leasing financier.

Les avantages sont multiples pour

les entreprises et professionnels :

préfinancement à 100% par BIL

Lease (TVA comprise), aucun

engagement de fonds propres,

neutralité en ce qui concerne le

bilan mais aussi déductibilité fiscale

des loyers en tant que charges

d’exploitation. Afin de soutenir

Demy Schandeler et lui permettre

de répondre aux exigences

écologiques gouvernementales,

nous avons proposé un leasing

financier de véhicules répondant

aux critères de mobilité verte.

RAOUL SCHMIT,

RESPONSABLE DE RELATION À LA BIL

LEASING FINANCIER

Nous vous aidons à

développer votre entreprise :

www.bil.com/leasing

4×3 – NUMÉRO 17 – TRIMESTRIEL – FÉVRIER 2022

93


LE GRAND ENTRETIEN

Soutenir et aider,

sur le terrain

4x3 SIS a pu verser 3000 euros,

à MSF Luxembourg et Fondation

fir d’Natur – natur&ëmwelt

Plus de 130 partenaires d’Infogreen

s’étaient réunis, en respectant les

règles sanitaires, dans les locaux de

l’IFSB à Bettembourg pour marquer

la sortie du 4x3 magazine #16,

avant les fêtes de fin d’année 2021.

L’équipe de Picto Communication

Partner, société éditrice notamment

du site d’actualités Infogreen et

du magazine 4x3, n’avait plus eu

l’occasion d’inviter ses partenaires

à un event en présentiel depuis

février 2020. Autant dire que ce

fut un moment d’échanges et de

retrouvailles qui a enthousiasmé

les nombreux invités.

Chaque donation compte

Après les exposés et le débat

avec la salle, Frédéric Liégeois a

pu remettre un chèque de 1.000

euros à Médecins Sans Frontière

Luxembourg. Une somme

reversée à la suite de la désormais

traditionnelle chaîne de solidarité

Infogreen/4x3, qui a connu un franc

succès sur les réseaux sociaux.

« Nous sommes évidemment

touchés par cette attention.

Chaque donation compte pour que

nous puissions continuer notre

action auprès des personnes qui

en ont besoin. Cette solidarité,

bien présente lors de cet event,

est quelque chose de très positif

pour que la société bouge vers un

monde meilleur », a déclaré le Dr

Bechara Georges Ziade, membre

du conseil d’administration de

l’organisation, présent pour

recevoir le don de 4x3 magazine.

Pour quelques mètres

carrés plantés de plus !

Par ailleurs, juste avant de prendre

ses quartiers d’hiver, on a marqué

l’aboutissement du 2 e programme

de reforestation de 4x3 et Infogreen

au Luxembourg, avec la Fondation

Hëllef fir d’Natur de natur&ëmwelt

(lire par ailleurs dans le dossier

« Arborescence » de cette édition).

La suite de la campagne 1 invité =

1 m 2 nous a permis de planter 20

arbres à Bivange (commune de

Roeser). Et, à l’issue de cette aprèsmidi

actif sur le terrain, Frédéric

Liégeois a remis à la Fondation

Hëllef fir d’Natur un chèque de

2 000 euros, grâce à la participation

de nos nombreux mécènes.

LA RÉDACTION D’INFOGREEN/4X3

Photos : Fanny Krackenberger/

natur&ëmwelt

94 INFOGREEN.LU


L’ARBRE ET LE PAPIER

LE BOIS DANS LA FABRICATION

DU PAPIER

On ne coupe pas de bois pour fabriquer du papier,

mais on valorise ses chutes par la fabrication de pâte

à papier.

• Le bois d’œuvre est destiné globalement à la construction

et à l’ameublement.

• Les copeaux et dosses sont valorisés dans l’industrie.

Après les avoir broyés, ces chutes sont distinguées

en plaquettes blanches utilisées pour l’industrie papetière

et en plaquettes grises, plutôt destinées aux

énergies.

• L’écorce est quant à elle utilisée dans le domaine des

énergies comme granulé ou encore pour le compost.

Bois d’œuvre :

pour la menuiserie,

l’ameublement ou

la construction

Sciures : pour

les panneaux ou

l’énergie

Dosses, délignures

et copeaux : pour la

pâte à papier et les

panneaux

Ecorce :

pour l’énergie

ou le compost

Quid du label FSC ?

Pour vérifier l’authenticité d’une production FSC, un

code doit apparaître sur la production. Vous pouvez

renseigner ce code directement sur le site FSC, afin de

voir si l’entreprise est bien titulaire d’un certificat à jour.

Le label FSC (Forest Stewardship

Council) apposé sur un produit en bois

ou en papier donne la garantie que

celui-ci provient de forêts gérées de

manière responsable et/ou contribue à

la gestion responsable des forêts (aussi

via l’utilisation de produits recyclés par

exemple).

Il existe trois déclinaisons du label FSC :

• FSC 100% signifie que le produit (chaque fibre et

chaque partie) provient de forêts certifiées FSC.

• FSC Mixte indique que le produit est fabriqué à

partir de fibres de bois issues de forêts certifiées

FSC, de matières recyclées et/ou de bois contrôlé

FSC.

• FSC Recyclé signifie que 100% du produit (chaque

fibre et chaque partie) est fabriqué à partir de matières

recyclées (dont un minimum de 85% est issu

de la post-consommation).

Quelles sont les alternatives au bois

pour son papier ?

• Bien que le papier soit généralement fabriqué à

partir de bois, de nos jours, des alternatives sans

bois sont disponibles, originales et variées.

• C’est le choix qu’a fait l’équipe de 4x3 en utilisant

des papiers plus respectueux de l’environnement.

Le papier utilisé pour le contenu intérieur est un

MaxiOffset. Sans bois et FSC, ce papier a un faible

impact environnemental.

• En couverture, on retrouve un papier encore plus

spécifique. Il s’agit d’un papier écologique créé sur

base de récupération de fibres fruitières qui vont

remplacer jusqu’à 15% de fibres de bois vierge.

Composé à 40% de produits recyclés, ce support

est donc créé à partir d’amandes, de maïs, de café,

de kiwi, d’olives et de bien d’autres fruits.

fibres

fruitières

• Cependant ces techniques innovantes ont souvent

un coût supérieur à des papiers classiques, et bien

souvent les acteurs économiques troquent leurs

engagements écologiques au profit d’une rentabilité

économique.

Soyons conscient de notre impact écologique et faisons confiance aux

acteurs qui proposent une production durable et plus respectueuse de

l’environnement. #ecofriendlysolutions #choosegreen

IMPRIMERIE CENTRALE SOCIÉTÉ ANONYME • 3, RUE EMILE BIAN • L-1235 LUXEMBOURG

T +352 48 00 22-1 • WWW.IC.LU • MESSAGE@IC.LU • @IMPRIMERIECENTRALE


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