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L’astronomie comme vous ne l’avez jamais vue - Emmanuel Beaudoin

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EMMANUEL BEAUDOIN

ILLUSTRÉ PAR EMMANUEL DELORT

L’ASTRONOMIE

COMME VOUS NE L’AVEZ

JAMAIS VUE

Nouvelle édition actualisée


SOMMAIRE

Avant-propos 4

1. NOTRE PLACE DANS L’UNIVERS 7

Naissance et évolution de l’Univers 8

Les échelles de taille 10

Les grandes structures 12

Notre galaxie, la Voie lactée 14

Le Système solaire 16

Le système Terre/Lune 18

2. PREMIERS PAS À L’ŒIL NU 21

Le manège Terre 22

Comprendre l’alternance des saisons 24

Observer le ciel au rythme des saisons 26

Ne pas perdre le Nord 28

Les constellations, fruits de notre imaginaire 30

Les phases de la Lune 32

La Lune, reine de nos nuits 34

Les planètes, ces astres errants 36

Les coordonnées célestes 38

Le ciel dans l’hémisphère sud 40

Traquer les satellites artificiels 42

Photographier le ciel sans télescope 44

3. PREMIERS PAS AVEC UN TÉLESCOPE 47

Que voir dans un instrument d’observation ? 48

Choisir et utiliser des jumelles 50

Choisir un télescope 52

Aligner les miroirs de son télescope 54

Dompter sa monture 56

Préparer une observation 58

Pointer les astres sans embûche 60

Observer comme un pro 62

Observer comme un pro II 64

Observer en France 66

Les grands observatoires mondiaux 68

Photographier les planètes 70

Photographier le ciel profond 72

2


4. À LA DÉCOUVERTE DU SYSTÈME SOLAIRE 75

Dans l’atmosphère de la Terre 76

Le Soleil, notre étoile 78

Zoom sur la Lune 82

Les éclipses 86

Mercure, sous les feux du Soleil 88

Vénus, la fournaise 92

Mars, la planète rouillée 96

Jupiter, le règne des nuages 100

Saturne et ses anneaux 104

Uranus et Neptune, aux confins du Système solaire 108

Les astéroïdes, cailloux du Système solaire 112

Les comètes, ces voyageuses venues du froid 116

5. LE MONDE DES ÉTOILES 121

À quelle distance sont les étoiles ? 122

La vie des étoiles 126

Les couples stellaires 130

Le clin d’oeil des étoiles variables 134

Les nébuleuses, pouponnières d’étoiles 138

Dans la fourmilière des amas d’étoiles 142

Quand les étoiles se meurent 146

6. EN ROUTE VERS LES AUTRES GALAXIES 151

La Voie lactée, notre ville d’étoiles 152

Notre grande voisine Andromède 156

Des galaxies de toutes formes 160

Les collisions galactiques 164

L’amas de galaxies de la Vierge 168

Aux confins de l’Univers 172

7. CARTES CÉLESTES 177

Carte de la Lune 178

Carte du ciel de printemps 180

Carte du ciel d’été 182

Carte du ciel d’automne 184

Carte du ciel d’hiver 186

Bibliographie 188

Index 189

Crédits iconographiques 192

3


AVANT-PROPOS

Quelle mouche nous a piqués de vouloir montrer l’astronomie comme on ne l’a jamais

vue ? L’astronomie, cette science qui donne pourtant déjà tant à lire et à voir !

L’accent particulier mis sur les aspects insolites de l’Univers n’est sans doute pas étranger

à cette ambition. Ici, c’est l’eau liquide, détectée en grande quantité sous un pôle de

Mars. Là, c’est un petit satellite qui allume d’immenses aurores boréales sur Jupiter, à

la seule force de ses volcans. Vous voulez vous étonner ? Voyez à quoi ressemblait notre

galaxie quand elle était beaucoup plus jeune. Vous voulez frissonner ? Découvrez comment

elle va finir percutée par une autre plus grande qu’elle. Vous pensez tout savoir ?

Essayez de faire un sans-faute à tous les quiz proposés à travers le livre !

Ce guide est aussi – pour ne pas dire surtout – un guide visuel. Voyez comment les

coordonnées célestes se superposent au ciel en mouvement ou de quelle manière

les éclipses sont illustrées en un seul grand schéma. Plongez dans le mécanisme du

crépuscule ou des phases de la Lune quasiment en trois dimensions. Les clichés enfin,

des orages de Jupiter par la sonde Juno au selfie du rover Curiosity en pleine tempête

martienne, ne manqueront pas de vous captiver.

Ce guide visuel a pour vocation de vous inciter à passer à l’action et à observer vousmême

le ciel, à l’œil nu, aux jumelles ou même dans un télescope. Nous vous donnons

tous les conseils pour choisir votre matériel, l’utiliser sans peine et regarder les objets

Comment utiliser ce livre ?

Les nombreux schémas de cet ouvrage illustrent de façon simple les différents

astres et phénomènes astronomiques tandis que les textes mettent l’accent sur leurs

facettes les plus remarquables. Dans les chapitres 4 à 6 chaque astre est décrit en

deux doubles pages. La première renseigne sur ses caractéristiques et la seconde

synthétise ce qu’il y a de plus intéressant à observer à l’œil nu, aux jumelles ou au

Diamètre Distance au Soleil Jour Année

Œil nu

Jumelles

Télescope

4


ou les phénomènes les plus spectaculaires. Là encore, vous risquez d’être surpris. Une

fois tous les préparatifs effectués, vous allez vous retrouver pour la première fois dans

un cockpit d’observation, avec toutes les informations sous les yeux – date de visibilité,

grossissement, filtre éventuel – et l’astre en plein hublot !

C’est sûr, l’astronomie comme cela, pour les grands et petits, on ne l’avait jamais vue !

Remerciements

Nous remercions vivement Anne Pompon d’avoir porté ce projet jusqu’à son aboutissement,

ainsi que pour son enthousiasme et ses conseils avisés. Nous remercions

également Sarah Forveille pour son implication, David Fossé pour la relecture de

cette nouvelle édition, ainsi qu’Hervé Dole pour ses précieux conseils sur la doublepage

« Naissance et évolution de l’Univers ». Nous remercions chaleureusement les

photographes qui ont contribué à l’illustration de cet ouvrage, notamment le groupe

d’Atacama Photographic Observatory pour leurs nombreuses images, ainsi que Fabien

Chéreau pour son extraordinaire logiciel Stellarium, sur lequel sont basées les cartes

du ciel de ce livre. Nous remercions enfin Franck Seguin pour sa participation aux

recherches iconographiques.

téle scope. Un tableau de bord d’observation permet de visualiser d’un seul coup d’œil

le lieu d’observation de l’astre (ville ou campagne), la meilleure période de visibilité, le

grossissement idéal et les éventuels filtres à utiliser. Le chapitre 7 regroupe les cartes

utiles à l’observateur : une carte de la Lune et quatre cartes qui couvrent la portion de

la voûte céleste la plus intéressante à observer pour chaque saison.

Le coin des pros

Galaxie Amas ouvert Nébuleuse

Amas globulaire

Bon à savoir…

5



CHAPITRE 1

NOTRE PLACE

DANS L’UNIVERS

Si l’on commençait par planter le

décor ? Visualiser l’évolution de l’Univers

en une frise par exemple, ou

plonger dans les amas de galaxies

avant de voir de plus près à quoi ressemble

la nôtre. Embrasser le Système

solaire d’un seul coup d’œil

et finir blotti contre notre planète

bleue. Si l’on resituait, en somme,

notre place dans l’Univers.


Naissance et évolution de l’Univers

La vie de l’Univers, c’est

un roman de 13,8 milliards d’années ponctué de rebondissements. Ce sont des évènements

qui se bousculent dans les premiers instants. C’est aussi un avenir incertain

qui, dans tous les cas, nous dit que rien n’est éternel.

Big Bang

Lorsque l’on passe le film de l’éloignement des

galaxies à l’envers, on aboutit à un Univers

extraordinairement dense et chaud. On ne sait

pas si cet état constitue l’instant initial, mais on

a la preuve irréfutable de son existence grâce au

rayonnement fossile.

Temps de Planck

En dessous de ce temps extrêmement petit, on ne

sait plus rien : les notions de taille et de température

ne sont plus palpables, les lois de la physique

restent à découvrir. Ce temps est comme un mur

contre lequel se heurtent les théories : on parle de

« mur de Planck ».

Rayonnement fossile

Le rayonnement fossile, ou fond diffus cosmologique,

est la première image que l’on ait de l’Univers,

lorsqu’il est soudain devenu transparent.

Dans ce flot de lumière et de chaleur – la température

était encore de 3 000 degrés Celsius – les

astronomes ont observé de légères fluctuations qui

sont les galaxies en devenir. La meilleure image du

rayonnement fossile a été réalisée avec le satellite

européen Planck en 2013 (image ci-dessous).

BIG BANG

10 -43 s :

temps

de Planck

10 -36 s :

inflation

10 -9 s :

les 4 forces

de la nature

sont séparées

10 -6 s :

premiers

protons

et neutrons

3 min :

nucléosynthèse

primordiale

380 000 ans :

les électrons s’unissent

aux protons, l’Univers

devient transparent

Âges

sombres

8

Inflation

L’Univers passe de la taille d’un proton à celle

d’un terrain de tennis entre 10 -36 et 10 -32 s. Cette

dilatation brutale amplifie les infimes fluctuations

quantiques déjà présentes, qui engendreront la

structure de l’Univers.

Nucléosynthèse primordiale

Entre 3 et 20 minutes après le Big Bang, avant que l’Univers

ne devienne trop froid, protons et neutrons s’associent pour

former de l’hélium, ainsi que quelques traces de béryllium

et de lithium. Tout l’hydrogène et l’hélium de l’Univers

actuel – 98 % de la matière ordinaire tout de même ! – ont

été synthétisés durant ces premières minutes.

Âges sombres de l’Univers

380 000 ans après sa naissance, l’Univers

est capable de laisser passer la

lumière… Sauf qu’il se refroidit rapidement

et que pendant plusieurs centaines

de millions d’années, la matière

n’est pas assez condensée : aucune

étoile ne s’allume, aucun objet ne brille

dans l’Univers !


La physique des particules

à l’aide des astrophysiciens

Pour tenter d’observer ce qu’il se passe dans l’Univers primordial,

on essaye de recréer ses conditions dans les accélérateurs

de particules. Dans le plus puissant d’entre eux,

le LHC – ou grand collisionneur de hadrons – une seule

et unique particule peut acquérir autant d’énergie qu’un

moustique en vol. Il y a encore du travail, puisque pour

approcher le mur de Planck, il faudrait que cette énergie

atteigne celle d’un TGV à pleine vitesse…

300 millions

d’années :

premières étoiles

et galaxies

Ages

sombres

de

l’Univers

9 milliards

d’années :

naissance du

Système solaire

10 milliards

d’années :

premiers êtres

vivants sur Terre

Einstein et l’expansion de l’Univers

13,8 milliards

d’années :

Présent

Avant que les astronomes n’observent

la fuite des galaxies, la

théorie de la relativité générale

prévoyait déjà un Univers

en expansion… Sauf qu’Einstein

était tellement persuadé

d’un Univers stationnaire qu’il

ajouta une constante cosmologique

à ses équations, contrebalançant

cette expansion. Ce fut, d’après ses propres mots,

la plus grande erreur de sa vie.

Futur

20 à 30 milliards d’années

Big Rip

La mystérieuse énergie noire,

responsable de l’accélération

de l’expansion de l’Univers,

prend le dessus sur toutes les

autres forces et détruit rapidement

l’Univers. Elle désintègre

les galaxies, puis les étoiles et

les planètes et finalement les

atomes eux-mêmes. Ce scénario

demeure spéculatif : il n’est pas

sûr, notamment, que la force de

gravitation s’en laisse aussi facilement

conter.

1 000 milliards d’années

Big Freeze

L’expansion de l’Univers se

poursuit indéfiniment, tout en

accélérant. D’ici quelque mille

milliards d’années, les dernières

étoiles finissent de s’éteindre,

dans des galaxies hors de vue

les unes des autres tellement

elles se sont éloignées. Plus

une lueur ne brille dans le ciel

des planètes survivantes de

ce lointain futur. L’Univers est

devenu noir et froid, sans pour

autant disparaître : c’est le Big

Freeze, ou Big Chill (le « Grand

Froid »). Dans l’état actuel de

nos connaissances, ce scenario

est nettement plus probable que

celui du Big Rip… Nous voilà

rassurés !

9


Les échelles de taille

À travers quelques astres choisis, voici un

zoom progressif qui laisse entrevoir la diversité des grandeurs dans l’Univers... et

permet peut-être même de saisir en partie son immensité.

Les objets célestes ont des dimensions

très variées. L’Univers et les galaxies

qui le constituent, sont si vastes que leur

taille n’est pas exprimée en kilomètres,

mais en années-lumière. Une annéelumière

(AL) est la distance parcourue

par la lumière en un an : elle vaut près de

dix mille milliards de kilomètres. Certains

astres sont bien plus petits qu’on pourrait

le penser : le diamètre d’une étoile

à neutrons est le même que celui

de la ville de Paris.

50 milliards d’AL

Univers observable

100 millions d’AL

superamas de galaxies

1,4 million de km

Soleil, étoile ordinaire

1,6 milliard de km

Betelgeuse, grosse étoile

30 milliards de km

Système solaire

380 000 km

distance Terre/Lune

140 000 km

Jupiter, planète géante

12 740 km

Terre, planète tellurique

10


10 millions d’AL

Groupe Local

100 000 AL

Voie lactée : notre galaxie

14 000 AL

Grand nuage de Magellan

3 AL anneau de la Lyre,

vestige d’étoile

24 AL nébuleuse d’Orion,

nuage de gaz

100 AL dentelles du Cygne, vestige

de supernova

900 km

Cérès, astéroïde

30 km

noyau de Hale-Bopp, comète

10 km pulsar du Crabe,

étoile à neutrons

11


Les grandes structures

Il y a encore un siècle, la taille et la structure

de l’Univers nous échappaient complètement. Tout juste venions-nous de comprendre

que celui-ci ne se résumait pas à la Voie lactée. Depuis, notre compréhension

de l’Univers à très grande échelle n’a cessé de croître.

L’Univers à grande échelle ressemble

un peu à une toile d’araignée

: les galaxies n’y sont pas

réparties de façon uniforme,

mais se concentrent le long d’immenses

filaments. Ces derniers

se rejoignent en des régions

denses et lumineuses qui

sont les amas de galaxies. De

grandes zones de vide séparent

les filaments et les amas de

galaxies. L’Univers serait dominé

par une énergie inconnue, appelée

« énergie noire », et par de la

matière invisible. Comme quoi,

il nous reste encore beaucoup

à comprendre.

Laniakea, notre continent

dans l’Univers

En 2014, les astronomes ont découvert

que notre galaxie, la Voie lactée, fait

partie d’un gigantesque superamas de

galaxies qui s’étend sur 500 millions d’années-lumière.

Ils ont appelé cette portion

d’Univers « Laniakea », qui signifie « horizon

céleste immense » en hawaïen. Si l’on

réduisait notre galaxie à une ville d’étoiles,

Laniakea serait un continent, peuplé

de 100 000 autres villes (des galaxies

grosses au moins comme la nôtre) et

d’un million de villages plus petits

(les galaxies naines).

La composition de l’Univers :

Matière

ordinaire

5 %

Matière noire

25 %

Trace

des autres

éléments

Azote

0,1 %

Carbone

0,5 %

Oxygène

1 %

Hélium

24 %

12

Énergie noire

70 %

Hydrogène

74 %

Laniakea

notre

galaxie


Zoom vers notre Galaxie

Lorsque l’on met le cap vers notre Voie

lactée depuis les confins de Laniakea,

on pénètre d’abord dans un ensemble

de galaxies bien délimité : le superamas

de la Vierge. Cette structure – représentée

dans le cylindre en 3D ci-dessous –

regroupe quelques 10 000 galaxies. En

continuant le plongeon vers notre Galaxie,

nous entrons finalement dans un minuscule

groupe de galaxies de seulement 10

millions d’années-lumière de diamètre :

le Groupe local. Deux galaxies dominent

ce petit amas : la galaxie d’Andromède et

notre propre Voie lactée.

Ce que nous apprennent

les simulations

Pour simuler l’Univers, prenez beaucoup

d’énergie noire, un peu de matière noire,

saupoudrez d’un brin de matière visible

et laissez les plus puissants ordinateurs

malaxer tout cela pendant des jours.

Regardez alors l’aspect des galaxies et

amas de galaxies ainsi obtenues. La meilleure

recette, qui nous renseigne sur la

composition de l’Univers, est tout bonnement

celle qui fournit les simulations les

plus proches des observations… voyez

plutôt le fond vertigineux de cette double

page.

En toile de fond, la distribution

de près de 20 millions de galaxies,

obtenue avec la simulation

« Millenium », l’une des plus

complètes et précises jamais

effectuées par les scientifiques.

Quizz • À combien estime-t-on le nombre total de galaxies dans l’Univers ?

Les astronomes avancent le chiffre de 2 000 milliards. Seules 10 % d’entre elles seraient actuellement observables.

13


Notre galaxie, la Voie lactée

C’est l’endroit où nous habitons

dans l’Univers, une immense ville d'étoiles et de lumière, dominée par un trou noir

et dans laquelle, si cette ville avait la taille de New York, le Système solaire ne serait

pas plus grand qu'une tête d'épingle.

75 000 AL

Âge de notre galaxie :

13,2 milliards d'années

60 000 AL

Âge du premier humain :

7 millions d'années

Orbite du Soleil

Diamètre : 100 000 AL

30°

45 000 AL

Nombre d’étoiles : 200 milliards,

26 × la population mondiale

Masse d’étoiles : 50 milliards

de masses solaires

60°

BRAS DU SAGITTAIRE

BRAS 3KPC ÉLOIGNÉ

BRAS 3KPC PROCHE

BRAS DE LA RÈGLE

SOLEIL

90°

BRAS EXTÉRIEUR

B R A S D E

B RAS D’ORION

P E R S É E

Composition de la matière visible

120°

15 000 AL

Poussières

1 %

Gaz

10-15 %

Étoiles

85-90 %

150°

30 000 AL

14

180°


Un trou noir en guise de centre

Le trou noir au cœur de notre Galaxie aurait une masse équivalente

à 4 millions de fois celle du Soleil et tiendrait dans

un espace inférieur à la taille du Système solaire. Il existerait

de tels monstres cosmiques au centre de la plupart

des grandes galaxies.

330°

Des limites diffuses

Les limites de notre Galaxie sont moins nettes que l’on peut

le penser. En particulier, elle est enveloppée de gaz ténu qui

s’étend très loin autour du disque spiral. Les astronomes ont

ainsi remarqué tout autour de la Voie lactée de faibles nuages

appelés « cirrus galactiques ».

BRAS ÉCU-CENTAURE

BRAS DE CARÈNE-SAGITTAIRE

300°

Le centre de l'Univers ?

Au début du xx e siècle, Harlow Shapley a eu l’idée de mesurer

la distance des amas globulaires concentrés tout autour

du centre galactique invisible, pour en déterminer la distance.

Avec une valeur de 26 000 années-lumière, notre

galaxie a soudain pris toute sa dimension, en même temps

que nous avons définitivement perdu notre place centrale

dans l’Univers.

NOUVEAU BRAS EXTÉRIEUR

240°

270°

La course folle du Soleil

dans la Voie lactée

Notre Soleil tourne autour du centre de

la Voie lactée à la vitesse de 250 kilomètres

par seconde. Même à ce rythme,

il ne lui faut pas moins de 200 millions d’années pour boucler

un seul tour. La vitesse des étoiles ne décroît guère quand

on s’éloigne du centre, ce qui suggère que notre Galaxie est

principalement mue par une masse invisible : la matière noire.

Quizz • Savez-vous où se cache la doyenne des étoiles de la Voie lactée ?

210°

La plus vieille étoile connue – HD 140283 – est à rechercher dans la constellation de la Balance. Située à 190 années-lumière, elle

est l’une des premières à s’être allumée dans l’Univers. On la surnomme « l’étoile-Mathusalem ».

15


Le Système solaire

C’est un endroit comme il pourrait y en avoir des

milliards dans la Voie lactée : quelques planètes, blotties à la chaleur d’une étoile

ordinaire, le Soleil. Est-il le seul système stellaire à abriter la vie ?

MERCURE 1

4 879 km

57,6 millions de km

58,6 jours terrestres

87,9 jours terrestres

MARS 4

6 794 km

227,9 millions de km

24 h 36 min

686,9 jours terrestres

Ceinture d’astéroïdes

1 2 3 4 5 6

Soleil

1 392 684 km

VÉNUS 2

12100 km

108,2 millions de km

243 jours terrestres

JUPITER 5

142 984 km

778,4 millions de km

9 h 55 min

224,7 jours terrestres

11,8 ans

TERRE3

SATURNE6

Ceinture d’astéroïdes

‎12 742 km

120 540 km

300 à 600 millions de km

149,6 millions de km

1,4 milliard de km

24 heures

10 h 39 min

365 jours

29,4 ans

16


URANUS 7

51 118 km

Les petites planètes

Tous les astres en orbite autour du Soleil et assez gros pour

être ronds peuvent prétendre au titre de planète, à la condition

expresse d’avoir fait le ménage sur leur orbite. Dans

le cas contraire, les astronomes parlent de planètes naines.

La plus proche de nous est Cérès, seul corps de la ceinture

d'astéroïdes qui soit sphérique. Les deux plus grosses

connues à ce jour sont Éris et Pluton.

2,9 milliards de km

17 h 14 min

84 ans

PLUTON

2 370 km

ÉRIS

2 325 km

5,9 milliards de km

10,1 milliards de km

6,4 jours terrestres

1,1 jour terrestre

247,7 ans

556,4 ans

7 8

Ceinture de Kuiper

Nuage de Oort

NEPTUNE8

49500 km

4,5 milliards de km

16 h 06 min

164 ans

Le nuage de Oort

Le nuage de Oort est une immense sphère remplie de

milliards de petits corps glacés, soumis à l’influence gravitationnelle

du Soleil. Elle s’étend jusqu’à près d’une

année-lumière, soit des milliers de fois la distance de

Neptune au Soleil. La grande majorité des comètes que

nous observons proviennent du nuage de Oort.

Ceinture de kuiper

4,5 à 9 milliards de km

Kepler et le mouvement des planètes

Au début du xvii e siècle, Kepler comprit précisément le mouvement

des planètes autour du Soleil et énonça ses trois lois,

encore utilisées aujourd’hui pour lancer des sondes dans le

Système solaire. Il stipule que les orbites des planètes sont

elliptiques, que ces dernières vont plus lentement quand

elles sont loin du Soleil et que leur période de révolution

augmente alors également. Il avait raison, comme vous pouvez

le vérifier avec les données de notre illustration !

17


Le système Terre-Lune

Parce que la Lune tourne autour de la Terre

sans pouvoir s’échapper, parce qu’en retour notre satellite soulève nos océans et

nos continents, le système Terre-Lune illustre de façon stupéfiante la puissance

de la gravitation.

Lune et Soleil à angle droit

(quadrature) :

marées de mortes-eaux

Lune et Soleil alignés

(conjonction) :

marées de vives-eaux

L’influence de la Lune

sur la Terre

Rien de tel que de regarder monter les

vagues au bord de l’océan un jour de

grande marée pour se rendre compte

de la force d’attraction entre la Terre et

la Lune ! La croûte terrestre se soulève

elle aussi – d’une quarantaine de centimètres

– au passage de notre satellite.

En revanche, puisque la gravitation est

proportionnelle aux masses mises en

jeu, la Lune ne peut avoir d’action sur la

pousse des plantes… qu’on le dise aux

jardiniers ! En outre, la Lune stabilise la

Terre et l’empêche de basculer sur son

axe… en même temps qu’elle ralentit

inexorablement sa rotation.

Terre

Satellites géostationnaires

18


L’influence de la Terre

sur la Lune

Lune et Soleil alignés

(opposition) :

marées de vives-eaux

La Terre ne s’est pas contentée de retenir

la Lune après sa naissance, elle l’a

contrainte à lui montrer toujours la même

face en lui faisant adopter une période de

rotation identique à sa période de révolution.

Après plus de 4 milliards d’années

d’existence, ce système Terre-Lune n’a

toutefois pas encore atteint son point

d’équilibre : notre satellite recule ainsi

de près de 4 centimètres par an sur son

orbite. Bien entendu, la Lune ne pourra

jamais s’échapper pour autant du champ

d’attraction terrestre.

Lune et Soleil

à angle droit

(quadrature) :

marées de

mortes-eaux

Le seul voyage

loin de la Terre

fait par l’humain

Quatre jours seulement pour

parcourir 380 000 kilomètres et

atteindre la Lune. Et au bout du

voyage, le plus périlleux jamais

réalisé, le privilège pour quelques

humains de fouler un sol autre que

celui de leur planète. C’était le 21

juillet 1969 pour la première fois,

il y a 50 ans déjà. La prochaine

étape sera peut-être Mars, quelque

trois cents fois plus éloignée que

la Lune...

Le Soleil est bien plus lourd que la Lune mais beaucoup plus éloigné, si bien

que son influence sur les marées est deux fois plus faible.

12 000 km

Lune

19



CHAPITRE 2

PREMIERS PAS

À L’ŒIL NU

C’est à peine croyable, tout ce qu’il est

possible de voir au-dessus de nos têtes,

juste avec les yeux. De voir mais aussi

de comprendre. Les astronomes n’ont

pas attendu l’invention du télescope

pour saisir les rouages du ciel, de l’alternance

des saisons au mouvement

complexe des planètes. Vous non plus,

n’attendez pas pour faire vos premiers

pas à l’œil nu.


Le manège Terre

Comme tout astre dans l’Univers, notre planète est en

rotation sur elle-même. Le Soleil la journée, les étoiles la nuit, sont les figurants de

cet étourdissant manège qui dure depuis la nuit des temps.

0° Perpendiculaire à l’orbite

0° Perpendiculaire à l’orbite

Jour, nuit… jour, nuit…

La conséquence la plus immanquable de la rotation

de la Terre est l’alternance du jour et de la

nuit, lorsque le Soleil se trouve respectivement

au-dessus et en-dessous de l’horizon. La Terre

tournant sur elle-même d’ouest en est, l’astre du

jour se lève à l’est et se couche à l’ouest. Comme

n’importe quelle étoile dans le ciel en somme.

Obliquité

23,5°

Pôle Nord céleste

Constater la vitesse

de rotation de la Terre

Le meilleur moyen de se rendre compte à quel

point la Terre tourne vite est de regarder avec

quelle rapidité le Soleil se couche, ou bien la pleine

lune surgit à l’horizon. C’est que, mine de rien,

nous sommes entrainés à plus de 1 500 kilomètres

à l’heure par la rotation de la Terre.

Plan de l’écliptique 0°

Nuit

Équateur céleste 23,5°

Équateur

Crépuscule

Entre chien et loup

L’atmosphère de la Terre diffuse les rayons du

Soleil. Grâce à ce phénomène, non seulement le

ciel est bleu la journée, mais, de plus, la nuit ne

s’installe que progressivement une fois le Soleil

couché. Cette période est le crépuscule (ou l’aurore

le matin). Il faut que le Soleil soit à plus de 18°

sous l’horizon pour que la nuit soit parfaitement

noire. Dans l’espace, les astronautes passent sans

transition du jour à la nuit, et vice versa.

18°

Crépuscule astronomique

12°

Crépuscule nautique

Crépuscule civil

22


La grande ronde des astres

Du fait de la rotation de la Terre, aussi bien les étoiles que le Soleil,

les planètes et la Lune tournent d’est en ouest autour des pôles

célestes, seuls points de la voûte céleste où les astres sont immobiles.

Le pôle nord céleste est marqué par l’étoile polaire. Si vous

possédez un appareil photo, songez qu’une photographie à longue

pose dévoilera magnifiquement le mouvement apparent des étoiles.

Culmination du Soleil

Jour

La preuve par le pendule

Pôle Sud céleste

Pourquoi ne ressentons-nous aucune vitesse, pourquoi une

pierre lancée du haut d’une tour tombe-t-elle toujours exactement

à son pied, si la Terre

tourne si vite ? Pour ceux

qui ne croient que ce qu’ils

voient, la preuve irréfutable

de la rotation de la Terre s’est

fait attendre jusqu’en 1851.

Cette année-là Léon Foucault

montra qu’un pendule oscillant

tournait autour de son

point d’ancrage. Cela n’a lieu

d’être… que si la Terre tourne

sur elle-même !

Principe du pendule

de Foucault

1

Mouvement apparent du pendule

2

Oscillation

du pendule

3

4

5 h

23


Comprendre l’alternance des saisons

La magie de l’alternance

des saisons, nous la devons à l’inclinaison de l’axe de rotation de la Terre.

Grâce à elle, l’éclairement des hémisphères terrestres change à mesure que notre

planète parcourt son orbite.

Une année, c’est compliqué

Notre planète boucle un tour complet autour du Soleil en

quelques 365 jours un quart. Puisque nous ne pouvons pas

couper une journée en quatre, nous arrondissons l’année à

365 jours et, tous les quatre ans, lui ajoutons un jour, lors

d’une année bissextile. Ce n’est pas tout, car si l’on veut

que le printemps commence toujours vers le 20 mars malgré

le mouvement de toupie de la Terre (voir ci-après), il

faut raccourcir très légèrement le rythme des années. Pour

cela, une année de début de siècle sur quatre n’est pas

bissextile : les années 1900, 2100, 2200 et 2300 sont communes,

alors que 2000 a été bissextile. Pas simple le calendrier

grégorien !

AUTOMNE

Équinoxe

d’automne

Solstice

d’hiver

Notre planète fait la toupie

Dès l’Antiquité, Hipparque (190-120

avant J.-C.), remarqua que la position

des étoiles changeait lentement

dans le ciel : c’est la précession des

équinoxes. Ce phénomène vient du

fait que la Terre fait la toupie – un

tour en 26 000 ans – si bien que son

axe de rotation change de direction

au fil des siècles. De nos jours, cet

axe pointe vers l’étoile polaire. Mais

au temps d’Hipparque, il n’y avait

aucune étoile brillante pour indiquer

le pôle nord. Et dans 12 000 ans, c’est

l’étoile Véga de la Lyre qui fera office

d’étoile polaire, tandis qu’Orion trônera

dans le ciel d’été. Étourdissant!

Périhélie

distance au Soleil

la plus courte

147 millions de km

HIVER

Équinoxe

de printemps

24


N

N-O

Pôle Nord céleste

N-E

E

O

S-O

ÉTÉ

S-E

Zénith

S

Aphélie

distance au Soleil

la plus longue

Solstice

d’été

Équinoxes

Solstice

d’hiver

La révolution copernicienne

En 1514, Nicolas Copernic (1473-1543) remit au

goût du jour la théorie d’un système dans lequel

tous les astres, Terre comprise, tourneraient

autour du Soleil, à l’exception de la Lune qui tournerait

autour de la Terre. Manifestement intimidé

par l’accueil que pourraient lui réserver aussi bien

l’Église que ses confrères, il ne publia ce Système

solaire qu’aux derniers temps de sa vie, dans son

ouvrage Des révolutions des sphères célestes.

Cette œuvre n’eut pas un retentissement immédiat.

Cependant, un demi-siècle plus tard, la mise en

équation du mouvement des planètes par Kepler

ainsi que leur observation à la lunette astronomique

par Galilée firent triompher le modèle de

Copernic. Les saisons s’expliquent tout naturellement

par le mouvement autour du Soleil de la

Terre, penchée sur son axe.

152 millions de km

Solstice

d’été

PRINTEMPS

Quizz • Les quatre saisons qui rythment une année ont-elles exactement la même durée ?

Non, la plus longue, l’été, dure 4 jours et demi de plus que la plus courte, l’hiver. Cette différence est liée à l’orbite elliptique de la

Terre : notre planète est au plus loin du Soleil en été, et va alors plus lentement.

25


Observer le ciel au rythme des saisons

Selon la position

de notre planète autour du Soleil, nous regardons vers des régions différentes de

notre Galaxie lorsqu’il fait nuit. C’est pour cela que nous observons un ciel étoilé

différent selon les saisons.

Une durée du jour élastique

À cause de la différence de hauteur du Soleil dans

le ciel, la durée du jour varie considérablement

selon les saisons. Nos journées d’été durent près

de 16 heures, contre la moitié seulement en hiver.

L’effet est quasi-inexistant à l’équateur, mais il

devient extrême aux pôles, où il fait jour 6 mois

d’affilée en été puis nuit les 6 mois d’hiver.

Poissons

Verseau

Bélier

CIEL D’AUTOMNE

Taureau

Vierge

CIEL D’HIVER

Lion

Gémeaux

Cancer

Le ciel d’été en regardant vers le sud

Le ciel d’automne en regardant vers le sud

26


Quelle que soit la saison, il faut attendre la fin du

crépuscule pour distinguer parfaitement les étoiles,

mais aussi laisser les yeux s’habituer au moins

15 minutes à l’obscurité: interdiction pendant ce

temps de consulter son portable ! Par ailleurs, les faibles

galaxies et la Voie lactée ne sont visibles que loin de la

pollution lumineuse des villes, les nuits sans Lune.

Capricorne

Balance

CIEL D’ÉTÉ

CIELDE PRINTEMPS

Sagittaire

Scorpion

Un peu de calcul…

La Terre fait un tour sur elle-même en 23h56min04s et une

journée dure 24 heures, de façon à ce que le Soleil passe

toujours au sud à midi, malgré le déplacement de notre

planète sur son orbite. En conséquence, le ciel étoilé se

décale de nuit en nuit : n’importe quelle étoile passe au

sud – au méridien – 4 minutes plus tôt que la veille. En un

mois, cette avance s’élève à deux heures : les constellations

basculent inexorablement vers l’ouest et changent au fil

des saisons.

Qu’est-ce que l’analème ?

On considère que le Soleil est au sud

à midi toute l’année (en retirant une

heure à nos montres en hiver et deux en

été). Or, en y regardant de près, le Soleil

oscille autour de sa position moyenne

au cours de l’année, à cause de l’orbite

elliptique de la Terre. Sur les photos, il

décrit un chiffre 8 dans le ciel, appelé

« analème ». Ces variations entre le midi

« à la montre » et celui « au Soleil », qui

peuvent atteindre une vingtaine de

minutes, compliquent la lecture des

cadrans solaires.

Le ciel d’hiver en regardant vers le sud

Le ciel de printemps en regardant vers le sud

27


Ne pas perdre le Nord

Trouver l’étoile polaire, c’est être sûr de

regarder vers le Nord. Petit résumé de ce que sont les pôles célestes et de la façon

de trouver ce précieux jalon des astronomes qu’est l’étoile du Nord.

Depuis nos latitudes, nous observons

essentiellement l’hémisphère nord céleste.

L’équateur est représenté en rouge.

L’axe de la Terre jusqu’aux étoiles

Il existe dans le firmament deux points invisibles

très particuliers : les pôles célestes. Ils constituent

le prolongement, jusqu’à l’infini, de l’axe de la

Terre. Du fait de la rotation de notre planète, tous

les astres semblent tourner autour d’eux, à l’exception

de ceux situés sur l’équateur céleste, qui

vont en ligne droite dans le ciel. Pour les observateurs

de l’hémisphère boréal, c’est le pôle nord

céleste qui se trouve au-dessus de l’horizon. Savoir

le situer est très utile. D’une part, pour s’orienter,

sur Terre comme dans le ciel. D’autre part, pour

aligner les montures des télescopes.

28


Été

Automne

Printemps

Hiver

5 fois

5 fois

Trouvez le pôle avec la Grande Ourse

Les habitants de l’hémisphère boréal ont de la chance :

l’étoile polaire (Polaris en latin), surnommée poétiquement

« l’étoile du Nord », indique presque exactement le pôle

céleste. Cet astre n’est pas particulièrement lumineux mais

il est facile à trouver. Pour cela, il convient tout d’abord

de débusquer la Grande Casserole, toujours située vers le

nord mais tournée de façon différente au fil des saisons. On

arrive à l’étoile polaire en prolongeant cinq fois le segment

d’étoiles opposé au manche de la Casserole. Le faible écart

entre Polaris et le pôle nord céleste – moins de 1° – est pris

en compte dans les viseurs destinés au réglage précis des

montures de télescopes (p. 56).

Ces étoiles qui ne se couchent jamais

Toutes les étoiles ne se lèvent pas à l’est pour se coucher

à l’ouest. Celles situées près des pôles tournent sans fin

autour de ces derniers, car leur courte trajectoire ne les

amène jamais sous l’horizon : elles définissent les constellations

circumpolaires. Il est possible de suivre leur ronde

toute la nuit, toute l’année. Depuis nos latitudes, la Grande

Ourse et Cassiopée en sont les deux plus beaux exemples.

En Nouvelle Zélande, c’est la Croix du Sud qui est circumpolaire

autour du pôle sud céleste.

Identifiez les points cardinaux…

et plus encore

La ronde immuable des étoiles autour du pôle nord,

capturée au-dessus des menhirs de Carnac.

Le sud, le nord, l’est et l’ouest, sont les quatre points cardinaux.

Le plus simple pour les trouver est de se souvenir

que le Soleil passe au sud vers midi. Le nord se trouve dans

la direction opposée : une fois face au sud, il suffit de faire

demi-tour pour le trouver. La ligne imaginaire reliant le nord

au sud est le méridien. L’est et l’ouest correspondent aux

directions où, respectivement, le Soleil se lève et se couche.

Face au sud, le bras gauche levé indique l’est, le bras droit

l’ouest. Fini la gymnastique ! Enfin, pas tout à fait… si on

lève les yeux tout droit au-dessus de sa tête, on regarde le

zénith, le point le plus haut du ciel.

29


Les constellations, fruits de notre imaginaire

Les constellations ont été inventées par les humains. À partir de groupes d’étoiles

relativement brillantes et proches, ils ont imaginé des dieux, des animaux et des

objets… souvent bien difficilement reconnaissables !

Carte du ciel réalisée par l’astronome hollandais

Frederik de Wit en 1670.

L’héritage grec

La plupart des constellations que nous

connaissons dans l’hémisphère nord ont

été inventées par les Babyloniens et les

Grecs, plusieurs siècles avant notre ère

et se réfèrent à la mythologie. Celles de

l’hémisphère sud sont bien plus récentes,

elles datent de l’époque des explorateurs

et des navigateurs comme La Caille qui

a dénommé pas moins de 15 constellations.

Les changements de noms, ajouts

ou redécoupages ont été incessants

jusqu’à ce que l’UAI mette un terme à

cette frénésie en 1928, en définissant une

bonne fois pour toutes 88 constellations

et leurs limites.

La plus ancienne

représentation du ciel qui

nous soit parvenue, la carte

de Dunhuang (vii e siècle).

Le zoo du zodiaque

Les constellations traversées par le Soleil

et les planètes ont toujours eu une importance

particulière, aussi bien en astronomie

que pour les calendriers ou même

l’astrologie. On les trouve représentées

plusieurs siècles avant notre ère en

Mésopotamie. Laissant la part belle aux

animaux, elles ont été appelées « constellations

du zodiaque ».

Le ciel des Chinois

Le ciel des Chinois s’avère étonnamment

organisé et complexe, un peu comme un

grand État avec provinces, palais, empereurs

et concubines. Il en résulte pas

moins de 283 constellations, sans aucune

ressemblance avec les nôtres.

30


Sachez reconnaître au moins une constellation par saison

En hiver, sachez reconnaître Orion, avec ses trois

astres alignés au milieu d’un grand rectangle d’étoiles

étincelantes. Au printemps, identifiez le Lion et ses

principales étoiles qui dessinent un curieux fer à

repasser. En été, saisissez le Cygne, dont les astres

principaux forment la Croix du Nord. En automne enfin,

repérez Pégase avec son grand Carré.

Quizz • La plus petite constellation du ciel de par sa superficie a élu domicile dans le ciel austral.

De laquelle s’agit-il ?

Il s’agit de la belle Croix du Sud, invisible depuis nos latitudes. Notez que la plus grande constellation est l’Hydre, constituée d’étoiles

peu brillantes et assez difficiles à identifier.

31


Les phases de la Lune

La Lune nous montre toujours la même face,

mais le Soleil n’éclaire pas cette face de la même façon, selon la position de notre

satellite autour de notre planète : il en résulte les phases.

Premier quartier

Lune gibbeuse croissante

Pleine lune

Lune gibbeuse décroissante

Dernier quartier

Débusquez le plus fin croissant de Lune

Les phases de la Lune sont

l’un des spectacles du ciel les

plus faciles à voir à l’œil nu, mais

les choses se compliquent lorsqu’il

s’agit d’observer le plus fin

croissant lunaire. Ce défi peut

être relevé au crépuscule au

printemps, un jour seulement

après la nouvelle lune, ou bien à

l’aube à l’automne, un jour avant

la nouvelle lune. Le croissant

de Lune se trouve alors quasiment

à la verticale du Soleil et

ses petites cornes pointent vers

le haut telle une gondole vénitienne.

Des jumelles facilitent

cette observation, qui doit être

menée dans un ciel très pur.

32


Croissant du soir

Nouvelle lune

Croissant du matin

29,5 jours

Une révolution de la Lune autour de la Terre dure un peu plus de

27 jours. Mais à cause du mouvement du système Terre-Lune autour

du Soleil, l’ensemble des phases – une lunaison - se déroule sur une

durée de 29,5 jours : c’est le mois lunaire.

La lumière cendrée

La lumière cendrée est la faible

clarté émise par la partie de

la Lune plongée dans la nuit,

éclairée seulement par le clair

de Terre. Lorsque la Lune est

en croissant, il est aisé de distinguer

la lumière cendrée à

l’œil nu, durant le crépuscule.

Puisque cette lueur est de la

lumière du Soleil reflétée d’abord

par la Terre, puis par la Lune,

on dit qu’il s’agit du reflet d’un

reflet. C’est Léonard de Vinci

qui comprit le premier le phénomène.

Toutefois, ce dernier

pensait à tort que c’étaient nos

océans terrestres et surtout les

mers lunaires remplies d’eau,

qui avaient le rôle essentiel dans

ce processus de réflexion.

33


La Lune, reine de nos nuits

Visible tout au long de l’année, en

ville comme à la campagne, la Lune est l’astre le plus facile à observer. Même sans

aucun télescope, sa surface criblée de mers de lave sombre mérite un regard attentif.

Reconnaissez les mers

lunaires à l’œil nu

Les mers lunaires, formées par des

impacts d’astéroïdes il y a 3,9 milliards

d’années, sont parfaitement visibles

à l’œil nu. À la pleine lune, on les voit

toutes d’un coup. Le meilleur moment

pour les observer est au crépuscule,

lorsque notre satellite n’est pas encore

éblouissant. Reconnaîtrez-vous le « lapin »

dans la Lune cher aux poètes, ou encore

la déesse Yumigami ?

G Mer des Pluies

H Océan des Tempêtes

G

H

Le mythe de la super Lune

I

Superlatif et intrigant, le terme de super

lune laisse présager une pleine lune bien

plus grosse qu’à l’accoutumée, car notre

satellite est alors au plus près de la Terre.

C’est oublier un peu vite que l’excentricité

de l’orbite lunaire, c’est-à-dire son

écart à un cercle parfait, demeure faible.

D’ailleurs, à l’œil nu, il est impossible de

constater un quelconque changement

de taille. En revanche, la pleine lune

nous paraît toujours plus grosse près

de l’horizon, comme le Soleil d’ailleurs,

par effet d’optique.

I Mer des Connaissances

L Mer des Humeurs

L

K Mer des Nuées

K

34


Observez la mer des Crises

changer de position

Mer du Froid F

F

J

E

Mer des Vapeurs J

D

C

Mer de la Sérénité E

B

A

Mer des Crises A

Mer de la Tranquillité D

Mer de la Fécondité B

Bien que la Lune nous montre toujours la

même face, des changements de vitesse

liés à son orbite elliptique l’amènent à

dévoiler régulièrement un peu de ses

entournures et une petite partie de sa

face cachée : c’est ce que l’on appelle les

« librations ». La petite mer des Crises, au

nord-est de la Lune, est un repère idéal

pour constater ce discret phénomène de

balancement : sa position par rapport au

limbe lunaire varie au fil d’une lunaison.

Lire à la lumière de la Lune

La pleine lune éclaire suffisamment

la nuit pour qu’elle permette de lire le

journal à sa simple lumière, en pleine

campagne. En utilisant des termes de

spécialistes, la quantité de lumière qu’elle

envoie est de 0,5 Lux. L’éclairage public

émet plutôt 50 lux : c’est beaucoup trop !

Marchez avec la Lune

C’est une expérience amusante : marcher

en forêt, la nuit, et constater que la Lune

avance avec nous, qu’elle nous accompagne

partout ! Pourquoi elle ? C’est vrai

aussi pour tous les astres, infiniment

éloignés par rapport aux arbres… mais

comme la Lune est très brillante, c’est elle

qui crée l’effet le plus saisissant.

Mer du Nectar C

35


Les planètes, ces astres errants

Parmi les huit planètes du

Système solaire, cinq sont bien visibles à l’œil nu : Mercure, Vénus, Mars, Jupiter

et Saturne. Leur déplacement devant les constellations du zodiaque est connu

depuis l’Antiquité.

La route des planètes

Les planètes ont leur orbite quasiment

dans un même plan, appelé le « plan du

Système solaire ». Ainsi, on ne les rencontre

pas n’importe où : elles suivent la

même route à travers le ciel que le Soleil

et la Lune, que l’on appelle l’« écliptique ».

Lors de ce que l’on appelle une « conjonction

», plusieurs de ces astres paraissent

proches du fait de la perspective.

Limite de sensibilité

de l’œil nu

Portion de ciel le plus couramment

observé à l’œil nu

10 9 8 7 6 5 4 3 2 1 0 -1 -2 -3 -4 -5 -6 -7 -8 -9

MERCURE

VÉNUS

MARS

JUPITER

SATURNE

36


Les planètes inférieures

Mercure et Vénus ont des orbites plus

proches du Soleil que celle de la Terre.

Dans notre ciel, elles sont animées d’un

curieux mouvement lié à la perspective

: elles semblent osciller de part et

d’autre du Soleil, prisonnières de ce dernier.

Continuellement, elles s’en écartent

jusqu’à un angle limite – l’élongation

maximale – puis reviennent vers lui et

changent de côté.

Planètes visibles le soir

Horizon

Horizon

MERCURE

VÉNUS

Planètes visibles le matin

TERRE

Les planètes supérieures

Les planètes supérieures font lentement

le tour du ciel, dans un mouvement

d’ouest en est. Toutefois, elles réalisent

une drôle de pirouette au moment de

leur opposition, c’est à dire lorsque la

Terre les double à la corde. Ce mouvement

rétrograde, naturel dans le système

héliocentrique, a été un casse-tête

à l’époque du système géocentrique :

il fallait recourir à des épicycles

pour le décrire !

Horizon

MARS

JUPITER

SATURNE

Aspect des planètes à l’œil nu

-10 -11 -12 -13 -14 -15 -16 -17 -18 -19 -20 -21 -22 -23 -24 -25 -26 -27 -28 -29

Les planètes ont l’aspect de points

brillants à l’œil nu, parfois légèrement

colorés et qui ne scintillent pas, contrairement

aux étoiles. Notre graphique

indique la teinte et la gamme de magnitude

apparente de chaque planète

(variable selon sa position et sa distance

à la Terre), comparativement au Soleil et

à la Lune. Il y a un rapport 100 de luminosité

pour un écart de 5 magnitudes. Un

écart d’une magnitude correspond donc à

un rapport de brillance de 2,5 fois.

37


Les coordonnées célestes

Pour mieux se repérer à travers la

voûte céleste, les astronomes l’ont quadrillée en lignes imaginaires. Elles définissent

un véritable système de coordonnées permettant d’identifier la position

de n’importe quelle étoile.

Les coordonnées équatoriales

Ces coordonnées sont un peu la projection

dans le ciel des coordonnées

terrestres (GPS) que vous connaissez

tous : longitude et latitude. Sur la sphère

céleste, la première devient l’ascension

droite et la seconde est la déclinaison.

Ascension droite

Déclinaison

Zénith

Sens de rotation

de la voûte céleste

Vers

l’étoile

polaire

S

O

E

Horizon

N

Équateur céleste

Nadir

Contrairement à la déclinaison, l’ascension

droite n’est pas comptée en degrés

(°), minutes d’arc (’) et secondes d’arc

(’’), mais en heures (h), minutes (min) et

secondes (s)… de temps ! L’équivalence

entre les deux est relativement simple :

tout comme un cadran de montre, un tour

entier du ciel se subdivise en 24 heures

mais aussi en 360 degrés. Rappelez-vous

donc qu’un astre se déplace de 15 degrés

vers l’ouest en une heure de temps.

NB : 1° = 60’ d’arc et 60’’ = 1’ d’arc

Complètement azimuté…

L’altitude et l’azimut d’un astre est un système de coordonnées

intuitif mais guère utilisable en astronomie car ces

grandeurs changent en continu du fait de la ronde apparente

des astres. Lorsqu’un astre passe plein sud, il est à

l’azimut 180°. C’est à ce moment-là que son altitude – sa

hauteur par rapport à horizon – est la plus grande.

Le zéro de déclinaison est l’équateur céleste,

d’où le nom de coordonnées équatoriales.

Il traverse le célèbre baudrier d’Orion. Le zéro

d’ascension droite passe, quant à lui, le long du

côté est du grand carré de Pégase. Repérez ces étoiles

sur nos cartes de saison.

38


N

Étoile polaire

E

Grande Ourse

Déclinaison

O

Ascension droite

Équateur céleste

Grande Ourse

25 °

1 ° 5 ° 10 °

S

15 °

10 °

15 °

Horizon

5 °

25 °

Les angles dans le ciel

Les tailles apparentes des astres

sont exprimées en degrés pour les

objets les plus étendus et les constellations,

en minutes d’arc pour les

astres de taille intermédiaire (nébuleuses

et galaxies) et en secondes

d’arc pour les objets les plus petits

(planètes, étoiles doubles). Ainsi, la

Grande Casserole mesure 20°, l’amas

des Pléiades 1°, la Lune et le Soleil

30’ d’arc et Jupiter 45’’ d’arc. Comme

le montre notre dessin, utilisez

votre main pour mesurer des angles

de plusieurs degrés.

39


Le ciel dans l’hémisphère sud

Il regorge de constellations éclatantes

et contient des amas et des nébuleuses si brillants qu’ils portent des lettres

grecques comme les étoiles. Le ciel austral est l’eldorado des astronomes !

Des idées d’observations à l’œil nu

• Sirius, Canopus : étoiles les plus éclatantes des

deux hémisphères.

Licorne

• Nuages de Magellan : galaxies les plus étendues

des deux hémisphères.

Sirius

• Sac à Charbon près de la Croix du Sud : nuage

obscur le plus dense des deux hémisphères.

Grand Chien

• Eta de la Carène : nébuleuse la plus brillante des

deux hémisphères.

Sextant

Hydre Femelle

Boussole

Poupe

• Omega du Centaure : amas globulaire le plus

étendu des deux hémisphères.

Machine

Pneumatique

Voiles

Canopus

• Centre de la Voie lactée : au zénith depuis le tropique

du Capricorne.

Coupe

Poisson Volant

Carène

Caméléon

Mouche

Croix du Sud

Deux étonnants nuages célestes

Les nuages de Magellan sont les deux plus grosses

galaxies satellites de notre Voie lactée. À l’œil

nu, ils possèdent une luminosité comparable à

cette dernière et dévoilent déjà leur différence

d’étendue et d’aspect. Le Grand Nuage mesure

près de 10 degrés, l’équivalent de 20 pleines

lunes bout à bout ! Le petit nuage est environ

trois fois plus petit.

Vierge

Corbeau

Balance

Centaure

Loup

Oiseau de Paradis

Triangle Austral

Compas

Scorpion

Règle

Autel

Antarès

Serpentaire

40


Les astres, la tête en bas

Ne soyez pas surpris en regardant le ciel depuis

l’hémisphère sud. D’une part, le Soleil et les

planètes culminent plein nord. De plus, l’orientation

se trouve inversée par rapport à l’hémisphère

boréal : de la Lune à Orion, les astres et les

constellations se retrouvent à l’envers, comme si

on les regardait la tête en bas. Qu’on se rassure, il

n’y a ni haut, ni bas, dans l’Univers !

Colombe

Lièvre

Éridan

Ce que l’on voit dans

l’hémisphère nord.

Burin

Fourneau

Baleine

Peintre

Dorade

Horloge

Réticule

Table

Hydre Mâle

Phénix

Ce que l’on voit dans

l’hémisphère sud.

Octant

Toucan

Sculpteur

Paon Indien

Télescope

Couronne australe

Grue

Poisson austral

Microscope

Capricorne

Verseau

Ne perdez pas… le Sud !

Aucune étoile polaire n’est présente au voisinage

du pôle sud céleste. Pour avoir une idée

de son emplacement au-dessus de l’horizon, il

convient de prolonger la direction indiquée par

le grand segment de la Croix du Sud, comme le

montre notre schéma.

Sagittaire

Croix du Sud

Écu de Sobieski

4,5 fois

Pôle sud

céleste

41


Traquer les satellites artificiels

Toute l’année, même pendant

les longs crépuscules d’été, amusez-vous à suivre les satellites artificiels.

Il est facile de reconnaître les plus brillants d’entre eux, Internet permettant même

d’anticiper leurs passages.

Les différentes orbites

Selon son altitude, un satellite est en

orbite basse (cas de l’ISS ou du télescope

spatial), moyenne (satellites GPS)

ou haute (satellites géostationnaires).

Retrouvez ces orbites à l’échelle sur notre

schéma de bas de page.

Près de 1500 satellites opérationnels.

40 pays ont (ou ont eu)

au moins un satellite en orbite.

Les satellites Iridium

Ces satellites de télécommunication en

orbite basse à 800 km comptent parmi

les plus spectaculaires à l’œil nu : leurs

panneaux solaires provoquent des flashs

lumineux de quelques secondes aussi

éblouissants qu’un quartier de Lune

(magnitude -8). Dépêchez-vous de les

observer : la seconde génération – Iridium

Next – ne possède pas des panneaux

aussi réfléchissants.

L’espace poubelle

Le nombre de débris spatiaux est

effrayant : il y aurait 30 000 morceaux de

plus de 10 cm en orbite autour de la Terre

et dix fois plus d’objets de plus d’un centimètre.

Lancés à 25 000 km/h, ils sont

autant de projectiles potentiellement destructeurs

pour les satellites en activité. Le

film Gravity a de quoi donner froid dans

le dos aux astronautes…

215 km : premier satellite artificiel (Spoutnik 1)

350 km : Station spatiale internationale

600 km : télescope Hubble

780 satellites artificiels en orbites basses

TERRE

Rayon = 6 378 km

2 000 km

Entre 700 et 1 700 km : satellites en orbite polaire

42

Orbite

basse

Orbite

moyenne


En de rares occasions, il est possible de voir l'ISS passer devant

la Lune. La voyez-vous sur cette image ?

Jeux de lumière au crépuscule

Un satellite est visible lorsqu’il reflète

la lumière du Soleil vers l’observateur

terrestre, ce qui se produit durant

le crépuscule. Ne confondez pas ce

point lumineux en mouvement avec un

avion, qui clignote, ou une étoile filante,

bien plus véloce.

Regardez passer l’ISS

La Station spatiale internationale, de

son acronyme anglo-saxon ISS, est le

plus gros objet que l’humain ait jamais

placé dans l’espace. Ce mastodonte de

plus de 400 tonnes en orbite basse subit

encore les frottements de la thermosphère,

si bien que son orbite doit être

rehaussée régulièrement. Lorsque ses

2 500 m 2 de panneaux solaires reflètent

la lumière du Soleil vers une région de la

Terre, l’ISS brille deux fois plus fort que la

planète Vénus.

Internet pour traquer

les satellites

Les sites Heavens above, Spot the Station

ou Calsky (en anglais) permettent de prévoir

les flashs d’Iridium et le passage des

satellites comme l’ISS. Certaines applications

créent également des alertes :

Station Spatiale ISS Detector (en français)

sous Android ou ISS Finder chez Apple.

133 satellites en orbite moyenne MEO (Medium Earth Orbit) 506 satellites en orbite géostationnaire

Satellites de télécommunication et météorologie

35 786 km

ORBITE GÉOSTATIONNAIRE

Vers la Lune

( 384 000 km )

Orbite

haute

43


Photographier le ciel sans télescope

Un appareil reflex,

quelques objectifs et un trépied photo. Vous voilà paré pour la photographie de

paysages nocturnes. Ici, peu de technique ou de traitements fastidieux : c’est l’œil

du photographe qui prime.

Photographiez le ciel en ville

Les photographes citadins peuvent s’atteler à photographier la Lune et les

planètes, en mouvement et parfois proches, sans compter les éclipses. Un

monument peut constituer un beau premier plan. La pollution lumineuse limite

fortement les temps de pose : inutile d’investir dans un objectif très lumineux

ou dans un capteur ultra-sensible. Une image bien exposée ne nécessite pas

de traitement postérieur.

Photographiez le ciel à la campagne

Sans pollution lumineuse, il devient également possible de s’attaquer aux

constellations, aux étoiles filantes et bien entendu à la Voie lactée. Là encore

un cadrage incluant un beau premier plan donne une dimension artistique supplémentaire.

Le temps de pose pour avoir des étoiles ponctuelles étant limité par

la rotation de la Terre, un objectif lumineux (f/2.8 ou moins) devient avantageux.

Ce temps de pose maximal vaut empiriquement 200/f secondes (avec f la focale

de l’objectif). Vous pourrez combiner quelques images réalisées les unes à la

suite des autres avec le logiciel Sequator. Celui-ci repositionne indépendamment

les étoiles et les éléments du premier plan terrestre afin que les uns et les autres

demeurent nets.

Les rapprochements planétaires, comme ici Mars et

Saturne dans le Scorpion (à gauche), sont faciles à

saisir en ville comme à la campagne. Ils offrent une

thématique sans cesse renouvelée.

44


Le déroulé d’une éclipse de Lune peut être

enregistré selon une technique proche d’une

circumpolaire, en espaçant le délai et en ajustant

le temps de pose entre chaque prise de vue.

Ce filé d’étoiles a été réalisé à partir de 120 poses

individuelles de 30 secondes. Dans toute image de

paysage nocturne, il est souhaitable que le premier plan

apparaisse correctement exposé dès la prise de vue.

La Lune constitue un sujet intéressant en

toute circonstance. N’hésitez pas à

la surexposer pour faire ressortir le paysage...

et même capturer son reflet (photo ci-dessous).

Utilisez une monture de voyage

Il existe des systèmes qui compensent la rotation

de la Terre avec un moteur et se fixent entre l’appareil

et le trépied photo. Cela permet de réaliser

des poses de quelques minutes avec des étoiles

ponctuelles. La Voie lactée, notamment, devient

magnifique. Mais attention, si un paysage terrestre

se trouve dans le champ, c’est lui qui

devient flou !

Réalisez une « circumpolaire »

Les images montrant la rotation des étoiles autour

du pôle céleste sont souvent spectaculaires mais

la technique pour les réaliser n’est pas immédiate.

Lors de la prise de vue tout d’abord, qui dure typiquement

une heure, il convient d’enchaîner des

poses de quelques dizaines de secondes sans

aucune interruption : utilisez pour cela un déclencheur

souple. La série d’images obtenues sera

traitée par ordinateur avec un logiciel spécialisé,

comme Starmax (gratuit).

45



CHAPITRE 3

PREMIERS PAS

AVEC UN TÉLESCOPE

Avez-vous déjà regardé les cratères

lunaires, les anneaux de Saturne ou les

étoiles multicolores à travers un télescope

? Mieux vaut être assis, tant la

vision est stupéfiante ! Mais pour être

ainsi ébloui, quel instrument faut-il

choisir, comment l’installer et faire les

bons réglages ? Vous saurez tout ce

qui est utile pour devenir un pro de

l’observation, aux jumelles comme au

télescope.


Que voir dans un instrument d’observation ?

Qu’est-ce qu’un instrument d’observation – œil nu inclus – est capable de dévoiler ?

Éléments de réponse ! Retrouvez la position des astres non familiers – et même souvent

leur photo – en tapant leur nom dans le logiciel Stellarium.

Données théoriques Sur la Lune Sur les planètes

Œil nu

Magnitude limite : 6

Pouvoir séparateur : 2 ’’

Nombre d’étoiles : 6 000

Nombre de galaxies : 3

Phases, principales mers,

lumière cendrée.

Planètes ponctuelles,

déplacement devant

les étoiles.

Jumelles

10 × 50

Magnitude limite : 10

Pouvoir séparateur : 15 ’’

(limité par le faible

grossissement)

Nombre d’étoiles : 300 000

Nombre de galaxies : 300

Petites mers, traînées

rayonnantes , chaînes de

montagne, gros cratères

(plus de 150 km).

Mercure, Mars, Saturne et

Uranus ponctuelles, disque

de Jupiter, fin croissant

de Vénus.

Neptune à la limite de la

visibilité (ponctuelle).

Lunette

60 mm

Magnitude limite : 11

Pouvoir séparateur : 2 ’’

Nombre d’étoiles : 600 000

Nombre de galaxies : 1 000

Innombrables cratères,

Mur droit, vallée des Alpes,

Messier A et B, rainure

d’Hyginus, plissements

dans les mers de basalte…

Phases de Vénus, calottes

et grandes formations

martiennes, principales

bandes nuageuses sur

Jupiter, nuances de teinte

des anneaux de Saturne,

disque d’Uranus.

Télescope

115 mm

Magnitude limite : 12,4

Pouvoir séparateur : 1’’

Nombre d’étoiles : 2 300 000

Nombre de galaxies : 1 800

Failles de Triesnecker et

de Cauchy, petits cratères

dans Clavius et à l’ouest

de Copernic, faille à l’est

du Mur droit…

Phases de Mercure, petites

formations martiennes et

tempêtes de poussières,

nuances dans les bandes

de Jupiter, division de

Cassini, bandes nuageuses

sur Saturne, disque de

Neptune.

Télescope

200 mm

Magnitude limite : 13,6

Pouvoir séparateur : 0,6 ’’

Nombre d’étoiles : 5700000

Nombre de galaxies : 4 000

Cratères et failles

volcaniques dans Alphonse

et Fracastor, craterlets

dans Ptolémée, dômes

volcaniques de Cauchy…

Détails élusifs sur

Mercure, nuages de Vénus

(filtre violet), évolution

des calottes, brumes

martiennes et canal

Socrates (Valles Marineris),

détails dans les régions

polaires de Jupiter, anneau

de Crêpe sur Saturne.

Télescope

400 mm

Magnitude limite : 15,1

Pouvoir séparateur : 0,3 ’’

Nombre d’étoiles : 30 000 000

Nombre de galaxies : 10 000

Réseaux de faille et

craterlets dans de

nombreux gros cratères,

faille au centre de la vallée

des Alpes et de la vallée

de Schröter…

Craquelures dans les

calottes, volcans martiens,

division d’Encke dans

les anneaux de Saturne,

tempêtes sur le disque,

4 satellites d’Uranus,

Triton (satellite de Neptune),

Pluton (ponctuelle).

48


Les amas et nébuleuses les plus brillants du ciel sont recensés dans un catalogue établi par Charles

Messier au xviii e siècle. Il s’agissait alors d’éviter une confusion entre ces astres diffus et les comètes

que l’astronome traquait sans relâche. Vous retrouverez un certain nombre de ces objets dans le

tableau ci-dessous ainsi que dans les doubles pages d’observation, sous la dénomination « M » pour

Messier, suivie du numéro de l’objet. Un autre catalogue nettement plus étoffé a été proposé par

John Dreyer un siècle plus tard : le New General Catalogue (NGC en abrégé).

Sur les nébuleuses Sur les amas Sur les galaxies

Une ou deux nébuleuses

perceptibles (M42 d’Orion,

M8 Lagune).

Quelques grands amas :

Hyades, Pléiades…

Nuages de Magellan,

galaxie d’Andromède (M31).

Couples M8-M20 et

M16-M17 dans le

même champ. Grandes

nébuleuses (America,

Rosette…), nébuleuses

planétaires M27 (Dumbbell)

et NGC 7293 (Helix).

Forme de certaines

nébuleuses du catalogue

Messier (M8, M17, M27,

M57…), nébuleuses

planétaires petites et

brillantes comme des

étoiles floues (Saturne, le

Clignotant, l’Oeil de chat…).

Détails sur certaines

nébuleuses du catalogue

Messier (lobes de M27,

anneau de M57…).

Plusieurs nébuleuses

diffuses du catalogue de

Dreyer accessibles (NGC

2024, NGC 2359…).

Nombreux amas ouverts

et globulaires de Messier

visibles mais non résolus.

Quelques amas ouverts

montrent déjà des étoiles

(M7, M39, M25, M44,

M45…).

Amas ouverts du catalogue

Messier magnifiques à

faible grossissement (M34,

M36, M38, M41 …), amas

globulaires non résolus

(hormis M4 près d’Antarès).

La plupart des amas

ouverts lumineux et bien

séparés en étoiles, gros

amas globulaires résolus en

périphérie (M13, M22…).

Nombreuses galaxies de

Messier, forme de certaines

perceptible sans détail

(M51, M65, M66, M81,

M99…).

Forme de nombreuses

galaxies de Messier, bien

que leur contraste demeure

faible.

Renfort de luminosité

du bulbe dans plusieurs

galaxies de Messier,

plusieurs centaines de

galaxies du catalogue

NGC visibles, certaines

remarquablement définies

(NGC 253, NGC 4565…).

Structure des nébuleuses

diffuses du catalogue

Messier même sans filtre

(Sablier sur M8, Trèfle

sur M20…), coloration

de certaines nébuleuses

planétaires (L’Emeraude,

Saturne…).

Amas ouverts du catalogue

Dreyer (NGC 7789, NGC

6811, NGC 6939…),

nombreux amas globulaires

en partie résolus en étoiles

(M2, M3, M5, M10, M15…).

Noyau ponctuel de

certaines galaxies de

Messier, une poignée

de galaxies (M51, M82,

M99, M104…) dévoilent

quelques détails :

amorce de bras, bande

d’absorption…

Faibles nébuleuses

diffuses du catalogue

NGC et même IC, détails

sur certaines nébuleuses

(filaments dans les

Dentelles du Cygne,

sur l’œil de Chat…),

étoile au centre de M 57

par faible turbulence.

Grands amas ouverts

méconnaissables

(débordent du champ),

faibles amas résolus (NGC

2158 à côté de M35), amas

globulaires résolus parfois

jusqu’au centre.

Structure spirale de

plusieurs galaxies de

Messier (M61, M 83, M100,

M101…), quasi-totalité

des galaxies du catalogue

NGC, lointains amas de

galaxies (amas Coma,

amas d’Hercule…).

49


Choisir et utiliser des jumelles

Une paire de jumelles permet

d’observer une image à l’endroit avec les deux yeux ouverts. Ses cibles de prédilection

sont aussi bien la Voie lactée que les éclipses. Voici ce qu’il faut savoir sur cet

indispensable compagnon de voyage des observateurs du ciel.

Choisir ses jumelles

Les deux chiffres situés près des oculaires

indiquent respectivement le grossissement et le

diamètre des objectifs. Par exemple, des jumelles

8 × 32 ont un grossissement de 8 fois et des objectifs

de 32 mm. Plus les jumelles ont de petits objectifs

et grossissent peu, plus il est aisé d’observer

sans fatiguer ni trembler… mais moins on voit

de choses dans le ciel ! Un grand classique en

astronomie est le modèle 10 × 50, encore utilisable

à main levée : à conseiller sans modération. Les

modèles plus puissants doivent être installés sur

un trépied.

Bague de correction dioptrique

10 × 50

15 × 70

Régler ses jumelles

Le réglage des jumelles sera effectué de jour sur

un objet lointain ou de nuit sur une étoile brillante

ou la Lune, en suivant les indications des schémas.

Il convient de régler l’écartement des oculaires

pour que l’image ne soit pas dédoublée. On effectue

ensuite une mise au point fine pour chaque œil

(en cachant l’autre) : œil gauche avec la molette

de mise au point 1 puis œil droit avec l’oculaire

réglable 2 . En l’absence de défaut de vision, il

suffit de positionner la graduation de cet oculaire

sur zéro. La dernière étape est la mise au point, les

deux yeux ouverts.

20 × 80

25 × 100

L’écartement

des oculaires

Le réglage

de dioptrie

La mise

au point

1 2

50


Observer sans fatiguer

Oculaires

Prisme en toit

Trajectoire

de la lumière

Les jumelles à prisme

en toit (ci-dessus) sont plus

compactes et légères que

celles à prisme de Porro

(ci-contre), mais elles sont

plus chères.

Lorsque l’on observe à main levée dans des

jumelles, même légères, on tremble toujours un

peu et on finit par fatiguer. Pour éviter cela, il ne

faut pas hésiter à prendre appui sur une table ou

à fixer ses jumelles sur un trépied photo. Hélas,

les astres hauts dans le ciel font alors se tordre le

cou. Pour les regarder, une chaise-longue convient

mieux. Un fauteuil relax permet de changer aisément

d’inclinaison. Les plus bricoleurs envisageront

de fixer leurs jumelles au dossier, comme sur

notre dessin par exemple, afin de ne pas trembler…

Le grand luxe !

Bague de mise au point

Prisme de Porro

Il existe d’étonnantes jumelles appelées

« yeux de hibou ». Ne grossissant que 2 ×,

leur champ est comparable à celui de l’œil

nu, mais elles captent 4 fois plus d’étoiles.

La vision de la Voie lactée à travers un tel instrument

vous fera hululer de plaisir.

Objectifs

51


Choisir un télescope

Acheter une lunette ou un télescope, c’est souvent

casser sa tirelire. Pour faire le bon choix, mieux vaut connaître à l’avance ses

avantages et ses inconvénients et avoir une idée de son fonctionnement.

Lunette

Dans une lunette (appelée « réfracteur »),

les rayons lumineux traversent un objectif

qui les concentre directement vers un oculaire.

Une idée reçue consiste à affirmer

que la lunette est le meilleur instrument

qui soit. Cela est plus compliqué car à prix

constant, on peut acheter un télescope de

diamètre nettement plus grand qu’une

lunette, avec, du coup, une meilleure définition

et une meilleure luminosité.

• Qualité des images bonne

(lunette achromatique) ou excellente

(lunette apochromatique).

• Contraste supérieur à un télescope

de même diamètre

(pas de miroir secondaire).

• Alignement des optiques définitif

(sauf chute ou coup sur l’instrument).

• Sensible à la buée

(nécessite un pare-buée).

• Chromatisme résiduel avec lunettes

achromatiques.

• Encombrement et poids importants

au-delà d’une focale de 800 mm.

Trajectoire

de la lumière

Télescope de Newton

Ce télescope a été le premier inventé (par

Newton en 1671) et demeure l’un des

plus utilisés par les amateurs. La lumière

est réfléchie par un miroir principal (primaire)

de forme parabolique, puis déviée

latéralement par un miroir secondaire

plan. La lumière ne traversant pas de lentille,

on parle de réflecteur. L’idée reçue

selon laquelle ces télescopes ne sont pas

de bonne qualité est simplement fausse.

Bague de

correction

dioptrique

• Pas de défaut de chromatisme

(pas de lentille).

• Prix très compétitif.

• Moins lourd qu’une lunette à

diamètre équivalent.

Trajectoire

de la lumière

• défauts optiques résiduels (coma),

corrigibles avec un correcteur

de coma.

• Opération d’alignement des deux

miroirs assez complexe.

52


• Compacité et légèreté (le trajet

des rayons lumineux est replié

sur lui-même). Un instrument de

200 mm demeure facile à déplacer.

• Bon rapport qualité/prix.

• Sensible à la buée (nécessite un

pare-buée).

• Alignement optique requérant

une grande précision et pouvant

se dérégler.

Télescope

Schmidt-Cassegrain

Un tel télescope est constitué de trois

éléments optiques : un miroir principal

sphérique, un miroir secondaire convexe

et une lame de fermeture corrigeant les

défauts du miroir principal. L’idée reçue

selon laquelle ces télescopes sont mal

adaptés à l’observation des nébuleuses et

galaxies n’est pas vraie si on les équipe

d’un réducteur de focale (p.64).

Télescope

Maksutov-Cassegrain

Ce type de télescope, communément

appelé « Maksutov », est équipé d’une

lame de fermeture plus épaisse et

de forme plus simple que son cousin

Schmidt-Cassegrain. L’idée reçue selon

laquelle cette formule optique est meilleure

que celle des autres télescopes

vient surtout du fait que l’alignement des

optiques est très stable, si bien que les

performances sont toujours optimales.

• Bonne qualité optique

• Alignement optique stable

(absence de réglage dans les petits

diamètres)

À quel prix

Matériel

Diamètre

(mm)

Pointage

• Sensible à la buée

• Champ réduit

• Instrument lourd et cher au-delà

de 150mm de diamètre

Exemple de modèle et tarif

Lunette 80 Manuel Skywatcher AZ 3, 210 € env.

Maksutov 90 Automatique Skywatcher AZ SynScan, 450 € env.

Newton 114 Manuel Starblast Orion, 250 € env.

Newton 200 Assisté SkyQuest XT 8 Orion, 780 € env.

Diamètre et focale

Le diamètre de l’optique dicte en grande

partie les performances. La capacité

à distinguer de fins détails augmente

proportionnellement à ce diamètre et

la capacité à amplifier la lumière croît

même comme son carré. Bien entendu,

le poids et l’encombrement augmentent

aussi avec le diamètre et plutôt là encore

comme son carré ! La focale va définir

le grossissement ainsi que le champ du

télescope. Elle s’avère moins déterminante

en observation qu’en photographie,

car il existe des accessoires pour

la modifier (p. 64).

53


Aligner les miroirs de son télescope

Un télescope ne

délivre des images nettes que lorsque les miroirs sont parfaitement alignés. Leur

réglage, appelé « collimation », n’est pas très difficile. Il suffit de prendre le temps et

d’y aller pas à pas. Faisons-le ensemble.

Miroir primaire

Oculaire de collimation

Miroir secondaire

Vis poussante

Barillet

Vis tirante

1 2 3

Aucun miroir

aligné

Miroir secondaire aligné avec

l’oculaire de collimation

Miroir primaire aligné avec

l’oculaire de collimation

Télescope de Newton

Effectuez l’alignement de jour, en regardant une

zone uniformément éclairée (mur, ciel) à travers

le télescope muni d’un oculaire de collimation

Cheshire (environ 40 euros).

1 Les deux miroirs sont déréglés. Agissez sur

les trois vis du miroir secondaire (en rose) pour

amener l’image du miroir principal (en bleu) en

plein centre du miroir secondaire.

2 L’étape (1) est réussie, le miroir secondaire est

aligné. L’image du support du miroir secondaire

n’apparaît pas au centre du miroir primaire.

Agissez sur les vis du miroir primaire

jusqu’à ce que cela soit le cas. Attention : ne

serrez pas une vis tirante sans avoir desserré

la vis poussante attenante.

3 Les miroirs sont alignés, tous les disques sont

concentriques et centrés sur la mire de l’oculaire

de collimation.

54


C dans le sens

des aiguilles

d’une montre

A dans le sens

inverse des aiguilles

d’une montre

C

B

B dans le sens

des aiguilles

d’une montre

Télescope Schmidt-Cassegrain

Seul le miroir secondaire est réglable,

mais son alignement doit être très précis.

Faites donc la collimation directement

de nuit sur une étoile observée avec

un grossissement moyen, voire fort (1 ×

à 2 × diamètre en mm). Défaites légèrement

la mise au point jusqu’à ce que

l’étoile prenne l’aspect d’un tout petit

anneau. Si celui-ci n’est pas parfaitement

symétrique, agissez sur les trois

vis de réglage du miroir secondaire – par

toutes petites touches ! – comme indiqué

sur le schéma.

A

B dans le sens

inverse des aiguilles

d’une montre

C dans le sens

inverse des aiguilles

d’une montre

A dans le sens

des aiguilles

d’une montre

Vue de Saturne (à gauche), d’une étoile focalisée

(au centre) et d’une étoile défocalisée (à droite) :

en haut, dans un télescope non collimaté

et en bas, dans un télescope bien collimaté.

Un collimateur laser (à partir de

50 euros) permet un alignement

précis des télescopes de Newton.

Un œillet doit être présent au

centre du miroir principal (vous pouvez

le coller vous-même), sans quoi le procédé

n’a que peu d’intérêt. On agit sur

l’orientation du miroir secondaire pour

amener le point du laser au centre de

l’œillet, puis sur le miroir primaire pour

que le faisceau laser revienne exactement

au centre d’une mire. Nous déconseillons

cet accessoire aux plus jeunes à cause

des dangers du faisceau laser.

55


Dompter sa monture

Azimutale ou équatoriale, la monture est le

support de l’instrument, elle permet de le diriger vers les étoiles et en assure la stabilité.

Petit passage en revue des spécificités de chacune et des conseils d’utilisation.

Monture azimutale

Télescope Dobson

L’instrument est parfaitement équilibré

et les mouvements très doux, si bien

qu’il n’y a même pas de freins de blocage.

Le pointage et le suivi de l’astre

se font à la main, en manœuvrant délicatement

le tube optique.

Monture azimutale

La monture azimutale (ou alt-azimutale) est très

simple à installer. Cependant, il faut manœuvrer

les deux axes à la fois pour compenser la rotation

de la Terre. Sur certaines montures motorisées et

GOTO, deux moteurs se chargent automatiquement

de ce travail.

Montage

1 Régler la hauteur et l’horizontalité du trépied.

2 Fixer la monture sur le trépied.

3 Serrer les freins des deux axes.

1

2

1’

Utilisation

Pointage sans moteur : desserrer les freins,

dirigez l’instrument vers l’objet voulu,

resserrer les freins.

Suivi sans moteur : utilisez les deux flexibles

d’axes en même temps.

Pointage avec moteur : étalonner

l’orientation de la monture comme indiqué

dans la notice. Utiliser uniquement

les moteurs pour pointer l’astre.

4 Fixer l’instrument sur la monture.

2’ Suivi avec moteur : automatique.

56


Monture équatoriale

Monture équatoriale

La monture équatoriale est plus compliquée à installer

que la monture azimutale, il faut notamment

l’orienter vers le pôle céleste et l’équilibrer. Une

fois cette opération effectuée, le suivi des astres

est facile, même sans motorisation, puisqu’il s’effectue

avec un seul axe.

1

Montage

Fixer la monture sur le trépied, axe de

contrepoids dirigé vers le sol.

5

6

Équilibrer l’axe d’ascension droite en déplaçant

le contrepoids le long de sa tige (frein desserré,

l’instrument ne doit pas pivoter).

Équilibrer l’axe de déclinaison en déplaçant le

tube optique dans son collier (idem ci-dessus).

Utilisation

1 Desserrez les freins des deux axes.

2

Dirigez l’instrument vers l’objet voulu

(attention à ce que le tube optique ne bute

pas contre le trépied).

2

3

Régler la latitude, orienter l’axe polaire vers le

nord (boussole de jour, viseur polaire de nuit).

Installer le contrepoids en bout de tige,

resserrez la vis antichute.

3 Serrez les freins et commencez le suivi :

Sans moteur : tournez uniquement la molette

d’ascension droite.

4 Fixer le tube optique sur la monture.

Avec moteur : le suivi est automatique.

57


Préparer une observation

Un randonneur ne part pas sans avoir

consulté la météo, étudié son parcours et revêtu une tenue adaptée. Eh bien, c’est la

même chose lorsque l’on va se promener dans les étoiles, au risque de ne pas aller loin.

Vérifiez la météo

Pour connaître la météo de la nuit, utilisez des

sites internet fiables comme Météoblue (www.

meteoblue.com) ou Sat24 (https://fr.sat24.com/fr/

fr) par exemple. Le premier fournit des prévisions

de turbulence et le second des images satellites

en direct qui permettent de savoir ce qui se trame

aux alentours.

Prenez soin de vous

Si une petite laine suffit généralement pour rester

dehors en été, il ne faut pas hésiter à revêtir

un véritable équipement de skieur pour affronter

les nuits d’hiver. Pensez aussi à la pause encas

et boissons chaudes (sans alcool qu’on se le dise,

sauf à vouloir démultiplier les étoiles !).

Soignez votre matériel

Quelques poussières sur les optiques ne gênent

en rien la vision. Si elles deviennent trop nombreuses,

utilisez une soufflette ou une bombe de

gaz dépoussiérante pour vous en débarrasser. Il se

peut que les optiques s’encrassent de façon plus

sévère. Pour nettoyer la lentille d’œil d’un oculaire,

exposée aux cils notamment, envoyez de la buée

dessus (et non des postillons !) et essuyez aussitôt

avec du papier optique. Un stylo nettoyeur

spécial optique convient également. Le cas des

objectifs et des miroirs est plus délicat. L’idéal

consiste à les poser verticalement et à pulvériser

contre leur surface de l’eau déminéralisée, d’abord

avec une goutte de détergent, puis pure, avant

de laisser sécher (vous n’avez ainsi jamais à frotter

ni essuyer). Un matériel stocké à l’abri de la

poussière ne sera nettoyé qu’une fois toutes les

quelques années.

58


Sachez utiliser Stellarium

Stellarium est un logiciel planétarium à

la fois convivial, précis et esthétique. Il

permet de préparer une observation

dans ses moindres détails. Donnez-lui la

date et l’heure pour laquelle vous voulez

connaître l’aspect du ciel 1 . Pour rechercher

un astre, entrez tout bonnement son

nom 2 . Il est possible de zoomer fortement

à l’aide des touches ctlr + flèche

haut (ctrl + flèche bas pour dézoomer).

Vous finirez alors par obtenir fidèlement

l’aspect des planètes pour le moment

choisi 3 , ou avoir une belle photo s’il

s’agit d’une nébuleuse ou d’une galaxie.

3

1

1

2

2

Pensez à ce que vous allez observer

Regardez avec Stellarium si une ou plusieurs

planètes sont visibles dans de

bonnes conditions le soir de vos observations,

car dans ce cas un coup d’œil s’impose.

Faites-vous un parcours de visite de

cibles amusantes – à partir des exemples

que nous vous délivrons tout au long du

livre – et vérifiez pour quelle heure ces

astres sont les mieux placés dans le ciel.

Si vous partez à la chasse aux astres faiblement

lumineux (amas, nébuleuses,

galaxies), assurez-vous que la Lune ne

soit pas dans le ciel.

59


Pointer les astres sans embûche

À cause du grossissement,

viser un astre directement à travers un télescope n’est pas une mince affaire. Pour

faciliter cette tâche, il est possible d’utiliser un viseur équipé d’une mire lumineuse

ou bien un chercheur. Voici comment ça marche.

Réglez votre chercheur

ou votre viseur point rouge

1

1

Avant la nuit, pointez une cible lointaine

immobile (par exemple un détail en haut d’un

toit) à travers le télescope équipé du plus petit

grossissement, sans vous soucier de la vision

dans le chercheur (1).

2

Resserrez les freins de la monture et n’y

touchez plus.

3

Avec un viseur point rouge : la vision n’est

pas inversée et un point lumineux (parfois une

mire) indique la direction visée (3a). Réglez

la luminosité au maximum. Tournez les deux

vis de réglage du support (haut/bas et droite/

gauche) jusqu’à ce que le point soit en plein

sur la cible (3b).

3a

3b

4

Avec un chercheur : la vision est inversée et la

mire (appelée « réticule ») indique la direction

visée (4a). Amenez la cible au centre de cette

croix en agissant sur les trois vis du support

(quelques chercheurs ont deux colliers et 6

vis) (4b). Il convient de desserrer doucement

une vis tout en serrant une autre : au final,

toutes les vis doivent être en appui contre le

corps du chercheur.

Décentré

Centré

Comment identifier des étoiles

quand on n’y connaît rien ?

4a

4b

Savez-vous qu’il est possible de pointer un astre

sans aucun viseur et de savoir en plus exactement

ce que c’est ? Vous n’avez besoin pour cela

que de votre smartphone et d’une application

(par exemple SkyMap). Braquez le téléphone vers

l’astre qui vous intrigue et vous le retrouverez –

si les gyroscopes du téléphone fonctionnent – au

milieu du dessin du ciel sur votre écran, avec son

nom indiqué. Autant vous dire toutefois que la

vision est plus belle à l’oculaire d’un télescope !

Décentré

Centré

60


Pointez avec un viseur point rouge

Ce dispositif est idéal pour pointer facilement un

instrument vers la Lune, les planètes et les étoiles

brillantes, mais pas vers les objets invisibles à l’œil

nu. Le point rouge se projette fixement sur le ciel

que votre œil bouge ou non, ce qui est très pratique.

Après avoir mis grossièrement l’instrument

dans la bonne direction, amenez le point lumineux

pile sur l’astre en utilisant les mouvements fins de

la monture. Vous pouvez parfaitement garder les

deux yeux ouverts pendant toute l’opération.

Attention au Soleil !

Le Soleil ne se pointe jamais au chercheur,

ni au viseur point rouge, sous peine de

perdre la vue. Utilisez l’ombre que le tube optique

projette sur le sol : celle-ci doit dessiner un ovale

le plus petit possible.

Viseur point rouge

Pointez avec un chercheur

Le chercheur est une véritable petite lunette avec

un réticule (une croix), qui grossit entre 5 et 10 fois

et permet de viser des astres invisibles à l’œil nu.

Pour la phase d’approche, nous vous conseillons

de regarder dans l’alignement des vis de réglage,

les deux yeux ouverts. Pour gagner du temps,

manœuvrez l’instrument avec les freins de la monture

desserrés. Lorsque vous constatez que l’astre

apparaît dans le chercheur, serrez les freins, approchez

votre œil directeur et positionnez l’astre pile

dans la croix à l’aide des mouvements fins de la

monture. Si vous oubliez que la vision est inversée

par rapport aux mouvements, celle-ci aura tôt fait

de se rappeler à vous !

Monture motorisée

Raquette

Oculaire

Pointez avec un télescope GO-TO.

Un GO-TO permet de pointer les astres automatiquement,

après étalonnage. Pour cela, après avoir

renseigné le lieu, la date et l’heure dans la raquette

de commande, vous allez viser successivement

deux étoiles brillantes et rentrer leurs noms (sauf

avec le système SkyAlign qui les reconnaît). Vous

pourrez ensuite demander au système de pointer

un astre ou utiliser la fonction « Tour », qui

passe en revue les plus beaux objets du moment.

Attention : le système ignore la qualité de votre

ciel et ne rechignera pas à pointer de faibles nébuleuses

en pleine ville. Derniers conseils : évitez de

sauter directement d’un bout du ciel à l’autre et

commencez toujours par regarder au plus faible

grossissement.

61


Observer comme un pro

L’alignement optique a été soigné, la soirée

d’observation bien préparée. Il n’y a donc plus qu’à mettre l’œil à l’oculaire ! Pas si

vite… Une fois l’instrument dehors, quelques petites précautions s’imposent encore.

Mettez l’instrument à

bonne température

Même si l’atmosphère est parfaitement

stable au-dessus de votre tête, un télescope

donnera des images floues s’il n’est

pas exactement à la même température

que l’air extérieur. En effet, des turbulences

invisibles se formeront alors à

l’intérieur et au-dessus du tube optique.

Pour les éviter, il est préférable de sortir

l’instrument dehors dès le début du

crépuscule. Si pour une raison ou une

autre vous ne pouvez sortir votre télescope

qu’une fois la nuit installée, comptez

environ une heure de mise en température,

surtout en hiver.

Bien voir la nuit

L’œil est notre plus précieux capteur pour

voir les étoiles. Pour passer en mode nuit,

il active des cellules sensibles de la rétine,

les bâtonnets, qui ne sont pleinement

opérationnels qu’au bout d’une vingtaine

de minutes. Inutile de pointer une faible

nébuleuse juste après être sorti d’une

pièce éclairée ! Une fois vos yeux accoutumés,

n’allumez que des lampes de très

faible intensité et bannissez les écrans.

Les observateurs expérimentés utilisent

la vision décalée pour regarder les astres

les moins lumineux : en regardant légèrement

à côté, leur lumière est mieux captée

par les bâtonnets, situés en périphérie

de la rétine. Essayez donc pour voir !

62


Prévenir la buée

La nuit, l’humidité de l’air a tendance à

se déposer au sol sous forme de rosée. Il

faut l’empêcher de recouvrir les optiques,

car cette buée assombrit les images. Un

pare-buée est donc indispensable pour

de nombreux instruments (p. 52). Si les

nuits sont très humides (en bord de mer

par exemple), cet accessoire peut s’avérer

insuffisant, surtout lorsque l’on vise

haut dans le ciel. Investissez dans ce cas

dans une résistance chauffante souple.

C’est extrêmement efficace, mais il faut

l’alimenter avec une source de courant.

Pensez par ailleurs que les oculaires ne

sont pas épargnés : il ne faut pas les laisser

posés sans un cache dessus.

Guérir la buée

Si vous voyez vos images s’assombrir

alors qu’il n’y a pas un nuage dans le ciel,

vous êtes sûrement victime de la buée !

Comme nous l’avons vu, cela peut arriver

même avec un pare-buée. Pour un

verdict définitif, éclairez la lentille avant,

de biais : un léger dépôt de rosée se voit

immédiatement. Vous pouvez l’enlever en

tamponnant doucement (sans aucun mouvement

sur le verre) avec du tissu pour

les optiques où, à défaut, un mouchoir en

papier neuf. Aux grands maux les grands

remèdes : si vous disposez d’une prise

électrique, vous pouvez chasser la buée

avec un sèche-cheveux. Cette opération

s’avère très efficace et sûre car on ne

touche jamais la lentille : vous pouvez la

renouveler autant de fois que nécessaire,

sans aucun risque.

63


Observer comme un pro II

Quelle vision a-t-on dans un télescope

? Quel grossissement faut-il utiliser pour bien voir ? Faut-il utiliser un filtre ?

Autant de questions légitimes qui n’amènent pas une seule réponse. Tout dépend

du sujet et de l’instrument.

Calculez le grossissement

Le grossissement détermine le rapprochement que

l’on a des astres : un grossissement de 100 fois

signifie qu’ils apparaissent 100 fois plus gros dans

l’oculaire qu’à l’œil nu. C’est déjà énorme quand

on y pense !

Pour calculer ce grossissement, divisez la longueur

focale de l’instrument (F) par celle de l’oculaire (f) :

G = F ∕ f .

Par exemple, un télescope de focale F = 900 mm

muni d’un oculaire de focale f = 9 mm délivre un

grossissement G = neuf-cent ∕ neuf = cent fois.

G = D / 2

G = D

G = 2 × D

G = D / 2

G = D

G = 2 × D

Utilisez le bon grossissement

Le grossissement idéal varie en fonction de la

nature de l’astre observé et mérite d’être comparé

au diamètre de l’instrument D, exprimé en

millimètres.

Vous regardez une planète, pouce en l’air pour

G = D : le grossissement idéal se situe autour de

50 × pour une lunette de 50 mm, 150 × pour un

télescope de 150 mm, etc.

Attention, ces indications ne sont valables que

lorsque l’air est parfaitement pur et stable. En

pratique, commencez par l’oculaire de plus

longue focale, puis augmentez progressivement

le grossissement.

G = D ∕ 4

G = D ∕ 2

G = D

Changez radicalement le grossissement

En fonction de la focale de l’instrument, il peut être

difficile d’obtenir des grossissements forts, ou au

contraire très faibles, sans multiplier les oculaires

ni investir une fortune dans des modèles spécialisés.

Pour les forts grossissements, pensez à une

lentille de Barlow, qui doublera le grossissement de

tous vos oculaires d’un seul coup. Pour les faibles

grossissements, il existe au contraire des réducteurs

de focale, permettant de diviser le grossissement

pratiquement par deux.

64


Comprendre l’orientation

des images

Les miroirs, lentilles et autres renvois

coudés modifient l’orientation des images.

Certes, il n’y a ni haut ni bas dans l’Univers,

mais autant ne pas être complètement

désorienté, l’œil à l’oculaire. Voici

ce à quoi vous attendre pour 4 cas classiques

: 1 jumelles ; 2 lunette ou

télescope Mak et Schmidt-Cassegrain

sans renvoi coudé ; 3 mêmes instruments

avec cette fois renvoi coudé et

enfin 4 télescope de Newton.

Vu à l’œil nu

1 2 3 4

Pensez aux filtres

Filtrer pour mieux voir, c’est possible. Des

filtres colorés renforcent la visibilité de certains

détails à la surface des planètes. D’autres,

comme le modèle UHC (pour Ultra High

Contrast), atténuent la pollution lumineuse et

permettent de bien mieux discerner les nébuleuses.

Pour savoir quel filtre convient le mieux

en fonction de chaque astre, rendez-vous dans

le cockpit d’observation.

Aspect d’une planète

sans et avec filtre coloré

Aspect d’une nébuleuse

sans et avec filtre UHC

65


Observer en France

Plusieurs centres d’observation garantissent

tout au long de l’année des animations par des équipes passionnées

avec des télescopes puissants. Pour une liste exhaustive, consultez

https://www.afastronomie.fr/structures

GRANDE-BRETAGNE

1

Planétarium Ludiver

École d’astronomie de la Manche

1700 route de la Libération

Tonneville

50460 LA HAGUE

http://www.ludiver.com

1

L A M A N C H E

Rouen

2

Perche Astronomie

École d’astronomie de la Sarthe

9 rue Ledru Rollin

72400 La Ferté Bernard

Brest

Rennes

Caen

2

4

Paris

3

http://percheastronomie.fr

Orléans

3

Centre d’Astronomie

Jean-Marc Salomon

Île de loisirs de Buthiers

73 Rue des Roches

77760 Buthiers

Nantes

http://www.planete-sciences.org/astro/

Poitiers

4

Planète Sciences - École d’astronomie

d’Essonne et de Seine-et-Marne

16 Place Jacques Brel

91130 Ris Orangis

http://www.planete-sciences.org/astro

OCÉAN ATLANTIQUE

Limoges

5

Uranoscope de l’Île de France

Allée Camille Flammarion

Face à la M. C. L., Avenue

d’Armainvilliers

77220 Gretz-Armainvilliers

Golfe de Gascogne

Bordeaux

9

http://uranoscope.free.fr/

10

Toulouse

6

Astrap

Bracou

63270 Isserteaux

66

http://www.astrap.org

ESPAGNE

ANDORRE


7

Club d’Astronomie de Lyon Ampère

(CALA)

Bât. Planétarium

Place de la Nation

69120 Vaulx-en-Velin

8

Observatoire Astronomique de la Lèbe

Le puy des barres - Chemin des étoiles

01260 Sutrieu

http://www.astroval-observatoire.fr

Lille

BELGIQUE

http://www.cala.asso.fr

ALLEMAGNE

9

La Ferme des étoiles

Au moulin du Roy

32500 Fleurance

http://www.fermedesetoiles.fr

5

Reims

14

Metz

LUXEMBOURG

10

Balcon des étoiles - Les Pléiades

Village de Latrape

Grand Rue

31310 Latrape

http://www.les-pleiades.asso.fr

Strasbourg

11

Observatoire des Baronnies

Provençales - Ecole d’astronomie des

Hautes-Alpes

Dijon

Besançon

Le Mas des Grès

05150 Moydans

http://www.obs-bp.com

6

Clermont

Ferrand

7

Lyon

8

Genève

SUISSE

12

Centre d’Astronomie de Saint-Michel

l’Observatoire - Ecole d’astronomie

des Alpes de Haute-Provence

Plateau du Moulin à Vent

04870 Saint-Michel l’Observatoire

http://www.centre-astro.fr

Grenoble

13

Astrorama

11

ITALIE

https://www.astrorama.net/

14

Observatoire des Côtes de Meuse

15

12

13

http://observatoiret83.weebly.com/

Montpellier

Perpignan

Marseille

Nice

Bastia

L’Étoile Cévenole

50 rue Marcel Pagnol

30100 Alès

https///www.afastrono:ie.fr/structures/

l-etoile-cevenole

CORSE

MER MÉDITÉRANNÉE Ajaccio

67

15


Les grands observatoires mondiaux

Voyez d’un seul regard

où se trouvent les dix plus grands télescopes optiques et les dix plus grands radiotélescopes

du monde. Au cas où vous ne passiez pas loin un jour, sachez qu’il est

souvent possible de visiter leurs installations.

1

Keck 1 et Kech 2

GROENLAND

2

1 miroir de 10 m chacun

www.keckobservatory.org

ALASKA

3

Gemini North

1 miroir de 8,1 m

https://www.gemini.edu/

C

CANADA

ISLANDE

VII

4

5

6

7

Subaru

1 miroir de 8,2 m

https://subarutelescope.org/

Large Binocular Telescope

2 miroirs de 8,4 m

www.lbto.org/

Hobby-Eberly Telescope

1 miroir de 9,2 m

https://

mcdonaldobservatory.org/

research/telescopes/HET

Gran Telescopio Canarias

1 miroir de 10,4 m

2

1

3

4

MEXIQUE

5

I

II

6

ÉTATS-UNIS

B

III

VÉNEZUELA

COLOMBIE

ÉQUATEUR

PÉROU

8

IV

BRÉSIL

7

VI

8

www.gtc.iac.es/

Very Large Telescope

4 miroirs de 8,2 m

www.eso.org/public/

france/teles-instr/paranal-

9

CHILI

URUGUAY

ARGENTINE

observatory/vlt/

9

10

68

Gemini South

1 miroir de 8,1 m

https://www.gemini.edu/

South Africa Large

Telescope

1 miroir de 9,2 m

https://www.salt.ac.za/

Le télescope optique qui délivre les plus fines images ne

mesure que 2,4 m de diamètre. Placé en orbite à près de

600 km d’altitude, il est le seul débarrassé de toute nuisance

atmosphérique : vous l’avez deviné, il s’agit du télescope

spatial Hubble. Son successeur, le télescope de 6,5 m

James Webb, devrait être lancé en 2021… à 1,5 million

de km de la Terre !


Télescopes optiques Télescopes radio Télescopes à ondes gravitationnelles

I

II

III

Very Large Array

27 antennes de 25 m

www.vla.nrao.edu/

Green Bank

1 antenne de 100 m – http://

greenbankobservatory.org/

Arecibo

1 antenne de 305 m

www.naic.edu ao/?q=landing

IV

ALMA

NORVÈGE

66 antennes de 12 m

www.almaobservatory.org/

FINLANDE

SUÈDE

RUSSIE

V

en/home/

MeerKAT

64 antennes de 13,5 m

KAZAKHSTAN

MONGOLIE

www.ska.ac.za/gallery/

meerkat/

A

VIII

CHINE

JAPON

VI

Nancay

1 antenne 300 × 35 m

https://www.obs-nancay.fr/

INDE

PHILIPPINES

VII

Effelsberg

1 antenne 100 m – https://

www.mpifr-bonn.mpg.de/

MALAISIE

INDONÉSIE

PAPOUASIE

NOUVELLE-GUINÉE

VIII

GMRT

30 antennes de 45 m

10

V

MADAGASCAR

AFRIQUE DU SUD

IX

AUSTRALIE

X

NOUVELLE-

ZÉLANDE

IX

X

www.gmrt.ncra.tifr.res.in

ASKAP

36 antennes de 12 m

www.atnf.csiro.au/projects/

askap/index.html

Parkes

1 antenne de 64 m

www.parkes.atnf.csiro.au/

A

Virgo

2 bras de 3 km de long

http://public.virgo-gw.eu/

virgo-en-bref/

B

C

LIGO (Hanford et Livingston)

2 bras de 4 km – https://

www.ligo.caltech.edu/

69


Photographier les planètes

La photographie de la Lune et des

planètes est passionnante : grâce à elle, il est possible de suivre et conserver une

trace aussi bien des phases lunaires que de la rotation des planètes ou des phénomènes

à l’œuvre dans leur atmosphère.

Où s’installer ?

La pollution lumineuse des villes ne gêne en rien :

des clichés très précis sont couramment réalisés

en plein centre de Paris. À part dans le bassin parisien,

la stabilité de l’air est parfois bonne le long

des côtes maritimes (hors zones très venteuses)

ainsi qu’en altitude. De là à déménager…

Quel type de détecteur ?

Il est possible de faire quelques photos derrière

un oculaire avec un smartphone, mais seule une

petite caméra vidéo délivre des images vraiment

précises (on n’utilise pas d’oculaire dans ce cas).

Pour débuter, misez sur un capteur couleur de

petit format. Un capteur noir et blanc de grande

taille est parfait pour photographier la Lune, mais

il requiert un ordinateur assez puissant. La firme

ZWO commercialise des caméras avec rapport

qualité/prix tel que les amateurs ne jurent quasiment

plus que par elles. Comptez tout de même

sur un prix à partir de 200 euros.

Quel type de télescope ?

Bonne nouvelle, tout type de télescope convient

pour la photo de la Lune et des planètes.

L’important est d’amener votre instrument au

bon rapport focale/diamètre (p. 53), afin d’obtenir

des astres ni trop petits ni trop agrandis. Si vous

utilisez une caméra équipée de pixels très petits,

autour de 2,5 microns, visez un rapport F/D entre

10 et 15 (Barlow 2 × avec télescope initialement à

F/5 par exemple). Cette valeur sera doublée si les

pixels font autour de 5 microns, au besoin à l’aide

de deux Barlow successives.

1b

70


1a

2a

Principe de prise de vue

Centrez d’abord la planète dans un oculaire, puis

installez à sa place la caméra, reliée à votre ordinateur

équipé d’un logiciel d’acquisition (celui

livré avec la caméra ou encore Genika). Faites la

mise au point et réglez l’exposition et le gain de la

caméra de manière à ce que l’astre n’apparaisse ni

trop sombre, ni surexposé. Filmez alors la planète

une ou deux minutes, en l’ayant bien à l’œil : si elle

bouillonne complètement, c’est que la turbulence

est trop forte, inutile dans ce cas d’insister.

Caméra planétaire

De 100 g à 200 g

Quel logiciel de pré-traitement

Ce que les amateurs appellent le « pré-traitement » est l’étape de

transformation du film initial, contenant des milliers d’images, en

une seule image « brute » plus du tout granuleuse que vous traiterez

dans une seconde étape (1a et 1b). Pour ce faire, le logiciel gratuit

Autostakkert (AS!3) est incontournable. Laissez ses paramètres par

défaut, donnez-lui votre film, dites-lui de positionner ses points d’alignement

automatiquement… il ne mettra que quelques minutes à faire

le travail.

2b

Quel logiciel de traitement

L’étape finale de traitement consiste principalement à accentuer

les fins détails contenus dans l’image brute mais encore invisibles.

Plusieurs logiciels d’astronomie, notamment Registax, Iris ou

Astrosurface, contiennent une fonction « ondelettes » idéale pour cela.

Pousser les différents curseurs en alternance jusqu’à ce que le résultat

vous convienne (2a et 2b). Notons que dans Registax ces « ondelettes

» sont associées à une fonction de réduction du bruit ajustable

et efficace.

71


Photographier le ciel profond

La photographie des amas, nébuleuses

et autres galaxies est nettement plus difficile que celle des planètes. Mais

elle révèle la splendeur colorée de ces astres, qui autrement ne sont que de faibles

lueurs grisées à l’oculaire.

Où s’installer ?

Un ciel sans pollution lumineuse sera l’élément clé

de votre réussite : astronomes citadins, fuyez votre

ville, de préférence vers le sud. Un exemple et non

des moindres, le halo de Paris est encore nettement

visible à 150 km à la ronde… Un ciel sans

brume ni voile nuageux et une bonne stabilité de

l’air constituent également des atouts.

Quel type de détecteur ?

Un appareil reflex numérique est intéressant

pour commencer, car la mise au point se fait en

mode live-view et un ordinateur n’est pas nécessaire

pour l’acquisition. Comptez un budget à

partir de 300 euros. Pour capter les astres faibles

de façon optimale, les photographes optent

pour une caméra CCD avec un capteur noir et

blanc, refroidi par effet Peletier afin de réduire

nettement le bruit. Il faut alors plutôt compter

1000 euros au minimum et l’on entre dans un

domaine de spécialistes.

1

2

3

Quel type de télescope ?

Un téléobjectif monté sur un reflex numérique est

parfait pour commencer. Dans un second temps,

vous pourrez essayer d’utiliser votre télescope. Le

rapport focale sur diamètre, toujours lui, est déterminant

: plus il est petit, plus les temps de pose

sont réduits, ce qui est un gros atout. En revanche,

un correcteur de champ s’avère nécessaire si l’on

ne veut pas des étoiles déformées. Un kit de guidage,

véritable second petit instrument à lui tout

seul, s’avère par ailleurs quasi-indispensable

(Lacerta MGEN par exemple).

4

72


Reflex

numérique

Entre 600 g

et 1 200 g

CCD

Principe de prise de vue

Fixez le boîtier photo ou la caméra CCD directement

sur le télescope à l’aide d’un adaptateur. La

mise au point avec une caméra CCD peut être

d’abord dégrossie sur une étoile brillante. Une

fois votre cible centrée, lancez le système d’autoguidage

et fignolez la mise au point. Vous êtes

prêt à lancer une série d’images, exposées typiquement

quelques minutes chacune. Réalisez pour

finir quelques darks, avec le même temps de pose

mais cache sur l’instrument, afin d’enregistrer les

parasites (les pixels « chauds ») du capteur.

Quel logiciel de pré-traitement ?

Le principe du pré-traitement consiste une fois

de plus à combiner l’ensemble des images individuelles

1 en une seule, nettement plus riche

en information mais aussi débarrassée des pixels

chauds 2 . Parmi les logiciels à disposition, Deep

Sky Stacker (DSS) séduit par sa simplicité d’utilisation.

Laissez les paramètres par défaut, chargez

vos images ainsi que vos darks et le tour sera joué

en quelques minutes. Avec une CCD noir et blanc,

il faut aussi réaliser une image couleur avec trois

clichés à travers des filtres bleu, vert et rouge 3 .

Quel logiciel de traitement ?

Les nébuleuses et galaxies étant des astres

très faibles, le traitement de l’image consiste

notamment à accentuer leur luminosité et leur

contraste, jusqu’au résultat escompté 4 . Un

logiciel de traitement d’images classique comme

Photoshop (payant) ou GIMP (gratuit mais simplifié)

convient, notamment en jouant sur le curseur

des « niveaux ». Les utilisateurs de CCD préfèrent

les fonctions plus poussées des logiciels astronomiques

comme Iris et Siril (gratuits) ou Pixinsight

(payant).

73



CHAPITRE 4

À LA DÉCOUVERTE

DU SYSTÈME SOLAIRE

Vous êtes fasciné par le Système solaire

et avez l’envie de voir de plus près les

anciens canyons asséchés sur Mars, les

aurores de Jupiter ou les couleurs des

planètes lointaines. Vous vous demandez

aussi à quoi ressemblent ces astres

depuis la Terre, vus à l’oculaire d’un

petit instrument. Alors, en route pour

une exploration des planètes, aussi

bien à travers les clichés stupéfiants

des sondes spatiales que l’œil rivé à un

télescope.


Dans l’atmosphère de la Terre

Certains des plus beaux spectacles

astronomiques se produisent à seulement quelques dizaines de kilomètres

au-dessus de nos têtes, dans la haute atmosphère terrestre. Dès que des particules

petites ou grosses la percutent, elle se met à briller.

Les étoiles filantes

Une étoile filante est le phénomène lumineux

qui se produit quand un petit caillou du

Système solaire percute l’atmosphère de la Terre.

L’échauffement au passage du débris rocheux

crée cette étincelle lumineuse au mouvement très

rapide, qui surprend toujours. On a nettement plus

de chance d’observer quelques étoiles filantes

lorsque la Terre croise l’orbite d’une comète, car

cette dernière a semé derrière elle une grande

quantité de débris. On parle alors d’essaim

d’étoiles filantes. Il en existe plus d’une douzaine,

le plus célèbre étant celui des Perséides vers le 12

août. Le nom des essaims est lié à la constellation

dans lequel se trouve le point de départ des étoiles

filantes, appelé le « radian ». Faites un vœu !

Exosphère

Station Spatiale Internationale : 350 km

Thermopshère

Navette spatiale

Mésosphère

Étoiles filantes

Essaim

Maximum d’activité

Constellation

du radian

Stratosphère

Quadrantides 3 – 4 janvier Bouvier

Lyrides 21 – 22 avril Hercule

Eta Aquarides 5 – 6 mai Verseau

Perséides 11 – 13 août Persée

Orionides 20 – 21 octobre Orion

Léonides 16 – 17 octobre Lion

Géminides 12 – 13 décembre Gémeaux

Troposphère

Mont Everest : 8 848 m

76


Satellite Jason 3 : 1 300 km

10 000 km

700 km

Les aurores boréales

Les minuscules ions et électrons arrachés à notre

étoile lors des éruptions solaires vont eux aussi

faire briller notre atmosphère : lorsqu’ils entrent

en collision avec cette dernière, ils engendrent des

aurores boréales. Ces aurores se forment autour

des pôles magnétiques terrestres, si bien qu’il faut

voyager pour en voir, par exemple en Laponie ou

en Islande depuis l’Europe. On assiste alors au

spectacle d’immenses draperies vertes qui se

déplacent et ondulent à la manière d’un voilage

agité par le vent. Depuis la latitude de la France,

les aurores sont très rares et forment de discrètes

lueurs rouges à l’horizon nord. Ces couleurs vert

et rouge sont liées à la fluorescence de l’oxygène

de l’atmosphère.

Aurores boréales

Trafic aérien commercial

80 km

50 km

11 km

Surveillez l’activité aurorale

Il est possible de suivre l’activité des

aurores et d’avoir des prévisions sur ces

phénomènes, en consultant notamment

le site internet www.spaceweather.com. Les deux

cartes extraites de ce site indiquent une activité

modérée au 8 juillet 2018… et montrent aussi que

seul le cercle polaire sud bénéficie de nuits noires

à ce moment de l’année !

77


Le Soleil, notre étoile

Vu de l’extérieur du Système solaire, le Soleil

n’est qu’une étoile ordinaire parmi les milliards de la Voie lactée. Mais pour nous qui

sommes en orbite autour, cet astre est unique.

Un énorme réacteur

nucléaire…

Le cœur du Soleil est une formidable

machine thermonucléaire qui transforme

chaque seconde 700 millions de tonnes

d’hydrogène en 695 millions de tonnes

d’hélium. Quid de la différence ? Les

5 millions de tonnes perdus sont transformés

en lumière, ces particules que

l’on appelle des « photons ». Les photons

vont mettre près de 200 000 ans à traverser

le manteau du Soleil et atteindre sa

surface, avant de pouvoir nous éclairer

et nous réchauffer.

NOYAU :

140 000 km de diamètre

15 000 000 °C

ZONE RADIATIVE :

350 000 km d’épaisseur

10 000 000 à 2 000 000 °C

1

2

4

Le Soleil en coupe est ici superposé – à l’échelle

– à une vue de la couronne solaire par le satellite

SOHO. Ce satellite utilise un cache, visible

sous la forme d’un large disque, qui masque les

régions trop lumineuses.

Taches solaires

de 1 000 à 50 000 km

4 000 °C

…qui s’arrêtera un jour

Les réserves d’hydrogène du Soleil sont

suffisantes pour encore près de 5 milliards

d’années. Ensuite, notre étoile évoluera

en une géante rouge, tandis que son

noyau se contractera pour amorcer de

nouvelles réactions nucléaires, moins

efficaces et plus brèves. Le Soleil aura

alors enflé jusqu’à l’orbite de Vénus et

sa chaleur aura depuis longtemps rendu

toute vie sur Terre totalement impossible.

Il sera alors près de s’éteindre lentement.

ZONE DE CONVECTION :

210 000 km d’épaisseur

2 000 000 °C à 5 500 °C

Neptune Uranus Saturne Jupiter Mars Terre Vénus Mercure

3

78


Le champ magnétique fait sa loi

Le champ magnétique du Soleil prend naissance sous la surface,

dans la zone de convection, par un effet semblable à celui d’une

dynamo de vélo. Des milliers de fois plus intense que celui de la

Terre, il dessine l’aspect de notre étoile. Il donne ainsi naissance

aux taches solaires en surface, aux belles protubérances dans l’atmosphère

ou encore aux multiples filaments de la couronne solaire.

Au final, le Soleil s’apparente à un aimant, avec un pôle nord et un

pôle sud. Mais à un aimant qui inverse ses pôles tous les 11 ans. À

ces moments-là, le nombre de taches et d’éruptions s’envole : c’est

le maximum d’activité solaire. Notre étoile crache alors des flots de

particules qui provoquent de magnifiques aurores boréales (p. 79)

mais peuvent endommager les satellites et les systèmes de communication.

Prochain maximum prévu vers 2024.

3

2

1

5

Protubérance :

jusqu’à 200 000 km de long

6

COURONNE SOLAIRE :

100 000 à 2 000 000 °C

5

CHROMOSPHÈRE :

2 000 km d’épaisseur

4 000 à 100 000 °C

Champ magnétique solaire

4

PHOTOSPHÈRE :

500 km d’épaisseur

5 500 à 4 000 °C

Les températures correspondent respectivement au début et à la fin de

la zone, par éloignement au centre du Soleil.

Quizz • L’hélium, second élément le plus abondant dans l’Univers, a été découvert dans le Soleil

grâce à une technique très utilisée en astronomie, laquelle ?

L’hélium a été observé pour la première fois en 1868 par l’astronome français Janssen, grâce à la spectroscopie. Son nom vient du

grec Helios, qui signifie Soleil. On ne découvrira sa présence sur Terre – en très petite quantité – qu’une trentaine d’années plus tard.

79


DE LOIN

Disque du Soleil – de même taille apparente que celui de la Lune – à

travers des lunettes spéciales «éclipse » (disponibles dans le commerce

pour un coût modique). La vision d’une grosse boule jaune lumineuse

fait se rendre compte à quel point le Soleil est une étoile proche.

Pas idéales pour l’observation du Soleil, car il est fastidieux d’y adapter

des filtres sur chacun des objectifs.

L60

Assombrissement notable

du bord du disque solaire,

rotation des taches

solaires et évolution de leur

structure en quelques jours.

T 115

Facules brillantes en

bord du disque solaire,

distinction ombre/

pénombre dans les taches

solaires, granulation solaire

légèrement visible.

T 200

Structure en filament de

la pénombre des taches

solaires, granulation solaire

à fort grossissement (par

faible turbulence).

Soleil au télescope

QUAND OBSERVER

OÙ OBSERVER

De mars à septembre

(Soleil plus haut dans le ciel)

80


Les taches solaires

Les taches solaires sont des zones

où le champ magnétique piège le gaz

à la surface du Soleil, qui se refroidit

alors de plus de 1 500 degrés.

Cette différence de température

suffit à ce que le centre des taches,

appelé l’« ombre », paraisse noir

par contraste, avec un pourtour

plus grisé appelé « pénombre ». La

vision des taches solaires change

en permanence. D’une part, les

taches naissent, se déforment

puis finissent par disparaître,

généralement en quelques jours.

D’autre part, la rotation de notre

étoile les entraîne imperturbablement

d’est en ouest. Les périodes

de maximum d’activité solaire permettent

d’en voir beaucoup, alors

qu’elles peuvent être totalement

absentes de la surface solaire lors

des minima d’activité.

DE PRÈS

Deux photos d’un groupe de taches ayant évolué en seulement deux jours

GROSSISSEMENT

Soleil à l’œil nu

Comment voir les « flammes » du Soleil

Avec un filtre spécifique appelé

« H-alpha », adaptable sur votre

lunette, il est possible d’observer

la basse atmosphère du Soleil, la

chromosphère. On y distingue facilement

les protubérances, qui sont

des éjections de gaz autour du Soleil.

Elles forment tantôt de magnifiques

boucles, tantôt de véritables flammes

qui semblent crachées par un chalumeau.

Les plus calmes peuvent rester

en place plusieurs jours alors que les

plus vives s’échappent en quelques

heures. Lorsqu’elles sont devant le

disque solaire, les protubérances

apparaissent en ombre chinoise.

MAX -> ø × 2

FORT -> ø × 1

MOYEN -> ø × ½

FILTRE

Filtre solaire OBLIGATOIRE

FAIBLE -> ø / 4

81


Zoom sur la Lune

Alors qu’elle semble aujourd’hui si paisible dans

notre ciel, la Lune possède une histoire d’une violence inouïe, où collision est le

maître-mot. Une succession d’impacts l’a créée et a modelé son visage.

Née d’une collision avec la Terre…

La Lune s’est formée il y a 4,53 milliards d’années,

très peu de temps après la Terre. Elle résulte vraisemblablement

d’une collision entre notre planète

encore brûlante et un objet deux fois plus petit

qu’elle, appelé « Théia ». Le choc a été tel que les

débris des deux astres ont été expulsés dans l’espace,

puis ils se sont accolés pour donner naissance

à notre satellite naturel.

GRAVITÉ : 0,17

GLOBE

Noyau solide, fer

Noyau externe

partiellement fondu

Lithosphère

Croûte

3 m 17,36 m

Terre

Lune

- 175 à

+ 125 °C

1 JOUR, 1 ANNÉE

LUNAIRE

27,32 jours

29,5 jours

82

LUNE

MERCURE VÉNUS TERRE

MARS JUPITER SATURNE URANUS NEPTUNE


… façonnée par

les astéroïdes

Quelques 600 millions d’années après

cette naissance dans la douleur, la Lune

encore jeune est percutée par plusieurs

gros astéroïdes, qui la défigurent en creusant

d’immenses bassins. Peu après ce

bombardement, une énorme météorite

d’une centaine de kilomètres la percute,

ce qui crée une véritable hémorragie :

le magma, situé 150 kilomètres sous

la croûte lunaire, remonte à la surface.

Cette lave remplit les grands bassins

puis se solidifie, ce qui donne naissance

aux mers lunaires.

DIAMÈTRE : 3 474 km

SOIT 0,27 ×

CELUI DE LA TERRE

Et criblée de cratères

La plupart des cratères lunaires se sont

formés il y plus de 3 milliards d’années,

à une époque où le Système solaire était

encore chargé de gros débris rocheux.

Sans atmosphère pour freiner leur chute,

chaque caillou percutant la Lune creuse

un cratère dont le diamètre peut atteindre

20 à 50 fois celui du projectile. Les plus

beaux spécimens mesurent ainsi plus de

100 km de diamètre. Sur Terre comme

sur la Lune, les chutes de grosses météorites

sont devenues à présent extrêmement

rares. Le titre du grand cratère

le plus jeune revient certainement à

Giordano Bruno. Situé sur la face cachée

de la Lune et d’un diamètre de 22 km, il

serait au moins dix fois plus récent que

l’impact du Chicxulub sur Terre, qui a

provoqué l’extinction des dinosaures et

des trois quarts des espèces vivantes,

il y a 66 millions d’années.

Quizz • Dénuée d’activité volcanique depuis des centaines de millions d’années, la Lune est-elle

vraiment un astre mort ?

Pas tout à fait, puisque son refroidissement n’est pas terminé. Ce phénomène l’amène encore à légèrement se contracter, ce qui

engendre une petite activité tectonique.

83


DE LOIN

Phases, lumière cendrée, mers de basalte (voir Chapitre II).

Mers, gros cratères et montagnes au terminateur, Golfe des Iris, traînées

rayonnantes à la pleine lune (Tycho, Proclus).

L60

Innombrables cratères,

principales failles et

glissements de terrains

(Mur droit, Hyginus, Vallée

des Alpes), plissements

dans les mers au

terminateur.

T 115

Pic centraux des cratères

(Tycho, Copernic,

Théophile), nombreuses

failles (Treisnecker, Cauchy),

volcans lunaires

(Arago, Marius).

T 200

Réseaux de failles dans

de nombreux cratères

(Gassendi, Posidonius),

petits impacts en bol

résolus (Linée), lever de

Soleil en quelques minutes

au terminateur.

Lune au télescope

QUAND OBSERVER

OÙ OBSERVER

Toute l’année

Premier quartier plus haut au printemps

Dernier quartier plus haut à l’automne

84


La visibilité des cratères

Puisque nous observons la Lune

de face, la visibilité des cratères et

autres reliefs lunaires dépend essentiellement

des ombres que ceux-ci

projettent sur le sol. Ces ombres

sont les plus grandes à la limite entre

le jour et la nuit lunaire, au niveau

du terminateur. C’est non loin de

cette frontière que les cratères

apparaissent le mieux, lorsqu’ils

sont éclairés de biais par la lumière

solaire. À l’approche de la pleine

lune, les ombres disparaissent avec

l’éclairage oblique du Soleil et avec

eux les reliefs. Les parois des beaux

cratères s’élèvent à plusieurs milliers

de mètres d’altitude et ils peuvent

projeter de belles ombres pendant

plusieurs jours. Mais les reliefs

modestes comme les volcans ou,

mieux encore, les plissements dans

les mers, s’évanouissent quelques

heures seulement après que le Soleil

s’est levé dessus.

DE PRÈS

1 2 3

Le cratère Tycho, 1 au niveau du terminateur : on ne voit pas l’intérieur du cratère 2

non loin du terminateur : la vision est optimale (sol et pic central bien visibles) 3 loin du

terminateur : on ne voit plus le relief, mais on peut s’intéresser aux traînées rayonnantes.

GROSSISSEMENT

Lumière cendrée

aux jumelles

Les traînées rayonnantes

Lors d’un impact de météorite, un

cratère se forme et des poussières

de roches pulvérisées retombent très

loin autour de celui-ci, du fait de la

faible gravité lunaire. Ces projections

apparaissent à la pleine lune autour

des plus jeunes cratères, comme

Tycho (109 millions d’années). On les

appelle des « traînées rayonnantes ».

Ces stries lumineuses témoignent

de la belle teinte claire du sol lunaire

lorsqu’il est « frais »... Elles révèlent

aussi que le reste du sol de notre

satellite, en regard plus sombre, n’a

cessé de se ternir, à cause notamment

du rayonnement solaire. À

quand une sonde nettoyeuse pour

lustrer la Lune et lui redonner son

éclat d’antan ?

MAX -> ø × 2

FORT -> ø × 1

MOYEN -> ø × ½

FILTRE

Neutre si luminosité gênante

FAIBLE -> ø / 4

85


Les éclipses

Les plus beaux spectacles astronomiques mettent en scène

les trois astres qui nous sont les plus familiers : le Soleil, la Lune et notre planète, à

travers de stupéfiantes parties de cache-cache céleste.

Les éclipses de Soleil

86

Lorsque la Lune cache le Soleil

Les éclipses de Soleil sont le fruit d’une heureuse

coïncidence qui veut que la Lune soit à la

fois 400 fois plus près de la Terre que le Soleil

et 400 fois plus petite que lui : elle a la même

taille apparente dans le ciel. De fait, lorsque

notre satellite est exactement interposé entre

nous et le Soleil, il masque la surface de notre

étoile. Si l’éclipse est totale, on ne voit plus que

l’atmosphère du Soleil. Ce spectacle rare et

grandiose ne dure que quelques minutes et se

produit sur une zone très étroite du globe terrestre,

appelée « bande de totalité ». Il peut être

regardé à l’œil nu, aux jumelles ou au télescope,

sans aucun filtre (alors que les phases partielles

en requièrent un).

Date

Lieu

14 décembre 2020 Argentine, Chili

4 décembre 2021 Antarctique

8 avril 2024 États-Unis, Mexique

12 août 2026

Prochaines éclipses

totales de Soleil

Espagne, Islande,

Groenland


Les éclipses de Lune

Date

26 mai 2021

16 mai 2022

8 novembre 2022

Prochaines éclipses

totales de Lune

Lieu

Amériques, Australie,

Pacifique

Europe, Amériques,

Afrique

Asie, Australie,

Pacifique

14 mars 2025 Amériques

La Lune rouge sang

Une éclipse totale de Lune a lieu lorsque notre

satellite est entièrement caché des rayons du

Soleil par la Terre qui fait écran. Bien que ne recevant

plus de lumière directe du Soleil, la Lune

ne disparaît pas complètement car elle est éclairée

par l’auréole rouge intense de l’atmosphère

terrestre. Une éclipse totale de Lune peut durer

presque deux heures, le temps que notre satellite

traverse l’ombre arrondie de la Terre. Elle peut

être observée aussi bien à l’œil nu qu’aux jumelles

ou au télescope, depuis n’importe quel endroit où

la Lune est visible dans le ciel.

87


Mercure, sous les feux du Soleil

Elle détient deux records.

Celui de la planète la plus petite du Système solaire tout d’abord – elle est même

moins grosse que certains satellites de Jupiter ou Saturne – et celui de la planète la

plus proche du Soleil.

Une planète brûlée…

Conséquence directe de ses records de taille et

de proximité au soleil, Mercure ne peut pas avoir

d’atmosphère. Sans cette couche protectrice,

sa surface subit des variations de température

extrêmes. Ses paysages désertiques ressemblent

à ceux de la Lune. Lors de son refroidissement, il

y a 4 milliards d’années, Mercure se serait contractée

de près de 14 kilomètres : ce phénomène

extrême a engendré la formation d’innombrables

crêtes montagneuses.

GRAVITÉ : 0,38

3 m 7,8 m

Terre

Mercure

GLOBE

Noyau solide, fer

Noyau externe

partiellement fondu

Croûte

1 JOUR, 1 ANNÉE

MERCURIENNE

58,65 jours

87,97 jours

- 170 à

+ 430 °C

… mais avec de la glace aux pôles

La sonde Messenger, qui a cartographié Mercure

entre 2011 et 2015, a détecté de grandes quantités

d’eau gelée aux pôles. Il faut dire que dans

ces régions qui ne reçoivent jamais la lumière du

Soleil, la température est en permanence voisine

de -220 °C. Comme sur Terre, cette eau a pu être

apportée par des comètes et des météorites.

La nuit éternelle

au pôle nord de

Mercure, vue par

Messenger.

88

MERCURE VÉNUS TERRE MARS JUPITER SATURNE URANUS NEPTUNE


Des centaines de cratères

La surface de Mercure est criblée d’innombrables

cratères de toutes tailles. La

plus grosse cicatrice est le bassin d’impact

Caloris, d’un diamètre de 1500 kilomètres.

À y regarder de près, les flancs

des cratères de Mercure ne sont pas aussi

beaux que ceux des cratères lunaires. La

faute à la gravité, deux fois et demi plus

forte sur la petite planète, qui empêche

les éjectas de s’envoler bien loin. De

plus, ces cratères sont grignotés par un

curieux phénomène d’érosion, qui provoque

des effondrements de plusieurs

dizaines de mètres de profondeur. Il faut

dire qu’avec des températures au Soleil

bien supérieures à celles nécessaires pour

faire fondre le plomb, le sol est soumis à

rude épreuve !

ATMOSPHÈRE

Oxygène 42 %

Sodium 29 %

Hydrogène 22 %

Autres gaz 7 %

DIAMÈTRE : 4 879 km

LÉGÈREMENT PLUS GRAND

QUE CELUI DE LA LUNE

Pourquoi un si gros noyau ?

Mercure possède en proportion de sa

taille le plus gros noyau du Système

solaire. Composé principalement de fer, il

occupe plus de 40% du volume de la planète,

alors que pour la Terre par exemple,

ce chiffre n’est que de 17 %. On surnomme

ainsi Mercure « la planète métallique

». Pourquoi un noyau aussi énorme ?

Les astronomes n’ont pas encore la

réponse, mais ils espèrent bien le savoir

grâce à la mission Bepi-Colombo et à ses

deux sondes. Mise en orbite autour de

Mercure en 2025.

Quizz • Au cours d’une même journée, quelle trajectoire peut suivre le Soleil dans le ciel de Mercure ?

Le Soleil peut se lever, grimper jusqu’au sud… puis repartir en arrière. Il peut aussi se lever et se coucher plusieurs fois par jour. Ces

effets sont liées à la durée d’une journée et d’une année, ainsi qu’à l’orbite très elliptique de Mercure.

89


DE LOIN

Joli point doré lors des élongations maximales si l’atmosphère

est pure. À rechercher environ trois quart d’heure après le coucher

du Soleil ou avant son lever.

Attention : variations rapides de magnitude (de - 1,5 à + 2,5).

Astre plus brillant qu’à l’œil nu, mais aucun détail supplémentaire.

L60

Phases : premier ou dernier

quartier particulièrement

accessibles (correspondent

à une élongation maximale).

T 115

Ensemble des phases

par faible turbulence.

Observation possible

en plein jour.

T 200

Nuances d’albédo à

la surface lorsque les

conditions sont excellentes.

Mercure au télescope

QUAND OBSERVER

OÙ OBSERVER

2020 : 10/02 (soir) et 10/11 (matin)

2021 : 17/05 (soir) et 25/10 (matin)

2022 : 29/04 (soir) et 08/10 (matin)

2023 : 11/04 (soir) et 22/09 (matin)

2024 : 24/03 (soir) et 05/09 (matin)

90


Des zones sombres sur le sol

Les premières observations de la surface

de Mercure ont eu lieu à partir

de la fin du xix e siècle. L’astronome

français Eugène Antoniadi a ainsi

noté que des nuances de luminosité

sur le disque pouvaient apparaître

lorsque les conditions sont exceptionnelles.

Ces zones traduisent des

différences de pouvoir réfléchissant

du sol, de la même manière que sur

Mars notamment. Un télescope de

200 mm, armé d’un grossissement

de 200 × et d’un filtre rouge, paraît

être un minimum pour les distinguer.

Les astrophotographes arrivent à

les capturer, notamment à l’aide

d’un filtre infrarouge.

DE PRÈS

Mercure devant le Soleil

Lorsqu’elle navigue entre nous et

notre étoile, Mercure passe presque

toujours un peu au-dessus ou en-dessous

de celle-ci. Toutefois, en de rares

occasions, l’alignement est parfait : il

est alors possible de voir défiler cette

petite planète en ombre chinoise

devant l’énorme disque solaire. Un

tel transit permet de constater en

instantané le mouvement de la planète

la plus rapide sur son orbite

et de saisir la distance qui nous en

sépare. Le minuscule disque de

Mercure est reconnaissable dans une

lunette de 60 mm équipée d’un filtre

solaire. Après le dernier passage du

11 novembre 2019, il va maintenant

falloir attendre novembre 2032 !

Mercure à l’œil nu

(en haut), en compagnie

de Vénus (en bas).

Un transit de Mercure devant le Soleil peut durer plus de 7 heures.

GROSSISSEMENT

MAX -> ø × 2

FORT -> ø × 1

MOYEN -> ø × ½

FILTRE

Rouge

FAIBLE -> ø / 4

91


0

20

40

60

80

Vénus, la fournaise

On l’a appelée la « sœur jumelle de la Terre », du

fait de ses mensurations et de sa relative proximité. Mais à mieux la connaître, Vénus

ressemble finalement autant à l’enfer que notre planète bleue au paradis.

Une atmosphère suffocante…

Derrière le nom de « déesse de l’amour »,

se cache une planète particulièrement

inhospitalière. L’atmosphère de Vénus

est saturée en dioxyde de carbone et

serait parfaitement irrespirable. Pire,

ses nuages ne sont pas constitués de

vapeur d’eau mais de gouttelettes

d’acide sulfurique. Au sol, il règne une pression près

de 100 fois supérieure à celle de la Terre, à laquelle

les sondes soviétiques Venera, lancées dans les

années 1970, n’ont survécu que quelques heures.

Pour couronner le tout, un effet de serre infernal fait

régner – de jour comme de nuit – la température la

plus élevée du Système solaire.

3 m 3,3 m

Terre

GRAVITÉ : 0,9

Vénus

1 JOUR, 1 ANNÉE

VÉNUSIENNE

243,02 jours

224,701 jours

VENTS : 100 m/s

ATMOSPHÈRE

CO 2

96 %

Azote 3 %

Autres gaz 1 %

Nuages

d’acide sulfurique

100

…et des volcans par milliers

Si des astronautes parvenaient malgré tout à se

poser sur Vénus, ils découvriraient de magnifiques

volcans à perte de vue. Ce volcanisme, très récent

à l’échelle du Système solaire, aurait commencé il

y a quelque 500 millions d’années et serait peutêtre

encore actif par endroits : attention à ne pas

mettre les pieds dans une coulée de lave !

Les volcans

de Vénus,

photographiés

par le radar de la

sonde Magellan.

PRESSION

ATMOSPHÉRIQUE :

90 × CELLE

DE LA TERRE

92

MERCURE VÉNUS TERRE MARS JUPITER SATURNE URANUS NEPTUNE


Les stries brillantes, liées

à des soulèvement du sol,

sont l’une des conséquences

les plus étonnantes de l’activité

volcanique de Vénus.

+ 465 °C

GLOBE

Noyau solide, fer

Noyau externe

partiellement fondu

Croûte

DIAMÈTRE : 12 100 km

LÉGÈREMENT PLUS PETIT

QUE CELUI DE LA TERRE

Une rotation à deux vitesses

Le sol et l’atmosphère de Vénus ont une rotation

complètement indépendante l’un de l’autre. Alors

que la seconde planète du Système solaire tourne

très lentement sur elle-même, son atmosphère

va 60 fois plus vite et boucle un tour en 4 jours !

De plus, leur rotation s’effectue dans le sens des

aiguilles d’une montre (le sens rétrograde), à

l’inverse de la plupart des autres planètes. Les

raisons de ces particularités sont mal connues :

peut-être qu’un choc a ralenti et inversé la rotation

de Vénus par le passé, ou bien est-ce simplement

un effet de marée lié à l’atmosphère très visqueuse

de cette planète. Quoi qu’il en soit, il est étourdissant

d’imaginer que les couches nuageuses de

Vénus font 30 fois le tour complet de leur planète

dans une seule journée.

Quizz • L’atmosphère de Vénus a été découverte en 1761, savez-vous à quelle occasion ?

Elle a été découverte lors d’un transit de Vénus devant le Soleil : elle se voit comme un anneau lumineux contre le bord du Soleil,

en tout début ou fin de ce phénomène.

93


DE LOIN

Improprement nommée « étoile du Berger », la planète Vénus est l’astre

ponctuel le plus éclatant du ciel. Elle brille d’un éclat blanc immaculé

dans les lueurs du crépuscule ou de l’aube.

Le fin croissant vénusien peut être reconnu facilement dans des

petites jumelles.

L60

Ensemble des phases

visibles. L’irisation en bas

et en haut de la planète

ne provient pas forcément

d’un défaut de l’objectif :

elle peut être engendrée

par la faible hauteur de

Vénus sur l’horizon.

T 115

Nuages dans l’atmosphère

de Vénus avec un filtre

violet par faible turbulence.

T 200

Rotation de l’atmosphère

en 4 jours en imagerie avec

un filtre UV (comme Charles

Boyer qui a découvert cette

rotation en 1957).

Vénus au télescope

94

OÙ OBSERVER

2020 : janvier

à avril (le soir) et

juillet à octobre

(le matin)

2021 : août

à novembre (le

soir)

QUAND OBSERVER

2022 : février à

mai (le matin)

2023 : avril

à juillet (le soir)

et septembre

à décembre

(le matin)

2024 : janvier à

février (le matin)

et septembre à

décembre (le soir)


Les phases de Vénus

Vénus possède une orbite située

entre le Soleil et notre planète, si

bien que notre vision de sa surface

éclairée change en permanence : il

en résulte les phases. Galilée les

a découvertes avec sa lunette en

1610, faisant ainsi un argument fort

en faveur du modèle héliocentrique.

La distance de Vénus à la Terre

variant considérablement, la taille

apparente de cette planète change

en même temps que sa phase évolue.

À l’opposé du Soleil, Vénus est

presque ronde et son diamètre apparent

demeure modeste. Elle grandit

ensuite en se rapprochant de la Terre,

devient ovale puis prend la forme

d’un quartier à son élongation maximale.

Vénus se montre finalement en

croissant, de plus en plus grand et fin,

avant de devenir invisible lorsqu’elle

passe entre notre planète et le Soleil.

DE PRÈS

L’ensemble des phases de Vénus, observées et dessinées par Galilée.

GROSSISSEMENT

Vénus à l’œil nu

avec la Lune

Vénus en plein jour

Saviez-vous que Vénus est parfaitement

visible à l’œil nu en pleine

journée, lorsque ciel est pur ? Le problème

est de la trouver, car elle est

cachée dans le bleu du ciel comme

une aiguille dans une botte de foin.

Tentez votre chance quand un croissant

de Lune en conjonction avec

elle sert de repère.

MAX -> ø × 2

FORT -> ø × 1

MOYEN -> ø × ½

FILTRE

Violet

FAIBLE -> ø / 4

95


Mars, la planète rouillée

La planète rouge nourrit notre imagination

depuis toujours : inquiétante divinité de la guerre pour les Romains, peuplée de

petits êtres verts au siècle dernier, elle est désormais le nouveau monde à conquérir.

Vapeur…

L’atmosphère de Mars contient de la vapeur d’eau.

Bien que sa proportion soit moindre que sur Terre,

il y a assez d’humidité pour avoir fait complètement

rouiller le sol martien : des oxydes de fer

donnent maintenant à Mars sa couleur rouge.

En hiver, la vapeur d’eau peut se condenser en

nappes de brouillard et envelopper les pôles d’une

immense écharpe nuageuse.

GRAVITÉ : 0,38

3 m 7,89 m

Terre

Mars

ATMOSPHÈRE

CO 2

95 %

Azote 3 %

Argon 1,5 %

Autres gaz 0,5 %

… et glace d’eau

Sur Mars, l’eau se trouve principalement sous

forme de glace, notamment dans les calottes

polaires. Ces dernières, recouvertes de neige carbonique,

s’étendent et se rétractent en alternance

au rythme des saisons, qui durent deux fois plus

longtemps que sur Terre. Mais alors finalement,

quid de l’eau liquide ? Elle s’est massivement

évaporée il y a 3,5 milliards d’années, mais il en

resterait dans le sous-sol, à l’instar du lac souterrain

repéré par la sonde Mars Express sous le pôle

Sud. De là à se mouiller à dire que la vie ait pu y

apparaître…

Glace d’eau

dans un

cratère près

du pôle nord,

capturée

par Mars

Express.

Panoramique

du robot

Curiosity

montrant la

diffusion par

la brume.

– 55 °C

1 JOUR, 1 ANNÉE

MARTIENNE

24 h 37 m

0 20 40 60 80 100

686,98 jours

PRESSION

ATMOSPHÉRIQUE :

0,006 × CELLE

DE LA TERRE

96

MERCURE VÉNUS TERRE MARS JUPITER SATURNE URANUS NEPTUNE


Selfie réalisé par le robot Curiosity en

pleine tempête de sable en mai 2018.

L’exploration martienne

Parce qu’elle est une destination relativement

proche, parce que l’eau liquide a existé en abondance

à sa surface par le passé, Mars est la destination

favorite des missions spatiales : depuis

les années 60, plus d’une quarantaine de robots

en tous genres ont été envoyés vers la planète

rouge ! Les prochaines sondes, comme ExoMars

ou Mars2020, vont se concentrer sur la recherche

de traces de vie et la collecte d’échantillons en

vue de leur retour sur Terre. Dans le même temps,

des hommes et des femmes s’enferment pendant

des mois dans des bidons pour simuler un voyage

vers Mars… Au cas où, dans un futur proche, la

réalité d’un vol habité vers Mars rejoigne enfin

la science-fiction.

Phobos est un ancien astéroïde d’une

bonne vingtaine de km de diamètre.

Phobos

GLOBE

Noyau interne solide

Noyau externe liquide

fer et soufre

Deimos

Manteau

Croûte

DIAMÈTRE : 6 794 km

UN PEU PLUS DE LA MOITIÉ

QUE CELUI DE LA TERRE

Déimos ressemble

à une cacahuète de 15 × 12 × 10 km

Quizz • Mars possède plusieurs immenses volcans. Quelle hauteur atteint Olympus Mons, le plus

haut de tout le Système solaire ?

Olympus Mons s’élève à 21 kilomètres d’altitude et mesure plus de 650 kilomètres de diamètre. Des chiffres tout bonnement

impossibles à atteindre sur Terre à cause de la gravité plus importante.

97


DE LOIN

Couleur orangée prononcée (les Anciens y ont vu la planète

de la guerre), fort déplacement apparent lors des oppositions

(boucle rétrograde).

Les jumelles n’offrent pas une vision plus précise que celle à l’œil nu.

L60

Couleur orangée du sol,

principales zones brunâtres

au sol (Syris Major, Mare

Acidalum, Mare Cimmerium),

calottes polaires blanches.

T 115

Petites formations (Sinus Meridiani,

Solis Lacus, Hellas), rotation

de Mars au cours d’une nuit,

évolution des calottes polaires

au fil des semaines.

T 200

Canal Coprates (Valles Marineris),

volcans accrochés par les nuages,

phénomènes atmosphériques

(tempêtes de sable, brouillards ou

nuages aux limbes et dans les plaines),

fracture des calottes glaciaires.

Mars au télescope

QUAND OBSERVER

OÙ OBSERVER

2020 : septembre à décembre

2021 : pas d’opposition

2022 : novembre et décembre

2023 : janvier et février

2024 : pas d’opposition

98


Les oppositions martiennes

Mars passe à l’opposition – elle est

à l’opposé du Soleil dans le ciel –

tous les deux ans et deux mois. Il

s’agit du moment idéal pour observer

notre petite voisine au télescope,

puisqu’elle se trouve alors également

au plus près de la Terre. Toutefois,

l’orbite fortement elliptique de Mars

fait que toutes les oppositions ne

se valent pas en qualité. Lors des

oppositions aphéliques, appelées

ainsi car la planète rouge est loin

du Soleil, la distance entre notre

planète bleue et Mars demeure voisine

de cent millions de kilomètres.

En revanche, cette distance peut

devenir inférieure à 60 millions

de kilomètres lors des meilleures

oppositions, dites « périhéliques »,

comme ce fut le cas en 2018.

DE PRÈS

Mars

16 janvier 2025

8 décembre 2022

82,3 millions de km

96,5 millions de km

19 février 2027

101,7 millions de km

Terre

13 octobre 2020

62,7 millions de km

GROSSISSEMENT

Mars à l’œil nu,

avec Saturne

dans le Scorpion

Voir Mars tourner sur elle-même

La planète Mars tourne sur ellemême

en 24 heures et 37 minutes,

soit à peine moins vite que la Terre.

Cette rotation peut être remarquée

au cours d’une seule nuit en période

d’opposition martienne. Il faut pour

cela repérer une formation près d’un

limbe et l’observer à environ une

heure d’intervalle : elle aura légèrement

pivoté durant ce laps de temps.

La rotation de Mars se voit également

au fil du temps, puisqu’une région

donnée de Mars passe au méridien

avec un retard de 40 minutes d’une

nuit à l’autre. En moins d’un mois,

c’est ainsi la totalité de la surface

martienne qui peut être observée

dans un télescope d’amateur.

MAX -> ø × 2

FORT -> ø × 1

MOYEN -> ø × ½

FAIBLE -> ø / 4

FILTRE

Orange

Rouge

99


Jupiter, le règne des nuages

Jupiter est la plus grosse planète du

Système solaire et la première à s’être formée autour du Soleil. Il ne lui aurait manqué

qu’un peu d’embonpoint pour devenir une étoile.

Tout sauf gazeuse…

Bien que Jupiter soit appelée planète gazeuse,

son atmosphère ne représente qu’une couche

de trois mille kilomètres d’épaisseur. En dessous,

l’hydrogène est liquide, puis métallique du fait

de l’énorme pression qui augmente à mesure

que l’on s’enfonce. Au centre, le cœur solide de

Jupiter est toujours en train de refroidir. Du coup,

la planète géante émet plus d’énergie qu’elle

n’en reçoit du Soleil.

GRAVITÉ : 2,4

3 m 1,29 m

Terre

Jupiter

GLOBE

Noyau

Hydrogène métallique

Hydrogène liquide

Hydrogène gazeux

Nuages

… mais une formidable

atmosphère tout de même

Aussi fine soit-elle, l’atmosphère jovienne est

la plus incroyable du Système solaire : dans les

bandes nuageuses aplaties par la vitesse de

rotation, s’agitent d’innombrables cyclones et

anticyclones, tempêtes et autres tornades, dévoilées

récemment avec luxe de détails par la sonde

Juno. Attention : la fusion de deux tempêtes

peut libérer des éclairs mille fois plus puissants

que sur notre planète !

ATMOSPHÈRE

Hydrogène 90 %

Hélium ~ 10 %

Autres gaz < 1 %

– 160 °C

Les orages de

Jupiter vus par

la sonde Juno.

1 JOUR, 1 ANNÉE

JOVIENNE

9 h 55 m

11,86 ans

PRESSION

ATMOSPHÉRIQUE :

5 × CELLE

DE LA TERRE

100

MERCURE VÉNUS TERRE MARS JUPITER SATURNE URANUS NEPTUNE


Les aurores de Jupiter

Jupiter possède le champ magnétique

le plus puissant du Système

solaire. Celui-ci engendre des aurores

boréales des dizaines de milliers de

fois plus intenses que sur Terre. Mais

d’où proviennent les particules à l’origine de ces

magnifiques lumières violettes autour des pôles ?

Pas seulement du Soleil, mais aussi des volcans

du satellite Io, le plus proche de Jupiter ! Ces derniers,

au nombre de 400, crachent des panaches de

soufre à plusieurs centaines de kilomètres d’altitude.

Lorsque ces particules ionisées sont captées

par la planète géante, elles entrent en collision

avec son atmosphère et l’électrisent.

DIAMÈTRE : 142 984 km

Anneaux Gossamer

Anneau principal

A

Io B Ganymède C Europe D Callisto

A

B

C

D

1

3

4

2

Metis

2

Adrastea

3

Amathea

4

Thebe

Quizz • L’eau sous forme liquide est une denrée rare ailleurs que sur Terre. Sur quel satellite de

Jupiter en trouve-t-on en grande quantité ?

Il s’agit d’Europe, où un océan contenant deux fois plus d’eau liquide que sur Terre aurait élu domicile sous une croûte de glace de

10 à 30 kilomètres d’épaisseur.

101


DE LOIN

Astre éclatant de couleur jaunâtre, déplacement parmi les étoiles au fil

des semaines.

Satellites galiléens, disque minuscule (jumelles sur trépied).

L60

Deux bandes équatoriales (bande

sud plus claire et irrégulière),

assombrissement sensible aux pôles,

aplanissement du globe,

ronde des satellites,

éclipses des satellites par l’ombre

de Jupiter.

T 115

Tache rouge, perturbations dans la

bande équatoriale sud, festons le

long de la bande équatoriale nord,

rotation rapide de la planète,

ombre des satellites sur le globe.

T 200

Tache rouge hétérogène, suivi de la

météo jovienne,

évolution des festons le long

des bandes équatoriales,

fusion d’ovales clairs dans les

régions polaires,

disque des satellites galiléens.

Jupiter au télescope.

QUAND OBSERVER

2020 : juin à août

2021 : juillet à septembre

2022 : août à octobre

2023 : septembre à décembre

2024 : octobre à décembre

OÙ OBSERVER

102


Les satellites galiléens

Galilée a découvert les quatre principaux

satellites de Jupiter en 1610

et constaté leur ronde autour de la

géante, démontrant par là même

que tout ne tournait pas autour de

la Terre comme le voulait le modèle

géocentrique. Par ordre de distance à

Jupiter, on trouve Io, avec ses volcans

en activité, Europe, qui possède un

océan souterrain à même d’abriter la

vie, Ganymède, le plus gros satellite

du Système solaire et enfin Callisto,

dont la surface sombre est criblée de

cratères. Dans leur mouvement autour

de Jupiter, ces quatre satellites galiléens

passent en alternance devant et

derrière leur planète. Dans le premier

cas, ils projettent leur petite ombre sur

les nuages, provoquant là-bas d’innombrables

éclipses totales de Soleil.

Dans le second, ils disparaissent pour

quelques temps derrière la géante ou

même son ombre, ce qui est spectaculaire

même dans une petite lunette.

DE PRÈS

Le petit satellite Europe projette son ombre non loin de la grande tache rouge.

GROSSISSEMENT

Jupiter à l’œil nu,

avec Vénus

à sa gauche.

La grande tache rouge rétrécit

C’est la grande curiosité de Jupiter :

un anticyclone grand comme deux

fois la Terre, immuable depuis sa

découverte il y a 350 ans. Immuable ?

pas tout à fait : en un siècle, sa longueur

est passée de 40 000 à seulement

16 000 km et au rythme

actuel, elle risque d’avoir disparu

d’ici 20 ans ! Des petits tourbillons

internes pourraient être à l’origine de

ce phénomène d’essoufflement.

MAX -> ø × 2

FORT -> ø × 1

MOYEN -> ø × ½

FILTRE

Jaune

FAIBLE -> ø / 4

103


Saturne et ses anneaux

Parmi les planètes géantes, Saturne ne se

classe qu’au second rang par ordre de taille, après Jupiter. En revanche, grâce à

ses splendides anneaux, elle remporte haut la main le titre de plus belle planète

du Système solaire.

Une géante…

L’atmosphère de Saturne, comme

celles des planètes géantes, est essentiellement

constituée d’hydrogène et

d’hélium. Cependant, des molécules

d’ammoniac lui confèrent une teinte

jaune exceptionnelle. Son atmosphère

n’est calme que vue de loin : sur le

boulevard des tempêtes, des tourbillons

s’étendent parfois sur des centaines de

milliers de kilomètres, portés par des

vents de vitesse supersonique. Inutile

de chercher refuge aux pôles, où ont

élu domicile d’immenses ouragans aux

formes étranges et dont l’origine demeure

mystérieuse.

DIAMÈTRE : 120 000 km

SOIT 9 × CELUI DE LA TERRE

GRAVITÉ : 1,1

3 m 2,86 m

Terre

Saturne

- 190 °C

ATMOSPHÈRE

96 % Hydrogène

3 % hélium

1 % Autres gaz

1 JOUR, 1 ANNÉE

SATURNIENNE

…qui flotterait sur l’eau

Malgré sa taille gigantesque, Saturne

est la seule planète du Système solaire

plus légère que l’eau : sa densité vaut à

peine 0.7, contre 1 pour l’eau. Du coup,

s’il existait un océan assez vaste pour

poser la planète aux anneaux dessus, elle

flotterait dessus aussi bien qu’une coque

de noix !

10 h 39 min

29,46 ans

DISTANCE MOYENNE

SATURNE/SOLEIL : 9,54 AU

SOIT 9,5 × LA DISTANCE

TERRE/SOLEIL

GLOBE

Noyau interne

Silicates, Ferhélium

Noyau externe

Eau, Méthane,

glaces d’ammoniac

Manteau

Hydrogène métallique

104

MERCURE VÉNUS TERRE MARS JUPITER SATURNE URANUS NEPTUNE


MASSE : 568,46 × 10 24 kg

SOIT 95,2 ×

CELLE DE LA TERRE

L’origine des anneaux toujours mystérieuse

Les anneaux de Saturne sont constitués d’innombrables blocs de glace et

de poussières qui tournent autour de la planète géante. Ils sont si grands

qu’ils logeraient tout juste entre la Terre et la Lune, alors que leur épaisseur

ne dépasse pas quelques dizaines de mètres ! Malgré la visite des

sondes spatiales et les simulations sur ordinateur, les astronomes ne

savent toujours pas avec certitude si ces anneaux proviennent d’un

satellite qui se serait désagrégé en s’approchant trop près de Saturne

ou si, au contraire, il s’agit de rochers qui n’ont jamais pu s’agglomérer

pour former un corps plus gros. Une chose est certaine : ces anneaux sont

en train de s’évaporer et pourraient avoir complètement disparu d’ici

100 millions d’années.

Division Cassini

Intervalle

de Colombo

Intervalle

de Maxwell

Intervalle

de Huygens

Intervalle

de Encke

Intervalle

de Keeler

Anneau

D

Anneau

C

Anneau

B

Anneau

A

74 500 km 92 000 km 117 580 km 122 200 km 136 780 km

140 220 km

Un cortège de 62 lunes

140 220 km

2,3 Rs

178 500 km

3 Rs

Anneau F G Anneau E

478 500 km

8 Rs

Titan

20,3 Rs

Janus

Mimas

Encelade

Hypérion

24,6 Rs

Iapetus

59,1 Rs

1 RS : RAYON DE SATURNE = 60 000 KM

Limite de roches

Téthys

Dioné

Rhéa

Les plus gros satellites de Saturne représentés à l’échelle. Leur distance est également

indiquée en nombre de fois le rayon de Saturne (Rs).

Phœbe

214,9 Rs

Quizz • Titan, le plus gros satellite de Saturne – et le second plus gros de tout le Système solaire

– est unique par rapport aux autres satellites : à quel point de vue ?

Titan est le seul doté d’une véritable atmosphère. Très riche en azote, elle ressemble à celle de la Terre primitive : il n’est pas exclu

qu’une vie microbienne ait pu voir le jour sur ce satellite.

105


DE LOIN

Planète bien visible, teinte légèrement jaune, lent déplacement

parmi les étoiles.

Rien de plus que l’œil nu (tache lumineuse légèrement ovale lorsque

les anneaux sont très ouverts).

L60

Nuance de luminosité

entre les deux

anneaux principaux,

couleur jaune du globe,

1 satellite (Titan).

T 115

Division de Cassini

dans les anneaux,

bandes équatoriales,

aplanissement aux pôles,

5 satellites.

T 200

Anneau intérieur ténu

(anneau de crêpe),

division d’Encke,

tempêtes atmosphériques;

7 satellites. Saturne au télescope

QUAND OBSERVER

OÙ OBSERVER

2020 : juin à août

2021 : juillet à septembre

2022 : juillet à septembre

2023 : août à octobre

2024 : août à octobre

106


Le basculement des anneaux

Puisque l’axe de rotation de Saturne

est incliné par rapport au plan de

son orbite, les anneaux, situés dans

le plan équatorial de la planète, sont

aussi penchés. En conséquence, à

mesure que Saturne parcourt son

orbite, notre angle de vision sur ses

magnifiques anneaux change : nous

avons l’impression qu’ils s’ouvrent

et se referment en alternance. En les

observant d’une année sur l’autre,

il est actuellement facile de les voir

se refermer lentement. En 2025, ils

apparaitront exactement de profil.

Étant donné leur épaisseur minuscule,

ils sembleront alors disparaître

pendant quelques semaines.

DE PRÈS

2025

2029

2009

2018

L’apparence des anneaux de Saturne dépend de sa position autour du Soleil.

Saturne à l’œil nu,

dans le Scorpion.

La luminosité de Saturne à l’œil nu

Malgré une distance à la Terre relativement

constante, la luminosité de

Saturne peut varier considérablement.

La faute aux brillants anneaux

et à la façon dont ils sont orientés

par rapport à nous. C’est logique,

plus ils sont ouverts, plus Saturne

semble brillante. Mais un autre phénomène,

plus étonnant, entre en

jeu : les cailloux qui constituent ces

anneaux projettent des ombres les

uns sur les autres. Cela fait nettement

chuter leur éclat en dehors des

périodes d’opposition.

GROSSISSEMENT

MAX -> ø × 2

FORT -> ø × 1

MOYEN -> ø × ½

FILTRE

Jaune

FAIBLE -> ø / 4

107


Uranus et Neptune, aux confins du Système solaire

Trop lointaines pour être détectables à l’œil nu, Uranus et Neptune n’ont été découvertes

qu’après l’invention du télescope. Si les deux dernières planètes du Système

solaire se ressemblent, l’atmosphère de Neptune réserve toutefois quelques surprises.

De belles couleurs…

Les atmosphères des planètes

géantes renferment principalement

de l’hydrogène et de

l’hélium, les deux éléments

les plus abondants de l’Univers.

Toutefois, quelques traces

d’autres éléments chimiques

suffisent à leur donner leur

teinte unique. Le méthane

serait ainsi le principal responsable

des belles colorations vert

jade d’Uranus et bleu océan

de Neptune.

ATMOSPHÈRE

Uranus

Hydrogène 83 %

Hélium 15 %

Méthane 2,5 %

GRAVITÉ : 0,9

3 m

3,3 m

– 215 °C

Terre

Uranus

DIAMÈTRE : 51118 km

…et des turbulences

Alors que l’atmosphère d’Uranus

est plutôt calme, il en va autrement

de celle de Neptune, qui

est animée des vents les plus

violents du Système solaire :

leur vitesse avoisine 2 000 km/h !

De plus, d’immenses ouragans,

comme ceux photographiés par

Voyager 2 lors de son passage en

1989, s’y forment fréquemment.

Les astronomes se demandent où

la dernière planète du Système

solaire puise sa force pour s’agiter

de la sorte et produire deux

fois plus d’énergie qu’elle n’en

reçoit de la part du Soleil.

DIAMÈTRE : 49500 km

ATMOSPHÈRE

Hydrogène 80 %

Hélium 19 %

Méthane 1 %

GRAVITÉ : 1,1

3 m

2,55 m

– 220 °C

Terre

Neptune

Neptune

108

MERCURE VÉNUS TERRE MARS JUPITER SATURNE URANUS NEPTUNE


À gauche, anneaux

et satellites

d’Uranus vus par le

télescope Hubble ;

à droite, la grande

tempête de Neptune

photographiée

par Voyager 2.

1 JOUR, 1 ANNÉE

URANIENNE

17 h 24 m

GLOBE

84 ans

Noyau

Mélange liquide

eau, méthane,

ammoniaque sous forme

de glace.

Hydrogène gazeux

Les anneaux ténus

des géantes

Toutes les planètes géantes ont

des anneaux, toutefois seuls ceux

de Saturne sont bien visibles,

car ils reflètent intensément la

lumière du Soleil. Ceux d’Uranus

et Neptune, comme ceux

de Jupiter, sont constitués de

matière très sombre qui les rend

difficilement détectables. Ils ont

été découverts de manière indirecte

dans les années 1970-80,

lorsqu’ils ont caché des étoiles en

arrière-plan. La sonde Voyager 2

a ensuite pu les scruter plus en

détail. Il s’avère qu’Uranus possède

une bonne douzaine d’anneaux

bien distincts et Neptune

cinq. Ces anneaux sont jeunes

à l’échelle de la vie du Système

solaire. Ils proviendraient de la

collision et de la fragmentation

de petits corps.

1 JOUR, 1 ANNÉE

NEPTUNIENNE

Satellites d’Uranus (total 27)

Miranda

Ariel

Umbriel

9 h 55 m

165 ans

Titania

Obéron

GLOBE

Noyau

Hydrogène liquide

Hydrogène gazeux

Nuages

Satellite de Neptune (total 14)

Triton

Quizz • Sous les nuages d’Uranus et de Neptune, il pourrait flotter sur un océan liquide d’étranges

corps… de quoi s’agit-il ?

Non loin du noyau de ces deux planètes, il flotterait des icebergs de diamants. N’essayez surtout pas d’aller les chercher : la pression

vous écraserait instantanément, vous et votre vaisseau.

109


DE LOIN

Uranus visible en théorie mais noyée parmi la multitude d’étoiles faibles,

Neptune invisible.

Légère teinte verte d’Uranus, Neptune impossible à discerner d’une étoile.

L60

Petit disque d’Uranus,

Neptune faible et

quasiment ponctuelle.

T 115

Disque d’Uranus bien défini,

petit disque de Neptune

Uranus au télescope

T 200

Disques d’Uranus et Neptune

bien définis,

Triton par conditions

exceptionnelles,

photo de l’atmosphère de ces

planètes dans l’infrarouge :

bandes parallèles d’Uranus et

tempêtes de Neptune.

Neptune au télescope

QUAND OBSERVER

OÙ OBSERVER

Uranus entre 2020 et 2024 :

octobre à décembre

Neptune entre 2020 et 2024 :

août à octobre

110


Uranus aux jumelles

Dans un ciel pur à la campagne,

Uranus apparaît comme un petit

point dans des jumelles. Mais comment

l’identifier parmi les étoiles ? Le

plus efficace consiste tout d’abord à

guetter dans les éphémérides une

date où cette planète se trouve en

conjonction avec la Lune. Les deux

astres peuvent alors tenir facilement

ensemble dans le champ de

vision. En plus de sa teinte verdâtre,

la lointaine planète découverte par

Herschel en 1781 est trahie par une

autre caractéristique : son éclat fixe.

En effet, même si elle est minuscule,

sa nature planétaire fait qu’elle scintille

nettement moins que les étoiles.

Vous voilà armés pour identifier

Uranus dans des jumelles !

DE PRÈS

GROSSISSEMENT

Uranus et Neptune par

les sondes Voyager.

Observez la couleur des planètes lointaines

Il est amusant de noter la différence

de couleur entre les planètes lointaines,

pourtant toutes dotées d’une

atmosphère d’hydrogène et d’hélium :

du jaune pour Saturne, très facile à

observer, du vert pour Uranus et du

bleu pour Neptune ! La dominante

gris-vert d’Uranus est décelable aux

jumelles et apparaît assez clairement

dans un télescope de 100mm de diamètre,

au plus faible grossissement.

Cette couleur ressort lorsqu’on la

compare avec celle des étoiles avoisinantes.

Neptune, six fois plus faible

qu’Uranus mais aussi plus basse sur

l’horizon, réserve la vision de sa couleur

bleutée à des télescopes deux

fois plus puissants.

MAX -> ø × 2

FORT -> ø × 1

MOYEN -> ø × ½

FILTRE

FAIBLE -> ø / 4

111


Les astéroïdes, cailloux du Système solaire

Les astéroïdes sont de gros rochers dont la taille varie de quelques mètres à près

d’un millier de kilomètres. Certains d’entre eux ont une trajectoire qui croise celle

de notre planète. Par Toutatis, le ciel pourrait-il nous tomber sur la tête ?

Des millions de débris entre

Mars et Jupiter…

Un grand nombre d’astéroïdes – sans doute plus d’un million

– se trouve cantonné dans la ceinture d’astéroïdes, une

zone de 300 millions de kilomètres de large située entre

Mars et Jupiter. Ces cailloux sont des petits morceaux de

planètes en devenir, appelés « planétésimaux », qui n’ont

jamais pu s’agréger à cause de la proximité trop perturbante

de Jupiter... À moins qu’ils aient été amenés là par la planète

géante ! Par ailleurs, Jupiter en a coincé quelques milliers sur

son orbite, autour de points de stabilité appelés « point de

Lagrange ». Ces derniers forment la famille des astéroïdes

troyens.

Mercure

Ceinture principale d’astéroïdes

Astéroïdes Troyens

… et cent fois plus

au-delà de Neptune

Il existe un autre endroit peuplé de cailloux de toutes tailles,

situé au-delà de l’orbite de Neptune : la ceinture de Kuiper.

On ne connaît pas encore bien cette région très éloignée et

donc quasiment pas éclairée par le Soleil. Les astronomes

pensent qu’elle pourrait être cent fois plus peuplée que la

ceinture entre Mars et Jupiter. Elle contient aussi quelques

petites planètes célèbres, comme Eris et surtout… Pluton.

112


Les géocroiseurs

Une poignée d’astéroïdes – quelques milliers tout de même

– ont une orbite qui croise celle de notre planète, d’où leur

nom de « géocroiseurs ». On ne peut s’empêcher de penser

à un risque de collision, comme celle qui a provoqué

l’extinction des dinosaures il y a 65 millions d’années. Les

astronomes, inquiets, ont même conçu plusieurs télescopes

qui scrutent le ciel en permanence afin de détecter toute

menace. Rien en vue pour l’instant, mais quelques belles

frayeurs tout de même : certains géocroiseurs passent régulièrement

en trombe entre la Terre et l’orbite de la Lune. Il

est parfois possible de les voir traverser le ciel en quelques

heures dans de simples jumelles ! Pour savoir quel est le

client du jour, rendez-vous sur le site www.minorplanetcenter.net/dayliminorplanet.

Vénus

Terre

Mars

Astéroïdes Troyens

La forme exacte de l’un des plus

dangereux géocroiseurs, Apophis,

ne restera plus inconnue longtemps :

le 13 avril 2029, il va passer à

38 000 km de la Terre : une bonne

occasion de lui tirer le portrait...

et «même pas peur !».

Jupiter

Quiz • Pourquoi les astéroïdes font-ils autant rêver les astronomes que les industriels ?

Parce qu’ils sont riches en métaux précieux, présents même à leur surface. Un « petit » astéroïde de 300 mètres de rayon aurait une

valeur commerciale de 5000 milliards d’euros !

113


DE LOIN

Un ou deux astéroïdes de magnitude inférieure à 6 lors de l’opposition,

toutefois très difficiles à identifier parmi les étoiles. Possibilité de voir

exceptionnellement un géocroiseur tomber, comme ici dans le hublot

celui de Tcheliabinsk en 2013.

Suivi possible d’une bonne dizaine d’astéroïdes aux jumelles.

Repérage et suivi d’un grand nombre d’astéroïdes (ci-dessous

le déplacement de Junon observé à 21 heures d’intervalle).

35 de ces astres atteignent une magnitude inférieure à 9 et

sont visibles dans une lunette de 60 mm. Des centaines accessibles

dans un télescope de 200 mm.

Déplacement de l’astéroïde

Junon au télescope.

QUAND OBSERVER

OÙ OBSERVER

Toute l’année :

consultez les éphémérides (https://

in-the-sky.org/data/asteroids.php)

114


Le déplacement d’un astéroïde

Les astéroïdes jouent les caméléons

au milieu des étoiles en imitant leur

aspect ponctuel. Ils sont toutefois

trahis par leur mouvement propre,

guère plus lent que celui de la planète

Mars. Une fois l’un d’eux localisé

à l’aide d’éphémérides, il ne

faut plus le lâcher d’une semelle.

Sa configuration avec les étoiles

avoisinantes change de nuit en nuit

dans des jumelles et même d’heure

en heure à l’oculaire d’une petite

lunette. Bien entendu, ce déplacement

est bien plus rapide dans le cas

d’un astéroïde géocroiseur.

DE PRÈS

Déplacement de 2014 JO25, passé à 1.8 million de km de la Terre le 19 avril 2017,

capturé sur une seule et même image.

GROSSISSEMENT

Chute de l’astéroïde

de Tcheliabinsk.

Déterminez la taille des astéroïdes

Bon nombre d’astéroïdes ont une

forme et une taille qui restent à préciser.

Vous pouvez contribuer à les

mesurer ! Comment ? Il arrive que

ces gros cailloux passent exactement

devant des étoiles, provoquant

leur extinction pendant quelques

secondes. Ces occultations permettent

de préciser les caractéristiques

de ces petits corps, grâce au

recoupement d’observations faites

depuis différents lieux. Pour participer,

il suffit d’un petit télescope, d’un

chronomètre et d’un œil aiguisé. Le

site www.euraster.net centralise les

observations depuis l’Europe.

MAX -> ø × 2

FORT -> ø × 1

MOYEN -> ø × ½

FILTRE

FAIBLE -> ø / 4

115


Les comètes, ces voyageuses venues du froid

Passant la plupart de leur existence dans les contrées reculées et glacées du Système

solaire, les comètes n’ont pratiquement pas évolué et nous renseignent sur nos

origines. Lorsqu’elles plongent vers le Soleil, elles se subliment et créent souvent

de merveilleux spectacles.

Des corps gelés…

Les comètes sont des petits corps qui mesurent de

quelques centaines de mètres à quelques dizaines

de kilomètres. Elles sont composées en majorité

de glace, mais aussi de roches et leur surface est

aussi noire que de la suie. On pense que ce sont

elles qui, en percutant la Terre il y a des milliards

d’années, ont pu apporter l’eau sur notre planète.

Nuage de Oort

Trajectoire de la comète

… qui viennent se brûler au Soleil

Les comètes ont cette particularité d’adopter

des trajectoires très elliptiques, qui les amènent

à parcourir d’immenses distances. Lorsqu’elles

s’approchent du Soleil, leur surface passe de -200

à +100 degrés Celsius et elles libèrent alors de la

poussière et du gaz, via de puissants geysers disséminés

à leur surface. Il ne ferait pas bon se trouver

à proximité de l’un d’entre eux ! Ces composés

envoyés dans l’espace demeurent dans le sillage

de la comète et créent de magnifiques panaches

– les queues – qui s’étendent parfois sur des millions

de kilomètres.

La plus célèbre des comètes,

Halley, en plein dégazage

à l’approche du Soleil.

Image prise par Giotto en 1986,

la première sonde à avoir

rendu visite à une comète.

Champs électromagnétiques

Vent solaire

Onde de choc

Création

de la queue

de plasma

116


La périodicité des comètes

Qui dit trajectoire elliptique dit période, ce qui

représente la fréquence à laquelle l’astre passe

près du Soleil. C’est Edmond Halley qui a découvert

la périodicité des comètes, grâce à la comète

qui a hérité de son nom. Lorsque la période est

inférieure à 200 ans, il s’agit d’une comète à

courte période. De tels corps sont originaires de

la ceinture de Kuiper, située au-delà de Neptune.

Les comètes à longue période sont originaires du

nuage de Oort, une coquille sphérique contenant

des milliards d’individus et nichée aux confins du

Système solaire. De telles comètes ne peuvent

venir se chauffer au Soleil qu’une fois tous les dix

ou cent mille ans. De très rares objets – comme

l’astéroïde Oumuamua ou la comète 2l/Borisov –

viennent quant à eux… d’autres étoiles !

Ceinture de Kuiper

Neptune

Le site d’arrimage du rover

Philae sur la comète Tchouri,

photographié par la sonde

Rosetta en 2014.

Quiz • Quelle comète kamikaze est venue percuter Jupiter en juillet 1994, après s’être fragmentée

sous l’effet de l’attraction de la planète géante ?

Il s’agit de Shoemaker-Levi, dont les impacts ont créé d’énormes taches brunâtres, visibles dans une petite lunette d’amateur. Notons

qu’il n’est pas rare qu’une comète se fragmente, le plus souvent à cause de l’attraction du Soleil.

117


DE LOIN

Comètes étendues (exemple : Hyakutake en 1996 a atteint 100°

de long).

Meilleur instrument pour observer les belles comètes.

Forme de la coma,

scission éventuelle du

noyau (imprévisible)

détails dans les queues

(très variable en

fonction des comètes).

Utiliser un oculaire à

grand champ délivrant

un faible grossissement.

Comète Hyakutake

au télescope.

QUAND OBSERVER

OÙ OBSERVER

Lors du périgée et du périhélie

de la comète

118


Sachez distinguer les différentes parties d’une comète

La partie la plus brillante d’une

comète est sa coma. Il s’agit de l’atmosphère

qui entoure le noyau. Ce

dernier, caché par la coma et très

petit, ne peut pas être observé directement.

Lorsque la comète passe

assez près du Soleil, elle laisse dans

son sillage du gaz et des poussières.

La queue de gaz, constituée d’éléments

très légers, est rectiligne et étirée

dans la direction opposée au Soleil.

Elle apparaît bleu-vert sur les clichés

car le gaz est ionisé (comme dans les

nébuleuses). La queue de poussière

s’incurve en éventail et marque la

trajectoire de la comète. Elle peut

refléter intensément la lumière du

Soleil et n’a pas de couleur marquée.

Lorsque les deux queues existent

en même temps, elles prennent des

orientations diverses en fonction de la

perspective.

DE PRÈS

La comète Hale-Bopp et ses deux queues disctinctes, au printemps 1996.

GROSSISSEMENT

Comète Lovejoy,

vue depuis l’ISS.

Imprévisibles visiteuses

Le comportement des comètes est

difficile à prévoir, notamment à

l’approche du Soleil. Lisez les éphémérides

avec prudence, qu’elles

soient optimistes ou pessimistes.

Un sursaut d’activité peut créer

une belle surprise. En octobre 2007

par exemple, l’éclat de la comète

17P/Holmes a augmenté de façon

totalement inattendue de près d’un

million de fois. Inversement, certaines

comètes n’atteignent pas

la brillance escomptée. La comète

ISON, attendue aussi brillante que

la pleine lune fin 2013, ne vous dit

déjà plus rien ? C’est normal, elle

s’est volatilisée à l’approche du Soleil.

Vous voilà prévenus !

MAX -> ø × 2

FORT -> ø × 1

MOYEN -> ø × ½

FILTRE

Éventuellement filtre Swan Band Comet

FAIBLE -> ø / 4

119



CHAPITRE 5

LE MONDE

DES ÉTOILES

Les étoiles, petites chandelles lointaines

scintillant dans le silence de

la nuit, ont longtemps gardé leurs

mystères. Mais nous avons fini par

apprendre beaucoup sur elles : où

elles naissent, pourquoi elles n’ont

pas toutes la même couleur, comment

elles meurent… Le monde des étoiles

s’offre désormais à nous, étourdissant

de beauté et de démesure.


À quelle distance sont les étoiles ?

En moyenne, plusieurs

dizaines d’années-lumière nous séparent des étoiles visibles à l’œil nu. Et ce n’est

rien : l’écrasante majorité des étoiles de la Galaxie se trouve bien plus loin, à des

dizaines de milliers d’années-lumière.

Mesurer la distance des étoiles

La plupart des distances d’étoiles mesurées dans la

Voie lactée sont obtenues par parallaxe : les astronomes

mesurent leur infime oscillation dans le ciel au cours d’une

année, du fait de la rotation de la Terre autour du Soleil.

Cette méthode requiert une très grande précision : actuellement,

le satellite européen Gaia mesure la distance de

plus d’un milliard d’étoiles, grâce à une résolution angulaire

de 0,3 millième de seconde d’arc (deux cent fois meilleure

que celle du télescope Hubble). Les astronomes savent également

mesurer la distance de quelques étoiles variables

particulières – Céphéides ou RR Lyrae – à partir de leurs

variations régulières d’éclat.

Kapteyn’s Star

G51-15

Procyon

Ross 128

Wolf 359

Sirius

270 °

Situé au point de Lagrange L2,

le satellite Gaia tourne

en même temps que la Terre

autour du Soleil.

Distance à la Terre

(années-lumière)

Magnitude apparente

Magnitude absolue

ε Eridani

Soleil 0,000015 -26,7 (éblouissant) 4,8

Alpha Centaure 4,4 0 4,4

Sirius 8,6 -1,5 1,4

L372-58

Véga 25,0 0 0,6

Étoile polaire 433 2,0 -3,7

Rigel (Orion) 860 0,1 -7,0

Magnitudes apparente et absolue de quelques étoiles célèbres, classées par ordre d’éloignement.

La magnitude absolue d’un astre est sa luminosité si on le plaçait à 33 années-lumière de la Terre.

122


Lalande 21185

10 années-lumière

Struve 2398

Étoile de Barnard

Groombridge 34

61 du Cygne

90 °

61 du Cygne, l’étoile de Bessel

61 du Cygne peut être considérée comme

l’une des étoiles les plus importantes du

ciel : elle est la toute première dont on

ait pu évaluer la distance. Dès 1804, l’astronome

Giuseppe Piazzi avait remarqué

que cet astre se déplaçait rapidement

dans le ciel, ce qui signifiait qu’il devait

être particulièrement proche de nous. Dès

lors, les astronomes cherchèrent à détecter

son mouvement de parallaxe. C’est

l’astronome prussien Frederic Bessel qui

réussit le premier cet exploit. La distance

qu’il trouva, 10,3 années-lumière, est

très proche de celle admise actuellement

(11,4 années-lumière). Ce chiffre donna

par ailleurs au firmament une profondeur

totalement inattendue : 11 années-lumière,

c’est plus de cent mille milliards

de kilomètres ! L’étoile de Bessel est une

superbe étoile double, à observer absolument

dans une petite lunette.

Ross 154

0 °

Vers le centre de la Galaxie

Centauri

Ross 248

Proxima

L726-8

L789-6

τ Ceti

ε Indi

Lacaille 9352

L725-32

L’étoile de Bessel.

Quiz • À quelle distance se trouve l’étoile de la Voie lactée la plus lointaine jamais détectée à ce

jour (elle est située dans le halo et non dans le disque) ?

La plus lointaine étoile de la Voie lactée, ULAS J074417.48+253233.0, est une géante rouge située à 900 000 années-lumière ! Il existe

en effet des étoiles en orbite tout autour de la Voie lactée, très loin du disque principal.

123


DE LOIN

Nul besoin d’un télescope pour appréhender la profondeur du firmament.

3 000 étoiles à l’œil nu dans un ciel noir. La plupart des étoiles brillantes

sont à moins de 100 années-lumière de la Terre, seules quelques rares

supergéantes visibles jusqu’à 1000 années-lumière sans télescope.

Étoiles proches brillantes : Sirius (hiver) 8,6 AL, Procyon (hiver) 11,5 AL,

Altaïr (été) 16,7 AL, Véga (été) 25 AL, Arcturus (printemps) 37 AL.

Étoiles brillantes de distance intermédiaire : Aldebaran (hiver) 67 AL,

Mizar (printemps) 78 AL, Alpheratz (automne) 97 AL,

Spica (printemps) 250 AL.

Étoiles lointaines brillantes : étoile polaire (toute l’année) 430 AL, Antarès

(été) : 553 AL, Rigel (hiver) 860 AL, Deneb (été) 2500 AL.

Véga

Deneb

Altaïr

Étoiles à l’œil nu

dans le ciel d’été.

QUAND OBSERVER

OÙ OBSERVER

Toute l’année

124


Le podium des étoiles les plus

proches visibles à l’œil nu

DE PRÈS

L’étoile la plus proche de nous est

le système compliqué d’Alpha du

Centaure, à 4,37 années-lumière. Cet

astre qui resplendit dans l’hémisphère

sud est constitué d’une belle

étoile double et d’un troisième compagnon

faible – une naine rouge appelée

« Proxima » – située à seulement 4,22

années-lumière. Depuis nos latitudes,

Sirius du Grand Chien mérite une

attention particulière : il s’agit de la

seconde étoile la plus proche visible à

l’œil nu – 8,6 années-lumière – et de la

plus lumineuse du ciel. Juste au pied

du podium des étoiles proches à l’œil

nu se trouve Procyon, l’étoile principale

du Petit Chien, à 11,5 annéeslumière.

Plus d’une douzaine d’étoiles

faibles, notamment des naines rouges,

sont plus proches que Procyon mais

on ne peut les voir qu’à travers un

télescope.

Et le record de la plus lointaine

L’étoile la plus éloignée décelable à

l’œil nu est r de Cassiopée, située à

10 000 années-lumière. Cet astre 450

fois plus gros et un million de fois

plus lumineux que le Soleil, est une

hypergéante jaune, un type d’étoiles

si rare qu’on n’en connaît pas plus

d’une douzaine dans toute la Voie lactée.

Rho Cassiopée est une candidate

sérieuse au titre de prochaine supernova

dans la Voie lactée. D’ailleurs,

puisque sa lumière met 10 000 ans à

nous parvenir, peut-être a-t-elle déjà

explosé ! Cette étoile, discrète mais

bien perceptible à l’œil nu dans un

ciel noir, se trouve non loin de η de

Cassiopée, qui marque l’extrémité du

célèbre « W » de Cassiopée.

Étoiles à toutes

distances au

télescope (région

de pgc226974).

GROSSISSEMENT

L’étoile Rho de Cassiopée (en haut de l’image).

MAX -> ø × 2

FORT -> ø × 1

MOYEN -> ø × ½

FILTRE

FAIBLE -> ø / 4

125


La vie des étoiles

Les étoiles peuvent vivre de quelques millions à plusieurs

dizaines de milliards d’années, selon leur taille initiale. Et ce faisant, elles

passent parfois par toutes les couleurs.

Du chaud vers le froid…

Après son allumage au sein d’une nébuleuse, une

étoile consomme son hydrogène pour vivre. Tandis

que ses réserves de carburant nucléaire baissent

lentement, la température de sa surface diminue.

Une conséquence très spectaculaire de ce refroidissement,

outre le fait que l’étoile grossisse pour

garder son équilibre, est que l’astre change de

couleur. Du bleu pour une étoile jeune et chaude

vers le rouge pour une vieille étoile froide : les

astres ne peuvent pas dissimuler leur âge.

… à des vitesses différentes

selon la taille !

Cela peut paraître étonnant : plus une étoile dispose

de réserves d’hydrogène importantes au

départ, plus elle va brûler la chandelle par les deux

bouts car ses réactions nucléaires seront d’autant

plus efficaces. Une petite étoile économe comme le

Soleil peut vivre facilement 10 milliards d’années.

Au contraire, l’espérance de vie d’une étoile supergéante

vingt fois plus massive que lui ne dépasse

pas 10 millions d’années.

Étoiles sombres Étoiles brillantes

Supergéantes bleues

Naines blanches

Étoiles chaudes

Altaïr

Deneb

La vie des étoiles peut être résumée en une

carte de leur luminosité en fonction de leur

température de surface : c’est le diagramme

Hertzsprung-Russell.

126


Les géantes rouges comme Bételgeuse

sont si grosses que leur surface peut

être observée depuis la Terre.

Bételgeuse

La vie morne des étoiles naines

Beaucoup d’étoiles n’acquièrent finalement jamais

une belle teinte bleue car elles sont trop petites

pour s’échauffer suffisamment : elles demeurent

naines rouges toute leur longue et morne vie.

Certaines autres plus petites encore, quasiment

du gabarit de Jupiter, sont même incapables de

maintenir dans le temps leurs réactions nucléaires

faute d’une température assez élevée. Ces étoiles

avortées, appelées « naines brunes », n’émettent

qu’un faible rayonnement infrarouge. Les étoiles

naines – rouges ou brunes – représentent tout de

même plus de 80 % de la population stellaire.

Géantes rouges

Soleil

Proxima du centaure

Naines rouges

Étoiles froides

Quiz • Pourquoi n’existe-t-il pas d’étoiles vertes alors que ces astres passent par toutes les couleurs

de l’arc-en-ciel au cours de leur vie ?

Le fait est qu’une étoile ne rayonne pas dans une seule couleur. Même si son maximum d’intensité lumineuse se trouve dans le vert,

il résultera une teinte blanche de la superposition avec les autres couleurs présentes.

127


DE LOIN

Quelques étoiles colorées (nécessite de l’attention) : Bételgeuse et

Antarès orangées, Arcturus jaune, Rigel et Spica bleutées.

Couleurs des étoiles brillantes amplifiées, étoile Grenat (Mu Céphée)

orangée, couleur jaune de Kochab (Bêta de la Petite Ourse)

et de plusieurs étoiles de l’amas des Hyades.

L60

Couleur de nombreuses étoiles assez

lumineuses. Astuce : dérégler légèrement

la mise au point pour transformer l’étoile

en petit disque, sur lequel la couleur est

plus facile à voir.

T 115

Couleur de nombreuses étoiles

de luminosité intermédiaire,

géantes rouges du double amas

de Persée, étoiles carbonées à leur

maximum d’éclat :

R du Lièvre au sud de Rigel,

T de la Lyre à l’ouest de Véga.

T 200

Couleur des étoiles faibles,

étoiles carbonées à leur minimum d’éclat ,

géantes jaunes et orangées dans plusieurs

amas d’étoiles (M35, M44).

Étoiles des Pléiades,

mise au point déréglée.

QUAND OBSERVER

OÙ OBSERVER

Toute l’année

Ciel d’hiver plus riche

en étoiles lumineuses

128


La couleur des étoiles d’Orion à l’œil nu

Notre œil ne voit pas bien la couleur

des astres, surtout sans l’aide

d’un télescope. Toutefois, il est possible

de discerner à l’œil nu celle

de quelques étoiles, notamment

dans Orion. Amusez-vous à fixer

Bételgeuse, en haut à gauche de

la constellation puis Rigel, dans le

coin opposé. La première est une

supergéante rouge qui s’est dilatée

jusqu’à atteindre 1 200 fois la taille

du Soleil. Elle apparaît orangée à

l’œil nu. Rigel est également une

étoile géante, certes bien moins

volumineuse que Bételgeuse – 80

fois la taille du Soleil « seulement » –

mais très jeune et 17 fois plus massive.

Elle brille d’un magnifique

éclat blanc-bleuté. La différence de

couleur entre ces deux astres apparaît

facilement lorsqu’on les regarde

en alternance.

DE PRÈS

L’étoile la plus colorée du ciel

L’une des étoiles les plus colorées

du ciel se niche dans la constellation

du Lièvre, non loin au sud de Rigel.

Il s’agit de R du Lièvre, plus connue

sous le nom d’« étoile cramoisie de

Hind ». Cet astre d’un rouge particulièrement

intense appartient à la

catégorie des étoiles carbonées. Il

s’agit d’étoiles qui ont fabriqué plus

de carbone que d’oxygène au cours

de leur vie. Cet élément agit comme

un filtre qui ne laisse passer que

la lumière rouge. La magnitude de

l’étoile de Hind varie entre 5,5 et 11,5

avec une période de 14 mois. Elle est

bien visible aux jumelles lors de son

maximum d’éclat, mais elle prend

alors plutôt une teinte orange. Plus

l’étoile faiblit, plus sa couleur rouge

sang se renforce.

Couleur des

étoiles d’Orion

à l’œil nu.

GROSSISSEMENT

L’étoile R du Lièvre en gros plan.

MAX -> ø × 2

FORT -> ø × 1

MOYEN -> ø × ½

FILTRE

FAIBLE -> ø / 4

129


Les couples stellaires

Même si notre Soleil est un célibataire endurci,

la majorité des étoiles vivent en couple. La force de gravitation retient les deux étoiles

comme des patineurs se tenant par les mains, parfois avec un peu trop de vigueur.

des couples ordinaires…

Près de huit étoiles sur dix vivent en

couple. Et pas question de divorcer : les

deux astres sont liés pour toujours par

la gravitation. Cela dit, tout se passe

bien dans la plupart des cas. Les deux

étoiles passent leur existence à danser,

en tournant imperturbablement autour

d’un centre de gravité commun. Un tour

dure typiquement quelques centaines

d’années, mais peut se compter en jours

pour les couples les plus proches, ou au

contraire en milliers d’années.

… et d’autres exotiques

Plus un couple est fusionnel, plus il

peut y avoir de problèmes. Par exemple,

les naines blanches ont une fâcheuse

tendance à faire du cannibalisme et se

nourrir de l’atmosphère de leurs proches

compagnons ! Il s’ensuit parfois des

indigestions qui mènent à des sursauts

d’éclat appelés « novae ». Bien pire encore,

les astres peuvent être devenus deux

trous noirs et finissent par fusionner :

le phénomène est si violent qu’il émet

des ondes gravitationnelles à travers

tout l’Univers.

Cygnus-X1 : un trou noir aspire

la matière de l’étoile géante avec qui

il a partagé la vie. Cet astre est

le plus brillant du ciel, vu en rayons X.

130


Surveillez la ronde des étoiles doubles

Dès la fin du xviii e siècle, William

Herschel a compris la nature des

étoiles doubles en remarquant

que certains de ces astres tournaient

lentement. Depuis, des

milliers de systèmes binaires

ou même multiples ont été

identifiés. Malgré tout, il reste

aux astronomes du travail. En

effet, il est encore difficile

Orbite de l’étoile 70 Ophiucus,

premier système double

dont Herschel ait remarqué le

mouvement (1779).

d’établir avec certitude l’orbite

des étoiles dont la période

se chiffre en milliers d’années

et qui n’ont pratiquement pas

bougé depuis deux siècles. Si ce

domaine vous intéresse, de nombreuses

étoiles à surveiller vous

attendent sur le site (en anglais)

de l’observatoire de la marine

des Etats-Unis : http://www.

usno.navy.mil/USNO/astrometry/

optical-IR-prod/wds.

Quiz • Quand a-t-on détecté pour la première fois des ondes gravitationnelles, émises lors de la

fusion d’un couple de trous noirs ?

C’est en septembre 2015 que l’équipe de LIGO (Laser Interferometer Gravitational-Wave Observatory) détecta pour la première fois

ces oscillations de l’espace-temps, prédites il y a plus d’un siècle par Einstein.

131


DE LOIN

Rares étoiles doubles largement espacées : Mizar et Alcor dans la Grande

Ourse, Epsilon de la Lyre (difficile).

Quelques dizaines d’étoiles doubles, beaucoup à la limite de la

résolution à cause du faible grossissement : les jumelles doivent être

fixées sur un support.

L60

Nombreux couples stellaires

jusqu’à 2’’ d’arc de séparation

angulaire. 4 étoiles dans

le trapèze (centre de la

nébuleuse d’Orion).

T 115

Couples jusqu’à 1’’ d’arc de

séparation. La double-double

Epsilon Lyrae est résolue. 5 étoiles

dans le trapèze d’Orion.

T 200

Couples jusqu’à 0,6’’ d’arc de séparation.

6 étoiles dans le trapèze d’Orion.

Trapèze d’Orion au télescope.

QUAND OBSERVER

OÙ OBSERVER

Toute l’année

132


Voir la couleur d’une étoile double

Si les deux constituants d’une

étoile double naissent nécessairement

ensemble, ce sont de

faux jumeaux qui n’ont aucune

raison d’avoir la même masse initiale.

Or, plus une étoile est massive,

plus elle vieillit rapidement.

Conclusion ? Lorsque les deux

composants n’ont pas la même

luminosité, ils n’ont souvent pas

non plus la même couleur. Vérifiezdonc

cela avec Albireo, visible

à l’œil nu à la pointe de la Croix

du Cygne. La plus petite lunette

d’amateur transforme cette étoile

anodine en l’une des plus belles

étoiles doubles du ciel, où un

astre jaune-orangé éclatant côtoie

un autre plus petit habillé d’une

magnifique robe bleue.

DE PRÈS

Une étoile double séparée à l’œil nu

S’il faut presque toujours un télescope

pour reconnaître les étoiles binaires,

quelques rares spécimens peuvent

être dédoublés à l’œil nu. C’est le cas

du couple Mizar et Alcor, au milieu

du manche de la Casserole. La séparation

entre les deux astres équivaut

au tiers du diamètre de la pleine

Lune. Alcor est assez faible et il faut

une vue relativement bonne pour la

distinguer. Ces deux soleils liés par

la gravitation sont espacés d’une

demi-année-lumière et se trouvent à

80 années-lumière de la Terre.

Albiréo au télescope.

GROSSISSEMENT

Gros plan sur le couple Mizar et Alcor.

MAX -> ø × 2

FORT -> ø × 1

MOYEN -> ø × ½

FILTRE

FAIBLE -> ø / 4

133


Le clin d’œil des étoiles variables

En changeant d’éclat

apparent, les étoiles variables nous font de sympathiques clins d’œil à travers

la voûte céleste. Les mécanismes à l’origine de ces clignements peuvent être

de natures très différentes.

Une question d’équilibre…

Les grosses étoiles n’arrivent à conserver leur équilibre

qu’au prix d’amples pulsations, liées au fait que leur

atmosphère piège une partie du rayonnement émis par le

cœur. Cette surpression les surchauffe et les fait gonfler 1 .

L’expansion de l’astre permet alors son refroidissement, si

bien qu’il désenfle 2 . Mais l’atmosphère n’est pas devenue

plus transparente pour autant, si bien que le cycle

recommence ! Celui-ci peut durer de quelques jours à plusieurs

années. Par ailleurs, ces fluctuations peuvent être

parfaitement régulières ou au contraire très chaotiques.

Radiations

2

… ou un jeu de cache-cache

L’autre grande classe d’étoiles variables contient toutes

celles dont la luminosité chute simplement à cause du

passage d’un compagnon devant l’astre le plus lumineux.

Ces variables « à éclipse » sont tout bonnement des étoiles

doubles très rapprochées, dont le plan de l’orbite est exactement

dans notre ligne de visée.

1

134


2

Radiations

Pression

Gravité

1

Radiations

Les Céphéides, balises du ciel

Les Céphéides sont des étoiles géantes qui présentent

des variations extrêmement régulières

de taille et d’éclat, comprises entre 1 et 135 jours.

Elles jouent le rôle de balises célestes, dans la

mesure où l’on sait déterminer précisément leur

distance à partir du rythme avec lequel elles

varient. Ces étoiles ont largement contribué

à la compréhension de notre place dans l’Univers.

Harlow Shapley les a utilisées pour définir

la forme de notre Voie lactée et conclure que le

Soleil n’en était pas le centre (cf p. 16). Observées

par Edwin Hubble dans la galaxie d’Andromède,

elles ont également permis de confirmer l’existence

des autres galaxies et d’appréhender ainsi

l’immensité de l’Univers.

Quiz • Quelle galaxie a-t-elle permis d’établir une relation entre la période et la luminosité des

Céphéides ?

Il s’agit du Grand Nuage de Magellan, dans lequel Henrietta Lewitt observa plusieurs de ces étoiles variables au début du XXème

siècle. Elle constata que les plus lumineuses sont également celles dont la période est la plus lente.

135


DE LOIN

Plusieurs étoiles variables : Algol de Persée (variable à éclipses)

Mira de la Baleine (à son maximum), Sheliak de la Lyre (variable à

éclipses), Delta de Céphée (Céphéide), Mu de l’Aigle (Céphéide)…

Suivi plus précis qu’à l’œil nu des étoiles variables brillantes, RR de la

Lyre (courte période), grand nombre d’étoiles variables accessibles.

Un télescope n’est pas indispensable pour débuter (le champ restreint

ne facilite pas la comparaison d’éclat avec des étoiles avoisinantes).

Accès cependant à d’innombrables variables de faible éclat, notamment

les étoiles carbonées (couleur rouge spectaculaire).

Changement d’éclat d’Algol.

QUAND OBSERVER

OÙ OBSERVER

Toute l’année

Liste de 79 étoiles variables sur

http://www.astrosurf.com/luxorion/

variables-liste.htm

136


Algol, l’étoile effrayante

Algol est la tête de file des étoiles

variables à éclipses. Les Égyptiens

avaient déjà noté que l’éclat de

cette étoile, facile à voir à l’œil nu,

changeait de façon régulière. Ces

clignements, inquiétants au milieu

d’une « sphère des fixes » censée

être immuable, valurent à cet astre

d’être assimilé à l’œil de la Méduse

mythologique, qui change en pierre

quiconque la regarde ! Une éclipse se

produit tous les 2 jours et 21 heures.

Algol perd alors un facteur trois de

brillance, passant en 5 heures d’une

magnitude de 2 à 3,5, puis regagne

son éclat initial durant le même laps

de temps. Cette baisse de luminosité

peut être constatée en utilisant

comme témoin l’étoile voisine

Almach d’Andromède, de magnitude

constante égale à 2.

DE PRÈS

Mira, la merveilleuse

Découverte à la Renaissance, à une

époque où les changements dans

le ciel étaient vus d’un meilleur œil

que dans l’Antiquité, Mira la merveilleuse

est la représentante des

vieilles étoiles rouges et froides qui

varient sur de longues périodes. Le

Soleil deviendra une étoile de ce type

à la fin de sa vie. La luminosité de

Mira varie de plus d’un facteur mille

entre son minimum et son maximum

d’éclat, sur une période de 332

jours. C’est l’une des seules étoiles

de ce type facile à voir à l’œil nu au

maximum de son éclat (magnitude

autour de 3). Il est préférable que ce

maximum se produise en automne

ou en hiver, car la constellation de

la Baleine culmine au plus haut à

cette période : c’est le cas plusieurs

années autour de 2020.

Constellation

de Persée

avec Algol (flèche).

GROSSISSEMENT

L’étoile Mira vue au télescope.

MAX -> ø × 2

FORT -> ø × 1

MOYEN -> ø × ½

FILTRE

FAIBLE -> ø / 4

137


Les nébuleuses, pouponnières d’étoiles

La recette pour

fabriquer des étoiles est toute simple. Prenez un nuage d’hydrogène et d’hélium.

Agitez-le un peu : vous obtiendrez rapidement des boules de gaz bien chaudes.

Lorsque celles-ci se mettent à briller, c’est gagné !

Une étoile naît…

Les étoiles naissent à l’intérieur des

galaxies, dans de vastes concentrations

de gaz et de poussières. Gravitation et

turbulences se chargent de faire s’effondrer

ces nébuleuses en de multiples

petites boules qui deviennent autant

de protoétoiles. Celles-ci ne cessent

de s’échauffer à mesure que la gravité

précipite la matière vers leur centre. Si

la température y atteint plus de 10 millions

de degrés, les noyaux d’hydrogène

vont se mettre à fusionner : ces objets

deviennent alors des étoiles.

… et un nuage s’illumine

Lorsqu’un nuage de gaz engendre

quelques très grosses étoiles, un étonnant

phénomène se produit: le rayonnement

ultraviolet de ces mastodontes

excite les atomes du nuage, qui se

met à briller. Cette fluorescence obéit

aux lois de la mécanique quantique :

elle ne se produit qu’à des longueurs

d’ondes très précises, offrant les belles

couleurs visibles sur les photographies.

En quelques millions d’années,

les étoiles géantes ont vieilli et ne

sont plus capables d’irradier la nébuleuse,

qui a été de plus dispersée par

leur puissant souffle.

Enveloppe de poussière

138


Flot bipolaire

Proto-étoile

Disque circumstellaire

Les nébuleuses obscures

La plupart des nuages de gaz et de poussière

sont invisibles car ils ne contiennent

aucune étoile lumineuse capable de les

irradier. Ces régions sombres sont trahies

par le fait qu’elles masquent les étoiles

en arrière-plan : on les appelle des « nébuleuses

obscures ». Elles ont été étudiées

et répertoriées par Edward Barnard au

début du xx e siècle. L’une des plus célèbres,

le Sac à Charbon, se trouve tout près de

la Croix du Sud. La poussière qui constitue

les nébuleuses obscures est fabriquée

dans les étoiles et n’existait pas dans la

prime jeunesse de l’Univers. Imaginez

alors la vision de notre toute jeune Voie

lactée, laissant entrevoir son noyau

central éblouissant, au lieu de le cacher

comme elle le fait maintenant.

Mécanisme de formation d’une étoile, illustré ici

au centre de la nébuleuse de la Lagune.

Quiz • Avez-vous une idée du nombre d’atomes contenu dans un dé à coudre que l’on remplirait

du gaz d’une nébuleuse ?

Il y aurait moins de mille atomes. Pour comparaison, ce même dé à coudre rempli d’air que l’on respire, contiendrait cent milliards

de milliards d’atomes !

139


DE LOIN

Quelques nébuleuses faiblement visibles (Lagune (M8), Orion (M42),

Eta Carène (dans hémisphère Sud), nébuleuse obscure de la Pipe.

M8, M42 bien définies, nébuleuses très étendues (America (NGC 7000),

Rosette (NGC 2244)) dans un ciel parfait, nombreuses nébuleuses

obscures du catalogue de Barnard, le long de la Voie lactée d’été.

L60

Reconnaissance de la forme

des nébuleuses brillantes

(Lagune (M8), Omega (M17),

couleur verdâtre de M42).

T 115

Forme des nébuleuses même

moyennement contrastées

(Messier 78, nébuleuse variable

de Hubble (NGC2261),

Tache d’encre (nébuleuse obscure

Barnard 86)).

Messier 16 au télescope.

T 200

Bande de poussière (Aigle (M16),

Trifide (M20), Rosette (NGC 2238)),

soupçon de teinte de certaines

nébuleuses (partie nord de M20),

forme en chauve-souris de

la Tache d’Encre.

Barnard 142 et 143 aux jumelles.

QUAND OBSERVER

OÙ OBSERVER

Toute l’année

Nébuleuses plus nombreuses dans

le ciel d’été et d’hiver

140


Une immense nébuleuse obscure à l’œil nu

La nébuleuse de la Pipe est l’un des

plus vastes nuages de poussières

interstellaires connu. Dans un ciel

sans Lune à la campagne, on distingue

sa forme en ombre chinoise

devant la Voie lactée, avec le manche

de la Pipe horizontal et la fumée qui

s’en élève. Cette région semble bien

morne en regard des nébuleuses

chatoyantes de la Voie lactée, mais

elle attend simplement son tour. En

effet, les astronomes ont détecté

que le nuage a commencé à s’effondrer

sur lui-même et à chauffer : d’ici

quelques millions d’années, toute

cette zone brillera certainement en

une immense nébuleuse constellée

d’étoiles étincelantes.

DE PRÈS

La nébuleuse de la Pipe en photographie à longue pose

GROSSISSEMENT

Nébuleuse au télescope

(région de IC2944)

La couleur de la nébuleuse d’Orion

Notre œil distingue mal les couleurs

la nuit et la plupart des nébuleuses

apparaissent grises à l’oculaire des

télescopes. La grande nébuleuse

d’Orion est si contrastée qu’elle

fait exception à cette règle : il est

possible d’observer son étonnante

coloration verte dans une petite

lunette, au plus faible grossissement.

Cette couleur provient de

l’oxygène contenu dans la nébuleuse.

L’hydrogène y est bien plus

abondant, mais il brille dans le

rouge, à une longueur d’onde à

laquelle notre œil est insensible la

nuit. Les photographies permettent

d’enregistrer toutes ces teintes

de façon magnifique.

MAX -> ø × 2

FORT -> ø × 1

MOYEN -> ø × ½

FILTRE

Filtre UHC (Ultra High Contrast) :

augmente le contraste

et réduit la pollution lumineuse

FAIBLE -> ø / 4

141


Dans la fourmilière des amas d’étoiles

Certaines étoiles

vivent ensemble et forment de véritables colonies. On classe ces groupes selon leur

densité de population : les amas ouverts peu peuplés d’un côté, et de l’autre les amas

globulaires, bien plus riches.

Des colonies d’étoiles à

l’origine commune…

Les étoiles naissent par paquets à partir de l’effondrement

de nuages d’hydrogène. Il y a des milliards

d’années, notre galaxie contenait de telles

quantités de gaz que des dizaines de milliers

d’étoiles pouvaient se former en même temps :

cela a donné naissance aux amas globulaires. Ces

amas sont si gros qu’ils ont adopté une forme

sphérique et vécu leur propre vie autour de la Voie

lactée. Les réserves de gaz ont nettement faibli

et ne permettent plus à présent de former que

quelques centaines – tout au plus quelques milliers

– d’astres en même temps: ces petits groupes

d’étoiles sont les amas ouverts.

L’amas R136, dans la nébuleuse

géante de la Tarentule,

montre de façon spectaculaire

comment les étoiles sont engendrées

par grappes entières.

… mais au destin différent

Dans un amas, les étoiles sont assez nombreuses

et proches les unes des autres pour que la gravitation

maintienne une cohésion d’ensemble.

Toutefois, ces objets sont malmenés dans leur

ronde autour du centre de la galaxie et des forces

de marée s’emploient à les disloquer. La clé de

leur survie réside dans leur compacité : plus ils

sont denses, plus ils résistent. Un amas globulaire

peut rester intact plusieurs dizaines de milliards

d’années, tandis que l’espérance de vie d’un amas

ouvert ordinaire est mille fois plus courte. Le Soleil

a lui aussi appartenu à un amas ouvert dans sa

jeunesse, mais il est désormais bien trop tard pour

espérer retrouver la trace de sa fratrie.

142


Vivre dans un amas globulaire

Dans les amas globulaires, les étoiles sont si tassées

qu’elles peuvent se bousculer un peu comme

aux auto-tamponneuses. Les planètes en orbite

autour de ces étoiles risquent donc parfois d’être

éjectées de leurs orbites et leurs habitants vivent

dangereusement. En guise de compensation, leur

voûte étoilée est d’une beauté féérique, constellée

des étoiles voisines qui brillent par centaines

aussi intensément que Vénus dans notre ciel.

Hélas, le firmament de telles planètes est trop

lumineux pour permettre de distinguer la Voie lactée

et les autres galaxies. Pour les habitants des

amas globulaires, l’Univers tout entier se limite à

leur groupe d’étoiles !

Quiz • Vers quel amas d’étoiles un message a-t-il été envoyé en 1974 depuis le radiotélescope

d’Arecibo, à destination d’une éventuelle civilisation extraterrestre ?

Il s’agit de l’amas d’Hercule, Messier 13. Une bonne façon de toucher près d’un million d’étoiles – et peut être autant de planètes

– d’un coup ! Si des extraterrestres captent ce message, nous pourrons écouter leur réponse dans 50 000 ans compte-tenu

de la vitesse de la lumière.

143


DE LOIN

Amas des Hyades, amas des Pléiades, double amas χ et h de Persée

allongé mais non résolu, amas de la Ruche (M44) perceptible.

Étoiles de quelques grands amas ouverts (Pléiades, Rosette,

double amas de Persée, M44, M47), totalité des amas ouverts et globulaires

du catalogue de Messier visibles mais en général non résolus.

L60

Amas ouverts du catalogue

de Messier au moins en partie

résolus (M23, M25, M36,

M38), renfort de luminosité

au centre de nombreux

amas globulaires (M3, M10,

M13, M15).

T 115

Amas ouverts de Messier

largement résolus (M11, M37, M46,

M52), pourtour des gros amas

globulaires résolu en étoiles (M3,

M5, M13, M22).

Messier 13 au télescope.

T 200

Amas ouverts du catalogue

« New General Catalog » résolus

(NGC 7789), gros amas globulaires

résolus en étoiles jusqu’au cœur,

amas globulaires lointains visibles

(NGC 2419 : vagabond intergalactique).

Double amas de Persée au télescope.

QUAND OBSERVER

OÙ OBSERVER

Toute l’année

Amas ouverts plus nombreux

dans le ciel d’été et d’hiver

Amas globulaires plus nombreux

dans le ciel d’été

144


L’amas des Pléiades

Les cinq astres principaux des

Pléiades dessinent une réplique

miniature de la Petite Ourse perceptible

à l’œil nu même dans un ciel

lumineux de banlieue urbaine. Avec

un ciel noir et une vue excellente, il

est possible de dénombrer jusqu’à

9 astres, nommés selon les « sept

sœurs » de la mythologie et leurs

parents Atlas et Pléione. Cet amas

est splendide dans des jumelles, où

les astres brillants semblent se détacher

en avant plan des plus faibles.

Les Pléiades sont âgés de 100 millions

d’années et leurs étoiles – au

nombre d’un millier – se seront entièrement

répandues dans l’espace d’ici

250 millions d’années. Les nébulosités

bleues qui nimbent cet amas ont

croisé sa route par hasard, car celles

qui lui avaient donné naissance ont

été soufflées depuis belle lurette.

DE PRÈS

La Grande Ourse, un amas stellaire

Beaucoup d’étoiles de la Casserole

appartiennent à ce que les astronomes

appellent le « courant de la

Grande Ourse ». Il s’agit d’un groupe

d’une quinzaine d’astres, nés il y a

près de 500 millions d’années et

qui ont passé toute leur vie au sein

d’un amas ouvert. Cet amas a fini

par se disperser complètement, mais

ses étoiles ont conservé un certain

mouvement d’ensemble : elles filent

toutes avec la même vitesse en

direction du Sagittaire. La plupart

d’entre elles sont à une distance de

80 années-lumière. Du fait de ce mouvement

propre, le dessin du Grand

Chariot est éphémère : il deviendra

méconnaissable d’ici une centaine

de milliers d’années… une paille à

l’échelle des temps cosmiques.

Amas des Pléiades

au télescope.

GROSSISSEMENT

La Casserole à l’œil nu.

MAX -> ø × 2

FORT -> ø × 1

MOYEN -> ø × ½

FILTRE

FAIBLE -> ø / 4

145


Quand les étoiles se meurent

La mort des étoiles est comme un

feu d’artifice, au cours duquel elles ensemencent l’espace des atomes qu’elles ont

fabriqués. Autant de graines de vies pour d’autres étoiles et planètes… comme pour

nous, enfants des étoiles.

Hydrogène, hélium

Hélium, azote

Hélium, carbone, Néon

Oxygène, carbone

Oxygène, néon, magnésium

Silicium, Soufre

Noyau fer, nickel

Hydrogène 15 000 000 °C Élément formé : hélium

Hélium 100 000 000 °C

Éléments formés : carbone et

oxygène

Carbone 1 000 000 000 °C

Éléments formés : sodium, néon,

manganèse

Oxygène 2 000 000 000 °C

Silicium 3 000 000 000 °C

Éléments libérés très nombreux :

silicium, phosphore, soufre,

chlore, etc…

Eléments formés : tous les

autres éléments jusqu’au fer

La mort lente des étoiles ordinaires…

À la fin de sa vie, une étoile a consommé tout l’hydrogène

de son cœur. Elle peut encore survivre

quelques temps en brûlant l’hélium qu’elle y a

fabriqué, mais après ? Si sa masse est inférieure à

8 fois celle du Soleil, autant dire dans la quasi-totalité

des cas, les réactions nucléaires s’arrêtent là :

l’astre est en arrêt cardiaque. Dans le même temps,

son atmosphère chaude est soumise à des spasmes

successifs et intenses au cours desquels elle va

se répandre dans l’espace. Ce gaz éjecté va être

irradié par le cœur de l’étoile mis à nu : une nébuleuse

planétaire va se former. Le centre de l’étoile,

devenu naine blanche, se refroidira lentement

pour finir par s’éteindre.

146


… et la fin cataclysmique des étoiles massives

À leur mort, le cœur des grosses étoiles ne s’arrête pas

brusquement, au contraire il s’emballe. Il s’échauffe

sans fin et engendre la fusion d’éléments de plus en

plus lourds, sur des périodes de plus en plus brèves.

L’atmosphère de l’étoile se structure en couches successives,

comme un oignon (voir figure p. 146). La

catastrophe se produit lorsque le noyau amorce la

fusion du fer, l’élément le plus stable. Cette réaction

n’émet pas de chaleur mais en consomme, si bien

que la gravité l’emporte soudainement : en quelques

secondes, toute l’étoile s’effondre. La matière se

heurte au noyau et rebondit avec une violence inouïe.

Il en résulte une terrible explosion, appelée « supernova

». Le cœur des plus grosses étoiles peut devenir

si compact qu’il retient même sa propre lumière :

il devient un trou noir.

Débris stellaires

Jet

Pulsar

Anneau

Ondes de chos

Quiz • Combien de temps reste-t-il à vivre au Soleil, sachant qu’il est environ à la moitié

de son existence ?

Le Soleil va expulser son atmosphère et finir sa vie en naine blanche d’ici 5 à 6 milliards d’années. Pas sûr que les humains soient

capables de conserver leur planète aussi longtemps…

147


DE LOIN

Pas de nébuleuse planétaire ni de reste de supernova visible.

Dumbbell (M27), dentelles du Cygne dans un ciel noir (NGC 6960-6992,

reste supernova).

L60

Nébuleuse du Crabe,

(M1, reste supernova),

nébuleuses planétaires M27 (Dumbbell)

et M57 (anneau de la Lyre).

T 115

Helix (NGC 7293), Hibou (M97),

structure de M27 et M57,

petites nébuleuses planétaires

(L’Emeraude (NGC 6572),

nébuleuse Saturne (NGC 7009),

l’œil de Chat (NGC 6543),

L’Eskimo (NGC 2393).

Messier 1 au télescope.

T 200

Coloration bleu-vert des petites

nébuleuses planétaires,

extensions de la nébuleuse Saturne,

naine blanche au centre de Helix,

filaments dans les dentelles du Cygne.

NGC 2392 au télescope.

QUAND OBSERVER

OÙ OBSERVER

Toute l’année

148


L’anneau de la Lyre

Messier 57, l’anneau de la Lyre, est

l’une des nébuleuses planétaires

les plus représentatives, et aussi

l’une des plus faciles à observer. On

peut la reconnaître même dans un

ciel de banlieue. Cette nébuleuse

se trouve presque au milieu du segment

formé par les deux étoiles au

sud du quadrilatère de la Lyre. Elle

est bien visible dans une lunette de

60 mm et un télescope de 100 mm

permet d’observer sa structure

annulaire. La naine blanche qui

brille faiblement au centre n’est

visible qu’à travers de gros télescopes

et par faible turbulence. Sa

température de surface avoisine

les 100 000 degrés !

DE PRÈS

Messier 57 par le télescope Hubble.

GROSSISSEMENT

Nébuleuse au télescope

(région de NGC7293).

La nébuleuse du Crabe

Messier 1 est le vestige de la supernova

observée par les Chinois en 1054,

si brillante qu’elle demeura visible

à l’œil nu deux années durant.

L’explosion a laissé place à un nuage

de gaz qui s’étend à 1 500 kilomètres

par seconde dans l’espace. Même des

photographies d’amateur révèlent

cette expansion rapide. Messier 1

apparaît comme un petit nuage gris

bien délimité dans une lunette de

60 mm, juste au-dessus de la corne

sud du Taureau. Un télescope de 100

à 200 mm révèle sa forme en « S ». En

revanche, les filaments à l’origine du

surnom de cette nébuleuse n’apparaissent

qu’à l’oculaire de télescopes

nettement plus puissants.

MAX -> ø × 2

FORT -> ø × 1

MOYEN -> ø × ½

FILTRE

filtre UHC (Ultra High Contrast) :

augmente le contraste

et réduit la pollution lumineuse

FAIBLE -> ø / 4

149



CHAPITRE 6

EN ROUTE VERS

LES AUTRES GALAXIES

Les galaxies sont les villes de l’Univers

à l’intérieur desquelles grouillent des

milliards d’étoiles. Elles sont cependant

si éloignées que leur lumière ne nous

parvient que faiblement, après des

millions, voire des milliards d’années

de voyage. Essayons malgré tout de

décrypter cette lumière, car y parvenir,

c’est comprendre l’architecture de tout

l’Univers.


La Voie lactée, notre ville d’étoiles

Même s’il est difficile

d’étu dier une galaxie de l’intérieur, notre compréhension de la Voie lactée n’a cessé

de s’améliorer. Il est bien loin, le temps où Aristote la décrivait comme un phénomène

atmosphérique…

À l’intérieur d’une galaxie spirale…

La Voie lactée est une immense galaxie spirale de 100 000 années-lumière

de diamètre. Depuis notre belvédère terrestre, nous l’observons

de l’intérieur et en avons donc une vue bien particulière :

elle forme une bande vaporeuse qui fait tout le tour du ciel !

Cette écharpe faiblement lumineuse est constituée de plus de

200 milliards d’étoiles, presque toutes trop lointaines pour être

visibles à l’œil nu. Seules 6 000 d’entre elles – hémisphère nord

et sud confondus – peuvent être discernées à l’œil nu dans un

ciel parfaitement noir. La vue de profil que nous avons sur notre

galaxie complique beaucoup l'étude de ses bras, ces régions de

formation d'étoiles en forme de "S" que l'on retrouve dans toutes

les galaxies de type spirale.

… en perpétuelle évolution

À sa naissance, la Voie lactée était plutôt de forme sphérique.

Elle se serait aplatie il y a quelques 9 milliards d’années.

À cette époque, elle contenait beaucoup de gaz et

formait des étoiles à un rythme cent fois plus élevé que celui

d’aujourd’hui, estimé à 4 ou 5 étoiles nouvelles chaque année

seulement. Ces jeunes étoiles très lumineuses suffisent toujours

à donner la coloration bleutée aux bras de notre galaxie.

Mais dans quelque 10 milliards d’années, notre Voie lactée ne

formera plus aucune étoile : elle deviendra alors uniformément jaune,

à l’image du bulbe central (cf p. 154), et perdra inexorablement son

éclat.

152


Une spirale barrée

En 1991, une équipe d’astronomes a découvert que notre

galaxie n’était pas une spirale simple, mais qu’elle possédait

une courte barre d’étoiles de part et d’autre du bulbe.

Près de 15 ans plus tard, des observations dans l’infrarouge

par le satellite Spitzer ont confirmé cette hypothèse

et même démontré que cette barre était plus proéminente

qu’on ne l’imaginait. Nous vivons donc bien dans une spirale

barrée, la plus belle catégorie de galaxies qui soit…

Dommage que nous ne puissions faire un petit voyage pour

aller l’admirer de l’extérieur !

Cette extraordinaire vue de la Voie lactée par le satellite Gaia,

publiée au printemps 2018, est la plus précise jamais réalisée :

on y recense 1,7 milliard d'étoiles individuelles.

Quiz • Quel célèbre astronome a vu pour la première fois que la Voie lactée était constituée

d’étoiles, trop faibles pour apparaître individuellement à l’œil nu ?

C’est bien entendu Galilée, grâce à sa lunette astronomique, qui fit cette découverte majeure en 1610.

153


DE LOIN

Voie lactée dans son ensemble, dans le ciel d’été et d’hiver

(plus faible en hiver).

Vision magnifique des nuages de la Voie lactée d’été.

L60

Certaines régions de la

Voie lactée d’hiver au moins

partiellement résolues

en étoiles (200 000 étoiles).

T 115

Voie lactée lumineuse,

partiellement résolue en étoiles

en de nombreux endroits

(1 million d’étoiles visibles).

T 200

Nuages sombres et lumineux

bien définis, innombrables étoiles

dans la Voie lactée (20 millions).

Voie lactée à l’œil nu.

QUAND OBSERVER

OÙ OBSERVER

Toute l’année

154


Plongée dans la Voie lactée d’été

Allongez-vous dans un champ lors

d’une nuit d’été à la campagne, alors

que la Lune est absente du firmament.

Une fois votre œil acclimaté,

vous serez stupéfait par la vision

de notre Voie lactée. Cette rivière

céleste, comme l’évoquent certaines

légendes, prend sa source au nord,

vers le W de Cassiopée. Elle grimpe

à travers le ciel et se scinde en deux

au niveau du Triangle d’été, sous

l’effet d’une immense bande de

poussières qui nous en masque en

partie la vision : le Grand Rift. Enfin,

elle poursuit sa course vers le sud et

devient particulièrement lumineuse

au niveau du Sagittaire, où se niche

le coeur de notre galaxie.

DE PRÈS

Le bulbe de la Galaxie

Dans le plan de notre galaxie, les

nuages de poussière obscurcissent

tellement la vision qu’il est impossible

d’observer le cœur de la Voie

lactée à travers les plus puissants

télescopes, alors qu’il aurait en théorie

la luminosité d’un croissant de

Lune. Le bulbe galactique, cette vaste

zone sphérique autour du centre dans

laquelle brillent des millions d’étoiles,

échappe en revanche assez bien à cet

obscurcissement. Dans le Sagittaire,

ce bulbe apparaît à l’œil nu sous la

forme d’un vaste nuage lumineux.

Vous rêvez d’embrasser des millions

d’étoiles d’un seul regard ? Pointez un

puissant télescope vers cette région,

vous serez ébahi !

Voie lactée

aux jumelles.

GROSSISSEMENT

Bulbe de la Galaxie au télescope.

MAX -> ø × 2

FORT -> ø × 1

MOYEN -> ø × ½

FILTRE

FAIBLE -> ø / 4

155


Notre grande voisine Andromède

Il faut parcourir 2,5 millions

d’années-lumière pour arriver à la plus proche galaxie spirale. Voyez un peu : la

lumière qui nous parvient aujourd’hui a été émise à une époque où la Terre était

encore peuplée d’australopithèques.

Une immense galaxie…

Messier 31, la galaxie d’Andromède, est la grande sœur

de la Voie lactée : elle est deux fois plus grande et deux

fois plus peuplée. À la différence de notre galaxie, elle ne

possède pas de barre d’étoiles : c’est une spirale ordinaire.

En revanche, le trou noir au centre de cette galaxie serait

monstrueux, puisque sa masse équivaudrait à lui seul à

200 millions de masses solaires !

… au cœur du Groupe local

La galaxie d’Andromède et la Voie lactée sont les

deux membres principaux d’un petit groupe d’au

moins soixante galaxies maintenues par la gravitation,

appelé le « Groupe local ». Cet ensemble

s’étend sur 10 millions d’années-lumière. La

plupart des membres du Groupe local sont des

galaxies naines, en orbite soit autour de notre

Voie lactée, soit autour de la galaxie d’Andromède.

156


Messier 31 fonce sur nous !

Malgré l’expansion de l’Univers, la gravitation qui règne

localement dans les groupes de galaxies comme le nôtre

peut amener ces astres à se croiser et même se télescoper.

C’est ainsi que Messier 31 fonce vers nous à 100 km/s

et nous percutera de plein fouet dans environ 4,5 milliards

d’années. Les habitants de ces galaxies ne risquent

rien dans l’histoire, ils auront même alors droit à un ciel

d’une époustouflante beauté, dans lequel s’étendront les

écharpes lumineuses distordues de deux Voies lactées.

Quiz • Qui a mesuré le premier la distance de la galaxie d’Andromède et en a conclu qu’elle était

trop éloignée pour appartenir à la Voie lactée ?

C’est Edwin Hubble qui, en y observant des étoiles variables de type Céphéides, s’est rendu compte de la distance faramineuse de

la « nébuleuse d’Andromède ».

157


DE LOIN

Grande tache diffuse allongée dans un ciel noir. Dans un ciel de

banlieue, ne subsiste que le bulbe, compact et circulaire.

Magnifique dans un ciel noir, le disque s’étend sur 3°, l’équivalent de

six pleines lunes mises bout à bout.

L60

Disque allongé,

bulbe plus lumineux,

une galaxie satellite

proche (M32).

T 115

Petit noyau, bulbe ovale,

une bande de poussière,

forme différente des

deux galaxies satellites M32

(ronde) et M110 (allongée).

T 200

Noyau ponctuel éclatant,

bulbe irrégulier,

deux bandes de poussières,

nodosités en bord du disque

(en particulier amas NGC 206).

Messier 31 aux jumelles.

QUAND OBSERVER

OÙ OBSERVER

Automne

158


L’inclinaison du disque spiral

Notre grande voisine se présente de

trois quarts profil, si bien que son

disque apparaît nettement étiré.

Cela se voit très bien à l’œil nu ! Une

telle inclinaison permet d’observer

au télescope les nuages de poussières

qui obscurcissent ce disque.

En revanche, les bras spiraux

deviennent nettement moins faciles

à discerner que dans les galaxies

vues de face. Les astronomes ont

tout de même réussi à déterminer

qu’il s’agit d’une galaxie de type

SAb (lire page 160), aux bras peu

déployés. L’immense fuseau de la

galaxie d’Andromède est le plus

beau dans des jumelles lumineuses,

car un télescope ne permet généralement

pas de le contenir en entier

dans le champ.

DE PRÈS

Disque de Messier 31 au télescope.

GROSSISSEMENT

Messier 31 par Hubble.

Les galaxies satellites

Deux galaxies satellites, parmi une

vingtaine au total, apparaissent tout

près de la galaxie d’Andromède.

Il s’agit de deux elliptiques naines

au profil différent, avec M32 toute

ronde et M110 bien plus allongée.

La première peut être entrevue aux

jumelles et la seconde dans un télescope

de 10 cm d’ouverture, lorsque

le ciel est sombre. M110 mesure

12 000 années-lumière. Elle contient

de jeunes étoiles engendrées à la

suite d’interactions avec sa grande

voisine. M32, plus petite de moitié,

pourrait être une ancienne spirale,

dépouillée de son disque par un passage

à travers la galaxie d’Andromède

il y a 200 millions d’années.

MAX -> ø × 2

FORT -> ø × 1

MOYEN -> ø × ½

FILTRE

FAIBLE -> ø / 4

159


Des galaxies de toutes formes

Les galaxies ont des formes

diverses et celles-ci ne sont pas figées. Ces immenses ensembles d’étoiles se déforment,

grossissent ou même disparaissent, au gré d’interactions et même de collisions

avec leurs voisines.

NGC 1494 (M104)

Irrégulières…

La majorité des galaxies ne sont pas assez massives pour

avoir une forme bien définie, on les appelle des « galaxies

irrégulières ». Pour vous donner une idée de leur proportion,

il y en a au moins une douzaine en orbite rien qu’autour de

notre Voie lactée. Ces galaxies naines sont parfois englouties

corps et biens par les plus grosses.

Spirales…

Les galaxies les plus complexes sont les spirales. Aplaties

par leur vitesse de rotation, elles sont classées selon le

degré d’enroulement de leurs bras spiraux (dénomination

SAa, très enroulés, à SAd, peu enroulés), ainsi que par la

présence ou non d’une barre d’étoiles (SA, sans, et SB, avec

barre). Deux tiers des galaxies spirales en contiendraient

une, mais cette barre est parfois très discrète. Fait curieux,

les bras spiraux tournent moins vite que les étoiles.

… ou encore elliptiques

La troisième grande catégorie comprend les galaxies plus

ou moins sphériques, lenticulaires (S0 et SB0) et surtout

elliptiques (E0 à E7, par étirement croissant). On en trouve

d’énormes au centre des amas de galaxies, qui résultent

de la fusion de plusieurs galaxies spirales. Ces galaxies ne

contiennent plus de gaz et ne créent donc plus d’étoiles :

elles ont une couleur jaune.

Un aspect changeant

Une galaxie conserve rarement le même aspect durant

toute sa vie. Pour seuls exemples, les Nuages de Magellan

en orbite autour de notre Voie lactée sont d’anciennes

galaxies spirales barrées tiraillées par notre galaxie au

point d’en être devenues irrégulières. Quant à notre Voie

lactée, elle deviendra une galaxie elliptique après avoir

fusionné avec sa grande voisine Andromède. Qui a dit que

les cieux étaient immuables ?

Galaxies elliptiques

Galaxies irrégulières

NGC 3773

SAap

NGC 584

NGC 1482

NGC 3265

NGC 855

E4

E

NGC 1404

SA0

NGC 4552 (M89)

E1

NGC 5866 (M102)

E0

E6p

S0

NGC 4125

SB0

NGC 1377

NGC 1266

NGC 3034 (M82)

DDO 154

NGC 2915

I0

I0

DDO 053

NGC 6822

IBm NGC 5408

Im

NGC 1705

Am

Ho II

Im

DDO 165

M 81 DwB

160


NGC 7331

NGC 2841

NGC 5055 (M63)

NGC 4254 (M99)

NGC 628 (M74)

NGC 7793

NGC 3190

NGC 4826 (M64)

SAab

SAb

SAbc

NGC 5033

NGC 24

SAc

SAcd

SAd

Galaxies spirales

NGC 4736 (M94)

NGC 3938

NGC 7552

NGC 2976

NGC 5474 NGC 3621

Faible renflement

NGC 3031 (M81)

NGC 3521

NGC 4321 (M100)

NGC 3184

NGC 4579 (M58)

NGC 4450

NGC 4725

Fort renflement

Fort renflement

NGC 1316

NGC 5713

SABbcp

SAB0

SABab SABb SABb SABbc SABcd

NGC 2798

SBa

NGC 1291

SBm

IC 4710

SABm

NGC 4569 (M90)

NGC 3627 (M66)

NGC 3049

NGC 4559

NGC 1566

SAB0p NGC 2403

NGC 4536

NGC 5194/5 (M51)

NGC 3351 (M95)

NGC 337

NGC 3198

SBab

SBd

SBb

SBc

NGC 1512

NGC 1097

NGC 4631

NGC 4625

NGC 6946

NGC 925

SABd

Faible renflement

NGC 3598/Tol 89

SBdm

NGC 4236

Galaxies spirales barrées Galaxies spirales intermédiaires

IC 2574

SABmp

Quiz • Pourquoi une galaxie spirale a-t-elle parfois l’aspect d’un long fuseau lumineux dans le ciel

plutôt que celui d’un disque ?

Les galaxies étant distribuées dans tous les sens dans l’Univers, certaines galaxies spirales sont vues de face, d’autres de profil. Dans ce

dernier cas, elles prennent effectivement l’aspect d’un fuseau allongé. On les distingue des galaxies lenticulaires, elles aussi allongées,

grâce à leur bande de poussière en ombre devant le bulbe.

161


DE LOIN

Forme des Nuages de Magellan (hémisphère sud),

M31 allongée (page 157).

Différence d’orientation de M31 et de M33,

structure des Nuages de Magellan.

L60

Différence d’aspect entre

galaxies elliptiques et spirales

du catalogue de Messier.

Différence d’orientation de

quelques galaxies spirales

du catalogue de Messier.

T 115

Différence d’aspect et

d’orientation des galaxies

du catalogue de Messier,

bulbe central de ces galaxies.

T 200

Structure des galaxies brillantes

du catalogue de Messier, différence

d’aspect et d’orientation de nombreuses

galaxies du catalogue NGC.

Messier 33 au télescope.

QUAND OBSERVER

OÙ OBSERVER

Toute l’année

162


Spirale et irrégulière : le couple M81 et M82

Pour voir deux galaxies de nature différente

dans un même champ de télescope,

rendez-vous auprès de M81 et

M82, dans la Grande Ourse. Dans une

petite lunette, la première apparaît

comme un bel ovale, classique des spirales,

tandis que la seconde étire son

fuseau irrégulier du nord au sud. M82,

la galaxie du Cigare, laisse par ailleurs

échapper un énorme jet de gaz, conséquence

d’une collision entre les deux

galaxies vieille déjà de 600 millions

d’années, mais qui continue d’avoir

des conséquences aujourd’hui.

DE PRÈS

Vue à champ large du couple M 81 – M 82.

GROSSISSEMENT

Le Petit nuage

de Magellan

au télescope.

Elliptique : la galaxie du Sombrero

L’une des galaxies elliptiques les

plus étonnantes est Messier 104, le

sombrero. Ce mastodonte de plus

de mille milliards d’étoiles pourrait

être né de la fusion de galaxies

spirales, en témoigne son gigantesque

disque de poussière. Cette

galaxie brillante est déjà visible aux

jumelles, à la pointe d’un groupe

d’étoiles dessinant une tour Eiffel

miniature. Sa forme ovale apparaît

dans une lunette de 80 mm, mais

sa bande d’absorption demeure discrète

: il faut un télescope d’au moins

200 mm de diamètre pour distinguer

son sillon à travers le bulbe lumineux.

MAX -> ø × 2

FORT -> ø × 1

MOYEN -> ø × ½

FILTRE

FAIBLE -> ø / 4

163


Les collisions galactiques

Les interactions et les collisions qui

déforment les galaxies, ou même les font fusionner, ont lieu un peu partout dans l’Univers,

sous nos yeux. Cannibalisme, flambées d’étoiles… attention, scènes violentes !

Quand la gravitation dicte sa loi…

L’Univers est en expansion et à son échelle

les galaxies s’éloignent les unes des autres.

Cependant, ces astres sont regroupés en amas

dans lesquels la gravitation intervient parfois

en les lançant les uns contre les autres.

Les galaxies concernées peuvent juste se frôler

en s’arrachant quelques millions d’étoiles,

comme elles peuvent se percuter de plein

fouet et fusionner.

… les gros mangent les plus petits

Bras écartelés, étoiles arrachées, les galaxies ressortent

défigurées par ces interactions… Quand

elles ne sont pas tout bonnement cannibalisées

lorsqu’elles ont la mauvaise idée de passer trop

près d’une consœur beaucoup plus grosse. Avezvous

entendu parler de l’amas globulaire Omega

du Centaure ? Il serait le squelette d’une ancienne

galaxie, recrachée par notre Voie lactée après avoir

été dépouillée d’une partie de ses étoiles.

Gros plan sur le couple de galaxies des Antennes,

par le télescope Hubble : leur collision a déclenché

de spectaculaires flambées d’étoiles.

164


Feux d’artifices d’étoiles

Les étoiles sont tellement éloignées les unes des autres

qu’elles ne risquent rien lors d’une collision entre

galaxies. En revanche, le choc suffit à faire s’effondrer

la plupart des nuages de gaz présents dans ces objets,

ce qui engendre la formation d’étoiles nouvelles à un

rythme fou : on parle de flambées d’étoiles. Il se produit

de telles flambées également lors de simples interactions

entre les galaxies, à l’instar de ce qu’il se passe

dans les Nuages de Magellan par exemple, tiraillés

par notre galaxie. La nébuleuse de la Tarentule dans

le Grand Nuage, s’avère l’une des plus actives connues

dans l’Univers.

Quiz • Quelle particularité possède l’étoile Arcturus, qui resplendit d’un bel éclat orangé dans

le ciel de printemps ?

Sa trajectoire laisse penser qu’elle proviendrait d’une galaxie étrangère, capturée par notre Voie lactée. Son mouvement propre dans

le ciel est par ailleurs l’un des plus élevés parmi toutes les étoiles.

165


DE LOIN

Nuages de Magellan en interaction avec notre Voie lactée

(hémisphère sud).

Nuages de Magellan, forme allongée de M51 (la galaxie du Tourbillon).

L60

Aspect déformé

des Nuages de Magellan et

nébuleuse de la Tarentule

en bord du Grand Nuage,

M51 dédoublée.

T 115

Deux noyaux de M51,

galaxies du Cocoon

(NGC 4485-90),

les Antennes (NGC 4038-39).

T 200

Début de bras de M51,

nature double des galaxies Antennes

et des Frères Siamois (NGC 4567-68).

Grand nuage de Magellan aux jumelles.

QUAND OBSERVER

OÙ OBSERVER

Toute l’année

166


La galaxie du Tourbillon

Dans la galaxie du Tourbillon, une

galaxie spirale a tellement déformé

son petit compagnon que les astronomes

ont maintenant du mal à

déterminer la morphologie de ce

dernier. Un pont de matière semble

relier les deux objets, mais c’est un

effet de perspective : la petite galaxie

se trouve à quelques centaines de

milliers d’années-lumière derrière

la grande. Ce couple de galaxies

en interaction est facile à voir. Des

jumelles grossissant 10 fois permettent

déjà de deviner deux minuscules

taches accolées et une lunette

de 80 mm suffit à séparer les deux

astres diffus. Dans un télescope de

200 mm, les noyaux des deux galaxies

sont brillants et on commence juste à

deviner les bras spiraux.

DE PRÈS

Les Antennes

Le duo NGC 4038 et NGC 4039 nous

dévoile en direct ce qu’est un choc

entre galaxies. On assiste à un véritable

feu d’artifice allumant des milliers

de nébuleuses et de jeunes amas

d’étoiles. En outre, le choc a projeté

deux immenses jets d’étoiles et de

gaz, qui ont valu son surnom à ce

couple céleste fusionnel. Les deux

galaxies se seront fondues en une

seule galaxie elliptique d’ici 400 millions

d’années. En attendant, on peut

observer les deux astres dans un

télescope de 80 à 100 mm, comme une

tache diffuse de forme légèrement

triangulaire. Avec un télescope de

200 mm, il est possible de reconnaître

la nature double des Antennes, à leur

aspect en V. Les extensions sont en

revanche réservées aux photographes.

Galaxie du Tourbillon

au télescope.

GROSSISSEMENT

Vue à champ large des Antennes.

MAX -> ø × 2

FORT -> ø × 1

MOYEN -> ø × ½

FILTRE

FAIBLE -> ø / 4

167


L’amas de galaxies de la Vierge

À « seulement » 50 millions

d’années-lumière, se trouve une impressionnante concentration de 2 000 galaxies

spirales et elliptiques. Cet amas, point dominant de Laniakea, nous fait subir son

énorme attraction gravitationnelle.

Elliptiques au centre, spirales à la périphérie

Le cœur des gros amas de galaxies comme celui de la Vierge est

dominé par des galaxies elliptiques géantes. Constituées de centaines

de milliards d’étoiles, elles résultent de la fusion d’anciennes

galaxies spirales, irrémédiablement amenées à se télescoper du fait

de leur trop grande proximité. Autour du centre, les galaxies spirales

se font plus nombreuses et plus belles et commencent à se répartir

le long des fameux filaments que l’on observe partout à grande

échelle.

Plongée dans le coeur de l’amas de la

Vierge avec la galaxie M87 et son jet

de plasma, photographiés avec luxe

de détails par le télescope Hubble.

La plus grosse galaxie de l’Univers ?

Tapie au cœur de l’amas de la Vierge, M87 est une galaxie elliptique

géante qui pèserait 200 fois notre galaxie ! Elle est la plus grosse

galaxie à des dizaines de millions d’années-lumière à la ronde et

sans doute l’une des plus massives de l’Univers. En son centre, la

matière s’enroule autour d’un gigantesque trou noir et se retrouve

éjectée à une vitesse proche de celle de la lumière, sous forme

d’un impressionnant jet de plasma.

168


La toute première image d’un trou noir

Publiée en avril 2019, cette image d’un trou noir, en apparence

un peu floue, est tout simplement la plus précise jamais réalisée

en astronomie. Elle a été prise à l’aide d’un réseau de radiotélescopes

étendu sur 10 000 km à la surface de la Terre : l’Even Horizon

Telescope (EHT). On y voit parfaitement l’ombre du trou noir au

centre de M87, entouré d’un anneau de matière lumineuse déformé

par la présence du monstre. La théorie avait exactement prédit que

l’on verrait cela !

Décalage vers le rouge ou vers le bleu

La lumière d’un objet en mouvement rougit lorsqu’il s’éloigne rapidement

et bleuit lorsqu’il s’approche : c’est l’effet Doppler. Le décalage

vers le rouge – le redshift – des galaxies de l’amas de la Vierge

indique que celui-ci s’éloigne de nous à 1 200 km/s, ce qui témoigne

de l’expansion de l’Univers. Quelques galaxies au cœur de l’amas

ont toutefois un comportement étonnant puisque leur lumière nous

apparaît bleuie. Comment cela est-il possible ? Ces astres, comme

la galaxie M86 par exemple, sont animés de mouvements si rapides

autour du centre de l’amas qu’ils semblent temporairement foncer

vers nous !

Quiz • Par quoi sommes-nous reliés à l’amas de la Vierge, cette région la plus spectaculaire

de Laniakea ?

Par la force de gravitation d’une part, mais aussi par un grand filament de galaxies. L’une de ces galaxies est le Sombrero,

Messier 104 (page 163).

169


DE LOIN

L’amas de la Vierge est invisible à l’œil nu.

Une douzaine de galaxies, elliptiques (M84, M86, M87…) et spirales

(M88, M90, M91, M99, M100…), comme des taches très petites.

L60

Une trentaine de galaxies observables.

Différence d’aspect et de contraste

entre les galaxies elliptiques et spirales.

T 115

Environ 80 galaxies observables.

Différence d’allongement

entre galaxies elliptiques

(M86 plus allongée que M84),

bulbe de galaxies spirales.

T 200

Près de 150 galaxies dans l’amas.

Noyau brillant des grosses galaxies

elliptiques, amorce de structure spirale

de quelques galaxies (M99, M100).

Vue à champ large de l’amas de la Vierge.

QUAND OBSERVER

OÙ OBSERVER

Printemps

170


Le cœur de Laniakea aux jumelles

Observer l’amas de la Vierge, c’est

en quelque sorte voir le cœur de

Lanieakea. Cette observation peut

être faite avec une simple paire

de jumelles. Balayez doucement le

champ quasiment vide d’étoiles à

mi-chemin entre Denebola du Lion

et Vindemiatrix de la Vierge. Trois

minuscules flaques de lumière grisée

apparaissent : ce sont les trois plus

grosses galaxies au centre de l’amas,

M84, M86 et M87. Les deux premières

sont nettement plus éloignées

dans l’espace que la perspective ne le

laisse croire, sans quoi elles auraient

fusionné du fait de la gravité.

DE PRÈS

La chaîne de Markarian

La chaîne de Markarian est un arc de

galaxies qui prend naissance dans le

cœur de l’amas de la Vierge. Il contient

une majorité de galaxies lenticulaires,

vues sous différents angles. On y

rencontre également deux galaxies

spirales, NGC 4435 et NGC 4438, qui

illustrent le piteux état de ces objets

pour peu qu’ils subsistent encore au

centre de tels amas. L’ensemble de

ce joli filament de galaxies peut tenir

en entier dans le champ d’un instrument

de 100 mm d’ouverture, au plus

faible grossissement. Un télescope

plus puissant révèle les différences de

forme des galaxies qui le composent.

Vue de l’amas de la

Vierge au télescope.

GROSSISSEMENT

Zoom sur le couple NGC 4435- NGC 4438.

MAX -> ø × 2

FORT -> ø × 1

MOYEN -> ø × ½

FILTRE

FAIBLE -> ø / 4

171


Aux confins de l’Univers

Comme les explorateurs des mers il y a

cinq siècles, on ne sait pas encore ce qu’il y a au bout de l’océan céleste, ni même

s’il y a un bout. Pour autant, nous arrivons déjà à voir loin, très loin dans l’Univers.

Remonter le temps…

La vitesse finie de la lumière – 300 000 km/s dans

le vide – implique l’une des choses les plus fantastiques

de l’astronomie : plus on regarde loin, plus

on lit dans le passé. En dehors de Laniakea, notre

continent de galaxies, on observe d’autres superamas

: ils nous apparaissent tels qu’ils étaient il y

a des milliards d’années du fait de leur distance.

Les plus lointains sont situés à près de 12 milliards

d’années-lumière.

13,8 milliards d’années

13,8 milliards d’années

L’Univers réel est bien plus vaste

que l’Univers observable. Il est même

peut-être infini.

0

Notre galaxie

… jusqu’aux premières galaxies

Si les superamas n’existaient manifestement pas

encore dans les deux premiers milliards d’années

de l’Univers, il y avait déjà des galaxies

isolées. Le télescope spatial Hubble en a capturé

à plus de 13 milliards d’années-lumière. À

quoi ressemblent-elles ? Elles sont très rouges,

bien entendu, à cause de leur vitesse d’éloignement

proche de celle de la lumière, qui entraîne

un énorme décalage spectral. Mais surtout, ces

jeunes galaxies sont plus petites et plus dissymétriques

que les actuelles. Elles se sont sans

doute formées à partir de petits « grumeaux »

dans l’Univers, ces hétérogénéités que l’on

retrouve dans la première lumière de l’Univers,

le fond diffus cosmologique (p. 10).

Galaxies visibles par nous

172


Galaxies visibles

par notre voisine

0

Univers fini ou infini ?

Puisque la lumière voyage à une vitesse limitée et

que l’Univers n’existe pas depuis toujours, nous

ne pouvons pas observer des astres plus éloignés

que 50 milliards d’années-lumière (en tenant

compte de l’expansion de l’Univers pendant ses

13,8 milliards d’années d’existence). Non pas qu’il

n’y ait rien plus loin, mais plutôt que la lumière

des galaxies plus éloignées n’a pas encore pu

nous parvenir. L’Univers observable, comme l’appellent

les cosmologistes, est donc une sphère de

taille finie centrée sur la Terre. Oui, mais le vrai

Univers ? Tout dépend de sa courbure : au pire,

elle est nulle et l’Univers est tout bonnement

infini ! Au mieux, cette courbure est très faible

et l’Univers a une taille finie. Mais même dans ce

cas, l’Univers observable ne représenterait que

quelques 2% de l’Univers total.

Galaxie voisine

Galaxies visibles

par nous et

par notre voisine

Quiz • Quel âge a la plus vieille galaxie observée ?

La galaxie la plus lointaine – et donc la plus vieille – jamais observée serait GN-z11 dans la constellation de la Grande Ourse. Située

à 13,4 milliards d’années-lumière, elle se serait formée seulement 400 millions d’années après le Big Bang, tout de suite après

les âges sombres.

173


DE LOIN

Aucun astre lointain visible à l’œil nu, fond diffus cosmologique en partie

détectable avec un poste radio ou de télévision.

Aucun astre visible au-delà de Laniakea.

L60

Idem jumelles.

T 115

Idem jumelles.

T 200

Un ou deux amas de galaxies en dehors

de Laniakea, à la limite de visibilité (amas

de Coma notamment), plusieurs galaxies

lumineuses (quasars) jusqu’à 4 à 5 milliards

d’années-lumière de distance.

L’amas de Coma au télescope.

QUAND OBSERVER

OÙ OBSERVER

Toute l’année

174


Étranges quasars

Certaines galaxies lointaines

brillent très intensément grâce à

l’énergie d’un trou noir central particulièrement

actif. On les appelle des

« quasars » (quasi stellar objects), du

fait de leur aspect ponctuel. Le plus

brillant d’entre eux, 3C 273 dans

la constellation de la Vierge, se

trouve à 2,44 milliards d’années-lumière,

soit mille fois plus loin que

la galaxie d’Andromède (p. 156).

Il peut être vu dans un télescope

de 200 mm, comme un petit point

bleuté. Lorsque le trou noir de

3C 273 aura fini son repas d’étoiles,

cet astre cessera d’être visible

d’aussi loin. Mais pour l’instant,

approchez cet astre à la distance de

Véga de la Lyre et il deviendra plus

éblouissant que le Soleil !

DE PRÈS

Gros plan sur le quasar 3C 273 par le télescope Hubble.

GROSSISSEMENT

Lointain amas de galaxies

(région de Abell 1689).

Écoutez le fond diffus cosmologique

La première lumière de l’Univers,

le fond diffus cosmologique, a été

enregistrée par hasard pour la première

fois en 1965 par Penzias et

Wilson, grâce à une antenne radio.

Peut-on le saisir nous aussi ? La

réponse est oui ! Allumez votre télévision

(reliée à une antenne râteau)

ou votre poste radio et déréglez-le

de façon à ne plus avoir que du

« bruit ». Un à deux pour cent des

points blancs de la télé ou du grésillement

du poste radio peut provenir

du rayonnement fossile de l’Univers.

Vous voilà face au plus vieux signal

captable dans tout l’Univers.

MAX -> ø × 2

FORT -> ø × 1

MOYEN -> ø × ½

FILTRE

FAIBLE -> ø / 4

175



CHAPITRE 7

CARTES CÉLESTES

Vous avez besoin d’une première

assistance à la navigation, aussi bien

pour arpenter la surface de notre

satellite que la voûte céleste selon

les saisons ? Les cartes suivantes

sont faites spécialement pour vous !

Vous y retrouverez la localisation

de nombreuses formations lunaires

et objets célestes mentionnés dans

cet ouvrage, ainsi que l’ensemble des

constellations.


Carte de la Lune

Pythagore

Eudoxe

Aristote

Atlas

Hérodote

Aristarque

OCÉAN DES

TEMPÊTES

Kepler

Hevetius

Grimaldi

Golfe de

la Rosée

jura

CARPATES

MER DES

ÎLES

Rheinold

Érathostène

MER DU FROID

Platon

Marais des

Épidémies

Golfe

Torride

Golfe du

Millieu

Lansberg

Apollo 12

Apollo 14

MER DE LA Ptolémée

CONNAISSANCE

Alphonse

alpes

GOLFE

DES IRIS

Cassini

MER DES PLUIES

Aristillus

Archimède

Bulliades

Copernic

Arzachel

apennins

MER DES

VAPEURS

caucase

Apollo 15

Jules César

Lac de

la Mort

Lac des

Songes

MER DE LA

SÉRÉNITÉ

Apollo 17

Apollo 11

Pline

Golfe des

Apollo 16 Aspérités

Théophile

Cyrille

Albategnius

MER DU

Catherine NECTAR

Marais du

Sommeil

MER DE LA

TRANQUILLITÉ

Endymion

pyrénées

Hercules

Macrobius

MER DES

CRISES

MER DE LA

FÉCONDITÉ

Cléomèdes

Cassendi

MER DES

HUMEURS

Marais de la

Putréfaction

Lac de la

Perfection

MER DES

NUÉES Pitatus

Langrenus

Schickard

Petarrius

Fracastor

Schiller

Longomontanus

Tychos

Clavius

Stofler

Piccolomini

Jansen

178


D’Alembert

Rowland

Campbell

Birkoff

Kovalevskaya

Larmor

MER DE

MOSCOVIE

Mach

Joule

Mendeleiev

Spencer Jones

Papaleski

Anderson

Sharonov

Hertzprung

Tsiolkovski

Chaplygin

Gagarine

Keeler

Heaviside

Dédale

Korolev

Icare

Galois

Aitken

MER

ORIENTALE

Pavlov

Van de Graaff

MER DE

L’INGÉNUITÉ

Leibnitz

Apollo

Oppenheimer

Jules Verne

Poincaré

Planck

Schrödinger

179


M56

M57

LYRE

Véga

PETITE OURSE

M51

M92

M63

M94

DRAGON

M101

Mizar et Alcor

M13

HERCULE

M13

COURONNE

BORÉALE

M63

BOUVIER

AMAS DE

LA VIERGE

M3

M51

M63

LION

M94

M106

CHEVELURE

DE BÉRÉNICE

SERPENTAIRE

TÊTE DE

SERPENT

Arcturus

M53

M64

M100

M90

M86

M87

M5

M49

M10

M104

VIERGE

3c273

M12

M10

Han

M107

M14

M107

BALANCE

Spica

M104

CORBEAU

CORBEAU

M68

SE

M83

180

Carte du ciel de printemps


COCHER

M38

M82

M36

M81

M37

M1

LYNX

M35

GRANDE OURSE

LION

LION

Pollux

GÉMEAUX

PETIT LION

CANCER

M44

Bételgeuse

M49

M61

M66

M65

LION

M96

régulus

M67

PETIT CHIEN

Procyon

M104

SEXTANT

M48

LICORNE

M50

Procyon

COUPE

CORBEAU

M46

M47

M48

NGC4038-39

M68

HYDRE FEMELLE

SO

181


M52

CÉPHÉE

LÉZARD

M39

Deneb

PEGASE

CYGNE

M29

Véga

LYRE

M56

M57

M15

M27

M71

Albireo

FLÈCHE

PETIT CHEVAL

Altaïr

M2

AIGLE

VERSEAU

M30

M73

M72

CAPRICORNE

M75

M11

ÉCU DE

SOBIESKI

M16

M17

M18

M25

M24

M28

M22

Carte du ciel d’été

SE

M55

SAGITTAIRE

182


GRANDE OURSE

Mizar et Alcor

M106

DRAGON

M101

M51

M94

M63

CHIEN DE CHASSE

CHEVELURE

DE BÉRÉNICE

M92

HERCULE

BOUVIER

M3

M64

M100

M13

M53

M87

M86

COURONNE

BORÉALE

Arcturus

M49

SERPENT

(TÊTE)

SERPENTAIRE

M5

VIERGE

M12

M14

M10

M107

BALANCE

M23

M21

M20

M7

Pipe

M6

M9

Antares

M80

M19

M4

M62 SCORPION

SO

183


Castor

GÉMEAUX

Capella

M35

M37

M36

M38

M103

CASSIOPÉE

ρ Cas

M1

PERSÉE

Algol

M34

M31

M32

M110

Bételgeuse

Aldébaran

TAUREAU

Pléiades

M45

TRIANGLE

BÉLIER

M33

ORION

M74

POISSONS

Cursa

Rigel

M77

Mira

Rigel

BALEINE

ÉRIDAN

SE

Carte du ciel d’automne

184


HERCULE

M52

CÉPHÉE

LION

Véga

LYRE

M39

Deneb

CYGNE

M74

LÉZARD

M29

PETIT RENARD

M56

Albireo

M27

FLÈCHE

M71

DAUPHIN

AIGLE

PÉGASE

M15

Altaïr

COUPE

PETIT CHEVAL

M2

AIGLE

VERSEAU

M77

M32

CAPRICORNE

Dabih

POISSON AUSTRAL

M30

SCULPTEUR

Fomalhaut

SO

185


M94

GRANDE OURSE

M82

M65

M66

M65

M106

LION

M96 M95

PETIT LION

M44

M67

CANCER

M44

M81

LYNX

Castor

Pollux

GÉMEAUX

NGC362

M67

PETIT CHIEN

M61

M48

Procyon

HYDRE FEMELLE

M48

LICORNE

M47

M46

M50

M47

M46

M93

GRAND CHIEN

M41

M93

Sirius

186

Carte du ciel d’hiver

SE


CASSIOPÉE

M103

M31

M110

M32

PÉGASE

M34

Capella

PERSÉE

Algol

M33

M38

M35

M36

M37

M1

COCHER

Pléiades

M45

M74

POISSON

TAUREAU

Aldébaran

Betelgeuse

M78

ORION

M77

Mira

M42

Rigel

BALEINE

R Leporis

LIÈVRE

ÉRIDAN

M79

S0

187


BIBLIOGRAPHIE

Ouvrages généraux sur l’astronomie et beaux livres

Bell J., Le beau livre de l’astronomie, Dunod, 2013.

Bond P., L’exploration du Système solaire, De Boeck, 2015.

Brahic Bradfort Smith A., Terres d’ailleurs, Odile Jacob, 2015.

Fossé D., Manchu, Exoplanètes, Belin, 2018.

Frankel C., L’aventure Apollo, Dunod, 2018.

Hawking S., Sur les épaules des géants, Dunod, 2014.

Henarejos P., Ils ont marché sur la Lune, Belin, 2018.

Lecavelier des Étangs A., Martin E., Le ciel et les étoiles sans complexe, Hugo

et compagnie, 2009.

Luminet J.-P., Lachièze-Rey M., De l’infini, Dunod, 2019.

Nazé Y., Les couleurs de l’Univers, Belin, 2005.

Paul J., Robert-Esil J.-L., La fabuleuse histoire de l’Univers, Dunod, 2019.

Reeves H., L’Univers expliqué en images, Seuil, 2012.

Astronomie pratique

Cannat G., Le ciel à l’œil nu, amds édition.

Cannat G., Le guide du ciel, amds édition.

Lecureil P., Photographier le ciel de jour comme de nuit, Axilone, 2016.

Masson C. et J.-M., Copains du ciel, Milan, 2013.

Pellequer B., Petit guide du ciel, Points Science, 2014.

Du même auteur

101 Merveilles du ciel qu’il faut avoir vues dans sa vie (2 e éd.), Dunod, 2016.

À la découverte du ciel (3 e éd.), Dunod, 2019.

Avec Beaudoin C., Petites expériences insolites pour découvrir l’Univers, Dunod, 2015.

Photographier les astres en toutes saisons, Dunod, 2007.

188


INDEX

A

Âges sombres 8

Albireo 133

Algol 137

Altitude 38

Amas des Pléiades 145

Amas d’étoiles 142

Amas globulaires 142

Amas ouverts 142

Amas de la Vierge 168

Analème 27

Angle 39

Anneau de la Lyre 149

Anneaux de Saturne 105

Année-lumière 10

Ascension droite 38

Astéroïdes 112

Aurores boréales 77, 101

Azimut 38

B

Bessel (étoile) 123

Big Bang 8

C

Ceinture de Kuiper 112

Céphéides 135

Chaîne de Markarian 171

Circumpolaire 29, 45

Collimation 54

Collisions galactiques 164

Coma 119

Comètes 116

Constellations 30

Coordonnées équatoriales 38

Copernic 25

Couronne solaire 79

Crabe (nébuleuse) 149

Cratères 83, 85, 89

Crépuscule 22

Cygne 31

D

Déclinaison 38

Degrés 39

Diagramme Hertzsprung-

Russell 126

E

Éclipses 86

Écliptique 36

Einstein 9

Essaim 76

Étoile de Bessel 123

Étoiles 122

Étoiles carbonées 129

Étoiles doubles 131

Étoiles filantes 76

Étoiles variables 134

Event Horizon Telescope

(EHT) 169

F

Filtre 65

Focale 53

Fond diffus cosmologique 8, 175

Foucault 23

G

Gaia 122

Galaxie d’Andromède 156

Galaxie du Sombrero 163

Galaxie du Tourbillon 167

189


Galaxie elliptique 160

Galaxie(s) spirale(s) 152, 160

Galaxies irrégulières 160

Géocroiseurs 113

Grande Ourse 145

Grossissement 64

Groupe local 156

H

Halley 117

Hipparque 24

I

Inflation 8

Iridium 42

ISS 43

J

Jumelles 50

Jupiter 100

K

Kepler 17

L

La Caille 30

Laniakea 12, 168, 171

Lion 31

Lumière cendrée 33

Lune 18, 82

Lunette 52

M

Magnitude apparente 37

Marée 18

Mars 96

Mer des Crises 35

Mercure 88

Mers lunaires 34

Mira 137

Mizar et Alcor 133

Monture azimutale 56

Monture équatoriale 57

N

Naines brunes 127

Naines rouges 127

Nébuleuse de la Pipe 141

Nébuleuse de la Tarentule 165

Nébuleuse d’Orion 141

Nébuleuse du Crabe 149

Nébuleuse planétaire 146

Nébuleuses 138

Nébuleuses obscures 139

Neptune 108

Nuage de Oort 17, 117

Nuages de Magellan 40

Nucléosynthèse primordiale 8

O

Observatoire 68

Omega du Centaure 164

Ondes gravitationnelles 130

Opposition 37, 99

Orion 31, 129

P

Pégase 31

Phases 95

Phases de la Lune 32

Planète 36

Planètes inférieures 37

190


Planètes supérieures 37

Pôles célestes 28

Précession des équinoxes 24

Protoétoile 138

Protubérances 79

Q

Quasars 175

R

Rayonnement fossile 8

Rho Cassiopée 125

Rotation de la Terre 22

S

Saisons 24

Satellites artificiels 42

Satellites galiléens 103

Saturne 104-105

Soleil 78

Stellarium 59

Supergéante 126

Supernova 147

Système solaire 16

T

Tache rouge 103

Taches solaires 79, 81

Télescope 52

Télescope de Newton 52

Télescope Dobson 56

Télescope GO-TO 61

Télescope Maksutov- Cassegrain 53

Télescope Schmidt- Cassegrain 53

Télescope spatial Hubble 68

Temps de Planck 8

Terre 18

Traînées rayonnantes 85

Transit 91

Trou noir 147

U

Univers 12, 172

Uranus 108

V

Vénus 92

Virgo (amas) 168, 170-171

Viseur point rouge 61

Voie lactée 14, 152

Volcans 92

Z

Zodiaque 30

191


CRÉDITS ICONOGRAPHIQUES

Nous avons fait notre possible pour identifier tous les ayants-droits des images. Toute omission qui nous serait signalée sera corrigée lors

de la réimpression de l’ouvrage.

Photographies de première de couverture (de gauche à droite et de haut en bas) : © Emmanuel Beaudoin ; © Nasa/JPL-Caltech/SwRI/MSSS/

Bjorn Jonsson ; © Event Horizon Telescope Collaboration ; photographies de quatrième de couverture (de gauche à droite et de haut en bas) :

© Emmanuel Beaudoin ; © NASA/ESA/and the Hubble Heritage Team (STScI/AURA) ; © Emmanuel Beaudoin ; © T Demange/R Galli/T Petit/

Atacama Photographic Observatory ; p. 8 : ESA/Planck Collaboration ; p. 9 : CERN ; p. 10-11 : (de gauche à droite et de bas en haut) : ESA/

Planck Collaboration ; Rogélio Bernal Andreo ; ESO ; Serge Brunier ; Yuri Beletsky/ESO ; Hubble Space Telescop ; Terry Hancock ; NASA/

ESA ; NASA ; F. Espenak ; NASA/SDO ; JPL/Nasa ; NASA/ESA/A. Simon ; NASA ; NASA/JPL-Caltech/UCLA/MPS/DLR/IDA ; NASA ; NASA/

HST/ASU/J. Hester et al. (optical), NASA/CXC/ASU/J. Hester et al. (X-ray) ; Image de fond : NASA/JPL-Caltech/UCLA ; p. 12-13 : Cosmic

Flows (p. 12) ; Andrew Z. Colvin (p. 13); Image de fond : MPA ; p. 14-15 : Image fond : NASA/JPL-Caltech ; NASA/SDO (p. 15) ; p. 16-17 :

Soleil : NASA/SDO ; Mercure, Vénus : NASA/JPL ; Terre : NASA ; Mars : NASA/JPL ; Saturne : NASA/The Hubble Heritage Team (STScI/

AURA) ; Uranus : ESA/Hubble &NASA, L. Lamy/Observatoire de Paris ; Neptune : NASA/JPL ; Pluton : NASA ; Eris : W. M. Keck Observatory ;

p. 18-19 : Emmanuel Delort ; NASA ; p. 22-23 : Emmanuel Delort ; Astroghost-Francois ; p. 27 : Emmanuel Delort ; p. 29 : Emmanuel Beaudoin ;

p. 30 : D.-R. ; p. 31 : Emmanuel Beaudoin ; p. 32-33 : Lune : NASA, Soleil : NASA/SDO ; images bas : Emmanuel Beaudoin ; p. 34 : Super

Lune : J.-B. Feldmann ; Lune « Lapin » : DR ; Image fond : NASA ; p. 35 : Libration +Lune bas : Emmanuel Beaudoin ; p. 36 : Emmanuel

Beaudoin ; p. 38-39 : Image fond : DR ; p. 40 : ESO/C. Malin ; p. 42 : NASA ; p. 43 : NASA/Joel Kowsky ; p. 44-45 : Emmanuel Beaudoin ;

p. 48-49 : Emmanuel Beaudoin ; p 50 : DR ; p. 51 : haut : Emmanuel Beaudoin ; bas : ESO/S. Brunier ; p. 64 : Emmanuel Beaudoin ; p. 65 :

DR (haut) ; Emmanuel Beaudoin (bas) ; p. 69 : ESA/Hubble, NASA ; p70-71 : Emmanuel Beaudoin ; p. 72-73 : Emmanuel Beaudoin ; p. 76 :

Emmanuel Beaudoin ; p. 77 : Stéphane Vetter ; p. 78-79 : SOHO (ESA/Nasa) ; p. 80-81 : (de gauche à droite) : Gérard Thérin ; DR ; Emmanuel

Beaudoin ; p. 81 : Emmanuel Beaudoin ; p. 82 : NASA/JPL-Caltech ; p. 83 : Haut : Emmanuel Beaudoin ; bas : NASA ; p. 84-85 : Emmanuel

Beaudoin ; p. 86 : Total Solar eclipse : NASA/Aubrey Gemignani ; p. 87 : Dr F. Diego/University College London ; p. 88-89 : NASA/Johns

Hopkins ; p. 90-91 : Emmanuel Beaudoin ; ESA/NASA/SOHO (droite) ; p .92-93 : (de gauche à droite) : NASA/JPL ; ISAS/JAXA ; p. 94-95 :

Emmanuel Beaudoin ; p. 96-97 : (de gauche à droite) : NASA/JPL- Caltech/MSSS ; ESA ; NASA/JPL - Caltech/Malin ; NASA/JPL - Caltech/

USGS ; NASA/JPL- Caltech/MSS ; NASA/JPL-Caltech/University of Arizona ; p. 98-99 : Emmanuel Beaudoin ; p. 100-101 : (de gauche à

droite) : NASA/JPL-Caltech/SwRI/JunoCam ; NASA/ESA/A. Simon (GSFC) ; NASA/JPL-Caltech/SwRI/MSSS/Gerald Eichstad/Sean Doran ;

Smithsonian Astrophysical Observatory Chandra X-Ray Center ; NASA/JPL/University of Arizona ; USGS Astrogeology Science Center/

Wheaton/NASA/JPL-Caltech ; NASA/JPL/DLR ; NASA/JPL/Cornell University ; NASA/JPL/Galileo Project/(NOAO) ; p. 102-103 : Emmanuel

Beaudoin ; p. 104-105 : NASA/JPL/Space Science Institute ; p. 106-107 : Emmanuel Beaudoin ; ESO ; p. 108-109 : (de haut en bas) : NASA/

JPL/STScI ; NASA/JPL ; Lawrence Sromovsky/University of Wisconsin-Madison/W.W. Keck Observatory ; NASA/JPL ; p. 110-111 : Emmanuel

Beaudoin ; NASA/ JPL ; p. 112-113 : NASA/JPL-Caltech ; p. 114-115 : (de gauche à droite) : Emmanuel Beaudoin ; DR ; Frank Tyrlik ; p. 116-

117 (de gauche à droite) : ESA/MPAE ; NASA/ESA/H. Weaver (JHU/APL) ; ESA/Rosetta/MPS ; p. 118-119 : (de gauche à droite) : Emmanuel

Beaudoin ; NASA ; Daniel Schechter ; p. 122-123 : ESA–D. Ducros ; photo (p. 123) : Emmanuel Beaudoin ; p. 124-125 : Emmanuel Beaudoin ;

T Demange/R Galli/T Petit/Atacama Photographic Observatory (milieu) ; p. 126 : R. Gendler ; NASA/JPL/Caltech/Steve Golden ; p. 127 :

ALMA (ESO/NAO/NRAO)/E. O’Gorman/P. Kervella ; p. 128-129 (de gauche à droite) : DR ; Emmanuel Beaudoin ; Digitized Sky Survey ; p. 130-

131 : NASA/CXC ; NASA/CXC/M. Weiss (image fond) ; p. 132-133 : Emmanuel Beaudoin ; Digitized Sky Survey (droite); p. 134 : Emmanuel

Beaudoin ; p. 136-137 : Emmanuel Beaudoin ; Digitized Sky Survey (droite); p. 138-139 : NASA/ESA/STScI ; p. 140-141 (de gauche à droite) :

Emmanuel Beaudoin (haut et bas) ; T Demange/R Galli/T Petit/Atacama Photographic Observatory ; ESO/Yuri Beletsky ; p. 142-143 : NASA/

ESA/P. Crowther (University of Sheffield); p. 144-145 : de gauche à droite : Emmanuel Beaudoin ; ESO/Hubble/De Martin (milieu) ; p. 146-147 :

Image fond : NASA/ESA ; NASA/ESA/VLA/NRAO/AUI/NSF/Chandra/CXC/Spitzer/JPL-Caltech/Hubble/STScI (p. 147) ; p. 148-149 (de gauche

à droite) : Emmanuel Beaudoin (haut et bas) ; T Demange/R Galli/T Petit/Atacama Photographic Observatory ; NASA/ESA/and the Hubble

Heritage Team (STScI/AURA) ; p. 152-153 : ESA/Gaia/DPAC ; p. 154-155 : Emmanuel Beaudoin ; ESO/Digitized Sky Survey 2 (droite); p. 156-

157 : NASA/JPL-Caltech (image fond) ; NASA, ESA, Z. Levay et R. van der Marel (STScl), et A. Mellinger ; p. 158-159 : Emmanuel Beaudoin ;

NASA, ESA, and the Hubble Heritage Team (STScI/AURA) (milieu) ; p. 160-161 : NASA/JPL-Caltech/STScI ; p. 162-163 (de gauche à droite) :

Emmanuel Beaudoin ; T Demange/R Galli/T Petit/Atacama Photographic Observatory ; Digitized Sky Survey ; p. 164-165 : NASA/ESA/Hubble

Heritage Team (STScI/AURA)-ESA/Hubble Collaboration ; p. 166-167 : Emmanuel Beaudoin ; Digitized Sky Survey (droite) ; p. 168-169 :

NASA/ESA, and the Hubble Heritage Team (STScI/AURA) ; Event Horizon Telescope Collaboration (bas droite) ; p. 170-171 (de gauche à

droite) : Emmanuel Beaudoin ; NASA/ESA/ESO/NAOJ/G. Paglioli ; ESO ; p. 173 : NASA/ESA, and the Hubble Heritage Team (STScI/AURA) ;

p. 174-175 : Emmanuel Beaudoin (gauche) ; NASA/ESA/and the Hubble Heritage Team (STScI/AURA).

© Dunod, 2018, 2020 pour la présente édition

11 rue Paul Bert, 92240 Malakoff

www.dunod.com

EAN : 9782100812110

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