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WS-AFRICA-SOMMET-ok

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© Martin Rickett - PA Images / Icon Sport<br />

té des relations entre hyperandrogénie et<br />

performances sportives. Le docteur Cara<br />

Tannenbaum, professeure de médecine<br />

et de pharmacie à l’Université de Montréal,<br />

estime notamment pour sa part<br />

qu’« exclure Caster Semenya car elle produit<br />

naturellement trop de testostérone<br />

<br />

à un basketteur de jouer parce qu’il est<br />

trop grand. […] Pour devenir un bon ath-<br />

<br />

Interdite par<br />

les règlements<br />

de concourir<br />

à cause de son<br />

hyperandrogénie,<br />

Caster Semenya a<br />

décidé de se battre.<br />

de testostérone, une grande taille ou<br />

de grands pieds, qui peuvent tous être<br />

considérés comme un avantage génétique<br />

», poursuit la chercheuse.<br />

Certains dénoncent également le sexisme<br />

de ces dispositions qui ne concernent<br />

que les compétitions féminines, pendant<br />

que la domination sans partage d’athlètes<br />

masculins comme Usain Bolt est<br />

saluée, voire encouragée. « Un homme,<br />

© Photoshot / Icon Sport<br />

on ne lui dira jamais qu’il est trop masculin<br />

; mais une femme qui gagne, et<br />

qui démontre une certaine puissance,<br />

c’est tout de suite une « sur-femme » qui<br />

devrait concourir dans une catégorie à<br />

part », s’agaçait l’an dernier, dans nos colonnes,<br />

l’ancienne championne française<br />

de saut en hauteur Maryse Éwanjé-Épée.<br />

D’autres encore s’interrogent sur la crédibilité<br />

de la Fédération internationale qui<br />

<br />

de l’athlétisme mondial alors que le dopage<br />

gangrène le milieu depuis des années.<br />

Un « rat de laboratoire »<br />

Cette bataille juridique entre Caster Semenya<br />

et la Fédération internationale<br />

trouve une première réponse le 1 er mai<br />

2019, lorsque le TAS donne raison à<br />

l’IAAF. Aujourd’hui, la championne africaine<br />

ne peut donc plus participer aux<br />

compétitions internationales sur ses distances<br />

de prédilection si elle n’accepte<br />

pas de suivre un traitement hormonal, ce<br />

qu’elle ne semble pas disposée à faire.<br />

« L’IAAF m’a utilisée comme un rat de<br />

laboratoire dans le passé pour expérimenter<br />

la façon dont le traitement qu’ils<br />

voulaient me faire prendre abaisserait<br />

mon niveau de testostérone », déclare<br />

l’athlète sud-africaine qui a fait appel<br />

<br />

Je n’autoriserai pas l’IAAF à<br />

m’utiliser moi et mon corps une nouvelle<br />

fois. » Une décision courageuse qui l’a<br />

déjà privée des Mondiaux-2019 en septembre/octobre<br />

derniers.<br />

Mais Caster Semenya a de la ressource<br />

et sa carrière sur les pistes est loin d’être<br />

terminée ! Sur ses réseaux sociaux, la<br />

championne de 29 ans ne cesse de poster<br />

des messages encourageants sur son<br />

avenir. Celle qui s’est également lancée<br />

dans le football à Johannesbourg continue<br />

de légender ses photos de l’emoji<br />

cobra, le serpent qui la symbolise et<br />

qu’elle mime avec ses mains à chacune<br />

de ses victoires. En février 2021, Caster<br />

Semenya a saisi la Cour européenne des<br />

droits de l'Homme dans le bras de fer qui<br />

l'oppose à la Fédération internationale<br />

d'athlétisme. Entravée dans ses performances<br />

sportives, l'athlète a décidé de<br />

mener jusqu'au bout le combat devant<br />

les tribunaux. Caster Semenya n’a pas<br />

<strong>WS</strong>A<br />

EN SAVOIR PLUS SUR WWW.WOMENSPORTS.FR ÉDITION SPÉCIALE NOUVEAU <strong>SOMMET</strong> AFRIQUE-FRANCE • Octobre 2021 WOMEN SPORTS <strong>AFRICA</strong> 11

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