04.10.2021 Views

WS-AFRICA-SOMMET-ok

Create successful ePaper yourself

Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.

dans son double projet, « l’un comme aide aux devoirs,<br />

l’autre comme chauffeur ».<br />

Pour EY, les choses ont été plus faciles car c’est le cabinet<br />

lui-même qui est venu la démarcher, intéressé<br />

par son profil « atypique » de sportive de haut-niveau.<br />

L’entreprise accepte donc qu’elle soit libérée à certains<br />

moments pour se rendre aux entraînements, en stage<br />

ou en compétition.<br />

Le double projet : une sérénité !<br />

Mis a part deux petites périodes de temps où elle a privilégié<br />

l’escrime (avant les JO de Rio et en début d’année<br />

pour préparer l’Olympiade de T<strong>ok</strong>yo finalement reportée<br />

à 2021), la championne a toujours voulu mener<br />

de front carrière sportive et carrière professionnelle.<br />

Un choix qu’elle revendique pour plusieurs raisons.<br />

D’abord, travailler chez EY lui permet de connaître des<br />

gens en dehors du milieu sportif ; cela crée « une diversité<br />

de milieux qui est enrichissante » pour elle. Ensuite,<br />

cela lui apporte de la « sérénité » ; « je sais que le jour<br />

où je mettrai un terme à ma carrière sportive, la vie ne<br />

s’arrêtera pas ». D’ailleurs, pour l’anecdote, lorsqu’Azza<br />

Besbes décroche l’argent au Mondial-2017, elle vient<br />

tout juste d’être embauchée chez EY. « Je sortais d’une<br />

déception à Rio où je perds 15-14 en quarts-de-finale.<br />

J’avais repris mes études, pensant ma carrière terminée.<br />

Puis EY m’a contactée. Je me suis dit : « Tiens, j’ai<br />

trouvé un job et mon entreprise est partante en plus<br />

pour que je continue le haut-niveau ! » Dans la foulée,<br />

je fais la meilleure performance de toute ma carrière.<br />

Parce que tout simplement j’avais l’esprit léger, je savais<br />

que ma reconversion était assurée. »<br />

Elle poursuit : « Quand je finis l’entraînement, que je<br />

prends ma douche et que j’enfile mon tailleur pour aller<br />

au cabinet, je deviens « Azza la consultante ». J’oublie<br />

le stress des blessures, la pression des résultats...<br />

Et inversement quand je quitte le bureau. » C’est ainsi<br />

qu’elle trouve son équilibre. Et cela aurait été de même<br />

si elle avait évolué dans un sport plus professionnel que<br />

l’escrime tel que le tennis ou le football. « Ne faire que<br />

du sport ne [l]’intéresse pas ». Quand elle arrêtera le<br />

haut-niveau, elle devra aussi compenser ce « vide »,<br />

sans doute en restant impliquée dans le milieu, soit au<br />

niveau des instances, soit au niveau du sponsoring. <br />

grammeur et vivait de petits boulots en Angleterre tout en<br />

élevant son fils. Lorsqu’elle signe son premier contrat pro<br />

en 2004, elle a déjà 24 ans.<br />

S’en suivent quinze années à arpenter les parquets du<br />

monde entier ! Une carrière enrichissante qui fait évoluer<br />

ses envies professionnelles. L’informatique est rapidement<br />

abandonné. « Je me voyais bien continuer dans le sport et<br />

plus précisément dans le management sportif ». Géraldine<br />

Yema Robert s’est donc inscrite à l’Université de Montpellier,<br />

section Management et Marketing Territorial du Sport<br />

(diplômée en 2018).<br />

La bonne préparation,<br />

la bonne opportunité<br />

« Je songeais à ma reconversion depuis deux ou trois<br />

ans déjà », explique-t-elle pour justifier cette reprise des<br />

études. Cela faisait quelques années aussi que le chef de<br />

l’État gabonais et son ministre des Sports la sollicitaient<br />

pour venir développer le sport dans son pays natal. « Je<br />

me sentais encore capable de jouer en pro, alors j’ai continué<br />

», sourit-elle. Puis, en décembre, on lui a proposé de<br />

remettre sur pied un projet pour les jeunes : le Championnat<br />

sportif scolaire et universitaire. Elle s’est dit que c’était<br />

une « belle opportunité » et le « moment idéal » pour sa<br />

retraite.<br />

La transition des parquets vers ce poste très administratif<br />

s’est bien passée. Outre son diplôme anticipé, l’ancienne<br />

basketteuse peut s’appuyer sur son expérience du haut-niveau<br />

dans ses nouvelles fonctions : gestion du stress, travail<br />

d’équipe, confiance... Elle connaît tout cela par cœur !<br />

C’est pourquoi, selon Azza Besbes, les sportifs devraient<br />

avoir plus de chances avec les entreprises. <br />

Le coup de gueule d’Azza Besbes : « Les athlètes de<br />

haut-niveau ne sont pas suffisamment sollicités par<br />

les entreprises alors qu’ils sont pourtant bourrés de<br />

qualités ! Un athlète a tellement vécu dans sa carrière<br />

qu’il pourrait s’adapter et devenir très vite performant<br />

à n’importe quel poste. Ses qualités valent plus qu’un<br />

diplôme. Il a donné beaucoup d’émotions à son pays,<br />

beaucoup d’exposition. C’est une expérience qui devrait<br />

être valorisée, pas sanctionnée. »<br />

EN SAVOIR PLUS SUR WWW.WOMENSPORTS.FR ÉDITION SPÉCIALE NOUVEAU <strong>SOMMET</strong> AFRIQUE-FRANCE • Octobre 2021 WOMEN SPORTS <strong>AFRICA</strong> 47

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!