exposition itinérante "La coquille St jacques"
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0<br />
7 8 9 10 11 12<br />
© AMICE Erwan © fot<br />
4 juillet 12 juillet 17 juillet<br />
© Espace des scienc<br />
© illustrations : Pierre-André Cousin<br />
© CNRS Photothèque / DOLAN Jo<br />
© CNRS Photothèque / AMICE Erwan<br />
© CNRS Photothèque / AMICE Erwan<br />
© AMICE Erw<br />
© CNRS Photothèque / AMICE Erw<br />
© CNRS Photothèque / AMICE Erwa<br />
8<br />
9<br />
10<br />
PREUVES À L’APPUI !<br />
CROISSANCE<br />
DE LA COQUILLE<br />
dans le milieu naturel<br />
1<br />
ANALYSE<br />
DE LA MER<br />
température et salinité<br />
Aujourd’hui, les scientifiques recherchent<br />
des outils pour analyser et comprendre<br />
l’évolution passée du climat. Ils utilisent<br />
les cernes d’arbres, les bulles d’air dans<br />
les glaces ou encore l’empilement des<br />
sédiments car des marques temporelles<br />
sont figurées dans ces « archives<br />
environnementales ». On obtient alors<br />
des données à l’échelle de l’année ou de<br />
la dizaine d’années. <strong>La</strong> <strong>coquille</strong> Saint-<br />
Jacques fait mieux !<br />
COMME DANS LA MER<br />
Valve gauche<br />
Croissance journalière<br />
(μm.jour-1)<br />
Valve gauche (plate)<br />
Hiver<br />
Début de la<br />
mesure<br />
Numéro de la strie = (Jour)-1<br />
Date de pêche<br />
Fin de la<br />
mesure<br />
Déterminer l’âge d’une <strong>coquille</strong> Saint-Jacques est<br />
facile. L’animal dépose, à la manière des arbres,<br />
une marque (cerne) chaque hiver qui témoigne d’un<br />
ralentissement de sa croissance. Le dénombrement<br />
de ces cernes renseigne précisément, et après un<br />
examen rapide de la valve gauche, sur l’âge de l’animal<br />
étudié. L’originalité de cette espèce réside dans le fait<br />
qu’entre ces marques hivernales sont déposées des<br />
stries concentriques visibles sous la loupe binoculaire.<br />
<strong>La</strong> démonstration a été faite que chaque jour de<br />
croissance, l’animal ajoute une nouvelle couche à sa<br />
<strong>coquille</strong> qui s’allonge et chaque jour apparaît ainsi<br />
une nouvelle strie de croissance. C’est cet incrément<br />
journalier qui constitue le calendrier « Pecten » et qui<br />
permettra à posteriori de reconstruire, à une échelle<br />
journalière, les évolutions du passé.<br />
<strong>La</strong> <strong>coquille</strong> de Pecten est<br />
essentiellement constituée de<br />
calcite. En mesurant certains<br />
paramètres concernant la<br />
composition de cette substance, les<br />
scientifiques peuvent déduire des<br />
renseignements sur les variations de<br />
la température de l’eau de mer au<br />
jour le jour. Coquilles Saint-Jacques<br />
et Pétoncles sont des enregistreurs<br />
thermiques !<br />
UN<br />
THERMOMÈTRE<br />
ENREGISTREUR ?<br />
Des expériences en milieu contrôlé,<br />
menées sur des <strong>coquille</strong>s Saint-Jacques,<br />
ont été réalisées en rade de Brest. Elles<br />
ont permis de vérifier l’étroite relation<br />
existant entre les variations de la<br />
composition de la calcite de la <strong>coquille</strong><br />
et les variations de la température de<br />
l’eau de mer.<br />
Microforage<br />
Prélèvement d’un<br />
peu de poudre<br />
pour chaque strie<br />
Analyse chimique<br />
par spectromètre<br />
de masse<br />
(isotopie<br />
et éléments<br />
chimiques)<br />
ANALYSE<br />
DE LA COQUILLE<br />
RÉSULTAT<br />
2<br />
3<br />
RÉSULTAT<br />
COMPARAISON DES RÉSULTATS<br />
Composition chimique<br />
Caractéristiques de<br />
des stries<br />
l’environnement<br />
C° C°<br />
=<br />
Tout au long de sa vie, Pecten maximus fabrique de la calcite et<br />
allonge sa <strong>coquille</strong>. Pour cela, il puise des éléments chimiques<br />
dans le milieu marin. En analysant la composition chimique<br />
de la <strong>coquille</strong>, on y trouve incorporées des substances qui<br />
nous renseignent sur l’évolution de la composition du milieu<br />
marin au jour le jour.<br />
UN CHIMIQUE ?<br />
Comment savoir quelles substances particulières<br />
ont été incorporées dans la <strong>coquille</strong> de Pecten ?<br />
Grâce à un faisceau laser qui permet de « lire »<br />
ce type de renseignements. Les scientifiques<br />
savent ainsi mesurer l’accumulation de certains<br />
éléments, comme le molybdène, durant des<br />
périodes particulières. Le plus difficile ensuite<br />
est de relier ces variations à des phénomènes<br />
connus qui pourraient en être la cause.<br />
T<br />
T<br />
Coté pile, côté face<br />
Par commodité, les scientifiques étudient la<br />
valve gauche de Pecten maximus. C’est celle<br />
qui est plate. Les mesures montrent que la<br />
croissance n’est pas régulière : elle est plus<br />
lente en hiver et plus rapide en été.<br />
Oxygène(s)<br />
L’élément oxygène existe sous deux formes :<br />
l’oxygène 16 et l’oxygène 18. En mesurant le<br />
rapport de ses deux formes d’oxygène, on peut le<br />
relier avec la température de l’eau de mer.<br />
CONCLUSION<br />
Cette comparaison est une calibration !<br />
<strong>La</strong> <strong>coquille</strong> est devenue<br />
salinomètre et thermomètre<br />
Cohabitation ?<br />
<strong>La</strong> présence de molybdène dans la calcite, qui constitue la <strong>coquille</strong> de Pecten, semble<br />
être en relation avec l’existence à proximité de l’animal, pendant la période de<br />
croissance, de phytoplancton en quantité importante.<br />
11<br />
12<br />
13<br />
Au large de la Norvège, en juillet 1986,<br />
la croissance des <strong>coquille</strong>s Saint-Jacques<br />
s’effondre brutalement. Vingt ans après,<br />
cette situation a pu être expliquée<br />
grâce à l’étude de la croissance des<br />
<strong>coquille</strong>s. C’est une remontée brutale<br />
d’eau froide, appelée upwelling, qui<br />
en est la cause.<br />
EXPLIQUÉE 20 ANS APRÈS ?<br />
<strong>La</strong> contamination des coquillages<br />
comestibles par du phytoplancton toxique<br />
fait l’objet d’une surveillance attentive.<br />
Ceci, afin d’éviter des intoxications<br />
alimentaires chez les consommateurs.<br />
L’analyse de la croissance et de la<br />
composition des <strong>coquille</strong>s de Pecten<br />
permet de confirmer, a posteriori, si des<br />
contaminations ont eu lieu.<br />
PRÉSENCE DE ?<br />
Afin de pouvoir élever sans problème<br />
la <strong>coquille</strong> Saint-Jacques ou pour<br />
surveiller le milieu et préserver<br />
les stocks, il faut bien connaître<br />
la biologie de cette espèce. Ses<br />
exigences écologiques doivent être<br />
définies avec précaution. Pour ce<br />
faire, de véritables laboratoires<br />
sous-marins ont été mis en place.<br />
DES SOUS LA MER ?<br />
Croissance journalière (μm.j-1)<br />
Croissance<br />
300<br />
250<br />
200<br />
150<br />
100<br />
50<br />
1 2<br />
3<br />
0<br />
1983 1984<br />
1985<br />
250<br />
Upwelling<br />
200<br />
150<br />
100<br />
50<br />
0<br />
Juin Juil. Août Sept. Oct.<br />
4<br />
1986<br />
15<br />
14<br />
13<br />
12<br />
11<br />
10<br />
9<br />
8<br />
(température°C)<br />
5 6<br />
1987 1988<br />
Du 11 au 14 juillet 1986, le vent<br />
de nord-est se renforce. Il provoque<br />
la remontée d’eau profonde et<br />
froide (température de 7 à 8° C).<br />
Les <strong>coquille</strong>s Saint-Jacques voient<br />
leur croissance ralentir fortement.<br />
Elles enregistrent au niveau de la<br />
mer l’apparition d’un événement<br />
atmosphérique anormal à cette<br />
saison.<br />
Température de l'eau à 10 m de profondeur en 1986<br />
Comparaison de la courbe de croissance et de la présence d’êtres vivants toxiques<br />
350<br />
300<br />
250<br />
200<br />
150<br />
100<br />
50<br />
!<br />
0<br />
M A M J J A S O N D J F M A M J J A S O<br />
1994 1995<br />
Des études ont montré que<br />
la présence d’êtres vivants<br />
toxiques dans le phytoplancton<br />
a une influence sur la croissance<br />
de la <strong>coquille</strong> Saint-Jacques.<br />
C’est le cas notamment de<br />
l’algue microscopique du genre<br />
Dinophysis qui se développe<br />
parfois en grand nombre. Il en<br />
résulte un ralentissement de la<br />
croissance de Pecten maximus.<br />
<strong>La</strong> vitesse d’accroissement<br />
journalier diminue alors<br />
fortement.<br />
Depuis le milieu du XX e siècle, la<br />
<strong>coquille</strong> Saint-Jacques est étudiée en<br />
laboratoire par des spécialistes. Mais<br />
les études conduites en aquarium, même<br />
si elles reproduisent le plus fidèlement<br />
possible le milieu d’origine, ne sont<br />
pas toujours suffisantes. Pour compléter<br />
les connaissances acquises, il a fallu<br />
mettre en place des laboratoires dans<br />
des caissons sous-marins. Dans ceuxci,<br />
des compartiments sont soumis<br />
à des conditions physicochimiques<br />
particulières qui donnent de précieuses<br />
indications sur les exigences et<br />
la tolérance de cette espèce aux<br />
modifications du milieu.<br />
Upwelling<br />
Une remontée d’eau (upwelling en anglais) est un<br />
phénomène qui se produit lorsque de puissants<br />
vents marins poussent l’eau de surface des<br />
océans vers la côte. Il apparaît ainsi un vide en<br />
surface rapidement comblé par la remontée des<br />
eaux de fond froides et riches en phytoplancton.<br />
Concrètement pour les pêcheurs, la remontée<br />
d’eau se traduit par une augmentation importante<br />
du nombre de poissons capturés.<br />
Les risques...<br />
Les risque sanitaires liés à la consommation de coquillages<br />
sont parfois dus à la présence de toxines sécrétées par<br />
certaines espèces phytoplanctoniques. On décrit deux types<br />
d’intoxications :<br />
- le Diarrheic Shellfish Poisoning ou DSP,<br />
- le Paralytic Shellfish Poisoning ou PSP.<br />
DSP : Les signes d’intoxication apparaissent entre 4 et 12 heures<br />
après l’ingestion. Il s’agit de nausées, de vomissements, de<br />
diarrhées... Ces signes persistent 3 à 4 jours en l’absence de<br />
traitement. <strong>La</strong> cuisson n’altère pas la toxine.<br />
PSP : Les manifestations débutent environ 30 minutes après<br />
l’ingestion.<br />
- stade bénin : fourmillements et engourdissement des lèvres<br />
s’étendant au visage et au cou, céphalées, vertiges, nausées.<br />
- stade sévère : rigidité et incoordination, incohérence de la parole,<br />
faiblesse musculaire, tachycardie.<br />
- stade extrême : paralysies musculaires, détresse respiratoire.<br />
Des études importantes<br />
L’étude des facteurs physico chimiques, aussi appelés facteurs abiotiques, est<br />
particulièrement importante. <strong>La</strong> température, la quantité de lumière disponible, la<br />
turbidité de l’eau ou sa salinité sont des facteurs qui conditionnent la survie des<br />
animaux en un lieu précis. On peut ainsi connaître l’amplitude des variations ou<br />
intervalle optimal que peuvent supporter les animaux.