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Programme de soirée - Dix quatre

Programme de soirée de la pièce Dix quatre, présentée du 17 janvier au 25 février 2023 au Théâtre La Licorne. Une production de La Manufacture. https://theatrelalicorne.com/pieces/dix-quatre/

Programme de soirée de la pièce Dix quatre, présentée du 17 janvier au 25 février 2023 au Théâtre La Licorne. Une production de La Manufacture.
https://theatrelalicorne.com/pieces/dix-quatre/

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<strong>Dix</strong> <strong>quatre</strong>TEXTE<br />

JASON SHERMAN<br />

TRADUCTION<br />

JEAN MARC DALPÉ<br />

17 JANVIER AU<br />

25 FÉVRIER 2023<br />

PRODUCTION<br />

LA MANUFACTURE<br />

MISE EN SCÈNE<br />

DIDIER LUCIEN


THÉÂTRE LA LICORNE ▲ DIX QUATRE<br />

LA MANUFACTURE<br />

ET LE THÉÂTRE<br />

LA LICORNE<br />

L’année 2022-2023 marque la 47 e saison <strong>de</strong> La Manufacture, une compagnie <strong>de</strong> théâtre qui<br />

assure la direction du Théâtre La Licorne, qui célèbre pour sa part ses 41 ans d’existence !<br />

La Licorne est un centre <strong>de</strong> création et <strong>de</strong> diffusion théâtral favorisant l’émergence, la découverte,<br />

le développement et le rayonnement d’une dramaturgie qui porte un regard neuf et actuel sur<br />

notre société, ses enjeux et les débats qu’ils provoquent. Privilégiant la création québécoise, la compagnie<br />

fait aussi place à la parole d’auteurs canadiens et étrangers, particulièrement d’Angleterre,<br />

d’Écosse et d’Irlan<strong>de</strong>. La Licorne est un théâtre où les idées circulent, où les artistes créent en toute<br />

liberté. Un théâtre où le public, véritable complice, est toujours au coeur <strong>de</strong> notre action artistique.<br />

Lieu d’incubation et <strong>de</strong> création incontournable, La Licorne est une véritable institution dédiée au<br />

théâtre <strong>de</strong> création et un modèle <strong>de</strong> vitalité <strong>de</strong>s plus inspirants.<br />

> VOIR L’ÉQUIPE DE LA MANUFACTURE > VOIR LE CONSEIL D’ADMINISTRATION<br />

© SUZANE O’NEILL<br />

DIX QUATRE À REPENTIGNY<br />

Grâce à un nouveau partenariat qui permettra pour quelques années aux productions <strong>de</strong> La Manufacture<br />

d’être présentées à la Salle Alphonse-Desjardins tout <strong>de</strong> suite après leur création, <strong>Dix</strong> <strong>quatre</strong> fera escale<br />

à Repentigny début mars, le temps <strong>de</strong> <strong>quatre</strong> représentations.<br />

Du 8 au 11 mars 2023<br />

► En savoir plus


THÉÂTRE LA LICORNE ▲ DIX QUATRE<br />

mot <strong>de</strong> la<br />

DIRECTION<br />

ARTISTIQUE<br />

Sous tension.<br />

© KELLY JACOB<br />

C’est cette sensation qui m’envahissait lors <strong>de</strong> ma première lecture du<br />

texte <strong>de</strong> Jason Sherman. Tout <strong>de</strong> son propos, jusqu’à ses personnages<br />

et les situations dans lesquelles ils se retrouvent, participe à créer une<br />

tension extraordinaire qui nous tient sur le bout <strong>de</strong> notre chaise. À travers<br />

<strong>de</strong>s dialogues fougueux et truculents, l’auteur nous plonge dans un<br />

univers qui façonne notre imaginaire collectif <strong>de</strong>puis longtemps : celui<br />

<strong>de</strong> l’écriture <strong>de</strong>s séries télé populaires. En nous exposant les <strong>de</strong>ssous<br />

pas toujours jolis <strong>de</strong> la création télévisuelle, on réalise vite que ce qui se<br />

retrouve à l’écran n’est pas toujours l’histoire imaginée au départ par les<br />

scénaristes ! Ils et elles doivent répondre à <strong>de</strong>s impératifs <strong>de</strong> production<br />

qui n’ont souvent rien à voir avec le geste artistique. Alors LA question<br />

se pose : « Comment, comme créateur·trice, concilier les points <strong>de</strong> vue<br />

sans se trahir ? »<br />

C’est là que le plaisir commence, que les visions s’entrechoquent et que<br />

les conflits éclatent. S’installent <strong>de</strong>s jeux <strong>de</strong> coulisse pour savoir qui aura<br />

le <strong>de</strong>rnier mot. Il n’y a plus <strong>de</strong> scrupules qui tiennent parce qu’on n’en<br />

est plus là. Tout le mon<strong>de</strong> est prêt à aller loin pour défendre sa posture<br />

et sauver sa peau ! Se mêlent alors la politique, le pouvoir et <strong>de</strong>s enjeux<br />

qui les dépassent. La pression monte. Le temps est compté. Ils doivent<br />

livrer, mais qui est prêt à faire les compromis nécessaires ? Et pourquoi ?<br />

Ou plutôt pour qui ? Quelle cause va l’emporter ? L’univers <strong>de</strong> la création<br />

télévisuelle <strong>de</strong>vient, le temps <strong>de</strong> la pièce, le microcosme <strong>de</strong> notre société<br />

polarisée. Jason Sherman distille avec soin un humour grinçant qui<br />

nous permet <strong>de</strong> souffler et <strong>de</strong> rire <strong>de</strong> notre apathie autant que <strong>de</strong> notre<br />

(trop) gran<strong>de</strong> soif <strong>de</strong> réussite et/ou <strong>de</strong> survie ! L’effet miroir est assez<br />

saisissant. L’auteur ne condamne personne, mais plutôt un système dont<br />

les ramifications s’éten<strong>de</strong>nt là où on ne les attend pas nécessairement…<br />

Merci, Jason, d’avoir imaginé cette extraordinaire histoire.<br />

Merci, Jean Marc, pour la traduction éloquente.<br />

Merci, Didier, d’avoir si bien traduit sur scène l’esprit ludique <strong>de</strong> la pièce.<br />

Merci, les interprètes, pour votre énergie contagieuse et votre justesse<br />

<strong>de</strong> tous les instants.<br />

Merci à toute l’équipe <strong>de</strong> conception pour vos visions éclairées.<br />

Et merci à vous, public, d’être avec nous !<br />

PHILIPPE LAMBERT<br />

DIRECTEUR ARTISTIQUE ET GÉNÉRAL<br />

LA LICORNE / LA MANUFACTURE


THÉÂTRE LA LICORNE ▲ DIX QUATRE<br />

JASON<br />

SHERMAN<br />

auteur<br />

Biographie<br />

Dramaturge canadien influent et prolifique, Jason Sherman est<br />

titulaire d’un diplôme du programme <strong>de</strong> création littéraire <strong>de</strong><br />

l’Université York (1985). Plusieurs <strong>de</strong> ses œuvres ont été primées<br />

dans le pays et le mon<strong>de</strong> entier. Parmi les pièces qu’il a écrites,<br />

mentionnons Patience, It’s All True, The League of Nathans et Three<br />

in the Back, Two in the Head (Trois dans le dos, <strong>de</strong>ux dans la tête) qui<br />

a remporté le Prix du Gouverneur général et a ensuite été produite<br />

par La Manufacture, en 1997. Ses pièces les plus récentes sont<br />

Ominous Sounds at the River Crossing ; or, Another Fucking Dinner<br />

Party Play, dont la première a eu lieu à Vancouver en mars 2022,<br />

ainsi qu’une adaptation <strong>de</strong> Brave New World d’Aldous Huxley pour la<br />

George Brown Theatre School. Pour le cinéma, il a récemment écrit<br />

My Tree, un long métrage documentaire qu’il a également réalisé<br />

et qui relate sa recherche <strong>de</strong> l’arbre ayant été planté en son nom en<br />

Israël. L’auteur et scénariste a aussi écrit le docudrame We Were<br />

Children, sur le système <strong>de</strong>s pensionnats autochtones au Canada,<br />

ainsi que <strong>de</strong> nombreuses séries pour la télévision. Il a <strong>de</strong> plus créé<br />

et écrit plusieurs dramatiques radiophoniques pour la CBC, dont<br />

National Affairs et Afghanada.<br />

© MADDIE SHERMAN<br />

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THÉÂTRE LA LICORNE ▲ DIX QUATRE<br />

MOT DE L’AUTEUR<br />

« Si vous voulez passer un message, dit la célèbre<br />

bouta<strong>de</strong> d’un directeur <strong>de</strong> studio d’Hollywood,<br />

utilisez Western Union. » Bonne réplique, mais<br />

elle cache le fait que le produit hollywoodien est<br />

plein <strong>de</strong> messages, presque toujours en faveur du<br />

statu quo. De temps en temps, un film qui conteste<br />

ce statu quo voit le jour, mais cela ne sert qu’à<br />

confirmer que le système, en général, fonctionne<br />

très bien. Ce n’est que lorsque les scénaristes ou<br />

les réalisateurs remettent fondamentalement en<br />

question les croyances conformistes qu’ils sont<br />

accusés <strong>de</strong> vouloir livrer un « message ».<br />

J’ai travaillé une fois sur une série policière<br />

dans laquelle, chaque semaine, nos courageux<br />

personnages – armés jusqu’aux <strong>de</strong>nts – sortaient<br />

et sauvaient la ville <strong>de</strong> la calamité. La série était<br />

construite selon un plan précis, <strong>de</strong> sorte que<br />

chaque épiso<strong>de</strong> était essentiellement le même,<br />

et ce, jusqu’aux moments où survenaient les<br />

« rebondissements » et « revirements <strong>de</strong> situation ».<br />

J’ai signé parce que, dans l’épiso<strong>de</strong> pilote, un<br />

policier qui avait tiré sur quelqu’un faisait un sérieux<br />

examen <strong>de</strong> conscience. Mais ça n’a pas duré, et il<br />

est vite re<strong>de</strong>venu un héros avec un fusil. Message :<br />

quand ça dérape chez la police c’est toujours<br />

la faute d’un individu – la proverbiale « pomme<br />

pourrie ». J’ai eu du mal à adhérer à cette façon <strong>de</strong><br />

penser. Étions-nous là simplement pour servir <strong>de</strong><br />

publicité <strong>de</strong> recrutement pour la police ? Après<br />

<strong>de</strong>ux semaines, on m’a montré la porte.<br />

Cette expérience et d’autres ont contribué à<br />

l’histoire que vous allez voir <strong>de</strong> prendre forme.<br />

Ce qui a commencé comme une farce s’est vite<br />

transformé en quelque chose <strong>de</strong> plus sérieux.<br />

Elle parle du fonctionnement <strong>de</strong> la télévision –<br />

comment elle est façonnée et <strong>de</strong>stinée à avoir un<br />

effet sur vous. Et comment ceux et celles qui y<br />

travaillent contribuent à créer ces effets.<br />

Environ un an après la fin <strong>de</strong> la première série<br />

<strong>de</strong> représentations <strong>de</strong> <strong>Dix</strong> <strong>quatre</strong>, George Floyd<br />

a été assassiné par <strong>quatre</strong> policiers. Cette prise<br />

<strong>de</strong> conscience a amené, entre autres, la société à<br />

s’interroger ouvertement sur l’influence <strong>de</strong>s séries<br />

policières dans la formation et la promotion <strong>de</strong>s<br />

comportements racistes. La série Cops, qui n’est<br />

pas la pire <strong>de</strong> toutes, mais certainement la plus<br />

flagrante dans son utilisation <strong>de</strong> clichés racistes,<br />

a finalement été retirée <strong>de</strong>s on<strong>de</strong>s. Une douche<br />

froi<strong>de</strong>. Les créateurs <strong>de</strong> séries sur les héros-flics<br />

ont finalement dû reconnaître leur rôle dans tout ça.<br />

Aujourd’hui, parlez-en à n’importe qui œuvrant<br />

dans le mon<strong>de</strong> <strong>de</strong> la télévision et il vous dira que<br />

« ce n’est pas le bon moment » pour faire <strong>de</strong>s séries<br />

policières. Ce qui veut dire : nous ne pouvons pas<br />

continuer à faire ce que nous avons toujours fait,<br />

et ça n’intéresse personne <strong>de</strong> créer <strong>de</strong>s séries<br />

policières touchant <strong>de</strong>s problèmes fondamentaux<br />

et systémiques remontant à <strong>de</strong>s centaines<br />

d’années – alors mieux vaut ne pas en faire du tout.<br />

À Hollywood, c’est ce qu’on appelle : le progrès.<br />

JASON SHERMAN


THÉÂTRE LA LICORNE ▲ DIX QUATRE<br />

Biographie<br />

JEAN MARC<br />

DALPÉ<br />

Avec ses œuvres puissantes au souffle unique, le dramaturge<br />

Jean Marc Dalpé enrichit la scène théâtrale du Québec et <strong>de</strong><br />

l’Ontario <strong>de</strong>puis 40 ans. Après un baccalauréat en art dramatique<br />

<strong>de</strong> l’Université d’Ottawa, le Franco-Ontarien poursuit sa formation<br />

au Conservatoire <strong>de</strong> Québec. Dans les années 1980, à Sudbury, au<br />

Théâtre du Nouvel-Ontario, il présente sa pièce Le Chien qui remporte<br />

le Prix du Gouverneur général en 1988. Il rafle les mêmes honneurs en<br />

1999 pour le recueil Il n’y a que l’amour et en 2000 pour son premier<br />

roman, Un vent se lève qui éparpille.<br />

traducteur<br />

Collaborateur et complice <strong>de</strong> longue date <strong>de</strong> La Manufacture et<br />

auteur en rési<strong>de</strong>nce pendant près <strong>de</strong> 10 ans, l’auteur <strong>de</strong>s pièces<br />

Eddy (1994) et Lucky Lady (1995) signe pour la compagnie Trick<br />

or Treat (1999), Août – Un repas à la campagne (2006-2007), œuvre<br />

qui lui vaut le Masque du texte original, et La Queens’ (2019), en plus<br />

<strong>de</strong> traduire la pièce The Dark Things (Débris) d’Ursula Rani Sarma,<br />

en 2015.<br />

Toujours pour le théâtre, il adapte <strong>de</strong> nombreuses pièces étrangères<br />

dont Blasted <strong>de</strong> Sarah Kane, ainsi que Hamlet et Richard III <strong>de</strong><br />

Shakespeare, auteur dont il a récemment traduit et adapté une partie<br />

<strong>de</strong> l’œuvre pour créer ROME, un spectacle qui sera présenté en avril<br />

2023 à l’Usine C. En tant que comédien, il s’est récemment illustré<br />

dans la pièce Le Wild West Show <strong>de</strong> Gabriel Dumont (2017-2018),<br />

dont il est l’un <strong>de</strong>s co-auteurs. Au petit écran, il a créé la télésérie<br />

Temps dur (2004).<br />

© RACHELLE BERGERON<br />

L’Université d’Ottawa a conféré à Jean Marc Dalpé un doctorat honoris<br />

causa pour l’ensemble <strong>de</strong> son œuvre. Il est également membre <strong>de</strong><br />

l’Ordre <strong>de</strong>s francophones d’Amérique <strong>de</strong>puis 1997 et <strong>de</strong> l’Ordre du<br />

Canada <strong>de</strong>puis 2020.


THÉÂTRE LA LICORNE ▲ DIX QUATRE<br />

MOT DU TRADUCTEUR<br />

OK Fa’qu’un jour j’entends C’t’un jour v’là OK<br />

mettons disons OK <strong>de</strong>ux ans Fa’que j’entends que<br />

Jason Sherman aurait écrit une nouvelle pièce<br />

Je savais que La Licorne avait déjà produit son<br />

Three in the back Deux dans la tête C’était dans<br />

l’temps du Leduc OK fa’que j’en glisse un mot à<br />

Monsieur Lambert Y fait OK correc’ cool Donc<br />

moi je parle à quelqu’un qui parle à quelqu’un<br />

qui parle à un agent et quelque temps plus tard<br />

je reçois le texte.<br />

J’ai à peine commencé la <strong>de</strong>scription du premier<br />

personnage Danny « middling talent » – middling ?<br />

Je souris Deuxième Maia « Straight out of film<br />

school Enthusiasm but no chops » – Crisse j’la<br />

connais j’y ai enseigné Troisième Colin Va falloir<br />

changer son nom? « Had success writing literary<br />

crime fiction Drafted into the tv world » – O le<br />

merveilleux mon<strong>de</strong> <strong>de</strong> la télévision Je me régale<br />

déjà Et puis j’arrive au showrunner Peter Je lis<br />

« mediocrity who long ago sold out his integrity,<br />

aspirations, and modicum of talent for the money<br />

and hollow prestige of » et je sais que je vais<br />

traduire sa pièce.<br />

Et la satire d’un milieu connu vire tout à coup au<br />

drame politique avec les accents i<strong>de</strong>ntitaires trop<br />

actuels Fucking malaisant et Sherman fonce yeux<br />

ouverts courageux baveux même Puis aussitôt<br />

qu’on pense savoir où on – Jason nous tire du<br />

côté <strong>de</strong>s enjeux personnels Qui va trahir qui<br />

Qui va se tenir face à qui Qui va abandonner ses<br />

principes dans un mon<strong>de</strong> corrompu et pour quoi.<br />

Ne nous laissons pas berner Le merveilleux<br />

mon<strong>de</strong> <strong>de</strong> la télévision est une allégorie qui sert<br />

à mettre en scène l’ordre <strong>de</strong> notre mon<strong>de</strong>.<br />

Une allégorie qui « dès l’origine comme<br />

aujourd’hui, a eu et a encore pour objet d’être le<br />

miroir <strong>de</strong> la nature » (dixit Hamlet) Un miroir qui<br />

nous montre nos travers et dans lequel nous nous<br />

reconnaissons Trop bien.<br />

Ayoye.<br />

JEAN MARC DALPÉ<br />

Je ris et je ris Je ris tout haut et je n’ai pas fini la<br />

première page du manuscrit Ensuite…<br />

Je reconnais tout La salle Les meubles IKEA<br />

Les enjeux L’ostie <strong>de</strong> téléphone au centre <strong>de</strong> la<br />

table Les tableaux <strong>de</strong>s synopsis Les Post-it Les<br />

fausses bonnes idées Les câlisse <strong>de</strong> crises <strong>de</strong> la<br />

productrice Mais aussitôt que je pense savoir où<br />

on – Sherman me tire ailleurs QUOI ? ! ON S’EN<br />

VA LÀ ???<br />

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THÉÂTRE LA LICORNE ▲ DIX QUATRE<br />

DIDIER<br />

LUCIEN<br />

Biographie<br />

Diplômé en interprétation <strong>de</strong> l’École nationale <strong>de</strong> théâtre du<br />

Canada (1994), Didier Lucien s’est rapi<strong>de</strong>ment illustré sur<br />

les planches, ainsi qu’au petit et au grand écran, gagnant le<br />

cœur et l’affection du public. Artiste polyvalent, il se démarque<br />

comme metteur en scène <strong>de</strong>puis quelques années. Il a écrit<br />

et interprété Ai-je du sang <strong>de</strong> dictateur (2017), produit par<br />

le Nouveau Théâtre expérimental (NTE). Il a aussi orchestré<br />

Mauvais goût <strong>de</strong> Stéphane Crête (2019), une production Espace<br />

Libre. Depuis 2017, il écrit et met en scène <strong>de</strong>s spectacles <strong>de</strong><br />

cirque en collaboration avec l’École nationale <strong>de</strong> cirque.<br />

metteur<br />

en scène<br />

Comme interprète, il a notamment fait ses débuts à La<br />

Licorne dans le spectacle culte Cabaret neiges noires (1992),<br />

mis en scène par Dominic Champagne, avant <strong>de</strong> monter<br />

sur la scène pour quelques éditions <strong>de</strong>s Contes urbains.<br />

Comédien au large registre, il a joué dans une trentaine <strong>de</strong><br />

productions théâtrales. Au cours <strong>de</strong> la <strong>de</strong>rnière année, on a pu<br />

le voir dans Au sommet <strong>de</strong> la montagne <strong>de</strong> Katori Hall (2022),<br />

dans une traduction d’Édith Kabuya, Mon île, mon cœur, une<br />

production <strong>de</strong>s 7 doigts (2022), et il sera <strong>de</strong> la distribution<br />

<strong>de</strong> Abraham Lincoln va au théâtre <strong>de</strong> Larry Tremblay (2023).<br />

© JACINTHE PERRAULT<br />

À la télévision, il a joué dans les séries Dans une galaxie près<br />

<strong>de</strong> chez vous, Pure laine, Les beaux malaises, Léo, Alix et les<br />

merveilleux, Appelle-moi si tu meurs et La faille 3. Au cinéma,<br />

il était récemment <strong>de</strong> la distribution <strong>de</strong> Les Affamés <strong>de</strong> Robin<br />

Aubert et <strong>de</strong> Menteur d’Émile Gaudreault.<br />

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THÉÂTRE LA LICORNE ▲ DIX QUATRE<br />

mot du<br />

METTEUR<br />

EN SCÈNE<br />

Voici ce qui me vient à l’esprit quand je pense à la pièce <strong>Dix</strong> <strong>quatre</strong>.<br />

Il n’est pas tout <strong>de</strong> s’exprimer, il faut aussi savoir écouter.<br />

Il est essentiel d’être considéré, apprécié pour qui l’on est et non pas pour ce que<br />

l’on représente.<br />

Est-il possible que l’authenticité triomphe sur le conformisme ?<br />

Quels sont les fonctions et les <strong>de</strong>voirs <strong>de</strong> l’art ?<br />

Comment faire pour transformer un système dont les bases sont désuètes ?<br />

Quoi faire quand nos convictions morales sont ébranlées par <strong>de</strong> nouvelles réalités ?<br />

Vaut-il mieux reconnaître notre ignorance et s’ouvrir à l’inconnu ou est-il<br />

acceptable <strong>de</strong> se camper dans nos certitu<strong>de</strong>s ?<br />

Depuis <strong>de</strong>s années, ces questions préoccupent mon esprit.<br />

Jason Sherman me réconforte; je ne suis donc pas seul.<br />

Bienvenue dans nos têtes qui peut-être est aussi la vôtre.<br />

Quoi qu’il en soit, ce soir, contemplons ensemble nos inadéquations, notre<br />

humanité.<br />

Au nom <strong>de</strong> toute l’équipe, merci d’être là.<br />

DIDIER LUCIEN<br />

TÉLÉVOREZ<br />

TÉLÉ-QUÉBEC


THÉÂTRE LA LICORNE ▲ DIX QUATRE<br />

LES<br />

INTERPRÈTES<br />

Cliquez sur le nom pour consulter la bio <strong>de</strong> l’artiste.<br />

© MAXYME G.<br />

LAURA AMAR<br />

DANS LE RÔLE DE MAIA<br />

© JACINTHE PERRAULT<br />

© JACINTHE PERRAULT<br />

© MAXIME CÔTÉ<br />

© ANDRÉANNE GAUTHIER<br />

IRDENS EXANTUS<br />

DANS LE RÔLE DE COLIN<br />

ALEXANDRE FORTIN<br />

DANS LE RÔLE DE DANNY<br />

NORMAN HELMS<br />

DANS LE RÔLE DE PETER<br />

MARIE-HÉLÈNE THIBAULT<br />

DANS LE RÔLE DE ELSA


THÉÂTRE LA LICORNE ▲ DIX QUATRE<br />

ÉQUIPE<br />

DE CRÉATION<br />

texte jason sherman<br />

traduction jean marc dalpé<br />

mise en scène didier lucien<br />

avec laura amar, ir<strong>de</strong>ns exantus,<br />

alexandre fortin, norman helms,<br />

et marie-hélène thibault<br />

assistance à la mise en scène pascale d’haese<br />

décor cédric lord<br />

costumes jacinthe perrault<br />

éclairages thomas go<strong>de</strong>froid<br />

musique alain lucien<br />

régie pascale d’haese et alexandra sutto<br />

▲▲▲<br />

accessoires mayumi i<strong>de</strong>-bergeron<br />

construction du décor atelier ovation inc.<br />

mixage <strong>de</strong> la musique miguel garçia<br />

▲▲▲<br />

direction <strong>de</strong> production marie-hélène dufort<br />

direction technique du spectacle<br />

françois martel, assisté d’alice germain<br />

équipe <strong>de</strong> montage noémie beaulieu,<br />

frédéric <strong>de</strong>ssoly, guy fortin, béatrice germain,<br />

benjamin lessard, jonathan massove,<br />

camille pilon-laurin, steve poliquin<br />

et benjamin vadnay<br />

▲▲▲<br />

relations <strong>de</strong> presse ginette ferland<br />

conception <strong>de</strong> l’affiche caserne<br />

photo <strong>de</strong> l’affiche richmond lam<br />

photos <strong>de</strong> production suzane o’neill<br />

graphisme du programme lily pinsonneault<br />

▲▲▲<br />

une production <strong>de</strong> la manufacture<br />

▲▲▲<br />

un merci spécial à mélodie sicard pour ses<br />

conseils au niveau <strong>de</strong>s arrangements musicaux<br />

ÉQUIPE<br />

DE LA MANUFACTURE<br />

directeur artistique et général<br />

philippe lambert<br />

adjointe à la direction artistique<br />

pascale renaud-hébert<br />

artiste associée<br />

louiza guira<br />

directeur fondateur<br />

jean-<strong>de</strong>nis leduc<br />

directrice exécutive<br />

danièle drolet<br />

adjointe à la direction<br />

exécutive<br />

hélène rioux<br />

technicienne comptable<br />

ingrid farfan<br />

directeur technique<br />

françois martel<br />

adjointe à la direction technique<br />

alice germain<br />

directrice <strong>de</strong> production<br />

marie-hélène dufort<br />

directrice <strong>de</strong>s communications<br />

et du développement<br />

claudie barnes<br />

adjointe aux communications<br />

daphné angiolini<br />

relations <strong>de</strong> presse<br />

ginette ferland<br />

accueil et services aux groupes<br />

sophie rocheleau<br />

responsable <strong>de</strong> la billetterie<br />

valérie michaud<br />

guichetières<br />

lori pifko<br />

mathil<strong>de</strong> richer<br />

gérant <strong>de</strong> salle<br />

alexandre lavigne<br />

équipe <strong>de</strong> salle et bar<br />

matthew bernier-hudanish<br />

agnès bouchard<br />

léyla caminel lachance<br />

nicole doummar<br />

yan héroux<br />

marianne larose<br />

élizabeth leroux<br />

lily pinsonneault<br />

cam poirier<br />

clara prieur<br />

roxenne quenneville<br />

antoine rousselle<br />

arnaud rousselle<br />

louis roy<br />

entretien ménager<br />

gabriel constantin<br />

alina dumitrache


THÉÂTRE LA LICORNE ▲ DIX QUATRE<br />

ENTREVUE<br />

avec les interprètes<br />

ir<strong>de</strong>ns exantus<br />

et marie-hélène thibault<br />

Quelle est l’histoire <strong>de</strong> <strong>Dix</strong> <strong>quatre</strong> ?<br />

Qu’est-ce qui vous a accroché dans<br />

cette pièce ?<br />

Ir<strong>de</strong>ns Exantus : C’est l’histoire <strong>de</strong> <strong>quatre</strong> scénaristes<br />

qui travaillent sous pression pour écrire<br />

une série policière à <strong>de</strong>s pério<strong>de</strong>s charnières <strong>de</strong><br />

leurs carrières.<br />

Quand Colin (mon personnage) est victime <strong>de</strong> brutalité<br />

policière et qu’il déci<strong>de</strong> <strong>de</strong> s’en inspirer pour<br />

créer l’intrigue principale du show, la fiction se mêle<br />

à la réalité et tous les rouages du système télévisuel<br />

sont alors remis en question.<br />

Dans <strong>Dix</strong> <strong>quatre</strong>, les interprètes Ir<strong>de</strong>ns<br />

Exantus et Marie-Hélène Thibault<br />

campent <strong>de</strong>s personnages au caractère<br />

bien trempé, dont la vision du mon<strong>de</strong> <strong>de</strong><br />

la télé – cœur <strong>de</strong> l’intrigue <strong>de</strong> la pièce –<br />

diverge complètement. Ils ont accepté<br />

<strong>de</strong> nous en dire un peu plus, le temps<br />

<strong>de</strong> trois questions, sur cette déroutante<br />

satire <strong>de</strong> Jason Sherman.<br />

Tout le mon<strong>de</strong> marche sur <strong>de</strong>s œufs, très peu<br />

s’écoutent réellement et personne n’arrive vraiment<br />

à créer <strong>de</strong>s ponts pour que les différents points <strong>de</strong><br />

vue puissent coexister… un peu comme dans notre<br />

société actuelle! Et c’est ce qui m’a accroché dans<br />

cette pièce.<br />

Marie-Hélène Thibault : <strong>Dix</strong> <strong>quatre</strong>, c’est une plongée<br />

dans le quotidien d’un groupe <strong>de</strong> scénaristes<br />

qui doit écrire une série télé policière, avec ce que<br />

ça implique <strong>de</strong> compromis, <strong>de</strong> guerres <strong>de</strong> pouvoir<br />

et d’adrénaline, tout ça avec <strong>de</strong>s dates <strong>de</strong> tombée<br />

imposées par une productrice ambitieuse et un<br />

événement imprévu qui viendra brouiller les cartes.<br />

Ce qui m’a accrochée, outre le fait que Didier en assure<br />

la mise en scène, ce sont les nombreux thèmes<br />

cachés <strong>de</strong>rrière une écriture rythmée et une satire<br />

▲▼<br />

▲ ▲<br />

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SPENCER IMBROCK / UNSPLASH<br />

THÉÂTRE LA LICORNE ▲ DIX QUATRE<br />

du mon<strong>de</strong> merveilleux <strong>de</strong> la télévision. Et j’adore<br />

comment mon personnage est révélé au public !<br />

Dans <strong>Dix</strong> <strong>quatre</strong>, on peut dire que la<br />

vision <strong>de</strong>s choses <strong>de</strong> vos personnages<br />

respectifs est aux antipo<strong>de</strong>s l’une <strong>de</strong><br />

l’autre ! Parlez-nous un peu <strong>de</strong> votre<br />

personnage et <strong>de</strong> la manière dont vous<br />

l’avez abordé.<br />

IE : Pour moi, Colin représente la nouveauté, le<br />

changement. Il arrive dans l’univers <strong>de</strong> la télé avec<br />

une certaine arrogance. C’est le mon<strong>de</strong> <strong>de</strong> la télévision<br />

qui l’a choisi et non le contraire. Il croit sans<br />

aucun doute en son talent d’auteur et à ce qu’il<br />

pourrait apporter à l’écriture <strong>de</strong> l’émission grâce à<br />

sa voix singulière.<br />

Quand il est victime <strong>de</strong> profilage, ses convictions<br />

morales sont soli<strong>de</strong>ment ébranlées. Pourquoi<br />

ne pas essayer <strong>de</strong> changer les choses <strong>de</strong> façon<br />

concrète en dénonçant ce qu’il a vécu? Et c’est là<br />

que ça pète avec les autres… Personne n’est réellement<br />

prêt à assumer, à se rendre jusque-là. On veut<br />

<strong>de</strong> la diversité partout, mais on n’est pas totalement<br />

prêts à être confrontés aux enjeux et aux réalités<br />

que ces personnes-là vivent!<br />

Colin a ses failles aussi: il a <strong>de</strong> la difficulté à faire <strong>de</strong>s<br />

compromis, à écouter les autres et à travailler en<br />

équipe. Il est tellement absorbé par ce qu’il a vécu,<br />

qu’il n’arrive pas à accepter <strong>de</strong> ne pas avoir toutes<br />

les clés pour bien changer les choses. Et c’est ce qui<br />

va finir par le rattraper, malgré toutes ses bonnes<br />

intentions.<br />

MHT : Il est dit d’Elsa qu’elle ne parle jamais pour ne<br />

rien dire. Je suis partie <strong>de</strong> là. Et aussi du fait qu’elle<br />

représente le pouvoir, mais que ce pouvoir est en<br />

train <strong>de</strong> lui échapper, donc qu’elle est dans un moment<br />

<strong>de</strong> crise et qu’elle révèle plus <strong>de</strong> vulnérabilité<br />

qu’elle ne le voudrait (mais ça, ça vient <strong>de</strong> Didier!).<br />

Croyez-vous que le public sortira du<br />

spectacle avec une vision différente du<br />

mon<strong>de</strong> <strong>de</strong> la télévision ?<br />

IE : Je crois qu’ils verront à quel point écrire une<br />

série télé n’est pas <strong>de</strong> tout repos, surtout quand on<br />

doit travailler avec <strong>de</strong>s gens qui viennent <strong>de</strong> milieux<br />

différents, avec <strong>de</strong>s réalités différentes.<br />

MHT : Je ne crois pas que la pièce traite tant que ça<br />

du mon<strong>de</strong> <strong>de</strong> la télé, au fond. Pour moi, ça parle <strong>de</strong><br />

pouvoir, <strong>de</strong> désillusions, <strong>de</strong>s changements nécessaires,<br />

mais si difficiles à opérer dans la société. Et<br />

<strong>de</strong> l’espoir qu’on peut changer les choses malgré<br />

tout. De quoi ça parle… humm… C’est le public qui<br />

le sait !<br />

FOU DE<br />

THÉÂTRE ?<br />

Chaque samedi,<br />

dans l’édition papier


THÉÂTRE LA LICORNE ▲ DIX QUATRE<br />

REGARDS CROISÉS<br />

avec<br />

FABRICE VIL<br />

Cette saison, nous avons la chance d’accueillir Fabrice<br />

Vil, à titre <strong>de</strong> libre-penseur en rési<strong>de</strong>nce à La Licorne !<br />

Coach certifié en développement intégral, avocat,<br />

anciennement entraîneur <strong>de</strong> basket-ball, Fabrice Vil,<br />

animé par l’égalité <strong>de</strong>s chances, est aussi fondateur<br />

<strong>de</strong> Pour 3 Points, un organisme qui s’implique auprès<br />

<strong>de</strong>s jeunes sportifs en milieux défavorisés.<br />

Consultez la bio <strong>de</strong> Fabrice Vil<br />

© ALAIN WONG<br />

C’est dans le cadre du projet Regards croisés, qui<br />

vise à donner la parole à une voix extérieure au milieu<br />

théâtral, afin d’enrichir notre vision <strong>de</strong>s thématiques<br />

<strong>de</strong>s spectacles, qu’il nous offre ici ses réflexions sur la<br />

pièce <strong>Dix</strong> <strong>quatre</strong>. Bonne lecture !<br />

Noir <strong>de</strong>rrière l’écran<br />

En lisant le texte <strong>de</strong> la pièce <strong>Dix</strong> <strong>quatre</strong>, j’étais, comment dire… « f*cking pissed off ».<br />

Parce que malgré le caractère fictif du fond <strong>de</strong> l’histoire, et comique <strong>de</strong> sa forme, cette pièce<br />

expose avec acuité un nombre incalculable <strong>de</strong> drames sociaux dont j’ai été dans ma vie tantôt<br />

le témoin, tantôt le sujet.<br />

J’ai une mo<strong>de</strong>ste expérience du milieu <strong>de</strong> la télé. Toutefois, j’ai travaillé au cours <strong>de</strong>s six <strong>de</strong>rnières<br />

années sur assez <strong>de</strong> plateaux <strong>de</strong> tournage pour constater que la brillance <strong>de</strong>s artisan·e·s est<br />

souvent suffoquée par le nombre <strong>de</strong> contraintes allant <strong>de</strong>s intérêts corporatistes et financiers aux<br />

faibles aptitu<strong>de</strong>s en gestion <strong>de</strong>s déci<strong>de</strong>urs, en passant par la fausse croyance que le public n’est<br />

pas capable <strong>de</strong> recevoir <strong>de</strong>s propositions représentatives du paysage québécois d’aujourd’hui.<br />

Un cocktail qui produit dans plusieurs circonstances <strong>de</strong>s effets désolants <strong>de</strong>vant et <strong>de</strong>rrière<br />

l’écran.<br />

▲▼<br />

▲ ▲<br />

▲▼▲<br />

▼▼▼▲▲▲


THÉÂTRE LA LICORNE ▲ DIX QUATRE<br />

Ces problèmes sont courants dans le milieu.<br />

Les personnages <strong>de</strong> Peter et Elsa, qui souffrent<br />

à leur manière du presse-citron que peut être le<br />

star-système, en font foi. Mais quand il s’agit <strong>de</strong>s<br />

artisan·e·s afro-<strong>de</strong>scendant·e·s comme Colin<br />

et Maia, cette souffrance prend une couleur<br />

particulière (le jeu <strong>de</strong> mots était trop facile ici). Pour<br />

toutes les fois où <strong>de</strong>s producteurs télé ont insisté<br />

afin que je modifie mes chroniques sur le racisme<br />

ou la police, je peux en attester.<br />

Enten<strong>de</strong>z-moi bien. Je ne souhaite pas ici<br />

démoniser le milieu <strong>de</strong> la télé. Au contraire. Je tiens<br />

simplement à souligner que présenter une offre télé<br />

<strong>de</strong> qualité est un art qui exige notamment d’allier<br />

divertissement, culture générale et conscience<br />

sociale. Or, <strong>de</strong>s problèmes bien réels et évi<strong>de</strong>nts<br />

pour certaines personnes noires sont, à l’inverse,<br />

inexistants et incompréhensibles pour bien <strong>de</strong>s<br />

personnes qui ne le sont pas. Comme si on vivait<br />

dans <strong>de</strong>s mon<strong>de</strong>s séparés au sein d’une même<br />

société. Il suffit <strong>de</strong> penser au refus <strong>de</strong> reconnaître<br />

les torts <strong>de</strong>s forces policières, thème central du<br />

propos <strong>de</strong> <strong>Dix</strong> <strong>quatre</strong>.<br />

Et lorsque, en plus, les déci<strong>de</strong>urs choisissent <strong>de</strong><br />

prioriser dans leur message un public qui exclut<br />

les personnes noires, les propositions qui visent<br />

à exposer le vécu <strong>de</strong> ces personnes sont d’autant<br />

exclues.<br />

Le plus grave, dans tout ça, c’est que ces problèmes<br />

ne relèvent pas du pur hasard. Ils relèvent<br />

d’injustices faisant partie du tissu même <strong>de</strong> nos<br />

sociétés.<br />

violence, au proxénétisme, à la drogue. C’est souvent<br />

<strong>de</strong> façon inconsciente que ces préjugés s’installent.<br />

En résultent <strong>de</strong>s comportements qui débouchent<br />

parfois directement sur <strong>de</strong> la discrimination directe,<br />

parfois sur <strong>de</strong> la discrimination par suite d’un effet<br />

préjudiciable. Les policiers n’en sont pas exempts. »<br />

Il ne s’agit pas là <strong>de</strong> propos extrémistes, mais <strong>de</strong><br />

ceux du juge Michel Yergeau <strong>de</strong> la Cour supérieure<br />

du Québec. Le racisme anti-noir existe et les forces<br />

policières n’en sont que la manifestation la plus<br />

menaçante.<br />

On a beaucoup parlé, au cours <strong>de</strong>s <strong>de</strong>rnières années,<br />

<strong>de</strong> diversité raciale et ethnoculturelle <strong>de</strong>vant<br />

l’écran, mais tenir compte <strong>de</strong> cette diversité est un<br />

défi complexe qui <strong>de</strong>man<strong>de</strong> un travail important<br />

d’arrière-scène. Or, les difficultés qui en résultent<br />

sont peu racontées. En ce sens, les hauts et les bas<br />

du personnage <strong>de</strong> Colin sont précieux puisqu’ils<br />

exposent une réalité méconnue. Alors qu’on<br />

reconnaît généralement que l’art est justement<br />

un outil pour que l’artiste présente sa vision <strong>de</strong> la<br />

réalité, l’artiste noir est souvent discrédité parce<br />

qu’on le taxe <strong>de</strong> l’étiquette <strong>de</strong> « militant ».<br />

Après avoir lu le texte <strong>de</strong> cette pièce, j’ai bien<br />

hâte <strong>de</strong> voir comment elle prendra vie sur<br />

scène, d’autant plus que, en toile <strong>de</strong> fond <strong>de</strong><br />

la trame narrative principale, <strong>Dix</strong> <strong>quatre</strong> tisse<br />

subtilement d’autres sujets <strong>de</strong> société fort<br />

importants. Lesquels ? Je vous laisse les découvrir!<br />

FABRICE VIL<br />

« Le seul fait d’être une personne noire représente<br />

pour bien <strong>de</strong>s blancs une menace en ce qu’ils<br />

associent cette personne à la criminalité, à la


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<strong>de</strong> 140 000 $ ont été amassés sur notre objectif <strong>de</strong> 200 000 $.<br />

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liberté, développer leurs idées et s’épanouir<br />

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La Manufacture <strong>de</strong> la saison, impliquant en<br />

moyenne une dizaine d’artistes : auteur·trice·s,<br />

metteur·e·s en scène, interprètes et<br />

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De maintenir et développer <strong>de</strong>s conditions<br />

avantageuses aux nombreux projets <strong>de</strong> création<br />

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D’offrir <strong>de</strong>s ateliers, laboratoires et lectures<br />

publiques aux artistes.<br />

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© SUZANE O’NEIL<br />

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La pièce <strong>Dix</strong> <strong>quatre</strong> sera également présentée<br />

dans le cadre <strong>de</strong> nos représentations-bénéfice<br />

annuelles ! ► Pour plus <strong>de</strong> détails<br />

Un merci chaleureux au comité d’honneur <strong>de</strong>s <strong>soirée</strong>s-bénéfice :<br />

Parrain d’honneur : Denis Bernard<br />

Coprési<strong>de</strong>nts du comité : Robert Harvey et Andrée-Anne Potvin<br />

Membres : Danièle Drolet, Jo-Anne Duchesne, Patrick Farley,<br />

Martin Guestier, Philippe Lambert, Guillaume Landry,<br />

Lucie LeBlanc et Marie-Pierre Pelletier


THÉÂTRE LA LICORNE ▲ DIX QUATRE<br />

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