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Supplément Classic de Oh Life Magazine. Ce magazine informe les amateurs de voitures anciennes .

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AVRIL<br />

2024<br />

Les SPA <strong>CLASSIC</strong> du 17 au 19 mai 2024<br />

Circuit de Spa - Francorchamps<br />

La Golf fête<br />

ses 50 ans<br />

à Autoworld


Sommaire<br />

Mars 2024 ver. 1<br />

Cliquez sur les boutons pour accéder directement aux sujets<br />

LA VW GOLF A 50 ANS (2024)<br />

JAMES BOND A BRUXELLES<br />

SUPER<strong>CARS</strong> AUTOWORLD<br />

VW COCCINELLE<br />

SON HISTOIRE AU FIL<br />

DES HITS PARADES<br />

VW K70<br />

ELECTRIFICATION DES CLASSIQUES<br />

CLIQUEZ SUR LES BOUTONS<br />

BACK TO THE ROOTS<br />

Spa Classic 2024<br />

100 ANS LE MANS (INTER<strong>CLASSIC</strong>)<br />

BUGATTI AU MANS<br />

100 ANS MG (coming soon)<br />

20 ANS BENTLEY CONTINENTAL GT<br />

100 ANS BENTLEY<br />

MEAN REVIVAL<br />

SUPER<strong>CARS</strong> AUTOWORLD (2022-2023)<br />

MEAN REVIVAL (2022)<br />

ETTORE BUGATTI LE GENIE<br />

BUGATTI AUX 24 H DU MANS<br />

FEMMES PILOTES !<br />

CLIQUEZ SUR LES BOUTONS<br />

LA BMW Z8<br />

MG MORRIS GARAGE<br />

JAGUAR XK 150S<br />

Un lien ne fonctionne pas, ou renvoie ailleurs, dites le nous, on corrige. Merci.<br />

3


23 mars 2024 Editorial<br />

Le printemps<br />

C’est le réveil<br />

des anciennes<br />

Bonheur<br />

Total<br />

LA SEMAINE AUTOMOBILE<br />

EST-CE UN C AUCHE M ARD<br />

OU<br />

Eric HEIDEBROEK<br />

Journaliste AGJPB F05749<br />

UN RÊVE<br />

ÉVEILLÉ ?<br />

Après un hivernage tranquille, les anciennes<br />

sortent de leur léthargie, pour celles qui se<br />

sont assoupies.<br />

Les bâches tombent, un coup de loque<br />

à poussière, un peu de lustrage et on les<br />

remet en marche en prenant les précautions<br />

d’usage. Pression des pneus adaptée et<br />

premiers tours de roues, c’est parti.<br />

Avec nos hiver doux, pas mal d’anciennes<br />

n’ont pas dormi beaucoup, car dès que le<br />

ciel s’éclaircit la tentation de les faire rouler,<br />

est grande et ce n’est qu’excellent pour leur<br />

santé. Une auto qui ne roule pas s’abîme,<br />

c’est bien connu.<br />

Pendant cet hiver, les politiques ont bien<br />

tenté de légiférer afin de limiter la liberté de<br />

circuler des anciennes. Mais il semble que<br />

leurs velléités se soient calmées, notamment<br />

avec le report de la législation sur les zones<br />

à basses émissions. La ministre Tellier s’est<br />

rendu compte que la Wallonie est totalement<br />

inadaptée aux zones LEZ. La BEHVA ajoute<br />

: «La ministre se base aujourd’hui sur une<br />

étude menée par l’Institut Scientifique<br />

de Service public (ISSeP) qui la pousse à<br />

demander prochainement au gouvernement<br />

wallon d’abroger l’interdiction généralisée et<br />

progressive de circuler des véhicules anciens.<br />

Selon Céline Tellier, la mesure d’une immense<br />

LEZ (la plus grande d’Europe en fait) n’est pas<br />

tenable et il est préférable de travailler par<br />

grandes villes. Pour la ministre, la mesure<br />

initiale est donc disproportionnée et, par sa<br />

globalité, elle ne constitue pas une réponse<br />

adéquate pour améliorer la qualité de l’air.»<br />

Un lien ne fonctionne pas, ou renvoie ailleurs, dites le nous, on corrige. Merci.<br />

5


Zoom<br />

Voici la page de départ de votre visite.<br />

Cliquez sur les gros boutons et vous serez dirigés vers la rubrique indiquée.<br />

A chaque rubrique son sommaire, parcourez alors les sujets.<br />

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1<br />

2<br />

Cliquez sur les boutons pour accéder directement aux sujets<br />

<br />

<br />

<br />

6 Un lien ne fonctionne pas, ou renvoie ailleurs, dites le nous, on corrige. Merci.


Zoom<br />

SPA <strong>CLASSIC</strong><br />

100 ANS 24 H DU MANS<br />

BUGATTI AU MANS<br />

100 ANS MG (coming soon)<br />

100 ANS BENTLEY<br />

20 ANS BENTLEY CONTINENTAL GT<br />

JAMES BOND A BRUXELLES<br />

SUPER<strong>CARS</strong> AUTOWORLD (2023)<br />

MEAN REVIVAL (2022)<br />

ETTORE BUGATTI LE GENIE<br />

FEMMES PILOTES !<br />

LA BMW Z8<br />

JAGUAR XK 150S<br />

MG MORRIS GARAGE<br />

«A NOUS LES PETITES ANGLAISES»<br />

EXCLUSIF - UNIQUE<br />

VW COCCINELLE<br />

SON HISTOIRE AU FIL<br />

DES HITS PARADES DE 1933 À 1975<br />

VW K70<br />

VW GOLF (50 ANS)<br />

8 Un lien ne fonctionne pas, ou renvoie ailleurs, dites le nous, on corrige. Merci.<br />

9


Spa-Classic<br />

célèbre sa<br />

12ème édition !<br />

Créé en 2011 à l’initiative<br />

du Royal Motor Union de<br />

Liège, sur le circuit préféré<br />

des pilotes, Spa-Classic a<br />

grandi progressivement<br />

pour figurer parmi les<br />

grands événements<br />

européens de courses<br />

historiques.<br />

En 2023, le meeting belge a rassemblé<br />

plus de 22 000 spectateurs,<br />

faisant de cet événement<br />

l’une des épreuves les plus populaires<br />

de la saison. Un tracé de<br />

renom, serpentant au cœur du<br />

massif de l’Ardenne, considéré<br />

par les pilotes comme le plus<br />

beau du monde.<br />

Dans la saison «Historic<br />

Racing by Peter Auto»,<br />

Spa-Classic tient à coup<br />

sûr une place à part.<br />

Le tracé du circuit est<br />

sans doute le plus<br />

confrontant de tous et<br />

la météo de ce magnifique<br />

coin des Ardennes,<br />

souvent capricieuse,<br />

oblige les pilotes et leur<br />

équipe à se remettre en<br />

permanence en question. Cette<br />

année, à côté des incontournables<br />

plateaux plébiscités par<br />

10 11


le public, deux nouveaux plateaux<br />

rejoignent les Series by<br />

Peter Auto : The Gentlemen<br />

Challenge, regroupant les anciens<br />

plateaux The Greatest’s<br />

Trophy et Fifties’ Legends;<br />

et le tout nouveau Classic Touring<br />

Challenge, élargissant la<br />

diversité des modèles en piste.<br />

Spa-Classic proposera donc<br />

cette année les grilles suivantes :<br />

* 2.0L Cup – Porsche 911 2<br />

litres châssis court pré-1966<br />

* Classic Endurance Racing 1<br />

– GT 1966 / 1975 & Protos 1966<br />

/ 1971<br />

* Classic Endurance Racing 2<br />

– GT 1975 / 1981 & Protos 1972<br />

/ 1981<br />

* Classic Touring Challenge –<br />

Voitures de Tourisme pré-66<br />

* Endurance Racing Legends<br />

– GT & Protos 1990 / 2000<br />

* Group C Racing – Protos de<br />

1982 à 1993<br />

* Heritage Touring Cup – Voitures<br />

de Tourisme de 1966 à<br />

1984<br />

* Sixties’ Endurance – Voitures<br />

de sport pré-63 & GT pré-66<br />

* The Gentlemen Challenge –<br />

GT & Protos 1950 / 1960<br />

FOCUS SUR…<br />

HERITAGE TOURING CUP<br />

ET <strong>CLASSIC</strong> TOURING<br />

CHALLENGE<br />

Spa-Classic fait la part belle<br />

aux autos de tourisme des années<br />

50 à 80 ! L’Heritage Touring Cup<br />

(HTC pour les plus habitués) fera<br />

revivre la grande époque des 24h<br />

de Spa et des 1000km de Spa.<br />

En mettant en scène des voitures<br />

qui ont concouru entre 1966 et<br />

1984 de jour comme de nuit.<br />

Des véhicules comme les Ford<br />

Capri 2600 RS et la BMW 3.0 CSL<br />

seront de la partie, rappelant les<br />

luttes intenses et les compétitions<br />

acharnées de cette époque.<br />

Nouveauté en 2024, le plateau<br />

Classic Touring Challenge<br />

rendra hommage aux voitures<br />

des 500km de Spa. Une course<br />

moins longue mais tout aussi<br />

emblématique, qui a contribué à<br />

l’histoire des courses de tourisme.<br />

Ce plateau offre une variété de<br />

voitures de tourisme classiques,<br />

recréant la diversité et l’intensité<br />

de cette époque, avant 1966,<br />

qui vit d’impressionnantes et<br />

étonnantes batailles, opposant<br />

les courageuses et agiles Mini<br />

Cooper ou Lotus Cortina aux<br />

puissantes et imposantes Jaguar<br />

Mk2 ou Ford Falcon.<br />

12 13


A NE PAS MANQUER<br />

• Exposition exceptionnelle<br />

de Porsche 917<br />

Une exposition inédite de Porsche<br />

917 lors de l’événement<br />

promet d’être une expérience<br />

inoubliable pour les passionnés<br />

de sports mécaniques.<br />

Parmi les joyaux exposés, on<br />

trouvera la 917-043 à la longue<br />

queue, arborant une peinture<br />

psychédélique vert et violet, captivant<br />

le regard des visiteurs.<br />

La légendaire 917-023, célèbre<br />

pour sa victoire au Mans en 1970<br />

avec sa livrée rouge et blanche,<br />

sera également présente, rappelant<br />

les moments glorieux de l’histoire<br />

de la course automobile. Les<br />

amateurs auront également l’occasion<br />

d’admirer la 917-021/12,<br />

et la 917-025 ainsi que la 917/10-<br />

002, un Spyder Can-Am rouge, et<br />

une 917 Spyder Interserie blanc,<br />

dont le numéro de châssis reste à<br />

dévoiler, ajoutent une touche de<br />

mystère à cette exposition exceptionnelle.<br />

Cependant, l’attrait ne se limite<br />

pas seulement aux voitures légendaires,<br />

car l’exposition accueillera<br />

également des pilotes<br />

de renom. La présence de Brian<br />

Redman, Gérard Larrousse, Richard<br />

Attwood, Jürgen Barth,<br />

Rainhold Joest, Mario Casoni et<br />

Philippe Siffert Jr., qui représentera<br />

son défunt père, promet une<br />

rencontre unique avec des figures<br />

emblématiques du monde<br />

de la course automobile. Ces<br />

pilotes chevronnés apporteront<br />

non seulement leur expertise,<br />

mais aussi des anecdotes fascinantes,<br />

offrant aux visiteurs une<br />

immersion totale dans l’histoire<br />

vibrante de la Porsche 917.<br />

• Village Exposants<br />

Confirmant également l’ampleur<br />

prise lors des éditions précédentes,<br />

le Village Exposants restera<br />

au cœur du paddock à proximité<br />

de l’Eau Rouge. Il offrira aux<br />

artistes, habilleurs, libraires et<br />

autres boutiquiers l’occasion de<br />

faire profiter de leurs merveilles<br />

un public de passionnés.<br />

• Des animations tout au<br />

long du week-end<br />

Spa-Classic proposera de nombreuses<br />

animations adaptées<br />

à tous les âges : concerts, exposition<br />

et parade de scooters<br />

anciens, danseurs des années<br />

40’s, 50’s et 60’s, maquilleuses<br />

vintage, tatoo éphémère, mini<br />

fête foraine, photocall… Le tout<br />

dans une ambiance festive et<br />

musicale entretenue par un Disc<br />

Jockey’s Vinyle.<br />

LES CLUBS<br />

Les clubs et collectionneurs seront<br />

une fois de plus attendues<br />

en nombre. Après la présence<br />

d’environ 1 400 voitures et près<br />

de 45 clubs lors des dernières<br />

éditions, l’objectif sera cette année<br />

encore de réunir toujours<br />

plus d’automobiles de collection.<br />

16 17


Parmi les attendus, le Club 914<br />

et ses centaines de voitures deviendra<br />

le rendez-vous européen<br />

de l’année.<br />

Sept sessions de piste, de 15 à<br />

20 minutes chacune, leur seront<br />

proposées durant le week-end<br />

pour découvrir et profiter du fabuleux<br />

tracé de Francorchamps.<br />

La billetterie est d’ores et déjà<br />

disponible sur le site officiel de<br />

Peter Auto : peterauto.fr<br />

18 19


The<br />

BENTLEY<br />

STORY<br />

En 1919, Walter Owen<br />

(W.O.) Bentley a créé<br />

une entreprise avec<br />

un objectif simple :<br />

construire «une voiture<br />

rapide, une bonne<br />

voiture, la meilleure de<br />

sa catégorie». Ce principe<br />

directeur a guidé Bentley<br />

depuis lors, poussant la<br />

marque vers l’avant et<br />

faisant d’elle le leader du<br />

luxe automobile dans le<br />

monde entier aujourd’hui.<br />

Le 10 juillet 2019 a marqué le<br />

100e anniversaire de Bentley et<br />

cette étape extraordinaire - atteinte<br />

par seulement quelques<br />

entreprises spéciales - est une<br />

raison de célébrer l’histoire de<br />

l’entreprise, son succès mondial<br />

aujourd’hui et son avenir<br />

passionnant.<br />

Après des débuts modestes,<br />

Bentley a progressé dans une<br />

quête incessante de luxe et de<br />

performance. Gagnant sa place<br />

dans le monde de la course<br />

automobile, les victoires de<br />

Bentley au Mans dans les années<br />

1920 ont fait écho dans le<br />

monde entier, et sont revenues<br />

une fois de plus au 21e siècle.<br />

La vision de W.O. continue<br />

de guider les convictions, les<br />

actions et les ambitions de<br />

chaque collaborateurs de la<br />

prestigieuse marque britanique.<br />

Situé à Crewe, en Angleterre,<br />

et propriété de Volkswagen AG<br />

depuis 1998, Bentley Motors<br />

reste le constructeur britannique<br />

de voitures de luxe par<br />

excellence, fabriquant les voitures<br />

de grand tourisme haute<br />

performance les plus recherchées<br />

au monde. L’entretien de<br />

l‘image est solide, les Bentley<br />

Boys brillent sur tous les circuits<br />

du monde.<br />

1910 - 1919<br />

Né en 1888, W.O. Bentley a<br />

grandi en tant que passionné<br />

d’ingénierie. Il méprisait les<br />

voitures de la fin du XIXe et<br />

du début du XXe siècle, qu’il<br />

considérait comme dangereuses,<br />

peu sophistiquées et<br />

bruyantes.<br />

Walter Owen Bentley<br />

n’aimait pas son<br />

prénom, il préférait<br />

qu’on l’appelle WO !<br />

Son entourage n’a donc pas été<br />

surpris de voir W.O. se consacrer<br />

à la construction de voitures qui<br />

répondraient à ses propres attentes<br />

extraordinairement élevées<br />

en tant que conducteur,<br />

ingénieur et gentleman.<br />

En octobre 1919, Bentley Motors<br />

est créé et en septembre<br />

1921, la première Bentley de<br />

20 21


Blower Speed Six Continuation<br />

12 exemplaires produits et tous vendus<br />

Bentley est un extraordinaire artisan. Capable de produire en séries limitées<br />

des voitures luxueuses, sportives et utilisables au quotidien, le constructeur<br />

britanique ne peut s’empêcher de reproduire les voitures de son passé, celles<br />

qui ont auréolé de gloire les principes de W.O Bentley.<br />

C’est pourquoi Bentley a construit cette Speed Six, réplique exacte des<br />

voitures originales qui ont participé aux 24 heures du Mans en 1930.<br />

Cette Blower est construite avec les mêmes<br />

matériaux que ceux utilisés en 1930,<br />

avec les même exigences de finitions, de<br />

réglages et spécifications que celles de la<br />

numéro 3 qui a gagné le Mans. Même<br />

la couleur «Parsons Napier Green»<br />

d’époque a été recréée, comme les<br />

cuirs «Tan» de l’habitacle. Ces<br />

douze exemplaires<br />

sont de vrais bijoux.<br />

22 23


série quitte l’usine et est fièrement<br />

livrée à son propriétaire,<br />

Noel van Raalte, pour la<br />

somme de 1.050 livres sterling.<br />

La voiture porte le cachet du<br />

radiateur de Bentley et l’insigne<br />

«B» volant.<br />

1920 - 1929<br />

Les Bentley des années 1920<br />

comptent parmi les voitures<br />

les plus caractéristiques de<br />

l’époque. W.O. Bentley se passionne<br />

pour le développement<br />

d’un moteur de course :<br />

1929 et 1930, où la domination<br />

de Bentley sur les courses<br />

fait écho dans le monde de<br />

l’automobile.<br />

1930 - 1939<br />

Les années 1930 sont synonymes<br />

de nombreux défis pour<br />

la marque Bentley. Malgré les<br />

records de course de Bentley<br />

et la nouvelle reconnaissance<br />

du public, Bentley Motors est<br />

en proie à des difficultés financières,<br />

le crash boursier de<br />

1929 fait très mal à Bentley.<br />

«Je voulais faire une voiture<br />

rapide, une bonne voiture : la<br />

meilleure de sa catégorie...»,<br />

ce qui aboutit à la création<br />

du premier moteur Bentley<br />

de 3,0 litres et 85 ch, qui permet<br />

d’atteindre une vitesse de<br />

128 km/h.<br />

En 1931, Rolls-Royce intervient<br />

pour racheter Bentley Motors.<br />

La production est transférée à<br />

Derby où une nouvelle «voiture<br />

de sport silencieuse» de<br />

3,5 litres est produite, mélangeant<br />

les meilleurs attributs<br />

des deux marques - agilité et<br />

luxe, puissance et silence.<br />

1<br />

2 -><br />

4<br />

1924, 1927,1928, 1929 et<br />

1930, les BENTLEY BOYS<br />

GAGNENT les 24 heures<br />

DU MANS !<br />

L’histoire s’écrit en<br />

LETTRES D’OR<br />

De nombreux records de vitesse<br />

et d’endurance ont été établis<br />

avec succès à Indianapolis, à<br />

l’île de Man et à Brooklands.<br />

Sans oublier les exploits légendaires<br />

des Bentley Boys.<br />

Ils remportent des victoires au<br />

Mans en 1924, 1927, 1928,<br />

En 1930, Woolf Barnato (photo<br />

2) - Directeur Général de<br />

Bentley de 1926 à 1931 et<br />

vainqueur du Mans en 1928 et<br />

1929) a parié 100 livres sterling<br />

qu’il pourrait atteindre Londres<br />

depuis Cannes avant que le<br />

Train Bleu (photo 4) ne se rende<br />

de Cannes à Calais.<br />

Il réussit son pari, devançant le<br />

train de quatre minutes grâce<br />

à sa berline Speed Six de 6½<br />

litres (Photo 1et 3). Avec son<br />

toit bas et la ligne dominante<br />

de son capot, la Speed Six incarne<br />

la puissance, l’endurance<br />

et la musculature de la Bentley<br />

3<br />

24 25


grand tourisme d’avant-guerre.<br />

Le bureau d’études de Crewe<br />

la considère comme une influence<br />

majeure sur les Bentley<br />

d’aujourd’hui.<br />

1940 - 1949<br />

CREWE est le centre<br />

du renouvellement de la<br />

marque Bentley, de ses<br />

origines de son savoir<br />

«être», de sa réelle<br />

personnalité!<br />

Le déménagement à Crewe en<br />

1946, après la Seconde Guerre<br />

mondiale, a permis d’accéder à<br />

une communauté d’ingénieurs<br />

et de mécaniciens hautement<br />

qualifiés qui avaient migré pendant<br />

la guerre vers ce centre<br />

industriel très actif. Grâce à<br />

des technologies avancées et<br />

à une nouvelle approche de la<br />

fabrication, Bentley est pour<br />

la première fois en mesure de<br />

construire une voiture complète<br />

et prête à être conduite<br />

jusqu’à ses limites.<br />

La Mark VI fut l’une des premières<br />

à être construite non<br />

seulement en tant que châssis<br />

standard et carrosserie base,<br />

mais aussi en tant que véritable<br />

Bentley.<br />

L’usine de Crewe est aujourd’hui<br />

un lieu où la précision<br />

du présent rencontre la<br />

passion du passé.<br />

1950 - 1959<br />

Les progrès qui ont accompagné<br />

le déménagement à Crewe<br />

dans les années 40 ont permis<br />

à Bentley Motors de transformer<br />

de bonnes voitures en<br />

voitures de grand tourisme<br />

luxueuses et performantes.<br />

En 1952, la Bentley R-Type<br />

Continental fait ses débuts. Il<br />

s’agit d’un coupé carrossé par<br />

Mulliner, dont la vitesse de<br />

pointe atteint tout juste 120<br />

miles/h. (192 km/h).<br />

La berline 4 places<br />

la plus rapide<br />

du Monde !<br />

Cela en fait la voiture à quatre<br />

places la plus rapide du monde<br />

et lui vaut très vite la réputation<br />

d’être le nec plus<br />

ultra en matière de luxe à<br />

grande vitesse.<br />

C’est la dernière Bentley<br />

à être construite, aucun<br />

modèle équivalent de<br />

Rolls-Royce n’ayant été<br />

construit pendant 30 ans.<br />

Trois ans plus tard, des versions<br />

coupé et berline de sport sont<br />

disponibles.<br />

En 1957, Bentley a lancé la<br />

nouvelle Bentley Continental<br />

Flying Spur à quatre portes,<br />

très attendue, et la Bentley S2<br />

a été annoncée en 1959. Elle<br />

utilise un tout nouveau moteur<br />

V8 en aluminium de 6,2 litres,<br />

Bentleyc R-Type continental 1954<br />

Bentleyc Flying Spur 1957<br />

26 27


qui remplace le six cylindres<br />

développé à l’origine pour les<br />

modèles Rolls-Royce dans les<br />

années 1920.<br />

1960 - 1969<br />

Les années 1960 ont été marquées<br />

par un développement<br />

continu de la famille Bentley<br />

Motors. En 1965, la série T<br />

berline sera déclinée en un superbe<br />

coupé qui sera ouvert en<br />

un cabriolet est lancée et présentée<br />

pour la première fois au<br />

salon de l’automobile de<br />

Paris, avant d’être rebaptisée<br />

en 1971 Bentley Corniche, puis<br />

en 1984. En fait la Continental,<br />

telle que nous la connaissons<br />

aujourd’hui. Connue pour son<br />

design gracieux et ses performances<br />

douces, la série T a été<br />

considérée par les amateurs de<br />

Bentley comme une révolution<br />

dans l’héritage sportif de la<br />

marque.<br />

La Bentley T née Rolls<br />

Royce sera une jolie<br />

berline déclinée en<br />

coupé et en cabriolet<br />

pour le plus grand<br />

plaisir de ses fans.<br />

1970 - 1979<br />

Les années 1970 constituent<br />

une décennie charnière dans<br />

l’histoire de Bentley Motors.<br />

W.O. Bentley, fondateur, passionné<br />

d’automobile et créateur<br />

de l’une des voitures de<br />

grand tourisme les plus recherchées<br />

au monde, meurt à l’âge<br />

de 82 ans en août 1971.<br />

Pendant ces années difficiles,<br />

l’association avec Rolls-Royce<br />

et les partenaires constructeurs<br />

de carrosseries tels que Mulliner<br />

allait laisser une marque<br />

indélébile de luxe raffiné dans<br />

l’ADN de Bentley, une marque<br />

que W.O. lui-même aurait approuvée.<br />

Au cours des années 70, le célèbre<br />

moteur V8 a été remanié<br />

pour augmenter sa cylindrée<br />

à 6,75 litres - une taille qu’il<br />

conservera jusqu’à la fin de la<br />

production de la Mulsanne en<br />

2020.<br />

1980 - 1989<br />

Les années 1980 voient le<br />

développement de l’identité<br />

Bentley et le début de la<br />

gamme Bentley que nous<br />

connaissons aujourd’hui. L’héritage<br />

du Mans de Bentley<br />

est repris dans le nom de la<br />

nouvelle série T, la Mulsanne,<br />

qui bénéficie d’une nouvelle<br />

suspension arrière. En 1982,<br />

une Mulsanne «Turbo» haute<br />

performance est lancée, capable<br />

de passer de 0 à 60 mph<br />

(96km/h) en sept secondes. En<br />

1985, la Mulsanne est à nouveau<br />

développée pour devenir<br />

la Turbo R, la Bentley de route<br />

la plus rapide de l’époque. La<br />

Bentley Corniche est rebaptisée<br />

Continental en 1984 et devient<br />

l’un des modèles les plus<br />

vendus à ce jour.<br />

Bentley Arnage<br />

Bentley Azure<br />

28 29


En 1989, la moitié des voitures<br />

sortant de Crewe étaient des<br />

Bentley. Dix ans après l’introduction<br />

de la Mulsanne Turbo,<br />

Bentley commence à vendre<br />

deux fois plus que Rolls-Royce.<br />

1990 - 1999<br />

L’acquisition de Bentley par le<br />

groupe Volkswagen en 1998<br />

a apporté des ressources, de<br />

nouvelles technologies et un<br />

élan encore plus important<br />

à la renaissance de Bentley.<br />

Il est annoncé que Bentley et<br />

Rolls-Royce redeviendront des<br />

sociétés distinctes, après 67<br />

ans de collaboration.<br />

Volkswagen AG annonce<br />

qu’elle investira 500 millions de<br />

livres sterling dans la marque<br />

Bentley, dans son usine de<br />

Crewe et dans la construction<br />

d’une toute nouvelle Bentley.<br />

Cette annonce confirme également<br />

l’intention de Bentley<br />

de maintenir une lignée britannique<br />

à part entière.<br />

Dans les années 1930, sous la<br />

direction de Rolls-Royce, les<br />

ailes de Bentley ont été rationalisées,<br />

redressées et dotées<br />

d’un nombre égal de plumes<br />

de chaque côté.<br />

L’asymétrie du logo a été rétablie<br />

en 1990 et a de nouveau<br />

été révisée en permanence afin<br />

de garantir la contemporanéité<br />

de l’identité de Bentley. Le logo<br />

Bentley incarne les nouvelles valeurs<br />

tout en respectant le passé.<br />

2000 - 2009<br />

En 2001, Bentley renoue avec<br />

son héritage en revenant à la<br />

compétition au Mans, en engageant<br />

deux EXP Speed 8.<br />

L’équipe termine troisième,<br />

permettant à Bentley de remonter<br />

sur le podium pour la<br />

première fois depuis 71 ans.<br />

En 2001, Bentley a annoncé<br />

qu’elle construirait la première<br />

limousine d’État Bentley sur<br />

mesure, commandée à Bentley<br />

Mulliner, pour Sa Majesté la<br />

Reine à l’occasion de son jubilé<br />

d’or et la première Bentley<br />

à être utilisée pour des événements<br />

d’État.<br />

En 2003, la Continental GT a<br />

été lancée - la première voiture<br />

de l’ère moderne de Bentley.<br />

Inspirée par la Type R, la première<br />

Continental GT a créé un<br />

segment de marché entièrement<br />

nouveau - le Grand Tourer<br />

de luxe moderne.<br />

L’année 2009 a également<br />

marqué une étape importante<br />

dans l’histoire de Bentley. Pour<br />

célébrer les 90 ans de Bentley<br />

Motors, la toute nouvelle<br />

Bentley Mulsanne, formidable<br />

accumulation de 90 ans d’expérience,<br />

rejoint la gamme. La<br />

Bentley Mulsanne adopte les<br />

normes les plus élevées de la<br />

technologie moderne, tout en<br />

restant fidèle aux ambitions de<br />

W.O. Bentley, en perpétuant les<br />

traditions d’artisanat et de luxe<br />

ultime dans l’avenir de Bentley.<br />

Continental GT<br />

Continental GTC<br />

30 31


2010 - 2019<br />

En 2015, Bentley a lancé le Bentayga,<br />

le premier SUV de luxe et<br />

la quatrième ligne de modèles<br />

de Bentley. Le Bentyaga était le<br />

SUV le plus rapide, le plus puissant,<br />

le plus luxueux et le plus<br />

exclusif au monde.<br />

2018 a vu le lancement de la<br />

toute nouvelle troisième génération<br />

de Continental GT. Plus<br />

nette, plus légère, plus rapide et<br />

plus raffinée que son prédécesseur,<br />

la Continental GT de troisième<br />

génération est le Grand<br />

Tourer définitif.<br />

La nouvelle Bentley Flying Spur<br />

a été présentée en 2019, suivie<br />

début 2020 par la Bentley à<br />

deux portes la plus rare de l’ère<br />

moderne, et l’expression ultime<br />

du luxe à deux places et en plein<br />

air, la Bacalar. Avec seulement 12<br />

exemplaires de ce modèle saisissant<br />

en édition limitée, la Bacalar<br />

a été le fer de lance d’un retour<br />

à la carrosserie par Bentley Mulliner<br />

- le plus ancien carrossier au<br />

monde. C’est également en 2020,<br />

dans un contexte de pandémie<br />

mondiale, que l’entreprise a enregistré<br />

les chiffres de vente les<br />

plus élevés de son histoire. C’est<br />

également l’année où Bentley a<br />

annoncé sa stratégie Beyond 100<br />

visant à atteindre la neutralité<br />

carbone d’ici à 2030, avec l’adoption<br />

de véhicules électriques à<br />

batterie pour l’ensemble de sa<br />

gamme de modèles.<br />

Flying Spur Hybride2023<br />

32 33


WO<br />

BENTLEY<br />

Aurait fêté les 20 ans<br />

de la Continental GT avec<br />

un sourire de satisfaction !<br />

34 35


1998<br />

Le Groupe Volkswagen a pris<br />

les commandes de Bentley Motors<br />

après un épique combat<br />

avec son rival Munichois, BMW<br />

qui acquiert Rolls-Royce Motors<br />

cars. Dès lors les Bentley et les<br />

Rolls-Royce mariées en 1931,<br />

n’auront plus rien de commun.<br />

Chacun poursuivant sa route<br />

vers de nouvelles destinées. Et<br />

pour Bentley, la voie sportive<br />

se voit toute tracée. Le Groupe<br />

Volkswagen annonce une toute<br />

nouvelle voiture. Ce sera un coupé<br />

sportif à quatre vraies places<br />

et quatre roues motrices.<br />

La base structurelle est la prestigieuse<br />

Phaeton, d’où un indice<br />

de fiabilité rarement atteint<br />

dans ce créneau puisque les<br />

éléments les plus performants<br />

tant en fiabilité qu’en structures<br />

ou en exclusivité peuvent être<br />

puisés dans l’énorme banque<br />

d’organes du Groupe. La Continental<br />

GT apparaît et dès sa présentation,<br />

elle se vend comme<br />

des petits pains.<br />

Non seulement elle est belle,<br />

mais elle a un 12 cylindres de<br />

6,0 litres qui développe 560 chevaux.<br />

De plus Bentley, dès 2001,<br />

se réengage en compétition avec<br />

les Speed 8 basées sur les Audi<br />

R8. La numéro 8 terminera sur<br />

le podium à la troisième place,<br />

et l’année suivante si les Audi<br />

prennent les trois premières<br />

places, la Bentley termine quatrième,<br />

une sacrée performances<br />

pour une nouvelle venue sur la<br />

piste manselle.. En 2003, les<br />

Bentley rafflent les deux premières<br />

places, Une victoir qui,<br />

renoue avec celles des années<br />

‘20 à ‘30.<br />

Forte de ces prestations qui replacent<br />

Bentley au coeur de son<br />

ADN, les ventes s’envolent, et le<br />

modèle évolue. En 2010, plus de<br />

66.000 Conti GT ont été vendues<br />

et il est temps de rafraîchir un<br />

peu son look. Des détails légers<br />

car les designers Belges Dirk van<br />

Braeckel (en 1999) et Luc Donckervolke<br />

en 2010 vont perpétuer<br />

le style et lui confirmer son statut<br />

légendaire. Avec ce restylage,<br />

la GT reçoit des LED qui accentuent<br />

son regard, elle perd aussi<br />

65 kg et la W12 de la version<br />

Speed, offre 610 chevaux. Elle<br />

se voit alors assitée par une<br />

version 8 cylindres de 4,0 litres<br />

développant 507 chevaux, c’est<br />

la GT V8. Une version plus poussée<br />

suivra en s’appelant GTV8S<br />

et offrant 528 chevaux. Les versions<br />

cabriolet apportent une<br />

touche d’exotisme bienvenue et<br />

les clients en raffolent, notamment<br />

en Californie. Elles existent<br />

en W12 et V8.<br />

Mais la W12 marque un pas de<br />

plus avec sa version Supersport<br />

qui elle affiche 630 chevaux et<br />

800 Nm. Pour faire passer tout<br />

ça, les voies sont élargies de<br />

5 cm, et les roues passent aux<br />

20 pouces, c’est grand !<br />

Pour marquer son caractère<br />

sportif les sièges arrière disparaissent<br />

offrant ainsi un gain de<br />

Bentley Speed 8 - 2003<br />

Continental GT 1999<br />

36 37


poids d’une centaine de kilos.<br />

Résultat le 0 à 100 est expédié<br />

en 4 secondes... Nous sommes<br />

en 2011. Et sans turbo...<br />

Bentley Continental GT3 R vs Bentley Blower Speed<br />

Six 1926<br />

En 2015, passage à la phase 3 et<br />

aux Conti GT de course qui s’attaquent<br />

aux Championnat des<br />

GT. Et là Bentley annonce l’arrivée<br />

de l’artillerie lourde. Ça ne<br />

plaisante pas. Les autos ont de<br />

la gueule et sont monstrueuses<br />

tant en look qu’en puissances et<br />

performances.<br />

Ces grosses Bentley sont mues<br />

par un nouveau développement<br />

du V8 biturbo Bentley de<br />

4,0 litres qui a fait ses preuves<br />

en course, avec un carter sec<br />

redessiné et de tout nouveaux<br />

systèmes d’admission et<br />

d’échappement.<br />

La puissance sans restriction dépasse<br />

550 ch. Cela peut paraître<br />

peu, mais ils sont exploités autrement<br />

que sur une version civile.<br />

La GT3 de course ne pèse<br />

que 1.300 kg contre les 2.320 kg<br />

de la GT3 R de route.<br />

La Continental GT3 est équipée<br />

de refroidisseurs intermédiaires<br />

hautement optimisés pour les<br />

voitures de route afin d’optimiser<br />

les performances du moteur.<br />

Les surfaces aérodynamiques<br />

extérieures, basées sur les lignes<br />

élégantes et raffinées de la voiture<br />

de route, fournissent une<br />

force d’abaissement supplémentaire.<br />

De nouveaux systèmes de<br />

suspension et de freinage sont<br />

également conçus sur mesure<br />

pour la voiture. La GT3 a remporté<br />

de nombreux podiums,<br />

126 au total, et 5 victoires absolues<br />

dans le monde entier.<br />

La Continental GT d’aujourd’hui<br />

conserve les lignes lancées par<br />

les designers belges qui les ont<br />

dessinées.<br />

Le style intérieur a quitté les<br />

doubles arcades pour une<br />

planche de bord plus simple.<br />

Vous trouverez l’essai de la dernière<br />

Conti GT V8 dans notre<br />

édition <strong>OH</strong> ! <strong>LIFE</strong> Automobiles.<br />

Continental GT V8 2023<br />

38 39


40 41


Plume :<br />

Christine BECKERS<br />

Pilote<br />

Une petite fille qui<br />

rêvait de devenir pilote.<br />

Quelle idée farfelue, pensait-on<br />

autour de moi !<br />

Etudie tes mathématiques<br />

(son cauchemar), on verra plus tard.<br />

La petite fille est devenue grande et<br />

elle n’a pas changé d’avis, malgré<br />

son papa qui lui serinait «Dans la<br />

vie, on ne fait pas ce qu’on veut !».<br />

La petite fille est devenue « Christine », c’est-à-dire moi, et elle a fait<br />

exactement ce qu’elle voulait, c’est-à-dire réaliser ses rêves !<br />

Avant les 24 Heures du Mans, il y a eu celles de Francorchamps<br />

(et après, celles de Daytona). Et entre les deux, des rallyes, des courses<br />

de côte et même des slaloms. Et aussi des accidents, des drames,<br />

mais surtout beaucoup de plaisir, de rencontres, de voyages.<br />

42 43


Prête à tout !<br />

Finalement,<br />

les maths à<br />

la poubelle, je<br />

commence<br />

des études de<br />

journalisme.<br />

La Callas ou Le Mans<br />

Le choix sera vite fait !<br />

Un stage obligatoire<br />

m’amène à Paris, à<br />

France Soir.<br />

Mais mon patron<br />

de la rubrique<br />

Spectacles me mène<br />

la vie dure, et il<br />

m’impose un récital<br />

de La Callas –je dois<br />

juste constater si elle<br />

a un malaise- pour<br />

m’empêcher d’aller<br />

aux 24 Heures du<br />

Mans.<br />

Je refile mes places à<br />

un copain qui doit me<br />

laisser un message au<br />

Bistrot de la Gare du Mans où je débarque. Il<br />

n’y en a pas, mais comment aller au circuit ?<br />

8 ans après…<br />

Une Alfa Giulietta arrive, je lève le pouce,<br />

elle s’arrête et me voilà avec une bande de<br />

jeunes. Puis dans le stand de Claude Dubois<br />

qui court cette année-là (1965) en Triumph<br />

Spitfire avec Christian Piot.<br />

C’est le bonheur absolu, le paradis, le nirvana.<br />

Les odeurs, l’ambiance me font frissonner,<br />

c’est là que je veux un jour arriver, plus<br />

aucun doute ! La preuve : j’ai des places pour<br />

le concert des Beetles le lendemain à Paris,<br />

mais je reste au Mans, je rate mon train, tant<br />

pis, le stop fera l’affaire !<br />

J’y suis ! En Chevron B 21, avec mon fiancé<br />

(ça se faisait officiellement à cette époque)<br />

Roger Dubos, mon champion, aussi champion<br />

de France MEP.<br />

Notre engagement a été validé grâce à notre<br />

victoire en classe 2L lors de la course préliminaire<br />

des 4 Heures quelques semaines plus<br />

tôt. Roger prend le départ, mais après 45 minutes<br />

il abandonne : meetering unit out. Il va<br />

jusqu’à pisser dessus pour tenter de le débloquer<br />

! Frustrés, nous décidons de revenir<br />

coûte que coûte l’année suivante, Roger aussi<br />

a le «virus des 24 Heures du Mans» ! Mais en<br />

1973, comme l’annonce la Une de France Soir<br />

«La mort a séparé les fiancés du Mans», Roger<br />

se tue à Francorchamps.<br />

«La mort a séparé<br />

les fiancés du Mans»<br />

Ma vie coupée en deux, je me bats pour honorer<br />

cette promesse. Et je forme, avec le soutien<br />

des montres Seiko, un équipage féminin qui<br />

gagne sa classe en Chevron B 23. Après les<br />

larmes, l’émotion de l’arrivée, un coup d’œil<br />

là-haut (Tu vois, je l’ai fait !), les autographes,<br />

la fête se termine, et la recherche de sponsors<br />

pour l’année suivante reprend. Sans succès<br />

pour 1975…<br />

Un moteur de F1 ?<br />

Une suite de circonstances heureuses<br />

– on peut aussi appeler ça le destin,<br />

ou le hasard -, amène la rencontre<br />

déterminante de trois hommes :<br />

44 45


Jean Rondeau, Vic Elford et Charles James.<br />

Dans son livre «La Preuve par 24 Heures»,<br />

Charles raconte la naissance et l’épopée<br />

d’une voiture construite en 100 jours, l’Inaltéra.<br />

Inaltéra qui deviendra Rondeau et gagnera<br />

les 24 Heures en 1980 avec son constructeur<br />

manceau et Jean-Pierre Jaussaud. Une<br />

victoire unique !<br />

Revenons en 1976, année où avec ces 2<br />

mêmes pilotes je me retrouve au volant d’un<br />

proto avec un V8 de plus de 400 CV, là, ça déménage<br />

! Mais je m’adapte, je m’émerveille,<br />

je savoure, chaque minute au volant est un<br />

cadeau. Comme l’autre voiture pilotée par<br />

Beltoise et Pescarolo (je fais vraiment partie<br />

d’un team prestigieux !), nous sommes à l’arrivée.<br />

Et on parle immédiatement de 1976 où<br />

un équipage féminin est prévu.<br />

Mon choix est évident : Lella Lombardi, qui<br />

en 1975 devient (et reste jusqu’à ce jour) la<br />

seule femme à avoir «scoré» au championnat<br />

du monde de F1.<br />

Terriblement rapide, metteuse au point émérite,<br />

elle reste modeste et passionnée par 2<br />

choses seulement : la course automobile…et<br />

la pêche à la ligne.<br />

Je le constate lorsque nous découvrons l’Amérique<br />

lors des 24 Heures de Daytona. Lella préfère<br />

rester auprès des mécaniciens que visiter<br />

les curiosités de Floride comme moi !<br />

Elle veille à tout, me donne des conseils éclairés,<br />

me met en confiance au point que j’attaque<br />

avec enthousiasme le fameux banking<br />

à fond. Du coup je manque de percuter Jean<br />

Rondeau qui, lui, freine avant de l’enquiller.<br />

Je me fais malheureusement percuter par<br />

une Porsche en perdition à plus de 300 km/h<br />

alors que nous étions 3èmes. L’autre Inaltéra<br />

abandonne sur ennui mécanique…<br />

325 km/h<br />

dans les Hunaudières<br />

PUIS ! SOUDAIN !<br />

Je pars en toupie !<br />

Oui, je viens d’être flashée à cette vitesse<br />

quand mes phares et le moteur me lâchent,<br />

les roues se bloquent et je pars dans une série<br />

de tête à queues interminables se terminant<br />

miraculeusement le long du rail de droite, à<br />

peine effleuré.<br />

Personne ne me suivait, sinon c’était fini.<br />

Même accident que celui qui coûta la vie à<br />

Joisten et Roger Dubos à Francorchamps, et<br />

plus récemment à ce très jeune espoir hollandais<br />

sur le circuit ardennais.<br />

Le miracle se poursuit pour moi par la découverte<br />

de la panne, après le changement vain<br />

de la boîte à transistor, seule pièce scotchée<br />

dans l’auto avec les outils ad hoc.<br />

Une faiblesse devait avoir été détectée,<br />

puisque j’avais répété cette réparation en<br />

atelier. La logique m’amène à diagnostiquer<br />

un court-circuit dans le coupe circuit.<br />

Il faut donc le neutraliser en coupant les fils et<br />

en les joignant après les avoir dénudés. Mais<br />

la pince neuve raccourcit les fils au point que<br />

je dois employer mes dents, jusque-là utilisées<br />

pour tenir la lampe de poche….<br />

Eh !oui, le règlement interdit formellement<br />

toute aide extérieure, même un éclairage de<br />

fortune ! Quand le moteur rugit, je remets<br />

mon casque, mes gants et ma ceinture, et<br />

près de deux heures après mes pirouettes, je<br />

© RUDY PICKÉ<br />

46 47


suis accueillie en héroïne au stand, personne<br />

- ni moi - ne me croyait capable de réparer !<br />

Nous finissons 11èmes.<br />

Le film officiel du Centenaire a voulu faire un<br />

«remake» de cet épisode. Mais la prise de<br />

vue se déroulait en février, par un froid de canard…<br />

mon nez rouge et le pare-brise gelé<br />

de l’Inaltéra en témoignent. Il semble (c’est<br />

Fabrice Bourrigaud qui le dit) qu’en réparant<br />

cette panne en bord de piste je fasse partie de<br />

la légende des 24 Heures !<br />

2023, enfin !<br />

Départ de Bruxelles différé pour ce Centenaire<br />

des 24 Heures avec mon frangin Lucien : je dois<br />

récupérer ma veste chez une amie chère et spéciale<br />

depuis plus de 60 ans, Martine FRÈRE.<br />

Oui, la fille de Paul, vainqueur des 24 Heures<br />

en 1960 avec Olivier Gendebien. Ado, j’avais<br />

écrit à Paul pour lui demander comment devenir<br />

pilote, il m’avait gentiment conseillé la<br />

patience. Nous étions devenus amis lors d’une<br />

rencontre à Zolder, avec Martine, dite Martin…pas<br />

par déception comme le sous-entend<br />

un certain Antoine Seyler qui se proclame son<br />

fils spirituel.<br />

Reconnu de tous, ce terme revient, évidemment<br />

à Pierre Dieudonné, pilote et journaliste émérite.<br />

Fin de la parenthèse, nous partons pour Le<br />

Mans, Lucien et moi. Un parking à perpète ne<br />

nous décourage pas, le total de la marche du<br />

week-end s’élèvera à 11 km ! Depuis la passerelle<br />

Dunlop, les casquettes de couleurs différentes<br />

convergent vers la ligne de départ. Sur le<br />

toit d’un camion, Bruno le speaker interviewe<br />

Jacky Ickx et Tom Christensen. Dans cette marée<br />

humaine, je retrouve Sébastien Bourdais,<br />

Nigel Bailly et son ami Frédéric Sausset.<br />

48 49


Frédéric, qui a participé en 2016 à la course,<br />

amputé des bras et des jambes, me raconte<br />

qu’après une interview, un journaliste lui a souhaité<br />

un bon rétablissement ! Son humour le<br />

sauve, encore et toujours.<br />

L’ambiance festive continue au Club des Pilotes<br />

avec un buffet et du champagne. Depuis notre<br />

tribune, le départ en épis des ancêtres victorieux<br />

a vraiment de la gueule, la foule ovationne<br />

leurs propriétaires qui les ont conservés<br />

en état de marche et les ont prêtés au Musée.<br />

Une rencontre avec Fabrice Bourrigaud, patron<br />

du Musée et organisateur de cette exposition<br />

fabuleuse nous confie la somme<br />

pharamineuse qu’elle représente, et les<br />

nuits blanches qu’elle lui a occasionnées. Il<br />

lui tarde autant d’être le 1er juillet qu’il lui<br />

a tardé de l’inaugurer !<br />

Départ lancé<br />

Moins spectaculaire que le départ en épis<br />

mais tellement plus sûr, grâce à notre<br />

Jacky national, le départ lancé est aussi<br />

bruyant que le vol en basse altitude de<br />

la Patrouille de France, puis des 3 Rafale<br />

(mon avion préféré testé en simulateur<br />

à la base voisine de Mont de Marsan…<br />

mais ceci est une autre histoire !).<br />

Le drapeau tricolore est descendu<br />

en rappel d’un hélico, et agité par le<br />

quadruple champion NBA de basket<br />

James LeBron, clin d’œil à l’amitié<br />

Franco-américaine particulièrement<br />

étonnant vu de la différence de taille<br />

entre James (2m06) et Pierre Fillon !<br />

Les USA sont bien représentés, notamment<br />

par une Nascar au rugissement<br />

caractéristique que personne<br />

ne voit à l’arrivée…mais qui y sera pourtant.<br />

Christine<br />

Danielle et<br />

Lucien Beckers<br />

Avec Thierry Boutsen<br />

Avec Christophe Gaacht -<br />

Journaliste belge et auteur<br />

de livres sur le sport auto<br />

Avec Fabrice Bourrigaud -<br />

Avec<br />

Bruno<br />

Vanderstick<br />

50 51


Les dames du Mans<br />

Il y en a 5 au départ, dont «notre» Sarah Bovy<br />

et ses Iron Dames que j’irai saluer. Je suis impressionnée<br />

par Doriane Pin, si jeune et si<br />

naturelle… interviewée avec moi par Bruno<br />

Vandestick. Et une sixième, Margie Smith-<br />

Haas, venue spécialement du Minnesota avec<br />

le représentant américain de l’ACO, en tant<br />

que première femme d’Outre-Atlantique à<br />

avoir participé, en 1985 et 86 aux 24 Heures.<br />

On me la confie, vu qu’elle ne parle pas un<br />

mot de français et se déplace difficilement<br />

suite à un accident récent. Je l’accompagne<br />

donc à Mulsanne pour le repas Rolex des pilotes<br />

où nous mène une navette.<br />

Navette qui se fait attendre, et est à son arrivée<br />

prise d’assaut par les plus impatients.<br />

Dont Franz Hummel, organisateur du Driver’sRaly<br />

Chamonix. Calmement, je l’interpelle<br />

: «Franz, si tu es un gentleman, cède ta<br />

place à Margie». Il descend, et me lance : «Tu<br />

m’as injurié en me disant «SI tu es un gentleman,»<br />

je SUIS un gentleman». Il me tirera la<br />

gueule toute la soirée ! Dommage pour lui.<br />

Mulsanne<br />

Le clubhouse du golf, face au virage mythique,<br />

permet une vue du freinage violent et de sa<br />

sortie, parfois chaotique. Mais plus du tout<br />

dramatique, puisqu’une grue remet en piste<br />

les englués dans l’épais gravier, comme dans<br />

les jeux vidéos !<br />

La photo traditionnelle des pilotes sur les<br />

marches est retardée par Anny-Charlotte Verney,<br />

seule membre féminine du club, avec Margie<br />

et moi. Margie qui, plutôt que de s’éclipser<br />

avec moi vers 23 heures, continue à regarder,<br />

fascinée, les disques de freins rougis, tout en<br />

se servant généreusement de desserts. Je rejoins<br />

mon frère au salon Paul Frère, d’où les<br />

grandes baies offrent une vue panoramique<br />

sur le gigantesque feu d’artifice et les images<br />

incroyables gérées par des drones. C’est<br />

géant ! Encore une demi-heure de marche zig<br />

zaguante au milieu d’une foule compacte prenant<br />

d’assaut les boutiques et les animations<br />

du village, la traversée du Pont Dunlop et ses<br />

escaliers éprouvants et nous prenons la route<br />

vers…Caen, et pas Bruxelles !<br />

Déjeuner de l’Amitié<br />

Une courte nuit dans la chambre bleue de<br />

Jacques (ACO Belgium) et Marie-Claude Figuette<br />

plus tard, nous retrouvons avec émotion Fanchon<br />

Jaussaud, toujours souriante malgré la<br />

tristesse du départ de son cher mari.<br />

Cette amitié débutait timidement en 1976<br />

avec «Papy» : quand il descendait de l’Inaltéra,<br />

j’y montais, pas le temps de faire vraiment<br />

connaissance !<br />

Ses problèmes de santé nous amenaient,<br />

après que j’aie repiloté notre Inaltéra numéro<br />

2 au Mans Classic, à lui rendre visite à Caen.<br />

Prétexte un peu fallacieux pour essayer une<br />

Jaguar ! Puis Fanchon et lui firent un séjour en<br />

Gascogne où nous avons fêté son 70ème anniversaire<br />

sur le circuit de Pau, avec Eric Nève.<br />

Un tour de circuit en Chevrolet lui rappelait sa<br />

victoire en F3 en 1964 et nous montrait l’endroit<br />

spectaculaire où il risquait d’y avoir du<br />

grabuge (effectivement, Farfus s’y mettait sur<br />

le toit !).<br />

Plus récemment, Jean-Pierre zappait une dialyse<br />

–hélas quotidienne- pour célébrer mes 60<br />

ans…de passion à Bruxelles. La boucle bouclée,<br />

ce cher Papy s’éteignait le 21 juillet 2021.<br />

Avec Sarah Bovy<br />

52 53


Avec Fanchon, nous regardons l’arrivée des<br />

24 Heures, revivant évidemment l’euphorie<br />

des 2 victoires de son cher et tendre en Rondeau<br />

puis en Renault.<br />

Les témoins de cette époque révolue disparaissent,<br />

les souvenirs restent. Nous-nous<br />

désolons de l’absence des Iron Dames sur<br />

le podium, alors qu’elles furent en tête 22<br />

heures.<br />

Elles héritent de la 4ème place, la médaille<br />

en chocolat, pour 8 secondes d’écart !<br />

Mais la victoire de Ferrari, 58 ans après, nous<br />

fait bondir de joie, la passion vrillée au cœur<br />

pour toujours.<br />

54 55


AUTOWORLD<br />

LA GOLF A 50 ANS (2024)<br />

SUPER <strong>CARS</strong> (2022)<br />

EXPOSITIONS<br />

BOND IN MOTION (HEYSEL 2023)<br />

56 Un lien ne fonctionne pas, ou renvoie ailleurs, dites le nous, on corrige. Merci. 57


RÉTROSPECTIVE A AUTOWORLD<br />

LA GOLF A 50 ANS<br />

DU 1er MARS - 28 AVRIL 2024<br />

C’est le 1ier mars dernier que l’exposition temporaire «VW Golf : 50e anniversaire» a ouvert<br />

ses portes. Autour d’une quinzaine de voitures, l’exposition retrace l’évolution de la voiture<br />

qui a redressé la marque Volkswagen qui produisait essentiellement la Coccinelle et<br />

ses dérivées à moteur 4 cylindres à plat posé derrière les roues postérieures. redécouverte<br />

de celle qui a crée le segment «Golf».<br />

58 59


Giugiaro<br />

En 1974, le concept de la Coccinelle<br />

Volkswagen ne répondait plus aux<br />

normes du moment.<br />

Sa remplaçante est dotée d’une traction<br />

avant et, c’est désormais une évidence,<br />

d’un moteur refroidi à l’eau et<br />

monté à l’avant.<br />

Un grand hayon et une banquette<br />

arrière rabattable témoignent d’un<br />

agencement de l’habitacle davantage<br />

tourné vers la fonctionnalité.<br />

Giorgetto Giugiaro est nommé responsable<br />

de son design.<br />

Le résultat se traduit par une voiture<br />

très compacte, proposée à la fois en<br />

versions deux et quatre portes. S<br />

on poids est inférieur de 165 kilos à<br />

celui de la Coccinelle VW.<br />

Ses motorisations (1,1 litre – 50 ch ou<br />

1,5 litre – 70 ch) suffisent donc amplement<br />

pour lui assurer d’excellentes<br />

performances.<br />

Grâce aux techniques de production<br />

optimisées et à un prix de vente supérieur<br />

de 600 DM à celui de la Coccinelle<br />

en Allemagne, la nouvelle Volkswagen<br />

a tout pour réussir.<br />

Mais le public allait-il suivre ?<br />

60 61


Giugiaro<br />

En 1974, le concept de la Coccinelle<br />

Volkswagen ne répond plus aux normes<br />

du moment. Sa remplaçante est dotée<br />

d’une traction avant et d’un moteur refroidi<br />

à l’eau monté à l’avant. Un grand<br />

hayon et une banquette arrière rabattable<br />

témoignent d’un agencement de<br />

l’habitacle tourné vers la fonctionnalité.<br />

Giorgetto Giugiaro est nommé<br />

responsable de son design.<br />

Le résultat se traduit par une voiture très<br />

compacte, proposéeavec trois ou cinq<br />

portes. Son poids est inférieur de 165 kilos<br />

à celui de la Coccinelle. Ses moteurs<br />

4 cylindres cubent soit 1,1 litre – 50 ch<br />

ou 1,5 litre – 70 ch. Ils suffisent amplement<br />

pour assurer d’excellentes prestations.<br />

Le style est novateur, les structures<br />

aussi... Mais le public allait-il suivre ?<br />

GOLF 1<br />

Volkswagen n’a pas besoin d’attendre<br />

longtemps pour connaître la réponse.<br />

Les ventes de la nouvelle Golf, qui emprunte<br />

son nom au Gulf Stream, s’envolent.<br />

À la clôture de la production en<br />

1983, 6,9 millions de Golf auront été assemblées.<br />

En Afrique du Sud, la production<br />

se poursuivra jusqu’en 2009 !<br />

Aucun autre modèle de voiture ne<br />

connaît un tel nombre de variantes.Que<br />

ce soit les versions américaine (Rabbit)<br />

et mexicaine (Caribe), tout comme, bien<br />

sûr, des mythiques GTI, des diesels, des<br />

pick-up et des cabriolets.<br />

62 63


GOLF 2<br />

Il en va de même pour la Golf II, qui succède<br />

à la Golf I en 1983.<br />

La deuxième génération est plus spacieuse,<br />

pour satisfaire la demande d’un<br />

confort accru.<br />

Le concept de base lui reste inchangé.<br />

Le nouveau modèle est dessiné directement<br />

à Wolfsburg et pour la première<br />

fois, la production est entièrement automatisée.<br />

Viendront ensuite les niveaux d’équipement<br />

C, CL et GL.<br />

Cela tombe sous le sens : la Golf II sort<br />

aussi en version GTI et est dotée d’un<br />

modèle de 160 ch avec transmission<br />

intégrale, spécialement homologuée<br />

pour les rallyes, ainsi que d’une version<br />

Country tout-terrain.<br />

La gendarmerie belge se tourne également<br />

les Golf GTI pour damer le pion<br />

aux gangs et réagir aux braquages courants<br />

en cette époque troublée.<br />

Visionnaire, Volkswagen lançe la CityS-<br />

TROMer II, une variante électrique qui<br />

sera produite à 70 exemplaires dès 1985.<br />

En 1987, un prototype hybride voit déjà<br />

le jour. Et une fois de plus, Volkswagen<br />

frise les records de ventes.<br />

En 1988, la 10 millionième Golf sort de<br />

la chaîne de production.<br />

64 65


GOLF 3<br />

La Golf III est dévoilée en 1991.<br />

Ce modèle se caractérise par des dispositifs<br />

de sécurité nettement plus efficaces<br />

pour le conducteur comme pour<br />

les passagers.<br />

Ses courbes ont pris un net arrondi et<br />

elle arbore un design plus moderne,<br />

plus aérodynamique, mais aussi plus intemporel.<br />

Cette troisième mouture bénéficie, elle<br />

aussi, de versions CL, GL, GT, GT Special<br />

et GTI, ainsi que d’une première variante<br />

break et d’un cabriolet, un développement<br />

que n’a jamais connu la Golf II.<br />

La version la plus spectaculaire est la<br />

VR6, dotée d’un six cylindres de 174 ch<br />

sous le capot.<br />

En 1997, c’est la 4 805 000e Golf III qui<br />

quitte la chaîne de production, ponctuant<br />

de nouveau la réussite du modèle.<br />

66<br />

67


GOLF 4<br />

La Golf IV mise sur la qualité de construction<br />

et, une fois de plus, sur un confort<br />

revu à la hausse. Plus longue de 13 centimètres<br />

et plus large de 4, la Golf voit à<br />

nouveau son volume intérieur légèrement<br />

augmenté, au bénéfice de ses occupants.<br />

Le design est largement plébiscité<br />

et fait désormais œuvre de<br />

précurseur dans sa catégorie.<br />

Là encore, d’innombrables variantes<br />

sont construites, la R32 étant cette fois<br />

la version la plus aboutie avec ses 241ch,<br />

sa transmission aux 4 roues et sa boîte<br />

de vitesses DSG à six rapports proposée<br />

en option. En 2003, le compteur de la<br />

chaîne Golf IV affiche 4,9 millions d’unités<br />

produites.<br />

GOLF 5<br />

La Golf V parie en plein sur la démocratisation<br />

des systèmes d’aide à la conduite<br />

et des dispositifs de sécurité.<br />

Quatre freins à disque, contrôle électronique<br />

de la stabilité (ESP), antipatinage<br />

(ASR), différentiel électronique à glissement<br />

limité (EDS), ABS, airbags multiples:<br />

aucune voiture de sa catégorie<br />

n’offre autant de systèmes de sécurité.<br />

Outre les variantes sportives, on dénombre<br />

aussi un van compact (Golf Plus),<br />

un petit SUV (CrossGolf) et un nouveau<br />

break (Golf Variant), sans oublier la Blue-<br />

Motion. Une fois de plus, 3,4 millions de<br />

Golf sortent des chaînes de montage.<br />

Le succès continue !<br />

68 69


GOLF 6<br />

La Golf VI est présentée en 2008, dans<br />

un concept dessiné par Walter de Silva.<br />

Comme de coutume, ce modèle<br />

va au-delà des normes habituelles en<br />

termes d’équipements de sécurité.<br />

Parmi d’autres dispositifs, l’airbag pour<br />

les genoux du conducteur, le régulateur<br />

de vitesse adaptatif, l’aide au stationnement,<br />

la caméra de recul, le contrôle<br />

adaptatif du châssis DCC, les capteurs de<br />

pression des pneus, les phares bi-xénon,<br />

les feux de virage dynamiques en courbe<br />

et les feux arrière à LED sont inédits dans<br />

cette catégorie. Une fois encore, 3,6 millions<br />

de Golf sortent des concessions.<br />

Quant à la septième génération, elle apparaît<br />

au grand jour en 2012.<br />

GOLF 7<br />

La Golf VII gagne à nouveau quelques<br />

centimètres par rapport à sa devancière,<br />

tout en étant allégée d’une centaine de<br />

kilos. Une nouvelle version électrique,<br />

la e-Golf, succède aux CitySTROMer de<br />

première et de deuxième génération,<br />

tandis qu’une hybride rechargeable figure<br />

également au programme.<br />

En 2016, la version GTI Clubsport bat le<br />

record du tour pour les voitures à traction<br />

avant sur le mythique circuit du Nürburgring.<br />

Cette même année, la Golf<br />

7.5 fait l’objet d’un facelift, avant que<br />

ne vienne le tour de la Golf VIII en 2019.<br />

Pour la première fois, le modèle ne propose<br />

plus de version trois portes. L’e-Golf<br />

est ensuite remplacée par l’ID.3.<br />

70 71


GOLF 8<br />

La Golf 8 est sortie en 2019, et bien que la<br />

nouvelle Golf semble plus plate, plus allongée<br />

et plus dynamique, elle conserve<br />

des dimensions compactes. Elle a déjà 5<br />

ans, l’heure de son face-lift et de ses versions<br />

spéciales, comme la nouvelle Golf<br />

R présentée au «Ice Race in Zell am See»<br />

qui confime clairement sa puissance de<br />

333 chevaux et 420 Nm à 2.100 tours<br />

seulement. Elle a 4 roues motrices...<br />

Aujourd’hui, le compteur du nombre de<br />

Golf produites atteint les 37 millions, ce<br />

qui en fait – et de loin ! – la voiture européenne<br />

la plus vendue de tous les temps.<br />

GOLF 9... ou iD.2<br />

Découverte lors<br />

d’un événement<br />

D’Ieteren<br />

à Vilvorde, la<br />

iD.2 All ressemble<br />

terriblement<br />

à une<br />

GOLF...<br />

Elle est Full<br />

électrique et<br />

serait proposée<br />

sopus le seuil<br />

des 25.000 €.<br />

Annoncée par<br />

certain comme<br />

la nouvelle Polo,<br />

elle a quand<br />

même la taille<br />

d’un Golf... Elle<br />

n’est pas à<br />

Autoworld.<br />

72 73


Who Touched Our Cars ?<br />

Bond in Motion du 9 décembre au 14 mai<br />

Pour la toute première fois, l’exposition officielle Bond In Motion arrive en Belgique<br />

et à cette occasion 6000 m 2 de Brussels Expo vont se transformer en une véritable<br />

expérience immersive 007. De la véritable Aston Martin DB5 de “Mourir peut attendre”<br />

au mythique Q Boat du film “Le monde ne suffit pas”<br />

L’exposition présente plus de 45 pièces<br />

de collection qui font la légende de<br />

James Bond depuis plus de 60 ans.<br />

Pratique : du 9/12/2022 au 14/05/2023<br />

Brussels Expo, Hall 1, place de Belgique 1<br />

Ouvert les lundis, mercredis, vendredis<br />

et dimanches de 11h à 18h<br />

(dernière entrée à 17h)<br />

-les samedis de 11h à 21h<br />

(dernière entrée à 20h)<br />

007 and related James Bond Indicia © 1962-2021 Danjaq, LLC and Metro-Goldwyn-Mayer Studios Inc.<br />

007 and related James Bond Trademarks are trademarks of Danjaq, LLC. All Rights Reserved. Privacy Policy<br />

74 75


Bond<br />

in motion<br />

James Bond a déjà 63 ans et,<br />

les anglais, pour ses 50 ans<br />

on créé Bond in Motion à<br />

Londres, c’était déjà en 2012.<br />

Plume @ Eric HEIDEBROEK<br />

Images @ Caminter 2022<br />

76 77


Quand la Covid a du Bond !<br />

Ça a fait gamberger Stéphane<br />

PISANE et Pierre LALLEMAND<br />

qui ont transporté l’expo à<br />

Bruxelles en indentifiant 4 zones<br />

thématiques selon les 4 éléments :<br />

la terre, l’eau, l’air et le feu !<br />

78 79


NO TIME TO DIE<br />

80 81


OCTOPUSSY<br />

Des avions des bateaux,<br />

des motos, des hélicoptères,<br />

mais aussi les armes secrètes<br />

comme ce rouge à lèvres...<br />

82 83


DYE ANOTHER DAY<br />

Jaguar XKR<br />

(2002)<br />

Cylindrée :<br />

4.196 cc<br />

Vitesse maxi :<br />

250 km/h<br />

Accélération :<br />

0 à 100 km/h<br />

en 5,2 secondes<br />

84 85


ARSENAL INTÉGRÉ :<br />

Système d’imagerie thermique<br />

Mitraillette Gatling montée à l’arrière<br />

Système de propulsion de mortier dans le coffre<br />

18 missiles à tête chercheuse montés à l’avant<br />

Système de missiles latéral<br />

Bélier hydraulique<br />

50 véhicules réellement utilisés dans les films, comme la<br />

traditionnelle Aston Martin signant chaque époque !<br />

Pneu à crampons :<br />

Aston Martin a livré<br />

sept V12 Vanquish avec ces pneus<br />

pour assurer une meilleure traction<br />

lors de la conduite sur glace<br />

86 87


BMW Z8<br />

(1999)<br />

SPECTRE<br />

THE WORLS IS NOT ENOUGH<br />

Superbe atmosphère que<br />

celles dégagée par cette<br />

exposition empreinte de la<br />

magie des aventures du plus<br />

célèbre agent secret de sa<br />

gracieuse majesté. Les idées<br />

des concepteurs de cette<br />

exposition permettent aux<br />

visiteurs de se sentir au coeur<br />

des films, c’est magique !<br />

88 89


THE WORLD IS NOT ENOUGH<br />

GOLDFINGER<br />

90 91


NO TIME TO DIE<br />

Triumph Scrambler<br />

1200 XE fut conduite<br />

dans les rues de<br />

Matera en Italie.<br />

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THE SPY WHO LOVED ME<br />

Des scènes de décors de films, des<br />

motos qui bondissent dans l’air, un<br />

Land Rover defender, meurtri par<br />

les balles des méchants, cabossés<br />

par la folle poursuite, il n’y manque<br />

même pas les bruits de l’action !<br />

On est dans le film, et ce n’est pas<br />

étonnant quand on sait que les<br />

organisateurs se sont rendus dans<br />

le Norfolk et y ont découvert une<br />

véritable caverne d’Ali baba<br />

contenant tout le matériel utilisé<br />

par les films de 007. Et c’est là que<br />

Pierre LALLEMAND et son équipe<br />

ont choisi les pièces dont ils avaient<br />

besoin pour réaliser l’expo.<br />

Honda CRF250R<br />

(2012)<br />

Et donc même si «Bond in Motion»<br />

est né à Londres, s’est arrêté à Los<br />

Angeles, 50% des éléments sont<br />

exclusifs à Bruxelles et certains<br />

sont carrément uniques !<br />

SKYFALL<br />

Bond en 1976, va rouler en Lotus Esprit, car l’attaché de presse de Lotus, Don McLauchlan, l’a proposée,<br />

au culot, et a remporté le marché, il confiera deux Lotus Esprit et sept carrosseries (elles sont en polyester),<br />

ainsi qu’un stock de pièces de rechange. La version sous-marin, «Wet Nellie», et a été construite par<br />

Perry Oceanographics, en Floride. Le film... «L’espion qui m’aimait».<br />

94 95


C’est au Heysel que se tient<br />

«Bond in Motion» après Londres<br />

et San Francisco, un palais entier<br />

est cosacré à l’exposition sur<br />

6.000 m 2 , jusqu’au 14 mai 2023 !<br />

Jusqu’à présent, Bond in Motion<br />

a déjà accueilli plus de 30.000 visiteurs.<br />

Si c’est un véritable succès<br />

pour les organisateurs, ça<br />

l’est également pour les visiteurs<br />

qui tombent sous le charme !<br />

En fin du parcours découverte, on<br />

arrive dans un espace bar cosy,<br />

où l’on peut déguster le fameux<br />

Martini 007 «shaken, not stirret».<br />

À la sortie, il est prévu une boutique,<br />

histoire de ne pas rentrer<br />

les mains vides...<br />

Les lundis, mercredis et<br />

dimanches : de 11h15 à 18h<br />

Les vendredis et samedis :<br />

de 11h15 à 20h<br />

Ouverture exceptionnelle certains<br />

mardis et jeudis.<br />

Ouvert tous les jours pendant<br />

les vacances scolaires.<br />

Durée : entre 1h30 et 2h<br />

Lieu : Brussels Expo, Hall 1 -<br />

Avenue Impératrice Charlotte<br />

Réservations :<br />

96<br />

https://007brussels.com/<br />

97


SUPER<strong>CARS</strong> rien que pour vos yeux<br />

Plume @ Eric HEIDEBROEK - Images @ Caminter 2022<br />

98 99


L’Automobile est<br />

omniprésente dans nos<br />

vies. Où que l’on regarde,<br />

elle est là ! Qu’elle soit<br />

d’hier, d’aujourd’hui ou de<br />

demain, il n’y a rien à faire,<br />

elle attire irrésistiblement<br />

le regard, fait tourner les<br />

têtes, suscite des émotions<br />

intenses, de joies, de plaisirs,<br />

de bonheur.<br />

Que l’on soit fille ou garçon, une<br />

belle auto fait toujours briller les<br />

yeux, battre le coeur, incite au<br />

commentaires.<br />

AUTOWORLD est incontestablement<br />

un musée dynamique.<br />

On ne compte plus le nombre<br />

d’expositions à thèmes développées<br />

pour faire vivre le musée et<br />

c’est toujours très bien réalisé.<br />

Comme à chaque fin d’année,<br />

Autoworld saisit l’occasion des<br />

fêtes et congés de l’an neuf<br />

pour remplir les yeux de chacun<br />

des lignes d’avant-hier, d’hier et<br />

d’aujourd’hui.<br />

Cette année, ce sont les supercars<br />

qui font battre les coeurs.<br />

Une exposition impressionnante,<br />

posée de façon aussi claire qu’in-<br />

100 101


telligente. On est vraiment tout près des<br />

bolides exclusifs. On peut bien voir tous les<br />

détails, il n’y a pas de barrière pour vous<br />

tenir à distance, seule zone interdite, la<br />

surface légèrement relevée pour certaines<br />

voitures, où l’on vous demande de ne pas<br />

marcher. L’idée de faire circuler les visiteurs<br />

le long des rangées par des allées très<br />

larges offre une vue totalement ouverte<br />

sur les bolides et permet de bien visualiser<br />

chaque modèle avec recul et proximité.<br />

KTM GT-XR... 2,5kg/ch !<br />

1130 kg / 500 ch<br />

Déclinée de la GT2 de<br />

course et homologuée<br />

pour la route : 285.000 €<br />

Le passage dans cette exposition supercars<br />

est un moment unique, un moment intemporel<br />

dans un monde exclusif que l’on nepeut<br />

jamais approcher d’aussi près et pendant<br />

le temps que l’on a envie de consacrer<br />

à des voitures qui ont marqué leur époque<br />

et pour certaines, si elles reflètent les années<br />

de leur naissance, elle n’en conservent<br />

pas moins un style indémodable, comme<br />

cette Maserati Quatroporte II, née en 1974<br />

et arrêtée en …1975.<br />

Dessinée par Marcello Gandini travaillant<br />

alors chez Bertone, elle est conçue sur la<br />

plateforme de la Citroën SM, allongée de<br />

12 cm et elle reçoit aussi la suspension hydropneumatique<br />

Citroën. La mécanique est<br />

un V6 Maserati et deux boîtes de vitesses<br />

sont proposées, une «5» mécaniques ou<br />

une «3» automatiques. Il n’y aura que 13<br />

exemplaires produits et cette auto ne sera<br />

jamais commercialisée car le process d’homologation<br />

ne sera jamais finalisé.<br />

102 103


La fête pour Ferrari à<br />

Autoworld, avec quelques<br />

exemplaires extraordinaires<br />

qui reflêtent la passion !<br />

104 105


Louis de Fabribeckers est un<br />

poulain de feu Roland D’Ieteren<br />

un passionné de carrosseries et<br />

de vraies voitures. Louis de Fabribeckers<br />

souligne les traits de<br />

sa création basée sur l’esprit<br />

Maserati. «Les proportions déjà<br />

très marquées du coupé Sciàdipersia<br />

sont encore accentuées<br />

dans la version Cabriolet. L’avant<br />

plus tranché les hanches puissantes<br />

et l’arrière en forme de<br />

queue de Kamm (arrière tronqué)<br />

sont exagérés volontairement<br />

par les lignes fluides et douces,<br />

ce qui donne une impression de<br />

tension et de dynamisme, encore<br />

plus marquée lorsque le toit est<br />

abaissé. Cette voiture existe en<br />

série limitée à un prix que seul<br />

son propriétaire aura accepté.»<br />

L’Iso Rivolta Fidia a été produite<br />

entre 1967 et 1975. Dessinée<br />

par Giorgetto Giugiaro<br />

elle est équipée d’un V8 Chevrolet<br />

jusqu’en 1973 ou elle<br />

sera proposée avec un V8 Ford.<br />

Quelques propriétaires célèbres<br />

ont possédé cette auto, comme<br />

John Lennon ou Bono...<br />

106 107


AUTOWORLD est incontestablement le Palais de l’Automobile<br />

Lumineux, majestueux et surtout admirablement géré.<br />

On sent partout cette passion automobile. Vivez y les moments<br />

les plus intenses, les retrouvailles avec la voiture de papa et<br />

maman, celle de papy et mamie, mais aussi celles d’aujourd’hui<br />

ou d’avant-hier. Découvrez cet univers magique.<br />

108 109


110 111


Autoworld c’est aussi la confrontation<br />

des époques automobiles.<br />

Comme cette 300 SL cabriolet dotée<br />

d’un Hard Top. Cette voiture<br />

mythique a fait les beaux jours de<br />

la marque à l’étoile, comme cette<br />

C111 orange de 1970 dont nous<br />

avons utilisé un des rares exemplaires<br />

lors du Knokke Grand Prix,<br />

reportage que vous pouvez lire<br />

dans les pages suivantes. Et qui<br />

révèle bien des aspects de l’Automobile<br />

d’aujourd’hui. Cette<br />

300 SL Roadster nous avons pu<br />

la conduire comme nous le voulions,<br />

lors de la présentation de la<br />

SL (il y a déjà quelques années)<br />

et ce qui surprend le plus chez<br />

Mercedes-Benz c’est la facilité<br />

de conduite de ces voitures exceptionnelles.<br />

Certes, elles ne<br />

disposent d’aucune aide à la<br />

conduite, parfois les freins sont à<br />

tambours, elles sont alimentées<br />

par carburateurs ou injections<br />

mécaniques oui mais dans l’ensemble<br />

ce qui est épattant c’est<br />

que l’on doit les conduire vraiment<br />

et qu’elles sont souvent<br />

dociles. Profitez donc de cette exposition,<br />

elle est vraiment fantastique,<br />

sans oublier que vous pouvez<br />

vister l’ensemble du musée.<br />

112 113


Supercars 2 à Autoworld<br />

Jusqu’au 29 janvier 2023<br />

Parc du Cinquantenaire 11<br />

1000 Bruxelles<br />

114 115


MEAN<br />

REVIVAL<br />

PREMIERE !<br />

Le rêve de<br />

Bernard Carlier<br />

enfin exaucé !<br />

Le 31 mars dernier, la toute première Mean Revival® était présentée<br />

à un public d’initiés et aux passionnés de la marque.<br />

Les acteurs de cette résurection étaient bien présents aussi.<br />

Grâce à eux, Bernard Carlier a enfin pu exaucer son rêve, celui de<br />

construire à l’identique sa voiture de course des années ‘69/’70<br />

avec laquelle il a roulé en compétitions pendant deux ans<br />

comme pilote officiel de la marque Mean.<br />

Quelle jolie voiture !<br />

C’est l’exclamation qui a accueilli d’emblée<br />

la présentation de cette première MEAN<br />

REVIVAL ! Le moteur de Formule 3, un<br />

quatre cylindres Renault Williams de deux<br />

litres qui développe 235 chevaux a donné<br />

de la voix en pénétrant dans la salle de<br />

réception de SPA-RACING à Francorchamps.<br />

Un tonnerre d’applaudissements, et des<br />

yeux émerveillés ont accompagné cette<br />

première apparition. Trois châssis sont<br />

dores et déjà fabriqués et prêt à recevoir<br />

la magnifique carrosserie reproduite grâce<br />

aux talents en matière de CAO de «iD cas».<br />

C’est au départ de six photos de qualité<br />

116 117


médiocre que iDcas a réussi à restaurer le<br />

dessin de la barquette créée par Jacques D’Heur.<br />

A l’époque, cette auto était déjà considérée<br />

comme étant d’avant garde.<br />

Il faut savoir que la vie de Jacques D’Heur est<br />

parsemée d’expériences extraordinaires.<br />

Un parcours pratiquement<br />

impossibles à imaginer<br />

aujourd’hui.<br />

Au culot, il est parvenu à entrer chez<br />

Maserati où il apprendra les métiers Automobiles. Il fera même partie du team<br />

des mécaniciens Maserati au Mans ! Il passera chez Scaglietti, alors carrossier de Ferrari. Il n’aura pas de salaire, mais,<br />

Scaglietti lui offrira la première carrosserie que Jacques D’Heur aura construite pendant son stage, une copie de Ferrari 500<br />

TRC. En 1958, Jacques D’Heur la montera sur un châssis de sa conception ! Mais, ces expériences vécues, cet apprentissage<br />

«sur le tas» ne suffira pas à Jacques d’Heur qui s’inscrira au Collège Of Automobile Engineering de Chelsea. Il y restera trois<br />

années, et, à chaque retour au pays, il construira un prototype.<br />

118 119


Le vers était déjà bien<br />

ancré dans la pomme!<br />

En Angleterre, en fréquentant<br />

le milieu de la compétition<br />

automobile, il rencontre<br />

Jack Brabham, pour l’assister,<br />

entre-autres, sur les F1.<br />

Pour le remercier, Brabham<br />

lui donnera des éléments<br />

de suspensions, de freins et<br />

autres trains roulants. Il ira<br />

aussi chez Ligier F1 où il apprendra<br />

encore et encore les<br />

techniques de conception<br />

de châssis, d’implantations<br />

mécaniques et de réglages.<br />

Avec une telle quantité de<br />

formations de qualités acquises,<br />

auprès de magiciens<br />

et, conjuguées au formidable<br />

esprit créatif de Jacques<br />

D’Heur, il ne faudra pas longtemps<br />

pour que commence<br />

la grande aventure Mean.<br />

Jacques D’Heur restera peu<br />

de temps chez Ford France,<br />

tout au plus l’année 1963.<br />

1964, Jacques va construire<br />

un premier moule de carrosserie.<br />

Il va habiller un châssis<br />

tubulaire, de sa conception,<br />

équipé d’un moteur quatre<br />

cylindres de Ford Cortina<br />

GT. C’est aussi en 1964, que<br />

la société Mean Motor Engineering<br />

verra le jour.<br />

En 1966, un coupé Aquila<br />

sortira suivit par un spider<br />

Jacques d’Heur portant<br />

le châssis tubulaire de la Sonora<br />

Le Spider Mean Sonora<br />

Sonora. Les châssis sont à<br />

moteur central arrière...<br />

Comme les F1 !<br />

A l’époque, la compétition<br />

continuait à marquer les esprits<br />

et à générer de l’image<br />

de marque. Des principes indispensables<br />

au développements<br />

commerciaux.<br />

Jacques D’Heur a développé<br />

en Belgique la production de<br />

kit-cars, c’est à dire des voitures<br />

à monter soi même...<br />

Un peu l’Ikéa de l’automobile<br />

avant l’aire du suédois.<br />

Donc dès 1967, d’Heur va<br />

créer une barquette capable<br />

de recevoir plusieurs mécaniques,<br />

on cite d’ailleurs,<br />

des moteurs Peugeot, VW,<br />

Renault, NSU, Porsche et<br />

même un V6 Ford !<br />

En 1969, Jacques D’Heur va<br />

créer une barquette dite<br />

«can-am», plus légère mais<br />

surtout très jolie, et équilibrée.<br />

C’est avec cette auto<br />

que Bernard CARLIER va<br />

s’illustrer malgré une mécanique<br />

Alfa Romeo «Bialbero»<br />

à compresseur... particulièrement<br />

capricieux qui<br />

handicapera considérablement<br />

le travail de pilotage<br />

de Bernard CARLIER.<br />

Ce moteur avait un temps<br />

de réponse épouvantable<br />

120 121


et des réactions intempestives,<br />

malgré tout, CARLIER<br />

prendra des podiums et des<br />

places de choix. On peut<br />

comprendre que cinquante<br />

ans plus tard, ce rêve de retrouver<br />

celle avec laquelle<br />

il a passé tant de moments<br />

passionnants devienne une<br />

obsession. Une obsession<br />

telle qu’en plus, sa voiture<br />

est un exemplaire unique<br />

et qu’il est, aujourd’hui, introuvable.<br />

Bernard CARLIER raconte:<br />

«j’étais pilote officiel chez Renault<br />

quand Jacques D’Heur<br />

a demandé si quelqu’un était<br />

intéressé à piloter une de ses<br />

voitures. J’ai relevé le défi et<br />

Renault m’a prêté des moteurs<br />

Gordini. Je me suis engagé au<br />

Grand National à Zolder, contre<br />

des Porsche, des Abarth, et<br />

...j’ai gagné !»<br />

«Ce fut le début d’une grande<br />

aventure, d’une belle amitié. Pilote<br />

d’usine pour Mean, j’ai gagné<br />

de nombreuses courses au<br />

volant de ces voitures légères<br />

et performantes. Les châssis<br />

étaient d’une telle rigueur que<br />

les piloter était un vrai régal.<br />

Alors, quand Jacques D’Heur<br />

a créé la barquette «Can-Am»<br />

j’étais subjugué !<br />

Malgré le compresseur capricieux,<br />

j’ai gagné des courses,<br />

je suis monté sur le podium<br />

Jacques d’Heur et son épouse<br />

Bernard CARLIER au volant<br />

plusieurs fois et souvent classé<br />

dans le top 5. C’était un tellement<br />

grand moment que j’en<br />

ai gardé un souvenir impérissable<br />

et une terrible envie de<br />

faire revivre cette auto. J’avais<br />

tellement besoin de retrouver<br />

les sensations exceptionnelles<br />

du châssis, de lui donner une<br />

mécanique digne de ses performances<br />

que c’en est devenu<br />

une obsession.<br />

J’ai gagné des courses devant<br />

des stars équipées de voitures<br />

souvent plus performantes et<br />

prestigieuses. Aussi, il m’est<br />

venu l’idée de reconstruire<br />

la dernière barquette que<br />

Jacques avait construite en<br />

un seul exemplaire. Il n’existe<br />

aucun plan de cet auto.<br />

Six photos sont à la base de ce<br />

projet. Des photos d’époque,<br />

prises retrouvées dans des<br />

journaux et de très mauvaise<br />

qualité...<br />

Quelques amis, se sont embarqués<br />

avec moi dans cette<br />

aventure. Grace à Antoine<br />

Dardenne, j’ai pu rencontrer<br />

des designers issu de Renault<br />

Sport et établi en Belgique depuis<br />

peu. Ils ont tout de suite<br />

accepté ce défi avec un rare<br />

enthousiasme.<br />

La société iDcas avec ses ingénieurs<br />

en CAO (conception<br />

assistée par ordinateur) on<br />

122 123


ecréé la carrosserie en trois<br />

dimensions. Ils ont préparé<br />

le dessin en 3D de toutes les<br />

pièces et calculé tous les algorythmes.<br />

Ensuite, la société Design<br />

Stone de Libramont, managée<br />

par son super patron Anthony<br />

Cognaux, a commencé à fraiser<br />

les gabarits en polyuréthane.<br />

Ceux-ci sont ensuite partis<br />

chez Technifutur au campus<br />

de Francorchamps où ils ont<br />

été complètement préparés<br />

pour servir de moules aux carrosseries<br />

des premières Mean<br />

Revival.<br />

Jean-Michel Pirlot avait accepté<br />

le challenge de ré-édition d’une<br />

une voiture née dans la région.<br />

Relais repris par Sébastien<br />

Petithan et le professeur bien<br />

connu, super spécialiste des<br />

matériaux composites,<br />

Lillo Trovato qui a mis<br />

ses élèves à l’ouvrage<br />

sur la réalisation<br />

de la carrosserie<br />

composite.<br />

Lillo Trovato et ses<br />

élèves ont offert une<br />

magnifique finition à<br />

la carrosserie de la toute<br />

première Mean Revival.<br />

peinture pour revenir dans sa<br />

superbe livrée jaune Vif.<br />

Elle fut présentée le 31 mars<br />

dernier chez Spa Racing à un<br />

public exhaustif parmis lesquels<br />

les membres du Club<br />

Mean Revival, tous les passionnés<br />

qui ont mis la main à<br />

la pâte et qui suivent avec passions<br />

et anecdotes la génèse de<br />

cette fabuleuse aventure.<br />

Entre temps, afin de péréniser<br />

l’opération, Bernard CARLIER et<br />

ses associés, Jean-Marc JACOB<br />

et Paul KUMPEN ont acquis<br />

officiellement les marques<br />

Mean® et Mean Revival®.<br />

Des éléments qui permettent<br />

de développer encore les produits<br />

de la marque, de restaurer<br />

les anciennes, et pourquoi<br />

pas en développer d’autres.<br />

On chuchote<br />

d’ailleurs qu’une<br />

Sonora pourrait<br />

revoir le jour, avec<br />

une finition très<br />

haut de gamme,<br />

des équipements de<br />

confort et une mécanique<br />

noble.<br />

Wait and see !<br />

Ensuite cette sportive<br />

carrosserie est partie en<br />

124 125


1 - dessin réaliste en CAO de<br />

la barquette Mean Revival<br />

effectué chez iDcas, on sent<br />

l’amour du travail bien fait et<br />

méticuleux.<br />

2 - Impression 3D chez Design<br />

Stone à Libramont.<br />

Les nouvelles technologies<br />

sont vraiment extraordinaires.<br />

3 et 4 - Les élèves de Lillo<br />

Trovatto se sont donnés à<br />

fond dans ce projet !<br />

Le Campus de Francorchamps<br />

est un creuset où l’on forge<br />

de réels talents enthousiastes,<br />

passionnés et très soigneux<br />

<br />

<br />

<br />

126 127


MOTEUR !<br />

Le 31 mars dernier, le moteur<br />

Renault Williams de la Mean<br />

Revival s’éveille et dans son<br />

vrombissement de voiture de<br />

course, la Mean Revival première<br />

du nom accède au coeur<br />

de la salle de réception !<br />

Conduite par un Bernard<br />

CARLIER galvanisé par<br />

cette toute première, et la<br />

réalisation de son rêve, il est<br />

heureux et cela se voit.<br />

Le public présent ouvre de<br />

grands yeux, un seul mot est<br />

sur toutes les lèvres, WAOU H !<br />

Deux sont déjà acquis par Jean-<br />

Marc JACOB (à gauche derrière<br />

Bernard Carlier) qui la choisie<br />

en rouge et le troisième est<br />

réservé à Paul KUMPEN qui la<br />

prend en noir avec des roues<br />

dorées ! Le dernier châssis fait<br />

l’objet de bien de convoitises.<br />

A droite sur la photo, Michel<br />

CARDON est l’ingénieur motoriste.<br />

Un gros travail de mise<br />

au point a été nécessaire afin<br />

de modéliser l’électronique<br />

d’époque aux besoins de la<br />

voiture. C’est à lui que l’on doit<br />

les premiers rugissement du<br />

quatre cylindres Renault Williams<br />

de 2 litres et 235 chevaux.<br />

La suite est : «qu’elle est belle»<br />

tout le monde veut la voir l’approcher,<br />

nombreux sont ceux<br />

qui s’attardent sur les détails,<br />

le travail est particulièrement<br />

apprécié, montré, ausculté.<br />

Rares sont les restaurations<br />

aussi bien menées, surtout en<br />

partant de seulement six photos<br />

de faible qualité et de souvenirs<br />

d’il y a 50 ans !<br />

On sait aussi que Bernard a<br />

construit quatre châssis, le premier<br />

est dans la numéro 1. Elle<br />

servira de modèle étalon par<br />

lequel les résultats des mises<br />

au point viendront peaufiner<br />

les trois châssis suivants.<br />

128 129


METTET...<br />

PREMIERS<br />

TOURS<br />

DE ROUES<br />

Véritable mécanique de<br />

Formule 3, le quatre cylindres<br />

Renault Williams a besoin de<br />

réglages précis, Michel Cardon<br />

se bat avec une électronique<br />

d’un autre âge. On découvre<br />

au fil des tours de nouveaux<br />

paramètres, mais dans<br />

l’ensemble on est dans le bon.<br />

La Mean Revival roule et très<br />

bien. La mécanique doit subir<br />

de nouveaux réglages.<br />

Luciano Arcangeli passe par le<br />

stand, et s’exclame !<br />

«Qu’elle est belle et en plus<br />

c’est du Belge !»<br />

«Et ce moteur ! Un des<br />

meilleurs !» Il fait part de son<br />

expertise, montre la batterie:<br />

«pas assez puissante pour le<br />

Williams, il en faut une plus<br />

forte, donc plus stable. Il lui<br />

faut aussi une arrivée d’air<br />

plus efficace, et plus fraiche.»<br />

Les ingénieurs discutent,<br />

concluent. La séance d’essai est<br />

une mine de renseignements,<br />

et donc retour à l’atelier pour<br />

peaufiner les réglages !<br />

La prochaine sera fantastique<br />

et on sortira les chronos !<br />

130 131


LE GÉNIE<br />

D’ETTORE<br />

BUGATTI<br />

Avec ses hypersportives d’avant-garde, des voitures de course<br />

parmi les plus célèbres au monde et près de 1000 brevets à<br />

son nom, Ettore Bugatti a établi la quête incessante de la perfection<br />

par l’innovation qui fait l’essence de la marque Bugatti,<br />

défiant la norme à chaque instant.<br />

Cette philosophie perdure encore aujourd’hui et dans cette<br />

nouvelle ère pour Bugatti.<br />

Dès son plus jeune âge, Ettore Bugatti s’avère être un ingénieur né,<br />

si doué qu’il est capable de maîtriser des concepts complexes sans<br />

formation professionnelle. Son père, Carlo Bugatti, a su reconnaître<br />

ses talents en le regardant réparer un tricycle motorisé. En 1898, il<br />

convainc Ettore, qui est encore mineur, de commencer un apprentissage<br />

à l’usine Prinetti & Stucchi.<br />

Le jeune homme y révèle son ambition d’innovation inébranlable et<br />

sa fascination pour la puissance et la vitesse. Un an plus tard, il crée<br />

son propre tricycle motorisé avec lequel il participera lui-même à la<br />

course Paris-Bordeaux. L’année suivante, il quitte Prinetti et Stucchi<br />

pour créer sa propre voiture grâce au financement du comte Gulinelli.<br />

C’est ainsi que le jeune Ettore Bugatti construit sa première voiture<br />

dont il dessine chaque détail, du moteur à la carrosserie, et supervise<br />

la création des pièces avant de l’assembler de ses propres mains.<br />

Son design novateur, qui remet en question les archétypes établis, lui vaut<br />

de nombreuses récompenses et attire l’attention de la société De Dietrich<br />

qui finira par l’embaucher pour concevoir et construire des véhicules.<br />

132 133


Ettore était à l’époque si jeune<br />

que son père a dû co-signer le<br />

contrat avec lui.<br />

Des idées visionnaires<br />

Véritable passionné d’automobile,<br />

Ettore était très en avance<br />

sur son temps. Au tout début<br />

du 20e siècle, l’automobile était<br />

bien loin d’être un moyen de<br />

transport de masse établi et ne<br />

consistait pas une solution à long<br />

terme. Beaucoup la considérait<br />

comme réservée à la bourgeoisie<br />

européenne, et notamment française,<br />

pour profiter de l’activité<br />

la plus prestigieuse de l’époque:<br />

les courses. Mais l’avenir allait<br />

s’avérer bien différent.<br />

C’est en travaillant chez<br />

De Dietrich qu’Ettore a<br />

développé cette<br />

propension aux idées<br />

avant-gardistes.<br />

En 1903, il construit une voiture<br />

pour la course Paris-Madrid en<br />

plaçant le conducteur et la mécanique<br />

tout en bas du châssis,<br />

idéal pour le centre de gravité et<br />

l’aérodynamisme. Cette solution<br />

révolutionnaire était si innovante<br />

que la voiture n’a pas pu<br />

courir; les organisateurs considéraient<br />

que les sièges devaient<br />

être plus hauts.<br />

En 1907, alors qu’il travaille<br />

officiellement comme chef de<br />

production pour le fabricant de<br />

moteurs Deutz, Ettore continue<br />

à développer ses propres idées.<br />

Pendant qu’il créait pour son<br />

employeur des véhicules de plus<br />

grande taille, plus lourds et équipés<br />

de moteurs à forte capacité,<br />

il était également occupé à élaborer<br />

une voiture à la fois petite<br />

et légère, en contradiction directe<br />

avec les tendances de l’époque.<br />

C’est ainsi qu’en 1909, la Type<br />

10 ou «Pur Sang» apparaît. Un<br />

moteur 1,2 litre à 4 cylindres 10<br />

CV propulse cette voiture à deux<br />

places de seulement 365 kg et capable<br />

de monter jusqu’à 80 km/h.<br />

L’arbre à cames en tête actionne<br />

deux soupapes par cylindre suspendues<br />

dans un bloc en fonte.<br />

Une invention d’Ettore.<br />

L’arbre à cames est relié au vilebrequin<br />

par un arbre conique<br />

vertical, tandis que la puissance<br />

passe du moteur aux roues arrière<br />

via un embrayage multidisque<br />

et un arbre d’entraînement<br />

– très inhabituel à l’époque<br />

où la plupart des automobiles<br />

étaient équipées d’un entraînement<br />

à chaîne.<br />

Ettore a fait partie des premiers<br />

à utiliser la course comme plateforme<br />

pour démontrer la véritable<br />

grandeur de ses voitures<br />

en les exposant devant des<br />

foules de spectateurs captivés.<br />

Ses prouesses d’ingénierie et sa<br />

passion pour la vitesse et la puissance<br />

transparaissaient dans les<br />

performances de ses créations<br />

qui bouleversaient ce que beaucoup<br />

croyaient être une formule<br />

gagnante. Cette philosophie<br />

durable allait bientôt être adoptée<br />

par les rivaux de Bugatti qui<br />

134 135


tenteront d’imiter Ettore en utilisant la course comme scène pour leurs<br />

propres automobiles. À l’occasion du Grand Prix de France de 1911, Bugatti<br />

présente une Type 10 modifiée, connue sous le nom de Type 13,<br />

avec Ernest Friedrich au volant. Le véhicule se retrouve face à des voitures<br />

faisant presque deux fois son poids et dotées de moteurs trois fois<br />

plus gros. Mais la vision et la détermination d’Ettore paient, et sa création<br />

réalise l’exploit de terminer deuxième.<br />

La perfection à portée de main<br />

La fascination d’Ettore Bugatti pour ses créations lui permet d’obtenir un<br />

certain nombre de brevets pour sa nouvelle voiture de course baptisée<br />

Type 35. L’automobile est la toute première à utiliser un vilebrequin à<br />

double roulement à rouleaux et à triple roulement à billes, ce qui permet<br />

au moteur et à ses huit pistons de monter jusqu’à 6000 tr/min. Autre innovation<br />

brevetée par Ettore Bugatti, les roues en alliage contribuent à créer<br />

une voiture plus légère et agile. Désireux de créer des machines toujours<br />

plus rapides et puissantes, Ettore permet à sa Type 35 d’atteindre plus de 190<br />

km/h, dépassant facilement toutes ses concurrentes. Doté d’un moteur 2,3<br />

litres 8 cylindres et d’un compresseur, le modèle ultérieur appelé Type 35 B<br />

voit sa puissance passer à 140 CV et sa vitesse de pointe à plus de 215 km/h.<br />

En 1925, la Type 35 participe pour la première fois à la course Targa<br />

Florio de Sicile et décroche la victoire. Quatre autres modèles de la Type<br />

35 remporteront cette course longue distance très prestigieuse sur des<br />

routes de montagne publiques. C’était à l’époque la course de rue la plus<br />

difficile et la plus célèbre au monde. Au début des années 30, la Type 35<br />

aura remporté au total près de 2000 courses, ce qui en fait la voiture de<br />

course la plus couronnée de succès de tous les temps.<br />

Maître dans tous les domaines<br />

Le génie d’Ettore Bugatti réside notamment dans le fait que sa maîtrise<br />

technique s’étend à tout le spectre du développement automobile, allant<br />

même au-delà. Après avoir créé la légère Type 35, Bugatti décide de<br />

construire la Type 41 « Royale », voiture la plus longue et la plus luxueuse<br />

de son époque. Très sélectif avec sa clientèle, Ettore ne propose sa Type<br />

41 qu’aux clients les plus distingués de l’époque. Parmi eux, beaucoup de<br />

souverains et d’aristocrates.<br />

C’est ainsi que la Type 41 a pris le nom de «Royale».<br />

Son long capot abritait un moteur 8 cylindres en ligne de 12,8 litres<br />

capable de fournir environ 300 CV et de faire monter ce véhicule qui<br />

pouvait peser jusqu’à 3,5 tonnes, selon la carrosserie, jusqu’à près de<br />

200 km/h. Discret, le moteur restait à l’arrière-plan. Il atteignait sa puissance<br />

maximale à seulement 1800 tours et pouvait passer de 2 km/h à<br />

200 km/h, sa vitesse de pointe. Un système de lubrification à carter sec<br />

136 137<br />

136


pompait 23 litres d’huile aux endroits nécessaires et 43 litres de liquide<br />

de refroidissement qui permettaient de maintenir une température équilibrée.<br />

Le vilebrequin et l’arbre à cames étaient reliés par un arbre vertical<br />

et le vilebrequin long reposait sur neuf paliers lisses. Un embrayage<br />

sec multidisque, commandé par une boîte de vitesses à trois rapports,<br />

transmettait la puissance aux roues arrière. Pour plus de confort, Bugatti<br />

avait également décidé de doubler le quart elliptique de suspension sur<br />

les essieux. Les roues en alliage massif dotées de fentes permettaient<br />

d’éviter la surchauffe des grands tambours de frein.<br />

Quand le suffisant ne suffit pas<br />

Les extraordinaires inventions d’Ettore Bugatti sont le fruit de son désir<br />

incessant d’amélioration. Mécontent de la liqueur qu’il achète, il a décidé<br />

d’ouvrir sa propre distillerie. Estimant que les meilleures bicyclettes du<br />

marché ne sont pas d’assez bonne qualité, il décide de créer les siennes. Et<br />

lorsqu’aucune voiture à roulettes ne trouve grâce à ses yeux pour son fils<br />

Roland, il décide d’en construire une lui-même : la célèbre Bugatti Type 52.<br />

Mais Ettore a aussi fait breveter un rasoir cylindrique, un cadre ultra léger<br />

pour bicyclettes et motos, ainsi que des serrures de sécurité. Cet inventeur<br />

ingénieux a même créé une canne à lancer pour pêcheurs à la ligne. Il a<br />

également créé d’innombrables objets du quotidien qui n’ont jamais été<br />

brevetés : portails, portes, luminaires, fauteuils, étaux, instruments chirurgicaux,<br />

harnais pour chevaux, ou encore stores pour fenêtres.<br />

138 139


L’HISTOIRE DE<br />

BUGATTI<br />

AUX<br />

En 1923, année d’inauguration des 24 Heures du Mans,<br />

deux Bugatti Brescia 16S ont participé à la course.<br />

24 HEURES<br />

DU MANS<br />

Cette année, la course des 24 Heures du Mans, réputée<br />

comme l’épreuve automobile la plus prestigieuse<br />

au monde pour ses voitures et ses pilotes,<br />

célèbre son centenaire.<br />

Au cours de ces 100 années d’histoire, la légende de<br />

Bugatti est étroitement liée depuis la toute première<br />

course en 1923.<br />

Lors de cette année d’inauguration, Bugatti a inscrit deux Brescia<br />

16S, dont l’une était pilotée par Max de Pourtalès et Sosthène de<br />

La Rochefoucauld. La Brescia était réputée pour sa légèreté et sa<br />

fiabilité sans compromis, se distinguant à une époque où de nombreuses<br />

voitures de course étaient encombrantes et peu maniables.<br />

Malgré des conditions météorologiques pluvieuses tout au long des<br />

24 heures de la course, la Brescia pilotée par de Pourtalès et de La<br />

Rochefoucauld se classe parmi les dix premiers. Ce début prometteur<br />

révèle ainsi le formidable potentiel de Bugatti dans le domaine<br />

des courses d’endurance.<br />

L’histoire de Bugatti est étroitement<br />

liée aux 24 Heures du Mans, qui<br />

célèbrent cette année leur centenaire.<br />

140 141


En 1930, Bugatti fait son retour sur le circuit de la Sarthe, où se<br />

déroulent encore aujourd’hui les 24 Heures du Mans, avec une Type<br />

40 engagée par la propriétaire privée Odette Siko.<br />

Ce qui rend cet événement remarquable est le duo exclusivement<br />

féminin qu’Odette Siko et sa coéquipière Marguerite Mareuse formaient,<br />

à une époque où beaucoup doutaient des capacités des<br />

femmes à accomplir une course automobile aussi exigeante.<br />

Cependant, grâce à leur détermination et leur talent, ces deux pionnières<br />

ont été propulsées par leur Bugatti Type 40 et ont obtenu<br />

une honorable septième place.<br />

En 1930, Bugatti revient sur le circuit<br />

de la Sarthe, lieu emblématique<br />

des 24 Heures du Mans encore<br />

aujourd’hui, avec une Type 40.<br />

Leurs exploits au Mans ne font qu’illustrer les nombreuses femmes<br />

audacieuses qui ont participé au plus haut niveau du sport automobile<br />

au volant de véhicules Bugatti ainsi qu’aux côtés d’icônes<br />

telles que Hellé Nice et Eliška Junkov.<br />

Au fil des années, Bugatti connaît des résultats contrastés lors des<br />

24 Heures du Mans. Malgré une série de performances solides –<br />

une sixième place en 1932, une neuvième en 1934 et une quatorzième<br />

en 1935 – tous les éléments nécessaires pour monter sur<br />

le podium du Mans ne se sont jamais alignés. Cependant, tout va<br />

changer de façon spectaculaire en 1937.<br />

Odette Siko et sa copilote Marguerite<br />

Mareuse, un duo exclusivement<br />

féminin, ont été propulsées par<br />

leur Bugatti Type 40 obtenant une<br />

honorable septième place.<br />

Suite aux nouvelles règles établies par les organisateurs des 24<br />

Heures du Mans en 1936, Bugatti entreprend rapidement la construction<br />

d’un nouveau véhicule de course, la Type 57 Grand Prix. Cette<br />

voiture, spécialement conçue pour les compétitions automobiles de<br />

haut niveau, est propulsée par un moteur huit cylindres en ligne de 3<br />

266 cm³, développant une puissance de 170 chevaux.<br />

Le châssis a été méticuleusement conçu avec des perforations afin<br />

de réduire son poids de manière cruciale. Elle était également dotée<br />

d’une large carrosserie aérodynamique, en alliage de magnésium<br />

qui enveloppait les roues. Cette forme distinctive lui a valu le surnom<br />

affectueux de « Tank ». Sur la légendaire ligne droite du circuit<br />

de la Sarthe, elle a atteint une vitesse de pointe impressionnante de<br />

près de 220 km/h (135 mph).<br />

Grâce au talent exceptionnel du pilote français Jean-Pierre Wimille,<br />

la puissance de la Type 57G Tank est pleinement exploitée.<br />

En 1937, associé à Robert Benoist, l’un des meilleurs pilotes français<br />

de l’entre-deux-guerres, Wimille a conduit la voiture vers une<br />

142 143


victoire éclatante. Ils franchissent la ligne d’arrivée après avoir parcouru<br />

près de 100 kilomètres de plus que la voiture classée deuxième,<br />

témoignant ainsi du génie technique et de l’esprit pionnier<br />

de Bugatti. Cette victoire ne représente pas seulement la première<br />

pour Bugatti au Mans, mais marque l’établissement d’un nouveau<br />

record de distance par Wimille et Benoist, qui ont parcouru 3 287<br />

kilomètres lors de cette course, laissant une empreinte indéniable<br />

dans l’histoire.<br />

La maîtrise de la Type 57G par Wimille est loin d’être épuisée. Bien<br />

que Bugatti doive se retirer de la course de 1938 en raison de problèmes<br />

techniques, le pilote Wimille et la marque de Molsheim font<br />

leur retour sur le circuit du Mans en 1939, cette fois avec Pierre Veyron<br />

comme copilote, au volant de la Type 57C, une version évoluée<br />

de la Type 57G.<br />

En 1937, Jean-Pierre Wimille et<br />

Robert Benoist, au volant d’une<br />

Bugatti Type 57G, remportent la<br />

première victoire tant attendue de<br />

Bugatti aux 24 Heures du Mans.<br />

Sous la carrosserie aérodynamique de la Type 57C se cache cette année<br />

un moteur huit cylindres amélioré développant environ 200 chevaux.<br />

Ce moteur permet d’atteindre des vitesses supérieures à<br />

255 km/h en ligne droite. De plus, grâce à diverses améliorations,<br />

Bugatti est parvenu à réduire le poids du capot rond. L’essieu arrière,<br />

le vilebrequin et d’autres pièces ont également été optimisés.<br />

Dès le début de la course, la Bugatti est confrontée à une forte<br />

concurrence de la part de Raymond Sommer, au volant d’une nouvelle<br />

Alfa Romeo.<br />

Ce dernier prend rapidement la tête de la course, mais le pilote<br />

Bugatti fait preuve d’un talent exceptionnel en adoptant des trajectoires<br />

précises dans les virages, tout en préservant ses pneus et<br />

ses freins.<br />

Durant la nuit, les voitures ne cessent d’accélérer. La lutte intense<br />

entre Sommer et Wimille pour la première place est bientôt rejointe<br />

par Louis Gérad et Georges Monnert, pilotes de Delage.<br />

Malheureusement, leur voiture de course ne résiste pas à l’effort.<br />

Le lendemain matin, un problème moteur les contraint à s’arrêter<br />

dans les stands. Pendant ce temps, Pierre Veyron continue sa<br />

course, poussant la Type 57C Tank à chaque tour de piste.<br />

La Type 57G, surnommée affectueusement « Tank »,<br />

était dotée d’une large carrosserie aérodynamique<br />

en alliage de magnésium.<br />

Avec une distance de piste de près de 13,5 kilomètres par tour,<br />

Wimille et Veyron ont parcouru 3 354 kilomètres, soit 247 tours<br />

en 24 heures, ce qui leur a valu une victoire impressionnante. La<br />

Bugatti a atteint une vitesse moyenne de 139 km/h, la deuxième<br />

144 145


voiture de course a été distancée de trois tours et la troisième de<br />

neufs tours. Sur les 42 véhicules ayant pris le départ, seulement 20<br />

ont franchi la ligne d’arrivée.<br />

En 1939, Jean-Pierre Wimille et son<br />

copilote Pierre Veyron remportent à<br />

nouveau la victoire au volant de la<br />

Type 57C.<br />

Ettore Bugatti a déclaré plus tard que les mécaniciens n’ont jamais<br />

eu besoin d’ouvrir le capot pendant la course, témoignant de la<br />

fiabilité du moteur à huit cylindres.<br />

Le début de la Seconde Guerre Mondiale marque le début d’une<br />

interruption de dix ans pour les 24 Heures du Mans.<br />

Ce n’est qu’en 1994, exactement 55 ans après la dernière victoire<br />

de la marque de Molsheim, qu’une Bugatti a été de nouveau présente<br />

dans cette course mondialement connue.<br />

Il s’agit de la EB 110 Super Sport qui a malheureusement rencontré<br />

un problème technique et n’a pu terminer la course.<br />

En cette année de célébration du centenaire des 24 Heures du<br />

Mans, Bugatti a fait retour sur le circuit de la Sarthe.<br />

Le samedi 10 juin 2023, la Bolide a effectué un tour de piste dynamique<br />

dans l’après-midi, marquant ainsi ses débuts officiels d’une<br />

course palpitante.<br />

En 1994, exactement 55 ans après<br />

la dernière victoire, Bugatti participe<br />

aux 24 Heures du Mans avec une<br />

EB 110 Super Sport.<br />

À l’occasion du centenaire de l’une<br />

des compétitions automobiles les<br />

plus renommées au monde, Bugatti<br />

est retourné au Mans pour dévoiler la<br />

Bolide au public pour la première fois.<br />

© RÉMI DARGEGEN<br />

146 147


FEMME<br />

PILOTES<br />

Christine<br />

BECKERS<br />

Pour célébrer la<br />

«Journée internationale de la Femme»,<br />

Alfa Romeo tient à saluer ses femmes pilotes<br />

de course, qui se sont démarquées dans<br />

l’histoire de la marque au trèfle à quatre<br />

feuilles.<br />

Pour la Belgique, la marque d’Arese celèbre<br />

la pilote, Christine Beckers, qui a défendu les<br />

couleurs d’Alfa Romeo dans de nombreuses<br />

compétitions internationales.<br />

Depuis l’aube de l’automobile, les femmes ont joué un<br />

rôle décisif aux côté des hommes. Certes, affublées de<br />

l’image «sexe faible» elles ont du s’imposer par diverses<br />

attitudes, passant de la passion à l’expertise, la ténacité,<br />

et toujours, une force de caractère indestructible.<br />

Voilà, en quelques mots, ce qui caractérise les femmes<br />

qui ont piloté des Alfa Romeo en course en montrant à<br />

de gros bras matchos qu’elles sont loin d’être de faibles<br />

femmes.<br />

De toutes les époques, dans tous les pays et encore<br />

aujourd’hui les femmes aiment la compétition<br />

automobile, les défis. Elles s’y préparent comme leurs<br />

homologues masculins qui ne peuvent s’empêcher des<br />

les toiser, mais dovent se rendre à l’évidence qu’elles<br />

sont très coriaces et ne lâchent pas le morceau.<br />

148<br />

Dans les pages qui suivent, vous découvrirez leur<br />

contribution au succès de la marque Alfa Romeo, avec<br />

un rapide tour d’horizon qui part de nos jours - avec<br />

l’inévitable parenthèse des média sociaux, et remonte<br />

au début du XXe siècle.<br />

149


Christine Beckers<br />

Les années 1960 étaient l’époque de l’Alfa<br />

Romeo Giulia Sprint GTA. Ses résultats, ses<br />

victoires et son importance dans l’histoire<br />

d’Alfa Romeo sont bien connus.<br />

Moins connus, cependant, sont les péripéties<br />

de l’Alfa Romeo GTA-SA (suralimentée).<br />

Préparé en dix unités pour<br />

le Groupe 5, ce modèle était équipé de<br />

deux compresseurs centrifuges à commande<br />

hydraulique qui augmentaient la<br />

puissance à 220 ch, ce qui se traduisait<br />

par une vitesse de pointe de 240 km/h.<br />

Toujours aussi passionnée de belles mécaniques,<br />

Christine Beckers s’adonne<br />

toujours – dès que les circonstances<br />

sanitaires le permettront<br />

– au pilotage automobile lors de<br />

manifestations internationales.<br />

Christine n’était d’ailleurs pas la<br />

seule pilote à se distinguer au volant<br />

de la GTA. La pilote hollandaise<br />

Liane Engeman, ultra-rapide sera,<br />

plus tard, choisie par Alfa Romeo<br />

comme modèle, s’est surpassée dans<br />

l’Alfa Romeo 1300 Junior de l’équipe<br />

Toine Hezemans.<br />

Ce fabuleux quatre cylindres en ligne,<br />

double arbres à cames en tête, dénommé<br />

«bialbero» a atteint des performances<br />

optimales, mais comme l’a expliqué le<br />

pilote d’essai historique d’Autodelta<br />

Teodoro Zeccoli, la GTA-SA avait «une<br />

augmentation imprévisible de la puissance<br />

qui se déclenchait soudainement<br />

sans préavis, faisant de la SA un véhicule<br />

imprévisible, difficile à maîtriser dans les<br />

courbes ou lors des manœuvres».<br />

Christine Beckers a gagné à Houyet en<br />

1968, et obtenu d’excellents résultats<br />

l’année suivante. Très vite, Christine a su<br />

mieux que quiconque dompter la hargne<br />

de la GTA-SA : au Condroz, à «Trois-<br />

Ponts», à Herbeumont et à Zandvoort.<br />

Jointe<br />

par téléphone,<br />

Christine Beckers raconte :<br />

«Je me souviens avec beaucoup d’émotion<br />

et d’enthousiasme de mes années<br />

de compétitions automobiles. Nous pratiquions<br />

tous ce sport avec beaucoup de<br />

passion et d’innocence!»<br />

Celle qui se définit aujourd’hui et avec<br />

beaucoup d’humour comme une «pilotessa<br />

belga de l’ancien temps» aime se souvenir<br />

de ces moments : «J’apprécie beaucoup la<br />

remarque de mon co-équiper et ami Zeccoli<br />

au sujet de la GTA-SA. C’était vraiment un<br />

monstre automobile qu’il fallait dompter !<br />

Mais, bon, j’y suis arrivée !»<br />

Christine n’a pas uniquement<br />

piloté ce modèle. Elle se<br />

souvient :<br />

«J’ai également piloté la 33/2 en<br />

Angola. Pour Alfa Romeo South<br />

Africa, j’ai aussi conduit la GTV<br />

pour prendre part à quatre courses<br />

de la Spingbok Series, avec le pilote<br />

de F1 Basil Van Rooyen. Nous<br />

avons gagné la classe au Mozambique,<br />

à Cape Towm et en Rhodésie,<br />

où j’ai eu l’honneur de dîner<br />

en compagnie du Président de la<br />

République !»<br />

150 151


Maria Antonietta<br />

d’Avanzo<br />

L’une des premières pilote d’Alfa<br />

Romeo, est la baronne Maria<br />

Antonietta d’Avanzo. Elle a fait<br />

ses débuts dans l’entre-deuxguerres,<br />

dans cette période<br />

magique appellée aussi les<br />

«années folles».<br />

Pionnière du sport automobile<br />

italien, elle est aussi de toutes<br />

les aventures novatrices du<br />

début du siècle.<br />

Aviatrice et journaliste, la<br />

pilote de course d’Avanzo a<br />

remporté la troisième place<br />

à bord de l’Alfa Romeo G1 à<br />

Brescia en 1921 et a fait ses preuves<br />

dans de nombreuses compétitions<br />

en tant qu’adversaire redoutable des<br />

meilleurs pilotes de l’époque, dont le<br />

jeune Enzo Ferrari.<br />

La baronne d’Avanzo a couru jusque<br />

dans les années 1940 dans une<br />

variété de véhicules et de courses,<br />

voyageant dans le monde entier.<br />

Anna Maria<br />

Peduzzi<br />

Les années de la Scuderia Ferrari<br />

ont marqué un chapitre crucial de<br />

l’histoire d’Alfa Romeo. Parmi les<br />

pilotes du «Cheval cabré» figurait<br />

Anna Maria Peduzzi, née à Côme,<br />

l’épouse du pilote Franco<br />

Comotti, surnommé<br />

le «Marocain».<br />

Après ses débuts à<br />

bord de sa propre<br />

Alfa Romeo 6C 1500<br />

Super Sport, qu’elle<br />

avait achetée à Ferrari<br />

lui-même, Anna Maria<br />

Peduzzi a presque<br />

toujours couru seule et<br />

parfois avec son mari.<br />

En 1934, elle remporte<br />

la classe 1500 aux Mille<br />

Miglia et, dans la période<br />

d’après-guerre, participe à<br />

l’Alfa Romeo 1900 Sprint et<br />

à l’Alfa Romeo Giulietta.<br />

Odette Siko<br />

Dans les années 30, Alfa Romeo est l’une des équipe<br />

de référence du sport automobile. Les Alfa sont<br />

synonymes de victoires et de sports. Il faut<br />

dire que l’image portée par des<br />

pilotes comme Nuvolari, Varzi,<br />

Caracciola et Sommer, qui, en<br />

1932, remporte le Mans avec<br />

une 8C/2300, avec dans ses<br />

échappements, la 6C1750SS<br />

pilotée par la tenace Odette<br />

Siko qui termine quatrième<br />

au général et remporte la<br />

catégorie 2,0 litres.<br />

Jeune parisienne, Siko est<br />

rapidement devenue l’une<br />

des stars de la piste, affichant<br />

son élégance tant<br />

dans le paddock que<br />

dans ses performances<br />

souvent accompagnée<br />

d’une autre française dont<br />

le chemin a également croisé plusieurs<br />

fois celui d’Alfa Romeo: Hellé Nice.<br />

152 153


Hellé Nice<br />

Mannequin, acrobate et danseuse,<br />

Mariette Hélène Delangle était<br />

plus connue sous le nom de Hellé<br />

Nice. Réputée pour sa personnalité<br />

extravertie, Nice était très amie<br />

avec les Rothschild et les Bugattis.<br />

Elle a couru en Europe et en<br />

Amérique et est devenue l’une<br />

des premières pilotes à afficher<br />

les logos de ses sponsors sur la<br />

carrosserie d’une monoplace de<br />

course.<br />

Elle a participé au Grand Prix<br />

d’Italie 1933 à Monza dans sa<br />

propre 8C 2300 Monza. Dans<br />

la même course, Campari,<br />

Borzacchini et Czaikowski ont perdu<br />

la vie. En 1936, elle remporte<br />

la Ladies Cup à Monte Carlo et<br />

participe au Grand Prix de São<br />

Paulo au Brésil, où elle est victime<br />

d’un terrible accident, puis sort<br />

miraculeusement de son coma de<br />

trois jours.<br />

Ada Pace<br />

«Sayonara»<br />

Ada PACE «Sayonara»<br />

d’immatriculation. Ses succès les plus prestigieux ont été<br />

remportés à bord de l’Alfa Romeo Giulietta Sprint Veloce<br />

et de l’Alfa Romeo Giulietta SZ, dans laquelle elle a<br />

également a remporté la course Trieste-Opicina en 1958.<br />

Susanna «Susy» Raganelli<br />

La seule femme à avoir remporté un championnat du<br />

monde sur quatre roues est Susanna«Susy» Raganelli.<br />

Susy Raganelli, originaire de Rome, remporte, en 1966, le<br />

championnat du monde de karting 100cc en battant Leif<br />

Engstrom et... Ronnie Peterson!<br />

Raganelli a pour toujours lié son nom à Alfa Romeo<br />

lorsqu’elle a terminé sa carrière au volant d’une Alfa Romeo<br />

GTA, mais elle a également été le premier acheteur italien<br />

de la légendaire Alfa Romeo 33 Stradale 1967, produite<br />

dans une série de seulement 12 unités.<br />

Dans les années 50, Ada Pace, originaire<br />

de Turin a, pendant 10 ans, remporté<br />

jusqu’à 11 courses de vitesse nationales,<br />

6 en Turismo et 5 en catégorie Sport.<br />

Presque toujours inscrite à des courses<br />

sous son pseudonyme «Sayonara»<br />

qu’elle a souvent affichée sur sa plaque<br />

154 155


Maria Grazia<br />

Lombardi et<br />

Anna Cambiaghi<br />

Pour suivre Maria Teresa de Filippis<br />

dans les années 1950, la deuxième<br />

Italienne à avoir participé à une<br />

course de Formule 1 - dans pas<br />

moins de 13 GP - était Maria Grazia<br />

Lombardi, connue sous le nom de<br />

«Lella». Entre 1982 et 1984, elle a<br />

participé au Championnat d’Europe<br />

de tourisme avec l’Alfa Romeo GTV6<br />

2.5, aux côtés d’Anna Cambiaghi,<br />

Giancarlo Naddeo, Giorgio Francia<br />

et Rinaldo Drovandi, et a contribué à<br />

remporter plusieurs titres. Elle reste la<br />

seule femme pilote italienne à avoir<br />

amélioré sa position dans une course<br />

de Formule 1.<br />

Tamara Vidali<br />

En 1992, Tamara Vidali a remporté<br />

le championnat italien de tourisme<br />

(Groupe N) sur une Alfa Romeo 33<br />

1.7 Quadrifoglio Verde, préparée par<br />

le nouveau département des courses<br />

de la marque. La livrée entièrement<br />

jaune de l’Alfa Romeo 155 qu’elle a<br />

pilotée lors du Championnat d’Italie<br />

de Superturismo (CIS) en 1994 est<br />

tout aussi inoubliable.<br />

Tatiana Calderon<br />

Née en 1993 à Bogotá, en Colombie,<br />

Tatiana Calderon a fait ses premiers<br />

pas dans le sport automobile en<br />

2005, remportant un championnat<br />

national dans la série pré-junior<br />

Easy Kart. À peine trois ans plus<br />

tard, elle deviendra la première femme à<br />

remporter la classe JICA de la division Est<br />

du championnat « Stars of Karting » aux<br />

États-Unis.<br />

En 2017, Calderon est devenue un pilote<br />

de développement pour l’équipe Sauber<br />

Formula One. Un an plus tard, Sauber l’a<br />

promue de pilote de développement F1 à<br />

pilote d’essai F1 pour Alfa Romeo Racing.<br />

156 157


BMW<br />

Z8 indémodable<br />

par Eric HEIDEBROEK<br />

Reprendre aujourd’hui le volant<br />

d’une BMW Z8, après l’avoir essayée<br />

dans la région parisienne<br />

en septembre 2000...<br />

Ça fait un drôle d’effet !<br />

Et le sourire est le même...<br />

Déjà à l’époque, cette auto est moderne,<br />

élégante, et pourvue d’une<br />

mécanique envoutante.<br />

En 2000, j’écrivais «On glisse la clé<br />

dans le contacteur et on appuie sur le<br />

bouton «Start», le gros 5 litres s’ébroue<br />

dans un bruit sourd qui vous fait frissonner...»,<br />

ça, ça n’a pas changé !<br />

Je soulignais le bon comportement<br />

routier de ce gros roadster pour<br />

l’époque, et, toujours bien, dans les<br />

normes actuelles. ABS, Airbags, pneus<br />

Run-Flat, la Z8 est indémodable et si<br />

elle était en avance sur son temps elle<br />

est encore très actuelle. Le V8 gronde<br />

en permanence, donnant à son<br />

158 159


volant un sentiment d’allégresse et<br />

de puissance. Et c’est en appuyant<br />

sur le bouton «Sport» que l’on transforme<br />

ce «paisible roadster» en véritable<br />

sprinter. Je relatais en 2000 :<br />

«Le bruit déjà palpitant du V8 en<br />

mode normal se fait plus rageur et<br />

violent. Les réactions deviennent instantanées,<br />

la réponse à l’accélérateur<br />

est immédiate et facile à doser !<br />

Les six rapports de la boîte au parfait<br />

guidage s’égrènent à une vitesse folle<br />

tandis que la Z8 bondit d’une courbe<br />

à l’autre dans des accélérations ahurissantes,<br />

un freinage parfait dans le<br />

dosage de la décélération. Les freins<br />

sont capables d’arrêter la Z8 roulant<br />

à 100 à l’heure en seulement 35 m !»<br />

La Z8 présente toutefois quelques<br />

regrets comme le fait de présenter<br />

des turbulences en cabriolet dès 100<br />

à l’heure ou que le compte tours est<br />

trop à droite que pour être directement<br />

sous le regard du conducteur.<br />

Mais c’est le prix à payer pour un monument<br />

aussi beau que prestigieux.<br />

En 2000, une Z8 de 5 litres proposait<br />

400 ch et 500 Nm à 3800 t/min. Capable<br />

de passer de 0 à 100 en 4’’7 et<br />

de pointer à 250 à l’heure auto limité,<br />

elle demeure une reine de l’asphalte.<br />

Elle était fabriquée à Munich, à la<br />

main. Sa structure «Space Frame»<br />

en aluminium comme ses trains roulants<br />

en fonte d’aluminium en font<br />

une youngtimer vraiment très moderne.<br />

A l’époque, il fallait 125.000<br />

euros pour l’acquérir. Aujourd’hui<br />

un exemplaire en qualité concours se<br />

négocie au bas mot à 220.000 euros.<br />

Il faut de la patience pour en trouver<br />

une. BMW n’en n’a produit que 5.703<br />

exemplaires entre 2000 et 2003.<br />

Si mécaniquement, la Z8 bénéficie<br />

d’éléments sûrs et bien construits,<br />

utilisés dans la gamme, il demeure<br />

que les éléments de carrosserie sont<br />

rares et exigent des aptitudes en tôlerie<br />

de haut niveau.<br />

La Z8 est une auto sans soucis, si elle<br />

est bien entretenue. On fera le changement<br />

d’huile tous les 20.000 km<br />

ou tous les ans, l’huile de boîte tous<br />

les 40.000 ou tous les 2 ans. On surveillera<br />

la sonde Lambda, qui si elle<br />

est défectueuse créera une consommation<br />

plus importante et par voie<br />

de conséquence une pollution plus<br />

forte. L’embrayage tient bien le coup,<br />

il se change vers 100.000 km si on n’a<br />

pas trop exagéré... Les pneus sont<br />

des Run-Flat de 245/45/18 à l’avant<br />

et 275/40/18 à l’arrière. A l’origine ce<br />

sont des Bridgestone.<br />

Le réseau BMW est parfaitement compétent<br />

pour suivre la maintenance<br />

d’une Z8. Le meilleur des entretiens<br />

est la conduite régulière afin que tous<br />

les composants travaillent, demeurent<br />

souples et résistent au temps.<br />

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FICHE TECHNIQUE BMW Z8 TYPE S62 - 2000-2003<br />

Vitesse maximum : 250km/h limitée électroniquement - Accélération 0-100km/h en 4,7 sec.<br />

Consommation normalisée:15,9l/100km<br />

Carrosserie<br />

Roadster<br />

2 portes 2 places<br />

Hard top amovible<br />

Structure monocoque et<br />

carrosserie autoporteuse<br />

en aluminium<br />

(space frame)<br />

Dimensions et Poids<br />

Poids (kg) : 1585kg<br />

Empattement : 2505 mm<br />

Longueur : 4400 mm<br />

Largeur : 1830 mm<br />

Hauteur : 1320 mm<br />

Trains roulants<br />

En aluminium<br />

Suspension AV :<br />

Roues indépendantes<br />

Jambes multibras<br />

Ressorts hélicoïdaux<br />

Barre antiroulis<br />

Suspension AR :<br />

Roues indépendantes<br />

Essieu multibras<br />

Ressorts hélicoïdaux<br />

Barre antiroulis<br />

Freins<br />

Disques Ventilés AV & AR<br />

ABS et système de<br />

contrôle de freinage dynamique,<br />

en courbe<br />

(DBC + CBC)<br />

Direction<br />

Crémaillère assistée avec<br />

démultiplication variable<br />

MOTEUR<br />

V8 à 90° longitudinal AV<br />

Type Essence<br />

Cylindrée :<br />

Puissance :<br />

4941cc<br />

400ch<br />

à 6600tr/mn<br />

Taux de compression<br />

11,0:1<br />

Distribution : 2×2 ACT<br />

4 soupapes par cylindre<br />

Alimentation MPI<br />

Boîte de vitesses<br />

M6 Getrag<br />

Matériaux :<br />

bloc et culasses<br />

en aluminium<br />

Vilebrequin à 5 paliers<br />

Distribution :<br />

arbres à cames entraînés<br />

par chaîne et calage<br />

variable double VANOS<br />

Refroidissement par eau<br />

radiateur d’huile<br />

gestion électronique<br />

intégrale BMW-M<br />

Siemens MSS52 avec<br />

accélérateur électronique<br />

et commande individuelle<br />

des huit conduits<br />

d’admission<br />

Roues motrices arrière<br />

Contrôle dynamique de<br />

comportement DSC<br />

Pas de différentiel<br />

autobloquant.<br />

Valeur actuelle :<br />

150.000 à 230.000 €<br />

162 163


MORRIS GARAGE<br />

A NOUS, LES PETITES ANGLAISES<br />

FABULOUS MG & SISTERS par feu Philippe de Barsy<br />

Notre très regretté chroniqueur et<br />

ami, monsieur Philippe de Barsy a<br />

un talent fou et une expérience de<br />

toute une vie consacrée à l’automobile.<br />

Nous reprendrons ses articles<br />

et ses pensées afin que ses connaissances<br />

ne sombrent dans l’oubli.<br />

Philippe a toujours eu son franc parlé,<br />

et le respect de ses pairs pour ses<br />

points de vues et son expertise.<br />

SOUVENIR DE L’ÂGE D’OR<br />

DE L’AUTOMOBILE<br />

SPORTIVE ANGLAISE...<br />

Il écrivait déjà en 2016 des faits et<br />

perspectives particulièrement clairvoyants.<br />

«Etrange n’est-ce pas de réaliser que<br />

le Brexit voulu par une toute petite<br />

minorité - et certainement pas la<br />

plus représentative du pays - rejette<br />

l’industrie automobile britannique<br />

dans le passé. Sauf un éventuel compromis<br />

historique avec l’Europe.<br />

C’est le moment de se souvenir que<br />

sans l’appétit insatiable du marché<br />

américain pour toutes les petites anglaises,<br />

souvent mythiques, parfois<br />

modestes, mais toujours sportives,<br />

l’industrie britannique n’au rait tout<br />

simplement pas existé.»<br />

Les connaisseurs<br />

en conservent la mémoire.<br />

Au lendemain de la Seconde Guerre<br />

mondiale, l’Angleterre n’avait vraiment<br />

pas un marché susceptible de<br />

justifier la production d’une Jaguar<br />

XK 120 en 1948, d’une Austin-Healey<br />

100 ou d’une Triumph TR2 en 1953.<br />

Qu’aurait été MG sans le marché<br />

US, qui dès 1945 et jusqu’en 1955, à<br />

l’apparition de la MGA, a «avalé» la<br />

164 165


majorité des TC**. L’Angleterre a véritablement<br />

été le magasin de jouets des<br />

sportsmen américains. Il en a été de<br />

même pour les Européeens mais dans<br />

un volume plus limité. L’avantage décisif<br />

des Anglais a été la tradition<br />

sportive pré-existante, certes, mais<br />

bien plus encore d’avoir retrouvé<br />

rapidement une capacité industrielle<br />

après 1945. Alors que sur<br />

le continent, les bombardements<br />

avaient rasé toutes les usines. Voilà<br />

pourquoi dans les années ‘50, leur pays<br />

était le second producteur de voitures<br />

dans le monde après les États-Unis et le<br />

premier exportateur.<br />

Mais cet avantage a fondu comme<br />

neige au soleil ensuite parce que les<br />

Allemands, les Italiens, les Français et<br />

les Japonais ont travaillé comme des<br />

fous pour reconstrui re leur industrie.<br />

De fait, l’industrie automobile<br />

en Grande Bretagne s’est carrément<br />

effondrée ensuite pour terminer<br />

le 20e siècle dans une toute autre<br />

configuration.<br />

Si l’industrie automobile a repris de<br />

l’importance grâce au statut européen<br />

des Anglais, c’est principalement sous<br />

l’égide d’acteurs industriels japonais<br />

(Honda UK, Nissan Motor UK ou Toyota<br />

UK) ou allemands (Vauxhall Motor UK,<br />

Bentley, Rolls Royce et Mini). Jaguar et<br />

Land Rover sont propriété de Tata Motors<br />

(Inde), MG est chinois (SAIC Motor),<br />

Aston Martin italien avec Andrea<br />

Bonomi (s’il est toujours actionnaire!).<br />

Même les célèbres taxis londoniens sont<br />

chinois (London Taxis International est<br />

propriété de Geely). Lotus créé en 1952<br />

par Colin Chapman (1928-1982) appartient<br />

- pour l’ins- tant encore ! - à<br />

Proton en Malai- sie.<br />

Des marques<br />

historiques<br />

comme<br />

Austin,<br />

166 167


Riley ou Rover sont la propriété de<br />

Chinois. Triumph, Wolseley (peut-être)<br />

demeure dans le portefeuille BMW.<br />

Tout le Groupe Rootes (Hillman, Singer,<br />

Sunbeam, Talbot et Humber) a<br />

littéralement explosé en 1978 dans<br />

l’échec de l’aventure européenne de<br />

Chrysler (vente de Chrysler Europe à<br />

PSA pour 1 $ US).<br />

Rien d’un long fleuve tranquille.<br />

Sauf que Morgan demeure, que<br />

Bristol vivote, Frazer-Nash aussi et<br />

que d’autres marques ont été créées<br />

comme McLaren.<br />

Il est bon de se souvenir de tout cela<br />

parce qu’il sera hyper intéressant de<br />

voir quelle direction prendront les<br />

négociations du divorce avec l’Union<br />

Européenne dans le domaine de l’automobile.<br />

Le gros de l’effort créatif<br />

est allemand (Groupe VW, Mercedes-Benz,<br />

Smart, BMW, Mini), japonais<br />

(Mazda MX-5, la reine, la référence !)<br />

ou anglais (Jaguar, Land Rover, Aston<br />

Martin) ou marginalement italien avec<br />

Ferrari, Fiat et Maserati. Il est aussi inimaginable<br />

de voir se répéter les records<br />

de vente du passé (le sommet a<br />

été atteint en 2004) tout simplement<br />

parce que les nouveaux Eldorado<br />

comme la Chine ne sont guère portés<br />

sur la voiture ouverte sauf, les clients<br />

hyper riches pour lesquels ce sont des<br />

jouets. Sous nos cieux le cadre de l’automobilisme<br />

s’est détérioré. Heureusement,<br />

on peut encore prendre plaisir à<br />

rouler en voitures ouvertes à condition<br />

de «s’exiler» sur les petites routes, loin<br />

de la cohue des camions ou des SUV!<br />

L’Allemagne et l’Angleterre résistent.<br />

La culture du cabriolet est préservée sur<br />

ces deux marchés. Il faut rendre un hommage<br />

appuyé à Mercedes-Benz pour sa<br />

contribution exceptionnelle au prestige<br />

du genre, de la Smart Fortwo à la Classe<br />

S. C’est un fait indiscutable : les marques<br />

de «luxe» supportent l’essentiel (60 %<br />

au minimum) du marché! On est bien à<br />

des années lumière du temps des Triumph<br />

(TR2 ou Spitfire), des Austin-Healey<br />

Sprite, des MG Midget... Dommage,<br />

mais heureusement que Mazda produit<br />

toujours sa MX-5 comme résiste encore<br />

Lotus avec l’Elise !<br />

C’est en 1925 que nait la première MG<br />

la fameuse «Old Number One» mue par<br />

un quatre cylindres à soupapes en tête<br />

de 1500 cc dérivé du moteur de la Morris<br />

Bullnose. En 1928, c’est la naissance<br />

officielle du fameux Morris Garage.<br />

L’usine était alors à Cowley, Edmund<br />

Road. Dans la foulée de la création de<br />

l’entreprise, naissent deux modèles, la<br />

18/80 et la première Midget.<br />

La Morris Minor, une star de la route<br />

et des familles va donner naissance<br />

à la première Midget de type M8/33.<br />

C’est un châssis coque retouché qui<br />

équipé d’un quatre cylindres d’origne<br />

Wolseley cubant 847 cc avec 20 ch qui<br />

un peu plus tard grimpera à 27 et donnera<br />

naissance à la type M en roadster<br />

puis en coupé. Ce sera la MG la plus<br />

populaire des années ‘30 et ‘40. Ce<br />

modèle eut tellement de succès que<br />

Morris Garage du s’agrandir et s’installer<br />

à Abingdon.<br />

168 169


MG<br />

: un point faible de Jean-Paul Decorty<br />

Notre collaborateur, Jean Paul Decorty est un passionné de MG et de TVR...<br />

Lancée en 1962 pour remplacer la MGA<br />

(1955), la MGB est le fruit du styliste maison<br />

Don Hayter. A la différence des modèles<br />

précédents, la MGB adopte une<br />

structure monocoque qui assure une bien<br />

meilleure rigidité que les châssis/coque. La<br />

direction à vis utilisée sur les modèles précédents<br />

est remplacée par une crémaillère<br />

bien plus précise.<br />

Coté suspension, on retrouve un essieu arrière<br />

rigide avec ressorts à lames et amortisseurs<br />

à bras. Pour sa part, le train avant est<br />

doté de ressorts hélicoïdaux, amortisseurs<br />

a bras et une barre anti-roulis. Le système<br />

de freinage est classi que pour l’époque,<br />

disques à l’avant et tambours à l’arrière et<br />

le servo apparaîtra seu lement en 1975.<br />

Côté mécanique, les premiè res versions<br />

sont équipées d’un bloc 1.800 cc à trois<br />

paliers qui est, en fait, une évolution du<br />

moteur de la MGA. Le bloc 5 paliers apparaîtra<br />

à partir de 1965. Alimenté par deux<br />

carburateurs SU, ce moteur affiche une<br />

puissance de 94 ch à 5.400 t/m et un couple<br />

de 150 Nm. Dès 1963, la boite 4 vitesses recevra<br />

en option un overdrive agissant sur<br />

les troisième et quatrième rapports, ce qui<br />

permettra d’attein dre une vitesse de 120<br />

km/h à 3.000 t/m.<br />

En 1965, l’élégant coupé GT apparaît et<br />

fera le bonheur des amateurs de conduite<br />

intérieure. En 1974, les Etats-Unis imposeront<br />

de gros pare-chocs noirs et un relèvement<br />

de la caisse afin de mettre les<br />

voitures en conformité avec la nouvelle<br />

réglementation. Cette première modification<br />

sera suivie par l’entrée en vigueur des<br />

premières normes de dépollution qui auront<br />

pour conséquence une perte de puissance<br />

du moteur.<br />

A l’intérieur<br />

Malgré la faible garde au sol, l’installation<br />

au volant est aisée pour un conducteur de<br />

taille moyenne. La position de conduite<br />

est très bonne avec, le siège, le volant et<br />

le pédalier dans le même axe. Le levier de<br />

vitesse tombant bien en main. Le tableau<br />

de bord est doté de toute l’instrumentation<br />

nécessaire, compteur, compte-tours<br />

dans l’axe du volant avec jauge à essence<br />

et combiné pression d’huile/température<br />

d’eau de part et d’autre. Les commandes<br />

de phares, essuie glace, chauffage sont regroupées<br />

au centre du tableau de bord. Le<br />

passager pour sa part dispose d’une petite<br />

liseuse.<br />

Au volant<br />

Contact, et le moteur démarre en émettant<br />

une sonorité grave très charmante. Grâce<br />

à l’embrayage très doux, le démarrage se<br />

fait sans problème. Avec son moteur très<br />

coupleux, elle est très à l’aise dans la circulation.<br />

Pas besoin de flirter avec la zone<br />

rouge du compte-tours, elle se conduit<br />

au couple dans un vrombissement viril et<br />

tranquille.<br />

La commande de boîte est très agréable et<br />

l’over drive peut être enclenché sur le troisième<br />

et le quatrième rapport ce qui permet<br />

une conduite «sportive» ou alors une<br />

conduite économi que quand il est enclenché<br />

après la quatriè me. Avec l’adoption de<br />

la structure monocoque, le comportement<br />

est très sain et fort proche des voitures<br />

d’aujourd’hui et on roulerait longtemps<br />

les cheveux au vent.<br />

Un bémol cependant pour le système de<br />

freinage qui ralentit plus qu’il ne freine surtout<br />

sur les premières séries qui n’étaient<br />

pas équipées de servo.<br />

Bien que voiture sage, la MGB s’est illustrée<br />

en compétition tant en rallye qu’en circuit<br />

en y trustant de nombreuses victoires<br />

de classe (Sebring, Le Mans, Targa Florio,<br />

Monte Carlo, RAC,....) et elle fait encore<br />

aujourd’hui les beaux jours des amateurs<br />

de compétitions de voitures anciennes.<br />

Avec 386.961 exemplaires cons truits, toutes<br />

versions con fondues entre 1962 et 1980, la<br />

MGB a été le roadster le plus produit de<br />

l’histoire.<br />

Et si on ajoute les modèles GT, le chiffre de<br />

production atteint 512.243.<br />

Seule la Mazda MX5 a fait mieux.<br />

170 171


JAGUAR<br />

XK 150S<br />

L’héritière<br />

des victoires<br />

au Mans<br />

1927<br />

La passion de Sir William Lyons pour les biplaces sportives s’est manifestée<br />

dès ses premières créations. Dès 1927 pour être précis avec une modeste<br />

Austin-Swallow, une interprétation de la géniale mais modeste Austin Seven.<br />

Huit ans plus tard, sous la marque SS – une appellation née de l’association de<br />

mécanique Standard et de Swallow – la passion se précise sous forme des roadsters<br />

SS90 puis SS100 à moteur six cylindres en ligne. Après la 2e guerre mondiale,<br />

Sir William fait de Jaguar (déjà utilisé pour désigner la SS Jaguar 1.5 l dès<br />

1938) sa marque et crée ses propres moteurs à quatre et six cylindres. Le premier<br />

est abandonné illico au bénéfice du second, un 3.5 l (119,3 kW/160 ch) qui se<br />

retrouve en 1948 sous le capot des prototypes (à carrosserie en aluminium)<br />

de l’élégant roadster XK120. Ce moteur s’illustra ensuite – et progressa aussi<br />

- sous le capot des XK120C (C-Type) et D-Type, des voitures dites de «compétition-client»<br />

et partant fabriquées en petite série.<br />

par Philippe de Barsy<br />

172 173


Jaguar XK SS 1956-1957 Jaguar C-TYPE 1951-1953<br />

Entre la XK120, véritable ambassadrice<br />

de la marque à l’exportation, et la plus<br />

mythique des Jaguar biplace de série,<br />

la E-Type lancée en 1961 au Salon de<br />

Genève, Jaguar a créé successivement<br />

l’XK120 coupé (1951), une évolution<br />

des deux en 1953 (134 kW/180 ch ou<br />

141,7 kW/190 ch pour la version Special<br />

Equipment dite aussi Modified<br />

Type), XK140 roadster (1954), XK140<br />

(1954) dont le moteur était avancé<br />

dans le châssis pour agrandir l’habitacle<br />

et in fine l’XK150 (1957).<br />

L’évolution du modèle accordant à<br />

chaque étape de plus en plus d’importance<br />

au confort, l’XK150 était logiquement<br />

la plus lourde mais néanmoins<br />

toujours sous la barre des 1.400<br />

kg. A ce stade il est bon de préciser<br />

la taille de l’engin. Dessinées sur un<br />

empattement de 2.590 mm et des<br />

voies de moins d’un mètre trente<br />

(1.295 mm / 1270 mm), les XK 120 mesuraient<br />

4.440 mm de long (pare-chocs<br />

inclus), seulement 1.574 mm de large<br />

et 1.332 mm de haut.<br />

Conservant le même empattement<br />

avec des voies élargies, l’XK150 était à<br />

peine plus longue (4.500 mm) - la différence<br />

se marquant essentiellement au<br />

niveau du porte-à-faux arrière -, mais<br />

plus large (1.640 mm) et plus haute<br />

(cabriolet 1.370 mm/coupé 1.400 mm).<br />

De l’XK120 originelle, l’XK150 conservait<br />

l’architecture du châssis (dont la<br />

suspension avant à barres de torsion<br />

longitudinales et l’essieu arrière rigide<br />

monté sur lames semi-elliptiques), la<br />

direction à crémaillère apparue avec<br />

174 175


l’XK140, le moteur XK de 190 ch (ou<br />

210 ch en version SE), la boîte manuelle<br />

à 4 rapports complétée d’un overdrive<br />

(en option) ou une Borg Warner automatique<br />

à trois rapports…<br />

Héritage de l’activité en compétition:<br />

les freins à disque. Le tout souligné par<br />

le médaillon porteur des victoires au<br />

Mans. Mais sportive, l’XK150 ne l’était<br />

plus vraiment. La correction est apportée<br />

en 1958 par l’XK150 S roadster<br />

proposée dans deux configurations.<br />

Dans la plus puissante le moteur XK<br />

3.4 l développait 186,4 kW/250 ch. Il<br />

était accouplé à la boîte manuelle à 4<br />

rapports complétée d’un overdrive de<br />

série. La direction à crémaillère était<br />

apparue avec l’XK140.<br />

Les formes de la carrosserie s’étaient<br />

«remplies» avec les années, permettant<br />

à l’habitacle d’offrir plus de largeur<br />

aux épaules et l’intégration de<br />

vitres latérales commandées par lèvevitre<br />

manuel. Le pare-brise est maintenant<br />

en un seul élément bombé<br />

sur les bords… Elégant mais pas idéal<br />

sous la pluie, les bords étant inaccessibles<br />

aux balais d’essuie-glace.<br />

Un an plus tard, le six cylindres XK 3.8 l<br />

(197,6 kW/265 ch) de la future E-Type<br />

est glissé sous le capot. Il apporte du<br />

punch et de la vitesse (212 km/h). A<br />

peu de chose près celle de l’XK120 carénée<br />

et dotée d’un mini saute-vent à<br />

Jabbeke le 30 mai 1949.<br />

L’évolution de la lignée XK120-140-<br />

150 a été dictée par le souci de répondre<br />

au principal marché d’exportation<br />

: les USA. Sans ce marché-là,<br />

l’XK120 n’aurait été qu’un modèle<br />

produit en toute petite série pour<br />

renforcer l’image de la marque et …<br />

vendre des berlines Mark VII !<br />

Comme projeté initialement…<br />

176 177


VOLKSWAGEN COCCINELLE<br />

Avec la Ford T, elle est la deuxième<br />

à avoir démocratisé la mobilité de tous !<br />

par Philippe CASSE<br />

Volkswagen,<br />

une marque anglaise ?<br />

Plus de deux milliards de voitures réparties<br />

en neuf mille marques n’ont<br />

pas pu se construire en 127 ans sans<br />

que quelques génies de la mécanique<br />

et de la perception des besoins des<br />

gens ne s’en soient activement mêlés.<br />

Les noms de beaucoup d’entre eux<br />

ont traversé l’histoire, et certains sont<br />

même devenus des marques mondialement<br />

connues.<br />

L’une des plus célèbres parmi elles, curieusement,<br />

est un nom commun de la<br />

langue de Goethe : Volkswagen !<br />

Et, qui plus est, cette marque doit son<br />

existence à trois personnages incon-<br />

tournables: dans l’ordre successif, un<br />

Autrichien, un Allemand et un Anglais.<br />

Avec le recul du temps et la bénédiction<br />

d’historiens comme le Dr Bernd<br />

Wiersch et Chris Barber, on peut affirmer<br />

que si l’un des trois n’avait pas<br />

été au rendez-vous de cette histoire,<br />

la Volkswagen n’aurait sans doute pas<br />

pu naître et il n’y aurait pas eu 21,5<br />

millions de Coccinelle.<br />

L’Autrichien : le Dr Ferdinand Porsche<br />

Le premier des trois personnages est<br />

l’un des esprits les plus prolifiques de<br />

la liste évoquée ci-dessus et, pour certains,<br />

peut-être même le plus génial :<br />

Ferdinand Porsche.<br />

C’est à lui que l’on doit l’idée initiale<br />

de la Volkswagen. Un jour de 1928,<br />

Ferdinand Porsche se promène dans<br />

178 179


une rue commerçante de Vienne<br />

et découvre dans une vitrine la<br />

«Volksradio» : un poste de radio<br />

de qualité fabriqué en grande série<br />

afin que, pour un prix raisonnable,<br />

tous les ménages puissent<br />

écouter ce que l’on appelait à<br />

l’époque la T.S.F.<br />

Falling in love again<br />

Never wanted to<br />

What’s a gal to do<br />

I can’t help it<br />

Love’s always been my game<br />

Play it how I may<br />

I was made that way<br />

I can’t help it<br />

Hit Parade<br />

1930<br />

Volksradio = Volkswagen<br />

C’est à ce moment précis que naît dans<br />

son esprit, jamais au repos, l’idée d’une<br />

Volkswagen, dont la traduction littérale<br />

en français est «voiture pour tout<br />

le monde (dans le peuple)», et plus<br />

élégamment «voiture universelle». Un<br />

parfait nom commun, générique de<br />

surcroît.<br />

En 1928, Ferdinand Porsche est le directeur<br />

du développement des nouveaux<br />

produits chez Daimler-Benz à<br />

Stuttgart. Sa créativité dépasse de très<br />

loin la capacité de l’usine à adopter les<br />

modèles et solutions techniques qu’il<br />

n’arrête pas de coucher sur le papier,<br />

voire de breveter, et il pense déjà à<br />

quitter cette entreprise, comme il l’a<br />

déjà fait plusieurs fois depuis le début<br />

de sa carrière, en 1894.<br />

Il s’installe enfin à son propre compte<br />

en janvier 1931, à Stuttgart précisément,<br />

et y ouvre un bureau d’études<br />

pour le développement de tous engins<br />

mobiles sur terre, sur l’eau et dans les<br />

airs.<br />

Le département Porsche Engineering<br />

Services de Weissach en est le successeur<br />

direct. Avec aujourd’hui plus de<br />

2.000 personnes, il est loin de l’équipe<br />

des 12 collaborateurs du départ.<br />

Projets 12 et 32<br />

Au début des années 1930, Ferdinand<br />

Porsche est plus que jamais convaincu<br />

qu’il peut – et même qu’il doit – développer<br />

la motorisation du peuple<br />

allemand. Le projet de la Volkswagen<br />

semble le hanter, car le 12e projet de<br />

son bureau d’études est précisément<br />

celui d’une Volkswagen !<br />

Ce projet est proposé au constructeur<br />

de motos Zündapp, qui le refuse. Il est<br />

vrai que l’Allemagne compte alors plus<br />

de 7 millions de chômeurs et que le<br />

nombre de voitures neuves y est passé<br />

de 100.000 en 1928 à 89.000 en 1929<br />

et à 73.000 en 1930.<br />

180 Marlène Dietrich : «Falling In Love Again» by Connelly - 1930<br />

181


Hit Parade<br />

1935<br />

«Nur Eine Stünde» By Erwin Hartung<br />

1935<br />

Nur eine Stunde,<br />

die dank´ ich dir<br />

An deinem Munde,<br />

die gehörte nur mir<br />

Du sprachst von Liebe,<br />

ich sah dich an<br />

Du sagtest «ewig»,<br />

und wir glaubten daran<br />

Daß uns das Leben<br />

So viel schönes wird geben<br />

Wolltem allem entschweben,<br />

ganz selig sein<br />

Sans se laisser abattre, Porsche se remet<br />

à l’ouvrage et, à la fin de 1931,<br />

présente à NSU son 32e projet.<br />

Un prototype est même construit avec<br />

NSU, mais la marque n’ose pas se lancer<br />

dans l’aventure, tant le début des<br />

années 1930 est incertain en raison de<br />

la crise financière de l’époque. On peut<br />

donc dire que l’idée et la conception<br />

de base de la Volkswagen sont nées in<br />

tempore non suspecto avant l’arrivée<br />

au pouvoir du national-socialisme.<br />

Le fameux «Exposé»<br />

Porsche ne se décourage pas de ses<br />

deux échecs à trouver un partenaire<br />

industriel pour lancer «sa» Volkswagen<br />

et achève le 17 janvier 1934 la rédaction<br />

de ce qu’il intitule lui-même<br />

«Exposé» en français ! Cet exposé,<br />

qui tient en six pages, est une sorte<br />

de cahier des charges des principes<br />

et de la réalisation de la Volkswagen,<br />

une limousine à cinq places. Le 1er février<br />

suivant, il le présente lui-même<br />

au ministère du Transport devant de<br />

nombreuses personnalités, dont les dirigeants<br />

de la Reichsverband der Automobilindustrie<br />

(RDA), la fédération<br />

des constructeurs allemands d’automobiles.<br />

Ce projet moderne est résolument<br />

tourné vers l’avenir et, de ce fait, bien<br />

attirant. Craignant la concurrence<br />

d’une nouvelle usine avec les principales<br />

marques allemandes existantes<br />

1935 à Tübingen, Prototype V2 au volant Ferry Porsche<br />

à sa droite sa fiancée Dorethea Reitz, à l’arrière un ami, Hellmuth Zarges<br />

(Adler, Auto Union, Daimler-Benz et<br />

Opel), d’aucuns proposent néanmoins<br />

que la RDA finance le développement<br />

technique de la Volkswagen, confié<br />

à son créateur, Ferdinand Porsche, et<br />

que celle-ci puisse ensuite être mise<br />

en production par chacune de ces<br />

marques comme une sorte de produit<br />

générique. Le pouvoir politique encourage<br />

le développement de la Volkswagen,<br />

et Porsche se lance à corps perdu<br />

dans cette aventure d’exception. Une<br />

182 183


première série de trois prototypes (V3)<br />

sont construits dans le garage de Porsche<br />

et présentés le 3 juillet 1935.<br />

L’épure de base est déjà clairement<br />

définie dans l’esprit de Ferdinand Porsche<br />

: deux portes, quatre roues indépendantes,<br />

suspension à barres de torsion<br />

et moteur en porte-à-faux arrière.<br />

L’objectif de l’Autrichien est maintenant<br />

d’optimiser les éléments essentiels<br />

que sont le choix de la motorisation,<br />

la lutte contre le poids superflu,<br />

les principes de la construction et tout<br />

ce qui est nécessaire pour atteindre le<br />

prix de 1.000 Reichmarks. Un objectif<br />

qui paraît utopique, sauf pour Ferdinand<br />

Porsche!<br />

Plusieurs moteurs sont envisagés et<br />

testés – à 2 et 4 temps, à 2, 3, 4 et 5 cylindres<br />

horizontaux, verticaux et même<br />

en étoile – avant que ne soit opéré le<br />

choix définitif du boxer à 4 cylindres refroidi<br />

par air. En 1938, Porsche dessine<br />

même un V10 à 4 arbres à cames en<br />

tête pour la fameuse version sport de<br />

la Volkswagen (projet 64), qui aurait<br />

dû participer à la course Berlin-Rome,<br />

annulée à cause de la guerre. Différents<br />

types de construction de la caisse<br />

sont considérés et panachés sur les<br />

trois voitures : avec structure plus ou<br />

moins portante et plancher en bois ou<br />

tout acier autoportante. Divers types<br />

de transmission sont également analysés<br />

avec grand soin: boîte mécanique<br />

à 3 ou 4, voire 5, rapports, boîte automatique,<br />

4 roues motrices, embrayage<br />

automatique…<br />

Le 11 juillet 1936, les trois voitures font<br />

leur première sortie et, le 12 octobre,<br />

elles entament une série de tests de<br />

50.000 km qui sont atteints à la mi- décembre.<br />

Les précieux enseignements<br />

tirés de cette expérience minutieusement<br />

documentée permettent à Porsche<br />

et à son équipe de concevoir une<br />

version plus aboutie de prototypes.<br />

2.000.000 de km à fond !<br />

Ce sont cette fois rien moins que trente<br />

modèles qui sont construits : les W30.<br />

Dès le début du mois d’avril 1937, les<br />

pilotes d’essai roulent presque jour<br />

et nuit afin de tester dans toutes les<br />

conditions chacun des 1.548 éléments<br />

qui les composent.<br />

C’est ici que l’on mesure le mieux le<br />

génie de Ferdinand Porsche, qui ne<br />

laisse rien au hasard, à commencer par<br />

la gestion de ces essais, qu’il confie à<br />

son autodidacte de fils, Ferry.<br />

Le 9 juillet, les prototypes totalisent<br />

déjà 570.000 km et, malgré de nombreux<br />

accidents et de multiples avatars,<br />

ils atteignent 2.000.000 de km en<br />

janvier 1938. Certains affichent même<br />

120.000 km au compteur, une longévité<br />

hors du commun pour l’époque. Jamais<br />

encore, dans l’histoire de l’automobile,<br />

un modèle n’a été testé à une<br />

telle échelle avant même la construction<br />

de l’usine qui doit le fabriquer !<br />

Avec la simplicité du concept général,<br />

c’est LA raison essentielle de la longévité<br />

record de la production de cette<br />

voiture : plus de 60 ans!<br />

L’Allemand : le Dr Robert Ley<br />

Dès le mois de juillet 1936, l’idée<br />

d’une «voiture générique» produite<br />

par plusieurs constructeurs différents<br />

commence à avouer ses faiblesses, et<br />

le Dr Robert Ley, directeur du syndicat<br />

unique des travailleurs allemands,<br />

propose d’intéresser le syndicat dans<br />

la constitution d’une usine qui serait<br />

seule à produire cette voiture.<br />

184 185


Lale Andersen :<br />

«Lili Marleen» by Hans Leip<br />

Unsere beide Schatten<br />

Sah’n wie einer aus<br />

Daß wir so lieb<br />

uns hatten<br />

Das sah man<br />

gleich daraus<br />

Und alle Leute<br />

soll’n es seh’n<br />

Wenn wir bei<br />

der Laterne steh’n<br />

Wie einst<br />

Lili Marleen.<br />

Il y a 70 ans<br />

La Gesellschaft zur Vorbereitung des<br />

Deutschen Volkswagen mbH, en abrégé<br />

Gezuvor, est créée le 18 mai 1937.<br />

Ce n’est peut-être pas tout à fait un<br />

hasard si «Gezuvor» veut dire «en<br />

avant» en allemand. On peut vraiment<br />

affirmer que ce n’est qu’à ce moment<br />

que le projet Volkswagen est devenu<br />

national. Et il est alors demandé à Ferdinand<br />

Porsche d’imaginer également<br />

l’usine qui produira la Volkswagen.<br />

Après de soigneuses comparaisons,<br />

un site est choisi le long du Mittelland<br />

Kanal, à mi-chemin entre Hanovre et<br />

Magdebourg, à quelques centaines<br />

de mètres du château de Wolfsburg<br />

(propriété du comte von der Schulenburg)<br />

et des quelques maisons qui<br />

l’entourent.<br />

De cette usine gigantesque, la première<br />

pierre est posée le jeudi 26 mai<br />

1938, et c’est là qu’à la surprise générale,<br />

le chancelier Hitler décide de rebaptiser<br />

la Volkswagen «Kraft durch<br />

Freude», ou «KdF», c’est-à-dire «la<br />

Puissance par la Joie». C’est également<br />

à cette occasion que sont présentés les<br />

trois premiers modèles définitifs de la<br />

future Volkswagen : une berline, une<br />

découvrable et un cabriolet.<br />

Au total, quelque 120 véhicules seront<br />

produits pour les recherches, les essais<br />

et la propagande, mais aucune voiture<br />

ne sera livrée à un client avant la<br />

guerre.<br />

La production démarre<br />

Le 3 août 1940, la première Volkswagen<br />

de série sort de la chaîne de montage,<br />

mais, entre-temps, la guerre a<br />

éclaté et modifié les besoins : ce seront<br />

désormais des versions militaires qui<br />

sortiront de l’usine. On comptera ainsi<br />

50.788 Kübelwagen, 14.276 Schwimmwagen<br />

et seulement 1.224 Volkswagen.<br />

Les 20 juin et 5 août 1944, l’usine<br />

est bombardée par les Alliés. Le 14<br />

avril 1945, les troupes américaines atteignent<br />

la Volkswagenwerk. Avec les<br />

stocks de pièces trouvés dans l’usine,<br />

138 Kübelwagen seront encore produites<br />

avant que l’armée britannique<br />

ne se voie confier l’occupation militaire<br />

de la région, le 1er juin.<br />

L’Anglais : le major Ivan Hirst<br />

Par représailles, les Alliés avaient décidé<br />

de détruire toutes les usines allemandes<br />

construites à partir de 1938,<br />

parce qu’elles l’avaient certainement<br />

été dans le cadre de l’effort de guerre.<br />

L’histoire de la Volkswagen allait donc<br />

s’arrêter ici et ne plus former, soixante<br />

ans plus tard, que quelques pages<br />

dans le grand livre d’histoire de l’automobile.<br />

C’était compter sans le sens de<br />

l’observation, la force de persuasion,<br />

le génie de l’organisation et la persévérance<br />

d’un groupe d’officiers de<br />

l’armée britannique, et en particulier<br />

du major Ivan Hirst.<br />

Hirst fait une série de constatations<br />

qui, avec le recul, paraissent limpides,<br />

mais qui, à l’époque, ont quasiment<br />

exigé des qualités d’extralucide :<br />

• Il doit mettre au travail les chômeurs<br />

de la région est de la Basse-Saxe.<br />

• La gigantesque usine qui produisait<br />

la Volkswagen n’a plus de propriétaire<br />

légitime et, en plus, doit être démolie…<br />

• …mais elle renferme un stock énorme<br />

de pièces et de composants.<br />

• Les Alliés ont un besoin pressant de<br />

voitures pour la gestion de l’Europe pacifiée.<br />

• Les autres usines d’automobiles européennes<br />

sont en très mauvais état,<br />

voire complètement détruites.<br />

• La demande de voitures civiles reprend<br />

dans une économie renaissante<br />

qui ne va pas tarder à être dopée par<br />

le plan Marshall.<br />

• La grande majorité des voitures ont<br />

été détruites pendant la guerre et<br />

n’ont pas pu être remplacées (pour<br />

mémoire, en Belgique, le parc automobile<br />

est passé de 167.000 à environ<br />

10.000 unités en cinq ans de conflit).<br />

• Conclusion: il doit sauver<br />

Volkswagen !<br />

Voilà donc ce à quoi Ivan Hirst et ses<br />

collègues vont s’employer avec autant<br />

d’énergie que de rigueur et de persévérance.<br />

Il faut successivement:<br />

• convaincre l’état-major des Alliés<br />

de surseoir à la décision de détruire<br />

l’usine… pour des raisons évidentes,<br />

voire de force majeure ;<br />

• retrouver des fournisseurs pour les<br />

matières premières et les compo- sants<br />

186 187


nécessaires à la fabrication des 1.548<br />

pièces d’une Volkswagen<br />

• reconstituer les équipes d’ouvriers,<br />

mais également la direction, de l’entreprise<br />

;<br />

• monter un réseau de concessionnaires<br />

allemands, chose qui n’avait été<br />

faite qu’en pure théorie par la direction<br />

précédente ;<br />

• poser les bases d’une gestion moderne<br />

et, enfin, …chercher un nouveau<br />

propriétaire-exploitant pour<br />

cette usine, dont l’administration ne<br />

fait pas partie des missions à long<br />

terme d’une armée d’occupation !<br />

Tout cela paraît simple, mais il s’agit<br />

là d’une tâche colossale que seuls rendront<br />

possible l’enthousiasme de la<br />

liberté retrouvée, l’envie d’effacer les<br />

traces du désastre de la guerre et ce<br />

qu’il faut bien appeler le génie pragmatique<br />

d’Ivan Hirst et de sa poignée<br />

de collègues.<br />

Il y aura aussi une lutte entre les pouvoirs<br />

politiques français et anglais pour<br />

prendre possession de l’usine et s’assurer<br />

les services du vieux Dr Ferdinand<br />

Porsche. Les Français l’emprisonneront<br />

un temps et le contraindront à aider<br />

à la mise au point de la 4CV Renault,<br />

mais, faute de charges sérieuses contre<br />

lui, ils seront contraints de le relâcher.<br />

Cela permettra à Porsche de lancer avec<br />

son fils, Ferry, la production d’une petite<br />

voiture de sport portant son nom.<br />

Couronnement d’une carrière exceptionnelle<br />

dont près de la moitié aura<br />

été consacrée au perfectionnement de<br />

la Volkswagen.<br />

Toutes les étapes du raisonnement<br />

d’Ivan Hirst se réaliseront et la machine<br />

industrielle se remettra en marche.<br />

Certes lentement au début, car il faudra<br />

tout réinventer dans un tissu industriel<br />

quasiment détruit, mais en<br />

1945 déjà, 1.785 voitures sortiront de<br />

l’usine.<br />

Au début de la relance, chaque fois<br />

qu’il manque des pièces et que le fabricant<br />

initial fait défaut, l’imagination<br />

de cet ingénieur en optique fait<br />

merveille. À telle enseigne qu’il trouve<br />

toujours une entreprise capable de<br />

l’aider, comme par miracle !<br />

Dès 1947, les premières exportations<br />

débutent, vers la Hollande et même les<br />

Etats-Unis. L’entreprise belge D’Ieteren<br />

devient le deuxième importateur<br />

de la Volkswagen, le 16 mars 1948.<br />

Hit Parade<br />

The Andrews Sisters<br />

«Rum and Coca Cola» 1949<br />

by Rupert W. Grant & Lionel Belasco<br />

Drinkin’ Rum and Coca-Cola<br />

Go down Point Koomahnah<br />

Both mother and daughter<br />

Workin’ for the Yankee dollar<br />

Un nouveau produit voit même le<br />

jour, réclamé par l’économie en re-<br />

188 189


naissance: la Volkswagen Typ 2, familièrement<br />

appelée le Combi, qui commence<br />

en 1950 sa carrière de premier<br />

«monovolume» de l’histoire.<br />

Une Ivan Hirst Strasse !<br />

Grâce à Ivan Hirst, quelques principes<br />

nouveaux font leur apparition dans la<br />

distribution d’automobiles et feront<br />

même école auprès de la quasi-totalité<br />

des constructeurs européens. Ils<br />

découlent directement des principes<br />

énoncés dans les manuels de l’armée<br />

britannique :<br />

• Aucune voiture n’est mise en production<br />

avant qu’un distributeur ne se<br />

soit engagé à l’acheter.<br />

• Aucune voiture n’est livrée à un<br />

concessionnaire avant qu’il n’ait suivi<br />

la formation technique et constitué le<br />

stock de pièces de rechange indispensables<br />

à son entretien.<br />

Une usine de recyclage est même<br />

construite à Kassel en 1947 pour y lancer<br />

cette nouveauté qu’est la gamme<br />

des éléments mécaniques révisés et<br />

garantis : les fameux «échanges standards».<br />

Toutes les étapes du raisonnement résumé<br />

ci-dessus se succéderont jusqu’au<br />

moment où, le 6 septembre 1949, après<br />

avoir déjà produit plus de 86.000 véhicules,<br />

l’usine verra son pouvoir officiellement<br />

confié par l’administration<br />

militaire britannique à la République<br />

fédérale allemande, qui chargera le<br />

land de Basse-Saxe d’y défendre ses<br />

droits fiduciaires sous la houlette d’un<br />

successeur de grand talent nommé<br />

Heinz Nordhoff. La reconnaissance de<br />

la population locale, des mandataires<br />

politiques et de la direction de l’entreprise<br />

pour notre troisième homme est<br />

tellement grande que l’une des voies<br />

d’accès à l’usine de Wolfsburg a été<br />

baptisée «Major Ivan Hirst Strasse».<br />

Question<br />

Sans Ivan Hirst, plus de 100 millions<br />

de Volkswagen n’auraient pas pu être<br />

produites à ce jour et le groupe qui<br />

porte maintenant ce nom n’aurait pu<br />

se hisser à la quatrième place mondiale<br />

de cette industrie.<br />

La sortie d’usine de 21.529.464 Coccinelle<br />

lui donne autant de fois raison<br />

d’avoir relancé sa production contre<br />

vents et marées.<br />

Et les quelque 125 millions de personnes<br />

qui ont été à un moment ou<br />

l’autre les propriétaires de cette voiture<br />

vraiment universelle sont devenues<br />

les gardiens d’une légende depuis<br />

le 30 juillet 2003, jour où la dernière<br />

«Cox» est sortie de la chaîne à Puebla,<br />

au Mexique, sous le nom d’«Ultima<br />

Edicion».<br />

Alors, Volkswagen,<br />

une marque anglaise ?<br />

La question fait peut-être sourire, mais<br />

elle méritait d’être posée.<br />

Bibliographie :<br />

- Dr Bernd WIERSCH –<br />

Die Käfer-Chronik, Die Geschichte<br />

einer Autolegende – Delius Klasing<br />

Verlag – ISBN 3-7688-1695-8<br />

Chris BARBER – Birth of the Beetle –<br />

Haynes Publishing<br />

– ISBN 1-85960-959-7<br />

190 191


VOLKSWAGEN :<br />

La Coccinelle a marqué<br />

l’inconscient collectif !<br />

par Philippe CASSE<br />

Le bruit typique de la Coccinelle<br />

Encore aujourd’hui, il fait dresser<br />

l’oreille à tous les gens de la génération<br />

Coccinelle. Ce bruit les remue et<br />

fait remonter en eux une vague de<br />

nostalgie, comme le souvenir d’un être<br />

cher. Un bruit aussi reconnaissable que<br />

la silhouette de la Coccinelle : il bourdonne,<br />

vibre, chante, il est émaillé des<br />

pulsations rassurantes de la soufflerie<br />

– c’est une euphonie qui pendant<br />

des décennies a servi de fond sonore à<br />

notre mobilité, une musique qui a accompagné<br />

nos désirs d’indépendance<br />

et l’élévation de notre niveau de vie.<br />

Depuis la fin des années ‘40 jusqu’au<br />

début des années ‘80 du siècle passé, le<br />

son inimitable de la Coccinelle constituait<br />

une composante essentielle de<br />

la trame sonore des rues allemandes.<br />

Mais ailleurs aussi, le boxer refroidi<br />

par air de la Coccinelle a été un ténor<br />

dans le bruyant concert de la circulation<br />

des métropoles. «Ce que l’on<br />

aime de l’Allemagne dans le monde»<br />

titrait à la fin des années soixante une<br />

publicité Volkswagen aujourd’hui légendaire<br />

réalisée par l’agence Doyle<br />

Dane Bernbach (DDB) au-dessus d’un<br />

montage bariolé d’images disparates<br />

représentant Heidelberg, un coucou,<br />

de la choucroute avec des «knödel»*,<br />

Goethe, un teckel, la Lorelei – et une<br />

Coccinelle. Et effectivement, la Coccinelle<br />

jouait dans le monde entier le<br />

rôle d’ambassadeur d’Allemagne – reconnaissable<br />

entre mille, parlant haut<br />

et clair et extraordinairement sympathique.<br />

Pendant des décennies, la Coccinelle<br />

a été la voiture d’importation<br />

favorite aux Etats-Unis. En 1967, ses<br />

actions étaient à la hausse jusque sur<br />

l’île de Nauru dans le Pacifique Sud.<br />

Là-bas, concluait hardiment la publicité<br />

«Ce que l’on aime de l’Allemagne<br />

dans le monde», la vente de Volkswagen<br />

avait progressé de 200 pour cent,<br />

192 193<br />

* boulettes de féculents pochés dans l’eau bouillante jouant le rôle de pommes de terre


Personne<br />

n’est<br />

parfait !<br />

en passant «d’une à trois Coccinelle.»<br />

Il y eu même une Coccinelle immatriculée<br />

en Antarctique.<br />

L’humour typique<br />

autour de la Coccinelle<br />

Bien que tout le monde jusqu’au plus<br />

ignare sût que le moteur de la Coccinelle<br />

était refroidi par air, Volkswagen<br />

fit paraître au milieu des années ‘60, à<br />

l’arrivée de l’hiver, des annonces pleine<br />

page avec le conseil : «N’oubliez pas<br />

d’ajouter de l’antigel dans votre Volkswagen».<br />

L’antigel n’était pas destiné<br />

au moteur mais au réservoir du laveglace<br />

monté à l’avant sous la roue de<br />

secours – «Parce que nous savons comment<br />

faire pour refroidir un moteur<br />

par air. Mais que nous ne savons pas<br />

encore comment utiliser l’air pour nettoyer<br />

le pare-brise.»<br />

Le texte de la publicité ne disait pas si<br />

les ingénieurs de Wolfsburg étaient en<br />

train de plancher sur une méthode de<br />

lavage à l’air – cela n’aurait d’ailleurs<br />

pas étonné les contemporains de la<br />

Coccinelle. A chaque époque, la Coccinelle<br />

a fait passer ses bons mots dans<br />

le vocabulaire de toutes les langues :<br />

«L’air ne gèle pas. L’air ne bout pas.»<br />

Une Volkswagen refroidie par eau ?<br />

A l’époque, cette idée était aussi inconcevable<br />

qu’une modification du<br />

design de la Coccinelle - même si celui-ci<br />

était considéré depuis longtemps<br />

comme conservateur, voire même dépassé.<br />

The Beatles : Love Me Do<br />

by John Lennon & Paul McCartney<br />

1962<br />

Love, love me do.<br />

You know I love you,<br />

I’ll always be true,<br />

So please, love me do.<br />

Whoa, love me do.<br />

Dans sa publicité, Volkswagen jouait<br />

avec les railleurs progressistes - et gagnait<br />

par là l’approbation de tous<br />

ceux qui aimaient la Coccinelle pour<br />

ce qu’elle était et comme elle était - et<br />

demeurait. «Déjà en 1948, beaucoup<br />

étaient d’avis que nous devions la changer»<br />

figurait en légende d’une photo<br />

d’une ancienne Coccinelle «Binocle»<br />

sur une publicité de 1965. Dans les<br />

faits, Volkswagen a rendu justice à cet<br />

avis en changeant ou en améliorant<br />

depuis lors 5.002 pièces des 5.008<br />

que compte la Coccinelle (en comptant<br />

toutes les pièces, y compris les vis,<br />

écrous et rondelles). Seule la forme de<br />

la Coccinelle – et sa silhouette typique,<br />

ont été préservées.<br />

Une autre publicité Volkswagen du<br />

début des années 60 annonçait : «Il<br />

existe des formes que l’on ne peut pas<br />

améliorer». Le texte illustrait un œuf<br />

sur lequel était peint l’arrière d’une<br />

194 195


Coccinelle. Une bonne quinzaine<br />

d’années plus tard, à l’ère<br />

de la Golf déjà, les publicitaires<br />

Volkswagen reprenaient le<br />

thème de l’œuf mais cette foisci<br />

pour marquer un événement<br />

plus triste aux yeux des amoureux<br />

de ses galbes.<br />

En 1978 en effet, les dernières<br />

Coccinelle construites en Allemagne<br />

quittaient la chaîne de<br />

montage de l’usine de Emden<br />

et le slogan illustrant l’image de<br />

l’œuf peint délivrait le message<br />

suivant : «Nous avons préservé la<br />

forme. Jusqu’à la fin.»<br />

Et - avec une note d’opiniâtreté:<br />

«Près de 21 millions d’acheteurs<br />

de Coccinelle dans le monde entier<br />

n’ont rien trouvé à y redire.»<br />

L’odeur typique<br />

à l’intérieur<br />

de la Coccinelle,<br />

une madeleine<br />

de Proust moderne !<br />

Le conducteur ne trouvait rien<br />

non plus à redire à son odeur :<br />

respirer à l’intérieur de la Coccinelle<br />

c’était inhaler un bouquet<br />

de parfums où l’odeur de<br />

la méca- nique brûlante se mêlait<br />

à celle de l’échauffement<br />

des tapis de sol. «Un chauffage<br />

sans odeur» promettaient<br />

les concurrents de la Coccinelle<br />

pour mettre en valeur leurs produits,<br />

ignorants qu’ils étaient<br />

que ce fumet d’air chaud était<br />

préci- sément un élément de l’aura<br />

envoûtante de la Coccinelle.<br />

Produit dans les boîtes à chauffage<br />

du moteur et soufflé par les<br />

diffuseurs des marchepieds, ce<br />

flux d’air chaud faisait partie intégrante<br />

de la personnalité de la<br />

Coccinelle comme un parfum de<br />

marque peut l’être d’une femme<br />

aimée. Cette petite brise souvent<br />

à peine tiède quand on roulait au<br />

ralenti - dont ne peuvent se faire<br />

une idée aujourd’hui que ceux<br />

qui appartiennent à la génération<br />

Coccinelle - était considérée<br />

comme un privilège au début de<br />

la carrière de la bête à Bon Dieu<br />

- un véritable luxe à une époque<br />

où les autres automobiles étaient<br />

souvent dépourvues d’un chauffage<br />

qui ne commença sa carrière<br />

d’accessoire qu’en option !<br />

Les chauffeurs devaient s’emmitoufler<br />

dans d’amples manteaux<br />

matelassés et se munir de gants<br />

avant de s’installer au volant. Les<br />

premiers propriétaires de Coccinelle<br />

quant à eux pouvaient se<br />

contenter d’enfiler un pullover<br />

chaud pour rouler en hiver.<br />

Et c’était très bien ainsi. A bord<br />

de la Coccinelle, en effet, tous<br />

ceux qui étaient du voyage bénéficiaient<br />

également de la chaleur<br />

que leur procurait le contact<br />

étroit avec leur voisin. On pouvait<br />

certes garder son chapeau<br />

sur la tête grâce à une garde au<br />

196 197


toit généreuse. Les fumeurs de pipe<br />

en revanche avaient intérêt à ranger<br />

leur Dunhill avant le départ. Sinon, ils<br />

risquaient quasi immanquablement la<br />

collision de leur appendice contre le<br />

pare-brise.<br />

L’habitacle de la Coccinelle était étroit,<br />

intime. Son étanchéité était à ce point<br />

soignée qu’il fallait beaucoup de force<br />

et de doigté pour refermer les portes<br />

si on ne voulait pas que l’air comprimé<br />

ne les rouvre comme des ressorts - un<br />

air chargé d’odeurs de mécanique, de<br />

tapis de sol et parfois de tabac.<br />

Les sensations typiques<br />

à bord de la Coccinelle<br />

Pour son propriétaire comme pour sa<br />

progéniture, la Coccinelle a été un cocon<br />

douillet et protecteur. Les enfants<br />

en bas âge de la génération<br />

Coccinelle voyageaient<br />

bien protégés<br />

dans le creux du coffre ménagé<br />

derrière le dossier de la banquette arrière.<br />

La musique entêtante du boxer<br />

et les mélodies de l’époque ont bercé<br />

le sommeil de générations d’entre<br />

eux. Ces générations Coccinelle ont<br />

grandi avec et dans la Coccinelle. Avec<br />

les années, les enfants ont émigré du<br />

poste situé sous la lunette ovale du<br />

modèle ‘53 vers la banquette arrière<br />

du modèle ‘57, déjà plus lumineux. De<br />

la banquette arrière du début des années<br />

soixante, ils sont passés au siège<br />

du passager avant.<br />

Ils ont fait leurs premiers exercices de<br />

conduite en famille sur les chemins forestiers<br />

ou le dimanche sur les parkings<br />

déserts des supermarchés dans la Coccinelle<br />

1500 modèle ‘66, avant de vivre<br />

des heures palpitantes aux côtés d’un<br />

moniteur d’auto-école – toujours dans<br />

une Coccinelle bien entendu, à l’arrière<br />

de laquelle l’examinateur allait<br />

devoir se contorsionner avant d’être<br />

en me-<br />

sure de rendre le<br />

verdict final.<br />

«Pour quelle raison des milliers de<br />

personnes décident-elles chaque année<br />

d’apprendre à conduire au volant<br />

d’une Volkswagen?» s’interrogeait<br />

Volkswagen dans une annonce de<br />

1967, pour donner aussitôt la réponse:<br />

«Parce qu’elle est si facile à conduire.<br />

Demandez à votre moniteur.<br />

Son exemple a fait (auto)école.»<br />

La maniabilité typique<br />

de la Coccinelle<br />

Conduire une Coccinelle communique<br />

une impression d’agilité qui tient<br />

moins au tempo qu’à l’aisance avec laquelle<br />

on exécute les manœuvres. Dans<br />

les années ‘50 et ‘60, les qualités telles<br />

qu’une direction extraordinairement<br />

précise et légère, des manœuvres aux<br />

pédales et des changements de vitesse<br />

sans heurts grâce aux fameux synchros<br />

Porsche, une bonne réactivité aux<br />

commandes du conducteur étaient<br />

encore loin d’avoir le caractère d’évidence<br />

qu’elles ont acquis plus tard à<br />

partir du milieu des années ‘70, à l’ère<br />

de la Volkswagen Golf. A son époque,<br />

la Coccinelle était une référence<br />

dans sa catégorie - comme le<br />

fut plus tard la Golf.<br />

Des qualités tout particulièrement<br />

appréciées<br />

des Américains,<br />

contraints à<br />

des débauches de<br />

gestes pour «barrer»<br />

des paquebots<br />

peu manœuvrables.<br />

Arthur Railton, journaliste<br />

et membre du comité<br />

directeur de Volkswagen of<br />

America, décrivait en ces termes le<br />

David allemand face au Goliath améri-<br />

198 199


cain : «Elle s’intercale et déboîte en se<br />

jouant dans les files de voitures de la<br />

circulation, juste devant vous. Elle se<br />

glisse en deux temps trois mouvements<br />

dans la place de stationnement que<br />

vous convoitiez. Sur les routes enneigées,<br />

ses prises d’air arrière semblent<br />

se gausser des autres véhicules immobilisés<br />

qu’elle dépasse allègrement,<br />

tant sa motricité est exemplaire.»<br />

Le numéro de novembre 1952 de la<br />

revue américaine des consommateurs<br />

«Consumer Reports» résumait en ces<br />

termes l’impact de la Coccinelle : «Si<br />

vous êtes las des automobiles ordinaires,<br />

la Volkswagen vous fera l’effet<br />

d’un grand bol d’air frais.» Deux ans<br />

plus tard, Lawrence Brooks, consultant<br />

et conducteur d’essai pour le même<br />

magazine, partageait l’euphorie que<br />

lui avait communiquée la Coccinelle :<br />

«...une des très rares automobiles capables…<br />

de susciter une authentique<br />

fascination, par le vrai plaisir que l’on<br />

prend à la conduire…»<br />

Ces avis produisirent leur effet.<br />

Dès novembre 1955, Leo Donovan,<br />

dans la revue américaine «Popular<br />

Mechanics», s’étonnait : «... une voiture<br />

minuscule et sous-motorisée. Les<br />

concessionnaires peinent pourtant<br />

à se la faire livrer en quantités suffisantes<br />

tant tout le monde se l’arrache.<br />

Et tout ceci sans offrir de voyages à<br />

Paris… ni de remises. Mais quelle est<br />

donc cette automobile incroyable ?<br />

C’est la petite Coccinelle Volkswagen.<br />

Ses revendeurs ont même des délais de<br />

livraison pour les modèles d’occasion.»<br />

L’image typique de la Coccinelle<br />

«Aucune autre automobile n’a eu un<br />

impact social aussi fort»,<br />

écrit Arthur Railton<br />

dans «The Beetle»,<br />

hymne à la gloire<br />

de la Coccinelle.<br />

«Elle fait partie de<br />

notre folklore. Elle<br />

possède sa propre<br />

mythologie. On<br />

écrit des livres sur<br />

elle, on édite des<br />

revues qui lui sont<br />

exclusivement<br />

consacrées, on<br />

tourne des films<br />

dont elle tient la<br />

vedette au même titre qu’une star<br />

en chair et en os. La Coccinelle a servi<br />

d’argument central à des centaines de<br />

traits d’esprit et a été adoptée par les<br />

caricaturistes comme symbole… de la<br />

rébellion contre l’Establishment.»<br />

La Coccinelle symbolisait des valeurs à<br />

l’opposé du luxe ostentatoire. Sans se<br />

faire pour autant le héraut d’un caractère<br />

purement fonctionnel. Comme<br />

aucun autre modèle avant elle, la Coccinelle<br />

était précisément une automobile<br />

qui refu- sait de conférer à son<br />

propriétaire un statut social qu’il ne<br />

revendiquait pas.<br />

La Coccinelle était davantage le symbole<br />

d’une non-appartenance à<br />

quelque classe que ce soit, matérielle<br />

ou intellectuelle. Dès le milieu des années<br />

‘60 les publicitaires allaient jouer<br />

sur cette particularité de la Coccinelle,<br />

dans le cadre de ce que les stratèges<br />

de vente appellent aujourd’hui l’argument<br />

publicitaire unique ou «USP»<br />

(Unique Sales Proposition).<br />

«Elle ne dit rien de son conducteur.<br />

Elle ne révèle pas s’il a du succès auprès<br />

des femmes ou en bourse. Ou les<br />

deux. S’il possède des terres dans le<br />

Tessin. S’il fait partie des personnalités<br />

qui comptent à Bonn.<br />

S’il lit Platon dans le texte.»<br />

Tout juste dix ans plus tard, en juillet<br />

1971, la revue automobile allemande<br />

«auto motor und sport» dressait cette<br />

analyse à l’unisson :<br />

«Alors que presque chaque modèle est<br />

catégorisé par sa cylindrée, son niveau<br />

de performances et son prix, permettant<br />

ainsi dans une certaine mesure de<br />

tirer des conclusions sur le statut social<br />

de son propriétaire, la Coccinelle est<br />

parvenue à se donner une image totalement<br />

asexuée du point de vue social.<br />

Chacun peut y prendre place sans<br />

craindre de donner prise à des spéculations<br />

du public sur sa vie privée.» Ce<br />

qui était parfaitement vrai.<br />

La voiture pour tout le monde, pour<br />

toutes les fonctions,… universelle !<br />

Hit Parade<br />

1970<br />

The Beatles : Let it be<br />

by John Lennon & Paul McCartney<br />

6 mars 1970<br />

Let it be, let it be<br />

Let it be, let it be<br />

Whisper words of wisdom, let it be<br />

Let it be, let it be<br />

Let it be, yeah let it be<br />

There will be an answer, let it be<br />

Dans un autre point de vue sur la Coccinelle,<br />

le Stuttgarter Blatt se trompait<br />

en revanche en affirmant sous la<br />

200 201


plume de Reinhard Seiffert, en conclusion<br />

d’un test effectué en novembre<br />

1969: «Il n’y aura jamais d’anti-Coccinelle<br />

et il ne peut y en avoir.<br />

Personne n’est capable de concevoir ni<br />

de réaliser une telle voiture - pas même<br />

les établissements Volkswagen.»<br />

la Coccinelle, mais sans ses défauts,<br />

conçue par la génération Coccinelle,<br />

mais construite pour la génération<br />

Golf à venir. En 2024 elle sera toujours<br />

là, celle qui a créé le Segment Golf et<br />

elle aura 50 ans !<br />

Tout juste cinq ans plus tard, en mai<br />

1974, les ingénieurs de Wolfsburg faisaient<br />

la démonstration du contraire.<br />

Elle était soudain là, «l’anti-Coccinelle»,<br />

avec toutes les qualités de<br />

202 203


VOLKSWAGEN :<br />

La Ligne du Temps<br />

de la VW Coccinelle par<br />

Philippe CASSE<br />

64 ans et 3 mois<br />

de production<br />

d’un seul modèle :<br />

un record<br />

sans doute définitif.<br />

1936<br />

Les trois prototypes reçoivent l’appellation<br />

Série V3. Le 24 février a lieu à<br />

Berlin la présentation aux membres<br />

du RDA d’une version berline et d’une<br />

version cabriolet.<br />

1934<br />

Le 22 juin, le «Reichsverband der Automobilindrustrie»<br />

(RDA)* charge<br />

Ferdinand Porsche de la construction<br />

d’une «Volkswagen».<br />

* Fédération de l’industrie automobile<br />

1935<br />

Le premier prototype équipé d’un<br />

moteur boxer de 700 cc refroidi par<br />

air, développant 22,5 ch, sort des ateliers.<br />

Deux autres exemplaires sont<br />

construits.<br />

Du 22 octobre au 22 décembre, chacune<br />

des trois voitures est soumise à<br />

des essais de grande envergure sur<br />

50.000 kilomètres.<br />

1937<br />

Le RDA passe commande pour la<br />

construction, en sous-traitance chez<br />

Mercedes, de 30 exemplaires, sous la<br />

direction de Ferdinand Porsche, afin<br />

d’effectuer des essais d’endurance.<br />

Ces voitures parcourent ensemble 2,4<br />

millions de kilomètres d’essais.<br />

1938<br />

Après de nouvelles améliorations, la<br />

Serie 38 sort des ateliers. Elle possède,<br />

pour la première fois, une lunette arrière<br />

du type binocle, des marchepieds<br />

et des pare-chocs. L’auto, avec moteur<br />

boxer quatre cylindres refroidi par air<br />

de 985 cc et 24 ch, pèse 750 kilos. Trois<br />

variantes du modèle sont présentées<br />

: la berline, le cabriolet et la berline<br />

avec toit ouvrant enroulable.<br />

1939<br />

En avril, la production de série commence<br />

mais elle est interrompue par<br />

la guerre après seulement quelques<br />

centaines d’exemplaires.<br />

1945<br />

Au mois d’août, le gouvernement militaire<br />

britannique passe commande<br />

de 20.000 berlines à l’usine Volkswagen,<br />

alors sous la direction du major<br />

204 205


anglais Ivan Hirst. La production en<br />

série de la Volkswagen Coccinelle<br />

démarre en décembre 1945.<br />

55 voitures sont assemblées.<br />

1946<br />

Le 14 octobre, la 10.000e Volkswagen<br />

quitte les chaînes d’assemblage.<br />

1947<br />

Sur les 8.987 berlines produites cette<br />

année-là, les premières voitures sont<br />

exportées aux Pays-Bas.<br />

1948<br />

16 mars : D’Ieteren devient le second<br />

importateur de Volkswagen de l’histoire.<br />

En mai, la 25.000e Volkswagen<br />

quitte les chaînes de montage.<br />

La production mensuelle grimpe de<br />

1.185 voitures en mai à 2.306 voitures<br />

en décembre.<br />

1949<br />

Le 8 janvier, les deux premières Volkswagen<br />

sont transportées par bateau<br />

des Pays-Bas aux Etats-Unis d’Amérique.<br />

Le 13 mai, la 50.000e Volkswagen<br />

construite depuis la fin de la<br />

guerre quitte les chaînes de montage.<br />

1951<br />

La Volkswagen est dès à présent exportée<br />

dans 29 pays. En octobre, la<br />

barre des 250.000 ex. est franchie.<br />

1953<br />

Le 3 juillet, la 500.000e Volkswagen<br />

quitte les chaînes de production.<br />

Volkswagen exporte maintenant ses<br />

voitures vers 86 pays.<br />

1955<br />

Le 8 août, le million de Volkswagen<br />

produites est atteint.<br />

1962<br />

La 5.000.000e Volkswagen sort des<br />

chaînes de montage.<br />

1964<br />

En fondant Volkswagen de Mexico, S.A.<br />

de C.V. à Mexico, Volkswagen passe du<br />

simple assemblage de véhicules à une<br />

production locale. Le 1er décembre,<br />

début de la production en série dans<br />

l’usine Volkswagen de Emden.<br />

1967<br />

La 10.000.000e Coccinelle sort des<br />

chaînes de production.<br />

1968<br />

La Volkswagen apparaît officiellement<br />

dans la publicité sous l’appellation<br />

Coccinelle.<br />

1972<br />

Le 17 février, la 15.007.034e Coccinelle<br />

quitte les chaînes de production, battant<br />

ainsi l’ancien record détenu par<br />

la Ford T.<br />

1974<br />

Le 1er juin à 11h19, la dernière Coccinelle<br />

sort des chaînes de montage de<br />

l’usine mère à Wolfsburg.<br />

35 ans et 2 mois après son lancement<br />

en cet endroit, en août, la production<br />

de la VW 1303 A est arrêtée.<br />

1975<br />

En juillet, la dernière VW 1303 est<br />

produite.<br />

1978<br />

Le 19 janvier, la dernière Coccinelle<br />

construite en Allemagne sort des<br />

chaînes d’assemblage de l’usine de<br />

Emden. Au total, 16.255.500 Coccinelle<br />

auront été construites en Allemagne.<br />

Chaque jour, plus de 1.000<br />

Coccinelle sont produites outre-mer.<br />

La Coccinelle de Mexico est<br />

une VW 1200 L avec<br />

moteur de 34 CV.<br />

1980<br />

Le 10 janvier, le<br />

dernier cabriolet<br />

produit par Karmann<br />

sort des<br />

chaînes d’assemblage<br />

d’Osnabrück.<br />

Au<br />

total,<br />

330.281<br />

cabriolets<br />

ont été construits (A l’époque, le<br />

record de production d’un cabriolet<br />

issu d’une berline).<br />

1981<br />

Le 15 mai, la 20.000.000e Coccinelle<br />

est produite par la «Volkswagen de<br />

Mexico», à Puebla.<br />

1984<br />

La 100.000e Coccinelle «Export» est<br />

produite au Mexique.<br />

1985<br />

Le 12 août, le dernier bateau avec un<br />

chargement de Coccinelle pour l’Europe<br />

entre au port d’Emden.<br />

1992<br />

Le 23 mai, la 21.000.000e Coccinelle<br />

est produite au Mexique.<br />

2003<br />

La dernière Coccinelle construite<br />

par Volkswagen quitte les chaînes<br />

d’assemblage de «Volkswagen de<br />

Mexico» en juillet à<br />

Puebla.<br />

206 207


VOLKSWAGEN :<br />

La révolutionnaire K70 augure des années fastes<br />

La Coccinelle a servi de base à<br />

bien des modèles comme le fameux<br />

«Bully», la Karman Ghia<br />

en coupé et en roadster, des<br />

modèles familiaux, les T3 en<br />

1500, 1600, sedan 2 portes,<br />

cabriolets et breaks et puis<br />

les dernières, les 411 et 412<br />

produites en berlines, coupés,<br />

break et même en break à trois<br />

portes. Et ceci sans oublier les Porsche<br />

qui garderont le refroidissement à air<br />

jusqu’a la «993» de 1992 à …1997 !<br />

.<br />

E n<br />

208 209


Karl-Günter Queißer<br />

1965, Volkswagen est au bout du chemin<br />

avec la Coccinelle et ses dérivés.<br />

Le Boxer à quatre cylindres refroidi<br />

par air a fait son temps et il faut absolument<br />

un successeur à la 411. Tenant<br />

compte que VW vient d’acheter Audi<br />

en 1965 et NSU en 1970, la solution<br />

la plus rentable était de prendre un<br />

modèle dans l’une des deux marques<br />

pour l’adapter à son image rajeunie.<br />

Ce fut chez NSU.<br />

Ainsi naquit en quelques mois la voiture<br />

qui allait bouleverser le monde!<br />

Vous tomberez<br />

amoureux de<br />

la K70, parce que<br />

VW entame un<br />

tout nouveau<br />

chapitre avec elle.<br />

Tel était le slogan qui accompagnait la<br />

commercialisation de la Volkswagen<br />

K70 il y a 50 ans. Alliant traction, refroidissement<br />

par eau et design moderne,<br />

la berline de classe moyenne<br />

annonçait une ère nouvelle chez VW.<br />

Le 20 octobre 1970, Volkswagen tenait<br />

une conférence de presse à Salzgitter<br />

pour présenter la nouvelle<br />

K70 et l’usine érigée spécialement<br />

pour sa construction. Le dossier de<br />

presse de l’époque commençait ainsi:<br />

«Une nouvelle Volkswagen, à nulle<br />

autre pareille : la VW K70». En fait,<br />

de nombreux éléments de cette berline<br />

à trois volumes ont ouvert de<br />

nouveaux horizons. Avec ce modèle,<br />

Volkswagen était à l’aube d’une nouvelle<br />

ère de succès.<br />

Aspects techniques.<br />

Avec le moteur refroidi par eau et la<br />

transmission aux roues avant de la K70,<br />

Volkswagen a fait la transition vers un<br />

concept de propulsion inédit pour la<br />

210 211


Karl-Günter Queißer<br />

marque, qui s’imposera ensuite avec<br />

succès avec la Passat et la Golf. La K70<br />

reposait sur un châssis à suspension indépendante<br />

qui répondait aux normes<br />

les plus récentes. L’empattement exceptionnellement<br />

long dégageait un<br />

espace intérieur particulièrement généreux<br />

et offrait une expérience de<br />

conduite très agréable.<br />

Sécurité.<br />

En plus du confort de haut niveau,<br />

l’accent était mis sur la sécurité active<br />

et passive. Des caractéristiques telles<br />

que la cellule renforcée pour les passagers,<br />

les zones de déformation à<br />

l’avant et à l’arrière, le réservoir de<br />

carburant logé à l’arrière dans un espace<br />

protégé et le prééquipement de<br />

série pour les ceintures de sécurité sur<br />

tous les sièges ont établi de nouvelles<br />

références.<br />

Design.<br />

Dernier élément et non des moindres,<br />

le design fonctionnel et épuré était<br />

résolument tourné vers l’avenir et<br />

semble encore moderne aujourd’hui.<br />

Cette berline à trois volumes a été<br />

créée par Claus Luthe, l’un des plus<br />

importants designers automobiles de<br />

son époque. Des éléments de sa signature<br />

stylistique se retrouveront également<br />

dans des modèles Volkswagen<br />

ultérieurs tels que la Golf et la Polo.<br />

Convaincu d’entrée de jeu Karl-Günter<br />

Queißer fait partie de ceux qui ont<br />

vécu les premières heures de la K70 et<br />

l’époque du grand changement chez<br />

Volkswagen. Âgé aujourd’hui de 79<br />

ans, il a commencé sa carrière chez<br />

Volkswagen en 1970 dans la nouvelle<br />

usine de Salzgitter en tant que<br />

peintre et vernisseur. Il se souvient<br />

encore bien des premières années<br />

qui s’inscrivaient dans une phase de<br />

bouleversement et de nouveaux départs.<br />

«C’était quelque chose de très<br />

spécial» : c’est en ces termes qu’il résume<br />

l’époque de la K70. Il a rapidement<br />

été convaincu par cette traction<br />

212 213


à moteur refroidi par eau, ses quatre<br />

portes et surtout son habitabilité et<br />

son volume de coffre sensationnels.<br />

Dès l’automne 1971, il a acheté sa<br />

première K70.<br />

Jusqu’alors, il avait conduit une Coccinelle,<br />

et le changement de modèle<br />

s’apparentait à un saut quantique.<br />

Après trois K70, il est devenu propriétaire<br />

d’une Volkswagen Golf. «L’évolution<br />

ne s’arrête jamais», confie cet<br />

homme qui accueille le changement<br />

par principe et le vit avec joie.<br />

De la K70 à l’ID.3<br />

Aujourd’hui, il conduit deux véhicules:<br />

une K70 LS et une Golf 8. Avec<br />

la K70, il a réalisé un rêve : il participe<br />

avec succès à des rallyes et des balades<br />

de voitures anciennes.<br />

En septembre, une excursion à Salzgitter<br />

l’a conduit sur son ancien lieu<br />

de travail. En fait, il aurait voulu célébrer<br />

le cinquantenaire de la K70 avec<br />

son fan-club en organisant une sortie<br />

et une fête, mais les circonstances ne<br />

l’ont malheureusement pas permis<br />

cette année. Cet anniversaire<br />

a donc été célébré en «cercle restreint»<br />

à Salzgitter, ravivant des<br />

souvenirs d’une époque très particulière.<br />

Ce véhicule inhabituel attire toujours<br />

autant les regards et suscite<br />

l’intérêt des collaborateurs.<br />

Quant à l’ancien collègue, Karl-Günter,<br />

il répond avec passion<br />

à toutes les questions.<br />

214 215


Les balades<br />

216 217


MERCEDES-BENZ<br />

Quand Koen Van Hout<br />

réalise son rêve d’enfant !<br />

Conduire la C111 de 1969<br />

par Eric HEIDEBROEK<br />

En octobre 2015, Koen Van Hout<br />

alors directeur du commerce chez<br />

Mercedes-Benz Belgique Luxembourg<br />

et actuellement en poste à<br />

l’international pour Daimler,<br />

m’invite au Zoute Grand Prix.<br />

Il m’explique alors : «Quand l’organisateur<br />

nous a présenté son projet,<br />

j’y ai cru immédiatement. Nous<br />

sommes présents depuis la première<br />

édition, et cette année 2015, nous<br />

sommes au Zoute Grand Prix avec<br />

trois joyaux sortis tout droit du musée<br />

de Stuttgart. Une 500K, merveilleuse<br />

de proportions et scintillant de<br />

tous ses chromes, une sportive 190 SL<br />

2,6 litres et enfin, la star du salon de<br />

Francfort 1969, la C111. Ici dans sa<br />

version à moteur V8 de 3,5 litres».<br />

«Ce qui est fou», dit-il, «c’est que<br />

quand j’étais gamin, j’avais cette<br />

C111, en poster, au mur de ma<br />

218 219


chambre, et jamais je n’aurais imaginé<br />

qu’un jour je conduirais ce rêve de<br />

gosse sur la route, sans aucune autre<br />

contrainte que celle de respecter le<br />

code de la route, c’est fabuleux.»<br />

Voiture d’hier<br />

à l’aise aujourd’hui !<br />

Ce qui est extraordinaire, c’est de<br />

voir combien Mercedes-Benz est en<br />

avance sur son temps et ce depuis<br />

longtemps. Ce prototype est d’une<br />

déconcertante facilité de conduite et<br />

d’usage. Pédalier souple, direction assistée<br />

aux remontées précises, freins<br />

ABS (les premiers au monde sur une<br />

voiture de route), boîte de vitesses à<br />

six rapports, banale aujourd’hui,<br />

certes, mais à l’époque c’était de la<br />

science fiction.<br />

En 1969, Mercedes-Benz dévoile un<br />

prototype tellement bien fini tant à<br />

l’intérieur qu’à l’extérieur que tout<br />

le monde pariait sur son arrivée en<br />

concessions. Mercedes-Benz renouerait<br />

alors avec les super-cars.<br />

Ce que démentit formellement la<br />

marque à l’étoile. La C111 est un laboratoire<br />

roulant qui devait tester,<br />

entre-autres, les nouveaux équipement<br />

de sécurité comme les airbags<br />

et les freins ABS. La carrosserie en<br />

polyester renforcé de fibre de verre<br />

est boulonnée sur un châssis en acier<br />

auquel sont attachées les suspensions<br />

multi-bras, indépendantes sur les 4<br />

roues de 14’’ avec des pneus de 205<br />

de large. Le tout affichant 1100 kg.<br />

De plus ce prototype était motorisé<br />

par un tri-rotors Wankel d’une cylindrée<br />

équivalente à un 3,6 litres qui<br />

offrait 280 ch. Côté performances,<br />

le 0 à 100 était enlevé en 5 sec et la<br />

C111 tapait les 270 à l’heure. L’année<br />

suivante, la version II est mue par un<br />

quadri-rotors Wankel en équivalent<br />

4.8 l qui développera 350 ch, gagnera<br />

0,2 sec sur le 0 à 100 (4,8’’) et pointera<br />

à 300 à l’heure. Malgré sa légèreté,<br />

la C111 Wankel consomme trop.<br />

Surtout qu’en 1973 arrive le premier<br />

choc pétrolier qui voit la circulation<br />

sur les autoroutes belges limitées à<br />

100 km/h !<br />

Un calvaire.<br />

Pas seulement pour les automobilistes,<br />

mais pour toute l’industrie automobile<br />

qui devait plancher sur de<br />

nouvelles technologies et mettre au<br />

placard ses plus beaux rêves. La C111<br />

livrera un dernier baroud d’honneur<br />

en recevant un V8 de 3,5 l développant<br />

200 ch qui sera comparé au<br />

moteur Wankel. Mais rien n’y a fait,<br />

malgré l’engouement et l’envie de<br />

réaliser une série limitée de la C111,<br />

220 221


le projet prit le chemin du musée.<br />

Pourtant dans un dernier sursaut, les<br />

ingénieurs réalisèrent une dernière<br />

variante équipée d’un V8 de 4,8 l,<br />

dopé par deux turbos KKK, fort de<br />

500 ch qui atteindra le seuil mythique<br />

des 400 km/h avec une moyenne de<br />

403,78 km/h. En 1976, Mercedes-Benz<br />

placera un groupe Diesel à 5 cylindres<br />

turbocompressé de 3 litres développant<br />

190 ch et capable de pointer à<br />

250 km/h sur la piste de Nardo<br />

La C111 a bien tenu ses promesses,<br />

c’est un laboratoire roulant qui en<br />

a fait rêver beaucoup, et inciter certains<br />

à laisser un chèque en blanc<br />

dans le vain espoir d’en acquérir une.<br />

Mercedes-Benz ne commercialisera<br />

jamais la C111 et n’en vendra aucune.<br />

La C111 sur la route<br />

Quand on découvre la C111 en vrai,<br />

et qu’on a la chance de l’utiliser dans<br />

la circulation, on s’aperçoit que cette<br />

auto est très actuelle. Mercedes-Benz<br />

avait déjà 45 ans d’avance...<br />

En effet, le grand volant typique de<br />

l’époque dont la jante est travaillées<br />

d’un lacet de cuir croisé, un peu<br />

comme celui des guidons de vélos de<br />

course, est assisté et offre non seulement<br />

une belle rigueur mais une<br />

souplesse de conduite très appréciée.<br />

La direction assistée était rare à cette<br />

époque, où les voitures de sport se<br />

devaient d’être viriles. Et la C111 se<br />

veut sportive, incisive et confortable.<br />

On est étonné du confort comme du<br />

maintien des sièges sports de la C111.<br />

A l’intérieur, le bruit de roulement<br />

est contenu comme celui de la mécanique.<br />

On ne se croirait jamais à<br />

bord d’un «ancêtre» tant les sensations,<br />

les impressions sont actuelles.<br />

Soit précises, efficaces, et d’une rigueur<br />

contemporaine. Au volant, on<br />

retrouve les commandes des Mercedes<br />

des années ‘70 y compris une<br />

commande d’allumage des feux de<br />

détresse. L’embrayage, la commande<br />

de boîte sont faciles d’usage, surtout<br />

le levier de vitesse qui ne présente<br />

pas l’impression «mayonnaise» des<br />

Mercedes de série de l’époque. Le levier<br />

dispose d’un bouton poussoir en<br />

son sommet qui permet de passer la<br />

marche arrière en haut à gauche, ou<br />

la première en bas à gauche.<br />

Côté comportement, rien de surprenant,<br />

tout semble couler de source,<br />

les gros pneus de 215 de large en série<br />

70 sont montés sur des roues alu<br />

de 15’’. La tenue de route est saine,<br />

malgré le moteur central, on ne<br />

craint pas les délestages intempestifs.<br />

La musique du V8 est vraiment<br />

belle, rauque et sourde, les vocalises<br />

se précisent quand on accélère franchement.<br />

Ce que cette C111 adore,<br />

manifestement. Nous n’avons pas hésité<br />

à écouter la radio d’origine, une<br />

fameuse Becker Pilot. Le son distillé<br />

dans les haut parleurs bien dimensionnés<br />

est tout à fait contemporain<br />

et se complait des airs à la mode aujourd’hui.<br />

222 223


Fabuleux, dans ce monde des voitures anciennes,<br />

cette C111 «museum» est un monument<br />

d’anthologie automobile et préfigurait<br />

déjà les voitures d’aujourdhui.<br />

Aux côtés de cette C111 une somptueuse<br />

Mercedes 500K (1936) avait fait le déplacement<br />

au Zoute Grand Prix, surtout pour rivaliser<br />

d’élégance avec la concurrence. Ses galbes<br />

onctueux, ses lignes élancées, sa banquette<br />

dans la malle arrière et ses échappements chromés<br />

sortant de ses flancs lui confèrent une allure<br />

unique.<br />

Sa mécanique en ligne sur huit cylindres est<br />

dopée par un compresseur Roots et développe<br />

de 100 à 160 ch. Avec une cylindrée de 4982<br />

cc et un poids de 2.170 kg dont 600 kg rien<br />

que pour le moteur (!) elle est donnée pour<br />

160 km/h en pointe. En 1936, elle coûtait déjà<br />

quelques 28.000 DM.<br />

Autre bijou présent au Zoute GP, la 190 CL<br />

Rennversion (W121 II) conduite pour l’occasion<br />

par Jochen Mass. « A nacked Roadster » racé et<br />

sportif à bord duquel, les lunettes et l’écharpe<br />

son recommandés.<br />

Construite en 1955, cette «twoo seater» est<br />

mue à l’origine par un quatre cylindres de<br />

1897 cc délivrant 115 ch pour environ 1000 kg.<br />

L’exemplaire présenté est équipé d’un 2,6 l de<br />

140 ch. Jochen Mass a pris beaucoup de plaisir<br />

à son volant...<br />

224 225


TECHNOLOGIE<br />

Quand l’électrification<br />

des ancêtres se pose en<br />

alternative...<br />

par Eric HEIDEBROEK<br />

Electrogenic est une boîte<br />

anglaise basée à Kidlington, pas<br />

loin d’Oxford. Et quand on va<br />

sur leur site ils accueillent<br />

l’internaute par ces mots :<br />

«Nos voitures suscitent la passion,<br />

elles font partie de notre vie. Mais si<br />

elles n’évoluent pas, elles prendront<br />

le même chemin que les dinosaures.<br />

L’avenir est électrique et il arrive plus<br />

tôt que vous ne le pensez.»<br />

Oui, mais, c’est un sacrilège de faire<br />

passer une voiture historique à l’électricité.<br />

Et perdre l’essence même de<br />

sa conception. Ceci est la première<br />

réflexion, - du type épidermique - de<br />

très nombreux passionnés pour lesquels<br />

la passion automobile ne s’arrête<br />

pas aux seules esthétiques extérieures<br />

et intérieures.<br />

Une voiture ancienne est un reflet de<br />

l’histoire, et le futur s’il est si sombre<br />

qu’annoncé pourrait faire souffrir les<br />

228 229


anciennes en les interdisant à la circulation<br />

dans un avenir rapproché.<br />

Ceci dit, il est probablement trop tôt<br />

pour s’amuser à électrifier les ancêtres<br />

mais il y a des gens qui achêtent des<br />

versions électrifiées. Et il semble que<br />

le demande pour ces véhicules augmente<br />

sensiblement. La motivation<br />

est «environnementale» parait-il.<br />

MÊME RENAULT<br />

S’EST LANCÉ DANS<br />

L’ÉLECTRIFICATION DES<br />

ANCIENNES AVEC LA<br />

SOCIÉTÉ RÉTROFIT.<br />

Pour faire simple, on enlève tout ce<br />

qui sert au thermique, et on remplace<br />

par une batterie et un moteur<br />

électrique, mais on doit rester dans<br />

la puissance d’origine. Et avec une<br />

demande aussi faible, les besoins en<br />

énergie sont aussi limités.<br />

Pour transformer une Renault Twingo<br />

ou une Renault 4, il faut compter<br />

sur un budget de 20 - 25.000 euros.<br />

Quand on voit le prix d’une 4L sur le<br />

marché, pour les plus chères en état<br />

concours on approche les 24.000 euros<br />

et pour les moins chères on peut<br />

en trouver à 3.000 euros mais avec<br />

300.000 km, on est en droit de se demander<br />

si ça en vaut la peine. Surtout<br />

que cet exemplaire aura perdu son<br />

coeur d’origine.<br />

POURRA-T-ON ENCORE<br />

DIRE QUE C’EST UN<br />

ANCÊTRE ?<br />

Pour défendre l’électrification des<br />

ancêtres les anglais ajoutent des remarques<br />

comme celles-ci :<br />

«Les voitures classiques sont souvent<br />

bruyantes, malodorantes et<br />

peu fiables dont les propriétaires de<br />

voitures classiques connaissent bien<br />

«l’angoisse de l’autonomie».<br />

Les anglais de RetroFit poursuivent...<br />

«Il est souvent effrayant de conduire<br />

dans le trafic moderne parce qu’elles<br />

sont trop lentes et, à moins que vous<br />

ne fassiez vous-même la mécanique,<br />

elles coûtent cher à maintenir en circulation.<br />

Lorsque vous convertissez<br />

votre voiture classique à l’électricité,<br />

vous savez qu’elle démarrera et vous<br />

savez aussi qu’elle vous ramènera<br />

chez vous.»<br />

Si cet argument semble plausible, en<br />

l’état du marché et avec les batteries<br />

actuelles, il est raisonnablement permis<br />

d’en douter.<br />

«CA DONNE<br />

À LA VIEILLE VOITURE<br />

UNE NOUVELLE VIE».<br />

MAIS EST-CE ENCORE UNE<br />

VIEILLE VOITURE ?<br />

Avec les zones LEV, les voitures thermiques<br />

sont de plus en plus bannies<br />

en ville. Les électriques non... Et avec<br />

la vitesse à laquelle le nombre de voitures<br />

électriques augmente, il n’est<br />

230 231


pas impossible de devoir parcourrir de<br />

plus en plus de kilomètres pour trouver<br />

de l’essence ou du mazout. Bon,<br />

c’est vrai ce n’est pas pour tout de<br />

suite, mais dans 50 ans ce sera clairement<br />

à l’ordre du jour ! Pour l’heure, les<br />

collectionneurs ne vont probablement<br />

pas embrayer dans le sens de l’électrification.<br />

Car aujourd’hui ce serait tout<br />

simplement idiot. Quoique?<br />

La fameuse DS de 1955<br />

Après 18 ans de développement secret<br />

en tant que successeur de la<br />

«Traction», la DS 19 est présentée le<br />

5 octobre 1955 au Salon de l’automobile<br />

de Paris. Dans les 45 premières<br />

minutes du salon, 750 commandes<br />

sont enregistrées, ensuite, on a totalisé<br />

12.000 commandes à la fin de cette<br />

première journée !<br />

UN RECORD QUI A TENU<br />

JUSQU’À CE QU’IL SOIT<br />

ÉCLIPSÉ PAR LA<br />

TESLA MODEL 3 !<br />

La DS19 est la première voiture de<br />

série équipée d’une suspension hydropneumatique,<br />

de freins à disque,<br />

d’un toit en fibre de verre destiné à<br />

abaisser le centre de gravité et d’une<br />

foule d’autres innovations.<br />

La série «3» de 1967 a également introduit<br />

les phares directionnels dans<br />

une voiture de grande série. L’étonnante<br />

innovation de la DS n’a pourtant<br />

jamais été égalée par son moteur<br />

thermique. Comme quoi, rien n’est<br />

parfait en ce bas monde. A l’époque,<br />

c’était déjà une révolution et c’est cet<br />

aspect là qui est important.<br />

LA DS20 ÉLECTRIFIÉE...<br />

«Cette DS 20 a été fabriquée en<br />

Afrique du Sud et est un bel exemple<br />

de la «déesse» Citroën. C’est une voiture<br />

de croisière et cette conversion<br />

électrique est l’une de nos préférées<br />

de tous les temps. Ce n’est pourtant<br />

pas facile : une traverse de châssis sépare<br />

le moteur de la boîte de vitesses<br />

et la fameuse suspension hydropneumatique<br />

doit être entraînée d’une<br />

manière ou d’une autre.<br />

Nous avons développé un nouveau<br />

système de pompage basé sur une<br />

pompe C5, qui est extrêmement efficace<br />

et crée une conduite légèrement<br />

plus ferme, ce qui est une amélioration<br />

significative par rapport à<br />

l’original.»<br />

Electrification en 52, 62 ou 78 kWh<br />

Haute tension ou basse tension ?<br />

On conserve la boîte de vitesse d’origine<br />

pour l’option basse tension qui<br />

utilise un moteur électrique Hyper9<br />

pour entraîner la boîte de vitesses<br />

manuelle ou automatique à embrayage<br />

d’origine. Les options de<br />

batterie sont 52 kWh (pas de batterie<br />

dans le coffre) ou 78 kWh et vous<br />

pouvez espérer environ 370 km.<br />

Haute tension<br />

avec boîte d’origine<br />

L’option haute tension utilise un moteur<br />

TorqX-310-350V pour entraîner<br />

232 233


la boîte de vitesses d’origine, la charge<br />

rapide CCS et des batteries de 62 kWh.<br />

Haute tension avec réducteur<br />

Le moteur électrique TorqX-310 350V<br />

est accouplé avec réducteur en ligne<br />

fixe 2:1 et une charge rapide CCS.<br />

On dispose de 62 kWh de batteries,<br />

mais il est possible d’en installer<br />

d’autres dans le «sous-bagage» pour<br />

augmenter l’autonomie. Cette dernière<br />

option fait de la DS ce qu’elle a<br />

toujours été censée être : douce, silencieuse<br />

et sans effort, flottant sur l’air.<br />

Le propriétaire de cette DS20 a choisi<br />

un système à basse tension pour faire<br />

rouler le véhicule via sa boîte de vitesses<br />

manuelle d’origine, mais avec une<br />

marche arrière électrique. Les batteries<br />

de 52 kWh offrent une autonomie de<br />

224 km et avec système de charge CA<br />

embarqué de 22 kWh, permettant une<br />

recharge complète en 2h.<br />

«Ainsi transformée, cette DS est ce<br />

dont j’ai toujours rêvé. C’est un rêve<br />

à conduire. Elle est si vive et silencieuse<br />

!»<br />

Voitures électriques<br />

et changement climatique<br />

Electrogenic s’inspire du design et de<br />

la beauté classique, mais l’une de ses<br />

principales motivations est le gaspillage<br />

que représente la création d’une<br />

flotte électrique (bien), tout en mettant<br />

au rebut un grand nombre de<br />

véhicules qui sont déjà en circulation<br />

(mal). Les décennies préférées d’Electrogenic<br />

pour la beauté des voitures<br />

classiques sont les années 1960 et<br />

1970 (mais voyez la Hudson Commodore<br />

1952...).<br />

La durée de vie moyenne d’une voiture<br />

au Royaume-Uni est de 7,8 ans<br />

(9,4 ans en Europe continentale).<br />

Donc Bertie, notre Coccinelle VW<br />

électrique de 1963 a déjà évité la production<br />

de sept nouvelles voitures.<br />

Pour être juste, Bertie n’a pas été utilisée<br />

autant qu’une nouvelle voiture<br />

ces dernières années....jusqu’à maintenant.<br />

Maintenant que Bertie est<br />

fiable et qu’elle peut se mêler facilement<br />

à la circulation moderne, elle<br />

est à nouveau un acteur de la mobilité<br />

quotidiene - donc une véritable<br />

alternative à l’achat d’un tout nouveau<br />

véhicule.<br />

L’ampleur exacte du bénéfice pour<br />

l’environnement est une chose difficile<br />

à calculer, mais Carbon Brief vient<br />

de s’y essayer en profondeur.<br />

Carbon Brief a publié un rapport<br />

contenant les détails<br />

de son analyse, que vous<br />

pouvez trouver ici :<br />

www.carbonbrief.org.<br />

Le rapport compare les émissions de<br />

gaz à effet de serre (carbone) associées<br />

à la fabrication des voitures à<br />

carburant fossile et des voitures électriques,<br />

ainsi que les émissions de carbone<br />

associées au carburant brûlé.<br />

Pour les véhicules à car-<br />

234 235


urant fossile, cela inclut les émissions de carbone<br />

provenant de la production du carburant<br />

ainsi que de sa combustion dans le moteur de<br />

la voiture, et pour l’électricité, cela inclut les<br />

émissions moyennes de carbone provenant de<br />

l’électricité produite pour le réseau national.<br />

C’est une analyse vraiment intéressante, et<br />

Electrogenic a reproduit et adapté une partie<br />

de ses conclusions dans le graphique ci-dessus.<br />

Il montre un certain nombre de choses. Les<br />

émissions liées à la conduite d’une Nissan Leaf,<br />

par exemple, sont plus élevées en Allemagne<br />

qu’au Royaume-Uni, car même si les Allemands<br />

ont beaucoup d’énergie renouvelable, ils ont<br />

aussi beaucoup de lignite et pas de nucléaire.<br />

Pour un véhicule électrique rétro, vous évitez la<br />

plupart des émissions associées à la fabrication<br />

d’un nouveau véhicule. À part les batteries, qui<br />

sont bien sûr les mêmes que celles d’une nouvelle<br />

voiture, nous ajoutons juste un moteur et<br />

quelques composants électroniques - le reste de<br />

la voiture est déjà là. Et si vous chargez votre<br />

Electrogenic à partir de votre toit solaire, ou si<br />

vous achetez de l’énergie verte, alors vos émissions<br />

automobiles tombent à zéro (ou presque).<br />

Ainsi, la création et l’utilisation d’une magnifique<br />

Electrogenic électrique classique émet<br />

moins de 20 % des gaz à effet de serre de cette<br />

ennuyeuse nouvelle voiture à essence que vous<br />

pensiez acheter...<br />

236 237


BERTIE<br />

CONVERSION ELECTRIQUE<br />

D’UNE BEETLE THERMIQUE<br />

La VolksWagen («voiture du peuple»)<br />

Type 1, connue dans le monde entier<br />

sous le nom de Coccinelle, est la voiture<br />

produite le plus longtemps de<br />

tous les temps, puisqu’elle a été produite<br />

de 1938 à 2003 (puis au Brésil<br />

et au Mexique). Mercedes et Porsche<br />

revendiquent toutes deux le concept<br />

original, mais le modèle de base de ce<br />

véhicule simple, à moteur arrière, refroidi<br />

par air et élégant a été adopté<br />

par toute la gamme VW et est apparu<br />

dans la Porsche 911 jusqu’en 1998.<br />

Etapes de la conversion de Bertie<br />

«Bertie», la coccinelle désormais entièrement<br />

électrique, a été construite<br />

en 1963 et conserve le pare-brise<br />

plat et le dossier haut de ses parents<br />

d’après-guerre.<br />

La transmission de la Coccinelle «classique»<br />

n’a pratiquement pas changé.<br />

Les conversions standards d’Electrogenic<br />

conviennent donc à toutes<br />

les Coccinelles classiques à partir des<br />

années 50.<br />

Basse tension avec boîte<br />

de vitesses manuelle de série<br />

On choisira le moteur Hyper9 boulonné<br />

directement sur la boîte de vitesses<br />

d’origine et entraînant les roues arrière<br />

à l’aide d’un embrayage et de<br />

toutes les vitesses, un plaisir fabuleux !<br />

Il existe en deux versions : 26 kWh à<br />

110V, ou 36 kWh à 144V. Dans une<br />

Coccinelle, vous pouvez espérer entre<br />

104 et 144 km d’autonomie.<br />

Haute tension<br />

avec réducteur fixe<br />

Ici on prendra le moteur électrique<br />

TorqX-300i 350V avec réducteur fixe<br />

9:1 et charge rapide CCS. Options de<br />

batterie de 21 ou 42 kWh.<br />

Aucun changement de vitesse n’est<br />

nécessaire pour conduire cette magnifique<br />

Coccinelle électrique rapide.<br />

Avec ces packs de batteries, l’autonomie<br />

passe de 84 à 168 km.<br />

Bertie the Beetle a été la première<br />

conversion électrique, d’Electrogenic<br />

en 2018, et l’objectif principal était<br />

de le rendre apte à la circulation moderne.<br />

Bertie est entraînée par un moteur<br />

électrique «Netgain Hyper9» refroidi<br />

par air comme au bon vieux temps,<br />

et fonctionnant à 144V.<br />

La transmission utilise la boîte de vitesses<br />

d’origine, mais réaménagée<br />

avec seulement deux vitesses : «accelerate»<br />

et «cruise» (la marche arrière<br />

est purement électrique).<br />

Bertie a 36 kWh de batteries donnant<br />

environ 224 kilomètres d’autonomie<br />

avec un système de charge AC multi-phase<br />

de 15 kW qui le rechargera<br />

en 2,4 heures sur un chargeur de<br />

22 kW.<br />

238 239


célèbre<br />

PORSCHE 911<br />

CONVERSION ELECTRIQUE<br />

D’UN COUPE<br />

Electrogenic fournit actuellement des<br />

kits à boulonner pour les variantes<br />

G-body et 964 de la célèbrissime Porsche<br />

911.<br />

Les kits de conversion électrique de la<br />

Porsche 911 sont un mélange parfait<br />

de moteur et de machine.<br />

Le poids du moteur et des batteries<br />

est placé bas dans la voiture, l’avant<br />

a une traction supplémentaire et le<br />

couple instantané montre la voiture<br />

sous son meilleur jour.<br />

Electrogenic fabrique deux kits de<br />

conversion : le modèle standard<br />

et le modèle sport.<br />

Les deux ont les mêmes batteries et<br />

la même architecture, mais le modèle<br />

sport a un moteur plus gros et plus<br />

puissant offrant le 0 à 100 km/h en<br />

3,8 secondes.<br />

Le moteur, le convertisseur, le chargeur,<br />

le système de refroidissement et<br />

le boîtier de batterie arrière sont montés<br />

sur un sous-châssis qui se boulonne<br />

directement à l’arrière de la voiture.<br />

Le kit est livré avec des arbres d’entraînement<br />

dédoublés sur mesure pour<br />

faciliter l’installation et l’entretien.<br />

Le système de commande prend en<br />

charge différents modes de conduite<br />

(par exemple, sport, éco et ville).<br />

UNE 911, PROPULSÉE<br />

PAR ELECTROGENIC, EST<br />

UNE EXPÉRIENCE À VIVRE<br />

Détails du kit<br />

Porsche 911 E62<br />

- Batterie de 62 kWh offrant une autonomie<br />

réelle de 288 à 320 km (tout dépend<br />

de la façon dont vous conduisez !)<br />

- Chargement rapide CCS<br />

- Moteur de 160 kW délivrant 3.200 Nm<br />

aux roues.<br />

- De 0 à 100 km/h en moins de 5 secondes<br />

Cette conversion standard n’est pas<br />

une mince affaire et n’exige pas que<br />

le reste du véhicule soit amélioré.<br />

Porsche 911 E62s<br />

- Batterie de 62 kWh offrant une autonomie<br />

de 288 à 320 km en conditions<br />

réelles (tout dépend de la façon<br />

dont vous conduisez).<br />

- Chargement rapide CCS<br />

- Moteur de 240 kW délivrant<br />

3.900 Nm aux roues.<br />

- De 0 à 100 km/h en 3,8 secondes<br />

Pour mettre cette puissance et ce<br />

couple sur la route, il faut bien ré-<br />

240 241


fléchir à la géométrie et au réglage<br />

de la suspension, mais si<br />

vous voulez pousser votre 911 à<br />

ses limites, c’est la voiture qu’il<br />

vous faut !<br />

Comment installer les kits ?<br />

Les kits de conversion Electrogenic<br />

sont conçus pour être montés<br />

par un spécialiste qualifié<br />

avec le moins d’efforts possible.<br />

Ils sont fournis à des entreprises<br />

partenaires dans le monde entier<br />

et le réseau se développe rapidement.<br />

Un nombre limité de kits peut<br />

être installé dans l’atelier de<br />

Kidlington.<br />

Vous êtes intéressé pour modifier<br />

votre 911 et en profiter<br />

même dans les zone LEV ?<br />

Plus d’infos, contactez les :<br />

242 243


PORSCHE 356<br />

QUEL BEAU TRAVAIL !<br />

La 356 a été la première voiture de<br />

série de la société Porsche, créée par<br />

Ferdinand «Ferry» Porsche (fils de Ferdinand<br />

Porsche, concepteur de la Coccinelle<br />

VW). Ferry Porsche a déclaré:<br />

«J’ai constaté que si une petite voiture<br />

est suffisamment puissante, elle<br />

est plus agréable à conduire qu’une<br />

grosse voiture qui est également surpuissante».<br />

La production de la 356 a<br />

débuté en 1948 et s’est terminée en<br />

1965, juste au moment de la naissance<br />

de son successeur, le coupé 911.<br />

En ce qui concerne le modèle électrifié,<br />

Il s’agit de l’un des derniers exemplaires<br />

de type «C» introduits en 1964.<br />

L’électrification...<br />

Le choix s’est posé sur la conservatiuon<br />

de la boîte manuelle et de la basse tension.<br />

Le moteur Hyper9 est boulonné<br />

directement sur la boîte de vitesses<br />

d’origine et entraîne les roues arrière<br />

à l’aide d’un embrayage et de toutes<br />

les vitesses - un plaisir fabuleux et soigneusement<br />

réglé pour garantir cette<br />

sensation de conduite «classique».<br />

Il existe en deux versions :<br />

Basse tension avec boîte manuelle:<br />

26 kWh à 110V, ou 36 kWh à 144V.<br />

ou<br />

Haute tension avec réducteur fixe<br />

Avec moteur électrique TorqX-300i<br />

350V et réducteur fixe 9:1 plus charge<br />

rapide CCS.<br />

Batterie de base avec 21 kWh ou<br />

42 kWh en option. Vitesse pure, sans<br />

changement de vitesse.<br />

244 245


célèbre<br />

Le pack de 42 kWh signifie<br />

que vous n’avez<br />

pas d’espace pour les<br />

bagages - mais l’espace<br />

pour les bagages estil<br />

vraiment nécessaire<br />

pour cette voiture ?<br />

La recharge CCS permet<br />

de recharger la voiture<br />

en moins d’une heure.<br />

Le propriétaire voulait<br />

simplement une petite<br />

voiture électrique<br />

agréable à conduire, qui donne l’impression<br />

de conduire une 356 - en<br />

passant allègrement les vitesses,<br />

mais avec l’approche détendue de la<br />

conduite qu’induit la 356. Et il voulait<br />

qu’elle ait un aspect original à tous<br />

égards. En somme il voulait le flacon<br />

plutôt que l’ivresse...<br />

La voiture dans ses lignes originales<br />

perd donc son boxer 4 cylindres pour<br />

être entraînée par un moteur électrique<br />

Netgain Hyper9HV refroidi par<br />

air et fonctionnant à 144V.<br />

La transmission utilise la boîte de vitesses<br />

d’origine remastérisée avec un<br />

nouvel embrayage léger. Le stockage<br />

246 247


célèbre<br />

total de la batterie est de 36 kWh, ce qui lui donne une autonomie<br />

de croisière d’environ 240 km entre les charges. Elle dispose<br />

d’un système de charge CA multiphase de 15kW qui permet de<br />

recharger la voiture en 2,4 heures sur un chargeur de 22kW ou<br />

plus. La finition et la mise en valeur du dispositif électrique est<br />

d’une grande beauté.<br />

«C’est la première voiture de<br />

mon mari que j’ai jamais voulu<br />

conduire. Il devrait toutes<br />

les convertir !»<br />

248 249

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