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Carnet du Cercle LAB #29 – Les assureurs face aux changement climatique

Ce carnet revient sur les principaux enseignements d’une vaste étude international menée par Earnix sur les grandes tendances qui impactent le secteur de l’assurance. Forcément, le changement climatique figure en bonne position quelle que soit la région du monde. Mais avec de fortes disparités. Comment les assureurs perçoivent-ils ce risque ? Quels outils utilisent-ils pour faire face ? Quelles actions mettent-ils en place pour favoriser la transition ? Et surtout, comment couvrir un risque qui devient de plus en plus prégnant ?

Ce carnet revient sur les principaux enseignements d’une vaste étude international menée par Earnix sur les grandes tendances qui impactent le secteur de l’assurance. Forcément, le changement climatique figure en bonne position quelle que soit la région du monde. Mais avec de fortes disparités. Comment les assureurs perçoivent-ils ce risque ? Quels outils utilisent-ils pour faire face ? Quelles actions mettent-ils en place pour favoriser la transition ? Et surtout, comment couvrir un risque qui devient de plus en plus prégnant ?

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NOVEMBRE<br />

2023


P.4<br />

P.6<br />

p.8<br />

P.12<br />

P.16<br />

P.20<br />

P.22<br />

Edito<br />

Intro<strong>du</strong>ction<br />

I. Des catastrophes naturelles de plus en plus prégnantes<br />

II. Un risque majeur pour les <strong>assureurs</strong> ?<br />

III. Faire <strong>face</strong> au <strong>changement</strong> <strong>climatique</strong><br />

Conclusion<br />

Contacts


4EDITO<br />

EDITO<br />

Aujourd’hui, le secteur mondial de l’assurance est confronté à une crise<br />

croissante, les catastrophes naturelles liées au <strong>changement</strong> <strong>climatique</strong><br />

devenant de plus en plus fréquentes, graves et coûteuses. Pire encore,<br />

l’inflation élevée et persistante a fait grimper le coût total des dommages<br />

de catastrophes naturelles <strong>aux</strong> habitations et véhicules. Ces deux tendances venant<br />

se combiner, les pertes liées au climat devraient, sans surprise, presque doubler d’ici<br />

2050.<br />

<strong>Les</strong> cadres <strong>du</strong> secteur des assurances ont conscience des défis posés par le <strong>changement</strong><br />

<strong>climatique</strong> et prennent des mesures pour en atténuer les risques. Earnix a récemment<br />

mené une enquête indépendante auprès de 400 cadres <strong>du</strong> milieu des assurances<br />

afin de mieux connaître leurs stratégies et, plus particulièrement, la manière dont ils<br />

utilisent la technologie pour faire <strong>face</strong> à l’impact croissant <strong>du</strong> <strong>changement</strong> <strong>climatique</strong><br />

mondial.<br />

Ce livre blanc présente en détail l’impact <strong>du</strong> <strong>changement</strong> <strong>climatique</strong> sur le secteur de<br />

l’assurance, ainsi que la manière dont les cadres hiérarchisent désormais leurs stratégies<br />

pour offrir la meilleure défense. Il souligne également le rôle que la technologie peut<br />

jouer lorsque les <strong>assureurs</strong> recherchent des méthodes plus complètes et axées sur les<br />

données pour prendre de meilleures décisions et minimiser les risques.<br />

PATRICK OMNES<br />

Directeur France<br />

& Belux d’Earnix


5EDITO


INTRODUCTION<br />

INTRODUCTION<br />

Inondations en Australie, tremblement de terre au Maroc, ouragans <strong>aux</strong> États-Unis,<br />

tempêtes et sécheresse en Europe... Le risque de catastrophe naturelle semble<br />

s’accentuer d’année en année. Le <strong>changement</strong> <strong>climatique</strong> explique évidemment une<br />

large partie de cette multiplication des évènements naturels <strong>aux</strong> quatre coins <strong>du</strong><br />

globe.<br />

En tant qu’in<strong>du</strong>strie destinée à la protection des biens et des personnes, les <strong>assureurs</strong><br />

se retrouvent en première ligne de ce accroissement des phénomènes destructeurs.<br />

6


Et comme le montre l’étude Earnix, dont fait l’objet ce nouveau <strong>Carnet</strong> <strong>du</strong> <strong>LAB</strong>, la prise<br />

de conscience au sein des compagnies se fait jour. Car pour maintenir leur position,<br />

leur profitabilité et leur rôle, les <strong>assureurs</strong> n’auront d’autres choix que d’adapter leur<br />

approche <strong>du</strong> risque. Cela passera par la revue de leur modèle ou encore le recours<br />

à la technologie pour mieux anticiper les variations météorologiques. Mais-delà de<br />

cet aspect technique, ils peuvent également jouer sur leurs investissements pour<br />

accélérer la transition écologique.<br />

7INTRODUCTION


DES CATASTROPHES NATURELLES DE PLUS EN PLUS PRÉGNANTES<br />

8<br />

I. DES CATASTROPHES NATURELLES<br />

DE PLUS EN PLUS PRÉGNANTES<br />

1. UNE FACTURE EN HAUSSE AU NIVEAU MONDIAL...<br />

Le coût des catastrophes naturelles gonfle d’année en année pour le secteur de<br />

l’assurance. Dans son bilan 2022, Swiss Re fait état d’une facture au niveau mondial<br />

de 125 milliards de dollars de dommages assurés. Soit une hausse de 3,3% sur un an.<br />

Au-delà de la survenance d’événements majeurs, le réassureur suisse y voit également<br />

les effets d’une « inflation exceptionnelle ».<br />

L’inflation a fait grimper les frais de dédommagements notamment pour les<br />

bâtiments, habitations et véhicules endommagés par les catastrophes naturelles. A<br />

titre d’exemple, les coûts des réparations dans le bâtiment ont bondi de 40% <strong>aux</strong><br />

États-Unis entre 2021 et 2022. « Si l’inflation redescendra peut-être, la concentration<br />

accrue de valeur dans des endroits vulnérables <strong>aux</strong> catastrophes naturelles reste un facteur<br />

clé d’augmentation des pertes », alerte Martin Bertogg, le directeur de la couverture<br />

des catastrophes, dans l’étude.


COÛTS ASSURÉS DES CATASTROPHES NATURELLES DANS LE MONDE<br />

L’infographie ci-dessous présente les 5 exercices les plus coûteux<br />

en termes de catastrophes naturelles dans le monde pour le secteur de l’assurance.<br />

180<br />

160<br />

140<br />

120<br />

100<br />

80<br />

60<br />

40<br />

20<br />

En milliards de dollars<br />

DES CATASTROPHES NATURELLES DE PLUS EN PLUS PRÉGNANTES<br />

0<br />

155 158 173 121 125<br />

2005<br />

2011 2017 2021 2022<br />

Source : Swiss Re<br />

9<br />

2022 se place ainsi comme la quatrième année la plus coûteuse pour les <strong>assureurs</strong><br />

à l’échelle mondiale sur ces 30 dernières années. Parmi les évènements naturels<br />

marquants en 2022 figure l’ouragan Ian. Ce dernier frappait les Îles Caïmans, Cuba,<br />

la Jamaïque et le Sud-Est des États-Unis au mois de septembre pour un coût estimé<br />

à près de 65 milliards de dollars pour les <strong>assureurs</strong>. Suit une série de tempêtes qui<br />

balayait l’Amérique <strong>du</strong> Nord pour un bilan de 26 milliards de dollars à la charge <strong>du</strong><br />

secteur.<br />

A noter que les épisodes de grêle survenus en France au printemps 2022 figurent<br />

au 3 e rang des évènements <strong>climatique</strong>s les plus coûteux au niveau mondial avec 5<br />

milliards de dollars de pertes à la charge des <strong>assureurs</strong>.


DES CATASTROPHES NATURELLES DE PLUS EN PLUS PRÉGNANTES<br />

2. 2022, ANNUS HORRIBILIS EN FRANCE<br />

Ces épisodes de grêle intervenus en France ne sont que la partie immergée de l’iceberg<br />

d’un exercice 2022 particulièrement intense sur le front des catastrophes naturelles dans<br />

l’Hexagone. La facture globale pour le secteur dépasse les 10 milliards d’euros, soit trois<br />

fois la moyenne observée sur la période 2017-2021. Inondations, sécheresse et feux<br />

de forêt ont ponctué une année dont le bilan ferait presque oublier la tempête Lothar/<br />

Martin de décembre 1999.<br />

CHARGE DE SINISTRES LIÉES AUX CATASTROPHES NATURELLES EN FRANCE<br />

11000<br />

En millions d’euros constants<br />

10574<br />

10000<br />

9000<br />

10<br />

8000<br />

7000<br />

6000<br />

5000<br />

4891<br />

4354<br />

4000<br />

3000<br />

2000<br />

2596 2478<br />

3570<br />

3827<br />

3353<br />

2612<br />

1000<br />

1566<br />

2013<br />

2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020 2021 2022<br />

Charge de sinistres<br />

Source : Swiss Re


Et demain ? <strong>Les</strong> projections de France Assureurs sont plutôt pessimistes. Dans une étude<br />

publiée fin 2021, la fédération estimait que la sinistralité <strong>climatique</strong> pourrait atteindre 143<br />

milliards d’euros à horizon 2050, soit près <strong>du</strong> double de la facture observée entre 1989<br />

et 2019. Avec deux moteurs princip<strong>aux</strong> que sont l’inflation des biens assurés. Mais aussi<br />

le <strong>changement</strong> <strong>climatique</strong> qui représenterait 58% de la charge de sinistre supplémentaire.<br />

DES CATASTROPHES NATURELLES DE PLUS EN PLUS PRÉGNANTES<br />

11


UN RISQUE MAJEUR POUR LES ASSUREURS ?<br />

II. UN RISQUE MAJEUR<br />

POUR LES ASSUREURS ?<br />

1. CHANGEMENT CLIMATIQUE VS CYBER, IA ET MACRO-ÉCONOMIE<br />

L’étude d’Earnix s’appuie sur 400 entretiens* menés auprès de cadres <strong>du</strong> secteur de<br />

l’assurance répartis en Amérique-<strong>du</strong>-Nord, en Europe et en Australie. Il ressort que<br />

les <strong>assureurs</strong> ont vu poindre quatre risques majeurs ces dernières années. En premier<br />

lieu, celui lié à la cybersécurité. Il est d’ailleurs cité en premier pour les personnes<br />

interrogées en Australie et en Europe (19%). Viennent ensuite, à égalité (13%),<br />

les bouleversements macro-économiques et le développement de l’intelligence<br />

artificielle.<br />

Enfin, avec 11% des répondants, le <strong>changement</strong> <strong>climatique</strong> figure au quatrième rang<br />

des préoccupations des cadres <strong>du</strong> secteur de l’assurance. « Ces deux dernière années,<br />

la cybersécurité était l’une des priorités des <strong>assureurs</strong>. Ce qui est tout à fait logique car<br />

ils ont la responsabilité de s’assurer que leurs processus sont sécurisés et de garantir que<br />

les données et les informations des assurés soient en sécurité, explique Aaron Wright,<br />

12<br />

QUELLES SONT LES TENDANCES INDUSTRIELLES LES PLUS IMPORTANTES<br />

DANS VOTRE SECTEUR DE L’ENTREPRISE AU COURS DES DEUX DERNIÈRES ANNÉES ?<br />

Tendance Total Amérique <strong>du</strong> Nord<br />

(n=200)<br />

Région<br />

Europe / Australie<br />

(n=200)<br />

Risques croissants en<br />

matière de cybersécurité<br />

14%<br />

9% 19%<br />

Changements dans<br />

l’environnement<br />

macroéconomique (par<br />

exemple : inflation, t<strong>aux</strong><br />

d’intérêt, PIB)<br />

13% 14%<br />

13%<br />

Développements en<br />

intelligence artificielle<br />

13%<br />

11%<br />

14%<br />

Impact <strong>du</strong> <strong>changement</strong><br />

<strong>climatique</strong><br />

11%<br />

16%<br />

7%<br />

Source : Earnix


directeur de la stratégie d’Earnix. A cela s’ajoute une<br />

avalanche de nouvelles réglementations et législation sur<br />

ce domaine en particulier »<br />

Pour autant, pour un peu plus de 25% des personnes<br />

interrogées, il fait partie des risques dont le<br />

tendance est clairement à la hausse pour les deux<br />

années à venir, derrière le risque cyber (environ<br />

39%) et l’inflation (30%).<br />

«<strong>Les</strong> <strong>assureurs</strong> constatent en effet des pertes<br />

croissantes en fonction de l’évolution <strong>du</strong> <strong>changement</strong><br />

<strong>climatique</strong>. C’est pourquoi, ils considèrent ce risque<br />

comme étant parmi les prédominants des années à<br />

venir», poursuit Aaron Wright.<br />

UN RISQUE MAJEUR POUR LES ASSUREURS ?<br />

* L’étude Earnix a été menée en juin 2023 auprès de 400<br />

cadres de l’assurance. 321 d’entre eux oeuvraient dans des<br />

compagnies de moins de 20 000 salariés. <strong>Les</strong> répondants<br />

se répartissaient entre les États-Unis (200) ainsi que<br />

l’Europe et l’Australie (200).<br />

Enfin, les postes occupés par les répondants étaient<br />

C-suite (40), dans l’IT (72), l’actuariat (71), l’analytics (76),<br />

la souscription (69) et les pro<strong>du</strong>its (72).<br />

13<br />

Fonction<br />

C-Suite<br />

(n=40)<br />

IT/Technique<br />

(n=72)<br />

Actuariat/<br />

Tarification (n=71)<br />

Analytics<br />

(n=76)<br />

Souscription<br />

(n=69)<br />

Pro<strong>du</strong>it<br />

(n=72)<br />

8% 21% 24% 4% 13% 13%<br />

20% 4%<br />

17% 20%<br />

12% 10%<br />

18%<br />

8% 18%<br />

13%<br />

9%<br />

11%<br />

8%<br />

8% 6% 16% 22% 6%<br />

= Réponse la plus donnée


UN RISQUE MAJEUR POUR LES ASSUREURS ?<br />

14<br />

2. UNE APPRÉHENSION DU RISQUE À GÉOMÉTRIE VARIABLE<br />

Mais comme le montre le tableau ci-dessus, la perception <strong>du</strong> risque diffère<br />

grandement selon les régions et les fonctions occupées par les sondés. Ainsi, la<br />

prise de conscience <strong>du</strong> <strong>changement</strong> <strong>climatique</strong> est nettement plus notable outre-<br />

Atlantique qu’en Europe. Avec 16%, les Américains le placent ainsi comme étant<br />

leur sujet de préoccupation majeur des deux dernières années. Là ou les Européens<br />

ne le citent que dans 7% des réponses.<br />

Cette différence de perception se ressent également selon les postes des personnes<br />

interrogées. Ainsi, l’étude Earnix révèle que les souscripteurs le place tout en haut<br />

de la liste de leurs préoccupations sur les deux dernières années. « Cela peut venir<br />

<strong>du</strong> fait que les politiques de souscription ont été restreintes dans plusieurs compagnies<br />

d’assurance majeures, estime le directeur de la stratégie d’Earnix. L’équation est assez<br />

simple. Si un assureur perd trop d’argent sur un segment, alors il ré<strong>du</strong>it la voilure sur<br />

la souscription ». L’étude évoque même « de nombreux <strong>assureurs</strong> qui ont ré<strong>du</strong>it leurs<br />

activités d’assurance habitation dans de nombreux pays <strong>du</strong> monde, y compris dans des<br />

États vulnérables comme la Californie et la Floride <strong>aux</strong> États-Unis. Certains <strong>assureurs</strong><br />

choisissent également de ne pas renouveler leur assurance. Ou ont complètement arrêté<br />

de vendre de nouvelles polices ».<br />

Étrangement, cette prise de conscience ne s’est pas nécessairement retrouvée <strong>du</strong><br />

côté des actuaires qui ne citent le <strong>changement</strong> <strong>climatique</strong> que dans 6% des cas parmi<br />

les tendances les plus impactantes de ces deux dernières années. « La tarification<br />

<strong>du</strong> risque de catastrophe naturelle s’appuie sur des modèles actuariels reposant sur des<br />

périodes de retour pour chaque type d’événements, explique Aaron Wright. Toute la<br />

difficulté pour une compagnie est de savoir si la multiplication des évènements imposent<br />

de revoir ces modèles ou s’il s’agit simplement d’une conjonction aléatoire d’épisodes<br />

naturels ». En d’autres termes la question qui se pose est de cerner si deux années<br />

à la sinistralité et la fréquence élevées deviendront la norme ou non.


3. CHANGEMENT DE PARADIGME À VENIR<br />

Ces écarts de perception s’estompent dès lors que l’étude projette les sondés dans<br />

le futur. Au total, 87 % des personnes interrogées ont indiqué que les conditions<br />

météorologiques extrêmes sont soit « tout aussi importantes » (52%), soit « un peu<br />

plus importantes » (27%), soit « bien plus importantes » (8%) pour les opérations<br />

d’assurance au cours des deux prochaines années.<br />

Le niveau de stress <strong>du</strong> secteur s’intensifie d’ailleurs à mesure que l’échelle temporelle<br />

augmente. Ainsi, Sur une échelle de dix points, les <strong>assureurs</strong> nord-américains ont<br />

évalué à 8,06 « l’importance prévue <strong>du</strong> <strong>changement</strong> <strong>climatique</strong> sur leurs opérations au<br />

cours de la prochaine décennie ». Un signe clair que le <strong>changement</strong> <strong>climatique</strong> aura un<br />

impact significatif sur l’assurance.<br />

UN RISQUE MAJEUR POUR LES ASSUREURS ?<br />

Du côté des Européens et des Australiens, la tendance est proche avec un score<br />

de 7,74. Mais la proportion la plus élevée touche les entreprises de plus de 20 000<br />

salariés avec 8,20/10, contre 7,82 pour les compagnies en dessous de ce seuil.<br />

« Cette différence vient <strong>du</strong> fait que chez les <strong>assureurs</strong> de taille importante, il existe des<br />

équipes dédiées <strong>aux</strong> risques de catastrophes naturelles et de <strong>changement</strong> <strong>climatique</strong>,<br />

pointe Aaron Wright. Elles peuvent donc y consacrer plus de temps et plus facilement que<br />

dans de plus petites structures où les mêmes personnes gèrent tous les risques de front ».<br />

10<br />

9<br />

8<br />

7<br />

6<br />

5<br />

4<br />

3<br />

2<br />

1<br />

0<br />

AU COURS DE LA PROCHAINE DÉCENNIE, ÉVALUEZ L’IMPORTANCE PRÉVUE DU CHANGEMENT CLIMATIQUE<br />

SUR VOS OPÉRATIONS. UTILISEZ UNE ÉCHELLE DE 10 POINTS OÙ 1 SIGNIFIE<br />

« PAS DU TOUT SIGNIFICATIF »ET 10 SIGNIFIE « TRÈS SIGNIFICATIF ».<br />

7,90 8,06<br />

Total<br />

Amérique<br />

<strong>du</strong> Nord<br />

Source : Earnix<br />

7,74 7,82<br />

Europe/<br />

Australie<br />


FAIRE FACE AU CHANGEMENT CLIMATIQUE<br />

III. FAIRE FACE<br />

AU CHANGEMENT CLIMATIQUE<br />

1. CHANGEMENT DE PARADIGME À VENIR<br />

Une fois le constat posé, il reste maintenant à savoir comment réagir pour faire <strong>face</strong><br />

à la montée en puissance <strong>du</strong> <strong>changement</strong> <strong>climatique</strong> dans la sinistralité <strong>du</strong> secteur<br />

de l’assurance. « Il doit impérativement développer de nouve<strong>aux</strong> modèles. Ces derniers ne<br />

doivent pas nécessairement être basés sur des données historiques pour projeter et atténuer<br />

les nouve<strong>aux</strong> nive<strong>aux</strong> de risque », préconise l’étude réalisée par Earnix.<br />

16<br />

En creux se pose nécessairement la question de la rentabilité sur le segment des<br />

catastrophes naturelles. « Pour faire simple, lorsque vous modélisez un événement avec une<br />

période de retour de 20 ans, vous répartissez un vingtième <strong>du</strong> sinistre estimé sur les primes<br />

<strong>du</strong>rant 20 ans, explique un observateur. Par conséquent, plus cette période de retour se<br />

ré<strong>du</strong>it, plus vous risquez de perdre en rentabilité si vous ne revoyez pas vos modèles ».<br />

« Par le passé, les <strong>assureurs</strong> avaient le luxe de la stabilité, relève l’étude Earnix. Ils pouvaient<br />

atteindre leurs objectifs en matière de croissance, d’acquisition ou de fidélisation de clients tout<br />

en se projetant sur une stratégie de long terme. Mais aujourd’hui, ils doivent à la fois réagir <strong>aux</strong><br />

problématiques de court terme tout en se préparant à des <strong>changement</strong>s majeurs à plus longue<br />

échéance ».


2. S’APPUYER SUR DES OUTILS INTERNES ET EXTERNES<br />

Cette remise en cause des modèles historiques impose au secteur de revoir leur approche<br />

<strong>du</strong> risque de catastrophe. 75% des sondés dans l’étude Earnix prévoient ainsi de recourir<br />

à des technologies permettant d’anticiper les tendances météorologiques futures dans<br />

les 2 à 4 ans à venir.<br />

FAIRE FACE AU CHANGEMENT CLIMATIQUE<br />

Ce chiffre est globalement stable selon que l’on se place en Amérique-<strong>du</strong>-Nord (71%)<br />

ou en France (73%). Il est en revanche inférieur en Allemagne (66%) comme le montre<br />

l’infographie ci-dessous.<br />

100%<br />

VOTRE ENTREPRISE UTILISE-T-ELLE DES TECHNOLOGIES DE PRÉVISION OU DE SIMULATION<br />

POUR PRÉDIRE LES CONDITIONS MÉTÉOROLOGIQUES FUTURES ?<br />

Utilisation de technologies de prévision/simulation<br />

pour prédire les tendances météorologiques futures<br />

17<br />

75%<br />

36% 22% 45% 38% 56% 34% 46%<br />

50%<br />

25%<br />

39%<br />

49% 28% 28%<br />

29% 40% 34%<br />

0%<br />

18%<br />

Total<br />

23% 23% 23% 20%<br />

8% 10%<br />

Amérique France Allemagne Reste de


FAIRE FACE AU CHANGEMENT CLIMATIQUE<br />

Pour les entreprises qui font le choix de se doter de ces technologies, le salut passera<br />

essentiellement par la combinaison d’outils externes et internes. « Presque toutes les<br />

entreprises participant à l’enquête disent qu’elles prévoient d’utiliser à la fois des modèles de<br />

catastrophe naturelle externes et de développer leurs propres modèles internes de prévision<br />

météorologique, souligne Aaron Wright. L’ambition est de mieux appréhender ce qui pourrait<br />

se passer ».<br />

Sur ce point en particulier, la France et l’Allemagne se distinguent des Nord-Américains.<br />

63% des <strong>assureurs</strong> tricolores envisagent de combiner technologies internes et externes.<br />

Un chiffre qui grimpe à 71% pour l’Allemagne. Ce n’est en revanche « que » 43% sur le<br />

nouveau continent. <strong>Les</strong> <strong>assureurs</strong> américains semblent privilégier la piste interne (31%)<br />

selon les résultats de l’étude Earnix.<br />

18


3. ACCOMPAGNER LA TRANSITION ÉCOLOGIQUE<br />

Un autre levier pour limiter l’impact <strong>du</strong> <strong>changement</strong> <strong>climatique</strong> consiste à accompagner<br />

les efforts de transition. <strong>Les</strong> <strong>assureurs</strong> sont des investisseurs institutionnels. A cet<br />

égard, ils peuvent orienter leurs investissements vers des actifs plus verts. Parmi les<br />

400 cadres interrogés par Earnix, 58% prévoient d’augmenter leurs investissements<br />

vers des initiatives plus <strong>du</strong>rables.<br />

Ils restent toutefois encore 40% à affirmer vouloir les maintenir à leur niveau<br />

actuel. Il faut dire qu’en Amérique-<strong>du</strong>-Nord, seuls 45% des <strong>assureurs</strong> envisagent<br />

de passer à la vitesse supérieur. Une proportion bien inférieure à celle observée<br />

en Europe et en Australie (71%). Dans le cas de l’Europe, la réglementation sur les<br />

investissements <strong>du</strong>rables n’est certainement pas étrangère à cet engouement.<br />

SFDR, CSRD, taxonomie forment autant de textes continent<strong>aux</strong> qui visent<br />

à améliorer la transition écologique par la mobilisation <strong>du</strong> secteur financier.<br />

En d’autres termes, les <strong>assureurs</strong> européens n’ont d’autres choix que<br />

d’accompagner le mouvement.<br />

FAIRE FACE AU CHANGEMENT CLIMATIQUE<br />

19


20CONCLUSION<br />

CONCLUSION<br />

L’étude Earnix révèle à quel point le <strong>changement</strong> <strong>climatique</strong> deviendra dans les années à<br />

venir un sujet majeur au sein des compagnies d’assurance dans le monde. Mais comment<br />

l’appréhender ? Comment continuer à couvrir un risque dont le caractère aléatoire<br />

semble s’estomper au fil des ans ? Pour l’heure cette transformation soulève plus de<br />

questions qu’elle n’apporte de réponse. Pour autant, la prise en compte de ce risque au<br />

sein des compagnies d’assurance est déjà une première étape essentielle afin de mieux<br />

l’appréhender. Et pourquoi pas, afin de mieux le prévenir, voire le contenir.


La technologie peut-être une première piste pour y parvenir. « La capacité de réagir<br />

rapidement à des conditions changeantes nécessite une approche technologique<br />

solide. <strong>Les</strong> technologies d’assurance innovantes peuvent désormais fournir l’approche<br />

fondamentale dont les compagnies d’assurance ont besoin, non seulement pour survivre<br />

<strong>aux</strong> dynamiques et <strong>aux</strong> défis d’aujourd’hui, mais aussi pour prospérer à court terme <strong>–</strong> et<br />

au-delà », conclut Earnix dans son étude.<br />

CONCLUSION


22CONTACTS<br />

CONTACTS<br />

A PROPOS D’EARNIX<br />

Earnix est le premier fournisseur de solutions de tarification modernes et<br />

« intelligentes » pour les <strong>assureurs</strong> et les banques conçues pour transformer la gestion<br />

de leurs projets critiques. Celles-ci génèrent de la valeur sur tous leurs contextes métier<br />

en contraste avec le statu quo imposé par leurs anciens systèmes monolithiques et<br />

inefficace. <strong>Les</strong> solutions d’Earnix systématisent la création de valeurs à l’échelle et à<br />

la hauteur des enjeux de l’entreprise avec un retour sur investissement ultra-rapide.<br />

Earnix innove pour les <strong>assureurs</strong> et les banques depuis 2021 depuis ses bure<strong>aux</strong> <strong>aux</strong><br />

Amériques Europe et Israël.<br />

Plus d’informations sur cette étude en téléchargeant le rapport complet<br />

<strong>du</strong> site www.earnix.com/fr<br />

CONTACTS<br />

PATRICK OMNES<br />

Directeur France & Belux d’Earnix<br />

patrick.omnes@earnix.com


A PROPOS DU CERCLE <strong>LAB</strong><br />

Le <strong>Cercle</strong> Lab a pour ambition de nourrir le secteur de nouvelles idées. Il s’organise<br />

pour cela autour de 11 clubs thématiques résolument orientés métiers dont les<br />

réflexions menées tout au long de l’année se concrétisent par la publication de 11<br />

publications annuelles.<br />

Véritables outils d’analyse prospectifs, ces 11 publications annuelles ont pour objectif<br />

de déceler les sign<strong>aux</strong>, sonder les phénomènes et témoigner des mouvements qui<br />

annoncent les évolutions futures de l’assurance. La co-pro<strong>du</strong>ction de ces cahiers<br />

de tendance permettent, par conséquent, de disposer d’une vision structurée et<br />

inspirante <strong>du</strong> secteur. Le <strong>Cercle</strong> <strong>LAB</strong> est ainsi un formidable lieu de networking et de<br />

confrontation d’idées pour toutes les familles <strong>du</strong> secteur.<br />

23<br />

CONTACTS<br />

SÉBASTIEN JAKOBOWSKI<br />

Fondateur de Seroni<br />

sjakobowski@seroni.fr<br />

06.62.45.01.31<br />

FLORIAN DELAMBILY<br />

Rédacteur en chef<br />

de News Assurances Pro<br />

fdelambily@seroni.fr<br />

06.15.43.30.89<br />

CATHERINE MARQUIS<br />

Responsable de la<br />

communication<br />

& de l’évènement<br />

cmarquis@seroni.fr<br />

06.85.44.20.78


CARNET# 29<br />

ÉTUDE<br />

LES ASSUREURS FACE AU CHANGEMENT CLIMATIQUE<br />

Ce carnet revient sur les princip<strong>aux</strong> enseignements d’une vaste étude<br />

international menée par Earnix sur les grandes tendances qui impactent<br />

le secteur de l’assurance. Forcément, le <strong>changement</strong> <strong>climatique</strong> figure<br />

en bonne position quelle que soit la région <strong>du</strong> monde. Mais avec<br />

de fortes disparités. Comment les <strong>assureurs</strong> perçoivent-ils ce risque ?<br />

Quels outils utilisent-ils pour faire <strong>face</strong> ? Quelles actions mettent-ils<br />

en place pour favoriser la transition ? Et surtout, comment couvrir un<br />

risque qui devient de plus en plus prégnant ?<br />

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