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Carnet du Cercle LAB #27 – La téléconsultation : nouveau levier au service de la prévention ?

Dès les origines de Medaviz, en 2014, le sujet de la prévention était au cœur des enjeux et discussions avec les complémentaires santé. Dans un marché concurrentiel, où l’ANI (Accord National Interprofessionnel) allait rebattre les cartes, toutes se posaient la même question : quels services à valeur ajoutée apporter à leurs adhérents, pour aller au-delà de leur cœur de métier, le remboursement des soins, et passer du curatif au préventif ? C’est ainsi que la téléconsultation est apparue progressivement dans les offres aux particuliers et aux contrats collectifs. Elle leur permettait de faire un premier pas sur le sujet de la prévention, en apportant une réponse médicale en amont du parcours de soins. La téléconsultation s’est ensuite généralisée, tandis que d’autres services apparaissaient à leur tour, du coaching en santé physique au pilulier digital. Une question demeure cependant : quel business model mettre en face des actions de prévention ? Bonne lecture !

Dès les origines de Medaviz, en 2014, le sujet de la prévention était au cœur des enjeux et discussions avec les complémentaires santé. Dans un marché concurrentiel, où l’ANI (Accord National Interprofessionnel) allait rebattre les cartes, toutes se posaient la même question : quels services à valeur ajoutée apporter à leurs adhérents, pour aller au-delà de leur cœur de métier, le remboursement des soins, et passer du curatif au préventif ?

C’est ainsi que la téléconsultation est apparue progressivement dans les offres aux particuliers et aux contrats collectifs. Elle leur permettait de faire un premier pas sur le sujet de la prévention, en apportant une réponse médicale en amont du parcours de soins.

La téléconsultation s’est ensuite généralisée, tandis que d’autres services apparaissaient à leur tour, du coaching en santé physique au pilulier digital. Une question demeure cependant : quel business model mettre en face des actions de prévention ?
Bonne lecture !

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JUIN<br />

2023


NOUS LES REMERCIONS D’AVOIR PARTICIPÉ<br />

AU CONTENU DE CE CARNET.<br />

ANNE-SÉGOLÈNE ABSCHEIDT<br />

Directrice académique <strong>du</strong> Rése<strong>au</strong> E<strong>du</strong>ctive<br />

ISABELLE GIRAUD<br />

Directrice générale <strong>de</strong> Mutualia<br />

Grand Ouest<br />

STÉPHANE HASSELOT<br />

Directeur général <strong>du</strong> Groupe Ociane Matmut


P.6<br />

P.8<br />

P.12<br />

P.16<br />

P.20<br />

P.24<br />

P.26<br />

EDITO<br />

I. Le digital pour compléter les parcours adhérents<br />

II. Innovation à court terme et rentabilité à long terme<br />

III. Repenser <strong>la</strong> <strong>prévention</strong> pour <strong>la</strong> génération connectée<br />

IV. 6 questions <strong>au</strong>x experts<br />

Conclusion<br />

Contacts


EDITO<br />

EDITO<br />

<strong>La</strong> <strong>téléconsultation</strong> est-elle le <strong>levier</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>prévention</strong> en santé en France ?<br />

Cette question est fondamentale pour plusieurs raisons :<br />

• Rendre le système <strong>de</strong> santé plus préventif est enfin un enjeu reconnu.<br />

• Comment précisément effectuer cette transformation n’est pas encore élucidé.<br />

• <strong>La</strong> santé numérique 1 révèle chaque jour un peu plus son utilité dans <strong>la</strong> <strong>prévention</strong>.<br />

Pour traiter cette thématique <strong>au</strong> cours <strong>du</strong> webinar que j’ai eu le p<strong>la</strong>isir d’animer avec<br />

<strong>la</strong> participation <strong>de</strong> Stéphanie Hervier, Directrice générale <strong>de</strong> Medaviz, l’éditeur <strong>de</strong><br />

solutions numériques s’est adressé à <strong>de</strong>s responsables <strong>de</strong> structures proposant <strong>de</strong>s<br />

<strong>service</strong>s <strong>de</strong> santé :<br />

Anne-Ségolène Abscheidt est Directrice académique <strong>du</strong> Rése<strong>au</strong> E<strong>du</strong>ctive, un<br />

rése<strong>au</strong> d’enseignement supérieur privé qui rassemble plus <strong>de</strong> 20 000 étudiants;<br />

Isabelle Gir<strong>au</strong>d est Directrice générale <strong>de</strong> Mutualia Grand Ouest, imp<strong>la</strong>ntée dans<br />

6<br />

20 départements, et protégeant plus <strong>de</strong> 150 000 bénéficiaires, Stéphane Hasselot,<br />

Directeur général <strong>du</strong> Groupe Ociane Matmut, mutuelle avec plus <strong>de</strong> 850 000<br />

bénéficiaires.<br />

Qu’apporte <strong>la</strong> <strong>téléconsultation</strong> à l’éventail <strong>de</strong>s moyens <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>prévention</strong> ?<br />

Je répondrais paradoxalement, <strong>de</strong> l’humain, <strong>de</strong> l’accessibilité, <strong>de</strong> <strong>la</strong> réactivité. Que<br />

vous soyez un étudiant loin <strong>de</strong> sa famille pour <strong>la</strong> première fois, un parent <strong>de</strong> jeunes<br />

enfants, ou encore une personne <strong>de</strong> tout âge ayant une question médicale, comment<br />

ne pas apprécier <strong>la</strong> possibilité d’être mis en re<strong>la</strong>tion avec un professionnel <strong>de</strong> santé<br />

<strong>au</strong> moment où <strong>la</strong> question se pose, grâce à <strong>la</strong> <strong>téléconsultation</strong> ? Joindre en quelques<br />

instants un être humain, qui plus est compétent et prêt à vous ai<strong>de</strong>r, c’est un bonheur<br />

dans notre mon<strong>de</strong> qui vit <strong>au</strong> rythme <strong>de</strong> l’immédiateté.


EDITO<br />

Ensuite d’<strong>au</strong>tres questions se posent :<br />

Comment intéresser les popu<strong>la</strong>tions à <strong>de</strong>s programmes <strong>de</strong> <strong>prévention</strong> qui pourraient<br />

être véhiculés par <strong>la</strong> <strong>téléconsultation</strong> ? Le patient, peut-il être à l’écoute <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

<strong>prévention</strong>, lors d’un appel pour un problème médical ? Qui doit porter le coût à<br />

court terme <strong>de</strong> ces <strong>service</strong>s ?<br />

Nos trois invités réfléchissent à ces problématiques <strong>au</strong><br />

quotidien. Néanmoins, il y a une certitu<strong>de</strong>, là où il y<br />

a un moyen qui apporte un point <strong>de</strong> contact entre<br />

patient et professionnel, couplé d’une accessibilité<br />

24/7, comme c’est le cas pour <strong>la</strong> <strong>téléconsultation</strong>,<br />

il existe <strong>de</strong>s opportunités pour innover et nos<br />

invités n’ont pas manqué <strong>de</strong> s’y <strong>la</strong>ncer.<br />

7<br />

DENISE SILBER<br />

pionnière <strong>de</strong> l’e-santé,<br />

fondatrice <strong>de</strong> Basil Strategies<br />

1<br />

Note <strong>de</strong> <strong>la</strong> rédaction. Denise Silber est l’<strong>au</strong>teure <strong>du</strong> Praticien connecté et <strong>la</strong> <strong>prévention</strong>,<br />

téléchargeable ici : https://www.edimark.fr/dossiers/le-praticien-connecte/content/livre-b<strong>la</strong>ncle-praticien-connecte-3e-edition


LE DIGITAL POUR COMPLÉTER LES PARCOURS ADHÉRENTS<br />

I. LE DIGITAL POUR COMPLÉTER<br />

LES PARCOURS ADHÉRENTS<br />

TÉMOIGNAGE D’ISABELLE GIRAUD<br />

“Je suis absolument convaincue que nous avons déjà <strong>de</strong>s facteurs<br />

clés <strong>de</strong> succès pour <strong>la</strong> santé publique sur le long terme. Je pense qu’<strong>au</strong><br />

travers <strong>de</strong>s actions <strong>de</strong> <strong>prévention</strong>, on fait effectivement <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

sensibilisation, et que <strong>la</strong> <strong>téléconsultation</strong> agit en <strong>de</strong>uxième<br />

re<strong>la</strong>is. Une fois qu’on a un échange avec le mé<strong>de</strong>cin, ce<strong>la</strong> va<br />

permettre d’i<strong>de</strong>ntifier s’il f<strong>au</strong>t aller plus loin, pour réorienter<br />

définitivement l’adhérent dans le système <strong>de</strong> santé si<br />

nécessaire. Et je pense que chaque maillon <strong>de</strong> <strong>la</strong> chaîne<br />

nous permet finalement d’assurer une meilleure santé<br />

pour nos popu<strong>la</strong>tions. C’est particulièrement vrai dans<br />

les territoires rur<strong>au</strong>x <strong>au</strong>xquels je suis très attachée.”<br />

8<br />

ISABELLE GIRAUD<br />

Directrice générale <strong>de</strong> Mutualia Grand Ouest<br />

LE TEMPS LONG, L’ENJEU DE LA PRÉVENTION<br />

L’enjeu est d’agir sur les déterminants <strong>de</strong> santé très en amont <strong>de</strong> <strong>la</strong> problématique<br />

<strong>de</strong> soins. C’est un sujet sensible, puisqu’il relève <strong>de</strong> <strong>la</strong> séparation <strong>de</strong>s champs <strong>de</strong><br />

compétences entre ce qui est <strong>du</strong> ressort <strong>de</strong> <strong>la</strong> santé publique, <strong>de</strong> l’État, et ce qui<br />

peut relever <strong>de</strong>s assureurs ou <strong>de</strong>s mutuelles.<br />

<strong>La</strong> <strong>prévention</strong> relève cependant <strong>du</strong> temps long. Il y a donc un sujet <strong>au</strong>tour <strong>du</strong> financement<br />

et <strong>du</strong> retour sur investissement. Mais c’est <strong>au</strong>jourd’hui un élément <strong>de</strong> différenciation<br />

très important, <strong>au</strong> même titre que les <strong>service</strong>s, pour enrichir une offre d’assurance<br />

qui est <strong>de</strong> plus en plus standardisée <strong>au</strong> regard <strong>de</strong>s évolutions <strong>de</strong> <strong>la</strong> réglementation.


Au-<strong>de</strong>là <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>prévention</strong>, pour les mutuelles, l’important est d’être acteur <strong>de</strong>s<br />

transformations sociétales en faveur <strong>de</strong> <strong>la</strong> bonne santé <strong>de</strong>s popu<strong>la</strong>tions.<br />

Nous avons <strong>la</strong> responsabilité d’aller vers les popu<strong>la</strong>tions les plus fragiles, notamment<br />

dans <strong>la</strong> ruralité, et <strong>de</strong> permettre leur réorientation vers le système <strong>de</strong> santé. Dans<br />

cette optique-là, on peut avoir <strong>de</strong>s expérimentations <strong>de</strong> terrain, telles que le<br />

dispositif mobile <strong>de</strong> <strong>prévention</strong> Le MarSoins, que nous soutenons avec <strong>la</strong> Fondation<br />

Mutualia Grand Ouest, et qui permet d’apporter une réponse <strong>prévention</strong> sur les<br />

territoires rur<strong>au</strong>x par exemple. Pour <strong>au</strong>tant, il y a une complémentarité à mettre en<br />

p<strong>la</strong>ce entre les actions <strong>de</strong> <strong>prévention</strong> telles qu’on peut les imaginer, et <strong>de</strong>s <strong>service</strong>s<br />

comme Medaviz, pour réintégrer ensuite les patients dans un parcours <strong>de</strong> soins plus<br />

c<strong>la</strong>ssique si ce<strong>la</strong> s’avère nécessaire.<br />

Pour nous, le digital est un premier <strong>levier</strong> <strong>de</strong> sensibilisation. Il permet <strong>de</strong> toucher<br />

rapi<strong>de</strong>ment et <strong>de</strong> manière massive les popu<strong>la</strong>tions, avec <strong>la</strong> nécessité néanmoins<br />

<strong>de</strong> tester <strong>de</strong> <strong>nouve<strong>au</strong></strong>x formats, <strong>de</strong> mettre en re<strong>la</strong>tion les différents <strong>service</strong>s qui<br />

peuvent exister via le digital, pour effectuer ensuite<br />

cette réorientation vers le système <strong>de</strong> santé.<br />

LE DIGITAL POUR COMPLÉTER LES PARCOURS ADHÉRENTS<br />

9


LE DIGITAL POUR COMPLÉTER LES PARCOURS ADHÉRENTS<br />

10<br />

LE DIGITAL OUVRE LE CHAMP DES POSSIBLES<br />

EN MATIÈRE DE PRÉVENTION<br />

J’avoue être impressionnée par <strong>la</strong> créativité que j’observe <strong>au</strong>jourd’hui dans le<br />

domaine <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>prévention</strong>, particulièrement <strong>au</strong> travers <strong>du</strong> digital. Je trouve ce<strong>la</strong><br />

absolument formidable. Il reste cependant à trouver les « bons outils » à mettre à<br />

disposition <strong>de</strong> nos adhérents, et comment apporter un <strong>service</strong> <strong>de</strong> <strong>prévention</strong> qui<br />

puisse s’intégrer parfaitement dans un parcours <strong>de</strong> soins adhérent complet.<br />

Digitaliser <strong>la</strong> <strong>prévention</strong>, c’est ouvrir une nouvelle voie <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>prévention</strong>. On a par<br />

exemple <strong>de</strong>s objets connectés avec tensiomètre, etc., qui peuvent permettre une<br />

surveil<strong>la</strong>nce régulière pour accompagner certaines affections chroniques. Encore<br />

f<strong>au</strong>t-il effectivement savoir intégrer ces données (datas), <strong>au</strong> <strong>service</strong> efficace d’un<br />

parcours « <strong>au</strong> long cours » dans lequel par exemple les applications permettront<br />

également <strong>la</strong> préparation d’examens médic<strong>au</strong>x et <strong>de</strong> ren<strong>de</strong>z-vous avec un mé<strong>de</strong>cin.<br />

Les objets connectés avec les applications permettent <strong>de</strong> mener <strong>de</strong>s opérations<br />

<strong>de</strong> <strong>prévention</strong>. En 2021, nous avons par exemple travaillé sur <strong>de</strong>s opérations <strong>de</strong><br />

sensibilisation <strong>au</strong>tour <strong>du</strong> stress, <strong>du</strong> sommeil, avec une popu<strong>la</strong>tion d’agriculteurs.<br />

Des questionnaires et <strong>de</strong>s ateliers ont permis en amont d’appréhen<strong>de</strong>r les sujets<br />

« sensibles » à traiter pour ces popu<strong>la</strong>tions. Nous nous sommes appuyés sur<br />

<strong>de</strong>s bracelets connectés, avec une analyse en amont et en aval, pour évaluer les<br />

bénéfices ressentis par les adhérents.<br />

Toutes ces nouvelles applications peuvent jouer un rôle moteur <strong>de</strong> suivi <strong>de</strong>s activités,<br />

<strong>de</strong> conseil en <strong>prévention</strong> ou en hygiène <strong>de</strong> vie, et pourquoi pas <strong>de</strong> motivation ?<br />

On le voit sur l’animation que nous menons <strong>au</strong>près <strong>de</strong>s entreprises : les challenges<br />

intra-entreprises, les applis d’accompagnement à <strong>la</strong> gestion <strong>du</strong> stress… que nous<br />

déployons peuvent être <strong>de</strong>s moteurs dans <strong>la</strong> lutte contre <strong>la</strong> sé<strong>de</strong>ntarité par exemple.<br />

En <strong>de</strong>rnier point, je pense que nous avons une capacité à nous appuyer sur ces<br />

applications, sur ces <strong>nouve<strong>au</strong></strong>x outils pour réorienter ensuite vers le système <strong>de</strong><br />

santé. C’est là <strong>au</strong>ssi que nous pouvons jouer un rôle <strong>de</strong> complémentarité et <strong>de</strong> mise<br />

en re<strong>la</strong>tion entre ces applications, ces dispositifs extrêmement innovants qui vont<br />

faire <strong>de</strong> <strong>la</strong> sensibilisation ou <strong>de</strong>s questionnaires personnalisés, pour par exemple


exprimer un point d’alerte lorsqu’il est temps <strong>de</strong> consulter un mé<strong>de</strong>cin, ou <strong>de</strong> réaliser<br />

un contrôle plus poussé en fonction <strong>de</strong>s réponses collectées. On va ainsi <strong>de</strong> manière<br />

préventive réorienter <strong>la</strong> personne vers le système <strong>de</strong> santé traditionnel, et nous<br />

avons là l’opportunité <strong>de</strong> mettre en œuvre une véritable synergie entre le digital et<br />

le physique, <strong>au</strong> <strong>service</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> bonne santé <strong>de</strong> nos adhérents.<br />

Aujourd’hui, on est dans une logique <strong>de</strong> parcours adhérents, avec un ensemble<br />

d’outils qui permettent un accompagnement en <strong>prévention</strong> tout <strong>au</strong> long <strong>du</strong> parcours<br />

<strong>de</strong> vie. Et je pense que c’est essentiel si on veut jouer notre rôle d’accompagnateur<br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong> santé sur <strong>du</strong> long terme<br />

LE DIGITAL POUR COMPLÉTER LES PARCOURS ADHÉRENTS<br />

11


INNOVATION À COURT TERME ET RENTABILITÉ À LONG TERME<br />

II. INNOVATION À COURT TERME<br />

ET RENTABILITÉ À LONG TERME<br />

TÉMOIGNAGE DE STÉPHANE HASSELOT<br />

“<strong>La</strong> rentabilité, il ne f<strong>au</strong>t pas <strong>la</strong> voir à court terme. On<br />

ne peut pas avoir <strong>de</strong> vision trop long terme puisqu’on<br />

a <strong>de</strong>s contrats <strong>de</strong> mutuelle d’un an voire trois mois<br />

parfois maintenant, donc on met en p<strong>la</strong>ce <strong>de</strong>s actions<br />

<strong>de</strong> <strong>prévention</strong> pour quelqu’un qui changera peut-être <strong>de</strong><br />

mutuelle dans un an. Un retour sur investissement d’un<br />

an est un raisonnement inadapté à <strong>la</strong> <strong>prévention</strong>,<br />

c’est pourquoi <strong>la</strong> rentabilité doit vraiment être<br />

envisagée à moyen ou long terme.”<br />

STÉPHANE HASSELOT<br />

Directeur général <strong>du</strong> Groupe Ociane Matmut<br />

12<br />

ENVISAGER LA RENTABILITÉ AUTREMENT<br />

Concernant <strong>la</strong> rentabilité, il f<strong>au</strong>t parler <strong>de</strong> temps long parce qu’il ne f<strong>au</strong>t pas<br />

imaginer que si on fait <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>prévention</strong> en janvier, les gens seront en bonne<br />

santé dès février et <strong>la</strong> mutuelle dépensera moins dès mars. Il f<strong>au</strong>t donc investir à<br />

long terme et s’accrocher, même si on n’a pas <strong>de</strong> preuve matérielle ou financière<br />

immédiate.<br />

<strong>La</strong> mé<strong>de</strong>cine <strong>de</strong>s 4P, “personnalisée, pro<strong>du</strong>ctive, participative, préventive”, a 40 ans.<br />

On disait que <strong>la</strong> mé<strong>de</strong>cine <strong>de</strong>vait être préventive et on parle toujours <strong>de</strong>s mé<strong>de</strong>cins<br />

chinois qui sont rémunérés si leurs patients ne sont pas ma<strong>la</strong><strong>de</strong>s. Les mutuelles ont<br />

<strong>au</strong>ssi pour volonté que les gens ne soient pas ma<strong>la</strong><strong>de</strong>s : mieux v<strong>au</strong>t prévenir que<br />

guérir !


Est ce que c’est rentable ? Oui, sans doute. C’est assez difficile à quantifier, mais il<br />

serait contre intuitif <strong>de</strong> se dire que ça ne sert à rien. En revanche, pour le prouver,<br />

il f<strong>au</strong>t avoir une certaine conviction, à <strong>la</strong> fois dans les aspects financiers mais <strong>au</strong>ssi<br />

dans les aspects mor<strong>au</strong>x. Finalement, on espère que les gens pourront se sentir<br />

mieux avec <strong>de</strong>s actions <strong>de</strong> <strong>prévention</strong> déployées par <strong>de</strong> nombreuses mutuelles ou<br />

<strong>de</strong>s professionnels <strong>de</strong> santé. Et il y a une attente <strong>de</strong> <strong>la</strong> part <strong>de</strong> tous les adhérents<br />

pour un engagement <strong>de</strong>s mutuelles sur les actions <strong>de</strong> <strong>prévention</strong>.<br />

On fait <strong>de</strong>s actions <strong>de</strong> <strong>prévention</strong> qui sont très bien suivies, quels que soient les<br />

métiers, mais <strong>la</strong> rentabilité, il ne f<strong>au</strong>t pas <strong>la</strong> voir à court terme. On ne peut pas<br />

avoir <strong>de</strong> vision trop long terme puisqu’on a <strong>de</strong>s contrats <strong>de</strong> mutuelle d’un an voire<br />

trois mois parfois maintenant, donc on met en p<strong>la</strong>ce <strong>de</strong>s actions <strong>de</strong> <strong>prévention</strong><br />

pour quelqu’un qui changera peut-être <strong>de</strong> mutuelle dans un an. Un retour sur<br />

investissement d’un an est un raisonnement inadapté<br />

à <strong>la</strong> <strong>prévention</strong>, c’est pourquoi <strong>la</strong> rentabilité doit<br />

vraiment être envisagée à moyen ou long terme.<br />

INNOVATION À COURT TERME ET RENTABILITÉ À LONG TERME<br />

13


INNOVATION À COURT TERME ET RENTABILITÉ À LONG TERME<br />

INVESTIR SUR L’INNOVATION<br />

POUR UNE PRÉVENTION CIBLÉE<br />

On a <strong>de</strong> très forts investissements <strong>au</strong>tour <strong>de</strong>s <strong>service</strong>s innovants, puisque le<br />

Ministre <strong>de</strong> <strong>la</strong> Santé, François Br<strong>au</strong>n, a annoncé qu’il n’y <strong>au</strong>rait pas <strong>de</strong> mé<strong>de</strong>cins<br />

supplémentaires avant dix ans. On a donc dix ans <strong>de</strong>vant nous pour trouver <strong>de</strong>s<br />

solutions et améliorer l’accès <strong>au</strong>x soins. C’est une équation qui se résout notamment<br />

par l’innovation, par le digital et par <strong>la</strong> <strong>téléconsultation</strong>.<br />

À notre nive<strong>au</strong>, on s’est dit qu’on al<strong>la</strong>it travailler avec Medaviz très rapi<strong>de</strong>ment et<br />

il y a longtemps qu’on a mis en p<strong>la</strong>ce <strong>la</strong> <strong>téléconsultation</strong>. Le digital est très efficace<br />

et arrive à intéresser les gens plus facilement. C’est un outil qui est complètement<br />

rentré dans les mœurs, qui est ludique et interactif. C’est pour ces raisons que nous<br />

utilisons le digital et <strong>la</strong> <strong>téléconsultation</strong> pour <strong>la</strong> <strong>prévention</strong>. On arrive <strong>au</strong>ssi à toucher<br />

<strong>de</strong>s publics que l’on touchait moins bien avant, notamment les jeunes.<br />

14<br />

Le digital, c’est une opportunité très forte pour soigner, pour éviter l’<strong>au</strong>tomédication,<br />

pour les formations sur les postures, le coaching sur le stress ou <strong>la</strong> gestion <strong>du</strong> poids.<br />

On a <strong>la</strong>ncé une dizaine <strong>de</strong> <strong>service</strong>s, tous utilisables par mobile, mais <strong>la</strong> <strong>prévention</strong><br />

reste un travail <strong>de</strong> longue haleine, qui nécessite <strong>de</strong> ne pas se décourager et <strong>de</strong><br />

multiplier les efforts sur tous les can<strong>au</strong>x <strong>de</strong> contacts.<br />

On se nourrit <strong>de</strong>s éléments <strong>de</strong> <strong>la</strong> Cnam (Caisse Nationale <strong>de</strong> l’Assurance Ma<strong>la</strong>die),<br />

<strong>de</strong>s trav<strong>au</strong>x <strong>de</strong> nos équipes et <strong>de</strong> toutes les start up qui existent sur ce sujet, pour


arriver à être très efficaces et pour essayer <strong>de</strong> proposer <strong>de</strong> <strong>nouve<strong>au</strong></strong>x <strong>service</strong>s <strong>de</strong><br />

<strong>prévention</strong> à nos 850 000 adhérents. On a be<strong>au</strong>coup parlé <strong>de</strong>s jeunes, mais il y a<br />

<strong>au</strong>ssi tous les sa<strong>la</strong>riés, avec <strong>la</strong> <strong>prévention</strong> sur les postures et les troubles musculo<br />

squelettiques. Et il y a un sujet extrêmement fort cette année, c’est celui <strong>de</strong> <strong>la</strong> santé<br />

mentale.<br />

Pour conclure, il f<strong>au</strong>drait qu’on ait accès à davantage <strong>de</strong> données <strong>de</strong> santé pour<br />

proposer les bons traitements <strong>au</strong>x bons adhérents C’est un échange qu’on mène<br />

avec <strong>la</strong> Cnam, les ARS (Agences Régionales <strong>de</strong> Santé), <strong>la</strong> CNIL (Commission Nationale<br />

<strong>de</strong> l’Informatique et <strong>de</strong>s Libertés) et le Gouvernement, pour savoir jusqu’où on peut<br />

aller. C’est un vrai sujet <strong>de</strong> fond entre le respect <strong>du</strong> secret médical et l’utilisation<br />

<strong>de</strong>s données pour ai<strong>de</strong>r les gens, en leur proposant <strong>de</strong>s programmes <strong>de</strong> <strong>prévention</strong><br />

plus ciblés.<br />

INNOVATION À COURT TERME ET RENTABILITÉ À LONG TERME<br />

15


REPENSER LA PRÉVENTION POUR LA GÉNÉRATION CONNECTÉE<br />

III. REPENSER LA PRÉVENTION<br />

POUR LA GÉNÉRATION CONNECTÉE<br />

TÉMOIGNAGE D’ANNE-SÉGOLÈNE ABSCHEIDT<br />

“Cette génération est libre et dans l’immédiateté. Elle<br />

<strong>de</strong>man<strong>de</strong> une disponibilité 24h/24 et 7j/7 quand elle a<br />

<strong>de</strong>s interrogations ou <strong>de</strong>s angoisses. Et le fait d’avoir une<br />

réponse rapi<strong>de</strong>, c’est justement ce qui permet <strong>de</strong> faire face<br />

à leurs angoisses, en faisant <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>prévention</strong> active et<br />

indivi<strong>du</strong>alisée.”<br />

ANNE-SÉGOLÈNE ABSCHEIDT<br />

Directrice académique <strong>du</strong> Rése<strong>au</strong> E<strong>du</strong>ctive<br />

16<br />

UN ACCOMPAGNEMENT QUI RÉPOND AU CULTE DE L’IMMÉDIATETÉ<br />

Nous sommes un groupe d’enseignement supérieur, proposant <strong>de</strong>s formations <strong>de</strong><br />

post-bac à bac plus cinq, plutôt en alternance. On est donc sur un public jeune,<br />

en construction, qui souvent sort <strong>du</strong> cocon familial pour <strong>la</strong> première fois. Or les<br />

m<strong>au</strong>vaises habitu<strong>de</strong>s se construisent pendant les années d’étu<strong>de</strong>s supérieures.<br />

Pendant 1 à 5 ans, on les voit grandir, s’épanouir, s’intégrer en entreprise très<br />

rapi<strong>de</strong>ment, donc pour nous <strong>la</strong> question <strong>de</strong> <strong>la</strong> santé est centrale.<br />

<strong>La</strong> <strong>prévention</strong>, on <strong>la</strong> fait <strong>au</strong> quotidien, sur toutes les gran<strong>de</strong>s thématiques <strong>de</strong><br />

l’enseignement supérieur. S’associer à Medaviz était une opportunité, parce que<br />

cette génération est libre et dans l’immédiateté. Elle <strong>de</strong>man<strong>de</strong> une disponibilité<br />

24h/24 et 7j/7 quand elle a <strong>de</strong>s interrogations ou <strong>de</strong>s angoisses. Et le fait d’avoir<br />

une réponse rapi<strong>de</strong>, c’est justement ce qui permet <strong>de</strong> faire face à leurs angoisses,


en faisant <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>prévention</strong> active et indivi<strong>du</strong>alisée. On espère ainsi leur donner <strong>de</strong><br />

bonnes habitu<strong>de</strong>s, <strong>de</strong>s armes concrètes pour leur vie professionnelle et personnelle.<br />

Construire avec eux <strong>de</strong>s habitu<strong>de</strong>s qui sont saines, c’est leur permettre <strong>de</strong> faire <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

<strong>prévention</strong> sur le long terme.<br />

On peut avoir <strong>de</strong>s questions sur une re<strong>la</strong>tion sexuelle non protégée par exemple, ou<br />

une problématique <strong>de</strong> prise d’alcool trop fréquente ou trop importante. Ils doivent<br />

pouvoir parler <strong>de</strong> toutes ces questions-là. Et <strong>la</strong> possibilité d’une consultation avec<br />

un mé<strong>de</strong>cin sur <strong>la</strong> santé physique ou mentale, c’est particulièrement important.<br />

Chez E<strong>du</strong>ctive, on constate que les étudiants ont plus <strong>de</strong> difficultés <strong>de</strong>puis <strong>la</strong><br />

Covid. Je pense qu’on va en subir les conséquences pendant quelque temps. Il<br />

f<strong>au</strong>t donc apporter un maximum d’ai<strong>de</strong> et d’accompagnement à cette génération<br />

qui va arriver dans nos entreprises ou qui est déjà<br />

dans nos entreprises, parce que <strong>la</strong> Covid a<br />

<strong>de</strong>s conséquences dans leur construction<br />

indivi<strong>du</strong>elle et sociale.<br />

REPENSER LA PRÉVENTION POUR LA GÉNÉRATION CONNECTÉE<br />

17


REPENSER LA PRÉVENTION POUR LA GÉNÉRATION CONNECTÉE<br />

18<br />

Dès <strong>la</strong> rentrée, on fait <strong>de</strong>s campagnes <strong>de</strong> <strong>prévention</strong>, que ce soit sur <strong>la</strong> sexualité, sur<br />

l’usage <strong>du</strong> cannabis, <strong>de</strong>s drogues, sur <strong>la</strong> cigarette ou sur <strong>la</strong> sé<strong>de</strong>ntarité. Et puis on<br />

a fait face <strong>au</strong>x questionnements et parfois à <strong>la</strong> détresse <strong>de</strong>s étudiants. On a utilisé<br />

plusieurs moyens comme prendre quelques psychologues qu’on a accompagnés<br />

dans les campus pendant <strong>la</strong> crise Covid. On a remarqué que les étudiants n’al<strong>la</strong>ient<br />

pas forcément les voir, parce que c’est compliqué <strong>de</strong> rencontrer quelqu’un en<br />

physique, <strong>de</strong> prendre ren<strong>de</strong>z-vous. On s’est donc tournés vers <strong>la</strong> solution Medaviz,<br />

qui correspond à un besoin <strong>de</strong> flexibilité, à leur besoin d’être “anonymes” pour poser<br />

<strong>de</strong>s questions sans être jugés.<br />

Concernant les campagnes <strong>de</strong> <strong>prévention</strong>, il f<strong>au</strong>t savoir que les jeunes sont<br />

pratiquement tous sur TikTok. Aujourd’hui, 75 % <strong>de</strong>s utilisateurs <strong>de</strong> TikTok ont moins<br />

<strong>de</strong> 24 ans. Et comme vous le savez, il y a un peu <strong>de</strong> tout sur TikTok, mais il n’y a pas<br />

be<strong>au</strong>coup <strong>de</strong> sérieux. Vous voyez <strong>de</strong>s régimes improbables fleurir, <strong>de</strong>s challenges<br />

qui mettent en danger les étudiants. Si on veut vraiment faire <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>prévention</strong>, il<br />

f<strong>au</strong>t communiquer les informations là où sont les étudiants et les jeunes, donc, sur<br />

ces rése<strong>au</strong>x soci<strong>au</strong>x. On essaie <strong>de</strong> diffuser <strong>de</strong>s messages <strong>de</strong> <strong>prévention</strong> pour lutter<br />

contre les fake news et les con<strong>du</strong>ites à risques, qui parfois sont diffusées par <strong>de</strong>s<br />

influenceurs.<br />

COMMUNIQUER VIA LES RÉSEAUX SOCIAUX<br />

POUR SENSIBILISER LES JEUNES<br />

On a remarqué une chose, c’est qu’on a be<strong>au</strong> parler <strong>du</strong> <strong>nouve<strong>au</strong></strong> <strong>service</strong>, dire qu’il est<br />

gratuit, faire <strong>de</strong>s affichettes, les mettre sur les murs et communiquer sur internet, ça<br />

ne fonctionne pas. Quand on met une publicité sur Instagram ou TikTok, il y a <strong>de</strong>s<br />

connexions. Il f<strong>au</strong>t le dire, <strong>la</strong> parole compte, <strong>la</strong> présence physique compte, mais il<br />

f<strong>au</strong>t utiliser tous les outils <strong>de</strong> communication. Et <strong>au</strong>jourd’hui les rése<strong>au</strong>x soci<strong>au</strong>x<br />

sont efficaces pour parler <strong>au</strong>x jeunes et les convaincre.


REPENSER LA PRÉVENTION POUR LA GÉNÉRATION CONNECTÉE<br />

19


6 QUESTIONS AUX EXPERTS<br />

IV. 6 QUESTIONS AUX EXPERTS<br />

ISABELLE GIRAUD<br />

Directrice générale <strong>de</strong> Mutualia<br />

Grand Ouest<br />

LA TÉLÉCONSULTATION EST-ELLE UNE CLÉ POUR LA SANTÉ PUBLIQUE ?<br />

“Je suis absolument convaincue que nous avons déjà <strong>de</strong>s facteurs clés <strong>de</strong> succès pour <strong>la</strong><br />

santé publique sur le long terme. Je pense qu’<strong>au</strong> travers <strong>de</strong>s actions <strong>de</strong> <strong>prévention</strong>, on fait<br />

20<br />

effectivement <strong>de</strong> <strong>la</strong> sensibilisation, et que <strong>la</strong> <strong>téléconsultation</strong> agit en <strong>de</strong>uxième re<strong>la</strong>is. Une<br />

fois qu’on a un échange avec le mé<strong>de</strong>cin, ce<strong>la</strong> va permettre d’i<strong>de</strong>ntifier s’il f<strong>au</strong>t aller plus<br />

loin, pour réorienter définitivement l’adhérent dans le système <strong>de</strong> santé si nécessaire. Et<br />

je pense que chaque maillon <strong>de</strong> <strong>la</strong> chaîne nous permet finalement d’assurer une meilleure<br />

santé pour nos popu<strong>la</strong>tions. C’est particulièrement vrai dans les territoires rur<strong>au</strong>x<br />

<strong>au</strong>xquels je suis très attachée.”<br />

QUID DES ZONES BLANCHES ?<br />

“Il y a un vrai sujet sur les zones b<strong>la</strong>nches, sur <strong>la</strong> ruralité et l’accès à Internet. Pour <strong>au</strong>tant,<br />

<strong>au</strong> sein <strong>de</strong>s popu<strong>la</strong>tions rurales, les, agriculteurs par exemple sont très <strong>au</strong> fait <strong>de</strong> toutes<br />

les nouvelles technologies puisqu’ils les utilisent dans <strong>la</strong> gestion <strong>de</strong> leur exploitation. Donc,<br />

ce sujet n’est pas forcément un frein. Par contre, pour communiquer, il f<strong>au</strong>t trouver le bon<br />

canal, le bon point d’entrée. On peut i<strong>de</strong>ntifier plusieurs approches : <strong>de</strong>s actions <strong>de</strong> masse,<br />

ou le traitement d’une problématique spécifique pour une popu<strong>la</strong>tion plus restreinte…


Il y a vraiment les <strong>de</strong>ux axes : celui <strong>de</strong> <strong>la</strong> « massification », qui peut s’opérer <strong>au</strong> travers <strong>de</strong><br />

messages <strong>de</strong> <strong>prévention</strong> générale, <strong>de</strong> conseils et accompagnement <strong>au</strong> bien vivre et <strong>au</strong>x bons<br />

comportements ; et celui qui permet <strong>de</strong>s actions plus ciblées, pour gérer le stress, apporter<br />

un conseil personnalisé en matière <strong>de</strong> sommeil, anticiper les TMS, etc.”<br />

COMMENT TOUCHEZ-VOUS LES POPULATIONS SPÉCIFIQUES ?<br />

6 QUESTIONS AUX EXPERTS<br />

“Nous travaillons notamment avec les fédérations, associations et syndicats agricoles ou<br />

les organisations, les coopératives agricoles par exemple. On les informe <strong>du</strong> déploiement<br />

d’une action, et ensuite, on met en p<strong>la</strong>ce les outils pour l’accompagnement <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

communication <strong>au</strong>près <strong>de</strong> leurs adhérents. Nous avons <strong>au</strong>ssi <strong>de</strong>s outils complémentaires,<br />

avec les espaces adhérents qui nous permettent <strong>de</strong> diffuser <strong>de</strong> l’information <strong>au</strong>près <strong>de</strong><br />

l’ensemble <strong>de</strong>s adhérents <strong>du</strong> Grand Ouest. N’oublions pas non plus que nous disposons<br />

d’un mail<strong>la</strong>ge associatif très important sur l’ensemble <strong>du</strong> territoire, qui peut également<br />

être un re<strong>la</strong>is formidable en matière <strong>de</strong> <strong>prévention</strong>, pour toucher <strong>de</strong>s popu<strong>la</strong>tions plus<br />

ciblées, mais très diversifiées.”<br />

21


6 QUESTIONS AUX EXPERTS<br />

STÉPHANE HASSELOT<br />

Directeur général <strong>du</strong> Groupe Ociane Matmut<br />

LA TÉLÉCONSULTATION EST-ELLE LE MEILLEUR ATOUT DE LA PRÉVENTION ?<br />

“<strong>La</strong> <strong>téléconsultation</strong> permet à nos adhérents <strong>de</strong> parler à <strong>de</strong>s mé<strong>de</strong>cins et c’est <strong>au</strong>ssi<br />

une opportunité pour les mé<strong>de</strong>cins <strong>de</strong> passer <strong>de</strong>s messages <strong>de</strong> <strong>prévention</strong>. É<strong>du</strong>quer,<br />

22<br />

c’est répéter. Donc, il f<strong>au</strong>t répéter qu’il f<strong>au</strong>t prévoir un ren<strong>de</strong>z-vous chez le <strong>de</strong>ntiste tous<br />

les ans, répéter <strong>de</strong>s choses plutôt simples à chaque âge <strong>de</strong> <strong>la</strong> vie, pour les hommes et<br />

les femmes. Je pense que <strong>la</strong> <strong>téléconsultation</strong> c’est l’opportunité d’avoir une “discussion<br />

médicale” et <strong>de</strong> passer <strong>de</strong>s messages <strong>de</strong> <strong>prévention</strong>. On peut informer les gens par <strong>de</strong>s<br />

outils comme TikTok ou <strong>au</strong>tre, mais je pense que <strong>la</strong> <strong>téléconsultation</strong>, c’est le moment<br />

où l’on parle <strong>de</strong> sa santé et où l’on est le plus réceptif pour entendre qu’il y a un vaccin<br />

contre le BCG, le tétanos, <strong>de</strong>s examens à faire régulièrement, etc.”


6 QUESTIONS AUX EXPERTS<br />

ANNE-SÉGOLÈNE ABSCHEIDT<br />

Directrice académique <strong>du</strong> Rése<strong>au</strong> E<strong>du</strong>ctive<br />

CERTAINS SUJETS DE PRÉVENTION SONT-ILS PLUS IMPORTANTS AUPRÈS<br />

DES JEUNES ?<br />

“Tous les sujets <strong>de</strong> <strong>prévention</strong> sont importants, mais en ce moment sur TikTok, il y a une<br />

thématique <strong>de</strong> gestion <strong>du</strong> poids. L’an <strong>de</strong>rnier à <strong>la</strong> même époque, on était sur le body<br />

positive, il fal<strong>la</strong>it s’assumer tel qu’on était, avec ses ron<strong>de</strong>urs, etc. Là, on repart vers<br />

l’apologie <strong>de</strong> <strong>la</strong> maigreur. Il f<strong>au</strong>t donc donner un message sain <strong>au</strong>x étudiants et le répéter.”<br />

23<br />

LA PRÉVENTION PEUT-ELLE FAIRE L’OBJET D’UN PROTOCOLE ?<br />

“On a effectivement mis en p<strong>la</strong>ce un dispositif pour sensibiliser les étudiants à<br />

<strong>la</strong> <strong>prévention</strong>. Quand ils appellent pour une problématique, le mé<strong>de</strong>cin ouvre<br />

systématiquement sur une question <strong>de</strong> <strong>prévention</strong> à <strong>la</strong> fin <strong>de</strong> consultation. Je pensais que<br />

<strong>la</strong> consommation d’alcool serait le sujet le plus pertinent, mais les interrogations sur les<br />

con<strong>du</strong>ites sexuelles à risques sont les plus fréquentes.”


CONCLUSION<br />

CONCLUSION<br />

L’acte <strong>de</strong> <strong>téléconsultation</strong> en lui-même peut être considéré<br />

comme un acte <strong>de</strong> <strong>prévention</strong>. <strong>La</strong> vraie question est<br />

cependant en amont : nous réfléchissons ainsi à mieux<br />

re<strong>la</strong>yer les campagnes <strong>de</strong> <strong>prévention</strong> publique pour leur<br />

donner une caisse <strong>de</strong> résonance. Par exemple, si une<br />

jeune femme appelle Medaviz pendant Octobre Rose, les<br />

mé<strong>de</strong>cins doivent profiter <strong>de</strong> ce point <strong>de</strong> contact privilégié<br />

pour l’orienter vers un dépistage le cas échéant.<br />

Nous avons également réfléchi à notre contribution à <strong>la</strong><br />

<strong>prévention</strong> <strong>du</strong> cancer colorectal. Il n’est pas simple pour un<br />

homme <strong>de</strong> 50 ans d’entrer dans une pharmacie et <strong>de</strong> retirer<br />

24<br />

son kit <strong>de</strong> dépistage, et nous souhaitions lui apporter une<br />

solution en facilitant l’envoi <strong>de</strong> ce kit. Ce n’est cependant pas<br />

possible <strong>au</strong>jourd’hui parce qu’ils ne sont<br />

pas accessibles en libre <strong>service</strong> : soit<br />

votre mé<strong>de</strong>cin traitant vous le<br />

transmet, soit vous <strong>de</strong>vez aller<br />

en pharmacie avec un courrier<br />

<strong>de</strong> l’Assurance Ma<strong>la</strong>die. Mais<br />

nous poursuivons <strong>la</strong> réflexion…!<br />

STÉPHANIE HERVIER<br />

Directrice générale <strong>de</strong> Medaviz


CONCLUSION<br />

Nous démarrons par ailleurs <strong>de</strong>s campagnes <strong>de</strong> dépistage<br />

<strong>de</strong>rmatologique sur site. Concrètement, ce<strong>la</strong> signifie qu’une<br />

infirmière peut se rendre dans une école ou une entreprise,<br />

et va observer <strong>au</strong> <strong>de</strong>rmatoscope les patients volontaires.<br />

Elle envoie ensuite les images à un <strong>de</strong>rmatologue <strong>de</strong> notre<br />

rése<strong>au</strong> pour obtenir une analyse qui sera transmise <strong>au</strong><br />

patient.<br />

Pour conclure, en matière <strong>de</strong> <strong>prévention</strong>, il est essentiel<br />

<strong>de</strong> se concentrer sur l’essentiel, avec <strong>de</strong>s <strong>service</strong>s qui<br />

apportent leur pierre à l’édifice. Comment le digital peutil<br />

être pertinent ? Probablement comme dans l’exemple<br />

<strong>du</strong> dépistage <strong>de</strong>rmatologique sur site : en s’alliant <strong>au</strong> soin<br />

physique !<br />

25


CONTACT<br />

À PROPOS<br />

À PROPOS DE MEDAVIZ<br />

26<br />

Medaviz édite <strong>de</strong>s solutions numériques pour les acteurs <strong>de</strong> <strong>la</strong> santé <strong>de</strong>puis 2014,<br />

afin <strong>de</strong> faciliter l’accès <strong>au</strong>x soins.<br />

Nos mo<strong>du</strong>les <strong>de</strong> <strong>téléconsultation</strong>, télésoin, téléexpertise, messagerie, adressage,<br />

interfaçage, etc. sont développés pour répondre <strong>au</strong>x exigences <strong>de</strong>s parcours <strong>de</strong> soins<br />

publics et privés.<br />

Actuellement, 9 500 praticiens, 180 établissements, 70 partenaires privés et<br />

70 commun<strong>au</strong>tés <strong>de</strong> praticiens (CPTS, ESS, MSP) nous font confiance, en raison <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

sécurité et <strong>de</strong> l’ergonomie <strong>de</strong> nos pro<strong>du</strong>its.<br />

Ils partagent notre vision d’une télémé<strong>de</strong>cine respectant <strong>la</strong> réglementation en vigueur<br />

et <strong>la</strong> territorialité <strong>de</strong>s soins, pour que chaque patient obtienne une réponse médicale<br />

<strong>au</strong> plus proche <strong>de</strong> lui.<br />

Medaviz est conforme <strong>au</strong> RGPD, certifié ISO 27001 et HDS.<br />

Medaviz, Rapprocher pour mieux soigner.<br />

CONTACTS<br />

MEDAVIZ<br />

SAS PODALIRE - Le Prisme - P<strong>la</strong>ce Albert Einstein - CP 9 - CS 72 001<br />

56 038 VANNES Ce<strong>de</strong>x<br />

contact@medaviz.com<br />

www.medaviz.com


CONTACT<br />

À PROPOS DU CERCLE <strong>LAB</strong><br />

Le <strong>Cercle</strong> <strong>La</strong>b a pour ambition <strong>de</strong> nourrir le secteur <strong>de</strong> nouvelles idées. Il s’organise<br />

pour ce<strong>la</strong> <strong>au</strong>tour <strong>de</strong> 11 clubs thématiques résolument orientés métiers dont les<br />

réflexions menées tout <strong>au</strong> long <strong>de</strong> l’année se concrétisent par <strong>la</strong> publication <strong>de</strong> 11<br />

publications annuelles.<br />

Véritables outils d’analyse prospectifs, ces 11 publications annuelles ont pour objectif<br />

<strong>de</strong> déceler les sign<strong>au</strong>x, son<strong>de</strong>r les phénomènes et témoigner <strong>de</strong>s mouvements qui<br />

annoncent les évolutions futures <strong>de</strong> l’assurance. <strong>La</strong> co-pro<strong>du</strong>ction <strong>de</strong> ces cahiers<br />

27<br />

<strong>de</strong> tendance permettent, par conséquent, <strong>de</strong> disposer d’une vision structurée et<br />

inspirante <strong>du</strong> secteur. Le <strong>Cercle</strong> <strong>LAB</strong> est ainsi un formidable lieu <strong>de</strong> networking et <strong>de</strong><br />

confrontation d’idées pour toutes les familles <strong>du</strong> secteur.<br />

CONTACTS<br />

SÉBASTIEN JAKOBOWSKI<br />

Fondateur <strong>de</strong> Seroni<br />

sjakobowski@seroni.fr<br />

06.62.45.01.31<br />

FLORIAN DELAMBILY<br />

Rédacteur en chef<br />

<strong>de</strong> News Assurances Pro<br />

f<strong>de</strong><strong>la</strong>mbily@seroni.fr<br />

06.15.43.30.89<br />

CATHERINE MARQUIS<br />

Responsable <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

communication<br />

& <strong>de</strong> l’évènement<br />

cmarquis@seroni.fr<br />

06.85.44.20.78


CARNET# 27<br />

ÉTUDE<br />

LA TÉLÉCONSULTATION :<br />

NOUVEAU LEVIER AU SERVICE<br />

DE LA PRÉVENTION ?<br />

Dès les origines <strong>de</strong> Medaviz, en 2014, le sujet <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>prévention</strong> était <strong>au</strong> cœur <strong>de</strong>s enjeux<br />

et discussions avec les complémentaires santé. Dans un marché concurrentiel, où<br />

l’ANI (Accord National Interprofessionnel) al<strong>la</strong>it rebattre les cartes, toutes se posaient<br />

<strong>la</strong> même question : quels <strong>service</strong>s à valeur ajoutée apporter à leurs adhérents, pour<br />

aller <strong>au</strong>-<strong>de</strong>là <strong>de</strong> leur cœur <strong>de</strong> métier, le remboursement <strong>de</strong>s soins, et passer <strong>du</strong> curatif<br />

<strong>au</strong> préventif ?<br />

C’est ainsi que <strong>la</strong> <strong>téléconsultation</strong> est apparue progressivement dans les offres <strong>au</strong>x<br />

particuliers et <strong>au</strong>x contrats collectifs. Elle leur permettait <strong>de</strong> faire un premier pas sur<br />

le sujet <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>prévention</strong>, en apportant une réponse médicale en amont <strong>du</strong> parcours<br />

<strong>de</strong> soins.<br />

<strong>La</strong> <strong>téléconsultation</strong> s’est ensuite généralisée, tandis que d’<strong>au</strong>tres <strong>service</strong>s apparaissaient<br />

à leur tour, <strong>du</strong> coaching en santé physique <strong>au</strong> pilulier digital. Une question <strong>de</strong>meure<br />

cependant : quel business mo<strong>de</strong>l mettre en face <strong>de</strong>s actions <strong>de</strong> <strong>prévention</strong> ?<br />

Bonne lecture !<br />

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