Carnet du Cercle LAB #32 – L'offre d'assurance dépendance passée au crible

MARS
2024

P.4
P.8
p.10
P.12
P.14
P.16
P.18
P.20
P.22
Introduction
I. Services d’« Information et accompagnement »
II. Services de « Prévention »
III. Services « Assistance, hébergement et autres »
IV. Services « Bilan de situation de vie & assistance juridique»
V. Services « Frais ponctuels »
VI. Garanties « Compensation financière »
Conclusion
Contacts

INTRODUCTION
INTRODUCTION
Le vieillissement des populations est un enjeu majeur dans les pays développés,
et la France ne fait pas exception. Alors que l’Union européenne peine à adopter
une position commune, chaque pays explore des voies différentes pour faire face à
cette problématique. Au cœur de cette réflexion se trouve la prise en charge de la
dépendance, un sujet complexe qui suscite des débats passionnés.
Depuis une décennie, la France a fait le choix de privilégier les solutions de maintien
à domicile pour les personnes âgées dépendantes. Cette orientation a profondément
influencé l’offre marketing des assurances dépendance individuelles, mettant l’accent
sur les services destinés aux bénéficiaires et aux aidants. Mais aujourd’hui, deux
tendances convergent, remettant en question cette approche.
4
D’une part, le vieillissement de la population est inéluctable. Selon les projections
de l’INSEE pour 2050/2060, la France comptera 75 millions d’habitants, dont un
tiers aura plus de 60 ans. Parmi eux, 10% seront en situation de dépendance, soit
environ 2 millions de personnes, majoritairement classées en dépendance partielle
(GIR3/GIR4).
D’autre part, le nombre d’aidants familiaux est en baisse, une tendance qui devrait
s’accentuer avec la récente réforme des retraites. Le principe de “solidarité familiale”
est ainsi remis en question, laissant les familles face à un fardeau croissant et le
recours à des aidants professionnels qui peuvent être des aides ménagères ou des
aides-soignants.
Malgré un modèle social développé et une dépense publique conséquente (plus
de 24 milliards d’euros), le reste à charge des familles reste élevé, dépassant les
6 milliards d’euros. Le poste le plus impacté est celui de l’hébergement. En l’absence
de mesures fortes, le reste à charge lié au logement pourrait doubler d’ici 2045.

L’offre d’assurance
dépendance telle que
conçue aujourd’hui est-elle
pertinente ? Répond-elle
à l’évolution des besoins
attendue ?
Pour répondre à
ces questions, Talan
Consulting a réalisé un
benchmark, interrogeant
27 acteurs de l’assurance
dépendance, dont
21 sociétés d’assurances,
5 institutions de
prévoyance et 1 mutuelle.
L’étude a consisté en une
recherche approfondie
des contrats dépendance
proposés par ces acteurs dans
le but d’analyser l’ensemble
des garanties, services et
conditions de souscription
associées.
5INTRODUCTION

INTRODUCTION
Le présent carnet présente le résultat de nos recherches dans l’optique de nourrir la
réflexion et d’alimenter un débat autour des futurs contrats de dépendance.
6
Notre étude a fait émerger 24 types de garanties ou de services classés selon 6
thèmes différents. Chaque service a fait l’objet d’une analyse détaillée conformément
à la série de critères suivants :
• Le premier critère utilisé dans notre analyse rend compte du pourcentage d’acteurs
du panel proposant le service, en base ou en option. Ce critère permet de savoir si
certains services sont plus différenciants que d’autres.
• Le deuxième critère détermine la cible du service à savoir l’aidant ou l’assuré/
dépendant.
• Le troisième critère renvoie à l’utilité d’un service. Il s’agit sans aucun doute
du critère le plus difficilement évaluable. En effet, l’utilité renvoie au caractère ou
à la qualité de quelque chose qui en sert une autre. Ce jugement du service est
relativement subjectif et nous a donc contraint à constituer un groupe de travail
d’une dizaine de personnes visant à évaluer de façon concertée et objective, l’utilité
de chacun des services selon 3 niveaux :
• 1 étoile : service peu utile
• 2 étoiles : service utile
• 3 étoiles : service très utile
• Le quatrième critère permet de comprendre la visée profonde de chacun des
services. Vise-t-il à maintenir l’assuré/dépendant à son domicile, ou a-t-il pour
objectif de l’aider à rentrer dans un établissement spécialisé ?
Légende
% des acteurs du panel proposant :
Cible :
En base
Aidant
En option
Assuré/Dépendant
Utilité :
Maintien à domicile :
(notation de 1 à 3)
Oui Non Pas d’impact

INTRODUCTION
7

SERVICES D’« INFORMATION ET ACCOMPAGNEMENT »
I. SERVICES D’« INFORMATION
ET ACCOMPAGNEMENT »
L’un des premiers volets de services mis en avant par les assureurs dans les contrats
de dépendance n’est autre que celui qui englobe les services d’information et
d’accompagnement. En effet, la complexité médicale et administrative rend
l’accompagnement des assurés et des proches aidants absolument crucial dans le
cas de l’entrée en dépendance. Les services associés sont conçus pour aider à gérer
les défis complexes et souvent stressants liés à la prise en charge d’un proche
dépendant. Ils peuvent également apporter un soutien précieux à l’assuré ou à ses
proches aidants.
Parmi les 4 services recensés, le premier s’apparente à de l’information brute, les deux
suivants à de l’accompagnement dans les démarches administratives et le dernier à
du soutien psychologique.
8
• Le premier service, plébiscité par près de 81% des assureurs, octroie des services de
conseil et d’information pour le bénéficiaire et sa famille sur les aspects médicaux,
administratifs et financiers de la dépendance.
• Les deux services d’accompagnement des démarches administratives concernent
d’une part les démarches directement liées à la dépendance (52%), d’autre part
les démarches pour l’obtention du statut proche aidant (23%) permettant à leurs
aidants d’obtenir des aides supplémentaires (congés, allocations journalières, aide au
répit et aides fiscales).
• Enfin le soutien psychologique est également proposé par un assureur sur deux
(57%).
Ainsi, le degré de différenciation pour chacun des 4 services est variable entre un
premier service de conseil peu différenciant, deux services différenciants à savoir les
démarches administratives et le soutien psychologique et un service très différenciant
lié à l’accompagnement dans l’obtention du statut de proche aidant de ses beauxparents
ou parents.

Si le partage d’information sur les aspects médicaux, administratifs et financiers est
très important pour l’assuré et sa famille, l’accompagnement dans les démarches
administratives est, lui aussi, crucial dans la mesure où il aide les assurés ou leurs
proches à naviguer dans le labyrinthe des démarches liées à la dépendance. Cela
peut inclure l’aide à la demande de prestations, la coordination avec les services
de soins à domicile, et d’autres tâches administratives complexes. Quant au statut
de proche aidant, il peut ouvrir des portes à des aides financières et des soutiens
supplémentaires. Enfin, le soutien psychologique est un autre service important pour
les assurés et leurs proches afin de les aider à gérer l’anxiété et le stress associé à la
dépendance pour renforcer leur capacité à faire face à cette situation.
C’est pourquoi, tous les services liés au partage d’information et à l’accompagnement
présentent, selon notre groupe de travail, une vraie utilité (3 étoiles) puisqu’ils
permettent d’alléger la charge, notamment celle des proches aidants et sont donc
considérés comme indispensables.
SERVICES D’« INFORMATION ET ACCOMPAGNEMENT »
Service de conseil et information
70% 11% 9
Cible : Utilité :
Maintien à domicile :
Soutien psychologique
41% 6%
Cible :
Utilité :
Maintien à domicile :
Accompagnement aux démarches administratives
41% 11%
Cible :
Utilité :
Maintien à domicile :
Accompagnement pour obtenir le statut « proche aidant»
18% 5%
Cible :
Utilité :
Maintien à domicile :

SERVICES DE « PRÉVENTION »
II. SERVICES DE « PRÉVENTION »
La frontière entre la prévention, l’information et l’accompagnement peut parfois être
ténue. Pourtant, la prévention constitue l’un si ce n’est l’enjeu majeur de la dépendance.
En effet, en anticipant et en minimisant les risques, elle permet de réduire les coûts
potentiels et améliorer la qualité de vie des assurés. De plus, elle contribue à retarder
l’entrée en dépendance, ce qui a un impact positif non seulement sur les individus, mais
aussi sur l’assureur.
Le volet prévention est aujourd’hui relativement pauvre et mériterait sans aucun
doute d’être enrichi. En effet, un seul service de « pure » prévention est proposé par 41%
des acteurs. Ce service consiste en un partage de ressources en ligne, de programmes
de prévention, ou la pratique de consultations individuelles (ex. dépistages de maladies
cardio-vasculaires).
10
Dans l’ensemble, ces services visent à retarder l’entrée en dépendance et sont très
demandés par les assurés. Leur utilité apparaît donc comme maximale.
Ainsi, et compte tenu de son utilité, la possibilité, pour un assureur, de disposer d’un
service de conseil pour prévenir de l’entrée en dépendance octroie logiquement un
avantage comparatif de poids. A ce titre, nous le considérons comme un service
indispensable pouvant faire la différence.
Service de conseil pour prévenir l’entrée en dépendance
41%
Cible : Utilité : Maintien à domicile :

SERVICES DE « PRÉVENTION »
11

SERVICES « ASSISTANCE, HÉBERGEMENT ET AUTRES »
III. SERVICES « ASSISTANCE,
HÉBERGEMENT ET AUTRES »
Dans la lignée du choix du gouvernement de favoriser le maintien à domicile, les
assureurs construisent des offres associant des services autour de l’assistance pour
les tâches quotidiennes, l’aide des aidants familiaux et l’aménagement du lieu de
vie. Ces services consistent en une simple mise en relation avec des prestations ou
des prestataires. En soulageant les aidants familiaux, ils permettent logiquement
d’améliorer la qualité de vie de l’assuré et de sa famille.
Parmi cette catégorie de services, ce sont ceux autour de la mise en relation d’assistance
à domicile tels que le portage de repas, l’aide-ménagère, les visites d’infirmiers ou
d’auxiliaires de vie qui sont les plus proposés. Ces services permettent de préserver
le maintien des assurés à leurs domiciles.
12
Par ailleurs, près de la moitié des assureurs prévoient d’aider au remplacement des
aidants familiaux en leurs absences (congés, maladie, …) pour assurer la continuité
de service rendu. Cette aide peut prendre la forme d’une solution d’hébergement
temporaire ou d’aides supplémentaires pour des services à domicile sur une période
donnée.
Enfin, l’aménagement du logement est nécessaire pour favoriser le maintien
à domicile, les assureurs mettent donc en place des aides telles que la recherche
de fournisseurs permettant de créer un environnement adapté aux besoins de la
personne dépendante (lit médicalisé, rampes, …).
Lorsque le maintien à domicile n’est plus possible ou souhaité, il est également tout
à fait possible de bénéficier de services pour s’orienter vers une maison spécialisée
(aide à la recherche d’un établissement spécialisé ou aide au déménagement vers un
établissement spécialisé). Ces services sont moins partagés par les assureurs (moins
de 12% des assureurs du panel).

Si les services d’assistance autour des aide-ménagères, du portage de repas ou des
visites d’infirmiers sont extrêmement utiles, ils sont aussi largement offerts par la
plupart des assureurs et sont à ce titre considérés comme indispensables, mais peu
différenciants.
En revanche, certains services autour du relais/répit, des solutions temporaires
d’hébergement ou encore de la recherche de fournisseurs de mobilier spécialisés
apparaissent aussi indispensables et sont pourtant largement délaissés des assureurs.
Nous y voyons là de potentielles différenciations entre assureurs.
Enfin, les services autour de la recherche de maison d’accueil et de l’aide au
déménagement semblent moins utiles et donc peu intéressants pour l’assureur.
Service d’assistance (aide-ménagère, portage de repas, soutien, ...)
64% 11%
Cible : Utilité : Maintien à domicile :
SERVICES « ASSISTANCE, HÉBERGEMENT ET AUTRES »
Soutien de relais / répit
41% 11%
Cible : Utilité : Maintien à domicile :
13
Service pour trouver une maison d’accueil
29% 5%
Cible : Utilité : Maintien à domicile :
Garantie prise en charge de solutions temporaires d’hébergement
Cible : Utilité : Maintien à domicile :
Visite et aide au déménagement vers établissement spécialisé
17%
Cible : Utilité : Maintien à domicile :
Recherche de fournisseurs spécialisés
11%
23% 5%
Cible : Utilité : Maintien à domicile :

SERVICES « BILAN DE SITUATION DE VIE & ASSISTANCE JURIDIQUE»
14
IV. SERVICES
« BILAN DE SITUATION DE VIE
& ASSISTANCE JURIDIQUE»
En complément des actions de prévention, certains assureurs proposent une approche
personnalisée afin de mieux accompagner l’entrée en dépendance. Cette offre de services
est particulièrement utile à tout assuré qui souhaite un accompagnement personnalisé et
optimisé de son entrée en dépendance.
Parmi les services proposés dans cette catégorie, c’est le service de bilan initial de
situation de dépendance de l’assuré et/ou de bilan de vie qui est le plus admis chez les
assureurs, partagé par près de 47% de notre panel. Ce bilan correspond à une évaluation
de la situation de l’assuré à l’entrée en dépendance et/ou durant l’état de dépendance.
Cette évaluation permet à l’assureur d’appréhender les besoins et l’état de santé de
l’assuré et d’adapter les prestations en conséquence. Elle peut inclure, les traitements
en cours, les capacités fonctionnelles, et d’autres éléments pertinents pour évaluer
l’évolution de la dépendance.
En complément du bilan, 12% des assureurs proposent d’aller plus loin en réalisant « un
projet de vie personnalisé », visant à élaborer un plan adapté à la situation de la personne
dépendante, en prenant en compte ses besoins spécifiques et son état de santé.
Enfin, le dernier service traite de l’aspect « juridique » de l’entrée en dépendance.
Plus précisément, l’assistance juridique permet d’offrir une aide à l’aidant familial dans
l’optique de protéger les intérêts de l’assuré. Partagé par près de 23% des assureurs, ce
service s’avère nécessaire pour assister l’aidant familial dans toutes les démarches qui
permettront de mettre sous protection juridique et physique l’assuré.
Les 3 services proposés dans la garantie « Bilan de situation de vie & assistance juridique »
sont tous les 3 des services considérés comme très utiles. Qu’ils permettent de faire un
état des lieux de la vie du dépendant, de se projeter dans la fin de vie ou encore qu’ils
offrent une assistance juridique aux aidants pour protéger les intérêts (tutelle, curatelle,

sauvegarde de justice) de l’assuré, ces services s’avèrent particulièrement intéressants et
très utiles pour l’assuré et ses aidants familiaux.
Par ailleurs, le degré de différenciation de chacun des trois services est important et
confère donc un réel avantage à l’assureur qui les propose.
Finalement, ces 3 services sont considérés comme à la fois indispensables et très
différenciants.
Bilan initial de situation de dépendance / Bilan de vie
Cible : Utilité :
Maintien à domicile :
Réalisation d’un «Projet de vie personnalisé»
6% 6%
41% 6%
Cible : Utilité :
Maintien à domicile :
SERVICES « BILAN DE SITUATION DE VIE & ASSISTANCE JURIDIQUE»
Assistance juridique liée à la perte d’autonomie
15
Cible :
17% 6%
Utilité :
Maintien à domicile :

SERVICES « FRAIS PONCTUELS »
V. SERVICES
« FRAIS PONCTUELS »
La majorité des contrats étudiés n’inclut pas de soutien financier en dehors de la
rente comprise dans chaque contrat dépendance. Cette rente est de base pour la
dépendance G1&2 et optionnelle pour la dépendance G3&4.
Pour autant, certains assureurs proposent également de prendre en charge les « frais
ponctuels » liés à des dépenses importantes et/ou imprévues qui surviennent au
cours de la vie de l’assuré en état de dépendance. Bénéficier de compensations
financières supplémentaires dans des moments difficiles peut s’avérer particulièrement
salvateur.
16
Parmi les services catégorisés en frais ponctuels,
nous trouvons 4 types de frais qui contribuent à la
volonté de maintien à domicile. A savoir que 47%
des acteurs du panel proposent au moins un service
« frais ponctuels ».
Tout d’abord, la formation des aidants constitue le
service le plus partagé par notre panel d’assureurs
(29%), suivi par la prise en charge d’un
auxiliaire de vie en cas d’hospitalisation
de l’aidant (17%), et de la prise en
charge des frais de transport de
l’assuré (11%). Enfin, la prise en charge,
en cas d’une absence ponctuelle d’un
aidant, d’une auxiliaire de vie ou d’une
aide-ménagère n’est proposée que par
6% des assureurs de notre panel.

Cette offre de services, qui vient compléter les nombreux services d’assistance et
d’accompagnement, permet de prendre en charge diverses dépenses ponctuelles
liées au quotidien de la personne dépendante et demeure, à ce titre, très intéressante
pour l’assuré. C’est pourquoi, l’utilité de chacun des 4 services a été évaluée avec le
nombre maximal d’étoiles, à savoir 3.
SERVICES « FRAIS PONCTUELS »
Ainsi, avec un fort degré de différenciation et une utilité maximale, les services « frais
ponctuels » apparaissent comme très intéressants et sont susceptibles de conférer
un réel avantage comparatif à tous ceux qui les proposent.
Formation des aidants
23% 6%
Cible :
Utilité :
Maintien à domicile :
17
Auxiliaire de vie en cas d’hospitalisation
11% 6%
Cible :
Utilité :
Maintien à domicile :
Frais de transport
11%
Cible :
Utilité :
Maintien à domicile :
Auxiliaire de vie ou aide-ménagère supplémentaire
6%
Cible :
Utilité :
Maintien à domicile :

GARANTIES « COMPENSATION FINANCIÈRE »
VI. GARANTIES
« COMPENSATION FINANCIÈRE »
Outre les nombreux services, un contrat dépendance est surtout conçu autour de
garanties financières. On peut distinguer deux types de garanties financières. D’une
part, celles qui se présentent sous la forme d’une rente et d’autre part celles qui se
présentent sous la forme de capital ou de compensations financières.
La rente est une prestation financière versée par l’assureur en cas d’entrée en
dépendance. Elle peut être totale, en cas de perte d’autonomie totale (GIR 1 et 2)
ou partielle (GIR 3 et 4). La totalité des assureurs du panel proposent au moins
une garantie de rente totale. La rente partielle est proposée par près de 88% des
assureurs du panel. Cette rente peut être utilisée au bon vouloir de l’assuré.
18
Les autres garanties financières adressent des besoins plus spécifiques. L’allocation
d’aide à domicile, proposée par 88% des acteurs du panel, permet de couvrir les frais
d’une aide à domicile en cas d’immobilisation ponctuelle au domicile. La garantie en
capital (82%) couvre les premiers frais d’installation généralement très conséquents.
La garantie Capital Décès et remboursement (17%) est une option garantissant la
redistribution des cotisations versées tout au long de la vie du contrat en cas de
décès sans besoin de dépendance. Enfin, la dernière garantie, proposée par 11% des
assureurs du panel consiste en une compensation financière pour couvrir les frais
médicaux en cas de fracture ou de première maladie grave, sachant que ce type de
prestation est déjà prise en compte par les mutuelles.
Notre étude comparative a démontré une faible utilité des garanties financières
sous forme de rente. Compte tenu de la durée moyenne de versement d’une rente,
soit la durée de vie des personnes dépendantes, le montant des rentes versées reste
inférieur aux montants des cotisations qui seraient investies avec la rentabilité
d’un placement financier, considéré comme sûr, à 2% annuel.

Si l’objectif du souscripteur est d’obtenir une rente pour assurer le financement de sa
dépendance alors une assurance vie est à envisager.
Le principe de mutualisation du risque ne semble, ici, pas respecté.
La question qui peut légitimement se poser est : les prestations de service
permettent-elles de compenser le coût économique d’un contrat dépendance ?
Garantie de rente en perte d’autonomie totale
100%
Cible : Utilité :
Maintien à domicile :
GARANTIES « COMPENSATION FINANCIÈRE »
Garantie de rente en perte d’autonomie partielle
70% 18%
Cible :
Utilité :
Maintien à domicile :
Allocation d’aide à domicile
53% 35%
Cible : Utilité :
Maintien à domicile :
19
Garantie de capital
Cible :
29%
Utilité :
53%
Maintien à domicile :
Garantie capital décès/remboursement
6% 11%
Cible :
Utilité :
Maintien à domicile :
Fracture ou 1 er frais maladie grave
11%
Cible :
Utilité :
Maintien à domicile :

20CONCLUSION
CONCLUSION / PRODUIT IDÉAL
Face aux défis de la dépendance, les assureurs se doivent de faire évoluer leurs
produits. Bien que les services soient les principaux atouts actuels des contrats
dépendance, nul ne peut ignorer le besoin financier croissant des assurés et de leurs
aidants familiaux.
Dans un contexte où le nombre de personnes en situation de dépendance est amené
à croître, couplé à une augmentation des coûts liés à cette dépendance, le besoin
d’assurance va augmenter.
La première piste pour répondre à ce besoin est d’accentuer le volet « prévention »
des produits pour limiter ou reculer l’âge d’entrée en dépendance. La prévention ne
doit pas simplement consister en une mise à disposition de contenus ou de ressources
alertant sur les risques de la dépendance, mais elle doit aussi inclure davantage
de contrôles (physiques et cognitifs) et de mises en relation avec des services de
maintien en forme (publiques, associatifs ou privés).
La deuxième piste est de rendre plus lisible le niveau de garantie et les conditions
dans lesquelles elles s’activent. En effet, naviguer dans l’univers de l’assurance
dépendance se révèle être un casse-tête. La lecture des conditions générales de ces
produits est complexe, voire obscure, car elle ne permet pas de comprendre ce qui
est couvert ou non et la nature exacte des services offerts, c’est-à-dire : ce qui relève
tout d’abord du conseil, ensuite de la mise en relation et enfin de la prise en charge.
Il y a donc un véritable enjeu de clarification des produits en matière de couverture,
services offerts et mise en œuvre du contrat au moment venu, à l’image de ce qui a
été fait en santé.

La troisième piste est de clairement décider si le contrat dépendance est un contrat
qui offre des services, mais qui offre aussi une rente. Avec deux options : un véritable
produit d’assurance qui repose sur la mutualisation des risques et donc qui offre des
rentes supérieures à ce qui existe actuellement. Sinon, une approche assurance vie
sans risque de perte de capital.
Enfin, si les aidants familiaux sont de moins en moins disponibles et que le maintien
à domicile est toujours privilégié, il faut que les assureurs continuent de développer
leurs offres autour des services. Pour cela, ils peuvent s’inspirer des bonnes pratiques
des offres sur les autres marchés en allant plus loin que la simple mise en relation avec
des prestataires de services : faire en sorte que l’appel à un service soit transparent
financièrement pour l’assuré. Pour cela, il faudrait augmenter les niveaux couvertures
et proposer systématiquement la prise en charge en directe par l’assureur.
21CONCLUSION
En somme, les sujets à développer pour disposer du produit idéal seraient :
• La prévention,
• La clarification de l’offre,
• La clarification du modèle économique autour de la rente,
• La prise en charge de l’identification du prestataire au règlement du service
Ces orientations sont autant de défis à relever pour les acteurs de l’assurance
dépendance, mais aussi autant d’opportunités pour améliorer la prise en charge des
personnes dépendantes.

22CONTACTS
CONTACTS
À PROPOS DE TALAN CONSULTING
Talan Consulting est un cabinet de conseil en management disposant d’une forte
expertise en assurances. Notre approche du conseil est résolument pragmatique et
sur mesure : pas d’offre préfabriquée mais nos expériences et expertises adaptées
à vos problématiques. Nous écoutons avant de penser à des solutions.
La complémentarité entre nos expertises métiers et transverses, et les synergies
avec le savoir-faire du groupe Talan nous permet d’accompagner les transformations
et l’innovation à 360° pour nos clients : métier, managériale, méthodologique et
technologique.
Nous sommes enfin les promoteurs d’un conseil durable en management tant
en termes d’impact de nos interventions que de prise en considération de leur
dimension RSE.
CONTACTS
BEATA KULIGOWSKA
Manager chez Talan Consulting
beata.kuligowska@talan.com
FRANCK COUAILLIER
Directeur chez Talan Consulting
franck.couaillier@talan.com

A PROPOS DU CERCLE LAB
Le Cercle LAB, le pôle de recherche prospective du groupe Seroni, est un réseau
d’échange et de réflexion destiné à tous les enthousiastes et assoiffés de connaissances
qui désirent faire avancer les choses dans le secteur de l’assurance.
Le Cercle LAB, c’est l’opportunité de faire partie d’une aventure collective engagée
pour la profession. C’est aussi l’occasion de développer ses talents : élargir son
réseau, ses connaissances, s’enrichir dans le partage et le talent collectif, et de faire
émerger ensemble idées et solutions sur des problématiques identifiées. En un mot,
développer ses talents.
23CONTACTS
CONTACTS
SÉBASTIEN JAKOBOWSKI
Fondateur de Seroni
sjakobowski@seroni.fr
06.62.45.01.31
FLORIAN DELAMBILY
Rédacteur en chef
de News Assurances Pro
fdelambily@seroni.fr
06.15.43.30.89
CATHERINE MARQUIS
Responsable de la
communication
& de l’évènement
cmarquis@seroni.fr
06.85.44.20.78

CARNET# 32
ÉTUDE
L’OFFRE D’ASSURANCE DÉPENDANCE
PASSÉE AU CRIBLE
Le vieillissement des populations est un défi majeur dans les pays développés et la
France n’échappe pas à cette tendance. En effet, les projections de l’INSEE ne laissent
pas de place au doute : d’ici 2050/2060, 1 Français sur 3 aura plus de 60 ans et plus
de 2 millions de personnes seront en situation de dépendance. Pourtant, malgré ce
contexte démographique « favorable », l’assurance dépendance peine à trouver sa place
et le nombre de personnes couvertes contre le risque de dépendance reste faible. Les
équipes de Talan Consulting ont étudié 27 offres de produits « assurance dépendance »
individuelle en garantie principale pour répondre à 2 questions :
L’offre d’assurance dépendance telle que conçue aujourd’hui est-elle pertinente ?
Répond-elle à l’évolution des besoins attendue ?
EN PARTENARIAT AVEC
REJOIGNEZ-NOUS SUR :
LINKEDIN
Cercle LAB
TWITCH
Ser_ON_i
CERCLE LAB
11 PASSAGE SAINT-PIERRE AMELOT, 75011 PARIS
www.cerclelab.com