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Efficience des marchés et anomalies

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<strong>Efficience</strong> <strong>des</strong> <strong>marchés</strong> <strong>et</strong><br />

<strong>anomalies</strong><br />

Gunther CAPELLE-BLANCARD<br />

Conférences au Collège de Bruges


PLAN<br />

<strong>Efficience</strong> <strong>des</strong> <strong>marchés</strong> <strong>et</strong> <strong>anomalies</strong><br />

1. L’efficience : une notion plurielle<br />

2. L’efficience informationnelle<br />

3. Les validations empiriques<br />

4. Le paradoxe de Grossman-Stiglitz (1980)<br />

5. Les <strong>anomalies</strong>


Lectures<br />

• Manuels :<br />

– Bodie Z., R.C. Merton, Finance, Pearson Education,<br />

2003.<br />

– Brealey R. <strong>et</strong> S. Myers, Principes de gestion financière,<br />

Pearson Education, 2003.<br />

– Gill<strong>et</strong> Ph., L'<strong>Efficience</strong> <strong>des</strong> Marchés Financiers,<br />

Economica, 1999.<br />

• Articles :<br />

– Franckfurter <strong>et</strong> Goun, 2001, Anomalies in Finance: what<br />

are they and what are they good for, IRFA, 10, 407-429.<br />

– Grossman <strong>et</strong> Stiglitz, 1980, On the Impossibility of<br />

Informationally Efficient Mark<strong>et</strong>s, AER.<br />

– Schwert, 2002, Anomalies and Mark<strong>et</strong> Efficiency, NBER.


L'efficience : une notion plurielle<br />

• L’allocation optimale <strong>des</strong> ressources<br />

• La rencontre de la demande <strong>et</strong> de l’offre de<br />

capitaux au coût le plus faible possible<br />

• La juste évaluation <strong>des</strong> termes de l’échange.<br />

=> Chacune de ces dimensions est à prendre en<br />

considération pour juger du fonctionnement <strong>des</strong><br />

<strong>marchés</strong>.<br />

Ces différents objectifs sont évidemment liés


L'efficience : une notion plurielle<br />

• <strong>Efficience</strong> allocative : les fonds vont vers les<br />

emplois les plus productifs (les taux de rendement<br />

marginaux <strong>des</strong> emprunteurs <strong>et</strong> <strong>des</strong> prêteurs sont égaux)<br />

• <strong>Efficience</strong> opérationnelle : les intermédiaires<br />

financiers m<strong>et</strong>tent en relation de manière<br />

satisfaisante les offreurs <strong>et</strong> les demandeurs de<br />

capitaux, au coût le plus faible <strong>et</strong> tout en r<strong>et</strong>irant<br />

une juste rémunération<br />

• La définition de l’efficience la plus répandue est<br />

celle de l’efficience informationnelle


<strong>Efficience</strong> informationnelle<br />

• Un marché financier est dit efficient si <strong>et</strong><br />

seulement si l'ensemble <strong>des</strong> informations<br />

disponibles concernant chaque actif<br />

financier coté sur ce marché est<br />

immédiatement intégré dans le prix de c<strong>et</strong><br />

actif (Fama, 1965)<br />

=> Le prix en t constitue la meilleure<br />

prévision du prix en t+1<br />

E(Pt+1 / It) = Pt


<strong>Efficience</strong> <strong>et</strong> arbitrage<br />

• Jensen (1978), définition moins restrictive :<br />

« Sont maintenant réputés efficients les <strong>marchés</strong><br />

sur lesquels les prix <strong>des</strong> actifs cotés intègrent<br />

les informations les concernant de telle manière<br />

qu’un investisseur ne peut, en ach<strong>et</strong>ant ou en<br />

vendant c<strong>et</strong> actif, en tirer un profit supérieur aux<br />

coûts de transactions engendrés par c<strong>et</strong>te<br />

action »


Les conditions d'un marché efficient<br />

• Atomicité : aucun agent n’a une part de<br />

marché suffisante pour influencer les prix<br />

par ses seules transactions (price-taker)<br />

• Un marché efficient doit être liquide ce qui<br />

signifie qu’un investisseur doit pouvoir<br />

ach<strong>et</strong>er ou vendre une importante quantité<br />

de titres très rapidement sans provoquer de<br />

forte variation <strong>des</strong> cours.


Les formes de l'efficience<br />

• Le concept d’efficience m<strong>et</strong> en avant le rôle clé<br />

joué par l’information dans la valorisation <strong>des</strong><br />

titres.<br />

• La question est alors de délimiter l’ensemble <strong>des</strong><br />

informations qui conditionne le cours <strong>des</strong> titres sur<br />

un marché efficient.<br />

• Fama définit plusieurs formes d’efficience <strong>des</strong><br />

<strong>marchés</strong> en distinguant <strong>des</strong> ensembles<br />

d’informations différents.<br />

• On r<strong>et</strong>ient trois formes d’efficience : la forme dite<br />

faible, la forme semi-forte <strong>et</strong> la forme forte.


Forme faible de l’efficience<br />

• L'ensemble <strong>des</strong> informations disponibles<br />

comprend uniquement l'historique de la série<br />

<strong>des</strong> prix <strong>et</strong> <strong>des</strong> rentabilités<br />

• Un marché sera efficient au sens faible si toute<br />

l'information basée sur les cours ou rentabilités<br />

passés est pleinement reflétée dans le prix <strong>des</strong><br />

titres<br />

• Il est impossible de tirer parti <strong>des</strong> informations<br />

passées qui n'apportent rien en termes de<br />

pouvoir prédictif <strong>des</strong> cours futurs


Forme semi-forte de l’efficience<br />

• L'information disponible inclut, en plus <strong>des</strong><br />

statistiques précédentes, n'importe quel<br />

renseignement rendu public (les résultats<br />

comptables, les dividen<strong>des</strong>, les augmentations<br />

de capital, les PER, les annonces d'OPA <strong>et</strong><br />

OPE...).<br />

• Les informations disponibles sont intégrées dans<br />

le prix de l'actif à l'instant même où elles sont<br />

rendues publiques<br />

• Il est impossible de réaliser un profit sur la base<br />

<strong>des</strong> informations publiques <strong>et</strong> disponibles


Forme forte de l’efficience<br />

• Les prix reflètent même l'information privée<br />

détenue par les agents.<br />

• L'efficience forte implique que l'utilisation de ces<br />

informations privilégiées n'est pas susceptible<br />

d'aider à la prévision <strong>des</strong> cours.<br />

• La connaissance d'informations confidentielles<br />

susceptibles d'affecter la valeur d'un actif<br />

financier lorsqu'elles seront dévoilées ne perm<strong>et</strong><br />

pas à son détenteur de réaliser un gain réel sur<br />

les <strong>marchés</strong>


Les tests empiriques<br />

• Fama : « les preuves en faveur de l’efficience <strong>des</strong><br />

<strong>marchés</strong> financiers sont nombreuses <strong>et</strong>, fait presque<br />

unique en science économique, les preuves allant à<br />

l’encontre de c<strong>et</strong>te hypothèse sont peu abondantes »<br />

1. Au sens faible<br />

• Les tests de prévisibilité<br />

2. Au sens semi-fort<br />

• L’impact <strong>des</strong> opérations sur titre<br />

• Les étu<strong>des</strong> d’événements<br />

3. Au sens fort<br />

• Les délits d’initiés<br />

• Les performances <strong>des</strong> gérants


Peut-on prévoir les cours de<br />

bourse ?<br />

• Isaac Newton en 1720 : « Je peux calculer<br />

les mouvements <strong>des</strong> corps célestes, mais<br />

pas la folie <strong>des</strong> gens »<br />

• Irving Fisher le 17 octobre 1929 : « Stock<br />

prices have reached what looks like a<br />

permanently high plateau »


Rentabilités journalière t-1<br />

CAC 40<br />

Indice CAC 40 (1992-2003)<br />

Corrélation = 0,019<br />

0,06<br />

0,04<br />

0,02<br />

0<br />

-0,06 -0,04 -0,02 0 0,02 0,04 0,06<br />

-0,02<br />

-0,04<br />

-0,06<br />

Rentabilités journalière t


Quelle est l’information contenue<br />

dans les cours passé ?<br />

• Le concept de marche aléatoire<br />

• Les tests de corrélation sérielle<br />

• Les tests de « runs »<br />

• Modèle ARCH<br />

• Les test de cointégration<br />

• L’analyse technique (le nombre d'or, les<br />

chandeliers japonais, <strong>et</strong>c...)<br />

=> <strong>Efficience</strong> faible <strong>des</strong> <strong>marchés</strong>


Les opérations sur titre<br />

• Versement de dividen<strong>des</strong><br />

• Split<br />

• Distribution d’actions gratuites<br />

• Émission de nouvelles actions <strong>et</strong> droit<br />

préférentiel de souscription<br />

• Rachats d’actions<br />

• Les offres publiques


Le versement de dividen<strong>des</strong><br />

• Distinguer la date d’annonce <strong>et</strong> la date de<br />

versement<br />

• Au moment du versement<br />

– impact négatif sur les cours boursiers<br />

– Neutre pour les actionnaires<br />

• Au moment de l’annonce<br />

– Eff<strong>et</strong> signal : « Anyone who lives within their means<br />

suffers from a lack of imagination », Oscar Wilde.<br />

– Si le versement d'un dividende est inattendu => perçu<br />

comme une bonne nouvelle


Divisions du nominal (split)<br />

• Opération purement comptable : on<br />

multiplie le nombre d’actions en divisant<br />

leur valeur unitaire.<br />

• Neutre pour l’actionnaire<br />

• Objectif : rendre le marché du titre plus<br />

liquide


Distribution d’actions gratuites<br />

• Les réserves peuvent être incorporées au capital social<br />

= simple écriture comptable<br />

=> le montant <strong>des</strong> fonds propres de l’entreprise n’est pas<br />

modifié.<br />

• Objectif : adéquation du capital social<br />

• Les actionnaires reçoivent alors un droit d’attribution<br />

d’action gratuite par action détenue.<br />

Il faut n droits d’attribution pour obtenir une action nouvelle.<br />

• Possibilité de revendre ses droits sur le marché, qui sont<br />

cotés indépendamment de l’action.<br />

• La baisse du cours = la valeur du droit d’attribution, afin<br />

de ne pas léser les anciens actionnaires


Émissions de nouvelles actions <strong>et</strong><br />

droit préférentiel de souscription<br />

• Émission <strong>des</strong> nouvelles actions : prix de souscription<br />

généralement inférieur au cours<br />

• Les anciens actionnaires bénéficient d’un droit<br />

préférentiel de souscription (DPS) qu’ils peuvent décider<br />

d’exercer ou non.<br />

– Les DPS sont cotés en bourse indépendamment<br />

• La valeur du DPS doit compenser la baisse <strong>des</strong> cours<br />

• En eff<strong>et</strong>, baisse du BPA (dilution du capital) =><br />

ajustement du cours<br />

• L’attribution <strong>des</strong> DPS est neutre pour l’actionnaire !


Les rachats d’actions<br />

• Objectif initial : réduire son capital<br />

• Une fois le rachat d’actions effectué, les titres sont<br />

annulés<br />

=> BPA augmente (eff<strong>et</strong> « relutif »)<br />

• Remarque : Motivation fiscale<br />

• Les réductions de capital se substituent au versement<br />

<strong>des</strong> dividen<strong>des</strong><br />

– En 2000, parmi les entreprises américaines cotées qui versent<br />

<strong>des</strong> fonds à leurs actionnaires, 45 % n’ont pas versé de<br />

dividen<strong>des</strong> mais ont procédé à <strong>des</strong> rachats d’actions, 20 % ont<br />

distribué uniquement <strong>des</strong> dividen<strong>des</strong> <strong>et</strong> 35 % ont fait les deux.<br />

En 1972, ces proportions étaient respectivement de 10 %, 70 %<br />

<strong>et</strong> 20 %.<br />

• Explique que le dividend yield soit inférieur ces dernières<br />

années à sa moyenne historique


Les offres publiques<br />

• Pour la société cible :<br />

Appréciation dans la mesure où le prix de l'offre<br />

est supérieur au dernier cours coté de ce titre.<br />

• Pour la société initiatrice : résultat ambiguë.<br />

– Réaction négative si les investisseurs considèrent<br />

l'opération trop risquée ou à un prix trop élevé.<br />

– Réaction positive si les investisseurs estiment que<br />

c<strong>et</strong>te opération engendre <strong>des</strong> synergies<br />

• Exemple : Keown <strong>et</strong> Pinkerton, Merger<br />

Announcements and Insider Trading Activity,<br />

JoF, 1981.


L'impact <strong>des</strong> « news »<br />

• Le consensus de marché (i.e. la moyenne <strong>des</strong><br />

anticipations formulées par les analystes) est en<br />

permanence intégré dans les cours.<br />

• Ce n’est pas tant le chiffre annoncé qui influence<br />

le marché.<br />

• C’est l’écart entre ce chiffre <strong>et</strong> le chiffre anticipé<br />

(la surprise) qui fait varier les cours<br />

=> le marché ne réagit qu’en cas d’erreur<br />

d’anticipation.<br />

• Exemple : Les annonces de chômage<br />

• Remarque : L'industrie <strong>des</strong> emballages


La technique <strong>des</strong> étu<strong>des</strong><br />

d'événements (event study)<br />

• Objectif : Mesurer l’écart entre le cours<br />

observé de l’actif <strong>et</strong> un prix théorique<br />

• Le prix théorique est estimé à partir du<br />

CAPM<br />

• Perm<strong>et</strong> de déterminer les « rendements<br />

anormaux »


Calcul <strong>des</strong> rentabilités anormales (1)<br />

t 0 = date d’événement<br />

période d’estimation période d’étude<br />

<strong>des</strong> paramètres<br />

t’’ t 0 t’


Calcul <strong>des</strong> rentabilités anormales (2)<br />

• On utilise le MEDAF (CAPM)<br />

RA it = R it –E(R it )<br />

E(R it ) = α + β R mt<br />

où α <strong>et</strong> β sont estimé sur la période avant t’’<br />

β = cov(R i ,R m ) / var(R m )<br />

Agrégation dans le temps <strong>et</strong>/ou l’espace<br />

RAM t = ∑ i RA it / N<br />

RAC i = ∑ t RA it<br />

RAMC t = ∑ i RAM it / N


Cours boursier<br />

t<br />

Une annonce (news) est révélée en t<br />

<strong>Efficience</strong><br />

Eff<strong>et</strong> d’aprentissage<br />

Sur-réaction<br />

Fuite<br />

Bonne nouvelle<br />

Mauvaise nouvelle<br />

Temps


L'explosion de la nav<strong>et</strong>te Challenger<br />

• Maloney <strong>et</strong> Mulherin, J. of Corporate Finance (2003)


• PHOTOS !!!!!!!!!!!!!!!!!


Le cas du Titanic<br />

• 14 avril 1912 : Naufrage du Titanic<br />

• Khana (FAJ, 1998) examine l’eff<strong>et</strong> sur le<br />

cours boursier de l’International Mercantile<br />

Marine Company<br />

• Capitalisation boursière = -2,6 millions $<br />

• Perte n<strong>et</strong>te pour l’IMM = 2,5 millions $<br />

– Coût estimé = 8 millions $<br />

– Montant assurée (Lloyd’s) = 5,5 millions $


Vitesse de réaction du marché :<br />

Football France-Uruguay 2002<br />

• Capitalisation boursière pour TF1 = -170<br />

millions €<br />

• Marie-Hélène Broihanne, Maxime Merli, Patrick<br />

Roger, Finance comportementale, Economica,<br />

2004.


Information as regulation: The effect of community<br />

right to know laws on toxic emissions<br />

• Konar <strong>et</strong> Cohen, JEEM (1997)


L’explosion du dépôt de Buncefield<br />

Capelle-Blancard <strong>et</strong> Laguna (2006)


CAR<br />

La réaction de Thalès aux attentats<br />

0,2<br />

0,18<br />

0,16<br />

0,14<br />

0,12<br />

0,1<br />

0,08<br />

0,06<br />

0,04<br />

0,02<br />

0<br />

06/09/2001<br />

07/09/2001<br />

08/09/2001<br />

09/09/2001<br />

du 11 septembre<br />

10/09/2001<br />

11/09/2001<br />

12/09/2001<br />

13/09/2001<br />

14/09/2001<br />

15/09/2001<br />

16/09/2001<br />

17/09/2001<br />

18/09/2001<br />

19/09/2001<br />

20/09/2001


La réaction <strong>des</strong> <strong>marchés</strong> financiers<br />

aux attentats du 11 septembre (1)


La réaction <strong>des</strong> <strong>marchés</strong> financiers<br />

aux attentats du 11 septembre (2)<br />

• La bourse de New York est restée fermée plusieurs jours ce<br />

qui a éventuellement permis d’éviter un emballement trop<br />

important<br />

• La réaction <strong>des</strong> <strong>marchés</strong> semble inversement proportionnelle<br />

à leur profondeur (mesurée ici par la capitalisation boursière<br />

totale) : les <strong>marchés</strong> US étant particulièrement liqui<strong>des</strong>, ils<br />

ont pu absorber ces chocs sans trop de difficultés.<br />

• On peut aussi supposer que les investisseurs américains ont<br />

fait preuve d’un « élan patriotique » en refusant de céder<br />

leurs titres.<br />

• La réaction <strong>des</strong> autorités monétaires américaines qui ont su<br />

faire preuve de souplesse pour accompagner ce choc en<br />

octroyant davantage de liquidités au système financier.<br />

• Les autres pays sont plus dépendants que les Etats-Unis aux<br />

approvisionnements en pétrole.<br />

• Une industrie de la Défense US plus prompte au lobbying.


Les délits d’initiés (Insider trading)<br />

• Meulbroek, An Empirical Analysis of Illegal<br />

Insider Trading JoF, 1992.<br />

• AAR = 3,06%


Quelles sont les informations les<br />

plus pertinentes ?<br />

• On inverse la problématique<br />

• On détermine quels sont les jours qui<br />

correspondent aux rendements les plus<br />

importants (en valeur absolu)<br />

• On tente d’identifier les événements<br />

correspondants<br />

• Étu<strong>des</strong> sur les 63 plus gran<strong>des</strong> entreprises<br />

de la Défense cotées


6%<br />

Capelle-Blancard <strong>et</strong> Couderc (2006)<br />

22%<br />

7%<br />

10%<br />

32%<br />

84%<br />

84%<br />

39%<br />

39%<br />

Finance<br />

Industrie<br />

Réputation<br />

Structure<br />

Entreprise<br />

Secteur<br />

Macroéconomie<br />

29%<br />

8%<br />

83%<br />

9%<br />

9%<br />

71%<br />

71%<br />

Rumeurs<br />

Annonces<br />

Imprévisible<br />

Information disponible<br />

Information non disponible


De l’impossibilité de battre le<br />

marché<br />

• Burton Malkiel : « En matière de sélection<br />

d’actions, un chimpanzé, les yeux bandés, qui<br />

lance <strong>des</strong> fléch<strong>et</strong>tes sur le Wall Stre<strong>et</strong> Journal<br />

peut faire aussi bien que les experts », A<br />

random Walk Down Wall Stre<strong>et</strong>, 1973<br />

• Les mesures de performance<br />

• Les mesures traditionnelles<br />

• Les mesures de mark<strong>et</strong>-timing<br />

• Les modèles conditionnelles<br />

• Les modèles multi-factoriels<br />

• Les performances <strong>des</strong> gérants <strong>et</strong> <strong>des</strong> analystes<br />

• Le cas particulier de l’investissement éthique


Les mesures traditionnelles (1)<br />

• Mesure de la rentabilité<br />

• Indice de Treynor (1965)<br />

• Indice de Sharpe (1966)<br />

• Indice (alpha) de Jensen (1968)<br />

R −<br />

R = α + R − R β + ε<br />

p,<br />

t<br />

f , t<br />

p<br />

( ) m,<br />

t f , t p p,<br />

t<br />

R<br />

T<br />

S<br />

p,<br />

t<br />

p<br />

p<br />

⎛ I<br />

= ln⎜<br />

⎜<br />

⎝ I<br />

E p − R<br />

=<br />

β<br />

=<br />

E<br />

p<br />

p<br />

σ<br />

−<br />

p<br />

p,<br />

t<br />

p,<br />

t−1<br />

f<br />

R<br />

f<br />

⎞<br />

⎟<br />


Les mesures traditionnelles (2)<br />

• Indice de Sortino (1994)<br />

*<br />

δ p<br />

1<br />

( R − MAR)<br />

• Ratio d’information<br />

⎧1<br />

D = ⎨<br />

⎩0<br />

≤ MAR<br />

><br />

N<br />

2<br />

p,<br />

t<br />

= ∑ D p,<br />

t où<br />

N t=<br />

1<br />

si Rp<br />

, t MAR<br />

• T-B = alpha /bêta (Treynor <strong>et</strong> Black 1973 <strong>et</strong> Salvati 1997)<br />

So<br />

• Rapport d’évaluation (Appraisal Ratio AR) =<br />

alpha/sigma<br />

RI<br />

p<br />

si<br />

= σ<br />

R<br />

E<br />

p<br />

( R − R )<br />

p<br />

− E<br />

M<br />

M<br />

p<br />

=<br />

E<br />

p<br />

−<br />

δ<br />

MAR<br />

*<br />

p


Les mesures de mark<strong>et</strong> timing<br />

• Treynor-Mazuy (1966)<br />

où λp est la capacité du gérant de prévoir l’évolution du marché<br />

• Henriksson-Merton (1981, 1984)<br />

p,<br />

t<br />

f , t<br />

p<br />

p<br />

( R ) ( ) m,<br />

t − Rf<br />

, t + λp<br />

D Rm,<br />

t − Rf<br />

, t p,<br />

t<br />

R − R = α + β<br />

+ ε<br />

D prend la valeur 1 si R m,t > R f,t <strong>et</strong> une valeur nulle sinon.<br />

• Weigel (1991)<br />

R − R = α + β R − R + λ max 0,<br />

R − R + ε<br />

p,<br />

t<br />

pt<br />

p , t<br />

f , t<br />

p<br />

f<br />

f , t<br />

a<br />

p<br />

p<br />

( ) ( ) 2<br />

Rmt<br />

− R f + λ p Rmt<br />

− R f pt<br />

R −<br />

R = α + β<br />

+ ε<br />

p ( p m , t ) f , t p ( m , t ) f , t p , t<br />

( Ra,<br />

t − Rf<br />

, t ) + βo<br />

( Ro,<br />

t − Rf<br />

, t ) + λp<br />

max(<br />

0,<br />

Ra,<br />

t − Rf<br />

, t , Ro,<br />

t − Rf<br />

, t ) p,<br />

t<br />

R − R = α + β<br />

+ ε<br />

Ra = marché <strong>des</strong> actions ; Ro marché <strong>des</strong> obligations


Les mesures conditionnelles<br />

• Ferson <strong>et</strong> Schadt (1996)<br />

β ′<br />

Z −E(<br />

Z)<br />

p(<br />

Zt−<br />

1 ) = βop<br />

+ Bpzt<br />

−1<br />

avec<br />

zt−1 = t−1<br />

Ainsi le alpha avec time vraying bêta se calcul par l’estimation de:<br />

p,<br />

t<br />

Pour deux variables d’information (TD <strong>et</strong> TSR)<br />

R<br />

( ) /<br />

R<br />

( ( ) m,<br />

t − R f , t + Bp<br />

zt<br />

1 Rm,<br />

t − R f , t p,<br />

t<br />

R α + ε<br />

p,<br />

t<br />

−<br />

− R f , t = p + β0<br />

p<br />

−<br />

R<br />

f<br />

, t<br />

= α<br />

+ β<br />

p<br />

TSR<br />

+ β<br />

op<br />

( R − R ) + β ( R − R )( TD − E(<br />

TD ) )<br />

m,<br />

t<br />

f , t<br />

TD<br />

m,<br />

t<br />

f , t<br />

( Rm,<br />

t − R f , t )( TSRt<br />

−1<br />

− E(<br />

TSR ) ) + ε p,<br />

t<br />

t−1


Les modèles multifactoriels<br />

• Fama <strong>et</strong> French (1992-1996)<br />

p,<br />

t<br />

f , t<br />

p<br />

pM<br />

( R ) M , t − Rf<br />

, t + β pSMBRSMB,<br />

t + β pHMLRHML,<br />

t p,<br />

t<br />

R −<br />

R = α + β<br />

+ ε<br />

- R M,t la rentabilité du portefeuille du marché<br />

- R f,t le taux sans risque<br />

- R SMB,t la différence entre la rentabilité d’un portefeuille de<br />

p<strong>et</strong>ite capitalisation <strong>et</strong> la rentabilité d’un autre de forte<br />

capitalisation<br />

- R HML,t désigne la différence entre la rentabilité d’un<br />

portefeuille de fort ratio book-to-mark<strong>et</strong> <strong>et</strong> la rentabilité<br />

d’un autre à faible ratio book-to-mark<strong>et</strong>


La performance <strong>des</strong> fonds<br />

• Grinblatt <strong>et</strong> Titman (1989)<br />

mutual funds US de 1975 à 1984<br />

• Persistance ?<br />

=> les performances <strong>des</strong> gérants <strong>et</strong> <strong>des</strong> analystes sont<br />

très instables, i.e. les performances passées <strong>des</strong><br />

gérants ne préjugent pas de leurs performances<br />

futures (sauf dans le cas où ces performances sont<br />

très mauvaises…)<br />

• La gestion indicielle (passive)<br />

• Exemple : Carhart, 1997, On Persistence in Mutual<br />

Fund Performance, JoF.


Le cas <strong>des</strong> hedge funds<br />

Ackermann, McEnally, Ravenscraft,1999, The Performance of Hedge Funds, JoF.


Le cas <strong>des</strong> fonds éthiques<br />

• Statman (2000, EU)<br />

– Alpha Fonds ISR = -5,02%<br />

• Capelle-Blancard <strong>et</strong> Laaradh (2006, Fra)<br />

Ratio de Sharpe :<br />

– Fonds ISR = -0.0882 (ecart-type = 0.0401)<br />

– MSCI Europe = -0.0597


Comparaison entre les ratios <strong>des</strong> fonds <strong>et</strong> ceux <strong>des</strong> benchmarks<br />

CAC40 SBF250 SBF120 SBF2MKT Growth Value MSCIEurope MSCIEURO<br />

Sharpe Sortino Sharpe Sortino Sharpe Sortino Sharpe Sortino Sharpe Sortino Sharpe Sortino Sharpe Sortino Sharpe Sortino<br />

Sharpe Sortino -0,0638 -0,0796 -0,0389 -0,0490 -0,0479 -0,0602 0,0364 0,0458 -0,1209 -0,1442 -0,0253 -0,0317 -0,0597 -0,0741 -0,0740 -0,0916<br />

AGF Euro -0,1012 -0,1241 - - - - - - - - + + - - - - - -<br />

CAAM Activaleurs -0,1501 -0,1769 - - - - - - - - - - - - - - - -<br />

CAAM Euro -0,0904 -0,1083 - - - - - - - - + + - - - - - -<br />

Crédit Mutuel -0,0848 -0,1044 - - - - - - - - + + - - - - - -<br />

Dexia Ethique -0,0719 -0,0929 - - - - - - - - + + - - - - + -<br />

Dexia Sus EMU -0,0931 -0,1171 - - - - - - - - + + - - - - - -<br />

Dexia Sus Europe -0,0977 -0,1202 - - - - - - - - + + - - - - - -<br />

Dexia Bal High -0,0827 -0,1026 - - - - - - - - + + - - - - - -<br />

Dexia Bal Low 0,0028 0,0037 + + + + + + - - + + + + + + + +<br />

Dexia Bal Med -0,0609 -0,0768 + + - - - - - - + + - - - - + +<br />

Ecureuil 1,2,3 Futur -0,1100 -0,1322 - - - - - - - - + + - - - - - -<br />

Epargne Ethique -0,1334 -0,1567 - - - - - - - - - - - - - - - -<br />

Equity S.R Europe -0,1211 -0,1401 - - - - - - - - - + - - - - - -<br />

Ethis Valeur -0,0668 -0,0828 - - - - - - - - + + - - - - + +<br />

Euro Ethique -0,0971 -0,1195 - - - - - - - - + + - - - - - -<br />

Euro Mid-Cap -0,1337 -0,1491 - - - - - - - - - - - - - - - -<br />

Europe C.D.D -0,0988 -0,1203 - - + - + - + - + + + - + - + -<br />

Europe Gouvernance -0,0914 -0,1118 - - - - - - - - + + - - - - - -<br />

Eurosociétale -0,0800 -0,0987 - - - - - - - - + + - - - - - -<br />

Federal Actions -0,0908 -0,1125 - - - - - - - - + + - - - - - -<br />

Génération Ethique -0,1012 -0,1211 - - - - - - - - + + - - - - - -<br />

HSBC AM -0,1056 -0,1261 - - - - - - - - + + - - - - - -<br />

Ixis Euro 21 -0,0975 -0,1207 - - - - - - - - + + - - - - - -<br />

Macif C.D -0,0637 -0,0772 + + - - - - - - + + - - - - + +<br />

Macif C.D Europe -0,0726 -0,0888 - - - - - - - - + + - - - - + +<br />

MAM Actions -0,1088 -0,1350 - - - - - - - - + + - - - - - -<br />

MG C.D Europe -0,0825 -0,1002 - - - - - - - - + + - - - - - -<br />

Sarasin Euro -0,0306 -0,0374 + + + + + + - - + + - - + + + +<br />

Sarasin Europe -0,0477 -0,0605 + + - - + - - - + + - - + + + +<br />

SGAM Invest D.D -0,1339 -0,1607 - - - - - - - - - - - - - - - -<br />

Voie lactée 1 0,0372 0,0506 + + + + + + + + + + + + + + + +<br />

WESTAM Europe -0,1609 -0,1899 - - - - - - - - - - - - - - - -


Paradoxe de Grossman <strong>et</strong> Stiglitz<br />

• <strong>Efficience</strong> au sens fort = le prix <strong>des</strong> actifs est révélateur de<br />

toute l’information publique <strong>et</strong> privée.<br />

• Problème : plus rien ne justifie l’acquisition d’information<br />

– A quoi bon essayer de déterminer la valeur<br />

fondamentale <strong>des</strong> titres si le système de prix est<br />

parfaitement efficace ?<br />

– A quoi bon engager <strong>des</strong> coûts dans la recherche<br />

d’information, s’il est impossible de « battre le<br />

marché » ?<br />

=> L'hypothèse d'un marché parfaitement efficient s'avère<br />

incompatible avec l'existence d'agents informés lorsque la<br />

collecte d'information est coûteuse


• Les eff<strong>et</strong>s de calendrier<br />

– Eff<strong>et</strong> janvier<br />

– Eff<strong>et</strong> lundi<br />

Les <strong>anomalies</strong><br />

• L'eff<strong>et</strong> taille <strong>et</strong> l’eff<strong>et</strong> PER<br />

• Le r<strong>et</strong>our à la moyenne<br />

• La décote <strong>des</strong> holdings<br />

• Les actions jumelles


L’eff<strong>et</strong> « janvier »<br />

Rozeff <strong>et</strong> Kinney (1976)<br />

Schwert (2003)<br />

• Explication : réalisation <strong>des</strong> pertes en fin<br />

d’année pour réduire le revenu imposable<br />

!! G.-B. année fiscale débute en avril<br />

!! Australie année fiscale débute en juill<strong>et</strong><br />

– Existe aussi un eff<strong>et</strong> « septembre »


Les eff<strong>et</strong>s « jours »<br />

French (1980) :<br />

• Eff<strong>et</strong> lundi => -0,168%<br />

• Mieux vaut annoncer les mauvaises<br />

nouvelles le vendredi ?


L’eff<strong>et</strong> taille <strong>et</strong> l’eff<strong>et</strong> PER<br />

Banz (1981)<br />

Fama-French (1992)<br />

• Capitalisation :<br />

1er décile / dernier décile = +0,74%<br />

• Book to Mark<strong>et</strong> :<br />

dernier décile (value stock) / 1er décile (growth<br />

stock ) = +1,54%<br />

=> Inefficience ou facteurs de risque supplémentaire ?


La décôte <strong>des</strong> holdings<br />

• Closed-end funds (fonds fermés) = le<br />

nombre de part reste constant<br />

• La valeur <strong>des</strong> parts du fonds est<br />

significativement plus faible que celle du<br />

portfeuille<br />

=> incertitude quant aux capacités <strong>des</strong> gérants ?<br />

=> eff<strong>et</strong> liquidité ?


Les actions jumelles<br />

Rosenthal <strong>et</strong> Young (JFE, 1990)<br />

Bedi, Richard, Tennant (2003)<br />

• Exemple : Royal Dutch <strong>et</strong> Shell<br />

• En 1907, ces sociétés décident de partager tous<br />

les bénéfices futurs 60%-40%<br />

=> Théoriquement : RD = 1,5 Shell<br />

Ecart par rapport à la valeur théorique : entre -15%<br />

<strong>et</strong> 35% entre 1980 <strong>et</strong> 1995


dot com


Conclusion :<br />

Les <strong>marchés</strong> sont-ils efficients ?<br />

• Tout dépend ce qu’on entend par<br />

efficience…<br />

– Prévisibilité <strong>des</strong> cours boursiers ?<br />

• L’efficience : un dogme ? (McGoun, 2002)

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