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ESPACE DE HILBERT

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Chapitre 2<br />

<strong>ESPACE</strong> <strong>DE</strong> <strong>HILBERT</strong><br />

Le cadre adapté à l’étude des séries chronologiques est celui d’un espace vectoriel de variables aléatoires<br />

de variance …nie, o¤rant une interprétation simple de la corrélation (et de la non corrélation). Ce chapitre<br />

introduit la structure euclidienne et plus généralement celle d’un espace de Hilbert qui correspond à ce<br />

cadre. Il dé…nit les notions de longueur, d’orthogonalité et de projection. Il ne saurait donner tous les<br />

éléments. Il sert de base, uni…e des notations et concepts et ne peut être correctement assimilé que par<br />

une utilisation systématique d’exemples et de schémas dans le plan vectoriel R 2 ou l’espace vectoriel R 3 .<br />

1<br />

2.1 Espace Pré-Hilbertien<br />

2.1.1 Dé…nition et exemples<br />

Dé…nition 2.1 Un espace pré-hilbertien est un espace vectoriel E muni d’un produit scalaire (dite structure<br />

euclidienne), c’est à dire d’une application bilinéaire de E E ! C, notée hx; yi telle que<br />

hx; yi = hy; xi 8x; y 2 E (conjugaison dans C : a + ib ! a ib)<br />

hx + z; yi = hx; yi + hz; yi 8x; y; z 2 E<br />

h x; yi = hx; yi 8x; y 2 E; 8 2 C<br />

hx; xi 0 8x 2 E<br />

hx; xi = 0 , x = 0<br />

Dans le cas d’un espace vectoriel sur R, la première propriété se réduit à la symétrie hx; yi = hy; xi.<br />

Dans la suite du cours, sauf mention contraire, le corps des scalaires sera réel.<br />

La notation hx j yi est parfois utilisée pour noter un produit scalaire.<br />

Exemple 2.1 L’espace euclidien R n<br />

Dans R dé…nissons hx; yi = x y (le produit de deux nombres réels)<br />

Dans R 2 soit x = (x1; x2) ; y = (y1; y2) deux vecteurs. Dé…nissons hx; yi = x1y1 + x2y2. Véri…er les<br />

axiomes euclidiens. Généraliser à R n .<br />

Pour comprendre l’ensemble des notions introduites dans ce chapitre, manipuler, avec des dessins les<br />

espaces euclidiens R 2 ; R 3 .<br />

Proposition 2.1 (Identité de la médiane), Soit E un espace pré-hilbertien :<br />

8x; 8y 2 E; hx + y; x + yi + hx y; x yi = 2 hx; xi + 2 hy; yi<br />

1 c 1980 2007 Philippe JOLIVALDT PARIS1 Permission d’utiliser ce document pour un usage étudiant strictement<br />

personnel (ni professionnel ni commercial)<br />

33


34 CHAPITRE 2. <strong>ESPACE</strong> <strong>DE</strong> <strong>HILBERT</strong><br />

Trouver un ”sens”à cette proposition : dans l’espace euclidien R 2 une représentation graphique donne<br />

l’origine de son appellation.<br />

Exemple 2.2 Soit E = fx; x = ( 1; 2; : : :); i 2 Rg l’ensemble des suite in…nies de nombres réels, tous<br />

nuls sauf un nombre …ni. Bien entendu, ce n’est pas toujours le même nombre d’éléments non nuls pour<br />

les di¤érents vecteurs. Dé…nissons<br />

hx; yi = h( 1; 2; : : :); ( 1; 2; : : :)i = 1 1 + 2 2 : : :<br />

Dé…nissons la structure naturelle d’espace vectoriel :<br />

x + y = ( 1 + 1; 2 + 2; : : :)<br />

Il faut véri…er que les dé…nitions précédentes font de E un espace pré-hilbertien.<br />

Exemple 2.3 SoitF = fx; x = ( 1; 2; : : :); i 2 Rg l’ensemble des suite in…nies de nombres réels véri-<br />

…ant (propriété dite de ”carrés sommables”)<br />

1X<br />

i=1<br />

2<br />

i < 1<br />

Voici une des premières di¢ cultés de la structure in…nie dimensionnelle. Comment donner un sens à<br />

la somme de deux vecteurs, au ”produit scalaire”?<br />

Dé…nissons<br />

x + y = ( 1 + 1; 2 + 2; : : :)<br />

L’identité de la médiane, valable dans l’espace euclidien R donne l’inégalité<br />

( + ) 2 < 2 2 + 2 2<br />

La sommabilité au carré des séries ( 1; 2; : : :) et ( 1; 2; : : :) donnent par majoration, un sens au vecteur<br />

somme. Pour le produit scalaire, dé…nissons<br />

Utilisons l’inégalité<br />

hx; yi = h( 1; 2; : : :); ( 1; 2; : : :)i = 1 1 + 2 2 : : :<br />

2 j j j j j j 2 + j j 2<br />

pour assurer l’absolue sommabilité de la série 1 1 + 2 2 : : : et donc un sens au ”produit scalaire”. Il ne<br />

reste plus qu’à véri…er les axiomes pour ôter les guillemets précédentes...<br />

Exemple 2.4 Soit un intervalle [a; b] et E l’espace vectoriel des fonctions dé…nies et continues sur [a; b] :<br />

Dé…nissons<br />

hf; gi =<br />

Z b<br />

a<br />

f(x)g(x)dx<br />

Cela donne une structure euclidienne sur E. Utilisez la notion d’intégrale de Riemann et le fait que vous<br />

intégrez un carré et une fonction continue pour étudier le caractère dé…ni positif.<br />

2.1.2 Propriétés d’un produit scalaire<br />

Proposition 2.2 (Inégalité de Bouniakovski-Cauchy-Schwarz 2 notée BCS) Dans un espace pré-hilbertien<br />

E, pour tout couple de vecteurs x; y, on a<br />

hx; yi 2<br />

hx; xi hy; yi<br />

2 Schwarz Herman (1843-1921) Mathématicien allemand spécialiste des fonctions analytiques ( fonction dans le domaine<br />

complexe), il est connu pour son égalité sur les dérivées partielles secondes d’une fonction deux fois dérivables et sur<br />

l’inégalité dont il partage la renommée avec Cauchy et le russe Bouniakovski


2.1. <strong>ESPACE</strong> PRÉ-<strong>HILBERT</strong>IEN 35<br />

Dé…nition 2.2 Soit E un ensemble. Une norme N sur E est une application de E ! R + satisfaisant<br />

aux conditions suivantes :8x; 8y 2 E; 8 2 R<br />

N(x) 0; N(x + y) N(x) + N(y); N( x) = j j N(x); N(x) = 0 , x = 0<br />

Dé…nition 2.3 Dans un espace pré-hilbertien, la quantité<br />

dé…nit la norme (longueur) d’un vecteur x<br />

kxk = p hx; xi<br />

Véri…er que le terme "norme", (ou longueur), est justi…é, c’est à dire que les propriétés caractéristiques<br />

d’une norme sont véri…ées. La seule propriété à détailler est l’inégalité triangulaire :<br />

kx + yk 2 = kxk 2 + kyk 2 + 2 hx; yi<br />

Dans votre élan, revoyez ce qu’est une distance<br />

kxk 2 + kyk 2 + 2 kxk kyk par l’inégalité de BCS<br />

Dé…nition 2.4 Soit E un ensemble. Une distance d sur E est une application de E E ! R + satisfaisant<br />

aux conditions suivantes<br />

et véri…ez la proposition suivante :<br />

d(x; x) = 0 8x 2 E<br />

d(x; y) = d(y; x) 8x; y 2 E<br />

d(x; y) d(x; z) + d(z; y) 8x; y; z 2 E<br />

d(x; y) = 0 =) x = y 8x; y 2 E<br />

Proposition 2.3 Soit E un espace pré-hilbertien. kx yk dé…nit une distance sur E, notée aussi d(x; y).<br />

Dé…nition 2.5 Soit E un espace pré-hilbertien. Une suite de vecteurs (xn) n2Z de E converge vers un<br />

vecteur x de E si :<br />

8"; 9N("); 8n > N("); d(xn; x) "<br />

ou<br />

Ce mode de convergence est appelé convergence en norme, en norme euclidienne et noté abusivement<br />

kxn xk ! 0<br />

lim xn = x<br />

Proposition 2.4 La convergence en norme implique la convergence des normes<br />

kxn xk ! 0 ) kxnk ! kxk<br />

La convergence en norme de deux suites implique la convergence des produits scalaires<br />

kxn xk ! 0<br />

kyn yk ! 0 ) hxn; yni ! hx; yi<br />

Proposition 2.5 (Identité de parallélogramme) Dans un espace pré-hilbertien, pour tout couple de vecteurs<br />

x; y, on a<br />

kx + yk 2 + kx yk 2 = 2 kxk 2 + 2 kyk 2<br />

Exercice 2.1 Un air de "déjà vu" ? Un dessin dans l’espace euclidien R 2 !


36 CHAPITRE 2. <strong>ESPACE</strong> <strong>DE</strong> <strong>HILBERT</strong><br />

2.2 Espace de Hilbert<br />

Dans R, considérons une suite convergente des nombres réels, soit : xn ! x. Cela signi…e que 8"; 9N(");<br />

8n > N jxn xj ". Bien entendu, à partir d’un certain rang, les éléments de cette suite sont très proches<br />

les uns des autres, c’est à dire que 8"; 9N; 8n; m > N; d(xn; xm) ". Mais une propriété remarquable<br />

de l’ensemble des nombres réels est que la réciproque est vraie : si 8"; 9N; 8n; m > N; d(xn; xm) ",<br />

alors la suite est convergente. Certes on ne connaît pas obligatoirement sa limite, mais elle existe en tant<br />

que nombre réel. Il s’agit donc d’un outil très commode pour démontrer la convergence d’une suite de<br />

nombres réels. Nous allons formaliser cette propriété.<br />

2.2.1 Suite de Cauchy<br />

Dé…nition 2.6 Une suite de vecteurs d’un espace vectoriel muni d’une norme forme une suite de Cauchy<br />

si<br />

8"; 9N; 8n; m > N; d(xn; xm) "<br />

Toute suite convergente est une suite de Cauchy mais la réciproque n’est pas toujours vraie.<br />

On accorde donc une importance particulière aux espaces pour lesquels la réciproque est valide :<br />

Dé…nition 2.7 Un espace vectoriel normé complet est un espace dans lequel toute suite de Cauchy<br />

converge.<br />

Exemple 2.5 R; R k ; C k sont des espaces complets MAIS Q ne l’est pas ( p 2 n’est pas un nombre rationnel)<br />

2.2.2 Espace de Hilbert<br />

Dé…nition 2.8 Un espace de Hilbert ou hilbertien 3 est un espace pré-hilbertien complet.<br />

Les résultats suivants son admis.<br />

Exemple 2.6 Les espaces R; R 2 ; : : : ; R n et tout espace vectoriel de dimension …nie sont des espaces<br />

hilbertiens.<br />

Exemple 2.7 L’espace noté l 2 des suites de carrés sommables est un espace hilbertien.<br />

Exemple 2.8 EXEMPLE ESSENTIEL<br />

L’espace L 2 ( ; A, P), muni du produit scalaire<br />

hX; Y i = Cov(X; Y ) = E [(X E (X)) (Y E (Y ))]<br />

est un espace de Hilbert.<br />

Ce résultat, fondé sur l’intégration au sens de Lebesgue4 , sera interprété uniquement de façon géométrique.<br />

L’usage essentiel réside dans les idées de norme d’une variable aléatoire, de projection orthogonale,<br />

de base orthonormale.<br />

La norme, la longueur d’une variable aléatoire est donc son écart-type :<br />

s<br />

Z<br />

kXk = p hX; Xi =<br />

L’inégalité de Bouniakovski-Cauchy-Schwarz exprime que<br />

(X(!) E (X (!))) 2 dP(!) = X<br />

cov(X; Y ) X Y<br />

3 Hilbert David (1862-1943) Ce mathématicien allemand travaille et enrichit considérablement tous les domaines des<br />

mathématiques. Auteur de 23 problèmes qui ont dynamisé de nombreux travaux du vingtième siècle, il introduit une<br />

approche géométrique en l’analyse dont découle la notion de produit scalaire et d’espace de Hilbert<br />

4 Lebesgue Henri (1875-1941) Ce mathématicien français est le créateur d’une nouvelle théorie de l’intégrale qui porte<br />

son nom. Elle généralise l’intégrale de Riemann.


2.2. <strong>ESPACE</strong> <strong>DE</strong> <strong>HILBERT</strong> 37<br />

Exercice 2.2 Ecrire et interpréter en terme probabiliste, dans cet espace L 2 ( ; A, P), les di¤érentes<br />

relations déjà énoncées comme l’inégalité triangulaire.<br />

La di¢ culté dans cet espace est qu’une variable aléatoire de "longueur" nulle signi…e une variable<br />

aléatoire d’écart-type nul. Cela ne signi…e pas qu’elle est identiquement nulle. La théorie de Lebesgue<br />

introduit le concept de variables équivalentes ou presque sûrement égales si elles ne di¤èrent que sur un<br />

ensemble de mesure nulle.<br />

2.2.3 Orthogonalité<br />

Il s’agit de généraliser l’idée élémentaire de "perpendiculaire".<br />

Dé…nition 2.9 Deux vecteurs x; y d’un espace hilbertien sont orthogonaux si<br />

hx; yi = 0<br />

La notion, aisée à comprendre, ne présente des di¢ cultés que lorsqu’interviennent des vecteurs d’un<br />

espace de dimension ”in…nie”.<br />

Dé…nition 2.10 Deux sous-espaces F1;F2 d’un hilbertien E sont dits orthogonaux si<br />

8x 2 F1;8y 2 F2; hx; yi = 0<br />

Proposition 2.6 Soit F un sous-espace d’un espace hilbertien E. L’ensemble des vecteurs de E orthogonaux<br />

à F forme un sous-espace vectoriel de E; noté F ? .<br />

Proposition 2.7 (Théorème de Pythagore) Soit x1 : : : xn n vecteurs d’un espace hilbertien, orthogonaux<br />

deux à deux. Alors<br />

hx1 + + xn; x1 + + xni = hx1; x1i + + hxn; xni<br />

2.2.4 Fermeture<br />

En dimension …nie, un sous-espace d’un espace hilbertien, parce que de dimension …nie, est complet et<br />

les limites en norme des suites d’éléments de ce sous-espace appartiennent à ce sous-espace. Toute suite<br />

de Cauchy converge et ceci vers un vecteur du sous-espace .<br />

Dé…nition 2.11 Un sous-espace F d’un espace hilbertien E est fermé si toute suite de vecteurs de<br />

F convergente dans E, converge vers un vecteur de ce sous-espace F<br />

8 (xn) n2N 2 F; y = limxn ) y 2 F<br />

La convergence s’entend au sens de la norme associée au produit scalaire dé…ni sur E.<br />

En dimension in…nie, la situation n’est plus systématique ; ainsi le sous-espace des suites de nombres<br />

réels tous nuls sauf un nombre …ni est un sous-espace de l’espace hilbertien l 2 mais il n’est pas fermé et<br />

pas complet.<br />

Dé…nition 2.12 Soit un espace hilbertien E. La fermeture de F est le plus petit sous-espace fermé de<br />

E contenant F .<br />

Proposition 2.8 Soit un espace hilbertien E et F un sous-espace. L’orthogonal F ? est un sous-espace<br />

fermé de E.


38 CHAPITRE 2. <strong>ESPACE</strong> <strong>DE</strong> <strong>HILBERT</strong><br />

2.2.5 Projection orthogonale<br />

Dans un espace vectoriel euclidien de dimension …nie, nous savons projeter orthogonalement de façon<br />

unique un vecteur sur un sous-espace : nous ”traçons”la perpendiculaire et de plus la longueur du segment<br />

ainsi créé est la plus courte distance entre le point et le sous-espace. Les espaces de Hilbert possèdent<br />

exactement la même propriété.<br />

Représentons la géométrie du produit scalaire dans R 2 .<br />

Les vecteurs de la …gure précédente véri…ent (utilisez vos connaissances sur un triangle rectangle) :<br />

hX; Y i = kXk kY k cos ( ) = kXk kPX(Y )k<br />

cos ( ) =<br />

hX; Y i<br />

kXk kY k<br />

Lorsque les vecteurs sont unitaires (kXk = kY k = 1) ; nous avons hX; Y i = cos ( ) = kPX(Y )k<br />

L’outil essentiel, dans ce cours, est l’outil de projection orthogonale.<br />

Théorème 2.1 (Théorème de RIESZ 5 de la projection orthogonale) Soit E un espace de Hilbert et F<br />

un sous-espace fermé. Soit y un point de E n’appartenant pas à F . Alors le problème<br />

inf ky xk<br />

x2F<br />

possède une et une seule solution notée y ? 2 F et telle que (y y ? ) 2 F ? . Cet élément y ? est appelé<br />

projection orthogonale de y sur F et l’application associée notée PF (y).<br />

Le résultat qui permet de manipuler l’application projection orthogonale est le suivant :<br />

5 Frigyes (frédéric) Riesz (1880- 1956) Cet hongrois, père de l’analyse fonctionnelle, innove dans tous les domaines des<br />

espaces de Banach à l’analyse de Fourier, en passant par la théorie ergodique. Le présent théorème est une des formes d’un<br />

théorème de représentation construit avec Fischer


2.3. BASES ORTHONORMALES 39<br />

Proposition 2.9 Soit E un espace hilbertien et F un sous-espace fermé de E. F et F ? sont des sousespaces<br />

fermés supplémentaires.<br />

Proposition 2.10 L’application qui à un point de E fait correspondre sa projection orthogonale sur un<br />

sous-espace fermé F possède les propriétés suivantes (valables pour tous les éléments ad hoc...)<br />

1) PF ( x + y) = PF (x) + PF (y)<br />

2) PF + PF ? = IdE<br />

3) kxk 2 = kPF (x)k 2 + k(Id PF )(x)k 2<br />

4) PF (xn) ! PF (x) si kxn xk ! 0<br />

5) x 2 F ssi PF (x) = x<br />

6) x 2 F ? ssi PF (x) = 0<br />

7) PF PF (x) = PF (x)<br />

8) F1 F2 ssi PF1PF2 (x) = PF1 (x)<br />

S’il existe une proposition à comprendre, il s’agit bien de cette proposition ! ! ! Avant de la démontrer,<br />

essayer de la comprendre sur un graphique dans R 2 ; R 3 . Et il est tout aussi utile de caractériser P F ?<br />

avec des résultats équivalents.<br />

Proposition 2.11 Soit E un espace de Hilbert et F un sous-espace fermé. Alors F ? ? = F .<br />

2.3 Bases orthonormales<br />

L’équivalent de l’outil aux bases algébriques dans un espace vectoriel est pour un espace de Hilbert<br />

la base orthonormale.<br />

2.3.1 Bases orthonormales<br />

Dé…nition 2.13 Soit E un espace de Hilbert ; (ei) i2I une famille de vecteurs est dite<br />

orthogonale si hei; eji = 0 i 6= j<br />

orthonormale si de plus keik = 1 8i 2 I<br />

Exemple 2.9 Dans l 2 la famille formée de vecteurs ei = f0; 0; : : : ; 1; : : :g le 1 étant à la i ème coordonnée,<br />

est une famille orthonormale<br />

Exemple 2.10 Soit L 2 [ ; + ] l’espace des fonctions de carré intégrable sur l’intervalle [ ; + ] La<br />

famille (ep(t)) p2Z = e ipt<br />

p2Z est orthonormale. Que dire de la famille (ep(t)) p2Z = (cos(pt)) p2Z ?<br />

Dé…nition 2.14 Soit E un espace de Hilbert ; (ei) i2I une famille de vecteurs. Si le seul vecteur orthogonal<br />

à tous les éléments ei est le vecteur nul, cette famille est dite totale.<br />

DANS LA SUITE DU COURS, L’ENSEMBLE I SERA <strong>DE</strong>NOMBRABLE<br />

On parle alors de suite totale.<br />

Dé…nition 2.15 Un espace de Hilbert est appelé séparable s’il possède une suite totale.<br />

Théorème 2.2 Soit E un espace de Hilbert séparable. Il possède une base et même une in…nité de bases<br />

orthonormales. Toutes ces bases possèdent le même nombre d’éléments appelé la dimension de l’espace de<br />

Hilbert E.


40 CHAPITRE 2. <strong>ESPACE</strong> <strong>DE</strong> <strong>HILBERT</strong><br />

Procédure d’orthonormalisation de Gram-Schmidt Soit E un espace de Hilbert séparable. Soit<br />

(yi) i2I une suite de vecteurs linéairement indépendants. A partir de ces vecteurs, il est possible de<br />

construire une base orthonormale en appliquant de façon récursive la construction présentée dans la<br />

…gure du produit scalaire ; c’est la procédure de Gram-Schmidt suivante :<br />

Par récurrence, nous construisons un vecteur orthogonal à tous les précédents, par projection orthogonale<br />

sur l’espace engendré par ces vecteurs puis nous le normalisons.<br />

La procédure se déroule ainsi :<br />

et ainsi de suite...<br />

Les vecteurs xi forment une base orthonormale.<br />

2.3.2 Relations<br />

u1 = y1 x1 = u1<br />

ku1k<br />

u2 = y2 hy2; x1i x1 x2 = u2<br />

ku2k<br />

u3 = y3 hy3; x1i x1 hy3; x2i x2 x3 = u3<br />

ku3k<br />

De la même façon que les calculs dans un espace vectoriel s’e¤ectuent sur une base, nous allons<br />

développer les calculs dans un espace de Hilbert grâce aux bases orthonormales.<br />

Dé…nition 2.16 Soit E un espace de Hilbert séparable ; (ei) i2I une suite orthonormale de vecteurs. Le<br />

i ème coe¢ cient de Fourier 6 d’un vecteur x est le nombre xi = hei; xi<br />

Proposition 2.12 (Relation de Bessel) Soit E un espace de Hilbert séparable ; (ei) i2I une suite totale<br />

de vecteurs, x 2 E, alors les coe¢ cients de Fourier véri…ent<br />

X<br />

i2I<br />

jxij 2<br />

kxk 2<br />

(Identités de Parseval) Si de plus la suite (ei) i2I est une base orthonormale<br />

2.4 Opérateurs<br />

X<br />

jxij 2 = kxk 2<br />

i2I<br />

X<br />

xiyi = hx; yi<br />

i2I<br />

x = X<br />

Dé…nition 2.17 Soit E et F deux espaces de Hilbert. Un opérateur u est une application linéaire de<br />

E dans F:<br />

L’ensemble des opérateurs de E dans F possède lui même une structure d’espace vectoriel normé<br />

grâce à la dé…nition suivante :<br />

i2I<br />

xiei<br />

Dé…nition 2.18 La norme d’un opérateur de E dans F est dé…nie par<br />

kjujk = sup ku(x)k<br />

kxk 1<br />

6 Fourier Joseph (1768-1830) Ce mathématicien français qui vit les pyramides avec Napoléon, a développé la théorie<br />

de la chaleur, les équations di¤érentielles et les fonctions trigonométriques. Il met ainsi en évidence l’orthogonalité de ces<br />

dernières.


2.4. OPÉRATEURS 41<br />

A gauche, on dé…nit la norme d’un opérateur . A droite ku(x)k désigne une norme dans l’espace F et<br />

kxk une norme dans l’espace E.<br />

Dé…nition 2.19 Un opérateur u tel que kjujk < 1 est dit borné.<br />

Une propriété remarquable et admise est qu’il y a équivalence, dans les espaces hilbertiens, entre<br />

opérateur borné et opérateur continu.<br />

Dé…nition 2.20 Soit u un opérateur. L’opérateur adjoint u est l’opérateur véri…ant pour tous vecteurs<br />

x; y<br />

hx; u(y)i = hu (x); yi<br />

Exemple 2.11 Dans l’espace L 2 ( ; A, P), l’opérateur ”retard” est dé…ni comme l’application<br />

B (Xt) = Xt 1<br />

On véri…e que kjBjk = 1. Un tel opérateur est isométrique : il conserve la longueur des vecteurs.<br />

Par exemple, dans R 2 , l’application rotation conserve la longueur des vecteurs. Dans le cadre des séries<br />

chronologiques indexées par l’ensemble Z, il existe un opérateur nommé opérateur ”avance”F : F (Xt) =<br />

Xt+1.<br />

Si les séries sont stationnaires<br />

hXt; B(Xt 1)i = hXt; Xt 1i = X(1) = hXt+1; Xti = hF (Xt); Xti<br />

F est l’opérateur adjoint de B et véri…e<br />

BF = F B = Id<br />

Dans un tel cas, ces opérateurs sont dits unitaires. Remarquons que cette propriété nécessite l’ensemble<br />

des indices Z. Dans N, cela n’est pas vrai : étudier l’action de ces opérateurs avec une série commençant<br />

à l’instant 0: Nous admettrons cependant cette propriété, en faisant attention, si nécessaire à ce qui se<br />

passe à l’origine.<br />

L’intérêt de ces opérateurs est qu’il est possible de dé…nir des polynômes, des fractions rationnelles et<br />

même des séries formelles en les variables B ou F . Le caractère unitaire des opérateurs justi…e tous ces<br />

calculs à partir des seules propriétés des coe¢ cients réels ou complexes des expressions.<br />

Exemple 2.12 Dans l’espace L 2 ( ; A, P), soit l’opérateur (1 B). Cet opérateur est inversible si et<br />

seulement si j j 6= 1 et<br />

(1 B) 1 = 1 + B + 2 B 2 + ::: + k B k + ::: si j j < 1<br />

(1 B) 1 =<br />

=<br />

1<br />

F 1 1 F + 1<br />

1 F<br />

2 F 2<br />

:::<br />

k F k<br />

::::si j j > 1<br />

Exemple 2.13 Dans l’espace L 2 ( ; A, P), la série formelle P<br />

i2N iB i dé…nit un opérateur si et seulement<br />

si la série des coe¢ cients est absolument sommable :<br />

X<br />

j ij < 1<br />

i2N


42 CHAPITRE 2. <strong>ESPACE</strong> <strong>DE</strong> <strong>HILBERT</strong><br />

2.5 Convergence en moyenne quadratique<br />

Il s’agit simplement d’un dictionnaire traduisant les notions de convergence d’un espace de Hilbert<br />

dans le vocabulaire usuel de l’espace L 2 ( ; A, P).<br />

Proposition 2.13 Dans l’espace L 2 ( ; A, P), nous appelons convergence en moyenne quadratique ou<br />

convergence L 2 la convergence en norme (associée au produit scalaire)<br />

Xn<br />

L 2<br />

m:q:<br />

! X , Xn !<br />

n!1 n!1 X , kXn Xk 2 = E (Xn X) 2 ! 0<br />

n!1<br />

Proposition 2.14 Soit (Xn) n2N ; (Yn) n2N deux suites de variables aléatoires de L 2 ( ; A, P) et X; Y deux<br />

éléments de cet espace. Si Xn<br />

E (Xn) 2 !<br />

n!1 E (X) 2<br />

E (XnYn) !<br />

n!1 E (XY )<br />

E (Xn) !<br />

n!1 E (X)<br />

m:q:<br />

m:q:<br />

! X, et Yn ! Y alors<br />

n!1 n!1<br />

2.6 Projection et Espérance conditionnelle<br />

Soit (Xt) t2Z un processus stationnaire dé…ni sur un espace L 2 ( ; A, P). Notons L t 1(X) la fermeture<br />

dans L 2 ( ; A, P) du sous-espace engendré par toutes les combinaisons linéaires de Xs pour s t,<br />

c’est à dire l’ensemble des combinaisons linéaires …nis P k<br />

i=0 aiXt i et l’ensemble des limites de toutes<br />

combinaisons linéaires P<br />

i 0 aiXt i tel que P<br />

i 0 jaij < 1<br />

Il sera aussi utilisé des sous-espaces notés L b a(X) pour dé…nir la fermeture dans L 2 ( ; A, P) des sousespaces<br />

engendrés par toutes les combinaisons possibles de la forme<br />

kX<br />

i=1<br />

aiXti<br />

t1; : : : tk 2 Z\ [a; b]<br />

A priori, réaliser la meilleure prédiction de Xt+1 consiste à calculer E(Xt+1=L t 1(X)):<br />

2.6.1 Espérance conditionnelle<br />

Bien qu’écrivant une espérance conditionnelle, nous avons restreint nos calculs à des projections linéaires<br />

et donc à des régression linéaires. De fait, il est possible d’imaginer que les sous-espaces de type<br />

L b a(X) contiennent un plus large éventail de fonctions : par exemple des fonctions continues, des fonctions<br />

monotones. Dé…nissons ainsi les sous-espaces suivants :<br />

Dé…nition 2.21 Soit X; Y deux variables aléatoires, réelles d’un espace L 2 ( ; A, P). Soit L(Y ) le sousespace<br />

fermé formé de toutes les fonctions de L 2 ( ; A, P) qui puissent s’écrire comme g(Y ) avec g fonction<br />

réelle monotone par morceaux. La projection orthogonale de X sur L(Y ) est appelée espérance conditionnelle<br />

de X par Y et notée E(X=Y ).<br />

L’existence d’une telle projection est assurée par le théorème de Riesz. Elle possède toutes les propriétés<br />

de la projection orthogonale. Ainsi<br />

Proposition 2.15 Soit X; Y deux variables aléatoires, réelles d’un espace L 2 ( ; A, P). E(X=Y ) véri…e<br />

8Z 2 L(Y ); E(ZE(X=Y )) = E(ZX)


2.6. PROJECTION ET ESPÉRANCE CONDITIONNELLE 43<br />

Il ne s’agit que de la propriété d’orthogonalité :<br />

hX E(X=Y ); Zi = 0<br />

De la même façon, nous pouvons détailler toutes les propriétés de cette ”projection” à l’image des<br />

propriétés de la projection linéaire orthogonale.<br />

La véritable di¢ culté se situe à deux niveaux :<br />

1) Il faut le cadre théorique de l’intégration au sens de Lebesgue pour démontrer ce résultat qui, de<br />

fait, n’utilise pas des fonctions monotones mais des fonctions plus générales dites ”mesurables”(dont les<br />

fonctions monotones font partie...)<br />

2) Même en acceptant ce cadre, le résultat est peu exploitable car il est souvent di¢ cile d’exprimer<br />

analytiquement cette espérance conditionnelle.<br />

Pour ces raisons, nous nous limiterons, dans la suite, à des prédicteurs linéaires. Il existe cependant<br />

un résultat qui justi…e l’usage de l’espérance conditionnelle :<br />

Proposition 2.16 Dans le cas des processus gaussiens, il y a équivalence entre prédicteur linéaire et<br />

espérance conditionnelle.<br />

2.6.2 Prédiction linéaire<br />

La meilleure prédiction linéaire est donnée par<br />

Proposition 2.17 Le meilleur prédicteur linéaire de Xt+1, sachant L t 1(X) est la projection linéaire de<br />

Xt+1 sur L t 1(X)<br />

Cette prédiction sera notée suivant les contextes<br />

P L t 1 (X)(Xt+1); P t 1(Xt+1); [Xt+1; \ Xt(1)<br />

Dans le cas où l’espace d’information disponible est restreint à L t 1(X), \ Xt(1) est donc combinaison<br />

linéaire des X1; X2; :::; Xt.<br />

Par application du théorème de Riesz dans sa partie constructive exprimant l’orthogonalité de la<br />

di¤érence entre le vecteur Xt+1 et sa projection P t 1(Xt+1) d’une part et l’ensemble des vecteurs générateurs<br />

X1; :::; Xt de l’espace de projection L t 1(X) d’autre part, le calcul explicite consiste à résoudre l’ensemble<br />

des équations nommées normales.<br />

En e¤et<br />

d’où<br />

*<br />

Xt+1<br />

Xt+1 P t 1(Xt+1) ? L t 1(X)<br />

Xt+1 P t 1(Xt+1); Z = 0; 8Z 2 L t 1(X)<br />

tX<br />

i=1<br />

aiXt+i 1; Xr<br />

+<br />

= 0 r = 1; : : : ; t<br />

tX<br />

ai hXt+i 1; Xri = hXt+1; Xri r = 1; : : : ; t<br />

i=1<br />

Ces relations ”normales”dans le cas d’un processus stationnaire s’écrivent :<br />

tX<br />

ai X(i r) = X(t + 1 r) r = 1; : : : ; t<br />

i=1


44 CHAPITRE 2. <strong>ESPACE</strong> <strong>DE</strong> <strong>HILBERT</strong><br />

soit sous forme développée matricielle, en omettant l’indice X<br />

2<br />

6<br />

4<br />

(0)<br />

(1)<br />

.<br />

(1)<br />

(0)<br />

. .<br />

(t<br />

(t<br />

.<br />

3 2<br />

1)<br />

2) 7 6<br />

7 6<br />

7 6<br />

5 4<br />

(t 1) (t 2) (0)<br />

Nous reviendrons en détail plus tard sur ce système d’équations.<br />

2<br />

a1<br />

a2<br />

.<br />

at<br />

3<br />

2<br />

7<br />

5 =<br />

6<br />

4<br />

Bibliographie associée à ce chapitre<br />

Les éléments de ce chapitre sont développés<br />

BOX P. G. et JENKINS P. M. (1976) ”Time Series Analysis”, Holden Day, San Francisco. Chapitre<br />

BROCKWELLl, P.J., DAVIS, R.A. (1990) ”Time Series : Theory and Methods.”, (2nd ed.),.Springer,<br />

New York. Chapitre 2. .D. (1994), ”Time Series Analysis”, Princeton University Press, Princeton. Chapitre<br />

1,2,3<br />

GOURIEROUX C., MONFORT A. (1990) ”Séries temporelles et modèles dynamiques”, Economica,<br />

Paris. Chapitre 6<br />

Le livre le plus simple sur les espaces de Hilbert<br />

BERBERIAN (1961) "Introdution to Hilbert Space”, Oxford University Press, New York.<br />

2.7 Exercices<br />

Exercice 2.3 Dans un espace hilbertien, où se trouve l’extrémité de vecteurs de même longueur ? (dessiner<br />

dans R 2 ; R 3 ).<br />

Exercice 2.4 Soit E l’espace vectoriel des matrices carrées d’ordre 2 à coe¢ cients réels. Montrer que<br />

dé…nit un produit scalaire<br />

hA; Bi = trace( T AB)<br />

Indication. Si A = (aij); B = (bij); trace( T AB) = (a11b11 + a21b21) + (a12b12 + a22b22)<br />

Exercice 2.5 A partir des vecteurs X1 = (0; 1; 1) 0 ; X2 = (2; 0; 2) 0 ; X3 = (1; 1; 2) 0 construire une base<br />

orthonormale de R3 par le procédé de Gram-Schmidt.<br />

p<br />

2;<br />

Indication. Une possibilité Y1 = (0; 1<br />

2<br />

1<br />

2<br />

p 2) 0 ; Y2 = ( 1<br />

3<br />

p 6; 1<br />

6<br />

(1)<br />

(2)<br />

.<br />

(t)<br />

p p<br />

1 0<br />

6; 6) ; Y3 = (<br />

6<br />

1<br />

3<br />

3<br />

7<br />

5<br />

p 3; 1<br />

3<br />

p p<br />

1 0<br />

3; 3) 3<br />

Exercice 2.6 Soient les vecteurs X1 = (0; 1; 1) 0 ; X2 = (2; 0; 2) 0 ; Y = (1; 1; 2) 0 . On projette orthogonalement<br />

Y sur le sous-espace vectoriel engendré par X1; X2. Notons cette projection b Y = X1 + X2.<br />

1) Donner une représentation de ces trois vecteurs dans R 3 .<br />

2) Calculer la valeur des paramètres ; en utilisant l’orthogonalité de Y b Y au sous-espace engendré<br />

par X1; X2.<br />

3) Calculer la valeur des paramètres qui minimise la somme des carrés résiduels dans la régression<br />

linéaire de Y sur X1; X2.<br />

Indication. 2) = 1=3; = 5=6<br />

Exercice 2.7 Considérons le processus Xt = A cos(!t) + B sin(!t). A; B sont des variables aléatoires<br />

normées, orthogonales entre elles<br />

1) Montrer que ce processus est stationnaire.<br />

2) Supposons données X0 = A; X1 = A cos(!)+B sin(!). En appliquant le théorème de Riesz, calculer<br />

les meilleures prédictions linéaires \ X1(1); \ X2(1).<br />

3) Calculer \ X3(1); \ X4(1):


2.7. EXERCICES 45<br />

Exercice 2.8 Soit E l’espace vectoriel des fonctions dé…nies, continues, (intégrables au sens de Riemann)<br />

sur l’intervalle [0; 1]. On pose<br />

hf; gi =<br />

Z 1<br />

1<br />

f(x)g(x)dx<br />

1) Soient les polynômes f(x) = x2 + x + 1 et g(x) = 4x + 1: Calculer hf; gi.<br />

2) Véri…er les axiomes d’un produit scalaire.<br />

3) Déterminer les trois premiers éléments de degré 0,1,2 de la base orthonormée du sous-espace des<br />

polynômes de degré inférieur ou égal à 2. (Ces polynômes sont les premiers d’une famille de polynômes<br />

dite de Legendre)<br />

4) Calculer les coe¢ cients de Fourier du polynôme x2 + x + 1 dans cette base.<br />

Indication. 1)16=3, 3) P0(x) = 1<br />

p 2 ; P1(x) =<br />

= 4<br />

3<br />

p 2 1<br />

p2 + 1<br />

3<br />

p 2 p 3<br />

q<br />

3 2<br />

2x+ 15<br />

p 2 p 5<br />

q q<br />

3<br />

5<br />

x; P2(x) =<br />

2 2<br />

q<br />

5 3x<br />

2<br />

2 1<br />

2<br />

3x 2 1<br />

2<br />

4) x 2 +x + 1<br />

Exercice 2.9 Montrer que dans la démonstration du théorème de Riesz, la propriété de sous-espace<br />

vectoriel fermé peut être remplacée par celle de sous-espace convexe fermé.<br />

Exercice 2.10 Soit P1;P2 deux projecteurs orthogonaux d’un espace de Hilbert E.<br />

1) Supposons P1P2 = P2P1. Que peut-on dire de P1P2 (nature, image, noyau) ?<br />

2) Donner un condition nécessaire pour que P1 + P2 soit un projecteur. Dans ce cas, que sont l’image<br />

et le noyau de cette application.<br />

Exercice 2.11 Soit trois vecteurs x1; x2; x3 de R3 Soit la matrice suivante (appelée grassmanienne)<br />

2<br />

hx1; x1i<br />

G (x1; x2; x3) = 4 hx2; x1i<br />

hx1; x2i<br />

hx2; x2i<br />

3<br />

hx1; x3i<br />

hx2; x3i 5<br />

hx3; x1i hx3; x2i hx3; x3i<br />

et soit<br />

(x1; x2; x3) = det (G (x1; x2; x3))<br />

1) Soit x1 = ax2 + bx3. Véri…er dans ce cas que (x1; x2; x3) = 0:<br />

Nous admettrons que si n vecteurs sont linéairement dépendants, alors (x1; :::; xn) = 0 mais que si<br />

les vecteurs sont linéairement indépendants alors (x1; :::; xn) > 0<br />

2) Soit x; y deux vecteurs linéairement indépendants. En calculant (x; y) retrouver l’inégalité de<br />

Bouniakovski-Cauchy Schwarz.<br />

3) Soit le sous-espace F engendré par les vecteurs indépendants x1 et x2: Soit y un vecteur n’appartenant<br />

pas à ce plan. Notons d = ky PF (y)k. Montrer que<br />

d =<br />

s<br />

(y; x2; x3)<br />

(x1; x2)<br />

Cette expression assez simple à programmer permet un calcul aisé de la longueur d’une projection<br />

Exercice 2.12 La di¤érence entre Espérance Conditionnelle et Meilleur Prédicteur Linéaire. Soit Y une<br />

v.a.r. uniformément distribuée sur [ 1 : +1] et soit X = Y 2 :<br />

1) Déterminer le meilleur prédicteur de X conditionnellement à Y et le meilleur prédicteur de Y<br />

conditionnellement à X.<br />

2) Calculer E(X aY b) 2 . En déduire que le meilleur prédicteur linéaire de X en fonction de Y<br />

est 1=3 . Que dire de Y en fonction de X?<br />

Indication. Rappel Pour une v.a.r. uniforme sur [1; 1], E(Y ) = 0; E(Y 2 ) = 1=3<br />

1) E(X=Y ) = X 2 ; E(Y=X) = 0<br />

2) Minimiser E(Y 2 aY b) 2 =var(Y 2 ) + a 2 E(Y 2 ) + b E(Y 2 ) 2<br />

E(Y=X) = 0 est une fonction linéaire de X !

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